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GROUPE PRISMA MEDIA

M 04020 - 153 - F : 5,20 €

ZONES à RISQUES Le rift occidental

juin 2012

www.nationalgeographic.fr

le Cambodge guérit de ses mines

Brésil :Ventres en grève

Solutions urbaines, les villes remède de notre planète?

Avec les régufiés du Japon

En couverture, dans une fôret de Sumatra, en Indonésie, un tigre fixe le piège photographique qu’il a déclenché alors qu’il chassait. Ce félin peut prospérer dans de nombreux habitats, de l’Himalaya glacial aux magroves d’Inde et du Bangladesh.Photo : SteVe Winter

-0.58, 101.34

N°.155 - VOL. 28.1 - aOût 2012

ÉDITOVISIONRÉDACTION

ACTUSÀ VENIRUN REGARD SUR LE MONDEDÉCOUVERTE

FORUMÉVèNEMENTCLUB NGEN COULISSESVOyAGE, L’ÉCOSSE

URGENCE POUR LE TIGREIL y A 100 ANS, LA COURSE AU PôLE SUDRIVAGES D’ARABIE LA DANSE DES GALAXIESLA NOUVELLE-CALÉDONIE PANSE SES PLAIES

LE MOIS PROCHAIN

1/3/5/

6/10/18/

20/

24/30/36/40/46/

52/70/

96/104/116/

130/

+ IntroductionDans cette partie, vous retrouverez l’édito ainsi que que la photo selectionnée du mois

+ ActualitésIci se trouve toute l’actualité et l’avenir des sciences, de la vie sauvage, des articles sur la conquêtes de l’espace, et bien d’autres! Des sujets vous feront également partir à la découverte ou à la rencontre de lieux extraordinnaire ou de personnes à l’histoire particulière.

+ Carnet de voyageCette partie cher lecteur, vous est entièrement consacrée! D’offres exclusives, aux envies de voyage, en passant par des évènements à ne pas rater. Vous aurez aussi l’occasion de devenir un acteur privilégié de ce magazine par des actions ou des reportages.

+ ReportagesLe coeur du National Geographic. Ici sont présentés les grands reportages de notre édition. Parcourez le monde,

+ Le mois prochainDécouvrez en exclusivité les sujets qui feront partie de notre prochaine édition!

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Le national geographic, C’est un plus

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Photo : ChriS JoneS

y a quelques années, en Zambie, j’ai rencontré un bébé éléphant emmitouflé dans une couverture rouge. Au début, Lilundu ne m’a pas apprécié. Elle semblait penser que je m’étais immiscé entre elle et le propriétaire du lodge qui l’avait recueillie. Si je me mettais entre eux pendant que nous marchions tous les trois le long du fleuve Zambèze, elle me repoussait sur le côté. Elle n’avait aucune intention de le partager. Visiblement, elle avait conscience de lui devoir la vie depuis le meurtre de sa mère par des braconniers.

Quand des gens du coin avaient amené Lilundu au lodge, le patron avait accepté de veiller sur elle. Mais comment guérir un éléphanteau orphelin traumatisé ? Une seule personne pouvait répondre à cette question ; Daphne Sheldrick, qui dirige un orphelinat pour bébés éléphants, dans un parc national du Kenya.

Elle a envoyé la recette d’un lait spécialement conçu pour les éléphanteaux, ainsi que des conseils pour prendre soin de Lilundu. En quelques jours, l’expérience de Daphne et l’attention du proprié-taire du lodge ont transformé la petite femelle, qui a commencé à se remettre. L’auteur Charles Sie-bert et le photographe Michael Nichols nous font découvrir le centre de réadaptation pour éléphan-teaux orphelins dirigé par Daphne ; l’orphelinat de Nairobi de la Fondation David Sheldrick. « Les éléphants sont très humains, explique la direc-trice. Leurs émotions sont exactement les mêmes que les nôtres » Maintenant, je comprends pour-quoi la petite éléphante sous la couverture rouge se montrait si possessive avec l’homme qui l’avait sauvée. Lilundu a fini par m’accepter, moi aussi, et par m’autoriser à l’accompagner pour ses ba-lades – juste elle et moi, le long du Zambèze.

Un éléphanteau en balade

CoMMent guérir un éléPhAnteAu orPhelin trAuMAtiSé ?lilundu A trouVé un reFuge APrèS le Meurtre de SA Mère.

Le national geographic, C’est un plus

EXPLORATIONS AUDACIEUSES, PRÉSERVATION VITALE, ET RECHERCHE NOVATRICELe National Geograhic soutient plus de 300 projets sur le terrain chaque année. Ce sont ces projets qui produisent ce que vous voyez dans les média de National Geographic.A présent, le Fond d’Exploration Global -Europe du Nord, grâce au soutien de la Swedish Postcode lottery, cherche des candidats pour ce prestigieux programme historique

WWW.nAtionAlgeogrAPhiC.CoM/geF/notherneuroPe

Photo : nAnCie BAttAgliA Avril 2012États-unis—Sur le lac «Fourth Lake» dans les Adirondacks de New York, 1,902 canots et les kayaks tente de rompre un «radeau de la plus grande» record du monde. Règles exigent que la mégastructure flotte librement pendant au moins 30 secondes, maintenus ensemble uniquement par les mains. 43.56, -74.96

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ACTUS

Koï StorY Selon la légende, le record mondial de longévité chez les poissons est détenu par une certaine Hanako. Après

avoir nagé 226 ans dans des eaux japonaises, cette carpe koï écarlate est morte en 1977. Ses écailles étaient censées attester son âge – une notion confirmée par la science. Comme les troncs d’arbres et leurs anneaux, les poissons ont des « zones » microscopiques sur leurs écailles, qui reflètent des motifs saisonniers de croissance. En été, quand la nourriture est abondante, ces zones sont grandes. En hiver, elles sont plus fines. Deux zones représentent une année. Pour Hanako, faire le compte a dû prendre une éternité. – CAtherine ZuCKerMAn

Conquête de l’espaceLe dernier voyage de la navetteAprès environ trente ans de bons et loyaux services, les dernières

navettes spatiales de la Nasa s’envolent pour l’ultime frontière : la retraite. Des musées de tous le États-Unis se battent pour avoir la chance d’en accueillir une.

