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Les entreprises allemandesen France

Situation économique, perceptions et perspectives 2018 - 2022

Les entreprises allemandes en France | Situation économique, perceptions et perspectives 2018-2022

Cette enquête a été menée par :

la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie18, rue BalardF-75015 Paris Tél. : 00-33-(0)1 40 58 35 35Fax : 00-33-(0)1 45 75 47 [email protected]

EYTour First 1, place des SaisonsTSA 1444492037 Paris-La Défense Cedex, FranceTél. : 00-33-(0) 1 46 93 60 00 www.ey.com/fr

Avec la participation de :

DigiLence6 place de la Madeleine75008 Pariswww.digilence.eu

Paris, septembre 2018

HEC1, rue de la Libération78351 Jouy en Josas Cedexwww.hec.fr

Nous adressons des remerciements particuliers aux dirigeants qui ont accepté de témoigner :

� Alexander Abe, Jungheinrich � Peter Bichara, Siemens � Marc-Alexander Burmeister, B.Braun � Philippe Capitaine, Vega Technique � Christophe Charoy, Multivac � Brigitte Geny, Synlab � Ulrich Haas, Trumpf � Pierre Hugel, Würth � Pierre Kopp, Knauf Industrie � Hans-Peter Kurzweil, Wago � Alexander Lohnherr, Miele � Eric Pfeiffer, Banque Helaba � Patrick Leon, Dornbracht

Nous remercions également les équipes de la CFACI et d’EY qui ont travaillé sur cette enquête.

AVANT-PROPOS _______________________________________ 1

PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS ___________________________ 2

SYNTHÈSE ____________________________________________ 4

LA SITUATION ACTUELLE DE LA FRANCE VUE PAR LES ENTREPRISES ALLEMANDES ________________ 10

PRÉVISIONS À COURT ET MOYEN TERMES ________________ 12

LES FACTEURS DE RÉUSSITE SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS ____ 18

L’ATTRACTIVITÉ DE LA FRANCE : POINT DE VUE DES INVESTISSEURS ALLEMANDS __________ 22

MÉTHODOLOGIE _____________________________________ 30

CONTACTS ___________________________________________ 32

SOMMAIRE

Satisfaction des résultats de l’activité en France De manière générale êtes-vous satisfaits des résultats de votre activité en France ?

Aujourd’hui; votre maison mère choisirait-elle à nouveau de s’implanter en France ?

„78 % des répondants

se disent généralement

satisfaits des résultats de

leur activité en France.“

100 %90 %80 %70 %60 %50 %40 %30 %20 %10 %

0 %

Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022

IncertainNonOui IncertainNonOui

32 %

5 %

63 %

1Les entreprises allemandes en France | Situation économique, perceptions et perspectives 2018-2022

L’Allemagne est le deuxième investisseur étranger en France avec 148 projets en 2017. C’est une progression de 15% du nombre de projets par rapport à 2016. Promouvoir les relations économiques entre la France et l’Allemagne est la mission de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie depuis plus de 60 ans .

Montrer la force de ce tandem et sa réussite, telle est l’ambition que se donne l’enquête publiée tous les deux ans par la Chambre Franco-Allemande de Commerce et de l’Industrie : « Les entreprises allemandes en France : situation de l’activité économique, perceptions et perspectives ».

Cette sixième édition, est une nouvelle fois le résultat d’un travail commun avec EY (ex Ernst & Young) reconnu notamment pour la publication annuelle des « Baromètres » de l’attractivité de la France, de l’Allemagne ou de l’Europe auprès des investisseurs étrangers. Pour ce faire, EY a mobilisé à Paris et en régions ses équipes dédiées aux investisseurs allemands. Cette année, le groupe HEC a participé à l’étude et la structure DigiLence a apporté un éclairage sur la perception de la transformation digitale.

Au total, plus de 4500 entreprises et plus de 312 000 emplois en France sont portés par des investisseurs allemands. Aujourd’hui, 78% des répondants sont satisfaits des résultats de leurs activités en France, contre 55% en 2016. Recueillir leur point de vue permet de mettre en lumière ces résultats très encourageants, qui renouent avec un esprit de dynamisme positif.

En effet, cette étude montre la perception d’un changement notable de la relation état - entreprises, plus axée vers un partenariat à la recherche de solutions, dans le respect du modèle social français et abandonnant une apparente défiance teintée de crainte du changement.

Nous souhaitons que ce rapport permette au lecteur de mesurer le potentiel de l’amitié franco-allemande et, à travers la perception des dirigeants ayant participé à cette étude, de comprendre les atouts que possède le territoire français pour les investisseurs allemands.

Nous tenons à remercier tous ceux qui ont bien voulu participer à cette enquête.

Guy MaugisConseiller du directoire Robert Bosch GmbH et président de la Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie

Jean-Pierre LetartrePrésident d’EY en France

AVANT-PROPOS

2 Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie | EY

1

PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

En 2018, 90% des entreprises allemandes interrogées perçoivent la situation économique française comme satisfaisante ou bonne (contre 41 % en 2016).

54 % des entreprises allemandes prévoient une évolution encourageante de leurs activités à court terme, 56% d’entre elles font le même pari à moyen et long terme.

43 % des entreprises allemandes prévoient d’investir sur le territoire français. Elles sont aussi nombreuses à annoncer une augmentation de leurs effectifs en France.

1PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

La France redore son blason auprès des investisseurs allemands

Des perspectives d’investissements et de création d’emplois encourageantes

L’optimisme des investisseurs allemands présents en France s’inscrit dans le long terme

90 %

54 %

43 %

56 %


Près de 50 % des investisseurs allemands attendent encore beaucoup de la France sur les défis d’innovation et de transformation digitale.

Les entreprises allemandes sont nombreuses à regretter le manque de visibilité sur les réformes fiscales mises en place en France.

Selon les investisseurs allemands, la flexibilité du marché du travail et la simplification du droit du travail restent essentiels pour accroître encore l’attractivité de la France auprès de l’Allemagne.

Le manque de ressources en techniciens est aussi souligné, ainsi que les modalités de leur formation qui pourraient être améliorées

Nantes

La France doit poursuivre ses efforts en matière d’innovation et de transformation digitale pour répondre aux attentes des dirigeants allemands

Les investisseurs allemands attendent encore plus de la flexibilité du marché du travail français

La France doit mieux communiquer autour de ses réformes fiscales

50 %

21 Flexibilité

Stabilité

Simplicité

3


2SYNTHÈSE

La France gagne fortement en attractivitéOn constate une amélioration conséquente des perspectives économiques en France.

