linguistique générale et comparée

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Linguistique gnrale et compare

Linguistique gnrale et compare2012

Linguistique gnrale et compareObjectifs:1) remettre de lordre dans les connaissances linguistiques et autres concepts acquis; perspective diachronique de ces ides. Construction de la disciplines, les grandes coles, etc. Histoire de la discipline 2) linguistique gnrale et compare: outils pour le futur traducteur; travail sur la diversit des langues3) mouvement contraire: malgr la diversit, il existe des lments communs toutes les languesOuvrages de rfrence: 100 fiches pour comprendre la linguistique => acheter si possible! Grandes thories de la linguistiques (Siouffi et Van Raemdonck) (collection Quadrige) - Olivier Soutet

Introduction

1) Dfinition:Pour obtenir une dfinition de la linguistique, il faut partir de lopposition entre grammaire et linguistique.Dfinition de grammaire dans le Robert: 1. Jusquau 19e et dans le langage courant, cest lensemble des rgles suivre pour crire et parler correctement une langue => dfinition de la grammaire au sens strict 2. tude systmatique des lments constitutifs dune langue: son, mot, forme, procd => dfinition de la grammaire qui dfinit le mieux ce quest la linguistiqueLa grammaire est une discipline normative et la linguistique descriptive et explicative. Lapproche du linguiste par rapport la langue est scientifique. En linguistique, on adopte donc la dmarche scientifique: on recherche des explications globales, tude objective de la langue dans ses diffrents composants. Son => phonologie; Forme => morphologie; Mots => lexicologie; Procds => syntaxeDans les termes, parfois grammaire sera utilis la place de linguistique. Au 19e, la linguistique nexistait pas encore et sappelait donc grammaire compare (ce nom reste parfois encore aujourdhui). Ces deux termes sopposent surtout dans le monde francophone.2) Linguistique gnrale: la fin du 19e sicle, ambition nouvelle de la part des linguistes de saisir la nature du langage dans son ensemble de faon thorique. On ne se contente plus dtudier et comparer les langues: on veut une seule thorie malgr la diversit. Il existe alors de nombreuses coles de pense diffrentes.3) Linguistique compare (= grammaire compare, pour des raisons historiques):Branche de la langue qui se fonde sur lide quil existe des similitudes entre diffrentes langues et qui sont systmatiques => regroupement en grandes familles de langues.I. Petite histoire des ides linguistiquesA. Avant le 19e sicle (/!\ ne pas savoir restituer tous les noms et toutes les dates, encore moins les uvres. Retenir les grandes ides et les grands concepts dans une perspective historique) Antiquit:

Il existait de grands mythes qui tentaient dexpliquer comment le langage est apparu. Les Grecs avaient une faon abstraite dinterprter le langage. Ex: lpoque, on se posait des questions qui reviendront au 20e; Platon a crit un dialogue appel Le Cratyle o Cratyle et Hermogne discutent de la nature du langage. Pour Cratyle, la substance profonde des choses dit se retrouver dans laspect des mots. Dans le mot, il y aurait une substance qui permet de connatre la chose. Pour Hermogne, le langage est conventionnel, il nexiste pas le lien entre les mots et les choses. La solution de Platon: le langage est une cration humaine qui est de ce fait conventionnelle mais qui dcoule de lessence des choses. Cest donc conventionnel mais pas tout fait libre. Ce dbat revient au 20e et dans toute lhistoire de la linguistique, notamment chez Saussure dans le rapport entre signifiant (arbitraire, conventionnel) et signifi. La pense et le langage sont deux choses lies, la limite cest la mme chose. Dailleurs, le terme qui dsigne ces deux concepts est le mme (logos). Cest aussi durant lAntiquit que les premires tentatives dcriture de grammaires ont commenc (ex: Denis le Thrace) Les romains, eux, abordaient la grammaire en tant que discipline.De vritables grammaires se dveloppent; lattitude romaine est diffrente de celle des Grecs qui tait abstraite et philosophique. Leur objectif est rhtorique et leur rflexion pratique: quelles sont les rflexions qui mnent un discours efficace? Ex: Pricien (au 5e sicle aprs JC) Moyen-ge:Dans les mondes chrtien et arabe, les liens entre le langage et la philosophie restent assez forts. Dans le monde arabe, ltude du langage est lie ltude du Coran, ainsi qu la rflexion pour le comprendre. Quelle est la valeur de lnonc pour celui qui le reoit? On sintresse lacte de langage. Est-ce une dclaration ou ceci implique-t-il une action? On rflchit la logique du langage. Dans le monde chrtien, les proccupations philosophiques dominent => la grammaire a une nature spculative: concept o lon considre que les mortels ne peuvent avoir une connaissance directe du monde et en tudiant le langage nous allons peut-tre pouvoir dcouvrir lessence du monde et avoir une connaissance meilleure de celui-ci. Cette poque voit aussi lessor des gravures dans les deux mondes. Les arabes accordent une attention trs particulire lcriture et de l la morphologie. Notions de radical (racine) et flexion (dsinence) viennent des grammairiens arabes. Les tudes de lpoque portent toutes sur le latin, un vritable mpris existe envers les autres langues qui ne sont pas grammaticales. Diffrents alphabets voient le jour pour permettre lcriture des langues dites barbares (ex: le cyrillique au 10e sicle).Dante va dfendre la valeur des langues vulgaires (espagnol, italien, anglais, franais, etc.): on sy intresse de plus en plus et on commence les tudier comme de vritables langues. ge classique (17e et 18e):Les grammaires des diffrentes langues modernes sont crites en latin (paradoxal). Il ny a pas dunification des langues, les gens parlent le dialecte: ce concept de langue unifie est problmatique. Peu peu, apparaissent des mthodes dapprentissage des langues. Des concepts grammaticaux modernes apparaissent aussi cette poque: grammaires descriptives. La notion de norme apparat (comment bien crire et bien sexprimer). Paralllement, on voit aussi un mouvement diffrent: on se confronte cette diversit linguistique. Quest-ce qui est commun toutes ces langues? Ainsi se dessine dans toute lEurope un mouvement de la grammaire gnrale.Ex: en France, en 1660, Grammaire de Port-Royal. Les grammairiens franais distinguent une forme profonde identique qui serait le reflet du fonctionnement de lesprit humain: on revient une grammaire de type logique (notion de thme et de prdicat quil faut mettre en rapport => ex: Marie [= thme] mange une pomme [prdicat: on dit delle quelle mange une pomme]). On invente de nouvelles tiquettes capables de reflter la ralit grammaticale car le latin est devenu trop savant. De nouvelles classes grammaticales apparaissent. Cet intrt pour les langues modernes nexclut pas les rflexions philosophiques sur le langage. La pense et le langage sont toujours intimement lis. Lorigine des langues constitue un nouveau sujet dintrt: avant, on avait recours aux mythes. Ex: mythe de Babel => artisans qui travaillaient prs de la tour o rgnait un gigantisme de nature suprieure, le gigantisme pour se venger des artisans qui avaient fait jesaispasquoi sme la zizanie entre eux en leur attribuant des langues diffrentes => ils ne se comprennent plus. 18e sicle:Premire rflexion scientifique sur les origines de la langue: besoin de communication entre les hommes? Ressentaient-ils le besoin dexprimer leurs sentiments?La deuxime rflexion consiste dire qutant donn que les langues sont trop diverses, ne pourrait-on pas crer une langue universelle artificielle hybride? (aboutissements concrets au 19e avec lespranto)B. Le 19e sicle et lessor de la grammaire historique et compare Essor de la grammaire historique et compare. Dfinition: dmarche linguistique qui repose sur une ambition commune, tablir une parent gntique entre diffrentes langues. Cette parent gntique entre les diffrentes langues. Cette parent ne va pas tre mise sur de vagues assomptions mais mise au point partir de critres dmontrables application universelle. Dans les faits, elle dsigne la linguistique du 19e (de 1810 1875). Deux grands moments de la linguistique au 19e:1) parents entre langues loignes dans le temps et lespace2) partir de 1864, priode de grammaire historique avec un programme explicite qui tait de reconstituer en dtails lintervalle qui spare dans une relation de dpendance une langue fille et une langue mre (cette dernire est suppose tre antrieure la langue fille). Reconstitution: quel aurait pu tre ltat de la langue une priode X? Quels sont les facteurs favorisant lapparition de cette grammaire historique et compare? Redcouverte de lhistoire nationale des peuples, naissance dun romantisme qui remet les peuples au centre des rflexions. Entreprise dexhumation de textes anciens qui appartiennent au patrimoine national. Ils vont tre rdits, etc. Redcouverte des tats anciens de la langue auquel jusqu prsent nul ne prtait attention. Ex: France => Tristan et Yseult. Modle biologique de classement des espces. Cest une science nouvelle qui sappelle l histoire naturelle. Elle consiste en le classement des espces (vgtale et animale) des plus simples aux plus complexes. Le principe de base de ce classement est le transformisme (une espce en donne une autre qui en donne un autre, etc.) Une espce dpend toujours dune autre: tout changement provint dune loi naturelle sans intervention divine. Consquence par rapport aux langues: elles sont des organismes vivants qui naissent, vivent, meurent et voluent. Il y a donc des lois qui dcrivent cette volution. Transposition dune mthode scientifique applique au domaine de la langue.

