résonances, mensuel de l'ecole valaisanne, juin 2004

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No 10 - Juin 2004 ( La récré en action R ésonances Mensuel de l’Ecole valaisanne

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La récré en action

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Page 1: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

No 10 - Juin 2004

(La récré en action

RésonancesMensuel de l’Ecole valaisanne

Page 2: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Le calme règne dans la classe, les élèves s’imprègnentde savoir dans une ambiance studieuse, lorsquesoudain: la cloche retentit. Les livres claquent. Leschaises crissent. Les langues se délient. C’est l’heurede la récréation!

Souvent, c’est la débandade dans les couloirs, ledernier dehors sera le loup. Quel plaisir de courir, dese défouler, de retrouver ses copains pour leurraconter un secret bien gardé depuis le matin. Quellejoie de jouer, discuter, élaborer des projets, rêver!

Dans une cour souvent nue, l’imagination n’est pasen reste. S’y retrouvent les jeux classiques comme «lefoot», «cache-cache», «la police et les voleurs»,«grand-mère aimez-vous?», «le saut à la corde»; maisaussi des variantes remises au goût du jour et bien sûrles incontournables nouveautés issues de la dictaturede la mode, comme, en ce moment, «les ticotacos».Tandis qu’un joyeux brouhaha assure l’animation, que

de gais tourbillonsdéboulent ici ou

là, tous semblentpasser un moment

agréable.

Tous ou presque!Les bagarres, les

violences, les incivilités,sont, malheureusement

présentes dans toutesrelations humaines. Les enfants

qui apprennent à se connaître et àconnaître leurs pairs, qui ne maîtrisent

pas encore parfaitement leursémotions, sont généralement

plus doués pour répondrepar l’agressivité que par uncomportement pacifique.

Une bousculade involontaire est facilement malinterprétée, le non pas toujours respecté, la tolérancene fait pas toujours partie du jeu. Les vilains mots, ilsen connaissent une collection! Mais trouver sa placeet se forger le caractère sont des apprentissages qu’ilfaut aussi s’approprier.

Il est aussi temps pour beaucoup de refaire le pleind’énergie. Et peut-être, inconsciemment, au milieude tous ces bambins remuants, penser à la tendresserassurante de maman en croquant un en-cas préparépar elle avec amour. D’autres se réfugient dans desendroits plus tranquilles, se reposent un peu,observent.

Et les enseignants? Eux aussi observent, car larécréation est un lieu privilégié pour découvrir uneautre facette des élèves, pour analyser lescomportements, pour déceler les habiletés sociales dechacun. Si la récré est un moment différent, le travailcontinue: surveiller, rattacher les souliers, ouvrir lesemballages de chocolat, gérer les conflits, soigner lespetits bobos… Heureusement aussi, savourer un boncafé et quelques biscuits en discutant entre deuxbouchées de quelques problèmes pédagogiques àrégler, de réunions à planifier.

Mais qu’il file vite ce petit quart d’heure! Ce momentde liberté, ce moment de jeu si important pourgrandir, avant de se remettre à l’ouvrage sans tarder,car l’école, c’est d’abord pour apprendre.

Comme un instant agréable en appelle un autre, c’estl’heure de la grande récréation qui sonnera d’ici quelques petites semaines. Et là, chers collègues, nousaurons tout le temps de nous évader, de nous ressourcer, de fairele plein d’énergieet de culture.

Temps attendu!Temps attendu!Daphnée Constantin Raposo

Alors déjà, jevous souhaite

de très bonnes vacances.

( Résonances - Juin 2004 1

Page 3: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

2 Résonances - Juin 2004 )

Sommaire

4-15

Sommaire Temps attendu!D. Constantin Raposo 1

Retour sur 2003-2004 et regard sur 2004-2005 – N. Revaz 41

Inscription pour des remplacements - DECS/SE 43

Les dossiers de Résonances 44

Informations relatives aux examens de français 2005 44

Rencontre du mois 16 Travaux manuels à l’école: l’avis de Jacques Neyrinck - N. Revaz

Education musciale 19 Musique et PECARO (5) - B. Oberholzer

Carte blanche 20 Travail interdisciplinaire à l’ESC-EDD de Monthey - La classe 2B MPC de l’ESC-EDD de Monthey

Projet interculturel 22 Ju falënderojmë që e keni lexuar deri në fund këtë artikull… - I. Pilet et R. Cuennet

ACM 24 Infos pratiques - S. Coppey Grange

Environnement 25 L’avance du printemps - S. Fierz

Passage en revues 26 Les revues du mois - Résonances

Ecole et musée 27 Un fil pour nouer la gerbe - E. Berthod

Réflexion pédagogique 28 A qui profite l’erreur? - A. Henriques

Livres 30 La sélection du mois - Résonances

Revue de presse 32 D’un numéro à l’autre - Résonances

CRPE 34 Les facilités des retraites anticipées auraient-elles vécu? - P. Vernier

Valais romand: 42 nouveaux praticiens-formateurs - D. Périsset BagnoudDu côté de la HEP-Vs 36 Notre formation de base de PF à la HEP: qu’en dire? - Les PF de la 3e volée

Danièle Périsset Bagnoud: l’envie de nouveaux défis - S. Bumann / N. Revaz

Association 39 L’association Jean-Bernard Putallaz Valais/Droste-Haus - N. Fournier

BEL 40 France – Suisse: Pouilly - St-Genis – Zermatt - Y. Andereggen

Page 4: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

La récré en actionLa récré en actionLa récré? C’est un moment ludique mais la

récré a aussi une dimension d’apprentissage

social. Cette pause est de plus nécessaire à

l’acquisition de savoirs scolaires. Ce thème

pré-estival était idéal pour donner la parole,

le crayon et l’appareil de photo aux élèves.

Dans ce dossier, vous pourrez donc lire avec

bonheur les propos d’élèves sur leur récré et

découvrir comment enfants et adolescents

voient ce moment. Et cela sans oublier les

articles «plus sérieux» sur le sujet.

(4 La cour de récréation,laboratoire de civisme?D. Gayet

6 La cour de récréation:un lieu uniqueJ. Delalande

9 Goûter autrementD. Buchard, J. Luisier etA-C. Luisier

10 La récré vuepar les enfantsN. Gaillard

13 La récré vuepar les enseignantsN. Revaz

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A voir les enfants courir dans tous les sens, à les en-tendre crier à tue-tête, comment ne pas penser querègne décidément dans les cours de récréation uneconfusion propre à donner le tournis à quiconquechercherait à en percer le mystère? Car c’est bien d’unmystère qu’il s’agit. Cette anarchie reste joyeuse parcequ’elle se conclut rarement par des drames: les corpsont beau se précipiter les uns vers les autres, ils par-viennent à s’éviter avec une précision qui atteste qu’àchaque instant tous les gestes se régulent et se contrô-lent. Comme si des lois physiques insoupçonnées s’op-posaient à ce que le désordre apparent se mue totale-ment en chaos. Et ce n’est pas la seule présence desrares enseignants préposés à la surveillance et à la sé-curité qui suffit à expliquer qu’une sorte d’ordre s’im-pose malgré tout. Ceux-ci s’allouent aussi quelques ins-tants de repos et en dépit de leur vigilance obligée, ilsprofitent de la récréation pour délaisser leurs tâchespédagogiques. Où plutôt ils n’assument plus qu’unetâche pédagogique négative: veiller à ce que ne s’ac-complissent pas des actes dangereux et répréhensibles.Si les actes restent visibles, les paroles restent diverse-ment audibles dans le brouhaha général et sont plusdifficilement contrôlables. Or, reconnaissons que si lesenfants ne se contrôlaient pas eux-mêmes, la tâche desurveillance deviendrait impossible.

Force est donc bien de constater que dans la plupart desécoles les élèves savent s’en tenir à des règles implicitesà peu près conformes aux exigences élémentaires de vieen communauté. Les bagarres elles-mêmes, signes os-

tentatoires d’incivilité, sont plutôt rares, même dans lesécoles des quartiers où on prétend que les conduitessont les plus déviantes. Quand elles ont lieu, elles s’ac-compagnent d’un rituel qui atteste que des règles so-ciales sont déjà solidement établies. Soit des médiateursspontanés viennent informer les surveillants soit, com-me il arrive parfois dans les quartiers les plus difficiles,un cercle se forme autour des combattants, des suppor-ters se déclarent en invoquant malgré tout une sorte decode d’honneur ou de bonne conduite.

On ne peut pas nier que la cour soit un lieu d’expéri-mentation de règles de civilité acquises. Un ordre yrègne au sujet duquel l’institution scolaire a peu dechose à dire; étrangement, puisque c’est en son seinmême que ces règles-là se créent, perdurent et setransforment. Il faudrait être bien naïf pour croire queles enfants n’y font que reproduire les injonctions decivilité formulées en classe ou bien qu’ils obéissent endifféré aux prescriptions de leurs parents. C’est bien detout autre chose qu’il s’agit. Nous voyons en fait fonc-tionner un processus d’auto-socialisation du groupeenfantin sur lequel ni l’école ni la famille n’a de prisedirecte. Alors que le contrôle se relâche provisoire-ment, on voit émerger, même chez les plus petits,quoique avec une moindre rigueur, une organisationtraduisant une maturité sociale remarquable.

On s’ennuie beaucoup et souvent dans la classe, onsemble s’ennuyer peu et rarement dans la cour de ré-création. Si pour l’adulte l’école est d’abord le lieu oùon apprend, pour l’enfant elle est plutôt le lieu où ilrencontre les copains. En bref la cour est bien un lieud’apprentissage d’un lien social que le fonctionnementsouvent rigide de l’école rend peu visible.

Les enfants savent s’amuser ensemble sans l’avoir vrai-ment appris. Ils ont su recueillir les jeux parfois trèsanciens hérités des traditions enfantines, les adapteret se les approprier. Ils comprennent sans explicationinterminable que des règles existent et qu’il ne faut

4 Résonances - Juin 2004 )

La cour de récréation,laboratoire de civisme?

La cour de récréation,laboratoire de civisme?

D. Gayet

La culture enfantine se construitautour de savoirs et de pratiques surlesquels l’adulte a peu de prise.

Page 6: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

pas tricher avec elles. Si la triche reste acceptablequand elle touche aux relations avec les adultes, elledevient intolérable pratiquée avec les pairs. Je diraimême que cette condition d’honnêteté est fondatricedu lien social, à la façon d’un contrat moral. Quicon-que refuse de s’y soumettre sera exclu.

En même temps qu’ils s’approprient collectivement leslieux, les enfants acquièrent la conscience d’appartenirà un groupe ou à une catégorie: ils sont filles ou gar-çons, ils font partie des grands ou des petits. Ils appren-nent à jouer et à agir en conformité avec ce qu’on a dé-cidé qu’ils étaient. Le groupe enfantin s’emploie à can-tonner chacun dans un rôle précis et sanctionnera unécart de conduite trop important qui remettrait en cau-se son fonctionnement. C’est ainsi que tous, même lesplus brutaux, disent réprouver les conduites violentes.Les rôles s’articulent autour de quelques constantes ai-sées à repérer. Sont déterminantes l’ouverture auxautres et l’absence d’agressivité, des qualités plus sen-sibles chez les filles.

Dès l’école maternelle, on relève une nette oppositionentre les comportements des filles et ceux des garçons.Les choix sont clairement orientés vers des compa-gnons de même sexe. Les jeux des filles sont relative-ment calmes et occupent un espace restreint; elles dis-cutent plus que les garçons et se réunissent plus sou-vent en couples ou en trios. Les garçons mobilisent enrevanche tout l’espace, discutent moins et fonction-nent en groupes plus larges, souvent mobilisés autourd’objets attractifs, comme les ballons. Le foot, quandsa pratique n’est pas interdite, est l’activité virilisantepar excellence. Il est vrai que cette ségrégation sexuel-le ostensible laisse poindre quelques velléités de sé-duction inter-sexe.

Dans la cour se rétablit une hiérarchie entre grands etpetits. Les petits font l’expérience de l’inégalité et del’injustice. Mais ils apprennent aussi à faire frontcontre une iniquité due à la seule force de l’âge. Labande enfantine se constitue d’abord chez les petitspour se défendre contre les grands. Elle disparaît pro-gressivement pour laisser la place à des distinctionsplus subtiles entre les personnes. Les leaders se diffé-rencient en même temps que s’affiche et s’affirme lerôle de chacun. Le plus important est d’être acceptépar les autres, d’être intégré au groupe de pairs. C’estaussi dans la cour que s’apprend la solidarité avec lescamarades de la même classe, éventuellement contreles élèves d’une autre classe.

( Résonances - Juin 2004 5

Daniel GayetMaître de conférences à l’Université Paris X – Nanterre. Auteur de L’élève, côté cour, côté classe,Paris, INRP, 2003.(l’

aute

urProchain dossier:Les priorités de l’école valaisanne et

les nouveautés de la rentrée

Une condition importante d’intégration porte sur laconnaissance acquise d’une culture enfantine qui nedoit rien à la culture scolaire proprement dite. Cetteculture se construit autour de savoirs et de pratiquessur lesquels l’adulte a peu de prise. On ne communiquepas avec les copains comme on communique avec lesadultes. On se réfère à des héros télévisuels ou à desjeux vidéo qui sont censés ne pas intéresser les grandespersonnes. Et surtout on rivalise de compétence dans laconnaissance d’un univers enfantin parallèle peuplé depersonnages et de signes fortement exploités par desmédias spécialisés. La syntaxe et le vocabulaire em-ployés doivent témoigner de l’adhésion aux valeursd’un monde spécifique. L’influence des «marques» ves-timentaires affecte dans le même temps des enfants deplus en plus jeunes et sert à leur besoin de reconnais-sance sociale mutuelle. Ainsi se constitue une standar-disation des conduites par le groupe enfantin lui-mêmequi s’oppose à l’expression d’une trop grande originali-té. Celle-ci serait interprétée comme une dangereuseremise en cause des valeurs.

La récréation n’est pas simplement marquée par la li-bération des contraintes imposées par la société adul-te, elle est aussi à l’inverse l’occasion pour la sociétéenfantine de s’inventer et de s’imposer à elle-mêmedes contraintes spécifiques. Et si la cour n’est pas bienentendu le seul lieu qui permette d’observer commentse structure et s’organise la société enfantine, elle estnéanmoins probablement le plus important parcequ’étant à la fois dans l’école et en marge de l’école,elle permet aux relations enfantines de se construiredans la durée et dans la régularité.

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La récréation est souvent considérée comme un momentde re-création de la force de travail et de l’attention né-cessaires à la classe, un défoulement pour les élèves quiont été contraints de rester relativement immobiles et si-lencieux, un temps de pause pour les enseignants.

Mais du point de vue des enfants, la récré est souventtrès attendue et y retrouver ses copains est même parfoisce qui motive le plus pour aller à l’école chaque matin.

Alors, comment comprendre leur enthousiasme? Est-cesimplement parce qu’ils préfèrent s’amuser à travailler?Seraient-ils fainéants, prêts à en faire le moins possible?

Mon observation de cours d’écoles maternelles et élé-mentaires françaises, accueillant les enfants de trois àdix ans, et mes entretiens avec quelques-uns d’entreeux, m’amènent après huit ans de terrain à une touteautre conclusion. Il semble bien que la récréation soitpour ces jeunes élèves une occasion assez unique defaire l’expérience de la vie en collectivité en s’appro-priant les règles qui leur sont nécessaires et en déve-loppant un savoir-faire essentiel à la gestion de leurgroupe de pairs. Ce court article veut donner au lec-teur une première idée du processus.

La force du groupeL’envie de faire ensemble pour trouver le plaisir ludiqueque provoque le jeu collectif amène des enfants, dèsl’âge de quatre ou cinq ans, à faire des compromis ou dessacrifices, à échanger ou donner, à accepter un secondrôle et à se soumettre, finalement, à la loi des pairs.

Cette loi s’installe petit à petit, au cours des trois pre-mières années; elle est le fait de quelques-uns qui de-viennent vite des «chefs» qui «commandent» leur«bande». Ce vocabulaire enfantin, que j’ai retrouvéd’une école à l’autre, reflète l’instauration d’un pou-voir hiérarchique fort que les leaders ne sont pas lesseuls à mettre en place. S’ils sont ceux qui sont capables

de mener leur bande parce qu’ils possèdent le charismeet l’autorité et développent des compétences socialesapportant l’ordre mais aussi la joie dans la pratique col-lective, ils sont soutenus et maintenus en place parleurs acolytes parce que, précisément, ils permettent lejeu commun et engendrent la construction d’un grou-pe solidaire valorisant pour ceux qui y appartiennent.Jean-Louis et Anaïs, deux enfants de cinq ans, expri-ment ainsi la contrainte mais aussi le bénéfice d’êtresous la dominance du leader:Jean-Louis: c’est qu’le chef qu’a l’droit d’dire.Anaïs: c’est Suzanne la chef parce que tout le mondel’a choisie. Parce qu’elle est gentille et aussi polie.

Bien sûr, la soumission au «chef» et par rayonnementau groupe tout entier n’est pas un pur plaisir et en-gendre notamment la crainte de se voir exclu-e quimenace celui ou celle qui déroge aux lois ou bafoue lamorale de la «bande». Les histoires de «j’te cause plus»ou de «ch’suis plus ta copine» n’ont pas, pour l’intéres-sé, le charme que peut y trouver l’adulte. Elles sontblessantes, même si elles sont aussi la preuve qu’il exis-te un lien fort mais supposent de savoir le rétablir parune attitude loyale. Déborah reprend ainsi Maya, sa ca-marade de l’école maternelle: dis pardon parce que t’aslancé du sable sur Cindy, sinon t’es plus notre copine.

Les enfants sont sensibles à des valeurs que nous cher-chons à d’autres moments à leur transmettre et valori-sent ceux qui, selon leurs termes sont «gentils», fontpreuve d’entraide et de solidarité, ne trichent pas nin’attaquent impunément. Même leurs bagarres ne sontpas le reflet d’un comportement anarchique mais la

6 Résonances - Juin 2004 )

La cour de récréation:un lieu unique

La cour de récréation:un lieu unique

J. Delalande

La récréation semble être uneoccasion assez unique de fairel’expérience de la vie en collectivité.

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preuve qu’ils défendent un point de vue qui est noble àleurs yeux: réparer leur honneur blessé par une insulte,défendre un plus jeune.

L’apprentissage d’une culture enfantineCe tableau bien sûr schématique peut être un peu affi-né si l’on introduit le second versant de l’univers de larécré, celui des jeux et autres savoirs qui circulent et setransmettent au fil des générations. Ils sont ce qui sous-tend la relation, ce qui lui donne en partie son senspuisque la cour, pour les enfants entre trois et dix ans,est avant tout un lieu où l’on joue. Le savoir ludique etla maîtrise de la technique qu’un jeu nécessite s’appren-nent par la pratique, entre ami-e-s d’une même classe.

En effet, contrairement à un savoir traditionnel d’adul-tes qui se transmettait surtout des aînés aux cadets, ici,si l’observation des grands est la première étape del’apprentissage, seule la pratique permettra d’assimilerle savoir et la technique d’un jeu. Or, c’est avec ceux deson âge que l’on joue car la relation commence en clas-se et s’y poursuit. On sait aussi comment chaque enfantne s’approprie une occupation que sur une période plusou moins courte, quelques mois ou quelques années,avant de l’abandonner quand il juge qu’elle est faite«pour les bébés». Je demande à Latifa, huit ans:- Est-ce que tu joues au papa et à la maman?- Ça c’était avant quand j’étais petite, en CP. Mais

maintenant, ça [ne] me plaît plus.

La culture enfantine, culture évolutive au fur et à mesurede la croissance de chacun, permet donc de se créer uneidentité d’âge. Elle est aussi sexuée et tout enseignant ale loisir d’observer la plus ou moins grande partition endeux des cours de récréation, filles d’un côté et garçonsde l’autre. Je demande à des enfants de cinq ans:- Est-ce que les garçons jouent avec les filles?- des fois (Jean-Louis)- moi je joue pas souvent avec les garçons (Mathilde)- aux dinosaures, on joue pas avec les filles (François).

Mais alors, à quoi bon des écoles mixtes si, en plus, com-me nous le révèlent des sociologues tels que Marie Duru-Bellat ou Nicole Mosconi, nous y rencontrons des stéréo-types sexués encore plus accentués que dans les écolesqui n’accueillent que les enfants de l’un des deux sexes?

Là encore, tout n’est pas si simple, et la co-présence desfilles et garçons dans la cour engendre des interactionsrégulières, plus ou moins pacifiques, provocatrices, sé-

ductrices ou ludiques. Les jeux d’attrape, que l’on re-trouve décrits par des chercheurs britanniques et amé-ricains, sont sur ce point remarquables, parce qu’ilspermettent de braver l’interdit implicite qui s’installeentre enfants au cours de leur scolarité, et autorisentle rapprochement, parfois même révèlent une relationamoureuse. Laissons un peu plus la parole aux enfants:Benjamin, huit ans: des fois on joue à attraper les filleset quand on les a toutes attrapées c’est elles qui doi-vent nous attraper. On [ne] le fait plus parce que lesfilles [ne] veulent plus jouer.Anis, un camarade de Benjamin, du même âge, me dit:on joue à leur faire peur, après elles courent.

