la gazette de marcel rose n°1 annee 69

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1 ETE 2014 GAZETTE 01 ANNEE 69

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ANNEE 69 // L'année qui a tout déclenché, sans la communauté rose ne serait pas ROSE !

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1ETE 2014 GAZETTE 01 ANNEE 69

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OURS

Magazine gratuit édité par Marcel Rose,SASU au capital de 2 000 euros.117, rue de Charenton, 75012 Paris.www.lagazettedemarcelrose.frNuméro ISSN en cours d’immatriculation

PrEsident et directeur de la publication Eric Boccalupo « Je veux être de ce qui va arriver. », Coco Chanel

REdacteurs en chef Eric Boccalupo

Journalistes Séverine Hartenstein « Le tout dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où on peut aller trop loin. », Jean Cocteau

Mickaël Bertrand « Le bon historien, lui, ressemble à l’ogre de la légende. Là où il flaire la chair humaine, il sait que là est son gibier. », Marc Bloch

Pierre Lefever « Mes affaires personnelles m’ennuient à mourir. Je préfère celles des autres. », Oscar Wilde

Photographes Marc Daniel, « Si Adam avait été homosexuel, personne ne serait là pour le dire. », Oscar WildeSarah Lenoir, « I don’t mind living in a man’s world, as long as I can be a woman in it. », Marilyn Monroe

Illustrateurs Felix le Sha, « Life is too vicious ! »David Berson

Graphiste Eric Joseph, « On ne peut rien écrire dans l’indifférence. », Simone de Beau-voir Les Mandarins (1954)

CORRECTRICE Monique Van Weddingen, « Notre vraie nationalité est l’humanité. »de H. G. Wells (dans « The Outline of History »)

IMPRESSION La Provence

COUVERTURE Photographe et D.A. : Sarah Lenoir, Mannequins : Mickael Bucaram et Ria

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Année 69, année érotique ?Vous pensez voir un homme en couverture avec de belles

tablettes de chocolat ?Ou que les su-jets vont traiter uniquement de sexe pour booster nos ventes ? Vous n’y êtes pas du tout ! Pour la gazette de Marcel Rose, l’année 69 a été une an-née Héroïque.« Gay is Good » slogan de la fierté et de la libération homosexuelles qui est encore aujourd’hui d’actualité, slogan qui marque l’histoire de la commu-nauté rose. On est dans l’activisme, la libération sexuelle et morale.Désolé de vous décevoir, mais la seule

érection que vous allez avoir c’est une érection nerveuse quand vous allez découvrir que dans les années 60 et spécialement l’année 69, la commu-nauté LGBT a fait preuve de courage et s’est regroupée pour faire avancer les choses.

« Le 28 juin 1969, la rafle opérée par la police au Stonewall Inn est celle de trop. Au lieu de se laisser pour la énième fois disperser, arrêter ou matraquer, les clients du bar se re-bellent, avec, à leur tête, une bande de travestis enragés qui parviennent à faire reculer la police. Une bagarre de

EDITO

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Fondateur E.B. Photo Sarah Lenoir

quelques dizaines de participants de-vient, cette nuit-là et les deux qui sui-virent, un énorme soulèvement, bien-tôt rejoint par d’autres représentants de minorités et des droits civiques qui défièrent les forces de l’ordre et expo-sèrent au grand jour ces persécutions de l’ombre. Un an plus tard exacte-ment, la première Gay Pride était organisée à New York, et rien n’allait plus être comme avant : la honte di-vise, la fierté rassemble. » citation de l’article paru le 31/10/2012 dans LE MONDE par Renaud Machart. Cet événement me marque person-nellement par la solidarité des nom-

breuses minorités qui existent dans la communauté rose et qui se sont bat-tues main dans la main pour défendre leur droit.Ce qui me touche et qui me fait rire, c’est qu’ on a botté le cul des policiers pas à coups de bâton, ni en jetant des bombes aveuglantes, mais à coups de talon bien placés !

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SOMMAIRE

Page 8 LA CHRONIQUE ROSE

Page 16Shooting By Sarah Lenoir // PROJET 69

Page 36LA SOCIOLOGIE ROSE

Stonewall, 1969 : acte de naissance du mouvement homosexuel ?

Page 40LE SYMBOLE ROSE

Le drapeau LGBT

Page 44la mode rose

Le perfetto

Page 46L’HISTOIRE DE MARCEL

Homosexuels français enfants de la révolution américaine ?

Page 52REPORTAGE PHOTOS

From Paris to New-York

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LA CHRONIQUE ROSE

Buttiner Ou Seduire ?

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Chronique J.C. Illustration David Berson

Il ne vous ait jamais arrivé de tomber sous le charme d’un bel inconnu. Vous vous croi-sez et d’un battement d’ailes d’une abeille,

l’attirance s’éveille. Vous prenez un verre, vous discutez de tout et de rien, il vous dit que vous avez de beaux yeux, une bouche lascive, il vous prend la main… et en un clin d’oeil vous vous faites piquer !Coup du jour, du matin ou du soir, c’est la joie de la vie et à tout âge. Quand on rencontre quelqu’un par hasard quels sont les signes qui nous indiquent que cette ren-contre deviendra un coup du moment ou un coup pour la vie?On nous répète sans cesse quand on est céliba-taire (et ça empire avec l’âge) que quand on le/la verra, on le saura de suite… c’est vrai ça m’est arrivé. Je suis allé à une soirée chez des amis, on était une trentaine autour de la Reine des abeilles. Dès que j’ai passé la porte, elle et moi avons échangé des regards et ça été le coup de foudre immédiat. C’était magique toutes ses abeilles qui essayaient de butiner la reine qui ne faisait que de me re-garder et me parler. On est parti s’acheter des cigarettes seuls en repoussant les abeilles un peu trop collantes. Dans l’ascenseur la tension était haute, on s’est frôlé à plusieurs reprises, une fois les cigarettes achetées on a joué à qui allume la cigarette de l’autre en profitant de se toucher la main. Tout était sensuel, la rencontre magique, seul au monde dans cette ruche.Le problème est vite arrivé lorsqu’une troisième et belle abeille est arrivée entre nous. Rapide-

ment, elle était tellement présente essayant de me piquer avec son dard, que pour protéger «la magie avec mon bel inconnu», j’ai déci-dé de partir de la soirée laissant mon numéro de téléphone à la reine pour la revoir dans un autre contexte. Libre cours à mon imagination, en pensant qu’elle allait partir seule de la soi-rée et qu’elle allait me rappeler le lendemain… j’ai cru qu’en agissant ainsi que notre rencontre d’un soir allait devenir au moins relation pour quelques semaines avec des rendez-vous ga-lants, et on ne sait jamais gouter à notre miel… grossière erreur !La reine est bien partie de la soirée mais pas seule … avec bien évidement la 3ème abeille butineuse.

