os flottant traumatique : à propos de 11 cas et revue de la littérature

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Résumés des communications particulières S345 273 Intérêt d’un manchon veineux associé à la suture directe des nerfs collatéraux Jean-Luc Roux , Sergiu Fluieraru , Gero Meyer Zu Reckendrof , Manu Valverde , Jean-Claude Rouzaud , Yves Allieu Institut Montpelliérain de la main, 25, rue Clémentville, 34070Montpellier, France Auteur correspondant. Introduction.— La suture des nerfs collatéraux a 2 objectifs essen- tiels : restaurer la sensibilité et éviter le névrome. Nous avons voulu évaluer l’intérêt d’associer à la suture directe des nerfs collaté- raux : un manchon veineux. Deux groupes de patients présentant une section d’un nerf collatéral ont été comparés. Dans un groupe la suture du nerf collatéral était isolée, dans un second groupe la suture était associée à un manchon veineux. Patients et méthode.— Entre mai 2006 et décembre 2010, 30 sections de nerfs collatéraux sans perte de substance ont été inclus dans cette étude. Il s’agissait de 30 patients (10 femmes et 20 hommes), d’âge moyen 43 ans (5 à 76 ans). Le groupe 1 (G1) était composé de 16 patients ayant bénéficié d’une suture épineurale iso- lée. Le groupe 2 (G2) était composé de 14 patients ayant bénéficié d’une suture épineurale directe associée à un manchon veineux de 8 à 10 mm de long. Les résultats ont été jugés sur la récupération sensitive (discrimination de 2 points statique et dynamique, test des monofilaments) et sur la douleur produite par la percussion de la zone de suture (notée de 0 à 10 sur une échelle visuelle analogique). Résultats.— Avec un recul de 9 à 60 mois, la récupération de la sensibilité était identique dans les 2 groupes. Dans le G1 62 % des patients avaient une sensibilité à S3+ et 38 % à S4. Dans le G2 : 60 % avaient une sensibilité à S3+ et 40 % à S4. La douleur provoquée par la percussion de la zone de suture (Tinel) était à 2,4 (1 à 4) chez les patients du G1 et à 0 dans le G2. La cicatrice d’environ 1 cm sur le bord médial de l’avant-bras était oubliée par les patients. Discussion.— L’association d’un manchon veineux à la suture directe des nerfs collatéraux n’améliore pas la récupération de la sensi- bilité. Toutefois l’âge moyen des patients était différent dans les 2 groupes : G1 34 ans (5 à 76 ans) et 46 ans dans le G2 (28 à 76). Dans le G1 il y avait 4 enfants. Le manchon veineux a apporté une amélio- ration sur la récupération sensitive. Le résultat est très significatif pour la douleur sur le site de suture, aucun patient du G2 n’a de douleur. Conclusion.— Cette étude montre qu’un manchon veineux associé à la suture directe des nerfs collatéraux évite la douleur sur le site de suture. L’amélioration de la récupération sensitive n’est pas certaine. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.191 274 Os flottant traumatique : à propos de 11 cas et revue de la littérature Mouhamadou Habib Sy , Malick Diallo , Abdou Risah Ndiaye , Ndiassé Kassé Amadou , Jean-Claude Sané , Gueye Diouf Amadou , Mouhamed Tall, Boubacar Mbaye BP 15551 Dakar-Fann, 15551 Dakar, Sénégal Auteur correspondant. Introduction.— La perte permanente concomitante des rapports aux extrémités d’un os long ou plat définit l’os flottant ou luxation bipo- laire. Il s’agit d’une variété de luxation traumatique rare souvent rapportée comme un fait clinique. Les auteurs en rapportent 11 cas consécutivement réunis. Objectifs : — étudier la fréquence, le mécanisme lésionnel et les différentes formes cliniques ; — rapporter les résultats du traitement orthopédique et/ou chirur- gical. Patients.— Neuf hommes et 2 femmes, âgés en moyenne de 39 ans (extrêmes 19 et 65 ans) ont présenté, suite à 1 accident de circula- tion routière (n = 6), de travail (n = 3) et de la vie courante (n = 2), une luxations double concomitante d’un os ou de 2 ou 3 os unis. La chute a été le mécanisme lésionnel le plus souvent évoqué (n = 4). Le traitement a été souvent chirurgical (n = 18/22) précédé ou non par la réduction orthopédique. La fixation temporaire a été obtenue par brochage maintenue pendant 6 semaines. Résultats.— La luxation bipolaire représente 0,4 % des 2639 luxations traumatiques colligées sur une période conti- nue de 9 ans (2003—2012). La clavicule et le 1 er métatarsien sont les os les plus concernés (n = 3) suivis de l’avant-bras (n = 2), du 1 er métacarpien (n =1), de la 1 er phalange (n = 1) et du fémur (n = 1). Le mécanisme accidentel causal était une compression axiale. La luxation a été pure et fermée. Les déplacements étaient majoritairement divergents et asymétriques (n = 9), l’un en avant et l’autre en arrière ou l’un en haut et l’autre en bas. Les suites ont été simples avec une récupération anatomo-fonctionnelle à l’exception du fémur et de l’avant-bras flottants. Commentaires.— Le terme d’os flottant a été utilisé pour la pre- mière fois en 1831 par Porral pour désigner une luxation totale ou encore pan-luxation de la clavicule. Par analogie, celle du premier métatarsien a été ainsi désignée premier métatarsien flottant par Liebner en 1997. La luxation bipolaire exige un traumatisme à très haute énergie, un os solide et une posture favorable. Le méca- nisme lésionnel direct ou indirect détermine presque toujours son caractère simultané ou successif, une articulation après l’autre ; de même que sa forme anatomique. Conclusion.— La luxation bipolaire demeure une entité méconnue et peu étudiée. http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.192 Séance du jeudi 14 novembre 8 h 00—10 h 00, salle Passy Tumeurs/Infections — Modérateurs : Antoine Babinet (Paris), Pierre Mary (Paris) 276 Sarcomes à la main et au poignet : traitement conservateur, à propos de 16 cas Marie-Pierre Mirous , Michel Chammas , Bertrand Coulet , Cyril Lazerges 255, rue des Impressionnistes, résidence Le-Clos-de-l’Aiguelongue, 34090Montpellier, France Auteur correspondant. Introduction.— Les sarcomes à la main et au poignet sont des tumeurs malignes rares, leur présentation clinique est trompeuse et aspécifique, occasionnant un retard diagnostic. Aujourd’hui, le principe thérapeutique demeure l’exérèse chirurgicale élargie. Aux extrémités, et notamment à la main et au poignet, le traitement radical par amputation reste fréquent, mais la tendance actuelle est à la chirurgie conservatrice avec restitution d’un maximum de fonction. Les auteurs présentent ici une série de 16 cas de chirurgie conservatrice de sarcome au poignet et à la main. Patients et méthodes.— Entre 1999 et 2011, 19 sarcomes de la main et du poignet ont été pris en charge, 16 ont bénéficié d’un traitement conservateur. Il s’agit d’une série consécutive,

