retour vers le père

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Le 3 mai 1977 à 16 h 15, un miracle vient de se produire dans la vie de l'auteur de ces pages. Alors qu'il s'est pourtant juré de détruire la foi de son collègue de bureau et qu'il ne néglige rien pour y parvenir, le voici soudain qui interpelle Dieu Lui-même, lui disant que, s'Il existe vraiment, Il doit bien pouvoir le lui faire savoir. La suite, il nous la raconte dans son récit de conversion édité récemment : " Un Jour, Une Heure, Le Bonheur ". Heureux comme il ne le fut jamais plus après, sa vie, sa vision du monde changent alors du tout au tout ; et la Parole de Dieu, qu'il vient tout juste de découvrir, se fait en lui source de lumière... au point qu'à peine quatre mois plus tard, en septembre 1977, c'est lui qui nous propose de méditer sur un « retour vers le Père » ô combien essentiel à ses yeux.

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Page 1: Retour vers le Père
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RETOUR VERS LE PÈRE

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© Alain GAROT [email protected]

http://alaingarot.e-monsite.comÉditions AlanGar – Le Livre de Vie

ISBN n°978-2-9537175-7-0Dépôt légal : Février 2011.

Le présent manuscrit est la propriété de l'auteur. Son contenu ne peut êtrereproduit, modifié ou intégré dans quelque autre document ou sur quelque autresupport que ce soit sans autorisation écrite de l'auteur. Le Code de la propriétéintellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une édition collective.Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelqueprocédé que ce soit, sans le consentement écrit de l'auteur ou de ses ayant cause,est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivantsdu Code de la propriété intellectuelle.

Illustration de couverture de Lélio Orsi (1560-1565) : Les pélerins d'Emmaüs.

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Linot

RETOUR VERS LE PÈRE

ÉditionsAlanGar – Le Livre de Vie

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Le 3 mai 1977 à 16 h 15, un miraclevient de se produire dans la vie del'auteur de ces pages. Alors qu'ils'est pourtant juré de détruire la foide son collègue de bureau et qu'ilne néglige rien pour y parvenir, levoici soudain qui interpelle DieuLui-même, lui disant que, s'Il existevraiment, Il doit bien pouvoir le luifaire savoir. La suite, il nous laraconte dans son récit de conver-sion édité récemment : Un Jour,Une Heure, Le Bonheur.1 Heureuxcomme il ne le fut jamais plusaprès, sa vie, sa vision du mondechangent alors du tout au tout ; etla Parole de Dieu, qu'il vient toutjuste de découvrir, se fait en luisource de lumière... au point qu'àpeine quatre mois plus tard, enseptembre 1977, c'est lui qui nouspropose de méditer sur un « retourvers le Père » ô combien essentiel àses yeux.

1 Éditions AlanGar – Le Livre de Vie (Mars 2009)

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Sommaire

LA CHUTE.................................................. 13 DIRE LA VÉRITÉ...................................... 25 MOÏSE ET LES ISRAÉLITES................... 27 JESUS-CHRIST.......................................... 31 RENCONTRER LE PÈRE.......................... 39 LES TÉNÈBRES......................................... 41 LE MONDE................................................. 47 L'ECCLÉSIASTE LE DIT.......................... 65 ET DAVID.................................................. 69 ET NOUS.................................................... 71 L'EXCUSE DE L'AMOUR......................... 73 POURQUOI NE PAS CRIER..................... 77

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Au commencement était le VerbeEt le Verbe était tourné vers Dieu,Et le Verbe était Dieu.Il était au commencement tourné vers Dieu.Tout fut par Lui,Et rien de ce qui fut, ne fut sans Lui.En Lui était la vieEt la vie était la lumière des hommes,Et la lumière brille dans les ténèbres,Et les ténèbres ne l'ont point comprise.

Jean 1,1-5

Un tel silence régnait avant la création de l’inquiétude,Avant le commencement du règne de l’inquiétude.Un tel silence régnera, mais un silence de lumièreQuand toute cette inquiétude sera consommée,Quand toute cette inquiétude sera épuisée,Quand ils auront tiré toute l’eau du puits,Après la consommation, Après l’épuisement de toute cette inquiétudeD’homme. Charles Péguy Le Porche du mystère de la deuxième vertu. Hymne à la nuit.

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« Examinez tout avec discernement : Retenez ce qui est bon. » (I Thessaloniciens 5 21-22)

LA CHUTE

L’encre a coulé abondamment depuis la chute2.Bien des railleries se sont succédées à propos

d’Adam, d'Ève, de la "pomme" célèbre et du péchéoriginel. Et de nos jours on en rit encore, sottementbien sûr, faute d’intelligence spirituelle ou de connais-sance suffisante de soi-même.

Quant au catéchisme d’antan, qui imageait si biencette chute et ses fâcheuses conséquences, n’aurait-il pas déjà fait naufrage ?

Convenons-en : Cette question, qu’on expérimentecertes plus facilement qu’on ne l’enseigne, a quel-que peu terni au profit d’une religiosité conciliante.

Il n’y a pourtant pas de vie chrétienne qui puisses’autoriser l’économie de la reconnaissance pro-fonde du péché en soi ; et si nous sommes pécheurs

2 Voir le Livre de la Genèse.

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c’est que nous sommes héritiers directs de la chuted’Adam.

De nos jours, le péché se cache sous de si multi-ples parures, et l’on s’en excuse si facilement quecette chute, grave et magistrale, qui pèse sur nous etnous condamne quoi que nous fassions, ne peut plusêtre perçue comme telle.

Or, personne, sauf J.J. Rousseau, ne le contestera :nous naissons, vivons et mourons dans le péché !3

Si nous sous-estimons la chute qui est bien réelledans nos vies, Celui que le Père a précisémentenvoyé pour nous en sauver ne peut plus exercerd’influence sur nous. Et si nous croyons ne paspécher, nous n’avons pas besoin d’un sauveur.

Le chrétien, privé de chute, est privé de grâces.L’exigence de sainteté visant à faire de lui le « selde la terre » n’a plus cours. Il est tiède et souventfroid. Il pratique sans amour, sans force intérieure.

Comment ne pas comprendre alors que Dieuveuille envoyer, comme dans l’ancien testament, desprophètes chargés de réveiller l’humanité engourdie.

Comment ne pas nous émerveiller devant cesconversions extraordinaires qui ont lieu de temps entemps chez des êtres dont la gravité du péché nouseût fait frémir... si nous avions connu leur vied’avant ?

« Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. » (Ro. 5.20)

3 Jean-Jacques Rousseau a dit : « L'homme naît bon, c'est la société quile pervertit. »

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Quand l’homme reconnaît en lui le péché, non seu-lement il risque de se confesser, mais aussi etsurtout de recevoir le pardon du sauveur. L’absencedes brebis au confessionnal ne s’explique-t-elle pasun peu par le fait que le Seigneur ne pardonne plus,et qu’il ne pardonne plus non pas parce que soncœur se serait endurci, mais parce que les hommes,libres de pécher, n’ont plus besoin de pardon ?

Ou alors, faut-il attendre d’avoir beaucoup péchépour que le cri de la repentance soit sincère et vrai ?Faut-il tenter le diable ou marchander avec Dieu ?

Non certes, et fort heureusement ; mais notresociété, à force d’avoir mis le péché dans les normesdu temps, a fini par enrayer le mécanisme de biendes conversions.

Or, c’est à la mesure du pardon que Dieu accordeque nous connaissons la démesure de son amour.

À petit pardon, petit amour. L’homme ne vientplus à la lumière parce qu’il se croit dans la lumière.

L’homme ne cherche plus le salut parce qu’il secroit sauvé.

L’homme ne croit plus en Jésus rédempteur parcequ’il ne croit plus à sa propre crasse.

Certes il y aura encore, jusqu’à la fin des temps,des maîtres habiles pour tenter d’expliquer ceschoses : maîtres spirituels hélas ! trop peu lus ouentendus ; théologiens de la forme ou des profon-deurs ; docteurs de la lettre ou de l’esprit, spé-cialistes des questions épineuses, aptes à régler desquerelles ou à en éveiller d’autres…

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Il y aura des saints qui se tairont et d’autres quiparleront. Des saints combattus et des saints com-battants. Des saints pleins d’amour et des saintsartistes, maniant l’épître comme on manie le pin-ceau, avec le souci prédominant de l’effet à pro-duire et appelant involontairement au salut d’autressages ou d’autres bien-pensants.

Il y aura même des saints qui l’oublieront :

« Ce ne sont pas les bien-portants qui ont besoinde médecin, mais les malades ! » (Matthieu 9.12)

Gageons pour notre part que si la littérature bour-geoise, les talents d’orateur, de conteur, de démons-trateur, les menaces de toutes sortes et tant d’autresprocédés d’hommes sages, ont des chances d’échou-er dans une mission de redressement de l’humanitépécheresse, par contre l’exemple de quelqu’un quiétait perdu – concrètement – et qui s’en est sorti –tout aussi concrètement – peut souvent amener d’au-tres pécheurs à souhaiter s’en sortir à leur tour.

En effet, si un voisin, un ami, qui avait le mêmemal incurable que moi, en a été guéri, ne chercherai-je pas à savoir quel est ce médecin formidable et oùje puis le trouver ? Et si ce mal me pèse, hésiterai-jeà y mettre le prix ? Dussé-je y passer mes nuits, netrouverai-je pas ce guérisseur ?

