numéro 40 - octobre/décembre 2008

10
après jour pour être source d'émotions et de passions. Aspirations toutes romantiques qui n'excluent pas la maîtrise de la raison. Toujours dans le cadre du Temps d'Aimer, ce dixième anniversaire aura permis de voir exposées en divers endroits de la ville de larges photographies signées Olivier Houeix, José Usoz, Didier Fioramenti et Mikael Logvinov, choisies parmi les titres créés à Biarritz. Enfin, et je conclurai par cela, après une nouvelle résidence d'UPPAdanse au CCN, il offrit le spectacle d'étudiants universitaires interprétant des extraits de notre répertoire transmis par Dominique Cordemans. Travail d'immersion dans la Danse qui souleva un bel enthousiasme, en préambule de l'ouverture d'une Unité d'Enseignement Danse à la Fac de Bayonne-Anglet-Biarritz. Thierry Malandain, septembre 2008. ÉDITO Besoin d'absolu, appétit de nature, rêve de beauté, soif de liberté, mais aussi volonté d'exprimer les tourments du cœur et de l'âme, tout ce qui faisait le ciment du Romantisme n'est pas mort. Il semble même avoir de beaux jours devant lui face aux dérives du monde et à la fragilité de nos certitudes. En écho à ce « vague des passions » deux écrivains romanti- ques ayant fréquenté Biarritz seront à la Une des semaines à venir : Théophile Gautier avec la création d'un ballet tiré de Gemma destiné aux danseurs de l'Opéra national de Bordeaux, et Prosper Mérimée pour une reprise de Carmen avec ceux du Ballet Biarritz. Et, puisque ce sentiment d'ina- daptation au monde s'oubliait dans la recherche de nou- veaux paysages, ce Numéro revient sur les artistes qui crayon en main s'adonnèrent au Pyrénéisme, tout en jetant un coup d'œil du côté de la Danse. La Danse : l'éphémère est sa matière, mais la soirée anni- versaire des dix ans de Ballet Biarritz, célébrée en ouverture du Temps d'Aimer, restera durablement inscrite en nos cœurs. Ce ne sont pas moins de 1 400 « bouquets de chocolats » qui furent offerts par l'un de nos mécènes : l'Atelier du chocolat de Bayonne aux spectateurs présents. Et Ballet Biarritz se souviendra longtemps qu'après de nombreux rappels, le public, désireux de prendre part à l'événement, entonna spontanément un touchant Happy Birthday. Sur scène, Pièce de circonstance se voulait un album de souvenirs rendant hommage aux danseurs. C'est pourquoi les pages chorégra- phiques étaient reliées à leur entraînement quotidien, cet « Art de la barre » qu'ils transforment en « Art en barre ». Comme la nacre est la patiente concrétisation des rêves de l'huître, sous ses dehors un peu rude, ce spectacle témoi- gnait ainsi du combat intérieur auquel la Danse se livre jour SOMMAIRE CRÉATION 2 ÉVÉNEMENTS 3 LA DANSE EN CÔTE BASQUE N°35 5 EN BREF 8 CALENDRIER 10 BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAIN OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2008 © Olivier Houeix

Upload: malandain-ballet-biarritz

Post on 27-Jul-2016

226 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

Malandain Ballet Biarritz - 2008

TRANSCRIPT

Page 1: Numéro 40 - Octobre/Décembre 2008

BA

LLET

BIA

RR

ITZTH

IER

RY

MA

LAN

DA

INC

EN

TRE

CH

OR

ÉG

RA

PH

IQU

EN

ATION

AL

après jour pour être source d'émotions et de passions.Aspirations toutes romantiques qui n'excluent pas la maîtrisede la raison.

Toujours dans le cadre du Temps d'Aimer, ce dixièmeanniversaire aura permis de voir exposées en divers endroitsde la ville de larges photographies signées Olivier Houeix,José Usoz, Didier Fioramenti et Mikael Logvinov, choisiesparmi les titres créés à Biarritz. Enfin, et je conclurai par cela,après une nouvelle résidence d'UPPAdanse au CCN, il offrit lespectacle d'étudiants universitaires interprétant des extraitsde notre répertoire transmis par Dominique Cordemans.Travail d'immersion dans la Danse qui souleva un belenthousiasme, en préambule de l'ouverture d'une Unitéd'Enseignement Danse à la Fac de Bayonne-Anglet-Biarritz.

Thierry Malandain, septembre 2008.

ÉDITO

Besoin d'absolu, appétit de nature, rêve de beauté, soif deliberté, mais aussi volonté d'exprimer les tourments du cœuret de l'âme, tout ce qui faisait le ciment du Romantisme n'estpas mort. Il semble même avoir de beaux jours devant luiface aux dérives du monde et à la fragilité de nos certitudes.En écho à ce « vague des passions» deux écrivains romanti-ques ayant fréquenté Biarritz seront à la Une des semaines àvenir : Théophile Gautier avec la création d'un ballet tiré deGemma destiné aux danseurs de l'Opéra national deBordeaux, et Prosper Mérimée pour une reprise de Carmenavec ceux du Ballet Biarritz. Et, puisque ce sentiment d'ina-daptation au monde s'oubliait dans la recherche de nou-veaux paysages, ce Numéro revient sur les artistes quicrayon en main s'adonnèrent au Pyrénéisme, tout en jetantun coup d'œil du côté de la Danse.

