l'enseignement initiatique de gurdjieff

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« Le but le plus élevé et le sens même de la vie humaine est de s’efforcer au bien de son prochain ; ce qui n’est possible que par un renoncement conscient au sien. » (G. Gurdjieff, « Récits de Belzébuth à son petit-fils ») Avertissement aux lecteurs Le texte qui suit est une introduction à l'enseignement divulgué par G.I. Gurdjieff. Il est écrit en pleine indépendance de pensée, l'auteur de ces lignes n'appartenant à aucun groupe représentatif de cette école. Lorsque les voies ordinaires de la croissance de LAME se sont fermées dans notre espérance, quand sous la pression d’une existence faite de « malheurs dont on ne comprend pas le sens », les voies de la religion naturelle appartenant à notre culture, nous semblent être impraticables et coupées de la réalité, quand le mot « amour » a perdu, à nos yeux, sa vibration de pleine vivification, il reste à l’homme en quête d’authenticité, quelques voies difficiles, marginales, voies que suivra une minorité d’êtres humains. Parmi celles-ci, nous allons nous intéresser à la voie proposée par Gurdjieff. Nous avons pris comme principal support de l’exposé qui suit, le livre d’Ouspensky : « Fragments d’un enseignement inconnu ».

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Lorsque les voies ordinaires de la croissance de L’AME se sont fermées dans notre espérance, quand sous la pression d’une existence faite de « malheurs dont on ne comprend pas le sens », les voies de la religion naturelle appartenant à notre culture, nous semblent être impraticables et coupées de la réalité, quand le mot « amour » a perdu, à nos yeux, sa vibration de pleine vivification, il reste à l’homme en quête d’authenticité, quelques voies difficiles, marginales, voies que suivra une minorité d’êtres humains.Parmi celles-ci, nous allons nous intéresser à la voie proposée par Gurdjieff. Nous avons pris comme principal support de l’exposé qui suit, le livre d’Ouspensky : « Fragments d’un enseignement inconnu ».

TRANSCRIPT

  • Le but le plus lev et le sens mme de la vie humaine est de sefforcer au bien de son prochain ; ce qui nest possible que par un renoncement conscient au sien.

    (G. Gurdjieff, Rcits de Belzbuth son petit-fils )

    Avertissement aux lecteurs

    Le texte qui suit est une introduction

    l'enseignement divulgu par G.I. Gurdjieff. Il est

    crit en pleine indpendance de pense,

    l'auteur de ces lignes n'appartenant aucun

    groupe reprsentatif de cette cole.

    Lorsque les voies ordinaires de la croissance de LAME se sont fermes dans notre esprance, quand sous la pression dune existence faite de malheurs dont on ne comprend pas le sens , les voies de la religion naturelle appartenant notre culture, nous semblent tre impraticables et coupes de la ralit, quand le mot amour a perdu, nos yeux, sa vibration de pleine vivification, il reste lhomme en qute dauthenticit, quelques voies difficiles, marginales, voies que suivra une minorit dtres humains. Parmi celles-ci, nous allons nous intresser la voie propose par Gurdjieff. Nous avons pris comme principal support de lexpos qui suit, le livre dOuspensky : Fragments dun enseignement inconnu .

  • Dans les conditions de dveloppement ordinaire, ces qualits restent en nous ltat de potentialits. Elles ne sont rellement efficientes que chez lhomme qui a russi dvelopper en lui la totalit de ses corps.

    Le dveloppement complet de lhomme aboutit l'existence de quatre corps formant quatre organismes ayant des relations entre eux, mais capable dactions indpendantes.

    Tableau I

    Terminologie 1er corps 2me corps 3me corps 4me corps

    chrtienne charnel Naturel spirituel Divin

    thosophique physique Astral mental causal

    image voiture Cheval cocher Matre

    Le tableau suivant aidera saisir les diffrences de fonctionnement entre un homme possdant ces quatre corps et un autre nayant que le corps physique.

