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Résumé de l’Histoire de France Civilisation française – Nathalie Bléser [NB : Il serait bon d’étudier ces notes en parallèle avec la ligne du temps , les cartes historiques et les arbres généalogiques des différentes dynasties.] PREHISTOIRE HISTOIRE Les Gaulois Ils naissent de la fusion des populations néolithiques et des peuplades arrivées d’Europe centrale depuis l’âge du bronze. Les Celtes se sont établis progressivement en Gaule entre les Ve et IIIe siècles avant JC et ils ne formeront bientôt qu’une seule civilisation avec les Gaulois. Cependant, il existera de très nombreuses tribus et peuples différents sur le territoire de ce que l’on reconnaît actuellement comme étant territoire français. Traditionnellement, les Gaulois sont associés à toute une série de croyances, plus ou moins véridiques, et les évoquer a toujours un aspect mythique. Ils étaient apparemment très courageux et n’avaient peur que d’une chose : que le ciel ne leur tombe sur la tête, comme Abraracourcix, le chef du village gaulois d’Astérix… Depuis la Révolution de 1789, les Gaulois sont officiellement considérés comme étant les ancêtres des Français par excellence, ce qui ne va pas sans mal si on évoque l’éducation donnée par la France aux populations indigènes de ses diverses colonies. On a en effet souvent critiqué un système qui faisait répéter à de petits Africains, Américains ou Asiatiques la fameuse phrase introductrice du cours d’histoire « nos ancêtres les Gaulois ». Etant donné que ce cours est aujourd’hui souvent associé à la « géo », on comprend mieux l’ampleur de l’aberration. Comment, en effet, un petit écolier issu des colonies pouvait-il se sentir identifié à ces grands hommes blonds à moustache, ou aux hirondelles qui revenaient faire compagnie aux clochers des églises pour annoncer la venue du printemps… Voir à ce sujet, par exemple, les écrits de Confiant et Chamoiseau sur l’abêtissement systématique de ces jeunes enfants incapables –et pour cause !- d’assimiler ou d’imaginer

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Résumé de l’Histoire de France Civilisation française – Nathalie Bléser

‼ [NB : Il serait bon d’étudier ces notes en parallèle avec la ligne du temps, les cartes historiques et les arbres généalogiques des différentes dynasties.]

PREHISTOIRE HISTOIRE Les Gaulois Ils naissent de la fusion des populations néolithiques et des peuplades arrivées d’Europe centrale depuis l’âge du bronze. Les Celtes se sont établis progressivement en Gaule entre les Ve et IIIe siècles avant JC et ils ne formeront bientôt qu’une seule civilisation avec les Gaulois. Cependant, il existera de très nombreuses tribus et peuples différents sur le territoire de ce que l’on reconnaît actuellement comme étant territoire français. Traditionnellement, les Gaulois sont associés à toute une série de croyances, plus ou moins véridiques, et les évoquer a toujours un aspect mythique. Ils étaient apparemment très courageux et n’avaient peur que d’une chose : que le ciel ne leur tombe sur la tête, comme Abraracourcix, le chef du village gaulois d’Astérix…

Depuis la Révolution de 1789, les Gaulois sont officiellement considérés comme étant les ancêtres des Français par excellence, ce qui ne va pas sans mal si on évoque l’éducation donnée par la France aux populations indigènes de ses diverses colonies. On a en effet souvent critiqué un système qui faisait répéter à de petits Africains, Américains ou Asiatiques la fameuse phrase introductrice du cours d’histoire « nos ancêtres les Gaulois ». Etant donné que ce cours est aujourd’hui souvent associé à la « géo », on comprend mieux l’ampleur de l’aberration. Comment, en effet, un petit écolier issu des colonies pouvait-il se sentir identifié à ces grands hommes blonds à moustache, ou aux hirondelles qui revenaient faire compagnie aux clochers des églises pour annoncer la venue du printemps… Voir à ce sujet, par exemple, les écrits de Confiant et Chamoiseau sur l’abêtissement systématique de ces jeunes enfants incapables –et pour cause !- d’assimiler ou d’imaginer

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certaines notions aussi « évidentes » qu’un clocher enneigé ou des prés ornés de jonquilles… La question étant évidemment de savoir pour qui ces notions sont évidentes. Voir également, dans un registre moins intellectuel mais tout aussi parlant, les paroles d’une chanson faussement naïve de Henri Salvador, artiste octogénaire originaire de Guyane. En effet, sa chanson « Faut rigoler » a été créée à la suite d’une conversation avec son ami Boris Vian qui ne pouvait pas croire qu’en Guyane, les cours d’histoire-géo de Salvador étaient les mêmes que les siens, en métropole, et commençaient par la phrase sempiternelle « Nos ancêtres les Gaulois ». Pour la petite histoire, sachez que c’est cette chanson qui a donné à Uderzo et Goscinny l’idée d’implanter leur petit personnage BD fétiche dans un décor gallo-romain…

Faut Rigoler Faut rigoler, faut rigoler, avant que le ciel ne nous tombe sur la tête Faut rigoler, faut rigoler, pour empêcher le ciel de tomber Nos ancêtres les Gaulois Cheveux blonds et têtes de bois Longues moustaches et gros dadas Ne connaissaient que ce refrain-là Nos ancêtres les Gaulois Habitaient des huttes en bois Et les druides trois par trois Sous le gui chantaient à pleine voix Nos ancêtres les Gaulois Prirent la fuite à Alésia Les Barbares étaient là Mais tant pis pour eux dirent les Gaulois Nos ancêtres les Gaulois Eurent le tort d’être grands-papas Et c’est pour ça qu’on est là Et qu’on a fait le tcha-tcha gaulois…

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Cette revue pour jeunes de 1963 prouve cette influence de Henri Salvador sur Astérix…

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La conquête romaine Les Romains établissent d’abord des colonies dans le sud de la « France » entre 125 et 118 avant JC. (ex/ Massilia –Marseille-, Aquae Sextiae –Aix-en-Provence-, Narbo Martius –Narbonne- qui appartiendront à « la narbonnaise » ou « Provincia » = la Provence, la vallée du Rhône et le Languedoc.) De 59 à 51 avant JC, Jules César s’emparera petit à petit de toute la Gaule, non sans avoir lutté (et échoué) contre Vercingétorix à Gergovie (proche de l’actuelle Clermont-Ferrand). Cette victoire due à l’unité des diverses tribus celtes est considérée comme l’ébauche d’un éveil national sur le territoire français. Mais les Romains auront définitivement le dessus à Alésia (en Bourgogne). Après cela, tout le territoire actuel de la France connaîtra une période de paix et d’adaptation, communément appelée PAX ROMANA. À cette époque, la civilisation romaine va constituer un véritable moule où se fondront les populations autochtones pour créer la civilisation gallo-romaine. Le modèle romain d’intégration et d’assimilation des peuples autochtones a en fait été repris par la France colonisatrice des XVIIIème, XIXème et XXème siècles. (Ceci étant assez paradoxal puisqu’ils suivent précisément le modèle de l’ennemi de leurs ancêtres… les Gaulois !) La civilisation gallo-romaine sera organisée et brillante, mais elle succombera sous la poussée des grandes migrations barbares. Dès 350, les Barbares (Germains, Wisigoths, Burgondes, Francs), Vandales et Ostrogoths –mais ceux-ci ne feront « que passer » sans s’installer- mèneront des expéditions sur le territoire gallo-romain et 476 verra la chute de l’Empire romain d’Occident. LES GRANDES INVASIONS À partir du IIIème siècle, l’Empire romain aura à supporter les incursions répétées de peuples germaniques, les « Barbares » -façon dont les Romains appelaient tous les peuples étrangers à leur Empire-. Outre les peuples germaniques, la Gaule dut subir les incursions d’un peuple venu des steppes d’Asie : les Huns, menés par Attila. Se déplaçant partout sur leurs chevaux, ils semèrent la terreur dans toute la Gaule et ne laissèrent derrière eux que ruine et désolation. On disait d’ailleurs que là où les Huns étaient passés l’herbe ne repoussait plus…

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Un des groupes germaniques, les Francs, prendra de plus en plus d’importance. Établis depuis le milieu du IIIème siècle près de l’embouchure du Rhin, ils vont conquérir la Gaule entre les Ve et VIème siècles.

En effet, en 451, les Francs décident de s’unir aux Wisigoths, aux Burgondes et aux Gallo-Romains pour lutter ensemble contre Attila et ses Huns. Battus, ceux-ci retournèrent dans leur pays. Attila mourut en 453, mais son souvenir resta dans les mémoires comme le symbole de la cruauté. La disparition des Huns laissa la voie libre aux peuples fédérés installés en Gaule. Il n’y aura bientôt plus de commandement romain unifié en Gaule et les empereurs perdent tout moyen de gouverner les provinces de l’Empire. Les Barbares abuseront donc de cette faiblesse. Après 451, la Gaule n’est pourtant pas détachée officiellement de l’Empire Romain ; les rois fédérés francs, burgondes et wisigoths sont censés exercer le pouvoir par délégation impériale sur la zone dans laquelle ils se sont installés. En réalité, ils agissent en peuples indépendants et continuent à s’étendre au détriment des zones contrôlées par les Romains. Ceux-ci feignent de croire en la sincérité de leurs alliés mais ont de plus en plus de mal à maintenir leur autorité. Les années 461-476 représentent la débâcle pour l’Empire qui perd tout pouvoir légitime. En septembre 476, l’empereur Romulus Auguste est déposé par le roi Odoacre, chef des Hérules, qui se proclame roi d’Italie. Cet événement marquera la FIN DE L’EMPIRE ROMAIN D’OCCIDENT, et donc le début du MOYEN-ÂGE.

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Il serait cependant inexact d’imputer la chute de l’Empire Romain d’Occident aux seuls Barbares. Ceux-ci n’ont en effet été qu’un catalyseur, l’état romain étant miné de l’intérieur. Un poète latin avait d’ailleurs écrit ceci : « Plus cruel que la guerre, le vice s’est abattu sur Rome et venge l’univers vaincu ». (Quant à l’Empire Romain d’Orient, il subsistera jusqu’au XVème siècle, en 1453 pour être exact, moment où la chute de Constantinople en marquera la fin définitive.)