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Résumés des communications particulières S345

273Intérêt d’un manchon veineux associéà la suture directe des nerfscollatérauxJean-Luc Roux ∗, Sergiu Fluieraru ,Gero Meyer Zu Reckendrof , Manu Valverde ,Jean-Claude Rouzaud , Yves AllieuInstitut Montpelliérain de la main, 25, rue Clémentville,34070 Montpellier, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— La suture des nerfs collatéraux a 2 objectifs essen-tiels : restaurer la sensibilité et éviter le névrome. Nous avons vouluévaluer l’intérêt d’associer à la suture directe des nerfs collaté-raux : un manchon veineux. Deux groupes de patients présentantune section d’un nerf collatéral ont été comparés. Dans un groupela suture du nerf collatéral était isolée, dans un second groupe lasuture était associée à un manchon veineux.Patients et méthode.— Entre mai 2006 et décembre 2010,30 sections de nerfs collatéraux sans perte de substance ont étéinclus dans cette étude. Il s’agissait de 30 patients (10 femmes et20 hommes), d’âge moyen 43 ans (5 à 76 ans). Le groupe 1 (G1)◦ étaitcomposé de 16 patients ayant bénéficié d’une suture épineurale iso-lée. Le groupe 2 (G2)◦ était composé de 14 patients ayant bénéficiéd’une suture épineurale directe associée à un manchon veineux de8 à 10 mm de long. Les résultats ont été jugés sur la récupérationsensitive (discrimination de 2 points statique et dynamique, test desmonofilaments) et sur la douleur produite par la percussion de lazone de suture (notée de 0 à 10 sur une échelle visuelle analogique).Résultats.— Avec un recul de 9 à 60 mois, la récupération de lasensibilité était identique dans les 2 groupes. Dans le G1 62 % despatients avaient une sensibilité à S3+ et 38 % à S4. Dans le G2 : 60 %avaient une sensibilité à S3+ et 40 % à S4. La douleur provoquéepar la percussion de la zone de suture (Tinel) était à 2,4 (1 à 4)chez les patients du G1 et à 0 dans le G2. La cicatrice d’environ1 cm sur le bord médial de l’avant-bras était oubliée par lespatients.Discussion.— L’association d’un manchon veineux à la suture directedes nerfs collatéraux n’améliore pas la récupération de la sensi-bilité. Toutefois l’âge moyen des patients était différent dans les2 groupes : G1 34 ans (5 à 76 ans) et 46 ans dans le G2 (28 à 76). Dansle G1 il y avait 4 enfants. Le manchon veineux a apporté une amélio-ration sur la récupération sensitive. Le résultat est très significatifpour la douleur sur le site de suture, aucun patient du G2 n’a dedouleur.Conclusion.— Cette étude montre qu’un manchon veineux associéà la suture directe des nerfs collatéraux évite la douleur sur lesite de suture. L’amélioration de la récupération sensitive n’est pascertaine.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.191

