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DIMANCHE 13 MARS 2016 – 15HSALLE DE RÉPÉTITION

Little Girl Blue, from Nina Simone

Sonia Wieder-Atherton, violoncelleBruno Fontaine, pianoLaurent Kraif, percussions

FIN DU CONCERT (SANS ENTRACTE) VERS 16H20.

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Gian Carlo MenottiBlack Swann (1946)

TraditionnelBlack Is the Colour of My True Love’s Hair

Richard RodgersLittle Girl Blue (1935)

Nina SimoneFodder on My Wings (1981)

Duke EllingtonHey, Buddy Bolden (1956)

Benard IghnerEverything Must Change (1978)

Nina SimoneImages (1964)

Johann Sebastian Bach/Johannes BrahmsChoral-prélude « Schmücke dich, o Liebe Seele » op. 122 n° 5

Steve Diamond & Susan Sheridan You Can Have Him (1949)

William Taylor I Wish I Knew How It Would Feel to Be Free (1954)

Fritz Rotter That’s All I Want from You (1955)

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Mindi Beth Abair & Matthew W. HagerStars (1974)

Sergueï RachmaninovSonate pour violoncelle et piano en sol mineur op. 19 : III. Andante

Nina SimoneCome Ye (1966)

Nina SimoneReturn Home (1959)

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Little Girl Blue

Violoncelliste remarquable, ayant fait ses gammes aux conservatoires de Paris et de Moscou, Sonia Wieder-Atherton occupe une place à part sur la scène musicale internationale contemporaine. Mue par une soif intarissable d’expérimentation, elle n’a de cesse d’étendre les possibilités de son instrument et d’arpenter de nouveaux champs musicaux, du répertoire classique à la musique contemporaine, à la chanson ou aux répertoires traditionnels. Interprète très convoitée, elle développe en outre depuis quelques années ses propres projets. La Cité de la musique en a accueilli plusieurs, parmi lesquels Danses nocturnes, conçu en collaboration avec Charlotte Rampling.

La Philharmonie de Paris présente aujourd’hui Little Girl Blue, projet dédié à Nina Simone – compositrice et interprète d’exception, figure historique de la musique noire américaine du XXe siècle, pour laquelle Sonia Wieder-Atherton éprouve une ardente admiration. Lui tenant particulièrement à cœur, ce projet a suivi un long processus de maturation. « Nina Simone, sa voix, ses chansons, son humour, sa force m’accompagnent depuis des années, révèle Sonia Wider-Atherton. Il m’a fallu du temps avant de me décider à lui parler à travers le violoncelle. J’ai d’abord effectué de petits essais pour voir si cela pouvait marcher et j’ai vite senti qu’il était possible de faire quelque chose de cet ordre-là, à la façon d’une lettre que je lui adresserais. Je me suis alors véritablement immergée dans son répertoire durant plusieurs mois, en tâchant de l’aborder sans aucun a priori. C’est au cours de cette immersion, lente et attentive, que la nécessité de relier la musique de Nina Simone avec celle d’autres compositeurs m’est apparue comme une évidence. En travaillant sur le morceau Stars par exemple, j’ai eu comme la révélation d’une résonance profonde avec Rachmaninov. Cette orientation du projet s’est faite naturellement, je n’ai rien prémédité ni forcé. J’ai le goût de la dérive, du mouvement. J’aime me laisser emporter là où je n’avais pas prévu d’aller. »

Ainsi, tout au long de Little Girl Blue, Sonia Wieder-Atherton fait-elle dialoguer Nina Simone avec Rachmaninov mais aussi Duke Ellington, Oscar Brown Jr., Gian Carlo Menotti, Brahms, Bach ou encore William Taylor. Comme elle a coutume de le faire, et comme Nina Simone elle-même le faisait, elle s’est aussi attachée à donner une logique narrative au programme

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du concert. « La dramaturgie d’un concert revêt une grande importance à mes yeux. Je ne la conçois pas avec des éléments rationnels, intellectuels, mais avec mon ressenti. Il s’agit vraiment de raconter une histoire avec des sons, des couleurs, des timbres, des types de récit. »

Capables d’explorer des univers très différents, deux musiciens aguerris, à la curiosité toujours en éveil, collaborent étroitement avec Sonia Wieder-Atherton pour donner vie à Little Girl Blue : le pianiste Bruno Fontaine et le percussionniste Laurent Kraif, ce dernier se distinguant ici par l’utilisation d’instruments rares tels qu’un tambour d’eau africain, une calebasse, un kendang balinais, un panier de graines ou des sonnailles et grappes. « Au niveau des percussions, je ne voulais surtout pas de sonorités jazz classiques, précise Sonia Wieder-Atherton. Laurent amène des rythmiques et des matières très particulières, qui sont porteuses, selon moi, d’une mémoire ancestrale de Nina Simone. »

Faisant preuve d’une grande connivence artistique, tous trois font intensément résonner l’âme de celle qui, selon Sonia Wieder-Atherton, « a su inventer une langue musicale, émotionnelle, restée unique à ce jour. »

