husserl meditations cartesiennes
TRANSCRIPT
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M D I T A T I O N S
CARTESIENNES
INTRODU CT ION
A LA
laDMO ND
HUSSERL
Traduit
de
tanemand par
M
GABRIELLE
PEIFF'f:-R
E T
M. E M M A N U ~ L
LEVtNAS
Octeur
.d aUniversitlt
de.
Str abourg
PARIS
LIBRAIRIE PHILOSOPHIQUE J VRIN
6 Place de
la.
Sorbonne
Ve)
1953
-
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142244
AVERTISSEMENT
~ e s
23 et 25 .
~ v r i e r .. i
929, sur
l'invitation
de
l
1u;titut
d'tudes
,qermaniques
et
de
la Socit franaise de Philoso
phie,
le
P r o f e ~ s e u r Edino.nd.
Husserl fit
l Ja
Sorbonne,
dans
l
m p h i t h t r ~
Descartes, quatr,e confrences sur l n ro _uc-
tion
la
/ l l n ~ m n o l o g i e
{ranscendenta e. Il
les fit en
alle-.
rn and.
M
Xavier Lon, administrateur de hi
SocitA franaise-
de
Philosophie,
lui
d r e s ~
rallocution
suivante :
Quand nous avons t. averHs que l Institut d'.tudes
ger-
maniques
avait invit ;illustre
P r o f e s s ~ u r E.
Husserl,
qui
veut
bien nous honorer aujourd'hui. de
sa
prsence; exposer en
Sorbonne l'essence de
la Phnomnologie trnscendentale, ]a
Socit franaise de Philosophie
a saisi
avec
empressement
. l'occasion qui lui tai t offerte de rendre hommage au niat re
le
plus minent de la. pense allemande.
Monsieur le Professeur
et cher
collgue, yous me permet
trez bien de vos .donner
c e
nom,
car, par
votre
c o l l ~ b ~ r a t i o n
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V
de. Descartes
et,
dans
cet amphithtre,
c'est un .peri lui qui
vous
teo(t aujourd'h1Ji...
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LA
PHNOMNOLOGIE
IN IRODUC l iO.N.
t. es
.Meditations de:Descat tes; prototype du retour
philosophique
sur
soi-mdme.
Je suis . leureux de pouvoir parler de la .phnomnologie trans-
cendantale da1;1s cette maison vnrable
entre
toutes o s'panouit
la science franaise. J en
ai
des rafsons spciales. Les impulsions
nouvelles
que.la
p h ~ o m n o l o g i e a reues, elle les doit Ren
Descartes, le
plu s
grand penseur' de la r a n c e ~ C'est
par
l'tude de
s ~ s Mditations que la phnomnologie naissant& s est trans.
forme
en
un
type.
nouveau de p h i l o s o p h i ~ transcendentale. On
pourrait presque l'appeler
un
no-.cartsianisme, bien qu'elle se
. soit vue ob lige de rejeter
p ~ : o u
prs
tout
le
contenu
doctrinal
.
connu
u
cartsianisme, pour cette raison mme qu'elle a donn
certains
thmes cartsiens
un
dveloppement radical.
Dans
.es circonstances je crois pouvoir tre s:r d'avance de trou-
ver chez vous un accueil favorable. si
je
choisis coxnme point .de
. dpart, parmi les thmes des
Jleditationes de
prima
philosophia,
. ceux
qui ont
mon sens u n ~ porte ternelle, et si j'essaie de
caractriser ensuite les transformations et innovations qui ont
..donn naissane la mthode et aux problmes tra:riscendentaux.
To.ut dbutant en philosophie cQnnait la
remarquable
et surpre-
nante suite de penses des .llfdtations;. Rappelons-en t'ide direc
trice. Elle vis une rforme totale de
la
philosophie, pour faire
de celle-ci
une
s c i e n c ~
fondements absolus. Ce qui implique
pour
D ~ s c a r t e s
'une rforme
p a r a l l l e ~ d e
toutes les s c i e n c e ~ ~ car,
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ses yeux;. ces
~ c i e n c e s
ne sont qe des
membres
d'une
science u n i ~
. ._verselle qui. n'est autre que . 1 ~
p h i l o s o p h i e ~ -
een'est que dans
- l'unit systmatique
de celle-ci qu'elles peuvent devenir vritable-
ment des sciences. Or, si l'on considre ces scieilees dans ler
devenir histodqrie, on &'aperoit qu'ii leur manque. ce. caractre
de vrit qui. permet de les ramener intgralement
et en
der-
.
niere
analyse
des
intuitions abso1es au del- desquelles on ne
peut remonter.
C'est
pourquoi
i l
devient ncessaire de recon.struire
l'difice
qui
pourr8.it correspondre.
l'ide de la philosophie, eon.;..
ue
comme
unH
universelle
des .sciences s'levan t sur
un
fondement
d un earact re abs.olu. Cette ncessit de. reconst ructio n, qui s'im
posait
.
Descartes, se .valise chez Descarte s sous la f o r m ~ d'v.ne
p h i l o s o p h i ~ oriente
v-ers le
sujet.
En
premier
Heu,.
quiconque veut vraiment devenir philosophe
devr-a
une
fois dans. sa vie se repHer sur soi-m.meet, au-de;;.;
d a n ~ de soi, tenter de
renverser
toutes les sciences 'admises jus
qu
ici et
tenter de
les reconstruire.
La phllo.sophie la. sagesse .
- est en
quelque
sorte une affaire personnelle du philosphe. Elle
doit
se
c o n s t i t u e ~
en
tant.
que
sienne,
tre
sa
sagesse.,
son
savoir
qui,
bien
qu'il ten_de vers l'universel, .soit acquis par lui. et
qu'il doit pouvoir justifier ds rorigi,ne et chac Une de .ss tapes?
en
lappuyant SU '
ses intuitions abs@lues.
Du moment
que
j'ai
pris
la
dc\sion de tendre vers cette ~ n , dcision qui seule peut
m'amener .la
vie
et
au dveloppement philosophiqne,
fai
donc
par l mme fait e yu de pauvret en matire de connaissance.
Ds
lors
l est manifeste qu'il faudra
d'abordme
demandei
comment
je
pourrais
trouver
une
mthode
qui me d o n 1 2 ~ r a i t
la
marche
sui
vre pour arriver
au
savoir vritable. Les
mditations
de Descartes
ne
veulent donc pas
tre
une
affaire purement prive
d.u seul
philo- '
s.ophe
Descartes, encore
moins
une
simpl
forme littraire
dont
il
.usera_it pour exposer
ses
vues ph.ilosopbiques.
Au
contraire,
ces
m d i t ~ i o n s . dessinent le prototype
4-
genre de mditations- nces
s ~ i r e s
tout philosophe
qui -commence
son uvre; mditations qui
seules peuvent donn er naissance une philosophie
1
Si
nous
considrons maintenant
le contenu,
des
M d i t a t i o n . ~ ,
bien trange pour :nous,
nous
y relevQns un. second
retour
.au moi
.
d\1 philos-ophe,
en sens
nouveau et
plus profond : le retour
au
moi
des
cogitationes pures.
Ce retour
sr
opre
par-la
mthode
bien
connue
et fort t r a ~ g e du doute.
c o n ~ a i s s a n t
~ ' a u t r e but
que
celui
d une
connaissance'absolue, il
s'interdit
d ' a d m e t ~ r e
comme
.
Pour confirmer cette
i n t e ~ r t a t i o n ,
cf.
la
Lettre
de l auteur
au
tratfuc:
teur es Principe: (Desea.rt9a}.
..
.....;
3
~ x i s W , . n t ce qui ~ e s t pas ( ) ~ t fait' l'abri t ~ u t e possibilit
d:tre
.mis
en_ d o ~ t e . SOUlllet donc
..
une
critique.
mthodique,
C { ~ a n t
~ ' : I X . p o ~ ~ . b i l i t ~ d doute qu'il
peul
prsenter, tout" ce
q ~ j d ~ n s
la-vie
d l ' e ~ p r i . e n c e et dela
pense
se
prsente
o u r ~ e r -
tain, et ilcnerche gagner,- sf possible .par l'exclusion de.:tout
ce .qui._
p o u r : a : a i ~
p .senter une possibil;' de .doute, t..n ensemble
de
o n n ~ e s
absolument v i d e n t e s ~ Si
l'on
:applique cette
mthode
la.
:cert.itde
:de
l
x.prie.nce .sensible,
dans. laque
le
le-- m : o n d ~ '
~ o u s est d.onn dans la vie
courante,
le.
ne r ~ i s t e p o i n t la_
cri .
tique. Il faudra:
d o n ~ qu ' ce
stade du dbut rexistence
u
.monde
s o ~ t
mise
en
:suspens
..
En-"fait de
ralit a b s o l u ~
t mdubitable le
1 ' .
sujet m d ~ t a n t .ne .retient qelui-mme en t.ant q u . ~ e g o pur de ses
. CQ_gitationes
comme
.existant
indubjta})lem-ent et ne: o u v a ~ . t tfe
supprim: mme-si ce monde n ~ e x i s t a _ j t pas.
Ds
lors le moJ.. ainsi
rduit
ral_is_e:ra:
un
mode
de-philos6pher-slipsste.
n
se ruettra,
en
.
~ t e
de voies
d'un
caractre apodictique par lesquelles il pourra .
ret:rcmver,.dans
son i:ntri()rit .pre,
une, extriorit
objective. On
sait
o m m e n t ~
Destaftes procde en dduisant d'abord l'existence
et
la
vracit de . Die;,puis,
gr
elle;s,-
la
a t u r e .
~ h j e e t i v e ;
le
d u ~ i s m e .des
s U b s t a ~ e e s
finies,
d un
moi
le
terrain objeeti de: la.
m t a ~ h y s i q u e et des sciences
p o s i t i v ~ s ,
ainsi que cs sciences elles..;
mmes. Toutes ces inferences s'accomplissent comme. dJuste en
.suivnt-les
principes
immanents
' l ~ e g o , qui.lui so-nt inns,)),_
2: .tycessit
d un
r e c o m ~ e n c e m e n ' t ra.dical en philosophie.
TQut cela, c'est du
Descartes.
Mais v a u t - ~ 1 bien la
peine,
deman
4erons-nous maintenant, de ehereher
dcouvrir un sens
ternel
se.
cachant
sous ces idees?
. ~ m i - e l l e s encore
capables,
.de
commu-
niquer notre temps
des
forces\ nou:velles et :vivantes?
