rÉau, l. les primitifs allemands ([1910])

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primitivos alemanes historia del arte

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  • ND565R3

  • yLES GRANDS ARTISTES

    Les Primitifs Allemands

  • LES GRANDS ARTISTES

    COLLECTION d'eNSEIGNE.MENT ET DE VULGARISATION

    Place sous le haut patronage

    D E

    L'ADMINISTRATION DES BEAUX-ARTS

    Volumes par-us

    Architectes des Cathdrales gothiques(Les), par Henri Stein.

    Boucher, par Gustave Kahn.Canaletto (Les deux), par Octave Uzanne.Carpaccio, par G. et L. Rosenthal.Carpeaux, par Lon Riotor.Chardin, par G.\ston Schfer.Clouet (Les), par Alphonse Germain.Honor Daumier, par Henry Marcel.Louis David, par Charles Saunier.Delacroix, par Maurice TourneuxDiphilos et les modeleurs de terres cuites

    grecques, par Edmond Pottier.Donatello, par Arsne Alexandre.Douris et les peintres de vases grecs, parEdmond Pottiek.

    Albert Diirer, par Auguste Marguiliier.Fragonard, par Camille Mauclair.Gainsborough, par Gabriel Mourey.Jean Goujon, par Paul Vitry.Gros, par Henry Lemonnier.Hais (Frans), par Andr Fontainas.Hogarth, par Franois Benoit.Holbein, par Pierre Gauthiez.Ingres, par Jules Mommja.Jordans, par Fierens-Gevaert.La Tour, par Maurice TourneuxLonard de Vinci, par Gabriel Sailles.Claude Lorrain, par Raymond Bouyer

    Luini, par Pierre Gauthiez.Lysippe, par Maxime Collignon.Meissonier, par Lonce Bndite.Michel-Ange, par Marcel Reymond.J.-F. Millet, par Henry Marcel.Murillo, par Paul Lafond.Peintres (Les) de manuscrits et la

    miniature en France, par Henri Martin.Percier et Fontaine, par Maurice Fouch.Pinturicchio, par Arnold Goffin.Pisanello et les nidailleurs italiens, par

    Je.\n de Foville.

    Paul Potter, par Emile Michel.Poussin, par Paul Desjardins.Praxitle, par Georges Perrot.Prud hon, par Etienne Bricon.Pierre Puget, par Philippe Auquier.Raphal, par Eugne Muntz.Rembrandt, par Emile Verhaeren.Ribera et Zurbaran, par Paul Lafond.D.-Q. Rosseiti et les Prraphalitesanglais, par Gabriel Mourey.

    Rubens, par Gustave Geffroy.Ruysdal, par Georges Ri.\t.Titien, par Maurice Hamel.Van Dyck. par Fierens-Gevaert.Les Van Eyck, par Henri Hymans.Velazquez, par Elie Faure.Watteau, par Gabriel Sailles.

    9658-10. CoRBEiL. Imprimerie Crte.

  • LES GRANDS ARTISTESLEUR VIE LEUR UVRE

    Les Primitifs

    AllemandsLOUIS R E A U

    MATRE DE CONFRENCES A l'uNIVERSIT DE NANCY

    ETIDE CRITIQUEILLUSTRE DE VINGT-QUATRE REPRODUCTIONS HORS TEXTE

    PARISLIBRAIRIE RENOUARD

    HENRI LAURENS, DITEUR6, RUE DE TOURNON (VI^)

    Tous droits de traduction et de reproduction rservs pour tous pays

  • rA MON AMI

    ROBERT HERTZ

    Nancv, Juillet iqio.

  • LES

    PRIMITIFS ALLEMANDS

    AVANT-PROIMIS

    Les Primidls alIciiiaKls sont brauc()ii[) plus mal ((irmus

    en France, \oirt' inino en Allemagne. (|ii

  • 6 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    })li(ju(' cil i^i'aiule partie par rtUroltessc do notre culture

    intellectuelle et artistique, qui, malgr une raction salutaire,

    reste trop exclusivement greco-roniaine. Il est certain que

    l'art alleuiand dconcerte, au preuiicr abord, des Franais

    levs dans le culte de lart grec et de lart italien de la

    Renaissance : de mme que, pour apprcier l'art japonais,une initiation lente et progressive s'impose l'Occidental,

    de uH'iiic Tari germanicjue exige, pour tre got d'unLatin, une ducation de l'il et un largissement du got.

    Appliquer ;i des retables souabes le critrium de lart

    italianisant, c'est se condamner n'y rien comprendre.

    Sans doute l'art allemand n'a pas, au mme degr quel'art italien, le sens de la beaut' plastique. il n'a pas,

    aulanl (|ue lart franais, cette passion des problmes deconstruction et de tecbni(iue (|ui a suscit le magniii(jue

    dveloppement de rarcbitecture gothique et de la peinture

    impressionniste. Mais l'inlg-ance des formes, le bariolage

    du coloris et la grossiret de la facture sont compenss

    par des qualits d'invention et de mouvement, par le

    sens aigu de la valeur expressive de la ligne, par la gravit

    de la pense et du sentiment. lAIieux (jue la littrature,

    cet art populaire, probe et sincre, reflte l'me del bour-

    g-eoisie allemande la fin du moyen ge.

    Notre connaissance des Primitifs est dorigiiie rcente.

    Le (( sicle des lumires ne voyait (|ue barbarie dans cepass gotbique . L'tude de l'art alleuiand ne commence

    en ralit (ju'avec le Romantisme, (^e sont les elfusions

    mystiques de Wackenroder. les Fantaisies sur /'arf de

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. 7

    Tieclv

  • 8 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    Ce (|iio les recIitTclios (larchives 110 leur livraient pas. les

    liisloriensle (leiuandrcnt l'analyse stylistique des oeuvres.

    Morelli {Lermolieff) avait montr, non sans succs, en

    e'Iudiant les uvres des matres italiens dans les Galeries

    > de Munich, de Dresde et de Berlin, le parti que pouvaient

    tirer les connaisseurs de l'examen attentif de dtails carac-

    tristi((ues, conuiic la l'orme des mains et des oreilles.

    Applique Tai'l allemand, la mthode moi'olUcmie a donnde remarquables l'sultats. En moins de vingt ans, l'histoire

    des Primitifs a t renouvele par de minutieuses mono-

    graphies, publies isolment ou groupes dans la prcieuse

    collection des Stiidien cur deutschen Kiinstgeschichte.

    Malheureusement il n'existe gure d'i'ludes d'ensemble

    (|ue sur les Ecoles de Cologne et de Nuremberg. Toutessai de synthse prsente une extrme difficult cause

    du caractre particulariste de lart allemand et de l'enche-

    vtrement presque inextricable des coles locales.L'idtjel (Ui jU''sent volume est de h'hroniller ce chaos et

    de condenser en (|U(d(jues pages substantielles les rsultats(|u'on peut considrer comme ac(juis.

    I. Caractkrrs gkniraux dk la peinture allemande

    AU \V'' sicle.

    C'est au \v" sicle (jue la peinture s'atranchit dfinitive-

    ment du livre et de la muraille et de\ienl le premier des

    arts plasti({ues, lart majeur, aux dpens de rarchitecture(|ui passe au second plan.

  • i:iirlu- SI lin. T.

    MAITRE FRAX.KE. l/lKKMME DE nOll.EUR ^Vei'S 11430).(Muse de Hamboure:.)

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. H

    Avec lapparilioii du lalilcaii (!< clicNalcI. la conrcjjlidn

    mme de la peiidui'c se liaiislonnc. Li's ininial iiiislcs clles fresquistes se coidciilaiciil dVinidir des coiitoiirs avec

    des tons poss |)lal. Le proldriiic (|ur se prdposciil lespeintres du xv' sir(dc. (d api's eux les lirands arlisics de la

    Renaissance, n'est rien moins (pic la (on(|U(dcdc l'espace.Il s'ag"it de raliser ce nn'ra(de : donner sur une surface^

    plane l'illusion des trois dimensions ; voquer le rcliid' des

    figures relles par le model des chairs et des draperies;

    suggrer la prot'oiideur des paysages par des artifices de

    perspective. Au lieu d"appli(|uer des silIiou(dles sur un tondd'or, les peintres seliorcent de creuser leur paimcau. d'es-

    pacer les plans, de fair

  • 12 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    malgi't' ses iiu-riles, comme une Ecole de second plan. Ce

    sont les Quattrocentistes italiens (jui lui ont enseign l'art

    dlicat du model et les lois de la perspective : c'est auxPavs-Bas (ju'clle a emjjrunl la l('cliiii(|ii(' de la peinture riiiiilc. Mais sans galer leurs matres, les Allemands ont

    su conserver leur peinture, comme jadis rai'cliilecture

    gotlii({ue imporle'e de Finance, une saveui- originale.

    Les formes d'art qui se dveloppent en Allemagne sont

    troitement dpendantes de l'tat politique et social, qu'ilimporte tout d'ahord de prciser. L'empereur et les

    nohles sont sans argent, sans autorit, sans pi-estige : il

    n'y a donc pas place pour un art de cour, monumental ouraffin. Non que l'Allemagne du w" sicle ft un pays

    pauvre : jamais peut-tre elle n'a t plus llorissante. Maistoute la richesse est concentre entre les mains des bour-

    geois. Au x[v- sicle, une srie de i't''V(dutions locales (|ui

    clatent pres(|ue simultanment dans toutes les grandesvilles : Ulm. Strasbourg, Ratisbonne, Augsbourg,

    Cologne, porte la classe bourgeoise au pouvoir et subs-

    titue la tvrannio de l'vque ou des patriciens (Geschle"

    chtev) le rgime dmocratique des corporations {Ziuifte).

    Les artistes ne peuvent attendre de commandes (juo de cesriches marcdiands, par\enus sans culture, qui imposent

    leur got mesquin. C'est pourquoi l'art allemand du

    xv' sicle, compar aux lgances florentines, nous choquepar sa vulgarit plbienne : c'est un ai'l de petites gens.

    Le culte ou le respect des artistes est un sentiment

    inconnu aux civilisations bourgeoises : aussi la condition

  • MAITRE Dl' RETABLE DE LIES Un R>'. LANCE AL' CALICE ll46H).(Muse de Munster.)

  • LES PIUMITIFS ALIJ:MANDS. l^J

    sociale des peintres esl-ellc U's liumhle. Leur gueuserii;

    est proverhiale. Ils \iveiit confonrliis dans l.i foule des arti-

    sans (/A/y/^'/i'/v'r/v'/') aux((uels ils sont assiniil''s. Ils foianenl

    une guilde sous le j)alronaii'e de sainl Luc, jx'inlre de la

    Vierge. Ils lialjitentgni'aienienl dans la uKMUe lue, la rue

    des Peintres (Schi/dergas.sr,^ on se dresse leur maison

    corporati\'e, se niai'ient dans la cor[)oralion et travaillent

    en commun dans un aleliei-. F^a dure des annes d'appren-

    tissage et de voyage (Lchr-und \V(in(lerJ(i/u-r]^\v^ condi-tions d'admission ta la maili'ise son! strictement rgle-

    mentes. L'artiste Ti'est pas encore dgag de l'artisan; il

    n'a pas conscience de son minente dignit . Diirer s'en

    plaignait amrement son ami Pircklieimer : (( A Venise,je suis un gentilhomme, Nurem])ei'g un pauvre hre.

