private banking avril 2012

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Dossier Finance Supplément gratuit à La Libre Belgique réalisé par la Régie Générale de Publicité - 25 avril 2012

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Dossier : guide du Private Banking 25 avril 2012

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Page 1: Private Banking avril 2012

Dossier Financece

Supplément gratuit à La Libre Belgique réalisé par la Régie Générale de Publicité - 25 avril 2012

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Avant-Propos

SUPPLÉMENT GRATUIT

À LA LIBRE BELGIQUE RÉALISÉ PAR

LA RÉGIE GÉNÉRALE DE PUBLICITÉ

25 AVRIL 2012

Rue des Francs, 79

1040 Bruxelles

TÈL: 02.211.28.49

FAX: 02.211.28.70

EDITEURS RESPONSABLES:

Emmanuel DENIS, Henry VISART.

RÉDACTION:Antoine CERUTTI, loanna CERRUTI

Pat BELLMORE,

PUBLICITÉ:Patricia HUPIN - 02.211.31.54

[email protected]

MISE EN PAGEChristophe ROELANDTS

Azurgraphic sprl

PHOTOS:www.Photos.com

INTERNET:www.lalibre.be

SommaireUne ........................................ p.1

Avant-Propos ......................... p.3

Une nouvelle fi scalitépour les revenus mobiliers ....... p.4

S’adapter à un marché imprévisible, en fonction de son profi l ........................... p.6

Le Family Offi ce ou la vie facile ......................... p.7

Ils jonglent avec les millions ..... p.8

Jongler avec les fonds des autres? ............................. p.9

La gestion conseil .................. p.10

Bien construire son portefeuille ................ p.10,11

L’assurance, du solide sur le long terme .............. p.12,13

Investir en « Bon père de famille » ? ...... p.14

La gestion discrétionnaire Une question de confi ance .... p.15

MIFID en pleine évolution ? ... p.16

Quelques briques très rentables ........................ p.18

Initiation au vocabulaire fi nancier ............. p.19

Transparence absolue des patrimoines ?

Si le principe d’un « cadastre des fortunes », une sorte de carte d’iden-tité fi nancière des particuliers, ne fait pas partie du discours des grands partis politiques en Belgique, il est virtuellement en marche. L’adminis-tration fi scale se devait évidemment de disposer un jour ou l’autre d’outils informatiques décents face aux armes de pointe détenues par les frau-deurs. Ceci se faisant sans doute en partie au détriment des petits contri-buables insouciant ou maladroits... Mais cette révolution qui est en fait une simple évolution, est en cours et resserre jour après jour, réforme fi scale après réforme fi scale, les mailles du fi let sur les patrimoines. Les dernières décisions gouvernementales ont ajouté un peu de pression sur ces patrimoines, en obligeant les intermédiaires fi nanciers à transmettre à un « point de contact central » les informations relatives aux revenus mobiliers des contribuables. Lorsque le total de ces revenus (typique-ment ceux émanant d’obligations ou d’instruments de placement assi-milés) excède 20.020 euros, le point de contact transmet l’information à l’administration fi scale pour lui permettre d’enrôler les 4% de cotisation supplémentaire à charge du contribuable sur le montant de revenus excé-dant ce montant. Mais... il y a des exceptions, curieuses, et qui fi niront par être abrogées, pour permettre à l’administration fi scale de disposer d’une vue complète sur les revenus mobiliers (entre autres puisque les reve-nus du travail sont connus et ceux relatifs à l’immobilier sont théorique-ment connus aussi) des contribuables. De quoi parle-t-on ? Des revenus des comptes d’épargne défi scalisés qui ne seront toujours pas consoli-dés même si une personne en détient plusieurs et dépasse les quotas de défi scalisation de ce produit. Et puis, le législateur s’est aussi distingué en instaurant une curieuse disposition qui permet aux contribuables de se soustraire partiellement à l’obligation de déclaration (automatique) de ses revenus mobiliers, en tout cas pour ce qui excède ce fameux cap de 20.020 euros. Le contribuable peut en effet échapper à cette obligation en payant d’autorité les 4% de cotisation complémentaire (en tout cas en demandant cette ponction à son intermédiaire fi nancier). Comprenez : en payant plus vite ces 4%, on bénéfi cie d’une plus grande discrétion sur ses revenus mobiliers. Vous aurez aussi compris qu’une telle disposition ne saurait survivre indéfi niment. On va donc bel et bien en Belgique vers une transparence presque absolue des patrimoines. Il est donc plus que jamais, nécessaire de se faire assister dans le cadre de la gestion de ses biens, et de s’informer autant que faire se peut.

A.C.

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Le Guide du Private Banking4

Une nouvelle fiscalité pour les revenus mobiliers

Le portefeuille des Belges va-t-il subir un sérieux coup de rabot en 2012 ? À lire les éditos des gazettes

financières, on pourrait imaginer que la Belgique des rentiers a vécu. Que s’est-il passé ? C’est pourtant assez simple. À la fin 2011, la Belgique en panne de gouver-nement, s’est retrouvée avec une équipe gouvernante à la recherche d’un paquet de milliards d’euros. Épargnée par les politiques d’austérité instaurées dans les autres pays d’Europe, en tout cas de la zone euro, la Belgique a pris conscience de la réalité de la crise financière et sur-tout de celle de la dette souveraine.

Cafouillages

Ce nouveau gouvernement a donc été forcé de prendre très rapidement des mesures d’économie et de faire rentrer les euros en augmentant la pression fiscale. Dans le paquet de mesures prises, il fal-lait d’évidence jouer la carte de l’harmo-nisation fiscale au niveau européen. Mais tout cela s’est fait dans un laps de temps bien trop court : quelques semaines seu-lement. On peut parler certainement ici de cafouillage. Au lieu d’harmoniser clai-rement la fiscalité des revenus mobiliers, l’équipe en place a tout simplement créé un désordre fiscal propre à générer des revenus… Pour les conseillers fiscaux.

Les techniciens de la fiscalité belge s’at-tendaient à un alignement du taux du précompte mobilier à 25%. Il y avait là une logique évidente : une pression fis-cale identique pour tous les types de pla-cements. Le Belge aurait pu dans ce cas choisir les placements en fonction de son profil de risque et non pas sur base de la pression fiscale. Or maintenant, que se passe-t-il ? La loi prévoit une augmen-tation à 21% des taux d’application sur les produits de placement au préalable soumis à un taux de 15%. Or il existe des revenus taxés à 25% sur base du pré-compte mobilier. Les dividendes versés par les entreprises cotées sont déjà soumis à un taux de 25% sauf conditions spéciales.

Ce taux de 25% ne sera évidemment pas revu à la baisse, par contre, celui des divi-dendes bénéficiant d’un précompte réduit à 15% (VVPR) seront désormais taxés à 21%. Les dividendes de sicav sont eux aussi précomptés à 25%.

Les revenus d’obligations, de bons de caisse, était soumis auparavant à un taux de précompte mobilier de 15%. Ils sont désormais taxés à hauteur de 21%. Une exception toutefois : les bons d’États belges émis en début d’année, dont les revenus resteront taxés à 15% de pré-compte mobilier. On se retrouve donc en théorie avec au moins 3 taux différents : 15%, 21%, 25%. Où est donc l’harmo-nisation ?

Taxe spéciale « gros revenus mobiliers »

Il se fait aussi que le législateur a voulu s’inspirer de la taxe sur les grandes for-tunes en vigueur dans quelques autres pays du monde. Il a donc été décidé de rajouter une cotisation spéciale de 4% applicables sur les contribuables dont les revenus mobiliers pour l’année 2012 dé-passent 20 000€. Ces 4% sont à ajouter aux 21% prélevés à la source par les orga-nismes financiers sur le montant excédant les 20 000€ de revenus mobiliers géné-rés par des obligations, typiquement. Or, alors de rédiger ces lignes, les banquiers eux-mêmes ne connaissaient pas encore les modalités précises d’application de ces nouvelles règles fiscales, même compte tenu des dispositions précisées dans le Moniteur belge de la fin mars.