La linguistique gnrale et compare nat vraiment sous le nom de grammaire historique et compare. Etablissement de parents gntiques entre les langues, on fait merger des rgularits, donc des lois. Facteurs favorisant lmergence de cette rflexion: Redcouverte de lhistoire nationale des peuples: on exhume des textes anciens et on est attentifs diffrents tats de la langue (on redcouvre lancien franais) Linfluence dautres sciences/disciplines comme la biologie: on va voir merger lhistoire naturelle qui repose sur le classement des espces quon classe en grandes familles en essayant de voir comment chaque espce descend dune autre et en essayant de trouver des gnralits, on se dit que toute transformation peut tre exprime au moyen dune loi. Redcouverte du sanskrit (langue sacre de lInde ancienne)1re poque: poque du comparatisme qui concide avec lapoge du romantisme allemand (qui favoriser lidologie nationale). De nouvelles faons de comprendre les languesChez certains philosophes/linguistes, on va voir merger une nouvelle faon de comprendre les langues. A cet gard on peut citer Herder et Von Humboldt. Quels sont leurs apports? Herder: il sinterroge sur lorigine du langage, pourquoi est-ce que les hommes ont commenc utiliser le langage? Il se dmarque de Rousseau en disant que le langage na pas pour origine le besoin de communiquer mais il correspond une prise de conscience par lhomme par lui-mme. Ce mouvement se ralise dans chacune des diffrentes langues du monde. Il met en liaison chaque langue avec ce quil appelle le gnie du peuple qui la parle. Von Humboldt: pense trs complexe sur le langage rsumable en trois points; Le langage est un mode dactivit de lesprit humain: le langage est energia (production) et non pas uniquement ergon (produit) Le langage unit une dimension spirituelle une matire sonore sensible: le langage est une espce de rceptacle de lesprit qui cherche se saisir dune matire sonore pour sexprimer Chaque langue possde sa propre forme intrieure qui se dveloppe elle-mme et qui contient toutes ses transformations grammaticales venir Modernit: on retrouvera certaines de ces ides-l chez Chomsky (ex: langage = mode dactivit de lesprit humain)

La dcouverte du sanskrit.A la fin du 18e sicle, il y a des traducteurs qui travaillent sur des textes de lInde ancienne et qui vont observer quentre le sanskrit et le grec et le latin, il y a des ressemblances qui ne peuvent pas tre dues au hasard. Cest William Jones qui va le premier mettre en vidence ces ressemblances et aussi avec dautres langues tels le celtique et le gothique. Son hypothse sera trs mobilisatrice car pour la premire fois on met en avant certaines ressemblances entre des langues qui sont la fois historiquement et gographiquement loignes. Cette hypothse va changer le programme de la grammaire historique et compare. En premier lieu, on runit un vaste chantillon dcrits dans diffrentes langues et on constitue un corpus empirique dtude. En deuxime lieu, on met en vidence des rgularits volutivesentre des langues qui peuvent tre trs loignes ou trs proches la fois dans le temps et lespace avec ventuellement la recherche de ce quon a appel une protolangue (cest--dire une langue mre, langue originelle). En troisime lieu, on dbouche sur un classement gnral des langues existantes. 2e moment important: en 1833, lorsquun linguiste nomm Franz Bopp va publier une grammaire compare des langues indo-europennes. Il va surtout se focaliser sur lorganisation morphologique des mots. Il prend position pour la primogniture du sanskrit, ce serait la langue mre de toutes les langues indo-europennes. La perspective historiqueA partir de l, le mouvement comparatiste est lanc. Pendant toute la premire moiti du 19e sicle et essentiellement en Allemagne, on a une cole linguistique qui sintresse surtout la comparaison entre langues ancienne et moderne. Les comparaisons se basent tant sur la grammaire que sur la phontique et on essaye de constituer de grandes familles sur base de ressemblances. Exemples: Grimm, J.: il va mettre en avant une loi linguistique, la Loi de Grimm: il observe que l o dans les langues germaniques on a un/f/ dans les langues germanique ou latine on aura un /p/. Il met en avant des rgularits phontiques la fois de faons diachronique et synchronique. Rask, R.: il a tudi la langue islandaise et tudie son volution, il met en avant le sens des mots Schleicher, A.: Il rfute lide que le sanskrit est la protolangue, il formule lhypothse dune langue qui serait lindo-europen, qui serait la langue premire (Ursprache). Cest une postulation dun tat antrieur sur base dobservations. A partir de l, a va permettre lentreprise de la grammaire historique et compare de changer, on part des langues filles pour arriver la langue mre: il y a des chainons manquants quil faut reconstituer parce quon postule quil existe un indo-europen primitif qui a donn toutes les autres langues. Mthodologiquement, il va recourir larbre gnalogique des langues quil emprunte lhistoire naturelle (Stammbaumtheorie). Les langues sont des organismes vivants qui se prtent une classification scientifique sur base de leur stade dvolution: il distingue un stade prhistorique (grandit, se perfectionne, se complexifie, etc.) et un stade historique (lorganisation formelle de la langue entre en dcadence, se simplifie, etc.). Cette faon de voir les choses va gnrer chez lui un systme classificatoire pas trs scientifique. Les langues flexionnelles ( dclinaison) sont les langues les plus parfaites: elles correspondent une charnire entre les deux stades et sont donc leur apoge. Elles traduisent le mieux toutes les finesses et la complexit du raisonnement humain. Il y a aussi les langues agglutinantes qui elles sont moins parfaites. Rflexion trs ethno-centre car selon lui, le grec, lallemand et le latin= langues parfaites. Et les autres comme larabe, le turc, etc. sont moins parfaites.

Moiti du 19e sicle: la grammaire historique2e mouvement prise de distance par les grammairiens par rapport aux ambitions de ces premiers linguistes perues encore comme philosophiques et globalisantes. Il va y avoir une raction pour plus de science et moins de philosophie. Succde donc une autre cole qui est celle des nogrammairiens qui vont eux aussi tre influencs par le positivisme (le prima de lexprience et de lobservation empirique de la ralit, on confirme les hypothses au moyen dexpriences) dAuguste Comte et par la mthode exprimentale de Claude Bernard. Ces nogrammairiens rompent avec Schleicher et autres comparatistes en disant que la question de lorigine du langage est non-scientifique, ils rejettent lide que les langues croissent et meurent en priode de dclin. Contenu de leur thoriePostulat fondamental = la linguistique doit avant tout examiner tout ce qui est transformation phontique, il faut mettre en avant et chercher les lois phontiques qui peuvent expliquer les changements linguistiques (ex: Verner tente damliorer/ de complter la loi de Grimm). Ces lois sont mcaniques car elles ont des origines physiologiques. Ex: ils tudient les diffrents tats du franais et se rendent compte quen latin ca = cha en franais (campus -> champ). Ils admettent quand mme dautres causes, davantage psychologiques: ils mettent en exergue lanalogie pour expliquer les changements linguistiques. Cest la tendance pour les locuteurs dune langue former des mots ou des locutions en conformit avec dautres lments de la mme langue souvent sur base de ressemblances sonores. Ex: addition additionner / solution solutionner. Cest le fait de (re)crer des choses qui nexistent pas, cest comme si la langue avait horreur du vide.Ils sattachent aussi au sens des mots et en sa basant sur ltymologie ils vont faire des constats de lvolution des sens des mots. Chaque mot a un sens fondamental et les autres acceptions sont drives du sens que lon a. Du point de vue de la mthode, ils disent que la linguistique ne doit pas se contenter de dcrire ou de constater des changements survenus entre deux ou plusieurs tats de la langue mais quidalement elle doit arriver exprimer des causes. Prima de loral par rapport lcrit comme ils cherchent avant tout des lois phontiques. Ils ne sintressent pas du tout laspect graphique des langues. Ils prconisent lmergence dune science des sonorits. Naissance de la phontique et de la smantique avec les nogrammairiens. Critique On leur reproche de toujours mettre en avant luniversalit des lois phontiques, le fait quelles soient tellement mises en avant pour expliquer les changements. On leur dit quil existe dautres choses dont il faut tenir compte: rsistances au changement, par exemple. Il existe aussi lemprunt dautres langues quoi est un facteur important de changement. La fabrication des tymologies populaires: penser quun mot vient dun autre sur base de ressemblances sonores alors que ce nest pas vrai (ex: page ne vient pas de payer mais de pedes, mot latin car quand on passait un page on mettait le pied de lautre ct) => cette tendance va avoir une influence sur notre faon de prononcer le mot. Ces critiques proviennent des linguistes qui tudient les dialectes: entre des dialectes proches, tous les changements ne sexpliquent pas que par ltude de la phontique.Les nogrammairiens seront reus en France et des tudes sinscrivent dans ce courant-l. On voit apparatre les premires tudes sur lancien franais, le premier Atlas linguistique, on commence tudier largot, une cole de phontique franaise. En 1896, un linguiste nomm Passy labore lalphabet phontique international. Parmi tous ceux qui seront influencs par les nogrammairiens, il y a Antoine Meillet qui va dvelopper la grammaire historique en France et qui va la fois faire le bilan de la discipline et la fois proposer des perspectives de dveloppement. Son postulat: ce quil faudrait, cest une thorie gnrale car pour le moment on a que des comparaisons, des rflexions isoles. Il manque llaboration dune thorie gnrale sur la langue. Il faudrait tendre dautres langues (que les indo-europennes) ces thories. Son principal apport: il sintresse aux causes du changement linguistique, il propose un paramtre causal assez neuf dont on navait pas tenu compte jusquici et qui est pour chaque langue la structure de la socit. Pour lui cest un facteur important du changement linguistique, pour lui cest un fait social. Toute modification de la structure sociale va se traduire par un changement des conditions dans lequel se dveloppe le langage. Son ambition thorique: elle serait de montrer qu une structure sociale donne correspond une structure linguistique donne. Emergence dune nouvelle branche de la linguistique avec Meillet: la sociolinguistique. La thorie gnrale du langage attendue va tre prise en charge par Ferdinand de Saussure. C. Ferdinand de Saussureet le structuralismeFerdinand de Saussure (1857-1913): la thorisation de la linguistique moderne ParcoursIl donne un cours de linguistique Genve. Ce sont ses lves qui ont publi partir de leurs notes aprs sa mort en 1916 le cours de linguistique gnrale qui est le texte fondateur de la linguistique moderne. Avec ce texte pour la premire fois le langage est envisag comme un systme. Lapproche sera non-historique, descriptive et systmatique. Conception de la langue et de la linguistiqueSa conception de la langue et de la linguistique: pour fonder cette nouvelle discipline, il dfinit son objet, quest-ce que la linguistique, nouvelle science, va tudier? Lobjet de son tude cest la langue facult inne que nous avons de nature quil va opposer au langage activit humaine qui nst pas spcifique. Cest la premire grande opposition.Langue: ensemble de conventions adoptes par la socit et qui vont permettre lindividu dexercer sa facult de langage. La linguistique: tche et objetLinguistique: discipline qui permet dapprhender la langue. Elle fait partie dune discipline plus vaste quil appelle la smiologie (= la science des signes). Il fait aussi la distinction entre linguistique interne (tudie purement la langue) et externe (permet de dcrire les rapports entre la langue et ce qui est en dehors de la langue, ex: dialectologie)Langue/paroleLANGUE PAROLE

