rupture post-traumatique du tendon patellaire (à propos d’un cas et une revue de la littérature)
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Journal de Traumatologie du Sport 26 (2009) 243–246
Cas clinique
Rupture post-traumatique du tendon patellaire(à propos d’un cas et une revue de la littérature)
Post-traumatic patellar tendon rupture (a case report and review of the literature)
A. Bennani ∗, D. Loudiyi , S. Zizah , M.F. Amar , A. Marzouki , F. BoutayebService de traumato-orthopédie A, CHU Hassan II, Fès, Maroc
Disponible sur Internet le 27 novembre 2009
ésumé
Les ruptures sous-cutanées du tendon patellaire sont rares mais très invalidantes ; les auteurs rapportent un cas de rupture survenu au cours d’unaut lors d’un match de volleyball. Le traitement a été chirurgical par sutures tendineuses complétées par un lacage laissé en place six semaines.e résultat fonctionnel a été très satisfaisant. Une revue de la littérature montre la rareté de cette entité, ses facteurs prédisposants et la difficultée sa prise en charge thérapeutique ainsi que l’intérêt de la rééducation postopératoire précoce qui conditionnent le pronostic fonctionnel.
2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
ots clés : Chirurgie ; Rupture tendineuse ; Tendon patellaire
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Subcutaneous ruptures of patellar tendon are exceptional but very disabling, the authors bring report a case of rupture at a sportsman further to aoul in a volleyball match, the treatment was surgical, made by joinings and reposition of the apparatus bungee cord by a cerclage wire during six
eeks. The functional results were very satisfactory with a correct active extension after the rehabilitation. We try through this case and a reviewf the literature to underline the rarity of this entity, its predisposing factors, and the difficulty its therapeutic coverage as well as the interest of theremature rehabilitation post-operating, which conditions the functional recovery of the knee.2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
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eywords: Patellar tendon; Surgery; Tendon tears
. Introduction
Les ruptures du tendon patellaire sont des lésions rares, moinsréquentes que celles du tendon quadricipital [1]. Elles se voientssentiellement à l’occasion d’un traumatisme chez un sujet actiflors que les formes atraumatiques sont beaucoup plus rares eturviennent sur des lésions préexistantes [1–3]. Le diagnosticst essentiellement clinique, aidé en cas de doute par une écho-raphie. Le traitement doit être chirurgical avec pour objectif
’obtenir une réparation solide permettant de débuter rapide-ent la rééducation. Ces ruptures peuvent poser des problèmeshérapeutiques et pronostiques particuliers [4,5]. Le but de notre
∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A. Bennani).
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tude est de faire le point sur les connaissances actuelles ete discuter des points essentiels de la prise en charge de cetteésion.
. Observation
Il s’agissait d’un patient de 37 ans, sportif de haut niveauvolleyball), sans notion de prise médicamenteuse (corticothé-apie ou quinolone) et sans antécédent de gonalgies. Lors d’unaut pendant un match de volleyball, le patient a ressenti desouleurs vives au niveau du genou droit accompagnées d’unempotence fonctionnelle totale du membre inférieur. Transféré
ux urgences, l’examen clinique a retrouvé un œdème et unecchymose situés à la face antérieure du genou, un déficit total’extension active du membre, la présence d’un hiatus sous-otulien à la palpation (Fig. 1). La radiographie du genou de244 A. Bennani et al. / Journal de Traumatologie du Sport 26 (2009) 243–246
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ig. 1. Image comparative des deux genoux montrant un hiatus sous-rotulienu niveau du genou droit.
ace montrait une ascension de la rotule (Fig. 2), l’échographieontrait une image hypoéchogène signant une interruption de la
tructure fibrillaire du tendon patellaire. Le diagnostic de ruptureotale du tendon en plein corps a été confirmé par l’IRM (Fig. 3).e patient a été opéré sous rachianesthésie : la voie d’abord até médiane, centrée sur la rotule et le tendon patellaire. Lorse l’exploration chirurgicale ; la gaine du tendon patellaire s’estvérée intacte ; une fois ouverte, on a retrouvé la rupture totale duendon patellaire en plein corps (Fig. 4) ; les ailerons patellairestaient intacts. Le patient a bénéficié d’une suture tendineuse ter-inoterminale par des points en double U renforcée par un surjet
t complétée par un lacage au fil d’acier à 30◦ de flexion (Fig. 5)vec un bon repositionnement de la rotule au contrôle radiolo-ique (Fig. 6). Le patient a été immobilisé par une genouillèrerticulée permettant une rééducation passive avec mobilisationrticulaire jusqu’à 60◦ à partir de la troisième semaine et ren-orcement isométrique du quadriceps, le genou en extension. Le
l d’acier a été enlevé à la sixième semaine (Fig. 6) permettantn élargissement du secteur de flexion arrivant jusqu’à 120◦ auroisième mois. En fin de rééducation, le résultat fonctionneltait bon malgré (Fig. 7) une légère amyotrophie du quadricepsfnZq
Fig. 3. IRM du genou montrant un hyper signal en T2 au niveau du corps d
Fig. 2. Radiographie du genou montrant une patella alta.
bservée mais sans retentissement sur la force globale. À neufois, le patient a été autorisé à reprendre progressivement ses
ntraînements, mais sans compétition.
