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Prévention TRAITEMENT de la thrombose veineuse et de l’embolie pulmonaire & Brochure d’information pour le patient TAIN 2006 CARDIO 17 Service offert par

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Prévention TRAITEMENTde la thrombose veineuse

et de l’embolie pulmonaire

&

Brochure d’information

pour le patient

TAIN

2006

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Service offert par

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Introduction

La maladie thromboemboliqueveineuse

Aspects pratiques de la prévention et du traitement

Carnet personnel d’anticoagulation

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CONTENU

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INTRODUCTION

La maladie thromboembolique veineuse recouvre la thromboseveineuse (thrombophlébite) et l’embolie pulmonaire. Ces deuxmanifestations sont souvent associées chez le même malade. Aucours des dernières années, des progrès substantiels ont étéaccomplis dans la connaissance des mécanismes responsables dela maladie thromboembolique (thrombophilie), mais aussi dans lesméthodes de prévention, de diagnostic et de traitement.Concernant ce dernier aspect, la principale évolution concerne ladiminution et le raccourcissement des hospitalisations, privilégiantle traitement à domicile.

Notre objectif est de fournir une information à l’usage du patientoffrant une meilleure compréhension du traitement et améliorantla coordination entre les médecins chargés de sa surveillance .Nous donnons bien évidemment une information générale quidoit être adaptée à la situation individuelle de chaque patient. Ence qui concerne l’utilisation de médicaments, nous vous conseil-lons en plus de l’information générale que vous trouverez dans celivret de consulter la notice du produit qui vous a été prescrit et devous en tenir strictement à ce que votre médecin vous a conseillé.

Nous espérons que cette contribution vous sera utile.Vos réactionset commentaires sont les bienvenus afin d’améliorer une versionultérieure de ce document.

Professeur Philippe HainautMédecine Interne Maladie thromboemboliqueCliniques Universitaires St Luc1200 Bruxelles

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Le sang circule en permanence dansles vaisseaux sanguins.Du coeur, il est amené par les artères aux différents tissus de tout l’organisme, auxquels ilapporte les éléments nutritifs et l’oxygène.Dans les tissus, il se charge endéchets puis retourne au coeur par les veines.Du coeur, le sang repartalors vers les poumons, où il sedébarrasse de certains déchets (CO2)et se recharge en oxygène.Le circuit peut alors recommencer.

La pression sanguine existante au niveau des veines est faible.La fonction aspirante de la pompe cardiaque ne suffit donc pas pouraspirer le sang du bas des jambes vers le haut.Le coeur est donc aidé en cela par :

Les valves à différentsniveaux des veinesempêchent, lorsqu’elles sonten bon état, le sang de refluervers le bas.

Les muscles du mollet :leur contraction lors des mouvements (la marche entre autres) comprime lesveines situées sous le genou et contribue également à la propulsion du sang vers le haut.

La “pompe plantaire”: la plante du pied comporte un réseau spongieuxde vaisseaux sanguins. Lors de la marche, la compression de cette “éponge”sanguine aide à la propulsion du sang vers le haut.

La circulation sanguine

La maladie THROMBOEMBOLIQUE

veineuse 5

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Lorsque la paroi d’un vaisseau sanguin est lésée par un traumatisme, un caillotsanguin (appelé thrombus) se forme à l’endroit de la lésion pour colmater labrèche et arrêter le saignement.

Dans un premier temps, ce sont les plaquettes sanguines (petites cellulessans noyau) qui participent à la formation de ce caillot : elles adhèrent à laparoi vasculaire lésée puis s’activent et s’agrègent entre elles. Par la suite, lesmécanismes de la coagulation entrent en action, comportant une série de réactions menant à la formation d’un réseau résistant et élastique de fibrine.Ce réseau de fibrine emprisonne des globules rouges, qui donnent au caillotsa couleur rouge foncé caractéristique.