. Un fai t, certes, porte r.Q.ehir : e s . . s c i e ~ e e s p o s i t f v ~ s
se
sont fcrt
.peu soQcies de
ces-
Mditations qui, cependant,
devaient
le,ur
f o ~ r n i r un
o ~ d e m e n t
r a . t i o n n ~ l absolu., Il e ~ t vrai_. q u ~ a p : r s s'tre
br1llamment dveloppes pendant trois sicles, ces
sciences
se
sentent aujourd'hui e n t r ~ v e s dans leur
p r o g r ~ s
par l'obscurit
qui rgne
dans
leurs fondements
mmes
. Mais
l mme
o elles
essaient, de r.enouveler ces fondements, elles ne songent ps
remonter au:x. 1Yditationg de Descartes. C'est
1
'par
ailleur.s,
un
fait
considrable
qu'en
philosophie les
Mditations aint
fait poque,
et cela de manire to1;1te
particulire,
prcisme11t en vertu de leur
retour l ego.cogito
p u r ~ Descartes
inaugure
un type nouveau.
de
philosophie. Avee lui la h i l o s o p ~ i e change totalement d'allure
et
passe
radicalement
de l'objectivisme na'if
au
subjectivisme trans-.
cendental, s u b j e c t i ~ s m e .qui, en_dpit ' e s s ~ i s sans cesse renouve-
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ls, toujours insuffisants, parait tendre pourtant une forme d f i ~
nitive. Cette ~ e n d n e constante n'aurait-lle
pa.S
un
sens ternel,
n'implique;rait,...elle pas une t.che minente n o m ~ impose par
'.histoire elle-mme, et . laquelle tous nos se:rions . appels .
ollaborer?
. L'tat-de -division dans lequel se trouve a e t u e l l e m e ~ t la philo
sophie, l'activit . d s o ~ d o n n e qu_ elle d ~ p l o i e -donnent rflchir.
Du point de vue de l'unit scientifique, _
a.
philoso-phie occidentale
est, d e p ~ i s le milieu
du
sicle dernier, dans uil tat de dcadence
. manifeste par rapport aux
ges
p:rcdents. L'unit . disparu par-
tout : dans la dtermination d.ubut
autant que
dans la position.
des problmes
et
de
la
mthode. Au comm:en,cement de l're moderne
la
foireligieus se
transforma
d plus en plus
e:n
convention xt
rieure, une foi nouvelle saisit
et
releva l'humailit intellectuelle :
la foi Em une p1lilosophie, en une 'scienee autonomes . Ds lors o u t ~
la culture humaine devait tre guide et claire
par
des vues
.scientifique_s et
l
mme rforme et t r a n s f o ; r m ~ en une culture
nouvelle et autonome. . . .
Entre temps cette foittouve}le
e ~ t
appauvrie; elle
a
cess d'tre
une f6i vritabie. Non $anS r a i ~ m i . En effet, au lieud'une p h i l o - ~ o
phie une
et
vivante, que pQssdons-nous? Une production dtu
vres philosophiques croissant -l'infini, mais laquelle manque
tout lien i n t e r n e ~ Au. lieu d'une lutte srieuse e ntre thories diver
gentes, dont l'antagonisme mme prove assez la solidarit
interne, comri:mnaut d ~ . bases
et
la. foi inbTanlable de leurs
auteurs en une' philosophie vritable, nous a'vmis des semblants
--d'exposs
et
de critiques, un senblant de collaboration .vritabie et
d e n t r a ~ d e dans le t i ~ a v a n _ hlosophique. Efforts rciproques;
conscience des responsabilits, esprit de. collaboration srieuse
en.
vu.e
de rsultats objectivement valables, c'est--dire. purifis
par critiqu e' mutuelle et capables. de rsister
toute critique
.ultrieure,
r ien
de cela'
n ~ e x i s i e
Gomment aussi une reclwrche
et une collaboration vritables seraient-elles possibles? N y a-t-il
pas presque autant de .philosophies que
de
philosophes? Il y a .
bien encore des Congrs.
philosophiques les.
philosophes s'y. ren
contrent, mais non les p h i l o s o p h i e s ~ .Ce qui manque celles-ci.
C ~ s t
un
iie n spirituel_commun,
O
elles puissent se toucher
et
se fconder mutuellement. L'unit est, peut-tr e, mieux, sauve-.
garde .l'intrieur_ de _ c ~ r t a i n e s coles- ou
-
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-6;,;...
. t
cuEtiNEH"SNt
VERS L
4o
T R A ~ s c t N D B N T A t .
_;
.3.
La .revolution .ca1tsienne
tt l i t i ~ e - f l ~ d un i J P d e ~ n ( ~ b ' s o l u d e ~ la c o ~ n a i s s ~ n c e ~
philosophes qui ado-ptent p ~ u r principe ce que nous pouvons
appeler le
r a d i r ~ l i s m e
du point de
d ~ t
ll.us llons
c o m ~ e n
.
cer; .chacun. pqur soi et en aoi,
par
ne ps
t_enir
compte
de
nos
.convictions jusqu ic i admises .et, n
p a _ r t i e u l i e r ~ p a r
ne pas accepter
..
comme donnes les v r i t ~ s
dela
seien.ce. omine l'a fait Descartes,
l a i s s o n s ~ nous. guider dans . mditations par .l'ide d'une
sienee authentique, possdani des fondements abso mnent cer::
tains, par l'ide de
la
s c ~ e n c e u n i v e r s e l l e ~
Mais
une difficult
prsente
.
Les sciences mises rcart (nous n'admettons
la
valeur
d;aucune), il ne rest plus rien qui puisse no-us,servir d'exemple de
science
v-ritable.
Ne p-ourra-:-t-on alors douter .cette ide e l ~ e -
mme, savoir de l'ide d un science fondement absolu ?
Dsigne-t-elle une ide-fin lgitbne, une
fin J;>Ossible
prpose
quelque discipline pratique possible? l l est, vident que n >us. ne
pouvons. l'admettre ds- le dbut; encore moins. pouvO'ns-nous
recorinaltre u.ne norme quelconque rgissant la structure prten
due naturelle devant appartenir science vritable comme t e H e ~ .
Cela reviendrait se donner. d'avance
tout
un. systme logique et
toute une thorie des scie.nces, tandis qu'elles doivent leur _tour
. t r e englobes dans la rvolution c a r t s i e n n e ~ . . . .
Descartes lui-mme s'tait donn 4'avance
un
idal s c i ~ n t i i j q u e ,
celui de la. gomtrie, ou, plus exactement, .de
la.
physiqu math
matique. Cet idal a exerc pendant des sicles une
n f l u , e n c e - n f ~ t e .
Du fa.it qu'il a t adopt par Descartes sans critiq:ue p r a l a ~ l e , ses
Mditations
se ressentent aussi. Il semblait naturel D e s c ~ r t e s
que la science universelle dtlt avoir la
f o r m . ~
d'un systme dd_uc-
tif, systme dont_ to Q.t l'difice reposerait
o rdine geometrico
s u _ ~ 11n
fondement axiomatique servant de
~ s e
absolue la dductu:m.
L'axiome de la certitude absolue
du
moi et de ses principes axio-
~ a t i q u e s inns j o u ~ chez, Descartes, par rapport la scie.nce uni-.
verselle un rle analogue celui des axiomes gomtriques en
g o m ~ t ; i e . Mais le fondement
est.
encore
.plus
profond qu'en
gomtrie et est appel constituer le dernier fondement de
la.
scince gomtrique .elle-mme.
Quant
nous; tout cela ne doit aucunement nous i n f l u e n c e r ~
p
hilt?sophes qui cherchons encore notre point
de
dpart, ~ o u s
n:a.dmettons.
comme valable aucun idal de science o r m a t i ~ e ;
nous n'en pourrons avoir que dans la mesure o nous le crerons
nous-mme.
. Mais nous
n a b a n ~ o n n o n s
.pas pour cela notre but g ~ r a , qui
. est de donner aux sciences un fondement absolu.
Comme
hez
Des
cartes, ce but va orienter sans cesse le cours de nos mditations
se faisant plus prcis et' plus concret
mes;ure
q ~ e
nous
a v n e ~
r o n s ~ Mais
il
faudra. user deprudence
q u a n t ~
la faon
de
le poser
en tant que but, et viter pour1'i11stant-d'en prjuger. mme
la
possibilit. Comment lucider et, par l mmet fixer maintenant
ce mode de position ?
I l est chlir q u ~ n9us empruntons l'ide gnrale de s ~ i e n c e . ~ u x
s c i ~ n c . e s
existantes. Or, dans notre attitude de critique. radicale,
ces s c t e ~ c e s sont devenues d _ ~ s sciences h-ypothtiques. Donc l'ide
leur nn g ~ ~ r a l e est hypothtique aussi et nous ne savons pas
SI elle est ralisable. Nanmoins, sous forme d'hypothse et titre
de gnralit fluide et indtermine, nous possdons cite ide.
Donc nous tenons aussi, ignorant
si
elle. est ralh;ahle
et
de
p ~ e l l e
. ~ a n i r e elle l e s ~ , l'ide d'une philosophie. Nous accepterons cette
1 d ~ e comme une h ~ o t b ~ s e . p r o v i s o i r e ~ . titre d ' e ~ a i , pour n o ~ s
gmder dans nos mdttahons, e t nous pserons dans. quelle mesure
e l l ~ est possible et ralisable. Certes, nous entrerons ainsi dns
d'tranges compHcat.ions, du moins
a
dbut; mais elles sont invi
~ b l e s , _ si notre radicalisme doit passer
l'acte et ne ps demeurer
un -simple geste. Poursuivon.; donc patiemment notre route.
4. RvlatiQn du.aensfinal de la
scienc(
par l effort d la
vivt-e
>
co1nme_phnomne nomatique.t.
En premier l ~ e ~ , s.,agira de_ p r ~ i s e r l'ide directrice q11i, au
dbut, ne nous tait prsente qu'en une gnralit vague.
Bien
~ n t e n d Q .
U
ne s ' a ~ i t pas jci de la o r m a t i o n du concept _de science
par qne. abstraction comparative quLprend les sciences rellement
donnes pour point de dpart-. Il n.,y a pas identit entre les sciences
- r ~ l l e m e n t d o n n e ~ {donnes
titre de phnomne culturel) et I ~ s
; C U ~ n c e s .
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scientifique, conue comme un ensemble de r a p p o r t s ~
p r d i c a t i f ~
.
fonds ou fonder de manire ahsolue. ,
5. L'vi.dence et. l'ide de science vritable. '
Mditantainsi, nous reconnaissons, que Tide carts.ienne de la
s c i e ~ c ~ , savoir
d une
science universelle fonde justifie en
toute
rigueur,
n st
autre
chose
que
l'idal
qui
guide constam
ment toutes les sciences dans leur tendance
:
l'universalit, quel
que
soit
le degr de sa ralisation pratique.
