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Conseil de la Medway Maritime Comment la Rivière Medway a marqué l’histoire

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Maritime Medway - How the River Medway made history

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Conseil de laMedway MaritimeComment la Rivière Medway a marqué l’histoire

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A propos de ce livre

Ce livre est une introduction à l’histoire de la Rivière Medway. Il couvre les principaux thèmes de cette histoire pour tenter de soulignerl’impact de chacun d’entre eux sur la viedes habitants de Medway, au passécomme au présent. Au fil des années,certains de ces thèmes ont étélonguement traités par des livresspécialisés. Il était toutefois grandtemps de publier un ouvrage d’ordreplus général, accessible et fiable.

A qui ce livre est-il destin ?

Cet ouvrage sera très utile :

• aux élèves et aux étudiants du norddu Kent dont les études nécessitentd’être replacées dans leur contexte ;

• aux visiteurs désireux d’apprendre cequi rend cette région spéciale ;

• aux habitants de la région avidesd’obtenir un résumé de l’histoire de Medway ;

• aux lecteurs en général, prêts à selancer sur le chemin de découvertesplus approfondies.

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1 Introduction 5

Qu’est-ce que la Rivière Medway ? . . . . .5Où commence la Rivière Medway ? . . . .5Pourquoi la Rivière Medway est-elleimportante ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5Comment les populations ont-ellestraversé la Rivière Medway ? . . . . . . . . . .6Comment la rivière a-t-elle modifié lamanière dont la région s’est développée ?7

2 Ecologie 10

Qu’est-ce que l’écologie ? . . . . . . . . . . .10Pourquoi l’écologie de la Rivière Medway est-elle importante ? . . . . . . . .10Quels sont les principaux habitats de l’estuaire de la Medway ? . . . . . . . . .11Qu’est-ce qui vit dans les eaux de l’estuaire ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12Quels sont les oiseaux qui vivent sur ou près de la Rivière Medway ? . . .12Quelles sont les principales réservesnaturelles locales proches de la rivière ?13Quels sont les dangers qui menacentl’écosystème de la Rivière Medway etcomment faire pour l’en protéger ? . . .14

3 La p che 16

Pourquoi la vie animale de la rivière s’est-elle modifiée ? . . . . . . . . . .16A qui appartiennent les poissons de rivière ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16Quels types de bateaux les pêcheurs de Medway utilisaient-ils ? . . . . . . . . . . .17Comment attrapait-on le poisson ? . . . .18Qui étaient les pêcheurs ? . . . . . . . . . . .20

4 Construction des navires et des bateaux 22

Quel genre de navires et de bateauxconstruisait-on sur la Rivière Medway ? 22Comment la construction navale a-t-ellecommencé sur la Rivière Medway ? . . .22

Où se trouvaient les chantiers navals privés ? . . . . . . . . . . . . .23

5 L’industrie 28

Pourquoi les rivières sont-ellesimportantes pour l’industrie ? . . . . . . . .28Qu’est-ce qu’un moulin ? . . . . . . . . . . . .28Quelles ont été les premières industries d’importance à utiliser la Rivière Medway ? . . . . . . . . . . . . . . . .29Pourquoi les industries basées sur la Medway ont-elles changé ? . . . . .31Quelles ont été les sociétés les pluscélèbres de la Rivière Medway ? . . . . . .33Que sont devenues toutes les industries de Medway ? . . . . . . . . . . . . .33

6 Les « hulks » ou pontons-prisons 36

Qu’étaient les hulks ? . . . . . . . . . . . . . . .36Pourquoi utilisait-on des hulks ? . . . . . .36A quoi ressemblaient les hulks ? . . . . . .37Comment était la vie à bord d’un hulk ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39Qui était responsable ? . . . . . . . . . . . . .40Qui étaient les détenus ? . . . . . . . . . . . .41Pourquoi a-t-on fini par ne plus utiliser les hulks ? . . . . . . . . . . . . . . . . .42

7 Les loisirs offerts par la Rivi re Medway 44

Quelles sont les principales activités ludiques offertes par la Rivière Medway ? . . . . . . . . . . . . . . . .45

8 L’avenir 50

La régénération, qu’est-ce que c’est? . . .50Quel avenir attend les entreprises de la Rivière Medway ? . . . . . . . . . . . . . .51Que va-t-il arriver à l’environnement? .52

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1 Introduction

Qu’est-ce que la Rivi re Medway ?

La Medway est la rivière la plus longue de larégion du Kent. Personne n’est certain del’origine de son nom mais il est probablequ’il ait été emprunté aux mots anglo-saxons de « middle way » c'est-à-dire mi-chemin, puisque la rivière semble couper lenord du comté en deux. Sans la Medway,l’histoire du Kent serait assez différente.

Ce livre présente certains des aspects dela rivière qui ont eu une influence sur lavie des habitants du Kent, depuis la nuitdes temps jusqu’à nos jours.

Il s’attarde principalement sur les 24derniers kilomètres de la Medway, justeavant qu’elle ne rejoigne la Tamise puis lamer. A cet endroit, la rivière est plus large,plus profonde, plus salée et plus encombréeet c’est là qu’elle a donné son nom à unecommunauté historique mais à croissancerapide : la communauté de Medway.

O commence la Rivi re Medway ?

La plupart des rivières du monde font lamême chose ; elles prennent leur source enhauteur et coulent vers la mer. La Medway

surgit d’une source dans le village deTurner’s Hill dans la région du West Sussex,à plus de 170 mètres au-dessus du niveaude la mer. Elle poursuit ensuite sa course àtravers le Kent sur 113 kilomètres avant derencontrer la Tamise à Sheerness.

Pourquoi la Rivi re Medway est-elle importante ?

La rivière suit les contours de la terre.Depuis bien des millénaires les populationsont à leur tour suivi le cours de la rivièreet élu domicile sur ses rives ou auxalentours. Tonbridge, Maidstone, Rochesteret un grand nombre de villes ou villagesplus modestes ont été établis sur leuremplacement actuel à cause de la Medway.• Elle a procuré de l’eau aux habitants

eux-mêmes, à leurs animaux et à leursrécoltes.

• Elle a procuré de la nourriture sousforme de poissons et de crustacés.

• Elle a aidé les populations à se défendrecontre les attaques extérieures.

• Elle offre un moyen de transportparticulièrement utile pour ledéplacement de lourdes charges.

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• Elle a servi de piste de lancement à degigantesques avions.

• Elle a fourni la matière premièrenécessaire à l’industrie lourde.

• Elle a servi de base à la marine anglaise.• Elle représente un important habitat pour

de nombreux animaux et oiseaux rares.

S’il est vrai que les maisons placées aubord d’une rivière sont plus à la merci desinondations, le problème s’est peu posédepuis quelques années au niveau ducours inférieur de la rivière, entreMaidstone et la mer. L’embouchure de larivière a également permis à bien desenvahisseurs de s’introduire dans le Kent ;des Vikings du 9ème siècle aux Hollandaisdu 17ème.

Comment les populations ont-ellestravers la Rivi re Medway ?

Ponts routiers de Rochester

Les bateaux peuvent transporter un petitnombre de passagers, d’animaux ou mêmede voitures ou d’autobus d’une rive àl’autre à des points de traverséespécifiques. C’est ainsi que les bacs sontencore utilisés de nos jours. Un itinérairetrès populaire peut toutefois exiger uneplus grande capacité. Lorsque les romainsenvahirent la Grande Bretagne en l’an 43après JC, leur historien, Cassius Dio,décrivit l’armée traversant à la nage lalargeur d’une rivière pour battre lesbritanniques au cours d’une grandebataille. Personne ne peut affirmer quec’était bien la Medway mais ce qui estcertain, c’est que quelques temps après lesromains victorieux construisirent lepremier pont sur la rivière, à Rochester.Ce pont avait une importance cruciale caril aidait à compléter la principale voieromaine du Kent entre Douvres etLondres. C’est en fait ce pont qui a donné

son nom à la ville. A l’époque romaine,Rochester s’appelait « Durobrivae » c'est-à-dire, « La place forte près du pont ».

Les armées romaines quittèrent la GrandeBretagne vers l’an 410 après J.C. Réparé àmaintes reprises, leur pont sur la Medwaycontinua à faciliter la circulation pendantplusieurs siècles. Il commença finalement àtomber en ruine au 14ème siècle. Deuxhommes payèrent alors pour laconstruction d’un nouveau pont ; SirRobert Knolles et Sir John de Cobham.Ce nouveau pont ne rejoignait pas la rueprincipale comme le faisait l’ancien mais sesituait un peu plus en amont, à proximitédu château de Rochester. Construit enpierre, il fut inauguré en 1391. Ilcomportait de nombreuses arches quiforçaient l’eau dans des couloirs aucourant très rapide, rendant la navigationdifficile à certains bateaux. Il servitcependant pendant plus de 450 ans.

En 1856, un nouveau pont fut construitsur les ruines du pont romain. Celui-ciétait en fonte. A marée haute, ses troisarches étaient très basses sur l’eau et lesbateaux éprouvaient souvent desdifficultés à passer dessous.

Gravement endommagé par un certainnombre d’accidents, ce pont fut reconstruiten 1914 et de nouvelles arches placées sursa partie supérieure plutôt qu’en dessous.C’est cette version qui perdure encore denos jours et qui permet de voyager entreRochester et Strood. Ouvert en 1970, undernier pont facilite la circulation dans ladirection opposée.

Le d sastre du Pont de Rochester

En 1816, un jeune homme du nom deThomas Gilbert décida de fêter son vingt-et-unième anniversaire en se promenant sur

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la Rivière Medway avant de pique-niquer àHalling. Ses invités comprenaient quatremembres de sa famille et neuf jeunes fillesdu pensionnat que tenait son père àChatham. Il avait loué les services d’unbatelier local chargé de lui procurer etd’entretenir un bateau pour la journée. Lapromenade en amont et le pique-nique sedéroulèrent très bien et le tout le monderemonta à bord vers 19 heures pourredescendre en aval vers Chatham.Personne n’avait réalisé qu’en raison deréparations effectuées sur le pont deRochester, des planches de bois avaient étéattachées à fleur d’eau sous l’une des archesdu pont. Le bateau frappa contre le bois etse retourna, noyant tous ses passagers ; seulle chien du batelier parvint à nager jusqu’àla rive. Une large pierre à la mémoire des15 personnes ayant ainsi perdu leur vie futplacée dans l’église Baptiste de Chatham.Elle fait aujourd’hui partie des objetsexposés au musée du Guildhall.

Ponts ferroviaires de Rochester

La compagnie des chemins de fer «London, Chatham and Dover Railway »construisit le premier pont ferroviaire deRochester, afin de relier leur gare deChatham à Strood. Il fut inauguré en 1858.Un second point de traversée en train futajouté en 1892 et c’est celui-ci qui sertencore actuellement.

Autres points de traversée

Aujourd’hui, il existe trois ponts en amontde Rochester, près du village de Cuxton.Deux d’entre eux soutiennent l’autorouteM2. Le troisième a été construit pour letrain à grande vitesse qui relie le Tunnelsous la Manche à la gare de St PancrasInternational de Londres.

1996 marqua l’inauguration d’un différentmode de traversée en aval de Rochester.

C’est le Tunnel de Medway, qui relieChatham Maritime à Frindsbury. Réalisé enplongeant les sections d’un énorme tubedans la rivière, c’est le premier tunnel dece style construit en Angleterre. Bien quela circulation des vélos n’y soithabituellement pas permise, en 2007 letunnel a été exceptionnellement fermépour permettre à environ 200 cyclistes dutour de France de l’emprunter pourréaliser la première étape.

Comment la rivi re a-t-ellemodifi la mani re dont la r gions’est d velopp e ?

Défense

Les romains étaient intéressés parl’emplacement sur lequel Rochester sedresse aujourd’hui car c’était un endroitpropice à la traversée de la RivièreMedway, autant en bateau que parl’intermédiaire d’un pont. Une fois leurpont construit, il fallut le protéger. Il estdonc probable qu’un groupe de soldats aitvécu en permanence aux alentours dupont, dans la ville de Durobrivae. Un murérigé tout autour de la ville aidait lessoldats à remplir leur tâche.

Ce mur tenait encore bien des siècles plustard lorsque les Vikings remontèrent laMedway mais il faisait alors partir de laville Anglo-Saxonne de Rochester. Le muraida à maintenir les Vikings à distancejusqu’à ce que le Roi Alfred arrive et leschasse. Vint ensuite Guillaume deNormandie, qui envahit l’Angleterre en1066 et envoya ses chevaliers parcourirl’ensemble du territoire pour y construiredes châteaux destinés à l’aider à contrôlerson nouveau royaume. Ces chevaliersfurent nombreux à choisir les anciennesvilles romaines comme Rochester, car ellesbénéficiaient déjà de fortifications. La

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Rivière Medway s’enrichit ainsi d’un autresystème de défense sous la forme dugigantesque château normand qui se tientde nos jours encore près de sa rive.

Le Chantier Naval de Chatham

A l’époque de l’accession au trône de laReine Elizabeth en 1558, la Medwaycommençait déjà à devenir la principalebase de la marine anglaise. Entre deuxutilisations, la plupart des naviresd’importance étaient ancrés sur la rivièreen dessous de Rochester. Des entrepôtset des lieux de stockage avaient étéconstruits tout près afin de pouvoirravitailler navires et marins. Le chantiernaval de Chatham fut très vite employépour réparer ces navires et en construirede nouveaux. Ce chantier naval continua àse développer pendant de nombreusesannées, fournissant plusieurs milliersd’emplois à la population locale. Il fermadéfinitivement ses portes en 1984.

Transport

Avant l’arrivée du chemin de fer, seul letransport par bateaux permettait dedéplacer des objets lourds à peu de frais. Ilest toutefois impératif de prendre soin desrivières pour permettre aux bateaux d’ycirculer en toute sécurité. En 1746, laMedway accueillait de larges vaisseauxjusqu’à Tonbridge. Par conséquent,Rochester et Chatham, situées là où laMedway était large et profonde, devinrentdes villes où il était possible de débarquerdes cargaisons et de les envoyer versd’autres parties du Kent par la route. Biendes entreprises affluèrent vers ces villescar la rivière leur permettait de faire venirdes matières premières et de renvoyer lesproduits qu’elles avaient fabriqués.

Le cours de la Medway

Ce n’est pas par accident que la RivièreMedway tourne abruptement vers le nordlorsqu’elle atteint la zone de Maidstone.Elle continue alors vers les « NorthDowns », une succession de collines quis’étendent sur 190 kilomètres. Partant duSurrey, elles traversent le Kent pour finirsur la côte à Douvres. Puisqu’il estimpossible à la rivière de couler enmontant, elle tourne et coule à traversl’espace offert par les Downs entreWouldham et Halling. Elle passe ainsi lelong d’une vallée jusqu’à Rochester.

Ce même paysage naturellement plus plata non seulement permis à la rivière decirculer, mais il a aussi favorisé laconstruction et l’utilisation de la routeprincipale (A228) et de la ligne de cheminde fer qui suivent la rive de la Medway surtoute cette longueur.

Le ch teau d’Upnor et le RaidHollandais

Le château d’Upnor avait pour butd’empêcher les ennemis potentiels des’approcher par la rivière du chantiernaval de Chatham et du grand nombre devaisseaux qui y étaient amarrés. Il avaitété construit en deux étapes. En 1559, unénorme bastion triangulaire ouplateforme de tir avait été érigé sur larive de la Medway.

Un bloc fortifié construit juste derrièrepermettait aux soldats de vivre sur place etoffrait une plateforme de tir supplémentairesur le toit. En 1599, de nouveaux murs etde nouvelles tours furent ajoutés, complétéspar des douves, un pont-levis et un corpsde garde côté terre.

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En 1667, une flotte hollandaise sous lesordres de Michiel de Ruyter, attaqua etincendia le nouveau fort de Sheerness, àl’embouchure de la Medway. Les naviresde tête se dirigèrent ensuite en amont. Ilsbrisèrent la chaine tendue sur l’eau entreGillingham et Hoo Ness, et repartirent enemmenant avec eux le navire-amiralanglais, le « Royal Charles ». D’autresnavires furent incendiés ou coulés.

Après une nuit au mouillage, d’autresnavires hollandais se pressèrent endirection de Chatham. Le 13 juin, ils sebattirent contre le château d’Upnor etfurent forcés de faire demi-tour, non sansavoir endommagé plusieurs vaisseauxanglais. Bien que le château soit parvenu àenrayer l’attaque du chantier naval, le raidhollandais représenta une terrible défaitepour la marine anglaise. Se rendant àChatham peu de temps après pour voirles vaisseaux incendiés couchés dans le litde la rivière, l’écrivain John Evelyn lesdécrivit comme le plus affligeant spectaclejamais observé par un anglais et undéshonneur impossible à effacer.

La Tamise et le canal de Medway

Un canal ressemble à une rivière mais ilest conçu puis creusé par des hommesavant d’être rempli d’eau. Bien des canauxfurent construits au 18ème siècle dans lebut de déplacer des objets lourds dansdes endroits ne bénéficiant pas de rivières.

En 1824, une compagnie privée construisitun canal pour relier la Rivière Medway à laTamise. Ce canal partait de Strood, passaità travers un long tunnel jusqu’à Highampour finir ensuite à Gravesend, écourtantainsi le voyage vers Londres de plusieursheures. Malheureusement, la constructiondu canal avait coûté très cher et la

compagnie n’obtint jamais aucun bénéficedes bateaux qui payaient pour y naviguer.Le tunnel ne demeura ouvert quequelques années avant d’être vendu pourfaire place à une ligne de chemin de fer.C’est cette même ligne qui relie toujoursStrood et Higham.

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Qu’est-ce que l’ cologie ?

L’écologie consiste à étudier l’interactionentre les choses vivantes et leur cadrenaturel. Tout ce qui existe dans un endroitparticulier, y compris les plantes et lesanimaux mais aussi les ressources tellesque l’air et l’eau, peut être décrit commeun écosystème. La taille des écosystèmesvarie – certains sont aussi petits qu’unjardin, d’autres sont aussi vastes que laterre tout entière.

La Rivière Medway et son estuaire,l’estuaire étant la partie de la rivière quis’élargit avant de rencontrer la mer,forment un écosystème compliqué. Cetécosystème est composé d’une largegamme d’habitats différents.

