mera peak & island peak (2/2)

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Second part of a 100-page book which shows a group of French trekkers who went in Nepal in November 2012 to make the Mera Peak (6540m), Island Peak (6180m) and the Amphu Lapsa Pass (5750m). Book written in French but with a lot of photos for those who would like to have a moment of fun.

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Page 1: Mera Peak & Island Peak (2/2)
Page 2: Mera Peak & Island Peak (2/2)

En ce matin du dixième jour de marche, le réveil est fixé à 6h30. Pas de grasse matinée, mais nous avons eu près de 10h pour récupérer cette nuit. Surtout, le mal de crâne d’hier et cette sensation de flottement ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Autre bonne nouvelle, c’est quasiment la première fois que nous nous réveillons avec le soleil sur les tentes. Nous en profitons d’ailleurs pour déjeuner dehors. Un vrai bonheur après tous ces efforts, même si les visages paraissent fatigués. Le temps que les porteurs règlent un contentieux salarial et nous pouvons enfin partir pour une journée cool, avec seulement 200m de dénivelé.

A partir de maintenant et pour deux jours, nous remontons la vallée de l’Hunku, abandonnée et sauvage, où il n’y a aucun village. Nous marchons alternativement entre lacs, rochers, cailloux, herbe et marécages, dans un paysage très minéral, avec à notre gauche le majestueux pic 41, et à droite le Chamlang. Nous rattrapons les porteurs qui, le temps de nos longues pauses, nous rejoignent et nous dépassent. Pas vraiment de complicité entre nous, mais des sourires, et surtout de belles photos d’eux avec la montagne en arrière-plan (voir pages suivantes).

Après quatre heures de marche, nous arrivons au camp de base du Chamlang (4900m), près du chapelet de lacs de Panch Pokhari (5100m), alimentés par les glaciers de l'Ama Dablam et du Baruntse. L'endroit, entouré de montagnes, dégage une impression de bout du monde.

Nous profitons de l’après-midi pour récupérer, écouter de la musique, faire un peu de lessive et recharger les batteries avec les panneaux solaires. Vers 17h, c’est l’apéro dans notre tente, où nous réussissons à rentrer à huit ! Un bon moment de convivialité et surtout le signe d’un groupe de plus en plus soudé et solidaire.

jour 14 : la grande liaison

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Pour cette journée cool, chacun va à son rythme, le temps de prendre des photos, comme ici Véro en train de prendre l’Everest et le Lhotse.

Pause vers un petit lac avec en arrière-plan le Chamlang (7321m). Le chemin mal tracé et rocailleux serpente le long de l’Honggu Khola

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L’après-midi de repos et la longue nuit de sommeil ont eu un effet bénéfique sur les organismes de chacun, et nous sommes tous en forme ce matin. Ce n’est pas le cas en revanche d’un des porteurs d’un autre groupe, alité dans le tea-house du camp, dans un sale état à cause de l’altitude. Heureusement, Terdav a fourni deux Tupperware de médicaments, ce qui permet à Guillaume de s’occuper du malheureux. Il devrait vite se remettre, à condition qu’il respecte la posologie (ce qui est loin d’être évident ici) et qu’il se repose. Nous avons en tout cas fait le maximum, mais devons partir.

Aujourd’hui, nous poursuivons notre lente remontée de la vallée de l’Hunku, alternant montées et descentes dans cette vallée morainique unique. Comme il n’y a que 4h de marche de prévues, nous allons à un train de sénateur, avec de longues pauses et au son de « Emmenez-moi au bout de la terre ». Au fil de notre ballade, l’Everest et le Lhotse se rapprochent devant nous. Nous contournons aussi les Panch Pokhari. C’est d’ailleurs vers l’un d’eux, le Hunku Pokhari (5262m), que nous pique-niquons, avec une vue imprenable sur le célèbre Baruntse (7152m).

L’après-midi, nous remontons au niveau du Panch Pokhari, 200m plus haut que le précédent et en partie recouvert d’une couche de glace. Nous le contournons pendant plus d’une heure pour finalement arriver à Amphu Phedi (5500m), le camp de base de l'Amphu Lapsa, col que nous passerons demain. D’ici on voit d’ailleurs le glacier en étages qu’il faudra traverser. Un vrai décor de cinéma et on se dit déjà que la journée devrait être magnifique, même si c’est aussi la plus grosse et éprouvante journée des porteurs. En attendant, chacun va se reposer un peu, et Guillaume en profite pour faire un point médical détaillé avec chacun.

en route vers le camp de base de l’Amphu Lapsa

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Photo prise à l’extrémité sud du Panch Pokhari. On voit déjà au loin le glacier en étages qui mène à l’Amphu Lapsa (5780m)

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Notre journée démarre vers 6h30. Après le morning tea et une toilette de chat, nous remballons tout très rapidement pour que les porteurs puissent partir immédiatement. C’est une journée longue et éprouvante pour eux. Ils vont en effet devoir monter dans le glacier sans crampons, passer le col à 5839m, puis redescendre en rappel sans baudrier, le tout avec 40kg sur le dos. D’ailleurs, Pasang et Ang Gyalden partent avec eux pour gérer la logistique (il arrive que certains des sacs chutent pendant le rappel à en croire certains récits !).

