nouvelles n° 2156

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Jeudi 23 juin 2016 - N° 2156 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

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Nouvelles N° 2156 du 23 juin

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Jeudi 23 juin 2016 - N° 2156 - Hebdomadaire - 15, rue Furtado - 33800 BORDEAUX - Prix : 0,80 euro

2 • Les Nouvelles 23 juin 2016

ACTUALITÉ

Les éboueurs de Bordeaux Métropole, employés rive gauche, ont démarré une grève lundi 20 juin. Ils étaient rejoints par le service propreté mercredi. Force Ouvrière et la CGT revendiquent des embauches supplémentaires, une harmo-nisation du temps de travail entre les éboueurs et les agents de propreté, une prise en charge de l’augmentation de la part mutuelle, et des indemnités compensatrices de repas. Lundi 13 juin, c’est Véolia Propreté Aquitaine, agence chargée des déchets dans la métropole de Bordeaux, qui était en grève. 60 à 70 % des 433 ouvriers ont mené des opérations de blocage. Leurs revendications : une revalorisation de 10 % des salaires, le renouvellement du matériel vétuste, un meilleur management, l’amélioration des conditions de travail, et l’arrêt du recours accru à des entreprises sous-traitantes. Actuellement, le salaire le plus bas serait de 1 470 euros brut. Cela concerne les éboueurs, les agents de tri, les conducteurs de véhicule, ou encore les agents de déchetterie. Et ce sont justement ces salariés qui ont fait grève.Si une telle grève est possible sans qu’aucun amoncellement de déchets n’ait été constaté dans les rues de Bordeaux, ce serait parce que la gestion des déchets est sous-traitée sur la métropole par un nombre incalculable d’entreprises privées.

Lire l’article d’Amélie Petitdemange, le 20 juin, sur Rue89 Bordeaux

BORDEAUX MÉTROPOLE

Grève des éboueurs

Lors de la Conférence nationale sur le handicap du 19 mai, le président de la Répu-blique et la ministre de l’Éducation nationale ont annoncé la création de 32 000 emplois d’accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) dans les cinq prochaines années. 56 000 contrats aidés seraient donc progressivement transformés en 32 000 emplois d’AESH au rythme de 11 200 contrats aidés par an. Pour le collectif CGT Éduc’ACtion, ces mesures ne permettent pas une sortie réelle de la précarité. « Nous restons très loin de notre revendication : la création d’emplois statutaires de la fonction publique pour toutes les missions qu’exercent nos collègues qui accompagnent les enfants handicapés. » La CGT Educ’Action appelait l’ensemble des personnels à un rassemblement le mercredi 22 juin à 14h30 au rectorat de Bordeaux où elle entendait rencontrer le recteur pour connaitre la déclinaison académique des mesures annoncées par le chef de l’État.

CGT ÉDUC’ACTION

Pour la défense des travailleurs précaires de l’Education nationale

Le 13 juin, place Pey Berland, le Collectif des intermittents et précaires et le collectif Convergence des luttes ont refait le match des « négociations de nos droits ». Gouvernement, Medef et syndicats complaisants ont croulé sous les cartons rouges.

BORDEAUX-MÉTROPOLE

Habitat des jeunes : il faut des moyens !

ASSURANCE CHÔMAGE ET INTERMITTENCE

La lutte paye mais la vigilance ne faiblit pas

Un grain de sable dans le rouage… C’est le rôle qu’entendent jouer les élus-es communistes, et notam-ment à Bordeaux Métropole. C’est celui qu’Odile Blein a joué lors du dernier conseil de métropole, en dénonçant la baisse des subven-tions pour des associations essen-tielles aux ambitions en matière de logement. Posant cette question, elle a amené le vice-président aux Finances, Patrick Bobet, à s’inter-roger sur la baisse systématique de 5 % de ces subventions… Bataille à suivre.

« Nous avions déjà alerté l’année dernière sur la baisse de subvention déjà appliquée à l’Union régionale pour l’habitat des jeunes (URHAJ). Elle est, hélas, réitérée cette année. C’est une très mauvaise nouvelle, non seulement pour l’URHAJ, mais surtout pour l’application des objectifs que Bordeaux Métropole s’est elle-même fixée à l’occasion

du Programme Local de l’Habitat (PLH) et dont cette subvention, issue d’une convention d’objectifs, est une des déclinaisons.Lors de l’étude du bilan du PLH, en juillet dernier, nous avions pointé que la jeunesse rencontre un problème majeur face au logement dans notre agglomération. Celle-ci accueille pourtant deux tiers des 15-29 ans du département, qui représentent 25 % de la population métropolitaine. Une tranche d’âge parmi laquelle les étudiants sont évidemment très présents. Une génération pour laquelle cependant trop peu de dispositifs sont mis en œuvre. Dans le même PLH, on apprenait ainsi que 88 % des jeunes adultes dits “indépendants” c’est-à-dire sortis du foyer parental, sont logés dans le seul parc privé. Quand on connaît les tensions de ce parc privé au cœur de l’agglomération, on comprend vite que le logement est aujourd’hui un cas aggravant des conditions de

vie des jeunes étudiants et jeunes travailleurs.Cette question devrait donc consti-tuer une priorité incontournable de notre agglomération. Et notre assemblée devrait être en capacité de ne pas appliquer aveuglément la baisse de 5 % des subventions, à des structures comme l’URHAJ. Le résultat, c’est qu’alors que la conven-tion d’objectifs 2012-2014 prévoyait 116 640 euros en moyenne par an, celle de la période suivante tombe à 80 000 euros. Et même à 76 000 euros cette année. Nous n’acceptons pas cette situation et voterons donc contre cette baisse de subvention. Les associations concernées, comme l’ADIL qui subit la même baisse, auront certainement anticipé et adapté leurs budgets et leurs actions à ce contexte budgétaire. Mais encore une fois, ce n’est pas le contexte bud-gétaire mais bien les besoins sociaux qui devraient nous guider dans ce type de dossier. »

Les intermittents ont pour l’instant obtenu ce pour quoi ils se battent depuis 13 ans : le retour à l’indem-nisation sur 12 mois pour 507h de travail et non plus sur 10 mois pour les artistes et 10 et demi pour les techniciens. Le Medef ayant fait échouer les négociations sur la nouvelle convention assurance chô-mage, il a obligé le gouvernement à prolonger la précédente conven-tion, tout en y intégrant l’accord de branche négocié dans le secteur du spectacle vivant et de l’audiovisuel en avril dernier. Mais la ministre du Travail a annoncé que les débats reprendront à la rentrée. Rien de définitif donc.

Vincent est comédien, militant du Collectif des Intermittents et Pré-caire (CIP) de Gironde, il était au rassemblement contre la loi Travail, à Bordeaux le 14 juin. Il rappelait qu’un projet d’accord a été signé « par l’ensemble des partenaires sociaux du secteur professionnel du spectacle et de l’audiovisuel, à l’ issue d’un an de négociations ». Mais cet accord, qui trouve à faire 90 millions d’euros d’économie, a été désavoué par le Medef et la Cfdt. Ceux-ci exigent 185 millions d’écono-mie, dans les discussions autour de la Convention de l’assurance chômage. « L’État peut agréer l’accord, poursuit Vincent. Le CIP souhaite qu’ il le fasse mais sans abonder de 80 millions d’euros car il est nécessaire que cela reste dans le cadre d’un accord sur l’assurance chômage ».« D’autre part, le Medef n’a pas donné mandat au négociateur pour valider l’augmentation de 1 % des cotisations patronales sur les contrats courts, rap-pelle le comédien. Il rejette d’ailleurs toute idée de moduler les cotisations en

fonction de la durée du contrat. Ça veut dire que l’effort pour économiser 800 millions d’euros sur le régime général ne serait porté que sur les demandeurs d’emploi ».Comme l’avait prévu Vincent, les organisations patronales et syndicales, gestionnaires de l’Unédic, ont acté, jeudi 16 juin, l’échec des négocia-tions sur la nouvelle convention qui aurait dû pourtant s’appliquer dès le 1er juillet. À l’issue de cette réunion, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a annoncé une prolonga-tion de l’actuelle convention et renvoie à un débat à la rentrée. Sur les annexes 8 et 10 concernant les intermittents, le gouvernement rédigera un décret pour appliquer, à partir de mi-juillet, et de façon unilatérale, les nouvelles mesures découlant de l’accord professionnel et remplaçant celui contre lequel se battent les intermittents depuis 13 ans. 507h sur 12 mois ouvriront des droits sur une période de 12 mois, pour tout le monde… Mais jusqu’à quand ? Cela devrait enrayer la mobilisation qui s’annonçait chez les intermittents et qui risquait de paralyser les festivals, Avignon en tête. C’est une victoire « Mais c’est une victoire dont on mesure les limites, relativise Denis Gravouil, le secrétaire général de la CGT-Spectacle. On est en sursis une fois de plus et pour une période courte. » Cette situation inédite pose en effet beaucoup de questions : Quelle sera la durée du décret ? Quid de la participation financière de l’État à laquelle s’opposent les intermittents qui refusent une caisse autonome ? « Nous serons vigilants sur la transposition de l’accord », poursuit Denis Gravouil. S’il se félicite de cette victoire après treize ans de bataille depuis la réforme de 2003, Samuel Churin, de la Coordination des inter-