    Ce n'est pas pour leur dlectation personnelle ou pour

    terniser leur mt-moire ((ue les riches hourgeois com-

    mandent des uvres d'art: ils n'ont d'autre amhilion que de

    se recommander Dieu et leurs saints patrons en ddiantun beau retahle dans leur glise paroissiale. Aussi le dve-

    loppement du retah/e \i volets {Flugelaltar) qui remplace

    l'antependium pi'imilif est-il un des caractres essentiels

    de la peinture allemande du \v' sicle. On oublie tropsouvent que presque tous les tableaux du xv*" sicle re-

    cueillis dans les Muses sont des volets dtachs d'an-ciens retables : ces fragments de grandes dcorations

    conues pour la perspective d'une nef ou la pnombre d unechapelle ne prennent tout leur sens que si on les rattache,

    par la pense, ces ensembles disjoints et nuitile's.

  • 16 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    Les rotabk's ne sont pas seulement un assemblage de

    peintures : car les volets peints, cloisonns et subdiviss

    en plusieui's registres ou compai'timents. encadrent presque

    toujours un bas-i'elief ou des tig-ures en bois sculpt{Schnitzwerk). Le coffre repose sur uneprdelle [Staff'el)qui est trs souvent sculpte et se complte par un cou-

    ronnement arcliitectonique \Aufsatc] en forme de pignonajour. Ainsi la peinture et la sculpture collaborent troite-ment : les deux arts s Clorcent de se pntrer, la sculpture

    en lecliercliant les effets itiffore.sfjues laide de poly-

    cbromie et de dorures, la peinture en visant des effetspfastirjues par laccentuation des contours, la biiitalitt'

    des contrastes et le stvle anguleux des draperies.

    Certains retables ne possdent (ju une j)aire (k' \(]ets

    qui se rabattent sur le coffi'e : mais dautres plus andji-tieux ont jus(|u deux et trois paires de volets fixesou mobiles : ce sont des retables transformations

    {Wandelalt(U') quon ouvre et qu'on feuillette la faond'un g'ig-antesijue livre d'images. En temps ordinaire, les

    volets, dont la face exti'ieure tait gnralement peinte en

    grisaille, restaient ferms ( \Ver/,laf/sse(te\ : les joui's de

    fte, on les ouxi'ait tout grands pour rvler aux tidles

    blouis la splendeui' des peintures intrieures sur fond

    dor et des sculptures polychromes (Festtagsseite\.Un pareil travail ne pouvait tre l'uvre d'un seul aitiste,

    d'autant ])lus(|iie les donateurs en exigeaient l'achvementdans un dlai assez court. Les retables allemands sont donc

    dva uvres ro//eef n'es. La conmiande (''tait en ^l'-m'-ral reue

  • -E DE COLOGNE. SAINTE VRUNIQIE \eVS 1420).(Pinacothque le Miinieh.)

    2

  • LES PRIMITIFS ALT.KMANI3S. 19

    par un pciiilrc (|iii sassiirail la collaltoialKui d un mi plu-

    sieurs sculplcurs cl (|ui r(''[)arlissail la besogne cnlit' ses

    apprenlis: il se eliar^cail lui-ni('ine des xolels inlt-rieiirs

    (|ui son! ioujoiirs les plus snii^nt's. Il l'aul connatre ces pi'o-

    cds (le (li^ision du Iraxail. si conlr.iires aux lialiilmlcs de

    nos artistes inodt'rnes. poui' ju^cr ('(|uilal)lenienl lail alle-mand dn w" sicle.

    Les retables chiclienient pays nVuiraient pas suffi l'aire

    vivre les peintres : c'est pour(|U(ii ils clierclii-eni desressources dans la })rati(|ue de la (/rariirc. arl jiopulairepar excellence, (jui houx ail aisment des d('l)()U(di('s aux

    foires de Francfoil. Avec ces gravures d'une vente facile,

    larliste pouvait attendre les commandes.

    L"AlIemag"ne s'attribue \ invention de la gravure comme

    celle de l'imprimerie : c'est lii une prtention assez vaine :

    car les origines de la gravure sur bois [Ilahchnlft) et de

    la gravure sur cuivre (Kii/t/'ft'sttc/i) sont aussi anciennes

    (|ue l'impression sur toiles et l'orlevrerie et ((uani la pi'iorit du tirage des estampes sur papiei", il semble

    que. dans 1 tat actuel des recherclies, les Pays-Bas et

    mme la France aient autant de droits que l'Allemagne la revendifjuei'.

    Mais il est juste de reconnatre (jue la gravure jiril de

    bonne heure plus d'importance en Allemagne que dans

    tout autre pays. Ni l'Italie, ni les Pays-Bas n'ont su

    tirer le mme parti de la gouge et du burin. A partir deMarc-Antoine Raimondi. la g-ravure italienne se voue

    la liaduclion ou linterprtation de la peinture, tan-

  • 20 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    dis (juen Alleniagiie presque toutes les gravures du xv^et du x\f sicles sont des uvres originales, indpen-

    dantes de la peinture, expressment conues pour \v bois

    ou le cuivre. La plupart des peintres allnnands ont t des

    peinti-es-gt'aveurs {Malerstechcr) et les plus clbres

    deiitre eux : Scliongauer etDiirer sont mme plus graveurs(|ue peintres. C est leurs estampes beaucoup plus qu'leurs tableaux qu'ils doivent leur renom dans leur pays et

    l'tranger. C'est par ce mi'diuui (jue le gnie allemand

    s'est le mieux atiirui et conmiuniqu. En ce sens on peut

    dire que la gravure a t /"arl nationa/ de l'Allemagne (1).Cette prdominance des arts grapiiiqucs a t aussi

    nfaste la peinture allemande que son association avec la

    sculpture sur bois. Les artistes transposent inconsciem-

    ment dans la peinture les procds et le style de la gi'avure;

    de l l'exag'ration du Irait, la scberesse des contours, le

    style cassant des drapei-ies: si les tableaux italiens sont des

    rductions de fresques, les tableaux allemands sont sou-

    vent des gravures colories dmesurment agrandies.Dans les gravures comme dans les peintures de retables,

    les bourgeois alleuiands duxv" sicle ne s intressent gure

    qu au suji'l. Lart. qui est encore au service de l'Eglise, est

    conu connue une prdication par limage : il illustre les(biclrincs de la foi ou la lgende des saints. Insensibles

    (1) La gravure, qui tait pour les Allemands une ncessit matrielle,tait aussi le moyen d'expression le plus conforme leur gnie. Ce pro-cd rapide convient merveille des artistes riches d'ides et peu sou-cieux d'excution parfaite : or le got de la ligne expressive prime chezeux le sens de la couleur, et la pense les inti'resse plus que la forme i)ure.

  • STEPIIAN I.OCH>ER. LA V I E R (. E A LA VIOLETTE.

    (Cologne, Musi'-e archipiscopal.)

  • LES PIILMITIFS ALLEMANDS. 2.3

    la puret des ligues cl t riiariuouic des couicui-s, Icsdouji-

    leurs ne demaudeul aux peintres que des contes

  • 2i LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    nil dvelopprent la dvotion la Vierge de Misrivorde

    {Schutzmantelmadonna),(\\x\ abrite la chrtient sous lesplis de son manteau, ainsi que le culte des Quatorze htter-cesseurs{14 Nothelfer). et des saints antipesteux commesaint Sbastien, saint Christophe et sainte Barbe qu'on

    invoquait contre la niale mort. Enfin le thme pathtiquede la Danse macabre^ qui apparat en Fi'ance auxiV sicle,enfivra les imaginations allemandes.

    Deux influences nouvelles contriburent transformer

    l'iconographie traditionnelle : le Mystieisme et le Tlitre

    des Mystres (1).Les grands Mystiques allemands : matre EckardL Tauler

    et surtout Suso. ont exerc sur les Primitifs rhnans del

    fin du XIV'' sicle une influence comparable, toutes propor-

    tions gardes, celle de saint pTanois d'xVssise sur les

    GiolleS(jU('s italiens. Suso veut que riionune se spiritualise

    par le jeinic. pai' la soutfrance, par la maladie. Plus le

    corps tlcurit. (ht-il, plus lame se dessche;plus le corps se

    dessche, pUis l"me se fortifie. Mais les pratiques asc-

    ti(|ues ne font qu'exasprer sa sensualit. Il se reprsentela Vierge comme sa fiance : ses prires sont des dclara-

    lions passionnes : la Vierge tendre, fleurie et rose [die

    zarte, yeblUmte. rosige Magd) est sa Dame cleste. Ensomme, il transporte dans la marioltrie chrtienne le

    Minnedienst de la chevalerie et jus(ju'aux expressions de

    la posie amoureuse des Mintiesauger.

    (1) Cf. I'eltzeu. Ih'utscito Mi/st/7,- uml deustclu' Kitiisf, Strasbourg, 1899. E. MLE, L'dfl rt'lif/ieii.r (h' la /in (lu iitouen (i(ji\ Paris. 1908.

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. 27

    C

  • 28 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    enlciidail iclrouvcr dans la peinture limage lidle desscnes louchantes ou ljuiles(|ues (jue jouaient sous sesyeux les Confrres de la Passion. Pour mouvoir plusfortement ces mes frustes, les artistes exagrent, l'exemple des acteui's, la bestialit des bourreaux k minepatibulaire (jui sacharnent contre le Christ pantelant. Le

    ralisme caricatural de lart allemand nest ici que la copie

    tro|) lidle du thtre religieux.lien (|ue les uvres inspiri-es par la mise en scne

    traditionnene ])rsentent partout les mmes caractresiconographi(pies, Fextrme dcentralisation artistique

    qui rsulte de l'anarchie politique donne naissance

    une midtitude d'Ecoles provinciales (jui inqjriment chacuneleur marque ces thmes um'formes. Des centres d'artindpendants se dvelojipeni dans toutes les villes libies

    de l'Empire depuis le Rhin jus(]u' l'Elbe, qui mar(|ueau xv*" sicle la limite de l'Allemagne civihse (1). Cologne

    et Nurembei'g sont les principales mtropoles artisti(|uesdu W' sicle; mais en dehors de ces deux grands

    centres, des Ecoles locales trs actives se constituent dans

    les villes de la Hanse, en Westphalie, dans la rgion du

    haut Rhin, en Souabe et dans le Tyrol.

    Cette multiplicit des coles locales ne permet pas d'adop-ter pour l'expos des faits un ordre clu'onologique. L'histo-

    rien est contraint de recourir la mthode topogra-phifjKC. Ce j)i'Ocd a ses inconvnients : il donne au

    (1) Les pays l'est de l'Elbe ne sont encore que des Marches, des terri-toires de colonisation {Kolonialf/eblele) qui ne possdent pas un art au-tochtone.

  • Cliclj SlorclliK-

    MAITRE DE LA VIE DE LA VIERGE. LA MADONEET SAINT BERNARD .

    (Cologne, Muse Wallrat' Ricliartz.)

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS- '^^

    Icciciir mit' iiiiprcssioii d ('inicllciiiciil entre les Eco/es de XlhniKuinc du Xord \ n'icdcrdcitlsclieSchu/cn) el celles de 1". 1 /Av/z^/yy/c du Sud {orrdcufsr/trSchu/i'H).

    II. Lks Ecolks de l Ali.kmagne du XeiU).

    L'histoire de l'art ne connaissait naguie dans l'Alle-

    magne du Nord (|ue iJ'^cole de Cologne : des recherchesrcentes ont dnu)nlr l'existence de centres d'arl indpen-

    dants, aussi anciens et aussi actifs, en Weslphalie el dans

    les villes hansati(jues.