Nous partons vers 8h, avec une montée sur un chemin qui zigzague très rapidement dans une pente à 20-30°. A la fin, il n’y a même plus de trace, et nous devons trouver notre route en utilisant nos pieds et nos mains pour escalader les blocs de pierre. Après un replat, nous rejoignons le pied du glacier qui a encore rétrécit depuis l’année dernière, d’après Guillaume. Pendant que les autres enfilent leurs crampons, je mitraille de photos les porteurs qui grimpent les différents étages de ce monstre de glace, à mains nues et sans crampons. Je n’arrêterai d’ailleurs pas de prendre des photos d’eux et de nous tout au long de la montée, tellement l’endroit est féérique.

Après une belle heure de marche encordés sur le glacier, nous revenons sur la roche. Et c’est là, au détour d’un petit virage, qu’apparaît une cassure dans la fine arête de roche friable. Derrière elle, une descente vertigineuse de plus de 500m jusqu’au plateau. Mais pour l’instant, nous profitons d’une bonne pause pour manger un morceau, prendre des photos et admirer la vue à 360° sur tous les sommets environnants, sous un ciel bleu et un soleil éclatant. Jusqu’ici, tout est à la hauteur de mes espérances, et le moment presque aussi intense et merveilleux que lorsque nous étions au sommet du Mera.

jour 16 : passage du col de l’Amphu Lapsa (5780m)

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Duche utilisant pieds et mains pour grimper sur les énormes rochers, sous l’oeil toujours attentif de Guillaume.

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L’Amphu Lapsa n’est qu’une fine arête rocailleuse ballotée par les vents, mais d’où la vue est imprenable sur le Baruntse et le Makalu.

Véro et Duche au col. Ici, le vent souffle à près de 60 km/h Alain et moi fiers de notre deuxième exploit.

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Guillaume assure la descente en rappel de 40m. En haut, on distingue à peine l’un des porteurs en train de descendre.

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Après une demi-heure de pause, nous commençons la descente sur une pente à 30°, jonchée de roche friable qui menace de glisser au moindre faux pas. D’où l’obligation d’être assurés par un mousqueton à une main courante. Trente mètres plus bas, nous atteignons de la roche dure. C’est là que Ang Gyalden, qui a fait descendre tous les porteurs avant le groupe, nous attend pour nous vacher à une autre corde. Et là, mieux vaut ne pas avoir peur du vide, car il faut descendre 40m en rappel sur une falaise quasi verticale recouverte de plaques de glace par endroits. Etrangement, je n’ai pas peur et arrive même à jouer au commando de marine par moments, grâce à Guillaume qui est en bas pour me guider et m’assurer.

Une fois tous réunis à l’abri des chutes de pierres, nous continuons la descente jusqu’en bas du cirque, à 5250m. C’est là que nous prenons notre pique-nique avec, face à nous, le col de l’Amphu Lapsa et les 600m de dénivelé que nous venons de descendre en un peu plus d’1h30. On se demande bien comment on a pu y arriver vu la verticalité de la pente. Mais ce qui force encore plus le respect, ce sont ceux que nous avons vu faire le col dans le sens inverse. Sans oublier les porteurs !

La descente se poursuit pendant encore 3h, jusqu’au campement situé à 4950m, sur le chemin entre le camp de base de l’Island Peak et Chhukhung. C’est durant ce trajet que l’on peut enfin voir l’Island Peak en entier pour la première fois. Ce nom lui a été donné en 1952, lors de l’expédition d’Eric Shipton, ce dernier lui évoquant une île perdue au milieu des glaciers. La montagne a été rebaptisée Imja Tse en 1983, mais les locaux ont conservé l’ancien nom. Au terme de 10h de marche, nous sommes vannés et allons nous reposer, manger et dormir, pour être d’attaque pour l’ascension, prévue dans deux jours.

la grande descente

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Du bas de la vallée, près de 600m de dénivelé nous contemplent. Le col se situe un peu après le premier tiers de la photo.

D’ici, l’Island Peak parait ridicule comparé à la face sud du Lhotse (6189m vs. 8516m). En contrebas, l’Imja Tsho (lac), qui menaçait d’inonder la vallée il y a quelques années.

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A quelques heures de marche, l’Island Peak nous tend les bras

Comme nous n’avons qu’une courte marche jusqu’au camp de base de l’Island Peak, nous avons droit à une grasse matinée et un petit-déj en plein air face à l’Island Peak. Il paraît tout petit au milieu des géants qui l’entourent, pourtant nous savons que lorsque nous serons à son pied, ce ne sera plus la même chose.

Deux heures de marche plus tard, nous sommes au camp de base (5550m). Des dizaines de tentes sont déjà montées, et l’on se dit vite que ça risque d’être vite embouteillé demain. Mais peu importe, il n’est plus temps de reculer, d’autant que le moral est à bloc. Après le pique-nique du midi, nous en profitons pour faire une longue sieste, écouter de la musique et effectuer les derniers préparatifs (habits, matériel, nourriture). A la nuit tombée, nous nous rapprochons des porteurs qui ont fait un feu de bouses de yaks. La scène évoque presque une veillée d’armes avant une importante bataille.