274Os flottant traumatique : à propos de11 cas et revue de la littératureMouhamadou Habib Sy ∗, Malick Diallo ,Abdou Risah Ndiaye , Ndiassé Kassé Amadou ,Jean-Claude Sané , Gueye Diouf Amadou ,Mouhamed Tall , Boubacar MbayeBP 15551 Dakar-Fann, 15551 Dakar, Sénégal∗Auteur correspondant.

Introduction.— La perte permanente concomitante des rapports auxextrémités d’un os long ou plat définit l’os flottant ou luxation bipo-laire. Il s’agit d’une variété de luxation traumatique rare souventrapportée comme un fait clinique. Les auteurs en rapportent 11 casconsécutivement réunis.

Objectifs :— étudier la fréquence, le mécanisme lésionnel et les différentesformes cliniques ;— rapporter les résultats du traitement orthopédique et/ou chirur-gical.Patients.— Neuf hommes et 2 femmes, âgés en moyenne de 39 ans(extrêmes 19 et 65 ans) ont présenté, suite à 1 accident de circula-tion routière (n = 6), de travail (n = 3) et de la vie courante (n = 2),une luxations double concomitante d’un os ou de 2 ou 3 os unis. Lachute a été le mécanisme lésionnel le plus souvent évoqué (n = 4).Le traitement a été souvent chirurgical (n = 18/22) précédé ou nonpar la réduction orthopédique. La fixation temporaire a été obtenuepar brochage maintenue pendant 6 semaines.Résultats.— La luxation bipolaire représente 0,4 % des2639 luxations traumatiques colligées sur une période conti-nue de 9 ans (2003—2012). La clavicule et le 1er métatarsien sontles os les plus concernés (n = 3) suivis de l’avant-bras (n = 2), du1er métacarpien (n = 1), de la 1er phalange (n = 1) et du fémur(n = 1). Le mécanisme accidentel causal était une compressionaxiale. La luxation a été pure et fermée. Les déplacements étaientmajoritairement divergents et asymétriques (n = 9), l’un en avantet l’autre en arrière ou l’un en haut et l’autre en bas. Les suitesont été simples avec une récupération anatomo-fonctionnelle àl’exception du fémur et de l’avant-bras flottants.Commentaires.— Le terme d’os flottant a été utilisé pour la pre-mière fois en 1831 par Porral pour désigner une luxation totale ouencore pan-luxation de la clavicule. Par analogie, celle du premiermétatarsien a été ainsi désignée premier métatarsien flottant parLiebner en 1997. La luxation bipolaire exige un traumatisme à trèshaute énergie, un os solide et une posture favorable. Le méca-nisme lésionnel direct ou indirect détermine presque toujours soncaractère simultané ou successif, une articulation après l’autre ; demême que sa forme anatomique.Conclusion.— La luxation bipolaire demeure une entité méconnueet peu étudiée.

http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.09.192

Séance du jeudi 14 novembre 8 h 00—10 h 00, sallePassyTumeurs/Infections — Modérateurs : Antoine Babinet(Paris), Pierre Mary (Paris)

276Sarcomes à la main et au poignet :traitement conservateur, à propos de16 casMarie-Pierre Mirous ∗, Michel Chammas ,Bertrand Coulet , Cyril Lazerges255, rue des Impressionnistes, résidenceLe-Clos-de-l’Aiguelongue, 34090 Montpellier, France∗Auteur correspondant.

Introduction.— Les sarcomes à la main et au poignet sont destumeurs malignes rares, leur présentation clinique est trompeuseet aspécifique, occasionnant un retard diagnostic. Aujourd’hui, leprincipe thérapeutique demeure l’exérèse chirurgicale élargie. Auxextrémités, et notamment à la main et au poignet, le traitementradical par amputation reste fréquent, mais la tendance actuelleest à la chirurgie conservatrice avec restitution d’un maximum defonction. Les auteurs présentent ici une série de 16 cas de chirurgieconservatrice de sarcome au poignet et à la main.Patients et méthodes.— Entre 1999 et 2011, 19 sarcomes de lamain et du poignet ont été pris en charge, 16 ont bénéficiéd’un traitement conservateur. Il s’agit d’une série consécutive,