La Danse : l'éphémère est sa matière, mais la soirée anni-versaire des dix ans de Ballet Biarritz, célébrée en ouverturedu Temps d'Aimer, restera durablement inscrite en nos cœurs.Ce ne sont pas moins de 1400 «bouquets de chocolats » quifurent offerts par l'un de nos mécènes : l'Atelier du chocolatde Bayonne aux spectateurs présents. Et Ballet Biarritz sesouviendra longtemps qu'après de nombreux rappels, lepublic, désireux de prendre part à l'événement, entonnaspontanément un touchant Happy Birthday. Sur scène, Piècede circonstance se voulait un album de souvenirs rendanthommage aux danseurs. C'est pourquoi les pages chorégra-phiques étaient reliées à leur entraînement quotidien, cet«Art de la barre » qu'ils transforment en «Art en barre ».Comme la nacre est la patiente concrétisation des rêves del'huître, sous ses dehors un peu rude, ce spectacle témoi-gnait ainsi du combat intérieur auquel la Danse se livre jour

SOMMAIRECRÉATION 2ÉVÉNEMENTS 3LA DANSE EN CÔTE BASQUE N°35 5EN BREF 8CALENDRIER 10

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAINOCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2008

© Olivier Houeix

Page 2: Numéro 40 - Octobre/Décembre 2008

CRÉATION

PAGE 2 NUMÉRO 40 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

Valse(s) à Bordeaux À l'invitation de Charles Jude, directeur du Ballet de l'Opéra national de Bordeaux, Thierry Malandaina créé Valse(s) pour les danseurs de cette compagnie. Associé à In the middle somewhat elevatedde William Forstythe, Les Indomptés de Claude Brumachon et Clic-Pause-Silence de Jirí Kylián,ce ballet sera présenté à l'Opéra national de Bordeaux dans le cadre du festival Novart les 31 octobreet 3, 4, 5, 6 novembre 2008 à 20h00. Renseignements au 05 56 00 85 95, du mardi au samedi de 13h00 à 18h30.

Maurice Ravel aimait la danse et ne refusait pas d'orchestrer tel ou telmorceau pour la scène chorégraphique. C'est ainsi que Les Valsesnobles et sentimentales pour piano, créées le 8 mai 1911 à la SalleGaveau furent instrumentées pour servir Adélaïde ou le langage desfleurs présenté le 22 avril 1912 au Théâtre du Châtelet. Évoquant le rêved’un poète abandonné par son amie et consolé par une muse, ce bal-let, dont le compositeur écrit l'argument, sera chorégraphié par IvanClustine à l'intention de la danseuse Natacha Trouhanova. C'est égale-ment pour la danse, et avec le désir de rendre hommage à la dynastiedes Strauss qu'il compose Wien en 1920. «Ravel, c'est un chef-d'œu-vre, mais ce n'est pas un ballet. C'est la peinture d'un ballet » déclareSerge Diaghilev refusant d'inscrire l'œuvre au programme des Balletsrusses. Jouée au concert le 12 décembre 1920, La Valse sera portée àla scène le 23 mai 1929 par la troupe d'Ida Rubinstein dans une choré-graphie de Bronislava Nijinska. «J'ai changé le titre, Wien, en La Valse,qui correspond mieux à la nature esthétique de la composition. C'estune extase dansante, tournoyante, presque hallucinante, un tourbillonde plus en plus passionné et épuisant de danseuses, qui se laissentdéborder et emporter uniquement par la valse» déclare le composi-teur*. Quant au programme, il note : «Une cour impériale vers 1855 :Des nuées tourbillonnantes laissent entrevoir par éclaircies des couplesde valseurs. Elles se dissipent peu à peu ; on distingue une immensesalle peuplée d’une foule tournoyante. La scène s’éclaire progressive-ment. La lumière des lustres éclate au plafond».

Réunir Les Valses nobles et sentimentales et La Valse de Maurice Raveln'est pas une idée nouvelle, Georges Balanchine le fit en 1951. Celapermet d'étirer le temps d'exécution de la chorégraphie tout en suivantl'évolution musicale du compositeur : «du plaisir délicieux » des premiè-res valses au « tournoiement fantastique et fatal » de la dernière. Ravelavouant de lui-même sa sensibilité romantique, je me suis rapprochéde Théophile Gautier qui au temps où sévissait le «mal du siècle » com-posa des livrets de ballets : Giselle, La Péri, mais aussi Gemma repré-senté sur la scène de l'Académie Impériale de Musique, le 31 mai 1854dans une chorégraphie de Fanny Cerrito. Ce ballet met en scène le mar-quis de Santa-Croce, un adepte du magnétisme dominant de ses pou-voirs la comtesse Gemma avec la volonté de l'épouser bien qu'elle soitamoureuse du peintre Massimo. Plongée dans un sommeil somnambu-lique, Gemma est enlevée, puis revêtue d'une robe de mariée, avant unbal donné en son honneur. À son réveil, tout ce qu'elle comprend, c'estqu'elle est aux mains du marquis. Une fenêtre est grande ouverte, elley court et s’y jette, tombant dans les bras de celui qui l'emporte vers lebonheur. Valse(s) s'inspire et détourne ces épisodes en privilégiant la

forme abstraite. Ainsi, les pouvoirs surnaturels de Santa-Croce, person-nage interprété par un soliste, puis par toute la distribution masculine,ne sont pas justifiés par des passes hypno-magnétiques, mais par desrobes à la dangereuse beauté, que Gemma et l'ensemble féminin por-tent dès l'instant où le charme opère. Sous l'influence de ces robes noi-res corsetées, suivant un des revers de la sensibilité romantique, lesfemmes sont manœuvrées, idéalisées pour mieux être asservies.Certains romantiques, s’abîmant dans un désespoir morne, cherchaientà s'évader du réel à travers l'illusion et le morbide, Valse(s) renvoie àcela. D'autres prônaient un retour à la Nature, source inextinguible defélicité et de bonheur : «Liberté primitive, je te retrouve enfin ! » s'écrieChateaubriand. Gemma ne dira rien de plus en retrouvant Massimo.Thierry Malandain, septembre 2008

* in De Telegraaf, 30 septembre 1922, repris par Orenstein (1989).

