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REPUBLIQUE DU CONGO Unité * Travail * Progrès ------------------------ MINISTERE DE LA SANTE, ET DE LA POULATION Juillet 2010 POLITIQUE NATIONALE DE GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX AU CONGO Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized

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REPUBLIQUE DU CONGO Unité * Travail * Progrès

------------------------ MINISTERE DE LA SANTE, ET DE LA POULATION

Juillet 2010

POLITIQUE NATIONALE DE GESTION DES

DECHETS BIOMEDICAUX AU CONGO

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LISTE DES ABREVIATIONS BZV Brazzaville CAM CAP

Comité d’aide médicale Connaissance, aptitude et pratique

CAT Centre antituberculeux CFA Comptoirs français en Afrique CHU CICR

Centre hospitalier universitaire Comité international croix rouge

CNLS Conseil national de lutte contre le SIDA CNTS Centre national de transfusion sanguine COMEG Congolaise des médicaments essentiels et génériques CREDES Centre de Recherche et d’Etudes pour le Développement en Santé

Publique CSI Centre de santé intégré CSS Circonscription socio sanitaire CTA Centre de traitement ambulatoire CTS Centre de transfusion sanguine DBM Déchets biomédicaux DTCP 3 Diphtérie tétanos coqueluche polio, 3ème dose FAC Fonds d’aide et de coopération FHVE Fièvre hémorragique à virus Ebola GDBM Gestion des déchets biomédicaux HTA Hypertension artérielle IRA IST

Infection respiratoire aigue Infection sexuellement transmissible

Km2 Kilomètre carré MII Moustiquaire imprégnée d’insecticide MKLKL Makélékélé ONG Organisation non gouvernementale PADEPP PCA Paquet complémentaire des activités PEV Programme élargi de vaccination PFA Paralysie flasque aiguë PIB Produit intérieur brut PMA PNLL PNLMD PNLP PNLS PNLT

Paquet minimum d’activités Programme national de lutte contre la lèpre Programme national de lutte contre les maladies diarrhéiques Programme national de lutte contre le paludisme Programme national de lutte contre le SIDA Programme national de lutte contre la tuberculose

PNR ROM

Pointe-Noire Ramassage des ordures ménagères

SNIS Système national d’information sanitaire SPAS Société ponténégrine d’assainissement TMN Tétanos maternel et néonatal TNN VAR

Tétanos néo-natal Vaccin anti rougeoleux

VAT2 Vaccin antitétanique 2ème dose

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SOMMAIRE 1 – PRESENTATION SOMMAIRE DU PAYS 5

1.1. Généralités 5 1.2. Contexte socio économique 6

2 – SITUATION SANITAIRE 7 2.1. Etat de la santé de la population 7 2.2. Situation épidémiologique 7 2.3. Organisation et gestion du système de santé 13 2.4. Ressources pour la santé 15 2.5. Le secteur privé 15

3 – SALUBRITE DE L’ENVIRONNEMENT 15 4 – SITUATION DE LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX 16

4.1. Définition des concepts 16 4.2. Classification des déchets biomédicaux 16 4.3. Organisation de la prise en charge des déchets biomédicaux 17 4.4. Le personnel de nettoiement 18 4.5. Le tri 18 4.6. Le stockage intermédiaire 19 4.7. L’évacuation des déchets au sein des structures sanitaires 19 4.8. Le stockage final au sein des structures sanitaires 19 4.9. La récupération / réutilisation 19 4.10. Le transport externe au lieu d’élimination 19 4.11. La gestion municipale des déchets à Brazzaville et Pointe Noire 20 4.12. Le traitement et l’élimination 20 4.13. Les facteurs limitant d’une bonne gestion 22 4.14. Evaluation de la production des déchets biomédicaux 23

5 – VISION ET FONDEMENT DE LA POLITIQUE NATIONALE DE GDBM 24 6 – ORIENTATIONS GENERALES 24

6.1. Orientations 24 6.2. Principes directeurs 24

7– BUT DE LA POLITIQUE NATIONALE 25 8 – STRATEGIES DE LA POLITIQUE NATIONALE 25

8.1. Renforcement du cadre institutionnel et réglementaire 25 8.2. Amélioration de la gestion des déchets biomédicaux 25 8.3. Mobilisation des ressources 25 8.4. Formation du personnel concerné par la gestion des déchets 25 8.5. Mobilisation communautaire en faveur des bonnes pratiques de la GDBM

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8.6. Appui aux initiatives privées et aux ONG dans le domaine de la GDBM

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8.7. Suivi et évaluation 26 9 – MESURES D’ACCOMPAGNEMENT 26

9.1. Au plan institutionnel 26 9.2. Au plan organisationnel 27

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1 - PRESENTATION SOMMAIRE DU PAYS

1.1. Généralités

La République du Congo est bordée par l’océan atlantique sur une longueur de 170 km. Elle est située sur la cote occidentale de l’Afrique centrale, à cheval sur l’équateur. Elle a une superficie de 342.000 Km². Elle est limitée au Nord par la République Centrafricaine et le Cameroun, à l’Est et au Sud par la République Démocratique du Congo et la République d’Angola (enclave du Cabinda) et à l’Ouest par la République Gabonaise et l’Océan Atlantique.

Sa population, estimée à 3.551.500 habitants1, est majoritairement jeune (la proportion de jeunes de moins de 20 ans est de 55%), elle est concentrée dans les principales villes (58%), la population féminine représente 51,7% de la population totale. Le taux de croissance démographique annuel est de 2,6% (2005)2. La densité moyenne de la population est de 10,4 habitants au Km². Cette densité varie considérablement d’un département à l’autre.

1CNSEE (2006) Enquête congolaise auprès des ménages pour l’évaluation de la pauvreté (ECOM 2005)

2 BEAC (2005) : Rapport

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1.2. Contexte socio économique

1.2.1. Au plan économique

L’économie congolaise a enregistré un taux de croissance du PIB réel de 4% de 2000-2004. En 2005, principalement du fait de la progression favorable des termes de l’échange, résultant d’une forte augmentation de la production du pétrole et du dynamisme du secteur non pétrolier (en particulier les secteurs des transports, des télécommunications ainsi que d’autres services), la croissance du PIB a atteint 7,9%. Ce résultat est également attribuable à l’effet d’un environnement marqué par le renforcement du processus de paix. De même, le rétablissement de la liaison ferroviaire Brazzaville – Pointe-Noire et les initiatives en faveur d’une orthodoxie dans la gestion des finances publiques ont permis un fléchissement de l’inflation des prix à la consommation à 2,5% en 2005 contre 3,4% environ en 2004. Au cours de l’année 2005, le taux de change réel a connu une baisse consécutive à celle de l’inflation et demeure inférieur à 15% environ par rapport à son niveau d’avant la dévaluation du franc CFA de janvier 1994. Le Congo a également enregistré des résultats encourageants dans les domaines monétaires, de la balance des paiements et de la soutenabilité de la dette. En effet, l’augmentation très remarquable des avoirs extérieurs nets passant de 6 milliards de FCFA à la fin de l’année 2003 à 62,4 milliards de FCFA en fin 2004 a entraîné une nette consolidation du taux de couverture extérieure de la monnaie. L’excédent du solde des transactions courantes s’est fortement accru en 2005 pour atteindre environ 14% du PIB. Bien que le taux de change soit demeuré inférieur à 15% par rapport à la situation antérieure à janvier 1994, la compétitivité extérieure de l’économie a été affectée négativement par l’appréciation du taux de change de l’euro (monnaie d’ancrage nominal du FCFA) par rapport au dollar. Cependant, la situation économique favorable du Congo reste fragile car déterminée pour l’essentiel par le secteur pétrolier. Le pays devrait donc poursuivre les efforts de restructuration et de diversification de son économie. En ce qui concerne la dette extérieure, la situation demeure préoccupante malgré le traitement favorable de celle-ci par les créanciers du Club de Paris en décembre 2004. Toutefois, le Gouvernement s’est fortement engagé dans la finalisation du DSRP en vue d’atteindre le Point d’achèvement de l’initiative PPTE3.