Déjà, lors de notre précédente étude, une amélioration de l’environnement économique était apparue, laissant augurer une envie de renouer avec les investissements en France. Cette étude confirme ce regain de confiance. Les entreprises allemandes trouvent le climat économique en nette amélioration. Le niveau de jugement « satisfaisant ou bon » est de 90 %. C’est le meilleur résultat depuis le lancement de cette étude.

La perception générale de leur propre situation s’est, elle aussi, significativement améliorée, confirmant les prévisions de l’édition de 2016. Elle se retrouve dans l’évolution de leur chiffre d’affaires et de leur marge.

Ceci se traduit par une formidable progression de l’attractivité de la France, que les investissements en cours ou à venir confirment.

Les perspectives d’investissement pour l’année à venir sont jugées encourageantes pour 43% des entreprises contre 27 % en 2016 (Figure 7).

Les entreprises allemandes prévoient ainsi une forte hausse des investissements permettant la création de nouveaux emplois, notamment dans des secteurs à haute valeur ajoutée.

„La nouvelle attractivité

de la France s’appuye

sur ses réformes,

sa grande capacité

d’innovation et sa

volonté de placer

la numérisation

et l’intelligence

artificielle au centre

du développement

économique.“

Jörn BousselmiDirecteur général

de la Chambre Franco-Allemande de Commerce

et d’Industrie


Paris

La France dispose d’atouts indéniables pour les entreprises allemandesDepuis la première édition de cette étude, nous constatons une grande constance dans les points forts identifiés par les entreprises du panel. Cette stabilité est une base fondamentale pour l’attractivité. Progressivement, elle permet aux entreprises allemandes d’avoir une vision à plus long terme pour leurs perspectives d’investissement.

On retrouve ainsi :

� Un marché intérieur vaste et stable, soutenu par une démographie satisfaisante et de bons amortisseurs sociaux,

� Une facilité d’accès aux marchés et des infrastructures de qualité,

� Un haut niveau de technicité des entreprises, et une puissance de frappe des sociétés du CAC 40 offrant d’importants débouchés,

� Des formations supérieures pour les managers et les ingénieurs reconnues mondialement,

� Un cadre de vie privilégié et une gestion des impatriés favorable,

� Une forte créativité et une compétence réelle dans la R&D celle-ci étant favorisée par un système fiscal attractif.

A ces points forts, s’ajoutent cette année les perspectives des réformes structurantes qui, si elles sont menées à leur terme, vont encore améliorer l’attractivité. Citons la baisse des impôts, la révision du droit du travail, la transformation du CICE et sa pérennisation. L’économie française est-elle en pleine renaissance ?

„Les Français sont

très créatifs, ont plein

d’idées. Ils essayent

d’optimiser, de changer

et d’améliorer les

choses. Ils complètent

le modèle allemand

qui est plus dans la

réalisation.“

Hans-Peter KurzweilWago


Les enjeux pour la France : s’attaquer aux défis « historiques » et préparer l’avenirSi les dirigeants allemands saluent unanimement une profonde transformation de l’attractivité de la France et notamment l’efficacité du gouvernement à mettre en œuvre les réformes nécessaires, ils soulignent également l’ampleur des réformes qui restent à opérer. Car la France doit non seulement supprimer les faiblesses historiques accumulées au cours des dernières années, mais également faire entrer le pays dans une économie beaucoup plus digitalisée.

Dans l’étude réalisée en 2016, les entreprises allemandes avaient indiqué plusieurs chantiers de réformes sur lesquels elles attendaient des améliorations. Depuis des progrès ont été réalisés, cependant les dirigeants allemands attendent la poursuite de ces transformations.

Réduire la complexité du droit du travail et améliorer la flexibilitéLa réforme du droit du travail a introduit plus de souplesse pour les entreprises, sans pour autant simplifier fondamentalement le droit du travail. L’effort de réforme est clairement salué, car certaines lourdeurs ont été supprimées. Cependant beaucoup d’entreprises jugent que ces réformes vont prendre un certain temps avant d’être entièrement assimilées ou mises en œuvre. De même, la flexibilité du travail demeure un axe d’amélioration pour faire face à un marché toujours plus volatile. Enfin, « l’image des 35 heures » a toujours un effet négatif sur la perception du pays.

Dans le même esprit, la sophistication des environnements réglementaires français combinés à la réglementation européenne absorbent une partie assez conséquente de l’énergie des dirigeants d’entreprise.

SYN

THÈS

E

2

„Au regard de toutes les contraintes, lourdeurs

administratives, les entreprises françaises

réussissent à performer. Si les entreprises

françaises arrivent, tout de même, à sortir de

telles performances c’est que les ressources

internes et le niveau managérial des entreprises

est très bon. Levons les freins pour permettre à

la France de briller.“

Alexander LohnherrMiele


Réduire la pression des prélèvements obligatoires (fiscaux et sociaux)Si les indicateurs montrent une évolution positive du coût du travail, l’ensemble des personnes interrogées continuent à penser qu’un effort doit encore être fait car il est encore perçu comme excessif. De fait, pour eux, les réformes devraient aller plus vite.

Cependant ils concèdent que le coût du travail permet de financer de puissants amortisseurs sociaux qui contribuent à l’attractivité intrinsèque de la France, préalablement évoquée.

Faire face aux enjeux de l’équilibre financierL’ensemble des dirigeants consultés souligne que la maîtrise des dépenses publiques doublée d’une démarche de désendettement comptent parmi les chantiers majeurs que le gouvernement doit lancer rapidement. Ils ont tous la crainte qu’un ralentissement de la croissance du PIB empêche celui-ci de mener à bien ses réformes.

Que ce soit pour le droit du travail comme pour la fiscalité, les dirigeants attendent une plus grande stabilité réglementaire une fois les réformes faites : à titre d’exemple, l’interrogation récurrente sur la reconduite du crédit impôt recherche (CIR) est percue comme un mauvais message.

„Le professionnalisme de ce gouvernement

change complètement l’image de la France et les

premières réformes sont très encourageantes.

