le cimetière du village

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Page 1: Le Cimetière du Village

Le Cimetière du VillageAuthor(s): J. BoïelleSource: Modern Language Notes, Vol. 6, No. 6 (Jun., 1891), pp. 177-178Published by: The Johns Hopkins University PressStable URL: http://www.jstor.org/stable/2918275 .

Accessed: 16/05/2014 04:46

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Page 2: Le Cimetière du Village

353 JZtZZe, iS9i. MiODERN LANG UAGE NOTES. Vol. vi, No. 6. 354

LE GITJETIERE DU VILLAGE. (Trad-ztil de P'a; giais de T. GRAY.)

1)D jour qui va mourir le beffroi dit le glas; Les troupeaux mugissalits colotorineint la prairie

Le laboureur atn nid r-evieint a pesants pas, La inuit repreind la terre, et le soiimmeil la vie.

Du paysage ardenit s'effacenit les tons d'or, Et danis l'air assonpi que le silenice enichainie,

L'oni na'enitenid qne le chant dui bourdon- qui s'enclort, Oui les brnits des bercails soliimeillanit dans la plailne.

Ou bieni elncor le cri du hibou g6missant, Qui, du haut de sa tour, au vert iianiteaci de lierre,

Vient se plainidre b soln Dieu de 'licldiscret passanit, Qni veut tronbler sonl regne anitiqne et solitaire.

Souis ces ormes rugueux, a loombre de ces ifs, Ofi s'610rent partout les tertres fcin6raires,

Danis la tombe chouchf&s, a jamais iniactifs, Du traniquille hameau lormelnt les simples pLres.

Du iiiatini embaunni 1'appel vivifiant. L'oiseau qui clit sa niote, abrit& sous la paille,

Le cri percant dci coq, le cor retelntissalt. Ne les appellenit pltis hi la rude bataille.

Elle est morte pour euix la flarmrne dci foyer, Potir eux nie veille plus l'activTe m6nagdre,

L) enfant sur lecirs genaoux, cueillalnt son ldoux baiser, N'ira plus b6gayer l'accueil de la chaucimiire.

Que de fois sous lecir facilx oiit plih les moissonis Comme lecir soc oucvrait uone terre obstin6e !

Coiiiiine ils melnaient joyecux l'attelage acix sillons Comme les bois tombaieiot aux couips de leur cogn6e!

Respectez, orgueilleux, leuir utile labecir, Leur borlheur innocent, leur destinee obscure;

GJardez-vocts d'acccieillir d'uic sotirire moqcieur D)e leurs simiiples r6cits la nalve lecture.

La pompe dci blason, le faste de ilOS rois, Tocit ce qui cle la maini de la fortucie tombe,

iReconmait de la miiort les rigocireuses lois:- Le sentier des hoinieurs ne coiclcuit qi'ih la tombe.

Et cous, ambitiecix, ine leur en vocilez pas, Si le miiarbre A lecirs os refcise ses troph6es,

OPl socis l'imllmeiose inef les pormpecix bosaiioas Vont 6branler la vTo tte acix voix des coryph6es.

L'ucrine aux inscriptionis, et le buste vivant, Peuvent-ils raviver le souffle qcii soiimmeille ?

Oci la loulange arclente, au patb6tiqcie accenit, I)e ilos morts ecldormis charmer la froide oreille ?

Quci sait si, dans ce lieci, perdci par-mi les bois, Ne git uin cocir rempli du celeste dclire;

Des mains pocivant porter le grand sceptre (les rois, OCu ravir tout un moio(le acix accords cle la lyre ?

MAais le savoir, charg6 des d6pouilles des ains, N'ouvrit jamais pour eux soin livre pleini de flamme,

La froide pauvrete, rtprimant leurs lans. Gla?a clals leur essor les tranisports de leur ame.

Plus d'uln joyau sanis prix, de l'6clat le plus pur, Demeture eniseveli danis les mers iinsoindables;

Plus d'unie fleur 6clot clais quielque coin obscLIr Pour jeter ses parftumiis aux veints deserts des sables.

Quelque Hampdeni rustique, au courage obstin&, Implacable enneremi de toute tyranniiie,

ULi Milton ilnconnilu l't peut-ktre est couch6, Uin Cronm-well inlnocenit dui sanig de sa patrie.

De s6niats attenitifs s'attirer les bravos, De ruine et de mort mepriser les meniaces,

R6pandre l'abonidalnce au seini des verts lanieaux, Et d'uni niomii glorieux lire partout les traces,

Ne ftut pas leur destinl: Eni borinanit leur vertu, Le sort leur initerdit d'etre gralnds par le crimiie,

De imaoniter au pouvoir par le saiig r6pandu, De reftuser la grace a Ilhomle leur victime,

D'touffer clans le cceur ses elanis vers le vrai, De celer les rougeurs d'unie honite ing6nue,

D'elntasser sur l'autel dlu granid luxe 1hont6, Uni eincenis que la Muse a ses fils distribue.

Loini dui peuple eni furie et loin de ses debats, Leurs modlestes clsirs jamais ne s'6carterent

I)ans les rianits vallons, timoins de leurs ebats, Ils v6curent sanis bruit et sans bruit les quitt&rent.

A leurs os toutefois pour servir de rempart, Un fr.le monumenit dont 1' lge fait le charme,

Orne de vers grossiers, de sculptures sans art, V demande au passant le tribut d'unie larimie.

Leurs ages que la muse y grave avec amour, Reiiplacent l'elegie aux paroles de flamme;

Et bien des textes saints, qu'elle a semes autour, V preparent le sage a renidre a Dieu sonl ame.

