reporters 741

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ISSN n° 2335-1047 N° 741 - Jeudi 9 avril 2015 - Prix : 10 DA Gouvernement Sellal aujourd’hui à Ouargla LIRE EN PAGE 4 Education nationale / Syndicats Vers la révision du statut particulier en attendant une charte de l’éthique Enseignement supérieur Le CNES-TO menace de protester devant le palais du gouvernement Rassemblement national des ex-gardes communaux à Bouira LIRE EN PAGE 5 Avec seulement 171 projets inscrits auprès de l’ANDI en 2014 L’Algérie est loin d’être la destination préférée des capitaux arabes Energie L’Algérie double ses exportations en gaz naturel vers l’Italie et l’Espagne LIRE EN PAGE 6 LA MESSE FOOTBALLISTIQUE AFRICAINE ORGANISÉE AU GABON L’ALGÉRIE RATE SON TICKET POUR LA CAN 2017 LIRE EN PAGE 19 ALGÉRIE-FRANCE Péril djihadiste et diplomatie du culte La relation Alger-Paris a toujours été un thème abordé sous l’angle de l’économie et de la politique. A l’extérieur de ces deux autoroutes de l’échange algéro-français, une autre « diplomatie », se fraye un chemin depuis peu. Il s’agit des affaires religieuses et du culte, rendus si important en raison de la montée de l’intégrisme et du péril djihadiste. LIRE EN PAGE 2 LUTTE ANTI-ISLAMOPHOBIE, CULTE MUSULMAN EN FRANCE ET FORMATION DES IMAMS LE PRÊCHE DE DALIL BOUBEKEUR LIRE EN PAGES 2-3 Le rapatriement des ressortissants algériens du Yémen s’est fait en coordination avec l’Arabie saoudite Les Affaires étrangères démentent tout malentendu entre Alger et Riyad LIRE EN PAGE 4

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Journal Reporters Dz numero 741

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  • PHILIPPE DE FONTAINE VIVE, 1er VICE-PRSIDENT

    DE LA BANQUE EUROPENNE DINVESTISSEMENT

    Nous sommes ouverts une nouvelle forme de coopration

    MOHAMED BENNINI, EXPERT EN COMMERCE ET EX-DIRECTEUR GNRAL DALGEX

    Autoriser les entreprises algriennes investir ltranger met un terme

    Reporters vous prsente ses meilleurs vux loccasion de Yennayer

    MOHAMED BENNINI, EXPERT EN COMMERCE ET EX-DIRECTEUR GNRAL DALGEX

    Autoriser les entreprises algriennes investir ltranger met un terme

    PHOT

    O : N

    EWPR

    ESS

    FLN

    LE GROUPE

    IN SALAHLE MOUVEMENT DE PROTESTATION

    ANTI-SCHISTE PERSISTELIRE EN PAGES 5

    2015, des remises sur fond dune hausse des prix annonce

    Nissan lance sa nouvelle Sunny

    Le Citron C4 Cactus sur les chapeaux de roues

    GEELY S3, nouvelle berline tricorpsLIRE EN PAGES 12-13

    14E DITION DU SALON DE LAUTOMOBILE AUTOWEST-2014

    Abdelkader Messahel et Bernadino Leon prsidant la runion des parties libyennes

    hier Alger

    PHOT

    O : N

    EWPR

    ESS

    ALORS QUE LA CONTESTATION NE FAIBLIT PAS AU SUD DU PAYS

    LE P-DG DE SONATRACH REJETTE LES ARGUMENTS ANTI-SCHISTES

    LIRE EN PAGES 2-3Au lendemain des mesures annonces par le Conseil des ministres pour rduire ses eff ets sur les quilibres socio-conomiques du pays

    Trophe de la meilleure voiture de lanne 2015 en AlgrieLes 25 voitures nomines par le CJAA connuesIls sont sur le point de sortir leur premire voiture made in Algeria Les frres Ouazzane ou lamour de lautoLIRE EN PAGES 12-13

    SUPPLMENT AUTO

    Loi de nances 2015 : un d cit budgtaire de 4 173,3 milliards de dinars

    Rvision constitutionnelle : ni pour le pouvoir ni pour le rgime et la porte demeure ouverte la consultation

    LIRE EN PAGES 15

    AFIN DE TRAQUER LA FUITE DES CAPITAUX ET LA FRAUDE EN TOUS GENRES

    Les gros importateurs dans la ligne de mire des Douanes

    LIRE EN PAGE 6

    Education nationaleAu CRASC, une chercheuse af rme que les grves en srie sont une violence LIRE EN PAGE 5

    OPEPLes Saoudiens et la roulette russeLIRE EN PAGE 6

    YmenLe spectre dune nouvelle division Nord/SudLIRE EN PAGES 12-13

    Patrimoine Une Journe de fte pour la Casbah Littrature Le miel de la sieste dAmine Zaoui ou la clbration de loutrance et de la posieLIRE EN PAGE 16

    EXCL

    USIF

    Clture de la 9e dition du Salon Equip-auto AlgrieUn franc succs avec 300 exposants

    et plus de 10 000 visiteursConstruction automobile

    LETRHB se lance dans laventureLIRE EN PAGES 12-13

    SUPPLMENT AUTO

    Motor Algrie et des remises au SIAA-2015Le Salon international de lautomobile dAlger (SIAA) a t une occasion pour le concessionnaire de la mar-que Hyundai de prsenter ses nouveauts, mais aussi de faire des remises allchantes. Le reprsentant de la marque en Algrie, Hyundai Motor Algrie (HMA), a rvl ses trois grandes

    Ali al-Nouami, ministre saoudien du Ptrole.

    LALGRIE AUX CTS DE LA TUNISIESELLAL LA MARCHE INTERNATIONALE CONTRE LE TERRORISMELIRE EN PAGES 2-3

    LattentatPar Thierry Perret LIRE EN PAGE 15

    Ymen, de la guerre civile

    au conflit international Doctrine Brejnev de Ryad et rivalits rgionales ethnicisesLIRE EN PAGES 12-13

    Toujours pas de redressement des cours du ptrole

    Le gouvernement revoit ses priorits et envisage des coupes

    budgtaires

    Mohamed Achir, conomiste Aller vers une LFC 2015 est plus quune

    ncessit pour le gouvernement

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    ISSN

    n

    2335

    -104

    7

    N 741 - Jeudi 9 avril 2015 - Prix : 10 DA

    GouvernementSellal aujourdhui OuarglaLIRE EN PAGE 4

    Education nationale / SyndicatsVers la rvision du statut particulier en attendant une charte de lthiqueEnseignement suprieurLe CNES-TO menace de protester devant le palais du gouvernementRassemblement national des ex-gardes communaux BouiraLIRE EN PAGE 5

    Avec seulement 171 projets inscrits auprs de lANDI en 2014LAlgrie est loin dtre la destination prfre des capitaux arabesEnergieLAlgrie double ses exportations en gaz naturel vers lItalie et lEspagneLIRE EN PAGE 6

    LA MESSE FOOTBALLISTIQUE AFRICAINE ORGANISE

    AU GABONLALGRIE RATE

    SON TICKET POUR LA CAN 2017

    LIRE EN PAGE 19

    ALGRIE-FRANCE

    Pril djihadiste et diplomatie

    du culteLa relation Alger-Paris a toujours t un thme abord sous langle de lconomie et de la politique. A lextrieur de ces deux autoroutes de lchange algro-franais, une autre diplomatie , se fraye un chemin depuis peu. Il sagit des aff aires religieuses et du culte,

    rendus si important en raison de la monte de lintgrisme et du pril djihadiste.LIRE EN PAGE 2

    LUTTE ANTI-ISLAMOPHOBIE, CULTE MUSULMAN EN FRANCE ET FORMATION DES IMAMS

    LE PRCHE DE DALIL BOUBEKEURLIRE EN PAGES 2-3

    Le rapatriement des ressortissants algriens du Ymen sest fait en coordination avec lArabie saoudite

    Les Affaires trangres dmentent tout malentendu entre

    Alger et RiyadLIRE EN PAGE 4

  • ACTUJOURD'HUIj e u d i 9 a v r i l 2 0 1 52 ACTUJOURD'HUI j e u d i 9 a v r i l 2 0 1 5 3

    le point

    brves

    commentaire

    divers

    lentretien

    baromtre

    tendances

    repres

    verbatim

    empreinte

    up-down

    bon savoir

    entretien

    sans dtour

    lm d'un jour, lm de toujours

    utiliser pour le sport dans les divisions et autres

    le point

    Les cls de la coexistence PAR MEZIANE CHAREF

    Le chiffre est sans doute un indicateur des efforts attendus pour faire passer aux yeux de nombreux Occidentaux que la religion musulmane nest pas une religion de violence : selon le recteur de la mosque de Paris, le nombre dactes islamophobes enregistrs en France aprs les attentas qui ont cibl Charlie Hebdo et lpicerie casher en janvier dernier dpassent largement ceux enregistrs durant toute lanne 2014. Si ces actes que rien ne justi e sont condamnables, ils traduisent cependant que bien des aspects de la religion musulmane demeurent mconnus. En entretenant dessein les amalgames entre Islam et violence ou encore immigration et violence, certains milieux politiques en France, aids, il est vrai, par un soutien objectif de certains comportements extrmistes, ne font quexacerber davantage la haine et le rejet de lautre au dtriment dune coexistence paci que. Si la responsabilit des autorits franaises est certainement engage pour combattre les discriminations et autres stigmatisations, travers la sensibilisation, mais aussi la garantie des moyens pour lexercice du culte musulman, il nen demeure pas moins que des efforts doivent tre faits de la part des autorits do sont issus les immigrs, mais aussi de la part de leurs reprsentants. Dans ce contexte, la proposition du recteur de la mosque de Paris pour une meilleure formation des imams est le meilleur antidote contre les extrmismes. On ne peut valablement russir une bonne intgration, ni le vivre ensemble sans une connaissance approfondie du pays daccueil, de son histoire et des valeurs de la Rpublique. Mais globalement, une meilleure coexistence des religions, des cultures et civilisations passe invitablement par le rglement de la question palestinienne, laquelle continue cristalliser les rancurs et les haines. Car, si jusque-l les extrmismes, qui prosprent galement l o il y a sous-dveloppement, marginalisation et injustice, sexpriment de faon sporadique et dans des endroits circonscrits, la situation risque dtre problmatique moyen terme avec lexplosion dmographique et les migrations.

    est la date laquelle Dalil Boubekeur a t install la tte de la Grande mosque de Paris en tant que recteur, fonction quil assume jusqu aujourdhui, de mme que, depuis 2013, il est prsident du Conseil franais du culte musulman (CFCM).

    1992 4,7 2 000millions de musulmans vivent en France, selon le Pew Research Center, alors que pour le ministre franais de lIntrieur, leur nombre a t estim entre 4 et 5 millions.

    73% reprsentent le taux auquel le nombre des musulmans de par le monde devrait crotre au cours des quatre prochaines dcennies, selon le Pew, qui estime quils seront 2,8 milliards de musulmans dans le monde en 2050, soit 30% de la population.

    mosques et salles de prire existent actuellement en France, selon des indications du Conseil franais du culte musulman (CFCM), daprs lequel ce nombre a doubl en vingt ans.

