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Histoires allégoriques dans les Sūtras 1 Nous souhaitons renaître au pays de la Suprême Félicité, Les neuf calices de lotus seront nos parents, Une fois les fleurs ouvertes, nous verrons le Bouddha et nous atteindrons le stade de non renaissance. Les Bodhisattvas non rétrogradables seront nos amis.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 1

Nous souhaitons renaître au pays de la

Suprême Félicité, Les neuf calices de lotus seront nos parents,

Une fois les fleurs ouvertes, nous verrons le Bouddha et nous atteindrons le stade de

non renaissance. Les Bodhisattvas non rétrogradables

seront nos amis.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 2

Le Dharma possède une signification très profonde et transcendante. Il est si précieux et tellement rare qu’il nous faut passer des centaines et de milliers de kalpas pour le rencontrer. Nous l’avons retrouvé maintenant. Nous l’écoutons, nous y réfléchissons, nous l’acceptons et nous le pratiquons.

Nous nous promettons de chercher à bien comprendre le Vrai Sens des enseignements de Bouddha.

Namo Amitābha Bouddha

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 3

PHẬT LỊCH - 2519

(1975)

Histoires Allégoriques

dans les Sūtras

Kinh Ẩn Dụ

De

THÍCH HỒNG ĐẠO PAGODE (CHÙA) QUI-SƠN

VŨNG TÀU

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 4

Nous nous prosternons respectueusement devant

tous les Bouddhas des dix directions, Nous nous prosternons respectueusement devant

tous les Dharmas des dix directions, Nous nous prosternons respectueusement devant

toutes les Saṅghas des dix directions, Pour vous demander de prendre acte de la profonde

sincérité de nos voeux. Namo Amitābha Buddha

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 5

AVANT-PROPOS Dans le Bouddhisme, il existe beaucoup d’histoires métaphoriques disséminées dans les différents sūtras pour illustrer des pensées profondes, afin de faciliter la compréhension du dharma pour les lecteurs. C’est pourquoi, nous souhaitons faire connaître et apprécier cette « Voie de la délivrance » pour chaque personne. Nous nous aventurons donc dans la recherche et le rassemblement des exemples allégoriques qui figurent

dans les sūtras : le Saddharmapuṇḍarῑka sūtra, sc. (Kinh Pháp Hoa, vn.), le

Avataṃsakasūtra, sc. (Kinh Hoa Nghiêm, vn.), le MilindaPañhasūtra (Kinh Na Tiên Tỳ Kheo, vn.), le Dharmapādasūtra (Kinh Pháp Cú, vn.), le sūtra aux quarante-deux chapitres (Kinh Tứ Thập Nhị Chƣơng, vn.). Il y a en tout 205 histoires rassemblées sous le titre de « Histoires allégoriques dans les Sūtras. » Des idées métaphysiques très profondes et extrêmement subtiles sont exprimées pourtant dans un langage très simple, facile à comprendre. Tout lecteur peut en prendre connaissance aisément.

Nous souhaitons que ce recueil d’extraits de sūtras puisse être diffusé largement pour aider chacun de nous sur le chemin de la recherche de la vérité.

Nous prions aussi les savants, les connaisseurs en la matière de bien vouloir enrichir ce recueil par d’autres histoires non répertoriées par nous-mêmes. Nous les remercions sincèrement d’avance.

Vénérable THÍCH HỒNG ĐẠO

*******

En collaboration avec le comité de traduction de la Congrégation Linh-Son Internationale dirigée par la responsable bhiksuni Su Co Linh Hao, l’équipe Amitabha Terre Pure a choisi d’éditer gratuitement ce livre traduit du vietnamien en français selon le souhait originel de l’auteur.

Source Internet : www.amitabha-terre-pure.net

Hommage aux Trois Joyaux

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 6

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 7

HISTOIRES ALLÉGORIQUES DANS LES SŪTRAS

Chapitre 1

Sūtra du Lotus

(Saddharmapuṇḍarῑka sūtra, sc. - Kinh Pháp Hoa, vn.)

Histoire n° 1

La maison en feu

Un très riche vieillard, au déclin de sa vie, possédait une grande demeure qui abritait sa nombreuse progéniture ainsi que sa domesticité. Mais cette maison était délabrée et remplie d’animaux venimeux. Un jour, un incendie se déclara, mais la maison ne possédait qu’une étroite issue. Le vieillard se trouvait à ce moment-là à l’extérieur de la maison, il s’inquiéta pour ses enfants. Il voulut entrer pour les sauver. Se rappelant que la porte était étroite, il ne pouvait pas les faire sortir tous s’ils se mettaient à se débattre. Malgré le danger imminent, ses enfants continuaient à s’amuser sans crainte, ils ne désiraient pas, non plus, sortir de là. Ils ignoraient le danger du feu et le fait de mourir calcinés. Le vieillard pensa à une ruse et s’écria : « Allons mes enfants, j’ai de très beaux jouets ici. Il y a des voitures tirées par des chèvres, par des chevreuils, par des buffles. Tous ces véhicules sont aussi beaux les uns que les autres. Je vais les donner à ceux qui sortent de la maison ». Ayant entendu cela, les enfants se précipitèrent vers l’extérieur. Le père donna alors à chacun de ses enfants un seul et unique modèle, une grande voiture très belle et non les trois variétés comme promises dont la taille et la qualité étaient différentes. Le véhicule offert était très grand et très beau car la richesse du vieillard était immense.

Bouddha demanda à Sāriputra : « Le vieillard a promis à ses enfants trois sortes de véhicules mais n’en a donné en réalité qu’un mais très beau, a-t-il alors menti ? ».

Sāriputra répondit : « Honoré du Monde, même s’il ne s’agissait que d’une petite voiture pas très belle, le vieillard n’aurai pas menti, mais en plus il leur a offert la plus grande et belle voiture. En effet, cette promesse n’est qu’un moyen pour sauver ses enfants de l’incendie ».

Bouddha félicita Sāriputra : « C’est exactement cela ! ». Bouddha est le père de tous, même s’il est dégagé du monde. En se souciant des intérêts des êtres sensibles, il cherche à revenir dans cette maison en feu constituée par ces trois mondes pourris, pour les sauver de ce gros incendie : la naissance, la vieillesse, la maladie et la mort ainsi que la

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souffrance, l’ignorance, la cupidité et la colère. La maison est en feu, mais les êtres sensibles continuent de s’amuser sans se rendre compte qu’ils sont en train d’être brûlés vifs. Ils n’ont pas peur, ni ne s’en lassent, ni n’ont l’envie de s’en sortir. Bouddha a très pitié d’eux et réfléchit au moyen de les sauver. Qu’il leur démontre le danger par des explications spirituelles ? Ce ne serait pas possible car les êtres sensibles sont en train de souffrir de leurs brûlures, ils ne pourraient pas comprendre. C’est pourquoi il faut trouver n’importe quel moyen pour les sauver de cette vie de souffrance. Bouddha a proposé alors les trois véhicules suivants : - Le véhicule de l’Auditeur : (Śravakayāna, sc. - Thanh Văn Thừa, vn.) - Le véhicule du Bouddha par soi : (Pratyekayāna, - sc. Duyên Giác Thừa,

vn.) - Le véhicule de l’Être éveillé : (Bodhisattvayāna, - sc. Bồ Tát Thừa, vn.)

pour s’adapter aux différentes capacités des êtres sensibles. Tout comme ce riche vieillard qui a proposé d’abord trois véhicules, mais par la suite n’a donné à chacun de ses enfants que le même Grand Véhicule lorsqu’ils sont sortis de cette maison en feu. Il en est de même pour Bouddha, il veut sauver les êtres sensibles par n’importe quel véhicule : Śravaka, PratyekaBouddha, Bodhisattva. Il leur offre le plus beau cadeau d’une très grande utilité : la méditation et la délivrance. Ce sont des véhicules qui les conduiront vers le plus haut degré de l’Eveil :

SamyakSaṃbuddha. Tout comme ce riche vieillard, Bouddha n’a pas menti ».

Histoire n° 2

Le fils fugueur

Un jeune garçon avait fugué de la demeure familiale. Après plusieurs dizaines d’années de vie aventureuse, l’enfant était devenu un homme mûr mais très pauvre. Il vivait alors de mendicité et d’errance. Un jour, le hasard de ses pas le ramena dans sa ville natale. Pendant tout ce temps-là son père l’avait recherché partout sans succès. Ce père était un homme très riche, ses coffres débordaient de richesses et sa maison de domestiques. Il avait acquis une réputation à la fois nationale et internationale. Il n’avait jamais évoqué la fugue de son fils avec quiconque. Souvent il réfléchissait : « Je suis un homme très riche mais sans héritier. Lorsque je mourrai, toute ma fortune sera dispersée et perdue. Si je pouvais retrouver mon fils, même si je devais mourir, j’aurais le cœur en paix ».

Ce fils fugueur, un jour par hasard, arriva devant la demeure de son père. Il jeta un coup d’œil à l’intérieur et vit un vieillard richement vêtu, assis majestueusement dans un fauteuil, entouré de serviteurs. Cette maison

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était richement décorée avec une multitude d’objets et de pierres précieuses. Le fils affolé crût qu’il s’était égaré dans un palais princier. Craignant d’être pris pour un voleur, il s’enfuit vers un quartier pauvre correspondant plus à sa situation. Il partit à la recherche d’un travail pour survivre.

Le père reconnut tout de suite son fils en cet homme. Il envoya ses serviteurs le rattraper. Une fois pris, le fils les supplia de le relâcher, mais sans succès. Trop effrayé, il tomba et perdit connaissance. Le père dit alors à ses serviteurs : « Je n’ai pas besoin de cet homme. Jetez de l’eau sur lui pour le faire revenir à lui et laissez le repartir ».

Sachant que son fils était habitué à vivre dans la misère, s’il lui révélait inopinément qu’il était le fils d’un homme très très riche, son fils ne le croirait sûrement pas et il serait encore plus effrayé. Il valait mieux le laisser partir et trouver ensuite un autre stratagème pour le convaincre.

C’était cela la pensée secrète du père. Il envoya alors deux de ses hommes de confiance déguisés en clochards vers le quartier où vivait son fils pour essayer de le persuader de l’engager comme domestique. Convaincu de pouvoir gagner un bon salaire, le fils accepta l’offre. Tous les trois devinrent alors éboueurs chez le riche vieillard. Voyant l’aspect misérable et poussiéreux de son fils, le père fut profondément ému. Il échangea ses riches vêtements contre de vieux habits, plus simples et usés. Il s’approcha lentement du groupe des éboueurs et s’adressa à son fils : « Restez travailler ici. Vous aurez un salaire un peu plus important. Quand vous aurez besoin de quelque chose, adressez-vous à moi et considérez moi comme votre père ».

Le fils fut enchanté mais n’oublia pas son rang très modeste. Un jour le père tomba malade. Il appela son fils et lui confia le plein pouvoir de la gestion de sa fortune. Il lui permit d’entrer et sortir librement, même le droit d’habiter chez lui. Mais le fils remplit strictement ses responsabilités sans oser trop dépenser. Il habitait au même endroit sans jamais s’approcher de la demeure de son patron.

Au bout d’une courte période, le riche vieillard sentant approcher la fin de sa vie, réunit toute sa parenté, invita même le Roi et ses mandarins à cette réunion. Il désigna alors son fils-serviteur et dit : « Voici mon fils unique qui m’a quitté lors d’une fugue quand il était enfant. Aujourd’hui heureusement nous sommes réunis. Je vais lui transmettre toute ma fortune qu’il a déjà gérée. Il est au courant de toutes mes affaires ». En entendant cela le fils fut très heureux pensant que c’était un vrai miracle. Car sans y avoir rêvé, il reçut ce cadeau.

Comme conclusion de cette illustration, les quatre grands disciples de Bouddha lui dirent respectueusement : « Ce riche vieillard serait par exemple Vous, notre Seigneur et le fils serait nous. Bouddha a le rang de

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père et nous sommes les enfants de Bouddha. A cause des « Trois Souffrances », nous nous sommes enfermés dans le cycle de morts et de renaissances. Nous devons supporter les passions, les soucis et l’ignorance. Nous préférons les petites croyances comme le fait de ramasser les ordures ou les croyances de pacotille et nous nous en

contentons comme équivalents du Nirvāṇa.

Bouddha n’oblige pas tout le monde à suivre le même chemin car chacun a droit à sa part de Connaissance. Bouddha nous laisse libre de suivre nos petites ambitions. Selon les circonstances, les aptitudes personnelles, Bouddha nous éduque par la suite. Nous sommes les enfants de Bouddha mais nous ignorons ce fait.

C’est pourquoi nous n’avons pas espéré recevoir cet inestimable héritage de notre père le Bouddha. Nous nous contentons avec le dharma des deux Véhicules. Ce fait est dû à ce que nous ne nous considérons pas comme des enfants de Bouddha, c’est pourquoi Bouddha ne peut pas nous reconnaître. Nous pensons que nous sommes comme ce pauvre fils qui a rencontré son père mais n’a pu le reconnaître. Ensuite, grâce au stratagème du père qui l’a d’abord engagé comme domestique pour le former ensuite en homme compétent capable de gérer l’héritage avant de le reconnaître et lui confier le plein pouvoir de la jouissance. Nous sommes comme ce fils, nous sommes reconnus par Bouddha qui nous offre le précieux Dharma que nous n’avons jamais espéré, mais que nous obtenons maintenant de façon inopinée ».

Histoire n° 3

Une averse

Bouddha est la Connaissance. Il domine toutes les connaissances. Il diversifie ses méthodes d’enseignement selon les circonstances. Mais si les discours sont différents, ils mènent tous au même but ultime : l’ÉVEIL. Prenons l’exemple d’une averse. Toute la végétation, depuis l’herbe jusqu’aux arbres, y compris les plantes médicinales, malgré leurs différences de tailles, a pu recevoir cette eau. Cependant, selon la vitalité de chaque genre, et la capacité d’absorption, les temps de floraison et de fructification ne sont pas les mêmes, malgré le même terrain qui les reçoit et la même pluie qui les arrose. La présence de Bouddha en ce bas-monde est comparable à un nuage et son enseignement à une averse. Elle arrose tous les êtres sensibles. Semblable à la végétation, chaque être reçoit sa part de pluie selon ses propres capacités d’absorption et en bénéficie. Tout comme la pluie n’est pas privative, Bouddha est juste de la même façon et dispense son Enseignement à tous. Grâce à cela, toute la végétation :

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petite, moyenne et grande peut profiter des bienfaits selon ses propres possibilités.

Histoire n° 4

La lumière du soleil

Mahākāśyapa posa respectueusement cette question à Bouddha : « Le dharma peut être comparé à la lumière du Soleil et de la Lune. Il éclaire équitablement tous les lieux. Pourquoi y a-t-il alors trois véhicules ? ».

Bouddha répondit : « Il y a un seul type d’argile mais les modes d’utilisation sont différents. Par exemple, pour contenir le sucre, l’huile, le lait, il faut faire des pots de différentes tailles. De même, il n’y a qu’un seul véhicule du Bouddha (Buddhayāna). Il n’y en a ni deux, ni trois ».

Histoire n° 5

L’aveugle

Mahākāśyapa posa ensuite une autre question : « S’il n’y a que le

véhicule du Bouddha, combien y a t-il alors de Nirvāṇa ? ».

Bouddha répondit : « Il n’y en a qu’un seul ». Ecoutez attentivement cet exemple : Il y avait un aveugle de naissance. Pour cet homme privé de la vue, il n’existait ni forme, ni couleur, ni ciel, ni étoile, ni personne pour admirer le paysage et regarder les étoiles.

Si quelqu’un lui disait que tout cela existe, il ne voulait absolument pas le croire. Heureusement il y avait un médecin capable de guérir toutes les maladies. Ayant pitié de cet homme aveugle il réfléchit à la méthode pour le guérir.

C’est sur la montagne seulement qu’on peut trouver les quatre types de plantes médicinales susceptibles de guérir la cécité : c’est l’herbe qui a tous les goûts et toutes les couleurs, l’herbe qui guérit toutes les maladies, l’herbe antipoison et l’herbe qui apporte le calme en toutes circonstances.

Après mûre réflexion, le médecin se rendit à la montagne pour cueillir ces plantes médicinales.

La potion une fois prise, l’aveugle retrouva la vue. Il vit le paysage extérieur et ce qu’il y avait en lui, il vit de loin et de près,

le ciel et la terre. Il se rendit compte que jadis il était stupide. Il se dit alors : « Maintenant

je vois tout, j’ai échappé à la cécité, j’ai retrouvé la clairvoyance. Qui peut encore me surpasser ? ».

Un immortel ayant acquis les cinq dons de la vue vint alors lui dire : « Vous ne savez rien encore, alors ne soyez pas si satisfait de vous-

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même ! Assis à l’intérieur de la maison, vous ne pouvez pas voir ce qui se passe dans la rue. Les autres personnes vous aiment, vous détestent. S’ils ne disaient rien, que pourriez-vous en savoir ?

Quant à l’ouïe, le son des tam-tams, des sirènes dans le lointain, les voix qui s’interpellent à une certaine distance de vous, vous ne pouvez pas les percevoir.

Pour marcher, vous utilisez vos jambes. Si vous ne les utilisiez pas pour avancer vous vous serviriez de vos coudes. Vous ne pourriez progresser que sur quatre cents coudées.

Quand vous étiez dans le ventre de votre mère, l’espace intra-utérin était trop étroit. Actuellement vous rappelez-vous de cette étroitesse ? Et que connaissez-vous pour prétendre : je vois tout ? Vous devez vous rendre compte que la lumière, à votre avis, est en réalité de l’obscurité. Ce que vous nommez l’obscurité est en réalité la lumière ».

Ayant écouté ce discours, l’homme demanda : « Oh, Grand Sage, pourriez-vous m’enseigner comment faire pour tout savoir ? ».

L’immortel lui répondit : « Il suffit de chercher un endroit tranquille, dans la forêt ou sur la montagne par exemple, pour réfléchir à toutes les choses et pour vous délivrer de toute tentation. Une fois la sérénité acquise, vous aurez la clairvoyance ».

L’homme suivit ces conseils, et il acquit alors les cinq dons de la vue. A ce moment-là, il se rendit compte alors qu’auparavant, il était aveugle tout en ayant des yeux sains.

Bouddha dit alors à Mahākāśyapa : « Il faut comprendre le sens de cet exemple comme ceci : l’état d’aveugle de naissance désigne le fait que les êtres humains sont encore emprisonnés dans le cycle de naissances/morts

et la réincarnation (saṃsāra, sc.). Ils ne connaissent pas toutes les choses, ils accumulent les effets

négatifs provenant de toutes les tentations. Aveuglés par l’ignorance (avidyā, sc.), ils laissent les passions et les

mauvais jugements les rendre malheureux indéfiniment.

Bouddha doit être considéré comme un grand médecin. Les quatre plantes médicinales sont : la vacuité, la non-forme, le non-

désir ajoutés au Nirvāṇa. Les Arhats et les Pratyekabouddhas sont comparables à des aveugles

ayant retrouvé la vue, aux êtres délivrés des chaînes de la souffrance et de

la perpétuité des cycles du saṃsāra ; ils ont quitté les trois mondes. Ils pensent que c’est suffisant. La vue de ces deux grades n’est pas

comparable à la connaissance du Bouddha. Bouddha enseigne alors le dharma de Bouddha, pour leur ouvrir la

Bodhicitta ».

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Histoire n° 6

L’endroit qui contient beaucoup de trésors

Sur le chemin de la recherche de l’Eveil, les disciples de Bouddha de bonne volonté ont besoin des différents moyens proposés par leurs maîtres et guides pour parvenir à bien comprendre le Dharma. Dans sa compassion infinie pour tous les êtres sensibles, Bouddha a fait cette comparaison : un groupe de voyageurs bien déterminés se lance à la recherche de trésors. Pour arriver en ce lieu tant convoité, le trajet est semé de dangers, très long et peu fréquenté. Il faut traverser des régions désertiques et inhospitalières. Pour pouvoir s’emparer de ce trésor, ce groupe de voyageurs demande l’aide d’un guide intelligent et courageux. Malgré cela, à cause de la longueur du trajet, les voyageurs sont fatigués, angoissés et découragés. Ils manifestent alors le désir de rebrousser chemin.

Ayant pitié de ces voyageurs découragés qui veulent abandonner leur quête du trésor, le guide imagine un stratagème : « Grâce à mon pouvoir d’illusionniste, je vais créer un refuge. Je vais dire aux voyageurs d’y entrer pour se reposer. Une fois qu’on aura récupéré, il sera toujours possible de continuer jusqu’au lieu du trésor ». Les voyageurs sont tous d’accord et acceptent cette proposition.

Voyant qu’ils ont retrouvé leurs forces, le guide leur dit : « Ce refuge a été créé par moi pour que vous puissiez vous reposer. Mais vous n’êtes pas encore arrivés au but. Vous devez faire encore un effort pour parvenir au lieu où il y a le trésor. Il n’est plus très loin ».

Bouddha connaît la mentalité des êtres sensibles qui redoutent l’effort à fournir et les difficultés à franchir pour parvenir à l’Eveil. Bouddha, comme

ce guide des voyageurs, nous explique : « Il y a deux sortes de Nirvāṇa : un pour les Arhats, un autre pour les Pratyeka. Mais l’homme a mal

compris en croyant que ces deux Nirvāṇas constituent son but ultime. Bouddha explique alors la Vérité : « Si vous pratiquez de cette façon, vos efforts ne seront pas encore terminés. Il faut avancer encore et encore pour parvenir au but final ».

Histoire n° 7

Un homme pauvre

A l’époque où Bouddha enseignait le Sūtra Saddharmapuṇḍarῑka, il y avait mille deux cent Arhats qui pensaient dans leur for intérieur : « Si Bouddha nous donnait, à nous tous, sa bénédiction comme il l’a fait pour ses grands disciples, nous serions très satisfaits ! ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 14

Bouddha devina ce souhait. Il donna sa bénédiction à tour de rôle, aux

cinq cents Arhats. Pour commencer, ce fut pour Kauṇdinya (Kiều Trần Nhƣ, vn.). Tous deviendront alors Bouddhas sous le nom de Samantaprabhāsa (Phổ Minh, vn.). Très heureux, les cinq cents Arhats se prosternèrent devant Bouddha et dirent :

« Honoré du Monde, depuis toujours nous avons cru que nous avions

atteint le Nirvāṇa, nous étions vraiment inconscients. Nous croyions que notre petit acquis était suffisant, comparable à la grande connaissance des Bouddhas ».

Ils citèrent alors un exemple pour Bouddha : « Dans l’immense trésor du Dharma, nous n’avons acquis qu’une infime partie que nous croyons suffisante. Nous ressemblons à ce misérable qui rendit visite à un ami qui était très riche. Après avoir participé au festin, il s’endormi, ayant bien bu. Pressé, son ami riche s’en alla, pour faire un cadeau à son ami pauvre, il cacha dans un coin de son habit une pierre précieuse d’une valeur inestimable. Une fois désenivré, le pauvre s’en alla à son tour sans savoir qu’il avait en sa possession une pierre précieuse. Il alla s’établir dans un autre pays. Il y travaillait péniblement et avait acquis un peu de biens qu’il estimait déjà suffisant pour lui. Il n’avait pas osé espérer une vie meilleure.

Un jour, il rencontra de nouveau son ancien ami riche. Ce dernier ayant vu sa pauvreté, lui demanda pourquoi il n’avait pas utilisé la pierre précieuse cachée dans ses vêtements pour s’enrichir ?

C’est à ce moment-là seulement que le pauvre homme se rendit compte qu’il était aussi riche que les autres. Il employa alors cet avoir pour faire du commerce et devint riche ».

Ces Arhats concluaient ainsi : « Nous sommes semblables à ce pauvre homme. Depuis très longtemps, Bouddha nous a enseigné et semé dans notre esprit le grand désir de devenir Eveillé. Mais nous ne nous en

rendions pas compte. N’ayant acquis qu’une infime partie du Nirvāṇa nous nous en contentions en croyant que c’était suffisant. Mais maintenant, vous

nous avez révélé que : parvenir à l’ultime Eveil est le Vrai Nirvāṇa ».

Histoire n° 8

Creuser un puits pour étancher la soif

S’adressant au Bodhisattva Bhaichadyaradja, Bouddha dit :

« Que ce soit un bouddhiste laïc ou un moine, celui qui est parvenu à l’état de Bodhisattva mais qui n’a pas la capacité de voir, d’écouter, de réciter, de noter ou de comprendre, d’honorer le Sūtra

Saddharmapuṇḍarῑka, on sait alors que cette personne n’a pas encore pratiqué les préceptes des Bodhisattvas. Celui qui a eu l’occasion d’écouter

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 15

ce sūtra, peut par la suite appliquer les préceptes des Bodhisattvas. En effet, une fois entendu, il peut les comprendre, les assimiler, les accepter et les pratiquer. On peut alors dire que cette personne s’approche de l’Eveil.

Par exemple, quelqu’un a soif, il entreprend de creuser un puits. S’il voit que la terre est encore sèche, il doit savoir que l’eau est encore loin. Il doit alors continuer à creuser sans relâche. Quand il verra que la terre est humide, qu’apparaît ensuite la vase, il saura alors que l’eau est à proximité.

Le Bodhisattva qui n’a pas encore compris le Sūtra Saddharmapuṇḍarῑka, il est encore loin de l’Eveil. Celui qui a étudié, réfléchi, pratiqué l’enseignement de ce sūtra, il s’approche alors de l’Eveil ».

Histoire n° 9

Le précieux Joyau

S’adressant au Bodhisattva Mañjuśri, Bouddha dit :

« Après la réintégration de Bouddha au Nirvāṇa, les Bodhisattvas qui ont atteint la sérénité, ne pourront pas commettre d’erreurs en enseignant le

Sūtra Saddharmapuṇḍarῑka. Ils seront respectés par les souverains, les mandarins, jusqu’au peuple. Les Devas les protègeront toujours parce que

le Sūtra Saddharmapuṇḍarῑka était, est, et sera soutenu par les Bouddhas des trois temps. Bodhisattva Maðjuśri ! Dans tous les pays, le nombre de

personnes ayant eu l’occasion d’écouter le Sūtra Saddharmapuṇḍarῑka est inexistant, alors que dire de celui des personnes qui ont lu, étudié et récité ce sūtra.

Prenons un exemple, un Roi ayant pacifié son pays, a voulu récompenser ses officiers et ses soldats. Il peut leur attribuer des terres, des vêtements, des pierres précieuses, des voitures, des domestiques. Mais il ne donne jamais le précieux joyau qui orne le sommet de sa coiffe.

Il en est de même pour Bouddha. Grâce à son énergie illimitée due à la méditation et à la sagesse,

Bouddha est le Roi de la Loi qui règne sur les Trois Mondes. Mais Māra 1

ne veut pas se soumettre à la Loi de Bouddha. Alors Bouddha a envoyé les Sages comme généraux pour le combattre. Vis-à-vis de ces combattants pleins de mérites, Bouddha, en tant que Roi de la Loi a distribué beaucoup de récompenses : les méditations, les délivrances, l’extinction des passions

ainsi que les fondations du Nirvāṇa.

1 Māra : est le Roi du royaume Pāranirmitā-vasavartin, sixième Ciel du monde du

Désir.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 16

Toutes ces perspectives peuvent être considérées comme celles de la libération, de la non-renaissance pour les guider, pour leur donner de l’enthousiasme, mais Bouddha ne leur a pas encore enseigné le Sūtra

Saddharmapuṇḍarῑka. Les souverains humains, après la victoire sur les rebelles, pour

récompenser les combattants les plus méritants, vont leur donner leurs inestimables et précieux joyaux.

Il en est de même pour le Bouddha. Quand il a vu que ses armées de Sages ont remporté la grande victoire sur les cinq défauts, les souffrances, la mort, ont éteint les trois pulsions dangereuses, sont sorties des trois mondes, ont combattu tous les pièges tendus par les démons, Il leur

enseigna le Sūtra Saddharmapuṇḍarῑka, le suprême enseignement de Bouddha ».

Histoire n° 10

Le bon médecin expérimenté

S’adressant aux Bhikkhus le Bouddha dit : « Vous devez savoir qu’il est très difficile de rencontrer des Bouddhas qui font acte de présence en ce bas-monde.

Durant des éternités, les humains qui sont des êtres ayant peu de mérites, pourraient éventuellement les apercevoir de rares fois ou pas du tout. C’est pourquoi je vous dis qu’il est très difficile de rencontrer des Bouddhas ».

En entendant ces paroles et en prenant conscience de cette difficulté, les êtres sensibles pourraient se mettre à les vénérer et à essayer de faire de bonnes actions pour pouvoir recueillir des mérites dans le futur. C’est pourquoi, les Bouddhas n’ont pas réellement disparu tout en n’étant plus dans ce bas-monde. Il en est de même pour l’enseignement des Bouddhas. Ils sont sincères, véridiques et non mensongers. Ils n’ont qu’un seul objectif, celui de secourir tous les êtres sensibles.

Comme ce bon médecin très expérimenté, intelligent et éclairé qui savait prescrire des médicaments adaptés, très efficaces pouvant guérir tous les malades.

Il avait une famille très nombreuse. Lors d’une occasion où il devait s’absenter de chez lui, ses enfants, à la maison avaient absorbé des produits toxiques. Ils étaient devenus fous et étaient tombés inanimés par terre.

Heureusement à ce moment-là le père était de retour de son voyage et s’aperçut que certains de ses enfants avaient encore leur esprit, par contre d’autres ne l’avaient plus. Mais en voyant leur père rentrer de son voyage,

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 17

ils furent tous très contents et heureux. Ils lui souhaitèrent très respectueusement la bienvenue et lui dirent :

« Par méconnaissance, nous avons bu des médicaments toxiques, nous vous prions de nous sauver de la mort ». Prenant pitié de la souffrance de ses enfants, il leur prépara, selon ses expériences, des médicaments agréables à voir et odorants. Il leur dit : « Voici des médicaments doux et appétissants, buvez-les. Ils vous débarrasseront de la souffrance et élimineront tous les dangers ». Les enfants qui étaient encore sains d’esprit, les burent tout de suite et furent guéris immédiatement. Ceux qui avaient perdu l’esprit, étaient contents de voir leur père, souhaitaient avoir des médicaments mais ne voulaient pas les boire malgré leurs aspects appétissants et odorants. Ils redoutaient leur mauvais goût.

Le père réfléchit : « Ces enfants font pitié. Ils veulent être sauvés par leur père mais ne veulent pas prendre les médicaments. Leur esprit est perturbé par la prise des produits toxiques. Il me faudrait donc utiliser la ruse ».

Il leur dit : « Je suis âgé et affaibli. Je vais mourir bientôt. Il me reste des médicaments très efficaces, je vous les laisse. Gardez-les pour les prendre en cas de besoin. Ainsi, vous ne pourrez pas les confondre avec les mauvais médicaments ».

Après ces recommandations, le père s’en alla vivre dans un autre pays et envoya un messager pour annoncer sa mort à ses enfants. En apprenant cette nouvelle, les enfants qui avaient perdu l’esprit, pensèrent : « Notre bon père est décédé, il n’y aura plus personne pour nous sauver ! » Ces regrets persistants finirent par leur ouvrir les yeux. Ils se rendirent compte enfin que les médicaments laissés par leur père étaient vraiment efficaces. Ils les burent immédiatement et tous les effets toxiques furent enfin définitivement éliminés. En apprenant cela, le père revint chez lui et se montra à ses enfants.

« Ô Bhikkhus, que pensez-vous de cette histoire, le mensonge de ce médecin constitue t-il une faute ?

- Ô Seigneur, non. Le Bouddha dit alors : « Il en est de même pour moi. Depuis que j’ai

atteint l’Eveil durant de multiples éternités, pour secourir les êtres

sensibles, j’ai dû dire que je regagnerai le Nirvāṇa. Par rapport à la vérité, on ne peut pas dire que j’ai commis la faute de mentir ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 18

Histoire n° 11

Le jeune père et ses enfants plus âgés que lui

Bodhisattva Maitreya demanda respectueusement à Bouddha : « Ô Seigneur, l’espace de temps qui sépare votre Eveil sous l’arbre Bodhi jusqu’à l’heure actuelle n’est pas encore très long, pourtant vous avez déjà reçu l’hommage de plusieurs Bouddhas ainsi qu’un grand nombre de Bodhisattvas ayant déjà passé de multiples kalpas de perfectionnement. Vous êtes comparable à un vieillard ayant déjà 100 ans d’âge et qui s’adresse ainsi à un jeune homme : « Vous êtes mon père ». Un père plus jeune que son fils est un fait peu vraisemblable pour le commun des mortels. Nous prions notre Seigneur de bien vouloir éclaircir ce doute pour les générations futures ».

Le Bouddha répondit : « Ô Bodhisattvas, depuis mon Eveil jusqu’à

présent, une infinité de kalpas ainsi que des milliards et des milliards d’années se sont écoulées. Mais durant tout ce temps-là, j’étais et je suis toujours en ce bas-monde pour éduquer l’être humain, comme dans plusieurs autres mondes pour rendre service à tous les êtres sensibles. Ô Bodhisattvas, écoutez-moi bien : Pendant tout ce temps-là j’ai toujours

accompli mon sacerdoce tout en proclamant ma réintégration au Nirvāṇa. Mais ce n’est qu’un stratagème, un moyen pour aider les humains en fonction de leur niveau de compréhension. J’ai utilisé des paroles

contradictoires, tantôt je dis que je réintègre le Nirvāṇa, tantôt je dis que je suis encore en ce monde. Les êtres sensibles aiment les petites explications. C’est pourquoi j’ai expliqué comme ceci : quand je me suis fait moine, j’étais encore jeune. Après la période de perfectionnement, j’ai

atteint l’Eveil et le stade de « Samyaksaṃbuddha ». Mais cet état de Bouddha je ne l’ai pas acquis en cette vie seulement. Ce n’est qu’un moyen utilisé pour éduquer les êtres sensibles. Je reviens en ce monde selon les circonstances et les besoins pour renforcer leur croyance, pour qu’ils s’engagent dans la voie menant vers l’Eveil. A cause de cela, j’explique maintenant cette habile stratégie ».

Ô Bodhisattvas, écoutez attentivement ceci : « Les Bouddhas propagent leurs enseignements pour sauver tous les êtres sensibles. Tantôt ils parlent d’eux-mêmes, tantôt des autres, tantôt ils racontent leurs propres histoires, tantôt celles des autres. Leurs enseignements sont sincères. Selon les connaissances des Bouddhas, les trois mondes n’ont pas leur existence propre. Comme il n’y a pas de trépas ni de naissance, ni de changement de forme, ni d’êtres vivants résidant en ce bas-monde, ni de mort, ni de vérité, ni d’illusion, ni d’égalité, ni de différences. Rien ne correspond à ce que les habitants des trois mondes ont vu et compris. Ils sont encore

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 19

enfermés dans le système de la différenciation des phénomènes. Les Bouddhas connaissent tout cela et ne se trompent jamais.

Les êtres sensibles sont conditionnés par leurs désirs c’est pourquoi ils ont mis au point leur système de différenciations. C’est pourquoi les Bouddhas doivent leur parler beaucoup à propos des causes et effets pour les encourager à faire du bien.

Le Tathāgata est devenu Bouddha depuis une multitude de kalpas et renaît en ce monde durant d’innombrables vies. Pourtant Il y réside de façon permanente sans disparition ni renaissance. C’est pour secourir les êtres sensibles qu’une stratégie est mise en place en proclamant la

réintégration du Bouddha au Nirvāṇa ». A ce moment-là, une question fut posée : « Alors pourquoi ne pas dire que Bouddha est omniprésent, que

Bouddha est immortel ? ». « C’est parce que les gens qui ont peu de mérites ne veulent pas faire

de bonnes actions pour recueillir de bons effets. S’ils savaient que Bouddha était toujours présent en ce monde, ils deviendraient dépendants et cupides. Ils se condamneraient à vivre toujours dans l’illusion. A cause de cela, Bouddha utilise le stratagème : naissance et réintégration au

Nirvāṇa, pour avoir l’occasion de dire : il est très difficile pour les Bouddhas de renaître en ce monde, par conséquent les occasions pour les rencontrer sont très rares. Il faut attendre des milliers et des milliers de Kalpas pour l’arrivée d’un Bouddha. C’est pourquoi rencontrer un Bouddha est chose extrêmement rare.

En entendant ces paroles, les êtres sensibles pensent que l’opportunité pour rencontrer Bouddha est rare. De ce fait, ils éprouveront l’ardent désir de le voir. Grâce à ce désir, ils s’appliqueront à faire de bonnes actions pour recueillir des mérites. C’est pourquoi, tout en étant omniprésent en ce

monde, Bouddha proclama : je vais réintégrer le Nirvāṇa ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 20

Chapitre 2

Sūtra Milindapañhas 2

(Les questions du Roi Milinda, fr. - Kinh Na Tiên Tỳ Kheo, vn.)

Histoire n° 12

Une prière adressée à Bouddha est comparable à une barque

Le Roi Milinda posa une question au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Une certaine personne a créé beaucoup de mauvais karmas durant sa vie. Cent ans après, arrivée à l’heure de sa mort, si cette personne sait faire une fervente prière à Bouddha, elle renaîtra dans le monde céleste. Il m’est très difficile de croire à ce fait ». Il y a encore d’autres personnes qui disent : « Si on tue, ne serait-ce qu’une seule fois, on sera condamné à aller en enfer après la mort. Je n’en suis pas convaincu, non plus ».