« Demandez, on vous donnera ; cherchez et voustrouverez ; frappez, on vous ouvrira. » (Luc 11.9)

Notre monde a besoin de voir des chrétiens quiont trouvé la perle rare et qui aident les autres à la

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rechercher. Il a besoin, plus que jamais, de com-prendre que la sainteté est encore possible en nostemps difficiles ; et, pour cela, il a besoin de VOIR !Voir d’autres Saint Paul, d’autres Charles de Fou-cauld, d’autres Matt Talbot !4

Aussi, vous qui entendez cet appel-là, dans le fondde votre cœur, n’attendez pas de vous endurcir. Lebonheur d’une multitude d’hommes dépend de vous.Dieu vous convie, par sa toute puissance, à releverle défi lancé au prince de ce monde par son fils bienaimé Jésus-Christ.

Réapprenez-nous la voie royale ! Faites-nous bruler de désir avant que nous nous lais-

sions brûler d’amour !Montrez-nous simplement ce que tant de docteurs

d’âmes essaient de nous démontrer avec leurs mots !Montrez-là nous, enfin, cette victoire dont on ne

parle plus guère ! Montrez-nous le vainqueur de cette mort qui nous

fait si peur !

Non, Adam et Ève n’ont pas croqué la « pomme » ;et encore moins celle de l’amour charnel, pris dansun sens plus ou moins pornographique.

L’amour vécu pleinement, corps et âme, est bonparce que le Créateur l’a fait ainsi. Et tout, du reste,est bon, sauf le fruit de « l’arbre interdit ».

4 Le vénérable Matt Talbot (2 mai 1856 -7 juin 1925) était un irlandaisvénéré par de nombreux catholiques pour sa piété, la charité et la mor-tification de la chair. Même s'il n'a pas encore été reconnu saint, il estsouvent considéré comme le Saint patron des alcooliques.

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« Du fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin,Dieu a dit : vous n’en mangerez pas et vous n’y tou-cherez pas afin de ne pas mourir. » (Genèse 3.3)

Nos ancêtres étaient des enfants gâtés.

Ils n’avaient pas à se préoccuper de l’avenir : dansson immense bonté, le Seigneur pensait à tout.

Hélas, comme bon nombre d’entre nous aujour-d’hui qui ne savent pas se contenter de vivre dans ladépendance confiante de leur Créateur, Adam et Èvevoulurent eux-mêmes conduire la barque de leurdestinée ; et nous savons tous que « leurs yeux àtous deux s’ouvrirent et qu’ils surent qu’ils étaientnus. » (Genèse 3.7)

Nous sommes loin ici de ce que s’imaginent cer-tains chrétiens. Le péché originel n’est pas l’actesexuel. Il n’est pas non plus la spécialisation d’unquelconque péché. Voyons-le plutôt dans l’abandonpur et simple du créateur, et la poursuite sans fin,pour notre humanité, d’une longue marche en soli-taire sur un large sentier de perdition.

L’homme s’est perdu, certes ! Mais Dieu, dansson immense amour, n’est pas resté les bras croisésà le regarder souffrir. Par ce qu’il a de plus cher ils’est littéralement jeté dans le monde. Et aujour-d’hui, par Jésus, chacun d’entre nous peut revenirvers le Père. Ce dernier a les bras grands ouverts. Laroute est dégagée. Si nous le voulons et si nous ycroyons, les affres de la chute peuvent devenir l’his-toire ancienne de nos vies.

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Tout est accompli. Courons vers le père ! C’est par Lui que nous avons été créés ; c’est pour

Lui que nous sommes faits. Nous devons Lui faireune absolue confiance.

Oh ! Si nous savions reconnaître que nous souf-frons moins à cause de nos petites misères qued’être séparés de notre père ! Si seulement noussavions voir que notre bonheur, notre équilibre,dépendent uniquement de cette réconciliation !

Nous sommes tellement stupides ! Nous avonsbesoin de Lui – même si nous ne voulons pas nousl’avouer – et Lui, il a aussi besoin de nous. Souventmême, Il nous cherche et nous appelle, comme unmendiant, plaçant des barrières et des joies au tra-vers de nos routes. C’est à peine si nous les voyons.

Grande est notre sottise ! Comme si Dieu pouvait être classé dans le secon-

daire de la vie !Si nous ne revenons pas au père, c’est vers la mort

que nous allons, là où Satan règne en maître absoluet incontesté, où les plus hauts murs s’effondrenttoujours après des flambées de fausses joies ; où ilfaut apprendre à marcher dans la nuit, sans Père,sans paix, sans joie, sans amour… et s’accoutumerau doute, au désespoir ou à la haine ; là où l’auto-mobile, la fusée spatiale et la vitesse qui grise, laguerre terrible et ses brillants héros, l’argent et sespuissants seigneurs, le sexe et ses consommateurs devices, font oublier la nuit, TOTALE.

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Oui, tant que nous demeurerons comme des orphe-lins, c’est le mal que nous servirons ; et la blessureprofonde de nos êtres ne cessera pas de nous rendrevulnérables.

Nous aurons beau lever les yeux fièrement vers leciel comme si nous étions libres, nos chaînes nousdiront la nuit.

Nous aurons beau croire aux espaces infinis, c'estla poussière qui aura le dernier mot.

« Tu mangeras de la poussière tous les jours de tavie. » (Genèse 3.14)

« Tu es poussière et à la poussière tu retourne-ras. » (Genèse 3.19)

Serions-nous indifférents au fait de n’être que pous-sière en devenir ?

Nous ne pouvons opter pour une demi-mesure :moitié avec Dieu, moitié avec le néant ; tantôt àl’écoute de l’un, tantôt plongés dans l’abîme del’autre.

Vivre ou mourir ? Rien de moins.Certes nous invoquons bien des raisons pour jus-

tifier nos louvoiements. Mais à quoi bon ?« Le Seigneur vit que la méchanceté de l’homme

se multipliait sur la terre : à longueur de journée,son cœur n’était porté qu’à concevoir le mal et leSeigneur se repentit d’avoir fait l’homme sur laterre. » (Genèse 6.5)

J’imagine ma réaction si mon père, un jour,m’avait dit : « Je me repens de t’avoir fait ! » Quel

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coup au cœur ! Quelle atteinte à mon amour-pro-pre ! Mais je sais bien que mon père ne me l’auraitpas dit. Parce qu’il faut, pour en arriver là, ne plusrien attendre de bon de la part de celui qu’on aime,et pas même croire en la possibilité d’un miracle.

Or, si Dieu s’est repenti de nous avoir faits, Luil’auteur des miracles et de l’amour qui pardonne,comme nous devions être sales ! Et s’il s’est repentide la sorte il y a plusieurs millénaires, que dit-ilaujourd’hui du gâchis de nos vies ?

Si seulement nous comprenions que nous noussommes trompés de chemin ! Si nos yeux voulaientbien accepter de voir l’évidence !

Hélas ! « Vous n’êtes pas revenus à moi, dit leSeigneur. » (Amos 4.6)

« C’est pourquoi, ainsi parle le Seigneur Dieu :Parce que tu m’as oublié et que tu m’as rejeté der-rière toi, porte toi-même le poids de ton impudicitéet de tes débauches. » (Ézéchiel 23.35)

Mais comment supporter cette séparation ? Ce ter-rible poids ? Sinon par l’usage de la drogue. Dro-gue camouflée en faux bonheur, en fausse joie…

Drogue censée servir le progrès, la libération del’homme et l’amélioration de sa condition, l’huma-nisme…

Travail, philosophie, politique et militantisme detous poils : que de raisons pour se donner bonneconscience et mieux se masquer l’essentiel. Oublierque s’il y a vie – merveilleusement belle et variée à

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travers ce que l’on n’hésite pas à nommer "cré-ation" – il y a forcément une origine ; et que celle-ci mérite tout de même un peu que l’on s’y attarde.Qu’on veuille bien se poser la question avant d’in-venter la réponse qui nous arrange.

Et c’est le mauvais esprit qui se réjouit de toutcela : celui qui conteste tout, qui dit non à tout, quirefuse d’admettre la perfection de l’œuvre de l’ar-chitecte... Le jaloux ! On le surnomme « diable »,« Satan », « malin », « mauvais », « accusateur » etla liste devrait s’allonger si on qualifiait tous lesactes commis par celles et ceux qui se prétendentses serviteurs. Et qui pratiquent à leurs façons. Pro-pageant leur dévotion comme un virus. Adorateursde Satan… Ce Satan qui se réjouit de la mauvaisesanté de ceux qui se disent croyants. « Voyez, se dit-il, comme leurs feuillages sont abondants, leurs œu-vres nombreuses (surtout si elles sont faites sansamour vrai) ! Moi je vous dis qu’il n’est pas néces-saire de croire en Dieu pour être utile, bon, humain,zélé…. »

Occupés qu’ils sont avec leurs idoles, les hommesne cherchent par le Créateur. C’est lui qui doit sanscesse faire et refaire le premier pas vers eux. Puis-sent-ils comprendre ce pourquoi ils sont faits etreconnaître Celui qui a été envoyé pour le leur dire !Puissent-ils entendre, du fonds de leurs ténèbres, lapetite voix qui ne cesse de leur chuchoter :

« Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, on ne vientau Père que par moi. » (Jean 14.16)

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Ou encore :

« Je suis la lumière du monde. Qui me suit nemarchera pas dans les ténèbres, mais il aura lalumière de la vie. » (Jean 8.12)

L’homme qui travaille, même honnêtement, auxœuvres de ce monde, s’il ne croit pas en Dieu et enson Fils Jésus-Christ, « mourra dans ses péchés 5».

Il y en a tant qui se disent : « Profitons-en ! La vieest courte et nous n’avons qu’une vie : mieux vaut lafaire bonne ! »

Qu’entendent-ils par "bonne" ? Et parmi eux com-bien de baptisés ?

La vie est courte, certes, mais de quelle vie s’agit-il ?

Il y en a tant qui se dépêchent de sauver ce quisubsiste du naufrage permanent de leur vie !

