l’allergie à l’insuline : à propos d’un cas clinique

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260 Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 252–261 enjeu thérapeutique majeur. La littérature et notre cas indiquent une probabilité de récidive de quelques semaines ou mois. Conclusion.– La réintroduction d’IFN de forme pharmacocinétique différente a entraîné une récidive de la PnI. Elle n’a pas constitué une alternative thérapeu- tique et l’arrêt définitif de la molécule était donc recommandé. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.111 Médi-24 Hypersensibilité aux antibiotiques chez les patients atteints de mucoviscidose M.L. Uffredi Centre hospitalier Bretagne atlantique, Vannes, France Introduction.– Il existe une fréquence très élevée d’hypersensibilité aux antibiotiques chez les patients atteints de mucoviscidose. Le diagnostic d’hypersensibilité allergique est difficile. Nous présentons ici 6 patients atteints de mucoviscidose qui ont eu des réactions d’hypersensibilité aux antibiotiques. Méthodes.– Les dossiers présentés ont été recueillis au CRCM (centre de res- sources et de compétences pour la mucoviscidose) du Morbihan et au CRCM d’Angers. Résultats.– Synthèse des résultats. Obs Âge Sexe Mutation cftr Colonisation chronique à âge de début Antibiotiques Symptômes Délai 1 22 M F508/F508 P. aeruginosa 19 ans Ceftazidime Tazocilline Prurit, oedème, erythème EPF 48 h 2 27 F F508/F508 S. aureus P. aeruginosa 26 ans Meropénème ceftazidime Linézolide Prurit, urticaire < 30 min 3 21 M F508/F508 P. aeruginosa 20 ans Ceftazidime EPF 8 jours 4 28 F F508/ W846Xexon14 P. aeruginosa 25 ans Ceftazidime Prurit, érythème, angi-œdème 2H 5 17 M 3659del C/1078 del T P. aeruginosa 9 ans Ceftazidime Urticaire géante 30 min 6 10 M F508/F508 P. aeruginosa 6 ans Ceftazidime Prurit, urticaire, œdème 2h Seuls deux patients ont eu des tests cutanés positifs aux antibiotiques incriminés. Discussion.– La diversité des réactions et le délai d’apparition variable des lésions rend difficile le diagnostic d’hypersensibilité immunologique ou non. Les tests cutanés sont peu prédictifs. La démarche habituelle est de réaliser des protocoles d’accoutumance. Conclusion.– Les réactions d’hypersensibilité aux antibiotiques chez les patients atteints de mucoviscidose posent un réel problème de diagnostic et de prise en charge. Les résultats des tests cutanés le plus souvent négatifs et parfois l’échec des protocoles d’accoutumance suggère l’existence d’un mécanisme non immunologique ou immunologique inhabituel (p-i concept). Pour en savoir plus Whitaker P, Shaw N, Gooi J, Etherington C, Conway S, Peckham D. Rapid desensitization for non-immediate reactions in patients with cystic fibrosis. J Cyst Fibros 2011; 10: 282–285. Cernadas JR, Brockow K, Romano A, Aberer W, Torres MJ, Bircher A, Campi P, Sanz ML, Castells M, Demoly P, Pichler WJ. General considerations on rapid desensitization for drug hypersensitivity–a consensus statement. Allergy 2010; 65: 1357–1366. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.112 Médi-25 Toxidermie à l’hydroxyzine : un piège ! M. Benhayoun a , S. Leroy a , A. Spreux b , T. Passeron c , J.P. Lacour c , E. Castela c a Service de pneumologie, CHU de Nice, France b Centre de pharmacovigilance, CHU de Nice, France c Service de dermatologie, CHU de Nice, France Introduction.– Les antihistaminiques antiH1 sont classiquement utilisés dans le traitement symptomatique des manifestations allergiques avec un bon profil de tolérance. Nous rapportons un cas de toxidermie à l’hydroxyzine. Méthodes.