A la fin du programme Apollo, le National Air and Space Museum, géré par la Smithsonian Institution, avait d’office une option sur l’ancien matériel de la Nasa – des couches-culottes portées par les astronautes aux atterrisseurs lunaires. Mais pour ses navettes, la Nasa a émis une proposition spécifique. Tout musée voulant un orbi-teur pouvait poser sa candidature mais devait expliqué comment le vaisseau serait exposé, comment l’exposition réussirait à « inspirer le public américain » et – le plus important – comment il comptait réunir les 28,8 millions de dollars nécessaires à son entretien et son transport. Au final, le California Science Center sera bientôt l’un des quatre seuls musées à recevoir une navette spatiale : Endeavour de-vrait se poser à Los Angeles en 2012. – ViCtoriA JAggArd

MAde in georgiAJetez un oeil sur l’étiquette d’une chemise,

d’une serviette de toilette ou d’un jouet et vous verrez souvent ces trois mots : « MAde in Chine ». Logiquement, on pourrait penser que c’est aussi le cas des baguettes, objet chinois si l’en est.

Sauf que, de plus en plus souvent, elles ne sont pas d’origines chinoises, à cause d’une pénurie de matière première. Pour satisfaire la demande asia-tique, une usine américaine situé dans l’État de Géorgie, à Americus (17 000 habitants), en produit 10 millions de paires par semaine et les exporte vers la Chine, le Japon et la Corée du Sud. La région bénéficie d’une abondance de peupliers et de liqui-dambars, dont le bois est idéal pour fabriquer ces ustensiles. Ouverte depuis mai 2011, l’usine utilise les chutes de scieries et d’usines à papier de la région. – CAtherine ZuCKerMAn

Henry, un phoque veau-marin est équipé pour des études sensorielles, dans un laboratoire de Rostock, en Allemagne.PHOTOS : WOLF HANKE, CENTRE DE SCIENCE MARINE, UNIVERSITÉ DE ROSTOCK

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enterPriSe New york, N.y.

diSCoVerYendeAVour Chantilly, VIRG.Los Angeles, CA AtlAntiS Kennedy Space Center, FLOR.

en une Journée, noS reinS PeuVent Filtrer 33 FoiS le VoluMe totAl de SAng de notre CorPS.

D’après les chiffres récoltés dans 17 pays, l’année scolaire moyenne dure 193 jours.

Corée du Sud BréSil

étAtS-uniS JAPon

lA nASA va lancer une mission sur un astéroïde en 2016 ; un vaisseau robotisé y sera envoyé pour récolter des échantillons de roche carbonifère. // une équiPe de lA SCriPPS inS-titution oF oCeAnogrAPhY (Californie) estime que les pois-sons ingèrent chaque année des milliers de tonnes de débris en plastique issus de la « grande plaque de déchets du Paci-fique ». // leS CherCheurS de l’uniVerSité de CAliFornie à Riverside ont identifié des molé-cules olfactives qui pourraient empêcher les moustiques de trouver des gens à piquer.

Mirobolantes moustaches

Rien n’échappe à un phoque veau-marin, grâce à ses moustaches – ou vibrisses. Celles-ci sortent de follicules, des cavités cellulaires contenant environ dix fois plus de terminaisons nerveuses que celles des mous-taches d’un rat. Selon Wolf Hanke, spécialiste de la biologie sensorielle à l’université de Rostock (Allemagne), les vibrisses des phoques se sont adaptées sur plus de 25 millions d’années pour parvenir à lire les moindres changements dans les mouvements de l’eau. Hanke et ses collègues étudient le phénomène grâce à Henry, un phoque dressé (ci-dessus). Équipé d’un bandeau sur les yeux et d’un casque sur les oreilles, Henry a prouvé qu’il pouvait détecter les traces d’un objet dans l’eau calme, même trente secondes après son passage. Les derniers tests ont révélé qu’il distinguait aussi des formes et des tailles à l’aide de ses seules moustaches. D’autres espèces partagent sans doute cette apti-tude qui, avance Hanke, aiderait les phoques à capturer les poissons. Elle leur permettrait aussi de « voir » les proies les plus charnues dans l’eau boueuse pour une chasse plus rassasiante. – JenniFer S. hollAnd

Au centre spatial Kennedy en Floride, la navette Discovery est démon-tée pour un nettoyage approfondi avant d’être exposé en Virginie.

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étAtS-uniS

UN REGARD SUR LE MONDE

BréSil Ariel duArte ortegA

Caméra au poing, il dénonce les préjugés contre les Indiens

Lorsqu’il naît en 1985 dans la famille d’un chef historique suarani, d’aucuns lui pré-disent un destin hors du commun. Aujourd’hui, à peine âgé de 27 ans, Ariel Duarte Ortega est cinéaste et mbuvuricha (leader politique) de la communauté de Koenju, dans l’État de Rio Grande do Sul, au Brésil. Les Guaranis, son peuple, sont devenus les Indiens de référence d’une Amérique colonisée et évangélisée que le film Mission, de Roland Joffé, a mythifiée sur les écrans du monde entier. Jusqu’en 2004, Ariel Duarté Ortega vivait avec les siens sur un site archéologique de Sao Miguel das Missões, vestige d’une mission jésuite du xviie siècle classée sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. « nos quarante-trois familles ont été déplacées à 30 km de là, sur un territoire de 200 ha utilisés pour le bétail, explique-t-il. nous sommes en train de récupérer la terre, le sol, en plantant des arbres natifs importants pour notre culture et notre consom-mation. le problème, c’est que nos voisins utilisent beaucoup d’agrotoxiques pour leurs champs de soja et de maïs transgéniques. nous voulons réaliser une vidéo qui dénonce la contamination pour leur ouvrir les yeux. il faut qu’eux aussi collaborent en plantant. » Peuple de semi-nomades, les Guaranis se déplaçaient autrefois à la re-cherche de terres fertiles . « la caminata (« cheminement ») nous permettait de nous élever d’un point de vue spirituel pendant que nous étions à la recherche de la terre sacrée. » Dans son film Bicicletas de Nhanderú, le jeune cinéaste relate les pressions économiques et les défis culturels auxquels les Guaranis du xxie siècle sont confrontés. « le documentaire fonctionne comme un miroir pur nous. il nous permet de mieux appréhender notre réalité mais également de revendiquer nos droits. » Des droits juridiques et humains parfois bafoués de manière tragique : vols de terres, agressions, assassinats.. . « nous avons commencé par projeter nos films dans des municipalités voisines et des écoles pour lutter contre les préjugés. les enfants respectent plus facilement la différence. les adultes, eux, ont déjà l’esprit formaté. C’est difficile de faire évoluer les mentalités. » Descendant d’une longue lignée de résistants, Ariel per-sévère en élaborant d’autres projets de réalisation favorisant le dialogue et la tolérance.