Social Individuel

Essentiel Accessoire plus ou moins accidentel

Enregistre passivement Acte de volont et dintelligence

Psychique Psychophysique

Somme dempreintes dans chaque cerveau Somme de ce que les gens disent

Modle collectif Non collectif

Ensuite, il va apporter plus de prcisions et va opposer langue et parole. La parole relve de lindividu et la langue de lensemble du corps social. Ce qui les diffrencie cest la faon dont elles sont exerces par chacun, on simprgne de la langue de faon passive et est dtenue en chacun dentre nous sous forme dempreintes mentales, psychiques. Tandis que la parole, cest quelque chose de moins physique que psychique: plutt associe lacte de phonation. Cette distinction entre langue et parole fait quil que selon il faudrait deux linguistique, une de la langue et une de la parole. On peut se demander sil nexiste pas une hirarchie entre les deux. Pour Saussure, il est clair que la linguistique laquelle il sattache est celle de la langue dans ses manifestations orales. Comme ses prdcesseurs nogrammairiens, il considre que dans ltude de la langue les manifestations orales doivent primer les manifestations de lcrit pour chapper aux illusions de lcrit qui nous empchent davoir accs la vritable langue. Lintroduction du cours de linguistique gnrale saccompagne dune annexe appele Esquisse dun systme de phonologie, qui donnera naissance la phonologie. Le signeSaussure va rejeter certaines des thories de ses prdcesseurs (Moyen-ge: mots refltent la ralit; Port Royal, romantiques allemands: mots refltent la pense, gnie dun peuple). Il rompt avec ce genre de traditions. Son argument est celui de la traduction: le fait que des ralits sont appeles diffremment dans diffrentes langues montre bien quil ny a pas de concidence entre la langue et les objets du monde. Il met en avant la notion de signe linguistique, ce nest pas lunion dune chose et dun mot mais lunion dun concept appel le signifi et dune image acoustique appele le signifiant. Il dit image acoustique parce que pour lui ce nest pas concret, le signifiant cest ce que le locuteur simagine prononcer. Caractristiques du signe linguistique: Immutabilit (= stabilit) du signe: le signe ne peut pas tre modifi par les utilisateurs comme ils lentendent, cest quelque chose qui chappe notre volont et dont on hrite, ce qui fait que pour toute langue il existe un rservoir de signes stables que lon peut ventuellement enregistrer laide dun dictionnaire par exemple. Arbitraire du signe: il ny a pas de lien ncessaire entre signifiant et signifi. En cela le signe est diffrent du symbole car dans les symboles il y a une forme de lien. Ex: la colombe symbole de la paix. La colombe a certaines caractristiques naturelles, oiseau blanc non agressif qui vit dans une certaine proximit harmonieuse avec lhomme, ces caractristiques peuvent tre transpos avec des caractristiques humaines. Au niveau du langage, on ne peut pas faire cette association.Contre argument: il y a quand mme une certaine forme de motivation entre le signifiant et le signifi, le signe peut tre relativement motiv.Onomatopes (tic tac = horloge, glou glou = eau, toc toc = quand on frappe) elles sont diffrentes dans toutes les langues. /!\ Si on compare le mot frne au mot poirier, il y en a un qui est plus motiv que lautre. Pareil pour vacher et berger. Le signifiant est linaire: cest le fait que lorsquon prend les signifiants au cours du temps, ils se succdent les uns aux autres et ne se prsentent pas tous en mme temps. On prononce les choses les unes aprs les autres et non toutes en mme temps.

Langue en tant que systme de signesMtaphore clbre de Saussure pour reprsenter cette thorie, il compare la langue un jeu dchecs, langue = ensemble de pices sur un chiquier. A tout moment de la partie, il y a un rseau de relations entre les pices. Si un des deux joueurs cde sa place un autre, sil est bon il va pouvoir continuer la partie sans savoir ce qui sest jou avant, seule lui importe la situation prsente entre toutes les pices. Si on dplace une pice, on risque de modifier tout le rseau de relations prsentes. La valeur dune pice dans ce systme ne dpendra pas de son identit ni de sa couleur mais du rseau de relations que cette pice entretient avec les autres. Cette conception indique deux choses: La linguistique sera surtout synchronique cest--dire quon tudie la langue dans un tat donn sans se proccuper des tats antrieurs (// le joueur dchecs qui prend la partie en cours). Il loppose la linguistique diachronique qui tudie lvolution de la langue, ce dont il ne se proccupe pas. La notion de valeur: il voit les signes comme des entits concrtes entretenant des relations les uns avec les autres. Un signe na pas dexistence en soi, il nexiste que par le jeu des oppositions dans lequel il est engag. Ex: le pluriel nexiste que parce quil y a un singulier, le fminin parce quil y a un masculin, etc. Il y a toute une srie de jeux dopposition qui donnent sa valeur au signe. Ex: les synonymes; redouter, craindre, avoir peur, etc. => chacun a une existence parce quon peut lopposer aux deux autres (redouter ne veut pas exactement dire avoir peur)

SynchronieLangueDiachronie

Langage Parole

Le fonctionnement de la langue: rapports syntagmatiques/rapports associatifsIl tablit une grande opposition en disant que les signes peuvent sorganiser de deux faons: soit en entretenant des rapports syntagmatiques soit en entretenant des rapports associatifs (= sur laxe paradigmatique). Opposition entre syntagme et paradigme. Axe syntagmatique: axe horizontal. Sur cet axe, les rapports sont des rapports entre signes qui sont prsents, qui sont tous la en mme temps. La succession des signes sur cet axe suit un certain ordre, relativement contraint. Le nombre des lments quon peut ainsi combiner est en principe limit. Cest le lieu des enchanements linaires combins sous forme de syntagmes qui vont se suivre le long de cet axe horizontal. Axe paradigmatique: axe vertical. En dehors de la chaine syntagmatique, mentalement il y a des associations qui vont se former entre les mots et les expressions. Ces associations peuvent reposer sur des rapports trs divers. Ex: enseignement peut tre associ des choses diverses, peut faire penser enseigner et renseigner mais aussi armement et changement mais aussi ducation et apprentissage. On forme des sries mises au point sur des rapports de signification commune, de suffixe commun ou de radical commun. On peut faire des associations sur base de critres assez diffrents. Quest-ce qui caractrise les associations signe? Le rapport se fait entre des signes qui ne sont pas tous prsents en mme temps Il ny a pas dordre de succession puisquon nest pas contraint de les enchainer Le nombre de signes est illimit, par pour tous les signes (ex: nombre limit de dsinences mais pas limit de racines lexicales)

Rception immdiate des thories de Saussure: Bally, Guillaume et TesniresSurtout dans les milieux europens, dans les pays avoisinants. Charles Bally: la stylistique Il tait un des lves de Saussure. Il sinscrit dans la filiation par rapport Saussure mais il sen dtache aussi sur certains points. Pour lui aussi il faut que la linguistique tudie le langage dans son ensemble mais pour lui le point de vue dont on envisage le langage est particulier, ce quil faut tudier cest lexpressivit du langage: les signes par lequel il est expressif. Cest cette linguistique quil appelle la stylistique. Il renoue avec ce que pensaient ceux qui faisaient de la grammaire historique et compare, ide que la langue est dpositaire, vision du monde, ide que la langue est lexpression dynamique de lesprit dun groupe. Pour chaque langue, il y aurait une expressivit propre mettre en vidence. Ce quil va tudier cest la langue familire, la langue de tous les jours. Dans cette langue, il distingue les formes spontane et drive ce sont des formes que lon peut transposer dans le domaine de lcrit, elles sont lies des situations spcifiques, ce sont des genres de discours (ex: un sermon). Il distingue aussi deux registres dexpression: Le registre affectif: cest surtout celui-ci que privilgiera la stylistique car cest lui qui permet dexprimer ses motions. Le registre intellectuelEtude de la dimension subjective ou expressive du langage, cela va dboucher sur lanalyse du discours. Il va aussi mettre en vidence tout ce qui est implication du sujet parlant dans son discours en disant par exemple quil faut tudier ce quil appelle le modus, cest--dire la manire dont le sujet parlant se situe par rapport son nonc. Cest aussi un lment fondateur de la linguistique de lnonciation, comment lnonciateur envisage ce quil est en train de dire. Avec ce linguiste de pistes sont poses assez tt qui vont dboucher sur plusieurs nouvelles tendances. Gustave Guillaume: la psychomcanique du langageIl ntait pas linguiste au dpart mais employ de banque, il a connu et suivi lenseignement de Meillet. Ses sujets de prdilection sont larticle et les verbes avec lemploi des modes et des temps. Il est parti des quations saussuriennes et les a amliores. Il est reparti de lopposition langue/parole qui devient lopposition langue/discours. Ce qui est nouveau chez lui cest la notion de temps opratif: ide que lorsquon passe de la langue au discours, ce passage demande un certain temps. La branche de la linguistique qui va tudier les phnomnes, les oprations qui sont lies ce laps de temps, cest ce quil appelle la psychomcanique du langage. Conception encore plus mentaliste que Saussure, il sintresse des processus cognitifs qui sont en uvre dans les productions langagires. Il propose une nouvelle thorie du signe. Dans sa thorie, ce qutait le signe saussurien devient le signifiant. Ex: signifiant= table, rsulte de lassociation dun signifi et dun signe. Le signe cest--dire lex-signifiant chez Saussure, cest la suite de phonmes qui composent le mot, le signifi cest toujours le concept mais Guillaume va nuancer, il faut faire la distinction entre le signifi de puissance (= ide de quelque chose de plat) et le signifi deffet (= toutes les manifestations de cette ide de plat; table => meuble, loi, multiplication, etc.). Le signifi de puissance serait du ct de la langue et le signifi deffet du ct du discours (cest--dire la parole saussurienne).

de puissance : ide de quelque chose de plat Signifi deffet : table de cuisine, de multiplication, de loi...

EX : table = signifiant

Signe : /tabl/ Tesnire: une syntaxe de dpendanceAutre nom de sa thorie: syntaxe structurale. Objet de son tude: ltude de la phrase, plus prcisment de la syntaxe de la phrase. Pour lui, la syntaxe cest la forme intrieure du langage quil oppose une forme extrieure qui sera la morphologie. Les concepts descriptifs: connexion, actant, valence Ide de connexion: une connexion cest ce qui dans lorganisation de la phrase va lier un terme suprieur (= le rgissant) un terme infrieur (= le subordonn). Ces rapports qui se nouent entre certains lments de la phrase vont mettre en vidence une certaine hirarchie dans la phrase. Pour bien montrer cela, il a recours une reprsentation schmatique de la phrase appele stemma.

