hypertension artérielle pulmonaire sévère et maladie de takayasu : à propos de cinq cas

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Communications orales — vendredi 24 septembre 2010 313 Patients et méthodes.— Le but de ce travail rétrospectif, portant sur 34 patients consécutifs ayant une atteinte arté- rielle des membres supérieurs et inférieurs compliquant une maladie de Horton, a été de déterminer les caractéristiques cliniques et évolutives sous traitement de ces localisations. Le diagnostic des atteintes artérielles a été porté soit par écho-Doppler, soit par artériographie ou angioscanner. Résultats.— Six hommes et 28 femmes, d’âge médian 69,5 ans, ont été inclus. Les diagnostics d’atteinte des gros troncs ont été faits le plus souvent après celui de la mala- die de Horton (46,6 % des cas). Les patients présentaient les signes d’appel cliniques suivants : signes généraux (n = 23), fièvre (n = 7), céphalées (n = 8), claudication intermittente de la mâchoire (n = 4), pseudo-polyarthrite rhizomélique (n = 17) ; les manifestations cliniques en faveur d’une artériopathie inflammatoire étaient : une claudication (n = 12), une asymétrie tensionnelle (n = 11), une aboli- tion/diminution d’un pouls (n = 17), un souffle (n = 9), une ischémie digitale (n = 7) aux membres supérieurs et une clau- dication (n = 10), un souffle (n = 5), une abolition/diminution d’un pouls (n = 9) aux membres inférieurs. Les explora- tions vasculaires objectivaient une atteinte des artères : sous-clavière (n = 22), axillaire (n = 14), humérale (n = 1), fémorale superficielle (n = 11) ou profonde (n = 4), popli- tée (n = 4), tibiale antérieure (n = 2) ; elle était bilatérale chez 23patients. Tous les patients ont rec ¸u une corti- cothérapie pendant une durée médiane de 24 mois. La corticothérapie a permis une amélioration de la localisa- tion artérielle périphérique dans 47 % des cas ; cependant, huit patients ont subi un traitement chirurgical dont deux amputations. Conclusion.— Notre travail indique que les atteintes artérielles inflammatoires extracéphaliques compliquant la maladie de Horton ne doivent pas être méconnues. Il a aussi l’intérêt de souligner que leur diagnostic précoce est indis- pensable en raison du pronostic fonctionnel potentiellement grave ; de fait, si l’indication d’un traitement chirurgical est rare, elle reste indispensable en cas d’ischémie grave. doi:10.1016/j.jmv.2010.07.060 Maladie de Horton et atteinte artérielle périphérique I. Elouakili , M. Bouayad , Y. Tijani , L. Benjilali , B. Lekehal, Y. Sefiani, A. El Mesnaoui, F. Ammar, Y. Bensaid Service de chirurgie vasculaire, hôpital Ibn Sina, Rabat, Maroc Mots clés : Maladie de Horton ; Artériopathie des membres Introduction.— L’atteinte artérielle des membres au cours de la maladie de Horton (MH) est rarement rapportée. Elle est probablement sous-estimée en raison de son caractère souvent asymptomatique. Méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective sur une période de 23 ans portant sur 50 cas de MH colligés dans un service de médecine interne, remplissant les critères de classification de l’American College of Rhumatology (ACR). Parmi ces patients, nous avons recensé ceux présentant une artériopathie symptomatique des membres. Les patients retenus présentaient tous un syndrome inflammatoire bio- logique et une imagerie évocatrice. L’histologie temporale en faveur d’une MH n’était pas un critère de sélection obligatoire. Résultats.— Cinq patients, tous de sexe féminin, pré- sentaient une localisation des membres, soit 10 % des cas, révélatrice de la maladie dans quatre cas. L’âge moyen était de 66,8 ans. La biopsie d’artère temporale était positive dans tous les cas. Mis à part les signes de la MH, la présentation clinique était similaire aux autres artério- pathies non inflammatoires. Une patiente présentait une atteinte des quatre membres. L’artériographie montrait un aspect évocateur d’artérite inflammatoire (occlusion ou sténoses monoliformes sans plaques d’athérome). Malgré un traitement par corticothérapie associée aux anticoagu- lants ou aux antiagrégants plaquettaires, l’évolution était marquée à court terme par une amputation chez quatre des patientes. Le suivi moyen global était de 25 mois. Conclusion.— Une atteinte des membres peut révéler une MH. Elle pose des problèmes de diagnostic différentiel avec l’artérite athéromateuse, particulièrement fréquente à cet âge. doi:10.1016/j.jmv.2010.07.061 Hypertension artérielle pulmonaire sévère et maladie de Takayasu: à propos de cinq cas F. Kessal , R. Guermaz , A. Hatri , S. Taharboucht , S. Mezouar , T. Haddad , S. Zekri , M. Brouri Service de médecine interne, clinique Arezki Kehal, Alger, Algérie Mots clés : Maladie de Takayasu ; Hypertension artérielle pulmonaire ; Pronostic fatal Introduction.— Le diagnostic de maladie de Takayasu (MT) est fondé sur l’atteinte non athéroscléreuse de l’aorte et ses principales branches. L’atteinte des artères pulmonaires n’est souvent évoquée que lorsqu’elle est symptomatique. Patients et méthodes.— Sur 243 MT colligées en 30 ans, nous avons identifié cinq atteintes pulmonaires symptoma- tiques et documentées dans tous les cas par écho-Doppler cardiaque et dans deux cas par une scintigraphie pulmonaire de perfusion ventilation couplée à l’angiographie. Résultats.— L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) a concerné cinq femmes jeunes âgées en moyenne de 30 ans (19—44 ans). Pour trois d’entre elles, les signes cliniques d’HTAP se sont manifestés 2,3 ans en moyenne (0—6 ans) après le diagnostic de MT. Quatre sont décédées en moyenne trois ans (1—4 ans) après le diagnostic d’HTAP dans un tableau de syndrome de détresse respiratoire aiguë (deux cas) et en peropératoire (un cas). Quant à la quatrième patiente, ce n’est qu’après 22 ans d’évolution de sa MT, que l’atteinte pulmonaire s’est exprimée par un tableau sévère d’HTAP entraînant le décès au bout de trois mois. Conclusion.— L’HTAP, quel que soit le moment de sa découverte dans l’évolution de la MT, assombrit le pronostic. Son diagnostic gagnerait à être plus précoce, insistant sur la recherche de tout symptôme respiratoire, même anodin, et faisant appel à des techniques récentes d’imagerie. doi:10.1016/j.jmv.2010.07.062

