les villes intelligentes, comment les caractériser ?

40
LES VILLES INTELLIGENTES, COMMENT LES CARACTÉRISER ?

Upload: sebastien-duchemin

Post on 11-Jan-2017

41 views

Category:

Presentations & Public Speaking


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

LES VILLES INTELLIGENTES, COMMENT LES CARACTÉRISER ?

Page 2: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Préface Le concept de «  Smart City  » a survécu à l’emballement médiatique de ces deux dernières années pour s’inscrire concrètement dans tous les projets d’aménagement territoriaux et indiscutablement demain dans notre quotidien.

Les filières commencent à se structurer, une certaine forme de réplicabilité des projets commence à émerger, les écosystèmes d’innovation fleurissent un peu partout. La machine est en marche.

Nous pourrions être tentés dans cette phase de chercher à mettre en boîte la recette miracle de la «  Smart City  », du «  smart territoire » ou du «  smart quartier ». Mais, ce serait faire preuve d’une grande arrogance que d’imaginer trouver une solution standard à la diversité des problématiques auxquelles chaque territoire est confronté et porterait un coup fatal au principal moteur de la transformation que sont la participation citoyenne, l’innovation et la co-construction.

Toutefois, quand on souhaite lancer son projet Smart City ou que l’on souhaite le redynamiser, il est nécessaire de s’interroger sur le niveau de maturité atteint sur son territoire, sur la nécessité de pousser plus loin les services mis en place, en bref sur le besoin d’en évaluer l’intelligence…

Le concept de Smart City laisse sous-entendre qu’une ville ou un territoire pourrait se définir au travers d’un certain idéal d’astuce, de technicité, de confort et de praticité. Alors pourquoi ne pas chercher à caractériser l’intelligence de la ville en évaluant son QI ?

Cette réflexion, j’ai eu le plaisir de la partager plusieurs mois avec un groupe d’étudiants de l’École Centrale de Lyon. Ce guide est le résultat d’un travail conjoint avec Godefroy D’Arodes, Nacer Benzekri, Alexandra Leschi, Alexei Reiman, Mathilde Reynaud et je profite de ces lignes pour les féliciter pour le travail accompli.

Le système de mesure proposé ne constitue évidemment pas un absolu, il n’a pas vocation à être utilisé pour qu’une ville ou un territoire se compare à un autre mais de se réinterroger sur le contenu de son projet et l’opportunité de l’enrichir.

D i r e c t e u r d u conseil Smart City chez Sopra Steria Consulting, Sébast ien intervient principalement pour le c o m p t e d e g r a n d s décideurs publics et cadres territoriaux. Il les accompagne dans la définition de politique n u m é r i q u e e t d e stratégie smart city.

L ’ a p p r o c h e développée consiste à repenser un territoire, une ville, un quartier en complétant la vision sociale, urbanistique, politique par une vision digitale.

Préface

Page 3: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Présentation du groupe Nous sommes une groupe de 5 élèves-ingénieurs en deuxième année à l’Ecole Centrale de Lyon, une école d’ingénieur généraliste. Nous avons travaillé sur le projet avec Sopra Steria pendant 6 mois en 2015 et 2016. Trois d’entre nous ont continué le projet en stage chez Sopra Steria. C’est avec grand plaisir que nous avons collaboré avec l’entreprise sur ce sujet qui nous a tous passionné.

Je suis Mathilde Reynaud et j’ai toujours habité à Lyon. Je ne connaissais pas du tout au départ le concept de ville intelligente. Quand j’ai découvert que Lyon en était une j’ai tout de suite voulu comprendre pourquoi ! Maintenant, dès que je croise des amis qui habitent à Lyon je leur explique pourquoi Lyon est une Smart City.

Je suis Alexei Reiman, je viens de Lyon, et en tant qu’habitant de Lyon je suis avec attention toutes les évolutions et progrès de ma métropole. Fasciné par le progrès technologique et l’innovation, je voudrais contribuer au développement de ma ville au service de ses citoyens afin de construire la société de demain. Ce projet m’a permis d’y contribuer à ma manière.

Je suis Alexandra Leschi et je suis passionnée par les objets connectés, ce qui m’a poussé à vouloir savoir quelles technologies étaient mises au service de villes pour les rendre Smart. Aujourd’hui je me rends compte du potentiel que peut apporter la technologie aux citoyens et j’envisage vivement de poursuivre mes études dans ce domaine.

Je suis Nacer Benzekri et étant originaire du Maroc, j'ai découvert lors de  mon  arrivée en France de nouvelles villes organisées et gérées différemment, et où le numérique possède une place importante. Ma curiosité basée sur ma double culture franco-marocaine m'a poussé à choisir ce projet, et à m'investir pleinement dans la réalisation des objectifs fixés.

Je suis Godefroy d’Arodes et je souhaite travailler dans le domaine de l’urbanisme et de la construction plus tard, ce projet représentait donc pour moi une première étape à mon parcours professionnel. Cela m’a tellement plu que j’ai pu affiner mes idées et je souhaite désormais me spécialiser dans le développement des Smart City !

Page 4: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

�2

TABLE DES MATIÈRES

TABLE DES MATIÈRES 2

INTRODUCTION 3

Quels sont aujourd’hui les grands enjeux de la Smart City ? 3

Présentation du système de notation 4

Le « QI » de la ville 6

Choix du système de notation 7

Transport 8

Sécurité 15

Santé 19

Bien-être 23

Développement économique 28

Ressources 31

Administration 36

Page 5: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

�3

INTRODUCTION Il convient dans un premier temps de définir ce qu’est l’intelligence d’une ville : elle peut être définie comme la capacité d’une ville à cibler ses besoins et ceux de ses citoyens, et à utiliser de manière optimale les technologies de l’information et de la communication pour y répondre.

Quels sont aujourd’hui les grands enjeux de la Smart City ?

Les villes sont devenues des nouveaux centres d’attention et regroupent désormais plus de la moitié de la population mondiale. D’ici 2050, 80% de la population mondiale habitera en ville, il est donc nécessaire de les repenser pour accueillir davantage de citoyens et leur offrir un cadre de vie confortable et durable.

Pour répondre à ces nouveaux enjeux, elles peuvent s’appuyer sur les technologies et les capacités de l’industrie digitale pour se ré-approprier l’espace urbain et donner aux citoyens la possibilité de devenir co-producteurs de services dont ils ont besoin.

