histoire du maghreb

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Histoire du Maghreb : cours professé à l'Institut des hautes études marocaines / Ismaël Hamet,... Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

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Histoire du Maghreb :cours professé à

l'Institut des hautesétudes marocaines /

Ismaël Hamet,...

Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Hamet, Ismaël (18..-1932). Histoire du Maghreb : cours professé à l'Institut des hautes études marocaines / Ismaël Hamet,.... 1923.

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Directeur de l'Inftitut des Haute-, frude* Marocain;*

Histoire du Maghreb

: COURS PROFESSÉ

A L'INSTITUT DES HAUTES ÉTUDES MAROCAINES

PARIS

ÉDITIONS ERNEST LEROUX2$, RUF HOXAPARTR, 2*4

'92?

Publications de l'Institut des Hautes-Étude* Marocaiies

(Ancienne École Supérieure de Langue arabe it 'te dialecte* Rerberta de Rabat.) _,

K. L\OI-ST. — Ktudo sur lo dialecte Berbère des Ntifa,1 vol. in-8\ 30 IV.*

L. .MII.LIOT. — Recueil de jurfeprudwo) cuérifiînmv? forls vol. ii-S" avec nombreuses planches. . 100 fr*. .,-

L. Mif.i.ioT. — Démembrement drts Habous, 1 vol.

iti-8* * 15 fr. \

I... ltnuxoT. — La mer dans les traditions et les iu-

dustrie8 indigènes de Rabat et Salé, 1 vol, iu-84 \

accompagné de plans el de co.ics 30 fr.

L. BRUNOT.— Notes lexicologiques sur le vocabulaire

de Rabat et Salé, 1 vol. in-8" , 30 fr.

E. WKSTKHMAUCK.— Les cérémonies du mariageau Maroc (Iraduil de l'Anglais par J. Anix), 1 vol. *„ÏII-S-*

'30 fr.'" j

K. I.KVi-PitovKN'jvi.. — Les manuscrits arabes de Ra^, lbat, 1 vol. 111-8" accompagné de planches. . . 40 fr^f

K. Li':vi-Pjiovi:.\t;.vi.. — Textes arabes de l'Ouargha,

(dialecte des .Ihnln), (vol. in-S\ 1 vol. avec pi. 35 fr.*

laU'flnftir G!-nftol* •)» fk'ttill. n i'tr-^fi. f — fcï»Mro-f'iai*T.

«tmian sa mi

Histoire du Maghreb

1SMABL Jtt A JM.tS>J,

Directeur de l'Iuttat de» Haute» Érede» Mar*e»tbe».

Histoire du Maghreb

/Ç , COURS PROFESSÉ

: A L'l|«èTITUT DES HAUTES ÉTUDES MAROCAINES

PARIS

ÉDITIONS ERNEST LEROUX28, RUB BONAPARTE, 28

192}

AVANT-PROPOS

Le présent ouvrage ayant pour objet principal l'his-toire du Maghreb extrême, s'ouvre avec l'arrivée enBerbérie d'Idris Ier considéré comme le fondateur de

l'empire du Maroc. Or, à différentes époques, cet em-

pire s'est étendu à l'Espagne musulmane ainsi qu'àtout le Nord de l'Afrique, jusqu'aux confins de la

Tripolitaine et son histoire est restée intimementliée à celle de tous ces pays, jusqu'à l'époque contem-

poraine. C'est pourquoi il a paru indispensable dedonner une relation suivie des faits se présentant si-multanément en ces divers lieux, pour ne pas rom-

pre leur enchaînement et permettre ainsi au lecteurd'embrasser l'ensemble des événements d'une même

époque.Ce procédé, cependant, doit compter avec certaines

difficultés dont les principales résident dans la rela-tion de ces luttes purement militaires qui se prolon-gent oU se renouvellent sans résultats décisifs, maisoù évoluent des personnages de premier plan queTon doit suivre pour éviter des lacunes, la multipli-cité des souverainetés en exercice, l'inconstance deleur politique occasionnant un enchevêtrement d'in-térêts contradictoires et changeants et dans l'identi-fication des souverains, princes, ministres ou géné-raux contemporains les uns des autres et portantles mêmes noms ou surnoms.

VI AVANT-PROPOS

On a essayé de remédier à ces difficultés par la re-

cherche de la précision et de la clarté, par des résu-més succints, des tableaux synoptiques ou synchro-niques donnant une relation sommaire des époques

marquantes de l'histoire, des listes chronologiquesdes dynasties ayant joué un rôle important, etc. Enfin,une bibliographie des principaux ouvrages consultésest donnée comme références et offerte comme guideaux lecteurs désireux d'approfondir l'étude de cer-taines époques ou de certaines dynasties et de recueil-

lir, à leur sujot, des détails qu'on ne pouvait faire fi-

gurer ici sans sortir du cadre d'un manuel.

Partout où la similitude des noms pouvait arrêterle lecteur, le laisser dans le doute ou l'induire en

erreur, on a apporté, dans l'index des noms propres,des précisions parfois un peu longues, mais indis-

pensables dans un ouvrage destiné à des étudiants ouà des personnes insuffisamment initiées à l'histoire

des Musulmans orientaux et occidentaux. C'est pourles mêmes raisons que beaucoup de noms géographi-ques sont accompagnés d'indications permettant de

les identifier et de les retrouver sur la carte.Toutefois il n'a pas été donné de système de trans-

cription, l'orthographe des noms qui appartiennentà l'histoire et à la géographie étant le plus souventfixée par un long usage. Il a paru préférable, pour la

commodité du lecteur, de conserver ces noms dansleur forme usuelle la plus répandue.

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SBKYICI oioaRAfHIQQI DB L'ABMIB. — Carte du Maroc au

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CHAPITRE PREMIER

Les Idrissites.

Fondation de Fez. — Dissensions et luttes «les Idrissites et desMiknassa. — Petites dynasties au Maroc. — Les gouverneursaghlabites. — Fondation de la dynastie chiite des Fa limites; elleétend sa puissance au Maghreb extrême et entre en lutte avecles Ommiades d'Espagne. — Révolte kharedjito de « l'homme àl'âne » (934-947). — Le khalife fatimite Kl Moozz transporto lesiège de l'empire en Egypte (969). — Puissance de Ziri ben Allachef des Meghraoua; sa rupture avec les Ommiades. — Frac-tionnement de l'empire musulman en Espagne. — invasion hila*lienne du xt* siècle. — Mélange et juxtaposition des races.

Après la mort do Mahomet, se sont succédé à la

tête do la communauté musulmane les quatre pre-miers khalifes dits orthodoxes par ce qu'ils se mode-

laient, en toute leur conduite, sur le prophète. C'étaient

Abou Bekr, Omar, Othmane et Ali. Mais après l'assas-

sinat d'Olhmane en 656, Ali dut prendre les armes

pour lutter contre un compétiteur ambitieux cl déter-

miné, Moaouia ben Abou Sofiano, parent du précédentkhalife et gouverneur do la Syrie où il avait de nom-

breux partisans.Les Syriens de Moaouia, ayant essuyé une sanglante

défaite, recoururent à un stratagème: ils arborèrent

des Corans à leurs lances et se portèrent vers Ali, en

appelant à ce livre pour vider le différend. Les soldatsd'Ali se divisèrent alors en deux partis : l'un qui l'ac-

cusait de trahir sa propre cause s'il acceptait de dis-

cuter une question vidée sur le champ de bataille,1

2 HISTOIHE DU MAGHREB

l'autre qui menaçait do lo tuer s'il n'acceptait latrêve. Il céda à ce dernier et Moaouia obtint quo desarbitres seraient chargés do détcrminor, d'après loCoran et la Sonna, celui des deux prétendants à quirevenait la mission do gouverner les Musulmans.Mais Ali fut trahi par l'arbitre qui dovait défendroses droits et l'élection do son rival Moaouia ben AbouSofiano inaugura la dynastie des khalifes ommiades.

Ceux des partisans d'Ali qui lui reprochaient d'avoir

accepté l'arbitrage, se séparèrent de lui radicalement;appelés Kliaredjites ou dissidonts, ils formèrent unesecte intransigeante qui fut persécutée et se répanditdans la plus grande partio de l'Afrique musulmane,lis refusaient de reconnaître aussi bien Moaouia

qu'Ali et tuèrent les émissaires qui leur apportaientdes paroles de conciliation de leur ancien maître.

Ali marcha contre eux et les ayant exterminés à

Nahraouane, sur les bords du Tigre, en G59, conservason autorité en Mésopotamie et en Perso. Deux ans

après, un kharedjito nommé Abderrahmano ben Mol-

djem lo tua d'un coup do sabre, alors qu'il se rendaità la prière du vendredi. Une mosquée a été édifiée àCoufa sur l'emplacement où il trouva la mort et qu'onappela « Mcchhed Ali » ou lieu du martyre d'Ali.

Ces événements qui so déroulèrent après l'assassi-nat du khalife Othmanc, revêtent une importancocapitale en raison des conséquences qu'ils curent surles destinées politiques et religieuses de l'empirearabe. Ils marquent une ère nouvelle où l'imamatélectif instauré par les successeurs immédiats du pro-phète, est remplacé par une royauté héréditaire etoù la simplicité patriarcale primitive fait placo au

pouvoir absolu et au faste empruntés aux monarquesasiatiques. D'autre part, l'usurpation des Ommiades a

profondément troublé l'unité religieuse de la commu-

% LES IDRISSITES 3

naulé musulmane qui so sépare en Sonnites ou ortho-

doxes, en Chiites ou partisans d'Ali et en Kharadjitesou dissidents. Les dissenssions do ces groupes irré-

conciliables et leurs luttes politico-religieuses vont,

pendant des siècles, ensanglanter l'empire arabe f.Au point do vue religieux, les Chiites s'étaient net-

tement séparés du reste de la communauté musul-mane ; au point de vue politique, ils vénéraient Ali,non comme khalife élu mais bien en sa qualité de

successeur du prophète et de membre de sa famille.

Les descendants d'Ali auraient pu, dès lors, succéderà leur père à la le te des Chiites, mais c'eût été ruinerleur presligo de successeurs de Mahomet, aux yeuxdes Arabes des villes saintes, de l'Egypte et de l'Irak,tous attachés à la famille du prophète, et renoncer,du mémo coup, à la conquête de l'imamat. Aussi, les

verra-t-on profiter de toutes les circonstances pour

revendiquer les droits au gouvernement de la commu-nauté musulmane, qu'ils prétendent tenir de leur nais-

sance.Ali laissait deux fils : Hassanc l'ainé ot llosseïnc.

liassauo proclamé par les gens do l'Irak, n'avait au-

I. A ces causes de conflits qui ont retenti sur l'histoire des Mu*sulmans en tous lieux et à travers les âges, il faut en ajouter d'au-tres non moins importantes par leurs répercussions. De temp3immémorial l'Arabie se divisait : en Arabes purs ou anciens, hu-lulant les régions f^rMi^s et les villes riches du sud de la pénin-sule et appelés Yéménite* ou Kelbiles; et en Arahe3 de race mélan-gée, habitant lc3 pay3 désertiques de nomadisme, tels que laPalestine, le Ilcdjaz el le Nedjod, ils étaient appelés Maâdiles ouKaUiles.

La pauvreté des uns et la richesse des autres, en avaient faitdc3 ennemis séculaires sur le terrain économique; celte inimitiése transporta dans le domaine politique avec la querelle d'Ali;tandis que les Yéménites ou Ketbiles étaient partisans de Moaouiaet des Ommiades, les Maàdttes ou KaUiles étaient partisans de ladescendance do Mahomet, c'est-à-dire des fils d'Ali. Aussi, Ketbileset Kalsiles poursuivirent-ils leurs luttes au-delà des frontières de

l'Arabie, dans les pays conquis, en Afrique el en Espagne, commeen Orient.

4 HISTOIRE DU MAGHREB

cun goût pour l'exercice du pouvoir et, à la suited'une sédition dans son armée, il reconnut Moaouiacommo khalife.

A la mort de Moaouia, llosseïnc refusa de prêter ser-ment au nouveau khalife ommiado et so réfugia à la

Mecque. Appelé par les gens de Coufa, il se confia à

eux, mais ils l'abandonnèrent lorsque sa petilo troupecomposée de soixante-douzo personnes fut entièrementexterminée à Kcrbola sur l'Euphralc (680). Un autrefils d'Ali, Mohammed dit Ibn El Ilanafia, qui vivaità Médinc, oui des partisans dans l'Irak; ils furentvaincus et Ibn El Ilanafia se réfugia à Taïef près dela Mecque.

L'imam Zcïno El Ahtdinc, fils do llosseïnc fils d'Ali,vivait vers l'an 739 aux lieux saints d'Arabie où ilavait un parti puissant. Le khalife ommiado Hichamen acquit les preuves et s'en inquiéta, aussi l'accusa-t-on de la mort do Mohammed fils de Zcïno El Abi-dino qui venait de périr par le poison. Zaïd, frèrode Mohammed fut alors proclamé khalife par les gensde Coufa et réunit une armée de 14.000 hommes ; ilfut vaincu et tué cl sa telo clouée à la porte deDamas.

Dans le Kliorassan, Abbu-Moslem émissaire des Ab-bassides ou descendants d'Abbas oncle de Mahomet,travaillait à établir leurs droits qu'ils tenaient do la

cession que leur aurait faite secrètement un descen-dant d'Ali. Il avait gagné les sympathies des Alidcs onleur laissant croire qu'il agissait pour eux et quand ils

connurent la vérité, il était trop lard pour réparerleur erreur. C'est ainsi que la dynastie ommiade futrenvorsée ot que la famille d'Abbas s'empara du pou-voir, dans la personne d'Aboul-Abbas surnommé a Es-seffah » (750).

Le khalife Kl Mahdi mourut en 785 avant d'avoir

LES IDRISSITES 5

assuré la succession au trône & son fils Haroun ; lesAlides profitèrent des troubles qui s'en suivirent pourréclamer à nouveau les droits qu'ils tenaient de leur

origine. A Médine, vivait alors llosseïnc petit-fils deHassano le second ; à la suito do dissentiments quis'étaient élevés entro lui et Omar ben Abdelaziz, gou-verneur de Médine, Hosseïne prit les armes, chassale gouverneur et, s'étant fait proclamer comme suc-

cesseur légitime du prophète, se rendit en pèlerinageà la Mecque, suivi par tous les esclaves des pays voi-

sins que la promesse do la liberté rangeait sous sa

bannière. Une longuo lutte s'engagoa entre les Alides

et les Abbassidcs ; cllo se termina par la défaite de

llosseïnc et sa mort au combat do Fekh à trois milles

do la Mecque (787).Cotte défaite n'arrêta pas la lutte des fils d'Ali

contre le pouvoir établi, mais clic suscita, vers le

Maghreb, ce refuge de tous les persécutés de l'Orient,l'exode d'un prince alide, Idris bon Abdallah, qui de-

vait y fonder une dynastie. A son arrivée dans ce

pays, la situation poliliquo et religieuse de l'Occidentmusulman était la suivante:

Lo Kharcdjisme s'était répandu chez les populationsberbères du Maghreb cl de l'Espagne et leurs rébel-

lions imposaient au pouvoir une vigilance extrême.

Yazid ben Hatcm qui gouvernait à Kairouan au nom

des khalifes abbassidcs, mourait en 787, après avoir,

par son énergie el son activité, assuré au pays une

période de calme de quinze années. Mais au lendemain

de sa mort, son fils Daoud eut à réprimer une graverévolte des Nefzaoua. En 788, Ilouh ben Hatcm, oncle

do Daoud, le remplaçait et inaugurait une politiquede ménagomcnls qui le conduisit à signer une al-

liance avec Abdelouahab fils d'Abdorrahmane ben

Roslcm et chef des Kharcdjilcs Ibadites de Tiaret. Le

6 HISTOIRE DU MAGHREB

resto du Maghreb central était aux mains dos Kha-

redjitos Mcghraoua et Béni Ifrcno, maîtres de Mascaraet do Tlcmccn.

Quant au Maghreb extrême, il vivait à pou près in-

dépendant et ses populations, dont la plupart étaient

passées au Kharedjisme, comptaient quelques tribusberbères des régions roculécs, demeurées chrétiennesou juives et même païennes. Les Kharcdjilcs Miknassacommandaient la vallée de la Molouïa jusqu'à SidjiUmassa devenue lo centre des Kharcdjilcs Sofrites ISeni-Midrar ; sur les rives do l'Atlantique, c'étaient les

Berghouata, autres hérétiques, qui dominaient, et àNokour dans le HifT, un chef arabe nommé Salait benMansour avait réussi à grouper les borbères Ghomradans le culte sonnito ou orthodoxe. En Espagne, en-

fin, régnait Abdcrrahmano ben Moaouia le fondateur

de la dynastie ommiado de Cordouo.

A son arrivée en Afrique septentrionale, lo princealtde fugitif du champ de bataille de Fokh où les siens

en grand nombre ont été oxterminés, recevra de cer-taines tribus berbères dévouées à sa famille, un ac-

cueil qui lui permettra de soumettre et de grouperd'autres tribus demeurées jusqu'alors indépendantesou étrangères à l'islam.

Ces Iribus et leurs subdivisions, vont apparaître sur

la scène de l'histoire autour d'Idris lo grand et desautres princes du Maghreb. Le tableau qui suit, établi

d'après Ibn Khaidoun, permettra de les reconnaître ol

de les suivre dans le récit des événements auxquelselles ont été mêlées.

LES IDRISSITES

LISTE DES PRINCIPALES TRIBUS BERBERES «

lo — Berbères Botr (Ancêtre : Madghis El Abter)

NKFOUSSA.— Boni Zcmmour

Boni Mcskour

Mettoussa

NEFZAOUA. — Oulhassa. —- OurfeddjoumaZatima

Gbcssassa (Ighessasscn)Mcrnissa

Sournala ( Boni ouriaghelMcklata < Gueznaïa

/ Bcni Isliten

LOUATA. — Scdrata

BEM-FATEN. — MclgharaLcmaîa

Sarlina

Koumïa

Mcdiouna

MaghilaMat tint ta

ZOCAOIM. — Mellikcclm

Bcni Koufi

Mochnddala

ZOUAOHA. —

MIKNASS.I. -* Boni Ouassoul

Mlalsa (Biaisa)

Honi-FoughalOu uni fa (Boni Ominif;

I. Cette liste ne comprend guère que les tribus ayant joué unrôle ou dont le nom s'est conservé

8 HISTOIRE DU MAGHREB

%o_ Berbères Braies (Ancêtre ; Bernes)

HovAiu. — Bcni KemtaneMelitaGhariane

OuerghaOunifen

HeraghaMesrata

Aourigba

AZDAWA. — Béni Mesguen

ADJISSA.—

AOCRABA.— LedjaîaAnfassaMcziata

Regbioua

KETAXA. — Fellassa (Ifelloussen) I „ , ., .Denhadia <

Sc<lou,keclie

Mettoussa )El Bouira(Teboairt)

SBXIIADJA.— Teklata (Tiklat) I Ouennougbal I Béni Mezgbenna1 Béni Selit (Isliten) J Bcni Djaad

Andjafa ) Ficbtala J Béni Kheltl

J Melouana I Béni Iznassen

( l Botouïa

LemtounaMessoufaGuedala

Targa (Touareg)LamtaGuezzoula

MASMOUDA.— BerghouataGhomra. — Béni ou Zeroual

HerghaHintataGuedmiouaGuenfissa. — 8eksioua

LES IDRISSITES

MASMOVDA.*— Ourika

Aîlana

Haha

Assaden. — Mesfioua

RegragaDoukkala

Ileskoura. — Ntifa

3*> — Zenata (Ancêtre : Djana issu do Madguis)

BEM IIREXE. — Béni Ouargou

MerendjUsa

MEGHRAOUA.— Béni lient (B. Lent)Béni Ourac (Ouragh?)Béni Bou Saïd

LaghouatBéni RighaOulad Mcndil

BEM IRMAKE. — Béni Outat (Outat oulad RI Hadj?)

DJERAOUA. —

BEM OUARGLA. —

BÉNI DEMES. — Béni Ourghemma

(AIT DEMER) Béni Ournid

Bcni Berzal

BE.NI OUEMAKSOU. —

BEM ILOUMI (ILOUMEX). — Béni Louma

BEM OUASSIMB. — Béni Merinc

Béni Badine. — Bcni Abdclouad

ToudjineBéni Zerdal

Béni Mzab

Béni Rached

10 HISTOIRE DU MAGHREB

Malgré toutes les précautions prises pour le recher-cher et l'empêcher do s'évader de l'Arabio, Idris bon

Abdallah parvint, grâce h l'aido de son affranchi Ra-

cho'j, a gagner l'Rgypto et, sous un déguisoment, àatteindre Tanger et Oulili où il fut bien accueilli des

Berbères Aouraba qui lui jurèrent fidélité. Kn 788, il

so déclara indépendant et reçut dos conligenls Zoua-

gha, Louala, Scdrala, Ghiata, Nefza, Maghiln., Mik-

nassa et Ghomra, avec lesquels il étendit son autoritécl amena à l'islamismo les vioilles tribus berbères

réfugiées dans les montagnos élevées où elles avaiontconsorvé lo culte israélito ou lo cullo chrétien. Il

conquit le Tamcsna, lo Tadla et Cltella, où régnaitencoro lo paganisme. Après avoir assis son autorité,il se fil proclamer khalife et imam de la religion or-

thodoxe, puis il conclut avec llicham I" le khalife do

Cordouo, uno allianco oflcnsivo et défensive contre lo

khalife abbassido.

Il marcha cnsuito contro les Bcni Ifreno et Megh-raoua hérétiques qui occupaient Tlomcen et Mas-

cara. Tlemcen lui ouvrit ses portes sans coup férir; il

y séjourna plusieurs mois cl y construisit uno mos-

quée qui porto son nom. Il échoua contre les Rosté-

mi tes de Tiarct et rentra à Oulili après avoir confié

lo gouvernement do Tlemcen h son frèro Solcïmanc.

Inquiété par les succès d'Idris, le khalife abbassido

confia la mission do le faire périr à un homme du nom

do Soloïmano ben Horeïz dit Chemmakh qui vint à

Oulili, se donnant comme médecin et déserteur du

parti abbassido. Chemmakh réussit, dit-on, à capterla confianco d'Idris et l'empoisonna. Idris fut enterré

& Oulili, l'ancienne Volubilis située dans le djebelZcrhoun, non loin do Mcknès, en 793.

Il n'avait pas laissé do fils, mais une de ses concu-

bines, la berbère Kenza, était enceinte; l'affranchi,

LES IDRISSITES II

Rachcd réunit les principaux chofs do tribu lour pro-

posant, si cetto femme donnait lo jour à un garçon,do le proclamer souverain. Kn septembro 793, Kenza

mit au monde un enfant quo les chefs berbères accla-

mèrent commu successeur d'Idris. Cet enfant grandit à

Oulili sous la protection des Aouraba et la tutelle do

Rached, tandis quo son oncle Soleïmano gouvernait en

son nom à Tlemcen.

En septembro 788, lo khalifo Abdorrahmano do Cor-

douo était mort après un règne do trento-lrois ans,laissant trois fils : Soleïmane, Abdallah et Hicham.

Celui-ci obtint uno renonciation doses deux frères quiso retirèrent au Maghreb et régna huit ans. Son fils El

llakom qui lui succéda en 796, oui à lutter contro ses

onclos qui vinrent du Maghreb, avec des Berbères, lui

disputor lo pouvoir et ce n'ost qu'en l'an 800 qu'il putse débarrassor do ces compétiteurs.

Kn Ifrikïa, Ibrahim ben Kl Aghleb établit solidementson pouvoir, afin d'éviter le retour dos causes de trou-

blo et d'anarchio dont lo pays avait souffert. Pour

contrebalancer l'importanco quo prenaient les djonds

syriens 1, il renonça a s'appuyer sur des corps berbèreset acheta un grand nombro d'esclaves noirs qu'il fitélever dans la pratique des armes. II se fit ensuite

construire à trois milles de Kairouan un chaleau-fort

appelé Kl Abbassia qui prit plus tard le nom do Kl

Ksar Kl Kcdim, où il déposa ses trésors et des armes

en grande quantité (801). Mais il voyait en Idris le

Jeune et en Rachcd des obstacles à l'exécution do ses

projets; il fit assassiner l'affranchi, mais cola n'eut

d'autre résultat quo de resserrer les rangs des Bcr-

1. En 772, après la prise do Kairouan par des Berbères kharedj.Itcs, le khalifo abbassido El Mansour, avait envoyé en Afriquedes contingenta do soldats pris dans les colonies militaires duKhorassan et de l'Irak et formés en corps de troupes appelésdjonds.

19 HISTOIRE DU MAGHREB

bèrcs autour du jeune princo et c'est un de lours chefsnommé Abou Khaled El Yazid qui remplaça Rachcd

auprès de lui commo tuteur.

En 803, les Aouraba réunis à Oulili à d'autres tri-

bus, prêtèrent serment do fidélité h Idris II. Ce jeune

princo ayant atteint ses onzo ans, commença alors do

gouverner sous la direction et la tutollo d'Abou Kha-

led El Yazid.Kn 808, Idris fit mourir le chef des Aouraba Abou

Leîla Ishak ; Ibn Khaldoun rapporte quo co sont les

intrigues nouées par ce chef avec les Aghlabites quimotivèrent sa mise h mort.

Idris II ayant résolu d'élover une capitalo digne de

son empire ot do sa puissance, se décida pour un em-

placement traversé par un affluent do* l'oued Sebou ot

appartenant aux Berbères Zouagha. C'est là qu'on 808

il commença la construction de la ville do Foz, par lo

quartier qui devait prendro le nom de quartier des

Andalous, quand les Cello-Romains islamisés, auteursde la révolto du Ribadh do Cordouc, vinrent s'y ré-

fugier; il jeta l'année suivante, les fondements du

quartier qui devait s'appeler les Kairouanites (ouKaraouiino). A sa majorité, en 810, les Berbères lui

renouvelèrent le serment do fidélité et il reçut la sou-mission des principales contrées du Maghreb.

Idris II confia aux Aouraba des commandements

importants et alla soumettre l'Atlas cl les Masmoudaà son autorité; il atteignit Tin Mcllal dans lo hautoued Ncfis et rentra à Fez on 812. Il entama alors lalutte contre lo Kharedjismo, mais ce schisme ne porditde sa puissance qu'après uno résistance longuo cl opi-niâtre. La ville de Tlemcen ayant lonlé de so sous-traire à son autorité, Idris II s'y rendit en force et yreçut l'hommage des Boni Ifrcne et des Meghraoua.Après avoir séjourné un certain temps dans cette,

LES IDRISSITES 13

ville, il poussa quelques expéditions contre les Zenata

ot autres tribus berbères, jusque dans la vallée du

Chélif. Il no tenta rien contro les Rostemitos do Tiaret

ot domeura à Tlemcen pendant trois années au cours

desquelles il s'occupa d'embellir la ville ainsi que la

mosquée édifiéo par son pèro. Il laissa, on parlant, lo

commandement de la provinco do Tlemcen, des tribusBéni Ifreno et Mcghraoua à son cousin Mohammed fils

do Soleïmane.C'est & son retour à Fez, après cetto absenco, qu'il

établit dans la ville 8.000 Musulmans oxpulsés de Cor-

douo à la suite do la révolto du Ribadh, événement

qui eut lieu entre les années 814 et 817. Presque tous

étaient des gens d'origino cclto-romaino qui avaientembrassé l'islamisme Cetto population forma le quar-tier des Andalous et leur état do civilisation avancé

contribua à faire briller la ville do Fez dans la culturodes lettres, des scionces et des arts.