de SYlVie Brieu

BréSil

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Photo : natalie Ayala

« leS genS PenSent qu’on Vit touJourS nuS, AVeC deS ArCS et deS FlèCheS. lA Vidéo nouS Aide à éduquer, à PréSenter d’AutreS iMAgeS deS PeuPleS indigèneS. »

FORUM

Chers lecteurs,Superprédateur à l’échelle planétaire, l’homme sait

aussi se montrer humain. C’est l’histoire que raconte « PluS JAMAiS orPhelinS », qui décrit l’action d’un centre de « réinsertion » pour éléphanteaux traumatisés ou blessés, au KenYA. Au-delà de l’anthropomorphisme, ce reportage souligne, comme d’autres que nous avons publiés dans un passé proche, des similitudes de com-portement entre les hommes et certains animaux. de récentes études en neurologie ont ainsi révélé des points communs entre des éléments de la structure du cerveau de l’éléphant et de l’homme. d’ailleurs, ces éléphanteaux « traités » au KenYA développent, comme des enfants ayant vécu des scènes cruelles, des symp-tômes de stress post-traumatique. et, comme pour les enfants, des équipes soignantes les prennent en charge, les entourent, les protègent. Au point qu’en quelques mois la plupart d’entre eux se rétablissent, leur stress disparaît et leur comportement, au contact des humains et des éléphants adultes, redevient nor-mal. une enquête troublante et, finalement, optimiste.

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FrAnÇoiS MArot

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le BerCeAu de lA religion J’ai particulièrement apprécié « article sur le site de Gobekli Tepe, en Turquie (NGM n° 141, juin 2011). En effet, les thèmes de l’art, de la croyance ou de la religion, de l’agriculture, du commerce et de la finance, de la science, de la technologie, de la morale, et les liens qui se tissent entre ces différents éléments à travers le temps nous aident non seulement à mettre nos convic-tions actuelles en perspective mais aussi à mieux les com-prendre – et, peut-être, à mieux préparer un futur commun pour notre monde.JEAN-PIERRE COIQUAUDpar courriel

teMPête en VueIl y a des limites aux stratégies que les Bangladais peuvent mettre en oeuvre pour vivre avec la montée des eaux (NGM n° 140, mai 2011). Même si le Bangladesh a réduit son taux de fécondité ces der-nières années, ses programmes de planning familial ont besoin de plus de fonds, notamment de la part des Nations unies, qui ont tardé à reconnaître l‘impact de la surpopulation sur les change-ments climatiques.ALOK BHARGAVAHouston, Texas (États-Unis)

un requin PAS tout BlAnCLe requin montré en couverture de votre numéro du mois de juillet n’est pas un grand blanc mais un requin océanique, ou longimane. L’arrondi et la cou-leur blanchâtre de l’extrémité des nageoires sont caractéris-tiques. Cet animal magnifique n’en est pas moins très dange-reux, imprévisible, responsable d’accidents graves, notamment en mer Rouge. Félicitations pour

votre excellent magazine.ROBERT THIRypar courriel

Vous avez tout à fait raison et nous déplorons cette regrettable erreur, due à un changement de la photo de couverture à la der-nière minute.

intréPideS, reBelleS, liBreS...Votre article sur le parc de yose-mite (NGM n° 140, mai 2011) porte sur une nouvelle généra-tion d’alpinistes, qui considèrent El Capitan comme « un passage obligé ». Vous indiquez que beau-coup sont de grands sportifs, qui s’entraînent comme des gym-nastes olympiques. Pourtant, chaque année, une vingtaine de groupes doivent être évacués par les équipes de sauvetage. Étant donné le nombre de victimes et de blessés recensés, je me demande ce que les sauveteurs pensent des BASE jumpers, qui sautent en toute illégalité du Demi-Dôme parce que c’est plus rapide et plus marrant que « de redescendre à pied par l’autre versant ».EDWARD DAVISOscoda, Michigan (Etats-Unis)

ChAMBreS AVeC VueLes images réalisées par Abe-lardo Moreil (NGM n° 140, mai 2011) m’ont ramené en 1988, quand j’étais en première année à l’université de Boston, en filière d’anglais. Cherchant à suivre aussi un cours scientifique ac-cessible, je me suis inscrit en astronomie. Je m’imaginais identifier facilement les constel-lations et récolter les meilleures notes, mais j’ai vite déchanté. Au milieu d’une conférence sur la lumière, notre professeur a, sans explication, fermé les stores des fenêtres, avant de poursuivre son

cours. Quelques minutes plus tard, il a attiré notre attention sur un petit trou dans un store, puis nous a demandé d’obser-ver les murs blancs de la salle de conférence. Là, on voyait des voitures rouler sur Storrow Drive. On apercevait aussi le fleuve Charles et l’Esplanade. Si on se concentrait bien, de minuscules joggeurs couraient sur les che-mins, sur le mur. Résultat ? Une standing ovation et l’admiration durable de 300 étudiants âgés de 18 ans, plutôt somnolents jusqu’alors.ALLEN LITTLEPortland, Maine (Etats-Unis)

PiloteS en ChAMBreVotre article sur la camera obs-cura m’a rappelé l’époque où j’étais dans la Royal Air Force, en Égypte. Non loin du terrain d’aviation se trouvait une camera obscura en brique. Ce carré de 3 m de côté servait à former les pi-lotes des bombardiers à trouver le bon angle d’approche pour leur cible et à larguer leurs bombes au bon moment. Le centre du bâtiment abritait une carte de la région. En voyant l’approche de l’appareil se refléter sur la carte, les contrôleurs pouvaient, par contact radio, donner des ins-tructions à l’équipage pour qu’il corrige sa trajectoire. Quand elle ne servait pas, la camera obs-cura offrait un magnifique reflet du ciel bleu d’Égypte.ROBERT LOUIS SMITHAldrige, Angleterre (Royaume-Uni)

(offres exclusives destinées à nos abonnés)Ce mois-ci, votre ng club vous invite, Porte de Versailles, pour la 32e édition du Salon du livre mais aussi au musée du quai Branly à la dé-couvret de la Patagonie, cette terre du bout du monde.également à l’honneur, la 2e édition du Festival des hautes tensions au parc de la Villette où se croise cirque contemporain, théâtre et danse hip hop ainsi que le dernier film des studios disney, John Carter, un classique de la SF tiré du best seller d’edgar rice Burroughs.