Il y en a tant qui se dépêchent de faire leurs œuvres– bonnes et moins bonnes – de peur qu’au jour d’uncertain jugement, quelqu’un – ils ne savent trop qui –vienne à les condamner.

Les œuvres ? Oui, mais lesquelles ?Il y en a tant qui croient au bonheur qu’on se

fabrique soi-même, à ce bonheur réservé aux médio-cres, que l’on consomme sur place, en vitesse etsans modération, en ne songeant à rien d’autre ni àpersonne qu’à soi-même.

Le bonheur ? Oui, mais lequel ? 5 (Psaume 40)

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Il n’est de bonheur vrai et durable que si l’on saitoù l’on va et pourquoi.

Or, « Celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où

il va. » (Jean 12.35)

Et en marchant dans ses ténèbres, sait-il qu'il est« devenu fou » ?

« Depuis la création du monde, ses perfectionsinvisibles, éternelle puissance et divinité, sont visi-bles dans ses œuvres par l’intelligence ; ils sontdonc inexcusables, puisque, connaissant Dieu, ils nelui ont rendu ni la gloire ni l’action de grâce quirevient à Dieu ; au contraire, ils se sont fourvoyésdans leurs vains raisonnements et leur cœur insenséest devenu la proie des ténèbres : se prétendantsages, ils sont devenus fous ; ils ont troqué la gloiredu Dieu incorruptible contre des images représen-tant l’homme corruptible, des oiseaux, des quadru-pèdes, des reptiles… » (Ro.20-23)

Un fou qui se prétend sage !

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DIRE LA VÉRITÉ

À partir du moment où nous avons connu LaVérité6 , connaissons-nous nos responsabilités ?

« Malheur à moi si je n'évangélise pas ! »7

Il faudrait plutôt dire "dommage !" et non "mal-heur", mot toujours galvaudé par ceux-là même quine se privent pas de dire – même à juste titre – qu’ilsrefusent l’idée d’un Dieu vengeur.

Oui, dommage pour moi et dommage pour ceuxqui m’entourent. Ceux à qui je ne donnerai peut-êtrepas la chance, l’opportunité de savoir qu’ils peuventêtre heureux, vraiment heureux. Et qu’ils peuventaussi s’appuyer sur Quelqu’un !

Le monde a faim. Il a si faim qu’il butine, de-ci,de-là, les fleurs artificielles du monde et de son 6 Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, dit Jésus (Jean 14,6)7 (1 Corinthiens 9,16)

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prince. Le monde qui, le savez-vous ? attend la nour-riture qui ne déçoit pas et qu’on appelle « painde Vie » !

Ce pain de Vie, si nous l’avons, nous est-il per-mis de le consommer sans partage, sous le regard detant de pauvres affamés ? Si nous ignorons ces pau-vres qui, le plus souvent, ignorent eux-mêmes qu'ilsle sont, comment Celui qu’ils doivent découvrir par-lera-t-il à leur cœur ?

Si nous sommes encore des "croyants" de l’ancientestament, faudra-t-il que Dieu renvoie Son Fils,pour qu’on le crucifie de nouveau ?8

8 Ce n’est pas pour rien que Thérèse Neumann, Marthe Robin et tantd’autres mystiques connus et inconnus, ont incarné Jésus Crucifié lorsde certaines extases. Finalement, cela ne répond-il pas au désir de Dieude rappeler au monde la mission du Christ ?

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MOÏSE ET LES ISRAÉLITES

Souvenons-nous : les israélites sortent d'Égyptepour aller vers la Terre promise. C’est le Seigneurqui conduit le troupeau, le Seigneur par l’entremisede Moïse. Quand Moïse est présent, le troupeaudemeure sage. Mais voici que Moïse s’en est allé :

« Il resta sur la montagne quarante jours et qua-rante nuits. » (Exode 24.18)

Impatients déjà, perdus, apeurés comme de jeunesenfants sans leur père, les israélites se rassemblentalors auprès d’Aaron et lui disent :

« Debout ! Faisons des dieux qui marchent à notretête, car ce Moïse, l’homme qui nous a fait monterdu pays d'Égypte, nous ne savons pas ce qui lui estarrivé. » (Exode 32,1)

Trahison ! Comme pour les israélites, notre trahi-son commence ici : « Faisons des dieux qui mar-

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Page 28: Retour vers le Père

chent à notre tête ! »9 Et les dieux, aujourd’hui plusqu'hier peut être, ce n’est pas ce qui manque !

Cependant, Dieu le Père avait - et a encore - àl’égard des traitres que nous sommes, un pland’amour. Depuis que le Fils de l’Homme nous asauvés, nous allons encore avec Lui vers cette Terrede paix, de joie et d’amour, tout comme les isra-élites y allaient avec Moïse. Nous savons, d’évi-dence, que le grand problème de l’homme a toujoursété son incapacité à marcher seul – vraiment seul –et libre. Sans cesse, comme le firent les israélites, ilse fait des dieux pour marcher à sa tête, bâtissant etrebâtissant des veaux d’or.

Mais revenons à Moïse.

« Moïse dit à Aaron : Que t’a fait ce peuple pourque tu amènes sur lui un grand péché ? Aaron dit :Que la colère de mon Seigneur ne s’enflamme pas !Tu sais toi-même que le peuple est dans le malheur.Ils m’ont dit : "fais-nous des dieux qui marchent ànotre tête", car ce Moïse, l’homme qui nous a faitmonter du pays d'Égypte, nous ne savons pas ce quilui est arrivé. » (Exode 32.21)

Alors, tout comme Moïse, nous sommes pris depitié pour ce peuple. Ce peuple qui est déjà – ouencore – nous… Nous, sans Celui que le Père aenvoyé spécialement pour que nous ne soyons plusseuls et qu’il a donc ressuscité.

9 (Exode 32.1)

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Comme nous sommes privilégiés ! Moïse n’étaitpas Jésus, lui. Moïse ne pouvait rien faire d’autreque d’intercéder auprès de Dieu ; ce qu’il fit detoute ses forces et de toute son âme, avec humilité :

« Or, le lendemain, Moïse dit au peuple : Vousavez commis un grand péché, mais maintenant, jevais monter vers le Seigneur ; peut-être obtiendrai-jel’absolution de votre péché. » (Exode 32.30)

« Je vais monter vers le Seigneur ! » Moïse, fidèle et dévoué serviteur, doit s’élever,

gravir la montagne pour intercéder auprès du Père. Ildit : « Peut-être obtiendrai-je l’absolution ! » Notonsbien ce : "Peut-être". Il tente une requête dont il ignorel’aboutissement : soit le pardon, soit le refus dupardon. Nous sommes dans l’ancien testament. Jésusn’est pas encore venu. Moïse n’est qu’un hommeparmi les autres hommes. Un homme certes que Dieua particulièrement touché, mais un homme avec sesvues, ses limites humaines, son impuissance. Moïsen’a pas été le témoin de l’amour d'un père qui par-donne par son fils mis en croix. D’où le « peut-être ». Nous sommes loin ici du cri de confiance dela petite Thérèse de Lisieux, elle qui allait jusqu’àdire : « Même si j’avais commis tous les crimespossibles, je garderais toujours la même confiance10 ».Avec Jésus, c’est Dieu qui descend vers l’homme.C’est l’homme-Dieu parmi les hommes. C’est le filsde l’Homme dans ce qu’il a de plus profond, d'ache-

10 Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus : Derniers entretiens - 11 juillet 1897.

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Page 30: Retour vers le Père

vé… Et avec quelle puissance manifeste-t-il le par-don ! Avec lui ce n’est plus : « peut-être obtiendrai-je le pardon ! » Il est, lui-même, l’incarnation de cepardon, l'absolution divine.

La plus importante des révolutions qui ont marquénotre monde est bien celle-ci : Dieu est venu. Lui-même ! Il s’est abaissé, s'est fait tout petit ; d’oùcette parole qui met un terme à sa mission d'il y atout juste vingt siècles : « Tout est achevé ! »

Il fallait que, tôt ou tard, cela se fît car notre Dieuest d’abord « Amour » et Il voulait nous le montrer.

Ancien testament. Nouveau testament : Jésus char-nière divine. Charnière dans le sens de « qui a prischair pour unir ».

Différence de berger : l’un – Moïse – homme droitmais totalement impuissant à sauver le peuple queDieu lui a confié ; l’autre – Jésus – total accomplis-sement du salut de l’humanité, que cette dernièresoit d’origine juive ou grecque, esclave ou libre,riche ou pauvre, noir ou blanche.

Jésus ne nous dit-il pas ces mots que les israéliteseux-mêmes n’ont jamais pu entendre ?

« En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis laporte des brebis. Je suis la porte : si quelqu’un entrepar moi, il sera sauvé… » (Jean 10.7-10)

La terre promise est là : nous pouvons y pénétrermaintenant.

Cela ne dépend plus que de nous.

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JÉSUS-CHRIST

« Car ils tournent le dos, ils ne me regardent pas. » (Jérémie 2.19-28)

Avons-nous bien compris et franchi le cap décisifde l’ancien testament ? Jésus est-il bien, pour nous,plus que Moïse pour les israélites ?

Avons-nous renoncé au Veau d’Or, aux vains sacri-fices, aux vaines immolations, à la lettre qui tue ?

Avons-nous compris de quel Amour nous sommesaimés et dans quel esprit nous devons nous engagerà vivre ?

Nous étions, à jamais, séparés du Père. Pas un pro-phète, pas un homme – même saint – n’eût rétabli lelien filial. Lui, Jésus, l’a fait, allant même jusqu’ausacrifice suprême de sa vie, nous montrant ainsi ques’Il nous aimait à ce point, le Père nous aimait biendavantage encore...

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Jésus a pris sur lui nos trahisons, nos péchés. Il lesa présentés au Père, avec des larmes de sang.