Q. Bhikkhu Nāgasena questionna le Roi à son tour : « Si quelqu’un pose une pierre sur l’eau. Cette pierre flottera t- elle ou s’enfoncera t- elle dans l’eau ? ».

R. Le Roi répondit : « Elle s’enfoncera ».

Q. Bhikkhu Nāgasena reprit : « Si on empile cent grosses pierres sur une barque, ces pierres s’enfonceront-elles dans l’eau ? ».

R. Le Roi dit : « Non ». Bhikkhu Nāgasena expliqua alors : « Grâce à la barque, les cent grosses pierres ne s’enfonceront pas, en effet, dans l’eau. Celui qui a fait de très mauvaises actions mais qui sait se repentir sincèrement et prie Bouddha, le Tathāgata le sauvera de l’enfer et il renaîtra dans le monde céleste. Ceci est clair, pourquoi ne pas l’accepter ? Une petite pierre qui s’enfonce dans l’eau est semblable à une personne qui a fait une mauvaise action et qui ne sait pas se repentir ni prier Bouddha. Il sera condamné en enfer. Pourquoi ne pas accepter cette évidence ? ».

R. Le Roi Milinda félicita le Bhikkhu Nāgasena en ces termes : « C’est très très juste. Vous expliquez très très bien ».

2 Texte sous forme d’un dialogue entre le Bhikkhu Nāgasena et le roi grec

Menandre (Milinda en pāli), souverain du Penjab (160-140 avant J.C), Philippe Cornu : Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, p.367, Seuil, 2001.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 21

Histoire n° 13

Le moine et son corps

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Un moine aime t-il sa propre personne ? »

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « Une fois devenu moine on ne s’aime plus ».

Q. Le Roi Milinda poursuivit : « Si vous ne teniez pas à votre personne, pourquoi faut-il vivre dans une maison pour avoir chaud et manger de bons plats pour la protéger ? ».

Q. Bhikkhu Nāgasena demanda alors au Roi : « Votre Majesté, vous êtes-vous déjà engagé dans des batailles ?

R. Oui, plusieurs fois, répondit le Roi.

Q. Etiez-vous blessé ? Combien de fois ? Comment faisiez-vous pour guérir blessures ?

R. Je me soignais avec des médicaments et des pansements.

Q. Est-ce parce que vous aimiez ces blessures que vous en preniez soin ?

R. Non ce n’est pas par amour pour ces blessures.

Q. Alors pourquoi vous soigniez-vous ?

R. Mais pour qu’elles guérissent vite ».

R. Bhikkhu Nāgasena expliqua alors : « Il en est de même pour les moines. Ils ne tiennent pas compte de leur corps. C’est pourquoi ils ne s’habillent pas richement ni ne mangent pas de bons plats. C’est juste pour maintenir le corps en bonne santé pour pratiquer et promulguer les enseignements de Bouddha. C’est pourquoi, les sūtras expliquent que le corps humain possède neuf trous qui ne laissent sortir que des choses malodorantes et sales ».

R. Le Roi Milinda félicita le Bhikkhu Nāgasena : « C’est très très bien. C’est une brillante démonstration ».

Histoire n° 14

Tel arbre, tel fruit

Le Roi Milinda posa une question au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « En ce bas-monde, tout être humain a un corps : la tête, le visage, les yeux, le nez, ainsi qu’un corps et les membres, etc.… Cependant, certaines personnes vivent longtemps, d’autres meurent jeunes. Les uns ont beaucoup de maladies, d’autres très peu. Ils sont pauvres ou riches, nobles ou roturiers, beaux ou laids.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 22

Certains obtiennent la confiance de leurs semblables, d’autres par contre, sont suspectés. Les uns sont très intelligents, les autres sont débiles. Pourquoi toutes ces inégalités, Vénérable ? ».

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « Prenons l’exemple de tous les fruits de ces différents arbres. Certains sont piquants, acides, d’autres sucrés ».

Bhikkhu Nāgasena posa à son tour une question au Roi :

Q. « Votre Majesté, pourquoi sont ils différents ? ».

R. Le Roi répondit : « Parce qu’on a planté plusieurs arbres qui sont de différents genres ».

R. Bhikkhu Nāgasena dit alors : « Il en est de même, semblables à ceux qui plantent ces arbres, les êtres humains, à cause de la façon d’agir différente de chacun, aucun n’est comparable à un autre. C’est pourquoi, les conséquences de leurs actes sont diverses comme Votre Majesté a fait remarquer ci-dessus. De plus, tous les humains ont une bouche, pourquoi certaines personnes peuvent-elles parler alors que d’autres sont muettes ? Les enseignements de Bouddha expliquent ce phénomène comme suit : les riches, les pauvres, les bons, les méchants sont les produits de leurs actes commis dans les vies antérieures. C’est ainsi que le bénéfique, la méchanceté, la bonté, la laideur prennent forme. Telles causes, tels effets ».

Histoire n° 15

La moisson du riz

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Nous prions le Vénérable de nous expliquer ce qu’est la concentration et comment est la sagesse ? ».

R : « La concentration est la compréhension. La sagesse est la rupture définitive ».

Q : « Nous vous prions, grâce à votre grande compassion, de nous faire la comparaison pour que nous puissions comprendre ».

R : « Votre Majesté a certainement déjà vu comment les moissonneurs travaillent ? Avec la main gauche ils rassemblent un certain nombre de tiges de riz, avec la main droite ils coupent ces tiges. De la même façon, celui qui pratique le perfectionnement, grâce à l’esprit, rassemble ses idées, puis il utilise son intelligence pour exterminer les souffrances. C’est pourquoi on dit : « la concentration est la compréhension et la Sagesse est la rupture définitive ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 23

Histoire n° 16

La pierre précieuse qui purifie l’eau

Le Roi Milinda questionna Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Vénérable, voulez-vous, s’il vous plaît, m’expliquer ce qu’est la foi ?

R. Croire c’est devenir pur et progresser, jusqu’à parvenir à l’éveil.

Q. Devenir pur c’est quoi ?

R. Celui qui croit, ne doute pas et n’hésite pas. Croire, c’est faire confiance

à Bouddha, au Dharma et au Saṅgha. C’est accepter qu’il y a la possibilité de parvenir au stade d’Arhat, qu’il y a le cycle des renaissances, qu’il y a de bonnes et mauvaises conséquences pour les bonnes et mauvaises actions. Grâce à cette foi juste, le cœur est purifié et les cinq méfaits sont exterminés. Ces cinq méfaits sont : la luxure et la colère, la paresse et le penchant pour le sommeil, la prodigalité, l’amour des plaisirs, la suspicion. Si ces cinq méfaits ne sont pas encore extirpés, le cœur restera impur. Une fois ces mauvaises actions éliminées, les sentiments deviendront purs.

Q. S’il vous plaît, donnez des exemples pour que je puisse comprendre.

R. Prenons l’exemple d’un Roi qui traverse une rivière. Il a emmené avec lui ses voitures, ses attelages et son armée. De ce fait l’eau de la rivière est devenue trouble. Une fois la traversée accomplie, le Roi a soif. Supposons que le Roi a en sa possession une pierre précieuse qui a le pouvoir de purifier l’eau. Il va jeter cette pierre précieuse dans l’eau trouble, immédiatement l’eau de la rivière redeviendra limpide et pure. Le Roi aura ainsi de l’eau pour se désaltérer. A cause des cinq méfaits, l’âme de l’être humain est semblable à l’eau trouble. Le bouddhiste parvenu à l’éveil, échappe au cycle de morts et de renaissances et son âme est devenue sereine comme la pierre précieuse qui a purifié l’eau trouble. Celui qui a éliminé tous ses méfaits, sa foi est limpide comme l’éclat de la pierre précieuse, comme la clarté de la pleine lune ».

Histoire 17

L’homme qui traverse la rivière

Le Roi Milinda questionna Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Vénérable, vous avez dit que la foi aide à progresser. Qu’est ce que cela signifie ?

R. Tous les disciples de Bouddha se connaissent bien. Ils ont vu leurs maîtres extirper les impuretés de leur âme et atteindre la première, la

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 24

deuxième, la troisième étape de la Noble Voie ainsi que le stade d’Arhat. Ils s’efforcent donc de progresser dans leur foi afin d’atteindre l’éveil et échapper ainsi à la souffrance. Tout comme pour ces religieux, la foi constitue la stimulation à la persévérance.

Q. Vénérable, donnez des exemples pour que je puisse comprendre.

R. C’est comme une grosse pluie qui tombe au dessus d’une montagne. L’eau de pluie descend et déborde des bords de la rivière. Un groupe d’hommes s’avance. Ne pouvant pas estimer la profondeur de l’eau, ces hommes s’arrêtent et n’osent pas traverser la rivière. Il y a un homme qui arrive de loin. Il regarde l’eau et peut deviner sa profondeur. Connaissant ses propres capacités, il s’engage immédiatement dans l’eau et traverse la rivière. Voyant cela, le groupe d’hommes hésitants suit son exemple.

De la même façon, les disciples de Bouddha, en suivant l’exemple de leurs maîtres qui ont pu atteindre l’éveil grâce à la pureté de leur âme, mobilisent leur énergie pour obtenir les mêmes résultats ».

Histoire n° 18

La terre

Le Roi Milinda questionna le Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Vénérable, quel est le sens de l’expression piété et obéissance ?

R. Piété et obéissance constituent la base de toutes les vertus. Les trente sept réquisits d’éveil sont aussi issus de là.

Q. Que signifient ces trente sept réquisits d’éveil (Bodhipākṣika, sc.- 37 phẩm trợ đạo, vn.) ?

R. Ce sont les :

I. Quatre volontés de rompre (smṛti-upasthāna, sc. - Tứ niệm xứ, vn.)

II. Quatre volontés de cesser (pradhāna, sc. - Tứ chánh cần, vn.)

III. Quatre pouvoirs surnaturels (Ṛddhῑpādā, sc. Tứ thần túc, vn.)

IV. Cinq organes des sens (pancendriya, sc. - ngũ căn, vn.)

V. Cinq forces mentales (pañca bala, sc. ngũ lực, vn.)

VI. Sept états d’esprit constitutifs de l’éveil (sapta-Bodhyāṅga, sc. Thất bồ đề phần, vn.).

VII. Huit manières justes de pratiquer le dharma ou le sentier octuple

(Āryāṣṭāṅgikamārga, sc. Bát chánh đạo, vn.).

I. Q. Quels sont les quatre volontés de rompre (smṛti- upasthāna) ?

R. Le Bouddha nous a enseigné que :

1. Quand nous méditons à propos de l’impureté du corps, alors nous nous détachons du corps ;

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 25

2. Quand nous méditons sur les maladies, les souffrances, alors nous nous détachons de ces maux ;

3. Quand nous méditons sur l’impermanence (anitya) de la pensée, alors nous nous détachons de la pensée ;

4. Quand nous méditons sur le non-moi (anātman) alors nous nous détachons du non-moi. Voilà les quatre volontés de rompre ».

II. Q. Quelles sont les quatre nécessités de cesser (prabhāna) ? ».

R. Elles sont désignées aussi comme les quatre nécessités principales (prabhāna). C’est-à-dire :

1. Une fois une faute commise, il faut s’appliquer à ne plus en commettre d’autres ;

2. Abandonner toutes les fautes précédentes ; 3. Faire toutes les bonnes actions que nous n’avons pas encore faites

jusqu’à présent ; 4. Augmenter les bonnes actions que nous avons déjà faites ».

III.Q. Quels sont les quatre pouvoirs surnaturels de base (Ṛddhipāda) ?

R. Ceux-ci sont :

1. Le perfectionnement de l’acuité visuelle pour être capable de voir toutes choses existantes ; 2. Le perfectionnement de l’acuité auditive pour pouvoir capter toutes sortes de sons ; 3. Le perfectionnement de la perspicacité intellectuelle pour comprendre les idées, les pensées, les cogitations non exprimées par les interlocuteurs ; 4. Le perfectionnement du corps pour pouvoir se déplacer dans l’espace. Voilà le sens des quatre pouvoirs surnaturels ».

IV. Q. Quels sont les cinq sens fondamentaux (pañca indriya) ?

R. 1. La pensée ne prête pas attention aux formes belles ou laides perçues par l’œil. C’est le premier sens ;

2. La pensée ne prête pas attention aux paroles douces ou agressives ou gentilles ou méchantes que l’oreille a pu capter. C’est le deuxième sens ; 3. La pensée ne prête pas attention aux odeurs bonnes ou puantes senties par le nez. C’est le troisième sens ; 4. La pensée ne prête pas attention aux goûts doux ou amers que la langue a pu goûter. C’est le quatrième sens ; 5. La pensée ne jouit pas des plaisirs procurés par le frottement du corps contre des choses souples et douces, ni ne s’écarte

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 26

avec répugnance quand le corps est en contact avec des choses laides et sales. Voilà les cinq sens fondamentaux au complet ».

V. Q. Quelles sont les cinq forces mentales (pañca bala) ? ».

R. 1. Avoir la force de réfréner notre œil ; 2. Avoir la force de réfréner notre oreille ; 3. Avoir la force de réfréner notre nez ; 4. Avoir la force de réfréner notre bouche ; 5. Avoir a force de réfréner notre corps et par la même occasion contrôler notre pensée pour qu’elle ne succombe pas à la tentation.

Voilà les cinq force mentales ».

VI. Q. Quels sont les sept Etat d’Esprit constitutifs de l’Eveil (sapta

bodhyaṅga) ?

R. 1. La capacité de choisir la Bonne Loi (Saddharma) ; 2. La force de persévérer dans le perfectionnement et la pratique de cette Loi ; 3. La joie d’obtenir la Vraie Loi ; 4. La clairvoyance indispensable pour rompre avec les passions ; 5. La persévérance dans le perfectionnement de la concentration transcendantale ; 6. L’obtention de la sérénité suprême que rien ne pourra plus perturber ; 7. La capacité de quitter toutes les fausses lois ainsi que toutes les fautes déjà commises. Voilà les sept états d’esprits constitutifs de l’Eveil.

VII. Q. Et quelles sont les huit voies justes ou le Noble Sentier octuple

(Aṣṭa āryamargaṅga) ?

R. Celles-ci sont : 1. La compréhension juste (Sammā ditthi) ; 2. La pensée ou réflexion juste (Sammā Sankappa) ; 3. La parole juste (Sammā vācā) ; 4. Le comportement juste (Sammā Kammanta) ; 5. Les moyens d’existence justes (Sammā ājiva) ; 6. L’effort juste (Sammā vāyāma) ; 7. L’attention juste (Sammā sati) ; 8. La concentration juste (Sammā Samādhi). Voilà les huit voies justes ou le Noble sentier octuple.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 27

Ces trente sept réquisits d’Eveil (Bodhipākṣika-dharma) proviennent tous de la piété et de l’obéissance ».

Q. Vénérable, je vous prie de bien vouloir me donner un exemple pour que je puisse comprendre.

R. Prenons l’exemple d’un homme qui fait un long voyage en portant de lourds bagages. S’il peut se tenir bien en équilibre, c’est grâce à la terre qui le supporte. De même, le riz, les arbres qui dressent leurs têtes vers le ciel, c’est grâce aussi à la terre qui les supporte. La terre est la piété et l’obéissance. Tout comme ce démonstrateur d’arts martiaux qui veut faire une démonstration devant son public. Il va ramasser d’abord les cailloux, les débris de verre qui jonchent le sol, avant de pouvoir exécuter des mouvements sur ce morceau de terrain propre et plat.

De la même façon, sans aucune différence, les disciples de Bouddha doivent d’abord s’implanter solidement sur cette base constituée par la piété et l’obéissance avant de pratiquer le perfectionnement, étudier, observer les préceptes et méditer pour anéantir les attachements et les passions.

Q. Comment pouvons-nous nous défaire des attachements et des passions ?

R. Il faut méditer avec une concentration maximale sur les enseignements de Bouddha. De cette façon, les attachements et les passions seront dissipés immédiatement ».

Histoire n° 19

Le soutien d’une maison en ruine

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Comment est l’énergie ?

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « Il y a deux sortes d’énergie : 1. l’énergie mentale qui permet de maintenir solidement les bonnes

intentions afin de les aider à progresser, 2. l’énergie physique qui correspond à l’endurance. Grâce à cela, les

bonnes intentions ne peuvent pas s’effondrer.

Q. Le Roi insista : « Je vous prie de me donner un exemple pour que je puisse comprendre.

R. Le Bhikkhu répondit : « C’est comme un mur qui penche et à cause de cela la maison risque de s’effondrer. S’il y a quelqu’un qui sait comment la soutenir, alors tout va bien. C’est cela l’énergie. Prenons le cas d’une guerre déclarée. Le Roi envoie son armée pour combattre, mais la bataille risque d’être perdue à cause de l’infériorité en nombre de soldats. Le Roi envoie du renfort et son armée a vaincu l’ennemi.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 28

Il faut maintenir solidement les bonnes pensées, alors nous pourrons éliminer les mauvaises. Tout comme le Roi qui a renforcé son armée et qui a vaincu ses ennemis.

Nous devons garder fermement notre énergie pour aider les bonnes actions à progresser ».

Histoire n° 20

Le Roi et ses dignitaires

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Comment sont les idées positives ? ».

R. Le Bhikkhu répondit : « Ce sont l’analyse et la synthèse. Prenons l’exemple d’un cueilleur de fleurs. Il rassemble les fleurs en bouquets, alors quand le vent souffle, elles ne peuvent pas être dispersées. Tout comme le gardien du trésor royal, il divise, il additionne et il connaît le contenu du trésor en or, argent, pierres précieuses et diamants.

De la même façon, pour parvenir à l’état d’Eveil suprême, il faut méditer

sans cesse à propos des trente sept réquisits (Bodhipākṣika). C’est seulement de cette manière-là qu’on peut parler de l’esprit, de pensées et méditations saines, positives.

Il faut méditer à propos de l’enseignement des Bouddhas, s’y appuyer pour pouvoir distinguer clairement quelles sont les bonnes et les mauvaises actions, pour savoir ce qu’il faut accomplir et ce qu’il faut éviter de faire, pour pouvoir dissocier nettement le noir du blanc.

Après cette méditation, cette analyse, nous pourrons quitter le mal pour suivre le bien ».

Q. Le Roi Milinda insista : « Vénérable, je vous prie de bien vouloir me donner un exemple pour que je puisse mieux comprendre ».

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « Parmi les dignitaires qui vous entourent, vous connaissez bien ceux qui ont votre confiance et ceux qui ne l’ont pas, ceux qui vous sont utiles et ceux qui ne le sont pas.

Ceux qui ont vos faveurs et qui sont utiles, vos gardes les invitent à entrer, ceux qui n’ont pas vos faveurs et qui sont inutiles, ils ne les laissent pas entrer.

Il en est de même pour les êtres qui gardent leurs pensées, leurs réflexions concentrées sur les bonnes intentions et imprègnent leur esprit, quant aux mauvaises idées, ils les laissent dehors.

L’esprit doit rester maître et ne médite que sur les pensées positives et bonnes ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 29

Histoire n° 21

Le Roi est le Maître

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Que signifie être concentré ?

R. Etre concentré c’est être en méditation. C’est aussi un acte spirituel. Celui qui a acquis cette concentration voit la base de toutes ses vertus se développer pleinement.

Q. Je vous prie de me donner un exemple pour que je puisse comprendre.

R. C’est comme une maison qui a un toit pointu. Les lattes de bois montent vers le toit puis descendent vers le bas. Le toit est le point culminant.

C’est comme un Roi qui s’en va faire la guerre. Il emmène avec lui une armée composée de 4 divisions : une division de soldats montant sur des éléphants, une division de cavaliers, une division de chars et une division avec des soldats qui marchent à pied.

Le Roi est le maître. Cela est une concentration. De même, tous les préceptes et toutes les bonnes actions suivent la concentration ».

Histoire n° 22

Une personne avec une lampe allumée

à la main entre dans une salle obscure

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Qu’est-ce que la Sagesse (Prajðā) ?

R. C’est la rupture avec les illusions. Le perfectionnement mène à l’accession à la Sagesse. C’est la rupture avec le doute, elle va éclairer le Bien. Cela est la

sagesse.

Q. Je vous prie de me donner un exemple pour que je puisse comprendre.

R. Une personne tient dans sa main une lampe allumée et entre dans une salle obscure. L’obscurité est dissipée immédiatement et la salle est éclairée.

C’est exactement la même chose. La sagesse d’un homme éclairé n’est pas différente de la lumière de cette lampe. Pour les humains, la sagesse est au premier rang. Le perfectionnement mène à la sagesse qui permet ensuite d’échapper au cycle des renaissances et des morts ».

Histoire n° 23

Les armées du Roi

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 30

Q. « Les bonnes actions sont différentes, leurs efficacités sont-elles les mêmes ?

R. Leurs efficacités sont les mêmes. Les bonnes actions rivalisent pour éradiquer les souffrances.

Q. Je vous prie de me donner un exemple pour que je puisse comprendre.

R. Par exemple, dans l’armée royale, les divisions sont différentes les unes des autres ; il y a une division de soldats montant sur des éléphants, une division de cavaliers, une division de chars et une division avec des soldats qui marchent à pied, mais elles poursuivent un seul objectif : vaincre l’ennemi.

C’est exactement la même chose. Les bonnes pensées dans l’esprit que j’ai déjà expliquées, elles sont différentes mais n’ont qu’un seul but : elles rivalisent pour éradiquer les souffrances ».

Histoire n° 24

La lampe qui reste allumée toute la nuit

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « La personne décédée qui renaît, est-ce la même personne ou une autre ?

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « Ce n’est pas l’ancienne mais ce n’est pas non plus une nouvelle.

Q. Je vous prie de me donner un exemple pour que je puisse comprendre.

Q. Vous, quand vous étiez un enfant et vous maintenant en tant qu’adulte, est-ce la même personne ou une autre ?

R. C’est différent ce n’est pas la même.

R. Alors, vos parents de votre enfance, ce ne sont plus les mêmes que maintenant et vous n’avez aucun maître pour vous enseigner actuellement car ces maîtres enseignaient le prince héritier de l’époque et non vous, le Roi actuel.

Q. Vénérable, je n’ai pas bien compris votre réponse. Si quelqu’un d’autre vous posait cette question, comment lui répondriez-vous ?

R. Moi en tant qu’enfant et moi à l’heure actuelle est la même personne. Les périodes de ma vie sont différentes mais mon corps reste le même ainsi que mon esprit.

Q. Je vous prie de me donner un exemple pour mieux comprendre.

Q. C’est comme quelqu’un qui a allumé une lampe. Cette lampe peut-elle brûler jusqu’au matin ou non ?

R. C’est tout à fait possible.

Q. Cette lampe du début de la nuit, celle du milieu de la nuit et celle de l’aube se ressemblent-elles ou non ?

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 31

R. Vénérable, elles ne se ressemblent pas.

Q. Dans ces trois périodes de la même nuit, y a-t-il quelqu’un qui a allumé une autre lampe ou est-ce la même ?

R. Il n’y a qu’une seule lampe, une même mèche et une même huile. Grâce à cela, elle a pu brûler du début de la nuit jusqu’au matin.

R. C’est la même chose, ce n’est pas différent. La continuité des phénomènes perdure ainsi.

Un phénomène est déjà parti, un autre va arriver. Le mental de l’homme est éternel. Mais quand il entre dans un fœtus, il va naître et se développer. Le corps va vieillir et mourir. Le mental va renaître et entrer dans un autre fœtus. C’est pourquoi on dit que ce n’est pas l’ancienne personne mais ce n’est pas non plus une autre personne.

Q. Vénérable, donnez-moi un autre exemple.

R. Tout comme quelqu’un qui trait du lait. Il le laisse se reposer un certain temps. Le lait va se couvrir alors d’une couche de crème. A partir de là, le beurre va être fabriqué et ce beurre va devenir le beurre pur. Maintenant on ne peut pas dire que le lait est le beurre pur, mais on ne peut pas non plus dire que la matière de ce beurre pur n’est pas du lait. Du fait que le lait est devenu beurre pur, alors le beurre n’est pas autre chose que du lait. Ainsi, il est difficile de différencier le beurre du lait.

De la même façon, grâce au mental, l’humain est né, il va grandir, vieillir, puis mourir. Une fois que le corps est mort, le mental va sortir, entrer et rendre vivant un autre corps et de nouveau va renaître encore et encore, indéfiniment…

C’est pourquoi, il est impossible de dire que celui qui renaît et celui qui est mort sont le même, tout comme dire qu’ils sont totalement différents. »

Histoire n° 25

Le cultivateur

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Ceux qui ont pu finir avec le cycle de morts et de renaissances, savent-ils qu’ils ne renaîtront plus ?

R. Plusieurs religieux peuvent connaître leur cessation de renaissances.

Q. Comment font-ils pour le savoir ?

R. Ces religieux savent qu’ils ont cessé de s’attacher, de désirer, d’avoir des passions (Kleśa), sources de souffrances. Grâce à cela, ils savent que quand ils quitteront ce corps, ils ne renaîtront jamais.

Q. Vénérable, je vous prie de me donner un exemple.

Q. C’est comme le cultivateur qui laboure et qui sème les semences. Après avoir récolté beaucoup de riz, il le sèche et le met dans le réservoir.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 32

L’année suivante il ne labourera plus et ne sèmera plus, il se contentera de consommer le riz contenu dans le réservoir. Alors le cultivateur saura t-il qu’il n’aura plus la moisson à faire ?

R. Oui, Vénérable, il le sait très bien.

Q. Comment fait-il pour le savoir ?

R. Parce que s’il ne laboure pas, s’il ne sème pas, alors normalement il n’aura pas de moisson à faire.

R. C’est la même chose, ce n’est pas différent. Le religieux qui a atteint l’Eveil, a pu éradiquer tout attachement, toute souffrance et tout plaisir. Il n’a plus de désirs alors naturellement, il sait qu’il ne reviendra plus jamais en ce bas-monde ».

Histoire n° 26

La lampe et la lettre

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Le Sage qui a atteint l’éveil est-il différent de l’homme moyen ?

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : Les personnes qui ont acquis la sagesse sont différentes du commun des mortels.

Q. La Sagesse et l’intelligence se ressemblent-elles ?

R. C’est la même chose sans aucune différence.

Q. Ceux qui ont acquis la sagesse et l’intelligence ont-ils compris de façon exhaustive tous les phénomènes de la vie ou y a-t-il encore des sujets qui restent incompréhensibles pour eux ?

R. Il y a des phénomènes dont l’intelligence peut tout comprendre et il y a aussi des choses qu’elle ne peut expliquer.

Q. Quels sont les phénomènes dont l’intelligence peut percevoir toutes les significations et ceux qu’elle ne peut pas ?

R. Ce sont les matières que l’homme n’a pas encore apprises, les pays qu’il n’a pas encore visités, les significations qu’il n’a pas encore entendues, alors il ne peut pas les comprendre de façon exhaustive.

Les choses qu’il a apprises, visitées et entendues, alors il peut les comprendre.

Q. Que deviennent l’ignorance, la méconnaissance chez les êtres qui ont acquis la sagesse ?

R. Elles ont toutes disparues.

Q. Je vous prie de me donner un exemple pour mieux comprendre.

R. Un homme entre dans une pièce obscure en tenant dans sa main une lampe allumée. Alors la pièce est immédiatement éclairée et l’obscurité a disparu. De même, quand quelqu’un a acquis la sagesse, alors son ignorance et ses méconnaissances ont disparu.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 33

Q. Alors que devient cette autre intelligence ?

R. Une fois la mission accomplie, cette intelligence s’éteint. Cependant, ce qu’elle a réussi comme la compréhension exhaustive des phénomènes illusoires, la souffrance et l’égocentrisme persistent. En effet, tout ce qui est illusoire perdure.

Q. Je vous prie de me donner un exemple pour mieux comprendre.

R. Par exemple, en pleine nuit, un homme veut écrire une lettre. Il appelle son secrétaire lui demandant de venir le voir en apportant en même temps une lampe. Il dicte sa lettre. Une fois la lettre terminée, il éteint cette lampe et va se reposer. La lampe est éteinte mais la lettre reste. Tout comme cette intelligence qui est éteinte mais tous les phénomènes qu’elle a pu pénétrer perdurent.

Q. Elle a créé, puis elle disparaît. Quelle est la signification de cette situation ? Je vous prie de me donner un exemple.

R. Supposons que des gens veulent se protéger contre les incendies. Ils accumulent cinq barriques d’eau devant chez eux, par précaution. Un incendie est survenu. Ces habitants ont utilisé les barriques d’eau pour maîtriser le feu. L’eau a éteint le feu, les habitants n’ont plus besoin de ces barriques, ils les rangent derrière leur maison.

Quant au pratiquant bouddhiste, il utilise les cinq qualités fondamentales pour éradiquer les émotions perturbatrices de base, tout comme ces gens qui ont utilisé l’eau pour éteindre le feu. Ces cinq qualités sont : la foi respectueuse et l’énergie, les pensées vertueuses, la détermination et l’intelligence en dernier lieu.

Le pratiquant qui a acquis la sagesse est celui qui a pu éliminer toutes les émotions perturbatrices. Une fois éradiquées, elles ne renaîtront plus. La mission une fois accomplie, l’intelligence s’éteint, cependant les compréhensions acquises par elles perdurent indéfiniment.

R. C’est très très bien ! C’est excellent ».

Histoire n° 27

Ne pas cueillir les fruits verts

mais cueillir seulement les fruits mûrs

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Le pratiquant qui a atteint l’éveil et qui est sorti définitivement du cycle des morts et renaissances éprouve-t-il encore de la souffrance ?

R. Des fois il souffre encore, des fois non. Il peut encore éprouver de la souffrance en provenance de son corps. Mais il en a fini avec celle de son esprit.

Q. Pourquoi cela Vénérable ?

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 34

R. Les causes de la formation du corps sont à l’origine de la souffrance. C’est pourquoi cette souffrance-là reste, tandis que celles de la formation du mental sont déjà anéanties. En effet, les émotions perturbatrices sont éliminées ainsi que les convoitises. C’est pourquoi la souffrance mentale n’existe plus.

Le Bouddha a enseigné ceci : « L’éveillé n’éprouve plus que quelques souffrances en provenance de son corps et rien par rapport à son mental ».

Q. Pourquoi l’éveillé n’entre t-il pas au Nirvāṇa pour ne plus souffrir, pourquoi s’attarde t-il encore en ce bas-monde pour subir les souffrances corporelles ?

R. Les Arhats ne préfèrent ni détester ni aimer ni en avoir assez. Ils vivent paisiblement. Ils ne cueillent pas les fruits verts, ils cueillent seulement les fruits mûrs. Pour justifier ce fait, jadis, Śāripūtra, un des disciples de Bouddha Śākyamuni, a dit ceci : « Je ne veux pas m’éteindre paisiblement,

ni ne veux vivre éternellement. J’attends l’occasion d’entrer au Nirvāṇa tout comme un travailleur qui attend le jour de la paie ».

Histoire n° 28

Le voleur des mangues

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Une personne décédée qui renaît en ce bas-monde portera-t-elle le même nom

3 et le même corps que dans sa précédente vie ?

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « Non, c’est avec le nom et le corps actuels. En effet, un individu qui vit en ce monde commet des bonnes et des mauvaises actions. De là résultent des mauvaises et des méritantes conséquences. Une fois mort, un autre nom, un autre corps renaissent et prennent succession ».

Q. Supposons que dans cette vie nous ayons commis beaucoup de mauvaises actions. Si c’était le même nom et le même corps qui renaissaient alors dans la vie suivante nous n’hériterions pas des

3 Le mot « nom » ici ne désignerait pas le nom de famille ou le prénom d’une

personne car dans le bouddhisme il y a le principe selon lequel les bonnes et mauvaises conséquences de nos actes dans cette présente vie, détermineront notre renaissance dans une prochaine vie après la mort. Ce « nom » pourrait être compris dans le sens de la désignation ou la catégorisation d’un être sensible, par exemple : un humain, un animal, un arbre, etc. due à la capacité de différenciation de la pensée. (Note du traducteur).

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 35

mauvaises conséquences et ne subirions pas les lois du cycle des

renaissances (Saṃsāra).

R. Celui qui ne fait que de bonnes actions, qui ne succombe pas aux passions aliénantes, en quittant le corps actuel, peut ne plus jamais renaître une nouvelle fois. Cependant, ordinairement une personne peut faire beaucoup de bien autour d’elle tout en commettant aussi de mauvaises actions. C’est pourquoi, en suivant ce raisonnement, sa renaissance est probable. Une fois réincarnée, elle doit payer obligatoirement ses fautes commises dans la vie précédente.

Q. Je vous prie de me donner un exemple pour mieux comprendre.

R. Il y avait un homme qui volait des mangues. Le propriétaire du manguier avait pu l’attraper et l’emmener devant le Roi pour le jugement et lui dit : « Cet homme cueillait en cachette mes mangues ».

Le voleur riposta : « Je n’ai pas volé ses mangues parce que quand il a planté ce manguier, l’arbre était petit, quant aux fruits que j’ai cueillis, ils sont sur un grand manguier. Je n’ai donc pas commis de vol. Comment notre Roi va-t-il juger ce fait ? ».

Le Roi répondit : « Le planteur du manguier gagne le procès parce qu’il a planté l’arbre. Le manguier a grandi et donne des fruits. Le voleur peut nier son forfait mais ne peut pas échapper à sa condamnation ».

Il en est de même pour celui qui renaît. Avec son nom et son corps, l’homme vit en ce monde et fait de bonnes et de mauvaises actions. Avec ses mérites et ses mauvaises conséquences, dans la vie suivante, un autre nom et un autre corps reprennent sens et il en hérite. Ainsi grâce aux efforts et aux soins apportés par le planteur, un manguier est né et porte ses fruits. Quand nous faisons de bonnes ou de mauvaises actions dans cette présente vie, c’est comme si nous semions des graines dans la terre. C’est pourquoi dans notre prochaine vie, nous devrons inévitablement payer nos dettes contractées dans cette présente vie ».

Histoire n° 29

La semence et l’œuf

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Vous venez d’expliquer à propos du nom (ou désignation) et du corps. Alors, à quoi correspond le nom et à quoi correspond le corps ? ».

R. Le Bhikkhu Nāgasena répondit : « Ce qui a un rapport avec la matière est le corps ; ce qui a un rapport avec le mental, les sensations et la pensée, la réflexion et l’analyse est le nom, c’est-à-dire :

- l’agrégat des SENSATIONS (vedanāskandha)

- l’agrégat des PERCEPTIONS (saṃjñāskandha)

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 36

- l’agrégat des FONCTIONS MENTALES (saṃskāra- skandha). - l’agrégat de la CONSCIENCE (vijñānaskandha) .

Q. Pourquoi le nom et le corps sont-ils toujours associés et ne peuvent-ils être dissociés ?

R. C’est parce que la matière et le mental doivent toujours s’appuyer l’un sur l’autre et ne peuvent être séparés.

Q. Je vous prie de me donner un exemple.

R. Prenons comme exemple l’œuf d’une poule. S’il n’était pas fécondé, comment pourrait-il éclore ? La fécondation et l’œuf dépendent l’un de l’autre. Ils sont nés ensemble. Il en est de même pour le nom et le corps. Ils dépendent l’un de l’autre, sont nés ensemble et ne peuvent pas être dissociés. C’est pourquoi l’homme subit indéfiniment le cycle des morts et des renaissances au cours d’espaces de temps très longs, sans fin ».

Histoire n° 30

Semer une graine dans la terre

Le Roi Milinda demanda au Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Vous disiez que vous ne connaissez pas l’origine du temps. Pourriez-vous me donner un exemple ? ».

R. Le Bhikkhu Nāgasena répondit : « Quand vous semez une graine dans la terre, une pousse va sortir de la graine, avec des racines et grandit. L’arbre va porter des fleurs qui vont donner des fruits et le cycle de reproduction va recommencer encore et encore. Est-ce que cette continuité va s’arrêter ? ».

R. Certainement pas.

R. Il en est de même pour le temps. Il se poursuit indéfiniment et il est impossible de connaître le commencement, l’origine du temps.

Q. Je vous prie de me donner une autre comparaison.

R. Prenons l’exemple d’une poule qui pond un œuf. L’œuf éclos donne naissance à un poussin. Ce poussin donnera plus tard d’autres œufs et ce cycle va continuer indéfiniment. Il en est de même pour la vie d’un homme. Après la naissance arrive la mort, après la mort ce sera une nouvelle naissance et ainsi de suite. De ce fait, peut-on savoir où est le commencement ?

Q. Je vous prie de me donner une autre comparaison.

Q. Le Bhikkhu Nāgasena dessina sur le sol le dessin d’une roue et questionna le Roi : « Sur ce dessin, votre majesté peut-elle dire où est le début ?

R. C’est impossible de savoir.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 37

R. Il en est de même pour le cycle du Saṃsāra, on ne peut pas déterminer le commencement. L’homme naît puis meurt en subissant des souffrances sans fin. Le Bouddha a dit : « C’est parce qu’il y a l’œil et des formes qui se trouvent en face de lui qu’est née la vue. Ces trois éléments mis ensembles s’appellent la sensation.

La sensation produit des sentiments qui à leur tour engendrent l’amour, l’attachement. De cet attachement naît le désir ardent qui motive tout acte et pour pouvoir agir l’homme a besoin de l’œil.

De même l’oreille face aux sons donne naissance à l’ouïe. Ces trois éléments associés s’appellent la sensation.

C’est parce qu’il y a une langue ainsi que des saveurs qu’est né le goût. Ces trois éléments mis ensemble s’appellent la sensation.