mittents et des précaires (CIP), avance aussi sur Facebook que « cette victoire nous engage à étendre l’ intermittence du spectacle à toute l’ intermittence de l’emploi ». Pour Vincent du CIP Gironde, il faut rester mobilisé car le système est iné-quitable, « ce n’est pas aux chômeurs de payer le chômage » et puis, 2 ou 3 pro-positions du Medef sont dans le viseur comme celle d’ajuster l’indemnisation en fonction du taux de chômage, de repousser les conditions particulières accordées à partir de 50 ans à 59 ans ou encore de renforcer le contrôle… Pour les intermittents et les précaires, l’heure est toujours à la mobilisation.D’ailleurs, le vendredi 17 juin, des membres de la CIP Gironde se sont invités à Pole Emploi Région pour une réunion de l’Instance Paritaire Régio-nale, où syndicats, Medef et direction régionale de Pole Emploi traitaient des dossiers difficiles de chômeurs. Leur arrivée surprise et la prise de parole n’a pas été appréciée de la Présidente de l’IPR, Véronique Brouillet qui est aussi directrice générale du Medef Charente. « Nous savons, a déclaré le collectif, que la peur des blocages, occu-pations, grèves, toutes ces menaces sur le bon déroulement des festivals d’été ont joué sur les négociations. Nous sommes là aujourd’hui pour vous dire que nous ne lâcherons pas la pression car nous savons que les prochaines échéances sont proches : la rentrée, l’automne, d’éven-tuelles négociations, pourquoi pas des tables rondes… mais aussi les élections du printemps 2017. » Les membres du collectif ont, une nouvelle fois, défendu leur proposition de « Nou-veau modèle » d’assurance chômage qui permettrait d’indemniser 10 chômeurs sur 10 et exigé que le Medef ne soit plus présent lors des prochaines négociations.

À l’appel de leurs syndicats FO et CGT, les personnels pénitentiaires de Gradignan ont organisé un rassemblement lundi matin devant la direction interrégionale de l’administration pénitentiaire.« Le centre pénitentiaire de Gradignan méprisé par la direction régionale », affirme sans détour le tract distribué lundi aux passants par les surveillants pénitentiaires rassemblés devant leur direction interrégionale, rue de Pessac à Bordeaux. Ils répon-daient à l’appel de l’intersyndicale formée par le SNP-FO et la CGT pénitentiaire, afin de dénoncer « un manque de personnel, des conditions de travail indignes, l’insé-curité des agents, une surpopulation carcérale incontrôlée, l’explosion des heures supplémentaires, la démission de la hiérarchie et le mépris des droits du personnel ». Pour mieux souligner leur mécontentement, les agents, rassemblés durant deux heures, ont disposé des palettes devant l’entrée de la direction interrégionale.

PRISON DE GRADIGNAN

Le personnel se sent « méprisé »

Les Nouvelles 23 juin 2016 • 3

EditorialACTUALITÉ

Le mouvement social résiste

« ÉNORME » titrait l’Humanité du 15 juin au lende-main de la mobilisation contre la loi Travail, rassem-blant 1 300 000 manifestants à Paris, ainsi que des milliers dans diverses villes de l’Hexagone.

Les fossoyeurs médiatiques qui prédisaient la mort de la colère sociale devront revoir leurs copies. Ce pays n’est pas libéral.

Toujours le 15 juin, sur les antennes de France Inter commentant les manifestations de la veille, Valls a associé les manifestants à des casseurs en ciblant particulièrement les attaques contre l’hôpital Necker où, entre parenthèses, les employés subissent eux aussi les effets de l’austérité. Inacceptable !

Mais ce n’est pas tout. Il a avancé l’idée que désor-mais, il puisse interdire certaines manifestations. La fébrilité se transforme en autoritarisme que ne renierait pas la droite extrême.

Combien sont-ils, syndiqués ou pas, militants ou pas, à éprouver de la colère face à une telle haine antisyndicale ?

Comment François Hollande ose-t-il traiter de « radi-calisés » ceux-là mêmes qui l’ont élu, alors que c’est lui-même qui a radicalisé son discours et sa politique dans le sens inverse de ce que l’on attendait ? Il s’est fait élire pour affronter la finance, il lui a ouvert un boulevard. Des milliards du Pacte de compétitivité à la casse du Code du Travail, il a tout fait pour plonger le pays dans la régression sociale et démocratique. Et aujourd’hui, c’est l’utilisation de la violence contre les syndicalistes, les manifestants : étouffer par le moyen le plus brutal, celui du bâillon, l’interdiction de manifester. Le mouvement social résiste.

Que cherche-t-il en déclarant la guerre aux salariés ? À tuer l’espoir d’une vie meilleure, à les détourner dé-finitivement d’une gauche qu’il s’acharne à détruire ?

À l’heure où l’on fête 1936 et le Front Populaire, face à ce coup de force, nous avons la volonté d’unir largement notre peuple, nous serons de toutes les mobilisations pour faire reculer ce déni de démocra-tie et retirer la loi Travail.

Aux 23 et 28 juin !

Claude Melliervice-présidente de Bordeaux Métropole

HÔPITAL ROBERT PICQUÉ

Sous protection citoyenne dynamique

Le projet Bahia prévoit le regrou-pement des activités de l’hôpital militaire et de la clinique Bagatelle sur le site de la maison de santé protestante qui doit engager des travaux de construction et d’exten-sion de son établissement. Pour le Comité Robert Picqué, « ce projet constitue une impasse ». 300 mani-festants se sont rassemblés pour dire que « l’hôpital est à nous, pas au ministre ! »

Ce projet ne permet pas le développe-ment de l’offre de soins, parce que le site de Bagatelle est enclavé et dispose de peu de foncier, d’où la difficulté pour accueillir un service d’urgences dont l’objectif est de recevoir 33 000 passages par an. Rien n’est prévu non plus concernant l’héliport actuelle-ment en service à Robert Picqué. Avec la suppression de 140 lits, la

réduction des personnels civils et militaires, ce projet ne répondra pas aux besoins de santé de la population du sud de la métropole de Bordeaux en forte croissance. L’inquiétude ne cesse de grandir : des témoignages de médecins, d’urgentistes (Samu, pompiers…), de personnels et d’usagers confirment le rôle essentiel de cet hôpital public sur ce site.Le Comité, avec les 5 000 personnes qui ont déjà signé la pétition qui cir-cule depuis plus d’un an, demande la construction d’un hôpital public sur le site de Robert Picqué* qui réunit toutes les conditions pour accueillir un pôle de santé garantissant des tarifs opposables (sans dépassement d’ho-noraires) : accessibilité, extension…Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et investir pour la construction/agrandissement de ce

nouvel hôpital public. Le ministère de la Défense ne doit pas vendre le site de Robert Picqué pour satisfaire quelques promoteurs immobiliers. Le ministère de la Santé ne doit pas diminuer l’offre de soins dans sa mise en oeuvre la loi « Hôpital, patients, santé, territoires » (HPST) qui prévoit la concentration (entendez : diminution) des structures de santé.La préparation de la manifestation du 16 juin, sa réussite, ont permis d’élar-gir encore le nombre de personnes sensibilisées, sur les marchés, devant les supermarchés, dans les communes voisines de l’hôpital.Outre les nombreuses personnes présentes à titre individuel, on notait la participation de délégations im-portantes d’organisations diverses, notamment La Santé un droit pour tous, l’ARAC, Femmes égalité, les organisations CGT des hospitaliers, des retraités de Bègles et Villenave, la mutuelle Mutami, le Secours popu-laire de Bègles, des élus PCF/FdeG de Bègles et Villenave, etc.

*Selon L’ARS (Agence Régionale de Santé d’Aqui-taine), le site de Bagatelle a été retenu après le refus du ministère de la Défense de céder les terrains de Robert Picqué pour accueillir ce nouvel hôpital.