Jérôme Provençal

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Sonia Wieder-AthertonSonia Wieder-Atherton a toujours fait de la musique une langue ouverte sur le monde. C’est la recherche qui l’a menée au fil du temps d’un répertoire à l’autre, de découverte en découverte, dans une exploration permanente. Elle est née à San Francisco d’une mère d’origine roumaine et d’un père américain. Elle a grandi à New York puis à Paris, où elle entre au Conservatoire National Supérieur dans la classe de Maurice Gendron. À 19 ans, elle passe le rideau de fer et part vivre à Moscou pour étudier avec Natalia Chakhovskaïa au Conservatoire Tchaïkovski. Elle gardera en elle de ces années russes, en plus d’un enseignement d’excellence, un rapport particulier au temps, aux histoires et aux hommes. De retour en France, elle est, à 25 ans, lauréate du Concours Rostropovitch. Sonia Wieder-Atherton collabore avec quelques grands compositeurs contemporains et joue en soliste sous la direction de nombreux chefs. Son jeu, son style sont immédiatement identifiables, ce qui fait d’elle une interprète rare. Ces dernières années, Sonia Wieder-Atherton conçoit et met en scène de nombreux projets : Chants juifs, Chants d’Est, Vita Monteverdi-Scelsi, Odyssée pour violoncelle et chœur imaginaire, D’Est en musique, spectacle conçu avec les images du film D’Est de Chantal Akerman, ou encore Danses nocturnes, avec Charlotte Rampling, sur des œuvres de Benjamin Britten et de Sylvia Plath.

Little Girl Blue, from Nina Simone est sa dernière création en 2014. En 2011, elle reçoit le Prix des Arts de la Fondation Bernheim, qui désigne chaque année trois lauréats dont l’œuvre a valeur créatrice dans chacun des domaines des arts, des lettres et des sciences. En 2015, elle est nommée chevalier dans l’ordre des Arts et des Lettres.

Bruno FontainePianiste, concertiste, chef d’orchestre, arrangeur, compositeur, Bruno Fontaine est un artiste complet et inclassable, parfait exemple d’un grand talent du XXIe siècle. Né à Épinal, il débute le piano à l’âge de 4 ans et intègre le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dès l’âge de 11 ans pour étudier avec, entre autres, Jean Hubeau et Pierre Sancan. Dès sa sortie, il mêle très vite ses talents de concertiste classique à son goût de toutes les musiques : ses collaborations avec des artistes aussi divers que les Rita Mitsouko, Michel Portal, Don Costa, Juliette Gréco, Abd al Malik ou Ute Lemper ont fait de lui un musicien reconnu et récompensé dans tous les styles. En tant que soliste, il joue régulièrement avec des ensembles tels que les Concert Lamoureux, l’Ensemble Orchestral de Paris ou l’Orchestre de la Radio Suisse Romande. Bruno Fontaine se produit également en musique de chambre avec le Quatuor Ysaÿe, les violoncellistes Sonia Wieder-Atherton et Ophélie Gaillard. Il est nommé aux Césars pour la musique du film On

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connaît la chanson (1997) d’Alain Resnais, qui lui confie ensuite les nouveaux arrangements et la musique originale du film Pas sur la bouche (2003). Bruno Fontaine n’a donc pas peur de mélanger les genres et, porté par son amour de la musique, s’aventure toujours vers de nouveaux projets aussi singuliers que sincères. Il est le lauréat du Grand Prix SACEM 2013 de la musique pour l’image.

Laurent KraifL’univers musical de Laurent Kraif se caractérise par la richesse des sons qui le peuplent. Ses instruments, ses couleurs, ses techniques, ses influences, il les cherche et les rassemble depuis des années au cours de nombreux voyages, notamment au Maghreb, en Afrique de l’ouest, au Japon, à Bornéo, Bali, en Thaïlande, et en étudiant auprès de maîtres tels que Jean Loulendo, Adama Dramé, Paco Yé de Farafina, Paul Grant, Nayan Ghosh, Huun-Huur-Tu, Kazu. Sa formation de percussionniste commence par la batterie jazz qu’il étudie avec Thomas Patris à Sceaux et Patrick Devers à Annecy. Il entre ensuite au Conservatoire National de Région de Rueil-Malmaison dans la classe de Gaston Sylvestre où il obtient un premier prix. Entre musique contemporaine et musique traditionnelle, il collabore avec des artistes tels que Jacques Demierre, Keyvan Chemirani, Raymond Jacquier, Bernard Spizzi, et se produit sur de nombreuses scènes tant en France qu’à

l’étranger. Laurent Kraif se consacre également à la création de spectacles et à la composition. Il fonde la compagnie de théâtre musical TOKATA. Cette dynamique verra naître une quarantaine d’œuvres. Ces dernières années, son langage musical s’est développé notamment autour de la musique vocale, pour laquelle il signe des commandes pour solistes, chœurs et orchestres.

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