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1 Le journal des francophones du Nunavut Le Nuna voix Édition du 13 décembre 2017 ISSN 2291-8914 & ISSN 2291-8922 La construction identitaire : Qu’est-ce que ça mange en hiver? Simon Houle, Le Nunavoix Deuxième entretien : William Pothier Dans les cercles francophones de milieux minoritaires, les pédagogues poussent, depuis quelques années, un nouveau concept pour contrer l’assimilation vers l’anglais : la construction identitaire. Derrière ce concept, nous retrouvons l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF), un joueur important dans la protection de la langue et la culture francophones au pays. Depuis 70 ans, cette association propose un modèle qui séduit par sa pertinence et son effet à long terme sur les communautés. L’ACELF avance que chaque personne possède plusieurs strates identitaires qui la définissent et évoluent selon les contextes et le temps. C’est le rôle de l’école, en plus du succès scolaire, de se préoccuper du développement personnel et social des enfants pour qu’ils puissent se définir et se reconnaître comme francophone. Le Nunavoix poursuit sa série de trois entretiens pour parler d’identité francophone dans le Nord avec William Pothier, 11 ans : William, l’ainé de trois garçons d’une famille québécoise arrivée à Iqaluit il y a plus de quinze ans pour y fonder une compagnie de guide aventure ainsi qu’une famille, est né sur la Terre de Baffin. On sent la fierté dans sa réponse : « Ouais, je suis né ici! » Qu’il soit d’ici n’étonnerait personne, même après une brève rencontre avec ce grand garçon taillé pour l’aventure. En bon apprenti de son père, il possède une connaissance du plein air et de ses secrets, et il se considère chanceux de vivre ce que les autres peuvent voir comme de l’aventure mais qui, pour lui, n’est que normalité. Il le dit lui-même : « Je sais bien que ce n’est pas tout le monde qui possède une équipe de chiens de traîneau, mais j’ai des amis qui en ont une aussi, je ne suis pas le seul. » Comme William fit sa première sortie en traîneau à chiens lorsqu’il avait moins de cinq jours, autant dire qu’il est né dans la toundra! Que ce soit en kayak, en camping ou à la cabane familiale, il bouge beaucoup et se considère comme un authentique garçon du Nord : « Je suis un peu comme un Inuit! » En lui expliquant la construction identitaire, nous lui demandons de se définir en quelques mots : « Francophone du Nord de cultures mélangées! » À 11 ans, ça en fait beaucoup. William fréquente une école anglophone où il apprend aussi l’inuktitut et le français. « Je parle toujours en français à la maison et avec ma famille, j’ai plusieurs amis francophones aussi, il y en a beaucoup ici. » Il participe aussi à un club d’improvisation, le midi, à l’école des Trois- Soleils. Il aime les langues et est bien au fait de l’utilité de les connaître : « Pour le travail, mais aussi pour parler aux amis. » William apprend l’inuktitut depuis trois ans à l’école. D’abord à l’école Nanook, sise à Apex, puis maintenant à l’école Aqsarniit il continue son parcours scolaire; il est en 6 e année. « J’ai pris l’option français et l’option inuktitut cette année, je veux parler les trois langues! » Quand nous lui demandons s’il note des différences en ville entre les cultures inuite, francophone et anglophone, il donne une réponse inclusive : « Non, ce n’est pas vraiment important les différences. » Voilà une vision globale de la nordicité et de ses gens. Un tout plutôt que des groupes qui se côtoient. William apprécie la petite dimension de sa communauté : « Je vois toujours des amis quand je vais quelque part. Ici, il y a beaucoup de chances de rencontrer des gens que tu connais en allant au Northmart! » Il sait aussi que la communauté n’est petite que pour ceux qui restent au-dedans car dehors, c’est grand! « C’est dur ici, il fait froid et noir pendant un gros bout de l’année, mais j’aime le printemps quand il y a encore de la neige et que c’est un peu plus chaud. » Le plus dur pour lui, c’est les amis qui partent : « Les gens veulent retourner dans leur famille; les francophones ne restent pas longtemps, mais mes amis Inuits restent. » Il ajoute : « Je garde contact avec Skype, le téléphone ou les emails pour pratiquer mon français écrit; ma famille me visite ici aussi, mais quand je vais dans le Sud, c’est trop chaud! » D’un naturel calme et posé, il termine quand même l’entretien avec une déclaration solennelle d’un ton fort qui détonne avec le reste de la conversation : « Je suis fier d’être francophone et de parler trois langues! » Nous le croyons! www.acelf.ca/construction-identitaire William à droite, en compagnie de ses frères Victor (centre) et Arthur (gauche). Les Petits Roberts reflètent les grandes ères «Tweeter», «uberiser» et… «plate» acceptés en 2017 Michèle Villegas-Kerlinger, L’Express Cett année le Petit Robert fête ses 50 ans! Bien qu’il ne soit plus de la première jeunesse, le fameux dictionnaire de langue française sait très bien se réinventer à chaque nouvelle parution. Ironie du sort, la première édition de l’ouvrage, publié par les Dictionnaires Le Robert, a vu le jour en 1967, l’année du centenaire du Canada et de l’expo 67 de Montréal. La publication du Petit Robert des noms propres a suivi en 1974. Une deuxième édition du « Little Bob », terme fami- lier employé par l’écrivain français Jean-Pierre La- croux, est sortie en 1977, et une troisième, en 1993. Trois ans plus tard, le Petit Robert a été mis en CD-ROM, et depuis 2009, ses amateurs peuvent le trouver en ligne. D’autres éditions notables du