Pendant d’innombrables années, les planteset les animaux ont évolué ou se sontadaptés en fonction de leur habitat, c'est-à-dire l’environnement dans lequel ilsvivent. Parfois, les habitats se modifient sirapidement qu’ils ne sont plus adaptés auxplantes et aux animaux, ce qui signifie queceux-ci peuvent mourir ou disparaître. Les

humains, particulièrement quand ils sonten grand nombre, peuvent souventmodifier les habitats sans même s’enrendre compte.

Pourquoi l’ cologie de la Rivi reMedway est-elle importante ?

Les estuaires des rivières sont importantscar ils représentent des écosystèmesinhabituels et abritent de nombreusesplantes et animaux spéciaux. A l’endroit oùla Rivière Medway tourne vers l’est aprèsavoir passé Rochester, Chatham,Brompton et Upnor, elle s’élargit d’uncoup. La marée montante et descendanterecouvre de vastes étendues boueuses. Depetites îles apparaissent au milieu du coursd’eau. L’eau y devient pratiquement aussisalée que l’eau de la mer. L’estuaire changecontinuellement, de jour en jour etd’année en année.

La forte présence de nourriture dans lavase et les eaux de la rivière produit unenvironnement capable de subvenir auxbesoins d’un grand nombre d’animaux.Parmi eux, les invertébrés sont

2Ecologie

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particulièrement importants. Lesinvertébrés sont des animaux dépourvusde colonne vertébrale tels que les bulots,les crevettes, les crabes et les vers, quifournissent à leur tour une sourced’alimentation à d’autres animaux quiviennent dans l’estuaire pour se nourrir.

L’homme utilise lui aussi l’estuaire depuisdes centaines d’années. Notrecomportement a eu un impact surl’écosystème. Nous nous sommes montréstrès habiles pour pêcher dans les eaux dela Medway. Nous avons dragué la rivièreen ramassant la vase pour que l’eaucircule librement à travers les canaux de larivière. Nous avons construit des forts surles îles et des digues de protection sur larive pour empêcher la mer d’envahir lesvilles et les villages côtiers. Nous avonsnourri nos animaux de la ferme en leslaissant brouter dans les marais de larivière. Nous y avons jeté toutes sortes dedéchets et de produits polluants.

Quels sont les principaux habitatsde l’estuaire de la Medway ?

Zones vasières de balancement desmarées

Les zones vasières sont de longs bancs deboue qui se forment entre marée haute etmarée basse. Entre deux marées, ilsconstituent un habitat mais ils seretrouvent entièrement noyés sous l’eaudeux fois par jour, quand la marée monteet descend. On n’y trouve généralementaucune plante, sauf la zostère marine quipousse parfois sur certains bancs de vasemieux abrités. Cependant, la vase elle-même regorge d’invertébrés. C’est laraison pour laquelle ces bancs de bouesont importants. Il paraît qu’un mètrecarré de boue aurait le même contenuénergétique que 16 barres de chocolat !

Marais salants

Les marais salants sont légèrement surélevéspar rapport à la boue de la rivière. Ils nesont pas assujettis aux marées et ne sontqu’occasionnellement recouverts d’eau. Ilsforment toutefois un habitat à part oùseules certaines plantes spécifiques sontcapables de survivre à l’eau salée qui lesrecouvre régulièrement. Les plantes elles-mêmes aident à préserver l’habitatpuisque leurs racines et leurs tigesretiennent la boue des marais etempêchent les flux et reflux de la rivièrede l’emporter.

Parmi les plantes des marais salants lesplus communes on trouve : l’astermaritime, la lavande de mer, la spartine, etl’herbe de prés salés. On trouve aussi danscette région une espèce rare appeléesalicorne dorée. L’estuaire de la Medwayest l’un des meilleurs endroits en GrandeBretagne où étudier la famille de plantesdu nom de salicornes.

Prairies humides

La prairie humide est une zone depâturage ou de terre, sur laquelle lesanimaux de la ferme se nourrissentlibrement. Bien qu’humide, elle est plussèche que les marais salants. L’eau s’yaccumule dans des étangs et des canauxque les populations locales utilisent pourgérer l’humidité du marais en construisantdes vannes de vidange. Ces vannes sontdes sortes de barrières amoviblesplongées dans les cours d’eau. Il estpossible de les ouvrir et de les refermerpour envoyer l’eau autour des zones depâturage. Les fossés ainsi noyésempêchent également les animaux des’échapper. La flore des prairies humidesest composée de plusieurs espècesd’herbe et de graminées mais aussi de

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nombreuses autres plantes telles quel’orgeat maritime, le chénopode glauque etle trèfle maritime.

Digues

Les terres de l’estuaire sont protégées enbien des endroits par des digues ; dessortes de larges berges escarpéesdestinées à forcer la rivière à rester dansson lit ou du moins à limiter sesinondations aux marais salants. Nombrede ces digues ont été construites il y descentaines d’années à base de boue, deterre et d’argile. Au bout d’un certaintemps, de vastes prairies ont commencé àse développer sur les digues elles-mêmeset on y trouve de nos jours une profusionde plantes très intéressantes qui poussentsur les rives même de la Medway.

L’argile utilisée pour la construction de cesdigues était généralement extraitedirectement du sol en bordure de larivière. Une fois remplis d’eau, les largestrous et fossés ainsi créés setransformaient eux-mêmes en denouveaux habitats. Aujourd’hui, on y trouvede nombreux lits de roseaux de Medway.

Des visiteurs inhabituels

Des créatures surprenantes ont étédécouvertes dans les eaux de la Medway.On aperçoit de temps à autres des phoquesdans l’estuaire. En 2008, un phoque aremonté la Rivière Medway jusqu’à l’éclused’Allington près de Maidstone.

Les dauphins font parfois une rareapparition. En juin 2010, un dauphin s’estretrouvé prisonnier dans une mare peuprofonde à Otterham Quay. Avec la maréedescendante, le niveau de l’eau baissait deplus en plus et une tentative de sauvetageavait été lancée. Le dauphin mourut aumoment même où deux hommes

essayaient de le hisser vers le cours de larivière. L’examen pratiqué par la suite sursa dépouille démontra clairement qu’il étaitgravement malade et n’aurait pas survéculongtemps, même en pleine mer. Lesanimaux qui se retrouvent ainsi échoués ensolitaire finissent souvent par mourir.

L’une des espèces de poisson les plusinhabituelles trouvée dans l’estuaire de laMedway ces dernières années à été unelamproie marine. Elle ressemblait à uneanguille géante et mesurait un bon mètrede long. On donne parfois aux lamproies lenom de poisson vampire parce que leurbouche est équipée d’une ventouse et deplusieurs rangées de dents qu’elles utilisentpour s’attacher à d’autres poissons.

Cette lamproie a été découverte enfévrier 2004 par des employés deKingsnorth dans l’eau pompée par lacentrale électrique. Elle était encorevivante et en bonne santé. A l’époque,l’Agence pour l’Environnement avaitdéclaré que c’était le premier poisson decette espèce trouvé dans L’estuaire de laMedway. L’agent technique del’environnement alors en poste avait avouéavoir eu gros choc lorsqu’il avait sorticette lamproie de l’eau !

Qu’est-ce qui vit dans les eaux de l’estuaire ?

L’eau de l’estuaire n’est ni une eau derivière ni une eau de mer mais un mélangechangeant des deux. Elle peut contenirjusqu’à 30 % de sel. La nature spécifiquede cet habitat signifie que les estuaires dela rivière ont une importance au niveau ducycle de vie de nombreux types depoissons. Cet environnement plus protégéreprésente un habitat très utile où ilspeuvent se nourrir, se reproduire et

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grandir. Pour des poissons de mer tels quele saumon, les eaux de l’estuaire serventde point d’entrée aux routes de migrationqui les entraînent vers la sécurité deszones de reproduction situées en amont.

Un nombre particulièrement important dejeunes poissons passe les mois d’hiver dansl’estuaire de la Medway mais la rivière atoujours regorgé de nombreuses espècesdifférentes. Suite à des prélèvementseffectués sur trois points des coursinférieurs de la rivière en 2006, on y atrouvé : des vandoises, des épinoches, desperches, de faux éperlans, des gardons, desablettes, de petits gobies de sable, des bars,des truites brunes, des anguilles, des flets,des mulets and des sprats. Cependant,l’éperlan et l’huître ; les deux espèces ayantautrefois rendu la pêche sur la Medway sicélèbre, ont désormais pratiquementdisparu de la rivière.

Quels sont les oiseaux qui vivent sur ou pr s de la Rivi re Medway ?

L’estuaire de la Medway représente unimportant habitat pour les oiseaux.Certains oiseaux y passent l’hiver ;d’autres utilisent l’estuaire comme un lieude reproduction. De très nombreuxoiseaux traversent cette zone chaqueannée en cours de migration vers ou enprovenance d’autres pays.

Plus de 130 000 oiseaux d’eau passentchaque année par les estuaires de laRivière Medway et de la Rivière Swale.

La variété incroyable d’espèces qui s’yprésentent si nombreuses est d’uneimportance mondiale pour les catégoriesd’oiseaux suivantes : • Tadorne de belon• Bernache cravant

• Pluvier argenté• Pluvier grand-gravelot• Canard pilet• Bécasseau variable• Chevalier gambette

Les espèces suivantes s’y retrouventégalement en quantités suffisantes pournous permettre de déclarer que l’estuairede la Medway est l’un des sitesbritanniques les plus importants pourl’observation des : • Tournepierres à collier• Barges à queue noire• Courlis cendrés• Grèbes huppés• Canards souchets• Sarcelles d’hiver• Canards siffleurs• Oies rieuses

Quelles sont les principales r serves naturelles localesproches de la rivi re ?

La zone de Medway et ses alentoursproches offrent plusieurs sitesd’observation des oiseaux. On compteparmi eux la « Royal Society for theProtection of Birds (RSPB) » (La sociétéroyale de protection des oiseaux) et laRéserve de Northward Hill, qui accueillela plus grosse population de hérons detoute la Grande Bretagne ; soit environ150 couples de hérons. Il n’est pas rare devoir ces grands oiseaux voler lentementau-dessus des marais. Situé entre Medwayet Gravesend, Cliffe Pools est un autre siteimportant pour les oiseaux pataugeurs quivolent jusque-là pour se reproduire. LaRSPB est en train de développer unenouvelle réserve sur le site et gère untotal de huit réserves sur l’ensemble desmarais de la partie nord du Kent, ycompris Nor Marshes et Motney Hill à

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Medway. Pour l’instant ces sites ne sontpas en mesure d’accueillir des visiteursmais ils sont visibles depuis les sentiers duparc « Riverside Country Park ».

La réserve de Nor Marsh est composéed’une série d’îles dont la surface estrecouverte de marais salants ; un habitatidéal pour les oiseaux et d’autres espècesde faune et de flore. Au printemps, lechevalier gambette et le pluvier grand-gravelot viennent ici se reproduire et enhiver, c’est une région très populaire pourla bernache gravant, la mouettemélanocéphale et le garrot à œil d’or. Leslits de roseaux de Motney Hill sont d’uneimportance extrême.

Situé près de Gillingham, le « RiversideCountry Park » couvre plus de 100hectares de l’estuaire de la Medway. On ytrouve plusieurs types d’habitats, ycompris des bancs de vase et des maraissalants, des étangs, des prairies et desterrains broussailleux, tous propices audéveloppement de la faune et de la flore.

La migration

Certains oiseaux effectuent une migration.Cela signifie qu’ils voyagent chaque annéevers un nouvel habitat pour s’y nourrir ets’y reproduire ou encore qu’ils migrent enfonction des changements climatiques. Denombreuses espèces se regroupent avantd’entamer leur voyage. Pour les oiseauxde plus grande taille, voler en groupe peutpermettre d’économiser de l’énergie.

La période migratoire est probablementliée aux modifications de la longueur desjournées au fil des saisons.

Une fois lancés, les oiseaux peuventcouvrir chaque année des distancesénormes. Ils suivent généralement le

même parcours et apparaissentinvariablement tous les ans à certainendroits et à une certaine époque. Il arrivecependant que des oiseaux se perdent,surtout lorsqu’ils sont confrontés à deschangements climatiques inhabituels.

La migration n’est pas uniquement unparcours accompli en volant. La plupartdes espèces de pingouins peuvent voyagersur des centaines de kilomètres entraversant la mer pendant leur saisonmigratoire. D’autres animaux tels que lesgnous effectuent eux aussi une migration.

Quels sont les dangers quimenacent l’ cosyst me de laRivi re Medway et comment fairepour l’en prot ger ?

Les habitats naturels de la Rivière Medwayet des ses alentours constituent uneressource précieuse qu’il est nécessaire debien gérer, de préserver ou d’entretenirpour l’avenir.

La liste des espèces d’oiseaux qui peuplentles zones marécageuses au nord du Kentet l’estuaire de la Medway a beau êtrelongue, nombre d’entre elles fontdésormais partie des espèces en danger.La couleur orange été attribuée à cetteliste pour symboliser le fait que même siles chiffres sont actuellement positifs, cesespèces vont sans doute se retrouver endanger à l’avenir. L’ajout d’une espèce surcette liste orange signifie que le nombrede ces oiseaux est en diminutionprogressive ou que leurs habitatsdeviennent de plus en plus rares.

Les industries peuvent endommagerl’environnement naturel. L’estuaire de laMedway rejoint l’estuaire de la Tamiseentre l’île de Isle de Grain et Sheernesssur l’île de Sheppey. L’estuaire compte

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plusieurs chantiers navals d’importanceainsi que deux centrales électriques etdeux raffineries de pétrole. La croissanced’un port très actif accueillant de largesvaisseaux dans l’estuaire a entraîné laperte d’une partie de l’habitat naturel.

Toutes sortes de personnes utilisent laRivière Medway – parmi elles : lespêcheurs, les propriétaires de bateaux,l’armée, les chasseurs, les fans de jet ski.Ce type d’exploitation de la rivière peutavoir une influence néfaste surl’environnement et peut engendrer denouveaux dangers pour ses habitats. Ilexiste des règles et des règlementationsdestinées à garantir une utilisationappropriée de la rivière et une limitationmaximale des dégâts.

L’estuaire de la Medway est à proximitéde Londres et se situe au beau milieud’une partie du pays que le gouvernementa déclarée prête à bénéficier d’unchangement. Les personnes chargées deplanifier ce changement sont senséesprendre toutes les précautions disponiblespour garantir que les nouveauxdéveloppements ne nuisent pas àl’environnement de la rivière ou auxanimaux et aux plantes qui y vivent.

La protection, la conservation etl’amélioration de l’environnementreprésentent un véritable challenge, alorsmême que la région de Medway commenceà se modifier très rapidement avec ledéveloppement de nouveaux logements etde nouvelles activités économiques. Unegrande partie des terres qui entourent larivière sont classées « SNCI - Site ofNature Conservation Interest » (Zonenaturelle d’intérêt écologique). Ce quisignifie que les autorités locales qui en ont

la charge ont déclaré ce site comme étantune zone spéciale nécessitant d’être priseen compte lors de tout futurdéveloppement. Les espaces verts tels queles parcs et les dispositifs destinés àencourager la faune et la flore sont intégrésaux projets de création des complexesrésidentiels locaux.

Aidée par d’autres organisations, l’Agencepour l’Environnement essaie de veiller àce que la Rivière Medway ne souffre pasde la pollution. La propreté de l’eau estd’une importance capitale pour garantirque de nombreuses espèces de poissonscontinuent à vivre dans la rivière. Lespersonnes ont toutefois elles aussi besoind’être protégées, et de nouvelles digues etcanaux de drainage les aident à seprémunir contre les inondations.

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Pourquoi la vie animale de larivi re s’est-elle modifi e ?

Les poissons sont très sensibles auxchangements des eaux dans lesquelles ilsvivent. L’eau de rivière peut setransformer pour un certain nombre deraisons : en fonction du temps, denouvelles espèces de plantes, de lapollution, ou à cause d’un mélange de cestrois facteurs. La pêche elle-même peutaussi nuire définitivement à certainesespèces de poissons si ceux-cidisparaissent en trop grand nombre avantd’avoir pu se reproduire. Cela fait bienlongtemps que nous nous sommesaperçus de ces problèmes, c’est pourquoila pêche est soumise à un certain nombrede réglementations locales et de lois,certaines étant très anciennes.

A qui appartiennent les poissonsde rivi re ?

Il y a des centaines d’années, onconsidérait que pratiquement toutappartenait à la Couronne – c’est à direau Roi régnant. Le roi percevait de l’argent

en vendant ou en louant ses terres. Il luiarrivait aussi d’en donner à certainespersonnes pour les persuader de devenirses amis. Les animaux qui peuplaient lesforêts et les poissons qui nageaient dansles rivières lui appartenaient aussi.Quiconque désirait chasser les animauxou pêcher les poissons devait obtenir sapermission. Il était plus simple d’octroyercette permission à des groupes depersonnes plutôt qu’à des individus isolés.C’est ainsi que les pêcheurs ontcommencé à former des associations etdes sociétés qui organisaient toutes lesactivités relatives à la pêche et veillaient àce que seuls les membres des sociétés ouassociations attrapent le poisson.

Ce système de gestion de la pêche sur laMedway était extrêmement importantparce qu’il permettait de contrôler lenombre de poissons sortis de la rivière.Selon l’époque de l’année, certains typesde pêche étaient interdits pour donner aupoisson le temps de se reproduire. Toutepersonne surprise en train d’enfreindre lerèglement était punie par une amende.

3La p che

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Les lois relatives au contrôle de la pêchesur la Medway remontent probablement àl’époque normande. Cependant, lapremière trace d’une véritableréglementation date de 1446. C’est unecharte, c'est-à-dire une sorte d’ordre écritdélivré par Henry VI. Sur cette charte,Henry déclare que toute personnedevenue membre de la société officielledes citoyens de Rochester pouvait utilisertout ce qui vivait dans la Rivière Medwayentre Sheerness et Hawkwood (près duvillage de Burham). Henry permit aussi auxcitoyens de gérer la Medway et d’organiserles activités qui y avaient lieu, sans quequiconque ait le droit d’intervenir, quelleque soit son importance.

La charte d’Henry signifie que tout mairede Rochester (désormais tout maire deMedway) devient ‘amiral’ de la rivière etdoit présider chaque année un tribunalpour nommer de nouveaux pêcheurs etpunir toute personne n’ayant pas respectéles règles. Ce tribunal se tient toujoursdans le « Guildhall » (Hôtel de ville) deRochester. En reconnaissance du fait quecette responsabilité fait partie du travaildu maire, un aviron en argent fut façonnéen 1748 et offert à la ville. Il est encoreexposé au musée du Guildhall.

