le cancer du sein de l’homme a propos de deux cas avec revue de la litterature

28
LE CANCER DU SEIN DE L’HOMME A PROPOS DE DEUX CAS AVEC REVUE DE LA LITTERATURE MALLAT N, EL MHABRECH H, FEKI W, AISSA A, STITA W, BOUGUIZENE S, MORGENE A, ALOUINI R STR 2011

Upload: waseem

Post on 08-Jan-2016

65 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

LE CANCER DU SEIN DE L’HOMME A PROPOS DE DEUX CAS AVEC REVUE DE LA LITTERATURE. MALLAT N, EL MHABRECH H, FEKI W, AISSA A, STITA W, BOUGUIZENE S, MORGENE A, ALOUINI R. STR 2011. INTRODUCTION.  Le cancer du sein de l’homme est une entité rare (

TRANSCRIPT

LE CANCER DU SEIN DE

L’HOMME

A PROPOS DE DEUX CAS AVEC

REVUE DE LA LITTERATURE

MALLAT N, EL MHABRECH H, FEKI W, AISSA A, STITA

W, BOUGUIZENE S, MORGENE A, ALOUINI R

STR 2011

Le cancer du sein de l’homme est une entité rare (<1% des cancers de l’homme)

Il se développe sur un tissu mammaire vestigial

Le carcinome canalaire en représente le type histologique le plus fréquent

Il s’agit d’une pathologie diagnostiquée le plus souvent à un stade avancé rendant son pronostic plus sombre

Les cancers mammaires de l’homme ont beaucoup de similitudes avec celui de la femme hormis quelques différences

INTRODUCTION

OBSERVATION N°1

Patient âgé de 88 ans, sans antécédents pathologiques

notables

Motif de consultation: tuméfaction rétro-aréolaire du sein

gauche évoluant depuis une année

Examen clinique: masse mammaire, indolore, dure, fixée

aux plans profond et superficiel, sans

signes inflammatoires en regard mesurant 8

cm de grand axe

adénopathie axillaire homolatérale

organes génitaux externes sans

anomalies

OBSERVATION N°1

Mammographie

Volumineuse opacité à contours polycycliques

occupant la totalité du sein contenant des

microcalcifications de forme irrégulière et polymorphe,

groupées en un foyer triangulaire

Rétraction cutanée

Lésion classée : ACR5

Mammographie du sein gauche en incidence de profil: Volumineuse opacité occupant la totalité du sein gauche avec rétraction cutanée et des microcalcifications irrégulières et polymorphes.

OBSERVATION N°1

Échographie

Masse hypoéchogène hétérogène avec une plage

centrale anéchogène et des microcalcifications

Elle infiltre le muscle grand pectoral

Échographie du sein gauche: Masse tumorale

hétérogène hypo échogène ayant une plage centrale

anéchogène et des microcalcifications

OBSERVATION N°1

Bilan d’extension ( scintigraphie osseuse, radiographie

de thorax, échographie abdominale, CA 15-3) négatif

Microbiopsie tumorale sous guidage échographique:

carcinome canalaire infiltrant.

Le patient avait subit une mastectomie emportant les

muscles pectoraux et un curage ganglionnaire jusqu’à la

chaîne subscapulaire postérieure.

Examen anatomopathologique définitif :

carcinome canalaire infiltrant grade II SBR envahissant la peau

et les muscles pectoraux avec des récepteurs hormonaux

positifs à 80% pour la progestérone et à 40% pour l’œstrogène

Le patient refusait l’hormonothérapie et était perdu de vue.