Island Peak Base Camp

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Le camp de base de l’Island Peak, dans les cailloux, mais avec une vue imprenable

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jour 18 : Island Peak (6180m)Comme prévu, le réveil sonne vers 1h du matin. Il faut bien 30 à 45 minutes pour enfiler les trois couches de vêtements (carline, polaire, gore-tex) et contrôler une dernière fois le sac à dos, rempli de gants de rechange, de la longe, des crampons, sans oublier les lunettes de soleil et la crème solaire. Entre-temps, Makar notre cook a fait des merveilles en nous préparant thé, œufs, céréales et rice-pudding, même si c’est toujours aussi difficile de manger à cette heure et à cette altitude. Mais la montée risque d’être longue et il vaut mieux prendre des forces.

Nous partons un peu après 2h en traversant le camp de base, qui se trouve le long du chemin. Il y a près de 40 tentes, mais aucun signe de fébrilité apparente. Les autres cordées sont probablement parties un peu avant ou après nous. En effet, dix minutes après avoir dépassé le camp, alors que le chemin bifurque à gauche pour remonter droit dans la pente, on voit quelques cordées parties plus tôt. Pendant deux bonnes heures, le sentier serpente au milieu des cailloux sur une pente pas trop prononcée, ce qui fait que nous marchons d’un pas lent mais régulier. Le moral est tellement bon, que Tonio, Guillaume, Duche et moi nous mettons à chanter à tue-tête, pendant que les autres groupes nous dépassent. A 5500m, la pente se redresse et nous arrivons dans une sorte de petit dièdre où il est nécessaire d’utiliser les prises de main pour progresser et franchir des pas de 50 à 80 cm de haut. Rien de bien compliqué, mais le froid est glacial et nous sommes à plus de 5600m d’altitude, dans le noir quasi absolu. Le chemin contourne la pente par la droite, puis remonte une nouvelle fois, cette fois-ci dans un amas de rochers instables et tranchants à cause du gel et du dégel successifs. Une centaine de mètres plus haut, tous les alpinistes s’arrêtent sans exception pour admirer le soleil qui se lève et qui illumine progressivement les sommets enneigés environnants, sur des tons de bleu métallique et orange cuivré. Un spectacle inoubliable !

Mais le froid est glacial. Il faut donc vite repartir et passer l’arête rocheuse un peu aérienne pour rejoindre une terrasse abritée du vent, au pied du glacier. C’est là, à 5700m, que les équipes se posent pour manger un morceau. Seul Bernard, épuisé par ces 4h de montée, rebrousse chemin. Nous le rejoindrons ce soir à Chhukhung. De notre côté, nous fixons nos crampons, vérifions nos longes et mettons nos lunettes de soleil, avant de former trois cordées autonomes. Alain et moi sommes ensemble, avec Pasang devant et Pemba derrière. Les autres groupes partent avec Guillaume et Ang Gyalden comme premiers de cordée.

Dès les premiers mètres, la pente se redresse nettement, et il faut souvent reprendre son souffle. Mais cela ne dure qu’une demi-heure, car la pente se radoucit et progresse désormais à plat en contournant les crevasses et les séracs. Après un petit détour, la trace remonte tout droit vers le pied de la pente finale, un « mur » de 150m de haut avec une inclinaison de 45-50°. Heureusement, les agences ont posé des cordes fixes qui vont nous aider (même si elles ont l’air d’avoir déjà bien vécu vu leur état). Le sommet est à portée de Jumar.

Dans les récits que j’avais lu avant de venir, je m’étais préparé psychologiquement à cette éprouvante ascension, que certains mettent près d’1h30 à faire à cause du manque d’oxygène et de l’altitude. Et pourtant, malgré le premier choc visuel, tout se passe bien. Même si je m’arrête comme les autres pour reprendre mon souffle, je suis à l’aise avec la poignée Jumar, j’éprouve une certaine « facilité » à doubler d’autres alpinistes (qui sont fatigués ou mal acclimatés), et je prends des photos en étant corde tendue dans le vide (alors que j’ai le vertige en général). Résultat : en une heure à peine, Alain, Pemba et moi sommes les premiers du groupe à poser le pied sur l’arête sommitale, à 6100m d’altitude. C’est ici, sur un espace très réduit, que nous attendrons le reste du groupe avant l’assaut final vers le sommet.

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Au fond au centre, le sommet de l’Island Peak. Mais il nous reste au moins deux à trois heures pour l’atteindre.

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Le premier mur final à 40° d’inclinaison que l’on monte avec la poignée Jumar.

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Le plus long c’est finalement d’attendre que les autres avancent enfin

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De haut en bas, de gauche à droite : Guillaume, Alain, Véro, Duche et Benoît sont proches du sommet.

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Au fond au centre, l’Ama Dablam, qui signifie « le reliquaire de la mère », en référence au pendentif en forme d’étoile que portent les Sherpanis (femmes de l’ethnie Sherpa)

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En attendant les autres, Alain et moi nous prenons en photo à tour de rôle, toujours à cheval sur cette arête minuscule qui plonge à droite sur plus de 2000m sur une pente à 70-80°, et à gauche sur 150m à 45-50°. Nous attendons l’arrivée de Ang Gyalden et de Guillaume pour gravir les 70m qui nous séparent du sommet, le long de ce minuscule passage, ou deux alpinistes se croisent difficile-ment (j’en ai fait l’expérience) et où le vent menace à tout moment de vous faire chuter. Mais la corde fixe est là pour nous assurer. En moins de dix minutes, nous sommes au sommet, heureux comme des fous d’avoir réussi tous nos objectifs sans casse. Cette joie se transforme en émotion à mesure que les derniers membres du groupe arrivent. Le moment le plus intense restera bien entendu la photo prise au sommet avec l’ensemble de l’équipe.