Costume Jorge Gallardo

Musique Maurice Ravel

Chorégraphie Thierry Malandain

Décor et costumes Jorge Gallardo

Conception lumière Jean-Claude Asquié

Page 3: Numéro 40 - Octobre/Décembre 2008

ÉVÉNEMENTS

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 40 PAGE 3

Sextet à Marseille

Carmen et Don Juan à Biarritz

À l'invitation de Frédéric Flamand, directeur du Ballet national de Marseille, Françoise Dubuc a remonté Sextet de Steve Reich dans la chorégra-phie de Thierry Malandain pour les danseurs de cette compagnie. Associé à Té To Té de Yasuyuki Endo et Somewhere de Julien Lestel, Sextetsera également interprété par les musiciens de l'Ensemble Télémaque placés sous la direction de Raoul Lay. Représentations à l'Opéra de Marseilleles 24 et 25 octobre 2008 à 20h00. Renseignements au 04 91 32 73 27.

C'est avec Carmen, le 17 septembre 1997 que notre équipe s'est produite pour la premièrefois à Biarritz. À l'occasion des dix ans du CCN,l'intrépide et sensuelle héroïne de Mériméeréapparaît dans une nouvelle production.Elle sera associée au Don Juan créé à la Garedu Midi en 2006. Deux figures que la littératurea fait naître en Andalousie et qui tenteront en vain de concilier amour et liberté. Carmenle pendant de Don Juan? Représentations à la Gare du Midi les 21 à 17h00 et 22 décembreà 20h30. Au Teatro Victoria Eugenia de San Sebastián les 26 et 27 décembre à 19h30.

Le destin de Carmen, bien qu'il ne trouve pas son origine dans lamythologie, n'en est pas moins intemporel. Son affrontement avec DonJosé renvoie à bien des égards à la collision entre Eros et Thanatos :l'amour et la mort. Dotée d'une nature farouchement indépendante etirrévérencieuse, Carmen se précipite, à l'image des héroïnes de la tra-gédie classique, vers une issue qu'elle sait fatale. Dans la nouvelle deProsper Mérimée, fil conducteur de cette version, elle cultive le para-doxe de « l'obscure clarté ». Femme solaire, femme lunaire, elle se régé-nère dans l'amour recherché partout sans concession. Elle le paiera desa vie. Évitant d'utiliser la musique de l'opéra comique que composaGeorges Bizet ou encore Carmen-Suite de Rodion Shedrin, j'ai choisi lequatuor pour cordes en Ré mineur D. 810 de Franz Schubert : La Jeunefille et la mort, dans la transcription pour orchestre à cordes qu’en fitGustav Mahler. C'est en 1816, que Franz Schubert découvre ce titre deMathias Claudius (1740-1815). Un poème où une jeune fille repousse laMort qui doucement l'attire : «Ne crains rien, donne-moi ta main, je suiston ami » lui dit la Mort (le mot est masculin en allemand). Mettant enrelief le caractère éphémère de l'existence, ce texte où la Mort >>

Cédric Godefroid,Nathalie Verspecht et Mikel Irurzun dans Sextet.© Olivier Houeix

Page 4: Numéro 40 - Octobre/Décembre 2008

PAGE 4 NUMÉRO 40 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

devient l'ami qu'on appelle plus qu'on redoute, fait aussi le lienavec la sensualité de Carmen : la jouissance jusqu’à en mourir. Aprèsl'attaque brutale du premier mouvement, cri angoissé de la jeune fille,l'émotion de l'Andante, et le bonheur du Scherzo, le quatuor se conclutsur une tarentelle obsessionnelle emportant la jeune fille. Une dansemacabre comme une corrida avec mise à mort. Thierry Malandain

Né à Elizondo, Don José a dû quitter le Pays Basque après y avoircommis un meurtre. Engagé chez les dragons, il surveille la manu-facture de tabac de Séville où ne travaillent que des femmes. C'estlà qu'il rencontre Carmen. Elle le séduit immédiatement et l'aguicheen lui lançant une fleur de cassie. Mais lorsqu'elle blesse une de sescollègues, il doit l'emmener au poste. Épris de sa prisonnière, il lalaisse s'échapper avant d'être dégradé et envoyé en prison. À sa sor-tie, il est mis en faction devant le domicile d'un colonel où le soir d'unbal il revoit Carmen. En partant, celle-ci lui donne rendez-vous pourle lendemain. Se retrouvant, Carmen lui déclare sa flamme, n'évitantpas de se mettre en colère lorsque l'heure impose à Don José deretourner à ses quartiers. Quelques jours plus tard, Don José la voitaccompagnée d'un autre homme. Dans la nouvelle, il s'agit d'un offi-cier de son propre régiment, mais comme Carmen séduira ensuite unanglais pour le voler, c'est ce dernier qui est mis en scène. Jaloux,Don José le provoque et le tue. Devant fuir, Carmen lui propose de

>> rejoindre une troupe de contrebandiers. C'est là qu'il apprend queCarmen est mariée à Garcia le Borgne. Après avoir collaboré avec luià divers brigandages, il tue celui-là encore. Cet épisode n'est pastraité dans le ballet. Plus tard, Don José part à la recherche deCarmen et la retrouve à Cordoue au bras d'un toréador, nomméLucas. Aveuglé par le chagrin et la colère, il la menace, l'implore, del'aimer, mais rien n'y fait. Alors, il la poignarde, puis se constitue pri-sonnier. Don José sera condamné à mort par garrot.

Comme le narrateur archéologue de Carmen, Prosper Mérimée serend pour la première fois en Espagne en 1830. À cette occasion, ilfera la connaissance du comte et de la comtesse de Montijo dont laplus jeune fille, Eugénie, est appelée à devenir Impératrice. C'est lorsde ce séjour que la comtesse lui aurait raconté l'histoire d'un brigandde Malaga qui tua sa maîtresse par jalousie. Quinze ans plus tard, cefait divers lui inspire Carmen publiée dans La Revue des DeuxMondes. S'imposant comme écrivain dès 1824, Prosper Mérimée futaussi linguiste, traducteur, médiéviste et sa passion pour l'archéolo-gie et son goût des voyages s'épanouirent après sa nominationcomme inspecteur général des monuments historiques. Lorsqu'en1853, Napoléon III épouse Eugénie de Montijo, Mérimée qui la vitgrandir lui restera fidèlement attaché. À ce titre, il fera de fréquentsséjours à Biarritz.