OBSERVATION N°1

Prolifération en tubes et en amas de cellules

carcinomateuses atypiques (Hematoxyline-Eosine*400)

OBSERVATION N°2

Patient de 46 ans, opéré pour hernie inguinale en 1996 et

pour abcès périnéal en 2001

Motif de consultation: mastodynie gauche évoluant depuis

3 ans

Examen clinique : masse mammaire gauche dure, ferme,

mal limitée et ulcérée de 4 cm environ de diamètre

s’accompagnant d’une rétraction cutanée et d’une

adénopathie axillaire homolatérale

OBSERVATION N°2

Mammographie

Masse rétro-mamelonnaire, polylobulée, à

contours spiculés par endroit

Rétraction cutanée

Absence de microcalcifications

Lésion classée : ACR 4

Mammographie du sein gauche en

incidence de profil: opacité lobée

occupant la région retro mammaire

associée à une rétraction cutanée.

OBSERVATION N°2

Échographie

Masse échogène discrètement hétérogène

s’accompagnant d’une atténuation des faisceaux ultra-

sonores de 5 cm environ de grand axe

Adénopathie axillaire

Echographie mammaire du sein gauche : masse tumorale hétérogène lobulée s’accompagnant d’une discrète atténuation des faisceaux ultra sonores

OBSERVATION N°2

Microbiopsie échoguidée: Carcinome canalaire infiltrant SBR II

L’antigène carcinome embryonnaire (ACE) = 43 U/ml

Bilan d’extension : Radiographie de thorax, une échographie

abdominale: normales

Scintigraphie osseuse: Hyperfixation sur

la voûte crânienne en projection

temporo-occipitale gauche

Scanner cérébral: normal.

Le patient avait eu une chimiothérapie néo-adjuvante en 4

cures complétée par une Patay gauche

Examen anatomopathologique définitif : Quelques

rares cellules tumorales calcifiée au sein d’un stroma

scléreux et hyalin avec métastase ganglionnaire

OBSERVATION N°2

COMMENTAIRE

Le cancer du sein chez l’homme représente :

0,7% des cancers du sein

1% des cancers de l’homme

Incidence = 1/100000 100 fois inférieure à celle chez la

femme

Âge moyen = 67 ans 5 à 10 ans plus tard que chez la

femme

L’atteinte bilatérale chez l’homme étant rare, estimée à moins

de 2%

COMMENTAIRE Facteurs de risque

Communs aux deux sexes :

les antécédents familiaux

les états d’hyperoestrogénie

les mutations BRCA1 et BRCA2

l’exposition aux champs électro-magnétiques et à des températures élevées

Propre de l’homme :

la cryptorchidie

les cancers et les traumatismes testiculaires

Le syndrome de Klinefelter

La gynécomastie

Le délai entre le premier signe clinique et la première

consultation est souvent plus long

Il se présente le plus souvent sous forme d’un nodule retro

mamelonnaire dure, mal limité et douloureux avec possibilité

d’écoulement séro-sanguinolant

Des adénopathies sont retrouvées dans 50% des cas environ

COMMENTAIRE

COMMENTAIRE L’écho-mammographie est l’exploration de base des nodules du

sein chez l’homme

La sensibilité et la spécificité de la mammographie dans le diagnostic de cancer du sein de l’homme sont 92% et 90% respectivement

La mammographie trouve sa place pour faire la différence entre une gynécomastie et une lésion cancéreuse

Une seule incidence peut être réalisée, elle doit comprendre les mêmes éléments d’étude que chez la femme et doit aboutir à la même classification ACR

Les signes de malignité à rechercher sont les mêmes que chez la femme tels qu’une opacité stellaire ou une distorsion architecturale

Les microcalcifications sont, par contre, moins fréquentes que chez la femme

COMMENTAIRE

L’échographie retrouve également les mêmes signes de

malignité et offre la possibilité d’une biopsie échoguidée qui

elle seule permettra la certitude diagnostique de malignité

L’IRM n’est qu’exceptionnellement indiquée

Dans le cadre du bilan d’extension, une radiographie

thoracique standard, une échographie abdominale et une

scintigraphie osseuse sont indiquées.

