kontrast@toth 2012

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KONTRAST TOTh 2012 Brigitte Juanals Martin Lafréchoux Jean-Luc Minel Bonjour. Je vais vous présenter Kontrast, un système d’analyse lexicographique de textes normatifs. Photo : http://www.flickr.com/photos/daynoir/2180507211/

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Cet article décrit la conception d’une méthodologie instrumentée, articulée en différentes étapes, qui vise à analyser les variations terminologiques dans des textes industriels. Nous cherchons notamment à identifier, dans les textes de normes, l’origine et les modes d’élaboration des concepts, ainsi que les variations diachroniques des termes qui les lexicalisent. La présentation du cadre théorique est suivie par la description de l’architecture de l’outil KONTRAST, et de la chaine de traitements associée. En dernier lieu, des modes de représentation associés à des cas d’usage exposent les possibilités d’analyse linguistique et socio-pragmatique de cette méthodologie instrumentée. L’expérimentation est menée en utilisant un corpus issu du domaine de la continuité d’activité. La continuité d’activité désigne l’ensemble des procédures et mesures mises en place par une organisation (entreprise, institution, collectivité…) pour s’assurer que ses fonctions critiques seront préservées en cas de sinistre ou de désastre (catastrophe naturelle, attentat, risque sanitaire…). Ce travail s’inscrit dans une recherche plus large sur les textes et les acteurs de la normalisation industrielle internationale dans le domaine de la sécurité globale.

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Page 1: Kontrast@TOTh 2012

KONTRASTTOTh 2012

Brigitte JuanalsMartin Lafréchoux

Jean-Luc Minel

Bonjour.

Je vais vous présenter Kontrast, un système d’analyse lexicographique de textes normatifs.

Photo : http://www.flickr.com/photos/daynoir/2180507211/

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Normalisation et Sécurité Globale

Ce travail s’inscrit dans une recherche plus large sur les textes et les acteurs de la normalisation industrielle internationale, le projet ANR NOTSEG.

Normalisation et Sécurité Globale : la formulation du concept de sécurité globale dans la normalisation www.notseg.fr, (appel ANR-CSOG 2009).

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Partenaires :• Le laboratoire MODYCO (UMR 7114) spécialisé notamment dans le Traitement Automatique du Langage et la circulation médiatique

des savoirs.• L’équipe Conception et Qualité des Produits et des Processus Innovation (CQP2I) de l’Université Technologique de Compiègne (UTC)

associe experts en sécurité, design, ergonomie, normalisation et qualité• L’AFNOR: Association française de normalisation, groupe à vocation international organisé autour de 4 axes : normalisation,

certification, édition et formation.

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I. ContexteII. ModèleIII.MéthodeIV.Application

Kontrast est un système qui vise à décrire de manière aussi précise que possible les différentes terminologies associées à un corpus de normes nationales et internationales, afin de d’analyser les jeux d’influence à l’oeuvre dans le processus de rédaction de ces normes.

Je vais d’abord vous décrire le contexte dans lequel nous travaillons, c’est-à-dire les problématiques particulières de la terminologie dans la normalisation des processus.Ensuite je présenterai le modèle du glossaire ontologique que nous avons conçu, puis les traitements que nous avons utilisés, et je terminerai par un exemple concret d’utilisation de la ressource construite.

Photo : http://www.flickr.com/photos/natureindyablogspotcom/3038070680

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I. Contexte

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Normalisation & terminologie

Kontrast a été conçu en réponse aux problématiques spécifiques de la terminologie dans le champ de la normalisation des processus. Je vais commencer par vous présenter ces spécificités.

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NormesQuand on parle de normes ou de standards, on se représente généralement le calibrage des concombres ou l’harmonisation des prises de courant - des choses concrètes - en tout cas on imagine quelque chose de mesurable, une réalité objective à laquelle se référer, en dernière analyse.

Ce n’est pas le cas des normes que nous étudions. Kontrast étudie des normes de management, plus précisément des normes qui traitent de continuité d’activité.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4341910416/

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Continuité d’activité : Ensemble des procédures et mesures mises en place par une organisation pour s’assurer que ses fonctions critiques seront préservées en cas de sinistre ou de désastre.

