intérêt d’un traitement par lévothyroxine dans l’urticaire chronique avec anticorps...

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320 SFE Toulouse 2012 / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) 306–335 Quelques courtes séries (Salvi, 2006 ; El Fassi, 2006 ; Khanna, 2010 ; Chong, 2010) ont fait état d’une réduction du score d’activité clinique (SAC), d’une atténuation de signes de souffrance du nerf optique chez les patients atteints de GO sévères rebelles à la corticothérapie, indépendamment de modifications du titre des anticorps antirécepteurs de la TSH (ARTSH). Nous rapportons l’expérience de 4 patients (1 homme, 3 femmes), âgés de 44 à 66 ans, atteints de GO sévères imparfaitement contrôlées ou rebelles à la corti- cothérapie IV prolongée durant 3 à 6 mois. Une patiente atteinte d’acropachye avait été soumise à des cures d’immunoglobulines polyvalentes et à la ciclo- phosphamide. Tous ont bénéficié du traitement par rituximab 1 g en perfusion répétée après 2 semaines. Cette thérapeutique a été renouvelée dans 2 cas après 3 à 6 mois. Le SAC moyen s’est réduit de 3,75à 2,25. Une diminution des ARTSH de 51, 64 et 90 % a été observée dans seulement 3 des 4 observations. Aucun effet indésirable n’a été constaté à court terme, alors que le traitement semble avoir favorisé des manifestations infectieuses mineures retardées dans 2 cas. Ces résultats encourageants confortent la nécessité d’études prospectives d’envergure pour confirmer le bien fondé du Rituximab dans les GO réfractaires, ou son utilisation à un stade plus précoce de leur évolution. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.296 P149 Crise aiguë thyrotoxique : à propos d’un cas N. Mchirgui Feki , I. Rojbi , K. Khiari , I. Hadj Ali , M. Mokaddam , Y. Lakhoua, N. Ben Abdallah Service de médecine A – endocrinologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie Auteur correspondant. Introduction.– La crise aiguë thyrotoxique est une exacerbation aiguë d’une hyperthyroïdie. Elle est généralement fatale en l’absence de traitement. La mor- talité de cette complication reste comprise entre 10 et 30 % malgré le traitement. Observation.– Nous rapportons l’observation de monsieur H.F. âgé de 39ans admis pour prise en charge d’une maladie de Basedow avec exophtalmie sévère et un diabète de type 1. Ces 2 pathologies ont été découvertes 8 mois avant l’admission et le malade a été mis sous benzylthiouracile, proprano- lol et insuline. L’examen trouve une exophtalmie bilatérale, asymétrique avec fermeture complète des paupières, une hyperthyroïdie clinique, un pouls régu- lier à 80 battements/min, un goitre homogène de consistance ferme vasculaire. Le bilan a révélé une hyperthyroïdie périphérique avec FT4 à 3,14 ng/dl et TSH < 0,05 mUI/ml. Le patient a été mis sous corticothérapie (3 boli reliés par prednisone à la dose de1 mg/kg/j) pour l’ophtalmopathie et un traitement par iode radioactif a été indiqué pour l’hyperthyroïdie résistante au traitement médical. Un jour après l’irathérapie, il a présenté une crise aigue thyrotoxique avec fièvre à 38,5 C, tachycardie, déshydratation, œdème aigu des poumons, des vomissements, des douleurs abdominales et une décompensation cétosique du diabète. L’évolution était favorable après réhydratation, insulinothérapie, bolus de corticoïdes, antithyroïdien de synthèse et -bloquant. Conclusion.– La crise aiguë thyrotoxique est une urgence rare. Elle complique surtout la chirurgie thyroïdienne, elle est rarement rapportée après irathéra- pie. Aucun critère diagnostique n’est spécifique. Les évaluations prospectives manquent pour fonder sur des bases plus rationnelles une optimisation des choix thérapeutiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.297 P150 Hypothyroïdie et épiphysiolyse de la tête fémorale : quel lien entre ces deux pathologies ? A. Daoudi a,, N. El Ghissassi a , H. Zaddouq a , M. Benkacem a , A. Gaouzi b a Hôpital Ibn Sina, centre hospitalier universitaire Ibn Sina, Rabat, Maroc b Hôpital d’enfants, centre hospitalier Ibn Sina, Rabat, Maroc Auteur correspondant. Introduction.