Mais les plus jeunes, moins contraints par une diffé-rence des sexes qui oblige à une séparation, ont unplaisir avoué à la confrontation:Alice, cinq ans, me confie: moi j’ai l’droit de jouer unpeu avec les garçons, parce que je suis l’amoureuse deGaël.A ses côtés, sa copine Agathe renchérit: moi je joueavec François [elle le touche, le chatouille] parce queje l’adore.

En grandissant, les relations doivent être plus camou-flées et le jeu d’attrape reste une manière idéale de serapprocher de l’objet de son désir:

( Résonances - Juin 2004 7

La culture enfantine, culture évolutive , permet de se créer uneidentité d’âge.

Page 9: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Charlotte, neuf ans, me raconte: des fois ils attrapentles filles et y font des guilis, et après c’est à nous.Son amie Priscilla me détaille une autre scène: des foisquand on fait l’équilibre, les garçons y viennent et ynous touchent partout et après on commence à couriraprès eux, après ça fait comme un jeu.

Plus ou moins visibles mais toujours omniprésentes, lesrelations sexuées pourraient bien être une des clés pourcomprendre la dynamique sociale d’une cour d’école…

Ainsi, loin de pouvoir se réduire à un simple lieu dedétente avant de regagner la classe, la cour d’école estune pierre d’angle pour découvrir l’enfant acteur desa socialisation. Au sein de ces quatre murs ou de cesgrillages agrémentés de haies, les enfants apprennententre eux ce que suppose la vie collective en mettant àl’épreuve les règles et valeurs que nous cherchons àleur transmettre. En les testant et en mesurant leurutilité, ils parviennent à s’y soumettre et en décou-vrent le sens, font l’expérience du profit qu’ils peuventen tirer. Motivés par le plaisir du jeu, ils investissentnotre société tout en cultivant leur identité d’enfantsà travers un univers culturel qui leur est propre.

L’enfant n’est plus un simple objet d’éducation, il estsujet, au-delà de ce que les adultes soupçonnent: nonsimplement en s’opposant à l’autorité des adultes,mais en créant avec ses pairs un univers social et cultu-rel, s’initiant avec eux à sa vie présente et future.

8 Résonances - Juin 2004 )

Julie Delalande est maître de conférence àl’Université de Caen. Elle est l’auteure d’unethèse sur la récréation et d’un ouvrageégalement sur ce thème intitulé La récréexpliquée aux parents (Louis Audibert, 2003).(l’

aute

ure

Collation

On sait bien que tous les enfants n’ont pas leur compte de protéines lors de leur petit-déjeuner. (…) D’où l’idée,préconisée par certains médecins, d’offrir en milieu dematinée une collation, surtout ceux de l’école maternelle et du premier du cycle de l’école élémentaire. (…) Cetapport, préconisent des nutritionnistes comme le docteurPlat, ne saurait être offert systématiquement à tous, caril serait dangereux d’apporter un surplus à des enfantsayant déjeuné convenablement.Robert Pénin. Du temps à ménager. Editions Milan, 1998.

La cour de récréationL’expérience des enfants dans une cour d’école et au-delàdans un quotidien scolaire partagé, est à l’origine d’unprocessus social et culturel qui, initié par les circonstancesd’une scolarisation imposée, est pris en charge par lesenfants. Dépassant le minimum d’échanges et d’actionsrésultant d’une confrontation dans le cadre scolaire, lesenfants font perdurer des jeux qu’ils héritent de leurs aînés et qu’ils enrichissent d’une modernité donnée par lemonde marchand; ils reprennent des adultes le principed’une organisation sociale autoritaire et hiérarchique tellequ’ils la vivent dans leur famille et lui insufflent petit à

petit un idéal égalitaire qu’ils reçoivent par immersiondans un pays démocratique. Leur «société de cour» n’estdonc en rien séparée de la société globale dans laquelle ils naissent et grandissent. Elle forme néanmoins une unité sociale et culturelle vécue comme telle par lesenfants et marquée par leur situation d’âge et leur étatpsychologique, amenant les adultes à leur donner un statut particulier.Julie Delalande. La cour de récréation. Contribution à une anthropologie de l’enfance. Rennes: PressesUniversitaires de Rennes, 2001.

Les mots de la récréRapporteur à quatre chandelles!Celui qui l’dit, c’est ç’ui qui l’est!Ferme ta boîte à camembert,tu l’ouvriras pour ton dessert!Qui va à la chasse perd sa place!Si vous croyez, écoliers d’aujourd’hui, que c’est vous qui avez inventé ça! Vos parents, et avant eux vos grands-parents et vos arrière-grands-parents s’envoyaient déjà les mêmes mots à la figure dans la cour de récré…Nestor Salas, Marina Yaguello. T’ar ta gueule à la récré!Paris: Editions du Seuil, petit point, 1991.

L a r é c r é e n c i t a t i o n s

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Page 10: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Pendant 6 mois des petits écoliers de Sail-lon ont exercé chacun de leurs 5 sens à tra-vers diverses activités scolaires.

Au mois de mai, la collation a quitté la courde récréation pour occuper la salle de clas-se. Les enfants se sont prêtés au jeu d’unedégustation dans les règles de l’art: décou-vrir des aliments en utilisant les 5 sens.

Ces goûters ont donc été l’occasion:de découvrir les différentes facettesdes aliments

- «La galette de riz, ça crisse comme lors-que je frotte mes pantoufles par terre»Méline, 6 ans, démonstration à l’appui.

- «Le jus de tomate, c’est comme du sablelisse dans la bouche» Emeric, 6 ans.

- «Mais non, ce n’est pas ton nez qui te ditsi c’est sucré ou salé, c’est ta bouche» Méline, 6 ans.

de jouer avec les mots du goût- «C’est friable» «C’est astringent».

d’oser tout goûter pour mieux décrire, de dé-couvrir de nouveaux aliments, d’aller au-delàdu rejet initial pour expliquer

- «Je pensais ne pas aimer l’olive noire mais en la dé-gustant, je me rends compte que ça me plaît» Ma-rion, 8 ans.

- «Bouche-toi le nez pour déguster si c’est seulementl’odeur du fromage qui te dérange» Joana, 8 ans.

d’aller au-delà des habitudes- «Je mangeais le concombre avec de l’aromat, mais

tout compte fait, je le préfère sans rien» Kevin, 8 ans.

de faire appel à sa mémoire- «Je sais, ça c’est la même odeur que l’apéritif de pa-

pa» Audrey, 8 ans.- «Plus je m’approche du bord de la rondelle de

concombre, plus j’ai l’impression de manger de lapastèque» Gaëlle, 8 ans.

Au-delà du simple acte de manger, ces dégustationsont aussi permis de découvrir les aliments à travers lesgoûts des autres.

Et le goûter fini, les enfants repartent dans la cour endissertant sur les mérites comparés de l’olive noire etde l’olive verte.

Doris Buchard, Janie Luisier, centre scolaire de SaillonAnne-Claude Luisier, HEVs

( Résonances - Juin 2004 9

Goûter autrementGoûter autrement

Illustrations du dossierUn grand merci aux élèves qui ont illustré ce dossier. Lesélèves de Daphnée Constantin Raposo (2P-3P – Arbaz)ont dessiné des récrés avec leur vision d’enfants, ceuxqui suivent les cours de dessins avec François Maret (COdes Collines à Sion – classe 3CO 5) ont eux apporté leurregard d’adolescents. Quant à la classe de SébastienVassalli (5P – Centre La Bruyère à Sion), elle a photogra-phié ce moment en mouvement. A noter que la sélec-tion des illustrations retenues a été difficile et les cri-tères thématiques ont aussi joué un rôle dans le choix.

Goûters: attention danger

En un demi-siècle, le goûter de 10 heures est devenuun rituel pour les élèves de maternelle. Pourtant,des pédiatres y dénoncent un «apport alimentairesuperflu et inadapté» qui provoque des risquesd’obésité. Bien que conscients du problème, familleset enseignants souhaitent toutefois conserver cemoment privilégié.Le monde de l’éducation, avril 2004.

L a r é c r é e n c i t a t i o n s

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Page 11: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Rencontre avec des enfants de 1re et de 6e primairepour leur demander ce qu’ils pensaient de leur récré.La classe de 1re primaire d’Yvette Delessert et celle de6e primaire de Dominique Savioz se sont prêtées avecjoie au jeu des questions-réponses: ils étaient contentsde parler du meilleur moment de la journée. Aprèsl’interview par petits groupes, ils ont été photogra-phiés en action pendant la récré.

Comme on pouvait s’y attendre, tous les élèves aimentla récré. La tendance à l’école de la Planta à Sion estde jouer à police et voleurs. Même si on parle de vio-lence à l’école dans les médias, les élèves trouvent queles bagarres sont rares dans leur cour d’école. Ils nechangeraient rien ou presque à leur lieu de récréation.

Chloé, Jérémie, Rachel et Yasmineclasse de 1re primaire

Aimez-vous la récré…Ensemble et avec enthousiasme: Oui.

A quoi jouez-vous?Rachel: On s’amuse à la corde à sauter.Jérémie: Ou alors on joue à petit poisson rouge.

Comment joue-t-on à petit poisson rouge?Rachel: Il y en a un qui dit «un, deux, trois petits pois-sons rouges». Les autres doivent courir et quand il seretourne tout le monde doit faire la statue et celui quibouge retourne au poulailler.Chloé: On joue à l’araignée à plusieurs avec l’élastique.Yasmine: Je m’amuse à sauter à la corde.Jérémie: Moi je joue au loup, au foot et à tous les jeux.

Les garçons jouent-ils avec les filles?Jérémie: Hum, ouais.Rachel: Jérémie adore aussi raconter des blagues. Al’école enfantine, il disait qu’il y avait des requins surla route. J’adore cette blague et elle m’est toujoursrestée dans la tête.

Les filles embêtent-elles les garçons?Jérémie: Quand il y a trop de filles qui m’embêtent,ma seule attaque c’est de fuir.

Les enseignants sont-ils dans la cour pendant larécré?Rachel: Ils sont surtout sur les escaliers pour voir s’il y ades malheurs. Mais ils ne peuvent pas voir tout ce quise passe.Jérémie: Ils surveillent pour qu’on ne sorte pas de l’école.

Est-ce que vous discutez pendant la récré?Jérémie: Parfois.

De quoi discutez-vous?Chloé: On discute de la Star Academy.

Vous échangez-vous des cartes ou des autocollants?Rachel: On s’échange des Pokémon et des Yugioh.Jérémie: Moi ce sont les autocollants de foot.

Alice, Maxime et Tobiasclasse de 6e primaire

A quoi jouez-vous pendant la récré?Tobias: Soit on parle, soit on joue au foot. C’est selonles périodes. De temps en temps, on joue aussi à policeet voleurs.

Police et voleurs?Alice: Il y a deux équipes. La première court et doit at-traper les autres. Maxime: On peut aussi sauver l’équipe en touchant unarbre.

Avez-vous assez de place dans la cour pour jouerà ce jeu?Maxime: Oui, mais on doit toujours changer de placeparce qu’on se ramasse des ballons de foot.

Les filles et les garçons jouent-ils aux mêmes jeux?Tobias: Pas tout le temps.Alice: Il y a des groupes de filles et des groupes mixtes.

10 Résonances - Juin 2004 )

La récré vue par les enfantsLa récré vue par les enfants

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Page 12: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Est-ce que les filles font du foot?Alice: Pas toutes. Moi je joue au foot, mais certaines çane les intéresse pas.

Que faites-vous si cela ne vous intéresse pas?Alice: On discute.

De quoi…Eclat de rire général.Alice: De tout.Les garçons (à voix basse): Des garçons.Alice: Non.

Y a-t-il souvent des bagarres?Tobias: Il y en a deux qui se battent souvent, mais au-trement ça va.

Avec les plus jeunes ça se passe bien…Maxime: Oui, ça va bien avec les élèves de 4e.Alice: J’aime bien aussi jouer avec les 1res, car ils sontmarrants.Tobias: Et on les protège parfois.

Est-ce qu’il vous arrive de les embêter?Tobias: Non, sauf certains qui cherchent à être les plusgrands.

La cour de récré est-elle surveillée?Alice: Il y a des enseignants qui surveillent, un dans lacour, l’autre dans les escaliers et un troisième qui tour-ne, mais ils ne voient pas toujours tout.

Prenez-vous à manger pour la récré?Tous ensemble: Ça dépend.

Il y a des distributions de pommes…Alice: Oui, on a des pommes, mais c’est une période detrente jours et ça coûte six francs. Parfois on prenddeux bons et on donne le deuxième à un autre élèvequi n’en a pas. Sinon il y a aussi un distributeur d’eau.

Aimeriez-vous avoir plus de place ou plus dejeux pendant la récré?

Tobias: On aimerait avoir plus de verdure.Maxime: Quand on tombe sur le sol, ça fait mal.Alice et Tobias: Certaines écoles ont un jardin et unecour avec des paniers de baskets. Chez nous, il y en ajuste un.

Et des buts pour le foot… Maxime et Tobias: Pour ça, ça va.Alice: On choisit un arbre et on pose un pull ou un sacpour délimiter les buts.

Quelle serait la récré idéale pour vous?Maxime: Sans bagarres et sans violence. Nous aime-rions tous avoir moins de règles, même si nous savonsque c’est impossible.Alice: Moi j’aimerais que toutes les classes jouent en-semble.

Louiselle, Manon et Mégane classe de 6e primaire

Que faites-vous pendant la récréation?Louiselle: Je joue au foot, sinon je m’amuse avec les 5e

primaire au loup-prison.Manon: Moi aussi je fais du foot et autrement je discu-te sur tous les sujets.Mégane: Parfois je révise avec des copines ou alors onparle de tout et de rien.

Jouez-vous souvent les filles avec les garçons?Manon: Oui, on joue toute la classe ensemble. Louiselle: Souvent dans le groupe il y a des problèmes,alors pendant une période je joue avec toute la classeet ensuite je préfère jouer avec une copine.Mégane: Oui il y a beaucoup de bagarres dans la clas-se. Le problème, quand on joue ensemble, certainss’énervent, car il y a beaucoup de tricheurs.

Qui triche le plus: les filles ou les garçons?Manon: Tout le monde. On triche tous un peu mais il ya de très grands tricheurs.

( Résonances - Juin 2004 11

Propos d’élèves de la classe de 1re primaire

Corentin: Les garçons jouent au foot et les filles à lacorde à sauter. Les Pokémon c’est pour les filles et lesYugioh pour les garçons.

Julie: Je joue à l’élastique ou à des trucs de filles.

Julien: Souvent on ne sait même pas pourquoi on sebagarre.

Vincent: Il y a des élèves en 5e qui ont des Natels. Moij’aimerais bien qu’il y ait un pour l’école.

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Page 13: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Les bagarres sont-elles violentes?Manon: Entre filles non, mais les garçons… Entre filles,dès qu’il y a un problème, on se sépare et après un cer-tain temps on se reparle.Louiselle: En général, ce sont les mêmes qui se bagar-rent.Mégane: Certains élèves sont racistes et cela pose desproblèmes dans la classe.

Les enseignants vous surveillent-ils?Mégane: Oui, mais ils parlent et boivent leur café. Onne peut pas dire qu’ils nous surveillent vraiment.Manon: S’il y a une bagarre au fond de la cour, ils nevoient rien, il faut aller vers eux.

Trouveriez-vous bien qu’il y ait plus de profspour surveiller la récré…Mégane: Je préfère qu’il y ait seulement deux profs,autrement on ne pourrait plus rien faire.Manon: Personnellement je trouve qu’il faudrait da-vantage d’enseignants.Louiselle: Non, un professeur fait le tour de la cour etc’est suffisant.

Et si vous faites des bêtises, avez-vous des puni-tions?Mégane: Les punitions dépendent des professeurs,mais cette année tous les élèves de la classe n’en onteu pratiquement aucune.

Aimeriez-vous modifier quelque chose dans votrecour de récré?

Manon: Il manque du gazon, il n’y a que du béton.Mégane: Moi j’aimerais bien qu’il y ait des balançoires.Louiselle: Des balançoires, ce n’est pas une bonneidée. Tout le monde ne pourrait pas y aller.

Jouez-vous avec les plus jeunes…Mégane: Ce serait bien qu’on joue plus avec les petitset qu’on les surveille.Manon: Les petits sont rigolos parce qu’ils croient toutce qu’on dit.Mégane: Ils sont trop mignons.

L’une de vous a dit au début qu’elle révisait par-fois, est-ce le cas pour vous trois…Mégane: On ne révise pas tout le temps, mais en cemoment on approche des examens.Manon: Souvent je révise le matin pour l’après-midi.On parle en regardant la feuille.Louiselle: L’autre jour, on avait trois feuilles à appren-dre. Le test était assez difficile, c’était utile de réviserpendant la récré.Manon: Il ne faut pas seulement compter sur la récrépour réviser.

Vous êtes de bonnes élèves…Mégane: On ne peut pas dire qu’on est de bonnesélèves, mais on essaie de l’être.

Propos recueillis par Nathalie Gaillard,apprentie médiamaticienne

12 Résonances - Juin 2004 )

Nathalie Gaillard, quitravaille avec JacquesDussez au secteur mul-timédia du SFT, est enpremière année d’ap-prentissage de média-maticienne. Comme lesélèves de la classe deDominique Savioz neconnaissaient pas cenouveau métier, profi-tons de l’occasion pour

donner une définition de cette profession en repre-nant celle du site www.orientation.ch: «Le médiamati-cien analyse les besoins de la clientèle et du marché enmatière de communication et de multimédia (courrierélectronique, fax, Internet, systèmes audio-vidéo, or-dinateurs, réseaux, etc.). Les médiamaticiens se situententre les techniciens de l’informatique et les spécia-listes des branches commerciales.»Et pour interviewer les élèves de l’école de la Planta àSion, l’apprentie médiamaticienne s’est muée en ap-prentie journaliste-photographe.

NR

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Page 14: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

La récré, c’est partout pareil a priori. Même si les ré-ponses semblaient évidentes en questionnant les en-seignants sur l’aménagement de la cour, les bagarres,la mixité, l’alimentation ou les jeux, il en ressort quel-ques éléments intéressants. La récré peut être très dif-férente d’un établissement à l’autre, tout d’abord enraison de la situation et de l’aménagement de la couret ensuite par ce qui est proposé ou non aux élèves.Petits, ils passent beaucoup de temps à manger, ensui-te ils jouent puis ils préfèrent la discussion. Il sembleen outre que la mixité filles-garçons évolue vers laséparation au début du primaire jusqu’à la fin du CO.La récré n’est de loin pas vue par les enseignants com-me un simple moment de détente et de liberté ettous considèrent que c’est aussi un formidable lieud’apprentissage social, surtout au primaire bien évi-demment. Et pour eux-mêmes, c’est surtout un tempsd’échange entre collègues.

Sandrine Cotture, enseignante en 1P à Grimisuat

Décor de la cour de récré: Les enfants ont le droit àune très belle cour de récréation avec un endroit amé-nagé pour jouer au football. Les enseignants sur-veillent la récré en faisant un tournus. Rien n’est orga-nisé concernant la distribution d’aliments.

Pour Sandrine Cotture, la ré-création est un moment agréa-ble pour petits et grands quipermet de voir les enfants sousun jour différent: «C’est un lieuidéal pour repérer les carac-tères». Globalement, elle trou-ve que tous les élèves aiment larécré, sauf ceux qui vivent unconflit non résolu. Et là elleconsidère que c’est à l’ensei-gnant d’intervenir, en propo-sant des ateliers par exemple,pour leur apprendre à gérer lessituations difficiles de manièreautonome. Elle observe quefilles et garçons sont souventensemble à cet âge et que lesenfants plus faibles sont bienintégrés pendant ce momentde détente. Que font les élèvesde sa classe pendant la récré?Majoritairement ils adorentavoir une récréation, mais il n’y

a pas de systématique. Côté jeux, en ce moment, ilséchangent des cartes. Elle note que d’anciens jeux re-viennent régulièrement à la mode. Si tout se passe biencette année, elle souligne qu’il suffit d’un meneur pourque tout se gâte.

Corinne Formaz, enseignante en 2P à Martigny

Décor de la cour de récré: Vu qu’il y a plusieurs bâti-ments en ville de Martigny qui sont regroupés autourd’une grande cour de récréation, des zones sont réser-vés par degré, soit dans la grande cour centrale, soitderrière les bâtiments. Côté installation, il y a quelquespaniers de basket, un toboggan, une cabane et un petitespace de jeux. L’organisation de la surveillance se faitpar bâtiments. Une réflexion est actuellement en courssur la distribution d’aliments pendant les pauses.