Epuisés mais heureux, nous redescendons prudemment le long de l’arête, assurés à la corde fixe. Véro, Duche et moi attendrons ensuite plus d’une heure au sommet intermédiaire, car d’autres alpinistes peu expérimentés et lents nous ont grillé la politesse. Nous sommes alors quasiment seuls pour nous débrouiller. Mais les cours de Guillaume ont servi, car nous réussissons à faire les manips et les descentes en rappel quasi seuls (Guillaume veille sur nous et nous assure d’en bas). La cordée se reforme ensuite pour passer le glacier jusqu’au point de cramponnage. Il est midi et nous mangeons un morceau avant de redescendre dans la caillasse pendant plus de 2 heures, sur le même chemin qu’à l’aller. Vers 14h, nous voici revenus au camp de base, fatigués et poussiéreux. Les tentes ne sont plus là, mais une bonne soupe et du riz nous sont servis. Pas le temps de se reposer que nous repartons pour 2h de marche dans la moraine jusqu’à Chhukhung, pour notre première nuit en lodge depuis 19 jours. Au compteur, près de 15h de marche aujourd’hui !

l’assaut final et la redescente

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Tonio, habitué à voyager seul, décide d’immortaliser ce moment d’exception, qui montre un groupe extrêmement soudé, où est même présent Makar, notre cook, qui est monté sans crampons ni piolet. Cette photo, qui reste pour moi l’un de mes meilleurs souvenirs de montagne, sera d’ailleurs publiée en double-page dans Trek magazine de décembre 2012.

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Surtout rester vigilants. Les pentes qui encadrent l’arête sont toujours là, le danger aussi Laurent redescend du sommet, solidement attaché à la corde fixe

La descente se fait en rappel et nécessite donc d’être très attentif et en bonne forme Tonio et moi au point de cramponnage. Mission accomplie

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Une image qui résume trois semaines d’épopée : le glacier de l’island Peak au premier plan, le col de l’Amphu Lapsa au deuxième plan et le Mera Peak tout au fond (centre de la photo).

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Après une bonne nuit de repos et un bon petit déjeuner, nous saluons une partie de nos porteurs, car nous dormirons et mangerons désormais en lodges. Certains ramènent ainsi directement le matériel à Lukla, tandis que d’autres enchaînent déjà sur d’autres treks. De notre côté, le trek est loin d’être fini, car il reste encore trois jours de marche jusqu’à Lukla, alternant entre longues montées et descentes, et passages de ponts suspendus.

Depuis Chhukhung, il nous faut 1h30 pour rejoindre le village de Dingboche (4375m). Après être passé sur le pont à Pheriche Pass (4270m), nous marchons le long de l’Imja Drangka. Sur un plateau herbeux, nous croisons pour la première fois quelques yaks en train de paître tranquillement. Après quelques kilomètres, nous repassons de l’autre côté de la rivière pour rejoindre le grand chemin qui va vers la vallée du Khumbu, à l’Everest. A partir d’ici, les villages et surtout les trekkeurs se font donc plus nombreux. Nous regrettons presque ces longs moments d’isolement que nous avions connu dans la vallée de l’Hinku.

Après le déjeuner à Deboche, et une courte montée, nous arrivons au monas-tère de Tengboche (3860m), posé sur une vaste vallée herbeuse et construit au pied du Thamserku (6618m) et du Kang Tenga (6685m), avec en arrière-plan l’Ama Dablam. Pas le temps, comme il y a deux ans d’assister à la puja (messe) de 17h, mais nous visitons quand même la salle de prière du plus grand monastère du Khumbu. Nous pouvons ainsi voir de près toutes les tenues de cérémonie, les objets de culte rituels en bronze, comme le drilbu (cloche tibétaine) et le dorje, sans oublier les instruments de musique tels le gyalin, sorte de hautbois au son insolite, et le dung dkar (conque).

C’est par une descente un peu raide que nous rejoignons la Dudh Khosi à Phunki (3250m), puis le chemin remonte rapidement jusqu’à Kenjoma (3550m). Crevés, Véro et moi arrivons dans les derniers au lodge, un peu après 17h, où se trouve un autre groupe Terdav qui revient du camp de base de l’Everest. Vu l’heure et le froid, chacun remonte dans la grande salle à manger pour profiter de la chaleur dégagée par le poêle à bouses de yak. Il est déjà l’heure de prendre un vrai apéro autour d’un bon saucisson, d’une bonne bière Everest et de Springles. Ang Gyalden et ses assistants sont là aussi. Le repas est succulent, et le dessert une tuerie (apple pie chaude). Le bonheur, quoi !

jour 19 : la (très) longue marche

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En arrière-plan, l’Ama Dablam, (6814m) considéré comme l’un des plus beaux sommets au monde

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Un panorama inoubliable : un shorten avec l’Everest et le Lhotse au loin

bancs de repos en pierre pour les porteurs

L’Ama Dablam lodge à Kenjoma

Nous quittons l’Ama Dablam lodge vers 8h30, pour une courte marche jusqu’à Namche Bazar. Sur la gauche, au fond du ravin, coule toujours bruyamment l’Imja Khola, rivière impétueuse aux couleurs turquoise. Ici, le chemin est assez large et bien entretenu pour laisser passer le flot de marcheurs qui vont au pied de l’Everest. Dans certains passages plus étroits, il faut souvent céder le passage aux caravanes de yaks, ce qui permet par la même occasion de se retourner et d’admirer au loin les dernières images qu’offrent les sommets du Haut Khumbu, déjà loin au nord.