La continuité d’activité est un sous-domaine de la gestion des risques

Je vous propose cette définition simplifiée :

La continuité d’activité désigne l’ensemble des procédures et mesures mises en place par une organisation (entreprise, institution, collectivité…) pour s’assurer que ses fonctions critiques seront préservées en cas de sinistre ou de désastre (catastrophe naturelle, attentat, risque sanitaire…).

On parle parfois de résilience, de reprise après sinistre, de gestion des crises.Ce sont des concepts voisins mais pas identiques.

(définition simplifiée, compilée à partir de différentes sources - je ne suis pas un expert)

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• L’objet des normes étudiées est abstrait — processus, règles, concepts, méthodes

• Les normes ont une partie «Termes et définitions» (T&D) qui vise à remédier aux ambiguïtés de la langue

Contrairement à la normalisation de produits physiques, il n'existe pas de référent tangible, concret. Il n'y a pas de réalité mesurable à laquelle se reporter en cas de désaccord ou d'incompréhension.

Le normes de management cherchent à standardiser un matériau abstrait : des processus, des règles, des méthodes. Elles le font en utilisant la langue : en définissant des termes et des concepts qui seront interprétés par des experts au moment de mettre en oeuvre la norme.

(C’est pour ça qu’il faudra m’excuser si les illustrations de mes slides sont un peu métaphoriques : il n’y a pas grand chose à montrer)

Au début de chaque norme se trouve défini le vocabulaire qui y sera utilisé, dans un glossaire thématique ou alphabétique traditionnellement intitulé “Termes et définitions”. Ce sont ces terminologies qui sont étudiées par Kontrast.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4341910416/

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Par exemple, vous pouvez voir ici le début des T&D de la norme ISO 31000:2009.

La décision de centrer notre étude sur ces sections « T&D » a été motivée par l’observation des débats dans les réunions de normalisation. Nous avons pu assister à de longues discussions et à des négociations parfois véhémentes à leur sujet .

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Consensus

Donc différents pays rédigent une norme nationale sur tel ou tel sujet, chacune disposant de sa propre terminologie.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4324115629/

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“Moi quand j'emploie un mot”, dit Humpty Dumpty d'une voix assez méprisante, “il signifie exactement ce que je veux qu'il signifie, ni plus ni moins.”

Chaque organisme de normalisation reste libre de proposer son propre vocabulaire, avec ses propres définitions.

On se trouve avec des définitions concurrentes, mais qui, théoriquement, peuvent toute prétendre au même degré de validité.

Photo : http://www.flickr.com/photos/thecarrolllegacy/7172993882/Quote : De l'autre coté du miroir, Lewis Carrol, 1871 (trad. H. Parisot, Aubier, 1976)

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• Au niveau international, ll peut y avoir concurrence entre différentes terminologies.

• La rédaction des textes se fait alors selon une procédure ‘de consensus’

Si une norme internationale sur le même thème ou un thème proche est rédigée, chaque pays a intérêt à ce que sa définition d’un terme soit utilisée. Dans le processus d'écriture des normes internationales, il y a donc concurrence entre des normes nationales ou entre des référentiels soutenus par des groupes d'influence.

Comment faire ?

Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4324115629/

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Les experts

Dans les comités de l’ISO comme au niveau national, un nombre limité d’acteurs – dénommés « experts » – représentent les organismes nationaux par le biais de délégations. Ces experts sont le plus souvent des représentants de grandes sociétés ou d’industriels (ou de consortiums industriels internationaux) et des consultants.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/beatnic/3683822225/

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• Les T&D conditionnent la mise en œuvre concrète de la norme

• Ils reflètent le système notionnel des experts

• Ils sont un enjeu économique et politique

Ce sont ces experts qui vont effectuer une harmonisation terminologique et rédiger les T&D de la norme internationale.

Cette rédaction négociée, assez laborieuse, se fait dans le cadre d’une procédure dite ‘de consensus’.

Le choix des termes et de la définition qui leur est donnée est de première importance : d’une part, il est le reflet du système notionnel des experts et, d’autre part, il conditionne la mise en œuvre concrète de la norme. L’emploi d’un terme plutôt qu’un autre est un enjeu économique, voire politique.

L’objet général de notre projet est de déterminer dans quelle mesure certains acteurs influents ont réussi à imposer des concepts, des termes, des définitions, des procédures, etc., lors de l’élaboration des normes internationales.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/beatnic/3683822225/

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Autorité ?