Quels types de bateaux les

p cheurs de Medway

utilisaient-ils ?

Les bateaux se présentent sous bien desformes et des tailles différentes. Chaquetype de bateau est destiné à accomplir aumieux une tâche particulière dans unendroit particulier. Un bateau construitpour transporter des véhicules routiersd’une rive à l’autre ne ressemblera pas àun bateau dont le but est de transporterdu charbon sur un canal.

Les bateaux de pêche qui sillonnentl’estuaire doivent être faciles àmanœuvrer. Il est important que l’équipagepuisse se concentrer sur le poisson aumoment de le sortir de l’eau sans avoir àse soucier sans cesse de la direction queprend le bateau. Celui-ci doit demeurerstable car les filets sont lourds. Il faut qu’ily ait de la place à bord pour le poissonune fois remonté. Il peut aussi être amenéà naviguer dans les bas-fonds. Il fautégalement qu’il soit solide car la pêche partous les temps est difficile pour leshommes comme pour leur équipement.

La pêche à bord d’un « doble »

De petite taille, le « doble » - bateau depêche typique de Medway - étaitrelativement peu coûteux, permettantainsi à bien des gens de gagner leur vie endevenant pêcheurs. Les dobles étaienttoutefois si utiles que de nombreuxhommes les employaient tout au long deleur vie. Souvent la meilleure pêche nepouvait avoir lieu que la nuit.

Pour s’éclairer, chaque doble était équipéd’une lampe (ou flambeau) spéciale. Cettelampe ressemblait à une théière ou unebouilloire en fonte remplie d’huile de colza.Un épais fil de corde enfilé dans le becservait de mèche. Imbibé d’huile, il brûlaitpendant de longues heures. La lampe étaittrès lourde, ce qui lui évitait d’être secouéepar les mouvements du bateau.

Le dispositif le plus important sur lesdobles était le « wet well ». C’était uncoffrage situé au milieu du bateau et quireposait sur des trous dans la coque. Cestrous laissaient rentrer juste assez d’eaupour permettre de maintenir en vie lepoisson qui y était entreposé, ou du moinsle plus frais possible. De nos jours, unegrande partie du poisson pêché sur des

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bateaux de grande taille est congelépratiquement dès sa sortie de l’eau. Lespêcheurs de Medway n’avaient eux aucunmoyen de maintenir leurs prises bien aufrais. Cette méthode de conservation leurpermettait donc de continuer à pêchersans que les premières prises nes’abîment. A la fin de chaque voyage, ilsdéchargeaient tout le poisson en lesortant du coffrage à l’aide d’un filet dechargement dont le cadre en fer étaitspécialement adapté pour recevoirl’ensemble de la pêche.

La pêche à bord d’un « bawley »

Le bawley était un autre type de bateau depêche et au lieu d’un « wet well », les plusgrands des bawleys de Medway étaientéquipés d’un « boiler » ; une sorte dechaudière pour la cuisson. Ces bateauxservaient à la pêche aux crevettes, trèsimportante sur la Medway,particulièrement vers la fin du 19ème et ledébut du 20ème siècle. En fait, il est fortprobable que le nom de « bawley » soitdérivé du mot « boiler ».

Cette chaudière était en cuivre et reposaitdans la cale au fond du bateau. C’estlorsque la pêche aux crevettes acommencé à remplacer la récolte deshuîtres en tant que pêche principale sur laMedway que les bawleys ont été équipésde « boilers ». A peine pêchées, lescrevettes étaient versées dans la chaudièreet cuites dans de l’eau de mer à laquelleon rajoutait du sel. Au bout d’un petitmoment, on ressortait les crevettes et onles faisait sécher avec soin à l’air chaudavant de les stocker. Elles gardaient ainsitoutes leurs qualités.

Les propriétaires de bawleys en étaienttrès fiers et aimaient se faire la course auretour de la pêche. Des courses officielles

étaient parfois organisées, soit sur laMedway, soit ailleurs sur la côte du Kent.

Deux modèles de bateau bawley sontexposés au musée du Guildhall deRochester.

Les bornes en pierre

A l’époque médiévale, il y avait fort peu decartes. Il était donc très difficile deconnaître avec certitude les limites desterres d’une personne et de celles de sesvoisins. Les villes et les villages utilisaientsouvent de grosses pierres plantées dansle sol pour délimiter leur territoire, en ygravant parfois une inscription. Visiblesdepuis la rivière, de hautes pierresservaient également à indiquer les zonesde pêche, signalant les endroits oùcertains groupes de personnes avaient ledroit de pêcher. Si ces pierres tombaientou été endommagées, elles étaientremplacées. Certaines survivent encore denos jours. Une de ces bornes en pierre setrouve toujours à Hawkwood ; elle indiquela limite du territoire en amont sur lequelles pêcheurs de Medway avaient le droitde travailler.

Des pierres encore visibles aujourd’hui àLower Upnor représentent une autreborne limitrophe. Les pêcheurs londoniensavaient le droit d’attraper uniquementcertaines espèces de poissons dans leseaux proches de la rive nord de laMedway et jusqu’à cette limite. La pluspetite borne à Upnor est la plus vieille desdeux, il est toutefois possible qu’elle nesoit pas aussi ancienne que la date de1204 qui y est gravée le suggère.

Un tr sor cach !

Il arrivait parfois aux pêcheurs de Medwayde trouver de nouveaux lits d’huîtresdemeurés inexploités pendant des années.

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Cela équivalait pour eux à la découverted’un trésor caché. En 1916, un homme dunom de Charles Hill qui avait découvertun nouveau lit d’huîtres à Cookham WoodReach, reçut la permission d’y effectuer dudragage hors saison. Il récolta 1,4 milliond’huîtres entre mai et décembre. Il le fitmalheureusement si bien que l’on netrouva plus jamais aucune huître danscette partie de la rivière !

En 1922 la famille Hill découvrit un litd’huîtres qui se développait en toutetranquillité à Half Acre Creek, depuis la1ère Guerre Mondiale. Ils essayèrent d’engarder le secret en travaillant de nuit ;draguant la crique dans l’obscurité avantde se rendre en mer le matin pour trierleur prise. Ils travaillèrent ainsi pendant uncertain temps mais même après que leursecret ait été découvert, il y eut assezd’huîtres pour permettre à plusieursbateaux de ramener de bonnes récoltes.Certains équipages gagnaient à l’époquejusqu’à 80 livres sterling par semaine – ce qui représenterait de nos jours plus de2 000 livres.

Comment attrapait-on le poisson ?

Le comportement et l’habitat despoissons diffèrent en fonction desespèces. Ce qui signifie que toutepersonne désireuse de pêcher doitsoigneusement étudier la question etutiliser l’équipement adapté au poissonqu’elle désire pêcher. L’équipement decertains bawleys de la Medway changeaitparfois en cours d’année afin de mieuxcorrespondre à une espèce différente, enfonction des variations du nombre depoissons dans la rivière.

Le dragage des huîtres

Les huîtres sont des mollusques comme les

escargots et elles habitent à l’intérieurd’une double coquille dure. Cela fait dessiècles que les gens les mangent crues oucuites. On a retrouvé des preuves du faitque les huîtres du nord du Kent étaientd’une si grande qualité, qu’au premier siècleaprès JC on en transportait jusqu’à Rome.

Le problème des huîtres est qu’elles sonttrop faciles à récolter. Elles sont aussi trèssensibles à la qualité et à la températurede l’eau. De nombreuses années de pêcheabusive, de pollution et d’hivers rigoureuxont entraîné la disparition des huîtres del’estuaire de la Medway. Pourtant, jusqu’aumilieu du 19ème siècle, les huîtresreprésentaient le premier produit de lapêche pour quiconque travaillait pour lasociété de pêche de la Medway. Trèspopulaires et bon marché, ellesconstituaient une partie essentielle del’alimentation d’un grand nombre despersonnes parmi les plus pauvres.

Pour récolter des huîtres il est importantd’être organisé parce qu’il est très facilede détruire totalement les récoltes. Leslits d’huîtres de la Medway étaient souventréapprovisionnés avec de jeunes huîtresvenues d’ailleurs. On leur donnait alors letemps de se développer et la récolte nereprenait qu’une fois qu’elles avaientatteint une bonne taille. Tous les pêcheursde Medway versaient régulièrement del’argent à la société de pêche aux huîtres« Rochester Oyster Fishery » qui géraitles affaires relatives à la récolte deshuîtres et essayait de concilier les partiesconcernées en cas de conflits relatifs àl’exploitation des lits.

Lorsque les huîtres étaient prêtes, audébut de la saison en novembre, on lesdraguait. La drague était un filet accrochéà un cadre rectangulaire que l’on traînait à

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la surface des lits, récoltant ainsid’innombrables huîtres.

Le travail était extrêmement pénible eteffectué par tous les temps. Les dragueurssouffraient de crevasses aux mains et leurpeau était très abîmée à la base des doigts àforce de tirer sur les cordages attachés auxdragues. Durant la Première GuerreMondiale, alors qu’un grand nombre dejeunes gens s’étaient engagés dans l’armée,les femmes furent elles aussi chargées derécolter les huîtres. Il n’était pas rare de lesvoir travailler sur les terrains à huîtres privésautour de Motney Hill, en aval de Gillingham.

A la fin du 19ème siècle, la Société depêche aux huîtres de Rochester accumulales dettes après avoir emprunté l’argentnécessaire au réapprovisionnement des litsd’huîtres avec de nouveaux coquillages. Deshivers très froids suivirent et les huîtres nese développèrent pas. Afin de récupérer unepartie de l’argent, la société loua certains deses lits à des pêcheurs privés, avec pourrésultat une recrudescence de la pêcheabusive. Il y eut aussi un vent de panique àcause d’une épidémie de typhoïde. Letyphus était une maladie liée à la pollutionde l’eau et les analyses effectuées sur leshuîtres près des villes riveraines de laMedway indiquèrent que celles-ci étaientcontaminées. L’horrible hiver glacial de1939/40 porta le coup de grâce aux huîtresrestantes de la Basse Medway. Si la rivièreparaît aujourd’hui plus propre qu’à l’époqueoù elle regorgeait d’huîtres, celles-cisemblent pourtant avoir disparu à jamais.

Le dragage des éperlans

L’éperlan est un fin poisson vert et argentde la famille du saumon. D’une longueurmaximum de 25 à 30cm, il est équipé derangées de dents acérées qu’il utilisecontre de plus petits poissons qui lui

servent de proie. Il passe la moitié del’année en mer. Aux premiers jours del’automne, de larges de bancs d’éperlansapparaissaient dans les estuaires de larivière, remontant lentement vers l’amontpour y déposer leurs œufs ou alevins.Leur arrivée marquait le début de la hautesaison pour la pêche sur la Medway.

A la fin du 19ème siècle et au début du20ème, l’éperlan était un poisson trèsapprécié pour son goût. Les éperlans deMedway avaient la réputation d’êtreexceptionnellement bons et leur présencedans la rivière représentait donc pour lespêcheurs une excellente source derevenus durant cette période. Il étaittoutefois difficile de prévoir l’apparitiondes éperlans qui ne se manifestaient pasdu tout certaines années. Aujourd’huiencore, personne n’est certain de la raisonpour laquelle ils ne viennent plus dans leseaux de la Medway.

La capture du poisson exigeait bien sûr unepréparation minutieuse. Les quelquespremiers éperlans arrivaient dans la partiebasse de l’estuaire au mois d’août, et enfévrier des milliers de poissons peuplaient larivière jusqu’à Hawkwood Stone. Ilsrefaisaient alors le voyage à l’envers aprèsavoir frayé. En automne et en hiver, leséquipages pêchaient entre Chatham etStrood ; au début du printemps, les bateauxse déplaçaient au-delà du pont de Rochester.

La pêche à l’éperlan s’effectuaituniquement en eaux calmes, dans le couded’une rive ou là où un obstacle avait crééun étang bien calme. Ces endroits étaientappelés des « shoots » et portaient chacunun nom distinct. La marée avait aussi unegrande importance et généralement, lapêche ne pouvait commencer que deuxheures après que la marée ait tourné. En

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attendant ce moment précis, les équipagesdes bateaux de pêche alignaient leurs «dobles » avant de pouvoir se relayer pourdraguer le « shoot ».

Le dragage au filet nécessitait la présencede deux hommes, l’un à bord d’un doble,l’autre sur la rive. Le batelier ramait aumilieu du cours d’eau, draguant le filet lelong du shoot sur son passage tandis quel’homme posté sur la rive tenait l’autreextrémité. Des poids en plomb tiraient lemilieu du filet vers le fond tandis que desbouchons en liège aidaient la partiesupérieure à rester à fleur d’eau. Lapersonne chargée de piloter le dobledevait ensuite retourner vers la rive à larencontre de son compagnon, faisant ainsieffectuer un cercle complet au filet. Lesdeux hommes devaient alors travaillerdepuis la rive en tirant sur le filet et endéversant le poisson dans le bateau.

Au printemps, des équipes de pêcheursjetaient l’ancre de leurs bawleys au milieudes shoots à Cuxton, Halling et Burham etdormaient à bord pendant un mois oudeux, utilisant des dobles pour la pêcheelle-même. Un homme pouvait ainsigagner 40 livres sterling par semainependant cette période, ce qui représentaità l’époque une énorme somme d’argent.Une fois pêchés, les éperlans était placésdans des caisses et envoyés en trainjusqu’à Londres où ils étaient vendus aumarché de Billingsgate.

Danger!

La rivière peut être dangereuse quelle quesoit la période. Pêcher à longueur d’annéeet spécialement la nuit pouvait toutefoiss’avérer très périlleux. Il y avaitquelquefois des accidents et parfois mêmemort d’homme.

Le 31 juillet 1896, un homme appelé JohnHill échappa de justesse à la mort. Ilpêchait avec son fils Ernest dans les eauxprofondes du côté de Sheerness à borddu « Jubilee », son bateau bawley. Ilsvenaient juste de hisser la drague hors dubateau et celle-ci plongeait rapidement ens’étirant vers le fond. Un simple momentd’inattention suffit pour que le pied deJohn se retrouve soudain pris dans la ligne.Projeté par dessus bord il futimmédiatement entraîné vers le fond.Deux options s’imposaient à Ernest. Soitarrêter le filet et commencer à leremonter pour permettre à son père derefaire surface - mais la manœuvre risquaitde prendre trop de temps. Soit, laisser lefiler se dérouler en espérant qu’une foisau fond son père parviendrait à se dégageret à remonter à la nage. Pendant ce tempslà, Charles, un autre fils de John qui avaitassisté à l’accident, se rapprochait enramant à bord d’un second bawley. Aprèsun long moment, John parvint à se dégageret à remonter en surface. Charles seprécipita immédiatement à l’aide de sonpère épuisé pour l’aider à rester à flotjusqu’à ce que des secours arrivent. Johnse rétablit parfaitement mais ne retournajamais à la pêche.

Charles quant à lui, continua nonseulement à pêcher mais aussi à sauver lespersonnes en péril. En 1903, il reçu unemédaille pour le récompenser d’avoirsauvé la vie d’un homme du nom deRichard Newington qui était tombé dansla Medway.

Qui taient les p cheurs ?

Jusqu’à une époque très récente, la pêchesur la Rivière Medway était un travailprincipalement masculin. Ceci était dû aufait que seuls les hommes avaient le droit

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de se joindre à une organisation officielleet de devenir « freemen », c'est-à-diremembres de la société de pêche et libresde pêcher les poissons de la rivière. Ilarrivait parfois à certaines sociétés privéesayant obtenu le droit de pêcherd’employer des femmes.

Au cours de ces deux derniers siècles aumoins, la seule façon de devenir un «freeman » consistait à effectuer unapprentissage de sept ans au sein d’uneentreprise appartement à une personnemembre de la société de pêche. Lesapprentis n’étaient pas rémunérés mais ilsétaient nourris et logés et apprenaienttout ce qu’ils avaient besoin de connaîtrepour monter leur propre affaire. Certainsmaîtres donnaient de l’argent de poche àleurs apprentis ou leur permettaient deramasser et de vendre les crabes qui seretrouvaient prisonniers des filets depêche. Si possible, un bon maître faisaittoujours de son mieux pour aider sonapprenti à s’acheter un doble et un filet àla fin de son service.

La communauté des pêcheurs de Medwayn’était pas très vaste et de nombreusesfamilles de la région se connaissaient. Ellesfaisaient de leur mieux pour s’entraider àl’occasion de la naissance des enfants, dela maladie de l’un des membres d’unefamille, si la pêche était mauvaise ou sil’équipement tombait en panne. Lespêcheurs eux-mêmes délaissaient souventleur véritable nom pour s’appeler entreeux uniquement par leur surnom. Ainsi,dans la région de Medway au début desannées 1900 vous auriez pu côtoyerSqueaker (Le Grinceur), Whistler (LeSiffleur), Toggie (Le Cabillot), Tomato Joe(Joe la Tomate), Curly (Le Frisé), Bluey (LeBleuet), Scratch (La Gratouille); ou même

Deerfoot (Patte de Cerf), Beeswing (Ailed’abeille) ou Bear (L’ours).

Avant la Seconde Guerre Mondiale, il n’yavait pas de système de retraite et lapêche était un métier difficile. Une caissede retraite avait été organisée à partir del’argent versé à la société de pêche par lescimenteries lorsque leurs ouvriers avaientcommencé à creuser les berges de larivière. Cette caisse était utilisée pouraider les pêcheurs plus âgés et leursveuves, particulièrement à Noël, période àlaquelle la Société de pêche de Rochesterse réunissait pour décider commentdistribuer les fonds.

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Quel genre de navires et debateaux construisait-on sur laRivi re Medway ?

La plupart des vaisseaux construits sur laRivière Medway se divisaient en quatrecatégories:• les bateaux construits au « Royal

Dockyard », le chantier naval royal deChatham;

• les bateaux construits par descompagnies privées;

• les péniches;• les bateaux de pêche.

Tout ce travail dépendait en grande partiedes évènements du moment dans le restedu monde. Les pays ont besoin denombreux vaisseaux de guerre lorsqu’ilssont en conflit ou qu’ils ont besoin deparaître prêts à rentrer en guerre. Lespéniches ne sont utiles que s’il y a desproduits à transporter dans les environs,comme par exemple des briques ou duciment. Les bateaux de pêche sont superflus

si la rivière ne regorge pas de poisson.