C’est parce qu’il y a un corps au contact avec des objets fins ou rugueux qu’il donne naissance au toucher. Les trois éléments mis ensemble s’appellent la sensation.

De même, la pensée liée aux différentes idées engendre la réflexion. Les trois éléments associés s’appellent la sensation.

La sensation produit les sentiments et l’attachement, le désir ardent et les actes qui ont besoin à leur tour des six sens pour vivre dans cette vie.

Il faut avoir au complet les six sens pour percevoir les phénomènes afin d’obtenir des sensations et cela continue ainsi indéfiniment.

Il en est de même pour le temps qui se déroule continuellement. On ne peut pas déterminer où est son commencement. Si nos sens, les phénomènes, leurs identifications ne sont pas réunies, il n’y aura pas de sensations, de sentiments, d’affection ni de désirs. Sans action, sans joie, sans tristesse, sans plaisir, sans souffrance, sans vieillesse, sans mourir, sans renaître, cela signifie l’éradication du cycle des morts et des

renaissances, c’est-à-dire avoir atteint l’Eveil et entrer au Nirvāṇa ».

Histoire n° 31

Le Palais Royal

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Vénérable, en ce monde y a-t-il quelque chose qui naît naturellement ? »

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « Il n’y a jamais eu de choses, d’êtres qui soient nés spontanément. La naissance de toutes les choses, de tous les êtres est due à une cause, à une vie déjà existante associée à plusieurs autres éléments réunis.

Q. Je vous prie de me donner un exemple.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 38

Q. Ce somptueux palais où vous résidez est-il là de façon naturelle ou bien est-il construit par les hommes ?

R. Ce sont des hommes qui l’ont créé.

R. Il en est de même pour l’être humain, il n’est pas né de façon spontanée.

Q. Je vous prie de me donner un autre exemple.

R. Par exemple, vous semez une graine dans la terre. Elle germe, s’ouvre, se développe de jour en jour. Elle devient un grand arbre, se couvre de fleurs qui vont donner des fruits. Tous ces arbres n’existent pas de façon spontanée. Tout d’abord ils ont déjà une origine, une vie, c’est la graine. Ensuite, grâce aux efforts du cultivateur qui met l’engrais, qui arrose, l’arbre acquiert une bonne santé, donne des fleurs et des fruits. Il en est de même pour l’être humain et toutes choses de la nature.

R. Vous expliquez très très bien, Vénérable ».

Histoire n° 32

L’homme qui a accompli des actes méritants pour le Roi

Le Roi Milinda demanda à Vénérable Nāgasena :

Q. « Quelle est la signification de l’expression recevoir - être sensible ?

R. Cela veut dire prendre conscience et jouir.

Q. Je vous prie de me donner un exemple.

R. Prenons l’exemple d’un homme qui a accompli des actes méritants pour le Roi. Le Roi est très satisfait et le récompense avec de l’or, de l’argent, des biens et le nomme à un haut rang de la hiérarchie. Cet homme est très heureux et jouit pleinement de cette richesse et de cet honneur. Ensuite il réfléchit à ceci : c’est grâce à mes efforts pour aider le Roi qu’aujourd’hui je suis devenu riche, honoré et peux profiter de beaucoup de plaisirs.

Supposons que cet homme sait utiliser ses réflexions pour s’orienter vers de bonnes actions ; sait utiliser sa langue pour de bonnes paroles ; sait employer son corps pour de bons comportements. Grâce à cette façon de vivre avec bonté et sagesse dans cette vie d’ici-bas, une fois décédé, il renaît dans l’heureux monde céleste. Là, il est totalement satisfait, par la jouissance de tous les plaisirs. Il réfléchit et s’est rendu compte : « C’est grâce à ma vie vertueuse dans le monde des humains que maintenant je peux jouir de tous ces plaisirs. - Recevoir - être sensible signifie donc prendre conscience des actes et jouir des conséquences ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 39

Histoire n° 33

Le mandarin qui surveille le trésor royal

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Que signifie être conscient ?

R. Etre conscient veut dire connaître. Pour toutes choses on connaît comment sont leurs formes, leurs couleurs.

Q. Je vous prie de me donner un exemple.

R. Prenons l’exemple d’un mandarin qui a pour fonction de surveiller le trésor royal. Il entre dans la réserve et d’un seul coup d’œil, il peut se rendre compte immédiatement de la quantité de l’or, de l’argent, des objets précieux, des bijoux, des soieries, des étoffes de qualité ainsi que de leur état de conservation, de leurs couleurs, de leurs emplacements.

C’est cela qu’on appelle conscience et connaissance ».

Histoire n° 34

Celui qui prépare le poison

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Que signifie l’intention personnelle ? ».

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « Cela désigne la façon de réfléchir, d’organiser les choses de quelqu’un. C’est à partir de là que l’être humain fait de bonnes ou de mauvaises actions ».

Q. Je vous prie de me donner un exemple.

R. C’est comme celui qui prépare un poison. Il le boit et demande ensuite aux autres de faire comme lui. Par la suite il tombe malade et les autres aussi. Il en est de même pour celui qui a des pensées négatives, qui ne réfléchit qu’à de mauvaises actions, il commettra inévitablement des actes nuisibles. A l’heure de sa mort, il tombera en enfer. Quand on a des pensées cruelles, on réfléchit et on n’organise que des choses nuisibles alors sûrement on va commettre de mauvaises actions. Au contraire si quelqu’un prépare une boisson composée de lait, de sucre, de miel, en la buvant il la trouvera succulente et invitera les autres à la boire aussi. Tout le monde sera content. Il en est de même pour celui qui a des pensées saines, qui réfléchit à des choses positives et qui ne fait que de bonnes actions. A l’heure de sa mort, il renaîtra dans le monde des immortels. Ceux qui ont suivi son exemple profiteront des mêmes bonheurs que lui. Avoir des intentions positives signifie réfléchir et n’organiser que de bonnes actions alors certainement les conséquences seront positives aussi ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 40

Histoire n° 35

Le son de la grande cloche

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Que signifie l’agitation interne ?

R. Cela désigne un désir espéré qui donne naissance à des idées. C’est à ce moment-là que l’on ressent de l’agitation dans l’esprit. C’est pourquoi on appelle cet état, l’agitation interne.

Q. Depuis la naissance de cette agitation jusqu’à le passage à l’acte, comment va se passer le déroulement ? Je vous prie de me donner un exemple pour que je puisse comprendre.

R. C’est comme la grande cloche, quand on la sonne avec rythme, nous entendons une sonorité très pure. Quand on arrête de la sonner, la vibration se prolonge encore. Tout comme une marmite en train de bouillir, quand on l’enlève hors du feu, l’écume continue toujours de déborder. Il en est de même chez l’être humain. Un désir ardent agite notre esprit et notre pensée se met en action. La vibration d’une cloche et l’eau en train de bouillir représentent l’agitation interne. Quand on arrête de sonner la cloche, la vibration continue, quand on arrête de faire bouillir, l’écume continue de déborder, c’est le moment de la mise en action du désir souhaité ».

Histoire n° 36

Le chef cuisinier du Roi

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Une fois qu’un état d’esprit est structuré, est-ce qu’on pourrait l’analyser, le décomposer ?

R. Si l’on voulait dire : voici l’émotion, la perception, le sentiment, le désir qui causent la perturbation interne. Ils sont maintenant bien mélangés, ils ne peuvent plus être décomposés.

Q. Je vous prie de me donner un exemple pour mieux comprendre.

R. C’est comme le chef cuisinier du Roi. Il a réalisé un plat où il a mis du lait, du sel, du gingembre et d’autres condiments. Il le présente au Roi. Le Roi lui dit alors : « Vous faîtes sortir de ce plat le lait, le sel, etc. pour me les montrer ». Alors que pensez-vous, votre Majesté, est-ce qu’il lui est possible de le faire ?

R. Le Roi Milinda répondit : Ce n’est plus possible parce que tous ces composants sont mélangés dans le plat.

R. Il en est de même pour les sentiments ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 41

Histoire n° 37

Semer cinq types de graines

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Les cinq sens de l’être humain lui permettent de percevoir. Cela serait dû à des causes et effets différents ou d’une seule source ?

R. Cela est dû à des causes et effets différents.

Q. Je vous prie de me donner un exemple.

R. Sur un champ, on a semé cinq types de graines. Ces graines poussent et donneront des fruits. Tous ces fruits sont-ils différents les uns des autres ?

R. Tous ces fruits sont différents. Il en est de même pour les cinq sens de l’être humain. Ils peuvent percevoir, reconnaître et distinguer. Cela est dû à des causes et effets différents ».

Histoire 38

Les fruits sur les arbres

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena:

Q. « Vénérable, tous les êtres humains ont le même type de corps, pourquoi certains vivent longtemps, d’autres meurent très jeunes; certains ont une bonne santé, d’autres sont malades; certains sont riches, d’autres sont pauvres; certains sont nobles, d’autres sont humbles; certains sont intelligents, d’autres sont peu intelligents. Pourquoi sont-ils si dissemblables ? ».

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « C’est comme les fruits sur les arbres, certains sont sucrés, d’autres sont acides, acres, amers; certains sont bons à manger, d’autres sont immangeables. Ils sont tous des fruits pourquoi ils ne se ressemblent pas ?

R. Parce que leurs graines de semence sont différentes.

R. Il en est de même pour les êtres humains. C’est à cause de leurs karmas spécifiques, à cause de leurs propres connaissances, de leurs propres comportements qui étaient différents depuis toujours. C’est pourquoi la position du caractère original de chaque être est différente de l’autre. De là vient leur dissemblance.

Bouddha nous avait enseigné : c’est à partir des bons et des mauvais agissements de chaque être, depuis très longtemps auparavant, que proviennent les conséquences par la suite.

Quand antérieurement on a fait des bonnes actions, maintenant on peut vivre longtemps, avoir la santé et la prestance, le pouvoir et la noblesse,

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 42

l’intelligence et la sagesse. Si antérieurement on a fait de mauvaises actions, maintenant on peut

mourir prématurément, on est souvent malade, on a un physique laid, un rang social défavorisé et de basse condition, un niveau d’intelligence peu élevé et idiot. Ces conséquences sont sans erreur possible.

Dans le cycle de morts et de renaissances, les conséquences de nos actes nous gèrent, nous protègent, nous récompensent et nous punissent. Tout vient de nous : nous créons les causes et nous récoltons les conséquences.

R. C’est très bien, c’est excellent ».

Histoire n° 39

Creuser un puits

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Si une personne voulait faire du bien, il devrait le faire dans le passé ou dans le futur ?

R. Il devrait faire déjà dans le passé pour pouvoir recueillir des bonnes conséquences maintenant. Il ne faut pas attendre pour les faire plus tard, il n’y aura pas d’effets. Par exemple, votre Majesté, si vous ne commenciez à creuser un puits que lorsque vous avez soif, auriez-vous à temps de l’eau pour boire ?

R. Non, Vénérable, je mourrais de soif. Il faut creuser d’avance le puits.

R. Il en est de même, il n’y a pas de différence. Il faut faire du bien, se perfectionner durant plusieurs vies antérieures pour pouvoir recevoir des bonnes conséquences dans cette vie. Il ne faut pas attendre pour le faire dans le futur, il n’y aura pas d’effets.

Bouddha nous a enseigné : « Quand vous constatez que c’est une bonne action à faire, il faut l’accomplir tout de suite pour pouvoir prendre le chemin de la Sagesse. Ne faites pas comme le cocher qui quitte le grand chemin pour prendre un sentier tortueux et qui pleurera ensuite lorsque sa voiture sera cassée ».

Il en est de même, sans aucune différence, pour celui qui, aveuglé par l’ignorance, est sorti du bon chemin. Il est égaré dans les mauvaises voies. Quand il verra la mort s’approcher, il se mettra à se lamenter tout comme le cocher qui a sa voiture cassée ».

Histoire n° 40

Le crocodile, la tortue, le paon, le pigeon

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 43

Q. « Les Vénérables nous enseignaient : « Le feu de l’enfer dégage une chaleur nettement plus brûlante que celle du feu normal. Si l’on jetait un petit caillou dans le feu, il resterait encore en entier toute une journée. Si l’on jetait une grosse pierre dans le feu de l’enfer, elle disparaîtrait en un clin d’oeil ». Je doute car il m’est impossible de croire à cela ! Les Vénérables avaient encore dit ceci : « Les êtres qui sont condamnés en enfer, sont brûlés vifs durant des milliers d’années mais ils ne sont pas réduits en cendres. Face à ce raisonnement, je doute encore plus».

Q. Réfléchissez à ceci : Les crocodiles, les tortues, les paons, les pigeons femelles mangent-ils des graviers ?

R. Oui, ils les mangent.

Q. Ces graviers sont-ils digérés ?

R. Oui, ils sont tous digérés.

Q. Et les oeufs dans leurs ventres sont-ils digérés ou non ?

R. Non, les oeufs ne sont pas digérés. Pourquoi ?

R. C’est parce qu’ils sont influencés par le karma. Il en est de même pour l’homme. Celui qui est condamné en enfer, il y sera brûlé durant des milliers d’années sans être réduit en cendres, c’est à cause de l’influence de son karma.

Bouddha avait enseigné : « Tant que le karma n’est pas épuisé, l’homme ne peut pas mourir ».

R. Très bien, c’est excellent.

Histoire n° 41

L’eau supporte la terre

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Les Maîtres avaient enseigné ceci : La terre s’appuie sur l’eau ; l’eau s’appuie sur l’air, l’air s’appuie sur l’espace. Il m’est difficile de le croire ».

R. Bhikkhu Nāgasena souleva le vase servant à filtrer l’eau et s’adressa au roi : « Majesté, regardez ceci. C’est bien clair que l’eau s’appuie sur l’air n’est-ce pas ? ».

Histoire n° 42

Le Nirvāṇa est la sérénité absolue

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Vénérable, le Nirvāṇa est vraiment la sérénité absolue ou est-ce la fin définitive ? ».

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « Oui, c’est exact ».

Q. Voulez-vous m’expliquer plus clairement s’il vous plaît.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 44

R. Celui qui est voilé par l’ignorance, d’habitude aime les plaisirs, s’attache aux sens, à la forme et aux phénomènes, il dérive au fil de l’eau du fleuve de l’ignorance. Il est ballotté sur l’océan de la souffrance et ne pourra jamais échapper au cycle de la naissance, de la vieillesse, de la maladie et de la mort.

Les êtres qui ont acquis la sagesse ne s’adonnent plus à leurs passions, ne s’attachent plus à leurs sens, à la forme et à tous les phénomènes. Grâce à cela, ils peuvent éradiquer leurs désirs ardents, leurs attachements, toutes les souffrances dues à la naissance, à la vieillesse, à la maladie et à la mort ainsi que toutes les douleurs ou les

tristesses de ce bas-monde. C’est pourquoi le Nirvāṇa est considéré comme la sérénité parfaite, l’extinction totale.

Q. Est-ce que tous les pratiquants bouddhistes pourront atteindre le

Nirvāṇa ?

R. Cela ne serait pas possible de cette façon. Ceux qui sont capables de se diriger directement vers la voie de la sagesse, d’apprendre les choses claires et justes, de pratiquer les méthodes dignes d’intérêts, de délaisser celles qui sont peu intéressantes, d’éradiquer les choses qui méritent d’être

éliminées, ce sont ces pratiquants-là qui atteindront le Nirvāṇa.

Histoire n° 43

Le Nirvāṇa est un lieu de bien-être

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Tout être qui n’a pas encore atteint le Nirvāṇa, pourrait-il savoir que le

Nirvāṇa est un lieu de bien-être ?

R. C’est possible qu’il puisse le savoir.

Q. Comment pourrait-il le savoir ?

Q. Celui qui n’a pas encore un bras amputé pourrait-il connaître la souffrance engendrée par l’amputation d’un bras ?

R. Il pourrait, Vénérable.

Q. Comment le pourrait-il ?

R. Bien qu’il n’ait pas encore un bras amputé, il a l’occasion de voir et entendre les gémissements, les plaintes et les pleurs des amputés. C’est pourquoi il connaît leurs souffrances.

R. C’est la même chose, il n’y a pas de différence. Celui qui n’a pas encore

atteint le Nirvāṇa peut savoir aussi que le Nirvāṇa est vraiment un lieu

paisible parce qu’il a entendu ceux qui avaient atteint le Nirvāṇa décrire la paix et la sérénité de ce lieu ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 45

Histoire n° 44

Le Bouddha est venu en ce bas-monde

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Avez-vous vu le Bouddha ?

R. Non, le Bouddha a réintégré le Nirvāṇa depuis des milliers d’années.

Q. Vos Maîtres ont-ils vu le Bouddha ?

R. Eux non plus.

R. Selon le raisonnement ci-dessus, le Bouddha n’est pas venu en ce bas-monde parce que ni vous ni vos Maîtres, personne ne l’a vu.

Q. Est-ce que votre Majesté a vu le fleuve U Ha sur l’Himalaya ?

R. Je ne l’ai jamais vu.

R. Vos ancêtres l’ont-ils vu ?

R. Mes ancêtres non plus.

Q. Alors ce fleuve n’existe pas parce que ni vous ni vos ancêtres ne l’avez vu.

R. Même si moi et mes ancêtres ne l’avons pas vu, pourtant ce fleuve existe sur l’Himalaya.

R. Votre Majesté, il en est de même, moi et mes Maîtres nous n’avons pas vu le Bouddha, mais il est venu en ce bas-monde ».

Histoire n° 45

Le Bouddha est le plus noble de tous

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Est-ce que le Bouddha est le plus noble de tous en ce monde ?

R. Oui, c’est exact.

Q. Comment le savez-vous puisque vous ne l’avez pas vu ?

R. Une personne n’a jamais encore vu la mer mais elle a vu les cinq grands fleuves tels que : le Gange, le Dumuna, l’Axirawati, le Sarabu, le Mahi qui coulent vers la mer ; la surface de la mer n’est ni basse ni haute, cette personne sait-elle que la mer est grande et profonde, impossible à mesurer ?

R. Cette personne peut le savoir.

R. Il en est de même. Ayant vu les grands disciples de Bouddha réintégrer

le Nirvāṇa, j’ai su alors que Bouddha est le meilleur de tous.

Q. Je vous prie de me donner un autre exemple.

R. Autrefois, il y avait un enseignant, le Vénérable Tyxa.

Q. Il est décédé depuis longtemps, comment savez-vous qu’il a existé ?

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 46

R. Je le sais parce qu’il a laissé ses écritures. De la même façon, celui qui a pu faire connaissance avec le Dharma, a découvert le Bouddha, parce que c’est Bouddha qui a laissé son enseignement à ses disciples, et à ses croyants.

L’enseignement laissé par Bouddha est merveilleux, transcendant, impensable. En faisant connaissance avec le Dharma, on sait que Bouddha était le meilleur de tous.

R. C’est très bien, très très bien !

Q. Connaissez-vous l’enseignement de Bouddha ? Le Dharma contient toutes les matières enseignées par Bouddha, les

préceptes que Bouddha a laissés, c’était pour que ses disciples les observent, les étudient et les pratiquent.

Histoire n° 46

Allumer une torche

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Un être humain meurt, quitte son corps, est-ce qu’il va renaître ? ».

R. Bhikkhu Nāgasena répondit : « Un mort reçoit un nouveau corps en quittant l’ancien ».

Q. Je vous prie de me donner un exemple.

R. C’est tout comme quand on allume une torche, d’une torche à une autre. Le feu de l’ancienne torche continue à brûler sur la nouvelle. Il en est de même pour l’homme, il ne peut pas garder son ancien corps quand il en a reçu un nouveau.

Q. Je vous prie de me donner un autre exemple.

R. Votre Majesté, quand vous étiez jeune, avez vous étudié les sūtras avec un Maître quelconque ?

R. Oui, et maintenant je m’en rappelle encore.

Q. Les sūtras que vous avez étudiés, votre Maître s’en rappelle-t-il encore, les a-t-il conservés encore ou est-ce qu’une fois que vous les avez étudiés, tout vous est revenu ?

R. Une fois l’enseignement transmis, mon Maître conserve toujours son savoir.

R. Il en est de même pour l’homme, il quitte son ancien corps et reçoit un nouveau corps.

Q. Alors l’âme existe-t-elle réellement ?

R. Selon les théories extrémistes, elle n’existe pas ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 47

Histoire n° 47

L’arbre qui n’a pas encore donné de fruits

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Serait-il possible de démontrer clairement les conséquences de chaque bonne ou chaque mauvaise action et de dire où elles se manifesteront ?

R. Cela est impossible à faire.

Q. Pourquoi ? Pourriez-vous me donner un exemple ?

Q. Pour un arbre qui n’a pas encore donné de fruits, Votre Majesté peut-elle dire fermement que sur cette branche-ci il y aura des fruits à tel endroit et sur cette branche là, à tel autre endroit ?

R. C’est impossible de prévoir cela.

R. C’est la même chose, il n’y a pas de différence. Le cycle de morts et de renaissances est interminable, il est impossible de dire que telle conséquence aura lieu à tel moment et telle autre conséquence aura lieu à tel autre moment ».

Histoire n° 48

L’agriculteur laboure et sème

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « L’homme qui doit encore renaître sait-il qu’il devra renaître ?

R. Il pourrait le savoir.

Q. Comment fait-il pour le savoir ? Je vous prie de me donner un exemple ?

R. C’est comme un agriculteur qui laboure, sème. S’il pleut suffisamment, sait-il qu’il y aura du riz à récolter ?

R. Oui Vénérable, il le sait.

R. Il en est de même, il n’y a pas de différence, l’homme qui doit encore renaître, sait qu’il devra le faire ».

Histoire n° 49

Allumer un grand feu

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Comment pouvons nous faire pour savoir où réside Bouddha au

Nirvāṇa ?

R. Bouddha a réintégré le Grand Nirvāṇa, il est impossible de savoir où est le lieu de sa résidence.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 48

Q. Je vous prie de me donner un exemple ?

R. Par exemple, quelqu’un a allumé un grand incendie, ensuite il l’a éteint. Avons-nous les moyens de montrer où se trouve la flamme ?

R. C’est impossible de la montrer parce que cette flamme est détruite.

R. C’est la même chose. On ne peut pas montrer le lieu de résidence de Bouddha. Cependant nous pouvons connaître son corps de la Loi (Dharmakāya, sc.) c’est-à-dire son enseignement qu’il a laissé en ce bas-monde ».

Histoire n° 50

Le médecin

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Bouddha connaissait-il tout et voyait-il tout ?

R. Oui, Il connaissait et voyait tout.

Q. Pourquoi attendait-il l’occasion pour mettre en vigueur les préceptes et non tous en une seule fois ?

Q. Y a-t-il un médecin quelconque qui connaît tous les médicaments du monde entier ?

R. Oui Vénérable, il y en a un qui connaît tout.

Q. Alors ce médecin conseille-t-il à ses malades de prendre les médicaments quand ils en ont besoin ou leur dit-il d’en prendre avant le moment indispensable ?

R. Il doit leur dire d’en prendre quand ils en ont besoin.

R. De même, Bouddha attendait l’occasion favorable pour mettre en vigueur les préceptes pour ses disciples. Ces derniers s’en rappelleront toute leur vie pour se comporter de façon vertueuse ».

Histoire n° 51

Le lotus aux cent pétales

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Bouddha possédait-il au complet les trente deux très beaux traits physiques et les quatre-vingt autres supplémentaires ? Le teint de sa peau avait-il la couleur jaune d’or comme de l’or pur ? Son auréole avait-elle la grosseur d’une brassée ?

R. Bouddha possédait toutes ces caractéristiques.

Q. Ses parents avaient-ils les mêmes traits ?

R. Ses parents ne possédaient pas ces bienheureuses caractéristiques.

Q. Normalement les enfants ressemblent à leurs parents n’est-ce pas ?

R. Votre Majesté connaît-elle le lotus aux cent pétales ?

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 49

R. Je connais ce type de lotus.

Q. Où pousse t-il ?

R. Il naît dans la boue et grandit dans l’eau.

Q. La couleur et l’odeur du lotus ressemblent-elles à celles de la boue et de l’eau ?

R. Elles n’y ressemblent pas.

R. Il en est de même pour le cas de Bouddha. Ses parents n’avaient pas les bienheureuses caractéristiques de Bouddha parce que seul Bouddha possédait les bienheureuses caractéristiques de tous les Bouddhas (Tathāgatha, sc.). Il est né au monde et a grandi dans cette vie terrestre, mais Il ne ressemblait pas aux habitants de ce bas-monde ».

Histoire n° 52

Deux personnes pleurent

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Il y a deux personnes qui pleurent, l’une est malheureuse et pleure parce que sa mère vient de mourir ; l’autre, après avoir écouté l’enseignement de Bouddha, s’est rendu compte de son ignorance, elle est admirative, très émue et pleure. Dans ce cas-là, les pleurs de laquelle des deux personnes sont doux et fastes ?

R. La personne qui pleure à cause de la tristesse, de l’ignorance, de la colère, verse des larmes ayant un goût amer.

Celle qui pleure à cause du bien-être, de la sérénité, verse des larmes pures.

Ce sont toujours des larmes mais celles de la première personne sont irritées tandis que celles de la deuxième personne sont fraîches.

L’irritation cause des dégâts, le calme engendre la sérénité ».

Histoire n° 53

L’ignorance et la clairvoyance

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Quelle est la différence entre un homme ignorant et un homme clairvoyant ?

R. L’un a encore des attachements, l’autre n’en a plus.

Q. Ce qui veut dire ?

R. C’est-à-dire l’un a encore des désirs, l’autre n’en a plus.

Q. Cependant j’ai toujours vu, que ce soit un moine ou un laïc, qu’il ait

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 50

atteint l’éveil ou soit encore voilé par l’ignorance, tous les deux ne se préoccupent que de leur confort et du remplissage de leur estomac.

R. Votre Majesté doit prêter votre attention à ceci : L’ignorant éprouve du plaisir quand il mange. Il espère avoir de bons plats exotiques pour satisfaire ses désirs. Celui qui a atteint l’éveil, en mangeant, il ne fait plus attention si c’est un bon ou un mauvais plat, si c’est savoureux ou non. Il ne cherche pas son plaisir dans le fait de manger un bon plat exotique car la nourriture ne sert qu’à le maintenir en bonne santé pour qu’il puisse secourir ses semblables.

R. C’est très très bien ».

Histoire n° 54

Où se trouve le vent ?

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Où se trouve la sagesse ?

R. Elle n’est nulle part.

Q. Alors, elle n’existe pas ?

Q. Où se trouve le vent d’après vous ?

R. Il n’est nulle part.

Q. Alors, le vent existe-il ? ».

Histoire n° 55

Prendre l’eau de la mer dans la paume des deux mains

pour la goûter

Le Roi Milinda demanda à Bhikkhu Nāgasena :

Q. « Vénérable, vous avez dit que Bouddha avait réalisé quelque chose de très difficile. Qu’avait-Il fait de si difficile ?

R. Parce qu’Il a pu différencier les phénomènes sans forme, sans caractéristiques dans chaque organe des sens des humains, depuis le contact, la prise de conscience, l’émotion et la réflexion jusqu’à l’analyse des signes distinctifs.

Q. Je vous prie de me donner un exemple.

R. C’est comme quelqu’un qui prend dans la paume de ses mains réunies, l’eau de la mer pour goûter. Serait-il capable d’y distinguer la part de l’eau du Gange, celle du fleuve Du Mu Na, celle du fleuve A Xi Ra Hoa Ti, celle

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 51

du fleuve Xa Ra Bu et celle du fleuve Ma Hi ?

R. C’est très difficile à faire.

R. L’Honoré du Monde a pu tout reconnaître, différencier tous les phénomènes sans forme, les phénomènes sans caractéristiques. A partir de cette constatation, j’ai dit qu’Il a réalisé quelque chose de très difficile.

R. C’est très bien, c’est excellent ».

*******

Chapitre 3

Sūtra des Stances du Dharma

(Le Sūtra Dharmapāda, sc. -

Kinh Pháp Cú, vn.)

Histoire n° 56

Avoir un corps c’est recevoir la souffrance

Bouddha avait raconté cette histoire : « Autrefois il y avait un Bhikkhu

appelé La Force de l’Energie qui pratiquait son perfectionnement sur une montagne. En ce lieu, il y avait quatre animaux : un émouchet, un corbeau, un serpent, un cerf qui cohabitaient avec lui.

Un soir, ils se posèrent cette question : « Parmi les souffrances de cette vie, laquelle est la plus lourde à supporter ? Le corbeau avec son bec pointu, prit en premier la parole : « La faim et la soif sont les plus dures à supporter. Quand on est affamé, assoiffé, le corps est amaigri, l’oeil ne voit plus clair, l’esprit n’est pas tranquille. Parfois à cause de la nourriture, nous sommes pris au piège et nous mourons à cause de la faim ».

L’émouchet continua : « La luxure est la pire des souffrances. Quand le désir sexuel est pressant nous ne pensons plus au danger et à cause de cela nous pourrions succomber à la mort. Le plaisir sexuel est le plus dangereux ».

Ce fut ensuite le tour du serpent de dire « Pour moi en particulier, la colère est la souffrance la plus dangereuse. Une fois que la colère se lève, nous ne faisons plus la différence entre les êtres chers et les simples connaissances. Des fois, nous causons du tort à nous-même et à autrui ».

A la fin, le cerf exprima son opinion : « La peur est la souffrance la plus dure. Mon coeur palpite et je tremble continuellement comme quand j’ai peur des chasseurs avec leurs chiens, ainsi que des loups. Dès que j’entends un bruit, je m’enfuis à toute allure, au risque de la mort, les

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 52

viscères contractés, abandonnant les parents et les enfants, parfois on peut tomber dans les fossés au risque de perdre la vie ».

Après avoir entendu leur discussion, le Bhikkhu rectifia comme ceci : « Tous les points de vue exprimés là ne sont que des souffrances secondaires, ce ne sont pas encore les racines. La souffrance des êtres de ce monde provient du corps. Le corps n’est qu’un réceptacle pour contenir toutes sortes de souffrances. C’est pourquoi je quitte le monde pour devenir religieux et pratiquer le perfectionnement. Je voudrais exterminer les idées perturbatrices, je ne veux plus ce corps illusoire, dans le but d’éradiquer toutes les causes de la souffrance ».

Histoire n° 57

Le papier et la ficelle

Bouddha vit un vieux papier sur le sol. Il demanda à un Bhikkhu de le

ramasser, ce dernier, obéissant, le ramassa. Bouddha demanda : « Qu’est-ce que ce papier ?

- Maître, c’est une enveloppe d’encens. Elle est jetée depuis longtemps mais elle conserve encore le parfum de l’encens ».

Le Maître et l’élève continuèrent leur chemin et ils rencontrèrent un bout de ficelle.

Bouddha demanda au Bhikkhu de le ramasser. - Bouddha demanda : « Quelle sorte de ficelle est-ce ? - Maître, je ne sais pas quel genre de ficelle c’est mais on l’a employée pour ficeler du poisson, c’est pourquoi elle garde encore l’odeur du poisson ».

Bouddha dit : « Ces deux objets étaient propres auparavant et ne portaient aucune odeur. Maintenant par la loi de causalité, ils dégagent ces odeurs agréables et désagréables.

Quand on fréquente des sages, on peut s’imprégner des principes moraux.

Quand on fréquente des ignorants, alors les malheurs arrivent comme pour ces deux objets : le papier et la ficelle.

Le papier a enveloppé l’encens, il en garde le parfum, la ficelle entourant le poisson en garde la mauvaise odeur. Ils en sont imprégnés petit à petit sans pouvoir s’en rendre compte ».

Histoire n° 58

La tortue et le phoque

Quand Bouddha était encore en ce bas-monde, il y avait un religieux qui

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 53

étudiait au pied d’un arbre. Durant environ douze ans, il n’avait pas encore pu éradiquer ses passions et les permanentes perturbations de son esprit. Il pensait toujours à ses cinq passions sensorielles : ses yeux voulaient voir les formes et ses oreilles entendre les sons et son nez sentir les odeurs, sa bouche goûter les saveurs et son corps toucher aux choses, ses facultés mentales suivre tous les phénomènes. Quand son corps bougeait, ses pensées se dispersaient en tous sens continuellement.

Quand Bouddha jugea que le moment favorable pour aider ce religieux était arrivé, il vint le voir et passer une nuit. Près de là, il y eut une tortue qui sortit de l’eau et un phoque arriva là pour chercher sa nourriture. Il vit la tortue et voulu la manger. Immédiatement, la tortue rentra rapidement sa tête, sa queue et ses pattes dans sa carapace. Le phoque ne pouvait donc pas la tuer et s’éloigna de là. La tortue sortit sa tête et s’en alla tranquillement. Le phoque était vaincu et la tortue avait échappé au danger. Le religieux demanda à Bouddha : « N’est-ce pas grâce à sa carapace que la tortue n’a pas été attaquée par le phoque ? ».

- Bouddha répondit : « Oui », et il continua : « En réfléchissant bien, l’être humain est moins intelligent que cette tortue ; il ne connaît pas l’impermanence, c’est pourquoi il lâche la bride à ses six passions, de ce fait, il est attaqué par des démons de l’extérieur. Quand le corps est dégradé, l’âme doit le quitter. Prise dans ce cycle de morts et de renaissances qui n’a pas de limites, elle s’en va à la dérive dans les cinq voies, elle souffre cent mille fois. Toutes ces causes proviennent de l’esprit, c’est pourquoi il faut prier ardemment pour avoir la paix éternelle ».

A cette occasion, Bouddha dit ce gāthā. « Il faut cacher les sens comme cette tortue, protéger l’esprit (le 6

ème sens) comme cette fortification, lutter

contre les redoutables ennemis, ne plus craindre la défaite ».

Histoire n° 59

Une branche d’arbre faible prise dans un tourbillon de vent fort

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Celui qui vit dans le plaisir sans protéger ses sens, en mangeant, en buvant sans modération, paresseux, ne faisant aucun effort, est très facilement dominé par les démons. Il est semblable à une branche d’arbre faible prise dans un tourbillon de vent fort ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 54

Histoire n° 60

Le vent souffle sur une montagne rocheuse

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Celui qui fait le voeu de parvenir au pays de la Terre de Félicité, ne laisse pas développer le moindre plaisir, sait protéger ses sens, boit, mange avec modération, est ferme dans sa foi et appliqué. Les démons ne peuvent pas le dominer, comme le vent qui souffle sur une montagne rocheuse ».

Histoire n° 61

La pure fleur lotus

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Tout comme à partir d’un tas de boue, apparaît un lotus pur, odorant,

pouvant plaire à tout le monde, de la même façon, à quelques endroits seulement dans ce monde d’êtres voilés par l’ignorance, il y a certaines personnes qui se réveillent brusquement, développent leur vraie foi, s’orientent vers la Voie de l’Eveil parfait, pratiquent le perfectionnement de la sérénité, utilisent la sagesse pour éclairer ce bas-monde ».

Histoire n° 62

Le voyageur fatigué

Bouddha enseigna : « La nuit est longue pour quelqu’un qui a perdu le sommeil ; la route est très longue pour le voyageur fatigué. De la même façon, le cycle de morts et de renaissances continue indéfiniment pour ceux qui sont trop stupides, incapables de comprendre la Vraie Loi ».

Histoire n° 63

La cuillère de médicament

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Un être stupide, même s’il fréquente durant toute sa vie un être intelligent, ne pourra pas comprendre quoique ce soit de la Vraie Loi de Bouddha. Tout comme la cuillère servant à puiser les médicaments, elle est utilisée tous les jours, mais elle ne connaîtra jamais le goût des médicaments ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 55

Histoire n° 64

La langue et les médicaments

Bouddha enseigna à la grande communauté (Saṅgha, sc.) : « Celui qui est intelligent, même s’il ne côtoie un autre être intelligent qu’un bref instant, il peut comprendre tout de suite la Vraie Loi de Bouddha.

Tout comme la langue, au contact avec un médicament, peut reconnaître tout de suite son goût ».

Histoire n° 65

La protection des fortifications

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Comme la protection des fortifications, il faut protéger notre personne de la même façon. Même ne serait-ce qu’un instant, il ne faut pas relâcher notre vigilance, car une petite seconde de négligence suffit pour provoquer la chute ».

Histoire n° 66

L’éléphant sur le champ de bataille

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « En regardant comment les éléphants sur un champ de bataille, affrontent, supportent les flèches de l’ennemi, nous pouvons penser que nous supportons, de la même façon, toutes les diffamations venant de notre entourage.

Cela est vrai, dans cette vie, ceux qui ne pratiquent pas suffisamment le perfectionnement de la patience, n’observeront plus les préceptes. Une fois les préceptes interrompus, ils tomberont immédiatement dans la déchéance ».

Histoire n° 67

Le dressage des éléphants

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Celui qui sait faire faire des exercices aux éléphants pour les représentations à l’occasion des fêtes, pour l’usage des rois, mérite d’être félicité pour ses talents. Mais celui qui peut préparer son âme à la patience devant les critiques d’autrui, est une personne talentueuse, plus expérimentée que tous ses semblables ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 56

Histoire n° 68

Les cochons

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Les cochons aiment dormir et en plus sont très gourmands. Il en est de même pour le commun des mortels, c’est parce qu’il aime manger et dormir qu’il tourne indéfiniment dans le cycle des morts et des renaissances ».