300 participants à la manifestation à l'initiative du Comité de défense de Robert Picqué le 16 juin.

Elargissons la mobilisation et signez la pétition en ligne :

internet :

www.comiterobertpicque.affichage.one

courriel :

[email protected]

GAUCHE DÉBOUT

Face à un exécutif acculé, le PCF veut reconstruire la « Gauche debout »

Le Parti communiste a réuni, ven-dredi 17 juin, son conseil national pour la première fois depuis son congrès. Dénonçant le jusqu’au boutisme et les interventions auto-ritaires de François Hollande et Manuel Valls, Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a appelé à amplifier la mobilisation.

« Le gouvernement pratique la politique de la terre de gauche brûlée, nous y opposons celle de la gauche debout. »

Vendredi 17 juin, en marge du conseil national de son parti, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a dénoncé l’attitude du gouvernement après la manifestation de mardi der-nier, « qui a confirmé l’isolement du pouvoir ». La liste des griefs du Parti communiste à l’égard de l’exécutif est longue : « Le gouvernement vient de déclencher une opération de mani-pulation d’une rare violence contre le mouvement syndical et politique qui conteste la loi travail visant à occulter la portée de ses mobilisations », explique

Pierre Laurent alors que la dénoncia-tion de cette attitude comme l’appel à y résister étaient au menu de nombre d’interventions au sein de son conseil national. « Il n’y a qu’un seul blocage, c’est l’entêtement du gouvernement à ne pas retirer ou réécrire les articles au cœur de la contestation », a encore dénoncé le sénateur de Paris, jugeant « désin-volte » la découverte des propositions de la CGT par Myriam El Khomri vendredi « après plus de trois mois de mobilisation ». Et d’appeler le gou-vernement à « s’interdire de recourir à nouveau au 49-3 (adoption d’une loi sans vote des députés) ».Au-delà de la loi El Khomri, « l’objectif du pouvoir est de briser pour longtemps tout espoir de changement à gauche pour accélérer une possible recomposition poli-tique visant à une gestion consensuelle durable du système par la droite et une partie du PS » a également relevé Pierre Laurent sous la coupole de la place du colonel Fabien, vendredi.Quant à « la gauche debout » qu’il entend reconstruire, le PCF a rappelé sa feuille de route en vue de 2017 (lire interview d’Olivier Dartigolles, page 4).

Avant la reprise des débats sur la loi Travail, les Sénatrices et Sénateurs communistes étaient pré-sents dès 13 heures dans la manifestation à Paris, le 14 juin, avec leur banderole pour le retrait de la loi El Khomri.

4 • Les Nouvelles 23 juin 2016

ACTUALITÉ

OLIVIER DARTIGOLLES

« Le seul objectif de la primaire du PS est de sauver le soldat Hollande »

PRÉSIDENTIELLE 2017

L’Élysée et le PS façonnent une primaire pro-Hollande

Dans une interview à l’Humanité, le 19 juin, le porte-parole du PCF estime que le « dispositif cadenassé jusque dans le calendrier » présenté par la direction du PS en vue de 2017 vise à « imposer coûte que coûte » la candidature du président de la République. En retour, le PCF entend « maintenir de manière résolue l’idée que rassembler la di-versité à gauche pour une politique de transformation est la meilleure manière de ne pas se voir imposer un second tour droite-FN ».

Comment percevez-vous la décision du conseil national du PS finalement favorable à une primaire pour 2017 ?

Olivier Dartigolles. C’est à nouveau l’illustration d’une direction du PS et d’un clan gouvernemental aux abois. Ils ont été obligés de reconnaître qu’existe la demande d’un autre chemin que celui pris par la politique actuelle. Mais leur réponse consiste à présenter, plus qu’une primaire, un dispositif non seulement interne au PS et à ses deux satellites (les radicaux et les écologistes pro-gouvernement, NDLR) mais aussi cadenassé, jusque dans le calendrier qui renvoie à janvier 2017, pour imposer coûte que coûte François Hollande à la prochaine présidentielle malgré le rejet, partout dans le pays, à la fois de sa politique et de sa candidature. La direction du PS a soufflé le froid puis le chaud, avant de tenter ce dispositif de la dernière chance dont le seul et unique objectif est de sauver le soldat Hollande.

L’annonce de cette primaire a-t-elle un impact sur la dé-marche de rassemblement que vous avez-vous-même engagée ?

Olivier Dartigolles. Cela ne peut que nous encourager, après nos décisions de congrès, à une mise en mouve-ment très offensive ces prochaines semaines. Le PS avec son dispositif entend accréditer l’idée des « deux gauches irréconciliables » (avancée à plusieurs reprises par Manuel Valls, NDLR) selon laquelle l’une, défen-

dant l’orientation politique actuelle, serait apte à gouverner tandis que l’autre, la gauche de transformation, aurait pour seul horizon de manifester et de s’opposer. Or nous, nous voulons une politique de transformation qui accède au pouvoir. C’est pourquoi nous lançons la rédaction d’un pacte d’engagements communs avec toutes les forces disponibles pour définir les grands axes d’une politique de gauche de transformation à vocation majoritaire. La clé de l’avenir réside dans l’intervention directe du peuple, des femmes et des hommes mobilisés contre la loi El Khomri, du bataillon des abstentionnistes, de celles et ceux qui ont partagé et animé l’espoir incarné par le Front de gauche, des électeurs de François Hollande du pre-mier tour de 2012 qui cherchent une issue à gauche, des écologistes. Alors que Jean-Christophe Cambadélis a fait l’aveu coupable qu’il ne voulait pas d’une primaire citoyenne mais recro-quevillée sur les sympathisants PS en annonçant une participation bien en deçà de celle de 2011, nous, nous vou-lons que le peuple s’empare pour de vrai des échéances de 2017, législatives et présidentielle. Nous allons nous investir fortement dans notre Grande consultation (un questionnaire que le PCF souhaite soumettre à 500 000 personnes et dont les réponses doivent contribuer à la rédaction du « pacte d’engagements » pour 2017, NDLR),

et dans l’organisation d’une votation citoyenne avec un haut niveau de participation une fois que ce pacte d’engagements communs sera couché sur le papier, début octobre.

Mais pour l’écriture de ce « pacte d’engagements com-muns » comme pour trouver une candidature de rassem-blement, vous vous adressiez également aux frondeurs du PS…

Olivier Dartigolles. Le PCF main-tient de manière résolue l’idée que rassembler la diversité à gauche pour une politique de transformation est la meilleure manière de ne pas se voir imposer un second tour droite-FN. On ne lâchera rien sur l’interpellation et l’invitation au débat de l’ensemble des forces et des personnalités dispo-nibles, selon nous, pour une gauche de transformation au pouvoir. Nous maintiendrons une main tendue et une proposition de construction poli-tique commune. Nous l’avons dit au congrès nous voulons travailler avec les courants de transformation sociale et les courants réformistes, s’ils sont d’accord, pour une rupture avec la politique actuelle. Nous continuerons. Mais, encore une fois, ce qui semble être la clé de l’avenir, par delà cette interpellation, c’est l’intervention populaire et citoyenne. Si l’idée d’une convergence du plus grand nombre, de la diversité à gauche, autour de pro-positions en rupture avec la politique actuelle disparaissait totalement des radars, c’est à coup sûr un second tour droite-FN. Seul le PCF est en mesure aujourd’hui de parler et d’échanger avec des forces politiques et sociales très larges, comme on a su le faire avec les « lundis de gauche ». On va donc avancer dans cette direction et le faire vraiment, partout dans le pays.

Le conseil national du PS a voté à l’unanimité la tenue d’une primaire rassemblant les forces de la Belle Alliance populaire et qui aura lieu les 22 et 29 janvier 2017. L’exercice, qui met en lumière la faiblesse de François Hollande, semble cependant taillé sur mesure pour le président.

François Hollande va repasser par la case primaire. Sur proposition du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, le conseil national du PS a voté à l’unanimité, samedi, pour l’organisation d’une primaire « ouverte aux acteurs de la Belle Alliance popu-laire », en cas d’échec de primaire de toute la gauche, afin de désigner un candidat pour 2017. Étant donné que Jean-Luc Mélenchon est, depuis le début des débats, contre toute primaire et que le Parti communiste comme Europe Écologie les Verts ont repoussé tout scénario qui conduirait potentiellement à soutenir François Hollande, ou un candidat incarnant la ligne gouvernementale actuelle, cette primaire sortie du chapeau de Cambadélis devrait donc voir s’affronter des membres du PS, du Parti radical de gauche et du parti Écologistes. Soit uniquement des forces qui soutiennent l’exécutif, à l’exception près des frondeurs du PS.