Les activités de réparation et de radoubagedes navires étaient aussi liées à laconstruction navale et représentaientparfois autant de travail, surtout si le bateauavait été endommagé au cours d’unebataille ou longuement utilisé en mer.

Comment la construction navalea-t-elle commenc sur la Rivi reMedway ?

C’est sous le règne d’Henry VIII, que lamarine a commencé à amarrer ses grandsvaisseaux de guerre sur la Rivière Medwayprès de Gillingham, considéré comme unendroit relativement sécurisé où entreposerles navires non utilisés. Il était alors possiblede les examiner ou de les réparer, de lescharger en avitaillement et de manièregénérale, de les préparer pour leurpermettre de reprendre la mer. Certainsbâtiments de Gillingham étaient loués pourentreposer tout ce qui était nécessaire à labonne maintenance des vaisseaux. En 1550,

4Construction desnavires et des bateaux

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Le roi Henry exigea que tous les bateauxde guerre qui ne se trouvaient pas dans labaie de Portsmouth soient amarrés sur laMedway près de Gillingham.

En 1567, la reine Elizabeth I nomma lechantier naval voisin de Chatham «Chantier Naval Royal ». Les documents del’époque indiquent que le premier bateau ày être construit et inauguré en 1586s’appelait le « Sunne ». Situé à l’origine àl’endroit connu aujourd’hui sous le nom de« Gun Wharf », ce chantier naval a ensuiteété déplacé en 1619, pour s’installer sur lesite qu’il occupe encore à présent. Descales sèches, une corderie, des maisonsdestinées aux officiers, un grenier à voileset des entrepôts y furent égalementconstruits très rapidement. En quelquesannées, Chatham devint le chantier naval leplus prospère du pays et l’une desmerveilles de l’ère industrielle britannique.Lorsque l’écrivain Daniel Defoe se renditsur place, il trouva le chantiermonstrueusement impressionnant et vaste.

Les chantiers de construction, les bassins,les scieries, les chantiers de préparationdes pins blancs, de construction des mâts,des canons, des passerelles de corde, etl’ensemble des chantiers et autres tâchesne relevant pas du travail de la marineétaient parfaitement organisés telle uneville bien ordonnée.

Parmi les nombreux vaisseaux construitspar le chantier naval de Chatham oncompte le «HMS Victory », le navire amiralde Nelson qui survit encore, ancréaujourd’hui à Portsmouth et le « HMSUnicorn », inauguré en 1824 et désormaisexposé en Ecosse à Dundee.

Entre 1862 et 1885, le gouvernementbritannique décida de concentrer sesressources sur Chatham et de fermer les

chantiers navals de Deptford et deWoolwich. Ceci entraîna une croissancefulgurante du chantier naval de Chatham.D’énormes bassins y furent construits pourrecevoir les nouveaux navires de guerrevictoriens en fer. Ces bassins sont toujoursvisibles à Chatham et sur l’île de St Mary.

Dans le courant du 20ème siècle, unnouveau type de bâtiment fut construit àChatham ; c’était le sous-marin. De fait,lancé en 1962, le tout dernier vaisseauentièrement construit sur ce chantier pourla Marine Royale britannique fut un sous-marin nommé l’« Ocelot ». Peu de tempsaprès, le chantier ouvrit un centre deréparation spécialisé dans les sous-marinspropulsés par des réacteurs nucléaires.Quant à l’Ocelot, de retour dans sa régionnatale, il désormais devenu un centred’attraction très populaire du chantiernaval de Chatham où il accueille chaqueannée des milliers de visiteurs à son bord.

O se trouvaient les chantiersnavals priv s ?

Gillingham

Au début du 17ème siècle, il y avait unchantier naval à Gillingham dont lepropriétaire s’appelait David Duck. PhineasPett, Maitre Charpentier de MarineAdjoint à Chatham en 1604, y fit allusiondans son autobiographie. Pett se servit duchantier pour construire son proprebateau nommé « Resistance », qu’il louaensuite au roi comme transporteur. Pett,rencontra toutefois quelques difficultés caril avait utilisé des matériaux destinés auchantier de Chatham à ses propres fins. Ilne souffrit cependant pas trop d’avoir étédécouvert puisqu’il finit sa carrière en tantque Commissaire de la Marine à Chatham.

La famille Muddle fonda un chantier naval

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à Gillingham au 18ème siècle. Le chantiers’occupa de la construction et de larestauration des bateaux jusque dans lesannées 1850. En 1808, le chantier Muddleaffronta son plus grand défi en acceptantde construire un brick pour la marineanglaise ; un vaisseau équipé de dix canonset baptisé l’« Opossum ». La familleparvint à livrer le navire dans les temps.Une fois mis à l’eau on le remorquajusqu’à Chatham où les finitions y furentajoutées par le Chantier Naval Royal.

Frindsbury

A partir du milieu du 18ème siècle jusquevers 1815, la Grande Bretagne futimpliquée dans une série de guerres.

Ceci eut un important impact positif surl’industrie de la construction navale deMedway. La demande en bateaux deguerre était si importante que leschantiers navals gouvernementaux neparvenaient pas à la satisfaire.

Plusieurs nouvelles sociétés privéess’établirent le long de la rivière àFrindsbury, afin de fournir à la marine lesbateaux dont elle avait besoin. Lescontrats concernant les paiements et lesdélais de livraison étaient conclus avantque le travail ne commence.

Les chantiers de Frindsbury étaientcapables de construire des navires deguerre de pratiquement n’importe quelletaille, mis à part les plus gigantesques.Josiah et Thomas Brindley fondèrent unchantier à Frindsbury et y lancèrent leurpremier bateau destiné à la marine en1794. Leur exploitation se développarapidement au fil des commandes qui necessaient d’affluer.

Ils finirent par gérer trois chantiers navalsdifférents, devenant ainsi les plus importants

constructeurs privés de bateaux sur laMedway. Ils employaient plus de 50charpentiers de marine et d’apprentis.

Les Brindley ne furent toutefois pas lesseuls à prospérer. Au cours de la seuleannée 1808, les chantiers privés de laMedway furent responsables du lancementde 10 bateaux de guerre sur la courtelongueur de rivière entre Frindsbury etUpnor. Au total, les chantiers navals privésconstruisirent 70 bateaux pour la MarineRoyale entre 1793 et 1815. Durant cettemême période, le Chantier Naval deChatham n’en construisit que 14. Ceci estcertainement dû au fait que les chantiersnavals gouvernementaux étaient égalementchargés de la réparation et du radoubagedes bateaux de guerre, ce qui leur prenaiténormément de temps. Une fois la guerreterminée, la marine cessa de financer laconstruction de bateaux, rendant la survieimpossible aux chantiers privés. LesBrindley lancèrent leur dernier bateau en1814 et en 1820 ils durent eux aussifermer leurs portes.

La construction des péniches

C’était une industrie basée presqueentièrement sur le travail des briqueterieset les cimenteries. Les propriétaires de cessociétés obtenaient des bénéficesuniquement s’ils étaient en mesured’acheminer leurs produits là où lesclients leur en réclamaient. Les pénichesde Medway offraient une solution idéale.Spécialement conçues pour monter etdescendre la rivière en toute sécurité,elles étaient propulsées gratuitement parle vent. Dans les années 1880 et 1890, plusde 100 péniches sillonnaientquotidiennement l’estuaire de la Medway àchaque marée.

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Les constructeurs de péniches étaientinstallés tout le long de la Basse Medway.La plupart travaillaient directement sur larive qui descendait en pente vers larivière. Il y avait une fosse de sciage oùl’on découpait le bois d’œuvre. L’accore,les étambots, les espars et les mâts étaienttaillés à l’herminette. L’utilisation d’unechaudière était essentielle pour produirela vapeur destinée à humidifier lesplanches de bois et permettre leur miseen forme. Les constructeurs de pénichesn’utilisaient pratiquement jamais de plansou de dessins. Les charpentiers de marineétaient extrêmement compétents ettravaillaient au jugé – la pratique les aidantà tomber juste.

Les propriétaires des péniches construitessur la Medway étaient généralement deshabitants de la région. Certains étaient descapitaines travaillant à leur compte enlouant leurs services, d’autresreprésentaient de grandes usines qui seconstituaient rapidement une flotteimportante et employaient des hommespour piloter leurs péniches.

Une bonne péniche de Medway avait unfond plat et une cale assez vaste pour luipermettre de transporter 100 tonnes deboue ou de ciment.

Elle était étroite et sa poupe étaitarrondie. Elle était munie d’un mât et degréements qui se repliaient pourpermettre au bateau tout entier de sefaufiler sous le pont de Rochester. Cettemanœuvre d’escamotage s’appelait «huffling » et le capitaine de la pénichedevait faire monter un « huffler » à bord àl’approche du pont. Ce membred’équipage supplémentaire était employéuniquement pour aider à abaisser et àredresser le mât. Certaines péniches

étaient construites pour participer auxcourses populaires qui avaient lieu chaqueannée pour remporter de coûteuxtrophées en argent.

La majorité des péniches de Medwayétaient si bien construites qu’ellesduraient souvent 40 à 50 ans. Ce quisignifiait que les constructeurs de pénichesétaient tributaires de la croissance descimenteries, dont l’activité accrue leurpermettait de continuer à travailler. Audébut du 20ème siècle, dès que les usinescommencèrent à fermer, les sociétés deconstruction de barges ne furent paslongues à suivre. Il ne reste aujourd’huique très peu de barges de Medway.

Les bateaux de pêche

Jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale, deuxsortes de bateaux de pêche étaientpopulaires sur la Rivière Medway ; les «dobles » et les « bawleys ». C’était àl’origine des bateaux à voiles, même sinombre d’entre eux furent plus tardéquipés de moteurs. Ils sont très rares denos jours.

Les dobles sont faciles à reconnaître carleurs deux extrémités, la poupe et laproue, sont généralement pointues. Lemot « doble » provient certainement dufait que le bateau est à bouts doubles. Lesdobles ne faisaient jamais plus de 5 ou 6mètres de long et 2 mètres de large. Ilsétaient bâtis avec des planches de chêne(parfois d’orme) attachées à de lourdes‘côtes’ qui donnaient sa forme au bateau.On pouvait les équiper d’un mât et devoiles mais on les voyait le plus souvent sedéplacer à la rame sur les territoires depêche. La rame permettaient aux pêcheursde contrôler plus étroitement lesmouvements du bateau, spécialementlorsque les vents étaient contraires.

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Albert Lemon construisit le dernier doblede Medway sur son chantier naval deStrood en 1920. Le prix de revient dubateau équipé de son gréement et de sesvoiles fut de 60 livres sterling. Il s’appelait le« Fosh ». Le seul doble de Medway à avoirsurvécu se nomme le « May ». Il appartientau musée du Guildhall mais il est exposé auChantier Naval Historique de Chatham.

Les bateaux de pêche du nom de « bawleys» étaient eux aussi construits sur la rivièreMedway. Le bawley était un type de bateaude pêche traditionnel appelé « smack »auquel des équipements spéciaux étaientajoutés pour pêcher sur la Medway. Plusgrand qu’un doble, un bawley bénéficiaitd’une coque beaucoup plus profonde. Sesvoiles étaient plus vastes et pluscompliquées. Ses mâts très hauts pouvaientêtre abaissés pour passer sous le pont deRochester, lui permettant de remonter enamont à la recherche d’éperlans.

Le Bellerophon

Edward Greaves construisit leBellerophon à Frindsbury en 1786. Iltransportait 74 canons et son concepteurétait celui-là même qui avait dessiné lesplans du « Victory », le navire-amiral del’Amiral Nelson à la bataille de Trafalgar.Surnommé le « Billy Ruffian » par sonéquipage, ce navire connut l’une deshistoires les plus extraordinaires de tousles navires de l’époque.

Il fallut trois ans pour construire leBellerophon à l’aide de 3 000 tonnes dechêne, transportées par voie d’eau depuisla « Weald », une vaste forêt quirecouvrait alors une grande partie duKent. Ce navire survécut à de nombreusesbatailles contre l’ennemi, y compris laBataille du Nil, avant de prendre part à la

Bataille de Trafalgar. A cette occasion, sonéquipage repoussa la tentative d’abordagedu navire français « L’Aigle » au cours delaquelle son capitaine perdit la vie.

En 1815, lors de la reddition del’Empereur français Napoléon, c’est leBellerophon qui fut chargé de le ramenersur le sol britannique. Il finit ses jours surla Rivière Medway, affrété en ponton-prison et amarré au large de Sheerness.

Madame Mary Ross, constructeurde bateaux

Charles Ross construisit son premierbateau pour la marine sur son chantierd’Acorn Wharf, à Rochester, en 1791. Il enconstruisit plusieurs autres sur sa lancéeavec beaucoup de succès.

Il mourut malheureusement en 1808,laissant derrière lui sa femme Mary, leurssept enfants et un contrat en cours concluavec la Marine Royale pour la productionde deux grands vaisseaux de guerre.

Normalement en ce temps-là, une femmedans la situation de Mary avait trois choix: soit elle laissait son fils aîné assumer ladirection du chantier, soit elle employaitun autre homme pour le faire à sa place,soit elle vendait carrément l’entreprise.Ses fils n’étant encore que des enfants,Mary décida de continuer à tout gérerelle-même. Elle y parvint avec beaucoupde succès. La gestion d’un chantier n’étaitpourtant pas chose simple.

Chaque entrepreneur était obligé de fairetravailler un très grand nombred’employés pendant de longues périodesavant de recevoir le règlement du solde.Acheter les matériaux requis au bonmoment était aussi très compliqué.Cependant, sous le contrôle de Mary, lechantier parvint à livrer les deux bateaux

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de guerre dont la construction avaitcommencé et à en construire cinq autrespour la marine avant la fin de la guerre.

Mary et sa famille vivaient à Acorn Wharf,juste à côté du chantier. La guerre étaitterminée lorsque ses fils attinrent l’âgeadulte ; ils allèrent donc chercher dutravail ailleurs. L’un d’entre eux devintfermier et l’autre brasseur à Londres.Mary finit par fermer le chantier pours’installer elle aussi à Londres où ellemourut en 1847.

Le chantier des Curel

Le chantier Curel était l’une des plusanciennes entreprises locales deconstruction de péniches. Ils lancèrentleur première péniche, « John », en 1841et se développèrent très vite sur lesberges de la rivière à Strood etFrindsbury. En 1890, ils avaient lancé plusde 100 péniches. Un guide des sociétésdatant de 1894 décrit ainsi la scène:

« Rochester et ses alentours abondent demerveilleux paysages… et c’est dans cedistrict en particulier que fleurit l’industrielocale de construction de péniches. Lechantier de Mr Curel est situé sur l’un desemplacements de la rivière où règne enpermanence cette activité de productionintense.

Un vaste stock de bois d’œuvre anglaisparfaitement séché est toujours disponibleet pour vous offrir une vague idée del’étendue du travail et de la taille desespars utilisés, nous pouvons déclarer enavoir vu un dont l’about mesurait plus detrois pieds (91cm) de circonférence,quatre-vingt-douze pieds (28m) de long etdeux pieds carrés (60cm2) en sonextrémité. En plus de quoi… un grandnombre d’hommes expérimentés y sont

employés, permettant de tous temps detraiter rapidement des commandes et deles honorer sans délai aucun. Sur lechantier, chaque employé sembleconcentré au maximum sur son travail etbien qu’étant tous très pris par la pose dela quille d’une nouvelle péniche,l’organisation du chantier est si bien géréequ’il est impossible de noter quelqueconfusion que ce soit au sein de l’une oul’autre des divisions. »

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5L’industrie

Pourquoi les rivi res sont-ellesimportantes pour l’industrie ?

L’industrie est le nom général donné auxactivités que les personnes exercent pourgagner leur vie. Elle implique souvent lafabrication de produits. Il y a plusieurs raisonspour lesquelles les hommes ont choisi defabriquer des choses près des rivières.

1. Les rivières représentent une sourced’énergie

Le meilleur type de rivière pour fairetourner une roue à aube et alimenter unmoulin est un petit cours d’eau rapide. LaBasse Medway est large et lente. C’est laraison pour laquelle la plupart des moulinsde la Medway : • utilisaient les cours d’eau qui s’y jetaient

(Snodland); • utilisaient la marée (Strood);• ou bien utilisaient des engins à vapeur

comme beaucoup de moulins le firentplus tard.

2. Les rivières offrent un excellentmoyen de transporter les matériaux

Même après la construction du chemin defer à l’époque Victorienne, il était trèsdifficile de déplacer tout ce qui était lourdsur de longues distances.

La manière la plus rapide de les acheminerétait souvent par voie d’eau. Les Villes surla Medway étaient facilement accessiblesen bateau et des péniches étaientspécialement conçues pour remplir cettetâche. La Medway rejoignant la Tamise,Londres n’était qu’à quelques kilomètreset regorgeait de gens riches prêts àacheter les produits des usines deMedway – comme par exemple le papieret les briques.

3. Les rivières sont pleines d’eau

Certaines industries utilisent d’énormesquantités d’eau pour nettoyer, faire bouillirou refroidir. Pour ce genre de sociétés, ilétait souvent plus économique de venirs’installer au bord de l’eau plutôt que dela transporter par canalisation.

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Qu’est-ce qu’un moulin ?

Un moulin est un bâtiment qui fournit del’énergie pour permettre de fabriquer unproduit ou de faire quelque chose. Lasource d’énergie peut être le vent, l’eau, lavapeur ou l’électricité. Le produit peutêtre de la farine, du papier, de l’huile, ducoton, de la colle ou un engrais. La RivièreMedway a accueilli de nombreux moulinsmais la plupart ont désormais disparu.

Le moulin à marée

Il y eut un moulin à marée à Stroodpendant de longues années.

Il se tenait là où le pont de chemin de ferrencontre désormais la rive de la Medwayà Strood. Derrière le moulin il y avait ungigantesque étang.

Avec la marée montante, l’étang seremplissait et on en fermait l’entrée avecune barrière pour y préserver l’eau unefois la marée redescendue. L’eau étaitalors libérée à travers un chenal spécialqui la faisait passer sous une large roue enbois. En se précipitant vers le lit de larivière, l’eau faisait tourner la roue. Laroue était liée à deux grosses meules quiécrasaient le blé pour en faire de la farine.