N G C L U B

32e édition du SAlon du liVre

Salon du livre Du 16 au 19 mars, Porte de Versailles, participez à des rencontres inédites et à de folles séances de dédicaces. Cette année, le Salon du livre poursuit sa politique d’ouverture à J’international en faisant du Japon le pays à l’honneur avec une trentaine d’auteurs nippons (romanciers, auteurs de polars, de livres jeunesse, poètes et mangakas), et de Moscou la ville invitée. Par ailleurs, la thématique « Du livre au film » renforcera encore davantage les liens existant entre le monde du livre et celui de l’image, en apportant un éclairage sur J’adaptation à l’écran d’oeuvres littéraires tous genres confondus.

200 invitations sont à gagner en téléphonant au0826 963 964 à partir du 6 mars 2012, à 9 h(0,15 €/min). Les gagnants seront les premiers appels.Offre limitée à 2 invitations par foyer.SaLon du livre - Porte de Versailles - Paris 15eSite internet : www.sa/ondulivreparis.com

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rendeZ-VouS en terre inConnue

Zabou Breitman a accepté de suivre Frédéric Lopez dans le sud-ouest de l’Éthiopie, au cœur de la vallée de l’Omo, à la rencontre des Nyangatom. Ces éleveurs semi-nomades qiui luttent pour leur survie et celle de leurs bêtes ont aussi la réputation d’être les guerries les plus redoutés de la vallée. Encore récemment, pour devenir un homme, il fallait tuer un ennemi... Mais pour la première fois, la jeune génération remet en question cette tradition guerrière, ils se nomment les «faiseurs de paix».

En vente dès le 9 mai 2012.100 DVD sont à gagner en téléphonant au 0 826 963 964 à partir du 4 mais 2012, à 9h(0,15 €/min). Les gagnants seront les premiers appels. Offre limitée à 1 DVD par foyer.

lA Villette SouS hAute tenSion !

Festival hautes tensions Du 11 au 22 avril, rendez-vous en salle comme en plein air au Parc de la Villette pour un festival hautement spectaculaire. Deux semaines durant, ce lieu magique accueille une quinzaine de créations imaginées par une nouvelle génération d’artistes français et internationaux empruntant au cirque et à la danse hip hop, mixant les codes et les genres dans une liberté d’écriture scénique subtilement rafraîchissante.

50 invitations sont à gagner en téléphonant auo826 963 964 à partir du 7 mars 2012, à 9 h(0,15 €/min). Les gagnants seront les premiers appels.Offre limitée à 2 invitations par foyer.Parc de la Villette - Paris 19e

Renseignements : 01 40 03 75 75

VoYAge en terre inConnue

Patagonie, images du bout du mondeDu 6 mars au 13 mai, le musée du quai Branly nous entraîne à la découverte de la pointe australe du continent américain : un territoire aux contours flous où coexistent le mythe des géants patagons et le récit d’animaux fabu leux survivants de la préhistoire. Au travers de documents d’archives, de photographies, de textes littéraires ou documentaires et d’extraits de films, cette exposition met en perspective représentations imaginaires et réalité tangible de cette terre inconnue du grand public où tout reste possible.

100 invitations sont il gagner en téléphonantau 0 826 963 964 il partir du 7 mars 2012, à 9 h(0,15 €/min). Les gagnants seront les premiers appels.Offre limitée il 2 invitations par foyer.Musée du quai Branly, 37 quai Branly, Paris 7eRenseignements : 01 56 61 71 72Site internet : www.quaibranly.fr

grèveAu Brésil, l’émancipation des femmes et la diffusion des séries télévisées ont fait chuter le taux de fécondité et dynamisé l’économie.

en

-8.05, -34.88

JuStiCe Pour leSFeMMeSUne activiste de Recife (en haut) participe à une veillée exigeant la fin des violences faites aux femmes.

Le harcèlement sexuel perdurant au Brésil, le métro de Rio comporte des wagons résercés aux femmes et surveillés par un garde.

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/José Alberto,/Murilo,/Geraldo,

/Angela,/Paulo,/Edwiges,/Vicente,

/Rita,/Lucia,/Marcelino,/Teresinha.

ÇA FAit onZe, n’eSt-Ce PAS ? Sans compter le mort-né, les trois fausses couches et le bébé décédé dans les vingt-quatre heures. Dona Maria Ribeiro de Carvalho, vieille dame brésilienne de 88 ans à la voix rauque, a fini de compter ses seize grossesses. Elle fixe José Alberto, son fils aîné, qui est venu la voir pour une visite dominicale et fume une cigarette sur le canapé. « Avec le nombre d’en-fants que j’ai eus, murmure Dona Maria, le ton de sa voix trahissant un très léger reproche, je devrais avoir aujourd’hui plus de cent petits-enfants. »

José Alberto, qui a pêché toute la matinée au bord d’un étang de sa ferme, est encore en panta-lon de survêtement. La salle de séjour de sa mère (elle vit à Sao Vicente de Minas, dans le centre du Brésil) est à peine assez grande pour contenir trois fauteuils serrés les uns contre les autres, une télévision, de nombreuses photos de famille, des gravures encadrées représentant Jésus et la Vierge Marie, et le canapé en vinyle noir sur lequel est al-longé le professeur Carvalho. Ce directeur (bientôt à la retraite) de la faculté de sciences économiques de l’université fédérale du Minas Gerais est l’un des plus éminents démographes brésiliens. Les pieds nonchalamment posés sur la table basse, il sourit. Bien entendu, il connaît le nombre total des petits-enfants de Dona Maria : vingt-six. Pendant la plus grande partie de sa vie professionnelle, il a décrit, étudié, analysé le remarquable phénomène démo-graphique brésilien qui s’est reproduit en miniature dans sa propre famille. Laquelle, en deux généra-tions, a réduit son taux de fécondité à 2,36 enfants par foyer – en bonne voie pour s’aligner sur lA MoYenne nAtionAle de 1,9.

