hypoglycémie paranéoplasique : à propos d’un cas

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SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 360–371 367 P196 Phéochromocytome et cardiopathie congénitale ; complication ou association ? N. Sahli (Dr) , M. Antit (Dr) , M. Mokkadem (Dr) , I. Rojbi (Dr) , N. Hbeili (Dr) , R. Gharbi (Dr) , F. Kanoun (Dr) , M. Chihaoui (Dr) , F. Chaker (Dr) , M. Yazidi (Dr) , H. Slimane (Pr) CHU La Rabta, Tunis Auteur correspondant. Adresse e-mail : nora [email protected] (N. Sahli) Introduction La cardiopathie congénitale a été rapportée dans 25 cas de phéochromocytome dans la littérature, dont 2 cas seulement de communication inter-auriculaire (CIA). S’agit-il d’une simple association ou d’une véritable complication ? Observation Nous rapportons le cas d’une patiente de 47 ans opérée à l’âge de 35 ans pour CIA fermée par patch. Le phéochromocytome a été diagnostiqué dans le cadre de l’exploration d’une HTA avec hypokaliémie avec des norméta- néphrines à 10 fois la normale. La TDM a montré une masse rétro-péritonéale de 5,5 cm et la scintigraphie MIBG-I123 un phéochromocytome para-rénal droit sans métastases. Au bilan de retentissement : hypertrophie ventriculaire gauche avec insuffisance coronaire asymptomatique. Le bilan de NEM était négatif. La patiente a eu une tumorectomie par voie sous costale droite sans complications, le phéochromocytome a été confirmé par l’anatomopathologie avec disparition de l’HTA en postopératoire. Elle est décédée à j18, quatre jours après sa sortie de cause non déterminée. Discussion et conclusion Les patients atteints de CIA (shunt gauche-droit), sont à haut risque de développer des complications liées à l’hypoxémie chro- nique. De nouvelles complications sont prévisibles vu l’amélioration de leur espérance de vie. La survenue d’un phéochromocytome en ferait-elle partie ? Deux hypothèses sont proposées : La première met en cause l’hypoxie chro- nique qui favoriserait l’érythropoïèse et la prolifération des cellules de la crête neurale, la deuxième est génétique suggérée devant l’existence d’analogies entre des régions chromosomiques communes aux deux maladies mais ces mutations ne sont pas encore identifiées. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.323 P197 Hypoglycémie paranéoplasique : à propos d’un cas L. Affes (Dr) , B. Ben Nasr (Dr) , N. Rekik (Pr) , A. Chaâbane (Dr) , N. Charfi (Dr) , M. Abid (Pr) Service d’Endocrinologie et Diabétologie CHU Hèdi Chaker, Sfax, Tunisie, Sfax Auteur correspondant. Adresse e-mail : fut [email protected] (L. Affes) Introduction L’hypoglycémie paranéoplasique est une entité rare. Elle est due à trois types de sécrétion (IGFI, IGFII, insuline). Quelques cas d’hypoglycémie paranéoplasique par hyperinsulinisme sont rapportés dans la littérature. Nous rapportons un cas d’hypoglycémie paranéoplasique par hyperinsulinisme chez un patient ayant un cancer du côlon à un stade avancé. Observation Patient âgé de 52 ans admis pour hypoglycémies sévères réci- divantes. Il a des antécédents d’adénocarcinome lieberkhunien du colon (pT3N0M0) opéré il y a deux ans puis compliqué de carcinose péritonéale et métastases hépa- tiques traités par chimiothérapie. À la biologie, on trouve un hyperinsulinisme à 60 000 mU/L (VN < 27) associé un peptide c élevé à 27 ug/L (VN :1,1–4,4) avec glycémie concomitante à 3 mmol/L. L’octreoscan n’a pas montré de fixation pathologique en particulier pancréatique. PET scan a montré un épaississement péritonéal discret et n’a pas montré de foyer hyper métabolique au niveau du parenchyme pancréatique. Devant le contexte clinique et les explorations para cliniques, le diagnostic d’hypoglycémie paranéoplasique a été retenu après avoir éliminé l’origine factice et