Ça m’amène à me poser certaines questions à savoir si une rencontre imprévue a une date de péremption ? Et quand il s’agit de la «reine des abeilles» la date de péremption n’est elle pas davantage plus courte ? Faut-il oublier dans ce type de rencontre, Romantisme et Liberté d’imagination plus sérieuse?Un ami m’a dit qu’il aurait mieux valu que je vole plus vite vers la Reine et la piquer avec mon dard. N’ayant pas profité du moment présent et m’ayant mordu les doigts plus tard, il est pro-bable que la meilleure attitude à adopter c’est de penser présent et de profiter de la vie avec cet(te) inconnu(e) sans se projeter dans le futur.

Consommer sur place ou à emporter, est-elle vraiment la seule option que la vie nous pro-pose ?

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Chronique J.C.Illustration David Berson

LE RESEAU GAY ET SON COMING IN

Si vous êtes célibataire et que vous attendez que le prince charmant vienne frapper à votre porte eh bien vous allez rester seul

très longtemps… voir à tout jamais ! (la fameuse phrase de fin des contes de fées !)

Premier moyen pour faire des rencontres : les sites.Meetic, Grindr, Scruff, Nopicnodial, Gayroméo, Menoboy… pléthore de sites pour pousser un peu le destin. On est tous d’accord que de nos jours, il n’y a pas que des geeks, maigres avec des lunettes derrière les écrans. On a réussi à trans-former ce moyen «facile» de rencontres en un allociné pour voir, choisir et commander le film le plus intéressant dans la salle de ciné la plus proche de chez nous.Nous avons donc agrandi nos critères de ren-contre : la distance en km, la taille en cm, la cor-pulence en 4 niveaux (Mince, Moyenne, Ath-létique, Musclé) - on oublie certains certains critères primordiaux au vu de la qualité des échanges comme le QI…Sans bouger de chez soi et surtout pour les per-sonnes trop timides pour faire le premier pas, voilà la promesse des rencontres virtuelles.Aujourd’hui ce moyen est-il utilisé pour des rencontres d’un soir uniquement ? Avec de la chance, vous pourriez trouver l’internaute qui sortira du lot.

Deuxième moyen : la ville.A qui me jette la pierre le premier, qui n’a ja-mais croisé un beau jeune homme seul et qui n’a jamais osé s’en approcher. Passer du virtuel à la réalité devient bien difficile, on ne peut lui envoyer des étoiles pour lui faire comprendre qu’il nous plait, ni lui envoyer un «Salut, ça va?». Pourtant c’est tout aussi simple de regarder et juste de lui faire un sourire. Sourire rendu, bin-go ! on peut s’en approcher lui serrer la main (et pas la bise !!!) lui dire une connerie (et on évite «tu as de beaux yeux» ou pire «j’adore tes chaus-sures ! «) et lui filer sa carte avec ses coordon-

nées et laisser les choses se faire naturellement ! Tout moment est opportun pour faire des ren-contres et n’importe où !Les meilleurs rencontres ne sont-elles pas quand on s’y attend le moins ? Faut-il uniquement se contenter d’attendre un message virtuel pour savoir si on plait à quelqu’un ou ne vaut-il pas mieux se confronter réellement à la vie et foncer quand un mec nous plait ?Troisième moyen : le jardin de Tuileries.Surpris par tous les lieux qui existent à Paris pour faire des «rencontres» très portées sex (les backrooms, le dépôt, les sauna…) j’ai été éton-né d’apprendre que le jardin des Tuileries très visité en journée par les touristes, les familles et les sportifs, était également très prisé en pro-fondeur par des gays. Certains restent plantés au milieu des buissons dans le noir et dans le froid voir sous la pluie, d’autres font leur défilé et shopping en déambulant dans les vastes che-mins de ce labyrinthe et s’arrêtent pour choisir le mec qui sera l’homme d’une nuit (voir d’une demi heure).

Jusqu’où irons-nous pour faire des rencontres d’une nuit ? Allons nous créer encore un autre lieu pour baiser plus facilement ? Entre bran-lette et coup d’un soir, vous préférez quoi? Avec le mariage qui vient de passer (et malheureu-sement le divorce automatiquement), n’espérez vous pas voir un jour des lieux de rencontre plus «élégants» voir «conceptuels» apparaître dans notre menu ? Nous commençons sérieuse-ment tous à être en manque d’endroits où nous pouvons discuter, plaisanter et s’amuser pour faire des rencontres de qualité. Entre anorexie d’endroits conformes et boulimie d’endroits in-solites, ne risquons-nous pas de vivre le «black-out» de notre réseau ? Notre réseau perd de son bon coming out malgré les multiples moyens de rencontres directs et digitaux, notre basique instinct de former une unité avec une 2ème per-sonne, ne serait-il pas entrain de mourir à coup de pic à glace ?

