plumes mêlées, une aventure epistolaire

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Plumes Mêlées Licka Choops M.C Agnini

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Page 1: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

À travers des lettres fictives, des récits se déroulent au fil des

échanges. Le quotidien, des histoires de vie, des faits plus ou moins

proches de tout un chacun transcrits par écrits. Écriture à double

voix, le mélange de style sera sans doute au rendez-vous.

Plumes Mêlées

Licka Choops

M.C Agnini

Page 2: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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C’est avec beaucoup de recul que l’on réalise que le temps passe

à une vitesse phénoménale. Germant dans l’esprit, de simples idées

peuvent prendre des formes plus élaborées en devenant des projets.

À ce niveau, il faudra user de détermination, de courage et surtout

d’une bonne dose de « folie » pour voir les choses prendre forme

pour de vrai.

Nous avons rêvé « Plumes Mêlées ». Tout s’est fait comme sur un

coup de tête donné avec une ravissante cruauté, par la passion des

belles lettres.

Les choses ne se sont pas toujours passées comme nous

l’espérions. Oui des fois nous nous sommes sentis seuls dans cette

aventure, seuls jusqu’au jour ou des lecteurs commencent à laisser

parler leurs cœurs, leurs émotions. De leur part, les encouragements

représentent le meilleur des carburants pour pouvoir garder le cap.

Partager une passion commune, explorer des instants de vies pour

toucher des cœurs, susciter l’envie d’écrire, de lire tout en se faisant

plaisir tout simplement.

Après 12 mois, Plumes Mêlées a une histoire à raconter,

seulement, voudriez-vous prendre la peine de l’écouter ? Là est la

question…

Plumes Mêlées

Page 3: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

Plumes Mêlées

Page 4: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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Présentez-vous aux lecteurs

Je suis Ouattara Malicka je suis née dans les années 90. Et je suis

une amoureuse des lettres. Je suis la fille des mots, parce que les

lettres sont dans mon sang, infiltrées dans mon ADN et je ne vis que

pour elles. Depuis mon enfance, je disais a tout le monde que moi je

deviendrais écrivain un jour. Et aujourd'hui je suis auteur d'un

recueil de nouvelle : Le film d'une vie. Ce livre pour moi, c'est le

début d'une nouvelle vie et un rêve d'enfant qui se réalise. C'est

aussi l'une de mes fiertés. Cependant, je dois dire que Plumes Mêlées

dont je suis l’une des administratrices est pour moi une autre fierté.

Ce n’était pas un rêve d’enfant, mais je dirai plutôt un challenge pour

moi.

Comment la page Plumes mêlées est-elle née ?

Je dirais que plumes mêlées est comme un enfant non désiré, mais

qu’on a fini par chérir du moins pour moi. Déjà Stéphane et moi nous

nous sommes rencontrés sur une plateforme littéraire. Nous étions

et sommes toujours deux auteurs du site 225nouvelles.com . Ce jour-

là, nous avions tous deux écrit sur les maladies rares si je ne me

trompe pas. Nous avons commenté l’un le texte de l’autre et nous

avons vu à travers nos écrans chacun chez lui, la même passion pour

les mots. C’est fou, mais on reconnait son frère de mot même à

distance et cela, Stéphane l’a vu en moi et moi en lui. Alors nous avons

Page 5: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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discuté. Nous nous sommes vite rendu compte que nos histoires

personnelles avaient à certains moments le même poids, la même

souffrance, la même tonalité. C’est comme ça que nous avons

commencé à écrire une histoire sous la forme épistolaire. Pour moi,

on écrivait pour écrire. Stéphane me disait, créons une page ! Je lui

répondais "pardon, n’abuse pas hein". Mais on continuait d’écrire et

l’histoire a pris forme. Je me suis rendu à l’évidence qu’une page

n’était pas mal venue. Mais aussi créer une page voulait dire continuer

à écrire et pour moi tant qu’il y a des mots et une histoire je suis

partante.

Nous avons donc lancé la page. Stéphane s’occupant de tout ce qui est

technique. Nous avons eu, je crois « 100 likes » en un laps de temps.

J’en étais heureuse. À partir de là, nous avons publié la première

série "des mots pour panser des maux". Nous avions « 100 likes »,

mais pas vraiment de lecteurs. C’était difficile, mais nous avions

donné vie à cette page, à notre bébé et nous voulions l’éduquer. C’est

ainsi qu’est né Plumes Mêlées. Plumes Mêlées parce que nous écrivons

à deux, nous mêlons nos plumes tout simplement.

Comment écrivez-vous ?

Nous avons écrit, je crois, deux séries sans jamais nous être vus en

vrai, juste sur Facebook. Nous écrivions, discutions en inbox pour

s’entendre. C’est ce qui est beau pour moi et montre la force des

mots. Pour écrire c’est très simple : on cherche une idée, on

l’améliore ensemble, on programme un scénario et on écrit selon. C’est

vrai, c’est parfois difficile de nous entendre. Ou le temps nous fait

défaut. Je peux mettre un mois à lui donner une réponse, mais on

tient le coup.

Moi, mon inspiration me vient des émotions qui m’entourent. Je tire

beaucoup des émotions parfois les plus tristes, mais c’est une

observation de mon monde qui m’inspire.

Page 6: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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Quelle serait votre plus grande récompense ?

Ma plus grande récompense serait de voir la page grandir de voir

plumes mêlées être une vraie communauté. Et surtout si par nos mots

nous pouvons donner l’amour des lettres aux autres c’est parfait.

Pour le moment je suis satisfaite parce que nous avons quelques

fidèles lecteurs ce n’est pas rien. Et un an ? Je suis choquée, je ne

savais pas, le temps passe très vite. Je suis heureuse de voir que

nous avons tenu le coup et que nous gardons nos ambitions pour la

page.

Un dernier mot aux lecteurs ?

Aux lecteurs je n’ai qu’un seul mot à dire c’est "merci". Mine de rien,

nous sommes plus de 500 sur cette page. Et aux fidèles lecteurs, je

dirai, continuons de partager ensemble l’amour des lettres.