Ex: Les petits ruisseaux font les grandes rivires.Font

Ruisseauxrivires

Les petitsles grandes

Le stemma doit permettre de passer dun ordre linaire (= la phrase) un ordre structural (= la reprsentation de la structure profonde de la phrase). Ca lui permet de dfinir de faon prcise les processus de production et de rception dans la linguistique. Cest--dire transformer un ordre structural en ordre linaire et comprendre une langue cest faire linverse. Le concept dactant: a revient au mme que le sujet et les complments du verbe => pour lui, cest la mme chose du point de vue syntaxique; sujet = complment du verbe. Il torpille les catgories grammaticales traditionnelles inspires de la logique. Il nenvisage pas la phrase comme a. Pour lui, la chose la plus importante dans la phrase, cest le verbe qui est le centre de la phrase. Le verbe est au centre dune sorte de petit drame quest la phrase dans lequel interviennent des actants (// acteurs) et aussi des circonstants. De cette notion dactant dcoule la notion de valence: cest le nombre dactants quun verbe peut rgir. Ca va lui permettre de classer les verbes par type. verbes avalents, nont pas dactantscomme pleuvoir (= verbes impersonnels) verbes monovalents qui nont quun seul actant comme dormir verbes bivalents, ce sont les verbes transitifs verbes trivalents du type dire D. Les structuralismes fonctionnels

Situation et dfinition du structuralisme fonctionnel

Mouvement qui va sinspirer des thories saussuriennes et qui va oprer des changements par rapport sa thorie. Laspect neuf cest laspect fonctionnel. Cest tudier le langage par rapport au but quil remplit dans la socit. Ca rejoint une proccupation ancienne comme celles de Rousseau (pourquoi le langage est-il n?). Tout cet aspect va tre tudi par la linguistique fonctionnelle (ex: Jacobson et son schma de la communication). Cest par rfrence aux thories de Saussure. On envisage les choses comme un systme de signes. Il y a cependant une spcificit: fonctionnel car ce courant va privilgier linscription des formes du langage dans la socit (qui nexiste pas chez Saussure). Historiquement, ce courant est n dans les annes 1920 parmi les membres dune cole appele:

Le Cercle de PragueCe sont des linguistes qui se runissent autour de deux figures marquantes: Nikola Troubetzko et Roman Jacobson. Si au dpart cest un mouvement tchque, il sinternationalise trs vite notamment chez Tesnires, Benveniste et Martinet. Lvnement qui leur donne loccasion dexposer leur thorie cest le premier Congrs national de linguistique de La Haye en 1928. Leurs grandes ides Ils affirment la prminence de la synchronie sur la diachronie. Ils poursuivent la rupture avec le courant de la grammaire historique et compare (partiellement). Ils font la liaison avec toute la production littraire de leur poque: il y a chez eux lide que le linguiste et lcrivain doivent marcher main dans la main. Ils manifestent des proccupations entre la littrature et la linguistique (Jacobson et la fonction potique de la littrature). Ils ne sont pas totalement focaliss sur ltude de la langue ou du langage: ils sintressent au cinma aussi qui est en plein dveloppement Lorganisation des langues est dtermine par leurs fonctions caractristiques: ils articulent les deux proccupations langue comme un systme de signes quils lient au rle que la langue a dans la socit. Programme1) La langue en tant que structure: tude des langues slaves: propositions pour ces langues. La langue est le produit dune activit humaine et cette activit a un but, elle permet de raliser lintention dexprimer et de communiquer qui est celle du locuteur. Ils privilgient ltude synchronique mais ils ne rejettent pas la dimension diachronique, ils essayent de lassocier. Si on veut expliquer les changements dans une langue, il faut tenir compte du systme dans lequel ces changements interviennent. Ils lient ltude des changements linguistiques la structure des langues et ltat dans lequel se trouvent les langues au moment o le changement va survenir. Ces linguistes vont sattacher ltude des phonmes. Ce sont les fondateurs de la phonologie en faisant la distinction marque entre le son fait physique et le phonme quon peut dfinir comme une image acoustique et qui apparat comme un lment dans un systme organis. Pour eux, le son ne doit pas tre tudi par la linguistique mais plutt la physique acoustique. Le phonme permet de faire la diffrence entre la signification. Pour cela, ils vont rpertorier les phonmes dune langue et voir quelles sont les relations que ces phonmes entretiennent entre eux: on a ds lors dcrit quel est le systme phonologique de cette langue. Ils sintressent aussi au mot comme rsultat dune activit qui dcompose la ralit en lment linguistiquement saisissable. La langue opre une espce de dcoupage de la ralit qui est spcifique chaque langue. Ils sintressent aux combinaisons des mots (cest--dire la syntaxe) et leur morphologie. 2) La notion de fonction:Cest le but qui va tre assign un lment linguistique quelconque pour remplir un certain but dans le cadre de la communication humaine. On prend un lment du langage et on va lui assigner une certaine fonction dans le cadre dune situation de communication donne. Pour a il faut pouvoir dire quelles sont les fonctions du langage dont celles mises en vidence par Jacobson. Notions de fonction en linguistique

Karl Bhler Le premier a avoir essay de dfinir des fonctions du langage. Il dit que pour lui le langage peut avoir 3 fonctions: cognitive (utilisation du langage dans un but informatif), expressive (utilisation du langage pour communiquer des dispositions ou des attitudes du locuteur) et conative (le fait dutiliser le langage pour influence le destinataire du message et lui faire faire quelque ou modifier son opinion). Jacobson nest pas parti de rien vu quon retrouve ces trois fonctions dans son schma.Critique adresse ce genre de thories: Finalement, il nest pas toujours facile de trouver des critres purement linguistiques pour identifier une fonction du langage. On doit sortir du cadre de lanalyse linguistique. Ces fonctions soi-disant linguistiques on les retrouve dans dautres systmes de communication

En gros: ces thories ne sont pas spcifiquement linguistiques.

Roman JakobsonLes six fonctions du langage. Cf. cours de TEE.

Michael HallydayIl a aussi propos de dcrire le langage en matire de fonctions: La fonction idationnelle: lorsque le locuteur utilise le langage pour exprimer la fois son extriorit et aussi pour exprimer le monde extrieur. La fonction interpersonnelle: le langage permet dtablir des relations avec autrui et permet de spcifier des relations avec autrui. Cest quivalent la fonction phatique de Jacobson (= fonction de contact) La fonction textuelle: fonction qui permet lorganisation du discours de faon pertinente par rapport la situation. De ces fonctions, Hallyday fait driver toute une smantique/grammaire en associant certains faits de langue lune ou lautre fonction. Exemples: Il associe la fonction de mode (en grammaire) la fonction interpersonnelle. Il associe la notion de thme (= ce dont lnonc parle) la fonction textuelle.Chez Hallyday il ny a pas de hirarchie parmi les fonctions (contrairement Jacobson qui prne la dominance dune fonction selon le message): elles sont toutes prsentes en mme temps et il ny en a pas une qui va prendre le pas sur lautre. Dveloppement de la phonologie: de Nikola TroubetzkoLe phonme cest limage psychique quon a du son. Cest la plus petite unit phonologique de la langue et si on envisage le rapport qui existe entre le son et le phonme, il y a des liens. A un phonme, peuvent correspondre un ou plusieurs sons, cest comme si le phonme tait un commun dnominateur de plusieurs sons. Le phonme ne correspond pas forcment au son prononc.Exemple: R en franais peut se prononcer tout fait diffremment selon les rgions et les dialectes. Les relations entre phonmesQuelle forme prend la relation entre les phonmes dans une langue donne? Ce sont des relations dopposition: les phonmes permettent de faire des oppositions distinctives dans le systme dune langue. Exemple: si deux phonmes apparaissent dans le mme environnement et sils permettent de faire des diffrences de sens, on va dire quils sont en oppositionvoire on va dire que ce sont deux phonmes diffrents. Les mots pas et bas: ce qui permet de faire la diffrence entre ces mots cest le fait quau dbut du mot, il y a deux phonmes diffrents /p/ et /b/. Dans ce cas prcis, ces phonmes sont dans une relation dopposition car ils font des diffrences de sens dans le systme de la langue. Tout le systme phonologique dune langue particulire sarticule comme a, il y a des oppositions fortes et faibles (ex: en franais de Belgique: le /v/ et le /w/ au dbut des mots comme dans wagon). Certaines oppositions nexistent plus, comme celle entre brin et brun. Cest le concept de paire minimale: mots qui au point de vue phonologique ne se distinguent que par un phonme. Mme si on trouve des oppositions, il y a des neutralisations dopposition (= oppositions faibles) qui sont structurelles (il y a en a dans chaque langue) mais a peut tre vu parfois au contexte: lassimilation et la dissimilation. La neutralisation assimilative: un phonme peut se modifier au contact dun autre. Ex: absurde le /b/ se prononce /p/ parce quil se trouve devant le s. La neutralisation dissimilative: on a deux phonmes les mmes mais parce quils sont proches lun de lautre, il y en a un qui va se transformer. Ex: divinum a donn devin en franais un des deux i sest transform pour devenir e.

Les groupements de phonmesLa phonologie va essayer de dfinir quelles sont les combinaisons privilgies par chaque langue au travers dune unit appele lunit de cadre. Lvolution phonologiqueIntgration de la dimension historique. L. Hjelmslev: la glossmatiqueSes premiers travaux vont tre des travaux de phontique historique mais il est assez vite associ aux travaux du Cercle de Prague. En 1935, il publie On the Principles of Phonematics, critique en rponse aux travaux du Cercle et en 1963, Le langage.Il sinscrit dans la ligne de Saussure et tout son travail linguistique va tre de rinterprter la thorie du signe. Il conoit aussi la langue comme un systme et lui aussi met la structure de la langue en relation avec les fonctions du langage. Il reprend lopposition entre langue et parole. Ce qui est intressant cest quil introduit un troisime terme qui napparat pas chez Saussure, cest lide de norme: gnralisation collective de lusage. Cette notion sera reprise en sociolinguistique, plus tard.Sa conception du signe linguistique: le signe cest une fonction qui a deux variables, dune part le contenu (= signifi saussurien) et dautre part lexpression (= signifiant saussurien). Ce qui est plus particulier, cest quil parle de forme du contenu et de forme de lexpression,ainsi que la substance du contenu et la substance de lexpression Substance du contenu: cest le rfrent, ce que dsigne le concept abstrait dans le monde. Substance de lexpression: ce sont les sons qui sont constitutifs de la langue (ce ne sont pas les phonmes!!!) Il ne sen proccupe pas. Forme de lexpression: ce sont les phonmes et les rgles phonologiques qui permettent dorganiser et dopposer ces phonmes entre eux. Forme du contenu: cest lensemble des rgles selon lesquelles la ralit est dcoupe en units de sens. Toute langue est une espce de prisme formel, dcoupage par rapport la ralit.La question du sensExemplede forme du contenu :franaisallemanddanois