TOB évitable

Le législateur a aussi prévu d’accroître lé-gèrement la TOB, taxe sur les opérations boursières. Ici, la ponction est pratique-ment insensible, mais elle rappelle qu’il existe toujours chez nous une différence sensible entre les fiscalités relatives aux produits de placement classique, ban-caires, et ceux commercialisés par les compagnies d’assurances. Une fois encore

ceci n’est pas de nature à aider le contri-buable à effectuer des choix guidés par la seule sensibilité de celui-ci aux risques ou aux avantages de tel ou tel placement. En outre, la TOB est plafonnée à 750 euros par transaction (contre 650 euros aupara-vant) et peut être contournée... en pas-sant les ordres à l’étranger !

On retiendra aussi que malgré des effets de manche préélectoraux, les membres du gouvernement actuel n’ont pas osé s’attaquer de front à la multiplication des comptes d’épargne défiscalisés. Des propositions avaient été faites en ce sens avant la formation du gouvernement : on imaginait un prélèvement du précompte mobilier à la source suivie un an plus tard d’une régularisation suite à la déclaration fiscale des contribuables. Dans ce cas de figure, le trésor aurait été crédité de montants importants mais n’aurait pu en restituer qu’une partie suite aux justifica-tions fournies par les contribuables et par les banques. Évidemment après quelques mois de fonctionnement de l’équipe en place, le niveau des taux d’intérêt proposé par les banques sur ces fameux comptes d’épargne est tombé à un taux tellement bas qu’existe aujourd’hui la crainte de voir les capitaux les plus stables déposés sur des comptes de banques belges dériver vers d’autres produits de placement plus instables.

Dans un tel cas de figure, les investisseurs en reviennent aux questions fondamen-tales : vers qui se tourner pour obtenir des conseils valables, faut-il oser inves-tir en bourse, ou encore faut-il songer à modifier totalement sa façon de gérer son patrimoine ? Aujourd’hui les conseilleurs sont légion. C’est toutefois le moment de s’interroger sur la qualité de ses interlo-cuteurs. Après la crise née en 2008, les bons gestionnaires sont d’évidence sortis du lot. De la même manière, les produits réputés sûrs ont aussi montré leurs limites. Par contre, une forme de réalisme s’est imposée aux investisseurs les plus lucides. Ceux-ci se sont souvenus de la qualité des placements immobiliers, moins brillants que les placements boursiers certes, mais tellement plus solides. Un emplacement de parking, un garage, un terrain à bâtir, un studio, un appartement ou une mai-son, représentent une charge de gestion plus importante, mais ne risquent pas de disparaître comme neige au soleil.

A.C.

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Les marchés sont parfois pris de coups de folie, affichant des volati-lités à donner le tournis à plus d’un

investisseur. Lors du mois d’août 2011, certaines valeurs ont parfois enregistré des écarts d’une vingtaine de pourcent entre leur plus haut et leur plus bas du jour.

C’est dire s’il n’est pas aisé pour l’investis-seur lambda de suivre en temps réel l’évo-lution des Bourses et d’adapter au mieux la composition de son portefeuille.

Quel portefeuille?

Votre banquier privé peut s’en charger dans le cadre d’une gestion discrétion-naire qui, à l’inverse de la gestion-conseil, lui permet de gérer votre portefeuille sans devoir en référer à son client avant d’ef-fectuer le moindre mouvement d’achat ou de vente. Soyons clairs, la gestion discrétionnaire ne signifie nullement que le banquier privé peut n’en faire qu’à sa tête. La gestion discrétionnaire débute en fait par un long entretien. Le but est de cerner au mieux l’ampleur du patrimoine du client et de déterminer son profil d’in-vestisseur. Quelle est en fait l’ambition du client : préserver avant tout l’apport d’argent qu’il souhaite confier à la gestion de la banque privée ou prendre plus ou moins de risques sur une partie du capital transféré? C’est l’étape essentielle pour une future collaboration fructueuse et évi-ter, surtout, des déceptions ultérieures : le client ayant opté par exemple pour un profil conservateur risque de faire la fine bouche devant le rendement de son

portefeuille en période de forte progres-sion des Bourses (cela arrive !). Bref, le message doit être clair de part et d’autre.

Le client, et c’est normal, souhaite obtenir le rendement le plus élevé sans prendre trop de risques. Las, il est difficile d’avoir le beurre et l’argent du beurre en matière d’investissements : risques et rendements ne sont pas les meilleurs amis du monde. Pour avoir un rendement élevé, il faut prendre du risque, peu ou prou. Et si le client est allergique au moindre risque, il ne pourra guère espérer décrocher la lune avec son portefeuille.

Lorsque le profil du client a été déterminé, le gestionnaire de la banque privée peut alors entamer une politique d’investisse-ment conforme aux souhaits de l’inves-tisseur, qui s’en remet donc à la sagacité, au métier et au flair du banquier privé pour lui constituer un portefeuille “clé sur porte” censé lui offrir un rendement supé-rieur à celui d’une gestion passive. Sinon, à quoi bon le rémunérer ?

Diversifier!

Le but sera donc de constituer un porte-feuille diversifié qui doit répondre à des objectifs précis. En gestion privée, l’archi-tecture ouverte est de mise, ce qui per-met au gestionnaire de puiser dans des milliers de fonds avant de sélectionner les perles rares. Un rendement supérieur en moyenne d’1% sur le fonds X par rapport au fonds Y peut paraître modeste à pre-mière vue. Sur le long terme, ce rende-

ment supérieur fait forcément des petits et peut entraîner de grosses différences sur un portefeuille.

Pour l’investisseur disposé à prendre cer-tains risques, une baisse maximum du ca-pital de départ peut être mentionnée. En cas de forts mouvements de baisse sur les actifs risqués en portefeuille, le gestion-naire doit alors solder ces positions afin de respecter l’objectif de baisse maximum.

L’intérêt de la gestion discrétionnaire, c’est que le banquier privé suit en permanence l’évolution des marchés, à la recherche de belles opportunités ou prompt à mettre vos avoirs à couvert en cas de grosse tempête.

Dans les faits, de nombreux clients des banques privées optent pour un profil… disons défensif. Ce n’est pas, en soi, éton-nant : il s’agit souvent d’argent gagné du-rant toute une vie. Le client n’a alors nulle envie de jouer avec le feu et préfère des rendements plus modestes à des évolu-tions en dents de scie de son portefeuille au gré des peurs des marchés boursiers.

Conseil?

Le client peut également opter pour la gestion conseil. Cette fois, le client est le gestionnaire de son portefeuille, en der-nier ressort. En fait, il peut compter sur les conseils du gestionnaire privé, sur ses sug-gestions d’arbitrages et de modifications de position. Il peut et il doit en quelque sorte être proactif lorsqu’il flaire un vent de correction se lever sur les marchés. Mais sa mainmise sur la gestion du portefeuille se limite au conseil : c’est le client qui, « in fine », prend la décision de vendre, d’acheter, d’arbitrer, et ce conformément au mandat passé avec la banque privée.

Il faut sans doute, pour ce style de ges-tion, avoir un peu ou beaucoup de temps et ne pas avoir un agenda débordant en permanence de rendez-vous.

Reste que la tendance, ces derniers mois, semble avoir été que les clients les plus for-tunés préfèrent ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier et morcellent leurs avoirs entre plusieurs banques pri-vées, histoire, sans doute, de diversifier les risques mais aussi de pouvoir comparer leurs performances. Ici aussi, il y a donc un travail de reconstruction de la relation de confiance à effectuer par les banquiers.

P. B.

Le Guide du Private Banking6

S’adapter à un marché imprévisible, en fonction de son profil

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Le Guide du Private Banking 7

Le Family Offi ce ou la vie facile

Cela peut être le compagnon de toute une vie : il sera à vos côtés pour tous les aspects de votre vie profession-

nelle et privée, toujours prompt à vous pro-diguer conseils et mises en garde. Il est là pour rendre votre existence plus facile, se chargeant de trouver une solution à tous les problèmes ou aux multiples questions qui peuvent surgir. Contre monnaie son-nante et trébuchante, certes, mais en étant mu à chaque instant par la volonté de vous proposer le meilleur service.