Page 7: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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Présentez-vous aux lecteurs

Stéphane TANO Agnini (M.C Agnini), co-animateur de la

page littéraire Plumes Mêlées. Ma passion pour les lettres, aussi loin

que je suis capable de remonter dans ma mémoire, je ne me souviens

pas de la manière dont elle m'est venue. Innée me direz-vous ? Je ne

compte certainement pas vous contredire. Personnellement, je dirais

que cette passion a pris son "envol" lorsque j'ai senti la nécessité de

me libérer. Oui écrire pour moi c'est une sorte de thérapie qui me

permet de me libérer de mon mal-être et de mes peines. N'allez

surtout pas croire qu'un mouchoir sera toujours exigé avant de me

lire, pas du tout ! Mes mots vacillent au gré de plusieurs sentiments,

alors autant qu'il y aura de la tristesse, la tonalité gaie n'est pas une

zone interdite pour ma plume. Aussi je tiens un blog

(penseeconcise.com). Avant j'écrivais pour passer le temps, mais

aujourd'hui, je passe mon temps à écrire.

Comment la page Plumes mêlées est-elle née ?

Plumes Mêlées, c'est une histoire fabuleuse. Quand j'y pense, j'ai le

sourire aux lèvres. Tout d'abord, je souhaiterais dire un grand merci

à Yehni Djidji, l'initiatrice de la plateforme communautaire

225nouvelles.com. Il faut dire que sans cette plateforme, pas sûr que

j'aurais rencontré Malicka, que dis-je, l'écrivain Malicka Ouattara.

Page 8: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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Journée mondiale du don d'organe, 225nouvelles en fait une journée

à thème. Nous sommes invités à produire des textes sur le sujet.

Après publication des textes, l'un attire mon attention: "Nous

méritons tous une chance" (il figure dans le recueil de nouvelles "Le

film d'une vie"). Je laisse un commentaire après lecture. Elle en fait

de même après lecture du mien qui lui avait pour titre, "Receveur ou

Donneur". De là, tout part. Très vite, je lui découvre une passion pour

ainsi dire folle pour les lettres. Je trouve enfin une personne qui

saura comprendre ma folie pour les mots. De fil en aiguille, nous nous

découvrons et les choses tendent à nous rapprocher sur bien de

points. Très vite nous nous mettons à faire ce que nous aimons tous

les deux faire. Écrire bien sûr, esprits tordus.

Pour moi, la magie de l'écriture a lieu lorsqu'on arrive à partager ses

émotions avec les autres. Je propose donc à Malicka que nous créions

une page sur Facebook. Inutile de vous dire que la discussion fut

houleuse. Il faut dire que ce n'est pas la collaboratrice de laquelle on

voudrait se débarrasser du fait de son incompétence, mais elle est

parfois difficile. En fin de compte, elle adhère à l'idée. Nous lançons

donc la page le 15 Décembre 2013. Notre première série "Des Mots

Pour Panser Les Maux" est très personnelle pour nous deux car c'est

en quelque sorte une parcelle de la vie de tout un chacun qui a été

exposée.

Il faut préciser que la première fois que nous nous sommes

rencontrés, notre page ou plutôt notre bébé comme le dirait Malicka,

était déjà en train de faire ses premiers pas. Le virtuel a aidé pour

beaucoup.

Comment écrivez-vous ?

Pour Plumes mêlées nous n'avons pas de formule toute faite. Tout

d'abord, il faut savoir que nous n'arrivons pas à nous voir

physiquement, du moins, pas comme nous l'aurions souhaité, du fait

des activités de tout un chacun. C'est donc en ligne que nous

organisons tout. Tout part d'une idée, disons une proposition, ensuite

Page 9: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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nous en discutons. Lorsque nous réussissons à nous accorder, j'avoue

que les discussions sont parfois très longues, nous montons ensemble

un scénario. Pour ce point, je peux vous garantir que LICKA a une

mémoire très fertile. Ensuite, nous développons le concept, toujours

en ligne. La forme épistolaire de nos écrits, c'est toute leur magie.

Je me surprends parfois à attendre une lettre comme si elle

apporterait quelque chose dans ma vie, et ce pour de vrai. Vous

l'aurez compris, nous vivons chaque histoire, nous

portons fièrement les costumes de nos personnages pour mieux les

comprendre, les apprendre et les rendre à nos lecteurs. Lorsqu'une

idée vient au pif comme ça, nous pouvons en discuter même par sms,

c'est fou ce que la passion peut produire. Plumes mêlées, c'est aussi

une école pour nous, elle nous aide à nous améliorer et à apprendre

beaucoup.

D'où vous vient votre inspiration ?

Pour ce qui est de ma source d'inspiration, je dirai que j'écris comme

les choses me viennent, au gré de mon quotidien. Une scène anodine,

un texte de chanson, une image... bref l'inspiration me vient de

partout.

Quelle serait votre plus grande récompense ?

Cette question ressemble plutôt à une question piège, mais je vais

y répondre. La création de cette page a été motivée par une passion

toute particulière pour les lettres, pour l'écriture. La plus

grande récompense selon moi serait de pouvoir partager cette

passion-là avec un grand nombre de personnes. Susciter l'amour des

lettres et pourquoi pas, toucher des cœurs par nos écrits. C'est

fabuleux de sentir une certaine interaction avec nos lecteurs. Si

ceux-ci se retrouvent dans nos productions et arrivent à en tirer

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des leçons, ce serait l'idéal. Et plus loin nous envisageons... non, je ne

vendrai pas la mèche. [rire]

Un dernier mot aux lecteurs ?

À tous les lecteurs, je dirai un grand MERCI. Nous restons à

votre entière disposition si vous avez des éventuelles suggestions.

Aujourd'hui et encore plus qu'hier, continuons à entretenir la

flamme, continuons à mêler nos plumes.

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RETOUR SUR LES DIFFERENTES

SERIES

Durant ces 12 mois, nous avons exploré quatre

séries différentes. Tristesse, lueur d’espoir,

leçons de vie… Tel est le cocktail qui a orné nos

deux plumes et que nous avons voulu partager

avec les lecteurs.

Découvrez les prologues de ces séries dont

l’intégralité reste disponible sur la page.

