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Notes du mont Royal Cette œuvre est hébergée sur « No- tes du mont Royal » dans le cadre d’un exposé gratuit sur la littérature. SOURCE DES IMAGES Google Livres www.notesdumontroyal.com

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Notes du mont Royal

Cette œuvre est hébergée sur « No­tes du mont Royal » dans le cadre d’un

exposé gratuit sur la littérature.SOURCE DES IMAGES

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CHEFS-D’ŒUVRE

U

THÉATRE INDIEN.

RUKSUNIVERSITEIT

--GENT--

SEMlNARlE VOORI ENGFLSR [ITEDMUUR

J"MM!

DAÎUM

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CHEFSfD’OEUVRE l

Dl!

THÉATRE INDIEN,’ TRADILITS DE L’ORIGINAL Museau En ANGLAIS,

aux; a; anlLSON,secrétaire de la Société Asiatique du Bengale,’elc.;

j ET a: 1351761415 au PlANçiAlla

PAR M. A. LA-NG’LOIS,LMembre Je la Société nidifié, auîœur des fleuriras-Littéraires de I’Inde;

ACCOMPèGùÉS DE nous ET D’Écmncrssnmns..

in sans D’UNE un; uranium]; DÈS nous nonne-n: au unau IELATH’S. ’ , 4A La parsema]: si Aux une: pl timon, "mm EXPLICA’I’ION.

TOME SECOND.

mais.LIBRAIRIE ORIENTALE DE DONDEY-DUPRË PÈRE ET FILS a

Rue Saint-Louis, n° 46, au Marais ,

a! un; mcmmu, n° 47 bis, maso: nu nomma.

M DCCC XXVIII .

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--------fi0flà-------------PARIS. -- 1.1"quan DE nounn-nuné,Bue Saint-Louis, u" 46 , au Marais.

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Notes du mont Royal

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.RATNAVALI,

LE COLLIER. E

--.-DRAME EN QUATRE ACTES.

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AVERTISSEMENT;

L’iNrmcUE de ce drame’n’est pas entièrement d’invention : elle est

fondée sur une antique histoire des amours de Vatsa , prince de Cô-sâmln’, et de Vâsavadattâ, princesse d’Oudjayani. Câlidâsa, dans

son Méghadoüta , avait fait allusion au; aventures de ces deux amans,qui depuis ont fourni le sujet d’un récit inséré dans le fameux recueil

intittilé Vn’hat Cathâ, ouvrage de ’Somadéva, qui vivait dans le

même siècle que l’auteur de Ratndoalï. Sous le règne de Bhodja,

Soubandliou a aussi fait un roman , intitulé V âsaoadattâ , mais qui

n’a de commun , avec le drame , que ce rapport de titre.L’auteur du V rihat Cathâ, dont l’histoire est insérée dans le

Quarterly oriental Magazine , vol. u , n’est pas d’accord pour tous les

détails avec l’auteur de Ratntîoalî. Que celui-ci n’ait pas jugé à pro-

pos de reproduire en tout les idées de son contemporain, c’est unedélicatesse qu’il n’a pas toujours montrée; car on retrouve dans sa

pièce des imitations du V îcrama et Cumin! , de Câlidâsa , plusieurs

situations et des passages entiers du dialogue. Mais du reste la mo-rale relâchée du prince Vatsa est bien éloignée de la réserve et de la

dignité de Pourouravas : on reconnaît aisément dans ce drame l’es- I

prit d’un siècle bien différent de ceux qui ont produit le Mn’tchtcha-

kati et Malatî et Mâdlzaoa. Ce n’est plus la même pureté de prin-

cipes, la même délicatesse de sentimens. La décadence morale estaussi sensible dans cet ouvrage que la décadence littéraire. On voitclairement que la société a changé. A la place du génie poétique,

l’auteur de Ratnâealî a substitué des difficultés de mètres et de

rhythmes. Au lieu de développer des passions , il déploie tout l’artifice

Il. l 14

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210 RVERTISSEMENT.de son style. Élégant , judicieux dans l’expression , il est froid et sec

dans la pensée. Il n’a point l’extravagance et l’absurdité des auteurs

qui l’ont suivi , mais il n’a pas le feu et l’heureuse inspiration de ceux

qui l’ont précédé. La pièce de Ralndoalî est une espèce de limite

entre l’ancienne et la nouvelle école littéraire chez les Indiens.

L’âge de cette composition dramatique est fixé d’une manière in-

contestable. Le prologue l’attribue au prince Srî Harcha déva. C’était

un roi de Cachemir, grand ami des lettres, et les écrivains. recon-naissans, comme Dhâvaka et quelques autres , se plaisaient à mettre

sous le nom de leur patron les fruits de leur propre imagination.L’histoire à la mode, que les auteurs de ce teins aimaient à traiter,était celle de Vatsa. Le Cachemirien Somadéva , comme nous venonsde le dire , ne l’oublia pas dans la compilation qu’il fit pour l’amuse-

ment de l’aïeule d’Harcha déva, arrière-petit-fils de Sangrâma. Les

annales du Cachemir, traduites par M. Wilson, finissent au règnede ge Sangrâma déva, en 1027. La suite de cette histoire, apportéedepuis du Cachemir par M. Moorcroft, établit qu’Harcha. monta Sur

le trône en 1 I 13, et périt , dans une insurrection qui changea sadynastie, en I 125. L’historien, qui était brahmane , se plaint avec

aigreur de la protection que ce prince accordait aux poètes, auxcomédiens et aux danseurs, et de son goût pour la littérature etles langues. Il paraît que, pour fournir à ses dépenses , il touchait

aux trésors des temples, aux vaisseaux d’or et d’argent, et même

aux statues des dieux. Il excita, de cette manière, un oragetroubla ales derniers teins de son règne , et finit par entraîner saruine. La date ainsi précise de cet ouvrage est également celled’une ère nouvelle dans la littérature indienne, comme dans l’état

politique de cette contrée.

* si ’ F’M A,V ML frsL’I-W "-4, As J F-I .

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PERSONNAGES DE LA PIÈCE.

PROLO GU E.

LE DIRECTEUR.

UNE ACTRICE.

PIÈCE.--H0MME&

VATSA , appelé aussi OUDAYANA , roi de Côsâmbl.

YOGANDHARAYANA , son premier ministre.

VASANTAKA , confident du roi.

VASOUBHOUTI, ambassadeur du roi de Sinhalâ.

BABHRAVYA , envoyé de Vatsa au roi de Sinbalâ.

SAMVABANASIDDHA , magicien.

VIDIAYAVARMA , officier de l’année de Vatsa.

LE VÊTALIKA, ou barde annonçant les heures.

FEMMEs’

VASAVADATTA , reine, épouse de Vatsa.

RATNAVALI , ou SAGARIKA , princesse de Sinhalà.’

CANTCHANAMALA , suivante principale de la reine.

SOUSANGATA, amie de SAgarikâ.

NIPOUNIKA,MADANIKA,

TCHOUTALATIKA 9» * suivantes.

VASOUNDHABA , iI

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219. PERSONNAGES DE LA P.lÈCE.

PERSONNAGES DONT H. EST QUESTION.

chnxnnmou , roi de Sinhala on Ceylan, père de Ratnâvall et oncle ma-

ternel de Vàsavadattâ.

Bonuuwm , général en chef de Valse.

Le lieu de la scène est le palais de Vatsa . à Côsâmbî.

La durée de la pièce est de trois jours.

aisy Agi..- V, w 7 ræev-xhw .Hi

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RATNAVALL0U

LE COLLIER .

PROLOGUE.

BÉNÉDICTION.

Puissiez-vous être sauvés au nom de cette offrande defleurs faite par la déesse Pârvatî ( r) à son puissant époux l.Tremblante , elle s’élevait pour atteindre jusqu’à son front ;

mais, troublée par son triple regard, affaiblie par les bat-temens de son cœur agité , elle renonça à son proiet , etlaissa tomber la guirlande parfumée.

Puisse Gôrî (a) vous être toujours propice l elle qui,dans les commencemens de son mariage, pleine d’une res-.pectueuse défiance , se hâtait d’abord d’accourir vers son,époux, des l’instant qu’elle leyvoyait s’avancer de loin, puis

se détournait quand il était près d’elle , offrant une mollerésistance à ses embrassemens , qu’elle n’accueillait qu’en

cédant aux raisons de ses compagnes.Puisse Siva être toujours votre espérance l lui qui, en

souriant, racontait à sa déesse comment le sacrifice deDakcha (3) avait été trOublé , l’es flammes saintes de l’autel

éteintes par les feux de ses regards, les brahmanes ef-frayés , tirés par leurs turbans , traînés à terre par les lé-

(l) Pârvati est un des noms de l’épouse de Siva. On se rappelle que Siva estreprésenté avec trois yeux.

(a) Autre nom de l’épouse de Siva.(3) V. au mot Dakoha , Table Alphab. , l’histoire de ce sacrifice.

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214 LE COLLIER.gions du méchant génie qu’il avait créé , l’épouse de Dak-

cha couverte de larmes en implorant la grâce de son mari,et les dieux épouvantés et mis en fuite... .

Gloire à la lune l respect aux dieux l prospérité auxiliustres brahmanes! Puisse la terre être toujours fertile;puisse le roi, aussi aimable que l’astre des nuits ,y brilleravec autant de splendeur que ses rayons l

un" LE DIRECTEUR.

C’est assez... Les princes assemblés ici de difi’érens

royaumes , soumis avec respect à notre illustre monarque ,Sri Harcha Dé’va , et réunis pour la fête du printems (r),

ont désiré que , pour leur amusement, on représentât ledrame incomparable intitulé Ratnàvali, élégante compo-

sition de notre souverain. « Nous avons , m’ont-ils dit ,entendu parler de cet ouvrage, mais nous ne l’avons pasvu jouer; et, pour complaire à nos désirs, comme pardéférence pour le roi, qui est le charme de tous les cœurs,nous vous prions de représenter cette pièce aussi bien qu’il

vous est possible. » A merveille , qu’il en soit ainsi.

Tandis que l’on dispose les décorations , je profite dumoment pour apprendre à l’assemblée que le sujet dudrame que nous allons jouer est tiré de l’histoire célèbre

du roi Vatsa. Je dois aussi vous prévenir que , pour notrecompte , nous avons quelque expérience dans l’exercice duthéâtre , et qu’ainsi j’espèraqu’avec un poème aussi pré-

cieux , des acteurs habiles , et de pareils moyens de vous,contenter , l’occasion favorable qui m’est donnée de pa-raître devant une assemblée aussi distinguée, produirapour moi tous les fruits que je désire... Me voici mainte-

(l) Celte fêle porte le nom de l’dsanlnkb’a’trâ. (V. ce mot à la Table Alpha-

bétiqucÀ À

z

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MOLOGUE. n15nant à la porte de chez moi , et je vais appeler notre pre-mière actrice... Madame l s’il-vous plaît, ici.

I

--,-..UNE ACTRICE entre sur la scène.

L’Ac’rl. Monsieur, qu’ordonnez-vous?

La DIRECT. Le drame de Ratndvali va être représentédevant cette assemblée de princes. Allez vous habillerpour votre rôle.

L’Acr. Ah l monsieur, vous oubliez que ma fille , avecvotre aimable assistance , devait être mariée aujourd’hui,et que la cérémonie nuptiale ne peut avoir dieu par suitede l’absence de mon futur beau-fils qui est en pays étran-ger. Occupée d’une pareille inquiétude , comment suis-je

capable de jouer P .Le DIRECT. Oh l ne vous affligez point pour le compte

des absens. . . Le sort propice nous les ramène des îles éloi-gnées, du milieu des vagues de l’océan , et despxtrémilés

de la terre. Aune vont, derrière le lbéfltre.

Enfant de Bharata , c’est bien dit.

Le Draguer. , écoutant. Allons , mon enfant, retirez-vous , plus d’hésitation. Mon frère arrive dans le rôled’Yôgandharâyaua... Venez , venez , nous n’avons pas de

teins à perdre. ’ (Ils sortent. )

FIN DU PROLOGUE.

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216 LE COLLIER.mm mmmmmmmwmmwmmwwmw

ACTE PREMIER.----.h--

LA sella: nanisais" La PALAIS un VAISK.

ARRIVE YOGANDHARAYANA.

C’est bien vrai... le destin, quand il est propice , radmène bientôt les absens , et, des îles les plus éloignées, dumilieu des abîmes de l’océan, des limites de la terre , il

»- nous les rend sains et saufs... Autrement, comment seserait-il fait que la charmante fille du roi de Lankâ , quenous’avions envoyé demander, d’après les conseils du

devin, et que son père, avec de riches présens , avait ac-cordée pour épouse à notre illustre prince; comment ,dis-je, se serait-il fait qu’elle eût échappé à la mort Pu;Portée sur une planche, seul reste d’une barque brisée ,elle a été trouvée par un marchand de Côsâmbî , flottant

au milieu de la mer. Son riche collier indiquait qu’ellen’était point d’une naissance ordinaire : elle a donc été

traitée avec toute espèce d’honneur, et envoyée dans notre

capitaie. Le destin a toujours souri à notre monarque. J’aipr0visoirement introduit la jeune personne dans l’hono-rable maison de la reine; elle fait partie de sa suite. Etmaintenant j’apprends que notre chambellan Bàbhravya ,et Vàsoubhoûti , ministre de Sinhalâ , qui accompagnaientla fiancée, ayant réussi à gagner le rivage, sont en route ,dirigés de ce côté par Roumanwân , qu’ils ont rencontré

dans sa marche contre le roi de Cosalâ , dont il va châ-tier l’orgueil... Je n’ai rien à craindre pour l’issue de cette

affaire : cependant un fidèle serviteur a toujours ses in-

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ACTE PREMIER. 217quiétudes. L’élévation du pouvoir de mon maître est mon

but , et le destin me seconde. Le devin ne saurait se mé-prendre dans sa prophétie. Je ne puis craindre que le roilui-même , œr il n’aime à suivre que ses propres inclina-

tions. .. v - y* (On entend du bruit derrière la scène. ) ’ÉcOutons , le tambour , accompagné de Chants et de cris ,

annonce les bruyantes joies de la multitude. Je pense que leroi est sorti du palais pour aller voir les folâtres amusemenspar lesquels ses sujets célèbrentla fête de Câmadéva.. . (r)Ah l oui , je l’aperçois sur la terrasse. Fatigué des histoires

de guerre , et voulant plutôt trouver sa gloire dans lescœurs de son peuple, il sort accompagné de son ami Va-santaka; on dirait que le dieu qui porte un arc armé detraits fleuris est descendu pour prendre part aux plaisirsde ses adorateurs. . . Je me retire chez moi, pour y méditertranquillement sur les mesures qu’il convient le mieux d’a-dopter, afin d’assurer un résultat heureux à la tâche quenous avons commencée.

(Il sort.)

LB TRENTE! REPRÉBBN’IE LA TERRASSE DE PALAIS ET Il!!! PARTI! Dl! JARDIN.

Le son VATSA est assis, habillé comme pour la fête du printemn (a); à côté de

lui est VASANTAKA. -VATSA. - Mon ami l

VASANT. Sire!

(I) Cette fête arrive au printems , le treizième et le quatorzième jour du moistchétra. Un des principaux amusements de cette fête consiste à se jeter, avec desseringues, de l’eau , ou bien une poudre fine colorée de safran, ou toute autrepoussière parfumée, jaune ou rouge. En quelques lieux ce sont des feuilles deroses , déposées à cet effet dans de larges paniers. On trouve dans les Monumenslittéraires de l’Ihde une description du des seringues, à l’article intitulé :Fdles de Dwdrakd. Il est traduit de l’Harivansa.

(a) Il paraît que la fête de Câmadëvn est confondue avec celle de thllgounotsava

ou Holi , qui arrive un mois plus tôt. I i ’ ’

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218 LE COLLIER.VATSA. Il m’est difficile d’exprimer le bonheur que j’é-

prouve maintenant. Mon royaume est délivré de tout cunnenni; le fardeau de mon gouvernement repose sur desépaules capables de le porter; les saisons sont favorables,et mes sujets vivent dans la prospérité. Dans la fille de

’Pradyota (1) , j’ai une femme que j’adore, et en toi , Va-

santaka , un ami qui mérite toute ma confiance. Ainsi ,dans ce moment, placé près de toi, je me crois le dieu del’Amour (a) , et je pourrais penser que cette fête du pria-qmais est en mon honneur.

Vasm’r. Excusez -moi; puisque vous me reconnaissezune part dans cette fête, j’oserai en réclamer toute lagloire; et , si hautement exalté par votre grâce ,V je sou-tiendrai que cette fête est la mienne... (3). Remarquez lajoie générale : comme s’il était ivre de plaisir, le peuple

danse dans les rues, se livrant à toute sa gaîté, jouantavec une aimable confusion , et se jetant mutuellementavec malice le liquide coloré en jaune. De chaque côté ,le son du tambour et le bruit des groupes joyeux retentis-sent dans l’air.Toute l’atmosphère est d’une couleur jaune,

remplie de nuages embaumés du parfum des fleurs.

VATSA. Cette magnifique maison, devant nous, est oc-cupée par une troupe bien gaie. Je ne savais pas qu’il yeût tant de richesses à Côsâmbi. Cette ville est la rivalede la capitale de Couvéra : ses nombreux enfans sont toutvêtus d’or , couverts d’une poudre safranée, ou teints d’une

poussière odorante qui rappelle la douce couleur de l’au-

(i) Il désigne Vàsavadattâ. Dans le Vrihat radai , Pradyotn , roi de Magadln ,est le père de Padmavatî , seconde femme de Vatsa , qui remplace la Entaàvllî dece drame. Vâsavadattâ y est fille de Tchandruéna. Il paraît dans la pièce queVàsnvadattâ est fille! d’un roi d’Oudjayani , ou Avanti.

(a) Le printems est le compagnon de l’Amour. On se rappelle que le mot va-santa signifie printems. Vatsa lait allusion au nom de son favori.

(3) Il fait sans doute ici allusion à la confusion de la fête de l’Amour et de celledu printcms. Lui, Vasantaka , est le printems.

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x

ACTE PREMIER. 219rore , ornés de parures brillantes , et agitant avec orgueilleurs têtes pompeusement décorées de pierres précieuses ,

dignes de Câmadéva lui - La terre, qui reçoitcette pluie de parfums , foulée par tant de pieds, présentel’apparence d’un vaste tapis de fard (1) : telles seraientces fleurs artificielles , qui relèvent l’éclat des joues de nosbelles , si elles venaient à tomber , et à joncher la. terre.

VASANT. Voyez cet endroit où l’une de ces pluies colo-rées tombe sur un groupe épais , qui se débat en vain pouréviter les tubes-malicieux de ces joyeuses demoiselles.

Vans. Je pourrais comparer la ville à ce monde souter-rain (a) qu’habitent les dieux serpens. Ces tubes, mali-cieusement agresseurs , ressemblent à des reptiles quirelèvent leur tête menaçante. Cette poussière, jaune etembaumée, répand un brouillard qui se détache de laterre, et à travers lequel les brillans diadèmes de nosbelles lancent des rayons pareils à ceux qui jaillissent despierres précieuses qu’on voit sur la tête de ces serpens.

VASANT. Jetez les yeux de ce côté, sire. Madanikâ etTchoûtalatikâ s’avancent vers nous.. . Leurs gestes dénon-

’ cent l’influence du dieu de la saison.

h sans" MADANIKA ET TCHOUTALATIKA , deux suivantes de la reine ,

dansant ct chantant. tMADAN. Rafraîchi par son passage sur les montagnes du midi,

l’agréable zéphir souille avec douceur, répandant autour de nousle riche butin des parfums qu’il a dérobés aux arbres mollement

balancés. Pour les hommes sur la terre, pour les dieux dans leciel, le zéphir est le fidèle messager de l’amour.

Tcnour. Légèrement agitées sur leur tige verdoyante , de jeunes

(I) Le fard des Indiens est jaune.(u) c’est Pâtâla , région sous la terre , ou demeurent les Nâgas , ou demildicux

serpens.

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220 LE COLLIER.et suaves fleurs embaument les airs. Dans le sein de la beauté rtendre et naïve encore, s’éveillent les désirs brûlans d’une pas-

sion qui l’étonne par sa nouveauté : et le cœur de la jeune fille ,en soupirant pour la premièrefois , salue l’hôte inconmr vientle visiter et le réjouir.

TOUTES LES maux. La tendre fleur n’ est pas la seule s’ouvre

au jour qui lui sourit. Le maître de la terre, l’homme , sent soncœur qui s’épanouit au feu du rayon bienfaisant. L’Amour a tendu

son are paré de fleurs net règne en souverain sur l’univers.

Vusa. En effet , je remarque dans leur extérieur l’in-fluence de la saison : la bandelette de l’une est déliée , etles longues tresses de ses cheveux flottent en liberté. Lecollier de l’autre semble trop lourd pour ses formes lan-guissantes , et cependant ses pieds font résonner leurs gre-lots harmonieux avec plus de légèreté qu’à l’ordinaire.

VASANT. Je veux rattacher mon vêtement avec ma cein-ture , et aller les rejoindre, pour compléter la fête.

Vuss. Tu peux y aller. .VASANT. descend de la terrasse. Allons , Madanikâ , ap-

prenez-mon votre poème.

MADAN. Un poème l pauvre niais , ce n’est pas unpoème.

Varan. Qu’est-ce donc P

MADAN..Ûne chanson.

VASANT. Ah l une chanson! En ce cas , je vous souhaite

le bonjour. yMmm. Il ne faut pas nous quitter.VASANT. Songez à mon caractère.

(Elles le retiennent, et le couvrent de poudre jaune , jusqu’à ce qu’il par-vienne a s’échapper. )

(A Vatsa.) Me voici enfin revenu auprès d’un ami -,j’étais tombé dans un beau piégé.

Teneur. Allons, nous nous sommes assez amusées. Por-tons à Sa Majesté le message de la reine.

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x fw v» .Âwx aip ,

ACTE PREMIER. A 221’ MADAN. Viens. (Elle s’approche de Vatca.) Gloire

à Votre Majesté! Daignez nous recevoir avec bonté.et nous excuser : nous vous apportons les ordres de lareine.

VATSÀ. Mais, Madanikâ, votre expression est juste. Lareine commande , surtout dans cette saison consacrée audieu de l’Amour... Quels sont ses ordres P

MADAN. Elle a fait vœu aujourd’hui d’offrir son hom-

mage à l’image du dieu armé de fleurs , qui est au pied del’asoka rouge dans le jardin du palais. Elle demande la pré- ,sence de Votre Majesté à cette pieuse cérémonie.

VATSA. Tu vois, mon ami, comme une fête en amène

une autre. ’VASANT. Il faut y aller... J’officierai comme votre prêtre,et j’espère que ma bénédiction ne sera pas tout-à-t’ait sans

fruit.Vnss. Allez , Madanikà, et faites savoir à la reine que

nous la joindrons au jardin.MADAN. Votre Majesté va être obéie.-

’ (Elles sortent.)

VATs’A.’ Viens, mon ami , rendons-nous au jardin.

(Ils descendent de la terrasse , et marchent quelque teins.)

VASANT. Voici l’endroit désigné, sire. Remarquez ce

nuage magnifique que produit le pollen des fleurs du man-guier, et que la brise du midi amène sur nos têtes, enformede dais. Les cokilas et les abeilles, de sons harmo-nieux , saluent notre arrivée.

’ Van. Oui, le jardin est en ce moment fort agréable...Les arbres eux-mêmes semblent être sensibles aux plai-sirs de la saison. Leurs feuilles nouvelles brillent commele corail : leurs branches se balancent au souffle du vent,comme si elles étaient animées; autour d’eux résonne le

kW.

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’222 LE COLLIER.bourdonnement joyeux de l’abeille. Les fleurs du bacouladistillent un nectar qui a la couleur du rubis: celles dutebampaka offrent la tendre rougeur d’une jeune beauté. ..Les abeilles répètent, en écho mélodieux, l’agréable tin-

tement des grelots qui ornent ces pieds féminins, touchantavec légèreté la tige de l’asoka (1).

VASANT. Il est bien vrai que les abeilles imitent, d’unemanière très-remarquable , le bruit de ces grelots... Maisnon... c’est la reine qui s’avance avec sa suite.

VATSA. Tu as raison : elles s’approchent.(Ils se retirent.)

"11mm LA aux": VASAVADATTA , CANTCHANAMALA, SAGAIIIKA,et d’auti :s personnes de sa suite.

VASAV. A présent, Cântchanamâlâ , où est le jardin?

CANTCH. Nous y sommes, madame.

VASAV. Et où est cet asoka rouge, au pied duquel jedois présenter mon offrande à Câmadéva?

Cimes. Il est. plus loin ..... Voici. le mâdhavî, l’ar-brisseau favori de Votre Majesté; il est maintenant couvertde fleurs... Cette autre plante est celle que chérit le roi 3c’est le jasmin , il n’est pas encore fleuri. Passons ; voici

l’arbre que vous cherchez. ’ IVASAV. Très-bien. Où sont les offrandes P

SAGAR. Les voici, madame. V’ (Elle les présente. )

VASAV. , la regardant, à part. Quelle négligence! Unobjet que j’ai jusqu’ici caché avec tant de soin , abandonné

sans précaution l Il faut la punir. (Haut.) Comment donc ,Sâgarikâ , que faites-vous ici P Où est mon oiseau favori PJe l’avais confié à vos soins, et il parait que vous l’avez

(i) On croit que l’nsoka fleurit. quand il est touché par le pied d’une bellefemme.

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ACTE PREMIER. 223quitté pour cette cérémonie... Retirez-ayons , remettez lesoffrandes à Cântchanamâlâ , et partez.

5mn. J’obéis à Votre Majesté. , I(Elle remet les offrandes , et se retire à quelque distance.)

(A part.) L’oiseau est en sûreté avec mon amie Sousan-gatâ. J’aurais voulu voir la cérémonie, et juger si Câmaa

déva est ici honoré aussi bien que chez mon père. Je vaisme tenir cachée parmi ces arbrisseaux , et les regarder deloin. Pour mon ofirande particulière en l’honneur du dieu,cueillons quelques-unes de ces fleurs.

(Elle disparaît.)

VASAV. Mettez tout en ordre.

(lumen. , arrangeant les grandes. C’est fini, madame.

VATSA. Viens, Vasantaka, elles sont prêtes : appro-chons-nous. La reine est auprès du dieu qui , sur sa ban-nière , porte un poisson, aussi légère , aussi gracieuseque son arc, aussi délicate que les fleurs qui armentsesflèches... Mon amour, Vâsavadattâ !...

VASAV. Mon seigneur, que la victoirevous accompagne!daignez honorer nos cérémonies de votre présence. Voicivotre siège royal.

Canna. , à la reine. Maintenant Votre Majesté peut .commencer: présentez au dieu, qui réside sous l’asokarouge , les offrandes- açcoutumées de sandal , de safran etse fleurs.

Van. Do nez-les moi.(Cântchanamâlâ présente successivement les offrandes à la reine qui les

élève vers l’image du dicu(i). )

(t) La fête de Câmadévn arrive le l3 du mois de tchôtra ( mars-avril Ce jourla , le dévot à Càmndévn , après s’être baigné , va adorer le portrait ou l’image du

dieu représente avec ses femmes Kari et Prîti , son ami Vasnnta et une suite de

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224 LE comme.VATSA, Mon amie, au milieu de cette pieuse occupation,

vous ressemblez à une liane gracieuse qui enlace le co-rail (1). Votre vêtement est de la couleur de l’orange, votrecorps doucement ra fraîchi par le bain. Au moment où votremain s’appuie sur la tige de l’asoka , il semble se couvrirde fleurs nouvelles et plus aimables. Le dieu , dont le corpsfut dévoré par ,un regard de Siva (a) , regrettera aujourz-d’hui de n’avoir plus qu’une essence immatérielle , et gé-

mira d’être privé du plaisir (le sentir le toucher de votredouce main.

CANTCE. L’adoration adressée au dieu est terminée. C’est

à votre seigneur , madame , que vos hommages maintenant

doivent s’adresser (3). I ,VASAV. Où sont les fleurs et les parfums P

Cures. Les voici, madame. ’( Vâsavadattà fait son oflirande au roi.)

SAGARIKA reparaît.

Sima. J’ai perdu mon tems à cueillir des fleurs, et je

nymphes. Cc portrait est dans un bosquet d’asokas , ou sans l’un de ces arbres. Onlui ofl’re des fleurs, des fruits et des parfums. On lui adresse en même teins uneprière ainsi conçue z Salut à toi , dieu auné d’un arc fleuri! Salut, à toi portesun poisson sur ta bannière! Salut, à toi qui ébranles la fermeté des dieux et dessaints! Fils de Màdhava , Candarpa , ennemi de Sambara , époux de Rati , gloire àtoi , nais dans le cœur; toi qui subjugues tout l’univers! Puissent toutes les in-firmités et fragilités de ma naissance disparaître , etma fortune être toujoum pros-père! Gloire au destructeur, à cama , forme corporelle du dieu des dieux , à celu’qui trouble les cœurs de Brahmâ , Viehnou , Siva et ludra!

(i) Une cérémonie , dans tous les sacrifices , consiste à tourner autour de l’objet

qu’on honore. L’asolta est rouge , et peut être comparé au corzfl. -(a) L’Amour, puni de cette manière par Siva pour l’avoir percé de ses flèches et

enflammé pour Pârvati , est appelé ananga , sans membres. C’est peut-être aussiune épithète métaphorique, pour exprimer son influence sur l’ame.

(3) Voici ce que dit le texte du Bhavisyottara Pourdna : Après avoir adoréle dieu qui naît dans le cœur, que la femme honore son mari en lui ofl’rant des or-nemens , des fleurs , des vêtemens , et dise en elle-même , avec une complaisanceintérieure z Voici le (lieude l’amour.

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ACTE PREMIER. 225crains que la cérémonie ne soit achevée. Placée derrière est

arbre, je puis les observer sans être aperçue. Quevois-jei’. . .

est-ce bien vrai? Le dieu, dont nous n’adorons que l’image

dans le palais de mon père, daigne-t-il ici recevoir en per-sonne l’hdmmage de. ses serviteurs? Moi aussi , quoiquede loin , je lui présente mon humble offrande.

t ’ Elle jette ses fleurs de ce côté. )Gloire au dieu armé de fleurs! puissé-je, et maintenant

-et dans la suite, éprouver que ce n’est pas en vain que tum’as accordé la faveur de ton aspect propice!

j (Elle s’incline respectueusement; puis , relevant ses yeux: )j Cette vue , quoique souvent répétée, ne fatiguejamais.

Il faut cependant que je m’en arrache; de peur qu’on ne

me surprenne. I. g (ElleseretireunCam-en. Approchez , Vasautaka, et recevez votre part

dans l’ofl’rande.

VASAV. Acceptez , très-digue seigneur, ces présens pro-

pitiatoires.t (Elle donne à Vuantaka du stands], des fleurs et des bijoux.)

, VASANT. Puisse une fortune prospère être toujours votre

partage l I hLE VÊTALIKA, ou poète qui annonce les heures , derridre la scène.

Le soleil va terminer sa course diurne , et , vers l’occi-dent, il brille de rayons enflammés: semblable à un princeillustre, dont la gloire n’a jamais été plus resplendissante,

quelquand son dernier jour approche. La lune va paraîtredans le ciel couvert des ombres du soir avec un éclat pa-reil à celui de notre jeune monarque z elle vient apaiserles tourmens passionnés de la fleur de la nuit, et répandreà tes pieds sa lumière sacrée.

ll- 15

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226 s LE comme.Stem. , revenant. Comment? Est-ce là cet Oudayana ,

à qui mon père me destinait pour épouse P... Ce n’est passans raison que je m’étais laissé fasciner par sa vue.

Vues. L’heure du crépuscule est passée, et nous n’a-

vons pas remarqué la marche du tems , occupés de cescérémonies aussi saintes qu’agréables. Voyez , madame 5

du côté de l’orient, le ciel est pâle : pareil à la jeunebeauté, séparée de ses amours , il semble languir d’impa-

tience en attendant son seigneur... Levons-nous, et re-tournons au palais.

(llsselèvenL)

51mn. Ils viennent... Fuyons d’ici , ah! malheureuse,pour ne plus voir celui que je voudrais regarder toujours.

VnsA. Venez , mon amour, vous faites honte à la nuit.La beauté de la lune est éclipsée par l’éclat de votre figure;

le lotus humilié se plonge dans l’ombre; les doux Chantsde vos compagnes sont plus harmonieux que le murmuredes abeilles- : de dépit elles vont cacher leur chagrin dansle calice des fleurs.

(Ils sortent.)

FIN DU PREMIER ACTE.

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’ ACTE DEUXIÈME. 227

. v w. vv- vv- unACTE DEUXIÈME.

u soin ner une u usina ou "une.

un" SOUSANGATA , avec une sAriltA (I) dans une cage.

Que peut être devenue Sâgarikâ P Elle m’a chargée de

cet oiseau , et est partie, je ne sais où.. . Voici Nipounika.

un": NIPOUNIKA.

N lPOUN. Il faut me dépêcher d’aller donnerà la reine ces

nouvelles que Sa Majesté m’a dit de lui rapporter.(Elle va pour sortir. )

Sous. Comment donc? Nipounik’à , quelle pensée t’oc-

cupe , pôquue tu passes comme si tu ne me voyais pas POù vas-tu? po quoi cette précipitation P.

NIPŒIN. Je ais te le dire... Un grand sage, le véné-rable Scandadâsa, vient du Srî Parvata d’arriver à la cour.

Il a enseigné au roi le moyen de faire venir des fleurs danstoutes les saisons, et Sa Majesté , sur le point d’exercerson adresse nouvelle sur son jasmin favori , m’envoie prier

la reine-de venir. Mais où allais-tu P ’Sons. Je cherchaisSâgarikâ. l

(r) La mais est le même oiseau que le mains , gracula religion. Elle a lataille d’un choucas; le plumage est d’un violet noir, et sur le derrière de la têteelle a une bande une et jaune. Cet oiseau est fort docile 3 il imite facilement tousles son: , et parle avec plus de netteté que le perroquet. Il rend la voix humaineavec une exactitude singulière. On l’appelle l’étoumeau indien. I

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228 LE COLLIER.NIPOUN-. Je viens de passer près d’elle; elle avait l’air

de regarder’un portrait , et elle est entrée sous le berceaude bananiers. Tu l’y trouveras, j’en suis sûre. Adieu, je vaistrouver notre maîtresse.

(Elles sortent de côtés difl’érens.)

--..in ruinas unissant un "une un nanisas, ou un un:ne vultueux

rami-r SAGAEIKA, avec une peinture.

’ Calme-toi, cœur imprudent, et ne va pas battre pourquelqu’un qui est au-dessus de tes espérances. Pourquoidésirer toujours devoir ce visage, dont le seul aspect t’acausé une si pénible agitation? Cœur aussi’ingrat quefaible, de fuir le sein qui t’a été familier jusqu’à ce jour,

pour aller chercher une autre demeure , et une demeureui n’a été vue qu’une fois l . . . Hélas! pourquoi te blâmer?

ëest la crainte d’une flèche de Câmadéva qui t’a rendu fu-

gitif : je vais implorer la pitié du dieu. Maître de l’arcfleuri, vainqueur des génies terribles et des dieux, nerougis-tu pas de perdre ton pouvoir sur une femme faibleet sain défense P ou es-tu vraiment dépourvu de forme oude sens (2) P. .. Hélas l je crains que ma rt ne sgit pro-chaine , et ceci en sera la cause fatale.

(Elle indique la peinture. )

Personne ne vient, A je puis céder à mon tendre désir, et

regarder, sans interruption, le portrait de celui qui estl’objet de toutes mes pensées. .

I (Elle considère la peinture.)Mon cœur bat avec force , ma main tremble; cependant

il faut que j’essaie, et, puisque l’occasion me favorise,h

(r) On désigne ici un pavillon dans lequel, ou auprès duquel sont des planteset des fleurs d’une espèce déterminée.

(a) On se rappelle que l’Arnour ale nom d’ananga , sans membres.

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s1

ACTE; DEUXIÈME. 229tentons d’achever cette ébauche , comme le seul moyend’avoir toujours sa figure nous. mes yeux. t

(Elle peint.

un": SOUSANGATA.

Voici le berceau de bananiers... Ah l elle y est , et elleparaît tellement attentive à tracer quelques traits, qu’ellene s’aperçoit pas de mon approche. Je vais attendre etl’observer.

(Elle s’avance doucement, et regarde par dessus Sâgarilrâ.)C

(A part.) Comment? Le portrait du roi! Bien’ fait , Séga-rikâ... Quand l’oiseau royal quitte son lac favori, c’estpour s’amuser ailleurs.

SAGAR. C’est fini z et c’est en vain g car mes larmes sont

un voile qui m’empêche de voir cette peinture.(Elle lève la tête , et, en voyant Sonsangatâ , elle cache la peinture.)

Comment , Sousangatâ .. Assieds-toi. ’Sous. s’assied et met la main sur la peinture. Quelle est

donc la personne que tu as voulu peindre PSAGAR. C’est la divinité de cette-fête , Câmadéva.

Sons. C’est fort bien fait, mais il y manque une figurepour achever le tableau. Voyons , je vais donner au dieu

son épouse. V(Elle prend le papier, et peint.)

SAGAR.’ , avec Jzumeur. Ah l Sousangatâ , que veux-tu

faire ü? Tu as esquissé ma’ressemblance. I r

Sous. Ne te fâche pas sans motif. J’ai donné à ton Câma-

déva ma Rati (r) z c’est tout. Mais, allons, point de dé-

guisement , avoue la vérité. ISAGAR., à part. Mon am ie a découvert mon secret. (Haut .)

l(1) Rati, ou la Volupté , est l’épouse de l’Amour. Il en a une autre appelée

Priti , ou l’Afi’ection. -

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t!230 LE COLLIER.Ma chère amie , je suis toute honteuse , promets-moi’que

personne ne connaîtra ma faibhsse. ISous. Pourquoi seraisltu honteuse P Un attachement à

un mérite élevé convient à l’excellence de les qualités na-

turelles. Mais sois assurée que je ne te trahirai pas z il estplus vraisemblable que cet oiseau bavard répétera notre

conversation. ’Sœur. Hélas! mon amie , mon agitation est extrême.

Sous. , posant ses mains sur le cœur de Sdgarikd. Calme-toi, calme-toi. Je vais. chercher des feuilles et des fibresde lotus dans ce lac.

.(Elle apporte des feuilles et des libres de lotus, et attache les premièresavec les secondes sur le sein de Sàgarikâ

Stem. Assez , assez , mon amie; ôte ces feuilles et ces’ filamens : tout cela est inutile pour me soulager. J’ai fixé

mon cœur là, où je n’ose élever mes espérances. Je rou-

gis , je suis l’esclave de la passion , mon amour est sansremède , et la mort est mon seul refuge. ,

. (Elle s’évanouit. )(Bmit derrière la scène.)

Un]: Vorx. Le singe (2) s’est échappé de sa loge; iltraîne avec lui les débris de sa chaîne d’or qu’il a brisée ,

et l’on croirait entendre le’bruit que feraient , dans leursjoyeux. ébats, un grand nombre de pieds féminins ornésde grelots retentissans. Poursuivj par les valets , effrayantles femmes, il a passé , en bondissant , par la porte inté-rieure. Les eunuques, sans courage et perdant toute honte,fuient de son chemin , et le nain est allé se réfugier sousla robe du chambellan. Les Kirâtas, qui font la garde autour

F(r) Ou attribue aux feuilles et aux fibres du lis d’eau une grande efficacité

rafraîchissante pour apaiser la fièvre de la passion.(a) Un proverbe persan et indostani dit que le dégât de l’écurie est sur la tête du

singe.

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ACTE DEUXIÈME. 23:des, murailles, tout courbés par la crainte qui les saisit ,rougissent en se regardant en face.»

Sous. Partons, partons, ma chère amie; Je sauvage a Vanimal vient de ce côté.

5mm. Qu’allons-nous faire P I; ISous. Nous cacher à l’ombre de ce bosquet de tamâla.

Vite , il a roche.

pl: (Elles sortent.)Il TIËAI’RB llPliSlITl un: AUTII.PAIIIB Dl! JLIDIN.

nanan" SAGARIKA n sommons.

5mn. Qu’est devenue la peinture? L’as-tu donc oubliée?

quelqu’un la trouvera. - -Sous. Il s’agit bien de’la peinture maintenant! Le singe

a brisé la cage , et la sârikâ s’est envolée. Essayons de la

retrouver, ou bien elle répétera ce qui s’est passé entre

nous. ’DES VOIX , par derrière.

’ Étonnant! étonnant l

5mn. Eh»! Sonsangatâ , est-ce le singe qui vient P

Sous. Non, peureuse que tu es; c’est le respectable Va-santaka , l’ami de notre royal maître. Allons, courons après

la sârikâ. i5mn. Je te suis. ’’ i (Elles sortent. )

un: VASANTAKA. I a :Fort étrange vraiment, fort merveilleux! le’pouvoir de

Srî Scandadâsa est trèsvsnrprenant. Sa volonté seule a suffi

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232 Li? COLLIER.pour couvrir le jasmin d’une multitude innombrable deboutons, aussi aimables que la reine elle-même souriantà son arbrisseau favori , le mâdbavî. Je vais dire à. mon

v ami ce qui est arrivé. Ah! il vient de ce côté: il a l’air””"’d’être ’sûr de sa science, il est aussi content que si le jas-

min avait fleuri en sa présence... Son œil étincelle de plai-

sir. Je le rejoins. V - q

i (11m.)m.-lA ,ICÏNB 881 DANS UNI AUTRE PARTIE DU JARDIN.

r a. un" VATSA.VATSA. Je veux que la reine devienne pâle de colère.Elle regardera la plante du même œil quàelle verrait unebeauté rivale; au moment ou l’arbrisseau délicat étalera

l’éclat Je ses boutons uaissans, et grossira, comme dou-cement gonflé par le souffle du zéphir. ,

VASART., s’approchant. Victoire à Votre Majesté! la for-

tune est propice.VusA. Je n’en doute pas, mon ami; car la vertu des

herbes , des charmes, des pierres magiques, est inconce-vable. Conduis-moi , et que mes yeux voient aujourd’huiun pareil phénomène.

Vssm. Par ici.Vuss. Marche devant. . .VASANT. avance et s’arrête pour écouter: il se retourne

effrayé. Fuyez , sire, fuyez!

mm. Pourquoi? .VAsm. Il y a un mauvais génie sur ce bacoula.Vuss. Allons donc, pauvre niais, avance et ne crains

rien. Comment un pareil être aurait-il , en cette saison,la puissance de nuire?

Vina-r. Il parle très-distinctement. .. Si vous ne le croyezpas , approchez et écoutez.

VATSA s’approche. J’entends une voix bien claire, aussi

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ACTE DEUXIÈME. 233douce que celle d’une femme. Son accent aigu et faible mefait croire que c’est un oiseau. ( Il lève les yeux. ) Ah! le

A voici sur cette branche. a’ VASANT. Un oiseau?

Vuss. Un oiseau , regarde.VASANT. C’est ainsi que vos craintes, sire , vous ont fait

prendre un oiseau pour un génie. pVATsA. Étourdi , oses-tu bien m’accuser de ce qui est ta

propre sottise P V . ’» VASANT. Bien , laissez-moifaire. (Il p lève son bâton. )Impertinent’oiseau, n’as-tu pas plus de respect pour un.brahmane? Attends un moment , et avec ce bâton tortu jevais te faire tamber de l’arbre comme un fruit mûr. .v

VATSA. Arrête , arrête! Comme il parle joliment! I tVASANT. Oui, je l’entends encore. Il dit :Donnez à ce

brahmane quelque chose à manger. - 1VusA. Quelque chose à manger, c’est l’éternel refrain

de la chanson d’un gourmand... .. Allons , parle vrai, que

dit-il? l .. Vssuvr., écoutànt et répétant ce que dit l’oiseau. «Quelle

est la personne que tu as voulu peindre P Ne te fâche pas.sans motif? J’ai donné à ton Câmadéva ma Rati. a) Eh!

sire , qu’est-ce que. cela, signifie P

Vuss. Ah l je suppose que quelque femme a fait le por-trait de son amant , et a voulu le faire passer aux veux desa compagne comme une image du dieu d’amour; que sonamie, devinant sa pensée, a exprimé ingénieusement qu’elle

la comprenait en la représentant elle-même comme l’épouse

de Câmadéva. . o .VASAM. C’est très-vraisemblable.

VATSA. Reste tranquille , il parle encore.

i (Ils écoutent.)VASANT., répétant les paroles de l’oiseau. « Pourquoi se-

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2M LE COLLIER.rais-tu honteuse P Un attachement a un mérite élevé con-vient à l’excellence de tes qualités naturelles. u

VAzrss. Vraisemblable , vraisemblable.

Vssmr. Oui, mais ne soyez pas trop fier de votre scienée.Je suis aussi compétent pour expliquer ce que nous venonsd’entendre. .. La dame qui a été peinte est très-belle.

Vusr. Nous aurons le téms de faire des commentaires.

Écoutons maintenant. ’Vssmrr. Très-bien , entendez-vous ce qu’il dit? et Ote

ces feuilles et ces filamens , tout cela est inutile pour me

soulager. n ’VATSA. J’entends et je comprends. -

VASANT. Comme le coquin jase aujourd’hui! J’expli-querai tout ce que j’ai entendu.

Vuss. Sans doute, mais écoute à présent.. VASANT. Eh li je déclare qu’il parle en vers , comme un

brahmane instruit dans les quatre Vèdes.Vuss. Que disait-il P je n’ai pas entendu.VASANT. « J’ai fixé mon cœur là , où je n’ose élever mes

espérances. Je rougis, je désespère, et’la mort est mopseul refuge. »

VATSA. Si je vous excepte , mon digne ami, quel brah-mane instruit appellerait cela des vers (I) P

VASANT. Qu’est-ce donc?

Vues. De la prose.VASANT. De la prose! Ah! très-bien , et que signifie-

t-elle P

Vues. On peut supposer que quelque jeune femme aprononcé ces mots dans un. moment d’indifférence pour

(i) Vassntaka, dans le texte, dit: c’est un richa, que l’oiseau a répété, c’est-

à-dire un vers particulier aux Vides. Le roi répond z Non , c’est un gdtha’ très-correct. Le grillai est une espèce de stance poétique cl profane.

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son DEUXIÈME. 235la vie, causée par l’incertitude où elle est si son affection

est payée de retour.Vans» riant avec bruit. Pouvez-veus bien me donnerces explications évasives? Pourquoi ne pas dire situple-ment : La demoiselle doute si je réponds à’son amour. Quelautre que vous aurait été représenté comme le dieu à. l’arc

de fleurs? z -( Il claque des mains en riant.)

Vuss. Paix, écervelé! Ta gaîté vient mal àpropos,elle a effrayé l’oiseau. Vois , il s’envole.

VAsANr. Il est allé se reposer sur le berceau de bana-niers. Suivons-le.

Vues. Accablée sous les traits de Câmadéva , la tendrefille confie à ses compagnes les tourmens de son cœur. Leperroquet bavard ou la sârikâ indiscrète répète ses pa-roles, et elles sont règnes avec plaisir par l’oreille du mor-

tel fortuné. 4’ (Ils sortent.)ou une" LB "une un ruminas.

Annivxm VATSA n VASANTAKA.

VASANT. Voici le berceau : entrons. Mais qu’est devenul’oiseau P- Qu’importe , reposons-nous. Un vent doux et

frais agite les feuilles de ces bananiers. -

Vuss. Comme tu voudras. .(Ils s’asseyant.)

VASANT. Qu’y-a-t-il là bas P... On dirait que c’est la cage

de notre oiseau, que le singe a sans doute mise en pièces.

VASANT. J’y vais. (I I regarde.) Que vois-je là? Une pein-

ture... (Il la ramasse.) Ha l ha! sire, vous êtes en bonheur. ’VATSA. Qu’est-ce donc P

Vssuvr. Juste comme je l’avais dit. Voici votre ressem-blance. Quel autre que vous aurait été représenté commele dieu à l’arc fleuri P

VATSA. Vois ce que c’est.

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236 LE COLLIER.VATSA. Donne-moi ce portrait.

Yann. Un moment.. Quoi Pune perle de fille , tellequ’elle est ici peinte , serait vue pour rien P g

VATSA. Prends ceci. (Il lui donne un bracelet d’or, et Va-santaka lui remet la peinture.) Ah! regarde, mon ami.Quel est cet aimable cygne qui prend son vol vers le Mâ-nasa , dans ses mouvemens légers agitant le tendre lotus?Quelle heureuse fortune! Quel augure propice! Brahmâ ,en sortant autrefois de son trône de 10tus , aurait pris cettefigure pour la lune dans toute sa splendeur.’

(Il regarde la peinture.

suiv!" SOUSANGATA n SAGARIKA.

Sous. Il est inutile de suivre l’oiseau. Cherchons main-tenant la peinture , entrons sous ce berceau.

8mn. Oui, de toute manière il faut la trouver.Vssmcr. , au roi, lui parlant de la peinture. Bien, sire!

quelle est cette jeune beauté , qui baisse la tête avec tantde modestie? Qu’en pensez-vous P

8005., à Sagarika. Écoute , j’entends parler Vasantaka ,je crois que c’est au roi. Cacbons-nous au milieu de cesarbrisseaux, et sachons ce qu’ils disent.

(Elles se cachent derrière les bananiers. )

VATSA. Oui, Brabmâ , quand il quitta pour la premièrefois son trône de lotus , a pris une figure pareille pour ledisque incomparable de la lune. q

Sous., Sdgarikd. Tu es heureuse , ma chère. Ton ami

est a faire ton éloge. ISAGAR. Comment peux-tu rire de moi? Tu me crois donc

bien légère? ’VASANT., toujours parlant de la peinture. Pourquoi a-t-elle

la tête ainsi penchée P i ’ ’VATSA. L’oiseau ne nous a-t,--il pas tout dit?

Sous. Je l’avais bien prévu que l’oiseau répéterait notre

conversation. ’

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q

ACTE DEUXIÈME. 237SAGlR., à elle-même. Que va-t-il répondre? Je suis entre

la vie et la mort. . ’ I ’ ’ A ”Vuss. Tu réclames aussi ta part de ce plaisir... Ma v’ue

ne peut se rassasier de contempler ces membres gracieux ,Icette taille élégante. Elle quitte avec peine une beautépour en admirer une autre; ce sein qui s’épanouit commele boutdu; plus haut , ces yeux doux et expressifs ,’ où

’ tremble’une. larme aussi pure que le cristal.

Sous. Entends-tu PStem. Entends-tu P. .. Il loue le talent de l’artiste.

VASANT. Bien, sire; et ne pouvez-vous remarquer que,dans cet objet de l’affection de la demoiselle , c’est vous

qui êtes représenté P jVATSA. Je l’avoue , elle a d’une manière flatteuse exprimé

ma ressemblance. Je ne puis douter de ses sentimens 5 carobserve ces traces de pleurs qui sont tombés sur son ou-vrage z de même , ence moment, une aimable sueur couvre I

et baigne tout mon corps. n5mm. , à elle-même. O mon cœur, réjouis-toi! ta passion

est retournée a sa source première. .Sous. Mon amie , tu es fortunée. Il faut maintenant te

traiter avec toute la déférence due à celle que notre maîtrechérit.

VASANT. , regardant autour de lui. Voici d’autres! tracesde sa passbn , les feuilles de lotus qu’elle a appliquées surson cœur, lorsqu’elle révélait ses sentimens’à son amie.

VATSA. Tu as deviné juste. La partie de la feuille qui aété en contact avec son corps est fanée ; mais elle est en-

core verte , celle qui , suspendue sur ses formes gracieuseset saillantes , n’a point touché sa personne. Cette feuille delotus qui a reposé sur son sein ,4fraîcbe vers le milieu ,n’indiquerait point le feu qui la dévore; mais ces deux cer-cles pâles , qui sont de chaque’côté , trahissent la violence

de son amour.

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238 LE COLLIER.”VASANT., ramassant un des filament. Voici un autre té-

. moin z il a lié la feuille de lotus sur son sein.VATSA , rappliquant sur son cœur. Il a teujodrs sa vertu

rafraîchissante. Tendre fibre , dis-moi , es-tu flétrie parceque tu n’es plus entre ces globes palpitans, dont le rap-prochement amical laisse à, peine la pour un fil desoie , bien loin d’en laisser pour toi P

50:15., à part. Sa Majesté doit être violemment afl’ectée

pour parler d’une manière aussi incohérente. Il ne meconvient pas de l’abandonner à son imagination. (A Sa-

. garikd.) Bien , mon amie , celui pour qui tu venais est de-vant toi.

O

SAGAR. Et pour qui suis-je venue , je te prie PSous. Pour quel autre personnage que celui de la pein-

ture? Le voici , saisis-le.5mm, avec humeur. Tu es très-plaisante aujourd’hui;

mais, si tu parles de cette manière, je m’en vais.(Elle va pour sortir.)

Sous. Comment donc P Impatiente que tu es, attends uninstant , et j’aurai le portrait avant que nOus "quittions

ce lieu. , ’ PiSAen. Je le souhaite.(Sousangatâ s’avance de manière à être vue de Vasantalta. )

VASANT. Cachez la peinture ici, dans cetteflfeuille debananier... Voici une des suivantes de la reine.

( Vatsa la couvre de son manteau.) ’

3005., s’approchant. Gloire au roi! .Vuss. Bonjour, Sousangatâ , asseyez-vous. Comment

saviez-vous que j’étais ici?

Sous. Ce n’est pas là tout ce que je sais. J’ai le secretde la peinture, et j’ai d’autres secrets encore que. j’ap-prendrai à Sa Majesté.

Elle va pour sortir.)

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ACTE DEUXIÈME. 2393 VASANT., à Vatsa. Elle nousla devinés g c’est une grande

bavarde. Il est bon d’acheter son silence. ’

Vues. Attendez , Sousangatâ. Acceptez ces bijoux. (Illui donne son bracelet et d’autres ornemenx. ) Toute cette ’affaire n’est qu’un jeu , il n’en faut point parler à lareine.

Sous. Votre Majesté est bien bonne : vous n’avez rien à

craindre. Je ne voulais que plaisanter, et n’ai pas besoinde ces bijoux pour être discrète. La vérité est que mon

. amie Sâgarikâ est fort irritée contre moi parce que j’ai fait

son portrait, et je serai fort obligée à Sa Majesté d’inter-céder pour moi et de fléchir son ressentiment. P

VATSA, se levant avec vivacité. Où est-elle P Menez-moi

près d’elle. ’VMAN’I. Donnez-moi la peinture , j’en aurai soin. On

peut encore en avoir besoin. - - ’Sous. Par ici.

(Ils s’avancent vers l’endroit ou est Sàgarikâ.)

5mn. C’est lui , je tremble à sa vue. Je ne puis ni rester

debout ni marcher. Que vais-je faire? VVASANT., la noyant. Beauté très-surprenante , en vérité l

On n’en saurait trouver une pareille Sur la terre. Je suissûr que , lorsqu’elle fut créée , Brahmâ fut lui-même étonné ’

de son ouvrage. ’ ,Vues. Telle est aussiwl’impression que? ressens. Lesquatre bouches de Brabmâ ont dû s’écrier à la fois ï Mer-

veille! quand le dieu a vu ses yeux plus beaux:que lesfeuilles de son propre lotus. Ses têtes ont dû faire des mou-vemens d’admiration , lorsqu’il a contemplé des charmes

aussi incomparables. I " ’ .SAGAR. , à Sousangatd. Voici donc la peinture que tu

m’avais promise! . A ’ ’. (Elle va pour sortir.)Virus. Aimable enfant, vous tournez sur votre amie des

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.240 LE COLLIER;yeux pleins de courroux ;- cependant telle est la tendressenaturelle de vos regards , qu’ils ne peuvent prendre une ex-pression terrible. Continuez à regarder ainsi ,tmais ne nousquittez pas, car votre départ pourrait nous faire de la peine.

Sous. Elle est très en colère , sire , je vous assure. Pre-nez sa main, et tâchez de l’apaiser.

Vues. Vous donnez toujours de bons conseils.

, I (Il prend Sûgarikâ par laVASANT. Je vous félicite, sire, vous avez un bonheur

sans exemple. - ’I VATSA. Tu dis vrai. Elle est vraiment la déesse Lakcbmî

elle-même. SaImain est comme un rejeton nouveau del’arbre p’âridjâta (I) 3 autrement d’où peut venir cette douce

rosée d’ambroisieP * hSous. Il n’est pas possible , ma chère amie, que tu puisses

rester inexorable , quand tu es ainsi honorée de la mainde Sa Majesté.

Siam. , prenant un air sévère. Sousangatâ , ne finirez-

vous pas? ’ ’ * ’Vusx. Allons, il ne faut pas vous tâcher contre verre

amie. . v ’ ’’ ’VASANT. Madame , pour quelle raison seriez-vous ainsi

de mauvaise humeur, comme un brahmane qui n’a pas

mangé P ’ ’Sons... Ala limne heure,’ma chère amie, je ne dirai

plus rien.Vusx. Il est mal, beauté vindicative, de ne pas par-

donner à vos compagnës.

’szmr. Hé! voici encore madame Vâsavadattâ.(Le roi efl’raye’ laisse aller la main de Sâgarilâ. )

Stem. , à Sousangatd. Que vais-je faire?

l

(t) V. ce mot à la Îahle Alphabétique.

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ACTE DEUXIÈME. 241Sous. Nous pouvons , sans être Vues , nous sauver der-

rière ce tamâla. ..(Elles sortent avec précipitation.)

VATSA, regardant autour de lui. Eh bien! mon ami,’ où

est la reine P où est Vâsavadattâ? ’ ’Vasm’r. Je ne sais. J’ai dit :Voici encore madame Vâ-

savadattâ. Je voulais parler de la ressemblance de ca-ractère. I

VATSA. C’est affreux à toi. Tu as brutalement brisé cette

chaîne de pierres magnifiques , que le Destin et un amouravoué avaient suspendue à mon cou.

i (Ils se retirent.)un"! u au" VASAVADATTA, CANTCHANAMALA et une SUlVANTE.

VAsAv. Ah l ma chère , que le jasmin favori de mon sei-

gneur est éloigné l a p ,Cures. Nous y voici bientôt. Nous l’apercevrons après

avoirpassé le berceau de bananiers.VASAV. Dépêchons-nous.

Cures. Je crois voir Sa Majesté... Oui, c’est le roi.Vous plaît-il de l’aborder P a

"un"!!! VATSA n VASANTAKA.

VASAV. , s’avançant mers Vatsa. Gloire à mon seigneur l

Van , à Vasantaka. Cache la peinture promptement.(Vasantaka la prend, et la met sous son manteau.)

VASAV. Le jasmin a-t- il fleuri , mon seigneur P

Van. J’ai attendu votre arrivée, et je ne l’ai pas en-core vu. Nous allons le visiter ensemble.

VASAV. Oh l non. . . Je vois à votre air qu’il afleuri. Celame suffit , je n’irai pas plus loin.

4 Il. ’ I 16

-..---7 ----7

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242 LE comme.VASANT. Alors Votre Majesté avoue que nous avons

vaincu. Triomphe!(Il agite sa main et saute. La peinture tombe. Le roi, qui s’en aperçoit,

le regarde avec humeur, et lui montre de la main la peinture.)

Vssm’r. , à part , à Vatm.Soyez tranquille, j’arrangerai

la chose. ’ ’Came. , ramassant la peinture et la montrant à la reine.

Voyez , madame, de qui est ce portrait?Vsssv. , le regardant , à part. C’est mon seigneur : cette

autre figure, n’est-ce pas Sâgarikâ P ( Haut, à Vatsa. ) Je

vous prie , mon seigneur, qu’est-ce que ceci?Vuss , à ’Vasantaka. Que dois-je dire?VASANT. , à Vatsa. ’Ne craignez rien , laissez-moi ce

soin. ( Haut, à Vdsavadattd. ) J’avais fait la remarque ,madame, qu’il serait très-difficile de saisir la ressemblancede Sa Majesté. Sur quoi, le roi s’est fait un plaisir de medonner cette preuve de son talent. "

Vues. C’est comme Vasantaka vous dit.VASAV. Et cette femme, qui est représentée près de’vous?

