jacker magazine #14

104

Upload: jacker-magazine

Post on 01-Aug-2016

262 views

Category:

Documents


7 download

DESCRIPTION

A magazine about the street culture. Graffiti, Street Art, Extreme Sports, music and more.

TRANSCRIPT

Page 1: Jacker Magazine #14
Page 2: Jacker Magazine #14
Page 3: Jacker Magazine #14
Page 4: Jacker Magazine #14
Page 5: Jacker Magazine #14
Page 6: Jacker Magazine #14
Page 7: Jacker Magazine #14
Page 8: Jacker Magazine #14

editoedito

8

Premièrement, choisissez un poulet bien gras, gradé de préférence (le plein air a tendance à trop vivifier les pauvres bêtes). Les manifs étudiantes peuvent être une solution pour trouver une bête de qualité dans une fourchette de connerie raisonnable. Commencez par le plumer, en retirant tout objet métallique qui pourrait nuire à votre transit. Séparer la tête du reste du corps, et videz-la de toutes ses impuretés. Pour cela, extrayez la cervelle à l’aide d’une cuillère à café. Pas d’inquiétude, il est fort probable que vous en trouviez très peu et sous forme très liquide, vous y arriverez donc sans difficulté. Farcissez ensuite votre tête de légumes de saison, puis disposez-la dans un grand plat imbibé d’huile, où elle reposera sagement entre quelques pommes de terre sautées et deux tomates qui se battent en duel, peu scrupuleuses de leurs fréquentations douteuses. Enfournez le tout dans un four préchauffé à 180°C, et laisser cuire. Sortez le plat du four après 4h, en pensant à bien replacer le képi à sa place (la présentation joue beaucoup pour un plat réussi), et servez-le bien chaud à toute la famille. Pour accompagner votre repas, on vous conseille un petit rouge de caractère… Bon appétit !

First, choose a fat pig; raise it in the barracks if you have the option (outdoor life tends to annoy the poor beasts). Student demonstrations are usually a good way to find a quality animal within range of reasonable stupidity. Start with plucking; remove all metal objects that could harm your digestion. Separate the head from the body, and empty it of all its impurities. To do this, extract the brains using a spoon. Do not worry, it is likely that you find very little inside and if you do, it’ll probably be in liquid form, so you’ll succeed without difficulty. Stuff the head with seasonal vegetables and arrange it in a large pot soaked in oil, where it rest between some fried potatoes and two tomatoes. Roast everything in a preheated oven at 180 ° C and cook. Take the dish out of the oven after 4 hours, be sure to re-place the cap (presentation plays a lot for a successful dish), and serve hot to the whole family. To accompany the meal, we suggest a little red wine... Enjoy!

8

Page 9: Jacker Magazine #14
Page 10: Jacker Magazine #14

The Alchemist

Sebbe De Buck

Sean Cliver

Maye

Madars Apse

Che Dronkers Senor Octopus

Lil Louis

Patta

Naughty Ride

20

32

46

60

68

26

38

50

66

74

Sommaire

10

Page 11: Jacker Magazine #14
Page 12: Jacker Magazine #14

Founder / Art Director Aurélien Courbon

Founder / Advertising Roman Soler

Digital Manager Daniel Boris Iglesia

Operations and Finances Matthieu Cozzolino

Community Manager Jorlan Mariotat

MarketingMichael Kahn

Jacker Workshop Maxime Chevaillier

Web EditorsFlorent Bardos

Gregoire JacquetLucien Pablo Samuel Reffe

Lorenzo PatricelliPaul Recart

Helena VerraestGuillaume Rancou

François Graz

Print Editors Valentin Dumont Maxime Terzi Hector aka Ill Yo Marine Larcade

Video Florent Marti

Translators William RouxKeryl E Allahdua

Events / DJ’s Renaud Odde Dimitri Gilles Geoffrey Courbon

CollaboratorsPaul GonnetAlexandre GillesVianney Van HenisCoralie Bonnat Charly FerrandesLucien DartoisThomas Calvet

Advertising Inquiries [email protected]

PrintImprimerie Nouvelle - Apt

W W W. J A C K E R M A G . C O M

Big up to ...

Guillaume Chollet, Cedric Benoit, Peck, Sandro Leal, Julien Pirrello, Annette et Patrick, Brice Vergez, Pierre Allaire, Manuel Ibanez,

Clément Chaptal, Olivier Pelazza, Hugo et Gérard Justinesy, Brice Rancou, Denis Voyant, Michel Cozzolino, Astrid Arditi,

Paul Puche, Jean Baptiste Besson, Guimball, Laetitia Richaud,Marvin Saint-Réquier, Mathilde Chapoutix, Marley Courbon,

Julia Veyrier, Louis Chalandon, Philippe Auvignen, Mailys Arsal, Stephanie Hung, Aymeric, Seb Brilleau, Seb Serra, Tekilla, Biggie,

Poupa Lost, Clémence Bertic, Barbara Leleu, Berthille Brandicourt, Jane Vinot, Clémence & Claire Castinel, Vito FPC, Abde & Le Rif1,

Goer, ES Crew, Exode Films, Jérémy Stadler.

Skateboarding TeamMaxime Garlenc, Romuald Link, Theo Moga, Loic Bataillou

Jacker Magazine est édité par la société Paper Haze.

Paper Haze / Jacker Magazine35 rue Faubourg du Courreau - 34000 Montpellier

Toute reproduction est strictement interdite, sinon on vous plonge la tête dans un seau de merde.

12

Page 13: Jacker Magazine #14
Page 14: Jacker Magazine #14

What’s up ?

CAYLER & SONS - SS 16

La marque allemande a tout pour plaire cette saison SS16, alternant entre visuels forts et designs épurés. La Black Label, avec ses logos imprimés en noir et blanc et ses lignes travaillées, plaira aux amateurs de Néo Streetwear, tandis que les White, Gold & Copper Label restent sur des graphiques efficaces et colorés, où les références aux icônes du hip-hop sont légions, et ravi-ront les puristes comme les amateurs du genre.

The German brand has it all this SS16 season, alternating between strong visuals and refined designs. The Black Label and logos printed in black and white, and worked lines, will appeal to lovers of neo street wear, while White, Gold & Copper Label lines remain on effective and color-ful graphics, where references to hip-hop icons will delight the purists and fans of hip hop.

shop.caylerandsons.com

SENSI SEEDs - street art CONTEST Du 2 mai au 1er juillet, Sensi Seeds lance un concours qui risque fortement de donner naissance à quelques chefs-d’œuvre. Le support est libre, néanmoins, deux impératifs : mélanger street art et cannabis. Pour participer, postez vos photos via #sensiseedsart sur Instagram, Twitter ou la page FB Sensi. Les plus créatifs péteront dans la soie la plus fine d’Amsterdam et s’y délecteront des délices locaux.

From May 2nd to July 1st, Sensi Seeds is launching a compe-tition with a significant risk of giving birth to some master-pieces. The materials are free, however, there are two require-ments: to mix street art with cannabis culture. To participate, post your photos using #sensiseedsart on Instagram, Twitter or the Sensi FB page. The most creatives will fart on the finest Amsterdam silk and delight them local delicacies.

www.sensiseeds.com

WEATHER FESTIVAL 2016Après avoir rincé 50 000 personnes l’an passé, le Wea-ther Festival revient du 3 au 5 juin pour sa quatrième édition, au Parc des Expositions du Bourget à Paris. Au programme, des artistes comme Richie Hawtin, Loco Dice ou Nina Kraviz, pour 46h de son, et seulement 6h de pause, ce, entre entrepôts d’aéroport et réacteurs d’airbus. Be ready !

After rinsing 50,000 people last year, the Weather Festival returns for the fourth time from June 3rd to 5th at the Parc des Expositions du Bourget in Paris. The program includes artists like Richie Hawtin, Loco Dice or Nina Kraviz for 46 hours of sound with only a 6-hour break, located between airport warehouses and airbus reactors. Be ready!

www.weatherfestival.fr

14

Page 15: Jacker Magazine #14

What’s up ?

Page 16: Jacker Magazine #14

What’s up ?

WRUNG X JACKER - BASEBALL JERSEYToujours et à jamais jeunes et ambitieux, c’est tout ce qu’on a voulu vous transmettre à travers cette collab’ avec nos potes de chez Wrung. Une associa-tion de lascars, entre jeunes loups et vieux renards, qui donne naissance à un jersey raffiné de par sa technique et la qualité de nos deux maisons, qui se retrouvent enfin dans un produit que les plus chanceux s’arrachent déjà.

Always and forever young and ambitious, that’s all we want to convey through this collaboration with our pals at Wrung. An association of shysters, between young wolves and old foxes, giving birth to a fine jersey refined by techniques and quality of our two houses. A product that already the luckiest are fighting each other to attain.

www. jackermag.com/shop

TEALER X SennheiserTealer s’est associé avec Sennheiser pour une collab’ artistique autour du fameux casque Urbanite, qui répond à toutes les attentes des amateurs de sons et de style. Un soin particulier a évidemment été apporté au design, avec des détails à base de 3M. D’ordinaire habitué au deal de fringues, la marque parisienne a frappé fort avec ce casque en édition limitée.

Tealer has partnered with Sennheiser for an artistic colla-boration on the famous Urbanite headphones, that meet all the expectations of fans of sound and style. Special care has obviously been made to the design, using 3M reflective material.Usually accustomed to deal with clo-thing, the Parisian brand has hit hard with these limited edition headphones.

www.tealer.com

DREAM PARIS - ss16DreamParis se démarque en nous proposant une col-lection composée à la fois de basiques et d’imprimés forts. Vous trouverez de quoi exprimer votre identité à travers des pièces graphiques ou des classiques revi-sités. Complétement décomplexée, la marque s’ins-pire aussi bien des codes des riders californiens que des nouveaux codes urbains. L’été s’annonce chaud, so let’s DreamParis.

DreamParis stands out by offering us a collection com-posed of both basics, and strong prints. You will find so-mething to express your identity through graphic pieces or revisited classics. Completely uninhibited, the brand is inspired both Californian riders’ codes and as well, new urban codes. The summer is going to be a scorcher, so let’s DreamParis.

www.dreamparis.fr

16

Page 17: Jacker Magazine #14
Page 18: Jacker Magazine #14

hip hop• Kirk Knight ft. Joey Bada$$ - 5 Minutes

• Villain Park - Brain Cells • Caballero & JeanJass - Repeat

• Ocean Wisdom - Freeze Feat. Dirty Dike & Edward Scissortongue • Tyler, The Creator - What the fuck right now

• Nyck Caution - Light Through The Cracks Freestyle • Lil Supa’ - ‘99 Prod. Drama Theme

• Joey Bada$$ - Brooklyn’s Own • Mark Battles & King Los - Going

• Dooz Kawa - Soirée noire • Smoke DZA - Heard Dat

• Alpha Wann - Lunettes noires ft. S.Pri Noir • Vin’s - 2034

• Jazzy Bazz - Le Roseau • Jarren Benton - Anarchy ft. EarthGang

• Skepta - Ladies Hit Squad (ft D Double E & A$AP Nast) • Curren$y - The Mack Book

• JeanJass x Eskondo - Mind Breaks • Bas - Housewives

• Cozz - Tabs

techno• Binh - Dreifach ep (Time Passages)

• Cedric Dekowski - Ridle (HardWorkSoftDrink) • Zendid - Moovam (Discobar)

• Fumiya Tanaka - You Find The Key lp (Perlon) • Holdie Gawn - Yborg (Sylphe)

• Seuil - CFS 1 (Eklo) • Pablo Tarno - Holding Time (Finest Hour)

• G76 - Four For Four (Rituale) • Etienne - Remote (Undersound)

• Saverio Celestri - Dangerous (Libertine) • Julian Alexander - All The Way (Blind Box)

• Yakine - Weld (Unreleased) • Adrian Niculae - 01.1 (Atipic)

• Pelle & Roon - Karton 06 (Karton) • Tulbure - Get Away (Pressure Traxx)

• Yoshi & Marieu - Remember 91 (HardWorkSoftDrink) • Ewan Jansen - Dark Jazz Delay (Going Good)

• Jordan Magee - Twig 01 (Twig) • Goncharov - Outbreak (Oddmann Remix) (Moff)

• Strukturator - Bulybongi (Traian Chereches Remix) (Tvir)

Flava in ya ear

18

Page 19: Jacker Magazine #14
Page 20: Jacker Magazine #14

20

THE ALCHEMISTGoodVibes

T e x t e : H e c t o r A k a I L L Y O - P h o t o s : G U M B A L L 3 0 0 0

THE ALCHEMISTEn pleine tournée européenne avec le MC de Brooklyn

Action Bronson, le suractif DJ, compositeur et produc-teur The Alchemist (L’Alchimiste) a pris le temps, entre

deux avions, d’échanger quelques mots avec Jacker Mag. Et le terme de suractif n’est vraiment pas exagéré. Nous aurions même pu ajouter talentueux et incontournable tant le travail de The Alchemist, de son vrai nom Alan Daniel Maman, est empreint d’une rigueur et d’une cohérence rare dans la culture rap, faisant de lui un producteur incontournable à la bluffante longévité. Il est l’un des meilleurs producteurs de la planète rap, au même titre que des légendes telles que Jay Dilla ou encore Dj Premier. Mais ne le comparez pas à ces monstres de la prod’, il les considèrent comme des maîtres absolus, et se complaît de n’être que l’un de leurs nombreux élèves.

Depuis le milieu des années 90, il peut se prévaloir de plus de 400 productions que l’on retrouve sur les albums des plus grands MCs : Mobb Deep, Dilated Peoples, Nas, Cypress Hill, ou en-core Eminem, Rick Ross, Schoolboy Q, Curren$y, mais aussi Fashawn, Earl Sweatshirt, Joey Bada$$, Mac Miller… pour ne citer qu’eux, et la liste est encore longue. Il a également à son actif 2 EPs, 5 mixtapes, 11 albums solos et 15 albums en colla-boration (avec Prodigy, Oh No, Evidence, Action Bronson…). Pourtant, en véritable Bboy tout terrain, c’est par le rap que notre passionné est entré dans la culture Hip Hop.

The Alchemist est souvent affilié à la East Coast des Etats-Unis tant ses productions sont à mettre aux comptes de mo-numents du rap US, tels que Mobb Deep (Thug Muzik, The Realest, Win Or Lose, The Illest, Backwards…), Nas (Book of Rhymes, Mastermind, Revolutionary Warfare, Thugz Mirror…), Big Pun (Mama), Guru (In Here), Group Home (A Tear for the Ghetto)… Cependant, il n’en est rien, car le producteur est bel et bien un pur produit de la West Coast, et plus précisément de la ville de Los Angeles.

Au début des années 90, le mouvement Hip Hop est omni-présent sur la côte ouest aussi bien dans les studios, les boîtes de nuit de Sunset Boulevard ou encore dans les studios de production vidéo avec des groupes tels que The Pharcyde, Tha Alkaholiks, Cypress Hill... A cette époque, le futur The Alchemist est adolescent et passe son enfance dans le quar-tier huppé de Beverly Hills. Le Hip Hop se révèle y être une véritable source d’inspiration. Il commence le rap avec Evi-dence, rencontré à l’école, en traînant dans les murs du studio du fils de Quincy Jones, QDIII, qui habite le même quartier. Puis, les deux jeunes rappeurs sympathisent avec un MC nommé Rakaa, et créeront ensemble les Dilated Peoples.

En 1991, à l’âge 14 ans, il commence à rapper sous le pseudo-nyme de “Mudfoot” dans le duo The Whooliganz, qu’il for-mait avec Mad Skillz. Les connexions avec d’autres artistes se multiplient et son réseau s’étend, jusqu’à la rencontre avec DJ Muggs (Soul Assassins) et DJ Lethal (House Of Pain), qui

Smack in the middle of a European tour with Brooklyn MC Action Bronson, the hyper-overactive DJ, composer and producer, The Alchemist, took the time, between two

flights, to exchange a couple words with us. And hyper-overac-tive is not an exaggeration. We should have added talented and formidable because the work that The Alchemist does (whose government name is Alan Daniel Maman) is deeply imbued with a rigor and consistency, rare in rap culture, making him one of its major producers, a beat-maker of remarkable longe-vity. He is one of the finest producers on planet Rap, alongside legends such as Jay Dilla and DJ Premier. But don’t compare him to these monsters of prod’, he sees them as the absolute masters, and delights in being only one of their many students.