    1. L'Ecole /uiitsali'/uc. Ds le \iv" sicle, une Ecole

    de peinture se (hneloppe dans les poris de la Hanse enri-

    chis par le connnerce avec les Pays-Bas, l'Angleterre et la

    Scandinavie, Liiheck et surtout Hamhourg\ Lesrecherches

  • 32 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    de Graboir iGraoiver A/far) du nom de la petite villemerkleinbourgeoise o il fut long-temps relgue, porte la

    date de 1379. Ce grand retable comprend vingt-quatre

    tableaux et des sculptures en bois polycbrom. Les tableaux

    reprsentent la Cration du monde, Ibistoire de nos pre-

    miers parents, la vie de la V^ierg-e; les sculptures groupent

    autour du Cbrist crucifi les Propbtes qui ont prdit la

    Rdenq)tion. les Aptres (|ui l'onl aiinniict''e au moinb', les

    Martyrs qui ont soutfert pour la foi. les Pres de l'Eglise et

    les g-rands Fondateurs d'ordres (jui ont organist l'Eglise

    cbrtienne. Ainsi c'est toute Ibistoire cbrtienne qui se d-

    roule sous nos veux depuis la cration du monde et le pchorig-inel jusqu' la fondation des grands ordres monas-tiques.

    Bien qu'elles soient mal proportionnes, ces figures

    peintes et sculptes sont frmissantes de vie. Rien de plus

    expressif que le cri d'Isaac sous le couteau d'Abraham et

    ses g-estes ttonnants d'aveug-le lors(ju'il bnit la fraude de

    Jacob. Les figures ne sont pas encore conues dans l'es-

    pace : cependant on observe dans la Crsition des plantes

    un timide essai de paysage. La techiii(jue est trs curieuse :

    la couleur n'est pas tale uniformment, mais piquete depoints et de traits bruns ou jaunes.

    Matre Francke, qui fut peut-tre l'lve de Matre

    Bertram, est un des plus grands coloristes de l'art alle-

    mand. Son uvre la plus importante, dont les fragments

    ont t recueillis ;m nuist'e de Hambourg, est le retablede sainf T/iotnas de Cantorhrij, command en 1421 par

  • Clicli.j Aliiiari.

    MAITRE DE LA DPOSITION DE CHOIX. DEPOSITION DE CROIX.(Vers lolO).

    (Paris, Muse du Louvre.)

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. .{3

    une coiirr('ri(' de inarcliamls liaiiiljour^cois [Jirudcrschaft

    der Englandsfahrci') qui trafiqua icnl avec l'Ang-leterre.

    Cet ensemble monumenlaL aiih-rieur dune vingtaine d'an-nes au Donibild de Stephan Locliner, eonij)i

  • 36 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    Pays-Bas. Elle perd toute originalit et ne produit plus

    ds lors que de mdiocres pastiches de Quentin Matsys.

    2. UEcole de Westphalie. Les origines de l'cole deWestphalie sont plus anciennes et bien qu'elle ait subi

    elle aussi l'intluence des de Colog-ne et des Pays-Bas,

    elle conserve plus longtemps un got de terroir, une saveur

    locale. Sa verdeur rustique contraste avec la mivrerie

    doucetre des Primitifs colonais.

    Cette rusticit tient peut-tre ce que les peintres

    westplialiens ignoraient les raffinements de la civilisation

    urbaine. Au moyen ge, la capitale artistique de la Westpha-

    lie tait la petite ville de Soest (I)qui, grce sa situation sur

    la route de Cologne Liibeck, atteignit ds le xin" sicle

    une grande prosprit. Soest enlretenait des relations

    commerciales avec tout le nord dr l'Europe, de Bruges

    Novgorod. Au xv" sicle, la prminence artisti(jue passe

    Dortmund et Munster.. Les uvres les plus anciennes de Tcole de Soest sontVAut('iJi'H(lhim de .sa'utfe Wa/piirgetiu Muse provincial deMunster et les deux retables de la Crucifixion et de la Tri-

    nit au muse de Berlin, qui remontent au commencementdu xni" sicle. L'antepenilium de Munster imite la dco-

    ration, des sarcophages romains. Les figures, rigoureu-

    sement frontales, sont de simples silhouettes raides et

    figes. Aucune indication de volume et d'espace. Les

    (1) Prononcer Sost.

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. -H

    formes sont deliiiies par des coiiloiirs lirs acccriliirs, (juc

    le peintre enlnniinc avec des couleuis pdst'cs plal.

    Les deux retables de lcrlin proviennent de la, Wicscin-

    kirclic (i\otre-Daiii('-(l('s-('Jiainpsj de Soesl. (-' son! des

    panneaux rectangulaires en l)()is de chne, tendus de par-

    elieinin prpar la eraie. Jjes eouleurs la dlt-einpe sont

    tendues en couche trs mince. Les ligures handli'es de

    rouge et de bleu sont cernes de contours brini noir et

    s'enlvent sur un fond d'or. Le vigoureux relief di's nimbes

    et des encadrements en |tltre g-aufr montre (jue la pein-tui'e ce stade [)rimitir s'elloicede rivaliser avec le travail

    en repouss des orfvres. Les retables peints ne sont encore

    que des contrefaons bon march des antependiums enmtal prcieux.

    Dans le retable de la Crucifixion, le Christ en croix est

    entour des figures ti'aditionnelles de l'Ecclesia qui recueille

    dans un calice le prcieux sang- et de la Synagogue aux

    yeux bands, portant les tables de la Loi. A gauche, Jsusest amen, les mains hes, devant Caphe; droite, les troisMaries se rendant au tombeau trouvent l'ange assis surla pierre du sarcophage bant. Ce g-roupe des 3Ijjrophorestmoigne nettement d'une inlluence bvzantine et nouscontraint d'admettre (ju'il y a eu. dans le premier tiers

    du xni*^ sicle, des rapports troits entre l'cole de Soest

    et l'art byzantino-italien.

    Le premier peintre westphalien dont le nom soit parvenu

    jusqu' nous est matre Conrad de Soest (jui vivait au com-mencement du xv" sicle. Sa grande Crurifi.vlon de 1404.

  • 38 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    dans l'glise de Nieder-Wildungen. est la premire peinture

    allemande signe et date (1). Au pied de la croix o

    Christ est clou entre les deux larrons, grouille une cohue

    pittoresque de chevaliers magnifiquement vtus, de pay-

    sans et de femmes du peuple. Il est possible que matre

    Conrad ait sjourn la cour des ducs de Bourgog"ne, quitait alors le plus grand centre artisti(jue de l'Europe occi-

    dentale. En tout cas, il marque nettement la rupture avec

    la tradition byzantine.

    Dans la seconde moiti du w" sicle, la Westphalie,

    situe dans le voisinage immdiat des Pays-Bas, ne peut

    se soustraire leur influence qui triomphe dans l'Allemagne

    entire. L'artiste le mieux dou de cette poque est unpeintre anonyme qu'on a baptis Matre de Liesborn

    d'aprs son uvre principale : le matre- autel de l'abbaye

    bndictine de Liesljorn, prs de Miinster, (|ui fut consacr

    en 1465 et dont les fragments sont partags aujourd'huientre la National Gallery de Londres et le Muse provincialde Munster. Le centre du retable tait occup par le Cin'ist

    en croix environn d'un essaim d'anges ails qui recueillent

    son prcieux sang- dans des graals. Au pied de la croix

    se dressaient la Vierge et saint Jean, saint Benot et sainte

    Scolastique, saint Cme et saint Damien.Par sa technique minutieuse, le matre de Liesborn se

    rvle disciple des Flamands. Mais c'est aux Primitifs sien-

    (1) On sait (|ue les signatures d'artistes sont trs rares dans la premiremoiti du xv sicle. L'inscription est ainsi conue : Hoc opus est com-pletum per Conraduin pictorem de Susato sub anno domini JMCCCCIV .

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. 39

    nois qu'il s'apparonte le plus iuliniement par sou idalisiue

    dlicat, par. la yreo exquise de ses auges adolescents aux

    cheveux boucls, aux grands yeux fendus en amande.Aprs lui, l'inlluence flamande qui s'exerce sans contre-

    poids incline l'cole de Westplialie vers un ralisme brutal.Les frres Victor et Heinrich Dilnwegg-e appartiennent djau commencement du xvi" sicle. Leurs uvres les plus

    caractristiques sont le g-rand triptyque de l'glise des Domi-nicains Dortmund (KJ2l) et les Exemples de Justice{Gerechticikeitsb'ilder) de l'Iiotel de ville de Wesel, Dans

    ces tableaux qui avaient pour mission de rappeler aux

    jug'BS leur devoir, aux tmoins leur serment, on recon-nat l'influence des compositions analogues, que Rogier

    van der Weyden, Thierry Bouts et Grard David avaientt chargs de peindre pour les htels de ville de Bruxelles,

    de Louvain et de Bruges (1).

    3. U Ecole de Cologne. L'cole de Cologne est deve-nue, grce aux romantiques, la plus populaire de toutes les

    coles de peinture allemandes. Sa prosprit ne fut pas de

    longue dure : elle ne commence proprementparler qu'

    la fin du xn** sicle; vers 1430 elle est devenue une simple

    dpendance des Pays-Bas et sa vitalit est compltementpuise au commencement du xvi'' sicle. Mais pendant cent

    cinquante ans environ sa production fut extraordinairement

    (1) Les derniers reprsentants de rKcole westphalienne sont des por-traitistes un peu secs, Ludger et Heriuann tom Ring de Miinster, et un petit matre ornemaniste et graveur : Heinricti Aidegrever. qui se rat-tache l'cole de Durer et intresse surtout l'art dcoratif.

  • 40 LES PRIMITIFS ALLEMANDSabondaiitt'. Les glises
  • r z

  • [J:S PHIiMITIFS AM.KMANDS. 43

    A la lin du \iv' sirclc, il scmljlf (juc riiilluciicc sieiiiioist'ait lt' ti'ansinist' aux peintres rlw'tians parles drux j^iands

    centres de ciNilisalion de e

  • U LES PHLMITIFS ALLEMANDS.en 137(1. iiii certain Magister \Vi//ieImus fut eliai'g \n\Y leConseil de iicindre la niiiiialure de prsentation du nouveau

    Livre de sei'uient. Dautre part, le chroniqucuf de Liinhourg-

    nous apprend qu'il y avait ;i Cologne vers 1380 un jteintre

    noniin Willielm qui tait rput

  • Cli.-lir Si:-hiiii,lt.

    MAITRE DU RETABLE TU CHER. SAINT AUGUSTINET SAINTE MONIQUE (VerS 1450).

    (Nuremberg, glise Notre-Dame.)

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS- ^*'

    Les uvres qu'on peut lui altiibuor avec ceililude sont

    en petit nombre. La plus ancienne est sans doute le Jufje-

    ment dernier Hm muse de Colog-ne, panneau central d'un

    retable dont les volets appartiennent aux muses de Municli

    et de Francfort. Au-dessous du Christ trnant sur un double

    arc-en-ciel entre la Vierge et saint Jean, la sparation des

    bons et des mchants est dtaille avec une verve ra-

    liste qui fait songer aux diableries ilamandes. Des diables

    g-rifus entranent en enfer, malgr leur rsistance dses-

    pre, les gloutons et les luxurieux, tandis que saint Pierre

    reoit la porte du Paradis, aux sons d'une musique

    cleste, la longue thorie des bienheureux.

    L'idalisme colonais s'affirme davantage dans deux

    tableaux consacrs la Madone. La vision mystique de

    YHortus conciusus fleuri de lys et de roses ples, o la

    Vierge trne au milieu de sa cour d'anges musiciens, a

    t rarement rendue avec plus de charme que dans la

    Madone au buisson de /'oses du muse Wallraf-Richartz.La grande Madone la violette du Muse archipiscopalrappelle la Vronique de Munich. Drape dans les plis d'un

    manteau rouge, elle porte assis sur son bras droit l'Enfant

    nu; de la main gauche, elle tient d'un geste un peu mivre

    une violette, symbole d'humilit. A ses pieds se blottit uneminuscule donatrice.