Dans l'vidence,
au s ~ n s
l
plus large
de ce terme, nous aYons
. rexprience
d un
tre et de sa
manire
d tre; c'est donc
qu en
elle
le
regard
de notre
esprit atteint la
chose elle-m:aie. La contradic .
t
on entre notre
intention
et la chose que nous montre cette
exprience )) produit la ngative de rvidence
ou
l'vidence
ngative, dont le contenu est la fausset vidente. L'vidence - qui
embrasse en ralite: toute exprience au sens ordinaire.,
plus
~ t r o i t
duterm.e
-:peut
tre plus.ou moins
parfaite,
L'vidence pd:rfaite
et
son corrlatif,
la vrit
pure
( t
stricte,
se pr sen tent comme. urie
ide, jnhrente la tendance de connatre, de remplir (erfUn
)
l'int'ention signifiante (meinende); ide qu'il est possible d'obtenir
.en essayant de vivre cette tendance. vrit ou
la
fausset, la. cri-.
tique et l'adqliation critique des donnes videntes, voll
autant
. de thmes
banals
qui dj o u e ~ t sans c e ~ s e d a n s ~ ~ vie pr';..scien
tifique. vie quotidienne,
pour
ses fins variables
et
relatives, peut
se contenter d'.Yidences et de vrits relatives. La s c i e ~ c e , elle,
veut des v ~ r i t s v a l ~ b l e s .une fois pour
toutes et pour tous,
dfi
nitives, partant des vrifications nouvelles at ultimes. Si,
en
fait,
Cf>mme eUe-mme r loit. finir par
s en,
o n v a i n c r e ~ la science ne
russit pas
.difier
un
.systme
d
vrit.s
bsolues
,
si
elle doit
sans arrt
modi.fier les vrits
acquises, elle obit cependant
l'ide devrit. absolue, de vrit scientifique, et lie tend'
pa r
1
l
vers un horizon infini_ d'approximations qui onvergent toutes :vers
cette
ide.
Al aide de ces approximations,.eile Cl;'oit pouvoir dpas
6
ser
la
connaissance nav
et
aussi s e dpasser infiniment elle--mme.
Elle croit le pouvoir aussi par
la
fin qu'elle se pose,
s a v ~ I - l ' u n i ~
versalit systmatiq ue de la corinaissnce,- universalit rf}lative
soit tel domaine scientifique ferm, soit l unite universelle de
l tre en g r i ~ r a l , qu'elle doit prsupposer, s'il ' ~ g i t d une ((phi-lo
sophie et
s i elle doit tre possible. Par consquent,
du
p(}int de
vue de l'intention finale, l' ide de science et de philosophie hnpliqu
un qrdre de connaissances an-trieures
ensoi;rapportes
d autres,
-
t.
C st_.-dire
d'acoozriplr. de remplir. (N.
du t.}
tl .
en soi postt-ie.ures ~ t , en fin de co
D
pte, un
commencemen-t et
un
progrs'
c o m m e n c ~ i n e n t et. progrs
non
pas
fortuits,
mais
au. con
traire fonds dans
la
nature
des choses elles-mmes.
Ainsi.
sans
que nous ayons prjug
quoi
qP.e
soit sur la.
possi
.bilit d'un e scjence. vritable ou sur
un
idal scintifique prtendu-.
-
ment
naturel,
du
seul
(ait
que
nous
vivons
par
notre mditation
l'effortscientifiqueen ce
qu'il a
de
plus
gnral, nous voyons
sur
.
gir
certainslments fond amentaux de l'id.e tlologique
de
science
vritable; ide
qui,
encore que
d une manire
trs vague
au
dbut-,
guide cet ~ f f o r t de la pense.scien.tifique. Qu'on nfaille pas di,.-e ici :
A quol bon
i ~ p Q r t u n e r de constatations semblables? Elles appar.;.
tiennent manifestement l'pistmologie gnrale ou l ~ togique.
Il.suffiraitd'appliquer
fout
simplement celle..;ci, ici comme
dans la
stiite.
'Or
c'est justement ctntre ce
simplement. qu il
fa11t
nous
mettre en
g a r d e ~ . . .
S o u l f g n o ~ s
ee que. nQus avions dj
'dit
propos de Descartes :
la rvolution .gnrle que,nous avons opre aniis l cart toutes
.les
. s e ~ ~ n c e s ,
.
et
par.
c o n s ~ ~ e n t
la
logique
elle-mme.
Tout
ce
qui
pourrait nous s e r v ~ r . l ) o ~ n t de dpart possible en philosophie,
D()US
devons-d'abord l ' a ~ q u ' t i r par nos propres forces. Une sCience
;rigoureus. type de
la
logique traditionnelle
nous
sera-t-elle
d ~ n n -par la suite' Wous n e ~ pouvons rien savoir aujourd'hui.
Grce
au
>travail pl."paratoire, .-esquiss
plutt
qu'effetu
ou
mme
q l : l ' e x p ~ i c i t , . -
qe no' S venons d'accomplir, nolis avons .
.acquis ~ s s e z .. u m i r ~ s . p o u : r pouvoir f l ~ e r un prem.i'er principe
1ftthoduJu,e., destm
rgir t9utes. JlOS dmarches ultrieures. Pre-
. nant comme pliilo.sophe ~ o n point.de
dpart,.je tends
vers le but
:Rrsum d'un. science r i t a b l ~ En
~ o n s q u e n c e , je
ne pourrai vi
dem}ent ni
porter
ni
admettre
comme valable
aucun
;jv,gement
si
je ne l a.ipuis
dans
fvid( nce, c'est..;-dire dans des e x p r i e n c ~ s
. o les ((choses .
et ),.c'est--dire voir quet degr les
choses me sont relleiD.ent donnes e ~ l e s - m m e s ... Tant que l'vi
dence, fera dfaut; je ne
saurais
prtendre
rien de dfinitif
toui
.
~ t r plus ~ ~ u r r a i . . , j ~ ~ ~ c o r d e r au j u g e ~ e n t . l a valeur d ' u ~ e
1
tape
. I n . t ~ r m d 1 a 1 r e
possible
sur
le
trajet qui
mne
elle. .
. .
Les
s ~ i e ~ c e s
visent
des
prdJcations destines
donner de
~ ' i n t u i ~ i o n (das: Jr:.scltaute)'
ant;...prdicative une expres.sion com
:plte
et
a d q u a t ~ .
Jl
est
clair: qu
cet
aspectde l'videne
~ c i e n t i -
i. EXactement: qiest
i l t ~ i t i c n n
de manire an -prdicative.
(N.
dut.)
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Rappelons..,nous i n a . i n ~ e n a n i le principe cartsien de l'indubita-
billt bsolue,
par l e q u ~ l
devait tre xclu tout doute cencevable
et mme tout . doute non justifi,
et.
: r ~ p p e ~ o n s - n o u s - l e dans
la
m.esure oh i l sert l'd-ification d'une science vritable.
Gr.ce.
notre mditation,
ce
p r i n c i p ~ s'.est dgag progressivement et a
pris ul).e forme plus claire. Il s'agit maintenant de savoir s'il peut
nous aider
prendre. un dpar t rel, et de quelle manire
ille
peut.
Conf6rmment.. nos affirmations r c ~ e n t e s , J a premire questipn
-
fr:inuler par une philosophie son dbut est celle-ci :
no_us
est
i l
. o s s i ~ l e de dcouvrir
1
des vidences qui contiennent l'vi
dence apodictique , de .devancer, comme premiresen soi
toutes les autres vidences
conc_evables,
et peut-on d -mme coup
les
p e r ~ e v o i r
elles-mmes comme a p o d i c t i q u ~ s ? Si elles: _taient
inadquates; au moins devraient-elles avoir un contenu apodic
tique c o n n a i ~ s a b l e ,
un o l l t e n u ~ ( S e i n s g e h a l t )
assur,
gr.ce
l'apo
dicticit, une fois pour toutes>>, c'est--dire d'une faon absolue
et inbranlable.
Mais
comment avancer ensuite? Ser-t-il seule-
.
m e ~ t
po$sible de le fa1re
et
d'arriver poursuivre
sur
des bases
apodictiqs l'dification d'une philosophie?
De
tels problmes
doivent ncessairement rester cura posterior.
7.
L vidence de
l e x i s ~ c ; u
monde n est pas apodictique.
Que cette vidence est comprise dans la rvolution c a r t ~ s i e n n e .
Le
p r o b l ~ e
c o n c e r n a n t - l e ~ vidences premires en soi parait se
rsoudre
~ a n s
p e i ~ e . L'existence d'un monde ne se d o n n e ~ t - ~ l l e
pas comme une
vid.ence
de
ce
genre? Au
mo.nde
se raP.porte 1
tivit de la vie courante, ainsi que Vensemble des sctences, les
iences de
fait i ~ m d i a t e m e n t , les sciences aprioriques mdiate
ment en tant. qu'instruments de mthode. L'existe.nce .du mon_qe va
.cie
soi elle est tellemnt natrelle que
nul
ne songera l'noncer
explicitement dans une proposition. N'avons-nous pas la continuit
de l'expriencet o le mo ride est sans cesse prsent .nos yeux
d'une faeon incontestable? Cette vidence est en ellem.me ~ n t - .
rieure,
t ~ n t
aux. vidences de
la
vie courante qui se rapportent au
-monde, q u ~ celles de. toutes les sciences ayant le monde pour
objet, s c i e n c ~ s dont la vie_ est d'ailleurs le fondement et le ~ u p p o r t
permanent. Nanmoins nous pouvons nous demander SI, dans
cette fonction d'antr iorit qui est siennet elle peut prtendre. un
caractre .podictique .Poursuivant
ce
doute, nous trouvons qu:eue
ne peut mine pas prtendre au privilge de l'vidence premtre
et absolue.
i Au sens primitif de : mettre dcouvert. N. u t.
. .
En
ce
qui o n ~ e r n e le premier point, i l est.clair que rexprience .
sensible universelle, .dans J'vidence de laquelle le mondenous est
perptueJlement donn (vorgeyeben} ne saurait tre considre
sans plus comme
p o d i ~ t i q u e , .
c'est--dire comme excluant de faon
absolue la possibilit de douter
de
l e x i s t ~ I i c e dt monde, e'est
-direla.possiblit
_e
sa non-existence. Une exprience individuelle
. ,peut ~ d r e sa valeur
et
se voir dgra.der_ une simpl apparence .
sensible. Bien plus, tout l'ensemble d'expriences, dont nous pou-
. vons embrasser l'unit, peut se rvler simple apparence-et n'tre.