1.2.2. Au plan social

La situation sociale est marquée par une incidence de la pauvreté élevée qui se situe à 50,7 %. De manière générale, le pays accuse des faiblesses en matière d’infrastructures et services sociaux de base. ___________________________ 3 DSRP, version janvier 2007

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Malgré les progrès réalisés par le gouvernement avec l’accord des bailleurs de fonds en faveur de la santé et de l’éducation, des efforts importants restaient à fournir dans l'atteinte des objectifs du programme 2004-2007 conclu dans le cadre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC). 2 - SITUATION SANITAIRE

2.1. Etat de santé de la population L’état de santé de la population congolaise est caractérisé par une espérance de vie à la naissance de 48,5 ans ainsi que par d’importants niveaux de mortalité. En 1999, la mortalité générale était estimée à 14,3‰ et la mortalité infantile à 81‰ tandis que la mortalité infanto–juvénile se situait autour de 108‰ en 2003, et la mortalité maternelle estimée à 1100 décès pour 100.000 naissances vivantes (2003)3. L'état nutritionnel est caractérisé par une prévalence moyenne des petits poids de naissance égale à 13,3 %.

2.2. Situation épidémiologique Le profil épidémiologique est marqué par la prédominance des maladies infectieuses, la recrudescence des maladies transmissibles (tuberculose, trypanosomiase, schistosomiase) et la progression inquiétante du VIH/SIDA. Le manque de données fiables ne permet pas de cerner le poids réel des différentes pathologies, mais des données parcellaires font apparaître des taux de morbidité et de mortalité élevés.

2.2.1. Maladies transmissibles

Le paludisme, la tuberculose, les IRA, les maladies diarrhéiques ont été les premières causes de consultation, en 2005, dans les formations sanitaires des soins au niveau national. Le paludisme Selon le réseau de surveillance intégrée des maladies, le paludisme a représenté en 2006, comme toujours, la première cause de morbidité avec 55,15 % des motifs de consultation : 157.757 cas ont été notifiés pour 253 décès enregistrés. Les enfants de moins de cinq ans sont les plus touchés4

. Dans son message de fin d’année 2007, le Président de la République a déclaré la gratuité du traitement du paludisme pour les enfants de 0 à 15 ans et les femmes enceintes.

L’utilisation de la MII et la vulgarisation des matériaux d’imprégnation sont en cours de vulgarisation par la création des centres d’imprégnation des moustiquaires par les ONG et autres mouvements associatifs.

La tuberculose

Le Congo est fortement touché par l’endémie tuberculeuse. L’OMS estime à 19.382 cas de tuberculose au Congo soit un taux de prévalence 521 cas pour 100.000 habitants5. En 2005 il a été détecté 9954 cas de tuberculose toutes formes confondues, ce qui donne un taux de prévalence de 350 pour 100.000 habitants.

3 PNDS 2007 - 2011

4 PNDS 2007 - 2011 5 WHO global report 2005

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Pour ce faire, l’intégration des activités de prévention et de traitement de la tuberculose dans le PMA des CSI et le PCA dévolus respectivement aux CSI et aux Hôpitaux des districts sanitaires est le moyen le plus indiqué pour rendre accessibles les soins et les services aux malades, en conformité avec la couverture sanitaire nationale en CSI et hôpitaux des districts rationalisés.

L’infection à VIH et le Sida

La situation de l’infection à VIH/SIDA est très préoccupante. Selon les résultats de l’enquête réalisée en 2003 par le Conseil National de Lutte Contre le Sida (CNLS), en collaboration avec le Centre de Recherche et d’Etudes pour le Développement en Santé Publique (CREDES), le taux de prévalence est de 4,2% chez les sujets âgés de 15 à 49 ans, la prévalence du VIH étant particulièrement élevée dans les tranches d’âge de 35 à 39 ans (8,4%) et 40 à 44 ans (7,8%). Le graphique ci – dessous indique la répartition des taux de prévalence par chef lieu de département.

Les infections Sexuellement Transmissibles (IST) En 2002, 17.734 cas d’infections sexuellement transmissibles ont été notifiés par les formations sanitaires du réseau de surveillance. La séroprévalence de la syphilis a été estimée à 5% (source: enquête CNLS /CREDES ) Le caractère de maladies honteuses attribué aux IST conduit souvent à une automédication, ce qui laisse penser que les données notifiées sont en dessous de la réalité. On signale que depuis l’année 2007, une prise en charge gratuite est accordée aux patients présentant des symptômes d’IST par le PADEPP Les infections respiratoires aiguës (IRA) Elles viennent au second rang des motifs de consultation chez les enfants de moins de 5 ans. En 2000, à Brazzaville, les lRA représentaient, dans les CSI, 11,95% de tous les motifs de consultation et 29,8% des causes de décès enregistrées dans les hôpitaux auprès des enfants de moins de 5 ans. En 2002, 1.201 cas de pneumonie ont été notifiés dans les hôpitaux dont 40 décès. Pour les autres infections respiratoires aiguës, 48.942 cas et 321 décès ont été déclarés.

Les maladies diarrhéiques

Les maladies diarrhéiques constituent la troisième cause de consultation dans les formations sanitaires, après le paludisme et les IRA au cours des trois dernières années,. En outre, les maladies diarrhéiques arrivaient au cinquième rang de la hiérarchie des principales causes de décès dans les hôpitaux, en 2002. Les maladies diarrhéiques constituent un important problème de santé publique surtout chez les jeunes enfants.

La trypanosomiase humaine africaine

La trypanosomiase humaine touche actuellement 5 Départements sur 12 (Niari, Bouénza, Pool, Plateaux et Cuvette). La population à risque est estimée à 150,000 habitants. L'arrêt des activités du programme et la suspension des financements du Fonds d'Aide et de Coopération française (FAC) ont entraîné une résurgence de la maladie depuis 1997. Au total, 111 nouveaux cas ont été enregistrés en 2000, 393 en 2001, 330 en 2002, 816 en 2003 et 616 en 2004. Le taux de détection des malades par le programme était égal à 31% en 2002. En outre, on observe que les malades recourent aux structures de santé à la phase terminale.

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La schistosomiase urinaire

Elle sévit dans plusieurs foyers avec des taux de prévalence qui varient entre 5 et 35 % en milieu scolaire. Au total 2018 cas ont été enregistrés, en 2002, répartis entre les départements de la Bouénza (62,9 %), du Kouilou (19,1 %), de Brazzaville (10,4 %) et du Niari avec 6,2 % des cas. Une recrudescence de la schistosomiase a été observée dans les anciens foyers du Niari, de la Bouénza, du Kouilou et s’accompagne d’une extension de la maladie dans d’autres départements, notamment ceux de la Lékoumou et de Brazzaville.

La lèpre

En 2005, le taux de prévalence était de 0.67 pour 10.000 habitants et le taux de détection était de 0.64 pour 10.000. La proportion de multi bacillaires parmi les nouveaux cas était de 53,4% et celle des enfants de 6,23%. Les malades avec infirmités parmi les nouveaux cas représentaient 12,2% dont 26,4% de femmes.