Il est important de noter que si l’ISO jouit d’une large influence, il ne constitue pas pour autant une autorité centralisatrice.

L’ISO se borne à proposer des normes et des référentiels auxquels chacun est libre d’adhérer ou non. La définition adoptée par l’ISO n’invalide pas ni ne remplace les autres définitions.

Illustration : http://www.flickr.com/photos/double-m2/4324611290/

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“resilience”

“The ability of an organization to resist being affected by an incident”

“The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment”

ISO DIS 22300:2011 ISO/IEC 27031:2011

Le résultat :

Ici, deux définitions du terme ‘resilience’ dans deux normes ISO rédigées en parallèle.

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Emprunts & référencesCréer une terminologie est un processus long et coûteux. Il est rare que l’ensemble des termes et définitions d’une norme soit nouveaux et originaux.

Souvent, la section « T&D » d’une norme cite ou reprend explicitement les définitions d’une norme préexistante. Ces réseaux de citations, qui ne sont pas toujours explicités, forment un système complexe d’emprunts et de références, tant au sein de chaque norme (réseau interne) qu’entre les normes du corpus (réseau externe).

Photo : http://www.flickr.com/photos/linneberg/6976347269/

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Héritage

Une norme peut commencer par ‘importer’ l’ensemble de la terminologie d’une autre norme. C’est souvent le cas pour les normes de la même ‘série’.

Source : ISO DIS 22301:2010

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Citation

Quand une norme reprend entièrement la définition d’une autre norme, la référence correspondante est indiquée entre crochets.

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Citation

Il y a aussi des citations tronquées ou modifiées.

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Citation

Ou inavouées. Ce dernier cas est celui qui nous intéresse le plus.

Guide 81 vs. BS 25999 1 - impact

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Liens

On trouve également des termes équivalents.

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Liens

Et des liens internes aux terminologies.

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• De nombreux systèmes terminologiques concurrents cohabitent

• Des relations complexes d’emprunts et de citations les relient

• Comment les représenter simultanément ?

Notre problématique était la suivante : comment bâtir une ressource susceptible de représenter ensemble des terminologies concurrentes, sans les réduire les unes aux autres, ni les hiérarchiser, tout en préservant leur intégrité et leurs spécificités ?

Photo : http://www.flickr.com/photos/moofbong/4240137966/

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II. ModèlePhoto : http://www.flickr.com/photos/esm723/3573226450/

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Un glossaire ontologique contrastif

Kontrast est une ressource ontologique a la structure particulière. Cette structure reflète les contraintes spécifiques de notre cadre de travail - d’une part les spécificités de la normalisation que je viens de vous présenter, et d’autre part la particularité de nos objectifs.

Kontrast a été produit à des fins d’analyse d’une situation particulière, où la terminologie est un enjeu politique et économique en soi. Nous devions donc représenter ensemble les données terminologiques et les données concernant leur élaboration et leur provenance.

Le modèle de Kontrast est en deux parties : une partie lexicographique, et une partie organisationnelle.

Photo : http://www.flickr.com/photos/esm723/3573226450/

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Partie lexicographiqueIl existe donc beaucoup de modèles de ressources termino-ontologiques (RTO). Je vais essayer de vous montrer ce qui fait l’originalité du nôtre.

Photo : http://www.flickr.com/photos/fijneman/2971217479/

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•De nombreux modèles de ressources termino-ontologiques existent

•Adaptées à différents domaines (industrie, traduction, biologie)

•Le domaine de la normalisation a ses propres spécificités

Les approches mêlant ontologie formelle et ressources terminologiques qui en résultent sont diverses ; elles dépendent fortement de leur contexte de réalisation.

Dans notre cas, la contrainte était de représenter simultanément plusieurs systèmes notionnels et terminologiques en parallèle.

Notre approche s’appuie sur les propriétés opérationnelles des ontologies en RDF/OWL ; toutefois, elle n’a pas recours à la démarche terminologique classique.

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Ontoterminologie

D’après Damas & Tricot (2010)Essayons de voir les différences avec l'ontoterminologie décrite par (Roche, 2007) et (Damas et Tricot, 2010).

L'ontoterminologie rapproche un réseau conceptuel représentant le domaine étudié et les termes d'usage de la langue de spécialité correspondante, en commençant par le réseau conceptuel.