Mais l’ampleur des réformes qui restent à

conduire demeure importante : équilibrer

durablement les comptes de la Nation pour

rendre prévisible les taux de prélèvement à

long terme, diffuser une culture de mise en

œuvre industrielle. Les promesses de baisses

d’impôts sont intéressantes mais elles ne seront

possibles que s’il y a une baisse des coûts de

fonctionnement et/ou une hausse du PIB. Les

investisseurs sont attentifs à l’obtention des

équations économiques qui rendent crédible la

politique de baisse des prélèvements.“

Marc-Alexander BurmeisterB.Braun


Le paradoxe français de la transformation:La France est un pays d’excellents ingénieurs et de grands managers, mais souvent le travail en équipe et l’intention commune font défaut, ce qui réduit le pragmatisme économique.

Cette culture d’excellence, avec de grandes capacités de création et de développement, semble régulièrement en difficulté pour faire face à la transformation à grande échelle.

Le manque de pragmatisme économique est régulièrement déploré sous différentes formes : culture commerciale à l’export insuffisante, goût pour les solutions complexes beaucoup plus coûteuses à mettre en œuvre que des solutions plus standardisées, prise en compte insuffisante des besoins réels des clients, goût moins prononcé pour l’industrialisation que pour la création, large préférence pour l’innovation technique plutôt que pour l’innovation d’usage, dialogue social parfois excessivement idéologique.

Carence de compétences techniquesEncore une fois, si les dirigeants saluent le niveau de formation des hauts diplômés français, ils regrettent un manque de ressources en techniciens. En raison de niveaux de formation trop éloignés des attentes et des besoins des entreprises, ils suggèrent une refonte forte de l’apprentissage pour mieux intégrer l’entreprise. A ce titre, l’arrivée du digital est une occasion unique de changer la situation : le digital représente d’immenses enjeux pour les dispositifs de formation initiale, d’apprentissage et de formation continue que tous les dirigeants interrogés ont bien identifiés.

Au-delà de l’offre technique en matière de formation, c’est un véritable changement culturel qu’il faut opérer, et si les efforts du gouvernement sont salués par les dirigeants, l’ampleur des réformes à réaliser demeure considérable et doit s’accompagner d’une évolution des mentalités.

Enfin, la maîtrise des langues reste encore à améliorer.

SYN

THÈS

E

2

„Le chômage ne

s’explique pas par

un déficit d’offres

d’emplois mais par

un problème de

disponibilité des talents

sur le marché. C’est

une combinaison de

formation, de mobilité

et de disponibilité pour

le travail.“

Alexander AbeJungheinrich

„La France est

globalement saluée

pour sa créativité et ses

excellents ingénieurs.

Mais pour réussir dans

ce monde digital, il

faut aussi faire preuve

de pragmatisme

et d’intelligence

collective :

c’est là où résident les

principales difficultés

pour la France.“

William ZanottiDigiLence


En conclusion : sécuriser les perspectives à long terme en réinventant l’EuropeEn résumé, les entreprises allemandes sont globalement optimistes et agréablement surprises concernant les réformes mises en place. Elles saluent l’efficacité du gouvernement et sa volonté de réformer, mais sont unanimes pour indiquer que ces réformes ne peuvent être réalisées qu’avec les autres pays, et en particulier l’Allemagne. Cependant, elles sont conscientes que les effets ne se feront pas ressentir immédiatement, que certains sujets complexes (gestion des retraites, diminution de la dette, homogénéisation de la fiscalité, …) restent à traiter et que les évolutions ne seront pas aussi marquées qu’elles le souhaiteraient.

Lors des entretiens individuels il a été évoqué de façon recurrente une crainte de la montée du protectionnisme.

Les relations franco-allemandes ont été au cœur de la construction européenne et d’une paix durable. Elles sont plus que jamais indispensables pour réinventer l’Union Européenne et endiguer les nationalismes et populismes dans un monde multi-polaire en pleine transformation.

La capacité de la France à formuler une vision politique européenne, associée au dynamisme d’un jeune président et combiné au pragmatisme et à la puissance économique de l’Allemagne, sont des atouts pour réussir la réforme indispensable de l’Union Européenne et sécuriser ainsi son attractivité sur le long terme.

„La nouvelle image véhiculée par la France est une véritable chance pour

un renouvellement de L’Europe. Face aux incertitudes nées d’un contexte

international instable, le succès ne sera atteint qu’avec l’aide de l’Europe et

plus particulièrement l’enrichissement du partenariat franco-allemand. Cela

nécessite plus d’écoute mais aussi un respect des engagements pour restaurer

durablement une confiance partagée.“

Serge GuérémyAssocié EY


La perception de la situation économique actuelle en France est à un niveau record

La situation économique française vue par les entreprises allemandes : la France redore son blason L’amélioration de la perception de la situation économique de la France, qui a débuté entre 2014 et 2016, atteint aujourd’hui un niveau record : 90 % des entreprises interrogées perçoivent la situation économique de la France comme satisfaisante ou bonne, contre seulement 41 % en 2016 et 19 % en 2014. Il s’agit d’une progression de 71 points.

Elles ne sont plus que 10 % à regretter une « mauvaise » situation économique actuelle, contre 57 % en 2016.

L’activité économique des entreprises allemandes sur le territoire français est en nette améliorationL’optimisme des entreprises allemandes quant à leurs activités françaises rebondit nettement : 45 % d’entre elles jugent l’activité économique actuelle de leur entreprise en France bonne contre 22 % en 2016 et 18 % en 2014. Cette amélioration confirme l’anticipation attendue lors de l’étude de 2016.

Les indicateurs sont au vert et invitent à l’optimisme : 78 % des entreprises interrogées se disent, d’une manière générale, satisfaites des résultats de leur activité en France, contre 55 % en 2016.

3

LA SITUATION ACTUELLE DE LA FRANCE VUE PAR LES ENTREPRISES ALLEMANDES

Perceptions de la situation économique actuelle en France Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022

Figure 1

„90 % des répondants perçoivent la

situation économique actuelle en France

comme satisfaisante ou bonne, contre

seulement 41 % en 2016 et 19 % en 2014.“

2012 2014 2016 2018

36 %19 %

41 %

90 %

+49


Le décalage entre la perception d’un environnement économique général et la situation réelle des entreprises encore très présent en 2016, semble aujourd’hui s’effacer.

Ce renouveau de confiance tient en grande partie à l’amélioration de l’image de la France et à la fragilité de l’environnement international, destabilisé en grande partie par le Brexit et les mesures économiques américaines, l’augmentation des droits de douane notamment ou encore l’augmentation des populismes. Face à ce déséquilibre, la France apparaît comme un îlot de stabilité.