– L’épiphysiolyse de la tête fémorale peut survenir dans l’évolution d’une hypothyroïdie ou en être le mode révélateur. À travers cette observation, nous allons retracer l’originalité de cette association. Observation.– Il s’agit d’une adolescente âgée de 14 ans, suivie depuis 5 ans pour thyroïdite chronique d’Hashimoto sous traitement substitutif et en euthyroïdie clinicobiologique. Elle s’est présentée dans un tableau de boiterie aigue avec limitation des mouvements de la hanche droite, le bilan radiologique montrant un aspect d’épiphysiolyse de la tête fémorale, la patiente fut prise en charge par les orthopédistes bénéficiant d’une fixation avec une très bonne évolution. Discussion.– L’épiphysiolyse de la tête fémorale est une affection articulaire d’étiopathogénie inconnue et souvent associée aux endocrinopathies notam- ment l’hypothyroïdie dans 40 % des cas. Cette association pourrait-elle apporter des réponses quant à la physiopathologie de cette maladie. En outre, une atten- tion particulière est portée sur la bonne évolution orthopédique des enfants en souffrant et présentant un équilibre hormonal thyroïdien optimal. L’hypothyroïdien est une affection endocrinienne simple à traiter mais il serait prudent d’observer au cours de l’évolution les différentes manifestations pouvant y être associées notamment rhumatologiques. De même, il est très judicieux de dépister une hypothyroïdie chez tout enfant se présentant dans un tableau d’épiphysiolyse de la tête fémorale. Pour en savoir plus Guiral J, et al. Slipped capital femoral epiphysis in primary juvenal hypothyroi- dism. Acta Orthop Belg 1994;60(3). Heatley FW, et al. Slipping of the upper femoral epiphysesin patients with intra- cranial tumors causin hypopituitarism and chiasmal compression. J Bone Joint Surg 1976;58-B(2). http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.298 P151 Intérêt d’un traitement par lévothyroxine dans l’urticaire chronique avec anticorps antithyroïdiens positifs – à propos de 13 cas L. Groza a,, G. Kanny b , G. Weryha a , M. Klein a a Service d’endocrinologie, CHU de Nancy, Nancy, France b Service de médecine interne, allergologie et immunologie clinique, CHU de Nancy, Nancy, France Auteur correspondant. Introduction.– L’association de l’urticaire chronique avec l’auto-immunité thyroïdienne est connue depuis de nombreuses années, sans que le lien physiopa- thologique soit clairement établi. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’efficacité d’un traitement par lévothyroxine chez des patients présentant une urticaire chronique associée à des anticorps antithyroïdiens, réfractaire aux traitements de première intention. Patients et méthodes.– Analyse rétrospective de 13 patients traités par lévothy- roxine à visée anti-urticarienne entre 2000 et 2011 dans le même service. Résultats.– Parmi les 13 patients (11 femmes, 2 hommes, âge moyen 41,3 ± 23,7 ans, durée médiane de l’urticaire avant le bilan hospitalier de 6 mois), 9 sont euthyroïdiens (TSH moyenne 2,3 ± 1 mUI/l ; T4l 17,1 ± 3,4 pmol/l ; anti- corps anti TPO 1118 ± 911,4 UI/ml) et 4 sont hypothyroïdiens (TSH moyenne 7,9 ± 4,3 mUI/l, T4l 10,4 pmol/l, anticorps anti-TPO 1662,5 ± 1546,5 UI/ml). La TSH moyenne après lévothyroxine (60,5 ± 25 g) était 0,8 ± 0,5 mUI/l chez les patients euthyroïdiens et 2,04 ± 2,8 mUI/l chez les patients hypothyroïdiens. Une hyperthyroïdie biologique a été induite chez deux des 13 patients. Chez 6 des 9 patients, l’échographie thyroïdienne confirmait une thyroïdite (parenchyme hétérogène, hypoéchogène) ; deux patients avaient un goitre. Le traitement par lévothyroxine a été efficace chez 8 des 13 patients traités (61,5 %) pour des doses quotidiennes moyennes de 76,5 g/jour (entre 50 et 100 g/j) et ceci indépendamment de la cinétique des anticorps anti TPO. Conclusion.– La lévothyroxine semble efficace en cas d’urticaire chronique avec anticorps antithyroïdiens positifs et peut être proposé même en cas d’euthyroïdie. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.299 P152 Association dermatose bulleuse et thyroïdite d’Hashimoto (à propos d’un cas) A. Daoudi a,, N. El Ghissassi a , K. Rifai a , W. Hadji a , G. Belmejdoub b a Hôpital Ibn Sina, centre hospitalier universitaire Ibn Sina, Rabat, Maroc