    Projections sur les pro ls religieux dans le mondeMusulmans et chrtiens au coude--coude lhorizon 2050PAR SAMIR TAZART

    Le Pew Research Center - auquel nous devons un tat des lieux des ux migratoires des Algriens ces vingt dernires annes - a dress le pro l religieux du monde sous le prisme dune tude exploratoire et prospective des religions lhorizon 2050. Principal enseignement tirer, au cours des quatre prochaines dcennies, lislam va crotre plus vite que toute autre religion majeure, le christianisme comptera le plus grand groupe religieux reprsent, les athes, les agnostiques et dautres personnes qui ne se revendiquent daucune affi liation dogmatique vont constituer une part dcroissante de la population totale du monde. Le Pew prdit que le nombre de musulmans sera presque gal au nombre de chrtiens travers le monde, alors que la population bouddhiste mondiale sera denviron la mme taille quactuellement. En Europe, les musulmans reprsenteront 10% de la population globale et aux Etats-Unis, ils seront encore plus nombreux que les Amricains qui se disent de confession juive. Autre indication du Pew, quatre chrtiens sur dix dans le monde vivront en Afrique subsaharienne. Telles sont les tendances religieuses mondiales mises en vidence dans ces nouvelles projections dmographiques, des projections qui tiennent compte de la taille actuelle et de la rpartition gographique des grandes religions du monde, des diff rences dge, de la fertilit et de la mortalit et des migrations internationales.

    Coude coude !En 2010, le christianisme tait de loin la plus grande religion du monde, avec environ 2,2 milliards dadeptes, prs dun tiers (31%) des 6,9 milliards dhumains sur Terre. Lislam est la deuxime religion, avec 1,6 milliard de dles, soit 23% de la population mondiale. A partir des donnes dmographiques actuelles, entre 2010 et 2050, la population totale du monde slvera 9,3 milliards dindividus, et au cours de cette mme priode, les musulmans, constitus dune population relativement jeune avec des taux de fcondit levs, devraient connatre une progression de 73%, contrairement aux chrtiens, dont la croissance a t juge lente cause dun taux de fcondit faible. En consquence, juge le Pew, en 2050, il y aura, pour la premire fois dans lhistoire de lhumanit, parit entre musulmans [2,8 milliards, soit 30% de la population] et chrtiens [2,9 milliards, ou 31%] . Les juifs, groupe religieux le plus modeste, devraient crotre de 16%, partir dun peu moins de 14 millions en 2010 16 millions en 2050 dans le monde entier. Dans une logique mathmatique, lun des principaux dterminants de la croissance future des groupes religieux est dmographique, car l o les taux de natalit sont levs et les taux de mortalit infantile bas, la croissance sera rapide. Globalement, les musulmans ont le taux le plus lev de fcondit, avec une moyenne de 3,1 enfants par femme - bien au-dessus de 2,1, le minimum gnralement ncessaire pour maintenir une population, selon lUnicef, et les chrtiens, eux, ont un taux de fcondit de 2,7 enfants par femme. Par-del ces deux groupes, tous les autres ont des taux de fcondit trop faibles pour maintenir leurs populations : entre 1,8 enfant par femme dans dautres religions et 1,6 pour les bouddhistes. En plus des taux de fcondit et de la rpartition gographique, la reconversion est un autre lment susceptible de jouer un rle dans la croissance des groupes religieux. Mais les modes de conversion sont complexes et varies. Dans certains pays, il est assez commun pour les adultes de quitter leur religion pour une autre, alors que dans dautres, ils sont plus rares et sont passibles de lourdes sanctions pour parjure. Dans ce seul chapitre, ce sont les chrtiens qui devraient connatre les plus importantes reconversions .

    Une fcondit exporte La migration internationale est un autre facteur qui va in uencer la taille projete des groupes religieux dans diff rentes rgions et pays. Limpact de la migration sur les projections de la population devrait faire gagner des adeptes par groupes religieux. Les gains les plus importants en conversion induits par les migrations sont lactif des musulmans, que le Pew estime plus de 3 millions.En Europe, par exemple, le centre sattend ce que la part de la population musulmane passe de 5,9% en 2010 10,2% en 2050, principalement cause du taux de fcondit. En Afrique du Nord et dans le Moyen-Orient, la migration continue des chrtiens dans ces rgions augmentera leur part d peine 3%.

    ENTRETIEN RALIS PAR NORDINE AZZOUZ

    Reporters : Au Bourget, lors du congrs annuel de l'Union des

    organisations islamiques de France UIOF auquel vous avez particip, vous vous tes insur-g contre le fait que l'on conti-nue dans ce pays faire la re-lation entre islam et immigra-

    tion. Pourquoi ?

    Dalil Boubekeur : Jai dit cela pour rappeler quen France, il y a un grand nombre de citoyens franais de confession musulmane qui, pour la majorit, nont plus avec limmigration quun lointain rapport dorigine et dhistoire. Lislam est partie intgrante du paysage confession-nel national franais. Ce nest plus une re-ligion assimilable au seul phnomne mi-gratoire dans sa version contemporaine et immdiate. De nombreux Franais musul-mans, ceux des jeunes gnrations dont les parents viennent de pays musulmans et du Maghreb par exemple, ny ont prati-quement plus de lien. Or, il existe dans lHexagone des parties et des groupes po-litiques qui persistent systmatiser cette assimilation et la maintenir en dpit du sens de lhistoire et de la complexit du fait religieux musulman dans ce pays. Cet-te assimilation nest pas innocente. Elle renvoie une vieille et dvalorisante per-ception du musulman, bourre de stro-types dgradants, qui ne va pas dans le sens souhait de lintgration et du vivre ensemble rpublicain.

    Dans le dispositif de reprsen-tation du culte musulman en

    France, vous tes considr comme quelquun de modr et

    comme un homme de consen-sus. Au Bourget, relvent des observateurs, votre discours

    sur la stigmatisation des mu-sulmans en France a t plus agressif. Est-ce en raison des

    consquences des attentats dji-hadistes qui ont cibl Paris, les

    7, 8 et 9 janvier dernier ?

    Aprs ces attentats et celui qui a vis la rdaction du journal satirique Charlie Heb-do, il y a eu un avant et un aprs Charlie . Aprs les massacres commis par les frres Kouachi et Amedy Coulibaly contre lpice-rie Casher la porte de Vincennes, il sest manifest un surcrot de culpabilisation, damalgame, de stigmatisation et de recru-descence dactes islamophobes. En janvier dernier, on en a compt plus que durant toute lanne 2014. Il mest apparu moi et aux collgues du CFCM de dnoncer lamal-game dangereux entre musulman et terro-riste, entre musulman et djihadiste. Il nous a sembl imprieux de slever contre lac-cusation selon laquelle les musulmans nont pas suf samment dnonc la violence et le terrorisme, or rien nest plus faux. Les mu-sulmans de France ont t traumatiss par ce qui sest pass et dautant plus quils ont t jets en pture par une certaine opinion franaise et se sont retrouvs accuss dac-tes dont ils ne sont pas responsables. Le re-fus, le rejet et la haine de lislam nous in-

    quitent parce quils sont ports par des groupes politiques de droite extrme de plus en plus audibles dans un pays politi-que franais en crise. Et o les conserva-teurs, les modrs, sont, eux, larrire plan de lopinion gnrale en France. Dans ce contexte, nous nous devons dlever la voix et de rappeler qutre musulman ne veut pas dire terrorisme et barbarie et que les Franais musulmans sont respectueux de la Rpublique.

    Est-ce que vous considrez que votre discours dapaisement et contre lamalgame est entendu

    dans les milieux politiques et associatifs en France ?

    Notre avis est demand et, je crois, en-tendu. Mais ceux qui sont recherchs, aujourdhui, dans le dbat notamment m-diatique, sont ceux qui reprsentent les lments les plus radicaux et les plus hosti-les une entente et une paix avec les mu-sulmans de France. Ceci dans un contexte o la perce du fondamentalisme wahha-bite dans certains cercles et o la question du Moyen-Orient et son utilisation par cer-tains milieux en France ne facilitent pas la vie aux musulmans. Cela ne nous empche pas de continuer dfendre notre discours et de sinsurger contre certains discours simplistes et dangereux qui consistent dire que la violence et le terrorisme sont le produit de jeunes musulmans. Cest pour-quoi jai refus daller au dner du CRIF en fvrier dernier. Lenjeu, aujourdhui, est de slever contre la facilit et lamalgame qui

    Le recteur de la mosque de Paris et prsident en n de mandat (2013-2015) du Conseil franais du culte musulman (CFCM), Dalil Boubekeur est en visite de travail en Algrie. Avec les autorits du pays et le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Assa, il devrait discuter notamment de la question de la formation des imams de France et la contribution algrienne dans ce domaine dj trs sensible depuis des annes, mais qui lest devenu davantage aprs lmergence sur le sol franais de djihadistes prts tout et les attentats qui ont frapp Paris les 6, 7 et 8 janvier derniers. Entretien entre un avion et une valise pose son htel sur les dossiers chauds sur lesquels il travaille depuis le dbut des annes 1990.

    font le lit de lintolrance et du rejet dautrui. Lenjeu est dans la 0 reconvocation des valeurs de la R-publique o il y a de la place pour tous dans le respect de chacun. Rappeler cela ne nous vaut pas que des amis.

    A propos d amis , il y en a en France qui af rment que

    le CFCM et que lUOIF ont mang leur crdit de re-

    prsentation et de reprsen-tativit des musulmans

    de France et quil faut soit que leurs leaders

    passent la main soit trouvent autre chose

    Ce discours nest pas nouveau. Il pa-rasite mon sens lappel incessant que nous faisons pour quil y ait plus de lieux de culte en France et que les musulmans puissent vivre leur religion hors des ca-ves et des lieux clandestins qui sont ci-bls par les groupes fondamentalistes radicaux. Il y a quelques jours, jai appe-l doubler le nombre de mosques en Algrie, cela ne plait pas, alors que les musulmans ont besoin de lieux de culte dignes. Pour la prsidence du CFCM, je suis en n de mandat et donc la question du renouvellement de la reprsentativit ne se pose pas. Ce qui se pose nou-veau, cest la possibilit de lutter contre les lieux de prire clandestins, les nan-cements douteux ou occultes de ces sal-les et qui sont la proie de groupes recru-teurs au djihad. Ce qui se pose nou-veau, cest la question dcisive de la for-mation des imams. Cest un point cl du dbat sur lislam de France. Il doit tre, mes yeux, abord avec le rappel que seul lEtat franais doit prendre en charge leur formation. Quand des imams vien-nent de ltranger, il vaut mieux quils soient bien forms et prpars dans leurs pays, quils soient en lien avec les dles auxquels ils vont sadresser et tre surtout bien encadrs quand ils of -cient en France.

    Un accord bilatral entre lAlgrie et la France pour

    lenvoi dimams dlgus en France pour lencadrement

    religieux. Allez-vous discuter Alger de cela ?