    Sont des qualits pouvant

    appartenir l'homme

    Immortalit

    Individualit

    Moi permanent

    Conscience

    Volont

  • Tableau II

    Corps physique

    Emotions Penses volont

    Homme avec un corps

    Automates travaillant sous la

    pression des influences extrieures

    Dsirs produits par

    cet automatisme

    Penses rsultant de ces dsirs

    Multiples volonts

    contradictoires produites par

    ces dsirs

    Homme avec quatre

    corps

    Corps obissant

    aux dsirs ou motions soumis

    lintelligence

    Puissance motionnelle

    et dsirs obissant la pense intelligente

    Penses obissant

    la conscience

    et la volont

    Moi. Conscience.

    Volont

    Le travail en nous sur les dsirs allume un feu intrieur qui met en forme le second corps.

    Arrtons-nous quelques instants sur le langage imag de certains enseignements orientaux qui comparent lhomme un carrosse de lancienne poque, comme indiqu dans le tableau suivant :

    Le cheval symbolise la partie motionnelle de lhomme

    La voiture est le corps physique

    Le cocher symbolise lintellect ou la personnalit

    Le voyageur transport par cet assemblage symbolise le centre de dcision qui oriente lactivit de tout lassemblage

  • Le cheval

    Si nous nous conduisons travers nos prfrences motionnelles, nous emmenons notre suite la voiture, le cocher et le passager. La route suivie nobit aucune rgle collective ; elle est le rsultat de nos dsirs, dune vrit qui nest srement pas celle du cocher, ni celle du passager de la voiture.

    Si le cheval rencontre sur son chemin un homme bon qui le caresse, lui donne quelques friandises dont il est gourmand, il aura tendance suivre cet homme. En vrit le cheval sait bien ce quil veut : il veut tre aim ; il na pas le pouvoir de raisonnement et peut ainsi tre facilement tromp ; il est vulnrable surtout sil na pas un contact harmonieux avec les autres composants de lensemble auquel il appartient.

    Bien souvent le cheval ne reoit en guise damour et daffection que des coups de fouet venant du cocher. Ce dernier est un peu le canalisateur et lexcuteur des rgles sociales et il contraint par la menace (ou par la rcompense, ce qui est une autre faon de contraindre) le cheval excuter ce quil lui demande.

    Nous pouvons dire que le cheval reprsente notre essence, ce qui est inn en nous en opposition avec ce qui est acquis.

    La voiture

    Faite pour le mouvement, la voiture en elle-mme ne possde pas lnergie capable de la faire se mouvoir. Sans la motivation provenant de ses dsirs, lhomme resterait avec son corps au repos. Pour que le corps physique fonctionne bien, il doit tre entretenu ; c'est le rle du cocher, c'est dire de la personnalit, de l'intellect.

    Le cocher

    Il est cette partie de nous qui emmagasine toutes les informations reues depuis notre naissance. Il sait parler, compter,tout cela ayant t appris en allant lcole et au contact du milieu environnant. Cette ducation reue lui est ncessaire ; le cocher entend le langage du voyageur et sait son tour transmettre au cheval par lintermdiaire des rnes, des ordres simples qui permettent lquipage complet de se diriger en un lieu dtermin.

    Le cocher a de lexprience ; il analyse, raisonne, calcule en fonction de son vcu. Il est tout fait comparable avec nos fonctions intellectuelles et, en ngatif, avec cette facult inne que nous possdons dapprendre par cur nimporte quelle donne, pourvu que celle-ci nous soit rpte suffisamment de fois.

    Cheval ou cocher ?

    Nous voyons donc quun fonctionnement correct de lhomme dpend de chacune de ses parties qui le composent ainsi que des relations existant entre elles.

  • Le malheur est quil se produit souvent un dveloppement unilatral : le cheval ou le cocher, cest dire notre essence ou notre personnalit.