Los mesures prises par Ibrahim ben Kl Aghlabavaient déplu aux miliciens provenant des colonies

militaires du Khorassan, de l'Irak et de la Syrio et

amenés en Afriquo par Kl Yazid ben Hatcm on 772.

Ou tnd Ibrahim s'installa a Kl Abbassia avec sa gardonotre, ils so révoltèrent sous la conduite du généralAmrane qui entra dans Kairouan en 811 ot assiégea le

gouverneur dans El Abbassia pendant un an. Grâce

à des fonds envoyés d'Egypte, Ibrahim détacha les

miliciens do la rébellion en leur payant l'arriéré

de leur soldo et Amrano abandonné so réfugia danslo Zab.

Abdallah fils d'Ibrahim qui luttait à Tripoli contre

les Berbères Hou ara, so vit assiégé dans cetto place

par Abdclouahab ben Rostcm venu do Tiaret avecde nombreux contingents qui s'étaient joints aux

Houara. Mais Ibrahim étant mort (812), Abdallah dé-

H HISTOIRE DU MAOHREB

signé pour lui succéder, conclut avec Ibn Boston» une

paix aux termes do laquelle la ville de Tripoli restaitaux Aghlabites et les plaines aux Kharcdjilcs. ZiadetAllait frèro cadet d'Abdallah reçut lo serment des

notables do Kairouan et salua son frèro comme souve-

rain; le Khelifo Kl Mamoun ratifia cetto nominationsur laquelle il n'avait pas été consulté. Abdallah so

montra dur et cruel dans son administration et s'a-

liéna l'opinion publique par les charges nouvolles dont

il accabla les populations ; mais il mourut en 817

après un court règno de cinq ans et son frèro Ziadet

Allait qui lui succéda, s'attacha a soulager le peuple et

à réduire les prérogatives do la milico.

Le khalife d'Kspagne Kl Hakcm avait dirigé quelques

expéditions au delà des Pyrénées ot avait dû lutter

avec toutes ses forces conlro ses oncles alliés do Char-

lemagne et d'Alphonse II roi des Asluries. Il conclut

un traité de paix avec les princes chrétiens et le seul

événement grave do son règne, à partir de cetto épo-

que, fut la révolte du faubourg ou Ribadh de Cordouo

qui éclata entre les années 814 et 817. Il réprima cetto

révolte avec la dernière rigueur et 23.000 survivants

du faubourg s'expatrièrent; 15.000 d'entre eux se ren-

dirent à Alexandrie et les 8.000 autres au Maghroboù Idris II les établit à Fez. Kl Hakoin mourut en 822

et eut pour successeur son fils Abberrahmano II.

A Kairouan Ziadet Allah qui se livrait à la boisson,non seulement opprimait la population ot la milice,mais encore avait failli rompre avec le khalife El Ma-

moun par son insolcnco et la menace de so rallier aux

Idrissites. Ses procédés déchaînèrent une révolte quitroubla l'Ifrikïa dès l'année 822 et ce n'est qu'en 826

qu'il réussit à rétablir son autorité.

idris II mourut subiloment à Fez en 828 à l'Age do ^trente ans. Son crapiro s'étendait, vers l'est jusqu'à

LES 1DRI88ITKS 15

rembouchuro du Chélif et Fez était dovonu uno brillante

capitale ; comme populations kharedjites il n'y avait

plus quo los Miknassa do la haulo Molouïa el les Boni-

Ouassoul do Sidjilmassa.Idris II laissait douze fils ;I'atné Mohammed lui suc-

céda à Foz et, sur lo conseil do son aïeule Kenza, î!

partagoa lo royaume entro sc3 sept frères en âge de

régner, do la manière suivante :

KlKassem eut: Tanger, Coûta, Tétouanoct les con-

trées maritimes qui en dépendent;Omar : lo Ritf ou pays des Ghomra ;Daoud : Taza, le pays des Tsoul, Ghiata, Houara,

otc, ainsi que les Miknassa do la basse Molouïa et toutl'est du royauino;

Abdallah reçut les régions du sud, loSous, les mon-

tagnes do l'Atlas avec les villes d'Aghmat et d'An fi s

habitées par los Masrnouda et les Lamta;

Yahya oui les villes d'Arzila et Laracho avec la ré-

gion maritime environnante et habitée par les Oucr-

gha;Aïssa reçut les villos do Salé, Azemmour et lo Ta-

mesna avec les tribus qui en dépendent :

Enfin Hamza reçut la ville d'Oulili et la contrée en-

vironnante.

C'est sous Ziadet Allah quo commencèrent les pre-mières expéditions qui devaient, en 831, rendre les

Musulmans maîtres do la Sicilo. A partir de l'annéo

836, Ziadet Allah put so consacrer aux embellisse-

ments do Kairouan, mais il mourut en 838 n'ayantpas oncoro achevé les travaux qu'il avait projetés. Son

règno qu'avait illustré la conquéto de la Sicilo, est re-

gardé commo un des plus glorieux de sa dynastio cl il

donna, dans les dernièroe années do sa vio, los mar-

ques d'un grand caractère et d'une noblo générosité.Son frère Abou Kïkal, surnommé Khazor, lui succéda.

16 HISTOIRE DU MAGHREB

Le résultat du démembrement du Maghreb extrômoen huit commandements, éveilla la jalousie des filsd'Idris et les poussa à so faire la guerre. Kn effet,Mohammed qui oxcrçait lo pouvoir & Fez, chargeaOmar do châtier ses frères rebelles Aïssa ot Kassem ;Omar s'empara do leurs Ktats et joignit ainsi au Rifftoutes les régions maritimes do l'Océan.

Omar mourut en 835 et Mohammed en 830. Ali lofils do co dernier, reçut lo serment do fidélité des

Aouraba, alors qu'il était à peino âgé do onzo ans ;

quant aux princes survivants, ils régnèrent obscuré-ment dans leurs provinces. Ali ben Mohammed outun règno paisible qui dura treize annéos.

Les Boni Ouassoul qui exerçaient lo pouvoir à Sidj-ilmassa avaient soumis les Berbères à leur autoritéot c'est auprès d'eux quo se réfugiaient les Kharedji-tes poursuivis par les Idrissites. Lo roi Kl Montassarsurnommé Midrar, qui donna son nom à la dynastie,rechercha l'alliance des princes rostémites dont-il

épousa une fille.Abderrahmano II qui régnait en Espagne y réta-

blit la paix et s'attacha à embellir sa capilalo ; il filconsiruiro des mosquées, des palais et dea ponts, créado vastes et beaux jardins, s'entoura d'un nombreux

personnel ot vécut au milieu d'une cour brillante oùles poètes recevaient lo moilleur accueil.

En Ifrikïa, Abou ElkaI frèro et succosseur do Ziadet

Allah, out un règno assez court, mais bien rempli ; ilmaintint dans son gouvernement lo règne do la paixet de la justice, supprima tous les impôts qui n'étaient

pas prescrits par la loi, obligea les gouverneurs à re-noncer aux redevances qu'ils so faisaient payer, eneur assignant dos traitements fixes, défendit l'usage

du vin et ramena la milice à la discipline en lui payantuno solde régulière. Il conclut avec la République de

( LES IDRISSITES 17

Naplos une alliance qui dura cinquante ans et mouruten 811 après avoir régné deux ans et demi. S >n filsAbout Abbas Mohammed qui lui succéda,abandonna lo

pouvoir à ses ministres, pour so livrer entièrement àtous les plaisirs. Il tenta d'empêcher les Rosternitesde Tiaret d'étendre leur territoire, mais ceux-ci pous-sés par lo khalife d'Espagne lui résistèrent avec suc-cès. Il mourut en 856 à Kairouan.

Son frèro Abou Ibrahim Ahmed lui succéda et

régna en paix pendant trois ans; en 859 il cul àcombattre uno révolte des Berbères do Tripoli dontil triompha avec l'aide do Ziadet Allah. Il fit exécu-ter do grands travaux d'intérêt public à Kairouan,ainsi qu'à Seusse et autres villes, et principalementdes travaux hydrauliques. Il continua la guerre doSicile et c'est do son temps que la place forte do Cas-

trogiovanni, qui renfermait des richesses accumulées

par les Siciliens et depuis trente ans résistait aux en-

treprises des Musulmans, tomba en leur pouvoir. Ilmourut en 863, âgé do vingt-neuf ans, après un rè-

gno do huit ans au cours duquel il avait mérité, par samansuéludo ot son esprit de justice, l'affection do ses

sujets.L'Ommiado Abderrahmano II était mort subitement

en 852, laissant deux fils Mohammed el Abdallah,sans avoir désigné son successeur. Mohammed s'em-

para du pouvoir, mais il indisposa ses sujets et leshabitants do Tolède se révoltèrent appelant à leuraide le roi do Léon, Ordono I", qui leur envoya unearmée. Mohammed eut l'habileté d'attirer les confé-dérés dans une embuscade et les tailla en pièces.Tolède resta indépendante, malgré cela, sous la pro-tection du roi do Léon. Moussa II, chef d'origine wisi-

golhe, qui avait fondé dans lo nord un étal indépen-dant, était .mort on 862; Mohammed en profila pour

2

18 HISTOIRE DU MAGHREB

rontrcr on possession do Tudèlo et do Saragosso.C'est vers cetto époque, soit en 860, que les Nor-

mands sous la conduite d'Ilasting, firent do nouvel-les incursions dans la Méditerranée cl ravagèrent lolittoral du Maghreb ainsi quo l'intérieur de l'Kspugiic,en remontant les fleuves do la Péninsulo; la ville doNokour fut ravagée par ces pirates.

Eu 863, Ziadet Allah lo Jeune avait succédé à sonfrèro Ahmed, mais était mort après un an do règno.Son neveu Abou Abdallah Mohammed dit Aboul Gha-ranik lui succéda, au moment où éclatait uno gravorévolte do Berbèros comprenant les habitants do Bis-kra et Téhouda, les llouara voisins des Roslemitos,ainsi que los populations du Zab et du llodna. Aprèsavoir subi quelques défaites, les rebelles battirentl'arméo aghlabilo dont les généraux furent tués etdont los débris so réfugièrent à Tobna.

Kn Sicile, les Musulmans étaient divisés ; Borbèreset Arabes so jalousaient et, parmi ceux-ci, les partisyémenilo et maadito étaient en rivalité. L'empereurBasile ltr envoya conlro eux une armée qui leur enleva

Caslrogiovanni en 869 ; l'année suivante, les Musul-mans s'emparèrent do l'Ile do Malle.

Aboul Gharanik mourut en 875, après un règno dodix ans, à peine âgé de vingt-quatre ans. Il était bonot généreux, mais entièrement dominé par lo goûtdes plaisirs et son frèro Abou Ishak qui était son pre-mior minislro, no put l'empêcher do vider lo trésor.Il avait désigné comme successeur son fils Abou Kïkaloncoro enfant, mais lo peuple se déclara en faveurdo son frèro Ibrahim qui fut proclamé. Lo nouveausouvorain abandonna El Ksar El Kcdim et édifia lochâteau-fort do Raccada situé à quatio milles do

Kairouan, dont il voulait faire sa résidence. En 878,les affranchis descendant des troupes noires formées

• LES IDRISSITES 10

par Ibrahim ben Kl Aghleb, s'étant mis en étal do ré-

volte, Ibrahim les fit massacrer et les remplaça purdes esclaves noirs amenés du Soudan.

Lo souverain du Maghreb, Ali ben Mohammed, mort

en 818 après un règno de treize ans, eut pour succes-

seur son frèro Yahya. C'est celui-ci qui embellit la ville

do Fez, cl y fit élever la mosquée d'KI Karaouiïno. Son

fils Yahya ben Yahya qui lui succéda, mécontenta lo

peuple par ses oxecs el perdit lu vie dans un soulè-

vement populaire. Ali fils d'Omar heu Idris souverain

du Riff, so rendit à Fez sur les instances do ses par-tisans el y reçut le serment de fidélité des chefs ber-

bères. Peu après, un kharedjito sol Frite d'Kspagnonommé Abdcrrezzak souleva les Mediouna au sud do

Fez, el, après plusieurs combats avec les troupesd'Ali, réussit à s'installer dans lo quartier des An-dalous. Ali KO réfugia chez les Berbères Aouraba el

Yahya fils do Kassem bon Idris ayant été proclamé

par les habitants du quartier des karaouiïno, réunit

une arméo avec laquelle il renversa lo kharedjitoAbderrezzak (878-880), conserva seul le pouvoir et

régna paisiblement jusqu'en 901- A cette époque, son

neveu Yahya ben Idris ben Omar qui régnait dans le

Riff, lo battit el s'empara du pouvoir à Fez.La guerre en Sicile so poursuivait sous Ibrahim H

fils d'Ahmed ot, en 877, les Musulmans mirent le

si ego devant Syracuse dont les habitants résistèrent

énergiquement pendant plusieurs mois; secourus

trop tard par l'Kmpereur Basile, ils succombèrent

en 878 el la ville fut réduite en cendres. L'année sui-

vante, les Grecs obtinrent un succès près do Taonnina,mais en 881 et 882 les Musulmans furent vainqueursà leur tour et ne laissèrent aux Grecs, dans l'Ile, queles monts Péloriade, l'Etna et la vallée qui les sépare.

Kn Orient, la décadence de l'empiro abbassido so

80 HISTOIRE DU MAGHREB

poursuivait par la perte de certaines provinces ; c'estainsi qu'en Egypte, Ahmed ben Touloun s'était rendu

indépendant et qu'en 878 il avait laissé lo commando-mont do l'Kgypto « son fils Kl Abbas pour entrepren-dre la conquête do la Syrie. Kl Abbas en profita pours'approprier les réserves du trésor et équipor uno ar-mée avec laquelle il marcha à la conquêto du Magh-reb. Lo gouverneur do Kairouan envoya contre lui lecommandant do ses troupes Ibn Korhob (879). Kl Ab-bas lo battit près do Lobida dont il s'empara ot alla

assiéger Tripoli. Ibrahim partit en personne pourarrêter lo cours do ces succès qui devenaient in-

quiétants. Les gens de Lobida irrités des excès des

vainqueurs, appelèrent à leur secours lo chef des

Kharedjites du Djobel Nofoussa qui vint avec 12.000Berbères et chassa l'armée d'El Abbas. Celui-ci se ré-

fugia à Barka où il fut arrêté et ramené en Egypte.Après celte campagne, Ibn Korhob réduisit un sou-

lèvement des Ouzdadja de l'Aurès, ainsi qu'une ré-

volte des Houara qu'il maîtrisa en ravageant leur

pays. En 882 ce furent les Louata qui se révoltèrent,

s'emparèrent do Karna et vinrent attaquer Béja. Ibn

Korhob fut baltu, fait prisonnier ot mis à mort parles rebelles. Irrité de cot échec Ibrahim envoya con-

tre eux son fils Aboul Abbas avec la garde noire,la milice et les auxiliaires des tribus alliées. Les Louatas'en fuirent dans le sud à l'approche do cette armée

qui les pourchassa et leur reprit le butin (882). Une

cortaino tranquillité régna après ces troubles, maislo caractère du gouverneur changea radicalement ; il

devint soupçonneux, avaro et cruel, faisant régnerla terreur autour do lui et même parmi ses proches.Des historiens, comme Noucïri, rapportent de lui des

raffinements de cruauté qui révèlent un grave déran- »

goment des facultés mentales.

LES IDRISSITES 91

Après la bataille do Fekh où, en 787, les membresde la famille d'Ali furent écrasés, les partisans chiitesdo ce khalife, obligés de dissimuler leurs projets, seconstituèrent en société socrète et, malgré la surveil-lance des Abbassides, envoyèrent des émissaires detous celés et en particulier choz les Berbères*. LesChiites so divisaient en plusieurs branches dont lesImamïa ou partisans de l'imam, qui so divisaient euxmêmes en Itnaachrla (duodécémains) et en Ismaiftaou Ismaéliens. Les premiers comptaient douze imams

ayant régné après Ali, enseignaient quo lo douzièmoavait disparu mystérieusement et prétendaient qu'ilreparaîtrait un jour pour ramener sur la terre lo rè-

gne de la justice et qu'il serait le Mette', Ismaïl, lo

septième imam des Ismaéliens, serait mort avant son

père qui n'aurait pas été remplacé; depuis lors, ilsdisaient quo leur imam était caché ou mektoum el

qu'il correspondait avec lo monde par ses missionnai-res appelés da't. Lo troisième do ces imams cachésvivait à Salemïa en Syrie d'où il lançait des dai danstoutes les directions. L'un d'eux s'établit à Mermad-

jenna près do Tebessa, un autre se fixa à Souf Bjimarchez los Kelama et tous deux eurent tant de succès,

que Mohammed El Habib l'imam caché de Salemïa

chargea un doses plus fidèles serviteurs Abou Abdal-lah El llosseïno de se rendre au Maghreb en com-

pagnie do chefs ketamiens. Il partit en évitant avecsoin les points surveillés par les Abbassides et vints'établir a Gucdjal près do Sétif où il annonça auxKelama l'apparition prochaine du Mehdi annoncé

(890 -893). Le dai ayant obtenu quelques succès contreles troupes aghlabites, attira à lui de nombreux par-

1. Sur le Khalifat et les sectes chiites, V. Ibn Khaldoum Bûtdes Berbères, vol. III, p. 493 et s.

22 HISTOIRE DU MAGHREB

tisans parmi les Ketama du Bellezma, les Lehissa et

Adjana, les fractions de Scnhadja hostiles aux Aghla-bites et une partie des Zouaoua du Djurdjura. Enfin,de nouveaux succès lui permirent de consolider sa

puissance à Gucdjal.

Cependant le gouverneur Ibrahim se rendait odieux

par ses cruautés qui s'exerçaient autant sur les mem-

bres de sa propre famille que sur ses administrés. 11

s'aliénait ainsi les Indigènes dont un grand nombre

allaient grossir les rangs du dai Abou Abdallah. II

envoya des troupes combattre le chof chiite, mais enmême temps éclataient de graves soulèvements à Tu-

nis et dans sa banlieue, ainsi qu'à Kairouan. Les sol-

dats d'Ibrahim triomphèrent des rebelles, entrèrent

dans Tunis qu'ils mirent à feu et à sang (89i) et à

quelque temps do là, Ibrahim y transporta le siège de

son gouvernement. Deux ans après ces événements, il

résolut d'envahir l'Egypte qui obéissait alors à Djaïchle polit-fils d'Ahmed ben Touloun. Il culbuta une ar-

mée de Berbères Ncfoussa, entra à Tripoli et fil met-

tre en croix le gouverneur de la place Aboul Abbas

Mohammed fils de Ziadet-Allah II, qui était son proprecousin. Il atteignit ensuite le fond do la grande Syrie;ses violences et ses cruautés ayant détaché de lui la

plupart de ses soldats, il dut rentrer à Tunis, laissant

à son fils Aboul Abbas le soin d'achever la soumission

des Nefoussa.

La Sicile avait été troublée par les rivalités qui di-

visaient les Berbères et les Arabes et dont profitaientles Chrétiens; vers 89a, ces trois éléments réconciliés

s'étaient unis pour se soulever contre l'autorité

aghlabite ot, de ce fait, l'île était demeurée indépen-dante pendant trois ans. Ce n'est qu'en l'an 900

qu'Aboul Abbas fils d'Ibrahim, nommé gouverneur de

la Sicilo, y ramena l'ordre et obtint quelques succès

LES IDRISSITES 23

sur les Chrétiens. L'année suivante, les habitants deTunis s'étant plaints au khalife abbasside El Motadhadde la tyrannie d'Ibrahim, le souverain lui donna l'or-dre de transmettre le pouvoir à son fils Aboul Abbas etde se rendre ensuite à Baghdad. Ibrahim rappela sonfils de Sicile pour lui remettre le pouvoir et passa lui-même dans cette ile (90/-2).

Le khalife luttait en Espagne contre les chefs indé-

pendants qui essayaient de se créer de petites royau-tés et y parvenaient souvent, avec l'aido qu'ils deman-

daient aux Chrétiens. Vers 881, Omar ben Ilafsoun,chef d'origine wisigolhe qui était à la tête d'unearmée formée en grande partie d'étrangers convertis

à l'islamisme, se souleva contre le khalife. En 886,Mondhir l'héritier du trône était sur le point de triom-

pher de ce soulèvement, lorsque la mort de son pèrele rappela à Cordoue. Omar en profita pour se fairereconnaître comme souverain par les populations dumidi de l'Espagne. Mondhir eut à le combattre du-rant tout son règne et mourut en 888, alors qu'il

l'assiégeait dans une place.Son frère Abdallah lui succéda et prit le pouvoir

à une époque des plus critiques, où les provinces, les

cantons et les villes mêmes cherchaient à devenir in-

dépendants, où les Arabes toujours divisés en Yéméni-

tes et Maadites s'entrcdéchiraicnl «lu lieu do s'unir

pour lutter contre la réaction qu'opposaient à leur

domination les Européens devenus musulmans et lesBerbères. C'est alors que l'empire ommiade fr-edivisaitentre princes arabes berbères et espagnols, en sorte

que si les Arabes étaient encore prépondérants k Se*

ville, partout ailleurs ils se maintenaient avec pefwe.Omar ben Ilafsoun offrit aux Aghlabitcs de rétablir

l'autorité abbasside en £spagnor mais il fut vaincuen 891 cl, bien qu'abandonné par les Agluabites, il

24 HISTOIRE DU MAGHREB

reprit la campagne contrôles Ommiades qui no triom-

phèrent do cet ennemi que dans les premières années

du x* siècle (917).Les Musulmans de Sicilo appelés à leur secours

par les Chrétiens de iVapIes et d'autres places, étaient

passés en Italie à plusieurs reprises, avaient fait

quelques conquêtes en Calabre, pris Tarenle, opérédes incursions jusqu'aux bouches du Pô et fondé une

colonie à Bari. C'est do ce point qu'ils partirent en 846

et en 819 pour entreprendre deux attaques infruc-

tueuses contre la ville de Rome. Moferrcdj ben Salem

qui gouvernail Bari, sVtdrossa au khalife abbasside

pour se faire reconnaître comme sultan indépendantet «a principauté devînt lo refuge de tous les aventu-

riers musulmans qui s'y organisaient en bandc3 pour

ravager /'Italie. L'empereur Lodewig sollicité par les

Chrétiens, vint en 867 attaquer les Musulmans de Bari

et c'est en vain qu'il assiégea cette place pendantdeux ans. Il s'allia alors avec l'empereur d'Orient et

avec Venise et, bien qu'ayant été abandonné par ses

alliés bysantiiM, il réussit enfin à s'emparer de Bari

et à faire le sultan prisonnier. Maïs Naplcs soutenait

les Musulmans ot Lodewig délaissé par ses alliés fut

fait prisonnier à son tour.

Kn 871, les Aghlabites tentèrent sans succès de

récupérer la perto de Bari. De 876 à 880, les Musul-

man* luttèrent contre les Bysantins, avec l'aido do

Naplc$, Auvalfi, et GaiHe; N"ïcéphoro Phocas les

chassa de la Calabre cl «l'une partie de la Pouille.

Pendant, le même temps, les habitant* de Capoucaidés par les Musulmans, combattent lo Pape cl ra-

vagent la campagne do Rome. A celte époque, l'al-

liance des Arabes est recherchée et ils prennent partà toutes les guerres que se font les princes chrétiens.

C'est ainsi que le gouverneur Ibrahim ben Ahmed

LES IDRISSITES 25

débarqué à Trapani en 902, organisa une forte arméeavec laqucllo il prit, aux Bysantins, Taormina qu'ilincendia cl dont il massacra les habitants. Appelé surlo continent italien, il aborda en Calabre où il in-

vestit la ville de Cosenza et mourut de maladie

pendant le siège (Octobre 902). Son petit-fils Ziadet

Allah, qu'il avait parait-il désigné pour lui succéder,fut élu par l'armée après quoi il ramena les troupesen Afrique et y rapporta le corps d'Ibrahim qui futenterré à Kairouan.

A la mort de son père, Aboul Abbas avait pris le

titre de gouverneur. Son fils Ziadet Allah, s'appuyantsur les dispositions prises par son aïeul en Italie,émit des prétentions au trône et le gouverneur le

fit emprisonner avec un certain nombre de ses par-tisans. Malgré cela Ziadet Allah réussit à faire assas-

siner son père par des eunuques et lui succéda en 902.

Le nouveau gouverneur rappelait, par son caractère,la férocité d'Ibrahim ben Ahmed dont il n'avait pas lavaillance et il le montra en faisant déporter et mettre

à mort trente de ses frères et cousins qui lui portaientombrage.

Le troisième imam caché des Chiites, Mohammed El

Habib, était mort à Salemïa cl avait prescrit à son fils

et successeur Obeïd Allah de quitter la Syrie pour un

pays lointain où, après de dures épreuves, il devaitêtre reconnu comme le Mehdi annoncé. Obeïd Allahse rendait en Arabie avec son fils, sa mère et quelquesserviteurs, lorsqu'il reçut une missive du dai AbouAbdallah l'appelant en Maghreb. Il réussit à déjouerles recherches dont il était l'objet et gagna l'Occi-dent où, tandis qu'il errait en proscrit, son fidèle daïAbou Abdallah remportait de nombreux succès et con-

traignait Ziadet Allah III, à s'enfuir en Orient (909).Ce prince obtint du khalife l'autorisation de résider

26 HISTOIRE DU MAGHREB

en Egypte où il demeura jusqu'à sa mort ; avec luifinissait la dynastie aghlabito.

Les succès du dai Abou Abdallah étaient en partiel'oeuvre des tribus ketamiennes qui s'élevèrent alorsau-dessus des groupes arabes de l'Afrique et des au-tres tribus berbères et c'est aux chefs do ces tribusketamiennes que le dai confia le gouvernement des

provinces. Ayant ainsi établi la puissance fatimitechiite sur les ruines de la dynastie aghlabito, il son-

gea à appeler à l'exercice du pouvoir son maître elimam le Mchdi Obeïd Allah que ses pérégrinationsavaient conduit à Sidjilmassa où il était retenu prison-nier par les Kharcdjilcs Bcni Midrar qui reconnais-

saient l'autorité des Abbassidcs. Abou Abdallah lais-

sant son frère Aboul Abbas à Kairouan partit à la této

d'une nombreuse armée. II battit les Miknassa ol s'em-

para de Sidjilmassa, d'où il ramena son maître en

triomphe, après l'avoir présenté à ses troupes comme

le Mchdi. En janvier 910, Obeïd Allah fil avec son fils

Aboul Kassem une entrée solennelle à Raccada ; l'em-

pire des Fatimiles qu'il fondait, so composait alors

do la majeure partie du Maghreb central, de toute

l'Ifrikïa et de la Sicile.

A cette époque, Yahya ben Idris ben Omar régnait à

Fez; les Miknassa kharedjitcs avaient perdu Sidjil-massa mais sous la conduite de leur chef Messala ben

llabbous ils avaient soumis à leur autorité Taza et les

tribus Tsoul qui occupent le pays environnant. Dans

le Maghreb central, les Bcni Ifrenc commandaient

à Tlemcen et au pays silué à l'est de cette ville;leurs cousins les Mcghraoua sous le commandement

de Mohammed ben Khazer, étendaient leur puissancesur les plaines du nord cl dans les régions sahariennes.