« Un formidable désaveu pour l’exécutif »

« Je ne suis pas convaincu que le périmètre de la Belle Alliance populaire soit le bon. Si les communistes et les écologistes y participaient, les chances de battre Hollande seraient beaucoup plus fortes. Mais ce n’est pas le cas. Je vais me battre pour qu’Hollande perde », a réagi Laurent Baumel. Le député frondeur estime que « la signification principale de cette primaire, c’est que, pour la direction du PS, il n’y a pas de candidat naturel ou automatique. C’est un formidable désaveu pour l’exécutif ». Il mesure cependant les risques liés à cet exercice, d’autant que la primaire devrait avoir lieu les 22 et 29 janvier 2017, et que François Hollande aura toute latitude pour se déclarer candidat au dernier moment. « La question de la qualité de cette primaire reste entière, ajoute-t-il. Il faudra qu’elle

soit vraiment loyale et ouverte à tous les sympathisants de gauche, qu’il y ait de nombreux bureaux de vote, que tout soit fait pour qu’un maximum de per-sonnes soient encouragées à venir voter. Si tout est fait pour dissuader ceux qui pourraient voter pour nous de le faire, si cette primaire ne s’adresse qu’aux pro-gouvernement, cela ne fonctionnera pas. » Enfin, l’élu insiste sur l’obliga-tion pour les frondeurs d’avoir « un seul candidat ». « Cela peut prendre un peu de temps, et c’est normal. Mais on y arrivera, car l’enjeu est historique. »

Le problème c’est la politique gouvernementale

Taillée sur mesure pour François Hollande, cette primaire oblige néanmoins le président à redescendre dans l’arène plus tôt que prévu. « Cela montre bien qu’ il n’est plus légitime. C’est un désaveu massif et phénoménal, analyse le porte-parole d’Europe Écologie-les Verts, Julien Bayou. Cambadélis est conscient que la candidature d’Hollande est un boulet. Mais il n’y aura aucune roue de secours pour le PS tant qu’il n’admettra pas que Hollande et sa politique conduisent le pays dans le mur. » Reste que l’hôte de l’Élysée pourrait utiliser la séquence pour redevenir un minimum légitime et se reconstituer une base, aussi pré-caire soit-elle, avant l’élection. « Tout ça, c’est reculer pour mieux tomber, tranche Julien Bayou. Ce calendrier arrange le gouvernement. Mais, fin janvier, l’appétence pour François Hol-lande ne sera pas plus forte. Idem pour la suite. Le problème, c’est la politique gouvernementale. C’est elle qui suscite l’impopularité et la défiance. » Tançant le « pseudo-élargissement à des affidés » que constitue une primaire avec les radicaux et les écologistes pro-gouver-nementaux, Bayou invite à travailler à une alternative. « Si cela bute sur les ego, travaillons le projet. Des choses intéressantes se préparent, que ce soit Montebourg, Duflot, Hulot ou Mélen-chon. Cela peut dessiner un périmètre. Ce qu’il y a de bien, c’est que le PCF est très concentré sur un programme à bâtir à plusieurs. Les journées d’été des partis politiques doivent servir à bâtir ce projet. Tout cela peut aussi se cristalliser avec le retour de la loi travail à l’Assemblée, en juillet. »

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Les Nouvelles 23 juin 2016 • 5

ACTUALITÉ

MAINTIEN DE L’ORDRE

Les visées politiques

CGT GIRONDE

Finalement sans Philippe Martinez

En début de semaine, la CGT annonçait la présence de Philippe Martinez, le jeudi 23 juin lors de la manifestation à Bordeaux , la votation place de la comédie et pour fêter les 40 ans de l’Union locale CGT de Mérignac. La manifesta-tion à Paris ayant été finalement interdite par la préfecture, une première depuis 1958, le secrétaire

général de la CGT a décidé de rester dans la capitale.

Pour la CGT, cette semaine était bien chargée, avec le rassemblement des Territoriaux de Pessac pour les salaire, l’emploi et les conditions de travail, le 22 juin à 13h devant la Mairie, le rassemblement pour

la défense des travailleurs précaires de l’Éducation Nationale à 14h30 devant le rectorat de Bordeaux avec Éduc’Action, la manifestation jeudi, la votation citoyenne, la soirée culturelle du Congrès de l’USD Santé Action Sociale de la Gironde à la Bourse du Travail, la mobilisation à 9h30 ven-dredi devant la gare de Pessac pour que l’Union Locale de Pessac conserve ses locaux, l’organisation de la pro-chaine journée de mobilisation le 28 juin et du vernissage de l’exposition de la Fédération de la Construction, « Carton Rouge à la FIFA », qui aura lieu le 29 juin à 18h00 à la Bourse du Travail.Elle poursuit également les actions de votation citoyenne tout en distribuant un 4 pages où elle défend ses propo-sitions, alternative à la loi El Khomri, que seule la ministre ne semble pas connaître… Le soutien du secrétaire général dans cette période était donc le bienvenu.

Dans un article rédigé par plu-sieurs de ses journalistes, l’Huma-nité revient, le 19 juin, sur la mon-tée en tension dans la mobilisation contre la loi El Khomri et dénonce une stratégie gouvernementale « qui surfe sur le mal-être des policiers et gendarmes tout en étouffant le débat démocratique ».

Dans les colonnes de l’Humanité, Alexandre Langlois, secrétaire géné-ral de la CGT police, expliquait début mai que « tout est mis en place pour que ça dégénère ». Et de raconter que le 9 avril, des CRS ont reçu l’ordre, par deux fois, de ne pas interpeller des « casseurs dangereux » à la gare du Nord, à Paris, qui se dirigeaient pourtant vers la place de la République pour « perturber Nuit debout ».

Dissuadées, les familles ne sont plus dans les rues

Au final, quel est le but de cette « stra-tégie » de la tension et de la provoca-tion ? « Radicaliser, diviser, affaiblir le mouvement », égrène Étienne Penissat et détourner le regard des ques-tions de fond : « Les médias parlent aujourd’hui davantage de la façon

dont on manifeste que ce contre quoi on manifeste. » Sans compter l’effet de dissuasion : les rassemblements ne sont plus vraiment familiaux… « Frapper la foule au hasard, et non plus seulement les meneurs, c’est trans-mettre un message, expliquait déjà Mathieu Rigouste (l’Humanité du 4 mai). Les anonymes seront touchés pour ce qu’ils sont, juste parce qu’ils sont là, parce qu’ils veulent protester. Ils veulent nous instiller la peur d’aller en manifestation. » Une dissuasion également à l’œuvre avec les inter-dictions préventives de manifester, autre nouveauté d’ordinaire réservée aux hooligans.Pour le gouvernement, l’image du policier agirait ainsi comme un para-vent. « Suivant un schéma classique en France, , analysait récemment dans pour le journal le sociologue Chris-tian Mouhanna, le policier se trans-forme en protecteur de l’État, quitte à nier certains droits des citoyens. » Et à écorner la démocratie sociale.Une chose est sûre : la « haine anti-flic » n’a pas gagné les sondages d’opi-nion. Dans une enquête Odoxa pour le Parisien-Aujourd’hui en France rendue publique hier, 82 % des Français assurent avoir une « bonne opinion » des policiers.

PCF

« La mobilisation porte une logique d’espoir »

Alors que Manuel Valls revenait à la charge en évoquant à nouveau, dans le Journal du Dimanche, la possibilité d’interdire de pro-chaines manifestations, une décla-ration du Conseil national du PCF était rendue publique pour le dénoncer et appelle à amplifier la mobilisation. 10 organisations de gauche ont également signé un communiqué commun pour appeler à refuser toute remise en question du droit de manifester.