En moins de 2h, nous sommes aux portes de Namche Bazar (3440m), que l’on surnomme la « capitale des Sherpas » et que rêve de voir tout bon trekkeur une fois dans sa vie. Dans la réalité, ce n’est qu’une bourgade qui a très vite grossi grâce à sa position géographique et à la manne du tourisme. Du coup, Namche se résume essentiellement à ses nombreux lodges à touristes posés sur les contreforts de la montagne, ses boutiques et ses tarifs élevés. Un point positif néanmoins : le petit musée sherpa qui présente des objets traditionnels et une galerie de photos de tous les sherpas qui sont allés au sommet de l’Everest depuis 1953, dont Apa Sherpa, qui en a réussi plus d’une vingtaine !

Après le repas nous attend une longue descente dans la poussière, au milieu des hordes de trekkeurs essoufflés et dégoulinants de sueur qui s’attaquent à leur première vraie épreuve. Il faut dire que certains mettront jusqu’à 3h pour faire les 1000m de dénivelé, à cause de l’altitude et du manque d’entraînement. Et une bonne partie d’entre eux se feront même doubler par des porteurs qui soulèvent pourtant jusqu’à 50 à 60 kg sur leur dos. Mais tous en bavent clairement, certains pour leur plaisir, d’autres juste pour gagner leur vie.

Après avoir passé le grand pont métallique, les montagnes laissent place à la forêt et au courant tumultueux de la Dudh Khosi (la « rivière de lait »). Vers 16h, après la montée d’une volée de marches en pierre, nous atteignons enfin le check point d’entrée du Sagarmatha National Park. Une centaine de mètres plus loin, nous sommes à Monjo (2840m), où nous dormirons ce soir. Le confort du lodge reste sommaire, mais l’endroit est sympa. Pour la première fois en trois semaines chacun peut enfin prendre une (courte) douche et j’en profite pour appeler mes parents par téléphone pour les rassurer.

de Kenjoma à Monjo, via Namche

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L’entrée sud de Namche Bazar

Convoi de zols chargés sur le chemin qui descend de Namche

A Namche on trouve tout... 20 à 30% plus cher qu’à Katmandou

Bernard arrive à Namche Bazar, la capitale des sherpas. Au loin, vue sur le Tartikha (6186m) et le Kongde (6086m)

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Au premier plan, l’un de nos porteurs sur le pont métallique qui enjambe la Dudh Khosi, après la longue descente de Namche Bazar

Pont suspendu juste avant Monjo Ces lourdes plaques serviront de cloisons pour l’un des nombreux lodges en construction

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Moi, Duche et Tonio sous le kani de Lukla : mission accomplie !

Le gâteau des 40 ans de Tonio : il s’en souviendra longtemps !

Depuis Chhukhung, le chemin est jalonné de shortens et de stupas

Aujourd’hui, nous effectuons une lente remontée jusqu’à Lukla, alternant entre forêts et clairières, ponts suspendus et villages de plus en plus nombreux. Comme depuis Chhukhung, nous croisons une multitude de chortens, de stupas qu’il faut à tout prix contourner par la gauche. Même attitude devant les longs murets recouverts de plaques de pierre où est sculpté le célèbre mantra Om mani padme hum, qui signifie grosso modo « hommage au joyau du lotus ». Nous voyons également de plus en plus de moulins à prières qui contiennent chacun une prière et qu’il faut faire tourner dans le sens horaire, sans quoi nous attirerions les foudres de la divinité concernée.

Malgré le peu de distance à parcourir, le rythme reste soutenu. Mais comme pour la dernière étape du Tour de France, nous prenons le temps de discuter pour faire un premier bilan du trek et admirons ce paysage une ultime fois. Nous en profitons aussi pour faire quelques longues pauses comme dans ce bouiboui crasseux que nos sherpas ont l’air de bien connaître (surtout la serveuse), où nous dégustons un bretzel local gorgé d’huile et un bon thé sucré. La pause déjeuner à Chheplung (2660m) durera, elle, près de 3h, dont la moitié pour attendre le repas. Mais avec une vue imprenable sur le Kusum Kangguru (6370m)… dont nous admirions la face est il y a treize jours à Tangnag.

Après une dernière remontée, nous passons enfin un kani, sorte d’arche sous lequel passe le sentier, qui marque l’arrivée à Lukla (2840m). Le kani a pour fonction de débarrasser les passants des esprits mauvais qui pourraient les accompagner avant d’entrer dans le village. Une centaine de mètres plus loin, nous voici devant le Mera Lodge, où nous avions pris notre premier petit-déj il y a 19 jours. Après le thé, Véro et Guillaume partent en ville acheter un gâteau d’anniversaire pour les 40 ans de Tonio, pendant que je reste les pieds dans une bassine d’eau chaude et de Bétadine, pour faire sauter ce satané panaris.