Since the mid 90s, he can boast of his 400+ productions found on the albums of some of the greatest MCs: Mobb Deep, Di-lated Peoples, Nas, Cypress Hill... even Eminem, Rick Ross, Schoolboy Q, Curren$y, and also Fashawn, Earl Sweatshirt, Joey Bada$$, Mac Miller just to name a few, because the list goes on and on... He also has to his credit 2 EPs, 5 mixtapes, 11 solo albums and 15 collaboration albums (with Prodigy, Oh No, Evidence, Action Bronson...). Yet, being a bona fide all terrain Bboy, this true devotee entered the Hip Hop culture through the rap game. The Alchemist is often affiliated with the East Coast of the United States since so many of his productions are counted among the monuments of U.S Rap like Mobb Deep (Thug Mu-zik, The Realest, Win Or Lose, The Illest, Backwards...), Nas (Book of Rhymes, Mastermind, Revolutionary Warfare, Thugz Mirror...), Big Pun (Mama), Guru (In Here), Group Home (A Tear for the Ghetto)... But not at all actually.. because this pro-ducer is in fact a product of the West Coast, the city of Los Angeles more precisely. In the early 90s, the Hip Hop movement was ubiquitous on the West Coast, in the studios, night clubs on Sunset Boulevard and in video production studios with groups like The Phar-cyde, Tha Alkaholiks, Cypress Hill... At that time, the future The Alchemist then a teenager, spent his childhood in the ups-cale neighborhoods of Beverly Hills. Hip hop proved to be a huge source of inspiration there. He began rapping with Evi-dence, who he met at school, while hanging around the studios of Quincy Jones’ son QDIII, who all lived in the same neighbo-rhood. After that the two young rappers hit it off with a MC named Rakaa and together they formed the Dilated Peoples. In 1991, at the age of 14, he started rapping under the pseudo-nym Mudfoot in the duo The Whooliganz that he formed with Mad Skillz. His connections with other artists multiplied and his network grew to his meeting with DJ Muggs (Soul Assas-sins) and DJ Lethal (House Of Pain) who introduced him

Page 21: Jacker Magazine #14
Page 22: Jacker Magazine #14

22

l’initient à la boîte à rythme de l’époque, la SP-12. B-Real, du groupe Cypress Hill, les invite à rejoindre le collectif Soul As-sassins composé de Cypress Hill, House Of Pain & Funkdoo-biest. Accompagnés de ce nouveau collectif, The Whooliganz entament une tournée nationale. En 1993, ils enregistrent leur premium album “Make Way For The W” avec le label Tommy Boy (aidés par les connexions des Souls Assassins), qui pren-dra finalement la décision de ne pas sortir l’album. The Alche-mist garde cependant un bon souvenir de cette période :

“Ouais, c’est Cypress Hill qui m’a lancé. J’étais juste un jeune rappeur qui tentait de faire bonne impression comme un vrai Grand Puba. C’était fun.”

Fasciné par les sons et le sampling des producteurs de New York (Pete Rock, DJ Premier, Large Professor, Diamond D…), au détriment des producteurs de la West Coast, le jeune Mudfoot acquiert un sampler américain mythique sorti en 1992 : l’ASR 10. Il nous raconte:

“Un jour, j’ai eu un ASR 10 et j’ai commencé à expérimenter dans mon coin des sons. J’ai commencé à créer de plus en plus de beats. Je continuais à rapper mais je commençais à proli-férer d’avantage avec les beats. C’était juste quelque chose de nouveau que je sentais que je pouvais améliorer.”

C’est tout naturellement qu’il choisit l’université de New York pour poursuivre ses études, envoûté par la ville et la culture Hip Hop qui en découle. Il rencontre alors le groupe Infamous Mobb lors de l’enregistrement studio du projet Soul Assassins 2 :

“Tout d’abord, il y a eu une rencontre, arrangée par les cinq familles de Cypress Avenue. Tous les représentants des familles (justes les chefs) se sont envolés vers Queensbridge.

to the drum machine of their decade, the SP-12. B-Real of Cypress Hill, invited them to join the Soul Assassins, a collective consisting of Cypress Hill, House Of Pain & Fun-kdoobiest. Accompanied with this new group, The Whoo-liganz undertook a national tour. In 1993, they recorded their first album “Make Way For The W” on Tommy Boy label (aided by some connections from the Souls Assassins) who would ultimately decide to not release the album. The Alchemist however still keeps fond memories of that period:

“Yeah, it was Cypress Hill that launched me. I was just a young rapper trying to do his best Grand Puba impression. It was fun.”

Fascinated by the sounds and samplings of the New York producers (Pete Rock, DJ Premier, Large Professor, Dia-mond D...) and to the detriment of West Coast producers, the young Mudfoot acquired the mythical American sam-pler released in 1992: the ASR 10. He tell us:

“One day I had an ASR 10 and I started experimenting with sounds. I started making more and more beats. I continued to rap but I became more prolific with the beats. It was just something new that I felt I could improve in.”

So naturally, he chose New York University for his studies, mesmerized by the city and its overflowing Hip Hop culture. There, he meets the Infamous Mobb group during the studio recording of Soul Assassins 2:

”First of all, there was a meeting arranged by the five fami-lies of Cypress Avenue. Representatives of the families (just the bosses) flew out to Queensbridge . They met in a secret room at the Reece Center and discussed how I could be

Page 23: Jacker Magazine #14

23

Ils se sont rencontrés dans une salle secrète au Reece Center et ont discuté de comment je pourrais être un atout dans leur orga-nisation du Queens. Ils avaient les muscles, j’avais la science.”

La connexion avec Mobb Deep est faite, ils s’apprécient et commencent à travailler ensemble. Il l’aide notamment à ré-hausser son niveau en productions instrumentales East Coast. Maintenant installé à NYC, le jeune “Mudfoot” de Los Angeles se fait dorénavant appelé “The Alchemist” et signe davantage de collaborations, notamment sur la côte Est avec Big Daddy Kane, The High & Mighty, mais aussi à l’Ouest avec Dilated Peoples… débutant ainsi sa jeune carrière de producteur.

“Après que Mobb Deep m’ait validé, c’était parti. Nas, Big Pun, Tammy Wynette, Don Ho, Mr Funkeeman de L.O.T.U.G (Lords of The Underground), Stokely Carmichael, Charo, et la liste continue.”

Il devient ami avec DJ Premier, travaille avec Big Pun sur le titre “Mama” et avec Snoop Dogg sur le titres “Hey You!” et “I Love to Give You Light”. Il se souvient :

“Snoop, c’est celui avec qui j’ai le plus déliré.”

Alors qu’on le questionne sur sa rencontre avec Jay-Z qui l’avait interloqué d’un “Quand vas-tu arrêter de gaspiller tes beats ?” lors d’une soirée, il nous confie : “Je ne vous dirais jamais ce qu’il s’est passé ce soir-là”.

Des MCs comme Curren$y (Covert Coup en 2011, Re-Conversionalize en 2012), Action Bronson (Rare Chande-liers en 2012), Prodigy (Return Of The Mac en 2007, Albert Einstein en 2013) lui confient la production de leurs albums respectifs.

an asset to their organization in Queens. They had the muscle, I had the science.”

The connection with Mobb Deep is made, they like each other and start working together. This helps him raise his level in Eastcoast instrumentals and production. Newly based in NYC, the young “Mudfoot” from Los Angeles now goes by the name “The Alchemist” and signs many new collaborations, especially on the East Coast with Big Dad-dy Kane, The High & Mighty and also on the West Coast with Dilated Peoples... thus began his young career as a producer.

“After Mobb Deep stamped me it was on. Nas, Big Pun, Tammy Wynette, Don Ho, Mr Funkeeman from L.O.T.U.G.(Lords Of The Underground), Stokely Carmi-chael, Charo, and the list goes on.”

He became friends with DJ Premier, worked with Big Pun on the track “Mama” and Snoop Dogg on “Hey You!” And “I Love to Give You Light”. He recalls:

“Snoop is the one with whom I had the most fun.”

When asked about his meeting at a party with Jay- Z, who basically said to him “When you gonna stop wasting your beats?”, he confides, “I will never tell you what happened that night.”

MCs like Curren$y (Covert Coup in 2011, Re-Conver-sionalize in 2012), Action Bronson (Rare Chandeliers in 2012), Prodigy (Return Of The Mac in 2007, Albert Einstein in 2013) entrust him with their album productions.

Page 24: Jacker Magazine #14

24

“Si je fais tout un projet avec quelqu’un, ça veut évidemment dire que je suis un fan de son rap, et que je sens qu’il fera honneur aux beats. Pour chaque artiste avec qui j’ai réalisé des projets, je peux dire que ça a été le cas.”

Il travaille également en collaboration étroite avec le beat-maker Oh No, avec qui il forme depuis quelques années le duo Gangrene (Sawblade Ep et Gutter Water en 2010, Gre-neberg en 2011, Vodka & Ayahuasca en 2012, Odditorium Ep en 2012), avec des compositions que l’on peut qualifier de sombres, sur lesquelles ils ont couché de nombreux lyrics.

“Parfois je vais commencer quelque chose et il va rajouter sa touche, et vice versa. La collaboration est un bon exercice parce que quand on travaille seul, on est tous trop habitués à tout faire à notre façon, sans avoir besoin de l’approbation de quiconque”.

Mais loin d’être un donneur de leçon, The Alchemist nous ex-plique ce qui pour lui doit être la résultante d’un bon beatmaker :

“Pour moi, utilise ce que tu as envie d’utiliser, tant que ce qu’il en ressort est funky. J’en ai rien à foutre de ce que tu utilises. Point. Maintenant va faire tes merdes et rends-moi fier !”

Fort de ses nombreuses connexions acquises dans le mi-lieu musical (Jason Goldwatch, 13thWitness, Bun B, DJ Muggs…), il intègre en mai 2014 la grande famille du rallye automobile annuel et international établi sur plus de 5000 km de distance, le fameux Gumball 3000 :

“Qui ne voudrait pas participer à ça ? Je suis très reconnais-sant que Maxamillion et le reste de la Gumball Family m’aient accepté, et j’ai rencontré beaucoup de personnes formidables grâce à ça. Si un jour tu as cette opportunité, saisis-la.”

Il n’en oublie pas pour autant le dessein qui semble le guider depuis toutes ses années : les rencontres et la fête.

“C’est juste une fois par an que plein de personnes merveil-leuses se réunissent et voyagent ensemble pour célébrer la vie. Mes moments préférés sont probablement les vols fous que nous avons faits, qui étaient au final de vraies teufs dans les cieux. A ce qu’on dit, bien sûr…”.

“If I’m doing a whole project with someone it obviously means that I am a fan of their raps, and that I feel they will do justice to the beats. With every artist I ever did a whole project with, I can say this is the case.”

He also works in close collaboration with the beat maker Oh No, with whom he formed, a few years ago, the duo Gangrene (Sawblade Ep and Gutter Water in 2010, Greneberg in 2011, Vodka & Ayahuasca in 2012 Odditorium Ep in 2012), with compositions that could be described as dark, on which they lay down some heavy lyrics,

“Sometimes i’ll start something and he adds on, or vice versa. Collaborating is a good exercise because when we work by our-selves we’re all so used to doing everything our own way and we never need to get anyone else’s approval..”

Though far from being preachy, The Alchemist gives us the guide to good beat making :

“For me, I say use whatever you want to use as long as what’s coming out of it sounds funky. I don’t give a shit what you use. Period. Now go make some fly shit and make me proud!”

Thanks to his numerous connections acquired in the music bu-siness (Jason Goldwatch, 13thWitness, Bun B, DJ Muggs), he joined in May 2014 the large family of annual, international car rallys set on more than 5000km, the famous Gumball 3000:

“Who wouldn’t want to do that? I’m very grateful that Maxa-million and the rest of the Gumball family accepted me and I have met many great people through it. If you ever get a chance, do it.”

He does not seem to forget the purpose, which seems to have guided him throughout all of these years: parties and making friends.

“It is one time a year that many amazing humans come toge-ther and travel the world while celebrating life. My favorite Gumball moments were probably the insane flights that we had which were basically full blown parties in the skies. Alle-gedly, of course.”

Page 25: Jacker Magazine #14
Page 26: Jacker Magazine #14

MADARS APSESkateboarding

T E X T E : M I C H A E L K A H N - P H O T O S : M I K E B A B L A C & G A S T O N F R A N C I S C O

MADARS APSE

26

After countless years sitting at the back of class listening to a 60 year old bucktoothed professor blabber on and on about the fucking geographical coordinate system

and the second world.. one would figure that I could easily pin point where Latvia is located, but 20 years later, and all I could do was throw a wild guess of its proximity. While on a Google quest for more info on this Baltic country, I repeatedly came across two stimulating subjects: stunning women and Madars Apse. He has single handedly put Latvia on the world map and we had the chance to kick it with him and get the lowdown on his native land and his perspective on the progression of the skate scene.

Jacker / Hailing from Latvia is pretty unique, how was the skate scene there when you were growing up? Are there a lot of skate spots? Madars / There are more spots now than there used to be. I feel like there are 3 generations that Latvia has had. First in the 80’s, then the 90’s, and now the 2000’s. There are 3 shops in Riga, and skaters are everywhere now. The skate spots in Latvia are like a mix of New York and the soviet union.. There’s a bit of a Russian vibe to it.. You can always find new spots, there is always some weird spot or some handrail, like today I found a really cool handrail that I’m really hyped on.. J / How did you get in contact with skateboard companies? Contacts? Contests? Sponsor me tapes? M / It was all of those that you just mentioned, mainly contacts through the distribution, through the skate shop that I skated for. My manager would tell me what to do, they would tell me to make a sponsor me video, I traveled to contests abroad, and I made a list of all the contests I entered and won. After 3 to 4 years of straight traveling and trying to get into the scene, the team manager for Element Europe decided to put me on in 2004. J / What do you think about the skateboard industry today compared to the early 2000’s? M / Yeah, it was amazing back in the day, because you really appreciated any video that you got your hands on. For me, in Latvia there were some shops where you could get the VHS tapes but my parents would never want to purchase them, so I would have to record from the television.. I would record the X Games, or this EuroSport TV show and sometimes when I would win contests, I would win VHS’ and that’s how I would get inspired. These days, everywhere you look there is some new trick coming out every day and the possibilities are endless, back in the day the scene was smaller.. I mean I’m not even OG to really be talking about “back in the day” [laughs].

Après d’innombrables années passées au fond de la classe à écouter une prof immonde de 60 ans déblatérer à propos de géographie et de développement européen, on

pourrait s’attendre à ce que je sache facilement situer la Lettonie sur une carte. Mais 20 ans plus tard, tout ce que j’ai pu faire, c’est donner une vague estimation de sa proximité… Lors d’une quête Google à la recherche d’infos sur ce territoire baltique, seulement deux choses intéressantes caractérisant le pays on fait surface : des femmes magnifiques, et Madars Apse. Il a ha-bilement mis la Lettonie sur le devant de la scène, et nous avons eu la chance de pouvoir bavarder avec lui, afin d’en apprendre plus sur sa terre d’origine et sur son point de vue concernant l’évolution de la scène skate.

Jacker / Venir de Lettonie est plutôt unique, comment était la scène skate là-bas quand tu y grandissais ? Est-ce qu’il y a beau-coup de spots ? Madars / Il y a plus de spots maintenant qu’auparavant. J’ai l’im-pression que la Lettonie a connu trois générations. D’abord les années 80, puis les années 90, et maintenant les années 2000. Il y a trois shops à Riga, et les skateurs sont partout maintenant. Les spots en Lettonie sont comme un mix de New York et de l’union soviétique… Il y a un peu comme une ambiance russe là-bas… Tu peux toujours trouver de nouveaux spots, il y a toujours des spots chelous ou des rails cools, comme aujourd’hui, j’ai trouvé un rail très cool pour lequel je suis grave enthousiaste. J / Comment es-tu entré en contact avec les compagnies de skate ? Contacts ? Contests ? Sponsor me tape ? M / C’était tout ce que tu viens de citer, surtout des contacts dans la distribution, dans le shop pour lequel je skatais. Mon manager m’a dit quoi faire, de préparer une demande de sponsoring via une vidéo. J’ai voyagé pour faire des contests à l’étranger, et j’ai fait une liste de tous les contests que j’ai remportés. Après 3 ou 4 ans dédiés à voyager et à essayer d’accéder à la scène skate, le manager de la team Element Europe a décidé de m’y faire entrer en 2004. J / Que penses-tu de l’industrie du skate aujourd’hui, par rap-port au début des années 2000 ? M / C’était incroyable à l’époque, parce que tu appréciais vraiment la moindre vidéo sur laquelle tu mettais la main. Pour moi, en Lettonie, il y avait quelques shops où tu pouvais trouver des VHS, mais mes parents n’auraient jamais voulu les acheter, du coup je devais enregistrer à partir de la télé… J’enregistrais les X Games, ou une émission sur Eurosport, et parfois quand je remportais un contest, je gagnais des VHS, et c’est comme ça que j’étais motivé. De nos jours, partout où tu regardes il y a un nouveau trick qui sort, chaque jour, et les possibilités sont infinies. A l’époque la scène était plus petite… enfin, je ne suis pas assez vieux pour dire “à l’époque” (rires).

Page 27: Jacker Magazine #14
Page 28: Jacker Magazine #14

28

Back in the day you would appreciate having a video and watch it at least 100 times. I would watch the Habitat Mo-saic video, Element World Tour was pretty ill, Adio One Step Beyond, and a whole bunch of 411’s. Back then I would watch a skate video, watch my favorite parts, get amped, get amped, get amped, press stop, and GO! J / We have read that Latvia has one of the highest rates of fashion models per capita in the world, it must be crazy skating down the streets and there are hot chicks all over the place, no? M / It is like that! You should come for yourself and see! Espe-cially in the summer, it’s amazing! J / You’ve got quite the free mentality, “do what you feel, see what happens”. Do you find an equilibrium between fil-ming and chilling when skating/on tour? M / It’s hard to find an equilibrium, because I always get in-vited to go on some trips, to Mongolia or India or Australia and I’ve just been saying no to all these offers and it’s so hard to say but I have to film for the Element video. My team manager told me what we were doing and that I should focus on it but if I wanted to go, I could and it would definitely be an awe-some trip. But Element is Element, they are my core sponsor and I really want to have an awesome video part! Injuries also keep from going skating all the time, so an equilibrium kind of comes naturally. I wish it was more natural, I wish I would not have to get hurt to chill, but for the most part, I’m a skater that get’s hurt all the time.. I would have to go on a trip, come home, heal, go back, and repeat. But I’m really trying to change that right now, it’s my main goal.