Le nouveau taux de fécondité du Brésil se situe au-dessous du niveau sous lequel une population assure son propre remplacement. Dans le plus grand pays d’Amérique latine – qui compte 191

millions d’habitants – , l’Église catholique reste influente. L’avortement y est interdit (sauf en cas extrême) et aucun gouvernement n’a jamais mis en place un programme officiel de contrôle des nais-sances. Pourtant, la taille de la famille a chuté de façon si vertigineuse au cours des cinq dernières décennies que le graphique du taux de fécondité ressemble à un toBoggAn.

Ce ne sont pas seulement les femmes riches et ayant un emploi qui ont cessé de donner nais-sance à des ribambelles d’enfants. Au laboratoire d’études démographiques cofondé par Carvalho, les chercheurs ont constaté le même déclin dans toutes les classes et toutes les régions du Brésil.

Au cours des cinq semaines que j’ai passées à discuter avec des Brésiliennes, j’ai rencontré des institutrices, des chiffonnières, des architectes, des journalistes, des vendeuses, des teinturières, des sportives professionnelles, des lycéennes et des femmes ayant passé leur adolescence dans la rue ; presque toutes m’ont dit qu’une famille brésilienne moderne devait CoMPrendre deux enFAntS, idéalement un casal (« couple ») – un garçon et une fille. En avoir trois est à peine envisageable. Et un seul pourrait bien suffire.

de CYnthiA gorneYPhotogrAPhieS de John StAnMeYer

Accéder à nos vidéos sur le thème «SEPT MILLIARDS»,

une série d’articles et de contenus

consacré à la population

Dans un quartier ouvrier des faubourgs de Belo Horizonte, une jeune mère célibataire, âgée de 18 ans, regarde affectueusement son bambin. Il joue avec un petit camion qu’il lance sur nous, en imitant avec sa bouche le bruit du moteur. La jeune femme adore son fils, confie-t-elle, mais, pour elle, les grossesses, c’est terminé. L’expression qu’elle a utilisée – et que j’avais déjà plusieurs fois entendue au cours de mes interviews – est très exactement : « A fâbrica estâ fechada. » l’uSine eSt FerMée. Pour les démo-graphes cherchant à comprendre les causes et les conséquences de cette tendance saisissante, ce qui se produit au Brésil depuis les années 1960 constitue une étude de cas riche d’enseignements.

Pour les démographes cherchant à comprendre les causes et les conséquences de cette tendance sai-sissante, ce qui se produit au Brésil depuis les années 1960 constitue une étude de cas riche d’enseigne-ments. « Ce qui a mis cent vingt ans à s’accomplir en Angleterre en a mis quarante ici, m’a expliqué un jour le professeur Carvalho. Il s’est passé quelque chose. » Il parlait en l’occurrence de ce qui était arrivé à Sao Vicente de Minas, la ville de son enfance, où personne au-dessous de 45 ans n’a plus de famille de la taille d’une équipe de football. Mais il aurait pu tout aussi bien parler de l’ensemble de la population féminine du Brésil. Car, s’il existe de nombreuses raisons pour lesquelles le taux de fécondité brésilien a chuté aussi

vite et aussi bas, la principale d’entre elles est le rôle joué par ces millions de femmes fortes et détermi-nées, qui ont décidé d’elles-mêmes, il y a quelques décennies, de commencer à fermer les usines, par n’importe quel moyen.

Au Brésil, les femmes de moins de 35 ans qui sont passées sur la table d’opération pour se faire stéri-liser sont légion. Et elles ne semblent pas avoir de scrupules à en parler. « J’avais 18 ans quand mon premier bébé est né. Je voulais m’arrêter là, mais le deuxième est arrivé accidentellement, et j’en ai eu assez »,m’a confié une employée de 28 ans, à Recife. Elle avait 26 ans quand elle s’est fait ligaturer les trompes. Lorsque je lui ai demandé pourquoi elle avait choisi ce moyen de contraception irréversible à un si jeune âge, elle m’a rappelé l’existence de son second fils, déjà accidentelle. Et, au cas où je n’aurais pas bien saisi, elle a répété : assez, elle en a eu assez.

Mais pourquoi deux ? Pourquoi pas quatre ? Pour-quoi pas les huit du temps de nos grands-mères ? Toujours la même réponse : « iMPoSSiBle ! troP Cher ! troP de trAVAil ! » Et ce, avec la grimace, les yeux écarquillés et le sourire incrédule aux-quels j’avais droit à chaque fois : « Nous sommes au xxie siècle, senhora, vous êtes tombée sur la tête ou quoi ? » José Alberto Carvalho et ses collègues démographes continuent de débattre sur les mul-tiples causes ayant entraîné le déclin de la fertilité brésilienne.

« impossible ! trop cher ! trop de travail ! »

La jeune femmeadore son fils,

mais, pour elle, les grossesses, c’est terminé.L’expression qu’elle a utilisée – et que j’avais déjà plusieurs fois entendue au cours de mes interviews – est très exactement :

A fâbrica estâ fechada. L’usine est fermée.

deS FeMMeS à PoigneDans une scène de riBeirAo do teMPo, une policière interroge la patronne d’une société de BTP. Les brésiliennes remettent en question la domination masculine. Le pays a élu l’an dernier sa première présidente.

trAVAil à doMiCileÀ Rocinha, la plus grande favela de Rio, la coopérative d’artisanat Coopa-Roca permet aux mères comme Liliane Mineira da Silva (avec Beatriz, 6 ans, à droite, et Vitória, 8 ans) de disposer d’un revenu tout en veillant sur leurs enfants.

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5. Simultanément, installez l’électricité et la télévision dans la plupart des foyers – double boule-versement irrémédiable des modes de vie familiaux. Puis, inondez les ondes de stéréotypes colorés et idéalisés de la famille brésilienne moderne : aisée, légèrement basanée et de taille limitée. Les nove-las, terme qui désigne en portugais du Brésil soap operas, sont diffusées chacune sur plusieurs mois, comme une série sans fin de romans d’amour.

