nancymag janvier/février 2011

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Le magazine de la Ville de Nancy janvier-février 2011 www. .fr Dossier : ces initiatives pour rendre la vie plus belle aux seniors ActuAlité : sécurité, comment la ville s’organise à suivre écoles primaires : des ateliers pour aimer les mots

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Le magazine de la Ville de Nancy

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Le magazine de la Ville de Nancyjanvier-février 2011w

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Dossier : ces initiatives pour rendre la vie plus belle aux seniors ActuAlité : sécurité, comment la ville s’organise

à suivreécoles primaires : des ateliers

pour aimer les mots

sommaire

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janvier-février 2011

ACTUALITé4 Sécurité et délinquance :

la Ville déterminée

6 Contre la précarité, équilibrer ses finances

7 Pas de vélos sur les trottoirs

SOCIéTé8 Proches et solidaires

à tout âge

QUARTIERS10 Centre-Ville : la renaissance

de la place du marché

12 Des III Maisons au Musée Lorrain, ce qui change

14 Haut-du-Lièvre : 50 ans de la vie du quartier numérisés

15 Autour d’Artem, ça bouge

16 TRIBUNES LIBRES

À SUIVRE18 Le Japon en VTT

19 Recensement : 5000 habitations concernées

20 Ecoliers : le goût des mots

21 En bref23 Portrait : Alizée, l’apprentie

des espaces verts

Directeur de publication : André Rossinot • Rédacteur en chef : Gérald Bonzé • Rédaction : Ségolène de Calan • Ont collaboré à ce numéro : Simon Anheim, Elise Frisoni, Stéphane Harter, Cécile Mouton, Sabrina Tenace, Aurélie Vion • Photos : Serge Martinez, Christophe Cossin, Adeline Schumacher • Secrétariat : Christiane Materne, tél. 03 83 85 31 00 • Création graphique : Publicis Activ • Impression : Léonce Deprez • Tirage : 62000 exemplaires • Dépot légal n°141 • Imprimé sur du papier issu de forêts en gestion durable.

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Des enrichissements de contenu multimédia sont accessibles sur une version en ligne de Nancy Mag : www.nancy.fr/nancymagLes articles concernés sont repérés sur la version papier par les pictogrammes suivants :

EGALITé DES CHANCESDestinées à faciliter l’accès des collégiens et lycéens d’établissements situés en secteurs sensibles aux filières d’excellence de l’enseignement supérieur, les « Cordées de la réussite » ont été lancées par le gouvernement en 2008 dans un souci d’égalité des chances. Plus de 250 initiatives sont labellisées aujourd’hui, dont celle d’Artem-Nancy, remarquable par sa transdisciplinarité. S’adressant à 8 collèges et 6 lycées de la région, elle propose en effet à leurs élèves de bénéficier des savoir-faire conjugués de l’Ecole des Mines, de l’ICN Business School et de l’Ecole d’art ainsi que de leurs partenaires des milieux économiques. Tutorat collectif et individuel, ateliers, débats ou participation à des événements artistiques seront ainsi déployés pour lever les obstacles psychologiques ou culturels qui freinent l’intégration de certains jeunes, pourtant motivés, dans les cursus supérieurs puis le monde professionnel.

NANCy, FLEuR D’OR 2011C’est la plus haute distinction décernée par le jury national des villes et des villages fleuris : Nancy fait partie des neuf cités françaises à obtenir le trophée « Fleur d’Or » pour l’année 2011.« Ce prix d’excellence couronne le travail de la Ville en matière d’aménagements  et d’animations des espaces verts dans une démarche de développement durable », indique Patrick Blanchot, l’adjoint en charge de cette délégation. Il récompense également les efforts réalisés pour rendre les parcs accessibles aux personnes handicapées. Le prix de la Fleur d’Or, valable un an, sera remis à Nancy en mars 2011. Par ailleurs, Nancy détient toujours le label des quatre fleurs.

ACCOMPAGNEMENT SCOLAIRERECHERCHE BéNéVOLESAvez-vous une heure ou deux par semaine à consacrer à un enfant ou à un adolescent (de 2 à 16 ans) qui ne bénéficie pas d’un environnement social, culturel et/ou familial favorable à sa réussite scolaire ? C’est l’appel lancé par les équipes pédagogiques du « Dispositif de réussite éducative » de la Caisse des écoles de la Ville. Les bénévoles intéressés par la démarche peuvent au choix accompagner l’enfant dans ses apprentissages scolaires ou lui proposer des sorties culturelles. Un point d’information sur cette forme de parrainage est organisé le mercredi 16 février de 10h à 17h à la mairie de quartier du Haut-du-Lièvre. Pour davantage de renseignements : Rémy Poirot, coordinateur du dispositif, 03 83 98 97 15 ou [email protected]

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interview

A l’aube de la nouvelle année, les vœux d’André Rossinot.

Et le point, avec lui, sur quelques sujets d’actualité.

André Rossinot

Qu’avez-vous envie de souhaiter, en 2011, à Nancy et aux Nancéiens ?Un premier vœu : que Nancy soit le lieu où chacune et chacun, avec ses proches, peut s’épanouir et réaliser ses projets. C’est somme toute le but du travail que nous poursuivons ensemble, avec l’équipe municipale. Ensuite, ce que je souhaite également à tous, c’est de savoir refuser les fatalités.

Pour quelles raisons ?Quand on est maire, il se trouve toujours de sympathiques opposants bien décidés à vous détailler « ce qui ne va absolument pas... », « ce qui irait beaucoup mieux si... ». C’est la loi du genre, et j’ajouterai d’ailleurs que, pour moi, tous les avis sont importants. Mais par expérience, d’abord de médecin, puis d’élu, je sais aussi que rien ne remplace la mobilisation des volontés, des intelligences, des compétences, lorsqu’il s’agit de dénouer un problème complexe ou de renverser une situation a priori défavorable.

Vous avez des exemples à l’esprit ?Lorsque j’ai été élu maire de Nancy, deux idées étaient solidement installées dans la tête de nombreuses personnes. La première était que Nancy, après la crise des industries traditionnelles lorraines, était condamnée au déclin démographique. Et la seconde que les inondations régulièrement provoquées par la Meurthe étaient un phénomène inéluctable.

Or que constate-t-on ? En travaillant, dans tous les quartiers, à la reconquête de la ville sur elle-même, nous sommes repassés de 96 000 habitants en 1982 à 108 000 aujourd’hui. Et les risques de débordement de la Meurthe, même dans les périodes d’intempéries comme cet hiver, ont quasiment disparu grâce aux travaux hydrauliques que nous avons effectués. Il fallait seulement retrousser ses manches, oser. Nous l’avons fait.

Mais existe-t-il actuellement d’autres fatalitésà combattre ?Il y en a plus qu’on ne le pense, et d’abord toutes ces habitudes, ces certitudes qui s’installent et qui finissent par brouiller les évidences. Le bon exemple, c’est la place Stanislas. Pendant des décennies, presque tout le monde a trouvé normal que les voitures y circulent et même y stationnent. Avec le recul, on a un peu de mal à l’imaginer, non ? Eh bien, je pense que la réaction sera la même lorsque la place Charles III sera réaménagée et embellie au bénéfice de tous ses usagers, et que le projet d’éco-quartier Nancy Grand Cœur aura fini de rendre plus attractifs, plus pratiques à vivre, tous les espaces proches de la gare TGV.

Le TGV-Est, d’ailleurs, encore un dossier qui n’était pas gagné d’avance...... et sur lequel j’ai vraiment dû déployer beaucoup de force de conviction, solidairement avec mes collègues des autres régions traversées, pour emporter la décision de l’Etat. Mais cela reflète bien cette notion de mobilisation dont je parlais.

Des partenariats aussi puissants, aussi riches de potentiels, sont en train de naître autour du Sillon Lorrain. Avec Metz, avec Thionville, avec Epinal, nous bâtissons déjà des choses inimaginables pour qui se souvient de la région d’il y a 15 ans. Une Université de Lorraine. Des coopérations approfondies entre notre CHU et le centre hospitalier régional de Metz-Thionville. Forcément, ça dérange, ça perturbe les vieux schémas de pensée. C’est d’ailleurs probablement ce qui se passe actuellement avec la Région Lorraine, quand elle annonce vouloir compter son soutien financier à notre agglomération. A elle de voir... Et de savoir si elle veut s’engager ou non dans la dynamique de progrès et de mouvement que nous mettons en place et dont la Lorraine a tellement besoin.

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ACTUALITé janvier-février 2011ACTUALITé

Sécurité et délinquance : la Ville, ses partenaires, ses initiatives

« En matière de sécurité, les Français comptent surtout sur les services de l’Etat, police et justice », a rappelé d’entrée de jeu André Rossinot, s’appuyant sur les résultats d’un sondage TNS/Sofres qui avait récemment fait l’objet d’un débat avec ses collègues de l’Association des maires des grandes villes de France. « Pour autant, a-t-il ajouté, la sûreté des personnes et des biens est un élément central de la cohésion sociale dans une commune » et il appartient donc aux collectivités de s’impliquer dans ce domaine. Ce que Nancy fait de façon résolue : « les comportements évoluent, des risques nouveaux apparaissent, tels ceux liés à la drogue ou à la délinquance au volant, et nous ne devons pas banaliser 

ces situations mais bien au contraire les prendre en compte sous tous leurs aspects », a insisté le maire. D’où une série de mesures qui visent à renforcer les partenariats entre Ville, Communauté urbaine et services de l’Etat.

Avec la Police Nationale

Services de la Ville et Police se rencontrent toutes les semaines pour analyser ensemble les faits

de délinquance sur la commune. Par ailleurs, la convention qui définit les domaines de coopération entre polices municipale et nationale va être entièrement revue. A suivre lors d’un prochain conseil municipal...

Avec la justice

Alcool, drogue, prostitution, violence... Sur plusieurs secteurs sensibles de Nancy et de l’agglomération, des “groupes locaux de traitement de la délinquance” animés par le Procureur de la République rassemblent les différents acteurs concernés par ces questions ainsi que par les réponses à y apporter en matière pénale. « Ce sont des structures originales  qui permettent de régler sans tapage une multitude de problèmes », note le maire. A la demande d’André Rossinot, un groupe supplémentaire a été créé à l’automne 2009 pour le centre-ville afin de renforcer la prise en compte des phénomènes délictueux sur l’espace public.

