la semaine du développement durable fête ses 10 ans

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L‟Immobilier durable – Avril 2012 La semaine du développement durable fête ses 10 ans Les accords internationaux se multiplient et couvrent un champ de plus en plus vaste dans un contexte de prise de conscience mondiale sur le changement climatique En France, les décrets d‟application des lois Grenelle sont progressivement publiés alors que la certification HQE et les labellisations énergétiques sont devenus un « standard » pour les immeubles neufs Le rapprochement des différentes certifications internationales devient nécessaire alors qu‟en matière de consommations, demain est d‟ores et déjà en cours de préparation

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Les accords internationaux se multiplient et couvrent un champ de plus en plus vaste dans un contexte de prise de conscience mondiale sur le changement climatiqueEn France, les décrets d‟application des lois Grenelle sont progressivement publiés alors que la certification HQE et les labellisations énergétiques sont devenus un « standard » pour les immeubles neufsLe rapprochement des différentes certifications internationales devient nécessaire alors qu‟en matière de consommations, demain est d‟ores et déjà en cours de préparation.

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Page 1: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

L‟Immobilier durable – Avril 2012

La semaine du

développement durable fête

ses 10 ans

Les accords internationaux se multiplient et couvrent un champ

de plus en plus vaste dans un contexte de prise de conscience

mondiale sur le changement climatique

En France, les décrets d‟application des lois Grenelle sont

progressivement publiés alors que la certification HQE et les

labellisations énergétiques sont devenus un « standard » pour

les immeubles neufs

Le rapprochement des différentes certifications internationales

devient nécessaire alors qu‟en matière de consommations,

demain est d‟ores et déjà en cours de préparation

Page 2: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

Page 2 On Point • L‟ Immobilier durable • Avril 2012

Sommaire

Edito

La semaine du développement durable a 10 ans : retour sur 10 ans de changements

Le Protocole de-Kyoto : le multilatéralisme au service du climat

Les négociations post-Kyoto : vers de nouveaux accords internationaux (2012-2015-2020)

Une Europe volontariste

Retour sur 1 an d’actualité en France

Entrée en application de la RT 2012 en octobre 2011

Réduction de la consommation énergétique des bâtiments tertiaires existants : remise du rapport du groupe de travail en novembre

2011

Annexe environnementale des baux : publication du décret d‟application

Obligation de publier un bilan d‟émission de gaz à effet de serre pour les entreprises de plus de 500 salariés

Le développement durable aujourd’hui en immobilier d’entreprise

Le « green », ça pousse

Les grands utilisateurs en redemandent

La valeur verte : peu d‟arguments pour l‟identifier

Une part minoritaire des bureaux immédiatement disponibles à la commercialisation sont certifiés

La certification et/ou la labellisation assurera la liquidité des actifs

Perspectives : et quand on célèbrera les 20 ans de la semaine du développement durable

L‟enjeu environnemental est international

Toujours plus loin en matière de labellisation des consommations énergétiques

Page 3: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

On Point • L‟ Immobilier durable • Avril 2012 Page 3

Edito

Les dix ans écoulés depuis l‟initiative de l‟instauration d‟une

semaine officielle du Développement Durable en France marquent

aussi deux autres anniversaires importants : pour la lutte contre le

changement climatique au niveau international, fut entériné par la

communauté européenne le Protocole de Kyoto en avril 2002 et,

plus concrètement, pour le secteur du bâtiment, la directive

européenne sur la performance énergétique des bâtiments fut

actée la même année. Cette directive nous apporta le Diagnostic

de Performance Energétique des bâtiments, le fameux DPE,

quelques années après, en France.

La décennie passée a vu deux autres étapes clés : le lancement

de la certification Haute Qualité Environnementale pour les

bâtiments du tertiaire en 2005 et finalement la promulgation de la

loi Grenelle Environnement en 2009 (« Grenelle 1 ») et en 2010

(« Grenelle 2 ») pour un verdissement globale de notre économie.

En l‟espace de dix ans nous sommes arrivés en France à mettre

en place un cadre de règlementations et d‟initiatives volontaires

complet. Ce spectre d‟un verdissement accéléré englobe la

consommation énergétique du bâtiment, en passant par la

certification environnementale d‟un bâtiment, à l‟éco-certification

de quartiers entiers depuis le lancement de HQE Aménagement,

l‟année dernière.