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Page 1: Intérêt d’un traitement par lévothyroxine dans l’urticaire chronique avec anticorps antithyroïdiens positifs – à propos de 13 cas

320 SFE Toulouse 2012 / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) 306–335

Quelques courtes séries (Salvi, 2006 ; El Fassi, 2006 ; Khanna, 2010 ; Chong,2010) ont fait état d’une réduction du score d’activité clinique (SAC), d’uneatténuation de signes de souffrance du nerf optique chez les patients atteints deGO sévères rebelles à la corticothérapie, indépendamment de modifications dutitre des anticorps antirécepteurs de la TSH (ARTSH).Nous rapportons l’expérience de 4 patients (1 homme, 3 femmes), âgés de 44 à66 ans, atteints de GO sévères imparfaitement contrôlées ou rebelles à la corti-cothérapie IV prolongée durant 3 à 6 mois. Une patiente atteinte d’acropachyeavait été soumise à des cures d’immunoglobulines polyvalentes et à la ciclo-phosphamide. Tous ont bénéficié du traitement par rituximab 1 g en perfusionrépétée après 2 semaines. Cette thérapeutique a été renouvelée dans 2 cas après3 à 6 mois.Le SAC moyen s’est réduit de 3,75 à 2,25. Une diminution des ARTSH de51, 64 et 90 % a été observée dans seulement 3 des 4 observations. Aucun effetindésirable n’a été constaté à court terme, alors que le traitement semble avoirfavorisé des manifestations infectieuses mineures retardées dans 2 cas.Ces résultats encourageants confortent la nécessité d’études prospectivesd’envergure pour confirmer le bien fondé du Rituximab dans les GO réfractaires,ou son utilisation à un stade plus précoce de leur évolution.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.296

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Crise aiguë thyrotoxique : à propos d’un casN. Mchirgui Feki ∗, I. Rojbi , K. Khiari , I. Hadj Ali , M. Mokaddam ,Y. Lakhoua , N. Ben AbdallahService de médecine A – endocrinologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis,Tunisie

∗Auteur correspondant.Introduction.– La crise aiguë thyrotoxique est une exacerbation aiguë d’unehyperthyroïdie. Elle est généralement fatale en l’absence de traitement. La mor-talité de cette complication reste comprise entre 10 et 30 % malgré le traitement.Observation.– Nous rapportons l’observation de monsieur H.F. âgé de 39 ansadmis pour prise en charge d’une maladie de Basedow avec exophtalmiesévère et un diabète de type 1. Ces 2 pathologies ont été découvertes 8 moisavant l’admission et le malade a été mis sous benzylthiouracile, proprano-lol et insuline. L’examen trouve une exophtalmie bilatérale, asymétrique avecfermeture complète des paupières, une hyperthyroïdie clinique, un pouls régu-lier à 80 battements/min, un goitre homogène de consistance ferme vasculaire.Le bilan a révélé une hyperthyroïdie périphérique avec FT4 à 3,14 ng/dl etTSH < 0,05 mUI/ml.Le patient a été mis sous corticothérapie (3 boli reliés par prednisone à la dosede1 mg/kg/j) pour l’ophtalmopathie et un traitement par iode radioactif a étéindiqué pour l’hyperthyroïdie résistante au traitement médical.Un jour après l’irathérapie, il a présenté une crise aigue thyrotoxique avecfièvre à 38,5 ◦C, tachycardie, déshydratation, œdème aigu des poumons, desvomissements, des douleurs abdominales et une décompensation cétosique dudiabète. L’évolution était favorable après réhydratation, insulinothérapie, bolusde corticoïdes, antithyroïdien de synthèse et �-bloquant.Conclusion.– La crise aiguë thyrotoxique est une urgence rare. Elle compliquesurtout la chirurgie thyroïdienne, elle est rarement rapportée après irathéra-pie. Aucun critère diagnostique n’est spécifique. Les évaluations prospectivesmanquent pour fonder sur des bases plus rationnelles une optimisation des choixthérapeutiques.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.297

P150

Hypothyroïdie et épiphysiolyse de la tête fémorale : quellien entre ces deux pathologies ?A. Daoudi a,∗, N. El Ghissassi a, H. Zaddouq a, M. Benkacem a, A. Gaouzi b

a Hôpital Ibn Sina, centre hospitalier universitaire Ibn Sina, Rabat, Marocb Hôpital d’enfants, centre hospitalier Ibn Sina, Rabat, Maroc

∗Auteur correspondant.Introduction.– L’épiphysiolyse de la tête fémorale peut survenir dans l’évolutiond’une hypothyroïdie ou en être le mode révélateur.