Des mots pour panser les maux (20 lettres)

Coups de canons (13 lettres)

Une sœur pour la vie (15 lettres)

L’aube de la vie (10 lettres) Plumes Mêlées

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En étant la dernière à quitter l'amphithéâtre ce soir, elle ne se

doutait guère qu'elle s'engluerait dans quelque chose de si profond,

elle ne s'imaginait pas qu'elle ferait une telle découverte. Et

pourtant elle osa. Elle osa s'approcher du bout de papier posé avec

attention dans le casier de la longue table. Ses mains l'empoignèrent,

de ses doigts, elle le saisie délicatement, pour éviter de le froisser, il

était déjà précieux simplement au touché, à ses yeux aussi.

Elle se surprit sur le chemin de la maison, la feuille avec elle, en fait,

il s'agissait d'une confession, d'une lettre anonyme. Pourquoi la

lecture de ces taches sur cette feuille lui paraissait si intime, bien

qu’elles ne lui soient pas directement adressées. En vérité, étaient-

elles destinées à quelqu'un de particulier ?

Elle la lue, avec son cœur et ne put s'empêcher d'y répondre, de

donner une suite à l'histoire entamée (par hasard ?). Et il eut une

réponse et une autre, et une autre encore, anonymats gardés.

Toujours le même endroit, là où elle déposait sa réponse, là elle en

trouvait une autre. Sans intermédiaire. Elle trouva inutile d'essayer

de mettre un visage sur la plume désormais si familière, y serait-elle

parvenu avec tout ce monde qui fréquente cet amphi devenu si

chaleureuse à ses yeux ?

Elle signait B. et lui S. ainsi se mêlaient et s'entremêlaient leurs

plumes. Il eut d'abord S1 et B1, ensuite S2 et B2 ainsi de suite.

Jusqu’où les mèneront ces mots si sincèrement confessés ?

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La situation sécuritaire était des moins reluisantes au KABORATI.

Une guerre sans précédent poussait les frères d'hier à être les

pires ennemis aujourd'hui. Les canons devenaient de plus en plus

bavards. De leurs bouches grandement ouvertes, la désolation se

propageait à grande vitesse, le malheur frappait à toutes les portes.

Aurélie craignait pour sa famille, les nuits, elle voyait, ces rebelles

qui débarquaient à la maison. Dans ses souvenirs, elle préférait taire

les choses abominables qu'elle voyait. Et les choses allaient de mal en

pis. Cependant, il y avait Fabrice, ce jeune homme qui ornait ses

journées de gaité et dont elle ne pouvait plus se passer. La situation

les obligeait à se voir de moins en moins, fini les doux baisers sous du

soleil couchant. C'était pénible.

Mais depuis deux semaines, pour Aurelie, le silence de son bien aimé

devenait pesant, elle sentait que quelque chose n'allait pas du tout,

elle le savait, son intuition ne pouvait pas lui jouer de si mauvais

tours. Il fallut qu'elle reçoive ce mail qui commençait par ces mots :

"Aurélie chérie, Je commencerai cette lettre en te demandant

pardon. Un pardon qui, je le sais, ne changera rien à ta situation.

Crois moi je n'ai pas voulu..."

A cet instant précis, Aurelie réalisa que plus rien ne serait comme

avant. Il lui fallait répondre, elle s'y attela.

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Sophie n’en revenait pas. Tout semblait lui échapper, absolument

tout ! Son foyer, les nombreuses années de mariage, le bonheur qu’ils

avaient mis énormément de temps et d’énergie à construire. Son

homme lui filait tout doucement d’entre les mains. Elle s’en doutait,

elle le remarquait, le pire c’est qu’elle ne savait que faire pour

changer les choses. Elle aurait bien aimé tout effacer d’un coup de

baguette magique ou même remonter le temps pour se retrouver à la

période durant laquelle Franck et elle filait le véritable amour. Que

de bonheur ! La réalité était pourtant là, implacable et amère ;

souvenirs radieux, avenir douteux ! Franck était bien présent, du

moins physiquement, mais son esprit, son cœur, tout de lui était

ailleurs.

Comment en étaient-ils arrivés là ?

Sophie ressentait le besoin de parler, de se confier à quelqu’un à

cœur ouvert, et même si pour cela elle devait être contrainte de

mettre ses maux en mots.

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La mort est plus présente dans la vie que la vie ne l'est dans la mort.

Une fois que le rideau se ferme sur nos vies, c'est la fin et nous

devenons des souvenirs, peu importe si l'on rend de bons ou de

mauvais témoignages de nous, nous ne pouvons les contester. Triste

sort ! Triste fin pour tout homme ! Nous y passerons tous. Que

ferions-nous si nous avions la possibilité d'adresser la parole à dame

mort ? Que lui dirions-nous ? Tout est impossible jusqu'à ce que nous

le vivions, alors finalement, il n'y a rien d'impossible.

Épouse et mère, Marlène avait eu ce "privilège". Elle sur qui le

malheur n'avait pas hésité à s'acharner avec

une cruauté inqualifiable. Mais qu'avait-elle donc fait pour voir

sombrer dans l'infinie pénombre, son époux et son fils de 7 ans ?

Tous les deux, en une fraction de seconde. Elle entendit à l'autre

bout du fil, une voix étrangère, lui annoncer que son époux et son fils

avaient été victimes d'un accident de la circulation. Un accident très

grave, elle le constata une fois dans cet hôpital où elle élirait

désormais domicile. Son monde venait de basculer. Le malheur était

trop grand pour elle, trop lourd, trop dur, trop tard pour que

son cœur ne se déchire en lambeau.

Pour cette fois, elle s'adresserait directement à la mort . . .

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Plus

Loin

Ensemble.

Dans l’aventure que nous avons menée

durant toute cette période, nous avons eu à

produire certains textes spontanés ou pas,

en dehors des séries publiées sur la page.

Nous en avons fait une sélection…

Plumes Mêlées

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#1

Ces deux lettres ont été déclamées lors d’une rencontre

littéraire dénommée Livresque. Ce fut l’occasion pour nous,

de nous « confronter » à un public. Le retour fut plutôt

positif.