arbreBaumtrae

boisHoltz / Waldtrae / skov

fortWaldskov

Le fait dutiliser une langue ou une autre peut formater la perception que nous avons de la ralit. Pour Hjelmslev, la forme du contenu se compose dunits de signification plus petites et ces units ils les appellent des plrmes (ou des smes). Exemple: si on prend le mot chaise le sens de ce mot peut se dcomposer sous forme daddition de plrmes a a quatre pieds; a a un dossier; quelque chose sur lequel je massieds. Si cest le signifiant que lon dcompose en units plus petites, on parle de srmes: ce sont en ralit les phonmes de la phonologie. La combinaison des plrmes et des srmes forment les glossmes glossmatique. Ce qui intresse Hjelmslev cest ltude du rapport entre plrmes et srmes, notamment la modification des rapports quentretiennent les deux. E. Fonctionnalisme en France dans la premire moiti du 20e Une gnralisation franaise: Andr MartinetSuite des thories de lcole de Prague. Il se situe au confluent de la pense fonctionnaliste et qui se pose en hritier du structuralisme de Saussure. Il fait la synthse entre les deux courants. Il se base sur une rflexion par rapport la diversit des langues et p/r aux diffrences entre les diffrentes langues.Ses grands concepts La notion de fonction: il la met en relation avec celle de pertinence: il veut tudier les lments du langage quil considre comme pertinents cest--dire les objets qui ont pour fonction de dlivrer une information. La pertinence communicative: il en existe deux type; la pertinence distinctive (phonmes) et la pertinence significative (monmes)Ces deux notions de pertinence doivent se comprendre dans le cadre de la thorie de la double articulation du langage: le langage est une espce de codification deux niveaux; La premire articulation du langage: elle va faire se combiner entre elles des units minimales de signification appeles monmes qui possdent un signifi et un signifiant. Leur liste est tendue, ils sont illimits: on peut toujours en crer plus. La deuxime articulation: comprend aussi des units qui nont pas de sens en elles-mmes mais elles permettent de faire des diffrences de sens entre les mots, ce sont les phonmes analyss par lcole de Prague. La liste de phonmes est ferme dans le cadre de chaque langue. A laide de ces deux ensembles (monmes et phonmes) non peut produire une quantit illimite de messages.Il assigne alors certains objectifs la linguistique, il distingue diffrentes composantes dans la linguistique: Phonologie: discipline qui tudiera les phonmes, la faon dont ils se combinent et font des diffrences de sens Monmatique: elle tudie les monmes lexicaux et grammaticaux. La synthmatique: la discipline qui doit tudier les synthmes cest--dire les mots drivs et les mots composs. Exemple: incompressible 3 units significatives. La syntaxe: elle tudie comment se combinent les diffrents monmes et les relations quils entretiennentAttention: ne pas confondre monme et morphme (la plus petite unit porteuse de sens, ex: morphmes, le s est le morphme) le monme est plus abstrait. Exemple: il va la chasse 5 morphmes et 6 monmes. Va: monme du prsent + monme de aller.F. Les formalismes: du descriptivisme au gnrativismeLinguistique amricaineProblme concret: la comprhension des langues amrindiennes. On ne peut sattacher rien de connu. Le problme pour les colons amricains cest quil faut les administrer et les vangliser. Ce sont des langues orales, pour les anthropologues/linguistes amricains, il va falloir mettre au point des mthodes pour parvenir dcrire ces langues et les comprendre.Franz Boas: prcurseur de ces tudes sur les langues amrindiennes. Il sera aussi le matre de Bloomfield. Lonard Bloomfield et le descriptivismeUne conception mcaniste du langageElle est dans un premier temps descriptiviste. On part de ce quon appelle un corpus et on runit une srie dnoncs appartenant une langue donne. On essaye de dcrire de faon pratique une langue particulire. Dmarche synchronique. Lonard Bloomfield en est le crateur avec son ouvrage Language: thorie gnrale du langage partir des procdures mises au point auparavant pour dcrire des langues plus particulires. Postulat de dpartLe langage est quelque chose qui est accessible uniquement de lextrieur en tant que comportement. Il rompt avec le mentalisme de Saussure. Il invente le behaviorism (ex: le chien de Pavlov). Pour lui, tout ce qui est esprit, pense et motion ce sont des mouvements corporels. Il va appliquer au langage le schma behavioriste de stimulus et de rponse. Il raconte une petite histoire quon a appele Lapologue de Jill: Jack et Jill sont sur un sentier, Jill a faim (= stimulus) et voit un pommier, laide de son larynx elle produit un bruit (= rponse) et Jack saute dans larbre (= stimulus), prend la pomme (= rponse) et lapporte Jill. La rponse de Jill au stimulus de la faim, ce quelle dit Jack et ce quentend Jack est un acte linguistique dont le sens est donn par le stimulus de dpart et la rponse larrive. Le sens de jai faim sera constitu par lensemble de la situation. Le langage est un comportement comme un autre suscit par le stimulus et peut lautre bout susciter une rponse. Cela va laisser la question de la signification prcise des noncs. Pour Bloomfield, le signifi dun acte de langage cest la liste des vnements pratiques qui sont lis cet nonc. Le projet de Bloomfield est de runir un corpus dnoncs reprsentatifs dune langue donne et plutt que de sattacher ltude du sens, on essaye de faire merger des rgularits formelles. Les units qui constituent la langue selon BloomfieldIl distingue deux sortes dunits; Les formesUne forme cest une espce dunit qui prononce par le locuteur va susciter une rponse par rapport une situation (= le cri de Jill) Formes lexicales: cest lquivalent des mots. Combinaison de phonmes qui possde un sens stable dans une communaut donne. Formes grammaticales: il les appelle les taxmes qui sont des traits de disposition grammaticale. Exemple: Run! 2 taxmes: limpratif et lexclamation

Les constituantsCest un lment commun des formes complexes. Certaines formes linguistiques prsentent des analogies phontiques et smantiques.Exemple: blackberry, cranberry, strawberry la squence berry revient/ Bill jouait; Bill tombait Cette conception de la langue comme une srie de constituants quon enchaine sur un axe syntagmatique est la base de lanalyse en constituants immdiats.La grammaire comme arrangement de formes linguistiquesBloomfield dfinit la grammaire comme arrangement de formes linguistiques et il distingue quatre types darrangements: Lordre: la succession dans laquelle on va prononcer les constituants dune forme complexe. Exemple: en franais, le dterminant prcde le nom. La modulation: peut tre assimile au ton. La modification phontique: le changement qui va soprer dans les phonmes primaires dune forme. La slection des formes: centrale dans la thorie. Si on a une certaine disposition grammaticale, le fait de slectionner telle ou telle forme, a peut changer le sens de lnonc. Exemple: John!; boy; run!; jump! John et boy sont des appels / run! ordreObjectif:Pour dcrire une langue et sa grammaire, il faut essayer pour chaque forme lexicale de voir quelles sont les classes formelles de cette forme lexicale et les caractristiques que les locuteurs attribuent ces classes formelles. Exemple: si on prend un nom, il peut tre sujet dun verbe, COD, attribut, etc. (= classes formelles). Si on prend un verbe, centre dun prdicat, il peut aussi tre sujet, etc. Harris et le distributionnalismeSon point de dpart est le mme que celui de Bloomfield, il part dun corpus constitu dnoncs rels quil va dcrire mais le but ici nest plus vraiment de comprendre le sens dun langage particulier mais darriver mettre au point une mthode qui pourrait rendre compte du fonctionnement du langage de faon gnrale. Ltude des significations nest pas lobjet de la linguistique. Les cadres du distributionnalisme Units de la langue pour HarrisIl distingue de faon traditionnelle deux types dunits: Phonmes: segment phontiquement substituable un autre dans diffrentes chaines de son. lment que lon peut substituer un autre dans une suite donne de son. Chez lui, il ne permet pas de faire des distinctions de sens. On est dans un descriptivisme pur. Morphmes: Harris essaye dvacuer la question du sens en disant quun morphme cest la partie dune squence qui peut apparatre indpendamment dune autre partie dans le mme environnement gnral. Exemple: Thats our roomer // Thats our recorder La squence room pourrait apparatre indpendamment de sa forme en er ce sont deux morphmes uniquement. La distribution dune unitNotion lie la notion denvironnement. Si on veut dcrire toutes les units dune langue que lon ne comprend pas, on dcrit tous les lments constitutifs de cette langue et pour les dcrire, je vais partir de lobservation des environnements dans lesquels ils apparaissent. Si on prend A, on regarde ce quil y gauche et droite de A dans la chaine parle. Exemple: PHONEME: I tried la slection de /a/ dans cet nonc est constitue par ce quil y a avant et aprs/a/ MORPHEME: tried /try/ + /ed/ tude de lenvironnement de chacune de ces units. La distribution est constitue par lensemble de tous les environnements dans lesquels cet lment va apparatre. Distribution: si jai un lment A et un lment B et que dans tous les environnements o jai A, je peux le remplacer par B A et B ont la mme distribution. Du distributionnalisme au transformationnalismeHarris va essayer de voir comment les segments peuvent se combiner entre eux pour former des phrases. Chez Harris, les relations entre phrases peuvent tre expliques au moyen de transformations. Il part de phrases de base (ou phrases noyau) auxquelles on peut appliquer une srie de transformations pour produire les phrases donnes dune langue. Exemple: Une couturire a fait cette robe. on peut appliquer une transformation passive pour produire la phrase Cette robe a t faite par une couturire. Il tablit une typologie de douze transformations possibles pour produire les phrases du langage, des noncs rels. Chomsky et la grammaire gnrative Noam Chomsky tait llve de Harris. Il a fait des tudes socio-historiques. Il sinscrit dans la continuit du formalisme de Bloomfield et Harris. Il reprend son compte lhritage du formalisme et va aussi reprendre la notion de transformation qui avait t conceptualise par Harris mais la diffrence cest quil va rfuter tout ce qui est descriptivisme. Son projetElaborer une syntaxe et dcrire les structures profondes de la langue en examinant les principes et les processus selon lesquels les phrases sont construites. Lnonc na pas tellement dimportance. Il privilgie les noncs qui rendent bien compte de toutes les phrases dune langue condition que cette phrase soit grammaticalement bien forme mais le sens nintervient pas et il se peut que sa grammaire produise des phrases syntaxiquement possibles mais qui nont pas de sens.Exemple: Les ides vertes sans couleur dorment furieusement Composition de sa grammaireElle se prsente comme un ensemble fini de rgles qui permettent de produire tous les noncs syntaxiquement bien forms dune langue donne. A cet gard, on peut faire remarquer que Chomsky sest dabord inspir du langage enfantin. Les enfants ne rptent pas des phrases toutes faites mais essayent de crer des noncs possibles partir de rgles quils semblent avoir intriorises. Elle se prsent sous la forme de rgles de rcriture. Ces rgles fonctionnent comme une srie dinstructions qui nous disent chaque fois comment un certain segment doit se rcrire en un autre. X Y (X se rcrit Y)Lensemble de toutes les rgles forment ce qui sappelle un systme dcriture chez Chomsky. Exemple: 7 rgles de rcriture qui doivent permettre de gnrer un certain nombre dnoncs.Rgle 1: P SN + SV une phrase P se rcrit comme laddition dun syntagme nominal et dun syntagme verbal)Rgle 2: SN dt. + (adj.) + N Rgle 3: SV V + (SN) Rgle 4: Dt. le, une, la, etc.Rgle 5: N chat, souris, pomme, etc. Rgle 6: Adj. petit, grosse, etc.Rgle 7: V dort, mange, regarde, etc. Le chat dort. Le chat mange la souris. La souris regarde le chat. La petite souris mange la grosse pomme. Ces rgles vont aboutir une reprsentation graphique

