mémoire ava

38

Upload: audrey-lagadec

Post on 21-Feb-2016

248 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Mémoire d'AVA sur Jane Evelyn Atwood

TRANSCRIPT

Page 1: Mémoire AVA
Page 2: Mémoire AVA

2

Page 3: Mémoire AVA

4 Biographie Jane Evelyn Atwood

10 pratique & travaux « 37 années, de photographie. »

20 analyse « Trop de peine...femmes en prison. »

30 réflexion « Comment les artistes contemporains traitent-ils de l’intimité dans leurs œuvres ? »

sommaire

3

Page 4: Mémoire AVA

« Biographie Jane evelyn atwood »

Jane Evelyn Atwood est une photographe qui appartient clairement à la tradition du reportage et du documentaire venue d’outre-Atlantique : « concerned photo-grapher », elle pratique le « photo essay » pour des enquètes de fond. Cette artiste est fascinée par la condition humaine et en particulier l’exclusion. Elle photogra-phie les gens qui paraissent étrange au reste du monde mais essaye de ne pas souligner cette étrangeté. Elle tente de les montrer comme les êtres humains qu’ils sont, différents mais pas moins humains. Lorsqu’elle commence un sujet, elle ne sait jamais le temps que cela durera, se peut être un mois, un an ou 10 ans. Lorsqu’elle commence un sujet, elle ne sait pratique-ment rien dessus. Elle est dans l’interro-gation et travaille le sujet jusqu’à répondre à toutes ces questions et comprendre le sujet.

1947Naissance de Jane Evelyn Atwood à New-York.

1967 Elle vivra un an avec ses parents à Paris avant de retourner aux Etats-Unis. Néanmoins, elle

4

restera profondément attachée à la ville.

1971Elle reviens à Paris pour s’y installer.

1975 Elle fait l’acquisition de son premier appareil photo, puis rencontre une femme connais-sant une prostituée et saisie l’occasion. Aux États-Unis, elle avait vu une exposition de Diane Arbus et avait été touché par ces portraits d’américains hors-norme ( travestis, handicapées mentaux, jumeaux, personnes de petites tailles, … ). Elle décide donc de faire de même et ren-contre cette prostitué : Blondine qui devien-dra le sujet principal de son premier repor-tage : Rue des Lombards.

1980Publication de son premier livre : Nachtlicher Alltag ( la nuit quotidienne ) par Mahnert-Lueg Verlag à Munich, Allemagne.Première lauréate du prestigieux prix de la fondation W.Eugene Smith pour un sujet qu’elle vient d’aborder : les enfants aveugles. Elle n’a encore jamais publié de photos. Durant les années suivantes, elle réalise un reportage de dix-huit mois sur la légion étran-gère et va suivre les soldats à Beyrouth et au Tchad.

Page 5: Mémoire AVA

Jane Evelyn Atwood

a une soirée Leica, 2011

5

Biographie

Page 6: Mémoire AVA

Détail,Centre correctionel pour femmes, Pardubice, 1992

1981Première exposition personnelle intitulée In a Tradition à l’International Center of Photogra-phy, New York.

1986Publication de Légionnaires, préface de Vladimir Volkoff, aux éditions Hologramme, Neuilly, France.

1987Elle réalise son premier vrai sujet militant : Vivre et mourir du sida. Chronique de quatre mois et demi relatant la vie d’un homme, Jean-Louis atteint du SIDA. Ce fut le premier malade séropositif a accepter de se faire photographier pour être par la suite publié dans la presse. Elle l’accompagnera jusqu’à sa mort. Pour cela, Atwood a obtenu le prix World Press Photo.

1989Publication de l’ouvrage Trois jours en France ( collectif ), commandé aux éditions Nathan, Paris.

1989Jane Evelyn Atwood entreprend de photo-graphier les femmes incarcérées dans près

de quarante prisons situées dans neuf pays d’Europe de l’Ouest et de l’Est et aux États-Unis. Ce fut un projet monumentale qui dura dix ans, exposé et publié dans le monde en-tier. Ceci reste la référence photographique quant aux conditions de vie et spécificités de l’univers carcéral des femmes.

1990 Elle obtient le prix Paris - Match du photojour-nalisme, France.

1991Jane Evelyn Atwood reçoit le prix « Picture of the year », par Canon Photo Essay, à l’univer-sité du Missouri Columbia, États-Unis, obte-nu pour son travail sur les prisons de femmes en U.R.S.S.

1995Atwood couvre le tremblement de terre de Kobe.

1996Elle obtient le Grand prix Portfolio SCAM suivi du prix Oskar Barnack, remis par Leila Camera, pour les prisons de femmes, Alle-magne, l’année suivante.

6

Page 7: Mémoire AVA

Biographie

La rue desLombards,

Paris,1976-1977

1998Le Magazine Photography des États-Unis lui offre le prix Alfred Eisenstaedt Award.

2000Publication de Trop de peine en prisons, femmes en prisons, par Albin Michel, Paris et de Too Much Time, Women in Prison, par Phaidon Press Limited, à Londres.

2001Atwood commence une étude de quatre ans sur les victimes des mines anti-personnels, l’ammenant tant en Angola, qu’au Cam-bodge, au Kosovo, au Mozanbique et en Afganhistan.