Corinne Formaz note qu’en 2P, c’est le jeu qui prime,alors que les mêmes élèves l’année passée passaient leurpause à manger leur collation. En ce moment, elle lesvoit surtout échanger des cartes de footballeurs, l’Euro2004 approchant. Et si filles et garçons étaient beau-coup ensemble l’année dernière, ils sont en train d’évo-luer vers des centres d’intérêts différents. Cette sépa-ration est selon elle naturelle à cet âge. Etant dans un

grand centre scolaire, les dispu-tes sont-elles plus fréquentes?Elle doit très rarement interve-nir et constate de plus que lors-que des conflits éclatent c’esttoujours ou presque au sein dugroupe classe et non entre clas-se. Pour elle, il est essentiel d’ap-prendre aux enfants à s’accep-ter mutuellement: «C’est un lieud’apprentissage de la toléranceet du respect d’autrui». Sa récréà elle, elle apprécie pouvoir lapasser en salle des maîtres endiscutant avec ses collègues ettrouve agréable le système detournus pour la surveillance.

Thérèse Zufferey,enseignante en 4P à Muraz(Sierre)

Décor de la cour de récré: Quel-ques jeux (ballons, diabolos)sont mis à disposition et quel-

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La récré vue par les enseignantsLa récré vue par les enseignants

Page 15: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

ques lignes ont été tirées pour la répartition des ter-rains. Il y a une rotation des enseignants pour la sur-veillance. Comme la cour tourne tout autour de l’éco-le, difficile de voir tous les enfants en même temps,mais les élèves sont assez sages en général. Côté ali-mentation, il y a une période où les pommes sont dis-tribuées aux enfants et l’année dernière, il y a eu unepériode de distribution de berlingots de lait.

Parfois les classes se mélangent, mais cela dépend desannées, explique Thérèse Zufferey. Elle note que c’estaussi très variable au niveau de la mixité filles-garçonsmais que la séparation est plus nette chez les plusgrands (3-4P). Perçoit-elle une évolution dans les jeuxdes enfants? Pour elle, c’est un mouvement cyclique etles jeux traditionnels (football, élastique, marelle) de-meurent. En ce moment, elle observe que ce sont leséchanges de cartes qui sont à la mode. Les plus petitspassent volontiers le temps de la récré à manger leurpique-nique et estime qu’il faudrait peut-être être plusvigilants sur la composition de ces en-cas pour éviterles excès de sucre. Cette année, elle trouve que la récrése déroule agréablement, sans meneur et sans élèvetrop solitaire. «Les élèves apprennent surtout le mélan-ge entre les âges pendant ces pauses de détente avecnéanmoins des règles», commente Thérèse Zufferey.

Jérôme Renaud, enseignant en 6P à Monthey

Décor de la cour de récré: Six classes se partagent unecour assez grande. Davantage de place a été faite auxfootballeurs au détriment des basketteurs, sinon il n’y apas particulièrement d’infrastructures pour d’autresjeux. Des perches extérieures sont installées, mais lesélèves n’ont pas le droit de les utiliser pour éviter les ac-cidents. Contrairement à d’autres centres, la surveillan-ce se fait par l’ensemble des enseignants. Tous sortentet discutent tout en ayant un œil sur les élèves.

Jérôme Renaud trouve que les intérêts sont très dépen-dants des caractères. Il ajoute que les filles préfèrentsouvent papoter et ont un intérêt très relatif pour lefootball. Rien n’est organisé au niveau de la distribu-tion d’en-cas et il trouverait bien que des pommessoient distribuées pendant l’hiver. Pour lui, l’avantaged’un petit centre décentralisé et donc d’une petite courde récréation, c’est le nombre minime de bagarres quipeuvent éclater entre enfants. A travers les conflits oules enfants qui s’isolent, il estime que «la récré permetde déceler certains problèmes relationnels». Intervientalors un travail d’intégration qui n’est pas toujourssimple à réaliser. Il considère que pour l’enseignant cespauses sont aussi un moment de détente qui permet dedialoguer entre collègues sur l’école ou de s’évaderquelques instants en parlant d’autre chose.

Vincent Carron, enseignant au CO à Conthey

Décor de la cour de récré: La cour n’est pas très grandeet les adolescents discutent dans un coin ou un autrede la cour. A chaque récréation, deux enseignants sontpréposés à la surveillance. Le boulanger vient tous lesmatins et en fin d’année il y a souvent des ventes degâteaux faites par les élèves de classes qui préparentpar exemple un voyage de classe.

Pour Vincent Carron, la séparation filles-garçons s’ex-plique par les intérêts diversifiés à cet âge. Il souligneque la séparation se fait aussi par niveau d’âge, maisque les élèves de 3e et de 4e se mélangent davantageque les plus jeunes. La récré a-t-elle évolué? Il penseque non, mais considère qu’il y avait plus de violencesil y a quelques années encore, probablement en raisonde l’âge des élèves au CO. Pour lui, la récré est avanttout un moment de détente où les jeunes parlent etrient entre eux et se racontent des histoires person-nelles. Il observe que le règlement est généralement

14 Résonances - Juin 2004 )

Des sites sur la santé à l’école

Education + santé Réseau suissewww.educationetsante.ch/dyn/78090.asp

Institut suisse de prévention de l’alcoolisme et autrestoxicomanies: www.sfa-ispa.ch/bodyindex-f.htm

SSN - Société Suisse de Nutritionwww.sge-ssn.ch/f

Fédération des Producteurs Suisses de Lait PSL www.swissmilk.ch/

La pomme à la récréwww.prevention.ch/lapomme.html

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Page 16: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

bien respecté et si des élèves fument,c’est au sortir des cours et non pen-dant la récréation.

Adeline Bardou, enseignante auCO des Liddes à Sierre

Décor de la cour de récré: La cour estsituée au milieu de plusieurs bâti-ments avec de nombreux recoins etles élèves se répartissent librementl’espace à disposition. Rien n’est prévuni côté jeux, ni côté alimentation. Lesjeux de ballons sont interdits, vu la si-tuation de la cour. Les élèves ont de-mandé un distributeur de boissons,mais cela leur a été refusé. Par contre,il y a une discussion pour mettre undistributeur de pommes.

Adeline Bardou remarque que la répartition de l’espacese fait naturellement. Les 1res années ont encore parfoisbesoin de jouer alors que les plus grands discutent. Dèsle début de la 3e année, elle observe que filles et garçonssont plus mélangés, ce qu’elle explique par le fait que lafin du cycle d’orientation correspond aux premiers jeuxde séduction. Si les interventions pour bagarres ouautres sont rarissimes, elle remarque que les élèves onttendance à s’organiser pour fumer à l’insu des ensei-gnants et la configuration de la cour rend la surveillancedifficile. Certains élèves préfèrent rester à l’intérieur, sur-

tout lorsqu’il fait froid, et essayent d’aller du côté de labibliothèque, non pas pour bouquiner mais pour papo-ter tranquillement. Adeline Bardou trouve ce momentde détente entre les cours nécessaire et constate que lesélèves sont fatigués l’après-midi après trois heures decours sans véritable pause. Pour elle, c’est aussi un mo-ment agréable pour se retrouver entre collègues, et elleapprécie de n’avoir à assurer la surveillance qu’une foispar semaine car la coupure est alors moins nette.

Propos recueillis par Nadia Revaz

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Le générique du préau

Au générique du préau: le timide (un faire-valoir qui se faitmarcher sur les pieds); le grincheux (on lui fiche la paix etil s’isole); le passif-agressif (il fait tout en douce au risque,une fois découvert, de servir de bouc émissaire); lefanfaron (il fait rigoler ses congénères pour ne pas être lesujet de leurs moqueries); le marchand (futur racketté enpuissance, il achète l’amitié des autres); le rêveur (il seréfugie dans son monde à lui); le crâneur (il a sa cour etdicte la loi); et enfin le Schtroumpf à lunettes (il répète«La maîtresse a dit que…» et se fait taper dessus).La mère et le père d’André ne savent pas quel rôle joueleur fils dans cette comédie humaine. En fait, ils neprennent pas vraiment cette affaire au sérieux («Tous lesécoliers ne passent-ils pas par là?»)«Ce ne sont pas de petites histoires d’enfants, avertitla Dr George. Les parents devraient réagir le plus tôtpossible – dès qu’ils sentent un malaise – et ne pasattendre que cette anxiété entraîne un manque deconfiance en soi, se répercute sur les résultats scolaires.»http://www.construire.ch/SOMMAIRE/0413/13enf.htm

Aménagement des préaux

Notre travail de recherche nous a permis de constater qued’une manière générale, selon les sujets interrogés, il existeune relation entre la violence dans les préaux et laconception ainsi que l’aménagement de ces lieux. A ce stadede notre travail, nous retiendrons trois «incontournables» àretrouver dans les préaux. Premièrement, les enfants ontbesoin d’espace et l’espace ne se «gagne» pas, même avecle plus bel aménagement qu’il soit. La surface ne seremplace pas par des jeux. Ensuite, pour des raisons desurveillance, mais peut-être aussi des différentes étapes dudéveloppement relationnel des enfants, la séparation cycle1 / cycle 2 est importante lors de ces moments récréatifs.Enfin, chaque école devrait posséder dans ses préaux unendroit bien spécifique où les enfants puissent s’adonneraux jeux de ballon (football, basket-ball, etc.), ceci dans lebut de réduire les mouvements de préaux dus à ces jeux.Stéphane Giguet, Luc Lavarini. (Mémoire de licence enscience de l’éducation). La conception et l’aménagementdes préaux scolaires moteur des différentes violences lorsdes récréations? Université de Genève, 2003.

L a r é c r é e n c i t a t i o n s

Page 17: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Jacques Neyrinck, qui a mené troiscarrières de front, de scientifique àl’EPFL, de politicien en tant queconseiller national PDC vaudois etd’écrivain est venu en avril dernierau CO de Derborence à Contheypour donner une conférence sur laplace et le rôle de l’école dans unesociété en mutation en prenantle cas des travaux manuels (TM).Cyrille Philippoz, organisateur decette conférence, et Pierre-MarieGabioud, inspecteur de la scolaritéobligatoire, ont accepté de fairepart de leurs visions des TM et deleurs réactions suite aux propos te-nus par Jacques Neyrinck à cetteoccasion (cf. encadrés).

Pour compléter les propos tenus lorsde cette conférence, Jacques Ney-rinck a accepté de répondre à quel-ques questions pour Résonances,tant sur l’importance des travauxmanuels que sur sa vision de l’école,les deux étant liés.

Pourquoi Jacques Neyrinck était in-vité à cette journée de réflexion sur

les travaux manuels? En fait CyrillePhilippoz, animateur des travauxmanuels au cycle d’orientation etenseignant au CO de Derborence àConthey, l’avait entendu, il y a quel-ques années à l’occasion des 100ans des travaux manuels dans l’éco-le vaudoise, s’exprimer sur ce thèmeet cela lui a donné l’idée de l’inviterpour en parler aux enseignants etautorités scolaires valaisannes. Entant qu’animateur TM, il trouvaitintéressant de lancer la discussionsur l’importance de cette branche àl’école et, pour ce faire, d’inviter unintervenant extérieur. Même si lesTM ne sont pas en crise, Cyrille Phi-lippoz souligne un certain décalageentre discours et réalité. Pour lui, sile discours officiel prône la revalori-sation des travaux manuels ainsiqu’un renforcement dans ce domai-ne de l’égalité entre filles et gar-çons, il reste à faire et, comme il ledit, on peut de toute façon mieuxfaire.

Jacques Neyrinck, vous estimezurgent que l’école rééquilibre

16 Résonances - Juin 2004 )

matières intellectuelles et tra-vaux manuels. Pour quelles rai-sons principalement?La principale raison n’est pas celleque l’on pourrait croire. Le but n’estpas de donner aux enfants la capa-cité de bricoler dans leur maisonplus tard. Tant mieux si l’on formeles enfants pour les tâches de brico-lage, mais ce n’est pas l’objectifprincipal. L’essentiel, c’est la forma-tion de l’enfant au niveau des sa-voir-être et des savoir-faire. La mé-morisation des connaissances n’ap-porte rien au développement de lapersonnalité, alors que les travauxmanuels permettent eux d’amenerl’enfant à faire des objets en luidonnant l’impression qu’il est ca-pable d’agir sur le monde. Parailleurs, avec les travaux manuels ontouche à la matière et quand on esten contact à la matière, si on est im-précis, on échoue. Dans le cas dessavoirs, la sanction n’est pas immé-diate et il suffit de prendre l’exem-ple des langues étrangères, qui estl’échec majeur de l’enseignementactuel, pour le comprendre.

Certes, mais il y a nombre d’au-tres compétences «intellectuel-les» qui sont développées àl’école et qui ne se limitent pasà la mémorisation…Oui et je mettrai en avant ce qui esttrès formateur au niveau de la lo-gique et de l’expression, à savoir lesmathématiques et la maîtrise de lalangue maternelle. En mathéma-tiques, l’élève apprend à raisonnerde manière abstraite sur des objetsabstraits. Cependant le travail ma-nuel équilibre le pôle intellectuelen donnant une application concrè-te aux savoirs mathématiques parexemple. Travailler avec ses mainscontribue à la formation de la per-

Travaux manuels à l’école:l’avis de Jacques Neyrinck

Travaux manuels à l’école:l’avis de Jacques Neyrinck

(R e n c o n t r ed u m o i s

L’avis de Cyrille Philippoz, animateur des travaux manuels au COBien évidemment, j’abonde à 100% lorsque Jacques Neyrinck émet l’idéed’ateliers de travaux manuels. Dans la première conférence où je l’ai entendusur ce thème, il allait même jusqu’à parler d’un apprentissage pour tous. Demême, lorsqu’il dit que l’on ne devrait pas enseigner sans avoir fait un passa-ge dans la vie active, je partage son point de vue.Il est intéressant de savoir que les activités manuelles à l’école ont d’abord étéintroduites dans les cantons citadins afin de rééquilibrer le travail de la tête etde la main. Aujourd’hui, l’activité manuelle des jeunes se réduit au mouve-ment des mains sur les poignées d’un scooter ou sur les manettes d’une conso-le de jeux vidéo. Or, il faut plus que cela pour développer harmonieusement unindividu. Ce que je constate par ailleurs, c’est que, ce que l’école n’apporte pasou insuffisamment, c’est souvent ce qui est le plus recherché plus tard au tra-vers de formations pour les adultes. En effet, les cours de langue et les activitésmanuelles sont les plus prisés, ce qui est assez symptomatique à mon sens.

Page 18: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

sonnalité et exigede la rigueur. Celafavorise en outre lacollaboration. Dece point de vue, letravail manuel estplus formateur quene l’est le savoir pur.

Si je vous com-prends bien, le tra-vail manuel déve-loppe davantage decompétences qued’autres matières…Absolument et quandon regarde les gensqui ont très bien réussi,ce ne sont en règle gé-néral pas des puits descience. Ce sont des personnes quisont d’abord capables de s’exprimer,de faire un exposé ou d’écrire untexte. Et ce n’est pas en enseignantla grammaire mais en obligeant lesenfants à s’exprimer à l’oral et àl’écrit que ces compétences d’expres-sion se développeront. J’oppose l’ap-prentissage qui permet d’apprendrepar la pratique et l’enseignementqui renvoie seulement à la théorie.Pour moi, c’est toute la différenceentre l’exposé et la grammaire ouentre l’apprentissage et l’enseigne-ment d’une langue étrangère.

Pour vous, l’apprentissage dutravail manuel doit aller au-delàde l’aspect ludique. Faites-vousune différence entre l’école pri-maire et le secondaire…C’est évident. Au secondaire, je ver-rais très bien une ou deux après-mi-di par semaine un atelier de méca-nique, de menuiserie ou de céra-mique. Il est important d’arriver àune certaine maîtrise technique àce moment de la scolarité.

Dans cette perspective, vouspréconisez un changement dans

( Résonances - Juin 2004 17

la formation des en-seignants…A mon avis, personnene devrait enseignerau secondaire directe-ment au sortir d’uneHaute Ecole pédago-gique. Avant d’ensei-gner, il est importantd’avoir une expérien-ce professionnelle.Et ne serait-ce quepour des questionsde maturité et d’au-torité naturelle, lesécoles devraientrecruter des ensei-gnants ayant tra-

vaillé d’abord dans un autredomaine pendant une dizaine d’an-nées. Il s’agirait alors de recruterdans les milieux professionnels despersonnes ayant fait leurs preuvesprofessionnellement et se décou-vrant l’envie d’être enseignant àtemps partiel ou à temps plein.C’est du reste le trajet de tous lesprofesseurs de l’EPFL. Pourquoi lesmathématiques ne seraient-ellespas enseignées par des ingénieurs,l’éducation civique par des avocats,la langue maternelle par des jour-nalistes, les langues étrangères pardes traducteurs et les travaux ma-nuels par des artisans?

L’avis de Pierre-Marie Gabioud, inspecteur de la scolarité obligatoire

Jacques Neyrinck et Cyrille Philippoz

lors de la conférence au CO de Derborence.

J’adhère lorsque Jacques Neyrinck parle d’un meilleuréquilibre et d’une plus grande complémentarité entrecompétences intellectuelles et manuelles. Je suis aussid’accord lorsqu’il dit que les enseignants sont peut-êtretrop coupés de la réalité de la vie pour prendre en comp-te les projets professionnels des jeunes, même si je nesuis pas convaincu que sa solution soit la meilleure. Defait, la capacité de l’enseignant ce n’est pas de connaîtreparfaitement sa matière d’enseignement, mais c’estd’être capable d’éveiller l’élève pour qu’il acquière cettematière et personnellement je suis persuadé que la tech-nique de l’enseignement n’est pas innée. Enseigner estun métier qui s’apprend. Par contre, sa vision très caté-gorique et négative de l’école publique me dérangeénormément et malheureusement il n’y a pas eu dedébat suite à sa conférence. Il y avait déjà eu une pré-sentation sur la sécurité pendant les heures de travauxmanuels et une partie très intéressante sur la créativité

dans les TM avec Laurent Emery. Je pense que l’idéed’ouvrir le débat sur la place des TM dans le cadre de laformation globale de l’enfant est bonne, mais les proposde Jacques Neyrinck m’ont semblé trop catégoriques eten partie hors sujet.Je trouve que les travaux manuels devraient plus s’arti-culer autour d’un projet et pour moi il faudrait aller au-delà des métiers de la construction. En partant d’un pro-jet, la matière se met au service de l’objet et il peut yavoir une réflexion sur les propriétés des divers maté-riaux possibles et sur les outils les mieux appropriés, cequi me semble nettement plus intéressant et motivantpour les élèves. Les TM inscrits dans une pédagogie deprojets favoriseraient par ailleurs l’interdisciplinarité, cequi éviterait la séparation entre compétences manuelleset intellectuelles. De plus, il s’agit de trouver le justeéquilibre entre technique et créativité. Et là l’artisan acertainement moins à apporter que l’enseignant.

Page 19: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Peut-être, mais les compéten-ces pédagogiques pour ensei-gner à des adultes ne sont pasles mêmes que celles pour en-seigner à des adolescents…A l’EPFL, nous avons un professeurde pédagogie qui propose mais quin’impose pas un certain nombre deséminaires de formation. Avec lamise à disposition d’outils, cela mesemble également applicable ausecondaire.

Vous imaginez cela au secon-daire II ou déjà dès le secondai-re I?Dès le secondaire I. Par contre, auprimaire, la situation est tout à faitdifférente. A ce degré, l’instituteurgénéraliste doit se concentrer surles tâches qui relèvent de l’appren-tissage de la lecture, de l’écriture et

du calcul. A cela s’ajoute une cultu-re générale en histoire, géographieet sciences naturelles et des activi-tés manuelles et puis c’est tout.Eventuellement on peut leur ap-prendre de manière ludique l’an-glais, car cela fait partie de leurunivers télévisuel et musical. Il fautdonner aux élèves des objectifs rai-sonnables, modestes et exiger qu’ilssoient atteints. L’illusion, c’est decroire que l’on peut faire appren-dre avec moins d’efforts si l’on uti-lise la bonne pédagogie, alors qu’àmon sens la mission de l’école c’estd’apprendre aux élèves à faire desefforts, car ensuite le monde pro-fessionnel ne leur facilitera pas latâche.

Propos recueillis par Nadia Revaz

18 Résonances - Juin 2004 )

La conférence de JacquesNeyrinck en résuméPour Jacques Neyrinck, l’intérêtdes travaux manuels pour tousréside avant tout dans la discipli-ne qu’ils imposent. Pour déblo-quer l’enseignement, car il consi-dère que l’école actuelle est déce-vante, il propose deux solutions.D’une part, il estime nécessaire derecruter des enseignants sur la ba-se d’une expérience profession-nelle d’une décennie au moins.D’autre part, au nom de la libertéindividuelle, Jacques Neyrinck vajusqu’à proposer la privatisationde l’enseignement. Il plaide pourla diversité, la compétition etl’émulation dans l’enseignement.

E n r a c c o u r c iFrançais langue d’accueil et éducation culturelle

Classeur KALEIDO

Le classeur KALEIDO (inventaire sélectif de supportsdidactiques en français langue d’accueil et éducationinterculturelle), édité il y a plus de 10 ans par COROME, arencontré un très large succès auprès des enseignants declasses régulières et d’accueil, ainsi que des institutions deformation. Face à la nécessité de sa remise à jour, l’optiona été prise de mettre sur pied une base de donnéesinformatique, de façon à permettre une accessibilité meilleure aux références, tout en favorisant un renouvellement et des compléments réguliers.www.kaleido.educa.ch.