Le succès des initiatives environnementales et des outils mis en

place est respectable : après seulement un an, 90% des annonces

de transactions immobilières affichent l‟étiquette du DPE et 85%

des livraisons de bureaux neufs sont certifiées HQE en Ile de

France. S‟y rajoute l‟obligation de la RT2012 pour la construction

neuve de diviser la consommation énergétique des bâtiments par

deux ou trois.

Du côté des locataires, une série d‟obligations concernant la

responsabilité sociétale des entreprises (RSE) les a mobilisées,

depuis l‟instauration du rapport développement durable obligatoire

en 2000 pour les grandes sociétés cotées, jusqu‟à l‟arrivée du

bilan des gaz à effet de serre triennale du Grenelle applicable à

toutes les sociétés de plus de 500 salariés à partir de cette année-

ci. Cette pression réglementaire est accompagnée par une

multitude d‟initiatives volontaires des entreprises qui rendent

l‟intégration d‟objectif de développement durable de plus en plus

« normale ».

Ainsi, la pression règlementaire et les initiatives volontaires ont

assuré une avancé impressionnante vers un immobilier de plus en

plus durable.

Pour la prochaine décennie nous pouvons attendre une

continuation des démarches durables par les acteurs de

l‟immobilier. Le focus qui est aujourd‟hui la performance

énergétique des bâtiments pourrait se voir élargi vers des

initiatives d‟amélioration du bien-être des occupants qui devrait se

traduire en une productivité plus élevée et une rétention des

talents dans l‟entreprise.

Naturellement, la cantonnement de la question immobilière autour

des aspects techniques et de coûts devrait diminuer et s‟ouvrir

vers une approche plus globale de la gestion de l‟outil de travail en

intégrant les exigences formulées par la direction des ressources

humaines.

La décennie 2012-2022 pourrait voir émerger un immobilier

véritablement durable car non uniquement

« environnementalement performant » mais aussi prêtant un lieu

de bien-être et de motivation au travail.

Franz Jenowein

Directeur, Conseil Immobilier Durable

Jones Lang LaSalle

Page 4: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

Page 4 On Point • L‟ Immobilier durable • Avril 2012

La semaine du

développement durable a 10

ans : retour sur 10 ans de

changements

La semaine du développement durable en France fête ses 10 ans

cette année. Dans un environnement où les notions d‟écologie, de

développement durable, d‟économies d‟énergie, occupent une

place de plus en plus importante, nous profitons de l‟opportunité

pour faire le point sur ces 10 dernières années en matière

d‟initiatives internationales.

Le Protocole de Kyoto : le multilatéralisme au service du

climat

Devant l‟ampleur des changements climatiques, la communauté

internationale, dès le début de la décennie 90, s‟engage dans le

renforcement des accords internationaux. Cette démarche aboutira

en 1997 à la signature du Protocole de Kyoto, qui mettra encore

plusieurs années à être entériné et mis en application. L‟objectif de

ce protocole vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Ainsi, il y a 10 ans, la communauté Européenne entérine le

Protocole de Kyoto au nom de tous ses membres. La France

quant à elle, avait d‟ores et déjà devancé ses partenaires en

ratifiant le protocole dès 2000.

En octobre 2003, l‟Union Européenne vote la directive instituant

un système d‟échanges de quotas d‟émission de GES au sein de

l‟Union.

Le 16 février 2005 le Protocole de Kyoto entre en vigueur et

comprend des engagements de réduction des émissions de GES

par les pays signataires (38 pays industrialisés et la Communauté

Européenne). Le but global est de diminuer de 5% les émissions

de GES pendant la 1ère période d‟engagement (2008-2012) par

rapport à 1990, les parties ayant la liberté quant aux moyens à

mettre en œuvre pour réaliser cet objectif. Par ailleurs, des

mécanismes d‟aides sont mis en place pour aider les pays en voie

de développement à faire face aux changements climatiques et à

mettre en place de projets d‟adaptation.

Cette même année, le système d‟échange de quotas dans l‟UE

entre en vigueur.

L‟année 2007 est riche en grands rendez-vous internationaux. On

peut retenir notamment au premier semestre le 4ème rapport du

GIEC (Groupe d‟experts Intergouvernemental sur l‟Evolution du

Climat). Ce rapport constate que le réchauffement est dû à

l‟activité humaine et que le réchauffement moyen constaté au

cours du siècle écoulé s‟élève à 0,74°C . Par ailleurs, le rythme

d‟accroissement actuel des concentrations de GES devrait

provoquer un réchauffement moyen de 0,2° par décennie durant

les trente prochaines années entrainant une hausse des

températures de 1,1° à 6,4° d‟ici à 2100.