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Page 1: ISSN 2291-8914 & ISSN 2291-8922 Édition du 13 … · 2018-03-29 · école anglophone où il apprend aussi l’inuktitut ... année, je veux parler les trois langues! » Quand nous

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Le journal des francophones du Nunavut

Le NunavoixÉdition du 13 décembre 2017

ISSN 2291-8914 & ISSN 2291-8922

La construction identitaire : Qu’est-ce que ça mange en hiver?Simon Houle, Le Nunavoix

Deuxième entretien : William Pothier

Dans les cercles francophones de milieux minoritaires, les pédagogues poussent, depuis quelques années, un nouveau concept pour contrer l’assimilation vers l’anglais  : la construction identitaire. Derrière ce concept, nous retrouvons l’Association canadienne d’éducation de langue française (ACELF), un joueur important dans la protection de la langue et la culture francophones au pays. Depuis 70 ans, cette association propose un modèle qui séduit par sa pertinence et son effet à long terme sur les communautés. L’ACELF avance que chaque personne possède plusieurs strates identitaires qui la définissent et évoluent selon les contextes et le temps. C’est le rôle de l’école, en plus du succès scolaire, de se préoccuper du développement personnel et social des enfants pour qu’ils puissent se définir et se reconnaître comme francophone.

Le Nunavoix poursuit sa série de trois entretiens pour parler d’identité francophone dans le Nord avec William Pothier, 11 ans :

William, l’ainé de trois garçons d’une famille québécoise arrivée à Iqaluit il y a plus de quinze ans pour y fonder une compagnie de guide aventure ainsi qu’une famille, est né sur la Terre de Baffin. On sent la fierté dans sa réponse : « Ouais, je suis né ici!  » Qu’il soit d’ici n’étonnerait personne, même après une brève rencontre avec ce grand garçon taillé pour l’aventure. En bon apprenti de son père, il possède une connaissance du plein air et de ses secrets, et il se considère chanceux de vivre ce que les autres peuvent voir comme de l’aventure mais qui, pour lui, n’est que normalité. Il le dit lui-même : « Je sais bien que ce n’est pas tout le monde qui possède une équipe de chiens de traîneau, mais j’ai des amis qui en ont une aussi, je ne suis pas le seul. » Comme William fit sa première sortie en traîneau à chiens lorsqu’il avait moins de cinq jours, autant dire qu’il est né dans la toundra! Que ce soit en kayak, en camping ou à la cabane familiale, il bouge beaucoup et se considère comme un authentique garçon du Nord : « Je suis un peu comme un Inuit! »

En lui expliquant la construction identitaire, nous lui demandons de se définir en quelques mots  : « Francophone du Nord de cultures mélangées! » À 11 ans, ça en fait beaucoup. William fréquente une école anglophone où il apprend aussi l’inuktitut et le français. «  Je parle toujours en français à la maison et avec ma famille, j’ai plusieurs amis francophones aussi, il y en a beaucoup ici.  » Il participe aussi à un club d’improvisation, le midi,