En Gaule, un des chefs francs, Clovis (Tournai, v.465 – Paris 511), fonde la dynastie MEROVINGIENNE, du nom de son grand-père Mérovée (son père, Franc Salien, s’appelait Childéric). En 486, Clovis bat les Romains à Soissons. (+Fameux épisode du vase de Soissons). Avide de pouvoir, il décide de défaire les alliances du passé avec Burgondes, Wisigoths, etc pour tenter de gouverner seul sur le territoire. Il pratique la politique matrimoniale en s’unissant à Clotilde, de la tribu des Burgondes. Il se bat contre les Wisigoths et les Alamans. Lors de cette bataille contre les Alamans, il promet à sa femme de se convertir à la religion (catholique) de Clotilde s’il sort victorieux du combat. C’est ainsi que peu avant l’an 500, à Reims, il se fait baptiser avec trois mille de ses soldats par l’évêque Saint Rémi. Le baptême de Clovis assurera la future religion du pays. Au niveau linguistique, l’invasion franque explique également la situation actuelle du « pays » qui a vu naître Clovis, la Belgique (il est en effet né à Tournai). La langue parlée au Nord de la Belgique et dans les Pays-Bas actuels ( // « Holanda »), le néerlandais, est en effet issue du parler des Francs qui ont su imposer leur langue aux populations nordiques, alors qu’au sud (de la Belgique et en France), le gallo-romain a eu le dessus. La conversion de Clovis au catholicisme lui assure le soutien de l’Eglise (qui prend de plus en plus d’importance dans les affaires de l’État) et de l’aristocratie gallo-romaine. Les Gallo-romains accepteront Clovis comme leur chef car il fera reconnaître son autorité auprès de l’Empire Romain d’Orient. Grâce à ses habilités de fin stratège, il parviendra à régner sur tout ce qu’on a appelé le REGNUM FRANCORUM, qui s’étend du Nord à l’Est de la Gaule (et représente l’embryon de la France actuelle). En 507, Clovis contrôle toute la Gaule, à l’exception du royaume burgonde et du littoral méditerranéen. Il appliquera la loi salique –terme relatif aux Francs Saliens qui étaient établis sur les rives du « Sala »-. Cette loi exclut les femmes de la succession au trône.

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Certains considèrent Clovis comme étant le premier roi de « France ». À sa mort (511), trois royaumes mérovingiens distincts se formeront peu à peu : l’Austrasie (à l’Est, autour de la Meuse et de la Moselle), la Neustrie (au Nord-Ouest) et la Bourgogne ou « Burgondie », tel que le montre cette carte approximative centrée sur l’Austrasie.

Sous les Mérovingiens, le chaos était fréquent et les luttes fratricides nombreuses. Le royaume était l’objet d’une suite d’unifications et de partages. Seul le fameux « Bon Roi Dagobert » est évoqué dans l’imaginaire français comme étant opposé à la violence, à la cruauté et à la cupidité de ses congénères. Il est cependant à noter que la chanson enfantine qui a immortalisé ce roi était en fait adressée à Louis XVI. La dernière étape de la dynastie mérovingienne est caractérisée par le règne des ROIS FAINÉANTS. Ceux-ci gagnèrent ce surnom peu engageant car ils avaient tendance à laisser la gestion véritable de leur royaume entre les mains des « maires de palais » qui s’occupaient de toutes les questions importantes. Cette fainéantise sera bientôt royale aux rois mérovingiens, car les maires de palais s’empareront du pouvoir. C’est le cas de Pépin de Herstal (Herstal est une ville proche de Liège – sud-est de la Belgique-), maire de palais d’Austrasie, qui se rend maître des trois royaumes en 687. Son fils naturel, Charles Martel (Theux, province de Liège, 688 – 741) se rend célèbre par sa victoire contre les Sarrasins (Musulmans) d’Abd el Rahman à Poitiers (actuelle région de Poitou-Charente) en 732 (quelques années après la victoire de Pélage –Pelayo- contre les Arabes dans le Nord de l’Espagne, et plus particulièrement les Asturies). Charles Martel détient le pouvoir de fait même si, officiellement, il laisse sur le trône un roi de souche mérovingienne. Son fils Pépin le Bref (714-768) déposera Childéric III, le dernier roi mérovingien en titre, et deviendra le premier roi de la dynastie CAROLINGIENNE. (nom donné postérieurement à cette dynastie qui tire son appellation du nom de Charles –Carolus en latin- « magne » (grand), Charlemagne= Carlomagno.)

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Pépin se fera sacrer par le pape, devenant ainsi, aux yeux du peuple, l’élu de Dieu sur terre. Cette cérémonie est très importante pour comprendre l’évolution que connaîtra la figure royale en France. En effet, les rois de France, à partir de ce moment, se feront « oindre » (//ungir) du Saint Chrême (huile sainte), et sacrer par le Pape, ce qui conférera à la royauté son caractère sacré. Ceci annonce bien entendu la monarchie de droit divin, le roi étant effectivement considéré comme le représentant de Dieu sur terre, l’ élu de Dieu. Les fils de Pépin le Bref, Carloman et Charles sont ses deux héritiers légitimes. Mais la mort de Carloman en 771 fera de son frère l’unique roi des Francs. Celui qu’on appellera désormais Charlemagne choisira Aix-la-Chapelle (ville de l’ouest de l’Allemagne actuelle appelée Aachen en allemand et Aquisgrán en espagnol) comme capitale de son royaume, qui deviendra empire quand Charlemagne se fera sacrer empereur d’Occident en 800. C’est en quelque sorte le rétablissement –du moins en termes géopolitiques- de feu l’Empire Romain d’Occident. Charlemagne entreprendra en effet 53 guerres qui lui permettront l’édification de cet empire qui regroupera les mondes germanique et latin. Il conquerra par exemple la Saxe, la Bavière, la Lombardie, la Marche d’Espagne (Catalogne) [lors de la première des 7 expéditions en Espagne, l’arrière-garde (retaguardia) de l’armée de Charlemagne, dirigée par son neveu le comte Roland, sera exterminée au col de Roncevaux –Roncesvalles- par des Vascons –Basques-, massacre évoqué dans la très célèbre chanson de geste « La Chanson de Roland »].

La bataille de Roncevaux Roland Charlemagne fera de la religion chrétienne le ciment de son royaume pour « mieux » lutter contre le monde musulman et byzantin. Outre ses activités guerrières, Charlemagne sera aussi l’artisan d’un renouveau culturel sur tout son empire. Il sera à l’origine de la création des écoles pour les fonctionnaires et le clergé, afin de s’entourer de personnes instruites.

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Cette idée lui vaudra la célèbre chanson naïve de France Gall : « Qui a eu cette idée folle Un jour d’inventer l’école ? C’est ce sacré Charlemagne ! » Charlemagne mourra en 814 et le vaste empire qu’il a érigé ne lui survivra pas longtemps. Son fils Louis le Pieux verra le pouvoir impérial s’affaiblir à cause de la révolte des comtes et à cause des querelles entre ses trois fils : Lothaire, Charles et Louis. À sa mort en 840, l’empire se disloque. Charles et Louis sont coalisés contre Lothaire. C’est l’épisode connu sous le nom du SERMENT DE STRASBOURG (842). Ce texte est très important au niveau linguistique car il représente le premier document rédigé en langue vernaculaire et non plus en latin. Charles le Chauve s’exprime en tudesque (ancêtre de l’allemand) envers Louis le Germanique qui lui répondra en roman (ancêtre du français). Chacun des deux s’exprimera dans la langue de l’autre pour se jurer assistance mutuelle contre Lothaire. Un an plus tard, en 843, ils obligeront ce dernier à pactiser le partage de l’empire de Charlemagne par la signature du fameux TRAITÉ DE VERDUN qui fera éclater l’empire carolingien en trois royaumes :

-Charles II le Chauve recevra l’Ouest du territoire, la Francie occidentale (toutes les régions à l’ouest de la Meuse, de la Saône et du Rhin. On y parle le roman, dérivé du latin) = l’origine du futur royaume de France. Charles en sera le premier roi. -Louis le Germanique recevra l’Est du territoire, la Francie orientale (le nord des Alpes, la Bavière et la Germanie. On y parle le tudesque, ancêtre de l’allemand) = l’origine de la future Allemagne. -Lothaire recevra la Francie médiane ou Lotharingie (le « reste » : Nord de l’Italie, Provence, Bourgogne, Aix-la-Chapelle, embouchure du Rhin et de la Meuse. Sorte d’État-tampon qui sera convoité par les deux autres territoires –plus homogènes- tout au long de l’histoire. Ex : la Belgique actuelle appartenait à cette Lotharingie et elle sera occupée par toutes les puissances européennes au cours des siècles.)

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=PREMIÈRE CONFIGURATION DES CONTOURS ACTUELS DE LA FRANCE. Charles le Chauve devra affronter de nombreux problèmes : ex/ -la révolte des Aquitains et des Bretons (*) (Nominoé déclarera l’indépendance de la Bretagne en 846) -les invasions des Vikings ou Normands (Northmen –hommes du Nord-). À l’époque cette phrase, aujourd’hui devenue célèbre, était souvent prononcée : « De la fureur des Normands, délivrez-nous, Seigneur ! » Les successeurs de Charles le Chauve (Louis II le Bègue –son fils-, Louis III, Carloman II –ses petits-fils-, Charles III le Gros –fils de Louis le Germanique-,...) auront bien du mal à contenir les Normands, combattus par les seigneurs qui prennent de plus en plus d’importance face à l’affaiblissement des rois. Alors que Charles le Gros fait la guerre en Italie, les Vikings remontent la Seine et veulent traverser Paris pour aller piller la Bourgogne. Les Parisiens, conduits par le comte Eudes, refusent et luttent pour protéger la France des invasions barbares. La décision de Charles de pactiser avec les Normands le discréditera auprès de son peuple. Eudes sera dès lors sacré roi de France. C’est le signe avant-coureur de la fin des Carolingiens. Eudes est le fils de Robert le Fort, fils d’un boucher appelé Capet. C’est ainsi que les Robertiens qui se succéderont sur le trône seront à l’origine de la dynastie suivante : les CAPÉTIENS. (Voir arbre généalogique des Capétiens) [911 ; Naissance de la Normandie : Charles le Simple, qui partagera le pouvoir avec Eudes, devra céder la région de la Basse-Seine à ces Vikings qui s’y sont définitivement installés. Leur chef est Rollon.]

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À la fin du Xème siècle, Hugues Capet,

arrière-petit-fils de Robert le Fort, évince le dernier roi carolingien Charles de Lorraine et fonde la dynastie des Capétiens directs (Roi de France de 987 à 996). Au début de son règne, le royaume est une mosaïque de différentes principautés et les possessions réelles du Roi de France sont très limitées. Outre reconnaître l’existence de certains territoires indépendants (Bretagne, Normandie), Hugues Capet aura dû céder d’autres territoires à certains grands vassaux en l’échange de leur soutien à l’élection du trône de France.