. Discussion
Les ruptures sous-cutanées du tendon patellaire sont rares6,7] et surviennent le plus souvent avant 40 ans (98 % des casans la série de Siwek et Rao [8]). Ces lésions surviennent pré-
érentiellement chez l’homme [8]. Les ruptures apparaissant auiveau du corps du tendon sont de plusieurs types : ruptures en, transversales et clivages frontaux [9]. La lésion la plus fré-uente est, selon Lindy et al. [10], la désinsertion rotulienneu tendon patellaire signifiant une rupture totale du tendon patellaire.
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ig. 4. Image peropératoire montrant la rupture totale du tendon patellaire enlein corps.
uivie de la rupture en plein corps. Le mécanisme typique d’une
upture du tendon rotulien est, selon Enad [11], une contractioniolente excentrique du quadriceps survenant sur un genou flé-hi (réception de saut, trébuchement, relèvement d’une positionccroupie). La fréquence des ruptures est accrue chez les patientsrtd[
ig. 6. Radiographie du genou en postopératoire après suture tendineuse et lacage aublation du fil d’acier.
Fig. 7. Images montrant une bonne récupération fonctionnelle du genou conce
Fig. 5. Image après suture termino-terminale et lacage par un fil d’acier.
ouffrant de tendinopathies chroniques liées à des microtrauma-ismes itératifs [6,11–13]. En présence d’une tendinopathie, la
upture survient dans la très grande majorité des cas à la jonc-ion TTA – tendon rotulien [14]. Des ruptures bilatérales ont étéécrites au cours du même accident sportif chez les gymnastes15], constituant parfois le stade ultime du jumper’s knee (stadefil d’acier montrant un bon repositionnement de la rotule avec contrôle après
rnant la flexion et la force musculaire de l’appareil extenseur du genou.
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Gung Med J. Changgeng Yi Xue Za Zhi 1994;17:39–43.
46 A. Bennani et al. / Journal de Trau
V de Blazina) [16]. En revanche, la prise de corticoïdes au longours (rupture iatrogène) et certaines maladies de système (rup-ure spontanée) sont incriminées dans les ruptures avec un trau-
atisme de faible énergie ou sans traumatisme [4,16,17]. Danses ruptures totales du tendon rotulien, les ailerons sont constam-
ent retrouvés sectionnés par de nombreux auteurs [10,12,14].Il faut évoquer l’existence d’une rupture du tendon rotulien
ès qu’apparaît une douleur du genou au décours d’un trau-atisme indirect, particulièrement chez le sportif de 30 ans enn de carrière ou porteur d’une tendinopathie. Le diagnosticepose sur la constatation d’un déficit d’extension active de laambe, une augmentation de volume du genou, une rotule spon-anément haute (rotule ascensionnée par rapport au côté opposé7]) et un sillon sous-rotulien douloureux [6]. La radiographiee profil montre une rotule ascensionnée (patella alta) [11]. Laesure comparative de l’index d’Insall-Salvati [18] (distance
e la TTA au pôle inférieur de la rotule [LT] divisée par la lon-ueur de la rotule [LP]) montre un ratio (LT/LP) supérieur à 1,2patella alta). L’incidence fémoropatellaire montre une rotule encoucher de soleil ». L’échographie peut être utile pour confir-er le diagnostic [7] de même que l’IRM dans les cas atypiques
u vus tardivement [11].Le traitement doit être chirurgical et réalisé en urgence [6].
es modalités techniques sont variables selon le type de rupturet selon les auteurs. Il y a les sutures simples protégées par unerclage métallique proposé par Mc Laughlin en 1956 et reprisar de nombreux auteurs [8,19–23]. Pour obtenir d’emblée uneéparation solide, compatible avec une rééducation précoce, sansvoir recours au cadrage métallique, certains auteurs utilisentne autogreffe pour réaliser le cerclage qui sert également delastie tendineuse. Certains utilisent le DIDT [6,16], d’autres [1]ne autogreffe de demi-tendineux et un renfort central consti-ué par le retournement sur lui-même du surtout prérotulien.our la plupart des auteurs, la suture des ailerons doit êtreystématiquement réalisée [9,10,14]. Selon Ait Si Selmi et al.1], une radiographie de contrôle de profil à 30◦ doit toujourstre réalisée après réparation du tendon pour régler la hauteurotulienne par comparaison au côté sain (index de Caton eteschamps = 1 ± 0,2).Classiquement, une genouillère plâtrée en extension était uti-
isée pendant un à 1,5 mois, l’appui étant précoce. Actuellement,is à part dans les cas de lésions complexes du genou, une
ééducation est entreprise précocement. La mobilisation passiveu genou (arthromoteur) est souvent limitée à 70◦ de flexionendant 45 jours. Le renforcement isométrique du quadricepsst exécuté rapidement, le genou en extension. Toute extensionctive du genou est interdite pendant 45 jours. Après cette date,e travail actif est débuté, associé à la récupération de la flexionomplète.
. Conclusion
Les ruptures sous-cutanées du tendon rotulien sont rares.lles ne doivent pas être méconnues car le traitement d’une
ésion invétérée est plus difficile et le résultat plus aléatoire.
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e nombre important de plasties décrites dans la littératureémoigne de l’absence de codification de cette chirurgie. Nousnsisterons sur la prise en charge chirurgicale précoce des lésionsraîches associée à une rééducation, seul garant d’une récupéra-ion d’une extension active satisfaisante.
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