    LAlgrie peut, en effet, jouer un rle important dans la dlgation, mais aussi dans la formation des imams en France. Latout pour ces imams est la prserva-tion de la rfrence religieuse algrienne, prcher et lutter contre la radicalisation des jeunes dans les milieux dfavoriss les banlieues par exemple - devenus un terrain de chasse pour sala stes belli-queux et djihadistes. Je soutiens cet ac-cord et travaille avec mes collgues pour quil soit pleinement appliqu. Vous sa-vez, une universit comme celle de Constantine ne se construit pas tous les jours ni ne parvient dvelopper un sa-voir et une expertise dans le domaine de la religion et de la thologie en peu de temps. Il serait donc plus quintressant de mettre pro t la ressource et le savoir de cette institution. Maintenant - et jin-siste dessus - il faut que ces imams aient une connaissance profonde de la France, de son histoire, de lhistoire de ses reli-gions, de sa culture, de sa lacit si singu-lire dans le monde, pour aboutir un enseignement dun islam en adquation avec la Rpublique franaise. Il sagit de ne plus rester sur danciennes formules qui nont rien donn. Mon vu, et je tra-

    vaille pour quil se ralise, est daboutir, en ce qui concerne la formation des imams de France ou dlgus en France, un accord avec des universits franai-ses pour le volet non-religieux de cette formation. Ces cours, comme je lai dj dit, en France auraient pour objectif de transmettre ces imams des connaissan-ces de la France, de ce que cest ce pays, son histoire, sa culture, ses lois, ses tradi-tions pour qu'ils aient une formation complte, religieuse et rpublicaine.

    Vous aviez t critiqu pour vous tre rendu au congrs

    de lUIOF au Bourget, qui sest droul du 3 au 6 avril

    dernier. Pourquoi ?

    La France est un pays de dbat et les critiques ne manquent pas sur tous les sujets possibles et inimaginables. Pour rpondre votre question, je tiens dabord rappeler que je suis un hom-me de paix, de consensus et de rappro-chement. Le fait de mtre rendu au Bourget sest fait dans le contexte ex-ceptionnel de la peur et du malaise des musulmans franais aprs lattentat des 7, 8 et janvier dernier Paris. Ne pas sy rendre, cest donner un mauvais signal pour les musulmans de France et dEu-rope qui ont besoin dunit et de sr-nit. Ne pas sy rendre, cest accrditer la thse que les organisations musulma-nes en France sont atomises et tra-vailles par les logiques dintrt de pays tiers, Algrie, Maroc, Turquie. On ma accus de mtre acoquin avec des intgristes. Je puis af rmer quil ny a pas de msentente entre le CFCM et lUOIF. Il y eut quelques problmes au temps de mon prdcesseur, Moham-med Moussaoui, mais ils nexistent pas. Je puis af rmer aussi que je ne vois pas chez les gens de lUOIF des intgristes dangereux et prts au djihad explosif. Ce sont des gens qui militent pour que les musulmans de France vivent et prati-quent leur religion dans la dignit et non pas dans des caves, ainsi que dans le respect dautrui. Jai dmenti la posi-tion du Qatar qui les accuss dtre en relation avec les Frres musulmans gyptiens. Jai t solidaire du fait quils ont t durement touchs par la condamnation injuste dtre des terro-ristes. Moi, je considre quil y a des mu-sulmans en France qui doivent sorgani-ser pour ne pas tre perus comme une menace permanente et quil ny a pas de politique faire. Je suis pour une coor-dination entre les structures pour u-

    vrer dans lintrt des musulmans de France, dans le domaine religieux, pas socital ni politique. Pour cela, il existe dautres acteurs dans les domaines poli-tique et parlementaire et on leur laisse ce champ. Ma place, moi, est dans le re-ligieux et dans les moyens de rpondre dans ce domaine des besoins de plus en plus importants et de plus en plus af rms de musulmans de France. Le Ramadhan est de ce point de vue un in-dicateur important. Lintrt de tous est de sunir et de faire une coordination autour des principes de la paix, de la convivialit et de la citoyennet.

    Par rapport laudience du fondamentalisme auprs des jeunes, notamment des ban-

    lieues, le constat fait en Fran-ce est que le CFCM et dautres sont en dcalage par rapport cette ralit et sont frapps dinef cacit la contenir

    Nous ne faisons pas, peut-tre, tout ce qui est attendu de nous, mais nous travaillons tous les jours dfendre les valeurs de la Rpublique, calmer les esprits inquiets de la monte de lintol-rance. Nous disons lessentiel, savoir que la stigmatisation du musulman et le rendre coupable chaque fois quil y a un attentat cre chez lui des dceptions et un sentiment dostracisme qui le fait se sentir rejet de la socit des valeurs rpublicaines dont il est cens jouir. Nous disons que la clandestinit favorise la radicalisation et quil faut davantage de lieux de culte connus et rpertoris des autorits publiques. Nous disons aussi que lintgrisme dans de nom-breux cas est un rvlateur dune crise sociale contre laquelle il faut lutter par une prise en charge des problmes de banlieue, par une meilleure intgration des jeunes par la mise en valeur des lites qui russissent et lintervention en milieu carcral, devenu comme on le sait un foyer dapprentis djihadistes par la multiplication daumniers bons et quali s Nous disons quil faut ins-taurer la surveillance dInternet - le plus grand imam de France - et la suppres-sion de sites dembrigadement djihadis-te et qui ciblent des jeunes vulnrables. On veut loublier maintenant, mais avant Charlie on a laiss des jeunes aller en Syrie pour faire le djihad contre le rgi-me dAssad, parce que a intressait cer-tains qui ont eu un mauvais calcul. Jusqu ce quon dcouvre le monstre et la catastrophe.

    Lutte anti-islamophobie, culte musulman et formation des imams

    Le prche de Dalil Boubekeur

    Alger-Paris ou linverse a toujours t un thme abord sous langle de la relation conomique et politique.

    PAR RACHID BOUARROUDJ

    Entre les deux capitales, les changes dans ces deux domaines sont, en eff et, suffi samment consis-tants et dterminants pour lavenir de leur relation pour quils ne soient pas dactualit permanente. A lextrieur de ces deux autorou-tes de lchange algro-franais, une autre diplomatie , tributaire de la relation politique entre les deux capitales, mais singulire dans son contenu comme dans ses objectifs, se fraye un chemin de-puis peu. Il sagit de la diplomatie du culte et des changes, le plus souvent sens unique dailleurs, qui consistent envoyer en France des imams pour offi cier et enca-

    drer les Franais musulmans, le plus souvent issus de la diaspora algrienne. Cest ainsi parce que Paris partage ce genre de relation avec dautres pays musulmans, dont les ressortissants sont natura-liss franais ou vivent sur le terri-toire de lHexagone. Les plus fami-liers parmi ces pays sont les voisins maghrbins entre lesquels il y a - lAlgrie et le Maroc sont cits comme exemple - des vellits de concurrence et de luttes dinfl uen-ce. Les nouveaux venus sont les

    monarchies du Golfe telles que lArabie saoudite, qui a fi nanc la construction de la mosque de Lyon, et le Qatar la rputation dsormais sulfureuse de soutenir des groupes religieux risques. A lapparition en France et en Europe dune menace djihadiste endogne manifeste par des musulmans ra-dicaliss pour diff rentes raisons, la diplomatie du culte entre lAlg-rie et la France semble prendre une tournure plus importante. Moha-med Assa, la expliqu en affi r-

    mant que les imams algriens dtachs dans des lieux de culte fdrs par la grande mosque de Paris 130 environ - s'engagent dfendre la vraie image de l'Islam en France et dans toute l'Europe afi n de montrer qu'il s'agit d'une religion de tolrance et de non-vio-lence . En dcembre 2014, une premire convention bilatrale a t signe entre les autorits al-griennes et franaises portant sur la formation des imams algriens devant offi cier ou former dautres imams en France. Selon le recteur de la mosque de Paris et prsident du Conseil fran-ais du culte musulman, cette coo-pration devrait senrichir de lap-port duniversits franaises dans la formation au droit, lhistoire et la langue franaise des imams. Elle devrait sintensifi er si les fi -nancements ncessaires sont trou-vs et si les autorits franaises consentent construire davantage de mosques pour une population estime entre 5 et 7 millions de personnes.

    Algrie-France, la diplomatie du culte

    lentretien

    Mohamed Assa Bernard Cazeneuve

    Lutte anti-islamophobie, culte musulman et formation des imams

    Le prche de Dalil BoubekeurLIRE EN PAGES 2-3

  • ACTUJOURD'HUIj e u d i 9 a v r i l 2 0 1 52 ACTUJOURD'HUI j e u d i 9 a v r i l 2 0 1 5 3

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    utiliser pour le sport dans les divisions et autres

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    Les cls de la coexistence PAR MEZIANE CHAREF

    Le chiffre est sans doute un indicateur des efforts attendus pour faire passer aux yeux de nombreux Occidentaux que la religion musulmane nest pas une religion de violence : selon le recteur de la mosque de Paris, le nombre dactes islamophobes enregistrs en France aprs les attentas qui ont cibl Charlie Hebdo et lpicerie casher en janvier dernier dpassent largement ceux enregistrs durant toute lanne 2014. Si ces actes que rien ne justi e sont condamnables, ils traduisent cependant que bien des aspects de la religion musulmane demeurent mconnus. En entretenant dessein les amalgames entre Islam et violence ou encore immigration et violence, certains milieux politiques en France, aids, il est vrai, par un soutien objectif de certains comportements extrmistes, ne font quexacerber davantage la haine et le rejet de lautre au dtriment dune coexistence paci que. Si la responsabilit des autorits franaises est certainement engage pour combattre les discriminations et autres stigmatisations, travers la sensibilisation, mais aussi la garantie des moyens pour lexercice du culte musulman, il nen demeure pas moins que des efforts doivent tre faits de la part des autorits do sont issus les immigrs, mais aussi de la part de leurs reprsentants. Dans ce contexte, la proposition du recteur de la mosque de Paris pour une meilleure formation des imams est le meilleur antidote contre les extrmismes. On ne peut valablement russir une bonne intgration, ni le vivre ensemble sans une connaissance approfondie du pays daccueil, de son histoire et des valeurs de la Rpublique. Mais globalement, une meilleure coexistence des religions, des cultures et civilisations passe invitablement par le rglement de la question palestinienne, laquelle continue cristalliser les rancurs et les haines. Car, si jusque-l les extrmismes, qui prosprent galement l o il y a sous-dveloppement, marginalisation et injustice, sexpriment de faon sporadique et dans des endroits circonscrits, la situation risque dtre problmatique moyen terme avec lexplosion dmographique et les migrations.

    est la date laquelle Dalil Boubekeur a t install la tte de la Grande mosque de Paris en tant que recteur, fonction quil assume jusqu aujourdhui, de mme que, depuis 2013, il est prsident du Conseil franais du culte musulman (CFCM).

    1992 4,7 2 000millions de musulmans vivent en France, selon le Pew Research Center, alors que pour le ministre franais de lIntrieur, leur nombre a t estim entre 4 et 5 millions.

    73% reprsentent le taux auquel le nombre des musulmans de par le monde devrait crotre au cours des quatre prochaines dcennies, selon le Pew, qui estime quils seront 2,8 milliards de musulmans dans le monde en 2050, soit 30% de la population.

    mosques et salles de prire existent actuellement en France, selon des indications du Conseil franais du culte musulman (CFCM), daprs lequel ce nombre a doubl en vingt ans.