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LA CHRONIQUE ROSE

LE RESEAU GAY ET SON COMING IN

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LA CHRONIQUE ROSE

QUAND CUPIDON S’EMMERDE’’’

Trouver la personne idéale, celle qui leur est destinée, comme créé rien que pour elles, est un rêve que toutes les femmes,

quelque soit leur préférence sexuelle, ressentent au plus profond de leur coeur. Mais à l’ère de la 4G, des réseaux sociaux, du virtuel érigés en mode principal de communication, ce n’est pas si aisé ! Et si les informations circulent à vitesse grand V, les préjugés eux, semblent bien encore stagner…

Dans les contes de fées de notres enfance, la princesse et la bergère finissent toujours par trouver, enfin, leur grand amour quelques soient les obstacles (je sais, ça énerve) ! Alors, imaginons un instant, rien qu’un petit instant,

que… Il était une fois, au Paradis, Cupidon, un petit ange joufflu, aux boucles blondes comme il se doit, dont les ailes duveteuses battaient l’air impatiemment car, osons l’avouer, il régnait dans ce monde si blanc, si pur, si parfait et si prévisible un tel ennui, qu’il en devenait diable-ment mortel !Beaucoup plus bas, sur la terre, dans un café pa-risien bobo chic à 20H. Une jeune femme, au visage délicat, dont la chevelure rousse relevée en un chignon à l’élégant chahut, vêtue d’une robe en mousseline réchauffée d’un petit blou-son en cuir et chaussée, non pas de pantoufle de vair (Cendrillon n’est pas l’unique héroïne des contes, soyons ouverts) mais de sages bal-lerines, sirotait d’un air vague et mélancolique sa boisson. Cette vision attisa la curiosité de cet ange qui, il faut bien le dire, était plus sensible à la mode qu’aux problèmes existentiels et à la nature humaine (vous comprendrez plus tard ce petit détail). Au lieu de se demander, mais pour-quoi une si charmante jeune femme si trendy

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Chronique Sévérine Hartenstein Illustration David Berson

se retrouvait seule dans ce café, il se demanda pourquoi elle ne portait pas les chaussures de Cendrillon (encore elle !). Son comparse, un autre Cupidon, qui était en train d’envisager sa mutation en Enfer pour traiter des dossiers plus palpitants, remarqua lui aussi cette douce créature terrestre. Mais ce ne sont pas ses pieds qui l’intéressèrent, c’était son coeur qui attendait depuis trop longtemps l’âme soeur : il décida d’y remédier avant qu’elle et lui ne meurent d’ennui (ce qui finalement était assez égoïste de sa part mais tous les anges ne sont pas parfaits non, non !). Se disant qu’un peu d’air pollué et d’action lui feraient le plus grand bien, il descendit en un clin d’ailes sur Terre, son compagnon à ses côtés. Plein de bonne volonté, Cupidon joufflu pro-posa son aide et ayant repéré dans le café, un homme élégant, à l’allure racée et beau à tom-ber, il sortit son arc et tira sa flèche, certain d’avoir fait mouche ! Une claque aussi bruyante qu’humiliante retentit aussitôt sous les yeux bla-sés de l’assistance. Elle aussi avait fait mouche ! Cupidon se dit que peut-être sa cible n’avait pas eu le bon goût de porter du 100% caschmere (de loin il était difficile de s’en rendre compte), ce qui, pour cette femme si raffinéee, avait dû être le comble de l’horreur (tout le monde se souvient des pulls en acrylique qui rendaient chevelus le plus chauves des hommes grâce au pouvoir de l’électricité statique !). A quelques mètres de là, notre autre Cupidon (il y en a deux dans ce conte, vous suivez ?), qui possédait une plus grande connaissance de l’âme humaine et surtout une plus grande ouverture d’esprit, dé-cida d’innover : point d’arc ni de flèche, un peu d’originalité que diable ! Je vous vois venir et vous imaginer James Bond

débarquant de nulle part dans ce café, un vrai prince ravi de sortir enfin des pages pous-sièreuses des contes de fée ou encore le pro-videntiel ami de toujours qui enfin révéle sa flamme un énorme diamant dans sa poche (on peut rêver nous sommes dans un conte !!). Juchées sur des talons aiguilles, les hanches moulées dans une jupe qui frôlait l’indécence, sans parler du chemisier qui avait bien du mal à contenir les seins obuesques, sexy à la limite du soutenable, une renversante jeune femme venait d’un air nonchalant et troublant de désir s’as-seoir à quelques enjambées (gainées de noir cela va s’en dire) de notre rousse esseulée. Mais que vient faire cette femme ? Qui a changé l’histoire ? Personne ! Car derrière cette divine et sulfu-reuse apparition, qui d’un regard aux cils effet papillon (merci l’Oréal), venait d’enflammer l’âme, le coeur et le reste de notre belle solitaire, se cachait notre Cupidon. Il avait compris que ce n’était pas un homme qui chasserait la mélancolie des yeux de notre belle inconnue mais une femme. Les voix du Paradis sont impénétrables !

Déconcerté et un brin vexé, Cupidon joufflu re-partit au Paradis et s’ennuya à nouveau ferme. Jusqu’au jour où, par je ne sais quel miracle, il se mit à regarder les humains avec plus de discer-nement et envoya valser son arc et ses flèches et les boucles blondes toutes ébouriffées, il se mit à se métamorphoser tantôt en homme ou en femme pour réunir les âmes soeurs et enfin le Paradis lui sembla beaucoup plus fun !!

FIN

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Chronique J. C.Illustration David Berson

R.S. = RENCARD SERIEUX ?

Pour connaître une personne rien ne vaut un rencard. Dans le but d’évaluer l’adéqua-tion avec cette personne au travers d’ac-

tivités semblables à celles d’un couple comme d’aller boire un café en public, un rencard est le moyen le plus efficace pour voir si oui ou non on ira plus loin avec cette personne.Si on part du principe que deux personnes qui se rencontrent par hasard et quand dans un élan de séduction s’invitent à se revoir plus intime-ment, la question de ce que l’autre cherche doit-elle se poser avant ou après le rencard ?Lors d’un premier rencard sans savoir ce que veut l’autre, un jeu de séduction s’installe natu-rellement. Déjà on se change un milliard de fois pour trouver le bon jean qui nous met en valeur sans trop faire bitch sans trop faire bonne soeur. Le moment le moins glamour c’est quand on le rejoint à la sortie du métro. On attend en regar-dant notre portable avec la musique plein les oreilles pour nous détendre, on prend la pause sans trop en faire. Le pire c’est le retard, étant fu-meur, attendre, stresser et ne pas pouvoir fumer (oui ça craint de sentir le tabac froid lors de la première rencontre! ) c’est juste l’enfer sans feu !

Si la rencontre est hasardeuse, le premier ren-card ne doit pas l’être. On doit observer, com-muniquer sans trop en dire sur nous, savoir ce qu’il cherche sans lui demander clairement, évi-ter certains sujets comme les enfants (là il fuira ! ) surtout les ex (image de votre non stabilité sans compter les chapitres de vos infidélités ou pas ! ). Et bien sur, à mettre au placard la ques-tion du salaire !!! En France surtout, tous sujets de votre passé pourraient avoir une répercussion sur votre image présente et souvent elle sera négative.