Avec le Grand Nancy

La Communauté urbaine est le chef de file d’un Conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance qui réunit autour d’une même table l’ensemble des autorités

Parmi les délibérations marquantes du conseil municipal de novembre, celle

concernant la sécurité et la prévention de la délinquance figurait bien sûr au premier

rang. Bien que s’agissant d’un sujet sensible et complexe, c’est sans surenchère mais

avec détermination que la Ville a montré, à cette occasion, comment elle comptait

s’organiser, avec ses partenaires, dans les mois à venir.

La Ville, a annoncé Malika Dati, l’adjointe en charge de l’insertion professionnelle et du Contrat urbain de cohésion sociale, entend aussi

poursuivre son soutien aux dispositifs de prévention mis en œuvre dans les quartiers prioritaires, “équipe mobile de travaux” coanimée par l’Office

d’HLM et la Protection judiciaire de la jeunesse ou chantiers “Argent de poche”.

Le Grand Nancy achève actuellement la mise en place d’un système de vidéo-tranquillité qui fait notamment appel aux 40 caméras du PC circulation. Leurs images seront pour partie exploitées avec la Police Nationale afin d’affiner le suivi de l’activité sur l’espace public. A Nancy, la place Stanislas et ses abords, ainsi que la place Thiers, sont également équipés de caméras : discrètes comme on le voit ici mais bien présentes.

actualitéACTUALITé

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Trois zones 30 de plusLe maire et Patrick Baudot en avaient parlé lors d’une visite de quartier début juillet : trois nouveaux secteurs sont passés en zone 30 autour du parc Sainte-Marie, de la rue Emile Gallé et entre le boulevard Jean Jaurès et la voie ferrée. « Les grands axes (Jeanne d’Arc, Jean Jaurès, Mon Désert) ne sont pas concernés par la mesure », précise Christian Parra, le conseiller délégué à la circulation. Mais à l’intérieur des nouveaux périmètres, il s’agit bien de promouvoir une circulation apaisée et de favoriser la cohabitation entre tous les usagers de la voirie, dans le droit fil de ce qui se pratique désormais dans de nombreux secteurs de Nancy. La plupart de ces rues pourront en particulier être empruntées à contresens par les vélos. Ces trois zones 30 supplémentaires ont fait l’objet d’une concertation préalable avec l’atelier de vie du quartier Mon Désert, Jeanne d’Arc, Saurupt, Clemenceau que préside Françoise Algros.

Le Parc Olry s’agranditAgrandir un parc public en plein cœur de ville, cela n’arrive pas tous les jours. C’est pourtant l’opportunité qui s’est présentée pour le parc Olry, qui va gagner près de 900 m2 en plus de l’hectare et demi déjà existant. Il s’agit d’une enclave située au sud-est du parc, cédée par un particulier à la Ville. Charge à elle de la remettre en état. Il faudra pour cela détruire un mur menaçant ruine ainsi qu’un bâtiment vétuste attenant. Un nouveau mur de séparation sera érigé plus loin. Le coût des travaux est estimé à 45 000 euros.Ce nouveau terrain déjà boisé sera aménagé à la fin de l’année en espace de repos par le service des parcs et jardins de la Ville.

publiques, du préfet aux maires en passant par le Procureur de la République. « Il offre l’avantage de transcender les frontières communales, ce qui est indispensable par rapport  à la délinquance très “mobile” que  nous connaissons aujourd’hui ». Mais le rôle du Grand Nancy gagne aussi en profondeur grâce à la mise en place d’un observatoire de la sécurité. Son intérêt : mobiliser toutes les sources d’information disponibles (communes, Police Nationale, service départemental d’incendie et de secours, bailleurs sociaux, transporteurs publics...) pour aider les acteurs locaux à ajuster leurs politiques de prévention et d’intervention en fonction d’une connaissance précise du “terrain” et des faits.

La police municipale se réorganise

Auparavant dispersés sur trois sites, les 48 agents de la « PM » viennent de se regrouper dans les locaux de l’ancienne gendarmerie, en Ville Vieille (voir aussi p. 13). De meilleures conditions de travail qui vont leur permettre d’orienter leur action sur les missions de “police de cadre de vie”, en étroite collaboration, comme c’est déjà le cas, avec les agents de surveillance de la voie publique (ASVP) mais aussi, et c’est plus nouveau, avec les gardes des parcs. « L’objectif, là encore, est d’échanger davantage d’informations, de mieux se coordonner et de se former ensemble pour mieux répondre aux enjeux de la société actuelle », souligne Jean-Louis Thiébert, l’élu en charge de la sécurité.

Policiers municipaux et gardes des parcs de la Ville vont davantage coopérer pour mieux assurer la surveillance de l’espace public.

Un objectif : apaiser la circulation, comme ici rue de la République.

ACTUALITé janvier-février 2011

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Mis en place en 2009, le dispositif “Equilibre” s’adresse aux Nancéiens en difficulté économique. Il propose notamment aux personnes qui ne reçoivent pas d’autres aides d’être accompagnées dans la gestion de leur budget. « C’est une action très intéressante qui va au-delà du soutien financier ou alimentaire qui peut être accordé, explique Valérie Rosso-Debord, adjointe déléguée à la solidarité. Sans apporter aucun jugement, les travailleurs sociaux encouragent les bénéficiaires à établir leurs priorités et à mettre en œuvre les moyens pour atteindre leurs objectifs tout en maîtrisant leur budget ». Ce sont ainsi environ 30 familles volontaires qui sont suivies par les équipes du CCAS. Chaque mois, leur budget est passé à la loupe et c’est dans une réelle relation de confiance que sont envisagées les solutions pour retrouver une situation financière plus saine.

Microcrédit

Dans certains cas, un microcrédit social peut être envisagé. Après avoir effectué un bilan financier et examiné toute possibilité de dispositif plus avantageux, le dossier est présenté aux banques conventionnées. D’un montant de 300 € à 3000 €, à rembourser sur une durée de 6 à 36 mois, le microcrédit s’inscrit obligatoirement dans le cadre d’un projet d’insertion sociale (financement du permis de conduire ou achat d’un véhicule pour aller travailler par exemple). La somme prêtée à Nadine et Didier G. a ainsi permis de réparer leur voiture, indispensable pour la bénéficiaire qui utilise un fauteuil électrique et pour les déplacements professionnels de son mari : « Nous avons été très bien accompagnés tout au long de la procédure. Obtenir ce microcrédit est un réel soulagement  

et le remboursement mensuel est  intégré dans notre budget que nous suivons de près ».Le CCAS organise également des animations autour de la nutrition, de la santé, des économies d’énergie… L’atelier cuisine rencontre ainsi un vif succès. Au Plateau de Haye, dans la cuisine pédagogique installée dans le bâtiment du Tilleul Argenté, on découvre comment concocter des repas équilibrés à moindre coût. Une bonne façon d’apprendre et de créer du lien.

• Renseignements : points d’accueil CCAS. Mairie de quartier Rives de Meurthe, 10 promenade Emilie du Châtelet, 03 83 45 48 18. Mairie de quartier Plateau de Haye, rue Dominique Louis, 03 83 98 97 91.

Equilibrer ses financespour écarter la précarité

Suivi budgétaire individuel, sensibilisations collectives et microcrédit personnel, telles

sont les actions que propose, à travers le dispositif « Equilibre », le Centre communal

d’action sociale (CCAS) de la Ville aux personnes en situation de précarité.

Quand les euros manquent et qu’il s’agit  d’ajuster au mieux rentrées et dépenses...

ACTUALITéÀ Nancy à vélo... mais pas sur les trottoirs

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A NE PAS FAIRERappelons-le : le Code de la route interdit aux cyclistes de circuler sur les trottoirs. Il n’existe qu’une seule exception : elle concerne les enfants de moins de 8 ans, à condition qu’ils roulent à une vitesse adaptée (c’est-à-dire au pas). Face à l’incivilité de certains cyclistes, la police municipale de Nancy intervient depuis plusieurs semaines sur le terrain pour des rappels à la loi et dresser des contraventions d’un montant de 35 € (22 € si elle est payée dans les trois jours). « Il ne s’agit pas d’aller à l’encontre du développement du vélo en ville. Bien au contraire, c’est un mode de déplacement que nous favorisons avec, par exemple, la mise en place de zones 30 qui offrent aux cyclistes des espaces sécurisés », insiste Jean-Louis Thiébert, adjoint à la sécurité. « Notre but est simplement de faire en sorte que le partage de l’espace public se fasse dans le respect et la sécurité de tous, notamment celle des piétons ».

A FAIREA vélo, la bonne attitude à adopter lorsque l’on souhaite emprunter un trottoir est tout simplement de mettre pied à terre et de tenir à côté de soi son deux-roues. Pour Dominique Xailly, responsable de la Maison du vélo, il s’agit de pacifier l’espace urbain : « certains cyclistes ne comprennent pas pourquoi ils n’ont pas le droit de rouler sur les trottoirs. C’est pourtant une question d’éducation ; les piétons se sentent agressés et c’est normal. Pour que le message soit bien compris, il faut faire de la prévention, c’est ce que nous faisons auprès des enfants ».

Le Grand Nancy des sportifsEn salle, en plein air, à l’école ou à l’université, en club ou en pratique libre, le sport est présent au quotidien dans la vie des habitants de l’agglomération. Pour favoriser sa pratique, le Grand Nancy édite un nouveau guide. En une cinquantaine de pages faisant la part belle à l’image, il souligne l’engagement de la Communauté urbaine en faveur du sport : soutien aux clubs professionnels et de haut niveau, véritables ambassadeurs de l’agglomération ou grands rendez-vous sportifs nationaux et internationaux. Côté pratique, le guide dresse un panorama des équipements répartis dans les communes et mis à la disposition des clubs, associations, étudiants ou scolaires. Un support essentiel pour vivre le sport... passionnément !

Le guide sera disponible dès la fin janvier sur simple demande au siège de la Communauté urbaine, 22-24 viaduc Kennedy à Nancy.