'qu' un rve cohrent Ces remarques que nous
ve.nons de.
raire sur les r e v i r e m ~ n t s (Umschltige) possibles et rels del'vi-
d e . n c ~ ,
point n'est besoin d'y voir dj une critique suffisante de
cett Vidence mme, ni tine' preuve premptoire que nous pouvons
concevoir
la
non;.existence du monde en dpit de .l'exprience con- -
tinuelle q u ~ nous. n avons. Qu'il suffise de retenir ceci : si nous
voulons fonder les sciences
de
faon radicale, l v i d ~ n c e qu nous
donne l'expriene du mond n c ~ s s i t e de toute faon une critique
prlable de .Son ~ u t o r i t et-de -sa porte; donc nous ne .pouvons
.sans contestations
la
considrer comme apodictique. n
ne.
suffit
donc pas de suspendre notre adhsion toutes
les
sciences
et
de
les t r a i t ~ r de prjugs (pr-jugs, Vor-Urteile
1
pour _nous inad-
missibles.
Jl
faut aussi enlever au terrain universel
O
elles s a l i ~
mentent, au terrain du monde empidque, son autQrit nave.
L'existencedu inonde, fonde sur l'vidence de l'exprience natu
r e ~ l e , ile peut
plu_s
tre pour nous un fait qui va de. soi; elle n'est
plus pour nous. elle 'mme
qu'un'
objet d'affirmation
(Geltungs-
phtlnomen .
Mais,
si nous
nous_
en . enons l, nous restera-t-il
encQre
une
pour des jugements quelconques, voire des videnes, base
qui,..puisse
servir de fondement, et de fondement apodictique,
une philosophie universelle?
Le
monde n'englobe-t-il pas l'univer-
, salit
de
tout ce qui est? P o u r r o n s ~ n o u s ds -lors viter d'entre
prendre quand mme, n extenso et titre de t.che premire,
la
critique de l'expri ence du monde que nous venons d'esquis_ser?.
Et si le rsultat de cette critique s'affirmait tel que nous l'avions
suppos, serait-ce a l o r ~ l'chec de toute notre entreprise philoso-
phique?
Mais
que dire si le monde n'tait pas en
fin de
compte
le ~ o u t premier domaine de jugement, et si
a . v e ~
l'existence de
ce
mQnde
tait dj prsuppos un domaine ~ t r e en sol antrieur?
. Prjug a clle_ sens, non d'ide prconue, mais de jugement. (N.
u
t,)
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:
. sparm ent. Dans ce mode.
d aperception naturelle
))' moi et
tous
les a u t r e ~ hommes servent d' o}Jjet aux sci-enees positives, ou
objectives au
sens
ordina:ire
du
te:rme, telles la biologie, l'ailthrop o
logie
et
la psychologie empirique;
La
vie nsychique,
dont
parle la
psychologie, a toujours t. conue comme vie psychique dan,s ie
monde. Cela vaut manifestement
aussi pour
ma vie propre,
telle
que nous
pouvons
Iasaisir.et l analyser dans
l'e:cprience purement
. interne.
l\lais
l ' ~ 7 t o x _ 1 )
phnomnologique, telle
que
l'exige de nous
la
marche des. Mditations crtsienne s
p ~ d f i e s , . inhibe
la
valeur
existentielle du monde objectif et par l. l exclut totalement du
champ de. nos
jugements.
l
en
est de
mme
d-e
la valeur
existen-
. tielle de
tous.les
faits objectivement constats par rexprience
externe
aussi bien
que
de ceux
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r
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~ . 6 -
mencera done
-coup
sr
comine
gqlogie
pure .et,
_de
ce fait, elle
semble
n o m ~
eon damner
au ( ) l i p s ~ s i n e
.
du
moins
t r a n s c e n d a n t a l ~
Nous
ne
vpyons nullement encore c o m ~ e n t
dans rattitude de la
rdu-ction,
d ~ u t r e s xn.oi
pOurraient tre pose .-....
nou
comme
simples phnomnes
d li
tntmde ,.mais comme
d autres
moi'))
_transcendentaux, - don
commen( .de
tels
moi >>pourraient
devenir
le.ur
tour
sujets
CJUalifis
~ u n e
golQgie
p h n o ~ n o l
gique.
-Novices en
p h i l o ~ o p h i e ;
des doutes de ce genre
:Q.e.
doivent
pas
_nous effrayer. La rduction
au
moi transcendantal n'a. peuttre
que l'apparence
d un
solipsisme; :le dveloppement .systmatique
et consquent
de l'aitalyse gologique . nous conduira peut-tre ,
bien .au _contraire,
une phnomnologie detl'intersubjectivit
transcendentale,
et
- par
l
mme une philosopl).ie transcen-
. dentale en gnral. Nous verrons, en effet,
qu un
solipsism
trans
. -cendental
n est
qu un chlo:il i D : f r i ~ u r de la philosophie.
n
faut
-le
dvelopper en
tant
qe tel
pour
des raisons mthodiques, notam
lflerit
pour
poser .
d une
manire
conv-ena-ble
les problll1eS de
l'intersubjectivit transcendantale. teux-Ci appartiennent, en effet.;
un; ordre su:prieur: Mais,
au
stade aetuel de
nos
m d i t a t i o n s ~
n o ~ s ne pouvons encore d o n n ~ r
l-dessus
de prcisiOI;tS quelcon
ques . D'ailleurs, l e ~ a n t i c i p a t i o n s que nous venons
de
fajre ne
prendront tout
leur sens que dans
la
suite.
_
En tous cas,. nous venons de
marquer trs
nettement point o
nous nous cartons de manire essentielle de la marche des 11-Jdi
.
tatio,ns
cartsiennes,-
ce
qui
sera d ~ u n e
porte dCisive
pour
le
dveloppement ultriur de
n_os.
mditatons. Contrairement
nescat:ts,.,nous nous proposerons po.Ptche de
dgager le
chanip
infini
de l e:r:priencetranscendentale
. i
l'vidence eartsif;mne
:..._
celle de
la
pr9p.ositiori
:-Ego
o g i t o ~
go
sum est demeure s t r e ~
c'st par ce que Descartes a nglig
.4,eux
choses :. d}abord d'lu
cid-et une: fois pou;r toutesle sens
u ~ e i n e n t
m t h o d i q ~ e de 1 ~ - : r o z ~
transcendentale, ..;._et, ensuite, de
tenir
compte
du tit.que
l ego
pet1t; grce l e x p ~ r i e n c e .transcndentale,: s'expliciter limme
indfiniment
et y s t m a t i q u ~ m n t ;
que, de ce f a i ~ ,
ce
moi constitu
un
champ d investiga (ion
possible, particulire ei propre. En effet,
tout
en. se .rapportant l'P.nsemble
du
monde
et
:des sciences
();bjectives, l'exprience transcen.dentale
du.
moi
n en
prsuppose
pou,rtant pas l'existence et
la
valeur;__:;. elle se distingue p a r l ~
nirrie.
de toutes .ces sciences ,
sans
pourtant. qu'elles limitent
:jalllais
~ . u t u e l l e m e n t .
7
1.4.
Le.
courant des- cogitationes
CogfJ
et cogitatum.
Nous n'allons pas, pour: le moment, nous occuper des questions -
. touchant
la
P.orte de l'apodlcticit
du je
suis.. Nous allons don
diriger
la
lumre
.de
l'vidence transcendantale non plus
sur
l ego cogito,
_..:.
ce terme
pris au
sens ca;rtsien le plus large,
mais
sur
cogitationes
multiples, c'est--dire
sur
le courant de
la
conscie-nce qui forme
la
vie
. ~ e
ce moi (mon moi, le moi du
_sujet mditant): Le moi.
d e ~
tique
peut
t o ~ l t
moment
porter
son.
regard
rflexif
sur
cette vie, qu'elle soit perception ou reprsenta
tion,
jugement
d e ~ i s t e n c e ,
de
valeur, ou volition.
Il
peut
tout
moment
l'obser:ver, en expliciter
t
en dcrire
le
contenu.
Mis, dira-t-on peut-tre, suivre cette direction de recherches,
c'est faire
tout
simpleJ lent de la
description psychologique; fono
de'
sur
l'exprience
purement interne
de
ma
propre vie con-
. s c ~ ente; bJen entendu, pour tre pure, cette desription doit exclure
-toute p o s i t i o ~ : t d'une. ralit pyschophysique.
Mais une psycho
logie purem.ent descriptive,
encore que nous
d e v i o n ~
la
nouvelle
science phnomnologique d'en avoir rvl le sens mthodique
vritable,
n est
pas e l l e - m ~ m e
phnomnologie trd.nscendentale,
au
s ~ n . s o
nou_s
a
-
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mutandis,
un rle tout aussi important dans le domaine de l'exp
rience n a t m ~ e l l e , psychologie de la conscience vritable.) Il est une
chose que l l l t o x . ~ concernant l'existence du mO.nde ne .saurait
changer: c'est -que les mul tiples cogitationes qui_se rapportent
au monde portent
en elles-mmes
ce rapport; ainsi,:par exem
ple, fa perception de cette table est,
avant
comme aprs, perception_
de
cette table. Ainsi,
tout
tat de conscience e gnral est, en
iui-mme, conscience
de
quelque ch,ose, quoi qu 'il en soit de
i
existence relle
de
cet
objet
-et quelque abstention que je fasse,
dans l'attitude transcendentale qui est.mienne, de la postion . d ~
cette existence et
de
tous les actes de rattitude naturelle; Par con
squent, l faudra largir le contenu de
l ego cogito
transcendental,
lui ajouter un lment nouveau
et
dire que tout cogito encore
tout tat de conscience vise quelque chose, e t qu'il porte en lui
mme,en tant que vis)) (en tantqu'objetd' uneinten on)soncogi
t tum
respetif. Chaque
cogito,
du reste, le fait
sa manire. La _
perception de la maison vise (se rapporte ) une m_aison - ou
plus exactement, telle maison individuelle
-de l a
manire
p e r c ~ p
tive; le souvenir de la ma:ison vise la maison comme souvemr;
l'imagination, comme image; un jugement prdicatif ayant pour
objet la maison place l devant moi la vise de la faon propre
au jugement prdicatif; un jugement de valeur surajout
la_
vise
rait encore sa manire, et ainsi de suite. Ces tats de con
science sont aussi appels tats- intentionnels. Le mot intentio
n lit ne signifie rieri d'autre que cette particularit foncire et
gnrale qu a la -conscience d'tre consciene_e de quel'lue chose, de.
porter, en sa qualit de cogito _ son
cogitatum
en ~ l l e ' 7 m m e .
i5. Rflexion naturelle et rflexion transcendentale.-
Ajoutons pour plus de clart qu'i faut disting.uer deux
cp.oses
:
d'une part, les actes de conscience -:- perception extrieure, _sou
venir, prdication, jugemep.t de valeur, position d'une
firi .
etc.,
- accomplis spontanment, et, d'autre part, les rflexions (actes
rflexifs) qui
nous
rvlent ces actes spontans et qui sont elles
mmes des actes perceptifs (erfassend) d'un ordre nouveau. Dans la
perception spontane, nous saisis sons la maison, non
la
perl eptio_n
de la maison. Dans la ri>tlexion seulement, nous nous. -tournons
vers
cet acte lui-mme et son orientation p e . ~ c e p t i v ~
sur
"
la
maison. Dans la
rflexion naturelle
qui s'effectue dans
la
vie cou-
rante, mais aussi en psychologie (donc d.ans l'exprience psycholo-
"que de
mes
propres tats psychiques), nous sommes placs su.r le
~ e r r a in du monde, du monde pos comme ex-istant._C'esl ainsi qu.e
nous nonons dans la vie
courante:
Je vois l-bas une maison>>.,
ou encore : Je me rappelle avoir_ entend-.. cette mlodie, et ainsi
cie
suite.