à l’école des Trois-Soleils. Il aime les langues et est bien au fait de l’utilité de les connaître  :  «  Pour le travail, mais aussi pour parler aux amis. » William apprend l’inuktitut depuis trois ans à l’école. D’abord à l’école Nanook, sise à Apex, puis maintenant à l’école Aqsarniit où il continue son parcours scolaire; il est en 6e année. « J’ai pris l’option français et l’option inuktitut cette année, je veux parler les trois langues!  » Quand nous lui demandons s’il note des différences en ville entre les cultures inuite, francophone et anglophone, il donne une réponse inclusive : «  Non, ce n’est pas vraiment important les différences. » Voilà une vision globale de la nordicité et de ses gens. Un tout plutôt que des groupes qui se côtoient.

William apprécie la petite dimension de sa communauté : « Je vois toujours des amis quand je vais quelque part. Ici, il y a beaucoup de chances de rencontrer des gens que tu connais en allant au Northmart! » Il sait aussi que la communauté n’est petite que pour ceux qui restent au-dedans car dehors, c’est grand! « C’est dur ici, il fait froid et noir pendant un gros bout de l’année, mais j’aime le printemps quand il y a encore de la neige et que c’est un peu plus chaud. »

Le plus dur pour lui, c’est les amis qui partent  : «  Les gens veulent retourner dans leur famille; les francophones ne restent pas longtemps, mais mes amis Inuits restent.  » Il ajoute  : «  Je garde contact avec Skype, le téléphone ou les emails pour pratiquer mon français écrit; ma famille me visite ici aussi, mais quand je vais dans le Sud, c’est trop chaud!  » D’un naturel calme et posé, il termine quand même l’entretien avec une déclaration solennelle d’un ton fort qui détonne avec le reste de la conversation :

« Je suis fier d’être francophone

et de parler trois langues! »

Nous le croyons!

www.acelf.ca/construction-identitaire

William à droite, en compagnie de ses frères Victor (centre) et Arthur (gauche).

Les Petits Roberts reflètent les grandes ères«Tweeter», «uberiser» et… «plate» acceptés en 2017

Michèle Villegas-Kerlinger, L’Express

Cett année le  Petit Robert  fête ses 50 ans! Bien qu’il ne soit plus de la première jeunesse, le fameux dictionnaire de langue française sait très bien se réinventer à chaque nouvelle parution.

Ironie du sort, la première édition de l’ouvrage, publié par les  Dictionnaires Le Robert, a vu le jour en 1967, l’année du centenaire du Canada et de l’expo 67 de Montréal. La publication du Petit Robert des noms propres a suivi en 1974.

Une deuxième édition du « Little Bob », terme fami-lier employé par l’écrivain français Jean-Pierre La-croux, est sortie en 1977, et une troisième, en 1993.

Trois ans plus tard, le Petit Robert  a été mis en CD-ROM, et depuis 2009, ses amateurs peuvent le trouver en ligne. D’autres éditions notables du

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Nouvelles CFRTCFReT et j'aime ça!

Une place se libère sur le comité radio de CFRT ! Un mandat passionnant : celui de participer à la programmation de la seule radio communautaire d’Iqaluit. En ondes depuis 23 ans grâce au soutien d'innombrables passionnés, CFRT est toujours à la recherche de nouveaux collaborateurs... contactez-nous pour plus d'information!

Vous voulez faire de la radio? Faites-nous part de votre intérêt en visitant l’onglet « s’impliquer » de notre site internet pour nous soumettre votre projet !

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Rendu possible grâce au soutien financier du Ministère de la Culture et du Patrimoine du Gouvernement du Nunavut et à Patrimoine canadien.

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Les francophones résidant à l’extérieur d’Iqaluit peuvent faire un appel à frais virés.

dictionnaire populaire ont été publiées en 2007, pour son 40e anniversaire, et à chaque année à partir de 2012.

Paul RobertLes Éditions Le Robert ont été fondées par le lexicographe et éditeur Paul Robert. C’est en préparant la rédaction d’une thèse que le jeune juriste s’est rendu compte que les dictionnaires à sa disposition, dont le vieux Littré et les six volumes du Larousse du 20e siècle, ne répondaient pas à son besoin de trouver les associations entre les mots.

C’est alors que l’idée lui est venue de créer un nouveau dictionnaire pour combler cette lacune. Dans ce but, Paul Robert s’est tourné vers la lexicographie dès 1945 et s’est mis peu après à l’élaboration du Dictionnaire général des mots et des associations d’idées.