A l’époque tu appréciais d’avoir une vidéo et de la mater au moins 100 fois. Je regardais la vidéo de Habitat Mosaic, le Ele-ment World Tour qui était plutôt ouf, Adio One Step Beyond, et un tas de 411. Dans ces moments, je matais une vidéo, je regardais ma part’ favorite, me chauffais, me chauffais, me chauffais, j’appuyais sur stop, et j’y allais ! J / On a lu que la Lettonie a l’un des plus fort taux de top mo-dels par habitant au monde. Ça doit être fou de skater en ville et de croiser des avions à chaque coin de rue, non ? M / C’est carrément ça ! Tu devrais venir voir par toi-même ! Surtout l’été, c’est incroyable ! J / Tu as l’air d’avoir la mentalité “fais comme tu le sens, vois ce qu’il se passe”. Est-ce que tu trouves un équilibre entre chilling et riding pendant que tu skates ou que tu es en voyage ? M / C’est dur de trouver un équilibre, parce que je suis toujours invité à me joindre à des trips, en Mongolie, en Inde, en Australie. Je viens de dire non à de telles propositions, et ça a été très dur, mais on doit filmer ma part’ pour la vidéo Element. Le manager de ma team m’a dit ce qu’on faisait et que je devais me concentrer dessus, mais que si je voulais y aller je pouvais et que ce serait sûrement un voyage énorme. Mais Element est Element, ce sont mes sponsors de base et je veux vraiment avoir une video part’ qui déchire ! Les blessures m’empêchent aussi d’aller skater tout le temps, donc l’équilibre vient assez naturellement. J’aimerais que ce soit plus naturel, j’aimerais ne pas avoir à me blesser pour chil-ler, mais en règle générale, je suis un skateur qui se blesse tout le temps… Je pars en trip, rentre chez moi, me soigne, repars, et ainsi de suite. Mais j’essaie vraiment de changer ça actuellement, c’est mon but principal.

Page 29: Jacker Magazine #14

29

J / You hold a lot of respect and recognition in the skate-board scene, you also tour schools and events to promote skateboarding. Do you have any advice for others looking to get exposed or get into skateboarding? M / The skateboarding industry is very small if you look at it, so it’s not easy, but if you’re really creative and the videos you post online aren’t too long and focused more on the quality of your tricks and style, then you’ve got a chance! If you travel a lot, and do good in contests, it’s always good.. It’s all about mee-ting people and getting together with your favorite skaters that push you to another level. I feel that I got kinda lucky, so it’s kind of hard for me to say what people have to do to become a pro, but you really have to have true passion for skateboarding and it’ll all work out.

J / We know you’re a fan of acupuncture to prepare yourself for skateboarding, are there any other things/rituals you do before a session or while on the road? M / Last week I had 3 of sessions, but most of the things that I do are my actions so I don’t NEED someone else when I’m hurt on tour. If it’s really bad, I’ll kick it at the hotel, elevate the injured area 10cm above my heart, relaxing, and a little bit of meditation. I just went to Austria and my friend’s girlfriend is a specialist in traditional Chinese medicine, so she hooked it up! I was pretty stoked on that. I’ll probably go again next week to my local in Latvia but really it’s all about exercises and meditation. J / You’ve been filming for the Element video, what are some of the funniest/best memories so far? M / Right now I’m filming for the Element video and for my YouTube show “It’s A Mad World”, it’s coming back to life, re-incarnated! There’s a new project that I just filmed in Austria with Niki Waltl, I can’t talk about it but it was fun! Watch out for it this summer, it’s going to be cool. I got lucky with one of the last tricks I was filming for the Element video, I got really lucky and did a trick by accident, but then again accidents are a big part of my life [laughs]. I also saw Mark Appleyard skating a month ago, and that got me really excited, it really made me think that when I’m older I can still kill it [laughs]. Appleyard was my favorite skater and next thing I know, he’s skating my board and doing the gnarliest shit while I’m there watching [laughs]. J / You’ve travelled all around the globe filming your web series, “It’s A Mad World”, meeting the demands from all your sponsors, releasing signature products, and attending University all at the same time, do you even sleep!? How did you manage to juggle all of this? M / Yeah, I don’t sleep, I’m one of those guys that stays awake all night and reads books [laughs]. Nah, I take it step by step. I can’t wait to finish my university so at least that is over with and otherwise it’s ok because I do the things that I love to do. But it’s definitely hard to juggle, but it’s a modern world, globa-lization, the 21st century, you gotta roll with it!

J / Tu es très respecté et reconnu dans la scène skate, tu fais aussi la tournée des écoles et des events pour promouvoir le skate. As-tu des conseils pour ceux qui essaient d’être connus ou d’entrer dans cette industrie ? M / L’industrie du skate est très petite si tu regardes bien, donc ce n’est pas facile, mais si tu es vraiment créatif et que les vidéos que tu mets en ligne ne sont pas trop longues et plus concentrées sur la qualité de tes tricks et de ton style, alors tu as une chance ! Si tu voyages beaucoup, et t’en sors bien en contest, c’est toujours bien… Il s’agit surtout de rencontrer des gens et de passer du temps avec tes skateurs favoris, qui t’entraînent à un autre niveau. Je pense que j’ai été plutôt chanceux, donc c’est assez dur pour moi de dire aux gens ce qu’ils devraient faire pour devenir pro, mais tu dois vraiment avoir une vraie passion pour le skate, et alors tout se concrétisera. J / On sait que tu es un fan d’acupuncture pour te préparer à skater. Est-ce qu’il y a d’autres choses ou d’autres rituels que tu fais avant une session ou sur la route ? M / La semaine dernière j’ai fait trois séances, mais la plupart des choses que je fais ne dépendent que de moi, donc je n’ai pas BE-SOIN de quelqu’un d’autre quand je me blesse en tournée. Si c’est vraiment grave, je rentre à l’hôtel, je surélève la zone blessée 10cm au-dessus de mon cœur, me relaxe, et médite un petit peu. Je viens d’aller en Autriche, où la copine d’un ami est une spécialiste en médecine traditionnelle chinoise, du coup elle m’a arrangé ça ! J’ai été assez surpris. Je vais sûrement y retourner vers chez moi en Lettonie la semaine prochaine, mais vraiment, tout est question d’exercices et de méditation. J / Tu as participé à la vidéo Element, quels sont tes meil-leurs souvenirs, ou les plus marrants jusqu’ici ? M / En ce moment on filme pour la vidéo Element, et pour mon show YouTube “It’s A Mad World”. Ça revient à la vie, réincarné ! Il y a un nouveau projet qu’on vient de filmer en Autriche avec Niki Waltl, je ne peux pas en parler mais c’était fun ! Ça sort cet été, ça va être cool. J’ai eu du bol avec l’un des derniers tricks qu’on a filmé pour la vidéo Element, j’ai eu beaucoup de chance et j’ai fait un trick par accident, mais encore une fois, les accidents font partie intégrante de ma vie (rires). J’ai aussi vu Mark Appleyard skater il y a un mois, et ça m’a vraiment excité, ça m’a vraiment fait penser que quand je serai plus vieux, je pourrai toujours assurer (rires). Appleyard était mon skateur préféré, et d’un coup, il skate ma board et fait des trucs de fous pendant que je suis là à regarder (rires). J / Tu as voyagé partout dans le monde pour filmer ta web série, “It’s A Mad World”, répondant à toutes les demandes de tes sponsors, sortant des produits pro model, et allant à la fac, le tout en même temps. Est-ce que tu dors au moins !? Comment as-tu fait pour gérer tout ça ?

M / Ouais, je ne dors pas, je suis un de ces gars qui restent réveillés toute la nuit à lire des bouquins (rires). Nan, je fais ça étape par étape. J’ai hâte de finir la fac, comme ça au moins ça ce sera fait, et pour le reste ça va puisque je fais les choses que j’aime faire. C’est vrai que c’est dur de jongler, mais c’est le monde moderne, la globalisation, le 21e siècle, tu dois faire avec !

Page 30: Jacker Magazine #14

30

J / Back in 2013 you set up a skateboarding event in Latvia, has the skate scene in Latvia progressed? Any plans to hold another event in the near future? M / Yeah definitely, I just had a meeting with my Red Bull team manager and we were talking about doing another DIY project. Since 2013 there have been a few DIY’s in Riga and some homies just built another indoor skate park so now we have two indoor parks, the scene is growing for sure! J / The world is about to end in 15 minutes, you have one chance to teleport to one spot in the world, where would you go and what would you do? M / Are you sure the world is going to end? [laughs] Because then I would probably get on a plane and jump off without a parachute.. if I knew my time has come, might as well OR I would go to some Nyjah type of skate spots and skate the biggest rails as if there was no tomorrow. J / Alright, so you’ve teleported and the woman of your dreams is there and immediately invites you for a solid 15 minutes together.. skate or smash? M / I would grab my board for sure!!! [laughs] Probably not but for the interview I would say yes [laughs]. J / Thanks again for taking the time to kick it with us, any last words/shout outs? M / Peace on planet Earth! Thanks for the interview, I hope everyone enjoyed reading it, now go out, skate, have fun and enjoy!

J / En 2013 tu as monté un event de skate en Lettonie, est-ce que la scène skate là-bas a progressé ? Des projets pour un autre événement dans un futur proche ? M / Ouais carrément, je viens d’avoir une réunion avec le mana-ger de ma team Red Bull, et on a parlé de faire un autre projet DIY. Depuis 2013, il y a eu quelques DIY à Riga, et quelques locaux ont construit un autre park couvert, du coup on a pour l’instant deux parks couverts, la scène s’agrandit c’est sûr ! J / C’est la fin du monde dans 15 minutes, tu as une chance de te téléporter à un spot dans le monde, où irais-tu et que ferais-tu ? M / T’es sûr que c’est la fin du monde ? (Rires) Parce que du coup j’irais probablement prendre un avion et sauter sans parachute… je ferais ça si je savais que mon heure était venue. OU, j’irais dans des spots de skate à la Nyjah et me taperais les plus gros rails comme s’il n’y avait pas de lendemain. J / OK, donc tu t’es téléporté, et la femme de tes rêves est là et t’invite immédiatement à 15 minutes d’intimité animées… “skate or smash” ? M / J’attraperais ma board c’est sûr !!! (Rires) Probablement pas, mais pour l’interview je dirais oui (rires). J / Merci encore d’avoir pris le temps de te caler avec nous, un dernier mot/dédicace ? M / Paix sur la planète Terre ! Merci pour l’interview, j’espère que tout le monde appréciera de la lire, maintenant sortez, skatez, et kiffez !

Page 31: Jacker Magazine #14
Page 32: Jacker Magazine #14

32

Ces dernières années, le snowboard est rentré dans une toute autre dimension. Ce sport est en pleine muta-tion, à l’image de l’épreuve de slopestyle, ajoutée aux

J.O. en 2014. Les riders qui sortent du lot et qui envoient du lourd dans les plus grandes compétitions possèdent désor-mais le statut de stars internationales, et le lifestyle qui va avec. Et quand on a la vingtaine, il n’est pas toujours facile de faire ce que l’on veut de son temps avec les diverses pressions qui accompagnent un tel statut (contests, sponsors, risques de blessures, forte concurrence, etc.). Heureusement, même dans ces conditions, le snowboard renvoie avant tout à un état d’esprit libre, à de la ride au calme et à de la déconne entre potes, tout en envoyant du sale, gap après gap (quand c’est dans vos cordes). Cette essence-là, Sebbe De Buck la transpire jusqu’au bout de sa planche. À seulement 21 ans, le natif d’Antwerp est présent dans le game depuis quelques années déjà. Acharné de travail mais aussi très gros fêtard, Sebbe incarne parfaitement cet esprit sportif très profession-nel et extraverti à la fois. On peut notamment le voir dans les vidéos avec ses gars sûrs du crew belge, les “Waffles and Hammers”. Que ce soit sur une planche de snow, de skate, ou de surf, le moins que l’on puisse dire c’est que ce mec au chill instinctif a la ride facile. Attention à ne surtout pas vous laisser berner par ses airs juvéniles. À l’aise en slopestyle, en big air ou en half pipe, ce rider va continuer à faire parler de lui sur la scène globale, à n’en pas douter. Nous avons donc rencontré le phénomène pour en savoir plus sur le person-nage et sur son parcours déjà bien garni.

Jacker / Salut Sebbe ! Premièrement, peux-tu nous expli-quer d’où te vient ta passion pour le snow ? Tu as grandi en faisant du skate, du surf, ou c’est juste venu comme ça ? Sebbe / J’ai effectivement grandi en pratiquant le skate et toutes sortes de sports de glisse, mais j’ai grandi en allant à la montagne une semaine par an depuis mes 3 ans. Du coup j’ai d’abord commencé à skier, mais je me suis dit que le snow avait l’air carrément plus cool, et j’ai voulu m’y mettre. J / Est-ce que tu dirais qu’aujourd’hui tu vis la vie dont tu rêvais étant gamin ? S / On pourrait dire ça. Gamin, tout ce que je voulais c’était faire du snow le plus souvent possible et voyager à travers le monde pour écumer les meilleurs spots, participer aux gros contests, et faire des vidéos. C’est à peu près ce que je fais aujourd’hui, du coup je n’ai pas à me plaindre !

In recent years, snowboarding has entered a whole new dimension. This sport is changing, like the slope style events being added to the Olympics back in 2014. The

riders that stand out in major competitions now have simi-lar status to international stars and lifestyle that goes with it. When you’re in your twenties, it’s not always easy to do what one wants with their time with the various pressures that accompany such status (contests, sponsors, risk of injury, heavy competition, etc.). Fortunately, even in these conditions, snowboarding takes standing above all to a free state of mind, to the quiet ride and jokes between friends, while riding dirty, gap after gap (if you’re at that level). Sebbe De Buck exudes this essence on his board. At only 21, the native of Antwerp has been present in the game for a few years now. A hard worker but also a massive party animal, Sebbe embodies this very professional sportsman-ship and extrovert all at once. We can clearly see it in the videos he’s released with his homies from the Belgian crew, “Waffles and Hammers”. Whether on a snowboard, skate, or surf the least we can say is that this guy has the instinc-tive chill and always seems to ride with ease. Be careful not to be fooled by his youthful flair. Comfortable in slope style, big air and half pipe, this rider will continue to be talked about on the global stage without doubt. We met the phenomenon to learn more about the character and his journey to triumph.

Jacker / What’s up Sebbe, first could you explain where your passion for snowboarding came from? Growing up skateboarding, surfing, or it just happened to be?

Sebbe / I did grow up skating and all kinds of board sports but I grew up going to the mountains for a week once a year since I was 3. So I started skiing first but I thought snow-boarding looked way sicker so I wanted to get into that.

J / Could you say that today you live the life that you dreamed of as a kid? S / You could say that. As a kid I just wanted to snowboard as much as possible and travel the world to go shred all the famous resorts, do the big contest and film for a project. That is pretty much what I’m doing right now so I can’t complain!

SEBBE DE BUCKSnowboarding

T e x t e : V A L E N T I N D U M O N T - P H O T O S : D C S H O E S

SEBBE DE BUCK

Page 33: Jacker Magazine #14
Page 34: Jacker Magazine #14

34

J / On a vu ton dernier post sur Instagram après ton contest au Québec : “J’ai participé à la finale, atterri sur la tête, fini 10e, dépensé tout l’argent que j’ai gagné au bar, et fait la couverture du journal ! Je suppose qu’on peut dire avec certitude que c’était un bon moment !”. Tu as vrai-ment l’air de ne pas trop t’en faire et de te laisser porter ! Tu es toujours comme ça ? S / Ouais plutôt ahah ! Même si le snow est ma profession, j’essaie de ne pas prendre ça trop au sérieux. Je veux juste passer de bons moments avec mes amis, voyager à travers le monde et faire des choses stupides. J / Tu peux nous en dire plus sur les contests auxquels tu as participé et les prix que tu as remportés ? S / Les contests dans lesquels j’ai été le plus surpris d’être accepté ont été l’US Open, le Dew Tour, et le Air & Style. Je regardais ces contests depuis que j’étais gamin, et y participer, c’était comme un rêve devenu réalité. J / Raconte-nous ta meilleure expérience avec la team DC et avec ta team “Waffles and Hammers”. S / L’an dernier on a passé une semaine avec la team DC à Méribel, appelée L’invasion. On a passé des journées de fous dans la montagne, à faire des conneries, mais la météo nous a forcés à nous réfugier à “La Folie Douce”. Je ne me souviens pas de grand-chose mais je peux te dire que c’était le moment le plus fou passé avec la team. Pour la Waffles Team, c’est juste Seppe Smits et moi, et récemment une fille (Loranne Smans). C’est un peu plus tranquille, on ne fait que voyager ensemble très souvent et faire des vidéos.

J / We saw your last post on Instagram after your contest in Quebec “Made finals, landed on my face, got 10th, spend all the money I won at the bar and I got the cover on the news paper! So I guess it’s pretty safe to say it was a good time!”. You really seem to not care and just go with the flow! Are you always like that? S / Yeah pretty much hahaha! Even though snowboarding is my profession I try not to get to serious with it. I just want to have a great time with my friends, travel the world and do stupid stuff. J / Could you tell us more about contests which ones you’ve participated in and your prize list? S / The contest I was really stoked on getting in were US Open, Dew Tour and Air & Style. I watched these contests since I was a kid and it was a dream come through to par-ticipate in them. J / Tell us your best experience with the DC Team and with your Team “Waffles and Hammers”. S / Last year we had a DC team week in Meribel called L’in-vasion. We had some sick days just shredding the moun-tain, doing stupid stuff but the weather forced us to also send it really hard in the french apres-ski named “La Folie Douce”. I don’t really remember much but I can tell you it was the sickest time with the team. Well the Waffles team is just Seppe Smits, me, and recently also a girl (Loranne Smans). It’s a little bit more mellow, we just travel together very often and make some clips.