    Projections sur les pro ls religieux dans le mondeMusulmans et chrtiens au coude--coude lhorizon 2050PAR SAMIR TAZART

    Le Pew Research Center - auquel nous devons un tat des lieux des ux migratoires des Algriens ces vingt dernires annes - a dress le pro l religieux du monde sous le prisme dune tude exploratoire et prospective des religions lhorizon 2050. Principal enseignement tirer, au cours des quatre prochaines dcennies, lislam va crotre plus vite que toute autre religion majeure, le christianisme comptera le plus grand groupe religieux reprsent, les athes, les agnostiques et dautres personnes qui ne se revendiquent daucune affi liation dogmatique vont constituer une part dcroissante de la population totale du monde. Le Pew prdit que le nombre de musulmans sera presque gal au nombre de chrtiens travers le monde, alors que la population bouddhiste mondiale sera denviron la mme taille quactuellement. En Europe, les musulmans reprsenteront 10% de la population globale et aux Etats-Unis, ils seront encore plus nombreux que les Amricains qui se disent de confession juive. Autre indication du Pew, quatre chrtiens sur dix dans le monde vivront en Afrique subsaharienne. Telles sont les tendances religieuses mondiales mises en vidence dans ces nouvelles projections dmographiques, des projections qui tiennent compte de la taille actuelle et de la rpartition gographique des grandes religions du monde, des diff rences dge, de la fertilit et de la mortalit et des migrations internationales.

    Coude coude !En 2010, le christianisme tait de loin la plus grande religion du monde, avec environ 2,2 milliards dadeptes, prs dun tiers (31%) des 6,9 milliards dhumains sur Terre. Lislam est la deuxime religion, avec 1,6 milliard de dles, soit 23% de la population mondiale. A partir des donnes dmographiques actuelles, entre 2010 et 2050, la population totale du monde slvera 9,3 milliards dindividus, et au cours de cette mme priode, les musulmans, constitus dune population relativement jeune avec des taux de fcondit levs, devraient connatre une progression de 73%, contrairement aux chrtiens, dont la croissance a t juge lente cause dun taux de fcondit faible. En consquence, juge le Pew, en 2050, il y aura, pour la premire fois dans lhistoire de lhumanit, parit entre musulmans [2,8 milliards, soit 30% de la population] et chrtiens [2,9 milliards, ou 31%] . Les juifs, groupe religieux le plus modeste, devraient crotre de 16%, partir dun peu moins de 14 millions en 2010 16 millions en 2050 dans le monde entier. Dans une logique mathmatique, lun des principaux dterminants de la croissance future des groupes religieux est dmographique, car l o les taux de natalit sont levs et les taux de mortalit infantile bas, la croissance sera rapide. Globalement, les musulmans ont le taux le plus lev de fcondit, avec une moyenne de 3,1 enfants par femme - bien au-dessus de 2,1, le minimum gnralement ncessaire pour maintenir une population, selon lUnicef, et les chrtiens, eux, ont un taux de fcondit de 2,7 enfants par femme. Par-del ces deux groupes, tous les autres ont des taux de fcondit trop faibles pour maintenir leurs populations : entre 1,8 enfant par femme dans dautres religions et 1,6 pour les bouddhistes. En plus des taux de fcondit et de la rpartition gographique, la reconversion est un autre lment susceptible de jouer un rle dans la croissance des groupes religieux. Mais les modes de conversion sont complexes et varies. Dans certains pays, il est assez commun pour les adultes de quitter leur religion pour une autre, alors que dans dautres, ils sont plus rares et sont passibles de lourdes sanctions pour parjure. Dans ce seul chapitre, ce sont les chrtiens qui devraient connatre les plus importantes reconversions .

    Une fcondit exporte La migration internationale est un autre facteur qui va in uencer la taille projete des groupes religieux dans diff rentes rgions et pays. Limpact de la migration sur les projections de la population devrait faire gagner des adeptes par groupes religieux. Les gains les plus importants en conversion induits par les migrations sont lactif des musulmans, que le Pew estime plus de 3 millions.En Europe, par exemple, le centre sattend ce que la part de la population musulmane passe de 5,9% en 2010 10,2% en 2050, principalement cause du taux de fcondit. En Afrique du Nord et dans le Moyen-Orient, la migration continue des chrtiens dans ces rgions augmentera leur part d peine 3%.

    ENTRETIEN RALIS PAR NORDINE AZZOUZ

    Reporters : Au Bourget, lors du congrs annuel de l'Union des

    organisations islamiques de France UIOF auquel vous avez particip, vous vous tes insur-g contre le fait que l'on conti-nue dans ce pays faire la re-lation entre islam et immigra-

    tion. Pourquoi ?

    Dalil Boubekeur : Jai dit cela pour rappeler quen France, il y a un grand nombre de citoyens franais de confession musulmane qui, pour la majorit, nont plus avec limmigration quun lointain rapport dorigine et dhistoire. Lislam est partie intgrante du paysage confession-nel national franais. Ce nest plus une re-ligion assimilable au seul phnomne mi-gratoire dans sa version contemporaine et immdiate. De nombreux Franais musul-mans, ceux des jeunes gnrations dont les parents viennent de pays musulmans et du Maghreb par exemple, ny ont prati-quement plus de lien. Or, il existe dans lHexagone des parties et des groupes po-litiques qui persistent systmatiser cette assimilation et la maintenir en dpit du sens de lhistoire et de la complexit du fait religieux musulman dans ce pays. Cet-te assimilation nest pas innocente. Elle renvoie une vieille et dvalorisante per-ception du musulman, bourre de stro-types dgradants, qui ne va pas dans le sens souhait de lintgration et du vivre ensemble rpublicain.

    Dans le dispositif de reprsen-tation du culte musulman en

    France, vous tes considr comme quelquun de modr et

    comme un homme de consen-sus. Au Bourget, relvent des observateurs, votre discours

    sur la stigmatisation des mu-sulmans en France a t plus agressif. Est-ce en raison des

    consquences des attentats dji-hadistes qui ont cibl Paris, les

    7, 8 et 9 janvier dernier ?

    Aprs ces attentats et celui qui a vis la rdaction du journal satirique Charlie Heb-do, il y a eu un avant et un aprs Charlie . Aprs les massacres commis par les frres Kouachi et Amedy Coulibaly contre lpice-rie Casher la porte de Vincennes, il sest manifest un surcrot de culpabilisation, damalgame, de stigmatisation et de recru-descence dactes islamophobes. En janvier dernier, on en a compt plus que durant toute lanne 2014. Il mest apparu moi et aux collgues du CFCM de dnoncer lamal-game dangereux entre musulman et terro-riste, entre musulman et djihadiste. Il nous a sembl imprieux de slever contre lac-cusation selon laquelle les musulmans nont pas suf samment dnonc la violence et le terrorisme, or rien nest plus faux. Les mu-sulmans de France ont t traumatiss par ce qui sest pass et dautant plus quils ont t jets en pture par une certaine opinion franaise et se sont retrouvs accuss dac-tes dont ils ne sont pas responsables. Le re-fus, le rejet et la haine de lislam nous in-

    quitent parce quils sont ports par des groupes politiques de droite extrme de plus en plus audibles dans un pays politi-que franais en crise. Et o les conserva-teurs, les modrs, sont, eux, larrire plan de lopinion gnrale en France. Dans ce contexte, nous nous devons dlever la voix et de rappeler qutre musulman ne veut pas dire terrorisme et barbarie et que les Franais musulmans sont respectueux de la Rpublique.

    Est-ce que vous considrez que votre discours dapaisement et contre lamalgame est entendu

    dans les milieux politiques et associatifs en France ?

    Notre avis est demand et, je crois, en-tendu. Mais ceux qui sont recherchs, aujourdhui, dans le dbat notamment m-diatique, sont ceux qui reprsentent les lments les plus radicaux et les plus hosti-les une entente et une paix avec les mu-sulmans de France. Ceci dans un contexte o la perce du fondamentalisme wahha-bite dans certains cercles et o la question du Moyen-Orient et son utilisation par cer-tains milieux en France ne facilitent pas la vie aux musulmans. Cela ne nous empche pas de continuer dfendre notre discours et de sinsurger contre certains discours simplistes et dangereux qui consistent dire que la violence et le terrorisme sont le produit de jeunes musulmans. Cest pour-quoi jai refus daller au dner du CRIF en fvrier dernier. Lenjeu, aujourdhui, est de slever contre la facilit et lamalgame qui

    Le recteur de la mosque de Paris et prsident en n de mandat (2013-2015) du Conseil franais du culte musulman (CFCM), Dalil Boubekeur est en visite de travail en Algrie. Avec les autorits du pays et le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Assa, il devrait discuter notamment de la question de la formation des imams de France et la contribution algrienne dans ce domaine dj trs sensible depuis des annes, mais qui lest devenu davantage aprs lmergence sur le sol franais de djihadistes prts tout et les attentats qui ont frapp Paris les 6, 7 et 8 janvier derniers. Entretien entre un avion et une valise pose son htel sur les dossiers chauds sur lesquels il travaille depuis le dbut des annes 1990.

    font le lit de lintolrance et du rejet dautrui. Lenjeu est dans la 0 reconvocation des valeurs de la R-publique o il y a de la place pour tous dans le respect de chacun. Rappeler cela ne nous vaut pas que des amis.

    A propos d amis , il y en a en France qui af rment que

    le CFCM et que lUOIF ont mang leur crdit de re-

    prsentation et de reprsen-tativit des musulmans

    de France et quil faut soit que leurs leaders

    passent la main soit trouvent autre chose

    Ce discours nest pas nouveau. Il pa-rasite mon sens lappel incessant que nous faisons pour quil y ait plus de lieux de culte en France et que les musulmans puissent vivre leur religion hors des ca-ves et des lieux clandestins qui sont ci-bls par les groupes fondamentalistes radicaux. Il y a quelques jours, jai appe-l doubler le nombre de mosques en Algrie, cela ne plait pas, alors que les musulmans ont besoin de lieux de culte dignes. Pour la prsidence du CFCM, je suis en n de mandat et donc la question du renouvellement de la reprsentativit ne se pose pas. Ce qui se pose nou-veau, cest la possibilit de lutter contre les lieux de prire clandestins, les nan-cements douteux ou occultes de ces sal-les et qui sont la proie de groupes recru-teurs au djihad. Ce qui se pose nou-veau, cest la question dcisive de la for-mation des imams. Cest un point cl du dbat sur lislam de France. Il doit tre, mes yeux, abord avec le rappel que seul lEtat franais doit prendre en charge leur formation. Quand des imams vien-nent de ltranger, il vaut mieux quils soient bien forms et prpars dans leurs pays, quils soient en lien avec les dles auxquels ils vont sadresser et tre surtout bien encadrs quand ils of -cient en France.

    Un accord bilatral entre lAlgrie et la France pour

    lenvoi dimams dlgus en France pour lencadrement

    religieux. Allez-vous discuter Alger de cela ?