LES CAPÉTIENS DIRECTS La dynastie sera héréditaire (Hugues Capet fera sacrer son fils (Robert II le Pieux) de son vivant (*) pour assurer cette dynastie capétienne). Elle durera plus de 800 ans et verra peu à peu se forger un sentiment national en France. Il est cependant important de souligner qu’au début du règne capétien, certains grands vassaux sont beaucoup plus puissants que le roi lui-même. Certains territoires de la France actuelle passaient aux mains des fils du roi -non héritiers du trône-. Ex/ Le deuxième fils de Robert II le Pieux, Robert, héritera de la Bourgogne, alors que son frère Henri I sera nommé Roi de France. Sous Robert II, Henri I et Philippe I, les progrès du pouvoir monarchique sont quasi inexistants. Philippe verra comment un de ses vassaux prend énormément de puissance tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières françaises. En effet, en 1066, le duc de Normandie, Guillaume, sort victorieux de la bataille de Hastings et conquiert l’Angleterre –ce qui lui vaudra le surnom de Guillaume le Conquérant- Cette conquête est en fait due à une parole non respectée. En 1042, Édouard avait récupéré la couronne d’Angleterre des mains des Danois et des Norvégiens. Celui-ci étant

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le cousin de Guillaume, il lui avait promis cette couronne (avec le consentement de son beau-frère Harold). Mais à la mort d’Édouard (sans enfant), Harold oublia le pacte et se déclara roi d’Angleterre. C’est pourquoi Guillaume attaqua Harold et put conquérir la couronne anglaise. Il installa petit à petit son pouvoir sur ce territoire, qui passa entre les mains de ses descendants.

Le successeur de Philippe I, Louis VI le Gros, sera le premier à se battre réellement pour affermir le pouvoir royal. On le surnommera d’ailleurs le Batailleur. Pendant plus de trente ans, il se battra contre les vassaux insoumis. Mais à l’extérieur, le fils de Guillaume le Conquérant, Henri I d’Angleterre, roi d’Angleterre et duc de Normandie, oblige Louis à lui céder plusieurs territoires « français ». De plus, il marie sa fille Mathilde à Geoffroi le Bel Plantagenêt, comte d’Anjou et soutient l’empereur d’Allemagne qui envahit la Champagne. C’en est trop pour Louis et ceux qui lui sont fidèles. C’est ainsi qu’on assistera au célèbre sursaut national, lors duquel le roi ralliera ses vassaux pour forcer l’empereur à abandonner ce territoire. Les rois de France comprennent aussi que les unions matrimoniales sont la clé de l’expansion territoriale. C’est ainsi que Louis VII, appuyé par son conseiller l’évêque Suger, épousera Aliénor d’Aquitaine (aussi appelée Eléonore de Guyenne) en 1137, s’assurant ainsi l’acquisition de l’Aquitaine, le plus vaste des grands fiefs : Guyenne, Gascogne, Poitou, Marche, Limousin, Angoumois, Périgord, Saintonge. Cette époque revêt également énormément d’importance dans le domaine politico-religieux, puisque l’on assiste à la naissance des CROISADES. Elles furent au nombre de huit et s’étendirent du XIème au XIIIème siècle (de 1096 à 1270). Il s’agissait d’expéditions militaires entreprises par l’Europe chrétienne et dont le but officiel était de reprendre le Saint Sépulcre des mains des Musulmans et de défendre le royaume latin de Jérusalem. Un deuxième objectif était clairement commercial car, sous le couvert de la foi religieuse, on voulait surtout, du côté des autorités, assurer un pont commercial entre l’Orient et l’Occident). Ces expéditions religieuses qu’on a souvent symbolisées sous le nom de « croix contre croissant » sont donc aussi des opérations stratégiques cachant mal des intérêts qui n’ont rien à envier à ceux des conflits actuels…

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symbole musulman L’Eglise avait trouvé un système efficace pour pouvoir pousser les Chrétiens à prendre part à ces expéditions. Tout d’abord, la formule consacrée pour partir en croisade était DEUS LO VOLT (Dieu le veut), et chacun sait que la volonté divine est sacrée. Ensuite, les Croisés étaient assurés de la rémission de leurs péchés grâce aux fameuses indulgences (une sorte de marchandage moral qui, entre autres choses, fut durement condamné par les Protestants à venir). La devise des Croisés était la suivante : « Que chacun renonce à soi-même et se charge de sa croix ». Le personnage le plus important de la première croisade était un certain Godefroy de Bouillon.

le pape Urbain II harangue les foules Godefroy de Bouillon part en croisade

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Enluminure représentant les Croisés à Jérusalem Prise de Jérusalem

Pendant la deuxième croisade en terre sainte (1147 – 1149), alors qu’Aliénor avait accompagné son mari, un scandale éclata : une rumeur faisait état d’infidélité de la part d’Aliénor. De plus, elle n’avait donné aucun descendant à Louis VII, qui finit par la répudier en 1152 en lui remettant les territoires qui lui appartenaient avant leur union. Cette décision lui fut bientôt fatale car Aliénor se remaria la même année avec Henri Plantagenêt, futur roi d’Angleterre.

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C’est ainsi que « le péril Plantagenêt » devint plus menaçant que jamais. En effet, à partir de ce moment les Plantagenêt possèdent l’Aquitaine, la Normandie, le Maine, l’Anjou et la Touraine, soit plus de la moitié de la France !

Le fils de Louis VII et de sa troisième femme Adèle de Champagne, Philippe II Auguste hérite de ce fardeau lors de son avènement au trône (en 1180). Mais Philippe Auguste s’avèrera être un roi décidé à reconquérir les terres perdues et il y parviendra au cours de son long règne. Il s’emploiera à lutter contre les Plantagenêt par la ruse, en encourageant la révolte des fils de Henri II d’Angleterre (Richard Coeur de Lion et Jean sans Terre) contre leur père.

Aliénor et son fils Jean sans Terre Ensuite, il s’entendra tantôt avec Richard, tantôt avec Jean et accentuera la rivalité naturelle entre les deux frères. Il se sert de ces alliances éphémères et de stratagèmes divers pour récupérer des territoires français (ex/ Berry, Auvergne, Vallée de la Loire...)

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C’est ainsi qu’il récupère tous les fiefs1 de Jean «Sans Terre » sous prétexte que ce dernier s’est marié avec une princesse déjà fiancée à un des vassaux du Roi de France. Jean sans Terre veut se venger en formant une coalition contre le roi de France mais Philippe Auguste sera victorieux lors de la bataille de Bouvines le 27 juillet 1214. Il s’agit là d’une prestigieuse victoire française qui renforcera la prise de conscience nationale. Par la même occasion, l’autorité royale se verra également grandement renforcée. La notion d’Etat est restaurée grâce à Philippe Auguste. Le fils de Philippe Auguste, Louis VIII, marié en 1200 avec Blanche de Castille (fille d’Alphonse VIII de Castille), ne règnera que trois ans (1223-1226) mais il défendra les conquêtes de son père face à Henri III d’Angleterre. Blanche de Castille exercera la régence jusqu’à la majorité du nouveau roi, son fils Louis IX (« Saint Louis »).

Blanche de Castille Louis IX Nous sommes là face à un des règnes (1226-1270) les plus prestigieux de l’histoire de France. Saint Louis, très influencé par le catholicisme fervent de sa mère, apparaît comme le modèle de roi chrétien. Rappelons qu’au niveau européen nous sommes à l’époque de la chute du Califat de Cordoue et de la création des royaumes de Taifas en Espagne en 1236. La piété propre à l’époque et à la personnalité du Roi l’entraîne toutefois à l’intolérance : il obligera par exemple les Juifs à porter sur leurs vêtements un signe de distinction, la rouelle (l’étoile jaune est donc loin d’être une invention de notre siècle...) et l’Inquisition commencera à fonctionner sous son règne à l’encontre, entre autres, des Albigeois (Cathares). Louis IX parviendra à signer un traité de paix avec les Plantagenêt en 1259 (le Traité de Paris) qui lui permettra de rattacher officiellement à la couronne la Normandie, l’Anjou, la Touraine et le Poitou. Il oeuvrera également à la pacification interne, en tentant de mettre un terme aux conflits locaux. Il s’embarquera deux fois à Aigues-Mortes pour conduire la septième et la huitième croisade. Il mourut de la peste en 1270 à Carthage (près de Tunis). Son fils Philippe III le Hardi lui succéda et régna pendant 15 ans. « Grâce » à la mort de son oncle, Alphonse de Poitiers, sans héritier, il put continuer l’oeuvre d’expansion territoriale en héritant de l’Auvergne, du Poitou, du nord de la Saintonge et du comté de Toulouse. Il épousa Isabelle d’Aragon et, après la mort accidentelle de celle-ci, Marie de Brabant. Ce rapprochement aux fiefs les plus riches du Nord (duché de Brabant, comté de Flandre...) sera également le but du fils et successeur de Philippe III : Philippe IV le Bel. (règne : 1285-1314).

1 Normandie, Anjou, Touraine, Maine et Poitou

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[C’est ainsi que le nouveau roi voudra annexer le comté de Flandre en emprisonnant le comte. Deux clans s’opposeront en Flandre lors d’une bataille très célèbre en Belgique: La Bataille des Eperons d’Or (Courtrai, 1302), appelée Bataille de Courtrai en France : Les partisans de Philippe, nobles combattant à cheval, appelés Leliaerts (qui fait référence à la fleur de lis –leli en flamand-) seront vaincus par les Klauwaerts, fantassins, partisans du comte de Flandre. (Klauw signifie griffe –garra- en flamand et fait référence à la griffe du lion, animal présent sur les armoiries flamandes.) A la fin de la bataille, chevaux et cavaliers jonchaient le sol, dans l’éclat des éperons (espuelas) dorés. Cette victoire fut très importante pour le peuple flamand qui, à partir de ce moment, tenta de se forger une identité culturelle en commençant par imposer l’utilisation du flamand dans les transactions commerciales. NB : Néanmoins le roi de France sortit victorieux d’une bataille postérieure et annexa des villes comme Lille, Douai et Béthune] Sous l’influence des légistes, le roi trouve dans le droit romain la justification du pouvoir absolu de la monarchie, ce qui provoque un grave conflit avec le pape Boniface VIII. Philippe triomphe de sa lutte contre Boniface et fait nommer un pape français : Clément V. C’est ainsi que la papauté est déplacée en 1305 à Avignon « Cité des Papes ». Sept papes siègeront à Avignon. Le septième, Grégoire XI, retourne à Rome, et à sa mort éclate le grand schisme de l’Occident (1378-1449) pendant lequel règnent simultanément deux séries de pontifes : les uns à Rome, les autres à Avignon (ou ailleurs). Les trois fils de Philippe le Bel lui succéderont sur le trône entre 1314 et 1328 : Louis X, Philippe V et Charles IV. Aucun ne laissera d’héritier mâle direct. Ce qui a été considéré comme une « malédiction » se répétera exactement de la même façon pour les trois derniers Valois, successeurs des Capétiens. Il faut trouver un successeur et le cousin des trois derniers Capétiens est l’élu : Philippe VI de VALOIS. (Voir arbre génélogique des Valois) [Philippe VI de Valois épousera Jeanne de Bourgogne. Leur fils, Jean le Bon, héritera donc de cette région, qu’il donnera à son tour en « apanage » à son fils Philippe (II) -« II » de Bourgogne- le Hardi.] LES VALOIS Le début de la dynastie des Valois va être assombri par la célèbre guerre de Cent ans. En effet, Edouard III d’Angleterre conteste la succession royale française. Sa mère est Isabelle de France, sœur des trois rois qui se sont succédé sur le trône français. Il est donc le petit-fils de Philippe IV le Bel, et se considère prioritaire vis-à-vis de Philippe de Valois qui n’est « que » neveu du roi décédé. Les luttes d’influence des deux grandes monarchies s’exacerbent sur le continent, en particulier en Flandre. En 1337, Edouard III se nomme « roi d’Angleterre et de France ». Le 1er novembre, la guerre commence. Elle durera plus de cent ans puisqu’elle ira de 1337 à 1453.