Rare sont les mecs qui voient en l’autre dès la premiere rencontre un type bien quand vous lui racontez que vous avez cassé la gueule de votre ex suite à son infidélité ou encore ils ne verront pas un type ambitieux et constructif si vous lui annoncez que vous touchez 5000euros par mois et que vous souhaitez très prochainement faire appel à une mère porteuse en Belgique pour lancer la machine et élever 2 enfants. Non ! Si vous êtes une femme hétéro (et encore les choses ont bien changé !!!) vous pouvez vous le permettre car c’est inconscient mais on voit en vous la possibilité de procréer et d’être le noyau d’une famille. Par contre un gay surtout de 30 ans … c’est la fin d’un espoir de liberté pour la personne qui vous écoute et regarde.Entre ce que l’on veut, ce que l’on voudrait et ce que l’on a, quel est l’ingrédient qui alimentera notre courage de se lancer à l’eau ?Combien faut-il de rencard pour définir notre relation comme sérieuse ? A quel moment avons-nous le droit de se laisser porter par ses sentiments et arrêter d’avoir peur de souffrir?Quand on est prêt à se lancer comment savoir que l’autre personne l’est aussi ?Plus on vieillit plus nos exigences sont difficiles à faire taire. On se contente jamais de ce qu’on a, toujours à la recherche de la perfection même si on est conscient que nous ne sommes pas par-fait soi-même. A la recherche d’une relation sérieuse c’est comme à la recherche du Saint-Graal … suivez ma chronique et je vous raconterai mes expé-riences et ma quête pour trouver cet homme sur son cheval blanc… j’ai plus de chance déjà d’en trouver un avec un iphone blanc.

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Projet 69

Photographe : Sarah Lenoir

www.sarah-lenoir.comMannequins :

Mickael Bucaram & Ria

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FLORILEGEFLORILEGE

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LA SOCIOLOGIE ROSE

Une nuit de juin 1969, les autorités new-yorkaises ont organisé une des-cente de police à Stonewall Inn, un

bar LGBT. C’était leur façon à eux de signi-fier à la clientèle du lieu que son existence dépendait du bon vouloir des hétéros. Une chose aussi ordinaire aurait pu être classée sans suite dans le long récit de la répression policière. Surprise de l’histoire : les forces de l’ordre ont eu le malheur de tomber sur des homosexuel(e)s bien décidé(e)s à rendre coup sur coup et à taper du flic. Après avoir ameuté le quartier sous le cris de ralliement « Gay Power! », des bataillons de gouines, de pédés, de trans’ et de trav’ leur ont livré ba-taille dans les rues de Greenwich Village pen-dant les trois jours qui ont suivi. A posteriori, les émeutes de Stonewall ont été érigées en mythe fondateur du mouvement de libéra-tion par l’histoire héroïque des militants.

Les années 1960 se sont donc conclues sur un éclat foudroyant dans le milieu LGBT, tandis que la Gay Pride, instituée en 1970 en mémoire des émeutes, a semble-t-il projeté les homosexuel(le)s sur le devant de la scène politique. Ils sont désormais visibles, et réso-lu(e)s à se faire (re)connaître.

Cependant, des historiens tels que Massimo Prearo et Eric Fassin nous invitent à ne pas se laisser prendre au jeu de cette histoire mi-litante. Pour ces deux auteurs, l’erreur serait de penser Stonewall comme le point de dé-part d’une « histoire homosexuelle », devant nécessairement conduire à l’avènement de la libération, soit la sortie définitive du placard. L’historiographie actuelle rejette cette vision téléologique et tend plutôt à voir dans ces émeutes un changement de paradigme, qui se traduirait par le déplacement de l’action sur

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STONEWALL, 1969 : ACTE DE NAISSANCE DU MOUVE-

MENT HOMOSEXUEL ?

un terrain véritablement politique. Ce com-portement n’aurait d’ailleurs rien d’étonnant dans le contexte des années 1970, qui se sin-gularisaient par la lutte des minorités sociales et ethniques contre les discriminations.Un tour d’horizon des associations gay et lesbiennes, antérieures et postérieures aux émeutes de Stonewall, qu’elles soient mi-litantes ou non, investies dans la politique nationale ou des œuvres sociales, sera ainsi l’occasion de tordre le cou à l’idée pré-conçue d’un mouvement homosexuel unifié et claire-ment identifiable.

Si l’on peut concéder à l’histoire militante que Stonewall marque l’avènement d’un mouve-ment homo, il n’en reste pas moins qu’une culture gay et lesbienne s’était déjà durable-ment introduite dans certaines grandes villes. Dès le début du XXe siècle, et singulièrement

en Allemagne, de grandes villes ont attiré des homosexuel(le)s de tous les pays. C’est par exemple à Berlin que le romancier bri-tannique Christopher Isherwood a pu trou-ver un environnement moins hostile. C’était d’autant plus vrai à San Francisco, qui dans la conscience collective a toujours été considé-ré comme un eldorado gay. On y voyait alors des travestis, des bals homosexuels et des re-présentations artistiques qui jouissaient d’une étonnante liberté.

À côté de ces pratiques culturelles, des as-sociations «  homophiles  » se sont formées dans le but de chercher à légitimer les ho-mosexuel(le)s, dès les années 1940 et 1950. Le contexte socio-politique était alors indé-niablement répressif, c’est pourquoi ces as-sociations se caractérisaient par une volonté d’intégrer les réprouvé(e)s dans la norme, en

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veillant par exemple à désexualiser leurs pra-tiques (ses membres se qualifient d’« amis ») et à faire valoir une respectabilité et une di-gnité de bon ton. L’exemple français s’illustre dans Arcadie, fondée en 1953 par André Baudry, association conservatrice qui rejette les «  folles  » et espère gagner du terrain en négociant avec les élites. Les émeutes de 1969 s’insèrent donc dans un cadre qui l’a préexisté et surtout l’a rendu possible.