Enfin les Ommiades, à la suite d'une- expédition heu-

reuse dans le Maghreb central en 902, avaient traité

LES IDRISSITES 27

avec les Béni Mesguen, fraction des Berbères Azdadjal'achat d'un territoire où ils avaient fondé la ville

d'Oran. Les Rostcmitcs très déchus de leur puissance,

occupaient toujours Tiaret et cherchaient pour s'ymaintenir à s'allier aux Ommiades. A son retour,l'armée qui avait délivré le Mehdi à Sidjilmassa, mar-

cha sur Tiaret où elle porta un coup fatal aux Rostc-

mitcs. Ces Kharcdjilcs se réfugièrent dans la vallée de

l'Oued Righ et chez les Boni Mzab (910). Le chef keta-

mien Douas ben Soulat qui reçut le commandement

de Tiaret, détacha les Béni Mesguen de la régiond'Oran de l'alliance Ommiade et leur fit donner un

gouverneur falimile, puis il gagna à la cause du Mehdi

les Malmata, Louata, Lemaïa et Azdadja de l'Oranie

C'est à cette époque quo s'élevèrent entre le Mchdi

et son fidèle serviteur Abou Abdallah les dissenti-

ments qui devaient occasionner la mise à mort de cedernier et do son frèro Aboul Abbas. Poussé, disent

les historiens, par son frère, Abou Abdallah préten-dait exercer uno certaine influence dans le gouver-nement de l'empire fatimile dont il avait jeté les fon-

dements; ces prétentions ayant été mal accueilliesdu Mehdi, Abou Abdallah conspira contre son maître,entraînant avec lui les chefs des Kelama. Ceux-ci

ayant été découverts furent pourvus de commande-ments éloignés et, après que celle dispersion eut brisé

leur force, le Mohdi fit mourir Abou Abdallah et son

frère Aboul Abbas (janvier 911). Ces exécutions sou-levèrent chez les Ketama quelques troubles qui furent

rapidement et sévèrement réprimés.Quelques notables arabes émigrés d'Afrique en

Sicile tenteront à la faveur de ces événements, de re-lever les affaires des Musulmans qui étaient très di-

visés et de rétablir dans l'île l'autorité aghlabito.Le ketamien Hassan ben Koleïb envoyé comme gou-

28 HISTOIRE DU MAGHREB

verneur par Obeïd Allah en 910, y fit proclamer leMehdi et prescrivit aux cadis de renoncer au rite son-

lUe pour adopter la doctrine fatimite.En Espagne, le khalife Abdallah était parvenu à

soumettre les princes qui avaient fondé des royautésindépendantes ; quand il mourut en 912, après un rè-

gno de vingt-quatre ans, il avait remporté un succès

complet dans le midi et avait notablement amélioré la

situation dans le nord. Son petit fils Abderrahmane III

qui lui succéda à peine âgé do vingt-doux ans, était

plein de coeur et de talent; il préluda à son règne quidevait être un des plus brillants de sa dynastie, en

rétablissant complètement l'unité ommiade avec l'aido

des Berbères du Maghreb cl principalement de la pro-vince de Tanger, qui s'enrôlèrent sous sa bannière,comme mercenaires.

Le Mehdi, grâce à son énergie, réussit à triom-

pher de plusieurs révoltes indigènes ; il réduisit d'a-

bord des Houara et Louata de la Tripolitainc quiavaient pris les armes, puis il envoya une forte armée

contre Mohammed ben Khazer qui, avec ses Meghraoua,s'était emparé de Tiaret et en avait chassé le gouver-neur fatimite Douas ben Soulat. Les Meghraoua furent

taillés en pièces et Messala ben Habbous chef des Mik-

nassa, devenu l'allié des Falimitcs, reçut le comman-

dement de Tiaret.

Les Kelama avaient élé très affectés par la mise à

mort du dai Abou Abdallah cl de ce fait ils étaienL

devenus suspects au Mehdi. Les habitants de Kairouan

qui avaient toujours détesté ces Berbères pour la sau-

vagerie de leurs moeurs, profitèrent des dispositionsdu Mchdi pour les attaquer et les massacrer (avril-

912). A la nouvelle de ce massacre, les Ketama se sou-levèrent en donnant le titre de Mchdi à un de leurschefs el il ne fallut pas moins d'un an aux meilleures

1 LES IDRISSITES 29

troupes d'Obeïd Allah, commandées par son fils Aboul

Kassem, pour réduire ce soulèvement. Imitant les ha-

bitants de Kairouan, ceux de Tripoli massacrèrent les

Ketamaet chassèrent leur gouverneur. Le Mehdi atta-

qua la place par terre et par mer, extermina ses dé-

fenseurs et frappa les habitants survivants d'une forte

contribution de guerre.

Après avoir occupé la ville de Raccada abandonnée

en 910 par les Aghlabites, le Mchdi s'était établi à Kai-

rouan; mais ce centre ne lui convenant pas, il songoaà fonder sur la côte tunisienne, en un point appelé

Djozirel El Far ot qui est une petite presqu'ilt à

soixante milles de Kairouan, une capitale qu'ilnomma Mehdia. Cette presqu'île reliée au conti-

nent par une étroite langue de terre, renfermait

les restes de l'antique Africa sur l'emplacement de

laquelle fut élevée la nouvelle ville. L'isthme for-

tement défendu, n'avait qu'une entrée fermée d'une

énorme porte de fer dont chaque battant pesait une

tonne. Le Mehdi fit établir d'abord des palais pour lui

et des logements pour ses troupes; des silos et des ci-

ternes furent ensuite creusés et le port naturel fut

aménagé de telle façon qu'il pouvait abriter une

centaine de vaisseaux. En face du port, sur le conti-

nent, un faubourg appelé Zouila reçut la populationet les commerçants; ceux-ci n'y avaient que leurs

habitations, leurs intérêts constitués par leurs dépôtsde marchandises étaient dans la forteresse. C'esten 926 que le Mehdi quitta Raccada pour habiter sa

pouvellc capitale.Il tourna dès lors ses vues vers l'Orient, c'est-à-diro

vers l'Egypte où il projetait d'étendre sa puissance,mais il lui fallut d'abord rétablir l'ordre en Sicile où lechef aghlabi.e Ahmed ben Korhob avait fait renier lenom d'Obeïd Allah pour proclamer l'autorité du kha-

80 HISTOIRE DU MAGHREB

life abbasside El Moktadir. Le Mehdi donna à son filsAboul Kassem une nombreuse armée de Kctama quiramena à l'obéissance la province do Barka et alla

assiéger Alexandrie pendant qu'une flotte commandée

par Hobacha allait la bloquer par mer (911). Aprèsavoir pris cette place, les deux chefs marchèrent surlo Vieux-Caire; le gouverneur ayant reçu d'Orientdes renforts amenés par l'eunuque Mouncs, les baltilen plusieurs rencontres et obligea Aboul Kassem à seretirer à Barka. De son côté la flotte vint mouiller àLamla où des navires siciliens, sous lo commande-ment d'Ahmed ben Korhob vinrent la disperser. Les

troupes siciliennes, après cette opération, descendi-rent à terre, battirent uno armée venue de Raccada,

pillèrent Sfax et rentrèrent en Sicile chargées de bu-

tin. Ahrnc;' ben Korhob ayant alors tcnlé uno expédi-tion contre la Calabre, fut battu par les troupes duMchdi qui rétablirent son autorité en Sicile. C'est alors

que l'impératrice Zoë inquiétée par les entreprises des

Bulgares, traita avec l'émir do Sicile, s'engageantpour obtenir la paix, à verser un tribut annuel de22.000 pièces d'or (915). L'année suivante, Ahmedben Korhob fut prit et mis à mort par le Mchdi ; l'ordre

ayant été ainsi rétabli dans l'île, Saïd ben Assad pourvude troupes kelamionnes en fut nommé gouverneur.

Dans lo Maghreb extrême, Saïd le descendant desBcni Salah, roi de Nokour, s'étant allié aux Idrissites,le chef des Miknassa, Messala bon Habbousqui gouver-nait Tiaret pour les Fatimites, reçut l'ordre de mar-cher contre lui (917). Après avoir tué Saïd dont lafamille se réfugia en Espagne auprès d'Abderrah-mane III, il ravagea le pays et y laissa une garnison. Peu

après son départ, Salah, un fils de Saïd, reprit No-kour et y proclama l'autorité du khalife omrniade.

Au printemps de l'année 919, le Mehdi confia une

( LES IDRISSITES 31

armée nombreuse à son fils Aboul Kassem avec l'ordre

do marcher de nouveau contre l'Egyplo. Celte armée

eut à souffrir des ravages de la peslo et l'eunuque Mou-

nes fut chargé de la combattre. Une flotte do 80 navires

envoyée par le Mchdi au secours do son fils, fut dé-

truite par les vaisseaux abbassides de Mounes et,on 920, ce chef arriva de sa personne à la tête do

troupes provenant de l'Irak. Il enleva à l'armée fati-

mite toutes ses conquêtes et en 921 Aboul Kassem dut

ramener à Kairouan los débris do son armée.

En 920 Messala ben Habbous avec les Kotama mar-

cha contre Yahya ben Idris ben Omar qui régnait à

Fez et lo contraignit à accepter d'être le lieutenant du

Mehdi dans cette ville. Moussa ben Abilâfia, cousin de

Messala, reçut le commandement de toutes les régionsdu Maghreb jusqu'à Fez. L'année suivante, une rup-ture ayant eu lieu entre Moussa et le prince idrissito

que soutenaient les Bcni Khazer et autres Meghraoua,Messala accourut avec les Miknassa, destitua Yahyaben Idris qu'il interna à Arzila et s'empara de ses

trésors. Il alla ensuite rétablir l'autorité fatimite à

Sidjilmassa dont les habitants avaient massacré le

gouverneur et sa garde ketamienno, puis il regagnaTiaret. Mais les Meghraoua et autres Zénata, étaient

toujours en révolte contre les Fatimitcs et en 921 leur

chef Ibn Khazer tua de sa main Messala ben Habbous,battit toutes les armées envoyées contre lui et gagnaà sa causo les tribus des hauts plateaux du Maghrebcentral. Les Meghraoua étendirent ainsi leur autorité

jusqu'à la Molouia, séparant les Miknassa do Tiaretdes Miknassa de Fez où Moussa ben Abilâfia exerçaitle commandement au nom des Falimites.

Un Idrissile nommé Hassan El Haddjam, partit de

la montagne des Djcraoua et réussit à s'emparer de

Fez dont il chassa le gouverneur kétamien. Moussa

32 HISTOIRE DU MAGHREB

ben Abilâfia marcha contre lui, et fut battu à l'Oued

El Melahen, entre Fez et Taza. Hassan poursuivantses succès soumit Sefrou, les Mediouna, Miknassa de

Taza, clc, (926). A Sidjilmassa, les Béni Midrar ré-

pudiaient l'autorité fatimite, pendant que les Om-

miades venaient occuper Mclilla cl que leur khalife

concluait un traité d'alliance avec les MeghraouaBéni Khazer ennemis des Fatimites. Au cours d'une

sédition à Fez, Hassan El lîaddjam fut jeté en prison;Moussa ben Abilâfia vint assiéger lo quartier dos An-

dalous demeuré fidèle aux Idrissites et la victoire resta

aux Miknassa. On fit évader Hassan de sa prison;dans sa fuite, il se tua en escaladant le rempart de

la ville (926).Les succès d'Ibn Khazor dans le Maghreb central et

son alliance avec les Ommiades, décidèrent le Mchdi

à entreprendre une nouvelle expédition dont il donna

le commandement à son (ils. Celui-ci parcourut lo

Maghreb sans atteindre los Moghraoua qui faisaient

lo vide devant lui et, à son retour, il fonda la placede Msila qui devait commander la région des Ziban

(928)'.C'est vers la même époque que des pirates musul-

mans d'Espagne jetés par une tempête sur les côtes

de Provence, fondèrent à Fraxinet, dans le Var, une

base d'opération sur terre et sur mer. Leurs exploitsattirèrent à eux une foulo d'aventuriers de tous pays,avec lesquels ils allèrent exorcer des déprédationsjusqu'en Suisse et en Lombardie.

Moussa ben Abilâfia resté maître de Fez décida de

poursuivre les Idrissites jusque dans la forteresse élc-

1. Le commandement de cette place fut donné à Ali ben Ham-doun El Djodami Eî Andatossi, partisan des Fatimites. Ses OisDjafer et Yahya qui lui succédèrent, jaloux du sonhadjten Ziri benMennad, passèrent avec les Zenata au service des Ommiades quiles comblèrent d'honneurs.

LES IDRISSITES 33

véo appelée Hadjar Ennesser où ils s'étaient réfugiés.C'était Ibrabim fils de Mohammed ben El Kassem quiavait reçu le pouvoir après la mort de Hassan El Had-

djam ; Moussa ben Abilâfia ne pouvant réduire la for-

teresse qui lui servait de refuge, alla ravager la prin-

cipauté de Nokour, puis occupa Tlemcen, obligeantl'idrissito descendant de Soleïmane, qui l'occupait, à

se réfugier à Melilla (931).En Espagne lo khalife Abdcrrahmane III avait mé-

rité le surnom d'Ennasser (le victorieux), à la suite doses succès sur les princes de Léon et, en 931, ses

généraux avaient enlevé la ville de Ceuta dont leshabitants étaient partisans des Idrissites. Des offres

séduisantes furent alors faites en son nom à Moussaben Abilâfia et, pour des raisons restées inconnues, cechef miknassien si longtemps dévoué au Mehdi, aban-

donna la cause des Fatimites, pour embrasser celledes Ommiades et proclamer l'autorité d'Abder-

rahmane III au Maghreb.C'est sans doute sous le gouvernement de Moussa

ben Abilâfia que les Miknassa fondèrent une princi-

pauté indépendante dont ils établirent le centre sur

l'emplacement de l'ancienne Sidda el donnèrent leurnom à celte nouvelle capilalo qui s'appelle encoreMiknasset Ezzeitoun.

Lorsque le Mehdi cul connaissance de ces événe-

ments, il prescrivit au gouverneur de Tiaret de mar-cher contre l'ennemi, mais les descendants de Messalaaffaiblis ne purent livrer que quelques combats sans

importance (932). L'année suivante, uno armée fati-mite sous les ordres de Homcïd ben Islitcn neveu deMessala el émir des Miknassa de Tiaret, se porta con-tre l'armée de Moussa ben Abilâfia qu'elle rencontradans la vallée de la Molouïa à Messoune. Les Fatimitesbattirent l'armée de Moussa et le rejotèrent dans le

3

34 HISTOIRE DU MAGHREB

pays des Tsoul ; l'idrissite Ibrahim ayant pris Moussaà revers, l'armée fatimite put entrer dans Fez et yétablir l'autorité du Mehdi.

Le Mehdi Obeïd Allah mourut en Mars 934 âgé desoixante-trois ans, après un règno de vingt-cinq ans.Il eut pour successeur son fils Aboul Kassem Moham-

med qui prit le surnom de El Kaïm Biamrallah. C'estlui qui institua à Mehdia lo cérémonial des cours el

prit comme emblème du pouvoir le parasol tel qu'ilest en usage à la cour du Maroc actuel. Dès qu'il

apprit la mort du Mehdi, Moussa ben Abilâfia s'emparade Fez avec des forces ommiades, fit mourir le gou-verneur falimito et attaqua les Idrissites du Riff. Unearmée fatimite sous les ordres de l'eunuquo Meïssourse porta vers le Maghreb, attaqua et réduisit Tiaret

qui s'était mise sous l'autorité du commandant om-

miade d'Oran, lequel fut réduit à son tour. Meïssour

assiégea Fez pendant de long mois et reçut un renfortcommandé par le nègre Sandal qui le rejoignit aprèsavoir ravagé Nokour. Les Idrissites offrirent à Meïs-sour de le soutenir s'il voulait attaquer Moussa benAbilâfia et les Fatimites ayant accopté ces offres quidétachaient les Idrissites des Ommiades, battirentMoussa et l'obligèrent à se réfugier dans le désert.Meïssour donna lo commandement du territoire con-

quis sur Moussa à El Kassem bon Idris surnommé

Guennoun, qui était à ce moment le chef de la fa-

mille, mais dut continuer à résider à Hadjar En-nesser (936).

Pendant que ces événements se déroulaient dans le

Maghreb, une (lotte fatimite avait attaqué Gênes quifut enlevée et pillée; l'armée en ramena de nombreux

captifs et rentra à Mehdia après avoir ravagé la Corseet la Sardaigne où elle fit encore un millier de capti-ves (935). Un soulèvement en Sicile fut énergiquoment

,jfm

LES IDRISSITES 35

réprime par Khalil ben Ouard qui y demeura comme

gouverneur et s'appliqua à embellir la ville de Pa-ïenne.

En Orient, le khalife abbasside El Moktadir avaiteu pour successeur son neveu Radhi Billah qui donnale commandement de l'Egypte au turc El Ikhchid.Celui-ci l'érigea en vice-royauté indépendante et lesdivisions que la guerre civile amona dans le pays,décidèrent lo khalifo El Kaïm à intervenir. Il y dépê-cha son affranchi Zeïdane qui s'empara d'Alexandrie,mais dut battre en retraite devant les troupes que lui

opposait El Ikhchid et rentrer en Ifrikïa.C'est maintenant que va entrer en scène la grande

famille des Senhadja qui, au rapport d'Ibn Khaldoun,formait le tiers de toute la race berbère, et dont lamasse principale occupait le Maghreb central avec lesvilles de : Djezaïr Béni Mezghenna (Alger), Hamza

(Boutra ou Tebouirt), Médéa (Lcmdia) et Miliana. Les

Meghraoua les avoisinaient au sud et à l'ouest et

.étaient en lutte constante avec eux. Ziri ben Mennadfils d'un des marabouts senhadja qui, par son cou-

rage, son audace et son intelligence, s'était acquisuno grande influence, fut reconnu commo chef parl'ensemble des tribus. H so soumit à Aboul KassemEl Kaïm Biamrallah qui l'investit du commandementdes tribus Senhadja et l'autorisa à construire dans le

Djebel El Akhdar, sur le territoire do Médéa, une ca-

pitale du nom d'Achir où il installa des familles prove-nant de Tobna, de Msila et de Hamza.

L'Idrissite Kassem Guennoun, grâce à l'autorité

qu'il tenait des Fatimites, consolidait sa puissance en

Maghreb et s'était emparé d'Arzila, pendant que soncousin El Hassan reprenait Tlemcen. Moussa ben Abi-lâfia attendait l'occasion de reprendre les armes, maisle khalife ommiade avait subi quelques échecs dans

36 HISTOIRE DU MAGHREB

ses luttes avec les rois do Galico et de Léon et était dans

l'impossibilité d'intervenir on Maghreb. Aussi Moussas'était-il allié avec Ibn Khasor pour soutenir la causedes Ommiades. Lorsqu'il mourut en 938, son fils Med-

dino, nommé gouverneur par le Khalife Abdorrahmane

Ennasser, renouvela avec El Kheïr, fils do Mohammedben Khazer, l'alliance qui avait existé entre leurs

pères.

Depuis la mort du Mehdi Obetd Allah, un prédicateurreligieux nommé Abou Yazid ben Mokhallcd, faisaitdans la provinco de Kaslilya de l'agitation contre la

puissance fatimite. Abou Yazid, surnommé l'hommo à

l'âne, était un zénète des Béni Ouargou, fraction de latribu des Boni Ifreno. Il passa sa jeunesse à Takious otà Tozeur dans le sud Tunisien où il s'initia aux doctri-nes kharedjites do la secte des Nekkaria qui préconi-saient le meurtre, le viol, la spoliation et la réductionen esclavage de tous ceux qui n'appartenaient pas à

leur secte. Abou Yazid, fils d'une esclave noire, était

boiteux, difforme et très laid, mais il avait une âme

ardento, uno grande énergie ot une éloquence entraî-

nante, avec quelques talents militaires.

Vers 929, il se posa en adversaire résolu des Fatimi-

tes Chiites et tenta, sans succès, de lever l'étendard dela révolte en 934 et 938. Ce n'est qu'en 942 qu'il putréunir dans l'Aurès des adhérents en assez grandnombre pour se faire proclamer par eux comme chef

des vrais croyants, après leur avoir fait reconnaître la

supréfttatio politique des Ommiades d'Espagne. En

présence du succès que l'agitateur remporta à Te-

bessa, Medjana, Mermadjenna et El Orbos, le kha-life El Kaïm constitua trois corps d'armée, l'un pourcouvrir Béja, l'autre pour occuper Raccada et Kairouanet le troisième aux ordres du général en chef Meïssour,

pour défendre Mehdia.

LES IDRISSITES 37t

Abou Yazid s'empara de Béja et do Kairouan et ces

premiers succès attirèrent d'autres tribus zénétes dans

les rangs des Béni Ifrene qui formaient l'élito de son

armée. Avec elles il fit uno entrée triomphale à Tunis

et à quelque temps de là, il so décida à marcher sur le

centro de la puissanco fatimite ot à investir Mehdia.Mais en avant de Sousse, les Kharedjites furent battus

et un grand nombre d'entre eux emmenés à Mehdia

où ils furent massacrés. Abou Yazid reconstitua son

arméo avec de nouveaux contingents do volontaires et

marcha sur Raccada dont les troupes so réfugièrent à

Kairouan ; il entra dans Raccada et alla, à la têtede 100.000 hommes, investir Kairouan. En octobre 914,son armée pénétra dans la ville, s'y livra à toutes

sortes d'excès, puis so répandit par groupes dans les

provinces voisines qu'elle ravagea et dont ollo mas-sacra les habitants. Sousse fut enlevée d'assaut et les

plus épouvantables cruautés y fureut commises; ce

n'est que soixante-dix jours plus tard qu'Abou Yazid

vint assiéger Mehdia.

Lo khalifo fatimite l'avait mise en état de défenso ets'était ménagé l'alliance des Senhadja de Ziri ben Mcn-nad qui pouvait prendre les Kharedjites à revors. EnJanvier 915, l'homme à l'âne s'était emparé du faubourgde Zouila; il repoussa les Senhadja venus de Constan-uno et entreprit le siège régulier de la place. Aubout d'un certain temps, le siège traînant en longueur,Abou Yazid éprouva les plus grandes difficultés à ap-provisionner son camp, car ses troupes avaient entière-ment dévasté lo pays environnant; pendant ce temps,les Fatimites avaient la faculté de se ravitailler parmer. Aussi l'hommo à l'âne fut-il contraint bientôt, parune vigoureuse sortie des habitants do Mehdia, de seretirer sur Kairouan, entouré de quelques hommes

seulement. Dans cet état de faiblesse, il fut accueilli

38 HISTOIRE DU MAGHREB

avec mépris et les excès de ses soldats soulevèrent toutle J>ayscontre lui (915).

El Kaïm reprit Sousse et Tunis et mourut en 916,

ayant désigné commo successeur son fils AbouTahar Ismaïl. Lo nouveau khalife dut lutter pendantdeux ans pour réduire Abou Yazid, ce qui lui valutle surnom d'El Mansour. L'homme à l'âne mourutdo ses blessures en 947, après être tombé entre lesmains du khalife. El Mansour fit uno entrée triom-

phale à Kairouan, suivi du cadavre do l'homme à l'ânobeurré de paille et porté sur un chamoau avec la têted'un de ses fils. Ces trophées furent suspendus à uno

porte de Mehdia, puis envoyés en Sicile ; mais lo vais-seau qui les transportait fit naufrage et tout le monde

périt. Seul le mannequin d'Abou Yazid fut jeté sur le

rivago ; on l'y attacha à une potence où il demeura ex-

posé jusqu'à complète destruction. Un second fils del'homme à l'âno fut assassiné et les autres membresdo sa famille furent poursuivis el mis à mort. Quantaux Béni Kemlano des Houara de l'Aures qui avaientété les plus fidèles soutiens de l'agitateur kharedjito,ils disparurent dans la suite.

La révolte de l'homme à l'âne avait particulièrementnui au prestige des Fatimites dans lo Maghreb extrêmeoù les Ommiades, profitant dos événements, avaient

réussi à développer leur influonce. Les fils do Moussaben Abilâfia y gouvernaient en leur nom le pays tout

entier, tandis que les Idrissites réfugiés dans leur re-

traite de Iladjar Ennesser, obéissaient à leur chef El

Kassem Guennoun '. Ismaïl El Mansour eut aussi à

combattre la puissance grandissante des Zénètes Béni

Ifrenc. Il les réduisit et confia lo commandement du

1. L'empire Idrissite a dura à Fez de SOS4 926dans le Riff de 926 à 9SSà Cordoue et à Malaga de 1016à «017

LES IDRISSITES 39

pays qu'ils occupaient, de Djezaïr Béni Mezghenna jus-

qu'à Tiaret, plus lo Hamza, Lemdïa et Miliana, à Yala

ben Mohammed leur chef, qu'il avait réussi à détacherde la causo des Ommiades.

La crise occasionnée en Afrique par la révolte kha-

redjito avait, d'autre part, amené l'anarchto en Sicile

où quelques villes s'étaient affranchies du Tribut qu'elles

payaient aux Musulmans et lo pays resta abandonné

aux aventuriers berbères amenés par Khalil ben Ouard,Le khalife Ismaïl El Mansour y envoya, pour rétablir

l'ordro, un de ses plus fidèles soutiens, l'arabe kelbito

Hassan ben Ali avec le titre de gouverneur qui, par la

suilo, devint héréditairo dans sa famille (948). Il péné-tra dans Palermo où les Tabari d'origine persaneavaient usurpé l'autorité et ramena à la soumission lesChrétiens qui s'étaient affranchis du tribut. 11 battitles troupes envoyées contre lui par l'empereur Cons-tantin Porphyrogénèto et signa avec co prince uno

trêve qui reconnaissait aux Musulmans le droit de per-cevoir le tribut, puis il créa une mosquée à Roggio(952).

En 953, le khalife Ismaïl El Mansour mourait à Sa-

bra, après un règne de sept ans. Son fils Abou TemimMaad qu'il avait désigné pour lui succéder et qui fut

proclamésous le nomd'EI MoëzzLidin Allah commença

par visiter ses provinces et rétablir l'influence fati-mite là où elle avait été remplacée par la puissancoommiade. En effet, El Kassem Guennoun le chef des

Idrissites, mort en 919, avait été remplacé par son filsAboul Aïche Ahmed surnommé El Fadhel et ce princerompant avec les Fatimites, avait fait hommage dovassalité au khalife Ommiade Ënnasscr; les autres prin-ces idrissites imiteront son exemplo,cl Ennasser exigeacomme gages la cession des places de Tanger et Coûta.

De même, dans le Maghreb central, Yala ben Moham-

med, chef des Bcni Ifrene et Mohammed ben Khazer

40 HISTOIRE DU MAGHREB

émir des Meghraoua, détachés tous deux de la causo

fatimite avaient reçu l'investiture ommiade. Yala quiavait la partie occidentale du pays et étendait son au-

torité sur les populations du nord jusqu'à Oran, s'était

bâti une capitale à Ifkane au sud de Mascara ; quantà Mohammed ben Khazer qui avait la région orientale,il s'était établi à Tiaret. Fez avait un gouverneur venu

d'Espagne et les Miknassa commandés par les fils do

Moussa ben Abilâfia. restaiont fidèles aux Ommiades.