Car quel est l'hommle, en proie a l'oubli destructeur, Qui sut jamais quitter cette attachante vie,

Laisser la chaulde eniceinte ofi lui vint le bonheulr, Sans jeter en arriere uni long regard d'envie ?

Sur quielque cceur aimlant l'Fame comipte au depart, L'ceil quii se fermiie a droit au (ionl de quelques larii-mes;

Mort, d'affectionis 1'homme encore veut sa part, Et d'un bonheulr eniftui senitir toujours les clharmes.

Pour toi, qui te souvlienis de nos morts dedaignes, Qui t'es fait de leur vie un ficlele interprete,

Si, dains ces lieux, par la reverie amen&s, De sympathiques cceurs s'informenat du poRte:-

Des vieux aux cheveux blancs peut-'etre leur (lironit: Noiis l'avons Nu souvenit, au levTer cle l'aurore,

Foulant d'uni pas hi'ttif les hlumides gazonis, Devancer sur le moint l'astre ch$ri de Flore.

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Page 3: Le Cimetière du Village

355 June, I89I. MODERN LANGUAGE NOTES. V"ol. vi, No. 6. 356

Au pied de ce vieux hetre, incline par le temps, Qui fait monter si haut ses bizarres racines,

Souven-t il s'etendait, pensif et nonchalant, Contemplant le ruisseau qui fuit sous les collin-es.

Tout aupres de ce bois, qui rit comme en m6pris, I1 errait, murmurant ses fantasques pensees,

Soucieux, abattu, languissant, ind6cis, Victime, aurait-on dit, d'esp6rances bris6es.

Sur la bruyere, au pied de l'arbre qu'il aimait, Un jour on le chercha; mais la place etait vide,

Mais au bord de ce bois, oii naguere il errait, On n'entendait plus fuir que le ruisseau limpide.

Le lendemain, en deuil, avec des chants de mort, Nous le vimes porter le long du cimnetiere:

Approche et lis (toi qui sais lire) ce qu'alors Sous cette vieille dpinie oni grava sur la pierre.

L' EPITAPHE.

Ici repose, avec la terre pour tombeau, Un jeune homme oubli6 de la fortunie amie

La Muse avec faveur l'accueillit au berceau; 1I fut l'enfant gate de la m6lancolie.

G6n6reux de nature et sincere de coeur, Le ciel a ses bienfaits pesa la r6compense;

I1 donna ce qu'il eut (une larme au rmalleur), 11 obtint uin ami pour prix de sa constance.

Laissez dans le tombeau, ce fut son dernier vrCu, Descendre son m6rite et dormir ses faiblesses:

Dans le sein de son pere et le sein de son Dieu, Ils attendenit treemblants l'effet de ses promesses.

J. BoiELLE. Dulzwich College, iLondon.

OLD FRENGJI abomer- AND abosmer.

THE purpose of this note is to point out that these two 0. Fr. forms, which have ever since the time of DU CANGE been considered as standin-, for one and the same word, are in reality two words, distinct both in origin and use. The case is so simple as scarcely to call for more than anl orderly disposition of the facts. No new etymology is here offered, thouigh the correctness is tested of what I sup- posed to be a new etymology, before finding it recorded, where least to have been expected, in the collection of LA CURNE DE SAINTE

PALAVE.

I. Abomiier has from the first been correctly referred to Lat. ABOMINARI (for which PLAU-

TUS has a collateral active form ABOMINARE).

In the proper sense of 'Mod. Fr. abominier it occurs, so far as I have been able to discover, only once: Cambridge Psalter v, 5, "Hume de sancs e tricheur abomiieral nostre Sire (Vir- ruim sanguinum et dolosum abominzabilu- Dominus)"-incidentally referred to by DIEZ, E. W., iic , s. v. abone. I

GODEFROV, however, cites two examples of its derivative verbal noun tabosme,2 with corresponding meaniing: " Cil qui la veoient de loing avoient granit abosine de lIii veoir."

And A Dieu en vint si grant abosme Qtie pour ce Gomorre et Sodonme II fist toutes ardoir en celndre.

A specialized meanling of abomzer, that of nauseare,' is noted by Du CANGE and later

lexicograplhers as occtirrin1g in the " Miserere" of the RENCLUS DE MOILIENS:

Moult est en enfermete grant, Homs qui abosmze (3) sa viande.

This again is the only occurrence of tlle word that I am able to cite with the meaning 'inani- seare,' but it is abundanitly supported by a corresponding use of the Low Lat. abonijiialio, 0. Fr. abonzinalion: " Cum homo antequanm cibum accipiat, abomniia/ionem patiatur, " etc.; anid " La mentlhe . . . conforte l'estomac et donne apetit de manigier et oste abomina- lion (Du CANGE, S. v. abonminatio).

2. With the above abonter Du CANGE and subsequient lexicographers, with the exception of LA CURNE, have confounded the word abosiner 'to cast downi, deject.' LA CURNE, on the other hand, is ignorant of abowHer (-ABOMINARI), but has, as I believe, correctly explained abosiner. His treatment of the wvord (slightly abridged) is as follows:

"ABOSMER, verbe. Abysmer. Precipiter dans un abyme, c'est le sens

propre de ce mot, que ilos ancienis Autetirs, les Poetes surtout, employoient absolument et au figire', pour exprimer la constertnationi, la dou-

I For the form cf. ALLUMINARE aluntier, NOMINARE nomzzer-, SEMINARE seater.

2. GODEFRoy has also an adjective, ABOSME 'plonge dalns la douleur,' with the single citation, " Que j'ai le ctser abosme et triste." But this is evidenitly the past participle abosine' (treated in the present article under 2.), with crasis of final e and inital e.

3 Spelt abomize in another citation of the same passage by GODEFROY from a different maniuscript.

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