– Un patient de 51 ans était hospitalisé pour un érythème généralisé évoluant depuis 5 jours sans altération de l’état général ni fièvre. L’interrogatoire relevait l’introduction de naproxène, 48h avant le début des signes. Le tableau associait érythème scarlatiniforme, cytolyse (1,5 N), hyperéosinophi- lie (1100/mm3), remaniements eczématiformes en histologie. L’évolution était rapidement favorable sous antiH1 (polaramine ® , cétirizine) et dermocorticoïdes. Le diagnostic de toxidermie aux AINS était porté. Quatorze j plus tard, il pré- sentait une récidive sans prise d’AINS mais d’hydroxyzine 12 h avant le début des signes. L’interrogatoire retrouvait la prise de ce traitement lors du premier épisode. Son imputabilité était évoquée et confirmée par patch test (PT) (30 % vas) ++ à 72 heures à l’hydroxyzine, négatifs pour cétirizine et naproxène. Discussion.–L’hydroxyzine fait partie de la famille des pipérazines. Une ving- taine de cas d’hypersensibilités immédiates et retardées ont été rapportés. Dans notre cas, la prise d’hydroxyzine n’était pas relevée dans la première enquête médicamenteuse (omission du patient ? Non retenue par le clinicien ?). De rares cas d’allergies croisées entre molécules de la famille des pipérazines (cetirizine, hydroxyzine et lévocétirizine) ont été décrits. De fac ¸on cohérente à la clinique, le PT est resté négatif à la cetirizine. Il est possible que l’allergène ne soit pas ce noyau commun. Conclusion.– Les toxidermies aux antiH1 sont rares mais non exceptionnelles. Ce cas rappelle la nécessité de rester systématique dans l’établissement des imputabilités médicamenteuses. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.113 Médi-26 L’allergie à l’insuline: à propos d’un cas clinique L. Ben Mahmoud a , H. Ghozzi a , N. Bahloul b , A. Hakim a , Z. Sahnoun a , M. Mnif c , K. Zeghal a a Laboratoire de pharmacologie, faculté de médecine de Sfax, Sfax, Tunisie b Service d’allergologie, hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisie c Service d’endocrinologie, hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisie Introduction.– Depuis l’introduction de l’insuline recombinante humaine hau- tement purifiée puis des analogues, la fréquence de l’allergie à l’insuline a notablement diminué. Nous rapportons un cas rare d’allergie authentifié à l’insuline. Résultats.– Il s’agit d’une femme MA, âgée de 68 ans aux antécédents de dia- bète depuis l’âge de 36 ans sous metformine et d’hypertension artérielle depuis 5 ans sous aténolol. Depuis juillet 2013, la patiente a passé au stade de dia- bète insulino-nécessitant et a été mise sous actrapid et insulatard. Quelques jours après l’initiation de l’insulinothérapie, la patiente a présenté des réactions érythémateuses aux sites d’injections avec un prurit généralisé. Ces lésions sur- viennent 15 à 20 minutes après injection des deux types d’insulines, disparaissent au bout de 5 heures et réapparaissent à chaque nouvelle injection. La symptoma- tologie ne s’améliore pas après switch par des analogues de l’insuline associant insuline aspart et insuline détémir malgré un traitement antihistaminique. Une désensibilisation sous-cutanée a été proposée chez cette patiente. L’obtention d’une tolérance cutanée chez cette patiente a pu être obtenue en commenc ¸ant par le tiers de la dose efficace d’actrapid et d’insulatard et en augmentant pro- gressivement par 2 unités pour les prochaines injections jusqu’à obtention de la dose thérapeutique. Conclusion.– Bien que rare, l’allergie à l’insuline pose un réel problème théra- peutique. L’épreuve de désensibilisation est la meilleure approche thérapeutique afin de ne pas priver inutilement un patient d’insulinothérapie. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.114 Médi-27 Allergie aux excipients, à propos d’une hypersensibilité à la povidone C. Rochefort-Morel a , Y. Delaval a , C. Laine b , P. Ame Thomas b , E. Polard c a Service de pneumologie, CHU Pontchailloue, Rennes, France