Ce rapport est suivi de l‟annonce faire par le Conseil Européen

d‟un engagement unilatéral de l’UE de réduire ses émissions

de GES de 20% à horizon 2020 par rapport au niveau de 1990 ;

objectif pouvant être porté à 30% en cas d‟accord international

post-Kyoto.

En juin, le G8, réuni en sommet, souligne l‟importance de définir

un objectif mondial de réduction des émissions en impliquant tous

les grands pays émetteurs et d‟examiner la proposition faite par

l‟UE, le Japon et le Canada de réduire de moitié les émissions de

GES d‟ici 2050.

Durant l‟été 2007, plusieurs réunions ont lieu en vue de préparer la

conférence de Bali sur le climat et préparer la « feuille de route »

en vue de négocier les objectifs post-2012 : adaptation des

engagements quantifiés pour les pays développés, actions

d‟atténuation mesurables pour les pays en voie de développement,

collaboration sur les transferts de technologies, action de réduction

de la déforestation et incitations pour l‟investissement.

En décembre 2007, se tient la conférence de Bali, dont la

principale décision « Plan d‟action de Bali » permettre l‟ouverture

formelle de négociations pour l‟après-2012. Le but poursuivi est de

durcir la lutte internationale contre le changement climatique. Les

pourparlers doivent se tenir entre 2008 et 2009.

Page 5: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

On Point • L‟ Immobilier durable • Avril 2012 Page 5

Les négociations post-Kyoto : vers de nouveaux accords

internationaux (2012-2015-2020)

Si le Protocole de Kyoto est le principal outil international en

matière de lutte contre le changement climatique, sa portée est

restée limitée : il ne courrait que pour une période comprise entre

2005 et 2012 et ne concernait que les émissions de GES. Ainsi,

très rapidement après son entrée en vigueur, la communauté

internationale s‟est-elle remise autour de la table pour préparer

l‟après Kyoto.

En 2009, l’accord de Copenhague est marqué par une prise de

conscience mondiale au plus haut niveau des enjeux climatiques

et donne le point de départ d‟un encadrement de la lutte contre le

changement climatique. Ainsi cet accord entérine des résultats

concrets sur une dizaine de points dont notamment :

limiter le réchauffement en dessous de 2°C,

engagement des pays développés à réduire leurs

émissions d‟ici 2020,

mise en place « immédiate » d‟un mécanisme pour lutter

contre la déforestation et la dégradation des forêts

(REDD+),

objectif des pays développés de mobiliser 100 milliards

USD par an d‟ici 2020 pour les pays en développement,

création du Fonds vert pour le climat.

Coppenhague a été suivi en 2010, par la conférence de Cancun,

qui a permis de conforter certains objectifs fixés par l‟accord

précédents et qui n‟avaient pu être adoptés et par la conférence

de Durban en 2011.

Cette dernière conférence qui s‟est tenue en décembre dernier

marque des avancées sur la feuille de route pour un accord global

en 2015, la prolongation des engagements de Kyoto jusqu‟en

2015, le lancement du fonds pour le climat et l‟ouverture de

dialogues sur l‟agriculture. Pour la première fois tous les pays

ont accepté de s'inscrire dans un accord international de

réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui devra être

adopté en 2015, pour une entrée en vigueur à partir de 2020.

La mise en place de l‟accord 2015 dont le principe a été acté à

Durban en décembre nécessitera dans les mois à venir de

nombreux travaux dont la prochaine étape se tiendra

prochainement à Doha au Qatar.

Une Europe volontariste

L‟Union Européenne, qui produit environ 14% des émissions de

GES mondiaux, a la plupart du temps adopté une démarche plus

volontariste et ambitieuse que les accords internationaux.

Stabilisation des émissions de CO2 entre 1990 et 2000

(décision unilatérale) – objectif rempli

Ratification du Protocole de Kyoto en 2002

Objectif de ramener en 2012 les émissions de GES 8%

en-dessous des niveaux de 1990. Cet objectif a été

atteint puisqu‟en 2007, les émissions de l‟Europe des 27

est inférieure de 12%.