C’est le Family Offi ce, un concept qui est une offre de service globale pour vous et votre famille. Il ne s’agit pas uniquement, si l’on ose dire, de gérer au mieux votre fortune, et de la protéger ou de la faire fructifi er, conformément à vos souhaits. Là, c’est plutôt, le rôle d’un banquier pri-vé, mieux armé pour répondre aux défi s patrimoniaux. Le rôle du Family Offi ce sera lui de veiller à ce que les conseils fi nanciers prodigués par votre ou vos ban-quiers soient bien en adéquation avec vos souhaits et objectifs.

Confi ance avant tout

La pierre angulaire du Family Offi ce est la confi ance. Pour que ce service soit le plus effi cace possible, les deux parte-naires doivent en effet très bien se connaître s’ils veulent que leur re-lation soit la plus fructueuse pos-sible, que ce soit en termes fi nanciers ou humains. Les premières entrevues ont d’ailleurs pour objet de bien cerner la personna-lité du client, de connaître ses attentes, d’être le confi dent pour toutes les affaires familiales et, bien entendu, d’avoir une connaissance approfondie de l’ensemble du patrimoine. L’ambition est de bien se connaître de part et d’autre. Le Family Offi ce pourra de la sorte avoir une approche globale du patrimoine de son client, adaptée le plus fi dèlement possible à ses besoins et à ses désirs.

Les Family Offi ces vont donc épauler le client, essentiellement dans l’organisa-tion, la gestion et la transmission de son patrimoine, et ce en intégrant toutes les implications fi scales et légales. Pour cela, ils pourront faire appel à des spécialistes

internes – ce sera notamment le cas lorsque le service est adossé à une banque privée – et/ou externes. A chaque fois, la démarche consistera à aller chercher le conseil le plus pointu pour répondre à une problématique spécifi que. Là où les diffé-rentes sociétés de gestion de patrimoine peuvent justement se différencier, c’est dans leur capacité à dénicher le meilleur conseil et à offrir le meilleur service.

Pas de commissions

En terme de gestion de patrimoine, par exemple, le Family Offi ce a le grand mé-rite d’être, en quelque sorte, désintéressé. Votre banquier privé a bien entendu tout intérêt à vous rendre heureux. Mais c’est aussi un banquier qui doit aussi intégrer des contingences commerciales dans son approche. Le Family Offi ce, lui, sera là pour déterminer si les conseils d’investissement de votre ou de vos banquiers sont les plus judicieux, et ce en toute indépendance. Le Family Offi ce ne perçoit, en effet, aucune commission sur les fonds vendus et n’est pas, non plus, rémunéré, en fonction de la rotation du portefeuille.

La plus-value du “Family Offi ce” sera donc de sélectionner la meilleure offre de services pour le profi l bien déterminé de son client. Il se chargera ensuite de veil-ler à ce que la politique d’investissement ait été correctement suivie. Pour cela, les Family Offi ce peuvent compter sur un per-sonnel hautement spécialisé qui analysera et auditera l’ensemble du portefeuille tout en conservant une totale indépendance par rapport aux gestionnaires ou sociétés de gestion sélectionnées.

L’intérêt de la formule est que les Family Offi ces sont directement rémunérés par leurs clients. Ils ont donc plutôt intérêt à justifi er leur salaire en s’assurant notam-ment que la stratégie d’investissement proposée ou suivie est réellement perfor-mante. Votre “compagnon” n’hésitera pas à mettre les pieds dans le plat s’il estime que le bilan de gestion n’est pas brillant. On voit mal, en effet, votre ges-tionnaire de fortune au sein de la banque X ou Y vous déclarer qu’il n’a pas été au top et vous inviter à aller voir un concur-rent plus performant. Lorsque l’on joue sur des sommes importantes, des petites différences peuvent rapidement faire de gros montants.

Fiscalité bien maîtrisée

Ils peuvent aussi, bien entendu, traiter de tout ce qui est optimalisation fi scale, que ce soit dans le cadre d’une succession, de la cession d’une entreprise à ses enfants ou de la vente de votre société à des tiers. Dans ces cas, le Family Offi ce peut englo-ber des conseils aux enfants afi n de leur donner les outils nécessaires pour gérer leur nouvelle fortune ou les doter des connaissances suffi santes pour présider aux destinées de l’entreprise familiale. Le Family Offi ce peut aussi jouer les bons

offi ces entre les membres d’une même famille pour assurer le partage le

plus équitable d’un patrimoine, en préparant par exemple un pacte familial.

Les Family Offi ce peuvent aus-si avoir un champ d’actions bien plus large et s’occuper des besoins personnels de toute la famille afi n de sou-lager d’une foule de soucis le chef d’entreprise sur-

chargé de travail. Cela va de l’achat ou de la vente de la maison, que ce soit en Belgique ou à l’étranger à la décoration de l’habitation en passant par l’engagement de services de gardiennage ou du personnel domestique.

Vue globale du patrimoine ancrée dans une relation de confi ance totale, aussi bien dans la vie professionnelle que dans la sphère privée : telle est en résumé, l’es-sence du Family Offi ce.

P.B.

La pierre angulaire du Family Offi ce est la confi ance. Pour que ce service soit le plus effi cace possible, les deux parte-naires doivent en effet très bien se connaître s’ils veulent que leur re-lation soit la plus fructueuse pos-sible, que ce soit en termes fi nanciers ou humains. Les premières entrevues ont d’ailleurs pour objet de bien cerner la personna-lité du client, de connaître ses attentes, d’être le confi dent pour toutes les affaires familiales et, bien entendu, d’avoir une connaissance approfondie de

donner les outils nécessaires pour gérer leur nouvelle fortune ou les doter des connaissances suffi santes pour présider aux destinées de l’entreprise familiale. Le Family Offi ce peut aussi jouer les bons

offi ces entre les membres d’une même famille pour assurer le partage le

plus équitable d’un patrimoine, en préparant par exemple un pacte familial.

Les Family Offi ce peuvent aus-si avoir un champ d’actions bien plus large et s’occuper des besoins personnels de toute la famille afi n de sou-lager d’une foule de soucis le chef d’entreprise sur-

chargé de travail. Cela va de

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Le Guide du Private Banking8

Ils jonglent avec les millions

Un banquier est bien entendu là pour veiller et faire fructifi er votre patrimoine fi nancier. Mais son rôle

peut bien entendu être plus large dans le cadre d’une relation nouée avec une banque privée.

Le banquier privé peut en effet multiplier les services offerts à ses clients et peut, lui aussi, les accompagner dans les diffé-rentes étapes de sa vie en lui fournissant des conseils pointus. Chacun pensera tout d’abord à la succession. C’est logique : dans le petit monde du private banking, on jongle rapidement avec quelques mil-lions d’euros. Autant anticiper au mieux une succession, ne serait-ce que pour évi-ter au mieux les droits de succession en utilisant avec bonheur les différents outils fi scaux. Cela peut concerner bien entendu le patrimoine fi nancier, mais aussi le pa-trimoine immobilier voire la transmission d’une entreprise à l’un ou plusieurs de ses enfants. A chaque fois, la solution sera sur mesure puisque les besoins, les attentes et les souhaits des clients diffèrent les uns des autres. Le but sera donc de répondre le plus fi dèlement possible aux demandes du client.

Successions bien ordonnées

Cela ne pose pas vraiment de gros pro-blèmes pour des successions classiques, en ligne directe. Les choses peuvent par contre se corser lorsqu’il s’agit de faire bénéfi cier un tiers d’une partie de sa suc-cession. Là, il vaut mieux préparer le ter-

rain plutôt que de coucher un nom dans un testament : les droits de successions pour des tiers sont tellement élevés que la somme léguée se retrouvera pour l’essen-tiel dans les caisses de l’Etat. Et c’est rare-ment la dernière volonté de la personne qui lègue son bien. Pour cela, le banquier privé fera appel à des juristes spécialisés dans le droit patrimonial et fi scal, et ce afi n d’optimaliser en faveur du client les différents règlements – et ils sont nom-breux –touchant ces matières.

Du “sur-mesure”

Mais le conseil peut bien entendu débu-ter bien plus tôt et donc accompagner le client dans les différentes étapes de sa vie professionnelle et privée.