Page 35: Jacker Magazine #14

35

J / A ce propos, pourquoi le nom “Waffles and Hammers” (Gauffres et Marteaux) ? S / On a trouvé ça plutôt au hasard, mais “waffles” c’est parce qu’on est belges, et “hammers” pour la partie snowboard ? J / Ton meilleur souvenir et ton meilleur classement en compétition ? S / Hum, je n’ai pas vraiment participé à de gros contests récemment, mais quand j’avais 14 ans j’ai gagné mon premier contest international en Italie, le “World Rookie Fest”. C’est celui-là que je n’oublierai jamais. J / A l’inverse, ton pire cauchemar durant un contest ou un run ? S / Je ne suis pas sûr, mais probablement juste ne pas réussir mes runs, parce que sinon tu es éliminé ! Mais c’est juste un contest parmi d’autres, donc pas la peine de se contrarier pour ça ! J / Ta pire chute/blessure ? S / Probablement quand je ridais beaucoup en pipe. Un jour où il faisait beau et que la neige était très bonne, j’étais à Car-drona, en Nouvelle-Zélande, et je me suis dit que je devrais essayer un cab dub 10. Au final, j’ai atterri sur le côté de la board, et rebondi sur le bas de mon dos. Heureusement pour moi, après deux minutes sans pouvoir respirer, j’ai pu repar-tir en marchant, mais je n’ai plus pu bouger pendant deux semaines après ça !

J / About that, why is it called “Waffles and Hammers”?

S / It was pretty random but “waffles” stand for that we are Belgian and “Hammers” for the snowboarding part? J / Your best memory and your best ranking in competition?

S / Eum i haven’t really slayed the big contests these days but when I was 14 I won my first international contest over in Italy called “World Rookie Fest”. That’s the one I will never forget. J / Conversely, your worst nightmare during a contest or a run?

S / I’m not sure but probably just not landing my runs because then you’re out of the contest! But it’s just another contest so nothing to get upset about! J / Your worst fall/injury? S / Probably when I was riding pipe a lot. I was in Car-drona, NZ, and on a very nice and slushy day I figured I should try a cab dub 10. I ended up landing sidewise on the deck and bouncing back to the bottom on my back. Lucky for me, after 2min of not breathing, I could walk away right there but couldn’t move for 2 weeks after!

Page 36: Jacker Magazine #14

36

J / As-tu des objectifs ou des projets particuliers pour 2016 ? S / Je vais toujours faire la plupart des gros contests, mais cette année je participe à “Beyond X Medals”, le projet de deux suédois épiques qu’on va filmer en 4 épisodes durant l’hiver, et je vais aussi sortir une vidéo de snow long format à l’automne. Du coup je suis grave emballé pour tout ça ! J / Quand vas-tu sortir une nouvelle vidéo “Waffles and Hammers” ? S / Je crois qu’il y en a une nouvelle qui sort la semaine pro-chaine. Un petit récap du contest de barjos qui a eu lieu il y a quelques semaines. J / Un dernier mot pour finir ?

S / Je voudrais remercier tous mes sponsors et les gens qui me soutiennent dans ce que je fais dans et hors de la mon-tagne ! Shakabraaa.

J / Have you got some goals or some particular projects for 2016?

S / I’ll still do most of the major contests but this year I’m filming for “Beyond X Medals” which is a project from 2 epic Swedish dudes where we film 4 episodes during the winter and also release a full length snowboard video in fall. So I’m very hyped on that! J / When will you drop a new “Waffles and Hammers” video?

S / I think there is another one dropping next week maybe. A little recap from the insane contest mayhem that went down a few weeks ago. J / To finish, have you got something to say? S / I want to thank all my sponsors and people who support what I do on and off the mountain! Shakabraaa.

Page 37: Jacker Magazine #14
Page 38: Jacker Magazine #14

L IL LOUISGoodVibes

T e x t e : R O M A N S O L E R - P H O T O S : W E A T H E R F E S T I VA L

L IL LOUIS

38

Si l’histoire cite souvent le trio des pères fondateurs de la Techno, originaires de Détroit, on oublie souvent de mentionner l’un de ses plus influents acteurs, aux racines

de la musique électronique et, par-dessus tout, précepteur de la House. Vous l’aurez peut-être aperçu un beau dimanche parisien en after, sur une péniche plus communément appelée Concrete, ou encore sur le Weather. Pionnier de ces sonori-tés nouvelles, il a la particularité d’avoir touché à des platines dès l’âge de 12 ans, ce qui lui permit d’avoir une crédibilité déjà à 17 ans... Si la House est sans aucun doute influencée par le Jazz, pour Lil Louis, c’est une évidence, étant lui-même le fruit de l’union d’un Jazzman et d’une artiste. Le rythme, il l’a dans le sang, à croire que c’est un véritable élixir de jeu-nesse lorsqu’on le voit, du haut de ses 54 ans, en plein milieu d’un set de plusieurs heures, torse nu, taillé comme un athlète, composant avec dextérité un style de set unique en son genre, imposant cette mentalité de combattant fidèle aux pionniers du genre. Un artiste considérant ses temps impartis comme des challenges autant musicaux que physiques, et qui transmet au mieux sa vision de la musique, à la fois sexy et diabolique-ment rythmée par ses soins. Une rencontre privilégiée qu’il était impératif de partager en votre compagnie.

Jacker / J’ai pu lire que tu as commencé à utiliser une paire de platines à 12 ans, du coup quelle est ta version de cette histoire ? Lil Louis / J’ai commencé à mixer en 1974, et ce n’est pas quelque chose que j’avais prévu. Je suppose que beaucoup de gens rêvent de devenir DJ, j’en rêvais aussi, mais je pense que c’était quelque chose qui était fait pour moi, conçu pour moi, du coup même maintenant j’essaie de faire d’autres choses, mais une fois que j’avais commencé c’était lancé. Cinq ans après, je jouais dans les principaux clubs des docks, dans la ville. Du coup en 1976 je n’étais pas encore le plus gros DJ de Chicago. Mais c’est arrivé très vite. J / Tu es aussi l’auteur de quelques classiques, comme le fameux French Kiss, qui s’est diffusé bien au-delà de la scène club. Quelle est ta vision de la musique ? Est-ce que c’est à travers ton père que tu as chopé le goût du rythme ? L / Non, tu vois je suis sûr d’avoir hérité d’une bonne partie par mon père, et par ma mère aussi. Ma mère était très créa-tive, et c’était l’une des meilleures personnes de cette planète, c’est ma meilleure amie. C’était une vraie reine, elle avait le goût de la musique. Tu vois mon père était sérieux, c’était un musicien sérieux, mais ma mère était aussi une super chan-teuse, du coup... C’est la première à avoir su que French Kiss serait populaire. Donc ça vient de là, et aussi de beaucoup d’influences new school, du rock au blues, un classique tu vois, et quand tu entends mes productions... Tu comprends que j’ai commencé comme batteur, c’est la première chose que j’ai faite quand j’étais un petit garçon. Je jouais du bongo et du kongo, et maintenant je suis passé à la vraie batterie. Donc quand tu entends ma musique, c’est juste un mélange d’un tas de choses.

While the Detroit-based saint trinity of Techno is often cited, history often forgets to mention one of the most influential players in electronic

music, and father of House. You might have seen him in an after-party on a sunny Parisian Sunday on a barge called Concrete or possibly at the Weather. A pioneer of these new sounds, known for having first handled turn-tables at the tender age of 12, and gaining recognition by 17, son of a jazzman and artist, it’s clear as day that Lil Louis was brought to this earth to grace us with House music. (After all, house is no doubt influenced by jazz). Rhythm runs in his blood and seems to keep him forever young. 54 years of age and you see this dude without a shirt, ripped like an athlete, sure-handedly composing unique hours-long sets and imposing the combative men-tality that the pioneers of the genre are known for. An artist who views his stage time as a musical challenge as well as a physical one, to better convey his vision of mu-sic, a sexy and relentless beat. We feel privileged to have done this interview and we just had to share it with you.

Jacker / I read you started using a pair of decks by the age of 12, so what’s your own story of that?

Lil Louis / I started DJing in ‘74, and it wasn’t something that I planned. A lot of people I guess, dream of DJing, I had the dreams, but I think this was something that was meant for me, designed for me, so even now I try to do other things, but once I started it launched. Five years after I was playing some of the main dock clubs, in the city, was around ‘76 I was, you know, not the biggest DJ in Chicago. But it happened very quickly.

J / You’re the author of some classics like the most famous French Kiss, which has been diffused far beyond than just the club scene. What’s your own vision of the music, and I mean, is it through your father that you get your taste of rhythm?

L / Naw, I’m sure that I got a big part from my dad, and my mom too. My mom was very creative and my mom is one of the best people on the planet, she’s my best friend, she’s a real Queen, she has taste for music. You know my dad was, serious, he was a serious musician but my mom was a great singer too, she was the first one to know French Kiss was gonna be popular. So it was like that and it was also a lot of new school influences, from rock to blues, you know it’s a classic, so when you hear my productions... I began as a drummer, that’s the first thing that I did when I was a little boy, playing bongos and kongos, and then I graduated to real drums. So when you hear my music it’s just a mix of a bunch of things.

Page 39: Jacker Magazine #14
Page 40: Jacker Magazine #14

40

J / J’ai pu lire certains trucs que je n’ai pas compris, comme la décision que tu aurais prise d’arrêter le DJing ? L / Non non, ce qui s’est passé c’est que j’ai réalisé que je vou-lais réaliser des films, je veux devenir réalisateur, et quand j’ai fait un peu de recherches, j’ai appris qu’on ne pouvait pas faire ça à mi-temps. Je ne pouvais donc pas être DJ, produire de la musique, et apprendre comment devenir réalisateur, ce n’était juste pas possible, tu vois ? Du coup j’ai juste décidé de faire une pause, mais je ne voulais pas le dire à tout le monde, parce qu’à l’époque j’étais l’un des meilleurs DJ du monde, donc tous les gens autour de moi pensaient que j’étais stupide et fou quand j’ai annoncé que j’arrêtais. Si je leur avais dit que je me retirais pour devenir réalisateur, ils m’auraient regardé comme si j’étais encore plus fou, du coup je n’ai rien dit, tu vois, j’ai pris des cours à propos de la réalisation, tout fait correctement, tout appris : le métier d’acteur, tous les moindres aspects de la réalisation... Et puis quelques années plus tard, j’ai fait une déclaration à propos des films. Voilà pourquoi je suis resté discret. J / Avec qui aimerais-tu collaborer en tant que réalisateur ? Qui est ton favori ? L / Je ne sais pas si j’aimerais collaborer avec quelqu’un, mais je peux te citer quelques réalisateurs comme lesquels j’aimerais devenir. Il y a des gens avec qui je vais travailler, qui répondent aux mêmes standards : Martin Scorcese, j’aime la façon dont George Lucas raconte les histoires, Oliver Stone, j’aime aussi Quentin Tarantino, du coup mes films seront à ce niveau. Je veux dire, le film que je suis en train de faire, “The House that Chicago Built”, ne sera pas ce à quoi les gens s’attendent, c’est bien plus grand que ça. On vise le printemps pour la sortie. C’est pour ça que je ne dors pas. Tu sais ce que c’est les dead-lines... et on doit les respecter, donc tu vois, je bosse en conti-nu, je fais la bande son aussi, donc la bande son du film... je peux te dire que ce sera le meilleur album que j’ai jamais fait dans ma vie. Mieux que tout ce que j’ai déjà fait. Et je sais que les gens pensent que c’est une déclaration abusée, étant donnée ce que j’ai déjà envoyé, mais j’ai fait ces disques, et je sais que ce sera mieux. Tu vois ce que je veux dire ?

J / I read some things I didn’t understand, like you made the decision to stop Djing?

L / No no no.. what happened was I realized that I wanted to direct films, I want to become a film director, and when I did a little bit of research, I learned that you couldn’t do that part time. So I couldn’t DJ, produce music and learn how to become a film director, it just wasn’t possible, you know.. So what I decided to do was just take a break, but I didn’t want to tell anyone, because at the time, I was one of the top DJs in the world, so everyone around me they thought I was stupid and crazy.. so if I would have told them I’m retiring to become a film director, they would have looked at me like I was even crazier. So I just kept quiet, you know, I took courses, I learned about directing, did everything proper, did learned everything, acting, every single dimension of directing, and then a few years later I made an announcement about the films, so that’s why I took the hides.

J / Who would you like to collaborate with as a film direc-tor? Who’s your favorite?

L / I don’t know if I would like to collaborate with anyone, but I can tell you a couple of directors that I looked to as my future. There’s people that I’m going to work with, behind the same standards, Martin Scorsese. People who come to mind.. I like the way George Lucas tells stories, Oliver Stone, I also like Quentin Tarantino, so my films are going to be at that level. I mean this film that I’m doing, “The House that Chicago Built”, is not going to be what people expect it to be, it’s much bigger than that. We’re aiming for the spring. That’s why I’m not sleeping. You understand when you have deadlines.. So I’m working around the clock, you see, I’m doing the soundtrack for the film too.. I can tell you this is gonna be the best album that I ever made in my life. Better than everything I’ve done. I know that people are gonna think it’s a bold statement, given what I’ve blasted, but I made those records and I know it’s bet-ter. Do you know what I mean?

Page 41: Jacker Magazine #14

41

J / Que penses-tu de la scène parisienne et du Weather Festival ? L / Hmm... La scène de Paris est l’une de mes préférées dans le monde. Je m’identifie à la passion innée qui en vient, et je sens qu’il y a une connexion, et que cette connexion est là depuis longtemps. Et ce que j’aime chez les Parisiens, c’est qu’ils savent ce qu’ils veulent, mais qu’ils sont toujours ouverts, parce que je joue comme personne d’autre, je ne jouerai jamais comme quelqu’un d’autre. J’appréhende la musique de la même façon que j’appré-hende le sexe, de la même façon que j’appréhende l’amour. Je ne veux pas me mettre dans une boîte, tu vois, je peux opérer en de-hors de la boîte à Paris. Dans la même idée, je pense que les gens sont très intelligents, très futés. Ils connaissent la bonne musique, ils savent quand quelque chose est juste, et ils savent que je leur donne tout. Là, je me sens vachement mal, je n’ai pas dormi, mais je suis grave excité de jouer demain. Et je ne vais pas dormir ce soir, je vais continuer à travailler sur un truc, pour pouvoir leur donner quelque chose de frais, quelque chose de nouveau. Je veux leur donner quelque chose de nouveau. J / J’ai aussi lu quelque chose à propos d’un gros problème d’oreilles, dû à un connard qui jouait avec un haut-parleur à Manchester ? Du coup tu as perdu de l’audition, comment tu te sens ? L / (Soupir) J’ai eu des dommages permanents à l’oreille gauche, mais tu vois, ma musique vient de mon âme, jamais de mes oreilles, du coup il n’a pas fait de dommages à mon âme, mon esprit est plus fort que jamais, aussi jeune et fort que quand j’avais 16 ans, tout le reste fonctionne, tu vois ce que je veux dire... J / OK cool. Donc quel est dans ta carrière ton meilleur souve-nir, ta meilleure expérience ? L / Wow... Tu sais je ne suis pas de ceux qui réfléchissent trop à leurs accomplissements passés, je suis un peu étrange. Les gens parlent de French Kiss, des clubs, des chansons, c’est magnifique mais au moment, à la seconde où j’ai fini un disque, ce disque est parti, il n’existe plus pour moi. Je pense que mes meilleurs moments sont demain, et maintenant je suis dans ce qui va venir : le film, une fois que le film sera sorti, il va y avoir une bande son, et une bande son pour autre chose, puis... Je respire plus. Donc tu vois... jour après jour.

J / Cool. Laisse-moi comprendre, finalement, tu es dans la scène club depuis le même moment que les gars de Détroit, c’est ça ? L / Avant eux. Et ben, tu vois, Derrick est dans le film... Kevin est dans le film, et j’apprécie vraiment beaucoup ce qu’ils ont accom-pli, et tout ce que les DJs ont accompli. Je veux dire, j’ai plus de 1080 DJs, icônes, et célébrités dans ce film. Donc on a un casting qui n’a jamais été fait avant ce film, j’ai la dernière interview de Fran-kie avant qu’il décède, donc voilà. Mon truc a été d’apprécier l’art avant moi-même, et quand je joue je ne fais pas que jouer de la musique... J / Ouais, carrément. Comme tu dois être le premier mec de cette scène au final, que penses-tu de l’évolution de la scène électronique depuis ses tout premiers jours ? L / Je pense que c’est incroyable. Il y a beaucoup de gens dans la scène parce qu’il y a plus d’outils avec lesquels bosser, qui ne font pas de toi un meilleur producteur. Je pense que c’est important pour les jeunes producteurs de rester concentrés sur ce qu’ils essaient de dire, et je pense que l’une des différences entre main-tenant et auparavant, c’est que beaucoup de DJs et beaucoup de producteurs savent vraiment ce qu’ils essaient de dire. Ils écoutent des gens comme moi ou des gens avant moi, et ils travaillent, et je pense que les producteurs ont bien plus de choses à dire.

J / What do you think of the Parisian scene and the Weather Festival?

L / The Parisian scene is one of my favorites in the world. I identify with the passion that comes from here and that ignites from here, and I feel that there’s a connection, and that connection has been a long time coming. What I like about the people in Paris is that they know what they want, but they’re still open, because I don’t play like anyone else and I’m never going to play like anyone else. I approach music the same way I approach sex, the same way I approach love. I don’t want to put myself in a box, you know, I can operate outside of the box in Paris. By the same talking, I think that people here are very smart, very smart. They know good music, they just know when something is right, and they know that I’m giving them everything. Right now I feel terrible, I haven’t slept, but I’m so excited to play tomorrow. And I’m not going to sleep tonight, I’m going to keep on working on something, so I’m giving them something fresh, giving them something new. I really want to give them something new. J / I also read you encountered a problem with your hearing, because of some asshole playing with a speaker machine in Manchester? So you lost hearing, how do you feel now?

L / [Sighs] I have permanent damage in my left ear, but you know my music comes from my soul, it never came from my ears, so he did no damage to my soul, my spirit is stronger than ever, as young and strong as when I was 16, you know, everything else is working, you know what I mean.. J / OK very nice. So through your career, what’s the best sou-venir/best experience you’ve had?