    La Prsentation au temple du muse de Darmstadt estle seul tableau dat de l'artiste; il est de 1447 et appar-

    tient par consquent aux dernires annes de sa vie. Le

    grand-prtre Simon pose l'Enfant nu sur l'autel sur-

  • 48 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    montt^ dune magnifique chsse d'orfvrerie. Tandis que laVierge, en manteau bleu. ollVe genoux les deux colombes

    du sacrifice, Joseph tire en rechignant son obole de sonescarcelle. Au premier plan, des enfants de chur, alignspar rang de taille, tiennent des cierges allumes en l'hon-

    neur de la fte de la Chandeleur; des feuilles de houxjonchent le pavement (1).

    Le chef-d'd'uvre de Stephan Lochner. le clbre Dom-b'ild ou triptyque de la cathdrale, a t peint probablement

    vers 1440. quelques annes aprs le polyptyque desfrres van Eyck. Command par le Conseil pour lachapelle nuinici})ale. il est ddi aux patrons de la cit.

    Au centre, les trois Rois Mages adorent la Vierge et l'En-

    fant : droite et gauche s'avancent la tte d'un

    brillant cortge saint Gron et sainte Urside. Ainsi toutconverge vers la Madone. L'ensemble est admirablement

    quilibr; contrairement l'usage, au lieu de grouper les

    trois rois du mme C(jt, le peintre a agenouill sym-ln"(|ii('men( un Mage de cliaque ct de la Vierge.

    Si l'on compare le Doinbild la Sainte- Vro?ii(]ue. on

    s'aperoit immdiatement du changement profond quis'est accompli entre 1420 et 1440 dans l'esthtique colo-

    naise. Les proportions des figures ne sont plus les mmes ;(1) Une ri'pliijuc tle ce tableau avec quelques variantes intressantes se

    trouve dans la collection de M. Jean Dollfus, Paris : c"est un triptyque,admirablement conserv, qui reprsente au centre la Prsentation autenqjle, sur les volets l'Adoration des Mages et le Triomphe du Christ et dela Vierge : il a t repi'oduit dans la revue Les Arts (1904). Les critiquesallemands rattril)U(.'nt sans raisons jM'obanlesau Matre de la l'arent de laVierge.

  • Clich Sla'dtiier

    MAITRE DU RETABLE P E R I N (i S IM) R F I ER . VISION MYSTIQUEIE SAINT BERNARD (1487).

    (NunMiil.KM-,!::. Muse Gerinaniqiu?.)

  • LKS PRIMITIFS ALLEMANDS. 51

    au lieu de formes Irles, t'inacit'es, pres(|ue iiiiiii.itrrielles,nous voyons des ligures robustes et trapues, solidement

    campes sur leurs jambes. Los saintes ne baissent plus lesyeux comme pour les fermer aux sductions de ce monde :elles reg"ardent bien en face, avec un sourire malicieux et

    des mines coquettes.

    Contrairement aux bumbles |)rceptes des mysli({ues,tous les personnages sont babilles somptueusement. Les

    Mages font cbatover leurs robes de brocart, fourres

    dbermine. Derrire saint Gron qui s'avance firement,le poing- sur la banrbe, brandissant de sa main gante

    de fer Ttendard de la lgion, marche une troupe de

    jeunes belltres, couronns de cbapeaux de Heurs . Des

    compagnes dlures de sainte Ursule on serait tent de

    dire ce que Ruskin insinuait del Vierge dore d'Amiens : ce

    sont des soubrettes colonaises. Prud'hommes dvots,

    galants et jouvencelles dlilent en habits de fte. Dans cemagnifique spectacle, aucune mysticit : c'est la glorification

    de la bourgeoisie colonaise l'apoge de sa richesse.

    Bien que le Doml)ild soit postrieur de plusieurs annes

    au retable de l'Agneau, on n'y trouve aucune indication de

    paysage et de plans : les figures presses se dcoupent en

    silhouette sur un fond d'or. Mais si cette uvre archaque

    n'est pas de celles (|ui mar(juent un progrs dans Ihistoire

    de la peinture, elle justifie son grand renom par l'clat d'un

    coloris (jui s'ordonne harmonieusement autoui- du bleu

    lumineux du manteau de la Vierge.

    L'Aino/iciafiofi peinte sur les volets extrieurs de ce

  • 52 LES PRIMITIFS ALLEMANDS-

    triptyque est dune rare beaut. A genoux sur son prie-dieu, la Vierge se retourne avec un mouvement de grce

    timide vers l'ange aux ailes frmissantes qui porte sur son

    aube blanclie une magnifique dalmatique d'un brun rouge

    et tient la main un parcliemin d"o pend un sceau avecla formule de salutation: Ave gratia pfena (1). Ces deux

    figures monuuKMitales se dtachent sur un rideau de bro-

    cart d'or.

    On peut dire (jue le Donibild mar(|ue la fois l'apogeet le terme de l'cole de Cologne. Les successeurs de

    Stephan Lochner, vont se foi-mer dans les ateliers de

    Bi'uges et de Louvain : en mme temps, les Pays-Basexportent en Allemagne des artistes et des uvres d'art.

    \Jhomme aux illets de Jan van Eyck sert de modle auMaiti-e de la Parent de la Vierge. En 1438 un chanoine

    de Cologne, Ileinrich \\ erl. connnande au matre de Fi-

    malle le petit autel portatif du iiuise du Pjado. Rogiervan der Weyden. (jui s'arrte Cologne en 1431 sonretour d'Italie, peint pour l'glise Sainte-Colombe le clbre

    triptyque de YAdoration des Mages (Pinacothque deMunich) (jui a fascin et hant presque tous les Primitifsallemands du xv*' sicle. Bref, partir de 1440 environ,

    la frontire s'elface : lAllemagne rh(''nane n'est })lus (ju'une

    province tributaire de l'Ecole des Pays-Bas.

    Le premier de ces matres llamingants de la seconde

    moiti du xv'' sicle est le Matre de la Vie de la Vierge

    (1) L"Ange annonciateur appoi'lant un parclioniin scell en bonne et duel'ni'iiie est trs frquent dans l'iconographie allemande.

  • (ilichf Bruckmaiin.

    MARTIN SCIIONGAUER. LA V I E R T. E AU BUISSON DE ROSES (1473)(Colmar, E2li.se Saint-Martin.)

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. 33

    {Meistt'r (les Miirli'/i/'fj

  • ^6 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    s'accordait avec le got de la bourgeoisie du xv'^ sicle pourles gnalogies compliques est Tun de ceux qui reviennentle plus souvent dans la peinture et la sculpture allemandes.

    Avec le Matre de Saint-Sverin dont la personnalitdomine l'cole de Cologne la fin du xv*^ sicle, d'autresinfluences se font jour. Ce n'est plus Rog-ier van derWeyden, mais Quentin Matsys qui donne la note. Cepen-dant le Matre de Saint-Sverin n'estpasun simple pig'one.

    Sa protestation contre l'idalisme dulcor des Colonais

    n"a rien de banal. Dans son tableau de VAdoration desMages du muse de Cologne comme dans le cycle de lalg-ende de sainte Ursule, il afficlie un parti pris de laideur

    expressive : il nous prsente des bourgeois maigres et

    osseux, avec des yeux caves et cerns, de longs nez

    cartilag'ineux, des mentons en galoclie, un teint rouge-

    bi'ique. Ces grotesques sont affubls, pour comble de ridi-cule, de vtements somptueux de brocart et de damas, decouronnes et de sceptres. Mais ces mascarades de Carnaval

    ne manquent pas de saveur : les physionomies vieillotes etfripes de ces fanloclies ont une rare intensit d'expres-

    sion et leurs oripeaux sont peints dans une gamme cha-toyante qui ne dgnre jamais en bariolage.Le Matre du retable de saint-Barthlmy (Meister

    des Bartlioloini'iusaltars) appartient dj par la date,sinon par le style, au commencement du xvi'' sicle.

    11 tait d'origine souabe comme Stephan Lochner et seforma l'cole de Martin Schongauei'. 11 fut charg de

    peindre vers 1.500 pour la Chartreuse de Colog-ne les deux

  • Clirli,:- Slil'.lIll.T.

    JI A IT R E DU LIVRE DE RAISON. LES A >I U R E U X .

    (Gravure sur cuivre).

  • LES I|{IMITIFS ALLEMANDS. ^9retables de la Croix cL de saint-Thotnas qui sont aujoiii-

    d'huiau musc Wallraf Richartz. Son retable de saint Bar-

    Me7e//iy (Pinacotlir(jii' do Munich). (|ui oiTiail jadis l'g-lise

    Sainte-Colombe de Cologne, est une longue Irise de saints,

    mag'nifiquement costums, qui se dtaclient comme les lig^u-

    res d'un bas-relief sur une tenture de brocart rouge et or.

    Mais son chef-d'uvre incontest est la Dposition de

    croix du muse du Louvre et, en attendant qu'on rus-sisse l'identilier. le nom (jui lui convient le mieux est

    celui de Matre de la Dposition de Croix. Ce tableau

    dont les volets sont perdus a certainement t peint pour

    une confrrie d'Antonites ; car la bordure peinte de style

    gothique lleuri porte le tau et la clochette de saint Antoine.

    Comme la clbre Descente de croix de Rogier van derWeyden, il prsente une forme cruciale. Nicodme montsur une chelle tient bras-le-corps le cadavre dclou du

    Christ qui occupe le centre de la composition. De chaque

    ct de la croix sont groups trois personnages : gaudie

    saint Jean en robe rouge soutient la Vierge vanouie ;

    droite Joseph d'Arimathie vtu d'un manteau ramages

    remet une Sainte Femme la couronne d'pines tandis

    que Madeleine genoux caresse la jambe du Sauveur.L'ensemble a un relief quasi sculptural ; mais le style n'a

    pas la gravit qui convient cette scne douloureuse ; on

    souhaiterait plus de simplicit et d'motion. Les g-estes

    sont menus et coquets, les expressions affectes. La

    Madeleine qui se dgante pour toucher la jamjje du Crucifi

    est une g'ente commre qui minaude. Cette prciosit

  • t'>t> LES PRIMITIFS ALLEMAiNDS.

    s'exagre encore dans la petite Descente de croix de lacollection Eilward Wood.Ce mlangt" de trivialit et de mivrerie est un hritag-e

    du XV'' sicle : mais ce qui assure une place part au Matrede la Descente de Croix, c'est la mag-nificence de son colo-

    ris : les chairs d'un ton chaud, les vtements modele's avecdes ombres g'iaces de hrun sur un fond d'or sont d'unclat prestigieux. Les tons qui se rejoignent par des gra-dations dlicates se fondent dans une tonalit gnraleambre. Etales par couches minces et lisses, les couleursont l'clat prcieux d'un indestructible mail.

    Au \yf sicle, ce sont les romanistes de l'cole d'An-vers, Scorel et Heemskerk, qui aprs Quentin Matsyset Rogier vont exercer une influence prpondrante etd'ailleurs nfaste sur l'Ecole de Colog'ne laquelle ils

    inoculent le manirisme italien. L'initiateur de cette der-nire phase est le peintre anversois Joos van Cleef que

    Waagen avait baptis provisoirement Matre de la mortde Marie (Meister vom Tode Maria). Ce matre, qui alongtemps vcu en Italie, n'appartient pas l'cole alle-mande : mais ses deux tripty(|ues de la Mort de laVierge, peints vers 15I.j pour une famille patricienne de

    Cologne d'oi'igine flamande, les Hackeney, ont exerc une

    grande inlluence sur le dernier reprsentant de l'cole

    colonaise, Barthlmy lii'uvn ( I493-ioo7), (jui mrite desurvivre connue |ortrailiste ( l ). Les honntes bourgmestres

    (1) Sl'S tableaux religieux de la cathdrale d'Essen et du Diue de Xan-ten ne sont que de froides contrel'aons des luanirisles italiens.