Dans le cadre de la vie professionnelle, c’est par exemple ce qui concerne la transmission ou la vente d’une société, petite ou grande. Autant multiplier les avis et conseils.

En ce qui concerne la vie personnelle, le mariage est une étape importante : un

contrat ou l’absence de contrat détermi-neront l’éventuel partage des biens entre les époux si la belle histoire d’amour ne devait pas durer. Les spécialistes propo-seront les solutions les plus adéquates en fonction des demandes du client ou des conjoints. Et l’on sait aujourd’hui que le contrat de mariage est devenu un outil particulièrement effi cace en matière de planifi cation successorale.

Transmission

Il y aura ensuite la naissance des enfants, et le souhait ultérieur de les aider à dé-marrer dans la vie. Là encore, les parents pourront désirer garder un œil ou la main sur l’argent cédé à l’enfant, histoire de s’assurer qu’il ne jette pas son patrimoine par les fenêtres. Si les choses tournent mal avec leur progéniture, ils peuvent cette fois orienter leur succession afi n que le mouton noir de la famille en reçoive le moins possible. Le cadre légal offre ici aussi différentes pistes.

C’est dire si le banquier privé n’est pas uniquement là pour gérer vos sous, mais peut vous accompagner dans de multiples démarches en vous proposant alors les conseils avisés de spécialistes maison ou en faisant appel à des spécialistes exté-rieurs invités en raison de leur maîtrise sans égale d’une matière complexe. Bref, le banquier privé a bien plus d’une fl èche à son arc.

P. B.

jonglent avec les millions

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Jongler avec les fonds des autres?

L’architecture ouverte n’est pas un nouveau concept sorti de l’imagi-nation fertile d’un designer à la

mode. Il s’agit en fait d’un concept tout ce qu’il y a de plus fi nancier : l’architecture ouverte signifi e que votre banquier vous proposera un vaste éventail de fonds de placement, et non simplement les fonds «maison» que les conseillers sont invités à pousser, parfois tant et plus.

Prenez le cas d’un réseau retail classique, de la banque, appelons-la, Bebank. Si vous êtes investisseur, vous aurez certes le choix entre plusieurs dizaines de fonds. De quoi, logiquement, trouver votre bon-heur. Le hic, c’est que tous les fonds, dans de nombreuses banques, sont des fonds maison, c’est-à-dire proposés dans ce cas par BeBank Asset Management. Bebank et Bebank Asset Management appar-tiennent au même groupe. Bebank pro-pose donc des fonds de Bebank Asset Ma-nagement, avec objectifs commerciaux et commissions à la clé. Bref, vote conseiller n’est pas forcément d’une impartialité to-tale lorsqu’il vous suggère d’investir dans le fonds Equity Fix de Bebank Asset Mana-gement. Ce fonds, du reste, peut être une excellente opportunité, ou ne pas être le plus pointu pour votre stratégie d’investis-sement. Mais, quelque part, vous n’avez pas vraiment le choix, sauf à être client de plusieurs banques. Retenons qu’en théo-rie, les différents bras armés des banques sont indépendants les uns des autres. Mais la crise bancaire de 2008 a appris aux investisseurs de faire preuve d’une prudence quelquefois excessive. C’est tout le sens du principe de précaution.

Ouverture au monde

Avec l’architecture ouverte, le client de BeBank aurait cette fois un vaste choix. Il aurait des fonds de Bebank Asset Mana-gement, bien entendu, mais aussi, disons, de Offi ce Asset Management ou encore de Credit Asset Management, des gestion-naires de fonds n’ayant aucun lien avec le groupe BeBank. L’intérêt pour l’investis-seur est facile à comprendre. Prenez un investissement dans les pays émergents. Le fonds pays émergents de Bebank n’est pas mauvais en soi, mais ne casse pas la baraque : son rendement annuel moyen au cours des dix dernières années a par exemple été de 5%. Le fonds d’Offi ce

Management a lui fait moins bien 4%.

Par contre, le fonds Emerging markets de Cre-

dit Asset Management est une petite perle dans sa catégorie : son return annuel est en moyenne de 8%, raison pour laquelle il a déjà décroché plusieurs palmes lors de différents awards. Pour les actions euro-péennes, c’est cette fois Offi ce Asset Ma-nagement qui se retrouve sur la première marche du podium : son fonds US Equities l’emporte haut la main face à ses concur-rents. Pour les actions européennes, c’est cette fois Bebank Asset Management qui décroche la timbale.

Sans architecture ouverte, le client de Bebank aurait en portefeuille un excellent fonds pour les valeurs européennes, un fonds un peu faiblard pour les marchés

émergents et un fonds passablement largué pour les valeurs américaines. Le

rendement global de son portefeuille fonds de placements en souffrirait, forcé-ment.

Best of...

Avec l’architecture ouverte, ce même client pourrait avoir en portefeuille le meil-leur fonds disponible de sa catégorie : le fonds européen de Bebank Asset Mana-gement, le fonds US Equities d’Offi ce et le fonds Emerging markets de Credit Asset Management. En termes de rendement, il n’y aura pas photo : ce second porte-

feuille donnera un résultat supérieur pour une même politique d’investissement.

Dans les faits, l’architecture ouverte se décline en une bonne dizaine de gestion-naires de fonds différents et en centaines voire en milliers de fonds différents. Or, comme le récent Palmarès annuel des sicav de «La Libre» (Fund Awards 2012) l’a une fois de plus démontré, les qualités de gestion entre deux fonds d’une même catégorie peuvent être importants. Autant choisir autant que possible le meilleur.

Reste à pouvoir faire son marché. Les grandes banques restent encore, pour la plupart, sourdes à ce concept, qui n’est pas, il est vrai, de nature à faire tourner la machine à fonds de la société d’Asset Ma-nagement du même groupe. Du moins dans le réseau retail. En private banking, par contre, l’architecture est proposée à cette catégorie de clients privilégiés.

Si vous n’appartenez pas (encore) à ces clients pouvant proposer plusieurs cen-taines de milliers d’euros ou plus en ges-tion privée à votre banquier, vous pouvez vous tourner vers des banques plus mo-destes, qui proposent cette fois un éven-tail plus ou moins large de fonds de tiers. Avec, aussi, des conseils d’investissement plus ou moins personnalisés à la clé ou des listes de fonds conseillés.

De quoi, logiquement, vous permettre d’opter pour les meilleurs fonds du mar-ché et tout aussi logiquement vous per-mettre d’améliorer le rendement global de vos investissements.

P.B.

Le Guide du Private Banking 9

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Le Guide du Private Banking10

La gestion conseil

Comme son nom l’indique, la gestion conseil est une gestion qui n’est pas déléguée et les choix d’investis-

sement sont décidés par l’investisseur. Ce type de gestion ne peut s’envisager qu’à partir d’un portefeuille d’un certain mon-tant. Ce montant varie d’un organisme à l’autre mais est en moyenne de 100.000 euros. Toutefois, il est possible de changer l’attitude du banquier en lui faisant com-prendre que l’état actuel de votre fortune ne refl ète pas ce qu’elle sera demain…

C’est vous qui décidez

La gestion conseil peut prendre plu-sieurs formes. Soit l’investisseur appelle son banquier pour solliciter un avis soit la convention de gestion prévoit que le conseiller appelle son client pour lui pro-poser un investissement. Dans ces deux cas, l’investisseur reste maître de sa déci-sion. Il décide ou non de suivre le conseil. Cela suppose aussi qu’il soit suffi samment averti et qu’il se documente régulièrement par différents canaux sur les évolutions macroéconomiques et sur les tendances des marchés.

Dans l’hypothèse où le conseiller est proactif, il va prendre l’initiative d’infor-mer régulièrement son client sur les op-

portunités d’investissement qui se pré-sentent et qui correspondent au profi l de risque du client. Ces conseils peuvent porter sur l’achat, la vente ou l’arbitrage de valeurs et se font soit par mail ou par téléphone. Le client rencontrera régulière-ment son conseiller pour faire le point sur l’évolution de sa situation, de son profi l, de ses besoins et sur l’état de son porte-feuille. De ce fait, l’investisseur veillera à se renseigner sur la disponibilité de son gestionnaire. Il est évident que, dans ce type de gestion, bénéfi cier des conseils d’un gestionnaire qui est très disponible pour la sollicitation d’avis est un atout.