Contre le racismeet les discriminationsPartenaire depuis 2007 de la Coalition européenne des villes contre le racisme, Nancy vient d’adhérer en bonne et due forme à cette association qui regroupe une centaine de municipalités dans 20 pays d’Europe. Née d’une initiative internationale de l’Unesco, la Coalition « incite  ses adhérents à mettre en œuvre au quotidien un plan d’action extrêmement concret, mais aussi à pratiquer l’échange d’expériences afin d’améliorer leur politique de lutte contre le racisme et toutes les formes de discrimination », souligne Lucienne Redercher, l’adjointe en charge des Droits de l’Homme. C’est en particulier dans ce cadre que Nancy, en mai dernier, a lancé un projet visant à combattre les discriminations dans (et par) le sport. Côté européen, notre ville a déjà participé à de nombreuses séances de travail avec des cités fortement impliquées dans la démarche comme Nuremberg, Bologne, Toulouse, Lausanne, Stuttgart, Berlin ou Nantes.

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janvier-février 2011SOCIéTé

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Les plus de 60 ans représentent 15% de la population nancéienne. C’est à eux,

et à leur entourage, que s’adressait cet automne la Semaine Bleue, une manifestation

nationale déclinée localement par l’Office nancéien des personnes âgées (ONPA)

et le Centre communal d’action sociale de la Ville avec leurs partenaires.

Petit tour d’horizon d’initiatives présentées à cette occasion et qui ont pour point

commun de promouvoir la chaleur humaine et le contact face

au risque toujours présent de l’isolement.

Proches et solidaires à tout âge

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A Haussonville, l’internet des octogénairesAu foyer-résidence d’Haussonville, un ancien logement inoccupé s’est transformé en salle informatique. Sept ordinateurs et une imprimante-scanner sont depuis peu à la disposition des personnes âgées pour des cours d’initiation aux nouvelles technologies encadrés par deux bénévoles de l’Office nancéien des personnes âgées et par l’animateur du foyer. Ce nouvel atelier est ouvert aux pensionnaires d’Haussonville mais aussi à ceux des six autres foyers-résidences gérés par le Centre communal d’action sociale de la Ville. Dans un avenir proche, les habitants du quartier pourront eux aussi en profiter. « Nos résidents sont en majorité des personnes octogénaires, beaucoup n’ont jamais touché un ordinateur de leur vie. Si la machine leur fait parfois un peu peur, ils se montrent très curieux pour apprendre, ne serait- ce que pour comprendre ce que leurs petits-enfants leur racontent », explique Marie-Pierre Noyer, directrice du pôle gérontologique au CCAS.

Savoir ce qu’est un courriel, découvrir toutes les possibilités offertes par internet, mais aussi jouer, créer... Les intérêts de ce nouvel équipement à destination des seniors sont multiples. Habitué à intervenir auprès du public du troisième âge grâce à ses cyberbases, le service des systèmes d’information du Grand Nancy a apporté son appui et ses conseils pour la mise en route de cet atelier. Tout comme la CARSAT (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) du nord-est qui a financé l’équipement à hauteur de 6.000 €.

Un atelier dont la mise en place tenait à cœur à Marie-Pierre Noyer, du CCAS (à g.) ainsi qu’à Valérie Rosso-Debord (au centre), l’adjointe au maire qui, avec sa collègue Anne Gérard, anime la délégation aux personnes âgées.

Le “café papote” des Rives de MeurthePasser un moment convivial autour d’un café ou d’un thé. Discuter des sujets dont on a envie. Parler “chiffons”, s’échanger de bonnes adresses... Voilà l’esprit du nouveau rendez-vous proposé par l’Office nancéien des personnes âgées (ONPA). Animé par Odile Kiffer, jeune retraitée bénévole, le “café papote” a réuni lors de son lancement au mois de décembre une petite dizaine de femmes. Durant tout l’après-midi, les participantes se sont échangé des astuces pour confectionner de jolies aumônières à chocolats, des boules de Noël en tissu... La thématique de Noël choisie pour ce rendez-vous était plutôt un prétexte pour “papoter”. « Parmi nous, certaines sont veuves et il peut leur arriver de ne parler à personne pendant trois jours d’affilée. Il s’agit surtout de passer un moment sympathique, de nouer du lien social », indique Odile Kiffer. Le groupe est ouvert à tous (il suffit d’être adhérent à l’ONPA). Il se réunit un jeudi par mois à l’annexe de la mairie de quartier des Rives de Meurthe. Le prochain “café papote” aura lieu jeudi 13 janvier.

Retraitée bénévole, Odile Kiffer (pull rayé)  anime ce rendez-vous mensuel.

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SOCIéTé

Toujours plus de seniors ?L’agence de développement et d’urbanisme de l’aire urbaine nancéienne (ADUAN) mène depuis plusieurs années une réflexion prospective pour mieux anticiper le vieillissement de la population. Le point avec Benjamin Brillaud, en charge de ce dossier.

D’un côté, des étudiants qui peinent à trouver un logement bon marché. De l’autre, des personnes âgées qui vivent seules dans leur grand appartement. Expérimentée dans plusieurs villes françaises, la cohabitation intergénérationnelle fait son apparition à Nancy. Le principe est simple : en échange de menus services définis au préalable (aller faire les courses ensemble, partager le dîner, sortir le chien...) ou contre une participation financière très modeste (de 50 à 150 € par mois), l’étudiant vit dans une chambre au domicile d’une personne âgée. C’est l’association “Un toit 2 générations” (basée à Metz) qui se charge de constituer les binômes. « Au préalable, nous rencontrons toujours le jeune pour vérifier ses motivations et nous nous déplaçons au domicile du senior pour connaître ses attentes. Nous essayons ensuite de trouver des personnes qui, en fonction de leurs 

centres d’intérêts, sont susceptibles de bien s’entendre. Une fois le binôme établi, les deux parties signent une convention réglant les modalités de la cohabitation », explique Moussa Seck, cofondateur de l’association.

Fin octobre, l’Office nancéien des personnes âgées a organisé un cocktail intergénérationnel pour faire connaître le dispositif auprès des seniors et des étudiants. Gilberte Magnin, 88 ans, s’est montrée intéressée : « avoir un étudiant à la maison rassurerait mes filles qui s’occupent beaucoup de moi. J’aimerais bien qu’il ait le permis car il pourrait utiliser la voiture de mon mari décédé  l’an dernier pour me conduire à mes rendez-vous ».

• Infos : tél. 03 87 50 23 21 ou www.untoit2generations.fr

“Un toit 2 générations”

Quelle est la part des seniors dans la population nancéienne ?En 2010, Nancy compte 16.267 personnes âgées de plus de 60 ans, soit 15,3% de la population totale. En 2030, elles représenteront sans doute près de 18%. Mais le vieillissement de la population va surtout s’accélérer dans les autres communes de l’agglomération, où les plus de 60 ans passeront de 22,7% aujourd’hui à 32%. Cette tendance soulève bien sûr des questions en terme d’infrastructures et de prise en charge

des seniors dont les besoins changent au fil du temps.

L’habitat est-il l’un de ces enjeux ?Sur le Grand Nancy, 11% des plus de 75 ans vivent en institution, ce qui signifie que la très grande majorité des personnes âgées souhaitent rester chez elles ou trouver un logement adapté. Des solutions peuvent venir des communes, des associations ou de projets innovants à l’image des programmes d’habitat intergénérationnel qui ont vu le jour

à Pulnoy ou à Heillecourt. Ces deux exemples illustrent l’intérêt qu’ont les personnes âgées à anticiper leur vieillissement et à prendre la décision de s’installer dans un logement pratique à vivre pour elles. Il faut aussi veiller à ce que les différentes générations puissent cohabiter au sein d’un même quartier. Cela ne se décrète pas mais les communes ont là un rôle à jouer dans les projets de rénovation urbaine, comme c’est le cas avec l’écoquartier Nancy Grand Cœur.

TéléphOn’âge, le coup de fil amicalToutes les semaines, tous les quinze jours ou tous les mois, les personnes

âgées habitant à Nancy peuvent demander à être contactées par

téléphone pour discuter quelques minutes avec six jeunes retraités

bénévoles. Ces conversations amicales permettent aux seniors qui

ne sortent plus beaucoup de chez eux de parler à quelqu’un de ce qu’ils veulent. Une centaine de personnes se sont abonnées à TéléphOn’âge depuis son lancement début 2009.

Pour s’inscrire, un simple coup de fil au CCAS de la Ville de Nancy

suffit (tél. 03 83 39 03 49). Le dispositif est gratuit.

Gilberte Magnin fait connaissance  avec Jean-Luc Duro, un locataire 

potentiel qui effectue un stage  de formation dans l’agglomération.

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Lieu de brassage, de promenade et de shopping, la place Charles III est un carrefour piétonnier majeur dans la ville et un véritable trait d’union entre le quartier gare et la rue Saint-Dizier. Après la place de la République, elle est également, avec ses arrêts de transports en commun, « la première plateforme d’intermodalité de l’agglomération », souligne Claudine Guidat, adjointe au maire en charge de la coordination du projet. Autant de particularités venant motiver le projet d’aménagement qui se profile aujourd’hui.

• Davantage d’espace pour les piétons

« Dans un quartier qui se transforme avec le projet Nancy Grand Cœur et 

l’implantation du futur centre de congrès, consolider cet espace commercial est un enjeu majeur pour l’animation et l’attractivité économique de ce cœur d’agglomération », poursuit la première adjointe qui est allée à la rencontre de ses usagers, commerçants et acteurs économiques.En perspective : la création « tel un centre commercial à ciel ouvert » d’un cheminement piéton continu le long des allées bordant le marché central, jusqu’au mail Saint-Thiébaut devant le centre Saint-Sébastien. Un nouveau regard urbanistique qui amènera, d’ici 2012, une amélioration progressive des déplacements aux abords de la place. Avec, par exemple, la disparition des trémies d’accès au parking

du marché au profit d’entrées connectées directement au tunnel de la rue Raugraff : un point qui devrait faire plaisir aux promeneurs sur la place ! Ou encore la reconfiguration de la rue des Ponts qui devrait s’enrichir d’une piste cyclable. Un programme d’envergure lié à la mise en œuvre de la future ligne 2 de transports en site propre et porté par la Ville de Nancy et la Communauté urbaine, chacune dans le cadre de ses compétences, pour une enveloppe globale de 8,5 M€.