Nous étions prisonniers, irrémédiablement éloi-gnés de notre créateur ; il est venu et de sa mort ajailli l’Esprit qui, désormais, nous relie au Père.

Voilà pourquoi, au risque de choquer les croyantsdes autres religions, nous ne pouvons vivre de vraibonheur que si nous sommes chrétiens !

Voilà pourquoi on nous dit que c'est ça : "la BonneNouvelle" ! (sinon, cela voudrait dire quoi, dites-moi donc ?)

Et une bonne nouvelle, ça rend heureux !

Jésus a dit :

« Père ! Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ilsfont… » (Luc 23.34)

Nous ne savions pas et nous ne savons toujourspas ce que nous faisons ; mais Jésus, même notre igno-rance, il la paie avec son sang. Car s’il est venu surla terre – notre terre – il a souffert avec nous, et plusparticulièrement de cette misère de "séparation" dansles moments difficiles ; celle qui garde orphelincelui qui ne connaît pas son père. Oui, il a vu, il asenti la détresse de toutes ces foules privées de vie.Et son cœur de pauvre ne s’est pas endurci. Il a dit,il a soupiré longuement : « Père , prends ma vie !Mais fais qu’ils te reconnaissent, Toi, leur Père ! »

Et le Père l’a exaucé : ressuscité d’entre les morts– physiques et spirituels – Jésus est devenu notredivin médiateur. Lui, et Lui-seul ! Pas une idole, pas

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une œuvre (même bonne) ne conduit à Dieu. Per-sonne ne s’approche de Lui ni ne se réconcilie aveclui par ses mérites personnels : Jésus a tout accom-pli et nous n’y sommes pour rien. À présent, c’estcomme une source qui coule, abondante, à l’infini.Il suffit de nous y plonger et d’y boire pour êtreradicalement transformés.

Comment se fait-il alors que tant d’entre noussoient, en bien des points, semblables aux israé-lites ? Que tant de gens qui se disent "chrétiens"continuent de vénérer le veau d’or, se complaisantdans une foi de moineau satisfaite d’un berger-christà peine plus grand qu'un Moïse ?

Comment expliquer que tant d’entre nous, dansdes communautés dites d’amour, se réclament d’unJésus vivant en eux et ressuscité, tandis qu’ils pas-sent leur temps à s’entredéchirer ? Comme au soird’une résurrection qui n’en finirait pas de se faireattendre, ils sont là, debout face au tombeau dugrand maître, figés dans cette attente... qui n’attendrien et dont ils ne semblent même pas souffrir.

Ou plutôt… parce qu’ayant baissé pavillon devantl’ennemi juré de notre Père des Cieux, – celuiauquel on ne croit guère – qu’on appelle pourtant"prince de ce monde", ils préfèrent à Jésus le jougaccablant du péché et de la loi qui le sanctionne.

Malgré les tragédies et les brisements de la vie,garderont-ils toujours la nuque raide ?

Le monde se déchristianise ; partout règne le veaud’or et le catholicisme n’est plus souvent qu’une

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histoire ancienne rappelant le vague idéal d’un au-delà mêlé à toutes les sauces.

Nous autres, chrétiens, n’ayons pas la nuque raidede ces prêtres modernes du genre pharisien ou deces spécialistes trop acharnés sur les lois et les pra-tiques ! Nuque de ces politiciens satisfaits d’eux-mêmes, ou de ces politico-chrétiens. N’ayons pas lanuque de ces matérialistes ou matérialo-chrétiens !Christ est trop compromis dans les folies du monde.

Mi-Christ, mi-veau d’or. Christ or du monde, maispalpable, négociable, consommable à merci. Christau rabais, avec ou sans la croix. Christ ressuscité,avec ou sans résurrection.

Pourquoi Jésus, le Nouveau testament et l’an zéro ?Pour qui ? Est-ce pour faire parler les docteurs de lalettre ? Simple affaire de tradition, de folklore, deroutine... ou de morale domestique ?

Ce nouveau testament vaut-il uniquement pournous, gens de la loi, qui trouvons notre intérêt à n’enêtre pas affranchi ?

Le monde chrétien a tout pour être heureux, maisil ne l’est pas, tout au moins dans le sens spirituel dumot "bonheur"… paix et joie profondes vécues dansl’Esprit Saint, lesquelles engendrent d’elles-mêmesde nombreux fruits d’amour. Il n’est pas heureuxparce qu’il ne connaît pas Dieu, sinon en théorie.

Oui, reconnaissons que si une grande partie del’humanité se dit chrétienne selon les statistiques, lamajorité d’entre elle ne l’est que de nom. Quant aubonheur que Jésus promet à celles et ceux qui

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acceptent de le suivre en vérité, depuis belle luretteelle a cessé d’y croire. Tout au plus, dans la grisaillede son existence essaie-t-elle de catéchiser et deservir les autres, mais avec si peu de conviction ! Orsi nous nous croyons "sauvés" (sauvé de quoi ?)comment ne pas être heureux ?

Et si nous sommes heureux, cela devrait se voir !

Jésus a dit : « Moi, lumière, je suis venu dans le monde, pour

que quiconque croit en moi ne demeure pas dans lesténèbres… » (Jean 12.46)

N’est-ce pas suffisamment clair ?

Les ténèbres dont il parle sont-elles uniquementréservées aux autres ? Si Jésus n’est pas la lumièrede ma vie – fût-elle parfois même simple petite veil-leuse – c’est que je ne crois pas en lui et que je n’aipas conscience d’être dans les ténèbres. Car décou-vrir mon salut en Jésus-Christ c’est en même tempssavoir que je suis perdu si je reste dans mes ténè-bres. Et qu'il m'est impossible de bien vivre de cettevie nouvelle qu’il me propose si je ne suis pas déli-vré de ma vieille servitude.

Une vraie conversion chrétienne commence tou-jours par cette prise de conscience avant d’entrerdans une phase de transformation. Comme le grainde blé, il faut être mis en terre et germer pour porterdu fruit.

Être – néant. Bien – mal. Lumière – ténèbres.Vérité – mensonge. Si tout ce qui s’affirme ici n’a

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de sens que par rapport à son contraire, il en est demême pour la bonne nouvelle : Ancien testament –Nouveau testament. Vieil homme – Homme Nou-veau… Nous n’existons par Dieu que parce qu’il y amort en dehors de Lui.

Ainsi en est-il, également, de la conversion authen-tique par rapport à celle qui n’en est que le semblant.(Et combien Jésus en souffre, de ces faux-semblantsqui trahissent le vrai visage de Dieu ! Qui laissentcroire à la suffisance des pratiques et des vertus pourse "procurer" le royaume !)

Des ténèbres où nous croupissions, nous avons ledevoir de venir à la lumière. De la loi et de ses pra-tiques où nous étions plongés pour notre propreconfusion, par Jésus et son miracle d’amour noussommes invités à entrer dans une prière d'adorationen esprit et vérité.

Si nous ne sommes pas de cette bergerie-là – celledes chrétiens transformés, revivifiés – c’est quenous n’avons pas encore expérimenté notre propreéloignement de Dieu et que, de ce fait, nous n’avonspas éprouvé le besoin d’en sortir. Et, sachons-lebien, nos assiduités aux services paroissiaux n’ontaucun pouvoir sur cette mort-là. Nous ne pouvonspas échapper à la conversion, à un nécessaire retourvers le Père.

Nous avons beau nous cacher la vérité, reculer indé-finiment l’échéance, nous illusionner, trouver mêmedes prétextes pour ne pas changer de vie, l’évidencedemeure :

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« Convertissez-vous ! »11

Aujourd’hui, nous le savons trop, la conversionpasse pour une affaire d’initiés.

N’est-ce pas excessif que d’en arriver à vouloirvivre l’Évangile à ce point ? Le "quitte tout et suis-moi !12" de Jésus est certainement valable et bien-fondé, mais qui peut vraiment le faire ?

On ne veut pas entendre parler de conversion parcequ’on ne veut pas changer de vie.

Nous ne sommes nullement des innocents, détrom-pons-nous !

Désillusionnons-nous ! Grandes sont nos richesses, grand est notre péché :

radicale devra être notre conversion.Oui ! Et si le monde chrétien est ce qu’il est, avec

ses chicanes de surface, c’est bien parce que la con-version – même et surtout chez lui – a très mauvaisgoût. Faut-il attendre l’adversité, l'accident, la mala-die, la mort, l'effondrement de nos beaux projets ?

Faut-il que Dieu donne de lui-même la leçon àceux qui refusent de comprendre, et que de la bles-sure profonde qu’il aura ouverte dans leur vie, jail-lisse l’évidence de leur enténèbrement ? L’évidenced’un besoin fondamental de Dieu ?

À quand le CRI de Saint Paul : « Misérable que jesuis ! » ? 13

11 (Actes 2, 38)12 (Marc 10, 21)13 (Romains 7, 24)

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À quand l’orgueil blessé, la tiédeur et la vaine suf-fisance démasqués ?

Car il ne peut en être de nos vies chrétiennescomme d’une simple adhésion à un parti politique.

Christ est-il, oui ou non, notre sauveur ? Notre oui est-il vraiment un OUI ? Ou alors, n’espérons-nous pas nous sauver nous-

mêmes ?Nous ne devons pas nous contenter des demi-

mesures ; celles-ci vont trop bien aux gens qui ontencore quelque chose à perdre !

Pour nous, chrétiens que le christ a sauvés,c’est SA VIE ou rien du tout !

C’est oui à l’œuvre de sa vie en notre vie ou bienc’est non, et inutile de dire : "Seigneur ! Seigneur !"

Dieu a suffisamment souffert de la prostitution etdes mensonges de son peuple. Il nous demanded’avoir au moins le courage d’ôter nos masques.