Je suppose que c’est une preuve du talent de Vasantaka.VATSA. Que pouvez-vous soupçonner? C’est un simple

portrait d’imagination , l’original n’en avait pas encore été

vu.VASANT. Je jure , par mon cordon de brahmane , que

ni Sa Majesté , ni moi, nous n’avons encore vu une pa-

reille beauté. s’Cuwrcu. , à part, à la reine. Madame, leurs réponses

ne vous feront pas connaître la vérité. Ainsi, vous fereztout.aussi bien de calmer yotre colère.

Vsssv. , à Cdntchanamâld. Ne comprenez-vous pas touteleur fausseté P Je, connais Vasantaka. (Haut. ) Mon sei-gneur, excusez-moi. La vue de cette peinture m’a causéun léger mal de tête. Je vous laisse à vos amusemens.

-(Elle va pour sortir. )

l

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ACTE DEUXIÈME. 243VATSA , la retenant par sa robe. Arrêtez , ’mon amour,

. calmez-vous. Pourquoi vous livrer à un courroux ’sansmotif? Arrêtez , et recevez ma promesse de ne plus vousdéplaire. Vous verrez plus tard que je ne suis coupabled’aucune faute. Ma chère amie , je suis incapable de vousfaire un mensonge .

Vassv. , se détachant doucement et avec politesse. Vousvous trompez , mon seigneur z je vous assure que je soufi’re

, ’de la tête ; c’est par cette raison que je vous quitte.(Elles sortenï avec Cântchanamâlâ. )

VASANT. Votre Majesté l’a échappé belle; le courroux

de la reine s’est dissipé , comme les orages d’été.

. VATSA. Paix , écervelé , nous n’avons pas sujet de nous

réjouir. Ne vois-tu pas que la colère de la reine percemalgré ses efforts pour la déguiser? Son front s’est cou-

vert d’un nuage passager; tout en baissant la tête, elleme regardait avec un sourire affecté. Son langage étaitmodéré , c’est vrai ses-yeux n’étaient point étincelans de

colère: mais elle retenait avec peine ses larmes prêtes àpartir, et quoiqu’elle me traitât avec politesse; son dépit

éclatait dans chaque geste. Suivons-la, et essayons de la

calmer. ’ (Ils sortent. )

FIN un DEUXIÈME ACTE. .

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244 LE COLLIER..thmmnnlmmwmmmmmmwwsmmmmwummmmmvvs

I

ACTE TROISIÈME.a

il sein ursins" un Humains-r ou PALAIS.

un: MADANIKA, une des suivantes de la reine.

Qui peut me dire si Cântchanamâlâ est avec la reine P. . .

(Elle écoute.) Que dites-vous P Elle y est venue il y aquelque tems , et est ensuite sortie. .. Où pentælle être P. . .

Ah l elle vient. V . .un": CANTCHANAMALA.

CANTCH. Bien , Vasantaka , très-bien l vous êtes un plus

habile politique que le premier ministre lui-même.MADAN. Comment donc? Ma chère Cântchanamâlâ ,

qu’a fait Vasantaka pour mériter tes louanges P ’

Canton. Pourquoi me faire cette question P Tu n’es pascapable de garder un secret.

Mmm. Je jure par les pieds de la reine que je ne ledirai à personne.

Carres. A cette condition , tu vas tout savoir.. . Aujour-d’hui, comme je passais dans le palais, j’ai entendu Va-santakà et Sousangatâ qui causaient ensemble derrière laporte de la galerie d’as peintures.

MADAN. Et de quoi parlaient-ils P

Cmrcu. Vasantaka disait : « Sâgarikâ seule est la causede l’indisposition de mon royal ami. Sousangatâ , connais-sez-vous un. remède P »

Mmm. Qu’a-t-elle répondu P4

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ACTE TROISIÈME. 245CANTCH. « La reine , aJt-elle dit , ayant découvert l’aven-

ture en trouvant le portrait , mais ne me soupçonnant pas,a placé Sâgarikâ sous ma surveillance ; pour m’engagermême à être plus vigilante , elle m’a donné quelques-unes

de ses robes et de ses parures. Elles me serviront à ha-biller Sâgarikâ comme la reine, et moi-même je me met-trai comme Cântchanamâlâ. Ainsi déguisées, nous irons

rejoindre Sa Majesté, vers le soir, au berceaude mâd-havi (1). Trouvez-vous ici pour nous conduire. »

MADAN. Très-bien comploté, Sousangatâ! Mais vousêtes dans l’erreur, si vous croyez tromper une maîtresse

si bonne pour celles qui la servent. l ICuvrcn. Et où allais-tu PMADAN. Je te cherchajs : tu, étais restée si long-teins à

nous rapporter des nouvelles de l’indisposition de Sa Ma-jesté , que la reine en était fort inquiète, et m’envoyaitvoir ce que tu étais devenue. n

Cmrcn. La reine est fort troublée 5 mais le roi ,j dont laseule maladie est l’amour, est assis dans le pavillon sous laporte d’ivoire... Viens , portons ces nouvelleszà la reine .j

(Elles sortent.)

LA sein nuisait-ra L! PAVILLON...

PAnAl’l VATSA.

Souffre, ô mon coeur, cette fièvre que l’amour aallume’e,

et que la beauté , pour quije soupire , peut seule apaiser. . .Pourquoi me reprocher ma folie de prétendre éteinjlretesfeux avec le parfum rafraîchissant du sandal ,1 et de rem-placer, par ce frivole palliatif, cette aimable main que j’aiquelque teins tenue dans la mienneP L’amie de l’homme,

(i) Nous avons vu ailleurs que le nom savant de cette plante est gærtnera

racemosa. ’

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246 LE COLLIER.aussi légère, aussi remuante, est un but difficile à at-teindre. Comment se fait-il que le dieu qui porte un arcait enfoncé toutes ses flèches dans la mienne P... Dieu àl’arc de fleurs , innombrables sont les victimesùqui peuventêtre frappées de tes cinq flèches (1). Pourquoi donc m’as-

tu pris pour le but particulier de tes traits P... Mais, encette circonstance, n’est-il pas contraire à l’ordre des obèses

que , seul, je sois percé de toutes tes flèches, mourant detes atteintes, et que cependant je souffre encore moinspour moi que pour la pauvre Sâgarikâ? elle frémit à cha-que regard : elle croit que son secret est découvert. Voit-elle deux de ses compagnes causera ensemble? elle s’ima-gine qu’elle est le sujet de leur conversation. Les voit-ellerire P elle pense qu’elle est l’objet de leur gaîté... Hélas!

mon amie , ton embarras excite ma compassion , et je par-tage la crainte que tu éprouves des regards de la reine,quand ils s’abaissent sur toi avec un dépit mal déguisé...

Que Vasantakatarde à venir l je l’ai envoyé chercher des

nouvelles de cette chère enfant. ’

sans VASANTAKA.

Vssu’r. , à lui-même. Ha! ha! mon royal ami sera au-jourd’hui plus content que lorsqu’il est monté sur le trône

de Côsâmbî , quand il apprendra les agréablesnouvellesque je lui apporte... Ah! c’est lui, il a l’air de m’attendre.

(Haut. ) Triomphe , sire , la fortune est propice, et pro-met d’accomplir vos vœux. ’

mm. Comment est Sâgarikâ P

VASANT. Sous peu’d’instans vous pourrez en juger vous-

même. VVATSA. Quoi P Puis-je espérer de la voir bientôt ?

(1) L’Amour, chez les Indiens, a cinq flèches , une pour chaque sens.

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ACTE TROISIÈME. 247VASANT. Pourquoi non P Ne suis-je pas votre conseiller,

moi’qui me ris de la sagesse de. Vrihaspati P

Vuss. Je t’accorde ce point, il n’est rien que tu nepuisses arranger. Mais, allons, dis-moi. ces détails que jedésire savoir.

VASANT. , lui parle bas à l’oreille Voilà tout.

Vuss. Ceci mérite une récompense.(Il lui donne un bracelet.)

VAsm’r. le prend, et le ’met à son bras. Très-bien! un

bracelet d’or convient à mon bras. Je vais le montre à

nia femme. . I f a IL (Il va pour sortir.)

’VATSA. Un instant, mon ami, un instant. Remets tonprojet à un autre moment. Le jour est-il bien avancé P

VASANT. , regardant le ciel. Voyez , sire”, le monarqueaux!mille rayons approche des bosquets des montagnes

occidentales. vVuss. Est-il vrai que le dieu dont le char n’a qu’uneseule roue, après avoir achevé son voyage dans le ciel,se propose maintenant de suspendre ses travaux jusqu’àl’aurore de demain, et» que, s’arrêtant sur le front de la

montagne , il rappelle à lui ses clartés éparses , dont leslignes dorées, convergeant autour de son char, ressemblentà des rayons brillans qui viendraient aboutir à leur cen-tre, de la vaste circonférence des sphères? Après avoirrassemblé toutes ses lumières, il se repose un instant surle sommet du mont occidental. Le maître du jour sembleainsi adresser ses adieux à la plante du lotus : « Adieu ,

I ma bien aimée; mon heure est venue , il faut que je parte.Que le sommeil ferme ta paupière , jusqu’à ce que jevienne encore troubler ton repos. n Rendons-nous au ber-

(1) Manière adroite et commode d’éviter des répétitions. Nous en avons déjàvu des exemples dans les pièces précédentes.

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248 - x LE COLLIER.ceau de mâdbavî , et soyons exact à l’heure indiquée par

ma belle. . ’ IVASANT. Je vous accompagne. L’intervalle qui sépare les

arbres du bosquet est perdu dans l’ombre : ils semblenttous ne former qu’une masse bien unie. Une teinte aussisombre que celle de la peau du buffle ou du sanglier sau-vage, souillée de limon, s’étend sur le jardin, et desombres épaisses; répandues sur l’orient, obscurcissent

l’horizon. l ’Vuss. C’est vrai : d’abord amassées à l’orient, les té-

nèbres s’avancent et couvrent successivement les autresrégions du ciel. Elles augmentent à mesure qu’elles s’ap-

prochent; elles prennent la couleur qui distingue le coude Siva; et les montagnes, les arbres , les villes , les cieuxet la terre , tout est caché à notre vue... Allons au jardin.

(Ils sortent.)

LI THÉÂTRE RIPRI’SIITI Il JARDIN.

"un" vues n VASANTAKA.’

Vssuvr. Ce bouquet d’arbres doit être le bosquet de ma-

carandas (i); mais je n’en suis pas sûr. Comment trou-verons-nous le chemin P

Vues. Avance , nous sommes bien; je connais la route:Voici les tchampakas, je sens leur parfum; actuellementles sindhouvaras (a) 5 nous passons près du bosquet de ba-coulas, puis devant les «pâtalis(3). L’odeur différente qu’ils

exhalent indique leur position , et suffirait seule pourguider notre marche au milieu d’une obscurité double de

celle qui nous environne. ’ a

(I) Le macaranda est, ou une espèce de manguier, ou un jasmin.(a) Arbrisseau, site; negundo.(3) Bignonia suaueolrns.

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ACTE TROISIÈME. 249VASANT. Ah l nous y sommes , voici le berceau de mâd-

havi. Je le reconnais au parfum des boutons; si attrayantpour les abeilles, et à la douceur. de ce sol, que doiventjoncher des fleurs aussi vertes que l’émeraudel. Voulez-vous attendre icivque j’aille chercher Sâgarikâ P Je vais

être bientôt de retour. . ’Vuss. Ne sois pas trop long-tcms. vVssm’r. Sire, ne vous impatientez pas. Je reviens à

l’instant. I ’Vusi. Je t’attends sur ce banc parsemé des fleurs ver-doyantes du mâdhavî.

(Yasantaka son.)

VATSA, seul. Qui peut se fier à l’inconstant qui aban-

donne ses anciennes amours pour de "nouiielles Latimide beauté, qui vient à son premier rendez-vous,jette à la dérobée un regard sur le bien-aimé; et, sanss’arracher à son embrassement , elle détourne son visage ,elle évite ses regards. LaisseZQmoi ,’ murmure-tielle à plu-sieurs reprises , je vous quitte 3’ etvcependant elle se soumetà la douce violence qui empêche son départ. Quel charmereçoit une entrevue avec une tendre beauté, de cette gêne,de cette surprise P... Que Vasantaka est long l... Certai-nement, Vâsavadattâ ne sait rien de.notre dessein.

(Il se retire.)

LE ruina: lanisBNT! un canna. l. gAnAissnnr VASAVADATTA n CANTCHANAMALA.

VASAV. Est-il possible, ma chère, que Sâgariliâ ait pro-mis d’aller rejoindre mon seigneur, déguisée avec une de

mes robes P A i(huron. Je l’ai dit àVotre Majesté... . Mais si nous trou-

vons Vasantaka à la porte de lægalerie des tableaux , vosdoutes, je l’espère , n’existeront plus. .

VAslAV. Allons-y.(Elles sortent.)

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250 LE COLLIER.u sein nuisit": un canin! ou: connu- A n GALIIII

DIS PEINÏUIIS-

un: VASANTAKA déguisé.

Vssm. Je crois avoir entendu un bruit de pas. .. Sâga-rikâ approche.

(liseretire.)

un"! VASAVADA’ITA n CANTCHANAMALA.

CANTCH. Nous sommes à l’endroit , madame. Voyons si

Vasantaka’est ici. -I (Elle fait du bruit avec ses doigts.)

’ VASANT. , s’approchant..Al1! Sousangatâ Très-bien l

Je jure que je vous aurais prise pour Cântchanamâlâ. Oùest .Sâgarikâ P

CANTCH. , montrant Vdsavadattd. La voici.VAsm’r. Eh quoi l c’est la reine elle-même.

Vassv. -, fiayée , à part. Comment P suis-je reconnue PVASÀNT. Venez, Sâgarikâ , par ici.

Cames. ,3 à Ia- reine. Tout est sauvé , madame. (Indi-quant Vasantaka.) Ah! fripon, vous vous ressouviendrez

de vos paroles. ’Vasm’r. Promptement, Sagarikâ, le dieu qui a l’anti-

lope sur sa bannière se lève à l’orient.(Ils sortent.)

n sein lis-r mus un sans":

on vont VATSA. pVATSA. Pourquoi mon cœur est-il ainsi agité, quand

j’attends l’arrivée de ma belle? Le feu de l’amour est-il

o(I) Comme, dans cette scène , les acteurs sont quelquefois invisibles les nm pour

les autres, il faut supposer que les arbres sont arrangés de manière à intercepterla vue.

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ACTE TROISIÈME. .25:donc plus brûlant au moment où le désir va être satisfait,

comme les jours sont aussi bien plus chauds, quand lapluie est sur le point de’tomber?

4 . . v .sauvant VASANTAKA , VASAVADATTA H CANTCHANAMALA.

VASANT. , à Vrisayadattd. Madame Sâgarikâ , j’entends

mon ami qui se plaint tout bas de votre retard. Je vais lui

annoncer votre arrivée. .(Vâsavadattâ fait signe qu’elle y consent. Il s’approche de Vatsa. ) I

L’a fortune est propice à Votre Majesté. ,Voici Sâgarikà.

Vusa, s’avançant vers elle. Ma bien-aimée Sâgarikâ ,"

ton visage est aussi radieux que la lune; tes yeux sontdeux boutons de lotus; ta main est la fleur épanouie, ettes bras en sont les gracieux filamens... Viens, -toi dont labeauté est si ravissante, viens dans mes;bras,- et calme cettefièvre brûlante dont m’aecable le dieu d’amour.

VASAV. , pleurant , à part, à Cdntchanamdld. Ah l ma.chère , mon seigneur est maintenant fort poli dans sonlangage... Comme bientôt .son ton va changer l sa con-duite n’est-elle pas incompréhensible P

Canna. Sans doute, madame; et cependant il n’y arien de si mauvais qu’on ne doive attendre de ces abomi-

nables hommes. i aVasmr. Allons, Sâgarikâ , rassurez-vous... Parlez aSa Majesté... Toute la journée nous avons en les oreillesdéchirées des aryens aigres et colères de la reine Vâsava-dattâ... Qu’elles soient maintenant réjouies du sonmélo-

dieux de votre douce voix.Vassv. , à Cdntchanamâlâ, à part. Ah l ma chère , ai-jc

l’habitude de parler d’un ton aigre P. .. Le respectable Va-

santaka est très-complimenteur. .Canna. Il s’en souviendra.VASANT. Voyez , sire , la lune vient de s’élever , et jette

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252 * LE COLLIER-sur tous les objets ses rayons aussi pâles que les joues dela jeune fille blême de colère. ’

Vues. Regarde, mon amour; l’astre , souverain de lanuit, est maintenant sur le sommet de la montagne; il étendses rayons de tout côté, pour rivaliser avec l’éclat de tes

joues..... Mais ses efforts sont inutiles..... Ton visage nefait-il pas honte à la beauté du lotus? tes yeux ne causent-ils pas un plaisir plus inefl’able P... Que peut-il faire enfaveur du dieu , dont la bannière est ornée d’un poisson ,

que tu ne fasses par un simple regard Pourquoi lalune se montrerait-elle , quand tes charmes resplendissanssont visibles? et si elle se lève orgueilleuse de son trésorde nectar, ne sait-elle pas que de tes lèvres aussi distillel’ambroisie P i

VASAV. , ôtant son voile. Croyez-moi toujours Sàgarikâ,

mon bon seigneur..... Votre cœur est tellement occupéd’elle, que vous croyez voir Sâgarikâ partout.

A Vues, à part. Comment? la reine Vâsavadattâ l Que

signifie toutcela P IVssmr. J’ai donné dans le piégé... C’est... Qu’est-ce?

Vans , à la reine. Pardonnez-moi , ma chère.Vassv. Ne m’adressez pas cette épithète , mon seigneur;

elle appartient à une autre.VASANT. , à part. Que faire? (Haut.) Ah l madame ,

vous êtes trop généreuse pour ne pas pardonner cettepremière faute à mon royal ami. ’ ’l VASAV. Respectable Vasantaka , la faute est à moi, quime suis permis d’interrompre une entrevue projetée.

VATSA. Il est inutile de dissimuler; mais écoutez-mai :je me mets à vos pieds, et je teins mon front de la couleurrouge qui les couvre , dans l’espérance d’y faire passer celle

que la colère donne en ce moment à votre visage , d’ordi-naire aussi brillant que la lune.

t (Il scjette à ses pieds.)

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ACTE’T’ROISIÈME. 253

Visa. Levez-vous, mon seigneur, levez-vous. ’Elleest déraisonnable , la femme qui, avec pue pareille preuvede l’afl’ection de son seigneur , peut encore se Croire offen-

sée. Soyez heureux , je vous quitte. I’- I (Elle va pour sortir.)

’ . Vasmr. Ah! madame, soyez indulgente. Je suis sûr

a a a I .que , si vous laissez Sa Majeste dans cette posture , vousvous en repentirez plus tard.

VASAV. Je ne vous écoute pas, insensé que vous êtes.Je n’ai, point de raison pour être indulgente , ou pour me

repentir. , . .(Elle sort avec CântcbaiiamAlâ.)

r(

VASANT. Votre Majesté peut se lever, la reine estvpartie.Qu’est-il besoin de pleurer dans un bois P . ’ ’

VATSA. Quoi P partie, et tOujours courrouCée P

Vssuvr. Ne dites pas cela, car nous avons tous nos

membres. . -Vusa. Étourdi , c’est assez de plaisanteries. Peux-turire d’un accident qui n’a eu lieu que par ta maladresse?.Elle ne pourra plus que douter- de cet amour véritable quem’a inspiré notre longue et tendre union , et la douleurde mon inconstance peut aussi lui rendre la vie insuppor-table. Rien ne surpasse la peine que cause une affectionnon payée de retour.

VASANT. La reine est courroucée , c’est une choseclaire. Pour ce qu’elle fera , on n’en peut rien savoir.....En même tems je soupçonneique la pauvre Sâgarikâ trou-

vera que la vie est pour elle un fardeau bien lourd. -Vans. Je le crains aussi. ’

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’ M254 LE COLLIER.Ann: SAGABIKA, habillée. comme la reine. Elle reste en arrière.

5min. , à part..Je suis heureusement sortie de la sallede musique, et suis arrivée jusqu’ici sans être remarquée. . .

Que vais-je faire P ’ - iVAsAM. , à’Vatsa. Pourquoi rester ainsi plongé dans

vos pensées? Il faut prendre un parti. .VATSA. Et lequel P

SAGAR. , toujours à quelque distance. Il serait bien mieuxpour moi de mettre un terme à la fois à mes souffranceset à ma vie. La reine alors ne saura rien de mob dessein ;et Sousangatâ et moi nous aurons toutes deux évité sa dis-grâce. ..Cet arbre sera mon libérateur.

VATsA. Je ne voisrien autre chose à faire que d’apaiser

la reine. Allons, rentrons. -VASANT. Attendez, j’entends des pas; peut-être s’est-

elle ravisée, peut-être revient-elle. , ’VATSA. C’est une femme d’une ame généreuse, cela peut

être : promptement, il faut t’en assurer. ,1 fi :SAGAR. Avec les filamens du mâdbavî , je m’attacherai

à cette branche. Hélas! mes chères amies, adieu! adieu!seule, abandonnée , je termine ainsi ma misérable exis-

tence.(Elle fait un nœud autour de son cou.)

VASANT. Qu’est-ce P... ah ! la reine? Eh quoi l... Sire,hâtez-vous, Vâsavadattâ va se détruire.

VATsA, s’approchant avec empressement. Où est-elle? en

quel endroit P . lVASANT. La voici.

VATsA , se précipitant item elle, et brisant tous les fila-

mens. Femme trop sensible, quelle horrible action faites-vousP Je tremble, je frémis, mon ame m’abandonne moi-même. Votre vie est-elle à vous pour la rejeter? Laissez ,laissez ces pensées de désespoir.

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ACTE. TROISIÈME. 255SAGAR. , à part. Mon seigneur l... sa présence inspire

l’amour de la vie : au moins mon dernier vœu est accom-pli; je l’ai vu, je’mourrai contente. .(Haut.) Laissez-mob,

sire , vous oubliezmon humble destinée; je ne pourrai plusretrouver l’occasion de mettre fin à une vie odieuse. Crai-gnez encore de déplaire à la reine.

VATSA. Est-il bien vrai P Ma chère Sâgarikâ l renoncezà ce projet désespéré, Laissez ces funestes liens; et , peur

arrêter mon aine qui s’enfuit , jetez autour de mon cou lenœud de vos aimables bras. (Il l’embrasse.) Mon ami, ilpleut (I) sans nuage.

VASANT. Bien, si la reine ne revient pas comme unerafale soudaine, pour nous enlever notre beau tems. L

nanan VASAVADATTA n CANTCHANAMALA. t

VAsAv. Ma chère, j’ai traité mon seigneur avec troppeu de respect, quand il daignait s’abaisser à mes pieds. Ilfaut que je le revoie ,’ et que je lui témoigne plus d’égard.

CANTCE. Quelle autre que Votre Majesté pourrait avdir icette pensée? Cependant, c’est au roi à manquer aux con-

venances, plutôt que vous. Cherchons-le.VATSA. Dites-moi, ma belle enfant, notre afi’ection ne

peut-elle espérer untendre retour 5?Cures. J’entends la voix du roi 5 il "vous cherche pro-

bablement pour apaiser votre ressentiment. .Vas". Approchons doucement derrière lui; je jetterai

mes bras autour de son cou , et lui dirai que je lui par-

donne. iVssmr. Rassurez-vous, Sâgarikâ, faites une réponse à

a mon royal ami. .(l) La saison des pluies est, pour lesilndicns, la saison du bonheur, ou plutôt

il fait allusion aux pleurs de Sègarikâ qu’il sent couler.

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256 LE COLLIER.VASAV., à part. Sâgarikâ ici l Attendôns, écoutons. Je

suis partie intéressée. ’5mn. Pourquoi, sire, affecter une passion que vous

ne ressentez pas P Pourquoi , par un jeu frivole , risquerde déplaire à la reine ,t qui , je le sais , vous est plus chère

que la vie P ’Vnss. Vous dites , mon amour, une chose qui n’est pas

entièrement vraie... Gui, quand son cœur est gonflé desoupirs, j’exprime du chagrin; quand elle est lâchée, jel’apaise; quand son sourcil est froncé, et que son visageest altéré par la colère , je me jette à ses pieds : ces mar-ques de respect sont dues au rang élevé de la reine.Mais cesentiment qui vient d’une afl’ection forte , c’est pour vousseule qu’il existe.

Vsssv., s’avançant. Je vous crois, mon seigneur, je

vous crous. ’ »Vuss. Comment , madame , est-ce vous P... Eh quoi l

vous ne sauriez vous ofi’enserr Ne pouvez-vous pas vousapercevoir’que j’ai été attiré ici, et trompé par la ressem-

I bisnce de votre robe et de votre personne? Apaisez-vous ,

je vous prie. ..(llsemetàsespiedsj

VASAV. Levez-vous , levez-vous... Que mon rang élevéne vous réduise pas à une inconvenance aussi peu né-

cessaire. . ,,Vuss , à part. Elle m’a entendu: il n’y a plus moyen de

l’apaiser.. ù VVASANT. Il est très-vrai , madame, etje puis vous l’as-

surer, que , trompé par la croyance que vous alliez attenterà vos jours, j’ai amenéimon royal ami en cet endroit pourvous sauver la vie. Telle était ma pensée g si vous en doutez,

voyez ce nœud. ’ i (Il ramasse le nœud. )

VASAV. Ma chère Cântchanamâlâ , prenez ce lien , en-

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ACTE TROISIÈME. 257chaînez ce brahmane , et faites marcher devant vous cettemalheureuse.

CANTGE. Je vous obéis.

(Elle met le lien autour du cou de Vasantaka, et le frappe avecle bout

qui pend.) lActuellement , monsieur , voyez quelle est la consé-quence de votre franchise .«Vous avez en les oreilles déchi-rées de la voix aigre de la reine. Qu’en dites-Nous P avez-vous perdu la mémoire P... Allons , Sâgarik’à’ , marchez

devant. ,SAGAR. Pourquoi ne suis-je pas morte, quand je voulaispérir P

Vlan. Sire ,* pensez à un malheureux , emmené ainsiprisonnier parla reine.

(Ils sortentntous , excepté Vatsa.)

VLTSA. Quelle triste affaire! Comment m’y prendre ,pour dissiper la colère qui obscurcit le front riant de la

reine , pour sauver Sâgarikâ de la crainte de son ressenti-ment, et pour délivrer mon ami Vasantaka P Cesévéne-mens m’ont troublé l’esprit , etje ne suis plus le maître de

mes idées. En tout cas , il est inutile de rester ici. Par-tons , et allons essayer de faire la paix avec Vâsavadattâ.

- (n sort. )un ou TROISIÈME ACTE.

Il. i7

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258 LE COLLIER.mmunmmwmmwwmmmwunmmwwwmmmmmtuw

.ACTE. QUATRIÈME.

LA ses" RIPRÉSlN’rn un APPARTEMENT nu PALAIS.

un! SOUSANGATA avec un collier de diamans à la main.

Sous. Hélas! hélas! mon amie, me chère Sâgarikâl ti-mide, tendre et généreuse amie, qu’es-tu devenuePAimable

beauté, ne te reverrai-je plusyP... Cruel Destin , ne l’avais-tu douée de ces charmes incomparables que pour la livrerà un sort si funeste? Désespérant de sa vie , elle m’a priée

de donner ce collier à quelque brahmane. A qui enferai-je présent P. .. Eh l voici Vasantaka , c’est à lui que je le re-

mettrai; ’sans VASANTAKA.

Vssmvr. Ainsi me voilà hors de prison l Apaisée par l’in-

tercession de mon excellent ami, Sa Majesté ne m’a passeulement rendu la liberté; ses belles mains m’ont encoreofl"ert de délicieux gâteaux , et elle m’a présenté ces boucles

d’oreille d’or... Allons maintenant auprès du roi.

Sous. s’avance. Respectable Vasantaka, un moment.VASANT. Eh! Sousangatâ , qu’y a-t-ilP Pourquoi pleu-

rez-vous P Avez-vous quelque mauvaise nouvelle à me

donner de Sâgarikâ? .Sous. C’est d’elle que je voulais vous parler. On dit que

. la reine a donné ordre de la mener à Oudjayanî; à minuitelle a été enlevée, mais je ne sais ou elle est allée.

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ACTE QUATRIÈME. , 25gVASANT. Hélas! pauvre Sâgarikâ , si belle , si aimante!

’ Je crains fort la violence-de la reine.Sous. Elle-mêmedésespérait de sa vie, et elle m’a laissé

ce collier de diamans pour en faire présent au respectableYasantaka... Je vous en prie , acceptez-le.

Vum., se bouchant les oreilles. Excusez-moi, je nepuis tendre la main pour prendre une chose qui me rap- -pellera un si triste souvenir.

(ll pleure.)

Sous. Pour l’amour d’elle , je vous en supplie.

szuvr. Je vous diraiepour quelle raison je l’accepte :c’est pour le donner au roi. Ce sera un moyen de calmerla douleur ou l’a plongé la perte de Sâgarikâ. U

(Sowngatâ lui donne le collier; il le regarde avec attention.)

Eh l cômment possédait-elle un collier si. précieux?

- Sous. C’est ce qui a excité ma curiosité , et je le lui aidemandé.

Vssmr. Et qu’a-t-elle répondu P

Sous. Elle m’a regardée en face, a soupiré et a dit z «Ah!

Sousangatâ , il est maintenant inutile de te dire ma mal-heureuse histoire!» et en même teins elle a fondu en larmes.

VASANT. Quoiqu’elle ne l’ait pas avoué, cependant un

pareil ornement est une preuve qu’elle appartient à quel-que famille distinguée... Où est le roi P

Sous. Il est sorti des appartemens de la reine pour serendre à la chambre de cristal.. . Il faut que j’aille auprèsde la reine .

(Ils sortent de côtés difl’e’rens.)

LI THËATRI IIPIÉSIITI LA canula! A COUCHER DE CRISTAL.

on voir VATSA assis.

Vœux trompeurs, tendres paroles , excuses plausibles ,.humbles supplications , tout cela produit moins d’efi’et sur

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260 LE COLLIER.la colère de la reine que ses pr0pres larmes. Telles quel’eau sur le feu , elles ont éteint la flamme de son courroux.Je n’ai maintenant d’inquiétude que pour Sâgarikâ. De ses

beautés , aussi délicates que le pétale du lotus , s’est exhalé

un doux parfum d’amour nouveau pour moi; il a pénétrétout mon être, et est arrivé jusqu’à mon cœur qui en estenivré.. . L’ami à qui je pourrais confier mes tourmens se-

crets est prisonnier de la’reine. Enprésence de qui puis-je maintenant laisser couler mes larmes P

un: VASANTAKÀ.

VASANT., à part. Voilà mon ami, affaibli par le chagrin ,mais toujours gracieux et brillant comme la lune qui vientde se lever.. .. Salut à Votre Majesté l La fortune vous fa-,Vorise. Je suis sorti des fers de la reine , et mes yeux ontencore le plaisir de vous voir.

VATSA. Mon ami Vasantaka l embrasse-moi. (Il l’em-brasse.) Ton vêtement annonce que tu es rentré dans lesbonnes grâces de la reine. Dis-moi , quelles nouvelles deSâgarikâ? (Vasantaka baisse la tête.) Je te prie, parle.

VASANT. Je ne puis vous dire de si tristes nouvelles.Vuss. Quelles nouvellesPParle. Hélas! il n’est que trop

clair; elle n’est plus... Sâgarikâ!4 (ll’se’trouve

Vssm., alarmé. O mon amil revenez , revenez à vous!

Vues , reprenant connaissance. Vie odieuse , je te laissevolontairement. Hâte-toi de me quitter, ou je me sépareraide toi forcément... Avant moi est déjà partie cette aimableet chère enfant.

VASANT. Vous vous alarmez sans raison..... J’allais vousdire que la reine l’a envoyée à Oudjayanî. Voilà ce que

j’appelais de mauvaises nouvelles. ’

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ACTE QUATRIÈME. 261VATSA. A Oudjayanî P. .. Ah ! cruelle Vâsavadattà l Et

qui le l’a dit? lVssmzr. Sousangatâ. .. De plus elle m’a donné ce collier

pour le remettre à Votre Majesté, et vous savez pourquoi.VA’rss. Pour calmer mon désespoir. .. Et, en efl’et , pour

quel autre motif P... Donne-le moi.(Vasantaka lui présente le collier qu’il applique centre son cœur. )

Ceci a été autrefois attaché à son cou , et maintenant estbien éloigné d’elle. C’est un ami dont la fortune ressemble

à la mienne, et qui me consolera dans mes chagrins. At-tache-le autour de ton cou , pour qu’en le voyant je puisse

aequérir de la force. aVASANT. Je vous obéis. a

(Il met le collier.)

VATSA. Hélas! je ne reverrai plus mes amours!

Vssmr. Ne parlez pas si haut , quelqu’un approche.

Inn: VASOUNDHARA, suivante , année d’un sabre(r).

Vssonnnn. Gloire à Votre Majesté !. . . Le neveu de Rou-manwân , Vidjayavarmâ , attend vos ordres pour entrer :il désire vous communiquer quelques nouvelles agréables.

VATSÂ. Faites-le entrer. .

VASOUNDHARA sort et revient avec VIDJAYAVARMA.

V1131. Gloire à Votre Majesté! sa fortune est prospèredans les triomphes de Roumanwân.

VATSA. Le pays de Cosalâ est-il soumis?

VIDJ. Oui, sous les auspices de Votre Majesté.

(1) Il faut se rappeler ce que nous avons vu précédemment, que les femmes dansl’Indc sont les gardes des princes dans l’intérieur du palais. Le shah Jehnn avaitpour sa garde cent femmes tartares , années d’un arc , d’un poignard et d’un cime-

terre,

.W- Mn ..,»A.- . . ML

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262 LE COLLIER.VATSA. Roumanwân a bien rempli son devoir, et a promp-

tement terminé une tâche difficile. Racontez-moi les cir-constances de notre triomphe.

VIDJ. En recevant les ordres de Votre Majesté , le gé-néral Roumanwân rassembla aussitôt une puissante arméede fantassins, de chevaux et d’éléphant; (1) , et, marchant

contre le roi de’Cosalâ , il le cerna dans une forte positionau milieu des monts Vindhyas (a).

VA’rss. Ensuite?

Van. Impatient de se voir entouré , le roi de Cosalâ

prépara ses troupes au combat. *VASANT. La lenteur de votre récit me fait battre le cœur.

VIDJ. Sortant des hauteurs , les forces de l’ennemi des-cendirent sur nous en grand nombre. Tous les points del’horizon présentaient le spectacle de superbes éléphans,

pareils à une autre chaîne de montagnes. Sous leurs massesénormes ils écrasaient notre infanterie. Ceux qui échap-paient à leur choc étaient percés par d’innombrablesflèches, et l’ennemi se flattait d’avoir déjoué les espé-

rances de notre général. Le, feu brillait’sons les coups deshéros qui combattaient ; les casques avec les têtes étaientfendus en deux. Les armures brisées, les glaives éparsétaient entraînés dans des torrens de sang , et le défi porté

par le roi de Cosalâ , placé à l’avant-garde de son armée,

était entendu de nos guerriers; quand...VATSA. Comment P notre armée aurait-elle été défaite?

VIDJ. Notre chef seul, s’avançant, a tué de ses flèches

innombrables le monarque sur son éléphant furieux.

(I) M. Wilson fait remarquer qu’on ne parle pas ici de chars , que cette circons-tance indique un progrès dans l’art militaire, et l’époque moderne où le drame aété composé.

(a) Quelque tcms avant la date de ce drame , les domaines du roi de Cosalâ s’é-tendaient dans le Bélier méridional. La mention des monts Vindhyas, qui traversentl’Inde occidentale et centrale, et qui passent ensuite dans la péninsule, sont une choseétrange , si l’on devait borner la province de Cosalâ au seul royaume d’Oude.

, zw-M -”’"’ **’

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ACTE QUATRIÈME. ’ 263VAsmr. Victoire! victoire! nous avons triomphé.Vnss. Honneur à notre vaillant ennemi le roi de Co-

salâl car la mort du guerrier est glorieuse, quand sesennemis applaudissent à son courage.... . Qu’est-il arrivéaprès P

thJ. Roumanwân a nommé mon frère aîné, Sandjaya-

varmâ , au gouvernement de la province de Cosalâ , et ,marchant lentement à cause du nombre de ses blessés, ila repris le chemin de la capitale. Il est maintenant arrivé.

VATsA. Vasoundharâ , allez dire à Yôgandharâyana dedistribuer les trésors de ma faveur.

Vssourznn. Vous êtes obéi. ,’ (Elle sort avec Vidjayavarmâ.)

un)"; CANTCHANAIALA.

Cumul Gloire à Votre Majesté l’La reine m’envoie pour

vous dire que le magicien Samvaranasiddha est arrivéd’Oudjayanî. Plaira-t-il à Votre Majesté de le voir?

anss. CertainementJ. Ses tours me font beaucoup-deplaisir. Faites-le entrer.

CANTCHANAMALA sort, et rentre avec le magicien SAMVABANASIDDHA, quitient a la main un bouquet de plumes de paon.

CANTCH. VoiCi le roi. . .-va., agitant ses plumes de paon , et riant. Respect à

Indre qui prête son nom à. notre art (1), et qu’accompa-gnent Samvara et Vivara (a) l... Quels sont les ordres deVotre Majesté? Voulez-vous voir la lune descendre sur laterre, une montagne au milieu des airs, du feu dans

t L’art du ma icien l’a lie Éndra d’dlika. 1)an veut dire filet. .

( ) s pre J J I(a) Il paraît que ce sont deux mots techniques des sorciers, dont ils font despersonnages. Ces mots signifient union et désunion.

’0’ -i.

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264 sa COLLIER.l’Océan , ou la nuit en plein midi P... Je vais produire toutcela devant vous. Commandez.

VASANT. , à Vatsa. Sire, faites attention. Voyez quellepersonne ce peut être que ce magicien.

Sun. Qu’est-il besoin de tant de paroles P. . . Par la forcedes charmes de mon maître , je mettrai devant vos yeux lapersonne qu’au fond du cœur vous désirez le plus de voir.

Vsrss. Cântchanamâlâ , allez trouver la reine, et dites-lui que, comme le magicien est son serviteur , nous atten-dons sa présence pour éprouver ce qu’il sait faire.

Carres. La voici.

un: VASAVADA’I’TA.

VASAV. , à Cdntchanamdld. Ma chère , cet homme estd’Oudjayanî. Pensez-vous qu’il me soit attaché P

Cures. Ne craignez rien , madame, il est bien disposé.Vsssv. s’avance. Victoire à mon seigneur!

Vues. venez , madame, le sage nous fait de grandespromesses... Nous allons juger de son talent.

( Il la conduit à un siége , et se place près d’elle. )

Maintenant , monsieur , déployez votre pouvoir.SAMV. Vous allez être obéi.. .

’ (Il agite ses plumes de paon.)Hari , Hara , Brahmâ , chefs des dieux , et toi, leur mo-

narque puissant , Indra , avec l’armée des esprits célestes ,les Siddhas et les Vidyâdharas, apparaissez au milieu desairs , montrez-nous vos danses et les transports de votre

joie. l’(Le roi et la reine regardent le ciel, et se lèvent de leurs sièges.)

VATSA. Très-merveilleux !

VASANT, Extraordinaire, en vérité!

VASAV. Fort étonnant!

VATSA. Voyez, mon amour. Voici Brahmâ assis sur son

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ACTEQUATRIÈME. » . 265trône de lotus. . . La , Siva avec le croissant de la lune pourdiadème... Plus loin , Hari, destructeur de la race enne-mie des dieux,-portant, dans ses quatre mains l’arc , le ci-

-meterre , la massue et la conque... Sur.son majestueuxéléphant , apparaît le roi du ciel, Indra. Autour d’eux ,d’innombrables esprits dansent gaîment au milieulde l’air,

folâtrant avec les aimables nymphes du ciel, et les grelotsqui ornent leurs jambes résonnent en cadence.

Vas". C’est très-merveilleux.

VASANT., à part. Ce fils d’esclave, ce magicien! Quelbesoin avons-nous de dieux et de nymphesP... S’il voulaitnous donner une vue agréable , c’étaitASâgarikâ qu’il de-

vait nous montrer. "Annxvs VASOUNDHAM.

Vssonnnu. Le ministre Yôgandharâyana me charge d’in-

former Votre Majesté, que le roi Vicramabâhou vous aenvoyé le conseiller Vasoubhoûti , qui accompagne votreambassadeur à son retour. Vous plaira-t-il de le recevoir,parce que le moment est propice? Yôgandharâyana serendra aussi lui-même auprès de vous, aussitôt qu’il lepourra.

VASAV. Suspendez le spectacle, mon seigneur. Vesou-bhoûti est un homme d’un rang élevé; il est aussi de la

famille de mon oncle maternel , et il ne doit pas attendre.

Recevons-le avant tout. . ’Vuss. Savant magicien , ayez la bonté de vous reposer

quelques instans. .SAMV. agite ses plumes. J ’obéis. (Il on pour sortir.)Mais nous avons encore quelques tableaux à montrer àVotre Majesté.

VATSA. Nous les verrons.VASAV. Faites-lui un cadeau, Cântchanamâlâ.

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266 LE COLLIER.Cures. Oui , madame.

. (Elle sort avec le magicien)

Vues, à Vàsantaka. Va chercher Vasoubhoûti, etamène-le en ces lieux.

(Il sort avec lamine.)

. VASANTAKA introduit VASOUBHOUTI ET BABHRAVYA.

VASANT. Par ici.

VASOUBB» Les avenues de ce palais présentent en vérité

une scène magnifique. L’œil est troublé à la vue de tous

ces coursiers superbes, de ces nobles éléphans de guerre.L’oreille est charmée de mille sons harmonieux , et le cœurest flatté de la société des princes assemblés en ces lieux. . .

Oui, la splendeur du roi de Sinhalà est ici effacée; lamagnificence qui brille dans chacune des cours où je suisentré me cause cette admiration qu’on ressent à un spec-

tacle nouveausBARBE. La pensée de revoir mon souverain , après

une si longue absence , m’occupe tout entier. Je suis dansune véritable fièvre de plaisir. Mes membres tremblent ,mes yeux se remplissent de larmes involontaires, la voix

me manque presque à chaque mot. ’VAsmzr. , deganz aux. Entrez , messieurs.VASOUBE., apercevant le collier que porte Vasantaka.

Bâbhravyal... nous devons connaître ce collier. Il a étéprésenté par le roi à sa fille au moment de son départ.

BABHR. Oui, il lui ressemble... Voulez-vous que je de-mande à Vasantaka d’où il lui vient?

VASOUBB. Non , non. Il n’est pas étonnant que , dans les

familles de princes, il y ait des bijoux qui présentent lamême apparence. ’

b

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son: QUATRIÈME. 267VATSA paraît.

VASANT. Le roil... avancez.VASOUBE. Victoire à Votre Majesté!

VATSA. Je vous salue.

VASOUBH. Que le bonheur accompagne toujours VotreMajesté!

Vins. Un siégé pour le ministre.

Vsssnr. En voici un. I, (Il étend , sur le parquet, la partie supérieure de son vêtement )

BARBE. Bâbhravya présente ses respects à Votre Majesté.

Vs’rss lui met la main sur l’épaule. Bâbhravya, asseyez-

vous.

LA REINE arrive.

VASANT. Ministre, la reine Vâsavadattâ!

Vrsrv. Je salue votre excellence. iVssounu. Puisse Votre Majesté avoir un fils semblable

à son père!

BARBE. Madame, Bâbhravya vous rend ses hommages.VATsA. A présent, Vasoubboûti, comment se porte le

souverain de Sinhalâ P

Vssopnn. soupire, à part. Je rie-sais que répondre.

VASAV.,à part. Hélas! que peut-il avoir à nous ap-prendre P

VATSA. Que signifie ce chagrin P

(r) Cette circonstance semble en contradiction avec la magnificenœ d’une cour;mais il faut se rappeler qu’aujourd’hui le seul siége en usage cher les personnesd’un haut rang, ce sont des tapis, des pièces d’étoffer; , ou des coussins. Les em-

pereurs mongols avaient un trône, mais les gens de la cour étaient par terre. Lesradias indiens, le peshwa et autres étaient assis sur une pièce d’étoile , se soule-nant sur des coussins.

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268 in: coursa.BABHR. , à Vasoubhoüti , à part. Il est inutile d’hésiter.. .

dites ce qu’il faut dire.

VASOUBH. C’est avec peine , sire , que je puis rapporterce qui est arrivé : voici pourtant l’événement tel- qu’il est.

Par suite de la prophétie du devin, qui avait annoncé quel’époux de Ratnâvalî, fille de mon maître , deviendrait le

souverain du monde, le ministre de Votre Majesté, commevous devez le savoir, l’avait demandée pour vous en ’ma-

riage. Ne voulant point causer de chagrin à Vâsavadattâ,le roi de Siuhalâ avait éludé la proposition.

Vues, à part , à Vâsavadattd. Mon amie , quellesétranges faussetés raconte ici l’ambassadeur de votre oncle!

VASAV. Mon seigneur, je n’ai point la prétention de ju-ger quel est celui que l’on doit croire ici.

VASANT. Bien , et où est la princesse maintenant?Vssouan. Mon maître , à qui l’on dit ensuite que la reine

était mortc(1) , consentit à donner sa fille au roi Vatsa.Nous avions été envoyés pour l’amener ici , quand , hélas!

notre vaisseau a péri dans un naufrage , et.....(n pleure.)

VASAV. Hélas! malheureuse que je suis! sœur bien aimée,Ratnâvalî , où êtes-vous P Entendez-moi , et répondez;

VATSA. Calmez - vous, le destin qui. vous afflige peutguérir vos Chagrins. Ceux-ci ne se sont-ils pas sauvés?

. . (Il montre Yasoubhoûti et Bâbhravya. )VASAV. Ah! cela peut être , mais le destin ne m’est pas

favorable.

(I) Le’texte porte : avait été brûlée. L’auteur suit ici le Ï’rihat Cathâ, où ,

a la place de Ratnâvalî , c’est une princesse de Magadha , nommée Padmavntî.

Vatsa ne veut point prendre une seconde femme , et ses ministres lui font accroireque , pendant une partie de chasse , Vâsavadattâ a péri dans un incendie du palais.Le père de Padmavati, à qui il répugnait que sa fille fût deuxième épouse, n’aplus d’objection à faire , et Vatsa se résigne à ce qu’il croit devoir à son peuple.

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ACTE QUATRIÈME. j 269’ UNE VOIX , derrière la scène.

Les appartemens intérieurs sont en feu. Les flammesforment, sur le palais, un toit d’or; elles étendent, autour .d’elles, des tourbillons de feu et des nuages de fumée.Elles répandent une chaleur insupportable , et remplissentd’effroi toutes les femmes du palais. . . Hélas! ce faux bruit,qui avait anciennement couru , que la reine avait été brû-lée à Lâvanaka , va maintenant devenir une triste vérité.

Vuss , se levant avec précipitation. Vâsavadattâ brûlée l

ma reine , mon amour! -VASAV. Queleest’votre égarement! Je suis à vos côtés...

Mais, hélas! au secours , au secours, mon seigneur!VATSA , l’embrassant. Calmez-vous , mon amie.

VASAV. Je ne pense pas à moi, mais à la pauvre Sâga-rikâ... Elle est enchaînée, ma cruauté la. retient prison-nière :, elle est perdue , si on ne la secoure... Hâtez-vous,

hâtez-vous, sauvez-la. »Vuss. Sâgarikâ en danger l... Je cours la délivrer.

4 VASAV. Sire . quel projet désespéré! c’est l’imprudence

fatale de l’insecte qui, en volant vers la flamme, vole àsa perte.

BABHR. Sire , écoutez Vasoubhoûti.

VASAV. , le retenant par son mêlement. Arrêtez... C’est

une folie.VATSA. Que dites-vous? laissez-moi. Sègarikâ va périr...

Pensez-vous que je lui survive?- BABBR. Eh quoi? Le rejeton de Bharata , pour une si

faible cause, doit-il risquer sa vie P... Mais, quoi qu’il ensoit, je ferai mon devoir.

VATSA. Arrête , flamme dévorante l... Retiens ton voilede fumée, que pousse dans l’air ton cercle lumineux... Me

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n70 LE COLLIER.voilà, je viens partager le destin de Sâgarikâ... Le feuapproche de sa prison... C’est un motif de plus pour queje m’empresse à la découvrir.

i (Il sort avec précipitation.)

Vassv. Mes paroles inconsidérées ont porté la douleurdans l’ame de mon seigneur. Je ne puis supporter sa perte,et je le suivrai.

Vssm. Attendez, madame , que je vous montre lechemin.

(Il sort avec la reine.)

Vasonan. Vatsa s’est précipité dans les flammes. .. Après

. , 1 p . a ’ Aavorr ete le temorn du triste sort de la princesse , que mereste-t-il encore à faire, si ce n’est à mourir moi-même!

l (Il sort.)BARBE. Faut-il que l’enfant de Bharata périsse ainsi sans

motif P... Mais pourquoi ces délais P Je veux au moins luidonner une preuve de ma fidélité.

i (Il sort.)n ninas. CHANGI n nantissan L! nuls tu un.

ou van SAGARIKA enchaînée.

Sacra. La flamme m’environne de tout côté. Grâces te -

soient rendues , ô dieu du feu , qui mets une fin à mestourmens!

mm: VATSAË

Versa La lueur de l’incendie me montre Sâgarikâ...C’est elle ,’ seule , sans secours!

SAGAR. Le prince l... Sa vue me rend l’espérance , et je

veux encore vivre. (Haut) Sauvez-moi , sire.- V usa. Ne crains rien , un seul instant soutiens l’ardeur

a

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ACTE QUATRIÈME. 27:de ces vapeurs qui t’enveloppentw Ah ! le voile qui con-vre son sein est en feu. ( Il l’arrache. ) Tes fers gênent ta .marche , laisse-moi te porter... O mon amour, presse-toi dans mes bras. (Il l’enlève.) Déjà la chaleur s’apaise,

reprends courage ; le feu ne peut te blesser, loi dont l’at-touchement seul est fait pour abattre sa violence.

(Il s’arrête , regarde autour de lui... ferme les yeux , et les r’ouvreensuite. )

Mais que vois-je? Où sont les flammes PElles ont disparu,et le palais est encore debout et sans dommage. . Ah ! lafille du monarque d’Avanu’( r) !

ENTRE VASAVADATTA.

Elle court dans les bras de Vatsa.

Vassv. Mon bien-aimé seigneur l

muni vssousnourr, WSANTAKA n mensura.

Vues. Mes amis ! ,Viseurs. Le Destin est propice à Votre Majesté.VATSA. Ce qui s’est passé est un songe , ou bien un pres-

tige magique.VASANT. Sans aucun doute , la magie y est pour quelque

chose. C’est ce sorcier, ce fils d’esclave, qui est le cou-pable g ne disait-i1 pas qu’il avait un spectacle à faire voir

à Votre Majesté P 4 ’ .Vsrss , à la reine: Madame , voici Sâgarikâ , sauvée

pour obéir à vos ordres. jVassv. , souriant. Je suis trèssensible a l’obéissance de

mon seigneur.VASOUBH. , à Bdbhmvya. Cette personne ressemble éton-

namment à la princesse.

(l) C’est Vâsavadattà, fille de Pradyota , roi d’Avantî , autrement Oudjayanî.

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272 LE COLLIER.BARBE. La chose me frappait aussi.

Vasounn. Sire , excusez-moi. Voulez-vous me permettrede faire une questionî’. . . D’où est cette jeune personne P

’ VATSA. C’est une question qu’il faut faire à la reine.

VASOUBE. , à Vdsavadattd. Votre Majesté aurait-elle labonté de répondre à ma question P

VASAV. Yôgandharâyana me l’a présentée en me disant

qu’elle avait été sauvée de la mer : par cette raison », nousl’avons appelée Sâgarikâ ou fille de l’Océan.

Vus». , à part. Présentée parYôgandharâyana , et sansqu’il m’en ait parlé l Quel a pu être son motif?

VASOUBH. , à Bâbhmvya. La ressemblance. .. le collier. ..la circonstance que la. jeune personne a été sauvée de lamer... Tout cela ne me laisse aucun doute qu’elle ne soitla fille du roi de Sinl’lalâ,’ Ratnâvalî elle-même. (Il s’avance

vers elle. ) Madame Ratnâvalî , est-ce vous que je trouvedans cette condition P 0’

5mm. ,i le regardant. Ah l le ministre Vasoubhoûti!VASOUBE. Je me meurs.

(Il se trouve mal.)

8mm. Infortunée que je suis! la vie m’abandonne.0 mes bien-aimés parens, entendez-moi! répondez à votreenfant .

I (Elle s’évanouit.)-VAssv. Quoi P Bâbhravya , c’est là ma sœur (I) Rat--

nâvalî P Ù (81mm. Oui, madame. IVASAV. Revenez à vous , me sœur, revenez à la vie.

VusA. Voilà donc la fille de Vicramabâhou de la mai-son d’Oudalta , souverain de ’Sinhalâ P

(1) Elle l’appelle du nom de sœur, parce qu’elle était sa cousine, fille de sononcle maternel. Les épouses d’un même homme se donnent aussi entr’elles lenom de sœur.

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ACTE QUATRIÈME. I 273Vssm. , à part. Je savais bien que le collier n’appar-

tenait qu’à une personne de haut parage.

’ Vssonnn. , reprenant ses sens. Revenez à vous , madame,calmez votre inquiétude. Voyez comme votre sœur est af-fligée : consolez son chagrin en l’embrassant.

RATNAVALI , auparavant Sagarilcd. J’ai offensé la reine :

comment puis-je encore la regarder en face PVAsAv. Allons, inexorable enfant! regardez-moi comme

une sœur, et venez dans mes bras.(Quand Ratnâvalî va pour embrasser la reine, elle chancelle. Vâsavndatta ’

ditàVatsa,àpart:) I, Mon seigneur, j’ai honte de ma cruauté. Promptement,

défaites ces horribles liens.

Vuss. Calmez-vous , je vais les ôter.I ( Il etc les chaînes des pieds de Ratnâvalî.)

Vssmr. Yôgandbarâyana ,I en tout ceci, est fort à blâ-mer. Il a dû savoir la vérité, et cependant il n’a rien dit

à personne. ’ ’un. YOGANDHAMYANA.

Young" à part. L’inconstance momentanée de son. époux et son mariage avec une autre femme ,’ ne peuvent

manquer de déplaire à la reine. C’est à moi qu’elle est re-

devable de ses disgrâces , et je rougis de la regarder. Ce- Ipendantj’espère qu’elle me pardonnera, quand elle auraconsidéré mes motifs, et qu’elle verra sans peine le roiobtenir,.par ce moyen, la souveraineté du monde.. . Toute-fois... advienne que pourra... Il faut remplir ses devoirsenvers son maître sans s’arrêter à de semblables considé-

rations. Les voici... Approchons-nous... (Haut. ) Gloireau rail... Pardonnez-moi , sire, si j’ai agi dans votre in-térêt, sans vous consulter auparavant. I ’ v

Vuss. Qu’avez-vous fait? Je désire le savoir.

Yocmon. Votre Majesté veut-elle bien s’asseoir? Je vais r

Il. 18

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274 - LE COLLIER.expliquer ma conduite... Il nous avait été anciennementannoncé par un devin que l’époux de la princesse de Sin- ’

halâ deviendrait le souverain du monde; en conséquence,nous nous sommes empressé de demandersa main à sonpère pour notre monarque. Mais, ne voulant point causerde chagrin à la reine, le roi de Sinhalâ avait rejeté notrerequête. Alors.nous avons fait courir le bruit que Vâsava-dattâ avait péri dans un incendie à Lâvanaka , et Bâbhra-vya a été envoyé avec cette nouvelle à la cour de Sinhalâ.

Van. Je sais ce qui est arrivé ensuite 3 mais pourquoiplacer la princesse avec la reine, dans une position aussi

peu convenable 5’ ’Vssuvzr. Je devine son intention. Hespérait que vous la

verriez dans les appartemens intérieurs, et que sa vuepourrait vous plaire.

VATSA. La conjecture de Vasantaka est-elle juste P ’Yoemn. Votre Majesté l’a dit.

VATSA. Je suppose aussi que vous êtes pour quelque

chose dans l’apparition du magicien. -Yoomnn. Quel autre moyen me restait-il de ramener la

princesse devant vous PVasoubhôûti eût-il pu, autrement,

la voir et la reconnaître il -Vuss, à Vasavadattd qui rit. Bien, madame! c’est à

vous maintenant à nous dire ce que nous devons faire dela sœur que vous avez reconnue.

VASAV. Mon seigneur, vous pouvez tout aussi bien par-ler clairement, et me dire de vous céder .Ratnâvali.

VAsANr. Votre Majesté entend à merveille le dessein duministre. ’

Vlan. Venez , Ratnâvali , paraissez comme il convientà ma sœur.

(Elle lui met ses propres bijoux , la prend par main et la présenteà Vatsa.)

Mon seigneur, acceptez Ratnâvalî.

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ACTE QUATRIÈME. » 275Vues ,v lui prenant la main. Qui pourrait ne pas appré-

cier les présens de la reine? -VASAV. Et souvenez-vous , mon seigneur , qu’elle est

fort éloignée de ceux quels nature avait sa. ses parens.Traitez-la de manière à ce qu’elle n’ait jamais. sujet de les

regretter. - x

Vuss. Je saurai vousobéir.Vssuvr. Victoire à Votre Majesté l le monde est main-

tenant le domaine de men royal ami.VASOUBH. Princesse , rendez vos respectueux hommages

à Vâsavadattâ. (Ratnâvalt s’incline.) Madame , vous pos-

sédez à juste titre le nom de reine.Vsssv. , embrassant Bamdvall. Gloire à Votre Majesté l

Vsrss. Tous mes vœux sont comblés.

Yocmnn. Quelle autre chose pouvons-nous faire enq-core pour plaire à Votre Majesté i’

Vues. Que me manque-t-il? Vicramabâhou est monbeau-père g Sâgarikâ , brillant ornement du monde ,. etsource d’un triomphe universel, est à moi, et Vâsavadattâse réjouit de l’avoir pour sœur. Les habitans de Cosalâsont vaincus. Quel autre bien le monde peut-il; m’offrirencore à désirer? Voici mon unique prière. Puisse Indra,par des pluies envoyées dans la saison, rendre la terreféconde l Puissent les brahmanes qui président aux céré-

monies assurer la faveur des dieux par des sacrifices quileur soient agréables! Puissent l’union pieuse des hommes

vertueux faire le bonheur du monde jusqu’à la fin destems (1) , et les blasphémateurs profanes cesser d’efl’rayer

les ames religieuses, et être pour jamais condamnés au

silence! ’ l (Ils sortent tous.)

(1) Cette révolution de teins se nomme calpa.

FIN DU COLLIER.

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Notes du mont Royal

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TABLE ALPHABÉTIQUE

DES NOMS PROPRES ET DES TERMES RELATIFS A LA MYTHOLOGIE

ET aux nuons ne L’INDE.

--0----Avis.