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. 1

    au visage placide (|iril a i-('|i'('sciil's dans le cosliuiic de

    leur charge avec la rolic iiii-|iarli(' rouge el noire el la

    barrette sont de vivantes elligies de la bourgeoisie colo-

    naise qui peuvent l'ivaliser paidois axcc les nieilleuis por-

    traits d'Arnberger et nit'uie (l'Holbt'in.

    Pendant bmgtenips, cette Ecole de Cologne a !(' con-

    sidre connue bi Heur supi'tMue d

  • 6-2 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    leur lyrisme suave confine la fadeur. D'autre part, ils

    sont loin d'g'aler les Souabes au point de vue de l'obser-

    vation de la ralit, du sens de l'espace et de l'atmosphre.

    Traditionnalistes par essence, ils s'attardent aux fonds

    dore's et gaufre's jusqu'en plein xm'" sicle, alors qu'enFlandre et en Souabe, le paysage avait fait depuis long-

    temps son apparition. Ce n'est pas dans cette Ecole retar-

    dataire, mais dans 1"Allemagne du Sud que nous allons

    voir s'laborer les progrs dcisifs.

    Jll. Les Ecoles de l'Allemagne du Sud.

    La peinture allemande s'est montre beaucoup plus oi'i-ginale et beaucoup plus fconde dans l'Allemagne du Sud

    (jue dans l'Allemagne du Nord. Tandis que les Ecoles de

    Hambourg, de Soest et de Cologne se laissent asservir parl'cole des Pays-Bas et restent obstinment fidles aux pro-

    cds archaques d"enlumi]uire,les peintres de Nuremberg,

    de Ble. d'Augsbourg se posent les problmes essentiels

    ([ue rsoudra la Renaissance. Ils observent attentivement

    la nature, remplacent les fonds d'or par des paysages,

    s'efforcent de suggrer le relief par le model, la profon-

    deur par des artifices de perspective; ils sont plus sensibles

    aux effets de lumire et de clair-obscur. Aussi est-ce l'Alle-

    magne du Sud ({n'appartiennent les plus grands matres

    connus ou anonymes du xv'' sicle, le matre du retable

    Tucher et celui du retable Peringsdcirfer, Conrad ^Vitz et

    Hans Multscher, Martin Schongauer et Michael Fcher,

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. ^'>-i

    ainsi ([lie l;i liloricusc Iriintt'' arlisti((iH' de Diircr. (li'iiiic-

    wald. Il(ll)('iii. (iiii. au dt'ltul du \vi'' sirclc, iiiaf(|U(' Tapog-e

    do l'art allcniaud.

    Nous distini^uorons dans colle riiion Iros uioroolo on

    les contres d'art pullulent, tjuatre Kcolos prinoipalos :

    l'cole franconienne, qui est oonoentroe Nurendjorg ;l'cole du Haut-Rhin : l'cole souahe et l'Ecole alpeslie

    ou Ivi'olioinio.

    1. L'Eco/c de yKi-ombrvfj. Par son caiaclic ('iier-giquo et dramatique. 1 art l'ranconien s'oppose nellenieni

    l'art fminin de Cologne. Ces divergences qui s'ox])li(|uentpar le leniporamont dos deux l'acos, sont accentues par

    des circonstances historiques : hi peinture Nurondjerge'chappe l'influence moHient*- du mysticisme ; elle suhit

    fatalement la contamination de la sculpture sur hois avec

    laquelle elle est intimement associe (hnis h's l'otahlos.

    Los documents d'archives nous ont r^(''l le nom d un

    ])eiidre de Nureud>erg-, Sebald WeinschriUoi', (|ui lui em-

    ploy on Bohme par l'onqtereur Charles W . 11 n'est doncpas surprenant que les premiers monuments de hi pointure

    nurembergeoise : les fresques do la lgende de sainte Ursule

    dcouvertes sous le hadigeon dans la chapelle Saint-Mau-

    rice, l'olltont l'influence de l'Ecole do Prague.

    La Madone du clj)re retable Itnhof (|ui a t peint

    entre 1418 et 1421 drive aussi de l'art Ijolinnen. Ce

    retable, offert par Coin-ad Indiof l'glise Saint-Laurent,

    illustre la premire phase de cette cole tardive. 11

  • 64 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    reprsente sur un fond dor le (llin'st couronnant laVierge entre deux aptres. La Vierge en robe et manleau

    bleus incline liumblenient sa tte gracieuse, recouverte

    d'un voile blanc franges, pour recevoir la couronne que

    lui impose avec une gravit sacerdotale le Cbrist roi. Les

    ttes, qui se prsentent de trois quarts, ont une certaine

    vigueur plasli(jue : mais les corps sont trs g'auchemeid

    dessins : l'ignorance de lanaloniie est extrme. Les dra-

    peries gothiques aux longs plis ne servent qu" dissimuler

    des formes inorganiques. Le coloris est sans clat et sans

    tiansparence. C est au mme matre ( Berchlold Landauer?)qu'appartient une ceuvre un ])eu plus archaque qui pro

    vient de lslise des Dominicains de Nui'emberff : le retable

    Dciehsler

  • ATTlUbLK AU MAITKK H l LIVRE l) K IIAISON.(Vers 149U.)

    (Gotlia, Muse gfancl-ducal.)

    Clich Stfltnci'

    LES AMANTS.

  • LKS PUIMITIFS ALLEMANDS.
  • t-S LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    un pied dans le sarcophage. Lun des veilleurs endormisseveille et met sa main devant ses yeux pour les prolgercontre lclat aveuglant de l'apparition. Les analogies avec

    le retable Haller sont fi'a]ij)antes ; mais tout discopaux. se tourne un livre la main ^ers sa mre .Moni(jue (jui l'coute les mainsjointes; au-dessus d'eux, un ange aux aih'S ployes,

    peint trs gauchement en raccouiri, droule une banderole

    avec cette inscription : Colloquebantur soli vade dulciter.

    En regard, c est la \ isitc de saint Antoine saint Paul ermite

    dans le d'scrt df la Tht'banh'; les deux anachortes, dont

    les proportions sont si ('coiirlf'cs (|u"on les jtrcndrait jtourdes gnomes barbus, causent sans doute dej)uis buiglemps :

    carie cochon de saint Antoine IjouI de patience tire son

    matre par le pan de son manteau.

    Les volets ferms, on aperoit au ccnlre l'Assonijjtion de

    la Vierge et la \ision de saint Augustin. Les admirables

    figures latrab'S de saint Vit et de saint Lonai'd donnent

    supposer que ce retable fut consacr en temps de

    sige et de peste : saint Vit avait la r'j)utation de ]ro-

    tger contre la peste et saint Lonard tait le patron desprisonniers ( 1 ).

    (1) D'aprs M. GeblianU. ([ui a consacr ce chef-d'ieuvrc une tudeapprofondie, il faudrait y reconnatre la main de deux matres diffrents :car malgr une certaine unit apparente, les proportions des figures sonttrs diffrentes sur les volets extrieurs et intrieurs. L'un de ces matres

  • [.KS l'IilMITIFS AIJJvMANDS. fiO

    .liis(|ir;il(ii"s. les pciiil rcs (le NiiitiiiIm'Ii: ;i\ .iiciil ('It' clici-

    clicr Iciii's iiiodMcs ;i l'rni^iK' cl NCiiisc. A piii'lir de I i'iO.

    riiilliicncc (les l'iiiiiiamls cl de Mari iii Sclidimaiicr rciii|dac('

    1 inlliit'iici' \(''iiil iniiic. Ia\ iik^'iiic Iciiijts larl aiMsl (icial i(|iic

    t'L moiiLuncnlal du rdaldc linlud' cl du rclaltic 'lUclici-

    s'embourgeoise dans ralclicc des IMevilciiw iirllCl de \\(d-

    gemut.

    Le yei'italjle iiiliodlicletir de la lcrliiii(jue llaiiiaiide en

    Franeonie fui Ilaiis IMeydenwiirll' : c esl lui (|ui le pre-

    mier rompt avee la Iradilion locale. Il s'inspire surlout

  • 70 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    iiiul, matre de Ditrer, Peruiiin. matre de Raphal (1 ) :

    c'est faire beaucoup hop d liomieur cet artisan mdiocre,

    incapaldr d inxcnliou cl d t'iuolioii. jiour (|ui la peinlui'e

    n'est qu'une industrie. 11 avait, s(don une coutume trs

    rpandue dans les guildes de peintres, pous en 1472 la

    veuve et la clientle de son maili'c Plevdenwurft'. Pendant

    plus de (|uai'ante ans, il se trouva

  • T.KS IMII.M n IFS ALI.K-M ANDS. 71

    coiili'iiU' (le siiiM'ilIcr rcxi'culioii cl tldiii il ;i coiili"' l''S

    sculptures Xch Sloss. On y clicrclic \ aiiiciiicril un iicccri!

    de sin(.'('ril(' ou d'cMnolion iicrsdiincllf. De nonihrciix d-

    tails soid enipruuh's Mans PIcNdcnw urll" on Scdioniiaucr.

    Partout le mme schma, les mmes liiiures ine.vpressivesetsausme, le mme hai'iolaiie otfeusanl. Les volets peinlssimulent des bas-reliids en hois colori. Jjcs formes an.

  • "2 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    Lt's }anneaux sont de valt'ur In's iiu'iialc : il esl \id('nt

    par exemple (pio la leiiendo de saint Vit a t peinte par nn

    apprenti encore noxice dont les initiales R. F. peuvent se

    rapporter Rneland Friieauf. Mais le Saint Luc peitiuant

    la Vierge et surtout la ^ ision de saint Bernard sont des

    chefs-duvre dune i;ree infiniment tendre, dune richevie intrieure, d'un coloris transparent et lumineux. Quel({u'il soil. l'auteur du rctiihfe P

  • l. U C AS M (j S E R .

    Retable di' Tiofenbninn (li31)

    LE VOYAGEDE SAINTE MADELEINE

    A MARSEILLE.

    LA COMMUNIONDE SAINTE MADELEINE DANS

    LA CATII K DR A LE d'a IX .

  • LKS l'IllM II IFS ALLEMANDS. "o

    iioiiiiiK' If \aii l']\ck (If lii l:im\iii('. I);tiis ions les cas c'est

    lui (|tll lail l'aire la lecliiii(|iie elicol'e nrllllielllail'e i\r la

    ^raviire sur cui\fe des jiroj^i's (li'cisifs. Il es! 1res sup-

    rieur ses devanciers iiiiiiK'dials : le MnUrc des cdrlcs Jouer q\ le Mailrc ati.r Ixi ndcntlcs. Il a i^rax' siiiloiil des

    sujets religieux cunune la clbre Madone du ij/i'i-iinn/i'cVEinaiedeln (Notre-Dame-des-Ermites). Son dessin

  • /6 LES PRIMITIFS ALLEMANDS-

    jx'riodc (]

  • F.KS PHI.MITIFS A JJ.K.M A NDS. '9

    Gi'Cnicw ;il(l (l('\ail ('\('ciil('r (Hi('l(|U('s aiiiK'cs [dus lanl un

    iiiai;'iiili(|U(' rclahlc. Ilicii le plus insl rucl il (jur de couipai'rr

    ce polvply(|U(' (jui rsl le plus i^iaud ciicr-diruN l'c piclural(le Tari allemand Icsliuudcs cnhiuiiniircs de S(di(>iiL;aucr.