Devenu par la suite  le  Dictionnaire alphabétique et analogique, puis  Le Grand Robert de la langue française, cet ouvrage imposant de six volumes s’est matérialisé enfin après une vingtaine d’années de travail.

En 1950, le premier volume de ce dictionnaire monumental a reçu l’approbation de la sacro-sainte Académie française.

En 1951, M. Robert a fondé sa maison d’édition la Société du Nouveau Littré. Il n’a pas tardé à mettre sur pied une équipe de linguistes chevronnés pour le seconder dans sa tâche. De nombreux dictionnaires ont été publiés par la suite dont le but était de servir l’expression en français de la pensée humaine.

150 nouveaux motsVoilà pour la petite histoire. Maintenant, place à une petite liste non exhaustive de quelques-uns des 150 nouveaux mots que l’on trouvera dans le Petit Robert de 2017. De quoi nous montrer à quel point notre société a évolué en 50 ans!

Informatiqueun (e) droniste – personne qui dirige un drone

un émoji – petite image utilisée dans un message électronique pour exprimer une émotion, représenter un personnage, une action

geeker – (fam.) – passer du temps sur son ordinateur

un hackathon – événement au cours duquel des spécialistes se réunissent durant plusieurs jours autour d’un projet collaboratif de programmation informatique ou de création numérique

la nomophobie – dépendance extrême au téléphone portable

une sitographie – liste de sites Internet, de pages web relatifs à un sujet donné

troller – poster des trolls; attaquer, mettre en cause (qqn) en postant des trolls à son sujet

tweeter – poster des tweets; poster (une information) dans un tweet

la twittosphère – communauté des personnes qui postent des tweets et de celles qui les lisent

ubériser – déstabiliser et transformer (un secteur d’activité) avec un modèle économique innovant tirant parti des nouvelles technologies

un youtubeur – personne qui publie ses propres vidéos sur le site YouTube

Cultureun matinalier – personne qui anime une émission matinale

spoiler – gâcher l’effet de surprise en dévoilant un élément clé

Gastronomiele pad thaï – plat traditionnel thaïlandais

un ristrette – Suisse – café très serré

un viandard – chasseur, pêcheur sans scrupule ; personne qui aime la viande, qui en mange beaucoup

Francophonieun bisseur – Belgique, R.D. du Congo, Rwanda – redoublant

s’enjailler – Côte d’Ivoire, langage des jeunes (fam.) – s’amuser, faire la fête

une massothérapie – Canada – traitement thérapeutique par des massages

plate – Canada (fam.) – ennuyeux, sans intérêt

Environnementune écocité  – agglomération urbaine ou quartier dont la conception et le

développement sont respectueux de l’environnement

l’écoconception  – (f.) – conception industrielle respectueuse de l’environnement

un lombricomposteur  – composteur qui utilise l’absorption des matières organiques par les vers de terre pour produire un compost appelé lombricompost

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Pieds nus dans l'aube, film de Francis Leclerc 14 décembre , au Franco-Centre, portes 19h30, film 20h.

École des Trois-Soleils Le spectacle de Noël de l’école des Trois-Soleils aura lieu lundi le 18 décembre. Le spectacle débutera à 19hrs et les portes ouvriront dès 18h30. Bienvenu à tous!

Vendredi le 15 décembre la ligue d’improvisation de l’école des Trois-Soleils participera au dernier match d’impro de l’année au Franco-Centre. Les portes ouvriront à 18hrs. À ne pas manquer.

Collecte de canettes du CPE Les petits nanooksTout au long de l'année, aidez le CPE à ramasser de l'argent pour ses activités en déposant vos canettes de boissons gazeuses vides dans la boîte située sur le terrain entre le Baffin Gas Bar et le Discovery.