Les Indiens , comme les autres peuples de l’Orient , sont essentiellehment conteurs. Tous leurs noms propres ont unesignification. Lespoètes , qui sont les seuls écrivains de la nation , se sont évertués àdonner le sens des mots qui entraient dans leurs légendes , et , aprèscoup , ils ont inventé plus d’un conte pour rendre raison de chosesqui n’avaient pas besoin’d’être expliquées. De plus , ces poètes , en-

nemis de la simplicité , ont essayé de tout allégoriser dans la nature ,et ils ont encore trouvé ce moyen d’augmenter leur domaine , qui est -celui del’imagination. Cependant, quand on veut connaître la litté-rature d’un peuple, il faut être initié à toutes ses fables mytholo-giques , sous peine d’être arrêté à chaque instant, et de chercheren vain le sens de mille allusions familières aux auteurs dont on litles ouvrages. J’ai donc cru qu’il était nécessaire , dans cette TableAlphabétique, d’indiquer succinctement quelques-unes des légendesles plus ordinaires : elles peuvent être quelquefois bien frivoles , maiselles ne paraîtront pas indifférentes aux yeux du lecteur qui a le désird’étudier l’esprit d’un peuple dans les productions de ses écrivains...j

t

.4

A

Asntnnou, fils du pândava Ardjouna et de Soubhadrâ , sœur de Crichna. Ilmourut fort jeune dans la guerre des Pândavas contre les Côravas. Vainqueur deVrihadhala , roi d’Ayodhyâ , il fut tué , dans une rencontre , par le roi de Sindhou, *Djayadratha. On ne lui donne que douze ans, mais il devait être plus âgé, car ce,fut son fils Parikchit qui monta sur le trône après Youdhichthira. Il avait épousé

Outtarâ, fille du roi Virâta. . tACBTAVACRA, pieux et savant solitaire, dont le Mahâbhdrata raconte ainsi

l’histoire. Cahors , son père , était disciple d’Ouddâlalta , et épousais fille de sonmaître. Il était si appliqué à l’étude qu’il oubliait sa femme alors enceinte. L’an:

fant, n’était pas encore ne’ , lui fit des reproches de sa conduite. En punitionde son impertinence , son père prononça qu’il naîtrait contrefait. Cahors se raidit ,

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392 TABLE ALPHABÉTIQUE.aunitôt après la naissance de son fils , au grand sacrifice de Djanalta , roi de Mi-thilA. Il vint à cette fête un homme qui avait l’air d’un bouddhiste; il s’appelaitVandî, et, l’emportant sur tous ses rivaux par la subtilité de ses argumens , il lesforçait de se jeter dans la rivière : telle était la condition de cette joute d’esprit.Cahors s’était présenté, et avait subi ce sort. Quand AchtAvacra eut douze ans , il

entendit parler du malheur de son père , et; dans l’intention de le venger, il partitpour le sacrifice qui n’était pas encore achevé; car il devait durer douze ans. Quoi-qu’enfant, le jeune solitaire était mûr pour la sagesse , et il l’emporta sur le vain-queur de son père. Quand il fut question d’accomplir la loi du combat, et de sejeter à la rivière, cet homme déclara qu’il était le fils de Varouua , dieu des eaux ,qui, ayant commencé un sacrifice pareils celui de Djanaha et à la même époque,afin de se procurer l’assistance de brahmanes instruits , avait pris le parti d’envoyerson fils pour discuter avec eux, les vaincre en sagesse et les forcer a se précipiterdans les eaux où ils étaient accueillis par Varouna. Lorsque le sacrifice fut fini,ils furent renvoyés avec honneur, et quittèrent Varouna contens de sa récep-tion. Achtâvacra, se conformant aux instructions de son père, se baigna dans larivière Samangâ, et ses membres furent parfaitement redressés. Il épousa ensuitela fille du sage VAdanya.

-AoAsru. C’est un saint fameux dans la mythologie indienne. Il parait qu’onle fait naître plusieurs fois; d’abord comme fils de Poulastya, puis comme issude Siva et sorti d’un vase de terre , avec Vasichtha , enfin de Mitra et Vamuna ,et de la nymphe Ourvasî, animé par l’ame de Vasichtha. Il avait pour femmeLopamoudrâ. Sou hermitage fut d’abord la Câsi , puis sur les bords d’un étang ,à Gangâ sa ara , et dans le midi de l’Iude , à Colapour. Il parait qu’il contribuabeaucoup à introduire dans la presqu’île la religion indienne. La mythologieraconte de lui bien des faits merveilleux : il but un jour la mer, pour donner auxdieux la facilité de tuer deux génns qui s’y étaient réfugiés; il la rendit ensuite

par les voies ordinaires. Il dévora Vatapi , mauvais génie qui avait pris la formed’un mouton. Il humilia l’orgueil du Vindhya , dont il abaissa le front.V. Virus". Ayant vu ses ancêtres suspendus par le talon, dans une fosse, ilapprit d’eux qu’ils ne seraient délivrés qu’autant qu’il aurait un fils. Il forma une

femme des parties les plus gracieuses des animaux de la forêt, et la donna , enattendant qu’elle fût nubile , au roi de Vidarbha , qui la regarda comme sa fille.C’était Lopamoudrâ. Quand elle fut en âge d’être mariée , il la demanda à son

père , et le roi, contre son gré , la vit devenir la femme d’Agastya. Dans le ciel,c’est l’étoile Canopus.

. Ann est le dieu du feu (en latin igriis). On le représente commeIun gros hommerouge , avec des yeux , des sourcils , une barbe et des cheveux noirs. Il est portésur un bouc. De son corps sortent sept rayons de gloire , et dans sa main droite iltient une lance. Il est fils de Casyapa et d’Aditi. ll existe pour ce dieu une formeparticulière de culte , comme pour les autres. Toutefois, au moment du sacrificepar le feu, quand on offre le beurre clarifié , il est adoré sous difi’ércns noms. Les

dieux, dit-on, ont deux bouches, celle des brahmanes et celle d’Agni ; parcequ’une partie des offrandes est mangée par les brahmanes et l’autre consumée par

le feu. Quelques brahmanes sont appelés signilras , parce q’u’ils conservent un feusacré qui leur sert dans toutes les cérémonies depuis le moment de leur naissancejusqu’à leur bûcher après leur mort. Agni est encore le régent de l’un des pointscardinaux , du sud-est. Sa femme est une fille de Casynpa . nommée Swâhâ , quel’on invoque aussi au moment des sacrifices par le feu. Bhrigon, brahmane sâ-

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 393guikA, maudit un jour Agni , son dieu gardien , parce qu’il n’avait pas protégé sa

femme enceinte , attaquée par un géant. Agni fut condamné à tout dévorer. Il se

plaignit aux dieux assemblés , et Brahma le consola , en lui promettant que toutce qu’il mangerait deviendrait pur. Les brahmanes ont, pour allumer le feu dansles sacrifices , l’habitude de frotter ensemble deux morceaux de bois dit’l’érens, le

samî et l’aswattha..Voici comme ils s’y prennent : on fait , avec le sami , une pièce

cubique de cinq pouces de diamètre, avec une petite ouverture dans la partiesupérieure.’0n y introduit un morceau d’aswattba que tirent deux persopnes,chacune de son côté. La friction produit du feu. Cet instrument se nomme amni.

Acanrms , roi de Magadha, était fils de Pouchpamitra, simple général d’armée,

qui déposa et mit à mort Vrihadratha , dernier prince de la dynastie Noria, etdonna la couronne à son propre fils , fondant ainsi une’dynastie nommée Seringa ,près de 160 ans avant notre ère.

Anus, fille de Brahma, est la femme du sage Gôtama. Indra en devintamoureux, et, pour la séduire , il fit comme Jupiter à l’égard d’Alcmène : il prit

la forme de son époux. Cette histoire, passablement obscène , est racontée dansle Rdmdfana. En punition de sa faute , Abalyâ fut changée en statue, qui ne de-vait recouvrer le mouvement que quand elle verrait Bâmatchaudra. Pour Indra,il fut quelque tems eunuque. Je m’abstiens aussi de rapporter l’explication qu’ondonne à cette occasion de l’épithète d’lndra sahasrdlreha, qui a mille feux.Abalyâ est une des cinq vierges , pantela: zanni, auxquelles on adresse jour-nellement des prières.

Ann est le nom qu’on donne à la capitale du dieu Couve’ra, placée surlemont Kélâsayau milieu de la chaîne de l’llimâlaya. On représente cette villecomme ornée de la magnificence digne du dieu des richesses, brillante d’or et depierreries, embellie par tous les arts, égayée par tous les plaisirs.

Anaorsrs , en sanscrit, amrita , est la nourriture et le breuvage des dieux ’;C’est là ce qui leur procure l’immortalité. Le dépôt en est dans la lune; ce réser-

voir est rempli par le soleil, durant le premier quartier; à la pleine lune, lesdieux en boivent , avec les pitris et les richis, un doigt ou calé tous lesjours , jus-qu’à ce qu’il soit épuisé. La lune est divisée en seize parties appelées cald. On

dit ailleurs que les pitris ou mânes ne sont admis à boire l’ambroisic que le dernierjour. Cet ’amrita avait été perdu. c’est pour le retromer que l’on fit cette fa-

meuse opération, appelée le barattement de la mer. On devait découvrir l’am-rita , quand les eaux auraient été mises en monvement. La montagne Mandara ser-vit de mOussoir et. le grand Serpent de corde pour le faire tourner. La mer, aprèsplusieurs productions précieuses, enfin laissa sortir de son sein l’amrita. Le mé-decin des dieux , Dhanwantari , parut, tenant dans sa main un vase blanc remplidu breuvage d’immortalité. Les dieux et les asouras se le disputèrent. Vichnou ,déguisé en femme , séduisit les asouras; en voyant ses attraits, ils oublièrentl’amrita qui devint le partage des dieux.

i Aucun. V. le mot Culs ne".Ananas , nation’indienne , qui occupe a présent toute la partie nord-est de la

péninsule, au sud d’Orissa, le Carnate moderne; à cause de sa bravoure, elleporte aujourd’hui le nom de Télanga. Elle a donné au Magadha, ’près de cin-

quante ans avant notre ère, une dynastie de rois, qui, par cette raison , est

surnommée Andhradjatika. - ’

, .Axe-am , roi des singes qui aidèrent Rama dans son expédition contre Rârana.

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394 TABLE ALPHABÉTIQUE.Il était fils de BAH , qui , ayant témérairement provoqué Rama , avait été blessé à

mort par ce demi-dieu. Avant d’expirer, il partagea son empire entre son fils An-gada et son frère Sougrîva , et leur recommanda de se ranger sous les drapeauxde Bâma. Angndn obéit à l’ordre de son père mourant; mais il n’en conservait pas

moins au fond du cœur le désir de se venger. Il se crut libre de le faire , quandl’expédition eut été heureusement terminée ; mais il en fut empêché par un avis

du ciel, qui lui prédit qu’un jour il renaîtrait comme chasseur; que mima re-viendrait aussi à la vie sous le nom de Crichna, et recevrait alors la mort de lamain même d’Angada. 1’. Carcans. Angatla avait été envoyé comme ambassa-(leur a. Râvana , pour l’engager à rendre Sîtâ. Il avait été traité avec peu (l’égard

par un prince ne savait rien respecter.Aucun est un des sept richis. Suivant les uns, il est fils de Brahma , qui le

forma de sa tête. Suivant d’autres , il est fils d’Ourou, et, par sa mère , petit-filsd’Agni. Il eut quatre femmes , eutr’autres Sraddhâ; et beaucoup de fils , parmilesquels on cite Vrihaspati. Il vivait en hermite au mont Satasringa. Il est l’au-teur d’un traité sur les lois , qui existe toujours.

ANIROD’DDHA est le fils de Pradyoumna et de Soubhângî , et par conséquent, le

petit-fils de Crichna. Il devint amoureux d’OuchA , fille de Bâna , roi de Sanit-poura. (M. Wilson dit Sonapoura. ) Par la protection de Pârvatî , il s’introduisitdans le palais de Bans et s’unit à celle qu’il aimait. Une guerre terrible s’engageaentre les parens d’Anirouddlia , et Bâna, qui fut vaincu. et obligé de céder à la

force des armes et à la puissance de l’amour. Anirouddha avait eu une autrefemme , nommée Roukmavati , et petite-fille de Roultmi , roi de Vidarbha. Aumilieu des fétes’qui eurent lieu a l’occasion de ce mariage, périt Roukmî sous lescoups de Balai-mima, irrité d’avoir été trompé au jeu.

Anou , un des fils d’Yayâti , roi de Pratichthâna. Il est considéré comme le père

des Mlétchhas.

. Armada! est la contrée appelée aujourd’hui le Doab, et placée entre le coursdu Gange et celui de I’Yamounâ. Il paraît que cette contrée est celle où s’estfixée la première colonie qui s’est introduite dans l’Inde. Dès l’origine on voit unPriyavrata roi d’Antarvédî. Quand les deux dynasties eurent commencé à s’établir,

le territoire d’Antarvédi appartint aux princes de la race lunaire , qu’on appelleindifféremment rois d’Antarvédî ou de Przftichthâna. Dans la suite , les .lescendans

des premiers princes allèrent plus au nord, dans le Couroudésa , fonder succes-sivement Indraprastha , Hastinâpoura et CÔsâmbiponra , et le titre des rois de cesvilles est devenu synonyme de celui de roi d’Antarve’dî, et de Couroudésa ou

Couroukchétra. ’Anna ou APSARAS , tel est le nom que portent les nymphes du ciel d’Indra.Elles sont, dit-on, au nombre de trente-cinq millions , parmi lesquelles on endistingue mille soixante. Toutefois les poètes n’en nomment ordinairement que septou huit. Leur naissance et leur nom leur donnent quelque analogie avec la déesseAphrodite. Comme elle , elles sont sorties de l’eau , au moment du barattementde la mer. Le nom d’Aphrodite vient d’aphms, écume, comme celui d’Apsaras

vient du mot up. eau, et de sera. aller. Leur vêtement est azuré, orné depierres précieuses; elles sont riches de parures et de beauté. Créées pour le bon-heur des dieux , elles descendent quelquefois sur la terre. Souvent Indra , crai-gnant de se voir déposséder de son empire par un pieux anachorète, les a en-voyées pour le séduire , et lui faire perdre ses mérites en le captivant par les

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 395attraits de la volupté. Outre les dons de la beauté et de la jeunesse, elles pos-sèdent encore tous les talens, et savent.charmer encce les oreilles et les yeuxpar les agrémens de leur danse et les aecens mélodieux de leur voix. Ce sont lesbayadères du ciel.’ AnAn-Ducum, auteur d’un ouvrage sur l’art poétique, qui vivait vers l’an

I520 , et.avait pour protecteur un roi de Vidjayanagara. Son ouvrage porte le

titre de Convalfdnanda. AAanJoun , nommé aussi Dhànandjaya, est le troisième des princes Pândavas ,

fils de Countî et de Pândou, suivant les uns , du dieu Indra , suivant les autres. Il ’enleva la sœur de Crichna , nommée Soubhadrâ , dont il fit son épouse, et dont ileut Abhimanyou. Obligé de se déguiser à la cour du roi Virâta , il avait pris lesingulier personnage d’hermaphrodite, apprenant aux enfans à chanter et à dan-ser. Dirigé par les conseils de son beau-frère, il se distingua dans la guerre queles Pàndavas eurent à soutenir contre les Côravas. Il avait un singe sur son en-seigne : ce qui lui a fait donner le sumom de CapidhwadjaÂCrichna lui donnades preuves particulières d’amitié, et daigna même, pour raffermir son cou-rage , lui révéler sa nature divine et l’ordre qui régit le monde. C’est là .ce 4qui forme le sujet de ce livre fameux , épisode du Mahâbhârata, intitulé-Bha-gavat Gita. Si Ardjouna recueillit de la gloire dans cette guerre désastreuse, ily fit aussi une grande perte. Il eut à regretter son propre fils Abbimanyou, tuépar le roi de Sindhou , Djayadratba. Il vengea dans le sang la mort d’Abhima-nyou , et entr’autres , un fils de sa mère , Cama, succomba sous ses coups.La victoire resta a son parti ; Youdhichthira, son frère aîné, monta sur le trône ,qu’il laissa au petit-fils d’Ardjouna, nommé Parikchit. Pour Ardjouna , lui-même ,dégoûté du monde , se voyant afl’aibli , surtout abattu parla mort de Crichna etla destruction de toute sa famille , il se retira dans la solitude , et devint damiî,c’est-Mire anachorète portant un bâton. V. CARTAYIRYA Anneau. A

AaounnnArl , épouse du sage Vasielitha , un des sept richis, considérée commeun modèle de fidélité conjugale. V. à ce sujet le mot VAsIcnruA.

AnnvAsrn. Ce mot signifie séjour pieu: , terre sainte. c’est le nom qu’ondonne à la contrée qui s’étend depuis la mer orientale, c’est-à-dire le golfe (le

Bengale, jusqu’à la mer occidentale qui est la mer d’Oman; elle est bornée au

nord par I’Himalaya et au midi par le Vindhya. *Asouas. Le nom qui sert à désigner les dieux est Soura. Le mot contraire ,

moyennant l’a privatif, est Asoura. Les Asouras sont donc les ennemis des dieux;c’est un mot synonyme de Dêtya , de Dânava , de Râkchasa.

Asvun’mn est le sacrifice d’un cheval immolé par un prince pour désigner sapuissance et se donner un titre au trône d’Indra , roi du ciel. Cc sacrifice, de l’or ele plus élevé, accompli cent fois, donnait le droit de régner sur les dieux. Al é-gorique dans les eommencemeus, puisque la victime était simplement attachéependant la cérémonie, il est devenu réel- dans les derniers teins. Le cheval doitêtre d’une seule couleur, et sans tache : la couleur blanche est préférée. Aprèsdes cérémonies particulières , on lui donne la liberté. Sur son front il porte uneinscription sanscrite ainsi conçue : a Je donne la liberté à ce cheval destiné au sa-crifice. Quiconque a la force de l’arrêter, peut l’arrêter; mais je viendrai et ledélivrerai. Pour ceux n’ont pas la force de l’arrêter, ils doivent le laisser pas-ser, et venir au sacrifice en apportant leur tribut. n Le cheval jouit de sa libertépendant douze mois, suivi de loin par les gens du roi. Au bout de l’année , il est

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396 TABLE ALPHABÉTIQUE.ramené et lié à un. poteau. Le prince qui offre le sacrifice et sa femme laventles pieds de l’animal. La intime est frappée par un prêtre appelé haut, coupéeen pièces et jetée dans le feu, que l’on anime avec des libations de beurre. Letout est accompagné de prières. Le prince et sa femme, placés près de l’autel ,reçoivent la fumée qui les purifie. Ces sacrifices sont offerts à Brahma, Vichnouet Siva, et aux dix gardiens de la terre. A la fin , le prêtre jette un peu de laitcaillé sur le feu, vers le nordæst, répand quelques gouttes d’eau sur la face duprince et de sa femme , et avec de la cendre marque leur front, leurs épaules,

leur poitrine et leur gorge. .lAswurnlun est un sage et un guerrier parait dans le Mahdbhdrala. Ilétait filside Cripî et de Drona , maître militaire des princes Côravas et Pàndavas;dans la querelle de Ces princes , il embrassa le parti de Dhritarâchtra , et fut blessépar Ardjouna. Il demeurait à Kherouha, a dix milles au-dessus de Vithora et àun mille du fleuve , ou l’on voit de grandes ruines. V. Crues.

Arcnsan , nom qu’on donne au brahmane , qui est le guide spirituel d’élèvessoumis à sa discipline. Dans les poèmes on voit quelquefois l’âtchârya accompa-gner sur le champ de bataille le prince dont il a été l’instituteur ; mais en généralces maîtres, qui ont une espèce de caractère vénérable , sont retirés dans la so-litude , ou l’on vient chercher leurs leçons savantes et leurs saints exemples. Quel-ques personnages sont distingués par cette épithète ajoutée a leur nom : commele fa-meux Sancara àtchârya , commentateur du V édânta. C’est l’âtchârya qui donne à

son élève l’investiture du cordon, par lequel on distingue sa caste, qui l’instruitdans les Vèdes et lui apprend les règles des sacrifices. Un tel maître est presqueadoré de ses disciples, qui jamais ne s’asseicnt en sa présence, et se prosternent(levant lui dans la poussière. Ils boivent l’eau dans laquelle il s’est lavé les pieds ,

et comptent que sa bénédiction assure leur salut. »Arusnvur Vins. C’est le nom du quatrième Vède, qu’à son style on regarde,

I comme plus moderne que les autres. Il est écrit moitié en vers, moitié en prose.c’est Soumantou qui, dans le grand travail de Véda-Vyâsa, fut chargé d’ensei-

gner ce Vède. V. vinas. i lAmi". Tel est le surnom de la femme du sage Atri. Son nom est Anamûyâ;

elle était fille du Richi Cardama. -Aral est un des sept Richis, fils de Brahma , père de Soma , et par conséquent,ancêtre des princes de la dynastie lunaire. Sa femme se nommait Anaxaûyâ. Dansson sein s’incama la Triade indienne, et elle eut trois fila, Datte, surnommé.Atréya , Dourvasas et Soma , autrement Tchandra. Le premier était Viclmou , ledeuxième Siva, le troisième BrahmA. Retiré sur le mont Rikcha , Atri s’y livrait

à de pénibles austérités. v ’.Annn, nom ancien de la ville d’Oudjayanî, aujourd’hui ougein. C’était une

des sept villes sacrées chez les Indiens. Y mourir, c’était être sûr du bonheuréternel. V. Ounnniu. On donne aussice nom à la rivière de Siprâ.

Ananas est le dialecte de convention que, dans les pièces dramatiques , onprête aux fripons.

Ann". Ce mot signifie descente d’un dieu sur la terre , incarnation d’unedivinité. On l’applique particulièrement aux incarnations de Vichnou ,x dont oncompte dix principales. V. Vlcunon. Par honneur, on donne ce nom a une per-sonne pieuse que l’on respecte ou que l’on veut flatter. Un dieu s’incarne entout ou en partie. Dans ce dernier cas, ion emploie le mot mâvatdra.

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 397"Amours , ville capitale des princes de la dynastie solaire, aujourd’hui Oude.

Auparavant la capitale était Pratichthana. Le pays qui l’environnait s’appelait Ma-

hâcosala , et’ cette ville , par cette raison, est quelquefois nommée Cosalâ. Lesrestes de l’ancienne cité subsith toujours dans la ville d’Oude, située sur lesbords du Ghagra, à soixante dix-neuf milles de Lucknow et près de Fyzabad."

Amas est un prince de la dynastie lunaire , fils de Pourouravas et d’Ourvasî.C’est de son fils Kchétravriddha , que sortait la branche collatérale qui régnait à

Câsi, et succéda au roi Bharata, dans la personne de Bharadwâdja ou Vi-

tatha. p aB.

BAanA, nom d’un peuple mlétchha, dont le pays est aujourd’hui appeléBalldr , au nord-ouest de l’Afgbanisthan. Il y a un dialecte qui porte le nom deBâhlilra , et que , dans les pièces, on prête aux gens du nord.

Burin est aussi le nom d’un héros tué dans la guerre des Pândavas contre les’ Côravas. Il est père de Sqmadatta.

Bus DÈVA ou Ban-nuas , est le troisième Rama , incarnation de Vichnou,d’autres disent du serpent Ananta , qui sert de couche immortelle au dieu , quandil dort sur les eaux. Il est frère de Crichna , et par conséquent fils de’Vasoudéva’.Il avait été conçu dans le sein de Dévaki , femme de Vasoudéva. Mais pour échap-

per à la fureur de Cansa , à qui l’on avait prédit que le huitième enfant de Dé-valLî lui ôterait la vie, il fut transporté dans le sein de Rohini , autre femme deVasoudéva. Élevé avec Crichna , au milieu des bergers, il partagea les jeux de sonenfance, et ensuite les exploits par lesquels il. signala sa vie entière. Il contribuad’abord a la mort de Cansa , puis a la défaite de Djarâsandhaet des princes con-fédérés. Compagnon toujours fidèle de la fort-Ime’de son frère , il passa avec luidans son nouvel établissement de DwArakâ , et épousa la fille d’un roi voisin , qui, . hdu nom de son père Révata , se nommait Revatî. L’arme de Bala-râma était unsoc : c’était avec ce soc qu’il avait ouvert un nouveau lit à l’Yamounâ rebelle.On lui donne le caractère d’un véritable soldat. Il aime le jeu», le plaisir, les li-queurs; il est souvent ivre et tendre : s’il est grossier , il est franc et d’un dévoue-ment à toute épreuve.

BAL! était un roi de la nation des Singes , qui attaqua Rama. Blessé à mort parce dernier , il laissa pour héritiers de son trône son fils Angada et son frère Son-

’grîva, dont il avait enlevé la femme , nommée Roumâ.

Brun, surnommé Asoura , roi de Sonitpoura (suivant M. Wilson, Sonapour ).Fort de la protection de Siva, il voulut lutter contre Vichnou , alors était surla terre sous la forme de Crichna. Sa fille , nommée Ouchâ , conspira contre luien devenant amoureuse du petit-fils de Crichna , nommé Animuddlia. BAna, atta-qué par des ennemis domestiques et par Crichna , Balærâma etPradyonmna , futvaincu malgré les efforts de son protecteur.

Brunuouu est nm enfant néd’une fÇIme de mauvaise vie , et qui, sans casteet sans famille , reste dans la maison ou il a été élevé. Il s’y rend utile , commehomme d’affaires, intendant , introducteur, etc.’, menant du reste une vie libre et

joyeuse. -Bures , contrée dans le voisinage de Dacca en Bengale , qui a le Brahmapoutraà l’est, le Padma (Gange de Rennell) à l’ouest, la mer au sud et Câmaro’ûpa au

nord. Elle est séparée par le Padma , qui est maintenant la principale branche du

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398 . TABLE ALPHABÉTIQUE.Gange, d’Oupabsnga, qui, à l’ouest, est borné par Anga, région on se trouveCalcutta.

BANQUIBR d’une maison de jeu.. V. le mot Sunna.

. BHAGAYATI. Ce mot, qui, en général , signifie respectable, adorable, déesse ,s’applique particulièrement,à Dourgâ , épouse (le Siva. V. Donnes. i

BHAGIRATIIA , roi d’Ayodhyà , célèbre pour avoiififait descendre du ciel la déessedu Gange. V. SAGARA et GANGA.

Emma"!!! , nom qug l’on donne au Gange amené sur la terre par les dévo-tions du roi Bhagîratha. V. Gauss et Sunna.

BHAMA , auteur d’un ouvrage sur l’art po’e’tique , intitulé Alancâra-Sarvaswa.

BHANOIJDA’ITA , auteur de deux ouvragea sur l’art poétique , intitulés Rasa

mandjarî et Rasa taringinl. .BHARADWADJA , momi dont le nom est cité dans les Vèdes. Son histoire est

assez obscure. Quelques-uns le disent fils de Vrihaspati; l’Hariuansa rapportequ’il fut adopté par Bharata comme roi de Pratichtbâna. Dans le Hdmdfana ,c’est un sage résidant à Prayâga (depuis Allahabad) , à l’endroit on l’on voit en-

core un temple qui lui est dédié. Dans le fllahtîbhârata , on le dépeint commedemeurant à Haridwâra; il est le père de Drona , maître-militaire des princes

. Pândavas et Côravas. Il était parent d’Aronndhati , femme de Vasichtha. Aureste, l’existence de ce Bharadwâdja, comme fils adoptif de Bharata , est unpoint controversé et important de l’histoire de la dynastie lunaire, parce qu’ensa personne la couronne passa à la ligne collatérale. Le nom de Bharadwâdjavient de ce qu’abandonne’ par ses parens il fut nourri, dit-on, par une alouette.

BEABA’IA est le nom que portèrent plusieurs princes. D’abord , avant l’établisse-

ment des deux dynasties, on trouve un Bharata , fils de Richaba, qui donna sonnom à l’lnde , appelée contrée de Bharata,’Bha’rata varcha on Bhdrata khanda.

Plus tard, on voit paraître un autre Bharata, fils de Douchmanta et de Sacountalà ,roi de la race lunaire, prédécesseur de ces princes qui plus tard se disputèrentl’empire sous le nom de Pândavas et de Côravas. De la le nom donné au poème épi-

que qui chante leurs-exploits , le Mahâbhdrata. Il est surnomme Sarwadamana.Le prince Bharata, dont il est question dans l’histoire de Râma, était son frère

de père, fils de Dasaratha et de Kêke’yi. C’est pour lui que Kêkéyi demandal’empire , au moment, ou Nina allait être’assoeie’ au trône de son père. Bharatarefusait cet excès d’honneur , qu’il n’avait pas ambitionné. Il fut obligé de l’accep-

ter; mais, ne se regardant que comme un régent, il remit ensuite le trône àRaina, quand celui-ci revint vainqueur de Lankâ. Il avait épousé Mândavî , fillede Cousadwâdja , souverain de Sancâsya , ou , Suivant l’Agnipourlina; de Câsi ouBénarès , et frère de Djanaka.

BHAIA’IA Morin est celui que l’an regarde comme l’inventeur du drame , ou aumoins comme celui à qui Brahmâ l’a révélé. Il est auteur d’un ouvrage sur l’art

dramatique , que l’on trouve cité dans lu commentateurs , mais qui est perdu.

Banni-lulu est un auteur qui vivait dans le siècle qui a précédé notre ère.On lui attribue un poème de trois cents distiques (3 salakas) , rempli de réflexionsfaites à l’occasion de l’infidélité de sa femme. Fils ,du roi Vicramaséna et d’une

esclave , frère du prince Vicramâditya, il avait été roi d’Oudjayanî ; mais , dé-

goûté du monde par suite de ses chagrins domestiques , il quitta le trône et se fityogi. Suivant quelques auteurs, son frère le fit périr cruellement. On le distingued’un autre Bhartri-harî, fils de Srî Dhara swâmi, quia eu la patience de composer en

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une ALPHABÉTIQUE. ’ 399vingt-deux chants un poème grammatical, intitulé: Bhatti cdqya. Le sujet est l’his-toire de Rama, et le poète sait donner à la fois la règle et l’exemple de tous les genresde locution. Il a su rester élégant et clair malgré toutes les dilIiculte’s de son

Burrn. Ce mot est, ordinairement ajoute aux noms des brahmanes. Il désigneune personne savante et respectable.V Bunn Nimvnu , auteur du drame intitulé I’e’ni sanhdra. C’était un brah-

mane de la famille Sàndilya , originaire de Canoge , qui peut avoir vécu dans lehuitième ou le neuvième siècle.

BEATTOI)" Dixcum , auteur d’un ouvrage grammatical, intitulé: Siddha’nta

C6moudi. Il vivait il y a deux siècles. yBHAVABHOUTI , auteundistingué, surnommé, à cause de son talent , Srî cantha ,

était de la province de Vidarbha, et d’une famille illustre de brahmanes. On lereprésente comme un des principaux ornemens de la cour du roi Bhodja , à Dhârâ.Mais il florissait au commenCement du huitième siècle , et les annales du Cachemirele font vivre en 7go sons le patronage du souverain de Canoge, nommé Yasovarmâ.Il est l’auteur de trois drames qui ont de la réputation , et entre autres de Mâlatlet Mâdhava.

BRAVA!" , nom de Pârvati ou Dourgâ, femme de Siva, dans sa forme douce etpacifique. C’est la nature personnifiée. V. Dounca.

Blucuui’, prince, fils de Santanou, roi d’Hastinâponra, et de Gangâ. Il renonça

au trône en faveur de son frère Vitchitravirya. Dans la fameuse querelle des Pânda-vas et des Côravas, qui étaient également ses petits-neveux, comme fils de ces deuxneveux Pâiidou et Dhritarâchtra, il prit parti pour les Côravas. Il y fut même blessépar Ardjonna qui le précipita de son char. Après avoir donné de sages conseils àYoudhichthira, appelé à régner à la suite de cette guerre sanglante , il quitta laterre et monta au ciel a cause de sa dévotion. Comme il n’avait point endentant ,suivant la loi il ne devait pas s’attendre a un pareil honneur; mais, pour rem-placer le devoir d’un fils qui lui a manqué , tous les Indiens doivent une fois dansl’année faire les libations funéraires en son honneur.

Burin on Biùlainsa. C’est le second des princes Pândavas, fils de Counti etde Pândou, selon les uns; de Vâyou ou Pavana , selon les autres. On lui donne uncaractère de bravoure féroce. Irrite’ de l’injure faite à Drôpadî par Doulisâsana ,

qui l’avait tirée par les cheveux au milieu d’une assemblée nombreuse , il jura de

donner la mort à celui qui l’avait offensé dans la personne de sa femme , et mêmede boire son sang. C’est enfin ce qu’il fit; mais auparavant plus d’un héros avaitsuccombé sous ses coups , tels que l’anthropophage Hidimba, dont il épousa lasoeur, et le fameux Djarâsandba , roi de Magadha. Il perdit, dans un combat,son fils Ghatotlratcha, et termina cette funeste guerre des P’ândavas contre lesCôravas par le coup mortel de massue qu’il porta à Douryodhana. Il échappa aupiége que lui tendait le vieux Dhritarâchtra , qui demandait à l’embrasser pour letuer, en lui mettant une statue de fer entre les bras. Plus tard, dégoûté du mondecomme ses frères,»il se retira avec eux dans la solitude. Il est à remarquer que,lorsqu’il fut obligé de se cacher à la cour du roi Virâta , il y prit le rôle de cui-slmer.

Bunniswnu, épithète de Siva. Ce mot signifie seigneur terrible.’V. SIVA.

Buonu, prince célèbre pour la protection qu’il a accordée aux lettres. Il ré-gnait à DhÂrâ ou à Oudjayani , vers latin du dixième siècle ou le commencementdu onzième. Il avait rassemblé autour de lui les savans de son équue , dont neuf,

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400 ’ n TABLE ALPHABÉTIQUE!

sous le nom de! neuf perles , forment une espèce de couronne littéraire qui dis-tingue son siècle. A cette époque, la littérature sanscrite brilla de son dernieréclat ; déjà dégénérée , elle tomba bientôt après dans une décadence complète. Un

ouvrage nommé Bhadja prabaridha, et attribué à tort à Bhodja lui-même , estcomposé de quelques dialogues assez brefs , ou l’on voit paraître les gens d’esprit

de cette cour, conversant entre eux ou avec le prince leur patron. Mais il est vraide dire que ce livre n’est qu’une compilation sans art et sans authenticité , présen-tant,’comme contemporains, des personnages qui ont vécu dans des âges difl’érens,

et portant d’ailleurs pour nom d’auteur celui de Vallâla ou Vallabha Pâudita,qu’on peut placer au douzième siècle. On décore encore du nom royal de Bhodjaun commentaire sur la philosophie de Patandjali, un ouvrage de critique litté-raire , intitulé le Saraswati canthdbharana , et un livré de géographie.

BIODJA. Tel est le nom d’une race de princes issus de Drouhya , fils d’Yayâti.

Dans l’histoire de Crichna , on trouve un Bhodja , son parent et son ami, roi deBhodjaponra , au sud du Gange.

Bnoruusnnas est le nom d’un capitaine tué dans la guerre des Pândavas contre

les Côravas. iBHOImISRAVAS est aussi un nom du dieu Vichnon. k[Saumon , un des sept richis, fils de Brahma. Suivant les uns , c’est le premier

qu’il ait formé; suivant les autres , il est né de son coeur ou bien deaa peau. Ilnaquit une seconde fois , dans l’Arytvartta , comme fils du dieu Varonna. Il y aquelque confusion dans l’histoire de ce personnage. Il nous en faut reconnaitreplusieurs z l’un est le fils de Brahma; il a pour femme Khyatî , pour fils Dhâta,Vidhâta et Bhàrgava , qui sans doute est le même que Soucra ou bien Ousanas , etpour fille Srî. De la vient sans doute que Panatî et Lakchmî , désignées par le nomde Srî , sont surnommées Bhârgavî. L’autre est fils de Viswâmitra, père de Ri-

chika , qui est lui-même le père de Djamadagni , et, par conséquent, l’aïeul de .Parasou-râma , surnommé par cette raison Bhàrgava. Le mot thirgava signifie

descendant ou fils de Bill-iglou. hBounnns. Ce mot signifie sage , savant, et, par lui-même,a dû convenir a

bien des personnes. Mais à qui ce nom doit-il particulièrement s’appliquer? quelest le personnage qui a donné son nom à cette croyance religieuse , répandue surune partie si considérable .du continent d’Asie? A quelle époque a-t-il pu vivre?N’y a-t-il pas eu plusieurs législateurs de ce nom? Ce sont-là des questions fortimportantes qui, dans ce moment, attirent toute l’attention des savans. Ou amême demandé si le bouddhisme , au lieu d’être un schisme de la religion brah-manique , n’était pas en réalité l’antique religion de l’Inde , altérée et persécutée

par suite de l’influence des brahmanes. L’émdition a fait sans doute de grandesdécouvertes pour faciliter la solution de ces importantes questions : mais’elle nesemble pas encore en état de les décider d’une manière certaine.

Les bouddhistes disent que la grande révolution des choses créées , appeléeealpa, est gouvernée par cinq Bouddhas, dont quatre ont déjà paru. Le qua-trième, nommé Goutama, a pu vivre plus de cinq cents ans avant notre ère.Il est des auteurs qui placent ce personnage à une époque bien plus ancienne. Ladiversité des dates peut s’expliquer par le fait de l’existence de plusieurs Bouddhas.L’opinion la plus générale est que celui qui a le plus marqué a dû vivre mille ans

avant Jésus-Christ. Les brahmanes, ennemis de son culte, ont à peu près fixécette date en le plaçant parmi les avatâres de Yichnou , et le faisant apparaître

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une ALPHABÉTIQUE. 4o:après Crichna. Mais s’ils lui donnent cette origine divine , ce n’est pas pour louerses principes, c’est pour les flétrir par la légende même qu’ils racontent lil’occasion

de sa naissance. Ils prétendent que les détyas , par leurs œuvres de piété , s’étaient

rendus redoutables aux dieux. Vichnou , au lieu d’employer la force , usa d’arti-fice. Dans le sein de Maya , qui est l’illusion personnifiée , il s’incarna sous le nom

. de Bouddha , comme fils de Djina. Vêtu en sannyâsî , avec ses cheveux rassem-blés en nœud sur sa tète , et couvert d’un manteau , il se présenta aux détyas ; illes prêcha pour les détourner des ablutions religieuses et des sacrifices , pourà leurdéfendre de tuer ce qui avait en vie. Il leur enseigna le scepticisme universel, etréussit de cette manière à leur faire perdre les mérites qui les faisaient redouterdes dieux. On établit cette scène à Câsi , aujourd’hui Bénarès : mais on le faitnaître à Gayâ , dans le pays de Kîcata, appelé ensnite Magadha , aujourd’hui le

Béharlméridional , et connu encore par le nom de diètrict de Gays. Telle est laméprisante dont les brahmanes représentent ce rival de leurs dieux. Pourles bouddhistes , il est naturel qu’ils exaltent la naissanca de ce personnage. sui.vaut eux , c’est un mouni de la race royale de Sâkya , descendant d’lkehwâkou ,

et par conséquent appartenant a la race solaire. Voilà pOurquoiÀ on le désigne parle nom de Sdkya mouni , ou Sdkya sinha. Son père est roi de VArânasi ou Bé.narès ; il se nomme Câsirâdja , d’autres lui donnent le nom de Souddhddana , et son

épouse s’appelle Tchandrâ : on la nomme aussi maya-défi. Bouddha fut sage etréfléchi de bonne heure; on ne le vit point pleurer et crier comme les autres en-fahs; il s’abstenait des jeux de son âge , et , à mesure qu’il grandissait , il résistait

a tous les genres de tentations auxquels on peut être soumis. Inaccessible auxattraits des plaisirs , il paraissait privé de tous ses sans. Le roi, désespéré, voulutse défaire d’un pareil enfant , et, .malgré les pleurs de sa femme , il l’avait con-damné a périr. Dégoùté long-tendu monde , Bouddha saisit cette occa-sion d’exécuter son projet de retraiter Dans une naissance précédente il avait été

pendant vingt ans roi de Vârânasi, et savait quels étaient les dangers de la royauté.

il renonça alors a tous les avantagcs terrestres que lui promettait sa condition defils de roi; il se fit anachorète z une cabane, couverte de feuilles, devint sonhabitation, l’écone des arbres son vêtement ; une peau de léopard fut son mau-teau, et ses cheveux furent noués en rond sur sa tête. Un bâton a la main, il pauma-rait la solitude , ou des fruits et des racines bouillis sans ’sel étaient sa seulelnour-riture. Cependant Câsiradjatapprenant ce changement, vint avec toute sa courpour’le visiter et lui céder Son trône. C’est alors que’commeuça la prédication de

Bouddha : ilconvertit son père , sa mère et tous les habitans du pays , qui laissaientleurs villes pour venir l’entendre. Hommes et femmes , tous renonçaient au mondepour se livrer aux pratiques de la dévotion; Les peuples’voisins imitaient ce:exemple. , assis au milieu des airs, leur parlait un langage persuasif,jusqu’à ce qu’enfin , son tems étant accompli , il s’éleva dans le ciel. Sa doctrine ,que l’on peut regarder comme une espèce de protestantisme dans l’lnde , honoréetour à tout et violemment persécutée, s’est répandue à Ceylan, dans la Presquaîle

orientale de l’lnde , dans l’empire des Bit-mans , à la Chine , dans le Tibet. F0 n’est

autre que Bouddha. Un rencontre beaucoup de statues colossales de ce personnage zil y est représenté nu et dans une attitude de contemplation. D’autres fois il estcouvert d’un vêtement jaune avec des raies rouges. On remarque que ses cheveux,sont souvent crépus comme ceux d’un Africain , et ses oreilles alongées par leslourds ornemens-qui les surchargent. Il a des bracelets, sa tête est une et sur-

A montée d’une flamme.

Il. ’16

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402 TABLE ALPHABÉTIQUE.Bonimhrsrs. Un bouddhiste est , aux yeux du brahmane , un sectaire dont l’as-

pect est d’un mauvais augure. La réformation de Bouddha peut être placée dehuit cents à mille ans avant notre ère. Protégée par quelques princes , elle s’étendit

assez paisiblement z on se disputait, mais c’était en paroles, et devant les rois etles savans. On en’vint plus tard aux actions , et il paraît que la persécution com-mença trois cents ans avant Jésus-Christ; Elle contribua à la dispersion des sectairesqui se répandirent a Ceylan et dans la prestiu’île orientale. Ils pénétrèrent dans la

Chine , pour la première fois, en l’an 65. Mais l’époque de la plus grande persé-

cution fut , à ce qu’il parait , vers le troisième siècle; elle continua long-tenus , lesforces étant presque égales des deux Côtés , jusqu’à ce que parut le docteur Cou-

màril Bhatta , antagoniste terrible et cruel des bouddhistes , et prédécesseur dufameux sancara âtchârya , prédicateur moins sanguinaire, qui a dû vivre vers leneuvième siècle. Les bouddhistes furent généralement exterminés dans l’Inde parl’ordre du roi Soudhanwâ et a l’instigation de Goumàril Bhatta. L’ordre fut donné

de les massacrer, autans et vieillards , depuis le pont de Ràma jusqu’aux montagnes

de neige. i - 1 iUn les accuse de ne point croire à une première cause, et de regarder la.matière Connue éternelle. Aussi , les reproches d’impiété et d’athéisme ne leur sont-

ils pas ménagés par les brahmanes. Les commandemens du commun des boud-dhistes sont au nombre de cinq; on leur défend : 1° de donner la mort à tout cequi vit; 2° de voler; 3° de commettre l’adultère; 4° de mentir; 5° de boire desliqueurs. Des préceptes plus rigoureux sont imposés accu qui aspirent à une plusgrande pertectionytel est celui de nourrir de sa propre chair un. tigre vieux etinfirme. Les prêtres ne se marient pas et vivent d’aumônes ; ils ont des contens etdes communautés d’hommes et de femmes. Au reste , difl’érens mémoires, dans le

sixième volume des Recherches Asiatiques, donnent des détails curieux et assezétendus sur les bouddhistes : on ne peut que les consulter avec fruit. Les bourl- ,dhistes se désignent eux-mêmes sous Mémns noms , tels que Sôgata, de sou-gala, épithète Ide Bouddha , Arhata , ou vénérable, etc.

Bounln , qu’il ne faut pas confondre avec Bouddha , est la Qplanète que nousappelons Mercure; et le mercredi se nomme boudhavara. On l repiésente avecquatre bras; l’une de ses mains bénit, l’autre porte un disque , une autre-unemassue et la quatrième un cimeterre. Il est monté sur un lion; son air est pai-sible , et ses-vêtemens sont jaunes. Il est fils de Soma , dieu de la lune , et de Târâ ,femme de Vrihaspati. ( V. Sous. ) D’autres le disent fils deltohini, femme légi-timedc Soma. Du nom de son père il est appelé Sômya. c’est lui qui est le pre-mier roi de la dynastie lunaire. Celui qui est né sons cette planète aura une excel-lente femme. ’

BRAHIA. Il faut distinguer les deux mots Brahma et Brahmâ. Le premiers’applique à l’être unique et sans second , principe et essence du monde, sourcedivine d’où sortent tous les êtres; et où ils retournent. C’est l’être métaphysique

sur lequel les théosophes exercent la subtilité de-leur esprit. De lui , est sortiBrahma , créateur du monde , et l’un des trois dieux de la triade indienne.,0h lereprésentait avec quatre faces ; sa couleur est dorée , son vêtement est blanc , et ilest monté sur l’oiseau appelé huma , cygne z d’autres fois il est assis sur une fleur

de lotus. On l’appelle Swafambhou , c’est-à-dirc existant de lui-même. Sonsommeil et son réveil amènent tour a tour l’anéantissement et la création dumonde. D’abo id il forme les eaux sur lesquelles flotte l’esprit divin , nommé ne-râyana. Puis, comme germe de tous les êtres , et, sous le nOm d’Hiranyagarbha,

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TABLE ALPHABÉTIQUE. « 403il s’enferme dans un œuf d’or, qui se sépare en deux parties , dont l’une est le cielet l’autre la terre. Il procède ensuite a l’organisation de l’univers , et , entre autres

créations , des différentes parties de son corps , sortent les quatre castes : les brah-manes de sa tête ; les Irchatriyas ou guerriers , de ses bras; les vésyas ou marchands,de ses jambes; et les soûdras ou esclaves , de ses pieds. De sa bouche , sont aussisortis les livres saqés , appelés Védas , fondement de toute la législation indienne.Quoique fort respecté, Brahma n’était point l’objet d’un culte particulier z Siva

avait comme usurpé tous ses honneurs , et cette prédominence des sivistes étaitindiquée par une légende qui racontait que Siva avait autrefois coupé une des

I têtes de Brahma. Il a pour fille et pour femme Saraswatî. Son séjour est sur lemont Mérou. Le mot brahma désigné encore la science sacrée. Brahma est aussile nom d’une espèce de prêtre présidant au- sacrifice. -

Bassins-un. "Ce mot désigne une chose. a rapport à Brahmâ ou’ aux.brah-. manas. C’estun surnom du dieu Cârtikéya , qui peut également convenir à d’autres

personnages. Les dieux , persécutés par Târalta , s’adressèrent à Brahma, qui nepouvait rien pour aux ,’ parce qu’il avait accordé a Taraka un don qu’il lui était

impossible de révoquer; mais il leur dit que leur espérance était dans un fils ànaître de Siva , et prédestiné à détruire ce cruel ennemi. Né par suite du conseil de

Brahmâ , Cârtilréya a le surnom de Brahmauya. On peut encore dire que ce nomlui est donné , parce qu’il est le principal protecteur de l’ordre des brahmanes. Dea l’épithète de Soubra’hmanya.’ I

BRAHIIAPOUTRA , fleuve qui sort d’un lac appelé Brahmâ counda ; reçoit du nord

une rivière appelée Lohitâ; traverse le Tibet , puis l’Assam et le Bengale. LeBrabmâ counda est placé , par les Pourdnas , près d’Oudaya z le soleil y fait ses

ablutions axant de par l’horizon. Le Brahmapoutra porte un assez grandnombre de noma,conùns Ilrtdini, Antasilâ, etc. Le mot de Brahmapoutra signifie

fils de Brahmâ. Lale’gende raconte à ce sujet que Brahma , passant par l’hermi-tage de Santanou , y devint amoureux d’Amoghà ; que, malgré sa vertu , et par la

4 volonté de son mari , elle conçut et mit au monde un fils qui naquit au milieu deseaux et fut Brahmapoutra.

C

CABANDIIA, ou le monstre sans tête, est représenté comme étant aussi grosqu’une montagne, d’une couleur noire, sans jambes, mais avec des bras longsd’une lieue, une bouche formidable au milieu du’yentre, et un seul œil d’unevaste dimension dans sa poitrine. Il figure dans l’histoire de Palma; il saisit cehéros et son frère Lakchmana dans l’intention de les dévorer ; mais les deux princes

se débarrassèrent en’lui coupant les bras. Le monstre demanda ils étaient , et,connaissant leurs noms et leur race , il se réjouit de se voir ainsi mutilé. C’étaitun moyen d’être débarrassé de cette forme dont il avait été revêtu , après avoir

été .un beau Danava , petit-fils de Danou , rune des femmes de Casyapa , par suitede l’imprécatiou d’un Richi, nommé Sthoula sira , qui le punissait ainsi d’avoir

pris des formes hideuses pour effrayer les solitaires. Les efl’ets de cette impréca-tion furent produits par les coups d’lndra qu’il avait défié, et qui, dans cettelut-te , lui frappa la tête ct les de sa foudre sans pouvoir le tuer, parce queBrahma lui avait fait don de l’immortalité. L’apparition de Rama était le termede sa métamorphose. Suivant son désir , son corps fut brûlé; il reprit sa première

forme, et se rendit au Swarga, en invitant Rama à se diriger vers la demeurede Sougriva.

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404 TABLE ALPHABÉTIQUE.Carmin est un nom donné à plusieurs personnages, entr’âutres à un asourav

me par Vichnou , et qui , dans une autre naissance , devint le roi Causa. Dans le .Mritehtchakazl, on désigne par ce nom un des compagnons de Râvana. V

CAL] est le nm de la déesselDourgâ sous sa-forme terrible. Câla est en elfe!le dieu destructeur; le tems , la mort. V. Donnes. ’

Canons, poète distingué et ornement de la cour de Vichmâditya, qui vi-vait cinquante-six ans avant notre ère. On lui attribue un grand nombre d’ou-vrages, dont le mérite est assez inégal , pour qu’on puisse supposer qu’il y a enplusieurs Câlidâsas , et que l’opinion de ceux qui font ce poète contemporain deBhodja est fondée sur une identité de nom. Câlidâsa est, dit-on, l’auteur detrois drames renommés , Abhidjgruina Sacountala ou lai-reconnaissance de Sa-countalâ, l’icra’ma et Ourvasi , et Àgnimitra et dldlavilra ; de plusieurs poè-mes épiqnès, savoir z le ’Ilaghouvansa, ou l’histoire de la famille de Raghou ,ancêtre du demi-dieu Rama , en dix-huit chants; le. Coumdra sambhava ou la ’naissance de Cârtîlréya , incomplet et qui devait avoir vingt-deux chants; le Na-lodàfa ou les aventures de Nala , poème de mauvais goût ,4 n’a d’autre mé-rite que celui’de la difficulté métrique , et qu’un écrivain aussi sage que Câlidâsa

n’a pu produire que par plaisanterie , et par suite d’une espèce de défi, auquelavait donne lieu un autre poème de ce genre , appelé Ghatacarparam. Il est en-core l’auteur d’un poème intitulé Méghadoüta, ou Nuage messager, où il ex-prime les regrets d’une épouse séparée d’un époux bien aimé; et même d’un traité

en vers sur l’art poétique , qu’il enseignait lui-même par de si brillans exemples.Câlidâsa fut un poète d’une grande fécondité , d’un grand esprit, et d’un grand

jugement.Causal , surnom donné à l’Yamounà , qui prend sa source au mont Calinda.

V. Yuloum. .CALINGA. C’est un nom qui , dans les pourânas , s’applique à plusieurs endroits.C’est un royaume , aujourd’hui appelé le Bundelkhund ; c’est aussi une province

surin côte de Commande] , s’étendant au-dessous de Cuttack , jusqu’auprès dei

s Madras. iCuls min , autrement le dieu d’amour. Ce dieu est représenté comme un beaujeune homme? avec un arc dans ses mains. La corde (le cet arc est formée d’a-beilles; il a autant de flèches que nous avons de sens , c’est-à-dire cinq, et ellessont armées chacune d’une fleur particulière. Ces cinq fleurs sont Palma-ou lafleur du manguier, le nâgakésara (mesua ferma), le tchampaka(michelia chamo-paea), appelé reine des fleurs , le kétalra (pandanus odoratissimus) et le mâloùraou bilwa (egle marmelas ) , qui porte le fruit nommé héla. Camadéva est fils deBrahma ;il venait de naître , que son père lui dit qu’il serait le vainqueur des troismondes avec ses Cinq flèches, et que par lui l’univers seraithpeuple’. Il essayason pouvoir sur Brahma, qu’il rendit amoureux de Sandhyâ’, sa propre fille.Brahma le maudit, et lui prédit que Siva le réduirait en cendre. En effet, Câmalança aussi ses flèches contre ce dieu pour le disposer en faveur de Dourgâ.Siva le consuma’du feu de son regard. Ensuite, honteux de sa colère, il luiannonça qu’il renaîtrait dans la famille de Crichna. Roukmini , femme de Cri-chna. , venait de mettre au monde Pradyoumna : c’était Câma régénéré. Un asoura,

nommé Sambara , qui devait un jour périr sous ses coups, l’enlève et le jette dansla mer. Un poisson le dévore , et.bientôt après , pris dans les filets des pécheurs ,il est porté dans les cuisines de Sambara, qui avait pour intendante la femme

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 405même.de Câma, déguisée sous le nom de Mâyâvati. Dans le corps du poisson ontrouve un enfant que Mtyàvatî adopte, et qu’elle élève avec un soin vraimentmaternel. Il l’aimait comme on aime une mère. Peu à peu ses sentimens chau-gent de nature; c’est son épouse, c’est Rati qu’il reconnaît en elle. Le cruel

Sambara succombe bientôt sous ses coups, et Pradyoumna et Rati se rendent entriomphe à la cour de Crichna. Ces différentes aventures ont fait donner a Câmaplusieurs épithètes qu’il est bon d’expliquer. On l’appelle Machina, c’est-à-dire,

qui enivre d’amour; Manobhava, qui naît dans le cœur; Candaqm , a en-flammé le premier des dieux ; Ananga , qui estprive’ de corps,- Pantchasara , quia cinq flèches ; Sambarâri , l’ennemi de Sambara; Pouchpadhanwâ , dont l’arc

est de fleurs ; Macaradhwadja , qui a un poisson pour symbole. Il est toujourspeint comme accompagné de Rati , sa femme ,, du. Printems personnifié, ducolila, de l’abeille qui bourdonne, et des brises rafraîchissantes. Il parcourt lestrois mondes, dont l’empire lui a été donné; aussi, I’appelleèt-ou le Dieu des

dieux. lui donne quelquefois une seconde femme, est Prîti, l’aflection ,comme Rati est la volupté. Crichna , considéré Comme Vichnou, a pour épouseLakchmî; Câma , fils de Crichna , est par cette raison surnommé Lakchmlpou-

Ira , enfant de Lakchmî. ICancers, province à l’est du Bengale, autrefois indépendante ,, et faisant an-

jourd’hui partie de l’Assam. iCAnnonJA. c’est le nom que les Indiens donnaient aux peuples de l’Arachosie

ou de la province qui était dans le nord-est de la Perse. Ils étaient considéréscomme Yavanas. Le fameux Câla Yavana, qui parut dans l’Inde du teurs de

Crichna , étaitfioi de Cambodja. V. YAvuu. . AGuru, roi de Mathourâ , fils d’Ougrase’na et gendre du fameux Djarâsandha.

ù Ennemi mortel de Crichna , son neveu, qui était prédestiné pour lui ôter la vie ,il le persécuta même avant sa naissance. Crichna , loug-tems caché avec son frèreIlala-rârpa , au milieu des bergers, reparut à Mathourâ , pour accomplir les destins,tua Causa,’ et rendit l’empire à Ougraséna , détrôné par son propre fils. Causa ,

dans une autre naissance, était, dit-on , le géant Câlanénzi, tué par Vichnou.C’est, le système indien, quand un dieu s’incarne, de lui donner ses mêmes en-Demis; Crichna , avatarc de Vichnou , retrouve Câlanérni dans la personne deCansa, comme aussi il retrouve , dans Roukmini , Lakchmî, son épouse divine.

. Csurcruuu ATCHARYA, brahmane de la, race deCapi mouni , et professeur de la .philosophie de l’Yoga.’ Il est l’auteur (le la pièce intitulée Dhananîljaya vidjara,

Il est possible qu’il ait vécu vers la fin du douzième siècle, à la cour du roi de

Cauoge. ’ ,Cumul. C’est le nom d’une ancienne cité de la péninsule, et l’une des septvilles saintes desIIndiens. Leur premier méridien y passe.

CANYACOIJBDJA est le nom indien de la province appelée aujourd’hui Canoge.C’est de cette contrée que viennent les brahmanes chefs des familles qui subsistentmaintenant. Ils sortaient du Sakadwîpa , qu’Hamilton dit être l’Egypte, et appor-tèrent avec eux le système des castes. Appelés dans le Magadha par Samba , fils deCrichna, ils se retirèrentiensuitc dans le-Canyâcoubdja, sur les bords du Gange ,d’où ils se répandirent plus tard par toute l’lnde. D’autres disent que ces familles

étaient issus de Mage , fils du soleil. V. MAGADHA. .Guru. C’est le nom d’un sage , petit-fils de Cardama et de Dévahouti , fille de

Manon Swâyambhouva. Il vivait à Gangâsâgara z c’est la que le rencontrèrent les

a A4?

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406 TABLE ALPHABÉTIQUE.fils de Sagara , et que , dans sa colère , il les consuma de son souffle enflammé.V. Sœurs. Quelquefois on regarde Capila éomme unfawîtafe ou incarnationde Vichnou. C’est a lui que l’on attribue l’invention du système philosophique ,

connu sous le nom de Sànkhyâ. ’ . . ’Canna, nom de Dourgâ. V. le mot Icauounm. VCuirs; prince , né de Soûrya et de Counti, avant le mariage de celle-ci avec

Pandoù, et par conséquent frère aîné des Pàndavas. Hamilton pense que ce Soû-

rya, que les poètes représentent comme le dieu du soleil, était le beau-frère deCrichna. Quelques-uns donnent pour père à Carna , Vrichaséna ou Sata fils d’Àndbiratlui, roi d’Anga. Celui-ci adopta son petit-fils, et lui laissa son trône. Laprovince. d’Anga est le Bengale propre , autrement appelé Tchampa, elle borneles deux rives de la partie inférieure du Gange, de Gaur jusqu’à la mer, com-prenant la plus grande partie du district de Bhagalpour et une partie du Pou-rAnîya , et par conséquent Calcutta, capitale’actuelle de l’Inde. Cam , fils i116?gitime de Conntî , se déclara , dans la guerre des Pândavas et des Côravas, contreses propres frères, et commanda même l’armée des Cômvasl à la place de Drona.Son fils Vrichaséna y futitué par Ardjouna, et il périt bientôt aussi lui-même sous

les coups de ce même prince. . .CARNAPOIIIIAIA, surnommé Cavi, le poète, est un gosain (gosvydml) vêcbnava,c’est-à-dire mendiant de la secte Vichnou , qui a fait un ouvrage sur l’arttique, intitulé HIancdra câstoubha. Il y donne pour exemple de ses règles sespropres vers sur les amours de Crichna.

CARNA’I’A. Province qui a donné son nom au Carnatique modem, mais qui Ice-pendant s’étendait davantage au centre de la péninsule, et comprenait le Mysoure.

Cmnvnn Asnromu. Cet Ardjouna était fils de Critavîrya , roi de Mahichma-tipourî. Il posséda une grande puissance, qui lui valut le surnom de Sahasravàhou(m4115 bras ). Il eut une querelle avec le mouni Djamadagni , à qui il voulut en-lever la vache Câmadhénou. l1 lui fit la guerre, et le tua. Parasou-râma, fils deDjamadagni , vengea son père dans le sang des Kchatriyas. Ardjonna, malgré savaleur et ses forces, succomba dans cette lutte. V. Dunanscm.