Pour l’ensemble du pays, 394 cas ont été détectés en 2002, dont 252 multi bacillaires, soit 63,5%. Au total 610 malades ont été pris en compte dont 475 en traitement régulier.

L'Ulcère de Buruli

L'Ulcère de Buruli a fait son apparition en 2000 dans les Départements du Kouilou, du Niari et de la Bouénza. En 2004, un Programme National de Lutte contre l’Ulcère de Buruli a été mis en place. Au total, 293 cas cumulés sont actuellement enregistrés dans les trois (03) départements touchés par la maladie.

L’onchocercose

Au Congo, les premiers cas de l’onchocercose ont été notifiés en 1919 par Le Bœuf. La maladie sévit principalement dans le sud du pays ou l’on distingue deux grands foyers. Ce sont : le foyer du bassin du fleuve Congo et son affluent le Djoué ainsi que le foyer du bassin du fleuve Kouilou – Niari. Les enquêtes épidémiologiques complétées en 2003 ont mis en évidence un troisième foyer entièrement hypo endémique dans le bassin de l’Oubangui touchant les populations de la Likouala.

L’onchocercose sévit à Brazzaville parmi les populations riveraines du Djoué. Dans les communautés touchées, la maladie sévit en mode hypo – méso et hyper - endémique La prévalence des porteurs de kystes se situerait entre 0 et 67%.

Environ 700.000 personnes sont exposées à l’onchocercose dans les deux grands foyers.

Les maladies cibles du programme élargi de vaccination (PEV)

Les maladies évitables par la vaccination ont été réduites à des taux de prévalence assez bas au cours des années 2005 et 2006 grâce à la progression des taux de couverture vaccinale acceptables et l’introduction du vaccin contre la fièvre jaune, comme le montre le tableau ci - dessous:

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Tableau : Couverture vaccinale, années 2005 et 2006 Antigènes 2005 2006 Observations

BCG 78,8%

83,8% Progression

DTC3P3 65,4% 75,3% Progression

VAR 55,6% 83,8% Progression

VAT2

66,5%- 75,3% Progression

VAA 54,4% 63,8% Progression

VIT A 49,4% 75,3% Progression

Source: Rapports revues UNICEF 2005 et 2006

i. Rougeole La surveillance de la rougeole au cours de ces deux dernières années indique un net recul de la maladie résultant des campagnes de vaccination organisées en 2005. En dépit de la vaccination réalisée par les services du PEV, 183 cas de rougeole ont été notifiés sur l’ensemble du territoire national dont 5 cas de décès6. Cette situation a conduit à l’organisation d’une campagne nationale de vaccination en octobre 2007 qui devrait permettre au Congo de mieux contrôler cette maladie.

ii. Poliomyélite Le Congo, à l’instar des autres pays du monde a souscrit à l’initiative d’éradication de la poliomyélite. La mise en œuvre des stratégies d’éradication a permis d’arrêter depuis 2000 la circulation du poliovirus sauvage, et de maintenir pendant les 5 dernières années la performance de la surveillance des PFA au niveau requis pour la certification. iii. Tétanos néonatal (TNN) En 2006, le rapport de la Direction de la Lutte contre la Maladie indique que 2 cas de tétanos néonatal ont été notifiés dans le Pool (1) et la Likouala (1). Il faut noter qu’il existe certainement des cas non notifiés vu la faiblesse de la surveillance active. On note néanmoins une régression de la maladie par rapport à 2005 où il y a eu 12 cas notifiés. Ceci est du à la mise en œuvre du plan national d’élimination du TNN qui prévoit la réalisation des activités spécifiques dans les CSS à haut risque. iv. La fièvre jaune La surveillance de la fièvre jaune avec confirmation au laboratoire a démarré en 2004. A ce jour, tous les cas suspects analysés au laboratoire n’ont pas permis l’identification du virus de la fièvre jaune. En 2005, le vaccin anti amaril a été introduit dans le PEV de routine et a des couvertures comparables à celles de la rougeole. Les méningites Le réseau de surveillance intégrée des maladies indique que 163 cas de méningite purulente ont été enregistrés dans les formations sanitaires en 2006 (Rapport DLM 2006) causant 27 décès. La méningite cérébro-spinale fait partie des huit maladies à potentiel épidémique sous surveillance. Malheureusement la surveillance de la méningite à

6 Rapport des activités année 2006. Direction de la lutte contre la maladie

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méningocoque n’est pas encore organisée au Congo. Les laboratoires de plusieurs hôpitaux de districts ne disposent, ni du plateau technique requis, ni de réactifs et consommables divers, ni encore de techniciens de laboratoire ayant une formation appropriée ; le diagnostic spécifique de la méningite cérébro-spinale pose de ce fait un réel problème. Le choléra

Depuis 1997, le Congo a connu 04 épidémies de choléra. La dernière a débuté en novembre 2006. Au 30 juin 2007, la situation épidémiologique était la suivante : 7.470 cas et 120 décès enregistrés soit un taux de létalité de 1,60%.

2.2.2. : Les maladies émergentes

Fièvre hémorragique à virus Ebola (FHVE)

Inconnue jusque là dans le pays, la fièvre hémorragique à virus Ebola (FHVE),a fait son apparition en 2001, dans le Département de la Cuvette Ouest qui a été le théâtre de quatre épidémies successives. En 2001, 57 cas ont été enregistrés avec une létalité de 73,7%. L'épidémie d'octobre 2002 à mai 2003 a été la plus meurtrière ; elle a fait 143 cas avec une létalité de 89,5%. La troisième enregistrée de septembre 2003, à janvier 2004, a fait 35 cas dont 29 décès et la dernière en 2005 avec 12 cas dont 9 décès.

La gestion de ces épidémies s’est heurtée à plusieurs difficultés inhérentes au contexte économique et socioculturel du Département de la Cuvette Ouest. A cause de la persistance de l’épizootie, le risque épidémique reste important avec possibilité d'extension aux départements et pays limitrophes.

Monkey pox

Une épidémie de Monkey pox a sévi dans le département de la Likouala en juin 2003. Au total 10 cas ont été notifiés et confirmés par le Center of Diseases Control (CDC) d’Atlanta. En 2007, une 2ème épidémie a été enregistrée dans le même département avec 62 cas. Aucun décès n'a été enregistré au cours des deux épidémies.

2.2.3. Maladies non transmissibles

L’hypertension artérielle

L’hypertension artérielle est la première cause de maladies cardiovasculaires observées chez l’adulte, avec une fréquence de 50%, suivie du rhumatisme articulaire aigu (13,6%). L’HTA se rencontre de nos jours dans toutes les classes sociales, aussi bien dans les zones urbaines que rurales. Diabète sucré On estime qu’il toucherait, à ce jour, environ 20.000 personnes, soit une prévalence d’environ 6%. Toutefois, dans les registres des services hospitaliers 491 cas sont enregistrés dont 6 décès.