Quelques exemples

Certaines villes ont aujourd‘hui décidé d ’ a d o p t e r u n e p o l i t i q u e d e développement vers la ville de demain. Cet engouement pour les Smart City se retrouve aux quatre coins du globe. On peut citer comme exemple les villes de Lyon, Singapour, Amsterdam, Copenhague, Montréal, Seattle, Barcelone. Toutefois, on ne peut pas comparer de manière objective une ville à une autre dans leur globalité, car chacune doit adopter un modèle de déploiement adapté à son histoire, son territoire, ses ressources et sa culture. De ce fait, les mesures adoptées différent souvent d’une municipalité à une autre mais répondent à une problématique commune.

Lyon Barcelone

Page 6: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

�4

Présentation du système de notation Au regard de tous les enjeux liés à la « Smart City », des villes et des territoires de toutes tailles ambitionnent aujourd’hui de devenir intelligents. C’est dans cette optique que nous avons élaboré un système de notation qui vise à faire un état des lieux actuel des réalisations existantes tout en proposant des pistes d’évolution. Sept grand axes sont étudiés en détail :

Sécurité page 15

Santé page 19

Bien-être page 23

Développement économique page 28

Ressources page 31

Administration page 36

Transport page 8

Page 7: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

�5

Les axes sont eux-mêmes subdivisés en sous-axes plus spécifiques. Par exemple, dans l’axe Transport on retrouve les sous-axes Réseau routier, Mobilité piétonne, Vélos en libre-service, etc.

Chaque sous axe possède plusieurs niveaux de maturité correspondant à un degré d’avancement. Le niveau 1 correspond au service standard et le niveau maximum correspond aux projets les plus aboutis. Par exemple le niveau de maturité 1 pour le réseau de transport en commun correspond à l’existence d’un tel réseau, le niveau de maturité maximal correspond à l’existence d’une application permettant de prendre son billet en ligne et donnant en direct le taux d’occupation des rames de métro et des tramway, comme c’est le cas à Singapour.

Les niveaux de maturité sont établis de manière à ce que le franchissement d’un niveau ne puisse se faire que si les niveaux précédents sont atteints par la ville. Les sous-axes n’étant pas tous de la même nature, certains d’entre eux possèdent plus de niveaux de maturité que d’autres.

Le niveau de maturité maximal ne constitue pas en soi une finalité à atteindre par chacune des villes ou chacun des territoires. Il ne s’agit là que d’un point de repère permettant de s’interroger sur la nécessité de pousser plus loin son projet.

Page 8: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

�6

Le « QI » de la ville Les axes sont caractérisés par une couleur. Les niveaux grisés correspondents aux niveau de maturité atteignables par la ville, tandis que les niveaux colorés correspondent aux niveaux atteints par la ville.

Page 9: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

�7

Choix du système de notation Les axes ont été choisis afin qu’il n’y ait pas de croisements possibles entre les axes. Il a ainsi pour but d’être le plus objectif possible : chaque réalisation se place sans confusion possible dans un seul et unique axe.

De plus, ce système de notation a pour but d’être flexible. En effet, on peut facilement supprimer un axe ou un sous-axe si ces derniers ne semblent plus être pertinents ou à l’inverse en ajouter si de nouvelles réalisations venaient à apparaître. Les niveaux de maturité étant amenés à évoluer avec les avancées technologiques, ils sont modulables afin de les adapter au mieux aux réalisations actuelles.

Enfin, il convient de rappeler que ce système de notation est indicatif. Il n’a pas pour but d’évaluer une ville dans l’absolu, de la comparer à une autre, ou de pointer les axes peu développés mais au contraire de lui montrer des voies de développement possibles qu’elle peut choisir de suivre si cela lui paraît nécessaire et justifié.

Les propriétés fondamentales de cet indicateur sont ses caractères objectif, flexible et indicatif.

Page 10: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

TRANSPORTLe transport est au cœur de la dynamique des villes. En moyenne un français parcourt quotidiennement 25,2 km. Il est donc nécessaire de faciliter la mobilité des citoyens dans la ville, en la rendant plus rapide, plus efficace, plus fiable, plus sûre et accessible à tous.

8

Page 11: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Réseau routier Le réseau routier est constitué de l’ensemble des voies de circulation terrestres permettant le transport par véhicules. Il permet de se déplacer de manière rapide et aisée dans la ville. S’il est ingénieusement conçu, il participe à la réduction des problèmes d’engorgement des voies de circulation.

Le classement a été réalisé en prenant uniquement en considération les moyens mis en place par la municipalité pour fluidifier le trafic urbain et périurbain. Ceci exclu donc toutes les mesures relatives à la sécurité routière et à la pollution. Ces thèmes étant développés dans d’autres axes.

1 Présence d’une signalisation assurant la fluidité du trafic routier. Voirie entretenue et en bon état.

2 Récolte des informations trafic en temps réel et mise à disposition pour les automobilistes. Analyse des données en temps réel dans le but de réguler le traffic routier (prévention d’embouteillages par réduction de la vitesse, etc.).

3 Utilisation poussée des informations collectées afin d’agir sur le réseau (coordination des feux en fonction du trafic, intervention efficace en cas de problème, etc.).

4 Voirie adaptée à l’environnement. Par exemple, dans une ville où il est susceptible de neiger régulièrement, le revêtement de la route est conçu de manière à faciliter la fonte de la neige et du verglas. Pour une route sinueuse avec une mauvaise visibilité, une signalisation au sol luminescente peut être mise en place.

Transport

9

Page 12: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Mobilité piétonne Les réseaux piétons doivent être denses, interconnectés, variés et libres d’obstacles afin de garantir l’attractivité de la marche. La place des pétions dans la circulation urbaine doit donc être un axe de réflexion dans le développement des villes intelligentes.

Ce sous-axe prend en compte les moyens mis en place par la ville afin de simplifier la circulation piétonne et de la rendre plus agréable pour le citoyen.

1 Présence de zones spécialement aménagées pour les piétons. Celles-ci peuvent être des rues entièrement dédiées aux piétons, ou des trottoirs larges et accessibles.

2 Zones piétonnes accessibles aux personnes à mobilité réduite (rampe d’accès pour fauteuils roulants, relief de la voirie pour les personnes malvoyantes, feux de signalisation sonores)

3 Détection des piétons afin d’adapter la circulation environnante : si un nombre important de piétons veut traverser une route, le feu peut passer au rouge plus rapidement que prévu.