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On pourrait la schématiser comme suit :

1) REVERS 1337 : Edouard III se proclame Roi d’Angleterre ET de France 1360 : TRAITÉ DE BRÉTIGNY par lequel la moitié de la France est cédée à l’Angleterre

2) REPRISE De 1360 à 1380 ; mort de Charles V qui a reconstruit la France

3) REVERS 1415 : les Anglais écrasent les Armagnacs à Azincourt 1420 : TRAITÉ DE TROYES : l’hégémonie anglaise est consacrée

4) REPRISE 1429 : Époque de Jeanne d’Arc 1453 : Bataille de Castillon : la France est délivrée des Anglais Outre les batailles, la population devra supporter la célèbre peste noire. La guerre se caractérisait par une succession de trêves et de batailles. Au départ, Edouard III et son fils « le Prince Noir » -futur Édouard IV- battront les troupes françaises (ex/ Crécy 1346, Calais 1347...). Sous Philippe VI (1328-1350) et Jean le Bon (1350-1364), les choses iront assez mal pour la France. En 1360 les Français doivent signer le traité de Brétigny qui consacre la victoire d’Edouard III. Charles V « le Sage » (1364-1380) s’efforcera d’effacer la honte de Brétigny. La guerre contre l’Angleterre sera maintenant caractérisée par la guérilla, qui permettra à la France de récupérer de nombreux territoires, ne laissant plus aux Anglais que Bordeaux, Calais, Cherbourg, Brest et Bayonne. Mais le successeur de Charles V, Charles VI, deviendra fou peu après son avènement au pouvoir. Cette folie exacerbera les luttes entre deux partis français: les Armagnacs et les Bourguignons. Les Armagnacs soutiennent le frère du Roi (Louis, duc d’Orléans) et les Bourguignons le duc de Bourgogne de l’époque, Jean sans Peur, cousin du Roi.

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Les Bourguignons : Le territoire appartenant initialement aux Burgondes (peuple barbare venu du Nord lors des invasions de 406) fut peu à peu entamé par les rois de France, qui le donnaient en apanage à leurs fils puînés -ou qui n’étaient pas destinés à monter sur le trône français-. C’est ainsi que Jean le Bon, ayant hérité de la Bourgogne par sa mère Jeanne, la donna en apanage à son fils Philippe le Hardi. Celui-ci entama une politique d’expansion territoriale (comme avait voulu faire le roi de France Philippe le Bel). Il épousa la fille du comte de Flandre, Marguerite de Maele. A la mort du comte en 1384, la Flandre, un des plus beaux fiefs de France, devint officiellement bourguignonne. A partir de ce moment, les divers ducs de Bourgogne prendront de plus en plus de pouvoir en rassemblant les principautés des Pays-Bas (Flandre, Artois, Namur, Hainaut, Hollande, Zélande, Brabant, Limbourg, Luxembourg). Les Pays-Bas sont alors appelés pays de par-deçà (tierras de aquende) tandis que la partie de Bourgogne reçoit le nom de pays de par-delà (tierras de allende). La vie sous les Bourguignons sera marquée pour les pays de par-deçà par un important essor culturel. Les Bourguignons, grands amateurs d’art, seront mécènes de nombreux artistes (époque des Primitifs flamands, dont il existe de nombreux tableaux à la Chapelle Royale de Grenade), ils créeront l’Ordre de la Toison d’Or et fonderont la première université de la région : Louvain, en 1426 (juste un siècle avant la fondation de l’Université de Grenade par Charles Quint.) ARBRE GÉNÉALOGIQUE : (Philippe VI) + Jeanne de Bourgogne | (Jean le Bon) | Philippe II le Hardi + Marguerite de Maele (Flandre) | Jean sans Peur | Philippe le Bon (rassemblement des Pays-Bas) | Charles le Téméraire (à sa mort –1477-, Louis XI de France s’empare de la | Bourgogne, pays de par-deçà) | Marie de Bourgogne + (Maximilien d’Autriche) | (Philippe le Beau + Jeanne la Folle (SP)) | (Charles Quint –né à Gand-) En 1407, le Bourguignon Jean sans Peur fait assassiner le frère du roi (son rival) et s’empare du pouvoir. La France divisée par cette guerre entre les deux partis est une « proie » facile pour l’ennemi de l’extérieur et est battue par les Anglais à Azincourt (Pas-de-Calais) en 1415. Les Bourguignons deviennent maîtres de Paris en 1418. Un an plus tard, les Armagnacs assassinent Jean sans Peur et les Bourguignons s’allient aux Anglais. Ils imposent au roi de France le Traité de Troyes en 1420 :

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Isabeau de Bavière,

épouse de Charles VI, prétend que son fils Charles (« VII ») n’est pas le fruit de son union avec le roi, et que celui-ci est dès lors obligé de l’exclure de la succession au trône. C’est ce qu’il fera au profit du roi d’Angleterre Henri V, qui devient son gendre (car il épouse Catherine de France, fille d’Isabeau et de Charles VI). La loi salique, qui prévoyait que les femmes étaient exclues de la succession dynastique, est abolie. Charles VI et Henri V d’Angleterre meurent en 1422 et le fils de Henri V est proclamé roi d’Angleterre et de France. En France, ce sera le duc de Bedford, régent, qui représentera l’autorité anglaise. Mais Charles, lui, est toujours là, et l’opinion française est divisée entre ces deux souverains potentiels. Qui est donc le vrai roi ? Charles (VII) est retranché à Bourges, ce qui lui vaudra le surnom moqueur de « Roi de Bourges ». Au Sud de la Loire, c’est lui qui est considéré comme le vrai Roi. C’est alors que le sentiment national va renaître en la personne de Jeanne d’Arc, jeune paysanne lorraine qui prendra la tête de l’armée de Charles pour reconquérir la France et convaincre la moitié du pays fidèle aux Anglais du sang royal du dauphin pour lui rendre son trône.

Pour elle, le « gentil dauphin » est le légitime héritier du trône car de mystérieuses voix le lui ont dit. Elle est en effet visitée par l’archange Gabriel, par Saint Michel et par Sainte Marguerite. La seule façon de convaincre la France entière du caractère royal –et dès lors divin- de Charles est de le faire sacrer à Reims. En effet, cette cérémonie suppose l’onction de l’huile sainte qui ôterait tout doute sur l’origine sacrée de Charles. Répétons qu’à cette époque le Roi faisait figure d’être supranaturel. L’Église faisait prier pour lui et il était associé aux saints. C’est grâce aux voix de « ses » saints que Jeanne se convaincra

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pour partir en expédition et demander audience auprès du Roi à Chinon. Elle ne pourra le voir qu’à la troisième tentative et le roi doutera un peu au départ, pour ensuite être convaincu par cette jeune fille apparemment touchée par la grâce divine. C’est ainsi que Charles confiera une armée à Jeanne. Celle-ci délivrera Orléans en 1429 (Orléans, assiégée par les Anglais, étant lieu de passage obligé pour aller à Reims). Dans sa lutte, elle sera toujours guidée par la foi chrétienne et par la religion royale. Pour elle, le roi est la réplique vivante de Jésus Christ, le roi du Ciel. Elle ne hait pas les Anglais mais veut simplement rendre justice au « vrai roi ». Elle fait donc sacrer Charles VII (1427-1461) à Reims mais échoue à Paris et les Bourguignons la capturent et la livrent aux Anglais. Ceux-ci la jugeront de façon assez arbitraire. La personne chargée de ce procès est l’évêque Cauchon que les Français considèrent comme un traître, qui s’est « vendu » aux Anglais. Jeanne est jugée comme hérétique et brûlée à Rouen en 1431.

Alors que les flammes la dévoraient, elle s’écria « Jésus, Jésus ! » et les Anglais assistant à l’exécution auraient reconnu avoir brûle « une sainte ». Bien plus tard, Jeanne sera effectivement béatifiée (en 1905) et finalement canonisée (en 1921). Elle ne sera pas morte pour rien car sa figure, même si elle ne brilla que très brièvement, fut fondamentale dans l’amorce du redressement national. « De l’arbre aux fées –endroit où elle entendit les voix pour la première fois- à la Place du Marché –à Rouen, où elle périt sur le bûcher-, le chemin est bien court, mais il est riche et périlleux. » (André Lefèvre) Jeanne accomplira en fait une prophétie de Merlin l’enchanteur qui avait frappé l’imagination de la population moyenâgeuse : « La France, perdue par une femme (Isabeau de Bavière ou… Aliénor d’Aquitaine !) sera sauvée par une vierge habillée en homme. » Ce qu’on a appelé la Guerre de Cent Ans n’est donc en fait que l’épisode final d’une histoire qui commence au XIIème siècle par la répudiation d’Aliénor et la naissance du « péril Plantagenêt ». La rivalité entre les deux familles s’est étendue sur plus de 300 ans, et ne manquera pas de « faire des vagues » dans les siècles à venir, car France et Grande-Bretagne sont les grandes ennemies de toujours.