l’insulinome. Le patient a été mis sous règles diété- tiques, diazoxide à la dose 5 m/kg/j, et corticothérapie prédnisolone 20 mg × 2/j avec bonne tolérance et disparition des hypoglycémies. Un traitement étiologique de la tumeur et de métastase hépatique notamment chirurgical et d’autres cures de chimiothérapie seront faites. Discussion L’origine paranéoplasique d’une hypoglycémie sévère doit être évoquée devant un contexte de néoplasie à un stade avancé. Celle par hyperinsuli- nisme reste rare. Le traitement est essentiellement symptomatique et étiologique si possible. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.324 P198 Place de la scintigraphie des récepteurs de la somatostatine couplée à la TDM dans le suivi des carcinomes médullaires de la thyroïde D. Ben Sellem (Dr) , R. Ben Said (Dr) , L. Zaabar (Dr) , I. El Bez (Dr) , B. Letaief (Dr) , M.F. Ben Slimene (Dr) Service de Biophysique et de Médecine Nucléaire Institut Salah Azaiez, Tunis Auteur correspondant. Adresse e-mail : bensellem [email protected] (D. Ben Sellem) Objectif Le cancer médullaire de la thyroïde (CMT) est un cancer rare qui se développe aux dépens des cellules C para-folliculaires thyroïdiennes respon- sables de la sécrétion de calcitonine. Le CMT représente 5–10 % des cancers de la thyroïde. Son pronostic est le plus souvent bon. Des récidives peuvent survenir, nécessitant une surveillance à vie. L’objectif est de montrer l’apport de l’imagerie hybride, scintigraphie des récepteurs de la somatostatine (SRS) couplée à un scanner, dans le suivi des CMT. Patients et méthodes Quatre patients (1 homme, 3 femmes) âgés de 26 à 67 ans ont bénéficié au total de 5 SRS. Tous ces patients ont eu une thyroï- dectomie totale pour un CMT. L’examen a été demandé au cours du suivi, à la recherche d’une récidive et a comporté des acquisitions statiques centrées sur le thorax et l’abdomen à 4 h et à 24 h, un balayage corps entier et des tomos- cintigraphies couplées à une tomodensitométrie (TEMP/TDM) centrées sur le thorax à 24 h. Résultats Chez deux patients, la SRS a objectivé une récidive régionale gan- glionnaire sans métastases à distance, imposant un geste chirurgical. Dans deux autres cas, l’examen n’a pas objectivé de récidive. Dans un cas, la patiente avait des métastases pulmonaires et osseuses n’exprimant pas les récepteurs 2 de la somatostatine, l’examen n’était pas contributif. Discussion La SRS couplée à la TDM, en associant l’imagerie fonctionnelle à l’imagerie morphologique, joue un rôle important dans le suivi des CMT, en détectant précocement les récidives et en établissant une cartographie lésionnelle complète. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.325 P199 Caractéristiques des tumeurs neuroendocrines pancréatiques en dehors de l’insulinome A. Safer Tabi (Dr) Medecin résident, Alger Adresse e-mail : [email protected] Les tumeurs endocrines du pancréas sont rares, représentant la 12 e cause de tumeur solide du pancréas. Leur malignité est difficile à apprécier mais la pro- babilité d’une lésion maligne augmente lorsque la taille de la tumeur excède 2–3 cm. En dehors des insulinomes, elles sont d’une extrême diversité dominées par les gastrinomes et les tumeurs non fonctionnelles. Le pronostic dépend de nombreux facteurs notamment le degré de différenciation des cellules tumorales. But Étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques et radiologiques des TNE pancréatiques en dehors de l’insulinome recrutées dans notre service. Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les patients ayant une TNE pancréa- tique. Tous les patients ont bénéficié d’un examen clinique, d’un bilan hormonal

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Page 1: Hypoglycémie paranéoplasique : à propos d’un cas