4 Trottoirs interactifs « IPavement » qui entre autres collectent des informations relatives à la fréquentation piétonne dans une zone donnée. Ces informations sont collectées dans le but d’améliorer le service fourni par la ville.

Transport

10

Page 13: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Réseau de transport en commun Le réseau de transport en commun englobe tous les transports regroupant plusieurs ensembles pour un même trajet. Ce sont les bus, les trams, les métros et les trains. Le réseau de transport en commun occupe une place centrale dans la ville car il offre de nombreux avantages par rapport aux transports individuels (rapidité, coût, encombrement des routes).

1 Présence d’un réseau de transport adapté à la ville. Affichage des horaires sous forme papier.

2 La ville dispose d’une application smartphone donnant les horaires.

3 Développement de l’application mobile : elle permet d’obtenir le trajet le plus rapide en fonction des préférences d’usage et informe sur le temps d’attente. Il existe également des panneaux d’attente digitaux aux arrêts de transport.

4 L’application permet également de donner la position des bus et des trams en temps réel.

5 L’application est dotée de fonctions permettant de connaître le taux d’occupation des transports en temps réel et de dématérialiser le titre de transport.

11

Transport

Page 14: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Voiture en libre-service Dans le soucis de réduire le parc automobile des villes, les municipalités développent la mise à disposition de voitures électriques accessibles à tous, permettant une mobilité personnelle moins contraignante par rapport à un véhicule individuel. Ce service permet notamment d’élargir le périmètre accessible depuis le centre par les transports en commun mis à disposition par la ville : il vient compléter le réseau de transport en commun. Dans un soucis de développement durable, ces véhicules sont électriques et rechargeables aux bornes prévues à cet effet.

1 Existence de voitures électriques en libre-service. Application mobile permettant de connaître l’emplacement des bornes.

2 Possibilité d’avoir plusieurs types de voitures adaptées au mieux aux besoins des utilisateurs. Présence d’un parc important, mais pouvant encore se développer (plus de 3500 habitants par station). Application mobile donnant les voitures disponibles à chaque borne.

3 Présence d’un parc dense (moins de 3500 habitants par station).

Transport

12

Page 15: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Vélos en libre-service Dans une démarche visant la décongestion des voies urbaines et le développement de transports plus “verts”, le vélo en libre-service offre une solution simple et efficace. Le nombre de stations, les aménagements facilitant la circulation des vélos en libre-service ainsi que l’accessibilité sont des points pertinents à prendre en compte dans le système de notation.

1 Existence de vélos en libre-service dans la ville.

2 Mise à disposition d’informations de première nécessité (site internet où sont par exemple répertoriées les stations). Parc de vélos en cours de développement (plus de 20000 habitants par vélo).

3 Accessibilité à une grande partie de la population (nombre d’habitants par vélo inférieur à 8000). Aménagement minimal prévu pour la circulation des vélos (nombre d’habitants pour un km de piste cyclable inférieur à 10000). Existence d’une application mobile permettant de connaître l’emplacement des bornes.

4 Réseau dense accessible quasiment dans toute la ville (nombre d’habitants par vélo inférieur à 3000). Aménagements importants (ex : nombre d’habitants pour un km de piste cyclable inférieur à 3000). Mise à disposition d’informations en temps réel (nombre de vélos à une borne, calcul de l’itinéraire le plus adapté, etc).

5 Réseau extrêmement dense accessible à tous (nombre d’habitants par vélo inférieur à 1000). Mise à disposition de l’intégralité de l’information. Connexion aux autres modes de transports (exemple : calcul du trajet le plus économique, écologique ou plus rapide en comparaison avec le bus/tram/métro). Aménagements optimisés (exemple : peu de problèmes d’encombrement des stations, garantie d’un vélo disponible, etc). Informations personnalisées.

Transport

13

Page 16: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Gestion des places de stationnement Les villes sont confrontés avec la question apparemment insoluble du stationnement : les quartiers les plus attractifs suscitent une demande toujours croissante de stationnement et il y devient de plus en plus difficile de trouver une place de stationnement libre. Participant à l’engorgement des voies de circulation, le problème du stationnement en ville représente également un enjeu écologique puisque les automobilistes prennent de plus en plus de temps pour trouver une place de stationnement et rejettent par conséquent plus de gaz d’échappement dans l’air.

1 La ville dispose d’un nombre de places de stationnement satisfaisant et possède un affichage numérique de la disponibilité des places dans les parkings.

2 Adoption d’un système de paiement plus simple que le paiement sur les bornes (par exemple en ligne, sur son portable), simplification de la vérification du paiement par les agents spécialisés de la ville (par exemple contrôle par plaque d’immatriculation grâce à un scanner).

3 Mise en place de capteurs sur les parkings publics indiquant les places disponibles.

4 Généralisation du réseau de capteurs sur l’intégralité des places de stationnements de la ville, y compris dans les parkings partagés/mutualisés (parking privé de l’entreprise mis à disposition des résidents le soir, ou encore des parkings d’hôtels qui ne seraient pas complets).

Transport

14

Page 17: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

SÉCURITÉL’insécurité est un sentiment subjectif mais reste bien présent dans les villes. 21,2 % des français se sentaient en insécurité près de chez eux en 2014. Il est donc important de perfectionner le service de police de la ville. Mais l’insécurité ne vient pas seulement de la délinquance, mais également de la peur d’accidents ou de catastrophes contre lesquels la ville doit être parée.

15

Page 18: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Lutte contre la criminalité La criminalité est une des préoccupations majeures des villes aujourd’hui. Du délit au crime, celle-ci peut même prendre la forme du terrorisme qui représente aujourd’hui une véritable menace pour les habitants. Il est du devoir de la ville d’assurer le maximum de sécurité à ses citoyens. Cela passe par une surveillance accrue des lieux publics de la ville et un service de police efficace.

1 La ville dispose d’un service de police et de quelques caméras de surveillance.

2 La ville dispose d'un réseau de vidéosurveillance beaucoup plus dense et met en place une cartographie de la criminalité. Il est possible de connaitre les zones à risque et agir en conséquence : les services de police s’adaptent à chaque quartier de la ville en fonction des taux de criminalité.

3 La ville met en place un réseau social privé entre les services de polices et les citoyens, permettant d’échanger des informations. La police communique aux citoyens sur les dangers actuels présents dans leurs quartiers, les habitants communiquent entre eux sur des problèmes de sécurité. Les citoyens peuvent également prévenir directement la police de certains méfaits qu’ils constatent, via une application mobile.