« Le péché du monde – dit Jésus – c’est qu’il necroit pas en moi. » (Jean 16.9)

« Qu'il ne croit pas en moi ! »

Non pas qu'il ait été gourmand ou menteur, pares-seux ou voleur. Non ! Son péché c'est d'abord de nepas croire. Ou de faire semblant... ce qui revient aumême.

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RENCONTRER LE PÈRE

Et puis, si croire en Jésus c’est déjà le connaîtrecomme lumière du monde, c’est aussi, par lui, ren-contrer le Père : Notre Père ! Ce Père qui nous a toutdonné, qui a fait notre vie. C’est revenir, après unlong et difficile exil, à la maison du père.

C’est redevenir fils !

« Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussimon Père. » (Jean 8.19)

Jésus n’est pas venu sur terre pour être unique-ment le Dieu du Ciel. Il a été envoyé, par le Père, ensacrifice d’amour, afin que nous puissions devenirDieu.

Connaissant Dieu, entrant dans son intimité….

« Qui me voit, voit le Père ! » (Jean 14,9)

Tout l’ancien testament témoigne d’une longue etdouloureuse attente ; tout le nouveau crie la joie de

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notre Dieu qui est désormais avec nous :Emmanuel ! Nous ne sommes plus orphelins. Par l’esprit du père en nous, nous pouvons nous

écrier : Abba ! Père ! Papa… Oui… "Papa !" comme le dit un petit enfant plein

de confiance.Je me souviens que quand j’étais petit – j'avais

alors cinq ou six ans – j’appelais mon papa de laterre "Appa !" Et j’ignorais alors qu’à une lettre prèsje n’étais pas loin de nommer mon père du ciel…

Il y a les ténèbres, il y a l’esprit du mal. Mais nous, par notre foi au Fils et au Père, nous

sommes dans la lumière de la vraie vie, nés de nou-veau et hors d’atteinte des projectiles enflammés dumalin.

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LES TÉNÈBRES

Certes, Dieu nous attend tous, païens ou non, maiscombien de temps attendra-t-il encore ?

Son amour est infiniment patient, mais quel autrevent de folie ne risque-t-on pas de voir bientôt pas-ser dans le cœur des enténébrés avant que tout nesoit consommé ? Avant que le Père nous renvoieson Fils en gloire ?

Il attend patiemment. Il attend, tandis que nous,nous nous débattons dans d’innommables bourbiers.Nous sommes, en quelque sorte, sans le savoir, dessursitaires d’une mort totale et définitive. Et si Jésusn’est pas venu hier nous surprendre, c’est afin quenous ayons encore notre chance de figurer parmi lessauvés ! Car si nous sommes païens, Dieu nousappelle à L’entendre ; et si nous sommes chrétiens Ilnous demande non seulement de ne pas en rougir,mais aussi et surtout... de le DIRE !

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« Ne vous associez pas aux œuvres stériles desténèbres, démasquez-les plutôt ! » (Éphésiens 5.11)

« Petits enfants, gardez-vous des idoles ! » (1 Jean 5.21)

Oui, ayons sans cesse au cœur ces paroles... etlaissons celui qui a accepté la souffrance et la mortcomme rançon nécessaire à notre salut, emprunternos vies pour crier dans les ténèbres :

« Si vous ne croyez pas que JE SUIS, vous mour-rez dans vos péchés ! » (Psaume 40 8-24)

« Si vous n’entendez pas, c’est que vous n’êtespas de Dieu ! » (Psaume 40 8-47)

« Si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vouspas ? » (Psaume 40.8-46)

Cri d’amour jeté spontanément par un Père quivoit la mort se précipiter sur ses enfants.

Cri d’avertissement. Cri du Dieu vivant, du créateur du ciel et de la

terre, des perfections visibles – celles que nous con-naissons – et des perfections invisibles que nousavons tant de mal à reconnaître.

Cri du sauveur en croix ! Cri de miséricorde ! Cri de rédempteur !

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Comprenons-le bien : il y a une fausse lumière,toute artificielle, créée par le prince de ce mondepour le besoin des ténèbres et de ses œuvres stériles.Cette lumière éclaire tant bien que mal dans notrenuit et s’appelle de toute sorte de noms séduisantstels que : raison, humanisme, savoir, confort… Elleest alimentée et renouvelée sans cesse par une solu-tion d’amertume dont l’origine est la chute. Jamaiselle n’a cessé de se nourrir du péché originel.

Merveille ! serions-nous tentés de nous exclamer,puisque ce péché originel, "débloqueur" de la connais-sance non seulement du bien et du mal mais aussi detoutes connaissances, nous aura au moins permis degagner la lune.

Or, n’en déplaise à certains, les bonnes choses nevalent rien en dehors de Dieu.

Toutes passent ; toutes seront détruites à plus oumoins long terme, ou bien se détruiront d’elles-mêmes.

Pourquoi donc donner son cœur à ce qui n’estvoué qu’à la poussière ? Cela ne revient-il pas à édi-fier une maison sur du sable ? Un homme vraimentcensé, avant de construire, s’assurerait déjà de lastabilité du terrain.

Que ce soit demain ou dans plusieurs siècles, lacatastrophe vient. Se voiler la face ou se boucher lesoreilles ne serviraient à rien. Et même s’il est senséd’approuver le progrès et l’humanisation du monde– Dieu lui-même l’approuve sans doute – il n’estpas moins censé de dire que la seule idée d’un pro-

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grès ayant pour unique objet le bien-être matérieldes hommes, est une absurdité.

Dieu veut notre bonheur ; mais il sait que ce bon-heur-là est inconcevable en dehors de Lui, et quel’homme qui cherche à faire soi-même son bonheur– ou sa vie – se replace aussitôt et sans même lesavoir dans le contexte de la chute et de ses consé-quences. C’est aujourd’hui le désespoir de tant d’hom-mes ; ce sont les guerres, les suicides – lents ourapides –. Combien sont atteints d’un mal impos-sible à définir, et pour cause : il est de Dieu !

« Hors de Dieu, point de salut ! » et, certes, sur-tout, pas de bonheur ! même si, sans Lui, nous enavons un peu maintenant. Pas de bonheur si noussommes séparés du Père ! Et ceux qui disent le con-traire ont, de toute évidence, la vue courte.

Si nous vivons en Dieu, nous recevons tout de sadivine sagesse ; et cette sagesse nous fait vivre etbâtir non pas en fonction d’un monde matériel, pro-priété et finalité provisoires de l’homme, mais en fonc-tion d’une certitude crue et vécue dans la foi :

L’homme, de passage sur cette terre,est voué à une autre vie : l'éternelle !Il se sert de tout pour construire detout, mais garde son coeur pour Dieuet en Dieu.

Il ne s’agit pas évidemment de demeurer les brascroisés. On peut fort bien être maçon et chrétien enmême temps ; c’est même souhaitable, car le maçonchrétien ne s’illusionnera pas sur ses chefs-d’œuvre

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mais leur donnera seulement l’importance passagèreet secondaire qu’ils ont, par rapport à Dieu.

Mais sachons qu'il existe encore, pour nous chré-tien, une façon habile de détourner l’évidence. Si leshommes savent bien l’absurdité des œuvres faiteshors de notre Dieu, beaucoup parmi eux se croientdans la vérité de l’Évangile en faisant, parallèlementaux œuvres de ce monde – auxquelles ils donnent lemeilleur de leur cœur –, d’autres œuvres dites "decharité". Celles-ci excuseraient celles-là. Les chré-tiennes, en quelque sorte, rachèteraient les païennes.Avec un peu de don de soi et de pratiques religieuses,on s’imagine ainsi plaire à Dieu…

Et nous sommes nombreux à allier de la sorte lapassion des affaires à la passion du pauvre, la pre-mière portant d’autant plus de fruits que l’on y metplus son cœur, la seconde mourant au fil des joursparce qu’on n’y trouve plus son intérêt.

De plus en plus, chrétiens ou non, nous sommesimpliqués dans ces histoires de capitalisation, neserait-ce que sous forme de plan d’épargne, de cons-truction et de droits divers à défendre ; droit, entreautres, de se replier sur soi-même et de clôturer samaison pour être tranquille.

De plus en plus, nous avons nos maisons bien ànous, bâties sur du sable et jamais achevées du faitque nous ne les trouverons jamais assez belles niconfortables… Et c’est le prince des ténèbres qui sejoue de nous, par-dessus le marché, quand il cher-che à nous faire croire que la thésaurisation et l'indi-

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vidualisme ne déplaisent pas à Dieu ; qu’au contrai-re il n’y a rien à se reprocher quand on cherche hon-nêtement son chemin à travers les folies du mondeet que, de toute façon :

« Qui peut vivre aujourd’hui l’Évangile de Jésus-Christ ? »

Alors, comprenons pourquoi tant d’entre nous, quiauraient trop à perdre s’ils acceptaient l’intégralitéde l’Évangile, se contentent de vivre extérieurementun christianisme qu’ils ont pris bien soin de censurerun peu partout.

C’est ainsi qu’on les voit préférer la vie mondaine,avec ses joies faciles, ses affaires et ses consom-mations enivrantes, à la vie chrétienne qui est sim-ple, noble, belle et sans masque, avec ses joies pro-fondes et réfléchies, son passionnant chemin desanctification, sa foi unique en une vie nouvelle etéternelle.

On cueille facilement les fruits faciles qui sontverts ; on les gaspille aussi parce qu’il y en a trop.

Les vrais fruits, eux, sont – comme tout ce qui estbon – rares et précieux. Parce qu’ils sont authen-tiques ils sont éternels et c’est dans l’éternité qu’onpourra vraiment les savourer.