Il n’est en revanche pas contestable que Stonewall a marqué un tournant dans l’émer-gence d’un mouvement de libération homo-sexuelle, au sens d’organisation ordonnée autour d’un objectif commun. Une telle mu-tation n’était possible que si les activistes se définissaient par rapport à leur orientation sexuelle, ce qui n’avait rien d’évident au début du siècle, où la catégorie homosexuelle, es-sentiellement psychiatrique, n’était pas répan-due (on parlait plutôt de comportements effé-minés ou de pratiques inverties). L’institution de la Gay Pride, en mémoire des émeutes, a permis en revanche une identification entre pratiques sexuelles et identité homosexuelle. Sont alors apparus dans les années 1970 des mouvements «  libérationnistes  » radicaux, proche de l’extrême gauche et résolument pé-dés et gouines, à l’image du Front homosexuel d’action révolutionnaire en France. Le FHAR menait une politique offensive à l’égard du pouvoir hétérosexuel. Leurs slogans et publi-cations étaient autrement plus rentre-dedans que ceux des « homophiles » : « Nous sommes 343 salopes. Nous nous sommes faits enculer par des arabes. Nous en sommes fiers et nous recommencerons ». Ils ont notamment écrit un brillant Rapport contre la normalité, qui dresse un virulent procès de la société hété-

ro-patriarcal. Ces associations d’action col-lective n’étaient pas non plus insensibles aux mouvements sociaux qui fleurissaient à cette époque autour de la libération des femmes, de la paix et de l’environnement. Le Mouve-ment de libération des femmes, par exemple, entretenait une relation complexe avec les les-biennes.

Un autre type de militantisme est ensuite ap-paru dans les années 1980, lorsque l’épidémie du Sida a fait ses premières victimes à San Francisco. Les interventions des hommes po-litiques dans la presse et les journaux télévisés ont été si agressives à l’égard des victimes, à qui l’on reprochait de contaminer l’ensemble de la société, que la crainte de la stigmatisa-tion a fait naître quelques hésitations de la part des associations de s’adresser aux pou-voirs publics. L’engagement de l’Etat n’a fina-lement été possible qu’après l’insistance des associations dont la mission était de prévenir l’épidémie et d’accompagner les victimes du Sida. Elles ont par ailleurs été l’occasion de donner un souffle nouveau aux revendica-tions homosexuelles : Act Up est né à New-York en 1987, puis à Paris deux ans plus tard.Si l’époque de la révolution sexuelle paraissait révolue, d’autres modes d’action originaux ont vu le jour, à l’image de ceux adoptés par Queer Nation, fondée en 1990 par d’anciens activistes d’Act Up. Le but poursuivi par cette association était de sortir du ghetto pour in-vestir l’ensemble de la société : « we’re here, we’re queer, get used to it ! ». Au lieu de créer des zones exclusivement homosexuelles, les activistes de Queer nation occupaient les es-paces ordinairement hétéros, détournaient des campagnes publicitaires (un mannequin « Gap » trop peu viril perdait ainsi son P au

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Article Pierre Lefever Photo Sarah Lenoir

profit d’un joli Y) et jouaient habilement sur la crainte de la contagion homosexuelle géné-ralisée. Conscients que cette attitude pouvait générer des réactions homophobes, certains communiquaient avec des talkies-walkies lorsque l’un des membres avait quelques en-nuis avec ceux que les activistes du FHAR ap-pelaient les « hétéro-flics ».

À l’heure actuelle, l’égalité formelle entre les hétéros et les homos a été consacrée par l’ou-verture du mariage aux personnes de même sexe, et par la répression légale des actes et propos homophobes. Si la lutte contre la norme hétéro n’est donc plus d’actualité, reste à savoir ce qu’il va advenir des associations gay et lesbiennes. Sébastien Chauvin a relevé que des pistes se sont ouvertes du côté d’or-ganisations axées autour de la lutte contre les discriminations ethniques au sein des com-munautés homosexuelles. Mais n’oublions pas les transexuel(e). Les pouvoirs publics rechignent à entendre leurs revendications. Mutatis mutandis, doit-on s’attendre à ce qu’éclate un Stonewall trans’ ?

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LE SYMBOLE ROSE

LE DRAPEAU LGBT

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Le 28 juin 1970, les activistes et militants organisèrent la première Gay Pride, premier anniversaire des émeutes de

Stonewall en 69. Elle se déroula à San fran-cisco, New York, Los Angeles et Chicago. Au-jourd’hui, la marche de la fierté est célébrée à travers le monde durant le mois de juin pour honorer l’esprit de la communauté LGBT durant 69, et ainsi revendiquer leur histoire, culture et égalité.

Après le triangle rose, le drapeau arc-en-ciel a été créé comme symbole positif, de paix d’une communauté vivante et bien dans leur peau.La rédaction a trouvé un interview de Gilbert Baker, créateur du drapeau LGBT, en voici quelques extraits :« Ce symbole aujourd’hui internationalement reconnu est né à San Francisco, en 1978. En réponse à l’appel lancé par le premier politi-cien ouvertement gai, l’activiste Harvey Milk, qui affirmait la nécessité de créer un symbole unificateur et positif pour la communauté, le militant Clive Jones et l’artiste Gilbert Baker ont l’idée de créer un drapeau utilisant les cou-leurs de l’arc-en-ciel pour célébrer la diversité et l’espoir. Gilbert Baker, qui vit maintenant à New York, se remémore les événements qui ont mené à la création et à l’évolution du drapeau...

Comment en êtes-vous arrivé à créer le dra-peau arc-en-ciel ?

« Je suis un artiste, ... on faisait souvent appel à moi quand il y avait un ralliement politique. Je mettais mes robes de côté et je confectionnais des bannières. C’était devenu mon rôle, ma manière de contribuer à la cause. C’est comme ça que j’en suis venu à fabriquer le drapeau. »

À l’époque, San Francisco devait être une ville particulièrement intéressante où vivre...