Une étude a montré que l’équipement en télé-viseurs a été plus rapide que l’accès à l’éducation, lequel s’est grandement amélioré, mais à un rythme plus lent. Dans les années 1980 et 1990, l’ensemble du territoire brésilien était quadrillé par le réseau Globo, dont les novelas diffusées aux heures de grande écoute constituaient souvent l’un des princi-paux sujets de conversation dans tout le pays. Même aujourd’hui, à l’ère de la télévision par satellite, les postes des cafés sont réglés sur les chaînes propo-sant les novelas Globo les plus regardées de la saison.

Au moment de mon séjour, c’était Passione, qui met en scène la famille Gouveia, des industriels tenaillés par des secrets inavouables. Tous sont très beaux et très riches : ils possèdent des motos, des lustres, des vélos de course, des chaussures françaises à talons aiguilles, et voyagent sans arrêt en avion. La veuve Gouveia, courageuse et géné-reuse, a eu trois enfants. Euh, enfin, quatre, mais le quatrième est un secret, car il est né hors mariage et a été envoyé en Italie quand il était bébé parce que ... bon, peu importe. L’important est qu’il n’y a pas beaucoup de Gouveia, et qu’aucune famille nombreuse n’apparaît dans le reste de l’intrigue, par ailleurs terriblement compliquée.

« Un jour, nous leur avons demandé : “ TV Globo cherche-t-il intentionnellement à promouvoir le planning familial ? ”, rapporte Elza Berque, démo-graphe brésilienne émérite ayant participé aux études mesurant l’impact des novelas sur la nata-lité. Vous savez ce qu’ils ont répondu ? « Non, c’est parce qu’il est beaucoup plus facile d’écrire sur des petites familles. ” »

Taux de fécon-dité au Brésil. Enfants par

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SCOLARI-SATION EN NOMBRES D’ANNÉESFemmesHommes

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CoMMent lA Fertilité A Chuté Au BréSilLa diminution rapide du nombre moyen d’enfants par femme au Brésil intrigue les démographes. L’amélioration de l’éducation des filles a certainement joué, comme ailleurs, mais des facteurs nationaux doivent être pris en compte, comme la généralisation rapide de l’électricité et la diffusion de feuilletons télévisés – les novelas – mettant en scène des familles de taille réduite.

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JOHN TOMANIO ET WILLIAM E.MCNULTy, ÉQUIPE DU NGMSOURCES : BARRO-LEE EDUCATIONAlATIAINMENT DATASET ; INSTITUT BRÉSILIEN DE GÉOGRAPHIE ET DE STATISTIQUES (IBGE) ; SUZANA M. CAVENAGHI, IBGE ; ALBERTO CHONG ET SUZANNE DURyEA, INTER-AMERICAN DEVELOPMENT BANK ; CARL P. SCHMERTMANN, UNIVERSITÉ DE L’ÉTAT DE FLORIDE ; NATIONS UNIES

Plus de photos!

Dans la favela de Rio où elle habite, Rebeca da Silva (13 ans) joue du violon grâce à une bourse du programme Ação Social pela Música.L’accès à l’éducation s’améliore, 85% des jeunes brésiliennes suivant un enseignement secondaire. -22.90, -43.20

6. En dernier li eu, débrouillez-vous pour que toutes les femmes soient des Brésiliennes.

Le Brésil et les femmes : un sujet éminemment sensible. Le machismo signifie la même chose en brésilien que dans le reste du continent hispa-nophone, et n’est pas sans rapport avec les hauts niveaux de violence domestique et autres agressions contre les femmes enregistrées dans le pays. Mais ce dernier a été profondément changé par le movi-mento das mulheres, le mouvement féministe des années 1970 et 1980. Aujourd’hui, personne ni aux États-Unis ni en Europe n’est en position de donner des leçons au Brésil en matière d’égalité des sexes. Quand la présidente Dilma Rousseffa fait cam-pagne l’an dernier, les débats les plus vifs à l’échelle nationale portaient sur ses idées et ses alliances politiques, et non sur le fait de savoir si la nation était prête pour sa première femme président.

Le Brésil a des militaires hauts gradés femmes, des postes de police spéciaux gérés par et pour les femmes, et la plus célèbre joueuse de football fémi-nin (qui se fait appeler par son seul prénom, Marta). J’ai passé une soirée dans la ville de Campinas avec Anibal Faundes, professeur d’obstétrique ayant codi-rigé des études nationales sur la natalité. À plusieurs reprises, Faundes a insisté sur ce qu’il considère

comme étant la cause principale des changements ayant affecté le Brésil en matière de naissances : “ Le taux de fécondité a chuté parce que les femmes ont décidé qu’elles ne voulaient plus avoir autant d’enfants, affirme-t-il. leS BréSilienneS Sont in-CroYABleMent ForteS. C’était juste une question de volonté et, ensuite, de moyens. »

L’épisode du Cytotec en est une illustration grave, mais éclairante. CYtoteC est le nom sous lequel a été commercialisé le misoprostol, un médica-ment qui avait été mis au point en vue de traiter les ulcères, mais qui, à la fin des années 1980, est de-venu internationalement connu comme un MoYen d’AVorteMent PréCoCe – lorsqu’il est associé au principe actif de la pilule RU-486. Avant même que l’existence de ce médicament ne devienne lar-gement connue dans le reste du monde (il a fait son entrée – très controversée – sur les marchés chinois et français en 1988, et ce n’est qu’ensuite qu’il a été homologué aux États-Unis pour des interruptions de grossesse), les Brésiliennes avaient appris toutes seules à s’en servir. Aucune campagne de publicité n’a expliqué comment le misoprostol devait être uti-lisé ; l’Internet n’existait pas encore et la loi nationale interdisait 1’avortement, sauf en cas de viol ou de risque pour la vie de la femme.

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Dans les années 1980 et 1990, l’ensemble du territoire brésilien était quadrillé par le réseau Globo, dont les novelas diffusées aux heures de grande écoute constituaient souvent l’un des principaux sujets de conversation dans tout le pays.