    LAlgrie peut, en effet, jouer un rle important dans la dlgation, mais aussi dans la formation des imams en France. Latout pour ces imams est la prserva-tion de la rfrence religieuse algrienne, prcher et lutter contre la radicalisation des jeunes dans les milieux dfavoriss les banlieues par exemple - devenus un terrain de chasse pour sala stes belli-queux et djihadistes. Je soutiens cet ac-cord et travaille avec mes collgues pour quil soit pleinement appliqu. Vous sa-vez, une universit comme celle de Constantine ne se construit pas tous les jours ni ne parvient dvelopper un sa-voir et une expertise dans le domaine de la religion et de la thologie en peu de temps. Il serait donc plus quintressant de mettre pro t la ressource et le savoir de cette institution. Maintenant - et jin-siste dessus - il faut que ces imams aient une connaissance profonde de la France, de son histoire, de lhistoire de ses reli-gions, de sa culture, de sa lacit si singu-lire dans le monde, pour aboutir un enseignement dun islam en adquation avec la Rpublique franaise. Il sagit de ne plus rester sur danciennes formules qui nont rien donn. Mon vu, et je tra-

    vaille pour quil se ralise, est daboutir, en ce qui concerne la formation des imams de France ou dlgus en France, un accord avec des universits franai-ses pour le volet non-religieux de cette formation. Ces cours, comme je lai dj dit, en France auraient pour objectif de transmettre ces imams des connaissan-ces de la France, de ce que cest ce pays, son histoire, sa culture, ses lois, ses tradi-tions pour qu'ils aient une formation complte, religieuse et rpublicaine.

    Vous aviez t critiqu pour vous tre rendu au congrs

    de lUIOF au Bourget, qui sest droul du 3 au 6 avril

    dernier. Pourquoi ?

    La France est un pays de dbat et les critiques ne manquent pas sur tous les sujets possibles et inimaginables. Pour rpondre votre question, je tiens dabord rappeler que je suis un hom-me de paix, de consensus et de rappro-chement. Le fait de mtre rendu au Bourget sest fait dans le contexte ex-ceptionnel de la peur et du malaise des musulmans franais aprs lattentat des 7, 8 et janvier dernier Paris. Ne pas sy rendre, cest donner un mauvais signal pour les musulmans de France et dEu-rope qui ont besoin dunit et de sr-nit. Ne pas sy rendre, cest accrditer la thse que les organisations musulma-nes en France sont atomises et tra-vailles par les logiques dintrt de pays tiers, Algrie, Maroc, Turquie. On ma accus de mtre acoquin avec des intgristes. Je puis af rmer quil ny a pas de msentente entre le CFCM et lUOIF. Il y eut quelques problmes au temps de mon prdcesseur, Moham-med Moussaoui, mais ils nexistent pas. Je puis af rmer aussi que je ne vois pas chez les gens de lUOIF des intgristes dangereux et prts au djihad explosif. Ce sont des gens qui militent pour que les musulmans de France vivent et prati-quent leur religion dans la dignit et non pas dans des caves, ainsi que dans le respect dautrui. Jai dmenti la posi-tion du Qatar qui les accuss dtre en relation avec les Frres musulmans gyptiens. Jai t solidaire du fait quils ont t durement touchs par la condamnation injuste dtre des terro-ristes. Moi, je considre quil y a des mu-sulmans en France qui doivent sorgani-ser pour ne pas tre perus comme une menace permanente et quil ny a pas de politique faire. Je suis pour une coor-dination entre les structures pour u-

    vrer dans lintrt des musulmans de France, dans le domaine religieux, pas socital ni politique. Pour cela, il existe dautres acteurs dans les domaines poli-tique et parlementaire et on leur laisse ce champ. Ma place, moi, est dans le re-ligieux et dans les moyens de rpondre dans ce domaine des besoins de plus en plus importants et de plus en plus af rms de musulmans de France. Le Ramadhan est de ce point de vue un in-dicateur important. Lintrt de tous est de sunir et de faire une coordination autour des principes de la paix, de la convivialit et de la citoyennet.

    Par rapport laudience du fondamentalisme auprs des jeunes, notamment des ban-

    lieues, le constat fait en Fran-ce est que le CFCM et dautres sont en dcalage par rapport cette ralit et sont frapps dinef cacit la contenir

    Nous ne faisons pas, peut-tre, tout ce qui est attendu de nous, mais nous travaillons tous les jours dfendre les valeurs de la Rpublique, calmer les esprits inquiets de la monte de lintol-rance. Nous disons lessentiel, savoir que la stigmatisation du musulman et le rendre coupable chaque fois quil y a un attentat cre chez lui des dceptions et un sentiment dostracisme qui le fait se sentir rejet de la socit des valeurs rpublicaines dont il est cens jouir. Nous disons que la clandestinit favorise la radicalisation et quil faut davantage de lieux de culte connus et rpertoris des autorits publiques. Nous disons aussi que lintgrisme dans de nom-breux cas est un rvlateur dune crise sociale contre laquelle il faut lutter par une prise en charge des problmes de banlieue, par une meilleure intgration des jeunes par la mise en valeur des lites qui russissent et lintervention en milieu carcral, devenu comme on le sait un foyer dapprentis djihadistes par la multiplication daumniers bons et quali s Nous disons quil faut ins-taurer la surveillance dInternet - le plus grand imam de France - et la suppres-sion de sites dembrigadement djihadis-te et qui ciblent des jeunes vulnrables. On veut loublier maintenant, mais avant Charlie on a laiss des jeunes aller en Syrie pour faire le djihad contre le rgi-me dAssad, parce que a intressait cer-tains qui ont eu un mauvais calcul. Jusqu ce quon dcouvre le monstre et la catastrophe.

    Lutte anti-islamophobie, culte musulman et formation des imams

    Le prche de Dalil Boubekeur

    Alger-Paris ou linverse a toujours t un thme abord sous langle de la relation conomique et politique.

    PAR RACHID BOUARROUDJ

    Entre les deux capitales, les changes dans ces deux domaines sont, en eff et, suffi samment consis-tants et dterminants pour lavenir de leur relation pour quils ne soient pas dactualit permanente. A lextrieur de ces deux autorou-tes de lchange algro-franais, une autre diplomatie , tributaire de la relation politique entre les deux capitales, mais singulire dans son contenu comme dans ses objectifs, se fraye un chemin de-puis peu. Il sagit de la diplomatie du culte et des changes, le plus souvent sens unique dailleurs, qui consistent envoyer en France des imams pour offi cier et enca-

    drer les Franais musulmans, le plus souvent issus de la diaspora algrienne. Cest ainsi parce que Paris partage ce genre de relation avec dautres pays musulmans, dont les ressortissants sont natura-liss franais ou vivent sur le terri-toire de lHexagone. Les plus fami-liers parmi ces pays sont les voisins maghrbins entre lesquels il y a - lAlgrie et le Maroc sont cits comme exemple - des vellits de concurrence et de luttes dinfl uen-ce. Les nouveaux venus sont les

    monarchies du Golfe telles que lArabie saoudite, qui a fi nanc la construction de la mosque de Lyon, et le Qatar la rputation dsormais sulfureuse de soutenir des groupes religieux risques. A lapparition en France et en Europe dune menace djihadiste endogne manifeste par des musulmans ra-dicaliss pour diff rentes raisons, la diplomatie du culte entre lAlg-rie et la France semble prendre une tournure plus importante. Moha-med Assa, la expliqu en affi r-

    mant que les imams algriens dtachs dans des lieux de culte fdrs par la grande mosque de Paris 130 environ - s'engagent dfendre la vraie image de l'Islam en France et dans toute l'Europe afi n de montrer qu'il s'agit d'une religion de tolrance et de non-vio-lence . En dcembre 2014, une premire convention bilatrale a t signe entre les autorits al-griennes et franaises portant sur la formation des imams algriens devant offi cier ou former dautres imams en France. Selon le recteur de la mosque de Paris et prsident du Conseil fran-ais du culte musulman, cette coo-pration devrait senrichir de lap-port duniversits franaises dans la formation au droit, lhistoire et la langue franaise des imams. Elle devrait sintensifi er si les fi -nancements ncessaires sont trou-vs et si les autorits franaises consentent construire davantage de mosques pour une population estime entre 5 et 7 millions de personnes.

    Algrie-France, la diplomatie du culte

    lentretien

    Mohamed Assa Bernard Cazeneuve

    Lutte anti-islamophobie, culte musulman et formation des imams

    Le prche de Dalil BoubekeurLIRE EN PAGES 2-3

  • 24 HEURES AU PAYSj e u d i 9 a v r i l 2 0 1 54

    ACTUJOURD'HUI

    24 HEURES AU PAYS

    FONDSCO

    ENVIRONNEMENT

    PLANTARIUM

    BOUILLON DE CULTURE

    SPORTISSIMO

    INTRIEUR/VUE

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    utiliser pour le sport dans les divisions et autres

    GouvernementSellal attendu aujourdhui OuarglaPAR ADEL BOUCHERGUINE

    Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, est attendu aujourdhui dans la wilaya dOuargla dans le cadre dune visite de travail et dinspection. M. Sellal avait programm plus dune fois cette visite, avant de xer la date daujourdhui. Au programme, plusieurs localits seront au menu de la visite du Premier ministre. Il sagit de Touggourt, Ouargla-ville et Hassi Messaoud. Le chef de lExcutif devra annoncer plusieurs projets et en inaugurer dautres. A Hassi Messaoud, il procdera linauguration offi cielle de la nouvelle route de 150 km qui reliera dsormais cette ville ptrolire Robbah (El Oued). A Ouargla, M. Sellal procdera linauguration de la nouvelle Facult de mdecine, ainsi quau lancement dune ferme-pilote et du projet de ralisation dun village touristique. Le Premier ministre abordera probablement la question du dcoupage administratif dcid dernirement. Ouargla est lune des wilayas concernes par ce plan, puisque Touggourt devra avoir le statut de wilaya dlgue. Le chef de lEtat avait annonc, rappelons-le, un plan durgence au pro t des rgions du Sud lors du Conseil des ministres restreint qui a eu lieu au plus fort du mouvement de protestation antischiste au sud du pays. Au cours de cette visite, qui sinscrit dans le cadre de la mise en uvre et du suivi du programme du prsident de la Rpublique, le Premier ministre aura senqurir de ltat dexcution et davancement du programme de dveloppement de cette wilaya, selon un communiqu des services de la cheff erie du gouvernement. Une importante dlgation de ministres accompagnera Abdelmalek Sellal lors de sa visite Ouargla.