Histoire n° 69

Le cornac talentueux

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Dans les vies antérieures, nous avions l’habitude de suivre nos différents plaisirs sensuels, nos passions et nos agréables errances. Actuellement nous avons pu assagir notre pensée depuis longtemps tout comme un éléphant bien dressé par son cornac».

Histoire n° 70

L’éléphant qui a pu sortir de son embourbement

Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Vous devez être joyeux, diligents, pour prendre soin de votre esprit afin de pouvoir vous sauver vous-mêmes hors de tous lieux dangereux. C’est comme cet éléphant qui s’efforce de sortir de son embourbement ».

Histoire N° 71

L’éléphant seul au milieu de la forêt

Bouddha enseigna à la grande communauté : « Il vaut mieux rester seul que d’être en compagnie d’un être ignorant.

Quand vous vivez seuls, vous êtes libres, libérés de toutes passions, comme cet éléphant en liberté absolue au milieu de la forêt ».

Histoire n° 72

L’araignée tisse sa toile

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Un être envoûté par ses passions, se jette dans un filet comme une araignée qui tisse sa toile. Une fois débarrassés de toutes entraves, les souffrances s’éloigneront et vous vous déplacerez librement ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 57

Histoire n° 73

L’herbe nuit aux cultures

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « L’herbe nuit aux cultures, la

convoitise a déjà fait le malheur de beaucoup d’hommes importants. C’est pourquoi, il faut être généreux pour que l’homme s’éloigne de l’avidité. Celui qui pratique la générosité, recevra beaucoup de mérites.

L’herbe nuit aux cultures, la colère a déjà fait le malheur de beaucoup d’hommes importants. C’est pourquoi il faut être généreux pour que l’homme se sépare de la colère. Celui qui pratique la générosité, recevra beaucoup de mérites.

L’herbe nuit aux cultures, l’ignorance a déjà fait le malheur de beaucoup d’hommes importants. C’est pourquoi, il faut être généreux pour que l’homme s’éloigne de l’ignorance. Celui qui pratique la générosité recevra beaucoup de mérites.

L’herbe nuit aux cultures, les passions sensuelles ont déjà fait le malheur de beaucoup d’hommes importants. C’est pourquoi, il faut être généreux pour que l’homme se débarrasse de ses désirs. Celui qui pratique la générosité recevra beaucoup de mérites.

Histoire n° 74

Vider l’eau d’une barque

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Les bhikkhus vident l’eau d’une barque. Quand l’eau est vidée, la barque devient légère et avance plus vite. Celui qui a pu se débarrasser définitivement des passions et de la colère

atteindra immédiatement le Nirvāṇa ».

Histoire n° 75

Le commerçant dresse son cheval

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « C’est vous-même qui êtes celui qui vous protège. C’est vous-même qui êtes votre propre refuge. Vous devez faire des efforts pour vous dominer comme ce commerçant qui s’occupe à dresser son propre cheval ».

Histoire n° 76

La lune dégagée des nuages

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Les jeunes bhikkhus qui s’appliquent sérieusement à la pratique du perfectionnement selon les

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 58

règles enseignées par l’Eveillé, constituent la lumière qui éclaire ce bas-monde, comme la lune qui est dégagée des nuages ».

Histoire n° 77

Le Maître dresseur d’éléphants

Bouddha demanda au Maître dresseur d’éléphants : « Vous avez combien de méthodes pour dresser les éléphants ? ».

Le Maître dresseur répondit : « Honoré du Monde, j’en ai trois :

1. Accrocher un anneau en fer sur leur museau, y passer une corde pour les mener ;

2. les affamer ; 3. les frapper fort avec un bâton. Grâce à l’anneau accroché au museau je peux tempérer l’agressivité

vocale ; la faim affaiblit la violence corporelle ; la correction physique modère la fougue de l’esprit ».

Bouddha lui dit : « Moi aussi j’ai trois méthodes pour conquérir les êtres animés, les aider à se contrôler pour acquérir le principe du « non

conditionné » (asaṃskṛta, sc. - vô vi, vn.) : ce sera d’utiliser : 1. la sincérité pour maîtriser les fautes verbales ; 2. la bonté pour tempérer les méfaits du corps ; 3. l’intelligence pour éradiquer l’ignorance. Celui qui possède ces trois qualités pourra aider ses semblables à

s’éloigner des trois mauvaises voies.

Histoire n° 78

Sonner les cloches, les gongs

Quand les querelles, les insultes, l’orgueil se manifestent, le mépris d’autrui et la jalousie, la haine et la rancune naissent en même temps.

La modestie, le respect d’autrui, la patience, l’oubli de la vengeance font arrêter tout de suite la haine.

Ceux qui utilisent la parole pour combattre, alors les deux adversaires ne sont pas sereins.

Il ne faut pas dire des mots vulgaires, il faut craindre les conséquences ; les méchantes paroles apportent des malheurs, il sera difficile d’éviter les armes.

Quand on prononce les paroles bienfaisantes, c’est comme si on sonnait les cloches, les gongs.

Quand on ne discute pas à propos des opinions contradictoires, alors on aura la paix toute sa vie.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 59

Histoire n° 79

La boîte contenant des médicaments

Quand Bouddha résidait dans la ville de Śrāvasti, il y avait un homme

appartenant à la caste Brāhmaṇa. C’était un homme très riche, âgé de 80 ans. Mais il raisonnait de façon erronée parce qu’il n’était pas très intelligent, alors, il était très difficile de l’éduquer.

Il ne savait pas faire du bien, il n’avait donc pas pu acquérir des mérites. Il n’aimait pas beaucoup réfléchir, par conséquent il ne savait pas ce qu’était l’impermanence.

Il ne savait que s’enrichir et avoir de belles maisons. Il avait des maisons en façade, par derrière, des maisons fraîches, des maisons chaudes, des maisons à l’est, à l’ouest, des rangées longitudinales et transversales. Il possédait ainsi quelques dizaines de toits.

Mais la façade du devant était très éloignée de celle du derrière, ce qui constituait un inconvénient en cas de mauvais temps. Il achetait donc des matériaux et dirigeait des ouvriers pour résoudre ce problème.

A ce moment là, l’Honoré du Monde, avec son pouvoir surnaturel de la vue, savait que ce vieillard n’avait plus que quelques jours à vivre, mais ce dernier ne le savait pas. C’était pourquoi il s’affairait, s’agitait, épuisait ses forces pour faire des choses inutiles. Cela faisait vraiment pitié.

Le Bouddha et Ānanda se rendirent chez ce vieillard. Bouddha lui demanda gentiment : « Que faites-vous là ? Etes-vous fatigué ? Vous construisez cette maison dans quel but ? ».

Le vieillard lui répondit et expliqua tout en détail : « La maison du devant sert de salon pour recevoir les visiteurs et de lieu de culte des ancêtres. Celle par derrière sert de lieu de vie, les rangées à l’est, à l’ouest sont réservées à mes enfants et petits-enfants. En été, nous montons dans les étages supérieurs pour profiter de l’air frais, en hiver nous descendons au rez-de-chaussée pour nous réchauffer. J’ai tout expliqué avec précision, avez-vous tout compris ? ».

Après avoir écouté cela, Bouddha lui dit : « Je connais votre réputation, c’est pourquoi je voudrais vous rencontrer pour discuter amicalement avec vous. J’ai un gāthā contenant des paroles très importantes, à la fois utiles pour la sérénité et aussi pour éviter les dangers. Je voudrais vous l’offrir immédiatement. Je vous prie d’arrêter de travailler un moment pour m’écouter et ensuite nous en discuterons ».

Le vieillard lui répondit immédiatement. « J’ai beaucoup de travail en ce moment, je ne peux pas m’arrêter longtemps ni pour vous recevoir ni pour discuter. Je vous prie de revenir une autre fois, mais vous pouvez me le lire, je vous écoute tout en travaillant ». Bouddha suivit son conseil et lut

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 60

le sens du gāthā : « Avoir des enfants et aussi de la richesse, l’homme ignorant est toujours occupé. Il ne sait pas qu’il n’existe pas réellement, ni ses enfants. La chaleur finit par s’arrêter, il en est de même pour le froid. Celui qui est ignorant veut tout prévoir et ne pense pas aux dangers qui pourront survenir. L’ignorant obscurcit lui-même son esprit, tout en se croyant intelligent. L’ignorant qui se prétend intelligent est quelqu’un de très stupide ».

Après avoir écouté ce gāthā, le vieillard se félicita : « Votre gāthā est excellent, mais je suis très occupé. Revenez demain et nous en discuterons ».

Bouddha eut très pitié de lui, mais fut obligé de repartir parce qu’il n’avait pas pu convaincre cet homme.

Bouddha à peine parti, pas encore très loin de cette maison, ce vieillard, en transmettant une poutre à un ouvrier, fit un faux mouvement, cette poutre retomba directement sur sa tête, il fut mort sur le coup. Ses proches se lamentèrent bruyamment, mettant tout le village sous le choc.

Sur le chemin menant vers un autre village, Bouddha rencontra dix Brahmanes (Phạm Chí, vn.) qui lui demandèrent respectueusement : « D’où venez-vous ? ».

Bouddha leur répondit : « Je viens de rendre visite à un vieillard dans ce quartier avec l’intention de lui expliquer la Loi pour le secourir. Mais il manqua de confiance et refusa mes conseils. Il ne connaissait pas les dangers, les changements, l’impermanence. Il vient de mourir à cause de la chute d’une poutre ».

Pour ces Brahmanes, Bouddha redit le gāthā aux significations très importantes qu’il venait de réciter pour ce vieillard.

Après avoir écouté ce gāthā, ces Brahmanes furent très heureux parce qu’ils comprirent le vrai sens de la loi.

Bouddha dit un autre gāthā pour éduquer ces Brahmanes : « L’ignorant qui fréquente les Sages est comparable à un vase qui contient des médicaments depuis longtemps mais qui ne connaît toujours pas leurs saveurs. Celui qui est intelligent, en fréquentant les Sages, est comparable à la langue goûtant quelque chose mis sur son extrémité, qui en reconnaît tout de suite les saveurs.

L’ignorant, à cause de son corps, provoque des dangers, est obligé de continuer à faire du mal aux autres et se crée ainsi des fautes graves. Une fois repenti, il doit subir la loi de Causalité en pleurant ».

Une fois entendu ce gāthā, les Brahmanes furent convertis avec une foi consolidée.

Très contents, ils se prosternèrent respectueusement devant Bouddha en promettant de croire et de pratiquer.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 61

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Chapitre 4

Sūtra des Quarante Deux Chapitres

(Dvāchatvāṛimśatkāndha Sūtra, sc.-

Kinh Tứ Thập Nhị Chương, vn.)

Histoire n° 80

Une seule personne luttant contre dix mille autres

Tous ces pratiquants religieux sont comparables à une seule personne luttant contre dix mille autres personnes. Dès qu’ils ont fini de mettre leur cuirasse, de sortir hors du palais, leur esprit est soit effrayé, soit ils rebroussent chemin, soit meurent sur le champ de bataille, soit gagnent la bataille et reviennent au palais.

Ô moine, pour étudier le dharma, il faut être très opiniâtre, garder fermement son esprit dans l’énergie, la vaillance, n’avoir peur de rien, éliminer tous les démons pour recueillir les bonnes conséquences, c’est-à-dire parvenir à l’éveil.

Histoire n° 81

L’ombre suit l’objet

Le Bouddha enseigna à ses bhikkhus « Un homme méchant qui agresse un autre plus gentil, c’est comme s’il renversait sa tête en arrière, ouvrait sa bouche et crachait vers le haut. Le crachat ne monte pas très haut et retombe sur lui.

C’est comme celui qui se met au début d’un courant d’air et s’amuse à remuer la poussière avec son pied. Ces poussières ne salissent pas les autres personnes mais son propre corps.

Un être bon ne peut pas être atteint, le méchant se fait mal tout seul ». Un homme a entendu dire que Bouddha pratiquait le principe de la

grande compassion. Il est venu le voir exprès pour l’insulter. Le Bouddha resta silencieux. Après l’avoir bien insulté, cet homme s’est

tu. Bouddha lui demanda : « Quand vous apportez un cadeau à quelqu’un

mais que ce dernier ne l’accepte pas, ce cadeau vous revient n’est-ce pas ?

L’homme lui répondit : « Oui ! ». Bouddha lui expliqua : « Vous venez de proférer des insultes à mon

égard mais je ne les ai pas acceptées. Vous allez les ramener sur votre

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 62

personne. C’est tout comme l’écho répond au son, comme l’ombre suit l’objet. C’est exactement comme cela. Attention, ne faites pas de mauvaises actions ! ».

Histoire n° 82

L’encens brûle

Le Bouddha enseignait à ses bhikkhus : « Celui qui court après les passions charnelles, recherche la réputation, et dès que celle-ci survient, la vie quitte cette personne.

Celui qui est avide de renommées de ce bas-monde en oubliant de suivre la bonne voie, perdra ses efforts et sa santé. Tout comme une baguette d’encens allumée qui dégage un délicieux parfum dont tout le monde profite, mais l’encens une fois consumé, il est déjà réduit en cendres ».

Histoire n° 83

Essuyer les poussières du miroir

Un moine demanda à Bouddha : « Honoré du Monde ! Grâce à quels moyens nous pourrons connaître nos vies antérieures ? ».

Le Bouddha répondit : « Un religieux qui pratique consciencieusement, doit garder son esprit serein et perfectionner sa conduite. Dans ces conditions, son esprit comprendra les merveilleux principes fondamentaux. C’est comme s’il essuyait les poussières sur la face d’un miroir, quand toutes les poussières seront enlevées, le miroir brillera.

Il en est de même pour le pratiquant religieux, quand il aura éradiqué toutes ses passions, il pourra connaître ses vies antérieures ».

Histoire n° 84

L’eau limpide devenue trouble

Le Bouddha enseignait à la grande assemblée des moines : « Quand les passions pointent dans l’esprit d’un individu, ce dernier ne peut pas trouver la Voie. C’est comme l’eau devenue limpide en ayant déposé la lie, qui redevient trouble parce qu’une main l’a remuée. Les personnes qui viennent s’y mirer, ne peuvent plus voir leurs reflets.

Il en est de même pour le pratiquant religieux qui poursuit encore ses passions, son esprit restant toujours trouble, ne pourra pas trouver la véritable bonne Loi. Ô moines, vous devez éradiquer toutes vos passions.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 63

Vous ne pourrez comprendre la Loi que quand ces passions auront disparu ».

Histoire n° 85

Une torche à la main un homme entre

dans une maison non éclairée

Le Bouddha enseignait à ses bhikkhus : « Celui qui étudie sincèrement la bonne Loi et l’a bien comprise, est semblable à quelqu’un qui tient une torche à la main en entrant dans une maison non éclairée. L’obscurité n’existe plus, il n’y a plus que la lumière. Celui qui a bien compris le sens de la bonne Loi, son esprit n’est plus obscurci mais bien éclairé et la vraie sagesse perdure ».

Histoire n° 86

Le miel collé sur la lame d’un couteau

Le Bouddha enseignait à la grande assemblée des moines : « Celui qui convoite la richesse, la beauté et la renommée recueillera des malheurs.

La beauté, le talent et la renommée sont semblables au miel collé sur la lame d’un couteau. Le miel n’est pas aussi bon que cela mais les jeunes enfants naïfs le lèchent et se coupent sûrement la langue ».

Histoire n° 87

Vivre en prison

Le Bouddha enseignait à la grande assemblée des moines : « Celui qui est enfermé en prison, se considère comme très malheureux. Mais cette souffrance subie en prison n’est pas comparable aux souffrances contraignantes liées à la famille.

Celui qui vit en prison, a encore du temps de repos et parfois peut être libéré, celui qui a une famille doit se consacrer constamment aux affaires de famille, à ses moyens de subsistance, c’est pourquoi il est très malheureux.

De la forme naît l’amour, de l’amour naît la passion, de la passion naissent des contraintes continuellement. Même si l’homme est en plein danger comme sur le point de mourir ou patauger dans la boue, il accepte toujours de tout supporter.

Celui qui est pris dans le filet de la passion charnelle peut difficilement s’échapper de ce bas-monde. Les Saints grâce à leurs semences de

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 64

libération, peuvent éviter l’ignorance. Ils représentent de brillants exemples extra mondains, ils sont vénérés par tous ».

Histoire n° 88

Un sac en peau contenant des saletés

Un génie du ciel envoya une déesse déguisée en belle jeune fille au lieu de résidence de Bouddha, avec l’intention de perturber les résultats obtenus par sa pratique de perfectionnement.

Bouddha lui dit : « Que vient faire ici ce sac en peau rempli de saletés ? Disparaissez, je ne vous désire pas ».

Ayant entendu cela, le génie du ciel commença à éprouver du respect pour Bouddha. Il lui posa toutes sortes de questions concernant la doctrine. Bouddha lui répondit de façon très complète. Après avoir reçu cette explication, le génie pu atteindre la première étape de la Sainte voie (Śrotāpanna, sc.).

Histoire n° 89

Etre en ce bas-monde sans être contaminé

Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Prenez garde, ne regardez pas la beauté et ne lui parlez pas. Si vous vous adressez à elle, il faut vous rappeler ceci : « Je suis un moine, je vis dans un monde sale et trouble comme un lotus qui pousse dans la boue mais sans être imprégné de l’odeur de la boue ». Il faut considérer la personne âgée comme votre mère, l’aîné comme votre frère ou soeur aîné(e), le plus jeune que vous comme votre frère cadet ou soeur cadette, l’enfant comme votre fils ou fille. Il faut développer le sentiment de la compassion pour les aider à parvenir à la libération. Ainsi vous pourrez éteindre les idées malsaines pouvant vous amener à commettre des mauvaises actions. »

Histoire n° 90

Le combattant

Le Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Ceux qui pratiquent sincèrement, de tout cœur, la religion sont comparables aux soldats qui combattent contre une armée ennemie. Quand ils sont sur le champ de bataille : ou ils font demi-tour, ou ils se battent jusqu’à la mort, ou ils sont vainqueurs. Il en est de même pour les moines bouddhistes. Ils doivent avancer avec détermination, audace et courage pour affronter tous les

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 65

dangers. Ils doivent exterminer tous les démons pour conquérir le résultat final : l’Eveil ».

Histoire n° 91

Eliminer toutes les rouilles

Le Bouddha enseigna à la grande assemblée : «Le forgeron doit enlever toute la rouille pour que le fer devienne un bel objet. Il en est de même pour le pratiquant bouddhiste, il doit enlever toutes les impuretés de son esprit, alors la qualité de son perfectionnement deviendra pure ».

Histoire n° 92

Manger le miel dans un bol

Le Bouddha enseigna à la grande assemblée : « Les pratiquants de la Loi doivent avoir confiance en mes enseignements. Ils sont présents dans tous les sūtras. Leurs significations profondes ou superficielles y sont toutes réunies et sont très profitables. Cela aide tous les êtres animés à s’en imprégner. C’est comme si vous mangiez du miel contenu dans un bol. Qu’il se trouve au fond du bol, ou sur les bords, le miel est toujours délicieux ».

Histoire n° 93

Le buffle qui transporte du miel

Le Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Les pratiquants du dharma ne doivent pas travailler comme un buffle qui transporte du miel, c’est-à-dire que leur corps pratique la Loi mais leur esprit ne suit pas le même chemin. Où se trouve donc l’utilité ? Si l’esprit pratique la Loi, alors, le corps n’a plus besoin de le faire ».

Histoire no. 94

Un buffle porteur d’un lourd fardeau traverse un espace boueux

Le Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Mes disciples sont comparables à des buffles chargés d’un lourd fardeau qui traversent un espace boueux. Malgré leur fatigue ils n’osent pas se retourner, regarder à droite, à gauche. Quand ils seront sortis de cette fange, alors ils pourront se reposer.

Il en est de même pour les moines. Ceux-ci doivent se protéger des désirs charnels plus dangereux encore que la boue. Ils doivent se

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 66

concentrer pour réfléchir, toujours orientés vers la Voie afin de pouvoir se débarrasser de leurs souffrances ».

Histoire n° 95

L’or, les pierres précieuses considérées

comme des tuiles, des cailloux

Le Bouddha enseigna à la grande assemblée: «Je considère le trône des Rois, les sièges des mandarins comme des poussières qui passent à travers les interstices, l’or et les pierres précieuses comme des tuiles, des cailloux, les tissus luxueux comme des toiles grossières, les mondes des Grands Etres célestes (Mahādeva, sc.) comme des semences végétales, l’eau de l’étang A NỐC comme des gouttes d’huile pour masser les pieds, les différents moyens comme des conséquences trompeuses, les religions suprêmes comme de l’or, de la soie précieuse, du rêve, le bouddhisme transcendant comme les éblouissements des yeux, les méthodes de

méditation comme les supports du Mont Méru, le Nirvāṇa libérateur comme le réveil du matin, les opinions fausses, les opinions justes comme les six dragons qui montent, qui descendent, les principes égalitaires comme un monde de vérité absolue, les réussites, les échecs comme les arbres durant les quatre saisons ».

Histoire n° 96

Comprendre la Loi (dharma)

Le Bouddha interrogea ses disciples : « La vie d’un être humain dure combien de temps ? ». - « Honoré du monde, seulement quelques jours ».

Le Bouddha dit : « Vous n’avez pas encore compris ». Il questionna un autre : La vie d’un être humain dure combien de

temps ? ». - « Honoré du monde : Le temps d’un repas ».

Bouddha dit : « Vous n’avez pas encore compris » Il s’adressa à un autre encore : La vie d’un être humain dure combien

de temps ? ». - « Honoré du monde : Le temps d’un souffle ».

Le Bouddha le félicita : « Vous avez bien compris ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 67

Histoire N° 97

Le corps est une illusion

Le Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Méditez à propos des quatre éléments

4 du corps. Ils ont chacun un nom spécifique. Ils n’ont rien du

« moi ». C’est certain que le moi n’existe pas. De ce fait, le corps est une illusion ».

Histoire n° 98

L’eau va vers la mer

L’être humain a commis beaucoup de méfaits et ne veut pas faire le repentir pour mettre fin à son mauvais karma. Les fautes s’accumulent sur lui-même comme l’eau qui coule vers la mer. Celle-ci devient de plus en plus large et profonde.

Si celui qui a commis des mauvaises actions sait se repentir et se corriger en abandonnant le mal et en faisant du bien, alors le mauvais karma diminuera au fur et à mesure.

Tout comme un malade qui transpire, petit à petit il se rétablira.

*******

Chapitre 5

Sūtra de la Guirlande du Bouddha

(Buddhāva-tamsaka Sūtra, sc. -

Kinh Hoa Nghiêm, vn.)

Histoire n° 99

Etudier beaucoup

« Bouddhistes pratiquants, écoutez bien ceci ! Ce n’est pas parce que vous étudiez beaucoup que vous pouvez découvrir la vérité du Tathāgata. Etudier beaucoup est comme être emporté par un courant d’eau : par peur d’être noyé, vous vous laissez mourir de soif. De même, en étudiant beaucoup, vous ne pourrez pas pratiquer selon les règles. C’est comme si

4 Les quatre éléments (caturmahadhātu, sc. - tứ đại, vn.) sont : 1- élément solide (paṭhavῑ-dhātu, sc.- địa đại, vn.) 2- élément liquide (āpo-dhātu, sc. - thủy đại, vn.) 3- élément calorique (tejo-dhātu, sc. - hỏa đại, vn.) 4- élément du vent (vājo-dhātu, sc. - phong đại, vn.)

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 68

vous vous trouviez devant plusieurs plats qui sont tous de bons plats. Mais si vous ne voulez rien manger alors vous mourrez de faim.

Etudier beaucoup est comparable à un très bon médecin qui connaît bien tous les médicaments mais il ne peut pas guérir ses propres maladies.

Etudier beaucoup est comparable à un homme très pauvre qui compte jour et nuit l’argent des autres, alors qu’il ne possède même pas la moitié d’un sou.

Etudier beaucoup est comparable à un sourd qui joue très bien de la musique. Les autres aiment bien l’écouter, mais lui-même ne peut pas profiter de sa propre musique.

Etudier beaucoup est comparable à un non voyant qui avait bien appris autrefois, maintenant il dessine très bien. Les autres admirent ses œuvres, mais lui-même ne voit rien.

Etudier beaucoup est comparable à un guide des expéditions dangereuses. Il a pu secourir beaucoup de monde, mais ne peut pas se sauver lui-même.

Etudier beaucoup est comparable à quelqu’un qui peut raconter des choses miraculeuses devant une grande assemblée. Mais lui-même ne possède pas les qualités réelles.

Il en est de même pour celui qui étudie beaucoup ».

Histoire n° 100

Les arbres qui flottent sur le fleuve

Le Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Les pratiquants religieux sont comme des arbres qui flottent sur un fleuve. Ils cherchent à être au milieu du courant. Là, ils ne peuvent pas être repêchés par les humains, ni ennuyés par les démons ou par les tourbillons d’eau qui les arrêtent. Ils ne peuvent pas être pourris non plus.

Je peux garantir que ces arbres parviendront tous à la mer. Il en est de même pour les personnes qui pratiquent la Loi. Ils ne

doivent pas se laisser ensorceler par les passions charnelles, perturber l’esprit par des théories hérétiques. Ils doivent toujours avancer courageusement vers la vacuité.

Je peux garantir que ces pratiquants atteindront l’Eveil ».

Histoire n° 101

Les vers nichés dans un tas d’excréments

Les êtres animés se laissent aller et s’adonnent passionnément aux cinq

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 69

types de désirs5. De ce comportement est né ce monde malsain.

Parce qu’ils sont stupides, voilés par l’ignorance, alors les désirs charnels ont pu obscurcir leur esprit, et ils s’y perdent.

Tout comme un vêtement blanc qui absorbe facilement les couleurs de la teinture, ils sont comparables aux vers nichés dans ce tas d’excréments, ils les trouvent très bon à manger.

Tout comme les condamnés qui ont subi plusieurs peines d’emprisonnement, s’ils ont porté préjudice à leurs bons karmas, ils perdront tous leurs mérites. S’ils s’éloignent des bonnes conséquences des préceptes, ils porteront atteinte à leur Sagesse.

Les individus de ce type sont tous des idiots. C’est pourquoi ils sont obnubilés par leurs passions qui les dirigent, leur

donnent des ordres comme aux domestiques.

Histoire n°. 102

L’apparition du soleil

Lorsque le soleil apparu en ce bas-monde (Jambudvipa, sc.), il éclaira

d’abord le Mont Méru et les autres hautes montagnes. Après vint le tour du Mont Sắc Sơn, ensuite les collines et en dernier, tous ces grands continents.

Mais le soleil n’avait jamais eu l’idée de discrimination en préférant éclairer tel endroit d’abord et tel autre lieu ensuite. Mais parce que sur cette Terre il y a des hauteurs inégales de là proviennent les « d’abord » et les « ensuite ».

Il en est de même pour les enseignements de Bouddha. D’abord ils concernent les Bodhisattvas qui sont des Rois Grandes Montagnes (Đại Sơn Vƣơng, vn.) après pour les Pratyeka bouddhas (Auditeur fr.- Duyên Giác, vn.), ensuite pour les Arhats (A-la-hán, vn.), enfin pour les pratiquants ayant de bonnes bases déterminantes. Selon le degré de leurs capacités mentales, apparaîtra la grande sagesse.

En dernier lieu, les enseignements de Bouddha éclairent tous les êtres animés jusqu’aux égarés qui pratiquent les doctrines hérétiques.

5 Les cinq types de désirs :

1) Les désirs charnels (sắc dục, vn.) 2) Aimer les sons harmonieux (thanh dục, vn.) 3) Aimer les parfums, les bonnes odeurs. (hương dục, vn.) 4) Aimer les goûts délicieux, les bons plats. (vị dục, vn.) 5) Aimer les doux contacts au toucher, sur le corps. (xúc dục, vn.)

Đoàn Trung Còn : Dictionnaire des termes bouddhiques.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 70

Mais jamais la « Grande Sagesse Lumière du Soleil » de Bouddha n’a fait la distinction entre les êtres. Ses enseignements émettent une lumière uniforme pour éclairer partout sans réticence. C’est parce que l’esprit des êtres animés comporte des niveaux différents, de là proviennent simplement cette distinction « d’abord » et « ensuite ».

Histoire n° 103

L’enseignement de Bouddha est comparable à la Terre, au Feu, à

l’Eau.

Il y a une question comme ceci : « L’enseignement du Bouddha l’Eveillé

Parfait est unique. Pourquoi y a t il ces multitudes de mondes, ces incommensurables êtres vivants à éduquer dans d’innombrables langues sous de multiples formes physiques différentes ? ».

Réponse : « Parce que la nature de la terre est unique comme une seule maison, les êtres animés y vivent éparpillés partout.

Cette terre ne faite pas de discrimination entre semblables ou différents. - Il en est de même concernant la nature du feu. Elle est aussi unique et capable de tout brûler, êtres comme choses sans distinction. - Tout comme l’eau des océans. Elle est unique aussi, mais elle peut se présenter sous la forme de milliers de vagues différentes. L’eau n’a jamais fait la différence. - Tout comme la nature du vent qui est toujours unique, mais il peut souffler sur les êtres et les choses et n’a jamais pensé à souffler spécifiquement sur tel ou tel type.

De même, quand le soleil n’est pas caché par des nuages, il éclaire les dix directions mais la nature de la lumière n’est jamais différente ».

Il en est de même pour les enseignements des Bouddhas, Eveillés Parfaits.

Histoire n° 104

La pierre précieuse à l’état brut

L’essence du corps de la Loi (dharmakāya, sc. – Pháp thân, vn.) de

Bouddha et celui du Bodhisattva sont semblables mais du point de vue des mérites, leurs forces sont inégales.

Toutes les caractéristiques concernant le fond et la forme sont à égalité. Il en est de même pour leur nature fondamentale. Humain-Saint et aveuglé-éveillé, impureté-pureté et cause-effet, aller-retour et avance-retour, ainsi tous ont le même aspect.

C’est comme cette pierre précieuse Mani qui n’est pas encore taillée,

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 71

nettoyée, elle ne peut pas se permettre de dire que le corps de la Loi du Bodhisattva est à égalité avec le corps de la Loi de Bouddha.

Histoire n° 105

La grande Voie

Quand l’esprit de Sagesse (Bodhicitta, sc. - Tâm bồ đề, vn.) est très

large, il est comparable à une route principale toute droite qui peut aider les êtres à réaliser toutes les semences contenues dans leur esprit.

Quand l’Esprit de Sagesse brille, il peut éclairer toutes les doctrines et faire connaître les vraies et les fausses.

Quand l’Esprit de Sagesse est limpide, il peut montrer les Lois sereines et parfaitement accomplies.

Quand l’Esprit de Sagesse est pur, il peut éliminer toutes les saletés et éradiquer toutes les souffrances.

L’Esprit de Sagesse est une rizière fertile, capable de nourrir tous les êtres animés et leur donner la santé et le bonheur.

L’Esprit de Sagesse est la bonne semence des dix directions6. Il donne

naissance à tous les phénomènes et parvient à réaliser la Sagesse de Bouddha.

Histoire n° 106

Le récipient d’eau

Quand la foi naît dans la joie, sans soupçon ni doute chez un pratiquant

qui a écouté l’enseignement de la Loi (Dharma, sc.) celui-ci parviendra vite au stade insurpassable de l’éveil. Il sera au même rang que tous les Bouddhas.

Quand le coeur de l’homme est limpide, pur, il est comparable à un récipient d’eau qui reflète l’image réelle.

Quand le coeur de l’homme est impur, il est comparable au récipient fêlé, il ne peut pas refléter l’image du Corps de la Loi (dharmakāya, sc. - Pháp thân, vn.) de Bouddha.

Si nous savons éliminer notre orgueil, nous verrons immédiatement Bouddha. Si la flatterie obscurcit notre esprit, durant de multiples kalpas, nous ne pourrons pas le rencontrer.

6 Dix régions de l’Espace. : l’Est, l’Ouest, le Sud, le Nord, le Nord-Est, le Nord-

Ouest, le Sud-Est, le Sud-Ouest, le Haut et le Bas. Dictionnaire des termes bouddhiques. Đoàn Trung Còn : op. cit. p. 1181

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Histoire n° 107

Les Grandes Positions 6

Les Bodhisattvas pratiquent la patience face à tous les mauvais karmas. Vis-à-vis des êtres animés, leur esprit reste toujours égal, ils ne se laissent pas émouvoir, semblable à l’état du monde des Grandes Positions.

Histoire n° 108

La fleur « Ba Lợi Chất Đa » (Paricitra, scr.)

Cette fleur Ba Lợi Chất Đa ne peut enfumer un vêtement que durant un seul jour, les fleurs « Chiêm Bồ » « Bà Sƣ » (Varsika, scr.) peuvent enfumer durant mille années sans pouvoir l’égaler.

Quant à la fleur « Esprit de Sagesse » (Bodhicitta, sc. - Bồ Đề Tâm, vn.) elle peut faire une action méritoire pour enfumer pendant une seule journée, son parfum envahira tous les mondes des Bouddhas.

Les Arhats, les Pratyeka-Bouddhas utilisent leur Sagesse Sans Souillure (anāśrāva, sc. - Trí vô lậu, vn.) pour enfumer durant cent mille kalpas, la valeur de leurs actes ne peut pas être comparée.

Histoire n° 109

L’oiseau Kālavinka 7

L’oiseau Kālavinka, quand il est encore dans l’oeuf, possède déjà un

grand pouvoir qu’aucune autre race d’oiseaux ne peut égaler. Il en est de même pour les Grands Bodhisattvas. Quand ils sont encore

dans l'œuf de vie et de mort, leur esprit de Sagesse est déjà très développé, celui des Arhats et des Pratyeka Bouddhas ne peut l’égaler.

Histoire n° 110

L’or du fleuve Jambu

La valeur de l’or du fleuve Jambu n’est battue que par celle de la pierre

précieuse « Joyau de la pensée » (cintāmaṇi, sc. - Nhƣ ý châu, vn.) qui dépasse à son tour toutes les autres gemmes. Il en est de même pour

6 Les Grandes Positions ici correspondent aux dix terres des Bodhisattvas. Đoàn

Trung Còn : op. cit. p. 484 7 L‘oiseau Kālavinka (Chim Ca Lăng Tần Già, vn.) est un oiseau qui a un chant

mélodieux - Correspondances les termes bouddhiques) p. 37.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 73

l’esprit de Sagesse (Bodhicitta, sc.). Comme l’or du fleuve Jambu, il ne cède la première place qu’à l’omniscience (Sarvajñā, sc. – Nhất thiết trí, vn.). Cette dernière dépasse tous les autres actes méritoires.

Histoire n° 111

L’homme et ses mains

L’être humain a des mains. Pour chercher des pierres précieuses, il

s’aventure dans les montagnes pour les chercher et les découvrir à tout prix. Il peut alors les trier, les choisir en toute liberté.

Il en est de même pour le pratiquant qui a la foi. Il peut entrer dans les trésors du Bouddhisme pour chercher les joyaux précieux, en toute liberté. Il faut choisir celui qui est sans souillure (anāśrāva, sc. - vô lậu, vn.).

*******

Chapitre 6

Āgama des textes classés numériquement

(Sūtra Ekottarikāgama, sc. -

Kinh Tăng Nhất A-Hàm, vn. )

Histoire n° 112

Les six brigands

Essayons de compter et de bien différencier : l’œil, l’oreille, le nez, la

langue, la pensée... la forme, le son, l’odeur, le goût, le contact... Ce sont tous des faux noms. Si le cœur ne se laisse pas aller dans l’attachement passionné, sûrement nous ne serons pas condamnés à renaître dans les mauvaises voies.

L’œil distingue la beauté et la laideur, il aime le beau et déteste le laid. L’oreille entend des sons mélodieux ou mauvais. Quand ils sont bons,

gais, il les aime, et les déteste quand ils ne lui plaisent pas. Il en est de même pour le nez, la langue, le corps. Par exemple, si quelqu’un attrape six types d’animaux différents qui

n’ont pas les mêmes tempéraments : un chien, un renard, un singe, un serpent, un oiseau, une anguille et les attache à un même endroit, puis les relâche ensuite. Alors chaque animal s’enfuit dans une direction différente : le chien court sans but dans le village ; le singe monte sur un arbre dans la forêt ; le renard se réfugie dans une tanière ; l’anguille glisse vers une

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 74

rigole ; le serpent file vers un buisson ; l’oiseau s’envole vers le ciel. Ces six animaux ont des caractères différents. C'est pourquoi ils ont des désirs non convergents.

Une autre personne attrape ces six animaux ; les ligote et les couche dans un même endroit en les empêchant de bouger. Malgré leurs agitations, on les empêche de quitter leurs couches.

Il en est de même pour les six sens des humains, leurs idées et leurs observations sont différentes, il y a toujours des bonnes et des mauvaises raisons.

Les bhikkhus ligotent bien fort leurs six sens ensemble. Les bhikkhus énergiques ne laissent pas leur esprit s’agiter ni les démons (Māra sc.- Ba Tuần vn.) les perturber.

Ces sens forment un seul bloc, c’est pourquoi les fausses vues ne peuvent pas se former. Grâce à la pratique du perfectionnement énergique les actes méritoires peuvent réussir.

Histoire n° 113

L’homme pur sans passion

Le Bouddha ouvrait son coeur plein de compassion pour propager son

enseignement insurpassable. Il dénouait le noeud du cycle des morts et des renaissances pour aider les êtres animés à se libérer.

Vis-à-vis des Saints, Il leur enseignait la méthode d’observation qui leur permettait de trouver la joie et la sérénité dans ce qu’ils voyaient ou entendaient.