Le Groupe de zen Sôtô d'IqaluitRencontres pour méditation zazen et études bouddhistes. Dimanches, 10h à 12h. Studio Saimavik, édifice 754, prom. Ben Ell Renseignements : [email protected]

Pour contacter l'AFNMaxime Joly, directeur général : [email protected] ou 979-4606

Ivo Vigouroux, coordonnateur du Franco-Centre : [email protected] ou 979-4606

Fanny He, coordonnatrice radio CFRT : [email protected] ou 979-1073

Catherine Blondin-Couture, coordonnatrice développement et programmation pour CFRT : [email protected]________________________________________

Pour faire paraître une annonce communautaire, envoyez un courriel avec votre court texte à [email protected]

ANNONCES COMMUNAUTAIRES

En tant que gouvernement, nous renforçons notre modèle unique de gouvernance lequel intègre les valeurs sociétales des Inuit, favorise et renforce l’utilisation de la langue inuit, assure une fonction publique représentative et la collaboration avec nos voisins circumpolaires et nos partenaires pour concrétiser la réussite du Nunavut.En tant qu’employeur, nous améliorons les initiatives locales d’éducation et de formation tout en continuant à offrir des possibilités de carrière stimulantes dans un environnement unique.Nous comptons sur l’expertise de nos gens – au sein de nos divers organismes, ministères et autres instances – en effectuant notre travail dans les trois langues offi cielles de notre territoire, dont le français.Explorez les possibilités d’emplois que nous offrons sur notre site Web. Revenez souvent consulter le site car des mises à jour sont faites chaque semaine. Découvrez des emplois en tous genres et de divers niveaux dans des domaines tout aussi variés que stimulants.Joignez-vous au gouvernement du Nunavut pour aller de l’avant ensemble. Aidez-nous à bâtir un avenir radieux tout en réalisant pleinement votre potentiel.

gov.nu.ca/fr

Avec l’une des populations les plus jeunes et à la croissance la plus rapide au Canada, le Nunavut est un territoire animé et dynamique, déterminé à devenir un endroit encore meilleur pour les générations futures.

ENSEMBLEALLER DE L ’AVANT

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Commissaire Raymond Théberge

Défenseur des droits ou serviteur du pouvoir ?Jean-Pierre Dubé, Francopresse

Dès la première étape visant la confirmation de son choix comme commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge a fait sourciller lors de son passage devant le Sénat, le 4  décembre. Après avoir déclaré que la dualité linguistique est « une valeur ajoutée  », le candidat du premier ministre Justin Trudeau a été rabroué par le sénateur Serge Joyal, lui rappelant que «  l’égalité linguistique est un droit ».

Le recteur et vice-chancelier de l’Université de Moncton est, après Madeleine Meilleur, le second candidat présenté par le gouvernement depuis le départ du commissaire Graham Fraser en 2016. Après avoir été nommé fin novembre, son choix doit être accepté par les deux chambres du Parlement. Au Sénat, il a été questionné sur ses capacités de chien de garde.

«  Ce qui est important est de faire avancer les dossiers, a répondu le Manitobain d’origine. Le style, c’est une chose ; mais le résultat, c’est plus important. Et l’Université de Moncton est plus forte aujourd’hui qu’elle ne l’était il y a cinq ans. »

Le sénateur Joyal a questionné cette affirmation en citant le quotidien Acadie Nouvelle du 25  novembre. En éditorial, François Gravel avait partagé son impression que les communautés de langue officielle risquent de trouver en Raymond Théberge un serviteur du gouvernement plutôt qu’un défenseur. Il a comparé le candidat à ses prédécesseurs, Dyane Adam et Graham Fraser.

« Nous parlons ici de deux personnes qui n’avaient pas peur de ruer dans les brancards et d’aller au front. Ils ne se contentaient pas de rédiger des

rapports qui étaient ensuite ignorés par les ministres en place. Au contraire, ils prenaient tous les moyens à leur disposition pour forcer le gouvernement à respecter ses obligations, quitte à se faire des ennemis en chemin. »

Les nominations sont-elles indépendantes ?L’éditorialiste de L’Express de Toronto, François Bergeron, partage ce point de vue. Selon lui, l’administration libérale consulte beaucoup, mais sa capacité d’écoute laisse à désirer. Il n’est pas certain que les nominations fédérales sont véritablement indépendantes et que ce candidat possède assez de mordant.