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20 ans après la mort de la pucelle d’Orléans, Charles VII entre à Bordeaux (Guyenne) pour reconquérir le dernier fief anglais2. En 1435, le Traité d’Arras scelle l’alliance entre Charles VII et le duc de Bourgogne Philippe le Bon. Ils reconquièrent les terres et en 1453 les Anglais ne conservent plus que Calais. La guerre est finie. (Cette date –1453- coïncide également avec la chute de l’Empire Romain d’Orient, et donc avec la fin du Moyen Âge.) L’aboutissement de la Guerre de Cent Ans renforcera l’unité nationale et le pouvoir royal en France. Les rois Charles VII et Louis XI tentent de réduire les résistances des princes. (ex/ Philippe le Bon, qui possède tant les pays de par-deçà que les pays de par-delà désire donner une cohérence géographique à son territoire et veut annexer la Champagne et la Lorraine). L’économie et la culture seront également redressées dans le but de rivaliser avec la Cour bourguignonne, symbole de luxe suprême. (Celle-ci est, entre autres, à l’origine de l’Université de Louvain –1426-, de la création de l’ordre de la Toison d’Or, ou du mécénat systématique de l’art –par exemple l’école picturale des Primitifs Flamands, dont la Chapelle Royale grenadine conserve certains joyaux-). Mais l’alliance entre Bourguignons et Roi de France sera de courte durée, et la rivalité morale se transformera en rivalité tout court puisque Louis XI fera la guerre au successeur de Philippe le Bon, Charles le Téméraire, pour récupérer la Bourgogne. Celui-ci mourra en 1477 au siège de Nancy, ce qui permettra à Louis d’annexer la Bourgogne l’Artois et la Picardie en 1482. Il héritera également de la Provence. NB Les Pays de par-deçà resteront de la propriété de Marie de Bourgogne et son époux, Maximilien d’Autriche Philippe le Beau + Jeanne la folle Charles Quint. Le fils de Louis XI, Charles VIII, épouse la pieuse Anne de Bretagne.

Celle-ci épousera en secondes noces le successeur de Charles, Louis XII (qui n’est évidemment pas le fils de Charles mais un Valois-Orléans). Anne sera dès lors deux fois reine de France. Cette double union sera à l’origine du rattachement de la Bretagne à la couronne française sous François I qui épousera Claude de France –fille d’Anne de Bretagne et de Louis XII.

2 Cette présence anglaise prolongée en terres bordelaises fait d’ailleurs dire à ses habitants que le cliché de snobisme et de froideur qui leur colle à la peau dans le reste de la France n’y est sûrement pas étranger…

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Sous le règne de Charles VIII auront lieu les premières campagnes d’Italie. Au départ, elles naîtront des droits que le père de Louis XI avait reçus sur le royaume de Naples. Louis XII (voir arbre généalogique : Valois-Orléans), succèdera à Charles VIII et poursuivra les campagnes. À cette époque, une Sainte Ligue se formera autour du pape contre le roi de France entre les états italiens, Henri VIII d’Angleterre, l’empereur d’Allemagne Maximilien et les Suisses . Louis mourra en 1515 et François I (voir arbre généalogique : Valois-Angoulêmes) lui succèdera.

Dès son avènement, il devra reprendre les guerres d’Italie. (=une grande victoire française sur les Suisses en Italie: Marignan, 1515.) Le chevalier Bayard, héros des campagnes d’Italie, y consacrera le Roi chevalier pour sa hardiesse, et c’est à la suite de cette bataille que les Suisses s’engageront à signer la Paix perpétuelle avec les Français. Mais François I sera battu par Charles Quint à Pavie en 1525 et fait prisonnier à Madrid où il restera un an. -une des frises du Palais de Charles Quint de Grenade évoque cet épisode : un cheval y est représenté sans cavalier et coiffé d’un panache, celui de François I qui est agenouillé aux pieds du cheval, un bras se voilant la face.

Les guerres d’Italie n’ont pas apporté que des éléments négatifs, puisqu’elles constitueront un véhicule de la culture renaissante. ex/ -François I, amoureux des arts et des lettres, sera un roi mécène ; -Léonard de Vinci s’établira en France ; -la soeur de François I, Marguerite de Valois, reine de Navarre, fut l’une des figures les plus éclairées de son temps.

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-les poètes créent des styles nouveaux (Ex/ La Pléiade) Mais la Renaissance française n’est pas vraiment caractérisée par des faits brillants, hors frontières, la royauté étant trop occupée à lutter contre les Européens ou à construire ses châteaux sur la Loire (qui rompent définitivement avec le concept de château-fort pour adopter celui de château de plaisance, où la cour –itinérante- de François I pourra se consacrer à ses nouvelles activités favorites.) Si ce n’est l’épisode québécois en 1534 (date à laquelle Jacques Cartier remonte l’embouchure du Saint Laurent et « donne » cette nouvelle terre au roi de France), le pays n’est en rien puissance coloniale. Or, rappelons que c’est déjà en 1492 que Christophe Colomb découvrit l’Amérique au profit des Rois Catholiques qui avaient reconquis Grenade (dont la statuaire urbaine nous rappelle quotidiennement les grandes pages de cette h/Histoire). Cette découverte entraînera l’hégémonie coloniale des Espagnols, le génocide indien et l’établissement de super-puissances européennes qui gouverneront le monde. (Voir à ce sujet l’œuvre cinématographique et littéraire retraçant l’épisode de la Controverse de Valladolid de 1550 –également appelée en espagnol Juntas o Disputas de Valladolid-) : Charles Quint manda un tribunal religieux chargé de déterminer si les Indiens du Nouveau Monde avaient ou non une âme et devaient dès lors être traités comme des êtres humains et non des bêtes. Le verdict sera finalement en faveur des Indiens, à la grande joie du Sévillan Fray Bartolomé de las Casas

et au grand dam (//déception) du Cordouan –de Pozoblanco- Juan Ginés Sepúlveda. C’est cette décision qui accéléra et systématisa encore plus l’utilisation de main-d’œuvre gratuite importée des côtes d’Afrique dans les bateaux négriers. La Controverse montre comment les religieux chargés du procès pouvaient, au nom d’une religion, être parfois inhumains dans leurs considérations. Car c’est toujours la religion qui occupait une place fondamentale dans la mentalité de ces hommes de la Renaissance, mais c’est précisément cette époque de renouveau spirituel qui va favoriser la propagation d’un nouveau courant de pensée, issu des idées de Martin Luther et de Jean Calvin, qui, dès 1520, ne manqueront pas de gagner la France. La poussée du calvinisme est telle qu’elle touchera toutes les couches de la population française, jusqu’à la famille de Marguerite de Navarre, sœur du roi François I. Cette réalité obligera le roi à un durcissement de sa politique. Il ira jusqu’à affirmer : « Je veux que ces erreurs soient chassées de mon royaume et ne veux excuser personne. Si mes enfants en étaient entachés je voudrais moi-même les immoler. » Un des épisodes les plus connus de ce revirement de François I (renoncement de la tolérance) est connu sous le nom de l’AFFAIRE DES PLACARDS. Ces affiches constituaient, selon leurs auteurs, des « articles véritables sur les horribles, grands et

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insupportables abus de la messe papale ». On y nie la présence du corps du Christ dans l’hostie, on invite à détruire les idolâtres papistes… Ces placards sont affichés sur la porte même du roi, qui est en rage et ne tardera pas à réagir. On va brûler les premiers hérétiques protestants, interdire l’imprimerie (pourtant au départ si encouragée par François I), et organiser une gigantesque procession dans Paris au cours de laquelle on brandit les reliques que les Protestants avaient ridiculisées et au terme de cette procession six hérétiques sont condamnés au bûcher sur le parvis de Notre Dame. Henri II, époux de Catherine de Médicis, succède à François I en 1547. Les mesures répressives envers les Calvinistes français (ou Huguenots) se firent de plus en plus nombreuses. Les Catholiques français craignaient ces « réformés », d’autant plus que leurs idées gagnaient même de grands seigneurs, tels Antoine de Bourbon (roi de Navarre par son mariage avec Jeanne d’Albret, fille de Marguerite de Navarre), le prince de Condé (père d’Antoine de Bourbon) ou l’amiral de Coligny (duc). Henri II meurt accidentellement lors d’un tournoi en 1559 et son fils aîné, François II, lui succède. Mais il mourra un an plus tard sans héritier et Catherine de Médicis deviendra régente de son second fils Charles IX jusqu’à la majorité de celui-ci. En réalité, ce sera toujours elle qui dirigera le pays, car son fils, de caractère faible, se plie à ses volontés. Cependant, l’amiral de Coligny prend de plus en plus d’importance aux yeux d’Henri qui va jusqu’à l’appeler « son père ». Coligny sera responsable d’une tentative -manquée- de colonisation française au Brésil. Or, à cette époque, ont déjà éclaté plusieurs guerres de religion. (La France en connaîtra un total de huit, jusqu’en 1598, lors de l’Edit de Nantes). Le camp catholique est soutenu par l’Espagne et la papauté, le camp protestant par l’Angleterre et l’Allemagne. La politique anti-espagnole de Coligny irrite de plus en plus Catherine de Médicis et les Guise, famille catholique proche de la couronne. Dans le but de réconcilier les deux factions, Catherine décide de marier sa fille Marguerite (« Margot ») à un des seigneurs protestants, Henri de Navarre, fils de Jeanne d’Albret et Antoine de Bourbon, en été 1572. Nombre de protestants arrivent à Paris pour célébrer la noce –en apparence- et aussi pour préparer l’Expédition des Flandres, dans le but de libérer le Nord des Pays-Bas du joug espagnol. Pour ce faire ils auront besoin de l’appui du roi. Mais Catherine de Médicis ne l’entend pas de la sorte.

Elle organise un attentat contre Coligny, ce qui déclenche la fureur des Huguenots présents. Pour « se protéger », elle convainct le roi d’ordonner le massacre des infidèles, la nuit de la Saint Barthélémy. Le massacre se poursuivra dans les jours suivants et fera 3.000 morts parmi les protestants. 15.000 mourront également en province.

