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La revue de l’Espace des sciences www.sciences-ouest.org n°300 JUILLET-AOÛT 2012 Neurophysiologie Des truites mises sous Prozac Actus Cuisson vapeur au menu des animaux Dossier spécial LA BD S’EMPARE DE LA SCIENCE

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Page 1: ISSUU SO 300

La revue de l’Espace des sciences

www.sciences-ouest.org n°300 JUILLET-AOÛT 2012

Neurophysiologie Des truitesmises sous Prozac

ActusCuisson vapeur aumenu des animaux

Dossier spécialLA BD S’EMPARE DE LA SCIENCE

Page 2: ISSUU SO 300

La revue de l’Espace des sciences

www.sciences-ouest.org n°300 JUILLET-AOÛT 2012

Neurophysiologie Des truitesmises sous Prozac

ActusCuisson vapeur aumenu des animaux

Dossier spécialLA BD S’EMPARE DE LA SCIENCE

Page 3: ISSUU SO 300

À L’ESPACEDES SCIENCES 19

L’AGENDA DE LA RÉDACTION 20

L’ÉPREUVE PAR 7GILBERT BLANCHARD, directeur d’un centre de biotechnologies en BretagneUne interview non scientifique 22

JUILLET-AOÛT 2012 N°300 SCIENCES OUEST3

Je suis arrivé à l’Espace des sciences en 1987 pourlancer une publication mensuelle dont l’objectifétait de diffuser la culture scientifique. Réseausera notre premier titre, justifié par notre volontéde mettre en réseau des mondes qui s’ignorent : la recherche, l’éducation, la culture...Rapidement notre territoire rennais s’élargit à laBretagne, Réseau devient Sciences Ouest. Portépar l’Espace des sciences, il associe une rédactioncomposée de journalistes scientifiques et un comité de lecture très actif.

Notre conviction est que l’homme du 21e siècleaura besoin de science pour s’adapter auxchangements qui s’annoncent, répondre auxbesoins de neuf milliards d’humains, sauvegarderla biodiversité, lutter contre le réchauffementclimatique, accéder à l’eau et à l’énergie...À nous de faire en sorte que la science occupe enBretagne la place qui lui revient dans la culture detous. Sciences Ouest en est un vecteur !

MICHEL CABARETDIRECTEUR DE L’ESPACE DES SCIENCES

DÉJÀ DEMAIN LES BRÈVES

CE QUE JE CHERCHEPar TINASHE MUTSVANGWA, chercheur en ingénieriebiomédicale « J’essaie d’améliorer la compréhension dufonctionnement de l’épaule » 4

DES TRUITES MISES SOUS PROZAC 4NUMÉRIQUEMENT BRETON 5CUISSON VAPEUR AU MENU DES ANIMAUX 6TOUS DANS LE MÊME LABO ! 7

DEMAIN LES ACTUS

MARIER SCIENCE ET BD, PARI RÉUSSI ! 8

COUVERTURE © SCHVARTZ

300 numéros d’actualité scientifique bretonne !

© NATHALIE BLANC

© ESPACE DES SCIENCES

© SCHVARTZ

UN NUMÉRO PLEIN DE BULLES ! 9 à 18

LA SEXUALITÉ DÉBRIDÉE DES PUCERONS 10

SUPERNÉNETTE : LE FUTUR A DE L’AVENIR 11

CLEBSTOMANIE 12

L’ARÉNICOLE À LA RESCOUSSE 13

QUI DE LA PLUME OU DE L’OISEAU... 14

LA RONDE DES BULLES 15

UN CERVEAU DANS VOTRE ORDINATEUR 16

L’EFFET BONNE HUMEUR DES FLEURS 17

L’HOMME QUI SAUVA L’EUROPE 18

POINTE SÈCHE PAR WILLIAM AUGEL

Suivez-nous sur Twitter @sciences_ouest et sur www.sciences-ouest.org

n°300 JUILLET-AOÛT 2012

Page 4: ISSUU SO 300

M édicament, effet cardio-vasculaire,Brest. Non, il ne s’agit pas deMediator mais d’antidépresseur : le