2004Publication du livre Sentinelles de l’ombre, aux éditions du Seuil, Paris.

2005Elle photographie quinze femmes française confrontées dans leur intimité avec la vio-lence.

7

2005Exposition Sentinelles de l’ombre au Muséede la photographie, à Charleroi, Belgique. Elle reçoit également le prix Charles Flint-Kellog Award in Arts and Letters, par le Bard College, États-Unis.

2005 à 2008Approfondissement de son travail à Haïti, un des pays les plus pauvres du monde.

2007Jane Evelyn Atwood entame une histoire intime sur le phénomène des badantés, des femmes d’Ukraine qui quittent leurs famille et pays pour s’occuper de personnes âgées en Italie.

2008Exposition Haïti, galerie Verneuil Saints-Pères à Paris ainsi que Sentinelles de l’ombre, à la maison robert Doisneau.

Page 8: Mémoire AVA

rue des lombards

Elle va suivre durant près d’un an et toutes les nuits, le quotidien de prostituées travaillant 19 rue des Lombards à Paris. C’est son tout premier sujet en tant que photographe, ça a été comme elle le dit « son école de photo ». Et elle va se lier d’amitié avec Blondine, une de ses femmes habituée des clients maso-chistes. Grâce à elle, Jane va réussir à infil-trer ce monde fermé peuplé de personnages hauts en couleurs et de décors miteux, en émettant un regard à la fois voyeur et com-plice. Elle va photographier des hommes dans la rue, attendant, matant … et puis les cli-chés les plus intéressants montrent l’escalier qu’empruntent les filles suivient de leur clients. Ses photos sont noires, sombres et proches. Atwood intègre un univers glauque, sordide mais aussi exotique et très beau comme elle le dit. Elle nous embarque dans un monde qui a disparu, en tout cas dans ce quartier. Bien que certaines personnes disnet que ce sujet est militant, il n’en ai rien, Atwood a juste vou-lu comprendre cet univers. À cette époque, Jane a déjà une perception du rôle de pho-tographe : se faire accepter des gens qu’elle souhaite mieux connaître et faire connaître, ne pas s’imposer une contrainte de temps, res-ter honnête et aller au plus profond du sujet jusqu ’ à ce que l’on ai saisi le sens.

les aveugles

Jane Evelyn Atwood entreprend de photo-graphier des enfants aveugles dans divers instituts spécialisés en France, en Israël et à Tokyo. Ce travail aboutit d’ailleurs à la publi-cation d’ « Extérieurs nuit », son premier livre pour lequel elle obtiendra le prix W.Eugène Smith en 1980. C’est une série exclusivement en noir et blanc qui nous force à nous ques-tionner sur notre propre condition. Atwood se dit fascinée par « ces êtres contraints de vivre sans voir dans un monde de voyeurs » et à la conscience différente qu’ils ont de leur appa-rence. La photographe s’est interrogée sur la manière de représenter ces personnes dont l’univers est noir et comment donner d’eux une image honnête sachant qu’ils ne pourront la voir et donner leur approbation.

vivre et mourir du siDa

Elle va suivre un homme, Jean-Louis atteint du SIDA. C’est le premier malade qui se laisse photographier pour paraître par la suite dans la presse. Durant quatre mois, la photographe va être près de lui. Dès qu’il accepte de se faire photographier jusqu’à son entrée à l’hôpi-tal et puis lors de son décès peu de temps après. Par le biais de ce reportage photogra-

8

« Pratique & travaux 37 ans, de photographie »

Page 9: Mémoire AVA

qu’aux États-Unis. Jane parvient à accéder aux pires centres pénitenciers du monde, y compris aux quartiers des condamnés à mort. C’est animée par une rage et une colère face aux conditions de vie des femmes incarcé-rées, à la violence du milieu carcéral, à l’injus-tice des sanctions, et ce quel que soit le pays, que Jane Evelyn Atwood tente de dévoiler les travers d’un monde très peu médiatisé. Elle tente de dénoncer des traitements inhumains et inefficaces, espérant sensibiliser l’opinion publique et personnalités politiques. Le sum-mum est atteint dans une maternité péniten-tiaire en Alaska, où les femmes accouchent menottées et où on leur retire leur enfant quelques jours plus tard. Les femmes en pri-sons est un sujet engagé et passionné qui aboutira en France avec la publication chez Albin Michel en 2000 de Trop de peine .

Détail, Institut

départementaldes aveugles,

St-Mandé, 1980

phique, les deux individus souhaitent sensibi-liser l’opinion aux dangers du sida, à la gravité de la maladie et à la souffrance qui l’accom-pagne. Jean-Louis se veut être un porte parole de cette maladie qui à cette époque est encore mal connue, elle était appelée « la peste gay », on ne savait pas comment en être infectée. Il fallait convaincre les gens igno-rants que c’était un problème médical et pas autre chose. Ce projet sera publié dans Paris Match.

femmes en prisons

C’est son projet le plus long pour le moment puisqu’il aura duré près de dix ans. Elle en-treprend de photographier les femmes incar-cérées dans près de quarante prisons dans neuf pays d’Europe de l’Ouest et de l’Est ainsi