Bibliothèquedes jeunes de Sion

ExpositionPhilippeDumasDu 1er septembreau 25 octobre2004, dessins etillustrations de Philippe Dumas seront présentésà la Bibliothèquedes jeunes à Sion. Philippe Dumas, né en 1940 à Cannes,partage ses activités entre le décor de théâtre et

l’illustration de livres pour enfants. Citons parmi lesouvrages qu’il a illustré Les contes à l’envers, Laura fêteNoël et Vendredi, Gaspard de la nuit.Pour en savoir plus sur le parcours de Philippe Dumas:www.ricochet-jeunes.org.Pour davantage de renseignements:Bibliothèque des jeunes de Sion, rue Chanoine-Berchtold 21,tél. 027 324 13 64, [email protected].

Degré secondaire II

Hausse des effectifs jusqu’en 2008L’Office fédéral de la statistique (OFS) présente deuxscénarios pour l’évolution future des effectifs du degrésecondaire II (début de la formation post-obligatoire).Sous l’impulsion du développement du nombre d’élèves endernière année de scolarité obligatoire (+6% entre 2002et 2006, puis -8% jusqu’en 2012), celui de 1re année dudegré secondaire II devrait augmenter jusqu’en 2008, puisaborder une phase de recul.En fonction du scénario considéré, la hausse entre 2002et 2008 pourrait atteindre entre 5% et 11% pour laformation professionnelle, entre 4% et 8% pour les écolesde culture générale et environ 8% pour les écolespréparant à la maturité gymnasiale. Après 2008, lenombre total d’entrants dans le secondaire II devraitfléchir (de -4% à -5% jusqu’en 2012), entraînant à sontour un recul de l’ensemble des effectifs du degrésecondaire II dès 2009 ou 2010.Vous trouverez des informations supplémentaires sur leprojet à l’adresse http://www.education-stat.admin.ch.

Page 20: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Voilà quelques propos (personnels)concernant le dernier objectif prio-ritaire d’apprentissage.

La boucle est (provisoirement) bou-clée. Il restera l’essentiel à effectuer.En conservant comme documents debase les «moyens romands d’ensei-gnement de la musique», en rédi-geant des documents complémen-taires bien ciblés, il s’agira, pour ungroupe de travail à désigner, de ré-pondre à la question:Quels sont les apprentissages quetous les élèves devraient avoir faità la fin de la scolarité obligatoire, àla fin de 6P et à la fin de 2P?

Il ne s’agira alors pas seulement deparler de contenus purement musi-caux mais bien de proposer deschoix concernant les stratégies d’en-seignement-apprentissage et la pro-gression verticale. Il en va du statutde la musique à l’école qui doit sor-tir des schémas trop souvent véhicu-lés par des personnes, certes bienintentionnées, mais qui ont de lapeine à mettre la musique dans lecontexte scolaire.

Quelques objectifsIls permettent à l’élève, en tenantcompte de son développement eten ce qui concerne les domaines etcultures musicales:

de les rencontrer (sensibilisationet prise de conscience): 1er cycle,de s’en imprégner (descriptiondes ressemblances et des diffé-rences, connaissance): 2e cycle,

de les comparer et de les analyser(analyse des phénomènes musi-caux d’hier et d’aujourd’hui): 3e

cycle.Pour cela, il conviendra que l’élèvedéveloppe un vocabulaire spécifi-que adéquat.

Rôle de l’institutionL’institution scolaire a un rôle trèsimportant à jouer. Elle devrait:

donner l’occasion aux élèves departiciper à des manifestationsmusicales en tant qu’acteur,favoriser la participation des élè-ves à des manifestations musica-les extérieures à l’école,favoriser la rencontre avec desmusiciens de l’environnementproche (groupes musicaux lo-caux) ou plus lointain (musiciensdu monde, musiciens des conser-vatoires…),encourager les élèves à parler enclasse de leurs intérêts musicauxet de leur culture propre.

Quelques idées d’activités La chansonL’élève interprète des chansonsde langues, de cultures et derythmes différents. Les œuvres musicalesL’élève écoute, apprécie etdifférencie des musiques dedifférentes périodes et prove-nances.L’élève parle d’une œuvre oud’un courant musical (impres-sions, instruments, images, for-me…).Les instruments de musiqueL’élève découvre des instrumentsde musique d’ici et d’ailleurs.Le spectacleL’élève participe de manière ac-tive et avec sa classe ou sonétablissement scolaire, àun spectacle, à un concert.

Quelques compétencesnécessairespour l’enseignantIl serait souhaitable que l’ensei-gnant:

s’intéresse à la culture musicalede manière générale,soit intégré à un groupe musicalde sa région ou, tout au moins,connaisse les diverses formationsmusicales de l’environnementproche de l’école,soit capable de prendre en comp-te les différentes cultures de sesélèves.

Conclusion toute provisoireCes brefs propos sur chacun des 4objectifs prioritaires d’apprentissa-ge sont loin d’être exhaustifs. Ledomaine «Arts», en cohérence avecles finalités et les objectifs de l’éco-le publique, permet l’explorationet aide à comprendre des langages

visuels, plastiques etsonores et favorise laconstruction de réfé-rences culturelles1.

La musique, dans cecadre, trouve donc sa vraie

place. Car c’est là le vérita-ble enjeu. Espérons qu’on ne

parlera plus, le plus tôt pos-sible et, en parlant de la musi-que en particulier, de branche«molle» ou «pas dommage».

Bonne fin d’année scolaire,bon été à vous et aux vôtresdans la joie de la musiquepartagée.

Note

1 PECARO, commentairesgénéraux sur le domainedes Arts, édition provisoi-re, janvier 2004.

Musique et PECARO (5)Musique et PECARO (5)Bernard Oberholzer

(E d u c a t i o n

m u s i c a l e

OPA 4: Rencontrer, s’imprégner, comparer etanalyser divers domaineset cultures artistiques.

( Résonances - Juin 2004 19

Page 21: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Le travail interdisciplinaire,c’est quoi?

Lorsque l’on passe en 2e annéed’école de commerce, 2 options s’of-frent à nous: la section diplôme oula section maturité professionnelle(MPC). En MPC, nous devons effec-

tuer un travail interdisciplinaireobligatoire afin d’obtenir la maturi-té. Ce travail s’étend sur une annéeet toute la classe doit y participersous le regard de deux professeurs.Notre projet consiste à écrire unlivre sur le Rhône de Gletsch au Lé-man. Ce travail nous oblige à tou-cher beaucoup de domaines. La re-cherche et le tri étaient au centre denos préoccupations. Entre Internet,les livres et les professionnels, l’ob-

jectif n’était pas de tout repos. Notrebut consiste à offrir à un large publicun livre contenant toutes sortes d’in-formations relatives au Rhône.

Le choix du sujetLe sujet du travail interdisciplinairede cette année a été choisi par deuxprofesseurs: M. Antoine Pitteloud etM. Philippe Bauman. 2003 étant l’an-née mondiale de l’eau, les profes-seurs ont désiré faire découvrir leRhône à leurs élèves et aux riverainsdu fleuve. Le projet de départ étaitd’édifier des panneaux didactiquesle long du Rhône. Le projet a été ju-gé trop ambitieux par rapport à nosmoyens financiers. Quelques élèvesont essayé de proposer de nouveauxthèmes, mais sans grands arguments,donc le Rhône est resté le sujet, maissous la forme d’un livre. C’est un do-maine qui permet de mêler plusieursdisciplines comme la biologie, l’his-toire, la littérature, l’économie, lagéographie et l’informatique.

20 Résonances - Juin 2004 )

Les sourcesPour la réalisation de cet ambitieuxprojet, il a fallu commencer par larecherche d’informations. D’abord,nous nous sommes répartis en deuxgroupes, chacun dirigé par un pro-fesseur, à savoir:

M. Pitteloud, pour la partie litté-raire et historique: peintres, pho-tographes, écrivains…M. Baumann, pour la partie scien-tifique: la faune et la flore, les ré-serves naturelles, l’hydrologie, lapêche…; puis nous nous sommesdivisés en plus petits groupes detrois à quatre personnes par sec-teur de recherche.

Les sujets à traiter ne manquaientpas et les investigations pouvaientcommencer.Notre principale source d’informa-tions fut «Internet», mais cela n’apas suffi puisque souvent les «in-fos» y sont mal traitées, incom-plètes, inexistantes ou totalementà adapter.Donc, par souci de précision, toutcela fut complété par de nombreuxappels téléphoniques aux différen-tes bibliothèques valaisannes, auxspécialistes (biologie, peinture…),aux archivistes (histoire du fleu-ve…) ainsi que par des référencesaux livres répertoriés dans chaquedomaine touchant le Rhône…

Travail interdisciplinaireà l’ESC-EDD de Monthey

Travail interdisciplinaireà l’ESC-EDD de Monthey

( C a r t e

b l a n c h e

De Gletsch au Léman,l’histoire d’un fleuve

Page 22: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

L’évolution du travail

Le travail proprement dit a débutépar la recherche qui nous a pris detrois à quatre mois. Une fois la do-cumentation réunie, il a fallu latrier, afin de récupérer l’utile, etd’écarter les informations inexactesou futiles. Une fois triées, elles ontété réunies. Tous les groupes ontalors travaillé sur leur propre thè-me. Pour cette étape, il faut direque le groupe littéraire a été leplus efficace. En effet, le groupescientifique peinait à conclure sestravaux à temps. Le stress augmentant, il y a eu quel-ques petites anicroches. Par exem-ple, quelquefois, les directives desprofesseurs se contrariaient, ce quirendait la compréhension de la mar-che à suivre quelque peu difficile. Malgré cela, le travail continuait.Les professeurs ont procédé à la no-mination d’un élève chargé de ras-sembler tous les travaux, dans le butd’en faire une mise en page défini-tive. Sa tâche a été rendue difficilepar les retards du groupe scienti-fique.Dans l’optique de couvrir les frais,nous avons sollicité l’aide financièrede toutes les communes valaisanneset de quelques communes vaudoi-ses, ainsi que celle du canton etd’associations privées. Malheureu-sement, seule une petite trentainede communes nous ont répondu.

L’édition d’un livreComme nous ne sommes pas desprofessionnels mais seulement des

étudiants motivés, nous voulionsque notre projet connaisse le meil-leur succès. Pour cela nous noussommes investis pour donner au tra-vail une forme parfaite (orthogra-phe, aspect esthétique, fiabilité dessources…). Pour mener à bien ceprojet ambitieux, nous avons dû de-mander un appui financier auprèsde sociétés et de particuliers dans leChablais et dans le Valais. Le bud-get se montait à plus de CHF25’000.– pour obtenir l’édition d’unouvrage en couleur à 500 exem-plaires tandis qu’en noir/blanc ilnous suffisait de CHF 15’000.–.Malgré de nombreux dons, notreavoir reste insuffisant pour la réali-sation du livre en couleur alors nousnous contenterons d’une résolutionen noir/blanc de notre livre.Finalement, la brochure de départ aévolué pour devenir un livre de 300pages et notre metteur en page aété dessaisi de sa tâche qui a étéconfiée à l’éditeur responsable, cequi a entraîné un surcoût de l’entre-prise. Notre livre paraîtra le 22 juin pro-chain et sera publié à 500 exem-plaires.

( Résonances - Juin 2004 21

La présentation publique

Comme pour toute publicationd’un livre, il nous a fallu trouver unmoyen de faire de la publicité etl’idée d’une présentation publiquesous forme d’un diaporama nous estvenue à l’esprit. Ainsi chaque élèvea d’abord mis en évidence les pointsessentiels de son sujet. Ensuite, deuxélèves ont été nommés pour rassem-bler la matière et mettre en formela présentation PowerPoint. Notretitulaire, M. Morisod, nous a propo-sé de présenter notre diaporama auP’tit Théâtre de la Vièze à Monthey.Après avoir passablement tergiversésur le mode de présentation orale,nous avons décidé que seuls 6élèves assureraient la partie oralede l’exposé alors que le solde de laclasse se chargerait de l’appui logis-tique (décoration, accueil, boissons,programmes et affiches de la soirée,quête, recueil de souscriptions…)Actuellement nous travaillons àpeaufiner notre présentation publi-que en multipliant les répétitionspour préparer au mieux nos anima-teurs.

La diffusion du livreLe livre sera sur le marché (dans leslibrairies et les médiathèques) à lafin juin. On peut se le procurer (auprix d’environ Fr. 35.–) dans les com-merces ou en s’adressant directe-ment à l’ESC-EDD «Saint-Joseph» deMonthey.

La classe 2B MPC de l’ESC-EDD«Saint-Joseph» de Monthey

Page 23: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Ichte një gëzimi né fushën afrika-ne. Një tufë kafshësh ishin mbled-hur që té merrnin pjesë në një nq-jarje të madhe-prezantimin e pa-sadhësit të parë lindur nga Mufasa,Mreti Luan dhe mbretëlesha e tij,Sarabi.

Pour vous, ce texte, «c’est du chi-nois»!? Un dictionnaire mandarin-français ne vous sera pourtant d’au-cune utilité pour la traduction!

Comment réagir lorsque l’on estplongé dans une langue, une cultu-re étrangère? Quels repères peut-on prendre? Où peut-on chercherde l’aide, du réconfort? Ces ques-tions nous avions envie de les poserà nos 41 élèves de 2e enfantine, sui-te à quelques moqueries au sujet del’accent et de la manière de parlerde certains de leurs cama-rades, mais aussi avecl’envie de valoriser lesdifférences culturellesde nos élèves.

En se basant sur nosconnaissances person-nelles (cours de forma-tion continue, voya-ges…) et entourées deparents motivés et en-gagés, nous avons pré-paré une semaine arti-culée autour du péripled’Arthur, voyageur aulong cours qui allait visi-ter tour à tour l’Afrique

centrale, l’Asie, l’Amérique du Sud,rencontrant un perroquet poly-glotte et terminant ses aventuresen s’exilant en Suisse, contraint etforcé.

Arthur profita de ses escales pournous envoyer une carte postale quenous recevions chaque matin. Decette manière, nous savions quelcontinent/pays il visitait et nous ob-tenions quelques indications sur lescuriosités à y découvrir.

Par ailleurs, comme nous inscrivonstoujours ce genre de projet dans lacontinuité de l’année scolaire, nousy avons donc inclus nos objectifsd’écriture, de lecture, d’éducationsociale… en plus des activités pro-posées par Arthur.

Au fil de la semaine nous avonsainsi dansé sur des musiques tradi-tionnelles et cherché différentsmoyens de régler nos conflits en«palabrant» à la manière africaine.Nous avons aussi cuisiné à la modeindienne, écouté des contes dansdifférentes langues,

fabriqué une «piñata» mexicaine(ballon rempli de sucreries que l’onessaie de casser avec un bâton, lesyeux bandés).

La dernière journée nous est appa-rue comme celle qui a généré leplus d’interrogations dans l’espritdes enfants.

Imaginez: lundi matin nous rece-vons la carte postale suivante:«Salut! Tu n’as plus eu de nouvellesde moi depuis longtemps… J’ai dûquitter l’Amérique du Sud, ça deve-nait trop difficile à y vivre. Pourl’instant je vis à Muraz, chez descousins… A bientôt! Signé: Arthur.»

Pourquoi a-t-il dû quitter l’Amé-rique du Sud? «Trop difficile à y

vivre?», qu’est-ce que celaveut dire? A-t-il eu le choixde partir? Est-il heureuxde ce dernier voyage? Etnous, si nous devions par-tir pour un pays inconnu,qu’emporterions-nousdans nos bagages?

Chaque enfant a fabri-qué sa propre valise et ya mis trois objets (huitobjets leur étaient pro-posés: une couverture,leur «doudou», de l’ar-gent, la clé de la mai-son, un téléphone, dela nourriture, un lec-teur DVD, des photos).

Ju falënderojmë që e kenilexuar deri në fund këtë artikull…

Ju falënderojmë që e kenilexuar deri në fund këtë artikull…

( P r o j e t

i n t e r c u l t u r e l

Nous avons préparé unesemaine articulée autourdu périple d’Arthur.

Nous inscrivons toujoursce genre de projet dansla continuité de l’année.

Dégustation de riz avec des baguettes.

22 Résonances - Juin 2004 )

Page 24: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Nous étions ainsi prêtspour le «départ», des-tination: la Chine, ins-tallée pour l’occasiondans une autre salle declasse. (Oserons-nousvous dire qu’au mo-ment de «partir» un en-fant a pleuré à la pers-pective «d’émigrer»?)

Arrivés à destination,chaque élève a justifié lechoix du contenu de savalise: «J’y ai mis la clé de mamaison, pour que les vo-leurs n’entrent pas.»«J’ai emmené mon “doudou”, si jem’ennuie pour m’endormir et pourme donner du courage.»«Je prends mon lecteur DVD chauf-fant, pour pouvoir regarder desDVD et avoir chaud.»

Autant de réflexions qui ont étésuivies de discussions enrichissan-tes, de débats. A la fin de l’activité,chacun avait la possibilité de rajou-ter un objet dans son bagage…ceux qui les avaient «oubliés» se

sont empressés d’y mettre leur dou-dou, et surtout des photos!«Je prendrais des photos de monjardin pour me rappeler que monpapa et ma maman y mettaient desfleurs.»

Au moment de tirer le bilan de cet-te semaine, nous pouvons dire queles enfants se sont éloignés de leursidées préconçues au sujet des paysinconnus. La Chine par exemple,qu’ils voyaient comme un pays ha-bité par des enfants pauvres, en

( Résonances - Juin 2004 23

manque de nourriture,d’habits et de jouets,privés d’électricité, estmaintenant le pays duvélo, du riz collant quel’on mange avec des ba-guettes, où les petitsenfants portent parfoisdes pantalons percés àla place d’un lange…autant de découvertesqui interpellent!

Par ailleurs, les enfantssont restés marquéspar les différentes lan-

gues étrangères utilisées pour leurconter des histoires ou pour leurdonner la consigne d’une activité.Les problèmes de compréhensionqu’ils ont éprouvés les ont rendusattentifs aux difficultés rencon-trées par les élèves allophones denos classes.

Ju falënderojmë që e keni lexuarderi në fund këtë artikull!

Isaline Pilet, Réjane Cuennet, enseignantes

à Collombey-Muraz

Fabrication de la piñata par 4.

E n r a c c o u r c iHautes écoles spécialisées

Masterplan pour assurer la qualité dela formationLe nombre croissant d’étudiants et le besoin dedévelopper le domaine de la recherche et dudéveloppement et d’entreprendre de grands projets enmatière d’infrastructure débouchent sur une haussesensible des coûts dans les Hautes Ecoles spécialisées(HES). La Confédération et les cantons ont fixé en commundans le Masterplan Hautes Ecoles spécialisées la manièred’utiliser au mieux les moyens disponibles durant lapériode de planification 2004 à 2007.Les deux priorités les plus importantes sont, dansl’ordre, assurer une formation de haut niveau etrenforcer la recherche et le développement. A l’aidedu Masterplan, la Confédération et les cantons veulentfaire passer le déficit en matière de frais d’exploitationdans le domaine des hautes écoles spécialiséesd’environ un demi-milliard de francs à quelque 50 millionsde francs.www.cdip.ch > communiqués de presse.

Publication CDIP

Système de formation etapprentissage à vieDans son programme d’activités, établi et mis à jourannuellement depuis 2001, la Conférence des directeurscantonaux de l’instruction publique a inscrit la notion de«parcours de formation». Il s’agissait là pour elle de«passer en revue les parcours de formation et, partant,l’ensemble du système éducatif à la lumière deschangements économiques, sociaux et culturels. Le rapportCDIP 20B intitulé Trans Formation - Quel système deformation pour un apprentissage à vie? pose la question desavoir si le système actuel correspond aux exigences de lasociété et quels seraient les autres scénarios envisageablespour l’avenir? A partir du discours des experts interviewés,six scénarios ont pu être construits. Les auteurs ne prennentpas position pour l’une ou l’autre des options présentées,mais mettent en perspective les différentes évolutionspossibles. De quoi nourrir la réflexion des politiciens et despraticiens de la formation. Le document peut être consultéen ligne: www.edk.ch/PDF_Downloads/Dossiers/Stub20B.pdf

Page 25: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Matériel

Le catalogue des ouvragesscolaires Valais 2004-2005 cir-cule en ce moment. Il con-cerne aussi les Arts visuels, lesACM et les ACT. En effet, vousy trouverez non seulementdes ouvrages vous permettantde préparer des leçons attrac-tives (p. 5 et 12) mais aussi dumatériel de base à un prix dé-fiant toute concurrence. A sa-voir: un choix de ciseaux (p. 5),des boîtes de crayons, feutres,craie grasse, peinture à l’eau, dela peinture pour visage d’excel-lente qualité pour vos specta-cles, divers marqueurs à encre (p.16). Vous pouvez aussi consulterce catalogue en ligne en passantpar le portail de l’ORDP.