4 La ville dispose d'un réseau dense de vidéosurveillance intelligent : les caméras donnent elles-mêmes l’alerte, il n’y a plus besoin qu’un agent regarde la bande en même temps.

5 Elle dispose également de logiciels permettant de faire de l’analyse prédictive: l’ensemble des données recueillies sur la criminalité permettent de mettre en place un modèle de prédiction les actes de malveillance.

Sécurité

16

Page 19: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Cybersécurité La ville intelligente est une ville qui s’ouvre à tous ses usagers. Les villes deviennent hyper-connectées et un grand nombre de données, aussi bien individuelles que collectives, sont ouvertes et accessibles à un nombre toujours croissant d’acteurs et de système d’information. De ce fait, les villes s’exposent à de nombreuses failles potentielles qui posent réellement la question de la cybersécurité.

1 La ville informe les habitants sur la protection de leurs données personnelles. Elle les informe des dangers que peuvent représenter certains sites internet et les incitent à être prudents lors de leurs navigations internet. D’autre part, la ville possède elle-même un système de sécurité de ses données.

2 La ville renforce la cybersécurité en se dotant de systèmes technologiques performants contre les cyber-attaques, accroit l’efficacité des systèmes déjà existants en proposant une formation sur les systèmes de sécurité aux organismes et établissements qu’elle gère. Elle se place aussi dans une logique d’amélioration continue et de résilience des systèmes informatiques. Enfin la ville propose des systèmes d’identification plus complexe qu’un simple mot de passe (empreintes digitales, etc).

Sécurité

17

Page 20: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Gestion des accidents et des situations de crise La sécurité d’une ville n’est pas seulement liée à son taux de criminalité, mais passe aussi par une bonne anticipation des situations de crise lors de catastrophes ou d’accidents graves comme des incendies, des coupures d’eau ou d’électricité, des accidents de la route etc. La ville de demain doit pouvoir faire face efficacement à ce genre d’évènements, notamment grâce à une coordination renforcée entre différents services de sécurités et une surveillance accrue des zones à risques.

1 La ville dispose d’un système d’information permettant de communiquer rapidement aux citoyens la survenue d’accidents graves (par des écrans à affichage numérique, etc)

2 La municipalité se dote également de capteurs dans des lieux à risques pour pouvoir intervenir plus rapidement en cas de problème. Elle installe par exemple des capteurs sur les lieux où peuvent survenir des incendies, des inondations,…

3 La ville dispose d'un centre de contrôle généralisé permettant d’intervenir en cas d’accident majeur.

Sécurité

18

Page 21: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

SANTÉLes citoyens se préoccupent de plus en plus de leur santé et de la qualité de l’environnement dans lequel ils se trouvent. Une ville qui n’émet aucune pollution et qui prend soin de la santé de ses citoyens, des plus jeunes comme des plus âgés, c’est à cela que pourrait ressembler la ville de demain.

19

Page 22: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Qualité de l’environnement La ville de demain est consciente de l’impact des facteurs environnementaux urbains sur les enjeux de santé publique. Elle porte un intérêt tout particulier à la qualité de l’air. En effet, nous respirons plus de 12 000 L d’air par jour en large majorité au sein de bâtiments dont l’air est de 5 à 10 fois plus pollué qu’à l’extérieur. La pollution de l’air est responsable de plus de 3 000 morts par an en France mais également du développement de nombreuses pathologies.

1 La ville propose une première approche afin d’améliorer la qualité de l’environnement. Elle favorise l’utilisation des végétaux et développe les espaces verts qui contribuent à améliorer la qualité de l’air. Elle implante également des zones de mobilité douce et notamment développe le réseau de pistes cyclables afin de favoriser les déplacements à zéro émission. Enfin, elle déploie des dispositifs de prélèvement et d’analyse de composés (air, sol, eau) permettant de détecter les substances nuisibles à la santé.

2 La ville porte un intérêt tout particulier à la qualité de l’air dans les bâtiments. Pour cela elle favorise le recours à des matériaux de constructions, du mobilier ainsi que des modes d’entretiens permettant de réduire la pollution intérieure des bâtiments (matériaux sans composés cancérigènes, etc). Des capteurs de qualité de l’air sont également présents à l’intérieur des bâtiments afin de pouvoir adapter la ventilation en cas de fort pic de pollution. Enfin ces capteurs existent également à l’extérieur et sont reliés à un réseau sans fil permettant ainsi de recueillir les données.

3 La ville met en place de nombreuses solutions innovantes pour réduire la pollution. Elle dispose d’une cartographie de la qualité de l’air en temps réel permettant d’alerter les habitants en cas de pic de pollution, d’agir sur le trafic, ou encore de donner des préconisations sur les parcours des joggers, les sorties d’école ou les jeux pour enfants. Du mobilier connecté, tel que des bancs connectés, peut également permettre aux habitants d’obtenir des informations sur la qualité de l’air. La ville favorise également le recours à des matériaux dépolluants (vitrage, bitumes, peintures, etc). Enfin elle peut aussi implanter des espaces verts innovants, comme par exemple des plantes en sortie de gouttière permettant à la fois de dépolluer l’eau et l’air.

Santé

20

Page 23: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Forme physique et mentale Il est important d’entretenir régulièrement sa forme physique grâce à des exercices sportifs réguliers. L’homme du XXI est un homme sain de corps et d’esprit. Une autre tendance, parallèle à celle-ci, apparait en réaction à un monde qui ne cesse de nous presser, où le rythme de vie devient de plus en plus intense. Pour beaucoup il est devenu important de pouvoir se relaxer, se couper de cette frénésie quotidienne, de prendre pour son temps. Ainsi la ville moderne doit pouvoir offrir un cadre de vie où il est possible de réaliser ses activités sportives et de se reposer dans le calme.

1 La ville dispose de lieux publics permettant de se relaxer et de pratiquer une activité physique (pistes pour le jogging, terrains de football ou de basket, parcs calmes, etc)

2 La ville organise des évènements sportifs originaux accessibles à tous, comme des courses d’obstacles ou des bubble foot, etc. Ces évènements sont fédérateurs et permettent d’attirer des personnes qui ne n’ont pas l’habitude de pratiquer un sport. La ville dispose d’applications permettant de faire connaître les lieux où il est possible de faire du sport ou se détendre.

3 La ville dispose d’espaces connectés dédiés à l’activité physique et à la relaxation. Ces espaces permettent grâce à des objets connectés intégrés dans le paysage permettant d’obtenir des conseils, l’assistance d’un coach sportif ou encore l’analyse de toute son activité physique. Des espaces sans ondes, multi-sensoriels et musicaux servent à l’apaisement et à la détente.