Bordeaux

Activité économique actuelle des entreprises allemandes Comment jugez-vous l’activité économique actuelle de votre entreprise en France ? Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022

Figure 2

„45 % des répondants jugent l’activité

économique actuelle de leur entreprise

en France bonne contre 22 % en 2016

et 18 % en 2014.“

„Avec les réformes

engagées par

le nouveau

gouvernement, la

France est revenue

sur la scène

internationale. Elle a

regagné la confiance

des investisseurs

étrangers.“

Guy MaugisChambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie, Conseiller du Directoire Bosch

2012 2014 2016 2018

21 % 18 % 22 %

45 %

+23


Les entreprises optimistes pour la France et leur secteur d’activité Les entreprises allemandes tablent sur une véritable embellie de l’économie tricolore. La méfiance des investisseurs allemands à l’égard de la France a véritablement chuté. En juillet 52 % d’entre eux estiment que la situation économique sera encourageante pour la fin de l’année, contre seulement 13 % en 2016. Pour 2019, les prévisions sont tout autant optimistes : 34 % des répondants anticipent une situation économique encourageante, contre seulement 16 % en 2016.

4

PRÉVISIONS À COURT ET MOYEN TERMES

13 %

52 %

16 %

53 %

34 %49 %

Perspec�ves 2016 Perspec�ves 2018 Perspec�ves 2016 Perspec�ves 2018 Perspec�ves 2016 Perspec�ves 2018

à 6 mois à 1 an à 2/4 ans

Figure 3

Perspectives d’évolution de l’économie française % de répondants déclarant une évolution à la hausse Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022

„Nous voyons de façon

positive arriver les

premières réformes

structurelles. Ainsi, nous

sommes optimistes pour

l’avenir, mais restons

conscients que les efforts

pour réformer le pays vont

certainement prendre

du temps et dépasser le

mandat présidentiel actuel.“

Patrick LeonJungheinrich


Ceci est particulièrement sensible sur la perspective à moyen long terme (2/4 ans) qui, lors des trois précédentes études, stagnait autours de 34 %.

Concernant les perspectives d’évolution de leur activité, l’optimisme des entreprises allemandes est encore plus marqué. On observe un fort regain de confiance des investisseurs quant à leur capacité à réussir en France : leurs perspectives d’évolution sont

encourageantes à court terme (+30 points), moyen terme (+29 points) et long terme (+22 points). Cette confiance est stable : autant d’entreprises tablent sur une évolution encourageante de leur activité à court (54 %), moyen et long terme (56 %). Il convient de noter que les perspectives stables correspondent à 30 % des répondants à court terme et 37 % à moyen et long terme.

Lille

„Ce regain d’attractivité

s’explique par une

volonté politique

forte de la France de

favoriser l’installation

d’investisseurs étrangers

en France.“Renaud Jézequel Banque Helaba

Eric PfeifferBanque Helaba


PRÉV

ISIO

NS

À CO

URT

ET

MO

YEN

TER

MES

4

24 %

54 %

27 %

56 % 56 %

34 %



Figure 4

Perspectives d’évolution de l’activité des entreprises allemandes en France % de répondants déclarant une évolution à la hausse Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022

Cette amélioration de l’image de la France s’observe dans le monde entier. Selon le Baromètre annuel de l’attractivité publié par le cabinet EY en juin 2018, le nombre de projets d’implantations ou d’extensions de sites de la part d’investisseurs étrangers a augmenté en France de 31 % en 2017 (1019 projets). Cette étude révèle également que 8 investisseurs sur 10 considèrent la France plus attractive parce que plus compétitive. Plusieurs facteurs expliquent ce retour en grâce. La reprise économique européenne est indiscutablement le premier facteur à l’origine de ce rebond tricolore. Ensuite, les réformes structurelles et le discours d’ouverture adressé par la France aux investisseurs étrangers ont contribué à renforcer la compétitivité du pays.

Les exportations ne sont pas une priorité pour les implantations allemandes en France

Perspectives d’évolution des exportations L’optimisme des investisseurs allemands pour la France et leur secteur d’activité ne modifient pas fondamentalement leurs perspectives d’exportations. Alors que tous les indicateurs sont au vert, les exportations ne sont pas une priorité pour les entreprises allemandes implantées en France, qui préfèrent se concentrer sur le marché français.


Les perspectives d’évolution encourageantes à l’export en 2018 gagnent seulement 8 points à court terme, 3 à moyen terme et sont en baisse de trois points à long terme.

Il est vrai que les implantations en France n’ont que rarement vocation à faire de l’export. Cependant, les industriels allemands, particulièrement ceux du Mittlestand, souhaiteraient que la France soit non seulement plus active dans le développement à l’export, mais aussi retrouve un tissu industriel plus étoffé, plus performant. La contribution de l’industrie au PIB français n’est que de 12,6 % quand elle atteint 23,2 % en Allemagne (source : Business in France – novembre 2017).

Ainsi avec 8,2 % de part de marché, l’Allemagne est le 3e pays exportateur de marchandises au monde en 2017. La France n’est que 8e, avec une part de marché de 3 %. Les exportations de marchandises dans le monde ont progressé de 8,5 % pour l’Allemagne et de seulement 7 % pour la France entre 2016 et 2017.

Figure 5

Perspectives d’évolution des exportations % de répondants déclarant une évolution à la hausse Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022

40 %48 % 47 % 50 % 52 % 49 %




4

PRÉV

ISIO

NS

À CO

URT

ET

MO

YEN

TER

MES

Les perspectives d’évolution des bénéfices restent modérées en 2018

Perspectives d’évolution du bénéfice avant impôts La confiance grandissante des investisseurs allemands dans l’économie française et dans leur activité sur le territoire ne se ressent pas dans leurs perspectives d’évolution du bénéfice avant impôts. Pour la fin de l’année, 35 % des entreprises allemandes prévoient une hausse de leur bénéfice avant impôts, contre 23 % en 2016. A l’horizon 2022, seules 31 % envisagent une hausse, contre 39% pour les perspectives de 2016.

Comme attendu, la mise en place du CICE a permis la reconstitution des marges. Les entreprises allemandes demeurent prudentes quant aux perspectives d’amélioration de leur rentabilité à terme. Elles sont plutôt satisfaites de la transformation du CICE en réduction de charges.

Comme le soulève le Baromètre EY de l’attractivité de 2018, la pression fiscale (incluant autres prélèvements obligatoires) est présente à l’esprit des investisseurs étrangers et reste un des handicaps majeurs pour la compétitivité française. 43 % d’entre eux appellent à une amélioration de la compétitivité fiscale de la France.