Prozac. Son principe actif, la fluoxétine, esttesté dans le Laboratoire de neurophysiolo-gie de l’université de médecine de Brest, sousl’œil vigilant de Jean-Claude Le Mével. Son équipe(1) participe à un programme

européen (Trans Channel Neuroscience Net-work - TC2N) consacré aux molécules pré-sentes dans l’environnement susceptibles deperturber le système endocrinien. Le prin-

cipe actif du Prozac est étudié autitre de sa présence

dans certainscours

d’eau, démontrée par plusieurs études cana-diennes notamment, et parce qu’il s’accu-mule dans le cerveau des poissons.L’équipe brestoise s’intéresse ainsi aux

effets potentiels de la fluoxétine sur le sys-tème cardio-vasculaire et le système respi-ratoire de la truite. « Curieusement, ce modèled’étude est intéressant par sa proximité avecl’homme, précise Jean-Claude Le Mével. Au cours de l’évolution, le cerveau humain aconservé les mêmes structures neuroanato-miques qui pilotent le cœur, les vaisseaux et lesmouvements respiratoires. »

Aussi, depuis octobre 2011, l’équipemesure les activités cardiaque (életrocardio-gramme), vasculaire (pression artérielle) etrespiratoire (mouvements ventilatoires) detruites auxquelles a été administré de lafluoxétine. Le site d’action du principe actifétant le cerveau, les réactions sont testéesà partir d’injection dans le troisième ven-tricule du cerveau, au voisinage de l’hypo-thalamus. Pour analyser les résultats, leschercheurs bénéficient de programmesinformatiques de traitement du signal déve-loppés, sur mesure, au sein du laboratoire. Et sur les graphes, un effet s’esquisse. C’est

la première conclusion de l’étude. « Il sepasse quelque chose au niveau du cœur, desvaisseaux et du système respiratoire », com-

mente Jean-Claude Le Mével.Difficile d’en dire plus pour

l’instant car les essais n’ensont qu’à leurs débuts.

Les résultats ontbesoin d’être

préc i -

sés et lesétudes complétées.

Par exemple, les effets sont mesurésaprès une injection dite “aiguë” et non aprèsdes injections répétées.L’équipe s’emploie actuellement à creu-

ser cette première approche en testantnotamment l’injection conjointe de fluoxé-tine et d’autres substances neuroactivespour préciser la voie et le(s) mécanisme(s)d’action.

(1)Laboratoire de neurophysiologie - Laboratoire de traitement del’information médicale (Latim)- Inserm UMR 1101- Institut fédératif derecherche Sciences et ingénierie en biologie santé (ScinBios).

Rens. : Jean-Claude Le Mével Tél. 02 98 01 64 [email protected]

Des truites mises sous Prozac

© BARBET

« J’essaie d’améliorer la compréhension du fonctionnement de l’épaule »

CE QUE JE CHERCHE

TINASHE MUTSVANGWACHERCHEUR EN INGÉNIERIEBIOMÉDICALE

Déjà demain

«

4 SCIENCES OUEST N°300 JUILLET-AOÛT 2012

J’étudie un domaine encore peuexploré : celui de la reconstruction de l’épaule. Je développe desmodèles statistiques et analytiques

de l’humérus et de l’omoplate pour mieuxconnaître les mouvements de cette partie ducorps. Je me sers d’une machine à rayons X

assez récente, le système EOS. Ses deuxrayons fonctionnant à 90 degrés permettentde calculer une image tridimensionnelle du système osseux auquel on s’intéresse.J’essaie ensuite de combiner cette imageavec celle issue de dispositifs de capture de mouvements des patients, comme ceuxutilisés pour les films d’animation.Une meilleure compréhension du

fonctionnement biomécanique de l’épaulepourrait déboucher sur des applicationsdans le domaine de la physiothérapie, quivise à restaurer les capacités fonctionnelleshumaines. En cas de blessure à l’épaule, parexemple, on pourrait observer grâce auximages 3D les mouvements du patient entemps réel, et réaliser plus facilement undiagnostic. Ce travail pourrait aussi servir à soigner certaines pathologies, comme le conflit antérosupérieur de l’épaule. On pourrait aussi améliorer la conceptiondes prothèses et mettre au point desprotocoles de réadaptation fonctionnelle plus performants. J’espère également que mes recherches

permettront de mieux analyser les relationsentre le cerveau et les mouvements del’épaule. »PROPOS RECUEILLIS PAR RAPHAËL BALDOS