Cancers

Selon les statistiques du service de cancérologie du CHU de Brazzaville, en moyenne 80 à 90 nouveaux cas sont notifiés par année. Le cancer du col de l'utérus arrive au premier

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rang, suivi respectivement, par celui du sein et le cancer primitif du foie. La plupart des malades arrivent à un stade très avancé de la maladie et très peu d’entre eux ont accès à un traitement. 2.2.4 Problèmes de santé de la reproduction En dépit du taux de couverture en CPN 88% (EDS 2005) et des femmes assistées par un personnel qualifié pendant l’accouchement 86%(EDS 2005), le taux de mortalité maternelle reste élevé 781 pour 100.000 naissances vivantes. Cette mortalité peut être attribuable , la faible proportion des femmes enceintes sous TPI à la SP évaluée à 3% ; 7% seulement des femmes enceintes qui utilisent la MII et 13% des femmes qui utilisent une méthode contraceptive, la prévalence du VIH/SIDA représente 7%. L'importante mortalité maternelle observée au Congo (781/100.000 naissances vivantes) est attribuée principalement aux avortements provoqués (41%), aux complications infectieuses des césariennes (31,6 %), aux hémorragies (10%) et à l’éclampsie (8,5%). La très faible couverture contraceptive, dont le niveau se situe autour de 13 %, est également un facteur explicatif de cette mortalité. Au delà de la mortalité. La, très peu de données renseignent sur la morbidité maternelle. 2.2.5. Santé des adolescents et des jeunes

Les adolescents représentent près d’un tiers de la population avec une forte concentration en milieu urbain (56,6%). On note une précocité des rapports sexuels souvent non protégés (âge moyen 14 ans). Ceci corrobore avec la forte prévalence des grossesses chez les adolescentes (8,5%). 2.2.6. Problème de santé bucco-dentaire En santé bucco-dentaire, très peu de données sur la morbidité sont disponibles. Une enquête réalisée par la Direction de la Santé de la Famille en 2002 en milieu scolaire a révélé que 30% d’élèves interrogés et examinés ont reconnu avoir souffert de la carie dentaire. Malheureusement cette étude n’avait pas permis d’apprécier la prévalence des autres affections bucco – dentaires. De manière générale, les services de SBD sont tournées vers les soins curatifs et sont en général axés sur une seule affection, la carie dentaire. Les autres affections ne sont prises en charge que dans certains hôpitaux. Le Congo a élaboré une stratégie nationale dont l’objectif général vise la réduction de la fréquence des affections bucco-dentaires et l’adoption de mode vie sain.

2.2.7. Maladies par carences nutritionnelles Malnutritions sévères et aiguës

L'évaluation de l'état nutritionnel, réalisée en 19997, a révélé que la prévalence moyenne des petits poids de naissance est égale à 13,3 %, elle varie de 13,6 % en milieu rural à 9,4 % en milieu urbain), la malnutrition chronique est observée auprès de 30,4% des enfants de 0 – 71 mois en milieu rural contre 15,3 % en milieu urbain. En outre la malnutrition sévère touche 1 adolescent sur 5.

7 Situation nutritionnelle au Congo Brazzaville, MSP, URNAH, Médecins d'Afrique; Rapport d'enquête 2000.

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Carences en micro nutriments Les troubles liés aux carences en micro nutriments ont été observés ces dernières années. L’évaluation de l’état nutritionnel de 1998 a révélé l’ampleur des troubles dus à la carence en iode (TDCI) dont la prévalence moyenne était égale à 10,2%. Les Départements les plus touchés sont la Likouala (19,1%), la Cuvette (15,8%) et la Sangha (13,3%).

2.2.8. Problèmes de santé mentale

Les pathologies mentales les plus courantes dans la Région Africaine de l’OMS(1) comprennent des troubles mentaux courants : la dépression, la schizophrénie, l’épilepsie, les problèmes de santé mentale des enfants, les troubles mentaux d’origine organique, les troubles dus aux stress post traumatiques, l’usage et l’abus des substances psycho actives. En l’absence de données fiables, l’ampleur de ces pathologies est encore mal connue dans notre pays.

2.2.9. Handicaps et problèmes de réadaptation

Une étude réalisée en 2002 à Brazzaville et à Pointe – Noire montre qu’on retrouve un pourcentage élevé de handicaps auprès des sujets âgés de 10 à 39 ans. Trois types de handicaps majeurs sont notés dans 80% des cas : surdité (37,3%), paralysies (32,8%) et cécité (27,9%).

2.3. Organisation et Gestion du système de santé Le secteur santé du Congo comprend deux composantes essentielles : le secteur public constitué des structures de gestion et de soins sous tutelles soit du ministère en charge de la santé, soit des autres départements ministériels ; et le secteur privé composé des structures privées à but non lucratif (ONG, Associations, Confessions religieuses) et celles à but lucratif. Ce système s’articule autour de trois niveaux opérationnels hiérarchiques : central, intermédiaire et périphérique. Chaque niveau comprend une structure d’administration et de gestion. 2.3.1. Organisation administrative et de gestion Le système de santé est administré par le ministère en charge de la santé, lequel est structuré en trois niveaux hiérarchiques : central, intermédiaire et périphérique.

Le niveau central

Le niveau central a un rôle stratégique et normatif dans la planification, le suivi, l’évaluation, la coordination, la mobilisation et l’allocation des ressources.

Il comprend le Cabinet du ministre en charge de la santé, les directions rattachées, l’Inspection Générale de la Santé, la Direction Générale de la Santé, la Direction Générale de la Population et les Directions des Organismes sous tutelle (CHU, LNSP, CNTS, COMEG). Les directions et l’inspection générales sont composées de directions ou inspections divisionnaires.

(1)OMS Stratégie régionale de la santé mentale, 49ème réunion du Comité régional pour l’Afrique, Windoek,

septembre 1999)

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Le niveau intermédiaire Le niveau intermédiaire joue un rôle d’appui technique aux Circonscriptions Socio Sanitaires (CSS) dans la transmission des informations, l’adaptation spécifique des normes nationales aux conditions locales, leur application et la supervision des Equipes Cadres des CSS. Il comprend les directions départementales de la santé et les CSS. Le niveau périphérique et opérationnel Le niveau périphérique est l’unité opérationnelle de planification et de mise en œuvre du plan. Il est représenté par les Circonscriptions Socio Sanitaires (CSS) lesquelles sont subdivisées, chacune, en aires de santé. Une CSS est composée d'un réseau de formations sanitaires (centre de santé, CSI, cabinets médicaux, centres médico-sociaux appuyés par un hôpital de référence). Elle est dirigée par une Equipe Cadre chargée de planifier, mettre en œuvre les activités et gérer les ressources de la CSS. Il n’existe pas de mécanismes appropriés de financement des CSS. Dans ce contexte, faute d’allocations budgétaires spécifiques aux CSS pour leur fonctionnement et leur investissement, leur financement est principalement assuré de façon interne par les contributions des centres de santé et hôpitaux de base. 2.3.2. Organisation opérationnelle

Le système de dispensation de soins est constitué de trois types de structures opérationnelles8. Ce sont les formations sanitaires ambulatoires, les formations sanitaires d’hospitalisation et les formations sanitaires spécialisées.

2.3.3. Structures de médecine traditionnelle Elles comprennent des unités de soins implantées dans certaines formations sanitaires, des centres thérapeutiques animés, soit par des ordres confessionnels, soit par des tradipraticiens regroupés en association ou agissant seuls. 2.3.4. Programmes spécifiques Les programmes spécifiques concernent divers domaines de santé prioritaires. A ce jour, le ministère a mis en place au total 09 programmes spécifiques :

Programme Elargi de Vaccination (PEV) Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) Programme National de Lutte contre la Tuberculose (PNLT) Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS) Programme National de Lutte contre la lèpre (PNLL) et l’ulcère de Buruli Programme National de Lutte contre la Trypanosomiase humaine africaine Programme National de Lutte contre la schistosomiase Programme National de Lutte contre l’Onchocercose Programme National de Lutte contre les maladies diarrhéiques (PNLMD)

Tous ces programmes sont fondés soit sur des politiques, soit sur des stratégies nationales.

