les guetteurs de l'aube; poésie et apartheidby jacques alvarez-pereyre

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Les guetteurs de l'aube; poésie et apartheid by Jacques Alvarez-Pereyre Review by: Michel Fabre Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 14, No. 2 (1980), pp. 353-354 Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African Studies Stable URL: http://www.jstor.org/stable/484810 . Accessed: 14/06/2014 13:03 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Taylor & Francis, Ltd. and Canadian Association of African Studies are collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines. http://www.jstor.org This content downloaded from 195.34.79.223 on Sat, 14 Jun 2014 13:03:59 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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Les guetteurs de l'aube; poésie et apartheid by Jacques Alvarez-PereyreReview by: Michel FabreCanadian Journal of African Studies / Revue Canadienne des Études Africaines, Vol. 14, No. 2(1980), pp. 353-354Published by: Taylor & Francis, Ltd. on behalf of the Canadian Association of African StudiesStable URL: http://www.jstor.org/stable/484810 .

Accessed: 14/06/2014 13:03

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Books/Livres 353

II. BOOK REVIEWS/COMPTES RENDUS

Jacques ALVAREZ-PEREYRE, Les guetteurs de l'aube; podsie et apartheid, Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble, 1979, 462p.

Depuis ses Poetes engages sud-africains (1975), Alvarez-Pereyre s'est montr6 l'un des universitaires europeens les mieux au courant de la nouvelle production po6tique sud-africaine, dont la plupart des auteurs sont ses amis; il est 6galement l'un des plus disponibles lorsqu'il s'agit de lutter contre l'apartheid en organisant des manifestations culturelles sur cette litterature qui la combat; enfin, il est lui-meme po•te et auteur de quatre beaux recueils (dont P.J. Oswald a publi6 le dernier en 1968). Rien d'6tonnant donc A ce que la publication d'une version condens6e de sa remarquable these de doctorat ait b6nefici6 du concours de I'UNESCO et du Conseil international de la langue franCaise. Le r6sultat est un fort beau volume, A la fois erudit et plein de chaleur, qui va bien au delA d'un tour d'horizon de la po6sie militante, qu'elle soit blanche ou noire, en anglais ou en afrikaans.

Deux chapitres s'attachent A d6monter avec concision le contexte historique et les bases ideologiques de l'apartheid, cr6atrice de cloisonnements et d'inegalites, puis A montrer comment s'est 61aborbe la contestation du pouvoir: opposition liberale blanche encore timide; passage de la resistance passive A la guerilla apr•s Sharpeville; 6closion du mouvement de Black Consciousness qui part du rejet du Blanc, passe par la recherche d'identite et d'unit6 et

d6bouche, au delA des tentations d'une theologie noire, sur le militantisme.

Dans un tel contexte politique, l'auteur pose alors le probl•me de la port6e et des limites de l'engagement de l'6crivain sud-africain et il 6voque A ce propos certains aspects parmi les moins connus des lettres d'Afrique du Sud: la choix de la langue anglaise contre l'afrikaans et les langues africaines; la rupture entre les ann6es cinquante (l'espoir) et soixante (la repression); le

semi-6chec des po•tes afrikaner engages; l'6crivain noir face A l'exil et au choix des genres, en particulier A cause du r8le croissant du thCetre d'agitation.

Les parties les plus originales et les plus riches de cette 6tude traitent de la conscience liberale face au pouvoir et, surtout des po•tes de couleur qui contestent celui-ci. Chacun connait Alan Paton, mais il importait de souligner la tache de pr6curseur de Thomas Pringle et les limites de l'oeuvre d'Anthony Delius avant d'examiner si l'engagement total de David Evans et Hugh Lewis pouvait d6boucher sur autre chose que la mort et comment les nouveaux po•tes blancs, tel Peter Horn le torture et Wopko Jensma, le r6volutionnaire du langage, font aussi figure de

proph•tes. Sans trop s'attarder aux po•mes en xhosa et zoulou, l'auteur consacre A la premiere g6neration de po•tes noirs engages, celle de Brutus, Pieterse et K.A. Nortje, des analyses mesurees mais g6nereuses. Ses pages enlev6es et 6mouvantes sur Wally Serote, Oswald Mtshali, Sipho Sepamla et James Matthews sont une veritable r6v61ation, qui montrent le colonis6 relevant la tate et s'interrogeant sur quelle Afrique il veut 6laborer au lendemain de l'inbvitable liberation.