Le dernier dîner sera finalement l’un des meilleurs, avec trekkeurs, sirdar et shirfas enfin réunis à la même table autour d’un bon repas et de bière, à se remémorer ces bons moments passés ensemble. Tonio se souviendra aussi longtemps du gâteau, que Makar lui étalera en plein visage (et celui de Véro). Nous finirons même avec l’autre groupe de Terdav autour de chansons paillardes et de musique traditionnelle népalaise. Le bonheur, tout simplement !

jour 21: le retour à Lukla

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Nous nous levons à 5h pour prendre l’avion. Comme à chaque fois, c’est la cohue pour l’enregistrement des bagages, mais tout se passe bien et le vol décolle vers 7h. Je suis juste derrière les deux pilotes, ce qui me permet de voir l’impressionnant décollage (la piste, en pente, s’arrête au bord d’un gouffre). Depuis le hublot on voit nettement les cimes enneigées que nous laissons derrière nous. Puis, ce sont les collines couvertes de champs en terrasses qui apparaissent, pour finir par les plaines fertiles de Katmandou qui forment un patchwork de champs dont les couleurs varient avec les saisons.

A l’aéroport, nous récupérons nos bagages et filons directement au Tibet Hotel, en nous faufilant dans une circulation toujours aussi bruyante et embouteillée d’année en année. Vers 9h, nous pouvons enfin nous poser et prendre notre première vraie douche depuis trois semaines. A midi, nous partons vers Thamel, le quartier touristique de la capitale, pour nous goinfrer de pizzas. Ici, la foule, le bruit et la pollution sont incessants. On commence vraiment à regretter le calme et le silence du trek. L’après-midi, chacun fait ses derniers achats. En soirée nous nous retrouvons pour un super resto coréen que connaît Ang Gyalden.

Le lendemain, le groupe décide de suivre Tonio. Comme il est journaliste, il vient ici au minimum deux fois par an, et il connaît donc bien les recoins de la ville. Il nous propose donc de visiter les grands lieux touristiques de la ville, mais en se baladant et en prenant les moyens de transport locaux. Nous voici donc à 9h dans un taxi vers Bodnath, situé à 8km à l’est de la ville, où est situé le plus grand stupa du pays, et l’un des plus grands du monde (100m de diamètre).

L’endroit est très touristique, mais tôt le matin on peut y voir les bouddhistes tibétains se livrer à de nombreux rites sacrés : se prosterner de tout son long, marmonner des mantras et faire brûler des monceaux de genévrier séchés pour débarrasser l’air des mauvaises influences. La plupart des pèlerins se contente de tourner dans le sens des aiguilles d’une montre autour de ce monument de 100m de diamètres en égrenant leur chapelet et en faisant tourner les moulins à prières en cuivre estampé. De notre côté, nous regardons plutôt les devantures des dizaines de magasins de souvenirs qui donnent directement sur l’allée et qui vendent toutes sortes d’objets de culte tibétains : moulins à prières, boîtes à encens, cymbales, etc. On se croirait presque à Lourdes...

jours 22 et 23 : Katmandou

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Durbar Square : le Jagannatha Temple au premier plan et le Bhuvana-lakshmeshvara en blanc au fond Durbar Square : l’entrée de l’ancien palais royal

Durbar Square : statue de Kala-Bhairab, manifestation la plus terrifiante de Shiva

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Les différentes parties du stupa représentent les quatre éléments : la base symbolise la terre, le dôme l’eau, le pinacle le feu et la pointe l’air.

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Tôt le matin, les pèlerins viennent faire le tour du stupa par la gauche en faisant tourner les nombreux moulins à prières

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Un gamin ramène un cercueil intact pour le revendre à bon prix. C’est aussi ça Pashupatinath !

Au pied de la rivière sacrée Bagmati, les ghats de crémation où sont brûlés les corps. Mourir ou être incinéré ici est censé porter chance (c’est-à-dire libérer du cycle de la naissance et de la mort)

En une demi-heure, nous rejoignons le temple hindou de Pashupatinath, considéré comme l’un des quatre grands centres religieux du sous-continent dédiés à Shiva. Si les temples sont magnifiques, le lieu l’est un peu moins. En effet, le lieu est poussiéreux et le sol jonché de déjections de singes. Surtout, le temple est bâti au pied de la Bagmati, la rivière la plus sacrée du Népal, mais où sont déversés les restes des corps qui viennent juste d’être incinérés. Un vrai cloaque où certains s’aventurent pieds nus pour aller chercher des restes pour survivre, qu’il s’agisse de dents, d’effets personnels et même de cercueils qu’ils iront revendre un peu plus loin. Mais ce qui choque le plus, ce sont les touristes qui, sur le grand promontoire en face du temple, photographient ces scènes de vie (et de mort), face à des familles endeuillées. Malgré tout, l’endroit conserve son charme, autant par la beauté des chaitya (chapelles) en pierre que par son animation (on y croise vrais et faux sâdhus qui quémandent pour une photo, brahmanes, singes, vendeurs de fleurs…).

Pashupatinath

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Au centre, le temple au toit d’or, maison du dieu Shiva, qui n’est pas accessible aux non-hindous

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Nous reprenons un taxi pour aller en quelques minutes à Thamel, où nous déjeunons rapidement. Il nous faut ensuite quelques enjambées pour rejoindre les rues de la vieille ville, où le but est de se perdre pour y découvrir ses trésors. Et nous n’allons pas être déçus, car entre les vieux bâtiments en brique rouge prêts à s’effondrer, se trouvent des portes basses qui débouchent sur de paisibles cours entourant des chaitya (chapelles) en pierre ou des temples familiaux dorés.