Dans le cadre des négociations post Kyoto, l'Union

européenne est la seule partie à avoir transcrit

législativement un objectif de réduction de 20% (pouvant

atteindre 30 % en cas d'accord international ambitieux)

par rapport au niveau de 1990.

Pour atteindre ces différents objectifs la Commission Européenne

a mis en place différentes politiques :

En 2000 le Plan Européen de lutte contre le changement

climatique ;

En 2005, la directive sur les échanges de quotas

d‟émissions de CO2 ;

En 2008 le Paquet Energie Climat avec notamment

l‟objectif de réduire de 20% les émissions de GES à

horizon 2020 ou de porter la part des énergies

renouvelables à 20% des consommations en 2020.

Page 6: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

Page 6 On Point • L‟ Immobilier durable • Avril 2012

Retour sur 1 an d’actualité

en France

Entrée en application de la RT 2012 en octobre 2011

Concernant les bâtiments neufs du secteur tertiaire, la

Règlementation Thermique 2012 (RT 2012) est entrée en vigueur

depuis le 28 octobre dernier, portant la consommation énergétique

maximale à 50 kWhep/m²/an.

La RT s‟appliquera dans un premier temps aux bâtiments neufs

des secteurs tertiaire et public ainsi qu‟aux logements construits

dans les zones relevant de l‟Agence Nationale pour la Rénovation

Urbaine (ANRU).

La RT 2012 sera généralisée à tous les bâtiments à partir du

1er janvier 2013.

Réduction de la consommation énergétique des bâtiments

tertiaires existants : remise du rapport du groupe de travail en

novembre 2011

Concernant les bâtiments tertiaires existants, la loi Grenelle 1 a

fixé un objectif de réduction de la consommation énergétique de

38% d‟ici 2020, et la loi Grenelle 2 a ajouté une obligation de

rénovation énergétique avant le 1er janvier 2020. Cependant, dans

l‟attente de la publication du décret d‟application, prévue pour

2012, le cadre juridique reste imprécis. Si l‟échéance semble

encore lointaine, l‟objectif est ambitieux, d‟autant que la quasi-

totalité du parc est concernée par cette obligation de rénovation

énergétique.

Le groupe de travail Plan Bâtiment Grenelle a formulé un

certain nombre de recommandations :

Pragmatisme quant à l‟indicateur utilisé pour évaluer

l‟évolution des consommations : relevé global des

consommations « tous usages », c‟est-à-dire le montant

indiqué sur les factures énergétiques.

Déclaration annuelle des consommations faite par les

propriétaires auprès d‟un observatoire qui centralisera

une base statistique.

Laisser aux propriétaires latitude de fixer la date de

référence pour apprécier l‟évolution des consommations

entre 2006 et 2011.

Flexibilité de fixer des objectifs à l‟immeuble ou au

patrimoine.

Flexibilité sur les moyens à mettre en œuvre par les

propriétaires pour obtenir ces résultats (bonnes

pratiques, travaux etc).

Une mise en œuvre en deux temps avec un objectif

provisoire de baisse des consommations énergétiques

de 25% d‟ici à 2015, date à laquelle une réévaluation

des objectifs sera effectuée.

Le décret d‟application était initialement attendu au 1er trimestre

2012, mais le législateur ne s‟est pas encore prononcé sur les

recommandations formulées par les professionnels du secteur. A

ce jour, la date de promulgation du décret et son contenu ne sont

pas connus, entretenant l‟incertitude pour les propriétaires.

Annexe environnementale des baux : publication du décret

d’application

L’article 8 de la loi Grenelle 2 du 13 juillet 2010 a prévu

l’insertion d’une annexe environnementale pour les baux

portant sur des bureaux ou des commerces de plus de 2 000 m²

au 1er janvier 2012 pour les baux nouvellement conclus ou

renouvelés, et au 14 juillet 2013 pour les baux en cours. Le décret

d’application a été publié le 30 décembre dernier.

Le détail du contenu de cette annexe environnementale a été

également précisé dans le décret du 30 décembre.

