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La psychomotricité, le langage et l’intelligence se développent simultanément.

Les acquisitions de l’enfant dans ces trois secteurs sont étroitement liées au développement affectif.

Le développement de l’enfantV. Garino-Legrand

26 janvier 2011

Le retard psychomoteur : retard des acquisitions posturales et du tonus

• facteurs favorisants : maladies génétiques, souffrance néonatales, malformations, séquelles de traumatismes, dysfonctionnement interactif précoce, carence affective…

Les anomalies du développement moteur

Le trouble de l’acquisition de la coordination :

Trouble spécifique du développement se manifestant par des difficultés de la motricité fine entrainant maladresse, imprécisions ou lenteur motrice

• Troubles de la coordination motrice– Ecriture non fonctionnelle– Troubles graphiques: géométrie, dessin– Difficultés lors des activités sportives

• Souvent : troubles du traitement visuo-spatial– Difficultés majeures en géométrie– Difficultés de repérage dans les cartes de géographie– Difficultés de repérage dans les tableaux– Difficultés d’organisation du regard gênant la prise d’informations sur les

supports trop chargés


L’hyperactivité

= TDAH, instabilité psychomotrice3 à 5% des enfants, début vers 5-6 ans, prédominance chez le garçon (7/1)On retrouve• - Un trouble déficitaire de l’attention• - Une hyperactivité• - Une impulsivité• - Des symptômes associés, plus ou moins marqués

Il s’agit d’un syndrome, dont les causes sont variées.Importance de la prise en charge pour éviter les conséquences sur le plan

familial et scolaire


Les tics, les TOCs

Tics : mouvements moteurs involontaires. Apparaissent vers l’âge de 6-7 ans, aggravés par le stress et disparaissant pendant le sommeil.

Peuvent être transitoires ou chroniques

TOC : trouble obsessionnel compulsifObsession de gestes répétés, avec un retentissement majeur.


Les troubles du langage oral

touchent environ 5% des enfants

• Les troubles de l’articulation• Le retard de parole (parler bébé)• Le retard simple de langage (langage rudimentaire, vocabulaire pauvre)• La dysphasie (langage absent ou sommaire chez un enfant de plus de

6ans)• Le mutisme• Le bégaiement

Les anomalies du développement du langage

Les troubles du langage écrit

La dyslexie

Les anomalies du développement du langage

• Le retard mental• Les troubles envahissants du développement

Les autres anomalies du développement

A l’inverse, certains enfants ont un développement plus rapide, différent : comment les prendre en compte ?

Le développement de l’enfant

Développement des enfants à haut potentiel intellectuel

Développement psychomoteur: en général conforme à l’âge chronologique

Quelque particularités : Capacité d’éveil calme supérieure à 8 mn chez le nouveau-né (normal 4 à 5 mn), quête visuelle soutenue

Excellent tonus postural, tient assis tôt…



Développement du langage : • langage oral avant 2 ans, phrases avant 18 mois• Apprentissage rapide de la lecture : seuls : 24% dont 77% avant 5 ans



Particularités du développement cognitif (P. Planche 2008) :

Rappels du développement piagétien• Étape sensori-motrice : de la naissance à 2 ans• Période de la pensée préopératoire concrète : 2-7 ans• Période de la pensée opératoire concrète : 7-11 ans• Période de l’opérativité formelle : 11-15 ans



Particularités du développement cognitif (P. Planche 2008) : comparaison d’un groupe d’enfants EHP avec un groupe d’enfants typiques de même âge mental

• Vers 5-7 ans (6,5 AM à 9,5 AM) , passage brutal de la non conservation des quantités discontinues (transvasement de perles) à la conservation

• Vers 6 ans (8 AM) : retard pour l’élaboration des notions spatiales : horizontalité, perspective, rattrapage en 2 ans

• Logico-mathématique identique à ceux du même âge mental à 9 ans ( 12,6 AM)

• Quantification des probabilités retard par rapport à ceux du même âge mental à 9 ans ( 12,6 AM)

• Puis performances conformes à l’AM vers 12 ans (AM>14ans)



Pas de développement plus précoce des « outils logiques » nécessaires à la réussite d’une tâche, mais adaptation rapide et recherche de stratégies de qualité. Les enfants EHP ont un niveau d’exigence élevé qui les motive pour trouver d’autres stratégies.

Capacité à mettre en place un raisonnement analogique : diminue le cout cognitif, nécessite de faire appel à la mémoire à long terme, de faire des liens.

Dyssynchronie cognitive : périodes d’accélération dans certains domaines



Hypothèse : les enfants EHP ne se développent pas de façon linéaire, mais selon autant de lignes que de champs en construction.