Convention solide

La gestion conseil suppose la signature d’une convention qui reprend le profi l de risque de l’investisseur, les spécifi cations et les modalités de la gestion ainsi que les frais y afférents. Ces frais sont moindres que dans le cadre d’un contrat de gestion discrétionnaire. Cette convention reprend les droits et devoirs de chaque partie.

Avantages

Quels sont les avantages de la gestion conseil ? Par ce service, l’investisseur a ac-cès à un service de conseil professionnel en

matière de gestion de portefeuille. Il peut bénéfi cier d’outils de répartition de por-tefeuille en termes de risque, d’allocation d’actifs, d’allocation sectorielle ou géogra-phique. Il dispose également d’outils qui lui permettent de valoriser le rendement et le montant de son portefeuille. Il reste maître de ses décisions d’investissement.

Dans ce type de gestion, l’investisseur doit cependant assurer lui-même un certain suivi puisque c’est lui qui décide des inves-tissements à réaliser. Il doit donc, chaque fois, effectuer lui-même les opérations ou demander explicitement que le conseiller les exécute et assurer le suivi des avis qui lui sont adressés. Cette gestion active sup-pose aussi certaines connaissances assez pointues dans le domaine fi nancier.

L.C.

En optant pour la gestion conseil, l’investisseur reste maître de ses décisions.

L’élaboration d’un portefeuille sup-pose plusieurs étapes pour assurer son adéquation avec les attentes

de l’investisseur. La première étape dans ce processus consiste à bien se connaître pour pouvoir établir avec le gestionnaire son profi l d’investisseur. Dans ce cadre, le gestionnaire soumet à son client un ques-tionnaire qui peut, parfois, paraître invasif. Pourtant, cette démarche est essentielle pour appréhender le niveau de risque que l’investisseur est prêt à prendre mais aussi pour déterminer les objectifs qu’il veut fi xer à son gestionnaire et les projets qu’il

entretient pour l’avenir (achat d’un bien immobilier, donation aux enfants,…). Et, en fait, le banquier est obligé de connaître son client selon des modalités bien pré-cises, dans le cadre d’un principe «KYC» pour «Know Your Customer». Dans le cas opposé, on pourrait lui reprocher certaines décisions ou certains conseils (voir à ce propos «Mifi d en évolution»).

Construction programmée

Après avoir défi ni le niveau de risque auquel l’investisseur est prêt à se sou-

mettre, un programme d’investissement peut être établi en fonction des possibi-lités d’épargne et des dépenses prévues. Quelques questions seront également po-sées quant aux connaissances fi nancières du client. Ce profi l d’investisseur ne sera cependant pas fi gé dans le temps. Il devra être adapté au fi l des événements de la vie.

Une fois le profi l établi, le gestionnaire pourra défi nir et construire le portefeuille de son client en adéquation avec son aversion au risque et avec ses besoins. On constate, aujourd’hui, que la plupart des

Bien construire son portefeuilleLa construction d’un portefeuille en gestion ne doit pas être prise à la légère.

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Le Guide du Private Banking 11

portefeuilles en gestion sont construits sur base de sicav. On parle de gestion «sicavisée». Dans la construction des por-tefeuilles, la diversification sera un des éléments importants. Il s’agit de diversifier son portefeuille non seulement entre les différentes classes d’actifs (actions, obli-gations, liquidités,…) mais également au sein des classes d’actifs elles-mêmes. C’est ainsi que dans la poche «actions», il conviendra de diversifier les valeurs en fonction des secteurs et des zones géo-graphiques. Les valeurs défensives ou de croissance seront privilégiées en fonction de la situation macroéconomique. Dans l’allocation en obligations, une diversi-fication pourra également être opérée entre les obligations d’entreprises et les obligations gouvernementales. Une di-versification en fonction des échéances ou en fonction des risques (des ratings, Investment Grade ou High Yield) pourra également être faite. Le gestionnaire peut également fixer avec son client des plus-values à atteindre ou des niveaux de vente en cas de baisse (stop loss).

Surveillance régulièreAprès avoir composé le portefeuille, l’épargnant veillera à ne pas s’endormir

mais à surveiller régulièrement son por-tefeuille et vérifier si ses investissements sont bien en adéquation avec ce qui avait été fixé au départ avec le gestionnaire. Il peut aussi demander de revoir certaines positions en fonction de ses nouvelles attentes. Cependant, dans des périodes de crises comme nous en avons connues récemment, il convient de rester sereins. Ce n’est pas dans des périodes de fortes turbulences qu’il faut modifier son porte-feuille de façon importante. En effet, dans ces périodes, il est fréquent de voir que les décisions qui se prennent le sont sous le coup de l’émotion et de l’impulsion plutôt que sous l’influence de la raison et d’une optique à long terme. Le gestionnaire veillera également à fournir à son client un outil de performance de la gestion de son portefeuille. Quel que soit le type de gestion choisi, l’investisseur doit donc apprendre à bien se connaître, à diversi-fier son portefeuille, à avoir une optique à long terme et à surveiller la gestion de ses biens en rendant visite à son gestionnaire au moins une fois par an.

L.C.

Page 12: Private Banking avril 2012

Le Guide du Private Banking12

L’investisseur que vous êtes l’aura remarqué depuis plusieurs se-maines : l’équipe gouvernemen-

tale a effectué un sérieux tour de vis en matière de fi scalité de l’épargne (voir par ailleurs). Seul le compte d’épargne, juste-ment, échappe à ce train de mesures : le précompte reste à 15%, et n’est dû que pour les intérêts supérieurs à 1.830 euros perçus en 2012 par personne (et non pas par ménage grâce au décumul fi scal).

Vous n’êtes pas, non plus, censé ignorer que vous devez cumuler les intérêts perçus sur vos différents comptes d’épargne : si le total des intérêts perçus dépasse 1.830 euros pour l’année 2012 ou 1.770 euros pour l’année 2011, vous devez le mention-ner dans votre déclaration fi scale, mais il n’y a pas de disposition spécifi que impo-sant aux banques la transmission systé-matique d’informations permettant à l’ad-ministration fi scale de «consolider» vos revenus de cette nature. Pour le moment...

Branche 21 en forme

Dans cet arsenal de mesures, les pro-

duits de Branche 21 ne s’en sortent pas

trop mal. Certes, le précompte mobilier

est là passé de 15 à 21%. Mais le gros

avantage de ces produits d’assurance n’a

pas été malmené : à savoir l’absence de

perception de précompte mobilier, en

cas de rachat, lorsque le produit a souffl é

ses huit bougies. Or, il avait été un temps

question de s’attaquer à cette particula-

rité fi scale, qui aurait sans doute «tué» le

produit, déjà bien malmené depuis que le

gouvernement de l’époque avait instauré

une taxe de 1,1% sur tous les versements

effectués depuis le 1er janvier 2006.

Cette taxe est bien entendu le premier

écueil de cette gamme de produits. Vous

ne pouvez pas y échapper : elle est perçue

à la source sur chaque versement.

Rendement léger

Le second frein est le rendement : les temps où ces produits offraient bon an mal an des 4,5 voire 6% sont bel et bien révolus. Désormais, le taux minimum garanti pour les nouveaux versements tourne dans la plupart des cas autour des 2,50%, auquel il faudra ajouter une par-ticipation bénéfi ciaire. Bref, cela laisse un goût de trop peu pour l’investisseur qui se souvient des rendements du passé.

Et puis, il y a les frais d’entrée. Certains peuvent se montrer gourmands. D’autres nettement moins. Ces frais évoluent généralement à la baisse en fonction de l’apport : plus votre versement est élevé, moins les frais le seront. Il semble d’ailleurs y avoir ces derniers temps une tendance à les raboter. C’est en soi logique : com-ment convaincre une personne de verser 10.000 euros sur un produit de Branche 21 offrant un taux minimum garanti de 2,50% si elle doit payer 1,1% de taxe et 3% de frais d’entrée.