Rens. : Tinashe Mutsvangwa Tél. 02 29 00 13 [email protected]

© DR

Tinashe Mutsvangwa estdocteur en ingénieriebiomédicale de l’université du Cap (Afrique du Sud).Récipiendaire d’une boursed’excellence de l’Universitéeuropéenne de Bretagne, il est accueilli à Brest par le Laboratoire de traitementde l’information médicale(Inserm UMR 1101), d’avril 2012 à mars 2014.D’autres articles sur ce thème ont été publiés dans le dossierL’homme réparé est en marche,dans Sciences Ouest n°296-mars 2012.

LES ÉCHOS DE L’OUEST

ÉLECTIONS À LA FONDATION DE RENNES1� La fondation de Rennes1, ayant pourobjectif de rapprocher l’université et lesentreprises, a élu une nouvelle présidente.Dans une volonté d’ouverture, elle vient dumonde de l’entreprise. Anne Le Goff, du Crédit Mutuel Arkéa succède ainsi à VincentMarcatté.

Rens. : www.fondation.univ-rennes1.fr

NOUVEAU PRÉSIDENT POUR LES GRANDES ÉCOLES � M’hamed Drissi, directeur de l’Institut dessciences appliquées de Rennes, a été élu à la présidence de la Conférence desdirecteurs des grandes écoles de Bretagne.Cette association regroupe vingt et unétablissements bretons. Elle vise à favoriserleurs échanges et à coordonner leurs actions.Rens. : www.cdgeb.org/actualites

CHANGEMENTS DE TÊTES

Des chercheurs analysent les effets d’un antidépresseursur les systèmes cardio-vasculaire et respiratoire.

© BILDERBERG

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JUILLET-AOÛT 2012 N°300 SCIENCES OUEST5

RENNES ATALANTE DÉBARQUE À SAINT-MALO � La technopole d’Atalante Saint-Malo a étéinaugurée le 22 juin. Résultat du rapprochementdes villes de Saint-Malo et Rennes, elle faitpartie intégrante de la technopole rennaise.Elle est spécialisée dans les biotechnologiesmarines et les technologies de l’information etde la communication.Rens. : www.stmalo-agglomeration.fr/Atalante_saint_malo

Numériquementbreton

CLAP SUR LES TERRESAUSTRALES� À l’occasion des journéesde la mer, du 8 au 10 juin,Océanopolis a dévoilé sonnouveau film panoramique,intitulé 49° Sud-Natureaustrale, en référence au lieude tournage. Trois membresde l’association audiovisuelleAqua Sapiens, basée près deLorient, se sont rendus surces terres extrêmes, guidéspar les équipes de l’InstitutPaul-Émile-Victor.

Rens. : www.oceanopolis.com

LE DÉFI DU LAIT EN POUDRE � Pas si simple de faire du lait en poudre : sarecette sans cesse améliorée complique sonséchage et sa réhydratation. Afin de prédire lecomportement des nouvelles formules, uneéquipe de l’Inra de Rennes(1) a développé unlogiciel dont se sont équipés les principauxgroupes laitiers mondiaux. Ils peuvent ensuitefaire des tests dans la tour de séchage del’institut, reproduction de la leur à l’échelle unvingtième. Un colloque international sur lesujet a été organisé du 19 au 21 juin à Saint-Malo à l’initiative de Pierre Schuck, membre decette équipe. Il a réuni plus de 400 professionnels de la recherche et de l’industrie laitière.(1)Unité mixte de recherche Inra/Agrocampus Ouest “Science et technologie du lait et de l’œuf”.