Mais la loi n’était observée à aucun niveau de la société. « Les femmes se disaient mutuellement quelles doses il fallait prendre », précise la démo-graphe brésilienne Sarah Costa, directrice de 1’ONG Women’s Refugee Commission, basée à New york. Elle a écrit un article sur le phénomène du Cytotec au Brésil dans la revue de médecine The Lancet. « Des vendeurs à la sauvette en proposaient dans les gares. La plupart des établissements médicaux de l’époque ne disposaient pas de service de plan-ning familial. Mais même avec des services publics déficients et des informations au compte-gouttes, si vous avez décidé de maîtriser votre fécondité et que vous demandez autour de vous : « Que puis-je faire ? », vous verrez, l’information affluera. »

La vente libre du Cytotec a été de courte durée. en 1991, le gouvernement brésilien a imposé les premières restrictions ; aujourd’hui, il n’est dispo-nible que dans les hôpitaux, bien que des femmes m’aient assuré que des boîtes de Cytotec pouvaient encore être achetées sur l’Internet ou sur certains marchés aux puces. Le service de santé publique a beau désormais prendre en charge les stérilisations et d’autres méthodes de contrôle des naissances, les avortements clandestins restent monnaie cou-rante et sont pratiqués dans des conditions allant du moyen au pire.

Empêcher sa famille de croître n’est peut-être pas toujours évident ni dénué de dangers pour une Brésilienne, mais les moyens pour le faire ne manquent pas. Et, comme me l’ont dit des femmes de tous âges, c’est ce qu’elles souhaitent elles-mêmes aujourd’hui – et ce que le Brésil contemporain, en retour, attend d’elles.

« regArdeZ leS APPArteMentS, S’ex-ClAMe AndiArA Petterle, direCtriCe MArKeting de 31 AnS, de rio de JAneiro. ilS Sont ConÇuS Pour un MAxiMuM de quAtre PerSonneS. il n’Y A que deux ChAMBreS à CouCher. dAnS leS SuPerMArChéS, MêMe leS SurgeléS Sont touJourS PréVuS Pour quAtre PerSonneS. »

l’iMPACt deS FeuilletonS téléViSéS90% des personnages féminins d’une novela type n’ont qu’un enfant (ou aucun), ce qui pourrait avoir influencé les Brésiliennes à ne vouloir qu’une famille réduite. Les scénaristes n’ont pas encou-ragé intentionnellement la baisse de la fertilité. À l’origine, ils cher-chaient plutôt à saper en douceur les fondements de la dictature au pouvoir jusqu’en 1985, en criti-quant les valeurs traditionnelles.

hAuSSe de lA ConSoMMAtionMalgré la hausse du pouvoir d’achat, tous les Brésiliens ne peuvent pas s’offrir des vêtements de luxe ni des soins esthétiques.

61

"Nous avons évolué si vite...La société que Petterle a créée est spécialisée

dans les études de consommation des femmes brésiliennes. Leurs habitudes d’achat et leurs priorités de vie semblent avoir été totalement bou-leversées, précisément dans les années qui ont suivi la naissance de la directrice. Ce n’est qu’en 1977, m’a-t-elle rappelé, que le Brésil a légalisé le divorce. « Nous avons évolué si vite, commente-t-elle. Aujourd’hui, de nombreuses jeunes femmes donnent la priorité à leurs études. Vient ensuite leur carrière. Les enfants et une relation stable n’arrivent seulement qu’en troisième position. »

Élever des enfants n’a donc pas disparu des priorités actuelles, poursuit Petterle – c’est juste que cela arrive plus bas dans la liste et que c’est désormais une chose plus difficile à concilier avec le reste. Elle-même n’a pas d’enfants, bien qu’elle espère en avoir un jour.

Pendant que Petterle parlait, j’entendais ce qui finissait par devenir, pour moi, un refrain familier : la vie contemporaine brésilienne est trop chère pour assumer financièrement plus de deux enfants. Les gens vous le diront, le système d’éducation publique est, en grande partie, ruim – mauvais, désastreux. Et les familles se saignent aux quatre veines pour inscrire leur progéniture dans une école privée. Le système de santé publique est lui

aussi ruim, de l’avis d’un grand nombre de mes interlocuteurs. Et les familles, là aussi, sont prêtes à tous les sacrifices pour se faire soigner dans le secteur privé.

Les vêtements, les livres, les sacs à dos, les téléphones portables – toutes ces choses sont coû-teuses, mais toutes, d’une manière ou d’une autre, sont nécessaires à la Vie d’AuJourd’hui. Et tout ce dont une jeune famille pourrait avoir besoin est maintenant disponible avec le financiamento, le crédit à court ou long terme.

Vous voulez que votre enfant possède cet énorme chien en peluche ou cette poupée emballée dans ce magnifique coffret ? Qu’il pilote ce 4 x 4 long de 1,5 m, fonctionnant avec des piles ? Achetez-les grâce à un paiement échelonné – avec intérêts, bien sûr. Le Crédit à lA ConSoMMAtion a explosé dans l’ensemble du Brésil, pour atteindre les familles des classes moyenne et ouvrière qui, il y a vingt ans encore, n’avaient pas accès à ce type d’achats superflus payables en plusieurs fois.

Voir tout le contenu de cet article

Un matin, j’ai pris un café avec un groupe de jeunes travailleuses de Silo Paulo. Nous étions assises en terrasse, en face d’une maison de la presse où étaient proposés à la vente pas moins de huit magazines sur papier glacé destinés aux parents. Chacun regorgeait de publicités : la poussette convertible Bébé Confort Modulo Clip ; l’« analyseur de pleurs » électronique permettant d’identifier la raison pour laquelle votre enfant est en larmes ; le lecteur de DVD fixable sur le mur qui projette des images mouvantes au-dessus du berceau (« Distrait mieux qu’un mobile tradition-nel ! »). Nous étudiions les photographies de mode montrant de magnifiques bambins vêtus de tricots, de lunettes de soleil d’aviateur et de fausses four-rures. « regArdeZ CeS enFAntS », a soupiré Milene Chaves, une journaliste de 33 ans, visible-ment partagée entre l’admiration et le désespoir.