Le produit a toutefois quelques solides avantages. Le premier est d’avoir un taux minimum garanti. Prenez un taux de 2,50%. C’est vrai, il est possible de trouver mieux sur certains comptes d’épargne : les meilleurs offres vous permettront d’obte-nir 2,75% voire 3% sur base annuelle sur quelques comptes de type fi délité. Par rapport à nombre de comptes d’épargne – surtout auprès des grandes banques – ce 2,50% peut être double à celui d’un compte d’épargne classique. Ce taux est par ailleurs garanti pour les huit années suivant le versement.

Participation bénéfi ciaire

A ce taux garanti vient s’ajouter une par-ticipation bénéfi ciaire. Chez certains assu-reurs, cette participation a été réduite à la portion congrue. Ce n’est pas le cas par-tout. Loin de là. Tablez sur un rendement total d’environ 3%. Cela semble bien maigre comparé aux rendements propo-sés voilà quelques années. Mais vers quelle alternative comparable se tourner? Si le rendement des produits de la Branche 21 a bien fondu comme neige au soleil pour les produits de Branche 21, tel a aussi été le cas pour les comptes d’épargne.

le long termeL’assurance, du solide sur

Page 13: Private Banking avril 2012

Le Guide du Private Banking 13

Il y a surtout l’absence de précompte après 8 ans. Ce n’est pas négligeable. Pre-nez un compte à terme à 8 ans. Le taux le plus souvent proposé est d’environ 3,50% brut. Sans taxe et frais d’entrée. Mais ne l’oubliez pas : un précompte de 21% mangera une partie du rendement, qui retombe dès lors à 2,77%. Ni plus, ni moins dans l’état actuel de la législation fiscale, alors que le produit d’assurance de Branche 21 peut arrondir le rendement final grâce à la participation bénéficiaire.

Le législateur ne fait toutefois pas de ca-deau : si vous rachetez votre assurance avant 8 ans à dater du premier versement, vous paierez en effet un précompte de 21% sur un rendement fictif de 4,75%, même si le rendement réel a été de 3% ! C’est dire si les sommes versées sur de tels comptes ne doivent pas, en principe, constituer une poire pour la soif.

Il y a aussi la liquidité du produit. Il n’est pas toujours évident de récupérer tout ou partie du capital avant terme : le retrait annuel sera limité à un montant ou à un pourcentage. De plus, vous devrez

parfois essuyer des pénalités en cas de re-trait au cours des premières années après la conclusion d’un nouveau contrat.

Souplesse?

Ce produit permet aussi d’anticiper une future succession via une donation ban-caire, tout en conservant un droit de regard sur ce compte via une clause de «bénéficiaire acceptant».

L’énorme intérêt de la formule, c’est que le rendement minimum est garanti et que votre capital ne peut que croître : si la par-ticipation bénéficiaire souffre sans doute d’une mauvaise année boursière, le capi-tal est garanti à chaque instant de même que le taux garanti au moment du verse-ment.

Avec un tel produit, vous savez où vous allez : ce n’est pas un maigre avantage pour un investisseur cherchant un place-ment de «bon père de famille», immunisé contre les aléas de la Bourse.

P.B.

Page 14: Private Banking avril 2012

Le Guide du Private Banking14

Investir en « Bon père de famille » ?

On l’a vu ces dernières années, in-vestir tout ou partie de son patri-moine n’est pas de tout repos. À la

crise fi nancière marquée par la chute des valeurs bancaires qui étaient traditionnel-lement la partie la plus solide des porte-feuilles, a succédé une crise boursière im-portante suivie elle-même de la crise de la dette souveraine en zone euro. Qu’est-ce la dette souveraine ? Il s’agit bien évidem-ment de celle des états de la zone euro, en l’occurrence. Or, on sait que les banques, les compagnies d’assurances, et les parti-culiers les plus sérieux, avaient pour habi-tude de conserver jusqu’au terme ces pla-cements de « bon père de famille ». En complément de ces obligations, les ges-tionnaires les plus soucieux de stabilité et de sécurité, conservaient précieusement des actions de valeurs du secteur ban-caire et du secteur des assurances. Or, la crise a montré depuis 2008, que ces diffé-rents acteurs auparavant réputés solides, sont en fait aussi fragiles que d’autres, et

sont de plus totalement interdépendants. À preuve, les solutions de colmatage apportées par les autorités européennes et supranationales pour tenter de sauver la zone euro et sa monnaie unique : en injectant massivement des liquidités dans le secteur fi nancier européen, la Banque centrale européenne a en réalité poussé les banques à réinvestir une grande partie de cet argent en obligations émises par les états qui sont à la base les actionnaires de la BCE.

Cette situation, si elle devait permettre une stabilisation des grands acteurs fi nan-ciers européens, serait une bonne affaire pour les gestionnaires les plus prudents. En effet dans l’optique d’un bon père de famille, les obligations d’État ont toujours été considérées comme des placements sûrs et rentables. De la même manière les dividendes payés avec une grande régu-larité par les institutions bancaires cotées, constituait la principale source de rende-ment des portefeuilles équilibrés.

Tout a changé

Or tout a changé aujourd’hui, et on en

revient aux fondements de l’investisse-

ment : une saine diversifi cation des pro-

duits de placement et partant, un travail

de gestion bien plus exigeant. Un envi-

ronnement différent motive une approche

toute différente aussi. Actuellement, si on

désire investir en obligations d’État, il est

extrêmement important de savoir de quel

Etat on parle. Il existe à cet égard des no-

tations fi nancières émises par des agences

internationales dont le rôle durant la crise

fi nancière a été souvent critiqué. Or, si leur

fonctionnement est probablement perfec-

tible, le surendettement des états ne leur

est pas attribuable…

En ce qui concerne les actions, il est aussi

impératif de connaître les entreprises dans

lesquelles on souhaite investir : pour ne pas

se tromper, il faut acheter les entreprises

qui plaisent au marché et qui ne seront

sans doute dès lors pas sous-évaluées. Les

sociétés bien gérées et qui paient réguliè-

rement des dividendes corrects seront les

cibles de choix de ces fameux « bons pères

de familles ».

Pays émergents en vue

Enfi n, Il est bon de songer à changer son

fusil d’épaule à propos des pays émer-

gents. Ces derniers connaissent depuis

quelques années une croissance appro-

chant quelquefois les 10% et évoluent

globalement dans un environnement ban-

caire relativement sain. De la même ma-

nière, les états ont pu soigner leur propre

dette et leurs défi cits budgétaires. Les

agences de notation ont tenu compte de

ces diféfrents facteurs et ont remonté pro-

gressivement les « ratings » de ces pays

ce qui les rend aptes à proposer leurs obli-

gations aux investisseurs internationaux.

Les entreprises cotées actives dans les

pays émergents aussi bénéfi cient d’une

meilleure visibilité et d’un attrait nouveau

pour les fonds d’investissement. Les inves-

tisseurs particuliers entreront sur ces diffé-

rents marchés de manière prudente, en se

faisant conseiller, et si possible au travers

de fonds de bonne qualité.

A. C.

Page 15: Private Banking avril 2012

Le Guide du Private Banking 15

La gestion discrétionnaire Une question de confiance

Lorsqu’un épargnant confie ses avoirs en gestion discrétion-naire, il entre dans le cadre

d’une gestion déléguée. Il donne man-dat à son gestionnaire de gérer ses avoirs conformément à des directives générales et à son profil de risque. Ces dispositions impliquent la signa-ture d’une convention qui fixent les modalités de gestion, les instruments de placement à privilégier et à exclure et l’élaboration d’un profil de risque.

Types d’investissement

Lorsque ces dispositions ont été défi-nies, l’épargnant ne doit plus se pré-occuper de déterminer quand et où il va placer ses avoirs. S’il n’est pas consulté avant chaque opération, le client en gestion discrétionnaire est néanmoins tenu au courant des opé-rations qui sont effectuées.