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260 Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 252–261

enjeu thérapeutique majeur. La littérature et notre cas indiquent une probabilitéde récidive de quelques semaines ou mois.Conclusion.– La réintroduction d’IFN de forme pharmacocinétique différente aentraîné une récidive de la PnI. Elle n’a pas constitué une alternative thérapeu-tique et l’arrêt définitif de la molécule était donc recommandé.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.111

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Hypersensibilité aux antibiotiques chez lespatients atteints de mucoviscidoseM.L. UffrediCentre hospitalier Bretagne atlantique, Vannes, France

Introduction.– Il existe une fréquence très élevée d’hypersensibilité auxantibiotiques chez les patients atteints de mucoviscidose. Le diagnosticd’hypersensibilité allergique est difficile. Nous présentons ici 6 patients atteintsde mucoviscidose qui ont eu des réactions d’hypersensibilité aux antibiotiques.Méthodes.– Les dossiers présentés ont été recueillis au CRCM (centre de res-sources et de compétences pour la mucoviscidose) du Morbihan et au CRCMd’Angers.Résultats.– Synthèse des résultats.

Obs Âge Sexe Mutation cftr Colonisationchronique àâge de début

Antibiotiques SymptômesDélai

1 22 M �F508/�F508 P. aeruginosa19 ans

CeftazidimeTazocilline

Prurit, oedème,erythèmeEPF48 h

2 27 F �F508/�F508 S. aureusP. aeruginosa26 ans

MeropénèmeceftazidimeLinézolide

Prurit,urticaire< 30 min

3 21 M �F508/�F508 P. aeruginosa20 ans

Ceftazidime EPF8 jours

4 28 F �F508/W846Xexon14

P. aeruginosa25 ans

Ceftazidime Prurit, érythème,angi-œdème2H

5 17 M 3659del C/1078 delT

P. aeruginosa9 ans

Ceftazidime Urticaire géante30 min

6 10 M �F508/�F508 P. aeruginosa6 ans

Ceftazidime Prurit, urticaire,œdème2 h

Seuls deux patients ont eu des tests cutanés positifs aux antibiotiques incriminés.Discussion.– La diversité des réactions et le délai d’apparition variable deslésions rend difficile le diagnostic d’hypersensibilité immunologique ou non.Les tests cutanés sont peu prédictifs. La démarche habituelle est de réaliser desprotocoles d’accoutumance.Conclusion.– Les réactions d’hypersensibilité aux antibiotiques chez les patientsatteints de mucoviscidose posent un réel problème de diagnostic et de priseen charge. Les résultats des tests cutanés le plus souvent négatifs et parfoisl’échec des protocoles d’accoutumance suggère l’existence d’un mécanismenon immunologique ou immunologique inhabituel (p-i concept).Pour en savoir plusWhitaker P, Shaw N, Gooi J, Etherington C, Conway S, Peckham D. Rapiddesensitization for non-immediate reactions in patients with cystic fibrosis. JCyst Fibros 2011; 10: 282–285.Cernadas JR, Brockow K, Romano A, Aberer W, Torres MJ, Bircher A, CampiP, Sanz ML, Castells M, Demoly P, Pichler WJ. General considerations on rapiddesensitization for drug hypersensitivity–a consensus statement. Allergy 2010;65: 1357–1366.

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Toxidermie à l’hydroxyzine : un piège !M. Benhayoun a, S. Leroy a, A. Spreux b, T. Passeron c,J.P. Lacour c, E. Castela c

a Service de pneumologie, CHU de Nice, Franceb Centre de pharmacovigilance, CHU de Nice, Francec Service de dermatologie, CHU de Nice, France