Les types histologiques sont similaires entre les deux sexes mais les distributions relatives sont différentes avec une fréquence élevée des carcinomes canalaires infiltrants (80%)

Le carcinome lobulaire est rare en raison de l’absence de lobules terminaux chez l’homme

La maladie de Paget et les cancers inflammatoires sont rares chez l’homme

Le taux d’expression des récepteurs hormonaux (à l’œstrogène et à la progestérone) est significativement plus important chez l’homme que chez la femme et augmente avec l’âge

L’expression des récepteurs Her2-neu est moins fréquente chez l’homme que chez la femme respectivement 2 à 15% contre 18 à 20%

COMMENTAIRE

COMMENTAIRE

Le traitement à un stade précoce ressemble à celui de la femme

avec une indication plus large au curage axillaire

La radiothérapie est plus indiquée chez l’homme en raison de la

fréquence d’atteinte mamelonnaire ou cutanée

L’hormonothérapie est indiquée si récepteurs hormonaux positifs

Au stade métastatique, les mêmes règles de traitement sont

gardées, l’hormonothérapie est largement indiquée, la

chimiothérapie trouve sa place si la maladie est à progression

rapide

Les facteurs de pronostic sont également les mêmes chez les

deux sexes et sont essentiellement la taille tumorale et la

présence d’adénopathies

Le cancer du sein et entre autre le carcinome canalaire

infiltrant a le même pronostic que le cancer du sein chez la

femme au même stade

COMMENTAIRE

CONCLUSION

cancer du sein existe chez l’homme

Il présente des caractéristiques et une prise en charge diagnostique et thérapeutique similaires au cancer du sein chez la femme, et à stade égal

La particularité chez l’homme est sa découverte à un stade tardif

Un dépistage systématique pour les hommes à risque permettrait un diagnostic plus précoce et un meilleur pronostic

Il est très important que l’examen des seins et des aires axillaires fassent partie, comme chez la femme, de façon systématique de l’examen clinique général de l’homme, en particulier chez les patients atteints de troubles métaboliques et endocrinologiques tels que le diabète, l’obésité, l’hypercholestérolémie

[1] Z. Benchellal , A. Wagner , Y. Harchaoui , N. Hutena, G. Body. Cancer du sein chez l’homme : à propos de 19 cas. Annales de Chirurgie 2002;127: 619–23.

[2] Gómez-Raposo C, Zambrana Tévar F, Sereno Moyano M, López Gómez M, Casado E. Male breast cancer. Cancer Treatment Reviews xxx (2010) xxx–xxx.

[3] Ottini L, Palli D, Rizzo S, Federico M, Bazan V, Russo A. Male breast cancer. Critical Reviews in Oncology/Hematology 2010;73 :141–55.

[4] Ying M.W.L, Agrawal A, Cheung K-L. The ‘other half’ of breast cancer: A review of male breast cancer. JMHG 2005 ; 2(4) :406–13.

[5] Onamia S, Ozakia M, E. Mortimerb M, Kumar Pala S. Male breast cancer: An update in diagnosis, treatment and molecular profiling. Maturitas 2010 ; 65 : 308–14.

REFERENCES

[6] Heinig J, Jackisch Ch, Rody A, Koch O, Buechter D, P.G.Schneider H. Clinical management of breast cancer in males: a report of four cases. European journals of Obstetrics & Gynecology and Reproductive biology 2002; 102: 67-73.

[7] Shi A, Georgian-Smith D, D. Cornell L, A. Rafferty E, Staffa M, Hughes K, B. Kopans D. Male Breast Mass with Calcifications. AJR 2005;185 : S205–S213.

[8] Mathew J, H. Perkins G, Stephens T, P. Middleton L, Yang W-T. Primary Breast Cancer in Men: Clinical, Imaging, and Pathologic Findings in 57 Patients. AJR 2008; 191:1631–39.

[9] Arnould N, Pouget O, Gharbi M, Brettes J-P. Cancer du sein chez l’homme: existe-t-il une similitude avec le cancer du sein chez la femme. Gynécologie Obstétrique & Fertilité 2006;34:413-419

REFERENCES