    B(t(d

  • 80 LES PUIMITIFS ALLEMANDS.

    susjicci (le p,irlialil('' ])oiir 1 ai't allfiiiaiid. ne drdaiiinait pas

    de copier la Tmlalioii fit' soinf Aiito'uie. Dans les Pays-

    Bas ses lii'avuit's ('(aient dmarques par des ])laiiiaires sansscrupule. En xVlleinatine enfin, les jeunes peintres s'em-pressaient, aprs leurs annes d'apprentissage, de faire leplerinage de Colmar. On retrouve son empreinte Cologne chez le Matre de la l)('position de cioix. (|ui exagre

    sa tendance la mivrerie ; Augsbourg, dans le style

    d'Holhein le Vieux et d'Hans Burgkmair, et enfin Nurem-

    berg", dans l'uvre de Diirer dont il fui. avec Manlegna,

    le matre d'lection.

    Touiel'ois on ne saurait considrer connue son disciple

    le repD'sentanI le plus gt''nial de la gra^"ure rhnane la fin du xv" sicle : l'anonyme (ju On apjxdle Mafirc tliiHausbuch. cause des dessins dont il a illustr le Livre deraison (h- la famille Goldast (C(dl. du jtrince de Waldhurg-

    AVolfegg) ou encore Mailre du (lu'utel d'Amsterdam.

    parce que le hasard a voulu qu'une srie complte de ses

    rarissimes graAures vnt chouer au Cabinet des Estampes

    d'Amsterdam. ( )n croil pouvoir le localiser, comme le Matre

    E. S., Mayence o il aurait vcu vers 1480. A la diffrence

    Je Schongauer. il prfre aux sujets religieux les sujets

    profanes. Des allgories bizarres et troublantes : un hommesauvage mont sur une licorne, une feunue nue sur le dosd'ini ceif, \q jeune homme et la Mort, la courtisane Phyllischevaucdiani ti'iomphalement le philosophe Arislole;

    des scnes de genre dune observation familire : un joueurde cornemuse, un chien qui se gratte, une famille de

  • CUMIM) WriZ. SAINTE MA1>ELE1>E ET SAINTE (ATIIKIUNE.(Musi'e de Strasbouro;.)

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. 3

    holK'init'iis en haillons: des j

  • 84 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    ment vtu la iiuidc du jiorlrait de Di'iicr de 1498. enlace

    la taille dune jeune fille qui. les paupirres baisses,considre la parui-e quelle lui a donne. Au-dessus des

    amoureux s'enroule une banderole dcorative qui porte

    une lgende en caractres gotbiques : Elle ne vous dtestait

    pas tout fait, dit la jeune fille, celle qui vous a fait cettecordidelle. Elle n"a pas eu ;i s'en repentir, rplique le

    jouvenceau; car en cbange n"a-t-(dle pas mon amour?Naf marivaudage qui expi'imc bien le cbarme quin-tessenci de ce double portrait, le plus gracieux du Quat-

    trocento allemand.

    3. L Ecole souae. J)es recbei'cbcs rcM-cnlcs ont misen lumire le rle capital j

  • Clicb.' H.jfflP

    IH A I T II E S U A B E DE 1 4 4 O .VISITE IiE SAINT ANTOINE A SAINT PAUL ERMITE

    (Djnauoscllingeii. Galerie du prince de Frstenberg.)

  • LES PIMMITIFS ALLEMANDS. 87

    (iirAimsboui'u. riiricliic |)ar son (oiiiincrcc a\'t'c \ ciiiso,

    et afliiic ])ar la Uciiaissaiico italienne, devieiil la iii('lr()|)(il

  • 88 LKS PRIMITIFS ALLEMANDS.

    Jsus. Saint Pierre ehucluite sraiidalis. Mais le Christ

    indulgent est sourd ces reproches.

    La lgende se droule ensuite sur trois panneaux de

    forme allonge, (l'est d "abord le roijage par me)' Mat-s< ll/e. Dans une petite l)ar(juc sans rames et sans voiles,

    cinq passagers, confiants dans la protection divine, sont

    assis autour du mt pavois : sainte Madeleine et sainte

    Mai-lhe, coitiees dun hguin mentonnire, causent pai-siblement avec les trois saints vques : Lazare, Maximinet Cedonius. L'eau transparente se ride de petites vague-

    lettes aussi rgulires que les mailles serres d'un filet.

    A l'horizon (tn aperoit une anse rocheuse et un petit port.Il est vident que la ligne d'horizon est place trop haut

    et (jue, pour peindre cette entre dans le poit de Afai-seille.

    lartiste, (jui n';i\;iil jamais vu la mer, s'est inspii' du lacde Constance. Mais les eli'ets de lumire sur l'eau verte sont

    assez bien observs et ce paysage d'eau est, sa date, un

    an avant le retable des van Evck. une singulire hardiesse.

    CCst la prcunrc k marine )> (h' l'art allemand.

    Les (bi'ux autres panneaux sont d'un gal init'rt. Les

    saints (|ui xicnnenl (h' dbarquer se sont rfugis sous un

    auvent aux portes de la ville : accabls de fatigue, ils

    s'endorment. Le ralisme des attitudes est frappant : l'un

    sommeille coiff de sa mitre, la tte ajipuye dans sa main :1 auli'e s'est accrouj)! dans un angle et enfonce IVileusenienI

    ses mainsdans ses larges manches : Lazare aj)j)uie sans faron

    sa tte tonsure sur les genoux d

  • i;li,-|i.:- ,1.- 1,1 iilioln-iaphiN-

    DANS MULTSCIIKU. LE PORTEMENT I E T. R I X il437(Muse de Berlin.)

  • LES PHIAiniFS ALLEMANDS. 91

    dans la cliaiiiljrc coiiclifr du palais o doi'iiiciil le roi cl

    la l'ciiic cl les soiimic de rcccxoir ces IkMcs im[)re\us.

    Entiii. a[)rcs a\()ir l'ail [x'nileiicc jieiidanl de loiiuiies

    annes dans la Sainle-Baunie, la pcheresse niouiaide,

    enveloppe seulement de ses longs clieveux, telle MaridEgyptica, est ravie par les anges dans la catlicdialc

    d'Aix o elle l'ecoit la connnunion d

  • 92 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    et flaiiiaiid. Sosuvresde jeunesse : !< (,7i /'Isf ('/> rroi.r duMvi-se

  • LKS PUIMiriFS ALLKMANDS- 93

    paralIMc. siiixaiil la iik'I IkhIc (\ |)()l(ii:li|iit'. des scriics de

    rAncien Tcslaincnl ou (!

  • 94 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    Le retable, que 1 voque lui coniman

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. 93

    2ialure. uiii(|iio d.iiis Tari JilIcmaKl ;i la dalc de liii M i.

    Ces! prohaljlciiiciil aux (Icniircs aiim-cs de W'ilz juaii-

    parlieiil un IVamncnl de rclaltic du Musf'c dr Slrusliourg

    qui rcju'rsciilc sdintr dalhcrinc cl sainlc Madi'lrnu'. Les

    deux saintes sont assises en face l'une df laulrr au prnuier

    plan: Madeleine, vtue bourgeoisement dune robe de drapvert-mousse, tient de la main gauche un vase de parfums

    tandis (jue Catiicrine, pare comme une pclitc relut' diine

    robe de velours rouge caruuri (|ui s tale en plis sompkieux,

    lit, les paupires baisses, dans un grand li\ re d heures.

    Ces petites Bloises manquent de grce et de vie intrieure.

    Ici encore le peintre s'int('resse plus au cadre (juaux figures.Il noie avidement les jeux de lumire, le reflet rougedu velours (|ui rchauffe la joue de Catherine, lombrevigoureuse (jue projette sur les dalles la roue svndtd-

    lique. 11 faii fuir la perspective dune galerie de ch)lrequi dbouche sui' une rue au coin de hujuidie se dresse

    en plein soleil la bouti(jue dun peintre. De minusculespersonnag"es vtus la mode bourgulgnoime se mirent dansth'S llaijues d'eau. Ainsi ce sont des problmes d'clairage

    et de perspective (jui |)assioiHient Conrad Witz. Sans (h)uteil ne parvient pas du premier coup la solution : ses ligures

    sont plutt devant l'espace que dans l'espace et ne se rac-

    cordent pas avec la perspecti\ e ; le point de vue est pris

    trop haut, de sorte que le pavement de la galerie ne semble

    (1) Bien ([lie le sentiiiienl du paysage soit dj trs dvelopp cliez lesminiaturistes franais ou llamands, par exemple dans les Heures de Turin,la Pche miraculeuse de Witz n'en marque pas moins une date essentielledans l'histoire du paysage.

  • 96 LES PIHMITIFS ALF.EMANDS.

    pas liorizoilal. Mais il v a lit un cHorl siiifiulirrciiiciil

    intressant pour ('lartiir le domaine de la jtcinlurc.

    Il ne semble pas qu il ail tail ('cole. Cependant on [eul lui

    lattacher un peintre anonyme : le Matre souahe de 1 i i.'i

    qui dans le Sainf Georr/ps du Miise'e de Ble et sui-lout

    dans la Visite de saint Antoine saint Paul crniitc Aq

    la Galerie

  • (..Iii-li.' MuedliiiT.

    MAITRE DU RETABLE DE STERZINC. l/ A N N O iN C I A Tl N (1438).(Sterzing. Iltel de Ville.)

  • LKS PltlMITIKS ALLEMANDS. '-M)

    qu'il ait jamais vlv peint rc (l('[K'ii(laiil son iioiii se li'ouvcsui'lo i-elablc du iiiusrc de Hcrlin dat de 14)37 (I). En \il\H

    il est charg, eu qualit de Tafolmi'islcr (uiailic de

    l'uvre), d'excuter Je inafli'c-autel de l'glise Nolrc-Dauie

    de Sterzing'. dans le Tyrol. Il meurt Ulm vers 14G7.Le retable de 14.'n. dont les volets, scis en huil pan-

    neaux, ont t acquis jjar le Muse de Berlin, prsentait sursa face intrieure des scnes de la vie de la Vierge et ext-

    rieurement (juatre scnes de la Passion. L'exi-cution esl

    trs ingale. Ainsi dans le cycle de la Yiei'ge. la Nativit

    et l'Adoration des Mages sont trs suprieures la Pente-

    cte et la Dormition. Les dtails familiers abondent :

    Joseph, quia enlev ses chausses pour rchauiier lEniant,

    prpare la bouillie; des curieux tendent le cou pxmr mieuxvoir. Les scnes de la Passion, inspires du thtre d

  • 100 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    chemisette lui jettent des pierres. 11 y a l une vritable

    force dramatique, mais aucun sentiment de la beaut.

    Le peintre prouve le besoin de couvrir tout le champ

    du panneau avec des figures de remplissage, des enche-

    vtrements de ttes et de membres : il ignore l'art dessacrifices et ne sait pas subordonner les dtails l'en-

    semble : il a, comme tous les Primitifs,

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS. 101

    des lys coups joncliml les caiicMux du pavciiicuL Lalumicro froido pnti'c h llols [ar les larges baies vitres

    bien (|u tni loiid tVor gaulr(' icniplace l'azur du ci

  • 10:i LES PRIMITIFS ALLEMANDS,

    en (k'pit de ([uelques iiiiilalions superficielles, des diliVrences

    fondamentales. Le nombre des personnages est rduit demoilii' ; les dtails se subordonnent l'ensemble. Le dessin

    est plus ferme et plus sec; le souci de lisibilit et

    d'lgance est vident. On ne peut donc identilier le peintredu retable de Sterzing avec celui du retable de Berlin.