Figure 6

Perspectives d’évolution du bénéfice avant impôts % de répondants déclarant une évolution à la hausse Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022

23 %

35 % 33 % 32 %39 %

31 %



„La pression fiscale et

ses évolutions, difficiles

à anticiper, restent une

préoccupation ainsi,

que dans le secteur

de la santé, le peu de

visibilité sur les mesures

de réduction des prix et

de réduction du déficit

de la sécurité sociale

attendues dans les

3 ans (2019-2021).“

Brigitte GenySynlab


Une hausse des dépenses d’investissements créatrice d’emplois

Perspectives d’évolution des dépenses d’investissements et d’évolution des effectifs Cette année, la part d’entreprises allemandes prévoyant des dépenses d’investissements a augmenté de 59 %, passant ainsi de 27 % à 43 %. Seules 5 % d’entre elles prévoient de faibles dépenses d’investissements, deux fois moins qu’en 2016.

On observe une similarité entre les perspectives d’évolution des investissements des entreprises et les perspectives d’évolution de leurs effectifs. Ces projets d’investissements en hausse sont annonciateurs de création d’emplois : en effet la perspective d’évolution des effectifs affiche elle aussi une progression record, 44 % des entreprises anticipent une augmentation de leurs effectifs en France, contre 28 % en 2016. L’amélioration de l’attractivité de la France se traduit en intentions d’investissements. Ces décisions d’investissements présentent un fort potentiel de créations d’emplois.

Les Etats-Unis et l’Allemagne sont les plus gros employeurs étrangers en France. Ils se tiennent dans un mouchoir de poche. Les Etats-Unis arrivent en tête avec 313 000 personnes, suivis de très près par l’Allemagne avec 312 000 emplois. Ainsi, les entreprises allemandes en France emploient 17 % des emplois étrangers soit plus que la Grande-Bretagne et l’Italie réunis (respectivement 183 000 et 80 000 emplois).

Figure 7

Perspectives d’évolution des investissements et des effectifs % de répondants déclarant une évolution à la hausse ource : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022

22 %27 %

43 %

22 %28 %

44 %

2014 2016 2018 2014 2016 2018

Quelles sont les perspec�ves d’évolu�onde vos dépenses d’inves�ssements à un an ?

Quelles sont les perspec�ves d’évolu�onde vos effec�fs à un an ?

„Compte-tenu de la

situation politique,

économique et sociale

actuelle, le groupe n’a

aucun doute sur sa

volonté de continuer

à se développer en

France.“

Pierre HugelWurth France


La performance des salariés français au sein du groupe Au-delà de leur santé économique, cette enquête nous informe également sur les principaux enjeux des entreprises allemandes sur le territoire français.

5

LES FACTEURS DE RÉUSSITE SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS

55 %

60 %

50 %

58 %

63 %

55 %

61 %

59 %

67 %

70 %

70 %

20 %

20 %

23 %

25 %

38 %

41 %

43 %

48 %

57 %

57 %

66 %

44 %

Nombre de répondants considérant l’enjeucomme « très important »

Nombre de répondants se disant « satisfait »

Service au client

Marchés et clients français

Capacité à résoudre les problèmes,flexibilité et réac�vité

Innova�on, mise en œuvre du changement, en par�culier la transforma�on digitale

Appréhender les différencesinterculturelles

Marché et clients dansles autres pays d’export

Maîtrise des nouvelles technologies

Maîtrise de l’anglais

Maîtrise de l’allemand

Travail d’équipe

Processus, produc�vité, contrôle

Importance des enjeux Niveau de sa�sfac�on

Figure 8

Les principaux enjeux des équipes en France et niveau de satisfaction Dans votre groupe, quelle importance accordez-vous aux enjeux suivants ? Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022


Marseille

Les deux tiers des entreprises allemandes interrogées placent le service au client comme leur priorité numéro une. Elles sont 70 % à se dire satisfaites du service client français. Ensuite viennent, pour 57 % d’entre elles, les marchés et clients français (par la taille et son accès), d’une part ainsi que la capacité à résoudre les problèmes, la flexibilité et réactivité, d’autre part. La qualité des équipes françaises pour relever ces enjeux est saluée (respectivement 70 % et 67 %).

Le niveau de satisfaction sur la capacité de mise en œuvre de la transformation digitale est en retrait par rapport à la performance attendue d’un pays d’ingénieurs créatifs et réactifs tel que la France. Près de la moitié des dirigeants attendent énormément de l’innovation et de la mise en œuvre du changement, en particulier de la transformation digitale, alors que le niveau de satisfaction n’atteint « que » 59 %.

Par ailleurs, la quasi-totalité des dirigeants interrogés considère qu’il y a un véritable manque de ressources qualifiées (techniciens, ingénieurs, agents de maîtrise, …). En outre, ils aimeraient voir les entreprises davantage impliquées dans le système de formation des apprentis et des jeunes ingénieurs, et regrettent un

manque de visibilité de ce type de carrières. Ils attendent beaucoup des réformes en cours pour revaloriser la filière technique. Aussi, la formation continue emporte t-elle leur suffrage.

Enfin, alors que 41 % des entreprises considèrent la maîtrise de l’anglais comme un enjeu essentiel à leur réussite sur le territoire français, la France demeure un mauvais élève et obtient un niveau de satisfaction décevant (55 %), qui chute davantage pour la maîtrise de l’allemand (50 %).

„Monde Digital et

intelligence : la France

doit être ambitieuse,

et se doter des moyens

en IA pour les drainer

vers l’ensemble de

l’économie.“Philippe CapitainePrésident, Véga Technique

„Par ailleurs, les écoles françaises sont trop distantes des entreprises. Il y a

pléthore de structures et d’institutions et très peu visibles. En Allemagne il est

beaucoup plus facile de constituer des équipes puissantes alliant chercheurs et

industriels sur des projets concrets qui bénéficient de financements multiples.

En France, les équipes travaillent dans un mode dispersé ce qui nuit à leur

efficacité.“Christophe CharoyMultivac


S’implanter en France – Les facteurs de réussite Comme en 2016, lorsque l’on demande aux entreprises allemandes de nommer un facteur important pour réussir en France, la qualité des produits et des services ainsi que le service client arrivent en tête, à égalité, suivis de près par la compétitivité des prix. Le marché français reste donc particulièrement exigeant.

Vient ensuite la flexibilité et la capacité d’adaptation au marché qui progresse au quatrième rang.