Seuls les Boni Ouassoul de Sidjilmassa étaient indé-

pendants, bien que leur princo Mohammed ben El Feth

eût répudié les doctrines kharedjites.Le khalifo Ennasser n'ayant pu oblenir des Idrissi-

tes les places de Tanger et de Coûta, envoya contre

eux Homaïdqueles Fatimites avaient chassé de Tiaret.Co général s'empara de Tanger et enleva Hadjar En-

nesserà Aboul Aïe ho El Fadhel à qui il ne resta qu'Ar-zila.Homaïd reçut le commandement de Tlomcon, tan-

dis que Yala gagné par les amitiés du khalife ommiade,enlevait Tiaret aux Meghraoua cl s'emparait d'Oran.

Ces événements décidèrent Mohammed ben Khazer à

rompre avec les Ommiades et >\faire hommage de vas-

salité au khalife El Moëzz qui le reçut avec les plus

grands honneurs (951). En même temps, le khalife fa-

limite renouvela ses traités d'alliance avec le chef des

Senhadja lui prescrivant de so préparer à partir pourle Maghreb.

En 955, lo khalifo ommiade entama les hostilitéscontre les Fatimites en faisant capturer un courrier deSicile se rendant en Afrique. Pour répondre à cetto

insulte, Hassan El Kelbi, gouverneur de la Sicile, fit

une descente près d'Almeria et en rapporta un grosbutin. Peu après, une flotte ommiade commandée parl'affranchi Ghaleb, tenta en Afrique un débarquement

qu'une tempête fit échouer. Cette tentative fut renou-

i LES IDRISSITES 41

velée avec 70 navires ; les troupes ommiades débar-

quées à La Calle, ravagèrent le pays jusqu'à Tabarca.

Mais Ordono III mourut en 957 et son frère Sancho quilo remplaça, ayant rompu la trêve concluo précédem-ment avec les Ommiades, le khalife Ennasser dut re-

mettre ses projets contre les Fatimites.

Le khalife El Moëzz, de son côté, profita de ces cir-

constances pour réunir une nombreuse armée dont il

donna le commandement à son secrétaire l'affranchi

chrétien Djouher, avec mission de ramener le Maghrebsous la puissance fatimite. Il fut rejoint par Ziri ben

Mennad et ses contingents, par Djafar fils d'Ali ben

Hamdoun de Msila et par Mohammed ben Khazer suivi

de guerriers Meghraoua. De sanglants combats furent

livrés dans la région de Tiaret contre les Béni Ifrêne,au cours desquels Yala leur chef fut tué. Djouher dé-

cima les Béni Ifreno, s'empara d'Hkane leur capitaleet marcha sur Fez. Trouvant cette place bien défendue,il alla rétablir l'autorité fatimite à Sidjilmassa et re-

vint assiéger Fez après avoir soumis les populationssahariennes jusqu'à l'Océan. Fez tomba entre ses mains,Ziri y entra le premier et la ville fut pillée pendanttrois jours ; Djouher y laissa un gouverneur, puis ilmarcha contre les Idrissites du Riff.

Aboul Aïche ElFadhel était mort et Hassan ben Guon-

noun qui lui avait succédé envoya sa soumission à

Djouher qui le confirma dans le commandement du Riff

et des Ghomra en lui assignant Basra comme capitale.Djouher rentra ensuite en Ifrikïa laissant pour gouver-ner le pays deux affranchis nommés Kaïcer et Modaffer.En récompense de ses services, il donna Tiaret comme

limito de ses états à Ziri ben Mennad (959).En 956, l'empereur Constantin ayant rompu la trêve,

la guerre avait repris en Sicile entre les Musulmans etles Bysantins. Ceux-ci mirent le siège devant Naples

42 HISTOIRE DU MAGHREB

pour la punir do son alliance avec les Musulmans;

Reggio fut occupée par surprise, le capitaine bysanlinBasile détruisit 3a mosquée et alla attaquer Mazara.

Kn 958 une flotte musulmane attaqua la flotte bysantinoà Otrante, mais uno tempête dispersa ses vaisseaux et les

hostilités so terminèrent par une trêve conclue en 960.

Le roi Sancho de Léon avait été détrôné en 958 et

remplacé par Ordono IV; l'aïeule de Sancho, la reine do

Navarre,se rendit en personne auprès d'Ennasser otob-

tintdece prince le rétablissement do son fils sur lo trône.

Ennasser exigea dix forteresses en échange do ses ser-

vices, puis il marcha contre le roi de Léon et, en 960,Sancho était maître de son royaume, tandis qu'Ordodovaincu se réfugiait à Burgos. Lo khalife Abderrahmano

Ennasse;* mourut en 961 à l'âge de soixante-dix ans,

après un règno do quarante-neuf ans au cours du-

quel il n'avait eu quo des succès, sauf en Afrique II lais-

sait un royaume des plus florissants dont Cordouo la

brillante capitale, comptait cinq cent mille habitants.Il eut pour successeur son fils El Hakem II.

La seule place do Sicile qui restait aux Chrétiens en

963 était Rametta dont les Musulmans vinrent fairele siège tandis que les habitants appelaient à leur

aide l'empereur de Bysance. Nicéphore Phocas leur en-

voya 40.000 hommes, pendant qu'El Moêzz fournissaitdes renforts berbères aux Musulmans (964). La flotte

des Bysantins occupa Messine et Manuel Phocas, ne-veu de l'empereur, se porta au secours de Ramettamais il fut battu ot perdit la vie au cours de co com-

bat. La place se défendit pendant encore une annéeet en 965 les Musulmans y pénélrèrent, la pillèrent etréduisirent les femmes et les enfauts en esclavageAhmed le fils du gouverneur Hassan El Kclbi atteignitla flotte bysantine à Reggio et l'amiral Nicotos fait

prisonnier avec d'autres personnages do marque, fut

LES IDRISSITES 43

envoyé à Mehdia. Ahmed soumit ensuilo au tribut lesvilles grecques do Calabro ot uno trêve fut signée.

En 9ui kl Moezz avait fait mottro & mort ses repré-sentants au Maghrob, les affranchis Kaïccret Modaffor,

parce que sans doute ils avaient trahi la cause do leurmaître et favorisé les entreprises des Ommiades.Ceux-ci faisaient tous leurs efforts pour s'attacher lesIdrissites du Riff et complétaient les fortifications doCoûta.

El Moëzz, comme les souverains fatimites quil'avaient précédé, rêvait d'étendro sa puissance en

Orient, sur l'Arabie; mais la révolte d'Abou Yazid et1T efforts déployés en Maghreb par les Ommiades

avaient fait ajourner ces projets. Par ailleurs, la si-tuation était la suivante : l'empereur Nicéphoro Pho-

cas, à la suite de l'insuccès de ses armes et en raisondes préoccupations que lui donnaient ses conquêtes en

Asie, cherchait à s'unir à El Moezz ; le khalife ab-basside ne possédait plus que Baghdad et sa banlieue ;la Perse était aux Bouidesel l'Asie mineure aux Bysan-tins ; la Syrie et l'Egypte obéissaient aux Ikhchiditesot l'Arabie était ravagée par les sectaires carmales.La paix fut conclue on 967 entro Phocas et El Moezzet le khalife prescrivit à l'emir de la Sicile do cesserles hostilités. L'empereur en profita pour enlever auxIkhchidites leurs places du nord de la Syrie pendant

que les Carmales attaquaient ce pays par lo sud.Ikhchid mourut sur ces entrefaites ot eut pour succes-seur un enfant de onze ans placé sous la tutelle dol'affranchi Kafour.

El Moëzz décida do profiter de ces circonstances

pour exécutor ses projets en Orient ; à cet effet, il fitcreuser des puits sur lo trajet que devait suivro son ar-mée et envoya Djouher en Maghreb pour rétablir la

paix entre les Senhadja et les Meghraoua. Ce général

44 HISTOIRE DU MAGHREB

revint en Ifrikïa après avoir consacré deux ans à ré-tablir l'ordre dans lo Maghreb et y avoir recruté unoforte ot nombreuse armée (968). Kafour mourut à cetto

époque, laissant lo pays on proio à l'anarchie et auxdébuts do Pannéo 969, Djouher partit pour l'Egypteà la tête d'une nombrouso armée.

A Alexandrie, il reçut une députation do notablesdu Vieux-Caire apportant la soumission de la ville.Mais un mouvement populairo dirigé contre les Fati-mites so produisit après lo départ des envoyés et

lorsque Djouher parvint en avant de la capitale, il ytrouva unearméoqut lui barrait la route. II la défit etentra au yieux-Cairo (Misr) en juillet 969. Après avoirfait proclamer la déchéance des Ikhchidites et la sou-veraineté des Fatimites, Djouher commença la con-struction de la nouvelle ville du Caire (El Kahira). Leketamien Djafar ben Fellah qu'il envoya en Syrie,s'empara de Ramla et do Damas après avoir battu les

partisans des Ikhchidites (décembro 969).

Djouhor usa de ménagements envers les Egyptiens;il rétablit l'administration régulière, confia les emploisà des Ketama et Senhadja, prescrivit le respect des pra-tiques religieuses et des usages locaux et on dit qu'iljeta les premiers fondements de l'université d'El Azhar.

En Maghreb, les Ommiades avaient exploité à leur

profit l'inimité qui divisait les Meghraoua do Moham-med ben El Kheïr petit (ils d'Ibn Khazer et les Sen-

hadja do Ziri ben Mennad d'Achir et ils avaient ex-cité la jalousie du gouverneur de Msila, Djafer benHamdoun, contre le chef des Senhadja à qui allaient lesfaveurs du khalifo fatimite. Le chef des Meghraouaayant réussi à s'allier avec d'autres tribus zénètesdévouées aux Ommiades, se mit en état do révoltecontre l'autorité fatimite dont les partisans avérésfurent massacrés, taudis que l'autorité du khalife

LES IDRISSITES 45

ommiade kl Ilakom était proclamée. Ziri ben Mennadà ta tête de son armée dont l'avant-garde était com-mandée par son fils Bologguine, attaqua les Megh-raoua et autres Zénètes. Les Béni Ifrene ayant lâché

pied, les Meghraoua soutinrent lo choc et se firenttous massacror avec lour chef Mohammed ben filKheïr. L'autorité fatimite fut alors rétablie en Magh-reb (970).

Djafar ben Hamdoun le gouvorneur do Msila s'élantallié aux Zénètes révoltés, Ziri ben Mennad marchacontre eux; les Senhadja furent battus ot Ziri ayantété tué, sa tête fut portée à Cordouo par Yahya frèrode Djafar ben Hamdoun (971). Bologguine fils de Ziri

atteignit les Zénètes et les ayant battus, reçut l'invos-titure du khalife en remplacement de son père. Ilmarcha ensuite contre les Zénètes de Tobna et deBiskra les chassant devant lui jusqu'à Tiaret et los

poursuivant dans lo sud jusqu'à Sidjilmassa où il lesbattit et mit à mort El Kheïr fils de Mohammed benEl Khoïr qui avait été fait prisonnier; quant à Djafarben Hamdoun, il se réfugia on Espagne auprès d'KlHakem. Bologguine traversa lo Maghreb extrême etvint dans lo Riff contraindre El Hassan ben Guen-noun à juror à nouveau fidélité au khalife fatimite.En quittant le Maghreb il emmena tous les chovauxdont il put se saisir et déporta à Achir uno partie deshabitants de Tlemcen.

A cetto époque les Carmales avaient envahi la

Syrie ; ils battirent et tuèrent lo ketamien Djafarben Fellah, s'emparèrent de Damas et marchèrentsur l'Egypte. Devant ce péril, Djouhor pressa le kha-life de transporter le siège de l'empire en Egypte etde venir y prendre lo commandement. El Moëzzconfia le gouvernement de l'Ifrikïa à Bologguinefils de Ziri qu'il fit assister par un conseil de grands

46 HISTOIRE DU MAGHREB

officiers, tandis que le khalife gardait sous ses ordreset à sa nomination lo cadi et deux fonctionnaires

chargés de la perception des impôts. El Moëzz recommanda & Bologguine de combattre l'influence desOmmiades et de chasser tous leurs partisans du Magh-reb, puis, en novembre 972 il se mit en route. Il at-

teignit Alexandrie en mai 973 et un mois après il eu-trait au Vieux-Caire ou Misr et fixait sa résidence aunouveau Caire ou El Kahira el Moëzzia.

Le khalife d'Espagne El Hakem, profita du départd'El Moëzz pour rétablir son influence en Maghreb ;une forte armée venue d'Espagne alla faire lo blocusde Hadjar Ennesser où l'tdrissite El Hassan ben Gueu-noun fit une résistance désespérée Mais, assiégé à lafois par deux généraux ommiades Ghaleb et Yahyaben Mohammed Todjibi, il se rendit sous conditiond'avoir la vio sauve, en octobre 973; avec lui dispa-raissait ce qui restait de la puissance idrissite. Gha-leb fit rechercher dans le Riff les derniers descendantset les partisans de cette dynastie, gagna Fez où illaissa un gouverneur pour chacun des deux quartiersde la ville et nomma Yahya Todjibi gouverneur géné-ral du Maghreb pour les Ommiades. Cela fait, il rentraen Espagne avec les débris de la famille d'Idris à quides pensions furent accordées par le khalife (974).

El Hakem ayant été atteint d'une maladie gravedont il devait mourir peu après, son vizir en profitapour expédier lès Idrissites, dont l'entretien était coû-

teux, à Alexandrie où ils furent bien accueillis desFatimites. Mais les Chrétiens ayant envahi les fron-tières du nord, le vizir rappela d'Afrique Yahya Tod-

jibi qu'il envoya les combattre et Djafar ben Hamdoun

partit avec son frère Yahya pour lo remplacer. En fé-vrier 976, El Hakem mourut après avoir fait agréer•on jeune fils Hicham comme son successeur. *

LES IDRISSITES 47

Il y avait cinquante ans que la petite Républiquemusulmane de Fraxinet, dans le Var, était fondée,

lorsqu'on 975, Guillaume de Provence réussit à la dé-truire.

Les Meghraoua et Béni Ifrene chassés et disperséspar Bologguine, s'étaient réfugiés dans lo Maghreboxtrêmo ; réunis autour des Boni Khazer ils s'étaientavancés jusqu'à Fez, occupant les territoires conquispar les Miknassa. Dans le Maghreb central ils lais-saient la place libre à d'autres familles zénètes, lesOuemannou et Iloumen, tandis que les Boni Ouassinede la même famille remontaient du Sahara oranais,

pour s'étendre du mont Rached à la hauto Molouïa et

jusqu'à Sidjilmassa. Djafar ben Hamdoun, pour calmerle conflit que la réconte émigration avait fait éclaterentre Meghraoua, Béni Ifrene et Miknassa, autorisales Meghraoua sous la conduite de Khazroun ben Fel-foul à marcher contre Sidjilmassa où régnait AbouMohammed El Motaz le midrarite. Celui-ci fut battu ettué et Khazroun nommé gouverneur au nom du kha-life ommiade.

Dans la partie occidentale de l'Atlas, jusqu'à l'O-céan, les Borghouata, importante tribu de la familledes Masmouda, avaient acquis une grande puissanceet un homme de cette tribu nommé filyas avait fondé,

cinquante ans auparavant, un schisme religieux dontson fils Younes avait pris la direction. Les Berghouataayant pu résister victorieusement aux Idrissites et auxdescendants do Moussa ben Abilâfia, Djafar ben Ham-doun marcha contre eux avec les Meghraoua et autres

zénètes, mais il fut vaincu et rentra en Espagne. Levizir du khalife ommiade confirma alors son frère

Yahya dans le commandement du Maghreb.El Moëzz était mort en Egypte en 975 et son fils El

Aziz Nizar lui avait succédé ; en 977 le nouveau kha-

48 HISTOIRE DU MAGHREB

life donna à Bologguine la province de Tripoli qui,sous lo précédent règno, avait été érigéo en gouverne-ment indépendant. En 979, Bologguine partit pour lo

Maghreb extrême à la tête d'une nombreuse armée ;il s'avança sans coup férir jusqu'à Fez, pénétra dansla place, remonta la Molouïa on poussant dovantlui les Meghraoua et entra à Sidjilmassa. El Kheïrben Khazer fut mis à mort tandis quo les familles deYala dos Boni Ifrene, d'Atïa bon Khazer et des Bcni

Khazroun, so réfugièrent à Coula. Bologguine vintsous les murs de cette place attaquer les partisans des

Ommiades, mais le célèbre El Mansour ben Abou Amir,vizir du khalifo Hicham encore mineur, envoya en

Afrique Djafar bon Hamdoun avec uno nombreusearmée et de fortes sommes d'argent. Djafar ralliatous les chefs zénètes et installa son immenso ar-mée sous les murs de Ceuta, ce que voyant, Bolog-guino préféra s'en aller combattre les Berghouatasur lesquels il remporta un grand succès, après avoir

tué leur chef. 11 so disposait à marcher contre Oua-

noudino de la famille des Béni Khazroun qui s'était

emparé do l'autorité à Sidjilmassa en 983, lorsquese sentant malade, il remonta vers Tlemcen et mourutdans le sud de cetto ville en mai 984. Son fils Man-sour lui succéda ot reçut l'investiluro du khalifo El

Aziz. Mansour donna le commandement de Tiaret àson oncle Aboul Bahar et celui d'Achir à son frèreItoueft.

Pendant le cours de ces événements, les émirs doSicile étaient restés les seuls maîtres do l'Ile; leurchef Aboul Kassem marcha vers 982, conlro l'empe-reur d'Allemagne Othon II qui, profitant de l'impuis-sanco des Grecs à la défendre, avait envahi l'Italieméridionale. Aboul Kassem infligea une sanglante dé-faite aux Allemands mais il perdit la vie pendant le

, LES IDRISSITES 49

combat. Il eut pour successeur son fils Djaber dont

l'élévation fut ratifiée par lo khalife El Aziz.En Espagno, le vizir El Mansour avait profilé de la

minorité du khalife pour accaparer le pouvoir et les

partisans du jeune Hicham avaient fomenté une ré-

volte; Ghaleb qui s'était misa la této do ce mouvementtrouva la mort dans une émeute. El Mausour demeura

alors seul mailro du pouvoir et fit mourir Djafar ben

Hamdoun dont la fidélité était dovenue douteuse(983).Entre temps, El Hassan ben Guennoun revenu d'Egyptemuni d'une recommandation pour lo gouverneur,avait obtenu uno armée de Senhadja avec laquolle il

avait pénétré en Maghreb et conclu avec l'ifrenile

Yeddou ben Yala, uno alliance conlro les Ommiades.En apprenant ces événements, le vizir El Mansour

envoya en Afriquo uno armée commandée par soncousin Askeladja qui marcha avec des contingentsMeghraoua contre El Hassan. Le princo idrissite aban-donné par les Béni Ifreno, so rendit à Askeladja sous

promesso d'avoir la vio sauve et fut envoyé au vizirEl Mansour qui le fit mettre à mort ; mais Askeladja

ayant publiquement blâmé col acte subit le même

sort (985). Tous les descendants d'Idris furent en-

suito exilés par El Mansour qui nomma Hassan benAhmed Selmi gouverneur du Maghreb, avec missionde s'appuyer sur los princes Béni Khazer des Me-

ghraoua, contre les Boni Ifreno. Arrivé à Foz en 986,le nouveau gouverneur rétablit l'ordre et comblad'honneurs Ziri ben Atïa le chef dos Meghraoua.

Les Kelama qui avaient été les serviteurs dévouésdes Fatimites, no voyaient pas sans jalousie les hon-neurs et les emplois aller aux Senhadja et un grandnombro d'entro eux fixés en Egypte avec El Moëzz,obtinrent du khalife l'envoi en Ifrikïa d'un agent se-cret nommé Aboul Fahem ben Nasraouïa qui avait pour

4

50 HISTOIRE DU MAOHREB

mission de recueillir des renseignements ; or cet en-

voyé prêcha la révolte aux Ketama et battit monnaieen son propre nom (987). A ce moment même El Man-sour fils de Bologguine recevait du khalife l'ordre deno faire aucune opposition aux actes d'Aboul Fa h cm.El Mansour indigné alla s'emparer de Mila, saccageales villages des Ketama, battit Aboul Fahem près deSélif et l'ayant fait prisonnier, le fit périr dans les

supplices sous les yeux des envoyés du khalife (988).L'année suivante il poursuivit jusqu'à Tiaret son on-cle Aboul Bahar qui s'était déclaré contre lui et qu'ilcontraignit à se réfugier chez les Meghraoua. El Man-sour laissa comme gouverneur à Tiaret son frèreItoueft et nomma, au commandement de Tobna, Saïdben Khazroun.

En 991, Yeddou ben Yala chef des Béni Ifrene, à

qui les Ommiades opposaient Ziri ben Atïa chef des

Meghraoua, leva l'étendard de la révolte; le gouver-neur Hassan Selmi marcha contre lui avec des contin-

gents meghraoua, mais il fut mis en déroute et tué aucours d'un combat. Profitant de son succès, Yeddou

attaqua Fez qu'il emporta d'assaut. Le vizir El Man-sour nomma alors Ziri gouverneur du Maghreb, lui

enjoignant de reprendre Fez. Aboul Bahar en révoltecontre son neveu se joignit à Ziri qui réunissait ses

contingents et tous deux, après des alternatives de

succès et do revers, finirent par réduire Yeddou à

l'impuissance et à s'emparer do Fez. Aboul Bahar

ayant ensuite réussi à faire passer tout le pays quis'étend des monts Ouencheris à Oran sous l'autorité

ommiade, le vizir El Mansour lui donna le comman-

dement du Maghreb central et à Ziri celui du Magh-reb extrême.

Cependant l'aecorc* ayant cessé d'exister entre Ziri

et Aboul Bahar, celui-ci se réfugia à Kairouan chez

1LES IDRISSITES 51

son neveu avec qui il s'était reconcilié et Ziri en pro-fita pour s'emparer de Tlemcen et de Tiaret, ce quile rendit maître des deux Maghreb. Sur ces entrefai-

tes, Yeddou ben Yala était mort et Hammama son

petit-fils avait emmené les débris des Béni ifrene entrele Tadla et Salé où ils se fixèrent.

En 994, Ziri jugea utile de fonder la ville d'Oudjdaoù il s'installa avec sa famille et ses trésors et qu'ilprit comme capitale, de préférence à Fez. El Mansourétant mort à Kairouan en mars 996, son fils Badis luisuccéda sous le nom d'Abou Mennad Nacer Eddoula etdonna les plus hauts commandements à ses deux onclesHammad et Itoueft. Le khalifo fatimite El Aziz mou-rut six mois après et eut pour successeur son (ils ElHakem Biamrallah encore enfant, que les Ketama

proclamèrent sous la tutelle d'un des leurs nomméHassan ben Amar.

En Sicile, l'émir kelbito Djaber avait été déposépar le khalife fatimite à la suite de ses débauches et

remplacé par Djafer ben Abdallah. Celui-ci, mort en

986, fut remplacé par son frère Abdallah qui gouvernaavec tant de sagesse qu'il rendit la Sicile prospère etflorissante. Les Bysantins avaient repris aux Musul-mans la Pou il le et la Calabre, mais leurs exactions

poussèrent les habitants à demander à plusieurs re-

prises l'aide des Musulmans.En Espagne, la mère de Hicham II avait entraîné

Ziri ben Atïa dans une tentative destinée à rendre au

jeune prince le pouvoir accaparé par le vizir El Man-sour ben Abou Amir. Le vizir triompha grâce à son

énergie et supprima les subsides servis à Ziri ; enmême temps il constitua une armée de berbères Béni

Khazer, Miknassa, Azdadja et Béni BerzaI, dont ildonna le commandement à l'affranchi Ouadah pouraller opérer en Maghreb contre Ziri (996). Après quel-

52 HISTOIRE DU MAGHREB

ques mois de rencontres sans importance, le généralommiade surprit lo camp ennemi près d'Arzila, puis

s'empara de ce port et de la ville de Pfokour. Ziri quis'était réfugié dans l'intériour, reparut et força Oua-

dah à battre en retraite. Lo visir El Mansour envoyaalors do nouvelles troupes en Maghreb sous le com-

mandement de son filsAbdelmalok El Modaffer et vint

lui même à Algésiras pour suivre les événements. La

rencontre des deux armées eut lieu au sud do Tanger,en octobre 998; le combat fut longtemps indécis, puisles Ommiados parurent plier sous l'attaque énergiquedes nombreux contingents do Ziri, lorsque le chef ber-

bère fui blessé d'un coup de lance. Abdelmalek ayantalors remarqué un certain désordre dans les rangsdes Meghraoua, entraîna sc3 troupes, mit les flerbè-

. rcs en déroute et les dispersa dans toutes les direc-

tions. Ziri blessé avait été emmené à Fez, mais il dut

gagner le désert avec sa famille

Quand le vizir El Mansour apprit ce succès qui ren-

dait lo Maghreb aux Ommiades, il ordonna des réjouis-sances publiques, donna à son fils Abdolmalek lo gou-vernement du Maghreb, infligea aux rebelles une forto

contribution de guerro ot nomma au gouvernement

deSidjilmassa évacuée par les Boni Khazroun, un offi-

cier nommé Hamid bon Yazel.

Ziri ben Atïa étant guéri de ses blessures, réunit

autour do lui les Boni Khazroun et autres tribus dé-

possédées de leurs territoires, mais n'osant atlaquorles Ommiades, il onvahit lo pays des Senhadja, battit

Hammad el Itoueft et vint assiéger ce dernier dans

Tiaret. A la même époque Maksen et Zaoui, les oncles

de Badis, se mirent en révolto contre sou autorité et

furent imités par le zenalien Felfoul ben Khazroun

gouverneur de Tobna; Hammad, Itoueft et Aboul fia-

har lui restèrent fidèles. Après avoir débloqué Tiaret

LES IDRISSITES 53

en 999, Badis dut accourir en Ifrikïa contro Felfoul ;Ziri en profita pour s'emparer do Tiaret, do Msila, de

la vallée du Chélif, de Ténès et d'Oran et, dans toutesces villes ainsi qu'à Tlemcen, il fil proclamer Hicham II

et son vizir à qui il rendit hommage. Ce furent les

oncles do Badis recueillis par Ziri qui portèrent son

message en Espagne (1000). El Mansour lui donnale commandement des provinces conquises dans le

Maghreb central, rappela Abdelmalek El Modaffer,nomma Ouadah gouverneur en résidence à Fez et au-torisa les Boni Ouanoudine de la famille des Béni Khaz-roun à rentrer à Sidjilmassa.

Felfoul ben Khazroun étant allé assiéger Baghaïa,demanda du secours au khalife fatimite Ce princo lui

envoya Yahya ben Hamdoun réfugié en Egypte de-

puis la mort de son frère Djafcr, mais ses troupes ne

purent traverser le territoire do Barka où la tribuhilalienne des Boni Korra s'était établie. Felfoul rejetévers l'ouest fut rejoint par Makscn l'oncle rebelle deBadis et tous deux, après avoir attaqué Tebessa sans

succès, restèrent seuls, les autres frères de Maksen

s'étant réfugiés auprès de Ziri.En l'an 1001, Ziri ben Atïa qui faisait le siège d'A-

chir, mourut sous les murs de celle place et out poursuccesseur son fils El Moëzz. Hammad l'oncle du gou-verneur senhadjien, qui venait de remporter des succès

contre Makscn cl ses fils, dégagea Achir el reprit le

Hamza ainsi que Msila. Il détruisit plusieurs villes re-belles dont il emmena les habitants pour peupler la ville

forte qu'il fonda dans les montagnes au nord de Msilaet qui reçut le nom de Kalaa des Bcni Hammad. Quantau gouverneur Badis, il avait refoulé dans le désert l'an-

cien commandant de Tobna, Felfoul ben Khazroun quiso réfugia à Tripoli. Les habitants l'accueillirent avec

enthousiasme el il fut rejoint par des Meghraoua.