L / Wow.. You know I’m not one to reflect too hard on my past accomplishments.. Like I’m kind of strange, and people talk about French Kiss, and clubs, and songs, it’s beautiful but the sooner as I’m finished like the second that I finish a record, the record is gone. It’s gone to me. I think my biggest moment is to-morrow and now I’m onto the next, the film, then once the film comes out, there’s going to be a soundtrack, and a soundtrack to whatever, until.. I breathe no more. You know.. I’m all about the next day.

J / Very nice. So, let me understand one thing, you’ve been in the scene before most of the guys in Detroit came out, right?

L / Before them. I mean you know, Derrick is in the film, Kevin is in the film, so I have a real high love appreciation for what they’ve accomplished, I have over 1080 DJs, icons, and cele-brities in this film, so we have a cast that has never been done before this film, I have the last interview of Frankie before he passed away, so, that’s it, my whole thing has been apprecia-ting art over myself, and when I play I’m not just playing my music..

J / As you may be like one of the first guys to hit the scene, what do you think of the evolution of the electronic scene since the very first days?

L / I think it’s incredible. You have lot of people in the scene because you have more tools to work with, but that doesn’t make you a better producer. I think it’s important for younger producers to stay focused on what they’re trying to say, and I think one difference between now and then is a lot of DJs and a lot of producers really know what they’re trying to say. They’re listening to people like myself or someone before and they’re working and I think there’s a lot more for producers to say.

Page 42: Jacker Magazine #14

42

J / Du coup tu penses qu’il y a un manque de message ? L / Non non, juste... J / Plus sur la façon dont ils transmettent leurs messages ? L / Ouais, parce que si tu y réfléchis, si tu vas au magasin de disques, il y aura sur des centaines de disques 30 ou 40 disques qui sont bons, 20 disques qui sont incroyables, et 10 disques qu’il faudra que tu aies. J’ai écouté des milliers de disques, et je peux seulement en choisir trois, ou deux, et après ces deux-là, je ne sais pas si je les aime. Je les apprécie, mais je ne les aime pas vraiment. Du coup est-ce que ça veut dire que les producteurs sont moins talentueux ? Je ne pense pas, je pense juste qu’on essaie de faire les choses trop vite, on essaie de terminer trop vite. J / Ouais, comme passer de la soute à la première classe. L / Exactement. Marvin Gaye n’a pas fait un album en une nuit. Mes albums ont pris beaucoup de temps, je ne fais pas beaucoup de musique, mais quand je sors une chanson... J / C’est la bonne. L / Voilà. Et je pense que beaucoup de producteurs devraient essayer de faire ça. Prends un peu plus de temps, parce que tu as un don. Tu sais, si tu fais ça tu as un don, comme tu peux avoir un don pour rider, ou faire des magazines, mais tu ne peux pas te précipiter. Si tu bâcles, ça se verra. J / Ca ressemblera à rien. L / C’est exactement ça. Si tu n’as pas de talent, tu n’as pas de pa-tience. Et je pense que j’ai beauuuucoup de patience. C’est pour ça que je suis dans ce milieu depuis 40 ans.

J / So do you think there’s a lack of message?

L / No no, I just..

J / Oh OK like the way they get their messages out?

L / Yeah, ‘cause if you look in a record store, out of hundred records there would be 30 of 40 records that are good records, then from that, there are 20 records that are incredible, and from that there would be 10 records that you have to have. I’ve listened to thousands of records and I can only pick 3, or 2, and after 2 I don’t know if I love them.. I like them, but I don’t really love them. Now does that mean that producers are less talented? I don’t think so, I just think we’re trying to get things too quickly, we’re trying to be finished too quick.

J / Yeah, from the staircase to first class..

L / Exactly. Marvin Gaye didn’t make an album over night. My albums must have taken a lot of time, you know I don’t make a lot of music, but when I put songs out..

J / It’s proper.

L / Right. I think a lot of producers might want to try to do that. Take a little bit of more time because you’re gifted. You know if you’re doing it you have a gift, you know, like you have a gift in riding, doing magazines, but you can’t just rush it. If you rush it, it’s gonna show.

J / It would look like shit.

L / That’s exactly it. It’s like if you don’t have talent, you don’t have patience. And I think I have a loooot of patience. That’s why I’ve been in this over 40 years.

Page 43: Jacker Magazine #14
Page 44: Jacker Magazine #14
Page 45: Jacker Magazine #14
Page 46: Jacker Magazine #14

naughty rideMotorcycle

naughty ride

46

BOXER METALTwin Turbo BMW R100www.boxermetal.com

© E

ngin

ethu

siast

Page 47: Jacker Magazine #14

47

POPBANG CLASSICS1981 Honda CX 500

www.popbangclassics.com.au

Page 48: Jacker Magazine #14

48

XTR PEPO “GABRIELLE”Harley Davidson Dyna Superglide 2000

www.xtrpepo.com

Page 49: Jacker Magazine #14
Page 50: Jacker Magazine #14

MAYEStreet Art

T e x t e : M A R I N E L A R C A D E

mAYE

50

Il parait que l’art est un moyen d’expression libérateur d’esprit, prisé pour contrer les maux de la société. Entre nous, quand je vois les œuvres de Maye, je veux bien y croire. L’artiste dévoile

de manière implicite le fond de sa pensée dans des créations à l’univers poétique et tout aussi critique. Observant le monde qui l’entoure d’un œil avisé, ses peintures dépeignent une vision forte empreinte d’une grande sensibilité, et c’est à coup sûr qu’on se prend une inévitable claque visuelle, face à une multitude de détails arrogants de précision. Maye sait jouer avec les codes, les couleurs et les émotions, pour produire une harmonie déconcer-tante de beauté, le tout en introduisant des messages profondé-ment justes, dissimulés derrière de nombreux symboles et signes. Le jeune homme, de 25 ans à peine, arbore un univers rodé, alors qu’il n’est qu’au début d’une prometteuse ascension…

Jacker / Tu as commencé le graffiti très jeune. Comment es-tu tombé dedans ? Qu’est-ce qui t’a attiré dans cette discipline ? Maye / J’ai commencé à l’âge de 15 ans. Très jeune, j’ai toujours dessiné. Je me souviens quand je rentrais de l’école, sur la route, j’essayais de capturer visuellement des graffitis que je voyais. Et le soir, je recopiais. Jusqu’au jour où on m’a dit que c’était pas ça le graffiti, il fallait que je me trouve un blaze, un surnom et que je fasses mes lettres. Mais à la base, c’est surtout la culture hip hop qui m’attirait. J’ai commencé à danser en plus du dessin, ça m’attirait pas plus que ça le graffiti, c’était surtout la danse. L’élément déclencheur, ça a été SPN, le crew de mon quartier. Ils se faisaient connaître en faisant du graffiti et réussissaient à avoir cette petite notoriété, alors je me suis dit “pourquoi pas m’exprimer sur le mur !”. J / A quoi ressemblaient tes premiers graffitis ? M / Mes premiers graff, c’était agricole, c’était dégoulinant, c’était pas beau à voir, mais c’était marrant parce que c’était la découverte. On allait le faire la nuit, en vandale. Je me souviens avoir fait un vandale un jour, réveil à 4h du mat’ pour esquiver tout le monde. Je peins, et arrivé au E, je vois qu’il reste encore de la place, je me recule et, en fait, j’avais oublié le A. Du coup je re-efface, je refais mes contours, le jour se levait, les voitures passaient, c’était n’importe quoi ! Je me suis dit “c’est terminé, je veux plus faire ça”.

J / Et aujourd‘hui, tu représentes beaucoup de personnages, aux membres allongés et fins, qui sont un peu devenus ta marque de fabrique. D’où te viennent-ils ? M / J’ai très vite compris que tout le monde ne peut pas faire des belles lettres. Pour avoir une identité dans la lettre, il faut être très bon. Le personnage allait marquer beaucoup plus les gens. J’ai commencé avec des personnages qui étaient ronds, assez gros, les michelins comme je les appelais. Et puis ça m’a saoulé, ça faisait trop enfantin, alors j’ai voulu faire l’inverse de gros et rond, je suis passé à des grands et maigres.

We heard that art is a form of expression that can free your mind and counter the evils of our society. Between you and me, when I see the artwork of Maye, I can be-

lieve it. He reveals a poetic and critical universe from the depths of his mind with his creations. Watching the world around him with a savvy eye, his paintings depict a strong vision allied to a great sensitivity, and we have no choice but to take a massive slap, in front of a multitude of details created with precision. Maye knows how to blend the colors with emotion, a bewildering harmony of beauty, while introducing profoundly true messages, hidden behind many symbols and signs. Just 25 years of age, and he’s already made footprints within the universe, and he has only just begun paving his path.

Jacker / You started graffiti very young. How did you get into it? What attracted you to this discipline? Maye / I started at the age of 15. I would always draw as a kid. I remember when I’d come home from school, on the road, I’d be trying to visually capture all the graffiti I saw. And at night, I’d reproduce them. Until the day someone told me that that was not what graffiti’s about, that I had to find a tag, a nickname and form my letters. But basically, it was mostly the hip hop culture that attracted me. I started dancing in addition to drawing, I wasn’t that into graffiti, for me it was mainly dance. But SPN, a crew from my neighborhood is what triggered the shift. They were beco-ming really well known because of their graffiti and managed to develop a sort of notoriety, so I thought “why not express myself on a wall!”. J / What did your first pieces look like? M / My first pieces were tacky and drippy - not a pretty sight, but it was fun because that was my period of discovery. We would head out at night like vandals. I remember doing my vandal thing this one time, I woke up at 4am to escape everyone. So I’m doing my painting, and I get to the E and realize that there is still space, I step back and see that I had in fact forgotten the A. So I had to erase it, redo my contours with the sun coming up and cars pas-sing by, it was a real mess! I said to myself “that’s it! I don’t want to do this anymore.” J / Today you often represent your characters with thin elon-gated limbs which has become your trademark. How did they come to you? M / I quickly realized that not everyone can make beautiful letters. To make your name in lettering, you have to be very good. Cha-racters were going to have a greater impact on people. I started out with characters that were round, fairly fat, the Michelins as I called them. And then I got sick of it, it was too childish. So I did the opposite of fat and round, I went to tall and lean.

Page 51: Jacker Magazine #14
Page 52: Jacker Magazine #14

52

J / Tu mêles aussi des éléments floraux et mécaniques à ces corps, comment as-tu créé ce style ? M / Un jour, j’ai eu une commande d’une fleuriste qui voulait un logo, un mec et une femme. Je voulais faire une barbe au mec avec des fleurs dedans, puis finalement, j’ai fait la tota-lité en feuillages. J’ai développé derrière et j’ai fait ces per-sonnages feuillus. Avec Momies, on parlait aussi de faire un robot démembré où chaque liaison des membres serait avec des modules de câbles. En faisant les croquis, j’ai repris mes squelettes en mode robot. Plutôt que de faire des veines et des organes, j’ai fait des tuyaux et des câblages. J’ai vu que ça marchait et du coup j’ai commencé à développer un univers. J / D’où tires-tu ton inspiration pour réaliser tes toiles ? M / De l’art en général. J’ai su aller chercher ailleurs que dans le graffiti, notamment dans des expositions. Mes ar-tistes ne sont pas dans le graffiti, même s’il y en a beaucoup qui m’inspirent, ce n’est pas là que je cherche mon inspira-tion. Au final, ce que tu vas retranscrire, c’est ce que tu auras vu. La télé par exemple, te montre des trucs que tu n’auras jamais vus. Aujourd’hui, on te parle de Syrie et tu penses direct à la guerre, mais est-ce qu’on y est allé en Syrie ? On sait pas comment ça se passe là-bas. Ça m’a inspiré une toile avec des journalistes, un côté guerre et un côté tranquille parce que derrière, la réalité, on la saura jamais. Je pense que c’est important pour tout artiste d’aller puiser ailleurs que dans son environnement. Pour les graffitis, c’est bien de suivre les graffeurs mais va voir aussi ce qui se fait en art contemporain, en sculpture, en art aborigène, en poin-tillisme, etc. J / Tu fais partie des crews Montpeul Yeah Crew, POW, ODM et LCF. Qu’est-ce que ça t’apporte ? M / Honnêtement, rien. Le crew c’est se lier aux autres, par-tager son art et créer des équipes. Mais j’ai pas la même signification du crew que certains peuvent avoir, j’ai aussi ma vie à faire. Momies m’a un jour dit que les graffeurs qui marchent sont seuls, c’est malheureux mais c’est la réalité. Tu feras beaucoup plus de buzz si tu es seul sur ton mur que si on est 50. Le crew pour moi, c’est plus une manière de dire que tu appartiens à une équipe, qui nous réunit au-delà de la peinture.

J / Après avoir débuté par le graffiti, tu exposes mainte-nant tes toiles. Ça a été une suite logique pour toi ? M / Pour moi, c’est tout simplement une continuité. Arrivé à un moment, tu vas faire ta carrière artistique. Dans le graffiti, tu vas commencer à faire du vandale, tu vas te faire un petit nom, après tu vas vouloir développer une tech-nique, un style. Tu vas vouloir t’orienter sur certains trucs jusqu’à ce que tu te trouves. Et dès que tu as ton identité, c’est là que les gens te veulent, ils savent que ça, tu le verras pas autre part.

J / You also mix floral and mechanical elements into these bodies, how did you come up with this style? M / One day I got an order from a florist who wanted a logo, a man and a woman. I wanted to put flowers in the guy’s beard but ultimately I turned the whole thing into foliage. I developed it some more and created these leafy characters. With Momies, we also spoke about creating a dismembered robot with each limb linked by cable modules. As I sketched I kept going back to my robot skeletons. And instead of veins and organs, I made pipes and wires. I saw that it worked well and so I developed an entire universe.

J / Where does your inspiration come from? M / From art in general. I know how to look elsewhere than just at graffiti, like art exhibitions especially. Inspirational artists aren’t necessarily in graffiti, even though there are a lot who inspire me, that’s not where I go to to find my inspira-tion. Ultimately what you re-create is just what you’ve seen. TV for example, shows you things that you’d never seen before. Today if someone talks to us about Syria, we think of war right away, but have we ever been to Syria? We have no idea what it’s really like down there. That inspired me a painting of some journalists, on one side war, and tranquility on the other side, because ultimately we’ll never know the other side. I think it’s important for any artist to look outside of his milieu. In terms of graffiti, it’s good to follow writers but also to go see what’s happening in contemporary art, sculpture, aboriginal art, pointillism, etc...

J / You are part of the Montpeul Yeah Crew, POW, ODM and CFL. What’s in it for you? M / Honestly? Crews are about connecting with others, sharing your art and building a team. But I have a different concept of crews that some others may have, I also have my own life to live. Momies once told me that the graffiti artists that succeed, are alone. It’s unfortunate, but that’s the reality. You will gene-rate a lot more buzz if you worked alone on your wall than if there were 50 of you. Being in a crew for me is like a way of saying that you belong to a team that is linked beyond just painting. J / After starting with graffiti, you now exhibit your pain-tings. Was it the next logical step for you? M / For me it was just the continuation. After a while, there comes a point where you start your artistic career. In graffi-ti, you start off with vandalism, you make a little name for yourself, and then you’re gonna want to develop a technique, a style. You’re going to want to steer yourself in several directions until you find what works for you. And once you have your identity, that’s when people want you, they know that they will not find this elsewhere.

Page 53: Jacker Magazine #14
Page 54: Jacker Magazine #14

54

J / So is it ultimately a desire to live off one’s art? Is laying it on canvas the only option in the world of graffiti? M / Yeah, it’s true, totally. But not everyone can do that be-cause a canvas is formatted. You have to fit your whole world within those four corners. With a wall, if you want to remove a line, you can. You don’t have to be as accurate because you make it so large. Painting on canvas is not just a matter of buying paint, bombing and then you get what you have on the wall, it doesn’t work that way. But I think these guys are going to realize that by themselves. Any graffiti artist that wants to work on canvas is probably gonna sell because this is the right time, it’s the phenomenon of the moment. But to put it simply, in 10 years, the doors will close. The big names we have them already, Cope 2, Messiah, JonOne, Seen, Bom K... The real advice I’d give to young people is “don’t get into graffiti for the money, nor into rap”.

J / You mean there is no future for graffiti? M / There will come a time when there will be too many artists on the market. The young people coming up will either need an incredible talent and then lots of elbow grease or a girlfriend who’s gonna get them through secretly, otherwise he may have to do his thing independently until he gets noticed. The pro-blem is that there are too many galleries, too many auctions, too much everything! We’re overfeeding people into an over-dose. At some point, someone’s gonna go “that’s it! Street art? We’ve had enough, now let’s move on to this other thing!”. The guy who’s gonna bet it all on graffiti will have to do contempo-rary stuff. When I was a kid, I’d watch PSY 4, FF and I thought that these guys were loaded. Today they’re either butchers or bakers or they’re making pop music. What I’m trying to say is you get to a point where maybe you have a family to feed, and you realize that rap is changing and you’re forced to follow your time, it’s the same in graffiti.

J / For real, there seems to be a real contradiction with res-pect to that. We accuse these guys of abandoning their roots to continue to sell and simply following the trends whereas they need to, to survive. Is it the same thing with graffiti?

M / It’s true that we often hear “Yeah, he was better before because he was truly himself and now he wants to do some other thing.” It depends on what you want to do with your life and how you see things. Either you’re underground doing your thing or so you see big, you want to rub shoulders, hang out with the elite, eat oysters and caviar. JonOne, today is pure communication. Banksy’s a business, Obey, an industry. There are many who criticize that, but before that guy got there, he was all alone, hustling in his corner. You can’t blame him for the industrial aspect because you have to admit, his work is beautiful. He left his little circle and made history. You talk about street art today, you talk about Banksy, and you don’t get that often!