    Celui qui fonctionne en tant que cheval na aucun besoin du cocher pour entraner la voiture ; il suffit dune motivation extrieure en harmonie avec sa nature pour quil agisse, semballe, sactive. Dans ce type dindividu, le cocher est endormi ; la personnalit du sujet na pas t dveloppe suffisamment. Cela est toujours vrai pour les enfants qui savent bien ce quils aiment, mais nont aucun sens du danger, ni retenue, et sont de ce fait trs vulnrables.

    Le deuxime type dindividus, celui chez lequel prdomine lintellect -ou la personnalit- exerce un certain contrle sur ses motions. Souvent, il ne tient aucun compte dans ses dcisions, des gots et besoins fondamentaux du cheval, ce qui entrane la longue un dsquilibre de lensemble engendrant diverses problmatiques : maladie, accident, nvrose

    Le passager

    Le rle jou par le passager de la voiture dans cet ensemble, correspond celui jou par les influences extrieures qui pntrent en nous . Deux cas peuvent se produire :

    - lensemble se comporte en taxi, cest dire quil est la disposition du premier venu qui, le louant, sen sert son profit vers le lieu de sa destination. Puis de nouveau, une autre personne, et ainsi tout lquipage va dun lieu un autre sans but dfini autre que celui de chacun des nombreux voyageurs.

    Tel est le plus souvent notre comportement. Nos buts changent, se modifient au gr des circonstances extrieures. Au lieu daller quelque part avec une volont dtermine de sy rendre, nous allons en maintes directions souvent opposes, repassant rgulirement aux mmes endroits, et cela nous rassure, nous laissant le got de quelque chose de familier. Les multiples voyageurs que nous transportons sont autant de petits "moi" qui tour tour, prennent le commandement de l'ensemble.

    - Le deuxime cas est celui o le voyageur de la voiture est toujours le mme : il est le matre de tout lquipage ; il sait ce quil veut, o il va et ne permet quiconque de prendre sa place.

    Cest un bien grand bonheur davoir trouv en soi la voix du matre.

    Comparons les 4 corps avec une maison 4 chambres. Lhomme vit dans la plus petite et la plus misrable, sans souponner lexistence des 3 autres. Lorsquil en entend parler, il commence chercher les cls de ces chambres, et spcialement la quatrime, la plus importante. Lorsquil a trouv les moyens dy pntrer, il devient rellement le matre de la maison. La quatrime chambre donne accs

  • limmortalit. Pour latteindre, il y a un trs grand nombre de chemin classs selon 3 voies principales :

    La voie du fakir : cest la lutte avec le corps physique. Le fakir dveloppe le pouvoir sur son corps en sinfligeant toutes sortes dpreuves corporelles. Sil ne tombe pas malade ou ne meurt pas, la volont physique se dveloppe en lui ; il atteint alors la quatrime chambre, mais ses fonctions motionnelles, intellectuelles demeurent non dveloppes.

    La voie du moine : cest la voie de la foi, du sentiment religieux et des sacrifices. En luttant avec ses multiples dsirs, lhomme parvient les assujettir une seule motion ; il dveloppe lunit, la volont sur les motions, et par cette voie atteint la quatrime chambre. Mais son corps physique et ses capacits intellectuelles ne sont pas dvelopps.

    La voie du Yogi : cest la voie de la connaissance, la voie de lintellect. Le yogi travaille sur la troisime chambre pour parvenir pntrer dans la quatrime par des efforts intellectuels. Son corps et ses motions peuvent rester non dvelopps.

    La voie de lhomme rus : elle ne demande pas au dpart comme les autres voies, un renoncement la vie quotidienne. Cest un travail immdiat sur les trois chambres la fois. Chacun ne fait que ce qui lui est ncessaire.

    Tous les hommes parvenus la quatrime chambre constituent le cercle sotrique de l'humanit.

    Dans lanalogie mettant en parallle la constitution dun homme avec celle dun fiacre, nous avons mis en rapport le cheval avec lessence dun tre, et le cocher avec sa personnalit.

