imaginaire scientifique de viollet-le-duc

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biochimie et de physiologie du systeme nerveux ainsi que de nombreux ouvrages philosophiques et sociologiques. Ce livre presente sa pensee et permet aux neophytes de se familiariser avec la vie et les travaux de chercheur, tout en propo- sant aux nombreux laboritiens convaincus de retrouver avec plaisir cet esprit fecond. lmaginaire scientifique de Viollet-Le-Due Laurent Baridon LHarmattan, collection l Villes, histoire, culture, sock%? - universite de Strasbourg 9, 1996, 296 p., 180 F. a L pensee de Viollet-Le-Due s’appuie sur un imaginaire scientiflque indissociable de la naissance de la modernite. Par l’&rde de son owvre et de sa personnalite, cet ouvrage met a jour les rouages, les richesses mais aussi les failles de sa pensee artistique, forgee au contact des sciences de la nature. L’evolutionnisme, la geologic et I’anthropologie ont pemris de construire les nouveaux modeles conceptuels de l’ar- cheologie, de I’historiographie et de I’es- th&que rationaliste. Sciences et pouvoirs. La democratic face a la technoscience lsabelle Stengers La Decouverte, collection = Sciences et soci@te =, 1997,128 p., 69 F. 4 I est prouve que... l , l Du point de vue scientifique... a, l Objectivement, les faits montrent que... l . Combien de fois de telles expressions ne scandent-elles pas le discours de ceux qui nous gouvement ? Et chaque fois, il s’agit d’appeler a se soumettre, au nom de ce qui est possible. Car, depuis que nos sock%& se veulent democratiques, depuis qu’elles ne recon- naissent plus d’autorite superieure a la volonte des populations, le seul argument d’autorite quanta ce qui est possible et ce qui ne Test pas provient de la science. C’est cette fausse evidence, cette Mange identification des pouvoirs et des sciences qu’l. Stengers entend contester dans ce bref essai. Pour cela, elle s’interesse a I’image que la science donne le plus souvent d’elle-meme : celle d’un savoir neutre et a objectlf *, charge de dissiper les prejuges et les illusions de l’opinion en devoilant la v&it& Pour l’auteur, I’impuis- sance actuelle des citoyens face aux muta- tions imposees par le pouvoir de la tech- noscience n’est pas une fatalite : la prise en compte dune autre vision de la science, b laquelle ce livre entend contri- buer, peut permettre la convergence des exigences de la rationalite et de la demo- cratie. L’apprentissage de l’incertain Robert Ceminet Odile Jacob, 1997, preface de Ceorges Charpak, postface de Leon Lederman, 218 p., 135 F. ‘auteur, directeur de I’Ecole d’ingenieurs Ld e Nantes inauguree en 1995, plaide, dans cet ouvrage, pour un * apprentissage par I’action m en reference a la methode developpee a Pasadena pres de Los Angeles par le * Caltech a - California lnstitut of Technology - pour repondre aux besoins en developpement de l’indus- trie et b l’interet des eleves. Une telle demarche presente une rupture avec les traditions les mieux ancrees des grandes ecoles d’ingenieurs francaises, resolument toumees vers I’acquisition d’une somme de connaissances transmises par des professeurs et vers celle... d’un * pedi- gree n. Ce livre, ecrit dans la foulee des premiere experiences, est augment6 d’un article de 20 pages de Leon Lederman tenant lieu de postface et du descriptif detaillee de la methode par R. Germinet et le professeur Carl Rauch. SOCIOLOCIE Du temps Norbert Elias Artheme Fayard, 1996, trad. de Tall., 223 p., 110 F. C et essai, I’un des derniers ecrits par N. Elias, reunit les elements d’une sorte d’histoire universelle du temps, ou plutot de sa mesure, des premiers balbutiements de la civilisation a I’epoque contempo- raine. Pour I’auteur, ce que nous appelons temps n’existe pas en soi. Critiquant I’idee que l’experience du temps puisse etre le fait de I’individu abstrait, suppose iden- tique b lui-meme, toujours et en tous lieux, il insiste sur sa dimension sociale et montre qu’on ne peut comprendre le temps qu’en le replacant dans une * socio- logie evolutionnaire *. Dans les societes avandes de l’occident, la l grille * du temps rejoint la vie sociale et les individus sont obliges d’interioriser toute une serie de contraintes temporelles. En revanche, dans d’autres societes, I’experience du temps est discontinue puisqu’il n’existe que des rep&es naturels. L’auteur met en evidence plusieurs &apes decisives qui ont mene du temps local des premieres sock&s au temps a planetaire * d’aujour- d’hui, qu’il s’agisse des Mormes des calendriers en Occident, notamment sous Jules Cesar, puis a la Renaissance sous I’autorite du pape Gregoire XIII, ou encore de la * naissance n du temps moderne, mode@ par les conceptions de la physique dans les experiences de Galilee sur la chute des corps. La crise de la chasse en France. La fin dun monde Dominique Darbon L’Harmattan, collection * Conjectures politiques a, 1997, 300 p., 160 F. D epuis les elections europeennes de 1989, la chasse est ouvertement devenue un enjeu politique significatif notamment dans certaines regions fran- caises. Cette entree de la chasse en poli- tique electorale rev&, en termes de stra- tegie Plectorale locale, une importance decisive. Sa politisation contribue a remo- deler significativement la gestion politique et administrative dans les zones a forte contestation cynegetique : elle interdit notamment a la quasi-totalite des candi- dats et des elus aux elections cantonales, municipales, departementales, regionales, nationales et europeennes tout discours * anti-chasse * et toute contestation publique des positions definies par les leaders locaux des organisations. SOCIOLOCIE DES SCIENCES La vie de laboratoire : la production des faits scientifiques Bruno Latour, Steve Woolgar La Decouverte, collection * Poche * no 18, 1996, 300 p., 79 F. C omment travaillent les scientifiques ? Comment parviennent-il a ce qu’ils presentent ensuite comme des * decou- vertes * ? Pour tenter de repondre a ces questions, le sociologue Bruno Latour a partage pendant deux ans la vie quoti- dienne des chercheurs du laboratoire de neuroendocrinologie du professeur Roger Cuillemin, a I’lnstitut Salk de San Diego (Californie). II a suivi les tatonnements de cette equipe dans une recherche dont le resultat vaudra le prix Nobel de medecine b R. Guillemin en 1978. Ce livre est la traductlon de celui publie pour la premiere fois aux Stats-Unis en 1978. Soucieux de rompre avec les * visions exotiques n,voire magiques, de la science et de ses methodes, les auteurs ont choisi la voie dune analyse materialiste de la produc-