Le Bouddha est un Maître religieux, un Saint, un Décideur et un Homme Pur, sans passion. Il connaissait tout concernant le corps et la durée de vie

(jῑva, sc. - thân mệnh, vn.). Il avait atteint le stade de Grand Etre et Il avait la Sagesse Suprême.

Histoire n° 114

Les six forces habituelles

Bouddha enseigna à ses Bhikkhus : « Les forces dans la vie courante

ont habituellement six espèces : 1. Un enfant crie très fort, c’est la force de la demande ; 2. La colère d’une femme est la force de la parole; 3. La patience est la force des moines et des brahmanes qui sont

modestes, non orgueilleux et qui savent s’expliquer par la suite ; 4. Les Rois sont habituellement orgueilleux, ils utilisent leur pouvoir pour

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 75

donner des ordres ; 5. Les Arhats utilisent la méditation comme force pour propager leurs

enseignements ; 6. Les Bouddhas ont acquis la Grande Compassion. La miséricorde

constitue leur force pour aider les êtres animés ». Les Bhikkhus pratiquants doivent suivre la méthode de Grande

Miséricorde pour parvenir au stade de Bouddha accompli.

*******

Chapitre 7

Āgama Sūtra, sc. (Kinh A-Hàm, vn.)

Histoire n° 115

Un mari et ses quatre femmes

Un homme a quatre femmes : - La Première femme est adorée par son mari qui est aux petits soins pour elle. Dans la vie quotidienne, debout, assis, au travail, au repos ils ne se quittent pas. Les vêtements, la nourriture, c’est le mari qui s’en occupe, selon les désirs de sa femme. Ils n’ont jamais l’occasion de se disputer. - La Deuxième épouse est aimée par son mari. Ils sont habituellement proches l’un de l’autre. Ils sont heureux quand ils se voient, ils sont tristes quand ils son séparés. - La Troisième femme n’est pas très proche de son mari. Elle le rencontre de temps en temps, chaque fois qu’elle le voit, leurs relations manquent de chaleur. - La Quatrième femme est méprisée par son mari qui lui ordonne de faire toutes sortes de choses. Quand il a besoin, il vient la voir, mais il ne l’a jamais aidée. Elle est souvent oubliée par son mari.

Au moment où le mari s’approche de la mort, il appela la première femme et lui dit : « Vous devez me suivre ». Sa femme lui répond : « Ce n’est pas possible ! » Le mari lui dit : « Je vous adorais, vous dorlotais sans cesse. Vous aviez tout ce que vous vouliez, pourquoi ne venez-vous pas avec moi ? ». La première femme répond : « Vous étiez très bon avec moi, vous m’adoriez, mais je ne peux pas vous suivre ! ».

Le mari appela sa Deuxième femme : « Vous devez me suivre ! ». Sa Deuxième femme lui répond : « Vous adorez votre première femme, vous devez l’obliger à vous suivre. Je ne peux pas vous suivre ! ». Le mari est forcé de dire : « J’ai eu du mal pour vous trouver, j’ai dû affronter la faim, le froid, pourquoi maintenant refusez-vous de me suivre ? ». Sa deuxième femme lui réplique immédiatement : « C’était parce que vous recherchiez

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 76

les désirs sensuels c’est pourquoi vous vous efforciez de me trouver. Moi je n’ai pas besoin de vous, pourquoi vous plaignez-vous à moi ? ».

Le mari appelle sa Troisième femme et lui dit : « Vous devez me suivre ! ». La Troisième femme répond : « Je vous suis très reconnaissante, maintenant vous devez partir. Je vous accompagne un bout de chemin, jusqu’à la citadelle et je reviendrai, je ne peux pas aller plus loin ! ».

Le mari appelle sa Quatrième femme et lui dit : « Assez ! C’est vous qui viendrez avec moi ! ». La Quatrième femme répond : « Mes parents et ma famille vous ont offert ma personne pour vous servir. Nous devons être ensemble pour le pire, le meilleur, la vie comme la mort. Maintenant je vous suivrai jusqu’à votre lieu de repos pour accomplir mon devoir d’épouse ».

Les trois premières épouses ont eu les faveurs du mari, mais elles ont refusé de l’accompagner au moment où ce dernier va quitter ce monde. La quatrième épouse est malheureuse et a beaucoup souffert de l’indifférence du mari à son égard, mais elle accepte de le suivre pour le servir. Bouddha a donné cet exemple pour démontrer ceci :

La première femme sert de symbole du corps humain qui est toujours adoré. Au moment de la mort il gît raide sous la terre, dans les champs, ne pourra certainement pas le suivre.

La deuxième épouse représente les biens. L’humain est heureux quand ils sont là, triste quand ils sont absents. Une fois mort, l’homme les rend à la vie. Jamais ils ne le suivront.

La troisième femme représente les parents, la femme, les enfants et la fratrie. Quand l’homme est vivant il utilise l’affection pour remplir ses devoirs filiaux et fraternels. Au moment du décès, toute la famille est triste, pleure, se lamente et accompagne le corps jusqu’au cimetière. Ensuite, la tristesse au cœur, tout le monde retourne à la maison. Même si on aime beaucoup celui qui vient de partir, cela ne durera que quelques jours, l’oubli efface la tristesse et les réunions amicales recommenceront.

La quatrième femme représente l’âme. Tout le monde la possède et la protège ; à cause des désirs passionnels, l’homme se laisse aller selon les circonstances pour manifester la colère, l’ignorance ou la passion et ne croit plus à la Voie Juste. A l’heure de la mort, l’âme l’entraîne vers les mauvaises voies pour subir toutes les souffrances.

C’est pourquoi en tant qu’être vivant, vous devez porter votre attention à votre âme parce qu’elle ne vous quitte jamais dans la joie comme dans la souffrance.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 77

Chapitre 8

Āgama Sūtra des textes moyens

(Mādhyamāgama, sc. - Trung A-Hàm, vn)

Histoire n° 116

Les cordes d’un instrument de musique

A une époque où Bouddha résidait au monastère Jetavana, il y avait un disciple nommé Deux Cent Mille, très appliqué dans ses études en passant des nuits blanches et très assidu dans ses pratiques de perfectionnement.

Mais parfois, il se mettait à réfléchir : « Vis-à-vis des préceptes, je pourrais être le premier de la classe, mais

en ce qui concerne les mauvaises pensées, je ne peux pas encore m’en débarrasser. Mes parents sont riches, je voudrais bien me défroquer. En revenant chez moi, je pourrais faire seulement de bonnes actions et être généreux pour avoir des mérites simplement ».

Le Bouddha pu deviner les pensées de ce disciple Deux Cent Mille, il demanda alors à son disciple-assistant d’aller le chercher et l’amener devant lui. Il lui dit : « Ecoutez-moi Deux Cent Mille. J’ai su que quand vous étiez chez vous, vous jouiez très bien des instruments de musique, n’est-ce pas ? Quand les cordes sont trop tendues, les sons sont-ils agréables à entendre ? - Honoré du Monde, ce n’est pas agréable du tout.

Le Bouddha posa une autre question : Quand les cordes ne sont pas bien tendues est-ce que les sons sont justes, nets ? - Honoré du Monde, les sons ne sont pas justes.

Le Bouddha continua son interrogation : Et si les cordes ne sont ni trop tendues ni pas assez, alors comment seront les sons ? - Honoré du Monde, dans ce cas là, la musique est très mélodieuse.

Profitant de cette réponse, Bouddha dit : Deux Cent Mille, écoutez bien ceci, quand vous êtes trop persévérant, votre esprit sera perturbé, mais quand vous n’êtes plus persévérant, la paresse apparaîtra dans votre esprit. Quand vous êtes dans le juste milieu, vous parviendrez certainement au stade de la libération ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 78

Chapitre 9

Āgama Sūtra des textes groupés

(Samyuktāgama, sc. - Kinh Tạp A-Hàm, vn.)

Histoire n° 117

La tortue aveugle

Bouddha enseigna à ses bhikkhus: « Quand ce grand monde deviendra un grand océan, il y aura alors une tortue aveugle qui aura une vie indéfiniment longue. Après cent mille ans, elle sortira de l’eau. Sur l’océan, flotteront des troncs d’arbre poussés par de grosses vagues dans toutes les directions. Ces troncs d’arbre ont un trou. Quand la tortue aveugle sortira sa tête de l’eau, elle cherchera un tronc pour entrer dans le trou. Est-ce possible pour elle de le trouver facilement ? ».

Son disciple Ānanda répondit : « Honoré du Monde, ce sera très difficile parce que la tortue est aveugle, l’océan de l’Est est immense, les troncs d’arbre flotteront dans n’importe quelle direction, selon la poussée du vent, ils ne pourront pas rester dans un endroit fixe. C’est pourquoi la tortue aura du mal à en trouver un ».

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « La tortue est aveugle et les troncs d’arbre flottent, mais malgré cette difficulté, il y a toujours un espoir. Pour les êtres voilés par l’ignorance, après avoir dérivés dans les cinq voies

7 de

réincarnation (saṃsāra), s’ils retrouvent le monde des humains, ce retour, comparé à la rencontre de la tortue avec un tronc d’arbre, est vraiment encore plus difficile.

Alors, faites des efforts pour avancer sans vous traîner. Il faut trouver tous les moyens pour développer votre envie de plus en plus forte pour progresser dans la voie ».

Histoire n° 118

Ma Già Thiên Tử

Autrefois il y avait un homme appelé Ma Già Thiên Tử. Il interrogea le Bouddha en citant ce gāthā : « Il faut tuer qui, quoi pour pouvoir dormir tranquille ? Il faut tuer qui, quoi pour être joyeux ? Il faut tuer quel type d’homme pour être félicité par vous ? ».

7 Les cinq voies de réincarnation (saṃsāra) sont : 1. les génies, 2. les humains, 3. les démons affamés, 4. l’enfer, 5. les animaux.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 79

Le Bouddha lui répondit aussi sous forme de gāthā : « Si vous tuez la colère vous dormirez tranquille. Si vous tuez souvent la colère, vous aurez la joie. Si vous tuez la racine empoisonnée de la colère je vous féliciterai. Celui qui a tué la grande colère, n’aura jamais plus peur durant la grande nuit ».

Histoire n° 119

Le Lotus dans la boue

Nous savons que les doctrines naissent et disparaissent. Quand nous connaissons celles qui méritent d’être pratiquées, alors il faut le faire assidûment et de tout cœur. Quand il faut les supprimer, nous le faisons avec détermination. C’est ainsi que nous pourrons être un Bouddha. Quand Bouddha Sakyamuni était encore en ce monde, il était comme un lotus qui pousse dans la boue mais sans être entaché. Il était dans la vie sans être contaminé par la vie. Il avait éradiqué tous les facteurs émotionnels perturbateurs et il avait quitté définitivement le cycle de morts et de renaissances. Ainsi il était digne d’être Bouddha.

Histoire n° 120

Le marteau est dans la bouche

L’être humain de ce bas-monde a un marteau dans la bouche qui se retourne pour blesser son propre corps. C’est parce qu’il dit des méchantes paroles. Quand il faut critiquer, il fait des compliments ; quand il faut féliciter, il blâme. Les péchés naissent de la bouche, au moment de la mort, il descendra en Enfer.

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Chapitre 10

Traductions exceptionnelles des textes groupés d’Āgama Sūtra

(Samyuktāgama, sc. – Biệt Dịch Tạp A Hàm, vn.)

Histoire n° 121

Les quatre variétés de chevaux

Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Il y a quatre variétés de bons chevaux que les hommes vertueux doivent monter. - Premièrement, ce sont les chevaux qui, dès qu’ils voient l’ombre du fouet de leur maître, se dirigent dans la direction voulue par ce dernier.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 80

- Deuxièmement, il y a des chevaux qui, dès que le fouet touche leurs poils, exécutent la volonté de leur maître. - Troisièmement, il y a des chevaux qui marchent selon le désir de leur maître quand le fouet frappe leur peau et leur fait peur. - Quatrièmement, il y a des chevaux qui ne prennent peur que quand le fouet de leur maître les frappe très très fort.

Pour aider les hommes vertueux à parvenir jusqu’aux rives de la libération il y a aussi quatre types de personnes. - Premièrement, il suffit à certaines personnes d’entendre parler de la mort prochaine de quelqu’un pour se rendre compte du côté peu intéressant de toutes les choses de ce monde. Alors elles se mettent, de tout cœur, à pratiquer le perfectionnement. C’est la catégorie des hommes vertueux qui savent s’orienter vers le bon chemin pour parvenir à l’éveil. Tout comme le cheval qui suit le désir de son maître dès qu’il voit l’ombre de son fouet. - Deuxièmement, il y a des gens qui voient, de leurs propres yeux, des malades gravement atteints, à l’agonie. A partir de là, ils se désintéressent des choses de la vie et s’appliquent à pratiquer le perfectionnement. C’est la catégorie des hommes vertueux qui savent se dominer pour parvenir à l’éveil. Tout comme le cheval qui ne suit l’ordre de son maître que quand le fouet touche ses poils. - Troisièmement, il y a des gens qui, même s’ils voient de leurs propres yeux des malades en train de mourir, ne se désintéressent pas des choses de la vie, jusqu’au moment où ils voient les membres de leurs propres familles dans la même situation. Alors seulement ces hommes vertueux commencent à se désintéresser de toutes les choses de la vie et s’appliquent à pratiquer assidûment le perfectionnement. C’est comme le cheval qui ne se dirige dans la direction voulue par son maître que quand le fouet touche sa peau.

- Quatrièmement, il y a des gens qui, même s’ils voient de leurs propres yeux la mort de certains membres de leurs familles, ne se désintéressent pas encore des choses de la vie. Ce n’est que quand ils sont eux-mêmes très gravement malades qu’ils commencent à se désintéresser des choses du monde pour s’orienter vers la pratique assidue des vertus. C’est la catégorie des hommes vertueux qui ont besoin de plusieurs méthodes pour s’assagir. C’est comme le cheval qui a besoin d’être frappé très fort, d’être blessé jusqu’au sang, pour satisfaire l’ordre de son maître.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 81

Chapitre 11

Sūtra de la Perfection de la Sagesse

(Prajñāpāramitā Sūtra, sc. -

Bát Nhã Ba La Mật Đa Tâm Kinh, vn.)

Histoire n° 122

Un bateau endommagé sombre

au milieu de l’océan

Bouddha enseigna à ses Bhikkhus : « Supposons qu’un bateau endommagé sombre au milieu de l’océan. Si

dans le bateau il y a des hommes qui ne s’accrochent ni à une bouée, ni à un arbre ou une planche, ceux-là ne pourront jamais atteindre la rive et seront morts noyés. Ceux qui ont pu attraper une bouée, un arbre, une planche ne seront pas morts noyés et aborderont le rivage en toute sécurité.

De même, les disciples laïcs (upāsaka, upāsika, sc.) qui n’ont que la foi mais qui ne suivent pas le Sūtra de la Perfection de la Sagesse (prajñāpāramitā Sūtra), n’y prennent pas de notes, ne le pratiquent pas, ne le lisent pas, ne l’enseignent pas, n’y prêtent pas l’attention juste, au milieu de leur parcours certainement, ils s’épuiseront et n’atteindront jamais la voie de l’omniscience (nhứt thiết chủng trí, vn). Ils deviendront Arhat, Pratyeka Bouddha. Les bouddhistes hommes et femmes qui souhaitent atteindre l’état de Bouddha, qui ont la foi, la patience, la sérénité au plus profond de leur cœur, des vœux et leurs réalisations, le sacrifice, la persévérance, appliquent et suivent les conseils de la Prajñāpāramitā, les notent et les pratiquent en tant que prières, expliquent leurs sens pour initier les autres et en plus ont l’attention juste, alors ils auront la protection de l’omniscience et de la grande sagesse. Grâce à cette protection, ils ne s’épuiseront pas dans leur parcours et dépasseront le grade d’Arhat et Pratyeka Bouddha ou la résidence en Terre de Bouddhéité et ils atteindront l’Illumination suprême et parfaite (Vô Thƣợng Bồ Đề, vn.– Anuttara-

Samyak-Saṃbodhi, sc.)

Histoire n° 123

Une personne âgée centenaire

Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Supposons qu’il y a un centenaire très affaibli et porteur de plusieurs maladies. Cet homme est grabataire, il ne peut plus se lever. Même s’il peut se lever et marcher, il ne pourra pas faire dix ou vingt lieues.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 82

Il en est de même pour les disciples laïcs, même s’ils ont l’esprit de la sagesse, la foi et la patience, la sérénité au plus profond de leur cœur, la réalisation de leurs vœux, les sacrifices, toutes les qualités de la persévérance, mais s’il leur manque la protection de la Grande Sagesse et de l’omniscience, tous ces disciples laïcs, au milieu de leur parcours tomberont dans le grade d’Arhat et Pratyeka Bouddha.

Si le centenaire très affaibli et porteur de plusieurs maladies veut se mettre debout et marcher, s’il y a deux hommes robustes qui l’encadrent pour l’aider, grâce à cela le vieillard pourra marcher jusqu’à son but.

Il en est de même pour les disciples laïcs qui souhaitent atteindre l’état de Bouddha, qui ont la foi, la patience, la sérénité au plus profond de leur cœur, les vœux et leurs réalisations, les sacrifices, la persévérance, qui ont aussi la protection de la grande sagesse et de l’omniscience, alors ces disciples laïcs ne s’arrêteront pas aux stades des Arhats et des Pratyeka Bouddha et atteindront le but désiré c’est-à-dire l’Illumination suprême et parfaite.

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Chapitre 12

Sūtra de la libération totale

(Nirvāṇa Sūtra, sc. - Kinh Niết Bàn, vn.)

Histoire n° 124

L’éléphant méchant et l’intellectuel cruel

Les Grands Bodhisattvas considèrent les intellectuels cruels comme les éléphants méchants. Tous les deux détruisent notre corps. Ils expliquent : face à l’éléphant méchant, notre esprit n’a jamais eu peur, mais face à un intellectuel cruel, notre esprit prend peur immédiatement.

Même si l’éléphant est très méchant, il ne fait que nuire à notre corps et il lui est impossible de nuire à notre esprit. Quant à l’intellectuel cruel, il fait mal jusqu’à nos vertus.

L’éléphant méchant n’est nuisible que pour un corps alors que l’intellectuel cruel est nuisible pour d’innombrables corps sains et esprits sains.

L’éléphant méchant ne détruit que ce corps malsain alors que l’intellectuel cruel détruit le corps sain et aussi l’esprit sain.

L’éléphant méchant ne détruit que ce corps en chair et en os, quant à l’intellectuel cruel il détruit notre corps de la Loi.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 83

Si nous sommes tués par l’éléphant méchant nous ne serons pas condamnés dans les trois mauvaises voies.

Si nous sommes tués par l’intellectuel cruel nous serons certainement condamnés dans les trois mauvaises voies.

L’éléphant méchant est l’ennemi de notre corps, l’intellectuel cruel est l’ennemi de nos bonnes actions.

C’est pourquoi les Bodhisattvas doivent s’éloigner définitivement de leurs amis intellectuels cruels.

Histoire n° 125

Les quatre grandes montagnes

dans les quatre directions

Le Bouddha s’adressa au Roi Prasenajit :

« Si une personne qui a toute votre confiance vient vous dire : « Votre Majesté, les quatre grandes montagnes dans les quatre directions sont en train de se fissurer, de s’effondrer. Elles seront très dangereuses pour le peuple. Votre Majesté aurait-elle un moyen, d’abord pour neutraliser cette catastrophe, ensuite pour éviter ce malheur ? ».

Le Roi Prasenajit répondit à Bouddha : « Honoré du Monde, si cette catastrophe avait lieu, ce serait très difficile de l’éviter. Il ne nous reste plus qu’à observer très strictement les préceptes et pratiquer la générosité (dāna, sc. - bố thí, vn.) ».

Bouddha le félicita : « Ce que votre Majesté a dit est très bien. Quand je parlais des quatre montagnes je voulais désigner les quatre souffrances c’est-à-dire : la naissance, la vieillesse, les maladies, la mort. Elles s’emparent de la vie des humains c’est pourquoi il faut pratiquer la générosité ».

Le Roi demanda à Bouddha : « Honoré du Monde, si nous observons les préceptes, pratiquons la générosité, que pourrions-nous récolter comme mérites ? ».

Bouddha lui répondit : « Celui qui observe les préceptes et pratique la générosité, après sa mort, il reviendra dans le monde des humains ou renaîtra dans le monde des dieux et aura beaucoup de joie. »

Histoire n° 126

Des fleurs de couleur jaune et l’or pur

Supposons qu’il y a un tas de fleurs de couleur jaune, dont le poids pèse jusqu’à mille livres, mais leur valeur n’est pas comparable à une once

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 84

d’or pur. Nous commettons beaucoup de fautes, mais elles ne sont pas comparables à un peu de mérites.

Comparés à Bouddha, nous commettons beaucoup d’actes malhonnêtes, tout comme un homme aveugle qui ne voit rien et pense que tous les autres ne voient pas non plus les mauvaises actions.

C’est pourquoi quand nous faisons le repentir devant Bouddha et le

Saṅgha, c’est une occasion très favorable, comme nos fautes n’ont pas de nature propre, elles seront certainement éradiquées.

Histoire n° 127

L’éléphant très méchant

Notre esprit est très agile et léger dans ses mouvements. Il nous est difficile de le saisir, de le soumettre. Il court dans tous les sens comme un éléphant très méchant. Il passe très rapidement comme un éclair. Il bondit sans arrêt comme un singe. C’est là, la racine de tous nos actes malveillants.

Histoire n° 128

La personne qui a sept enfants

Une famille a sept enfants, l’un d’entre eux est malade. L’inquiétude de la mère n’est pas injuste, mais elle doit se pencher vers l’enfant malade.

Vis-à-vis des êtres animés, Bouddha n’est pas inéquitable, mais sa compassion doit se pencher vers celui qui a commis beaucoup de fautes.

Histoire n° 129

L’athlète

Il est préférable de nous ouvrir le ventre, de fendre nos os que de suivre nos mauvaises idées.

L’athlète doit être invincible pour pouvoir vaincre la force. Celui qui pratique le perfectionnement de son esprit, dépassera cet athlète.

Bouddha a toujours combattu durant plusieurs vies, plusieurs kalpas, il n’a jamais suivi le désir de faire du mal, il s’est perfectionné de toutes ses forces.

C’est pourquoi il est devenu Bouddha accompli.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 85

Histoire n° 130

L’aveugle soigne ses yeux

Bouddha s’adressa à Mahākāśyapa, son disciple : « La nature de Bouddha est très profonde, subtile, c’est très difficile de la voir et de la comprendre.

Par exemple, il y a cent aveugles qui veulent faire soigner leurs yeux. Ils arrivent en groupe chez un ophtalmologue renommé. Le médecin prend un couteau en or pour enlever le voile de leurs yeux. Il lève ensuite un doigt et demande au groupe : « Voyez-vous quelque chose ? ». Tout le groupe répond : « Nous ne voyons rien ». Le médecin montre deux, trois doigts, le groupe répond : « Nous les voyons faiblement ».

Comme d’innombrables Bodhisattvas qui ont obtenu tous les Prajðā-Pāramitā (Ba La Mật, vn.) ils ont atteint les Dix Terres, mais ils ne sont pas encore Tathāgata (Nhƣ Lai, vn.). Quand on leur enseigne la Nature de Bouddha ils ne la voient pas encore.

Les Bodhisattvas des Dix Terres, ne peuvent pas encore la voir, que dire de ceux du Petit Véhicule. Quand Bouddha leur a parlé de la nature de Bouddha, à ce moment-là ils peuvent la voir un petit peu.

Tout comme cet homme qui marche dans la campagne, il a très soif et cherche l’eau. Tout à coup, apparaît une grue blanche dans les arbres. Celui qui a soif, à cause de son ignorance, a confondu la grue blanche avec l’eau. Une fois arrivé plus près, il a pu mieux regarder, alors il a vu que c’était une grue ».

Histoire n° 131

Le malade et les médicaments

Il y a quatre méthodes–causes qui permettent de s’approcher du Grand

Nirvāṇa (Đại Niết Bàn, vn.) : 1. Fréquenter de bons amis 2. Ecouter assidûment les enseignements de Bouddha 3. Réfléchir et méditer assidûment 4. Pratiquer le perfectionnement selon les règles

En effet, si nous écoutons passivement les enseignements, nous

n’atteindrons jamais le Grand Nirvāṇa. C’est comme un malade qui a écouté son médecin lui donner les noms

des médicaments, mais la maladie n’a pas disparu. Pour être guéri, il faut prendre les médicaments.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 86

Histoire n° 132

Une maison délabrée

Les cycles de vies et de morts sont ininterrompus. Ils coulent continuellement, plus rapides que les chutes d’eau. Aujourd’hui, nous existons mais demain c’est difficile d’en être sûr.

Les êtres humains commettent sans cesse des mauvaises actions, ne pensent jamais à la durée de leur vie. Comme une maison délabrée tout près de son effondrement, la vie ne dure pas encore longtemps.

Histoire n° 133

La goutte d’eau

Le roi Jῑvaka s’adressa respectueusement à Bouddha : « Honoré du Monde, vous avez enseigné souvent : Si vous réussissez à avoir une bonne pensée, vous aurez éradiqué cent mauvaises actions ».

Bouddha lui répondit : « Votre Majesté, celui qui possède une pierre précieuse comme le diamant, il pourra détruire le mont Sumeru, de même, si vous avez un peu de feu, vous pourrez tout détruire, et si vous avez un peu de poison vous pourrez tuer les êtres vivants. Un petit peu de bons mérites, même s’ils sont petits, leurs capacités sont très importantes parce qu’elles peuvent vaincre les grandes cruautés. Il ne faut pas, non plus, mépriser les petites cruautés en disant qu’elles ne produiront pas de délits. Une goutte d’eau est minuscule, mais petit à petit elle peut remplir une jarre ».

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Chapitre 13

Mahāparinibbāṇa Sūtta

(Mahāparinirvāṇa Sūtra, sc. - Kinh Đại Bát Niết Bàn, vn.)

Histoire n° 134

La lune

Bouddha s’adressa à Kāśyapa : « Certaines personnes en voyant la lune se coucher pensent qu’elle a disparu. Mais elle n’a pas disparu car elle est en train d’apparaître dans un autre lieu. Les habitants de cet autre endroit disent : « Voilà la lune qui se lève ! » En réalité, la lune ne se lève pas. C’est parce qu’elle est cachée qu’on dit qu’elle a disparu.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 87

Le Tathāgata, Samyak–Saṃbuddha qui apparaît dans le monde Mahādeva (monde des Devas) ou en ce bas-monde avait toujours au complet père et mère. Les êtres animés disaient : « Bouddha est né en ce

bas-monde ». S’il apparaît au Nirvāṇa, les êtres animés disaient :

« Bouddha retourne au Nirvāṇa ». Mais la nature du Tathāgata est immuable, elle ne naît, ni disparaît.

De même la lune n’est ni ronde ni déformée, mais à chaque endroit elle est vue différemment, à tel endroit on la voit ronde, à tel autre endroit elle est vue comme déformée ; ou encore quand nous la voyons apparaître la première fois, nous disons que c’est le début du mois, ou quand elle est bien ronde, bien lumineuse, nous disons que c’est la pleine lune. A cause des entraves, les nominations sont différentes, tantôt nous disons qu’elle est ronde tantôt nous disons qu’elle a la forme d’une faucille. En réalité la Lune n’est ni ronde ni incomplète.

Comme en ce bas-monde, nous disons : Bouddha est né ou il retourne

au Nirvāṇa. Sa naissance correspondait à la lune du début du mois. Quand il a fait les sept pas : la lune du deuxième jour. Quand il a fait ses études : la lune du troisième jour. Quand il est devenu moine : la lune du huitième jour. Quand sa lumière éclaira l’univers, éradiquant d’innombrables Maras c’était la pleine lune. Il possédait les trente deux signes de prestance avec quatre vingt caractéristiques prestigieuses, ensuite il est retourné au

Nirvāṇa, c’était la disparition de la lune à la fin du mois. Les êtres animés voient de façon erronée, ou en faucille, ou rond, ou

disparu, mais la lune est toujours constante, ni augmentée ni diminuée, la lune est immuablement ronde.

L’aspect physique du Tathāgata est toujours constant, sans transformation. La vraie Nature du Tathāgata est son corps de la Loi (dharmakāya, sc. Pháp thân, vn.), elle est éternelle. Ce corps sert de moyen pour sauver les êtres animés. Selon les circonstances favorables, il renaît en ce bas-monde, ses capacités d’aides sont illimitées. Il peut apparaître dans n’importe quel lieu, tout comme la lune qui est visible dans tout l’univers.

C’est pourquoi on dit que Tathāgata est toujours présent, permanent, sans modification.

Dans les moments où le soleil et la lune ne brillent pas, le commun des mortels dit qu’ils ont disparu. En réalité, le soleil et la lune sont toujours présents, parce qu’ils sont voilés, c’est pourquoi ils sont invisibles.

Quand la Vraie Loi disparaîtra, quand les Trois Joyaux n’existeront plus, ils ne seront pas complètement perdus car comme le Soleil et la Lune, ils seront seulement cachés.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 88

Ainsi, quand on sait que Tathāgata existe toujours sans modification, que la Vraie Nature des Trois Joyaux n’est pas contaminée, sale, les

bouddhistes pratiquants doivent croire que la Vraie Loi et le Saṅgha ne disparaîtront jamais.

Il n’y a que les possibilités de revenir en ce bas-monde pour aider les êtres vivants qui doivent suivre la loi des naissances et des morts.

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Chapitre 14

Le Sūtra des Cent Exemples

(Kinh Bách Dụ, vn.)

Histoire n° 135

Conserver le lait dans les pis de la vache

Il y a un homme qui va faire une fête. Il a invité un certain nombre de personnes pour leur offrir du lait de vache. Puis il se met à penser : « Si je trais les vaches tous les jours où vais-je mettre toute cette quantité de lait ? Et d’ici au jour de la fête, ce lait ne sera plus bon à consommer. Il vaut mieux laisser le lait dans les mamelles des vaches et le jour où les invités viendront, je vais traire une seule fois ». Après avoir eu cette idée, il éloigna les veaux de leurs mères. Un mois a passé, il invite ses amis à venir et il amène les vaches pour les traire. Mais il n’y a plus de lait, il n’a pas pu obtenir une seule goutte !

Celui qui attend d’être enfin très riche pour pratiquer le Grand Don alors que dans son quotidien il n’aide personne, quand il voudrait le faire, il n’a plus rien parce que les bandits ont volé toute sa fortune. Ceci ressemble à l’histoire de laisser le lait dans les pis de vache.

Histoire n° 136

Un homme assoiffé

Un homme assoiffé cherche de l’eau pour boire. Il est arrivé à un endroit où il y a beaucoup d’eau. Il la regarde mais ne la boit pas. Quelqu’un lui demande : « Vous avez soif, vous avez trouvé de l’eau après beaucoup de difficultés. Maintenant vous avez l’eau pourquoi vous ne la buvez-vous pas ? ». L’homme assoiffé répond : « Si je pouvais tout boire, je la boirais. Mais là, il y a beaucoup d’eau, je ne pourrais pas tout boire, c’est pourquoi je ne bois pas ». En entendant cela, les autres, en riant, le traitent d’imbécile.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 89

Il y a beaucoup de personnes qui savent que les enseignements de Bouddha sont innombrables et transcendants, pensant alors qu’ils ne peuvent pas les lire et tout comprendre. C’est pourquoi ils ne veulent pas les étudier, réfléchir et pratiquer le perfectionnement.

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Chapitre 15

Sūtra des exemples mélangés

(Kinh Tạp Thí Dụ, vn.)

Histoire n° 137

Faire des offrandes à Bouddha

Bouddha alla mendier la nourriture dans les rues, arrivé devant une maison, la femme du propriétaire lui apporta le riz, le mit dans sa calebasse et fit les rites de l’offrande.

Bouddha enseigna : « Quand on plante une graine de semence, elle va en donner dix, on en plante dix, elles vont en donner cent, on en plante cent, elles vont en donner mille, on en plante mille, elles vont en donner dix mille, on en plante dix mille, elles vont en donner cent mille. Celui qui pratique la générosité, l’offrande, est comme celui qui plante une graine de semence, la cause est petite mais les conséquences sont importantes. Celui qui sème les semences de la Vraie Loi parviendra sûrement à l’Eveil ».

Le mari de cette femme, ne croyant pas à ces paroles, dit : « Comment l’offrande d’un bol de riz, pourrait donner tant de mérites ? » Bouddha lui expliqua : « Voyez-vous ce grand arbre Nyagroddha (l’arbre qui n’a pas d’entre-nœuds, explication chinoise) là-bas ? Il est très haut, florissant, visible jusqu’à 45 lieues d’ici. Chaque année, il donne quelques milliers de boisseaux de fruits. Ses graines sont petites comme des haricots, la terre sur laquelle il pousse ne sait pas qu’il peut donner tant de résultats. Mais la terre appartient à la catégorie des « sans conscience », quant à l’être humain, il a la conscience. Parce que son cœur est joyeux, il offre respectueusement un bol de riz à Bouddha, il obtiendra des mérites impensables ».

Alors, l’esprit de ce couple mari et femme fut éclairé et ils firent partie des saints et atteignirent le stade des śrota-āpanna (Tu Đà Hoàn, vn.).

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 90

Histoire n° 138

Le serpent

Jadis, il y avait l’histoire de ce serpent : sa tête et sa queue se disputaient de leur supériorité.

La tête disait : « J’ai les oreilles pour écouter, les yeux pour voir et la bouche pour manger. Pour avancer, c’est moi qui pars en premier. Quant à toi, tu n’as jamais les capacités citées ci-dessus pour dire que tu es meilleure que moi ! C’est pourquoi je suis sûre que je te dépasse nettement ».

La queue essayait de réfuter : « Même si tu veux être comme cela, mais si je ne te permets pas, tu ne pourras pas avancer ». Immédiatement, la queue s’enroula trois fois autour d’un tronc d’arbre et resta là pendant trois jours, décidant de ne jamais relâcher.

La tête voulait aller chercher à manger mais elle ne pouvait pas avancer. Elle avait très faim. Très affaiblie, elle était obligée de céder en disant : « D’accord, je suis vaincue, tu es meilleure que moi. Alors relâche le corps ». La queue accepta de libérer le corps. La tête lui dit : « Tu es meilleure que moi, alors avance la première ».

La queue, ayant gagné la bataille, devança la tête. Peu de temps après, elle tomba dans un foyer de feu et le serpent fut mort calciné.

Bouddha expliqua à ses bhikkhus : « L’exemple cité ci-dessus montre que l’homme voilé par l’ignorance, pour ses propres intérêts entre en conflit avec autrui. Tous les deux se mettent en colère et ils tomberont dans les trois mauvaises voies de renaissances (l’enfer, les animaux, les démons) ».

Histoire n° 139

Le musicien quémande un buffle

Jadis, il y avait l’histoire de ce musicien qui savait jouer plusieurs types de musique. Il alla voir un bourgeois pour quémander un buffle. Le bourgeois ne voulant pas satisfaire la demande du musicien, lui dit : « Si vous pouvez jouer de la musique continuellement jour et nuit, sans vous arrêter pendant un an, alors je vous donnerai un buffle » Le musicien répondit : « Je pourrai jouer la musique, je vous prie de m’écouter aussi ». Le bourgeois dit : « Bien sûr, je vous écouterai ». Le musicien très content, joua de tout cœur, sans s’arrêter durant trois jours et trois nuits. Le bourgeois s’ennuyait ferme et ne pouvait plus l’écouter. Il demanda alors à ses domestiques de donner un buffle au musicien.

Les bhikkhus pratiquants doivent être aussi très persévérants. Ils récolteront de bons résultats. Ils n’auront pas besoin d’y passer plusieurs

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 91

vies ou plusieurs kalpas. Plus la persévérance est forte plus les bons résultats arriveront vite.

Histoire n° 140

Trois pratiquants parvenus à l’Eveil

Jadis, il y avait trois pratiquants qui se posaient la question : « Grâce à quoi êtes-vous parvenus à l’Eveil ? ».

L’un d’entre eux répondit : « Un jour, à l’aube j’ai vu une tonnelle de raisin avec de très belles grappes. Dans l’après-midi, des gens sont venus les cueillir toutes sans laisser un seul grain et ont abîmé les branches et flétri les feuilles. J’ai vu ce triste spectacle et je me suis rendu compte de l’impermanence des phénomènes. Grâce à cela je suis parvenu à l’éveil ».

Le deuxième répondit à la suite : « Un jour au bord d’un bassin d’eau, j’ai vu une femme en train de laver la vaisselle. Les deux bracelets en or sur ses avant-bras, se frottaient et produisaient des sons. J’ai découvert alors que grâce à l’association des causes, des sons sont émis. Grâce à cette constatation, je suis parvenu à l’éveil ».

Le troisième pratiquant répondit : « J’étais au bord d’un lac. Sur ce lac il y avait beaucoup de magnifiques lotus. Dans l’après-midi de ce jour-là, quelques dizaines de voitures arrivèrent. Les gens sont allés se baigner dans ce lac. Ils ont abîmé toutes ces très belles fleurs. Je me suis rendu compte alors de l’impermanence des phénomènes. Grâce à cela je suis parvenu à l’éveil ».

Histoire n° 141

Ils se battent pour des ombres

Jadis, il y avait le fils d’un bourgeois. Il était marié et les époux s’aimaient tendrement.