    Pour Gurdjieff, la personnalit (du latin personna : masque) reprsente toute cette construction psychique acquise au contact de la socit. En opposition elle, lessence constitue ce qui nous appartient en propre. Bien souvent et du fait de notre type dducation, ces deux constituants ne se dveloppent pas de manire identiques. Vers lge de 4 - 5 ans, lessence dune personne vivant dans une grande ville, cesse gnralement de se dvelopper ; elle reste un stade primaire et cest la personnalit qui dirige lensemble.

  • Or lessence est prcieuse, elle contient le germe de lme, et cest partir delle quun travail sur la formation des corps subtils peut vraiment se faire.

    Nous avons dj dcrit certains composants de lhomme. Dune manire plus complte Gurdjieff dcrit le travail de 7 centres dans lhomme selon le tableau suivant :

    Centre intellectuel

    PENSEE - compare

    Centre intellectuel suprieur (pleinement

    dvelopp)

    Centre motionnel

    SENTIMENT - attire ou repousse

    Centre motionnel suprieur (pleinement

    dvelopp)

    Centre moteur imite Centre sexuel Centre instinctif

    Les centres moteur, sexuel, instinctif sont indispensables la vie et travaillent sur le mme tage dans lhomme. Lune des principales proprits du centre moteur, cest sa capacit dimiter. Il imite tout ce quil voit sans raisonner de manire tout--fait indpendante. Son imitation peut porter aussi bien sur un mouvement que sur une motion ou un raisonnement, donnant ainsi lillusion dun sentiment rel ou dune rflexion personnelle. Cest travers ce centre que lon peut obtenir des animaux laccomplissement dactes paraissant relever dune vritable comprhension de ce qu'ils font.

    Le centre instinctif concerne principalement lactivit des fonctions internes lorganisme : respiration, circulation sanguine, digestion. Les seules fonctions externes qui appartiennent ce centre sont les rflexes. Tout ce qui est en rapport avec le centre instinctif est inn alors que ce qui concerne le centre moteur doit tre appris, et appris par imitation.

    Le centre motionnel fonctionne par jaime, jaime pas ; il ne compare pas et ajoute simplement une note plaisante ou dplaisante aux informations captes par les sens.

    Le centre intellectuel travaille toujours par comparaison. Les conclusions intellectuelles sont toujours le rsultat de la comparaison de deux ou de plusieurs impressions.

    Quant aux centre suprieurs, ils sont en nous pleinement dvelopps, et cest le mauvais travail des centres infrieurs qui empche tout contact avec eux. Le centre motionnel suprieur est en rapport avec le corps astral, de mme que le corps mental est indissociable du centre intellectuel suprieur.

    Chacun de ces centres travaille avec des nergies diffrentes, et nous verrons dans le chapitre G de cet expos, la table des hydrognes qui donne une

  • organisation prcise des diffrentes nergies engendres par lunivers et leurs relations aux centres.

    Dans les rcits de Belzbuth son petit-fils , Gurdjieff dfinit cette loi ainsi :

    Tout nouveau surgissement provient de surgissements antrieurs, grce un processus de fusion qui saccomplit ainsi : ce qui est en haut sunit avec ce qui est en bas, afin de raliser par cette union ce qui est mdian, lequel devient alors la fois le suprieur pour linfrieur suivant, et linfrieur pour le suprieur prcdent .

    Dans cette dfinition, la troisime force est identifie avec le rsultat des deux premires, ce qui ne simplifie pas notre comprhension de cette loi. Lauteur dit que la troisime force est trs difficile percevoir, elle appartient au monde rel et objectif, et dans notre vie subjective nous ne sommes pas capable de la voir.

    Lapproche dOuspensky de cette loi nous apporte dautres lments de comprhension.