Santé

21

Page 24: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Accompagnement des personnes âgées La population mondiale est une population vieillissante. Cela est notamment dû au progrès de la médecine qui ne cesse de rallonger la vie humaine. Cependant, les personnes âgées ont toujours besoin d’être accompagnées et ne sont pas à l’abri d’accidents domestiques ou de soudaines complications de santé. La maison de retraite est désormais une solution insuffisante puisqu’il est admis aujourd’hui que les personnes du troisième âge souhaitent rester à leur domicile le plus longtemps possible. La Smart City se doit d’offrir à ces personnes tous les dispositifs urbains et matériels nécessaires afin de permettre le maintien à domicile sans risque pour ces dernières.

1 La ville propose des services facilitant le quotidien des personnes âgées. Cela correspond aux services à domiciles, des services d’accompagnement etc.

2 La ville travaille à une meilleure intégration des personnes âgées. Elle accompagne les personnes âgées qui auraient des difficultés pour assimiler les progrès technologiques et numériques de leur ville, en organisant des cours spécifiques sur le numérique dédiés aux personnes du troisième âge. La Smart City adapte les outils de communication (grosses icônes sur les outils technologiques, etc). Elle intègre les personnes âgées dans la société en mettant en place des logements solidaires ou des immeubles collectifs où toutes les générations se rencontrent, et encourage l’entraide entre les résidents.

3 La ville se dote de bâtiments dédiés aux personnes du troisième et du quatrième âge. Ces bâtiments disposent de commandes centralisées, d’outils d’assistances, de détecteurs de mouvements et sont conçus pour que les personnes âgées n’aient aucun mal à se déplacer dans la résidence.

4 La ville se dote de bâtiments à la pointe de la technologie dédiés aux personnes âgées. Ces bâtiments disposent d’une technologie des plus avancées, comme des écrans muraux pour les consultations médicales, des capteurs intelligents qui analysent le comportement des personnes âgées et permettent d’alerter en cas de changement brusque (actimétrie, etc).

22

Santé

x

Page 25: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

23

BIEN-ÊTRELe Conseil Européen publiait en 2010 le guide pour « Construire le progrès sociétal pour le bien-être de tous avec les citoyens et les communauté  ». Le bien-être des citoyens devient donc un élément essentiel dans le progrès de notre société sur lequel il faut s’appuyer pour construire la ville de demain.

Page 26: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Espaces verts Etre en contact avec le végétal est considéré par 93% des Français comme important pour leur équilibre au quotidien et 7 Français sur 10 choisissent leur lieu de vie en fonction de la présence d’espaces verts à proximité. Les parcs, les espaces verts et la présence de l’eau créent un paysage apaisant et offrent des espaces de convivialité, de sport et de loisirs. Ces espaces verts constituent également des lieux de rencontres notamment avec le développement des potagers urbains. C’est un véritable enjeu pour la ville de demain de prendre en compte ces considérations car aujourd’hui 84% des Français estiment qu’il faut créer davantage de jardins et de parcs en milieux urbains.

1 La part occupée par les espaces verts dans la ville est suffisante, c’est à dire que le pourcentage de la surface de la ville occupée par les espaces verts est au moins de 20%.

2 Chaque habitant doit pouvoir avoir accès à un espace vert prés de son lieu d’habitation. La distance maximale qu’il doit parcourir pour rejoindre un espace vert doit être de 500m (15 minutes de marche à pied).

3 La ville a mis en place des potagers partagés. Ce sont des espaces aménagés par la ville permettant aux habitants de jardiner. L'objectif poursuivi est de permettre aux personnes vivant à proximité de disposer d'un terrain pour réaliser des cultures à des fins essentiellement vivrières, tout en permettant l’apprentissage de la vie collective et de pratiques respectueuses de l’environnement. La ville offre également la possibilité aux habitants disposant d’un jardin mais n’ayant pas le temps de le cultiver et aux habitants souhaitant jardiner mais ne disposant pas d’un espace pour le faire de se rencontrer.

4 La ville dispose d’un certain nombre de bâtiments verts. Ce sont des bâtiments possédant des toitures végétalisées, ou encore des murs végétaux. Ces bâtiments peuvent également bénéficier de potagers partagés sur leur toiture.

5 La ville devient une ville «  comestible  ». Des organismes, associations ou encore des écoles plantent des arbres fruitiers dans la ville mis à disposition pour tous les citoyens. La ville peut mettre en place d’autres outils collectifs tels que les poulaillers collectifs ou chaque habitant à la possibilité de s’en occuper et de récolter des oeufs.

Bien être

24

Page 27: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Promotion de la culture Les événements culturels représentent une activité de loisir pour les citoyens dans la ville. La diversité de la culture permet à chacun de trouver des activités correspondant à ses goûts. Au-delà des considérations esthétiques et de loisir, l’engagement de la ville dans la culture peut susciter de nombreux avantages, en matière de création et de maintien identitaire, de cohésion sociale, d’intégration communautaire, de participation citoyenne ou d’amélioration de la qualité de vie. Cependant il existe encore de fortes disparités quant à cet accès à la culture et la ville de demain se doit de développer une culture accessible à tous.

1 La ville a mis en place une politique permettant de rendre la culture plus accessible grâce à une promotion de la culture dans les écoles. De cette manière les enfants se familiarisent à la culture de leur ville dès leur plus jeune âge. Il peut également exister des journées portes ouvertes pendant lesquelles certains bâtiments sont rendus accessibles aux habitants. Des tarifs préférentiels peuvent être mis en place, ainsi que des journées où l’accès à certains évènements ou lieux culturels est gratuit. Enfin, des centres culturels sont implantés dans certains quartiers où les habitants n’ont pas forcément l’habitude de se rendre dans des lieux culturels de la ville.

2 La ville dispose d’applications offrant de nombreux services relatifs aux évènements et aux lieux culturels. Par exemple, elles peuvent donner le nombre de visiteurs en temps réel. Elles permettent le payement en ligne des activités culturelles ou tout simplement donnent les dates et lieux des événements culturels. De plus ces applications collectent un grand nombre de données permettant de construire des modèles prédictifs, comme par exemple estimer le flux de visiteurs dans un monument au cours de la journée.