Le mari demanda à sa femme d’aller dans la cuisine chercher du vin pour boire ensemble. Le couvercle de la jarre à peine soulevé, la femme y vit soudain une ombre. Elle pensa qu’il y avait quelqu’un caché dedans. En colère, elle s’en alla vers le mari et lui dit : « Vous avez caché une femme dans la jarre, pourquoi m’avez-vous épousée ? ».

Le mari très offensé, alla regarder dans la jarre, il y vit son ombre. Furieux, il revint vers sa femme en criant : « Vous avez caché un homme dedans et vous dites que c’est moi qui y avais mis une femme ? ». Tous les deux s’insultèrent, en vinrent aux mains bruyamment, chacun disant avoir raison.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 92

Soudain, un bhikkhu passant par là, entendit la raison de cette dispute. Il entra dans la maison pour regarder dans la jarre. Il compris donc que ce couple avait pris leur ombre pour des vraies personnes et c’est pourquoi ils se battaient. Il pensa tristement : « Les êtres humains sont vraiment bêtes, ils prennent le faux pour du vrai ». Il interpella alors les époux pour leur dire : « Je vais vous aider à attraper la personne cachée dans la jarre ». Il prit alors une grosse pierre et cassa la jarre. Le vin s’en échappa et l’ombre disparut immédiatement. Le couple se rendit compte de son erreur avec honte.

Le bhikkhu leur expliqua le dharma. Le mari et la femme l’écoutèrent attentivement et parvinrent à l’éveil.

Le Bouddha a évoqué cet exemple parce qu’il sait que les êtres humains ne savent pas que la souffrance prend sa source à partir des cinq agrégats et des quatre éléments

1. Les cycles de vies et de morts se suivent

indéfiniment.

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Chapitre 16

Le Sūtra des anciens mélanges d’exemples

(Kinh Cựu Tạp Thí Dụ, vn.)

Histoire n° 142

La Tortue de rivière

Jadis, il y avait une tortue de rivière qui vivait dans un étang asséché par une période de grande sécheresse. Toute seule, elle ne pouvait pas se déplacer vers un autre étang ayant encore de l’eau.

A ce moment-là, une grue se posa près de la tortue de rivière. Cette dernière la supplia de la sauver.

La grue, par compassion, accepta de l’aider. Elle prit la tortue avec son bec et s’envola. Au bout d’un moment, elles survolèrent une zone habitée. La tortue demanda : « Où sommes-nous ? Pourquoi ne nous arrêtons-nous pas ici ? ». Pour répondre à la tortue, la grue ouvrit son bec, alors la tortue de rivière tomba par terre et fut capturée par des humains qui la mangeront.

1 - Les cinq agrégats (pañcaskandha, sc.) sont : agrégat de la matière, des

sensations, des perceptions, des fonctions mentales et de la conscience.

- Les quatre éléments sont : élément solide, liquide, calorique et l’élément air.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 93

Les êtres qui sont trop stupides et qui ne prennent pas de précautions en parlant, il leur arrivera le même malheur.

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Chapitre 17

Le Sūtra de l’Héroïque

(Śuraṃgama sūtra, sc. –

Thủ Lăng Nghiêm Kinh, vn.)

Histoire n° 143

La folie du jeune Diễn Nhã Đạt Đa et celle des enfants qui voulaient

attraper la lune dans une cuvette d’eau.

Le Bouddha s’aperçu que Pūrna, son principal disciple, en se posant des questions continuellement contradictoires entre l’Eveil et l’ignorance, se mit à douter : « Si notre nature originelle est voilée par l’ignorance, alors nous ne pourrons jamais atteindre l’éveil ; si votre nature originelle est éveillée pourquoi est-elle devenue stupide ? ».

A cette occasion, Bouddha se servit de l’exemple du jeune Diễn Nhã Đạt Đa de la ville Phất La Phiệt, devenu fou subitement, comme moyen d’explication pour dissiper le doute de son disciple Pūrna. Le jeune Diễn Nhã, en se regardant dans un miroir, y vit nettement son visage, et il cru qu’il n’avait plus de tête comme les démons, alors très effrayé il est devint subitement fou et prit la fuite. A cause de cette grosse frayeur, cet homme devint fou, tout simplement, il n’y a pas d’autres causes.

Réfléchissons bien ensemble, la folie de Diễn Nhã et l’acte qu’il a fait, tout le monde a aussi l’habitude de le faire. En effet, tout le monde se mire dans le miroir et y voit aussi sa propre tête. Il n’y a que Diễn Nhã qui est pris par la folie et qui s’enfuit.

Cet acte erroné a aussi un autre exemple : Les enfants qui cherchent à attraper la lune dans les cuvettes d’eau. Les nuits où la lune brille, elle se reflète toujours dans les bassines d’eau. Il n’y a aucune cause susceptible de provoquer la ruée des enfants qui rivalisent pour attraper la lune. Cette idée erronée, en réalité, n’a pas de cause réelle. Quand ces enfants seront grands, ils se rendront compte eux-mêmes, que dans ces cuvettes il n’y avait que les reflets de la lune et non la vraie lune et naturellement ces jeunes ne mobiliseront plus leur force pour attraper cette lune-reflet.

Revenons à l’histoire erronée créée par Diễn Nhã. Quand il ne sera plus fou, il verra que sa propre tête est toujours à la même place et non revenue de quelque part. Mais même quand Diễn Nhã était encore fou, sa tête était

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 94

toujours là. C’est parce qu’il pensait qu’il l’avait perdue qu’il était devenu fou et en pensant qu’il n’avait plus de tête il s’enfuyait sous l’emprise d’une grande frayeur.

Tous les êtres vivants ont toujours commis ce genre d’erreurs de jugement. Tout comme la folie de Diễn Nhã qui n’est pas provoquée par une cause réelle, nos fausses opinions sont dues à l’esprit de différenciation.

Depuis notre nature de Bouddha, sont nées des pensées erronées qui s’attachent à la distinction d’un ceci et d’un cela.

Le monde et les êtres animés ont créé, ensemble, des actes distinguant le moi et les autres. A partir de ce mode de pensée, les êtres animés sont voilés par l’ignorance et continuent à diviser, à différencier. A cause de ces comportements ils sont pris dans la loi des causes et effets et ils tournent indéfiniment dans le cycle de morts et de renaissances.

Si les êtres animés ont pu atteindre l’éveil ils sauront que tous les phénomènes conditionnés sont produits par l’esprit. Dès lors ils ne feront plus de discriminations. Grâce à cela, ils pourront transformer leurs actes erronés et mettront fin à leur ignorance. Ils pourront se rendre compte que tous les phénomènes conditionnés sont illusoires. S’ils se rendent compte que tous les phénomènes sont conditionnés, illusoires, que la folie est issue aussi de l’esprit c’est-à-dire l’ignorance, alors elle disparaîtra immédiatement.

Une fois le voile de l’ignorance déchiré, selon la désignation dans les sūtras, « la sérénité fondamentale de l’esprit réapparaîtra avec le monde ». Cette sérénité fondamentale, tout le monde la possède, ce n’est pas grâce à l’éveil personnel.

Tout comme ce pauvre homme malheureux qui possède dans un coin de son vêtement une pierre précieuse sacrée, mais il ne le sait pas et continue de subir sa vie misérable. Quand son ami a pu lui dire qu’il possède cette pierre précieuse qui lui permettra de réaliser tous ses vœux, alors il est devenu très riche.

L’être humain possède en lui cette pierre précieuse, sacrée, mais ne connaît pas son existence, c’est pourquoi il doit subir sa misère. Ce joyau sacré n’est pas venu de l’extérieur.

Il en est de même pour les êtres animés, ils possèdent en eux la même précieuse bouddhéité, mais ils ne se rendent pas compte d’eux-mêmes c’est pourquoi ils subissent toutes les souffrances. Grâce à l’enseignement de Bouddha, ils ont pu en prendre conscience. Ils ne suivent plus le monde illusoire, n’appliquent plus la distinction, n’ont plus de prises de conscience erronées, alors ils peuvent avoir une conscience précise de leur joyau-sacré caché, très efficace, que tout le monde possède.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 95

Il nous suffit de prendre conscience : « Je serai un Bouddha », de ce fait nous ne sommes pas différents de Bouddha.

C’est pourquoi, il faut savoir précisément que l’esprit, Bouddha et les êtres animés sont les trois phénomènes qui n’ont pas de différences entre eux.

Histoire n° 144

Une bulle d’air sur l’océan

Quand nous examinons notre corps qui est une production de nos parents, il ressemble à un grain de poussière qui est soufflé dans l’espace des dix directions. Tantôt il est là, tantôt il disparaît.

Il est aussi comme une bulle d’air qui flotte à la surface de l’océan. Tantôt elle est là, tantôt elle disparaît. Il en est de même de la naissance ou de la disparition, elles ne proviennent de nulle part.

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Chapitre 19

Sūtra des derniers enseignements du Bouddha Śākyamuni

(Kinh Di Giáo, vn.)

Histoire n° 145

Le goût du médicament

Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Quand vous recevez des produits alimentaires offerts, vous devez les considérez comme des médicaments. S’ils sont appétissants, ne laissez pas votre gourmandise se réveiller. S’ils ne sont pas bons, ne vous mettez pas en colère. Ils ne sont là que pour aider notre corps car ils guérissent la faim et la soif. Tout comme les abeilles qui butinent les fleurs, ils ne font que sucer le goût sans endommager la beauté et le parfum des fleurs.

Il en est de même pour les bhikkhus, ils n’acceptent les diverses offrandes que pour éradiquer les facteurs émotionnels perturbateurs (Kleśas, sc). Il ne faut pas en réclamer beaucoup trop pour ne pas diminuer la bonne volonté des donneurs. Tout comme les êtres intelligents qui doivent savoir ménager leur santé. Ils utilisent leurs forces selon les circonstances favorables et le type de travail. Ils ne dépassent pas les limites pour ne pas les épuiser ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 96

Histoire n° 146

Une hache bien tranchante

Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Vous devez savoir que les êtres humains qui ont en eux les germes de la sagesse, ne sont pas possédés par leurs passions. Ils sont habituellement clairvoyants. Ils sont toujours

dans l’attention juste (Samyak smṛti, sc. – Chánh niệm, vn.), dans la Vraie Loi. Ils pratiquent pour parvenir au stade de la libération. Ils ne perdent pas de vue la Sagesse, parce que ceux qui oublient la Sagesse ne sont pas des êtres qui s’engagent dans la Vraie Voie, ni ceux qui sont des profanes. - Les êtres qui possèdent les germes de la Sagesse, sont comme une barque solide qui peut traverser l’océan des naissances, des morts, des maladies, de la vieillesse. - Les êtres qui ont en eux les germes de la Sagesse ressemblent à une lampe grandiose qui peut éclairer tout l’espace de l’ignorance. - Les êtres qui possèdent les germes de la Sagesse sont comparables à un bon médicament qui guérit toutes les maladies. - Les êtres qui ont les germes de la Sagesse sont comparables à des haches bien tranchantes qui peuvent abattre toute la forêt des facteurs émotionnels perturbateurs.

C’est pourquoi, Ô bhikkhus, vous devez utiliser les trois Sagesses : l’écoute, la réflexion, la pratique, et vous appuyer sur elles pour réussir.

Les êtres qui possèdent les germes de la Sagesse, même s’il leur

manque encore l’œil divin (divyācakṣu, sc. – Thiên nhãn thông, vn.), leur esprit est clairvoyant, et ils méritent des félicitations. Ils ont acquis la vision clairvoyante (vidyā, sc - Minh kiến, vn.) ».

Histoire n° 147

L’agriculteur qui construit des digues

pour retenir l’eau

Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Ô Bhikkhus, celui qui sait bien se concentrer, son esprit atteindra la sérénité juste (Samyak samādhi, sc. Chánh định, vn.). Quand l’esprit humain aura obtenu cette sérénité juste, il pourra alors bien connaître le cycle de vies et de morts de tous les phénomènes. Dans ce cas, vous tous, les Bhikkhus, vous devrez être continuellement persévérants dans la pratique de la méditation. Celui qui obtiendra la sérénité juste, son esprit ne sera plus jamais perturbé.

Tout comme l’agriculteur qui construit des digues pour retenir l’eau. Vous devrez faire comme lui, il faut savoir économiser l’eau de la Sagesse,

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 97

c’est-à-dire bien pratiquer la méditation. Ne laissez pas perdre votre sagesse, ce serait très dommage ».

Histoire n° 148

La vipère noire

Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Ô, Bhikkhus, dans la journée, il faut assidûment pratiquer le perfectionnement en faisant toutes les bonnes actions dans des circonstances adaptées.

Au début de la nuit et à la fin de la nuit, il faut faire des efforts sans relâche. Au milieu de la nuit, il faut réciter les prières, les sūtras. Il faut pratiquer dans les justes limites. Ne laissez pas le repos, le sommeil, gâcher toute votre vie, sans obtenir aucun mérite. N’oubliez pas que le feu de l’impermanence peut brûler tout ce bas-monde. Dépêchez-vous de persévérer pour vous sauver vous-mêmes, n’abusez pas du repos. Les facteurs émotionnels perturbateurs, très cruels, épient continuellement les êtres humains pour les tuer, beaucoup plus souvent que leurs ennemis. Celui qui aime dormir et qui ne sait pas en prendre conscience, c’est comme si le serpent venimeux des facteurs émotionnels perturbateurs dormait encore dans son esprit ; tout comme la vipère noire dort encore dans votre maison. Prenez le crochet de l’application des préceptes pour l’éliminer le plus vite possible. Une fois le serpent venimeux parti, alors vous pourrez vous reposer tranquillement. Si la vipère n’est pas encore sortie de votre maison et si vous continuez à dormir, vous êtes alors une personne très stupide. Il vous sera très difficile d’éviter les malheurs ».

Histoire n° 149

Le pâtre (gardien de buffle)

L’esprit est le maître des cinq sens. L’esprit voilé par l’ignorance est le plus à craindre. Il est pire que les bêtes sauvages, les bandits de grands chemins et les incendies ravageurs.

Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Une fois les préceptes bien appris, vous devez vous préserver vos cinq sens. C’est comme un gardien de buffles qui doit bien les surveiller pour qu’ils n’aillent pas manger les semis des voisins. Tout comme un cheval féroce, si vous n’utilisez pas les rênes pour le maintenir, il pourra renverser son cavalier dans les fossés. Il en est de même avec les brigands qui vous dépouillent. Mais là, les victimes ne souffrent que dans une vie. Quant aux cinq sens, ils peuvent occasionner des malheurs durant plusieurs vies, c’est pourquoi il faut être très très prudent.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 98

Celui qui est intelligent, il sait se protéger, il ne se laisse pas entraîner par les cinq sens. C’est comme si on se protégeait contre les brigands : si on les laissait agir librement, ne serait-ce que quelques minutes, on verrait tout de suite l’ampleur des dégâts.

L’esprit est le maître des cinq sens, par conséquent, mes disciples, vous devez bien maîtriser votre esprit ».

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Chapitre 20

Sūtra de la nature de l’esprit

(Kinh Tâm Địa Quán, vn.)

Histoire n° 150

Le soleil et les aveugles

Il y avait cinq cents bourgeois qui demandèrent à Bouddha : « L’enseignement de Bouddha est très utile pour l’humanité, pourquoi y a-t-il encore beaucoup de gens qui n’ont jamais pu apercevoir Bouddha, et pourquoi beaucoup de personnes sont toujours malheureuses ? ».

Bouddha leur répondit : « Comme ce soleil, même s’il éclaire le monde entier, il y a des aveugles qui n’ont pas pu voir la lumière ; il y a beaucoup d’êtres animés qui ont souvent commis de mauvaises actions, mais ils ne s’en rendent pas compte et n’ont pas honte d’eux-mêmes. Ils ne fréquentent pas non plus les Trois Joyaux : le Bouddha, le Dharma, le

Saṅgha. S’il y a des êtres animés qui savent vénérer les Trois Joyaux, les mauvaises conséquences de leurs actes seront éradiquées, leurs mérites seront augmentés. Quand les bonnes semences seront bien acquises, ils pourront quitter le cycle des vies et de morts et parvenir à l’Éveil. »

Histoire n° 151

Le cycle du feu qui va détruire le monde

Quand nous pratiquons le repentir selon les règles, les facteurs

émotionnels perturbateurs sont éradiqués. Le cycle du feu détruit le monde, le mont Méru, les Grands Océans

n’existeront plus. Le repentir est capable d’incendier la forêt des impuretés (Kleśa, sc.). Le repentir est capable de nous donner la joie de quatre degrés de

méditation. Le repentir est capable de faire tomber la pluie de pierres précieuses.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 99

Le repentir est capable de nous donner une longue vie durable. Le repentir est capable de nous faire entrer dans le palais de la joie

continue. Le repentir est capable de nous faire sortir de la prison des Trois

mondes. Le repentir est capable de faire épanouir la fleur de l’Eveil. Le repentir est capable de nous faire voir le jardin fleuri des Bouddhas. Le repentir est capable d’aider l’homme à parvenir jusqu’au monde

précieux.

Histoire n° 152

L’homme sans main

Celui qui n’a pas de main, même s’il arrive dans une montagne qui contient des choses précieuses, il ne pourra rien prendre.

Celui qui n’a pas la foi, même s’il rencontre les Trois Joyaux, ce fait ne lui est nullement utile.

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Chapitre 21

Le Sūtra Transcendantal

(Kinh Xuất Diệu, vn.)

Histoire n° 153

Les poissons pris dans une zone où il y a peu d’eau Un jour dans la mer du Sud, une très grosse et redoutable vague a

poussé trois grands poissons dans un endroit peu profond. Ils se disent : « Nous sommes en grand danger ! Actuellement le niveau de l’eau n’a pas encore baissé et l’eau peut encore entrer. Nous devons sortir vite de ce lieu ». Malheureusement, une barque de pêche arrive et bloque l’entrée de l’eau et les poissons ne peuvent plus s’échapper. Le premier poisson mobilise toutes ses forces et a pu dépasser la barque. Le deuxième poisson a pu s’échapper aussi grâce à un endroit où la végétation n’est pas dense. Il n’y a que le troisième poisson, très affaibli, qui est attrapé par le pêcheur.

Bouddha ayant pris connaissance de cet évènement, a prononcé ce gātha : « Ce jour va finir, la longueur de notre vie diminue aussi, comme ces poissons pris dans un endroit où il y a peu d’eau. Il n’y a rien de réjouissant ! Les poissons ont besoin d’eau pour vivre. Ils vont mourir

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 100

quand il n’y aura plus d’eau. L’être humain dépend de son énergie vitale. Il vit quand il possède encore cette énergie, quand celle-ci diminue, il va mourir.

Les jours passent, la vitalité diminue, l’impermanence, la vieillesse, les maladies ne permettent pas à l’homme de proposer des dates d’échéance, tout comme ces poissons pris au piège, il n’y a rien de réjouissant à cela ! ».

Histoire n° 154

Fuir la mort

Jadis, il y avait quatre frères appartenant à la classe des Grands Brahmācārin (sc.). Ils avaient tous des pouvoirs surnaturels. Ils savaient qu’ils allaient mourir, alors ils discutaient ensemble : « Quand la mort arrive, l’être humain ne peut pas s’échapper, mais nous, nous pourrons en allant nous cacher ».

Le premier s’envola très haut dans l’espace obscurci. L’autre s’en alla vers le large du grand océan. Le troisième se cacha dans les hautes montagnes. Le dernier se réfugia dans les grands marchés, se dissimula parmi la

foule ; mais le jour de la mort arriva et tous les quatre rendirent leur âme, parce que tout se résume à : « IMPERMANENCE, (SOUFFRANCE), VACUITE, NON-SOI ».

Celui qui sait réfléchir à propos de cette loi très réaliste, sortira définitivement du cycle de la naissance, la vieillesse, les maladies, la mort et l’anxiété, la tristesse, la douleur. Il pourra atteindre la sérénité du

Nirvāṇa.

Histoire n° 155

Purifier l’or

L’homme sage doit apprendre à purifier son âme. Il examine souvent ses défauts. Tout comme l’or, quand il est encore minerai il faut le purifier cent fois pour qu’il devienne de l’or pur. De même, les océans doivent être bouillants pour produire des pierres, des perles précieuses. De même, les religieux doivent se perfectionner jour et nuit sans interruption, être persévérants dans leurs pratiques. Ils pourront, à la fin, atteindre la Noble Voie.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 101

Chapitre 22

Sūtra Guirlande des contes relatifs au Roi Aśoka

(Kinh A Dục Vương Thí Dụ, vn.)

Histoire n° 156

Elever des buffles pour vendre leur viande

Jadis, un boucher élevait mille buffles qui étaient tous gros et gras. Chaque jour, l’éleveur tuait un buffle pour vendre sa viande au marché. Il avait déjà tué cinq cents buffles. Il en restait encore cinq cents. Ceux qui étaient encore vivants continuaient à se bagarrer, à s’amuser.

Le Bouddha, en passant par ce village, vit ces buffles inconscients. Très ému, il regarda ses disciples qui le suivaient et leur dit : « Ces buffles sont très stupides. Leurs semblables vont mourir et ils continuent de s’amuser ! Chaque jour qui passe, la vie d’un être diminue. C’est pourquoi dans la vie de ce monde, l’être humain doit se concentrer et réfléchir, il doit rechercher la loi de libération pour pouvoir éviter la souffrance ! »

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Chapitre 23

Sūtra Grand recueil

(Kinh Đại Tập, vn.)

Histoire n° 157

Le Sauveur

Celui qui écoute un enseignement doit penser que le maître explique la Vraie Loi comme un bon médecin, comme un sauveur, ou le goût du « Nectar », du très bon plat au fromage (đề hồ,vn.)

Par contre, le maître vis-à-vis de celui qui l’écoute, doit penser que lui-même a les meilleures capacités pour pouvoir guérir le malade. Si celui qui parle et celui qui écoute ont des idées justes alors l’enseignement de Bouddha et la Voie indiquée par Bouddha pourront continuer d’exister. Ils renaîtront souvent pour retrouver Bouddha.

Histoire n° 158

Un vêtement sale depuis cent ans

Tout comme un vêtement sale depuis cent ans, si on le trempe pendant un jour, on peut le laver et le rendre de nouveau propre. Il en est de même,

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 102

il n’y a pas de différence, le mauvais karma, même s’il a duré depuis cent mille kalpas, grâce à la force de la doctrine de Bouddha, si nous réfléchissons de façon juste, convenable, ne serait-ce qu’une fois par jour, toutes nos fautes seront effacées.

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Chapitre 24

Sūtra : Les significations du

Bouddhisme Mahāyāna

(Kinh Đại Thừa Nghĩa, vn.)

Histoire n° 159

Prendre refuge

« Revenir pour s’appuyer sur » s’appelle prendre refuge. La forme de ce refuge est comme : - Celle des enfants auprès des parents pour compter sur eux et leur obéir, - Celle du peuple auprès des rois, - Celle d’un être faible auprès de quelqu’un de plus fort que lui.

Considérer Bouddha comme Son Maître s’appelle prendre refuge auprès de Bouddha.

Considérer ses enseignements comme le médicament s’appelle prendre refuge auprès du Dharma.

Considérer la Saṅgha comme des amis s’appelle prendre refuge auprès

du Saṅgha.

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Chapitre 25

Sūtra : Les quatre Auto-perfectionnements

(Kinh Tứ Tự Xâm, vn.)

Histoire n° 160

Les généraux valeureux

Quand on regarde une armée sur un champ de bataille, elle est composée de plusieurs milliers d’hommes. Grâce à des généraux valeureux cette armée vaincra l’ennemi.

Quant aux religieux qui modèlent leur esprit, vénèrent le dharma,

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 103

observent les préceptes, leurs corps et leurs pensées sont purifiés. S’ils ouvrent leur cœur pour aider autrui, s’ils peuvent éliminer la colère, l’orgueil, les disputes, s’ils concentrent leur esprit sur la pratique selon la doctrine, alors ils ressembleront à ces généraux valeureux qui dirigent bien leurs hommes de l’armée.

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Chapitre 26

Sūtra : Les quatre points à méditer sur la Vraie Loi

(Kinh Chánh Pháp Niệm Xứ, vn.)

Histoire n° 161

La barque de la parole vraie

Celui qui ne ment pas, il est respecté par tout le monde. Même s’il est un homme très pauvre, il est honoré comme un Roi.

Parmi tous les genres humains, ceux qui s’expriment avec des paroles vraies, qui respectent la vérité, occupent le rang le plus haut. Ils sont comparables à la lumière éclairante de la lune qui est plus lumineuse que celle des étoiles.

Parmi toutes les pierres précieuses, la pierre de la parole vraie est la plus noble. Parmi toutes les barques qui aident les êtres à sortir du cycle des morts et des renaissances, la barque de la parole vraie est la plus efficace.

Pour s’éloigner du mal, de la cruauté, il faut quitter les mensonges. Parmi toutes sortes de lampes, la lampe de la parole vraie est la plus éclairante.

Parmi les guides des âmes dans les Trois mauvaises voies, celui qui mène vers la voie de la parole vraie est le meilleur de tous. Parmi toutes les choses de ce monde, celles qui sont vraies sont les meilleures. Parmi tous les médicaments, ceux qui sont authentiques sont les meilleurs. Parmi tous les pouvoirs, la puissance de la sincérité est la meilleure. Parmi tous les refuges, se réfugier dans la sincérité est le meilleur moyen. Parmi tous les bons amis, celui qui s’exprime avec des paroles vraies est le meilleur.

Si tous les êtres savent recueillir tous les trésors de la parole vraie, alors dans ce bas-monde il n’y aura plus d’êtres déchus dans la pauvreté et la cruauté, ils renaîtront dans le monde équivalent des dieux.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 104

Chapitre 27

Sūtra : Les Conseils des sages

(Kinh Tiên Ý, vn.)

Histoire n° 162

Le balai

Pour les religieux bouddhistes, la patience doit être leur première qualité. Elle doit être comme l’eau ultra-limpide ne contenant plus aucune trace de saleté. L’eau nettoie proprement les cadavres et les excréments, mais elle reste toujours pure.

Nous devons maintenir notre esprit comme si nous prenions un balai pour rendre propre le sol jonché de déchets. Si quelqu’un veut nous faire du mal, nous ne devons pas nous mettre en colère ou s’il se moque de nous, ne nous fâchons pas. Nous devons avoir de la bonté, des idées justes, alors nos fautes seront anéanties et les mérites apparaîtront.

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Chapitre 28

Sūtra : Bodhisattva Lumière du Soleil

(Nhật Minh Bồ Tát, vn.)

Histoire n° 163

Les chaînes de la vie

Les passions matérielles de l’existence sont des chaînes de ce monde. Le commun des mortels plongé dans ses passions, ne peut pas se sauver.

Les passions matérielles constituent la maladie la plus grave de ce monde. Le commun des mortels est très malheureux jusqu’à sa mort sans pouvoir être guéri.

Les passions matérielles sont des malheurs de ce monde. Si le commun des mortels les rencontre, il sera en grand danger car il ne pourra pas les éviter.

Le pratiquant bouddhiste, s’il peut déjà les abandonner mais pense encore vaguement à elles, il sera comme un prisonnier qui vient d’être libéré mais qui veut encore y retourner ; il sera comme un malade qui est guéri mais qui veut être malade de nouveau ; c’est pourquoi il est considéré comme un fou par les sages.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 105

Chapitre 29

Sūtra : Ānanda questionna Bouddha à propos des faits

bénéfiques et maléfiques

(Kinh A-Nan Vấn Phật Sự Cát Hung, vn.)

Histoire n° 164

L’arc pesant cent mille kilos

Ānanda demanda à Bouddha : « Le commun des mortels et les disciples méprisent leurs maîtres ainsi que les personnes vertueuses. Ensuite, ils nourrissent des idées méchantes envers eux. Quelles seront leurs fautes ? ».

Bouddha répondit : « Tout être humain doit respecter les qualités des autres, féliciter leurs bonnes actions, mais il ne doit pas éprouver de la jalousie. Quant à avoir des idées malveillantes vis-à-vis de nos maîtres et des personnes vertueuses, c’est comme s’il avait les mêmes idées méchantes vis-à-vis de Bouddha. C’est comme s’il prenait un arc pesant cent mille kilos et tirait une flèche sur son propre corps. Cette blessure fait-elle mal ou non ? ».

Ananda répondit respectueusement à Bouddha : « Cela fait très mal, très très mal ! ».

Bouddha dit aux bhikkus : « Ceux qui nourrissent des pensées malveillantes envers les personnes vertueuses ainsi que leurs maîtres, éprouveront plusieurs milliers de douleurs de plus que ce que provoque la flèche sur le corps.

En tant que disciples de Bouddha, vous ne devez pas mépriser vos maîtres ni avoir des idées méchantes envers les personnes vertueuses. Il faut les respecter comme vous vénérez Bouddha. Il ne faut pas éprouver de la jalousie car vous commettrez la faute de la médisance. Celui qui possède toutes les vertus, émeut tous les Dieux, les Dragons ainsi que tous les génies. Chacun d’eux le vénère de tout cœur.

Il vaut mieux sauter dans un brasier qu’éprouver de la jalousie et médire des êtres vertueux. Cette faute n’est pas minime. C’est pourquoi il faut faire très attention ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 106

Chapitre 30

Sūtra La farine (Kinh Bột, vn.)

Histoire n° 165

Les amis

Bouddha enseignait souvent : « Il y a quatre types d’amis : - Il y a des amis comparables aux fleurs - Il y a des amis comparables aux poids sur une balance. - Il y a des amis comparables aux montagnes - Il y a des amis comparables au sol

Qu’appelle-t-on des amis comparables aux fleurs ? Quand elles sont encore fraîches on les met sur la tête, Quand elles sont fanées, on les jette tout de suite. Quand les amis sont riches, on les accompagne. Quand ils sont devenus pauvres, on s’éloigne d’eux. Ce sont là des

amis comparables aux fleurs.

Qu’appelle-t-on des amis comparables aux poids sur une balance ? Quand ils pèsent lourds, ils restent en bas, Quand ils sont légers, ils sont portés vers le haut. Ce sont les amis

comparables aux poids.

Qu’appelle-t-on des amis comparables aux montagnes ? Semblables aux oiseaux et animaux qui se réunissent sur une

montagne d’or, leur plumage et leur pelage prennent un reflet doré, brillant. Il en est de même, il n’y a pas de différence, quand les amis deviennent illustres, nous-mêmes, nous bénéficions aussi de cette gloire ; ce sont là des amis comparables aux montagnes.

Qu’appelle-t-on des amis comparables à la terre ? Ce sont des amis qui nous fournissent de multiples semences, des

trésors. Ils nous les donnent très chaleureusement, avec amour. Ce sont là des amis comparables à la terre.

Histoire n° 166

Les grains de sable dans l’océan

Les grains de sable dans l’océan sont tellement nombreux qu’il est impossible de les compter. C’est tout comme les conséquences créées par l’être humain avec ses bonnes et mauvaises actions commises par lui depuis la nuit des temps. Elles sont aussi innombrables.

Quand l’heure de la mort arrive, les êtres qui ont commis de mauvaises actions renaîtront dans les mauvaises voies. Ceux qui ont fait de bonnes

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 107

actions renaîtront dans des mondes sereins, paisibles. C’est parce que les mérites et les malheurs proviennent des conséquences de nos actes, c'est-à-dire notre karma.

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Chapitre 31

Sūtra : Le Sage et l’Ignorant

(Kinh Hiền Ngu, vn.)

Histoire n° 167

La lampe qui ne s’éteindra jamais

Jadis au pays Śrāvasti, il y avait une très pauvre jeune fille. Son nom était Nanda. Elle vivait toute seule et demandait l’aumône pour vivre. Alors, en ce temps-là, elle voyait des rois, des seigneurs ainsi que des mandarins et des bourgeois venir présenter des offrandes à Bouddha et au Sangha. Elle se mit à réfléchir : « Qu’ais-je fais comme fautes graves dans mes vies antérieures pour renaître maintenant dans la misère ? De

ce fait, je ne peux même pas faire une offrande à celui qui a

beaucoup de mérites et qui est vénéré ? » Ainsi se reprochait-elle. Mais le lendemain, ayant pu obtenir un sou d’aumône, elle alla acheter

l’huile pour faire une offrande à Bouddha. Le marchand d’huile lui demanda : « Pourquoi vous n’achetez qu’un sou ? Une trop petite quantité d’huile sera inutilisable. Pourquoi achetez-vous si peu ? ». Elle lui expliqua sa situation ainsi que son vœu. Le marchand eut pitié d’elle et lui donna une double dose d’huile. Nanda, très heureuse, l’emporta directement au jardin du Prince Jeta pour l’offrir à Bouddha, juste au moment de la fête de lumière. Alors, elle exprima ce vœu solennel : « Je vous offre de l’huile pour allumer cette humble petite lampe, en souhaitant sincèrement pouvoir obtenir dans ma prochaine vie, une grande sagesse pour que je puisse dissiper tous les voiles de l’ignorance de tous les êtres animés ». Elle fit des prosternations devant Bouddha et rentra chez elle.

Ce jour-là, à la fin de la fête, selon les habitudes, toutes les lampes du Jardin Jeta devaient être éteintes. Mais il resta encore une seule lampe toujours allumée.

Le Noble Maudgalyāyana (un des grands disciples de Bouddha) avait déjà essayé trois fois de l’éteindre, mais elle restait toujours allumée. Ayant vu cela, Bouddha dit : « Maudgalyāyana, écoutez moi ! Cette lampe est offerte par une croyante, avec son Esprit de Sagesse (bodhicitta, sc.), à

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 108

Bouddha. Elle ne s’éteindra jamais, même si on lui verse dessus toute l’eau des quatre océans ».

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Chapitre 32

Sūtra : Vimalakirtinirdeśa, sc.

(Kinh Duy Ma, vn.)

Histoire n° 168

La lune et les aveugles

Bouddha dit à Ratnakuta Bodhisattva (Bảo Tích Bồ Tát, vn.) : « Les Bodhisattvas ont voulu rendre service à tous les êtres vivants. C’est pourquoi ils enseignent la Loi pure, sereine. Grâce à l’écoute de cette Loi sereine, leurs discernements, leurs connaissances (prajðā, sc.) deviendront pures. Grâce à la pureté du prajðā, leur esprit deviendra serein. Quand l’esprit est serein, tout deviendra serein, leurs bonnes actions seront pures. Parce que les bonnes actions sont pures, le pays sera tout à fait en paix. Pour que le pays soit paisible, il faut tout d’abord faire de telle sorte que l’esprit soit serein. Grâce à la Sérénité de l’esprit, le monde de Bouddha deviendra pur aussi ».

A ce moment-là, le doute naquit dans l’esprit de Śāriputra (un disciple de Bouddha). Il s’adressa à Bouddha : « Honoré du Monde, si l’esprit des Bodhisattvas est serein, alors le monde de Bouddha le sera aussi, comme vous venez de le dire. Quand vous étiez Bodhisattva, votre esprit n’était-il pas calme, parfaitement serein ? Car ce bas-monde actuel est si impur ! ».

Bouddha répondit : « Śāriputra ! Le soleil, la lune sont là. Ils sont toujours calmes et brillants, pourquoi les aveugles ne les voient pas ? Alors, la faute est due au soleil, à la lune ou aux aveugles ? ». Śāriputra répondit : « Ce ne sont pas le soleil, la lune qui ne permettent pas aux aveugles de les voir, mais ce sont les aveugles eux-mêmes qui ne peuvent pas les voir ». Alors Bouddha conclut : « Dans ce cas, ce bas-monde, depuis la nuit des temps, est toujours pur, serein. Ce sont vous-mêmes qui ne pouvez pas le voir, parce que votre œil de sagesse, ne s’est pas encore ouvert de lui-même ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 109

Chapitre 33

Sūtra : Les trois types de Sagesse

(Prajðā, sc. 2 - Kinh Tam Huệ, vn.)

Histoire n° 169

Bon comme le riz, méchant comme l’herbe

Le corps humain est comparable à la terre fertile, la bonté dans l’esprit est comparable au riz, la méchanceté dans l’esprit est comparable à l’herbe. Si nous n’éliminons pas les herbes folles, le riz aura beaucoup de difficultés pour pousser, pour donner des graines.

Celui qui ne cherche pas à éliminer la méchanceté dans son esprit, ne pourra pas atteindre la Voie, malgré ses efforts de perfectionnement.

Celui qui se met en colère est comme la terre qui laisse pousser l’herbe. Quand les mauvaises pensées sont déjà nées comment pourrons nous trouver la Loi ».

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Chapitre 34

Laṅkāvatāra Sūtra, sc. -

(Lăng Già Kinh, vn.)

Histoire n° 170

La naissance et la mort sont concomitantes

Jadis, sur la montagne Laṅkāvatāra, le Roi des Yaksa demanda à Bouddha : « Honoré du Monde, quand l’être vivant meurt, alors que son futur corps n’est pas encore né, où se trouve donc son âme ? ».

Bouddha répondit : « Sire, tout comme une graine de semence qui a un bourgeon. Est-ce que cette graine doit mourir avant et le bourgeon sortira après ? Ou le bourgeon pousse d’abord et la graine de semence mourra

2 Les trois types de Sagesse sont : 1. Prajñā : Sagesse que tous les êtres

vivants possèdent. 2. Vibhāshana : Sagesse des grands Saints des deux Véhicules (des Arhats et des Pratyekabuddha). 3. Djnā : Sagesse des Bouddhas et Bodhisattvas. Đoàn Trung Còn : Dictionnaire des termes bouddhiques, tome 2, p. 797

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 110

après ? Ou la graine est en train de mourir, au même moment le bourgeon sort ? ».