    L'iniluence flamande qui savre cliez le Matre duretable dr Sterzing s'accuse encore davantage cbezFriedricb

    Herlin, (jui a sans doute travaill dans son atelier. Berlin,

    dont le nom, simple diminutif de Ilerr. apparait

  • LKS Pin MIT IFS AI.LKMANUS K:^

    wi'-" sii'clc. Mans Srliiiclilin lui cliargc de pciiiclic ni I W.)

    le iiiiiilrc-aulcl de cclh' iiiriiic |MMifo og-lise de Tiei'enhroiinjxiur la(|ii('ll(' Lucas Moser a\ail [x'int en W'-U le r 'laljle

    de sainte Madeleine. Les scniplures du collVe re|)i'('stMiteiil

    une Descente de eroix el une Piel. Les peinlui'es des

    volets figurent des scnes de la Passion et de la vie de la

    Vierge. Ces cycles sont trop disparates })Our (|u'on [)uisseles attribuer tous les deux ;i Schiichlin. Dans le cycle de

    la Passion, les personnages sont nombreux, la composition

    encondu'f'e et mouvemente, les contours raides et secs,

    les couleurs crues. L'inlluence de l'atelier de Wolgemutest d'autant plus inconteslable ((ue la Madeleine de la Mise

    au tombeau de Tiefenbronn n'est qu'une copie de la Made-

    leine du retable de Hof. \u contraire, le cycle de la Vierge

    a un caractre souabe trs prononce; peu de personnages,

    une rigoureuse symtrie, un soupon de mignardise. Il

    faut en conclure que le retable est l'uvre de deux matres

    diffrents : un Souabe et un Franconien (1).

    Bartblemy Zeitblom, lve de Multsclier et gendre de

    Scbiicblin, est le plus populaire de tous les peintres de

    l'cole d'Ulni. Il a vcu entre 1450 et 1518. Ses principales

    uvres sont au muse de Stullgart. On comparera utile-

    ment son Annonciation du retable d'Esctach (J496) aux

    retables de Tiefenbronn ( 14

  • 104 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    veut suivre sui- un mme motif rvolution de 1 Ecoled'Ulm (1). Le triptyque de l'glise du Heerberg (1498)prsentait la mme ordonnance. On attribue encore Zeilblom ou son atelier le cvclf de la Irizende de Saint

    Vdleiilni la Galerie d'Augsbourg-, et les peintures du

    clbre retable de Blaubeuren (1494-96).

    Il voque merveille la mdiocrit bourgeoise de sontemps, la vie trique et la torpeur dvote d'une petite ^ ille

    de province. Son art est bien celui qui convient ces philis-

    tins placides, aux chairs tlasques, au grand nez rougi, aux

    yeux ternes, dont il nous alaiss' l'image. Otte peinture vul-

    gaire et veule reprsente l'art souabe par son ct le plus

    dplaisant.

    Au \vi'' sicle Llm ])erd son rang' de capitale artistique.Martin Schalner, dont la priode d'activit s'tend de

    1508 1529. n'est (|u'un attard qui reste fidle des tradi-tions primes. Bien ([ue, dans la prdelle du uuiitre-

    autel de la cathrale A'dm ( 1521 ), il fasse des emprunts cLonard de Vinci, et que dans les volets du matre-autel de\\ ettenhausen (Pinacothque de Munich) (1524j, il intro-duise des motifs d'architecture classique, il ne russit pas

    s'assimiler l'esprit de la Renaissance italienne. Son indi-

    Aidualih' 'tail Irop faible pour renouveler l'Ecole d'Ulm et

    lui donner un regain de vie.

    A la lin du xv^sicle. Augsbourg- prend dcidment la tte

    du mouvement et la gardera jusqu' la fin de l'Ecole souabe.

    (1) L~a Sainte Vroniqui' qui lait printc sur la itrdelle de ce retable estau Muse de Berlin.

  • i.liclif Hoene.

    b a r t 11 k l e >1 y z e 1 t b 1. m . r e t a h i. e 1> ' e s (. h a c h (1496^l'annoxciation .(Muse de Stuttgart).

  • LES PRIMITIFS ALLEMANDS- 107

    Celle li'oisimc jM-rioiJc est

  • 108 LES PRIiMITIFS ALLEMANDS.

    On est lonnt" du chemin (|u'il parcourt depuis les deuxBasiliques et les trois Passions i\m sont de style archaque,

    jusqu'au clbre retable de Saint-Sbastien (|ui a la puretde licnes d'une uvre de la Renaissance. 11 y a un tel

    abme entre ce point de dpart et ce point d'arrive qu'on

    a pendant long'temps attribu systmatiquement son fils

    toutes ses uvres de la dernire priode.

    Les deux BasiH(|ues (|u"il tut charit' de jH'indre en 1499et en 1506 pour le cou vent de Sainte-Cal heilnedAuiisbourg-,

    aujourd'hui li-ansform en muse, ont une origine curieuse.Les nonnes du couvent avaient obtenu en 1484 du pape

    Innocent VII la faveur de participer aux indulgences atta-

    ches la visite des sept Basiliques de Rome. Toutes fires

    de ce glorieux privilge, elles commandrent aux artistesles plus rputs d'Augsbourg' un cycle de tableaux com-

    mmoratifs. Holbein se rserva Sainte-Marie-Majeure etSaint-Paul-hors-les-Murs. Ces tableaux, (jui taient des-

    tins dcorer les arceaux du cloti'e. sont de l'orme trian-

    gulnii-e. Ils sont diviss par des bandes d'ornements g'O-

    lhi(]u

  • I lirh.' Slo.'clln.'r.

    HA>S HOLBEIN [.ANCIEN. RETABLE DE S A I NT- S B A ST I ENSAINTE BARBE ET SAINTE ELISABETH 1516).

    (Pinacothque de Munich.)

  • LES PUIMITIFS AF.LKMANDS. 111

    salisl'ail de son uvre ; ear dans un coin du lal)lrau il sfsL

    reprscnlo avec ses deux lils.

    Pai" li'ois fois il t'ul condamnt' [)ar les exigences des dona-

    teurs

  • 112 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    martyre de saint Sebastien : sainte Barbe avec le calice et

    la tour symboliques, sainte Elisabeth de Hongrie versant

    boire aux lpreux sont d'une grce et d'une eurythmie

    charmantes; ce sont des figures la fois idales et indivi-

    duelles; vtues de souples draperies, elles semblent glisser

    sur le pavement de maibie. Le peintre lui-mme, comme

    en fait foi un dessin conserve Chantilly, s'est reprsente

    aux [>ieds de sainte Elisabeth, genoux derrire le men-

    (haiit teigneux (jui tend son cuelle {[).

    La plus grande surprise que rserve l'uvre d'Holbein Je

    Vieux est la srie de poi'traits la pointe d'argent de son

    carnet d'es(|uisses, dont les Mus

  • IIANS HOLBEtN L ANCIEN. PORTRAIT DU MOINE LE N H A R D W A G N ER.DESSIN A LA POINTE d' ARGENT.

    (Berlin, Cabinet des Estampes.)

  • LKS PRIMITIFS ALLEMANDS. H^

    seul j()rlr;iil isol. Srs poi-lrails ;i la mine d ari:cii(

    annoncent les adniiraliles (( crayons de son fils ;i la

    Bil)Iiolli(|iie de Windsor.

    Aprs lui, la Renaissance triomphe Aug-sboiirg-. Soncontemporain Hans Buriikmair H 47.'}- 1531) semble djappartenir une autre poque : tant il a la main plus libre,l'imagination plus facile. Dans son tableau du Couronne-

    ment de la Vierge ( l-iO") il remplace, pour la premire

    fois en Allemagne, les nervures gothiques par une riche

    architecture Renaissance. C'est une re nouvelle qui

    s'ouvre.

    4. L'Ecole tyrolienne. Plus encore qu'Augsbourg,

    le Tyrol, qui maivjue la frontire entre rAllei\3-ao-ne etl'Italie, tait destin voir naiire un art germano-italien.

    La route du Brenner n'tait pas une voie de pntration

    moins importante au point de vue artistique qu'au point de

    vue conomique : si c'est par l que passaient ncessaire-ment les caravanes de marchands vnitiens et padouansqui commeraient avec les grands entrepts de l'Allemagne

    du Sud, c'est aussi par cette troue que la Renaissance

    italienne se frayait un chemin travers les Alpes. Versle milieu du xv^ sicle, une certaine activit artistique se

    dveloppa dans les villes qui servaient d'tapes entre Trente

    et Innsbruck : Bozen, Sterzing et surtout dans la petite

    cit piscopale de Brixen dont le clotre est dcor de

    curieuses fresques symboliques, inspires par le Spculumhuman salvationis.

  • lie LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    Le grand artiste tyrolien qui devait raliser la fusion

    intime de l'art allemand et de l'art italien est MichaelPacher.

    Nous savons peu de chose de sa vie. Il est n vers 1430

    Bruneck dans le Pustertal sur le versant italien des

    Alpes (1). Il semble avoir t la fois peintre et sculpteur;

    car la sculpture sur bois a toujours t trs populaire dansles valles alpestres. On ne peut gure douter qu'il ait ten Italie. Le relief plastique de ses fig-ures, Tnerg-ie de

    son dessin, le bel quilibre de ses compositions, sa science

    des raccourcis et del perspective, tout dcle une connais-

    sance approfondie de Tart padouan. Cependant, il ne se

    laisse pas italianiser. 11 russit s'assimiler ces lments

    trangers sans renier son temprament et sa race. Il restefidle au Tyrol et sa ville natale oii il meurt en 1498.

    Son uvre matresse est le retable de Saint-Wo/f-gang^ prs d'Ischl. dans la rgion des lacs du Salzkam-

    mergut (1481). Ce retable monumental, aussi important

    pour l'histoire del sculpture que pour celle del peinture,

    a eu la bonne fortune de se conserver absolument intact

    dans l'glise mme laquelle il tait destin. L'ensemblearchitectonique, couronn par des pinacles et des fleurons

    prcieusement ajours, produit, dans la pnombre chaudede la petite glise, un grand etfet dcoratif : l'clat des

    sculptures en bois dor est rehauss par la splendeur mate

    des volets peints. L'architecture, la sculpture et la peinture

    concourent la beaut de cette uvre d'art intg'rale qui

    (1) Il est (lualifir dans un ilocumentde 1467 de Meister Michel de)- Maler,piii-f/er cil Drauneck.

  • i;iichr Sloriltn.T.

    MICHAEL PVCHEK. RETABLE DE S A I > T - \\ U L FG A N G |148 1).(Saint-Wolfgang, glise.)

  • LKS PKIMITIFS ALLEMANDS. i l>

    unit la pci rrclioii de l'oiiiics du Qiialtrocciiio ilalifii la

    puissaiicc expressive du Oualti'occiilo allciiiaKL

    Conirne le clbre retahle de Veit Sloss Cracovio, c'est

    un Marienallar. Au centre, sous un dais gothique riche-

    ment ouvrag, la Vierge Marie s'agenouille devant Dieu

    qui la choisit pour tre la mre du Sauveur. Les figuresgrandioses de saint Benoit et de saint Wolfgang, (H'que

    de Ratisbonne, encadrent la scne et rehaussent la

    solennit de cette lection mystique. Les volets peints

    reprsentent sur leur face intrieure divise en deux

    registres la Nativit, la Cit^concisiofi, la Prsentation au

    temple et la Mort de la Vierge. Ce sont des peintures

    admirables par leur vigueur plastique, leurs audacieux rac-

    courcis et leur vrit expressive ; elles sont uniques dans

    l'art allemand du xv'' sicle par la science de la perspective

    et l'harmonie des groupements (1).