LE MAL DES MOTS

Prologue

La princesse Takinda du royaume des lettres sombre dans une

terrible dépression depuis des jours.

Elle ne mange, plus, ne boit plus, tout va mal. Le roi son père a fait

venir à elle, tous les plus grands médecins du royaume et d’ailleurs ;

mais rien, Takinda ne retrouve plus sa paix.

Un soir froid de décembre, la princesse fit un songe, un songe qui la

toucha au plus profond d’elle-même ! Alors dans l’obscurité de la nuit,

elle se leva et décida d’écrire à son fidèle ami le prince Baloia du

royaume des mots.

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LETTRE 1

Mon frère,

Comme tu le sais depuis de nombreuses semaines le décor de ma vie

est sombre. Plus rien ne me touche. En moi frère, il y a un vide ! J’ai

envie de dire tant de choses, j’ai envie de partager tant de peines !

Mais comment faire ? Comment dire aux gens ce qui ne va pas ? Dans

ce royaume, je suis prisonnière de mon rang, prisonnière de la

couronne et très peu d’ami à mon compteur.

Cette nuit en fermant les yeux, j’étais désespérée, encore. Mais mon

ami, j’ai fait un rêve. Je me suis vu écrire mes peines, je me suis vu

m’exprimer sans peine ni contrainte ; j’ai vu s’écrire ma haine, mes

joies, je partageais tout, je dénonçais tout avec des mots ; avec des

lettres !

Oui, je suis la princesse des lettres ! Et je m’en rends compte à

présent. Tu es le prince des mots, mon ami, alors prend mes lettres

et forme des mots afin que nos peines nous chantions ; afin

d’expressions nous partagions.

Je sais que cela peut te paraitre absurde, j’ai des sueurs froides en y

pensant ! Comment te l’expliquer mieux encore ? J’ai trouvé le mal qui

me ronge ! C’est ce trop lourd poids comprimé en moi, ce sont toutes

ces choses que je n’ose dire ! Ce sont toutes ces choses que la

société tait et qui pourtant tuent ! Je veux parler ! Je veux

m’exprimer ! Est-ce que ce rêve est trop grand ? Comment m’y

prendre ? Ne rêves-tu pas toi aussi de cette liberté ? Aide-moi

frère, aide-moi prince des mots. Comment faire ?

Avec tous mes espoirs Takinda

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LETTRE 2

Très chère princesse Takinda,

Quel est donc ce mal auquel tu ne peux trouver remède ? Si tu as le

mal des mots, nous trouverons les mots pour éternuer ton mal.

Souffrir et ne pouvoir le dire, c'est le pire enfer qui puisse exister.

Crois-moi, je ne trouve rien d'absurde à ce que tu souffres. Je

partage, bien au contraire, ta peine. Parler, s'exprimer, trouver un

exutoire à ses peines, c'est une guérison.

Princesse des lettres, ce rang te confère bien d'avantages qui au

final te ferment les portes du bonheur. J'imagine que tes amis, ceux

qui disent l'être, sont pour la plupart à la solde de ta couronne et

valsent à son rythme. Pourtant il te faut évacuer cet excès

d'émotion.

Ton rêve, celui que tu as fait, je le sens, je le sais, il peut être

prémonitoire. Mais pour cela, il te faudra oser, oui oser te dénuder.

Accepter de te mettre à nue, sans pudeur. Auras-tu le courage de te

débarrasser de toutes tes couvertures ? Sans craindre ces regards

vicieux ?

Tu sais, ici au royaume des mots, il y a de cela peu, ma douleur était

calquée sur la tienne. Je noyais mes solitudes dans l'amertume, je me

sentais vraiment seul au monde et un jour, j'ai découvert que je

pouvais ouvrir mon monde aux autres, pour ainsi sortir de ma

bulle. Mon amie, au tout début j'avais l'impression de parler dans un

vide insoupçonné, je pensais à ne plus pouvoir continuer cette

aventure-amère. Pourtant je ne cachais rien, je parlais de mes

inquiétudes, de mes peurs et mes craintes. Alors je te tends la

perche.

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Mais crois-moi ma sœur, il faudra t'armer de courage et de

détermination car quelque part, il y a surement quelqu'un pour qui

cela sera aussi une thérapie, un remède inespéré. Expose ton monde,

invite le monde à te rejoindre car au final, aucune réalité n'est

personnelle, on la partagera un jour ou l'autre avec celui qui nous

touchera là où il faut.

Alors mots ou lettres, qu'importe si le monde ne nous comprends pas,

tant que cet espace sera notre havre de paix, continuons sans

rechigner et un jour c'est sûr, le mal s'en ira loin.

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#2

UN MOT POUR TOI

Ces deux lettres empreintes d’amour ont été publiées le jour de la

Saint-Valentin. Pour nous, c’était une manière de magnifier et de

célébrer l’amour véritable qui de plus en plus devient rare ici-bas.

LETTRE 1

Je ne sais par quoi commencer tant j’en ai beaucoup à dire. Une vie

entière serait insuffisante, mais tu sais, je serai bien contraint de

m’arrêter à un moment donné. Je ne sais pas pourquoi je perds mes

mots quand il s’agit de m’ouvrir à toi, ton charme me donne des idées

ankylosées. Avant que ces quelques mots qui tourbillonnent dans mon

esprit ne se dissipent, il vaudrait mieux que je te les exprime dès à

présent.

S’il m’était possible de t’ouvrir mon cœur, cela ferait de moi l’homme

le plus heureux de l’univers car, je parviendrais de cette manière à te

faire mesurer l’importance que tu occupes dans ma vie. Cependant, je

prends sur moi de te l’offrir, en espérant que tu parviennes à capter

ses moindres pulsions, ses battements dirigés à ton endroit, à les

comprendre.

Je ne désire guère que tu t’émeuves de mes paroles. Simplement,

regarde-les ; lis-les ; écoute-les ; ressens-les ; touche-les ; prends-

les ; garde-les avec soin. Une partie de moi s’y trouve.