Il s’agit d’éviter l’écueil des ontologies métier constituées automatiquement à partir de termes de spécialité.

Le travail préparatoire du terminologue qui est fondamental.

Illustration : D’après Damas & Tricot, L’ontoterminologie pour la recherche d’information sémantique, TOTh 2010

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Ontoterminologie

D’après Damas & Tricot (2010)La première différence, c’est qu’au moment auquel où nous arrivons, le travail des terminologues à déjà été fait au sein des comités et groupes de travail. Le travail de conceptualisation du domaine et d'harmonisation terminologique fait partie coeur de métier des instances de normalisation.

Les terminologies associées aux normes sur lesquelles nous travaillons sont le reflet de ce travail, et c’est avec elle que nous devons travailler.

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?

Le second problème, c’est qu’il y a autant de terminologies et de réseaux de concepts que de normes dans le corpus. Il y a entre elles des liens et des chevauchements, mais aussi des nuances, voire des oppositions.

Concrètement, on se trouve avec plusieurs concepts qui ont tous une prétention à l’universalité, et qui pourtant sont en désaccord, sans référentiel objectif ni autorité centrale qui permettrait de trancher.

Comment les représenter simultanément ?

On doit s’abstraire du concept.

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Dans Kontrast, un ‘concept’ désigne l’emploi d’un terme dans un contexte, caractérisé par une définition.

Le choix que nous avons fait est d’adopter une définition peut-être pas très orthodoxe, mais très opérationnelle du concept.

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“An unstable condition involving an impending abrupt or significant change...”@en

Définition

Ce choix nous permet d’adopter un modèle éclaté, décentralisé, où les individus qui représentent les concepts sont, en réalité, des réifications de relations ternaires.

J’insiste sur le fait qu’il s’agit d’un choix essentiellement pratique.

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L’autre intérêt de cette définition du concept, c’est qu’elle s’accordait bien avec un standard existant, SKOS.

SKOS est conçu pour représenter simultanément plusieurs thésaurus qui peuvent partager des termes ou des définitions.

Illustration : http://www.w3.org/TR/2005/WD-swbp-skos-core-guide-20051102/

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Dans Kontrast, un individu de type skos:Concept représente nos ‘concepts’. Cet individu a des propriétés pour stocker sa définition et une ou plusieurs graphies associées.

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Les relations de similarité se font entre ces concepts. Elles proviennent elles aussi de skos.

Les définitions identiques sont des skos:exactMatch, les très proches sont :closeMatch, celles qui présentent une parenté sont :relatedMatch.

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Un concept qui apparaît dans le glossaire associé à une norme, directement ou sous forme d’importation, est lié par une relation d’appartenance à l’individu représentant la norme.

Dans le modèle skos, un skos:ConceptScheme correspond à un thésaurus indépendant. C’est ainsi que nous avons représenté les T&D de chaque norme.

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Pour regrouper les concepts rendus par une même terme - la même forme graphique -, nous avons utilisé des skos:Collection, qui sont des “groupes non ordonnés” de skos:concepts.

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Voilà le modèle complet de la partie terminologique. C’est à la fois très simple et très souple, et extensible.

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Partie organisationnelle

Kontrast contient une partie organisationnelle qui décrit les instances de normalisation nationales et internationales ayant rédigé ou publié les normes du corpus.

Photo : http://www.flickr.com/photos/hindrik/1919291052/

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•Données sur la norme : date, version, statut, portée

•Données sur la rédaction et la publication : organisme éditeur, working group, secrétariat

Kontrast contient une partie organisationnelle qui décrit les instances de normalisation nationales et internationales ayant rédigé ou publié les normes du corpus. (par ex. quel pays assurait le secrétariat de tel working group).

La prise en compte de ces informations a pour objectif de permettre l’analyse des variations dans les définitions associées aux « skos:Concept » au moyen de leur mise en relation avec les instances de normalisation.

Photo : http://www.flickr.com/photos/hindrik/1919291052/

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Le lien avec la partie terminologique se fait par le biais des individus représentant les normes.

D’autres individus représentent les acteurs de la normalisation (comités, instances de normalisation).

On utilise au maximum des propriétés DCTerms (Dublin Core) pour décrire les normes et les lier aux acteurs, toujours dans un souci de perennité et d’interopérabilité, avec éventuellement des sous-propriétés pour mieux préciser (:hasWorkgroup est par exemple une sous-propriété de dcterms:contributor).