Au plan psycho-affectif : Une structure de la personnalité particulière Tout passe d’abord par les émotions

« Un surdoué pense d’abord avec son cœur » J Siaud-Facchin

• Hyperesthésie• Empathie : « éponge »• Sens de la justice qui les met parfois en difficulté• lucidité



Au plan psycho-affectif :des peurs

• Du dehors : enfant toujours aux aguets• Du dedans : liées à l’intensité des expériences vécues depuis l’enfance• Peurs parfois irrationnelles et incompréhensibles par l’adulte• Enfant vulnérable sur le plan émotionnel• Sentiment de solitude émotionnelle : « suis-je fou ? »



Au plan psycho-affectif : des difficultés de construction de leur personnalité

• Relations précoces à la mère parfois déstabilisante pour elle : difficulté d’accordage affectif

• Construction en faux self : l’enfant inhibe ses besoins et ses désirs propres pour répondre aux attentes

• Mise en place de mécanismes de défense : par la cognition (hyperintellectualisation), par l’humour, par la création d’un monde interne


Scolarisation des enfants HP : existe-t-il une formule idéale ?

Volonté institutionnelle de mettre en place « quelque chose » pour les EHP.

Les pratiques :• Accélération (saut de classe, 3 années en 2)• Regroupement par classe de niveau• Regroupement intra et inter classes• enrichissement



Le plus souvent en France : saut de classeEntrée anticipée au CP des enfants• 1960 : 20,1%• 1980 : 2,1%• 1999 : 1,2%Risque de décalage

Classes spéciales : non

Cursus normal sans adaptation : risque d’ennui et de désinvestissement scolaire



Classes à plusieurs niveaux :Pour « écouter » les autres quand les enfants HP ont finiMieux vaut CP-CE1 et CM1-CM2

Adaptations :Laisser l’enfant prendre un livre, lui donner d’autres exercices, lui donner la

parole pour lui permettre d’aller jusqu’au bout de ses idées, profiter des regroupements temporaires


Profils scolaires des enfants HPBetts et Kercher, 1999

• Élèves HP performants• Élèves HP autonomes• Élèves HP créatifs et extravertis• Élèves HP inhibés• Élèves HP avec troubles du comportement• Élèves HP sous-réalisateurs

Comment les repérer ?

Enfants HP en difficulté (C. Jankech 2000)

• 57 % bons/excellents élèves• 30 % de sous performants• 13-30 % en échec scolaire/mal orientés

Les difficultés apparaissent à l’école primaire pour exploser au collège

Echec : 4 garçons/1 fille 50 % chez les 12-18 ans

Comment les repérer ?

Comprendre leur manière d’apprendre

Se rappeler qu’il est indispensable :

• D’expliquer clairement ce que l’on attend• De préciser ce que l’on demande et sous quelle forme• D’explorer ce que l’enfant ne semble pas comprendre• D’être attentif aux mots que l’on emploie

« est-ce que tu as compris ce que je te demande ? »

Comment les aider à l’école ?


Se rappeler que l’enfant :

• Ne va pas répondre toujours juste• Ne dispose pas de la même compétence dans toutes les matières• Ne le fait pas exprès• Peut présenter un décalage entre ses aptitudes intellectuelles et son

développement moteur



Se rappeler que le haut potentiel :

• Peut revêtir des formes multiples, variables selon les sexes, le milieu environnant…

• Doit être relu à la lumière de la personnalité et du profil cognitif• S’accompagne de spécificités cognitives



Comment les aider :

• Ne pas pénaliser l’enfant qui a besoin de faire plusieurs choses en même temps

• Ne pas pénaliser la présentation• Favoriser les apprentissages qui valorisent la créativité• Autoriser l’utilisation d’un ordinateur pour la restitution des travaux



Comment les aider :

• Laisser une marge de manœuvre dans une activité proposée pour qu’il puisse se l’approprier et s’investir dans son travail

• Comprendre qu’un EHP doit voir le « pourquoi » de chaque tâche : donner du sens aux apprentissages

• Leur apprendre à décomposer leur raisonnement : les aider à remonter le chemin depuis la réponse jusqu’à l’énoncé

• Accepter que leur rythme ne soit pas celui de la classe : trouver ce qu’ils peuvent faire en attendant les autres

• Ne pas les pénaliser en leur donnant plus de travail, mais ne pas les laisser s’ennuyer



Comment les aider :

• Eviter les routines et les répétitions• Proposer des questions « ouvertes »• Favoriser la pensée divergente• Utiliser l’arborescence de la pensée



Comment les aider :

• Utiliser l’humour pour dédramatiser une situation• Favoriser les échanges parents-profs-élèves en les associant au

dialogue


« Les enfants précoces ne sont pas tout à fait comme les autres, mais comme les autres ce sont des enfants »

O. Revol

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