54 HISTOIRE DU MAGHREB

En août de l'année 1002, mourut en Espagne lo

célèbre vizir El Mansour ben Abou Amir; par son éner-

gie et son activité il avait étendu les frontières des

Etats musulmans qui comptaient trois capitales: Léon,

Pampclunc ot Barcelone. Son fils Abdelmalek El Mo-daffer qui lui succéda, rappela Ouadah de Foz envoyaà El Moëzz fils de Ziri l'invesliturodu commandementdu Maghreb, avec Fez pour capitale et maintint Sidjil-massa sous l'autorité d'Ouanoudino ben Khazroun.

Comme son père, El Modaffer se réserva l'exercicedu pouvoir el il avait réussi à rétablir l'ordre et la

paix dans l'empire lorsqu'il mourut subitement en l'an

1008. Son frère Abderrahmane, né d'El Mansour ot

d'une princesse chrétienne de Navarre ou de Caslilleet surnommé Sanchol, prétendit se faire proclamerhéritier présomptif du trône et déchaîna la guerrecivile. Un arrière polit fils d'Abdorrahmane III nomméMohammed vint à la tête des mutins assiéger lo pa-lais et, ayant contraint Hicham II & abdiquer, se fit

proclamer sous le nom d'El Mchdi Billah. Sanchol mar-cha contre lui avec dm contingents berbères, mais ilfut pris et supplicié à Gordoue en l'an 1009. Un petitfils d'Abdcrrahmane III nommé Hicitam, soutenu parles Berbères, vint attaquer El Mchdi qui le battit avecl'aide des Cordouans et le fil décapiter. C'est alors queZaoui, l'oncle du gouverneur senhadjien Badis, quis'était réfugié en Espagne, rallia los Berbères, battitlas Cordouans et fit proclamer Soloïmane neveu deHicham sous lo nom d'El Mostaïn Billah. Tous deuxobtinrent le secours de Sancho comte de Castillo; ils

marchèrent avec lui contre Cordoue en 1009 et bat-

tirent Ouadah. El Mchdi sortit à leur rencontre, mais

fut battu à son tour, cl Berbères et Castillans entrè-rent dans Cordoue qu'ils mirent à feu et à sang. KlMehdi s'était réfugié à Tolèdo et Ouadah négociait uno

LES IDRISSITES 55

alliance avec les comtes de Barcelone ot d'Urgel, tan-dis qu'El Mostaïn se voyait abandonné des Castillansà qui il no pouvait payer lours services. Ouadah avec

une armée de Catalans commandée par les comtes

Raymond de Barcelone et Ermcngaud d'Urgel, joignitEl Mehdi à Tolède et le khalifo, à la tête de ces forces,alla batlro El Mostaïn el reprendro Cordoue (1010).Il poursuivit les Berbères qui so retiraient vers le sud,mais son armée fut anéantie dans un combat et lessurvivants chrétiens allèrent saccager Cordoue Quantà El Mehdi il était, peu après, massacré par des offi-

ciers slaves à son service qui, avec la complicité d'un

des leurs le général Ouadah, rétablirent Hicham IL

Cependant les Berbères victorieux se tenaient danslo sud avec El Mostaïn. Ouadah devenu vizir de Hi-

cham II, dans l'impossibilité de les réduire, fut con-

traint do signer avec los Chrétiens, un traité qui leur

rendait les places conquises par El Mansour. Les Cas-

tillans reprirent bien ces places, mais n'intervinrenten aucune façon, do sorte que les Berbères purent

assiéger Cordouo. Ouadah fut mis à mort en 10H pardes soldats révoltés et en avril 1013, les Berbèresentrèrent à Cordoue où ils se livrèrent aux plus hor-

ribles cruautés. El Mostaïn arracha une nouvelle ab-

dication à Hicham II el resta maître du pouvoir. A la

suite de ces événements, les généraux slaves se trou-

vaient les maîtres des grandes villes de l'est, et les

chefs berbères jouissaient d'une indépendance com-

plète dans les fiefs et les provinces qu'ils tenaient dos

Amirites; quant aux quelques familles arabes qui

disposaient encore d'une certaine puissance, elles

n'obéissaient plus au khalife.

En Afrique, Oucrrou ben Khazroun avait succédé

à son frère Felfoul à la tête du royaume meghrarouiende Tripoli. De son côté Hammad s'était érigé en roi

56 HISTOIRE DU MAGHREB

indépendant & la Kalaa et étendait son commande-

ment sur le Zab, Conslantine el Achir.Des Berbères chrétiens furent installés à la Kalaa

où ils bénéficiaient do privilèges pour l'exercice doleur culte et eurent un évoque nommé par Gré-

goire VII.Invité à la soumission par son neveu Badis, Hammad

se déclara indépendant, répudia les Fatimites et leur

doctrine et proclama les Abbassides et le culte son-nito (1014). Il partit ensuite avec des Senhadja cl desZénètes et s'empara de Béja ; Badis à la tèle doses trou-

pes le battit, entra dans Achir et, avec l'aide de Yedder

fils do Lokmane le chef des Bcni Toudjine, le battit uneseconde fois, dans la vallée du Chélif et alla faire le siègede la Kalaa où il l'avait contraint dose réfugier. Badis

étant mort subitement, la place fut débloquée (1016).El Moëzz fils de Badis proclamé à sa place, fut investi

par le khalife fatimite En 1017, Hammad obtint do

son neveu El Moëzz un traité de paix qui lui donnait le

gouvernement du Zab, du territoire des Senhadja avec

Tobna, Msila, Achir, Tiaret cl co qu'il pourrait con-

quérir à l'ouest de ces pays. El Kaïd fils de Hammad,

reçut lui même un commandement,El Mostaïn avait conquis le pouvoir avec l'aide

des Chrétiens cl des Berbères mais n'avait pas la con-

fiance de ces dorniers qui étaient dévoués à leurs seuls

chefs, en particulier le senhadjien Zaoui, gouverneurde Grenade, et l'idrissile Ali ben Hammoud, comman-dant do Tanger. Quant aux Slaves, tous partisansde Hicham II, ils conclurent une alliance avec Ali

bon Hammoud en vertu de laquelle il vint les rejoin-dre accompagné do son frèro Kassem gouverneur

d'Algésiras; Zaoui s'étant déclaré pour Ali ben Ham-

moud, tous marchèrent contre Cordoue où ils entrè-rent en juillet 1016. El Mostaïn et les membres de sa

LES IDRISSITES 57

famille furent tués et la mort de Hicham ayant été

confirmée, Ali ben Hammoud fut proclamé khalifeC'est ainsi que finit avec El Mostaïn la dynastie om-

miade qui régnait on Espagne depuis trois siècles.

Lo chef des Slaves, Kheïranc, qui avait appelé Ali

ben Hammoud en Espagne, n'ayant pu obtenir do luilo rôle do promicr ministre qu'il ambitionnait, en-

traîna tes Slaves el les Andalous dans une conspira-tion qui se proposait de porter au pouvoir un petit-filsd'Abderrahmanc III. Le gouverneur de Saragosse,Mondhir et son allié Raymond comte de Barceloneréunirent leurs forces et marchèrent en 1017 contrelo khalife. Ali triompha avec l'appui des Berbères,mais il se rendit impopulaire par la tyrannie que ces

Berbères faisaient peser sur le pays et il périt assa-ssiné par trois Slaves en avril 1018.

Ali laissait un frère nommé Kassem ot deux filsdont l'un Yahya était gouverneur do Coûta; c'est sonfrère Kassem qui fut proclamé par les Berbères. Kheï-

ranc et Mondhir de leur côté, élurent le petit-fils don-nasse r sous le nom d'Abdcrrahmanc IV El Morladha.Ce prince ayant été assassiné, Kassem se réconciliaavec Kheïranc et les chefs slaves et andalous à qui ildonna des villes et des provinces à commander (1020).Zaoui abandonna à celte époque le gouvernement dela province fie Grenade à son neveu Habbous et re-tourna à Kairouan où son autre neveu El Moëzz l'ac-cueillit honorablement.

Yahya fils d'Ali bon Hammoud se révolta contre sononcle el, soutenu par les Berbères el les Slaves, il mar-cha contre Cordoue où il entra en 1021; il supplantaKassem qui réussit à remonter sur le trôno en 1023,Cette guerre des Idrissites s'étendit au Maghreb oùl'un des leurs nommé Idris, aidé do Yahya, s'emparade Tanger. Une deuxième fois Yahya détrôna Kassem,

58 HISTOIRE DU MAGHREB

mais il établit sa résidence à Malaga et les Cordouansen profitèrent pour élire à sa place l'ommiado Abdcr-rahmano V sous lo nom d'El Mosladhir. Un mou-vement populaire lo renversa et mit à sa place ElMoktafa. Cependant, l'anarchie persistant, les Cor-douans rappelèrent Yahya.Enfin quelques mois après,un nouveau souverain ommiade fut proclamé sous lenom de Hicham III.

A Sidjilmassa, les Boni Khazroun s'étaient dé*

Tés

indépendants; El Moëzz, fils de Ziri ben Alia chef des

Meghraoua, qui marcha contre eux fut battu et dut

regagner Fez (1016). La guerre se poursuivit dès lorsentre les Meghraoua de Fez et ceux de Sidjilmassa ;Ouanoudino, le chef de ces derniers, réussit à soumet-tre la vallée de la Molouïa et à occuper Sefrou. El

Moëzz fils de Ziri mourut en 1026 et son cousin Ha-mama qui le remplaça obtint quelques succès sur les

Meghraoua de Sidjilmassa.A Tlemcen, les Boni Ifrene qui n'étaient pas passés

en Espagne, se réunirent autour des descendants deYeddou ben Yala, attaquèrent sans succès les Meghra-oua de Fez et, avec leur chef Tcmim ben Yala allèrent

s'emparer de Salé et combattre les Bcrghouala. En

Ifrikîa la puissance acquise par Hammad avait di-

minué d'autant celle du gouverneur El Moëzz benBadis qui en était réduit à tourner son activité contre

les Boni Khazroun de Tripoli. Ouerrou frère de Felfoulétait mort en 1015; son fils Khalifa mena les Zé-

nètes sur les territoires de Gahès et de Tripoli, péné-tra dans celle dernière ville et en massacra les habi-

tants Senhadja (1026).El Moëzz ben Badis avait abandonné la doctrine

chiite pour celle doMalck el poursuivait avec une toile

rigueur les Chiites de Gabès et do Tripoli que la plu*

part avaient cherché un refuge en Sicile el en Orient.

LES IDRISSITES 59

C'ost en vain quo lo khalifo El Hakem tenta de rame-ner El Moëzz au chiisme ; Khalifa ben Oucrrou do Tri-

poli en profila pour obtenir du khalifo lo titre docommandant do la Tripolilaino. Hammad mourut en1028 à la Kalaa; son fils El Kaïd qui lui succéda,confia les grands commandements à ses frères.

Tandis que les Meghraoua régnaient à Fez dans unesituation prospère et florissante, les Bcni Ifrene me-naient la guerre contre les Berghouata avec succès et

augmentaient ainsi leur puissanco, si bien qu'ils réus-

sirent, aidés d'autres Zénètes, à mettre le siège devantFez. Après un combat acharné où les Meghraoua éprou-vèrent de grandes pertes, les Boni Ifrene entrèrentdans la vilto qu'ils saccagèrent (1033). A la suite docet échec, Hamama se réfugia à Oudjda. En 1038, il

put reprendre sa capitale sur les Beiii Ifrene qui se re-trancheront à Chella avec leur chef Tcmim. En 1039,il pénétra avec une armée zénatienne sur le territoiredes Senhadja ; El Kaïd ayant réussi à semer la désu-nion parmi ses troupes, Hamama dut signer la paixet revenir à Fez où il mourut en 1010.

En Sicilo, les emirs kelbites reconnaissaient la su-

prématie du khalife fatimite, mais gouvernaient dansuno indépendance complète qui leur avait permis do

développer la prospérité do leur territoire et de se li-vrer à la culture des lottres et des arts. En 1009,leurs troupes avaient pris Cousen/.a,puis avaient dû,en 1015, abandonner le siègo do Salcrno devant desforces chrétiennes rovenant do Tcrro sainte. YousscfEl Kclhi malade, légua le pouvoir à son fils Djafcr quifut investi par lo khalifo fatimite El Hakem. Ali frèredo Djafcr, appuyé par les Berbères, so mit en état de

révolte, mais il fut vaincu et tué et ses partisans ber-bères expulsés de Sicile Hassan de Baghaïa ministrede Djafer provoqua par ses abus une révolte générale

60 HISTOIRE DU MAOHREB

qui éclata en 1019; l'émir fut déporté et remplacépar son frère Ahmed El Akhal.

Le nouveau gouverneur entreprit deux expéditionsen Ilalioqui furent repoussées par les troupes de l'em-

pereur Basile II ; ce succès permit aux Chrétiens dochasser les Musulmans de la Calabre et leurs troupesse disposaient à passer en Sicile en 1025, lorsque l'em-

pereur mourut. El Moëzz envoya au secours d'AhmedEl Akhal une flotte qui so joignit à la sienne pour aller

ravager les côtes do l'Illyrie, des Iles de la Grèce otdo la Thrace Les Chrétiens prirent leur revanche en

opérant des descentes en Afrique et en pillant la villede fiônc Uno révolto ayant éclaté en Sicile, Ahmed ElAkhal signa avec l'empire une paix qui le plaçait sousla suzeraineté de Bysance Mais les rebelles s'adressè-rent à El Moëzz et il lour envoya son fils Abdallah

qui resta seul maître do l'Ile, après l'assassinat d'ElAkhal (1036).

C'est un peu avant celte époque, vers 1017, que lo

princo de Salerne ayant appelé les Normands à son

aide, un de leurs chefs aborda en Italie avec ses hom-mes. Le pape Benoit VIII les encouragea à combattreles Bysanlins qui se rendaient odieux par leurs exac-

tions, mais il fallut l'intervention de l'empereur al-lemand Henri II pour que les Normands puissenttriompher des Grecs. Après le départ de l'armée alle-

mande, les Normands s'allièrent à des compatriotesamenés de Coutances parTancrède de Hauteville cl sedivisèrent au service des princes de Salerne et de

Capoue qui se faisaient la guerre En 1036, uno nom-breuse armée bysantine s'adjoignit les Normands deSalerne et passa en Sicile où elle remporta de nom-breux succès sur les Musulmans. La désunion s'ét&nlmise alors entre les Chrétiens, les Normands retournè-rent en Italie et, avec l'aide des habitants, obligèrent

t LES IDRISSITES 61

les Bysanlins à rontrcr dans leur pays. Mais à leurtour les Musulmans sont divisés par des dissensions

intestines; Abdallah abandonné, so voit contraint dorentrer à Kairouan et de laisser la place à son rivalSimsam frèro d'Ahmed El Akhal. Colui-ci réussit à

expulser les Bysantins, mais l'Ile se divise en nom-breuses petites principautés avec des chefs d'originesdiverses.

En Italie, les Normands so taillent un beau domaineavec Amalfi comme capitale et Guillaume Bras de fer(ils de Tancrèdecomme chef. Ceprinco mourut en 1046et son plus jeune frère Robert Guiscard se constituaun corps de partisans avec lequel, grâce à ses talents,il remporta de grands avantages.

Irrités de ces succès, les princes italiens se coalisè-rent contre les Normands do Drogon qui occupaient laPouille, les surprirent en 1051 et les massacrèrent.Les Normands ayant tiré vengeance do celte trahison,le pape Léon marcha en personne contre eux en 1053.Les Normands battiront son armée et lo pape, fait pri-sonnier, consentit par traité à reconnaître aux vain-

queurs la propriété desterritoires qu'ils avaient conquisdans la Pouille et do ceux qu'ils pourraient y conquérir.

Kn 1050, les Chrétiens unissant leurs efforts réus-sirent à chasser les Musulmans de Sardaigne, quiobéissaient à des émirs d'Espagne Dans ce dernier

pays, les Cordouans après avoir déposé Hicham III, seconstitueront en république avec un conseil de nota-bles dirigé par un membre de la famille des Béni

Djahouar.Sévillc avait adopté lo même régime et obéis-sait aux Boni Abbad qui, en 1023, avaient chassé lesBerbères du hammoudite Kassem. En 1035, Moham-med ben Abbad qui personnifiait le parti arabo en facedu parti berbère, avait triomphé do l'idrissite Yahya.Mais cela ne supprimait pas la puissance du parti ber-

62 HISTOIRE DU MAGHREB

bèro qui dominait dans tout le midi do l'Espagne;quant aux Idrissites, ils vivaient à Malaga cl à Tanger

ayant commo vassaux les Zirites Senhadja de Grenade,les Bcni El Aftas de Badajoz, les chefs de Carmona, deMoron et do Ronda, tous indépendants.

A la mort de Habbous en 1038, son fils Badis quilui succéda à Grenade, était en lutte avec tous sesvoisins et principalement avec ses rivaux les Bcni Ab-

bad do Sévi Ile

Les Slaves dominaient dans l'est de l'Espagne ; l'und'enlro eux Zoheïr qui commandait à Alméria cl com-

battait le parti berbère, fut vaincu et lue par Badis en1038. L'Ommiade Abdelaziz de Valence en profila pour

s'emparer d'Almeria. Tolède était alors aux mainsdes BeniDhinnoun et les Arabes Boni Koud avaient Sa-

ragosso. Nombre d'autres chefs de moindre importance,se partageaient avec ceux-ci les débris de l'empirefondé en Espagne par les Ommiades.

En Afrique, la rupture étail dovenue complète entreEl Moëzz et son parent Et Kaïd du la Kalaa, qui étaitrevenu à la doctrine des Fatimites répudiée par son

père El Moëzz vint bloquer la Kalaa, mais dutse retirer, après avoir signé une trêve avec ElKaïd (1013).

Depuis longtemps lo gouverneur senhadjien ziritoEl Moëzz persécutait les Chiites; mais ce n'est qu'en1015 qu'il se sépara politiquement et religieusementdes Fatimites, pour proclamer l'autorité du khalifeabbasside et le rétablissement du rite sonnito. Les his-toriens rapportent que sur le conseil de son vizir, lekhalife fatimite El Moslancer se vengea de Pin fidélitéde son gouverneur en lançant sur le Maghreb les Ara-bes hilaliens.

Issus do Moder et formés des Boni Ililal cl desBcni Soleïm, ces Arabes s'étaient établis, à la chute

i LES IDRISSITES 63

des Ommiades, dans l'Arabie septentrionale où ilsse livraient aux pires brigandages. Après s'être asso-ciés aux Carmatos, ils les suivirent en Syrie d'où ilsfurent transportés dans la hauto Egypte par le kha-life fatimite El Aziz, vers la fin du xesiècle. Cantonnéssur la rive droite du Nil, dans un espaco restreint,les Hilaliens ne vécurent plus que de brigandages etdésolèrent le pays par leurs excès.

A l'époque de la défection politique et religieuse d'ElMoëzz, il y avait près d'un demi-siècle quo le gouver-nement fatimite cherchait en vain les moyens de met-tre un frein aux désordres et aux déprédations desHilaliens. En leur donnant licence d'envahir l'Ifrikïa,le khalife, du môme coup en débarrassait l'Egypteet tirait vengeance de l'infidélité d'El Moëzz. Déjà lesBéni Korra occupaient lo territoire voisin de Barka etles autros tribus se prêtèrent d'autant mieux au désirdu khalife que Mouncs ben Yahya des Riah avait été

désigné par lui comme gouverneur de Kairouan, Has-san ben Scrhane de la même tribu comme gouverneurdo Constanlino et quo les Zoghba avaient obtenu leterritoire de Tripoli et do Gabès. On trouve entre lesdifférentes évaluations de cette population proposéespar les auteurs, des écarts considérables allant de200.000 à un million de personnes; les éléments de

précision manquent, mais il est probable que la véritédoit so trouver entre ces deux extrêmes.

Les Houara et les Louata laissèrent passer l'inva-sion hilalienno et quand elle fut aux limites de sa pro-vince, El Moëzz conclut avec Mouncs chef des Riah,un traité d'alliance scellé par le mariage do celui-ciavec une fille du prince senhadjien et qui ouvrait l'ac-cès de la Tunisie aux Arabes. Tous les Riah suivis des

Zoghba cl Djochem envahirent et saccagèrent le suddo la Tunisie où ils se maintinrent, tandis quo les Ma-

64 HISTOIRE DU MAGHREB

kil et Athbedj se dirigeaient vers l'Ouest par le sud du

mont Aurès. A l'arriére se trouvaient les Soleîm quiélurent domicile sur le tcrritoiro de Barka et de la

TripolitaineEl Moëzz ne pouvant obtenir l'exécution du traité

signé avec l'émir des Riah, résolut de combattre les

Arabes et obtint l'aide du hammadite El Kaïd et d'El

Montassar de Tripoli. Ayant ainsi réuni 30.000 hom-

mes, il marcha contre les envahisseurs réunis sur le

plateau de Haïdarane près do Gabès. La lutte fut

acharnée de part et d'autre, mais les Arabes de Kai-

rouan ayant lâché pied pour se ranger du côté des

Hilaliens, les Zénètes de Tripoli abandonnèrent le

combat que les Senhadja supportèrent seuls. Ils se

firent décimer et El Moëzz dut se retirer entouré de

sa seule garde noire (1053).

Après ce succès, les Arabes dévastèrent tout le nord

de la Tunisie, chassant les Berbères qui se retiraient

dans les montagnes et Mounes vint assiéger Kairouan.

El Moëzz ne pouvant soutenir la défense de sa capitale,fut contraint de l'évacuer et se réfugia avec ses trou-

pes à Mehdia. Après son départ, Kairouan fut pillée et

saccagée par les Hilaliens. De son côté, El Montassar

ben Khazroun après avoir lutté sans succès, signaavec les Arabes un accord qui ne lui laissait que

Tripoli et sa banlieue.

A cette époque le royaume des Hammadites compre-nait le Zab avec Biskra comme chef lieu, les villes de

Tobna, Msila, Constantine, Alger et les contrées ma-

ritimes jusqu'au méridien de Tiaret. El Kaïd était

mort en 1054 et avait eu pour successeur son neveu

Bologguine qui, dans la lutte contre les Arabes, mon-

tra quelque valeur. Alliés aux Béni Yala de Tlemcen,les Zénètes Ouassino luttèrent do leur côté contre les,envahisseurs, mais ils furent refoulés vers l'Ouest et

LES IDRISSITES 65

ne purent empêcher les Athbedj d'occuper le Zab et lesMakil les hauts-plateaux.

L'élément arabe, antérieurement à l'invasion hila-

lienne, ne s'était présenté en Bcrbèrie qu'à l'état deforce militaire ayant en vue la conquête du sol et laconversion de ses habitants à l'islam. CesArabes de la

conquête étaient des guerriers en nombre infime com-

parativement à celui des populations autochtones et,au surplus, ils s'étaient répartis sur toute la surfacedu Maghreb ot de l'Espagne pour y exercer le com-mandement. Eux et leurs partisans indigènes ne pou-vaient avoir, par suite, qu'une influence éloignéesur les masses profondes du peuple berbère.

Les Hilaliens au contraire, constituent une branchenotable de la race arabe qui, avec tous ses élémentsde vie sociale, s'implante en Afrique septentrionale,

y déplace ses campements parmi les habitants des

campagnes ouvertes et ne s'arrête qu'au pied des mon-

tagnes inaccessibles où la race berbère a, depuis des

siècles, accroché son foyer et maintenu son autonomie.Le flot hilalien se trouva fixé définitivement lorsque

le gros des tribus eut atteint le méridien d'Alger.Quelques rameaux détachés s'avancèrent vers le

Sahara occidental à travers les déserts du sud qui neleur opposaient aucune barrière et, plus au nord, ils

occupèrent le djebel Rached. L'élan des Arabes semble

alors paralysé, soit par la résistance qu'ont opposée les

Berbères zénètes et les princes hammadites, soit parle fractionnement des tribus depuis l'entrée en Ifrikïa

ou par le mouvement qui portait les Almoravides en

sens contraire, du Maghreb extrême vers le Maghrebcentral, soit enfin par toutes ces causes réunies. Dès

lors, c'est par une lente infiltration que se poursuivra

l'expansion des Hilaliens en Bcrbèrie

Les Arabes de l'invasion n'apportaient avec eux ni6

66 HISTOIRE DU MAGHREB

sens politiquo, ni osprit national ; leurs tribus, sans

cohésion, étaient toujours animées de cette passionpour l'intrigue et le pillage par laquelle elles s'étaient

signalées au cours de leur exode de l'Arabie en Syrieavec les sectaires Carmates et qui avait motivé leur

déportation par mesure politique, dans la vallée duNil d'abord et enfin on Libye. En effet, ils se divisentau service des partis berbères en lutte les uns contreles autres, épousent toutes les querelles et dispersentleurs forces. Mais celte dispersion même les mêle aux

familles indigènes au milieu desquelles elles apportentl'influence de leur languo, de leur religion et de leursmoeurs. Sur quelques points où les Indigènes demeu-

rent prépondérants par lo nombre, quelques familles

arabes se berbérisent, mais, en général, principale-ment danz les plaines do la Tripolitaino, de PIfrikïa

et du Maghreb central, la pénétration des Hilaliens

et leur contact font qu'un grand nombre do tribus

berbères s'arabisent entièrement.

Dans certains cas, il y eut juxtaposition des deux

races; c'est ainsi que les Berbères de l'Atlas et du

Sahara conservèrent, avec leur autonomie, leur lan-

gue et leurs vieilles coutumes, tandis que leurs voi-

sins Arabes les plus immédiats ne pouvant les entamer

par le nombre ni par la force, gardèrent égalementleur unité.

Les premières tribus hilaliennes qui franchirent les

limites du Maghreb extrême, y furent transportéesvers 1188 par le sultan almohade Abou Yakoub Youssef

El Mansour afin d'en purger la parlio orientale de son

immense empire où elles entretenaient des troubles

graves et pour les utiliser dans les guerres d'Espagne;

puis, ce furent, dans les commencements du xiit* siè-

cle, les Zénètes Béni Abdelouad qui amenèrent leurs

alliés Zoghba de la vallée du Chélif dans l'est et le

LES IDUSSITES 67

sud do Tlemcen, sur des territoires concédés par les

Almohades à ces Zénètes, en récompense de leurs

services. Quand les Abdelouadites devinrent plus tard

maîtres de Tlemcen, leur alliés hilaliens atteignirentles bords de la Molouïa. Enfin, vers 1677-78, le sultan

(Malien Moulay Ismaïl qui s'était allié par le mariageà des Arabes Makil du Sahara, en amena du Sous

jusqu'à Marrakech et Fez, tandis qu'il en transportaitd'autres des frontières du Maghreb central dans l'in-

térieur du pays, pour en constituer uno force militaire

ou guich à opposer aux Berbères de l'Atlas.

Les causes politiques et militaires de ce déplace-ment systématique des Arabes hilaliens et do leur ré-

partition dans certaines plaines du Maroc où on les

retrouve encore avec leurs anciens noms, expliquent

pourquoi la race berbère s'est conservée ici plus com-

pacte et plus homogèno que dans le reste de l'Afrique

septentrionale.

Principales tribus arabes lUtaliennes.

Béni Hllal

lo ATHIEDJ. — Doreîd. 2« Diocueu. — Kblot.

Garfa. Sofiane.