PSNSVDt.NVSNDtNLechatmangelasouris

Rgles de transformation:Une fois qu laide des rgles de rcriture on a gnr un nonc, on va pouvoir transformer cette phrase en une autre phrase de structure et/ou de sens proches.On distingue deux niveaux: structure profonde: o se trouvent des phrases de base = phrases noyau structure de surface: structure apparente du langage, phrases qui sont le produit dune transformation applique une phrase de base Exemples:Phrase noyau = Je pense quelque chose Je pense que Pierre viendra. Au terme dune transformation par suppression: Jean fait ses valises et Jean part en vacances Jean fait ses valises et part en vacancesLe chat mange la souris La souris est mange par le chat; transformation passive que lon retrouve dans la grammaire dans ces termes-l. Comptence et performanceIl est aussi la base de la distinction entre comptence et performance. La comptence est la connaissance des rgles de rcriture et des rgles de transformation. La comptence cest la mise en pratique de ces connaissances. La performance est la description de la comptence, elle rintroduit le mentalisme en linguistique. La comptence rside dans lesprit humain, le langage est inn et ces comptences sont des proprits communes toutes les langues et non propres chacune. Cette notion a une grande postrit notamment pour tous les linguistes qui vont se pencher sur les rapports entre le langage et la neuropsychologie, etc. et pour tous ceux qui vont tudier le langage et la cognition. Niveaux danalysePour Chomsky, le langage peut en ralit sanalyser 3 niveaux diffrents: Une partie smantique: toutes les donnes ncessaires la comprhension indpendantes des processus de comprhension du langage. La partie syntaxique: la faon dont les concepts sont matrialiss au moyen de mots Le niveau phonologique: il va concrtiser la structure de surface au moyen de sons concrets Il faut envisager le langage comme un ensemble de strates: modle en couchessuccessives. Ce concept aura aussi une grande postrit dans ce qui est traitement automatique des langues. La thorie standardPremire version de sa thorie (1957). Il y aura des versions ultrieures. Ensuite, il y aura la thorie des principes et des paramtres. Principes: inns et commun dans toutes les langues.Paramtres: manire dont les langues particulires mettent en uvre les principes. G. Les thories pragmatiques Autre cole linguistique origine anglo-saxonne. Caractristique commune de ces thories: les thories pragmatiques vont tenir compte de quelque chose qui tait relativement absent dans les thories structuralistes particulirement chez Saussure. Elles tiendront compte du locuteur et du contexte. Elles vont montrer que le locuteur participe la construction de la signification des noncs. Pragmatique et smantiqueLa dmarche smantiquePour bien comprendre la dmarche pragmatique, il faut lopposer et la mettre en relation avec la dmarche smantique. Exemple: Imaginons et Pierre et Marie dans une pice et la fentre est ouverte et Pierre dit Marie Il ne fait pas chaud ici. valeur de vrit. Un observateur extrieur pourra dire si cet nonc est vrai ou sil est faux. Marie peut lui rpondre oui ou non. Postulat que le langage dcrit la ralit. On dira que la smantique traite des aspects vriconditionnels de lnonc. Marie pourrait ne rien dire et se lever et aller fermer la fentre. Cest lanalyse pragmatique de lnonc qui va pouvoir prendre en considration ce type de rponse. La spcificit de lanalyse pragmatique cest que lanalyse pragmatique part du principe que le langage ne fait pas que dcrire la ralit mais quil agit aussi sur elle. La dmarche pragmatique examine comment partir des informations contenues dans lnonc et fournies par le contexte, le destinataire du message met des hypothses sur les intentions du locuteur. Lnonc sanalyse en termes de russite ou chec mais pas en termes de vrai ou faux. La dmarche pragmatique traite des aspects non-vriconditionnels des noncs. Les actes du langage: lorigine de la pragmatiqueAustin et Searle Quand dire cest faireAustin constate quil y a des noncs qui ne dcrivent pas la ralit mais qui linfluencent. Cette constatation lui permet de faire la distinction entre deux types dnoncs: Les noncs constatatifsExemple: Il a plu hier soir. Description dun tat des choses, de la ralit. Et on peut analyser cet nonc en valeur de vrit et en termes de vrai ou faux. Les noncs performatifs Exemple: Je te promets de venir demain. On pose un acte et lnonc ne va pas recevoir de valeur de vrit. Les actes de remercier,marier, baptiser, etc. typique des actes de paroles, le fait de le dire ralise un acte. Des actes doivent souvent remplir certaines conditions. Ex: des conditions linguistiques, certaines formules bien prcises doivent tre utilises. Tournures grammaticales bien spcifiques, par exemple limpratif pour donner un ordre.Tout nonc accomplit trois actesAustin est amen revoir la distinction entre les deux types dnoncs. Il revoit sa thorie dans un sens beaucoup plus gnral. On reprend nimporte quel nonc et il accomplit trois actes: Un acte locutoire: lorsque je dis quelque chose je vais produire des singes linguistiques selon le code interne dune langue, cest le fait de dire quelque chose. Un acte illocutoire: quand jnonce, je mattends ce quune valeur daction soit attribue mon nonc par linterlocuteur, cest le fait que ncessairement on associe une valeur daction ce quon dit Un acte perlocutoire: lnonc provoque un certain effet sur linterlocuteur et cet effet est plus ou moins prvisiblePour clarifier cette distinction, Searle a essay de faire appel des notions de russite et dchec dactes de langage. Russite et chec des actes de langageSearleIl va dire tout acte de langage suppose lobissance des rgles. Ces rgles sont de deux types: des rgles constitutives: rgles qui disent comment il faut jouer. des rgles normatives: rgles quil faut connaitre pour savoir comment bien jouer. Mtaphore du jeu (// Saussure). On peut connaitre les constitutives et ne pas tre en possession des normatives. Ex: lordre. Quand on veut donner un ordre, il faut respecter certaines rgles constitutives utiliser limpratif. Lobissance des rgles constitutives peut tre mise en parallle avec la force illocutoire de lnonc. Et lobissance aux rgles normatives, qui va impliquer la russite ou lchec de lacte de langage, peut tre assimile la force perlocutoire. II. La diversit des langues