    PAR ASSA MOUSSI

    Pour lopposition, runie au sein de la Coordination pour les liberts et la transition dmocratique (CLTD), la ques-tion de la rvision constitutionnelle nest pas la priorit. Cest du moins ce qui res-sort de la dclaration fi nale qui a sanction-n la runion tenue entre ses membres, le RCD, le MSP, Jil Jadid, Nahdha, El Adala et Ahmed Benbitour, la permanence de ce dernier. Selon Djilali Soufi ane, la po-sition de la CLTD sur la rvision de la Constitution est claire. Nous avons rejet la dmarche du pouvoir sur le sujet . Joint par tlphone le prsident de Jil Ja-did estime que la Loi fondamentale du pays ne doit en aucun cas tre traite de la sorte, ajoutant que lopposition agira en consquence, si le pouvoir venait soumettre la rvision au Parlement . Ce qui semble important donc, lheure ac-tuelle, ce sont les questions en relation directe avec la situation du pays, notam-ment sur le plan conomique. Raison pour laquelle, durant la runion de mar-di, il a t question des conditions politi-

    que, conomique et sociale qui ne cessent de se dtriorer, en particulier en ce qui concerne la gravit des perspectives de la situation fi nancire, la baisse des reve-nus, laugmentation des dpenses, la d-valuation du dinar et la hausse des indi-cateurs de linfl ation, qui augmentent la diffi cult fi nancer le budget de lEtat moyen terme , indique-t-elle. Se disant dtermine sensibiliser les citoyens face ces risques, elle a dcid daug-menter la cadence de travail de terrain, et ce, par lorganisation de confrences et de sminaires thmatiques. Un program-me est ainsi mis en place, partir du 14 avril jusquau 12 mai. Consquences de la chute du prix du ptrole sur lAlgrie , La commission indpendante pour lor-ganisation des lections , Corruption : une menace pour la scurit de lEtat , La transition dmocratique et la ralit des liberts et Les risques du gaz de schiste et ses rpercussions sont les cinq axes retenus par les membres de la CLTD pour les sminaires en perspective. Djilali Soufi ane dit attendre que ladministration recourt une fois de plus aux vieux proc-

    ds pour empcher lopposition de rali-ser son programme daction. Cependant, nous prenons tmoin lopinion natio-nale sur ces pratiques, car nous allons agir dans le respect des lois et une de-mande dautorisation sera dpose pour chaque sminaire. Si empchement il y a, on va dcider en consquence , explique notre interlocuteur. Sagissant de la pro-chaine tape de lopposition dans sa com-posante plus large, lInstance de concerta-tion et de suivi (ICSO) en loccurrence, les membres de la CLTD ont dbattu, selon le prsident de Jil Jadid, de la dmarche proposer en commun lors du congrs, dont la date sera arrte le 5 mai. A la question de savoir si le FFS, qui plaide pour la reconstruction du consensus na-tional travers sa dmarche pour une CNC, fi gurait dans les priorits de la CLTD, notre interlocuteur ne cache pas que cette question a t brivement aborde lors de la runion de lundi . Si le FFS, qui a particip la confrence de Mazafran, souhaite toujours sassocier notre dmarche, il est le bienvenu , d-clare Djilali Soufi ane.

    Procs de Rachid AouineLe verdict connu le 15 avrilPAR YOUNS SAADI

    Le sort du militant actif du Comit national pour la dfense des droits des chmeurs (CNDDC), Rachid Aouine, en prison depuis dbut mars, sera connu le 15 du mois en cours. Le verdict de son procs en appel, qui sest droul hier, sera prononc par la cour dEl Oued cette date, a-t-on appris dune source proche du CNDDC. Elle prcise que le procureur a requis 6 mois de prison ferme assortis dune amende de 50 000 DA. Notons que le mis en cause a t condamn en premire instance 6 mois de prison ferme pour incitation attroupement. Laff aire remonte au mois de mars dernier, lorsquil a t arrt et plac en dtention provisoire par le procureur gnral de la cour de la ville dEl Oued, pour avoir incit les forces de lordre manifester , dans une publication sur Facebook. La dfense, compose essentiellement davocats bnvoles chargs par la Ligue algrienne pour la dfense des droits de lhomme (LADDH), a plaid pour lacquittement dAouine, puisque ce dernier na fait quexprimer une opinion sur le mur de sa page Facebook. Le procs, selon la mme source, sest droul sous une haute surveillance policire pour empcher toute tentative de rassemblement. Rappelons que son pre a adress une lettre au prsident de la Rpublique, lui demandant duser de son droit constitutionnel pour librer son ls, condamn injustement, selon lui.

    PAR YOUNS SAADI

    Le candidat malheureux la dernire lection prsidentielle, Ali Benfl is, conti-nue ses rencontres avec les hommes poli-tiques algriens et les reprsentants du corps diplomatique agr en Algrie. Aprs avoir reu une dlgation de lUnion europenne, le 19 novembre dernier, conduite par Bernard Savage, chef du d-partement Maghreb, il a reu hier au sige de sa formation politique, le parti Talaiou El Houriyet, en voie de constitution, Ber-nard Emi, ambassadeur de France Al-ger, sa demande, indique un communi-qu du parti. Lors de cette rencontre, Ali Benfl is a prsent son hte une valua-

    tion de la situation politique, conomique et sociale du pays, note le communiqu. Dans ce contexte, Ali Benfl is a expos au chef de la mission diplomatique franaise Alger son plan global de rglement de la crise politique quil a port la connaissance de lopinion publique natio-nale. A cet gard, il a mis laccent sur les objectifs, le contenu et les mcanismes de mise en uvre de ce plan , prcise le do-cument. En outre, lex-chef du gouverne-ment a prsent Bernard Emi le pro-gramme politique de Talaiou El Houriyet. Enfi n, Ali Benfl is et Bernard Emi se sont entretenus de la situation scuritaire prvalant dans la rgion sahlo-maghr-bine , note le communiqu. Ali Benfl is a

    relev la gravit de la menace terroriste dans cette rgion et a soulign limprieu-se ncessit dune coopration renforce entre les Etats rgionaux pour y faire face de manire coordonne et organise. A loccasion de cette rencontre, lambassa-deur de France a voqu ltat des rela-tions algro-franaises et les perspectives de leur dveloppement dans lintrt mu-tuel des deux pays. Ali Benfl is a exprim son apprciation quant lexpansion qualitative quont connue ces relations et a exprim le sou-hait que soit poursuivi leff ort de leur di-versifi cation en direction des domaines de coopration possibles, dont le poten-tiel reste identifi er et valoriser.

    Talaiou El Houriyet Ben is reoit lambassadeur de France

    Elle se penche sur les questions conomiques et ne dsespre pas dattirer le FFS dans ses rangs

    Opposition la rvision constitutionnelle relgue au second plan

    PAR AHMED ACHIR

    Il a ni, dans le mme contexte, lexistence dun malentendu entre lAl-grie et le royaume saoudien. Cette dclaration sonne comme une rplique ladresse de certains mdias algriens qui ont voqu lexistence de tensions entre les deux pays suite au refus dAlger de prendre part la coa-lition arabe en guerre contre les Hou-this au Ymen. Des informations selon lesquelles Riyad avait dcid de fer-mer son espace arien aux avions alg-riens avait circul ces derniers jours. Plus grave encore, lopration de rapa-triement de ressortissants algriens et maghrbins prise en charge par Air Al-grie aurait t entrave par les auto-rits saoudiennes, selon certains mdias algriens. Les propos sur un prtendu malentendu sont dnus de tout fondement, car le rapatriement,

    du Ymen, de nos nationaux, sest ef-fectu en parfaite et totale coordina-tion entre lAlgrie, lArabie saoudite et les autres pays concerns , a insist M. Abdelaziz Benali Chrif, dont les propos ont t rpercuts par lagence APS. Selon le mme responsable, une panne, rpare sur place au Caire et des conditions climatiques dfavora-bles (tempte de sable) ont retard le dcollage de lavion algrien desti-nation de Sanaa bien quil ait obtenu, trois fois de suite, les autorisations n-cessaires , ajoutant que ces mmes conditions climatiques avaient retard des oprations de rapatriement mises en place par dautres pays . Les contacts et la coordination taient maintenus en permanence en-tre les ministres des Aff aires trang-res des deux pays et au plus haut ni-veau et nos relations avec nos frres au Royaume dArabie saoudite sont

    aujourdhui plus fortes que jamais , a poursuivi le porte-parole. Samedi der-nier, un avion dAir Algrie a rapatri, vers lAlgrie partir de Sanaa, 160 Algriens en plus de 40 Tunisiens, 15 Mauritaniens, 8 Libyens, 3 Marocains et un Palestinien. Lavion a fait escale au Caire avant de se rendre Alger. Depuis le 25 mars dernier, neuf pays de la Ligue arabe ont engag lopra-tion militaire baptise tempte dci-sive contre les milices houthis au

    Ymen offi ciellement pour remettre au pouvoir le prsident ymnite Abd Rabo Mansour Hadi. Des oprations ariennes, mais aussi maritimes sont engages par les membres de la coali-tion arabe. LAlgrie, qui a refus de participer cette opration militaire, a appel un dialogue entre Ymni-tes pour parvenir une solution la crise. Une position qui, semble-t-il, na pas t du got de certains pays ara-bes.

    Le rapatriement des ressortissants algriens du Ymen sest fait en coordination avec lArabie saoudite

    Le ministre des Affaires trangres dment tout malentendu entre Alger et Riyad Les relations qui unissent lAlgrie et le Royaume dArabie saoudite sont solides, sculaires et exceptionnelles. Elles connaissent un dveloppement constant et permanent , a dclar, hier, le porte-parole du ministre des Aff aires trangres, M. Abdelaziz Benali Chrif.

    Ramtan Lamamra ministre des Affaires trangres

  • 24 HEURES AU PAYS j e u d i 9 a v r i l 2 0 1 5 5

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    utiliser pour le sport dans les divisions et autres

    Education nationale / Syndicats

    Vers la rvision du statut particulier en attendant une charte de lthiqueENCADRELEcole algrienne est reste confronte un marasme latent, car nous avons pass notre temps grer les confl its sociaux, plutt qu le consacrer la pdagogie .

    PAR ASSA MOUSSI

    Aprs les vacances de printemps, les enseignants de lUniversit Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou (UM-MTO) reviennent pour poursuivre la grve enta-me depuis le 11 fvrier. Dentre, ils annoncent un nouveau plan daction mettre en uvre partir de la semaine prochaine et menacent dun rassemble-ment devant le palais du gouvernement au cas o leurs dolances ne sont pas prises en charge par les autorits. Selon le coordinateur de la section du Conseil national des enseignants du suprieur (CNES) de Tizi-Ouzou, il y aura des actions lintrieur des campus universitaires, comme lextrieur, notam-ment dans les rues de la ville, avec possibilit dun rassemblement devant le sige du gouvernement . Samy Ould Ouali, joint par nos soins, na pas cach sa dception quant au sort rserv par le ministre de tutelle aux revendications des enseignants. Nous avons entendu ici et l que le ministre de lEnsei-gnement suprieur et de la Recherche scientifi que sest pench sur les revendications des enseignants.

    Mais, jusqu prsent, il ny a rien doffi ciel , a-t-il dclar avant de rappeler que la commission minis-trielle dpche Tizi-Ouzou na pas apport les rponses attendues par le mouvement de grve.Une grve qui dure, rappelons-le, depuis le 11 fvrier dernier et qui sapprte boucler son deuxime mois, devant un silence radio du ministre en charge du sec-teur, Mohamed Mebarki, qui semble oublier que cette grve se passe dans son dpartement. Nous avons dcid de poursuivre le mouvement de grve jusqu satisfaction de nos revendications et nous comptons aussi radicaliser la protestation si aucune suite nest accorde nos dolances , apprend-on auprs de M. Ould Ouali. Dtaillant le programme daction adopt lissue de lassemble gnrale organise, lundi au campus uni-versitaire Hasnaoua, notre interlocuteur explique quil a t dcid de lorganisation de sit-in travers tous les campus universitaires de lUMMTO, partir de dimanche prochain. Il y aura des sit-in, avec la participation des tudiants et autres ATS, les diman-che, lundi et mardi prochains , nous a-t-il indiqu. Plus que a, les enseignants affi lis au CNES ne comptent pas sarrter en si bon chemin. Encore une fois, ils vont sortir dans la rue pour dnoncer le mu-tisme des autorits et rclamer la prise en charge de

    leurs revendications qui tournent autour de linscu-rit, la dtrioration des conditions de travail et de pdagogie, les agressions, lavancement dans le plan de carrire, le statut particulier et la question du lo-gement. Ainsi, une marche pacifi que sera organise le 15 avril prochain. Elle sbranlera du campus universitaire Hasnaoua pour se diriger au sige de la wilaya o, les ensei-gnants demanderont, certainement, rencontrer le wali, Abdelkader Bouazghi. Une action similaire avait t organise le 9 mars dernier, rappelons-le. En plus de ces actions locales, le CNES-TO compte renouveler ses dmarches auprs des autorits cen-trales. Cette fois-ci, ils en appelleront au Premier mi-nistre, Abdelmalek Sellal qui un courrier sera adress , nous fera savoir notre source, et ce, dans lobjectif de le voir intervenir personnellement afi n de venir bout des problmes soulevs. Faute de quoi, menace M. Ould Ouali, nous serons dans lobligation de radicaliser le mouvement et un ras-semblement sera organis devant le palais du gou-vernement . Sur ce, aucune date nest encore arr-te. Mais le conseil local du syndicat, dont la ses-sion est ouverte depuis le premier jour de la grve, en dcidera au moment voulu , conclut notre inter-locuteur.