L’étang était dangereux. A cette époque-làil n’y avait pas d'éclairage de rues et lanuit, le petit pont en bois qui traversait lechenal était totalement plongé dansl’obscurité. On sait qu’au moins deuxpersonnes s’y sont noyées. Au cours del’ère victorienne, de nouveaux moulinsfurent construits dans les parages. Ilsemployaient des machines à vapeurcapables au besoin de fonctionner jour etnuit. La marée elle, n’était utilisable quedeux fois par jour. On se servait de cesnouveaux moulins pour moudre lesgraines et produire de l’huile de lin pour

la peinture ou des aliments pour lesanimaux de la ferme. Longtemps après ladisparition du moulin, son emplacementservit à charger et à décharger lespéniches, on appelait cet endroit «Watermill Wharf ».

Le Moulin à papier de Snodland

Cela fait très longtemps qu’il y a desmoulins à Snodland. On en trouve troisdans le « Domesday Book » (Cadastre del’Angleterre datant de Guillaume leConquérant) écrit il y a presque 1 000 ans.

Au milieu de 18ème siècle, l’un de cesmoulins servait à fabriquer du papier et ily a aujourd’hui encore un Moulin àSnodland.

Jusqu’à la fin de l’ère victorienne, le papierétait fabriqué à base de vieux chiffons. Ilnécessitait également un bon apport en eau.Le moulin de Snodland était actionné parune roue à aube alimentée par un bief quiaidait à déchiqueter les chiffons. La mêmeeau était utilisée pour nettoyer la pulpeobtenue avant de la presser pour produiredes feuilles de papier. Les eaux de la Medwayavaient leur importance puisqu’ellespermettaient d’utiliser des bateaux pourtransporter d’énormes quantités de chiffons.Au début des années 1800, le Moulin futégalement équipé de machines à vapeur carune seule roue à aube ne parvenait pas àfournir assez d’énergie.

L’expansion de Snodland futproportionnelle à celle du moulin qui sedéveloppa très rapidement. De nos jours,le Royaume Uni ne fabrique que très peude papier et l’atelier de fabrication depapier de Snodland a fermé ses portes en2006. En 2010, le Moulin produisait encoredes matériaux d’emballage et du carton.

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Quelles ont t les premi resindustries d’importance utiliserla Rivi re Medway ?

Le sel

Avant l’invention des réfrigérateurs et descongélateurs, le sel avait une importancecapitale parce qu’il permettait depréserver le poisson et la viande et de lesstocker beaucoup plus longtemps. Durantl’hiver ou pendant un long voyage en mer,il n’était pas rare que des aliments hypersalés constituent la seule nourrituredisponible. Avant le milieu du 18èmesiècle, la majorité du sel produit enGrande Bretagne provenait de l’eau demer bouillie. De gigantesques chaudronsétaient remplis d’eau que l’on faisaitensuite chauffer. L’eau s’évaporait enbouillant, le sel restait au fond.

Il y avait deux salines sur l’Ile de Grain etc’est elles qui ont donné son nom à cettepartie de la rivière, baptisée « SaltpanReach ». Ces salines étaient bien placéespour extraire l’eau de mer de la Medwayet recevoir le combustible nécessaire pourla faire chauffer.

Le bois qui servait au départ decombustible fut plus tard remplacé par ducharbon acheminé par la mer depuis lenord de l’Angleterre.

Vers le milieu des années 1700, la plupartdes producteurs de sel durent fermerboutique. On avait découvert du sel dans lesol de la région du Cheshire et il était bienmoins cher d’ouvrir des mines d’extractionque de payer le charbon nécessaire àl’alimentation des chaudrons à sel.

Le sulfate ferreux

Le sulfate ferreux servait de teinture pourla production de vêtements, de chapeaux

et d’encre. Il était fabriqué à base depyrite de fer, qui se présentait sous laforme de pierres de couleur brillantes. On trouvait ces pierres sur denombreuses plages du Kent,particulièrement sur l’île de Sheppey.

Les pierres étaient ramassées et stockées.Le liquide produit par les pierres étaitporté à ébullition jusqu’à ce qu’il ne resteplus que des cristaux de sulfate de fer.

Il y avait deux usines de sulfate ferreux surla Rivière Medway, l’une à Queenboroughsur l’île de Sheppey et l’autre à Gillingham,qui n’était encore qu’un petit village.L’usine de Gillingham a cependant marquécette région. L’étendue marécageuse oùpoussent les roseaux près du Strand porteaujourd’hui encore le nom de «Copperhouse Marshes », on la retrouvesur les cartes d’état major.

L’industrie du sulfate ferreux sur la RivièreMedway ne parvint toutefois pas à survivreà la concurrence exercée par d’autresusines implantées près des gisements decharbon du nord de l’Angleterre. Letransport du combustible jusqu’à la régiondu Kent revenait tout simplement tropcher. Les usines de la Medway fermèrentau début de l’ère victorienne.

La chaux

La partie nord du Kent est riche en craie.On en a tellement extrait du sol pourdiverses utilisations que la forme de biendes parties du comté s’en est trouvéetotalement modifiée. « Bluewater », l’un desplus grands centres commerciaux couvertsd’Europe, est bâti sur le gigantesque sited’un ancien gisement de craie.

La chaux s’obtient en faisant chauffer lacraie dans un four spécial. Pendant descentaines d’années, les fermiers ont utilisé

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la chaux pour fertiliser les sols et obtenirde meilleures récoltes.

Elle servait aussi à produire le mortier quimaintient les briques ensemble et le lait dechaux. Tout comme l’industrie productricede sulfate ferreux et de sel, lachaufournerie est apparue sur la RivièreMedway parce que c’était là que se trouvaitla matière première (la craie). La rivièrepermettait en outre d’apporter le charbonet de remporter le produit fini (la chaux).

Au début des années 1800 il y avait deschaufourneries à Chatham, Frindsbury,Borstal, Wouldham, Burham, Cuxton etHalling. A l’époque, ces entreprises étaientde taille très modeste, employantuniquement quelques personnes pourextraire la craie et surveiller le four quichauffait jour et nuit.

Gillingham

Gillingham suivit Londres de près dans lacourse au développement. Vers la fin del’ère victorienne, alors que Londresralentissait, Gillingham elle s’étendait deplus en plus rapidement. A la mort de laReine Victoria en 1901, le nouveau villagefaisait dix fois la taille de l’ancien. Ilenglobait Brompton ainsi que toutes lesfermes et les champs alentours et il reçutson statut officiel de ville en 1903, l’annéede la formation de la Municipalité deGillingham.

La croissance ultra rapide de Gillingham aété liée au fait que les Chantiers Navalsavaient besoin d’ouvriers et que cesouvriers avaient besoin de logements. Il yavait aussi beaucoup d’argile alentour pourfabriquer les briques.

Les hommes et les femmes de la régiontrouvèrent de nouveaux emplois auprèsdes équipes de fabrication des briques qui

travaillaient pour les entreprises ayantracheté les terres. On creusa les terresdes anciennes fermes pour fabriquer desbriques, et ces champs disparurent ensuiteeux-mêmes pour être remplacés par denouvelles maisons. Le nom des fermes setrouve aujourd’hui encore sur n’importequel plan des rues de Gillingham :Barnsole, Westcourt, Britton et Upbury.

Pourquoi les industries bas essur la Medway ont-elles chang ?

La Révolution Industrielle a apporté unnouveau mode de vie à la populationbritannique. Le nom de révolutionindustrielle s’applique à la période durantlaquelle divers changements ontcommencé à avoir lieu au début du 19èmesiècle. Ces changements étaient surtoutliés à la nouvelle technologie basée surl’invention et la mise au point de lamachine à vapeur.

A cette époque, on a commencé àfabriquer des machines alimentées à lavapeur et capables de réaliser le travail dedouzaines, voire de centaines depersonnes, au sein de l’industrie agricole,du tissage, de l’imprimerie et de biend’autres encore. Attirées par ledéveloppement des usines, les famillesabandonnaient la campagne pour sedéplacer vers les villes à la recherche d’unemploi. Petites et grandes villes connurentun essor phénoménal. Ce développementtoucha aussi certaines industries deMedway dont les produits furent encoreplus recherchés.

La Révolution Industrielle ne toucha pastoutes les industries de la même façon.Certaines disparurent ; l’industrie dusulfate ferreux et du sel par exemple.D’autres comme les briqueteries, se

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développèrent à une vitesse incroyable.D’autres encore étaient toutes nouvelles ;telle la cimenterie.

La fabrication des briques

La brique est un matériau de constructionmoulé à base d’une argile spéciale appelée« terre à briques ». Au nord du Kent, lesol regorge de cette argile. De fait, il enest si riche, que toute personne désireusede se construire une maison dans larégion pouvait généralement commencerà creuser un champ juste à côté et à sefabriquer sur place les briques nécessaires.L’idée était d’autant plus judicieuse que lesbriques étaient lourdes et difficiles àdéplacer sur de longues distances.

Une fois moulées, ces briques étaientempilées et cuites à l’aide d’un mélange decharbon, de cendres et de détritus pouréviter au feu de trop chauffer. Une foisprêtes à l’utilisation, les briques deMedway étaient généralement de couleurjaune. Au 18ème siècle, la zone proche dela rivière commença à se couvrir de‘champs à briques’ qui fournissaient lesconstructeurs locaux. Certainesentreprises envoyaient également leursbriques en direction du chantier naval deChatham qui prenait déjà de l’ampleur.

C’est l’expansion soudaine de Londres audébut du 19ème siècle qui apporta un réelchangement à l’industrie de fabrication desbriques de Medway. En 1801, la ville deLondres comptait environ un milliond’habitants. En 1851, la population étaitpassée à plus de deux millions et demi.Cet essor démographique représentait unnombre colossal de nouvellesconstructions et une quantité prodigieusede briques – pas seulement pour laconstruction des maisons mais aussi pourcelle des quais, des entrepôts, des ponts

de chemin de fer et des usines. Lesbriqueteries de Medway se retrouvèrentsoudain face à un marché gigantesquedésireux d’acquérir leurs produits.

La proximité de la rivière facilita aussi letransport des briques. Les constructeursde bateaux de Medway réagirent àl’explosion soudaine du marché dubâtiment en produisant des centaines depéniches. Elles descendaient les briques lelong de la Medway et remontaient enamont vers la Tamise et jusqu’à Londres.Au retour, elles transportaient descargaisons d’un matériau appelé « roughstuff » (mélange grossier) – constitué decharbon, de cendres et de détritusdomestiques de toutes sortes destinés àalimenter les fours à briques.

En 1847, 21 briqueteries différentestravaillaient sur les berges de la BasseMedway. Il n’y en avait que six àFrindsbury. A cet endroit, le champ àbriques de Manor Farm fut sans doute l’undes plus importants sites du pays pendantles années 1840. Lorsqu’argile d’un champétait épuisée, les fabricants se déplaçaienttout simplement vers un autre gisementvoisin. La matière première extraite àFrindsbury, Strood et Gillingham étaitlentement exploitée pour produire descentaines de millions de briques.

Le ciment

La briqueterie représenta sans doutel’industrie la plus fructueuse de la premièrepartie du 19ème siècle mais elle futdétrônée par la production de ciment aucours de la seconde moitié. Dès 1900, lacimenterie employait plus de personnel quetout le reste des industries de Medway.

Au début de l’ère victorienne, lesingénieurs réalisèrent qu’ils avaient besoin

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d’un nouveau type de ciment. Ce nouveauciment devait se présenter sous la formed’une poudre qui durcirait une foismélangée à de l’eau, qui serait d’unerésistance extraordinaire et tout à faitimperméable une fois solidifiée. Un certainnombre de fabricants proposèrent unmatériau que l’on appela rapidementciment Portland car il était lisse et dur etavait le même aspect que la plus bellepierre de Portland utilisée dans le bâtiment.

La première usine de fabrication de cimentPortland s’installa sur la Rivière Medway àFrindsbury en 1851. Elle fut suivie denombreuses autres cimenteries, toutesattirées par l’ingrédient secret nécessaire àla production de ce nouveau ciment – laboue de la Medway. Mélangée à de la craieet chauffée dans de gigantesques fours, laboue séchait pour produire des blocs qu’ilfallait ensuite réduire en poudre. Dans lesannées 1850 et 1860, avant qu’une bouesemblable ne soit découverte ailleurs, laRivière Medway fournissait du cimentPortland au monde entier.

Les chaufourneries qui travaillaient déjàsur les gisements de craie réalisèrentqu’elles gagneraient plus d’argent en selançant dans la cimenterie etcommencèrent à construire leurs propresusines. Certaines étaient véritablementdémesurées. En 1899, la cimenterieWickham de Strood s’était développée aupoint de devenir l’une des plus vastes dela rivière.

L’usine employait environ 800 hommes etproduisait 2 000 tonnes de ciment parsemaine. Ses quais, sur lesquels on pouvaitcharger/décharger les bateaux, étaient longsde plus de 800 mètres. Il arrivait que jusqu’à25 péniches s’y retrouvent au mêmemoment, occupées à charger et à décharger.

Les « muddies »

L’un des aspects insolites lié à la cimenterietient au fait que bien que d’apparence trèsmoderne, cette industrie était basée surdes méthodes de travail anciennes. Sans leshommes des équipes locales qui sortaientpar tous les temps pour ramasser lamatière première avec de simples outils àmain, les nouvelles entreprises n’auraientpas été bien loin. On arrachait la craie àmême la falaise. Les hommes s’attachaienten haut à un piquet, se laissaient plongerdans le vide au bout d’une longue corde etcreusaient la colline ainsi suspendus. Lacraie glissait vers le bas de la falaise où elleétait recueillie et emmenée à l’usine surdes chariots ou des camions.

La boue était bien plus difficile à extraire.C’était le travail des « muddies »(boueux). La meilleure boue se trouvaitdans la partie la plus large de l’estuaire,entre Gillingham et la mer. Chaquecimenterie employait des équipes demuddies des villages proches desgisements de boue de Hoo et de Stoke.Les sites d’excavation étaientsoigneusement choisis par les muddiesresponsables, qui allaient même jusqu’àgoûter la boue pour s’assurer qu’elle soitde la meilleure qualité.

Chaque équipe de muddies venait à larencontre des péniches à ciment àl’emplacement du gisement d’argilelorsque la marée redescendait. La pénicheétait ancrée près de la rive.

Au fur et à mesure que l’eau se retirait, lapéniche se calait dans la boue. Lesmuddies commençaient alors à travailleraussi rapidement que possible en lachargeant de blocs d’argile avant que lemarée ne remonte, remettant la péniche à

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flot. Ils se tenaient sur la rive près de lapéniche et taillaient la boue avec une pellespéciale au bout en fer appelée « fly tool »(outil volant). Ils envoyaient ensuite le blocen l’air par dessus le côté de la pénichepour le faire atterrir dans la soute. Lesmeilleures équipes pouvaient remplir deuxpéniches par marée pour un salaired’environ 35 shillings par péniche. C’étaitl’équivalant approximatif de deux fois lesalaire d’un employé de ferme à la mêmeépoque. Sur l’ensemble de la période devie de l’industrie du ciment à Medway, lesmuddies récoltèrent une incroyablequantité totale de quatre millions detonnes d’argile.

Quelles ont t les soci t s lesplus c l bres de la Rivi reMedway ?

Deux sociétés de Medway ont connu unerenommée mondiale : Aveling and Porteret Short Brothers. Thomas Aveling ouvritun atelier de réparations à Rochester en1851, pour aider les fermiers de la régionà entretenir les nouvelles machines quicommençaient à gagner en popularité. En1860, il vint s’installer sur le bord de larivière à Strood. Il commença à produiredes machines à vapeur utilisables surroute et capables de se déplacer demanière autonome d’un endroit à un autresans avoir à être tirées par des chevaux.Avec son partenaire Richard Porter, ildéveloppa sa société avec tant de succèsqu’elle devint la plus grosse usine delocomobiles jamais vue au monde.

Short Brothers, fut l’une des premièresentreprises à produire des avions. Lesfrères Short s’installèrent à Rochester en1913 parce qu’ils désiraient construire deshydravions et utiliser la Rivière Medwaycomme piste de décollage et

d’atterrissage. Pendant plus de 30 ans,leurs ‘bateaux volants’ firent partie desimages familières locales, vrombissant d’unbout à l’autre de la rivière entre le Pontde Rochester et ce qui est aujourd’huidevenu le site de l’autoroute M2.

Au cours des années 1920 et 1930 lesvoyages à l’étranger commencèrent àdevenir plus courants et les compagniesaériennes achetèrent des avions Short carceux-ci leur permettaient d’amerrir dansdes pays dépourvus d’aéroports.

Chacun était construit dans l’usine ou surl’esplanade et lancé sur la rivière à partird’une rampe. Plus tard, la sociétécommença aussi à construire des avionsordinaires à l’aéroport de Rochester.Durant la Seconde Guerre Mondiale, le «Sunderland » des frères Short devint l’undes grands avions les plus célèbres de laForce Aérienne Royale anglaise, coulant lessous-marins ennemis et se posant enpleine mer pour sauver les survivants.

La société Short Brothers ferma sonusine de Rochester pour s’installer àBelfast en 1948.

Que sont devenues toutes lesindustries de Medway ?

Le monde à beaucoup changé depuisl’époque à laquelle la Rivière Medwayfaisait vivre tant d’industries.

La croissance

Les plus importantes industries étaienttributaires de Londres et de la demandeengendrée par l’innombrable quantité demaisons construites durant l’èrevictorienne. La proximité de la rivièreoffrait un net avantage aux entreprisesétablies à Medway à une époque où ledéplacement des matériaux lourds était

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difficile et coûteux. Après cet essor,l’industrie de la construction connut delongues périodes de calme et une faibledemande en matériaux. Même si denombreuses habitations sont une fois deplus en construction dans le sud-est del’Angleterre, les régions du monde où lacroissance est la plus rapide ne setrouvent plus au Royaume Uni.

La concurrence

Aujourd’hui, le transport mondial desbriques, du ciment et de bien d’autresproduits est relativement peu coûteux.Personne ne réfléchit à deux fois avantd’acheter une marchandise à Taiwan etchacun s’attend à ce qu’elle lui soit livréesous huit jours. Ce genre de transactionaurait surpris les victoriens. La périodedurant laquelle un propriétaire d’usinefaisait affaire avec une autre entreprisesimplement parce que celle-ci étaitinstallée dans le même quartier est depuislongtemps révolue. Certaines desindustries de Medway découvrirentqu’elles n’étaient pas en mesure deproposer des produits à des prix assezcompétitifs pour défier la concurrencevenue d’ailleurs.