Le Roi répondit tout de suite à Bouddha : « Au moment où la graine meurt, le bourgeon sort immédiatement ».

Bouddha lui expliqua alors : « La naissance et la mort sont concomitantes. Il n’y a pas d’avant et après. Ainsi, quand la conscience d’avant s’éteint, immédiatement l’autre conscience s’éveille ».

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Chapitre 35

Sūtra : La patience, vertu cardinale

(Kinh Nhẫn Nhục, vn.)

Histoire n° 171

La cuirasse divine

La lumière de la patience est plus forte que la force du soleil et de la

lune. Le dragon et l’éléphant sont très forts, mais comparés à la force de la patience, ils sont mille fois moins forts. L’éclat des Sept pierres précieuses est très apprécié par les humains. Mais ces pierres apportent la souffrance parce qu’elles attirent les malheurs.

La patience est précieuse parce qu’elle n’apporte que la joie. Faire l’aumône dans les dix directions apporte beaucoup de mérites mais cela n’est pas comparable à la patience.

Se concentrer sur le perfectionnement de la patience, c’est ne pas provoquer des haines durant toute sa vie, alors l’esprit obtiendra la sérénité et ne laissera pas renaître la méchanceté.

Dans la vie, la patience est la seule qualité que nous devons prendre comme refuge, c’est la maison paisible qui inspire la sécurité et non le malheur. La patience est une cuirasse divine qui nous sauve des souffrances de la guerre. Elle est un grand bateau qui nous fait traverser la mer des souffrances. La patience est un bon médicament qui a sauvé d’innombrables vies humaines.

Celui qui pratique la patience de toutes ses forces, peut réaliser tous ses désirs.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 111

Chapitre 36

Sūtra : La concentration mentale sur Bouddha

(Quán Phật Tam Muội, vn.)

Histoire n° 172

Le Santal

(Gandhāra, sc. - Cây Chiên Đàn)

Un jour le Roi Śudhoddana, père de Bouddha, lui posa cette question : « Quelles sont les caractéristiques des mérites de l’évocation des noms de Bouddha ? ». Bouddha lui répondit : « Dans la forêt des Y-Lan

2, d’une

superficie de quarante « do tuần »3, il n’y pousse qu’un seul arbre Santal.

Cet arbre a déjà des bourgeons de racines mais qui ne sont pas encore sortis de la terre. L’arbre Y-Lan dégage de très mauvaises odeurs, celui qui mange ses fleurs, ses fruits, deviendra fou. Une fois que les racines de l’arbre Santal ont poussé, l’arbre devient grand et dégage un parfum très capiteux qui étouffe la puanteur des fleurs d’Y-Lan. Ce parfum se répand partout. Les personnes qui l’ont senti le trouvent très rare ».

Bouddha s’adressa à son père : « Tous les êtres vivants qui sont encore dans le cycle de morts et de renaissances et qui concentrent leur esprit sur l’évocation des noms de Bouddha, ils peuvent être comme l’arbre Santal. Il leur suffit de faire cette évocation assidûment pour pouvoir renaître dans le monde de Bouddha. Une fois la non-renaissance acquise, ils peuvent transformer toutes leurs mauvaises actions en grande miséricorde comme le parfum du bois de Santal qui peut transformer la putréfaction de la forêt d’Y-Lan ».

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2 Y-Lan : Un arbre ayant de très belles fleurs mais qui dégagent de très

mauvaises odeurs. Cette odeur peut empester les environs jusqu’à 40 lieues. 3 Un « do tuần » : Unité de longueur correspondant à une journée de marche :

15 k 30 – Dictionnaire des termes bouddhique op. cit. Tome 2, p. 91

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Chapitre 37

Sūtra : Les Six Vertus Cardinales

(Kinh Lục Độ Tập, vn.)

Histoire n° 173

Emmener le buffle à l’abattoir

La situation de vie, de mort de l’être humain ressemble au parcours d’un buffle vers l’abattoir.

Chaque pas du buffle l’approche de la mort. Il en est de même pour l’homme. Chaque jour qui passe, son espérance de vie diminue petit à petit, exactement comme ce buffle qui s’approche pas à pas de l’abattoir.

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Chapitre 38

Sūtra : La concentration mentale sur

les petits mondes

(Kinh Tiểu Địa Quán, vn.)

Histoire n° 174

Le grand maître d’un bateau

Les bienfaits des Trois Joyaux sont impensables, immenses, très profitables pour les êtres vivants.

Les corps des Bouddhas représentent le Bien. En effet, pendant une très très longue durée, ils ont pratiqué la charité et ont recueilli des mérites. Leurs karmas dans les trois mondes

4 ont été éradiqués définitivement.

Les mérites des Bouddhas sont aussi grands que des montagnes d’or que les êtres vivants ne peuvent pas imaginer. Leurs vertus sont aussi immenses que les grands océans. Leur sagesse se répand dans tout l’univers, leur lumière éclaire partout.

A cause de leurs facteurs émotionnels perturbateurs et les conséquences de leurs mauvaises actions qui voilent leur vue, les êtres vivants sont plongés dans l’océan des souffrances et roulent indéfiniment dans le cycle de morts et de renaissances.

4 Les Trois Mondes sont : 1. Le monde du Désir (Kāmadhātu, sc. Dục Giới, vn).

2. Le Monde de la Forme (Rūpadhātu, sc. – Sắc Giới, vn.). 3. Le Monde Sans Forme (Arūpadhātu, sc. – Vô Sắc Giới, vn.), op. Đoàn Trung Còn, tome 2, p. 792-793.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 113

Les Trois Joyaux de ce bas-monde représentent le Grand Maître d’un bateau qui dépasse le courant de la soif des désirs pour arriver jusqu’à l’autre rive (rive de la libération). Ceux qui ont la sagesse, les vénèrent.

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Chapitre 39

Sūtra : La Reconnaissance

(Kinh Báo Ân, vn.)

Histoire n° 175

La bouche est un couteau, un marteau

Bouddha enseigna à Ānanda : « Les malheurs des êtres vivants de ce bas-monde proviennent de leur bouche. C’est pourquoi il faut faire très attention à cela, plus que la protection contre un important incendie. Les calamités naissent de la bouche, c’est pourquoi celle-ci est le couteau, le marteau qui tue la personne, qui nuit à son existence.

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Chapitre 40

Sūtra : La Conduite de base d’un bouddhiste

(Mahāvastusūtra, sc. -

Kinh Phật Bổn Hạnh, vn.)

Histoire n° 176

Le corps est comme du bois, de la pierre

Les comportements du corps sont programmés par l’esprit. Le pratiquant bouddhiste doit, en premier lieu, savoir coordonner ses pensées et ne pas perfectionner son corps. Le corps n’a pas de perception, il est comme du bois, de la pierre. Un homme clairvoyant doit bien savoir que l’esprit est à l’origine de mille causes.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 114

Chapitre 41

Sūtra : Le recueil des divers trésors

(Kinh Tạp Bảo Tạng, vn.)

Histoire n° 177

Les fruits mûrs

Les mérites issus des bonnes actions sont comme les fruits mûrs. Nous n’avons pas besoin de faire des offrandes aux génies pour recevoir ces mérites.

Celui qui pratique l’observation des préceptes, renaîtra dans le monde céleste.

Nous devons savoir que toutes les choses entreprises nécessitent des efforts pour les réussir et non grâce aux offrandes aux génies.

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Chapitre 42

Sūtra : Méditation à propos du Bodhisattva Bonté Universelle

(Kinh Quán Phổ Hièn, vn.)

Histoire n° 178

Le brouillard

Les conséquences des mauvaises actions peuvent remplir des océans. Elles sont nées des pensées illusoires. Les pratiquants qui font de sincères repentirs, redeviendront sereins pour prendre conscience des vraies caractéristiques des phénomènes. Les mauvaises actions sont comme le brouillard qui est dissipé par les rayons du soleil.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 115

Chapitre 43

Sūtra : Les différences entre les

conséquences des actes

(Kinh Nghiệp Báo Sai Biệt, vn.)

Histoire n° 179

Déraciner les fautes commises

Une personne a commis une faute très grave. Immédiatement elle s’adresse des reproches et se promet de ne plus recommettre le même acte. Elle a alors enlevé toutes les racines de sa faute.

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Chapitre 44

Sūtra : Les merveilleux phénomènes qui n’ont jamais existé

(Adbhutadharma sūtra, sc. -

Kinh Vị Tằng Hữu, vn.)

Histoire n° 180

Une torche allumée supprime les ombres

La première pensée crée une mauvaise action. Elle est comme un nuage qui cache le soleil. La deuxième pensée donne naissance à une bonne action. Elle est comme une torche allumée qui supprime l’obscurité.

La bonté est comme une torche allumée. La méchanceté est comme l’obscurité.

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Chapitre 45

Sūtra : Les bhikkhus évitent les femmes de mauvaise réputation

(Kinh Tỳ Kheo Tỵ Nữ Ố Danh, vn.)

Histoire n° 181

Le lapin sauvage

Bouddha enseigna à ses bhikkhus : « Même si vous entendez beaucoup de diffamations, les pratiquants doivent être très patients. Il ne faut pas les éprouver comme de la souffrance et ne devenez pas tristes, non plus.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 116

Quand vous prenez peur en entendant les diffamations, vous êtes comme les lapins sauvages dans la forêt, vous manquez de sérénité, donc vous n’avez pas le bon comportement d’un moine.

Même si vous entendez plusieurs diffamations, vous devez toujours garder l’esprit calme et résigné, sans manifester de la tristesse, de la peur. C’est comme cela que vous remplissez votre rôle de moine.

Celui qui est clairvoyant, il comprend les causes des commentaires de l’opinion publique, il n’est pas fasciné par la vie, c’est pourquoi il est en sécurité dans son refuge.

Les Sages n’écoutent pas ce que disent les autres parce que leurs paroles ne peuvent pas les pousser à devenir des brigands. Et aussi leurs paroles ne peuvent pas les aider à atteindre le stade des Arhats.

Si vous savez qui vous êtes, les dieux vous reconnaissent aussi.

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Chapitre 46

Sūtra : Le monde des Bouddhas

(Kinh Phật Cảnh Giới, vn.)

Histoire n° 182

Le reflet dans le miroir

Le Corps de la Loi (dharmakāya, sc. – Pháp Thân, vn.) est fondamentalement silencieux. Il n’est pas né, il ne plaisante pas, il n’est pas mobile, il ne fait pas de distinction, il ne voit pas, il n’entend pas, il ne peut pas sentir ni goûter, il ne peut pas toucher.

Toutes les différences des phénomènes proviennent de l’esprit des êtres animés qui sait comprendre et représenter. C’est comme le reflet dans le miroir.

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Chapitre 47

Sūtra : Les préceptes des disciples laïcs

(Upāsakaśῑla, sc. - Ưu Bà Tắc Giới, vn.)

Histoire n° 183

Les Bodhisattvas éduquent les humains

En premier lieu il faut éradiquer la méchanceté en soi-même, ensuite

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 117

enseigner aux autres de le faire. Si nous ne le faisons pas pour nous-mêmes, il n’y a pas de raison de

dire aux autres de le faire ! C’est pourquoi les Bodhisattvas doivent faire les dons par eux-mêmes,

observer les préceptes et savoir se contenter du nécessaire, être diligents dans la pratique et être énergiques, ensuite, le Bodhisattvas peuvent alors aller éduquer les autres.

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Chapitre 48

Sūtra : L’éveil accompli

(Kinh Viên Giác, vn.)

Histoire n° 184

L’homme qui a mal aux yeux

Depuis toujours, tous les êtres animés ont créé beaucoup de choses perturbantes. Ils se trompent en acceptant ce corps composé de quatre éléments de base (terre, eau, air, feu) comme les caractéristiques de leur propre corps, ainsi que les six organes des sens (l’œil, l’oreille, le nez, la langue, la peau, le mental) qui suivent les phénomènes du monde extérieur comme les caractéristiques de leur propre esprit.

Ils sont comparables aux malades des yeux qui voient des taches noires qui se déplacent dans l’espace, ou qui regardent la lune et en voient deux.

Mais dans l’espace, il n’y a pas de taches noires. C’est parce que leurs yeux sont malades qu’ils voient de façon erronée, c’est ainsi qu’ils sont pris dans le cycle de naissances et de morts. C’est ce qu’on appelle l’aveuglement.

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Chapitre 49

Sūtra : Le placage des idées

(Kinh Mạ Ý, vn.)

Histoire n° 185

Les quatre témoins

L’être humain fait de bonnes ou de mauvaises actions. Il y a quatre types

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 118

de témoins : Un : Le Ciel Deux : La Terre. Trois : Les proches. Quatre : Nos propres pensées.

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Chapitre 50

Sūtra : La grande dignité

(Mahāyāna sūtra Lamkāra, sc -

Đại Trang Nghiêm Kinh, vn.)

Histoire n° 186

Il faut être enchaîné pour pouvoir être libéré

Il y avait un Brahman nommé Thân Giao. Un jour, il demanda à l’Indra Kauśika (sc.) : « Seigneur, Bouddha a dit que tous les phénomènes n’ont pas leur propre nature. Je ne comprends pas cette idée, je vous prie de bien vouloir m’expliquer cela ». L’Indra Kauśika répondit : « J’ai compris que dans cet enseignement, la vie et la mort n’ont pas de limite, parce que tous les phénomènes n’ont pas de caractéristiques en soi. Celui qui pense qu’il a un soi propre, il ne pourra pas obtenir facilement sa libération.

Quand nous savons qu’il n’y a pas de Soi, alors nous n’aurons plus de désirs sensuels, après cela nous serons libérés ».

Le Brahman Thân Giao discuta ; « Il faut être enchaîné pour pouvoir être libéré ensuite. Vous dites qu’il n’y a pas de Soi, donc personne n’est enchaîné, alors qui est libéré ? ».

L’Indra Kauśika répondit : « Même si nous savons que tout est non-soi c’est-à-dire ni enchaîné ni libéré, il y a cependant des facteurs émotionnels perturbateurs qui cachent la vérité, c’est pourquoi nous nous considérons comme enchaînés ».

Celui qui a pu éradiquer tous ses facteurs émotionnels perturbateurs, il sera libéré.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 119

Chapitre 51

Sūtra : Les précieux trésors

(Sūtra : RatnaKūta, sc. –

Kinh Bảo Tích, vn.)

Histoire n° 187

La statue en bois, en pierre

Il y a des êtres qui ne sont pas intelligents, ils vivent dans une longue nuit en gaspillant toute leur vie. Leur corps est comme une statue en bois, en pierre sculptée. Elle ressemble extérieurement à un être humain mais il lui manque la connaissance.

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Chapitre 52

Sūtra : Infinité de significations

(Anantanirde Śapratiṣṭhna, sc. -

Kinh Vô Lượng Nghĩa, vn.)

Histoire n° 188

Les quatre caractéristiques de base

Depuis que Bouddha avait atteint l’Eveil accompli jusqu’à maintenant, il y avait plus de 40 années. Pour le bien des êtres animés, il avait enseigné, expliqué les caractéristiques des phénomènes. Il y en a quatre fondamentales qui sont :

1. LA SOUFFRANCE et LA VACUITE

2. L’IMPERMANENCE et LE NON-SOI

LA SANS GRANDEUR et LA SANS PETITESSE

LA NON-NAISSANCE et LA NON-DISPARITION.

3. L’UNIQUE CARACTERISTIQUE et LE SANS CARACTERISTQUE DES PHÉNOMÈNES.

4. LA NATURE DES PHENOMENES et LES CARACTERISTIQUES DES PHENOMENES.

Depuis toujours elles sont silencieuses. Elles n’arrivent pas, elles ne partent pas. Elles ne sortent pas, elles n’entrent pas.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 120

Chapitre 53

Sūtra : Des Dix Terres des Bodhisattvas –

Kinh Thập Trụ, vn.)

Histoire n° 189

L’ignorant qui confond l’Est et l’Ouest

Il y avait un homme ignorant qui montrait l’Est en disant que c’est l’Ouest, et dit ensuite que l’Ouest est l’Est. Il en fait de même pour le Nord et le Sud.

L’être humain, voilé par l’ignorance, agit exactement de la même façon.

Dans la vie il y a trois types d’êtres humains : Un, ce sont les fous ;

deux, ce sont les gens stupides ; trois, ce sont les malades déséquilibrés. Les êtres cités, ci-dessus tiennent chacun une épée dans la main. Ils

ont l’intention de frapper un coup vers l’Est, mais c’est vers l’Ouest que le coup est donné. Ils font de même pour le Sud et le Nord.

Tous ces gens qui ont des idées erronées, critiquent les enseignements de Bouddha de la même façon. Ils considèrent la Vraie Loi comme une hérésie et l’hérésie comme la Vraie Loi. Ils pensent que les phénomènes permanents sont impermanents et vice-versa.

Ils disent encore que la joie est la souffrance. La souffrance est la joie, l’impureté est la pureté et vice-versa.

S’ils ont des opinions erronées comme cela, c’est parce qu’ils ont perdu leur équilibre mental.

Bouddha, par miséricorde, proposa : vis-à-vis de l’ignorance, il faut utiliser la lumière de la Sagesse pour les éclairer. Pour pouvoir les guider, il faut ouvrir toutes les portes ; pour les êtres voilés par l’ignorance, il faut les éclairer avec la lumière de la Sagesse ; pour les égarés dans les dédales, il faut leur montrer la Vraie Voie ; pour les aider à dépasser les difficultés, il faut leur donner des ponts, des barques.

Pour aider les êtres animés, il faut ouvrir toute grande la porte de la miséricorde afin de les recevoir et les aimer comme les parents avec leurs enfants, comme les frères et sœurs aînés avec leurs cadets liés par le même lien de sang, la même affection. Rien ne peut les séparer.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 121

Chapitre 54

Sūtra : Les premiers questionnements du Brahma Tư Ích

Histoire n° 190

L’homme qui craint le néant et celui qui le recherche

Bouddha dit à Tƣ Ích: « Je ne subis pas le cycle de naissances et de

morts, et je n’obtiens pas non plus le Nirvāṇa ». Il y avait dans l’assistance cinq cents bhikkhus qui, ayant entendu ces

paroles, de leur place se levèrent et demandèrent respectueusement à Bouddha : « Honoré du Monde, ainsi nous pratiquons inutilement la bonne

conduite de la religion ? Et si le Nirvāṇa n’existe pas, pourquoi faudrait-il chercher à acquérir la Sagesse. Où est l’utilité ?

Le Brahman Tƣ Ích expliqua, à la place de Bouddha aux bhikkhus : « C’est semblable à des personnes ignorantes qui ont très peur du néant, le quittent et s’enfuient. Mais partout où ils vont, ils ne rencontrent que du néant.

Par contre, il y a un homme qui veut chercher le néant, court partout et dit : « Je m’efforce de trouver le néant ». Cet homme-ci ne connaît que le nom du phénomène « néant » mais il ne connaît pas du tout ses caractéristiques !

De la même façon, il n’y a pas de différence, le pratiquant qui veut

atteindre le Nirvāṇa, le croise très souvent mais ne connaît pas ses

caractéristiques. C’est pourquoi il vit au Nirvāṇa, mais il croit que c’est la

souffrance, c’est parce qu’il ne connaît que l’appellation « Nirvāṇa » et ne

connaît pas de façon précise la Vraie nature du Nirvāṇa ».

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Chapitre 55

Sūtra : Méditation sans limite de la nature des phénomènes

(Vipaśyanā ananta Sūtra, sc.

Kinh Quán Vô Lượng, vn.)

Histoire n° 191

Le précieux lotus dans le genre humain

Bouddha s’adressa à Ānanda et à dame Śrῑmālādevi (Vi Đề Hy, vn.) : « Tous les Tathāgata utilisent le Monde de la Loi (dharmadhātu, sc.) pour en faire leur corps. C’est pourquoi ils peuvent être dans la pensée de tous les êtres animés. C’est pourquoi vous autres, chaque fois que vous pensez

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 122

à Bouddha, cette pensée se réfère à ses trente deux signes de prestance et ses quatre vingt traits de beauté. Cette pensée doit devenir Bouddha, parce qu’elle est Bouddha. Tous les Tathāgata sont des Samyak-

saṃbuddha (ceux qui ont la connaissance de tout) issus de leur concentration. Celui qui évoque constamment Bouddha, nous devons savoir qu’il est le précieux lotus dans le genre humain. Avalokiteśvara Bodhisattva, Mahāsthāmaprāpta Bodhisattva sont les meilleurs amis des personnes qui évoquent continuellement Bouddha, ils sont constamment présents dans le lieu Saint, ils sont nés dans la demeure des Bouddhas ».

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Chapitre 56

Sūtra : La Grande Miséricorde

(Kārunikā, sc. - Kinh Đại Bi, vn.)

Histoire n° 192

Le poisson pris par l’hameçon

Bouddha s’adressa à Ānanda : « Le pêcheur qui veut attraper des poissons, accroche l’appât à l’hameçon, le jette ensuite dans l’étang ou la mare et essaie d’amorcer le poisson. Ce dernier est pris par l’hameçon et bien qu’il soit encore dans l’étang il sera pris par la suite.

O ! Ānanda, écoutez-moi bien ! Vis-à-vis des Bouddhas, tous les êtres animés qui ont la foi, cultivent des semences de mérites et pratiquent l’aumône. Mais dès qu’une petite mauvaise intention naît, à cause de leurs mauvais karmas, ils sont condamnés dans les trois mauvaises voies : l’enfer, les démons affamés, les animaux. Tous les Bouddhas honorés du monde, grâce à leur vue surnaturelle, savent que les êtres cités ci-dessus, ont eu d’excellentes idées. Ils les aident alors à sortir de l’enfer. Une fois

sauvés, ils les guident ensuite jusqu’aux rives du Nirvāṇa ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 123

Chapitre 57

Les Sūtras groupés du Nikaya

(Saṃyuttanikāya, pali -

Tương Ưng Bộ, vn.)

Histoire n° 193

Section : Le roseau

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Il ne faut pas se plaindre des choses du passé, il ne faut pas espérer des choses dans l’avenir, il faut vivre dans le présent, grâce à cela, vous avez une bonne forme. Les êtres ignorants qui espèrent des choses dans l’avenir, qui se plaignent des choses du passé, ils sont flétris comme le roseau détaché des branches ».

Histoire n° 194

L’éveil Parfait est la Suprême Réussite

(Section : Le Jardin de la joie)

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Parmi les êtres qui ont deux jambes, atteindre l’éveil parfait est la suprême réussite.

Parmi les êtres qui ont quatre jambes avoir de l’intelligence est le meilleur atout.

Dans la catégorie des épouses, des concubines, la douceur et l’obéissance sont les meilleures qualités.

Dans la catégorie des fils, la piété et l’obéissance sont les meilleures qualités ».

Histoire n° 195

La Suprême Lumière

(Section : Il faut chercher)

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Il y a quatre phénomènes qui éclairent la vie. Il n’y a pas de cinquième phénomène. Dans la journée, le soleil est éblouissant ; La nuit, la lune brille ; Le feu brûle jour et nuit, il peut éclairer partout. L’EVEIL PARFAIT est la meilleure lumière ! Cette lumière est Suprême ».

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 124

Histoire n° 196

La destruction par le feu

(Section : Incendie)

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Dans une maison prise par le feu, il vaut mieux déménager les meubles vers l’extérieur pour qu’ils ne soient pas brûlés ».

De la même façon, l’homme, dans sa vie, est consumé par la vieillesse, la mort. Pour éviter cette destruction lente, il faut utiliser les mérites obtenus en faisant des dons. Les humains, à cause de leur amour de l'argent, le donnent très difficilement. Mais en faisant l’aumône, nous recueillons des mérites et nous jouissons d’agréables résultats.

Si nous ne faisons pas des dons, nous ne recueillerons pas de bonnes conséquences.

Bouddha enseigna souvent aussi : « Vous gardez difficilement vos propres biens dans cette vie. Il y a cinq autres forces qui ont droit sur eux : les bandits peuvent s’en emparer, les enfants ingrats envers les parents les gaspillent. Il y a aussi le feu qui les brûle et l’eau qui les emporte. A l’heure de la mort, le corps et les biens sont laissés au monde.

Le Sage a bien compris cela, alors il les utilise et fait des dons. Les dons et la consommation sont des actes que personne ne peut critiquer. Cette personne naîtra dans le monde des Saints ».

Histoire n° 197

Le chemin de la Souffrance et le chemin de la Libération

(Section : Vieillesse)

Bouddha enseigna à ses bhikkhus :

1. VIEILLIR Quel est le phénomène qui reste bon jusqu’à la vieillesse ? Quel est le phénomène qui reste bon malgré la durée ? Quel est le phénomène qui est très précieux pour l’homme ? Quel est le phénomène que les bandits ne peuvent pas voler ? LES PRECEPTES restent bons jusqu’à la vieillesse. LA FOI perdure dans le temps. LA SAGESSE est le BIEN très précieux pour l’homme. LES MERITES ne peuvent pas être volés par les bandits.

2. NE PAS VIEILLIR Quel est le phénomène qui ne vieillit jamais ?

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 125

Quel est le phénomène qui reste bon éternellement ? Quel est le phénomène qui est le bien précieux de l’homme ? Quel est le phénomène que les bandits ne volent pas ? LES PRECEPTES ne vieillissent jamais. LA FOI perdure dans le temps. LA SAGESSE est le bien le plus précieux de l’homme. LES MERITES ne peuvent pas être volés par les bandits.

3. LES AMIS Qui sont nos compagnons de route ? Qui sont les amis qui cohabitent avec nous à la maison ? Qui sont nos amis indispensables ? Qui sont nos amis dans la prochaine vie ? LES PASSANTS sont des compagnons de route. NOTRE MERE est l’amie à la maison. LES AMIS qui nous aident sont des amis permanents. LES MERITES issus de nos propres actes sont des amis dans la prochaine vie.

4. LA FORMATION DE L’HOMME (1) Qu’est-ce qui engendre l’homme ? Qu’est-ce qui court continuellement ? Qu’est-ce qui subit le cycle des renaissances (samsāra) ? Qu’est-ce qui effraie l’homme ? LES DESIRS SENSUELS engendrent l’homme. L’ESPRIT DE L’HOMME ORDINAIRE court continuellement. LES ETRES VIVANTS subissent le cycle des renaissances. LA SOUFFRANCE effraie l’homme.

5. FORMATION DE L’HOMME (2) Qu’est-ce qui en engendre l’homme ? Qu’est-ce qui court continuellement ? Qu’est-ce qui subit le cycle des renaissances ? A cause de quoi l’homme ne peut pas se libérer ? LES DESIRS SENSUELS engendrent l’homme. L’ESPRIT DE l’HOMME ORDINAIRE court continuellement. LES ETRES VIVANTS subissent le cycle des renaissances. A CAUSE DE LA SOUFFRANCE l’homme ne peut pas se libérer.

6. FORMATION DE L’HOMME (3) Qu’est-ce qui engendre l’homme ? Qu’est-ce qui court continuellement ? Qu’est-ce qui subit le cycle des renaissances ?

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 126

Sur quoi l’homme peut s’y appuyer ? LES DESIRS SENSUELS engendrent l’homme. L’ESPRIT DE l’HOMME ORDINAIRE court continuellement. LES ETRES VIVANTS subissent le cycle des renaissances. L’IGNORANCE sert d’appui à l’homme.

7. LA MAUVAISE VOIE Qu’appelle t’on une mauvaise voie ? Qu’est-ce qui peut s’éteindre jour comme nuit ? Qu’est-ce qui peut souiller la bonne conduite d’un pratiquant ? Qu’est-ce qu’un bain sans eau ? LES DESIRS SENSUELS constituent la mauvaise Voie. L’AGE peut s’éteindre jour comme nuit LA FEMME peut souiller la vie religieuse d’un pratiquant. LA VIE ASCÉTIQUE et LA VIE RELIGIEUSE sont des bains qui n’ont pas besoin d’eau.

8. L’AMI Qu’est-ce qu’un ami ? Qu’est-ce qui éduque l’homme ? Qu’est-ce que l’homme peut aimer avec joie ? Qu’est-ce qui engendre la souffrance ? LA FOI SINCERE est l’amie de l’homme. LA SAGESSE éduque l’homme. LE NIRVANA est ce que l’homme aime avec joie. LA LIBERATION met fin à la souffrance.

Histoire 198

L’origine de la Souffrance et la Souffrance

(Section : Victoire)

Bouddha enseigna aux Bhikkhus :

1. LA RENOMMEE Qu’est-ce qui peut tout vaincre ? Qu’est-ce qui n’a pas un nombre ou un chiffre au-dessus de lui ? Et y a-t-il un phénomène quelconque dont toutes les autres choses dépendent ? LA RENOMMEE peut vaincre toutes les autres choses. LA RENOMMEE n’a pas un nombre ou un chiffre au-dessus d’elle.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 127

LA RENOMMEE est le phénomène dont toutes les autres choses dépendent.

2. L’ESPRIT Qu’est-ce qui nous guide dans la vie ? Qu’est-ce qui nous fait souffrir ? Et y a-t-il un phénomène quelconque dont toutes les autres choses dépendent ? C’est L’ESPRIT qui nous guide dans la vie. C’est L’ESPRIT qui nous fait souffrir. C’est L’ESPRIT qui est le phénomène dont toutes les autres choses dépendent.

3. LES DESIRS SENSUELS Qu’est-ce qui nous guide dans la vie ? Qu’est-ce qui nous fait souffrir ? Et y a-t-il un phénomène quelconque dont toutes les autres choses dépendent ? LES DESIRS SENSUELS nous guident dans la vie. LES DESIRS SENSUELS nous font souffrir. C’est L’AMOUR qui est le phénomène dont toutes les choses dépendent.

4. LE COMMANDEMENT Qu’est-ce qui enchaîne l’homme ? Qu’est-ce qui mène l’homme ?

Quel est le phénomène qu’il faut éradiquer pour atteindre le Nirvāṇa ? C’est la JOIE qui enchaîne l’homme. C’est LE DESIR qui mène l’homme. Il faut éradiquer les DESIRS SENSUELS pour pouvoir atteindre le

Nirvāṇa.

5. LES ENTRAVES Qu’est-ce qui enchaîne l’homme ? Qu’est-ce qui mène l’homme ? Quel est le phénomène qu’il faut éradiquer pour mettre fin à toutes les entraves ? C’est justement la JOIE qui enchaîne l’homme. C’est le DESIR qui mène l’homme. C’est l’éradication de tous les DESIRS SENSUELS qui peut mettre fin à toutes les entraves.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 128

6. ETRE RENVERSÉ - Quelle chose peut renverser l’homme ? - Quelle chose peut recouvrir, envelopper l’homme ? - Quelle flèche peut atteindre l’homme ? - Quelle cause peut provoquer ce renversement ? LA MORT peut renverser l’homme. LA VIEILLESSE peut recouvrir, envelopper l’homme. LA FLECHE DE L’AMOUR peut atteindre l’homme. LA LUXURE peut provoquer ce renversement.

7. ETRE PENDU Qu’est-ce qui fait pendre l’homme ? Qu’est-ce qui enveloppe l’homme ? Qu’est-ce qui enferme l’homme ? Sur quoi l’homme peut se réfugier ? LES DESIRS SENSUELS font pendre l’homme. LA VIEILLESSE enveloppe l’homme. LA MORT enferme l’homme. LA SOUFFRANCE est le lieu où l’homme prend refuge.

8. ETRE ENFERME Qu’est-ce qui enferme l’homme ? Sur quoi l’homme peut se réfugier ? Qu’est-ce qui fait pendre l’homme ? Qu’est-ce qui enveloppe l’homme ? LA MORT enferme l’homme. LA SOUFFRANCE est le lieu où l’homme prend refuge. LES DESIRS SENSUELS font pendre l’homme. LA VIEILLESSE enveloppe l’homme.

9. LES DESIRS Qu’est-ce qui enchaîne l’homme ? Que faut-il assagir pour parvenir à la libération ? Quels sont les éléments à éliminer pour mettre fin à toutes contraintes ? LES DESIRS enchaînent l’homme LA VICTOIRE SUR LES CONVOITISES conduira à la libération. LES DESIRS ERADIQUES mettront fin à toutes les entraves.

10. LE MONDE Sur quelles bases le monde est-il né ? Sur quelles bases nous pouvons entrer en relation avec le monde ? A quoi le monde s’attache-t-il de façon irraisonnable ?

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 129

Sur quoi sont basées les souffrances de la vie ? Le monde est né grâce aux SIX FACULTÉS. La mise en relation est basée sur les SIX FACULTÉS. Le monde s’attache de façon irraisonnable aux SIX FACULTÉS. L’homme souffre à cause de ses SIX FACULTÉS.

Histoire n° 199

La richesse suprême

(Section : Eradication)

Bouddha enseigna aux bhikkhus : « Dans cette vie, la foi est la richesse suprême. Quand vous pratiquez de façon intelligente la Vraie Loi, elle vous conduira vers la réelle sérénité. La vérité est la douceur suprême au-dessus de toutes les douceurs. Vivre dans la sagesse est considéré comme la meilleure façon de vivre.

Histoire n° 200

L’oiseau pris au piège

(Section : Eradication) Bouddha enseigna aux bhikkhus : « LA FOI est comparable à la nourriture. LE GENIE DE L’ARGENT enrichit la fortune. LES PASSIONS SENSUELLES emportent l’homme. Dans la vie, il est difficile d’abandonner LES DESIRS. LA SOIF DES PASSIONS attache le commun des mortels comme un

oiseau pris au piège ».

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Chapitre 58

Discussion à propos du Grand Homme Vertueux

Histoire n° 201

Deux hommes : un riche et un pauvre

Chez l’être humain, celui qui a l’esprit cupide, est souvent égoïste, la moindre petite chose comme la boue sale est considérée par lui comme de l’or, des pierres précieuses. Il n’en fait pas don à autrui parce qu’il a peur de perdre ses biens.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 130

Celui qui a de la compassion, même s’il fait don de l’or, des pierres précieuses, il les considère comme plus légers encore que l’herbe.

Celui qui est avare, si par malchance, il a perdu un petit peu de ses biens, il est très très malheureux.

Celui qui est altruiste, fait l’aumône, ce geste provoque chez celui qui reçoit cette aubaine, de la joie d’avoir un peu de bien. Le donneur est aussi très content.

Supposons que vous ayez de bons plats, si vous ne les donnez pas aux autres et les gardez pour manger tout seul, vous ne les trouverez pas très bons. Mais si vous avez des plats pas très bons, que vous les donnez d’abord aux autres et vous les mangez ensuite après eux, vous serez très heureux et vous les trouverez très bons. Ou bien, si après avoir fait l'aumône, vous mangez les restes, vous serez le Grand Homme Vertueux

ayant toujours de la joie dans l'âme comme si vous aviez atteint le Nirvāṇa. Celui qui n’a pas la foi, ne peut pas croire aux précieuses paroles ci-

dessus ! Celui qui n’a pas la foi, même quand il est en train de manger des plats

pas très bons, et s’il y avait des gens pauvres venus lui demander un peu de partage, il n’en donnera pas. D’autant plus s’il s’agissait de belles choses, il ne les donnerait jamais.

Tout comme ces deux hommes, l’un est riche et l’autre est pauvre, tout d’un coup, il y a un mendiant qui arrive vers eux. Tous les deux sont inquiets : le riche a peur de perdre ses biens, le pauvre s’inquiète de ne pas avoir de l’argent pour lui donner. Les deux états d’âme sont équivalents mais les conséquences sont différentes.

Le pauvre, par compassion, en pensant à la possibilité d’aider autrui, renaîtra au Ciel et il jouira de la richesse, de la joie indéfiniment.

Le riche avare, ne faisant pas de bonnes actions, sera condamné à renaître dans le monde des démons affamés et souffrira continuellement.

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Chapitre 59

Discussion Tỳ Bà Ta

(Vibhāsa sāstra, sc.)

Histoire n° 202

Les deux cavaliers

Deux hommes s’apprêtent à se rendre à un endroit précis. L’un monte sur un bon cheval, l’autre sur un cheval pas très performant. Mais malgré le

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 131

handicap de son cheval, ce cavalier est arrivé le premier au but fixé. C’est parce qu’il a fait partir son cheval avant l’autre cavalier.

Les personnes qui croient, comprennent vite, et pratiquent assidûment le

perfectionnement, arriveront au Nirvāṇa avant les autres.

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Chapitre 60

Discussion à propos de la perfection de la Sagesse

(Prajðā-pāramitā, sc. – Luận Trí Độ, vn.)

Histoire n° 203

L’atmosphère du rêve

Dans cette atmosphère du rêve, il n’y a pas de choses fastes, mais le rêveur les considère comme fastes ; il y a des propos qui ne méritent pas la grande colère, mais le rêveur se met en colère ; il y a des choses qui ne sont pas effrayantes mais le rêveur tremble de peur.

Il en est de même pour les êtres animés dans les trois mondes1. A

cause de l’aveuglement qui dort dans leur cœur, ils se mettent en colère pour des choses qui ne le méritent pas ; ils s’affligent pour des choses qui ne le méritent pas. C’est pourquoi il faut savoir qu’en dehors de l’esprit il n’y a aucune différence entre les phénomènes ; c’est à cause de l’aveuglement ou de la clairvoyance que nous pouvons distinguer les différences. Celui qui est voilé par l’ignorance, est influencé par le milieu extérieur, celui qui est clairvoyant, son esprit est serein. C’est pourquoi en dehors de l’esprit, il n’y a pas de caractéristiques de l’enfer. Quand toutes les conséquences des mauvaises actions sont rassemblées, alors nous subissons la souffrance.