• La troisième place historique

Comme le souligne Denis Grandjean, adjoint au maire en charge de l’urbanisme, l’autre facette de ce grand

Située entre le marché central et le centre Saint-Sébastien, la place Charles III est au cœur du commerce nancéien mais aussi d’un patrimoine symbole de la ville « moderne » de la Renaissance. Elle fait l’objet d’un grand projet urbain qui débutera l’été prochain par la réorganisation concertée du marché des étalagistes.

Un projet qui permettra de supprimer les trémies du parking, disgracieuses et mal commodes pour les piétons comme pour les conducteurs.

Centre Ville-Charles III

La renaissance de la place du marché

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projet urbain « s’inscrit dans une stratégie de valorisation du patrimoine historique ». « Nancy, rappelle André Rossinot, s’organise autour de trois places symbolisant les trois villes originelles » : la place Saint-Epvre au centre de la Vieille Ville, la place Stanislas, témoignage du siècle des Lumières et la place Charles III qui illustre la Ville Neuve de la Renaissance. Alors que le marché central a déjà bénéficié d’une modernisation d’envergure et qu’une Opération programmée d’amélioration de l’habitat participe à la redynamisation de la démographie du quartier, c’est au tour de la place Charles III de s’affirmer comme un puissant espace de vie.

Les grandes orientations d’aménagement (incluant la réalisation d’une statue équestre du duc imaginée dès la Renaissance) seront présentées aux acteurs et usagers du quartier dans le courant du mois de janvier par Pierre-Yves Caillault, architecte en chef des monuments historiques.

• Une concertation minutieuse avec les étalagistes

Préalable au réaménagement de la place, le marché des étalagistes sera installé d’ici l’été prochain le long des allées bordant le marché central, ainsi que sur le mail Saint-Thiébaut. Il y gagnera en lisibilité commerciale, en s’appuyant sur les flux piétons des allées, et en présentation qualitative des stands.« Cette évolution vient conclure une démarche de concertation approfondie menée depuis 2009 avec les représentants des étalagistes », explique Olivier Mergaux, adjoint au maire en charge du commerce et de l’artisanat, qui, conscient du changement que cela suppose dans les habitudes, a reçu individuellement chaque commerçant concerné.

La réorganisation a été abordée point par point. En décembre dernier, c’est ainsi le design des « coffres » destinés à accueillir les étals et à ranger marchandises et matériel qui a été défini. Un mobilier soigneusement étudié par une agence spécialisée. Sa réalisation pour un montant de 673 000 € sera prise en charge par la Ville de Nancy.

Tu as le droit de rire, rêver et jouerLa réflexion autour des droits de l’enfant ne concerne

pas les seuls pays en voie de développement, elle

est également un sujet central dans nos sociétés.

À l’occasion de la Journée internationale qui lui est

consacrée, la Maison de quartier Saint-Nicolas accueillait

une sympathique manifestation destinée à sensibiliser

les jeunes Nancéiens à ces questions.

8, rue Jeannot, samedi 20 novembre, 15h. Dans un joyeux tumulte, des groupes d’enfants participent à l’événement organisé par le collectif associatif de la Maison de quartier Saint-Nicolas. Arborant des bandeaux de différentes couleurs, les petits passent par les multiples ateliers (jeux de société, parcours physique, quizz…) mis en place par les associations. À la fin de leur parcours, il leur faut reconstituer un puzzle géant sur lequel est inscrit l’article 5 de la Déclaration des droits de l’enfant : « Tu as le droit de rire, rêver et jouer ». « Traiter des droits de l’enfant à travers le jeu nous semblait être une bonne façon d’attirer l’attention des plus jeunes sur ces questions cruciales. De plus, le jeu est un formidable outil de développement social », explique Yasemine Ozturk, coordinatrice de l’événement et directrice de l’association À ta Turquie. Une dizaine d’autres organismes ont pris part à la manifestation : l’Atelier d’expression inter générations (ADEIG), la ludothèque Les Abeilles, le Club Saint Nicolas, Les Petits Débrouillards, L’échiquier nancéien, Jogo de Mayanga, Fajet, le Secours catholique et Justice pour tous.

Nancy « Ville amie des enfants »Le Conseil des jeunes de la ville de Nancy, très impliqué dans le respect des droits des enfants, notamment leur droit à la parole, proposait également un atelier. Naturel lorsque l’on sait que Nancy a été promue « Ville amie des enfants » par l’Unicef en 2002 en l’honneur de ses actions. « À travers la jeunesse, ce label concerne les familles, l’intergénérationnel, les déplacements urbains, la sécurité… Tout cela est transversal et les différentes délégations ont à cœur de faire en sorte que Nancy soit authentiquement une ville amie des enfants », souligne Chantal Carraro, conseillère municipale déléguée à la jeunesse. La nuit tombe sur la Maison de quartier Saint-Nicolas. Au terme d’un goûter collectif, les enfants aux cultures diverses ont pu rentrer chez eux, grandis par ces moments de partage et de compréhension.

Le jeu est aussi un outil de développement social pour les enfants.

vidéoen ligne

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Vérifier par lui-même l’état d’avancement des dossiers : fidèle à sa méthode, André Rossinot est venu ausculter lors d’une visite de quartier, le 30 novembre, quelques-uns des projets qui feront l’actualité des prochains mois.

Cela va d’abord être le cas du site Berger-Levrault, aux III Maisons, où les travaux démarrent au printemps : une opération très attendue par le quartier. Le cours Léopold, dont les riverains souhaitent l’embellissement, verra de son côté ses aménagements se poursuivre en 2011. Quant à l’agrandissement et à

la valorisation du Musée Lorrain – un projet à 15 ans –, une étape décisive sera lancée l’année prochaine également avec un concours international d’architecture.

Une visite très dense en perspectives donc, mais qui a aussi permis au maire de s’intéresser à un certain nombre d’aspects de la vie quotidienne. Avec les élus qui l’accompagnaient au fil des rendez-vous – en particulier Laurent Hénart, l’adjoint à la culture, Denis Grandjean, adjoint à l’urbanisme, Jérôme Marchand-Arvier, l’adjoint de territoire de Nancy-Nord, et Jean-Louis Thiébert,

conseiller délégué à la sécurité –, il a ainsi rencontré les étudiants de la licence professionnelle “Droit du patrimoine” à la faculté de droit, et profité du déjeuner au Musée Lorrain pour s’entretenir avec les représentants des commerçants et des acteurs sociaux du secteur. Parmi les questions abordées, la tranquillité et la sécurité, un sujet pleinement d’actualité là encore puisque l’ensemble des effectifs de la police municipale s’est installé à la fin de l’année au cœur de la Ville Vieille.

Certains habitants des III Maisons avaient fini par croire qu’il s’agissait de l’Arlésienne. Eh bien non ! Les programmes d’habitat de l’ex-site Berger-Levrault, si vitaux pour le développement et l’animation du quartier, étaient certes en “stand by” mais toujours bel et bien d’actualité. Il faut dire que personne, au début des fouilles archéologiques menées de façon préventive – comme habituellement en pareil cas – n’aurait imaginé une découverte d’une telle richesse. Tout un cimetière du XVIIIe siècle. Et de nombreux enseignements à tirer pour les historiens sur les conditions de santé, les causes de décès ou les rituels d’inhumation de nos ancêtres. Un pan complet d’histoire nancéienne qui « a déjà suscité un réel 

intérêt populaire lors de journées portes ouvertes », a souligné André Rossinot, et qui fera l’objet d’une présentation détaillée en 2011.

La séquence histoire à présent terminée, les travaux peuvent (enfin) commencer. Ce qui est d’ailleurs déjà en partie le cas pour le programme Batigère-Le Nid (35 logements collectifs sur rue et 10 maisons de ville en cœur d’îlot). Les deux autres chantiers (Rizzon et Bouygues, respectivement 32 et 60 logements) vont, quant à eux, s’activer dès ce printemps. « Dans l’esprit du cahier des charges initial voulu par la Ville, le retard qu’a subi l’opération a été mis à profit pour adapter les futures habitations aux normes “basse consommation” les plus 

récentes », souligne Jérôme Marchand-Arvier. Autre point notable, relevé par André Rossinot : l’ensemble du projet, en offrant en rez-de-chaussée des locaux tertiaires et en présentant une réelle mixité (logements privés et publics, sociaux et en accession à la propriété ; immeubles collectifs, intermédiaires et maisons de ville) « correspond étroitement à ce que l’on attend aujourd’hui d’une ville durable, tournée vers une reconquête sur elle-même  et non pas vers l’étalement urbain ». Un démarrage sous de bons auspices pour cette réalisation qui, soulignaient les présidents d’atelier de vie Jean-Pierre Laumond et David Gégonne, va contribuer à renforcer « la couture » entre leurs deux quartiers.

Sur le terrain,

des III Maisons au Musée Lorrain

Berger-Levrault : ça démarre

Ville Vieille/Léopold

L’architecture industrielle historique de la façade de l’imprimerie Berger-Levrault a été préservée rue des Glacis. On notera également la volonté des opérateurs d’offrir un cadre de vie très vert aux futurs résidents.

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La concertation engagée le printemps dernier auprès des riverains et des usagers du cours Léopold et de la place Carnot avait clairement montré leurs attentes. Pour la place Carnot, il s’agissait d’abord de rendre sa traversée à pied

plus “confortable”, ce qui a été fait dès cet automne avec la pose d’un nouveau revêtement.