Pas avant : l’homme n'est pas « achevé » ici-bas.14

14 Nul ne peut voir Dieu sans mourir (Exode 33,20)

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LE MONDE

Le monde, comparons-le à la Samaritaine. Celle-cipuise de l’eau : il en faut pour vivre. Ce peut être icinotre "train-train" quotidien ; ce peuvent être nos beso-gnes, nos luttes pour un monde meilleur ; ce peutêtre aussi notre foi : foi morte ou affaiblie, ou satis-faite d’elle-même.

Ce peuvent être nos bonnes œuvres. Et que dit Celui qui demande à boire ? Que nous

dit, que dit au monde entier – à ce monde qui s’obs-tine tant à ne point L’entendre... – que dit Jésus ?

Il dit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est Celui qui te

demande à boire, c’est toi qui le lui demanderais. » (Jn 4.1-14)

Il ne dit pas au monde de panser ses plaies commeil le peut et puis, une fois à bout de souffle, de setourner vers Lui.

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Non ! Jésus dit déjà de nous tourner vers lui :c’est lui qui nous aidera à panser toutes nos plaies.

« Si tu savais le don de Dieu… »« Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa Jus-

tice, et toutes choses vous seront données en plus. » (Matthieu 6,33)

Cherchons D’ABORD ce Royaume et il nous seradonné la force et le moyen le plus efficace d’aidernos frères souffrants ; non pas selon nos plans, maisselon la volonté de Dieu. Ne nous sentons pas obli-gés de nous lancer à corps perdu dans la bataille desluttes sociales. Ne croyons pas, parce que nousallons être quelque temps dans une sorte de "soli-tude" avec Dieu, que nous trahissons nos frères…

Avant toutes les grandes batailles, les chefs d’états-majors se concertent auprès du Général en chef. Etnous, notre chef c’est Dieu. Notre combat, le plusdifficile qui soit au monde, c’est l’Amour. Dieunous demande déjà de venir chercher en Lui le plande la bataille. Si nous nous privons des conseils etde l’armement nécessaires, nous serons peut-être debraves et vaillants soldats mais une fois morts auchamp d’honneur, pourrons-nous encore nous rendreutiles aux autres ?

Dans le combat auquel nous sommes engagés,Jésus vivant est l’indispensable soutien. Faire l’éco-nomie de cette Puissance ne vient à l’esprit que dessots, des orgueilleux ou bien des riches. Ces derniers

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peuvent donner pour les pauvres ; Lui, veut les don-ner aux pauvres !

Quelle différence ! Eux, peinent dans les demi-mesu-res ; Lui, veut les rendre libres et légers dans l’im-mense folie de l’unique mesure qu’est Sa Croix ; etnon seulement il le VEUT pour chacun d’entre eux,mais il a la possibilité de les rendre tels qu’Il ledésire, quelles que soient leurs souillures, à la seulecondition qu’ils Lui soient soumis.

C’est Lui qui se donne ! De nombreux chrétiens estiment superflue une telle

attitude de soumission au fils de Dieu ; et cela parcequ’ils ne croient pas possible l’action concrète et véri-table de Sa vie en eux. Conseillons-leur de lire et derelire les Actes des Apôtres et les Évangiles.

Certains, pleins de bonne foi, pensent qu’il estlâche d’attendre le bon vouloir du Seigneur, tandisqu’il y a tant de choses à faire autour d’eux.

Certes, le monde a besoin – tout de suite – de brassolides ; mais souvenons-nous de Marthe et deMarie chez qui Jésus vient en visite. Leur maison estsûrement bonne à nettoyer ; l’Évangile ne nous ditpas quelle couche de poussière recouvre les meu-bles, le sol, ni quel tas de vaisselle sale encombre latable ; mais on devine l’agitation de Marthe qui n’arien pourtant d’une excentrique…

N’en est-il pas de même pour nos maisons d’au-jourd’hui ou, plus généralement, pour nos vies ?N’est-il pas urgent de les nettoyer ? De les analyserou psychanalyser ?

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N’est-il pas dit : « Aide-toi et le ciel t’aidera ! »Oui, mais que pouvons-nous faire de vraiment posi-

tif par nos seuls moyens humains, par nos seules lumiè-res d’homme ? Que pourrions-nous apporter aux misé-reux, sinon notre propre misère ? Si nous sommesincapables de nager, pensons-nous pouvoir sauver quel-qu’un qui se noie ?

Et rien ne sert de nous révolter : nous pouvons ounon ne pouvons pas. Que nos cris ne soient plus descris de haine, de découragement, de dépit – si jus-tifiés soient-ils – mais que ce soient des cris devérité ! Les propres cris de notre Sauveur en Croix !

Au lieu d’aller, tête basse, accomplir nos bonnesœuvres, ne vaudrait-il pas mieux nous laisser tomberà genoux devant Celui qui est TOUT, et lui confierune bonne fois notre impuissance ? Lui dire :

« Seigneur, j’ai compris… Je suis tout à fait inca-pable d’aimer et d’aider mon prochain comme tu ledemandes. Je suis aveugle. À longueur de journée jebrasse du vent et mon cœur reste dur. Toi quiconnais ma misère et en même temps le désir pro-fond de mon cœur, aide-moi ! »

Si notre prière est sincère, pourquoi ne serionsnous pas pris au sérieux ?

Encore faut-il en arriver là… Car le prince de ce monde veille sur son royaume.

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L'ennemi du Retour

Ou on le voit partout ou on ne le voit nulle part. Il nous effraie ou bien il nous fait rire. Certains d'entre nous – les soi-disant intelligents –

prétendent qu'il n'est que symbole et non réalité. Etcela bien que Jésus Lui-même, de qui pourtant ilsexcellent à commenter la Parole, dit sans modérationqu'il est un adversaire redoutable et même qu'il fautnous en méfier et lui résister fermement dans la foi.

« Soyez sobres, veillez ; votre adversaire, le diable,comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cher-chant qui il pourra dévorer » (1 Pierre 5.8)

Celui qu'on nomme « Prince de ce monde » estbien plus présent qu'on ne l'imagine. Et s'il fiche lapaix à ceux et celles qui, d'une certaine façon, vontdans son sens, il fait en revanche tout ce qui est enson pouvoir pour empêcher les vrais retours vers lePère. Le plus redoutable pour lui – et donc ce surquoi il se montre plus particulièrement réactif – c'estla démarche sincère qui conduit à la conversion.

Car ce diable – si on y croit bien sûr – empêcheratoujours de tels élans de spontanéité. Il est le roi dela mascarade, père du mensonge. Comme un oiseaude proie prêt à fondre sur tout ce qui bouge, il se faitmenaçant quand nous nous égarons du chemin où ilnous veut bien captifs. Il veille à ce que nos œuvrescontribuent à l’accomplissement de son plan à lui.C’est ainsi que nous pouvons être de très bons

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ouvriers de voirie ; mais attention ! ce peut être de laspacieuse ! Certes, il rétribue correctement ceux qu’ilemploie et distribue, lui aussi, du pain en abondance.Mais, contrairement au Pain qui donne Vie, celui-ci– le sien ! – n’a pas de goût véritable.

Or le monde, si souvent affamé de tout et de rien,se laisse facilement entraîner dans le piège du painrassis. Il n’est que de regarder autour de soi pourvoir ceux qui consomment : de l’aliment, de l’idée,du confort… Ceux qui croient encore – sans l’aidede Dieu bien sûr – à des jours meilleurs sous lesoleil… Ceux qui se battent – sans Dieu – pour pos-séder toujours davantage. Misérables qui ne saventpas qu’ils le sont. Nantis ! – chrétiens ou non, celan’a guère d’importance étant donné, souvent, le peude différence avec ceux qui ne croient pas –.

L’échec, pour eux, c’est peut être le commence-ment du salut ; au moment où, s’y attendant lemoins, la "tuile" leur tombe sur le nez avec un bou-leversement radical de leur « tout va très bien Mmela Marquise ». Ils étaient heureux et pensaient l’êtrepour toujours. Santé, abondance… Juste assez detension pour se défouler de temps en temps. Justeassez de boulot pour ne pas trouver le temps troplong. Juste assez de bonnes actions pour se croireirréprochable. Et comme un fait exprès, la tuile c’estpour eux ! Ils relèvent la tête, se demandant s’il fautrire ou pleurer. Puis, comme la réponse ne vient pas,c’est le juron, l’invective. Et contre le ciel, cela vade soi. L’orage passé – quand il ne s’agit que de cela

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bien sûr – cette grande exclamation surgit neuf foissur dix : « Tout de même, ça faisait si longtempsque tout allait bien. Ah ! Nous sommes bien peu dechose sur cette terre ! »

Et il aura peut être fallu cinquante ou soixante ansde dérive aveugle pour en arriver à reconnaître cetteévidence :

« Tu es poussière et tu retourneras à la pous-sière. » (Genèse 3,19)

Hélas ! Après cet éclair de réalisme, la chape deplomb se referme vite sur eux et ils n'ont plus qu'unobjectif : Oublier LE problème ! Le problème qui sepose en ces termes : « Ou accepter de mordre dansla poussière et de n’en être relevé que par Celui quidonne Sens à la Vie ; ou bien revenir en arrière, àl’ancienne (antique) révolte, bifurquer vers les dro-gues douces et dire bien fort et la colère à l’œil :

« Si c’est ça l’œuvre de votre Dieu, bonnes gens,eh bien vous pouvez vous le garder ! »

Reconnaître l’évidence de notre néant sans Dieu,même s’il y a révolte en nous, n’est-ce pas, déjà,être dans une démarche de "retour" vers le créateur ?Et si, durant ce retour, nous nous mettons soudai-nement à nous faire l’avocat du diable (argumentspaïens à l’appui) n’est-ce pas pour qu’on nous prou-ve, comme par "a" plus "b", cette vérité qu’onaimerait tant découvrir, dont on a le besoin vital desavoir avec certitude qu’elle est vraiment vraie.Cette vérité, pressentie, à laquelle on voudrait telle-