Rens. : Pierre Schuck Tél. 02 23 48 53 32, [email protected]

EMERGYS, DOUZE ANS APRÈS � Incubateur de projets innovants fédérantles sept technopoles bretonnes et desétablissements de recherche etd’enseignement supérieur, créé en 2000,Emergys vient de faire le bilan de plus de dixans d’activité. Depuis son commencement, il a accompagné la création de 122 sociétés,qui représentent actuellement 600 emplois.Rens. : Tél. 02 99 12 73 82, [email protected]

L’IRRIGATION ASSÈCHE LES ÉTATS-UNIS� Aux États-Unis, l’irrigation intensive a fait de la Central Valley, en Californie,et des hautes plaines, qui traversent le pays depuis le Nebraska jusqu’auTexas, les greniers à grains et à légumes du pays. Un statut précaire, car lesressources en eau qui les alimentent diminuent. « Sur les hautes plaines, c’est un aquifère fossile qui est exploité, explique Laurent Longuevergne,géophysicien à l’Université de Rennes1, cosignataire d’une étude parue en maidernier(1), il ne se recharge pas. Il sera inexploitable d’ici quelques dizainesd’années dans certaines parties du Texas. » Quant à ceux de la Central Valley,les périodes humides ne permettent pas de les recharger totalement. Cet étatdes lieux a aussi permis d’éprouver la qualité des données du satellite Grace,qui mesure des variations ténues de gravité terrestre, dont on peut déduire les variations des masses d’eau. « Nous avons obtenu les mêmes résultatsqu’avec les piézomètres installés au sol. » Le satellite, plus global, permettrade transposer ces travaux à d’autres systèmes aquifères.(1)Dans Proceedings of the National Academy of Sciences.

Rens. : Laurent Longuevergne Tél. 02 23 23 65 46, [email protected]

© KLAUS D. FRANCKE

TECHNOPOLES

79 % des personnes interrogées vial’étude(1) ont accès à Internetdepuis leur domicile. « Cela repré-

sente une progression de quinze points en troisans », se réjouit Gwenegan Bui, vice-présidentdu Conseil régional de Bretagne(2). Le mêmede rappeler l’objectif de la fibre optique pourtous d’ici 2018, un investissement « équivalantau projet de TGV, soit 1,8 milliard d’euros. »En ce qui concerne les nouveaux outils deconnexion nomades, les Bretons ne sont pasen reste, voire prennent de l’avance : 18%d’entre eux utilisent un smartphone quandla moyenne nationale est de 17%. Ils sont5% à posséder une tablette pour 4% des Fran-çais. Par contre, sans surprise, l’utilisation deces outils est fonction de la génération et dela situation sociale. Connecté soit, mais pourfaire quoi ? À la maison, les Bretons commu-niquent, cherchent de l’information, consul-tent leurs comptes voire achètent (69% ontdéjà réalisé un achat en ligne) et s’expriment(un peu) sur les forums ou les blogs. Ce qu’ilssouhaitent maintenant c’est réaliser desdémarches administratives en ligne.(1)L’étude menée en mars 2012 par le groupement Marsouin sur les pra-tiques numériques des Bretons a porté sur 2016 personnes représen-tatives de la population, âgées de 15 ans et plus. (2)Chargé de la politiqueterritoriale et du numérique.

Rens. : www.marsouin.org

IMAGINER LE FUTUR AVEC UNE TWINGO � Les élèves du lycée Saint-Étienne de Cesson-Sévignéet de l’École catholique d’artset métiers (Ecam) de Rennesont remporté le premier prixde la mobilité durable dutrophée de la Société desingénieurs de l’automobile.Pour cela, ils ont revisité uneTwingo, la dotant d’unmoteur fonctionnant à l’huilede colza et d’un autreélectrique.