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Massacre de la Saint Barthélémy Charles IX mourra peu après sans héritier et son frère Henri III lui succèdera de 1574 à 1589. Il accordera de substantielles concessions aux protestants. En réaction, la Sainte Ligue catholique est impulsée par Henri de Guise. Celui-ci alimentait une haine profonde envers les Protestants, car l’un d’eux avait été à l’origine de la mort de son père. Henri de Guise avait lutté aux côtés du roi d’Espagne Philippe II qu’il considérait comme le vrai défenseur de la foi romaine, pas comme le roi français… Les catholiques redoutent de voir arriver Henri de Navarre au pouvoir à la mort du roi : en effet, le jeune frère de Henri III, le duc d’Alençon, est mort sans descendance et rappelons que Henri de Navarre est cousin et maintenant beau-frère du roi actuel. En 1588, Paris est tenue par la Ligue et le roi doit fuir le peuple catholique. Henri III, fatigué de tant d’humiliations et dans le but de récupérer le pouvoir que détenait officieusement le duc de Guise, il le fait assassiner par sa garde personnelle, ce qui provoque une nouvelle insurrection parisienne face à laquelle le roi décide de s’allier à Henri de Navarre. Un frère jacobin, Jacques Clément, ne supportera pas cette entente et poignardera Henri III. Sur son lit de mort, celui-ci désigne Henri de Navarre comme son successeur si son beau-frère se convertit au catholicisme. C’est ainsi que les Valois s’éteignent (la fameuse malédiction) et que Henri devient Roi de France sous le nom d’Henri IV, premier représentant de la dynastie BOURBON. (voir arbre généalogique)

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Deux portraits de Henri IV LES BOURBONS La tâche d’Henri IV au début de son règne est assez compliquée. Il doit tenter de réconcilier les Français déchirés par les guerres de religion. De plus la population avait connu de nouvelles épidémies, de peste et de choléra, et la famine frappait encore. En juillet 1593, Henri IV annonce sa conversion au catholicisme et les États Généraux le reconnaissent officiellement comme roi. Il abjurera à Saint-Denis, après avoir prononcé cette phrase célèbre : « Paris vaut bien une messe ». Paris était en effet la capitale de France, mais elle était en outre tenue depuis quelques années par une majorité ultra-catholique liguée contre lui et feu son beau-frère, le roi Henri III. En 1598, le culte protestant est à nouveau autorisé par l’Edit de Nantes, qui met un terme aux guerres de religion. Henri IV saura peu à peu se faire aimer de son peuple en se faisant seconder par des représentants des deux confessions religieuses. Il se souciera également du bien-être de son peuple et veillera à ce que chaque chaumière française puisse mettre la poule au pot le dimanche, c’est à dire manger à sa faim. Il se remariera avec Marie de Médicis (de Toscane) en 1600 après avoir fait annuler son mariage avec Margot en 1599, après 6 ans d’attente de ce « démariage » de la part du pape Clément VIII. De l’union de Marie de Médicis et de Henri naîtront 6 enfants, trois garçons et trois filles. Mais Henri aura également des enfants en dehors de son mariage (voir son surnom de Vert-Galant –qui a donné son nom à un square de Paris sur la Seine). On lui compte pas moins de 7 maîtresses, et au moins 4 lui donnèrent 8 autres enfants… On dit qu’il aimait à rassembler tous ses enfants –légitimes ou non !- pour s’amuser avec eux le dimanche. C’est un des premiers –et rares- rois de France à s’être occupé personnellement de ses enfants.

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Un fanatique catholique, François Ravaillac, poignardera le roi en 1610. Le royaume de France reviendra donc à son fils Louis XIII.

Marie de Médicis assurera la régence jusqu’à la majorité du roi. Il s’agira d’une régence assez désordonnée, fort influencée par un couple d’Italiens intrigants, les Concini, que le jeune Louis XIII détestait. Cette régence mécontentera les protestants, les princes de sang et les grands seigneurs. Certaines révoltes éclatent. À sa majorité (déclarée à l’âge de 14 ans), le roi exile sa mère à Blois mais un évêque, un certain Richelieu,les réconcilie. NB : Outre ses capacités politiques, Richelieu, docteur de la Sorbonne, sera à l’origine de l’Académie française, amenant ainsi les Lettres au service de la monarchie. Il créera aussi l’Imprimerie Royale pour mieux contrôler les écrits circulant en France. Il deviendra principal ministre du Conseil du roi. Il oeuvrera pour rétablir le pouvoir royal et pour établir la prépondérance française en Europe. Richelieu est nommé Surintendant du Commerce et de la Navigation, activité qui lui permettra d’établir, avec l’aide de Colbert, une série de comptoirs commerciaux à l’étranger grâce á la création de la Compagnie des Indes Orientales (pensons à des noms comme Pondichéry, Chandernagor…qui, même s’ils sont très lointains, sont curieusement familiers aux Français). En 1627, une révolte protestante dans le Midi donne à Richelieu le prétexte pour intervenir contre La Rochelle, place de sûreté accordée aux protestants par l’Édit de Nantes, riche bastion protestant soutenu par l’Angleterre. Cette mainmise de l’Angleterre sur La Rochelle, même si elle s’exerçait sous le couvert de la religion, permettait surtout aux Anglais de contrôler un port français important et d’éviter dans la mesure du possible que la France ne devienne une puissance maritime trop importante. À la suite du siège de Richelieu, la ville capitulera un an plus tard. Les protestants sont grandement affaiblis. En Europe centrale, on est en pleine guerre de Trente Ans (guerre entre catholiques et protestants). Au départ religieux, le conflit deviendra également politique et sera un des plus dévastateurs d’Europe. Dans sa dernière phase, il voit l’intervention de la France de Richelieu qui soutient les Princes allemands contre les Habsbourg. Ferdinand II de Habsbourg avait en effet des visées expansionnistes très dangereuses pour l’équilibre politique européen. Le but de Richelieu était d’éviter à tout prix un rassemblement des deux branches des Habsbourg (l’autrichienne et l’espagnole).

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Il maintient sa politique anti-espagnole et déjoue un complot de cour qui regroupe Marie de Médicis, Gaston d’Orléans (frère de Louis XIII) et Anne d’Autriche (espagnole, fille de Felipe III et épouse du roi). En 1635, un émissaire français arrive à Bruxelles –ville toujours espagnole à l’époque- et fait savoir à la population que la France déclare la guerre à l’Espagne qui soutient les Habsbourg. À partir de 1638 l’Espagne connaît défaite sur défaite. Richelieu a pu, comme il le désirait, empêcher toute jonction entre les deux branches des Habsbourg. Richelieu meurt en 1642 et Louis XIII en 1643. Le roi d’Espagne Philippe IV en profite pour lancer son armée contre les Français. Mais les Français seront à nouveau victorieux. C’est ainsi que la fin de la guerre, scellée en 1648 par les traités de Westphalie, avantagera énormément les Français aux dépens des Espagnols : ceux-ci furent contraints de reconnaître l’indépendance des « Provinces-Unies » (Nord des Pays-Bas espagnols, calvinistes, qui s’étaient rebellés contre l’autorité des Habsbourg. Le traité marquera la frontière entre les Pays-Bas actuels (« Hollande ») et la Belgique actuelle, sud des Pays-Bas espagnols, resté fidèle à l’occupant espagnol.) et les Français gagnèrent de nombreux territoires (ex/ l’Alsace –à l’exception de Strasbourg et de Mulhouse-). À la mort de Louis XIII, son fils Louis XIV n’a pas cinq ans. En effet, même si Louis XIII s’était marié dès l’âge de 16 ans, il faudra attendre 22 ans que son union avec la reine donne ses fruits. La régence est donc assurée par Anne d’Autriche. Son mari s’était bien organisé avant sa mort pour limiter les pouvoirs de sa femme qui avait déjà comploté contre lui, ainsi que pour écarter ses frères du pouvoir et ainsi assurer la couronne à son fils. Mais la régente fait casser le testament de Louis XIII en ce qui concerne la limitation de ses pouvoirs en gardant toutefois comme premier ministre le successeur de Richelieu désigné par son défunt mari: Mazarin. Au début du règne de Louis XIV, il faudra affronter une violente révolte parlementaire et princière : la Fronde. Le Parlement exige de profondes réformes de l’Etat limitant les pouvoirs du roi. Ceci va bien évidemment à l’encontre des pratiques monarchiques absolutistes. Mazarin et le jeune roi auront finalement le dessus et verront leur pouvoir raffermi. Durant tout le règne de Louis XIV, les guerres seront omniprésentes. L’une d’entre elles sera la guerre de succession d’Espagne (1701-1714) : Le successeur et fils du Roi d’Espagne Philippe IV , Charles II, sans héritier, avait nommé comme successeur Philippe d’Anjou, petit-fils de Louis XIV, lui léguant ses territoires d’Espagne, d’Italie et des Pays-Bas. Il s’agissait d’une décision « téléguidée » par Louis XIV, « un peu de la famille espagnole » puisqu’il avait épousé Marie-Thérèse « d’Autriche », fille de Philippe IV et donc sœur du roi espagnol du moment, à l’issue de la Guerre de Trente ans dans le but d’apaiser les tensions existant entre la France et l’Espagne.

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Cette nouvelle union des trônes français et espagnol remettait en cause l’équilibre géopolitique européen. De plus, les Habsbourg d’Autriche pouvaient légalement prétendre au trône espagnol en la personne de Charles d’Autriche. C’est pourquoi l’Angleterre, l’Autriche, et plusieurs états allemands leur firent la guerre. La Paix d’Utrecht de 1713 ainsi que le traité de Rastadt en 1714 mirent fin au conflit et obligèrent l’Espagne à céder, entre autres, Gibraltar à l’Angleterre et les Pays-Bas à l’Autriche. Le roi d’Espagne, officiellement reconnu comme Philippe V –premier BOURBON d’Espagne-, dut renoncer à tous ses droits sur la couronne française. Louis XIV instaurera peu à peu un véritable culte monarchique autour de sa personne, « rappelant » au peuple sa légitimité absolue en tant que monarque de droit divin.