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ment croire. Mais nous demandons l’impossible : lafoi n’est pas un produit que l’on vend sur démons-tration. Elle est un don gratuit fait par Dieu à qui estdans l’état d’esprit indispensable pour le recevoir.Cela dit, une telle attitude de recherche intéresséevaut mieux que l’indifférence des blasés…

« Qui cherche trouve ! » (Matthieu 7, 7-12)

Bien sûr, cela ne se fait pas en un clin d’œil ; et lesmultiples façons de revenir à la Source sont toujourstrès discrètes, de sorte qu’il ne faut pas s’inquiéter outremesure des quolibets lancés à la face des croyants parceux-là même qui, auparavant, avaient coutume deles laisser vivre bien en paix. Au contraire, il faut yvoir l’action de Dieu : l’Esprit Saint, agissant commeil le veut, là où il veut et sous les formes qui luiplaisent, réveille à sa manière les coriaces endormis.Générateur d’angoisses et de sentiments de soudaineimpuissance, il pénètre alors profondément lescœurs enténébrés jusqu’à ce qu’il y ait en eux jaillis-sement de lumière. Ce peut être dès lors le commen-cement d’un véritable accouchement. Après les dou-leurs, les bougonnements, les critiques acerbes,Dieu, pris de pitié, comme une mère en travail dansun ultime effort, chasse l’enfant de sa nuit. Vaincu,toute révolte éteinte, ruisselant encore des eaux divi-nes, l’enfant cache alors ses yeux éblouis d’éton-nement.

L’enfant – cet enfant-là – est né de nouveau. Il n’aura plus jamais soif.

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La misère, quand elle conduit à la lumière, est unegrâce de Dieu ; ce qui ne veut pas dire – et surtoutpas pour ceux dont la vie n’aura pas un heureuxdénouement ici-bas (nous connaissons tous la duretéde certains visages burinés par la souffrance) – quetout le tragique de l’existence humaine soit voulupar Dieu ; encore que... bien souvent, l’homme saittirer le meilleur de ses épreuves.

Or, devant cette éclatante victoire, désormais pos-sible à tout le monde grâce au sauveur que Dieunous a envoyé, les chances du mal (Satan) ne tien-nent plus qu’à ceci : empêcher, à tout prix, les hom-mes de reconnaître leur détresse, autrement dit pro-téger le sommeil des captifs. Et comme il a beau jeu !Notre société, avec toutes ses drogues, son clin-quant, ses mensonges et ses ruses, lui sied à mer-veille. Il est si facile de réussir dans la vie, de s’oc-troyer une fortune, un nom, une gloire ! Et c’esttellement grisant !

Satan, bon chien de garde et bon médecin, veillepersonnellement sur la croyance de ses ouailles. Ondevine même son tressaillement de joie quand l’unede ses « vachettes », parvenue au summum duvedettariat, bondit d’orgueil en plein cœur de l’arène.

Pour les autres, qui attendent leur tour de gloire, ils’occupe de leurs défaillances, répare à sa façonleurs accrocs, tout en prenant bien soin de ne pas les

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laisser aller à la source ou à l’estuaire de leur misèreprofonde. Il fait et fera tout pour que l’accouchementde la nouvelle créature n’ait pas lieu.

Autant dire que, sans la grâce de Dieu, il est impos-sible à l’homme de se tirer d’affaire.15

Oui ! Et il faut être bien présomptueux pour pré-tendre le contraire. L’adversaire est redoutable. Sesruses sont innombrables et subtiles. Il n'est mêmepas impossible qu'il ne glisse discrètement à certainséprouvés des billets d’entrée pour le café du coin, la"drogue-partie", le meeting politique ou, cela éton-nera peut-être... pour la messe du dimanche. Rien nedoit plus nous surprendre en ces derniers temps.

La parole de Dieu ne dit-elle pas :

« Les hommes, en effet, seront égoïstes, âpres augain, fanfarons, blasphémateurs, rebelles à leursparents, ingrats, sacrilèges, sans cœur, implacables,médisants, sans discipline, cruels, ennemis du bien,traîtres, emportés, aveuglés par l’orgueil, amis desplaisirs plutôt qu’amis de Dieu ; ils garderont lesapparences de la piété, mais en auront renié la puis-sance. » (2 Timothée 3.1-5)

Si le père des cieux connaît ses enfants, il n'y aaucune raison pour que le prince de ce monde neconnaisse pas lui aussi ceux qui, même inconsciem-ment, vont dans son sens et qu’il peut donc envoyeren terrain "dangereux " avec la certitude qu’il neleur passera pas soudainement une crise de sincérité.

15 Nul ne vient à moi si mon Père ne l'attire, dit Jésus (Jean 6 44)

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Quel danger y aurait-il en effet à laisser aller un"ensommeillé" à la messe, là où le Christ répèteinlassablement qu’il n’est pas venu apporter la paix,la fausse paix de ce monde… ?

« C’est un feu que je suis venu allumer sur laterre ! » s’écrie-t-il. (Luc 12,49)

Pas le feu du Parc des Princes. Pas le feu des gloiresvaines et passagères.

La parole de Dieu réveille, certes ; mais elle réveilleseulement ceux et celles qui ont des oreilles pourl’entendre.

Cela doit-il nous étonner si l’Église a subi et subitencorte des schismes, des tensions, des divisions ?Qu’est-ce donc que cette ivraie dont parlait Jésus etqu’il suppliait de laisser croître en même temps quela bonne herbe ?

Ne nous y trompons pas, c’est toujours d’actu-alité ; et Dieu le sait. C’est lui qui un jour, bientôtpeut-être, moissonnera puis brûlera l’ivraie.

Ici encore, nous voyons la preuve de son immenseamour. Sans craindre le déploiement du mal, avecune confiance absolue, il laisse agir les puissancesmaléfiques, même dans le corps de son fils qui estl'Église ; et pour cause : Il a déjà vaincu l’ivraie !

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Imaginons...

Imaginons que l'ivraie soit l’homme, le vieil homme,captif sans le savoir du prince de ce monde.

Imaginons que ce prince puisse susciter de multi-ples vocations : politiques, philosophiques ou même– pourquoi pas ? – religieuses ; tout cela dans le butde nuire aux vrais enfants de Dieu. Un Dieu, ne l'ou-blions pas, qu'il déteste. Ne "goulaguiserait"-il pasplus facilement l’Église ? Ne la "chapelliserait"-ilpas plus sûrement ?

Imaginons-le encore face à des sujets dangereux.Par exemple ceux qui sont proches d’une vraie récon-ciliation (avec Le Père, bien sûr).

« Vois ! leur soufflerait-t-il, vois donc ces chré-tiens dont tu veux faire partie. Vois leur imposture !Si tu les connaissais un peu mieux, tu saurais qu’ilsne croient pas plus en Dieu que toi. Et puis, enfin,concernant leurs oeuvres, regarde-toi ! N’en fais-tupas autant ? Leur charité, tu l’as aussi. Est-ce que tune rends pas autant de services qu’eux ? »

Pour une meilleure pertinence de sa démonstration– suprême finesse – les ragots de bas étage, mainteset maintes fois rabâchés par certains de ses propressuppôts, ne suffiraient-ils pas à endiguer la sainterébellion ? « Et les curés, dirait-il, est-ce que tu lesvois montrer l’exemple ? Et le Monseigneur un tel,qui fait des siennes avec ses reliques ? Le pape avecsa tiare et son armée de luxe ? »

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Satan, le monstre, irait jusqu’à déployer toute l’im-posture de l'Église, sans omettre – bien sûr – lesheures tragiques de son inquisition. Quel jeu facile !Comment ne pas se sortir vainqueur d’un combatdans lequel l’attaqueur et l’attaqué auraient le mêmechef ?

Malgré cela, resteraient les plus difficiles à décram-ponner de l’idée qu’ils se font de l’Église. Et commele grappin a plus d'un tour de stocké dans son ordi-nateur du mal, lui, le mal personnifié, se montreraittout à coup fort exigeant :

« Si vous mes amis, vous qui vous proclamez chré-tiens, vous n'êtes pas irréprochables, eh bien moi jevous dis que vous n'êtes pas chrétiens ! Car votreJésus, soi-disant fils de Dieu, dit lui-même que sesdisciples doivent être parfaits comme le Père célesteest parfait. »

Le diable, pour mieux enfoncer son clou, pourraitenfin sortir de sa musette une carte de choix : Ladrogue.

Lui, l’expert en drogues, il aurait ainsi – tenez-vousbien – le culot de vous dire que vous vous droguezavec votre foi ; ce qui, cela dit en passant, pourraitêtre vrai si le christianisme était un passeport per-mettant d’entrer dans toutes les jouissances dumonde. Mais un chrétien digne de ce nom n’a rienen lui qui caractérise un drogué, bien au contraire...Il a reçu ordre et vocation de devenir saint. Et Satanaurait même raison d'exiger pour lui la perfection etrien de moins.

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Nous sommes ici volontairement dans le condi-tionnel. Mais est-ce si invraissemblable que cela ?

Reconnaissons que tout est là : La conversion de bien des enténébrés dépend, trop

souvent, de la façon dont nous vivons notre chris-tianisme. Et malheur à ceux qui le vivent comme despaïens ! Malheur à moi si ma vie ne tend pas à seconformer à celle de mon Maître ! Car :

« Autrefois j’étais ténèbres ; maintenant je suislumière dans le Seigneur. Je vis en enfant de lumière.Et le fruit de la lumière s’appelle : bonté, justice,vérité. »

(Ephésiens 5.8-9)

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Hélas ! Mille fois hélas !