J / C’est une volonté de vivre de son art au final ? La seule option dans le milieu du graffiti, c’est de faire de la toile ? M / Oui carrément, c’est vrai. Mais tout le monde ne peut pas en faire, parce qu’une toile c’est un format. Ton univers doit se trouver entre ces quatre bords. Un mur, si tu as envie de faire sortir un trait, tu peux. C’est moins précis parce que tu peux faire les choses en grand. La toile, c’est pas seule-ment “j’achète des toiles, des bombes et je vais te faire ce que je fais sur le mur”, ça marche pas. Mais je pense que les mecs vont se griller tout seul. Celui qui fait du graffiti, et qui veut faire de la toile, il va peut-être en vendre parce que c’est le moment, le phénomène. Mais c’est simple, dans dix ans, les portes vont se fermer. C’est à dire que les noms, on les a déjà, les Cope 2, Messiah, JonOne, Seen, Bom K, etc. Le vrai conseil que j’ai à donner aux jeunes, c’est “fais pas du graffiti pour gagner de l’oseille, fais pas du rap pour gagner de l’oseille”. J / Tu veux dire qu’il n’y a plus d’avenir pour le graffiti ? M / Arrivé à un moment, il y aura trop d’artistes sur le mar-ché. Les jeunes qui vont arriver, soit ils auront un talent de ouf, et il va falloir qu’ils se saignent à la tâche, ou alors le mec qui copine arrivera à passer en scred, ou sinon il fera son truc indépendamment jusqu’à ce qu’il se fasse repérer. Le problème c’est qu’il y a trop de galeries, trop de ventes aux enchères, trop de tout ! On fait bouffer les gens jusqu’à l’overdose. A un moment, il y en a un qui va dire “c’est bon, le street art, il y en a assez, maintenant on va faire ça !”. Le mec qui aura tout misé dans le graffiti à fond, il va fal-loir qu’il fasse du contemporain. Quand j’étais gamin, je regardais les PSY 4, FF, et je me disais qu’ils étaient blindés. Aujourd’hui, ils sont charcutiers ou bouchers, ou alors ils se mettent à faire de la variété française. Ce que je veux dire, c’est qu’arrivé à un moment, tu as peut-être une famille à nourrir, tu t’aperçois que le rap évolue, tu es obligé de vivre avec ton temps, c’est pareil dans le graffiti. J / Justement, on connaît une véritable contradiction vis-à-vis de ça. On reproche aux mecs de sortir de leur racines pour continuer à vendre et suivre leur époque, alors qu’ils en ont besoin pour survivre. Est-ce qu’on tient le même discours avec le graffiti ? M / C’est vrai qu’on a souvent ce discours “ouais, c’était mieux avant parce qu’il était lui-même et aujourd’hui, il veut faire autre chose”. Ça dépend de ce que tu veux faire de ta vie et de comment tu la vois. Soit tu restes underground et tu fais tes bails, ou alors tu vois grand, tu as envie de copiner, de fréquenter les élus, de bouffer des huitres et des moules. JonOne, aujourd’hui, c’est carrément de la com-munication. C’est une entreprise Banksy. Obey, c’est une industrie. Il y en a beaucoup qui critique ça mais avant d’en arriver là, le mec le faisait tout seul le taff. Tu peux pas lui enlever ce côté industriel, parce qu’à un moment ce qu’il fait, c’est beau. Il est parti de son petit milieu et en a fait une histoire. Aujourd’hui, on te dit street art, tu dis Banksy, et ça, ça arrivera pas tous les ans.

Page 55: Jacker Magazine #14
Page 56: Jacker Magazine #14

56

J / You’re rather quiet on the Internet, it’s not easy to find infor-mation about you. Was that a choice on your part?

M / Yes it was a choice. Because I think I’m still young and I have a lot to learn. I’m staying in my place and it’s important to not make a big deal out of it. I have always been respectful with regards to the elders. They’re the ones who built the roads, who paved them, who made a passageway for graffiti. And we get to walk on that road. Everything’s been prepared. In my opinion, there are stages. Discreet yes, but like a Russian sub-marine, I’m the kinda guy that gets deep in the water, below all the radars and then suddenly, he’s standing right there where you least expect him. J / And finally, do you have any exhibitions coming up that you’d like to tell us about? M / I will be exhibiting at the Nicolas-Xavier gallery in Mont-pellier in June. As always, I have a theme planned. I’d really like for more people from the region to be there. I’ve been thinking about hearkening back to my origins in Sète and eve-rything that revolves around Montpellier. What I want most of all is to create an emotion. I want my painting to exude an emotion, be it fear, anger.. as long as it comes from the heart. What I really hope for is that when you come out of this expo you say, “wow, there’s something there!”. And an exhibition in Paris to present my work to the Parisians. A little network got set up and there are some collectors waiting for me. This is a springboard into the world of art for me because Paris is a large nucleus in artistic culture.

J / Tu es quelqu’un de plutôt discret sur Internet, il n’est pas facile de trouver des informations te concernant. C’est un choix de ta part ? M / Oui c’est un choix. Parce que pour moi, je suis encore jeune et j’ai beaucoup à apprendre. Je reste à ma place, et c’est important de ne pas se prendre le chou. J’ai toujours été res-pectueux vis-à-vis des anciens. Ce sont eux qui ont construit les routes, les ont goudronnées, qui ont fait les passages du graffiti. Nous on marche dessus. Tout est fait. Pour moi, il y a des grades. Mais oui discret, comme les sous-marins russes, les mecs vont en eaux profondes, passent sous tous les radars et d’un coup, ils ressortent et sont là au moment où tu t’y attends pas. J / Pour terminer, tu as des expositions de prévues dont tu souhaiterais nous faire part ?

M / Je vais exposer à la galerie Nicolas-Xavier à Montpellier pour juin. J’ai prévu une thématique comme à chaque expo. J’aimerais que les gens de la région s’y retrouvent. Je pensais rappeler mes origines de Sète, et tout ce qui tourne autour de Montpellier. Je cherche avant tout à ce qu’il y ait une émo-tion. J’aime qu’une toile dégage une émotion, que ce soit la peur, la colère, que ça vienne du cœur. J’espère une chose, c’est qu’en ressortant de cette expo, le mec se dise “wow, il y a un truc !”. Et une expo à Paris pour présenter mon travail aux parisiens. Il y a un petit réseau qui s’est mis en place et des collectionneurs qui m’attendent. C’est pour moi un tremplin dans le monde de l’art, parce que Paris c’est un gros noyau dans la culture artistique.

Page 57: Jacker Magazine #14
Page 58: Jacker Magazine #14
Page 59: Jacker Magazine #14
Page 60: Jacker Magazine #14

60

CHE DRONKERSCHE DRONKERSLifestyle

T E X T E : R O M A N S O L E R - P H O T O s : S E N S I S E E D S

Paris, 17h15, Gare du Nord. Je siffle mon café montre en main, que je conjugue, à la vue de quelques cowboys à képi, avec mon habituelle Camel 100’s. Je savoure

déjà mon futur proche, car d’ici quelques heures, je pourrai me délecter sereinement de l’une des 91 variétés de la plus grande et plus vieille Maison dédiée à la graine qui soit : Sensi Seeds. Un privilège que je dois à quelqu’un. Quelqu’un qui m’a permis, il y a deux ans de ça, d’interviewer Ben Dronkers, le père fondateur de l’institution et pionnier du milieu, et, de surcroît, d’établir un partenariat avec une institution qui, jusque-là, aura été un rêve de gosse. Quelqu’un de brillant qui, depuis notre rencontre, est devenu un ami, et a pris la lourde responsabilité de diriger le gouvernail d’une entreprise dont le chiffre d’affaires ferait pâlir quelques cols blancs trop conservateurs. À mon arrivée, mon taxi m’a déposé au cœur du vieil Amsterdam, en bas de l’appartement de Che, où il m’a accueilli à bras ouverts, m’offrant le couvert et bien d’autres délices issus du terroir local. Au-delà d’un rapport humain fort, c’est une nouvelle vision et de nouvelles stratégies qu’im-pose désormais Che au sein de l’entreprise familiale, qu’il gère à présent, comme son frère a pu le faire avant lui. Un point de vue innovant et moderne, qu’on vous propose de découvrir dans l’interview enfumée qui suit.

Jacker / Combien de variétés ont été développées depuis le début de l’aventure Sensi ? Che / On a développé beaucoup de variétés de notre propre fabrication, et il y a aussi, bien sûr, notre petite sœur, la so-ciété “The White Label”, et en plus de ça on a presque lancé 90 variétés… jusqu’ici. De plus, on a actuellement des pro-jets intéressants qui s’organisent en coulisses. On en dira plus bientôt là-dessus. Jacker / Ok. Tu peux nous donner un petit indice ? C / Je te donnerai peut-être un indice plus tard dans l’inter-view. Ça peut être intéressant, surtout pour les lecteurs fran-çais, mais je n’en dirai pas plus. J / Sensi se concentre beaucoup en ce moment sur l’amitié entre Jack Herer et ton père… C / Et bien, Jack Herer est devenu une référence… C’est un nom important, que tu peux voir dans toutes les cartes de tous les coffeeshops des Pays-Bas. C’est au final comme une référence industrielle de qualité. Et bien sûr, il y a aussi l’hon-neur, le fait que le gouvernement l’ait choisi pour développer l’usage médicinal du cannabis, que tu peux maintenant ache-ter en pharmacie. Jack Herer est donc à la base du programme allemand de marijuana médicale, ce qui est, bien sûr, très in-téressant. C’est une valeur sûre, tu es bien placé pour le savoir, et ce depuis vingt ans maintenant.

It’s a quarter past five in the afternoon, I’m in Paris’s Gare du Nord. I’m downing my coffee in a hurry while smoking my habitual Camel 100’s, under the watchful eye of over-

zealous cops. I’m already salivating at the thought of tasting one of the 91 varieties produced by the oldest and most pro-minent business dedicated to cannabis seeds known as Sensi Seeds. A privilege that I owe to a special someone. Thanks to Che Dronkers, two years ago I was lucky enough to interview his father, Ben Dronkers, weed pioneer and founder of Sensi Seeds, and with whom I got to set up a collaboration with. A dream come true! Since we’ve met, the brilliant entrepreneur has become a friend and took on the responsibility of being the head of a company whose yearly turnover would make many conservative white-collar workers turn pale. Upon arriving at Che’s apartment in the heart of Amsterdam I was welcomed with open arms and treated to a delicious meal along with many local delicacies. Beyond his thoroughly warm approach, Che has brought a new vision and new strategies to the family business, much like his brother did before him. A modern and innovative point of view, that we invite you to learn more about in this hazy interview.

Jacker / How many varieties have you developed since the beginning of Sensi Seeds ?

Che / We developed a lot of varieties which are our own and there is, of course, also our sister company “The White Label”. With that included, we have almost ninety varieties at this point. At the moment we also have interesting projects which are running behind the scenes. We plan to tell the world more about soon.

J / Can you give us a little insight?

C / Maybe I’ll give you some insight later on in the interview. It might be interesting especially for the French readers, but that’s all I’m saying for now.

J / Sensi focuses a lot on Jack Herer’s friendship with your father...

C / Well Jack Herer has become a reference, it’s a very big name and you can see it on every coffee shop menu in the entire Netherlands. It’s pretty much an industry reference of quality and I might say of course, there’s the honor, the touch, the go-vernment-selected cannabis for medicinal use which you can actually buy in a pharmacy now. So Jack Herer is the base of the Dutch medicinal marijuana program. Which is, of course, very interesting. It’s always a good smoke, you can understand for sure. It’s been around for twenty years now.

Page 61: Jacker Magazine #14
Page 62: Jacker Magazine #14

62

J / Peux-tu nommer les cinq meilleures variétés de votre production ? C / Bien sûr ! Nous avons les principales variétés avec les-quelles nous avons gagné de nombreux prix au fil des années. Par exemple, la Jack Herer, ou la Northern Lights. Pour moi, le plus important est d’avoir une variété adaptée à l’environne-ment et à tes compétences de culture, parce que tu peux ache-ter la plante la plus difficile à faire pousser avec le meilleur rendement, mais tu vois, si tu ne sais pas comment la culti-ver… Tu ferais mieux de prendre des choses qui seront faciles, développer tes techniques de culture au fur et à mesure, et les résultats seront bien plus plaisants. J / La société tourne maintenant depuis trente ans. Qu’est-ce que tu identifierais comme les principales étapes de la boîte durant tout ce temps ? C / Ce serait impossible de toutes les nommer parce qu’il s’est passé tellement de trucs au fil des années. Bien sûr, la princi-pale chose est notre développement online, sur lequel nous travaillons beaucoup, et qui nous permet d’être sur le devant de sources d’information comme les blogs, les sites web… Il y aussi évidemment nos projets philanthropiques, les spon-sorings, et bien sûr, le musée, dont vous avez déjà parlé dans votre précédent numéro. J’ai aussi participé à HempFlax, qui est un gros truc, que nous allons d’ailleurs beaucoup mettre en avant en 2016, parce que nous pensons qu’il est temps pour le chanvre de percer, pour devenir ce qu’il devrait être. J / C’est pour ça que vous avez récemment investi dans le marché roumain ? C / Exact. On vient de lancer la nouvelle usine en Roumanie, dont l’inauguration a eu lieu en octobre dernier. On prévoit de commencer à utiliser les usines dès janvier. On a com-mencé en 1993 à Pekela aux Pays-Bas. Tant d’années plus tard, on est allés en Roumanie pour ouvrir nos usines. On a créé beaucoup de nouveaux emplois dans la zone, c’est vraiment agréable. On a été accueillis à bras ouverts et on a travaillé très étroitement avec le gouvernement, pour chercher beaucoup de nouvelles façons d’utiliser le chanvre de façon productive, durable et encore mal connue. Je ne suis pas vraiment sûr de combien nous allons récolter l’an prochain, mais ce sera très élevé. De plus, avec le rush en cours pour le CBD, on produit beaucoup avec HempFlax, ce qui est une nouvelle chose, très, très populaire. Nous vendons aussi le CBD via Sensi Seeds. J / Est-ce que c’est seulement à usage médical ? C / On ne veut pas produire de variété médicinale car ce n’est pas autorisé. Ce n’est pas enregistré en tant que médicament, mais je vous recommande de faire vos propres recherches en ligne pour voir ce que d’autres ont vécu en utilisant ces pro-duits, et d’en tirer vos propres conclusions. Mais à ce stade, je ne serais pas capable de faire une déclaration là-dessus, parce que ce n’est pas à moi de le faire, et qu’il faut être prudent avec ce genre de choses. Il y également de nouvelles choses qui arrivent avec la marque de nourriture, parce que nous allons aussi produire beaucoup de graines pour la qualité de la nour-riture en Roumanie, que nous allons sûrement utiliser pour des huiles, mais aussi pour créer des graines de chanvre pour des trucs que nous allons essayer de lancer en 2016.

J / Could you name five varieties which are the best plants of your product?

C / Yeah of course. We have the leading strains where we won a lot of prices through the years. For instance the Jack Herer, the Northern Lights. For me, personally, I think it’s very important when you get a strain that fits the environment and your skill of growing because you can buy the most difficult plant to grow with a nice return but you know, if you don’t know how to grow it.. You’re better off choosing things that could be easy, develop your growing skills along the way. The results will also be much more pleasing.

J / The company has been running for thirty years. What would you identify as the main steps of the company during all this time?

C / It would be impossible to name everything because there has been so much going on over the years. The main thing is online-development, that what we love to do and also put us in the front of sources of information like blogs, websites... There’s also of course the philanthropic project, sponsorships and of course, the museum which is already been featured in your previous magazine. I’ve also done Hempflax, which is a big thing, and it’s also something that we are really going to push for 2016 be-cause we think it’s about time for hemp to really break through to become what it should be.

J / That’s why you recently invested money into the Roma-nian market?

C / Correct. We just launched the new factory in Romania, the opening was last October. We’re planning to start using factories in January already. We started in 1993 in the Netherlands out of Pekela. So many years later, we go to Romania to open our factories. We’ve created lots of new jobs in the area, it’s very pleasing. We were welcomed with open arms and worked very closely with the government looking at a lot of new ways to use hemp in the productive way, in an unofficial sustainable way of course. I’m not very sure about how many we are going to have next year but it’s going to be really big. Also with the CBD rush going on, we are producing a lot with Hempflax. Which is a new thing, and very very popular. We also sell CBD by Sensi Seeds.

J / Is it only for medicinal use?

C / We don’t want to make any medicinal strains because it is not allowed if it’s not registered to medicine but I recom-mend you to do your own research online to see what other people have encountered using the product and make your own conclusions from that. But at this point I won’t be able to give any claims because it’s not my place to do so and you have to be careful with that kind of stuff. Also we are planning to come out with a food brand because we going to produce a lot of seeds in Romania graded for food production. We will probably use it for oils and also for hempseeds as well and market it sometime later this year.