Pour le PCF, les mobilisations contre la loi Travail, sous toutes leurs formes, « sont empreintes de la responsabilité, du refus de la violence et des provocations ».« Alors que la mobilisation se poursuit depuis plus de quatre mois, l’opinion publique continue de la soutenir malgré les difficultés qu’elle entraîne, malgré les violences des casseurs en marge des défilés, celles de la police à l’encontre de manifestants pacifiques et du public et en dépit de la campagne haineuse contre la CGT. C’est que la population, les salarié-e-s, les jeunes n’acceptent pas cette fragilisation massive que l’on veut leur imposer, cette généralisation de la

précarité et du dumping social contenues dans la loi El Khomri, dans un pays qui crée plus de richesses que jamais. »Estimant que la mobilisation peut l’emporter, le Parti communiste ap-pelle à participer aux mobilisations des 23 et 28 juin prochains et à étendre la solidarité avec le mouvement et les actions grévistes.« Plutôt que de reconnaître la réalité de ce mouvement, le gouvernement et le président de la République s’enferment dans le déni, le mépris, l’autoritarisme pour faire passer en force leur projet. Incapables de trouver une majorité parlementaire, ils veulent renouveler l’utilisation du 49-3 pour empêcher le débat. L’opération qui consiste à laisser la droite faire le sale boulot au Sénat, malgré le combat offensif des seuls sénateurs et sénatrices communistes, a pour objectif de rendre acceptable auprès de l’opinion sa loi comme un moindre mal. Ils restent, malgré cette manœuvre, incapables de trouver un soutien populaire, ils mènent campagne contre la CGT et les syndicats, utilisent la division, le mensonge, la menace. Ils s’appuient sur les violences totalement condamnables des casseurs pour faire un amalgame odieux entre eux et les manifestants, entre les terroristes qui viennent de se livrer à d’abjects assassi-nats et la CGT. Ils menacent d’utiliser des armes inconstitutionnelles comme l’interdiction des manifestations. C’est inacceptable. »Pour le PCF, l’attitude du pouvoir est irresponsable. S’il voulait débloquer la situation, le gouvernement pourrait suspendre le débat parlementaire sur la loi travail et ouvrir la négociation avec les syndicats. Il rappelle que les parlementaires communistes au Sénat et à l’Assemblée nationale ont des contre-propositions. « La loi El Khomri est la loi du Medef. C’est aussi une loi directement dictée par les ins-titutions européennes. Pour combattre

le chômage et le dumping social, nous avons besoin d’une loi de sécurisation de l’emploi et de la formation, d’une réduction du temps de travail, de lut-ter contre les coûts de la finance et du capital, comme celle qu’élaborent les parlementaires communistes. »Les communistes estiment que l’entê-tement du gouvernement est preuve de faiblesse et risque d’engendrer des fractures irréparables dans la société. « L’obstination du gouvernement ouvre la porte à la droite extrêmisée et à l’extrême droite pour s’emparer du pouvoir dans moins d’un an et mettre en œuvre une politique de régressions sociales et démocratiques incommen-surables. Devant cet immense danger, la mobilisation sociale en cours contre la destruction du Code du travail est une chance pour la France et pour la gauche » parce qu’elle « porte une logique d’espoir pour la défense des prin-cipes d’égalité et de solidarité ». « Face à l’exploitation des peurs et des divisions de la société française, elle défend l’action collective des salarié-e-s, de la jeunesse, des citoyen-ne-s. C’est pourquoi, le PCF appelle à la soutenir et à se rassembler. »

10 organisations politiques de gauche, notamment le Parti de gauche, En-semble et Europe-écologie-Les Verts et le PCF, ont aussi rédigé un com-muniqué commun intitulé « Attaques contre les syndicats, le droit de manifester et le droit du travail : unis pour dire non ». Ensemble, ces formations « demandent à François Hollande de cesser d’attaquer le mouvement syndical et le monde du travail », « appellent à refuser toute remise en question du droit de manifester, et à se mobiliser plus forte-ment encore », et « exigent le retrait de la Loi Travail, seule décision raisonnable à même de calmer les tensions sociales dont le gouvernement est le principal responsable ».

INTERSYNDICALE GIRONDE

Le gouvernement pratique le dialogue de sourd !« Massive, dynamique, combattive, revendicative, la manifestation nationale unitaire du 14 juin à Paris et en province est une grande réussite. Elle illustre la détermination sans faille des salarié-e-s, des privé-e-s d’emploi, des jeunes et des retraité-e-s à gagner le retrait du projet de loi Travail et à obtenir de nouveaux droits. Les organisations dénoncent une nouvelle fois les violences qui ont émaillé les abords de la manifestation. Leur service d’ordre a joué son rôle en assurant le bon déroulement du cortège syndical. Les organisations demandent au gouvernement de garantir les bonnes conditions d’exercice du droit de manifester. Il est de sa responsabilité d’assurer la sécurité et le maintien de l’ordre. Le Premier ministre assimile les manifestants à ceux qu’il qualifie de casseurs et rejette sa propre responsabilité sur les organisations syndicales en leur imputant le climat social qui se détériore. Il veut interdire les manifestations ! Comme si en muselant la contestation, il réglait le problème ! C’est inadmissible ! Le gouvernement refuse d’entendre ! Il cherche à détourner l’opinion publique du cœur du sujet posé par le projet de loi. L’intersyndicale dénonce la répression sur les manifestants. Les organisations quant à elles restent centrées sur : l’inversion de la hiérarchie des normes, les

accords de développement et de maintien de l’emploi, les conditions de licenciement, le référendum d’entreprise, la médecine du travail. Autant d’éléments dans le projet de loi qui en l’état sont défavorables aux salariés. Comment peut-il continuer de mépriser ainsi l’expression de millions de salarié-e-s, de privé-e-s d’emplois, de jeunes et de retraité-e-s ? Comment peut-il refuser le dialogue que demandent les organisations depuis des mois ? Le Président de la République reste silencieux après le courrier des organisations syndicales du 20 mai. Restera-t-il de marbre devant les milliers de votations que lui remettront les organisations le 28 juin prochain ? D’ores et déjà des dizaines de milliers de votation pour le retrait du projet de loi sont recueillies. Les organisations appellent les salarié-e-s, les privé-e-s d’emploi, les jeunes, et les retraité-e-s à voter massivement. Depuis trois mois se multiplient les pétitions, manifestations, grèves, occupations de lieu de travail… le rejet du projet de loi est bien réel et il demeure profondément ancré y compris dans l’opinion publique. » Les organisations appelaient à pour-suivre les actions revendicatives sous les formes décidées localement et à participer massivement aux grèves et à la manifestation jeudi 23 juin, pen-dant l’examen au Sénat, à Bordeaux.

Photo : MC Stonair

Photo : Yves Nicoleau, 14 juin, Paris

6 • Les Nouvelles 23 juin 2016

INTERNATIONAL

RÉFUGIÉS

65,3 millions de déracinés dans le mondeCALAIS

Les hooligans passent, pas les bénévoles Un nouveau record a été battu

dans le monde en 2015, avec 65,3 millions de personnes déracinées, qui ont dû quitter leur foyer ou leur pays en raison des guerres et des persécutions, annonce le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés.

Année après année, depuis 2011, date du début du conflit syrien, ce chiffre ne cesse d’augmenter, selon le dernier rapport statistique annuel publié lundi par le HCR, alors qu’il a été relativement stable entre 1996 et 2011. Par rapport à 2014, la hausse est de 9,7 %. Ces 65,3 millions de personnes représentent plus que la population du Royaume-Uni.« Nous vivons dans un monde inégal », il y a des guerres, des conflits et « il est inévitable que les gens veuillent aller vers un monde plus sûr », a commenté Filippo Grandi, haut-commissaire aux Réfugiés, lors de la présentation à Genève de ce rapport, publié à l’occasion de la Journée mondiale des réfugiés. De son côté, Jan Egeland, secrétaire général de l’ONG norvégienne NRC (Conseil norvégien pour les réfugiés,

qui a contribué à la rédaction de ce rapport), a estimé que les réfugiés « sont victimes d’une paralysie géné-rale » de la part des gouvernements dans le monde, qui « renoncent à prendre leurs responsabilités ».Selon M. Grandi, la plupart des crises qui poussent les déracinés sur le che-min de l’exil, sont les mêmes, d’une année sur l’autre, avec la Syrie qui arrive en première position. L’année 2015 a cependant vu l’émergence de nouvelles situations d’urgence, au « Burundi, au Soudan du Sud et en Afghanistan ». Les Afghans, a indiqué M. Grandi, forment aujourd’hui le deuxième groupe de réfugiés dans le monde, derrière les Syriens, qui sont près de 5 millions.« Même des Afghans, qui sont réfugiés depuis plusieurs années en Iran, se rendent à présent en Europe » pour demander l’asile, a ajouté M. Gran-di. Parmi les 65,3 millions de déra-cinés dans le monde, 21,3 millions sont des réfugiés ayant quitté leur pays et 40,8 millions, un chiffre record, sont des « déplacés internes » qui ont quitté leur foyer sans quitter le pays. Les 3,2 millions restant sont des demandeurs d’asile dans les pays industrialisés. Selon le HCR, « un

être humain sur 113 est aujourd’hui déraciné, il est demandeur d’asile, déplacé interne ou réfugié ».