Un deuxième catalogue concer-nant plus spécialement le matérielde base utilisé en Arts visuels et enACM est joint au premier. Ce cata-logue s’adresse à TOUS les ensei-gnants (enfantine, primaire et spé-cialiste). Vous y trouverez d’ailleurs

certains articles conseillés dans lescours de formation continue (cf. Ni-cole Magnin). Adressez-vous à votrechef de centre si vous n’avez pas eu

24 Résonances - Juin 2004 )

accès à ces 2 catalogues. Ils sontcomplémentaires, les articles pro-posés dans l’un ne sont pas pré-sentés dans l’autre. C’est prati-que et moins cher! Mais faites vi-te, vous avez jusqu’au 19 juinpour rendre votre commandepar centre!

Calendrier des projetsUn exemplaire de «Calendrierdes projets 2004/2005» est dis-ponible et téléchargeable surle site du Service de l’enseigne-ment. Voici le chemin à suivrepour les non habitués: à par-tir du site officiel de l’Etat duValais choisissez Education,culture et sport, puis Servicede l’enseignement, puis Ru-briques pour le personnelenseignant, et enfin Formu-laires destinés aux ensei-gnants…vous y êtes!

Quant à ceux qui n’ont pas optépour les joies de l’informatique unexemplaire plastifié photocopiableest disponible à l’ORDP de Sion ain-si qu’à l’ODIS de St-Maurice.

CoordonnéesSuite à divers changements surve-nus au cours de cette année, cer-tains d’entre vous ont rencontré desdifficultés à me joindre. Je me per-mets donc de vous redonner mes co-ordonnées actualisées:

[email protected]él. bureau: 024 485 40 82

Tél. portable: 078 729 06 17

Je serai disponible dès le mois d’aoûtpour tous ceux qui désireraient tra-vailler sur la planification annuelleou se lancer dans quelque expérien-ce téméraire pour la prochaine an-née! En attendant, bon été à tous!

E n r a c c o u r c i

Statistique des apprentis: effectifs stables en 2003

Selon les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS), 190’000jeunes, soit environ 70% des 16-21 ans, suivaient une formation profession-nelle en Suisse en 2003. 68’000 commençaient leur apprentissage, tandis que58’000 le terminaient avec succès. Dans l’ensemble, on constate peu dechangements dans la liste des apprentissages les plus prisés et toujours desdifférences importantes entre les choix professionnels des femmes et ceux deshommes. Près de 30% des apprentis se destinaient à une activité du domained’études «économie, administration et commerce», 25% apprenaient unmétier technique, 12% se formaient dans le domaine de la santé, 10% danscelui de l’architecture et du bâtiment et 23% dans un autre domaine. La partdes femmes suivant une formation professionnelle a progressé de 30% à 45%ces vingt dernières années. Pour ce qui est des choix professionnels spécifiquesà chaque sexe, ils n’ont pas véritablement changé, ni chez les femmes, ni chezles hommes. www.statistik.admin.ch/stat_ch/ber15/lehrvertr/flehrvertr_fr.htm

Infos pratiquesInfos pratiquesSandra Coppey Grange

( A C M

Page 26: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

«Une hirondelle ne fait pasle printemps» rappelle la sa-gesse populaire. Mais, si àl’oiseau s’ajoute l’apparitiondes feuilles sur les arbres etdes fleurs dans les champs,c’est le signe que, d’un pointde vue biologique, la belle sai-son est de retour. Or, dans leNord de l’Europe, on a consta-té qu’au cours de ces 20 der-nières années, le démarrage dela végétation s’est avancé d’unmois! Cela a de quoi nous inter-peller à l’heure où l’on débatdes changements climatiques.

Des enquêtes à menerEt qu’en est-il dans les Alpes? La vé-gétation serait-elle aussi en avan-ce? Le CREA1 invite les classes desrégions alpines2 à mener l’enquêteen observant leur environnementtout au long de l’année. La démar-che comprend:

Relevés de terrain: sur la basede consignes très simples, lesélèves notent la date de la chute

des feuilles en automne, la du-rée de l’enneigement au sol, ladate d’apparition des feuilles(cerisier, mélèze, bouleau) et desfleurs (pissenlit, crocus).Fiches pédagogiques: chaquetrimestre, des pistes de travailsont proposées, par exemple surles feuilles des arbres, sur l’écolo-gie des plantes étudiées (répar-tition, reproduction, etc.), surl’effet de la température, de l’al-titude, du versant ou de l’ennei-gement, sur le climat des Alpes,ou encore sur des expériences àréaliser.Comptes rendus: tous les rele-vés de terrain sont synthétisés etmis à la disposition des classes àla fin de l’automne, de l’hiver etdu printemps. Cela leur permet

( Résonances - Juin 2004 25

de comparer leurs observa-tions à celles des autres lieuxet de réfléchir aux effets del’altitude, du versant ou duclimat sur la végétation.

Interventions person-nalisées: selon les deman-des, des spécialistes peuventintervenir dans les classespour échanger sur ces thè-mes; en Valais, c’est le Mu-sée cantonal d’histoire na-turelle qui se chargera dece volet.

Projet adaptéaux programmesPrévue pour des enfants de 8 à 12ans, la démarche suggérée par ceprojet appelé Phénoclim3 est parfai-tement dans l’esprit des program-mes d’environnement de l’école pri-maire. L’élève se questionne, obser-ve et recherche, réfléchit à sonenvironnement et le comprend. Deplus, il constitue une entrée parti-culièrement intéressante pour tra-vailler des thèmes spécifiques telsl’arbre en 4P, les plantes à fleur en5P, les milieux et leur écologie en6P. Finalement, ce projet comprendaussi une intéressante dimensiond’ouverture et de solidarité puis-qu’il implique la collaboration declasses françaises, suisses et ita-liennes. Précisons encore que leséchanges d’informations se ferontprincipalement par internet.

Notes

1 Centre de recherches sur les Ecosys-tèmes d’Altitude, basé à Chamonix.

2 Alpes françaises, suisses et italiennes.

3 de «phénologie», étude du rôle jouépar les climats dans certains phéno-mènes végétaux et animaux liés auxsaisons (migration, hibernation, mue,apparition et chute des feuilles, desfleurs, etc.).

Inscription et renseignementsUne inscription formelle ainsi qu’une contribution financière de 20 euros(frais de gestion) permettent de prendre part au projet pour une année (ins-cription dès août 2003). Des renseignements plus précis peuvent être obtenus sur le site du CREA(http://www.crea-chamonix.org) ou directement auprès de la coordinatrice duprojet: Anne Delestrade, CREA, 400, route du Tour, Montroc, 74400 Chamonix,France. Tel: 0033 / 4 50 54 03 30. E-mail: [email protected]. Intervention d’un spécialiste: à demander à Jean-Claude Praz, Musée cantonald’histoire naturelle, av. de la Gare 44, Case postale 2244, 1950 Sion 2. Tél: 027606 47 31. E-mail: [email protected].

Quand cette feuille de frêne va-t-elle s’épanouir

en 2005? Réponse dans le projet Phénoclim!

L’avance du printempsL’avance du printempsSamuel Fierz

(Environnement

Les saisons changent-elles? Vérifiez-le avecvotre classe!

Ph

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: E. Fi

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-Dayer

Page 27: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

26 Résonances - Juin 2004 )

interpersonnelles. L’université française est-elle mal partie? estl’interrogation à laquelle tente de répondre Jean-Claude Ruano-Borbalan dans la rubrique Echos des recherches, sur la base durapport du Conseil d’analyse économique qui souligne un certainnombre de déficiences dans l’enseignement supérieur et larecherche en France.www.scienceshumaines.com

Le mondede l’éducation

«Orthographe, pourquoi ça faitmal?» Réponse dans le numérode mai du Monde del’éducation. Si dans lesprogrammes scolaires et dans lesmédias, l’orthographe semblequelque peu délaissée, il n’enreste pas moins qu’elle reste unfacteur discriminant dans le monde du travail. Plusieurs questionsse posent ou se reposent. Faut-il réformer une nouvelle foisl’orthographe? Faut-il enseigner l’usage des correcteursorthographiques? Certains, dont le spécialiste Michel Fayol,dénoncent avant tout un manque de pratique de l’écrit. Asignaler aussi hors dossier un article sur l’intérêt de laphilosopher dès l’entrée à l’école. La rubrique Livres éducationfournit quelques pistes utiles pour s’y retrouver parmi lesnombreux ouvrages récemment parus sur ce thème.www.lemonde.fr/mde

Sciences et vie Junior

La dernière livraison de la revue traite dans son dossier dudébarquement allié en Normandie le 6 juin 1944. Retour, commesi c'était le jour J, sur une bataille qui fut un formidable exploittechnique. Dans ce numéro, il est aussi question des dinosaures,de l'intelligence des plantes ou de la greffe du visage.

Les Cahierspédagogiques

Les Cahiers pédagogiquesinvitent à une réflexion sur leplurilinguisme dans les écolesfrançaises. Le dossier d’avril livre,outre des textes de cadrage,divers témoignages etexpériences d’enseignement.Le dernier volet est consacréà une mise en perspective et

un élargissement à uneapproche culturelle del’enseignement des langues.Christiane Perregaux, del’Université de Genève,apporte sa contribution àcette réflexion en traitant del’intercompréhension.www.cahiers-pedagogiques.com

Le françaisdans le monde

«Le français: le défi de ladiversité» est le thème abordé dans le derniernuméro de la Revue de laFédération internationale desprofesseurs de français. Onretient tout particulièrementl’entretien avec le philosopheMichel Serres, observateurprivilégié du français dessciences. A propos durapport aux nouvellestechnologies, il dit desenseignants qu’ils ont «uneavance extraordinaire surl’histoire parce qu’ils sontconstamment en communi-cation avec des jeunes».Et il ajoute: «Régulièrementles journalistes et lespolitiques découvrent desphénomènes que lesprofesseurs connaissentdepuis plus de dix ans.»www.fdlm.org

Les revuesdu mois

Les revuesdu mois

(P a s s a g e

e n r e v u e s Toutes les revues men-tionnées dans cette ru-brique sont disponiblesà la Médiathèque-Valais(Centre de documenta-tion pédagogique).

Vers l’éducation nouvelle

Dans le dernier numéro deVers l’éducation nouvelle, il estquestion de l’enfant spectateurde films et de l’adulteéducateur et observateur sousle titre Le cinéma au regarddes enfants. Le dossier de larevue des Céméa (Centresd’Entraînement aux Méthodesd’Education Active), est nourripar la réflexion et lesexpérimentations sur lesméthodes actives, base dutravail des Ceméa.www.cemea.asso.fr

Sciences humaines

La revue Sciences humainesaborde dans sa livraison dejuin 2004 les relations

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( Résonances - Juin 2004 27

tué, les enfants, patiemmentont promené la navette. Letissu obtenu ne remplacerapas le jean, mais témoigne dela persévérance des tisse-rands débutants.

Le clayonnage (3)Le clayonnage, forme de tissa-ge de baguettes ou de bran-chages, nécessite la collabo-ration de tous, garçons etfilles. Technique ancestrale,utilisée dans la constructiondepuis des milliers d’années,elle pourrait servir pour ter-miner cette cabane entreprisedans la forêt… Devant, der-rière, devant…

Le filage à plusieursmains (4)La fibre isolée est fragile.L’addition de deux brins, partorsion, assurera davantagede solidité. La répétition del’opération produira un filtoujours plus long, toujoursplus solide. Plusieurs mainss’affairent de concert pourobtenir en commun ce lienqui unit et qui rassemble.

La boucle est bouclée. Et pournouer la gerbe, nous avons lefil…

Un fil pour nouer la gerbeUn fil pour nouer la gerbeEric Berthod

( E c o l e

e t m u s é e

Changement de dates

L’activité Poterie au muséecantonal d’archéologie,initialement prévue les17 et 18 juin, aura lieu

les 21, 22 et 23 juin 2004.

Inscriptions:[email protected]

Au moment de tourner la pa-ge, de fermer la porte de laclasse, quelques images s’im-posent et nous rappellent desinstants privilégiés de cetteannée…

Fils de laine, de lin, de chan-vre, de liber divers, … tissésou noués, rassemblés en tu-niques, besaces, coiffes oucarquois, prestigieux ou do-mestiques, indispensables àchacun, guerrier, chasseur ouberger.

Quatre ateliers présenterontles matériaux de fabrication,des échantillons divers et desobjets archéologiques…

C’était en septembre 2003,au début de l’année scolaire.Vingt-deux classes se sont dé-placées au musée d’archéolo-gie pour découvrir des gestesoubliés.

Le Filage (1)Fabuleuse fibule! Exactementla même que celle utilisée parla Belle au bois… de l’histoi-re. Le fuseau, ici sans écharde,n’entraînera personne dans lesommeil. Bien au contraire: lafileuse du jour est tout à sonaffaire, la régularité du fil ob-tenu en est la preuve. Ses ca-marades attendent leur touren espérant réussir avec au-tant de bonheur.

Le tissage (2)Homme - femme, garçon -fille. Tisser, c’est tout un mé-tier: attention et concentra-tion, rapidité et efficacité, lepuma pourrait en être le sym-bole. Sur le métier reconsti-

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Il est communément accepté, entout cas dans le monde de l’école,que les erreurs jouent un rôle im-portant dans les processus d’appren-tissage. C’est pourquoi on les détec-te, les souligne, les corrige, les punit.Permettez-moi ici une remarque:pourquoi punir quelque chose d’uti-le? Mais, nous ne sommes plus, il estvrai, à une contradiction près.

Considérons maintenant trois situa-tions d’apprentissage, les processusmis en œuvre et la place des erreurs:

1) Apprendre à se déplacerdans un labyrinthe, ou apprendre à se déplacerdans une ville inconnue sans utiliser un plan

Dans les deux cas, l’espace à explo-rer n’est pas présent dans sa totalitédans le champ perceptif. Dans cesdeux situations, l’homme doit ex-plorer pas après pas, il doit se fixerdes repères, les mettre en relationet développer un plan en imagementale aussi complet que possible.

Pour certaines personnes, l’explo-ration d’un espace inconnu est une

tâche facile qui ne demande pasénormément de temps. Alors quepour d’autres, il s’agit d’une situa-tion complexe. Pour venir à boutde ces deux cas, il convient d’es-sayer, de tâtonner, de prendre notedes impasses et des sens uniques.Qu’est-ce que l’on pourrait alorsqualifier d’erreur? Des confusionsentre la gauche et la droite? Entrece qui est proche et ce qui est éloi-gné? Cela reviendrait à dire que lamise en relation des repères quel’on s’est fixés laisse à désirer et qu’ilfaut continuer son exploration, re-mettre l’ouvrage sur le métier.

2) Les fautes d’orthographeQui de nous ne s’est jamais trouvéface à une feuille où des traitsrouges laissent rapidement visuali-ser les erreurs commises? Qui denous n’a jamais vu sa note dimi-nuée, par exemple dans le cadred’une dissertation, à cause d’er-reurs d’orthographe? Je me de-mande souvent si nous ne finironspas à apprendre à écrire plus conve-nablement si nos enseignants neconsacraient pas autant de temps àsouligner en rouge «les originali-tés» qui décorent nos dictées et/ou

28 Résonances - Juin 2004 )

nos dissertations. Question qui res-tera certainement longtemps sansréponse car aucun enseignant n’aosé, ni n’osera probablement, nepas souligner les fautes d’ortho-graphe. Il s’agit d’ailleurs de l’unedes tâches pratiquée avec le plus deconscience par tous les enseignants.Nous savons tous que pour ap-prendre à marcher il faut marcher,pour apprendre à lire, il faut lire, etpour apprendre à écrire, il faut écri-re. Des apprentissages qui nécessi-tent plusieurs années d’exercicespour obtenir un résultat quelquepeu satisfaisant. Pendant tout cetemps, nous naviguons dans unemer d’erreurs, car l’erreur est natu-relle et inhérente à tout processusd’apprentissage. Errare humanumest, disaient déjà les romains.

J’ai quelques idées sur l’apprentissa-ge de la lecture, de l’écriture et del’orthographe. Mais il serait beau-coup trop long de les exposer ici.D’ailleurs, elles concernent l’appren-tissage et non pas l’enseignement,souci premier des enseignants. No-tons, avant de passer au paragraphesuivant – ce qui par ailleurs est bienconnu de tous – que les erreurs ren-contrées dans les dictées sont de na-tures très diverses: celles dues à l’in-attention, celles dues à l’ignoranceet celles dues à la non compréhen-sion. Les deux premières étant faci-lement corrigibles. La dernière parcontre demande aux enseignants defaire preuve d’un grand doigté. Il nefait aucun doute que les bons ensei-gnants reconnaissent les erreursdues à la non compréhension de lastructure du texte ou de la phrase etreviennent patiemment sur les ex-plications déjà données auparavant.Si cela n’aboutit pas au résultat es-compté, l’on ne doit pas toujours in-criminer pour autant une quel-conque mauvaise volonté de la partde l’élève.

A qui profite l’erreur?A qui profite l’erreur?Androula Henriques

(R é f l e x i o n

p é d a g o g i q u e

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3) Les erreurs en arithmétique

a) Le calculLes erreurs dans les calculs arithmé-tiques sont de trois types: d’inatten-tion, d’incompréhension, de non-conformité aux procédures scolai-res:

Les erreurs d’inattention ne re-présentent aucun intérêt et nousne pouvons que regretter qu’ellessoient sanctionnées.Un enseignant capable d’inter-préter correctement les erreursdues à la non compréhensionpeut en tirer grand profit pourson enseignement. En voici quel-ques exemples:

3 X 4 = 7

Il est évident dans cet exempleque l’enfant a confondu le signede la multiplication avec celui del’addition. Est-ce de l’inattention?Cette erreur, qui se rencontre trèssouvent chez des enfants âgés de7 à 9 ans, est due le plus souventà la non compréhension de lamultiplication du fait que l’en-fant de cet âge-là ne possèdequ’un raisonnement additif.

376 17+ 38 - 8

31014 11

Les exemples dus à la non com-préhension de la retenue sontégalement très courants. Souli-gnons ici que la retenue poseproblème à tous les élèves quin’ont pas assimilé l’écriture depositions. Un élève qui n’a pascompris – malgré les explicationsde l’enseignant – la valeur deschiffres en fonction de leurs po-sitions relatives, ne peut pascomprendre la signification dela retenue et le rôle qu’elle jouedans le calcul arithmétique. Si-gnaler des erreurs de ce type neprofite donc pas à l’élève. Com-ment pourrait-il faire juste, s’ilne peut pas comprendre pour-quoi il a fait faux.

b) Les problèmesLes difficultés rencontrées par lesenfants dans la résolution de pro-blème ont plusieurs sources qui nes’excluent pas les unes des autres.En voici quelques-unes:

Difficulté à lire une consigne.Difficulté à comprendre la con-signe.Difficulté à reconnaître et sérierles données essentielles.Difficulté à choisir la ou les opé-rations arithmétiques adéquates.

Devant un problème incorrecte-ment résolu, l’enseignant se trouvecomme dans un labyrinthe avec desimpasses et des chemins circulaires.Dire à un élève qu’il a fait faux nesert à rien. Il faudrait que l’élèveanalyse, dissèque l’habit verbal duproblème et mette en relation lesactions, telles que donner, recevoir,partager, etc., avec les opérationsarithmétiques correspondantes.

Voici un problème que j’ai donnédans une classe de 4e primaire il y alongtemps: «Une fille de 12 ans re-çoit de sa mère 12 chocolats à dis-tribuer de manière égale entre sestrois frères. Combien de chocolatsrecevra chacun?» Je vous fais grâcedes différentes réponses pittores-ques que j’ai obtenues. Dans pres-que toutes, l’âge de la fillette figu-rait en bonne place. Il est évidentque si on met un nombre dans unproblème c’est pour l’utiliser.

c) La manière d’écrireJe commencerai par un exemple.J’ai posé, à un bon élève de 7 ans enpremière primaire, la question sui-vante: «Tu as trois francs dans tapoche. Tu vas à l’épicerie et tu achè-tes une pomme. Elle coûte un franc.Combien de francs te reste-t-il?»L’enfant me répondit immédiate-ment: «deux». Je le félicitai et luidemandai de m’écrire la réponse. Ilécrivit alors:

2-1

Je lui demandai alors de m’expli-quer pourquoi, ce à quoi il me ré-pondit qu’il lui restait «deux» et

( Résonances - Juin 2004 29

qu’il en avait donné «un». J’écrivisalors la formule suivante en lui di-sant que les grandes personnesl’auraient écrite ainsi:

3-2=1

Je lui demandai alors si cette for-mule lui convenait aussi. Il réponditalors en hésitant: «oui… mais il y aun peu trop».Les difficultés qu’éprouvent les élè-ves à écrire convenablement (com-me l’exige l’école) la réponse à unproblème peuvent persister asseztardivement.Voici comment une fillette de 9 ansrésolvait les additions au désespoirde sa maîtresse:

345 500+ 234 70

9

Ensuite, elle additionnait orale-ment et écrivait le résultat n’impor-te où. J’avoue que, même à monâge, je procède d’une manière ana-logue. Lorsque je dois additionnerou multiplier des nombres à troischiffres, je commence aussi par lescentaines. Accordons-nous une tropgrande importance à la façon dontl’élève pose par écrit les étapes deson raisonnement, correct ou incor-rect? Et cela parce que l’enseignantespère avoir ainsi un regard sur lesprocédures utilisées par ses élèves?Quoi qu’il en soit, souhaitons quel’élève, obligé d’expliciter son rai-sonnement, en profite aussi.