Chaves a un compagnon de longue date, mais pas d’enfants, du moins pas encore. « Et, quand j’en aurai, je voudrai des choses simples », a-t-elle affirmé. La demi-douzaine d’amies autour d’elle partageaient le même avis. Les magazines étaient toujours ouverts à notre table. Tous ces objets étaient attrayants, reconnaissaient-elles,

mais vraiment too much, presque gênants. Ces femmes de Silo Paulo étaient âgées entre 20 et 40 ans, avaient deux enfants, un seul ou aucun. Elles suivaient leS SChéMAS que m’ont décrits les dé-mographes du pays. Quand je leur ai demandé si elles avaient jamais éprouvé de nostalgie pour la vie de leurs aînées, deux générations plus tôt – huit enfants ici, dix là –, j’ai entendu indistinctement, au milieu de l’hilarité générale, le mot presas. « Emprisonnées. »

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Aujourd’hui, de nombreuses jeunes femmes donnent la priorité à leurs études.vient ensuite leur carrière. les enfants et une relation stable n’arrivent seulement qu’en troisième position."-Andiara Petterle, directrice marketing

leS rêVeS d’une FeMMeMarcela Gonçalo Pessoa (24 ans) travaille comme domestique chez une riche femme dont l’extrava-gant appartement, à Recife, pourrait servir de décor à une de ces novelas qu’elle regarde tous les soirs. Mais Pessoa ne se contente pas d’envier le style de vie sophistiqué des personnages ; elle travaille dur pour pouvoir y accéder.

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Chaque matin, Pessoa s’habille pour le trajet en bus, long d’une heure, depuis sont deux-pièces dans une banlieue pauvre de la ville, où elle partage une salle de bains avec plusieurs familles. Pessoa et son mari n’ont pas d’enfant. En souhaitent-ils? «Un, peut-être deux, dit-elle. Pour l’instant, je veux de l’argent pour finir de construire notre maison et ache-ter de jolis objets.»

Les clients des taxis ne veulent pas manquer une seconde des novelas. Dans «Ti-ti-ti», Claudia Raia (à l’écran) interprète une styliste qui sait ce qu’elle veut.

Voir en haute résolution

La sexualité - et les bikinis, comme ceux de cette boutique à Ipanema - tient une place importante dans la culture brésilienne. De nombreuses femmes se faisant stériliser après deux grossesses, sexualité et fertilité deviennent désormais dissociées.

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DéMOGRAPHIQUE2,2

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ÉTATS-UNIS

CANADA

BRÉSIL

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BOLIVIE

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MEXIQUE

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GUATEMALA

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NICARAGUA

Taux de fécondité nationalEnfants par femme

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1 à 2 2,1 à 4 4,1 à 7,5

290 3801 16001à 3800 à 16000 à 65000

JOHN TAMANIO ET LAWSON PARKER, ÉQUIPE DU NGMSOURCES : CARL HAUS, POPULATION REFERENCE BUREAU (DERNIèRES DONNÉES DISPONIBLES) ; IBGE (BRÉSIL)

*LE REVENU NATIONAL BRUT DE CHAQUE PAyS EST CONVERTI EN DOLLARS AMÉRICAINS ET MESURÉ À PARITÉ DE POUVOIR D’ACHAT.LES PAyS NON REPRÉSENTÉS ICI, DU FAIT DU MANQUE DE PLACE, SONT INCLUS DANS LES TAUX DE FÉCONDITÉ RÉGIONAUX.LES DONNÉES CONCERNANT LA CHINE NE COMPRENNENT PAS TAIWAN.

AMérique du nord et CentrAleL’immigration aide à soutenir la croissance démographique du Canada et des États-Unis, où la fertilité est en baisse.

AMérique du SudLa croissance économique dans des pays comme le Brésil est allée de pair avec une baisse de la fertilité.

2,2

TAUX DE FÉCONDITÉ RÉGIONAL

?éNIGME

DéMOGRAPHIQUE

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tAille de lA FAMille et reVenuS Sont liéS, MAiS lequel inFlue Sur l’Autre ?À mesure que la prospérité augmente, le taux de fécondité diminue, comme le montre la situation des pays représentés sur ce graphique. Reste à résoudre cette devinette démographique : les femmes ont-elles moins d’enfants parce que leur pays est prospère ? Ou l’économie d’un pays se développe-t-elle quand les femmes ont moins d’enfants ?

ASie oCCidentAleEn Iran, la faible fertilité est due à la politiqu du gouvernement

en faveur du planning famil-lial. Ailleurs au Moyen-Orient,

les jeunes soutiennents la

croissance démographique.

AFriqueAvec 6 à 7 enfants par femmes, l’Afrique triplera au minimum sa popula-tion avant la fin du siècle, pour atteindre 3,5 milliards d’habitants.

ASie orientAleLa faible fertilité entraîne un vieillissement de la population. Et, avec moins de personnes en âge de travailler, difficile de finan-cer les retraites.

AuStrAlie et oCeAnieL’Australie tranche sur les pays plus pauvres comme la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où quatre enfants par femme sont la norme

euroPeEn Allemagne, le taux de fécondité est très faible depuis quatre décennies. Seul le renforcement de l’immigration stoppera le déclin de la population

SouS-Continent indienL’Inde, le Pakistan et le reste e la région compteront 1 milliards d’habi-tants en plus d’ici à 2050. La plupart d’entre eux vivront sous le seuil de pauvreté.

I

1,2

1,4

1,9

1,4

2 1,4

1,91,6

2

3,8

3

2,1

ROYAUME-UNI

SLANDE

FRANCE ALLEMAGNE

NORVÈGE

ESTONIE

ITALIE

ISRAËLCORÉE DU SUD

AUSTRALIE

1,5

1,5

1,5

ARABIE SAOUDITE

JAPON

UKRAINE

TURQUIE

RUSSIE

CHINE

2,1

2,4

2,3

2,7

3

2,4 3,2

3,6

2,4

2,4

1,8

IRAN

SRI LANKA PHILIPPINES

INDONÉSIE

MAROC

ALGÉRIE

LYBIE

EGYPTE

GABON

ANGOLA

AFRIQUE DU SUD

5,8

2,4

2,6

4,9

7,4

4,6

6,2

5,4

4,8

CÔTE D’IVOIRE

NIGER

ÉTHIOPIE

KENYA

ZAMBIE

MADAGASCAR

MONGOLIE

INDE

BANGLADESH

CAMBODGE

4,1

PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE

1,51,6

2,8

3,1

2,54,7

2,7

3,3

67

mois

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