Au contraire, dans la reflexion. phnomnologique tr ns-
.
cendentale,
nous quittons
c.e
terrain, en pratiquant
l i i t o x ~ _
univer-
selle quant l'existence
ouJa
ilon-existepce du monde. On peut
_ dire que l ' e x p ~ i e n c e a i n s i modifie,
l exprince transcendentale,
- consiste alors en ceci:_ nous ex minons le cog-totranscendenta
. lement rduit et. nous le dcrivons sans effectuer-,
par_
surcrot,
la
position,d'existence naturelle implique dans
la
perception spon-.
-tariment accomplie (ou dans quelque autre cogito), position
d'existene que le moi
nturel
avait en fait _'spontanement
effectu. Un
tat
essentiellement diffrent vient rmplacer ainsi,
est"Vrai, l'tat primitif,
et
peut dire en ce sens que. la_ rflexion
altra l tat prmi,tif. Mais -cela: est vrai 'de ch3:que r.fl.ex-ion, _
donc u s (
d
la rtlex1on naturelle. L'altration est
e s s e n - ~ e l l e : ,
car;l"tatvc,najf d'abord, perd s a ~ (
s p o ~ t a n i t
>>primitive pr-_
cisment
du fait
que la. rflexion pr end pour objet ce qui
d ' ~ b o r d _
-tait t t et non
objet. La
rflexion a
p o u - ~ - t c h e
non -de reproduire
-. une seco-nde fois' l'ta t primitif, mais de l'observer,
et
d en expli-'
citer le contenu
.
_Le
passage
ctte attitude )"flexive. donne
naturellement n a i s ~ a n c e
un --nouvel tat'intentioniil, tat qui,
dans ~ 1 ~
s i ~ g u l ~ r i t
intentionnelle q.lii lui est-
pro_pre
de
-se
rap-
- porter
l tat antrieur , rend conscient, voire vident ; non pas
_quelque ~ u t r e tat, mais cet
tat
u i - ~ m e . Et-c est
par
l- seulement
que devient possible cette .exprience
d e s c r i p ~ i v e . ,
laquelle
~ o u s
sommes redevables de
tout
savoir
et
de toute onnaissance --conce
vables touchantnotre vie intentionnelle. Il en est de m ~ m e pour la -
rflexion phnomuologique trnscendntale.
Le
fait que Je n i ~ i
~ f l e x i f
n'effectue pas l'affirmation exislentie_lle
(die
S e i ~ s _ s t e l , . .
_ ungnahme) de la perception S-p(mtane de-la maison, ne. change
rien au fait que cette exprience rflexive est e - x . p ~ r i ~ n c e rflexive
de
la
perception de. la maison
,
avec tous les
lments
qui lui
t a i e n ~
et .qui- con-tinuent
lui
tre. propres. Or, parmi ces l
ments, figurent, dans_ n o ~ r exemple, .et les lments de la percep-. \
tion elle-mme en tant q u ~ flux vcu, et ceux.
dela
maison perue
en tant que
t-elle.
U y a bien, d un ct,
la
posi_tion ~ x i s _ t E m t i e l l e
propre
la
perception normale (e'est--dire la certitude jnhrente
la
perception), de mme qu 'il y a
h i e ~ ;
du ct
e l a
n;1aison qui
appara:t; le caractre de l'-. existence
p u r ~
et i m p l e ~ L'l1rox'l),
l'abstention du moi dans '.attitude
p h r w m n o l o g i q ~ e
.est son
affaire
_lui, non l'affaire de la perception: qu il observe dans et
par
la
r f l e x i o n ~ Elle est du :reste accessible elJe-mme une
rflexion de ce genre,
et
par
eUe
seulement_ nous en
s a v o n ~
quelque chose.
-
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...:. ~ ( ; : _ ;:
. .
Ce qui
a
lieu iipeut aussl se .drire dela
faco.n
~ u i v a n t e :
Si
. nous
d i s o n ~
du ~ o i
qui
peroit.le
y.
vit
tout naturel
l ~ e n t , .
qu d est-zntres$. au monde, a1or.s nous aurons dans l'atti
~ u d e
p h n o m n o l o g i q u e : g ) . e ~ t modifie,_ un d d o b l e m ; ~ t
du moi
audesss du ~ o i navement intress a monde s'iablira
spectateu'l'
d ~ s i n t l e s s le IQ.oi pb:nomnologique. Ce
ddouble
m nt t lu m ~ z est s o ~
tour
accessible une rflexion nouvelle,
r , f l ~ x t o n
qui,
tant
;que trnnsendentale,_ exigera encore une fois
l a titude u d s ~ n t r e s s e du spectateur
,
proccup seulement de
VOir et de dcrue .de manire- adqtia.te.
C'est ainsi
q ~ e
_les vnements de la
v i f ~
.(p.sychique) tourne.
v e r ~
le m o n ~ e . , a v e ~ toutes-leurs affirmations existentielles pri
. mair es et. e d 1 a t ~ s
et
I ~ s ~ o d e s e x _ i s t e n ~ i e l s corrlatifs -:tels que : .
tre certain, possible, probable, tre beau et bon utile etc. - sont
rendus a ~ ? e s s i b l e s la description pure. ~ e s t d ~ n s cette u ~ e t seu-.
_ lement
quelles
~ o u r r o n t fournir
d ~ s ~
lments une critique gn;.
P a l ~
de la f o n s c z e ~ c e , comme l'exigent ~ v e c ncessit nos proccu
~ ~ t w n s phtl?sophtques. Rappelons-nous le radicalis.Qle inhr ent
l1de cartslen.ne de la philosophie, en tant que science univer
selle,. f?nde ~ u s ~ u . e n ses ~ e r n i r e s d m a ~ ; c h e s sur l'vidence
apodiCtique. Amsi
~ o n u e , , c ~ t ~ e
science exige une critique g n ~
rale
et
absolue;
_mats.
cette crJtujue devra, de son ct, en s'abste-.
n nt de toutes
l ~ s
.attitudes
~ f f i r m a t i v e s
d'existence se,crer tout
~ a b o r ~
u?e
a U i ~ u ? e d ~ b S . o l u ~
iqdpendance de'
t o u ~ e
p . r - c o ~ c e p . ; .
tion..
_L
u m v e : ~ a h t e d_e 1exprience
et de la_
description t r a n s c ~ n
d e n t . a l e ~ attm?t ce but, du
f a i ~
.qu'elle i n h ~ b le prjug>; univer
sel.
d? l
e x p ~ r 1 e n c e
du monde ( c'est-dire la croyanc
au
monde
qui, m s e n ~ ~ b l e m e n t ,
p n t r ~
~ o u t acte et toute attitude -naturels).
~ y a n t attemt
sphr e golQgtque absolu e non o u ~ h e
par la
rduc-
t on
-:-.
~ p h r e .des
i n f e ~ t i o n s
pures elle .aspire en donner une
a ~ s c r t p t ~ o ~ u m v e r s e l ~ e ,
>
existntielste a q u . ~ :. existnee certaine,
~ x i s t e n c e possible o u s u p ~ e ,etC., ou encore les modes tem-'
porels-subjectifs
:
existen.ce
pf.sente,
passe,
f ~ t u r e . Cette
diree-
tion de la description s'appelle notiuztique . A ell, s'oppose la. ,
. direction
notique.Elle
conern:e les xnodaHts du cogi_to lui-mme,
par exemple les modalils de la c o ~ s c i e n c t e l ~ e s que : perception,
souvenir,- mmoire. immdiate, vec"les' diffreuces modales
_qui
leur
sont inhrentes,' telles.la c l ~ r i ei-la distinction. . . .
Nous o ~ p r e n o n s m8.inienant.que
p r
J ~ 1 t o z : i l universelle quant _ .
i'existeri..ce ou l'in'existence. du .monde;. la p h . n o m n o l o g i ~ ne.
-nous pas. en r. ai1t;
fait
perdre.le ~ o n e ~ o m m e o b j e ~ pbno.m-,
nologique. No_us le gardons'
en
t :'lue _cogitatum_ et; cela non ~ e u
lelllent
quant ~ u x
r ~ a l i t s particulires vises et telles qu'elles
sc:mt
v i s e ~ s , ou, mieux, . objectives
- d?-ns
tels ~ t e s p a r t i ~ u l i ~ s de-._la
c o n s c i ~ n c e .
ar leut particuiarisation est Ul;\e .Particularisation_
sein
d
9
uti univers uil vers.dont'runit.nos appa.ralt toujours,.
mnudorsque
nous sommes o u r n s ~ dans
p e r ~ p t i 9 p ~
vers le sin:..
gulir. En d'autres termes .: :la conseiene de. cet unjvers est
t_9u
jo.urs prsente
.(mitbew.usst)
d.ns l'unit
d u i i ~ eoi:J.scie.iice,
qi
peut elle-mme -deTenir
e r c ~ p t i v e
-et,. en. fait; 1e. devient .SOUVent.
L;ensemble du monde . est ici objt de onscience sous.la forme
de.l'infinit spatiale et.
i e m p o ~ e ~ l e q t t ~ ,
lui
est p ~ _ p p r e . _ A
t r a v e r s ~
toutes les tluctua._tions de la ~ n s c i e n c e , cet u n i v e r s ~ un et,unique,
---: encore que s ~ s , p a r t i c u l a r i t s
perues
ou a ~ t i e m e . n t
o b j e ~ t i v e s
soient soumises variation-, demeure omme:lefqnd sur lequel
se projette notre.vie
n a t u r ~ l l e .