Page 22: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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Pourquoi suis-je épris de toi ? Autant me demander comment tu t’y es

prise toi, pour me faire tomber sous ton charme innocent. Jusque-là

je n’y ai pas encore trouvé de réponse. J’émets simplement des

hypothèses incandescentes, des soupçons écarlates, rien de plus. Je

sais juste que sans toi, je ne suis plus moi. Sous mes pieds le sol

s’écroulerait à la minute. Tu es mon équilibre, ma chance, mon

bonheur, mon assurance. Celle qui équilibre mes chances de bonheur

et me donne de l’assurance.

Le commun des mortels, une année durant, n’a retenu qu’un seul jour

pour célébrer l’Amour, moi j’en garde trois-cent-soixante-cinq,

certaines fois trois-cent-soixante-six pour te célébrer, toi mon

amour.

Si un jour ton Amour pour moi passe, crois-moi je trépasse. Alors

sans thème, je garderai les mêmes termes pour espérer ne jamais

mettre un terme à notre idylle, car je t’aime.

Celui qui t’aime . . .

Page 23: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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LETTRE 2

L’amour que tu sembles me porter réveille en moi bien des émotions.

Il y a cette fierté d’avoir volé un cœur ; mais le plus important c’est

cette joie de se savoir aimée.

Oui le commun des mortels a décidé de faire de cette date la fête de

l’amour. Et je l’en remercie, car en ce jour, tu as eu la force de me

chanter tes plus beaux mots. Je souhaite après ce jour, qu’encore tu

puisses m’aimer, qu’encore tu puisses me le dire.

Merci de refaire naitre en moi l’amour, je le croyais perdu pour moi.

Tes simples mots ont allumé la flamme de mon cœur.

À partir aujourd’hui, nous n’aurons plus besoin de ce jour pour nous

aimer, car enfin je peux aimer à plein temps.

Joyeuse fête de l’amour à toi et merci pour ce sourire qui s’allume

dans mon cœur.

Celle qui se laisse aimer. . .

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#3

Au-delà de l’action d’écrire et de se faire lire, c’est une véritable

interaction que nous créons entre la page et le monde extérieur.

Ainsi, le 19 Mai 2014, nous avons reçu un message de la part de

l’administratrice de la page littéraire "mille mots un amour". À la

suite de cela, nous avons produit un texte qui a été publié sur cette

page. Ce fut une autre belle expérience.

Voici l’intégralité du message reçu

Bonsoir, Je suis l'administratrice de la page "mille mots un amour" j'aime bien ce que vous faites en vous lisant j'ai eu une idée, je pense qu'elle est géniale! En fait, j'aimerais qu'on écrive ensemble une lettre en rapport avec l'histoire que j'écris actuellement, elle sera publiée dans une des parties de la chronique, bien sûr il sera mentionné qu'il s'agit de votre œuvre, cela vous fera encore plus de PUB Dites-moi ce que vous en pensez ! Bonne soirée

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25

TEXTE PROPOSE

Le bonheur est si difficile à tenir, il se perd si vite. Des fois on

ignore que l'on vit le vrai bonheur jusqu'à ce qu'on le perde. Je

préfère te le dire dès à présent, pour commencer, je m'en veux

terriblement.

Dans mon esprit, les souvenirs de nos instants de bonheur chantent

avec joie, oui ils chantent à tue-tête.

Je ne cesse de me repasser en mémoire notre rencontre. C'est fou

ce que nous étions fous. La vie nous faisait là, un don inestimable. Il

était impossible que nous ne puissions le saisir, et nous l'avons saisie,

avec engouement et étreinte.

Pour tous ces instants passés à mes côtés je voudrais te dire merci,

un merci plein de sincérité. Tu m'as appris la vie par ton amour, par

ton soutien inestimable tu m'as rassuré alors qu'elle me faisait la

cour. Je t'avais juré fidélité, je ne pouvais donc pas succomber à ses

charmes. Pourtant . . .

Il y a de cela quelques mois, les médecins m'ont diagnostiqué

un anévrisme inopérable. La réalité est crue, je souffre d'une maladie

incurable et bientôt ce sera fini. Je sens la mort chaque jour un peu

plus près de moi, je commence même à m'habituer à son étrange

présence. D'ici peu, je partirai. À vrai dire, je n'ai pas peur de ce qui

m'attend de l'autre côté, je n'en tremble même pas et je préfère ne

pas y penser. Ce qui me chagrine, c'est de savoir que je te laisserai,

rien que cette pensée m'arrache le peu de souffle et d'espérance qui

me restent.

Pardonne-moi de t'avoir caché la vérité. Pardonne-moi si d'un moment

à l'autre j'accepte ses avances. Si j'en avais eu le courage, je

n'aurais pas hésité à t'en parler, mais je n'ai pas pu. J'ai maintes fois

pris la résolution de le faire, mais une fois devant toi, le regard plein

d'amour innocent que tu me lançais à chaque fois, me désarmait. J'ai

dû faire le choix de souffrir seul pour te voir sourire

Page 26: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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à chaque instant. Je n'aurais pas supporté de te voir triste, je ne me

le serais jamais plus pardonné.

Je partirai, mais mon amour pour toi jamais ne mourra. Je sens mes

forces m'abandonner douloureusement . . .

Page 27: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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L’une des particularités de cette page c’est

l’interaction qui est pour nous une valeur essentielle.

Ici, nous ouvrons une lucarne pour nos lecteurs. Lire

procure beaucoup de bonheur, mais se faire lire n’en

procure pas moins. Pourtant, cet exercice n’est pas

toujours aisé, il faut l’admettre, mais nos lecteurs

sont fabuleux. Les plus courageux d’entre eux ont

tenu à nous proposer le fruit de leur imagination et la

teneur de leurs plumes plongées dans l’encre de la

passion des belles lettres. Nous en avons sélectionné

deux qui, nous l’espérons, vous feront bonne

impression.

Plumes Mêlées

Page 28: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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TEXTE 1

TITRE : MA RÉALITÉ AUTEUR : MEBAEL

Entre monologue et référence à une pièce de théâtre, notre lectrice nous transporte dans un univers sacré, celui d’une mère.