Pour conclure ces quelques lignes,j’aimerais rappeler que notre expé-rience quotidienne nous suggèreque ce que nous considérons com-me intéressant capte notre atten-tion et que nous sommes prêtsà lui consacrer notre énergie etnotre temps. Par contre, «l’ennui,lecteur…» vous savez tous à qui jeme réfère, est mortel. Celui parminous qui trouve que la chasse auxerreurs est en elle-même une tâchepassionnante, qu’il continue. Desgoûts et des erreurs il n’y a pas à sedisputer.

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30 Résonances - Juin 2004 )

L’homme qui neremarquait rien

L’histoire contée dansL’homme qui ne remarquaitrien est signée par le grandécrivain suisse Robert Walser.Les dessins de l’illustratriceKäthi Bhend ajoutent àl’ambiance décalée et absurdede l’album. L’histoire setermine sur le modeinterrogatif: Tu la crois cettehistoire, toi?

Robert Walser, Käthi Bhend.L’homme qui ne remarquaitrien. Genève: La Joie de lire,2004 (album à partir de 6 ans).

Faire la classeà plusieurs

La figure du maître seuldans sa classe est en trainde s’effacer devant lamultiplication descollaborations avec d’autres

adultes pendant le temps scolaire. Pascale Garnier examine quels sont les enjeux à la fois scolaires, sociaux et politiques deschangements en cours. Elle a mené un travail d’enquête auprès d’une centaine d’enseignants de huit écoles en milieuurbain. Cette enquête montre comment l’activité du maîtrecompose désormais avec celle de différents partenaires. Avecdistance critique, l’auteure explique pourquoi ces collaborationssont à géométrie variable, selon les intervenants, les relationsavec le groupe classe, les domaines d’intervention et les savoirsqu’elles mettent en jeu.

Pascale Garnier. Faire la classe à plusieurs. Maîtres et partenariatsà l’école élémentaire. Paris: Presses universitaires de Rennes, 2003.

L’imagier de Haydé

A travers la collectionL’imagier, les éditions LaJoie de lire proposent à sesillustrateurs de déclinerleur propre imagier. Dans

celui de l’illustratrice HaydéArdalan qui va de souris àbicyclette en passant par fleurou phare, on retrouve entreautres son célèbre chat Milton.

Haydé Ardalan. L’imagier deHaydé. Genève: La Joie de lire,2004 (album à partir de 2 ans).

Monsieur Valéry

L’ouvrage de Gonçalo M.Tavares rassemble vingt-cinqtextes brefs aux allures decontes philosophiques, defables mathématico-logiques àdouble détente (au moins).Ainsi Monsieur Valéry étaitpetit. Il aurait préféré êtregrand. Mais comment faire?Faire des bonds enpermanence n’était guèresatisfaisant, car cela fatigue.Sortir avec un tabouret, cen’est guère la solution parcequ’il est obligé d’êtreimmobile. Bref, MonsieurValéry fait une série de calculset de dessins pour finalement,en gagnant de la hauteur,perdre ses amis. Toutes leshistoires racontées parGonçalo M. Tavares sonttotalement déconcertantes.

Gonçalo M. Tavares. MonsieurValéry. Genève: La Joie de lire,2003 (à partir de 8 ans).

La sélection du moisLa sélection du mois( L i v r e s

Education aux valeurs par le théâtreLa collection de livres Rivière Bleue est un outil pédagogiquepolyvalent et facile à utiliser qui intègre le développementpersonnel et social, le français, les arts de la scène, les artsplastiques et les mathématiques. Il s’insère dans la pédago-gie par projet et peut égalementêtre travaillé de façon individuellepour viser différents objectifs d’ap-prentissage ou de comportement.Chacun des titres de la collectiondéveloppe un thème principal etest conçu pour être joué par des en-fants. Chaque livre contient unepièce de théâtre reproductible ausein de la classe, des pistes de dis-cussion sur le sujet abordé, des activités pédagogiques, untableau des objectifs. Il y a aussi une section qui permet demonter la pièce de théâtre, une section sur la présentationdu spectacle pour gérer le trac, des activités complémen-taires et une section d’évaluation du projet.La collection Rivière Bleue (éditions Chenelière/McGraw-Hill)s’adresse à deux groupes d’âge: Aux élèves de 6 à 9 ans: Soispoli mon kiki (la politesse). Les petits plongeons (l’estime desoi). Les yeux baissés, le cœur brisé (la violence). Aux élèvesde 9 à 12 ans: Ah! les jeunes, ils ne respectent rien (les préju-gés). Coup de main (la coopération). Bris et Graffitis ( le van-dalisme). Deux ouvrages sont en préparation sur les thèmesde l’intimidation et des caprices. www.bleumajjjiiik.com

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( Résonances - Juin 2004 31

presque, la mixité scolaire est appliquée, mais elle aussi, à tort ouà raison, est de plus en plus discutée. Il semble toutefois que cesoit une question qui reste taboue, puisque la mixité symbolisel’ouverture et l’école pour tous. Peu d’ouvrages ont été consacrésà ce thème. Pourtant, toutes les études montrent que les fillesréussissent mieux que les garçons, mais s’orientent ou sontorientées vers des filières moins prestigieuses, mixité ne rimantpas avec parité. Le sociologue se demande du reste s’il ne faudraitpas en première urgence rééquilibrer la valeur associée auxfilières littéraires et scientifiques.

Michel Fize. Les pièges de la mixité scolaire. Paris: Presses de laRenaissance, 2003.

Ticino,un charme latin

Encore en Suisse, mais déjàtournées vers l’Italie, les terrestessinoises ont séduit desécrivains et des artistes, en quêtede paradis terrestre. Autour desannées 1900 souffla mêmecomme un vent de folie autour dulac Majeur puisque le Tessin a accueilli tout ce que l’Occidentcomptait d’anarchistes, de riches exilés, de candidats au prixNobel ou de têtes couronnées. Le Tessin d’aujourd’hui s’estprofondément métamorphosé et la population se concentredésormais davantage dans les villes.

Roger Friedrich (auteur), Patrick Loertscher (photographe).Ticino, un charme latin. Vevey: Mondo, 2004.Se commande directement aux éditions Mondo SA, 1800 Veveyou sur le site Internet www.mondo.ch, au prix de 24.50 francs+ 150 points ou de 55 francs sans la contrepartie en points

E n r a c c o u r c iLe 147, ligne téléphonique pour les jeunes

Cinq ans d’activité

Depuis cinq ans, le 147, ligne d’aide téléphonique, offreaux enfants et aux jeunes des conseils et un encadrementprofessionnels. Ce service est anonyme, en service24 heures sur 24 et disponible dans toute la Suisse.Depuis ses débuts, le nombre d’appelants n’a cessé decroître. Ainsi, plus de 20’000 entretiens téléphoniquesapprofondis ont eu lieu l’année dernière, soit 26% de plusqu’en 2002.

Revue Interdialogos

Cours de langue et de culture d’origine«Les cours de langue et de culture d’origine: intégrationdes élèves migrants et promotion du plurilinguisme», telest le titre du dernier dossier d’Interdialogos, revued’action sociale et d’éducation en contexte pluriculturels.Citons, parmi les contributions en français, un article sur

l’apprentissage des langues seconde et maternelle enclasse d’accueil, un autre sur la valorisation des languesd’origine, et en l’occurrence du turc, sur le marché dutravail. A mentionner également dans la rubrique Fenêtresur… un texte sur les adolescents primo-arrivants signéLaurent Jacquemin (responsable des classes CASPO,Martigny).

Site Encyclopédagogie

Ressources pédagogiquesLe site Encyclopédagogie (http://p.birbandt.free.fr)rassemble des centaines de ressources pour l’enseignant.L’adresse propose trois grandes rubriques: des domainesdisciplinaires comme la maîtrise des langages ou lesmathématiques, des domaines transversaux comme letravail en cycle ou le métier d’enseignant et des domainesliés aux ZEP. Chaque thème recense des notes de lecture oudes résumés d’ouvrage, des articles à lire ou à télécharger,des outils pratiques pour la classe et des liens sélectionnés.

Les pièges dela mixité scolaire

La mixité des élèves, dont lagénéralisation remonte auxannées 1960, est devenue unsujet de débat, qui dépasse lecadre médiatique, alors quel’on croyait que c’était unenorme intouchable. L’ouvragede Michel Fize, sociologue etchercheur au CNRS, invite àune réflexion de fond sur cesujet brûlant, en prenant encompte les différentsarguments des chercheurs, enrapportant l’opinion d’élèves,d’enseignants et de parents eten cassant certaines idéesreçues. En Europe, partout ou

Mondo; à ce prix, il peutégalement s’obtenir enlibrairie.

Rééditionde deux classiquesde la pédagogie

Les éditions ESF proposent unenouvelle édition du livre dePhilippe Perrenoud sur lemétier d’élève et d’unclassique de la pédagogiesigné Michel Develay.Philippe Perrenoud. Métierd’élève et sens du travailscolaire. Paris: ESF, 2004.Michel Develay. De l’appren-tissage à l’enseignement.Paris: ESF, 2004.

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32 Résonances - Juin 2004 )

MartignyNouveau directeurDès la rentrée scolaire enautomne, les écoles primairesde Martigny seront dotéesd’un nouveau directeur. RaphyDarbellay a en effet été nommépar le Conseil municipal deMartigny en remplacement deJean-Pierre Cretton. Enseignantdepuis trente ans à Martigny,rédacteur en chef adjoint dela revue «Educateur», ilconnaît parfaitement lesystème scolaire martignerainet possède une solideconnaissance des programmeséducatifs en Suisse romande.Le Nouvelliste (30.04)

Echec scolaireEnviron 15% d’élèvesgenevoisPrès de 15% des élèves gene-vois sont en situation d’échec.L’Instruction publique doit-ellenégliger cette populationscolaire, arguant qu’elle n’apas une obligation absolue derésultat; et qu’elle peut déjàlégitimement s’enorgueillir d’unconfortable 85% de taux deréussite? Indubitablement non.Même si les institutions gene-voises ne font, en la matière, nimieux ni pire que leurs voisineseuropéennes. Il n’empêche. Lesécoles genevoises ne sauraientse soustraire à leur missionfondamentale. Soit empêcherque des jeunes gens ne versentdans un pseudo-tourismescolaire avant d’être totalementexclus de l’institution. Il faut àcet égard souligner que chaqueannée entre 150 et 200 adoles-cents s’évanouissent dans lanature après la scolaritéobligatoire. La tâche n’estévidemment pas facile. La seulebonne volonté ne suffit pas à

transformer des enfants ascolaires en étudiants assidus. Pourtant,Genève ne manque pas de savoir-faire pédagogique. Certainesdirections de Cycle d’orientation ont développé, par exemple, desstratégies antiéchecs. Les enfants en difficulté s’engagent à élaborer,sous l’égide d’un maître responsable, un projet d’apprentissage.Tribune de Genève (04.05)

Les enseignants volantsLe train se rend utileFlying Teachers est le nom d’une société zurichoise qui propose descours d’enseignement individuels dans toute la Suisse. La particula-rité étant que les «enseignants volants» donnent leurs leçons là oùles clients le souhaitent. Le plus souvent, c’est à leur lieu de travail.Mais quelquefois, c’est dans le train. Hormis les cours de langues,on peut apprendre à écrire de manière plus efficace, à diriger desréunions ou à organiser des présentations. www.flyingtechers.chvia 3/2004

PlurilinguismeCantons déçusEncore un motif de tension entre les cantons et la Confédération.L’abandon du projet de loi sur les langues par le Conseil fédéralchiffonne la Conférence des directeurs de l’instruction publique(CDIP). Celle-ci a fait savoir qu’elle est «déçue» par cette décisionet invite le Gouvernement à faire marche arrière. La loi devaitdécliner les responsabilités nouvelles générées par la révision de laConstitution, en 1999. Le Conseil fédéral estime toutefois qu’ildispose d’outils suffisants pour promouvoir le plurilinguisme et,que les temps ne sont pas favorables à une dépensesupplémentaire devisée à 17 millions de francs dès 2008. Le Temps (4.05)

CO de SavièseUn nouveau directeurEnseignant depuis 25 ans au cycle d’orientation de Savièse, AugustinGenoud complétera son activité professionnelle en dirigeant l’éta-blissement scolaire dès la prochaine rentrée. Il occupera ce poste à50%. Originaire de Vissoie, dans le val d’Anniviers, Augustin Genoudest passionné par les sports d’endurance et les mathématiques.«Accéder à ce poste fut pour moi un challenge. Il me permettra devarier mes activités professionnelles et de m’occuper surtout del’organisation du cycle d’orientation», explique le nouveaudirecteur. Une tâche qu’il alliera à ses connaissances pédagogiques.Le Nouvelliste (5.05)

Commissions scolaires vaudoisesC‘est presque finiVénérable institution issue du XIXe siècle, la commission scolaireest devenue une coquille vide. Créée à l’origine pour assurer un

contact entre la société civile etle monde fermé de l’école, ellese voit, depuis quelquesannées, privée de sescompétences. Anne-CatherineLyon, cheffe du Départementformation et jeunesse ducanton de Vaud, a présenté unprojet visant à remplacer lastructure traditionnelle. Lenouvel organe s’appellera«conseil d’établissement». Pourla conseillère d’Etat, il estindispensable de conserver un«lieu de discussion» permettantde régler toutes les questionsqui ont trait au quotidien desécoliers et de leur famille. Anoter que les conseils serontcomposés à parts égales pardes membres des autoritéscommunales, des représentantsde la société civile (clubssportifs, conservatoires de mu-sique), des parents d’élèves etdes professionnels de l’école.24 Heures (7.05)

Cycle d’orientationde Saint-Maurice

Ombres et lumièresUne trentaines d’élèves ducycle d’orientation de Saint-Maurice visitent le camp deconcentration de Dachau. Uneexpérience peu communequ’ils ont partagée avec leurscamarades. La démesure, lagrisaille de la pluie sont lesdeux éléments qui reviennentle plus fréquemment aux lèvresdes élèves à propos de leurrécent passage dans le camp deconcentration. Chapeautés parl’aumônerie de l’établissementscolaire, une trentaine dejeunes ont en effet vécuquelques jours en Bavière audébut du mois d’avril. Levoyage se revendiquait culturelet spirituel. Il aura encore eu ledon de faire vivre aux élèves

D’un numéro......à l’autre

D’un numéro......à l’autre

( R e v u e

d e p r e s s eUn des articles brièvementrésumés dans cette rubri-que vous intéresse? Adres-sez-vous à la rédaction deRésonances et une copiede l’article vous sera adres-sée gratuitement.

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( Résonances - Juin 2004 33

un plongeon dans l’épisodemarquant du siècle passé,balancé par la découverte del’art baroque. Car en contre-point de Dachau, les jeunes ontappris à apprécier le style decertaines églises de Bavière.Le Nouvelliste (13.05)

IUKBPlace au campusOn ne pourra plus dire quele canton du Valais est enmarge. Au contraire, il s’ouvreplus que jamais au mondegrâce au développement deson unique institutuniversitaire qui disposedésormais de tous les atoutspour rayonner au-delà desfrontières helvétiques.Un nouveau bâtiment, uncampus et de nombreusesconventions de partenariatconclues avec des universitéssuisses et étrangères viennenten effet aujourd’hui étoffer lapalette de la seule institutionreconnue par la Confédérationdepuis 1992 en qualitéd’université postgrade.Sept millions de francs ontété nécessaires à la réussitede cette opération d’agran-dissement. Un montantcouvert par des subventionset des dons à hauteur de4 millions de francs.Le Nouvelliste (14.05)

Classes de MartignyA l’école de la forêtCinq classes de cinquième etune de sixième ont participé àla journée en forêt organiséepar l’Association forestière dela région de Martigny. Venus àpied de leurs écoles respectives(Vollèges, Bruson, Verbier ouLourtier), les élèves ont visitédix postes mis en place par lesservices forestiers de Bagnes etVollèges, ainsi que par leCercle mycologiqued’Entremont. Les enfants ontainsi pu essayer de reconnaîtredifférentes espèces d’arbres,déterminer l’âge d’un tronc,découvrir les diversesutilisations du bois, sefamiliariser avec les métiers dela forêt, reconnaître les

animaux grâce à leurs traces… Les garçons ont particulièrementaimé manier la tronçonneuse, sous l’œil attentif d’unprofessionnel. A midi, les élèves se sont régalés de délicieusescroûtes aux champignons. Le Nouvelliste (15.05)

Cycle d’orientation de Saint-GuérinTrois décenniesSurprise dans le ciel de la capitale valaisanne, soudain constellé deballons multicolores. Au cycle d’orientation de Saint-Guérin, lesélèves venaient de les lâcher pour fêter les 30 ans del’établissement. Trente années marquées par des événementsnotoires tels que l’introduction de la mixité en 1987, la laïcisationde la direction. Une fête a été organisée pour les élèves avec unmatch de foot opposant professeurs et élèves, un karaoké, unekermesse, des lotos, des productions chantées et dansées, ainsique des projections de films d’époque. Et deux expositions.Le Nouvelliste (15.05)

L’école doit favoriser l’égalité des sexesCampagne de sensibilisation«La loi sur l’égalité des sexes reste lettre morte; les discriminationsperdurent en Suisse», constate Fabienne Bugnon, directrice duService genevois pour la promotion de l’égalité entre hommes etfemmes. L’administration a pris plusieurs initiatives pour yremédier. L’école est particulièrement visée. «Nous ne sommes pasen pole position sur la question de l’égalité. N’étant pas affirméecomme une priorité par le politique, cette question ne dispose pasd’une formation spéciale, à l’exception d’une demi-journéedestinée aux enseignants du secondaire», admet FrancelineDupanloup, secrétaire adjointe au Département de l’instructionpublique. Et «des enseignants continuent à véhiculer desstéréotypes sexistes! Or le manque de respect féminin a des effetssur la violence à l’école.» En conséquence, Franceline Dupanlouppréconise que les acteurs de l’école «s’approprient, en parfaitemixité, la loi sur l’égalité».Tribune de Genève (18.05)

Echangelinguistique

D’une langue à l’autreLe premier échangelinguistique entreles écoles primairesdes villes jumelles deMartigny et deSursee, dans lecanton de Lucerne, a eu lieu ce printemps. Une expérience quisera renouvelée. «C’est la 4e année que je mets sur pied ce genred’échanges linguistiques, mais la première fois seulement avecnotre ville jumelle de Sursee. Ces contacts directs entre jeunesélèves de 6e primaire sont très enrichissants. Ils obligentnotamment les jeunes à s’exprimer dans une autre langue, cequ’ils hésitent souvent à faire lorsque l’on demeure en classe»,explique Sandra Schneider qui enseigne l’allemand dans toutes lesclasses de 4e, 5e et 6e primaire de la ville de Martigny. A plus longterme, l’objectif de Mme Schneider est de poursuivre cesrencontres, dont l’intérêt et les retombées sont incontestables, cesprochaines années. Outre le soutien de la Direction des écoles deMartigny, l’opération a bénéficié de l’aide financière appréciée de

Pro Patria qui encourage cegenre d’échanges en Suisse.Le Nouvelliste (18.05)

Prophylaxie dentaireLa prévention plombéeY aurait-il des menaces sur lessoins dentaires scolaires?Certains médecins-dentistesvalaisans se sont posésérieusement la question lorsde leur assemblée générale àBrigue. Il faut dire que leValais a mis sur pied il y aplusieurs décennies un servicede prévention dans les écolesqui donne «des résultatsextraordinaires». Certainsdentistes craignent que lescoupes dans la santé quis’annoncent signifient la finde cette prévention. Lesconséquences pour lespopulations à faibles revenusseraient lourdes. Le Nouvelliste (18.05)

Apprendre àentreprendre

A l’école de la vraie vieLes élèves d’écoles decommerce de tout le cantonont présenté leurs petitesentreprises devant le public àla HEVs pour la clôture de latroisième année d’Apprendreà entreprendre. Après un and’immersion dans leprogramme, les étudiants decinq classes de commerce etd’une école professionnellepourraient siéger dans unconseil d’administration sansdétonner. Jusqu’au ton de voixde leurs présentations qui fontirrésistiblement songer à uneréunion d’hommes (et defemmes) d’affairesparticulièrement motivés. Enun an, ils ont pu appliquer desnotions scolaires d’économied’entreprise, d’informatiqueou de … français. Ils ont putester sur le vif l’application deces fameux travaux de groupeauxquels les maîtres lesforment depuis la primaire. LeValais, canton pilote, fait desémules. Neuchâtel, Zurich, leTessin ou Genève seraientintéressés par l’expérience.Le Nouvelliste (26.05)

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Un peu de patience, et les «vieuxtravailleurs» seront chouchoutéspar leurs entreprises: ce pronosticn’est pas de moi mais d’un écono-miste et sociologue franco-suissedans un petit livre au titre pro-vocateur: «La retraite à 70 ans?».L’économiste s’intéresse certes enpriorité à la France et à l’Europe,mais son texte fourmille d’infor-mations utiles pour le débat enSuisse. Le chauffeur de bus parisienqui prend une retraite complèteà 50 ans, c’est de l’anecdote. Dé-couvrir que la moitié des travail-leurs autrichiens quittent le mondedu travail avec un certificat d’in-validité (!) fait réfléchir. Plus im-portant: entre 55 et 60 ans, moinsd’un Français sur deux travaille en-core. En Suède, ils sont encore huitsur dix!