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On utilise aussi dcterms pour représenter différentes versions d’une norme.

Les normes sont mises à jour tous les deux à trois ans, et deux versions d’une même norme doivent pouvoir être représentées par l’ontologie. Il ne suffit pas de déclarer les anciennes versions caduques : le jeu des citations et des références peut conduire à ce qu’une définition supplantée dans une nouvelle version reste utilisée, sous forme de citation, dans une autre norme.

Dans notre corpus, c’est notamment le cas de plusieurs définitions issues de la version 2002 de l’ISO Guide 73, qui demeurent en utilisation dans des normes qui n’ont pas été révisées après 2009.

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Certaines des normes de notre corpus sont présentes sur DBPedia. Nous utilisons alors des assertions owl:sameAs ou dcterms:isPartOf pour intégrer Kontrast au Linked Data.

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•Un modèle décentralisé, simple et extensible.

•Utilisation de vocabulaires standard du web sémantique

• Intégration au linked data

L’emploi de propriétés issues de vocabulaires standards doit permettre à Kontrast d’être interrogé comme un thésaurus normal.

Photo : http://www.flickr.com/photos/sperkyajachtu/5497757852/

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III. Méthode

Photo : http://www.flickr.com/photos/heartlover1717/6879621997/

Page 48: Kontrast@TOTh 2012

La chaîne de traitements

Photo : http://www.flickr.com/photos/heartlover1717/6879621997/

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Normes en PDF

Les normes sont vendus (cher) par les différents organismes éditeurs.

Les normes sont toujours livrées en PDF, pour des raisons de propriété intellectuelle, mais surtout parce qu’elles sont principalement destinées à des experts humains qui n’utilisent aucun outil de gestion de la connaissance.

(C’est symptomatique d’un processus de rédaction des normes encore largement ‘analogique’ : les discussions des experts, qui examinent chaque phrase et conservent toutes les variantes successives, s’apparentent à une forme de contrôle de version manuel.)

La première étape sera donc toujours d’extraire le texte du PDF, ce qui n’est pas trivial.

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Les problèmes à régler sont les mêmes que lorsqu’on travaille avec des PDF : le fichier est prévu pour des humains, et non pour des machines.

Il y a des problèmes d’encodage, d’ordre des paragraphes, etc. L’encodage et les caractères spéciaux est réglé par des expressions régulières, mais une bonne partie du nettoyage est manuelle.

Page 51: Kontrast@TOTh 2012

Une fois ce nettoyage fait, on isole le texte des définitions pour produire manuellement un glossaire alphabétique. Le glossaire est linéaire, structuré en XML.

C’est ce glossaire qui est transformé en OWL au moyen de feuilles de styles XSLT qui décomposent les définitions du glossaire, en réifiant les différents éléments du modèle (définition, graphie, occurrences) et en créant les relations correspondantes.

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“residual risk”ISO Guide 81

risk remaining after risk treatment

- NOTE 1 Residual risk can contain unidentified risk.

- NOTE 2 Residual risk is also known as retained risk.

ISO 31000:2009

risk (2.1) remaining after risk treatment (2.25)

- NOTE 1 Residual risk can contain unidentified risk.

- NOTE 2 Residual risk can also be known as “retained risk”.

[ISO Guide 73:2009, definition 3.8.1.6]

ASIS SPC1:2009

Risk remaining after risk treatment. [ISO/PAS 22399:2007]

ISO IEC 27001:2005

the risk remaining after risk treatment. [ISO/IEC Guide 73:2002]

ISO/IEC 27005:2011

risk (3.9) remaining after risk treatment (3.17)

[ISO Guide 73:2009]

- NOTE 1 Residual risk can contain unidentified risk.

- NOTE 2 Residual risk can also be known as “retained risk”.

En parallèle, lors de la transposition du glossaire, des relations sont automatiquement extraites afin de lier les concepts ayant des définitions proches ou identiques, mais qui n’étaient pas explicitement référencées comme telles - les citations non avouées.

Pour extraire les relations, nous effectuons une série de tests qui comparent les définitions correspondant aux mêmes termes, en allant du test le plus précis (identité parfaite - /skos:closeMatch/) au plus lâche (parenté - /skos:relatedMatch/). Lorsqu’un test réussit, la relation identifiée est transcrite sous forme de triplet RDF/OWL. Cette approche permet de maximiser la précision des résultats.

