how to keep them alive
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SymposiumHOW TO KEEP THEM ALIVE ?!
SUICIDE PREVENTION FOR YOUNG PEOPLE IN FOUR DIFFERENT COUNTRIES AND CONTINENTS
L’exemple du Maroc
Amine BenjellounEX Pr Associé de Pédopsychiatrie (Marseille)
Responsable du CAMSP de la Goutte de Lait (Casablanca)Doctorant en Ethique et Philosophie de la Médecine (Marseille)
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« Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux : c’est le suicide . Juger que la vie vaut ou ne vaut pas d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. Le reste vient ensuite (…) On saisit l’importance de cette réponse, puisqu’elle va précéder le geste définitif. » A.Camus
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« Si je me demande à quoi juger que telle question est plus pressante que telle autre, je réponds que c’est aux actions qu’elle engage. Je n’ai jamais vu personne mourir pour l’argument ontologique…En revanche, je vois que beaucoup de gens meurent parce qu’ils estiment que la vie ne vaut pas d’être vécue. Je juge que le sens de la vie est la plus pressante des questions. Comment y répondre?» A.Camus
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« Dans un sujet à la fois si humble et si chargé de pathétique, la dialectique savante et classique doit donc céder la place, on le conçoit, à une attitude d’esprit plus modeste qui procède à la fois du bon sens et de la sympathie.»
A.Camus
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Les questions que nous posons:
• Comment un état peut « se soucier » de ce moment très particulier que représente la bascule suicidaire?
• Comment passer du « très général » au « très particulier », à « l’intime » presque?
• Comment « être au plus prêt », dans le repérage sans stigmatisation, la compréhension , l’accompagnement?
• Quels outils, quelles compétences?
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Le Maroc:• Population jeune: + de 50 % ont moins de 20
ans.• 3O millions d’habitant / 500 psychiatres et
pédopsychiatres .• Analphabétisme : Plus de 50 % de la population
et 80% de la population féminine en milieu rural.• Anomie grandissante et délitement du lien
social.• Entre tradition et modernité.
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Quel « soin »? Quel accompagnement?
• Pédopsychiatrie: balbutiante et sans recul, sans réflexion, sans cadre.
• Structures de soin adaptées aux adolescents: embryonnaires et discutables, là encore sans recul.
• Plan « Santé Mental de l’Enfant et de l’Adolescent » lancé fin mai 2012, réflexion en cours (ONDE et OEADR).– La question du suicide sera abordée.
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Une question qui dérange:• Le suicide: occulté, nié; avec le poids du
religieux très présent.• Aucune statistique officielle.• Travaux embryonnaires vite avortés.• Congrès de la SMP, en février 2012: clos; pas
d’autres disciplines associés; aucune recommandation émise.
• La question est plus souvent abordée chez les pédiatres ( 3 séminaires en trois ans).
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Comment dès lors aborder l’aporie du suicide?
• Comment ne pas confondre facteurs causaux, facteurs aggravants, facteurs précipitants?– Une question qui traverse tout le soin, toute la médecine,
certainement très vraie pour le suicide.• Réviser la formation de base.• Exemple de la Prison des Mineurs de Houkacha.
• Comment sortir des clichés, des raccourcis de la pensée, du scientisme des classifications ?– Comprendre « avec le patient», plutôt que
diagnostiquer.
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• « Je me souviens d’un jeune homme-un homme encore jeune- empêcher de mourir par la mort elle-même - et peut être l’erreur et l’injustice ».
• « Je sais , j’imagine que ce moment inanalysable changea ce qui lui restait d’existence. Comme si la mort hors de lui ne pouvait ne pouvait désormais que se heurter à la mort en lui . ’’Je suis vivant. Non, tu es mort »
• « L’instant de ma mort, toujours en instance (…) Cette vie qui porte la mort et se maintient en elle.
M.Blanchot In L’instant de ma mort
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• « Et cependant , j’étais un mort, j’étais même le seul mort possible, j’étais le seul homme qui ne donnât pas l’impression de mourir par hasard. Toute ma force, le sentiment que j’avais d’être, en prenant de la cigüe, non pas Socrate mourant, mais Socrate s’augmentant de Platon, cette certitude(…) faisait de chaque instant de ma vie l’instant où j’allais quitter la vie. Je tirais ma mort de mon existence et non de l’absence d’existence. Je montrais un mort qui ne se bornait pas à l’apparence d’un être diminué , et ce mort demandant sa pensée à un manque de pensée et cependant écartant avec soin ce qu’il y aurait pu y avoir de vide, de négation , (…) , figurait au plus haut point le paradoxe de l’impossibilité de la mort »
M.B , In Thomas L’Obscur.
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Quelles propositions possibles?
• Comprendre ou diagnostiquer ?• Comment repérer ? – Accepter d’abord qu’il n’y a pas de prévention primaire
du suicide.• Quels facteurs de risques discriminants retenir ?• Quelle formation au formateur ?• Comment communiquer autour du suicide ?– Associations militantes peu soucieuses de l’effet
Werther.• Quid du « bon sens » et de « la sympathie »?
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Rappel :Quick reference for media professionals
NON PRIS EN COMPTE
Take the opportunity to educate the public about suicide Avoid language which sensationalizes or normalizes suicide,
or presents it as a solution to problems Avoid prominent placement and undue repetition of stories
about suicide Avoid explicit description of the method used in a completed
or attempted suicide Avoid providing detailed information about the site of a
completed or attempted suicide Word headlines carefully Exercise caution in using photographs or video footage Take particular care in reporting celebrity suicides Show due consideration for people bereaved by suicide Provide information about where to seek help Recognize that media professionals themselves may be
affected by stories about suicide
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En vous remerciant.