En ce qui concerne le cours Léopold, Jérôme Marchand-Arvier et l’atelier de vie de quartier – qui se sont, chacun dans leur domaine, beaucoup impliqués dans la démarche –

ont également bien compris le souhait des habitants : davantage de verdure, notamment en périphérie du parking, et, toujours pour les piétons, de meilleures garanties de sécurité. Mais le site à traiter étant ici plus

vaste et plus complexe, l’opération va se dérouler jusqu’en 2012.Au bout du cours Léopold, les premiers aménagements paysagers viennent d’être réalisés. Les choses vont se poursuivre en 2011 côté faculté de droit/Saint-Sigisbert et l’année suivante côté Ville Vieille. Parallèlement, des traversées piétonnes plus tranquillisantes, grâce à des plateaux surélevés, seront installées. Et ce n’est pas tout. Attachés à l’identité du lieu, les riverains aimeraient voir mieux mis en valeur son patrimoine, statue de Drouot ou obélisque. La réflexion va donc se poursuivre sur ce thème, cela d’autant que l’atelier de vie a lancé un “forum citoyen”, lequel, d’ici l’été, planchera sur les usages actuels – ou potentiels – d’un espace investi de multiples fonctions.

Cours Léopold : on embellit

La police municipale au cœur de Nancy“L’ancienne gendarmerie”, cet imposant bâtiment situé derrière la chapelle des Cordeliers, au niveau de l’entrée de la Pépinière, accueille depuis quelques semaines la police municipale. Libérés par leur précédent occupant, un service du ministère de l’Agriculture, les locaux, propriété de la Ville, représentaient en effet une occasion idéale de regrouper sous un même toit des effectifs (près de 50 agents) jusqu’à présent dispersés de façon peu pratique sur trois sites, rues Saint-Julien, des Tiercelins et Bazin. Outre des économies, « cette réunification va surtout permettre à la “PM” de gagner  en fonctionnalité grâce à un lieu de commandement unique », souligne le maire (voir aussi p.5). Inutile de le cacher : cette présence quotidienne d’uniformes en plein cœur de ville devrait aussi contribuer à promouvoir tranquillité et sentiment de sécurité chez les habitants. A noter que d’autres services municipaux ont bénéficié de la réappropriation de l’ancienne gendarmerie par la mairie : la direction des études et celle du patrimoine y sont désormais installées, ce qui autorise notamment la mise en vente par la Ville d’un immeuble rue Sainte-Catherine.

Le musée de tous les LorrainsQuel visage donner au futur Musée Lorrain ? C’est la question sur laquelle plancheront les architectes qui répondront au concours international qui devrait être lancé cette année pour imaginer le musée de demain. Il s’agit de proposer un ensemble unifié englobant la chapelle des Cordeliers, le palais des ducs de Lorraine, le palais du gouvernement ainsi que les jardins. Ainsi structuré, le site qui s’étend sur près de 10 000 m2 sera l’un des plus grands musées historiques d’Europe. « Toute l’histoire de la Lorraine y serait résumée. En ce sens, on peut parler du musée de tous les Lorrains », souligne Laurent Hénart, l’adjoint à la culture, qui travaille au montage du projet. « Pour financer la phase 2007-2013, l’Etat,  la Ville et la Région s’étaient entendus pour mettre chacun 8 Me. Nous attendons maintenant la confirmation de la Région sur  les 4 Me qui lui restent à verser. »

D’ici là, un inventaire complet des 70 000 œuvres va être réalisé et les travaux de restauration se poursuivent. Alors que les façades du musée donnant sur la Grande Rue ainsi que les toitures ont retrouvé tout leur lustre après des travaux menés depuis 2006, c’est au tour des façades sur jardin du bâtiment Morey de connaître cette année un lifting. De même, le traitement des décors peints des voûtes de la galerie extérieure va débuter au printemps. Ces travaux seront suivis en 2012 de la rénovation de la coupole de la chapelle des Cordeliers.

La visite a aussi été l’occasion d’aborder les questions de sécurité avec la Police Nationale lors d’une réunion à laquelle participait Jean-Louis Thiébert, l’élu délégué (à g.).

La liaison entre la restructuration du Musée lorrain  et l’attractivité du quartier qui l’entoure est prise  en compte dès les premières études d’aménagement.

Le point sur les aménagements du cours Léopold : de g. à dr., on reconnait David Gégonne, président de l’atelier de vie de la Ville Vieille, Jérôme Marchand-Arvier,  adjoint de territoire, et Jean-Pierre Laumond, président de l’atelier des III Maisons.

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« Se souvenir des 50 dernières années pour anticiper  les 50 à venir... ». Voilà comment Hans Mazetier, directeur de la MJC du Haut-du-Lièvre, définit la démarche qui y a récemment été lancée.

Plateau de Haye Haut-du-Lièvre

Suite à une réflexion conduite avec ses adhérents dans le cadre des “Aventures partagées” célébrant le cinquantenaire du quartier, la MJC propose un blog-ressources auquel chacun est invité à participer. Concrètement, il s’agit d’y publier des témoignages ayant un rapport avec la vie du Haut-du-Lièvre depuis les années 60 à nos jours. Chacun est ainsi invité à se rendre à la MJC pour numériser ses documents en accès libre, avant de repartir avec.Objectif, faire connaître au plus grand nombre l’historique et l’évolution de ce lieu de vie grâce à la mise en ligne de photos, articles de presse, récits, vidéos

et autres émissions de radio. Outre le fait de retracer une histoire commune et d’en assurer la pérennité, « l’opération joue un rôle fédérateur en permettant de créer des échanges entre les gens de différentes générations », note Hans Mazetier. Enfin, c’est l’occasion pour des seniors de venir s’initier aux nouvelles technologies.

Effet boule de neigeAprès une montée en puissance progressive, l’idée rencontre aujourd’hui un véritable succès. « Depuis la présentation du blog à l’occasion d’ “Aventures partagées” en novembre dernier, notre opération est de plus en  

plus connue : un vrai effet boule de neige », se félicite Rita De Souza, animatrice de l’atelier multimédia en charge de l’opération à la MJC. « Nous avons déjà reçu une très importante quantité d’archives ». Résultat, le blog doit prochainement évoluer en site collaboratif et se pose désormais la question de la gestion de ce volume de ressources. La structure envisage ainsi de créer un poste en service civique volontaire pour accompagner la mise en place d’un projet conçu pour durer et faire vivre l’histoire du quartier.MJC : tél. : 03 83 96 54 11, e-mail : [email protected], blog : www.mjchdl.over-blog.com

Des souvenirs sur un plateau

Rives de Meurthe

André Rossinot, Valérie Lévy-Jurin, adjointe de territoire de Nancy-Est et plusieurs habitants des rues d’Algérie, du Progrès, Victor et François Guinet se sont retrouvés le 25 novembre autour d’un café pour faire le point sur le déroulement de l’opération programmée d’amélioration de l’habitat lancée dans cette partie de la ville. L’objectif étant, bien sûr, de résorber l’habitat dégradé

et de remettre des logements anciens sur le marché. Auparavant, une “mini-visite de quartier” avait permis aux élus, dans un premier temps, de retrouver les membres de l’association des “Entreprises Entre Meurthe et Canal”, une structure importante dans un secteur où plus de 400 sociétés sont implantées. L’association, qui mutualise les démarches de ses adhérents en matière de sécurité, propreté ou signalétique, travaille en partenariat avec la Chambre de commerce et d’industrie et la Ville. « Elle s’implique aussi actuellement dans un projet en relation avec le développement durable »,

relève Valérie Lévy-Jurin.Autre rencontre lors de cette visite, celle de l’association d’insertion Réciprocité qui accompagne près de 120 personnes par an. Connue pour gérer les bicyclettes rouges de VéloStan’Boutic, Réciprocité intervient dans beaucoup d’autres domaines : animation du parking des Deux Rives, suivi de familles surendettées... et même diffusion de Nancy Mag dans les points publics de la Ville. La convention qui permet à la Ville de soutenir l’action de Réciprocité en autorisant l’occupation gratuite de locaux municipaux, rue des Chaligny, vient d’être renouvelée.

50 ans de vie peu à peu numérisés par l’atelier  multimédia qu’anime Rita De Souza.

La ZAC Austrasie qui, sous l’égide du Grand Nancy, se développe sur près de 19 ha de part et d’autre du boulevard du même nom, connaît une croissance

régulière. Environ 60% des terrains constructibles ont déjà été vendus, favorisant l’installation d’activités à dominante tertiaire. Dans le secteur Florentin-Victor

(3 ha), une première tranche de 138 logements neufs à caractère social préfigure un “éco-quartier” qui en comptera au total 350.

Logement, entreprises et insertionAvec Valérie Lévy-Jurin, un moment d’échange  sur la rénovation des logements anciens.

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Logements autour d’Artem, Nancy Thermal... le 14 décembre, André Rossinot était dans le secteur Blandan pour examiner plusieurs dossiers, accompagné par Patrick Baudot, adjoint de territoire de Nancy-Sud, Marie-Catherine Tallot, adjointe au sport et par André Lapostolet, président de l’atelier de vie de quartier.

C’est un rendez-vous traditionnel : en fin d’année, André Rossinot et Patrick Baudot, l’adjoint de territoire de Nancy-Sud – accompagnés cette fois de Chantal Carraro, l’élue à la jeunesse – viennent faire le point avec les habitants de la Chiennerie sur le renouvellement de leur quartier. La rencontre du 6 décembre dernier était particulièrement riche d’informations. Tout d’abord parce qu’une grosse demi-douzaine d’immeubles collectifs font l’objet d’un programme de réhabilitation touchant notamment halls, cages d’escaliers, couloirs et éclairages. Une sécurisation accrue des entrées est également à l’ordre du jour grâce à des interphones et des badges. Autre point intéressant, l’Office public de l’habitat de la Ville lance un programme d’économies d’énergie qui aura un impact bénéfique sur les charges des locataires.

Toujours au chapitre des travaux, les années 2011 à 2013 verront se succéder les opérations. Parmi elles, deux retiennent particulièrement l’attention car importantes pour le cadre de vie dans le quartier. Il s’agit, après la démolition de l’immeuble Les Roses, de construire la nouvelle halle commerciale intégrant le supermarché (qui devrait s’agrandir) et d’aménager la place de la 9e DIC qui, à la jointure de l’avenue Mangin et de la halle, formera un véritable espace public central.