La France a engagé un chantier de réformes structurelles – simplification de l’environnement administratif, allègement du coût du travail, flexibilité du marché du travail - qui facilitent la tâche des investisseurs allemands.

LES

FACT

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DE

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MAR

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FRAN

ÇAIS

5

Figure 9

Les facteurs de réussite en France Quels sont les facteurs de réussite sur le marché français ? Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022

3.7

3.7

4.0

4.1

4.3

4.3+

4.4

4.5

4.5+

4.7

4.8

4.8

3.2

3.4

3.8

3.8

3.9

3.8

3.9

3.9

4.2

4.4

4.5

5.2

44 %

Qualité des produits/services

Service aux clients

Compévité des prix

Compréhension de la mentalité des clients

Compréhension de la mentalité des salariés

Cerficats de qualité

Intégraon aux réseaux professionnelsdu secteur

Respect des délais

Flexibilité et capacité d’adaptaon au marché

Informaon sur le marché

Proximité vis-à-vis des clients

Innovaon produits/services

Les facteurs de réussite en 2016 Les facteurs de réussite en 2018


Les notions de proximité avec les clients, d’innovation des produits et des services ainsi que du respect des délais gagnent également un rang dans le classement.

Enfin, la compréhension de la mentalité des clients et des salariés français ont relativement perdu en importance.

„Nous sommes optimistes car la situation en France a évolué positivement ces

derniers mois. Des réformes ont été lancées pour renforcer la compétitivité

du pays et inciter ainsi les entreprises à investir de nouveau. Les secteurs qui

sont particulièrement importants pour nous, tels que l’industrie aéronautique,

l’automobile et le ferroviaire, ou encore celui de la santé et de l’énergie,

promettent des perspectives de développement positives.“Peter BicharaSiemens France


Les concurrents de la FranceComme les années précédentes notre étude s’est intéressée aux pays qui attirent le plus les investisseurs allemands.

Cette année encore, les entreprises allemandes préfèrent investir dans leur pays d’origine. Suivent, la Chine qui passe devant les Etats-Unis. Les « autres pays de l’Union européenne » se font devancer cette année par l’Inde.

Alors que la France devient le 6ème pays préféré des investisseurs allemands (11e en 2016), la Grande Bretagne subit de plein fouet l’effet Brexit et chute de 5 places.

En 2018, les pays d’Afrique sub-saharienne, du Maghreb et d’Afrique du Nord, suivis par le Brésil, la Russie, le Portugal et les pays d’Amérique du sud, sont toujours les pays les moins attractifs pour les entreprises allemandes.

6

L’ATTRACTIVITÉ DE LA FRANCE : POINT DE VUE DES INVESTISSEURS ALLEMANDS

Figure 10

Les concurrents de la France en termes d’attractivité Comment votre maison mère évalue-t-elle l’attractivité de ces pays ci-dessous pour y réaliser de nouveaux investissements ? Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022

2.22.7

3.03.0

3.13.1

3.23.3

3.43.4

3.63.63.6

3.84.04.1

4.8Allemagne

Chine

Etats-Unis/Canada

Inde

Pays d’Europe centrale et orientale

France

Autres pays asia�ques

Autres pays de l’UE

Espagne

Grande-Bretagne

Italie

Brésil

Russie

Portugal

Autres pays d’Amérique

Maghreb/Afrique du nord

Afrique Sub-Saharienne


Les critères d’implantation restent identiques au fil des années Pour mesurer l’attractivité de la France, les entreprises allemandes interrogées ont été invitées, comme en 2016, à classer une liste de facteurs en fonction de l’importance et de la satisfaction qu’elles leur accordent.

Selon les investisseurs interrogés, en matière d’impact sur leur activité, les critères « les plus importants » sont : la fiscalité et les charges sur les entreprises pour 69 % des répondants (contre 54 % en 2016) et les charges sociales à 54 % (contre 57 % en 2016).

Très important Note de sa�sfac�on 2018 Note de sa�sfac�on 2016

Charges sociales

Stabilitéréglementaire

Flexibilitédu travail

Infrastructures SalairesCapacitéd’adapta�ondu personnel

Produc�vitédes salariéspar rapport

à l’Allemagne

Accès auxtechnologies

Présence de fournisseurs

qualifiés

Aides aux entreprises

Fiscalité,chargessur les

entreprises

Droitdu travail

Engagement des salariés

Syndicats Protec�on de la

propriété intellectuelle

Efficacitéde

l’adminis-tra�on

Condi�ons pour

la R&D

Condi�ons de

paiement

Accès aux marchés

méditerran-néens et africains

Coûts énergé�ques

Transparence des appels

d’offres publics

Condi�ons de vie pour les cadres expatriés

Personnelqualifié

69 % 54 % 47 % 44 % 39 % 36 % 36 % 24 % 22 % 18 % 17 % 17 % 15 % 15 % 11 % 11 % 10 % 8 % 8 % 7 % 6 % 4 % 3 %

3.0

2.7

3.53.6 3.0

3.2

4.34.5

4.04.0 4.0 4.0

4.4

3.43.8 3.9

4.4

4.14.14.3 4.2

3.6

2.6

Strasbourg

Figure 11

Importance et satisfaction des principaux critères d’implantation Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022


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6

Les critères jugés « importants » sont : la capacité d’adaptation du personnel (63 %), les infrastructures (57 %), la stabilité règlementaire (53 %), les syndicats (46 %), la présence de personnel qualifié sur le marché du travail (45 %), la flexibilité du travail (35 %) et l’engagement des salariés (35 %).

On observe que le droit du travail est devenu un critère « important » pour 54 % des entreprises interrogées en 2018.

Les entreprises ont ensuite été consultées sur ce qui leur parait satisfaisant ou non. Cette année encore, la qualité des infrastructures françaises est saluée. Les conditions fiscales et réglementaires de développement de la R&D sont aussi très appréciées. Les investisseurs soulignent également leur satisfaction quant à la productivité des salariés français par rapport à celle des Allemands ainsi que les efforts de la France en matière de flexibilité du travail. L’accès aux marchés méditerranéens et africains est aujourd’hui encore plus apprécié par les entreprises allemandes qu’en 2016.

Il est aussi à noter que le dialogue social est jugé relativement pauvre, et assez peu constructif. Nombreux sont ceux qui aimeraient avoir un modèle de représentation différent, via un syndicat unique par branche, comparable au modèe existant de l’autre côté du Rhin.