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Patients et méthodes.— Le but de ce travail rétrospectif,portant sur 34 patients consécutifs ayant une atteinte arté-rielle des membres supérieurs et inférieurs compliquant unemaladie de Horton, a été de déterminer les caractéristiquescliniques et évolutives sous traitement de ces localisations.Le diagnostic des atteintes artérielles a été porté soit parécho-Doppler, soit par artériographie ou angioscanner.

Résultats.— Six hommes et 28 femmes, d’âge médian69,5 ans, ont été inclus. Les diagnostics d’atteinte des grostroncs ont été faits le plus souvent après celui de la mala-die de Horton (46,6 % des cas). Les patients présentaient lessignes d’appel cliniques suivants : signes généraux (n = 23),fièvre (n = 7), céphalées (n = 8), claudication intermittentede la mâchoire (n = 4), pseudo-polyarthrite rhizomélique(n = 17) ; les manifestations cliniques en faveur d’uneartériopathie inflammatoire étaient : une claudication(n = 12), une asymétrie tensionnelle (n = 11), une aboli-tion/diminution d’un pouls (n = 17), un souffle (n = 9), uneischémie digitale (n = 7) aux membres supérieurs et une clau-dication (n = 10), un souffle (n = 5), une abolition/diminutiond’un pouls (n = 9) aux membres inférieurs. Les explora-tions vasculaires objectivaient une atteinte des artères :sous-clavière (n = 22), axillaire (n = 14), humérale (n = 1),fémorale superficielle (n = 11) ou profonde (n = 4), popli-tée (n = 4), tibiale antérieure (n = 2) ; elle était bilatéralechez 23 patients. Tous les patients ont recu une corti-cothérapie pendant une durée médiane de 24 mois. Lacorticothérapie a permis une amélioration de la localisa-tion artérielle périphérique dans 47 % des cas ; cependant,huit patients ont subi un traitement chirurgical dont deuxamputations.