Dans la circulation artérielle, l’agrégation de plaquettes est prédominante, avecpeu de fibrine (on parle alors de caillot blanc).Dans la circulation veineuse, la coagulation prédomine, avec formation d’unréseau de fibrine emprisonnant les globules rouges (on parle alors de caillotrouge).

Par la suite, le caillot se dissout, en même temps que se répare la paroi vasculaire. Ce processus de dissolution du caillot fait appel à d’autres réactionset porte le nom de fibrinolyse (spontanée ou activée par certains médica-ments fibrinolytiques).Une coagulation harmonieuse résulte d’un équilibre entre des phénomènesactivateurs et inhibiteurs.

Trois éléments (appelés ‘triade de Virchow’) favorisent l’apparition d’un thrombus veineux :

• Une stase veineuse (ralentissement de la circulation du sang dans les veines)

• Une lésion de la paroi vasculaire• Un trouble de l’hémostase (un déséquilibre entre les facteurs stimulants

et les facteurs inhibiteurs de la coagulation, ou une insuffisance de la fibrinolyse).

La coagulation sanguine

Les caillots sanguins se forment lorsqu’il y a lésion de la paroi vasculaireet qu’il faut arrêter un saignement. Ils sont ensuite résorbés.

Inversement, un caillot ne devrait pas se former en présence d’une paroi vasculaire saine.

Dans certaines circonstances toutefois, un caillot peut apparaître là où il n’estpas nécessaire. En général, ceci est la conséquence d’un ou de plusieursfacteurs favorisant l’apparition d’un caillot (voir plus haut les trois facteurs de la ‘triade de Virchow’).Le développement d’un caillot indésirable se produit le plus souvent au niveaudes veines profondes des membres inférieurs (on parle alors de thromboseveineuse profonde), notamment dans les circonstances suivantes :

• Immobilisation : produit un ralentissement de la circulation veineuse dans les membres inférieurs.Sont à prendre en considération: une longue période d’alitement, la pose d’un plâtre, un long voyage en position assise (avion, voiture) ou d’autres circonstances particulières, telles quel’insuffisance cardiaque ou respiratoire ou une infection grave

• Intervention implique par définition immobilisation, déséquilibrechirurgicale : des facteurs de coagulation et atteinte de la paroi

vasculaire (la réunion des 3 facteurs de la triade de Virchow).

• Thrombophilie : déséquilibre acquis ou héréditaire, des facteurs régulant la coagulation, responsable d’un risque accru de thromboses.

Les caillots veineux indésirables7

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Si aucun traitement n’est prescrit, les caillots sanguins d’origine veineuse peuvent évoluer de différentes manières:

• Le caillot régresse et se dissout spontanément, ce qui n’entraîne donc aucune complication.

• Le caillot obstrue partiellement ou complètement la veine: constitution d’une thrombose veineuse (ou thrombophlébite).

• Le caillot peut se détacher en totalité ou en partie, de la paroi veineuse etêtre entraîné dans la circulation. Il peut alors migrer jusqu’au coeur et la circulation pulmonaire (= embolie pulmonaire). Une ou plusieurs branches de l’artère pulmonaire peuvent êtres ainsi obstruées, ce qui entraîne des troubles respiratoires plus ou moins sévères et dans certaines situations, un retentissement sur la fonction cardiaque.

• Des complications précoces ou tardives peuvent apparaître sous la forme d’un “syndrome post-thrombotique”: il se manifeste le plus souvent par une lourdeur et un gonflement des jambes. Ceci est dû à l’altération des valves veineuses à la suite d’une thrombose veineuse profonde. Le sang est donc insuffisamment pompé vers le haut, il stagne dans le bas des jambes et un stase veineuse chronique se développe ainsi. Un tel syndrome post-thrombotique peut à son tour favoriser le développement d’une nouvelle thrombose profonde. Plus tardivement l’insuffisance veineuse peut engendrer des ulcères variqueux.