3 La ville dispose de services interactifs. Ceci peut être réalisé au moyen d’objets connectés : une tablette détecte à quel endroit la personne se trouve et lui donne automatiquement un grand nombre d’informations sur ce qu’il se trouve autour de lui. Ainsi le citoyen peut interagir avec son environnement et notamment comprendre les évolutions de la ville. De tels services sont également disponibles dans les espaces verts.

Bien être

25

Page 28: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Espaces connectés

On entend par espaces connectés l’ensemble des lieux disposant de moyens permettant au citoyen de se connecter gratuitement au réseau internet afin d’obtenir des informations relatives à son environnement. Dans un monde où une grande partie des services requiert une connexion internet (mails, applications mobiles pour les transports, etc.) il est important pour la ville de permettre à ses citoyens d’accéder facilement à ces services.

1 Le Wifi est disponible dans les lieux principaux de la ville (principaux bâtiments, places, axes de circulation, etc). De plus le réseau 4G est disponible.

2 Le réseau de Wifi est dense dans la ville et est par exemple disponible dans les transports en commun, de nombreux parcs et autres espaces verts de la ville.

3 En plus du réseau Wifi bien développé, la ville dispose d’un mobilier urbain connecté. Il peut par exemple s’agir de bancs connectés, de bornes connectées ou encore de trottoirs connectés. Ils permettent de recharger son téléphone portable, de connaître la qualité et la température de l’air, ou encore d’obtenir des informations sur ce qu’il se trouve autour de nous (horaires des transports en commun, horaires des musées à proximité, etc).

4 Le mobilier urbain peut en plus interagir avec les citoyens. Ces derniers ne sont plus seulement consommateurs de l’information, mais peuvent agir sur l’information. Par exemple, le citoyen peut communiquer à la ville la qualité de l’air relevée par un capteur connecté à son téléphone.

Bien être

26

Page 29: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Communauté de partage et vie de quartier Dans ce sous-axe sont regroupés tous les moyens mis à disposition par la ville pour les citoyens afin de promouvoir leur vie de quartier et de favoriser le vivre ensemble, l’esprit de partage et d’entraide. Le retour au local est aujourd’hui de plus en plus recherché car il constitue un retour à une identité spécifique (spécifique du lieu d’habitation) qui s’oppose à l’uniformisation des modes de vie encouragée par la mondialisation du XXième siècle. Il s’inscrit dans une logique d’une vie plus saine et plus écologique, ou les citoyens forment une communauté solidaire.

1 Le citoyen possède dans son quartier des services basiques : boulangeries, bouchers, poste, etc.

2 La vie de quartier ainsi que l’entraide entre les citoyens sont en plein développement. Cela peut par exemple se traduire par l’existence d’un réseau social de proximité mettant en relation l’ensemble des habitants d’un même quartier ainsi que les services qui y sont implantés. La ville favorise une démarche participative des citoyens pour leur quartier en leur donnant la possibilité de dessiner les usages du quartier, choisir la programmation de certains tiers-lieux, etc. Les quartiers de la ville sont caractérisés par une forte proximité des services aux citoyens, ainsi que par une production locale de certaines denrées (par exemple par l’intermédiaire de potagers communs, etc.)

3 Les quartiers disposent d’espaces partagés. Ces espaces peuvent prendre de nombreuses formes. Ce sont par exemple des espaces accessibles à différentes catégories d’usagers (un parking mutualisé avec des places dédiées aux bureaux le jour, et aux logements la nuit, un restaurant d’entreprise et des commerces qui accueillent les salariés le midi et les résidents le soir…). Cela peut être également des lieux favorisant la mixité comme des crèches et des maisons de retraites fonctionnant en synergie ou des cafés associatifs. On peut aussi citer les fab-labs, les jardins de détente se transformant en potager, ou les salles de réunion réservées aux entreprises la semaine mais ouvertes aux associations le week-end. Ce sont des espaces modulables et multi-activités.

27

Bien être

x

Page 30: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

I

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUEL’innovation et richesse économique sont souvent intrinsèquement liées. Pour se développer rapidement, une ville à besoin de créer un environnement favorable à la croissance économique, en facilitant l’implantation de nouvelles entreprises et en encourageant la recherche et l’innovation.

28

Page 31: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Infrastructures dédiées aux entreprises Pour développer son activité économique la ville doit se doter d’infrastructures pour accueillir les entreprises. Elles sont généralement regroupées dans des quartiers que l’on nomme «  quartiers d’affaires ». Ces infrastructures doivent assurer un confort maximal aux employés, doivent être bien desservies et situées le plus stratégiquement possible. La ville de demain doit également accompagner les entreprises et en particulier les startups dans leur volonté d’innover.

1 La ville dispose de quartiers au sein desquels on peut retrouver un grand nombre d’entreprises. La ville Intelligente se doit de rendre ces quartiers accessibles (fort réseau de transport, gare à proximité, rapidité de la liaison, etc.). Des services sont également mis en place tels que des cantines inter-entreprises, des crèches réservées aux personnes travaillant dans ces entreprises, etc. En développement l’ensemble des points mentionnés plus haut, la ville favorise l’implantation des entreprises.

2 La ville favorise le développement de pôles technologiques, ou encore appelés pôles de compétitivité. Un pôle de compétitivité peut être défini comme un rassemblement sur un territoire bien identifié et sur une thématique ciblée d’entreprises petites, moyennes ou grandes, de laboratoires de recherche et d’établissements de formation. Ces pôles créent un environnement favorable à l’émergence de produits, procédés et services innovants.

3 La ville met en place des lieux où les porteurs de projets innovants peuvent tester les services qu’ils ont imaginés, s’assurer de leur viabilité auprès d’un public qualifié et les faire évoluer en fonction des retours. Au-delà de ces expérimentations, ces lieux ont pour vocation de rassembler les acteurs de l’innovation – grands groupes, collectivités, PME et startups, experts et usagers – pour créer des échanges. Ces lieux permettent d’accompagner les entreprises dans leur politique d’innovation numérique.

Développement économique

29

Page 32: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Politique d’innovation Les villes ont un pouvoir économique fort, certaines sont mêmes plus puissantes que des États (la ville de Tokyo a un PIB supérieur à celui du Royaume Unis). La ville est donc un acteur majeur du développement technologique de la société du XXI ème siècle. La ville de demain se doit donc d’encourager les entreprises sur son territoire à développer des outils technologiques innovants au service des hommes et de la ville. Elle doit pour cela se doter d’une politique spécifique d’innovation, investir dans les projets innovants, mais aussi donner aux acteurs principaux (entreprises, start-up…) tous les moyens facilitant l’élaboration de nouvelles solutions technologiques (en sollicitant par exemple les laboratoires de recherche ou les universités).