Carmin est le dieu de la guerre , fils de Donrgâ et de Siva, ainsi appeléparce qu’il fut élevé par les sin nymphes de la constellation appelée Critilrâ on

les Pleïades. Il a un autre nom , qui est Scanda. On le désigne aussi sous celui deCoumâra , jeune. Il reçut le jour pour délivrer le monde opprimé par’Tàraka. On

le représente tantôt avec une, tantôt avec six faces. Sa couleur est jaune; il, estmonté sur un paon; il a dans sa main droite une flèche , dans sa gauche un areauhabite avec Si va sur le Kélâsa. Il était aussi le dieu des voleurs; maisson influence,sous ce rapport, semble affaiblie : c’est à Dourgâ , sous le nom de Câli , qu’on s’a-

dresse plus communément. Une légcndc trop obscène raconte comment Siva luidonna le feu pour premier berceau; d’où vient qu’il est surnommé Agnibhorl , nédu feu. Il y a une grammaire sanscrite qui porte le nom de CArtikéya. Vi’l’nrroum .

Cul est le nom antique de Bénarès, que l’on retrouve dans le mot eassidia dePtolémée. Le nom de Bénarès, Varanâsî , vient de Varanà et d’Asi , ruisseaux

coulent l’un au nord , l’autre au midi de la ville , on bieh de deux mots qui. signi-fient excellente eau, parce qu’elle est située sur les bords du Gange.

CASIIRA. Tel est le nom sous lequel les anciens désignaient la province de Ca-ehemir, vaste vallée abandonnée par les eaux , civilisée d’abord par Casyapa.M. Wilson a traduit et donné, dans les Recherches Asiatiques, XV° volume,

p7 le»...

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TABLE ALPHABÉTIQUE. ’ 407une analyse des annales de ce pays, qui ont été conservées. Il croit que le Caspa-lyres d’Hérodote est le Casmira des Indiens. Il interprète Caspapfros d’Étienne

de Bysance par Cosyapapoum. l . v . i ACanna est un sage, petit-fils de Brahma, fils de Maritchi , "et l’un des pradjd-

patis ou pères des êtres’lcrée’s. C’est à lui que les dieux et leurs ennemis les détyas ,

les an’nnaux, les oiseaux, les reptiles, les plantes même, doivent leur naissance;Il épousa treize filles de Dakoha. Les principales sont Aditi, d’où sont sortis lesdieux; Diti , qui fut mère des détyas; Danou-; des dénuas ; Cadrou , des serpeus ;Vinatâ, de Garouda; Sourabhi , des vaches; Irâ , des arbres et des plantes; Ari-chtâ, des gandharbas ; Tâmrâ, des oiseaux , etc. , etc. On suppose que le nom dece personnage se reproduit dans un grand nombre de mots de. l’Asie centrale:Cau-case, Cas-pienne, Cache-mir. Mais ce n’est pas une raison pour croire,comme quelques personnes le disent, qu’il est la civilisation anté- diluviennepersonnifiée , conservée par la race qui se réfugia dans cette partie du globe. Il ya treize familles ou gotras de brahmanes , distinguées par le nom d’un sage divinqui en est regardé comme le patriarche. Casyapa est un de ces treize person-nages.

En": , rivière du Délran. La nymphe de cette rivière devint l’épouse du roiDjahnou.

CnAsruA , ou Cayeth , est celui dont la profession est d’écrire et de faire descomptes. Il provient d’un père kchatriya et d’une mère Les gens de cettetribu sont employés par les princes comme percepteurs et contrôleurs de leurs re-venus, et leur esprit d’exaction est passé en proverbe. Ils paraissent avoir été

surtout contraires aux brahmanes. ’Connu ou Coi] , est le coucou noir ou indien. Il joue un grand rôle dans la

poésie érotique, ois son chant mélodieux passe pour exciter de tendres émotions;C’est le rossignol des auteurs indiens, qui font continuellement allusion a la don-ceur de ses accens. Cet oiseau va déposer ses œufs dans le nid dnloorbieau, oudes autres oiseaux , et les y: laisse pour les: faire éclore. Ses chausse fait parti-

culièrement entendre au printems. A.Coroun ou Coulouttha , royaume appartenant à un prince mlétchba ou étran-

ger a l’Inde, mais dont la position est inconnue. Le Brahmdnda pourfina met leColoûta parmi les provinces du bord-ouest de l’lnde.

Cancan, province de la péninsule; aujourd’hui le Conèan.

Conan. On désigne par ce mot , qui signifie descendant de Connu, les enfansde Dhritarâchtra et de GândhAri , qui ont disputé aux fils de Pândou l’empire duCouroudésa. Dhritaràchtra et Pândon étaient deux frères descendaient égale-*ment de Gourou. Toutefois le nom de Côrava s’applique spécialement aux enfans

du premier.CosALvA , une des femmes du roi Dasaratha , mère de Râma-tcbandra.Cours , pays distingué par l’épithètc de grand , mahdcosala; et qui avait pour

capitale Ayodhyâ. On voit dans le Rdma’yana que c’était la contrée s’étend

Sur les bords du Sarayou , aujourd’hui Sarjou; et par conséquent elle formait unepartie au moins de la province moderne d’onde. Cependant, à différentes époques,elle a dû être plus étendue. Le Viclmou Pourdna et le Bha’gavata la désignentpar lenom de Sapta Cosalâ , les sept’Cosalas; et, dans le neuvième siècle , l’au-

torité du roi de Cosalà allait jusqu’à Gondwana, comme on le voit par des ins-

criptions. l a

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408 V TABLE ALPHABÉTIQUE.Con un, ville capitale des princes du Cour-ondées, après l’antique Indraprasth:

et Kartinâpoura. Suivant le Mmdfana , elle avait été fondée par Cousâmba, filsde Causa , descendant de Brahma. Duchanau , sur l’autorité du Bhdgavata , ditqu’elle doit son origine aNimitchah-a , descendant d’Ârdjouna; mais le Bhdga-vata et le Vichnou Pourdna disent seulement que, quand Hastinâponra eut étésubmergé par le Gange, Nimitchalua vint habiter Gôsâmhi. Buchanan croit en-core que la. position de cette ville est celle ou l’on bouve les ruines supposéesd’Hastinâpoura. Mais elle était probablement plus bas dans le Doab, on région.entre le Gangq let l’Yamounâ, bordée d’un côté par le Magadha, de l’autre, par

le Cosala. Un autre auteur pense qu’on doit la retrouver dans Currah, , sui-vant une inscription qu’on y a découverte , était compris jadis dans le district oumandala de Côsâmbi. Cette cité, probablement, n’était pas loin d’Allahahad.M. Wilson dit que Côsàmbi était appelé Vatsapattana , et que la cité à laquelle on

donnait ce nom est maintenant un village dans le district de Goncpore. V. As-

nau’nl. V L - pCons]; rivière du Bélier, le Cosi ou Causa. C’était sur ses bords que se trou-vait l’hermitage de Viswâmitra. La nymphe de cette rivière avait été autrefoisSatyavati, épouse du sage Richika, mère de Djamadagni et fille de GAdhi, qui

devait le jour à Gousika. -Conan. Ce mot désigne une difformité morale ou physique. C’était un sobri-quet donné au brahmane Vichnougoupta ou J’ehAnalya , ministre du roi Tchan-dragouptar V; Tcuanaln.

Cocu nivan. c’est le nom qu’on donne à la divinité domestique. lln’yapoint de maison sans divinité tutélaire , mais on ignore l’idée précise qu’on atta-

che à ce mot. Le dieu qui est l’objet. d’un culte héréditaire et de famille est tou-jours un des. principaux de la mythologie. C’est le coula dévala; mais il parai:qu’il y a aussi le griha dévala ou dieu de la maison, qui a rarement un nom (lis-

’ tinct. Dans le Bengale le dieu domestique est souvent la pierre sdlagrdma, quel-quefois la plante mulasl, ou bien un panier de riz ou une jarre d’eau. (les deuxderniers objets. sont chaque jour adorés quelques instans, le plus communément ,par les femmes de la maison. Quelquefois ce sont de petites images de Lakchmî oude Tchandi , ou bien, s’il apparaît un serpent, on le révère comme le gardien del’habitation. En général, dans les anciens teins , les divinités domestiques étaientregardées comme les ’œprits invisibles du mal ,, les fantômes et les spectres ré-pandus de tout côté. On les honorait par certains rites particuliers. On leur fai-sait (les offrandes en plein air, en jetant à la fin de toutes les cérémonies unpeu de riz avec une petite pierre z c’était pour. les entretenir en bonne disposi-tion. Cette espèce de divinité correspond aux genii lacomm des anciens plutôt

qu’aux lares ou aux pénates. iCoulaiiaciam , géant, frère de Râvana. On lui donne une taille énorme , et

un appétit si vorace qu’on craignait qu’il ne mangeât la terre. Par ses pénitences ,

il avait obtenu le droit de demander un don à Brahma. Les dieux tremblaientd’avance , craignant qu’il ne voulût solliciter une grâce contraire à leurs intérêts. -

Saraswati , déesse de l’éloquence , entra en lui, et le porta à demander la faculté

de dormir jour et nuit. Ses amis tirent changer la décision , et on convint qu’ildormirait six mois sans interruption ; que le dernier jour du sixième , il s’éveille-rait; que , pendant lapremière moitié de ce jour, il pourrait combattre et vaincreles dieux , et pendant l’autre moitié , dévorer ce qu’il voudrait. Il usait largement

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TABLE ALPHABÉTIQUiE. 4’09de cette dernière permission, et se brouilla même à ce sujetlavec son frère Râ-vana. On donne à son lit une longueur telle qu’elle excédait de plus de vingt-troisfois la longueur de Lankâ , que cependant il habitait., Telle est l’exagération desconteurs et des [faiseurs de fables. Dans la guerre de’Râma contre Râvana, cemonstre dévorait ses ennemis , et jetait l’épouvante parmi ceux qui étaient horsde sa portée. Rama. lui coupa d’abord les bras ,I’puis les jambes , et finit par lui

donner un coup. mortel sur le cou. v ’Communaux , sœur de khans. V. Vienne. Elle épousa l’asoura Madhou,

dont elle eut Lavana. ’ lCOUNDINIPOURA , ville dont le nom se trouve dans le mot moderne Condavir.Je suppose que c’est la ville que les poètes appellent Coundina et confondent avecVidarbha. L’Harivansœtious apprend que ce sont deux capitales distinctes, queCoundina a été fondé par le prince Bhîcbmaka , dont les ancêtres avaient résidé

à Vidarbha. 7’. Vimaam. I AConnu; contrée au nord-ouest de la péninsule. Les Countalas aux longs che-

veux sont placés près des Tchinas. . , .Conan était la mère des princes Pândav’as, et l’épouse de ôl’ândou, roi du

Couroudésa ou d’Hastinâpoura..La fable attribue ses enfans à des dieux , de mêmeque l’on attrilmait la naissance d’Alexandre-le-Graud à l’intervention de Jupiter.Avant d’épouser Pandou , elle avait en de Soûrya, dieu du soleil, un fils nomméCama. Elle était fille de Soura, aïeul de Crichna, et de Marousâ , et avait étéadoptée par Countirâdja, dont elle avait pris le nom. Elle s’appelait Prithâ.

Cpunou , prince de la dynastie lunaire, qui a pu vivre quatorze cents ans avantnotre ère. Son royaume était dans le nord-ouest de l’Inde. C’était la contréeenvironne Dehli , et , de son nom, a été appelée Couroulrehétra ou Couroudésa.Quoiqu’il soit l’ancêtre commun des fils de Pândou et de Dhritarâchtra , les fils

de ce dernier portent spécialement le nom de Côravas. -Gouaoununosm est le pays appelé aujour’hdui Tahneser, au nord-oucstdeDehli .

Causa , fils de Bâma-tchandra , et frère jumeau de Lava. Ils partagèrent entreeux le royaume d’Ayodhyâ , après la mort de Rama. Une tribu guerrière existe iencore, prétend descendre de lui.

CousA est encore le nom d’un ancien prince de la dynastie lunaire, père deGousika et ancêtre de Viswâmitra. V. Viswuuraa. I

COUSAVATI. On ne sait trop ce que. c’est que ce mot. Il parait, que c’est un do-

maine sur les bords de la rivière qui baigne Oudjayani. *Cousin est le nom d’un prince de la race lunaire,’fils de COusa et père de

Gâdhi, dont naquit Viswâmitra. De la l’épithète de Côsilra, qu’on donne à cedernier. Indra s’était incarné pour devenir fils de Cousilra : on lui idonue aussi l’é-

pithète de Côsilra. ’ r ’Cousouiurouaa. Ce mot signifie ville des fleurs. C’est un nom de’P’âtali-

poutre. V. PAnmrourBA. ’ . . ACouvr’aa est le dieu des richesses , fils du mouni Visravas. Il obtint de Brahma ,

par sa piété, la possession de.l’île de Lankâ, où les chemins, dit-on, sontcouverts de poudre d’or. Il en fut chassé par son frère Râvana , et se retira sur lemont Kélâsa, où sa capitale se nomme Malrâ. Comme le Plutus des Grecs, cedieu ést difl’orme : il est lépreux "il a trois jambes et huit dents; à la place d’un

de ses yeux , il a une tache jaune; dans sa main , il tient un marteau. Du reste ,

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4m TABLE ALPHABÉTIQUE.sa cour est brillante ; elle est fréquentée des nymphes et des musiciens du ciel. Il a un.ordre de demi-dieux, appelés Yakchas, attachésà son service, et chargés de la gardede ses jardins et de ses trésors. Ces trésors divins sont personnifiés, et au nombrede huit. Leurs noms sont Padma , Mahâpadma , Sankha , Macara, Catchtchapa ,Moucounda , Nanda , Nilaet Kharbm’On les représente avec un vase d’où ils ré- ,

pandent la richesse particulière dont ils sont les gardiens. le dieu est porté surun char magnifique , appelé Pouchpakâ , et meut de lui-même , au gré decelui qui le monte. Il porte le nom d’Elavila , ou de son syeule Ilavila, femme dePoulastya, suivant M. Wilson, ou, suivant Hamilton, de sa mère Élavilâ, filled’un roi de Visâla. V. VISRAVAS. a -

Couviaa est encore le régent du Nord.

CBIPA, descendant de Gôtama, et beau-frère de Drwa , qui avait sasœur Cripî. Dans la dispute des PAndavas et des Gôravas, il prit parti pour ces(lemiers. On prétend que son neveu Aswaühâmâ et lui vivent toujours,attendantla destruction des mécréaus et la restauration de la foi indienne dans sapureté-

Carcans est une incarnation de Vichnou, descendu sur la terre pour. détruireCausa et Sisoupàla , qui, éternels ennemis des dieux , avaient été, dans d’autresnaissances , les géans Câlanémi et Poundra. Ce dieu naquit à Mathourâ , du licha-triya Vasoudéva , descendant d’Yadou , et de Dévalrî , sœur du roi Cansa. Celui-ci

ayant appris que son. neveu devait un jour lui ôter la vie, cherchait a le détruire;On le confia secrètement aux soins du berger Nanda et de sa femme Yasodâ, quil’élevèrent dans le pays de Vradja , sur les bords de l’Yamounâ. Il était enfore’

enfant, et déjà il étonnait tout le canton par les miracles journaliers qui signa-laient sa nature divine. Terrible pour ses ennemis, il était bon pour ses amis, dontil réparait les malheurs. Il était même trop aimable avec les jeunes bergèreshquine pouvaient s’empêcher de lui abandonner leur coeur; mais il était appelé àd’autres destinées. Il partit bientôt pour Mathourâ ,Ctrompa la vigilance de Causa ,

déjoua tous ses projets meurtriers, et lui donna la mort. D’autres ennemis exer-cèrent ensuite sa valeur; le puissant Djarâsandha, roi de Mâgadha, et d’autresprinces luttèrent contre lui : souvent vaincus, ils eurent même raconta aux étran-gers, et appelèrent à leur secours Gala yavana, qui vint jusqu’à Mathomâ avecune armée formidable. Mais Crichna l’avait prévenu, et toute la population deVradja avait émigré pour aller fonder, dans une île sur le golfe de Cutch , une villenouvelle appelée Dwârakâ. Câla yavana épuisa ses forces dans cette expédition ,oh il périt lui-mémé, laissant ses alliés à leur triste destinée. Djarâsandha périt.

Crichna, encore comme acteur dans une guerre plus importante ; il soutint’la querelle des Pândavns contre leurs cousins; il contribua à leurs succès , amiparticulier de l’un d’eux , d’Arjouna, a qui même, dans un moment ou il perdait

courage ,- il révéla sa nature divine : incident qui forme le sujet du fameux livreintitulé le Bhagaual-gita. Il avait eu aussi quelques afl’aires particulières avecses voisins. Il enleva Roulrmini , fille du roi de Vidarbha , à l’instant même oùelle allait épouser Sisoupâla , roi de Tchédi. Boukmi , frère de Roukmini, avaitpris parti pour Siaflpâla , et avait succombé. Sisoupâla , lui-même , ne fut pasplus heureux , et même trouva la mort dans l’efl’ort qu’il tenta. contre lui. Cet évé-

nement est le sujet d’un poème de Mâglra , intitulé Sisoupdla-badha. Crichna ,vainqueur de ses ennemis, respecté de ses voisins, entouré d’une nombreuse fa-mille, finit sa vie d’une manière malheureuse. Descendant d’Yadou, il s’étaitservi de la race nombreuse des Yâdavas, ses parens , pour fonder et soutenir sapuissance. Ceux-ci , un jour , insultèrent de saints richis. Il: avaient habillé un

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 411homme en femme , et leur avaient demandé en riant que] serait le sort de l’enfantdont elle accoucherait. Les ricins avaient répondu qu’il sortirait d’elle une barrede fer qui détruirait toute’leur race. Crichna, connaissant cette réponse, leurconseilla de mettre la barre de fer en poudre , et de la jeter a la mer. A l’endroitoù était tombée cette poudre, il vint des roseaux, dont les’Yâdavas firent desflèches et sepercèrent mutuellement. Un morceau mal pulvérisé se retrouvadans le ventre d’un poisson. Un chasseur , nommé Angada, en arma une deses flèches. Un’jour que Crichnaétait assis à l’ombre d’un buisson ,"ee chasseur

le prit pour une bête fauve , et le tua. Il avait vécu , dit-on , cent vingt-cinq ans.Ses os furent rassemblés et miraculeusement transportés à Djagarinâtha , oùon les conserve encore. Outre Roukmini , il avait seize mille,lmit cent huitfemmes qui se brûlèrent toutes sur son bûcher. Cc dieu est représenté avec unecouleur noire ou plutôt azurée; quelquefois il porte une flûte a sa bouche, et samaîtresse Râdhâ est àIsa gauche. Telle est l’image de Crichna encore enfant : c’est

la plus commune. Dans sa forme guerrière , il a quatre mains, dont deux avec desarmes; la troisième, avec.un lotus, et la quatrième avec une conque. C’est-l’i-mage de Vichnou. Il y a un grand nombre de fêtes de Crichna. Au mois cârtilra(octobre-novembre) , il y a , pendant trois nuits de suite , des danses appelées Ra’sa(V. Go"), des illuminatiorv magnifiques et des feux de joie. A la pleine lune de[Ibâlgouna ( février-mars) on célèbre la fête du printems est aussi une fête deCrichna. On y danse , on y chante toute la nuit , on s’y balance , et on jette auxpassansiune poussière rouge de sandal ou avec les mains ou avec une seringue.Les six digrièmes de la population du Bengale sont dévots à Crichna. On comptepeu de brahmanes dans le nombre. La marque de cette secte consiste en deuxlignes tirée! depuis le bout du nez jusque derrière la tête. De même que Râma aen pour chantre. le poète Vllmlki , Crichna a e’tdsurtout célébré par Vyàsa , au-teur du Maha’bhdrata. Ce héros a dû vivre trois-ou quatre cents ans après Bâton,et on peut le regarder comme antérieur à notre ère de mille a douze cents ans.

Cancan Cul , appelé aussi Séclla Crichna Pândita , auteur du drame intituleGuzsabadha. Il pouvait vivre au commencement du dix»septième siècle.

Cancan pin, roi de Vidjayanagara, en 1526.CIIBASWA- Il y a deux. princes de ce nom , l’un souverain d’AyodhyA , l’autre

roi de Visâla; mais ces deux personnages ne paraissent pas être celui qui est re-gardé comme l’auteur des armes divines et vivantes données à Bâma et à sa fa.mille. C’est plutôt un mouni ou dévarchi de ce nom , qui avait, dit-bu épousédeux filles. de Daltcha , Djayâ et Vidjayâ , suivant le IMmtiyçna, Archî et Dbi-cbanâ suivant. le Bhdgavata. C’était aussi un écrivain dramatique , de la vientqu’un auteur ou un danseur est appelé Crisdswin. Les armes de Rama sont dé-crites comme ayant un corps. Dans le Bâmdyana , elles s’adressent [Rama ,V etlui demandent ses ordres. Quand il n’a pas besoin d’elles , il les congédie ; elles lesaluent avec respect et se retirent. Elles sont supposées avoir des formes célestes etune intelligence humaine. Quelques-unes sont lancées comme des trait! , d’autresagissent comme par un pouvoir mystérieux; quand on les emploie, elles para-lysent un ennemi ou rendorment, ou bien amènent la tempête , la pluie et lefeu. On les appelle les fils de Crisâswa , les cnfans de Maya et de Vidjayâ.

Cnonrcm est un asoura allié de Tan-aira. Il fut vaincu par Cârtilréya, général(les dieux , à qui l’on donne l’épithète de Crôntchâri ou ennemi de Crôntcha.

Cxoncnu’n, nom d’une montagne dans la chaîne de Viudhya , à travers la-

quelle Ilâma s’ouvrit un passage avec ses flèches. a i

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4m une ALPIlABÉTlQUE.D

DAccA’OIIIDHACCA , contrée située au-dclà du Brahmapoutra. .Ducm est un fils de Brahma, né du pouce de sa ufain droite , d’autres disent de

son souille , pour l’aider à peuple: le monde. Il eut soixante filles , dont vingt-septsont les nymphes qui président aux astérismes lunaires , et qui sont les femmes dudieu Lunus. Treize autres étaient mariées a Casyapa. Une des filles de’Dakcha ,nommée Sati , avait épousé Siva. Le beau-père , offensé par son gendre refusaun jour de .le saluer dans une assemblée , négligea de l’inviter à un sacrifice oùétaient réunis tous les dieux et tous les sages. Sati , de douleur, se jeta dans le feudu sacrifice; Siva envoya les génies qui l’accompagnent , commandés par Vira-bhadra , afin de troubler la cérémonie. Tout fut renversé , les dieux frappés et mu-tilés , Dakcha lui-même décapité par son gendre. Les dieux , touchés de son sort ,lui donnèrent une autre tête : c’était celle d’un bélier. Cette légende était répandue

dans le midi de l’lnde , à l’époque ou les souterrains d’Élcphanta et d’Ellora furent

creusés : elle s’y trouve sculptée sur les-murs. Le .Malîa’bhdrata raconte le fait;

mais ne dit pas que Sati se brûla. Il sembla que ce sont les Pourânas qui ont ajoutéce détail.

DAICHINA. Tel est le nom que l’on donne a la prestiu’ile occidentale de l’Inde.

De ce mot, nous avons formé le nom moderne Délian. Ce mot signifie droit ouméridional, parce qu’en se tournant vers l’est; suivant l’indication prescrite dansles rites religieux , le midi est le point que l’on a vers. sa droite, et qu’en effetcette presqu’île est au midi de l’lnde. Cette province fut, dit-on, donnée parVarouna à Parasou-râma , pour le récompenser de la destruction qu’il avait faite

de la caste des Kchatriyas. Parasou-râma en fit hommage à Casyapa pour être par-

tagée aux brahmanes. .Dauomm IISRA , auteur, ou peut-être plutôt compilateur du drame intituléHanoumân ndtaka. Ce poète est du teins de Bhodia, dans le dixième ou leonzième siècle.

DANAVL. Cc mot signifie enfant de Danou. Danou était une des femmes (leCasyapa , et ses enfans, comme ceux de Diti , sont représentés comme des enne-mis constans des dieux. Il parait que dans la réalité c’était un peuple guerrier qui,

des les premiers tems, occupait le Magadha ct les contrées voisines vers le midi.Ce mot s’emploie, en général, pour désigner un adversaire des dieux. Descendantles uns et les autres de Brahmâ , il n’est pas étonnant que sa faveur soit partagée

entre eux. - ’DAM)! , poète que l’on suppose contemporain du roi Bhodja. Il est’l’auteur d’une

espèce de roman poétique , intitulé Basa couma’ra. On luiQttribue aussi un ou-

vrage sur l’art poétique , appelé Cavfddarsa. ’DsssnAruA est un roide la race solaire , fils d’Adja et père-de Râma. On sup-

pose qu’il a vécu quinze cents ans avant Jésus-Christ. Dans sa-jeunesse , il avait eule malheur de tuer, par mégarde , le jeune Yadjgnadatta, fils d’un Jvieil anachorète.celui-ci lui prédit une infortune pareille a la sienne. Au moment où Dasaratha allaitassocier son fils à son trône , il fut obligé de s’en séparer et de le bannir, par suited’une promesse imprudente qu’il avait faite a Kékéyi , une de ses femmes. Celle-ci

réclamait le trône pour son fils Bharata , ct le bannissement de mima. Dasaratba ,fidèle à sa parole , exila son fils , mais il en mourut de douleur.

Dnn. Cd mol, ajouté à un nom propre , désigne plus particulièrement un

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 4:3homme de lamente des vésyas ou marchands , plutôt que de celle des kchatriyas.Cette règle n’est pas tellement générale qu’elle n’éprouve quelque ex’ception.

Dîrn. Nom que l’on donne aux enfans de Diti , une des femmes de Casyapa.rIls sont les ennemis des dieux , ainsi que les Mnavas , les râkcbasas , les amuras:tous ces mots expriment la ..méme idée; ce sont les Titans de la mythologie in;dienne , veillant sans cesse pour arracher à leurs rivaux l’empire qu’ils possèdent.

Diva est le mot latin divus. Il se dit des dieux ; mais , de plus, il s’emploie Ipour les princes et s’ajoute à leur nom.’Les Latins ont prostitué de même le mot

divas pour leurs empereurs. i pDinar. Cette princesse estla mère de Crichna et de Bala-râma. Sa généalogieest un peu incertaine. Les uns la font fille d’Ougraséna, qui aurait aussi porté lenom de Dévaka; et, dans cette hypothèse, elle serait sœur de Causa. Suivantd’autres, Ahouka , roi de Mathuur , a eu deux fils, Dévaka et 4Ougraséna. Cedernier,.successeur de son père à la couronne , eut , entre autres enfans , Causaqui le détrôna. Dévalca eut sept filles que Vasoudéva éponsa. L’une d’elles était Dé-

vaki , qui alors ne serait plus que cousine de Causa. Ses enfuis, sauvés par l’adressede Vasoudém et à son insu , gaudirent au milieu des bergers , et elle ne les con-nut qu’au moment ou ils vinrent en héros punir leur persécuteur. Après avoirjoui de leurs triomphes , comme Vasoudéva , elle, ne put résister à leur perte; ellemourut alors pour ne plus renaître , car elle avait été du teins de SwâyambhouvaPriclmi , femme du roi soutapas , et plus tard Aditi , femme de Cas’yapa.

mais; , épouse du prince Yayâti , fille de Soucra , régent de la planète deVénus. Elle avait d’abord aimé le fils de Vrihaspati , Catcha,ie’lève de son père,

envoyé auprès de lui pour étudier le secret de ressusciter les morts. Plusieurs foisdévoré par les mauvais génies , Gamba avait rappelé a la vie par son maître.Quand. il voulut , maître du secret qu’il était venu apprendre , retourner auprès de .son père , Dévayanî insista pour l’épouser; mais Gamba s’y refusa parce qu’elle

était la fille de son précepteur. Celle-ci , irritée , prononça , dans une imprécation ,que toute sa science lui serait inutile; lui”, de son côté , la condamna a devenirl’épouse d’un kchatriya. En effet , elle épousa le roi Yayâti: elle en eut deux en-fans , mais découvrit bientôt qu’il avait épousé secrètement la princesse Sarmicbthâ, ’

son ennemie, dont il avait trois fils. Elle s’en plaignit à son père , qui punit Yayâtipar une vieillesse anticipée ; toutefois , touché de ses prières, il lui permit de fairepasser sa décrépitude à celui ’qui voudrait accepter ce présent et lui donner enéchange-sa jeunesse. Les deux fils de Dévayanî et les deux aines de Sarmichtbârepoussèrent sa proposition; le plus jeuney consentit z c’était Pourou, a qui plustard Yayâti, reprenant la vieillesse lui appartenait, rendit la jeunesse qu’ilavait empruntée : de plus , il ’lui donna son trône qu’il méritait par sa piété filiale.

Dumasnnn , nom du prince Ardjouna. If. ce mot. .Dummnnn , auteur d’un ouvrage de critique sur la littérature. théâtrale , in-

titulé Basa roüpaka. On croit qu’il a vécu dans le onzième siècle , car il cite le

prince Moundja pour San protecteur. . , iDumas POUTRA. Surnom qu’on donne au pândava Youdhichthira , parce qu’on

le suppose fils d’Yama , dont’un des noms est Dharma , dieu de la justice. u

DunAu est un poète de la cour du roi de Cache ir, Srî Harcha déva ,’ qui , pour sprix de la protection qu’il recevait du monarque, me tait sous le nom royal de soupa-tron les ouvrages qu’il publiait. c’est ainsi qu’on lui attribue le drame de Balndualf,

qui porte le nom d’Harcha déva, et que ce prince lui paya, dit-on, 100,000 roupies,

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a

414 TABLE ALPHABÉTIQUE.Duonnonounn est un roi d’Ayodhyâ ,0 de la ligne solaire ;dont le nom propre

est Couvaüswa. Il fut surnommé Dhoundhoumâra , pour avoir donné la mort àun génie malfaisant, appelé Dhonndou , incommodait le saint solitaire Out-tanka. Cc monstre vomissait des flammes , obscurcissait la lumière du soleil, et.soulevait des tourbillons de poussière. Convalâswa vainquit le monstre après avoirperdu , dans cette expédition , quatre-vingt-dix-sept ’fils sur cent qu’il avait.

’Dnarcunnvouun est un héros qui fignredans le Mahdbhdrata ; il est frèrede. Drôpadî , épouse’desil’ândavas , et fils de Droupada , roi de PantchAla. Il fut

surpris , avec tous ses frères, et tué par Aswatthâmâ , vengea de cette manièrela mort de son père Drona , immolé sur le champ de bataille par Dhriehtadyoumna.

Dnsr’nncuns est le père des princes appelés Côravas. Les uns le font fils duroi Vitchitravîrya ; les autresu du mouni Vyâsa , frère aîné de Vitchitravîrya. Ils

disent que le prince étant mort sans enfant , le mouni. sa veuve dont il eutDhritarâchtra et Pândou , et, de plus , l’esclave de cette femme , qui lui donnaVidoûra. Il est possible de concilier le» deux traditions en supposant que Vyâsadevint le père spirituel des jeunes princes qu’il se chargea d’élever. Dhritarâchtra

était aveugle, et ce fut son jeune frère Pandou,qui monta sur le trône. Maiscelui-ci , dégoûté du monde , se retira dans la solitude , laissant à Dhritarâchtrale soin du royaume et la tutelle de ses enfans. Les affaires étaient de plus dirigéespar un autre frère aîné de Vitchitravîrya , nommé Bhichma , avait résigné sesprétentions au trône , et s’était réservé le droit de donnerdes conseils. Dhrita-

. râchtra avait pour épouse Gândbdri. On lui donne cent enfans , dont l’aîné était

Douryodhana , prince dur et ambitieux, qui profita de l’influence qu’il avait surun père aveugle et âgé , pour persécuter ses cousins les Pândavas. On voit que les,

deux branches des Côravas et des Pândavas avaient au trône des droits égaux ,dont les armes seules pouvaient décider la légitimité. Les Pàndavas étaientles filsd’un prince avait régné à la place de son aîné; les Côravas étaient les fils decet aîné appelé à la régence. La victoire se déclara pour les Pândavas : tous les

QÔravas périrent dans cette guerre désastreuse , qui , dit-on , coûta la vie. a septmillions d’hommes. Dliritarâchtra survécut à ses enfans, et se retira dans la soli-tude , ou , par la religion ,lil chercha à se consoler de ses malheurs.

DIICIHTA est le nom d’une famille de brahmanesmahrattes , a produit desauteurs distingués , surtout dans l’art dramatique. Lalla Dîkchita , dœcendant de

cette famille , est le seul brahmane qui ait pu donner à M. Wilson quelques secourspour composer son recueil de drames indiens.

Dm , femme de Casyapa , mère des pétyas et de Vâyou ou minuta , dieu du

vent. V. Vuou. iDumoulin , pandit , auteur de la pièce en deux actes portant le nom d’Hdsyfirbnava. Il est moderne, mais on ignore cependant dans quel tems il vivait.

Ducsmu’rus , surnommé Pândita radia , est auteur d’un ouvrage sur l’art par.L

tique, intitulé Rasa gangddhara. . hDnummuu , contée située au nord-ouest de I’Inde. C’est probablement une

partie du Lahore , ou peut-être la moderne Jallindhar. i- finissoient; sage mouni , fils de Bichiha ; il avait épousé Réunis, et eut pour

fils le terrible Parasou-râma. Il demeurait à Gândhâra. Un soir, dans la saison despluies , le roi Cârtavîrya Ardjouna , étant dans la forêt , s’arrêta dans l’hermltage de

Djamadagni. Il avait avec lui une suite innombrable z tout ce monde fut parfaite-ment traité. Ardjonna était étonné : le solitaire n’avait qu’une vache ; mais C’étnit la

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TABLE ALPHABÉTIQUE. , 415vache d’abondance , câmadhénou , que Brahma lui avait donnée. Le roi voulutavoir cette vache, le sage la lui r’efusa, quoique le prince lui ofi’rîi. tout son royaume.Ardjolina lui fit la guerre : malgré les armées données par.la vache , il vainquitDjamadagni , et le tua. Rénoukâ se brûla sur le bûcher de son mari , et Pinson-râma les vengea l’un et l’antre en répandant le sang d’Ardjouna et des kchatriyas.

Duunsvsn , monstre des bois, qu’on représente comme un ours, et osacombattre Crichna. L’issue du combat fut telle , que sa fille ,inommée Djamba:vatl , devint l’épouse du dieu , qui en eut un fils appelé Samba. ,

Dumas , roi de Mithila , prince d’une grande piété et d’une profonde instruc-tion. Il avait élevé Sîtâ , qu’il regardait comme sa tille , et qui , par cetteraison ,

Portait le nom de Djânalrî. Djanaka était aussi le titre des rois de Mithilâ. Uneégendc dit que les cendres du roi Nimî , ainsi consumé par la colère de Vasichtha,

furent recueillies par des brahmanes en formèrent un jeune homme auquel ils -

donnèrent le nom de Djanaka. . . .Dunssruuu, endroit de la forêt Dandaka où Bâma fut vainqhen.les RAI:-

- chasas. Suivant un commentateur, ce lieu porte aujourd’hui le’nom de Nasik; ilest situé sur le Godàvarî , près des Ghates occidentales z on y voeu pilerinage.

humours. C’est un nom qu’on donne à un religieux’ errant , et consacré au

culte de Siva. Il se montre couvert de cendres , les cheveux relevés en. nattetressée autour de la tête , et le signe de Siva à son cou.

Duruou est le nom d’un héros du Mmdyana. C’était un oiseau , fils de Ga-rouda et de Syénî. D’autres le font fils d’Arouna. Il avait déjà vu plusieurs renou-

vellemens du monde , ou règnes de Manon , manwàntams, quand , apercevantkhans qui enlevait SîtA, femme de son ami Râma , il vola pour la delivrer, ettrouva la mort dans muer-immine. Djatâyou avait été aussi l’ami du père deBAma. Dauratha était. un jour allé pour sauver Rohinî des mains de Sani: sonchar, qui le dans l’air, avait été consumé par un regard de ce der-nier; le prince , «flambant , fut soutenu sur les ailes de Djatâyou. I

Dnn nivs , poète célèbre par la composition lyrique du Gita-Govinda , oùsont célébrées les premières amours du dieu Crichna. Elle a été traduite parW. Jones , Recherches Asiatiques , tom.’lll. Djaya déva était. de Cenduli ( Ca-linga Il est une autre ville de ce nom , dans le Burdwan ,-où tous les ans unefête est celebre’e r on y récite son poème’avec pompe et magnificence. On dit quece poète vivait ËÎÆ siècle quia précédé notre ère. Il existe aussi un ouvrage derhétoriq’uef in r chandniloka , attrüué à un auteu’r, nommé Djaya déva.

Durs DËYA e 10m d’un roi de Catioge , qui vivait à la fin du douzième

« siècle. i - ’ . I ’Dunnasnu , roi de Sindhou , se distingua dans la guerre des Pandavas contreles Côravas. Il. soutenait le. parti de ces derniers. Il tua Abhimanyou, fils d’Ard- t

jouna , et fut tué lui-même par Ardjouna. "Dnnnn , fils d’lndra , roi du ciel et de Satcli.Dsnsnn , grammairien , élève de Crichna Pandita , en 1631. «

Daims , disciples de Djina. Ce mot signifie , qui a;12aincu le péché.Les bouddhistes sont-ils des djênas modifiés? et jusqu’à quel point peut-on ajou-

ter foi à la légende brahmanique, fait Bouddha fils de Djina ? Djina est-il un sy-t nonyme de Bouddha? ou bien est-ce une confusion de noms , causée par l’ignorance

ou par la haine des brahmanes? Voilà des questions fort intéressantes , et sur les-

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416 - TABLE ALPHABÉTIQUE.quelles il n’est pas encore permis de prononcer. Il parait , jusqu’à présent, que les

djénas pourraient bien avoir l’antériorité sur les bOuddhistes ; leur fondateur, Bi-chabha déya , remonte à une antiquité] fort reculée. Après lui sont venus vingt-deuxchefs de sectes ou Djinas, dont le dernier, Parmanâtfha, a une grande réputation desainteté. Le dernier de leurs prophètes est Mahâvira, qui, après s’être incarné vingt-

sept fois, est venu au monde,’dans la pr0vince de Béhar,comme fils de Siddhârta,P Kehah’iya, six cents ans avant notre ère. Mais , un point de ressemblance existe

toujours dans l’histoire de ces saints bouddhistes et djênas. Nés de princes, ilssont doués de bonne heure de facultés miraculeusesî et, dégoûtés des grandeurs ,ils se livrent enfin à l’état de pénitent, et ensuite de prédicateur. Ce Mahâvîra eut

Pour disciple Gôtama Swâmi. v ILes djénas diffèrent peu , pour l’extérieur, des autres Indiens. Sans reconnaitre

un créateur, ils croient a un dieu, et respectent même les divinités indiennes. Ilssont partagés en castes; mais le djéna parfait ne peut être que mendiant. Il existeentre uclque’s distinctions , comme les digambaras, qui vont nus; les mé-tâmbar ’ portent un vêtement blanc , etc. Les laïques s’appellent srâvakas ;

les religieux , yatis et éramanas (ou ’ .Le neuvième volume des Recherches Asiatiques contient des détails curieux

sur les djénas. On y peut bien distinguer des différences entre les bouddhistes etles djénas ; mais ils offrent aussi des traits frappans de ressemblance semblentdevoir faire supposer que ce sont des dissideils qui , ayant abjuré une fois l’obéis-sance aux doctrines brahmaniques, ont cru ponvoir aussi ne s’en remettre qu’àleur jugement des opinions qu’ils devaient professer. De la seront venues lesnuances plus ou moins tranchées qu’on trouve dans leur foi. Les djénas se sontmoins éloignés des anciens principes; ils peuvent même être tolérés jusqu’à un

certain point : ce sont des schismatiques. Les aunes sont des hérétiques avec les-quels il n’y a point de transaction; toutefois, ils s’accordent a rejeter l’autoritédes Vèdes , et les djênas surtout n’admettent d’opinion quenelle qui est fondéesur la perception ou sur une preuve tirée de la perception ou du témoignage.

Les livres des et des bouddhistes sont , à ce qu’ilparaît , écrits enDswsmnounar. c’est une place où l’on vbit des feux sortir de terre. Onen

fait une forme apparente. de la déesse Dourgà , Objet de vénération pour les In-diens. Il existe , près de Balkh , un lieu de cette espèce , ou , de tout l’Indostan , onva en pe’lerinage. Le sol y produit en abondance le gaz hydrogène , qui s’enflammedès l’instant qu’il est en contact avec l’air extérieur. D’autres fois;dans un teurs de

vent, quand on appliqué une lumière à l’orifice du gouffre , ly’flaœgags’allume

et se trouve entretenue par lettonent de gaz qui s’en échappe. lDonèauu , frère de Râvaqa, tué avec quatorze mille quatorze Râkchasas, dans .

la forêt de Djanasthâna. .Doucnnsnn est un roi de la dynastie lunaire , fils de Dharmamitra ou Rébhya.

Il parait qu’il fut adopté par Maroutta , prince d’une branche collatérale , descen-dant de Turvasou , dont il réunit les états à son royaume héréditaire d’Antarvédî.

A sa mort , il partagea sa succession entre Bharata , à qui il laissa l’Antarvédî , etson jeune fils Carouthama , à qui il donna les provinces de son père adoptif, com-osées de la partie méridÎonale de la péninsule ; car les petits-fils de Çarouthamafurent rois de Pandya (Madura) , de Kérala (Malabar) , de Cola et de Tchola( Tanjore). Douchmanta est célèbre pour son mariage avec Sacountalâ , qu’il avaitrencontrée dans l’hermitage de Canwa , et qu’il avait épousée : mais par suite de l’im-

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T’ABLE’ALPHABÉTIQUE. 417

préeation d’un solitaire , il lavait oubliée. En vain elle s’était présentée devant lui;

sous l’influence d’un charme fatal , il l’avait méconnue. Enfin l’anneau de mariage ,

perdu par Sacountala, et miraculeusement retrouvé , dissipa son illusion; il re-* gretta ’épouse qu’il avait malgré lui délaissée, et revint auprès d’elle chercher le

- pardon de sa faute involontaire. De Sacountalâ , il eut Bharata , dont le nom figurenoblement parmi les princes de la dynastie lunaire et se trouve rappelé glorieuse-ment par le titre même du Mahâbhdrata. Quelques auteurs, au lieu de Douch-manta, écrivent Douchyanta , et les Vèdes Douchanta. Les aventures de Donch-umanta et de Sacountalâ forment le sujet d’un épisode du Mahdbhdrata et d’un

drame fameux de Câlidâsa. - .Dounsasuu , un des princes Côrnvas, un des cent fils de Dhritarâchtra et de

Gândhârî. C’est lui qui, dans une assemblée publique , traîna par les cheveux

Drôpadi , femme des princes Pândavas. Cette insulte fut la cause de la guerre ra-contée dans le Mahdbhdrata. Bhîma, l’un des Pândavas, jura de le poursuivrejus-qu’à ce qu’il eût bu son’sang. Et, en efi’et, il le tua et accomplit son horrible vœu.

Donnes est la déesse épouse de Siva. Ainsi que ce dieu , elle est souvent repré-sentée comme terrible et redoutableI D’abordffille de Dakcha, elle épousa Siva

sous le nom de Sati , et mourut en voyant le mépris que son père avait pour songendre. Elle revint au monde comme fille d’ilimâla ou HimAlaya , qui estl’Imaüs personnifié , et de Ménakâ. Dans cette Seconde naissance , son nom est Pâr-

vati , c’est-à-dire tille de la montagne, ou bien Oumâ , à cause des austérités aux-

quelles elle se livra pour mériter l’attention de Siva. De même que ce dieu esthonoré et craint sous le nom de Câla , on adore aussi sa femme sous le nom redou-table de Câlin ceux de Tchandî et de Dourgâ sont tout aussi efl’rayans , et ce der-nier lui vient du géant Donrga dont elle a triomphé. Les poèmes sacrésoont rem-plis des récit: de exploits; sa fête se célèbre au mais d’âswina ou d’octobre.

On la représente a dix bras. Dans une de ses mains droites elle a une lancedont elle perce le géant Mahicha; une des mains gauches tient la queue d’un scr-pent et les cheveux du géant dont le Serpent mord la poitrine. Ses autres mainssont .tohtes étendues derrière sa tête, et portent divers instrumens de guerre.Contre sa jambe droite , est couché un lion; à gauche , le géarfl qu’on vient denommer. Ors-lui ofi’re souvent des sacrificesænglans, et même des sacrifices hu-mins.. Cdlî signifie noire : sous cette forme on la peint comme une femme noireavec quatre bras , dans une main , un cimeterre 3 dans l’autre , la tête d’un géantqu’elle tient par les cheveux ; une autre main s’étend pour bénir; la quatrièmerassure contre la peut. Elle a pour pendans d’oreille deux cadavres , un collier decrânes, la langue alongée , une ceinture formée de mains de géans, ct ses che-veux tombant sur ses talons. Elle vient de boire le sang de ses ennemis : ses sourcilsen sont teints ct sa poitrine en est inondée; ses eux sont rouges comme ceuxd’une personne ivre. Elle a une jambe posée s a 5 A itrine de son époux et l’autre

sur sa jambe. Ces dernières circonstances fonts; a I à une légende qui raconteque la déesse , victorieuse d’un géant , se mit à a En ser avec tant de violence , que le

monde en était ébranlé. Pour l’arrêter, Siva se jeta sous ses pas z à cette vue , elle

resta sans mouvement , et la terre fut sauvée. Elle eut deux fils: Gane’sa et (un.

tikéya. r ’ V ,9 ’ I i :

. .DOURYASAS est le nom d’un mouni que l’on représente comme vindicatif et co-

lère. Il est promptà maudire , toutes les fois qu’il se croit ofl’ensé ; et les légendes

. sont remplies de malheurs causés par son humeur austère et suscqstihle. On le (lit

Il. a7

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4:3 TABLE ALPHABÉTIQUE.une incarnation de Siva , quand la trimourtti , ou triade indienne , descendit dansle sein d’Anasoûyâ , femme d’Atri.

DounronHmA est le nom de l’aîné des princes Côravas. Il est représenté comme

ambitieux et violent , e’t dirigeant par ses conseils le vieux Dhritaràchtra son père.c’est lui qui l’excite contre ses neveux les Pândavas; qui] amena les persécutionsdont ils furent long-tems victimes. Par son ordre , Drôpadi fut outragée et traînéehonteusement au milieu d’une assemblée. publique. Ilueut l’insolence de lui ordon-ner de s’asseoir sur son genou : familiarité insultante, que Bhima punit en lui brisant

la cuisse avec sa massue. Sa mort termina cette cruelle guerre de famille , nir-tous

ses frères avaient péri avant lui. . -Duvrm , qu’on prononce aussi Dràvîra , est la partie de la côte de Commande] ,

depuis Madras’ jusqu’au cap Comorin.

Dnon , surnommé Atchârya, descendant de Gôtama , était le précepteur desPândavas et de tous les chefs qui prirent part dans cette querelle. Il avait épouséla sœur de Cripa, nommée Cripi , dont il avait en Aswatthâmâ. Il fut promu aucommandement en chef de l’année de Douryodhana , marchant contre les Panda-vas. Il valait lui-même une armée ; tant il était habile et expérimenté. On employala ruse pour se défaire de lui." On lui cria,’sur le champ de bataille , qu’Aswat-thâmâ venait d’être tué. Or, Aswatthâmâ était le nom de son fils, et en même

tems celui d’un éléphant de Douryodhana. A cette nouvelle , croyant qu’il était

question de son fils , il cessa de combattre et se livra sans défense au fer de Drich-tadyoumna. ’

Dnomm. c’est le nom d’une princesse , , comme Hélène , a été la cause d’une

guerre cruelle ct de la ruine d’une famille royale. Elle était fille de Droupada , sur-nommé l’hdjgnase’na , roi de Pantchâla , qui fait aujourd’hui partie du l’anjab. Sui-

vant les poètes , elle fut l’épouse des cinq Pândavas ; suivant une opinion plus rai-sonnable , elle n’était l’épouse que d’Youdhichthira. Les autres , en effet", ont en

d’autres femmes ; mais , sans dôme à cause de l’amitié qui unissait les cinq frères ,

elle a été regardée comme attachée à tous par les mêmes liens : tous en effet sou-tinrent sa querelle et vengèrent son outrage. Par l’ordre de Douryodhana’, Doub-sâsana l’avait [lise et tirée par les cheveux au milieu de l’assemblée. Le vieuxDhritarâchtra l’avait sauvée de leurs insultes en prenant hautement son parti. Elleavait partagé l’exil des Pândavas , et supporte les fatigues et les humiliations’fleleur infortune. Admise , conime couturière , dans le palais d’une reine , elle avaitattiré les regards du frère de cette princesse , et avait , avec une courageuselvertu’,repoussé scs’propositions et ses violences. Dans la guerre qui ’éclata ensuite entre

les Pândavas et les Côravas , elle eut la douleur de voir périr son. frère Drich-tadyoumna et les autres enfans de Droupada. Quand les Pandavas, dégoûtés desafl’aires, se retirèrent du monde , elle les accompagna dans la solitude. Elle eutcinq enfans. Elle est une des cinq vierges , pante-ha mufti, à qui les brahmanes

adressent chaque jour des prières. 1V Duncan , fils d’Yayâti , roi de Pratichthàna. Il fut le fohdateur d’une branchecollatérale de la dynastie solaire , et l’ancêtre des Bhodjas.

Dwmun ou Dwnuynr , ville.fondée par Crichna , dansune île sur la côtedeMalabar, au fond du golfe de Cutch. Il paraît que ce territoire était devenu lapropriété de son frère Balla-rama , par suite de son mariage avec Révati. Crichna ,forcé d’abandonner Mathnurâ,qn’il ne pouvait défendre contre l’armée confédérée

de Câla yavana et (les princes indiens , alla s’établir dans cette ville , dont il fit un ’u

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 419séjour riche et délicieux; Elle était avantageusement située pour le commerce. Les

malheurs qui vinrent frapper la famille de Crichna n’épargne-rem pas la ville quiétait son ouvrage. Un tremblement de terre la fit disparaître ; elle fut submergée,et le bruit se répandit qu’elle avait disparu avec les êtres divins qui l’avaient ha-bitée; qu’immortelle, elle était avec eux transportée au ciel. Outre le nomd’Anartta, que portait le pays l’environnait, on l’appelait encore Cousas-tirait. Les arcs de triomphe ornaient les portes de cette ville lui avaient faitdqpner ce nom de unau.

E

ERAVATA. Nom qu’on donne à l’éléphant céleste sur lequel. est monté le dieu du

ciel, Indra. Il était né de la mer, lorsque les dieux l’avaient bariolée.

o Gü

GALAv-A , solitaire fameux , disciple de Viswâmitra , qui, dans un moment d’hu-meur, lui demanda pour récompense de ses soins huit cents chevaux blancs avecune oreille noire, qui, donnés par Varouna au pieux Richika, avaient ensuite passéen la possession de difl’érens princes. Gâlava s’adsessa au roi YayAti, qui, ne pou-

vant rien pour lui ,I lui remit sa propre fille Màdhavî; elle fut donnée successive-

ment en mariage aux princes qui avaient de ces chevaux, et qui en faisaientcadeau à Güva au premier garçon’qu’ils avaient d’elle; Mâdhavi, avait ledon de rester toujours vierge , fut enfin donnée à Viswâmitra’eu même tems queles chevaux. Elle en eut un fils, nommé Achtaka. Viswhmitra lui laissa son ber.mitage et son haras, otte retira dans les bois; et le"lieu fut de la appelé Achtalra-poura. Galava ramena ensuite Mâdhavî à son père , et finit ses joua dans la solitude.

l GAnnnAuADImA; c’est d’une des quatre montagnes qui enferment la régioncentrale du monde , appelée llàvritta, dans laquelle est située la montagne d’ordes dieux ou le mont Mérou; Les Pourdnas ne sont pas d’accord sur sa position.Suivant le deou pourzinail est a l’ouest, joignant le Nîla et le Nichadha, chaînesdu nord et du sud. Le Viclumu pourâna le place au sud, et nomme Vipoula lamontagne occidentale. l] y a cependant un Gandhamâdana à l’ouest, au milieudes branches projetées du Mérou. LeBhdgavata le place a l’est. Mahâbhdrataest d’accord avec le deou poutiina. Le Padmapourdna ofl’re deux opinions?dans un passage il le place à l’ouest, dans un autre il le décrit comme a l’est. Sui-vant ce Pourdna , Couvéra réside sur ce mont avec les Apsaras, les Gandharbas.et les RAkchasas. Le Sita Gangâ (Hong-Ho) prend sasourcc sur son sommet, d’où

Il descend dans le Bhadraswa mucha et coule vers la mer orientale. lGANnaAnaA , tel est le nom qu’on donne aux musiciens des cours de son,

d’lndra et de COuvéra. Ils sont fils de Casyapa et d’Aricbtâ; .

GANDBARA, province qu’on appelle aujourd’hui le Candahar, placée entre lenord de l’Inde et la Perse.

GANDEARI , fille du roi Gândhâra , qui descendait du prince Drouhya , filsd’Yayâti, et régnait dans le GândhÂra , aujourd’hui le" Candahar. Gândhârî,

avait épousé Dhritarâchtra, et fut la mère des princes Côravas. Elle eut.la douleur

de survivre à sa nombreuse ille. ’GAnÏsA , dieu de la sagesse , fils de Siva et Ide Pâ’rvatî. On le représente sons la

forme d’un homme gros et court, avec un gros ventre et.une tête d’éléphant. Ila quatre mains : l’une tient une conque , l’autre un disque, une autre une massue ,

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.420 TABLE AÈPHABÉTIQUE.. ct la quatrième un lotus. Sur quelquesçunes de ces images, ou voit dans une de .

ses mains une espèce de croc, dans l’autre unlotus, dans la troisième une de ceselles qui servent à écrire, dans la quatrième un corps arrondi qui ressemble à unœuf, et qui est un gâteau. L’animal qui lui est consacré est le rat. Sa tête d’élé-phant n’a qu’une défense : Vichnou , sous la forme de Parasourâma, voulant un

jour parler à Siva , fut arrêté par Gauésa , qui gardait la porte : ils se battirent,et Ganésa perdit une défense. Ce dieu venait de naître, et recevait les hommages tde toute laceur céleste. Sani (Saturne) détournait les yeux , sachant qu’ils cousu-

meraient ce qu’ils apercevraient. Pâwati , prenant cette action pour une insulte ,le força par ses reproches de regarder son fils , dont la tête fut aussitôt consumée.A ce spectacle, Pârvdti furieuse voulait se venger sur-Sam; Brahma l’en empêcha,et dit a celui-ci de prendre la tête du premier animal qu’il trouverait couché vers lenord (caron meurt, quand on dort dans cette position). Il rencontra un éléphantainsi placé, lui coupa la tête , etla fixa sur le corps de G.anésa. Pa v ti était peusatisfaite z Brahmâbii dit que, dans tous les sacrifices, son fils serai?iibmmé avantles autres dieux. En efl’ct , au commencement de toutes les entreprises, à la tête detous les ouvrages , il reçoit un hommage de respect. Tous les Jivres commencentpar ces mots : Adoration à Gynésa. On l’appelle Dwéma’toura, qui a eu deuxmères, savoir: Pârvatî, à il doit son corps , et l’éléphant, à qui il doit sa tête.

Il’est le chef de tous les ordres de divinités inférieures qui forment la cour de Siva ;

de la son nom de Ganésa. , lGuru , est un nom féminin par lequel on désigne le fleuve du Gange. Tous lesnoms de fleuves et de rivières en sanscrit, excepté un, sont du féminin : si nousles avons traduits par le masculin , c’est que cela nous a ptu moins étrange et plusnaturel : ainsi ailleurs nous avons dit le Godâviarî, et non la Godâvarî, etc. Onfait aussi du Gange une déesse. Ses,ondes sont sacréesh’elles effacent les péchés,

et le dernier espoir d’un Indien est de mourir à la vue du Gange. Ce fleuve a dûêtre le sujet de bien des fables mythologiques. V. le mot Minou. Sortant dedessous les pieds de Vichnou; au pôle même du monde , il vient en vapeurs lé-gères, traversant les airs et rasant le haut des plus hautes montagnes; puis ilscreposc’ dans le manda ou bassin de Brahmâ , qui est le lac Mânasarovara : delà , encore par l’air, il vient tomber sur un roc en forme de tète, linga de Siva ouMuhâdéva ; il s’embarrasse dans ses cheveux et coule dans un bassin au-dessous,appelé Viudou sarovara. c’est au-(lessus de’cette chute, qu’on trouve cet endroit

fameux , appelé Gomoulcha, ouverture que se font les eaux dans les monts Hima-laya, et que les ludions comparent, pour la forme, à la tête d’une vache. Plus loinse trouve la ville d’Haridera signifie parte d’Hari : c’est l’endroit où leGange entre dans les plaines de l’Indostan. Il poursuit sa route , allant heurterle pied des montagnes qu’il creuse, changeant de lit fort souvent et renversant lescités qu’il emporte dans son cours , comme les antiques villes d’Hastinâpoura et

de Pètalipoutra. Il reçoit un grand nombre de rivières, qui viennent, dit-on, luirendre hommage , et qui ensuite, lorsqu’il approche de la mer, le quittent pours’y jeter chacune de leur côté. C’est ainsi qu’on explique les diHércntes bouches du

Gange, auxquelles on donne les noms des rivières qui s’étaient réunies à lui. Ladéesse du ,Gange est représentée comme une femme .vêtue en blanc , portant une

couronne , assise sur un poisson , ayant dans sa main droite un lotus , et dans sa, main gauche un luth. Elle fuit, dit-on , devant la mer, deux fois par-jour. Cepen-

dant, autrefois , elle épousa Santanou, incarnation du dieu de la mer, et roi (Tl-las-tinâpoura , dont elle eut Bhichma, aïeul des Pândavas. Par suite d’une impré-

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TABLE ALÊHABÉTIQUE. I, 421.cation de Viclmon, elk était obligée de tuer ses enfants a la naissance. Au hui-tième, son Mari l’en empêcha , et’qlle le quitta. Elle était descendue autrefois sur

la terre, attirée par les dévotionsyile Bhagîratha. Au moment ou elle tomba duciel, le prince craignit qu’elle n’écrasât la terre. Siva, qui demeurait sur l’l-limâ-

laya , la prit dans sa chevelure , et la retintnïuelque tems; il en laissadmler unegoutte sur la montagne; ensuite , le dixième jour de la nouvelle luge de djyechtha(mai-juin) , la déesse toucha la terre , et suivit Bhagiratha. Delà le nom de Bhâgî-rathî qu’on lui a donné. Elle venait pour ramener à la vie les fils de Sagara.(V. ce mot.) Bhagiratha ne pouvant pas lui dire positivement ou étaient leursrestes, elle se divisa en cent torrens pour être plus sûre de les rencontrer. Sur saroute, elle avait troublé le sacrifice d’un sage, nommé Djahnou : dans sa colère,il l’avait prise et avalée; sur la prière de Bhagiratha , il l’avait ensuite rendue : cequi a fait donner aussià la déesse du Gange le nom de Djâhnavi. Quand elle des-cendit du ciel ,. les dieux , sachnt quelle était la verbde ses eaux , réclamèrentauprès de Brahma , qui consentit à ce qu’elle existât à la fois au ciel , sur la terreet aux enfers z au ciel, on l’appelle Mandâkini ; sur la terre , Gangâ; aux enfers,Bhàgavati. On voit facilemàrt que toutes ces fables sur le Gange sont allégoriques,

i et servent à voilcr des phénomènes purement naturels. iGluten , mouni célèbre. issu d’une branche collatérale des rois d’Antarvédî. Il

était né à Mithilâ, et se livrait aux pratiques de la pénitence sur les bords duGan-daki. Un brahmane de ce nom était le nom du prêtre de la famille de Crichna.Fort jeune, il Q’e’tait adonné aux exercices rigoureux de la piété, et n’avait point

d’enfant. On en fit un jour un sujet de plaisanterie : on imputa sa vertu à un motifd’impuissance. .ll en fut irrité, et jura de se venger. Il se retira dans un désert,cherchant à obtenir,par la pénitence la plus horrible, la faveur de Siva. c’est. ainsiqu’il vécut douze une, uâdes ointes de fer; Siva lui promit un fils quine serait point vaincu par les Yidavas. efl’et, d’une apsara, exilée sur la terre etobligée de vivre au tuméfies bergers, il eut un fils; ce fut Gala ,yavam. Adoptépar le roi des Yavanas, il lui succéda : appelé au secours des rois indiens, vaincuspar Crichna , il vint avec une armée immense de barbares, prit Mathourâ , que lesYàdavas avaient quitté pw aller s’établir à Dwâralrâ , et périt bientôt au milieu

des monts Réunis, consumé, dit la légende , par le feu des yeux d’un ancien roiqu’il réveilla de son sommeil : c’est-à-dire qu; les tribus guerrières des mon-tagnes l’arrêté-remet finirent par exterminer son a’rmée. .