8 Décret n° 96 - 525 du 31 décembre 1998, portant définition, classification et mode de gestion des formations sanitaires publiques en République du Congo

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2.3.5. Système national d'information sanitaire On ne peut pas véritablement parler de l’existence d’un Système National Information Sanitaire (SNIS) intégré. Des éléments du SNIS (Réseau de surveillance épidémiologique, suivi de la gestion des programmes de santé, système d’alerte et gestion des ressources) sont organisés et développés par différentes structures. Chaque projet et programme animent en son sein un volet du système d’information et de surveillance épidémiologique. 2.4. Ressources pour la santé 2.4.1. Ressources humaines Les données disponibles sur les effectifs du personnel de santé ne concernent que les seuls agents de la fonction publique, celles du personnel du secteur privé (confessionnel, associatif, lucratif) ne sont ni connues ni prises en compte. De 1996 à 2002, les effectifs du personnel, toutes catégories confondues, sont passés de 7.135 agents à moins de 5130, soit une chute de 31,5 % en six ans. Cette évolution est attribuée aux effets conjugués de la suspension des recrutements dans la fonction publique décidée en 1986, des départs à la retraite, des décès et diverses migrations. Quoique toutes les catégories professionnelles soient affectées, la diminution des effectifs est inquiétante pour certaines d'entre elles. 2.4.2. Ressources financières

L’Etat assure une grande partie du financement de la santé. Il convient de signaler que les dépenses publiques de santé, (fonctionnement et investissement) se sont élevées à 60,9 milliards de francs CFA en 1996, soit 7,8 % du PIB ou 27.700 francs CFA par personne12. Enfin les services départementaux et les hôpitaux de base bénéficient de 25 à 35 % dudit Budget. La part de l’aide extérieure, dans le financement de la santé, était de 5 milliards 877 millions de francs CFA, en 2003, soit 25,6 % du budget alloué au secteur santé.9 Cette contribution intègre à la fois les dons en médicaments, petits matériels et autres consommables, les emprunts et l’assistance technique. 2.5. Le secteur privé Les faiblesses du secteur public et la présence de nombreux diplômés sans emploi ont contribué à l’émergence d’un secteur privé qui toutefois, s’est implanté sans respecter la réglementation en vigueur, notamment dans les quartiers périurbains. On note un réseau privé de soins en pleine expansion. 3 - SALUBRITE DE L’ENVIRONNEMENT Le cadre juridique est constitué par un ensemble de textes législatifs et réglementaires qui régissent actuellement le secteur. Ce sont dans la plupart des cas des textes de portée générale. Les textes d’application devant permettre une fluidité dans la réglementation du secteur ne sont pas régulièrement pris ni diffusés. Cependant, il sied de reconnaître que le secteur dispose de quelques textes réglementaires parmi lesquels : l’ensemble des textes régissant le fonctionnement des diverses institutions en charge de la gestion de l’environnement et ceux liés directement aux problèmes environnementaux.

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La précarité des conditions d’hygiène et d’assainissement au Congo constitue un facteur favorisant la propagation des maladies liées à la dégradation de l’environnement. Ces maladies (paludisme, maladies diarrhéiques, IRA, fièvre typhoïde et dermatose) occupent les premiers rangs dans le tableau de morbidité générale du Congo. Cet environnement est caractérisé globalement par une insuffisance de l’approvisionnement en eau potable (68,5% des ménages) et la précarité de la salubrité de l’environnement (18,9% des ménages bénéficient d’un service organisé de ramassage des ordures et 6,2% des ménages disposent des installations sanitaires hygiéniques)20. Le Congo est un pays fortement urbanisé ; environ 70% de la population vit dans les quatre principales villes du pays à savoir Brazzaville, Pointe Noire, Dolisie et Nkayi. Cette urbanisation mal maîtrisée a accru la crise de logements déjà perceptible au cours des années 1970.

Ceci a favorisé l’occupation anarchique des terres c’est le cas notamment du quartier « Tout pour le Peuple » à Brazzaville dans l’arrondissement 6 Talangai. Cet accroissement des villes au mépris des prescriptions des différents plans directeurs d’urbanisme et des schémas directeurs d’assainissement a aboutit à l’occupation des zones à risques. Ainsi, les zones basses de Brazzaville et de Pointe Noire sont sujettes à des inondations à la moindre averse. Des ensablements sont observés sur les bas fonds des collines engloutissant les habitations construites en contre bas après chaque pluie.

4 – SITUATION DE LA GESTION DES DECHETS BIOMEDICAUX 4.1. Définition du concept Les déchets biomédicaux sont des déchets « produits par les établissements de santé ou les établissements d’hygiène vétérinaires, des établissements de recherche et d’enseignement médical des établissements en soins de santé, des laboratoires d’essai ou de recherche clinique ou des établissements dans la production ou l’essai de vaccin »10. 4.2. Classification des déchets biomédicaux Les déchets biomédicaux peuvent être classées comme suit : a)- Déchets biomédicaux sans risque: Cette catégorie comprend les déchets recyclables (papier, carton, plastique), les résidus alimentaires et les autres déchets sans risque (les matériaux de construction ou de démolition). b)- Déchets biomédicaux nécessitant une attention particulière : Ce sont les déchets suivants : les déchets anatomiques humains, les déchets tranchants, piquants, (aiguilles utilisées, lames de bistouri, ampoules cassées…), les déchets pharmaceutiques non dangereux (sirops antitussifs lors de leur collecte), potentiellement dangereux (les produits mal utilisés par les personnes non autorisées, produits périmés), dangereux (les éléments contenant les métaux lourds : thermomètres et tensiomètres à mercure), les déchets pharmaceutiques cytotoxiques (ceux qui peuvent provenir de l’utilisation de la fabrication des produits pharmaceutiques avec un effet antinéoplasique), les déchets sanguins et les

10 Définition tirée du règlement sur Les mouvements à l’intérieur du Canada des DBM et des produits recyclables dangereux, janvier 2002.

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fluides corporels (les pansements et prélèvements, les seringues sans aiguilles, les équipements d’infusion sans pointes, les bandages). c)- Déchets biomédicaux infectieux et hautement infectieux :

– Les déchets biomédicaux infectieux: Ces déchets sont les matériaux et équipements réformés ou déjà utilisés qui sont contaminés par du sang et ses dérivés, d’autres fluides corporels ou excrétions des patients ou d’animaux infectés par des maladies dangereuses et contagieuses, les équipements de dialyse (les tubes et les filtres, les draps, linges, tabliers, gants jetables ou des combinaisons de laboratoire contaminés par du sang

– Les déchets biomédicaux hautement infectieux: Par exemple, les cultures

d’expectoration des laboratoires, les caillots et matériels en verrerie contaminés générés dans les laboratoires d’analyse médicales et les cultures microbiologiques à haute concentration produites dans ces mêmes laboratoires

d) – Les déchets biomédicaux radioactifs: Exemple, les déchets solides, liquides et gazeux contaminés par des radionucléides générés à partir d’analyse des tissus et fluides corporels in vitro, d’imagerie d’organe corporels in vivo et dépistage de tumeurs, de procédures d’investigation et thérapeutiques

e)- Les autres déchets biomédicaux dangereux: Exemple les thermomètres, jauges de tension artérielle, solution de fixation et développement des clichés des services de radiologie