    Enseignement suprieurLe CNES-TO menace de protester devant le palais du gouvernement

    PAR S. SEDDIKI

    Les ex-gardes communaux reviennent la charge. En eff et, hier, ils taient des centai-nes de personnes venues, selon les organisa-teurs, de plusieurs wilayas prendre part un rassemblement national Bouira. Aprs une priode daccalmie, marque par des tiraille-ments et des luttes intestines entre les deux mouvements de la coordination nationale et le mouvement national des gardes commu-naux libres, les deux leaders de ces deux mouvements ont dcid de mettre de ct leurs divergences et de souder les rangs. En eff et, dans la matine dhier, des centaines dex-gardes communaux issus des quatre coins de la wilaya de Bouira ainsi que dautres wilayas, en particulier du centre du pays, ont tenu un sit-in devant le sige de la wilaya afi n de ritrer leurs revendications. Les deux leaders de ce mouvement, savoir Lahlou Aliouat et Chouib Hakim, qui taient pr-sents, ont manifest ensemble et ont brandi les mmes slogans. Nous avons rpondu

    lappel lanc par notre base pour unifi er nos rangs et continuer le combat pour arracher nos droits , dira M. Aliouat, en affi rmant que ce rassemblement a t dcid Bouira parce que cette wilaya a pay un lourd tribut dans le cadre de la lutte antiterroriste et beaucoup de gardes communaux ont laiss leur vie. Le coordinateur de ce mouvement a dnonc, par ailleurs, le dialogue qualifi de prfabri-qu entam par le dpartement de Tayeb Be-laz. Nous dnonons ce dialogue, il faut dialo-guer avec la base , dira-t-il encore. Aujourdhui, nous sommes l dans le but dexprimer notre position commune et rappe-ler aux autorits leurs engagements qui nont jamais t respects , souligne encore M. Aliouat. Pour sa part, Hakim Chouib, qui a fait le dplacement depuis la wilaya de Blida, a prcis que le contact avec M. Lahlou na jamais t rompu. Au contraire, nous tions toujours en contact, et ce, pour lint-rt des gardes communaux , dira-t-il. Les manifestants se disent contents que leur mou-

    vement soit enfi n runifi . Sagissant des re-vendications souleves par les gardes com-munaux, ces derniers exigent toujours des pouvoirs publics de rtudier leur dossier. Ils rclament, entre autres, un statut et une re-connaissance offi cielle de leurs sacrifi ces dans le cadre de la lutte antiterroriste. Nous demandons aux autorits du pays dattribuer le statut de moudjahid pour les lments de la garde communale engags durant des an-nes contre le terrorisme et le statut de mar-tyr pour ceux tombs sous les balles assassi-nes des terroristes. Tout comme ils exigent une prise en charge effi cace des familles. No-tons, par ailleurs, que les gardes communaux ont dcid lissue de ce rassemblement de poursuivre leur mouvement de rue. Ils envi-sagent dorganiser un rassemblement en blo-quant lautoroute Est-Ouest aux tunnels de Bouzegza. Laction de protestation, prvue pour le 1er mai, est toujours maintenue tant que les pouvoirs publics nont pas affi ch une volont de rgler les problmes des gardes communaux, prcise-t-on.

    Institut des sciences politiques Le risque dune anne blanche se prcisePAR MERIEM KACI

    LInstitut des sciences politiques de lUniversit Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou va vers une anne blanche. La grve mene par les tudiants depuis le 25 novembre dernier sternise. Nous allons inluctablement vers une anne blanche, si la grve dure encore une autre semaine , affi rme un tudiant. En eff et, le retard de cinq mois sera diffi cile, voire impossible rattraper , poursuit notre source. Selon les tudiants, la tutelle na rien fait pour dnouer la crise , alors quelle leur a promis de prendre en charge leurs dolances, lors de la rencontre tenue au sige du ministre avec le chef de cabinet du ministre, le 9 mars dernier. Dautre part, les tudiants affi rment bn cier du soutien des enseignants de linstitut. Pour rappel, les tudiants ont enclench leur grve pour rclamer la revalorisation de leur diplme pour avoir de meilleures chances de recrutement dans la Fonction publique notamment.

    Rassemblement national des ex-gardes communaux Bouira

    Pour exiger la rouverture de leur unitDes travailleurs de Batigec-Bjaa reus au ministrePAR ADEL BOUCHERGUINE

    Plusieurs travailleurs licencis de lentreprise de construction en btiment Batigec, unit de Bjaa actuellement larrt, ont t empchs daccder leur ministre de tutelle, savoir lHabitat, lUrbanisme et la Ville, Alger, et ce, pour tenir un rassemblement de protestation, a-t-on constat sur place. En descendant larrt des bus de Tafourah, des policiers nous ont indiqu quil ntait pas question de tenir notre rassemblement et que le ministre recevra une dlgation pour rgler les problmes soulevs , a inform lun des travailleurs de Batigec, Karim Bouredjioua, contact par tlphone. Cest ainsi quune dlgation a t reue par le directeur des entreprises publiques au niveau du ministre. Lors de la rencontre, le reprsentant du ministre a promis de relancer lactivit de lunit de Bjaa , affi rme M. Bouredjioua, qui sest dit nanmoins sceptique. Laff aire remonte au 12 janvier dernier lorsque la direction gnrale de Batigec avait dcid de mettre larrt sa liale de Bjaa. Les travailleurs disent ne pas comprendre cette dcision qui a touch une seule wilaya. Il est incomprhensible que la direction gnrale de Batigec procde la suppression de tous les projets uniquement Bjaa , affi rment-ils, dans une dclaration rendue publique, la veille de leur dplacement vers Alger. Cette dcision est dune extrme gravit , estiment-ils, car elle menace la cohsion nationale et sociale . Les travailleurs grvistes rappellent que grce leur mobilisation, les pouvoirs publics ont procd au rglement des crances de lunit Batigec-Bjaa . A cet eff et, ils disent ne pas accepter que leur mouvement soit instrumentalis pour rgler uniquement le contentieux nancier sans la prservation de lemploi. Ce mouvement de protestation a t enclench au lendemain de la dcision de la direction gnrale de Batigec. Plusieurs rassemblements ont t organiss, notamment devant le sige de la wilaya de Bjaa, revendiquant la remise en marche de leur unit et lintgration des travailleurs. M. Bouredjioua affi rme quune runion sera bientt organise Bjaa et un ultimatum sera donn la tutelle , faute de quoi dautres actions seront organises jusqu la rouverture de la liale.

    PAR MARIAM ALI MARINA

    Cette affirmation de Mohamed Chab Dra Ettani, conseiller au minis-tre de lEducation nationale, rensei-gne, en eff et, sur le climat dinstabilit qui rgne dans lEcole algrienne, mar-qu par maints mouvements de contes-tation, ces derniers temps, les syndi-cats et la tutelle, chacun campant sur ses positions. Cependant, tout porte croire quun terrain dentente est enfi n trouv entre les deux parties, la fa-veur de linstallation mardi soir de la commission conjointe charge de d-terminer et de traiter les dysfonction-nements contenus dans les statuts des employs du secteur de l'ducation na-tionale. Les membres de cette commis-sion seront chargs de dterminer et d'examiner les dysfonctionnements in-duits par l'application des statuts du secteur et d'apporter les solutions ad-

    quates , a indiqu ce propos Moha-med Chab Dra Ettani, affi rmant que la commission tiendra sa premire ru-nion le 16 avril avec l'ordre du jour l'laboration du rglement intrieur et la dfi nition du calendrier d'action. Le conseiller auprs de la ministre de lEducation a, en outre, soulign l'im-pratif de respecter certains princi-pes lors de la rvision des statuts . Il s'agit, selon M. Dra, d' approfondir l'examen des dysfonctionnements en toute srnit afi n de ne pas reprodui-re les mmes erreurs qui taient l'ori-gine de la situation d'instabilit qu'a connue le secteur des annes durant . Le ministre de l'Education nationale a enjoint aux membres de la commis-sion de se conformer certains princi-pes, au premier rang desquels, l'quit entre employs et la cohrence avec l'arsenal juridique, dont les statuts de la Fonction publique, outre la dynami-

    que professionnelle, qui requiert des passerelles entre diff rentes carrires professionnelles , a-t-il poursuivi. Ct syndicats, ces derniers ont affi r-m leur disponibilit uvrer avec srieux et dtermination, dans le cadre de cette commission, la rvision des statuts des travailleurs du secteur, mme de corriger les dysfonctionne-ments contenus dans les statuts, si lon reprenait les dires du secrtaire gn-ral du Syndicat national des tra-vailleurs de l'ducation (SNTE), Ab-delkrim Boudjenah.

    LA CHARTE DE LTHIQUE SOUMISE LACCORD DES CONSEILS NATIONAUX DES SYNDICATSLors de la sance d'installation, les re-prsentants du ministre ont remis aux

    reprsentants des syndicats un avant-projet de la charte de l'thique et de stabilit pour que ces derniers puissent l'examiner et apporter leurs observa-tions afi n de parvenir sa signature et son adoption. Abdelkrim Boudjenah a prcis que ce projet sera soumis pour examen et dbat au niveau des conseils nationaux des diff rents syn-dicats, lesquels sont habilits l'ap-prouver ou le rejeter . Il s'est enfi n dit optimiste quant au droulement du dialogue avec le ministre depuis la signature de l'accord, prcisant que les choses avancent dans le bon sens . En visite de travail et dinspection mardi dernier dans la wilaya de Guel-ma, la ministre de lEducation natio-nale, Mme Nouria Benghebrit, a estim quaprs enrichissement, la charte constituera un contrat engageant toutes les parties : tutelle, enseignants, lves et parents dlves.