Donc, .en effectuant
la
rduction ph
nomnologique dans
~ o u
te sa r i g u ~ u r , nous gardons titre no-
. tique le champ llbre et iliimjt .de la vie pure de1a. coliscjence, et,
~ l u
ct de
On c o r ~ l . a t i f
nomatique,.le monde-phnomne, en tant
que son objet intentionneL Ainsi .le. moi de la mditation phno-
mnologique peut devenir n toute
u ~ i v ~ r s a l i t
spectateur impar ..
'til ife lui-mt me, .non' e u l e r i l ~ n t dans des pa:rticuiers, mais en
g n r a l ~ -
et
ce
-
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32
gnral n est po:nr moi que quelq-pe ehose qui
vaut
pour
:rppi,
c'est---dire n'existe
pour
moi
_que
. omnie
cogitatum- de.
mes
cogitationes variables et lies e,:ttr elles dans cette var.iation
m m e ~
C'est dans cette acception seulement que je' lni a ttribue
une
v a l i d i t ~
Pr consquent,.: moip.hnomnologlre transcendental;
je
ne possde, coni.me objets. de mes observations descriptives
universelles - qu'elles concernent des particularisations ou des
ensembles gnrauxi -
que des corr latifs intentionnels moda-
lits de la conscience.
i6. Digression. Ncessit, pour la. rflexf.on t< purement psycho-
logique comme pour l rflexit;n ~ r a n s c e n d e n t a l e , de
comm.encer par l ego cogi to .
D'aprs. ces -dveloppements, -le je
su-js
transcendental
embrasse dans l'universalit de s vie une multiplicit i n d ~ f i n i et
inacheve d'ta ts concrets individuels..
Rvler ces tats et sai
sir par la desription leurs structu res variables,. teile sera un. de.
s ~ s
premires
t c h e s ~
Il en ser de - ~ m pour les modes. de
liaison propres ces tats,. qui en forment des. units .com
plexes, jusqu'
Tu.n.H. du
moi concret .lui-mine. moi n'est
con_crt,
bien e n t e n d u ~ , que dans l'.nsemble.
infi-ni et
illim.
de
sa
vie intentionnelle
une-
quj forme .
un:e
unit
ben
lie
)>:, et
qui
. Implique titre de
.cogitata
les objets . ntentiQnne1s. corrlatifs,
qui forment leur tour des ensembles bien lis,.des touts, jusqu es
et y
compris le monde phnomnal eii tant. que tel.
Le
moi
concret lui-mme st
le
sujet universel de
la
d e s r i p t i o n ~ Ou,.pour
mieux dire : la tche que
je
propose. . mes mditations. phno
mnologiques, c'est de me
rvler moi-mdme
comme moi
t r a n s ~
cendental
et
cela
dans ma pleine concrtion,
donc
compris
tous.
_les objets intentionnels corrlatifs des actes de-ce:moi. ~ m m e nous
l'avons mentionn dj. cette
rvlation
n
transceildentale de
mon moi a
pour paralll la rvla_tion p ~ y h o l o g i q u
de
mon
moi l u i - m ~ m e , j'entends
e
mori. tre purement psychique
(me)
au
sein de .
ma
vie psychique: Mais, dans
.ce
:cas-l, cet. tre
est l'objet)) d'une aperception naturelle, comme -lrp.ent cons
titutif
de mon tre psychophysique rel
( a n i m a l } ~ . donc.
comme
lment constitutif du' monde, du monde vahtble
pour
moi, natu-.
rellement.
On
le voit, pour urie gologie transcendantale . descriptive,
comme aussi pour une
psyc wlogie
de
fintrioPit pure,
c'est
-dire une psychologie descriptive
base
rellement
et
exclusive
ment
sur
l'exprience interne (lndispensahle comme. dicipline
psychologique fondamentale), l n'est_ de commencement possible
,
33
que par l'ego cogito. tant donn -i'hec de toutes les t e n : t a t i v ~ s
modernes pour distmgue:r: entre thorie _psychologique
et t h o r ~ e
philosophique de
a
c o n s c i e n c e ~ - cette r_emarq:ne est d'une impor
tance c ~ p i t a l e . Commencer
par
une tnorie de la sen,satioil, en
. cdant l'influence de la tradition du sensualisme, encoresi puis-
.sante, c'e st donc se fermer l'accs:ces deux disciplines.Partir des
sensations, en effet,. implique n ~ : interprtatio'n - qui semble
tort:tov,te
n a t u r e l l e . ~
de la
vie psychique.cotp.me
un
complexus de
donnes
du
sr-ms externe et --- la rigueur -
cc
Interne ,
donnes pQur
~ u n i f i c a t i o n
desquelles n fera intervenir ensuite les .
qualits d fornie-
(Gestaltquali(aten}
.
On
ajoute: encore, pour.
rfuter ,que les formes (Gestiten) sont ncessaire
me.nt impliq:ues dans ces donnes, donc
qu
les
o u ~ s
sont en soi .
. autrieurs ax parties .Mais la theorie descriptive de
la
conscience,
. s i .elle
p r ~ c d e
avee un radicalisme absolu, ne connattpas de ~ o n ~
nes et de touts: de ce genre, sauf
titre d'ides prconues.
Le
dbut, c'est l'exprience pure et,
pour
ainsi dire, nniette encore,
qu il
s agit d'amener l'expression pure de
son
propre sens. Or
.l'expression vritablement p r m i r ~ c e s t ~ _ e l l e du je suis car
-tsien;-
par
exemple :
je
perois
cet te
maison;
je
me souViens
d e tel rassemblement, etc., et la tche premire et gnrale de
la
description consiste
dis.tin.guer
cogito, _d'une
part,
et cogit ltum
en a ~ t -que cogitatum, de rautre; Mais dans_quel-cas et dans quelles
significations . diffrentes les .donnes sensorielles- pourront-elles
tre envisages comme des lments consiitutifs del conscienc.e?
L&a
rponse cette question prsuppose un travail descriptif sp
cial de dcouverte
>>,
dont la psychologie iraditionnelle,
son
grand
dommage_,
s'est entirement dsirit.resse. Ayant laiss
dans l'Qbscurit les principes. sa. mthode, elie a totalement
perdu de vue l'immense tche que reyrsente la description des
cogitata
en
tantque
cogitata.
Elle a perdu:en mme temps
la
notion
. exacte
d l1 sens
de la. description des
c o g i t a t i o n e ~
elles-mmes,
conues. comme
_formes.
de
la co.nscience_, et
des tches pa:rtiu
lires qui incombent cette descri_ption
.
17.
e
caractre bi-latral de l'investiga tion ile la conscience; le
caractre corrlatif
de
ss problmes.
D i r e c ~ i o n s de
'ta descrip-
iion. a synthse, fol'rite b r : i g i n e l ~ e . d e _ la
c o n s ~ i n , c e
. .
Mais si, ds le dbui, no-qs pdssdons l clart sur le point n i ~
tial
et les
directions de
.nos
r ~ c h e r c h e s , .
l
est possible d'en
tirer;
d a n s l a t : t i t u ~ e
~ r n s c e n d e n t a l e qutest la n.ire; t f i m p o r t a n t ~ dire
7
tives poUr
la
position ultrieure des problmes . Sans toucher
encore
au:pr{>-blme
de l'identit
du
moi, on
porra
~ a r a c t r i ~ e r le
-
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-
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-36-
de l'identification. Elle s e ~ p r ~ n t e d ~ a b o r d ~ m m e synthse d u n : e ~ .
porte universelle s'coulant passivement; s.ous'form.
la
con
science interne contin..ue
du
t e m p s ~
Tout tt vcu a: ea dure vcue.
sn s'agit d'un tat de conscience' dont-le cogtatum' est un obje_t.'
du monde ---' comme dans
la
perception du cube
-
l y a
lieu
de
distinguer la dure objective qui apparatt (par e x e m p l e ~ celle de
ce
ctJbe) de la dure interne
du processus de
la
conscience (par
exemple, celle de
la
perception
c u ~ e ) .
Celle-ci
s
coule
,>
eq
des priodes et des phases .temporelles 11ui sont siennes,
et
qui
sont elles-mmes des. prseltB:tions, se modifiant d'une faon con
tinue;
du
seul- et mme cube.
Leur
unit
est celle d'une synthse.
Elle n estpas une simple liaiso,n continue de cogitatones pour
ainsi dire extrieurement accoles les unes aux
autres,
mais
elle
.est une unit de
conscienc'e une,
et dans cette CQnscien.ce se
cons
titue l'unit d'une entite (Gegenstandlichkeit) intelitioni:telie; prci
sment comme .tant
la
Illme entit. .s' prsen tant. de manires
varies
et
mltiples. L'existence relle d'un _ m o n d e - ~ . donc
celle du cube ici
prsent.-estmise,
parl'btoxl},.
-
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-
8
tre
pour
soi-mme de 1 e(}P, savoir en pren:1ier lieu, que la
vie
de la o n s c i ~ ~ c e
se
rappor-te intentionnellement e l l e - m ~ m e ~
.19.
Atualit
et
potentialit
d,e
lavi.e
intentionnelle.
La
multiplicit inhrente
:
l'intentio.nalit
de tout
cogito,
et
de
tout
cogito.: se
rapportant
au monde .du
seul
fit
q ~ ' i l
. con
science non seulement
d un monde,
mais
assJ de lui-mme,
en
t a ~ t
que cogii:-o dans l conscience immanente du tmps,_
cette
- multiplicit n est
pas p u i ~ e par la
d ~ s c r i p t i o n . des co_gitata
a c ~ : e l s . Au
contraire;
cl;laque actualit.
implique
se.s potentialit.s
propres. Celles-ci; loin ~ t r e .des p o s s i h i l ~ t s absolument indte_r
mines,
sont;
quant
leur COntenu, inientionnellement pr-traCi $
da:ris l ' t a t a c t u e l l u ~ I I l m e . Elleso.nt en plus caractre de devoir
tr
ralises par
le
_moi::
Ceci. d ~ s i g n e u ) n o ~ ~ e a u trai.t
essentiel
de z ' i n t e n t i o n a _ . i t ~
Ch::ujue tat de _conscience p o s s ~ d un
horiion
variant conf r..;
mm.ent
la modification-de
ses
connexions avec
d autres tats et
..
avec
s e ~
propres phases
d ' ~ o l m ~ n t :
c:est
un horizon
i 1 i t e n t ~ o n -
. nel,-.dont
te
pr-opre
e ~ t
- ~ e
rent)oyer_
. -des.
p()tentialits- de
la on.;
sCience-qui a p p a r t i ~ n n e n t cet horizon
mm. _Ainsi,
par exemple,
dans
c;tiaque-pet:ception extrieur.; l ~ s c t ~ l objet
qui sont
rellement.perus::n .renvoient
aux
cts
qui ne
le sontpasenc_9re.