Page 63: Jacker Magazine #14
Page 64: Jacker Magazine #14

64

J / Avec le monde qui change actuellement, vous pensez à une expansion ? C’est quoi le futur pour toi ? C / On réalise tous qu’on ne peut plus continuer à utiliser du plastique. D’autres sources qu’on peut produire sont presque durables, et le chanvre est la seule culture durable qui va dans ce sens. On peut lui trouver beaucoup d’applications, et on peut utiliser la moindre partie de la plante. En fait, ça enrichit ton sol au lieu d’y injecter tous les nouveaux produits exis-tants, ça ne laisse pas le sol mourir, année après année, et c’est sans pesticides. J / A quels genres de changements et d’évolutions peux-tu t’attendre avec une société comme Sensi ? C / Et bien, on a d’assez gros projets qui arrivent pour 2016 avec Sensi et la gamme CBD que nous allons étendre, et qui est un gros projet pour nous. Je te lâche une petite info : il va y avoir un hommage à Jack Herer, parce que le lancement de sa variété date d’il y a 20 ans. On va donc lui rendre un hommage spécial quelque part et d’une façon particulière en 2016. On va aussi sortir deux nouvelles variétés de deux célé-brités très bientôt, mais je ne peux pas t’en dire plus là-dessus maintenant. Ça va être marrant pour le marché français, je pense que vous allez pas mal apprécier, et que les plus vieux hippies et fumeurs de France vont beaucoup apprécier cet hommage. C’est tout ce que je peux dire pour le moment. On a aussi des projets pour le reste de l’année, mais c’est encore plus confidentiel.

J / As the view on the world is changing, what do you think of an expansion towards change? Do you think it is the future?

C / We all can see that we can’t go on using plastics and other sources that we produce now. Hemp is the only sustainable crop in that way. You can use it for many different applications and you can use every single part of the plant. It also enriches the earth so instead leaving the earth dead, years after years, the soil is rich and void of pesticides.

J / What kind of changes and evolutions can you attempt with a company like Sensi?

C / Well, We have some pretty big plans coming up for 2016 with Sensi and the CBD line which we going to expand, which is a big thing for us! Also I let you in on a little secret. There will be a tribute to Jack Herer! We’re going to do a special tribute to him in 2016. We will release two new strains shortly of two cele-brities but I can’t tell you more about that right now. It’s defini-tely going to be fun for the French market, I think you guys, the older hippies and all the smokers in France will appreciate this tribute very much. That’s what I can say for now. We also have some plans for the rest of the year. But that’s super classified.

Page 65: Jacker Magazine #14
Page 66: Jacker Magazine #14

SENOR OCTOPUSSENOR OCTOPUSIllustration

T e x t e : M A X I M E T E R Z I

Le jugement dernier est arrivé. Nos sociétés contempo-raines vont disparaître, avec tout ce que nous chérissons depuis tant d’années. L’invasion, hélas inévitable, est

menée par une étrange créature dont les tentacules en forme de Posca surgissent des abysses de Montpellier, et qui répond au nom de Senor Octopus. Le poulpe est la bannière qu’elle arbore fièrement à chacune de ses expositions à succès, où elle répand son encre savante. Ses ventouses s’immiscent où elles le peuvent, semblant vouloir rester dans un monde mono-chrome, décalé et merveilleux. Elle mixe gaiement punchlines qui tabassent, art de l’affiche et légèreté à travers une constel-lation d’œuvres incroyables, bien garnies de cactus et de mol-lusques visqueux. Entre îlots célestes, typographies indiscrètes et hamburgers infestés, la jeune illustratrice montpelliéraine n’en finit plus de nous surprendre en s’inspirant de la culture populaire et de son environnement personnel, et en jouant avec les supports, allant ainsi du simple papier aux planches de skate. Toujours à l’affut de nouveaux projets ambitieux, elle s’exporte de plus en plus dans toute la France grâce à ses nombreuses collaborations toujours plus diversifiées. On lui souhaite toute la réussite qu’elle mérite.

Judgment day has come. Our modern societies shall vanish along with everything we’ve cherished for so long. The in-vasion, which is now inevitable, is led by a strange creature

whose Posca marker tentacles extend from the abyssal depths of Montpellier and who goes by the name of Senor Octopus. The octopus is the banner that she proudly displays at each of the highly successful exhibits where she applies her savvy ink. Her suckers venture all over the place but are intent on keeping to a black and white world that is both unusual and wondrous. She happily mixes badass punchlines, sign-painting and light-heartedness through a constellation of incredible works, all replete with cacti and slimy mollusks. Whether with floating islands, unseemly typography or in-fested hamburgers, the young Montpellier-based illustrator ne-ver fails to impress. She seeks inspiration in pop culture and her surroundings and uses everything from paper to skateboard wood as her canvas. Always on the lookout for ambitious new projects, her work is now found all over France thanks to the diverse and numerous collaborations that she’s involved with. We wish her all the success she deserves!

66

Page 67: Jacker Magazine #14
Page 68: Jacker Magazine #14

Décadence, humour noir et dénonciation de cette société gangrenée qui est la nôtre, Sean Cliver fait partie avec Mc Kee et Todd Francis (interviewé dans notre 12e

opus) des illustrateurs qui ont marqué le skateboard par des gra-phiques cartoonnesques tous plus insensés les uns que les autres. Issu d’une génération qui a vu le skateboard passer de planche en bois à œuvre d’art, Sean passe son temps à nous mettre sous le nez ce que l’on ne veut pas voir, et il est responsable de la plupart des visuels qui t’ont astiqué les neurones depuis ta première bran-lette devant une 411. Et il s’en est donné à cœur joie : femmes a poil, bébés armés, drogues, on ne compte plus les détournements religieux qui nous sont si chers à nous aussi. Vous avez sans le savoir grandi avec ses illustrations. La plupart des graphiques de World Industries c’est lui, le logo Toy Machine c’est lui, et puis merde, si on commence à lister ses réalisations, on a pas fini. Jacker / Peux-tu nous dire d’où tu viens ? Ta ville d’origine, la classe sociale d’où tu es issu, ce que tu voulais faire étant plus jeune ? Tes hobbies, tes passions ? Ton parcours sco-laire, ce que tu étudiais ? Des petits boulots ? Sean / Je viens d’une petite ville dans le centre du Wisconsin, dont le nom ne dira probablement rien à personne en France, mais qui est une terre très très éloignée de la côte progressiste des USA. Je suis issu de moyenne classe, j’ai travaillé comme livreur de journaux jusqu’à ce que je sois diplômé d’une école publique en 1987, je suis allé dans une fac pas très chère étudier l’art com-mercial, que j’ai abandonné en 1989 après avoir gagné un contest pour un boulot d’artiste pour Powell-Peralta, un des leaders de la construction de skateboards dans les années 80. Au plus loin que je me souvienne, mes passions ont toujours tourné autour du comic book, de l’art, du skate, et n’ont jamais évolué ou vieilli. J / Entrepreneur, illustrateur, producteur, une carrière très riche ! Par quelle partie du monde de l’art as-tu commencé au départ ? Quels genres d’artistes t’ont influencé ? S / Je suis clairement un gars “stylo-encre” quand je bosse. Mes premiers essais artistiques consistaient à m’inspirer d’artistes de comic book et à réaliser des petites BD maison, mais je n’ai jamais vraiment saisi le truc. Les illustrations individuelles me convenaient bien mieux, du genre de celles que j’ai trouvées la première fois que je suis rentré dans un skateshop en 1986. Je gravitais alors autour d’artistes comme VCJ, Pushead, et Jim Phillips. Une fois que j’ai découvert qu’un boulot pareil existait, faire des illustrations de skate à plein temps, c’est devenu mon rêve, et au final une réalité. Je ne sais toujours pas vraiment com-ment tout s’est goupillé pour moi, mais je fais ça depuis 1989 maintenant.

Deviancy, dark humor and stark criticism of our corrupted society, Sean Cliver is, along with Mc Kee and Todd Francis (whom we interviewed in our 12th issue), one of the most in-fluential artists in skateboarding and is known for his insane cartoon graphics. Having grown up seeing skate decks go from mere pieces of wood to works of art, Sean spends his time rub-bing our nose in what we’d rather ignore. He’s also responsible for most of the graphics that you’ve drooled over in many of the issues of 411 Video Magazine. He’s never pulled any punches: Naked babes, gun slinging babies, drugs and countless subver-sions of religious imagery that we enjoy indulging in ourselves. You probably grew up admiring his illustrations without even knowing it. He’s responsible for most World Industries gra-phics, he also made the Toy Machine logo... Fuck it, if we were to list the entirety of his work it would take ages.

Jacker / Can you tell us where you come from? City of ori-gin, what social class you come from, what were your early aspirations? Your hobbies? Your passions? School career? What you studied? Small jobs? Sean / I come from a small town in central Wisconsin, which probably doesn’t mean anything to anyone in France, but it’s a land far, far away from the progressive coasts of the USA. But I’m of middle class origin, worked as a newspaper delivery boy until I graduated from a public school in 1987, went to a low-rent tech college for commercial art, and then dropped out in 1989 once I won a contest for a job as an artist for Powell-Peralta, a leading skateboard manufacturer in the ’80s. As far as any passions go, they mostly revolved around comic books, art, skateboarding, and never growing up or old.

J / Contractor, illustrator, producer, a very rich career! What part of the art world did you originally get involved in? What kind of artists who have influenced you? S / I’m strictly a pen-and-ink guy at a desk. My earliest art endeavors growing up were emulating comic book artists and producing small comics of my own, but I never fully grasped that skill. I was much more suited to one-off illustrations, the likes of which I found when I first walked into a skateboard shop in 1986. The artists I gravitated toward then were VCJ, Pushead, and Jim Phillips. Once I discovered such an occupa-tion could exist, to do skate graphics full time, it became my dream and eventual reality. Still not sure how all that worked out for me, but I’ve been doing them ever since 1989.

SEAN CL IVERSEAN CL IVERIllustration

T e x t e : A U R E L I E N C O U R B O N

68

Page 69: Jacker Magazine #14

69

Page 70: Jacker Magazine #14

70

J / Pourquoi as-tu voulu te diversifier dans ton boulot ? C’était pour l’argent ? Pour explorer différentes facettes de l’art ? De nouvelles opportunités ou juste un besoin de changement ? S / Je ne suis pas le mec le plus sociable qui existe, mais je n’appré-cie pas forcément de rester assis à dessiner devant une table chaque minute de chaque jour non plus. Du coup quand l’opportunité de bosser comme rédacteur et photographe occasionnel pour Big Bro-ther s’est présentée en 1992, j’étais plus qu’heureux de pouvoir me diversifier. Ça m’a aussi conduit à bosser comme producteur des divers projets Jackass en 2000, et j’ai alterné entre illustration, écri-ture, photographie et production depuis. Le seul fil conducteur entre tout ça, c’était juste de m’amuser avec mes amis et de continuer à faire ce que j’aimais faire. J / Dans quelle discipline t’es-tu senti le plus libre d’expression ? S / J’ai eu la chance de pouvoir m’exprimer dans toutes mes activités. Tellement que je me sens vite mal et frustré quand je suis confronté à toute limitation ou contrainte. J / Tu as bossé comme producteur avec Jackass, tu peux nous en dire un peu plus là-dessus ? Quel message as-tu voulu transmettre et quels genres d’acteurs et de fans a Jackass, culturellement parlant ? S / Jackass a emergé du magazine Big Brother, où Jeff Tremaine et Johnny Knoxville se sont rencontrés pour la première fois et où ils ont commencé à bosser ensemble, en 1997. On a cultivé un mélange excentrique de personnalités en développant le magazine, dont la plupart a rejoint le casting quand on a sorti le pilote début 2000, comme Chris Pontius, Steve-O, Dave England, et Wee-Man. Je ne pense pas que quelqu’un ait eu un réel message à transmettre avec Jackass… on a tous rejoint le truc pour l’absurdité et le fun, et pour continuer à faire toutes les choses stupides qu’on a toujours voulu faire – mais cette fois avec un vrai budget pour soutenir les idées. Il y avait malgré tout chez Jackass un authentique sens de la famille et de la camaraderie, et je pense que c’est pour ça que ça a résonné chez les fans et duré autant au fil des années. J / Dis-nous en plus sur ta collaboration avec DC et Big Brother. Qu’as-tu fait pour eux ? Une anecdote sympa/mar-rante à propos de la soirée de lancement ? S / Quand DC Shoes m’a approché pour la première fois début 2014 avec l’opportunité de faire un projet solo de chaussures et vêtements, on a brièvement évoqué l’idée de faire quelque chose qui renverrait à mon histoire avec le magazine Big Brother. C’est tombé à l’eau – excepté quelques petits détails que j’ai inclus dans les illustrations finales – mais plus tard cette année-là, ils sont revenus à la charge et ont contacté Tremaine pour monter une collaboration plus étroite avec le magazine. En plus d’un lancement de chaussures et de vête-ments, DC a proposé de non seulement financer un gros livre réu-nissant le meilleur et le pire de Big Brother, mais aussi de produire le pro model shoe de Dave Carnie, basé sur la chaussure “fantaisiste” que Tremaine avait imaginée sur Photoshop pour un article de Big Brother sur un modèle de chaussure pro, en 1997. On aurait pas pu être plus heureux de l’aboutissement final de cette collaboration, et DC a tout prévu pour la soirée de lancement. Malheureusement, il n’y avait aucun chariot élévateur qui traînait, sinon je suis sûr que quelqu’un aurait fait quelque chose qui aurait causé des milliers de dollars de dommages. C’est ce qui est arrivé au premier lancement d’une vidéo Big Brother en 1995, où la facture devait s’élever à envi-ron 15 000 dollars.

Page 71: Jacker Magazine #14

71

J / Why did you want to diversify yourself in the job? Was it for money? To explore different faces of art? New opportuni-ties or simply needed to change? S / I’m not the most social person, but I don’t necessarily enjoy sitting at a drawing table every minute of every day either. So when the opportunity came along to work as a writer and half-ass photographer on Big Brother magazine in 1992, I was more than happy to diversify. This eventually branched into working as a producer on the various Jackass projects in 2000, and I’ve been bouncing between illustration, writing, photography, and produc-tion ever since. The only common thread through it all was to just have fun with my friends and continue doing what I love to do. J / In which discipline have you felt more free in terms of expression? S / I’ve been fortunate in that I’ve had freedom of expression in all of my occupational pursuits. So much so that I get easily frustrated and shitty when confronted with any limitations or corporate restrictions. J / You worked as a producer at Jackass, can you tell us a bit more about that? What message did you want to convey and which kind of actors and fans did Jackass have, I mean cultu-rally? S / Jackass grew out of Big Brother magazine, where Jeff Tremaine and Johnny Knoxville first met and began working together in 1997. We’d cultivated an oddball assortment of personalities while doing the magazine, many of whom later joined the cast when we shot the pilot in early 2000, like Chris Pontius, Steve-O, Dave England, and Wee-Man. I don’t think anyone had any real message to convey with Jackass… we were all just in it for the absurdity and fun, and to continue doing all the dumb stuff we ever wanted to do — but now with an actual budget to support the ideas. There was a genuine sense of family and camaraderie with Jackass, though, and I believe that’s why it resonated with the fan base and endured as such throughout the years. J / Tell us more about your collaboration with DC and Big Brother. What did you do for them? Any good/funny anec-dotes about the release party? S / When DC Shoes first approached me in early 2014 with the opportunity to do a solo shoe and apparel project, we briefly threw around the idea of doing something that would tie into my history with Big Brother magazine. This fell by the wayside — aside from a few trivial details I included in the final illustrations — but later that year they circled back and contacted Tremaine about doing a more specific collaboration with the magazine. In addition to a standard shoe and apparel release, DC offered to not only fund a big book collecting the best and worst of Big Brother but produce the Dave Carnie pro model shoe based on the “fantasy” shoe that Tremaine had cobbled together in Pho-toshop for a Big Brother pro model skate shoe article in 1997. We couldn’t be happier with the final outcome of the collabora-tion, and DC went all out for the launch event. Unfortunately there weren’t any stray scissorlifts left about or I’m sure someone would’ve done something resulting in thousands of dollars in damages. This actually happened at our first Big Brother video premiere in 1995 and I think the final bill was around 15 grand.

Page 72: Jacker Magazine #14

72

J / On a entendu dire que ta fascination pour la merde est quelque chose qui t’inspire ? Peux-tu nous en dire plus là-dessus ? S / J’ai toujours trouvé marrant ce qui était dégueulasse, mais ça ne va pas plus loin. Je ne fais pas de peinture avec mon doigt et ma merde, ou quoi que ce soit du genre. J / Concernant tes livres “The Disposable Skateboard Bible”, combien de temps ça t’as pris de faire un bouquin dans ce genre ? Je suppose que c’est l’œuvre d’une vie ? Qu’est-ce qui t’as donné envie de lister toutes les illustrations relatives au skateboard ? S / Les deux livres Disposable étaient des projets de passionné, c’est sûr. Chaque livre m’a pris deux ans d’assemblage et d’édition, mais même si c’est banal de dire ça, ce sont mes “lettres d’amour” au skateboard. Les graphiques de skate ont changé ma vie. C’était ma façon de leur rendre la pareil et de préserver leur image et leur histoire. J / Est-ce que tu perçois ton œuvre comme l’accomplisse-ment de ta carrière, ou as-tu des projets à venir ? S / J’espère vraiment avoir d’autres projets à venir, parce que je ne sais pas ce que je pourrais faire d’autre comme boulot dans ma vie. Très récemment je suis impliqué dans une petite socié-té de planches appelée Paisley Skates, qui se concentre sur les graphiques et la sérigraphie à la main plutôt que sur le look de magasin de jouets des visuels floqués à la presse à chaud. Les coûts de production sont significativement plus élevés, mais les planches ressemblent et sentent exactement comme il fut un temps, avant la marchandisation du skateboard.

J / We heard that your fascination for the poo is something that inspires you? Can you tell us more about that. S / I’ve always found humor in the disgusting, but that’s as far as it goes. I don’t fingerpaint with poo or anything. J / In regards to your work “The Disposable Skateboard Bible”, how long did it take you to make this kind of book? I guess it is the job of a lifetime? What is the thing that made you want to list all the works related to skateboarding?

