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Le péage poids lourds repoussé début 2015 L’entrée en vigueur du péage de transit poids lourds, dispositif de financement des infrastructures de transport qui a succédé à l’Écotaxe en France, a été repous- sée aux “premiers mois de 2015” au lieu du 1 er janvier, a annoncé vendredi 26 sep- tembre le secrétariat d’État aux Transports. “Ce n’est pas une décision de report sine die, mais une question de semaines supplémentaires pour mener à bien l’expéri- mentation” du péage qui dé- marrera le 1 er octobre, et faire les modifications législatives requises, a expliqué Alain Vidalies. Au salon des techniques fer- roviaires InnoTrans de Berlin, qui s’est achevé vendredi 26 sep- tembre, les balises et logiciels embarqués sur les trains attirent un public plus clairsemé que les rutilantes locomotives ou les si- mulateurs de conduite grandeur nature. La signalisation, cet art discret de mener un train d’un point à un autre, s’avère pour- tant stratégique : la sécurité des voyageurs en dépend, de même que l’augmentation de la ca- dence sur des lignes de train et métro souvent saturées, urbani- sation oblige. D’un point de vue sécuritaire, la signalisation joue un rôle plus important que les trains eux-mêmes. “Les passa- gers d’un train express de 1930” bénéficiant de la signalisation actuelle “seraient nettement plus en sécurité” que ceux d’un train moderne avec des normes de si- gnalisation dépassées, relevait récemment le site spécialisé Intelligent Signalling. Ces dernières années, les dé- faillances de la signalisation ont été pointées dans l’enquête sur le déraillement du train de Saint-Jacques-de-Compostelle en juillet 2013 (79 morts et près de 180 blessés), et dans la collision un an plus tard de deux trains près de Pau (40 blessés). Avec de tels risques en tête, le marché de la signalisation ne concerne pas seulement l’équipement de lignes nouvelles, une activité florissante dans les pays émergents, mais aussi la modernisation de lignes anciennes, qui préserve des pers- pectives de croissance dans les pays occidentaux. La dernière étude de l’Industrie européenne du Rail (Unife) pro- mettait ainsi un taux de croissance d’environ 3,3 % par an au marché mondial de la si- gnalisation dans les cinq pro- chaines années, plus que les 2 % attendus dans le matériel roulant. “Les marges y sont aussi plus confortables, de l’ordre de 10 à 15 % contre une fourchette de 5 à 10 % dans le matériel. C’est une industrie de logiciels, assez légère en termes de capitaux”, explique Gilles Roucolle, consultant chez Oliver Wyman. Sur ce créneau “partagé entre sept-huit grands acteurs”, la consolidation a dé- marré début 2013, avec le rachat par l’allemand Siemens de la branche signalisation du britan- nique Invensys pour 2,2 milliards d’euros, créant le numéro un du secteur (20 % du marché). La bataille autour d’Alstom, au printemps dernier, a failli donner naissance à un géant européen regroupant Alstom et Siemens, mais se solde finalement par l’ap- port des activités signalisation de General Electric au groupe fran- çais, devenu le dauphin de son rival allemand. BAL DE PRéTENDANTS POUR ANSALDO Les regards se tournent désor- mais vers l’italien Ansaldo STS (10 % du marché), qui équipe les lignes grande vitesse en France. Pas moins de six prétendants, dont Bombardier, Thales et Hitachi, se pressent autour de ce joyau mis en vente par Finmeccanica, qui souhaite se délester du même coup de sa filiale de matériel rou- lant Ansaldo Breda, plombée par les dettes. “Comme il s’agit d’un marché fragmenté, où les normes nationales créent des monopoles de fait, les complémentarités géographiques se trouvent faci- lement et les fu- sions posent peu de problèmes de redondances”, souligne Gilles Roucolle. Alstom ne s’est pas mêlé du dossier Ansaldo mais le patron de sa branche Transport, Henri Poupart-Lafarge, a fait savoir lors d’InnoTrans que son groupe “continuerait à participer à la consolidation” dans la signa- lisation, une fois digéré l’union avec General Electric mi-2015. “On aura un bilan solide qui nous permettra de financer des acqui- sitions”, a relevé Henri Poupart- Lafarge, sans toutefois commen- ter le chiffre de 2 milliards d’euros avancé par certains analystes pour évaluer ce trésor de guerre. Coralie FebVRe Ferroviaire En plein essor, la signalisation aiguise les appétits Avec ses marges juteuses et ses promesses de croissance, le marché de la signalisation ferroviaire aiguise les appétits des géants du rail, lancés dans une consolidation initiée par la fusion Siemens-Invensys début 2013. “La signalisation, cet art discret de mener un train d’un point à un autre” Aérien : Les low-cost ont imposé leurs règles du jeu page 2 Infrastructures/ Institutions Stef : Un site optimisé à Strasbourg Heppner : De nouveaux murs à Mulhouse Entreprises 69 e année - N°19.293 Lundi 29 Septembre 2014 ISSN 0395-8582 - CPPAP 0313T79480 © AnsAldo page 3 International Transport Company Freight Forwarder - Project & Oil Field cargo - Deepwater and off shore project - Supply chain specialist - 4 PL dedicated Agencies in Nigeria (Lagos and Port Harcourt) 48 rue de l’Aubépine 92160 ANTONY Tél : + 33 1 55 59 07 70 Fax : + 33 1 49 84 06 54 mailto: [email protected] http://www.Transprojets.com EUROREGIE 07/2014 Dans la signalisation, les marges sont de l’ordre de 10 à 15 %