    Selon cette loi, tout phnomne, sur quelque chelle et dans quelque monde quil ait lieu, du plan molculaire au plan cosmique, est le rsultat de la combinaison ou de la rencontre de trois forces diffrentes et opposes. La pense contemporaine reconnat lexistence de deux forces et la ncessit de ces deux forces pour la production dun phnomne : force et rsistance, magntisme positif et ngatif, lectricit positive et ngative, cellules mle et femelle, et ainsi de suite. Encore ne constate-t-elle pas toujours ni partout lexistence de ces deux forces. Quant la troisime force, elle ne sen est jamais occupe, ou sil lui est arriv un jour de soulever cette question, nul ne sen est aperu.

    Selon la vraie, lexacte connaissance, une force ou deux forces ne peuvent jamais produire un phnomne. La prsence dune troisime force est ncessaire parce que cest uniquement avec son aide que les deux premires peuvent produire un phnomne, sur nimporte quel plan

    Exemples de la loi de trois :

    Dans le travail de la terre, le jardinier utilise une motobineuse. Celle-ci, grace ces griffes mises en mouvement ameublit la terre. Cette dernire reprsente la force passive et les griffes la force active. O donc se situe la troisime force ? Elle se matrialise dans ce que l'on appelle la barre de profondeur. Sans sa prsence, le travail de la terre serait impossible, les griffes courant sur le sol sans avoir le temps de s'ancrer en elle.

    Dans la discipline martiale du Judo, deux protagonistes essayent de projeter leur partenaire au tapis : les deux forces active et passive sont clairement prsentes. Que peut tre la troisime force dans cette exemple ? Elle est

  • certainement en rapport avec ce que lon appelle la technique. Par exemple un des participants va crer une raction chez lautre, puis utiliser celle-ci dans la direction voulue. Alors seulement une projection pourra saccomplir.

    Dans les conflits sociaux, lorsque la situation s'enlise, on fait appelle un mdiateur, personnage neutre qui bien souvent permet la rsolution des problmes. Ce mdiateur joue bien videmment le rle de la troisime force.

    Les diffrents noms de ces trois forces sont donns ainsi :

    Force 1 affirmative force dimpulsion Dieu le Pre Force 2 ngative force de rsistance Dieu le Fils

    Force 3 conciliatrice force dquilibre, ou neutralisante Dieu le Saint-Esprit

    En ralit ces trois forces sont aussi actives lune que lautre ; elles apparaissent active, passive et neutralisante, leurs seuls points de rencontre, cest--dire seulement au moment o elles rentrent en relation les unes les autres.

    Lorsque la matire est conductrice de la force affirmative, elle est appele dans le systme de Gurdjieff : CARBONE (C)

    Lorsque elle est conductrice de la force ngative, elle est appele : OXYGENE (O)

    Lorsquelle est conductrice de la force neutralisante, elle est appele : AZOTE ou NITROGENE (N)

    Envisage indpendamment des forces qui agissent en elle, la matire sappelle ; HYDROGENE (H)

    Dans cette prsentation, on constate que le nombre trois se rfre aux forces, tandis que le nombre 4 se rfre aux diffrents tats de la matire. Il est dit que C. O. N. et H. correspondent aux quatre lments de la tradition occidentale : feu, terre, air, eau.

    La deuxime loi est troitement mle la premire. Elle affirme que toute vibration se dveloppe de manire irrgulire, connaissant certains moments des priodes de ralentissements importants capables dorienter lnergie dans des directions trs diffrentes de lintention originelle.

    Plus prcisment, elle distingue dans une priode vibratoire doublant de frquence, lexistence de 7 tapes -ou pas successifs- avec des ralentissements au troisime pas, ainsi quau dernier. Si nous reprsentons ce concept sur une ligne droite, nous obtenons le schma suivant :

  • La gamme musicale diatonique de sept tons permet dillustrer cette loi de sept et le principe de discontinuit des vibrations. Dans cette gamme il y a entre chaque note deux demi-tons sauf entre mi-fa, et entre si-do o un demi-ton manque.