Le risque d’embolie pulmonaire étant étroitement liée à l’apparition d’unethrombose veineuse profonde, on parle de maladie thromboemboliqueveineuse. Notons cependant que les caillots d’origine veineuse n’atteignent pas les artères. Ils ne provoquent donc ni infarctus du myocarde,ni accident vasculaire cérébral.

Quelles sont les conséquences

du développement de caillots veineux ?

Certains facteurs propres au patient augmentent le risque de thromboseveineuse profonde :

• Age (supérieur à 40 ans) • Antécédents de thrombose veineuse profonde ou d’embolie pulmonaire• Décompensation cardiaque• Cancer et certains traitements de la maladie cancéreuse• Maladies inflammatoires intestinales (Crohn, rectocolite

ulcéro-hémorragique)• Contraceptifs oestro-progestatifs • Substitution hormonale après la ménopause • Altérations acquises ou héréditaires de la composition du sang ou des

facteurs de coagulation (=thrombophile)• Varices, insuffisance veineuse• Traumatisme et immobilisation plâtrée d’un membre inférieur• Grossesse et post-partum (période après l’accouchement)

Certaines interventions chirurgicales comportent un risque plus ou moinsélevé de complications thromboemboliques. On peut citer de manière nonexhaustive, la chirurgie orthopédique (prothèse totale de hanche et du genou),la chirurgie néoplasique (pour un cancer), les interventions générales lourdes,… En cas d’intervention, le risque de thrombose veineuse profonde peut persister après la sortie de l’hôpital et dépend du type d’intervention.C’est pourquoi les méthodes préventives (voir plus loin) prescrites à l’hôpitalsont poursuivies à domicile dans certaines circonstances.

Certaines situations médicales: immobilisation de plusieurs jours dans uncontexte d’insuffisance cardiaque ou respiratoire, d’infection sévère, d’accidentvasculaire cérébral ou de problème rhumatismal aigu.

Facteurs de risque

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Thrombose veineuse profonde : une majorité de thromboses veineuses profondes (> 50%) sont asymptomatiques.Les symptômes suivants peuvent révéler la présence d’une thromboseveineuse profonde :

• Douleur inhabituelle au niveau d’un membre inférieur, augmentée à la marche

• Gonflement unilatéral d’un membre inférieur.

L’Embolie pulmonaire est aussi fréquemment asymptomatique.Les symptômes d’appel les plus fréquents sont :

• Un essoufflement inhabituel• Une douleur thoracique majorée à l’inspiration profonde• Des crachats de sang• Une toux inexpliquée.

Ces symptômes peuvent bien entendu avoir une origine autre que l’emboliepulmonaire.Néanmoins, si vous constatez la présence d’un ou plusieurs de ces symptômes,avertissez-en immédiatement votre médecin qui jugera de l’opportunité d’examens complémentaires et d’un traitement éventuel.

Signes cliniques

d’un événement thromboembolique

Comment prévenir

la maladie thromboembolique veineuse

I Méthodes physiques de prévention:

1/ Mobilisation - exercices physiques

L’immobilisation (et donc l’alitement) est une des causes principales de la for-mation de caillots sanguins. C’est pourquoi il est très important de bouger leplus possible et de favoriser la marche et les exercices de kinésithérapie.Toutefois, ceci n’est pas toujours possible.

Certains mouvements, même effectués au lit, contribuent à réduire le risquethromboembolique.

a) Étirement, le plus souvent possible, des muscles de la jambe par flexion et extension du pied: ceci stimule la circulation veineuse.

b) Position des jambes: de préférence surélevée.

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c) Exercice de pédalage, ou étirement des jambes vers le pied du lit puis retourvers la poitrine

2/ Port de bas de contention

Les bas de contention exercent un gradient de pression (= une pression plusimportante dans le bas de la jambe que dans le haut) et favorisent le retour dusang veineux vers le coeur.

Dès la veille d’une intervention ou lors d’une immobilisation de plusieursjours, ces bas sont utilisés, soit seuls, soit en complément de médicamentsadministrés pour la prévention de la thrombose veineuse.