« Ces êtres contraints devivre sans voir, dans un monde de voyeurs. »

9

Pratique & Travaux

Page 10: Mémoire AVA

Blondine, Rue des

Lombards, Jane Evelyn

Atwood

10

Page 11: Mémoire AVA

11

Page 12: Mémoire AVA

Victimede mine,pas de jambe, un bras,Angola,2002 WoodsHole,Cape Cod,états-Unis, 2005

victimes des mines anti-personnels

Après avoir réalisé une commande d’Handi-cap International pour une campagne de sen-sibilisation contre les mines anti-personnels au Cambodge, Atwood va décider de conti-nuer seule ce travail dans d’autres pays, tels que l’ Afganistan, le Mosambique, l’ Angola ainsi que le Kosovo. Elle va rapporter après son étude de quatre ans, des portraits tout en sobriétés, toujours avec le même regard per-sonnel et engagé.

séisme en haïti

La photographe réalise une série de pho-tos en couleurs, ce qui rend son travail plus riche, plus provoquant et plus complexe à la fois. Elle nous propose sa propre vision d’un peuple possédant une forte envie de vivre ain-si qu’une capacité à se créer chaque jour un avenir différent. Elle rompt avec des images qui présentent habituellement un pays misé-rable et violent. Comme dans tout ces sujets, elle s’interroge sur la condition humaine et dé-

couvre au fil du temps des êtres capables de surmonter la pauvreté. Cela lui inspire un pro-fond respect. Elle sortira son livre Haïti, paru chez Actes Sud en 2008. Il présente soixante-quinze clichés pris entre 2005 et 2007 dans différentes régions et villes de pays : Les Go-naïves, Jérémie, Port-de-Paix, Anse-Rouge, ...

ses photos

Elle a un goût prononcé pour les contrastes de noirs et de blancs profonds. La dureté de ses sujets malmène le classicisme de ses compositions. Atwood a produit plusieurs ensembles importants en couleurs, l’un sur la Légion étrangère, un autre sur Haïti et le der-nier sur Jean-Louis atteint du sida . La photo-graphe utilise un appareil photo argentique et développe elle-même ses photos sur du pa-pier baryté, c’est un support épais à base de fibre, une surface glacée et un papier blanc obtenu à partir de sulfate de baryum. Jane Evelyn Atwood a besoin d’un réel objectif pour prendre ses photos, elle travaille dans une réalité objective. Il n’est pas donné beaucoup plus d’informations quand à sa technique. Ses photographies portent un regard très lucide.

12

Page 13: Mémoire AVA
Page 14: Mémoire AVA
Page 15: Mémoire AVA

un indicatif sur chaque photographie, permet-tant de mieux comprendre une situation. Par exemple, pour la photo intitulée Tentative de suicide, métro Belleville, la tête de l’homme peut ne pas avoir été perçu au premier abord, néanmoins le titre permet de ne pas passer à coté de l’intensité de l’image. Ou encore, En cellule d’isolement, Women’s Correctional Facility, indique un lieu où situe l’image alors qu’à premier vue, on ne voit qu’un visage de femme avec une ombre qui cache la moitié de sa tête. Une histoire se cache derrière chacun de ces titres qui nous en révèlent une infime partie.

thèmes, sujets et domaines

Jane Evelyn Atwood travaille sur des sujets difficiles : prostituées, pauvreté, malade du SIDA, aveugles, femmes incarcérées, vic-times de guerre … des sujets dans lesquels elle s’est « engagée corps et âmes », selon les mot de l’écrivain Eduardo Manet. Néan-moins, la grande thématique de son travail reste l’homme et en particulier, les laissés pour compte, ceux qui vivent en marge de la société, des gens esquintés par la vie. Son travail est fondée sur la compassion.

Détail Haïti, 2005

Jean Louis,un homme

atteint du sida,Paris, 1987

Les images sont très clair et analytique. Com-prenant également beaucoup de poésie et de tendresse.

sa démarche de création

Tout commence par un questionnement. Puis elle se met en phase de recherches, pour chaque nouvelle série, Atwood vit aux cotés de ses modèles pendant des mois, parfois des années, elle s’immerge dans leur quoti-dien. Au sein même de ses projets photogra-phiques, elle crée une forme d’intimité et de confiance pour porter un regard en profon-deur sur le sujet photographié afin de capter un regard, un geste, une expression ou même un sentiment. Jane Evelyn Atwood prend son temps, préférant réaliser de bonnes photos plutôt que beaucoup de photos. Chacun de ses sujets est traités en profondeur, jusqu’à ce que la photographe ait le sentiment d’avoir compris et appris quelque chose.

Signification des titres

L’artiste intitule ses œuvres en fonction de ce qu’elles sont, elle va au plus pertinent. C’est

Pratique & Travaux

15

Page 16: Mémoire AVA

« Jane Evelyn Atwood travaille sur des sujets difficiles : prostituées, pauvreté, SIDA, aveugles, ...»

16

Page 17: Mémoire AVA

Atwood travail sur l’empathie avec la souf-france d’autrui, et aussi sur des défis, des dangers, l’exploration des limites, nous mon-trant ce que nous ne préférions pas voir.