Ainsi, le bailleur doit apporter les éléments suivants :

1° La liste, le descriptif complet ainsi que les caractéristiques

énergétiques des équipements existants dans le bâtiment et

relatifs au traitement des déchets, au chauffage, au

refroidissement, à la ventilation et à l'éclairage ainsi qu'à tout autre

système lié aux spécificités du bâtiment ;

« 2° Les consommations annuelles énergétiques réelles des

équipements et systèmes dont il a l'exploitation ;

Page 7: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

On Point • L‟ Immobilier durable • Avril 2012 Page 7

« 3° Les consommations annuelles d'eau des locaux loués et des

équipements et systèmes dont il a l'exploitation ;

« 4° La quantité annuelle de déchets générée par le bâtiment si le

bailleur en assure le traitement et, le cas échéant, la quantité qu'il

a fait collecter en vue d'une valorisation ou d'un traitement

spécifique.

Le preneur doit, quant à lui apporter les éléments suivants :

« 1° La liste, le descriptif complet ainsi que les caractéristiques

énergétiques des équipements qu'il a mis en place dans les locaux

loués et relatifs au traitement des déchets, au chauffage, au

refroidissement, à la ventilation, à l'éclairage ainsi qu'à tout autre

système lié à son activité spécifique ;

« 2° Les consommations annuelles énergétiques réelles des

équipements et des systèmes situés dans les locaux loués ou dont

il a l'exploitation ;

« 3° Les consommations annuelles d'eau des locaux loués et des

équipements et systèmes dont il a l'exploitation ;

« 4° La quantité annuelle de déchets générée à partir des locaux

loués, si le preneur en assure le traitement, et, le cas échéant, la

quantité qu'il a fait collecter en vue d'une valorisation ou d'un

traitement spécifique.

Le preneur et le bailleur établissent, selon la périodicité qu'ils

fixent, un bilan de l'évolution de la performance énergétique et

environnementale du bâtiment et des locaux loués. Sur la base

de ce bilan, les deux parties s'engagent sur un programme

d'actions visant à améliorer la performance énergétique et

environnementale du bâtiment et des locaux loués.

Ces nouveautés législatives redessinent les contours des relations

entre propriétaires-bailleurs et utilisateurs, qui seront amenés à

communiquer avec davantage de transparence, notamment sur les

consommations énergétiques, et à mettre en place une gestion

concertée des surfaces occupées afin de répartir les coûts induits

par les travaux de remise à niveau dans le cas d‟un bâtiment

existant, ou de garantir une utilisation optimale dans le cas d‟un

bâtiment neuf.

Cependant, l‟amélioration de la performance énergétique d‟un

immeuble n‟est pas le seul critère à retenir pour le rendre durable,

et pour en accroître l‟efficacité, elle doit s‟articuler intelligemment

avec de nouvelles exigences sociales et les fondamentaux du

marché. Cette approche globale représente un défi de taille pour

l‟ensemble des acteurs de l‟immobilier à l‟horizon 2020.1

1 Une approche proposée par Jones Lang LaSalle via l‟offre de

service Régénération Durable®

Obligation de publier un bilan carbone pour les entreprises de

plus de 500 salariés

Conformément à l’article 75 de la loi Grenelle 2, les

entreprises de plus de 500 salariés doivent dorénavant rendre

public un bilan détaillé de leurs émissions de gaz à effet de

serre accompagné d’une synthèse des actions à mener, et ce

à compter de l’année 2012.

Ce bilan fera l'objet d'une mise à jour tous les 3 ans. Les

entreprises concernées ont jusqu'au 31 décembre 2012, soit un

an, pour préparer ce document.

Page 8: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

Page 8 On Point • L‟ Immobilier durable • Avril 2012

Le développement durable

aujourd’hui en immobilier

d’entreprise

Le « green », ça pousse

La prise en compte des enjeux liés au développement durable se

généralise progressivement dans les stratégies des utilisateurs et

propriétaires d‟immeubles, via l‟application d‟une règlementation

plus ou moins contraignante, et l‟adoption de démarches

environnementales volontaires.

« 83% des professionnels de l‟immobilier pensent que le

développement durable est la priorité absolue des dix prochaines

années » selon une étude menée récemment par Jones Lang

LaSalle2.

Le nombre d„opérations (tous types d‟actifs confondus) certifiées

NF Bâtiments Tertiaires Démarche HQE continue sa progression.

Les démarches volontaires visant à la certification et à la

labellisation d‟immeubles en construction ou en phase de

rénovation se sont multipliées depuis 2005. Près de 750

opérations étaient certifiées sous la marque HQE fin 2011 pour

plus de 11 millions de m² en France et à l‟international.