A. Variation linguistique et sociologie de la communicationComment envisager cette diversit?On peut rattacher cette notion deux choses:1. Les effets produits par la diversit: Se manifestent dans le processus de communication. La communication sera soit impossible. Cest un sentiment daltrit absolue: on nattache pas de signification ce que lautre dit si on ne comprend pas la langue de lautre. Ce sentiment dcroit et on se comprend. Ils se comprennent tout fait quand ils parlent la mme langue. 2. Les formes que peut revtir cette diversit Elle peut prendre deux formes: La diversit interlinguistique: Cest celle qui existe entre deux langues qui sont perues comme radicalement diffrentes lune de lautre (ex: le franais et lallemand) La diversit intralinguistique:Celle qui existe lintrieur dune mme langue. On peut envisager les choses de deux faons;- synchronie: due des diffrences dordre sociologique soit gographique entre les deux locuteurs - diachronie: point de vue chronologique, toute langue est soumise des changements avec le temps. Y a-t-il un rapport entre ces deux formes(intralinguistique et interlinguistique) ? Il y a un moment o ce nest plus la mme langue. 1. La variation linguistiqueOn va substituer la notion de diversit linguistique, la notion de variation linguistique. Elle colle mieux la ralit des situations de communication. Deux locuteurs dune mme langue peuvent utiliser des variantes de la mme langue, peuvent faire usage de faon diffrente de la mme langue sans quil y ait trop dcarts entre ces deux variantes et ces deux usages. La notion de variation tient compte du fait que des carts de comprhension et dusage peuvent tre minimes alors que la notion de diversit impliquait la prsence de plus grands carts entre les deux locuteurs. On fait donc aussi la distinction entre: variation interlinguistique: a qualifie des situations o on a des locuteurs qui utilisent des langues diffrentes distinctes variation intralinguistique: elle dsigne les situations o les locuteurs utilisent des variantes dune mme langueLa variation interlinguistique Il y a des termes pour qualifier toutes ces situations: bilinguisme et la diglossie. Le bilinguisme: toutes les situations o une personne qui pour une raison quelconque utilise de faon indiffrente deux langues sans accorder de primaut lune dentre elle. Pour des raisons familiales. La diglossie: quand un individu parle deux langues mais quelles sont hirarchiquement ordonnes entre elles. Pour des raisons sociopolitiques et affecte une communaut dans son ensemble et au lieu de diglossie on parle parfois de bilinguisme social. En gnral, on a deux langues qui coexistent: langue vernaculaire et vhiculaire. Vhiculaire: langue dusage publique, orale et crite. Elle jouit dun statut social et culturel prestigieux. Elle est gnralement parle par une minorit. Exemple: la langue des mdias, de lenseignement universitaire, langue des discours universitaires, etc.Vernaculaire: langue dusage priv qui existe essentiellement loral (peut ventuellement tre crite mais souvent ne lest pas), parle dans les milieux ruraux et dont le statut culturel est peru comme infrieur. Exemple: le patois et le dialecte (ce dernier est nanmoins moins pjoratif). Il est tout fait possible davoir un bilinguisme avec diglossie. Exemple: au Paraguay, tout le monde est bilingue; parlent espagnol et guarani (dialecte amrindien) mais lespagnol est peru comme la langue suprieur et le guarani comme la forme basse bilinguisme car parlent deux langues et diglossie car hirarchie.Il y a aussi bilinguisme sans diglossie: pas forcment de hirarchie. Ex: la communaut germanophone belge parle le franais et le dialecte proche de lallemand. A linverse, situations de diglossie sans bilinguisme. Ex: Russie tsariste, le peuple ne parle que le russe et laristocratie que le franais. Ni bilinguisme, ni diglossie: une seule varit linguistique mais cette situation est trs rare. PlurilinguismeCertaines situations sont marques par un plurilinguisme gnralis, sur un mme territoire lusage de plusieurs langues. Dans ce cas-l, on a aussi une forme perue comme dominante par rapport aux autres. Ce qui entraine des situations assez diffrentes: Un plurilinguisme avec une langue dominante unique. Ex: la France; plurilinguisme patois, dialecte (corse, breton) + langues des migrants mais au niveau officiel, il ny a quune seule langue dominante sans possibilit de rechange, le franais. A quoi est-ce d? Car tout au long de lhistoire, la France a connu une centralisation linguistique quasi absolue. La consquence est que la langue officielle a fini par marginaliser toutes les autres (langues dol et doc). Un plurilinguisme avec des langues dominantes minoritaires (= parles par un petit nombre de gens).Ex: pays du Maghreb 3 langues: la langue arabe, la langue franaise et la langue maternelle. Parmi ces trois, deux dominent: la langue arabe et la langue franaise qui sont des langues de culture et un statut crit. Et la langue dominante, cest la langue maternelle qui est un dialecte soit arabe soit berbre et il est rarement crit. Le franais cest la langue hrite du colonialisme qui a t ramene au rang de langue trangre lors du processus darabisation. Au niveau national, larabe dsigne deux langues: le classique (la langue de la religion, du Coran = nest plus parle) larabe moderne (= la langue standard promue au rang de langue nationale). Un plurilinguisme avec une seule langue dominante minoritaire(non parle par la majorit). Ex: lAfrique noire une langue officielle qui peut tre le franais, il y a des langues nationales. Au Zare, franais langue officielle et quatre langues: lingala, kikongo, tchiluba et le souahili. Langue vhiculaire = franais. Un plurilinguisme avec langue dominante alternative.Ex: Guadeloupe, Martinique crole; langue parle par les gens. Son enseignement est trs rpandu. Un plurilinguisme langue dominante rgionale.Ex: Belgique et Suisse plusieurs langues coexistent et chaque langue dtermine un territoire bien dfini. Le contact linguistiqueBilinguisme et plurilinguisme: langues entrent en contact et peuvent rciproquement se contaminer. Cest le phnomne de linterfrence qui peut toucher tous les niveaux du langage.Ex: les anglicismes.On parle de sabir, de pidgin ou de lingua franca quand de deux langues nat une troisime. Le pidgin est la dformation chinoise du terme business et cest un anglais prononc la chinoise. Crole: dsigne le parler principal dune communaut mais issu du mlange de deux ou plusieurs langues. La variation intralinguistique Continuit entre variation interlinguistique et variation intralinguistiquePas de frontires nettes entre la variation intralinguistique et interlinguistique. Il se peut quune variation inter devienne une variation intra. Quand cela se produit-il? Quand on a des personnes qui parce quelles sont nes dans une certaine rgion sont dans une situation de diglossie. Le parler vernaculaire subsiste sous la forme de traces lintrieur du parler vhiculaire.Ex: Bruxelles. Avant 40-45, diglossie franais ou flamand + le bruxellois. Mais petit petit le bruxellois, puis le franais de Bruxelles porte des traces de bruxellois. On distingue quatre niveaux de langue le niveau soutenu: L'adjudant, trs attach la discipline, ne voulait pas que les soldats fussent ivres. le niveau moyen: L'adjudant, svre, ne voulait pas que les soldats soient ivres. le niveau populaire: Le juteux, plutt rglo question discipline, voulait pas que les bidasses soient saouls. le niveau vulgaire: C'te vache de juteux, i voulait pas qu'les bidasses s'ptent la gueule.Remarques:1) Notre niveau de langue nous trahit, mais on peut aussi faire un emploi dlibr d'un niveau.2) Les variations entre les niveaux touchent le vocabulaire mais aussi la syntaxe, la prononciation et la morphologie. 3) A priori il ny a pas de liaison entre un niveau et un type de support. On peut les trouver tant l'oral qu' l'crit, mais on constate que l'crit favorise le recours au niveau soutenu ou moyen. Tous les niveaux ne sont pas adapts tous les contextes ni tous les contenus.4) On passe parfois des termes qui appartiennent des domaines spcialiss, la langue spcialise, et cela se fait dans deux cas: Les langues spcialises Quand on utilise des lexiques savants ou techniques: termes courants ou techniques pris dans une acception assez spcifique. Ex: dfinir un crocodile Lorsquon recourt largot (considr comme un langage spcialis): cest la langue des marginaux, langue secrte la base pour ne pas tre compris par les forces de lordre. Ca concerne un petit groupe de gens cest une langue spcialise. Il est sorti de son cadre dorigine pour sintgrer aux langues populaires et vulgaires. Par extension, on appelle argot des usages langagiers propres des groupes restreints (ex: bouchers, mdecins, etc.) 2. La notion de langue communeCa rpond la notion de variation. Si la langue ntait que variation, lintercomprhension entre les locuteurs dune mme langue serait impossible. Il faut poser la notion de langue commune, ce nest que parce quils utilisent une langue commune quils se comprennent. La langue commune cest le dnominateur commun qui est sous jacent la varit des usages particuliers. Ex: Ce qui veut dire que si je suis un tudiant de Lige qui rencontre un bruxellois, on ne parlera pas le mme franais. Cette langue commune existe-t-elle vraiment? Cest une espce dabstraction que lon pose car elle ne va jamais etre tout faite ralise, personne nutilise un franais standard. Chacun utilise des traits particuliers. On ne peut pas vraiment la dfinir non plus. Ce minimum commun grce auquel lintercomprhension est possible, il est aussi le produit dune construction la fois sociologique et historique. Quand une langue commune simpose cest trs souvent parce que quelque part un dialecte a t promu au rang de langue par leffet dun pouvoir politique qui est intervenu et la langue a acquis son importance par rapport une communaut donne.B. Changements historiques et volutions des languesA prsent, on va voir comment les langues changes et se diversifient en raison des vnements de lhistoire, on va examiner les rapports entre les changements historiques et lvolution des langues. Dans une perspective diachronique, il faut distinguer: lhistoire externe de la langue: elle va tudier la langue comme un moyen de communication pris dans sa totalit, patrimoine dune collectivit et qui fait partie de lhistoire de cette collectivit. On ne prend pas en considration des faits linguistiques, on voit comment des facteurs extralinguistiques agissent sur cette langue (ex: facteurs politiques, juridiques, diplomatiques, etc.) lhistoire interne de la langue: elle essaye de voir comment la langue est soumise de lintrieur une srie de transformations au fil du temps. On met en vidence une srie dtats successifs de la langue qui constituent sa chronologie interne. A un moment, on sort de lhistoire proprement dite de cette langue pour voir quelles sont les langues qui lui ont donn naissance et on peut remonter assez loin dans les parents gntiques des langues entre elles (projet de la grammaire historique et compare du 19e avec filiations gntiques)Ex: le franais franais ge classique, ancien franais langue mre du franais: latin varit de latin 1. Lhistoire externeUne fois quon a une langue commune, cette langue peut tre prise en charge de faon publique et de faon prive. La puissance publique (ltat) va intervenir des degrs divers par rapport la langue et ct, il peut y avoir une prise en charge prive dans laquelle des individus se lapproprient. Ici, on analyse la prise en charge publique. La sociolinguistique se penche sur les dcisions politiques et juridiques (+ administratives) qui vont influencer la langue et ses usages ainsi que la place quelle occupe dans une communaut. Ce rapport qui sinstitue entre langue et politique peut se faire de deux faons:- une langue peut tre mise au service dune politique, cest ce qui se passe quand un tat se constitue, il privilgie lune ou lautre langue qui deviendra la langue nationale- une politique peut tre mise au service dune langue: cest la promotion de la langue qui passe avant tout et les dcisions politiques suivent. Ex: en Flandre, on a lide quil faut tout prix sauvegarder la langue et la limite les dcisions politiques qui sont prises se mettent toutes au service de la dfense et la promotion de cette langue. Lunit de la langue apparait gnralement comme le signe, le symbole de ltat: forme juridique de lunit nationale. La langue franaise est un bon exemple de langue institutionnalise: lacte fondateur est le Serment de Strasbourg(842) ; premier texte en langue franaise. Par la suite, le franais en tant que langue est institu et il est la composante dun ensemble de rgles juridique et culturelles qui constituent la base de ltat. La langue devient ce qui symbolise ltat et elle en garantit aussi le bon fonctionnement, cela ne sest pas fait demble, le franais a d simposer sur deux fronts:- contre le latin qui tait la langue vhiculaire crite, elle jouissait dun prestige culturel (langue des actes officiels, de lenseignement) en 1539: dit de Villers-Cotterts qui dit que dsormais tous les actes officiels devront tre rdigs en franais. Le prestige du latin ne disparait pas, il continuera jusquau 18e tre la langue de lenseignement et mme au 20e sicle persistance du latin comme langue de culture et denseignement. - contre les patois et les dialectes: la France est une mosaque de dialectes mais le franais va simposer sur ces parlers rgionaux, cest la RF qui concrtise ce combat; le relai sera pris par lcole laque et rpublicaine, lenseignement obligatoire se fera en franais et les usages dialectaux seront svrement rprims. Effacement de toutes les autres variations du franais. Cette imposition se fait travers des relais institutionnels mis au service de la politique linguistique: linstitution scolaire mais aussi des institutions plus spcifiques cres pour a: lAcadmie franaise (1635) et dont la mission est de grer la langue et en assurer le prestige, elle en tablit aussi les rgles et lusage (+ confection du dictionnaire). Ltat continue exercer son pouvoir institutionnel sur la langue: rformes orthographiques. Politique et planification linguistiqueQuand on parle de politiques linguistiques ou dinterventions politiques, il faut nuancer et faire une distinction entre dune part la politique et la planification linguistiques. La politique: ensemble de dcisions ou de choix qui sont effectus et qui rglementent les rapports entre langue et vie sociale, plus particulirement entre langue et vie nationale. En gnral, cette politique de la langue est trs souvent le fait dun tat. Ce nest pas toujours ncessairement ltat, certaines dcisions peuvent tre prises par dautres instances comme pour les gens qui parlent lespranto qui se runissent en congrs et prennent des dcisions par rapport leur langue. La planification: cest la mise en uvre de la politique. La recherche des moyens qui vont permettre dexercer cette politique de la langue. L aussi, lintervention de ltat apparat comme indispensable. Il doit y avoir en amont des choix politiques.Ex: langue espagnole et quechua coexistent une rflexion nat dun problme qui est que si on doit catchiser les gens, quelle langue faut-il utiliser? Ensuite, on prend une dcision: on dcide que a se fera en espagnol (choix politique) et ventuellement on peut mettre en uvre une planification linguistique de mettre en uvre la politique en, par exemple, dcidant que lenseignement lui aussi se fera en espagnol.Il peut y avoir des dcisions politiques qui ne sont pas mises en uvre tout de suite. Ex: en 1928, en Indonsie, le parti national indpendantiste dcide dadopter le malais comme langue nationale. Ce nest quau moment de lindpendance relle que la langue malaise est devenue la langue officielle utilise en Indonsie. Quand le parti dit que le malais doit tre la langue nationale, il affirme symboliquement lexistence dune langue associe lexistence dune nation indpendante. Une politique linguistique peut avoir une fonction pratique (ex: catchiser les Indiens) ou une fonction symbolique (ex: Indonsie et affirmation du malais comme langue nationale). Dans une politique linguistique, il faut faire une distinction entre laction qui sexerce sur la langue et laction qui peut sexercer sur les langues. Une politique linguistique peut se donner comme but dagir sur la forme de la langue, cest--dire de normaliser la langue nationale, par exemple, en intervenant au niveau de la graphie ou en modernisant lorthographe, etc. Ltat peut aussi intervenir au niveau du lexique quand il sagit de crer des nouveaux mots pour vhiculer des contenus techniques et dans le cas du franais il existe des listes de nologismes officielles. Au niveau des formes dialectales: si une langue nationale existe sous plusieurs formes dialectales, il va falloir soit choisir une de ces formes dialectales soit recrer une nouvelle forme qui emprunte aux diffrentes variantes dialectales. Ltat peut aussi intervenir sur les rapports entre les langues parles sur son territoire: choix dune langue nationale, ce sera celle-l et pas une autre. Les deux formes dactions: sur la langue et sur les langues peuvent se combiner. Choix dune langue nationale et ensuite dagir pour normaliser cette langue. Quelques exemples: gestion du plurilinguismeEn Inde, mosaque de langues parles. Ces langues peuvent avoir des origines trs diffrentes: langues indoeuropennes, sino-tibtaines, etc. qui nont pas beaucoup de parent entre elles. Chacun parle sa langue vernaculaire. Cette difficult se double dun conflit politique et religieux entre les musulmans et les hindous. Ces derniers parlent lhindi et les musulmans parlent lurdu. Avant lindpendance, les hindous ont men une politique active auprs des autorits anglaises pour faire reconnaitre lhindi comme langue au moins administrative coopration moderniste de la part des hindous qui espraient en contrepartie la reconnaissance de lhindi. Ils ont men une campagne linguistique auprs des autorits. Paralllement, lutte dindpendance mene par Gandhi et ses partisans: l aussi, problme! Quelle langue le parti va-t-il adopter? Hindi? Urdu? Gandhi trouve un compromis car il existe une troisime langue lhindoustani (variante que comprennent ceux qui parlent lhindi et ceux qui parlent lurdu) quil choisit ds 1925 comme langue officielle de son parti. Cela ne satisfait pas tout le monde car des deux cts, extrmistes qui refusaient cette langue de compromis + dans le Sud de lInde, populations pour qui lhindoustani est une langue totalement trangre car eux parlaient une langue appartenant au groupe des langues dravidiennes. Au moment de lindpendance, le problme est un peu rsolu dans la mesure o le Pakistan se dtache de lInde et comme il est majorit musulmane, lurdu devient la langue officielle. Mais cette indpendance ne rgle pas tous les problmes lors des premires sessions du parlement, hsitation quant la langue utiliser. Elles se tenaient dabord en anglais puis en hindoustani et pendant ce temps-l, vaste campagne de soutien lhindi qui se met en uvre. Solution de lpoquequi fera lobjet de linscription dans la constitution indienne: devant limpossibilit de choisir, langlais sera la langue officielle de lInde et qui normalement au bout de 15 devra tre remplac par lhindi (on a report la dcision du choix de la langue nationale). Pendant les 15 ans, redcoupage des tats bas sur des critres linguistique: chaque tat a sa langue officielle et 28 tats sont dessins et utilisent 12 langues diffrentes (hindi, gujarati, anglais, etc.). cot de a, il y a chaque fois des langues minoritaires. En 1963 (15 ans aprs), la situation est toujours un peu identique: on devrait adopter lhindi mais les tats du sud sont toujours rfractaires cette ide. Finalement, solution de compris: deux langues officielles lhindi et langlais. Ex 2: la Turquie. Il y a eu partir de 1923, politique de modernisation de la langue. Mustafa Kemal devient prsident de la rpublique et se lance dans une srie de mesures qui sont cense moderniser le pays. En 1923, le turc tait crit laide de lalphabet arabe commission qui a cr un nouvel alphabet: la langue arabe ne rend pas bien toutes les sonorits du turc on utilise lalphabet latin pour utiliser bien tous les phonmes de la langue turque. En 1928 (assez rapide), alphabet immdiatement diffus dans lenseignement et utilis dans ladministration. 2e rforme lie lenseignement: on nenseigne plus ni larabe ni le persan dans les coles. En 1931, on lit le Coran en turc. En 1935, on cre une socit dtude de la langue turque qui est charge de mettre en uvre la purification de la langue. Ca consiste remplacer tous les emprunts arabes ont trouv dautres mots ltymologie turque. Elle va les chercher dans les dialectes ou mme partir demprunts la mme famille linguistique (ex: azerbadjanais). En 1934, on turquifie les noms (Mustafa Kemal Atatrk). Bouleversement complet de la langue et entreprise de normalisation. 2. Lhistoire interne des langues et la parent gntique des langues a. Introduction Dans une perspective chronologique, regarder comment une langue a volu. Lintrt pour la question du dveloppement interne des langues est un intrt fort ancien, on a toujours plus ou moins essay de classer les langues en familles, de leur assigner une protolangue ou une langue dorigine. Ex: Dante qui a propos une classification avec une mthode trs simple. Il prenait le sens dun mot unique et essayait de voir ce que a donnait dans diffrentes langues. Ca dessinait des groupes ou des familles selon que le mot avait telle ou telle ralisation.Depuis lAntiquit, proccupations tymologiques. A lpoque classique, plusieurs difficults vont sopposer quant au classement de ces langues: On ne prend en considration quun nombre limit de langues qui sont proches gographiquement ou culturellement, il ny a pas beaucoup de documents La perspective scientifique historique est fausse car on met des considrations qui ne sont pas linguistiques, mais plutt religieuses (ex: toutes les langues devraient tre issues de lhbreu) Considrations philosophiques: on a souvent ml deux questions qui sont la problmatique de la filiation des langues entre elles et celle de la question de lorigine du langage Proccupation esthtiques ou culturelles: pour des raisons esthtiques, on essaye de faire en sorte que le latin est driv du grec (car le grec est prestigieux) La question de la mthodologie: trs longtemps pour apparenter des langues entre elles, pour les inclure dans une mme famille on sest bass sur des critres de ressemblance qui est souvent assez vague, il ne pouvait pas y avoir de vritable systmatisation de la recherche, il ny avait pas de vritable mthodologieChangement de perspective au 19e sicle: sicle de la grammaire historique et compare qui labore de vritables mthodes qui arrivent des conclusions encore valides aujourdhui tablissement de parents gntiques bases sur des critres dmontrables et en principe dapplication universelle. Ce sont les lois phontiques qui constituent au 19e sicle les critres les plus srs pour dire quune langue est issue dune autre. La redcouverte du sanskrit a permis de voir que des langues gographiquement loignes pouvaient avoir une parent commune. Cette redcouverte a aussi permis de postuler lexistence dune protolangue qui est lindoeuropen et qui nest pas atteste. Cest une langue qui a fait lobjet de reconstructions. Cela aussi permet douvrir de nouvelles perspectives la recherche: lide quon peut reconstruire les tats dune langue. Le but ultime tant darriver un classement gnral de toutes les langues fond sur leur parent gntique. b. Ltablissement des parents gntiques Approche qui consiste dire que telle langue ressemble telle autre. Comparaisons dabord lexicales: mots, morphmes et racines. On ne sintresse pas aux ressemblances syntaxiques. Ces comparaisons lexicales systmatiques vont se fonder sur la mise en vidence de correspondances rgulires entre phonmes ou suite de phonmes: cest la phontique qui va fournir le critre de mise en vidence. Exemple: italienespagnolfranaisroumain