« C’est un universitaire, donc au mieux un conciliateur, au pire un “grand parleur petit faiseur”. Graham Fraser était un journaliste, donc à la fois penseur et fonceur. Qu’est-ce qu’on recherche : un avocat, un militaire ? Pour en juger, il faudrait connaître les autres candidatures. »

François Bergeron regrette que le premier ministre ne semble pas avoir compris son obligation de consulter l’opposition avant de nommer des officiers parlementaires. «  Mais au moins, ce n’est pas une nomination ouvertement partisane. Je pense que M.  Théberge peut convaincre conservateurs et néo-démocrates qu’il ne sera pas une marionnette des libéraux. »

La politicologue Stéphanie Chouinard, du Collège militaire royal de Kingston, déplore que le gouvernement n’ait pas revu « substantiellement » le processus de nomination après l’échec de la candidature de Madeleine Meilleur en juin. Elle s’étonne que, « malgré une couverture médiatique accrue, encouragée par le scandale de l’été dernier », ce candidat ne soit pas connu du public.

«  Il sera d’autant plus important que M.  Théberge prouve au Comité permanent des langues officielles — et aux Canadiens s’intéressant à la question plus largement — qu’il a une vision claire des défis qu’il souhaite relever durant son mandat. »

La nomination sera-t-elle contestée ?Le professeur Frédéric Boily du Campus Saint-Jean, à Edmonton, estime que la nomination de Raymond Théberge est un pas dans la bonne direction. Il regrette toutefois que le processus continue à montrer des allures de partisanerie qui risquent de nuire au nouveau commissaire.

« S’il ne se montre pas assez actif dans la défense du français, les soupçons d’être un “ami” du parti au pouvoir reviendront, ce qui pourrait le mettre

Avant de devenir recteur et vice-chancelier de l’Université de Moncton, Raymond Théberge a été sous-ministre adjoint au ministère de l’Éducation de l’Ontario (2009-2012) et DG du Conseil des ministres de l’Éducation du Canada (2005-2009). (Photo : Université de Moncton)

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Le Nunavoix prendra une pause durant le temps des fêtes. Nous serons de retour le 24 janvier. Bon temps des fêtes à tous!

Si vous désirez collaborer au Nunavoix, être ajouté à la liste d'envoi ou faire paraître une annonce, veuillez communiquer avec nous à [email protected] Merci aux bénévoles qui s'impliquent dans Le Nunavoix et au comité de rédaction. Leur travail est indispensable au succès du Nunavoix. Le Nunavoix est rendu possible grâce au soutien financier du Ministère de la Culture et du Patrimoine du Gouvernement du Nunavut et à Patrimoine canadien.

Le Nunavoix

Développement arctique : D’un océan à l’autre en passant par le troisièmeNicolas Servel, L’Aquilon

L’histoire ne traite pas toujours du passé. Aux Territoires du Nord-Ouest, c’est aujourd’hui qu’elle s’écrit. Le 15 novembre, la toute nouvelle route qui relie Tuktoyaktuk à Inuvik est accessible en toute saison à quiconque osera la parcourir.

La route 10, pavée d’inconnues et pleine de promesses« Indéniablement, les choses vont changer pour la collectivité de Tuktoyaktuk », annonçait Wally Schumman, ministre de l’Infrastructure ainsi que de l’Industrie, du Tourisme et des Investissements, lors de la cérémonie d’ouverture de la route qui relie désormais le Canada à son troisième océan, à la collectivité de Tuktoyaktuk et peut être, un jour, aux importantes ressources naturelles qui gisent non loin.

Si la levée du moratoire sur l’exploitation des ressources naturelles de la région, synonyme de développement économique important, n’est pas d’actualité, les habitants de Tuktoyaktuk sont positifs, comme l’indique leur maire, Joe Nasogaluak : « On a la possibilité de sortir de chez nous à n’importe quel moment de l’année. Ce sera bon pour nos jeunes qui pourront revenir plus facilement de l’école les fins de semaine et pour leur famille qui pourra aller les voir à Inuvik. »

Outre les déplacements facilités dans la région, la baisse des prix des produits de consommation, la création de nouveaux emplois et le développement du tourisme font partie des effets bénéfiques que devrait apporter la route. Shelby Steen, native de Tuktoyaktuk et conductrice de camion, est de cet avis. « La construction n’a pas toujours été facile, mais c’est bon pour notre communauté. Je crois qu’elle va grandir grâce à la route. Nous aurons besoin de cafés, d’hôtels, de restaurants, d’espace de campements, ça va grandir. On est très fiers de ce qu’on accomplit. »

Près de 40 emplois permanents seront d’ailleurs créés afin d’assurer l’entretien de la route et une vingtaine d’autres pourraient voir le jour dans le domaine touristique. D’un autre côté, le projet routier a offert la possibilité à 185 personnes de se former, notamment des chauffeurs routiers de classe 1 et 3 ainsi que des opérateurs d’équipement. Si cela ne leur garantit pas forcément un emploi dans un avenir proche, ces travailleurs disposent désormais de compétences transférables, qu’ils pourront utiliser lorsque d’autres occasions se présenteront.