Gnoum , ou Gsnoum , est un demi-dieu qui a la tête et les ailes d’un oiseau.Il est fils de Vinatâ, une des femmes de Casyapa. Celle-ci ayant eu une dispute avecCadrou, autre femme de Casyapa et mère des serpens, Garouda devint l’ennemide cette race, allaquclle il fait’ une guerre cruelle. A la suite d’une gageure entreViualâ et Cadrou, la première était devenue l’esclave de la.seconde, et les serpens,pour prix de sa délivrance, demandèrent à Garouda le breuvage d’immortalitédont la lune est le réservoir. Garouda alla saisir la lune qu’il cacha sous son aile.Indra avec les dieux l’attaquer et fut vaincu. Vichnou fut plus heureux, mais Ga-rouda se conduisit si bien dans cette affaire qu’il obtint de son vainqueur unecapitulation honorable. Vichnou le rendit immortel, et lui promit une place plusélevée que la sienne même. Garouda lui sert de monture; mais quand le dieu est.porté sur un char , l’oiseau est placé au-dessus en forme de bannière flottante. Oncroit que Garouda est une grande espèce de vautour. Les poètes l’appellent le roi(les oiseaux]. Son séjour est le Cousu dwipa, que Wilfol’il suppose être la terre deCuch de l’Ecriture, et comprendre les pays entre l’lndus, le golfe Persique et la

s

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que

422. TABLE ALPHABÉTIQUE.Mer Caspienne. On donne encore à’Gnrouda le nom de Sowama. Il se niaria : lesserpens se récrièrent. Il en fit. un grand cardage. Un seul échappa z tombant auxpieds de Garouda, il cria : Épargne-moi, Edgdntaka, destructeur de serpens.Celui-ci le prit, et l’attacha pour trophée autour de son cou. ’

GuA’ro’i’cncuA , fils de Bhima et d’une Rakchasî , nommée Hidimbâ : il fut tué

par Canna avec une lance que celui-ci m’ait reçue d’lndra. Cette histoire est ra-conte’e dans le Mahdbhdrata : la traduction s’en trouve dans le 13’ volume desRecherche: Asiatiques. La lance de Carna devait donner la mort à un guerrier,et il la destinait pour Ardjouna. Crichna, par ses conseils et son secours , rendit

iGhatotcatcha redoutable à l’armée des Cômvas 5 et pour détourner les malheursqui les menaçaient, (lama fut obligé de diriger la lance fatale contre lui. Ardjouna

échappa ainsi au danger. -Goconu. Tel est le ne? qu’on a donné au lieu qu’habitèrent Crichna et Bala-

ramâ pendant leur enfance, quand ils demeurèrent au milieu des bergers sur lesbords de l’YamonnL, dans. le pays de Vradja. l1 GonAvuu, rivière de la presqu’île, qui porte aujourd’hui le nom de Godaréfi.

Elle sort du Sahya, partie des monts Vindhyas, pour aller se jeter dans le golfe ,de Bengale, arrosant le pays de Calinga. Les poètes ont aimé à peindre tous les

charmes de ses rives. iGo" signifie femme de bouvier. Ce sont des bergères du pays de Vradja,qu’on représunte comme des nymphes. c’est au milieu d’elles que çrichna a passé

sa jeunesse, c’est avec elles qu’il formait des danses dont le souvenir est perpétué

-par des fêtes publiques. Comme dieu du jour et de la lumière , on le peint quelque-fois entoure’ de douze Gopis , avec lesquelles il danse en rond : c’est l’allégorie du

soleil ct des douze mois. Crichna est honoré sous le nom de Gopînâtha. On lui rendhommage par des danses , appeléesma’stf, accompagnées de chants, exécutées pardes jeunes gens habillés en bergers et bergères, au moment de la saison d’automne.

Commun , Pandit, auteur de la pièce intitulée Côtoulra sawaswa. Cet ou-

vrage doit être moderne. ’ lGoal. Nom de Dourgà, femme de Siva. V. Doum; - ’Goulu, pour Goswami , espèce de religieux. V. Terri-rus".Goulu. On ne distingue par: assez, ce me semble, Gotama et Gûtama. Ce

dernier est un nom patronymique, et, signifiant descendant de Gotama , il n’estpas étonnant qu’on retrouve sauvant ce Gôtama et à des époques différentes. Ainsi

Gôtnma, le prêtre de Djanalm, doit être le fils de Gotama et d’Ahalyâ, autre-ment appelé Satananda. On donne encore le nom de Gôtama à Sâkya Monni,fondateur du bouddhisme , soit qu’il descendit de Gotama , soit qu’il ait suivi sesprincipes. Car ce Gotama , qu’on écrit même encore souvent Goutama, est. fon-dateur d’une secte philosophique, appelée le Nyz’lya. Son nom est cité dans lesVèŒs. Il était ne’ sur l’Himâlaya , quelque tems avant Rama. Son père se nom-

mait Dirghatamâ. Il épousa Ahalyâ. On le trouve dans un hermitage d’abordùPrayâga, puis dans une forêt de Mithilâ, enfin sur le mont Himâlaya. Tel est leGotama, dont parlent les ouvrages des brahmanes : mais d’un autre côté lesbouddhistes font de Gotama ou Gôtama leur quatrième législateur, quoiquecependant les principes du Nyâya ne ressemblent point à çcux du bouddhisme.Les Djênas le font disci de leur grand saint Mahàvirn. On recohnaitmêmc sonnom dans Sommiocodoni, Samann Comma. ll y a deux mille trois cent soixante-dix une , en 1828, que Gotamn Bouddha a été exalté, et son règne doit durer

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nous ALPHABÉTIQUE. [,23cinq mille ans : ce qui mettrait son apparition, cinq cent quarante-deux ans avantnotre ère. Or, environ sept cents ans avant cette époque , Virabr’lhou , de la racede Gotama , s’empara du trône de Dehli. Ce roi et ses trois successeurs régnèrent.cent huit ans. Le troisième de ces souverains, Mahîpati, vivait dans le sixièmesiècle avant Jésus-Christ, et l’on peut supposer que Bouddha était , sinon son fils,du moins son proche parent, peut-être par les femmes. Ainsi l’on expliquera lenom de Gôtama donné a ce réformateur, qu’il soit fils d’un roi du pays Maga-dha, ou de Bénarès. Voilà, certes, des mystères; la critique, maintenant siexercée,les expliquera unjour; en tout cas, je soupçonne que le nom de Gôtama doitavoir appartenu à plusieurs personnes que l’on a confondues. ’

Gouaou. Tel est le nom que l’on donne a celui qui est le père spirituel, dontun jeune homme reçoit l’initiation aux cérémonies religieuses. C’est lui , qui, dans

les différentes circonstances de la vie , prononce les mantras ou prières, qui in-troduisent un homme dans la société : c’est lui , par exemple , qui fait l’investiture

du cordon, signecaractéristique des castes. Le gourou peut être le père naturelou le précepteur religieux d’un enfant. Si des obligations sont imposées au maître

sous le rapport du bon exemple dont il doit appuyer ses leçons, l’élève a aussides devoirs sévères à remplir envers son directeur. Il doit le respecter plus queses parens, même dans le cas ou il serait ignorant ou vil ; il doit se prosternerdevant lui, en lui demandant sa bénédiction. Quand le gourou arrive dans lamaison de son élève, toute la lfamille se prOsteme , et il met son pied droit sur latête de chacun. On lui lave les pieds, et l’on boit, pour se purifier, l’eau qui aservi à cette opération. On lui présente des fleurs et des parfums 2 on lui sert amanger, et l’on se dispute ses restes. La fonction de gourou est souvent hé-réditaire.

GOURDJAllA , province connue aujourd’hui sous le nom de Guzerat. Elle a portéaussi le nom d’Anartta. C’est dans cette région que s’était établi Crichna , et qu’il

avait fondé la ville de Dwarakâ. aGovAnnnuAnA, montagne célèbre dans lé pays de Vrindavana , aux environs de

Mathourâ , ou Crichna passa son enfance. La légende raconte qu’a l’âge de huit

ans , pour garantir les hahitans d’un orage violent excité par Indra , I prit cette’ montagne dans ses bras , et la tint sur un doigt C0m.mc une ombrelle au-dessus

des villageois et de leurs troupeaux. lGovmns ,’ surnom du dieu Crichna , qui , dans sa jeunesse , fut berger.

V. Cancan. Il y q un poème’éroticœlyrique en l’honneur de ce dieu , intitulé t

Cita Gouinda, par Djaya div-a, et dans lequel on célèbre les amours de sajeunesse.

H

’HAHIIRA,’ personnage dont l’existence est constatée par une inscription del I68 , en l’honneur de Prithivi radia (Prithou-rai ou Pithaura) vainqueur d’Hâm.

mira. M. Wilson , Recherches Asiatiques, yol. 15 , examine que] a: pu être cepersonnage, dont le nom ne paraît pas sanscrit. Il y a un Hâmmîra , prince deSâeambhari, au commencement du quatorzième siècle. V.Rech.Asiat., 9 v.p. 192.

HAsouuAs’était un singe ami de Râma-tebandra. Il contribua aux triomphesde ce héros, et a aussi sa part. dans les hommages qu’on lui adresse. Il était filsd’Andjanâ , femme du singe’Késari : mais la. légende scandaleuse lui donne pour

père Siva lui-même. Pavana, dieu du vent, intermédiaire oflicieux entre Sivaamoureux d’une tout autre personne, et Andjana , fut ensuite regardé comme le

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424 une ALPHABÉTIQUE.père de ce singulier personnage, , des sa naissance, fort joueur et fort plaisant,.prenant le soleil pour un fruit ou un jouet d’enfant , s’était élancé vers le char dece dieu qu’il avait brisé r Indra effrayé l’avait foudroyé , et Pavana avait obtenuqu’il revînt à la vie. Cependant , en tombant , il s’était brisé les os de la joue; et,

depuis cet accident ,v avait été nommé Hanoumân. Cet être est immortel, et onl’honore pour obtenir une longue vie. Il était doué d’une force et d’une légèreté

extraordinaire : dans le Rdmdyana on le représente franchissant d’un saut le dé-troit qui sépare Ceylan du continent, et transportant une montagne entière , surlaquelle se trouvait une plante jugée nécessaire pour sauver les jours deLakchmana. Ses espiégleries lui avaient une fois attiré la malédiction debrahmanes , qui méditaient, les yeux fermés, au bord d’un lac :l il avait jetéun énorme rocher qui avait faitremonter l’eau et forcé les brahmanes à s’éloigner.

Aussitôt après il avait repris le rocher , et quand les saints personnages , achevantleur prière, voulurent faire leurs ablutions, ils virent que le lac n’était plus auprèsd’eux. Cette plaisanterie s’était renouvelée, jusqu’au momentaoù , s’apercevant

V qu’ils étaient joués, ils l’avaient, par une imprécation, privé de sa force. C’est

alors que. le malin singe , pour les fléchir , devint leur humble serviteur , leur ap-portant des fruits et des racines qu’il allait chercher dans la forêt. lls le bénirent,et lui annoncèrent qu’il verrait Bâma , et posséderait alors le double de la forcequ’il avait perdue. Dans la guerre de Râma contre Râvana , il montra le plus granddévouements Envoyé comme espion a Lankâ , il découvrit la retraite de Sitâ ; et

lui donna des preuves du tendre intérêt que lui portait son Seul , il portadans la capitale de l’ennemi le désOrdre et la mort. Arrêté par lndradjit, fils de tu:Varia , il parut devant le tyran , qui fit mettre le feu à sa queue. Mais ce fut pour lemalheur de Lankzi : le singe, sautant de maison en maison, communiqua ce feu àtoute la ville. Plus tard il sauva la vie a Mina et a son frère. On ne le représentepas seulement comme guerrier : on veut qu’il ait été poète , et qu’il ait célébré les

actions de Rama en vers gravés sur le rocs On prétend que l’auteur du Râmdyana,Vâlmîki, vit ce poème, et voulut sacrifier son propre ouvrage; et que le généreux

singe jeta alorsà la mer les pierres, qui étaient les monumens de son esprit; queplus tard pu en retrouva quelques fragmens , qui, arrangés et augmentés par na.modara misra, devinrent la pièce intitulée Hanoumân milaka. ’

Hun est l’oiseau dont les poètes font la monture de Brahma. Les uns croientque c’est l’oie ; les autres le cygne. Il paraît que l’on compte trois espèces d’han-

V sas : 1° le râdja hansa, dont le corps est d’un blanc de lait, le bec et les pattesau: rouge foncé : c’est le phénicoPtère ou filmage; 2° le m ilra hansa, avec unbec et des pattes hmnes; 3° le dhârtarâchtra Hansa , avec le bec et les pattesnoires, c’est le cygne d’Europe. A la cour d’lndra, roi du ciel, il y a des oiseaux

merveilleux , appelés hansa, ont une parole douce et flatteuse, et un chant Iharmonieux.

Plus , épithète que l’on donne à Siva. V. Hun.

HARCHA min , est un roi de Cachemir , protecteur des lettres, qui a dû vivre del’année "13 à 1125. Il passe pour avoir été l’auteur de plusieurs ouvrages que

les écrivains de sa cour se plaisaient à mettre sous son nom, et qfiil payait gé-néreusement. Ainsi il donna au poète thaka cent mille roupies , pour avoir ,dit-on, le plaisir de sa dire l’auteuridu drame de &tndvall. On lui attribue aussiun des six grands poèmes épiques, MahlîcâVfas;qlli forment le domaine de lalittérature profane chez les Indiens : c’est le Nêchadîya. Cet ouvrage, hautementestimé sous le rapport de la poésie , est froid et dépoirm d’intérêt. Rempli de

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r TABLE ALPHABÉTIQUE. 425prescriptions prolixes, telles que les aiment les Indiens, il dépeint les amours, lemariage et le bonheur conjugal de Nala , roi de Nêchada , et de Damayanti , sonépouse. Il parait e la protection accordée par Srî Harcha déva aux arts et auxlettres déplut a ahmanes , dont il prenait les trésors pour les prodiguer auxpoètes, aux comédiens et aux danseurs. On se révolta contre lui, et il périt aumilieu d’une insurrection fit pasfr la couronne à une autre dynastie.

filai. Nom du dieu Vichnou. Des statues de Hara et de Hari réunies, on faisaitquelquefois un seul groupe , ressemblant aux hermapollons des .Grecs. La statueavait quatre bras et deux pieds; une moitié était noire et l’autre blanche; on Pal»pelait Harihara. On raconte à ce sujet qu’un jour Lakchmî et Dourgâ se dis-ptûient devant Siva sur la prééminence de leurs époux. Vichnou survint, et, pourprouver qu’ils étaient égaux, il entra dans le corps de Siva, et ne forma qu’untout avec lui. On rapporte d’une antre manière l’origine de ce symbole : on ditque Siva pria un jour Vlchnou de reprendre cette forme de femme qui avaitautrefois charmé les Asouras ;’ que Viehnou avait consenti a ses désirs, et queSiva , épris de cette beauté , l’avait poursuivie ; qu’en vain. Vichnou avait repris sa

forme ordinaire , et que Siva, dans l’ardeur de ses embrassements, s’était confonduavec lui , comme Salinacis avec le fils de Mercure.

Hssrmnouru , ville capitale des princes de la dynastie lunaire.,Elle fut fondéepar Hasti , qui devait être contemporain de Rama. Cette ville fut emportée par leGange, et le siége de l’empire transféré-a Côsâmbî , dont les ruines encore exis-

tantes sont prises , dit-on, pour celles d’Hastinâpoura. Q110iqu’on veuille la recon-naitre dans la ville moderne de Dehli , il parait cependant qu’elle en était éloignée,

vers le nord-est , de près de cinquanteasept milles. V. Cossus! et Annavrinr.HitlAYA. C’estle nom général d’une race de princes issus d’Yadou. On a re-

gardé Hébaya , son petit-fils, comme l’ancêtre des nations européennes: mais sans

fondement. Car un les descendans, Mahichmâfi, fut le premier roi de Ma-bichmatipouri. Cârtavirya Ardjouna était de Cette famille. Son royaume , situévers l’occident de l’Inde, ne parait pas cependant avoir été assez étendu pourjustifier l’opinion de ceux qui voient les Européens dans les Hêhayas. On les prendquelquefois pour les Perses. Au lieu de Hêhaya, on dit aussi Kêkaya z et Kekaya

semble être le Gabon]. .Hiuscoun. Ce mot signifie’pic d’or. C’est un des monts de la chaiue de l’Hi-

wilaya. Quelquefois cependant l’Hémacoûta est une des chaînes de montagnes qui

partagent le continent en neuf régions ou varchas. Il est immédiatement au nordde l’l-Iimâlaya , formant avec lui les bornes du Kinnam vareha , et la secondechaîne au sud de l’llâvritfir, ou division centrale.

’ Humus ou Humus. C’est le roi d’une province de ce nom , située a l’est du

Brahmapoutra. Ce prince et ses sujets étaient Bâkchasas ou anthropophages.Bhima , l’un des Pândavas, risqua d’être dévoré par eux. Il tua Hidimba, qu’on

.appclle aussiRounda : de la le vainqueur est surnommé Rounda mâta. Hidimbâ ,agent de ce prince , épousa Bhîma, qui demeura un au avec elle, et en eut le géantGhatotcatcha. Au lieu d’Hidimba, prononcé Hiiimba , on trouve aussi Hidamba.

Huns , ou HIIALAYA , chaîne de montagnes , qui borne l’lude vers le nord ,et la sépare de la Tartarie. C’est l’Imaüs et I’Emodus des anciens. C’est de ces

montagnes que sortent le Gange, l’Indushle Brahmapoutra, et d’autres rivièresconsidérables. Elles contiennent des pics qui ont une élévation plus considérableque les Cordilières. Le mot d’Himâlaya signifie séjour de l’hiver. L’Himâlaya est

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426 TABLE ALPHABÉTIQUE.personnifié dans la mythologie : il est l’époux de Ménalrâ , et le père de Dourgâ.

autrement appelée Oumâ ou Pârvati , épouse de Siva. Quelquefois aussi on le ditpère de la déesse Gangâ. Au nord de l’Himâlaya se trouve le mont Mérou, séjour

de Brahmâ , et au milieu des monts qui .composent cette ehlne, est le Kêlasa ,ou l’on met la demeure de Siva , et de Couve’ra , le dieu des richesses.

Boum. Nom d’une nation barbare , qui paturellement rappelle le nom. bienconnu des I-Iuns. Il parait qu’au cinquième siècle ils avaient envahi le Bengale, où

ils avaient été battus par Déva pâli). ’ A ’ v

Ixcuwaaou fut le premier roi de la race solaire, que l’on fait vivre près de (fluxmille à dix-neuf cents ans avant Jésus-Christ. On le dit fils de l’un des Manous , le-quel est fils du soleil qu’on surnomme Vivaswân; par cette raison , ce Manon ,est le septième, est appelé Vêvaswata. Il eut neuf fils entre lesquels il partageale monde, c’est-à-dire la province nommée Bha’rata mucha. lkchwâkou l’aîné

eut la province du centre : il fonda la ville d’Ayodhyâ. Une dixième partie futensuite formée , et donnée à Pourcuravas , prince de la dynastie lunaire, fils d’llâ,

fille ou petite-fille du même Vêvaswata. thuma est le roi du ciel : son règne due cent années divines; après lesquelles

un autre , parmi les dieux , les Asouras ou les hommes , s’élève à cette dignité parson mérite. Le sacrifice d’un cheval, nommé aswame’dha, renouvelé cent fois ,

donne à une. personne le rang d’Indra. Le cours, d’une création , appelé calpu , est

partagé en quatorze périodes, qui ont chacune leur Indra particulier. On le repré-’ sente en hlanc, assis sur un éléphant, la main [droite armée du tonnerre, et la maingauche d’un are. Son corps est couvert d’yeux , au nombre de mille. Ou voit parcette description qu’Indra est l’air personnifié : car l’arc-en-ciel est son arc et sesmille yeux sont les étoiles. âa fête arrive au mais de hhâdra (août-septembre). Il

. est aussi l’un des dix gardiens des points cardinaux ; il est placé a’l’est. Les Pourânassont remplis d’histoires de toute espèce dont Indra est l’e héros z le poste qu’il occupe

lui donne beaucoup de malà conserver. Il surveille les saints’et les pénitens dontles austérités portent ombrage à son pouvoir, et emploie tous les moyens pour leurfaire perdre leurs mérites trop éminem. Il y va de son propre salut. De plus , il aun caractère extrêmement porté aux plaisirs, et Çse trouve souvent engagé dansdes aventures galantes dont il ne sort pas toujours avec honneur. C’est ainsi qu’ilséduisit Ahalyâ , femme de son maître spirituel Gôtama, en prenant l’apparencede son mari. La résidence d’Indra est à Amarâvati ; son palais a été bâti par Vis-

wacarmà, et tout y est d’une magnificence extrême. L;0r et les pierres précieusesy brillent de toutes parts. On’y trouve tous les plaisirs réunis. Ce sont des danses,des chants continuels. C’est le théâtre où s’exercent sans interruption les talens des

Gaudharbas et des Apsaras : c’est le rendez-vous de tous les dieux et des géniesbienfaisan’s. L’épouse d’Indra est Satchi z de la vient qu’on l’appelle Satchtpati.

Au milieu des nombreuses épithètes qu’on donne à Indra, il en est une qui faitallusion a une tradition mythologique, qu’il est hon de connaître. Jadis les mon-tagnes avaient des ailes, et pouvaient aller de tout côté, de manière que souventelles écrasaient des cités entières. Indra, avec sa foudre, leur brûla les ailes, et

depuis ce tems elles sont stationnaires. .Isnnannn , guerrier, dont le nom.figure dans le Mahdbha’ruta.INDRADJIT était fils du Râkchasa Ravaua. Il (levait être tué par le chef qui

viendrait interrompre un certain sacrifice qu’il aurait commence. Tel était l’oracle

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 427de Brahma. Lakchmana en fut averti par Vibhîchana , et vint avec les siens atta-quer le parti de Rakchasas qui gardait Indradjit. Celui-ci quitta son sacrificepour les secourir, et fut tué par bakchmana. Un autre nom d’lndradjit est Mégha- rnâda. Ce mot signifie bmit’des nuages , tonnerre. Caché derrière un nuage, ilavait vaincu Indra , et l’avait attaché aux pieds de son cheval. Brahma lui permitde prendre le nom d’ludradjit, qui veut dire , va’ycqueur d’Indra, s’il voulaitrendre la liberté au roi des dieux. On devine bien que ce petit conte est une allé-

gorie. Indra est le roi de l’air. IIsWAaA. Ce mot signifie maître, seigneur. Ce nom se donne particulièrement

à Siva.

K

Kcauain. Tel est le nom qu’on donne au guerrier, qui forme la secondecaste. Il est né, dit-on, des bras de Brahma , et sa destinée est de combattre et demourir en remplissapt ce devoir. On prétend que la race des véritables Kehatriyasest éteinte, et a été exterminée par Parasou-râma. Toutefois on voit paraître après

lui le second Rama, dont toute la famille était de cette caste et en me":l’honneur avec éclat. Les Kchatriyas portent une ceinture comme les brahmanes :celle des brahmanes est formée de moundja, celle des Kchatriyas de mourwi ;celle de la troisième classe est de chanvre. Pour le cordon, il est de coton pourles brahmanes, de laine pour les deux autres castes. Par la suite des tems, lesSoûdras ou les hommes de la quatrième classe se sont élevés , et se sont placés surles trônes de l’Indc.

Kinin , une des femmes de Dasarathâ, roi d’Ayodhyâ , mère de Bharata , letroisième des fils de ce prince. C’est elle qui ’fut la cause du malheur de Bâma ,et par suite de la mort de Dasaratha, ne put supporter l’exil de’son fils qu’elle ,

le força de prononcer. IKinsa , montagne située dans la chaîne de l’Himàlaya, ou les poètes mettentle séjour fabuleux du dieu des richesses, Couvéra , et de Siva. La cité de Couvérase nomme Malta, et l’imagination s’est épuisée à en peindre la magnificence.

Celle de Siva s’appelle Siva poum ; l’or et legpierres précieuses y brillent de toutesparts: la cour du dieu est formée de toutes les divinités et des saints mounis detous les tems. Ils adorent ses perfections, et les apsaras chantent et dansent sanscesse devawlui. Les fleurs de toutes les saisons y sont toujours épanouies, desfruits délicieux pendent aux arbres , des vents frais rafraîchissent l’air , que desoiseaux divins tout retentir de leurs doux ramages , répétant en chœur les nomsde Siva et de Dourgâ.

. . . a . . . * ’Rush est la provlnce que nous connaissons amourd’hui sous le nom de Ma-

labar. ’KisAvA. Nom de Crichna, faisant allusion aux tresses élégantes de ce dieu. LeMnhdbhdrala donne une autre étymologie de ce mot , disant que Késava est uneincarnation provenant d’un des cheveux de Vichnou.

Ris! est un mauvais génie , tué par Crichna : de la vient l’épithète qu’on lui

donne souvent de vainqueur de Kési. C’était une espèce de centaure , vaincu parVichnou, dans une autre naissance , sous le nom d’Hayagrîva.

Kirou est le nœud descendant personnifié, ou la queue du dragon. C’est tutronc sans tête de Bâhou ; on le représente peint en vert, et porté Sur un vautour.V. Buron. En astronomie on en fait une neuvième pl ont-te.

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428 TABLE ALPHABÉTIQUE.Knusuu est un musigien céleste. Mais, chose singulièrel ce musicien a une tête

de cheval. l iKim. Nom de province. M. Wilson croitque c’est le Cachemir.liman. C’est un nom général qu’on donne aux sauvages habitans des bois.

C’est aussile nom particulier d’une tribu barbare , vit de chasse au milieu desforêts et des montagnes. On reconnaît ce nom dans le mot ancien Cirrhadœ , surla côte de Commandel. Il paraît qu’ils étaient indépendans , et seulement tribu-

taires des princes indiens. On les trouve employés a la garde du palais ou auservice particulier des rois. V. Vicauu n Onavssx et BATNAYALI.

Kazan, frèré de VRâvana, vaincu et tué par Rama, dans’le bois de Djanas-thâna , avec quatorze mille quatorze Bakchasas qu’il avait rassemblés pour vengersa sœur Soûrpanakhâ. En voyant approcher la massue que Khara balançait sur satête , Rama éprouva un sentiment de crainte , pensant que l’arme de son ennemiétait d’une origine céleste , et ne pouvait être combattue par des armes culinaires.

- Il paraît qu’en cette circonstance il recula de trois pas. .

[gyms est aussi le nom d’un mauvais génie , qui fut vaincu par Crichna.Rima , peuple montagnard , qui habitait le nord de l’Inde. Wilford croit que

leur pays était le Cachgar , au nord-ouest du Caboul.

L aLAKCHMANA était fils de Dasaratha , roi d’Ayodhyâ et de la reine Soumitrâ , et

par conséquent frère de père de Rama-tchandra ; ce fut son compagnon fidèle zil avait épousé Ourmilâ , fille (là roi Djanalra. Il suivit son frère dans son exil,partagea Ses travaux guerriers, ses dangers et sesitriomphes. Vers la fin de sa vie,Rama accueillit un jour Lakchmana avec humeur ; celui-ci ne put supporter cetoutrage, etse précipita dans les eaux sacrées du Sarayou.

Lsxcunr est la déesse de la prospérité et de la fortune : on la représente enjaune,

assise sur un lotus, dans une main une corde (pdsa), et dans l’autre un collier. Enlui voyant ce pica , ce cordon , imminent de supplice, on se rappelle la peintureque fait Horace de la Fortune : elle qporte les biens .comme les maux. Les uns ladisent fille de Bhrigou , les autres la font sortir du sein de la mer quand les dieuxla barataient ,- elle apparut après la lune , de la vient qu’elle passe pour sa sœur.A sa première vue, les dieux. furent frappés d’admiration : tous élmuvèrent unsentiment d’amour, Siva plus que tout autre. Mais Vichnou fut celui qu’elle ’choi-sit pour son époux. Cette déesse est adorée en cinq mois difl’érens : mais la fête la

plus fameuse est celle qui tombe à la pleine lune du mais d’âswina (septembre-oc-tobre). Toute la nuit on est éveillé, et la fêle porte le nom de Codjdgara. Ce imot signifie : qui est éveillé P On croit que c’est le cri que pousse Lakchmî , en

descendant pendant cette nuit z elle a promis des richesses à tous ceux qui veille-raient: aussi chasse-t-on le sommeil par les jeux , la gaité et les récits intéressans.Le symbole de la déesse , pendant ses fêtes , est un panier rempli de blé , devantlequel on fait les cérémonies qu’exige le rituel. Lakchmî porte encore le nom deSrî, qui a quelque analogie avec celui de Cérès. Ainsi, sa naissance rappelle cellede Vérins, et son nom celui de la déesse de l’agriculture. 0

Luna. C’était le nom de la capitale de l’île de Ceylan ; et il s’étendait à toute

l’île , qui, suivant. les idées des Indiens , est bien plus considérable qu’elle n’est en

réalité. Ils la représentent comme égale à un douzième de la circonférence de la

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TABLE ALpnABÉiinE. 429terre. Ils la placent sous leur premier méridien. De cette maniènë elle serait situéedans l’Océan oriental: au sud de Ceylan , et suivant Wilford , c’est la presqu’île de

Malacca ( Mahà Iankâ). Aussi, d’après guelques auteurs indiens , est-elle distinctsde Ceylan , et ils disent que de l’île Lankâ on aperçoit Ceylan: Quoiqu’il en soit ,

Lankâ est le plus souvent désignée comme l’île que les classiques appellent Tapro-banc , et qu’ailleurs, dans les auteur indiens , onæmme Sinhalâ , d’où sans douteest venu le mot de Ceylan. Il est probable que le royaume de Lankâ , gquvemé parune dynastie nommée Râvana, comprenait, outre l’île de Ceylan, toute la partieméridionale de la Péninsule. Au mont Mérou est un lac , nommé Lankâ.

LA’IA est une province dont la position n’est pas déterminée. doit être près

de la côte de Coromandcl , ou vers la chaîne du Vindhya. - vLA", fils de Bâma-tchandra , roi d’Ayodhyâ, et frère jumeau de COusa. Le

royaume fut partagé entre eux à la mort de Bâman Il existe encore uneprétend descendre de lui. j

LAVANA esttmgaauvais génie, fils de l’asoura MadhOu et de Coumbhinasî, fillede Vjsravâls et sœur de Râvana. Il avait hérité de son père un trident que celui-citenait de Siva, etqui le rendait invincible. Un frère de Rârna, SatMughna, le vain-quit et le tua en le surprenant sans cette arme. Lavana était souverain de Ma-thoura : son vainqueur lui succéda. Mathourâ était auparavant appelé Madhouvana

ou Madhoupouxî, le bois ou la ville de Madhou. ’

Luna , petite rivière aux environs d’Oudjayanî. .LAvAiusA estpun lieu vo’nin de Côsâmbi , ou se trouvait une maison royale qui

fut brûlée , dMems du roi Vatsa. C’était sans doute sur la rive méridionale del’Yamouna , près de sa jonction avec le Gange.

Lumens, gardien du monde. On confond quelquefois les locapâlas avec lesdieux qui président aux points cardinaux. Mais il faut les distinguer. Les locapâlassont proprement les divinités chargées par Brahma de créer le monde sous sa di-rection et de veiller chacun sur les êtres d’espèces différentes soumis à leur autorité.

LonArAnr, roi d’Anga, province qui , formant la partie orientale du Bengale,s’étendaitle long des deux rives du Gange inférieur, de Gaur a Sagar. On donnequelquefoisa ce prince le no’m de Dasaraflia, et on le confond avec le roi d’Ayo-dhyâ , son ami, qui s’appelait Dasaratba. V. Sun. Sa capitale était Tchampà ,aujourd’hui Niagalpour.

Loranonnas , femme du se Agastya. V. AcaZsrn.

Le". V. SCIA. .1M .Ô

immun est dérivé de Maleou , signifie doux. c’est un nom de Vichnou

et de Crichna. V. MAnuou. q ’ IMADHOII. Les livres indiens citent plusieurs mauvais génies de ce nom. Dès le

commencement du monde , un être , nommé Madhou , se révolta contre Brahmâ ,avec un de ses compagnons , appelé Kétahha. Vichnou se réveilla pour réprimer

son orgueil. De la tous les surnoms donnés a ce dieu et a Crichna , et rappellentle souvenir de cette victoire. Madhou est l’ancien nom qu’on donnait au premiermois de l’année , appelé ensuite tchêtra (mars-avril ). Cette victoire de Vichnou etde Crichna , connus aussi sous le nom de Mâdhava , qui est le second mois ,’ n’estpeut-être qu’une allégorie ,’ indiquant la succession des premiers mois. de l’année.

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430 ThBLE ALPHABÉTIQUE.Manitou est encore un mauvais génie qui s’était emparé , aux environs de Mn-

thourà, d’un bois appelé , de son nom , Madhouvana; Il est’ainsi regardé couinel’ancien fondateur ou possesseur de Iatbourâ. Satmnghna , fils de Râma , le tuaet s’empara de cette ville. D’autres disent que ce fut son fils Lavana qui succombadans cette circonstance. V. Luna et MADIOIIIlA.

MADIODIATI , nom d’une rivière qui coulait: environs d’Oitljayanî. l. Wilsoncroit que c’est la même que le Para.

MADEOURA est le nom de Mathourâ. Cette ville fut donnée en fief à Satroughnaqui avait détruit Lavann , fils de Madhou , lequel était le fondateur de Matbourà ,ou du moins au avait habité les environs. On l’avait appelée Madhouvana’ou lla-

dhoupoufi , lebois ou la ville de Madliou. V. MATIOIJIA , Luna et Snnounnn.Nanas , province qu’on place au nordæucst de l’Inde. Hamilton croit que c’est

le Bboutan. I *Mamans , nom d’une pmvince de l’Inde qui correspond à la partie méridionaledu Be’bar. C’était un royaume fort ancien. Gourou , laissant l’un de sesfils lapartie de ses états appelée Couroukchétra , forma , dit-on , des provinces s’a-vancent vers l’est, au sud du Gange, un royaume pour Soudhanou , son autrefils. Les rois de Magadha , dans les derniers terme sont devenus les plus puissamde l’lnde , et on leur a donné quelquefois mal a propos le nom de rois de Bbârata-khanda. L’ancien nom de ce royaume semble avoir été Kîkata ou Gays ; ce dernierétait tiré du nom d’une ville qui le conserve encore. Quoique les poètes se serventdu mot de Magadha pour des teins antérieurs à Crichna, on’dit qu’il n’a été en usage

qu’après lui , et que c’est son fils Samba en fut la cause. Pour figénérer l’ordre

des brahmanes, ce prince en fit venir du Saka dwîpa une colonie; il les établitd’abord dans cette province , qui s’appela Maga-dba , parce qu’ils étaient envoyés

par Maga, fils de Mitra. Ils se partagèrent en neuf familles, dont voici les noms zGôra , Sâraswata, Canyâcoubdja , Méthiln , Outcala , Têlanga , Cardan , Mobi-ràchtra et Drâvîra. V. Cauracousnn. Voilà sans doute pourquoi, dans les loisde Manon x il y a une peine prononcée contre ceux vont dans le pays impur

de Magadba. v iMacaroni , dialecte prâcrit, employé par les écrivains dramatiques , et qu’ils met-

tent dans la boucheries serviteurs des princes. M. Wilson assure que ce prâcrit estfort différent du langage qu’on parle dans le Bébar. l

MAGHA , prince ami des lettres , et passe pour P teur de l’un des six grandsPoèmes profanes , Mahdcâvyls , de la littérature dienne. C’est le Sisouptflabadin; , ou la Mort de Gisoupzila , rival du dieu Crichna. Le poème est en vingtchants.- Ou fait vivre Mâgha du tems de Vicramâditya 2 jaloux de mettre son nomen tête d’un ouvrage poétique , il payait chaque vers une pièce d’or, et tout l’ou-

vrage lui coûta 52,800 roupies. a xMannunan. c’est un poème épique sur la guerre qui éclata entre les descen-

dans de Bharata , prinœ de la dynastie lunaire , au sujet de la succession autrône. Vâlmilii , dit-on , fut invité à célébrer en vers la querelle des Pândavls etdes Côravas , comme il avait chanté les liants faits de Rama. Il s’y refusa. Pârâsara

et Vyàsa son fils essayèrent quelques vers. Ceux du fils furent approuvés , et Vyâsn

devint le chantre des Pandavas. Cette anecdote est un conte fondé un ana-chronisme , car on fait Vâlmîki contemporain de son héros , et Vyâsa n’a pu vivreque plusieurs centaines d’années a’près lui. Le Mahdbhdrata est en dix-huitchants. On suppose que les richis’tnyant mis dans les deux plateaux d’une balance ,

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TABLE AÈPHABÉTIQUÉ. ’ 431d’un côté ce poème , de l’autre les quatre Vèdes , le plateau! ou se trouvait lepoème remporta; ce qui lui a mérité le titre de Mahti ou grand. Au reste , il est .le recueil de l’histoire antique de l’Inde , embellie par l’imagination d’un poète ,

mais précieuse toujours sous le rapport des traditions que l’on peut dégager desfables. c’est un ouvrage de longue haleine, car il contient plus de deux cent

mille vers. »Manseau. C’est un nom de Siva. Câla est le teins , le dieu destructeur, repré-

senté sous une eouleùr noire. V. SIVA. Sons cette forme on l’appelle Djagadbhal-chaka ou mangeur du monde. c’est encore le nom ’du principal ollicier du dieuSiva , qu’on appelle quelquefois Nandi z c’est son portier. ’

Mussolini. Ce mot signifie grand dieu. C’est une épithète qu’on donne ordi-nairement au dieu Siva. Les trois dieux , Brahmâ , Siva et Vicbnou , se disputaientpour savoir que] était entre eux le premier né. Mahâde’va résigna ses prétentions.en faveur de celui qui atteindrait sa tête ou ses pieds. Brahmâ dit qu’il avait touché

sa couronne , et appuya son mensonge par un serment. Vichnou , plus franc ,avoua qu’il n’avait pu atteindre ses pieds. Pour punir Brahmâ , Siva lui abattitune de ses têtes , et accorda à Vichnou la prééminence que perdait son rival.

Mmsnacurm. On reconnaît, dans ce nom de province, celui des Mahrattes, quiont pris depuis de grands accroissemens. La province dont il est ici question de-vait contenir le pays de Vidarhha , car on y met la ville dc’Coundinîpoui-a. Lespoètes dramatiques ont un dialecte prâcrit, appelé mâhdrdchtrt, mais qui neressemble guère a la langue des Mahrattes modernes. ’

MAIIBNDRA. Ce mot est composé de maki et Indra , ce qui signifie le grand

Indra. V. Irons. , «Mamans est endore une chaîne de montagnes , désignée comme l’une des septoque l’on trouve dans le BMrata varcha, ou l’Inde. C’est sans doute la partie

septentrionale des Ghâtes de la Péninsule. vMan] est une rivière qui a sa sonne dans la province de Mâlava , coule vers

l’ouest, environ deux cent quatrevvingts milles, et se jette dans la partie supé-ricure du golfe de Cambaie. Il serait possible que ce mot mali! fût quelquefois.

employé pour Mahichmalîpourf. ,MAIIICBMATI ou Manrcuum rouai, est une ville située dansla partie occidentale

de l’lnde. Mahichmân,quatrième descendant d’Héhafa, l’avait fondée dans un tems

fort ancien, que l’on place dix-sept Cent cinquante à dix-sept cent quatre-vingts ansavant Jésus-Christ. Il &a eu sept rois de Mahichmati pouri g mais on ne peut cons»tater l’époque où ils ivaient par aucun synchronisme : ou ne sait pas même ouétait cette ville. Son sixième roi, Ardjouna , est désigné comme ayant possédé

un grand pouvoir, car on lui donne l’épithète de sahasrabdhou, qui a mille bras.Il fut tué par Parasou-râma. Wilford place Mahichmati, sur le Narmadâ , près de larivière de Mahi , et dit que c’est aujourd’hui Tcholi maliéswara.

Manonua. Ce mot signifie grand Oudqya. M. Wilson, dans son dictionnaire,dit que c’est un nom de Canogc. Il y a bien une ville d’Oudayapoui, mais elle est.moderne , et n’existait pas avant le seizième siècle. Mahodaya est cité dans lePralchanda Pdndava, qui est de la fin du onzième siècle ou du commence-ment du douzième. Ce mot est peut-être aussi une épithète donnée à une capitalepour désigner la grandeur de sa puissance et de ses richesses. Il est possible que

Mahodaya soit Dhondhar. °lituus, nom d’une province qui est aujourd’hui le Malwa, dont l’antique

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. a ,432 TABLE’ALPHAÎBETIQUE.capitale était Avantî, autrement Oudjayanî. Bhodja, roi de Mâlava, avait sarésidence dans une ville nommée Dhàrâ on Dbâranagara , cité durai Dhâra.

MALAYA , chaîne de montagnes , répondant aux Gbâtes occidentales , dans lapéninsule de l’lnde. C’est de la que l’on tire le meilleur bois de sandal. Ou nomme

aussi Malaya le pays qui borde ces montagnes, ou la côte occidentale appeléeaujourd’hui côte de Malabar. Î’. Khan.

.MÂanuv , roi de Lankà , aïeul de Bâvana. Le mouni Yismvas avait épousé unefille de ce prince , nommée ’Ke’sini , suivant Hamilton, qui donne à ce mouni une

seconde femme , nommée Elavilâ, fille de Trinahindou , roi de Visâla, petitroyaume au nord du Gange , au midi de Mithilà , aux environs d’flajypour. CeMâlyavân doit être le même que Soumâli. Au reste , V. VISBAVAS.

Muraux , chaîne de montagnes qu’on représente comme l’une des plus petitesde l’Inde propre , à l’est du mont Mérou. Cependant, il y a une montagne de cenom au nord de la presqu’île , et, sans être la même que le Prasravana, elle

n’en est pas éloignée. IMAIIATTA Buun est un Cachemirien , auteur d’un ouvrage de rhétorique ,intitulé (Maya pactisa, et divisé en dix sections. Il a dû vivre dans le qua-

torzième siècle. ’ 1MANASA, autrement Mânasarovara, est un lac sur le mont Himalaya, sur les bordsduquel émigre annuellement le cygne, ou plutôt l’oie sauvage , appelée par cetteraison mânasôlras. M. Moorcroft, dans sa visite aventureuse à ce lac , en 1832 ,y trouva une grande quantité de ces oiseaux , accoutumés à s’y rendre , et à yfaire leurs nids dans les rocs voisins, quand l’inondation des rivières de l’In-dostan les empêche de trouver quoi se nourrir. De ce lac , que Wilford croit

°que l’on a confonduî’avec le Bindou sarovara , sortent , disent les fables indiennes ,

quatre rivières à travers quatre rocs taillés en forme de têtes d’animaux , savoir :la vache, vers le sud, d’où sort le Gange; le cheval, vers l’ouest, d’où sort leTchakchous ou Oxus; l’éléphant , vers l’est , d’où sort le Sita Gaugâ ou Hoangvho’,

et le tigre on le lion , vers le nord , d’où sort le Bhadra Gangâ au Jénisséa. V. le

.mot Minou , et Bach. Asiat. , vol. 8 , p. 322.Maman". Tel est le nom que l’on donne au Gange , coulant dans le ciel.

V. Gmcs.Muni"! , princesse :tille de Cousadwâdja , roi de Câsi ou Bénarès, épouse de

Bharata , frère de Rama tchandra.MAEDODARI , femme de Râvana.’ On (lit qu’après la mç de Bâvana elle vint

en gémissant auprès de Mina. Celuiæi ; ne sachant qui elle était, lui souhaita den’être pas veuve. Mais son mari venait d’être tué. Comme , suivant un proverbeindien , une femme n’est pas veuve tant que le bûcher de son époux n’est pointéteint , Rama , pour que son souhait ne fût pas sans effet , ordonna à Hanoumânde jeter continuellement du bois dans ce bûcher. Aujourd’hui encore Hanoumân

l entretient ce feu ; et toutes les fois qu’un Indien met ses doigts dans ses oreilles etentend un son , il dit qu’il entend craquer les os de Râvana qui brûlent.

MANGALA est le nom du dieu qui préside à la planète que nous appelons Mars.Le mardi se nomme mangalavarn. On le représente en rouge , monté sur un mou-ton. Il a un collier rouge, des vêtemens de même couleur. ll a quatre bras; une

. de ses mains bénit, de l’autre il interdit la crainte; la troisième tient une armeappelée malt, et la quatrième une massue. Celui qui naît sous cette planète vivra

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 433dans l’inquiétude ; il sera blessé d’armes offensives , emprisonné; il craindra les

voleurs, le feu,’etc. , et perdra ses terres et sa réputation.Manon. C’est un nom général’qn’on donne à quatorze personnages , chefs d’une

révolution de tems , appelée Minimum: , au bout de laquelle le monde éprouveune destruction momentanée pour se renouveler. La réunion de ces quatorze

pmanwantaras forme un ealpah grande période de tems qui est un jour et unenuit de Brahma , et qui se termine par l’anéantissement de toute la création. LesIndiens disent qu’il a déjà paru sept Marions. Le premier, appelé Swâyambhouva,est le fils de Brahma. Il est considéré comme le père du genrehumain. c’est à lui

qu’on attribue le code qui porte le nom de Lois de Manon. Si, dans ManonSwâyamhhouva, on reconnaît le premier homme , il fant avouer que c’est a tortqu’on lui fait honneur de ces lois ,’ sont évidemment trop modernes pour avoirun auteur aussi vénérable. Le septième Manon, celui’ du manwantara présent , estVêvaswata , fils du Soleil et père de la dynastie solaire. V. Vivsswsn.’

Mamans était une esclave au service de la reine Kékéyi ,- épouse de Dasaratha.Pour. se venger de Râma, qui l’avait fait battre , elle donna à Kékéyî le conseilde demander à Dasaratha l’exil de ’Bàma, et de faire’puaisser la couronne à son

propre fils Bharata. Ce funeste conseil causa les malheurs de am et la mort deDasaratha.

Mnurcin est un mauvais génie , fils de Sonnda et de Tan-aira. Il vint troublerles sacrifices de Viswâmitra, et fut tué par Râma. Suivant d’autres auteurs , ilfut tué plus tard , quand , métamorphosé en biche , il attira l’attention de RAma ,

pendant que Ravana enlevait Sitâ. Maritcha , blessé, poussa un cri imitaitla voix de liâma : Sitâ , alarmée , pria son frère Lakchmana d’aller au secoursde son C’est alors que , seule et sans protecteur, elle devint la proie de

Râvana. ’ ’ l . wMarnes saint personnage , dont l’hennitage était placé sur la pente du montRichyamou aaLa forêt qui l’environnait portait le nom de Mâtanga ou de Mégha-prabha ; jamaisîes fleurs ne s’y fanaient, jamais les arbres n’y vieillissaient. Quand

Rama y arriva, le fit et ses disciples avaient depuis long-tamis dispairu; maistout était disposé pour le recevoir dans, l’hermitage; était resté inaccessibleaux êtreûnalfaisans, et les instrumens de cuisine étaient dans un ordre partait,comme si on l’eût attendu.

Marsouin , ville ce’lèbre’par la naissance du dieu Crichna. Elle était la capitale.

d’un royaume de ce nom : il formait, a ce qu’il parait , la plus grande partie de vla province actuelle d’Agra. Il était situé sur la rive droite de l’Yamounâ , et P111.

sieurs lieux de cette contrée sont célébrés par les poètes pour avoir été le théâtre

de l’enfance Et des premiers exploits de Crichna. On fait encore aujourd’hui despélerinages à Mathourâi. On l’appelle Matra ou Maturan V. Mannoun. l

Muni , mère, est l’énergie personnifiée d’un dieu , ou sa femme , et, dans un

sens ligure fla mère des dieux et des hommes. Les mâtris sont au nombre dehuit: d’autres n’en reconnaissent que sept; quelquefois on en compte jusqu’àseize. Voici les noms des huit mdtris : Brâhmî , mâtri de Brahma; Mahéswari ,de Siva; Vêchnavî, de Vichnou; Êndrî, d’lndra; Vârâhâ , .de Vichnou, dansl’avatâre Varâha; Cômâsi, de CArtike’ya ; Œvérî ou Tchamoundâ , de Couvéra ,

ct Tchartchikâ , de Siva , en mémoire d’une de ses incarnations inférieures. Uneautre liste les nomme ainsi: Mahéswarî, Brâhmi , Nàrayani , Êndrl , Vârahl ,.Cômarî , Nârasinhî et Aparâdjitâ. Nârasinhi est l’énergie de Viclmou , dans l’aria.

Il. 0 28

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434 TABLE ALPHABÉTIQUE.târeNarasinba , etAparâdjita est une forme de Dourga. Il paraît qu’on les honorecomme les pitris , en leur présentant les restes de l’ofl’randc , la face tournée vers

le sud. Dans les provinces, sont sur le Gange , elles n’ont plus de culte régu-lier et permanent. Dans le Dévt mahdtmfa, on les décrit avec leur costume, leur

char et leurs armes. 4 iMan. Ce mot signifie illusion. On en fait un être qui représente la naturecomme fondée sur des apparences non réelles. c’est une espèce de magie person-

" nifie’e , trompe nos sans par des phénomènes extérieurs : c’est un.songç per-pétuel au milieu duquel nous vivons. Mâyâ , dans un sens mythologique, estl’épouse de Brahma ou de dieu créateur; elle est la cause immédiate et active de lacréation , qui , elle-même , n’est quZune déception pour l’homme. La déesse-Mâyâ ,

ou’HâyA dévi , est, suivant les brahmanes, la mère de Bouddha. C’est ainsi qu’ils

flétrissent dans son origine un système religieux, qu’ils taxent de fourberie et

d’erreur. v .Mien... est le nom d’une montagne , qui fifi partie des monts Vindbyas. On ena fait un saint qui passe pgur le père de la rivière Narmadâ , qui a sa source surcette montagne. V. NARIADA. Mécala est aussi le nom du peuple qui habite ces

collines. » " lV Mifioaanm , fils de Râvana. V. humour. IMinus , épouse d’HimAlaya , et mèrelde Dourga ou rama, femme du dieu’

Siva. Il a aussi une nymphe du- ciel ,’ une apsarâ , nommée Méuakâ (si ce n’est

pas la même personne Elle fut envoyée à un prince nommé Côsika, dont lapiété portait ombrage aux dieux. Côsika se laissa séduire par les charmes de lanymphe , et Sacountalâ naquit de leur union. Côsilra’ veut dire descendant deCousika. M. Wilson croit qu’on désigne ici Vîswâmitra.

Minou. C’est une montagne qui, suivant les poètes ,"est au centre des sept con-tincns. On lascompare à la coupe qui contient les graines de lotus , et les sept côn-tinen’s , ou dwlpas , aux feuilles de ,cette plante: sa hauteur est exagérée , elle

’ est de Mue-vingt-qiiatre mille yodjanas, dont, soixante mille sontsous terre. Saforme est diversement décrite, comme carrée, conique , Womidale, sphériqueon spirale. Les côtés en sont de différentes couleurs : blanc vers l’est, jaune versle sud, noir vers l’ouest et rouge vers le nord. Le" Gange tombe ’du ciel sur lesommet du mont Mérou , et coule de la , en quatre torrens , vers les mondes qui

.l’environnent. La branche du sud est le Gange de l’lnde ; icelle du nord, quiI coule dans la’Tartarie , est le Bbadrasomâ; celle de l’est est le Sitâ, et celle de

l’ouest est le chakchous ou l’Oxus. V. le mot MANASA. Sur le sommet duMérou réside Brahma, entouré des richis , des gandharbas , etc, qui l’adorent;Les gardiens de chaque point de l’horizon y occupent chacun la face de la mon-tagne qui correspond à leur poste. De tout côté brillent l’or et les pierreries. Enle considérant sous un autre point de vue que la mythologie; le mont Mérou estle plateau de la Tartarie , immédiatement au nord de l’Himâlaya. on le nommeencore Soumérou : c’est le pôle du nord, auquel est opposé le’Coumérou, ou

pôle du midi. Ï iMinima , ville donnait son nom à un royalnne , au nord-ouest du Bengale ,partie septentrionale duvBe’har, aujourd’hui le Tirhut, entre les rivières de Gan-daki et de Cosî, mais ne s’étendant pas jpsqu’au Gange. Cette ville s’appelaitaussi Djanaka poum , ou DjAnakî poum, ville de Djunaka , ou résidence de Dja-naki , autrement Sitâ. Les ruines de cette cité sont encore un lieu de pèlerinage ,

t

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1

TABLE ALPHABÉTIQUE. 435mais on n’y voit rien de remarquable. Buchanan. dit que l’endroit s’appelle J3-

nickpoor. - . nMan’s-cana. On entend par ce mot tout ce qui n’est pas indien. c’est un bar.bas-e, un homme sans caste. Les lois de Manon désignent, par ce nom, plusieurs na-tions qu’elles donnent comme des kchatriyas dégradés ,’ et paraissent princilpaiement habiter sur les frontières de l’lndè , au nord et au sud. Autant qu’il estpossible d’en juger par la. similitude des mots, et par les recherches des écrivainsmodernes, ces tribus de mle’trhhas peuvent être déterminées ainsi : les Pôndralus

sont les peuples de Tchandail , ou les provinces orientales du- gouvernement pré-sent des Mahrattes , sur les continssdu Be’har, étau midi du Gange ; les Odras sontles Onrîyas , «la partie septentrionale d’Orissa ; les Drtvidas sont le peuple du andde la côte de Commande]; les Cambodjas sont les Arachosiens; les Yavanas , le,Grecs ou Bactriens; les Sacas, lesSaces; les Pâravas , les Paropamisiens 5 lesl’ablavas , les anciens Persans; les Tchînas , les’Chinois; les Kirâtas’sont généra-

lement les montagnards, peut-être spécialement ceux de l’liimâla ou lmaüs; lesDaradas, les Daradæ , les Darda; et les Khan; sont les Chasas. Le Mritchlcha-liai! donne une liste de mlétchhas-du midi. Anou , fils du roi Yayâti , est considéré

comme père des mle’tchhas. * V iMonn , nom donné à une dynastie de princes , dont Tchandrafiipta fut le fon-

dateur, et qui commença trois cents ans avant JésusChrist. Ce mot est un nompatronymique , formé de Maud , mère ou aïeule de chaudragoupta. C’était unesoûdrâ avait épousé le dernier des Nandas, roi de Magadha. Une antreépouse de ce prince avait en neuf enfant, et Mona-un seul. Celui-Ici , on, selond’autres, son fils Tchandragoupta monta sur le trône. .’ a

Nounou, roi d’Ondjayani , oncle et’tntenr du fanal): Rhodia, et, mini ,protecteur des lettres. Il donna son nom a un traité de géographie que son neveucorrigea et augmenta. l i ’

Mous! , nom général qu’on donne a un personnage pieux et instruit, qui , parla pénitence, s’est élevé au-dessus de la nature humaine. Ainsi sont appelés les ’

richis , et ceux dont les écrits passent pour avoir été inspirés.

Mona est le nom d’un détya ; tué par vichnon. De la vient l’épithète de Mou-

raripou , ennemi de Moura , donnée, a "Vichnou ou à Crichna. I ’ .Mona est aussi le nom d’une soùdrâ, épouse du dernier roi Nanda, et mère

ou aïeule de chandragoupta , fondateur de la dynastie mon... l iMoussu est un nomde la rivière Narhadâ, aujourd’hui le Nerbuùlla. V. ce mot.

Moussu est sans doute le nom d’un peuple qui habite sur les rives de cette

nuère. . ’.Mounnu Musa, écrivain du treizième ou du quatorzième siècle , et auteur dudrame intitulé Zmrgha Rdghava. -

NAcouLA , le quatrième des Hnùvas , frère jumeau de Salauds-In , fila du MMet de Pândou 5 suivant quelquemus, d’un mini coumâra. Exilé avec misères ,jet partageant leur mauvaise fortune , il se cacha à la cour du roi Virâata, sous ledéguisement d’un chirurgien vétérinaire. Après avoir contribué , avec. ses fières ,

au triomphe du la cause des Pândavas , il finit, comme eux, par se retirer dansla solitude. Cc prince est cité pour avoir encouragé les sciences. Un ouvrage sur

Unippiàtrie porte son nom. , * ’

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436 TABLE ALPHABÉTIQUE.flics , race de demi-dieux , qu’on représente avec une face,bumaine , une queue

. de serpent et le cou étenduvdu Coluber Néga. [la sont issus de Casyapa et de safemme Cadrou , "pour peupler le Pâtàla , nu les régions infernales. Ils ont étéexterminés plusieurs fois par l’oiseau Garouda, leur a fait une guerre mor-telle; par Djunamédjaya , qui fit un sacrifice ou ils périrent tous , parce que l’und’eux avait piqué son père Parikchit. il faut suppose: que l’on désigne par ce mot

un peuple sauvage , vivant au milieu des rochers , dans les mines peutétre :d’autres prétendent que c’est une nation avait des serpens pour. objetsson culte: Dans la division du Bharata khanda , on cite un. pays, nommé Nâga.klianda , arrosé par le Sindhou. Le roi des serpens est Vâmuki , quelquefois cou-’

fondu avec le grand serpent Sacha. .Sa sœur est Manasâ , du sage Djarat-un ,Aet elle est invoquée , comme reine des serpeus, pour obtenir d’être préservé

de leurs piqûres. Elle est représentée sur un lotus , vêtue de ’Son fils,nommé Astilra , au moment de l’extermination des serpens par Djanamédjaya,’obtint grâce pour Takchaka , un de leurs rois. V. GAROUDA.