Bibliographie

Avant de devenir photographe, Jane Evelyn Atwood avait pris des cours de « creative wri-ting » à l’université, elle aimait beaucoup écrire mais elle s’est rendu compte que le coté visuel était d’autant plus important.

• Nachlicher Alltag ( La nuit quotidienne ), Mahnert-Lueg Verlag, Munich, Allemagne, 1980.• Dialogues de nuit, Jean-Jacques Pauvert/Ramsay, Paris, 1980.• Légionnaires, préface de Vladimir Volkoff, Hologramme, Neuilly, France, 1986.• Extérieure nuit, texte d’Eduardo Manet, Na-than, collection Photo Poche société, Paris, 1998.• Trop de peine, femmes en prison, Albin Mi-chel, Paris, 2000.• Too Much Time, Women in Prison, Phaidon

Press Limited, Londres, 2000.• Sentinelles de l’ombre, éditions du Seuil, Paris, 2004.• À contre coups, préface d’Annette Lucas, édition Xavier Barral, Paris, 2006.• Haïti, préface de Lyonel Trouillot, éditions Actes Sud, Arles, France, 2008.• Badate, préface de Walter Guadagnini, Sil-vana Editoriale, Milan, Italie, 2008.

interviews

Il n’y a pas beaucoup de reportages sur Jane Evelyn Atwood, néanmoins quelques interviews de l’artistes sont en libre accès.• Paroles d’auteurs // « Pourquoi photogra-phiez-vous ? » // Jane Evelyn Atwood• Y’a du monde à Paris : Rétrospective de Jane Evelyn Atwood à la Maison Européenne de la Photographie.• Canon CPN // Jane Evelyn Atwood.• interview de Jane Evelyn Atwood, photo-graphe // par l’Express // video postée sur Dailymotion.

17

Pratique & Travaux

Détail Pauvreté,

JE.Atwood Haïti,

JE.Atwood, 2008

Rue des Lombards,

JE.Atwood,2011

Page 18: Mémoire AVA

expositions

1981 : In a Tradition, International Center of Photgraphy, New York.1982 : Prostituées, galerie Canon, Suisse.

Journées internationales de la photographie et de l’audiovisuel, Montpellier, France.

1983 : Prostituées, galeries Photo Fnac ( Paris, Nice, Colmar, Toulouse, Metz ).1986 : Prostituées, musée de la Photographie, Charleroi, Belgique.1992 : Légionnaires, prostituées; jean-louis : vivre ou mourir du sida, musée d’Orange, France.1998 : Trop de Peines en prison, expositions itinérantes, jusque 2005.2005 : Jean-Louis, galerie Camailleux, Marseille, France.2011 : Rétrospective de Jane Evelyn Atwood, photographies 1976-2010, Maison Européenne de la photographie, Paris.

référents

C’est après avoir vue une exposition de Diane Arbus que Jane Evelyn Atwood décide de s’en-gager dans la voie de la photographie.C’est sa principale source référante. Diane Arbus s’ins-crit dans un courant photographique mêlant un style documentaire et urbain. Son travail le plus

Détail Identical Twins, Diane Arbus, Portrait Diane Arbus

18

Page 19: Mémoire AVA

Prison pour femmes,

Tennessee, 2001

remarquable est sans doute « American Rites, Manners and Customs » ( les rites de la socié-té américaine ). C’est une vaste galerie de por-traits d’Américains pour la plus part inconnus, qui met en exergue les rites sociaux de cette société. Elle est fasciné par les personnages hors-normes. Arbus photographie tant des travestis que des handicapés mentaux, des jumeaux ou encore des personnes de petites tailles ou nudistes, … En mélangeant le fami-lier avec le bizarre, la photographe dresse un portrait troublant de l’Amérique des année soixantes. Ses images nous interrogent sur l’identité de ces « icônes » hors norme.Le travail de Jane Evelyn Atwood rejoint celui de Diane Arbus, dans le sens ou elles ont la même obsession pour ses personnes incom-

prises et qui paraissent au reste du monde « étranges ». Et puis, elles travaillent toutes deux en noir et blanc. Néanmoins, le travail de Jane Atwood semble plus militant que celui de Diane Arbus.

obsession

« Je suis fascinée par les gens (…). Je suis fasci-née par la condition humaine, je suis fascinée par l’exclusion. J’ai toujours photographié des gens qui peuvent paraître un peu étranges au reste du monde, mais j’essaie dans mes pho-tos de ne pas souligner cette étrangeté. J’es-père les montrer comme les êtres humains qu’ils sont, différents, certes, mais pas moins

« Je suis fascinée par les gens (...) Je suis fascinée par la condition humaine. »

Pratique & Travaux

19

Page 20: Mémoire AVA

Détail,Parloirintérieur, Dijon, 1991 Centre correctionnel pour femmes, Pardubice, 1992

humains. » Jane evelyn Atwood.Elle est fasciné par les gens que la société juge comme différents ou marginaux, ainsi que par l’exclusion.C’est à travers ses photos qu’elle tente de comprendre leurs manières de vie et comment ils vivent leurs différence.

perception de son travail

Le public en regardant les images de Jane Evelyn Atwood est touché, ils se positionnent en tant que voyeurs lorsqu’ils regardent les photos de la rue des lombards ou en tant que visiteurs dans la série des femmes en prisons.