4.3. Organisation de la prise en charge des déchets biomédicaux

Les déchets biomédicaux, très diversifiés selon les structures, suivent généralement deux filières : une gestion interne intégrale des déchets infectieux et l’évacuation des déchets collectés soit par la municipalité soit par le secteur privé relayé ensuite en théorie par la municipalité. L’hygiène générale au niveau de la majorité des structures sanitaires n’est pas des plus exemplaires. Les salles de soins sont mal entretenues, les paillasses sont empoussiérées ou salies par les différents actes de soins. On note aussi, que dans les centres de santé, les aiguilles, les seringues, les cotons souillés de sang et autres détritus sont éparpillés sur le sol et dans la cour, derrière les fenêtres des salles de soins. Certaines structures ne disposant pas de murs de clôture sont envahies par des animaux en divagation, des enfants ou même des adultes qui y pratiquent des diverses activités (sportives, agricoles, etc.). La pré collecte et la collecte des déchets (ordures ménagères et assimilées y compris les déchets biomédicaux) s’effectuent par le biais de plusieurs types de réceptacles : poubelles en plastique ou en aluminium avec ou sans pédale, munies ou non de couvercles dans les services et par des poubelles installées sur des briques pour éviter leur accès par les animaux ; poubelles mises en box munis de cadenas ; petites caisses en carton, etc. Tous ces réceptacles de collecte reçoivent sans différenciation ces déchets. Dans des rares cas, l’équipe de soins utilise un chariot de soins muni de poubelle et de réceptacle de réception des aiguilles. Les poubelles sont destinées à recevoir les cotons et compresses souillées, seringues, etc.

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Les plans de gestion de ces déchets sont inexistants sauf à Gamboma où l’on avait mis en place un système général avec l’appui de Médecins sans Frontières et qui disposait d’un document succinct en guise de plan de mise en œuvre et de suivi de la gestion de ces déchets. De même, un système similaire a été mis en place par les humanitaires (MSF-France, MSF-Hollande, CICR et CAM) au niveau des CSI et hôpitaux de base dans le département du Pool. Il a consisté à la mise à disposition des poubelles des déchets et des boîtes de sécurité pour la collecte des déchets piquants et tranchants, l’aménagement des fosses pour l’élimination des déchets anatomiques (fosses placentaires) et la construction des incinérateurs traditionnels conçus à partir des fûts métalliques. Le personnel en charge de la gestion de ces déchets a été formé et doté d’équipements de protection individuelle (combinaison, bottes, gants et cache-nez). En 2007, dans le cadre de la mise en œuvre du projet « amélioration de la gestion des déchets biomédicaux dans la CSS de Kinkala-Boko » avec l’appui de l’OMS, les activités suivantes ont été réalisées : (i) organisation d’un atelier d’élaboration des instructions directives de gestion des déchets biomédicaux ; (ii) formation de 30 agents de santé de la CSS Kinkala-Boko sur la gestion des DBM ; (iii) la dotation de la CSS Kinkala-Boko en matériel et équipement de collecte et de transport, d’assainissement et des balances et autres consommables ; (iv) la construction de deux incinérateurs à l’hôpital de base de Kinkala et au centre de santé intégré à PMA Elargi de BOKO. Dans certains CSI, du fait de la politique de diminution des coûts de soins, le traitement per os est plus privilégié avec comme incidence majeure une moindre production de déchets souillés et de déchets piquants dont la quantité est encore abaissée par l’utilisation de seringues autobloquantes. Dans la majorité des CSI, la production des déchets biomédicaux n’est pas connue : pas de pesée systématique même au niveau des équipements de destruction/élimination.

4.4. Le personnel de nettoiement

En général, le personnel de nettoiement dans les établissements de santé est constitué de filles et garçons de salles chargés du balayage, de la pré collecte et collecte des ordures ménagères et des déchets biomédicaux, du nettoiement de toutes les surfaces. Ce corps de métier est rare dans les structures sanitaires. A l'intérieur des services, on rencontre parfois des agents d’entretien contractés par les structures, des stagiaires de profession médicale, et un personnel de soins polyvalent qui après les actes de soins s’adonnent à cette tâche. Cette polyvalence est due au manque drastique de personnel dans les structures sanitaires. Le personnel n’est pas formé sauf de rares cas (CSS Kinkala-Boko, Gamboma – CHU). Aucune filière de formation n’aborde de manière spécifique et approfondie la gestion des déchets biomédicaux.

4.5. Le tri L’organisation du tri des déchets varie suivant les formations sanitaires et les services qui composent chaque structure. En effet, il a été remarqué que les aiguilles et seringues sont parfois triées à la source et stockées dans des réceptacles non appropriés. Ces réceptacles pleins sont ensuite acheminés avec les autres déchets vers un site d’élimination

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Dans les banques de sang, les poches de sang déclaré positif au HBS (hépatite B) et au HIV (SIDA) sont triées et stockées à part dans un équipement réfrigéré ou non avant élimination (CNTS Brazzaville – CTS Pointe Noire). Les déchets anatomiques produits en chirurgie ou au bloc d’accouchement sont parfois enfouis dans les cours, ou brûlés dans un trou creusé à cet effet ou remis aux parents. Les champs souillés des blocs opératoires et d’accouchement sont acheminés à part à la buanderie lorsqu’elle est fonctionnelle ou remis aux parents qui sont chargés du lessivage

4.6. Le stockage intermédiaire : Aucun système particulier de stockage n’est pratiqué pour la plupart des déchets pré collectés dans les différents services à l’exception des aiguilles et de seringues qui sont stockées dans des récipients non appropriés. Les autres déchets sont mis dans des réceptacles placés dans n’importe quel local, généralement au fond de couloir qui est un cul de sac. L’utilisation des fûts entiers transformés en poubelles disposant d’un couvercle, est de plus en plus de mise en milieu urbain.

4.7. L’évacuation des déchets au sein des structures sanitaires L’évacuation des déchets se fait dans la grande majorité des formations sanitaires, par le personnel de soins à tour de rôle. Il utilise parfois des chariots ou des brouettes quand ce matériel est disponible. Ainsi, les poubelles de grande capacité sans roulettes, sont traînées, causant leur dégradation prématurée mais aussi l’écoulement des produits liquides dans les couloirs. Le linge souillé est quelque fois aussi transporté au moyen de chariot. L’évacuation des déchets se fait surtout très tôt le matin et en fin de journée.

4.8. Le stockage final au sein des structures Il n’existe nulle part, sauf à la clinique Elf Congo, des locaux de stockage aménagés et fermés accessibles aux seuls manœuvres chargés de la gestion de déchets.

4.9. Récupération/réutilisation

Toute la verrerie est réutilisée après rinçage à l’eau de javel et stérilisation à l’autoclave et au poupinel. Le matériel utilisé pendant les interventions chirurgicales (pinces, ciseaux, etc.) est stérilisé à l’autoclave et réutilisé.

4.10. Le transport externe au lieu d’élimination Plusieurs intervenants opèrent dans ce secteur : des pousse-pousseurs individuels ou organisés par exemple l’ONG Ramassage des Ordures Ménagères (ROM) et le programme «Action pour la Valorisation des Ordures de Brazzaville» (AVOBRA) à Brazzaville et des sociétés affiliées à la municipalité de Pointe-Noire comme la Société Ponténégrine d’Assainissement (SPAS). Ils acheminent ces déchets vers les dépôts sauvages ou autorisés. Ils passent selon un calendrier arrêté avec la formation sanitaire et vont déposer les déchets en divers endroits où le risque de récupération est grand.

4.11. Gestion municipale des déchets à Brazzaville et Pointe Noire

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Les acteurs suivants : les pousse-pousseurs, les ONG, les communautés et la Mairie constituent la principale articulation du système de gestion des déchets. Les déchets sont acheminés vers des points autorisés soit pour le transit, soit pour des fins de travaux. Des zones ravinées dans ces villes sont comblées par tous les types de déchets y compris les déchets biomédicaux.