Encore un bébé abandonné. C’est récurent ces derniers mois, on

dirait des filles ou femmes se sont données le mot pour abandonner

leurs enfants, d’ailleurs qui dit que c’est forcément le fait du sexe

faible ? Quasi toutes les semaines, ces abandons défrayent la

chronique des faits divers sur les chaînes publiques et du câble. Je

ne veux point porter de jugement, mais comment peut-on porter en

soi la vie et agir de la sorte ? Dans des bennes à ordures, lieux au

magma de microbes et bestioles en tout genre, jeter ces bouts de

chou. Pourtant l’orphelinat, le bon berger est prêt à accueillir ces

innocents qui n’ont pas demandé à être conçu. Le monde est vraiment

cruel, non c’est nous les Hommes qui le sommes. Seigneur tu nous as

créés à ton image, voilà ce que nous faisons de cette image. Nous

sommes vraiment mesquins nous les Hommes.

Ce n’est pas tout ma mie, assez monologué, il y a tes mamours

qui ont besoin de toi, seulement je ne peux m’empêcher de ressentir

de la honte car ces évènements ravivent en moi des souvenirs plus

que douloureux. Intervalle de ma vie que je souhaite oublier, mais

hélas ancrée en moi, marquée dans ma chair, inscrite dans mon

essence. Il est temps de ranger fer à repasser et table de

repassage. Je vais bientôt entendre le couinement de Judicael-

Page 29: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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Michel suivie des babillements de sa sœur Urielle-Seatiel. Oui mes

mamours nés à dix minutes d’intervalles.

Ils m’en ont fait baver ces deux-là. Grignotage à tout heure,

envie de goyaves acide et sel, boire uniquement du " top

pamplemousses ", résultat 20 kg en plus. Diabète, hypertension,

alitée et monitorée les trois derniers mois. Le coquin de " dumi "

(judical-michel) s’est présenté par le siège. Si c’était à refaire je

dirais non au grignotage. Mais à choisir ça et mes mamours

j’endurerai pire, rien que pour les avoir. Ils sont ma pierre d’angle,

mon h20. Quand on parle des loups .......

Viens là mon bonhomme, je me doutais bien que tu m’avais fait un cadeau. On y va changer cette coucouche . Tu ne m ’arroses pas compris ! Je pari que tu as faim petit glouton. On va chercher ta sœur ? Alors ma chica vient dans les bras de maman.

Chacun sur mes flancs, je m’installe dans le rocking-chair. Purs

moments de bonheur ou j’atteins la félicité, le nirvana. C’est

indescriptible. Je les observe se regarder dans les yeux, plongés

dans leur monde en s’agrippant à mes seins. Remuant leurs jambes.

Rien ne compte plus pour nous que cette causerie muette, mais pleine

en intensité. Nous sommes dans notre bulle. J’aime cette quiétude, ce

partage, ces minutes, ces instants sont inestimables.

Bébé mamá mámã kă gųondiğø poupée Poupée çă bābāyœ Bébé mamá mámă kă gųondiğø guitűtú Guitűtú çă bābāyœ ........

Drrrrrrrriiiinnnggggg ! Drrrrrrrriiiinnnggggg ! Drrrrrrrriiiinnnggggg !

Pas envie de répondre, de gâcher ce bonheur avec mes mamours.

L’empêcheur de tourner s’en ira bien.

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Drrrrrrrriiiinnnggggg ! Drrrrrrrriiiinnnggggg !

Purée on ne peut avoir la paix ?

Drrrrrrrriiiinnnggggg ! Drrrrrrrriiiinnnggggg ! Drrrrrrrriiiinnnggggg !

Sacré bleu de mille sabords, encore ce rêve. Oh seigneur jusqu’à

quand ? Toute ma vie je paierai ces actes. Mon insouciance du passé,

je sais que j’ai fauté. Tu ne tueras point, j’ai tué. Je me suis

confessée fait amende honorable. Ils reviennent me hanter. Me

torturer me faisant voir à côté de quoi je suis passée en avortant.

Trois fois de suites. Aujourd’hui, je vis ce bonheur à travers ce rêve

qui ne se réalisera jamais. Je me suis amochée, esquintée, massacrée,

l’utérus par des IVG du quartier.

Des regrets et des illusions il ne me reste que ça. Mon travail

est mon refuge de jour, mes rêves, mes mirages le sont la nuit.

Si seulement j’avais su ...........

MEBAEL.

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TEXTE 2

TITRE : Parcours d’amoureux AUTEUR : MUSS

La disposition faite à souhait sous forme de strophes ne fait pas perdre à ce texte son caractère évolutif, qui transporte le lecteur dans une aventure que chacun de nous a vécue au moins une fois, le parcours de deux amoureux.

Un mercredi après-midi, on se rencontra.

Tout partit si vite, la sympathie s’installa comme si le destin voulait

nous réunir.

Dès le début, on s’apprécia. On avait les mêmes envies, on partageait

tout.

Petit à petit, on devenait accro l’un à l’autre. Le matin, on marchait côte

à côte et la nuit, assis sur la terrasse devant la maison, on contemplait

le ciel et ces étoiles.

Comme dans un conte de fée, au passage d’une étoile filante, on se

pressait de formuler en symphonie nos vœux.

Inconsciemment, dans l’innocence, on devenait « amoureux », ou plutôt

je devenais amoureux. On construisait ensemble des châteaux de rêves.

Aimer, c’est s’apprécier. Aimer, c’est se faire des reproches. Au-delà de

tout, aimer c’est se comprendre et s’accepter.

Ainsi les problèmes commençaient.

Au fur et à mesure que les jours passaient, les envies se séparaient. Les

idées se déformaient.

Mensonges, foutaises, devenaient le quotidien. La joie de nous retrouver

les matins et les soirs s’était troquée contre les malentendus et les

querelles.