Les matières premières

La capacité de production d’un grandnombre d’industries de Medway était liéeà l’utilisation de vastes quantités dematières premières trouvées sur place : lacraie, la boue, l’argile pour les briques etle bois d’œuvre. L’utilisation continuelle deces denrées fit qu’elles devinrent plusrares et plus chères à obtenir. Au début du20ème siècle, la région de Medwaycommençait à souffrir de surpopulation etil était beaucoup plus difficile de pratiquerdes excavations et de découper desfalaises. Les matières premières utilisées

provenaient d’autres régions, parfoismême d’autres pays.

C l bre Medway

L’industrie de la cimenterie sur la Medwaydevint célèbre. Un journal de voyage écriten 1905 décrit cette scène à Strood :

« Partout où l’on trouve de la craie prèsd’un cours d’eau, on trouve aussi leshautes cheminées, les appontements et lestramways des cimenteries ; mais les plusgrandes de toutes les carrières sont sur laMedway. C’est un pays dont les hommessont en train de modifier rapidement laconfiguration ; perçant d’énormes couloirset tunnels à travers les Downs,transportant des collines entières,recouvrant le voisinage d’une impalpablepoudre blanche. Le donjon normand deRochester s’élève à travers la fumée.

Ici et là les cimenteries ont littéralementdécoupé les collines des Downs, laissantapparaître de hautes falaises blanches.Immobile, l’air est lourd de la fumée ensuspension que dégorgent d’innombrablescheminées.

Le bruit est assourdissant. La grève estencombrée de constructeurs de péniches,de rampes et d’ingénieurs et la rivegauche ressemble à une forêt decheminées … Des hommes couverts degris chargent des sacs gris sur lespéniches. La pulsation des machines estpartout. »

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6Les « hulks » oupontons-prisons

Qu’ taient les hulks?

En anglais, le nom de « hulk » est souventutilisé pour décrire tout bateau délabré ethors d’usage. Employé au pluriel, il faisaitgénéralement référence aux pontons-prisons que l’on trouvait plus spécialementen Angleterre entre la fin du 18ème siècleet le début du 19ème. Ils étaient ancrésdans les rivières et les ports, comme parexemple à Plymouth et Portsmouth et aularge de Chatham et de Sheerness sur laMedway. Il en existait deux sortes : ceuxque l’on utilisait pour les prisonniers deguerre et ceux qui servaient àl’incarcération des criminels.

Pourquoi utilisait-on les hulks ?

Le gouvernement britannique utilisait lespontons-prisons parce qu’ils étaientsensés être peu coûteux. Il était beaucoupplus rapide et plus simple de préparer unvieux vaisseau pour placer des prisonniersà son bord plutôt que de construire uneprison neuve. Deux facteurs ont

contribué à une croissance soudaine dunombre de personnes emprisonnées enGrande Bretagne.

1. La guerre

Entre 1793 et 1815, la Grande Bretagneétait en guerre avec la France et plusieursautres pays. Elle connut aussi à la mêmeépoque des conflits avec l’Amérique et leDanemark. De nombreux soldatsétrangers furent capturés et ramenés enGrande Bretagne. Certains étaient desofficiers français qui, ayant promis de nepas essayer de retourner dans leur paysd’origine, vivaient dans leur propre maisonparmi la population locale. La plupart dessoldats ordinaires étaient séquestrés dansdes camps de prisonniers ou sur lespontons-prisons.

2. L’indépendance américaine

Pendant des centaines d’années, la majoritédes territoires d’Amérique du Nord firentparties des colonies britanniques. Celasignifiait que les tribunaux anglais avaient la

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possibilité d’envoyer les criminels dans descamps de travaux forcés ou sur lesimmenses fermes de ce qui est désormaisdevenu le territoire des Etats-Unis. Cettecondamnation s’appelait la déportation. En1776, le peuple américain se battit contreles britanniques, gagna son indépendance etforma son propre gouvernement, mettantainsi fin à la déportation. Les tribunauxbritanniques commencèrent donc àenvoyer de plus en plus de personnes enprison au lieu de les déporter, et il n’y eutbientôt plus assez de place. Les premiershulks remplis de condamnés furent ancrésà Woolwich sur la Tamise.

En 1787, la déportation reprit de plusbelle, envoyant cette fois-ci les condamnésvers une autre colonie britannique :l’Australie. On utilisait cependant toujoursles hulks pour y séquestrer les prisonniersqui attendaient qu’un bateau les emmènefaire un voyage de sept mois à l’autre boutdu monde. Les premiers bateaux-prisonsremplis de condamnés apparurent sur laRivière Medway à Sheerness, puis àChatham, au début des années 1800.

A quoi ressemblaient les hulks ?

Les hulks des prisonniers de guerre

Les bateaux de guerre, souvent appelés «men o’ war» (hommes de guerre) étaientgénéralement peints de couleurs vivespour qu’au plus fort de la bataille, lesmarins puissent reconnaître les vaisseauxamis des navires ennemis. Les pontons-prisons étaient ternes et sales. Après laguerre, un capitaine français nomméCharles Dupin, envoya un rapport à songouvernement dans lequel il écrivit que leshulks ressemblaient aux vestiges denavires noircis par de récents incendies.

Si un bateau n’était plus utile à la bataille, il pouvait servir de bateau-prison. On enprélevait tout ce qui pouvait empêcher d’yentasser un maximum de prisonniers.Canons, ancres, câbles, mâts, gréements etbien des cloisons ou partitions en étaientretirés. Des cabanes étaient ajoutées sur lepont supérieur pour abriter les gardes. Onclouait des barres en travers des sabords.

On construisait d’ordinaire une passerellesur le pourtour extérieur du bateau, justeau-dessus de l’eau pour permettre auxpatrouilles d’inspecter les prisonniers sansse rendre à l’intérieur. Sept centprisonniers au moins pouvaient ainsi vivreà bord, tous entassés sur les pontsinférieurs, dormant dans des hamacs quiétaient rangés pendant la journée. Entre1793 et 1815, vingt-trois bateauxservirent à incarcérer des prisonniers deguerre à Chatham.

Les hulks réservés aux criminels

De l’extérieur, les hulks de Medwaydestinés aux criminels ressemblaienténormément aux hulks réservés auxprisonniers de guerre, mais à l’intérieur ily avait de nombreuses différences. Lespremiers hulks de Woolwich avaiententassé tous les prisonniers ensemble,sans les séparer en fonction de la sévéritéde leurs crimes. Au début des années1800, époque à laquelle les hulks firentleur première apparition sur la Medway, laplupart avaient été divisés en un certainnombre de pièces ou de salles communesplus petites. Les prisonniers étaientrépartis en fonction de leurs crimes et deleur comportement. Il y avait des ateliers àbord, des salles pour les malades et mêmeune école pour apprendre la lecture etl’écriture aux détenus.

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L’ vasion !

Partout où il y avait des hulks, il y avaitdes évasions. Grâce à un prisonnier deguerre américain appelé BenjaminWaterhouse, nous savons que plusieursévasions eurent lieu à Chatham. Capturépar les britanniques au cours de la guerrede 1812, Benjamin publia ses mémoiresrelatant la vie à bord du hulk « CrownPrince » en 1816. Il écrivit qu’à l’occasiond’une évasion, 16 hommes étaientparvenus à se faufiler à travers un troupercé à même la coque du bateau, justeau-dessus de la ligne de flottaison. Mais àsa connaissance, l’évasion la plus risquéefut sans doute celle de quatre américains àbord de l’« Irresistible ». Ils avaientremarqué que le canot utilisé pour faireles allées et venues entre le hulk et la riveétait gardé par un seul homme. Ils lemaîtrisèrent et commencèrent à ramervers la rive boueuse sous le feu desmousquets qui les assaillaient de toutesparts. L’un des prisonniers fut blessé maisles trois autres parvinrent à rejoindre laberge où ils se mirent à courir, poursuivispar les soldats britanniques très viteassistés par la moitié de la population deChatham. Ils furent rattrapés l’un aprèsl’autre et le dernier - qui s’était brisé unecheville en sautant une palissade - futforcé de se rendre.

On les fit remonter à bord del’Irresistible, sous les acclamationsdéchaînées des prisonniers de l’ensembledes hulks de la Rivière Medway.

Le travail

Les bateaux-prisons avaient tout d’abordété installés à Woolwich, afin de placer lesdétenus près des endroits où l’on avaitbesoin de main d’œuvre bon marché.

Durant toute leur histoire, les hulks ontsouvent été associés aux travaux forcés ;qu’ils consistent à nettoyer les berges dela rivière, à travailler sur les chantiersnavals ou à défaire des cordes à bord. Letravail des repris de justice était souventconçu de manière à être ennuyeux aupossible et totalement dépourvu de sens.En revanche, les choses étaient différentespour les prisonniers de guerre qui avaientle droit de trouver tout un tas de façonsde gagner de l’argent. Ils enseignaient ladanse, les langues, les mathématiques et lanavigation et ils confectionnaient aussi desobjets. De nombreux prisonniers deguerre découvrirent que l’Angleterrecommençait à apprécier de plus en plusles jolis articles qu’ils pouvaient fabriquerà base des matériaux les plus simplescomme l’os, la paille et les cheveux. Ilsréalisèrent ainsi des coffrets, des jetons dejeux et des dominos, des jouets et despersonnages articulés, des bonnets et destableaux. Les camps de prisonniers deguerre à terre bénéficiaient d’ateliers etde grandes places de marché où cesproduits étaient vendus à la populationlocale. Des négociants se rendaient mêmeà bord des hulks pour acquérir, vendre ouéchanger des articles avec les prisonniers.Une grande partie des objets ainsi achetésétaient considérés d’une telle valeur qu’onles gardait pendant de longues années,certains font désormais partie descollections du musée.

Quelle tait la vie bord d’unhulk ?

Les conditions de vie à bord d’un hulk :surpopulation, saleté et danger. Lesprisonniers étaient en mauvaise santé,démoralisés, s’ennuyaient, étaient souventaffamés et souffraient parfois de sévices dela part des gardes. Il arrivait que leur

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corps soit couvert de puces et de poux.Bien que se trouvant à portée de vue etpresqu’à portée de main des milliers depersonnes qui vaquaient à leursoccupations dans les villes de Medway, laplupart des prisonniers étaient presquetotalement coupés du monde extérieur. Le degré d’inconfort de cette existencepouvait varier. Avec de l’argent, il étaitpossible d’obtenir une certaineamélioration des conditions de vie.

On sait qu’un homme au moins eu lamalchance d’être incarcéré à bord d’unhulk en tant que prisonnier de guerre puisen tant que criminel. Il s’appelait JorgenJorgensen, c’était un marin danois faitprisonnier au cours de la guerre de 1801entre la Grande Bretagne et le Danemark.Il séjourna un temps à bord d’un hulk deChatham. Certains prisonniers, les danoisen particulier, avaient pour réputation desavoir bien s’organiser en petitescommunautés, essayant de leur mieuxd’améliorer leur condition. Ils géraientleurs propres tribunaux (y compris deschâtiments), leurs écoles et leurs clubs.On leur livrait des journaux, ils seracontaient mutuellement des histoires etfabriquaient des objets à vendre.

L’arrivée à bord

Un uniforme était distribué à chaqueprisonnier de guerre à son arrivée à bord.Il était généralement jaune moutarde etmarqué d’une flèche, indiquant ainsi le faitqu’il appartenait au gouvernement. Chaquehomme recevait un bonnet de laine rêcheet des chaussures en toile aux semelles debois. La plupart des prisonniers haïssaientcet uniforme et préféraient si possibleporter des vêtements confectionnés pareux-mêmes, ou par un autre prisonnier enéchange d’argent. Le tissu jaune était

toujours soigneusement mis de côté etdonné aux prisonniers les plus pauvres, ourevendu aux gardes qui l’avaient distribuéen premier lieu. Cet argent pouvait alorsservir à acheter un grabat mieux placé àun autre prisonnier ; plus près d’unesource d’air frais par exemple.

En 1825, de nombreuses années aprèsavoir été remis en liberté, l’ex prisonnierde guerre, Jorgen Jorgensen fut condamnépar un tribunal anglais à être déporté à vieen Tasmanie. Cela signifiait son retour àbord des hulks – en tant que condamné.Une fois à bord on lui prit ses propresvêtements, on l’étrilla à la brosse dure eton lui donna un uniforme de prisonnier,très semblable à celui qu’il avait porté entant que prisonnier de guerre mis à part lefait qu’il était jaune d’un côté et bleu ounoir de l’autre. On lui rasa la tête. Il passaensuite devant un maréchal ferrant qui luimit des fers aux pieds. Des chaînesreliaient ses chevilles entre elles, laissantjuste assez d’espace pour qu’il puissemarcher mais pas suffisamment pour luipermettre de tendre la jambe et de courir.La chaîne était attachée à une lanière encuir qui lui pendait à la ceinture pour nepas traîner sur le sol. Jorgen dûabandonner tout ce qui lui appartenait. Il incombait aux capitaines des hulks dedécider ou non de rendre ne serait-cequ’un partie de leurs biens aux prisonniers.Lorsque de nombreuses années plus tardJorgen écrivit ses mémoires, il y nota qu’àchaque visite d’un inspecteur dugouvernement, les bateaux étaientsoigneusement préparés et les détenusprévenus de ne pas essayer de se plaindre.

Le m morial

Les prisonniers de guerre furent trèsnombreux à mourir à bord des hulks de

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Chatham. On les enterrait rapidement nonloin de là, dans les marais de l’île de St Mary.Quelques temps après la fin de la guerre, unmémorial y fut construit pour marquerl’emplacement où reposaient les corps.

En 1904, les projets d’expansion duchantier naval de Chatham mirent enévidence la nécessité d’édifier desconstructions sur l’emplacement ducimetière, les dépouilles des prisonniersfurent alors déterrées et de nouveauinhumées près de l’église St George.

Le mémorial fut lui aussi déplacé et onpeut toujours l’y voir de nos jours.

En 1991, au cours des préparations relativesà la construction d’un grand nombre demaisons sur l’île de St Mary, on découvritencore d’autres corps. Ils furent eux aussitransportés et ré-enterrés à St George.

Qui tait responsable ?

Les premiers hulks furent gérés par unhomme d’affaires ; Duncan Campbell, quirecevait une certaine somme d’argentpour chaque détenu à bord. Moins ildépensait d’argent pour les prisonniers,plus il en avait pour lui. En 1802,l’ensemble des hulks - qu’ils abritent desprisonniers de guerre ou des détenus -était sous la responsabilité d’hommesnommés par le gouvernement britannique.

Les capitaines des hulks pour prisonniersde guerre étaient des officiers de laMarine Royale britannique. Pour avoir unechance d’être nommés, ils devaient avoirservi dans la marine pendant au moins dixans et posséder d’excellents états deservice. C’était un poste très prisé parmiles anciens marins, dont certains avaientété blessés à la guerre et recherchaient untravail plus sécurisé dans la marine. Lesalaire était d’environ 50 shillings par

semaine et la liste d’attente était longue.Certains capitaines faisaient de leur mieuxpour traiter les prisonniers de guerre avechumanité mais bien d’autres étaientparesseux ou mauvais.

A Chatham, un certain Capitaine Milnechargé du « Bahama » avait pourréputation d’être spécialement violent.Très souvent ivre, il invitait ses amis àmonter à bord pour faire la fête. Un jour,une des ces soirées causa un petitincendie. Tandis que ses soldats sebattaient contre les flammes, le CapitaineMilne donna l’ordre de tirer sur toutprisonnier qui essaierait de s’échapper àcause de l’incendie. Heureusement, toutrevint dans l’ordre assez rapidement.

Le Capitaine Milne pensait pouvoir fairerégner le calme en affamant lesprisonniers, diminuant sans cesse lesrations qui leur étaient distribuées. Sonidée eut cependant l’effet contraire quandles détenus à bord du « Baham »organisèrent une rébellion en 1808. Tousles prisonniers, dont la plupart étaientfrançais, se réunirent sur le pont etrefusèrent de redescendre si on ne lesnourrissait pas correctement. Furieux, leCapitaine Milne ordonna à ses soldats detirer dans la foule. Comme il était ivre, lessoldats n’exécutèrent pas ses ordres etcertains des officiers français parvinrent àle persuader qu’il ne pourrait jamaisgagner contre tant d’hommes réunis.

Les hommes chargés des hulks destinésaux repris de justice s’appelaient dessurveillants. Il leur était facile de tromperles inspecteurs et nombre d’entre euxgardaient pour eux l’argent fourni parl’état, au lieu de le dépenser pours’occuper des prisonniers. En 1832, il y eutune enquête sur les crimes et les

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châtiments infligés à bord et certainsanciens prisonniers furent interrogés.

Un homme connu uniquement par sesinitiales A.B. avait séjourné à bord de l’undes hulks de Medway – le « Retribution »,à Sheerness. A.B. déclara que John HenryCapper, alors en charge de l’ensemble deshulks, avait passé un accord avec leboucher du coin pour acheter de lamauvaise viande à très bas prix pour lesprisonniers. Quelques bonnes piècesachetées en même temps étaientexposées lors des inspections, alors que laviande utilisée en cuisine était avariée. A.B.dévoila en outre que si quelques bellesmiches de pain étaient égalementprésentées aux visiteurs intéressés, le paindes condamnés était si mauvais que si onl’envoyait contre un mur il y restait collécomme de l’argile.

De Grandes Esp rances

L’écrivain Charles Dickens vécut àChatham durant son enfance. Son pèretravaillait pour le chantier naval.

Il avait certainement observé les hulks surla Rivière Medway. Il est possible qu’il aitégalement vu des équipes de détenusquitter les hulks pour se rendre sur leurlieu de travail. Bien des années plus tard, ilrevint habiter dans la région et acheta unegrande maison à Higham. A l’époque àlaquelle il était devenu très célèbre, leshulks n’existaient plus depuis longtemps.En 1860, il commença toutefois à écrirel’histoire d’un homme qui au début dulivre, s’échappe de l’un des bateaux-prisonsde Medway. De nouveau arrêté, il estramené à bord du hulk pour être déportéen Australie. Cette histoire à laquelleDickens donna le titre « De GrandesEspérances » demeure encore aujourd’huil’un de ses livres les plus populaires.

Qui taient les d tenus ?

Il n’y eut jamais plus de 9 hulks destinésaux repris de justice sur la Medway enmême temps.