4.12. Le traitement et l’élimination

Les déchets triés à la source principalement les aiguilles et les autres déchets sont acheminés au site d’élimination sans respect de la chaîne de collecte sélective notamment pour les aiguilles qui ne devraient plus être déversées dans un quelconque autre récipient pour éviter tout risque. Les aiguilles usagées triées sont parfois plongées dans de l’eau de javel avant d’être acheminées vers le site d’élimination. Les champs opératoires souillés en maternité et au bloc opératoire et les milieux de culture à usage multiple sont nettoyés à l’eau de javel et stérilisés à l’autoclave. Les déchets provenant des structures de santé sont transférés vers les sites de dépôts sauvages ou autorisés par la municipalité. La présence des récupérateurs sur les lieux est souvent remarquée. Le CHU possède un incinérateur moderne fonctionnel comme l’hôpital A. Sicé. L’hôpital d’Owando dispose d’incinérateur au chauffage par bois. Deux incinérateurs modernes sont montés à l’hôpital de base de Talangai et au LNSP. L’incinérateur de Tié-tié n’a jamais été monté. Le brûlage à l’air libre et l’enfouissement sont utilisés dans les CSI. Deux incinérateurs type OMS ont été construits à l’hôpital de base de Kinkala et au CSI-PMAE de Boko et dans d’autres formations sanitaires du pays. Des accords tacites d’utilisation des équipements pour le traitement collectif ont été signés. Ainsi, actuellement, l’incinérateur de l’hôpital général A. Sicé est utilisé par l’hôpital militaire, le CTA, le CTS, le CAT, la clinique mère enfant pour la destruction des aiguilles. Ces structures contribuent au fonctionnement de ces incinérateurs. La même approche est utilisée à Brazzaville avec le CNTS qui amène de temps en temps des poches de sang à incinérer au CHU. Ainsi, le système de polarisation avec participation est bien accepté. En ce qui concerne les placentas non remis aux parents, les fosses aménagées et l’enfouissement dans des excavations creusées au sein de la structure sanitaire à cet effet, sont les pratiques les plus utilisées.

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Tableau n° 1 : Méthode de traitement d’élimination des déchets dans certaines formations sanitaires Structures Tri Enfouissement Brûlage Incinérateur

artisanal Trou pour

brûlage Fosse

aménagée Incinérateur

moderne Dépôt

sauvage

HB Gamboma

± 0

CSI Gamboma

N o

HB Owando ± 0

CTS Owando

N 0

CSI2 Owando

O o

CSI1 Owando

N o

PS Christ Roi

o

CNTS Brazzaville

o

LNSP ± o o

HB Makélékélé

N o

HB A. Sicé ± o

CTA O o

CNTS-PNR O o

CSI front o

Clinique Total

O o

AGIP o

HB Tié-Tié ± o o

CSI Mahouata

O o

Poly clinique mère enfant

N o

CHU o o

CSI Pl 15 ans

o

CSI Poto-Poto

o

CSI ex-Adventiste

o

HB Kinkala O o o

CSI PMAE Boko

O o o

CSI Bissita o

Légende : O = oui N= non ± = plus ou moins

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Modes d’évacuation/Elimination des déchets biomédicaux et risques pour la santé et l’environnement

Mode d’élimination Risques sanitaires Risques pour l’environnement

Fosse aménagée Maladies diarrhéiques et choléra

HIV, Hépatite, Tétanos,

Paludisme,

IRA, etc.

Pollution de la nappe phréatique et contamination de l’eau de boisson (puits) ;

Pollution du sol et de l’air

Piqûre des manipulateurs non protégés lors de l’accès à la fosse ;

Prolifération d’insectes vecteurs ;

Evacuation dans les points de regroupement (site de transfert, bac à ordures) et /ou à la décharge

Blessure/infection des récupérateurs ;

Tétanos, Fièvres typhoïdes, maladies diarrhéiques, l’hépatite B, le VIH/SIDA ;

IRA

Activités de récupération par les adultes et les enfants de la rue, visite par les animaux ;

Pollution du sol et de l’air

Pollution atmosphérique

Incinération IRA

Tétanos

Pollution atmosphérique

Remise des champs opératoires aux parents

HIV

Maladies diarrhéiques y compris le choléra

Infections nosocomiales

Pollution des points d’eau

Dissémination des germes

Eaux usées non prétraitées

Maladies diarrhéiques y compris le choléra

Pollution du sol, des eaux de surface et des eaux souterraines

Dépôts sauvages in situ et brûlage à l’air libre

IRA

Maladies diarrhéiques

Tétanos, hépatite,

Infections nosocomiales blessure, traumatisme

Pollution de la nappe phréatique par lixiviation ;

Dispersion par le vent et propagation potentielle de micro-organismes notamment les plus résistants dans l’enceinte et hors de la structure sanitaire ;

Prolifération d’insectes vecteurs et des rongeurs

Diffusion de fumées contenant des polluants atmosphériques du fait de la combustion incomplète (dioxines, furanes, chlore, etc.)

Jets péremptoires des aiguilles de seringues aux fenêtres des salles des soins

Piqûre des agents de santé et des visiteurs

Tétanos, hépatite,

Infections nosocomiales blessure, traumatisme

Insalubrité de l’environnement

4.13. Les facteurs limitant d’une bonne gestion

L’absence/insuffisance des textes réglementaires dans le domaine de la gestion des déchets en général et particulièrement les déchets biomédicaux

Le personnel impliqué dans la GDBM, bien qu’insuffisant et polyvalent, ne figure pas dans les organigrammes actuels. Il n’existe pas de plan de gestion bien défini et approuvé par la structure sanitaire. Les contractuels souvent utilisés ont des contrats à durée déterminée très courte ne permettant pas une fidélisation et l’organisation de stratégie de formation ni la dotation en équipement de sécurité.

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Toutefois, on note l’existence des embryons d’activités d’hygiène hospitalière dans les grands hôpitaux.

L’insuffisance des réceptacles pour la pré collecte en l’occurrence les poubelles

dont l’augmentation du nombre aurait permis de rendre plus efficace la pré collecte, mais surtout de faciliter le tri à la source.

L’inexistence d’équipements de traitement dans la majorité des structures.

Le manque de formation et d’information du personnel impliqué dans la gestion sur

les risques que constituent les DBM et les mesures à prendre quant à leur manipulation (le port de masque, botte, gants, l’utilisation d’une pince pour la saisie des certains objets contaminés, etc.).

L’absence des programmes spécifiques sur les déchets biomédicaux dans les

écoles de formation de santé.