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    Rhabilitation de la voirie Alger4,2 milliards de dinars pour la rfection de 183 km PAR FAYAL DJOUDI

    Dans le cadre des dispositions prises par la wilaya dAlger pour la rhabilitation de la voirie, un vaste programme de bitumage et d'amnagement des artres a t lanc au niveau de plusieurs quartiers. Le programme de rhabilitation prvoit la rfection de 183 km de voies dans les 57 communes de la capitale. Une enveloppe de 4,2 milliards de dinars a t alloue ce grand chantier. Le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, accompagn du ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, a eff ectu mardi soir une visite dinspection au niveau de plusieurs circonscriptions administratives de la capitale pour suivre ltat davancement des travaux. La dlgation sest rendue Bordj El Kiff an, Baraki, Gu de Constantine, Kouba, El Achour et Zralda. La ralisation de ces travaux sinscrit dans le cadre du programme dactions prioritaires en matire de rhabilitation dinfrastructures routires, a dclar le wali dAlger. Il a inform, en outre, que cinq entreprises ont t charges de mener les travaux dans les diff rents quartiers de la capitale. Mme les voies rapides de la capitale ont besoin de rfection et de ramnagement. Nous aimerions que les moyens de ralisation soient suffi samment disponibles , a poursuivi le wali. Pour sa part, le ministre des Travaux publics, Abdelkader Kadi, fera savoir que la wilaya dAlger a entam une opration de grande envergure pour laquelle elle a mobilis des entreprises qui ont dj commenc travailler , avant dajouter que notre dpartement est en train de donner un coup de main pour essayer de renforcer les moyens de ralisation parce que les travaux sont dune grande importance pour la capitale . Les oprations de revtement de la voie publique, qui ont dmarr il y a vingt jours Alger, ont donn de bons rsultats , a soulign le ministre, qui a estim que ce programme sera men bien et vite avec dautres moyens que la wilaya et le ministre comptent mobiliser .

    PAR MARIAM ALI MARINA

    Dans sa politique dinsertion professionnelle et de recrutement, lEtat a mis en place diff rents dis-positifs sous diff rentes formes. Ces dispositifs sont-ils performants et peuvent-ils concrtement rpondre aux besoins en termes demploi ? Pour le directeur gnral de lemploi et de linsertion au ministre de lEmploi, du Travail et de la Scurit sociale, qui in-tervenait, hier, sur les sondes de la Chane III de la Radio nationale, les choses sont claires. Les dispositifs daide linsertion professionnelle, pour lemploi salari et le dispositif dappui la cra-tion dactivits constituent une contribution la r-sorption du chmage et de cration de lemploi et nont pas pour prtention de rsoudre la question de lemploi dans son ensemble, dautant que cette ques-tion est transversale et concerne tous les secteurs , a estim dans ce sillage Fodil Zaidi. Donc, lapport de ces dispositifs vise apporter un plus la cration de lemploi , a explicit le mme responsable. Pour tayer ses dires, linvit de la Chane III a not quen 2014, 59 679 micro-entreprises cres dans le cadre des deux dispositifs Ansej et Cnac (Agence nationale de soutien lemploi et Caisse nationale dassurance

    chmage) reprsentent un potentiel de 136 000 em-plois. Dans le cadre du Dispositif daide linsertion professionnelle (DAP), 113 417 jeunes pr-deman-deurs demploi ont t insrs dans diff rents sec-teurs dactivit, dont 83% dans le secteur conomi-que. Lapproche retenue dans ce dispositif tait conomique , a insist le directeur gnral de lem-ploi et de linsertion au ministre de lEmploi. Nan-moins, le mme responsable a assur que la relance de lconomie nationale, la reprise de la croissance et lencouragement de linvestissement demeurent le moyen le plus sr pour la cration de lemploi . In-terrog sur la prcarit des emplois crs dans le ca-dre du DAP, le reprsentant du ministre du Travail rcuse ce qualifi catif en expliquant que ce dispositif nest pas considr comme un emploi au sens de la lgislation du travail, la rtribution verse aux per-sonnes recrutes ne reprsentant pas un salaire, mais une simple indemnit. Cette dfi nition des emplois DAP aussi juste quelle soit nest pas considre com-me telle lorsquil sagit de calculer le taux du ch-mage, puisque cette catgorie de travailleurs est tou-jours additionne la population active. En chiff res, le mme responsable a voqu quelque 95407 jeunes permaniss rien quen 2014.

    UNE HAUSSE CONJONCTURELLE Quand on cre de lemploi, on rduit le taux de ch-mage : lquation est connue. Cest automatique. Ce-pendant, ces derniers temps, il y a eu hausse du ch-mage, puisque on est pass de 9,8% 10,6%. Des chiff res que Fodil Zaidi a tent de justifi er. Pour lui, laugmentation du taux de chmage est une hausse conjoncturelle . Commentant les dernires statistiques de lONS fai-sant tat dune augmentation du taux de chmage, linvit de la Chane III a, en eff et, expliqu cette hausse par la priodicit de lenqute. Il y a un eff et saisonnier qui rentre en jeu entre la priode davril et de septembre. Pour celle de septembre, on a remarqu une hausse du chmage chez les jeunes diplms passant de 13 16%, a-t-il dcortiqu en expliquant cette particu-larit par larrive massive de nouveaux diplms sur le march du travail. Le deuxime facteur qui serait lorigine de cette hausse est la saison agricole qui connat une dcroissance durant cette priode de lanne.

    PAR FARID MESSAOUD

    La situation nest pas nouvelle, en fait. Mme avant le fameux printemps arabe, lAlgrie ne parvenait pas mo-biliser des capitaux arabes.Pour preuve, de 2001 2007, les in-vestissements arabes navaient atteint que 524 milliards de dinars (environ 7,9 milliards de dollars). A lpoque, lEgypte, un pays sr, et stable au plan politique, venait en tte des pays ara-bes investissant en Algrie, avec 136 milliards de dinars raliss durant la priode considre, suivie par les Emirats arabes unis avec 76 milliards de dinars et le Kowet avec 38 mil-liards de dinars. Ces investissements directs pour des projets raliss ou en cours de ralisation taient orients davantage vers le secteur de lindustrie et de la ptrochimie, alors quils taient bass essentiellement sur la tlphonie

    mobile, les mdicaments, les mat-riaux de construction et la promotion immobilire. On tablait nanmoins sur un nouvel accroissement des investis-sements arabes en Algrie qui devaient atteindre les 19 milliards de dollars. En 2014, 171 projets arabes sont ins-crits auprs de lAgence nationale de dveloppement de linvestissement (ANDI), dont 98 projets dans le secteur industriel, selon des chiff res avancs par le ministre de lIndustrie et des Mines. Une srie dobstacles conti-nuent de freiner linvestissement de manire gnrale. Le systme bancaire jug trop ferm , ainsi que les len-teurs administratives sont souvent cri-tiqus par des chefs dentreprise quils soient trangers ou locaux. Il est vrai que les banques algriennes sont trop lentes par rapport ce qui se fait ac-tuellement dans le monde arabe o le systme fi nancier, dans son ensemble,

    est en phase avec lconomie moderne. Une des dfaillances releves dans le systme bancaire algrien, labsence de vrais banquiers forms au mtier de la banque. La promotion des investis-sements arabes sera au centre du 5e forum dAlger sur les conomies ara-bes prvu les 3 et 4 juin prochain avec la participation de prs de 400 opra-teurs conomiques, dont 150 investis-seurs arabes. Le forum sera organis par le ministre de lIndustrie et des Mines et la Cham-bre algrienne du commerce et de lin-dustrie (CACI) ainsi que le groupe liba-nais conomie et aff aires . La ren-contre vise tudier les moyens din-tensifi er les projets de partenariat avec les investisseurs arabes, notamment dans les domaines de lindustrie, de la ptrochimie, de la sant, de lindustrie pharmaceutique et du tourisme. Les riches pays du Golfe dgageaient, ces

    dernires annes, des gains excden-taires tablis plus cinq cents milliards de dollars hors hydrocarbures. Et cest la puissante fdration des Chambres du Conseil de coopration du Golfe (CCG) qui souvent aiguille les capitaux arabes. Il y a quelques mois, elle avait publi sur son site Internet quelle pr-voyait dinvestir 120 milliards de dollars au Maroc dici 2024 . Ce sont les plus importants capitaux trangers que le Royaume chrifi en ait enregis-trs. Ils sont largement suprieurs aux IDE raliss ces dix dernires annes par le Maroc. Le montant global des investissements des pays du Golfe dans ce pays na t que de cinq milliards de dollars sur les dix dernires annes, un ordre de gran-deur relativement analogue celui que ralisent de nombreux pays qui entre-tiennent des relations troites avec les monarchies du Golfe.

    Avec seulement 171 projets inscrits auprs de lANDI en 2014

    LAlgrie est loin dtre la destination prfre des capitaux arabesA lombre des derniers bouleversements survenus dans certains pays arabes, de nombreux hommes daff aires tunisiens, libyens, gyptiens, syriens ont prfr quitter leurs Pays dorigine pour monter des aff aires Duba, Doha, Riyad, Casablanca Dans ce changement gopolitique et gostratgique, lAlgrie na pas attir de capitaux arabes ou pas suffi samment.

    EmploiEntre les chiffres et la ralit

    PAR SAMIR TAZART

    Depuis mardi dernier, l'Italie a doubl le volume de ses importations de gaz naturel algrien, profi tant de la faiblesse des niveaux de prix de ptro-le sur lesquels celui du gaz est index. Le fl ux de gaz algrien qui transite par le point d'entre de Mazara del Vallo est pass 23,5 millions de mtres cu-bes, en hausse de 10,7 millions depuis la fi n du mois de mars, selon les don-nes du rseau italien de distribution Snam Rete Gas, cit par le magazine conomique new-yorkais Bloomberg. En revanche, les importations italienne

    de brut se sont rduites de 46%, leur plus bas niveau au moins depuis 2010. Aussi, la dgringolade de 50% des prix du ptrole depuis juin 2014 commence dteindre sur la valeur des contrats gaziers long terme vu que leurs prix se ngocient partir de ceux des cours du brut. Dans ce chapitre, l'Algrie, la Norvge et la Russie risquent de revoir la baisse leurs contrats gaziers avec lEurope dans les six neuf mois ve-nir. Jusqu' il y a quelques semaines, l'Italie tirait toujours les prix des contrats du gaz algrien vers le bas, mais maintenant, avec la baisse des prix qui pse sur la valeur des contrats

    gaziers, l'Italie prend plus de gaz avec un mme prix , estime un analyste qui ajoute que cest la mme histoire que le gaz russe . LAlgrie exporte plus de gaz vers lEurope sans pour autant ga-gner plus, dautant que le gaz russe sachte des volumes plus importants de plus de 81% comparativement quelques mois seulement. Daprs Bloomberg, lAlgrie renforce aussi ses fl ux de gaz l'Espagne, qui a export 88% de gaz en plus en un mois seule-ment par les points dentre dAlmeria et de Tarifa, selon les donnes du R-seau europen des gestionnaires de rseau de transport de gaz (ENTSO-G).

    En parallle, l'Italie a import moins de 20 millions de mtres cubes de gaz algrien par jour du 10 fvrier au 31 mars, selon les donnes de Snam Rete Gas, faisant du pays le troisime consommateur de l'Union europenne, qui a import depuis lAlgrie environ 160 millions de mtres cubes de gaz durant les sept premiers jours davril, par rapport aux 98 millions au cours des sept premiers jours de mars. Dailleurs, la compagnie italienne Eni a trs vite fi ni de rengocier son contrat avec Sonatrach qui, de son ct, a tent de rapprocher les prix des niveaux moyens.

    EnergieLAlgrie double ses exportations en gaz naturel vers lItalie et lEspagne

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