et
ne
sont qu'anticips dails
l attent d une
faon n o n - i n ~ u i t i v e
comme aspects -
-
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~ 4 2
qui
sont_ impliqus, dessins, pr-tracs
dans rntentio_nalit des
tats
aetmils,
et qui
portent le caractre Vident d ~ e n expliciter le
sens JmpUcite. De cette manire sulem:ent le p b n o m ~ o l o g u e
peut
se rendre compte
comment et dans
-quels modes dtermins
de
ce courant de consCience. des units objectives ((les objets)
f i ~ e s e.t permanentes
peuvent devenir conscientes . C'est
en
partig
culier ainsi seulement qu
H
peut
comprendre comment cette mer
veilleuse opration,
savoir
la (
d'objets
d e n t i q u e s ~
$e ralise pour chaque catgorie
d'objets,
c'est-..,dire quel est
l aspect pour
chacune d'elles de la vie dela conscience consJituante,
et
quel est l'aspectqu'elle' doit avoir conformment aux modifica..:'
tions i1otiques
et
noma:,ques corrlatives du mme o b j e t ~ _Par
consquent,le fait que la structure
de toute
i n t e n t i o n a l ~ t i m p l i q ~ e
un horizon
(die
llorizontstruktur ,
prescrit
l'analyse et
la
description philoninologiques
une mthode
absolument. o u v e l l e ~
C e t t ~ mthode joue partout -o conscience
et
objet, intention et
sens, tre rel
et
idal, possibilit, ncessit, apparence, vrit,
mais aussi exprience; jugeiD:elit,
v i d e n c e ~
e t c ~ , figurent comme
des no-ncs
de
problmes
transcendentaux et
~ i v e n t
tre traits
comme des p r o b l m e ~ de
la
gense subjective.
_U
est vident que, mutatl$ ~ m u t a n d i s , ' _
tout
cela vaut
pour
une
psychologie
interpe
pure, ou
.pour
une
psychologie
puremeut
intentiannelle >;qui reste sur .le terrain naturel et positif. Nous
avons fit.ressortir,
pa-r
quelques indic.ations sommaires., qu' elle
est
la parallle de la phnomno logie 'Constitutive en mmeteiilps que-
. transcendentale'. La s e u l e . r f o r m e v r i ~ a b l e m e n t
r a ~ i c a l e d e
la psy
chologie ~ i d e dans l'laboration d ~ n e psychologie intentionnelle.
Brentano la rclamait dj, mais i l ne vit pas malheureusement ce,
qui fait le sens fondamental d une analyse intentionnell, donc de
la
rnthode _ ui seule rend- possible une psychologie de ce genre,
p.uisqueseule
ell_e
nous rvle les
p r o b l ~ e s
vritables
et
vrai
-dire
infinis d une telle science. . _ _ _
La possibilit d'une. phnomnologie de la conscience
pure-
sem
ble
a
priori assez douteuse. Les:ph:nomnes de la c o n s i ~ n c e _
n appartiennent-ils
pas au
domaine
du
flux hra_cliten?
I l
serait
vain, en effet; ,de vouloir procder ici par une mthode de formation
de concepts et de jugements analogue c e l l ~ q u i e ~ t de
_mse
dns
les sciences objectives. Ce se.,..it. folie de voulo ir dfinir-.un tat de
conscience comme
un
objet identique et de . fonder-pour. ~ l su.r
l ' e x p r i e n c e . ~ ainsi
q_ue
pour un
objet .de
la
n a t u r e ~ donc, fond,
avec la prsomption idale de pouvoir l'expliquer le rduisant
deslments-identiques, sai.Sissables
par
des
concepts fixes.
Ce
n est
pas en vertu d une i m p ~ r f e c t i o n inhrente
n o ~ r e facult de con-_
-43.: . . .
-naUre que les tats
de ~ o n s c i e n c e n ont
-pas de relations
et
d'l
ments derniers, qui soient susceptibles d une dfinition fixe par
des con:eepts; cela leur
manque a primi, et.la
tche de dfinir
lipproximativement de tels l m e J ; J . ~ S par des concepts fixes ne sau
-rait
raisonnablement se poser. L'ide
d une
analyse intentionnelle
n en
sbsiste pas moins bon droit. Car le flux de 1a synthse
- _intentionnelle, synthse qui,
dans toute
conscience, cre l unit
-et
constitue
n - o ~ t i q u e l 1 l e ' n t
et
notiquemen't
l unit
du
-sens .objec
..
tifJ
est le
rgne
de structures typiques,
de nature
essentielle, s.us
ceptibles d' t r e
serres en
des c o ~ c e p ~ s rigoureux.
_2f .
L'objet intentionnel,
guid,e transc( ndental .
La
structure la
plus gnrale -qm, -eh
tant
que forme, embrasse
tous les
cas ;particuliei s,
est d s i g n ~ - par
notre- schma.
gnral
.
ego-ogito-cagitatuin. A
elle se
rapportent
les descriptio ns trs
g n r a l e s ~
que nous avons tent de faite r i n t e n t i o n a l i t ~ ,
de sa
. :Synthse propre, ... t c ~ nans Ia singularisation
et la
description de .
cette
structure, l objet
if ,ten(ionnel
situ
du
cqt
du
coyitatum
joue -_pour des raisons faciles._ saisir ~ r61e. d un guide
. (ranscendental, partout
o l s agit-de dcouvrir les type-s mul-
.
ples.de cogitation_es qui,
eri une
synthse possible,
le
Contiennent,
eri-tant
qu tat
de
conscience d un mme obj-et.
Le
pintde dpart
est
i ~ c e s s a i r e m e n . t l ' o b j e t siuipieinnt)) :donn; de
l, la
rflexion
remont au mode de cons.cience correspondant
et
.aux horizons, de
- ' mod.es
p o t e n t i ~ l s :
impliqus
dans ce
mode,
puis aux
a ~ t r e s
_modes
_ d ' t ~ e
V.ie
de conscien.ce p o s s i b ~ e dans lesquels l'objt p Q u r r ~ i t '
se
prsenter
comme
le
,mme >> Si,
restant encore dans
le cadre
la g ~ n r . a l i t
formelle,
nous ~ o n c e v ~ n s un. objei en', gnral
titre
de
cogitatum;
s a ~ s
:DOUS
'lier
pr
'Ull
COntenu dte-rmin
-
.
_,
et
si .dans c e t ~ e gnralit nous le prenons pour
(< _
guide .; la
multiplicit des. mqdes
de
co:nseiene possibl es
qui
se
rapportent
un tnme o b j e t ~ c'est--dire l structure formelle gnrale
f t ~ forma e Gsain(typus)-,
-
se scinde en.
une
srie de
structures
t g p _ e ~
nomato-noques spciaux
et
rigoureusement d i f f r e n c i s ~
On
_petit:ranger
parmi
:ces structures types
de r.ltentionaliie
la
p e r c ~ p t i o n , la m m o i ~ e -ffi.mdiate, le souvenir ; l'ttel1te -prper
c e p t i v e , ~ l a . dsignati()il symbolique, l'exemplification a r i ~ O , g i q u e , ..
~ - e ~ c . ces -typ-es ~ ' ~ n t e ~ t i o o , a l i t
_appartiennent
tout
objet
conce
-_
) a ~ f . e ,
comme aussi les typ.es e coordination s y n t ~ i q u e quJ leur _
c ~ ~ p o . r i d e i i t . Tous ces
:types se
particularisent
leur tour, dans
,toute .leur
~ o m p o s t i o n
noma;to-notique,
sittque
nous
d t e r ~ i
n o n s . l ' o b j ~
. i ~ t e _ n t i o n n e l .
Les
dtermination_s pourront
tre
d'abord
-
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- 44- - .
logiques f o r ~ e l l e s (ontologiq.ues j orme/les), donc tre d e ~ m o ~ e s _
du cc quelque chose
en gnral, tel,
par
e){emple, le
s m s : u b e r ~
l'individuel, le g n ~ r a l , la plnl-alit, le tout, la relation,
....
tc. lc1
. apparat aussi
la
diffrence radicale entre entits
re. Ues
en
un
sens
large,
et. entits
ca{gorielles.
Celles-ci ~ a n i f e s t e n t u n ~
origine, provient
d .
oprations
et
d'une activit
du m01
qui les labore
et
les construit pas.
pas; celles-l montrent
qu'elles ont leur. origine
dans
les oprations ,d'une synthse. pure
ment passive. Ailleurs, nous avons les
t e r m i n a t ~ o n s
o n t o l ~ g i q . u e s
matrielles,
partant
du. concept de .l'individu r e ~ , concept ql11
se_
scinde en ses domaines rels, tels, p a ~ e x e m p l ~ , qu'objet spatial
(pur
et
simple), tre animal, .. etc.,
ce
qui entratne o u r - ~ e s dter
minations loo-iques formelles correspondantes - telleS que : qua
lit relle, p l ~ r a l i t e . relations relles, ... etc., - des particularisa-
tions corrlative-s.
Chaque type qui se dgage a i n s ~ do t tre t ~ j qunt s t r u c ~
.ture nomato-notique ; .il doit tre. systmatiqu ement interprt
et explicit selon les modes de son flux intent ionne l et selon ses .
_ horizons typiques
et
leurs implications,
...
e t c ~
Si l on
fix:e
objet quelconque dan s
sa forme ou sa
catgorie,
et
si 1'-on maintient
continuellement en vidence son
i d e n t i t ~
travers les variations
des modes de conscience, on s'aperoit_que ces mo..des, $l o ~ d o y a n t s
q.u's puissent tre
et
si insaisissables qu'en _seient l_es derniers
lmnts, ne sont pas, c e p e n d a n t ~ fort:uitement o u arbitrairem ent
variables. Ils
d e m e u r e n ~
toujours
lis
une structure typique
qui
est toujours la' mme
t
qui le
peut
tre brise, tant qu'il doit
s agir d'une conscience de telle entit .dtermine; et tant que
l'vidence de son identit travers
la
variation
de
modes de
conscience -doit pouvoir se maintenit-
...
a
t.horie t r a n s c e n d e n t ~ l e aura paur tdche d tt:ipliciter sys
tmatiquetll.ent
c ~ s
structres typ(ques.
cette thorie prend
pour
guide ne .gnralit o b j ~ c t i v : e (eine gegensttindliche _ A l l ~ e m e i n -
lteit),-et s'en
qent
cette g n ~ r ~ I i t ~ , elle s'a?pelle thorie de _Ia
constitution transcendanta le de obJet en gneraJ en tant qy. obJet
- d'une forme
d une
catgori.e ou,
un
.degr suprme,
d ~ n e
rgion .donne
1
. .