A chaque pas, on découvre de minuscules sanctuaires en pierre sacrée enduits de rouge ou des temples aux toits dorés, côtoyant des fontaines publiques (hity) et de vieux abris conçus initialement pour le repos des voyageurs (pati). Ainsi, par hasard, j’emprunte une petite porte qui débouche sur le magnifique Temple de Macchendranath. A un autre angle, nous reprenons une seconde porte, qui débouche, elle, sur une petite place où sont entassés des dizaines de pots, de jarres et de récipients en terre cuite.

Plus loin nous arrivons dans la Makhan Tole (Tole signifie quartier en nepali), que nous remontons dans une cohue et un bruit indescriptibles. Ici, on y trouve les marchands de vêtements qui présentent tout un assortiment de tissus arc-en-ciel. Plus haut, c’est une explosion de couleurs avec saris et châles tendus, bracelets brillants, les ustensiles en cuivre. En arrivant vers Indra Chowk, ce sont les vendeurs d’épices, de fruits et légumes. La foule se fait de plus en plus pressante et dense, et il devient difficile de s’arrêter pour prendre des photos. Du coup, nous bifurquons dans les petites ruelles pour rejoindre d’autres places moins encombrées. Au final, Tonio a donc gagné son pari : nous faire découvrir un autre visage, plus humain et moins touristique, de cette magnifique ville.

ballade dans la vieille ville

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Notre dernière marche nous emmène à l’ouest de la ville, à une bonne demi-heure de marche, au pied de la colline où est bâti le temple sacré de Swayambunath. Mais il faut pour cela grimper 365 marches de pierre usée, dont les dernières sont presque à 30° d’inclinaison, et surtout passer à la caisse située comme par hasard juste avant la fin des escaliers ! Mais la montée en vaut la peine, car d’ici la vue sur la vallée est l’une des plus belles. Nous prenons quand même le temps de regarder et prendre les photos des dizaines d’autels et de sanctuaires de la plate-forme centrale.

Mais le plus bel édifice reste sans nul doute le grand stupa central et son regard pénétrant, dont la fondation remonterait à plus de 2500 ans. Selon la légende, la vallée était autrefois un immense lac calme et profond. Un bouddha en méditation au sommet d’une colline voisine planta une graine qui, une éternité plus tard, donna naissance à une fleur de lotus aux milliers de pétales diffusant une lumière sacrée. Cette lumière intrinsèque (swayambu) est désormais enfermée dans le stupa sacré.

C’est donc sur ce magnifique coucher de soleil au-dessus de la ville que nous achevons non seulement cette longue journée mais aussi ce superbe voyage. Une nouvelle fois, je garderai une belle image de la capitale, mais aussi et avant tout, un superbe souvenir de ce trek et des sommets que nous avons franchi (presque) tous ensemble. C’est probablement l’une des premières fois que je vois un groupe aussi soudé. Nous rêvons ainsi de reconstituer la fine équipe pour attaquer peut être d’ici un ou deux ans notre premier 7000m, peut être le Pic Lénine avec Guillaume comme guide ou l’Himlung, toujours au Népal. Comme quoi le pays nous tend encore les bras pour de nouvelles aventures.

la fin du voyage

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créditsphotos : l’ensemble des photos ont été prise par Fabrice Durand complétées par celles de Véronique, Duche, Alain et Anthony Nicolazzi.textes : notes prises par Fabrice Durand pendant le trek, complétées par les informations tirées de l’excellent livre « Katmandou vallée mythique » (Editions Gründ, 1998) et du site zonehimalaya.net.

remerciementsmes camarades de trek : Tonio, journaliste à Trek Mag, Véro, Duche, Alain, Benoît, Laurent, Bernard, et Guilaume, notre guide breizho-chamoniard.au Népal : tous ces sherpas anonymes, notre sirdar Ang Gyalden et ses compères Pasang, Pemba et notre super cuisinier Makar (qui aura lui aussi fait ses premiers 6000m avec nous et quasiment sans crampons). chez Orange : Caroline Mesureur, Marie-Paule Freitas pour Orange Passion.Enfin, Trinh Vo, mon meilleur ami, qui a crû en son potentiel et a enfin réalisé son rêve de voir l’Everest et passer plusieurs cols à 5000m, sans mon aide.