En Ile-de-France, on dénombrait 6,1 millions de m² de

bureaux certifiés HQE fin décembre ce qui représente environ

12% du parc de la région capitale. Au total, ce sont plus de 270

opérations qui ont reçu le précieux sésame vert. Il s‟agit à 99%

d‟immeubles de plus de 5 000 m², localisés majoritairement en 1ère

couronne.

Evolution cumulée du nombre de certifications HQE

(immeubles de bureaux > 5 000 m² en Ile-de-France)

Source : Jones Lang LaSalle

2 Etude Office 2020 http://www.joneslanglasalle.eu/EMEA/EN-

GB/Pages/offices-2020.aspx

Les grands utilisateurs en redemandent

A ce jour, le Grenelle de l‟Environnement semble surtout avoir eu

un impact sur la stratégie immobilière des très grandes

entreprises françaises. Des directions du développement durable

se sont installées au fil des années au sein des entreprises, grâce

en France au Grenelle et en Europe au travers des

réglementations. Le développement durable est alors apparu

comme créateur de valeur pour l‟entreprise, créateur de valeur

sociale. Se positionner sur un immeuble labellisé ou certifié

permet en termes de communication de capitaliser sur les

démarches liés à la responsabilité sociétale des entreprises

(RSE) et permet dans le même temps de réduire ses charges

d’exploitation.

Selon le ministère du travail

Cette approche s’illustre notamment dans les transactions

conclues par des grands comptes qui privilégient les

immeubles neufs / restructurés certifiés.

Evolution de la demande placée (m² pris à bail) > 5 000 m²

en Ile-de-France

Source : Jones Lang LaSalle

A noter : il se peut que certaines pré-commercialisations ou clés

en main conclus sur des bâtiments à construire n‟aient pas encore

obtenu leur certification, notamment pour les transactions signées

sur la période récente.

« La responsabilité sociétale des entreprises est

un concept qui désigne l’intégration volontaire

des préoccupations sociales et écologiques des

entreprises à leurs activités économiques et à

leurs relations (salariés, actionnaires,

fournisseurs, sous-traitants,

consommateurs…) »

Page 9: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

On Point • L‟ Immobilier durable • Avril 2012 Page 9

La valeur verte : peu d’arguments pour l’identifier

Le lien entre la performance environnementale d’un bien

immobilier et sa valeur reste difficile à appréhender en

France. Observé et analysé pour la première fois aux Etats-Unis

dans l„immobilier tertiaire il y a quelques années, le phénomène

est encore trop récent dans l’hexagone. Nous manquons de

recul et peu de données statistiques fiables existent à ce

jour.

La valeur verte reste donc difficilement identifiable en France.

Aujourd‟hui les réflexions convergent vers plusieurs idées :

1° plutôt que d‟attribuer une prime aux immeubles

« verts », une « décote » pourrait s‟appliquer aux

immeubles non « verts », le HQE (et autres certifications

ou labellisations) devenant le standard dans un marché

régi par des réglementations environnementales de plus

en plus exigeantes en France. D‟autres facteurs

exogènes devraient accroître ce phénomène comme la

diminution des ressources en énergies fossiles,

l‟augmentation du prix des énergies liée à

l‟augmentation de la demande ou à d‟éventuels chocs

pétroliers, la prise de conscience de plus en plus forte

des enjeux environnementaux par l‟ensemble de la

société, ou encore les progrès techniques et

standardisation qui auront un impact direct sur les coûts.

2° la valeur verte viendra compléter et renforcer la

valeur immobilière mais ne bouleversera pas les

fondamentaux de l‟immobilier que sont par exemple la

localisation et les qualité intrinsèques de l‟immeuble.

Cette notion de performance environnementale manque encore

d‟arguments. Seuls les premiers retours d‟expérience pourront

étayer les réflexions.

D‟ailleurs IPD publiait fin janvier le premier indicateur de

l’immobilier tertiaire vert en France, élaboré en partenariat

avec Certivéa. Les premiers résultats de l'indicateur montrent que

le rendement global des immeubles verts en 2010 était de 120

points de base au-dessus de celui des immeubles non verts, et de

100 points de base supérieur à celui des immeubles non verts

haut de gamme.