« Effectivement, c’était un endroit incroyable où nous avions comme communauté une grande liberté. Il y avait aussi une concentration suf-fisamment importante de gais et de lesbiennes pour avoir un poids politique. C’est d’ailleurs là qu’a été élu le premier politicien ouvertement gai,?Harvey Milk. Harvey a toujours été un activiste près des gens et une personne vision-naire. C’est lui, il me semble, qui a suggéré de créer un symbole unificateur et positif pour la communauté. Avec (le militant) Clive Jones, j’étais allé à cette rencontre du comité organi-sateur du défilé de la fierté de San Francisco et nous avons proposé l’idée d’un drapeau ras-sembleur. Le drapeau arc-en-ciel me semblait un match parfait avec les intentions de départ. Les drapeaux sont des symboles identitaires auxquels on s’identifie, des objets à valeur poli-tique qu’on peu brandir lors de manifestations. Le drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel était aussi, de diverses manières, une réponse au triangle rose qu’on nous avait imposé durant la Guerre pour « marquer » nous homosexuels, nous identifier. Ce symbole de persécution a par la suite été repris par certains militants comme symbole identitaire — Act Up, entre autres, s’en est servi dans un contexte différent : celui de l’épidémie du sida, qui commença par toucher les homosexuels —, mais comme les origines du triangle rose comportaient une part importante de négatif, plusieurs désiraient qu’on trouve un symbole plus joyeux, plus en accord avec la diversité qu’on retrouve au sein de la communauté. La profusion de couleurs de l’arc-en-ciel était, en plus, porteuse d’un ca-ractère festif souhaité. »

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Quel sens symbolique avait le drapeau et ses couleurs pour vous à l’origine ?

« Caractéristique de l’époque hippie chacune des huit couleurs a d’abord été associé à un concept ou une idée liée à la communauté. Mais le sens initial et fondamental du drapeau réside à mes yeux dans la diversité. Une diversité assumée, constatée et célébrée, à l’image du spectre com-plet de la sexualité humaine, qui est également quelque chose de sacré à mes yeux. Le drapeau original a été confectionné au Centre commu-nautaire gai de San Francisco, avec des milliers de verges de tissu. Du coton que nous avons lavé, teint, relavé à nouveau, reteint plusieurs fois afin de trouver les couleurs, la dimension et les agencements qui nous ont satisfaits. On utilisait des teintures naturelles qui tachaient la peau pendant des semaines, mais permettaient de créer des couleurs éclatantes. Les deux pre-miers drapeaux d’une dimension de 60 pieds par 30 pieds ont été hissés à San Francisco,. en juin 1978, sur la Place des Nations Unies, lors de la Gay Pride. Dans les jours qui ont suivi, j’ai reçu plein de demandes de personnes, me de-mandant de leur fabriquer un drapeau. Après quelques semaines cependant, j’ai compris que je ne pourrais fournir à la tache et surtout que j’allais manquer de tissu rose, une couleur que j’avais eu beaucoup de difficulté à reproduire. »

Le drapeau a donc remporté un succès immé-diat...

« Oui. À la réaction des milliers de gens qui se trouvaient sur la place, il était évident que nous avions créé quelque chose de fort. Rapi-dement, plusieurs groupes et participants ont demandé la permission de pouvoir l’utiliser

lors des prochaines marches. La décision fut prise pour qu’on le reproduise à plusieurs mil-liers d’exemplaires. J’ai donc pris contact avec le plus important fabricant de drapeaux de San Francisco, la Paramount Flag Company, pour lui proposer la production à grande échelle du drapeau arc-en-ciel. Malheureusement, la teinte rose vif n’était pas disponible industriel-lement à cette époque et on a donc pris la déci-sion de supprimer cette couleur. Et, de manière à pouvoir distribuer également les couleurs de part et d’autre du parcours des marches, on a éliminé une autre bande, le turquoise. Pour des raisons esthétiques, j’ai alors remplacé l’indi-go par le bleu royal, formant le drapeau à six bandes (rouge, orange, jaune, vert, bleu, vio-let). C’est cette version du drapeau qui est de-venu la version commerciale que l’on connait dorénavant partout. »La visibilité est-elle aussi importante au-jourd’hui qu’elle l’était à l’époque?

« La visibilité est essentielle pour la lutte. Les gens qui croient que la lutte est finie se trompent. Tout combat politique est long et doit être soutenu. Si on ne reste pas vigilant, on risque de perdre les quelques acquis rem-portés. C’est vrai que l’on vient de loin, qu’il y a des acquis. Il est plus facile de vivre nos réa-lités ouvertement à New York, Londres, Paris ou Montréal. C’est moins le cas à Jakarta ou Téhéran. Et bien qu’être gai aujourd’hui, c’est différent que ce que c’était quand j’étais jeune, s’accepter comme gai sera toujours un moment important, un moment de libération person-nelle qui est un élément commun et collectif à tous les gais. Un très bel outil de visibilité à la fois séduisant et puissant. »

Source http://www.fugues.com/220690-article-un-symbole-identitaire-pas-

juste-un-drapeau.htmlPhoto Sarah Lenoir

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LE P

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LA MODE ROSE

Créé en 1928 aux États-Unis par la firme Schott (toujours propriétaire de la marque déposée Perfecto), le modèle est le fruit d’une commande d’un concessionnaire Harley-Da-vidson désirant un blouson résistant pour le motard en cas de chute. Il est à l’époque ven-du 5,50 $ !

Il possède une coupe spécifique:. une fermeture croisée, à glissière, décalée sur le devant, doublant ainsi l’épaisseur de cuir pour mieux protéger le torse;. des pressions permettent de rabattre le col pour éviter qu’il ne batte dans le vent;. des poignets zippés afin d’être resserrés et éviter les entrées d’air;. une ceinture, dans le même cuir que le blou-son, assurant un ajustement à la taille et fixée au dos par un empiècement maintenant le blouson sur les reins.

À l’origine, il était fabriqué uniquement en cuir de cheval. Aujourd’hui, le Perfecto existe toujours en cuir de cheval mais l’essentiel de la production est réalisée en taureau et en va-chette.

La firme Schott a développé plusieurs va-riantes du Perfecto dont les plus connues sont le 618 et le 613, ce dernier étant pourvu d’étoiles en métal sur les épaules.

Son nom d’origine espagnole lui vient des cigares cubains Perfecto que fumait Irving Schott.

Article J.C.Crédit photo libre de droit

Comédien Marlon Brandon

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LES HOMOSEXUELS FRANÇAIS SONT-ILS LES ENFANTS DE LA RÉVOLUTION AMÉRICAINE ?