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Page 1: Lantenne 29 09 14

Le péage poids lourds repoussé début 2015

L’entrée en vigueur du péage de transit poids lourds, dispositif de financement des infrastructures de transport qui a succédé à l’Écotaxe en France, a été repous-sée aux “premiers mois de 2015” au lieu du 1er janvier, a annoncé vendredi 26 sep-tembre le secrétariat d’État aux Transports. “Ce n’est pas une décision de report sine die, mais une question de semaines supplémentaires pour mener à bien l’expéri-mentation” du péage qui dé-marrera le 1er octobre, et faire les modifications législatives requises, a expliqué Alain Vidalies.

Au salon des techniques fer-roviaires InnoTrans de Berlin, qui s’est achevé vendredi 26 sep-tembre, les balises et logiciels embarqués sur les trains attirent un public plus clairsemé que les rutilantes locomotives ou les si-mulateurs de conduite grandeur nature. La signalisation, cet art discret de mener un train d’un point à un autre, s’avère pour-tant stratégique : la sécurité des voyageurs en dépend, de même que l’augmentation de la ca-dence sur des lignes de train et métro souvent saturées, urbani-sation oblige. D’un point de vue sécuritaire, la signalisation joue un rôle plus important que les trains eux-mêmes. “Les passa-gers d’un train express de 1930” bénéficiant de la signalisation actuelle “seraient nettement plus

en sécurité” que ceux d’un train moderne avec des normes de si-gnalisation dépassées, relevait récemment le site spécialisé Intelligent Signalling.

Ces dernières années, les dé-faillances de la signalisation ont été pointées dans l’enquête sur le déraillement du train de Saint-Jacques-de-Compostelle en juillet 2013 (79 morts et près de 180 blessés), et dans la collision un an plus tard de deux trains près de Pau (40 blessés). Avec de tels risques en tête, le marché de la signalisation ne concerne pas seulement l’équipement de lignes nouvelles, une activité florissante dans les pays émergents, mais aussi la modernisation de lignes anciennes, qui préserve des pers-pectives de croissance dans les pays occidentaux.

La dernière étude de l’Industrie européenne du Rail (Unife) pro-mettait ainsi un taux de croissance d’environ 3,3 % par an au marché mondial de la si-gnalisation dans les cinq pro-chaines années, plus que les 2 % attendus dans le matériel roulant. “Les marges y sont aussi plus confortables, de l’ordre de 10 à 15 % contre une fourchette de 5 à 10 % dans le matériel. C’est une industrie de logiciels, assez légère en termes de capitaux”, explique Gilles Roucolle, consultant chez Oliver Wyman. Sur ce créneau “partagé entre sept-huit grands acteurs”, la consolidation a dé-marré début 2013, avec le rachat par l’allemand Siemens de la branche signalisation du britan-nique Invensys pour 2,2 milliards d’euros, créant le numéro un du secteur (20 % du marché). La bataille autour d’Alstom, au

printemps dernier, a failli donner naissance à un géant européen regroupant Alstom et Siemens, mais se solde finalement par l’ap-port des activités signalisation de General Electric au groupe fran-çais, devenu le dauphin de son rival allemand.

Bal de prétendants pour ansaldo

Les regards se tournent désor-mais vers l’italien Ansaldo STS (10 % du marché), qui équipe les lignes grande vitesse en France. Pas moins de six prétendants, dont Bombardier, Thales et Hitachi, se pressent autour de ce joyau mis en vente par Finmeccanica, qui souhaite se délester du même coup de sa filiale de matériel rou-lant Ansaldo Breda, plombée par les dettes. “Comme il s’agit d’un marché fragmenté, où les normes nationales créent des monopoles de fait, les complémentarités géographiques se trouvent faci-

lement et les fu-sions posent peu de problèmes de redondances”, souligne Gilles Roucolle. Alstom ne s’est pas mêlé du dossier Ansaldo mais le

patron de sa branche Transport, Henri Poupart-Lafarge, a fait savoir lors d’InnoTrans que son groupe “continuerait à participer à la consolidation” dans la signa-lisation, une fois digéré l’union avec General Electric mi-2015. “On aura un bilan solide qui nous permettra de financer des acqui-sitions”, a relevé Henri Poupart-Lafarge, sans toutefois commen-ter le chiffre de 2 milliards d’euros avancé par certains analystes pour évaluer ce trésor de guerre.

Coralie FebVRe

Ferroviaire

En plein essor, la signalisation aiguise les appétits

Avec ses marges juteuses et ses promesses de croissance, le marché de la signalisation ferroviaire aiguise les appétits des géants du rail, lancés dans une consolidation initiée par la fusion Siemens-Invensys début 2013.

“La signalisation, cet art discret

de mener un train d’un point à un autre”

Aérien :Les low-cost ont imposé leurs règles du jeu

page 2

Infrastructures/Institutions

Stef :Un site optimisé à Strasbourg

Heppner :De nouveaux murs à Mulhouse

Entreprises

69e année - n°19.293 lundi 29 septembre 2014 ISSN 0395-8582 - CPPAP 0313T79480

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International Transport CompanyFreight Forwarder

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2014

Dans la signalisation, les marges sont de l’ordre de 10 à 15 %