L’Europe est diverse, mais jusqu’auxannées 90, un même phénomène apoussé les quinquagénaires vers la

sortie: le recours massif aux re-traites anticipées. Pour restructurerles entreprises, pour introduire lesnouvelles technologies, pour com-battre le chômage des jeunes: toutprétexte était bon.

Vécue au départ comme un choc etune humiliation, la retraite antici-pée est désormais un droit acquis.Le travailleur trouve normal de ga-gner trois ou cinq ans sur l’âge dela retraite, et il plaint le collèguequi doit trimer jusqu’au bout. Lestress et l’exigence de rendementintensifient encore cette évolution.Elle arrive pourtant à son terme,dit l’économiste, en rappelant ledouble défi que doivent affronterles sociétés vieillissantes: les caissessont vides et les enfants manquent.Dans plusieurs pays européens,l’ajustement des retraites a com-mencé: prélèvements plus impor-tants sur les salaires, rentes dimi-nuées. Mais cela ne suffira pas.

34 Résonances - Juin 2004 )

Dès 2006, selon les statistiques, lapopulation active va diminuer. Lephénomène sera peu visible, le vo-lant du chômage permettant decompenser les pertes, mais le mou-vement va s’accélérer. En d’autrestermes, les entreprises manquerontde bras. Dans l’hôtellerie, la santé,les transports ou les métiers du bâ-timent, c’est déjà le cas. Peut-êtreque l’enseignement sera moins tou-ché par ce phénomène, puisqu’onestime que le nombre d’enseignantsstagnera dans les 10 prochaines an-nées. Mais, ne constate-t-on pas au-jourd’hui déjà un manque d’ensei-gnants? Les besoins devraient en-traîner une inversion culturelle detaille: les «papy» deviendront unedenrée appréciée, ils le sont déjàdans un pays comme la Finlande,véritable laboratoire européen. En1995, c’était le pays avec la plus for-te proportion de «quinquas» à laretraite. Aujourd’hui, le taux d’acti-vité des plus de 55 ans a progresséde 10%. C’est le fruit d’une poli-tique incitative et d’une véritablerévolution dans les têtes.

Pour l’instant, en effet, tout conspi-re contre les collaborateurs âgés:trop chers, trop peu flexibles. Le«jeunisme» est à la mode. On en-courage même les départs anticipéspar des indemnités intéressantespouvant représenter jusqu’à 2 ren-tes annuelles de retraite. En théo-rie, tout le monde défend la retrai-te à la carte, même la 1re révisionLPP se met au goût du jour. En réa-lité, les entreprises préfèrent rem-placer un plein temps âgé par unplein temps jeune, plutôt que s’en-combrer de collaborateurs âgés àtemps partiel. Il faut donc une prisede conscience des chefs d’entre-prises et directeurs de ressources

Les facilités des retraitesanticipées auraient-elles vécu?

Les facilités des retraitesanticipées auraient-elles vécu?

( C R P E

Page 36: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

humaines, dit l’économiste, qui re-lève plusieurs exemples réjouissantsdans ce sens. L’Etat a un rôle àjouer: en France ou en Allemagne,le passage à la retraite est obliga-toire, et la reprise d’une activité sa-lariée très difficile. Il faut assouplirces règles, et autoriser le cumul desrentes et du salaire.

Réduire son taux d’activité maistravailler plus longtemps, dans uncadre aménagé qui respecte lesrythmes de chacun: le modèle estalléchant. Il implique aussi une ré-flexion sur la valeur du travail.Considéré autrefois comme un de-voir, ou une condamnation à fuir leplus tôt possible, le travail peutêtre aussi le lieu de l’épanouisse-ment personnel. Pour parodierHenri Salvador, «le travail c’est lasanté, travailler longtemps c’est laconserver». Un doux rêveur, cetéconomiste? Certes, mais bien do-cumenté et stimulant. Un rêveurutile, donc.

Pour les assurés de la CRPE, cettepossibilité de réduire son taux d’ac-tivité existe; en effet, l’enseignant,qui a un taux d’activité supérieur à50%, peut, à sa demande, être au-torisé à réduire son activité de 20%au maximum, mais au plus de 6heures d’enseignement par semai-ne dans les 5 ans précédant l’âgede la retraite (60 ans). Cette réduc-tion entraîne certes une diminu-tion correspondante du traitementservi; en revanche, l’Etat prend à sacharge le versement de la totalitédes cotisations de prévoyance pro-fessionnelle (parts employé-em-ployeur) afférentes à la part d’acti-vité réduite. Cette mesure permetà l’enseignant de maintenir sontraitement assuré à son niveau an-térieur.

N’est-ce pas une idée à creuser? Unetelle mesure, ne devrait-elle pas êtrerenforcée, lorsque l’on parle d’assai-nissement de la Caisse en évoquantune hausse de l’âge de la retraite?Je laisse la question ouverte.

Patrice Vernier

( Résonances - Juin 2004 35

Sa 3 juil. 8 h - Gare de Tourte-magneExcursion: «Les oiseaux du Leuker-feld» avec Peter Oggier (8 h-12 h).Inscr. au 027 451 81 41 (AssociationPfyn-Finges).

Sa-Di 3-4 juil. Val de BagnesExcursion: «Les bouquetins du lacde Louvie». Inscr. au 027 606 47 32(La Murithienne).

Di 4 juil. 10 h - Col de la Forclaz Excursion: «Glacier du Trient» avecJacques Ehinger. Inscr. au 027 722 1869 (Mountain Wilderness). Annuléeen cas de mauvais temps.

Ve 23 juil. 10 h 30 - Arrivée Télé-cabine des Ruinettes/TortinExcursion: «Insectes de haute mon-tagne» avec Alexandre. Inscr. au 027451 81 41 (Soc. Entomologique).

Sa 21 août 9 h - Bourg-St-Pierre(maison communale)Excursion: «Les glaciers de Valsoreyet de Tseudet aujourd’hui et en pers-

pective historique» avec AmédéeZryd. Inscr. au 027 722 18 69 (Moun-tain Wilderness). Annulée en cas demauvais temps

Di 5 sept. 9 h 15 - Gare d’OrsièresExcursion: «La zone alluviale et laforêt du val Ferret» avec Jérôme Four-nier. Inscr. au 027 722 18 69 (Moun-tain Wilderness).

Ve 10 sept. 20 h - Restaurant bar-rage, SanetschExcursion piégeage lumineux«Migration des papillons nocturnes»au Sanetsch avec Alexandre Cotty.Inscr. au 027 451 81 41 (Soc. Entomo-logique).

Di 12 sept. 10 h - Finges/ErmitageSortie guidée: «Le Rhône et la fo-rêt», pour enfants (accompagnés).Inscr. au 027 606 47 30 (Musée d’his-toire naturelle).

Di 26 sept. DerborenceExcursion: «Parc du Muveran». Inscr.au 027 606 47 32 (La Murithienne).

Activités Nature en ValaisActivités Nature en Valais

E n r a c c o u r c iCREPA

Exposition

Le Centre Régional d'Etudes des Populations alpines (CREPA) présente à laMaison communale du Trient son exposition annuelle sur le thème du rêve etet de l'Utopie, dans le cadre du projet «l'enfant à l'écoute de son village».Ouverture du 7 au 25 juin pour les écoles, du 3 au 22 août de 17 à 19 h(ma - ve) et de 15 à 18 h (sa - di).www.crepa.ch

Domaine éducatif

Moteur de recherche

Mis au point par le CNDP (Centre National de Documentation Pédagogique) spécialement pour le domaine éducatif, Spinoo est un service de recherche, efficace et rapide, entièrement dédié aux sites éducatifs institutionnels français (MEN, CNDP, académies, CRDP, etc...). www.cndp.fr/spinoo

Page 37: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

de construire des compétencesprofessionnelles pertinentes, quine naît pas enseignant mais quile devient.

Essentiel aussi dans le cadre del’intégration formation en insti-tution/formation sur le terrain(qui occupe 1/3 du total de la for-mation): nulle prééminence nisupériorité de l’une sur l’autre,mais une complémentarité évi-dente et travaillée en tant quetelle. En outre, plusieurs thèmesen institution, spécifiques, ap-puyés par les contenus de thèmestransversaux ou de didactiques,contribuent à l’intégration de laformation terrain tout au longde la formation.

Pour guider cette formation surle terrain et lui donner un maxi-mum de sens, la HEP a mis surpied des instruments d’accom-pagnement à l’usage des étu-diant-e-s, des PF ou des supervi-seurs de la HEP, documents quisont transmis également aux au-torités scolaires concernées: con-signes claires, objectifs et tra-vaux en rapport avec la forma-tion en institution définis, rôlesrespectifs identifiés, grilles d’éva-luation, formule de suivi desstages, permettant d’appréhen-der l’ensemble du parcours desétudiant-e-s, réunions d’infor-mation et de bilan auxquellessont conviées les diverses ins-tances concernées par les stages.De l’avis général, ces documentssont décrits comme étant utileset, surtout, aisément utilisables.

Il appartient à la HEP de garantirl’évolution et la qualité de ce dis-positif de formation initiale, com-

Le 27 avril 2004, 42 nouveaux prati-ciens-formateurs (PF) du Valais ro-mand ont reçu l’attestation couron-nant leur formation de base, por-tant à environ 120 le nombre de PFdu VSR attestés (dont le 1/3 seracertifié cet été), plus les 80 PF attes-tés ou en formation dans le OW.

Pour la HEP juste naissante, la né-cessité de réserver aux praticiens-formateurs une place bien identi-fiée dans le processus de formationa toujours été clairement affirmée.Les PF apportent à l’institution cet«air du terrain» qui permet sou-vent de recentrer les priorités, etparce que sans eux, il ne serait paspossible de donner aux étudiant-e-sune formation professionnelle com-plète. La formation des praticiens-

formateurs a été, dès la mise enplace de la HEP, de première impor-tance. Ainsi:

La formation PF a été la premiè-re à être organisée, par les direc-teurs-adjoints d’abord, puis parles formatrices engagées dès fé-vrier 2001. La formation propre-ment dite a débuté dans le cadrede la HEP, dès mars 2001, soitavant le recrutement propre-ment dit des premiers étudiant-e-s (début des cours pour cesderniers: septembre 2001).

La formation PF revêt une im-portance significative, essentiel-le dans le projet HEP qui souhaiteproposer un modèle profession-nalisant de l’enseignant capable

36 Résonances - Juin 2004 )

Valais romand: 42 nouveaux praticiens-formateurs

Valais romand: 42 nouveaux praticiens-formateurs

( D u c ô t é

d e l a H E P -V s

PF du VSR attestés le 27 avril 04Abbé VéroniqueBagnoud Marie-Noëlle Bender LuciaBender MichelBerguerand FrançoiseBonvin Crepaud StéphanieBornet Yves Burkert FabienneCarron NicolasChristen MarianneCina Anne-Chantal Clément CélineCourtine Mudry ArianeCrittin Karine Dayer Jean-PierreDorsaz-Arrigoni Isabelle Ducrey Laurent Favre Marie-Christine Fellay DominiqueFellay Valérie Gay-des-Combes Marie-Paule

George Isabelle Germanier Rodrigues Stéphanie Bruttin-Gex-Collet Sandrine Grandjean Chioccola Karine Harnisch Evelyne Locher Corinne Mabillard Fazzari Sabine Mariéthoz Isabelle Masserey Suzanne Mitrovic Ivana Noir Roxane Pouget Marie-Luce Roduit Geneviève Roux Jean-Michel Salamin Massy Virginie Schütz Angelika Senggen Jeanne-Marie Volper Anne-Catherine Vouardoux Roxane Witschi Dayer Monika Zufferey Marie-Laurence

Page 38: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

plémentaire aux enseignements etthèmes proposés aux étudiant-eslors du temps passé en institution.L’encadrement offert aux praticiens-formateurs a pour but de leur per-mettre de remplir leur part du man-dat de formation, sur le terrain,dans les meilleures conditions pos-sibles, dans une cohérence toujours

( Résonances - Juin 2004 37

à construire et dans le respect desspécificités de leur quotidien pro-fessionnel. Cette part de formationqui revient aux PF relève de l’ac-compagnement des stagiaires, del’observation de leur pratique dé-butante et de sa régulation, dansune optique formatrice, formativemais aussi, parfois, sommative.

Dans un premier temps, nous souhaitons relever la qualitécertaine (et non une certaine qualité) et la richesse de laformation qu’il nous a été donné de suivre. Les heures passées à la HEP nous ont apporté énormémenttant au niveau des connaissances, des relations humaines,que du développement personnel.Trois facteurs ont certainement favorisé cet état de fait:

la qualité des intervenants tout au long des différentsthèmes proposésla motivation et la participation active des «apprentis»PF que nous sommes… encorel’engagement et l’enthousiasme de nos deux forma-trices.

Il nous semble également important de souligner undeuxième point. Celui de la nécessité de se former pour de-venir praticien-ne formateur-trice. Nous en étions déjàconscients, quelque part, du fait de notre démarche d’ins-cription à la formation. Mais à la lumière des thèmes abor-dés, nous en sommes à présent convaincus. Le métier de PFest un métier différent de celui d’enseignant.

Nous souhaitons pourtant glisser un bémol dans notre mes-sage. Nous avons ressenti parfois dans l’organisation de laformation des flous, des flottements, des situations se ré-glant dans l’urgence… Nous voulons croire qu’il s’agit là en-core d’un défaut de jeunesse de la HEP. Des remarques ont déjà été faites sur ce sujet dans nos diffé-rents groupes, auprès de nos formatrices. Et nous avons lesentiment d’avoir été entendus et, nous l’espérons… écoutés. Nous ressentons la HEP comme une entreprise dynamiqueet ambitieuse. Ces remarques, avec celles des volées précé-dentes et… suivantes (il devrait y en avoir de moins enmoins, de remarques…!), se veulent constructives pourl’avenir de la HEP et de la formation PF en particulier.Nous tenons encore une fois, à remercier nos deux forma-trices, Isabelle Truffer Moreau et Jacqueline Vuagniaux,pour tout ce qu’elles nous ont apporté au cours de ces jour-nées passées ensemble.Nos remerciements vont également aux personnes qui ontorganisé cette sympathique soirée, que nous souhaitons ex-cellente à tous!

Les PF de la 3e volée

Les modules proposés dans la for-mation de base qui, pour cette vo-lée, s’est achevée le 27 avril, soutien-nent le PF dans ce rôle à découvrir,rôle qui change quelque peu le pa-radigme de «maître modèle» en vi-gueur jadis. Le travail sur les repré-sentations, la réflexion sur la posturede l’enseignant à celle du forma-teur, la formation à l’observation etaux protocoles d’observation, lestechniques d’accompagnement et lagestion des situations conflictuelles,l’analyse des pratiques notammentdans les groupes d’intervision, laplanification et la gestion d’un sta-ge participent à la formation à l’ac-compagnement professionnel at-tendu des PF dans le cadre du man-dat que leur confie la HEP.

En outre, une collaboration étroiteavec le Service de l’enseignementet les inspecteurs, dans le domainedes stages notamment, garantit lelien naturel et nécessaire entre ins-titution de formation et autoritéscolaire cantonale; le secteur HEPde la formation continue offre auxPF (comme aux autres enseignants)

Notre formation de base de PF à la HEP: qu’en dire?Notre formation de base de PF à la HEP: qu’en dire?

Danièle Périsset Bagnoud et Roger Sauthier remettant leur diplômeaux nouveaux praticiens-formateurs.

Page 39: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Danièle Périsset Bagnoud a choiside quitter ses fonctions de directri-ce-adjointe à la Haute Ecole péda-gogique valaisanne à St-Maurice eta sollicité un transfert professionnelpour occuper, dès le 1er septembre2004, un poste de professeure àtemps partiel, toujours au sein de laHEP-Vs. Sa demande a été acceptéepar le Conseil d’Etat en avril dernier.Nous remercions Danièle PérissetBagnoud pour son engagement etlui souhaitons plein succès pour lasuite de sa carrière, tant à la HEP-Vsque dans le cadre de ses nouveauxmandats.

Stefan Bumann, chef du Service de la

formation tertiaire

Bilan de la directrice-adjointeet raisons d’un transfert

Danièle Périsset Bagnoud expliqueque son choix a été motivé par«l’envie de relever de nouveaux dé-fis». Elle s’est pleinement investiedans le dossier HEP depuis 1997,toujours aux avant-postes, et a jouéun rôle essentiel dans la construc-tion de l’institution de formation.Elle souhaite à présent reprendre un

peu son souffle après avoir accom-pagné la première volée d’étudiantsjusqu’à la remise des diplômes enaoût prochain. Aussi, lorsque deuxmandats lui ont été proposés parl’Université de Genève, elle a jugéle moment opportun pour donnerune nouvelle orientation à sa vieprofessionnelle. Reste qu’elle dési-rait pourtant continuer à travaillerdans cette institution valaisanne quilui tient à cœur, notamment au seinde l’équipe de recherche. Pour re-prendre ses termes, elle fait simple-ment «un pas de côté».

«Pour moi, la boucle est bouclée etje laisse à d’autres le soin de re-mettre encore cent fois l’ouvrage

38 Résonances - Juin 2004 )

sur le métier», souligne-t-elle, touten ajoutant que l’école aura encorede nombreux défis à relever. De l’in-satisfaction dans sa décision? Non,car elle ne part pas en raison des di-verses tourmentes qui ont secoué laDirection de la jeune institution,mais bien pour s’engager dans denouveaux chemins intellectuels etprofessionnels. Elle relève en outreles nombreuses satisfactions qu’ellea rencontrées lors de la mise soustoit du projet et de sa réalisation.Les conclusions de l’audit de la CDIP(Conférence suisse des directeurscantonaux de l’instruction publique)ont été précieux pour elle et ontconfirmé la pertinence des choixopérés dès le début du projet. Elleest fière de l’arrivée sur le marchéde l’emploi des premiers ensei-gnants formés à la HEP. «Le projetconçu est professionnellement co-hérent et en lien avec les autres HEPde Suisse romande et de Suisse alle-mande», commente-t-elle. Elle re-tient également le pas importantqui a été réalisé à travers la HEP-Vspour la cohérence de l’enseigne-ment entre le Haut-Valais et le Va-lais romand et cela dans le respectdes différences culturelles.

N. Revaz

Danièle Périsset Bagnoud:l’envie de nouveaux défis

Danièle Périsset Bagnoud:l’envie de nouveaux défis

désireux de perfectionner leursconnaissances, par exemple dans ledomaine des didactiques, de quoipoursuivre leur développementprofessionnel.

La HEP-Vs reste nouvelle dans lepaysage de l’école valaisanne. Lorsde sa création, la HEP a été investied’attentes innombrables, diverses.Celles et ceux qui, comme les prati-ciennnes et praticiens formateurs,

ont pu expérimenter sa conceptionde la formation peuvent témoignerdes défis qu’il lui reste à relevercomme des réussites qui sont à por-ter à son actif. L’obtention de la re-connaissance fédérale (CDIP) avantla première remise des diplômesd’enseignement HEP en est une;la formation des PF et la qualité de leur engagement est une autreréussite dont l’école valaisanne peutêtre fière.

Aux PF fêtés ce jour, à ceux qui l’ontdéjà été et à ceux qui le seront en-core, la Direction et tous les acteursde la HEP adressent leurs plus vivesfélicitations et leurs vœux pour lasuite de leur formation et de leurpratique professionnelle!

Danièle Périsset Bagnoud,directrice adjointe,

responsable du secteurde la Formation initiale

Page 40: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

Jean-Bernard Putallaz et Hugo Wös-temeyer (on trouvera sur notre sitewww.verl.ch des informations surces deux personnages), la rencontrefortuite à St-Maurice de ces deuxêtres d’exception ne pouvait queconduire à une amitié et une œuvreadmirable. Jean-Bernard et Hugovont organiser durant plus de 25 ansdes rencontres entre l’Allemagne etle Valais. Les personnes qui ont sé-journé à Verl et qui conservent au-jourd’hui encore un lumineux sou-venir de cette expérience se comp-tent par centaines. A la mort duchanoine Jean-Bernard Putallaz,c’est un ami du collège de l’Abbaye

de St-Maurice, Alexandre Schafer,puis Nicolas Fournier qui ont reprisle flambeau en créant l’AssociationJean-Bernard Putallaz Valais/Droste-Haus pour assurer la continuité decette merveilleuse entreprise.

Ses membres sont des enseignants,des parents, des anciens partici-pants qui poursuivent le même but:

cultiver la rencontre et l’amitié,donner la possibilité aux jeunesValaisannes et Valaisans de vivreà leur tour cette expérience.