STONEWALL DANS L’HISTOIRE DU MOUVE-MENT HOMOSEXUEL FRANÇAIS

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HISTOIRE DE MARCEL

Le 10 mars 1971, à l’occasion d’une émission de radio animée par la journaliste Ménie Grégoire sur « L’homosexualité, ce doulou-reux problème », plusieurs dizaines de les-biennes et gais envahissent la salle Pleyel où se déroule l’enregistrement. Après seulement quelques échanges, la tension monte, notam-ment lorsque le Père Guinchat affirme : « J’accueille beaucoup d’homosexuels, mes confrères égale-ment, et qui viennent parler de leurs souffrances, cette souf-france-là, on ne peut pas y être insensible ». Une voix s’élève alors dans le public : « Ne parlez plus de votre souffrance ».En quelques minutes, la situation dégénère ; le podium où sont installés les intervenants est envahi par « des homosexuels de tout ordre » selon les mots de l’animatrice qui est obligée de rendre l’antenne avant d’être évacuée .

Dans son ouvrage sur le mouvement Arcadie, l’historien britannique Julian Jackson qualifie ces débordements de « «Stonewall» de l’ho-mosexualité française » . Il n’est d’ailleurs pas le seul à utiliser cette comparaison. Dans son article sur la longue marche du mouvement homosexuel en France vers l’émancipation, Stéphane Lanchon décide de débuter cette histoire par les émeutes de Stonewall aux Etats-Unis, bien que son analyse se concentre ensuite sur la situation française .

Doit-on dès lors considérer que les émeutes américaines de Stonewall constituent un évè-nement fondateur dans l’histoire mondiale de l’homosexualité ou bien, comme semble plutôt y inviter Julian Jackson, que l’acte de rébellion des homosexuels new-yorkais a seulement constitué le point de départ d’un mouvement de libération homosexuelle qui s’est ensuite exporté à l’échelle mondiale.

De quoi Stonewall est-il le nom ? Stonewall Inn est un bar gai de Greenwich Village à New York qui fait l’objet d’une des-cente de police comme tant d’autres depuis la fin du XIXe siècle. Huit officiers de la Pu-blic Moral Section contrôlent les identités des clients de ce bar comme ils ont l’habitude de le faire depuis des années. Sauf que ce soir du 17 juin 1969, tandis que les forces de l’ordre embarquent les employés et les drag-queens, le reste des clients refuse de se disperser. Au contraire, ils se regroupent autour du fourgon de police et commencent à siffler les policiers, lancer des briques et des bouteilles. Treize d’entre eux sont interpelés avant que la situa-tion s’apaise. Dès le lendemain, les manifestants se re-trouvent au même endroit pour affronter à nouveau les autorités dont ils n’entendent plus supporter sans réagir les contrôles ino-pinés. C’est le début d’un vent de révolte qui se prolonge rapidement des rues de New York vers les assemblées associatives et les tribunes politiques.

Quelques jours après les émeutes de Stonewall, la fronde se propage en effet dans les rangs de la Mattachine Society qui depuis les années 1950 avait adopté une stratégie «intégration-niste» des homosexuels qu’on appelle alors plutôt les homophiles. Tandis que l’associa-tion tente de trouver une réponse mesurée à l’échauffourée, plusieurs militants s’im-patientent et décident de faire sécession en formant le Gay Liberation Front qui adopte immédiatement une stratégie plus virulente.

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Le Mai 68 des homosexuels américains ? Dans la chronologie du mouvement d’éman-cipation des homosexuels, un évènement pré-cède cependant de quelques mois les émeutes américaines de Stonewall. Il s’agit des évè-nements de Mai 68 en France qui, aux côtés d’autres revendications, portent les germes d’un mouvement de libération des homo-sexuels. Bien que son existence soit éphémère, l’historien Michael Sibalis est parvenu à re-tracer la courte histoire du Comité d’action pédérastique révolutionnaire (CAPR) qui est souvent considéré comme le balbutiement du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR).

Au milieu de la révolte estudiantine, deux jeunes hommes décident de prendre l’ini-tiative de rédiger un manifeste ayant pour objectif de rendre visible les revendications homosexuelles aux côtés des autres revendi-cations sociales : « Émus et profondément bouleversés par la répression civile et policière qui s’exerce à l’endroit de toutes les minorités éro-tiques (homosexuels, voyeurs, maso., partouzes), le Comité d’Action Pédérastique Révolutionnaire dénonce la restric-tion des possibilités amoureuses qui sévit en Occident depuis l’avènement du judéo-christianisme. Les exemples de cette répression odieuses ne manquent pas ; vous les avez sous les yeux à chaque instant ; les inscriptions et les dessins dans les chiottes de la Sorbonne et autres ; les passages à tabac d’homosexuels par la police ou par des civils rétrogrades ; la mise en fiche policière, en général, l’attitude de soumission, les yeux de chiens battus, le genre rase-les-murs de l’homo-sexuel type ; les carrières brisées, l’isolement et la mise au se-cret qui sont le lot de toutes les minorités érotiques. Pour un glorieux Jean Genet, cent mille pédérastes honteux, condam-nés au malheur.Le C.A.P.R. lance un appel pour que vous, pédérastes, les-biennes, etc..., preniez conscience de votre droit à exprimer en toute liberté vos options ou vos particularités amoureuses et à promouvoir par votre exemple une véritable libération sexuelle dont les prétendues majorités sexuelles ont tout au-tant besoin que nous (...)(Un homme sur 20 est pd; sur 4 milliards de la population mondiale, ça fait 200 millions de pd). NON PAS L’AMOUR ET LA MORT, MAIS L’AMOUR ET LA LIBERTÉ ».

Les huit premières affiches manuscrites col-lées sur les murs de la Sorbonne ne resteront que quelques heures, sans que l’on sache vrai-ment qui en a ordonné l’arrachage. D’autres sont rapidement réalisées et accompagnées de tracts qui invitent à une réunion dans l’am-

phithéâtre Michelet. Le mouvement peine cependant à s’affirmer et les deux étudiants à son origine abandonnent à peine deux se-maines après sa naissance. Michael Sibalis explique cet échec par le contexte encore relativement puritain des étudiants de Mai 68 qui, s’ils sont prêts à tolérer l’existence et la présence des homo-sexuels, n’en acceptent pas pour autant leurs démonstrations publiques et politiques. Le témoignage du futur militant homosexuel Guy Hocquenghem est révélateur de cet état d’esprit. Membre du Comité d’occupation de la Sorbonne, il explique a posteriori : « Le comité d’occupation de la Sorbonne s’in-quiétait de la présence d’homosexuels autour des W.C. Cela risquait de «déconsidérer» le mouvement : au moment où l’on se croyait au sommet de la libération de tous les possibles, il y avait encore des aspects de notre vie qu’il n’était pas permis de faire apparaître » .