    De cette manire, la structure de la gamme musicale donne un bon exemple de la loi cosmique des intervalles. Dans la loi de 7 seuls les intervalles correspondant aux demi-tons manquants sont nomms des intervalles. En ces lieux se produit un ralentissement vibratoire, et limpulsion de dpart ne parvient pas franchir ce nouveau pas ncessaire la continuation de ce qui a t entrepris. Lnergie retombe et loctave commence se mouvoir dans une autre direction qui na plus de rapport direct avec lintention originelle.

    Le but des coles fondes sur cette connaissance est de crer des chocs artificiels aux endroits prcis o ont lieu les ralentissements de vibration. Pour illustrer le fonctionnement des lois de trois et de sept, nous allons maintenant tudier le rayon de cration.

    Comme tout ce qui existe, lunivers dans son ensemble sest dvelopp en conformit avec les deux lois prcites. Comme il sagit dun processus cratif ou involutif, nous sommes en prsence dune vibration descendante. Celle-ci part du tout, et finit rien, en passant par 7 tapes intermdiaires qui sont :

    - DO : ABSOLU ou TOUT (do : initiales du latin dominus : le Seigneur*) - Intervalle - SI : TOUS LES MONDES (si : initiales du latin siderea : les cieux*) - LA : VOIE LACTEE - Notre galaxie (la initiale du latin lactea via : la voie lacte* - SOL : LE SOLEIL (sol en latin : le soleil*) - FA : LES PLANETES (fa : initiales du latin familia plantarium : les plantes*) - Intervalle - MI : TERRE (mi : intiale du latin mira : merveille ou mirage*) - RE : LUNE (r : initiales du latin rrum : les choses*) - DO : ABSOLU ou RIEN

  • (* cette origine sotrique des noms des notes de la gamme musicale fut puise dans louvrage de Nicolas Tereshchenko Gurdjieff et la quatrime voie page 175).

    Le premier intervalle situ entre lAbsolu et tous les mondes est combl par la volont de labsolu, car en ce lieu labsolu a plein pouvoir sur sa cration. Il nen est pas de mme au second intervalle. Entre FA les plantes, et MI la terre, le rayon de cration ne peut se dvelopper sans un organisme spcial que Gurdjieff nous dit tre la vie organique sur terre. La fine pellicule qui recouvre la terre, pellicule dont nous faisons partie, est indispensable au dveloppement du rayon de cration. Grce elle, lnergie peut passer de toutes les plantes jusqu la terre puis la Lune.

    A chaque tape du rayon de cration, des manations et des substances sont engendres ; Gurdjieff les appelle des hydrognes qui constituent la matire qui alimente les divers degrs de notre fonctionnement. Le rayon de cration, envisag selon 3 octaves reliant 4 points : lAbsolu, le Soleil, la Terre, la Lune, engendre une douzaine dhydrognes. Voici cette table :

    Notes loi de trois au sein de trois octaves.

    Hydrogne Hydrogne aprs rduction

    Hydrogne aprs seconde rduction

    Aliments ou matires correspondants

    DO - TOUT

    H 6 H 1 SI

    LA

    LA

    H 12 H 6 H 1 SOL

    FA

    FA

    H 24 H 12 H 6

    Matire alimentant le centre intellectuel suprieur

    Intervalle

    MI

    MI

    H 48 H 24 H 12

    Matire alimentant le centre motionnel suprieur

    RE

    DO

    DO - SOLEIL

    H 96 H 48 H 24

    Matire alimentant le centre moteur, et bien souvent aussi, le centre motionnel

    SI

    LA

    LA H 192 H 96 H 48 Matire

  • SOL alimentant le centre intellectuel FA

    FA

    H 384 H 192 H 96 Gaz rarfis Intervalle

    MI

    MI

    H 768 H 384 H 192 Air RE

    DO

    DO - TERRE

    H 1536 H 768 H 384 Eau SI

    LA

    LA

    H 3072 H 1536 H 768 Aliments SOL

    FA

    FA

    H 6144 H 3072 H 1536 Bois Intervalle

    MI

    MI

    H 12288 H 6144 H 3072 Fer RE

    DO

    On remarquera que tous les intervalles dbutant une octave ne sont pas reprsents. Gurdjieff dit, selon Ouspensky, quils sont combls par la volont de lAbsolu, et par les masses du Soleil et de la Terre. (Tereshchenko dans Gurdjieff et la quatrime voie dveloppe un point de vue diffrent)

    Nous pouvons maintenant appliquer tout ce qui vient dtre dvelopp au fonctionnement dun tre humain.