Page 32: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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Je la sentais s’éloigner et je me consolais avec l’idée que c’était rien de

grave, juste une autre face du love story : ERREUR

Comme dirait l’autre, j’étais aveuglé. En réalité, l’amour ne rend pas

aveugle, mais nous fait croire que l’autre n’a aucune raison de nous

mentir : ERREUR

Comme pris dans un ‘’genjutsu’’, je ne contrôlais plus rien, j’étais dans

une parfaite illusion et elle en tirait profit. « La meilleure manière

d’attraper un homme, c’est de lui faire croire ce qu’il désire de plus

cher. »

J’étais devenu sourd à tout ce que je savais, aveugle à tout ce que

j’avais vu. Je me surpassais. Pour moi, ma bonne foi et ma sincérité

finiraient par payer : ERREUR

A vouloir tout faire pour obtenir son cœur, j’avais oublié et perdu le

mien jusqu’au jour où…

MUSS

Page 33: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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Jeux

de

Mots

Plumes Mêlées

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Notre passion pour les mots, c’est sans

aucun doute la première raison qui nous a

incités à créer et à animer cette page.

Ainsi, chaque fois que l’occasion se

présente, nous nous engageons avec nos

lecteurs, dans une randonnée au cours de

laquelle, les seuls éléments autorisés sont

« des mots ». Ici, le principe est simple, sur

la base d’une phrase, nous nous greffons les

uns aux autres selon une logique très

simple : « le dernier mot ou groupe de mot

de la phrase précédente sera le début de la

phrase suivante ». Le résultat, de toutes les

esquisses des lecteurs qui se prêtent au

jeu, est parfois amusant et original.

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#1

Bonjour chère demoiselle, ce n’est qu’un euphémisme si je vous dis

que vous êtes agressivement belle !

Belle telle une fleur rebelle qui s’ouvre à moi en me décochant des

flèches de délicieuses mirabelles

Délicieuses mirabelles dont je me délecte sans me soucier si

demain sera gaie ou morose

Morose, que je déteste ce mot qui semble vouloir voler tout ce qui

fait de moi un être spécial

Être spécial incendiaire de mon cœur qui se noie dans un océan de

sentiments que je n’arrive pas à expliquer, alors comment les

exprimer ?

Exprimer mes pensées les plus sournoises ! Ah ça jamais, j’aime

autant brûler en enfer

Enfer dans lequel je me sentirai comme l’or, éprouvée certes par

des flammes ardentes, mais pour en ressortir plus embellie et

convoité par tous.

Par tous les saints qu’as-tu fait chéri ?

Chéri un jour et banni le jour d’après, notre relation, un méli-mélo

auquel je ne peux trouver d’explication

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#2

Je t’aime plus que tout et même l’argent ne pourra rien y changer

Changer encore et toujours, je n’en ai pas du tout envie, j’aime ma

routine

Ma routine qui a un moment donné de mon existence a failli me

couter la vie

La vie, une si belle pièce de théâtre ou tout y passe, joie, peine,

jalousie, haine douleur, envie, désirs, amour, etc, mais oh Combien y

avoir un rôle est formidable

Formidable enlisement dans la stagnation. Oups ! Un peu de

Hollandisme, juste pour rire

Rire du mal des autres, exercice macabre

Macabre comme ces Hommes qui se délectent des méandres de la vie

de leur prochain sans tendre la main pour leur venir en aide en cas de

besoin

Besoin, besoin et encore besoin; besoin ne rime-t-il pas avec envie ?

Désir ? Et n’aboutit-il pas s’il est mal canaliser à la jalousie ?

Jalousie qui pour certains constitue une preuve d’amour, mais qui

très souvent rend l’existence cruelle

Cruelle amitié qui mena ma sœur, mon amie, mon épouse sur les

chemins funestes de la perdition

Perdition qui peut lui aussi mener au bonheur, si on apprend de ses

erreurs et dès lors à nous le bien-être et un avenir meilleur

Meilleur je serai, j’en fais le serment

Serment d’Ippocrate afin de redonner le sourire aux personnes

désespérées qui viendront vers moi retrouver leur santé perdu à

force de chercher de l’argent , argent qu’ils dépenseront pour

retrouver leur santé

Santé qui n’a point de prix, que rien ne peut égaler, ni l’argent, ni

tout l’or du monde

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#3 Cette journée commence avec un temps qui fait énormément de

caprices . . .

Caprices, j’aurai dû appeler ma fille ainsi, de son père elle tient

ses lubies.

Lubie aurait dû être mon deuxième prénom. Toujours à insupporter

mon entourage avec mes exigences quelque peu absurdes

Absurdes décisions qui, je me tue à lui faire comprendre, ne

seront bientôt plus de son âge

Age, il n’y en a pas un de particulier pour être heureuse

Heureuse, tu le seras, si tu oublies quelque peu le prince charmant

de ton feuilleton.

Feuilleton à l’eau de rose qui me permet de m’enfuir de la

méchanceté de ce monde froid

Froid comme par une nuit d’hiver où tu nous quitta.

Quitta pour cette minette mal refaite que tu as vue dans un bar

un soir de lundi

Lundi qui devint alors pour nous un mot interdit. Tant le souvenir

de ton départ nous causait d’effroyables tourments

Tourments qui depuis lors nous hantent, papa si je suis un lâche

aujourd’hui c’est bien à cause de toi. Si j’ai couru quand Helene m’a

dit " je suis en cloque"

"Je suis en cloque" papa, "je suis en cloque". C’est ce qu’elle m’a

dit. Depuis lors, j’ère au gré du vent, refusant d’être pour cet

enfant ce que tu as été pour moi : un lâche.

Un lâche pauvre de moi j’ai un héritage maudit

Maudit soit ce jour où tu me conçus. J’aimerais tant revenir sur

mes pas, assumer mes responsabilités. Mais c’est plus fort que

moi, la lâcheté est inscrite dans mes gènes. Je suis pathétique !

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#4

Pathétique comme la vie que tu me laisses, comment pourrais-je

vivre désormais ma vie si tu m’as incité chaque jour à la rêver ? J’y

croyais dur comme fer, mais il a fallu qu’un jour

Jour fatidique que la providence n’a pas pu interdire

Interdits qui nous fascinent tant et dont on succombe avec

délectation

Délectation ? Tu parles d’un fait dont tu n’as connaissance, on y

est obligé, la vie est souvent cruelle

Cruelle mais surtout pleine de surprises

Surprises dont l'on veut les effets éternels mais hélas

Mais hélas l’éternité est un luxe que la doxa ne peut se permettre

Permettre à un père d’abuser de sa propre fille ! La raison humaine

est souvent incapable

Incapable ! Tu es incapable me disait mon enseignant du fait de

ma dyslexie.