L’Afrique, première terre d’asile devant l’Europe

L’Afrique accueille à elle seule 4,41 millions de réfugiés (+20 %), qui pro-viennent essentiellement de 5 pays (Somalie, Soudan du Sud, RDC, Soudan et Centrafrique). L’Europe arrive en deuxième place dans le monde, avec 4,39 millions de réfu-giés (+43 %).Outre la Turquie, les réfugiés se rendent surtout en Allemagne, en Russie, en France, en Suède, au Royaume-Uni et en Italie. Dans la région Asie-Pacifique, le nombre de réfugiés a légèrement diminué en 2015 pour atteindre 3,8 millions (-2 %). A la fin 2015, sur les 10 pays accueillant le plus de réfugiés, 5 sont situés en Afrique sub-saharienne. La Turquie est le pays qui accueille le plus de réfugiés au monde, avec 2,5 millions de personnes, suivie par le Pakistan (1,6 million) et le Liban (1,1 million). La situation s’est particuliè-rement aggravée au Yémen, où 10 % des habitants ont fui leur foyer.

Prévu samedi, un convoi d’aide humanitaire anglais destiné aux migrants de calais a été interdit d’accès par la préfecture.

Les 300 bénévoles anglais qui depuis des semaines s’étaient préparés à apporter plusieurs tonnes de vivre aux migrants de la « jungle » de Calais ont été contraints de rebrousser che-min. La frontière entre l’Angleterre et la France leur a été fermée. Partis de Londres, seuls deux camions chargés de 38 tonnes d’aide alimen-taire et matérielle ont finalement été autorisés à rejoindre Calais, samedi après-midi. Des associations anglaises dont People’s Assembly et Stop the War avaient prévu de se rendre en convoi dans le camp de réfugiés à l’occasion d’une journée festive de solidarité ponctuée par des animations musicales et poétiques. En milieu de semaine, la préfète du Pas-de-Calais a décidé d’interdire « toute manifestation revendicative en lien avec la question des migrants » de même que « tout convoi (…) consti-tuant une manifestation publique ». Dans son arrêté, Fabienne Buccio

évoquait les risques de « troubles graves de l’ordre public » « On laisse passer des hooligans mais pas des bénévoles. Eux voulaient simplement montrer leur solidarité, dénonce Maya Konforti, de l’Auberge des migrants de Calais. Toutes les excuses étaient bonnes pour justifier l’ interdiction : la présence de no-borders, le manque de policiers, le terrorisme, et le football… C’est lamentable. Nous avons de moins en moins de libertés. » Selon l’Auberge des migrants, 6 123 personnes vivent dans l’un des camps de Calais, plus des deux tiers dans la « jungle » sans aide de l’État. « Nous avons recensé 700 mineurs dont 544, isolés, accom-pagnés par aucun adulte. Un chiffre en hausse de 32 % en quelques mois. L’État promet un centre d’accueil qui ne vient jamais. La solidarité quoti-dienne est plus que jamais nécessaire », explique Maya Konforti. Pour faire entendre leur mécontentement, les refoulés ont déversé le chargement de leurs voitures sur le trottoir devant l’ambassade de France.

par Sylvie Ducatteau, l’Humanité, le 20 juin

GRANDE-BRETAGNE

Une députée assassinée sur fond de campagne empoisonnée

Parlementaire travailliste anti-Brexit, connue pour ses prises de position en faveur des migrants et des réfugiés, Jo Cox a été tuée, jeudi, par un sympathisant néo-nazi. À trois jours du référendum, jeudi, la campagne redémarre. Les sondages donnent le « In » et le « Out » au coude-à-coude.

Plusieurs témoins, cités par les médias britanniques, ont entendu le meurtrier, Thomas Mair, crier « Britain First ! » (« Le Royaume-Uni d’abord ! »), lors de l’attaque. Et alors que la famille et les voisins le décrivent comme déséquilibré, la nature terroriste de l’acte transpire désormais : selon une association

américaine traquant les néonazis, Thomas Mair a été en relation avec la National Alliance, un groupuscule raciste et antisémite américain. Les enquêteurs auraient trouvé chez lui des guides sur la fabrication d’armes à feu et d’explosifs édités par les fascistes américains. Alors que le mouvement Britain First, très actif sur les réseaux sociaux où il compte plus d’un million de sympathisants, récuse tout lien avec Mair, le groupe suprémaciste britannique National Action, qui organise de petits défilés contre les réfugiés derrière une ban-derole « Hitler avait raison », a, lui, salué le tueur en lâchant : « Plus que 649 députés ! »Entendu samedi au tribunal de West-

minster, Thomas Mair a clairement revendiqué la dimension politique de son acte. Invité à décliner son identité, il a répondu : « Mon nom est mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni ! » Présent, vendredi soir, à Birstall, aux côtés de David Cameron – avec lequel il a refusé de faire campagne commune contre le Brexit –, Jeremy Corbyn dénonce la « haine ». « C’est le puits sans fond de la haine qui l’a tuée », accuse-t-il. Les mouvements antiracistes (United Against Racism et Stand Up to Racism) rappellent que la circonscription où la députée du Labour de 41 ans était élue a une « longue histoire d’activités fascistes ». « Il n’y a aucun doute sur le fait que

Jo Cox a été ciblée à cause de ses prises de position sur l’ immigration, de son aide humanitaire aux réfugiés et de ses relations excellentes avec la com-munauté musulmane », estime leur porte-parole dans un communiqué.

Hystérie autour des questions migratoires

Ces dernières semaines, la campagne référendaire a pris un tour passable-ment hystérique autour des questions d’immigration. Avant l’assassinat de Jo Cox, on ne comptait plus les déra-pages xénophobes chez les partisans du Brexit à droite, mais également parmi les défenseurs du maintien du Royaume-Uni dans l’Union euro-péenne. David Cameron, le premier d’entre eux, avait, devant les images des réfugiés en Méditerranée, évoqué des « essaims de migrants ». La thématique souverainiste est portée par deux courants, le pre-mier incarné par Nigel Farage et l’aile droite du Parti conservateur, fantasme sur une Grande-Bretagne impériale, libérée des étrangers et du multiculturalisme en vigueur sur l’île. Un deuxième, néo-that-chérien, est ultralibéral. Ses tenants voient dans l’UE une forme avancée de « bureaucratie soviétique » qui décourage l’esprit d’entreprise. Selon eux, le Royaume-Uni est une puis-sance économique autrement plus dynamique que ses voisins euro-péens. Elle doit donc sortir du « car-

can communautaire » et mettre fin au « cauchemar socialiste » qui a commencé avec l’adhésion du pays à la CEE en 1973.

À gauche, la crainte d’un tournant conservateur

À gauche, Jeremy Corbyn, les Greens, Left Unity (gauche radicale), le mou-vement social Momentum (proche de Corbyn), les syndicats du TUC, et des personnalités comme Ken Loach ou le journaliste Owen Jones font campagne pour le maintien dans l’UE. Pour eux, une victoire du Brexit sur une ligne néo-that-chérienne et xénophobe amènerait un tournant à droite, et une attaque en règle contre les quelques droits sociaux protégés par l’UE (congés payés, de maternité ou durée maxi-male du travail hebdomadaire).Pas de Lexit (sortie à gauche) donc. Le gouvernement et Westminster n’ont pas besoin de la Commis-sion européenne pour imposer une austérité virulente (le pays n’est pas dans la zone euro et n’est donc pas soumis aux contraintes du Pacte de stabilité) ou mener des politiques tatillonnes en matière d’immigration (la Grande-Bretagne n’appartient pas à la zone de Schengen). Cette gauche a décidé de ne pas promouvoir une sortie de l’UE qui renforcerait le camp antisocial, populiste et raciste, en Grande-Bretagne et en Europe.

Les Nouvelles 23 juin 2016 • 7

PCF

Première initiative samedi matin à la poste, de celles décidées par la cellule de Floirac pour aller à la rencontre des habitants avec la consultation citoyenne cet été.Les hésitations de quelques camarades, sur la manière de s’y prendre , une nouvelle démarche, ont vite été levées au vu de l’accueil et des débats qui se sont tenus.Malgré une météo défavorable, des échanges très fructueux se sont engagés (la démarche, le rassemblement, une autre politique possible).Le tract distribué avec le questionnaire a été lu. Une heure et demie de présence et de débats, à 5 camarades, se soldent par 9 questionnaires remplis sur place, 6 personnes qui laissent leur adresse et téléphone pour que nous allions récupérer leur contribution. Deux consult’actrices sont reparties avec 15 et 10 questionnaires que nous récupérerons chez elles, dont l’une qui a désiré adhérer au Parti communiste.Le bilan de cette première expérience nous a tous motivés. On recommence jeudi prochain et les semaines suivantes, et nous allons revoir les personnes qui nous ont laissé leur adresse.