Il reste difficile de savoir ce qui se passera. Un peu à l’image de la route elle-même, construite sur un sol qu’on ne connaît pas bien et dont on ne peut prédire le comportement avec certitude. Dean Ahmet, ingénieur pour le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest et chef de projet de la nouvelle route, l’a rappelé lors de son inauguration. « Les pergélisols sont instables et fragiles. Au cours de la conception et des étapes de construction, on a pris toutes les précautions pour les protéger et pour que la route soit durable, mais on expérimente encore. »

Un partenariat a d’ailleurs vu le jour avec l’Université du Manitoba afin de mesurer le mouvement des sols et le comportement des géotextiles, matériaux utilisés pour la protection de la toundra. « On cherche à optimiser nos méthodes de construction sur le pergélisol et à réduire les besoins

en matériaux. On espère aussi que cela pourra servir de référence pour la construction routière ou d’infrastructure autour du cercle arctique, au niveau local ou international. »

Journée historiqueNombreux étaient les automobilistes qui voulaient prendre part au voyage inaugural. Avant de prendre le volant, ils se sont d’abord rassemblés au complexe du soleil de minuit à Inuvik, où les jeunes de l’école élémentaire East 3 ont ouvert les festivités en entonnant Ô Canada, en trois langues.

À la suite d’une série d’allocutions de la part de leaders Gwich’in et inuvialuits ainsi que des représentants des gouvernements des Territoires du Nord-Ouest et du Canada, et d’un mot de la gouverneure générale, Julie Payette, le cortège s’est dirigé vers le kilomètre zéro, pour officialiser l’ouverture de la route Inuvik-Tuktoyaktuk.

Vers midi, une vision vieille de 50 ans comme l’a avancé Carolyn Bennett, ministre des Affaires autochtones et du Nord, s’est concrétisée. Après quatre ans de travaux dans des conditions extrêmes, après 300 millions de dollars investis, la route  10 a été officiellement ouverte. Un cortège de plusieurs dizaines de véhicules a pu se lancer à la conquête des 137 km qui mènent à l’océan arctique.

La collectivité de Tuktoyaktuk, maintenant à deux heures de route d’Inuvik (à l’allure maximale autorisée sur la voie de 70 km/h), avait préparé la suite des festivités et investi l’aréna Donald Kuptana. Au programme, un grand buffet, la projection du documentaire The end of the ice age/La fin de l’âge de glace, des tambours et danseurs siglit, un concert du groupe Collectif9, venu de Montréal et « le plus grand feu d’artifice de l’histoire de Tuktoyaktuk ».

La gouverneure générale du Canada, Julie Payette et le premier ministre des TNO, Bob McLeod, coupent le ruban symbolique, entourés par Louis Sébert, Wally Schumann, et Amarjeet Sohi. (Crédit photo : Nicolas Servel)

dans une position difficile. Pour faire taire les critiques, il devra alors montrer, et plutôt rapidement, qu’il est un chien de garde tout ce qu’il y a de plus actif et vigilant, prêt à interpeler le gouvernement. » 

Selon le politicologue, le processus de consultation devrait être élargi pour inclure les communautés et les régions concernées « afin de s’assurer de la légitimité » de la personne choisie en partant.

La nomination du candidat Théberge risque également d’être contestée. Après le rejet de sa plainte auprès du Commissariat aux langues officielles sur le processus de nomination de Madeleine Meilleur, la militante acadienne Chantal Carey a été déboutée en Cour fédérale. Elle attend le résultat de sa contestation déposée le 24 octobre devant la Cour fédérale d’appel.

L’étudiante en droit a déclaré son intention d’enregistrer une plainte au Commissariat sur le processus de nomination de Raymond Théberge. Elle citera de nouveau l’article 49 de la loi qui exige une consultation préalable des chefs de l’opposition et des deux chambres du Parlement.

Le député néo-démocrate François Choquette entend également déposer une plainte officielle. Selon le critique en matière de Langues officielles, le gouvernement a encore ignoré la procédure établie.

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