1 Mise à disposition des entreprises des données relatives à la ville. Ces données sont exploitables librement et sont accessibles dans un format adapter à leur exploitation.

2 La ville promeut l’esprit innovateur dans les universités en créant des classes et des projets permettant aux étudiants de réfléchir et de proposer des solutions technologiques et numériques innovantes sur des thèmes proposés par la ville. Elle met également en contact les entreprises avec les laboratoires et les universités afin de favoriser une collaboration.

3 La ville soutient financièrement les projets des entreprises et des startups en créant par exemple un fond d’investissement. Elle fait évoluer la législation pour faciliter le développement des entreprises. Elle met également en place des plateformes technologiques où des entreprises peuvent regrouper leur savoir dans le but de réaliser un projet commun.

30

Développement économique

x

Page 33: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

RESSOURCESEn 2014, selon les calculs de Global Footprint Network, les besoins de l’humanité dépassent de 50  % les réserves de ressources renouvelables disponibles. Les villes en sont pour beaucoup puisqu’elles consomment près de 70 % de l’énergie mondiale et sont ainsi à l’origine de près de 70 % des émissions de gaz à effet de serre. Il devient alors primordial pour la ville de demain de disposer d’une gestion intelligente de ses ressources.

31

Page 34: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Traitement des déchets

Le traitement des déchets est un aspect important de la gestion intelligente des ressources d’une ville. Si les premiers pas du traitement des déchets ont consisté au recyclage de nos ressources, l’innovation technologique et l’intervention du numérique ont permis une nouvelle avancée. Désormais il est possible de rendre le traitement des déchets intelligent en mettant en place des capteurs donnant accès à la localisation des déchets et d’optimiser la gestion de ces derniers dans la ville.

1 Ramassage des déchets dans l’ensemble de la ville et existence de centres et d’un système destiné au tri dans la ville (bennes de différentes couleurs).

2 Mise en place de capteurs sur un petit nombre de bennes donnant des informations sur le remplissage de ces bennes, détermination des tournées des camions poubelles en conséquence. L’ensemble des déchets sont triés et une partie des déchets est recyclée.

3 Mise en place de capteurs sur un nombre non négligeable de bennes à ordure. Des nouvelles solutions de recyclage sont mises en place, par exemple des déchets produits par une entreprise peuvent être réutilisés par une autre entreprise.

4 Mise en place de capteurs sur la majorité des bennes de la ville et il existe des camions poubelles plus propres. Des solutions afin de limiter le passage des camions poubelles, limiter l’encombrement ainsi que les odeurs crées par les poubelles sont testées dans la ville (cela peut être réalisé par exemple via un système de collecte pneumatique). Une grande majorité des déchets sont triés et recyclés.

5 L’ensemble des déchets sont triés et recyclés. Les solutions évoquées plus haut sont appliquées à l’ensemble de la ville. La ville devient une ville « zéro déchets ».

Ressources

32

Page 35: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Utilisation de l’eau L’eau est l’une des ressources les plus importantes pour la vie humaine. Toutefois la plus grande

partie de l’eau présente sur terre n’est pas potable et nécessite d’être traitée. Aujourd’hui le

traitement des eaux ne sert plus seulement à produire de l’eau potable mais à recycler l’eau utilisée par les installations. Dans un contexte d’une meilleure gestion de nos ressources, la ville

intelligente est celle qui est capable de produire une eau de qualité pour ses habitants, en

optimisant l’utilisation des ressources en eau, tout en limitant les coûts d’exploitation.

1 Il existe dans la ville un réseau d’eau potable de qualité.

2 La ville met en place des solutions pour économiser les ressources en eau. Une surveillance accrue des éventuelles fuites est mise en place afin de pouvoir intervenir au plus vite et limiter les gaspillages. Les eaux pluviales peuvent également être récupérées à certains endroits. Elles sont réutilisées dans des lieux ne nécessitant pas d’eau potable.

3 La ville sensibilise les citoyens au gaspillage en proposant par exemple une installation gratuite d’économiseurs d’eau dans les logements. Un certain nombre de capteurs, certains permettant de repérer des fuites, d’autres permettant à la ville de suivre les consommations en temps réel sont déployés. De plus, la ville développe la réutilisation des eaux pluviales en étendant les lieux où sont mis en place de tels dispositifs.

4 Les technologies de l’information et de la communication sont largement utilisées dans le cadre de la gestion de l’eau. La ville collecte en temps réel des données par l’intermédiaire de compteurs intelligents. Il est possible de surveiller les réseaux à distance, en temps réel, d’adapter les traitements et le stockage aux conditions météorologiques et environnementales, de prévenir la pollution et les fuites, de relever les compteurs à distance, etc.

5 Les citoyens sont pris au coeur de la transformation de la gestion de l’eau car ils leur est possible de maîtriser leur consommation avec un suivi quotidien et une facturation en temps réel, accompagné d’un service de détection à la fuite. La ville met en place des solutions de captage, de traitement et de réemploi en boucle ouverte des eaux pluviales par des espaces mutualités ou un traitement paysager intégré (toitures végétalisées, etc).

Ressources

33

Page 36: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Réduc t i on de l a consomma t i on énergétique et optimisation du réseau

Une ville ne peut fonctionner sans énergie, c’est une ressource indispensable. Mais celle-ci s’avère généralement coûteuse et sa consommation de plus en plus importante. Dans un souci d’économie et de préservation de l’environnement, la ville de demain doit disposer d’un réseau énergétique optimisé et réduire au maximum le gaspillage ainsi que sa consommation énergétique.

1 Il existe dans la ville un réseau énergétique dense (accessible à l’ensemble de la population), sûr (peu d’accidents) et fiable (peu de coupures d’électricité etc.).

2 Mise à disposition de l’ensemble de l’information sur la consommation énergétique de la ville (pas forcément en temps réel), mise en place partielle de dispositifs moins coûteux en énergie (éclairage public, chauffage public, signalisation, etc.).

3 Mise en place d’un suivi personnel de la consommation en temps réel, mise en place de dispositifs moins coûteux énergiquement et s’adaptant à leur environnement dans une grande partie de la ville (éclairage public s'activant lors de la présence d’une personne). Recueille et mutualisation de toutes les données énergétiques de la ville, exploitant toutes les sources possibles (comme les réseaux de gaz, de chaleur, les infrastructures, les transports, etc.).