Un peu victime de son succès, notreAssociation a dû créer de nouveaux

( Résonances - Juin 2004 39

programmes qui couvrent tous lesniveaux de la scolarité (du primaireau secondaire II en passant par leCycle d’orientation). Elle a égale-ment ouvert son champ d’action àd’autres destinations, toujours avecla même philosophie qui animaitses «pères spirituels». Cet été, ce neseront pas moins d’une centaine dejeunes qui quitteront pour quel-ques semaines leurs familles pourouvrir leurs horizons et améliorerleurs connaissances linguistiques.

Mais ce n’est pas tout! Notre Asso-ciation accueille également desjeunes et des adultes d’Allemagneà différents moments de l’annéepour leur faire découvrir les mul-tiples facettes de notre canton.

Un pas supplémentaire sera franchil’automne prochain puisque nousallons proposer en collaborationavec le DECS un séjour culturel pourenseignants (cf. encadré). Ce séjourdevrait rencontrer, nous l’espérons,un écho favorable car tout a été etsera fait pour que les participants vi-vent, à leur tour, une expérience hu-maine inoubliable.

Une fois encore, nous espérons quela bonne étoile nous accompagneraet que, grâce à vous, nous relève-rons ce défi. Alors, n’attendez pas,lisez l’encadré, et…Inscrivez-vous!

Vous trouverez d’autres informa-tions sur notre site www.verl.ch etvous nous ferez un grand plaisir envenant agrandir notre famille! Lescotisations (Fr. 20.-) permettent decouvrir les frais administratifs et devous inviter à un fort bel apéritiflors de notre AG!

A bientôt!

L’association Jean-BernardPutallaz Valais/Droste-Haus

L’association Jean-BernardPutallaz Valais/Droste-Haus

Nicolas Fournier

(A s s o c i a t i o n

Séjour culturel et linguistique en Allemagne (Verl)15.10-22.10.2004En collaboration avec le DECS, l’Association Jean-Bernard Putallaz Valais/Droste-Haus vous propose des vacances studieuses… mais des vacances!

Quelques aspects du voyageLinguistiques: vous logez chez des personnes ayant l’habitude d’accueillirdes hôtes et qui vous donneront la possibilité de pratiquer l’allemand et dedécouvrir différentes facettes de cette région.Pédagogiques: Echanges avec des collègues; travaux pratiques directementutilisables pour vos cours; exposés.Culturels: Exposés, visites commentées; excur-sions (Cologne, Paderborn, Bielefeld…).Conviviaux: Perfectionnement dans la bonnehumeur; contacts avec de nombreuses per-sonnes.

Public: Enseignants de tous les degrés désirantpasser une semaine pas comme les autres!Accompagnement et organisations: NicolasFournier et, sur place, de nombreux intervenants.Prix: Fr. 600.- / 700.- (en fonction du nombre de participants).Renseignements: Nicolas Fournier 027 395 17 31 – 076 325 17 31 www.verl.ch

Alors qu’attendez-vous? Vous ne serez pas déçus!

Remarque: le nombre de places est limité. Ce séjour sera précédé d’une séan-ce d’information et de préparation.

www.verl.ch

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Après l’échange linguistique effec-tué l’an dernier par une douzained’élèves du CO de Zermatt, c’étaitle tour des Français de découvrircette station mythique. C’est ainsique les élèves de Pouilly-St-Genis,dans l’Ain, arrivèrent au pied duCervin pour y passer une semainedes plus réussies.

La rencontre eut lieu à Täsch le lun-di 19 janvier. Peu après dîner, 14élèves accompagnés de deux pro-fesseures, Mmes Marie-Claude Ber-nard et Odile Cornet, furent ac-cueillis par leurs camarades et le di-recteur du CO, M. Hanspeter Perrenet les professeurs responsables de la2e année. Les retrouvailles furentchaleureuses, on s’était quitté deuxmois auparavant en larmes!

Arrivés à Zermatt, ce fut la décou-verte surprenante de ce village pascomme les autres. A 14 h 30 déjà,une visite du musée attendait tousles élèves et c’est ensemble que l’onprêta l’oreille aux histoires passion-nantes relatées par le conservateurdu musée, M. Willy Hofstetter, quisut captiver son auditoire en décri-vant l’évolution de l’alpinisme. Puisles enfants de Pouilly se rendirentavec leurs partenaires dans les fa-milles d’accueil.

Mardi, il fallut faire preuve de sou-plesse, le mauvais temps, la célèbre«Guggsa» ne permettant pas desuivre le programme prévu. Ainsi les

hôtes passèrent la matinée à l’écoleavec leurs camarades, l’après-midi,tout le monde eut le plaisir de dé-couvrir l’héliport d’Air Zermatt oùM. Demetz, médecin de secours,donna moult informations et répon-dit aux questions des élèves très in-téressés à ce sujet, tant sont connusles sauvetages parfois rocamboles-ques ou spectaculaires.

Une excursion au Petit Cervin etune journée à ski dans la région ducol du Théodule étaient prévuespour mercredi. Des vents très fortsempêchèrent de prendre le télé-phérique le plus haut d’Europe et leski ne pouvait se pratiquer qu’avecde grandes difficultés. Pour cetteraison, la plupart rebroussa cheminaprès avoir dîné à Trockener Steg,la station intermédiaire. La journéeprit fin avec une soirée disco à l’au-berge de jeunesse.

Jeudi eut lieu une brève visite desclasses et on partit direction Gor-nergrat pour s’adonner à cœur joieau plaisir de la luge. Le soir était ré-servé à un repas en commun où lesenseignants français et suisses eu-rent l’occasion de faire plus ampleconnaissance.

Et déjà s’approchait le dernier jour,où le temps permettait enfin dedévaler les pistes à ski ou en snow-board. Les partenaires eurent l’oc-casion de participer au traditionnelchampionnat de sports d’hiver duCO. Quelle ne fut pas la surprise devoir que plusieurs parmi eux se pla-cèrent très honorablement, pasloin des meilleurs.

En fin de journée, le bus attendaità Täsch pour le retour, après unesemaine jalonnée d’activités enri-

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chissantes sur le plan culturel et lin-guistique. L’enquête effectuée au-près des élèves français a révéléque cette rencontre a été une réus-site comme l’avait déjà été la pre-mière dans le pays de Gex.

Gageons que cet échange linguis-tique et culturel réunissant des jeu-nes de régions apparemment dis-tantes en kilomètres mais très pro-ches dans les buts à atteindre, ferades émules! Rappelons que le Conseildu Léman prend en charge les trans-ports et une partie des dépenses surplace, favorisant ainsi de telles expé-riences à peu de frais pour les élèves!

(Article paru dans le Mitteilungs-blatt No. 127 de mars 2004 et adap-té par Yves Andereggen.)

France – Suisse: Pouilly – St–Genis – Zermatt

France – Suisse: Pouilly – St–Genis – Zermatt

( B E L

Un échange plaine-montagne qui atteint dessommets.

Paysages en poésie

Projet pluridisciplinaire

Paysages en poésie est un projetartistique et pluridisciplinaire quise tiendra entre juin et octobre2004 dans la région des Alpes vau-doises. Il comprendra trois Jardinsde poésie et de photographies, uncycle de conférences et de débatsscientifiques dans le cadre desRencontres internationales dupaysage et quinze propositions debalades regroupées dans le guidedes Itinéraires du paysage. Ceprojet vise entre autres à donnerl’occasion à des artistes, écrivains,scientifiques et étudiants de déve-lopper une réflexion contemporainesur l’environnement et la gestiondu paysage. Renseignements:www.paysages-en-poesie.ch

E n r a c c o u r c i

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Le numéro de juin est l’occasion defaire un bref retour sur les tempsforts de l’année scolaire qui s’achè-ve et de visualiser quelles seront lesprincipales nouveautés de la ren-trée. Pour la prochaine année sco-laire, les changements seront moinsnombreux que l’année dernière, enparticulier au CO, mais cela nesignifie nullement querien ne bouge.

Michel Beytrison a ac-cepté de regarder dansle rétroviseur pour voirce qui s’est fait ou nes’est pas fait cette an-née, tout en rappelantqu’un tel bilan est tou-jours un peu biaisé. Eneffet, impossible de ré-sumer en quelques motstout ce qui s’est déroulépendant une année dansles classes valaisannes. Re-gardant vers 2004-2005,l’adjoint au Service de l’en-seignement nous expliqueque l’accent sera mis surles priorités définies suite aux tra-vaux effectués par les commissionsde branches. Le numéro de septem-bre reviendra plus largement surces priorités.

Michel Beytrison, quel bilanfaites-vous de l’année scolaire2003-2004?De manière très générale, il y aénormément de choses qui ont étéactivées dans de nombreux domai-nes cette année et l’introductionde nouveaux moyens d’enseigne-ment dans plusieurs disciplines s’estbien passée. Et même si l’épisodede la grille horaire au primaire, ini-tialement liée à la modification dela Loi sur le traitement des ensei-

gnants, ne s’est pas bien déroulé, jeconsidère le refus du Grand Conseild’entrer en matière comme un se-mi-échec. Ce qui est dommage, c’estque l’affaire a tourné court en rai-son d’incompréhension de part etd’autre. Personnellement, je penseque la reconnaissance

du titulariat est un aspect fonda-mental dans la valorisation des en-seignants et une entrée en matièreaurait permis de mettre au centredes débats la pénibilité du métier.De ce point de vue, la non entréeen matière est un échec. Cela a ce-pendant permis de mettre en lu-mière les choses à améliorer pourque nous soyons compris.

C’est donc surtout un échec dudialogue…Nous essayons activement de mettreen place des procédures permet-tant une meilleure lisibilité tant àl’interne qu’à l’externe. Sur le planromand, il convient de soulignerque nous devons être l’un des rares

( Résonances - Juin 2004 41

cantons où le dialogue avec les as-sociations professionnelles se passeaussi bien. Nos interlocuteurs com-prennent qu’en ce moment les im-pératifs d’ordre financier sont telsque notre marge de manœuvre estréduite. Et contrairement à ce qui

s’est parfois dit, les dota-tions horaires ou en res-sources humaines ne sefont jamais avec la calcu-lette, mais toujours enprenant en considéra-tion la situation particu-lière du lieu concerné.Nous écoutons les be-soins du terrain et ten-tons de faire au mieuxdans le respect desnormes et des spécifi-cités régionales. Pourma part, vu mon par-cours d’enseignantmais aussi de respon-sable communal, j’es-saie toujours de memettre à la place des

autres pour trouver un con-sensus qui tienne la route. Il y aune image fausse donnée à notretravail qui me dérange profondé-ment, ce qui démontre que nousdevons faire des efforts au niveaude la communication.

Quelles seront les principalesnouveautés pour 2004-2005?Pour l’école enfantine, l’accent seramis sur le programme d’Educationet d’ouverture aux langues à l’école(EOLE) et sur l’éducation physique.Au niveau du CO, l’introductionde l’anglais touchera la 8e année.D’autres éléments plus informatifsconcernent l’histoire et le civismepar exemple. Le but, c’est d’allégerla formation continue en évitantd’avoir des semaines blocs de cours.

Retour sur 2003-2004 et regardsur l’année scolaire 2004-2005

Retour sur 2003-2004 et regardsur l’année scolaire 2004-2005

Michel Beytrison: «Notre travail doit absolument

s’inscrire dans la durée.»

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Cette année, les nouveautés,même s’il y en a, seront nette-ment moins nombreuses quel’année passée…Il n’y aura effectivement pas denouveautés en termes de moyensd’enseignement, même si l’intro-duction de nouvelles méthodespoursuit son chemin au fil des de-grés. Il y a néanmoins un certainnombre de dossiers très concretsqui avancent. Les commissions debranches, qui fonctionnent avecdes animateurs, des formateursHEP, des enseignants représentantdes associations, des directeursd’école, et qui sont présidées pardes inspecteurs, ont identifié cer-tains domaines pour lesquels uneattention particulière devrait êtreportée. L’avantage, c’est que tousles partenaires de la formation ini-tiale et continue participent à cescommissions. Une fois ces prioritéssignalées, le DECS regarde quellessont celles pour lesquelles il estpossible d’apporter une réponseconcrète. Ensuite il s’agit de déci-der ce qui doit être mis en place età quelle période. Par le biais d’untableau récapitulatif annuel pré-sentant les réponses déjà activéeset celles qui le seront pour l’en-semble des branches sur toute lascolarité obligatoire, nous avonsune vision des diverses priorités.Cela nous permettra de mieux pla-nifier les choses dans le temps, defaçon à éviter par exemple les tropnombreuses formations continuespour un même degré d’enseigne-ment. L’idée c’est aussi de mieuxdéfinir le plan d’actions des anima-teurs et de pouvoir prévoir des fluxfinanciers à l’intérieur d’une enve-loppe globale en fonction des ac-cents mis dans tel ou tel domaine.

Une vision à plus long terme est-elle aussi prévue, car c’est sou-vent ce qui manque?Un autre tableau permet de tra-vailler sur les cinq ou six années àvenir, car notre travail doit absolu-ment s’inscrire dans la durée. Ce sys-tème devient de plus en plus con-cret même s’il faut encore qu’il soitrodé et amendé. Cela devrait enoutre nous aider à éviter de lancertrop de chantiers en même temps.C’est un outil de lisibilité qui vise àaméliorer le discours, à avoir unemeilleure cohérence interne et quidevrait donc aussi nous permettrede regagner la confiance. La trans-parence rend les uns et les autrespartenaires et dès lors chacun estplus responsable. Même si le climatest pour l’instant calme, il faudraque l’on puisse aborder des dossiersplus délicats, comme le statut desenseignants, avec la même sérénitéet cet outil devrait y contribuer.

Pour revenir à l’année scolaire2004-2005, il y aura égalementle démarrage de plusieurs for-mations complémentaires…Oui et un certain nombre de ques-tions liées aux règlements et aux di-rectives doivent encore être réglées.Par souci de cohérence, il est impé-ratif que toutes les formations com-plémentaires entrent dans le mêmecadre. Par ailleurs, pour être recon-nus par la CDIP, ce qui est essentiel sil’on veut donner du crédit à ces for-mations et faciliter la mobilité desenseignants, nous devons répondreà un certain nombre d’exigences.

Quelles sont les autres dossiersen cours?Nous préparons en ce moment desdirectives concernant les activités

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parascolaires. Deux semaines parannée pourront être consacrées auxactivités parascolaires ou particu-lières, non directement liées au pro-gramme. Cela peut renvoyer à deséléments en lien avec la culture, lareligion, le sport, la santé, l’environ-nement ou les loisirs. Quand les élè-ves vont voir une pièce de théâtre,cela entre dans le champ des activi-tés parascolaires, alors que lorsqu’ilsjouent dans une pièce en faisant untravail en lien direct avec le pro-gramme de français, cela relève dudomaine scolaire. Certains aspectsde prévention peuvent aussi entrerdans le programme. Une analyse aété faite pour définir quelles sontles activités pratiquées dans les éta-blissements scolaires et déterminerle nombre de jours utiles à ces acti-vités spécifiques. Le Service de l’en-seignement va émettre des direc-tives pour déterminer l’équilibre àavoir dans les différents domainesconsidérés comme parascolairesafin que sur l’ensemble de la scolari-té obligatoire il y ait une certainecohérence.Le concept des langues constitueraun autre point fort de cette année ci-vile en vue d’une décision du Conseild’Etat définissant la place des lan-gues à l’école primaire et se pronon-çant sur les filières bilingues notam-ment.Il y aura aussi des directives émisespar le groupe concernant le compor-tement des élèves dans le cadre de lascolarité obligatoire.

Dernière chose, on peut aussiimaginer que PECARO (plan ca-dre romand) ne sera pas sansconséquence sur les program-mes valaisans…Pour l’instant nous en sommes austade de la consultation, mais il estévident qu’en fonction de ce quiressortira, cela impliquera des ré-flexions importantes au niveau desprogrammes cantonaux. Il est dureste d’ores et déjà prévu que le pro-gramme provisoire du CO sera relu àla lumière des premières tendancesde PECARO.

Propos recueillispar Nadia Revaz

Des infos sur le site du Service de l’enseignementSur le site du Service de l’enseignement, on trouve des directives, des infor-mations officielles ainsi que des formulaires destinés aux enseignants et auxautorités scolaires. L’objectif du Service est de lifter tous les formulaires pourles simplifier au maximum afin de gagner en efficacité.www.vs.ch > Département de l’éducation, de la culture et du sport > Servicede l’enseignement (http://www.vs.ch/Navig/navig.asp?MenuID=504).

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( Résonances - Juin 2004 43

Inscription pour des remplacements pendant l’année scolaire 2004/2005pour le personnel enseignant des écoles enfantines, primaires

et pour les maître-sse-s d’activités créatrices manuelles

(Marquer une X dans la case qui convient)

Le-la soussigné-e: Titres pédagogiques obtenus:

Nom: ...................................................................... ❏ Certificat de maturité pédagogique en 19......

Prénom: ................................................................. ❏ Autorisation d’enseigner en 19......

Date de naissance: ................................................ ❏ Brevet pédagogique en 19......

Adresse: ................................................................. ❏ Brevet pour l’enseignement des ACM en 19......

Domicile: ............................................................... ❏ ..............................................................................

N° de tél. (indispensable): ....................................

est disponible pour assurer des remplacements durant l’année scolaire 2004/2005 aux conditions suivantes:

Régions: ❏ Valais central Degrés d’enseignement: ❏ enfantines

❏ Bas-Valais ❏ primaires

❏ Haut-Valais ❏ spécialisés

❏ ACM

Période: du........................................................................ au .....................................................................

Disponibilités matin après-midi

lundi ❏ ❏

mardi ❏ ❏

mercredi ❏

jeudi ❏ ❏

vendredi ❏ ❏

Durée des remplacements: à long terme ❏ ponctuels ❏

Remarque: .....................................................................................................................................................

.....................................................................................................................................................

Lieu et date: ................................................................ Signature ..............................................................

- Ce formulaire, dûment rempli, valable uniquement pour l’année scolaire 2004/2005 doit être retour-né dès que possible au Service de l'enseignement, Planta 3, 1950 Sion.

- Tous les changements devront impérativement être signalés à la même adresse.

Si la signalisation a été effectuée par un ORP: ORP de ………………………………………………………………………………

Coordonnées du-de la conseiller-ère: Nom et prénom: ……………………………………………………………………

N° de tél.: ……………………………………………………………………………

Page 45: Résonances, mensuel de l'Ecole valaisanne, juin 2004

44 Résonances - Juin 2004 )

Les dossiers de RésonancesLes dossiers de Résonances

E n r a c c o u r c iICT et formation en Suisse

Publication

Compte tenu de la complexité du système éducatif en Suisse, il n'est pasfacile d'acquérir une vue d'ensemble de toutes les activités destinées àencourager l'utilisation des technologies de l'information et de lacommunication (ICT) dans les écoles. La publication «ICT et formation enSuisse», qui vient de paraître, propose pour la première fois un aperçu de cesactivités.Les lectrices et lecteurs apprendront tout ce qui est essentiel de savoir surles acteurs et les activités concernant des thèmes tels que: lesinfrastructures, les formations initiales et continues des enseignantes etenseignants, les contenus d'apprentissage ou d'enseignement relevant deces moyens, la pratique de la classe, les prestations de services, la rechercheet le développement.Informations en ligne et commande (gratuit): www.ictpublication.educa.ch

N° 9 maiLes écoles de niveau tertiaire

N° 10 juinLe parler des jeunes

Année 2003/2004N° 1 septembre Le rapport au savoir

N° 2 octobre Le niveau baisse: mythe ou réalité?

N° 3 novembre Les tendances pédagogiques

N° 4 décembre Le climat de l’école

N° 5 janvierLes frontières de l’école

N° 6 févrierLa coopération

N° 7 marsLe secondaire II

N° 8 avrilRevues en revue

N° 9 mai Enseignement du français

N° 10 juinLa récré en action

Informations relatives auxexamens de français 2005

Degré 4P Thèmes retenus pour l’expressionNarrer: Le récit d’aventureRelater: Le témoignage d’une

expérience vécueArgumenter: La réponse au cour-

rier des lecteurs

Degré 6P Thèmes retenus pour l’expressionNarrer: Le conte du pourquoi

et du commentRelater: Le fait diversArgumenter: La lettre au courrier

des lecteurs

N° 7 mars Internet en classe

N° 8 avrilEgalité des genres

N° 9 mai La littérature au fil des degrés

N° 10 juin Les premiers degrés de la scolarité

Année 2002/2003N° 1 septembre L’autonomie

N° 2 octobre La culture

N° 3 novembre L’estime de soi

N° 4 décembre Les intelligences

N° 5 janvier Autour des activités

N° 6 février L’école de demain

N° 7 mars L’espace-temps de l’école

N° 8 avrilEcrire dans toutes les matières

Année 2001/2002N° 1 septembre Lecture et écriture

N° 2 octobre Vulgarisation du savoir

N° 3 novembre HEP: praticien-formateur

N° 4 décembre Internet

N° 5 janvier Les troubles du langage

N° 6 février Le métier d’enseignant