Costume Jorge Gallardo

CarmenMusique Franz SchubertChorégraphie Thierry MalandainDécor et costumes Jorge GallardoConception lumière Jean-Claude AsquiéRéalisation costumes Véronique MuratAvec Ione Miren Aguirre,Véronique Aniorte,Giuseppe Chiavaro, Frederik Deberdt,Cédric Godefroid, Aureline Guillot,Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei,Fabio Lopez, Silvia Magalhaes, ArnaudMahouy, Florent Mollet, Audrey Perrot,Magali Praud, Thibault Taniou, NathalieVerspecht, Daniel Vizcayo.

Ballet créé le 6 juin 1996 à l'Opéra Théâtrede Saint-Étienne par la Compagnie TempsPrésent

Coproduction Teatro de Sant-Cugat, OpéraThéâtre de Saint-Étienne, Grand Théâtre de Reims, L’Onde de Vélizy-Villacoublay et Teatro Victoria Eugenia de San Sebastián

RÉSERVATIONS Office de Tourisme de Biarritz Javalquinto, Squared’Ixelles 64200 Biarritz (Accueil 10h-18h / dimanche 10h-17h).Réservations par téléphone tous les jours de 8h à 18h Tél. 05 59 22 44 66www.biarritz.fr Rubrique accès direct : Billetterie en ligneTicketnet / Virgin-Leclerc www.ticketnet.fr Tél. 0892 390 100France Billet / Fnac-Carrefour-Géant (www.fnac.com) Tél. 0892 686 622(0,34€/min)

INFORMATIONS Ballet Biarritz Tél. 05 59 24 67 19

Plein tarif : 30€ • Tarif réduit : 25 € (Carte Biarritz Culture, Les Amis duThéâtre, Les Amis du Musée de Guéthary, Synergie 2000, Les Amisd’Arnaga, Scène nationale de Bayonne, Tournées Charles Barret, groupe de10 personnes, parents d’élèves des écoles de danse, des scolaires sensibili-sés par le CCN et du Conservatoire national de région de Bayonne) • Tarif jeune : 12 € (moins de 18 ans, Carte étudiant, Carte jeune, deman-deurs d’emploi, élèves écoles de danse, du Conservatoire national de régionde Bayonne et scolaires sensibilisés par le CCN) • Amis du Ballet Biarritz : 20 €

Page 5: Numéro 40 - Octobre/Décembre 2008

PAGE 4 NUMÉRO 40 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

devient l'ami qu'on appelle plus qu'on redoute, fait aussi le lienavec la sensualité de Carmen : la jouissance jusqu’à en mourir. Aprèsl'attaque brutale du premier mouvement, cri angoissé de la jeune fille,l'émotion de l'Andante, et le bonheur du Scherzo, le quatuor se conclutsur une tarentelle obsessionnelle emportant la jeune fille. Une dansemacabre comme une corrida avec mise à mort. Thierry Malandain

Né à Elizondo, Don José a dû quitter le Pays Basque après y avoircommis un meurtre. Engagé chez les dragons, il surveille la manu-facture de tabac de Séville où ne travaillent que des femmes. C'estlà qu'il rencontre Carmen. Elle le séduit immédiatement et l'aguicheen lui lançant une fleur de cassie. Mais lorsqu'elle blesse une de sescollègues, il doit l'emmener au poste. Épris de sa prisonnière, il lalaisse s'échapper avant d'être dégradé et envoyé en prison. À sa sor-tie, il est mis en faction devant le domicile d'un colonel où le soir d'unbal il revoit Carmen. En partant, celle-ci lui donne rendez-vous pourle lendemain. Se retrouvant, Carmen lui déclare sa flamme, n'évitantpas de se mettre en colère lorsque l'heure impose à Don José deretourner à ses quartiers. Quelques jours plus tard, Don José la voitaccompagnée d'un autre homme. Dans la nouvelle, il s'agit d'un offi-cier de son propre régiment, mais comme Carmen séduira ensuite unanglais pour le voler, c'est ce dernier qui est mis en scène. Jaloux,Don José le provoque et le tue. Devant fuir, Carmen lui propose de

>> rejoindre une troupe de contrebandiers. C'est là qu'il apprend queCarmen est mariée à Garcia le Borgne. Après avoir collaboré avec luià divers brigandages, il tue celui-là encore. Cet épisode n'est pastraité dans le ballet. Plus tard, Don José part à la recherche deCarmen et la retrouve à Cordoue au bras d'un toréador, nomméLucas. Aveuglé par le chagrin et la colère, il la menace, l'implore, del'aimer, mais rien n'y fait. Alors, il la poignarde, puis se constitue pri-sonnier. Don José sera condamné à mort par garrot.

Comme le narrateur archéologue de Carmen, Prosper Mérimée serend pour la première fois en Espagne en 1830. À cette occasion, ilfera la connaissance du comte et de la comtesse de Montijo dont laplus jeune fille, Eugénie, est appelée à devenir Impératrice. C'est lorsde ce séjour que la comtesse lui aurait raconté l'histoire d'un brigandde Malaga qui tua sa maîtresse par jalousie. Quinze ans plus tard, cefait divers lui inspire Carmen publiée dans La Revue des DeuxMondes. S'imposant comme écrivain dès 1824, Prosper Mérimée futaussi linguiste, traducteur, médiéviste et sa passion pour l'archéolo-gie et son goût des voyages s'épanouirent après sa nominationcomme inspecteur général des monuments historiques. Lorsqu'en1853, Napoléon III épouse Eugénie de Montijo, Mérimée qui la vitgrandir lui restera fidèlement attaché. À ce titre, il fera de fréquentsséjours à Biarritz.