    Pour cela, reprsentons-nous lorganisme humain sous la forme dune usine trois tages. Ltage du haut correspond la tte, celui du bas au ventre, la partie

  • infrieure du corps, et ltage mdian la poitrine. Cette usine absorbe et transforme 3 sortes de nourritures : les aliments, lair, les impressions. Nous avons vu que la nourriture physique tait lHydrogne 768 ou LA-SOL-FA dans la troisime octave cosmique de radiations.

    La nourriture physique se transforme sans encombre en des hydrognes plus fins, jusqu ce quelle parvienne la note Mi. Ici se trouve un intervalle combler. Et cest la seconde nourriture trique (lair) qui va permettre le franchissement de ce stade.

    Grce ce choc extrieur, lusine humaine va pouvoir fabriquer des hydrognes plus subtils. Le tableau suivant montre le travail complet de lorganisme aprs le premier choc de lair.

  • La troisime sorte de nourriture entre en nous comme hydrogne 48 sous forme dimpressions. Comme notre rception de celles-ci se fait de manire mcanique, cette nourriture na pas la possibilit dun dveloppement naturel en nous. Elle rsonne simplement en tant que DO 48 en nous, sans avoir la possibilit de donner de son nergie loctave de lair, ni de poursuivre sa propre octave volutive.

    Pour lhomme ordinaire, le travail de son usine sarrte l. Il existe pourtant une possibilit dintervenir consciemment afin de permettre aux diffrentes octaves de la nourriture de se transformer au-del de ce que la nature a prvu.

    Pas de formule magique, ni de poudre de perlimpinpin pour booster le travail de notre organisme. La clef est simple et dpend entirement de nous : se rappeler soi-mme au moment o une impression entre en nous.

    Si un homme parvient pratiquer le rappel de soi suffisamment longtemps, si au moment o entrent en lui des impressions, il a la conscience de ce qui se passe en lui, la nourriture des impressions est comme double en intensit et le travail de lorganisme peut se poursuivre et aboutir au rsultat suivant :

  • Pour le dveloppement ultrieur des deux octaves, il faut un second choc conscient. La pratique de la non-expression des motions dsagrables, de la non-identification intrieure est la prparation ce second effort.

  • Rfrences des ouvrages utiles pour approfondir lenseignement de Monsieur G. Gurdjieff. (voir aussi dans la bibliothque de l'association) :

    En premier lieu, je propose de lire louvrage de Pierre D. ouspensky Fragments dun enseignement inconnu . Cest le livre le plus accessible tant par les termes employs que par la richesse dmotions qui habitent le livre.

    Si la voie convient, alors il est possible de sengager dans les trois livres crits par Gurdjieff lui-mme :

    o Rcits de Belzbuth son petit-fils o Rencontres avec les Hommes remarquables o La vie nest relle que lorsque je suis

    Nicolas Tereshchenko a crit deux ouvrages fort intressants sur les ides de Gurdjieff :

    o Gurdjieff et la quatrime voie o Le message de Gurdjieff

    de Benett : J.G. Gurdjieff et le nouveau monde.

    de Claude G. Thompson : Lenseignement de G.I. Gurdjieff Les dossiers H : Georges Ivanovitch Gurdjieff. Textes recueillis par Bruno de

    Panafieu.

    Et bien sr, tous les livres que je ne connais pas, plus particulirement ceux crits en anglais.

    Pierre Cornuez

    16 avril 2004