Vitalité associativeLe logement individuel n’est pas oublié puisque deux programmes, l’un à la place des Œillets, l’autre rue de Roubaix, sont prévus, « après avoir fait l’objet d’une concertation approfondie avec  les habitants », a noté Patrick Baudot. En résumé, beaucoup de projets de qualité

et d’envergure pour un secteur dont André Rossinot souligne la grande vitalité associative. Les plus récents témoignages en sont l’inauguration de nouveaux locaux pour l’Olympique Haussonville et pour l’ADEIG, l’Atelier d’expression inter génération. L’un avec le football, l’autre avec ses activités créatives et ses rencontres font beaucoup ici pour la cohésion sociale.

Première étape : rue du Cardinal Mathieu, aux abords du chantier Artem, sur le site du futur programme immobilier de l’OPH (Office public de l’habitat). Les travaux devraient débuter au cours du premier trimestre pour s’achever fin 2012 : 55 logements ainsi que 5 maisons individuelles sortiront de terre tandis que la crèche de la Croix Rouge, délocalisée, sera hébergée en rez-de-chaussée. Au niveau de la Place de Padoue, le chantier Batigère se poursuit avec la livraison,

au printemps 2012, de 73 logements et d’un rez-de-chaussée commercial. Enfin, sur l’ancien site de l’école privée Notre-Dame de Lourdes, à l’angle de l’avenue du Général Leclerc et de la rue du Général Chevert, le programme Bouygues prévoit la construction de 81 logements à la vente.

Etude cliniqueCe sont donc plus de 200 logements qui vont être créés, drainant de nouvelles familles. Selon les estimations,

cela représente une trentaine d’élèves supplémentaires dans les écoles du quartier. Aussi, en s’arrêtant à l’école Emile Gebhart, les élus n’ont pas manqué de rassurer parents et enseignants : la question des effectifs sera suivie avec une extrême attention. Ce tour d’horizon s’est achevé à Nancy Thermal pour une réunion publique qui a rassemblé une centaine de personnes. Il faut dire que le projet d’un centre thermoludique porté par le Grand Nancy séduit. « Nous  en sommes au stade des hypothèses d’aménagement, tout reste à inventer. C’est un projet que nous devons construire ensemble » ont indiqué les élus.

Pour l’heure, les travaux de forage entrepris en juillet sont terminés. Des analyses sont maintenant en cours pour déterminer les qualités de cette eau puisée à 850 mètres. Elles seront suivies d’une étude clinique qui débutera au printemps 2012 afin d’obtenir le précieux label thermal.

Haussonville/Blandan/Donop

Projets en série à la Chiennerie

Autour d’Artem, ça bouge...

Une réunion au cours de laquelle Patrick Baudot  a pu présenter les programmes de logements neufs.

Beaucoup de monde, le 14 décembre, à la réunion publique qui s’est tenue dans les galeries de Nancy-Thermal.

plus d’informations

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tribunes libres janvier-février 2011

Pendant tout l’été et l’automne, tandis que, conformément à la Zac Nancy Grand Coeur, votée à l’unanimité par la Communauté Urbaine, droite et gauche confondues, se profilait la démolition de la prison Charles III, nous avons tenté de convaincre les décideurs d’en sauvegarder le noyau d’origine, soit le quadrilatère des bâtiments groupés autour de la cour. Ce fut malheureusement en vain.

D’importantes raisons, de deux ordres, militaient pourtant pour une telle solution. Avant de revenir, dans le prochain numéro de Nancy Mag, sur celles liées à l’urbanisme, abordons ici les raisons relatives à la mémoire.

1. On doit tenir pour acquis que la mémoire matérielle et concrète est la première mémoire. L’expérience enseigne en effet, que privée de celle-ci, la mémoire tout court disparaît. Qui se souvient par exemple, parmi les générations qui ne l’ont pas connue, de la si remarquable maison de Jean Lamour, ornée des ferronneries les plus raffinées, démolie pour avoir été sur l’emprise du futur centre Saint-Sébastien? Aucun substitut (plaque, évocation sur un autre mode, etc.) ne remplacera la « chair » de l’objet et du lieu lui-même.

2. C’est plusieurs mémoires que rassemblait à elle seule la vieille prison : celle, tout d’abord, de la manufacture des tabacs de Léopold, transformée en manufacture d’Etat par Napoléon, puis en maison de correction en

1824, le service de charité ensuite, assuré pendant tout le 19ème siècle par les sœurs de Saint-Charles, qui avaient détaché à demeure un petit groupe; enfin les heures sombres de la guerre de 39-45, pendant lesquelles furent enfermés là les prisonniers politiques, les résistants et les Juifs, dirigés ensuite vers les camps d’internement, les camps de concentration ou le peloton d’exécution. Aucun lieu de la cité n’abritait une telle densité du vivre et du malheur des hommes.

3. Sur le simple plan de l’architecture, les bâtiments concernés méritaient une sauvegarde. Datant des années 1857-1859, contemporains de la manufacture des tabacs de la rue Baron Louis, ils appartiennent en effet à un style peu représenté à Nancy, architecture publique qui utilise les pignons comme façades et joue de la polychromie des matériaux, brique et pierre. L’architecte des Bâtiments de France l’avait bien reconnu qui a donné un avis défavorable à la démolition, malheureusement non suivi. Et qu’on ne vienne pas alléguer qu’une sauvegarde et une réhabilitation sont hors de prix. Mainte démonstration a été faite qu’à la condition d’être menées par des spécialistes confirmés, elles peuvent être réalisées à moindre coût, toujours inférieur à une destruction et une reconstruction.

4. Les multiples contacts que nous avons eus pendant l’été avec les protagonistes, déclarés ou non, de ce dossier nous ont permis de nous rendre compte que Nancy aurait besoin d’un centre de la mémoire,

relatif notamment aux événements qui se sont déroulés dans la cité pendant la guerre. Il aurait comme but de recueillir, entre autres, les documents et objets que détiennent les acteurs de cette époque, qui continuent de témoigner en de nombreuses occasions dans les écoles et qui ne savent à qui ils les transmettront. Nous connaissons ainsi une ancienne déportée qui a conservé la veste rayée qu’elle portait à Ravensbrück.

Ces analyses étaient partagées par une grande majorité de Nancéiens, qui déplorent un tel arasement. Un « groupe mémoire » a laissé faire, parce qu’on lui a présenté comme inéluctable une démolition qui ne l’était pas. Le prélèvement de quelques fragments --pour être replacés où ? alors qu’aucun projet dit « mémoriel » n’est à ce jour défini-- appartient à une logique d’il y a soixante ans, lorsqu’on détruisait les maisons du centre historique, pour peu qu’on en gardât les portes ornementées. Il ressortit à une mémoire morte. Quand un ruban de macadam aura remplacé la vieille prison, il ne se passera pas longtemps qu’on ne regrette d’avoir une nouvelle fois détruit la mémoire vive de la ville.

Françoise Hervé Victoire pour Nancy

Vieille prison

Les dernières séances du Conseil municipal ont donné lieu à des débats, parfois vifs, autour du projet de réaménagement de la place Charles III (ancienne place Mengin). Comme l’actuelle majorité, nous avons pris acte que cette place méritait un sérieux lifting pour lui redonner une véritable utilité urbaine en plein cœur de notre ville, et assurer un lien et une dynamique dans ce secteur commercial de premier plan. Notre position n’a jamais varié sur cette question.

Nos interrogations, voire nos réserves, portent sur des points précis : la question du dynamisme commercial de ce vaste espace et le financement de ce projet.

En effet et à notre grande surprise, c’est la Communauté urbaine qui sera le principal financeur de ce projet (80% des 8 M€ prévus pour les travaux d’aménagement de la place). Certes les finances de notre commune sont sévèrement grevées par une dette étouffante (113 M€ au 1er janvier 2010). Pour autant devons-nous en appeler à la solidarité communautaire, en transférant à d’autres un dossier qui a été décidé au seul échelon communal depuis ses prémisses ?

D’autant plus que les raisons invoquées pour justifier d’une intervention si massive de la Communauté urbaine dans ce dossier sont pour le moins floues. Cette absence de précisions nous pousse à croire que ce projet s’est de nouveau monté dans l’urgence, sans un sérieux travail préalable.

L’équipe municipale a ainsi préféré réduire ce débat à sa plus simple expression, abandonnant ainsi toute ambition en matière de nouvelle gouvernance locale et de participation citoyenne. C’est encore et toujours le seul Maire de Nancy qui décide, sans entendre les attentes et les interrogations en provenance du terrain.

Depuis la fin 2009, nous appelions pourtant à l’établissement d’un diagnostic partagé et concerté avec l’ensemble des acteurs concernés : les élus bien sûr mais aussi les représentants des forces socio-économiques de notre ville et bien

entendu les citoyens. Ce travail préalable aurait permis de présenter à tous les Nancéiens et Grands Nancéiens, une vision commune et un projet abouti tant dans ses ambitions urbaines que dans ses enjeux pour le développement commercial du centre de notre d’agglomération.

Nous regrettons ainsi que le projet de réaménagement de l’espace Charles III - Mengin ne se donne pas les moyens d’agir pour assurer une réelle et nouvelle dynamique dans ce quartier pourtant stratégique.

Devant ce constat, de nombreux commerçants sont et restent inquiets pour leur devenir, et en premier lieu les camelots installés sur cette place depuis plusieurs décennies. Et sur ce point précis, nous attendons qu’une proposition satisfaisant l’ensemble des parties soit retenue et mise en œuvre, pour assurer la pérennité économique de ces entreprises et donc des emplois induits.

Des réserves il y en a également du côté des commerçants du marché central qui craignent que les nouveaux étals installés le long des allées nord et sud, ne deviennent un obstacle à l’accès des clients.

Plus largement, ce réaménagement aura des conséquences non seulement pour ces deux marchés, mais également pour l’ensemble du quartier. Si nous avons bien compris que les restaurateurs de la place Charles III allaient pouvoir étendre leurs terrasses, pour le reste, le projet adopté par la seule majorité municipale, fait l’impasse sur l’impact des mutations en cours ou à venir.

L’extension programmée du centre commercial Saint Sébastien, l’évolution des conditions de circulation, l’arrivée du nouveau Centre des Congrès sont autant de modifications majeures dont les conséquences ne sont pas étudiées et prises en compte par ce projet, dans sa version actuelle.