Non seulement le contexte social ne semble pas être le plus favorable à l’émergence d’un mouvement d’émancipation homosexuelle, mais le contexte militant non plus. La prin-cipale caractéristique du Comité d’action pé-dérastique révolutionnaire repose en effet sur l’idée que les revendications homosexuelles peuvent s’ajouter aux autres revendications sociales des étudiants, des femmes, des ou-vriers, etc. contre l’oppression d’une société judéo-chrétienne, patriarcale et capitaliste. Cette stratégie semble vaine en 1968 et les homosexuels vont d’abord devoir faire leurs preuves et défendre seuls leurs droits avant d’envisager une union des forces.

L’an I de la libération homosexuelle aux Etats-Unis et dans le monde Dans son article sur le CAPR, Michael Sibalis utilise le pseudonyme de Guillaume Char-pentier pour désigner le principal initiateur de ce mouvement. Il termine cependant son histoire en précisant qu’à l’issue des évène-ments, le jeune homme part aux Etats-Unis où il assiste aux émeutes de Stonewall. En-

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seignant à New-York, puis à Los Angeles, il participe aux meetings du mouvement de libération des homosexuels américains et s’imprègne progressivement de cette nouvelle approche politique du militantisme qu’il es-saiera ensuite d’importer en France dès son retour en octobre 1970, expliquant même qu’il a « tout appris aux Etats-Unis » malgré son expérience parisienne en Mai 68.

Quelques mois plus tard, il contribue à la création du Front homosexuel d’action ré-volutionnaire (FHAR) aux côté notamment de Marie-Jo Bonnet, Françoise d’Eaubonne, Guy Hocquenghem, mais aussi de l’améri-caine Margaret Stephenson et de Gilles Châ-telet qui était aussi en Californie en 1969 et qui participe à son retour aux meetings du FHAR pour, comme il le dit plus tard, « re-trouver l’ambiance des États-Unis » .

D’ailleurs, tandis que les militants améri-cains organisent leur première Gay Pride en souvenir des émeutes de Stonewall le 28 juin 1970, les membres du FHAR organisent aussi le 27 juin 1971 un rassemblement pour célé-brer le deuxième anniversaire de Stonewall et la naissance Gay Liberation Front. Quelques mois plus tard, dans le Rapport contre la nor-malité visant à formaliser et expliquer leur action, les militants du FHAR inscrivent d’ailleurs résolument et consciemment leur mouvement dans une logique commune puisque la chronologie de leur mouvement commence certes en mai 68 avec le Comité d’action pédérastique révolutionnaire, mais la seconde date fait immédiatement référence aux émeutes de Stonewall qui, selon ce texte, s’explique par « le meurtre d’un jeune homo-sexuel par la police » .

Un autre extrait de cette publication est éga-lement révélateur de cette volonté d’écrire une histoire commune de part et d’autre de l’Atlantique : « Malheureusement, jusqu’en mai 68, le camp de la révo-lution était celui de l’ordre moral, hérité de Staline. Tout y était gris, puritain, lamentable. Et quelle répression sexuelle sévissait sur tous ! Mais soudain, ce coup de tonnerre : l’ex-

plosion de Mai, la joie de vivre, de se battre ! [...] Alors, de-vant cette situation nouvelle, nous homosexuels révoltés – et certains d’entre nous étaient déjà politisés – nous avons dé-couvert que notre homosexualité – dans la mesure où nous saurions l’affirmer envers et contre tout – nous amènerait à devenir d’authentiques révolutionnaires, parce que nous mettrons ainsi en question tout ce qui est interdit dans la civilisation euro-américaine ».

Si l’on peut donc considérer que le FHAR assume dès le départ une certaine influence américaine, c’est aussi ce qui va lui être repro-ché par certains, voire transposé aussi a pos-teriori sur le Comité d’action pédérastique révolutionnaire. Ainsi, en 1998, le sociologue Daniel Defert se souvient du CAPR en ces termes :« Cela paraissait alors assez incongru, et cette action, à ma connaissance, n’a eu aucune suite immédiate. En 1968, le discours dominant est hautement politique et finalement très traditionnel : un discours marxiste ou anarchiste, un peu ré-nové, sur la lutte des classes, l’anticapitalisme, la liaison uni-versités/usines. [...] Au milieu de tous ces propos marxistes militaro-révolutionnaires, il y a bien quelques individus qui tiennent un langage hédoniste sur le plaisir. Mais ils passent pour des représentants de la «gauche américaine» [...] forcé-ment suspecte en temps de guerre froide ».

Les émeutes de Stonewall occupent donc une place singulière dans l’histoire de l’homo-sexualité. Si l’évènement n’est pas considéré comme l’acte de naissance du mouvement ho-mosexuel français moderne, il a énormément influencé les militants déçus par l’expérience ratée du Comité d’action pédérastique révo-lutionnaire de Mai 68. En seulement quelques mois, ils vont s’emparer de ce modèle pour politiser et médiatiser leurs revendications, s’associer avec d’autres groupes minoritaires, et créer une nouvelle forme de militantisme contestataire après des années de stratégie dite «intégrationniste». Après le Front ho-mosexuel d’action révolutionnaire (FHAR), d’autres mouvements tels que les Groupes de Libération homosexuelle (GLH) prendront le relais pendant plusieurs années sur le modèle du Gay Liberation Front américain créé au lendemain des émeutes de Stonewall.

Article Mickaël BertrandPhotographe Sarah Lenoir

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Reportage photo Sarah LenoirLieu Stonewall inn à New-York

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FROM PARIS TO NEW-YORK

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FROM OUTSIDE

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FROM OUTSIDE

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TO INSIDE

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TO INSIDE

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ROMAIN, 18 ANS.CHASSÉ DU DOMICILE FAMILIAL.PARCE QU'IL EST HOMOSEXUEL.

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