    Le retable des Pres de l'Eglise {Kirchenvateral-

    tar) provenant du couvent de Neustift prs de Brixen, a

    t malheureusement dpec et partag entre la Galerie

    d'Augsbourg et la Pinacothque de Munich. Les quatre

    Pres de l'glise latine, au masque maigre, glabre et rid,

    sont reprsents assis, coitfs de la tiare ou de la mitre

    et vtus de chapes somptueuses, dans des stalles gothiques

    richement sculptes. Sur le revers des volets sont peintes

    (1) Les peintures extrieures des volets, qui sont consacres la lgendede saint Wolfgang, patron de l'glise, sont de qualit trop infrieure pourqu'on puisse les attribuer Michael Pacher : elles sont peut-tre l'uvrede son frre Friedrich, (jui a peint en 1483 le curieux Baptme du Cliristdu sminaire de Freising.

  • 120 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    plusieurs scnes de la lgende de saint Wolf^ang- (i).

    Le saint oblige le diable lui tenir son missel: il gurit

    un malade (jui se lve de son grabat: un ange lui apparat

    tandis (|u'il est prostern(' devant lautel et dplace la

    monslranee. Cet ange, surpris en plein vol, ce malade nu

    attestent les progrs raliss par Pacher dans Ttude des

    raccourcis et de lanatomie.

    Micliaid Pacber est en somme avec Conrad Witz le plusvigoureux temprament d'artiste (ju'ait produit le Quattro-cento allemand ; il demande l'art padouan ce que Witzemprunte Fart franco-bourguignon. Mais tous les deux

    restent foncirement allemands et prparent la synthse

    que ralisera le gnie de Durer (2).

    Conclusion.

    Peut-tre cette esquisse fera-t-elle au moins deviner la

    ricbesse et la varit, si mconnues, du Quattrocentoallemand. L'art surgit aloi's de partout, spontanment,

    connue une plante vivace. Les conditions semblent dfa-

    vorables. Pas d'empereur, pas de princes ou de prlats

    pour protger les artistes et distribuer les commandes.

    (1) Et non (le saint Nicolas de Cusa, comme on l'admet gnralement.(2) Paclier fit cole dans la rgion des Alpes autrichiennes et bavaroises.

    L'cole de Salzboui-g, d'o tait sortie en 1449 la Crucifixion du Musede Vienne, attribu'e par Thode Pfenning. subit son inlluence. RuelandFrueauf, qui travailla peut-tre Nuremberg dans l'atelier de Wolgemut,combine dans son i-elable de l'glise de Gro.ssgmain prs de Reicbenhall(1499) les influences l'ranconienne, souabe et italienne. Jan Pollak, le peintredu mab'e-autel de l'glise Saint-Pierre de Munich (Muse National), monu-ment capital de la peinture bavaroise la fin du xv^ sicle, n'est pas con-cevable sans Michael Pacher et l'cole de Padoue.

  • ciirii.:- ii.i-nf

    MICIIAEL PACIIER. RETAliLE ItES PEUES DE l/GLISE (1490).S C .N E DE L A L T. E N D E I) E SAINT \V (> I. F G A N G .

    (Muse d'AuK.sbourK.)

  • Li:S MHIMITIFS AM.K.MAXUS. 123

    La bourgeoisie, (jiii (le\ ieiil la classe (loiiiiiiaule, est lran-

    g"re aux proccupai ions a'lisLicjues. Il nv a ni Mcnes,

    ni connaisseufs. Xiniporle. Clia(|m' pclile \illr xculavoir son arl local. I)ej)uls les Alpes jus(ju' la iiiei',

    c'esl un touruiillcnienl d'Ecoles provin(Males (|ui naisseTil.

    meurent et se reforment incessamment.

    Les recherches rcentes ont profon(h''ment modili' et

    enriclii notre conception de la peinture allemande du

    xv" sicle. Le rle des Ecoles de Cologne et de Nuremberg,

    exagr par les R()inaiiti(jues, a '(('' ramen de plus justesproportions. Des gloires usurpes connue celle de Michael

    AYolgemut et de Zeitblom ont t branles tandis que des

    maties et des chefs-d'uvre inconnus surgissaient au

    premier plan, en pleine lumire. Nous avons essay de

    rendre justice au coloris clatant de matre Francke,

    l'nergie dramatique d'Hans Multscher et du Matre du

    retable Tucher, la grce mivre du Matre du Hausbuch.

    au lyrisme tendre du Matre du retable Peringsthuifer.

    Dans le temps mme o llorissaient Stephan Lochner,Schongauer et Holbein TAncien, nous avons vu que

    l'Allemagne avait en Conrad Witz son Matre de Flmalle,

    en Michael Pacher son Mantegna.

    Sans doute cet art allemand, si vivace et si dru. n'a

    pas une importance internationale : son rayonnement est

    trs limit. Il reoit beaucoup plus (juil ne donne. Les

    grands centres du dveloppement de la peinture moderne

    restent les Pays-Bas et l'Italie. Au w'" sicle, les peintres

    allemands hsitent entre ces deux influences antagonistes.

  • 124 LES PRIMITIFS ALLEMANDS.

    A partir de 1440, les Flamands leur rvlent avec la

    technique des couleurs l'huile une nouvelle conception du

    paysage et du portrait fonder sur le ralisme le plus scru-

    puleux : Rogiervan dcr Weydcn devient \vprreplo]- Ger-man'i. Dans le sud de l'Allemagne, Finfluence des

    peintres de la Haute-Italie et spcialement des Vnitiens

    se fait sentir d"abord Constance et Ble, la faveur

    des Conciles, puis Nuremberg-, Augsbourg- et dans le

    Tyrol : l'exemple des Welches , les Tedeschi se

    familiarisent avec les lois de la perspective, l'anatomie et

    les |i-(]M)rli()ns du corps humain: ils apprennent sim-

    plilier et styliser, rduire le nombre des personnages,

    concentrer les effets pour produire une impression forte

    et harmonieuse. C'est ce double apprentissage que va

    s'imposer son tour Albei-t Diirer, plerin passionn de

    Venise et d'Anvers.

    xVinsi la fin du xv'^ sicle, le terrain est prpar et ense-

    menc : les moissonneurs peuvent venir. C'est la missiondes trois g-rands artistes qui rsument tout l'etfort des gn-

    rations antrieures et portent la ])einlure allemanch' son

    apog^e : Diirer. le chercheur iiKjuiel (|ui s"appli({ue donner

    l'art em[mi((ue du moyen ge une base scientili(Hie. en

    approfondissant les lois de la perspective et en lixant les

    propoi'lions normales du corps humain; Griinewald, le

    coloriste et le visionnaire ; Holbein, portraitiste incom-

    parable 't dcorateur tout pnt'trt' du gnie de la Renais-

    sance ([ui apporte le preuier dans l'art allemand des qua-

    lits latines d'aisance, de mesure et de got.

  • BIBLIOGRAPHIE

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    MuTHER, Gesehichte der Maierei, 3 vol. : Leipzig, 1909.A. Michel, Histoire de l'Art, Paris (Chap. sur l'Art allemand par

    MM. Leprieur, llainel, Ri'niui.

    III. Monographies.

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    Leipzig, 1909.GiRODiE, Martin Schongauer (Matres de TArt) : Paris, 1910.ScHiMARsow, Die oberrlieinische Maierei; Leipzig, 1903.D. BuRCKHARDT, Das Werk des Conrad Witz: Ble, 1901.Stadler, Hans Multscher und seine Werkstatt i Strasbourg, 1907.Haack, Friedrich Heilin : Strasbourg, 1900. Hans Sehchlin: Strasbourg,

    1905.

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  • TABLE DES GRAVURES

    Matre Fiancke. L'Uomnif de douleiii' (vers 1430). (Must-e

    (le llaml)oui'?.) 9

    Matre du retable de Liesborn. L'Ange au calice (146")).

    (Muse de Munster.) 13cole de Coh:)gne. Sainte Vronique (vers 1420). (Pinaco-thque de Munich. ) 17

    Stephan Lochner. La \'ierge la violette. (Cologne, Musearchipiscopal. ) 21

    Stephan Lochner. Triptyque des Rois Mages (vers 1440).

    (Cathdrale de Cologne . ) 25

    Matre de la Vie de la Vierge. La Madone et saint Bernard.

    (Cologne, Muse Wallraf Richarlz.) 29Matre de la Dposition de croix. Dposition de cioix (vers

    1510). (Paris, Muse du Louvre. 1 33Attribu ci matre Berchtold Landauer. Retable lmhot'(1420).

    (Nuremberg, glise Saint-Laurent.) 41Matre du retable Tucher. Saint Augustin et sainte Monique

    (vers 1450). (Nuremberg, glise Notre-Dame.) 45Matre du retable PeringsdorfTer. Vision mystique de saint

    Bernard (1487). (Nuremberg, Muse Germanique. ) 49Martin Schongauer. La Vierge au buisson de roses (1473).

    (Colmar, glise Saint-Martin . ) 53

    Matre du Livre de raison. Les Amoureux (gravure sur cuivre). 57

    Attribu au matre du Livre de raison. Les Amants (vers

    1490). (Gotha, Muse grand-ducal.) 65

  • TABLE DES GRAVURES. J"^"

    Lucas Moser. Retable de Tiefenbronn (1431). Le \ oyage

    de sainte Madeleine Marseille. La Communion de sainteMadeleine dans la cathdrale d'Aix ~3

    Conrad Witz. La Pche miraculeuse (1444). (Muse deGenve.) 77

    Conrad Witz. Sainte Madeleine et sainte Catherine. (Musede Strasbourg.^ XI

    Matre Souabe de 144.'j. Visile de saint Antoine saint Paul

    ermite. (Donaueschingen, Galerie du prince de Frstenberg.). 85Hans Multscher. Le Portement de croix (1437). (Muse de

    Berlin.) 89

    Matre du retable de Slerzing. L'Annonciation (1458).

    (Sterzing, Htel de Ville.) 97

    Barthlmy Zeitblom. Retable dEschach (1490). LAnnon-

    ciation (Muse de Stuttgart.) 105Hans Holbein l'Ancien. Retable de Saint-Sbastien ; sainte

    Barbe et sainte Elisabeth (1516). (Pinacothque de Munich.). 109

    Hans Holbein l'Ancien. Portrait du moine Leonhard Wagner.

    (Berlin. Cabinet des Estampes.) 113

    Michael Pacher. Retable de Saint-Wollgang (1481). (Saint-

    Wolfgang, glise.) 117

    Michael Pacher. Retable des Pres de l'glise (1490). Scne

    de la lgende de saint Wolfgang. (Muse d'Augsbourg. . ... 121

  • TABLE DES MATIERES

    Avant-propos 5

    I. Caractres gnraux de la peinture allemande au xv^ sicle .

    .

    8

    II. Les coles de TAllemagne du Nord 31

    1. Lcole hansatique 312. L'cole de Westphalie 363. L'cole de Cologne 39

    III. Les coles de TAllemagne du Sud 62

    1

    .

    L'cole de Nuremberg 03

    2. Lcole du Haut-Rhin 723. L'Ecole souabe 84

    4. L'cole tyrolienne 115

    Conclusion 120

    Bibliographie 125

    9658-10. CoRBEiL. Imprimerie CnSni.

    2378yi3C

  • //

  • no ^c;i.

    JAl^

    ND Rau, Louis565 Les primitifs AllemandsR3

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