20

Ses sujets sont très militants et dérangeants car ils nous montrent une réalité inconnue et brutale qui nous saute aux yeux.

La critique qualifie le travail de Jane Evelyn Atwood de « vérité crue, sans misérabilisme » et qu’elle redonne « dignité et humanité aux exclus de la société » d’après L’express. Autre critique, le magazine Slash parle « d’un talent impérieux qui s’impose ». La critique dans l’ensemble admire le travail très profond de cette photographe américaine.

Page 21: Mémoire AVA
Page 22: Mémoire AVA

« Analyse d’une œuvre trop de peine... prisons»

Contexte

Depuis 1980, rien qu’aux États-Unis, la quan-tité de prisonnières a été multipliée par dix, une augmentation bien supérieure à celle des hommes. Cette explosion marque un boulever-sement social et entraîne des problèmes dont on mesure encore mal les conséquences. À ce moment, Jane Evelyn Atwood est une pho-tojournaliste reconnue qui a déja travaillé sur des sujets difficiles tels que la pauvreté, les légionnaires, les auveugles ou encore le sida. Elle va décidé de s’intérresser aux conditions d’incarcération des hommes et des femmes en prisons.

sa démarche

Jane Evelyn Atwood était depuis longtemps obsédée par l’idée de l’incarcération. Après plusieurs tentatives pour photographier dans des prisons, c’est grace à une commande ( un livre pour le bicentenaire de la Révolution lancé par J-F Leroy et Y.Arthus-Bertrand en 1989 ), que la photographe va réussir à péné-trer dans l’une d’entre elles, à Toulon exacte-ment. Le ministère de la justice lui avait réfusé l’accès aux prisons d’hommes car c’était une femme, elle s’est donc retrouvé dans une pe-tite maison d’arrêt pour femmes dans le sud de la France. Ce qu’elle y a découvert lui a ouvert les yeux. Atwood s’est identifiée a elles

et dès sa sortie, elle a voulu témoigner des conditions déplorables à l’intérieur de la pri-son.

Jane Evelyn Atwood a passé près de dix ans à photographier des femmes en prisons, c’est son travail le plus long pour le momment. Elle demandais toujours a rester au moins sept jours dans chaque prisons afin d’effectuer un travail en profondeur. La photojournaliste a envoyée énormément de demandes et a reçues énormément de refus, néanmoins elle parvient à entrer dans une quarantaine de prisons dans neuf pays de l’Europe de l’Ouest et de l’Est ainsi qu’aux États-Unis. Elle arrivera également a pénétrer les quartiers de condamnées à mort. Atwood a rencontré et photographié des femmes incarcérées aussi bien pour des dé-lits mineurs tels que vols et drogue, mais éga-lement pour des crimes plus graves comme meurtres ou infanticides.

Comme bien souvent, elle a financé le début de ce projet seul. Puis vers la fin, Atwood a pu obtenir des commandes de certains maga-zines tels que le New York Times Magazine, Life ou El Pais, qui l’ont aidé a continuer. On lui demande souvent comment a elle pu tenir dix ans sur ce sujet. Et bien, au début la pho-tographe était curieuse de connaître le réalité, la surprise, le choc et puis c’est la rage et la colère qui l’ont portée jusqu’au bout.

22

Page 23: Mémoire AVA

apporte des questionnements primordiaux et provoquant sur les traitements faits aux déte-nues en prison. Tels que : Les hommes et les femmes sont-ils égaux devant la peine ? Pour-quoi la population cacérale est-elle pour une grande majorité d’une pauvreté accablante et parfois handicapée mentalement ? Sachant que 89 % des femmes sont incarcérées pour des crimes non violents, pourquoi le sys-tème ne fait-il rien pour éduquer, préparer ou accompagner ces femmes afin de leur éviter de replonger dans le délit ou le crime et de retourner en prison ? Quel est le quotidien de ces femmes privées de toute liberté ?

En rendant compte des différents aspects de cette réalité, Jane Evelyn Atwood veut avant tout informer, mais sa photographie est aussi un appel urgent au changement des traite-ments faits aux femmes en prisons.

Détail Une

prisonnière menottée,

Etats-Unis, 1993

le livre, trop de peine, femmes en prison

Elle a écrit des textes et enregistré des déte-nues et des gens qui travaillaient en prison. Ses textes se trouvent dans son livre Trop de peines, Femmes en prison, paru en 2000. Livre qu’elle a dédiée a Corinne Hélis, 27 ans, décédée dans une prison française suite a une crise d’asthme. Le directeur du centre pénitentier avait réfusé la ventolline en prison parce qu’il pensaient que les détenues se défonçaient avec ... Son crime : émission de chèques sans provision ...

les problématiques que sou-lèvent son travail

Cet ouvrage est à ce jour le document le plus complet portant sur les femmes incarcérées, il

« De tous les établissements que j’ai photographiés, les prisons françaises étaient les pires. »

23

Analyse d’une oeuvre

Page 24: Mémoire AVA

D’ailleurs, elle le dit dans l’introduction de son livre, la politique actuelle des prisons est « hu-milier plutôt que réhabiliter ».