SFE Lyon 2014 / Annales d’Endocrinologie 75 (2014) 360–371 367

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Phéochromocytome et cardiopathiecongénitale ; complication ou association ?N. Sahli (Dr) ∗, M. Antit (Dr) , M. Mokkadem (Dr) , I. Rojbi (Dr) ,N. Hbeili (Dr) , R. Gharbi (Dr) , F. Kanoun (Dr) , M. Chihaoui (Dr) ,F. Chaker (Dr) , M. Yazidi (Dr) , H. Slimane (Pr)CHU La Rabta, Tunis∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : nora [email protected] (N. Sahli)

Introduction La cardiopathie congénitale a été rapportée dans 25 cas dephéochromocytome dans la littérature, dont 2 cas seulement de communicationinter-auriculaire (CIA). S’agit-il d’une simple association ou d’une véritablecomplication ?Observation Nous rapportons le cas d’une patiente de 47 ans opérée à l’âgede 35 ans pour CIA fermée par patch. Le phéochromocytome a été diagnostiquédans le cadre de l’exploration d’une HTA avec hypokaliémie avec des norméta-néphrines à 10 fois la normale. La TDM a montré une masse rétro-péritonéalede 5,5 cm et la scintigraphie MIBG-I123 un phéochromocytome para-rénal droitsans métastases. Au bilan de retentissement : hypertrophie ventriculaire gaucheavec insuffisance coronaire asymptomatique. Le bilan de NEM était négatif. Lapatiente a eu une tumorectomie par voie sous costale droite sans complications,le phéochromocytome a été confirmé par l’anatomopathologie avec disparitionde l’HTA en postopératoire. Elle est décédée à j18, quatre jours après sa sortiede cause non déterminée.Discussion et conclusion Les patients atteints de CIA (shunt gauche-droit),sont à haut risque de développer des complications liées à l’hypoxémie chro-nique. De nouvelles complications sont prévisibles vu l’amélioration de leurespérance de vie. La survenue d’un phéochromocytome en ferait-elle partie ?Deux hypothèses sont proposées : La première met en cause l’hypoxie chro-nique qui favoriserait l’érythropoïèse et la prolifération des cellules de la crêteneurale, la deuxième est génétique suggérée devant l’existence d’analogies entredes régions chromosomiques communes aux deux maladies mais ces mutationsne sont pas encore identifiées.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.323

P197

Hypoglycémie paranéoplasique : à proposd’un casL. Affes (Dr) ∗, B. Ben Nasr (Dr) , N. Rekik (Pr) , A. Chaâbane (Dr) ,N. Charfi (Dr) , M. Abid (Pr)Service d’Endocrinologie et Diabétologie CHU Hèdi Chaker, Sfax, Tunisie,Sfax∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : fut [email protected] (L. Affes)

Introduction L’hypoglycémie paranéoplasique est une entité rare. Elle est dueà trois types de sécrétion (IGFI, IGFII, insuline). Quelques cas d’hypoglycémieparanéoplasique par hyperinsulinisme sont rapportés dans la littérature.Nous rapportons un cas d’hypoglycémie paranéoplasique par hyperinsulinismechez un patient ayant un cancer du côlon à un stade avancé.Observation Patient âgé de 52 ans admis pour hypoglycémies sévères réci-divantes.Il a des antécédents d’adénocarcinome lieberkhunien du colon (pT3N0M0)opéré il y a deux ans puis compliqué de carcinose péritonéale et métastases hépa-tiques traités par chimiothérapie. À la biologie, on trouve un hyperinsulinisme à60 000 mU/L (VN < 27) associé un peptide c élevé à 27 ug/L (VN :1,1–4,4) avecglycémie concomitante à 3 mmol/L. L’octreoscan n’a pas montré de fixationpathologique en particulier pancréatique. PET scan a montré un épaississementpéritonéal discret et n’a pas montré de foyer hyper métabolique au niveau duparenchyme pancréatique. Devant le contexte clinique et les explorations paracliniques, le diagnostic d’hypoglycémie paranéoplasique a été retenu après avoiréliminé l’origine factice et l’insulinome. Le patient a été mis sous règles diété-tiques, diazoxide à la dose 5 m/kg/j, et corticothérapie prédnisolone 20 mg × 2/javec bonne tolérance et disparition des hypoglycémies.