Amour. Béni Djaber.Mehaïa. Hareth.

Melarfa. Oulad Mothft.

Ilanancha. 3« RIAH. — Douaouida.

Oclad Djerir. Menakcha.

Oulad Djelal. Amer.

Braz. Mekhadma.

68 HISTOIRE DU MAGHREB

Benl Hllal (suite)

4° MAKIL. — Taaltja. ZOOHBA. — Djoutha.Bout Obeïd Allab. Hassassna.

Djaouna. Habra.

Ghossct. Attaf.

Rokaïlal, Khacbna.• Doui Hassane. Bcni Moussa.

Clifibanatte. Djouab.Hosseïne. * Hamïane.

Ahlaf. Djendcl.5* ZOOHBA. — Souetd. Amer.

Flilta. Sahari.

Sobeîb. Doui Ziane.Oulad Mimoun. Beni-Naîl.

Medjalier.

Soloïm

|e DEUHAD. — Hemartia. 2» OULAD AOLT. — Kaoub.

Mhamid. Mohelhel.Hariz. Oulad Bcllil.

Troud.Adouane.

Liste chronologique des gouverneurs aghtabites '.

Ibrahim ben El Airhlcb 860Aboul Abbas Abdallah I" 812Zi.idct Allah l«r 817

I. D'il pi*'* E. Mercier. Histoire de l'Afrique septentrionatê. Paris,K. Leroux, t. L p. 315, et Ibn Khaldoun, Hitt. des Berbères, vol. I,appendice II, p. 313 et s.

., LES IDRISSITES 69

Abou Eïkal El Aghleb 838Aboul Abbas Mohammed 811Abou Ibrahim Ahmed 856Ziadet Allah II A . . . . 863

Aboul Gharanik (Mohammed) 861

Ibrahim II ben Ahmed 875

Aboul Abbas Abdallah II 902

Ziadet Allah III 903

Chute de Ziadet Allah III 909

Liste chronologique des Fatimites d'Afrique '.

DaU d« l'tTlotmen!,

Obeïd Allah lo 'Mehdi janvier 910Aboul Kassem El Kaïm mars 931

Ismaïl El Mansour mai 916

El Moëzz Maad mars 953

Il so transporte en Egypte . . . décembre 972

Liste chronologique des premiers souverains

du Maghreb extrême 1.

Idris ben Abdallah ben Hassan ben El Hassan. 788-798

Idris ben Idris 803-828

Mohammed ben Idris * 828-8:15

Ali ben Mohammed ben Idris, dit llaïdara 4, 835-818

1. D'après E. Mercier, loc. cit., 1.1, p. 370.». Etablie d'après lo Raoud el Kirtas d'Abdel Ilalim. le Kllabel

istiqca d'Ennacirl et Ibn Khaldoun, toe. cit., vol. I. Introd. p. xxvet IXVI.

3. Etait comme son père Issu d'une mère berbère des Nefta.4. Issu d'une mère arabe et surnomme HaTdara comme AU bett

Abou Taleb; il est l'ancêtre des chéri fa du Djebel El Atam ou

70 HISTOIRE DU MAGHREB

Yahya I" ben Mohammed ben Idris .... 848- ?

Yahya II ben Yahya ben Mohammed ... ? - ?'

Ali ben Omar bon Idris ? - ?

Yahya III ben*El Kassem ben Idris, ditEl Aouam et El Djovthy

' 880-904

Yahya IV ben Idris ben Omar ben Idris . . 904-921El Hassan ben Mohammed ben El Kassem

ben Idris, dit El Haddjam 922-924

PRINCES MIKAASSIENS DB FEZ.

Moussa ben Abilâfia 925-939Ibrahim ben Moussa 939-961Abdallah ben Ibrahim 961-970Mohammed ben Abdallah 970-973El Kassem ben Mohammed 973- ?

PRINCESIDRISSITESDU RIFP *.

El Kassem ben Mohammed ben El Kassom,dit Guennoun ? -949

Aboul Aïche Ahmed ben El Kassem, dit El

Fadhel 950-954

El Hassan ben Guonnoun 960, il abdique en -974

reprend le pouvoir, 983, meurt en. * -985

Alamlyne, c'est-à-dire des enfants de Sid Abdesselam ben Mecbi-ehe el des ehérifs d'Ouazzane; ces derniers remontent k Yemlahben Meehlehe frère de Sid Abdesselam.

f. Ancêtre des ehérifs de Djoutha (village sur le 8ebou) onehérifs djouthtyne de Fez.

i, Qaand les cbérifs Idrissites perdirent le pouvoir temporel.Ils s'établirent chez lus Berbères qui reconnaissaient leur pouvoirspirituel. De leur descendance sont sortis : Moulay Abdesselamben Mechicho le grand saint du djebel El Alam, Sidl Yemlah an-cêtre des ehérifs d'Ouazzane, El Hafidh El Imrany des Imranyinede Fez et Aboul Hassan Ghadell fondateur du Chadelitme. C'est paireux que se répandit le mysticisme ou soufisme apporté d'Orient par

LES IDRISSITES 71

EMIRS MEGHRAOUA ALLIÉS DES OMMIADES.

Ziri ben Atia à Fez ......... . 991- 994à Oudjda qu'il fonde 994-998

El Moëzz fils do Ziri 1002-1026

Hamama à Fez (1" fois) 1026-1033l'émir Terni m des Béni Ifreno à Fez. . . 1033-1038Hamama (2e fois) 1038-1010Dounas ben Hamama 1040-1060El Fetouh ben Dounas ' 1060-1064

Les Almoravides à Fez 1064

Liste chronologique des Khalifes d'Espagne.

Abderrahmane I" Ibn Moaouïa ben Hi-cham. . 756- 788

Hicham Ier.. 788- 796El Hakom I" 796- 822

Abderrahmane II El Mansour 822- 852

Mohammed ben Abderrahmane. .... 852- 886

Mondhir ben Mohammed 886- 888

Abdallah ben Mohammed 888- 912

Abderrahmane III Ennasser 912- 961

El Hakem II 961- 976

Hicham II 976-1608

Mohammed El Mehdi 1008-1010

Hicham III 10101013

Solcïmane El Mostain Billah 1013-1016

Cheikh Choalb Abou Medicne de Hôville, enterré à Tlemcen, quiavait étudié les doctrines d'Aboul Kassem Et DjoneTdi arec SidiAbdetkader El Djilany de Baghdad. V. G. Salmon. Archives maro-caine*, vol. L p. 425 et s. et If, p. 3 et s.

I. Construisit la porte de Fez qui a conservé son nom.

ANNEXE AU CHAPITRE I

Tableau synehroniqne des faits principaux depuis la fondation de 1* dynastie Idrissite»

jusqu'à l'avènement des Fatimites.

DATES MAGHREB EXTRÊME MAGHREB CENTRAL IFRIEIA ESPAGNE ILES DE LA.MEDITERRANEE ORIENT

«87-Soi Idris ben Abdallah Idris enlevé Tlera- Ibrahim El-Agh- Abderrahnin ne

fugitif d'Arabie cen aux Kharedjites leb fond© «a c>« meurt à Cordoue.s*i;>*t»lle à Oulili. Béni Ifrene. pitale de K*ar El «on tlls Hicham

Kediin («01). lui succède.

803-820 Idris Il ost iro* Idris 11 reçoit la *ou Révolte du Rlbadbclamé par les Ber- mission des Béni de Cordoue (S14-bercs; il foude Fez Ifrene de Tlemcen SI?),on $08. et des Meghraou<

de Mascara.

S28-83t Mort d'Idris il. par- LosarraéesdeZia . Conquête de la Sicile (831).tage de l'Empire *n- det Allah s'em-tre ses tlls; il n'y a parent de la Si-

plus comme Khared- cile. Embellisse*

jite* que los Mlk- ment d>- Kai*na»s.t de la Mou- rouan (838).louya et de Sidjil-massa.

J849 L'IdriMiteYihyaben Sou» Abderrah- Les Musulmans do Sicile

Ali embellit" Foi; roano II. la paix est appela par le» Chrétiensconatructio i de la rétablie ; son règne do Naples entrent «a Italie

mosquée lies Kara- est des plus bril- et tentent le siège de

oullne. lanta. Rome (849).

I860 Les Normands rava-

gent les eûtes d'Es*v

pag. >^et du Magh-reb W^.riétruisenlNokour.

{869*870Prise de Malte parles Mu- Ahmed ben Ton*sulmana (869-870). loua te rend in*

dépendait en

_ Egypte.878-880 Abdenvzzafc Khared* Prise de Svracuse par les

jite d'Espagne sou- Musulmans (878.)teveles.Uediou&aetentre à Fez. Yahya.llU-:e Kassem U batet s'vmpare du pou*voir.

890- 94 Yahya ben Idris ben Abou Abdallah en- Devant les pro- Omar ben IlafsounOmar règne a Fez. vo.vé de l'Imam des grès des Chiite» combat le khalife

Chiites proche le» lo Gouverneur Mondhir; l'em-Ketama. Ibrahim ae pire ommiade s»dl-

transporte à Tu. vise entre princesi nis (894). berbères et espa-

gnols.

'•Ho Les Rostcmides chas* Le Mehdi Obeïd* Le Mehdi est proclaméses >i« Tiaret par le Allah fond* a en Sicile ainsi que la doc*Mehdi ae réfugient Raccada le Kha* trine fatimite.dans l'Oued Righ et llfat des Fati-l* M'zab. mites.

91- ...*. Messala ben Habbous Abderrahmane III1<»miknasaiea gou* rétablit l'unité om-verne Tiaret pour miade avec le con-

I les Fatimites. cours des BerbèresI de Tanger.

ANNEXE AU CHAPITRE I (suite)

DATES MAGHREB EXTREME MAGHREB CENTRAL IFRIttA ESPAGNE ILES DE LA MEDITERRANEE ORIENT

»2ô- 26 Messala cou train t ibn Khazer chef des Obeïd Allah fonde Le khalife s'allie aux

Pidrisslte Yahya Meghraoua en ré* Mehdia et s'y Béni Khazer enne-

bea Idris à la sou* vol te contre les Fa* établit (926). mis des Fatimites

mission au Mehdi. tlmites bat Messala et enlève MeUlla

Moussa bon Abilâfia et commando jus- (926).gouverne an nom qu'à la Molouïa, se*ues Fatimites. parant les Miknassa

de Tiaret de ceuxde Fez.

»31- 47 Bea Abliafla aban-Los Miknassa de Tia-Le kharedjite Le khalife enlève El Ikhchid érlg<

abandonne les Fati* ret fidèles aux Fat! Abou Yaxid com- Ceuta aux Idrissites. en Egypte un<

mites et s'allie aux mites (931). Le sen- bat les Fatimi* vice-royauté in

Ommiades. Fonda* hadjien Ziri ben tes. Mort du dépendante,

tton de Mekaès. Mennad allié des Mehdi (934).Les Fatimites oecn* Fatimites fonde Abou Yazid as-

pent Fez et déta- Achir. siège Mehdia et

chent les Idrissites meurt de ses

des Ommiades. blessures (947).

950> 52 L'idrlsslte Aboul Aï* Les Béni Ifrene d'If- Les Fatimites rétablissent

che et les siens pas* kane et les Megb*leur autorité en Sicile et

sent aux Ommiades raoua de Tiaret pas* signent une trêve avec

qui font occuper sent aux Ommiades. l'empereur de Bysance

1 Fez. (952).

954- 59 Le général fatimite L'émir Ibn KhazerDjouher et Ziri ben dea Meghraoua re*Mennad reprennent tourne aux Fatlmi-Fez et Sidjilmassa tes.et soumettent lesIdrissites du RIS(959).

967- 71 Zlrt ben Mennad bat Djouher rétablit la Le khalife El Diouher rinéralles révoltés Benl paix entre Senhadja Moëzz signe la d'El Moezz entre

IfreneetMeghraoua et Meghraoua (968). paix aveo l'em- auaireetfonds

*\.w«™ÎL1?™ p?r#ur «Ph0CMl'Université d'El

rite fattmite (970). et envoie une Azhar (969).Il est tué par Djafer armée en Egypte

{ '

ben Hamdoun; aon (967).fils Bologguinechasse les révoltésZenata et soumetridrusite du RiffHassan ben Guen*noua (971).

>7S- 75 HaesenbenGuennoun Le khalife il- Les Carmatei

assiégé a Hadjar En* MoSzz donne.le prennent Da*nesserse rend aux commandement mas; u khslifs

Ommiades; il est de l'Ifrikïa.* Bo- El Moezz se

transporté en Es- logguine fils de transporte an

pa«n«. Ztrt bea Men- Caire et y meurtnad. «Q 972,

*

>79-984Bologguine s'empare Mansour fils de Bo- Le vizir El Mansour L'emir de Sicile Djaber est4* *•« et poursuit logguine doaae Tia- envole une armée a investi par le khalife Elles Meghraoua 4 ret* son oncle Aboul Cents contre Bolog- Azlz (982).Ceuta; sa mort(984). Bahar. Achir i son guine qui s'éloigne,

frère Itoueft.

. ANNEXE AU CHAPITRE ï (suite)

DATES MAGHREBEXTRÊME MAGHREB CENTRAL IFRIKIA ESPAGNE ILES DE LA MEDITERRANEE ORIENT

985 H.is«an Selmi gou* Zii'il.ea'.vtia recoudverne Fez ;.our les le Maghreb centralommiades et s'allie a. Aboul Bahar etA Ziri beu A tia gouverne les deuxdes Meghraoua. .Maghreb au nom

des Ommiades.

991 Ziri bat Yeddou des Aboul B «har allié deBéai Ifrene et In Ziri reçoit des Om-reprend Fez. il in Jades le comman-fonde Oudjda (994) dément du Maghreb

central qu'il vientd'enlever (991).

996*98 Abdelmalek fils du Ziri guéri de ses Le sehnadjien El La mèrede Hicham II Le khalife fatl>

vizir El Mansour blessures bat les Mansour meurt entraîne Ziri dm» mite El Aziz

bat Ziri et devient senhadjiens et ob* a Kairouan ; son une révolte coutr<- meurt, son fil»

gouverneur du tient son pardon fils uadis lui suc* le vizir El Mansour ; El Hakem lui

Maghreb (998). >!«s Ommiades. cède et donne celui-ci triomphe. succède.des commande-ments à ses on-cles Itoueft etHammad.

1001- 2 Le vizir Abdelmalek Ziri meurt au siège Mort d'El Mansour. Haute culture des émirsdonne le gouverna* d'Achir; son fils El son fils Abdelmal>k kelbltes do Sicile; ils re-

nient du Mighreb Moezz lui succedo; lui succède (1002). connaissent le khalife fa*

extrême a El Moezz Hammad fonde la tlmlte.fils de Ziri. Kalaa.

1Û.3-J4 Hammad indépen- Ouerrou est chef Soleïmane El Mos*I

*daiit a la Kalaa pro- du royaume taïn détrône Ni*clame les Abbassi- Moghraouieu de eham II a Cordoue.des (1014). Tripoli.

.016-17 Mort d'El Moëzz fils Mort du senhad* L'idrissite AU be» Le prince de Salerne ap-de Ziri, Hamama jioa Badis, son Hammoud est pro- pelle les Normands quison successeur bal fila El Moezz lui clamé a Cordoue. <triomphent des Bysantins.las Meghraoua de succède. La Sicile se divise en pe*Sidjumassa. tites principautés.

1026 Hammad meurt en El Moezz perté* Hicham III détrône1028; son 111sEl Kaïd oute les Chiites, l'idrissite; il estlut succède, déposé & son tour,

Cordoue et Sevilles'érigent en répu-bliques.

1033-45 Luttes entre Ha- El Moëzz gouver Le khalife Fatl*marna et Témim neur «enhadjien mite El Mostan*l'ifrenite; celui-ci répudie politi* , cer se venge debattu se retranche quement ot reli- la défection d'E& Chella. Hamama gieusement les Moëzz en lanoanmeurt & Fez en 1040. Fatimites. en fa- les Arabes Hila

veur des Abbas- liens sur l'Ifrlaides (1045). kïa.

1050 Les Musulmans sont chas-sés de Sardaigue.

1053 Le gouverneur ElMoëzz est battuà Haïdarane parles Hilaliens quienlèvent Kai*rouan.

CHAPITRE II

les Almorarides.

Les Almoravldea (xt« siècle); Youssef ben Tachefine. — Conquêtede l'Espagne. — Désagrégation de l'empire des Almoravldes. —

Apparition d'Ibn Tourner!; il (onde l'empire almohade.

Aux extrémités du Sahara vivait» dans le pays quiavoisine les grands fleuves Niger et Sénégal, une

branche de la famille berbère des Senhadja chez quile pouvoir était exercé par la tribu des Lemtouna.

Ces farouches habitants du désert avaient acceptél'islam depuis deux siècles, mais ignoraient presquetout do leurs obligations religieuses. Un chetkh des

Lemtouna, Yahya ben Ibrahim» revenant du pèleri-

nage de la Mecque vers 1049* demanda à un savant

docteur malekite de Kairouan nommé Abou Amrane

El Fassi, de lui désigner un de ses disciples pour ins-

truire les Berbères sahariens. Il l'adressa à Ouaggagdes Lamta habitant Sidjilmassa et celui-ci lui donna

un de ses élèves des Guezzoula nommé Abdallah Ibn

Yassine pour l'accompagner.Ibn Yassine se mit à prêcher les Lemtouna, mais se

heurta à une telle résistance qu'il se retira dans un

ilôt du Sénégal où il fonda, avec quelques adhérents,un ribat, c'est-à-dire une forteresse occupée par des

guerriers qui se donnent pour mission la défense et la

propagation de la foi. Malgré la rigueur extrême des

80 IIISTOIRK DU MAGHREB

obligations qu'il imposait, Ibn Yassine vit grossir lonombre do ses adeptes et la doctrine malékito se ré-

pandit chez les Lemtouna. IcsGuedala elles Messoufa.Le nom d'Atmorabitine lour fut donné du ribat fondé

par leur chef et c'est de ce nom quo les Espagnols ontfait Almoravides.

Yers 1053. les Lamta s'étant joints h ces tribus,les Almoravides partiront sous la direction d'Ibu Yassine et du cheïkh des Lemtouna Yahya ben Omar, Yersle nord où ils conquirent la valléo de l'oued Dra.Leurs premiers succès attireront à oux do nouveaux

adeptes et les habitants do Sidjilmassa les appelèrentpour les délivrer des exactions des Meghraoua Béni

Ouanoudino. Messaoud bon Ouanoudiho fut battu et tué

et les chofs do l'expédition ayant massacré les Me-

ghraoua et laissé des gouvornours almoravides a Sid-

jilmassa et au Dra, revinront au Sahara chargés du

butin. Ils allèront ensuito faire la guerre sainto chez

les noirs où ils atteignirent la ville d'Aoudaghost.

Yahya ben Omar étant mort en 1056, Ibn Yassino

le remplaça par son frèro Abou Bekr bon Omar et les

Almoravides marchèrent do nouveau vers lo nord aveu

le Sous et les Masmouda do l'Atlas, commo objectif.Ils s'emparèrent des villes de Massât et do Taroudant,entrèrent dans Aghmat et en tuèrent le chof dont la

veuve Zcïncb fut épouséo par Abou Bekr (1059). Ils

s'avancèrent ensuito vors lo Haut Atlas, soumirent

les Masmouda, onlovèrent aux Boni Ifreno la provincode Tadla et occupèrent le Tamesna. Us se trouvèrent

alors en contact avec los Bcrghouata héréliquos à quileur prophète Salah avait donné un coran borbère et

quo commandait un do ses descendants nommé

Abou Ilafs Omar. Blossé & mort dans uno sanglanterencontre avec ces Berghouala- Ibn Yassino eut le

temps do faire ses dernières recommandations aux.

LES ALMORAVIDES 81

cheikhs qui l'enterrèrent à l'endroit dit Korifla (1059).Les Almoravides attaqueront do nouveau les Ber-

ghouala, los battirent, tuèrent lour chef, les poursui-virent et ruinèrent entièrement leur puissance. Ces

nouvoaux succès ayant attiré dans leurs rangs un

grand nombre >io Masmouda, ils s'emparèrent du

Fazaz et massacrèrent les Béni Ifreno qui l'occupaient.Abou Bekr rappolé au Sahara par un gravo conflit

ontro Messoufa et Lemtouna, laissa à son cousin

Youssef bon Tachefine le commandement des Almora-

vidos. 11 répudia Zoïneb et il fut convenu qu'ello se

romariorait avec Youssef (1061).L'invasion arabe qui avait ruiné la puissance des

Zirites, avait permis au hammadite Bologguine de

consolider la sienno. A la nouvello des succès remportéspar los Almoravides, co princo partit en 1002 avec

uno arméo fmportanto et alla s'emparer de Foz quoles descendants do Ziri bon Atïa n'avaiont plus la forcede défendre Au rotour il fut assassiné par son cousin

Ennasser ben Alonnas qui so fit proclamer à sa placeot donna à ses fils et & ses frères lo commandomentdo Gonstantino, Nogaous, Hamza, Achir, Alger et Mi*

liana. Dans la mémo annéo, 1062, Kl Moëzz était mort

& Mehdia et avait eu pour successeur son fils Temim.

Aussitôt la province do Kastilia où les Béni Rend

étaient devonus indépendants fit acte do soumission àEnnassor ot fut imitée par la ville de Tunis; do leur

côté, les Arabes Athbedj qui allaient onlrer en lutteavec les Riah et Zoghba, lui demandèrent son appui*

En Espagno, El Moladhad, roi do Séville, avaitréussi à étendre les frontières de ses Etats et préten-dait réunir dans ses mains le commandement de l'Es-

pagno musulmane, en vertu d'un prétendu testamentdu dernier khalifo lui léguant ses droits ; dans ce butil songoait à s'emparer do Gordoue. De son côté, Fer-

6

8» HISTOIRE DU MAGHRKIÏ

dinand 1", roi de Castillo et do Léon avait soumis lesMusulmans de Badajoz, doSaragosso et de Tolèdo dontles princes s'étaiont déclarés sos vassaux. G'ost alors

que Robert Guiscard et son frèro Roger remportèrent enSicilo des succès éclatants sur les Musulmans affaiblis

par des luîtes intestines (1062).Youssef bon Tachefino devonu lo chef des Almoravides

fonda la ville de Marrakech sur lo Tensift et organisauno nombreuse arméo dans laquollo entreront desBerbères Guozzoula, Masmouda et Zenata. A lour tête,il marcha sur Fez, battant sur sa route des Zouagha,Lemaïa, Louata, Sadina, Sedrata, Maghila, Behloulaet Mediouna qui voulaient s'opposer à son passage.Après s'être omparé do Fez ot y avoir laissé uno gar-nison, il alla enlever aux partisans des Boni Ouanou-dine de Sidjilmassa les places qu'ils possédaient dansla vallée de la Molouïa. Marchant onsuite contre losGhomra du Riff où commandaient los Idrissites-Ham-

moudites, Youssef poursuivit sos succès et entreprit le

siège do la principalo forlcresso du Fazaz, puis alla

s'emparer du territoire des Fcndelaoua ot Hergha (1064).Dans lo même tomps, la garnison almoravide de Fez

avait été maEsacréo ot les Meghraoua complètementreconstitués sous le commandement do Kassom des-

cendant de Moussa bon Abilâfia, battirent les Almo-ravides sur l'Oued Salir près do Foz. En 1068, Youssof

après avoir envahi uno seconde fois lo Riff, revint

devant Fez où il remporta un grand succès sur les

Meghraoua et Miknassa de Kassom. Il en profita pours'établir solidement dans la ville et soumettre diffé-

rentes régions du Maghreb qui reconnurent toutes

son autorité, sauf Tanger et Geuta.A la faveur des rivalités qui divisaient les Zirites et

les Hammaditcs, les tribus hilaliennes continuaientleur expansion vers l'ouest ; elles occupaient toute la

LES ALMORAVIDES 89Ï

région dos Ziban et les Amer du groupe Athbedjavaient atteint le mont Rached qui a gardé lour nomde Djebel Amour. Ennasser accordant son appui auxautres tribus Athbedj contro les Riah et les Zoghba,marcha contro ceux-ci avec des Senhadja et des Ze-nata et il se disposait & les attaquer près do Sebiba,

lorsque les agissements de Temim déterminèrentles Meghraoua à lâcher pied ; l'armée d'Eonasser futmise en complèto dérouto et ce prince dut se réfugierà Gonstantine (1065). Temim roprit Sfax et Sousse

puis, avec los Zoghba, attaqua Ibn Khorassane quicommandait à Tunis pour Ennasser et s'empara dela ville. Les Arabos hilaliens purent alors envahir

l'empiro hammadito, mais leurs luttes intestinos ag-gravèrent l'anarchie qui dovint générale, lorsque lesBerbères se joignirent à eux pour piller et dévas-ter le pays. G'est ainsi quo sos provinces méridiona-les ayant été envahies, Ennasser résolut de quitter laKalaa ot en 1067 il s'empara de la montagno des Ber-bères Bcdjaïa où il fonda sur l'emplacement do laSalda) romaine uno capitalo appoléo aujourd'hui Bou-

gie.A celte époque los Zoghba chassés do Tunisie par

les Riah ont refoulé les Athbedj et les Makil et prisleur placodans les hautsplateaux jusqu'au montRachedd'où los Makil détachent uno de leurs branches, lesTaalba qui atteignent Lemdïa (Médéa). L'élément arabeest alors mattre des hauts plateaux jusqu'au méridien'do Tiaret.

En Sicile, Roger continuait de lutter avec succèscontre les Musulmans désunis, lorsque Temim envoyaà ceux-ci des secours commandés par ses deux fils

Ayoub et Ali. Malgré cela Roger les obligea à leverle siège de Trajana et alla lui-même assiéger Palerme

qu'Ayoub défendit avec habileté. Biais abandonné

84 HISTOIRE DU MAGHREB

des habitants eux-mêmes, Ayoub retourna on Afriqueavec ses partisans (1068). Roger en profita et, pendanttrois annéos, porta les plus rudes coups aux centros

do la résistance musulmane. En 1071, les doux frères

Robert et Rogor s'emparèrent do Bari la dornièro placodes Bysantins, puis allèrent assiéger Palermo. Les Mu-

sulmans y résistèrent énergiquement et Temim leur

envoya uno flotte qui fut battue et disperséo par la

flotte chrétienne. Go n'ost qu'après <uatre mois do

siège quo les Normands pénétreront dans la place,

gr&ce à la trahison do mercenaires chrétiens quiavaient la garde d'uno des forteresses. Les Musulmans

manquant de vivres, acceptèrent uno capitulation ho-

norable offerte par lo duc Robert (1072). Pendant

que celui-ci poursuit en Italio et en Grèce dos projetsdo conquête, son frèro Roger chercho h étendre son

autorité en Sicile : il prend Trapani en 1076, Taor-

mina en 1078 et Syracuso on 1086. Enfin en 1087,les Normands enlevèrent Girgonti où régnait uno

branche des Idrfosites-Hammouditos et en 1091, toutel'Ile appartenait & Rogor.

C'est vers cetto époque, on 1087, quo dos Italiens

dePise, de Gênes et d'Amalfi allèrent attaquer Mehdia

qui était devenue un ropairo do pirates. Malgré lesefforts de ses défenseurs, les alliés chrétiens s'empa-rèrent de la villo la miront au pillage et obligèrentTomim à acceptor un traité aux termos duquol il paie-rait une forte rançon, remettrait les prisonnierschrétions en liberté, accorderait aux alliés des avan-

tages commerciaux et s'ongagerait à faire respecterleurs vaisseaux par les corsaires.