Nauoucna est un prince de la dynastie lunaire, fils d’Ayous, roide Praticbtbâna.Il passe pour avoir conquis le monde , et quelques auteurs ont reconnu en Deva-nahoucha le Dio-nysus des Grecs. Voisin ’du mont Mérou, qui rappelle le motgrec méms , ilîaartit de [à pour subjuguer tonte la terre; et, à son retour, y bâtitune ville superbe , appelée Déva-Nahoueba nagari (Dio-nfsioplis), nommée ’aussi Nâhoucbam , par syncope Nôcham , d’où l’on fait venir Nysa. Cependant ,

Indra , roi du ciel, avait offensé son maitreàspirituel Vrihaspati , et avait pris pourprêtre un dêtya , nommé Yiswaroûpa , , obéissant à son inhuel, trahissait ensecret les dieux qu’il était appelé à servir. La foudre avait puni le traître; maisce juste châtiment avait en même teins inité son père , un géant redoutableequipoursuivait Indra, qu’en vain le saint mouni Dadhitchî avait voulu sauver eu selivrant lui-même a la mort; et en donnant selos pour en faire des armes coutre .l’ennemi du cieL-Un autre monstre, la gueule ouverte , partout ou s’eufiiyait In-dra , arrivait comme pour le dévorer. Les dieux étaient dansle plus grand effroi :le ciel était sans maître. Nabouclla venait de faire cent fois le sacrifice du cheval :on l’éleva sur le trône vacant. Curieux de jouir de tous ses droits , il voulut avoirl’amour de ’Satchi , femme durci dépossédé. Elle consentit à le recevbir s’il appa-

raissait à ses yeux dans un équipage plus pompeux que celui de son prédécesseur.Nahoucha pensa que rien n’était plus magnifique que de sétaire porter sur lesépaules des brahmanes. Ils allaient trop lentement au gré de son impatience : ils’oublia au point’de frapper la tête sacrée d’Agastya , en lui disant :parpa , sarpa ;

’ c est-adire , avance , avance. Le saint, irrité , répéta les mêmes .mots , mais dans

un autre sens; dans sa bouche, ils signifiaient: marche, serpent; et, en pilet ,Nahoucha fut changé en serpent. Retiré sur l’liimâlaya , il attendit sous cetteforme le tems où les Pâmdavas devaient faire cesser sa métamorphose. Vichnou ,voyant que des deux rois du ciel, l’un était en fuite; et l’autre, en quelque sorte ,dégradé, eut pitié des dieux , maudit le monstre i faisait leur malheur, et ren-

dit le trône il l’ancien Indra. ’ yr rPlus» , père nourricier du dieu Crichna. Crichna était dévoué à la mort par

Causa. Vascudéva fit venir à la cour Nanda et sa femme .Yaso’dâ , qui était alorsenceinte; il substitua-l’enfantde’eelleæi à-Criclma, qui fut sauvé de cette manière,-

et .éleve’ par ces bons bergers que chaque jour de nouvelles merveilles ,I opéréespar leur nourrisson , venaient étonner .et réjouir. Dans le æiu d’Yasodâ s’était in-

carnée Câli : c’est elle qui périt à la place de Crichna. h a .

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TABLKALPHAtBÉTIQUE. 437Nanas. Tel est le nom général d’uuerace de princes , dans laquelle s’opéra un ’

grand changement trois cents ans avant Jésus-Christ. Le dernier de ces princes ,nommé Sarvârthasiddhi , eut dans épouses : l’une lui donna neuf fils, l’autre , quiétait une soûdra , du nom de Mourâ , n’eut qu’un fils; mais ce fils de Mourâ , ou

peutvêtrc son petit-fils ,7 aidé du brahmane YiËhnougouptaq détruisit tous. lesmembres de la famille royale , et monta sur le trône. C’était Tchandragoupta qui -mit « fine à la dynastie des Naudas , ou Mahapadmas , pour commencer celle des

Môrias. i - I » 4 -Ngsnins. C’est ainsi qu’on nomme les jardins , l’élysée d’ludral, roi du ciel.

V. Irons et Kriun. x ’ ’Nanar est le nom d’un compagnon du dieu Siva. Il bat le tambour, dont le son

anime les pas du dieu , quand il danse pour amuser son épouse Pârvati.Nnrnr est aussi le nom qu’on donne à la premièreîpartie d’un drame , qui con-4

siste en une prière ou Âne invocation en l’honneur d’un dieu.

Nus , solitaire , frère de Nârâyana. V. Nanars; -Nuum, fils de Brahma, est un des dix premiersrichîs. Il passe pour avoir.

inventé le luth indien, appelé vînà. Les poètes lui donnent un caractère malin et.caustique. Il aime a rapporter tout ce qu’il voit, tout ce qu’il entend. S’il rend.service à ses amis en les avertissant des projets de leurs adversaires, ou des in-tentions des dieux, ou des anciens décrets du destin ; répand aussi le trouble etla confusion par ses discours indiscrets. Dans la mythologie indienne, c’est une

espèee de Mercure. * F.NAIAYAHA , mon: de Vichuou , considéré comme existant avant le monde ,comme l’esprit qui flottait sur les eaux. V. Viennou. l

.Nuuniu , flint solitaire , frère de Nara , fils de Dharma et d’Aliinsâ. C’est luiqui produisit la nymphe Gandi. V.’0l!llVAsl. On regarde quelquefois Nara etNârâyana comme des avatâres d’Ardjouna et de Crichna. *

I Nuiunn Bruns. V. BHATTA Nanannl. e QNunnm. C’est une rivière qui a sa source dans les monts Vindhyas , près du

village d’Arîraracamaka ; elle coule vers l’ouest, et’va se jeter dans le golfe deCambaie.. Elle sort d’un’lac , et, à quelque distance de la , est aussi la source dela Souci. trois milles de ce lac , au pied de la colline , est un ruisseau insigni-fiant , appelé Djouhalâ (le Johila Il. existe sur ces rivières une légende qui,peut devenir un coute agréable. Ou fait de la Sone un jeune dieu ; de Naruj’dil ,une déesse, une forme de Bhavâni, et de Djouhala , une jeune esclave qui; étaità son service. Sona, a’yaut entendu parler de la beauté de Narmadz’l , la demandaen mariage. Narmadâ avait envoyé Djouhalâ pour voir si cet époux était en elledigne de sa faveur, et pour l’amener à Amaracnutalra , dans le cas où il pourrait

- convenir-à une déesse connue elle. Djouhalâ le vit, en devint amoureuse et l’é ousa,

en se faisant passer pour sa maîtresse. Narmada , pour se venger, .ôta à Djouh’alâla beauté dont elle avait abusé; elle précipita Sona du haut de la montagne , etdisparut elle-même dans l’endroit d’où sort aujourd’hui la rivière de son nom.

Comme si elle fuyait Soma , elle coule àvl’ouest , tandis que les eaux de la Sone sedirigent vers le nord. Des pleurs de Djouhala il se forma une rivière de son nom.Le Narmadâ se nomme aujourd’huiflerbudda. V. Mireur.

N ÉIICBA , nom d’une forêt ou les sages assemblés firent un sacrifice , qui, sui-vant le Iliaha’bha’rata , dura douze ans , et mille, suivant le Bha’gauata. c’est a

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438 TABLE ALgnABÉTIQU-E.i dans cette foret que Soûta lisait les ouvrages de Vyâsa à soixante mille sages

assemblés. V v ’Ninn. C’est la province appelée aujourd’hui le Népal ou Nepnul.

Nrucm’rus, nom de Siva ,i signifiant qui a le son. noir. La mer, barate’e parles dieux , produisi un poison mortel , qui brûlait comme le feu , et se ré-pandit dans les trois. mondes. Siva, par l’ordre de Brahmâ , avala , pour sauver legenre humain, ce poison’qni lui resta dans la gorge. Il en a conservé une marquenoire z de la son surnom Ide Nilacantha.

Niaounsn. C’est le nom d’un géant qui , avec Soumbha , s’était livré à des dé-

votions dont les mérites faisaient trembler lesdieux. Le dieu de l’amour les blessa:ils succombèrent gala beauté de deux nymphes célestes. Mais ensuite , reconnais-saut leur erreur, ils obtinrent, par de nouveaux actes de piété encore plus extrace-dinaires, que Siva leur accordât d’être plus riches et plus forts que les dieux.Ceux-ci implorèrent le secours de Doungâ, , pour détruire ces deux géans ,prit dix formes différentes. Les exploits de la déesse, en cette circonstance , sontcélébrés dans la partie du Mdrkandéya poulina , appelée ;Tchandipâtha ,

Dévl mahdimyum. . O ,

lennswsn. Ce mot, décomposé , signifie Seigneur de la syllabe 0m. Lasyllabe 0m , ou mieux àum , est mystique 5 elle précéda toutes les prières et les in-vocations ; elle est à la tête de tous les ouvrages. Elle exprime , dit-on , l’idée dela triade indienne, des trois en un. A , est le nom de Yichnou ; u , celui de Siva ,et m, celui de Brahma. c’est une pratique de dévotion très-méritoire que deprononcer Cette syllabe, et de méditer sur le mystère qu’ellesreprésente. On peutmême quelquefois, par ce moyen, arriver à un état de perfection , vous donneune puissance surnaturelle. Telle est celle des pénitens qui s’identifient avec dieupar l’Yoga. Cette espèce de dévots nappartient ordinairement à la secte des sivistes;voilà pourquoi on pense que le mot omkdréswara est une épithète de Siva.

0!!an , fille,de l’asoura Baba. Éprise d’Anirouddha) petit-fils de Crichna, ellel’éponsa secrètement, et introduisit de cette manière un ennemi dans la Amaisonde son ,Bientôt arrivèrentICrichda , Balarâma et Pradyoumna; et flua ,qui avait osé défier Vichnou lui-même, succomba sous les coups de la fi’mille de

Critàna. i v iOui-nus. V. Mamans. . V .i OUDAYANA , nom du roi Vatsa , parce qu’il avait été élevé sur une montagne

.d’Orient , Oudaya , par le sage Djamadagni. V. VATSA.Ounnnm ou bien Oudjayinî , aujourd’hui Ougein , dans la province de Mâ-

lava; ceqfut la capitale du fameux Vicramâditya , prince qui a donné son nom aune 5c antérieure à la nôtre de cinquantersix ans. C’était une des sept villes sa-crées des Indiens , anciennement connue sous le nom d’Auanti’, et désignée par

les astronomes pour leur premier méridien. En dernier lieu , elle a été la capitalede Sindia, chef des Mahrattes ; mais il paraît que la ville moderne est située ,suivant sir J. Malcolm , deux’milles , et, suivant le,docteur Hunter, un mille plusau midi que l’ancienne, qui a été’detruitegvers le Items de Yicramâditya, par

une éruption volcanique, dont il reste des traces. Toutefois la ville , telle qu’elleest décrite dans Mdlatï et Whaua, semble avoir été encore plus près des

l montagnes qu’elle ne l’est aujourd’hui. Il fant supposer l’existence d’une autre

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w

TABle ALP-HABÉTIQUE.- 4’39Oudjayani encore plus ancienne, située. plus au sud , et même plus à l’est,plus près des sourccsldu Siprà et du Sindlrou. Il est ditlicile d’expliquer ce queBbavabhoûli y dit de la réunion du Para et du .SindhouuLe seul confluent, dansle voisinage d’Oudjayanî maintenant , est celui du Saraswati et du Siprâ , a cinqmilles au sud. Le Tchotasindh tombe dans le Siprâ , bien loin au nord , et le Sin-dhou va se jeter dans le Tchumbul. Ainsi Oudjayani devait être plus au sud-estqu’elle n’est aujourd’hui. Quelques personnes écrivent Oudjayini.M. Wilson , dansson dictionnaire , donne Oudjayanî. J’ai préféré ce dernier mot comme plus doux.

Germain ,1 fils et successeur d’Ahoulra , roide MatbOurâ. Il. est le père deCansa’, qui le détrôna , et fut ensuite tué par Crichna et Balarâma, suivant les

I uns petits-fils , , suivant’les autres, petits-neveux d’Ougraséna , à qui ils rendirent

la couronne. V. Divan. i A 4 ’Ounmcum. C’est le nom par.lequel on désigne certains traités sur l’unité de

Dieu et l’identité de l’esprit avec lui. Ils forment une partie des Vèdes , et sansdoute celle qu’autrement on appelle djgndna , traduite en persan , par l’ordrede Barn Shakoh , fils de Shah Jeban :ils ont été reproduits en latin par Anquetildu Perron sous le nomd’OupneÂhat. Quelques-1ms des plus courts ont été traduits

en anglais parW. Jones, le docteur Carey et Rammohun Roy. ’ .Ounuu , princesse , fille de Djanalra , roi de Mithilâ, épouse de Lakchmana ,

p frère de Bannir-tchandra. - 4 - . iOunvesr est la plus célèbre des apsarâs ou nymphes célestes. Voici comme onraconte sa naissance z Nara et Nârâyana , fils de Dharma et d’Ahinsâ , se livrèrent

et des pratiques de dévotion tellement méritoires que les dieux tremblèrent pourleur’empire et craignirent de se voir déposséder par eux. Indra envoya Câma etVasanta ou l’amour et le printems , avec les nymphes du ciel, pær enflammerles deux saints des feux dola passion, et détruire ainsi le fruit de leur’pénitence.Nârayana , en voyant leurs manières , soupçonna leur dessein. Il les invita à s’ap-procher, et les traita avec tant de politesse , qu’ils se crurent vainqueurs. Le saintmouni cependant , prenant la tige d’une fleur, la plaça sur sa cuisse. En ce m0;mont parut une beauté merveilleuso; les nymphes du ciel en voyant ses attraitsrougirent de honte de se voir éclipsées. Narâyan’a leur dit alors de retourner auprès

d’Indra , et de lui présenter de sa parfila nymphe nouvelle pour lui prouver qu’iln’avait pas besoin des beautés du ciel, s’il voulait avoir une compagne. Ondonna à la nouvelle apsara le nom .d’Ourvasî , du mot ourau, quitignifie cuisse.Ounvasî est aussi connue pour ses amours avec le. roi Pourouravas. ’

Dessins , autrement notumé Soucra , est le régent de la planète que nous ap-pelons Vénus. Soucra vira est le veïdrcdi. Il est habillé en blanc , assis sur un lo- ’

tus a quatre mains : l’une tient un chapelet de grains d’elœoearpus ganitrusiI l’antre unplat pour recevoir les aumônes; la troisième , unelmassuc ; la quatrième

donne une bénédiction. Ousanss est fils du sage Bhrigou , et précepteur et prêtredes Dêtyas. on le. représente comme privé.d’un œil. Quand Vichnou , sous laforme. d’un nain , vint demander un présent au roi Bali , Soucra lui conseilla den’en rien faire. Le prince insista :.Soucra était obligé de lire les formules sacrées ,et de verser l’eau ’ était dans le vase pourratifier la promesse de Bali. Alors sousune forme invisiblïcn, il entra dans le vase , empêchant, par sa science magique,l’eau de tomber. Vishnou enfonça dans le vase une paille qui entra dans l’œil deSoucra , et lui causa tant de douleû- qu’il reprit uniforme. On le distingue par l’é-pithète de ravi, poète; et , en efi’et, on trouve cités dans les grands poèmes , des

o

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440 ’ .TABLE ALPHABÉTIQUE.. vers moraux qu’on lui attribue. Celui qui est ne’ sans cet astre aura la faculté de

connaître le présent, le et l’avenir; il aura beaucoup-de femmes; il seraroi, et jouira d’une fortune brillante , etc. I

P

Panlauaoana , ville de la province de Vidarbha , aujourd’hui le Bérar propre; ,on ne la trouve pas.sur les cartes. Elle était la patrie du poète Bhavabhoûti. ’

e Pannavarr. Nom de la, ville d’Oudjayanî. V. OunJaram. Wilford dit quePadmâvatî est un ancien nom de Patna. c’est alors le même nom donné à- deux

villes différentes. r ’ . .Pana, rivière prend sa source au mont Richyamouka, et qui coule parla province d’Orissa , dans le Toungabhadrâ , au-dessousd’Anagoundi.

Panna; ce mot figniliefils de Pdndou. Ce nom s’applique à cinq princes,qui soutinrent les droits de leur naissance contre leurs cousins les Côravas , et quifinirent par triompher après une guerre sanglante , dont le Mahdbhdfata nous atransmis les détails. Ils -avnient pour mères les deux épouses de Pândou , Countîet MAdri z la légende suppose qu’ils devaient leur naissance à des dieux. Hamil-ton défend l’honneur des deux épouses de Pândou en disant que, dévouées auCulte de ces dieux, elles n’avaient en avec eux qu’une liaison toute morale , toutespirituelle, que les récits des poètes ont dénaturée. Ces cinq frèresse nommaientYoudhichthira, Bhîma,.Ardjouna , Nacoula et Sahadéva. Le premier passait pourle fils d’Yama; autrement dit Dhnrrna ; le deuxième de Vâyou; le troisième d’hi-dra; et les deux antres des-dieux gémeaux, appelés Aswini coumâras. Mais ce qu’ily a de plus singulier dans leur histoire ; c’est qu’ils épousèrent la même femme,Drôpadi. Pândou, fatigué du trône, l’avait cédé à son frère Dhritarâchtrn , et lui

avait de plus laissé la tutelle de ses cinq enfans. Dhritaràchtra, de son côté, avaitcent fils, et entre autres Douryodhana. Par les conseils et l’artifice de ce dernier,les Pândnvas furent persécutés, d’épouille’s de tous leurs biens , exilés , et forcés

même de se cacher, sous l’habit de serviteurs, au milieu d’une cour étrangère.

Cependant, au bout de douze ans, ils rentrèrent, les armes à la main, dans unroyaume. qu’ils réclamaient du chef de leur père. -Vainqneurs après une lutte san-glante, ils reconvrèr’ent tout leur héritage. Youdhichthira monta sur le trône.Mais ensuite, dégoûtés des biens de la terre , ils renoncèrent. au monde pour se li-vrer aux austérités de la vie ascétique. *

Panna. Tel est le.nom qu’on donne mbrahmaauinstruit et capable d’en-

seigner. - 4’, à ’ . ’ w . oPaunou est un roi du Couroudésa ou d’Hastinâpoura , selon la - légende , pèreputatif des cinq Pâudavas issus de Counti et de Mâdrî ses femmes, et de difl’érens

dieux. Suivant les uns, il était fils de Vitchitravirya, frère de Vyâsa; selondiantres, il était fils de Vyâsa et de la femme de Vitchitravîrya. Il laissa.le trôneà son frère Dhritarâchtra et se retira , pour mener une vie ascétique , sur le-mont

Himalaya où il monmtap". Daniranacnraa. . tPANDYA , province dans le sud de l’lnde, contenant Endura ct le pays que Ren-

nel appelle Coimbetore. ’ - - .Panrcnana. Nom de Droupada, père de Drô dî , épouse des Pândnvas. Ce nom

I est celui de la province dont il était roi, fini forme aujourd’hui partie duPrairial). Il paraît que ce princeportait aussile nom d’Yadjgnaséna.

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TABLE mensurions. 441Pan-rouans: , forétle long du GodAvari , résidence de alluma , au moment ou

Sitâ fut enlevée. , . - ’ ’ .Pana , autrement appelée rama , petite rivière qui , sortant des monts Pariyâ-

tras, partie centrale et occidentale de la chaîne du Vindhya , tourne au nord deNarwâr , et ase jette dans le Sindbou (Cali Sindb) près de Vidjayagar. M. Wilsoncroit que c’est le même que le Madhoumati , et que ces deux mots peuvent aussi

désigner la rivière de Siprl. I . aPanasixa. Dans ce mot on retrouve le nom de Perse. Ce mot est assez mo-

derne : dans les auteurs anciens les Perses sont appelés Pablavas.

, Paname-nana; ce personnage est regardé comme. une incamation’de Vichnou,dans l’intention de punir la caste des kchatriyas qui s’étaient corrompus. Ilpossé-(lait un territoire sur les bords du Dwivâhâ (Dévah). Il était fils du mouni Djama-dagni et de Bénoultâ. Il donna de bonne heure une preuve de la fermeté de soncaractère, Sa mère , en voyant passer dans l’air un beau gandharbha , avait enpensée manqué al: fidélité conjugale. Djamadagni ordonna a son fils de la pu-nir de mort 3 ce qu’il fit sans hésiter : puis, quand son père lui demanda quelprix voulait de son obéissance , il le pria de rendre la vie à"sa mère; ce qui luifut accordésMais bientôt il s’occupe d’une œuvre bien plus difficile, de la puni-

tion des kchatriyas z vingt et une fois ils furent vaincus. On pense même aujour-d’hui que les kchatriyes , qui se vantent d’être de cette caste , ne sont’pahs d’une

race pure. Les uns disent qu’il les extermina tous , ne laissant que les femmes , quiépuisèrent des brahmanes , et continuèrent ainsi la race guerrière. Les autresveulent qu’il ait épargné ceux de la famille solaire : il faudra y en ajouter aussi dela race lunaire , que l’on vit encore paraître après lui, et on doit en conclure quela destruction ne fut pas générale. Quoi qu’il en soit, Ardjouna saharabdhou ,c’est-à-dire aune mille bras, roi de Mahichmati pouri, avait attaqué et tué Djama-dagui. (V. Dsauanacnl.) Son fils se rendit au mont ltêlâsa pour se plaindre,Siva , terrassa Gane’sa et Càrtikéya qui s’opposaient à son passage , obtint de Siva

une hache de guerre appelée parasou, et vengea , par la mort d’Ardjouna , Cellede. son père. Il se reposait sur ses triomphes, quand il apprit que Râma-tchandravenait de briser l’arc de Siva son bienfaiteur. Il accourut pour le punir; mais ilsentit bientôt que son jeune rival pouvait être son vainqueur. Sa colère s’apaise ,et il se retira dans une retraite pieuse sur le mont Màhendra. Parasou-râma étaitpetit-fils de Bhrigou : c’est par cette raison qu’il porte aussi le nom patronymique

de Bhârgava. IPanlnsara. C’est un arbre céleste , ornement du’paradis d’lndra. Il est surtoutrenommé par le parfum de ses fleurs, qui s’étend a une distance merveilleuse. Ilétait sorti de la mer, quand les dieux l’ont baratée. Cet arbre fut la cause d’uneguerre s’éleva entre Crichna et Indra. Nârada , toujours adroit à semer la dis-corde, vint un jour dans le palais de Crichna; et omit a Roukminî, une des femmesde ce dieu , une fleur de pâridjâta , qu’il avait apportée du ciel. Elle’l’engagea à

en-faire d’abord hommage à son mari : Celui-ci n’eut rien de plus pressé que de laprésenter à Boukminî , et Nârada courut avec malice en avertir une autre épouse,nomméeSatjabhâmâ , qui jalouse de la préférence accordée à sa rivale , se fâcha

contre Crichna, et ne consentit à se réconcilier avec lui qu’à condition qu’il de-

manderait pour elle à Indra un arbre de cette espèce. Crichna se soumit au capricede Satyabhâmâ. Indra ’s’y refusa d’abord z les deux divinités combattirent en-

semble. Mais Indra , poursuivi en tous lieux par un trait mystérieux , nommé sou-

1

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442 TABLE ALPHABÉTIQUE.darcbâna , que son ennemi avait lancé contre lui , fit la paix , et le pâridjâta ,apporté en triomphe sur la terre, satisfit l’orgueil d’une femine jalouse. I

annx, nom. de la déesse Dourga , femme de Siva, considérée filled’Himâla , souverain des montagnes de neige. V. Donnes. »

Panna. c’est le nom qu’on donne aux régions inférieures , habitées-par les nâgas

ou serpens. Bali est roi du troisième pâtâla , en attendant qu’il devienne roi duswarga ou ciel ; car les mondes inférieurs offrent sept divisions. On confond quel-quefois le pâtàla avec le nàraka , qui est l’enfer .oir Yama punit les réprouves , etqui est divisé en une infinité de lieux de supplices.’V. Yann. ’

PATALIPOUTRA est la. ville que les auteurs classiques appellent Palibothra : ils laplacent sur le Gange, et en font la capitale du roi Sandrœottns. Strabon, surl’autorité de Mégasthèncs , dit qu’elle est au confluent du Gange et d’une antre

rivière qu’il ne nomme pas. Arrien appelle cette rivière Erranoboas , qui doit êtrela même que la Sana. On pense que Cette ville est aujourd’hui Palma. Les chan-gemens ont lieu dans le cours des rivières de "mie, et la diminution de Cettecité autrefois si puissante , expliquent suffisamment pour quelle raison Paula n’estplus au contluentdu Gange et de la Sana. Wilford propose de voir l’antique un.lipoutra dans Râdjamahal , et Franklin , dans Bhâgalpour. Ces deux opinions ne

’ peuvent se soutenir 2 Franklin avait lui-même reconnu l’erreur de cette hypothèse;il avait composé sur ce sujet un mémoire dont sa mort a empêché la publication.Il y prouve que Pâtalîpoutra a du exister dans le voisinage de Patna.

PiLAvA, richi qui arrangea le Big-Ve’da, et le subdivisa endeux sections : oncroit que c’est le même que Péla. Mais alors ce l’élu, disciple de Vyâsa , comment

llaurait-il été aussi de Wilmiki , comme on le dit dans Vïcrama et Ourvasf P

Phnom, nom d’un dialecte ou d’unjargon’ que les poètes dramatiques prêtentau; êtres nomméspisâtchas , quand ils les introduisent sur la scène.

. PISATCEA , mauvais esprit , être malfaisant, espèce de lutin , représenté toujourscomme impur et disposé a nuire. Il ressemble au râkchasa , mais parait être d’une

classe inférieure. j ’ .Pou". Ce mot patronymique signifie descendant de Pour-ou. Tel est le nomque l’on donne aux princes de la dynastie lunaire. Les Pandavas étaient des Pôra-

vas, ainsi que leur; concurrens, les coi-airas. I lPoncurixamnm , jardin royal au; environs d’0udjayani. On le prend quel-

quefois pour le nom même de la ville. IPoucnrsurrnA-, père du roi Agnirnitra. Il détrôna ’lc dernier roi de ln dynastie

Môria, pour donner la couronne à son fils , qui fut le premier roi de la dynastieSounga , cent soixante ans avant notre ère. V. Acnnuriu.

POUCHPAPOURA. Ce mot signifie mikados fleurs. C’estkun nom par lequel ondésigne la ville de Paulipoutra. V. Punrron’rna.

Poumsrn est un des sept richis, fils de Brahmâ , qui le forma de l’air quiétait dans son corps. Il vécut dans la pratique de la dévotion à Kédara, prèsde l’I-limâlaya. Il passe , mais c’est un grand anachronisme , pour avoir été le père

du mouni Visravas on Viswasrava , père de Convers , de Mvana et de toute cette

famille de ràkehasas. Sa femme se nommait Havilâ. - IPOURAIA. Cemotisignifie antique.’Ce sont des recueils des anciennes légendes ,

traitant particulièrement de cinq choses, savoir : la création , la destruction et lerenouvellement des mondes; la gënéalogie des dieux et des héros ; des règnes desMarions , et les actions de leurs descendans. Dans la forme qu’ils ont maintenant.

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"une ALPHABÉTIQUE. 443ces livres sont modernes; si. le fonds est ancien, il y a certains détails qui n’ontpu être ajoutés qu’après coup. Pour concilier leur réputation d’antiquité et l’exis-

tence de quelques passages ou il était question d’événemens’modemes , l’auteur on

le compilateur, que! qu’il soit , a pris le ton d’un prophète; et ces faits sont pré-sentés comme destrédictions. On suppose donc que cet arrangeur des Vèdes etdes Pourdnas a du existerâan onzième siècle. Il porte le nom de Vyâsa , mais ilest impossible de le confondre avec VyAsa , fils de Parleurs , vivait mille adouze cents ans avant notre ère. On cite Vopadéva comme l’auteur du BMgavata.En tout cas, ces livres sont toujours comme des ’monumens d’un âgs ancien quele compilateur a souvent respectés. La confusion qui yrè’gne atteste seule l’anti-quité de ces fragmens échappés aux désastres. des tems , et rassemblés parmain quelquefois peu adroite à déguiser son travail. Les Pourünas sont au node dix-huit: 1° Brahma; 2° Padma, ou le lotus; 3° Brahmânda, ou l’eau deBrahma; 4° Agni ; 5° Vichnou; 6° Garouda; 7° Brahmû vévartta; on transfor-mations de Brahmâ ; 8° Si’va; 9° Linga ; 10° ’Nâ’rada 3’ l 1° Scanda; 12° mûrem-

de’ya ; 13° Bhaviehiyat , ou prophétique; [4° Matsya , ou le poisson; 15° Varâha ,

ou le sanglier ; 16° Coûrma, ou la tortue; 17? Vâmana, ou le nain; 18°-le Blat-gavata , ou histoire de Crichna.» Ce dernier est regardé, par quelques personnes ,comme moderne et apocryphe. Les Pourânas contiennent, dit-on , huit centmille vers. On compte encore dix-huit Oupapourdnas ou poèmes semblables,mais, moins sacrés. Ils ont des noms difi’ér . Tel est le fonds où puise la foi desIndiens , et que les poètes exploitent. Queâ’uses-uns de ces ouvrages , en tout ouen partie , sont généralement lus et étudiés. A a

Penseur-n.- C’est le nom par lequel on distingue le brahmane attaché a une fanmille, et chargé dé’toutes les cérémonies religieuses qui l’intéressent. Il est le direc-

teur spirituel des membres de cette famille , et cette fonction est quelquefois héré-ditaire. c’est ainsi qu’on retrouve, dans les antiques annales de l’Inde, les’noms de

Vasichtha et de Gôtama , mêlés à l’histoire des princes. Aujourd’hui , un homme

riche , pour une roupie , charge. son pqurohita de jeûner pour lui et de faire ses

ablutions dans le tems froid. . - .Pouaon est un prince , fils d’Yayâti , roi de Pratichthâna , le sixième de la racelunaire. Sa piété filiale lui mérita l’empire , à l’excbsion de ses frères, quoiqu’il

fût le plus jeune. V. Yann. I ’ ’ .PonaozcaornnA , nom de Vichnou. Ce mot signifie : le premier des êtres.

V. andow r -, ’Ponnoumvas , troisième prince de la dynastie lunaire , petit-fils de la lune part Ionpère Bondha , et arrière petit-fils du soleil par sa mère lia. Le commencement

de ces deux races peut être assigné, suivant Bentley, à deux mille ans :4annotre ère, suivant Wilford à deux mille cinq cents. Poumonvas est renommépour ses amours avec une nymphe du ciel, nommée Ourvast: ce qui forme lesujet du drame intitulé Vicrama et OuriIasI. On lui attribue l’invention dumoyen d’allumer le feu sacré’par la friction de deux branches de samî et d’ -

wattha. Il eut huittenfans, dont l’aîné, son successeur, fut Ayous.

Prunus-n , fille du roi Vadjranâbha. Quand Pradyonmna employa la rusepour. conquérir les états de ce prince,’.elle le vit, l’aima .et l’épousa secrètement.

Elle en eut un fils qui succéda à une partie des états de son aïeul.

Punron , nom général donné à une dynastie de rois de Magadha , qui ont dûrégner’près de neuf cents ans avant notre ère. On leur donne encore le surnom de

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444. TABLE. ALPHABÉTIQUE.Sounalm, du inom du ministre Sounalm qui son prince Ripoundjaya , et fitmonter sur: propre fils sur le trône; Dans le drame de Ralndvali, l’épouse du roiVatsa , nommée Vàsavadattâ , est tille de Pradyota. i A

Pharaon!" ,. fils de Crichna et de Bouliminî. On le donne comme une incar-nation de Œmp-déva , réduit en cendres par un regard de Siva. Dès sa naissance ,il fut enlevé par Je ’ge’ant Sambara ; quelques-uns disent qu’il fut jeté à la mer,

et dévoré par un poisson, , bientôt après, arrêté dans des filets, fut portédans les cuisines de Sambara ; on y trouva un jeuneenfant qui fut remis à l’in-teudnnte Mâxâvati. Or, cette Mâyàvatî était Rati, épouse de Câma-d’en , des-

cendue sur la terrerpour y prendre soin de son époux rappelé à lavief Peu à peu1’e’lève conçut pour sa mère adoptive un autre sentiment qucicelui de, l’amourfilial. Un attrait sympathique les attirait l’un vers l’autre : Pradyoumna ieconnutenfin son épouse dans Mâjâvatis Il attaqua bientôt et vainquit Sambara. Puis ,montant avec Mâyâvatî sur un char céleste , il alla , par. sa présencs , consoler sesparens qui pleuraient sa perte. Prad’youmnavçcompagnon d’armes de son père ,se distingua dans plusieurs occasions. Entre autres exploits, il conquit les états deVadjranâbha , placés vers le nord. Il employa dans cette expédition la ruse et la

- force. Déguisé en comédien, suivi de ses principaux compagnons composaientune troupe complète, il s’introduisit dans les états de Vadjranâbha , y fit la con-quête de sa fille Prabhâvati, qu’il épousa, et finit par donner la mort au princeimprudent qui avait laissé pénétrer sesgnnemis dans son empire. Cet empire futpartagé : ’Pradyoumna en eut une portion qu’il laissa au fils qu’il eut de Prabhâ-vati. De Mâyâvui , il avait en un fils , nommé Animuddha , qui épousa Onchâ , etdont le fils Vadim fut ensuite roi de Mathourâ. Il parait que Prndyôùmna échappa .a la destruction des Yâdavas , dans laquelle fut enveloppé son père Crichna. ,

Passmvuu , montagne dans le nord de la péninsule, faisant partie de la chaîne

du Vindhya. -Pan-cairn, saint mouni et législateur, cdnsidéré comme le-pèrc du poète *Vàlmiki.’ Dans les premiers teins de l’histoire indieuue’on voit un Pratchétas,avatâre de Varouna. On trouve encore d’autres’personnages de ce nom. Il est dim-cile de déterminer lequel a l’honneur d’avoir produit le chantre de Rama.

Pnncm ou Pin-tenu ,.eo.tre’e orientale , placée à l’est ou au sud du Saraswatî ,

qui cpulc du nord-est au sud-ouest. Elle comprend le pays de Mithilâ ou Tirhut ,et le Magadha ou Be’har méridional. C’est la contrée enfles classiques placent les

Prasii. Il ya , dans les poètes dramatiques , un dialecte prâcrit, appelé prâtclnî ,

que l’on met dans la bouche du vidodchalra. . -PRATICHTHANA est une ville dont les ruines se voient encore à Jllansi , sur la rive

fauche du Gange, vis-à-vis d’AllalJalgad. C’était l’antique capitale des princes de

a race lunaire z après elle , ils ont habité Ayodhyâ. Située près du confluent duGange et de I’Yamounâ , elle est quelquefois nommée Prayâga. Il semblerait qu’au

tems ou la pièce de Vicrama et Ourvasî a été composée, cette ville était tou-jours du côté opposé à la situation moderne d’Allahabad. V. Prunes. 5

Prunes. Il y avait cinq places principales de ce nom , car on désigne par cemot un lien sacré, situé au confluent de deux rivières. Le plus célèbre est celuiqui se trouve à l’endroit on l’Yamounâ se jette dans le Gange , et que l’on a con-fondu avec l’antique cité (le Pratiehthâna. Il parait cependant que Pratichthâna était

sur la rive gauche du Gange, et que Prayâga , auquel a sucoédé Allahabad , étaitdu côté opposé. Cettepplace , ou avait été anciennement l’hermitage du sage Bha-

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 4’45, radwàdja, était sainte et respectée , mais n’est devenue une ville [que sous Akbcr,. qui» voulait en faire le centre d’une religion qui aurait réuni les Mahome’tans et les

Indiens. Quelques-uns de ces derniers viennent par piété se. précipiter à cet endroit

dans le fleuve sacré. V. Pnncnrnn. , .gainas. V. Yann. .. . . v ..Pmrnivl. On personnifie la terre cumule une. déesse : on dit même que c’est une

forme de Lakchmî. On l’appelle Prithivî, ou Prithwî. Ou fait venir ce derniermot, qui au reste signifie large, de l’ancien roi Prithou, antérieur aux dynastiesindiennes. Il parait que ce prince protégea l’agriculture abattit les forets et défri-cha les; champs : ce qui est désigné par cette fable,que l’on raconte. Ce prince ,avatàre de Vichnou , avait nécessairement pour épouse Lakchmî sous le nom dePrithiw’. Elle refusait ses secours aux hommes; le prince la battit’et l’a blessa. Elleprit alors la forme d’une vache, se rendit au mont Mérou , et se plaignit aux dieuxqui rejetèrent ses demandes. .Elle revint donc sous l’empire de Prithou et de sesdescendans qui la soumettent avec toute espèce d’instrumens. Une vache se dit ensanscrit gô : le mot grec 74h , fi peut en être dérivé. I

Pauline , prince antique , a aprécédé les dynasties indiennes. D’autres le

mettent’le cinquième de la race solaire. V. Parrain. aFinition au, appelé Prithivi râdja, Pithaura, roi d’Ajmer, qui, à la fin du

douzième siècle , périt en défendant le trône de’Dehli contre lesMàhométans de

Gant. Il descendait de Rama; 1’. Beth. Asiat., 9 vol., p. 17o.C’està un fils de cemalheureux prince a nommé Visâkha datta , que l’on attribue le drame du Mou-

’ drâ deehasa. nPaonnm on Pantin BOUDRA min , roi de Vidjayan’agara, ou plutôt de Wa-ranlul, au quatorzième ou au quinzième siècle.

RForum était la fëmme de l’émYer de.Dhritarâchlra. Elle fiait recueilli et élevé

Carna , fils de Countî , exposé par sa mère sur les bords de l’Yamounâ ; ce afait donner à celui-ci le nom de Râdhâ sauta, fils de Râdhâ. -

RADIA est encore le nom d’une des maîtresses de Crichna; elle est l’objet deschants des poètes érotiques, célébrant les premières amours de ce dieu. C’était la

femme d’Ayanagoeha , berger de Gocigigla, ou habita Crichna dans sa jeunesse. Illa séduisit et l’entraina dans la forêt était sur les bords de l’YamounA , jus-qu’au ruement ou Ardjouna’vint l’en arracher pour leqmener aux combats. De lace derpier est appelé Bâdhâbbédin on Râdhâvédin. Râdhâ a été déifiée avec son

amant, et on l’honore aux fêtes de Crichna. qBinu’sixnns est l’auteur des drames intitulés Vïddha Sdldbhandjîkd, et

Pratchanda Pdndava. Il a dû vivre pour le moins dans le siècle de Bhodja , quile nomme dans l’ouvrage de’rhétorique qu’on lui attribue. Il était fils d’un premier

ministre , et on égale son talent à celui des plus grands poètes. Il est encore l’au-teur d’une composition dramatique , entièrement ou prâcrit, intitulée Carpoüra

mandjàrI, et du Bila fldMyana. A il , , l’- lBAcxnvÈ, nom patronymique qu’on donne à Rama comme descendant de Baghou. .

Bichon , prince de la dynastie solaire , roi d’Ayodhyâ , petit-fils de Bhagî-ratha , et bisaïeul de Mina. Il donne son nom à un poème du poète Câlidâsa ,appelé Eaghouvansa , et qui célèbre les ancêtres du prince Raghou , depuis Di-lipa et ses descendans , jusqu’à Râma dont il chante aussi les exploits.

- o

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446 I TABLE ALPHABÉTIQUE.linon est le nœud ascendant personnifié, ou la tête du dragon. Le MMM.

rat; raeonte que milieu était un asoura, fils de Siuhila, qui, dans le tems que .la mer fut hantée, se mêla parmi les dieux , et, par surprise , eut sa part del’ambroisie. Il fut découvert par le Soleil etila Lune le dénoncèrent à Vichuou.Celui-ci lui trancha laptete; mais, gomme il avait bu du breuvage d’immo ’ ’,iline pouvait périr. Sa tête prit le nom de Babou elle tronc celuilde Kétou , et illui fut permis , pour se venger, dees’approclier en certaines occasions du soleil letde la lune , dont il souille les corpsqui deviennent minces et noirs. La traditionpopulaire est qu’au moment de. l’éclipse RAhouavale le soleil et- la lunel’, et les

vomit ensuite. On le représente avec une couleur noire , porté sur un lion et avecquatre bras. En astronomie , on en fait une planète. Celui est né sous sonaspect perdra sa raison , ses richesses [ses enfuis; il sera exposé le mille afflictions

et aux injures de ses ennemis. jBAKCHApA, mauvais génie qu’on représente de diverses manières: tantôt c’est

un être d’un pouvoir surnaturel, comme Mitan; tantôt. c’est un suboyloqfi dudieu Couvéra , et gardien de ses trésors; ou bien c’est une espèce de vampire ,avide de chair humaine , hantant les cimctËrcsl animant les corps morts et défi»tant mêmçles vivans. Ils prennent la forme qu’ils veulent : chevaux , tigres , lions,humes [monstres à cent têtes ou àplusieurs brasnLes sacrifices sont troublés parleur présence; on leur jette leur; portion doris pour les apaiser, et ils viennent lachercher sous la forme d’oiseaux. Parmi les râkchasas , les uns descendenttdeCasyspa ; les autres, comme RAvana , de Poulastyatfils (le Brahma. Le régentdu sud-ouest est Nêrrita , et c’est un ràkcliasa. Il est à femar’quer qu’il est brah-

mane. Il paraîtrait que les poètes ont désigné par ce nom des races de peuplesvoleurs , et, entre autres , ceux de l’île de Ceylan et de la partie méridionale de

la presqu’île. 4 - i t y IBismuth est le nom d’un ministre des rois Nandas, aumoment où leur dy-nastie fut renversée par Tchânakya. Il joue un grand rôle dans le drame intituléde son nom Moudrd’RaÏIcchasa. - ’ -

Ralentit est le nom qu’on donne aux femmes des ràkchasas.

Rusa. Ce nom s’applique à trois personnages que les Indiens regardent commedes iù’Camations de Vichnou. Cc sont Parasou-râma , Râma-tchandra et Bala-râma.

l’- ces mots. , .- , l l . .Rama-rouannes. Les aventures de ce personnage forment le sujet de plusieurspoèmes, et, entre autres , d’un poème épique de Vàlutiki, appelé Bâmdyand.Il semble avoir apparu quinze cents uns à, peu avant Jésus-Christ. Il a laisséun grand nom par son expédition entreprise contre le tyran de Laukâ, qui est l’îlede Ceylan. Les Indiens honorent en lui une incarnation de Viebnou , qui descenditsur la terre pour la délivrer des mauvais génies qui l’infestaient, et surtout. duterrible Râvana. Il naquit dans la famille de Dasaratlia , roi d’Ayodhyâ , et eutpour mère Côsalyâ. Envoyé par son père pour délivrer l’hermitage de Viswâmitra

des râkchasas qui tourmentaient le solitaire , il fut mené par celui-ci à la cour deDjanaka, roi de Mithilfi. Il y’ vit Sîtâ , il l’aima; la main de cette princesse étaitpromise à celui qui pourrait tendre l’arc de Siva : Rama lendit cet arc; ct’mér’ncle brisa entre ses mains. Sitâ devint son épouse. Quandyt’out semblait lui sourire ,la fortune et l’amour ; quand la voix et le désir de son peuplcl’appelaicnt à partager

le trône, une des épouses de Dasaratha profita d’une promesse indiscrète queAluiavait faite ce prince. Il lui avaitjnré de lui accorder la (leniande qu’elle lhi adres-

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TABLE "ALPHABÉTIQUE. "447serait: elle exigea que BAI]!!! (in exilé. Il partit avec sa femme et son frère Lakch-mana, et se retira dans une forêt ou il iivait heureux, quand ’Ravana vint luienlever Sitâ. Râma, aidé des tribus sauvages de la presqu’ile que l’on représente.Comme des singes , s’avança du côté de Lankâ , forma un pont de rochers , d’arbres

et d’autres matériaux passer le détroit , et bientôt serra de près son ennemi ,qui trouva dænmort sous ses coups. Il revint triomphant à’nyodhyâa Pour obéir à

’ la voix de ses sujets , accusaieiit Sîtâ , à cause de son séjour chai Ràvana , ill’exila dam une forêt ou elle donna le jour a deux jumeaux , Cousu et Lava, queRama reconnut plus tard dans un sacrifice ou il les entendit raconter ses aven-

tures que leur avait apprises Vâlmîlti , l’auteur de Edmdyana. Ce héros finit mal-heureusement : dans un moment d’humeur, il avaitmaltraité Lakchmana, son frère,qui , de douleur, s’était jeté dans le Sarayou. Bâma termina sesjours de même , et

laissa le trône à ses deux fils, Lava et Causa. V; Srn. Le 9 de la nouvelle lune detchêtra (mars-avril) ,.on célèbre la naissance de Rama. Les marchands commencentleurs livres de compte ce jour-là. Les dévots a ce dien- portent le nom de Rima .sur diii’érentes parties de leurs corps: ils ont sur le front un sigiie qui ressemble

à un trident. à . ’ .RAIAYANA- c’est le nom d’un poème où sont célébrés les exploits de Palma ,

vainqueur de Râvana. Il y a plusieurs poèmes de ce Iom ,’ mais le plus estimé estcelui qui a pour auteur le premier des poètes indiens, Vâlmiki. Il contient à peuprès vingt-cinq mille vers, et est regardé comme fort ancien; car le poète estsupposé raconter aux fils même de Râma les aventures glorieuses de leur père.

Kansas est une apsara , ou une nymphe céleste. Elle devint l’épouse du fils deCouvéra , nommé Nalaeoû’varâ, et fut enlevée par Râvana , frère de Convéra , et

par conséquent oncle de celle qu’il outrageait ainsi. Couvéra le maudit , et le feusortait de ses dix têtes à la fois. A la prière de Brahma son supplice fut adouci ,mais il lui fut que s’il attentait encore à la vertu d’une femme , il per-drait toute sa puissance. Il oublia I cette inenAce, enleva encore Sîtâ, et fut alorspunide tous les crimes qu’il avait commis.

BAH , femme de Câma déva , le dieu d’amour. Ce mot signifie volupté.

RATnAancan. Ce mot .indique une tête , arrive le sixième jour de laquinzaine lunaire, et dans lequel on donne à son brahmane en cadeau une parurede bijoux. On afait de Chachtî une déesse que l’on représente en jaune, assise sur

un chat, et nourrissant un enfant. On la regarde cumule la protectrice des enfans ,et on l’invoq’ug tous les ans dans six fêtes solennelles. ’ ’

RAYARA , tyran de Lankâ ou Ceylan, ennemi de Rama-tchandra. Il avait enlevésas , épouse’de Rama. Celui-ci , a la tête d’une armée nombreuse , alla punir le

ravisseur, et lui ôta le trône et la vie , malgré la puissance surnaturelle dont ilétait doué. On le représente avec dix têtes. Il descendait de Brahma , par Pou-lastya. Il était fils du mouni Viswasrava’ ou Visravas, et frère de Couvéra qu’il

- déposséda’de son royaume de Lankâ. Comme descendant de Poulastya , père de larace des rakchasa’s, on lui donne cette qualité de génie malfaisant. On n’est pasd’accord sur le nom de sa mère z Hamilton la nomme Késipî; le Bhâgavata ,Coumhhinasi; l’Outtara Mincirana et le Padma pourdna, Nékasî. V. le motszrums. Au reste , il paraîtrait que Bâvana est le nom général des princes d’une

dynastie de Lankâ. v31cm est le nom général qu’on donne à d’anciens personnages sanctifiés. On en

compte sept classes différentes , suivant le rang qu’ils ont occupé dans le monde :

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448 a * une ALPHABÉTIQUE.les dévarchis, ou les richis célestes; les brabmancbis , on ridais de l’ordre brah-manique ; les maharchis , ou grands riehù ; les paramarchis , ou premiers fichu) ,-les râdjarcbis , ou richis de race royale; les cândarchis , ou rie-hi; expliquentles Vèdes, et les sroutarchis, ou richis àqni l’écriture sainte a été révélée. Les

saptarchis sont sept grands saints , présidant aux sept étoiles de la Grande-Ônrse ,septentrio, Leurs noms sont Marîtebi , Atri , Angiras, Poulastya , Poulaha ,ICra-

ton et Vasichtlm. - - ,«Ricanuoun , montagne a la sonrce ide la rivière Pampa, on était ria cour-duroi Sougriva, et où Rama demeura quelque. teins. Cette montagne est encoreconnue sous leIméme nom. Les cartes de cette partie du De’kan sont très-dé-

fectueuses. ’ I ’ . I .chnnsnmm était un solitaire , fils de Vibhândalga et d’une daine : aussi por-tait-il une petite corne sur son front , de la son nom. Une sécheresse désolait lesétats du roi Lomapâda. La cessation dence fléau était attachée à la présence du

jeune Richyasringa, élevé pinson. père dans une profonde solitdde , loin de toutêtre humain. Pour le séduire, on lui envoie des bayadères, vêtues en menais. Elless’approchent peu àqpen de lui, attirent son attention par leurs jeux, puis, reje-tantleur’vêtement emprunté , elles se montrent tout l’éclat de leur beauté à

Ricbyasringa , qui , surprisCe ce spectacle nouveau , vient causer avec elles. Elleslui parlent de leur hermitage, ou elles l’invitent à venir. Lui-même, il les reçoitdans le sien , leur présente des. fruits. Elles répondent à’cette politesse en lui don-

nant des fruits confits et une liqueur enivranteÇElles l’embrassent, le charmentpar leurs caresses , et bientôt après se retirent par la crainte du père qui survient.Son fils lui raconte l’arrivée de ces hôtes; il lui en fait la description. Ce sont desrâkcbasis , dit Vibhândaka , il faut s’en méfier. Mais , malgré sa défense , Ricbyas-

ringa veut les revoir; elles finissent par le séduire et l’emmener arec elles. A sonarrivée, la pluie tomba du ciel, et le roi Lomapàda lui donna Sântâ , sa fille ,

en mariage. . ’. iBic vina. c’est le premier des Vèdes. Il est entièrement envers. Dans lacompilation de Véda-Vyàsa , c’est Pôle qui fut chargé du’ soin d’enseigner le

Big véda, qui paraît être une collection de prières. V. Viols. v

Rourm est une des vingt-sept nymphes représentent les vingt-sept astérismes lunaires, et qiîe le dieu Lnnus est censé avoir épousées. Elles sontitoutesfilles du patriarche Dakcba; mais Bobini était la favorite du dieu , qui négligeaitles autres pour elle. Elles adreSsèrent leurs plaintes à leur père V, q! plusieurs foisintervint dans ces querelles de ménage , jusqu’à ce qu’enfin, trouvant ses remon-traneesvaines ,’ il lança une imprécation contre. son gendre. La conséquence tutqu’il n’avait pas d’enfant et qu’il tomba en phtbiàie. Les femmes du dieu intercé-

dèrent alors pour lui auprès de leur père. L’impre’c’ation était prononcée et ne pou-

vait être rappelée; mais Dakoha la.modifia, et arrêta que le dépérissament dudieu Lunus ne serait que périodique et non permanent, et que tout à tour ilreprendrait son embonpoint pour le perdre ensuite. Bollini est, en astronomie , laquatrième mansion lunaire ; elle contient cinq étoiles , dBnt la principale est Aide-baran. Ce sont les étoiles a , 6 , 7 . à, c , du Taureau;.elle est figuréqpar un charavec des roues. La mère de Bala-râma se nomme Bobinî. ’ -

Rouans , surnom du dieu Siva. V. Siva. Le mot rondira désigne aussi un demi-dieu , une manifestation inférieure de Siva [ou bien , suivant une légende , un êtrene du front de Brahma. Les rendras sont au nombre de. onze; on les nomme

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 449AdjécapAda , Ahivradhna , Viroûpakcha , Soureswara , Djayanta , Vahonroûpa ,Tiyambaka, Aparâdjita, Savitra et llara.

Rouans BHLTTA , auteur d’un ouvrage didactique sur la. manière d’exciter oude dépeindre les passions en poésie, intitulé Jringtîra lilaka.»

flouons Diva, auteur du drame en sept actes , intitulé Yafu’ti tcharitra. Onpeut supposer que c’était un prince , souverain de Télingana , au commencementdu quatorzième siècle. il y a un vocabulaire attribué a un écrivain nommé Rou-dra, et qui a dû vivre a la même époque. V. Paouaua ou Panna Rouans

psys. n r. yi Rouans] est l’épouse favorite du dieu Crichna. Elle était fille de Bhîcbmalraroi de Coundina. Elle avait vu Crichna , et n’avait pu s’empêcher de l’aimer : lui.même l’avait demandée-en mariage. Mais le frère de Renkmini, nommé Boukmî ,

jaloux de la réputation de Crichna et furieux de la mort de Causa, s’op osaita cette union , et négociait le mariage de sa sœur avec Siseupâla, roi de T édi,ennemi particulier de Crichna. Tous les rois étaient invités à la cérémonie nuptiale :Crichna s’y rendit comme les autres, et au moment où Roukminî revenait du.temple de Pârvati , ou elle s’était ,rendue pour implorer la protection de la déesse ’

il l’egleva avec le secours de son frère Bala-râma et de ses parens. Un combatviolent s’engagea; Boultmi fut vaincu, terrassé et obtint la vie à la prière de sasœur. Crichna garda le prix de sa victoire : le mariage fut célébré à Dwàralrâ.Boukminî eut de lui dix enfans , entre autres Pradyoumna. Quand Crichna eutété tué, elle se brûla sur son bûcher.

Bonn , docteur vécbnava,’auteur de la pièce intitulée Vitlaghda Mddhava.Cet écrivain est du seizième siècle. -

Sunna est le nom qu’on donne à celui qui est le maître d’une maison de jeu.Le tex te des lois indique les règles qui dirigent ces maisons: Le sabhika a cinq pourcent sur tout ce qui se gagne, quand la somme excède cent pièces : si la sommeest moindre, il a dix pour cent. En retour de la protection royale, il paie autrésor une partie de ses profits. Il est chargé d’exiger du perdant tout ce qu’ildoit, et de le transmettre au gagnant. Il doit le faire avec politesse , et lui donner(les termes honnêtes pour qu’il puisse s’acquitter. Le roi intervient pour faire payer

les somines dues aux maisons de jeu qui ont une licence , mais ne fait rien pourles autres. Dans toutes disputes , les spectateurs sont appelés en témoignage. Siun joueur triche ou emploie de faux des , il est marqué et banni. Le roi assigneaux maisons de jeu des officiers particuliers , et fait arrêter les fripons. Les même;règles s’appliquent aux maisons ou les coqs ct d’autres animaux combattentmoyennant des gageures : c’est là ce que portent les lois d’ïâdjguavalkya.’l.es lois

de anou défendent aux rois de permettre les jeux dans leurs domaines, et pro-nonccnt la peine de mort contre les joueurs et ceux qui entraînent les autresà jouer.

Sscausunr , ville qu’on croit reconnaitre dans la cité moderne de Sâmbher,

dans le royaume d’Ajmer. .SACOHNTALA, fille d’un prince descendant de Cousika , que M. Wilson croit

être Viswâmitra, et de l’apsarâ Ménakâ , envoyée par les dieux pour le séduire et

lui faire perdre les fnrits de ses pénitences. Sacountalâ , élevée dans l’hermitagc(le Canwa , y fut vue parle roi Douchmanta qui l’épousa , et, bientôt après, l’ou-

blia , par suite de la malédiction d’un mouni. Remussée par so I. ou): , elle revintdans la solitude pour élever le jeune Bharata son fils , jusqu’au moment où l’an-

H . ’29

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450 TABLE ALPHABÉTIQUE.neau du mariage, malheureusement perdu, fut rapporté à Douchmanta. En levoyant, il recouvra la mémoire; son amour se ralluma; le.charme , sous lequel

.il avait été si long-mm, était rompu. Il retourna auprès de Sacountalà dont ilavait, dans son égarement fatal et involontaire , méconnu et froissé les sentimens.Cette histoire forme le sujet du drame fameiix de Sacountald.

SAC". Ce mot s’applique à l’énergie d’un dieu sous une forme féminine, et, dans

ce sens, il est applicable à chaque déesse; mais on l’entend spécialement de lafemme de Siva. Ce diéu , considéré comme Bbérava , divinité terribleeet pemi-ciense , apaisée par des sacrifices’de liqueurs enivrantes et de chair, se trouveescorté de huit déesses ell’rayantes , qui portent le nom général de Sactis , et dont

les noms particuliers,sout à peu près ceux des Mâtris. (V. Marais) Ce sontBrahmi , Mâhéswari, Cômâri , Véchuavî, Vàrâhi , Mâliendri, châmoundil et

Tchandilrâ. Sacti est encore la contre-partie du phallus de Siva , et des dévots dunom de Sactas l’adorent d’une manière littérale ou figurée.

Saunas est un souverain d’Ayodhyâ ,i fils de Vahouka, qui donna son nom àla mer, Sâgdra. Ayant dessein de faire un amame’dha ou sacrifice d’un cheval ,[il avait, suivant le rite essentiel à cette espèce de sacrifice, mis le coursier enliberté; il fut enlevé par les serpens du mon. Le roi envoya soixante mille filsqu’il avait eus de sa femme Soumati, pour reprendre le cheval. Leurs efforts,quoique inutiles, alarmèrent cependant les’dieux et les amuras: ils furent vic-times de leur zèle. Après avoir pénétré dans les régions souterraines, ils virentle cheval qui paissait auprès du sage Capila, incarnation de Vichnou. Les fils deSagan-a l’accusèrent d’être le, voleur du cheval. Capila, irrité, les réduisit en cendres

d’un souille de ses narines. Ansoumân , fils d’Asamaudja , et petit-fils de Saganpar son autre femme Késini , découvrit plus tard les restes de ses oncles , et appritde Garouda, leur oncle , que les eaux du Gange étaient nécessaires pour leurprocurer l’admission. dans le ciel. Ni Sagara, ni ses successeurs Ansoumân etDilîpa, ne furent capables de faire descendre le Gange : ce miracle était réservéau fils et successeur de Dilîpa, à Bhagîratha, qui, par ses austérités , fléchit suc-

cessivement Brahma, Oumâ et Siva. Par leur pouvoir, le Gange fut forcé decouler sur la terreen suivant Bbagiratlia jusqu’à la mer, et ensuite au mon, ou lescendres de ses ancêtres furent lavées par ses eaux. De la , le Gange fut nomméBhâgîrathi , en mémoire de ce prince, et la mer Sâgara, en mémoire de Saganet de ses fils. Sagan avait été ainsi nommé parce qu’il avait apporté , en naissant,un poison qu’une autre femme , rivale de sa mère, lui avait donné.

Sunna" , le cinquième des Pândavas, frère jumeau de Nacoula, fils deMadri , et de Pândou; suivant quelques-uns , d’un aswini-coumâra. Les aswini-consumas sont deux demi-dieux jumeaux , comme castor et Pollux , fils du Soleilet de la femme de ce dieu, métamorphosée en jument. lis sont les médecins duciel. Sahadéva , fuyant avec ses frères l’ambitieux: fureur de Douryodhana , subitavec eux tous les maux de l’exil. A la cour du roi Virâta , il se cacha sous le dé-guisement de berger. Il se distingua dans la guerre qui éclata ensuite , et ôta lavie a un guerrier fameux , nommé Sacounî. Crichna lui fit épouser Bhûnoumati ,sa petite-fille. Il se retira comme ses frères dans la solitude , où il finit ses joursentièrement désabusé des plaisirs du monde. Ce prince est ’cite’ pour avoir en-

couragé les lettres. - I8mn est le nom d’une partie de la chaîne des monts Vindhyss, près d’Oud-jayani , au nord.aest de la presqu’île : c’est’lù que le Godavari prend sa source.

N’

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TÀBLE ALPHABÉTIQUE. 45xLa déesse Dourgày était anciennement adorée. On désigne encore ces montagnes

sans le nom de Sêlâdri. -Ssnsnnnn , nom d’une apsara on nymphe du ciel.

San est le nom d’un peuple mlétehha , que l’on reconnaît aisément dans lesSaces des auteurs classiques. Il paraît que , déjà redoutés depuis long-teins par desincursions momentanées , ils sont venus s’établir dans les provinces occidentalesde l’lndë , vers le milieu du siècle qui notre ère. Le roi d’Ondjayani ,Viernmàditya , leur. fit la guerre, et les arrêta au moment où ils cherchaient apénétrer parle pays de Milan. C’est ce lui mérita le surnom de "Sakdrl,ennemi des Salins. V. le mot Yann. C’est de leur pays quele fils de Crichna fitvenir des brahmanes d’où descendent ceux existent maintenant. V. Masson.C’est du mot traira qu’est tirée , suivant quelques auteurs, l’épithète de Sâkya-

mouni, donnée a Bouddha.San. c’est le nom qu’on donne en général aux ères difi’érentes ordinaire-

ment commencent avec un prince de renom , appelé par cette raison sdke’swara.Telle est Père d’Yondhichthira, plus de mille ans avant Jésus-Christ g l’ère de Vien-

mâditya , cinquante-six ans avant l’ère chrétienne , et soixante-«limitait ans après ,Père de Sèlivâhana. [se mot de sa’ka s’applique particulièrement à cette dernière ,et quand on date par sika’bda , ou année sAlLa , on désigne l’ère de Câlivâhana.