Trois se trouvaient à Sheerness: • le Bellerophon• le Retribution• le Zealand

Six se trouvaient à Chatham:• le Canada• le Cumberland• le Dolphin• l’Euryalus• le Fortitude• le Wye

La majorité des détenus des hulks deMedway attendaient d’être déportés versl’Australie mais il leur fallait parfoispatienter des années avant qu’un bateaules y emmène. Bien des hommes quicomparaissaient devant le tribunal à cetteépoque craignaient plus le temps passé àbord des hulks que la vie de travail qui lesattendait à l’autre bout du monde. Lesfemmes qui ne respectaient pas la loipouvaient également être déportées maisaucun registre n’indique qu’elles aientd’abord été envoyées sur les hulks de laMedway. On déplaçait parfois lesprisonniers d’un hulk à un autre; le «Canada » et le « Wye » étaient desbateaux hôpitaux, amarrés assez près pourrecevoir des détenus atteints de maladiescontagieuses. Il y avait toujours aussi unepetite chance de se voir accorder unpardon et de ne pas avoir à servir sapeine. Le gouvernement savait que c’étaitlà un bon moyen d’encourager les détenusà bien se tenir. Cette méthode étaitpareillement utilisée lorsque les hulksétaient trop surpeuplés, car elle permettaitde se débarrasser très rapidement d’un

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certain nombre de prisonniers.

Un grand nombre de registres et desdocuments répertoriés par les surveillantsdes hulks sont encore entreposés dans lebureau national des archives de Londres.On faisait régulièrement aligner leshommes de chaque hulk pour les compterafin de tenir les registres à jour. Le nom, ledélit et la date à laquelle chaque hommequittait le hulk étaient répertoriés avecsoin. A bord du « Cumberland » dans lesannées 1830, on trouvait des hommescondamnés à la déportation pour le genrede délits suivants : • vol de canards ; • vol de fers à repasser ;• braconnage (attraper ou tuer des

animaux sur les terres de quelqu’und’autre) ;

• bigamie (être marié à deux personnes àla fois);

• agressions (attaquer quelqu’un);• gribouillis sur le registre d’une église.

Les garçons

Au début des années 1800, il y avaiténormément d’enfants en prison. Ce n’estque vers le milieu de l’époque victorienneque des écoles et des maisons spécialiséesfurent ouvertes pour accueillir les jeunesgens qui enfreignaient la loi. Les garçonsque l’on attrapait plus d’une fois pouvaientêtre déportés, ce qui signifiait uneincarcération à bord des hulks. Au début,on les mélangeait aux prisonniers adultesdont certains avaient commis des crimestrès graves. En 1824, 350 détenus de moinsde 14 ans furent amenés ensemble à bordd’un hulk de Medway ; le « Bellerophon »,à Sheerness. Le bateau avait été divisé enquarante pièces dont chacune pouvaitrecevoir huit ou neuf garçons. Dans leBellerophon, ils étaient au moins à l’abri

des criminels adultes les plus dangereuxmais il n’y avait pas d’ateliers pour lesoccuper. C’est pourquoi un an plus tard,tous les garçons durent déménager versun autre bateau appelé l’« Euryalus », àChatham. Ce bateau comportait desateliers mais il était beaucoup plus petit etdonc encore plus surpeuplé.

La vie à bord de l’Euryalus étaitextrêmement difficile. Les garçons yétaient régulièrement battus. Toutcomportement sortant de l’ordinaire étaiten outre puni d’un séjour en isolation avecpour toute alimentation du pain et del’eau. A l’inverse des détenus adultes, lesgarçons ne quittaient jamais le hulk maison leur donnait les tâches les plus dureset les plus ennuyeuses à accomplir à bord.Ils mangeaient surtout un gruau très clairet de temps en temps du bœuf bouilli. Leplus sérieux désagrément provenaitcertainement du fait que l’Euryalus nepossédait ni salles communes de petitetaille ni cellules, obligeant les garçons àdormir tous ensemble. Il n’y avait doncaucun moyen d’échapper aux piresbrutalités et violences.

En 1835, le gouvernement lança uneenquête spéciale sur la vie dans les prisonsanglaises. Les officiers chargés de menerl’enquête interrogèrent un homme qui avaitpassé du temps sur les hulks de Medway. Ils’appelait Thomas Dexter et il avait étécordonnier avant d’être condamné pourvol et envoyé sur le « Dolphin », un deshulks de Chatham. Thomas intéressaitparticulièrement l’équipe parce quependant son séjour en prison, on lui avaitconfié un travail d’infirmier auprès degarçons malades à bord de l’Euryalus.

L’un des officiers lui ayant demandé s’ilpensait que leur séjour à bord d’un hulk

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avait une influence positive sur lecomportement des garçons, il répondit :

« Je suis absolument certain que non etsouvent, lorsque je vois sur un journal qu’unjuge a envoyé un enfant …. sur un hulk, jeme dis que si c’était l’un des miens, jepréfèrerais le voir mort à mes pieds plutôtque de le savoir en un pareil endroit. »

La maladie

Les hulks réservés aux prisonniers deguerre étaient si surpeuplés que lesmaladies s’y répandaient très rapidement.En 1813, une épidémie de variole sedéclara à bord du « Crown Prince » deChatham. Dès son apparition, le médecinen charge réunit tout le monde à bord etoffrit à chacun de se faire vacciner. Unvaccin consiste à donner volontairement àun patient une dose inoffensive de lamême maladie pour aider son corps àcombattre le danger. De nombreuxprisonniers qui avaient eu peur de se fairevacciner furent atteints de la maladie. Lehulk fut fermé au monde extérieur,personne n’ayant le droit d’y monter oud’en descendre.

Les bateaux hôpitaux étaient déjàsurpeuplés de toute façon et les capitainescraignaient que la variole ne se répande.Malheureusement, l’extraordinairesurpopulation engendra une nouvellemaladie ; le typhus, qui se propagea trèsrapidement. Au début 1814, le typhus avaitatteint presque toute la flotte des hulks deChatham. Le « Bahama » futparticulièrement touché : sur les 361prisonniers américains montés à son borden janvier, 84 étaient déjà morts en avril.

Pourquoi a-t-on fini par ne plusutiliser les hulks ?

Les prisonniers de guerre furent renvoyés

chez eux à la fin de la guerre. Certainshulks qui avaient hébergé des prisonniersde guerre, comme le « Canada », furentréutilisés pour les détenus. D’autre furentdémantelés. Vers les années 1830, legouvernement britannique réalisa que lagestion des hulks destinés aux repris dejustice n’était pas aussi bon marché que ceque bien des personnes l’avaient espéré.Les bateaux étaient anciens. Ils avaientbesoin d’être réparés. En premier lieu, leuraménagement et l’installation de véritablessalles communes coûtait très cher. Lescomptes tenus par Henry Capperindiquent que l’ensemble des coûtsnécessaires à la préparation des bateaux,la rémunération des personnels, la gardeet le déplacement des prisonniers, lanourriture, les vêtements et (parfois) letravail qui leur étaient fournis s’élevait en1831 à 70 000 livres sterling. Celareprésentait pratiquement le double de lasomme requise pour construire unenouvelle prison à terre.

Un grand nombre d’hommes et defemmes commençaient également àessayer de modifier le systèmepénitentiaire anglais. Ils désiraient tenterde mettre de nouvelles idées en pratiquepour convaincre un maximum depersonnes de ne plus enfreindre la loi.Pour avoir une chance de réussir, lamajorité de ces initiatives exigeaient laconstruction de nouveaux bâtiments. Versle milieu de l’ère victorienne, la GrandeBretagne construisit ou agrandit jusqu’à90 prisons. Située à Chatham, l’uned’entre elles ouvrit ses portes en 1852.Les bateaux-prisons de la RivièreMedway disparurent certainement bienavant cette date. Le tout dernier deshulks fut ravagé par les flammes àWoolwich, le 14 juillet 1857.

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L’histoire de la Rivière Medway neconcerne pas uniquement l’Histoire, lafaune et la flore et la sérieuse question dela conservation. Depuis de nombreusesannées, la rivière est aussi très importantecar elle offre un moyen de se divertir. Ellefait partie d’un environnement idéal pourde nombreuses activités ludiques.

Ces activités comprennent les évènementsorganisés et le sport, mais aussi le tempslibre que les personnes seules ou en famillepassent sur la rivière ou aux alentours. Tout ceci exige une bonne gestion pourpermettre aux différents groupes depersonnes de partager le mêmeenvironnement et les mêmes installations. Il arrive parfois que les exigences de cesdifférentes activités ne soient pascompatibles. Les personnes qui aimentpêcher ou observer les oiseaux préfèrentgénéralement un cadre calme, dépourvu debruit. Les courses de bateaux à moteur etles fusils des chasseurs ont plutôt tendanceà être bruyants.

Bien qu’elles dépendent de la rivière, ilarrive que certaines de ces activitésludiques contribuent à la polluer. Lecarburant, les déchets et même le fil et lesplombs de pêche perdus ou cassés,peuvent nuire à l’environnement ainsi qu’àla faune et la flore. Plus une activité estpopulaire et plus il est important de lagérer étroitement. Les rivières qui fontpartie de notre paysage peuvent aussi êtredes lieux de grande circulation. Lesbateaux qui y effectuent des allées etvenues rapides peuvent endommagercertaines parties de la rive qui finissentpar se détacher et être emportées par lecourant. Les limitations de vitesse sonttrès importantes.

Il est possible que la Rivière Medwaydevienne à l’avenir l’un des cours d’eaubritanniques les plus utiles aux activitésludiques. L’estuaire comporte plusieurscriques qui offrent des eaux calmes etabritées, propices à la voile, où l’ontrouve un grand nombre de chantiers

7Les loisirs offerts

par la Rivi re Medway

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navals et de marinas. La plupart desvoiliers peuvent passer sous le pont àRochester. Les bateaux plus petitspeuvent toutefois atteindre les eaux nonsoumises aux marées entre l’éclused’Allington Lock et Tonbridge.

Quelles sont les principalesactivit s ludiques offertes par laRivi re Medway ?

Il y a bien des façons de profiter d’unerivière quelle qu’elle soit, mais toujours enfonction des particularités physiques sur lalongueur de rivière utilisée. Depuisenviron 200 ans, les activités ludiques lesplus importantes sur la Medway sont:

• la natation ; structurée ou individuelle ;

• les courses, de bateaux à rames ou depéniches à voiles ;

• la pêche, plus pour le plaisir que pour leprofit ;

• les bateaux de plaisance.

Nul doute que les nouvelles technologieset les nouvelles modes vont produire àl’avenir de nouvelles activités ludiquesbasées sur l’eau.

La natation

Il est fort probable que la pratique de lanatation et des bains dans la RivièreMedway remonte à la nuit des temps. Elleest pourtant loin d’offrir des conditionsidéales. On y trouve des courantspuissants, des marées très fortes, une vasetraîtresse, beaucoup de circulation etsouvent des débris flottants ; de quoidéfier les nageurs les plus aguerris !

Tous ces dangers sont sans doute la raisonpour laquelle en juin 1836, un hommed’affaires ouvrit le « Bathing Establishment» de Rochester. Il construisit une piscine

sur la rivière, où l’on pouvait nager dansses eaux naturelles sans être incommodépar le courant, la vase ou les bateaux depêche. Il veilla aussi à fournir des piècesconfortables où les baigneurs pouvaient sechanger et se détendre. A cette époque, labaignade consistait autant à prendre unbain qu’à nager et était à la fois considéréecomme étant saine et très à la mode. Cettemode avait entraîné un nombre incroyablede riches visiteurs à se rendre dans lesvilles côtières comme Brighton et on avaitaussi encouragé son développement sur laTamise, à Gravesend. Malheureusement, lesbains de Rochester ne connurent pas lesuccès escompté et ils durent fermer versle milieu des années 1860.

Les clubs de natation de Medwayutilisaient les eaux de la rivière pour ydisputer des courses. Les riverainshommes et femmes devaient relever ledéfi en nageant le plus rapidementpossible entre le pont de Rochester et leStrand de Gillingham. Les gagnantsremportaient des trophées, des médailles,des certificats et parfois même de l’argent.

Les familles et les nageurs occasionnelscontinuèrent aussi à être attirés par leseaux naturelles de la rivière jusqu’audébut du 20ème siècle. Des pontons-plongeoirs et des plateformes étaientmises à la disposition du public sur toutela rive, à Strood Pier.

De fait, les vacances à la mer faisaientdepuis longtemps partie des traditions decette région. Un grand nombre derésidents ne pouvaient pas se permettrede prendre des vacances loin des villes deMedway. Les familles passaient unejournée à la plage à Upnor ou àGillingham au lieu de voyager jusqu’à unestation balnéaire comme Margate,

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Ramsgate ou Broadstairs. Adultes etenfants nageaient dans la rivière depuis laplage, en dépit du fait que cela pouvaitêtre très dangereux. Il arrivait que desgens se noient en essayant de nager d’unerive à l’autre. Les eaux pouvaient paraîtresans danger alors qu’elles ne l’étaient pasdu tout.

Au cours de l’ère victorienne, lesinstallations où un public de tous âgespouvait se baigner en toute sécuritédevinrent de plus en plus courantes. En1894, un boulanger local nommé Mr.Cucknow, construisit les « Strand Baths »de Gillingham.

Cette piscine était connue localementsous le nom de « Mr Cuckoo’s Sea WaterSwimming Baths » (Bassin de baignade àl’eau de mer de Monsieur Coucou) etmesurait plus de 80 mètres de long. Il y adéjà de nombreuses années que ce parcde loisirs devenu aujourd’hui le Strand estl’une des attractions favorites des famillesde Medway.

L’aviron

Au départ, l’aviron était tout simplementun moyen de se déplacer. Un canot àrames avance uniquement à la force desbras. Il n’y a pas besoin d’attendre un ventfavorable, ce qui permet donc de voyagerdans n’importe quelle direction parn’importe quel temps. Son utilisation estfacile et peu coûteuse.

En Grande Bretagne, le canot à rames futbeaucoup utilisé comme bateau-taxi oucomme bac. Il y a 200 ans, les ponts quitraversent désormais nos fleuves étaientbeaucoup plus rares et les rivièresoffraient un mode de déplacementpratique et relativement rapide. Lespremières courses modernes d’aviron

développées en compétitions étaient enfait des courses entre mariniers - leshommes qui proposaient un service debateau-taxi. Sur la Tamise, les guildes etassociations de la Ville de Londresoffraient des prix aux gagnants.

Un sport pratiqué pour le plaisir plutôtque pour de l’argent s’appelle un sportamateur. L’aviron amateur devint populairedans les universités anglaises vers la fin du18ème siècle. La première course d’avironentre les étudiants des universitésd’Oxford et de Cambridge eut lieu en1829 et continue à se tenir une fois par an.

C’est en 2007 qu’une course entre lesétudiants de l’université du Kent,l’université de Greenwich et l’université deCanterbury Christ Church eut lieu pour lapremière fois sur la Rivière Medway. Cettecourse fait désormais partie desévènements importants du calendriersportif de Medway. Les trois équipes sebattent pour obtenir le droit de se faireappeler « Head of the River » (Chefs de laRivière). La course se joue sur 2,6kilomètres entre Cuxton et l’esplanade deRochester. Des centaines de supporters etde spectateurs s’alignent sur les riveschaque année pour assister à la course. Lesconditions sont quelquefois difficiles sur larivière, avec de forts courants de marée etparfois même des tourbillons.

Un certain nombre de clubs d’avironamateur ouverts au grand public furentétablis à Medway durant la périodevictorienne. Ils se rassemblèrent tous en1958 pour former le « Medway TownsRowing Club ». Ce club d’aviron desvilles de Medway a pour but de fournirdes installations ouvertes à tous, quelque soit leur âge ou leur niveau. Unhangar à bateaux appartenant au club se

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trouve aujourd’hui encore surl’Esplanade à Rochester.

Les soldats de la « Corps of RoyalEngineers » qui installèrent leur quartiergénéral à Brompton en 1812 devaient,entre autres qualités, être d’excellentsmariniers. Ces ingénieurs du roiconstituèrent un certains nombred’équipes d’aviron vers la fin du 19èmesiècle. Ces équipes utilisaient des cotres ;de petits bateaux ouverts de taillemoyenne à bord desquels deux hommesramaient, assis côte-à-côte sur des bancs.Les courses annuelles d’aviron sedisputaient à bord de cotres sur la RivièreMedway, entre les équipes des ingénieursdu roi et celles de la marine royale. En1950, ces ingénieurs fondèrent un clubd’aviron à part, du nom de « RoyalEngineers Rowing Club ».

Les courses de péniches

Au 19ème siècle, les barges pullulaient surla Medway. Elles équivalaient à l’époque ànos camions de livraison, transportant destonnes de briques et de ciment en directionde Londres pour en ramener des déchetsdestinés à être brûlés dans les briqueterieset les fourneaux des usines. Il y avaittoujours de la compétitivité, les capitainesde péniches se défiant entre eux deremporter des courses le long de l’estuaire.

Des courses de péniches organiséescommencèrent à avoir lieur sur la Tamiseen 1863. Elles étaient coordonnées par unhomme du nom de Henry Dodd, qui avaitfait fortune dans le ramassage des déchetset la briqueterie. Il pensait qu’il étaitpossible d’améliorer la conception despéniches pour leur permettre deremporter des courses en plus detransporter d’énormes chargements. Ildésirait aussi encourager les capitaines de

péniches à être fiers de leur métier. En fait,ces évènements devinrent si populairesqu’en quelques années, des constructeurslancèrent des péniches spécialementconçues pour remporter des courses.

Tout ceci suscita beaucoup d’intérêt parmiles personnes qui travaillaient sur laRivière Medway. Certaines des grossesbriqueteries et cimenteries quipossédaient de nombreuses pénichescommencèrent à organiser leurs proprescourses. A la suite de quoi, la premièrecompétition ouverte à toutes les pénichesde la Medway eut lieu en 1880. La coursese disputait normalement entre Gillinghamet le Sun Pier, la jetée de Chatham. Lescourses continuèrent jusqu’à ce que laguerre éclate en 1914, avant de reprendrerelativement régulièrement jusqu’à ce quela compétition soit de nouveauinterrompue par la Seconde GuerreMondiale de 1939.

Les péniches les plus rapides devinrentassez célèbres et leurs propriétaires enétaient très fiers. La compétition étaitacharnée et la péniche baptisée « Sara »construite sur la Tamise par la sociétéEverard, remporta toutes les courses de laMedway sur l’ensemble des années 1930.En 1955, la péniche de la société Londonand Rochester Trading Company appelée «Sirdar » sembla finalement avoir pris ledessus sur Sara. La compagnie Everardcommença alors à remettre en état unevieille péniche du nom de « Veronica »,afin de la rendre plus rapide et de seréapproprier le titre de champion.