Ferdinand Ier roi do Léon et de Gastille, après avoirsoumis plusieurs rois musulmans, s'attaqua au pluspuissant do tous, au seigneur do Séville El Motadhadben Abbad. II lui infligea une défaite et le princo

t LES ALMORAVIDES 85

musulman lui fit hommage de soumission (1063).En 1068 Ferdinand mourut ot quolques mois après,en 1069, El Moladhad mourait à son tour. Son succes-

seur El Motamid réussit à rangor Cordoue dans son

royaumo, mais continua à payor lo tribut au nouveauroi Alphonse YI dont il redoutait le caractèro énor-

giquo et ontrepronant. Ce prince, en effet, ayant réunià ses provincos celles do sos frèros Sancho et Garcia,

prit lo titre d'emporeur et, non content d'exorcor sa

suzeraineté sur nombro do petits royaumes arabes,

prétendait conquérir touto l'Espagne musulmane. En

1085 il entra à Tolède en se proclamant lo souverain« des hommes dos doux religions » ot mit lo siège de-

vant Saragosse pendant quo sos troupes se livraient à

des incursions sur le territoiro d'Almeria et de Gre-

nade

El Motamid, décidé à appeler les Almoravides en

Espagne, convoqua les envoyés do Grenade et de Ba-

dajoz et les fit partir pour l'Afriquo avec ceux do Sé-

ville et de Cordoue. Youssef ben Tachefine sollicité

d'intorvonir, sous conditions de laisser leurs royau-mes aux princes musulmans d'Andalousie, oxigea, en-

tre autres avantages, la cession d'Algésiras. Devant

l'indécision des députés espagnols, il tergiversa, dé-

clarant qu'il avait tout d'abord à consolider sa puis-sance en Maghreb. Il partit en effet vers Tanger qu'ilenleva et pondant quo ses troupes mettaient lo siègedovant Coula, il alla de sa porsonne, soumotlro lo Riff.

Il s'empara de Mélilla et de Guercif, détruisit la villo

do Nokour, soumit los Boni Iznassen et Oudjda leur

capitalo, prit d'assaut Tlemcen où commandait El

Abbas descendant d'Ibn Khazer et massacra les dé-

bris des Boni Ifreno ot des Meghraoua qui s'étaient ré-

fugiés dans cotto place. Il rentra onsuite a Marrakech

après avoir relové los fortifications doTlomcen,y lais-

80 HISTOIRE DU MAGHREB

sant comme gouverneur son lieutenant Mohammedben Tinamer. Enfin Geuta la dernière place des Idris-sites-Hammoudites tomba aux mains des Almoravidesen 1084.

En 1086, Youssef ben Tachofine so décida & traver-ser la mer et aborda à Algésiras suivi de nombreuses

troupes avec lesquelles il gagna Séville où Motamidlui offrit do riches présents. Abdallah do Grenade,Temim de Malaga, lui amenèrent leurs contingents; ElMotassem d'Almeria lui envoya dos escadrons do cava-lerie et & Badajoz il fut rojoint par El Motaouekkol etses troupes. Alphonso sortit de Tolède avec 60.000hommes et le 23 octobre 1086, il rencontra à Zallakal'armée musulmane forte seuloment de 20.000 nom»mos. Il engagea le combat avec les Andalous com-mandés par El Motamid, qui formaient l'avant garde.Youssef voyant les Musulmans plier, fit fairo un dé-tour aux Almoravides et les jeta sur lo camp desChrétiens qui accoururent pour lo défendre. Los An-

dalous, de leur côté, s'étant reformés, vinrent atta-

quer l'armée chrélienno sur l'une de ses faces, pen-dant que Youssof la taillait en pièces dans le campmême. Le roi Alphonso blessé par un nègre faillittomber aux mains de la garde noire almoravido otréussit à grand peine à regagner Tolède, suivi seule-ment par quatre ou cinq coûts cavaliers. Quant à ses

troupes, elles se dispersèrent et los Almoravides pas-sèrent la nuit à les poursuivre ot à les massacrer.Cette grande victoire des armes musulmanes fut fêtée

par des réjouissances publiques, tant en Afrique qu'enEspagne. Quant à Youssef, son fils étant mort &Ceuta, il retourna en Maghreb ne gardant que la placed'Algésiras et laissant ses troupes sous le comman-dement do Mohammed ou Medjoun.

Après la victoire do Zallaka, Youssof ben Tachofine

LES ALMORAVIDES 87i

apparaissait a tous les Musulmans comme un libéra-teur ; le peuple et les légistes, en particulier, le con-sidéraient comme lo réformateur des moeurs par les-

quelles les princes andalous et leurs clients sortaientde l'orthodoxie ; quant à ceux-ci. ils redoutaient h lafois la sauvagerie et l'austérité des Africains cl ma-nifestaient a leur égard le plus profond mépris. Cepen-dant la puissance des Chrétiens n'avait pas été brisée;leurs bandes armées parcouraient les provinces méri-dionales et à Yalence, lo Cid Campeador, Rodriguo deBivar portait la dévastation sur les terres musulma-nes. Cetlo situation inquiétante décida El Motamid àréclamer do nouveau l'appui de Youssof bon Tachofineet dans ce but, il se rendit lui-même & Marrakech.

En 1088 ou 1090, Youssof passa en Espagne ot avecles troupes d'El Motamid, vint assiéger la place forted'Aledo où los rois de Grenade, do Malaga, de Murcieet autres, lui amenèrent leurs contingenta. Mais la

place bion défenduo, résista pendant quatre mois aucours desquols les partis somèrent la division dausles rangs des Musulmans. En appronant l'arrivée duroi Alphonse, ils lovèrent le siège.

Après avoir entrepris la suppression des taxesot impositions contraires au coran, à l'instigationdu pouplo et des légistes, Youssof se porta sur

Grenade, dont Abdallah lui ouvrit les portes, ot

partagea les richesses qui s'y trouvaient enlroles chefs do ses troupes. Les princes andalous quivinrent le saluer dans cetlo ville ayant été malaccueillis s'accordèrent pour refuser aux Almoravidesles vivres et l'aidede leurs contingents ot solliciter enmême temps l'appui du roi Alphonso. Youssof les fitdéclarer ennomis de la religion et alliés des Infidèles,par un fetoua des légistes; cetto décision publiéoen Maghreb et on Orient reçut l'approbation do tous

88 HISTOIRE DU MAGHREB

les docteurs, y compris celle du célèbro El Ghazzali.Le chef des Almoravides rentra onsuito en Afrique

laissant en Espagne un général nommé Sir, avec lamission do soumottro los principautés musulmanos.Tarifa fut prise en 1090, Cordouo ot Carmona en 1091.El Motamid fut assiégé dans Sévillo et los troupesd'Alphonso vonuos à son-secours furent défaites. ElMotamid dut so rendro sans conditions et son filsRadhi

qui défondait Ronda dut faire commo lui. A Almeria,El Motassem mourait, alors quo les Almoravidos en-traient dans la ville ; Murcio, Dénia et Xativa étaiontenlevées do mémo ot on 1094, Badajoz ayant succombéa son tour, El Motaouekkol ot son fils furont mis àmort. Ceux dos princos andalous qui n'avaient pasperdu la vie furont intornés à Marrakech et El Mota-mid finit sesjours dans uno prison à Aghmat on 1095.

Le hammadito Ennassor était mort à Bougie en1089. Depuis l'abandon aux Arabes do sos provincesméridionnales, il avait joui d'une certaine tranquillitédont il profita pour embollir sa nouvollo capilalo otnouer avec les républiques italiennes et lo Saint-

Siège lui mémo, dos relations cordiales qui avaientcontribué à la prospérité do son royaumo. Son fils etsuccesseur El Mansour s'appliqua à continuer son oeu-vre, mais il eut & lutter contro la rébellion do sononclo Bolbar gouverneur do Constantino dont il eut

raison, puis colle do sos cousins Abou Yokni ot Oui-

ghlano qui liront acte do soumission à Tomim, com-

ploteront avec les Arabes et engageront les Almora-vides do Tlomcen à conquérir lo royaumo hammadito.

Pour triompher de ces rebellions, il lui avait fallu

négliger la garde do la frontièro occidontalo de sosEtats. Depuis longtemps ollo était assurée par lesZénètes Déni Ouomannou très dévoués aux Hamma-dites dont les princes étaient alliés à leurs chefs par

LES ALMORAVIDES 89

dos mariagos, Or lo commandant almoravido do Tle-

mcon, Mohammed ben Tinamer ayant réussi & obtenirdes Boni Ouemannou lo libre passago, s'omparad'Oran ot do Ténèr .? vint assiéger Alger. El Mansour

ayant aussitôt marché contro lui, ravagea les cultu-

res dos Beni-Ouamannou dont lo chef Makkoukh,son propre beau frèro, lui avait marqué do l'hostilité,

puis il poursuivit los Almoravides ot les rojeta vers

Tlemcon, no «'arrêtant quo sur l'intervention do

Youssef bon Tachofine lui-mèmo qui offrait la paix. Il

était à poino do rotour quo les Boni Ouomannou et les

Almoravides recommençaient leurs tentatives contre

lo torritoiro hammadito. Après avoir obtenu quelquessuccès, El Mansour essuya uno grave défaite ot dut

rcgagnor Bougio suivi do quelques hommes soulomont.Youssof bon Tachofine étant retourné pour la troi-

sième fois en Espagno vors l'année 1097, prit le titrede princo des croyants (émir el moumonine). Il en-

voya à Baghdad uno députation chargéo d'offrir son

hommago do vassalité au khalifo El Mostadhor et co

princo lui conféra un diplôme par loquol il lui accor-dait lo titro do souverain de l'Espagne ot du Maghrob.

Tachofino bon Tinamor avait succédé a son pèro a

Tlemcen ; d'accord avec los Boni Ouemannou, il alla

ravager la villo d'Achir. A la nouvollode cette agres-sion, El Mansour convoqua tous ses alliés arabes et

zénètes et on 1102, ayant réuni 20.000 hommes, ilmarcha contro Tlemcon ravageant tout sur son pas-sage. Il rencontra Tachofino bon Tinamor au T*s-

sala ot, après l'avoir battu ot mis on fuito, il entradans Tlemcon qui fut pillée. Il passa au retour à la

Kalaa et alla punir cortainos populations berbères do

leur rébellion. 11 mourut en 1104 ayant rétabli la

paix dans sos États et porté au plus haut point la puis-sance hammadito.

90 HISTOIRE DU MAGHREB

En Espagne los Almoravides avaient obtenu de nou-

veaux succès et après la mort du Cid, vers 1102, les

Musulmans avaient repris Yalenco. Youssef apprit &

cette époque le succès des Ham.naditos & Tlemcen ; il

désavoua Tachofino bon Tinamor et lo remplaça parun général nommé Mezdeli. Il fit ensuito reconnaîtreson fils Ali comme héritier présomptif ot lui laissant

10commandement do l'Espagne, il rentra en Maghreb.Au mois do septembro 1106 il mourut dans toute sa

gloiro âgé, dit-on, do cent ans.

A la mort du zirile Temim en 1108, son fils Yahyalui succéda. Co princo fit hommage do vassalité aux

Fatimitos et reconstitua sa flotte en vuo do la course.

11 lança ensuite ses corsaires dans la Méditerranée

sur les côtos do la France de l'Italie et des tics.

Le hammadito Badis qui avait succédé a son pèroEl Mansour, était mort après un an de règno, en

1105, et son frèro El Aziz qui lui succéda se signalaaussitôt par la sagesse do son administration ; il re-

nouvela la paix avec les Béni Ouomannou et épousaune femme do la famillo de Makkoukh. Enfin il ap-porta do nouveaux embollissements à sa capitale et

sut y attirer les savants de l'Espagno ot de l'Afrique.

Yahya mourut en 1116 a Mohdia et eut pour suc-

cesseur son fils Ali. Celui-ci dut reprendre Tunis au

gouverneur Ibn Khorassano qui était passé aux Ham-

madites et marcha contro Rafa ben Kamal chef do

Gabôs qui avait noué des rotations avec los Normandsdo Sicile. Roger II envoya au secours de son allié

uno flotte qui fut on partie détruite par Ali et pendantce tomps, los Hammadites roprirent Tunis (1120). Ali

mourut en 1124, laissant le pouvoir à son fils El

Hassan âgé de douze ans. Le hammadito El Aziz étaitmort on 1121 et avait ou son fils Yahya pour succes-

seur.

LES ALMORAVIDES 91

En Espagne, l'autorité des Almoravides s'étendaitdo plus en plus et en 1109, le roi Alphonso étant mort,le khalifo Ali passa la mer et prit le commandementdes troupes dans la Péninsule. Il battit les Chrétiensen avant de Tolède et son général Sir s'empara de

Santarem, Badajoz, Oporto et Lisbonne. A la mort d'ElMostaïn Ibn Houd, les habitants do Saragosse firent

hommage de leur ville au khalife. Malgré la résis-

tance énergique dos Chrétiens, les Almoravides s'é-

taient rendus maîtres de presque toute l'Espagne. Les

lies Baléares avaient joui jusqu'alors d'une sorte d'in-

dépendanco et servaient de rofuge aux pirates; elles

furent occupées par les Almoravides avec lo concoursd'une famille de corsaires de Dénia, les Boni Mimoun.

Lo khalifo Ali qui était revenu en Espagno on 1109et y était resté deux ans, rentra en Afrique laissantlo commandement à son frère 1 mim. A cette

époque, la puissance dos Almoravidv : Atait à son apo-géo ; l'empire fondé par Youssef bon Tachofino s'éten-dait sur l'Espagne musulmano, sur tout lo Maghreboxtrémo jusqu'aux rives du Sénégal et du Niger et de

l'Océan jusqu'à Alger. Quant aux Arabes hilaliens, ils

sont arrivés au terme do leur mouvomont d'invasion

et ce n'est plus désormais que par une lento infiltra-

tion quo leurs familles et leurs branches s'étondront

jusqu'aux extrémités du Maghreb. Ils occupont main-tenant los plainos du nord do la Tripolitaine et cellesdo la Tunisie, les Ziban, le Hodna et los hauts platoauxdu Maghreb central jusqu'au mont Rached. Les élé-

ment berbères qu'ils ont déplacés on s'établissant sur

ces territoires sont : los Houara, Louata et Nefzaouado Tripolitaine et do Tunisie refoulés dans les monta-

gnes et vers lo sud ; les Zénètes Béni Ouassine chassésdes Ziban s'étaient divisés en Mzab ot Ouargla réfu-

giés dans le Sahara, on Toudjino qui so sont portés

92 HISTOIRE DU MAGHREB

vers les monts Ouoncheris, et en Rached, Abdelouadet Béni Merine qui occupent les régions méridionalesontro le Djebel Rached et le méridien de Tlemcen et

s'étendent de là, dans la vallée de la Molouïa.

C'est alors qu'apparut Mohammed ben Abdallah

connu sous le nom d'Ibn Toumert, né à Igli ou Arghaneet appartenant à la tribu des llergha, une des branchesde la famille berbère des Masmouda de l'Atlas. Vers

l'an 1105, son zèle pour l'étude l'avait conduit à Cor-

doue, puis à Alexandrie, aux lieux saints et à Baghdadoù il avait été un ardent partisan de la secte des Acha-riles. Ce n'est que vers l'année If II qu'il reprit la route

du Maghreb exposant/ partout où il en trouvait l'oc-

casion, les principes qui ont fait l'objet de ses deux

ouvrages principaux la morchida et le taouhid et at-

taquant violemment les moeurs et les usages du tempspour ramener la pureté religieuse primitive. Il fut

maltraité et expulsé par la populace à Tripoli, et ga-

gna Mehdia où il put se maintenir quelques années et

faire un grand nombre de prosélytes. Vers 1117 il se

transporta à Bougie, mais apprenant qu'à la suite de

sa violente propagande le sultan El Aziz avait ordonné

son arrestation, il se réfugia à Mellala, non loin de la

ville, chez les Béni Ouriaghel. C'est en ce lieu que vint

le chercher, de la part des étudiants de Tlemcen, Ab-

delmoumen ben Ali El Koumi des Béni Fat.en de Rach-

goun.Une vive sympathie s'établit dès lors entre ces deux

hommes; l'envoyé ne quitta plus le réformateur dont

il devint le fidèle disciple. Ce n'est qu'après un certain

temps qu'ils se décidèrent à s'acheminer vers Tlemcen •

avec un groupe d'adhérents. A Médéa Ibn Toumert

reçut des Makil Taalba un âne dont il fit cadeau à

Abdelmoumen qu'il avait déjà reconnu comme son dis-,

cipte préféré et son successeur. Au mont Ouencheris

LES ALMORAVIDES 93i

se joignit à lui un nommé El Bachir qui devint unferme soutien de sa cause et il alla à Tlemcen où lesdocteurs condamnèrent son hérésie, puis à Fez et Mek-

nès où il ameuta la populace contre lui et enfin à

Marrakech où il osa à la mosquée, reprocher sa ma-

nière de vivre au khalife alors qu'il présidait lui-

même à la prière. Le souverain préféra, avant de sé-

vir contre le réformateur, le faire condamner par les

docteurs. Ibn Toumert eut devant eux une attitude si

agressive et si hautaine, que le khalife donna l'ordre

de le mettre à mort s'il ne quittait la ville. Ibn Tou-

mert réussit, sous la protection d'un chef des Mesfiouaà gagner le pays des Masmouda. H se lia d'amitié avec

Abou Hafs Omar le chef des Hintata et en 1121 il re-

gagna sa tribu qu'il avait quittée depuis seize ans.

Etabli dans une sorte de ribat, il enseigna la morchida

et le taouhid qui avaient été traduits en langue ber-

bère. Sa doctrine de l'unité de Dieu ou taouhid s'étant

répandue dans les tribus de l'Atlas, ses prosélytesreçurent le nom de Moahhidoun où Almohades et

lui-même se donna le titre dHmam ou chef de la

religion.

Inquiété par les succès de sa propagande, le khalife

chercha à s'emparer d'ibn Toumert et même à le faire

assassiner. Ces tentatives sans résultats, attirèrent à

l'imam de nouveaux partisans et en 1122, il réunit

des tribus masmoudienncs telles que Hergha, Hintata,Guedmioua et Guenfissa à qui il se donna comme le,Mehdi annoncé et destiné à restaurer le vrai culte.

Le gouverneur du Sous ayant marché contre la tribu

des Hergha, son armée fut entièrement défaite par les

Almohades. Ce succès retentissant amena à la cause

du Mehdi de nombreux partisans dont un certain

nombre s'attachèrent à sa personne pour former sa

garde. En 1124 il les mena dans des montagnes escar-

04 HISTOIRE DU MAGHREB

pées de l'Atlas, aux sources de l'Oued Ncfis, où il avaitchoisi le centre de Tin Mellal comme ville sainte etcomme lieu do retraite. L'année suivante une armée

almoravide vint l'y bloquer, mais elle dut se retirersans avoir obtenu de résultats.

Quand le Mehdi eut converti à sa doctrine la tota-

lité des Iribus masmoudiennes il partit, en 1128, en

campagne contre Marrakech. H y était depuis quarante

jours, lorsque le khalife en personne vint l'attaquer à

la tète d'une solide et nombreuse armée. Les Masmouda

taillés en pièces et ayant perdu leurs chefs parmi les-

quels El Bachir do l'Ouencheris, se débandèrent et le

Mehdi rentra à Tin Mellal où il mourut quatre mois

après cet échec. Il avait laissé des recommandations

détaillées à son successeur Abdelmoumen qui le fitenterrer dans sa mosquée (1128).

En Espagne, les Mozarabes ou Chrétiens établis en

territoire musulman, étaient tellement persécutés parles légistes almoravides. qu'ils appelèrent à leur aide

le roi d'Aragon Alphonse le Batailleur. Ce prince ra-

vagea l'Andalousie dans les années 1125 et 1126, mais

ne put s'emparer de Grenade. Les Mozarabes furent en

partie massacrés et les autres transportés au Maghrebet installés entre Meknès et Salé. En 1131, le khalife

Ali se réservant le gouvernement du Maghreb, divisa

l'Espagne en trois commandements ; son fils Tachefine

eut le territoire occidental avec Séville et Cordoue, le

général Abou Bekr. El Messoufi la partie orientale avec

Valence et Mohammed Ibn Ghania, parent par alliance

du khalife, les Baléares et la ville de Dénia.

Pendant deux années, Abdelmoumen, d'accord avecles principaux Almohades, garda secrète la mort du

Mehdi afin de faire oublier à la masse do leurs adhé-

rents l'échec de Marrakech. C'est en 1130 seulement

qu'avec son beau père le cheïkh Abou Ilafs qui l'aidait

LES ALMORAVIDES 95i

de ses conseils, il fit annoncer cette mort. Abdelmou-men reçut des tribus le serment de fidélité et aussitôtil les mena au combat. En 1132 il soumit le Dra et

envahit le Tadla ce qui amena sous sa bannière de

nouveaux adhérents.

Durant ce temps, le khalife Ali menait la guerresainte en Espagne et quand à son retour, en 1137, il

connut les progrès des Almohades, il appela son fils en

Maghreb et lui confia uno puissante armée pour les

combattro. Tachefine rallia les Guezzoula et marchadroit sur Tin Mellal; maia les Almohades descendusen grand nombre de leurs montagnes attaquèrent les

Almoravides avec vigueur et les dispersèrent. Quantaux Guezzoula, ils firent leur soumission à Abdelmou-men qui alla occuper les régions au sud de l'Atlas. En

1139 il soumit les habitants des montagnes du nord et

atteignit le Riff où les Ghomra se déclarèrent pourlui. Il y avait deux ans que l'armée de Tachefine le

poursuivait sans succès, lorsque la discorde se mit dansles rangs des Almoravides dont beaucoup d'officiers

passèrent à l'armée almohade avec leurs contin-

gents. Le khalife étant mort sur ces entrefaites, sonfils Tachofine fut proclamé en Espagne comme en

Maghreb (1142). Abdelmoumen lui laissa le champ li-

bre pour rentrer dans sa capitale et alla mettre le siègedevant Ceuta; cette place lui offrit une telle ré-sistance qu'il renonça à son projet et alla soumettreles Botouïa, Mtalsa, Béni Iznassen et ses contribulesles Kopmïa.

Chassés du Zab par les Hilaliens, les Abdelouad,

Toudjine et Béni Merine de la famille zénète des Ouas-

sine s'étaient avancés vers l'ouest jusque dans la vallée

de la Molouïa. Les Toudjine et Abdelouad appelés parlos Iloumen avaient envahi le pays des Béni Oueman-

nou et ceux-ci avaient demandé l'appui d'Abdelmou-

96 HISTOIRE DU MAGHREB

men contre leurs cousins. II leur donna une troupocommandée par Ibn Yaghmor et Ibn Ouanoudino avec

laquelle ils baltirent le gouverneur do Tlemcen et en-

levèrent un gros butin aux Abdelouad et Uoumcn.

Cependant Zoborteïr général de la milice chrétiennealmoravide vonu au secours des Iloumen, à Mindas dans

la vallée de la Mina, réunit à son armée de nombreux

contingents Béni Ingassen, Ourcifene et Toudjine, avec

lesquels il attaqua et battit complètement les Oueman-

nou et les Almohades. Coux-ci se réfugièrent à Sirat

sur l'Oued Habra où ils attendirent des secours. Ab-

delmoumen accourut à leur appel, défit les Almoravi-

des ot pilla leur camp ; ayant ensuite reçu la soumis-

sion des Abdelouad, il revint à Tlemcen. De son côté,le khalife Tachefine se porta aux environs do cette

ville pour la défendro, avec l'aide de troupes envoyéespar lo roi hammadito Yahya, sous-le commandementdu senhadjien Tahar ben Kebbab. Celui-ci réclamantavec arrogance l'honneur d'attaquer et do battre les

Almohades, fut autorisé à marcher contre eux, mais

c'est lui qui fut battu et sos troupes défaites regagnè-rent Bougie en désordre. Zoborteïr qui, de son côté,accourait au secours do Tlemcen fut battu, capturé etmis en croix et enfin les Béni Ouemannou qui opéraientdans l'intérieur du Maghreb central, après avoir défait

un corps de troupes almoravides, rencontrèrent l'ar-

mée de Bougie en débandade et achevèrent delà tailleren pièces.

A la suite de tous ces échecs, Tachofino envoya àMarrakccL son fils Ibrahim en le désignantcommo sonsuccesseur et se réfugia à Oran où il manda l'amiralde sa flotte Ibn Miraoun (1141). Abdelmoumen en pro-fita pour activer les opérations du siège de Tlemcenet envoya le cheikh Abou Hafs combattre les Zcnala.Le cheikh obtint la soumission des Iloumen, Toudjine

LES ALMORAVIDES . 97

et Rached et refoula les Béni Mcrine dans le Sahara.Abdelmoumen partit alors avec uno armée considéra-ble pour Oran où Abou Hafs lui amena les chefs iéna-tiens nouvellement soumis. Oran fut attaquée avecsuccès et Tachofino se retira dans un château-fort d'oùil dut s'enfuir la nuit, à cheval, portant sa femme en

croupe. Il roula au fond d'un précipice el sa tête fut

envoyée à Tin Mellal avec le riche butin trouvé dansla ville (1145). Les Béni Merine prévenus attaquèrentla troupe qui escortait ces richesses et s'emparèrentdu convoi. Abdelmoumen partit à la poursuite des Al-moravides fugitifs d'Oran, les rejoignit à Tlemcendans le faubourg de Tagrart et les fit mettre à mort.H reprit ensuite le siège de Tlemcen et, après sept moisdo blocus, les Almoravides qui la défendaient quittè-rent la place sous la conduite de leur général Yahyaben Sahraoui et se réfugièrent à Foz. Abdelmoumenvint les y assiéger et fut peu après rejoint par sonlieutenant Ibn Djama qui avait réussi à enlever Tlem-cen (1146). Entre temps, un autre de ses lieutenantsavait obtenu la soumission de Sidjilmassa.