S / The two Disposable books were passion projects for sure. Each book took two years to assemble and edit, but corny as it sounds they’re my “love letters” to skateboarding. Skateboard graphics changed my life. This was my way of giving back and preserving the images and history behind them. J / Do you perceive your work as the fulfillment of your professional career or do you have any upcoming projects? S / I certainly hope I have some upcoming projects, because I don’t know what else I would do for a career in life. Most recently I have a hand in a small board company called Pais-ley Skates, which focuses on the graphics and hand-screened application versus the toy store look of heat transfer sheets. The production costs are significantly higher, but the boards look, feel, and smell exactly how they once did prior to the commo-dification of skateboarding.

Page 73: Jacker Magazine #14
Page 74: Jacker Magazine #14

PATTAPATTA

74

Lifestyle

T e x t e : M I C H A E l K A H N

Quand on vient à parler de streetwear, il existe une poi-gnée de noms qui éclipsent sans cesse la compétition. Patta s’est établi comme une marque de référence,

sortant des collections saisonnières et un copieux nombre de collaborations de renommées mondiales, comme avec Levis, Stüssy, Nike, Pigalle, Huf (et une future collaboration avec Jac-ker ? On a le droit de rêver…), depuis qu’Edson Sabajo et Guil-laume Schmidt ont lancé leur société en 2004. Pendant que nous étions à Amsterdam, à profiter de ses décors magnifiques et à nous purifier grâce aux dernières variétés que la ville avait à offrir, nos pas nous ont conduits assez facilement vers la bou-tique située à Zeedijk, le vaisseau mère de la marque, où nous avons pu discuter avec Patta de leur vision de la street culture et de leur succès. Jacker / Pour les lecteurs qui ne connaîtraient pas l’histoire de Patta, pouvez-vous nous faire un petit cours d’Histoire, et nous en dire plus sur votre relation avec l’artiste alle-mand Parra ? Patta / On a ouvert notre shop en 2004 et au départ, le maga-sin Patta était au premier étage et les bureaux au deuxième, et Parra y avait son bureau également. Il a longtemps été un bon ami à nous, et au fond il a fait le logo script et le logo block pour Patta. J / Comment c’était au début ? P / Je pense que pour toute société qui débute et a une idée spécifique, le début est le plus dur, tu vois. Parce que c’était nouveau, du moins de la façon dont on voulait le faire et dont on l’imaginait, donc ça nous a pris quelque temps pour être reconnus, mais on a reçu beaucoup d’aide de notre entourage et de la culture dont on est issus. On était toujours impliqués dans la scène musicale, on bossait à Fat Beats et de là on a organisé un paquet de soirées, et on essayait toujours de faire partie de quoi que ce soit de créatif qui se passait dans la ville. Du coup avec ce soutien, notre nom a été connu, et ça nous a aidés à établir Patta à sa place d’aujourd’hui. J / Est-ce qu’il y a quelque chose de particulier qui a fait connaître Patta ? P / Et bien, quand on a commencé on s’est vraiment fait un nom grâce aux collaborations, je pense que c’était la première étape. La seconde étape a été quand on a eu notre première ligne de vêtements. Ces deux étapes ont été les pierres fonda-trices du Patta qu’on connaît tous aujourd’hui.

When it comes to street wear there are a handful of names that repetitively eclipse the competition. Patta has established itself as one of the top shelf

brands releasing seasonal street wear collections and copious amounts of renowned worldwide collaborations with the likes of Levis, Stüssy, Nike, Pigalle, Huf (and a future collaboration with Jacker? One can dream..) since Edson Sabajo and Guil-laume Schmidt opened the business doors back in 2004. While we were in Amsterdam taking in beautiful surroundings and getting purified by some of the latest strains the beautiful city has to offer, our feet directed us with ease towards the flagship store located in Zeedijk where we had a moment to chew the fat with Patta on their views of street culture and success. Jacker / For the readers that do not know the history of Pat-ta, can you drop a little history lesson and the relationship with Dutch artist Parra? Patta / We opened our shop back in 2004 and in the original location, the Patta store was on the first floor and the office was on the second floor, and Parra has his office there as well. He has been a good friend of ours for a long time and basically he made the script logo and the block logo for Patta.

J / How was it in the beginning? P / I think that for every company that starts and has a specific idea, the beginning is the hardest, you know, because it was new, at least in the way we wanted to do it and the way we en-visioned it so it took some time for us to get recognized, but we got a lot of help from our surrounds and the culture that we are from. We were always involved in the music scene, we worked at Fat Beats and from Fat Beats we threw a lot of parties and we always tried to be a part of anything creative that happens in the city, so with that backing, in the end, we got our name out and that helped us to establish Patta for what it is now.

J / Is there a specific instance that really put Patta on the map? P / Well, when we started out we really made a big name for us with the collaborations; I think that was the first step. The second step was when we got our own clothing line. Those were the two big stepping-stones for Patta as we all know it now.

Page 75: Jacker Magazine #14
Page 76: Jacker Magazine #14

76

J / De nos jours, le streetwear change constamment. Comment vous sentez-vous à propos de ça ? P / Le changement ne me dérange pas. Tout change, non ? Le streetwear, ta propre vie, du coup le changement n’est pas quelque chose que je peux décrire de façon négative. On doit s’en tenir à ce qu’on fait et à ce qu’on aime, et si on se cantonne à cette voie, tout ce qui arrive autour de nous arrivera de toute façon. A nous de rester proche de notre identité et de savoir ce qu’on peut et ce qu’on veut faire. J / Le streetwear était avant influencé par le hip-hop, le sport, et la culture urbaine, mais maintenant on peut voir que l’industrie du streetwear s’oriente vers la haute couture. Quel est votre avis là-dessus, et quelles sont vos influences ? P / La haute couture s’est toujours inspirée du luxe, alors que le streetwear est ce que les personnes portent vraiment, donc pour moi, je pense que c’est plus accepté aujourd’hui. Les gens ne le voient plus comme quelque chose d’étrange, c’est devenu normal je suppose. Ça serait arrivé un jour de toute façon, au moins maintenant c’est reconnu. Maintenant à cause de l’information, quand tu regardes des sites web ou des blogs, l’information voyage vite, les gens sont davantage au courant de tout ce qui se passe, du coup tu peux voir les connections plus clairement et elles doivent s’exprimer. Il y aura toujours une influence de la rue parce que c’est de là, pour moi, que

J / Nowadays, street wear is changing on the regular, how do you feel about it?

P / I don’t mind the change. Everything changes right? Street wear, your own life, so change is not something I can des-cribe as a negative thing. We have to stick to what we do and what we like and if we stick to that path, whatever else happens around us is going to happen anyways. For us we stay close to our own identity and know what we can and what we want to do. J / Street wear used to be influenced by hip hop, sports, and the urban subculture but now we can see that the street wear industry is headed on a path towards high fashion. What is your opinion on this, and what are your influences? P / High fashion has always been inspired by luxury, street wear is what people actually wear so for me, I think it is more embraced now, people don’t see it as something strange, it’s a normal thing I guess. It would have happened even-tually anyways, only now it is been recognized. Now because of the information, when you look at websites, blogs, infor-mation travels fast.. people are more aware of everything that happens so you can see the connections more clearly and they have to speak up about it. There will always be an influence from the streets because this is where, for me, real style comes from.

Page 77: Jacker Magazine #14

77

le vrai style vient. De vrais styles, de vrais looks, voilà ce que j’aime. Peu importe où ça mène, je ne sais pas, la mode voyage en cercle, et quand tu vois que certaines choses vont se passer, c’est déjà trop tard pour y participer. Je préfère creuser dans ce que j’aime et m’y tenir, et ça change comme ton palais change. Aujourd’hui tu manges indien, et puis le jour suivant tu as besoin de manger italien, tu vois ? Tout est cyclique au final. J / Pouvez-vous nous dire avec quels musiciens, sportifs ou street artistes vous aimeriez collaborer dans le futur ? P / Pour la musique, je dirais Gucci Mane c’est sûr, pour le sport, Zinedine Zidane ou Messi, et pour ce qui est d’un street artiste, laisse-moi réfléchir, c’est compliqué… Décédé ? Vivant ? (Rires) J’aime beaucoup Mike Kelley, il a fait tellement de choses diffé-rentes au cours de sa vie, j’aurais adoré avoir fait quelque chose avec lui. Il avait une palette de supports tellement large, et j’ai-mais sa façon de travailler, c’était vraiment cool. J / Basés à Amsterdam, la terre des variétés abondantes à portée de main, quel est votre avis sur la marijuana ? P / Mon opinion sur les drogues en général est que si tu aimes les utiliser, utilise-les. (Rires) Ça ne me dérange pas vraiment, tant que tu es heureux avec et que tu ne déranges personne, ça me va. Personnellement, je ne suis pas un gros fumeur, mais j’ai des amis qui le sont, c’est courant ici.

Real style, real looks that’s what I love. Wherever it will goes, I don’t know, fashion goes in a circle and when you see that certain things are going to happen, it’s already too late to get into it, I prefer to just dig into what I like and stick with it and that changes just like your pallet changes. Today you eat Suri-namese and then the next day you need to get some Italian food you know? Everything is a cycle in the end. J / Can you tell us which music, sport, and street artists you would like to collaborate with in the future? P / Music wise, I would say Gucci Mane for sure, sports wise, Zinedine Zidane or Mesi and in terms of a street artist, let me think about that, that’s a hard one.. deceased? Living? [Laughs] I like Mike Kelley a lot, he did so many different things in his lifetime, I would have loved to have done something with him, he had such a wide array of mediums and I liked his approach to his work, it was really dope. J / Based in Amsterdam, the land of copious strains that are easily attainable, what is your opinion on marijuana? P/ My opinion about drugs in general is that if you like to use them, use them [laughs]. I don’t really mind, as long as you’re happy with it and you do not disturb others I’m good with it. Personally, I’m not a big smoker but I have friends that are, it’s not a really big thing here.

Page 78: Jacker Magazine #14

78

J / Des anecdotes sur des choses qui sont arrivées au shop ou avec la marque en général ? P / Pas vraiment, mais il nous arrive toujours des trucs qui se rapprochent de la loi de Murphy. On a certaines choses qui d’après nous se passeront très bien, mais au final il y a toujours quelque chose de fou qui se passe… comme un bug dans la matrice pour nous mais qui arrive tout le temps. On doit juste en rire et le corriger. Personne d’autre ne voit ces moments, mais on passe par beaucoup de temps, d’efforts et de lutte pour apporter aux gens ce qu’on aime. J / Pouvez-vous nous expliquer votre stratégie de petite distribution ? P/ Depuis qu’on est une marque avec un processus de créa-tion spécifique et qu’on a une place solide dans la musique ou dans d’autres projets créatifs, on pense que l’entourage de notre marque est super important. Les gens doivent croire en notre entourage, car ça en dit long sur la qualité et le processus de création, et que c’est important que tout soit cohérent. Je ne pense pas que la sursaturation soit une bonne chose, ce n’est pas personnel. On veut rester concentrés sur l’ouverture de nos boutiques à travers le monde, et pour ça, on aime garder le contrôle sur notre distribution. J / Un dernier mot ? P / Grosse dédicace aux supporters mec ! Tous les gens qui supportent Patta, en achetant, en checkant nos produits, en aimant… en détestant… tous ces gens sont la team Patta, sérieux.

J / Any antinodes that happen at the shop or with the brand in general? P / I mean not really, but we always have something with murphy’s law, we always have certain things that we think will work out perfectly but then in the end there is always some crazy shit that happens… like a glitch in the matrix for us but that happens all the time and we just have to laugh it off and fix it. No one else sees those moments, but there is a lot of time, effort, and struggle to get what we like to the people. J / Can you explain your strategy of small distribution?

P / Since we are a brand with a specific thought process and we have a firm backbone in music and other creative outlets, we think our surroundings for our brand are super impor-tant, people have to believe in the surroundings, it says a lot about the quality, the thought process and it’s just a matter if something fits.. I don’t think that oversaturation is a good thing, it’s not personal. We want to concentrate on opening our own stores worldwide and in order for that to happen, we like to keep control of our distribution. J / Any last words? P / Big shout outs to the supporters man! All the people that support Patta, whether they buy it, check our stuff out, like it .. hate it.. all of them are Team Patta for real.. we good.

Page 79: Jacker Magazine #14
Page 80: Jacker Magazine #14

80

Page 81: Jacker Magazine #14

81

Page 82: Jacker Magazine #14

- Rains -

- Edwin - - Wasted -

- Patta -

- DC Shoes x Big Brother -

- Dream Paris -

Shopping

- Billionaire Boys Club - - Sirius Clothing - - Gumball 3000 -

82

Page 83: Jacker Magazine #14

- Bombers -

- Tealer -

- Wrung - - Palace -

- DC Shoes x Big Brother -- Thrasher -

Shopping

Disponible dans les boutiques Citadium

- Cayler & Sons - - Alife - - Qhuit -

83

Page 84: Jacker Magazine #14

- Nike SB - - Adidas - - New Balance -

- Puma - - Reebok - - Vans -

- Nike - - Le Coq Sportif -

- Adidas -

- Asics - - Converse - - Emerica -

- Lakai - - DC Shoes -

- DC Shoes -

- DC Shoes -

- Globe -

Shopping

- Saucony -

84

Page 85: Jacker Magazine #14

- Cayler & Sons -

- Capland -

- Volcom -

- Tealer -

- Patta -

- Lacoste l!ve -

- DC Shoes -

- Wasted -

- Sirius Clothing -

- Northbeach -

- Wrung -

- Adidas -

- Carhartt -

- Cayler & Sons -

- Gumball -

Shopping

Disponible dans les boutiques Citadium

- Lacoste L!ve -

85

Page 86: Jacker Magazine #14

- Hawk -

- Smith - - Electric - - Cheapo -

- Cheapo - - Ray-Ban -

- Nixon -

- Casio - - ZRC -

- Cheapo -

- G-Shock x Alife -

- Nixon -

- Cheapo -

- Daniel Wellington -

Shopping

86

Page 87: Jacker Magazine #14

- Cayler & Sons -

- Adidas -

- Stance -

- Supreme - - Pioneer - - Tealer X Sennheiser - - Go Pro -

- Lacoste L!ve -

- Ucon -

- Polaroid -

- Eastpak - - Comütor -

- DC Shoes -

- Carhartt -

- Fred Perry -

- Diamond -

Shopping

Disponible dans les boutiques Citadium87

Page 88: Jacker Magazine #14

Smoker Corner

- Crafty - - Tealer -

- Plagron - - Rhino Vape -

- The Bulldog - - Sensi Seeds -

- The Bulldog -

- Green Box - - Sensi Seeds -

- Entourage -

- Finger -

- Big Bud -

88

Page 89: Jacker Magazine #14
Page 90: Jacker Magazine #14

- Bricktop -

- Attentat Graffiti -

- Creamy Heisenberg -

W W W . J A C K E R M A G . C O M / S H O P

- Coach Jacket - - Jacker x Northbeach -

- Jacker x Sixpack - - Supreme Hustle - - Black Cats -

Un pochon dejacker haze© offert avec chaque PRODUIT

100% CHOCOLAT | 0% THC

- Jacker x Wrung -

90

Page 91: Jacker Magazine #14

91

Page 92: Jacker Magazine #14

Subscribe

Vous avez raté le dernier numéro, vous êtes trop défoncé pour aller le chercher ou vous avez tout simplement envie de nous soutenir ? Abonnez-vous ou commandez nos anciens numéros sur notre shop en ligne.

You missed our last issue, were you too red-eye jedi to fight against the sofa and pick it up or simply you wanted to support us ? Subscribe or buy our previous issues online.

ABONNEMENT 1an / 4 numéros : 20€ MAGAZINES 6€ www.jackermag.com/ shop

92

Page 93: Jacker Magazine #14
Page 94: Jacker Magazine #14

JACKER WORKSHOPOur Crib

JACKER WORKSHOP

JACKER WORKSHOP - 35 RUE DU FAUBOURG DU COURREAU - 34000 MONTPELLIER - FRANCE

94

Page 95: Jacker Magazine #14
Page 96: Jacker Magazine #14
Page 97: Jacker Magazine #14

97

Page 98: Jacker Magazine #14
Page 99: Jacker Magazine #14
Page 100: Jacker Magazine #14

old Hats Headwear est le premier fabricant

français de casquettes, bobs et bonnets personnalisés.

Spécialisé dans la fabrication sur mesure premium, nous nous engageons à fournir des produits de la plus haute qualité, à la fois abordables en termes de tarifs ainsi que de minimums de commande.

De la création de fiches tech-niques jusqu’à la livraison du produit final en passant par la recherche de tissus, nous nous chargeons de tout.

Gérants de marque, de bou-tique, de label ou d’associa-tion, contactez-nous dès aujourd’hui et donnez vie à vos idées.

ZA Les Chênes302 avenue de Neuville78950 GambaisFRANCE

www.gold-hats.com/headwear/[email protected]+33 (0)9 77 19 55 45

200 B1B Nguyen Van HuongThao Dien, District 2Ho Chi Minh CityVIETNAM

Page 101: Jacker Magazine #14

old Hats Headwear est le premier fabricant

français de casquettes, bobs et bonnets personnalisés.

Spécialisé dans la fabrication sur mesure premium, nous nous engageons à fournir des produits de la plus haute qualité, à la fois abordables en termes de tarifs ainsi que de minimums de commande.

De la création de fiches tech-niques jusqu’à la livraison du produit final en passant par la recherche de tissus, nous nous chargeons de tout.

Gérants de marque, de bou-tique, de label ou d’associa-tion, contactez-nous dès aujourd’hui et donnez vie à vos idées.

ZA Les Chênes302 avenue de Neuville78950 GambaisFRANCE

www.gold-hats.com/headwear/[email protected]+33 (0)9 77 19 55 45

200 B1B Nguyen Van HuongThao Dien, District 2Ho Chi Minh CityVIETNAM

Page 102: Jacker Magazine #14
Page 103: Jacker Magazine #14
Page 104: Jacker Magazine #14