La gestion discrétionnaire se décline selon plusieurs modes : soit en lignes individuelles, soit en sicav, soit un mode alliant ces deux types d’investis-sement. Actuellement, la gestion sous forme d’architecture ouverte est mise en avant. Elle consiste à gérer les por-tefeuilles sur base de sicav hors sicav maison. Les gestionnaires de porte-feuilles, après avoir établi l’allocation d’actifs, vont aller chercher dans l’uni-vers des fonds les meilleurs fonds qui correspondent le mieux au profil de risque et à l’allocation d’actifs du por-tefeuille.

La gestion discrétionnaire suppose que l’on confie à son gestionnaire un portefeuille d’un certain montant. Ce montant varie d’un organisme à l’autre mais est, en moyenne, de 500.000 euros.

Vigilance

Confier ses avoirs en gestion discré-tionnaire ne suppose cependant pas que l’on puisse entièrement se confier

à son gestionnaire. Une certaine vigi-lance reste de mise. Une fois que le profil de risque et que l’allocation d’ac-tifs ont été définis, l’investisseur devra veiller à ce que ce profil et cette allo-cation soient respectés tout au long de la durée du contrat. La délégation ne signifie pas que l’on doive baisser la garde. Une attention particulière doit être portée sur les produits pla-cés en portefeuille. Par exemple, dans la classe obligataire, certains postes peuvent être inscrits comme étant des obligations classiques et sont en fait des produits hybrides ou des obliga-tions présentant plus de risque que ce qui a été défini dans l’élaboration du profil de risque.

Contacts réguliers

Le client en gestion discrétionnaire doit donc prendre le temps de revoir régu-lièrement son gestionnaire, au moins une fois par an, pour faire le point sur le contenu de son portefeuille. A cette occasion, il ne doit pas hésiter à lui poser toutes les questions nécessaires pour avoir une bonne appréhension du contenu du portefeuille, de la poli-tique d’investissement et du risque encouru. Les clients en gestion seront aussi attentifs à la structure de coût de leur mandat de gestion. Si le gestion-naire travaille en architecture ouverte, à qui profite la rétrocession des frais de gestion ? De plus, il faudra veiller à ce que le gestionnaire n’impose pas une double structure de frais : les frais dans les sicav et les frais de gestion discrétionnaire. La signature d’un tel contrat ne se fait donc pas à la légère. Il vaut mieux le lire à tête reposée, no-ter les questions qui ne sont pas réso-lues pour pouvoir signer en connais-sance de cause. Une fois la gestion entamée, le client restera vigilant sur le bon déroulement de cette gestion. Discrétionnaire ne veut pas dire insou-ciante !

L.C.

En gestion discrétionnaire, confiance et vigilance restent de mise.

Page 16: Private Banking avril 2012

Le Guide du Private Banking16

MIFID en pleine évolution ?

Si cette curieuse appellation ne vous dit rien, voici ce que MIFID signifi e: “Markets in Financial Instruments

Directive”. Pas encore clair? Il s’agit de règles qui ont été instaurées au niveau européen en 2007. Ces règles s’ap-pliquent pour les clients en gestion conseil ou en gestion discrétionnaire auprès des banques ou des sociétés de bourse. Elles évoluent d’ailleurs avec le temps… et les crises. Ces règles envisagent plusieurs aspects. Le premier aspect est la protec-tion de l’investisseur en lui proposant des produits qui correspondent à son profi l de risque.

Profi l

Les clients qui sont en gestion dans une banque doivent donc remplir un formu-laire relatif à leur profi l de risque, comme nous l’évoquons à plusieurs reprises dans ce supplément. Ce formulaire est impor-tant car c’est sur cette base que les inves-tissements seront effectués. S’il est mal rempli l’épargnant risque de retrouver dans son portefeuille soit des produits trop

risqués, soit des produits qu’il considère comme trop peu agressifs ou avec des du-rées qui ne correspondent pas à son profi l, par exemple. Ce formulaire doit aussi être revu régulièrement car le profi l évolue en fonction de l’âge de l’épargnant. Le client en gestion peut aussi défi nir dans ce for-mulaire les produits dans lesquels il ne veut pas être investi. Il peut ainsi exclure de son univers d’investissement les pro-duits dérivés ou les produits structurés par exemple. Une fois que ce formulaire est rempli, l’institution fi nancière sera respon-sable de l’adéquation entre les investisse-ments et le profi l de risque. C’est ainsi que si l’investisseur demande d’investir dans un produit qui ne correspond pas à son profi l, le gestionnaire est tenu de l’infor-mer du risque qu’il prend.

Contrôle

Les règles MIFID permettent aussi qu’un contrôle des produits fi nanciers soit ef-fectué. C’est dans ce cadre que la FSMA contrôle les fi ches de produits et les prospectus de sicav qui sont proposés à

la vente auprès du public sur le marché belge. En marge de ces obligations et de ce contrôle, les règles MIFID visent à libéraliser les transactions sur instruments fi nanciers. Pour ce faire, elles ont autorisé la fragmentation des marchés d’actions. Cela signifi e qu’il n’y a plus un seul marché où se traitent les opérations mais plusieurs plateformes et que l’organisme qui passe la transaction à l’achat ou à la vente doit veiller à obtenir le meilleur prix pour son client. C’est l’obligation de best execution des ordres passés en bourse. Cependant, cette nouvelle concurrence entre les pla-teformes de trading n’offre pas toute la transparence voulue sur cette meilleure exécution. Les investisseurs ne sont pas toujours certains d’avoir obtenu le meil-leur prix. Ces diverses exigences imposées par MIFID ont engendré, chez les gestion-naires, des coûts d’infrastructure informa-tique très importants. Ils doivent être reliés à plusieurs plateformes et doivent assurer des back-ups. Ces règles qui visaient, au départ, à défendre le petit investisseur ont engendré plus d’opacité et plus de frais.

L.C.

Les règles MIFID ont été instaurées en vue de protéger les investisseurs.

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Le Guide du Private Banking18

Quelques briques très rentables

Dans le domaine de la banque pri-vée, l’immobilier est une constante dont l’approche est fonction de

l’âge des clients. S’ils sont jeunes, il est considéré comme une diversifi cation qua-si obligatoire en raison des besoins des ménages, de leur envie de vivre mieux, et aussi parce que l’acquisition d’un bien sur le long terme est un beau levier à moyen-long terme sur un patrimoine fi nancier. C’est vrai pour les gros patrimoines, mais ce l’est aussi pour les plus petits. Il y a en effet un côté démocratique au fait que l’on puisse soit acheter un bien en em-pruntant sur base d’une garantie patrimo-niale comme un portefeuille ou d’autres valeurs, ou emprunter sur base de la valeur du bien que l’on désire en fonction de ses revenus professionnels. Après vingt ans de remboursement ou moins, il est tout à fait possible de procéder à une deuxième acquisition immobilière en hypothéquant celle que l’on vient de fi nir de payer. C’est la première maison qui coûte, la seconde se voyant partiellement remboursée par le locataire de la première. Pour le plus aisé, c’est encore mieux puisqu’il s’agit d’un placement fi nancé par un emprunt qui est remboursé... par un tiers. Bon, ce n’est pas très rapide.

Prenons l’exemple d’un couple qui a ache-té sa maison il y a 10 ans, disons pour faire simple, à 1.000 euros. Aujourd’hui, elle vaut facilement 2.000 euros. Il y a donc là une valeur dormante de 1.000 euros qu’il peut réactiver. En hypothéquant

d’une part sa maison en second rang, pour 500 euros par exemple, d’autre part le nouveau bien qu’il veut acquérir, il peut aisément acheter un appartement en ville, un fl at à la mer… Sur 30 ans, grâce à cet extraordinaire levier, ce couple peut ainsi se retrouver propriétaire de son propre lo-gement, mais encore d’un ou deux biens. Dont la valeur augmente théoriquement au fi l du temps, en tout cas, en Belgique.

Un placement solide?