3/ Compression des muscles du pied et du mollet

Une manchette de compression est placéeautour du pied et du mollet. Elle estalternativement gonflée puis dégonflée,imitant ainsi ce qui se passe lors de la marche,

ce qui améliore le retour veineux.

II Méthodes médicamenteuses de prévention:

Lorsqu’un médicament s’avère nécessaire pour la prévention, c’est unehéparine qui est généralement prescrite. Ces médicaments ayant pour but deralentir la coagulation sanguine, ils peuvent accroître le risque de saignement(notamment au niveau d’une plaie opératoire).

Les héparinesLes héparines inhibent (=freinent) les dernières réactions de la cascade decoagulation, empêchant ainsi la formation du réseau de fibrine.Il existe deux sortes d’héparines: l’héparine dite standard et l’héparine de baspoids moléculaire.

L’HÉPARINE STANDARDL’utilisation de l’héparine standard requiert une surveillance biologique étroiteet plusieurs administrations quotidiennes. Pour ces raisons, elle n’est pratiquement plus utilisée dans cette indication.

LES HÉPARINES DE BAS POIDS MOLÉCULAIRE (HBPM)Les héparines de bas poids moléculaire ont la même origine que l’héparinestandard citée ci-dessus, mais elles ont été fragmentées en molécules de pluspetite taille, d’où leur nom d’héparines de bas poids moléculaire.

Ces héparines ont plusieurs avantages sur l’héparine standard:• Une bonne absorption par voie sous-cutanée• Une efficacité supérieure dans certaines situations• Une longue durée d’action permettant une seule administration par jour• Les contrôles biologiques sont simplifiés : ils se limitent à une

numération des plaquettes sanguines lors d’un traitement de plus de 5 jours

Les héparines de bas poids moléculaire sont disponibles en seringues pré-remplies prêtes pour l’injection sous-cutanée. Leur utilisation est donc très simple non seulement à l’hôpital, mais également à domicile.

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L’administration du médicament

Les héparines de bas poids moléculaire sont disponibles sous forme deseringues préremplies pour injections sous-cutanées. Il existe différentsdosages, adaptés au poids et à la situation du patient (soit prévention,soit traitement).

L’injection sous-cutanée est simple à réaliser. A l’hôpital, une infirmièrese chargera de vos injections quotidiennes. À domicile, vous pouvezfacilement les faire vous-même. Toutefois, si vous le souhaitez, un membre de votre famille ou une infirmière peut se charger d’effectuerles injections.

Il est très important que vous respectiez scrupuleusement la prescriptionde votre médecin, même si vous ne ressentez aucun symptôme, puisquela plupart des thromboses veineuses profondes sont asymptomatiques.

Référez-vous aux figures ci-après pour la technique d’injection sous-cutanée.

Enlevez le film protecteur de l’emballage et retirez le capuchon del’aiguille.ATTENTION: IL NE FAUT PAS PURGER LA BULLE PRÉSENTEAU-DESSUS DU LIQUIDE.

Aspects pratiques DE LA PRÉVENTION

et du traitementVotre médecin vous a prescrit

une Héparine de Bas Poids Moléculaire (HBPM)(FRAXIPARINE®, FRAXODI®, CLEXANE®, FRAGMIN® OU INNOHEP®)

L’injection doit se faire dans le tissu sous-cutané (sousla peau) de la ceinture abdominale, à distance du nom-bril et d’une plaie éventuelle (environ à mi-distance dunombril et de la hanche) (fig ).

Après avoir désinfecté la peau, formez un pli cutané (fig ).

Introduisez verticalement* l’aiguille sur toute salongueur dans le pli cutané (fig ). Le pli doit êtremaintenu durant toute la durée de l’injection* Remarque: Certains praticiens recommandent une injection semitangentielle.

Injectez lentement la solution (fig ).

Après l’injection, retirez l’aiguille et lâchez le pli. Si unpeu de sang apparaît au point d’injection, pressezl’endroit durant quelques minutes à l’aide d’une compresse.