Costume Jorge Gallardo

CarmenMusique Franz SchubertChorégraphie Thierry MalandainDécor et costumes Jorge GallardoConception lumière Jean-Claude AsquiéRéalisation costumes Véronique MuratAvec Ione Miren Aguirre,Véronique Aniorte,Giuseppe Chiavaro, Frederik Deberdt,Cédric Godefroid, Aureline Guillot,Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei,Fabio Lopez, Silvia Magalhaes, ArnaudMahouy, Florent Mollet, Audrey Perrot,Magali Praud, Thibault Taniou, NathalieVerspecht, Daniel Vizcayo.

Ballet créé le 6 juin 1996 à l'Opéra Théâtrede Saint-Étienne par la Compagnie TempsPrésent

Coproduction Teatro de Sant-Cugat, OpéraThéâtre de Saint-Étienne, Grand Théâtre de Reims, L’Onde de Vélizy-Villacoublay et Teatro Victoria Eugenia de San Sebastián

RÉSERVATIONS Office de Tourisme de Biarritz Javalquinto, Squared’Ixelles 64200 Biarritz (Accueil 10h-18h / dimanche 10h-17h).Réservations par téléphone tous les jours de 8h à 18h Tél. 05 59 22 44 66www.biarritz.fr Rubrique accès direct : Billetterie en ligneTicketnet / Virgin-Leclerc www.ticketnet.fr Tél. 0892 390 100France Billet / Fnac-Carrefour-Géant (www.fnac.com) Tél. 0892 686 622(0,34€/min)

INFORMATIONS Ballet Biarritz Tél. 05 59 24 67 19

Plein tarif : 30€ • Tarif réduit : 25 € (Carte Biarritz Culture, Les Amis duThéâtre, Les Amis du Musée de Guéthary, Synergie 2000, Les Amisd’Arnaga, Scène nationale de Bayonne, Tournées Charles Barret, groupe de10 personnes, parents d’élèves des écoles de danse, des scolaires sensibili-sés par le CCN et du Conservatoire national de région de Bayonne) • Tarif jeune : 12 € (moins de 18 ans, Carte étudiant, Carte jeune, deman-deurs d’emploi, élèves écoles de danse, du Conservatoire national de régionde Bayonne et scolaires sensibilisés par le CCN) • Amis du Ballet Biarritz : 20 €

Plagesd’histoires

La danseen Côte Basque # 35

tombe, mais aussi peintre dessinateur du cabinet de S.M. l'Empereur,des cérémonies et relations extérieures. Le premier décor remarqué dePierre Cicéri sera le clair de lune de La Vestale de Spontini en 1807. Àpartir de ce moment, il ne cessera de produire les compositions lesplus riches, les plus colorées, les plus naturelles. Un sentiment extra-ordinaire de la lumière était le caractère distinctif de ses œuvres. En1810, il épouse la fille de Jean-Baptiste Isabey, auteur des costumesdu sacre de Napoléon Bonaparte. Il concevra également ceux deCharles X tout en réglant la cérémonie à Reims. Parmi les contributionsà la scène de ce spécialiste des effets panoramiques et du rendu entrois dimensions, figurent des décors pour des opéras de Rossini,Meyerbeer et Auber, mais aussi des ballets, tels que La Sylphide (1832)de Philippo Taglioni, La Tempête (1834), de Jean Coralli, Giselle (1841)de Jean Coralli et Jules Perrot ou encore La Jolie fille de Gand (1842)du bordelais François-Ferdinand Decombe dit Albert. Des titres qui pro-fitent de l’éclairage au gaz dont Cicéri est le premier à faire usage en1822 dans Aladin ou la lampe merveilleuse de Nicolas Isouard. À cetteépoque, les Pyrénées sont déjà au goût du jour, et crayon en main,outre Pierre Cicéri qui rapporte des esquisses de ses séjours à Eaux-Bonnes, d’autres artistes associés à la danse contribuent à leur renom.Ainsi Guillaume-Sulpice Chevalier (1804.1866), dit Paul Gavarni

Peintres romantiques des Pyrénées et de la Danse

>>

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 40 PAGE 5

Au Second Empire parut un recueil de vues inti-tulé Souvenirs des Pyrénées incluant un pano-rama de la baie de Biarritz dessiné d’après natureet lithographié par Eugène Cicéri (1813.1890), filsde Pierre Cicéri (1782 .1868) peintre-décorateur,auprès duquel il débute, avant de se consacrer àla peinture de paysages sous l’influence de sononcle, Eugène Isabey. Sacrifiant à la mode des «artistes voya-geurs » outre Souvenirs des Pyrénées, on lui doit quelques illustrationsdes Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France dubaron Taylor, ainsi qu’une participation aux Souvenirs d’Égypted'Alexandre Bida. Plus tard, il éditera un guide pratique destiné auxaquarellistes amateurs et réalisera des décors de théâtre comme sonpère. Lequel, jeune ne songeant qu’à la musique, fréquenta leConservatoire avant de diriger l’orchestre du théâtre d'ombres deFrançois-Dominique Séraphin. Se délassant à fabriquer de petites déco-rations qu’ils exposaient à la devanture de la boutique de son père,marchand de lunettes sous les galeries du Palais Royal. Il arriva qu’unjour le surintendant des théâtres les remarque et l’invite à rejoindre lesateliers de l'Académie Impériale de Musique. Le chef en était Jean-Baptiste Isabey: «peintre en miniature » comme il est gravé sur sa

Panorama de Biarritz,E . Ciceri 1840.