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le trajet jour par jour

J1 à 2 : Paris - KatmandouVol Paris/Katmandou, avec escale à New Delhi. Journée libre le lendemain. Arrivée du reste de l’équipe le soir. Nuits à l'hôtel Tibet.J3 : Katmandou - Lukla - Phuyan (Chutok, 2740 m)Vol de 35 min en bimoteur tôt le matin pour Lukla (2840m). Descente vers Surkhe (2293m) puis montée par un chemin à flanc de montagne pour atteindre le Chutok La (2945m). A travers une forêt de pins de l’Himalaya et de cèdres, nous descendons vers le hameau de Phuiyan (Chutok). 4h30 de marche. Dénivelé : +680m / -700m.J4 : Phuiyan (Chutok) - Pangkongma (2870 m)Peu après le hameau, traversée de la Phuiyan Khola, puis montée vers le Khari La (3081m). A partir de là, nous quittons la piste principale pour prendre un chemin plus étroit à flanc de montagne pour rejoindre le village sherpa de Pangkongma (6h, +830m). Nuit sous tente.J5 : Pangkongma - Bamboo Kharka (2850 m)Courte montée raide dans une forêt de rhododendrons vers le Pang- kongma La (3173m), puis descente sur la crête jusqu’au village de Sibuje. Nous quittons ensuite la « route de l’est » pour partir plein nord vers la vallée de l’Hinku. Camp à Bamboo Kharka (4h, +600m/-625m).J6 : Bamboo Kharka - Zetra Khola (3115 m)Marche à flanc de montagne dans une épaisse forêt de bambous et de rhododendrons, en fleur au printemps. Campement à Zetra Khola. 7h30 de marche, dénivelé +1260 m / -985 m. Nuit sous tente.J7: Zetra Khola - Khote (3550 m)La forêt de bambous laisse place aux rhododendrons puis à une forêt de pins bleus de l’Himalaya. Superbe vue sur la face sud-ouest du Mera Peak. Descente pour rejoindre le cours de l’Hinku Khola, puis le camp de Khote. 6h de marche, +1065m / -605m.J8 : Khote - Tangnag (4200 m)Nous remontons tranquillement la vallée de l’Hinku, en traversant de nombreux alpages. La vallée se rétrécit : à l’ouest le Kusum Kangguru (6369m), à l’est la face rocheuse de 1800m du Mera Ouest (6255m). Camp dans l’alpage de Tangnag. 5h de marche, +745m / -70m.J9-12 : Tangnag - Khare (4900 m) - Mera Base Camp (5350m) - Mera High Camp (5800 m)Après une journée de repos à Tangnag (J9), nous remontons le long de la moraine latérale du glacier Dig qui descend du Mera Peak, jusqu’à Khare (4h, +620m/-435m). Le lendemain, montée jusqu’au Mera La en passant dans le glacier Dig (4h, +565m). Poursuite de la traversée sur la langue glaciaire jusqu’au High Camp (4h / +455 m).

J13 : Mera Peak (6476 m) - Kongme Dingma (4750 m)Ascension du sommet central du Mera Peak : montée régulière sud/sud-ouest sur des pentes de 30°, peu crevassées. Longue descente jusqu’au Mera La puis Kongme Dingma (10-12h, +715m / -1725m).J14-15 : Kongme Dingma - Panch Pokhari - Amphu Phedi (5500 m)Remontée de la vallée de l’Hunku, endroit désertique et grandiose, au pied du Chamlang (7321m). Camp près du chapelet de lacs de Panch Pokhari (5100m) (5h, +465m/-235m). Nous continuons notre chemin le lendemain pour rejoindre Amphu Phedi, le camp de base de l’Amphu Lapsa (5h de marche, +405m).J16 : Amphu Lapsa (5780 m) - Campement à la jonction (4950 m)Passage du col en passant par un sublime glacier en étage. Descente en rappel (50m) puis sur un chemin d’abord très raide, jusqu’à la jonction avec Island Peak et Chhukhung (10h, +400m/-1000m).J17 : Island Peak Base Camp (5090 m)Courte étape de transition (1h30, +130m). Après-midi de repos. J18 : Island Peak (6189 m) - Chhukhung (4780 m)Départ de nuit dans la moraine qui mène à un éperon rocheux. Montée raide en crampons dans le glacier, au milieu des crevasses. Ascension du mur de neige final (45°), équipé de cordes fixes sur 150m, puis passage d’une arête jusqu’au sommet. Longue descente par le même chemin, jusqu’à Chhukhung (12h, +1100m/-1460m) J19-21 : Chhukhung - Kenjoma (3550 m) - Monjo (2840 m) - LuklaLe chemin longe l'Imja Khola et nous rejoignons Dingboche (4375m). Nous marchons le long de l’Imja Drangka que nous traversons ensuite par un pont suspendu avant de remonter vers Tengboche (3860m) et son très célèbre monastère. descente un peu raide jusqu’à la Dudh Khosi, puis longue remontée jusqu’à Kenjoma (8h, +400m/-1650m). Le lendemain, marche courte jusqu’à Namche Bazar (3440m), la capitale sherpa, avant une longue descente jusqu’à Monjo (6h, +90m/-920m). Dernière journée de marche entre forêts, ponts suspendus jusqu’à notre point de départ, Lukla (4h de marche). Nuits en lodge.J22-23 : Lukla - KatmandouVol pour Katmandou tôt le matin. Le reste de la journée est dédié au repos, au rangement du sac et aux derniers achats dans le quartier touristique de Thamel. Le lendemain, visite à pied et en taxi des points d’intérêts de la capitale : Durbar Square, Bodnath, Pashupatinath, et Swayambhunat.J24 : Katmandou - Parisvol retour dans la matinée, via New Delhi. Arrivée en soirée.

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de gauche à droite : Laurent, moi, Alain, Makar (notre cook, qui a réussi à faire tous les sommets sans crampons) et Pasang enfin réunis au sommet de l’Island Peak. Un jour qui restera parmi les plus durs, mais aussi les plus beaux du trek (et plus...).

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trek réalisé avec le soutien duprogramme Orange Passion