necronomicon - arabe - francais

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Nécronomicon – Νεκρονομικόν En arabe : Kitâb ‘Azîf al-Amwât ( אלאמואת עזיף כתאבواتف از ب) – littéralement “le Livre du Bruit/Dégoût des Morts” – raccourci en Al-‘Azîf (pour ne pas évoquer les morts). L’auteur se dénomme : Abû-l-Khawf ‘Abd-al-Lâh ibn Jâbir ibn Ibrâhîm al-Ḥazridî [689-738] ( אל אבו אלחזרדי אבראהים אבן גאבר אבן אללה עבד וף) ( أ"و% ’وف( ا* ,زردي(م ا إ"راھ) Ḥazrid/Ḥazred ( חזרד دِ رْ زَ,) était une petite ville du Yémen, dans la région de Ṣan‘â ( צנעאء678), jusqu’au XIIIe siècle, où elle fut détruite (puis abandonnée) suite à un tremblement de terre, suivit d’un incendie et d’une épidémie de peste. Ses ruines, soigneusement évitées par les autochtones, sont considérées comme hantées par de malfaisants génies (jinn). La province reste célèbre pour ses inscriptions épigraphiques ḥimyarites. Abû-l-Khawf (littéralement “celui qui a peur”) est le surnom de l’auteur attribué par ses contemporains, dû au fait qu’il était pétrit de terreur depuis son retour des ruines perdues d’Iram ( ארם إرم ذاتد6( ا, “la cité des piliers”), jusqu’à sa mort tragique en 738 à Damas. Une copie unique (et inattendue) de cet ouvrage [492 folios, parchemin/vélin, quinions, ≈21cm sur ≈27cm, XIe siècle], en arabe – caractères hébraïques [semi-cursive orientale, copié sans doute en Syrie] – est conservée à la BnF (Bibliothèque nationale de France, Section des Manuscrits Orientaux), mais sans cote. Son colophon (non daté) indique que le copiste (anonyme) a réalisé son œuvre à la commande du Ba‘al hash-Shemôt (littéralement “Maître des Noms”, השמותבעל) Ḥanan’él ben Avrâhâm ( אברהם בןחננאל), dont on sait qu’il est décédé mystérieusement en Égypte (Fostat) en 1073. Nul ne sait quand cet exemplaire est entré dans la collection française, ni par qui, mais il porte le sceau de la Bibliothèque Royale de 1572 et une courte note en latin de la main de Pierre de Carcavi (1603-1684), bibliothécaire de Louis XIV. D’après les très rares personnes à avoir pu l’examiner, il semble complet. Pour pouvoir le consulter dans la salle de lecture, il faut demander directement au conservateur des manuscrits hébraïques, munit d’une autorisation ministérielle accordée exceptionnellement à certains chercheurs universitaires, après avoir signé une décharge quant aux éventuels effets secondaires psychologiques nocifs de sa lecture. Incidemment, l’altération régulière du nom arabe originel du Nécronomicon, ainsi que celui de son auteur, provient des modes médiévaux de traduction en grec, et de ce dernier en latin, comme on peut le trouver dans d’autres noms (Avicenne pour Ibn Sînâ, Averroes pour Ibn Rushd, Avicebron pour Ibn Jabîrûl, Rhazès pour Ar-Râzî, Alhacen pour Ibn Al-Haytham, Algorithme pour Al-Khwârizmî, Avempace pour Ibn Bâjja, etc.). Ainsi le célèbre “Abdul Alhazred” de la littérature lovecraftienne, et ses nombreuses rétro-traductions erronées vers l’arabe qui foisonnent sur Internet. *****

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Court article (traduit de l'anglais) sur le nom arabe original du Nécronomicon (Kitâb 'Azîf al-Amwât), celui de son auteur ('Abdallâh al-Hazridî), et où trouver le seul exemplaire complet (codex du XIe siècle) conservé dans une bibliothèque publique (la BnF).

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Page 1: Necronomicon - Arabe - Francais

Nécronomicon – Νεκρονομικόν En arabe : Kitâb ‘Azîf al-Amwât (ب �ز�ف ا��وات – כתאב עזיף אלאמואת���) – littéralement “le Livre du Bruit/Dégoût des Morts” – raccourci en Al-‘Azîf (pour ne pas évoquer les morts). L’auteur se dénomme : Abû-l-Khawf ‘Abd-al-Lâh ibn Jâbir ibn Ibrâhîm al-Ḥazridî [689-738] ( וף עבד אללה אבן גאבר אבן אבראהים אלחזרדי�אבו אל ) ( إ"راھ�م ا),زردي "ن *�"ر ا)'وف �"د % "ن أ"و ) Ḥazrid/Ḥazred (ْزِرد – חזרד,َ) était une petite ville du Yémen, dans la région de Ṣan‘â (צנעא – jusqu’au XIIIe siècle, où elle fut détruite (puis abandonnée) suite à un tremblement de ,(�678ءterre, suivit d’un incendie et d’une épidémie de peste. Ses ruines, soigneusement évitées par les autochtones, sont considérées comme hantées par de malfaisants génies (jinn). La province reste célèbre pour ses inscriptions épigraphiques ḥimyarites. Abû-l-Khawf (littéralement “celui qui a peur”) est le surnom de l’auteur attribué par ses contemporains, dû au fait qu’il était pétrit de terreur depuis son retour des ruines perdues d’Iram (ا)��6د ذات إرم – ארם , “la cité des piliers”), jusqu’à sa mort tragique en 738 à Damas. Une copie unique (et inattendue) de cet ouvrage [492 folios, parchemin/vélin, quinions, ≈21cm sur ≈27cm, XIe siècle], en arabe – caractères hébraïques [semi-cursive orientale, copié sans doute en Syrie] – est conservée à la BnF (Bibliothèque nationale de France, Section des Manuscrits Orientaux), mais sans cote. Son colophon (non daté) indique que le copiste (anonyme) a réalisé son œuvre à la commande du Ba‘al hash-Shemôt (littéralement “Maître des Noms”, בעל השמות) Ḥanan’él ben Avrâhâm (חננאל בן אברהם), dont on sait qu’il est décédé mystérieusement en Égypte (Fostat) en 1073. Nul ne sait quand cet exemplaire est entré dans la collection française, ni par qui, mais il porte le sceau de la Bibliothèque Royale de 1572 et une courte note en latin de la main de Pierre de Carcavi (1603-1684), bibliothécaire de Louis XIV. D’après les très rares personnes à avoir pu l’examiner, il semble complet. Pour pouvoir le consulter dans la salle de lecture, il faut demander directement au conservateur des manuscrits hébraïques, munit d’une autorisation ministérielle accordée exceptionnellement à certains chercheurs universitaires, après avoir signé une décharge quant aux éventuels effets secondaires psychologiques nocifs de sa lecture. Incidemment, l’altération régulière du nom arabe originel du Nécronomicon, ainsi que celui de son auteur, provient des modes médiévaux de traduction en grec, et de ce dernier en latin, comme on peut le trouver dans d’autres noms (Avicenne pour Ibn Sînâ, Averroes pour Ibn

Rushd, Avicebron pour Ibn Jabîrûl, Rhazès pour Ar-Râzî, Alhacen pour Ibn Al-Haytham, Algorithme pour Al-Khwârizmî, Avempace pour Ibn Bâjja, etc.). Ainsi le célèbre “Abdul Alhazred” de la littérature lovecraftienne, et ses nombreuses rétro-traductions erronées vers l’arabe qui foisonnent sur Internet.

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