Tout ceci coûtait de l’argent. En 1963, lespropriétaires finirent par en avoir assez etcessèrent de sponsoriser les courses. Laplupart des péniches appartenant auxdiverses sociétés furent démolies.

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Heureusement, un certain nombre depropriétaires privés décidèrent depoursuivre la tradition des courses depéniches sur la Rivière Medway. De nosjours, la course annuelle de péniches «Medway Barge Match » attire chaqueannée environ douze péniches répartiesen trois catégories différentes. La coursese dispute sur pratiquement 48kilomètres, de Gillingham jusqu’à l’estuaireavant de revenir au point de départ. Descourses avaient aussi lieu sur le fleuve dela Tamise à Gravesend, sur la rivièreBlackwater à Maldon dans l’Essex et sur larivière Swale à Faversham.

La pêche

La Medway et son estuaire offrent demultiples opportunités de pêche trèsstimulantes. Cet habitat changeant produitune variété d’espèces à attraper enfonction des différentes périodes del’année. Vers la fin de l’hiver et le début duprintemps, on y prend des flets, desabadèches roses et des tacauds. Lestacauds sont généralement utilisés commeappât pour attirer des poissons plus groscomme les bars. Anguilles, soles et muletspeuvent être pêchés dès la fin du moisd’avril, lorsqu’il fait chaud.

L’automne est une saison calme pour lapêche locale jusqu’à ce que les bancs demerlans apparaissent au large des côtes dunord du Kent, avant de remonter enamont dans les rivières. Même si ce grospoisson s’attrape plus sur la Tamise quedans l’estuaire de la Medway, la moruereste la proie préférée de tous lespêcheurs en mer durant l’hiver.

Bateaux de plaisance

De nombreux clubs de voile et de bateauxde plaisance sont basés sur la Medway. Au

printemps et à l’automne, on peutobserver une multitude de bateauxdifférents sur la rivière.

Les marinas locales proposent desendroits sécurisés pour accueillir lesbateaux de plaisance et des sites demouillage pour les bateaux-maisons dontcertains sont également disponibles lelong des berges de la rivière.

La Medway représente une précieuseressource pour enseigner à ses utilisateurscomment pratiquer des activités nautiquesen toute sécurité.

Situé à Upnor, le centre « ArethusaVenture » accueille par exemple six milleenfants chaque année, pour leurpermettre d’essayer une vaste gammed’activités sportives ; y compris faire de lavoile à bord d’un dériveur, faire du canoëet du kayak.

Depuis longtemps déjà, il est possible deprofiter de la vie sur la rivière sansacheter un bateau. Les bateaux à vapeurcommencèrent à parcourir la Tamise et laMedway dès le début du 19ème siècle.Ces bateaux permettaient à leurspassagers de voyager facilement et à peude frais depuis les zones très urbaniséesjusqu’à la mer, pour y passer la journée outout simplement pour profiter de lapromenade. Une sortie favorite dans larégion consistait à quitter les villes deMedway pour passer la journée àSouthend, dans l’Essex.

Lors de sa fondation en 1919, la société «New Medway Steam Packet Company »introduisit sa propre gamme de bateaux àvapeur. Le plus célèbre d’entre eux fut le «Medway Queen », construit quelquesannées plus tard sur la rivière Clyde enEcosse. Ce bateau partait de Strood et

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continua ses traversées jusqu’à la SecondeGuerre Mondiale, période à laquelle il futconverti et utilisé pour détecter les mineset les explosifs flottants, au large de lacôte anglaise. Il vécut sa plus célèbreaventure en 1940. L’armée britanniqueayant bien du mal à revenir de Francepour échapper à l’invasion ennemie, leMedway Queen traversa la Manche septfois en direction de Dunkerque. Navigantdans des conditions dangereuses, il parvintà sauver 7 000 hommes.

Le Medway Queen recommença àtransporter des passagers jusqu’en 1963,date à laquelle il fut envoyé sur l’île deWight. Finalement remorqué de nouveaujusqu’à la Medway en 1984, il lui fallutsuivre un programme exhaustif deréparation et de reconstruction. Après untravail énorme de la part de la « MedwayQueen Preservation Society », unorganisme bien décidé à le sauvegarder,l’argent fut trouvé grâce à une subventionde la part du « Heritage Lottery Fund »(Fonds de sauvegarde du patrimoinefinancé par la loterie nationale) en 2006.

Un sauveteur se noie!

Il y a une plaque sur le mur en face de larivière sous le Château de Rochester, àcôté de l’esplanade. Cette plaque est à lamémoire d’un homme très courageuxmort en 1912 en sauvant la vie d’unepetite fille.

Il s’appelait Percy Gordon et était venu deLondres pour visiter Rochester. Il setrouvait près de la rivière avec des amislorsqu’ils entendirent un groupe d’enfantshurler sur la jetée. Une petite fille du nomde Dorothy Foster était tombée dans laMedway après avoir essayé de marcher enéquilibre sur une corde au bord de l’eau.

Percy plongea et la maintint hors de l’eaujusqu’à ce qu’un bateau puisse venir à sonsecours. Malheureusement, au cours dusauvetage Percy fut victime d’une mauvaisecrampe. Emporté par le courant, il mourutnoyé. On retrouva son corps environ uneheure plus tard.

Le « Kingswear Castle »

De nos jours, l’une des attractions les plusspectaculaires de la Rivière Medway est leKingswear Castle, un bateau à roues àaubes alimenté au charbon, qui avait étéconstruit à Darmouth en 1924 pournaviguer sur la Rivière Dart.

Au cours de la Seconde Guerre Mondiale,le Kingswear Castle fut utilisé par lamarine américaine pour transporter leravitaillement aux alentours de Dartmouth.Racheté en 1967 par la « Paddle SteamerPreservation Society» (la société desauvegarde des bateaux à roues à aubes), ilpartit pour l’île de Wight. En 1971, il futremorqué jusqu’à la Medway et restauré.

Le Kingswear Castle recommença àtransporter des passagers en 1985 etsillonne désormais les eaux de la RivièreMedway. Depuis sa reprise, 200 000passagers s’y sont déjà embaqués pourjouir d’une promenade à bord d’un bateauà vapeur historique.

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La Rivière Medway et son environnementvont beaucoup changer dans un avenirproche. Il est possible que la rivièreprenne une nouvelle importance dans uncertain nombre de secteurs :

• la régénération

• les affaires

• l’environnement

La r g n ration, qu’est-ce quec’est?

La régénération est le nom que l’ondonne à la manière dont certaines partiesdu pays reçoivent plus d’attention et plusd’argent pour les aider à se développer etpour encourager une reprise de lacroissance après des années destagnation. Au cours de la deuxièmemoitié du 20ème siècle à Medway, ungrand nombre de sociétés ont fermé ouont quitté la région. Les opportunités detravail sont donc devenues moinsnombreuses. Une personne qui ne trouvepas de travail a peu d’argent à dépenser,ainsi, les entreprises et les magasins ont à

leur tout du mal à survivre. Ils finissentparfois eux aussi par fermer et lasituation se dégrade ainsi petit à petit. La régénération tente de mettre fin à ceprocessus en rendant de nouveau la zoneattractive – sous bien des aspects.

La régénération va aussi tirer unmaximum de profit du fait que la régionest traversée par une rivière. Un certainnombre de sites importants estiméspropices au redéveloppement ont étéretenus. Ces sites seront convertis pouroffrir une gamme de constructions variéeset exploiteront au maximum la popularitécroissante du concept de la vie au bord del’eau. En plus d’attirer des personnesnouvelles vers la région, cesredéveloppements feront de Medway uncadre plus agréable à vivre pour ceux quiy habitent déjà. La plupart de ces sites ontété précédemment exploités par lesindustries. On appelle souvent ces sitesdes friches industrielles, pour indiquerqu’ils sont différents des zones vertes oùl’environnement naturel est détruit par denouvelles constructions.

8L’avenir

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Les rives de Rochester

La zone située sur les rives de Rochestercomprend la plupart des terrains entreCorporation Street, la partie basse de larue principale et la rivière. Au cours depratiquement toute l’histoire deRochester, cette zone essentiellementmarécageuse ne fut jamais considéréecomme étant constructible. Au toutdébut du 21ème siècle, un énorme travailfut accompli pour préparer le site àrecevoir des centaines de nouvellesmaisons. Le niveau des terrains a étésurélevé à l’aide d’innombrables tonnesde terre destinées à garantir que lesnouvelles constructions ne soient pas à lamerci d’inondations potentielles.

Les projets comprennent un certainnombre d’espaces verts et la zoneriveraine a fait l’objet d’une attentiontoute particulière. Cela faisait denombreuses années que les habitants deMedway ne pouvaient plus pu accéder àcette zone. Une nouvelle promenade etune piste cyclable permettent désormaisaux résidents et aux visiteurs de profiterde la rivière de très près.

Le Chantier Naval Historique deChatham et Chatham Maritime

Le Chantier Naval de Chatham cessa sesactivités commerciales en 1984. En 2010,850 millions de livres sterling avaient étédépensées pour le transformer en uneattraction populaire et une nouvellecommunauté pleine de vie. On y trouvedéjà plus de 1 000 nouveaux logements etdes bureaux capables de recevoir plus de5 000 employés. Les universités etétablissements d’enseignement supérieurse sont déplacés vers la zone àdéveloppement rapide appelée « Chatham

Maritime ». De nouvelles installations ontété construites sur le site du chantiernaval victorien, y compris une marina pour300 bateaux et plus de 80 hectares deparcs et de promenades au bord de l’eau.

St Mary’s Island

Par le passé, l’île de St Mary a toujours étéun marais vide et un dépôt d’ordures. A lafin de l’ère victorienne on creusad’immenses bassins sur ses rives pourpermettre au Chantier Naval de Chathamd’accommoder les navires les plus grosque l’on y construisait à l’époque. Une foisle chantier fermé, cette zone devint unterrain vague et sale.

L’île de St Mary possède désormais unecommunauté active qui comporte, en plusde centaines de logements ; une écoleprimaire, un cabinet médical et un foyermunicipal. Avant de pouvoir entamer lestravaux de construction, il a fallu retirerplus de 1,2 millions de mètres cubes deterre et les remplacer pour être certainque le site était sain.

Temple Waterfront

Temple Waterfront est une zone située enbordure de rivière, à la limite de Strood,face au Château de Rochester. Undéveloppement de 100 millions de livresterling va apporter un mélange denouveaux logements, de magasins et delocaux destinés aux entreprises. Outre lefait qu’elles pourront profiter de la rivière,toutes les personnes qui vont venirhabiter à Temple Waterfront auront lachance exceptionnelle d’apprendre àconnaître le plus vieux bâtiment de Strood: « Temple Manor ». Datant du 13èmesiècle, ce hall est placé à la limite du sitede régénération et va en devenir l’une desattractions les plus intéressantes.

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Zone riveraine de Gillingham

La zone riveraine de Gillingham est enpleine période de développement ; on yconstruit actuellement de nouvelleshabitations et autres bâtiments. Proche dela rivière mais aussi du Tunnel de Medway,cette zone va attirer quiconque a besoinde prendre sa voiture pour se rendrechaque jour au travail. Comprise entre l’îlede St Mary et Danes Hill, elle englobel’ancienne Jetée de Gillingham, offrant ainsila possibilité d’améliorer l’utilisation de larivière par le grand public.

Quel avenir attend les entreprisesde la Rivi re Medway ?

La rivière a toujours servi de voiepublique. Jusqu’à la construction deschemins de fer, elle n’avait vraiment aucunconcurrent capable de déplacer delourdes charges. Même si les industrieslocales telles que les briqueteries et lescimenteries n’existent plus, d’autressociétés utilisent toujours la rivière pourleurs transports. Elle a continué à êtreimportante, même après l’apparition desvoies ferrées puis du transport routierbon marché. L’embouchure de la Medway,là où la rivière rencontre la Tamise, offrede bonnes conditions pour ancrer de trèsgros bateaux. On trouve parmi eux desporte-conteneurs qui apportent de vasteschargements dans le Kent par la mer.

Au cours de ces dernières années, la RivièreMedway a reçu plus de porte-conteneursen un an que des ports maritimes commeSouthampton. La Medway transporte unpeu plus de 2,6 % des cargaisons quicirculent via les ports du Royaume Uni.

Les chargements varient mais les meublesen pin en provenance de Scandinavie enreprésentent une grande partie.

La Grande Bretagne utilisaitprincipalement le gaz naturel contenu dansles réserves qui lui appartenaient sous lamer du Nord. Celles-ci sont épuisées et laGrande Bretagne doit désormais acheterdu gaz en provenance d’autres pays. Unport destiné à la réception du gaz naturelliquide a été construit près de la RivièreMedway sur l’île au Grain. Les bateauxtransportant le gaz le déchargent dans ungazoduc qui conduit à des cuves destockage géantes. A partir de là, desmillions de tonnes de gaz peuvent êtreacheminées par le biais du réseau quialimente le pays tout entier.

Les Quais de Chatham

Les quais de Chatham emploient unsystème à trois bassins, les bassins étantdes endroits où les bateaux peuvents’arrêter pour décharger. Plus de 500bateaux utilisent chaque année les quais,chargeant ou déchargeant 1,2 millions detonnes de cargaison.

Le terminal à conteneurs « LondonThamesport Container Terminal »

L’île au Grain se trouve en bout de laPéninsule de Hoo, à l’embouchure mêmede la Rivière Medway. En 1989, une partiede l’ancienne raffinerie de pétrole fut iciconvertie en terminal à conteneurs ; leLondon Thamesport Container Terminal.Thamesport est l’un des plus vastes et desplus actifs de tous les ports du RoyaumeUni. C’est le seul terminal à conteneursentièrement automatisé du pays. C’est-à-dire que ses 655 mètres de quais sontéquipés de grues sans chauffeur quidéplacent les conteneurs à l’intérieur duport. La position de chaque conteneur estenregistrée et suivie par des systèmesinformatisés de pointe.

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Thamesport possède sa propre gare dechemin de fer. Des services quotidiensrelient le port au reste du systèmeferroviaire. Cela signifie que tout ce quiarrive dans le Kent peut rapidement êtreacheminé n’importe où dans le pays.

Que va-t-il arriver l’environnement ?

L’accroissement du nombre de personnesvivant aux alentours de la basse Medway, aeu un effet néfaste sur l’environnement. Lapêche abusive, la pollution de la rivière etles industries à grande échelle comme lacimenterie ont à jamais changé la région.Ces industries sont cependantnombreuses à avoir disparu et la rivièreredevient plus propre. Une opportunité seprésente donc d’encourager tous ceux quien profitent à jouir de la Medway tout enla protégeant pour son propre bien.

Un défi se présente aussi. La régénérationva elle-même attirer un grand nombre depersonnes désireuses de vivre dans lesnouvelles constructions de cette zone.Ces personnes vont avoir besoin demagasins et d’écoles, d’hôpitaux etd’autres installations bénéfiques à lacommunauté. Il y aura plus de voitures surles routes qui sont déjà très fréquentées.Une meilleure planification urbaine auraun effet positif car elle fournira de l’espaceen plus des logements là où il n’y avaitauparavant que des terrains vagues. Laconception des logements utilisera moinsde ressources et encouragera leurshabitants à produire moins de gaz à effetde serre. Il reste à espérer que la plusgrande facilité d’accès à la rivièreencouragera ses utilisateurs à bien latraiter. L’environnement naturel est uneressource qu’il est important de gérer

avec soin pour permettre aux résidents deMedway d’en profiter à l’avenir.

Il y a aussi des questions qui concernentle monde entier. Le réchauffement de laplanète va certainement engendrer unemontée du niveau des eaux en GrandeBretagne. Personne ne sait avec certitudequelle sera l’ampleur ou la vitesse de cephénomène. Il serait pourtant difficile detrouver une question plus pressantepour quiconque habite à une courtedistance d’une rivière aussi importanteque la Medway. Il est impératif d’agirmaintenant, pour éviter que la raisonmême pour laquelle cette région attiretant de personnes désireuses d’y vivre et d’y travailler depuis des siècles,devienne à l’avenir porteuse de dangeret de destruction.

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Remerciements

Cette ressource éducative haute en couleurs a été produite par le personnel duMusée du Guildhall de Rochester ; Conseil de Medway, et fait partie du projetd’inclusion du musée : « Opening the Doors to Access and Learning » (Ouvrir lesportes pour faciliter l’accès et l’apprentissage). Le but du projet est d’arriver àpromouvoir un meilleur accès physique et intellectuel au musée et à ses collections.

Des traductions du texte de cette ressource éducative ont été préparées en languesétrangères pour accompagner l’édition anglaise. Leur but est de partager lesinformations concernant la Medway Maritime avec des étudiants de langue françaiseet Hollandaise.

Ce projet a reçu une généreuse subvention de la part de la « National Lottery »(Loterie nationale) par le biais d’un « Heritage Lottery Fund (Your Heritage) »(Fonds de sauvegarde du patrimoine financé par la loterie nationale - VotreHéritage), et de la part du Fonds Européen de Développement Régional (FEDR),programme de coopération transfrontalière « Interreg IVA 2 Mers Seas Zeeën2007-2013 » - « Investing in your future » (Investir dans votre avenir).

Le Conseil de Medway, qui est propriétaire et administrateur du musée du Guildhall,a lui aussi apporté une contribution considérable au financement du capital requispour l’ensemble du projet. D’autres résultats liés au projet comprennent unenouvelle entrée pour accéder au musée par la rue principale, une galerie deprésentation sur le thème de la Rivière Medway, un service d’accueil et un point devente ; des améliorations d’ordre général dans la galerie et la création pour lesvisiteurs d’une nouvelle Zone de Découverte.

Les institutions et les individus suivants méritent un remerciement spécial pourl’aide qu’ils ont apporté à la production de cette publication.Medway Archives and Local Studies Centre, Medway CouncilArchives de Medway et Centre d’Etudes Locales, Conseil de MedwayRochester Oyster and Floating FisherySociété d’ostréiculture et de pêche de RochesterPeter Boreham, ChercheurDr Jeremy Clarke, Auteur et RédacteurSteve Nye, Images historiquesChristelle Pereira, European Projects Officer, Medway CouncilResponsable des projets européens, Conseil de MedwayKelly Wood, Graphic Designer, Medway Council, Graphiste, Conseil de Medway

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