Page 6: Numéro 40 - Octobre/Décembre 2008

il y peindra des scènes de genre au contact des populations béarnaiseset basques comme cette vue de paysans dansant le branle d’Ossau. Ilfaut aussi évoquer, Eugène Lami (1800.1890) décorateur et peintre dela vie élégante sous la monarchie de juillet et le Second Empire. Suivra-t-il la cour impériale à Biarritz ? Aucune vue des Pyrénées n'en témoi-gne, mais son catalogue compte une série de lithographies sur la cava-lerie espagnole. Ces représentations militaires appelleront l’attention deLouis Philippe qui lui commandera des tableaux pour le musée del’Histoire de France. À cette époque, fréquentant le foyer de la danse del’Opéra Le Pelletier, il collabore en qualité de costumier à la création deballets comme Manon Lescaut (1830) de Jean-Pierre Aumer, l’Orgie(1831) de Jean Coralli ou encore La Sylphide (1832) pour laquelle ilconçoit un jupon de gaze blanche, appelé à devenir le tutu. Commed'autres peintres, il contribue au renouvellement du costume de scène,s'attachant à retrouver la vérité historique et la couleur locale. Parmices artistes, citons Louis Boulanger (1812-1878) qui en 1846, lors dumariage du fils de Louis Philippe et de l'infante se rendra en Espagneavec une troupe d'amis, parmi lesquels figure le peintre Eugène Giraud(1806.1881). En route, ils s'attarderont quelques semaines à Bayonneet Saint-Jean-de-Luz. Eugène Giraud réalisera à cette occasion plu-sieurs illustrations de paysages et de danses locales, tandis qu'on luiattribue des esquisses de ballerines. Enfin, terminons avec GustaveDoré (1832.1883) autodidacte qui illustra plus de cent chefs-d'œuvrede la littérature universelle et collaborera au Voyage aux Pyrénées(1855) de Hippolyte Taine qui compte des vues de La roche percée etde la Villa Eugénie et au Voyage en Espagne (1862) du baron CharlesDavillier avec des dessins inédits parmi lesquels on trouve plusieursscènes de danse.

éditera un album de costumes pyrénéens. C’est sous l’influenced’un oncle, acteur et caricaturiste qu’il prend goût au dessin. En appren-tissage chez un architecte, il complète sa formation au Conservatoiredes Arts et Métiers tout en produisant des sépias. En 1825, il est chargéde suivre la construction du pont de pierre à Bordeaux. Il y rencontrel'ingénieur en chef du cadastre de Tarbes qui l'embauche ; ce qui luipermet de parcourir les Pyrénées et d'y affirmer sa vocation d’illustra-teur. De son passage à Biarritz subsiste une étude de mulet datant d’oc-tobre 1827. Deux ans plus tard, ses contributions à la revue La Mode luivalent un début de célébrité. Il travaillera alors pour d’autres titrescomme le Charivari où, d’un trait moqueur, il croque la société pari-sienne. En 1847, à la demande de Cellarius, célèbre professeur dedanse, il contribue aux illustrations de La danse des salons. Un ouvragequi fait date, puisqu’à travers lui s’organise une dissociation entre ladanse de théâtre et la danse de société. En effet, jusque là, les publica-tions n’abordaient principalement que l’univers du ballet. Pour la pre-mière fois on traite de la danse de société tout en s’adressant aux dan-seurs non professionnels. Par cet intermédiaire, Cellarius institutionna-lisera la valse, la polka, la mazurka dans les salons bourgeois et inven-tera le métier de professeur de danse de salon. On connaît aussi AchilleDevéria (1800.1857) représentant la danseuse Fanny Elssler dans LeDiable Boiteux (1836) de Jean Coralli. Élève d’Anne-Louis Girodet-Trioson, Devéria, s'exerça dans divers genres et sera le premier à savoirappliquer la couleur à la lithographie. Son frère, Eugène, est égalementpeintre et connaît la célébrité avec La Naissance d'Henri IV exposée auSalon de 1827. L’art et la vie lièrent intimement les deux frères jusqu’en1841, date à laquelle Eugène s’établira à Pau. Sans abandonner cesambitieux tableaux historiques, et son goût pour le théâtre romantique,

PAGE 6 NUMÉRO 40 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

>>

De gauche à droite et de haute en bas :Costume basque, GavarniF. Elsser, A. DevériaValse, GavarniDanseuses, E. GiraudDanses de petites gitanes, G.Doré

Page 7: Numéro 40 - Octobre/Décembre 2008

il y peindra des scènes de genre au contact des populations béarnaiseset basques comme cette vue de paysans dansant le branle d’Ossau. Ilfaut aussi évoquer, Eugène Lami (1800.1890) décorateur et peintre dela vie élégante sous la monarchie de juillet et le Second Empire. Suivra-t-il la cour impériale à Biarritz ? Aucune vue des Pyrénées n'en témoi-gne, mais son catalogue compte une série de lithographies sur la cava-lerie espagnole. Ces représentations militaires appelleront l’attention deLouis Philippe qui lui commandera des tableaux pour le musée del’Histoire de France. À cette époque, fréquentant le foyer de la danse del’Opéra Le Pelletier, il collabore en qualité de costumier à la création deballets comme Manon Lescaut (1830) de Jean-Pierre Aumer, l’Orgie(1831) de Jean Coralli ou encore La Sylphide (1832) pour laquelle ilconçoit un jupon de gaze blanche, appelé à devenir le tutu. Commed'autres peintres, il contribue au renouvellement du costume de scène,s'attachant à retrouver la vérité historique et la couleur locale. Parmices artistes, citons Louis Boulanger (1812-1878) qui en 1846, lors dumariage du fils de Louis Philippe et de l'infante se rendra en Espagneavec une troupe d'amis, parmi lesquels figure le peintre Eugène Giraud(1806.1881). En route, ils s'attarderont quelques semaines à Bayonneet Saint-Jean-de-Luz. Eugène Giraud réalisera à cette occasion plu-sieurs illustrations de paysages et de danses locales, tandis qu'on luiattribue des esquisses de ballerines. Enfin, terminons avec GustaveDoré (1832.1883) autodidacte qui illustra plus de cent chefs-d'œuvrede la littérature universelle et collaborera au Voyage aux Pyrénées(1855) de Hippolyte Taine qui compte des vues de La roche percée etde la Villa Eugénie et au Voyage en Espagne (1862) du baron CharlesDavillier avec des dessins inédits parmi lesquels on trouve plusieursscènes de danse.