À travers cette observation, nous allons retracer l’originalité de cette association.Observation.– Il s’agit d’une adolescente âgée de 14 ans, suivie depuis 5 ans pourthyroïdite chronique d’Hashimoto sous traitement substitutif et en euthyroïdieclinicobiologique. Elle s’est présentée dans un tableau de boiterie aigue aveclimitation des mouvements de la hanche droite, le bilan radiologique montrantun aspect d’épiphysiolyse de la tête fémorale, la patiente fut prise en charge parles orthopédistes bénéficiant d’une fixation avec une très bonne évolution.Discussion.– L’épiphysiolyse de la tête fémorale est une affection articulaired’étiopathogénie inconnue et souvent associée aux endocrinopathies notam-ment l’hypothyroïdie dans 40 % des cas. Cette association pourrait-elle apporterdes réponses quant à la physiopathologie de cette maladie. En outre, une atten-tion particulière est portée sur la bonne évolution orthopédique des enfants ensouffrant et présentant un équilibre hormonal thyroïdien optimal.L’hypothyroïdien est une affection endocrinienne simple à traiter mais il seraitprudent d’observer au cours de l’évolution les différentes manifestations pouvanty être associées notamment rhumatologiques. De même, il est très judicieuxde dépister une hypothyroïdie chez tout enfant se présentant dans un tableaud’épiphysiolyse de la tête fémorale.Pour en savoir plusGuiral J, et al. Slipped capital femoral epiphysis in primary juvenal hypothyroi-dism. Acta Orthop Belg 1994;60(3).Heatley FW, et al. Slipping of the upper femoral epiphysesin patients with intra-cranial tumors causin hypopituitarism and chiasmal compression. J Bone JointSurg 1976;58-B(2).

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.298

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Intérêt d’un traitement par lévothyroxine dans l’urticairechronique avec anticorps antithyroïdiens positifs – àpropos de 13 casL. Groza a,∗, G. Kanny b, G. Weryha a, M. Klein a

a Service d’endocrinologie, CHU de Nancy, Nancy, Franceb Service de médecine interne, allergologie et immunologie clinique, CHU deNancy, Nancy, France

∗Auteur correspondant.Introduction.– L’association de l’urticaire chronique avec l’auto-immunitéthyroïdienne est connue depuis de nombreuses années, sans que le lien physiopa-thologique soit clairement établi. L’objectif de l’étude est d’évaluer l’efficacitéd’un traitement par lévothyroxine chez des patients présentant une urticairechronique associée à des anticorps antithyroïdiens, réfractaire aux traitementsde première intention.Patients et méthodes.– Analyse rétrospective de 13 patients traités par lévothy-roxine à visée anti-urticarienne entre 2000 et 2011 dans le même service.Résultats.– Parmi les 13 patients (11 femmes, 2 hommes, âge moyen41,3 ± 23,7 ans, durée médiane de l’urticaire avant le bilan hospitalier de 6 mois),9 sont euthyroïdiens (TSH moyenne 2,3 ± 1 mUI/l ; T4l 17,1 ± 3,4 pmol/l ; anti-corps anti TPO 1118 ± 911,4 UI/ml) et 4 sont hypothyroïdiens (TSH moyenne7,9 ± 4,3 mUI/l, T4l 10,4 pmol/l, anticorps anti-TPO 1662,5 ± 1546,5 UI/ml).La TSH moyenne après lévothyroxine (60,5 ± 25 �g) était 0,8 ± 0,5 mUI/l chezles patients euthyroïdiens et 2,04 ± 2,8 mUI/l chez les patients hypothyroïdiens.Une hyperthyroïdie biologique a été induite chez deux des 13 patients.Chez 6 des 9 patients, l’échographie thyroïdienne confirmait une thyroïdite(parenchyme hétérogène, hypoéchogène) ; deux patients avaient un goitre.Le traitement par lévothyroxine a été efficace chez 8 des 13 patients traités(61,5 %) pour des doses quotidiennes moyennes de 76,5 �g/jour (entre 50 et100 �g/j) et ceci indépendamment de la cinétique des anticorps anti TPO.Conclusion.– La lévothyroxine semble efficace en cas d’urticaire chronique avecanticorps antithyroïdiens positifs et peut être proposé même en cas d’euthyroïdie.

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Association dermatose bulleuse et thyroïdite d’Hashimoto(à propos d’un cas)A. Daoudi a,∗, N. El Ghissassi a, K. Rifai a, W. Hadji a, G. Belmejdoub b

a Hôpital Ibn Sina, centre hospitalier universitaire Ibn Sina, Rabat, Maroc