Celle de Vicramaditya s’appelle samuat. V. Bach. Asiat. , IX° vol. , p. 82.Sans , nom du dieu Indra. V. le mot 11mn.Summum , souverain de l’lnde , vainqueur de Vicramflditya , et fondateur de

l’ère appelée un , qui commença soixante-dix-hnit ans api ès la nôtre. Vieramâ-

ditya avait , cinquante-six ans avant Jésus-Christ ,- cominencé Père qui porteson nom , et on doit se demander comment deux princes , vivant à plus de centans d’intervalle, ont pupse rencontrer. Cette histoire est peut-être allégorique ,et la victoire de Sâlivâhana n’indique que la préémiwnce de son ère sur celle deVicramâditya. On représente ce Sâlivâhana comme roi de Pratichthâna. contrée au

sud de Narmadâ. Son nom signifie porté sur une croix. Cette circonstance ç etl’époque de sa naissance , font supposer à Wilford que ce personnage n’est autre

que le Christ, dont la vie et le caractère ont commencé à cette époque à êtreconnus dans cette partie de l’lnde. Il pense que l’histoire de SAlivahâna a été tra-

duite de quelque évangile apocryphe. V. Recherches Asiatiques, vol. 1X et X.Sun , roi de Madrâ (le Bhotan ) , et oncle maternel d’Yondhichthira. Il venait

à son secours dans la guerre contre les Côravas , et, par erreur, se rendit dans lecamp de Douryodhana , on il fut retenu. Devenu général en chef de leur arméeaprès la mort de Car-na , il fntqtné par Youdhichthira.

v Sun Rsnssrniscmn , auteur des pièces intitulées Srl ddma leharitm. etDhoürtta mir-unira. (les pièces sont modernes. V1 le mot Dmcmn.

Sun vina. C’est le nom du troisième Vède , que l’on avait cru devoir appelerle Vède poétique g. mais on y trouve aussi de la prose. Véda-Vyàsa , quand il com-pila ces ouvrages, remit àbjêmini le soin d’enseigner celui-ci. On chante encore

(les prières tirées de ce Vède. V. levmot Vison. ’Saunas; , surnom du dieu Siva. V. 517A.Stimulus , nom de l’océan. V. Sunna et Vsaoum.SAIPAI’I , oiseau fabuleux, roi des vautours ,i figure dans le Râmâyana.

Il était fils de Garouda , d’autres disent d’Arouna , et frère de Djatâyon. c’est lui

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[.52 TABLE ALPHABÉTIQUE.qui indiqua a Hanoumân la retraite ou Sial était tenue enfermée par mm...Voulant un jour essayer avec Djatâyou la force de ses ailes , il avait volé vers lesoleil; ses ailes avaient été brûlées. -. Sueurs , nom du dieu Siva. V. SlvA.

SAscAns nanan est un docteur; célèbre qui paraît avoir vécu vers le dixièmeou onzième siècle. Il chercha , par ses prédications , à’ramener l’unité de foi parmi

les Indiens , et voulut, par la persuasion, faire abjurer le bouddhisme à deux quele zèle ardent et même sanguinaire de Conmâril Bhatta avait épargnés. Il expli-qua la doctrine conciliatrice du VédAnta , et a laissé des ouvrages et formé des dis-ciples qui ont perpétué ses principes jusqu’à nos jours. le fameux brahmane Ram-mohnn Boy’enseignait sa doctrine. On attribue à Sancara àtchârya , encore jeune ,un recueil de cent stances érotiques connues sons le nom d’Àmarou. On le regardeaussi comme l’auteur d’un hymne en l’honneur de Siva , intitulé Anandalahari.

Sureau ont , écrivain, natif de Bénarès, a de. vivreINers le douzièmesiècle. Il est l’auteur-de la pièce intitulée Stimda lilalra. ,

Sueurs Drscnln , auteur du drame en sept actes, intitulé Pradvroumnavidjaya. Cetlouvrage est du milieu du dernier siècle. V. Drxcmn. U

’SAIu est le dieu terrible qui préside à la planète que nous appelons Saturne.Le samedi St le sanivam. Cc dieu , fils de Soûrya et de Tchhàyâ , est habillé ennoir, porté sur un vautour : il a quatre bras; dans une main, il tient une flèche;dans l’autre , un javelot; dans la troisième , un arc , et de la quatrième , il accordeune bénédiction. Tous les Indiens redoutent sa maligne .inflnenœ , .et cherchentà I’apaiser par un grand nombre de cérémonies. On raconte , de sa méchanceté,bien des traits. Son regard brûle et dévore : il a consumé la tête de Gane’sa , rem-

placée par une tête d’éléphant; et le char de Dasaratha , soutenu heureusement en

l’air sur les ailes de Djatâyon ; il fait pousser de mauvaises moissons; il envoiela sécheresse ; il répand le malheur. Les [firmnnes absentes au moment on Saniapparaît , s’empressent de revenir; on laisse ses affaires , pour ne pas éprouver dedisgrâce. Si une personne en persécute une antre , celle-ci le supporte patiemment,l’attribnant à l’influence de Sani. Il se trouve placé dans le neuvième astérisme

lunaire. Celui naît sans l’aspect de cette planète sera victime de la calomnie zil perdra sa fortune , ses entons , sa femme, ses amis. Toujours en différend avec

les autres, il éprouvera mille souffrances. kSarixnra , système de philosophie , enseigné par Capila , qui reconnaît l’éter-

nité de la matière et de l’esprit, indépendamment de Dieu. On prétend que lespartisans du ’SAnkhyâ représentent la secte italique , et on compare Capila à l’y-

thagore pour les principes. .Sun , princesse , fille de Damratlm , roi d’AyodhyA , adoptée par Lomapâda ,

roi d’Anga. Elle devint l’épouse de Richyasringa. V. BlcunsauvoA. ’

SAmswul est la déesse de l’instruction; elle est fille et épouse de Brahmal.D’autres la font épouse de Vichnon. On la représente sous la forme d’une femme

en blanc , assise sur une fleur de lotus, et jouant du 11W ou luth indien ; son-vent elle est portée sur l’oiseau appelé hansa. Quelquefois cette déesse est repré-

sentée par une plume , un encrier et un livre. On la regarde comme la patronnede l’éloquence, des arts et de la musique ; elle a inventé, dit-on , la langue sans-crite et les lettres (le l’alphabet dévanagari. Il y a , du nom de Saraswali , unerivière qui descend des montagnes qui bordent au nord-est la province de Dehli ,d’un elle prend sa direction vers le sud-ouest , et se perd au milieu des sables du

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TABLE ALPHABÉTIQUE. . 453grand désert, dans la contrée de Bhattî. Suivant les Indiens, elle continue son courspar dessous terre et va se réunir au Gange, près.d’Allahabad, avec l’Yamounâ.Le Saraswati porte aujourd’hui le nom de Samoutî. C’était; disait-on, la déesseSaraswatî descendue sur la terre. Un jour. qu’elle] traversait cc pays , un livre’ àla main , elle entra , sans y prendre.garde ,I dans le désert , où elle fut assaillie.par des ennemis terribles , aux outrages desquels elle se déroba en s’enfonçant

sous terre , pour reparaître ensuite Prayàga. I i p k . 4SAnnlcnruA , fille du roi Vrichnparvâ , épouse d’Yayâti , cinquième prince de

la dynastie lunaire. Yayâti avait sauvé Dévayâni , fille du sage Soucra, exposéedans un puits par ordre de la princesse Sarmiclltbâ , et il l’avait éponge. Sar-miebthâ avait été condamnée à servir Dévayânî , et l’on avait fait jurer a. Yayâti

qu’il ne penserait jamais à la prendre pour épouse. Mais (il la vit , l’aima et semaria avec. elle secrètement : il en avait déjà trois ’enfans quand sa l’auæl’ut dé-

couverte. Soucra, irrité , le condamna à une vieillessevantieipée , dont cependantPourvu , le plus jeune des fils de Sarmiclithâ , consentit à se charger, au refus deses frères.

SAnncAnuAnA , auteur du quatorzième siècle ou du commencement du quin-t 1ième, petit-fils de Bâghava déva, maître spirituel du roi Bâmmira. Il a composé un

ouvrage sur les écrivains avaient marqué dans la littérature indienne. Cet ou-vrage porte le nom de son auteur, Sdrngadhara paddbati. M. Wilson écrittoujours son nom: Sâmgdhara; j’ai cru pouvoir, d’après l’étymologie, écrired’une manière moins dure z Sârngadhara.

Sumer vin , pândit cachcmirien , qui vint s’établir dans les provinces du sud ,,et qui vivait du douzième au quinzième siècle; Il avait pour protecteur un princenommé Sinhanal déva. Il est’î’auteur d’un ouvrage intitulé Sangüa ratndcara ,

sur l’art de la danse et du chant. x I . ’SARTBAVAIA est le nom que l’on donne au chef d’une tribu, d’une commu-

nauté. On l’appelle encore srechllzt; le titre maintenant est sirdar. M. Wilson ,dans son dictionnaire , traduit sdrlhawiha par marchand; mais il a une signifi-cation plus étendue, puisque, dans le Mritchtchakatî, on l’attribue à lm brahmane.

SArAnAmfiI était fils de Gôtama et ,d’Ahafyâ , et prêtre de famille du roi de

Mithilâ. ,,Sueur, déesse, épouse du dieuîlndra. Elle était fille du saint mouni Pou-,

lomA z ce l’a fait surnommer Pôlornî. . .SA’I’I est le premier nom qu’avait porté la femme de Siva. Il signifie pieuse.

En mémoire de la mort de cette. déesse , se jetant dans le feu de dalleur, quandson époux deÎnsulté parDakc’ba son père ,I la femme indienne qui se brûle sur

le bûcher dehson mari est aussi appelée Sati. .I. SArlonGuuA, prince ,- fils de Dasaratlla et de SoumitrA , iet , par conséquent;

frère consanguin de Bénin-tchandrayfrère utérin de Lakchmana. Il avait épouséSroutalrirttî ,i fille de Cousadwâdja, roi de Câsi etkl’rèrc de Djanaka. Il devintprince. de Matliourâ, après axoit tué Lavana, qui l’avait hérité-de son père

en était le fondateur. I .- I .1 ,SA’rnluAuA,’ nom. d’uœJdes.éponæs de Crichna. V. pAllDJlth. . - ’ in

SAsrnA. fie-mot signifie livre, traité asus-les sciences, la "religion , les lois oula littérature, inconsidéré souvent-comme ayant une origine en une autoritédivine. Ce terme-est ordinairement ’accompagné’d’im autre qui détermine à quelle

l ..y . A I, r ’.’:;’..’ ..

v

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454 TABLE ALPHABÉTIQUE.classe le livre appartient ; seul , il ne s’entend que des ouvrages de littérature et descience. Ainsi les Védânta Mistral sont des traités de théologie philosophique;les Dharma rustres, des livrer de droit. On l’applique a des objets moins im-portans V: les 0:1qu «faire; sont des ouvrages Silpi sistres, destraités sur les arts mécaniques; les Câma saisiras , des compositions érotiques.

Semoir , nom du dieu Cârtilréya. V. ce mot. ’ V8:7an est le grand serpent, connu encore sous le nom d’Ananta, sans fin.

Il a mille têtes , sur l’une desquelles est portée la terre. Il sert de couche à Vich-nou , dans le teurs de son sommeil mystérieux , et ses têtes , qu’il redresse , formentaudaces; du dieu une espèce de dais. Quelques-uns pensent que c’est lui s’in-carna sous le nom de Bah-rama, frère de Crichna. On le confond quelquefoisavec Vâsoulri, roi des Nâgas, on habitans des régions infériençs. A ,

Sirois vent dire pont. On appelle spécialement séton ou séwubandha , cettesuite de récifs s’étendent de l’extrémité méridionale de la côte de Coromandel

vers l’île de Ceylan, et qui rendent ce passageiimpraticable pour les gros vais-seaux. On suppose que ce sont les restes d’un pont , construit par Hanoumân. , d’a-près les ordres de Rama , au moment où il passn dans cette île avec son arméepour aller embattre Râvana. Lecanal qui sépare Ceylan du. continent a , dit-on ,cinq cents milles. faiseurs de fables disent que Rama avait commencé son pontvers l’île de Soubola ou Soumatra. Par l’avis de Viblriclrana , il alla en recom-mencer un autre à Rârnéswara, au midi de la presqu’île. Du premier point, ouvoit encore sept pierres qui forment l’archipel des iles Andaman et Nicobar. Lesrocs qui les environnent seraient les ruines de l’ancien pont.r SrnnuA. C’est un personnage divin dont les attributs et le caractère ne sont pasbien déterminés: c’est une espèce de demi-dieu , qui, avec les vidyâdharaset lesmounis , habite les airs , et jouit de pouvoirs surnaturels , quelui ont mérités lesrigueurs de sa dévotion. Rarement il est le suie! d’une légende mythologique; ilvit retiré, et on sernhlerespecter ses habitudes graves et pieuses.

Srrmnou est le fleuve connu par les anciens sons le nom d’Indus, et qu’onappelle aussi -Sind’. La province qui l’environne porte également le nom de Sin-dhou, ou Séndlrava, et. correspond à celle qu’on appelle miaulai Sindlr. et

Baloclristban. I’1 SINDEOU est bussions petite rivière dans la province de milan , coulant au:environs d’Oudjayani , et appelée aujourd’bui’Cali simili; elle reçoit le Par-â, et

va se jeter dans le .Tclrnrminvatî ou. .Sunna , nom de l’ancienne holà, agjonr’d’lr’ui Ceylan. V. Inn-n. I

Sun , aujourd”hui le ’Sipparnlr, rivière près de la ville d’odgein, a en soncours changé dans la catastrophe a englouti l’ancienne ville d’Oudjayani. Elleporte aussi le nom de Ediprà et d’Avanti. V. PARA; La sans se jette dans le’Tcerrrnanvatî, aujourd’hui le Tclmmbul , luironêmelse rend à l’YmounA.

Srn est l’épouse de Râma-tehandra. Elle fut trouvée, encore enfant, dans unsillon que le roi Djenalm venait de Incer- pour un sacrifice ; il l’adopln. Voilàpourquoi on l’appelle la fille de-Djanalra, pourquoi on lui donne le nom d’en-fant du sacrifice, et que Indiens pane pour être sa mère..Djnnahll’avait pro-mise en mariage à celui qui-pourrait tendre un arequi. :venait deSiva. Cet arcavait servi à ce. dieu au sacrifice de Dahlia; l’ayant en vain essayé contre Vich-pour il l’avait donné à Bharata, un des ancêtres de Djanaka. Rama tendit cetarc, et mènele brisa. n devint ainsi l’époux de sur, qui l’accompagne dans

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 455l’exil auquel il fut condamné par suile de l’imprudence de son père Basaratlia.Râvana , roi de Lankâ, profita d’un moment d’absence de Bâmn pour l’enlever,

et’la conduisit dans sa capitale. Rama vint la lui redemander les armes a. la main :il refusa de la rendre; elle ne fut délivrée que par sa mort. Reçue froidement par,son époux, qui avait des soupçons sur sa fidélité, elle se soumit à l’épreuve dufeu en présence des dieux et del’ombre de Dnsaratha. Elle en sortit heureusement ,et Agni, dieu du feu, remit à Râma son épouse ainsi justifiée. Dasaratha renditaussi témoignage à la vertu de Sitâ , et son fils l’accueillit avec joie. De nouveauxsoupçons s’élevèrent ensuite dans son aine; Sitâ, quoique enceinte, fut exiléedans une forêt sur les bords du Gange. Elle y accoucha de deux fils, Cousa etLava. Ces enfans , élevés par Vâlmiki , furent reconnus par leur père a un sacrifice ,

ou il les entendit raconter sa propre histoire. SitA voulut bien subir une secondefois l’épreuVe du feu; mais la Terre , sa mère, outrée des persécutions qu’on lui

suscitait, ouvrit son sein et l’y reçut pour lui assurer enfin le repos. ILe Brahmd vévarlta poulina dit que ce ne fut pas Silâ’cllc-même qui fut

enlevée par Râvana, mais son ombre; c’est cette ombre qui passa dans le feu,pour donner a Agni l’occasion de rendre a Râma la personne même de son épouse.On sait qu’une tradition égyptienne disait la même chose de la fameuse Hélène.

Le Padma poura’na la dispense de l’épreuve; mais Agni ,’ Vâyou, Varouna ,Brahma et Dasaratha jurent l’innocence de Sîtâ; Brahma ajoute de plus qu’il étaitnécessaire que Sitâ fût enlevée pour amener la mort de Râvana.’ V. à ce sujet le

mot Kansas. l lFr. Hamilton dit que Silâ était fille de Râvana, qu’elle s’était enfuie auprès

de lui pour se soustraire aux accès de jalousie de son époux. La conduite de RAmaenvers Sîtâ fut cause de la ruine-de Râvana , mais excita aussi une révolte dans safamille. Ses enfans, épousant la querelle de leur mère, se. retirèrent dans lesbois ;.il se ,livra une bataille dont le résultat fut de faire passer l’autorité entreles mains de COusa. Les uns mettent le champ de bataille dans le Matsya, au-

. jourd’lmi le Dinajpour ; les autres près de Vithora , sur les bords du Gange, oul’on trouvcùquelqucfois des pierres pointues qui ont dû armer des flèches.

SIVA est un des dieux de la triade indienne. c’est le dieu terrible et destructeur,confondu , sous ce rapport, avec Câla ou le Tenu. On le représente sous la formed’un homme dont la couleur est blanche ou argentée ; il a cinq faces , un œil et uncroissantsur chaque front , et quatre bras , et pour vêtement une peau de tigre. Dansune main il tient une hache , dans l’autre une biche; la troisiîme-donnc une béné-

diction, et la quatrième défend de craindre. On luidonne aussi pour arme un tri-dent, appelélriàorfla, et quelquefois une espèce d’horloge d’eau, appelée kiwi.

D’autres foisonne le peint qu’avec une tête a trois yeux z il n’a que deux braset il est monté sur un taureau. Il est couvert de cendres , .nu , les yeux rouges d’i-vresse ;.dans une main il tient une conque et dans l’autre un tambour. Le linga estune image symbolique de ce dieu: c’est une pierre noire a la forme d’un painde sucre. Quand on donne a Siva la forme Mahâ Gala , son teint est alors couleurde fumée; ses vétemens sont rouges ; il à fiois yeux , des cheveux relevés en nœud,

ct surmontés du croissant de la lune , un large ventre , de longues dents , un collierde crâncshumains , un bâton dans une main et dans l’autre un pied de lit. Les signes

qui serventa distinguer les adorateurs de ce dieu , sont trois lignes courbes en crois-saut , marquées sur le front, ainsi qu’une tache ronde sur le nez , faites avec du. linmon du Gange , ou du bois de sandal , ou des cendres de bouse de vache. Safemmes’appelle Dourgâ. La chevelure de Siva porte un nom particulier, c’est djatd. Elle

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456 une ALPHABÉTIQUE.est celle des religieux qui suivent son culte. Ils laissent pousser leurs cheveux. Ilsles partagent en trois ou quatre tresses , qu’ils nattent ensemble et ramènent enrond sur la partie antérieure de la couronne de la tête. Le bout de la natte est unpeu projeté sur le côté droit. Siva et Panati sont souvent tu dispute , commeJunon et Jupiter. Ils demeurent sur le mont Kélâsa; leur séjour s’appelle Sivapoura, séjour de bonheur et de magnificence , ou les deux divinités président surun trône d’or, entouré de génies et de serviteurs de tous les ordres.

SouuL. V. Soeurs. iSam , autrement Tchandra , est le dieu préside a la lune. On le représenteen blanc , monté sunun char tiré par dix chevaux , ou bien assis sur un lotus. Desa main droite il bénit, dans sa gauche il tient une massue. De son nom , le lundia été appelé somavara. C’est le lever ou le coucher de la lune et ses phases dif-férentes qui règlent toutes les cérémonies indiennes. Si le soleil est le père d’unedynastie , la lune n’aussi la sienne , dont le premier roi est Boudin , ct.Youdhich-thira le quarante-sixième. V. Ansava’ul. Voici comme on raconte son origine :Des yeux du patriarche Atri jaillit un rayon de lumière qui fut reçu par la déessede l’espace , ou la voie lactée personnifiée , qui produisit Soma: D’autres disent

que des yeux d’Atri sortit une humeur blanche qui tomba dans la mer, et que lepatriarche recommanda à l’Océan, en lui disant que c’était son fils. L’Océan la

négligea et la laissa flotter au gré des vents. A la fin , il la fixa , lui donna une formehumaine, l’admit a si cour avec Lakchmî qui a passé pour sa sœur, puis enfin ill’adopta comme son fils. Mais Soma ne répondait point à l’attente des dieux, quibattirent les eaux de l’Océan pour en tirer les quatorze choses précieuses qu’ilsdésiraient, et entre autres une lune propre aux créatures vivantes. Ils prirent l’an-cienne, ct avec l’épiderme de Vichnou , qu’ils avaient gratté, ils la jetèrent dansla mer, comme un levain , avec toutes sortes d’herbes et de plantes. Après l’avoirbien battue , ils obtinrent une nouvelle lune parfaite, formée des plus pures par-ties de l’amrita. Pour lui donner un régent sous une forme humaine , la tri- .moudi s’incarîia dans le sein d’Anasoûyâ , femme d’Atri , et de Brahma futformé Soma. Soma eut, comme les autres dieux, pour père spirituel, Vrihas-pati, dont la femme , nommée ne , lui inspira des sentimens illégitimes. Il ladéshonom en l’absence de son maître , qui, voyant sa femme enceinte , mauditSoma ét le précipita dans la mer. TârA accoucha de Boudha , et fut ensuite ré-duite en cendres. Br ma lui rendit la vie , et, comme le feu l’avait purifiée ,Vrihaspati consentit la reprendre. Cependant, l’Océan, irrité contre celui qu’ilappelait son fils, le déshérita.- Soma s’adressa à Lakchmî :par son intercessionune partie de son péché lui fut remise , et il commença a reprendre sa splendeur.Il eut recours aussi à Pâwati , qui, pour le rétablir dans le ciel, ont l’idée de lemettre sur le front de son mari , qui , ainsi orné, entra dans l’assemblée des dieux.Vrihaspati se fâcha, mais Brahmâ l’apaisa en lui disant que Soma ne serait plusque parmi les planètes. On voit aisément que tous ces contes ne sont que des allé-gories astronomiques. L’antique zodiaque indien était composé de vingtèSept cons-

tellations. On en avait fait autant de nymphes, filles de Dakoha et épouses deSoma. Suivant quelques auteurs, la partie non éclairée de la lune était le séjourdes pitris ou mânes, qui s’y nourrissaient de l’amrita ou ambroisie, dont elle estle réservoir. Son disque est divisé en seize parties, appelées calé, dont une estprise par les dieux et les pitris, cha uc jour de son déclin. Outre les noms deSoma et de Tchandra , la lune porteencore celui d’Indou. On l’appelle l’amie du,lotus, nommé coumouda, qui. ne s’épanouit qu’après le coucher du soleil. Le

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TABLE ALPHABÉTIQUE., a 457dieu Soma est encore le roi des plantes, le maître de la nuit et des planètes , etle chef des brahmanes. La personne , née sous l’aspect de.la planète Soma , aurabeaucoup d’amis, sera riche et honorée , nourrie de mets excellenss couchée surdes lits magnifiques; possédera des éléphans, des chefaux , des palanquins, etc.Les taches de la lune paraissent, aux yeux des Indiens, des lièvres, ou bien c’estune biche que le dieu tient sur ses genoux; de la l’épitliète de Mrigânka. On luiderme également une biche ou une antilope pour symbole sur sa bannière.

Sons est le nom qu’on donne au jus de l’asclépias acide ; c’est un breuvage quel’on ofl’re et que l’on boit. à la suite des sacrifices. Cette pratique est une partie

essentielle du cérémonial prescrit par les Vèdes. l lSOMADATTA’, fils de Bâhlîka , héros tué dans la guerre des Pandavas contre les

Côravas. . ’ 4 ’ ISonsnlivA , auteur d’une compilation d’histoires et de contes , intitulée Vrihateathd. Il était Cachemirien, et il a rédigé ce recueil pour l’amusement de l’aïeule

du roi Srî Harcha déva. Cet ouvrage , pour le style , est assimilé au Râma’fanaetUau Mahtîbluirata. On compare l’éloquence à un grand fleuve qui se partageen trois torrens. Ces trois torrens , ce sont précisément ces trois ouvrages.

Son. C’est une rivière qui sejette dans le Gange. Elle prend sa source danslesimonts Vindhyas, a quelque distance d’un lac d’où sort aussi le Narmadâ. Celac est au village d’Amaracantaka. La Sonâ, à quelque distance , se perd dansles sables pendant cinq milles, et redevient ensuite un torrent rapide, qui couled’abord vers le nord , puis a l’est pendant cinq cents milles , et tombe dans leGange art-dessous de Patna. L’antique ville de Pâtalîpou tra se trouvait à son em-bouchure. Un bras dc cette rivière , ou peut-être la rivière elle-même , avait lesurnom d’Hiranyavaha , qui roule de l’or. C’est de ce mot qu’est formé celui d’Er-

ranoboas qu’on trouve dans Arrien. QuoiqneIPlinc et Arrien présentent l’Errano-boas et la Sone comme deux rivières distinctes, comme leur nomenclaturevn’cstaccompagnée d’aucune description , on peut regarder ces mots comme synonymes.

V. le mot Nuuum. p l ISonxnouna. M. Wilson écrit Sonapoura. C’était la ville capitale de l’Asoura

Nina , dans la contrée qui est dans le nord du Bengale , et qu’on appelait Matsya ,aujourd’hui le district de Dinajpour. On en voit encore les ruines près de cette.ville. Tel est l’avis d’Hamilton.,Wilford la place près de Gwalpour, non loin del’Asam. Il parait que M. Wilson met l’empire de Bâna sur la côte de Comman-del. Il appelle sa capitale Dévîcotta, ou Cotivarcha , ou Cottavîpoura. Le nom dela mère de ce prince était Cottavî. Est-ce la même histoire transportée sur deuxthéâtres différens? Ne sont-cc pas deux princes différeras dont le nom seul seraitsemblable? Le roi Moundja a résidé dans une ville, sur les bords du Godâvarî ,appelée Sonitpoura, ou ville de sang, parce qu’il y périt avec une grande partie

de son armée. v I .SORASÉN! , nom d’un dialecte prâcrit que les poètes, dramatiques prêtent, dans

leurs pièces, aux dames principales qu’ils (ont paraître. On dit que c’était le lan-ga e des environs de Matliourâ et de Vrindàvana; mais il n’y ressemble pas.

ëounmnuou, neveurdu poète Vararoutcbi, fut comme son oncle, protégé parle roi Bhodja. il est l’auteur d’un roman allégorique agin il célèbre les amoursde Candarpakétou et de la princesse Vâsavadattâ. Il ne faut pas confondre cetteprincesse avec l’épouse de Vatsa, dont les amours sont racontés dans le 14:!quealhd , et forment le sujetdu drame de Ratndvall.

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458 TABLE ALPHABÉTIQUE.Sounsiinuou. On ne sait que] est ce personnage cité dans le Mrigehtchakati.SouBllAnnA , sœur de Crichna, enlevée par le Pândavn Ardjouna, l’épousa

et eut d’elle Abhimanyou. On l’appelle aussi Tchitrâ. Elle est honorée à Djagan-

nâtha avec ses deux frères Crichna et Bah-rama. On porte en triomphe leurs troisstatues dans la fête annuelle , connue sous le nom de ratina flûtai; ou l’on promèneavec solennité le ,clmr de Djagannâtha.

SOUBHATA, poète, auteur de la pièce intitulée Doitdngada.

Soeurs est un nom de la planète de Vénus. K Dessins.

Soupsls. V. Su DAIA. 0SOUDllA. C’est le nom qu’on donne aux gens de la quatrième caste, qui estnée , dit-on , des pieds de Brahma. Ils sont comme les esclaves des autres, et leurattouchement seul souille le brahmane, à moins que ce ne soit pour son service.Ils le saluent avec respect, sans jamais recevoir de lui aucune marque de bien-veillance. Ils ont des livres particuliers en dialectes provinciaux, car il leur estdéfendu de se servir des livres sacrés. Ils font du commerce et exercent des pro-fessions mécaniques. Ils sont bergers, laboureurs, jardiniers , charpentiers, etc.Leur état est déterminé par leur naissance. Les vêdyas, qui se livrent a la méde-cine , sont de cette caste , qui, au reste, suivant les brahmanes , n’est plus pureaujourd’hui, mais se trouve formée d’un mélange des castes supérieures et infé-

rieures; ce mélange s’appelle vanna sancara. Il existe entre les soûdras, par lefait même de ces naissances diverses,0des distinctions et des prérogatives assezfortes pour qu’il y ait entre tel et tel soûdra une distance aussi grande que cellequi est entre le soûdra et le brahmane. Voici les principales classes "de soûdras : levédya ou médecin , ne d’un brahmane et d’une vésya; le càyastha ou écrivain,

l’agourî ou fermier, le nâpita ou barbier, nés d’un kchatriya et d’une soûdra; letâtî ou tisserand , le knrmakâra ou forgeron , nés d’un soûdra et d’une hchatriyâ;

le soûta ou écuyer, d’un lichatriya et d’une brahmane ; le swarnakâra ou bijou-tier, ne d’un vêdya et d’une vésya ; le tchAndàla ou pécheur et manœuvre, em-ployé aussi comme exécuteur public , né d’un soûdra et d’une brahmane; le tchar-

macâra ou cordonnier, né d’un soûdra et d’une lichatriyâ; etc. Les mariages des

soûdras entre eux fouinent enture des subdivisions de classes, qu’il serait long etdifficile d’énumérer. Au reste , de la caste des soutiras sont sortis des irois ; telleest, avant notre ère, la dynastie des Morin, fondée par Tchandragoupta , ,par cette raison, était avec mépris appelé vriehala. "

SOvDRAlA, prince, auteur du drame intitulé Mfitchtchalmtl, que Wilfordsuppose avoir été le fondateur de la dynastie Andhra des rois de Magadba,avait dépossédé la race Canwa. Dans cette hypothèse , il aurait vécu près de deuxsiècles après notre ère. On le place communément avant Vicramâditya.

SOUGRIYA, chef des singes, ami de Rama. et son compagnon d’armes. Au mo-ment oii Rama arriva dans sou- pays, Sougrîva était révolté coutre le roi Bâli ,son frère , l’avait outragé en lui enlevant sa femme Roumâ. Bali , blessé mor-tellement par Râma qu’il voulut combattre , partagea "son royaume entre sqn frèreSougrlva et son fils Angada. La capitale de ce prince porte le nom de Kichkindha.

Soutiens , est un géant ,l avec Niaoumbha, fut détruit par Dourgl. K NI:

son Inn. ’ lSouninou , nom du mont Mérou. 7’. Miaou. .Soeur-ru, une des femmes du roi Damratha, père de Rama-tchandra. Elle eut de

lui deux fils , Lakchmana, et Satroughns , le plus jeune des quatre fils de Danratba.

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TABLE ALPHABÉTIQUE. a 459Sermons Minas, auteur du drameen sept actes intitulé Abhirdma muni. Il v

parait que c’est un écrivain du quinzième siècle; il avait quelque talent littéraire.

Souhaits , nom de l’oiseau Garouda. On appelle en général Soupama une classed’êtres surnaturels , représentes comme des oiseaux. Créés dès le commencement

du monde , on fait pour eux des libations d’eau tous.les jours , quand on honore

les mânes. ’Soeaacnrm, province sur la rive occidentale de l’Indus , placée aux environs

de la ville moderne de Surate. .Souannnn, sœur de Ràvana, monstre hideux et sanguinaire. Ayant aperçu

Rama sur les bords du Qodâvari, elle se présenta à lui pour être sa femme ; sur sonrefus , elle s’adressa a Lakchmana. Repenser! également par lui, elle chercha àtuer Sîtâ , et Lakchmana , pour la punir, par l’ordre de son frère , lui coupa le nezet les oreilles. Elle s’enfuit auprès de ses frères, Khan et Douchana, et les excita

à la venger. V. VIBIAVAS. lSoeurs , dieu du soleil , est fils de Casyapa et d’Aditi. Son char, attelé de sept

chevaux jaunes, est conduit par Arouua, frère de Garouda, que l’on représentesans jambes. Quelques brahmanes considèrent Soûry’u comme le plus grand desdieux 5 parce que , dans sa gloire , il ressemble à Brahma. On le représente avec unecouleur. rougeâtre , trois yeux et quatre bras. Des rayons de gloire sortent de toutson corps , et il est assis sur un lotus rouge. Il y a des gens qui prennent Soûryapour leur patron , ne mangent jamais sans l’avoir adoré, et jeûnent quand il estcouvert de nuages: on les appelle sauras. Il porte le nom d’Aditya parce qu’il estfils d’Aditi. Quelquefois on compte douze adityas, qui sont ses formes dans chaquemois de l’année. On le nomme Mitra, ou ami des hommes; "Ravi , quand on leconsidère comme planète : de la vient que le dimanche est appelé jour de Ravi;Vivaswân , et, en cette qualité, il eut pour fils Manon Vêvaswata , père d’lkchwâ-1mn, ancêtre de la dynastie solaire, dont Râma fut le soixante-sixième roi. Soûryaeut deux femmes, Sandjgnâ et Tchhâyâ. De la première, il eut Yama et Yamounâ;

de la seconde, Sani. Toutes les deux curent encore un fils, nommé Manon. Ce-lui qui naît sous l’influence de RavLaural’ame inquiète, sera sujet aux souf-frances, à l’exil , a la prison, à des chagrins de la part de sa femme et de ses enfans.

Summum , nom que l’on donne au directeur d’une tmuperde comédiens.Ce mot signifie qu’il tient les fils de l’intrigue de la pièce , et que c’est luidoit les faire mouvoir. Le soutradha’fiz doit être brahmane , fort instruit dans leslettres , versé dans la connaissance des dialectes et des mœurs des difl’éreus peuples,et surtout expérimenté dans l’art du thtiâtre. On lui donne aussi le nom de sthâ-

pulsa , qui établit une Scène. ’Surinam , poids d’or, qui, suivant les tems furie de 105 grains à. 227? Con-

Asidéré comme le tola, qui est d’un usage commun , il devrait être de 224 1hgrains. Mais les autorités originales doivent plutôt diriger en cette circonstance,et on peut compter le souvarna au plus bas, c’est-à-dirc a’105 grains. En valeur,il peut être estimé environ à 8,roupies , 14 a 18 sous sterling 6 d. Ainsi, c’étaità la fois une monnaie et une mesure de poids. Malgré le dire de Pausanias , lesIndiens .4.th des coins pour frapper leur monnaie; leurs ouvrages le prouvent:il y avait des pièces portaient l’empreinte de la figure de Siva.

Snnmn, terme employé pour désigner une personne se livre la vieascétique , et rappelle les mots sarmate et samane’en que nous ont transmisles anciens. On avait cru qu’il s’appliquait particulièrement a un religieux boud-

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460 mon: ALPHABÉTIQUE.(lhistc. Cependant , M. Colchroolre pensait qu’il s’emploie d’une manière générale ’

pour toute personne qui se dévoueà la vie contemplative. Dans le Mritchteha:kali, on ajoute à ce mot celui de sa’kya, ce qui semble appuyer l’opinion quidonne a cette expression une signification étendue , limitée dans cette circons-tance pour ne désigner qu’un.sectateur de Sâkya Mouni , ou du dernier Bouddha.

Sauna était une sainte anachorète , qui avait autrefois servi les disciples deMatanga. Elle servit de guide a mima , et mérita de cette manière de monter au

swarga ou paradis. p .Sascunu. Ce mot s’applique a celui est lepremicr dans son ordre. Dans ledlritchlehalrall, le srechthi, ou prévôt des marchande, siège dans le tribunalqui condamne Tchâroudatta. Dans le Moudrd dechasa, il y a un personnage

qui est srcchthî , ou prévôt des joailliers. k lSu , nom de Lakchmî, déesse de la prospérité et de la beauté, et femme de

Viehnou. V. le mot LAXCIIXI. On croit reconnaitre dans ce nom le mot Cérès.

Sa! est encore un mot que l’on ajoute par honneur devant les noms (leskdivi-nités et despersonnes que l’on veut respecter, devant les noms des ouvrages sa-crés , comme Srî Crichna, le dieu Crichna ; Srî Harcha déva, prince du Cachemir ;Srî Bhagavat gîta , ouvrage célèbre de métaphysique. c’est comme si l’on disait :

le divin , le grand, le filmera: ’ ’Sur mua , ami de Crichna , élevé, par la faveur de ce dieu , de la dernière pan-

vrcte’ à la fortune la plus brillante. L’histoire de ce personnage est le sujet d’undrame , intitulétS’rî dtîma icharitra , ouvrage moderne-de Sâma râdjaükchita.

Saixosvim était une ville sur la rive septentrionale du Gange, ou plutôt unvillage , parce que les deux rives du Gange étaient bordées de bois habités par desNichadas, ou tribus sauvages, dont Gouha était le chef. C’est par leur assistanceque Rama , Lakchmana et sur purent passer la rive méridionale du Gange , à unjour de marche au-dessus de sa jonction avec l’Yamounâ. v

Slu Panna est synonyme de Srî sëla , et signifie la montdgne de 8P! ou deLakchmî. C’était. un endroit renommé pour sa sainteté , dans le Dakchina(l)e-Iran), près de la rivière de Crichna. C’est toujours un lieu révéré ; mais il a perdude la splendeur qu’il semble avoir eue autrefois par les restes magnifiques de scull»turcs qu’on trouve dans la montagne, et les travaux coûteux que l’on avait faits

pour frayer les chemins qui y conduisaient. .Saounxnvrrl , princesse, fille de Cousadwâdja, roi de Câsi ou Bénarès, et

épouse de Satroughna , frère de Râma-tchandra.

Swaaoa. C’est le ciel; c’est le paradis des Indiens , le séjour habité par les dieux

et lesmortels sanctifiés. C’est laque règne Indra, appelé roi du swarga. (V. ln-nlu.) On place le sWarga vers l’est, et on le considère comme une espèce deroyaume , qui a une succession de princes , qui ont des noms particuliers , et quiportent le titre générique d’lndra. Le trône du swarga a même été quelquefoisusurpé. On cite un infidèle , nommé Bayi , fils d’Ayous , qui devint roi duciel; sonfière Nahoucha fut appelé a ce trône vacant par l’absence d’lndra. Ce’roi céleste est

continuellement représenté comme implorant le secours des princes puissans et deshéros quine distinguent par leur valeur. Ne pourrait-on pas croire qn’lndra , dansces tems antiques, n’était qu’un roi des sacrifices, un prince spirituel, à qui oulaissait un domaine, qui souvent même lui était disputé? Le Japon, et d’autrespays encore, nous offrent l’exemple de deux juridictions ainsi séparées. Au Ire-lnent , il ne nous faudra voir que des allégories dans l’histoire du dieu lndra -

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 46:.Swsasnnmou. On ne sait à que] dieu cette épithète peut appartenir. Elle

signifie larme, au tache d’or. M. Wilson, dans son dictionnaire , l’attrilme àViehnou. Dans le passage de Mâlatl etiMddhtufa , où il en est question, il sup-pose qu’il faut l’entendre d’un linga, auprès d’Oudjayani , qui, vers le jems ded’invasion mahométane , était célèbre pour cette. espèce de culte. Sans doute il y

écxistait depuis long-tems. A cette époque, on en comptait douze étaient’piar-lticulièrement renommés. Celui du Srî Parvata était du nombre. r

Swssnn. C’est ainsi qu’on appelle une figure mystique, qui, tracée sur une

personne ou sur une chose, doit lui porter bonheur. A

Swfirus’ron, sage, fils d’OuddAlaka, mentionné dans le Mahâbhdrata.

’ Timmun, nom d’un des princes nâgas, ou serpens, habitans du Pâtâla.( V. NAcs.) Il fut sauvé du décret d’extermination posté par Djaname’djaya.

.Tnusa , petite rivière près du Tchitrakoûta , appelée communémentle Touse.Elle tombe dans le Gange, awdcçus de Cindia, aujourd’hui Conti ou Mirzapour.Ou l’appelle aussi Parnasâ, et a son confluent avec le Gange est une ancienne villeclou-n tout nommé encore Pamasa.

l’uranium est une rivière du Drâvida, aujourd’hui Tirounelrüi , sur la côtede Commande]. C’est aussi le nom du pays qui en borde les rives.

TA un. c’est un traité religieux qui enseigne les formules particulières et lesrites que l’on doit employer pour le culte des dieux, ou la manière d’obtenir unpouvoir surnaturel. Ces traités sont présentés particulièrement sous la forme d’undialogue "enta Siva et Dourgâ , divinités spéciales de ceux qu’on appelle tdntli-

cas. ll existe un grand nombre de ces ouvrages, et leur autorité, dans unegrande partie de l’lndo, semble surpasser celle des Vèdes. c’est Nârada qui acommuniqué aux sages ces conversations de Siva et de Dourgâ. Les cérémoniesprescrites par les Vèdes, étant trop difficiles pour les hommes, par pitié on leura donné les tartiras. Les paroles de Siva se nomment égalisa , celles de Donrgànigama.

Tarovsn. Je croirais assez que ce mot est le même que T apowztg , contréeau centre de l’lnde , et regardée comme sacrée.

Turin. Ce nom se présente dans différentes légendes , comnic celui d’un chefennemi des dieux, et soulevant contre eux toute la puissance des génies du [un].Dans l’histoire de Râma , c’est une femme , fille de l’YalLeha Soukétou , et épouse

du détya Sonnda. Elle fut métamorphosée en râkchasî, après l, mort de sonmari, par une imprécation du sage Agastya. Elle avait ravagé les provinces tlo-rissantes (le Malaya et de Caroucha; elle troublait les sacrifices des sages. Vis-wArnitra demanda le secours de Rama, qui la tua : ce fut la son premier exploit.Mais un kchatriya ne doit pas donner la mort a une femme, et on a reproché à

Râma cette action. vTumeurs , nom patronymique de GnrOuda , fils de Casyapa, dont affin-chaest une épithète. V. Gnocm.

Tcnsuounm était un nom de Dourgâ, femme du dieu Siva Donnes),ou plutôt une émanation de cette déesse , sortie de son front pour combattre lesasouras Tclianda et Mounda, envoyés pourl’arréter par leur souverain Soumbha.Le Dévf mainïlmja rapporte cette aventure: «Du front d’Ambikâ (nom de

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462 TABLE ALPHABÉTIQUE.Dourgâ), que. la colère contracte et couvre de rides , s’élança rapidement unedéesse noire , et d’un formidablë aspect , armée d’une lourde massue, d’un cime-

terre,’ de nœuds menaçans, et parée d’une guirlande de crânes, couverte d’unepeau d’éléphant sèche et flétrie, la bouche béante, la langue pendante, les yeuxrouges de sang , et remplissant l’air de ses: cris. a Après avoir tué les asonras, elleporta leurs têtes a la déesse sa mère , qui lui dit qu’ayant donné la mort a Tchanda

et a Monnda, elle serait désormais connue sur. la terre sous le nom de Tcha-’moundâ. Elle est aussi nommée Câlî, a cause de sa couleur noire , et Carilâ onCarâlabadanâ à cause de son apparence hideuse. On la représente avec deuxtêtes dans ses mains et assise sur’des cadavres.

Tous." , ville et province de Bhagalpour. V. Guru.TCHAFAIÏA , nom patronymique du brahmane Vichnougoupta. Ontragé par les

princes de la dynastie Nanda ou Mabâpadma, qui l’avaient chassé avec violence de lasalle du festin, ce brahmane vindicatif conçut le projet de les renverser, et d’é-lever sur letrône le jmme Tchandragonpta , fils ou petit-fils de Mourà, épousesoutira du roi MahAnandi. Déliant sa chevelure , il jura de ne la renouer" quelorsqu’il. aurait été vengé. Il alla soulever com’re eux un prince voisin, en luipromettant la moitié de sa conquête , et les entoura de piéges domestiques oùils périrent. En vain son protégé Tchandragoupta fiit attaqué : toutes les tenta-tives furent, la prudence de Tchânaltya , ou déjouées ou tournées même ensa faveur. Ainsi, une conspiration , tramée contre son pupille , le délivra du princeétranger avec lequel il aurait partagé le royaume. La destruction d’une race royale,composée de neuf princes, et l’établissement d’une dynastie nouvelle dans la per-sonne de chandragonpta, tel fut l’ouvrage d’un brahmane irrité. Cet événement

avait lieu trois cents ans avant notre ère. ll est le sujet du drame intitulé MoudrtiRâkehasa. Tchânakya éprouva cependant des remords, et se retira sur les bords dela mer, près du Narmada , pour s’y purifier par la pénitence. Il voulut savoir si sespéchés étaient efl’acés; il fit ce qu’on appelle l’épreuve du bateau. S’embarquant

sur une nacelle dont les voiles étaient blanches , il devait voir que ses fautes étaientexpiées, si ces voiles devenaient noires : c’est ce qui arriva en cfl’et. Alors, quit-tant la barque , il la laissa ainsi aller seule à la mer avec ses péchés. D’autres disentqu’il se purifia par le carchdgm’, qui consiste à se couvrir tout le corps de bousede vache ,iet à y mettre le feu quand elle est sèche. Cette expiation de Tchânakyaforme une époque historique que l’on place trois cent dix ou trois cent douze ansavant Jésus-Christ. On regarde quelquefois ce personnage comme auteur d’un

livre sur l’art de gouverner. lTcnsivnALAŒe mot s’appliqué spécialement au soûdra , né d’un père soûdra

et d’une femme brahmane. En général, il désigne un homme impur, excom-munié , dégradé, un paria. Il est une classe de soûdras , nés d’un kchatriya etd’une soûdrâ , et qu’on nomme ougra , dont l’emploi est de tuer les animaux quivivent dans les trous. Le fils d’un kebab-iya et d’une ougra est assimilé aux tchân-Â

(filas. Il leur est ordonné de vivre hors de la ville , de prendre leur nourrituredans des vases brisés, de porter les habits des morts, de n’avoir d’autre pro-priété que des ânes et des chiens; c’est pour Cette dernière raison qu’on les appelle

swdpalra. Ils sont exclus de tout rapport avecvles autres classes. Ils ne peuventêtre employés que comme exécuteurs publics, ou ils sont chargés d’emporter les

cadavres de ceux qui mentent sans parens. Le supplice ordinaire par lequel uncondamné termine se! jours est le pal, et s’appelle soûlé. Le 504M est un irise

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 463trament pointu, et Siva, qui porte un trident, estnomme T risozlla. On voit, dansles drames, les condamnés porter l’instrument de leur supplice. Le soûlé était-ilun pieu qui servait à empaler? était-il un poteau auquel on attachait le patient?Je ne puis décider cette question , quand je vois dans le IVritchtehakatï le tchan-

.dàla dit a Tehâroudatta d’être ferme, et que d’un seul coup il va l’envoyerau ciel; et qu’ensuite l’auteur me met sous les yeux des corps de suppliciés’atta-

ches au pal, et les têtes font une laide grimace.TCHANDI , nom de la déesse Dodrga , s’incarnant pour la destruction de Maili-

ehâsoura., Cet exploit forme le sujet d’un chant du Mdrcande’ya paura’na : on

l le célèbre particulièrement en Bengale, à la fête dite Dourgd poudjd , vers lafin de l’année au mois d’octobre-novembre. V. Donnes.

Tenson, la lune..V. le mot Sons.Tcmnnnscourn.’Ce personnage, en quill’on croit reconnaitre le Sandra-

Acottus des auteurs classiques, sert à jeter quelques lumières dans la chronologieindienne, en établissant une époque certaine. Il était fils ou petit-fils d’un roide Magadha, nommé Sarvârthasiddhi, dernier prince de la dynastie Nanda ouMahàpadma. Il’eut pour mère ou pour aïeule une femme soûdrâ , nommée Mourâ ç

de la vint le nom patronymique de Môria. Une autre épouse de Sarvârthasiddhiavait euneuf entons, qui persécutèrent la famille Ides .Môrias. Dans le mêmetems ils avaient outragé un brahmane vindicatif et entreprenant, nommé Tcha-nalrya. Celui -ci’prit le jeune Tchandragoupta sous sa tutelle , et résolut de l’é-

lever sur le trône, quoique soûdra. Ils allèrent ensemble demander le secoursd’un prince voisin: toute la famille royale fut exterminée, et Tchandragonpta

’ proclamé roi. Il commença une dynastie, formée de dix princes, connue sousle nom de Morin. A cause de sa naissance, il est flétri du surnom de Vriclmla.Ce prince était contemporain d’Alexandre. Sa capitale, Pâhlipoutra, nomméel’alibothra par les Grecs, fut visitée par Mégasthènes, qui vit aussi son camp ouétaient rassembles quatre cent mille hommes. Séleucus Nicator lui céda quelquesprovinces : on croit même qu’il lui donna une de ses filles pour épouse.

Tonsnnna Slimnm, brahmane, auteur d’un drame en huit actes, intituléMadhourdnirouddha. Il vivait au commencement du dix-septième siècle. Son

ouvrage est remarquable sous le rapport du style. -. .TCHARVACA. Dans la pièce’du Véni sanha’ra, c’est le nom d’un râlrchasa qui

vient de faire un mensonge. On suppose que l’auteur a voulu faire, en employantce mot, une méchante allusion aux principes des bouddhistes ou des djcnas, àqui" l’on donne ce nom. Les brahmanes l’expliqnent par l’idée de sophiste et desceptique en matière de foi, d’athe’e et de matérialiste.-

Tcruior , province que M. Wilson croit être aujourdlhui le Chandail.Tcminnn, incarnation moderne de Vichnou. Il y a quatre cents ans qu’il est

ne à Nadiya, et a fondé une secte de véchnnvas, soutenu par deux partisanszélés , Oudwêta et Nityânanda, d’où sont descendus ceux qu’on appelle gosains,

abréviation de Gomâmî. On représente ce chef de secte en jaune, sous la formed’un mendiant presque nu. Il a déjà paru quatre fois sur la terre. Dans le Satyayougo, il a été Ananta, sous une couleur blanche ( Soukla varna) ; dans le Trétxl,il,a été Capila déva , sous la couleur rouge (Raina vanna); dans le Dwflpara ,il a ëté Crichna , sous la couleur noire (Crichna varnn) ; dans le Cali, il a étéTchétanya, nous la couleur jaune (Pica trama). Cette" secte a beaucoup de

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464 TABLE ALPHABÉTIQUE.partisans , parce qu’elle ne reconnaît pas la distinction des castes. En reconnais-sant les autres dieux , elle honore particulièrement Kari.

TCHITBACOU’I’A, montagne près de.la.rive méridionale de I’Yamounâ, dans la

province appelée aujourd’hui Bundelcund. Cc fut la première résidence de Râma

dans son exil, et, suivant le Râmzîyana, c’était alors en .cçt endroit que sétrouvait l’hermitage de Vâlmilri. Il existe maintenant, en ce lieu, beaucoup detemples et d’établissemens de solitaires véchnavas. On l’appelle; Tchitracote , eten diHérms teins les pélcrins y viennent en foule.

TCHITRAGOUP’IA est le secrétaire d’Yamaq, le dieu des morts. C’est lui qui’ticnt

le registre ousont écrites toutes les actions ’des humains. Quand un homme doitmourir, Tchitragoupta cil-ace son nom de son livre. ’

TcnIrnALliqu , nom d’une apsara ou nymphe du ciel.

TemnmA-rua , chef des gandharhas , musiciens de la cour d’lndra.Tenon , province qu’on appelle aujourd’hui Tanjore. Cc nom s’applique aussi

à une partie du Birbboum en Bengale. -Tcnnvnu est un saint, petit-fils de Brahma, et fils de Bhrigou et de Pou-

Iomzl. Un râlrcbasa ayant voulu enlever Poulomâ , qui en était enceinte, l’enfant

naquit avant terme; de la son nom de tehyou, qui vent dire tomber. A sanaissance , il brilla d’un tel’feu que le ravisseur de sa mère fut réduit en cendres.Plus tard , il adopta la vie ascétique , et il était si profondément plongé dans sesméditations , qu’il était tout a fait couvert de nids de fourmis blanches. Soucanyâ ,

fille du roi Saryâti , se promenant dans la forêt, remarqua , au milieu (le ce monti-cule formé par les fourmis, deux endroits lumineux : elle y plongea deux tigesde cousu , qui, lorsqu’elle les retira , furent suivies de gouttes de sang. La prin-cesse, alarmée , rapporta à son père ce qui lui était arrivé. Le roi, soupçonnantla vérité , se rendit immédiatement sur les lieu); pour fléchira la colère du richi ,

et l’apaisa en lui donnant sa tille en mariage. Quelque tcms après , les Autantcoumdras , passant par la demeure de chyavanahlui conférèrent le don de lajeunesse et de la beauté en reconnaissance de la part. qu’il leur avait donnée dujus de Soma offert aux dieux dans les sacrifices. Les dieux, avec Indra a leurtête, s’opposèrcnt à cette faveur, et Indra leva son bras pour frapper Tchyavanaa. mort avec son tonnerre : le saint paralysa son bras. Pour cfirayer les dieux, ilcréa un mauvais esprit, nommé Mada , qui est l’ivresse personnifiée. Epouvante’s

à la vue de ce monstre, et frappés de la puissance du saint, les dieux Consen-tircnt a ce que les Aswinl couma’ras participassent aux honneurs divins. Indrarecouvra l’usage de son bras ; Mada fut divisé et partagé entre le jeu , les femmes

et les liqueurs. En effet, on peut devenir ivre de ces trois objets. ITanne. La terre est honorée. commeiune déesse, sous le nom de Prithivî.

V. ce mot. ATILAKA. C’est une marque que l’on se fait, avec des telres coloriées ou (les

pommades, sur le front et entre les sourcils , soit comme ornement, soit commedistinction de secte. V. Viennou , SIVA, CHICHNA. I

Tounnounou est un demi-dieu attaché au service de Couvéra , et l’un des prin-

cipaux gandharbas ou musiciens célestes. 7Tounvasou , fils du roi Yayalti , que M. Wilson donne comme le père des Ya-

vanas. Cependant il paraît que Maroutta , prince de cette branche , n’ayant pas(l’enfant mâle, adopta le roi Douchmanta, et lui transmit ses étals.

a

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unau: ALPHABÉTIQUE. 4.65TnImeA , province voisine de Calinga, et située sur la côte de Coromandel.

Ward dit que c’est le Telinga. y a aussi un antre Trilingn; qui est l’ArAcan mo-

derne, ou l’on honorait le trilinga de Siva. i -TIIPOUIIA est le nom d’un pays à l’est de l’Inde, qui est aujourd’hui le Tip.

perah. Il tirait son nom d’un asoura, dont les domaines étaient défendus par trois. villes fortes, et qui éprouva la puissance de’Siva. On prétend qu’un géant à trois

formes, ou plutôt trois. géans, oncles maternels de Râvana, opprimaient lesdieux , tiers de la protection de Siva. Viclmou , déguisé en Bouddha, vint etconvertit leurs adhérer»; au bouddhisme. Siva, irrité, produisit, pour les de.

truite, Scanda ou Le plus vieux des trois gémis , Sourapadma ,vaincu par lui, se partagea en deux moitiés devinrent un paon ahane pouled’eau. L’un est la monture de Cârtikéya , l’autre son étendard. Wilford met le

Tripoura dans l’Arâcan. * l ITnisunou est un roi d’Ayodhyâ, de la ligne solaire, qui , pour les services

qu’il avait rendus à la famille de Visyvâmitra , fut vivant élevé au ciel. Il paraît

que c’eèt le même que le roi Satyavrata. Il semble aussi qu’on le confond avecson fils Haristchandra , avait demandé ,s pour récompense, de pouvoir monterau ciel avec. ses sujets. .Nârada , pour lui faire perdre de ses mérites, l’interrogeaitsur ses actions qu’il racontait avec complaisance. A chaque réponse il descendaitd’étage : enfin , reconnaissant salante , il s’arrêta à teins, et, rendant hommage

aux dieux, il obtint de rester, avec. sa capitale, au milieu de l’air. On dit aussique Trisankoua les pieds en haut et la tête en bas ,æt que de sa bouche découle

- une salive sanglante, qui tombe sur le Vindhya, et lui donne une teinte rou-geâtre; elle souille même et rend impures les eaux d’une rivière en sort,appelée thanâsâ. Ce mot signifie détruisant le des bonnes œuvres.

Trusuuts, frère de Râvana, qui, avec quatorze mille quatorze râkchasas,périt sous les coups de Mina, dans la forêt de Djanasthânan, en voulant venger

sa sœur SDûrpanakhâ. ’Twscnnu , autrement appelé Viswaearmâ , est fils de Brahma, et architecte

des dieux.. Il préside anis arts et aux manufactures. On lui attribue tous les au;viens édifices , dont les restes étonnent encore les yeux des’voyageurs." Il avaitdonné en mariage à Soûrya, oufle soleil, sa fille Sandjgnâ, qui, ne Pouvantsupporter les rayons de son époux, le quitta secrètement, laissant son ombre àsa place. Soûrya s’en aperçut et vint trouver son beau-père , qui lui pmposa unmoyen de diminuer la force de ses rayons. Il le plaça sur une meule à aiguiseret les lui rogna. Le soleil; pendant quelques jours après l’opération , eut la facegonflée vers le son. Les rayons, enlevés-au soleil, sont employés dans les ne-liers de Viswacarmâ. Son gendre retourna vers son épouse, et il y, reste main-tenant depuis le 15 janvier jusqu’au a5 juillet: il passe le» reste de l’année avecson autre épouse qui est l’ombre de Sandjgnâ et qui s’appelle Tchhâyâ. V. Soeurs.-

x7

V Vaninuanns, prince asonra , dont les états se trouvaient près du mont M6-rou.’Sa puissance et son ambition inquiétèrent les dieux. Le fils (le Crichna ,Pradyoùmna ,v se déguisa , avec ses compagnons d’armes , lm comédien 1 pénétradans l’empire de Vadjranâbha , se fit aimer de Prabhâvatî , sa fille , qu’il épousa

secrètement, et, bientôt après , ouvrit l’entrée du royaume aux troupes de Cri-clina. Lui-même il tua Vadjranâbha, dont les états furent partagés.

Il. 30

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46.6 TABLE ALPHABÉTIQUE.’VALII’KI a rendu son nom fameux par le poème épique , appelé Minityana ,

qui est censé raconté à, ses deux élèves, Cousa et Lava, fils de Rama, héros dume. c’est à lui que l’on attribue l’invention du distique héroïque des poèmes

indiens , appelé 8101m, et il l’improvisa, dit-on, à la vue d’un oiseau qu’un

chasseur venaitde tuer. Le Edmdfana ,Icomposé de.vingt-cinq mille vers envi-ron, contient l’histoire de Râma-tchandra , son. mariage avec Sial , son exil , l’en-

lèvement de sa femme, la vengeance qu’il tira de cette injure par la mort deRâvana , le ravisseur ; son retour à Ayodhyâ et sa mort. Vâlmîki r considérécomme le père de la poésie sanscrite , était contemporain de Ràma, que l’on lacequinze cents ans avant Jéms-Christ. Il était fils du sage Pratche’tas, et l’on veut

reconnaitrssous ce nom Yarouna lui-même, le dieu des eaux. On dit que, quoi-que brahmane dc naissance, il’se conduisit, dans sa jeunesse, assez mal pours’associer avec des voleurs , qui habitaient les forêts. Un jour, il attaqua les septrichis : ceux-ci lui firent des remontrances qui furent heureuses; ils lui ap-prirent le mantra de Rama renversé, autrement. mura. En le .répétant en lui-même, il resta immobile pendant mille ans , tellement que les sages , en reve-nant à la même place, l’y trouvèrent encore , tout couvertdes nids de fourmisblanches , appelés uaImIIra; de là son nom de Vâlmîki. On reconnaît toujours le

penchant des poètes indiens à faire des légendes sur les noms propres: Au mo-ment de l’exil de Rama, Vâlmiki demeurait au Tchitrakoûta, plus tard il setransporta à Bithonr (sans doute Vithora, sur la rive occidentale du Gange),que Rennel écrit Betoor, etqu’on désigne encore par le mot Brahmdvizrtla.