„Un signe très fort de l’amélioration de l’attractivité fiscale de la France aux

yeux des allemands réside dans la relance des échanges bilatéraux étroits

entre Paris et Berlin autour de la proposition de directive européenne sur

l’assiette commune consolidée d’impôt sur les sociétés (ACCIS) dont l’objet

est d’aboutir à une harmonisation des législations relative à l’imposition des

sociétés en Europe. La confiance est revenue entre les partenaires offrant à

ceux-ci l’opportunité de parler à nouveau de concert dans la cadre de ce débat

européen majeur.“

Eric Brucker Avocat, Associé EY


Les axes d’amélioration Les dirigeants allemands saluent l’efficacité du gouvernement pour mettre en œuvre des réformes nécessaires mais insistent sur l’ampleur de celles qu’il reste à adopter. Dans un premier temps, la France doit supprimer les faiblesses historiques accumulées au cours des dernières années mais également mettre le cap sur le digital.

Sans surprise, les recommandations des entreprises allemandes adressées à l’exécutif français varient peu. La pression fiscale et la lourdeur de la règlementation française sont toujours des sources d’inquiétude majeures pour les dirigeants étrangers. Les investisseurs allemands jugent que le niveau de la fiscalité est encore excessivement élevé et que les réformes devraient aller

plus vite. Cependant, ils reconnaissent que le coût du travail comprend des avantages sociaux qui contribuent à l’attractivité intrinsèque de la France.

Les investisseurs allemands invitent la France, en priorité, à ne pas relâcher les efforts entrepris en matière de réduction de la pression fiscale sur les entreprises, d’augmentation de la flexibilité du marché du travail et de simplification du droit du travail. La réforme du droit du travail a introduit plus de souplesse pour les entreprises mais n’a pas fondamentalement modifié le droit du travail. Les investisseurs soulignent que ces réformes vont prendre du temps avant de produire leurs effets. L’« image des 35 heures » adossée à la France demeure un frein pour les entreprises allemandes.

2.7

2.8

2.9

2.9

3.2

3.1

2.9

3.2

3.3

3.3

3.3Réduc�on de la pression fiscale sur les entreprises

Augmenta�on de la fexibilité du marché du travail

Simplifica�on du droit du travail

Aide à la R&D et à l’innova�on

Améliora�on de la communica�on avec les inves�sseurs étrangers

Stabilisa�on de l’environnement réglementaire

Réduc�on des prélèvements sur les revenus du travail

Simplifica�on des règles fiscales

Sou�en à la coopéra�on Enseignement supérieur - Secteur privé

Améliora�on de l’efficacité de l’administra�on publique

Améliora�on de l’efficacité du système judiciaire

Figure 12

Les axes d’amélioration de l’attractivité de la France Quelles sont les mesures que devrait prendre le gouvernement pour accroître l’attractivité de la France auprès des investisseurs allemands ? Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022


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6Pourtant, l’année 2017 a été marquée par des réformes fiscales importantes telles que le remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), le prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 30 % et l’abaissement programmé d’ici 2022 de l’impôt sur les sociétés (IS). Ces mesures ont rassuré les investisseurs étrangers qui, néanmoins, attendent la mise en ouvre des autres réformes annoncées.

Notons ici encore l’importance accordée par les investisseurs allemands à l’innovation et à la maîtrise de nouvelles technologies (4ème et 5ème place) : l’aide à la R&D et à l’innovation passe du neuvième au 4ème rang en deux ans. La France est un pays d’excellents ingénieurs à qui il manque une forme d’intelligence collective. Le digital est une occasion unique pour que la France gagne en pragmatisme économique.

Cette année, les entreprises interrogées interpellent le gouvernement en matière de communication : ils placent en 5e position (contre le 11e rang en 2014) la nécessité d’améliorer la communication avec les investisseurs étrangers.

Certains dirigeants que nous avons rencontrés saluent la transformation du CICE mais regrettent que ce dispositif soit axé sur les bas salaires. Ils appellent l’exécutif à ne pas oublier le coût du travail qualifié qui est en décalage par rapport à celui des pays voisins.

Pour d’autres, l’augmentation de la durée du travail réelle est une priorité pour séduire les investisseurs allemands.

Enfin, l’ensemble des investisseurs consultés juge que l’un des gros chantiers que la France doit mener est la maîtrise de ses dépenses publiques et la réduction de son endettement.

A la question « Aujourd’hui, votre maison mère choisirait-elle à nouveau de s’implanter en France ? », 63 % des entreprises ont répondu oui, contre 53 % en 2016. On observera que seules 5 % d’entre elles, contre 13 % il y a deux ans, répondent négativement.

„La fiscalité en France s’améliore mais une réelle évolution tarde à

venir, la pression fiscale n’a jamais été aussi forte. Il faut poursuivre les

réformes notamment en matière de coût du travail. La transformation du

CICE est axée uniquement sur les bas salaires, on oublie le coût élevé du travail

qualifié, pour les ingénieurs notamment, qui ne s’aligne pas sur celui des pays

voisins comme le Luxembourg, la Belgique et l’Allemagne.

Si la France veut séduire les investisseurs allemands elle doit aussi augmenter

le temps de travail et améliorer les conditions de travail, faciliter le télétravail

pour attirer plus de talents.“

Pierre KoppKnauf Industries


Une progression de l’attractivité de la France

Nombre de projets d’investissement direct étranger L’attractivité de la France s’est véritablement renforcée cette année. Le baromètre EY de l’attractivité de la France publié en juin 2018 révèle que le pays demeure dans le trio de tête européen et comble de manière spectaculaire son retard par rapport au Royaume-Uni et l’Allemagne : en hausse de 31 % par rapport à 2016, 1019 projets ont été annoncés en 2017. Cette effervescence concerne également la capitale : pour la première fois depuis le lancement de ce baromètre en 2000, Paris est considérée par les dirigeants internationaux comme la métropole européenne la plus attractive, devançant la capitale britannique qui subit l’effet négatif du Brexit. Ce rebond de l’attractivité n’est

pas le seul fait des pays européens : la France devient en 2017 le deuxième pays d’accueil européen des investissements en provenance des Etats-Unis derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne occupe la troisième place. Parmi les dirigeants internationaux interrogés par le cabinet EY en janvier 2018, 81 % identifient la France comme une localisation satisfaisante, contre 73 % en 2017.