Description plastique de son travail

Il comporte une série de 150 photos réalisées avec des objectifs 28 et 35 mm car les cel-lules étaient exiguës. Pour les photos en noir et blanc, elle utilise toujours la Tri-X, qui est la rolls des photographe pour les émusions en noir et blanc. Ce sont des images dures cap-turées sur le vif, en noir et banc purs, avec de fort contrastes, qui constitue un panora-ma-réquisitoire qui frappe part sa force, sa sèche brutalité, mais aussi, par une sensibi-lité constamment en éveil et une esthétique somptueuse. Le grain de la photo est légè-rement apparent et met en valeur les transi-tions entre les zones de densité différentes. On remarque une gamme de gris étendue et un contraste régulier depuis les basses aux

hautes lumières. Il y a également un petit air rétro dans ses photographies.

sujets

Pour cette série, elle a photographié des lieux: de la prison de Haute sécurité au quartier d’isolement, des cellules aux parloirs, des cours aux réfrectoires. Mais également, des objets, tels qu’un lit, des photos au mur, un couffin, ... des images parfois improbables. Atwood photographie également différents moments de la vie d’une détenue : de la fouille, au repos, repas, discussions, visites... Rien n’échappe a l’objectif de cette femme photojournaliste, pas même des scènes cho-quantes comme cette photo où une femme est en train d’acouchée en restant menottée. La photographe raconte que c’est la loi dans tout les pays supposés développés, mais que souvent le personnel soignant déli les me-nottes. Elle a réussi a prendre cette photo car la jeune femme qu’elle suivait à Anchorage

24

Page 25: Mémoire AVA

Perm, cour de

promenade, Russie, 1990

Rue des Lombards, fin

années 75

femmes qui bien souvent sont réduites à des éléments statistiques ou symboliques. Presque à chaque fois, elles ont été incarcé-rées à cause d’un homme. Souvent, elles ont été abusées, très jeunes, dans leur propre famille. En général, on leur inflige des peines proportionnellement plus lourdes que leur « complice ». Elles sont, en outre, victimes du préjugé général.

Ainsi, dans son recueil, Atwood nous fait part d’annectotes liées à chacunes de ces pho-tos. Par exemple, en 1990, avant la chute du régime communiste, à Perm, près de la Sibé-rie, les femmes devaient porter le foulard, un tablier avec leur nom, elles étaient employées à fabriquer les uniformes des pompiers russes de 8 à 18 heures, sans interruption. Il n’y avait pas de cellules : c’était « 180 femmes par dortoir, des lits superposés, des gamelles de métal où était servie une soupe non identi-fiable avec un morceau de pain ». Ou encore, une jeune femme de dix sept ens et sa mère condamnées ensemble à vie pour avoir tué

( dans l’état de l’Alaska, aux États-Unis ), avait été prise d’un malaise auquel personne ne s’attendait et qu’elle avait accouché prématu-rément. Sinon, on ne l’aurait jamais autorisée a prendre ce cliché. C’est une photo prise sur le vif, représentant toute la force du travail de Jane Evelyn Atwood, il n’y a aucune mise en scène.

Autre cliché très fort, cette image prise au centre correctionnel pour femmes à Pardu-bice en République Tchèque datant de 1992. La scène est prise en gros plan, on y voit des avant-bras menottés couverts de cicatrices, de scarifications, de brulures. Contrairement aux hommes, les femmes retournent leur agressivité contre elles-mêmes. Elles se muti-lent avec des objets pointus, des cailloux ou se frottent jusqu’à sang aux murs.Ses images témoignent de l’absurdité de ces lois faîtes pour les hommes et qui sont appli-quées sans réflexion aux femmes, sans tenir compte de leur différence.Dans ce livre, elle donne la parole à ces

« La politique actuelle des prisons est d’humilierplutôt que réhabiliter. »

25

Analyse d’une oeuvre

Page 26: Mémoire AVA

« Ce sont ces femmes qui ont eu le courage d’assumer leur culpabilité, de nous parler. »

l’époux de cette dernière, qui les battait, les violait et les harcelait psychologiquement. En grande partie, ces déténues ont été victime d’abus répétés durant leur enfance, parfois toute leur vie. Comme beaucoup de criminels, elles sont d’abord des victimes qu’on a ou-bliées et que l’ont a pas aidée. Atwood nous fait part de ces femmes dont on nie l’huma-nité, vivant à 6 dans des cellules de 8m2, avec des toilettes sans lunette. Des femmes trop

souvent abusées par les gardiens de prisons, fouillées jusque dans leur intimité.

Jane Evelyn Atwood tient à nous faire passer un message via ce documentaire photogra-phique, qui est : « Regardez bien ces femmes. Elles ont eu le courage d’assumer leur culpa-bilité, de vouloir changer, de nous parler, avec leurs mots et leurs images. Ce sont les femmes à qui nous avons tourné le dos... »

26

Centre pénitenciaire ,Les Baumettes, Marseille, 1991, « Parloir intérieur »,Dijon, 1991

Page 27: Mémoire AVA
Page 28: Mémoire AVA

Réflexion : « l’intimité dans

DétailSleeping by the lion Carpet, Lucian freud.