Introduction.– Les antihistaminiques antiH1 sont classiquement utilisés dans letraitement symptomatique des manifestations allergiques avec un bon profil detolérance. Nous rapportons un cas de toxidermie à l’hydroxyzine.Méthodes.– Un patient de 51 ans était hospitalisé pour un érythème généraliséévoluant depuis 5 jours sans altération de l’état général ni fièvre. L’interrogatoirerelevait l’introduction de naproxène, 48 h avant le début des signes. Letableau associait érythème scarlatiniforme, cytolyse (1,5 N), hyperéosinophi-lie (1100/mm3), remaniements eczématiformes en histologie. L’évolution étaitrapidement favorable sous antiH1 (polaramine®, cétirizine) et dermocorticoïdes.Le diagnostic de toxidermie aux AINS était porté. Quatorze j plus tard, il pré-sentait une récidive sans prise d’AINS mais d’hydroxyzine 12 h avant le débutdes signes. L’interrogatoire retrouvait la prise de ce traitement lors du premierépisode. Son imputabilité était évoquée et confirmée par patch test (PT) (30 %vas) ++ à 72 heures à l’hydroxyzine, négatifs pour cétirizine et naproxène.Discussion.– L’hydroxyzine fait partie de la famille des pipérazines. Une ving-taine de cas d’hypersensibilités immédiates et retardées ont été rapportés. Dansnotre cas, la prise d’hydroxyzine n’était pas relevée dans la première enquêtemédicamenteuse (omission du patient ? Non retenue par le clinicien ?). De rarescas d’allergies croisées entre molécules de la famille des pipérazines (cetirizine,hydroxyzine et lévocétirizine) ont été décrits. De facon cohérente à la clinique,le PT est resté négatif à la cetirizine. Il est possible que l’allergène ne soit pasce noyau commun.Conclusion.– Les toxidermies aux antiH1 sont rares mais non exceptionnelles.Ce cas rappelle la nécessité de rester systématique dans l’établissement desimputabilités médicamenteuses.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.113

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L’allergie à l’insuline : à propos d’un cascliniqueL. Ben Mahmoud a, H. Ghozzi a, N. Bahloul b, A. Hakim a,Z. Sahnoun a, M. Mnif c, K. Zeghal a

a Laboratoire de pharmacologie, faculté de médecine de Sfax, Sfax, Tunisieb Service d’allergologie, hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisiec Service d’endocrinologie, hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisie

Introduction.– Depuis l’introduction de l’insuline recombinante humaine hau-tement purifiée puis des analogues, la fréquence de l’allergie à l’insulinea notablement diminué. Nous rapportons un cas rare d’allergie authentifié àl’insuline.Résultats.– Il s’agit d’une femme MA, âgée de 68 ans aux antécédents de dia-bète depuis l’âge de 36 ans sous metformine et d’hypertension artérielle depuis5 ans sous aténolol. Depuis juillet 2013, la patiente a passé au stade de dia-bète insulino-nécessitant et a été mise sous actrapid et insulatard. Quelquesjours après l’initiation de l’insulinothérapie, la patiente a présenté des réactionsérythémateuses aux sites d’injections avec un prurit généralisé. Ces lésions sur-viennent 15 à 20 minutes après injection des deux types d’insulines, disparaissentau bout de 5 heures et réapparaissent à chaque nouvelle injection. La symptoma-tologie ne s’améliore pas après switch par des analogues de l’insuline associantinsuline aspart et insuline détémir malgré un traitement antihistaminique. Unedésensibilisation sous-cutanée a été proposée chez cette patiente. L’obtentiond’une tolérance cutanée chez cette patiente a pu être obtenue en commencantpar le tiers de la dose efficace d’actrapid et d’insulatard et en augmentant pro-gressivement par 2 unités pour les prochaines injections jusqu’à obtention de ladose thérapeutique.Conclusion.– Bien que rare, l’allergie à l’insuline pose un réel problème théra-peutique. L’épreuve de désensibilisation est la meilleure approche thérapeutiqueafin de ne pas priver inutilement un patient d’insulinothérapie.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.114

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Allergie aux excipients, à propos d’unehypersensibilité à la povidoneC. Rochefort-Morel a, Y. Delaval a, C. Laine b,P. Ame Thomas b, E. Polard c

a Service de pneumologie, CHU Pontchailloue, Rennes, France