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Page 1: Imaginaire scientifique de Viollet-Le-Duc

biochimie et de physiologie du systeme nerveux ainsi que de nombreux ouvrages philosophiques et sociologiques. Ce livre presente sa pensee et permet aux neophytes de se familiariser avec la vie et les travaux de chercheur, tout en propo- sant aux nombreux laboritiens convaincus de retrouver avec plaisir cet esprit fecond.

lmaginaire scientifique de Viollet-Le-Due Laurent Baridon LHarmattan, collection l Villes, histoire, culture, sock%? - universite de Strasbourg 9, 1996, 296 p., 180 F.

a L pensee de Viollet-Le-Due s’appuie sur un imaginaire scientiflque indissociable

de la naissance de la modernite. Par l’&rde de son owvre et de sa personnalite, cet ouvrage met a jour les rouages, les richesses mais aussi les failles de sa pensee artistique, forgee au contact des sciences de la nature. L’evolutionnisme, la geologic et I’anthropologie ont pemris de construire les nouveaux modeles conceptuels de l’ar- cheologie, de I’historiographie et de I’es- th&que rationaliste.

Sciences et pouvoirs. La democratic face a la technoscience lsabelle Stengers La Decouverte, collection = Sciences et soci@te =, 1997,128 p., 69 F.

4 I est prouve que... l , l Du point de vue scientifique... a, l Objectivement,

les faits montrent que... l . Combien de fois de telles expressions ne scandent-elles pas le discours de ceux qui nous gouvement ? Et chaque fois, il s’agit d’appeler a se soumettre, au nom de ce qui est possible. Car, depuis que nos sock%& se veulent democratiques, depuis qu’elles ne recon- naissent plus d’autorite superieure a la volonte des populations, le seul argument d’autorite quanta ce qui est possible et ce qui ne Test pas provient de la science. C’est cette fausse evidence, cette Mange identification des pouvoirs et des sciences qu’l. Stengers entend contester dans ce bref essai. Pour cela, elle s’interesse a I’image que la science donne le plus souvent d’elle-meme : celle d’un savoir neutre et a objectlf *, charge de dissiper les prejuges et les illusions de l’opinion en devoilant la v&it& Pour l’auteur, I’impuis- sance actuelle des citoyens face aux muta- tions imposees par le pouvoir de la tech- noscience n’est pas une fatalite : la prise en compte dune autre vision de la science, b laquelle ce livre entend contri- buer, peut permettre la convergence des

exigences de la rationalite et de la demo- cratie.