Cette surperformance du rendement global des immeubles

verts se décompose pour partie en un rendement en capital de

6,5 % pour les immeubles verts contre 3,5 % pour les immeubles

non verts haut de gamme. En revanche, en ce qui concerne le

rendement locatif, les immeubles verts présentent une

performance de 4,2 % contre 6,3 % pour les immeubles non verts

haut de gamme. Cette sous performance s‟explique par une

valeur vénale et un taux de vacance temporaire plus élevés

(immeubles en cours de remplissage).

Toutefois, l’analyse de la vitesse locative (c‟est à dire le taux de

remplissage des immeubles) révèle que les immeubles verts se

remplissent trois fois plus vite que les immeubles non verts

haut de gamme.

Une part minoritaire des bureaux immédiatement disponibles

à la commercialisation sont certifiés

Fin décembre 2011 le stock d‟offres restait quasiment stable à 3,6

millions de m² disponibles. La qualité du stock était très

hétérogène. Les offres neuves ou restructurées représentent 25%

des disponibilités immédiates. Les immeubles dits de seconde

main, susceptibles d‟être de moindre qualité énergétique, étaient

donc très nombreux.

On dénombrait environ 625 000 m² de surfaces vacantes HQE,

soit 17% du stock disponible d‟Ile-de-France. Il s‟agit d‟une

soixantaine d‟immeubles essentiellement de grand gabarit

(surfaces supérieures à 5 000 m²) situés majoritairement en 1ère

couronne, notamment dans l‟ouest francilien. Il s‟agit quasi

exclusivement d‟immeubles neufs ayant reçu la certification HQE

Construction ce qui témoigne de la pénétration croissante du HQE

dans le parc existant récent, et a fortiori dans le parc à venir.

Page 10: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

Page 10 On Point • L‟ Immobilier durable • Avril 2012

Qui plus est avec l’entrée en vigueur en octobre dernier de la

RT 2012, les surfaces neuves de bureaux doivent répondre à

de nouvelles exigences liées à l’efficacité énergétique

minimale du bâtiment et à sa consommation fixée à

50 kWh/m²/an. L‟offre de bureaux « verte » devrait donc

poursuivre son ascension.

Le nouvel enjeu se situe désormais dans la comparaison des

performances des immeubles certifiés qui peut faire

apparaître de grandes différences, en fonction des cibles

atteintes, du millésime du référentiel et de la RT de référence.

En effet, la performance énergétique d‟un bâtiment neuf

respectant la RT 2012 est actuellement bien supérieure à celle

d‟un immeuble ayant obtenu la certification HQE en 2005.

C‟est pourquoi Certivéa a récemment pris l‟initiative de simplifier

la présentation des performances des immeubles certifiés sous la

forme d‟un « Passeport Bâtiment Durable » qui permettra de

déterminer une appréciation finale du niveau du bâtiment : de «

HQE bon » à « HQE exceptionnel », et de les rendre plus

facilement comparables avec LEED et BREAM.

Les efforts entrepris pour faciliter la comparaison et

l‟harmonisation des démarches environnementales appliquées

aux immeubles illustrent bien l‟intégration du paramètre « vert »

dans les grilles d‟analyse des utilisateurs et professionnels de

l‟immobilier.

HQE Construction Cible 4 * et performance énergétique

La certification et/ou la labellisation assurera la liquidité des

actifs

Pour les investisseurs, la certification et/ou la labellisation

d’un immeuble conforte sa valorisation, et limite le risque de

décote future, même si le gain immédiat en valeur reste faible au

regard des dépenses engagées, que ce soit du fait de coûts

globaux de construction et de rénovation plus importants, que de

coûts liés à la labellisation énergétique.

A l’avenir ce critère sera de plus en plus important et sera

l’un des facteurs qui permettra vraisemblablement d’assurer

la liquidité des actifs.

Un rapport commandité (mais non publié) par le Royal Institute of

Chartered Surveyors (RICS) met toutefois en exergue les

difficultés qu‟auront les investisseurs à atteindre les objectifs

imposées par le Grenelle 2, notamment pour les bâtiments

existants qui devront abaisser leur consommations énergétiques

de 38% d‟ici à 2020. Les investisseurs sont dans l‟attente des

décrets à paraitre. Certains d‟entre eux décrient les coûts induits

par cette remise aux normes et les retours sur investissement

incertains ou trop longs.