« Beaucoup, je vous le disais souvent et le redis main-tenant en pleurant, se conduisent en ennemis de lacroix du Christ. Leur fin sera la perdition ; leur dieu,c’est leur ventre, et leur gloire, ils la mettent dansleur honte, eux qui n’ont à cœur que les choses de laterre. Car notre cité, à nous, est dans les cieux, d’oùnous attendons, comme Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui transfigurera notre corps humilié pour lerendre semblable à son corps de gloire, avec la forcequi le rend capable aussi de tout soumettre à sonpouvoir. » (Philippiens 3.18-21)

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Que Dieu nous donne la grâce de nous reconnaîtretels que nous sommes, et non pas tels que le "Men-teur" veut nous faire paraître !

** *

Quoi que nous fassions, et même de grand et beau,nous ne sommes rien : nous en éprouvons tôt ou tardle douloureux sentiment. Tout au moins, nous nesommes rien en dehors de Celui qui nous fait ÊTRE.

Il suffit que nous ouvrions tout grand nos cœursaux misères du monde pour comprendre à quel pointl’idéal d’un être de chair qui voudrait se faire sem-blable à Dieu par sa force et son intelligence, n’estqu’une divagation de fou et d’orgueilleux. Mais, iciencore, il n’y a que Satan pour oser mettre en tête detelles idées.

Toutes les conversions authentiques passent néces-sairement par la reconnaissance de notre proprepetitesse. À tous ceux qui n’ont pas cru bon revenirchez le Père malgré sa main tendue et son Filsdonné ; à celles et ceux qui n’ont pas eu la chanced’une conversion sincère, suggérons de scruter plusattentivement les ténèbres.

Certes, ils n’y trouveront peut-être pas de grâces,ni même de forces pour surmonter leur petitesse ;mais ils commenceront à entrevoir ce qu’ils n’ontpas encore osé regarder de si près : l’illusion de

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leurs possessions matérielles et de leurs grandsidéaux.

Comprendront-ils combien, hors de Dieu, tout ris-que de n’être que drogue – tout comme en Dieu toutpeut devenir grâce – et combien leur pauvre exis-tence en dépend, au point de ne plus savoir ni pou-voir vivre sans dopage.

Saisis d’un profond abattement, se mettront-ils àtrembler ? Il est si dur de se voir tels que noussommes !

Puissions-nous avoir tous cette terrible vision main-tenant, et non pas plus tard, à la fin de nos vies…

Notre chance est dans la misère reconnue, pourvuque nous le sachions. Ce n’est pas du haut d’unpiédestal que l’on découvre la grande vérité del’Amour de Dieu, mais au ras du sol et dans la pous-sière. Et gloire à Dieu, parce que, de cette façon, cene sont pas les plus favorisés de la vie qui sont lesmieux pourvus en grâces !

Gloire à Dieu parce qu’ainsi cela est plus juste :nul ne jouit de ce qu’il n’a pas mérité. Quel parti poli-tique, quel système philosophique a mieux à propo-ser ?

« Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu ton bon-heur durant ta vie, comme Lazare le malheur ; etmaintenant il trouve ici la consolation, et toi la souf-france. » (Luc 16.25-26)

L’homme, né de la poussière, même s’il a bien jouidans la vie, retourne irrémédiablement à la pous-

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sière. S’il a souffert pour se créer une gloire, à quoibon ? S’il a travaillé, s’il a trimé nuit et jour pourbâtir sa tour, à quoi cela l’aura-t-il avancé au jour desa mort si la Vérité n’est pas en lui ? Même le sen-timent d’avoir œuvré pour le bien finit, sans Dieu,dans la poussière. Il ne reste rien pour ceux qui n'ac-ceptent pas Dieu dans leur vie.

Nous avons par contre la certitude qu’avec la foien Jésus-Sauveur nous possédons déjà la Vie pourl’éternité.

Point n’est besoin de chefs-d’œuvre !

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L'ECCLÉSISTASTE LE DIT

« Un âge s’en va, un autre vient,Et la terre subsiste toujours.……………………………….Tous les torrents vont vers la mer,Et la mer n’est pas remplie ;……………………………….Tous les mots sont usés, on ne peutPlus les dire,……………………………….Ce qui a été, c’est ce qui sera,Ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera :Rien de nouveau sous le soleil !……………………………….Il n’y aura aucun souvenir de tempsAnciens ;……………………………….

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J’ai vu toutes les œuvres qui se fontSous le soleil ;Mais voici que tout est vanité et Poursuite de vent. » (Ecclésiaste 1)

« Du rire j’ai dit : « C’est fou ! »……………………………….Je me suis procuré des chanteurs etDes chanteuses……………………………….Je devins grand, je m’enrichis…Je me suis tourné vers toutes lesŒuvres qu’avaient faites mes mainsEt vers le travail que j’avais eu tantDe mal à faire.Eh bien ! tout cela est vanité etPoursuite de vent,On n’en a aucun profit sous le soleil.……………………………….Donc, je déteste la vie,……………………………….J’en suis venu à me décourager…

(Ecclésiaste 2)

« Tout va vers un lieu unique,Tout vient de la poussièreEt tout retourne à la poussière.……………………………….

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Regardez les pleurs des opprimés :Ils n’ont pas de consolateur ;La force est du côté des oppresseurs………………………………….Je vois, moi, que tout le travail,Tout le succès d’une œuvre,C’est jalousie des uns envers Les autres… » (Ecclésiaste 3)

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ET DAVID ?

« Seigneur, fais-moi connaître ma fin,Et quelle est la mesure de mes joursQue je sache combien je suis éphémère !……………………………….OUI, l’homme va et vient comme unReflet !OUI, son agitation c’est du vent !Il entasse et ne sait qui ramassera.... »

(Psaumes)

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ET NOUS ?

« Je ne peux pas vivre dans le néant. « Je ne peux vivre que dans la lumière de Jésus-

Christ et si je la refuse, il n’y a plus que ténèbres ; etcomme je ne peux vivre dans les ténèbres, je suisalors obligé de créer un monde d’illusions, l’illusiondes richesses, et de construire autour de moi desbarrières. »

(Jean VANIER – Il est vivant n°15)

Pouvons-nous vivre dans le néant ? Et si oui, quelmonde bâtissons-nous ?

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L’EXCUSE DE L'AMOUR

Certains, pour éviter de se poser des questions, sebornent.

« L’essentiel, disent-ils, n’est-il pas d’aimer ?» Certes, mais de quel amour parlent-il ? Saint Paul, qui avait déjà été confronté à ce genre

d’attitude, n’ose-t-il pas affirmer :

Quand je distribuerais tous mes biens aux affamés,

Quand je livrerais mon corps aux flammes, s’il me manque l’amour,

je n’y gagne rien. (Paul 1 O.13.3)

Or, cet amour-là, avec un grand "A", l’homme abeau s’y prendre comme il le veut, sans communionintime avec Celui de qui l’on reçoit tout sans

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mesure, cet Amour-là ne se fabrique pas avec la for-ce des poignets. Si nous l’avons vraiment, c’est quenous l'avons reçu et le recevons sans cesse d’en haut.

Ne cherchons pas trop vite à nous donner bonneconscience.

Cherchons l'Amour véritable !

Aujourd’hui nous sommes peut-être joyeux, enpleine réussite sociale ou familiale (ou les deux) etgloire à Dieu !

Tout nous sourit, c’est comme si notre vie allaittoujours être ainsi. Mais un jour vient où tout doitnécessairement s’achever et où notre petite foi peutmême se mettre à chavirer.

Y avons-nous songé ? Qu’est-ce que le bonheur si nous ne le tenons pas

de source sûre, c'est-à-dire d’en haut ? Le vrai bonheur est bien celui duquel on sait avec

certitude qu’il ne ternira jamais et qu’au contraire ilira grandissant.

Nos bonheurs humains sont pareils au vent quipasse. Ayons le courage, une fois pour toutes, de lereconnaître. Le bonheur en Christ, lui, ne s’acquiertpas par le gain ou la possession matérielle. Il n’estpas non plus dans de quelconques façons de vivre savie. Il naît, après la mort du vieil homme.

Il naît puis grandit quand meurt l’ancienne volontéde ce vieil homme.

Ce bonheur-là, si dérisoire aux yeux de tous cespauvres qui se croient riches, si discret pour ceux

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qui sont à cent lieues de s’imaginer qu’il puisse exis-ter une autre réalité que celle de la terre, c’est déjà leroyaume de Dieu !

Et la tragédie de l’humanité en chute réside en cequ’elle recherche insatiablement le bonheur là où iln’est et ne sera... jamais.

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ALORS, POURQUOI NE PAS CRIER...

COMME DAVID ?

« À pleine voix, je crie vers le Seigneur ;À pleine voix je supplie le Seigneur,Je répands devant lui ma plainte,Devant lui j’expose ma détresse. » (Psaume 142)

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Du même auteur

Aux éditions AlanGar – Le Livre de Vie . La Vie de Jeanne par son Culot (Biographie - 2009) . Un jour, Une heure, Le Bonheur (Témoignage - 2010)Aux éditions Keraban (format poche) . L'Eau d'Epine (Roman - 2009) . Le Clos Venceau (Roman - 2009) . L'Immature (Semi-autobiographie - 2009) . Petit Chronique du Bémol (Chroniques - 2009)Aux éditions Edifree . La Trilogie d'un Croyant Convaincu (Biographie) Tome 1 : Que tu saches (2010)En préparation . La Trilogie d'un Croyant Convaincu (Biographie) Tome 2 : Quand l'Esprit n'y est plus Tome 3 : Ma vie avec Dieu

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Imprimé en numérique parThebookEdition.com

pour le compte deÉditions AlanGar – Le Livre de Vie

Dépôt légal février 2011

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