Conclusion.— Notre travail indique que les atteintesartérielles inflammatoires extracéphaliques compliquant lamaladie de Horton ne doivent pas être méconnues. Il a aussil’intérêt de souligner que leur diagnostic précoce est indis-pensable en raison du pronostic fonctionnel potentiellementgrave ; de fait, si l’indication d’un traitement chirurgicalest rare, elle reste indispensable en cas d’ischémie grave.

doi:10.1016/j.jmv.2010.07.060

Maladie de Horton et atteinte artériellepériphériqueI. Elouakili , M. Bouayad , Y. Tijani , L. Benjilali , B.Lekehal , Y. Sefiani , A. El Mesnaoui , F. Ammar , Y. BensaidService de chirurgie vasculaire, hôpital Ibn Sina, Rabat,Maroc

Mots clés : Maladie de Horton ; Artériopathie des membres

Introduction.— L’atteinte artérielle des membres au coursde la maladie de Horton (MH) est rarement rapportée. Elleest probablement sous-estimée en raison de son caractèresouvent asymptomatique.

Méthodes.— Il s’agit d’une étude rétrospective sur unepériode de 23 ans portant sur 50 cas de MH colligés dans unservice de médecine interne, remplissant les critères declassification de l’American College of Rhumatology (ACR).

Parmi ces patients, nous avons recensé ceux présentant uneartériopathie symptomatique des membres. Les patientsretenus présentaient tous un syndrome inflammatoire bio-logique et une imagerie évocatrice. L’histologie temporale

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n faveur d’une MH n’était pas un critère de sélectionbligatoire.

Résultats.— Cinq patients, tous de sexe féminin, pré-entaient une localisation des membres, soit 10 % des cas,évélatrice de la maladie dans quatre cas. L’âge moyentait de 66,8 ans. La biopsie d’artère temporale étaitositive dans tous les cas. Mis à part les signes de la MH,a présentation clinique était similaire aux autres artério-athies non inflammatoires. Une patiente présentait unetteinte des quatre membres. L’artériographie montraitn aspect évocateur d’artérite inflammatoire (occlusion outénoses monoliformes sans plaques d’athérome). Malgrén traitement par corticothérapie associée aux anticoagu-ants ou aux antiagrégants plaquettaires, l’évolution étaitarquée à court terme par une amputation chez quatrees patientes. Le suivi moyen global était de 25 mois.

Conclusion.— Une atteinte des membres peut révélerne MH. Elle pose des problèmes de diagnostic différentielvec l’artérite athéromateuse, particulièrement fréquentecet âge.

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ypertension artérielle pulmonaire sévère etaladie de Takayasu : à propos de cinq cas

. Kessal , R. Guermaz , A. Hatri , S. Taharboucht , S.ezouar , T. Haddad , S. Zekri , M. Brouri

Service de médecine interne, clinique Arezki Kehal, Alger,lgérie

ots clés : Maladie de Takayasu ; Hypertension artérielleulmonaire ; Pronostic fatal

ntroduction.— Le diagnostic de maladie de Takayasu (MT)st fondé sur l’atteinte non athéroscléreuse de l’aorte etes principales branches.

L’atteinte des artères pulmonaires n’est souvent évoquéeue lorsqu’elle est symptomatique.

Patients et méthodes.— Sur 243 MT colligées en 30 ans,ous avons identifié cinq atteintes pulmonaires symptoma-iques et documentées dans tous les cas par écho-Dopplerardiaque et dans deux cas par une scintigraphie pulmonairee perfusion ventilation couplée à l’angiographie.

Résultats.— L’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP)concerné cinq femmes jeunes âgées en moyenne de 30 ans

19—44 ans). Pour trois d’entre elles, les signes cliniques’HTAP se sont manifestés 2,3 ans en moyenne (0—6 ans)près le diagnostic de MT.

Quatre sont décédées en moyenne trois ans (1—4 ans)près le diagnostic d’HTAP dans un tableau de syndrome deétresse respiratoire aiguë (deux cas) et en peropératoireun cas).

Quant à la quatrième patiente, ce n’est qu’après 22 ans’évolution de sa MT, que l’atteinte pulmonaire s’estxprimée par un tableau sévère d’HTAP entraînant le décèsu bout de trois mois.

Conclusion.— L’HTAP, quel que soit le moment de saécouverte dans l’évolution de la MT, assombrit le pronostic.

on diagnostic gagnerait à être plus précoce, insistant sura recherche de tout symptôme respiratoire, même anodin,t faisant appel à des techniques récentes d’imagerie.

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