Le travail principal est de normaliser les variations typographiques provenant des différentes conventions employées par les organismes de normalisation.

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Le résultat est une ontologie OWL qu’on manipule généralement dans l’éditeur Protégé. Cette importation permet de tester l’intégrité des données et de naviguer dans le « triplestore » en exprimant des requêtes dans le langage SPARQL et en utilisant des outils de visualisation.

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XML-TEI

L’ISO a annoncé qu’il publierait prochainement ses normes au format XML. Ce serait un grand progrès. Nous avons réalisé des conversions manuelles et nous avons pu constater que c’était un processus coûteux en temps.

Page 55: Kontrast@TOTh 2012

• Une chaîne classique : PDF -> TXT -> XML -> RDF/OWL

• Encore beaucoup de travail manuel

• Des perspectives d’automatisation supplémentaires

Pour l’instant, la majorité des étapes utilisées sont au moins partiellement manuelles. Il y a plusieurs raisons, principalement : coûts d’opportunité très élevés pour un si petit corpus, obligation d’obtenir un résultat parfait pour pouvoir l’exploiter.

De plus, si XSLT a l’avantage de produire du RDF très propre, il n’est guère réputé pour la puissance des traitements sur les chaînes de caractères.

A court et moyen termes, on espère pouvoir bénéficier de plusieurs avancées pour poursuivre l’automatisation : la publication des normes au format XML par l’ISO (annoncée pour 2013 (?)), et les efforts de standardisation des formules écrites.

Photo : http://www.flickr.com/photos/mbiddulph/3087388964/

Page 56: Kontrast@TOTh 2012

IV. ApplicationA l’heure actuelle, KONTRAST ne dispose pas de sa propre interface graphique. L’exploration visuelle repose sur des outils tiers capables de représenter visuellement un fichier OWL, par exemple RDF Gravity ou Ontograf . Le fonctionnement de ces outils repose sur une recherche textuelle qui permet de filtrer les individus affichés jusqu’à ce que l’on obtienne les individus souhaités.

Photo : http://www.flickr.com/photos/daynoir/2180507271/

Page 57: Kontrast@TOTh 2012

Etude de casA l’heure actuelle, KONTRAST ne dispose pas de sa propre interface graphique. L’exploration visuelle repose sur des outils tiers capables de représenter visuellement un fichier OWL, par exemple RDF Gravity ou Ontograf . Le fonctionnement de ces outils repose sur une recherche textuelle qui permet de filtrer les individus affichés jusqu’à ce que l’on obtienne les individus souhaités.

Photo : http://www.flickr.com/photos/daynoir/2180507271/

Page 58: Kontrast@TOTh 2012

“resilience”

“The ability of an organization to resist being affected by an incident”

“The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment”

ISO DIS 22300:2011 ISO/IEC 27031:2011

Revenons-en aux deux définitions de «resilience» que je vous montrais tout à l’heure.

Page 59: Kontrast@TOTh 2012

“resilience”

Voici les différents concepts utilisant la graphie ‘resilience’ dans Kontrast, avec les relations existant entre eux.

En jaune, les lien closeMatch, en vert les exactMatch, en marron les relatedMatch

Capture : Ontograf (plug-in de Protégé)

Page 60: Kontrast@TOTh 2012

“resilience”

Les trois noeuds que vous voyez correspondent à trois normes britanniques sur la continuité d’activité. Il s’agit d’une norme en deux volets, qui est liée à un guide de bonnes pratiques.

Page 61: Kontrast@TOTh 2012

“resilience”

“The ability of an organization to resist being

affected by an incident”

Ils partagent la même définition de la résilience .

La Grande-Bretagne ait travaillé dès les années 1980 sur des plans d’urgence, à la suite d’une loi sur la sécurité. C’est ce qui a amené le BSI a développer une norme nationale reconnue à l’international, et à occuper une position dominante à l’ISO en supervisant l’édition de plusieurs normes internationales sur le même thème.

Page 62: Kontrast@TOTh 2012

“resilience”

“The ability of an organization to resist being

affected by an incident”

La norme ISO 27031, récemment finalisée, adopte la définition du BSI.