Il peut arriver que de petits hématomes se développentau site d’injection.Vous éviterez ces problèmes en respectant scrupuleuse-ment la technique d’injection illustrée.

Après injection l'aiguille doit être rangée pour évitertout risque de piqûre accidentelle. Certaines marquesprévoient à cet effet des systémes de sécurité spécifiques. klik !

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Le contrôle du traitement

Le traitement par héparine de bas poids moléculaire (HBPM) ne doitpas faire l’objet d’un monitoring.

Toutefois, un contrôle régulier du nombre de plaquettes sanguines doitêtre réalisé en cours de traitement, si celui-ci est de plus de 5 jours.Dans ce cas, la fréquence des contrôles est hebdomadaire. Ils doiventêtre réalisés au cours des 3 premières semaines de traitement.La fonction rénale est contrôlée avant l’instauration d’un traitement par HBPM.

La prise d’autres médicaments

La prise d’autres médicaments peut accroître le risque de saignement.La prudence est donc recommandée en cas de prescription simultanéede médicaments anti-inflammatoires, de médicaments contenant del’acide acétylsalicylique, et d’autres agents anti-plaquettaire.

En cas de douleurs banales (céphalées, douleurs dentaires, arthrose…),on préfère utiliser un dérivé du paracétamol (comme par exemple :Dafalgan®, Efferalgan®, Perdolan®, Panadol®, Curpol®) ou si nécessaire un anti-inflammatoire non-stéroidien léger (comme par exemple :Naprosyne® ou Brufen®).

La nourriture

Il n’y a pas de recommandation particulière en termes d’alimentation si vous avez un traitement par HBPM. Une alimentation saine et équilibrée est bien sûr toujours conseillée, mais vous ne devez pas éviterd’aliment particulier en raison de votre traitement.

Le sport

Vous pouvez continuer à pratiquer sans restriction la plupart des sportssauf ceux qui exposent à des traumatismes violents. Les sports habituels(vélo, jogging, natation, tennis…) peuvent être réalisés sans difficultéparticulière. Ne faites toutefois pas des efforts excessifs et veillez à une bonne hydratation. En cas de doute sur la pratique d’un sport,interrogez votre médecin.

Les hémorragies

Le traitement par héparine de bas poids moléculaire ayant pour but dediminuer la tendance de votre sang à coaguler, un saignement peut survenir. En cas de saignement anormal, consultez immédiatement votre médecin.

Les interventions chirurgicales

Le traitement par héparines de bas poids moléculaire doit être adaptéen cas de chirurgie.Chez les patients sous anti-vitamine K (AVK) en traitement chroniqueet devant subir une intervention chirurgicale, les HBPM, du fait de leurbonne tolérance, sont utilisées en remplacement des AVK durantquelques jours. Ainsi, si tel est votre cas, votre traitement aux AVK serainterrompu avant certaines interventions et remplacé par une héparinede bas poids moléculaire. Le traitement par HBPM sera poursuivi aucours des premiers jours de réintroduction des AVK.

Les soins dentaires

Signalez à votre dentiste la prise d’HBPM

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La grossesse

Les héparines de bas poids moléculaire présentent l’avantage de ne paspasser la barrière placentaire, et ne présentent donc pas de danger pourle foetus (contrairement aux AVK). Des grossesses dites à haut risquesont d’ailleurs menées à bien, grâce à l’administration d’HBPM durantplusieurs mois.

Si une grossesse devait survenir sous traitement, avertissez-en votremédecin, afin qu’il puisse prendre les mesures appropriées en termes detraitement et de suivi.

La lactation

Les HBPM ne passent pas dans le lait maternel. L’allaitement est doncpossible si la maman est en traitement avec des HBPM. Avertissez-envotre médecin, afin qu’il puisse prendre les mesures appropriées en termes de traitement et de suivi.

La contraception

Dans la plupart des situations, rappelons que les contraceptifs oestro-progestatifs sont contre-indiqués dans les suites d’un accidentthromboembolique (thrombose veineuse, embolie pulmonaire).