Josette

À FLOIRAC

Que demande le peuple ?LES COMMUNISTES S’ENGAGENT

Pour un nouveau front populaire et citoyenAprès 6 mois de débats, le 37e

congrès du PCF a adopté à une très large majorité des textes qui engagent le Parti communiste, et élu une direction pour les mettre en œuvre. Ces trois textes* portent notre ambition de transformer la société. Sans l’engagement des communistes, rien ne sera pos-sible. Nous devons nous mettre en mouvement sans attendre, la situation de notre pays l’exige.

Appel pour un nouveau front populaire et citoyen

En vue de 2017, nous lançons un appel à toutes les forces disponibles, citoyennes, sociales, politiques, pour constituer un nouveau Front Populaire et citoyen. Ce nouveau front populaire se veut être un rassemblement large, à vocation majoritaire, fondé sur des contenus de transformation de la société. Sans le peuple, rien ne se fera. Ce sont donc bien les exigences et aspirations populaires que nous voulons faire surgir avec la grande consultation citoyenne. Nous allons la proposer à des milliers d’hommes et de femmes qui subissent la politique d’austérité, celles et ceux qui l’affrontent et qui cherchent une alternative politique. Chacun d’entre nous doit s’engager pleinement en la remplissant d’une part, puis en la proposant à ses proches, ses collègues, ses voisins, ses amis. Nous pouvons ainsi, d’ici à la fête de l’Humanité, obtenir en Gi-ronde des milliers de questionnaires.

Un pacte d’engagement en 5 axes

Nous proposons également l’écriture d’un pacte d’engagements communs de toutes les forces disponibles qui veulent remettre la France sur la voie du progrès social et démocratique. Nous proposons 5 axes de débat autour desquels s’articulerait ce pacte : la refondation démocratique de la république, l’éradication du chômage et la sécurisation de la vie quotidienne, la lutte contre la finance et pour une autre utilisation des richesses, un nouveau modèle de développement tourné vers la satisfaction des besoins sociaux et de nouveaux processus de production écologique. Enfin une refondation démocratique et sociale de l’Europe.Cette offre politique est ambitieuse, elle vise le rassemblement autour de propositions en rupture avec les choix d’austérité du gouvernement et qui rouvre la voie du progrès pour notre peuple. Ce pacte d’engagement serait approuvé à l’automne par une grande votation citoyenne nous donnant ainsi un mandat populaire.

Les législatives, un scrutin majeur

Dans le même temps nous devons engager le débat sur les législatives pour redonner à cette élection une importance première. Nous voulons

des élus qui rendent des comptes au peuple, et non au président de la République. Les élections législatives doivent redevenir ce scrutin majeur qui permet à notre peuple de se doter d’une majorité qui réponde à ses attentes.Aux élections législatives, il n’y a pas de candidature de témoignage, mais la construction de rapports de forces politiques par les citoyens. Le débat sur les contenus, puis les candidatures doit donc s’ouvrir dès maintenant, sur chaque territoire, dans chaque circonscription.Enfin, s’agissant de 2017, nous nous montrons ouverts à tout processus de désignation d’une candidature commune qui permette d’incarner ce rassemblement et notre ambition majoritaire. Les communistes auront à choisir, lors d’une conférence natio-nale, réunie début novembre, quelle candidature ils entendent soutenir ou présenter, en priorisant ce cadre de processus collectif.

Transformer notre Parti

Nous réaffirmons l’utilité du Parti Communiste français et la nécessité de le transformer pour être un outil au service de la transformation sociale, avec plusieurs objectifs :- Libérer l’initiative communiste pour développer la démocratie, tra-vailler notre implantation et notre rayonnement sur tous les territoires et dans le monde du travail. Mener la bataille d’idées dans la société. - La formation des adhérents, la mise en mouvement, la prise d’initiative, le lien avec chaque adhérent sont dans cette période des enjeux forts au même titre que le renforcement de notre parti notamment en direction de la jeunesse et du monde du travail.

En Gironde

Dans notre département, le débat sur les transformations de notre Parti a aussi été très riche. Du rôle des direc-tions, à la formation des adhérents, en passant par la structuration de notre parti, de nombreuses idées ont été échangées dans les assemblées de sections. La réunion d’une com-mission des animateurs de sections

ces derniers mois a permis de faire remonter ces questionnements au-tour du rôle de la fédération, de l’aide aux sections, et de la souveraineté des adhérents-tes. Rien ne peut se faire sans les communistes, le respect de leurs lieux de souveraineté, dans un débat ouvert, serein et sincère au sein même de nos instances.J’ai été réélu secrétaire départemen-tal avec une liste d’hommes et de femmes provenant de l’ensemble des territoires girondins. Près des trois quarts sont des salariés, actifs, beau-coup sont engagés syndicalement et de manière associative, beaucoup sont également des animateurs du parti dans leur section et leur cel-lule. Le conseil départemental est le collectif de direction qui a pour tâche la mise en œuvre des décisions prises majoritairement par les com-munistes, l’animation du débat et de l’activité du Parti. Parmi nous, 5 camarades ont été élus au Conseil National : Sophie Elorri, Maryse Montangon, Danielle Trannoy, Vincent Boivinet et moi-même. La période qui s’ouvre appelle un engagement fort des communistes pour la réussite de notre démarche. Les dangers sont nombreux pour toute perspective de changement réel, mais il existe aussi des potentialités immenses, des milliers d’hommes et de femmes qui sont disponibles pour travailler à la construction d’une majorité de transformation sociale. Nous devons sans attendre nous adresser à eux.

Sébastien LabordeSecrétaire départemental

* Disponibles à la Fédération.

Pierre Auzereau a salué et remercié les personnalités présentes, dont Mme Germaine Bonnafon, qui fut arrêtée et déportée à Ravensbrück, pour avoir diffusé des docu-ments, notamment l’appel de Charles Tillon. Il a excusé Georges Durou, de l’asso-ciation du souvenir des fusillés de Souge et la FNDIRP, et Christian Elie, de l’ARAC.« Peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, commerçants, arti-sans et intellectuels, soldats, marins, aviateurs encore sous les armes, unissez-vous dans l’action ! » C’est ainsi que Charles Tillon concluait son appel à la résistance sur le sol français, le 17 juin 1940, appel sous forme de tract qui sera imprimé et distribué clandestinement dans toute la région sud ouest.« Lorsqu’il le rédige, après avoir entendu à la radio la honteuse capitulation de Pétain, Charles Tillon ne parle donc pas qu’en son nom, lui qui a été mandaté par le Comité central pour réorganiser le parti communiste dans tout le sud-ouest de la France» rappelle Christine Texier. « Son appel dénonce en premier lieu, comment la haute bourgeoisie, les 200 familles, se sont accommodées de la montée du nazisme et de l’extrême droite en France. “Plutôt Hitler que le front populaire” n’était pas un slogan mais une réalité concrète dans le combat de classe qui faisait rage à l’époque. » Elle conclut : « Les communistes se sont toujours dressés contre la barbarie et le fascisme, le nazisme et toutes formes d’oppressions, de racismes, de populismes. Et heureusement, ils n’ont pas été et ne sont toujours pas les seuls. »Régis Saphores a rappelé que « Charles Tillon contribua à la création de l’Organi-sation spéciale précédant celle des Francs-tireurs partisans (FTP) dont il devint le chef d’état-major jusqu’à la Libération. Sous son impulsion, les FTP rassemblèrent des milliers de patriotes de toutes origines pour former l’un des plus importants mouvements de la Résistance intérieure, qui se plaça en avril 1943 sous les ordres du représentant militaire en France du général de Gaulle. »

17 JUIN 2016

Cérémonie Charles Tillon, appel du 17 juin

Les sections du PCF en Gironde se réunissent en AG ce mois de juin pour faire des comptes rendus du congrès départemental et national et organiser l’activité de l’été. Les communistes organisent la remise des cartes aux adhérents-tes et un calendrier d’initiatives jusqu’à la rentrée de septembre, avec le questionnaire.À Bordeaux, ils organisent le bal désor-mais traditionnel du 14 juillet (mer-credi 13 juillet) avec un débat sur le Front populaire.La section Portes du Médoc organise un repas le 25 juin.La section Nord Médoc tient une réunion publique le 18 juin autour du questionnaire.La section du Bassin d’Arcachon fait sa fête le 9 juillet.Les Rives de Dordogne préparent leur fête à Lamothe Montravel le 15 août.