Vuum nommas , auteur d’un ouvrage sur l’art*poétique,- intitulé Cdvyd-Ianca’ra vritti.

VAaAmsl, nom antique de Bénarès. V. Cul. On écrit’plus communément

Varânasi et Yârânâsi. - , .VARADA, rivière, aujourd’hui le Wurda, sépare les états du Nizam des

ter-res du Nagpore. . ’ .VAnomu est le dieu des eaux. .Il est fils de Casyapa .et d’Aditi. On le peinten blanc z il est porté sur un poisson , et, dans sa main droite , il tient une corde.Cette corde est terminée par un nœud qui serre tout ce qu’il saisit. D’autres dieux,

et les râkchasas surtout, mit une arme pareIle. Le séjour de Varouna a huitcents milles de circonférence , et est l’ouvrage de Viswakarmâ. Au milieu est ungrand bassin d’eau bien limpide. Varouna , et sa femme Vâmunî , sont placés surun trône de diamans : autour d’eux est une cour, composée de l’Océan on Sa-moudra , de Gangâ (d’autres dieux et déesses-de lacs et de rivières, étc. Un jourqu’il jouait avec la déesse Gangâ , il jeta de l’eau sur Capila oui sur Agastya, qui -le condamna à s’incamer sous le nom de Santanon , fils de Pratipa, roi d’flasti-nâpoura; il devint alors l’époux de Gangâ. Dans une autre incamntion, il eut

le nom de Pratchétas , et fut père Vâlmilri. * h iVumuru, nom de l’épouse de Varouna , dieu des eaux. Vârouni est la vingt-

cinquième constellation lunaire, dont Varouna est le régent; c’est aussi le nomd’une liqueur fermentée. Au moment ou les dieux barattèrent la mer, on en vitsortir Sourâ dévi, la déesse des liqueurs enivrantes. Vârouni pourrait’êtré encore

la déesse du, Gange, amoureuse et même épouse de Varonna , qui s’incama dans

la personne de Santanou. ’ lVans-n est le printems personnifié. Il est le eompagnon’du dieu d’amour. Leavasanzotsava, on fête du printems, arrive au treizième ou quatorzième jour de

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 467tchétra (tumuli), On célèbre au mais de phâlgouna (février-avril) , au mo-ment de la pleine lune , le phdlgounotsania ou la’grande solennité du printems ,appelée aussi hait. Le grand plaisir alors est de se couvrir mutuellement d’unepoudre rouge, nommée Vphalg’ou, formée ordinaiæent de la racine degembre, colorée de sati-an : on s’inondie de parfums et (ressentes jaunes ou rouges,-

par le moyen de petites seringues, ou bien, plus élégamment, on se.jette desfeuilles de roses, déposées, pour cet objet , dans de vastes corbeilles. Ces plai-santeries sont une occasion de, rires bruyans, accompagnés’de musique joyeuse et

de danse. i , ,VASICBTBA est le prêtre de famille, Pourchita , de la raeede Rima. On le re-trouve sous-tous les règnes de la famille solaire , ce qui porte à croire que c’est lenom d’une fonction héréditaire. Les légendes le tout naître deux fois z d’abord, il

est fils de Brahma , formé de l’air qui provenait de sa digestion , et l’un des septrichis; il renaît ensuite comme fils d’Ourvasi et dei’Mitra ou Soûrya, et de Va-rouna , c’est-à-dire du soleil et *de,l’oce’an. Dans cette seconde naissance, il est

Agastya. Sa fourme se nomme Aroundhati. Les sept richis forment la constellationque nous appelons la Grande-Ourse (septentrio), connue communément sousle nom de Chariot de David; Vasichtha estvl’étoile qui paraît la seconde dans lapartie un peu arquée’du joug. A côté est une petite étoile que les Indiens regardentcomme Aroundhatî. Ils racontent à ce.sujet qu’autrefois les épouses des sept ri-chis demeuraient près d’eux dans le ciel. Agni en devint amoureux : elles furenttoutes sensibles à sa tendresse, excepté Aroundhatî. Les six ricins outragés chas-sèrent leurs femmes hors du cercle arctique. Elles furent sans demeure fixe jus-qu’au moment où Cârtike’ya, dont elles devinrent les nourrices, les plaça dans le

zodiaque , dont il chassa la constellation Abhidjit. Elles sont, depuis cette époque,les Pléiades, qui, suivant les Indiens, ne sontqu’au nombre de six. L

VAçounlÎva, fils de Saura et de MarousA, et père du dieu Crichna. Il étaitdirecteur des domaines de Matbomâ. Il eut plusieurs épouses, entr’autres Robinî

’et Déwakî. L’opinion la plus commune fait cette dernière fille d’Ougraséua, et,

par conséquent, sœur-Ide Causa, roi de MathourïA. Vesoudéva eut l’adresse de

soustraire à la fureur de Causa ses deux enfans, Bala-rAma et Crichna , que lesoracles annonçaient comme devant un jour donner la mort à leur oncle. Il les fitélever au milieu des bergers , jusqu’au moment où leur destinée dut s’accomplir.

.Ils revinrent alors à’Matbourâ, tuèrent le’tyran, rétablirent leur aïeul sur letrône et coururent ensuite à d’autres exploits: Vasondéva et vDe’vaki jouissaient

avec modestie des triomphes de leurs enfans, , tonlieu" pleins respecteux , leur taisaient hommage de leur gloire. Vasbudéva passa avec son fils dansla ville de Dwâralrâ. Il expira de chagrin a la mort de Crichna. Les pour.tendent que , dans deux naissances précédentes , il avait été , du teins de Swâyam-bhouva, le patriarche’Soutapas, et ensuite Casyapa. Au reste, sa généald’gie’,’

dans sa troisième naissance , est un peu embrouillée.’ f ’ -Vasunn uns est la fête du printems, durait depuisle milieu du mois

de tchêtra ( mars-avril) jusqu’à la pleine lune du même mois , et comprenait trois

solennités : ladanum poude , dans lequel on adorait le dona ou la fleur arte-misia; le dola ydtrd, ou l’escarpolette des dieux, et le ratha septum, dans

’ lequel les dieux venaient sur deschars pour être témoins des plaisirs des hommes ’et du bonheur de la nature sans l’influence du printems. Le damant: ydlrâ’ avaitlieu le quatorzième jour de la moitié noire du mais; le jour du dola yard n’est

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468 ’ une ALPHABÉTIQUE,pas spécifié, mais il devait être .au moment de la: pleine lune; le ratina fiantdurait sept jours,- mais on ne les désigne pas. Du troisième jour du mois àla pleine lune , chaque jour a son dieu particulier: Gôrînétait adorée le troisième;Ganésa, le quatrième; Indra, le cinquième; Scanda, le sixième; le Soleil, leseptième; Siva, le huitième; Tchandâ ou Tehàmoundâ , le neuvième; Vyâsa etles richisin, le dixième; Viehnon, le onzième; Brabmâ ,A le douzième; Siva , denouveau, le treizième et le quatorzièmehet tous les dieux le quinzième. Cetordre paraitêtre une innovation introduite par les sivistes, et, probablement, Ia-fête, dans l’origine, commençant avec l’holika, à la pleine lune de phâlgouua(février-mars) , était consacrée à Vasanta seul ou uni a son ami Câmade’va, dieu

de l’amour, dont la fête Spéciale , le I3 et r4 de tcbêtra , terminait toutes les so-lennités. On n’observe plus rien de ces cérémonies , depuis l’holika , appelé moin-

tenant dola yzitrd , jusqu’au madanotsava, au 13 de la moitié claire de tehêtra zcette dernière fête a rarement lieu. Le dola .yâtrlî et le radmyâtrzi ont été aussidéplacés, et, dans le Bengale au moins , transférés aux fêtes appropriées aCrichna seul, dans les mais de djyechtha et d’âchâdha (mai-juin, juin-juillet).

VASAVAIlA’I’TA, fille de Pradyota, roide Magadha, suivant le drame’de Ratmîvall,

et suivant les autres, de Tehandraséna, roi d’oudjayanî. Vatsa, prince de Côsâmbi ,prisonnier de ce roi, avait. enlevé sa file. en s’enfuyant, et l’avait épousée Par

amour (V. Vues). Un roman de Soubaudhou porte le nom de deavadaua’;mais ce personnage n’a de commun» que le nom avec la princesse Vêsavadattâ,

dont il est ici question. l’VArss , surnommé Oudayana , est un roi fameux dans les fables indiennes. Il

était fils de Sahasrânika , et petit-fils de .Satânika , qui transporta la capitale del’lnde supérieure d’Hastinâpoura a Côsâmbi.’ Satânika était fils de Djaname’djaya,

arrière petit-fils d’Ardjouna. Elève de Djamadagni, il fut, dans sa jeunem, pri-sonnier de Tchandrnséna , mi (l’Oudjayanî. Il fut délivré par son ministre Yoga:-

dha’râyana , et enleva , au moment, de sa faite , Vâsaærsdattà, fille de Tchandra-séna. Ses aventurcssont racontées dans le Vrihat ealkd. Ce passage a été traduitde ce dernier ouvrage, et publié dans le Quarter-[y Magazine ,de juin [824.Il est aussi le héros du drame de Batruivalï. Il y a confusion pour la généalogiede de prince. Celle que nous avons rapportée est "tirée du Vrihat cathd. LeVichnou Fournil!!! le fait fils d’un second Satânika, qui est le dix-neuvièmeroi après Djaname’djaya. En lisant les noms propres, qui. figurent dans l’his- .toire de ce prince , on sent qu’il existe quelque incertitude sur son age. De mêmeaussi ,-le Viehnouvpçurâna dit que ce fut le prince Nimitchakra qui transportale siége de l’empire à Côsâmbi. Dans RaUuïvali, Vatsa réside à Côsâmbi ; il fau-

drait enconelure, qu’il est postérieur à Nimitchakra. v

Vsron- est le dieu; du vent. On le nomme-autrement Pavaua et Mârouta. Il estfugue .Çasyapa et de Diti, messager des dieux , et régent de l’un des pointscardinaux, du nord-ouest. On raconte que Diti , sa mère , avait demandé à .Ca-syapa d’avoir-jan enfant qui. fût plus» puissant qu’lndra. Cette demande lui futaccordée. Indra , en apprenant cette nouvelle , se glissa dans le sein de Diti , et ,avec sa foudre ,r croupale fœtus d’abord en sept parties, puis ces sent parties cha-cune en sept autres. Pavane naquit ainsi, ayant quarante-neuf formes. C’est en-core la un conte allégorique; Indra est le dieu du Ciel, et l’aire des vents , chezles Indiens, est partagée en quarante-neuf points. Mais on n’explique pas maisibien le trait que fit ce dieu léger aux cent filles de Cousanâbha , roi de Conva-

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a

TABLE ALPHABÉTIQUE. 469coubdja (Canoge) , qui avaient résisté à son amour; illmtra dans leur corps et lesrendit bossues. Elles furent redressées par le roi Brahmadatta , qui les épousa. pua voulu, par ce conte, interpréter le mot canjâcoubdja , qui signifie demoisellebossue. Vâyou était représenté en blanc , monté sur une biche, avec un petit dra-

peau blanc dans sa main droite.Vininn. c’est la partie théologique des Vèdes. Elle se trouve dans un grand

nombre de chapitres, appelés bupanichads, enseignent le culte d’un seuldieu qu’on doit adorer d’une manière abstractive. Des écrivains, moins anciens ,les ont développés et expliqués. Vyfâsa a été le fondateur-d’une école, Æppelée

védânta, dont ensuite le docteur Saucara Atchârya a été une des lumières;

Vicmun, dévot, attaché aux principes de l’une des sectes qui honorent ledieu Vichnou , dans ses incarnations diverses. Il peut y avoir quelques difl’éîencesdans l’extérieur des nombreux sectateurs de Vichnou. Voici la description la plus

.commune d’un vêclmava : Il porte le tilaka ou le signe de sa secte, marqué de-puis le bout du nez jusqu’à la couronne de la tète. Les traits de’Vichnou sontreprésentés sur son corps. Son vêtement est jaune ,.ilnporte un chapeau de grainesde toulasî (ocymum sanctum). Il marche répétant le nom d’Haris

Viols. Tel est le nom que l’on donne aux anciens livres qui sont le fondement. de la religion indienne, et dont le dialecte diffère de la langué sanscrite. W. Jones

leur donne une antiquité de quinze cents ans avant Jésus-Christ. Ils consistent enune infinité de traités , divisés en quatre livres, nommésiRig , Yadjour, «frimaet Atharuan. Le style du dernier prouve qu’il estvplns moderne , et cette consi-dération sert à expliquer pourquoi souvent l’on ne compte que trois Vèdes. Même

les itilhdsas ou traditions historiques, et les pourdnas , sont quelquefois consi -’dérës comme un cinquième Véda. Les trois premiers , jadis révélés par Brahmâ ,

ont été conservés avec soin , retouchés, sans doute , et augmentés différentes fois ,

et enfin compilés et mis en ordre par Véda-Vyâsa. Ils offrent chacun, avec un re-cueil de mantras ou prières , une partie pratique, appelée Bnihmana, et unepartie philosophique, nommée ngndna, c’est-à-dire une indicatibn de rites,maintenant hors d’usage , et une exposition de principes théologiques et moraux.Les mantras sont chantés, et , sur les copies écrites, ils. sont notés. On a long-tems douté de l’existence de ces livres z elle est incontestable. Monument curieuxd’une antiquité tint reculée, ils peuvent, étudiés avec soin et avec critique , don-

s ner des lumières sur ces teins inconnus. Mais il tantales lire avec précaution , parceque , dans l’état ou ils se présentent -, ils sont une compilation plutôt que des ou-vrages originaux. V..Bech. Àsiat., vol. VIH et XIV. W

VinnmranncnnsrArl Biunncunn, pandit de Nadiya, auteur de lapièce intitulée Tchilra fadjgna, et jouée il’y a une trentaine d’années. Vêdya-

nâtha est un des noms de Siva , adoré dans le zillah de Birbhonm, et on.racontcà ce sujet une légende fort plaisante. Râvana emportait à Batiks un linga qui de-vait lui donner sur les dieux une supériorité incontestable ,I mais qui , aussi, de-vait se fixer dans l’endroit où il toucherait. Ceux-ci tinrent conseil, et voicicomme ils déjouèrent les projets du ràkchasa. Varouna , le dieu des eaux , entmdans son corps et lui causa un besoin naturel. Indra se présenta sous la forme d’unbrahmane; Bâvana lui remit le linga , en promettautde le reprendre bientôt. Cc-pendant le teins se prolongeait par la malice de Vlrouna. Indra dit que , fatigué ,il ne pouvait plus tenir le linga) et il le laissa tomber. Il s’enfonça en terre, etnavarin perdit ainsi le fruit de la faveur de Siva.

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470 TABLE ALPHABÉTIQUE.Vis]. Ce mot signifie confluent de Jeux rivières. Cependant il veut dire aussi

06W! , torrent: Le trive’ni est l’endroit ou se réunissent, à Allahabad , leGange, l’Yamounâ et le San-amati qui vient , dit-on, par dessous terre se jeterdans le Gange à cette place. Il y a d’autres trive’nis.

Visn. C’est le nom que l’on donne à la troisième caste, chez les Indiens,formée de la cuisse de Brahma. Son emploi est de faire valoir les terres , d’éleverdes troupeaux, d’exercer le commerce. Il leur est défendu de lire les Vèdes. Quoi-que peu élevés air-dessus du soûdra, ils sont cependant régénérés (dwidja) par

l’investiture d’une ceinture est de chanvre, et d’un cordon qui est de laine.Vûriun. C’est ainsi que l’on appelle le pot-te musicien, chargé (l’a oncer

en vers certains momens de la journée, comme le matin et le soir, etc. , et sou--vent y ajoute des idées naissent de la circonstance. Il éveille le princeaubmit’de la musique et des chants. La sixième heure du jour, vers deux ou troisheures, est la seule ou le prince puisse suivre son inclination; mais,- du reste, il.parait que la fonction royale n’était point une sinécure. L’Àgni pourdna règle

Ialkjournée du prince. Dans la dernière histoire du Dm couma’ra, on donnequelques détails sur sesdevoirs , d’après l’autorité de T chânakya , célèbre ministre

de Tchandrngoupta, qui est toujourscité comme l’auteur du 1Vüi , ou desrèglesde gouvernement. ’Par le Dam coumdra, il paraît que le jour et la nuit.étaientchacun divisés en huit parties, correspondant ainsi à une heure et demie des

nôtres. Elles étaient ainsi distribuées: . iÏ Jour. Première partie. Le roi, étant habillé , doit entendre les rapports.Deuxième partie. Il doit prononcer dans les procès portés en appel à son tribu-nal. Troisième partie. Il déjeune. Quatrième partie. Il reçoit et fait des ca-deaux. Cinquième partie. Il discute des questions politiques avec ses ministreset ses conseillers. S ixième partie. Il peut disposer de ses momens à sa volonté.Septième partie. Il passe la revue de ses troupes. Huitième partie. Il tient un

conseil militaire. p . lNuit. Première partie. Le roi reçoit les rapports de ses espions etDeuxième partie. Il soupe ondine. T roisième partie. Il se retire pour prendredu repos après avoir lu quelque ouvrage sacré. La quatrième et la cinquièmepartie , ou bicntrois heures , sont accordées pour le sommeil. Sixième partie.Il doit se lever et faire ses ablutions. Septième partie. Il tient un conseil privéavec ses ministres, et donne ses instructions aux officiers du gouvernement. [lui-tième partie. Il consacre ce moment au pourohita ou brahmane , chargé des céré-

a

monies religieuses , tapies quoi il se remet aux travaux du jour.Les différentes parties de la journée sont calculées d’après le lever du soleil.

Viviswsn. Tel est le nom du septième Manon. Il est fils du Soleil, dont uneépithète est Vivaswân. Sandjgnâ, une des épouses du soleil, eut trois enfans,Manon, Yama et Yamôunâ. Il paraît que l’on a confondu Manon et Yin-na, carle nom de Vêvaswata est Sraddhadéva, épithète d’Yama, comme dieu présidantaux cérémonies funèbres du sraddha. Vévaswata est , par lkchwâkou son fils,père de la dynastie solaire, et par Ilâ sa fille, qui épousa Boudins , ancêtre des

princes de la dynastie lunaire. i , . V ., Visnumn , solitaire ,’ fils de Casyapa , et père de Richyasringa. V. Encans-

IIIGÀ. I v ” h un"Viennou est un des dieux de la triade indienne , représenté en noir, avec quatrebras: dans une main, il tient une massue; dans l’autre , un disque (mimera) ;

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 471dans la troisième, une conque, et dans la quatrième , un lotus. ll est monté surGarouda , et ses vêtemens sontjaunes. Vichnou. est une divinité douce et bien-veillante. Dans le terne de la destruction des mondes, sous lernom de Nârâ’ana ,il dort et flotte sur les eaux. Quand l’être unique, Brahma , veut reproduire l’uni-vers , il charge Eahmâ , Vichnou et Siva des fonctions de créer, de conserver etde détruire. Vichnou prend, de teins en teins, une forme visible , et s’incame pourle bien de la terre. Ces incarnations portent le nom d’avatdres. Il y en a un "grand.nombre ; mais on en cite principalement dix; voila pourquoi on l’appelle le dieuaux dix formes (dasaroüprzbhrit 1° Iliapparut d’abord sous la forme d’un pois»son ( maya) , pour rapporter du fond de la mer les Vèdes qui y étaient restésaprès un de ces déluges périodiques détruisent le monde. 2° ll-prit la formed’une tortue (cau’rma) , pour soutenir sur son dos la terre nouvellement créée;3° Comme sanglier (yâhara) , il plongea dans les eaux , dont le globe était sub-mergé, et l’éleva sur une de ses défenses. 4° Sons la figure d’un être (nrisinha) ,

moitié homme, moitié lion , il vint punir l’impiété du géant Hiranyacasipou,’ qui

persécutait les dieux et même son propre fils , Pralhâda , coupable seulement desa foi en lia-puissance de Vichnou. Il était fort d’un oracle Brahma , qui lui avaitpromis qu’il ne mourrait ni le jour, ni la nuit, ni par l’eau, le feu on le fer, sousles coups d’aucun être humain. Un jour, il demanda à Pralhâda’ ou était le dieuson protecteur: u Il est partout, répondit le fils. - Même en ce pilier? ditile père.:- Oui, répliqua Pralhâda. n Et aussitôt Hiranyacasipon donna un coup de bâtondans le pilier, d’où il sortit un être moitié homme , moitié lion , qui saisit le géantet le déchira. C’était à l’heure du crépuscule , il n’était ni jour ni nuit. 5° Vichnou

se fit nain ( minutai), pour confondre encore un des descendans de cet Hiranya-casipou , nommé Bali. Il avait fait cent fois le sacrifice du cheval, ce quilui don-nait des. droits au titre l d’lndra. Vâmana se renditauprès , et , ende brahmane, il lui Ermnutant de terre qu p aperm-ait(ralentirai:de trois de ses pas. Le priiice consentit à sa demande : le nain, grandissant

tout d’un coup, remplit les. trois mondes. Bali, renonçant à ses hautesipréten-gtions , se contenta’d’être roi de Pâtâla ou de l’enfer, jusqu’à ce que son tour fût

arrivé d’être Indra. Cette aventure a fait donner a Vvichnou le nom de dieu auxtrois pas (’Trivicrama); 6° Il apparut ensuite sons la forme terrible de Parasou-rama , pour humilier et détruire la race dégénérée des kchatriyas. . Pmssou-un.) 7° Presque à la même époque (car il peut paraître à la fois sous desformes diverses), il vint, dans la personne de Râma-tehandra, pour châtier l’in-solenco de Bâvana. ( V. RAiA-rcuunn.) 8° Le troisièmeillâma , appelé Bala-râma , est aussi un avatâre de Vichnou , qui, sous ce nom , descendit sur la terrepour détruire le géant Pralamha ct d’autres. BALA-RAHA.) Il était frère de Cri-

’chna. 9° Les unspensent que c’est Crichna qui est le neuvième avatâre; les autresque c’est Bouddha. Crichna, dit-on, n’était pas seulement une incarnation deVicbnou, c’était Vichnou lui-même. (V. Calcium et Bounnm.,)"io° Le dernieravatâre est a venir; son nom est Calki. Yichnou doit s’incarner à Sambalagrâmapour détruire les infidèles, et rendre les Indiens à la pureté (le l’âge d’or. l p

Les adorateurs de Vichnou portent le .nom (le Vêchnava; on distingue cettesecte à deux lignes tirées le long du nez et conduites jusque sur le front. Ces lignessont faites avec le limon du Gange, quelquefois avec la poudre du bois de san-dal. La femme de Vichnon se nomme Lakchmî. Son séjour est le Vécountha , toutresplendissant d’or et de pierreries. Sur un trône aussi brillant que le soleil à sonmidi, entouré de lotus , est placé Vichnou., et, à sa droite ,b est la déesse Lak-

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472 TABLE ALPHABÉTIQUE.chmî. Tous les saints personnages , assemblés autour de lui, chantent ses louanges.ou méditent sur ses formes divines. Parmi les noms de Vichnou , il en est un quimérite d’être expliqué z c’est Padmamflzha. On représente Vichnou comme pro-

duisant un lotus qui s’dève sur son ombilic. Brath en sort pour procéder à lacréation. C’est à la suite de cette naissance de Brahma que s’fleva, entre lui et

Siva , une querelle violente sur leur ancienneté, se termina par le malheurde Brahma perdant une de ses cinq têtes et la prédominance qu’il semblait avoireue jusqu’alors. Vichnou, plus pacifiqueque Brahma , et surtout plus modeste ,est toléré par Siva : d’où il semble prouvé que cettelégende n’est que l’histoire *

allégorisée d’anciennes disputes religieuses. ,Embléme de la nature , Vichnou est peint encore comme dormant dans l’inter-

valle des petites destructions du monde. Il est étendu sur le serpent Sécha, au-dessus des eaux dont la terre est couverte. La même description est aussi’employéepour le teins de la saison des pluies , qui dure depuis le milieu de juin. jusqu’aumilieu d’octobre. Une plante , le toulasi , est sacrée pour les Indiens. On prétendqu’une femme de ce nom , après une longue pénitence , demanda à Vichnou dedevenir son épouse. Lakchmî , l’entendant , la changea en plante. Vichnou luipromit alors qu’il prendrait la forme du sâlagrâma , et resterait sans cesse avecelle. En elfet , le filagnima se trouve toujours placé entre deux feuilles de tou-lasi. est une pierre , ou plutôt un coquillage qu’on trouve dans leGandalrî , et dans lequel Vichnou a séjourné. Il est l’objet d’une vénération par-

ticulière. Il y en a qui valent 2,000 roupies.Vrcuuoucourn , brahmane, plus connu sous le nom de Tchânakya. 1’. Tern-

qun. sVICRAIADITYA est un prince célèbre, qui régna à Oudjayani vers le milieu dusiècle qui a précédé notre ère ; il a fondé une ère qui porte son nom , et qui datede cinquante-six ans avant J. C. Il était fils de Gandharba séria , avait épouséla fille du roi Dhâra. Il parait que ce Gandharba séria était un aventurier qui sedonnait pour fils d’Indra. La légende raconte qu’exile’ de la cour céleste il fut

obligé de venir sur la tette sous la forme d’un âne g mais il parlait sanscrit, ctcette raison détermina le prince à lui accorder sa fille en mariage, malgré les plai-santeries de sa cour. Il donna une bonne éducation a. son petit-fils : ce fut la toutl’héritage qu’il lui laissa. Bhartrihari , autre fils de Gandharba séria, et d’une es-

clave , avait été plus heureux ; il avait reçu laicouronne d’Oudjayanî. Vicram: -ditya vécut quelque pleins a. la cour de son frère : a la suite d’une. dispute , il fut Irenvoyé , erra de côté et d’autre dans la plus grande détresse , et même à Goudja-

rata il fut serviteur d’un marchand. Il revint à Oudjayani au moment où Bhartri-hari se retira des affaires par dégoût et par chagrin. Vicramâditya monta sur le rtrône , conquit par la force des armes les royaumes voisins , comme Outcala(Crisse) , Banga (le Bengale) , Goudjarâta (Guzaratc) , etc. , et surtout entourason règne d’une grande splendeur par la protection qu’il. accordait aux lettres. Ilappelait à sa cour les hommes distingués par leur esprit ct leurs connaissances. Onen cite neuf, entre antres, auxquels ’on donne Ic’titrc des neuf perles : au.nom-bre de ces hommes choisis se trouve le fameux CâlidAsa. Cependant le roi deDehli , Radjâpâla , trop livré aux plaisirs , avait vu ses états envahis par Sacri-ditya , qui l’avait détrôné. Vicramâditya , quatorze ans après , essaya dc’ levenger :I il attaqua , renversa Sacâditya , et prit 5 sa place la couronne. de Dehli ;mais bientôt après il eut une guerre à soutenir contre Sâlivâhana : il y fut maleheureux,et même y perdit la vie. Il est à remarquer que le nom de ce prince, qui

s

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anus ALPHABÉTIQUE. 473signifie puissant soleil , a été donné à plusieurs autres rois , à Bhodja , à Sâli-vâhana, a’l’rjthivi râdja, à cinq ou six autres. On 1c trouve encore nommé Vifcrama, Aditya , Vicramaséna , Vicramasinha , Vicramârca , etc. Son histoire sembleformée de celle de plusieurs princes du même nom, et d’époques diverses. Aureste, voyez à ce sujet le travail de Wilford, Beth. Asiat., Dit vol.

Vivantes , province et ville au sud-ouest du Bengale; c’est aujourdlhui ,dibon, le "Bérar propre , c’est le pays qui environne Barra nagpour: Cependanton reconnaît dans ce mot le nom du. district voisin Béder. Des traditions localesassurent aussi que la capitale appelée Béder. , est la même que l’ancienne

Vidarbhâ. p . ’ ’ . .p I VIDIIA , province qui’est la même que celle de Mithilâ. 1’. MITIHLA.

VIDlSA , ville du Magadha , aujourd’hui Bëhar méridional , autrement appeléBharataldiandn. On ignore la véritable position de cette ville florissante a l’époquede Câlidâsa , qui en parle dans son Mégha dama. C’était la capitale d’Agnimitra ,

prince qui régna environ cent soixante ans’avant notre. ère , et qui détrôna lesrois de la branche Morin , fondateur lui-même de la branche Sounga.

Vinnn est le nom d’une confidente deela déesse Dourgâ.

Vxnnnnosm , ville dans le sud de l’Inde , bâtie sur l’emplacement de l’a -cienne cite’ d’Anagoundi; elle devint la nouvelle capitale des princes Andh ras, aprèsla défaite de Pratâpa tondra par les Mahométans. On la nomine encore Vidyânagara.

.Vinoucuuù. Tel’cst le nom que l’on donne , dans les drames , au confidentdu personnage principal. C’est ordinairement un rôle aimable et plaisant: il n’estpas rempli par un inférieur; car le plus souvent c’est un brahmane. Son emploi estd’exciter le rire par ses actions et ses discours. Simple et hon , il est quelquefoisspirituel; mais Son esprit n’est jamais bien recherché. ’ .

VlDYADlIARA. C’est.une espèce de génie qui traverse les airs sur un char léger ;

c’est un sylphe, habitant invisible du monde interlunaîrc , et qui possède un pou-voir surnaturel et magique. Le mot vidjâdham signifie porteur d’un 111’de :c’est une petite boule préparée que l’on met dans sa bouche , et qui vous procure

une puissance extraordinaire , comme la faculté de monter au ciel , de faire pa-raître la personne que vous voulez , etc. Les vidyâdharas sont de la classe de cesêtres divins qu’on appelle encore siddha et tcharana. La femme d’un vidyâdharas’appelle Q’idfddhurt. Ils tiennent à la cour d’lndra , quoiqu’ils aient des chefs

et des princes qui leur sont particuliers. Ils ont des rapports frt’quens avec leshommes ; ils viennent sur la terre contracter des mariages , et y prennent même(les épouses parmi les filles de rois.

o Vuun , femme de Casyapa , et mère de Garouda, roi des oiseaux , et d’A-’rouna , qui conduit le char du soleil. Comme Léda; elle fit un œuf, d’où sortitGarouda, de son nom est appelé Vénatéya. V. Cumin».

Vumnn, ou BINDB. C’est la. chaîne-de montagnes sépare l’Indostan’duDe’lran, s’étendant le golfe de Bengale jusqu’au golfe de Cambaie. On ledivise en trois parties. La première, ou orientali- , va du golfe de Bengale à lasource du Narmadâ et de la Sona , et contient les monts Rikchas. La seconde ,ou occidentale, va vers l’ouest jusqu’au golfe de Camhaic : le bras du midi est

n appelé Pariyàtra ou Paripâtra , .ct le bras du nord , s’étend des gorges deDilli au golfe de Cambaic , se nomme Rêvata. La troisième paflie , ou méridio-nale , est simplement appelée Vindhva , au sud de la source du Narmadâ et de laSonâ. Compare au Mérou et à l’llimAlaya , le Vindhya paraît peu élevé; c’est ce

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474 TABLE ALPHABÉTIQUE.qui a donné lieu à une fable indienne , rapporte que le Vindhya g s’étant unjour prosterné devant Agmtya , son maître spirituel, reçut de ce Sage l’ordre derester dans cette posture , comme punition de son orgueil, qui l’avait porté.vouloir cacher le soleil aune partie du monde. D’autres disent’que , le saint ne luiayant pas .dit de se relever , il attend encore qu’il revienne pour se relever.

’ VIBADHA , géant d’une taille et d’un’aspect. formidable , fils de Gala et de Sa-

tnhradâ , demeurant dans la forêt de Dandaka. Il rencontra Râma’auimoment oùcelui-ci quittait l’hermitage d’Atri. Il avait saisi SitÂ-, et menaçait de dévorer lesdeux princes, Rama et Lakchmana. Ils l’attaquèrent , et Bâma lui donna la mort.

VISAKHA est une des vingt-Sept nymphes épouses du dieu Lunus, et repré-sentant les vingt-sept constellations placées sur la mute que parcourt la lune;Visàklxâ est le seizième astérisme , figuré par un feston , et contenant quatre, ou ,selon d’autres, deux étoiles, dont l’une est l’étoile a ou x de la Balance. i

Vissmn DATI’A , fils du roi Prithou rai , et auteur du drame intitulé MoudrdIllikehasa. Il devait vivre à la fin du douzième siècle.

VISRAVAS ou Vrswsssns est un mouni , fils de Poulastya , petit-fils deBrahma , et père de Conve’râ et de Ravana. Celui-cincut pour mère Néltasi , filledu Râlrchasa SoumAli ; Visravas avait déjà en Couvéra d’un autre femme , nommée

havira. Soumali , voyant la splendeur et l’éclat de ce fils, engagea sa fille à plaireà son mari , de manière a pouvoir aussi avoir des enfans. Elle y réussit , et mitau monde Râvana , Coumhhacarna , Vibhîchana ,’ .ct une fille , nommée Soûrpa-nakhâ. Ces cnfaus sont considérés comme des râkchasas , quoique leu: père fûtun saint. Râvana fut produit après un sacrifice au feu : ce qui lui avait donnéune apparence horrible; il avait dix têtes et vingt bras. Tels sont les détails donnéspar l’Oultara rdmdfana et le Padma pourdna. Le Bhdgavala rapporte a peuprès la même chose ; mais il appelle Coumbhinasi la mère des râkchasas. ,

Le l’aria parmi du Jilahzibha’mla, donne un version différente. Poulastya,fils de Brahma , donna le jour à Couvéra , qui, par les honneurs qu’il rendit àson aïeul , obtint d’être immortel et dieu des richesses. Sa capitale était Lankâ ,et les Râlrchasas étaient’ses gardes. La faveur dont il jouissait auprès de Brahmairrita son père Poulastya , qui prit la forme d’un sage , nommé Visravas. Couvéraessaya d’empêcher son père de manifester son mécontentement; et, pour le flé-chir ., il lui donna pour femmes trois râkchasis , Pouchpotkatâ , Râkâ et Mâlini.De la première , Visravaseut Coumbhacarna et Bâvana ; de la seconde , Khara ,et une fille , Soûrpanakhâ ; et de Mâlini , Vibhichana.

Le Linga poulinai rac0nte la chose autrement. Poulastya eut d’llavilâ , fillede Trinabindou , un fils , nommé Visravas. Celui-ci eut quatre femmes , Déva-vamini , fille de Vrihaspati ; ÀPouchpotkatâ , et Bâer (ou VAkâ), fille du râkchasaMàlyavàn , et Nékasi,’ fille du râlrehasa Sallalri. De la première , il eut Couvéra ou"

’Vésravana; de la seconde , Mahodara , Prahasta , Mahâparswa , Khara , etiunefille, Kamanasî ; de la troisième, Tiisiras , Douchana et Vidyoudjdiihwa, et unefille, Syamilnâ; de la quatrième , ou de Nélasî , le vertueux Vibhichana.

Vrswuunu est un mouni , né prince dans la dynastie lunaire. Suivant le lid-mdyana, il était le quatrième , suivant le Bhdgavata, le quinzième descendantde Brahmâ : ils s’accordent a lui donner pour père Gâdhi , qui , suivant le pre-mier, était fils de CousanAbha; suivant le second , de Cousambha , et , suivant il’IlarivansaJ de Cousika , trois fils différons de Causa. Viswàmitra était souverain

de Canoge , et fut en guerre avec le sage Vnsiehtha, pour la possession de laVache

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. TABLE-ALPHABÉTIQUE. 475’ qui procure’toutaDans cette lutte, la’Vache produisit toutes sortes de troupes ,

particulièrement des MIe’tchhas ou Barbares , qui contribuèrent a donner la vic-toire à Vasichtha. Il. n’y a pas de doute que cette histoire est allégorique. [aVache, c’est l’lnde , ou la portion de l’lnde la plus précieuse , dont deux princes

ou deux castes, comme celles des brahmanes et des hchntriyas , se disputaient ledomaine. Un des deux partis appela à son aide les Barbares, les Perses , peut-Êtreles Grecs , et triompha par leur moyen. Viswâmitra était né sage , parce que samère avait partagé une. nourriture magique, préparée parle mouni Ritchika, poursa femme , qui était fille de la mère de Viswâmitra. Ayant remarqué l’ascendantdes brahmanes, il se livra à de pénibles et longues austérités , pour s’élever de lacaste des kchatriyas , où il était, jusqu’à celle des brahmanes. Brahma fut ainsicontraint de lui accorder cette faveur. Il fut l’ami et le conseiller de Râma. Parmises ancêtres se trouvaient COusa et Cousilra , ce l’a fait surnommer Côsiha.

Vrswamnn , poète , fils de Trimala déva, né sur les bords du Godâvarî , ahabité Bénarès. Il est l’auteur de la comédie intitulée Mrigrînealékhd. On ignore

dans quel tems il a vécu. lszwazunu , surnommé CavitAdia , .ou roi des poètes , était un pandit Ben-

gali , de la classe des médecins , fils de Tchandra se’khara. Il .est l’auteur del’ouvrage de rhétorique, intitulé Sàhitfa darpana , qu’on cite comme une nu-torité dans le Bengale. Il pouvait vivre dans le quinzième siècle , et habitait au-

delà .du Brahmapoutra [dans le district de Dacca. .Vlsmvsson est un demi-dieu d’un ordre inférieur, appartenant à la classe des

gaudirai-bas, ou musiciens célestes. A l’endroit ou ce mot est employé dans leMritohtchalrati, il est confondu par un ignorant avec le mot Vdsoudc’va.

-Vlswisws’ns, surnom de Siva, maître de tout. v ’ pVin. c’est , dans les drames , un rôle dont il est difficile de se rendre raison.

c’est un personnage distingué par son éducation ; e’estvune espèce de complai-sant , toujours disposé a prouver sa bonne volonté , causant avec esprit. Auprèsd’un-jeune prince , le vita pourrait bien être un gouverneur facile , chargé d’ins-

truire et d’amuser son pupille. v .. lVnrcaaaaxirou est un nom du dieu Siva , dont le symbole est un taureau.VIICHALA , nom sous lequel on désigne Tchxrndragoupta , chef de la dynastie

Môria , parce qu’il était issu d’une Soûdra. 7’. Tcumnnacourn.

Vnrcnnnvs , prince de la race des dénuas , père de la princesse Snrmich-’thâ, qui épousa Yayâti , cinquième roi de la race solaire.

Vnruasrur est le régent de la planète que nous appelons Jupiter. Vrihaspati-vara. est le jeudi. Il est fils du sage Angiras , et maître spirituel et prêtre desdieux. Dans leurs palais il leur explique les Vèdes, et. accomplit les rites reli-gieux. Dans les combats , quand les dieux succombent, il les rappelle à la -viepar des charmes. On le distingue par le nom de Gourou , signifie maltre , etde Sourâtcharya, ou précepteur des sauras. On le peint en jaune; il est assissur un lotus , et a quatre bras [dans une main , il tient un chapelet de grains deroudrâkcha ( elœocarpur gapitrus) ; dans l’autre , un plat pour recevoir les au-mônes; dans la troisième , une massue; de la quatrième il bénit. Celui qui estné sous cette planète aura un caractère aimable ; il sera riche, religieux , et ho-

i noré ; aimé de tous , il n’aura qu’à désirer pour voir ses désirs accomplis. Telle

est son influence pour les trois dernières castes , mais non pour les brahmanes îcar , brahmane lui-même , Vrihaspati ne veut pas élever ceux de son ordre.

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476 TABLE ALPHABÉTIQUE.Vsmmvazn , nom d’un bois sur les bords de l’Yamouna , aupays de Vradja ,

à quelque distance de Mathourâ ,, ou Crichna a passé sa première jeunesse.

Vues. C’est un personnage dont l’existence est bien hypothétique. son nomsignifie compilateur , et peut-être le sens de ce mot peut apporter par lui-mêmel’explication de plus d’une difficulté. A peuprès, douze cents ans avant notre ère ,

vivait Parâsara , homme savant , qui eut de Satyavatî un fils , nommé Vyâsa ,que l’on regarde même comme un avatâre de Vichnou. Satyavati devait êtred’une naissance inférieure , peut-être la fille d’un pêcheur ; car on prétend qu’elle

fut trouvée dans le ventre-d’un poisson ; qu’elle en avait retenu une odeur , queson amant, le mouni Parâsara, changea en un parfum de lotus. Aimée ensuite duroi Santanou , elle en eut Vitchitravirya : ainsi , Vyâsa était frère de ce prince ,du chef de sa mère. On raconte ensuite que Vitchitravirya étant mort sans en-fant , Vyâsa épousa sa veuve , et en eut deux fils , Dhritaràchtra et Pandou zd’autres prétendent qu’il ne fut que leur tuteur et leur père spirituel. On le faitvivre long-tems : il assiste aux longs débats de sa famille , dont il a même ra-conté les malheurs et les triomphes dans le poème fameux , intitulé le Mahtîbhd-rata. Il était né dans une ile de l’Yamounâ , ce qui lui a fait donner le sumomde Dwêpâyanaa Il résidait dans le bois de Vâdara ; on l’appelle Vâdarâyana. Ilarrangea les Vèdes ; il est plus connu sous le nom de Véda Vjâsa. De sa femme

’Soukî il eut un fils , appelé Souka déva. Outre le poème du. Mahâbha’rata , on

lui attribue la forme sous laquelle sont aujourd’hui les Vèdes , les dix-huit Pou-rdnas, les dix-huit Oupa pourânas ,’ le Calki pourtinà , et d’autres encoie ; leVéda’nta darsana, ou Principes de Ia’ secte philosophique , appelée Vétldnta.Au seul exposé de ces travaux , on sent qu’un même homme en est incapable. Lasaine critique défend même de les croire tous de l’antique Vyâsa. A chaque ins-tant ils portent l’empreinte d’une main moderne , qui y a ajouté des détails surdes événemens arrivés long-temsv après lui : c’est pour cette raison que quelques

auteurs ont cru devoir fairctvivre Véda Vyâsa dans le onzième siècle de notreère. Nous pouvons admettre l’existence de plusieurs Vyâsas ; nous pouvons croirequ’on a voulu souvent s’étayer de l’autorité du nom qu’avait laissé le fils de Parâ-

sara. Quel qu’ait été l’arrangeur moderne des Vèdes et des Pourdnas, le fond. de ces ouvrages est antique , et il est certain que le Mahdbhdmta a été com-

posé à une époque antérieure a notre ère.

Y

YADAVA. Ce nom s’applique a une race de princes illustres , descendus d’Yadou.

Crichna fut de cette. famille , qui comptait de nombreuses branches , et qui, parson origine , se rattachait à la dynastie lunaire. Il eut l’art de réunir quelques-uns de ses parens dans ses intérêts , combattit ses voisins ambitieux , fonda lapuissance de ses partisans, toujours prêt à venir au secours de ses amis, aussi res-pecté des uns qu’il était redouté des antres. Parmi ces familles qu’il rassembla ,on cite les Andhalms , les Bhodjas , les Vrichnis , d’où lui-même est appelé Vârch-néya. Transportés à DwAralrâ , les Yâdavas (mais je crois qu’ici il ne faut cn-tendre que la famille particulière’de Crichna) s’attirer-eut la vengeance d’un mouni

qu’ils avaient insulté. Ils se divisèrent , et périrent tous par les mains les uns desautres. La sentence portée par le mouni contre les Yâdavas était générale, etCrichna luidnême , quoique innocent, ne fut pas épargné. V. CRICHNA.

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TABLE ALPHABÉTIQUE. 477Ysmomvuxn , sage fameux , législateur regardé comme inspiré , et’à qui

l’onrnttribue un code qui porte son nom. Il n’y est qu’intcrlocuteurf’eonime Manon

dans le Mânava Dharma stistra. C’est lui qui, enseigna la partie de l’Yadjour-Véda , appelée le Blanc-Yadjour. V. YADJoun-Vlim. S’étant brouillé avec Sonmaître Vêsampâyana , parce qu’il avait refusé de partager le péché que celui-ci t

,àvnit commis, en tuant sans intention le fils de sa soeur , il reçut l’ordre de renon-tcr a; ce -qu’il,avait appris. Alors, pour réparer cette perte , il s’adresse au soleil,qui lui accorda une nouvelle révélation de l’YarljourÂveda, surnommé le Blanc.

YmJoun-Vlim. C’est le nom du second Vède; c’est aussi l’ouvrage dont on a

prétendu donner une traduction sous le nom d’Ezour-Ve’dam : il parait quec’est une œuvre entièrement apocryphe. ( V. Beth. .Àsiat. XIV’ vol. ) Ce Vède

fut confié par Véda Vyâsa au sage Vêsampâyana , qui renseigna le premier.Il est divisé en deux parties , le blanc et le noir : le blanc fut enseigné parYârljgnavalkya , le noir , par Yaska , tous les deux disciples de Vêsampâyaua. L’uns’appelle encore Vtîdjase’nafi, du nom patronymique de son auteur , et fut ré-vélé , dit-on , a Yâdjgnavallrya par le soleil sous la forme d’un cheval; l’autre se

nomme Tetlire’ya, du nom de Tittiri , disciple d’Yaska. Les auteurs des Pourânas, .

pour expliquer ce dernier nom , ont imaginé une table, que leur a foumiele mottilliri , qui signifie perdriez Yêdjgnavalllya s’était brouillé avec son maître, quile força ide dégorger les fragment; du Vède qu’il lui avait appris , et les autresdisciples , sans la forme de perdrix, les avalaient à mesure qu’il les rendait. Commeils étaient souillés de terre , on leur a donné le nom de noir. On avait cru que1’ Y àdjoweV éda était en prose : le fait est qu’il s’y trouve de la prose et des vers.

V. Vins. -Yumu’, prince , fils d’Yayâti , parait avoir régné sur une’contrtie à l’ouest de

l’Yainounà , qui renfermait Mathourâ et Vrindâvana. Suivant d’autres , ,souroyaume est le Dakcbina ou le Dékan. Il est le père des Yâdavas , et par censé.quent ancêtre de Crichna.

Yun est le dieu qui juge les morts , et en même teins le régent du midi. OnI le représente sous une couleur «verte , avec des vêtemens rouges , des yeux en-

flammés , une couronne sur la tête , porté sur un buflle , et une massue dans lamain droite. Il a des dents terribles et un extérieur sévère qui effraient les ha-bitans des trois mondes. Souverain de l’enfer, ou nâralra , il distribue les peineset les récompenses méritées pendant la vie , envoyant les bons au swarga , ouparadis , et les médians dans les diKérentes parties du nâralm , suivant leursfautes. Son grcflier , qui tient registre des actions des hommes , se nomme Tchi-tragoupta. Il a un grand nombre d’officiers prêts à exécuter ses ordres. Il demeure

. vers le midi à Yamâlnya : les morts arrivent auprès de lui en quatre heures qua-rante minutes, et on ne brûle point les corps que ce tems ne soit passé. Une ri-vière d’eau brûlante défend. l’entrée de sa demeure : le don d’une vache noire à

un brahmane rend cette eau froide pour le mort qui doit nécessairement la pas-ser. Les punitions de l’enfer sont variées : les uns sont précipités dans des fossesd’ordures; les autres jetés dans les bras d’une statue de femme rougie au feu ;ceux-ci ont un ventre excessivement large , et la bouche aussi petite que le trou.d’une aiguille ; iceux-là sont obligés de manger des balles de fer brûlantes , héris- i

secs quelquefois de pointes : d’autres sont lancés dans des trous remplis de vers’et d’insectes dévorans , ou dans le feu , etc. , etc. On confond quelquefois Ynmaavec le Terps , appelé Câln, et la Mort. Il porte aussi le nom de Dharma , dieude la justice." est fils de Soûrya, le soleil , et de Sandjgnâ, et frère d’Yamouna ,déesse (le la rivière de ce nom.

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478 TABLE ALPHABÉTIQUE..anomu , rivière qui prend sa source sur le flanc méridional de l’Himâla ,

dans une montagne appelée Calinda , a une petite distance au nord-ouest de lasource du Gange. Après un cours d’environ trois cent soixante dix-huit milles ,elle vient se jeter dans ce fleuve , immédiatement tin-dessus d’Allahabad.’C’est aujourd’hui le Jumna. La mythologie en fait une déesse , tille ’dnSoleil et sœur d’Yama. On raconte que Balarâma , étant allé visiter ses amis ilGocoula , sur les bords de l’Yamouuâ , y passa deux mois dans la société des,.vapis ou bergères de cette contrée. Voulant un jour se baigner dans cette ri- Ivière , dont il était un peu éloigné , il lui commanda de venir a lui. Yamounârefusa. Alors Balarâma ,’ échaudé par le vin , jura qu’il l’y forcerait ;’ et, en efi’et,

il l’amena à lui avec le soc lui servait d’arme , et ne la laissa aller que quandelle lui eut promis de se bie’n conduire à l’avenir. Les épithètes d’Yamounübhid

et de Câlindîcarehana , données à Bularâma, indiquent qu’il partagea la rivière

en deux z il est probable que cette légende est une allusion à la formation d’uncanal creusé sans doute à cette époque pour la commodité des habitans de Go-coula. A cause du mont Câlinda , l’Yamounâ prend le nom de Câlindi. V

YASODA- C’est le nom de la nourrice de Crichna , femme du berger Nanda.Au moment ou Dévakî était enceinte de ce dieu , Yasodâ le devint aussi : c’étaitla déesse Câli qui s’incamait dans son sein. Vasoudéva s’introduisit dans sachambre, un instant après son accouchement , déposa auprès d’elleLCrichna ,qui venait aussi de naître, prit Câli , et le donna à Causa àla place de son proprefils. Yasodà , retirée sur les bords de l’Yamouna , élevait Crichna qu’elle Croyait

son enfant; mais chaque jour de nouveaux miracles augmentaient son étonne-ment. Le petit Crichna était fort espiègle , et s’amusait quelquefois à faire destours de force, qui trahissaient le dieu : de son pied enfantin il renversait unchariot tout chargé : on rattachait à un arbre avec une corde ;. il se promenait,traînant l’arbre après lui. Et les bons bergers crier merveille ; Yasoda d’ad-mirer avec orgueil ; Nanda de réfléchir en silence sur les événemens qui devaient

suivre une jeunesse aussi miraculeuse. En effet , Crichna fut bientôt, avec Bala-râma , appelé a Mathourâ , pour yvsignaler par des hauts faits sa haute naissance.Yasodâ, privée d’un fils , n’en fut pas moins glorieuse d’avoir eu pour nourrisson

un héros, un dieu. l -Yul. C’est le nom qu’on donne a un pénitent , vainqueur de ses sens et deses passions. On se plaignait de l’orgueil de ces saints hommes , ayant la partieinférieure. du corps couverte d’un vêtement teint avec de l’ocre, portant, des bâ-

tous de bambou , et prêchant leur doctrine avec arrogance. V. Daim.Yann. C’est le nom d’un peuple mle’tehha , , par rapport à l’lnde ,

habitait l’occident. Les Indiens ont appliqué ce mot a beaucoup de nations ,aux Mahométans d’abord, puis aux nations européennes. Il est probable que ,plus anciennement, ils désignaientlainsi les Grecs 3 et ou a remarqué une certaineanalogie entre Yav.ana et lonien. Suivant leur système , les auteurs placent. lesYavanas dans la Bactriane , plus loin même dans la Grèce , et-plus communé-ment dans l’habie. Calqu’il y a de Certain , c’est qu’ils figurent dans les plusanciennes légendes de l’lnde, des l’origine même de leurs dynasties, et qu’ilsn’y présentent que l’idée d’un peuple guerrier, placé sur les frontières occiden-

tales de l’lnde. On y voit, par exemple, l’antique roi Sagan, que l’on metdix-huit cents ans avant notre ère, triompher des peuples barbares’qu’on appelle ’

Mlétchhas , les punir par la privation de leurs coutumes , et imposer aux taramaset aux Cambodjas l’obligation d’avoir tous leurs cheveux coupés , tandis que les

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TABLE ALPHABÉTIQUE. ’ 479Salins devaient avoir la moitié de’la tête rasée , et qu’il permettait aux Prix-aidas

de porter de la ’ 4Yum , cinquième roi de la race lunaire , fils de Nahoucha. Il avait épouséla fille de Soucra, nommée Dévayâni ; mais en même tems il s’était en secret

ï uni à Sarmichtbâ. Ce second mariage fut découvert , et Yayâti puni par Soucrad’une vieillesse anticipée. Dévayâni réclama auprès de son père contre le chati-

ment; et Soucra lui permit de faire passer sa décrépitude à celui qui voudraitl’accepter. Il avait cinq fils , deux de Dévaîyânî , trois de Sarmiclithâ. Le plus

jeune des fils de Sarmichthà , Pourou , consentit seul à se charger du poids dela vieillesse de son père , , a cette condition , redevint jeune et plein deforce. Après avoir joui quelque tems de cette jeunesseyempruntée , il songea if seretirer des affaires : il redemanda à Pourou la vieillesse dont il s’était revêtu,lui rendit la jeunesse qu’il lui avdit donnée , et , pour le récompenser de sa piété

filiale , lui laissa son royaume. Ses quatre autres fils sont Yadou , Tourvasou ,

Drouhya, et Anou. iYonnm, mesure de distance égale à quatre crésus, qui, à huit mille coudéesou quatre mille yards par crôsa ou côs, font exactement neuf milles anglais. D’au-tres calculs ne donnent à l’yodjana que cinq milles, et même quatre milles ctdemi., YOGA] est une pratique de dévotion. Ce mot exprime l’union intime avec le

grand Etrc , et tel est le but que’se propose la secte de ceux qui portent le nomd’yogi. Celui qui aspire à ce genre de perfection doit se rendre insensible à toutesles impressions extérieures , ct entièrement indifférent pour la peine et le plaisir :sans renoncer aux œuvres civiles et aux pratiques religieuses, il abandonne seu-lement le qui peut en résulter pour lui..0n représente un pareilidévot assissur un siégé formé de gazon sacré , appelé causa , le corps droit,’les yeux fixés

sur le bout de son nez , et l’esprit attentif à l’idée de la divinité. Certains livres ,

appelés tantras , enseignent une opération par laquelle l’esprit vital , placédans la partie inférieure du corps, et l’esprit éthéré, placé dans la tète, se

I trouvent combinés dans la cervelle , quand le dévot est lui-même uni à Brahma.Le dévot, reconnaissant ainsi la présence actuelle de l’esprit divin en lui , estdoué de huit dans surnaturels appelés siddhis ou vibhozltis ; savoir : mahimd yla faculté d’agrandir son corps; laghimâ , celle de le rendre léger; anima’, celle

de le rendre petit, imperceptible comme un atome ; pracâmfnî , le pouvoir desatisfaire tous ses désirs; avasitd , celui de changer le cours de la nature ; .isitd ,l’empire suprême sur tous les êtres ; prdpti , la faculté d’atteindre et desaisir lesobjets même éloignés , comme de toucher la lune avec le bout du doigt ; aimâ-vasdyilwam, l’accomplissement de toute promesse , de tout engagement.

YOGA. c’est aussi le nom de la doctrine philosophique enseigne l’éternitéde la matière et de l’esprit , identifiés avec Dieu dont ils ne sont que des modi-fications , et les moyens d’obtenir l’émancipation finale des liens de cette vieiparles pratiques de lyoga ou de l’union anticipée avec le grand Être. Ce système ,professé par Patandjalî , fut ensuite expliqué par Vyâsa, qui en forma la doctrinedu Védânta. Un roi , Bhodja déva , fit un commentaire sur les idées de Patand-

jali. Cette secte rappelle , dit-on , celle des stoïciens. - lYocucman est le nom d’un auteur à qui on attribue le [Manuel du voleur,

Tchôrya widfzi. Il eut pour précepteur en ce gente le dieu Cârtikéya , qui a les

ivoleurs sous son patronage divin. .

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480 TABLE ALPHABÉTIQUE,YounmcurulaA , le premier des cinq Pândavas , fils de Cogntî , et de Pandou .

suivant les uns , et , suivant les autres , d’Yama , autrement appelé Dharma zde la vient son surnom de fils de Dharma, Dharmapoutra. Comme tous lesprinces indiens , Youdhichthira est représenté avec la passion du jeu. On avaitaccordé aux Pâudavas des fiefs : il lei joua , dit-on , et les perdit; et, de plus, ’ses quatre frères et sa femme Drôpadî. En vain cellevci répara les fautes de sonmari ; en vain , par sa grâce et son amabilité , elle obtint du vieux Dhrita-râchtra que tout lui serait rendu. Il perdit une seconde fois ses états z c’était chezlui une habitude bien sérieuse ; car, à la fin de l’exil de douze ans , auquel lesPândavas furent condamnés , on le voit chezflirâta , maître joueur de ce prince.Au bout de ce tems , Douryodhana déclara aux Pâudavas qu’ils n’auraient que cequ’ils pourraient conquérir. La guerre éclata entre les membresde cette nombreusefamille , qui s’entrctuèrent mutuellement. Youdhichthira fut sur le point de suc-comber sous leS coups de son frère (lama , et ensuite donna la mort à Salya ,son oncle maternel , roi de Madrâ , devenu général en chef de l’armée ennemie.

A la vue de tous ces malheurs , il sentit des regrets, et trouva que son triomphelui coûtait bien cher. Il voulait se retirer du monde; il en fut empêché parVyâsa, qui lui rappela son devoir de prince et de lichatriya. Il monta donc surle trône de Couroudésa. La capitale, auparavantà Hastinâpoura, fut par lui tians-portée à Indraprastha , sur la rive occidentale de l’Yamounâ , près de l’endroitappelé aujourd’hui Dilli- Il régna trentesix ans , et se distingua par sa justice etson amour pour les lettres. Il a donné son nom à’ une ère , appelée l’ère d’You-

dhichthira, et qu’on peut placer mille à douze cents ans avant J . C. Il prit poursuccesseur son petit-neveu Parikchit , petit-fils d’Ardjouna ; et , fatigué (les af-faires , se retira dans la solitude avec ses frères, pour s’y livrer à la pénitence. Lefilahdbhtîratq est terminé par une espèce d’apothéose d’Yondhichthira , qui est

porté au ciel. v

nu DE LA TABLE ALPHABÉTIQUE.

l

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TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS LE SECOND VOLUME.

p. eu.

L’Outtara Râma tcharilra , ou Suite de l’histoire de Râma. . a 1

Le Moudrâ Râkchasa , ou l’Anneau du Ministre. . . I. . . 95

Ratnâvali , ou le Collier ...... . ......... 297APPENDICE. Analyse de différens drames ......... 277

hammam. . . . . . . . ............ 279Le Mahâvîra tcharitra. . . . . . . . ......... 281Le Véni sanhâra ................... 295Malavikâgnimitra .......... . ........ 306Le Viddha sâlâbhandjikâ ............... 317Le Pratchanda Pândava. . . . . . . . . . . . . ; . . 324L’Hanoumân nâtaka ........ e ......... 327Le Dhanandjaya vidjaya. . . . . . . e ........ 340L’ Anargha Râghava .................. 342Le sana; mm ................... 353L’Yayâti tcharitra ......... - ......... 358Le Doûtângada. . ................. 360Mrigâncalékhâ ................. . . . 36 ILe Vidaghda Mâdhava ............... . 363L’Abhirâma mani ........ . . . . ,. . . . . . 365

Il. 31v.

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1

482 TABLE DES MATIÈRES, me.

. Pages.Le Madbourânirouddha ............ . . . . 366Le Causa badba ................... 370Le Pradyoumna vidjaya ......... k ..... . . 373Le Srîdâma tcharitra. . . . . . ......... . . 375 .Le Dhoûrtta narttaka. . ............ . .I . . 378Le Dhoûrtta samâgama ................ 380L’Hâsyârnava. . . L ....... . ...... . . 381Le Côtouka sarvaswa ................. 383Le Tchitra yadjgna .................. 387TABLE ALPHABÉTIQUE. . . . . . ..... . ..... 391

FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES.

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