Soucieux de l’attractivité commerciale du cœur de notre ville et soucieux de son dynamisme

économique, nous nous désolons de ne pas voir une vision prospective de la part du Maire et de son équipe. Il nous aurait semblé plus opportun de réfléchir dès maintenant à la stratégie et aux orientations que la ville souhaite développer pour que ce quartier créé sa propre identité et sa propre dynamique d’activité.

Ce projet de réaménagement de la place Charles III est symptomatique d’une méthode qui a fait les preuves de son inefficacité : précipitation, manque de concertation réelle, modalités de financement peu claires.

Nous souhaitons au contraire construire un projet municipal, et communautaire, équitable, partagé et novateur qui ne soit plus fixé sur le seul agenda personnel et politique du Maire de Nancy.

Groupe des Élus de Gauche

11 élu-e-s à votre écoute : Bertrand Masson (Président) –

Marianne Birck-Gallego – Eric Chenut – Nicole Creusot – Patrick Hatzig –

Maud Hugot – Chaynesse Khirouni – Mathieu Klein – Dominique Olivier –

Areski Sadi – Renée Zabé

Ecrivez-nous : Hôtel de Ville - Place Stanislas

CO n°1 - 54 035 Nancy Cedex

Visitez notre site internet : www.nancyagauche.com

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en envoyant un mail à [email protected]

Permanence téléphonique, du lundi au vendredi : 03 83 85 31 51

Place Charles III : l’échec d’une méthode

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À SUIVRE

AventureLe Japon en VTTInspirée par le périple à deux roues de deux Nancéiens, la Maison du vélo, durant

tout le mois de janvier, propose des animations autour du Pays du soleil levant.

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janvier-février 2011

Atelier d’origami et de manga, initiation à la calligraphie, cérémonie du thé... Après la Mongolie l’an dernier, la Maison du vélo a choisi de célébrer le Japon en ce mois de janvier. Et organise toute une série d’événements en lien avec des associations locales, dont une exposition photos retraçant le tour du Japon effectué à vélo par deux jeunes ingénieurs originaires de Nancy : Benoît Hanriot et Alexandre Freymann.

Ces deux amis d’enfance ont parcouru le pays durant trois semaines, dans le courant du mois de mai dernier. Entre les souvenirs de paysages magnifiques, les belles rencontres avec la population locale, les expériences culinaires insolites mais aussi les quelques galères (comme ces six jours de pluie consécutifs...), leurs photos racontent au jour le jour leur aventure. Les deux Nancéiens ont pédalé 2.369 km avec leurs VTT qui tractaient chacun une petite remorque

pour transporter le matériel. « Nous partions dès le lever du soleil, vers 5h30, et nous roulions en moyenne 8 heures par jour. Le soir, nous dormions au camping, sauf quand nous étions dans une grande ville où nous allions à l’hôtel », commente Alexandre.Durant tout leur périple, les deux cyclistes ont partagé leur quotidien sur un blog (destination-japon.over-blog.com) créé en collaboration avec des élèves du lycée Jeanne d’Arc de Nancy. « Dans le cadre d’un cours sur la communication, les élèves ont travaillé autour du projet de Benoît et d’Alexandre », indique Géraldine

Bazille, enseignante. « Avant leur départ, les élèves ont rédigé et envoyé des communiqués de presse pour relayer leur aventure dans les médias. Puis, ils ont créé le blog et enfin, ont eux-mêmes choisi les photos qui seront exposées  à la Maison du vélo ».

A voir jusqu’au 31 janvier, du lundi au samedi de 10h30 à 12h et de 14h à 18h, à la Maison du vélo, 54 rue Charles III.Le programme détaillé des animations sur : www.grand-nancy.org/maisonduvelo

Voyager à véloPour tous les cyclistes qui rêvent de partir trois semaines, trois mois, voire davantage à l’autre bout de la planète, une nouvelle association vient de se créer au sein de la Maison du vélo. “Planète voyage aventure” a pour but d’accompagner les candidats au départ. « L’idée est de partager les expériences des uns et des autres, de donner des bons tuyaux pour l’équipement, des conseils techniques ou des pistes pour trouver un sponsor », explique Dominique Xailly, responsable de la Maison et président de l’association. A terme, un festival devrait être organisé pour réunir ces cyclistes globe-trotters.

Galères et belles rencontres pour Benoît Hanriot  et Alexandre Freymann au Pays du soleil levant.

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Chaque année, la France se fait tirer le portrait par l’Insee. La méthode ? Le recensement, effectué au niveau des communes par périodes de 5 ans. Exhaustif pour celles de moins de 10 000 habitants, il n’est effectué, pour les plus grandes, que sur 8% des logements par an. Charge ensuite à l’INSEE d’en tirer des statistiques représentatives. A Nancy, où la période de 5 ans a démarré en 2009,

5000 habitations sont visées, réparties sur tout le territoire. « Ce sont les services de la Ville qui assurent la mise en œuvre du dispositif », indique Alain Krémeurt, directeur des formalités administratives. « Nous recevons de l’Insee les adresses  à recenser puis nous recrutons les agents, chacun se consacrant à un secteur géographique déterminé ». Quid des habitants visés par le recensement ?

« Chaque foyer est prévenu par courrier officiel de la mairie. L’agent passe  ensuite au domicile avec des documents  à faire remplir (ndlr : un par logement + un par habitant). Si l’occupant est absent lors de sa venue, il laisse un avis de passage avec son numéro de téléphone pour fixer un nouveau rendez-vous ». Pour 2011, les données seront collectées du 20 janvier au 26 février.

Commissaire associée de l’exposition et petite-fille de l’artiste, Florence Nicolas ne tarit pas d’éloges lorsqu’il s’agit de parler de son grand-père : « Il faisait preuve d’une créativité et d’un savoir-faire extraordinaires. Ses recherches et techniques ont par exemple permis de mettre en valeur des couleurs peu utilisées par l’École de Nancy, comme le vert  et le bleu ».

Né en 1875, Paul Nicolas fut dans la première partie du 20e siècle un verrier et dessinateur reconnu pour sa grande virtuosité. Fils d’horticulteur, passionné lui-même de botanique, il débute sa carrière au cœur du mouvement de l’École de Nancy, comme élève puis comme protégé d’Émile Gallé, avant de fonder sa propre verrerie en 1919. « Dans un premier temps inspiré par la faune et la flore (orchidées, papillons, oiseaux...), il se tourne ensuite vers la production d’œuvres non figuratives ». Ses compétences techniques et artistiques remarquables lui permettent d’être distingué par de nombreux prix obtenus dans les grandes expositions internationales des années 1920-1930.Injustement tombé dans l’oubli, Paul Nicolas bénéficie aujourd’hui d’une nouvelle mise en lumière grâce à la première exposition que lui consacre le musée. Vases multicouches gravés ou taillés à la meule, verreries émaillées, décors abstraits ou évocations botaniques attestent de sa maestria. Plus de 80 verreries, dessins et diplômes retracent toutes les périodes de la vie de ce grand artiste lorrain.

à suivreDémographieRecensement du 20 janvier au 26 février

CréationAutour de la vidéo actuelle

École de NancyL’itinéraire d’un verrier lorrainJusqu’au 13 février, le musée de l’École de Nancy

retrace le parcours de Paul Nicolas, une figure

méconnue de l’Art Nouveau nancéien.

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Le Musée des beaux arts de Nancy, le Fonds régional d’art contemporain (FRAC) Lorraine à Metz et le Musée de l’image d’Epinal se sont associés pour présenter un cycle de conférences à la découverte de la vidéo contemporaine. A partir d’œuvres issues de la collection du FRAC Lorraine, Roselyne Bouvier, enseignante à l’Ecole supérieure d’art d’Epinal, invite le public, en toute convivialité, à six soirées de sensibilisation aux tendances de la vidéo, medium privilégié de la création contemporaine. Au programme des prochains rendez-vous nancéiens : la vidéo engagée le 12 janvier, le pouvoir de dénonciation le 9 février et le documentaire le 9 mars (à 18h30, entrée libre, accès rue Gustave Simon). Ces causeries sont également à retrouver à Metz (respectivement les 20 janvier, 17 février et 17 mars à 19h, 4 €) et Epinal (respectivement les 24 janvier, 21 février et 21 mars à 18h30, entrée libre).

Fils d’horticulteur et passionné de botanique : « Etude pavots » 

(collection particulière,  photo C. Duranti).

plus de photos

À découvrir notre visite  virtuelle de l’exposition.

À SUIVRE

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janvier-février 2011

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Mardi 14h, école Jules Ferry. Viendra ? Viendra pas ? Les CM1 de Mme Kocher retiennent leur souffle. Un coup de sonnette retentit : Nicolette Humbert, photographe et illustratrice jeunesse, apparaît. Elle intervient dans le cadre des ateliers d’écriture organisés par la Ville, en complément du travail des maîtres, auprès des écoles primaires. Auteur de nombreux imagiers, elle a d’abord emmené les enfants photographier des arbres, de près et de loin. « L’objectif est de leur apprendre à se questionner, à éduquer leur regard ». La méthode est simple, mais exigeante. « Ni zoom, ni recadrage, ni lumière artificielle ». Les clichés réalisés seront utilisés comme support pour le travail d’écriture à venir imaginé par l’enseignante, Mme Kocher. « Les enfants auront à rédiger une poésie  à partir de ce que leur aura inspiré l’image choisie... Une manière ludique d’aborder l’écriture ».

Bénévoles bienvenus !C’est dans cette même perspective qu’agit la Ligue de l’Enseignement

pour ce qui concerne la lecture. Dans le cadre de la lutte pour garantir à tous un véritable droit à l’éducation et à la formation, elle coordonne l’action de l’association Lire et Faire  Lire au niveau local. Créée par Alexandre Jardin, celle-ci œuvre pour la transmission du goût de la lecture aux jeunes, tout en favorisant le lien intergénérationnel puisque les bénévoles sont tous retraités. A raison d’une demi-heure de lecture hebdomadaire, ils interviennent au sein de groupes de cinq enfants, hors ou pendant le temps de classe.