éditera un album de costumes pyrénéens. C’est sous l’influenced’un oncle, acteur et caricaturiste qu’il prend goût au dessin. En appren-tissage chez un architecte, il complète sa formation au Conservatoiredes Arts et Métiers tout en produisant des sépias. En 1825, il est chargéde suivre la construction du pont de pierre à Bordeaux. Il y rencontrel'ingénieur en chef du cadastre de Tarbes qui l'embauche ; ce qui luipermet de parcourir les Pyrénées et d'y affirmer sa vocation d’illustra-teur. De son passage à Biarritz subsiste une étude de mulet datant d’oc-tobre 1827. Deux ans plus tard, ses contributions à la revue La Mode luivalent un début de célébrité. Il travaillera alors pour d’autres titrescomme le Charivari où, d’un trait moqueur, il croque la société pari-sienne. En 1847, à la demande de Cellarius, célèbre professeur dedanse, il contribue aux illustrations de La danse des salons. Un ouvragequi fait date, puisqu’à travers lui s’organise une dissociation entre ladanse de théâtre et la danse de société. En effet, jusque là, les publica-tions n’abordaient principalement que l’univers du ballet. Pour la pre-mière fois on traite de la danse de société tout en s’adressant aux dan-seurs non professionnels. Par cet intermédiaire, Cellarius institutionna-lisera la valse, la polka, la mazurka dans les salons bourgeois et inven-tera le métier de professeur de danse de salon. On connaît aussi AchilleDevéria (1800.1857) représentant la danseuse Fanny Elssler dans LeDiable Boiteux (1836) de Jean Coralli. Élève d’Anne-Louis Girodet-Trioson, Devéria, s'exerça dans divers genres et sera le premier à savoirappliquer la couleur à la lithographie. Son frère, Eugène, est égalementpeintre et connaît la célébrité avec La Naissance d'Henri IV exposée auSalon de 1827. L’art et la vie lièrent intimement les deux frères jusqu’en1841, date à laquelle Eugène s’établira à Pau. Sans abandonner cesambitieux tableaux historiques, et son goût pour le théâtre romantique,

PAGE 6 NUMÉRO 40 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

>>

De gauche à droite et de haute en bas :Costume basque, GavarniF. Elsser, A. DevériaValse, GavarniDanseuses, E. GiraudDanses de petites gitanes, G.Doré

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 40 PAGE 7

Danser, c'est comme un premier amour, on a peine à imaginer qu'ilpuisse finir un jour. Pour Annalisa, c'est en Italie que tout commença. ÀPesaro, cité balnéaire de la région des Marches où pour danser il n'yavait qu'à faire le premier pas. Annalisa le fit, puis étudia les suivantsauprès de sa mère, Rosanna Gorgoli et de Marika Besobrasova àMonaco. En 1999, elle rejoint l’École de Danse de Genève dirigée pardeux anciens du Ballet Biarritz : Patrice Delay et Sean Wood. Intégrantpar la suite le Ballet Junior, tremplin vers la vie professionnelle, elle yinterprètera entre autre un solo maison : Pierre de lune et la décrocheraen entrant au Ballet Biarritz en 2001. Passeront sept saisons, chiffre dela plénitude et des jours nécessaires à la Création. Créer, justement par-lons-en : Albert Camus disait que c'était vivre deux fois. S'agissantd'Annalisa on comptera jusqu'à trois, vu qu'il y aura la Danse à travers

Annalisa Cioffi

les chorégraphies qu'elle interprètera au sein de la compagnie : Boléro,La Mort du cygne, Les Biches, Les Créatures, Cigale, Le Sang des Étoi-les Les Petits Riens, Don Juan, Orphée et Eurydice, Le Portrait de l'in-fante et L'Amour Sorcier. Mais aussi le dessin et la photographiecomme autres révélateurs d'elle-même. Sauf que les desseins de laProvidence sont impénétrables. Un malaise cardiaque en tournée, est-ce grave? Que faut-il faire ? Au retour, le diagnostic est formel : Annalisadoit impérativement mettre un terme à sa carrière. Mais ce qui finit estaussi le commencement d'autre chose. Ainsi Annalisa enseignera bien-tôt la danse à Pesaro, ville où naquit Rossini. «Sa musique donne del'espérance aux cœurs les plus endormis » disait Balzac. Mais, c'estparfois difficile de dire au revoir et merci ! TM

Annalisa Cioffi dans Don juan © Olivier Houeix

Page 8: Numéro 40 - Octobre/Décembre 2008

PAGE 8 NUMÉRO 40 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

EN BREF

Nouveaux venus

InternationalTanzmesse nrvDüsseldorf

Du 27 au 30 août, Ballet Biarritzétait présent à la 7e édition del'Exposition Internationale deDanse de Düsseldorf. Disposantd'un stand où il accueillaitégalement deux compagniesd'Aquitaine : Androphyne (PierreJohan Suc) et Ariadone (CarlotaIkeda), le CCN a assuré lapromotion de ses spectaclesauprès de nombreuxprofessionnels de la danse venusparticiper à cette biennale. C'estavec beaucoup de plaisir quenous avons pu constater que larenommée de Ballet Biarritzs'étendait bien au-delà de nosfrontières, et nous espérons desretombées positives suite auxcontacts qui ont été pris avec denombreux partenaires étrangers.