Qu’il soit effectué dans un marché plutôt haussier ou plutôt baissier, l’investisse-ment immobilier reste intéressant du fait qu’il n’évolue pas dans des proportions aussi considérables que les autres titres. Et surtout, qu’il ne perd jamais totalement sa valeur : on n’a jamais vu un bien tomber à zéro ou presque comme une action ou une obligation. Les catastrophes humaines que l’on a pu voir aux Etats-Unis ne sont pas imaginables ici: d’abord, on ne prête qu’aux riches (ou presque), on ne permet pas de dépasser sa capacité contributive propre (on tient compte des revenus), et enfi n, le manque de parcelles (en ville) est tel que les prix ne peuvent pratiquement pas descendre.

Pour les jeunes qui sont à l’aise mais ne vont pas hériter de sitôt (tant mieux pour leurs aînés), l’immobilier est « le » pla-cement à privilégier. Il leur faut de toute manière occuper un bien, et les mensua-lités payées à la banque, couvertes par une assurance-vie, sont incorporées pour ainsi dire dans leurs briques. Sur 20 ans, même en payant deux fois le prix d’achat à la banque, leur argent est récupérable au terme de la revente du bien

Rendement plancher

Pour ceux qui souhaitent effectuer un placement rentable immédiatement, le rendement est réduit: deux ou trois pour-cent, voire cinq dans le meilleur cas. Mais quel est aujourd’hui le placement sans risque qui rapporte plus? Evidemment, il y a un travail de suivi, mais des entreprises spécialisées proposent des « packages » comprenant l’achat de biens (en copro-priété éventuellement), leur location et le suivi des baux et des biens.

Plus tard, quand vient l’heure de penser à sa succession, l’immobilier n’est pas vraiment l’actif le plus intéressant. Il est lourdement ponctionné par le fi sc. Si vous désirez néanmoins que votre succession conserve une demeure familiale, il faudra alors préparer à temps ce legs avec l’aide de votre notaire ou de votre banquier pri-vé. Il vous expliquera le principe d’usufruit et de nue-propriété. Avec à la clé un tas de garanties pour ne pas se voir fl ouer par un héritier ingrat...

Rente à briques perdues

Dernière possibilité pour le propriétaire d’un bien immobilier désireux de le trans-former en « pension complémentaire » : en tirer une rente viagère. Certes, il cède son bien, l’abandonne totalement à un acquéreur, mais en contre-partie, il conti-nue à l’occuper (du moins si tel est son souhait) et en tire non seulement une somme fi xe (le bouquet) mais encore un revenu périodique (la rente viagère pro-prement dite). La durée de vie s’étant tou-tefois sérieusement allongée, rares sont les viagers qui ne comportent pas de date limite. Le cas de Jeanne Calmant qui a cédé son bien en viager à 90 ans et a vécu jusqu’à 122 ans reste dans les mémoires de bon nombre… d’acquéreurs.

Ce système quasi ancestral qui a permis à pas mal de personnes de bénéfi cier d’une paisible retraite a montré, ces dernières an-nées, toutes ses limites. Pour certains profes-sionnels de l’immobilier, il peut tout au plus convenir à des propriétaires sans famille.

A.C.

Page 19: Private Banking avril 2012

Le Guide du Private Banking 19

Initiation au vocabulaire financier

Quand on rencontre pour la pre-mière fois un banquier privé, on est évidemment surpris par un

vocabulaire un peu spécial. Il nous parle de la bourse, le terme un peu particulier comme « récession » ou « volatilité » ou encore il nous parle de valeurs cotées, de valeurs cycliques ou de valeurs défensives. Pour le commun des mortels, c’est un peu du chinois. Ceci appelle une réflexion : nous ne parlons pas la même langue, comment nous comprendre ? La réponse est simple : il faut apprendre le vocabu-laire de base qui va nous permettre de communiquer. En l’occurrence, tout cela se passe assez simplement : encore une fois, il suffit de peu de mots pour parler la même langue. Prenons l’exemple des valeurs cycliques : il s’agit d’entreprises cotées qui suivent à la trace la conjonc-ture économique. C’est aussi simple que cela ! Et ces groupes d’entreprises qui su-bissent ou bénéficient selon les cas de la santé des économies, vous les connaissez, évidemment. En gros, on peut les classer en 3 grands groupes. On a au départ la chimie, la construction, le papier, l’acier, la plupart des matières premières au stade ultime de leur transformation par l’indus-trie. À un autre niveau, on parle de biens de consommation comme l’automobile et l’exemple type du secteur qui accélère au ralenti en fonction de l’évolution de l’économie. Enfin, on arrive aux sources de l’industrie de transformation avec des entreprises spécialisées dont l’exploitation des ressources minières ou des matières premières en général.

Ces différents secteurs sont extrêmement sensibles aux variations de la santé des économies. En effet, ils sont tributaires in fine de la consommation. Or, certaines entreprises ne sont pas tributaires des états d’âme des consommateurs. Il est en effet impossible à un ménage de ne pas manger, de ne pas boire, de ne pas se vêtir, de ne pas se soigner. On parle évidemment ici des secteurs défensifs qui sont de très loin plus résistants aux aléas conjoncturels que les secteurs cycliques. Les valeurs de l’agroalimentaire, de la dis-tribution ou du secteur pharmaceutique sont quasiment immunisés contre les effets de la crise. Il y a là d’évidence des choix qui peuvent être effectués sans tenir compte du potentiel de gain à court terme suggéré par une embellie conjoncturelle. De quoi séduire l’investisseur prudent et sérieux baptisé un peu dédaigneusement «bon père de famille». Au terme d’une crise financière imprévue (du moins par les spécialistes) qui a duré près de 4 ans, ces investisseurs raisonnables ont sans doute acquis une certaine crédibilité auprès de leurs proches.

Pourquoi évoquer ces deux types de va-leurs cotées? Parce que nos économies évoluent actuellement dans un environ-nement incertain. Et qu’entre croissance et récession, le coeur des investisseurs balance théoriquement entre valeurs cy-cliques et défensives…

Mais, pour choisir ces valeurs, en fonction de sa perception de la santé des écono-mies, il faut calquer sa stratégie de place-ments sur les conseils des analystes ou des

économistes. Et là, ça risque de coincer, si le dialogue est bloqué par un simple pro-blème de vocabulaire. Comment traduire le type d’approche de ces analystes qui évoquent tout à tour des visions «top-down» ou «bottom-up», du «stock-pic-king», du «buy and hold» ou encore une vision «indexée» de leur gestion? Tout cela se mélange dans l’esprit des néophytes. C’est naturel. Et pourtant une fois encore, le décryptage est relativement simple. L’approche «top-down» est celle qui consiste à réaliser un certain nombre de choix d’investissement sur base d’estima-tions des tendances macroéconomiques pour sélectionner des entreprises incluses dans des secteurs à haut potentiel. Le principe de l’approche «bottom-up» est différent puisqu’il est axé sur l’analyse des éléments récoltés à la base, c’est-à-dire auprès des entreprises, en connaissance de cause, au risque de trop s’impliquer dans le sujet. On est ici au coeur de la réa-lité des chiffres et des affaires,au contraire de l’analyse top-down qui voit les choses de haut. Dans ce cas, au coeur de l’action, on est donc tenté de choisir les valeurs au cas par cas, en «piquant» dans le plat (stock-picking) à court terme en adaptant sa stratégie au gré des infos émanant de ces entreprises, au lieu de procéder de manière plus froide en choisissant des sec-teurs porteurs sur le long terme en ache-tant et en conservant des valeurs (acheter et conserver ou buy and hold) sans vrai-ment les connaître. Une autre stratégie est de calquer son portefeuille sur des indices boursiers de manière relativement passive pour jouer les résultats d’un marché local ou d’un secteur d’activités. Mais si statis-tiquement, une telle approche a eu un temps une justification, elle a été elle aussi passée au révélateur de la crise financière. En fait de stratégie, elle aligne simplement ses résultats sur celle de la moyenne du marché, en hausse si le marché grimpe, en baisse s’il descend. Bref, décevant. Cette découverte du jargon financier est finalement intéressante en ce sens qu’elle révèle l’intérêt d’une approche… ration-nelle des options de placement. Le jargon de votre interlocuteur financier cache-t-il simplement des performances médiocres? En comprenant ce qu’il vous dit, vous êtes capable sans doute de démonter une mécanique poussive, ou de distinguer un champion en puissance…

A.C.

Page 20: Private Banking avril 2012