Sylvie Rivol, directrice de la fédération 54 de la Ligue de l’Enseignement, insiste sur la complémentarité de ce dispositif avec l’école. « En classe, les enfants apprennent à lire ; la mission de Lire  et Faire Lire est de leur en donner  le goût ». La Ligue tient un rôle actif dans le développement de l’association. Elle informe et organise la formation des bénévoles, fait le lien avec les structures éducatives... et recherche les financements. L’objectif, auquel s’attellent la salariée à mi-temps

et une jeune fille en service civique est, d’ici juin 2011, d’intervenir dans 10 écoles de Nancy. Pour y parvenir, l’association est en recherche active de bénévoles. Les critères sont simples : savoir... et aimer lire (contact 03 83 92 56 11 ou [email protected]).

Découverte

Ecoles primaires : des ateliers pour aimer les mots

Le b.a.-ba, en primaire, est d’apprendre à lire et à écrire. Des enseignements

fondamentaux qui accompagneront chaque enfant sa vie durant. Alors quitte à les

maîtriser, autant y trouver du plaisir ! La Ville met donc en œuvre une série d’actions

visant à associer « savoir » et « aimer » lire et écrire.

Photographe et illustratrice jeunesse, Nicolette Humbert fait partie des auteurs qui, dans la foulée du Livre sur la place, animent des ateliers d’écriture.

Les bénévoles de Lire et Faire Lire cherchent à donner le goût  

de la lecture aux enfants.

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à suivre

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Spectacles

L’Autre Canalversion enfants

Musée des Beaux-arts

La collection Jean Prouvé s’étoffe

“S’il te plaît, dessine-moi un spectacle”, c’est le titre de la programmation jeune public 2010-2011 de l’Autre Canal. La scène de musiques actuelles nancéienne propose aux enfants jusqu’à dix ans des ateliers « découverte de la voix », des concerts multimédia et hip hop. En tout 6 spectacles pour permettre aux plus jeunes de se familiariser avec les musiques actuelles. Prochaine rencontre : le 8 février, concert multimédia avec le spectacle Histoire Naturelle par Carton Park pour les enfants de 5 à 8 ans. A 14h30 pour les scolaires et 20h pour tous (3 €/enfant ; 5 €/adulte).www.lautrecanalnancy.fr

Des pièces exceptionnelles et rares. Ce sont les deux critères retenus pour la constitution d’une collection Jean Prouvé par le musée des Beaux-Arts de Nancy. La Ville vient ainsi d’acquérir un brise-soleil auprès d’une galerie parisienne pour la somme de 30 000 euros. Ce panneau en tôle d’aluminium, qui a sans doute servi à la construction d’une école au Cameroun dans les années soixante, témoigne du caractère innovant de son œuvre. Cette architecture modulable par panneaux façades est en effet un des principes fondateurs des constructions de Jean Prouvé. Autre acquisition récente : une chaise Métropole en aluminium datant de 1953, rare sur la marché et symbolique de la modernité de son concepteur.

Un parcours Jean ProuvéLa collection ainsi renforcée sera exposée à l’horizon 2012 dans une galerie de 300 m2 située au rez-de-chaussée du

musée. Ce nouvel espace portera le nom de l’artiste lorrain internationalement reconnu dans le monde de l’architecture et du design. « Jean Prouvé a été fidèle à la tradition créatrice nancéienne. Il était logique que la Ville lui rende hommage », explique Laurent Hénart, adjoint au maire de Nancy, délégué à la culture.A terme, il s’agit de créer en collaboration avec le Grand Nancy un parcours Jean Prouvé depuis le musée des Beaux-Arts jusqu’à celui de l’histoire du fer à Jarville en passant par la maison du créateur et son atelier nancéien, le site de son usine à Maxéville ainsi que le futur centre de congrès qui portera son nom.

Des petites mains qui mélangent, pétrissent, étalent : ils ont à peine plus de 2 ans ces bambins, et pourtant les sablés de Noël qu’ils ont confectionnés mettent l’eau à la bouche ! Le 13 décembre, cinq cuistots en herbe du centre multi-accueil Jeanine Bodson ont été invités à un atelier cuisine au centre social voisin, La Clairière.L’idée de ce partenariat est née après la semaine du goût en octobre : « par 

le biais de la cuisine, les enfants se familiarisent avec le centre social, un  lieu qu’ils seront sans doute amenés  à fréquenter par la suite », explique Karine Perrin, éducatrice de jeunes enfants à la crèche Jeanine Bodson. La Clairière est en effet une structure collective qui compte dans le quartier. Nombreux sont les enfants qui participent à ses activités le mercredi et pendant les vacances scolaires. « De cette façon, 

nous souhaitons aussi faire connaître  aux parents le centre et les animations que nous proposons », ajoute Annie Cloez-Peta, référente apprentissage et cuisine à la Clairière.L’expérience, très positive, sera renouvelée tous les mois jusqu’en mars avec d’autres enfants.

Petite enfance

Des jeunes toques à La Clairière

Initiation à la cuisine une fois par mois pour les bambins de la crèche Bodson.

Jean Prouvé :  « constructeur »  et créateur. (DR)

À SUIVRE janvier-février 2011

Alizée a d’abord bénéficié de conseils de Benoît Jalet (à dr.), aux serres municipales, puis aujourd’hui de Robert Hary,  un professionnel de Champenoux.22

à suivre

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Apprentissage

Alizée vise l’Olympe des métiersAlizée Brejot a vingt ans. L’âge de toutes les passions,

de tous les défis. Cette jeune femme représente la Lorraine

aux 41èmes Olympiades des métiers. Une compétition qui

réunit environ 1000 candidats venus du monde entier.Ils se confrontent dans une quarantaine de disciplines différentes. « Cette année, la finale nationale a lieu à Paris entre le 3 et le 5 février. Plus l’échéance approche, plus la tension monte ». Entre la préparation de son bac pro en production florale à l’école d’horticulture de Roville-aux-Chênes et la mise en pratique dans les serres d’Hary’Production et de Décor’Jardin à Champenoux, l’emploi du temps est serré. Alizée est en mouvement perpétuel. « J’essaie de me concentrer mais je pense déjà à l’étape suivante,  au concours international de Londres,  en octobre 2011. J’ai toujours quelque chose à me prouver ».

Aux serres municipalesAlizée doit aussi se poser, apprendre la rigueur du métier d’horticulteur. Benoît Jalet, responsable adjoint en production florale, a été son maître de stage lorsqu’elle a franchi les portes des serres municipales. C’était le 15 septembre 2008. « Elle a dû surmonter une grande timidité et une difficulté à communiquer. Les débuts ont été difficiles mais nous n’avons pas lâché. Il fallait qu’un déclic se produise. Elle mémorise bien les noms 

latins des plantes et elle a du potentiel technique ».Pour la jeune fille, les souvenirs affluent lorsqu’on évoque le monde végétal. Dans son petit village natal de Langley près de Charmes, elle passe des heures dans le jardin familial, se prend d’une passion immodérée pour l’azalée. A 16 ans, elle est bien décidée à poursuivre son rêve vert. Elle postule comme apprentie au service des parcs et jardins de la Ville. Les rencontres professionnelles se multiplient et la passion la gagne. Reste encore à canaliser l’énergie. Robert Hary, son employeur actuel est direct : « elle a encore un long chemin à parcourir. Ici, le rythme et la pression sont fortes. Ce sont deux millions de fleurs, replants et plantes que nous produisons chaque année. Nous n’avons pas droit à l’erreur. Dans deux ans, Alizée se retrouvera sur  le marché du travail, elle devra prouver  sa compétence ». La jeune horticultrice le sait. Elle mise sur les Olympiades pour peaufiner sa technique et développer une autonomie personnelle. Alizée croit fermement que les vents lui seront favorables. Tous les jardiniers lorrains touchent du bois vert.

Apprentissage et insertion :l’engagement de la VilleQualification. Voilà le mot qui résume l’esprit de l’apprentissage. Il s’agit d’un contrat en alternance qui offre la possibilité aux jeunes de 16 à 25 ans d’allier un travail dans une entreprise à un parcours de formation au sein d’un CFA (centre de formation des apprentis). A la clé : la délivrance d’un diplôme qui peut aller du CAP au master. Le jeune termine sa formation en ayant la maîtrise de son futur métier. En 2010, 25 contrats d’apprentissage ont été signés par la Ville.Le contrat d’insertion, de son côté, permet à des adultes éloignés de l’emploi de découvrir (ou redécouvrir) le milieu professionnel et ses exigences. Le temps passé dans les différents pôles et plates-formes métiers de la Ville est l’occasion d’acquérir des compétences. En 2010, une centaine de personnes a bénéficié d’un contrat mis en place par le Ville et son Centre communal d’action sociale. Grâce à ce dispositif, le taux de retour à l’emploi atteint 40%.Les deux démarches sont suivies dans le cadre de la délégation de Malika Dati, adjointe en charge de l’emploi et de l’insertion professionnelle.

Beaux livresNancy hors-champsVisiter Nancy paré du don d’invisibilité... Voilà en quelque sorte ce qu’offre à ses lecteurs Nancy intime, un art de vivre aujourd’hui, en les embarquant loin des voies balisées du touriste lambda, à la découverte d’un autre Nancy. Celui de lieux privés, secrets, ou habituellement fermés au public, triés sur le volet par deux spécialistes de l’architecture et de la Lorraine : Olivier-Henri Dancy à la photographie et Michèle Maubeuge aux textes. « C’est mon regard d’historienne de l’art de formation qui intéressait l’éditeur, Serge Domini. J’ai insisté pour que chaque texte illustrant une photo contienne des références historiques... C’est donc aussi l’histoire de Nancy qui est racontée ici », note Michèle Maubeuge, qui travaille au service municipal des Affaires culturelles. Qu’ils soient privés – appartements remarquables pour leur décoration intérieure – ou institutionnels mais habituellement inaccessibles aux visiteurs – Chambre de commerce et d’industrie, Cour d’Appel, salons de la préfecture -, les 25 lieux décryptés au fil des pages brillent soit par leur intérêt architectural, soit pour être représentatifs de la vie nancéienne, définie par l’historienne comme « raffinée et pas tape à l’œil ». Partant du constat que l’on « voit tous les jours des choses qu’on ne regarde pas », elle a cherché à « piquer la curiosité des lecteurs »... Pari tenu.