Répétitionspubliques

Les prochaines répétitionspubliques à Biarritz sedérouleront le vendredi 7

Aureline Guillot, née à Versailles, elle étudie la danse à l'Académie de Danse de Rambouillet auprès de Monique Le Dily, puis à Paris avecMarc du Bouays et Wayne Byars. En 2005, elle est engagée en Allemagne au Anhaltisches Theater de Dessau où elle travaille avecle chorégraphe Gregor Seyffert jusqu'en 2008.

Daniel Vizcayo, né à Madrid, il étudie la danse au Real Conservatoriode Danza de Madrid. Premier prix en 2006 au concours de Torrelavaga, finaliste au concours de Lausanne en 2007, il entre la même année à Europa Danse sous la direction de Jean-AlbertCartier.

novembre, jeudi 27 novembre etmercredi 17 décembre à 19h00dans le grand studio de la Garedu Midi. Réservation obligatoireau 05 59 24 67 19.

Gala de la CroixRouge Biarritz

Afin de collecter les fondsnécessaires au financement deses actions locales, lesdélégations de Biarritz et de

Bayonne de la Croix Rouge organisent une Soirée de Gala àlaquelle participera Ballet Biarritzau Casino Municipal le 19décembre 2008 à 19h30.Informations : Ballet Biarritz 0559 24 67 19Réservations : Office de Tourismede Biarritz 05 59 22 44 66

© A

ntho

ny M

orea

u

© A

ntho

ny M

orea

u

Nathalie Verspecht et Mikel Irurzun.

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 40 PAGE 9

SOIRÉE ANNIVERSAIRE DES 10 ANS

Arnaud Mahouy dans Ballet Mécanique

Photos © Olivier Houeix

Ci-dessus :Nouvelle créationde l’Atelier duChocolat deBayonne, mécènede Ballet Biarritz

Ci-contre :De gauche à droite :ThierryMalandain,Didier Borotra,Jakes Abeberry,Pierre Durand,et Yves Kordian.

Page 9: Numéro 40 - Octobre/Décembre 2008

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 40 PAGE 9

SOIRÉE ANNIVERSAIRE DES 10 ANS

Arnaud Mahouy dans Ballet Mécanique

Photos © Olivier Houeix

Ci-dessus :Nouvelle créationde l’Atelier duChocolat deBayonne, mécènede Ballet Biarritz

Ci-contre :De gauche à droite :ThierryMalandain,Didier Borotra,Jakes Abeberry,Pierre Durand,et Yves Kordian.

Page 10: Numéro 40 - Octobre/Décembre 2008

Gare du Midi23, avenue FochF-64200 BiarritzTél. : +33 5 59 24 67 19Fax : +33 5 59 24 75 [email protected]

Président Pierre DurandVice-Président Pierre MoutardeTrésorier Marc Janet

Directeur / Chorégraphe Thierry Malandain

Maîtres de ballet Richard Coudray,Françoise Dubuc

Artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Véronique Aniorte,Giuseppe Chiavaro, Frederik Deberdt,Cédric Godefroid, Aureline Guillot,Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei,Fabio Lopes, Silvia Magalhaes,Arnaud Mahouy, Florent Mollet,Audrey Perrot, Magali Praud,Thibault Taniou, Nathalie Verspecht,Daniel Viscayo

Professeur invité Angélito Lozano

Pianistes Alberto Ribera,Miyuki Brickle, Corinne Vautrin

Sensibilisation et transmission du répertoire Dominique Cordemans

Formation et accueil studio Gaël Domenger

Directeur délégué Yves Kordian

Comptable principale – chargée du mécénat Rhania Lacorre

Chargée de communication Sabine Lamburu

Secrétaire-comptable Arantxa Lagnet

Chargée de l’accueil et de la logistique– secrétariat technique Lise Saint-Martin

Directeur de production / Concepteur Lumière Jean-Claude Asquié

Régisseur général Oswald Roose

Régisseur lumière Frédéric Eujol

Régisseuse plateau Chloé Bréneur

Technicien lumière Christian Grossard

Techniciens son Jacques Vicassiau,Éric Susperregui

Techniciens chauffeurs Xavier Pedelucq, Thierry Renault

Costumière Véronique Murat

Régie costumes / Couturière habilleuse Karine Prins

Techniciennes de surface Annie Alegria, Ghita Balouck

Attaché de presse Yves Mousset /MY Communications

Consultant en communication Frédéric Néry

Projet transfrontalier –Fonds européen Interreg IVPartenariat Teatro Victoria Eugenia,Ville de San Sebastián, CCN BalletBiarritz/Thierry Malandain

Responsable – Directeur déléguéYves Kordian

Coordination ACG Productions

NuméroDirecteur de la publication Thierry MalandainCréation graphique Jean-Charles FedericoImprimeur SAI (Biarritz)ISSN 1293-6693 - juillet 2002

www.balletbiarritz.com

CALENDRIER / OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2008

REPRÉSENTATIONS EN FRANCE13 décembre Marseille Casse Noisette

19 décembre Biarritz Soirée de Ballets au profit de la Croix Rouge

21 et 22 décembre Biarritz Don Juan, Carmen

REPRÉSENTATIONS TRANSFRONTALIÈRES25 octobre Gijon Le Portrait de l’infante, l’Amour sorcier

30 octobre Coruña Le Portrait de l’infante, l’Amour sorcier

26 et 27 décembre San Sebastián Don Juan, Carmen

REPRÉSENTATIONS À L'ÉTRANGER08 octobre Québec (Canada) Le Portrait de l’infante, l’Amour sorcier

22 octobre Neuss (Allemagne) Le Portrait de l’infante, l’Amour sorcier

02 décembre Friedrichshaffen (Allemagne) Le Portrait de l’infante, l’Amour sorcier

(04 > 10 décembre Suisse (Genève, Lausanne) Casse Noisette)

Le Cercle des mécènes de Ballet Biarritz apporte son soutien aux nouvelles productions, aux tournées internationales de prestige, aux projets à caractère évènementiel.

Ballet Mécanique © Olivier Houeix