Un bilan trop modeste tire des conclusions provisoires sur les rapports entre la littbrature et le pouvoir: que peut la po~sie contre l'apartheid? le po•me est-il un refuge contre l'oppression ou une arme qui la d~nonce? son cri trouve-t-il reellement des 6chos fraternels au deli des frontibres? Le probl•me de l'exil de l'&crivain est ainsi abord6 avec la question jamais r6solue du

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354 Revue canadienne des 6tudes africaines

r81e de l'6criture. Que Sepamla clame: "I want to remake the world - For everything about me is white - The lush green grass is white - The pitch-black night is white - The dream I scream is white. - God! Where can the end lie - If not in me .. ." - et qu'on l'6coute sans l'6cran de la traduction (qu'Alvarez-Pereyre refuse dans ce volume), alors, peut-&tre, se persuadera-t-on que les mots peuvent changer la monde.

Michel FABRE

Universite de Paris III.

Mongo BETI (pseudonyme: Alexandre Biyidi), La Ruine presque cocasse d'un

polichinelle, Paris, Editions des Peuples noirs, 1979.

Mongo Beti est ne le 30 juin 1932 pr6s de Mbalmayo, d6partement du Nyong et So, Cameroun.

Septisme roman de Mongo Beti, La Ruine presque cocasse d'un polichinelle (Remember Ruben 2), reprend l'histoire de Mor Zamba, qui s'6tait termin6e la veille de l'ind6pendance dans Remember Ruben (Paris, 10/18, 1974). Ce r6cit commence en janvier 1960, date A laquelle le Cameroun oriental devenait un etat souverain, et se termine douze mois plus tard. Il retrace les peripeties de Mor Zamba et de deux autres rub6nistes, d6pech6s par Ab6na, chef du mouvement r6volutionnaire PPP, pour liberer sa ville natale, Ekoumdoum. Le debut du roman, qui comprend trois parties et un 6pilogue, retrace le trajet interminable qui conduit les rebelles, sous le couvert de la clandestinit6, de Kola-Kola A Ekoumdoum.

Dans la deuxibme partie du recit, les deux camarades de Mor Zamba tentent de s'infiltrer dans Ekoumdoum alors que celui-ci se derobe des siens, tapi dans la for&t aux abords du village. La tentative d'infiltration 6choue lorsqu'on d6couvre l'identit6 des rub6nistes. Les trois militants se replient alors sur Tambona oui ils se lient avec un missionnaire m6dical protestant tout en essayant de formuler une nouvelle tactique pour prendre Ekoumdoum.

Celle-ci se pr6sente grace aux femmes d'Ekoumdoum qui, dans la troisibme partie du roman, se rendent A Tambona A la recherche d'antibiotiques pour enrayer une 6pid6mie qui d6cime les enfants du village. Les rub6nistes r6ussissent, avec les antibiotiques du missionaire protestant, A enrayer l'6pid6mie et gagnent ainsi l'appui actif de la population f6minine, aigrie par l'exploitation du chef, du missionnaire catholique et de leurs maris.

La r6volte des femmes que dirige Ngwane Eligui la Jeune, oblige le chef polygame et son fils A liberer leurs nombreuses 6pouses, symboles de leur pouvoir. Priv6 de ces deux alli6s, le pore Van den Rietter quitte sa mission et se r6fugie A Mackenzieville oui il trouvera la mort. Lib6r6s de la tyrannie du chef, comme de celle des missionnaires, le village se met alors A reconstruire Ekoumdoum dans la joie. L'euphorie est de courte dur6e car l'acolyte de Van den Rietter, le frdre Nicolas, reparaft. Ses intentions 6tant bonnes, Ekoumdoum l'accueille, mais ce retour inopportun indique que la mission des rub6nistes n'a pas 6t6 accomplie sans faille.

Il est ais6 de voir dans ce dernier roman de Mongo Beti, publi6 d'abord dans Peuples noirs, peuples africains (numeros 2 A 8, 1978-79) et ensuite aux Editions des Peuples noirs, la filiation avec ses oeuvres pr6c6dentes, tant sur le plan formel que th6matique.

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