La prise du médicament

Respectez scrupuleusement la dose d’anticoagulants prescrite par votremédecin. Une dose insuffisante nuit à l’efficacité de votre traitement etune dose excessive entraîne un risque d’hémorragie. Tenez à jour ce car-net de suivi dans lequel vous consignez les doses prescrites et les résul-tats des contrôles sanguins.

Prenez le médicament chaque jour au même moment de la journée, depréférence le soir. Ceci vous aidera à ne pas l’oublier et équilibrera plusfacilement votre traitement.

Si le retard n’excède pas 4 à 6 heures, vous pouvez prendre la doseoubliée. Si le délai est supérieur à 6 heures, vous omettez cette dose etprendrez régulièrement les doses suivantes.Vous en informerez votremédecin lors de la prochaine consultation.

La durée de votre traitement anticoagulant a été fixée en fonction devotre situation médicale et de l’évolution de votre état de santé. Ladurée préconisée a été communiquée à votre médecin traitant. Il estimportant de la respecter et de ne pas interrompre prématurément votretraitement sans un avis médical autorisé. Elle est au minimum de 6 moisdans la plupart des situations, mais dans certains cas, des traitementsplus longs, voire permanents sont préconisés.

Le contrôle du traitement

Le traitement anticoagulant doit être adapté individuellement. La dosedu médicament varie en fonction du résultat d’une analyse sanguineque l’on appelle INR (International Normalized Ratio). Généralement, cerésultat est compris entre 2 et 3 lorsque le traitement est bien équilibré.

Votre médecin vous a prescrit

des AntiVitamine K (AVK)(SINTROM®, MARCOUMAR® OU MAREVAN®)

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Parfois, ce résultat est encore exprimé sous la forme d’un pourcentage(% de Quick) mais l’utilisation de l’INR tend à se généraliser. Il offre l’avantage d’être mieux standardisé entre les différents laboratoires, ycompris à l’étranger.

En début de traitement, des contrôles fréquents (bihebdomadaires) sontréalisés. Une fois l’équilibre atteint, les contrôles sont progressivementespacés, jusqu’à une prise de sang toutes les 3 à 4 semaines en période destabilité. Toutefois, à chaque modification de la dose d’anticoagulant, uncontrôle doit être réalisé au cours de la semaine qui suit cette modification.

Vous discuterez avec le médecin en charge de votre traitement, de lafréquence des analyses sanguines, des modalités de la prise de sang etdes adaptations de traitements qui en découlent.

La prise d’autres médicaments

Sollicitez toujours l’avis de votre médecin avant de prendre un nouveaumédicament car les interactions avec les antivitamine K sont multipleset peuvent être dangereuses. Elles concernent même des médicamentsde réputation anodine comme des complexes vitaminiques, certainespréparations homéopathiques et l’acide acétylsalicylique (attention:l’acice acétylsalicylique, le principe actif de l’Aspirine® est égalementprésent dans de nombreux autres médicaments, notamment contre ladouleur).

Sachez que la prise d’autres médicaments peut déséquilibrer votretraitement anticoagulant, en le rendant soit inefficace, soit au contraireexcessif (risque d’hémorragie). En cas de douleurs banales (céphalées,douleurs dentaires, arthrose…), on préfère utiliser un dérivé du paracétamol (comme par exemple : Dafalgan®, Efferalgan®, Perdolan®,Panadol®, Curpol®…) ou si nécessaire un anti-inflammatoire non-stéroidien léger (comme par exemple: Naprosyne® ou Brufen®).

Attention, à doses élevées (> 2 g/jour), même le paracétamol peut modifier l’équilibre de votre traitement.

Indiquez dès lors à tout médecin que vous consultez, que vous êtestraité par anticoagulants.

La nourriture

Vous ne devez pas changer votre alimentation habituelle.