faitfattohechofait fapt

laitlattelechelaitlapt

nuitnottenochenuitnoapte

Correspondances tablir: *ct[footnoteRef:2]: -tt = -ch = it = pt [2: *la langue mre]

Pour symboliser la fonction, on va prendre ou reconstruire le phonme dans la langue mre. Dans le cas du latin, on reprend car il existe. Mais si la langue mre ne scrit pas, il faudra le reconstruire. Comparaisons lexicales entre langues. On met en vidence une correspondance rgulire, une correspondance purement phontique.Le rapport constant sappelle la fonction, ce qui lidentifie cest une unit correspondante dans la langue mre que lon connait. Dans ce cas-ci, cest le latin. Lunit de la langue mre est prcde dun astrisque. Cest une mthode qui appelle de nombreuses prcautions:1) Tous les mots ne se prtent pas toujours ce type de correspondances il faut que les mots considrs drivent directement de la langue mre, ce qui explique que pour les termes emprunts, a ne fonctionnera pas. On exclut les mots qui appartiennent des paradigmes morphologiques ( toutes les formes de la conjugaison). Ce genre de formes a subi une certaine modification interne au systme et ne se prte pas ce type de correspondance. Il faut bien choisir ses mots.2) Lorsque lon compare des mots pour mettre en vidence une rgularit phontique, il faut mettre en parallle des units qui occupent la mme place dans le mot. La position est donc importante. 3) Entre langues apparentes et qui forment un microsystme gnrique/gntique homogneEx: indoeuropen on prend toutes les langues et on fait des comparaisons franais/armnien: comparaison moins vidente que pour franais/espagnol/italien/roumainDans un deuxime temps, comparaisons entre tous les microsystmes.Pour reconstituer une protolangue (comme lindoeuropen), le problme de ce quon va mettre devant se pose les linguistes ne sont pas daccord. Position minimaliste > actant sujet: rle dagent de laction> actant objet: celui qui subit laction > 3e type dactant = actant bnficiaire: au bnfice duquel se fait lactionEx: Pierre (actant sujet) donne une pomme (actant objet) Marie (tiers actant)- circonstants: dterminent le cadre gnral de laction mais qui ne sont pas indispensables la construction verbale. Notions vues chez Tesnires. Le centre de la phrase cest le verbe et autour de ce dernier il y a les actants et les circonstants.Cette thorie a connu un grand succs particulirement chez les linguistes anglo-saxons et germaniques mais il y a quelques nuances/critiques faire.Dans la distinction actant/circonstant, Tesnires na pas toujours raison et cela a t mis en vide