La plupart de la noblesse (la cour sera composée de huit mille personnes) vivait au château construit par Louis XIV, Versailles, dans un luxe incroyable, ce qui permettait également au « Roi-Soleil » de la contrôler plus aisément, pour éviter des excès similaires à ceux de la Fronde. Ce luxe effréné entraînera le pays au bord de la ruine. Il fit aussi marche arrière en matière de tolérance puisque son désir d’incarner un modèle de catholicisme en France lui fit révoquer l’Édit de Nantes de son grand-père Henri IV en 1685. Le règne de Louis XIV sera très long (de 1643 à 1715) et c’est seulement son arrière-petit-fils qui lui succédera : Louis XV. En effet, son fils Louis le Grand Dauphin mourra en 1711 et l’aîné de celui-ci, Louis de Bourgogne, mourra en 1712. Le fils de Louis de Bourgogne est âgé de 5 ans au moment de la mort de son arrière-grand-père, et c’est Philippe d’Orléans, neveu de Louis XIV qui exercera la régence jusqu’en 1723. Le règne de Louis XV se caractérisera par une première époque assez prospère. Mais Louis XV imitera les activités belliqueuses de son prédécesseur en livrant plusieurs combats, entre autres la Guerre de Sept ans, de 1756 à 1763, qui précipitera le pays dans la crise. Les grandes puissances européennes se battent pour la suprématie coloniale. Le Traité de Paris mit un terme à cette guerre et entraîna pour la France la perte des territoires comme le Canada et les territoires à l’Est du Mississipi au profit des Britanniques et la Louisiane au profit de l’Espagne. Cette perte sera grave pour les caisses de l’État car l’empire colonial du Canada, de Louisiane et d’Inde représentait une importante source de richesse. Par le Traité de Paris,

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l’empire colonial hérité de Richelieu et Colbert (la fameuse organisation de la Compagnie des Indes) s’effritait, chose grave malgré les dires de Voltaire qui aurait minimisé les dégâts en disant que le Canada ne représentait que « quelques arpents de neige » dont la France pouvait bien se passer. La France de l’époque a deux facettes : de l’intérieur, les excès des souverains affament le peule. De l’extérieur, c’est la France de la culture que l’on reconnaît. La langue française est parlée par l’ensemble des élites du Vieux Continent. Les luxes de la Cour sont imités un peu partout, et les idées des philosophes se diffusent dans les salons. Mais ce sont précisément ces nouvelles idées qui vont amorcer le changement tant attendu en France. À la mort de Louis XV en 1774, la monarchie est profondément discréditée. Le pays connaît une triple crise (économique, sociale et politique) lors de l’avènement de Louis XVI. Ce dernier sera le dernier grand souverain de la France de l’Ancien Régime.

VERS LA RÉVOLUTION FRANÇAISE À la deuxième moitié du XVIIIème siècle, la France connaît de nombreux grands esprits dans les domaines des sciences et de la philosophie. Des gens comme Voltaire, Rousseau ou Montesquieu font dans leurs écrits une critique systématique de la société et des institutions. Ils défendent le principe selon lequel la raison humaine amènera l’égalité entre les hommes. Une des phrases de Voltaire –plus heureuse que celle concernant le Canada !- servira d’ailleurs d’inspiration à l’élaboration de la Déclaration des Droits de l’Homme : « Nous sommes tous également hommes, mais non membres égaux de la société. » [La révolution éclatera 20 ans après sa mort.] Les œuvres principales des philosophes sont les suivantes : Montesquieu : -L’esprit des lois Rousseau : -Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes, essai de philosophie politique -Le contrat social, essai de philosophie politique Voltaire : -Candide ou l’optimisme -Lettres philosophiques

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-Traité sur la tolérance -Dictionnaire philosophique Montesquieu prône la séparation des pouvoirs, Voltaire lutte surtout contre certains privilégiés, entre autres les membres du clergé, et Rousseau lutte contre l’inégalité de la société en revendiquant plus d’égalité parmi les hommes. La croissance économique est un fait en France, mais elle ne bénéficie qu’aux rentiers, aux dépens des exploitants. Les impôts frappent la paysannerie, mais ni les membres du clergé ni ceux de la noblesse ne sont touchés par ces mesures. Cet état de chose pèse de façon négative sur la gestion même de l’Etat. De plus, les successeurs de Louis XIV, ont mené, comme leur prédécesseur, de nombreuses guerres qui ont contribué à vider les caisses de l’Etat. En 1777, Louis XVI et La Fayette apportent leur soutien financier et matériel à l’indépendance des Etats-Unis (contre leurs ennemis de toujours les Anglais), ce qui achève de ruiner l’Etat. Louis XVI devait résoudre la crise financière alors qu’il était jeune et inexpérimenté, doublé d’une épouse (Marie-Antoinette d’Autriche) dépensière et frivole qui ne voulait pas voir la réalité préoccupante de l’Etat. Le peuple l’appelait, par dérision désabusée, l’ « Autruchienne » (Autruche = avestruz ; car il est bien connu que ces oiseaux se cachent et ont peur de la réalité). Les différents ministres des finances -comme Turgot et Necker- tentent d’introduire des réformes en vue d’éviter la banqueroute finale. C’est ainsi qu’ils luttent contre les privilèges de la noblesse, ce qui provoque leur renvoi ou démission à cause de l’opposition farouche de Marie-Antoinette, qui influence grandement le roi. Face à cette situation, les idées des Lumières ont fait leur chemin et les revendications sont extrêmement nombreuses. En 1787, les parlements de Paris et de Province demandent que l’on convoque les États Généraux (qui n’ont plus été réunis depuis 1614). Il appartient au Roi de les convoquer pour débattre en assemblée des affaires importantes de l’État. Louis XVI finit par céder et les convoque pour le 1er mai 1789. Sous la pression du peuple, Necker revient. Lors des premières réunions des États Généraux, une différence fondamentale oppose d’une part le clergé et la noblesse, et d’autre part le Tiers-Etat (tous ceux qui n’appartiennent ni à la noblesse ni au clergé). Ces derniers veulent que le vote se fasse par tête et non par ordre. En effet, jusqu’à présent, ce système garantissait toujours la victoire aux nobles et au clergé. Le roi s’oppose à cette revendication et cherche un compromis en proposant qu’on double le vote du Tiers Etat. Les attentes des deux « camps » sont également très différentes. La noblesse et le clergé veulent trouver une solution à la crise économique tandis que le Tiers-État veut régler les problèmes causés par une monarchie désuète et changer profondément la société toujours marquée par des coutumes féodales. Face aux antagonismes profonds existant entre les diverses factions, le Tiers-État décide de quitter l’assemblée des États Généraux et de se constituer en Assemblée Nationale.

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Une personnalité sera d’une importance capitale lors des premières harangues à la tribune de l’Assemblée Nationale : Mirabeau, qui est pourtant noble. L’Assemblée Nationale décide qu’aucun impôt ne sera décidé sans son consentement. Le 19 juin, le clergé rejoint l’Assemblée Nationale. Un des artisans de ce rapprochement est l’abbé Grégoire. Celui-ci fut à l’origine, entre autres, de l’abolition de l’esclavage. Le 20 juin, la salle de Versailles où l’Assemblée siégeait habituellement, « Les Menus Plaisirs », est fermée sur ordre de Louis XVI. C’est pourquoi ses membres se dirigent vers une « salle de sports » où l’on pratiquait un sport considéré comme l’ancêtre du tennis : Le Jeu de Paume. C’est là que les membres de l’Assemblée prêteront le Serment du Jeu de Paume : Bailly, Président de l’Assemblée Nationale, fut le premier de 600 à prononcer ses mots : « Nous faisons le serment, ici et maintenant, de ne jamais nous séparer et de nous rassembler partout où les circonstances l’exigent jusqu’à ce qu nous ayons donné une Constitution à la France. » Le Roi y sera évidemment opposé mais se verra bientôt obligé de faire siéger la noblesse et le clergé à l’Assemblée Nationale et d’accepter le vote par tête. Le 9 juillet 1789, l’Assemblée se déclare Constituante. (elle durera jusqu’en 1791) Le 11 Juillet, le roi renvoie Necker, ce que Desmoulins qualifia de « signe d’une nouvelle Barthélémy pour les patriotes », lors d’un discours où il incitera le peuple de Paris à arborer une cocarde comme signe distinctif et mènera la ville à l’insurrection. Le 14 Juillet, le peuple de Paris prend la Bastille, dans le but de se fournir en armes et en munitions, mais aussi pour renverser ce symbole de l’autocratie royale. Louis XVI doit alors rappeler une nouvelle fois Necker, reconnaître la municipalité révolutionnaire de Paris et accepter la cocarde tricolore bleu-blanc-rouge (Bleu et rouge = couleurs de Paris, blanc= couleur royale). Le 4 Août, l’Assemblée abolit tous les privilèges et le 26 août elle proclame la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (voir texte en annexe) qui constituera l’énonciation des « grands principes de 89 ». Face au refus du roi de sanctionner les décrets de l’Assemblée, les femmes de Paris ramènent le roi, sa femme et le dauphin de Versailles à Paris. Celui-ci se verra contraint d’accepter les principes de la monarchie constitutionnelle. Le 14 Juillet 1790 est célébrée la Fête de la Fédération, lors de laquelle on adoptera cette devise : La Nation, la Loi, le Roi, qui reflète l’ordre de priorité dans lequel on devra dorénavant envisager les choses en France. En juillet 1790, les députés votent la constitution civile du clergé, ce qui veut dire que les curés seront élus, révocables, qu’ils recevront un traitement de l’État et qu’ils prêteront serment à la Constitution.

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Le pape s’y oppose farouchement, ce qui entraînera la désobéissance aux lois de l’Etat français de la part de nombreux prêtres réfractaires. Ceux-ci prendront le parti de la contre-révolution. Cette situation supposera une fracture entre catholicisme et révolution. Le 14 Septembre 1791, la première Constitution est proclamée et le roi doit la ratifier. Louis XVI, dorénavant représentant du seul pouvoir exécutif, sera considéré non plus en tant que Roi de France mais bien en tant que Roi des Français. Cette nuance de vocabulaire peut paraître sans importance mais elle est en fait capitale car elle met maintenant en avant le peuple (et non plus le pays peuplé de « sujets » du roi). Le pouvoir législatif appartiendra à une assemblée élue pour deux ans au suffrage censitaire (de « cens », càd en fonction de la fortune). Le pouvoir judiciaire appartiendra à des juges élus. L’administration sera également décentralisée. Plusieurs événements vont bientôt radicaliser les positions entre les révolutionnaires (d’une part les constitutionnels modérés –ex/ Mirabeau d’autre part les républicains démocrates –ex/ Marat ou Robespierre) En effet, -la récolte de 1791 a été très mauvaise et Paris a de nouveau faim. -Le 20 juin, le roi et sa famille ont tenté de fuir et ont été retrouvés à Varennes. -en conséquence de cette fuite eut lieu la fusillade du Champ de Mars. Cette fusillade a été l’œuvre de la garde nationale dirigée par La Fayette –sur les ordres de Bailly en tant que maire de Paris- contre les pétitionnaires républicains réunis au Champ de Mars en commémoration de la prise de la Bastille. La raison en était que l’Assemblée avait déclaré cette pétition anti-constitutionnelle. Cette fusillade accrut le sentiment républicain auprès de la population et discrédita d’anciens leaders comme La Fayette ou Bailly. A partir de cet événement, le Club des Cordeliers, dirigé par Danton, Marat et Hébert, exige le suffrage universel et la république. Le 1er octobre 1791, L’Assemblée devient législative. (Elle durera jusqu’en septembre 1792) Les feuillants se démarquent des jacobins (de gauche) et forment la droite modérée. Les puissances européennes, qui craignent la contagion révolutionnaire, préparent la guerre contre la France. Le roi et l’Assemblée -le ministère girondin-, de leurs côtés, déclarent la guerre à l’Autriche le 20 avril 1792 en vue de s’emparer du territoire de la Belgique actuelle (sous domination autrichienne depuis l’avènement du premier des Bourbons sur le trône espagnol lors de la guerre de succession d’Espagne). La France connaîtra d’abord plusieurs défaites militaires qui entraîneront la proclamation de la patrie en danger. Ces événements provoqueront l’insurrection populaire du 10 Août 1792, qui mettra fin à la monarchie constitutionnelle. La Convention, élue au suffrage universel, succède à la Législative.