Sachez cependant que certains aliments riches en vitamines K peuventmodifier l’équilibre de votre traitement s’ils sont consommés en grandequantité. Il s’agit essentiellement de : choux, salades, pois, concombres,cresson, haricots, épinards, navets.Vous pouvez consommer des boissons alcoolisées (bière, vin) modéré-ment ; ne pas dépasser deux verres par jour. Des quantités plus importantes d’alcools peuvent déséquilibrer votre traitement et vousfaire courir des risques inutiles.

Le sport

Vous pouvez continuer à pratiquer sans restriction la plupart des sportssauf ceux qui exposent à des traumatismes violents. Les sportsd’endurance (vélo, jogging, natation, tennis…) peuvent être réalisés

sans difficulté particulière. Ne faites toutefois pas des efforts excessifs etveillez à une bonne hydratation. En cas de doute sur la pratique d’unsport, interrogez votre médecin.

Les hémorragies

Ce traitement vous rend plus sensible aux hémorragies puisque votresang est rendu moins coagulable. Ce risque reste acceptable si votretraitement est bien équilibré. En cas de saignement anormal, consultezimmédiatement votre médecin.

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Les interventions chirurgicales

Il peut arriver qu’une intervention chirurgicale soit nécessaire pendant ladurée de votre traitement anticoagulant. Informez immédiatement votrechirurgien du traitement anticoagulant en cours. Dans la plupart descas, l’intervention pourra être réalisée, mais imposera une adaptation devotre traitement. Dans cette éventualité, vous devez consulter lemédecin spécialiste qui a prescrit votre traitement pour discuter avec luide l’adaptation de votre traitement anticoagulant dans la perspective decette intervention.

Les soins dentaires

Signalez à votre dentiste la prise d’anticoagulants. Certains soinspeuvent êtres réalisés sans modifier ce traitement ; d’autres imposent

une réduction ou un arrêt des anticoagulants. Si le traitementanticoagulant doit être modifié pour réaliser des soins dentaires,

consultez votre médecin ou le centre spécialisé.

La grossesse et la contraception

Les antivitamine K sont formellement contre-indiqués pendant toute ladurée de la grossesse car ils peuvent induire des malformations foetales.Si une grossesse devait survenir sous traitement, consulter immédiatement votre médecin car un autre traitement anticoagulantsera prescrit en remplacement, au cours de la grossesse.

Rappelons que dans la plupart des situations, les contraceptifs oestro-progestatifs (la pilule classique) sont contre-indiqués après unaccident thromboembolique (thrombose veineuse, embolie pulmonaire).Il faudra donc discuter avec votre médecin traitant et avec votre gynécologue d’autres méthodes contraceptives (mini-pilule progestative,stérilet, …).

Le syndrome de la classe économique

De longs déplacements en avion peuvent induire des accidents thromboemboliques, chez des personnes prédisposées. Les mesures debon sens préconisées pour éviter ces incidents comportent une bonnehydratation, des mouvements réguliers des pieds et chez certaines personnes souffrant d’insuffisance veineuse, l’utilisation de bas decontention.Si vous prenez actuellement des anticoagulants, rien ne doit être modifié à votre traitement en cours. Il participera à cette prévention.Si vous avez présenté dans le passé une thrombose veineuse et quevotre traitement anticoagulant est terminé, les mesures de préventiondécrites plus haut vous concernent tout particulièrement. Dans certainscas, votre médecin vous recommandera de réaliser une injection d’héparine de bas poids moléculaire 1 à 2 heures avant le vol (attention:ceci ne sera jamais réalisé en plus d’un traitement anticoagulant encours).

Situations inhabituelles

Une douleur inhabituelle doit toujours requérir un avis médical.

Lorsque vous prenez des anticoagulants oraux, une chute importante ouun traumatisme peut avoir des conséquences inhabituelles ; en présencede tout symptôme anormal (douleurs abdominales, maux de tête…),parlez-en à votre médecin.

L’équilibre du traitement par anti-vitamine K peut être perturbé par unemaladie intercurrente (fièvre, diarrhées, vomissements, …).

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