L’image de la France est au beau fixe et elle le doit en grande partie à son industrie. Avec 323 nouveaux projets, la France a été une nouvelle fois en 2017 le premier pays d’accueil des projets industriels en Europe, enregistrant une hausse annuelle de 52 % des projets, contre 26 % pour l’Allemagne. En accueillant ces nouvelles usines digitalisées et robotisées, la France mise sur la « French Fab ». Ce pari français est très favorablement perçu par les investisseurs étrangers qui déclarent à 77 % avoir confiance dans l’avenir de l’industrie tricolore.

+6%

1.0191.1241.205

2012 2013 2014 2015 2016 2017

France

Royaume-Uni

Allemagne

0

100

200

300

400

500

600

700

800

900

1000

1100

1200

1300

+6%

+31%

Figure 13

Nombre de projets d’investissement direct étranger Source : EY ILAS European Investment Monitor, 2018


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Par ailleurs, dans le domaine des centres de décision, le rebond de la France est également net depuis 2016 : avec 43 projets de plus en 2017, elle occupe la 2ème place européenne derrière le Royaume-Uni et devance l’Allemagne. Dans le domaine de la R&D elle occupe la 3ème position derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Pour les dirigeants internationaux interrogés, plusieurs atouts concurrentiels de la France justifient ce retour gagnant : l’innovation, son rôle et son influence dans le projet européen, ses spécificités sectorielles fortes, son vivier de talents ou encore son rayonnement touristique. Cette embellie semble s’inscrire dans le long terme : 55 % des dirigeants anticipent une amélioration de l’attractivité française à 3 ans.

Perspectives à un an en 2016 vs 2018Tous les indicateurs sont au vert et témoignent du gain de confiance des entreprises allemandes implantées en France. Elles sont aujourd’hui particulièrement optimistes concernant la situation économique française, l’évolution de leur activité sectorielle, de leur chiffre d’affaires et de leurs exportations d’ici 2019.

6

„Nous voyons l’évolution du marché français d’un œil très positif et nous

investirons ici, étant donné que nos clients y investissent également : depuis

l’année dernière, les entreprises industrielles françaises achètent beaucoup

plus de machines neuves pour moderniser leur production et accroître leur

compétitivité. Par ailleurs nous constatons que la production, auparavant

externalisée, est en train d’être ramenée en France. Notre entreprise en

profite.“ Ulrich HaasTrumpf

0

1

2

3

Situa�onéconomique

française

Ac�vitéssectorielles

Chiffre d’affaires

Exporta�onsBénéfices avant

impôts

Inves�ssements

Effec�fs

2018

2016

Figure 14

Evolution des perspectives françaises à un an, 2016 vs 2018 Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022


7

MÉTHODOLOGIE

ServicesVentes et distribu�on

Industrie ServicesVentes et distribu�on

Industrie

43 %

13 %

44 %

< à 50 50 à 100 100 à 250

Total : 49 000 employés

250 à 1 000 > à 1 000

44 %

13 % 13 % 10 %20 %

Avant 1950

Entre 1950 et 1970

Entre 1970 et 1990

Entre 1990 et 2005

Après2005

8 %

25 % 27 % 29 %

10 %

15 %

16 % 15 %

21 %33 %

jusqu’à 15 millions d’euros 250 - 500 millions d’euros

plus de 500 millions d’euros15 - 50 millions d’euros

50 - 250 millions d’euros

Répartition des entreprises par secteur Effectif des entreprises au 31 mars 2018

Année d’implantation en France Chiffre d’affaires réalisé en France en 2017

Source : Baromètre EY / CFACI Entreprises allemandes implantées en France – 2018 - 2022


La Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie et Business France estiment à plus de 4 500 le nombre d’entreprises allemandes implantées en France. Par entreprise allemande implantée en France, on entend une société juridiquement autonome opérant sur le territoire français, dont le capital social est détenu majoritairement par une entité allemande.

Par sondage, ces entreprises ont été invitées à s’exprimer via un questionnaire en ligne de juin à juillet 2018. Celui-ci était composé de 39 questions identiques aux études précédentes afin de mieux analyser les tendances d’évolution dans le temps. Plus de 100 entreprises ont répondu. En plus du questionnaire, des entretiens avec des dirigeants complètent les résultats du questionnaire.

Par leur secteur d’activité, leur taille et leur chiffres d’affaires divers, les entreprises ayant participé constituent un panel largement représentatif. Elles représentent, au total, un chiffre d’affaires d’environ 20 milliards d’euros. En 2017, 67 % des entreprises ont réalisé un chiffre d’affaires de plus de 15 millions d’euros (60 % en 2015). Plus de 20% des entreprises affichent un chiffres d’affaires supérieur à 500 millions d’euros pour la même année.

Les entreprises ayant participé à l’enquête comptent un effectif en France de 49 000 salariés. 70 % d’entre elles comptent un effectif inférieur ou égal à 250 salariés. Elles étaient 77 % en 2016. En 2018, plus de 30 % d’entre elles ont un effectif de plus de 250 salariés, contre 23 % en 2016.

44 % des entreprises interrogées appartiennent au secteur industriel, 43 % à celui des ventes et de la distribution, 13 % dans les services.

Lyon


EYTour First 1, place des SaisonsTSA 1444492037 Paris-La Défense Cedex, FranceTél. : 00-33-(0) 1 46 93 60 00 www.ey.com/fr

Chambre Franco-Allemande de Commerce et d’Industrie18, rue BalardF- 75015 ParisTél. : 00 33 (0)1 40 58 35 35

Deutsch-Französische Industrie und HandelskammerCharlottenstraße 16D- 10117 BerlinTél. : 00 49 (0) 30 206 790 43

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8

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EY | Audit | Conseil | Fiscalité & Droit | Transactions

EY est un des leaders mondiaux de l’audit, du conseil, de la fiscalité et du droit, des transactions. Partout dans le monde, notre expertise et la qualité de nos services contribuent à créer les conditions de la confiance dans l’économie et les marchés financiers. Nous faisons grandir les talents afin qu’ensemble, ils accompagnent les organisations vers une croissance pérenne. C’est ainsi que nous jouons un rôle actif dans la construction d’un monde plus juste et plus équilibré pour nos équipes, nos clients et la société dans son ensemble.

EY désigne l’organisation mondiale et peut faire référence à l’un ou plusieurs des membres d’Ernst & Young Global Limited, dont chacun est une entité juridique distincte. Ernst & Young Global Limited, société britannique à responsabilité limitée par garantie, ne fournit pas de prestations aux clients. Retrouvez plus d’informations sur notre organisation sur www.ey.com.

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