Jane Evelyn Atwood s’immisce dans l’intimité de ses sujets, que ce soit des malades en phase terminale, des prosti-tuées avec leurs clients, des femmes ac-couchant ou bien se lavant en plein cœur d’une prison.

La question de l’intimité dans l’art n’a cessé d’être commentée, critiquée, voire censurée. L’intimité c’est ce qui n’est pas permis de voir publiquement, ce que l’on ne raconte pas, comme des secrets, des scandales, la mort, certaines parties du corps, la sexualité, la maladie ... L’inti-mité dans l’art peut passer, par la notion d’intime traitée directement dans l’œuvre en exploitant la nudité ou la sexualité, ou bien elle peut se traduire par le regard des spectateurs.

Elle s’est développée à travers les di-vers courants artistiques, passant par la grande baigneuse d’Ingres durant le néo-classicisme. L’artiste a représenté une femme nu, prennant son bain. Elle nous tourne le dos, le spectateur se positionne en tant que voyeur. La scène est érotique sans être provoquante. Et puis, il y a eu le scandaleux « l’origine du monde » peint par Courbet, chef de fil du mouvement réaliste, en 1866. Il cadre sa toile sur le sexe d’une femme, nous livrant son inti-mité.On pourrait également évoquer l’inti-

mité traduite dans certains autoportrait des artistes tels que Vincent Van Gogh, peintre de l’impressionisme, qui nous dé-voilait une partie de son intimité via ses œuvres personnelles. Cette notion d’in-time à pris bien des formes à travers les œuvres dîtes classiques. Comment les artistes contemporains traitent de l’intime dans leurs œuvres.

la nudité

À travers la nudité, les artistes contemporains nous dévoilent l’intimité de leurs sujets. Pre-nons Lucien Freud qui peint des modèles nus dans son atelier à huit clos, en général des proches de l’artiste ( femmes, enfants, amis ). L’intimité est présente de diverses manières dans le travail de freud, de part le réalisme de ses tableaux, le huis clos entre l’artiste et le modèle et puis le processus de création nécessitant parfois plus de 2000 séances de pose. Dans « Benefits Supervisor Sleeping », Freud peint une femme corpulente, nue qui semble s’être assoupie sur le sofa. Il dévoile toute l’inti-mité du sujet, en n’ommettant aucun détail. Il met en évidence des parties du corps surex-posées et déformées. On entre dans l’intimité d’une scène, sans érotisme. C’est comme si le corps n’était qu’un amas de chair inerte. La posture semble inhabituelle, la femme nue est de face et l’éclairage électrique met en avant

l’art contemporain. »

28

Page 29: Mémoire AVA

Réflexion

29

Page 30: Mémoire AVA

DétailThe Curve of Time, Terry Rodgers,2006

30

le modelé du sujet. Le spectateur est mis en position de voyeur, il s’immisce dans l’intimité de cette femme, pouvant d’ailleurs nous mettre mal à l’aise.

la sexualité

Les artistes contemporains traitent également l’intimité par le biais de la sexualité. Le travail de Terry Rodgers en est un parfait exemple. Il réalise de grandes fresques intimes, qui font scandale de part leurs caractères profane et érotique. Dans son tableau, The Curve of Time, l’inti-mité ne passe pas seulement par la nudité des personnages mais aussi par la sensualité. Les positions provocantes des personnages et l’érotisme que dégage cette œuvre en té-moignent. L’artiste peint des scènes intimes et cachées, se déroulant lors de soirées privées, par exemple. Il révèle ces scènes aux yeux de tous. Rodgers nous montre un aperçu de dé-bauche, de luxure, de laisser aller entre sexe et alcool ; témoignant d’un milieu riche, vivant au-delà des normes. Aucun personnage ne nous regarde. On entre encore une fois dans l’intimité du tableau, en se positionnant en tant que voyeur. C’est un peintre réaliste, l’intimité se traduit également par le réalisme des corps , on se projette davantage dans le tableau et dans cette scène.

Série Maternités, Rineke Dijkstra

Page 31: Mémoire AVA

« Annette Messager traite de l’intimité par des moments quotidiens tels que la mort. »

31

Réflexion

la vie quotidienne

L’artiste contemporain traite également de l’intimité en se servant de certains moments de la vie quotidienne, lors par exemple d’un accouchement ou bien d’un décès. C’est ce qu’exploite l’artiste Rineke Dijkstra dans sa série Maternités. L’artiste a photographié des femmes nues qui venaient juste d’accoucher et qui ont posé debout, contre le mur blanc d’un couloir de maternité. Dijkstra capture un moment d’intimité de ces femmes, sans vraiment de mise en scène. Ce décor épuré permet de ne pas tombé dans les stéréotypes trop rose des maternités et puis de capter l’at-tention du spectateur sur ces femmes. L’une

d’elles porte une culotte transparente dans laquelle on aperçoit une serviette hygiénique. Une autre a un filet de sang qui lui coule le long de la cuisse et une dernière dévoile une plaie dûe à une césarienne. Ce sont des moments intimes qui sont donnés à voir par le travail de la photographe. Rineke Dijkstra est à la recherche de l’instant de vérité dans une mise en scène très neutre, ce qui ne retire rien à la beauté de ces images qui sont d’une extrême netteté comme pour révéler le plus intime de l’être photographié.