4 Suivi personnel de la consommation en temps réel avec un service permettant d’inciter les personnes à réduire leur consommation (primes, avantage lorsque l’on consomme très peu, etc). Mise en place très importante de dispositifs s’adaptant à leur environnement (possibilité de réduire l’éclairage public lorsque la ville subit un pic de demande permettant d’éviter l’utilisation de ressources supplémentaires, et permettant d’éviter une panne générale du réseau).

Ressources

34

Page 37: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Utilisation des énergies propres et renouvelables Dans un contexte où la protection de l’environnement devient une préoccupation majeure, l’utilisation d’énergies propres est de plus en plus encouragée. La ville intelligente déploie ainsi des technologies pour produire de l’énergie propre via le photovoltaïque, l’hydroélectricité ou encore l’éolien et utilise au maximum les énergies renouvelables.

1 Au moins une petite partie de l’énergie électrique de la ville provient d’énergies renouvelable (éolien, solaire, hydraulique etc.).

2 La ville utilise davantage l’énergie propre et renouvelable, par exemple dans des moyens de transports plus responsables (bus hybride, vélos en libre-service, navettes électriques). La part de l’énergie renouvelable et propre augmente fortement.

3 La ville produit de l’énergie en utilisant les ressources locales de son territoire  : la ville peut par exemple utiliser le bois de récupération, (pour les villes entourées de forêts), ou les fleuves et les cours d’eau (installation de mini barrage hydro-électrique). La part d’énergies renouvelables utilisées par la ville est très importante (au-delà de 60%).

4 La ville développe une infrastructure durable qui produit sa propre énergie, grâce notamment à des panneaux solaires situés sur les toits. La ville dispose d’îlots à énergie positive et d’au moins un éco quartier.

5 La ville utilise des solutions innovantes comme la récupération de l’énergie lors du freinage des trains, la récupération de l’énergie des eaux grises (eaux des lavabos de salles de bain et de douche) ou alors des dalles de trottoir récupérant l’énergie venant du mouvement des piétons. La ville stocke l’énergie produite pour éviter des pertes, par exemple en réutilisant des batteries pour voitures électriques devenues hors d’usage. La ville utilise presque à 100% une énergie renouvelable. Elle adapte également les installations d’énergie propre (panneaux solaires, etc.) au paysage urbain (éoliennes en forme d’arbre, etc.).

Ressources

35

Page 38: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

34

ADMINISTRATIONLes procédures administratives sont souvent perçues comme longues et complexes et comme une grande perte de temps et d’argent. Une lourdeur qui vient du fait que le système peine souvent a évoluer. Il doit donc devenir plus simple et également mieux inclure le citoyen dans les décisions politiques.

36

Page 39: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Participation citoyenne La ville intelligente est par définition celle qui se construit en fonction des préoccupations des habitants. Le citoyen est acteur central de la ville intelligente et participe pleinement aux changements qui s’opèrent dans sa ville. Les citoyens ne sont plus vus comme des consommateurs de services mais comme des partenaires et des parties prenantes du développement de la ville. La démocratisation des moyens d’information, une plus grande transparence et une plus grande ouverture de la ville sont des éléments centraux qui permettent plus de participation citoyenne. La seule, tous les six ans, au choix de ceux qui administrent localement paraît de nos jours très insuffisante.

1 La ville met en place une politique de transparence. Elle met à disposition de ceux qui le souhaitent des procès-verbaux du conseil municipal, des budgets et des comptes de la commune et des arrêtés municipaux. Elle organise également des débats publics et concertent ses citoyens en cas de changements majeurs en matière d’urbanisme.

2 La ville développe sa politique de transparence en mettant à disposition, par exemple via un site internet, un grand nombre de données relatives à la ville. Ces données sont ensuite utilisées librement par les citoyens.

3 La ville concerte les citoyens par rapport aux projets qu’elle souhaite mettre en oeuvre. Ceci peut être réalisé via une application mobile, ou un site internet où les citoyens peuvent donner leur avis. La ville prend en compte ces avis en développant les projets qui sont importants aux yeux de ses citoyens.

4 La ville donne le pouvoir aux citoyens en recueillant leurs propositions. Un site internet, des boîtes à idées situées dans la ville, ou une application mobile permettent de recueillir les propositions. Celles-ci peuvent ensuite être soumises au vote des citoyens.  Les propositions suscitant le plus d’intérêt peuvent ensuite être mises en place par la ville. Cette dernière dispose pour cela d’un budget participatif, c’est-à-dire qu’une partie du budget de la ville est dédié à la réalisation des projets de ses habitants. Sur ces plateformes, on peut trouver des groupes de réflexion en ligne entre usagers, experts et agents du service public. La ville peut encore aller plus loin en matière de transparence, en proposant par exemple des vidéos en direct des conseils municipaux, etc.

Administration

37

Page 40: Les villes intelligentes, comment les caractériser ?

Faciliter les démarches administratives Les démarches administratives sont souvent perçues comme longues et fastidieuses. Elles représentent une perte de temps pour plus d’un Français sur deux. Simplifier consiste, sur la durée, à rendre les procédures plus rapides, plus efficaces pour les citoyens et les entreprises aspirant légitimement à des relations plus fluides avec l’administration. En clair, l’administration doit s’adapter au monde numérique et à l’évolution des comportements des citoyens. Cette simplification permet de stimuler la vie économique et sociale de la ville.

1 Le citoyen a la possibilité d’effectuer certaines démarches administratives en ligne depuis un ordinateur personnel.

2 La ville peut développer une application smartphone grâce à laquelle on peut effectuer un grand nombre de démarches administratives. Les citoyens peuvent de même effectuer la plupart des démarches administratives en ligne depuis un ordinateur.

3 La ville met en place un échange de données entre les services publics. Une plateforme électronique permettra aux différentes administrations de partager les données qu’elles gèrent et dont elles ont besoin. Les citoyens et les entreprises n’auront plus besoin de collecter et introduire les données eux-mêmes. De nombreuses démarches pourront ainsi être faites automatiquement.

4 Les citoyens disposent d’une identité citoyenne numérique. Les citoyens disposent tous d’un support (comme leur carte d’identité) qui permet d’accéder à tous les services publics sécurisés en ligne et qui remplace les différentes cartes d’accès aux services publics (transport, bibliothèque, etc.). La ville peut également disposer de solutions de paiement électronique pour les services publics.

Administration

38