Dyslexie qui en quelque sorte, m’a obligé à me surpasser et à

toujours donner deux fois plus que les autres

Les autres qui se moquaient très souvent de moi

Le Moi conscient ou inconscient ?

Inconscient est celui qui désobéit à ses parents

Parent, un luxe que je n’ai pas eu la chance d’avoir car

Car très tôt la vie m’a fait découvrir ses faces les plus sombres

Sombre rivalité entre la vie et la mort

La mort est une dette que chacun ne peut payer qu’une fois

Qu’une fois infliger la douleur à nos proches par notre mort. Mais

tous les jours les torturer par notre absence et notre souvenir

Assez parlé de mort. Parlons de naissance

Naissance ou renaissance telle est la question

La question de l’importance de la littérature dans le

développement d’un pays.

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#5

Il me manque terriblement

Terriblement, que dis-je désespérément, je m’agrippe à un ultime

espoir de le voir franchir cette porte pour m’enlacer

M’enlacer comme autrefois, oui comme ce soir-là, ce fameux soir ou

nous avons avec amour conçu notre enfant

Enfant de la prophétie, celui de mon rêve

Rêve qui me hante encore

Encore une fois je verserai des larmes de douleur

Douleur chaude, douleur amère, ah oui il me manque terriblement

mais la vie est devant moi

Devant moi l’homme qui fait battre mon cœur

Cœur trop plein d’amour pour lui, mais ciel pourquoi refuse-t-il de me

pardonner ? Je reconnais l’avoir trompée une fois, la plus grande

erreur de ma vie, mais depuis ce jour je sais que jamais homme ne

fera frémir mon corps mieux que lui

Lui mon péché mignon, il ravive mes sens, me redonne le sourire, me

console quand je suis triste, mon fondant au chocolat, hum ! Quel

délice

Délice qui m’était pourtant défendu

Défendu que j’aime l’interdit !

L’interdit qui m’attire autant que la flamme attire le papillon, je ne

peux me détourner de toi mon amour, mon bourreau

Bourreau était le nom que lui donnait Cassy, détrompez-vous, c’était

une marque d’affectation car, il était son défenseur

Défenseur contre le monde, défenseur de leur amour sal, car

figurez-vous qu’il était l’époux de sa mère

Mère et maire, amère était la coupe qu’elle voulût faire boire à ses

collaborateurs mais mal lui en a pris

Pris d’un remord soudain

Soudain le lit craqua car fragilisé par les charançons et sous l ’assaut

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de nos corps mêlés et entremêlés

Entremêlez vos plumes aux nôtres amateurs, amoureux des mots,

ouverte est la tribune

La tribune des mots où, amoureux des belles lettres, du verbe,

mettons nos âmes à nu...

A nu pour exprimer nos plus tendres sentiments, et je dois le dire

mes amis je vais mal

Je vais mal gérer le dossier, n’ayant pas connaissance des faits, je

ne pourrais te représenter en tant qu’avocate

Avocate des peines perdues qui perdurent par temps de peines qui

durent

Qui durent, oui ces peines durent pour toujours

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#6

L’on me disait autrefois que sans argent, l’amour est vain

Vain comme cette théorie

Théorie que l’univers prend plaisir à inscrire dans la mémoire

collective

Mémoire collective qui contraste avec un amour que l’on construit

à deux

Deux vies, deux visions, prêtent à briser les barrières pour vivre

ensemble

Vivre ensemble un amour, c’est faire des concessions pour l’être

aimé

Etre aimé, oh qu’il est difficile de savoir si l’on est vraiment aimé

comme l’on a aimé

Aimer, désirer, exacerber exciter, déclencher, assouvir, assoupir

Assoupir, vouloir pour soi, étreindre, enlacer, s’élancer, se

chevaucher, goutter au fruit défendu

Fruit défendu duquel je ne peux plus me passer

Passer une seconde avec toi parait être une éternité, et loin de toi

cette vie devient invivable

Invivable cette connerie appelée amour, seulement pouvons-nous

nous en passer ?

Passer toute son existence dans l’isoloir d’un manque d’amour et de

tendresse

Tendresse qui remplit le regard que je pose sur cet homme pour

qui je suis prête à tout, il est mon essentiel, mon tout, mon alpha

mon oméga

Mon alpha mon Omega, mais rassurez-vous je préserve la place de

Dieu, car un homme reste un homme, une boule de qualités et de

défauts

Qualités et défauts, est-ce à dire que Dieu en est doté, car il a

fait l’Homme à son image

Image d’une polémique qui ne fera que trop durer car chacun ayant

sa propre conception de Dieu

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Cette conception de Dieu ne saurait-elle souffrir de

questionnement !

Questionnement voué à faire souffrir ?

Souffrir, non mais plutôt s’enrichir de questionnement car au final,

ce qui compte c’est l’amour

Amour que les hommes n’ont plus pour leurs semblables

Semblables étaient leurs opinions par rapports aux écrits des

chroniqueurs

Chroniqueurs, architectes de vies et faiseurs de rêves

Page 43: Plumes mêlées, une aventure epistolaire

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« La lecture est un moment d’évasion, de distraction, de partage,

d’échange entre le lecteur et l’esprit de l’auteur, elle induit

l’attachement au personnage. L’écriture c’est de la magie, c’est

créer un monde, écrire c’est la liberté ».

Licka

« La lecture est une balade dirigée par l’auteur à travers les

vagues de son imagination. L’écriture, une promenade qu’on mène

soi-même en entrainant le lecteur. Écrire est un second

souffle ».

M.C Agnini

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Au final, Plumes Mêlées est une école qui nous permet

d’apprendre, de nous découvrir et de mieux nous connaitre.

Comme le témoigne la réalisation du rêve d’enfant de Malicka

Ouattara, avec son recueil de nouvelles Le film d’une vie, sorti

aux éditions Balafons. Il est disponible dans toutes les librairies

au prix de 2500 francs CFA.

Vous devriez vous le procurer…