Le travail d’Annette Messager traite éga-lement de l’intimité par des scènes quoti-diennes, des moments intimes tel que la mort.

DétailLes

pensionnaires au repos,

Anette Messager

Page 32: Mémoire AVA

Prenez soin de vous, Sophie Calle

qu’après avoir reçu un email de rupture dont la fin porte ces mots, elle a demander à 107 femmes choisies pour leur métier, leur talent, d’interpréter la lettre sous un angle profes-sionnel. C’est une manière pour elle de com-prendre la rupture. Sophie Calle utilise l’art dans son intimité.

Toutes les oeuvres sont d’une certaine ma-nière, une partie intime de l’artiste, car il nous dévoile une partie d’eux-même : leur mytholo-gie personnelle. Nan Goldin n’a pas de tabou, allant même jusqu’à se photographier après avoir été battue par son petit ami de l’époque, ce qui avait manqué de lui faire perdre un œil. Ce cliché fait partie de la série intitulée All By Myself qui atteste de son propre déla-brement, physique et mental. C’est en étalant publiquement sa vie et son histoire qu’elle réussit à mieux se comprendre et à s’accep-ter, tout en s’identifiant dans la société. Elle désire photographier la vie telle qu’elle est et sans censure. D’ailleurs, ses photographies permettent aux spectateurs de s’identifier et de s’intérroger.

Dans son oeuvre, Les pensionnaires au repos, elle expose des oiseaux empaillés, emmaillot-tés dans de petits habits de laine, à l’image de poupées formant ainsi une collection. Messa-ger personnifie ses animaux. Elle veut recons-tituer ici, « une vie de tous les jours », symboli-sant ainsi les petits rituels que font les enfants lorsqu’ils enterrent leurs animaux morts, pour leurs donner une sépulture. L’artiste nous amène dans une intimité liée à la mort, ainsi qu’un respect vis-à-vis des dépouilles. Elle exploite le corps et l’intimité de ces animaux de manière presque familière.

la mythologie personnellede l’artiste

Dans la même optique, Sophie Calle, qu’on appelle aussi «l’artiste de l’intime», base tout son art sur sa propre intimité. Elle expose ses propres souvenirs, sa propre vie, sans tabou. Sophie Calle dévoile certaines parties de son intimité afin de soigner ses blessures. L’art a, pour elle une fonction térapeuthique. Dans son projet Prenez soin de vous, elle explique

32

Page 33: Mémoire AVA

DétailNan

Goldin, Washington,

1953 All by

Myself, Nan Goldin

Réflexion

33

Page 34: Mémoire AVA

« Jen Davis met son propre corps en scène dans ses œuvres, se livrant en toute intimité. »

Untitled 7,Jen Davis,2004 Push-Up Bra, Jen Davis,2003

le corps de l’artistelui-même

Parfois, l’artiste met son propre corps en scène dans ses oeuvres. Il se livre à son public dans toute son intimité. Par exemple, l’artiste américaine Jen Davis, nous livre des scènes de vie de son quotidien passant de sa douche, à l’habillage, au levé du lit, avec son compagnon ou seule ... Elle aborde de sujets délicats tels que les critères de beauté et l’image que l’on projette. L’artiste se penche également sur sa relation avec les hommes de façon très intime. Dans sa photo-

graphie Push-Up Bra, elle ferme son panta-lon. Ses clichés semblent être pris sur le vif, ce qui renforce le côté voyeur du spectateur. Elle utilise son propre corps comme langage comme dans Untitled No, 7, Jen Davis est as-sise sur le rebord de sa baignoire, son corps nu dissimulé par endroits avec une serviette. Elle nous livre sa vie dans les moindres dé-tails, nous faisant partager son intimité. C’est en quelque sortes des autoportraits moderne de l’artiste. Jen Davis se sert de son travail pour assumer son corps, ses formes et briser le dictat de la minceur au sein de la société.

35

Page 35: Mémoire AVA

35

Page 36: Mémoire AVA

Bibliographie

• Jane Evelyn Atwood, édition Photo poche, de Catherine Chaine.• réponsephoto, n°200-novembre 2008.

références Web

• WWW.janeevelynatwood.com• article du monde, 19 juillet 2011, La compassion, oui, mais• http://www.citazine.fr/article/jane-evelyn-atwood-la-fille-au-leica• http://www.agencevu.com/photographers/photographer.php?id=3

interviews

• http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/Terriennes/Videos/Entretiens/p-17027-Les-demuni-e-s-dans-l-objectif-de-Jane-Evelyn-Atwood.htm• http://www.dailymotion.com/video/xjbfwp_jane-evelyn-atwood-photographe_creation• http://www.youtube.com/watch?v=pkd_lA83xOg

36

Page 37: Mémoire AVA

37

Page 38: Mémoire AVA

BTS COMMUNICATION VISUELLEARTS VISUELS APPLIQUÉSMÉMOIRE 2012AUDREY LAGADEC

Une prisonnière accouche menottée – 1993Jane Evelyn Atwood

Photographie – Noir et blancProvidence City Hospital – Alaska – Etats-Unis

lycée polyvalent

léonard de vinci

académienantes