L’apprentissage de l’incertain Robert Ceminet Odile Jacob, 1997, preface de Ceorges Charpak, postface de Leon Lederman, 218 p., 135 F.

‘auteur, directeur de I’Ecole d’ingenieurs Ld e Nantes inauguree en 1995, plaide, dans cet ouvrage, pour un * apprentissage par I’action m en reference a la methode developpee a Pasadena pres de Los Angeles par le * Caltech a - California lnstitut of Technology - pour repondre aux besoins en developpement de l’indus- trie et b l’interet des eleves. Une telle demarche presente une rupture avec les traditions les mieux ancrees des grandes ecoles d’ingenieurs francaises, resolument toumees vers I’acquisition d’une somme de connaissances transmises par des professeurs et vers celle... d’un * pedi- gree n. Ce livre, ecrit dans la foulee des premiere experiences, est augment6 d’un article de 20 pages de Leon Lederman tenant lieu de postface et du descriptif detaillee de la methode par R. Germinet et le professeur Carl Rauch.

SOCIOLOCIE

Du temps Norbert Elias Artheme Fayard, 1996, trad. de Tall., 223 p., 110 F.

C et essai, I’un des derniers ecrits par N. Elias, reunit les elements d’une sorte

d’histoire universelle du temps, ou plutot de sa mesure, des premiers balbutiements de la civilisation a I’epoque contempo- raine. Pour I’auteur, ce que nous appelons temps n’existe pas en soi. Critiquant I’idee que l’experience du temps puisse etre le fait de I’individu abstrait, suppose iden- tique b lui-meme, toujours et en tous lieux, il insiste sur sa dimension sociale et montre qu’on ne peut comprendre le temps qu’en le replacant dans une * socio- logie evolutionnaire *. Dans les societes avandes de l’occident, la l grille * du temps rejoint la vie sociale et les individus sont obliges d’interioriser toute une serie de contraintes temporelles. En revanche, dans d’autres societes, I’experience du temps est discontinue puisqu’il n’existe que des rep&es naturels. L’auteur met en evidence plusieurs &apes decisives qui ont mene du temps local des premieres

sock&s au temps a planetaire * d’aujour- d’hui, qu’il s’agisse des Mormes des calendriers en Occident, notamment sous Jules Cesar, puis a la Renaissance sous I’autorite du pape Gregoire XIII, ou encore de la * naissance n du temps moderne, mode@ par les conceptions de la physique dans les experiences de Galilee sur la chute des corps.

La crise de la chasse en France. La fin dun monde Dominique Darbon L’Harmattan, collection * Conjectures politiques a, 1997, 300 p., 160 F.

D epuis les elections europeennes de 1989, la chasse est ouvertement

devenue un enjeu politique significatif notamment dans certaines regions fran- caises. Cette entree de la chasse en poli- tique electorale rev&, en termes de stra- tegie Plectorale locale, une importance decisive. Sa politisation contribue a remo- deler significativement la gestion politique et administrative dans les zones a forte contestation cynegetique : elle interdit notamment a la quasi-totalite des candi- dats et des elus aux elections cantonales, municipales, departementales, regionales, nationales et europeennes tout discours * anti-chasse * et toute contestation publique des positions definies par les leaders locaux des organisations.

SOCIOLOCIE DES SCIENCES

La vie de laboratoire : la production des faits scientifiques Bruno Latour, Steve Woolgar La Decouverte, collection * Poche * no 18, 1996, 300 p., 79 F.

C omment travaillent les scientifiques ? Comment parviennent-il a ce qu’ils

presentent ensuite comme des * decou- vertes * ? Pour tenter de repondre a ces questions, le sociologue Bruno Latour a partage pendant deux ans la vie quoti- dienne des chercheurs du laboratoire de neuroendocrinologie du professeur Roger Cuillemin, a I’lnstitut Salk de San Diego (Californie). II a suivi les tatonnements de cette equipe dans une recherche dont le resultat vaudra le prix Nobel de medecine b R. Guillemin en 1978. Ce livre est la traductlon de celui publie pour la premiere fois aux Stats-Unis en 1978. Soucieux de rompre avec les * visions exotiques n, voire magiques, de la science et de ses methodes, les auteurs ont choisi la voie dune analyse materialiste de la produc-