Dans ce contexte les investisseurs devraient privilégier dans un

premier temps des initiatives sans capex liées à l‟amélioration de

l‟exploitation et l‟usage de l‟immeuble. Ces leviers devraient

permettre de compenser en partie la moindre qualité technique de

certains bâtiments. Pour ce faire la consommation réelle des

immeubles doit d‟ores et déjà être déterminée et les utilisateurs

doivent être sensibilisés sur leur responsabilité dans ce domaine

avec notamment la mise en place de bonnes pratiques.

Source : Jones Lang LaSalle

* Cible 4 au niveau Performant = exigence à minima

Page 11: La semaine du développement durable fête ses 10 ans

On Point • L‟ Immobilier durable • Avril 2012 Page 11

Perspectives : et quand on

célèbrera les 20 ans de la

semaine du développement

durable

L’enjeu environnemental est international

Diverses certifications ont été créées à travers le monde pour

attester officiellement de la qualité environnementale et / ou

énergétique des nouvelles générations de bâtiments. La 1ère

certification BREEAM a été délivrée en Angleterre en 1990, en

2000 pour LEED aux Etats-Unis et seulement en 2005 pour le

HQE Construction en France. 25 ans après les premières

certifications « green », la France n‟a cessé de s‟inscrire dans une

phase d‟accélération de son engagement dans le développement

durable, dépassant même aujourd‟hui en termes d‟exigence des

pays précurseurs (en imposant notamment aux propriétaires

d‟améliorer la performance énergétique de leur immobilier).

Or un des enjeux de demain sera d’améliorer la lisibilité et la

comparabilité des certifications pour répondre aux objectifs

environnementaux de manière optimale et à l‟échelle mondiale.

Ces modes d‟évaluation doivent aujourd‟hui tendre vers une

homogénéisation, être capable de s‟adapter aux contraintes et

spécificités de chaque pays.

Les investisseurs internationaux et les grands utilisateurs les

utilisent pour mettre en oeuvre une politique environnementale ou

exercer leur responsabilité sociale dans un immeuble lisible au

niveau international (et non pas seulement sur le plan national).

Dans cette optique, la certification HQE française des

bâtiments tertiaires, NF Bâtiments Tertiaires – Démarche HQE

s’ouvre à l'international avec les premières opérations de

bureaux certifiées en Belgique, au Luxembourg et en Algérie.

Toujours plus loin en matière de labellisation des

consommations énergétiques

Certivéa devrait également expérimenter cette année les

futurs labels basés sur la règlementation thermique 2012

(Effinergie +). L‟association Effinergie avait lancé son premier

label en 2007, devenu « BBC-Effinergie ». Il ciblait une

consommation énergétique moyenne de 50 kWh/m²/an.

Aujourd‟hui, avec l‟entrée en application de la RT 2012, un

nouveau label fait son apparition : Effinergie +.

Autre nouveauté, le diagnostic de performance énergétique

(DPE) fait peau neuve à partir du 1er janvier 2013, à la suite de

la publication, au Journal officiel du 15 mars, de deux nouveaux

arrêtés révisant leur contenu et leurs méthodes d‟élaboration.

En un peu plus d‟une décennie les RT 2000, 2005 et 2012 se sont

succédées avec à chaque fois un niveau d‟exigence plus élevé.

En 2020, qu‟en sera-t-il des immeubles répondant à la RT 2012 ?

Seront-ils obsolètes ?

Toujours est-il que certains investisseurs et promoteurs

« planchent » déjà sur des bâtiments plus performants,

répondant à des normes que le Grenelle n’imposera qu’en

2020. Il s’agit de bâtiments à énergie positive (BEPOS) qui

produiront, a minima, au moins autant d‟énergie qu‟ils n‟en

consommeront. L‟imposition du BEPOS a directement été

influencée par la refonte de la directive européenne en 2010 sur la

performance énergétique des bâtiments (qui a façonné le paysage

immobilier en Europe pour les 10 prochaines années), du

Grenelle 1 et 2, et de la loi Pope du 13 juillet 2005 (loi de

Programmation fixant les Orientations de la Politique Energétique

de la France).

Enfin le plus grand défi résidera dans la remise aux normes du

parc existant dont des interrogations subsistent quant à la mise en

œuvre des obligations de rénovation énergétique du parc. Le

groupe de travail Plan Bâtiment Grenelle a préconisé la mise en

place d‟un objectif provisoire de baisse des consommations

énergétiques de 25% d‟ici à 2015, date à laquelle une

réévaluation des objectifs sera effectuée.

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