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Elle abolit la royauté et proclame la république. Les députés de la Convention jugent et condamnent Louis XVI à la peine capitale. Le roi est guillotiné le 21 Janvier 1793. Les royalistes fomentent des soulèvements dans le Pays (Vendée, Midi...) La Convention est déchirée par la lutte entre girondins et montagnards. Ces derniers auront le dessus et on décidera de l’exécution de 29 députés girondins. Comme résultat, des révoltes fédéralistes éclatent dans les départements et Charlotte Corday, girondine originaire de Normandie, assassine Marat, événement immortalisé par le peintre David.

Le 2 juin 1793, la Convention montagnarde est proclamée. Elle adopte une nouvelle constitution dite de l’An I. Pour redresser une situation qui semble désespérée, le gouvernement révolutionnaire est instauré, véritable régime dictatorial. Ex/ Danton, qui veut faire cesser ce régime appelé de Terreur, est évincé du Comité de Salut Public (chargé d’éliminer les suspects contre-révolutionnaires). L’homme du moment est incontestablement Robespierre. La terreur religieuse proscrit le catholicisme et le remplace par le culte de la raison. Le calendrier républicain, créé par Fabre d’Eglantine, se substitue au calendrier grégorien. (Texte de Louis Blanc, tiré de l’ouvrage de Gaston Bonheur « La République nous appelle » : Le 24 Octobre 1793, Fabre d’Églantine vint proposer à l’Assemblée l’adoption de ce calendrier charmant où l’histoire de l’année est racontée par les grains, les pâturages, les plantes, les fruits et les fleurs, le ciel et la terre. Fabre d’Églantine proposait donc de nommer : VENDÉMIAIRE le mois des vendanges qui ont lieu de septembre en octobre, BRUMAIRE celui des brouillards et des brumes basses qui sont d’octobre à novembre, FRIMAIRE celui du froid qui se fait sentir de novembre en décembre, NIVÔSE le mois des neiges qui blanchit la terre de décembre à janvier, PLUVIÔSE celui des pluies qui tombent généralement avec plus d’abondance de janvier en février, VENTÔSE celui du vent qui vient sécher la terre de février en mars,

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GERMINAL le mois de la germination et du développement de la sève, de mars en avril, FLORÉAL celui de l’épanouissement des fleurs d’avril en mai, PRAIRIAL celui de la récolte des prairies de mai en juin, MESSIDOR le mois des ondoyantes moissons qui dorent les champs de juin en juillet, THERMIDOR celui de la chaleur, à la fois solaire et terrestre, qui embrase l’air de juillet à août, FRUCTIDOR celui que le soleil mûrit d’août en septembre. Le projet de Fabre d’Églantine fut adopté par la Convention et l’ère nouvelle commença le 21 septembre 1792, date de la proclamation de la République.) Dans cette tension extrême, Marie-Antoinette est guillotinée le 16 octobre 1793. La Montagne va se diviser : Robespierre accuse ses amis de toujours, Danton et Desmoulins, de modérantisme. Il finira par les faire guillotiner, ainsi que tout qui ose s’opposer à sa vision particulière de la révolution et du « nettoyage » qu’elle suppose. Le 9 Thermidor an II (=27 Juillet 1794), la Convention renonce à la Terreur et fait arrêter Robespierre qui sera guillotiné le 28 Juillet. La Convention thermidorienne est alors proclamée (Juillet 1794 – Octobre 1795). La chute de Robespierre donne le pouvoir aux modérés, qui orientent la France vers une république bourgeoise à la fois anti-jacobine et anti-royaliste. En Octobre 1795, la Convention vote une nouvelle constitution qui donne naissance à un Directoire de cinq membres. (jusqu’en Novembre 1799). Le Directoire devra reconnaître la banqueroute de l’État. À l’extérieur (rappelons que la France est en guerre), une jeune général remporte victoire sur victoire sur le front italien. Il s’agit du jeune Napoléon Bonaparte. Il négocie avec les Autrichiens le Traité de Campoformio (met fin à la première campagne d’Italie. L’Autriche abandonne la Belgique et la Lombardie à la France) et organise la campagne d’Égypte contre les Anglais. Alerté par les rumeurs qui lui arrivent de France (la poussée jacobine laisse craindre un retour à la révolution pré-thermidorienne), il rejoint Paris et dirige le coup d’État du 18 Brumaire de l’An VIII (9 Novembre 1799) qui donne le pouvoir à trois consuls provisoires (dont il fait partie). LE COUP D’ÉTAT DU 18 BRUMAIRE MET FIN À LA RÉVOLUTION FRANÇAISE. La Constitution de l’an VIII donne tout le pouvoir à Bonaparte. Le premier consul (élu d’abord pour 10 ans puis à vie), met fin à la période d’anarchie héritée du Directoire. CONSULAT (1799-1804) Il rétablit la religion catholique et le calendrier grégorien (on abandonne donc la création de Fabre d’Églantine), crée la Banque de France et le franc-or, réforme et centralise l’administration. Il établit le Code Civil dont les 2.281 articles –publics- posent les fondations de la société moderne. Sous le Consulat sont créés les lycées et la Légion d’Honneur. La France connaît toujours des mouvements royalistes, c’est pourquoi le Sénat propose l’établissement de l’EMPIRE (1804-1814)

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Cette période est marquée par les nombreuses guerres que livrera Napoléon contre presque toutes les puissances européennes. (= les guerres napoléoniennes) Les victoires de ces guerres lui vaudront bientôt la constitution du Grand empire napoléonien. L’Espagne, l’Italie, la Confédération du Rhin et la Suisse deviendront des États vassaux de la France. Pourtant, ce Grand Empire s’effondrera en deux ans. (voir les désastres de la Retraite de Russie et le passage de la Bérézina, lors duquel Napoléon perdra plus de la moitié de ses hommes. ) En 1814. Les Prussiens et les Autrichiens envahiront la France et forceront Napoléon à abdiquer. Il sera exilé à l’île d’Elbe (Italie). La monarchie des Bourbons est restaurée le 30 mai 1814 au profit de Louis XVIII (frère de Louis XVI). NB : Louis XVII, fils de Louis XVI, mourra enfant, prisonnier des révolutionnaires. LES CENT JOURS ( Mars-Juin 1815) Napoléon débarque en France et rassemble une nouvelle armée. Mais celle-ci sera écrasée à Waterloo (Victor Hugo le rappellera dans ses vers en qualifiant cet endroit proche de Bruxelles de « morne plaine »). Cette défaite provoque une nouvelle abdication et un exil à Sainte-Hélène (océan Atlantique Sud, possession du Royaume-Uni). Napoléon mourra dans cette île en 1821. Après ce cours épisode du retour de Napoléon, Louis XVIII restaure la monarchie des Bourbons –monarchie constitutionnelle-et de nombreux républicains ou bonapartistes sont massacrés. Pourtant, Louis XVIII tentera de faire preuve d’une politique mesurée et prudente. Mais son frère Charles X le remplace en 1824 et il adopte une politique ultra-royaliste. Ses excès dressent contre lui la majorité des Français. Il entre en conflit avec la Chambre des députés, qu’il dissout en Mai 1830. Mais en Juillet, l’opposition triomphe aux élections, et Charles X réagit en signant plusieurs ordonnances qui constitueront un véritable coup d’État : il dissout la nouvelle chambre, supprime la liberté de presse et modifie le régime électoral. L’opposition déclenche alors la Révolution de Juillet. Paris renverse les Bourbons en trois jours (Les Trois Glorieuses). Charles X est exilé et son cousin (duc d’Orléans) Louis-Philippe devient roi des Français. = MONARCHIE DE JUILLET Roi bourgeois aux idées libérales, il s’appuie sur la bourgeoisie pour gouverner mais se heurte à l’opposition des partisans légitimistes des Bourbons et à l’agitation parlementaire où s’opposent partisans des réformes démocratiques et conservateurs. La crise économique et financière de la fin des années 40 mécontente le pays. Le 23 février 1848 éclate la révolution de 1848 qui aboutit au renversement définitif de la monarchie. Un gouvernement provisoire proclame la Deuxième République. (1848-1852) Une nouvelle constitution est solennellement proclamée le 12 Novembre 1848. Celle-ci confirme la république et l’établissement du suffrage universel. Elle partage les pouvoirs entre un Président de la République (exécutif) et une Assemblée unique (législatif).

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Un neveu de Napoléon Bonaparte, Louis-Napoléon, est le vainqueur des élections présidentielles. Celui-ci, le 2 décembre 1851, jour anniversaire du couronnement de Napoléon I , prononce la dissolution de l’Assemblée et impose son pouvoir personnel. Le 21 décembre 1851, les Français ratifient le coup d’État. Louis-Napoléon annonce le rétablissement de l’Empire et devient Napoléon III. NB : La célèbre « Emperatriz Eugenia » n’est autre que la Grenadine Eugenia de Montijo qui épousa Louis-Napoléon Bonaparte. De 1852 à 1859, l’empereur des Français instaure un régime de dictature. Victor Hugo, l’un des adversaires les plus déterminés de Napoléon III, doit s’exiler à l’étranger. Soucieux d’effacer la honte de la défaite napoléonienne du Premier Empire, Napoléon III livrera « ses » guerres personnelles. (Ex/la guerre de Crimée contre la Russie.) C’est sous Napoléon III que la France rattache Nice et la Savoie à l’Hexagone. Mais les problèmes sociaux sont de plus en plus graves à l’intérieur des frontières de l’Hexagone. De plus, la politique extérieure connaîtra de sérieux revers (ex/ L’expédition du Mexique, où Napoléon III avait envoyé Maximilien d’Autriche, tourne au désastre. La puissance française en est dangereusement affaiblie.). À ce moment, la Prusse se fait de plus en plus menaçante et l’animosité entre les deux nations aboutira à la guerre franco-prussienne en 1870. Les Français seront battus à Sedan, ce qui entraînera la chute de l’Empire et la naissance de la IIIème République.