.
. . . . _ . - - .
_
. Ainsi naissent, distinctes d
a b o r d ~
d1vrses thories t r a n s c e n ~
dentales : une thorie de la perception
et
des autres. types d'intui
t i ~ n une thorie de la signification; du'ju'gement; de
la
o l o n t ~
etc. 'Mais ces .thories se c o o r d o n ~ e . n t et s'unifient lorsq'il
s agit
. d'lucider les connexicms synthtiques suprieures,
e:t
t()utes, elles
j o u ~ n t
leur rle dans J'laboration de
la
'thorie _constitutive
gn
rale
et formelle d'un obje-t en g n r t ; ~ l ;
e_n
.d'autres t e ~ m e s ; d un
5
h o ~ i z o n libre d'objets possibles en gnral,
en.tant
~ u o b j e t s d'une
consci.ence possib le. . . . . .
Viennent ensuite des thories transcendantales constitutives qui
ne sont formelles. El les se rappo:rtent,
par
x e m p ~ e , des b j ~ t t ;
sp.atiaux en gnral, pris individuellement ou da?s la connexiOn
univrselle d'une nature, des tres psychophysiques,. hommes,
comin:.lnauts sociales, o-bjetS de cultre, enfin
un
monde o}>jec-.
tif, en
g n r ~ l ,
e :
tant
que monde
~ u n e
conscience
~ o s . s i b l e e ~ , .
transcendentalement, comme se constituant en
tant
qu obJ,et de
la
conscience dans
l ego
transcendantal. Tout- c e c i ~ naturellement,
dans
l attitude
rigoureusement maintenue de
l'l1ro;('J}
transcen-
dentale. . . . . _
.Mais
il ne doit pas nous chapper que les types des objets rels
et i9.aux, objets
dont
nous avons une conscience objective., ne
sont
pas les seuls guicles p ~ s s i b l . e s dans les recherches -d'ordre
constitutif-, c'est..:.-dire
> Dans la.
rduction phnomnologique,
nous
avions saisi ces types
titre
de
cogitata
purs,
sans
nous inspirer des
pr-jugs,, d un
systme de concepts scientifiques admis d'avance. Car les multi-
4 7
-
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46
. plicits de la conscience
qui sont
c o n s t i t u a n t e ~ ) ) - c 'est --dire
celles . ~ i sont ou qui peuvent tre ramenes"l'unit de.
la
synthse
dap.s le .mme, - sont lies, quant
la
possibilit d'une telle
synthse,
par
des conditions non a c c i d e n t e l l e s , ~ mis essentiel{e.s.
Elle sont donc soumises . des principes,. en v ~ r t u desquels les
recherches p;hnomnologiq1,1es, au lieu d e s ~ perd:re
dans des
des
criptions sans lien entre elles, s ordonnent par des raisons imma:
nentes.
Chaque objet en gnral
(et .aussi
tout
obje.t immanent)
correspond une rgle de
~ t r . u c t u r e
(eine Rgelstrklur) dU moi
transcendental .En
tant
que reprsentation de ce moi, et quelq:ue
conscience qu'en
ait
elui..:ci; Tobjet dsigne
aussitt une
rgle
universe.lle pour d autres possibilits de conscience du mme objet
et
de ,possibi lits p r - d t e r m i ~ e s par essence. l en- est ainsi
pour
tout objet
concevable , pour
tout
ce que
nous
pouvons
conce-,
voir comme reprsente. La subjectivit transcendentaie. n est pas
un
haos d.'tats intentionnels. Elle
n e s ~ pas
davantage
un
chaQs
de types de structure constitutifs; dont chacun Rerait prd onn en
lui-mme
par
son
rapport -
une espce
ou f o ~ m e
-d'objets inten
tiom1els. Autrement d_it :
la
totalit
des
objets et types d'objets
que
je
puis concevoir, ou,
pour
parler
en
l a : n ~ a g e transcendantal,
que le :tp.Oi transcendantal. peut concevoir,
n est
p a ~
un
chaos,
mais un ensemble ordonn; de m m ~ co.rrlativement, la .totalit
-des types des multiplicits indfinies (de phnomnes) lies noti-
q u e m e ~ t et nomatiquement, qui correspondeiJ.t ux types ~ o b j e t s .
Ceci nous fait prvoir
une
synthse cOnstitutive u n i v ~ r s e l l e , o
ouicls les synthses
joent
de
c p - n c ~ r t suivant un ordre
dtermin,
et -qui embrasse par consquent toutes les entits relles et
possibles, en tant qu'elles existent
pour
le
moi
transcendental, et,
-.corrlativement, tous les modes de conscienc correspondant, rels
o
possibles. En
d autres
term.es,
une
tche f o r m i ~ a b l e se dessine,
qui est
celle
de toute la phnomnologie transcenrlentale.
Cette
tche,
la
voici: dans l unit d un ordre systmatique et universel,
et en
prenant
pour guide mobile le $ystme de tous les objets
d'une conscience possible - systme qu il s agira de dgager par
degrs - et, dans ce systme,. celui de le-urs catgories formelles
et
matrielles,. effectuer toutes l e ~ recherches phnomnologiques en
. tant que reche'l'ches constitutives, en les ordollnant systmati
quement et rigoureus ement les unes par
rapport
aux autres.
Mais disons plutt qu il s agit ici d'une ide rgula ve infinie.
Le s y s t ~ e - que nous posons dans une a n ~ i c i p a t i o n vidente -
4 { ) ~ j e t s
possible s donns. une conscience. possib le, ce systme
est lui-mme
une
ide (mais non une invention ou
une_
fiction)
qu.i nous fournit un principe d'ordre pratique. Ce principe nous
permet de r:elier entre elles les thories constitutives re a ive
ment
achevees,'
en
.lueidant
non
sulen:t.ent les horizons
i m m . ~
. nents inhrents aux. objetS .de la on science, mais aussi ceux
qui
r m.Yoient
vers le dehors, vers des- formes essentielles de liaison
.
Il. est vrai.
que
-les p r o b l ~ I I l e s quf se posent lQrsque l on
prend
pour. guides -
pourtant l i m i t ~ s
- les
t y p ~ s
individuels d'9bjets, .
sont
d'une complir.ation ~ x t r m e et nous m n e ~ t
pour
peu qu on
ls approfondisse, des r e ~ h e r c h e s forf complexes. C'est le cas, par
exemple,
de
la
thorie transcendentale de
la
constitution .d'un
objet sy.atial, voire
d
c e l l ~ d'une
nature en
gnral,
de
~ a n i -
m a l i t ~
de l humanit en g n r ~ l , de
la
culture en gnraL
T R O I S I ~ M E
MDITATION
LES PROBLMES CONSTITUTIFS. VRIT ,ET RALIT.
23. Prcision du concept de constitution transcertdentale
par
l'in.troducUon des notion.s rais()n )) et itraison >>.
.
Jusqu ici nous
avons.
entendu
par
constitution
p h n o ~ n o l o
gique ,, la constitution
d un
objet intentionnel en- g n ~ a l .
_Elle
e ~ P r a s s a i t l ensemble
cogito-cogitatum
dans
toute
son ampleur.
Nous allons maintennt
tenter
de diffrencier .son domaine s e l o ~
s . e s . : s t ~ u c t u r e s ,
p o ~ r
laborer un concept
pl
ls prcis
de ce que
noil$
. appelons constitution. Jusqu ici la questiQn de savoir s il s'agis-
-
sait
d'objets rels
ou
irrels, -d'objets poSsibles ou impossib les, ne
jouait
aucun_ rle. Or, du fait
que
nous nous sommes .abstenu de
porter un
jugement sur l'existence .ou l'inexistence
du
monde (et
de b)ute autre o b j e c t i ~ i t donne), nous n'avons pas, par_ l mme,
abandonn
cette_
diffrence. Cette diffrence constitue,
au
contraire,
_ range sous les notions trs gnrales 4 raison>> et d' irraison >>,
considres comme corrlatives de l'
tre>>
et du
non-tre
,
Ull
~ u j e t
u n i v e r s ~ I la
phnomnologie.
Par
l t 1 r o x : ~ nous
rduisons
le .donn rel
la
simple intention >> (cogito)
l'objet inten
tiOnnel pris purement comme 'tel. C'est cet.objet
intentionnel
que
se -rapportent les prdicats
cc
tre et non-tre et
l e u r s v a r i a n t ~ s
modales ; ils se
rapportnt
non
des.
objets
purs
et simples, ma1s
.au sens objectif. A l'intention_(= l'acte) se rapportent les p ~ d i
cats t?rit (justesse)
et
fausset, encore
qu en
s ~ n s
e x t r m e ~
ment
large:
Cesprdicats
ne
sont pas
contenus
simplement
comme
donnes phnomnologiques
dans les tats ou les o b j e ~ s i . ~ t e n -
.tionnls eux-mmes
nanmoins
ils.
ont leur
origine phnomno-
logique
> .
Parmi
les multiplicits de modes de conscitmce.synth-
8
49
-
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tiqueme_n_tlis,
qui
existent
pour
chaque objet de
n imprrte
quelle
catgorie,
et dont on
peut tudier la
structure
phnomnologique
typique, on peut faire une distinction. On y- trouve, d'une
part,
,des
sy'rithses qu i manifes tent
d une
manire vidente,-quant
leur
sens fi.nal, __;leur conform_it au type de structtire en question par
l
mme, onfirment et vrifient l'intentiQn
ou
le sens objectif donn;
l
y
en a,
au
contraire,
d autres qui
l'infirment
etle dtruisent d,.ne
faon aussi vidente. Alors,
corrlativement,
l'objet de l'intention
possde le caractre vident d'tre un. objet
qui
est ou
qui
n'est pas
)> (c'est--dire
dont l tre
est ni, biff . Ces cas de
synthse sont des i i ~ t e n t i o - n a l i t s d ordre plus lev qi, en dis
jonction exclusive, divi.F:.P.nt tout le domaine du sens objectif.
Ce sont
des actes et des. corre ata de
la
~ a i s o n , , essentiellement
ralisables
par
le moi transcendntal. La.raison n'est pas une facult
y nt
le caractre d'un
f it
accidentel; eUe.
n'englob
pas
sous sa
notion des faits accidentels, niais elle est une forme de struture
"tniverselle et essentielle de la subjectiv.it transcendentille en
gnral.
- { Raison renvoie des possibilits de confirmation
et
vrifi
cation, et
celles-ci,
en:
fin compte, renvoient
l'vidence, que ce
soit l'vidence acquis e OJl acqurir. Nous avons dj d_parler de