Un traitement étiologique de la tumeur et de métastase hépatique notammentchirurgical et d’autres cures de chimiothérapie seront faites.Discussion L’origine paranéoplasique d’une hypoglycémie sévère doit êtreévoquée devant un contexte de néoplasie à un stade avancé. Celle par hyperinsuli-nisme reste rare. Le traitement est essentiellement symptomatique et étiologiquesi possible.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.324

P198

Place de la scintigraphie des récepteurs de lasomatostatine couplée à la TDM dans le suivides carcinomes médullaires de la thyroïdeD. Ben Sellem (Dr) ∗, R. Ben Said (Dr) , L. Zaabar (Dr) , I. El Bez (Dr) ,B. Letaief (Dr) , M.F. Ben Slimene (Dr)Service de Biophysique et de Médecine Nucléaire Institut Salah Azaiez, Tunis∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : bensellem [email protected] (D. Ben Sellem)

Objectif Le cancer médullaire de la thyroïde (CMT) est un cancer rare quise développe aux dépens des cellules C para-folliculaires thyroïdiennes respon-sables de la sécrétion de calcitonine. Le CMT représente 5–10 % des cancersde la thyroïde. Son pronostic est le plus souvent bon. Des récidives peuventsurvenir, nécessitant une surveillance à vie. L’objectif est de montrer l’apportde l’imagerie hybride, scintigraphie des récepteurs de la somatostatine (SRS)couplée à un scanner, dans le suivi des CMT.Patients et méthodes Quatre patients (1 homme, 3 femmes) âgés de 26 à67 ans ont bénéficié au total de 5 SRS. Tous ces patients ont eu une thyroï-dectomie totale pour un CMT. L’examen a été demandé au cours du suivi, à larecherche d’une récidive et a comporté des acquisitions statiques centrées surle thorax et l’abdomen à 4 h et à 24 h, un balayage corps entier et des tomos-cintigraphies couplées à une tomodensitométrie (TEMP/TDM) centrées sur lethorax à 24 h.Résultats Chez deux patients, la SRS a objectivé une récidive régionale gan-glionnaire sans métastases à distance, imposant un geste chirurgical. Dans deuxautres cas, l’examen n’a pas objectivé de récidive. Dans un cas, la patiente avaitdes métastases pulmonaires et osseuses n’exprimant pas les récepteurs 2 de lasomatostatine, l’examen n’était pas contributif.Discussion La SRS couplée à la TDM, en associant l’imagerie fonctionnelleà l’imagerie morphologique, joue un rôle important dans le suivi des CMT, endétectant précocement les récidives et en établissant une cartographie lésionnellecomplète.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclarations deconflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2014.07.325

P199

Caractéristiques des tumeursneuroendocrines pancréatiques en dehors del’insulinomeA. Safer Tabi (Dr)Medecin résident, AlgerAdresse e-mail : [email protected]

Les tumeurs endocrines du pancréas sont rares, représentant la 12e cause detumeur solide du pancréas. Leur malignité est difficile à apprécier mais la pro-babilité d’une lésion maligne augmente lorsque la taille de la tumeur excède2–3 cm. En dehors des insulinomes, elles sont d’une extrême diversité dominéespar les gastrinomes et les tumeurs non fonctionnelles. Le pronostic dépend denombreux facteurs notamment le degré de différenciation des cellules tumorales.But Étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques, biologiques etradiologiques des TNE pancréatiques en dehors de l’insulinome recrutées dansnotre service.Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les patients ayant une TNE pancréa-tique. Tous les patients ont bénéficié d’un examen clinique, d’un bilan hormonal