4.14. Evaluation de la production des déchets biomédicaux

Elle est effectuée sur la base d’une pesée hebdomadaire au CHU et à l’hôpital de base de Makélékélé. Pour le CHU l’évaluation a abouti à une production de 62,6 kg/j de DBM après tri au niveau des services. On note cependant une sous production ou plutôt, une déperdition de certains déchets qui empruntent certainement une autre filière. Aussi, beaucoup de services ne sont pas réguliers à l’incinération. A Makélékélé, aucun tri n’est effectué, ce qui entraîne une surévaluation des quantités des déchets à brûler. Ainsi pour pondérer, les déchets de certaines structures produisant plus de déchets assimilables aux ordures ménagères sont retirés de l’évaluation. On abouti à une production moyenne journalière de 89,2 kg. Sur cette base on affecte la production du CHU aux hôpitaux généraux et celle de l’hôpital de base de Makélékélé aux hôpitaux de base et CSI à PMA élargi. Aussi, il a été effectué la moyenne des taux d’occupation aux structures pour lesquelles les statistiques ne sont pas disponibles. Selon les données disponibles, les hôpitaux produiraient 146,1kg/j soit 53 tonnes/an sur la base des 0,147kg/lit/j ; les hôpitaux de base 640kg/j soit 234 tonnes/an et les CSI à PMA assimilables aux hôpitaux de base 147,5kg/j soit 54 tonnes par an. 5 - VISION ET FONDEMENTS DE LA POLITIQUE NATIONALE DE LA GDBM La vision de la politique nationale de gestion des déchets biomédicaux rejoint celle de la politique nationale de santé. La protection et la promotion de la santé constituent des droits fondamentaux de la personne humaine. La gestion efficace et sûre des déchets biomédicaux par le personnel de santé, et toute la communauté est l’une des manières efficientes de garantir le meilleur état de santé de la population et de préserver l’environnement. Les différentes lois fondamentales de la République du Congo garantissent à tous les droits à la santé et à un environnement sain. Cependant, le devoir de toute personne à titre individuel et collectif est de contribuer à une meilleure gestion de sa santé et de son environnement.

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6 - ORIENTATIONS GENERALES

6.1. Orientations :

La politique nationale de la gestion des déchets biomédicaux repose sur les orientations générales ci-après :

Les ministères en charge de la santé et de l’environnement sont garants de la mise en œuvre de la politique nationale de GDBM dans le respect de la protection de l’environnement et de la santé humaine

La pérennisation d’une bonne gestion des déchets biomédicaux par une. planification adéquate des ressources disponibles et la mobilisation de tous les acteurs concernés ; et au premier chef les responsables des formations sanitaires.

Les ministères en charge de la santé et de l’environnement redéfinissent leurs responsabilités en ouvrant le secteur de la gestion des déchets biomédicaux à d’autres acteurs institutionnels, privés et associatifs

L’amélioration et la promotion de l’organisation de la GDBM constituent des défis pour la politique nationale de la GDBM.

6.2 Principes directeurs :

Au regard des orientations générales les principes directeurs qui se dégagent sont les suivants :

La direction en charge de l’hygiène assure la tutelle technique et administrative de la mise en œuvre de la politique nationale de la GDBM sous le double contrôle du pouvoir exécutif et des représentants de la société civile.

Les ministères en charge de la santé et de l’environnement doivent restructurer l’organisation et le fonctionnement de l’administration pour la mobilisation et l’utilisation optimale des ressources en vue d’une meilleure GDBM.

7 - BUT DE LA POLITIQUE NATIONALE : La politique nationale de la DGBM a pour but de préserver l’état de santé de la population et l’environnement. La concrétisation du but visé par cette politique nationale passe par la réalisation des objectifs généraux suivants.

Améliorer et promouvoir les bonnes pratiques de la GDBM sur l’ensemble du territoire national.

Veiller à la sauvegarde de l’équilibre écologique du milieu. 8 - STRATEGIES DE LA POLITIQUE NATIONALE DES DBM Les stratégies à mettre en place seront orientées vers la résolution des facteurs limitants d’une bonne gestion des déchets biomédicaux. Le renforcement du cadre réglementaire, le renforcement de la gestion des DBM, la mobilisation des ressources, la formation du personnel concerné par la GDBM, la mobilisation communautaire en faveur des bonnes pratiques de la DGBM, l’appui aux initiatives privées et aux ONG et le suivi et évaluation sont les approches appropriées pour une bonne gestion des DBM ;

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8.1. Renforcement du cadre institutionnel et réglementaire

Mise en place d’un organe multisectoriel de concertation

Mise en place d’un un organe technique de coordination

Mise en place d’une réglementation de la GDBM à chaque niveau 8.2. Renforcement de la gestion des DBM

Elaboration des guides techniques de GDBM

Elaboration d’un manuel sur la construction, l’utilisation et l’entretien des ouvrages d’élimination finale des déchets (incinérateurs, fosse aménagée, station d’épuration des eaux usées, etc.)

Elaboration des directives sur les bonnes pratiques de GDBM (tri, stockage, étiquetage, transport, élimination/traitement, évaluation des quantités).

Standardisation du matériel et des équipements de GDBM 8.3 Mobilisation des ressources

Plaidoyer auprès des décideurs gouvernementaux, des services privés et des agences de coopération

8.4. Formation du personnel concerné par la GDBM

Elaboration des modules de formation dans le domaine de la gestion des DBM

Formation des formateurs dans le domaine de la gestion des DBM

Formation des agents des services d’hygiène et d’assainissement, de l’environnement, des services techniques municipaux, des entreprises privées, des animateurs des ONG et des relais communautaires

Elaboration des modules de formation dans la construction des ouvrages d’élimination/traitement des DBM

Formation des formateurs dans la construction des ouvrages d’élimination/traitement des DBM

Formations des artisans maçons dans la construction et la maintenance des ouvrages d’élimination/traitement des DBM, ainsi que du personnel chargé du fonctionnement et de l’entretien des ouvrages.

Le personnel concerné par la gestion des déchets biomédicaux comprend le personnel de santé et les manipulateurs des déchets tant du secteur public que privé.

8.5. Mobilisation communautaire en faveur des bonnes pratiques de la DGBM

Elaboration des outils SARAR/PHAST de sensibilisation des populations en matière de GDBM

Organisation des campagnes de sensibilisation sur les risques liés à la mauvaise gestion des DBM

Organisation des campagnes de sensibilisation sur les bonnes pratiques de GDBM

Réalisation des supports audiovisuels sur la gestion des DBM (documentaire, exposition photos, clips, chansons, dépliants, affiches, banderoles, etc.)

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Plaidoyer auprès des décideurs gouvernementaux et des élus locaux sur la gestion des DBM

Vulgarisation des textes réglementaires, des guides et des directives de gestion des DBM

8.6. Appui aux initiatives privées et aux ONG

Mise en place d’un cadre de partenariat dans la gestion des DBM

Dotation des ONG en matériel et équipements de gestion de DBM

8.7. Suivi et Evaluation

Réalisation des études et enquêtes sur la GDBM

Elaboration des plans de suivi et d’évaluation

Elaboration des indicateurs d’évaluation

Organisation des supervisions formatives régulières

Organisation des activités de suivi de la mise en œuvre de la politique nationale de gestion des DBM

Organisation des travaux d’évaluation à mi-parcours et d’évaluation finale 9 - MESURES D’ACCOMPAGNEMENT La mise en œuvre de la PNGDBM appelle un certain nombre de mesures tant au plan institutionnel qu’organisationnel.

9.1. Au plan institutionnel La GDBM s’appuiera sur les structures sanitaires existantes. Le ministère en charge de l’environnement, des finances et de l’administration du territoire seront les partenaires privilégiés ainsi que les agences de coopération bi et multi latérale, les organisations non gouvernementales, la société civile et le secteur privé concernés par la GDBM. En outre, il s’agira de mettre en place la réglementation et des structures opérationnelles (i : Comité de Pilotage, ii : Groupe d’experts, iii : Coordination du plan d’action). 9.2. Au plan organisationnel

La mise en œuvre de la politique nationale des DBM sera exécutée par les structures administratives et opérationnelles des ministères en charge de la santé et de l’environnement ainsi que par les municipalités, les structures du secteur privé, les ONG et les communautés de base. Chaque structure selon son mandat devra s’acquitter des missions et des tâches relevant de ses compétences en la matière.