Page 63: Kontrast@TOTh 2012

“resilience”

L’autre partie du graphe montre les normes sous l’influence américaine - vers le centre du graphe, vous pouvez voir la norme ASIS SPC.1, appuyée par l’ANSI.

Page 64: Kontrast@TOTh 2012

The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment. - NOTE 1: Resilience is the ability of an organization to resist being affected by an event or the ability to return to an acceptable level of performance in an acceptable period of time after being affected by an event.

“resilience”

«The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment.»

Sa définition de la résilience est différente. Mais si vous regardez la première note...

Page 65: Kontrast@TOTh 2012

The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment. - NOTE 1: Resilience is the ability of an organization to resist being affected by an event or the ability to return to an acceptable level of performance in an acceptable period of time after being affected by an event.

“resilience”

La norme ASIS est encore sous l’influence britannique : elle cite, en note, la définition des normes de l’autre ‘groupe’.Au moment où cette norme a été publiée, en 2009, la conception britannique était encore prédominante.

Page 66: Kontrast@TOTh 2012

“The adaptive capacity of an organization in a complex and changing

environment”

“resilience”

A partir de 2009, les Etats-Unis ont tenté de contourner la domination anglaise en passant par des normes plus générales de gestion des risques, de la série ISO 31000.

Sous l’influence américaine, relayée par un expert Israëlien, ces normes ont adopté la première partie de la définition de l’ASIS. Ces normes incluent notamment le guide terminologique 73, ici en haut à droite. Les définitions des guides terminologiques sont facilement reprises, comme on le voit ici avec la norme australienne / néo-zélandaise (en bas).

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“The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment, to achieve the organizations objectives NOTE 1 Resilience is the ability of an organization to manage the risks of events”

“resilience”

A l’heure actuelle, les Etats-Unis défendent même une nouvelle définition pour la norme la plus récente de la série 22300, définition qui se distingue encore plus nettement de la britannique.

Ces manoeuvres ont donné lieu à de vives controverses : cette norme

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“resilience”

Ainsi, on se trouve avec deux normes internationales rédigées pratiquement en même temps et proposant deux définitions entièrement différentes d’un même concept, resilience, que les deux normes s’accordent à reconnaître comme central.

Il apparaît que le rôle d’éditeur, en permettant à un expert de proposer une première version du texte, de participer à l’écriture et de superviser l’écriture des autres experts, est fondamental. L’éditeur d’une norme se trouve en position d’imposer sa conception du domaine au travers d’une sélection de termes essentiels et de leurs définitions associées. Dans le processus d’écriture de la norme et dans la négociation entre les experts, l’éditeur et ses proches collaborateurs introduisent, dans le contexte international, le rapport de force qui est en leur faveur sur le marché et, plus largement, le cadre industriel et culturel dans lequel il s’inscrit.

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“resilience”

“The ability of an organization to resist being affected by an incident”

“The adaptive capacity of an organization in a complex and changing environment”

ISO DIS 22300:2011ISO/IEC 27031:2011

La position américano-israélienne limite le management de la continuité d’activité à la capacité stratégique et opérationnelle d’une organisation à planifier et à répondre aux conditions, situations et événements de telle manière qu’elle poursuive ses opérations au niveau acceptable pré-défini. La position anglaise sur la continuité d’activité est différente : elle inclut la résilience et se concentre sur la gestion des incidents jusqu’au retour à une situation acceptable. Les experts anglais critiquent la conception détaillée de l’estimation des risques (risk assessment) qu’ils estiment irréaliste (sur le motif qu’il est impossible d’anticiper tous les risques potentiels) et très coûteuse.

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•Kontrast fonctionne bien en appui d’une analyse humaine

•Améliorations possibles : remplacer SKOS par Lemon, extraire plus de relations automatiquement

Le modèle Lemon est plus avancé que SKOS, et il permettrait une représentation plus fine et plus fidèle des différentes graphies.

La particularité de notre domaine tient au statut de la langue de la normalisation, qui aspire à être prescriptive comme un texte juridique, mais sans pouvoir être contraignante.

L’ISO fait des efforts de rationalisation de ses pratiques d’écriture et de publication : les perspectives d’automatisation sont prometteuses.

Photo : http://www.flickr.com/photos/bruceberrien/4262228892/

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Merci