La grande consultation CITOYENNE

QUE DEMANDE LE PEUPLE ?Vous voulez être entendus. Vous voulez décider, vous voulez choisir, vous voulez que ça change. Notre pays traverse une grave crise politique. Cela n’est pas sans lien avec la régression sociale qui nous est imposée. Ce que nous pen-sons, c’est que nous avons les ressources pour faire face. Nous citoyennes et citoyens. À condition d’en finir avec la domination de la finance, qui détruit l’humain et la planète.Des solutions et des propositions existent. Mais où sont-elles débattues ? La pauvreté du débat public laisse la place à des idées dangereuses. Les ambitions personnelles des uns ou des autres sont en train de cadenasser le débat, alors que c’est notre peuple qui doit être l’auteur de son histoire. Nous n’en pouvons plus de voir la gauche abîmée par un Président et un gouverne-ment qui de déchéance de nationalité en dynamitage du droit du travail n’en finissent pas de renier ses idéaux. La gauche, c’est le parti pris du peuple ! C’est pourquoi nous voulons faire retentir la parole populaire, faire grandir ses aspirations, changer le rapport de forces et imposer un autre partage des richesses et du pouvoir.

Flyer disponible à la fédération du PCF 33

Mercredi 29 juin, 18h30 à 20h30, au siège de la Fédération du PCF 33Les sections pourront prendre les textes du congrès afin de les mettre à disposi-tion des communistes.

VIE DU PARTI

Rencontre des secrétaires et animateurs/animatrices de section

8 • Les Nouvelles 23 juin 2016

CULTURE & SOLIDARITÉ

Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest S.A.S. au capital de 37 000 eurosAssociés (à parts égales) : L. Chollon, F. Mellier, S. LabordeDirecteur de la publication : Frédéric MellierAbonnement 1 an : 25 euros. Abonnement de soutien : 40 eurosRédaction, composition, impression : S.A.S. Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest15, rue Furtado - 33800 BORDEAUXTél. 05 56 91 45 06 - Fax 05 56 92 61 01 - Annonces légales : [email protected]é : [email protected] - Redaction/Proposition d’article : [email protected] nbso.frCommission paritaire de presse : 0118 C 85932

@nvlbxLes nouvelles de bordeaux

MODIFICATION DE CAPITAL SOCIAL

PIEDOMISociété Civile ImmobilièreCapital social : 389.100€

Siège social : Avenue du Général de GauleBâtiment B – Appartement 202 B – 8 rue

Bothiron33290 BLANQUEFORT

RCS BORDEAUX 517 685 608

L’Assemblée Générale Extraordinaire en date du 25 mai 2016 a décidé de réduire le montant du capital social de 389.100 euros à 46.692 euros par voie de diminution de la valeur nominale des parts sociales. L’article 8 des statuts a été modifié en conséquence.Mention en sera faite au RCS de Bordeaux.

Pour avis,

ANNONCES LÉGALES

« Nana » J’arpente en attendant. De long en large, ma chambrée réduite à son plus simple appareil, une paillasse. J’écoute les infos à la radio et j’attends, je me concentre. Un grand moment que la France, l’Europe et le monde entier attendent ensemble, l’ouverture du stade, ces jeux du cirque modernes.

Depuis des mois, on ne parle plus que de cela, malgré le climat déjà morose entre attentats, état d’urgence et révision d’un code du travail déjà ban-cal, les français s’organisent et essaient de trouver un peu de détente dans ce monde à la dérive, drapeaux bleu-blanc-rouge à toutes les fenêtres.

Je m’en refume un en avalant un bouchon de vodka, ni trop, ni trop peu, il faut que je tienne, sans m’affaler. Antistress et antidouleur dans quelques bouffées de coca et quelques millilitres d’alcool. Je me remaquille et cache les bleus à l’anticerne.

La radio s’agite, j’entends la Marseillaise qui grésille, je sens que le stade est emporté par la liesse générale, ça tremble sous les crampons, on révise ses classiques, on se sent frères, patriotes, invincibles.

J’arpente pour me tenir les nerfs, j’espère que mon petit s’est endormi. Demain je reviendrai avec du pain frais pour son petit déjeuner, le docteur m’a conseillé de lui donner une tartine après son biberon, il grandit.

La radio commente les ballerines en tutu sur le stade, les cuisses des danseuses de French Can-can au son du DJ national, David G. Les hommes en bleu dans les gradins, les filles trémoussantes dans l’arène. Une ambiance du tonnerre encadrée par un Président de la République heureux d’y être. C’est sûr, c’est du sérieux tout ça.

J’essaie de ne pas m’assoir, j’arpente de long en large, ma « chambre » ou mon bureau, aussi étroite que la planche horizontale me servant de matelas.

L’équipe de France a du mal à s’imposer, les corps des athlètes sont tendus, vifs, leurs mouvements rapides, précis. Les supporters crient, j’ai des nausées, ils hurlent et se lèvent, je m’assieds. La fin approche, la frénésie a fait son travail. Chauds comme la braise, l’envie de cogner, la rage de vaincre les envahissent. 2-1. Les perdants, tant attendus, vont rentrer, épaules baissées vers leur hôtel. Les vainqueurs, gladiateurs nationaux éprouvés, en sang et en sueur, les muscles et le slip survitalisés vont se déchainer. Une nécessité vitale que de décharger ce surcroît hormonal, il leur faut se reposer, ces guerriers.

J’arpente et j’attends le premier qu’il faudra apai-ser. Cette nuit encore, vingt fois, trente fois je serai violée contre quelques euros. Ils paieront et disposeront de mon corps pour frapper, baiser, s’introduire dans ce qui me dégoûte. Je fermerai mes oreilles aux insultes humiliantes, je compte-rai les minutes, j’accélèrerai leur orgasme, et je feindrai le plaisir.

Cette nuit encore vingt fois, trente fois je vomirai mes tripes et la honte, un jour j’en mourrai mais je vais essayer cette nuit encore de rester en vie, pour mon petit.

CHRONIQUE

par Jeanne R.M.

CE WEEK-END À SAINT-PIERRE D’AURILLAC

Festival des Fifres de Garonne

WWW.SOUS-FIFRES.FR

1RE ÉDITION

Tournoi de foot Solidaire

JEUDI 23 JUIN19h Ouverture du Festival de Fifres au cœur du village - place Ambroise Croizat – autour d’une soirée faite d’illusion et de magie avec Gerard Naque, Presqu,idigitateur !Programmation dans le cadre des Scènes d’été avec la participation de la municipalité de St Pierre d’Aurillac.

VENDREDI 24 JUIN19h ouverture des convivialités en bords de Garonne - repas gascon 20h30 conférence Dezinguée, sur les flûtes du monde…21h48 Garonne en feu22h24 guinche endiablé avec Bel Air de Forro (Brésil) + invités

SAMEDI 25 JUINLancement de la journée avec le bal enfantin, tous les enfants de l’école de St Pierre interprètent des danses d’ici et d’ailleurs ! 15h ateliers d’initiation aux danses traditionnelles avec Marilyn Simon et ses musiciens 18h47 apéro swing en compagnie des Sous-Fifres 2016 + invités20h37 grand banquet de la non-alose ! avec les Gavès21h42 grand bal Gascon musiques et étincelles avec la Base Duo, Little Big Noz, Ginginha Gratis et Alose de Fuego retentissante.DIMANCHE 26 JUIN11h48 Inauguration, apéritif des saveurs15h Les Musiciens de St Julien, François LazarevitchIntermède avec La Ripataoulère du dimanche cru 2016 16h12 Magic Flûtes en première mondiale17h48 Carlos Malta acte 6, en projet19h02 apéro swing avec les sur-vivants21h09 Tots à 4 le retour… pour mar-quer leurs 10 ans, les Tots invitent un batteur et pas le moindre…. Composition de choix : Jérôme Ber-trand, Jean-Louis Centeno, Serge Vilard et Yoann Scheidt !

Samedi 9 juillet, à 14h, au campus uni-versitaire (arrêt Doyen Brus - Tram B) TALENCE

En soutien aux réfugiés et aux peuples en guerre, et pour la paix.Organisé par : Conseil Démocratique Kurde de Bordeaux, UEC Bordeaux, AFPS 33, Ensemble!, Amnesty Internatio-nal, UJFP, et les Sahraouis de Bordeaux.Participation au tournoi à partir de 12 ans - Équipes de 8 joueurs.GRATUIT & OUVERT À TOUS