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1 Les trois mondes sont : Voir Chapitre 38.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 132

Chapitre 61

Discussion à propos des douze facteurs

de la production conditionnée

(Pratityasamutpāda, sc. –

Mười Hai Nhân Duyên, vn.)

Histoire n° 204

La roue qui tourne en rond

Qu’appelle-t-on les douze facteurs de la production conditionnée ? Les facteurs émotionnels perturbateurs (kleśa, sc.), les conséquences des

actes (karma, sc.) et la souffrance (duḥkha, sc.), ces trois éléments changent constamment et constituent des causes, des effets entre eux indéfiniment.

Pour commencer c’est l’ignorance ; le désir (ṭṛṣṇā, sc. - ái, vn.), et la saisie (upādāna, sc. - thủ, vn.), sont des facteurs émotionnels

perturbateurs ; les actions volitionnelles (saṃsāra, sc. - hành, vn.) et les processus du devenir (bhava, sc. - hữu, vn.), constituent le karma. Les

sept autres éléments restants sont : la conscience (vijñāṇa, sc. - thức, vn.), les phénomènes mentaux et physiques (nāmarupa, sc. - danh sắc, vn.), les six facultés (sadāyatana, sc. - lục căn, vn.), le contact (sparśa, sc. - xúc, vn.), et la sensation (vedanā, sc. - thọ, vn.), la naissance (jāti, sc. – sanh,

vn.) la vieillesse et la mort (jarā maraṇa, sc. - lão tử, vn.), ils constituent la souffrance.

Les facteurs émotionnels perturbateurs produisent le karma, ce karma donne naissance à la souffrance et cette souffrance provoque les facteurs émotionnels perturbateurs.

Les facteurs émotionnels perturbateurs, le karma et la souffrance, ces trois éléments sont des facteurs de la production conditionnée. Ils sont constamment en interaction comme une roue qui tourne en rond.

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Chapitre 62

Discussion à propos de l’esprit hérétique

Histoire n° 205

L’arbre qui penche

Le Grand Ma-Ha demanda à Bouddha : « Honoré du Monde, au moment où j’ai rencontré des voitures, des chevaux, des éléphants enragés et des

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 133

hommes qui se disputaient, se battaient, j’ai perdu la concentration dans mon évocation des Bouddhas. Si à ces occasions je mourrais par accident, dans quel monde je renaîtrais ? ». Bouddha répondit : « A ces malheureuses occasions, vous renaîtriez dans le monde sain et non dans les mauvaises voies. N’ayez pas peur ! C’est comme cet arbre, ordinairement il penche vers l’est, s’il doit tomber, il tombera sûrement vers l’est. Il en de même pour un homme qui est bon. Si le corps est mort, grâce à la force des bonnes pensées accumulées depuis longtemps, comme pratiquer assidûment les préceptes, étudier, faire des dons, cet homme aura obtenu beaucoup de mérites, il renaîtra au Ciel ».

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Chapitre 63

Traité des Sūtras exceptionnellement sérieux du Mahāyāna

(Māhayānasūtra lamkāra śāstra, sc. -

Luận Đại Trang Nghiêm Kinh, vn.)

Histoire n° 206

Le lion et le chien enragé

Si un lion est maltraité par un homme, il cherchera à tout prix ce méchant homme pour se venger. Quant au chien enragé qui est aussi maltraité par l’homme, il ne saura pas se venger.

Le lion est comparé à l’homme sage qui sait rechercher les racines des facteurs émotionnels perturbateurs pour les éradiquer.

Le chien enragé est comparé à l’homme hérétique qui utilise habituellement les cinq feux pour se détruire, sans connaître sa propre nature.

En tant qu’hommes ordinaires, la majorité d’entre eux ignorent la Voie juste. Ils ne savent pas discerner que leur corps et leur esprit n’ont pas de nature propre, ils s’engagent dans de mauvaises pratiques en pensant que c’est la Voie juste. Alors, ils ont des comportements erronés comme les pratiques hérétiques. Ils acceptent le faux pour du vrai et se créent du mauvais karma.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 134

APPENDICE

Nous ne savons pas dans quels Sutras se trouvent les histoires citées ci-dessous, c’est pourquoi nous les rangeons dans cette partie Appendice.

Histoire n° 1

L’homme blessé par une flèche

Bouddha avait la connaissance de tous les phénomènes mais Il n’enseignait aux humains que les Quatre Nobles Vérités.

Une fois, Bouddha résida dans la ville Kauśāmbῑ dans la forêt Sinh-sa-na, Il cueillit une poignée de feuilles et s’adressa aux bhikkhus : « Les feuilles contenues dans ma main sont-elles nombreuses ou les feuilles de la forêt sont-elles nombreuses ? ». Les bhikkhus répondirent à Bouddha : « Les feuilles dans votre main sont en petite quantité et les feuilles de la forêt sont plus nombreuses ». Bouddha dit : « Les phénomènes que je connais sont comparables à la quantité de feuilles de la forêt. Ce sont des choses que je ne vous enseignerai pas ; celles que je vous ai enseignées sont comparables aux feuilles contenues dans ma main. Pourquoi je ne vous enseignerai pas les significations de tous les phénomènes ? Parce qu’ils n’ont pas une utilité directe concernant la voie de la libération qui

vous mènera vers le but ultime : le Nirvāṇa. C’est pourquoi, je ne vous en parlerai pas. Je ne vous expliquerai que les causes des souffrances, les huit voies justes pour éradiquer toutes les souffrances afin de parvenir à la Libération ».

Bouddha donna immédiatement un exemple : « Un homme est blessé par une flèche empoisonnée. Il ne veut pas se faire soigner par un médecin. Il veut d’abord savoir à quelle tribu appartient le tireur de la flèche, et avec quoi la flèche est faite... Exactement comme cet exemple, si quelqu’un disait : Je ne prendrais pas refuge auprès de Bouddha, si Bouddha ne me disait pas exactement si l’univers existera éternellement ? Cet homme mourra avant que je ne puisse lui ouvrir l’esprit. »

Histoire n° 2

Bouddha laboure et sème aussi

A une époque, Bouddha résidait à E-ka-na-la, dans un village brahman du pays Ma-ga-da (Magadha, sc.), il y avait cinq cents agriculteurs qui travaillaient tous pour le Brahmane nommé Kasi-bara-va-za. Ils s’apprêtaient à aller travailler aux champs. Bouddha dans sa robe de moine, portant son bol, se rendit à l’endroit où ils s’apprêtèrent à distribuer

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 135

les provisions. Bouddha se rangea sur le côté. Le Brahmane vit Bouddha et lui dit : « Vénérable, vous devez savoir que je dois labourer et semer pour avoir de quoi manger après. Vous devez labourer, semer et après vous pourrez manger ».

- « Ô ! Brahmane, le Tathāgata a aussi labouré et semé. Il a déjà labouré et semé, Il peut manger maintenant ». - « Mais je n’ai pas vu la charrue, le joug, ni les boeufs, le fouet, vos instruments, Vénérable Gautama, même si vous venez de dire que le Tathāgata a aussi labouré et semé ». - « Le Tathāgata a aussi labouré et semé. Il a déjà labouré et semé. Il peut manger maintenant ».

- « Vénérable, vous vous considérez comme un laboureur, mais nous n’avons pas vu vos sillons. Pourriez vous me dire où vous avez labouré ? ».

Bouddha lui répondit : « La foi est la semence, la discipline est la pluie, la sagesse est la charrue et aussi le joug, la modestie est le manche de la charrue, l’esprit est la corde, la concentration est le soc de la charrue et aussi le fouet.

Le Tathāgata vit en permanence avec les six sens réprimés. Les paroles, la consommation sont toujours très modérées. Le Tathāgata utilise la sincérité pour tondre les herbes folles. Quand il atteindra le stade ultime d’Arhat, il enlèvera les cordes pour libérer les bœufs. La persévérance est un type d’animal qui transporte des charges très lourdes. Elle a aidé le Tathāgata à parvenir à un état merveilleux, celui d’être indépendant et

serein, c’est le Nirvāṇa. La persévérance avance toujours, ne recule jamais, elle n’est pas gênée par les facteurs émotionnels perturbateurs.

Voilà mon sillon réalisé de cette façon. Il a apporté un très bon résultat, c’est l’état de l’Immortalité. Quand le sillon labouré est achevé, il n’y a plus de facteurs émotionnels perturbateurs ».

Après avoir entendu les paroles de Bouddha, le Brahmane remplit un bol de riz mélangé avec du lait pour offrir respectueusement à Bouddha en disant : « Je prie le Vénérable Gautama d’accepter ce bol de riz mélangé avec du lait. Vous êtes un vrai agriculteur parce que vous avez planté l’arbre Immortel ».

Après avoir entendu ces paroles, Bouddha refusa ce bol de riz et lui dit ceci : « Accepter un aliment au moyen d’un enseignement n’est pas une chose convenable pour le Tathāgata. Ô, Brahman c’est la règle générale des Grands Eveillés. Celui qui a la connaissance de tout (Samyak-

Saṃbuddha, sc. – Chánh Biến Tri, vn.) n’accepte pas ce genre d’alimentation. Quand cette tradition sera respectée pour toujours, ce sera alors le Vrai Moyen d’Existence (Samyak-ājiva, sc. – Chánh Mạng, vn.).

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 136

Histoire n° 3

La pluie de la compassion arrose partout

Si la pluie ne fait pas de différence, la compassion de Bouddha pour les humains ne fait pas de distinction non plus.

Ci-dessous, voici une histoire au temps où Bouddha était encore en ce monde : A l’extérieur de la ville Srāvasti, il y avait la petite paillote d’un

Intouchable (caste Caṇḍāla, sc.). Ses parents étaient décédés et il exerçait le métier de transporteur des matières fécales. C’était un dur métier et méprisé par les autres. Mais il avait le cœur serein.

Un jour, il entendit une rumeur : « Il y a un prince qui a abandonné son trône pour entrer en religion. Il est parvenu à l’Eveil pour sauver tous les humains sans exception ». Ayant entendu cela, l’intouchable n’osait pas espérer pouvoir rencontrer cette noble personne. Mais il put rencontrer Bouddha, drapé de sa robe jaune, portant son bol, marchant sur la route avec un grand nombre de disciples. Il se cacha derrière un buisson pour céder le passage à Bouddha. Il entendit quelqu’un l’appeler par son propre nom. Bouddha lui fit signe de s’approcher. Il resta immobile à sa place. Bouddha l’appela encore une fois, il hésita et dit : « Je suis un transporteur d’excréments, mon corps est sale et humble, je n’ose pas m’approcher près de vous ». Bouddha lui dit gentiment : « Il n’y a rien de vil dans les muscles de l’homme ou dans son sang qui est en train de circuler dans le corps, venez près de moi ». Il s’approcha en hésitant et se prosterna aux pieds de Bouddha. Bouddha toucha sa tête et lui dit : « J’ai très bien compris votre inquiétude, je voudrais vous aider ». Il fut très heureux, pensant que tous les bonheurs lui tombaient dessus.

Bouddha l’accompagna personnellement jusqu’au fleuve Gange pour qu’il prenne son bain. Il l’emmena ensuite jusqu’à son Monastère Jetāvana (Tịnh Xá Kỳ Hoàn, vn.) pour qu’il y prenne refuge et devienne moine.

Il mit sa robe jaune et s’engagea dans une nouvelle vie. Bouddha lui enseignait. Grâce à ce travail d’ouverture de l’esprit par Bouddha et à ses propres efforts de perfectionnement, au quinzième jour de ce mois, ce nouveau moine parvint au stade d’Arhat, acquit une vaste connaissance et des pouvoirs surnaturels extraordinaires.

La nouvelle que Bouddha avait délivrée un intouchable s’est répandu partout. Les pauvres le glorifièrent, les riches et les nobles pensèrent le contraire. Le Roi fut mécontent en disant que ce geste déshonorera les moines et causera des difficultés pour les Rois dans les célébrations religieuses.

Le Roi se rendit au Monastère. Dans la cour, il remarqua un moine entrain de faire la méditation sur une grande plaque de pierre. De ce moine

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 137

se dégageaient des pouvoirs surnaturels extraordinaires, le Roi l’admira infiniment.

Le Roi alla saluer Bouddha et lui dit respectueusement : « Honoré du Monde, pouvez-vous me donner le nom de ce moine ? Comment peut-il avoir tant de pouvoirs surnaturels ? ».

Bouddha répondit : « C’est l’intouchable qui exerçait auparavant le métier de transporteur d’excréments. Grâce à sa persévérance dans la pratique du perfectionnement, il vient d’atteindre le stade d’Arhat ». Le Roi très effrayé, ne sut pas quoi dire. Bouddha ajouta : « Souvent dans la boue, poussent de beaux lotus ». Ensuite il demanda au Roi : « Supposant que vous y voyiez de beaux lotus parfumés, votre Majesté, avez-vous envie de les cueillir ? ». Le Roi répondit immédiatement : « Les fleurs poussent dans la boue, mais leurs parfums sont agréables, utilisables pour la solennité, quant à la sale boue, nous devons la considérer comme l’utérus de la mère. Depuis cet utérus naissent ces fleurs, les mérites sont impensables ».

Bouddha satisfait, acquiesça. Le Roi admira encore plus la clairvoyance de Bouddha, se promit de lui faire plus d’offrandes encore. Dès lors, le Roi s’occupa sérieusement et davantage encore de la vie des gens pauvres de son peuple.

Histoire n° 4

La rose

Dans ce bas-monde où il y a toujours des différences, rien n’est parfaitement beau comme cette rose à la fois parfumée, fraîche et belle. Mais l’arbre qui lui donne naissance, a son tronc couvert d’épines. La fleur a sa part, les épines ont les leurs. Nous ne devons pas, à cause de la fleur, nous jeter sur les épines, mais nous ne devons pas nous éloigner de la rose afin d’éviter les épines.

Pour les personnes optimistes, le monde est beau comme la rose, pour les pessimistes ils le voient recouvert d’épines.

Pour les réalistes, le monde n’est pas absolument beau ni parfaitement laid.

Histoire n° 5

Le cribleur de paddy et le tamis

Le cribleur de paddy ventile les poussières et les fétus et garde tous les grains de riz. Le tamis garde au contraire les résidus grossiers et laisse filtrer tous les jus succulents des fruits.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 138

Il en est de même, il n’y a pas de différence, les intellectuels cultivent le côté subtil des choses et rejettent les parties grossières. Les êtres voilés par l’ignorance, ne gardent que les éléments grossiers, impurs et rejettent, critiquent les choses fines et subtiles.

Histoire n° 6

Etre comme un aveugle, un sourd, un muet

Quand nous ne voulons pas voir les fautes de toutes les autres personnes, nous faisons comme si nous étions aveugles.

Quand nous ne voulons pas entendre les critiques des autres, nous faisons comme si nous étions sourds.

Quand nous ne voulons pas dire du mal des autres, nous faisons comme si nous étions muets.

Histoire n° 7

Les épines et les pierres pointues

En ce bas-monde, il y a beaucoup d’épines et de pierres pointues, nous ne pourrons pas les enlever toutes. Si nous devions marcher dessus, au lieu de les déplacer vers un autre endroit, ce que nous sommes incapables de faire, alors pour dépasser les difficultés, au mieux nous devrions porter des chaussures solides, marcher prudemment à chaque pas et nous serions en sécurité.

De la même façon, au milieu des réussites, des échecs, des encensements et des critiques, des louanges et des médisances, des récompenses et des punitions, du bonheur et de la souffrance, notre esprit doit rester toujours serein, imperturbable.

Histoire n° 8

Le lion, le courant d’air, le lotus

Nous devons ressembler aux lions qui ne tremblent jamais de peur devant tous les bruits. Nous devons être comme un courant d’air qui n’est jamais empêché par tous les rideaux. Nous devons être comme les lotus qui poussent à partir de la boue, mais qui ne sont pas salis par elle.

Nous devons marcher fermement tout seul, l’esprit serein et maître de nous-mêmes comme les rhinocéros (tê giác, vn.).

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 139

Histoire n° 9

Vivre dans la boue sale et dans l’eau trouble

Nous vivons dans la boue sale et dans l’eau trouble comme ces beaux lotus qui se dressent à partir de là sans être éclaboussés par elles. Nous devons vivre heureux dans une vie très pure. Comme ces lotus, nous devons accepter de bon cœur, les boules de boue sale lancées vers nous, au lieu d’attendre les belles fleurs qu’on nous offre, de cette façon nous ne serons pas déçus.

Fin du livre : Histoires Allégoriques dans les Sūtras

*******

Traduction du Kinh Ẩn Dụ du viêtnamien en français par upāsika Diệu Tịnh

est publiée depuis 1989 dans la Revue Hoằng Pháp du

Monastère Linh-Sơn - 94340 - Joinville-le-Pont

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 140

Dédicace des mérites

Nous souhaitons dédicacer ces mérites pour la paix dans ce monde et

celle de tous les êtres vivants. Qu’ils vivent heureux avec leurs bons karmas pour éviter les guerres et échapper à toutes les souffrances.

Que leurs corps, paroles et pensées soient toujours sereins. Qu’ils s’orientent directement vers l’Éveil, qu’ils atteignent le stade des Sages, obtiennent la non-renaissance et réussissent l’Éveil Parfait.

Que tous les mérites de la propagation de ce compendium d’extraits de Sūtras reviennent à tous les pratiquants qui le récitent et toutes les personnes qui ont participé financièrement et techniquement à son impression et diffusion ainsi qu’à leurs familles et leurs ancêtres de sept générations.

Namo Bodhisattva de la Forêt des Mérites. Namo Grand Bodhisattva Maître des Témoignages.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 141

Les dix mérites de rééditer des Sūtras ou de reproduire des statues

de Bouddha : 1/ Les fautes commises dans le passé, celles qui n’étaient pas graves, seront effacées, celles qui étaient graves, seront allégées en conséquences.

2/ Les bons génies protègent les bienfaiteurs des malheurs, des dangers de la peste, des incendies, des inondations, des vols, des guerres, et des emprisonnements.

3/ Les conséquences des mauvaises actions, des souffrances, des rancunes, des dettes contractées dans les vies antérieures et actuellement seront éradiquées définitivement.

4/ La protection des génies éloignera les démons, les serpents venimeux, les fauves féroces.

5/ L’esprit sera serein, la vie diurne sans frayeurs et la vie nocturne sans cauchemars. Les bienfaiteurs auront la physionomie lumineuse, une bonne santé, un travail sans histoires et avec de bons résultats.

6/ Le soutien fidèle et désintéressé au Dharma procurera le bien-être quotidien, la bonne entente dans la famille et du bonheur sans fin.

7/ La parole et le comportement du bienfaiteur procureront de la joie aux hommes et aux dieux. Partout où il ira, il sera accueilli avec respect et félicitation.

8/ Sa non-clairvoyance deviendra l’intelligence parfaite, ses maladies disparaîtront laissant la place à la bonne santé, la pauvreté laissant la place à la prospérité. Une femme qui n’aime pas sa condition féminine, à l’heure de sa mort, elle renaîtra dans un corps masculin.

9/ Le bienfaiteur quittera définitivement les voies maléfiques et renaîtra dans les voies du bien, aura une belle prestance, une haute intelligence et beaucoup de bonheur.

10/ Il se consacrera à la compassion pour aider tous les êtres animés à cultiver de bonnes semences. Les aspirations d’autrui lui serviront de champs des bienfaits. Grâce à tous ces mérites, il recueillera de très bonnes conséquences. Quel que soit l’endroit où il renaîtra, il rencontrera toujours les Bouddhas, entendra le Dharma, aura une grande intelligence, obtiendra les six pouvoirs surnaturels et atteindra l’Éveil accompli.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 142

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 143

TABLE DES MATIÈRES

Histoire Pages

N° AVANT-PROPOS 5

SŪTRA SADDHARMAPUNDARIKA – (Kinh Pháp Hoa, vn.) 7

1. La maison en feu 7

2. Le fils fugueur 8

3. Une averse 10

4. La lumière du Soleil 11

5. L’aveugle 11

6. L’endroit qui contient beaucoup de trésor 13

7. Un homme pauvre 13

8. Creuser un puits pour étancher la soif 14

9. Le précieux joyau 15

10. Le bon médecin expérimenté 16

11. Le jeune père et ses enfants plus âgés que lui 18

SŪTRA MILINDAPANHA - (Kinh Na Tiên Tỳ Kheo,vn.) 20

12. Une prière adressée à Bouddha est comparable à une Barque 20

13. Le moine et son corps 21

14. Tel arbre, tel fruit 21

15. La moisson du riz 22

16. La pierre précieuse qui purifie l’eau 23

17. L’homme qui traverse la rivière 23

18. La terre 24

19. Le soutien d’une maison en ruine 27

20. Le Roi et ses dignitaires 28

21. Le Roi est le Maître 29

22. Une personne avec une lampe allumée à la main

entre dans une salle obscure 29

23. Les armées du Roi 29

24. La lampe qui reste allumée toute la nuit 30

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 144

25. Le cultivateur 31

26. La lampe et la lettre 32

27. Ne pas cueillir les fruits verts mais cueillir seulement

les fruits mûrs 33

28. Le voleur des mangues 34

29. La semence et l’œuf 35

30. Semer une graine dans la terre 36

31. Le Palais Royal 37

32. L’homme qui a accompli des actes méritants pour

le Roi 38

33. Le mandarin qui surveille le trésor royal 39

34. Celui qui prépare le poison 39

35. Le son de la grande cloche 40

36. Le chef cuisinier du Roi 40

37. Semer cinq types de graines 41

38. Les fruits sur les arbres 41

39. Creuser un puits 42

40. Le crocodile, la tortue, le paon, le pigeon 42

41. L’eau supporte la terre 43

42. Le Nirvana est la sérénité absolue 43

43. Le Nirvana est un lieu de bien-être 44

44. Le Bouddha est venu en ce bas-monde 45

45. Le Bouddha est le plus noble de tous 45

46. Allumer une torche 46

47. L’arbre qui n’a pas encore donné de fruits 47

48. L’agriculteur laboure et sème 47

49. Allumer un grand feu 47

50. Le médecin 48

51. Le lotus aux cent pétales 48

52. Deux personnes pleurent 49

53. L’ignorance et la clairvoyance 49

54. Où se trouve le vent ? 50

55. Prendre l’eau de la mer dans la paume des deux

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 145

mains pour la goûter 50

SŪTRA DHARMAPADA (Kinh Pháp Cú, vn.) 51

56. Avoir un corps c’est recevoir la souffrance 51

57. Le papier et la ficelle 52

58. La tortue et le phoque 52

59. Une branche d’arbre faible prise dans un

tourbillon de vent fort 53

60. Le vent souffle sur une montagne rocheuse 54

61. La pure fleur lotus 54

62. Un voyageur fatigué 54

63. La cuillère de médicament 54

64. La langue et les médicaments 55

65. La protection des fortifications 55

66. L’éléphant sur le champ de bataille 55

67. Le dressage des éléphants 55

68. Les cochons 56

69. Le cornac talentueux 56

70. L’éléphant qui a pu sortir de son embourbement 56

71. L’éléphant seul au milieu de la forêt 56

72. L’araignée tisse sa toile 56

73. L’herbe nuit aux cultures 57

74. Vider l’eau d’une barque 57

75. Le commerçant dresse son cheval 57

76. La lune dégagée des nuages 57

77. Le maître dresseur d’éléphants 58

78. Sonner les cloches, les gongs 58

79. La boîte contenant des médicaments 59

SŪTRA DES 42 CHAPITRES (Kinh 42 Chƣơng,vn.) 61

80. Une personne luttant contre dix mille autres 61

81. L’homme suit l’objet 61

82. L’encens brûle 62

83. Essuyer les poussières du miroir 62

84. L’eau limpide devenue trouble 62

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 146

85. Une torche à la main un homme entre dans une

maison non éclairée 63

86. Le miel collé sur la lame d’un couteau 63

87. Vivre en prison 63

88. Un sac en peau contenant des saletés 64

89. Être en ce bas-monde sans être contaminé 64

90. Le combattant 64

91. Éliminer toutes les rouilles 65

92. Manger le miel dans un bol 65

93. Le buffle qui transporte du miel 65

94. Un buffle porteur d’un lourd fardeau traverse un

espace boueux 65

95. L’or, les pierres précieuses considérées comme

des tuiles, des cailloux 66

96. Comprendre la Loi (Dharma) 66

97. Le corps est une illusion 67

98. L’eau va vers la mer 67

SŪTRA DE LA GUIRLANDE DU BOUDDHA 67

(Kinh Hoa Nghiêm, vn.)

99. Étudier beaucoup 67

100. Les arbres qui flottent sur le fleuve 68

101. Les vers nichés dans un tas d’excréments 68

102. L’apparition du Soleil 69

103. L’enseignement de Bouddha est comparable

à la terre, au feu, à l’eau 70

104. La pierre précieuse à l’état brut 70

105. La grande Voie 71

106. Le récipient d’eau 71

107 Les grandes positions 72

108. Le fleur Ba Lợi Chất Đa 72

109. L’oiseau Kalavinka 72

110. L’or du fleuve Jambu 72

111. L’homme et ses mains 73

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 147

SŪTRA EKOTTARIKĀGAMA - (Kinh Tăng Nhất A-Hàm, vn.) 73

112. Les six brigands 73

113. L’homme pur sans passion 74

114. Les six forces habituelles 74

SŪTRA AGAMA - (Kinh A-Hàm, vn.) 75

115. Un mari et ses quatre femmes 75

SŪTRA MADHYAMAGAMA (Kinh Trung A-Hàm, vn.) 77

116. Les cordes d’un instrument de musique 77

SŪTRA SAMYUKTAGAMA (Kinh Tạp A-Hàm, vn.) 78

117. La tortue aveugle 78

118. Ma Già Thiên Tử 78

119. Le lotus dans la boue 79

120. Le marteau est dans la bouche 79

SŪTRA SAMYUKTAGAMA (Kinh Biệt Dịch Tạp A-Hàm, vn.) 79

121. Les quatre variétés de chevaux 79

SŪTRA MAHA PRAJÑA PARAMITA 81

(Tâm Kinh Bát Nhã Ba La Mật Đa, vn.)

122. Le bateau endommagé sombre au milieu de l’océan 81

123. Une personne âgée centenaire 81

SŪTRA NIRVANA - (Kinh Niết Bàn, vn.) 82

124. L’éléphant méchant et l’intellectuel cruel 82

125. Les quatre grandes montagnes dans les quatre

directions 83

126. Des fleurs de couleur jaune et l’or pur 83

127. L’éléphant très méchant 84

128. La personne qui a sept enfants 84

129. L’athlète 84

130. L’aveugle soigne ses yeux 85

131. Le malade et les médicaments 85

132. Une maison délabrée 86

133. La goutte d’eau 86

SŪTRA MAHAPARINIRVANA - (Kinh Đại Bát Niết Bàn, vn) 86

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 148

134. La lune 86

SŪTRA DES CENT EXEMPLES - (Kinh Bách Dụ, vn.) 88

135. Conserver le lait dans les pis de la vache 88

136. Un homme assoiffé 88

SŪTRA DES EXEMPLES MELANGES – (Kinh Tạp Thí Dụ,vn.)89

137. Faire des offrandes à Bouddha 89

138. Le serpent 90

139. Le musicien quémande un buffle 90

140. Trois pratiquants parvenus à l’Éveil 91

141. Ils se battent pour des ombres 91

LE SŪTRA DES ANCIENS MELANGES D’EXEMPLES 92

(Kinh Cựu Tạp Thí Dụ, vn.)

142. La tortue de rivière 92

LE SŪTRA DE L’HEROÏQUE 93 (SŪTRA SURAMGAMA, sc. Kinh Thủ Lăng Nghiêm, vn.)

143. La folie du jeune Diễn Nhã Đạt Ca et celle des enfants

qui voulaient attraper la lune dans une cuvette d’eau 93

144. Une bulle d’air sur l’océan 95

SŪTRA DES DERNIERS ENSEIGNEMENTS DU 95

BOUDDHA SAKYA MUNI (Kinh Di Giáo, vn.)

145. Le goût du médicament 95

146. Une hache bien tranchante 96

147. L’agriculteur qui construit des digues pour retenir

l’eau 96

148. La vipère noire 97

149. Le pâtre (gardien de buffle) 97

SŪTRA DE LA NATURE DE L’ESPRIT – 98 (Kinh Tâm Địa Quán, vn.)

150. Le soleil et les aveugles 98

151. Le cycle du feu qui va détruire le monde 98

152. L’homme sans main 99

LE SŪTRA TRANSCENDENTAL (Kinh Xuất Diệu, vn.) 99

153. Les poissons pris dans une zone où il y a peu d’eau 99

154. Fuir la mort 100

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 149

155. Purifier l’or 100

SŪTRA GUIRLANDE DES CONTES RELATIFS AU 101 ROI ASOKA - (Kinh A Dục Vƣơng, vn.)

156. Élever des buffles pour vendre leur viande 101

SŪTRA GRAND RECUEIL - (Kinh Đại Tập, vn.) 101

157. Le sauveur 101

158. Un vêtement sale depuis cent ans 101

SŪTRA LES SIGNIFICATIONS DU BOUDDHISME MAHAYANA (Kinh Đại Thừa Nghĩa, vn.) 102

159. Prendre refuge 102

SŪTRA : LES QUATRE AUTO-PERFECTIONNEMENTS 102

(Kinh Tứ Tự Xâm, vn.)

160. Les généraux valeureux 102

SŪTRA : LES QUATRE POINTS A MEDITER SUR

LA VRAIE LOI (Kinh Chánh Pháp Niệm Xứ, vn.) 103

161. La barque de la parole vraie 103

SŪTRA : LES CONSEILS DES SAGES - (Kinh Tiên Ý, vn.) 104

162. Le balai 104

SŪTRA BODHISATTVA LUMIERE DU SOLEIL - 104

(Kinh Nhật Minh Bồ Tát, vn.)

163. Les chaînes de la vie 104

SŪTRA : ANANDA QUESTIONNA BOUDDHA 105

A PROPOS DES FAITS BENEFIQUES ET MALEFIQUES

(Kinh A-Nan Vấn Phật Sự Kiết Hung, vn.)

164. L’arc pesant cent mille kilos 105

SŪTRA : LA FARINE - (Kinh Bột, vn.) 106

165. Les amis 106

166. Les grains de sable dans l’océan 106

SŪTRA : LE SAGE ET L’IGNORANT 106 (Kinh Hiền Ngu, vn.)

167. La lampe qui ne s’éteindra jamais 107

SŪTRA VIMALAKIRTINIRDESA, sc. (Kinh Duy Ma, vn.) 108

168. La lune et les aveugles 108

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 150

SŪTRA DES TROIS TYPES DE SAGESSES - 109 (Kinh Tam Huệ, vn.)

169. Bon comme le riz, méchant comme l’herbe 109

SŪTRA LANKAVATARA, sc. (Kinh Lăng Già, vn.) 109

170. La naissance et la mort sont concomitantes 109

SŪTRA : LA PATIENCE, VERTU CARDINALE 109

(Kinh Nhẫn Nhục, vn.)

171. La cuirasse divine 110

SŪTRA : LA CONCENTRATION MENTALE SUR 111

BOUDDHA – (Kinh Quán Phật Tam Muội, vn.)

172. Le santal 111

SŪTRA LES SIX VERTUS CARDINALES 111

(Kinh Lục Độ Tập, vn.)

173. Emmener le buffle à l’abattoir 112

SŪUTRA : LA CONCENTRATION MENTALE SUR 112 LES PETITS MONDES - (Kinh Tiểu Địa Quán, vn.)

174. Le grand maître d’un bateau 112

SŪTRA : LA RECONNAISSANCE - (Kinh Báo Ân, vn.) 113

175. La bouche est un couteau, un marteau 113

SŪTRA : LA CONDUITE DE BASE D’UN BOUDHISTE 113

(Kinh Phật Bổn Hạnh, vn.)

176. Le corps est comme du bois, de la pierre 113

SŪTRA : LE RECUEIL DES DIVERS TRESORS - 113

(Kinh Tạp Bảo Tạng, vn.)

177. Le fruit mûr 114

SŪTRA : MEDITATION A PROPOS DU BODHISATTVA 114

BONTE UNIVERSELLE –SUTRAMAHAVASTU, sc. -

(Kinh Quán Phổ Hiền, vn.)

178. Le brouillard 114

SŪTRA : LES DIFFERENCES ENTRE LES 114 CONSEQUENCES DES ACTES -(Kinh Nghiệp Báo Sai Biệt, vn.)

179. Déraciner les fautes commises 114

SŪTRA : LES MERVEILLEUX PHENOMENES QUI N’ONT

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 151

JAMAIS EXISTE – SUTRA ADBHUTADHARMA, sc. – (Kinh Vị Tằng Hữu, vn.) 115

180. Une torche allumée supprime les ombres 115

SŪTRA : LES BHIKKHUS EVITENT LES FEMMES DE 124

MAUVAISES REPUTATION - (Kinh Tỳ Kheo Tỵ Nữ Ố Danh,vn.)

181. Le lapin sauvage 115

SŪTRA : LE MONDE DES BOUDDHAS 116 (Kinh Phật Cảnh Giới, vn.)

182. Le reflet dans le miroir 116

SŪTRA : LES PRECEPTES DES DISCIPLES LAÏCS – 116

UPAKASILA, sc. - (Kinh Ƣu Bà Tắc Giới, vn.)

183. Les Bodhisattvas éduquent les humains 116

SŪTRA : L’EVEIL ACCOMPLI - (Kinh Viên Giác, vn.) 117

184. L’homme qui a mal aux yeux 117

SŪTRA : LE PLACAGE DES IDEES - (Kinh Mạ Ý, vn.) 117

185. Les quatre témoins 117

SŪTRA : LA GRANDE DIGNITE 118 (Kinh Đại Trang Nghiêm, vn.)

186. Il faut être enchaîné pour pouvoir être libéré 118

SŪTRA : LES PRECIEUX TRESORS - 118 (Kinh Bảo Tích, vn.)

187. La statue en bois, en pierre 119

SŪTRA : INFINITE DE SIGNIFICATIONS- 119 ANANTANIRDE SAPRATISTHNA, sc. - (Kinh Vô Lƣợng Nghĩa, vn.)

188. Les quatre caractéristiques de base 119

SŪTRA : DES DIX TERRES DES BODHISATTVAS - 119 (Kinh Thập Trụ, vn.)

189. L’ignorant qui confond l’Est et l’Ouest 120

SŪTRA : LES PREMIERS QUESTIONNEMENTS DU BRAHMA TƢ ÍCH 120

190. L’homme qui craint le néant et celui qui le recherche 121

SŪTRA : MEDITATION SANS LIMITE DE LA NATURE 121

DES PHENOMENES (VIPASYANA ANANTA, sc.

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 152

(Kinh Vô Lƣợng, vn.)

191. Le précieux lotus dans le genre humain 121

SŪTRA : LA GRANDE MISERICORDE 22 (Kinh Đại Bi, vn.)

192. Le poisson pris par l’hameçon 122

LES SŪTRAS GROUPES DU NIKAYA 122 (Kinh Tƣơng Ƣng Bộ, vn)

193. Section : Le roseau 123

194. L’éveil parfait est la Suprême réussite 123 (Section : Le jardin de la joie)

195. La suprême lumière (Section : Il faut chercher) 123

196. La destruction par le feu (Section : Incendie) 124

197. Le chemin de la Souffrance et le chemin de la 124 Libération (Section : Vieillesse)

198. L’origine de la Souffrance et la Souffrance 126 (Section : Victoire)

199. La richesse suprême (Section : Éradication) 129

200. L’oiseau pris au piège (Section : Éradication) 129

201 DISCUSSION A PROPOS DU GRAND HOMME 129 Deux hommes : un riche et un pauvre

202 DISCUSSION Tỳ Bà Ta - VIBHASASASTRA, sc. 130

Les deux cavaliers

203. DISCUSSION A PROPOS DE LA PERFECTION DE LA 131 SAGESSE – (PRAJNA-PARAMITA, sc. - Luận Trí Độ, vn.) L’atmosphère du rêve.

204. DISCUSSION A PROPOS DES 12 FACTEURS 132 DE LA PRODUCTION CONDITIONNEE– (PRATITYASAMUTPADA, sc. (Kinh Thập Nhị Nhân Duyên, vn.)

La roue qui tourne en rond

205. DISCUSSION A PROPOS DE L’ESPRIT HERETIQUE 132

L’arbre qui penche

206. TRAITE DES SUTRAS EXCEPTIONNELLEMENT 133 SERIEUX DU MAHAYANA - (MAHAYANASUTRA LAMKARA, sc. – Luận Đại Trang Nghiêm,vn.) Le lion et le chien enragé

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Histoires allégoriques dans les Sūtras 153

APPENDICE 134

1. L’homme blessé par une flèche 134

2. Bouddha laboure et sème aussi 134

3. La pluie de la compassion arrose partout 136

4. La rose 137

5. Le cribleur de paddy et le tamis 137

6. Être comme un aveugle, un sourd, un muet 138

7. Les épines et les pierres pointues 138

8. Le lion, le courant d’air, le lotus 138

9. Vivre dans la boue sale et dans l’eau trouble 139

Dédicace des mérites. 140

Les dix mérites de rééditer des Sūtras ou 141

de reproduire des statues de Bouddha.

Table des Matières. 143

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