Rens. : www.sia.fr/trophee.htm

UN SITE GÉOLOGIQUE...SUR INTERNET !� Louis Géli, géophysicien audépartement géosciencesmarines à Ifremer Brest, faitpartie des 28 scientifiques de toutes nationalités réunisdans le Web documentaireWebgeol réalisé par la chaîneArte. Ce site interactif sur les sciences géologiquesaccompagne une sériedocumentaire diffusée sur la chaîne en juin, intitulée La valse des continents, etdisponible VOD.Rens. : www.webgeol.com/fr

© DANIEL PANGBOURNEC-IMAGE SOURCE

UN CHEVALIER À ROSCOFF� Bernard Kloareg, directeur dela Station biologique de Roscoff, a reçu les insignes de chevalier de l’ordre national du Mérite le 25 mai dernier en présence de la ministre Marylise Lebranchu.

Rens. : Marielle Guichoux Tél. 02 98 29 23 02 [email protected]

DÉCORATION

Page 6: ISSUU SO 300

Et voici qu’avec l’été 2012 arrive le n°300 ! Après le 100e qui retraçaitdix ans de culture scientifique, le 200e qui revenait sur l’histoire de dixaventures de recherche... Que faire pour marquer le coup du 300e sans serépéter ? Nos pérégrinations sur Internet et la découverte de MarionMontaigne, auteure d’un blog BD scientifique(1), la rencontre de PhilippeSquarzoni avec des chercheurs rennais autour de sa BD sur le changementclimatique (lire ci-contre) et d’autres actualités où, toujours la BDs’immiscait, nous ont fait sauter le pas : et si nous “passions la plume” ?

Nous avons donc activé nos réseaux pour trouver des candidats (ce qui n’a pas étédifficile) et leur avons proposé une vingtaine d’articles déjà publiés, que nous avons jugés

“transposables en BD”. Le défi : que les auteurs-illustrateurs s’en inspirent,retranscrivent le sujet en images, ou imaginent la suite del’histoire... Voici le résultat : un dossier de neuf pages où lascience(2) est croquée en BD. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à le lire que

nous à le faire. Bonne découverte !NATHALIE BLANC

(1)www.tumourrasmoinsbete.blogspot.fr. (2)Chaque planche est accompagnée d’un résumé del’article original et de ses références (numéro et date de parution).

UN NUMÉRO PLEIN DE BULLES!

© SCHVARTZ

La sexualité débridée des puceronsWilliam Augel ...............................................................P.10Supernénette : Le futur a de l’avenirBélom....................................................................................P.11ClebstomanieGérard Cousseau........................................................P.12L’arénicole à la rescousseLaëtitia Rouxel..............................................................P.13Qui de la plume ou de l’oiseau...Bettina Egger .................................................................P.14La ronde des bullesTofépi.....................................................................................P.15OpenViBE : Mettez un cerveau dans votre ordinateurMandragore ....................................................................P.16L’effet bonne humeur des fleursHélène Coudray...........................................................P.17L’homme qui sauva l’EuropeSchvartz..............................................................................P.18

JUILLET-AOÛT 2012 N°300 SCIENCES OUEST9

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Le puceron est un animal petit mais au fonctionnement complexe : il est capabled’adapter son mode de reproduction au fil des saisons. Au printemps et en été, lafemelle se reproduit par parthénogenèse : elle donne naissance à des larves (jusqu’à

150) qui portent exactement le même patrimoine génétique qu’elle et se reproduisent dela même façon. Cette expansion très rapide de la population, qui favorise le nombred’individus aux dépens du brassage génétique, explique les ravages de l’insecte à cettesaison.À l’automne, les femelles passent à la reproduction sexuée. Elles donnent naissance àdes femelles sexuées et à des mâles. Les œufs pondus suite à leur accouplement sontrésistants au froid et sont ainsi capables de passer l’hiver.Sachant que certains pesticides sont en cours d’interdiction, des chercheurs rennaisessayent de trouver des gènes qui fonctionnent différemment selon le mode dereproduction pour tenter de comprendre ce mécanisme et aussi de stopper la proliférationdes pucerons au printemps.

Inspiré de La sexualité débridée des pucerons, Sciences Ouest n°236-octobre 2006, p.13.

10 SCIENCES OUEST N°300 JUILLET-AOÛT 2012