Youssef bon Ouanoudine fut envoyé comme gouver-neur à Tlemcen avec ordre do fournir un corps de

troupes à Abdelhak ben Meneghfad chef desAbdelouad,

pour punir les Boni Merine qui avaient pillé le convoid'Oran. Abdelhak infligea une sanglante défaite auxBéni Merine et tua leur chef El Mokheddeb. Devant

Fez, l'amiral almoravide Ibn Mimoun vint faire sasoumission à Abdelmoumen et se rendit à Cadix où ilfit célébrer la prière publique en son nom. Fez tombaenfin aux mains des Almohades et Yahya ben Sahraoui

put se réfugier à Majorque auprès d'ibn Ghania.Il ne restait plus aux Almoravides que Marrakech

dont les habitants déposèrent l'incapable Ibrahim fils—de Tachefine, pour élever à sa place son oncle IsJiifcM*

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98 HISTOIRE DU MAGHREB

fils d'Ali ben Youssef. Abdelmoumen qui venait de re-

cevoir la soumission de Geuta, partit de Fez à la têted'une forte armée, pour entreprendre le siège de Mar-

rakech. Il passa par Salé qu'il enleva facilement, puisil divisa son armée en deux corps dont l'un, aux or-dres du cheikh Abou Hafs, devait pacifier le pays des

Berghouata. Ces deux corps se retrouvèrent prèsde Marrakech au début de l'année 1146 et s'installè-rent à l'ouest de la ville, après avoir massacré tousles Lamta qui s'étaient réfugiés sous ses murs avecleurs familles et leurs troupeaux. Abdelmoumen pres-sentant que la ville serait énergiquement défendue,

s'organisa pour un long siège, contruisit des retran-

chements, des logoments, une mosquée et une tourcomme observatoire. Un blocus rigoureux devait avoirraison des assiégés, par la famine. Au bout d'un cer-tain temps, en effet, les Almoravides tentèrent unesortie désespérée, surprirent les Almohades dans leur

camp et se mirent à le piller. Abdelmoumen qui sui-vait de son observatoire les péripéties de cette lutte,

envoya une troupe de réserve à la défense du camp.Cette troupe rallia les fuyards, les ramena au campet chargea les Almoravides qui avaient jeté leurs ar-mes pour mieux piller les vivres des Almohades. Taillésen pièces, ils s'enfuirent vers la ville où ils furent pour-suivis et massacrés. Le commandant de la place, Ab-dallah ben Abou Bekr, désespérant du salut, vint fairesa soumission à Abdelmoumen et obtint la vie sauve

pour lui et les siens. A ce moment, la ville avait déjàperdu 100.000 personnes par la famine et les cadavressans sépulture empoisonnaient les malheureux défen-seurs pour qui la position était devenue intenable. Enavril 1147, un corps chrétien de la cavalerie atmora-vide ouvrit aux assiégeants la porte de la ville diteBab Aghmat. Le jeune khalifo Ishak et les principaux

t LES ALMORAVIDES 99

chefs almoravides furent amenés à Abdelmoumen ;tous furent mis à mort et le massacre des habitantsdura sept jours. Les marchands et artisans survivants

purent alors sortir de leurs refuges sans danger, Ab-delmoumen ayant proclamé l'amnistie.

Pendant que se déroulaient en Maghreb ces événe-ments qui marquèrent la fin de la dynastie des Almo-ravides et le début de celle des Almohades,.en Sicile,

Roger, devenu maître de l'Ile, s'était fait sacrer roi àPalermovers la fin de l'année 1130, soulevant ainsi les

princes italiens qui lui suscitèrent une guerre de neufannées. En 1135, son allié le zirite El Hassan l'appelaà son aide contre lo roi de Bougie qui l'attaquait parterre et par mer. La flotte hammadito échappa auxvaisseaux siciliens, mais les Chrétiens s'emparèrent del'Ile de Djerba dont les habitants étaient indépendantset adonnés à la piraterie. L'année suivante, la flottechrélienno vint surprendre Bougie d'où elle emportaun riche butin et des esclaves. El Hassan n'ayant pu,par suite do la disette générale, acquitter en 1141 lescréances des Siciliens dont il s'était porté garant, Ro-

ger envoya contre lui son premier minisire Georgesd'Antioche avec la flotte et le contraignit à lui aban-donner le produit des douanes et à se reconnaîtreson vassal. Après une tentative infructueuse contre

Tripoli en 1141, Roger envoya sa flotte contre Djidjelliqui fut entièrement détruite ; Cherchel subit ensuitele même sort et en 1145, les Siciliens s'emparèrent deslies Kerkenna. L'année suivante, l'amiral Georgesparut devant Tripoli où la famille arabe des Boni Me-trouh avait succédé aux Béni Khazroun. Tripoli fut

pillée malgré la résistance énergique des habitants,après quoi Georges proclama l'amnistie générale et ins-titua uno administration régulière à la tête de laquelleil plaça comme gouverneur Abou Yahya ben Metrouh.

100 HISTOIRE DU MAGHREB

Desdissensions intestines qui avaient éclaté en Afri-

que, à la suite de ces événements, offraient à Rogorl'occasion de s'emparer de Mehdia et il en profita,malgré l'état de paix existant avec los Zirites. L'ami-ral Georges vint en effet, en 1148, surprendre la

place ; El Hassan se sentant perdu, s'échappa avec sa

famille, suivi d'une partie des habitants, tandis queles autres se réfugiaient chez les Chrétiens et dans lours

églises où ils avaient, depuis un certain temps, l'au-torisation de célébrer leur culte. L'amiral entra dansla ville sans résistance, séquestra les richesses qui s'ytrouvaient et accorda l'amnistie générale ; ceux deshabitants qui avaient émigré revinrent alors à Mehdia.La flotte poursuivit sos succès en s'emparant de Sousse

puis de Sfax. La dynastie zirite ayant disparu, leschefs arabes furent désormais investis par le roi de

Sicile; quant au dernier souverain zirite El Hassan,il se retira à Constantine auprès du commandanthammadito et de là à Bougie auprès de son cousin

Yahya qui l'interna à Alger.

ANNEXE AU CHAPITRE II

Tableau synohronique des faits principauxdepuis la fondation de la dynastie almoravide jusqu'à l'avènement des Almohades.

DATES MAGHREBEXTRÊME MAGHREB CENTRAL IFRIKIA ESPAGNE ILES DE LA MEDITERRANEE ORIENT

4053 Les Lemtouna s'em* Le royaume des Ham* Devant l'invasion Motadhad roi deparent du Dra et madites s'étend de arabe le zirite sévllle cherche àchassent les Megh- Blskra a Constantine El Moezz quitte dominer l'Espagneraoua de Sidjll* et sur le littoral Kairouan pour musulmane et en-

. massa. jusqu'à Oran. Mehdia. love Cordoue.

1054 •• • •••« •• El Kaïd meurt; sonneveu Bologguine leremplace et luttecontre l'invasionarabe qui atteint leZab et les hauts pla*teaux.

1056-59 Les Lemtouna s'um*parent de Massât,Ta-roudant et Aghmat,enlèvent le Tadlaaux Béni Ifrene etoccupent lo Ta*mesna.

1062 Bologguine enlevé Mort d'El Moezz ...*.. Les Normande remportentFez aux fils de Ziri a Mehdia, son fils des succès sur les Musul*ben Atia. Il est rem- Temim le rem* mansde Sicile divisés parplaça par son cou- place. leurs querelles,sln Ennasser. \

1063 Youssef bea Tache- Les BUallens pro-Ferdinand I** roi define fonde Marra* fltentdela riva* CastUle soumet Sa*kech et soumet les lité desHamma* ragosse et TolèdeBerbères. Les Megh. dites et des Ziri- ainsi que Seville.' raoua battent aes tea et atteignenttroupeeàrOuedSa* dana l'Ouest leflr. U rentre dans Djebel Rached.

ANNEXE AU CHAPITRE H (suite)

*BEBtES9SSe-BS»-&B£"--XS9B9a*K-aS-.^^

DATES MAGHREB EXTRÊME MAGHREB CENTRAL XROXU ESPAGNE ILES DELA MÉDITERRANÉE ORIEMT

1065-67 • Battu par les Hila* Temim coueln Ayoub et Ail fils de Temimliens. Ennasser se d'Ennasaer en- conduisent des renforts enréfugie à Constan- levé Tunis où Sicile contre les NormandsUne. U quitte en* commandait Ibn

' de Roger,suite la Kalaa et a'é- Khorassane autablit & Bougte. nom d*Ennasser.

1084-88 Ibn Tachefine soumet Alphonse VI entre àleRlffetOudjda.en* Tolède et ravage lelève Ceuta aux Idris- territoire musul-sites-Hammoudites man ; Motamid ap*et Tlemcen aux pelé lea Almoravi*Meghraoua. des.

1086-87 Ibn Tachefine rem Les Italiens de Roger enlevé Syracuse auxporte la victoire de Plse Gènes et Musulmans; les idrissitesZallaka sur les trou* Amalfi enlèvent hammoudites perdent Gir-pes d'Alphonse VI. Mehdia. gentl.

10» Mort d'Ennasser. ElMansour lui succèdeet repousse les Al*moravldea qui as-siégeaient Alger.

1090-95 Appelé en Espagne .....Motamid assiégépar Motamid. ibn dansSévlUeappelleTachefine y laisse Alphonse. Il se renddes troupes et em- aux Almoravides quimené Motamid qui mettent à mort lesmeurt prisonnier a autres princes mu-Aghmat (1098). sulmans.

4097-1104 Ibn Tachefine se lait El Mansour bat au Mort du Cld, les Mu-proclamer emlr des Tessala les Almora- -ulmansreprennent

-

croyants en Espa* vides de Tlemcen Valence (4102).gne et fait hommage qui avalent ravagéde vassalité au kha- Achir et saccagéllfe abbasside. Tlemcen (1102).

4106-8 Mort d'ibn Tachefine* Badis, successeur de Yahya succède ason fils Ali lui suc» Mansour mort en son père Temim;cède. 4404. crée & Bougie 11 se soumet au

un centre lntellec- khalife fatimitetuel très actif. et organise la

course sur mer.

4409 L'empire almora vide L'expansion htla MortduroiAlphonso. Les Almoravides s'emparents'étend sur l'Eapa- llene est arrêtée par Le khalife Ali étend des Iles Baléares avecgne et le Maghreb celle des Almoravi* la conquête jusqu'à l'aide des Boni Mlmoun dejusqu'à Alger. des. vers Alger. Lisbonne. Dénia.

1417*20 Apparition d'ibnToumert. AvecAbdelmoumen il ga-gne Tin Mellal et seproclame Mehdt desAlmohades.

4428 Le Mehdi battu a Les Mozarabes appel-l'oued Neûa. meurt lent Alphonse quiA Tin Mellal; Abdel* échoue: ils sontmoumen lut succède transportés entre

SaléetMekaès(1425*26).

4430*37 Abdelmoumen sou* Roger est proclamé roi demet le Dra et re* Sloile a Païenne (1130). Ibnpousse le fils du Ghanla parent du khalifekhalife venu l'asslé* reçoit les Iles Baléaresger a Tin Mellal (4134).(1137).

v '

ANNEXE AU CHAPITRE H (suite).

DATES MAGHREB EXTREME MAGHREB CENTRAL URUlA ESPAGNE ILES DB LA MEDITERRANEB ORIENT

413942 Mort du khalife Ali. Abdelmoumen bat lesson fils Tachefine Lemtouna et soumetlut succède. Abdel* les Abdelouad, lemoumen soumet les khalife Tachefine seBerbères du Riff et réfugie * Oran.les Koumla deTlemcen.

114446 Tachefine assiégé Roger de Sicile Ibn Kacl enlevé desdans Oran par Ab* s'empare de placée aux Almora*delmoumen s'enfuit MehdlaSousseet vides ; Abdelmou*et meurt. Priso de Sfax ; la dynas- mem lui donne leTlemcen (1146). tle zirite étant commandement des

éteinte, il inves- provinces occiden-tit lesjchefS ara- taies. L'amiral al-

. bea (1146). moravide Ibn Ml*moun se soumet AAbdelmoumenetflaltcélébrer la prièreen son nom â Ca-dix.

1147 Abdelmoumen as*siège Marrakech onIbrahim a été dé-posé ; il s'en empareetmassacrelesprln*ces Almoravidesdont ïa dynastie s'é*

'teint.s

CHAPITRE III

Les Almohades.

Les Almohades. — Révoltes en Maghreb; succès en Espagne. —Abdelmoumen comparé â Gharlemagne. — Yakoub El Mansour(1184*1199). — Victoire d'Alarcos en Espagne. — Monuments re-marquables: la Oiralda de Séville, la Koutoubia de Marrakech;fondation de Rabat; la tour Hassan. — Décadenee des Almo-hades.

Après avoir détruit la puissance almoravide, les Al-

mohades, pour étendre la leur, durent fairo face à de

graves révoltes. C'est ainsi qu'un agitateur natif deSalé nommé Ibn Houd, souleva le Sous en prenant letitre d'El Hadi et, retranché dans un ribat de Massât,attira dans son parti les tribus du Tamesna, les Hou-

ara, les Doukkala et Regraga. Le premier corps al-mohade envoyé contro eux fut mis en déroute et il fal-

lut l'intervention d'Abou Hafs Omar à la této de trou-

pes nombreuses, pour battre l'armée d'ibn Houd quicomptait 60.000 fantassins avec quelques cavaliers.La rencontre eut lieu en mai 1147, au delà du Ta-

mesna et coûta la vie à Ibn Houd et à quelques-uns de

ses lieutenants. Abou Hafs alla châtier les partisansde l'agitateur, atteignit Sidjilmassa et rentra à Mar-

rakech après avoir rétabli l'ordre. Mais une nouvelle

révolte éclata chez les Berghouala qui contraignit les

Almohades à battre en retraite. A cette nouvelle, les

habitants de Coula et de Salé massacrèrent leur gou-

100 HISTOIRE DU MAGHREB

verneur et ses partisans ; le cadi Ayadh, instigateurde cette rébellion alla en Espagne offrir les deux vil-les à Yahya Ibn Ghania. Celui-ci envoya en Afrique le

général almoravide Yahya bon Sahraoui avee le cadi

Ayadh, mais la tentative échoua et Abdelmoumen par-donnant aux rebelles, accorda des lettres de grâce à

Yahya (1148). C'est alors que Meknès dont le siège du-rait depuis sept ans fut enlevée d'assaut et ravagée.

Dans le courant de l'année 1144, un nommé IbnKacivoulut défendre en Espagne la cause du Mehdi et re-

cruta, parmi les Musulmans andalous, des partisanspour combattre les Almoravides. Il réussit à s'emparerde quelques places comme Mertola, Merida, Huelva etNiebla et il avait atteint la banlieue de Sôville quandYahya Ibn Ghania marcha contre lui. Mais les villes de

Cordoue, Murcie, Almeria, Yalence et Malaga s'étantdéclarées contre les Almoravides, Ibn Ghania dut aban-donner le siège de Niebla. Les Cordouans, en effetavaient proclamé Setf Eddoula descendant des BéniHoud qui était vassal du roi Alphonse YII de Castille.Avec les troupes fournies par le roi chrétien, Self Ed-doula avait réussi à enlever toute l'Espagne orientaleà son rival Hamdane; mais il mécontenta, en les con-

gédiant, ses alliés castillans qui se révoltèrent contre

lui et le tuèrent. Ibn Kaci, apprit, sur ces entrefaites,les succès d'Abdel mou m en; il lui fit acte de soumis-

sion et en reçut un diplôme de gouverneur des pro-vinces occidentales.

Après que l'amiral Ibn Mimoun eut proclamé l'au-

torité d'Abdelmoumen en Espagne, une armée consi-

dérable, sous le commandement du général Abou Am-

rane, passa dans la Péninsule. EUe s'empara de Xérès,

puis de Tarifa, d'Algésiras et de Séville, pendant qu'IbnGhania entrait dans Cordoue (1147). A l'approche des

Almohades, Ibn Ghania se réfugia à Grenade où il fut

( LES ALMOHADES 107

tué dans un combat et les Almoravides demandèrentdu secours à l'empereur de Léon (1148). Ce souverain,avec l'aide de Garcia roi de Navarre et de plusieursbarons, ayant envahi le territoire musulman et enlevé

Jaen, une nombreuse députation de musulmans allè-

rent implorer l'assistance d'Abdelmouraen et eurentune entrevue avec lui à Salé (1150). Abdelmoumenles accueillit avec bienveillance et réunit auprès deCoûta une nombreuse armée dont il vint prendre locommandement en 1152; mais au lieu de la conduireen Espagne, comme on s'y attendait, il prit la routede l'Est, se portant en toute hâte vers les provincesdes Hammadite8. Ason approcho, El KaTd s'enfuit d'Al-

ger et alla prévenir son frère Yahya à Bougie, tandis

que le zirite El Hassan faisait sa soumission aux Al-mohades et que deux chefs des Djochera et Athbedjimitaient son exemple. L'armée de Bougie s'enfuit àla vue dos Almohades qui entrèrent dans la ville sanscombat. Yahya se rendit par mer à Béne/d'où sonfrère El Hareth le chassa; il se réfugia à Constantine

auprès de son autre frère El Hassan.

Après son entrée à Bougie, Abdelmoumen envoyason fils Abdallah dans l'intérieur; ce prince enleva et

détruisit la Kalâa, puis fît mettre à mort Djouchenfils d'El Aziz et un chef des Djochera qui l'avaient dé-

fondue. Yahya apprenant ces événements fit sa sou-

mission et Abdelmoumen l'interna à Marrakech en lui

accordant une pension. Avec Yahya finit la dynastiehammadito.

Abdelmoumen nomma un gouverneur à Bougie en'

lui adjoignant El Hassan l'ancien souverain zirite ré-

fugié à Alger, puis il retourna au Maghreb. Impres-sionnés par ces derniers succès, les chefs des Arabes

Athbedj, Riah et Zoghba du Zab et de l'Ifrikta, se ré-

concilièrent et décidèrent de s'opposer h la marche

108 HISTOIRE DU MAOHREB

des troupes du princo Abdallah vers leur pays. Ayantréuni leurs contingents, ils marchèrent sur Sétif où le

prince tenait la campagne. Pendant trois jours le com-

bat fut acharné de part et d'autre, sans résultat déci-

sif; mais le quatrième jour, les Arabes plièrent, sedébandèrent et furent pousuivis jusqu'à Tebessa. Les

Almohades revinrent vers l'ouest amenant, avec un

butin considérable, les femmes et les enfants des Ara-

bes vaincus.

Quand en 1152 Abdelmoumen regagna Marrakech,il avait incorporé à ses états tout le pays compris en-

tre Oran, Sélif, Constantine et la mer. Les tribus ara-bes lui envoyèrent, dans sa capitale, des députalions

pour lui offrir leur soumission. Ces envoyés furent

honorablement traités, reçurent des cadeaux et rame-

nèrent les prisonniers capturés à Sétif par le princeAbdallah.

C'est à cette époque qu'Abdelmoumen partagea l'em-

pire en plusieurs commandements qu'il confia à ses

fils ; il nomma à Pez Sid Aboul Hassan, à Tlemcen Sid

Abou Hafs, à Coula Sid Abou Saïd ot à Bougie Sid Abou

Mohammed, chacun d'eux ayant un conseiller sûr

choisi parmi les Masmouda. Un autre de ses fils Abou

Abdallah Mohammed fut désigné comme héritier pré-

somptif.Il se pourrait, selon certaines opinions, que la ten-

tative dirigée par les Arabes contro Sétif ait été entre-

prise à l'instigation du roi de Sicilo Rogor II. Quoi qu'ilen soit, en 1153, co prince prescrivit à son général en

Afrique, Philippe, d'attaquer Bôno par mer pendant queles alliés arabes l'attaqueraient par terre. La ville fut

enlevée, les richesses qu'elle contenait transportéesen Sicile avec de nombreux captifs et un hammadito

fut investi du commandement do la place au nom du

roi Roger. Ce prince normand mourut en 1154 ayant

LES ALMOHADES 109i

doté son royaumo d'une forte organisation adminis-

trative et judiciaire. Par son courage et ses talents, il

s'était fait craindre et respecter dans tous les paysméditerranéens; son fils ot successeur Guillaume I"

manqua des qualités nécessaires pour continuer son

couvre.En Espagne, le prince Abou Saïd mit six années à

reprendre Almeria aux Chrétiens; celle ville tomba

en 1157 et l'année précédente, Grenade avait été en-

levée à Ali Ibn Ghania fils de Yahya, qui mourut parla suite à Almunecar. Ses partisans quittèrent alors

l'Espagne et so réfugièrent auprès de sa famille aux

Baléares.

Los Chrétiens étaient toujours maîtres de la Tuni-

sie, mais depuis la mort de Roger, les gouverneurs,abandonnés à eux-mêmes, exaspéraient les popula-tions par leur tyrannie; quant aux Arabes d'Ifrikïa,ils désolaient le pays par leurs dévastations. Les ha-

bitants des villes maritimes essayèrent de se soulever

contre les Chrétiens; ayant été battus, ils décidè-

rent d'envoyer une députation à Marrakech pour de-

mander au souverain almohade de venir à leur

aide.

Abdelmoumen organisa son expédition en IfrikTa avec

le plus grand soin ; son armée forte de 70.000 fantas-sins et de 30.000 cavaliers, se composait d'Almohades,de Zénètes Abdelouad, Merine et autres et d'archers

Ghozz !. Des citernes avaient été creusées sur le par-cours que devait suivre cette armée et des approvi-sionnements considérables y avaient été réunis. Enfin

une flotte de soixante navires commandée par Moham-

med Ibn Mimoun devait faire route, en même temps,

i. Les Ghozz étalent des archers Kurdes amenés d'Egypte dans lenord de l'Afrique arec leur chef Ksrskacbe et qui passèrent peu à

peu an service des Almohades.

110 HISTOIRE DU MAGHREB

sur Tunis. L'armée fut divisée en quatre corps mar-chant à une journée d'intervalle, afin de ne pas se gê-ner mutuellement aux lieux do campement et aux

points d'eau. L'ordre et la discipline régnaient si biendans cette nombreuse armée, que les troupes ne man-

quèrent jamais de rien et quo les populations, parsuite, ne subirent aucune violence. Elles en furenttrès favorablement impressionnées et se soumirentavec empressement. En passant à Bougie, le souverainalmohade donna le commandement de son avant gardeau prince zirite El Hassan et parvint à Tunis le14 juillet 1159, en même temps que sa flotte. La villeavait pour chef Ali ben Ahmed des Boni Khorassane

qui reconnaissait l'autorité du roi de Sicile et admi-

nistrait avec la collaboration de Mahrez ben Ziad chefdes Riah. Après une tentative de résistance, les habi-tants firent leur soumission ; ils obtinrent la vie sauve

moyennant l'abandon do la moitié de leurs biens et

l'expulsion des Béni Khorassane. Le pillage de la villefut empêché et les Riah durent se retirer dans lesud.

DeTunhi, Abdelmoumen alla s'emparer de Sousseetmettre le siège devant Mehdia ; il établit son quartiergénéral à Zouila et la flotte bloqua la presqu'île ducôté de la mer. Les Siciliens faisaient journellementdes sorties suivies de combats, mais ces rencontresfavorables tantôt aux uns tantôt aux autres, étaientsans résultats décisifs. Abdelmoumen resserra le blo-cus par terre, pensant bâter ainsi la reddition desChrétiens, lorsque la flotte sicilienno commandée parl'eunuque Pierre, parut devant Mehdia. Ibn Mimoun

l'attaqua avec audace et, après un combat assez long,l'obligea à reprendre le large. Le blocus par terrecontinua avec plus de rigueur et les troupes disponi-bles furent envoyées dans l'intérieur où elles sourai-

LES ALMOHADES Ht

rent à l'autorité almohade Sfax, Gabès, Tripoli, El

Orbos, Gafsa et les montagnes desNofoussa.A la fin de l'année 1159, la famine commença de se

faire sentir avec une telle rigueur, que les Chrétiensentrèrent en pourparlers et obtinrent de sortir de laville avec les honneurs de la guerre. La 22 janvier1160, quand ils eurent été emmenés en Sicile par desvaisseaux almohades, Abdelmoumen fit son entrée

triomphale dans Mehdia. Après avoir réparé les rava-

ges du siège et fait relever les remparts de la place,il y nomma un gouverneur avec le prince zirite ElHassan comme adjoint et plaça des commandants al-mohades dans les principales villes d'Ifrikïa.

Abdelmoumen ayant ainsi détruit la puissance desNormands en Afrique et supprimé les petites royautésqui s'appuyaient sur les Arabw pour tyranniser le

pays, reprit le chemin du Maghreb. Cest pendantqu'il était en route qu'un parti de soldats ayant dé-cidé de le tuer, un cheikh almohade au courant du

complot se glissa dans sa tente et fut tué à sa place.Abdelmoumen le fit enterrer avec des honneurs excep-tionnels à l'endroit dit El Batheha sur les bords de laMina et fonda une ville en ce lieu. En arrivant à Mar-rakech, il apprit que son fils Abou Yakoub avait étébattu à Séville par le roi chrétien assisté d'ibn Merde-niche ; que celui-ci avait enlevé Jaen ot Carmona etmit lé siège devant Cordoue. Abdelmoumen organisalui-même à Gibraltar une armée qu'il confia à AbouMohammed ben Abou Hafs et rentra dans sa capitaleaprès une absence de deux mois. Son général remportauno victoire à Badajoz, battit le roi Alphonse de Portu-

gal et reprit aux Chrétiens Badajoz et d'autres placesimportantes. C'est alors qu'Abdelmoumen prit le titred'émir el moumenine et qu'il constitua une flotteainsi que le matériel nécessaire pour combattre les

U3 HISTOIRE DU MAGHREB

Chrétiens (1162). Sa confiance dans les Masmouda

ayant été ébranlée par le complot ourdi contre sa vie

pendant le retour d'Ifrikta, il fit venir à Marrakechdes Koumia ses compatriotes, dont il se constitua une

garde particulière.L'année suivante, Abdelmoumen se trouvait à Salé

où il avait convoqué des contingents en vue de la

guerre sainte en Espagne et avait confié cette armée

comprenant des Riah et des Zoghba, à ses fils AbouYakoub et Abou Saïd. Quelque temps après, se sentant

gravement malade, il fit revenir d'Espagne son filsAbou Yakoub et le désigna pour son successeur aulieu de Sid Abou Abdallah dont il n'était pas satisfait.Il mourut en juin 1163, ayant recommandé à ses suc-cesseurs de se tenir en garde contre les Masmouda dofidélité incertaine, d'attendre des circonstances favo-rables pour écraser Ibn Merdonicho, enfin de transpor-ter les Arabes d'Ifrikïa en Maghreb et en Espagne,mais de les employer à la guerre comme troupes deréserve. Il fut enterré à Tin Mellal auprès du Mehdi.

Abdelmoumen a été un des plus grands souverains de

l'Afrique et on a pu avec raison le comparer à Charle-

magne. Comme le roi des Francs, il fonda un vasto

empire où les races les plus diverses étaient habile-ment maintenues sous la seule direction du souverain;il introduisit une forte discipline dans l'armée ot l'ad-ministration et fit régner la sécurité dans toutes les

provinces. Le premier il fit établir le cadastre généraldu pays pour régler l'assiette de l'impôt foncier et fit

frapper des monnaies de forme carrée. Lettré enmême temps que profond politique, Abdelmoumen fa-vorisa la culture intellectuelle dans ses états et déve-

loppa les relations commerciales avec 1er populationschrétiennes.

C'est à Salé que son fils Abou Yakoub Youssef fut

M58 ALM0HADK8 119Ï

proclamé. Ce prince prît comme viiir son frère SidAbou Hafo et se rendit à Marrakech où il fut bien ac-cueilli des habitants. Cependant le cheikh Abou Hafs etles Masraouda ayant refusé do le reconnaître comme

khalife, il évita de prendre le titre d'émir el moume-nine.

En 1164, il envoya en Espagne ses frères Abou Hafset Abou Saïd avec des guerriers Riah, Atbbedj et Zo-

ghba pour combattre Ibn Merdeniçhe quo soutenaientles rois d'Aragon et de Castille. Ibn Merdeniçhe ayantété battu, les cheikhs andalous l'abandonnèrent et sesoumirent aux frères d'Abou Yakoub (1165). Une ré-volte dos Ghomra du Riff, obéissant à la voix de leurchef Seba ben Meneghfad, vint troubler la paix quirégnait alors en Afrique. Le sultan marcha contre euxen personne et remporta une victoire qui coûta lavie a Ibn Meneghfad. Il créa aussitôt un commande-ment à Ceula pour surveiller le Riff et le confia ason frère Abou Ali El Hassan. Cost après ces événe-ments quo le cheikh Abou Hafs Omar jura fidélité ausouverain et le reconnut publiquement comme succes-seur d'Abdelmouraen; Abou Takoub prit alors le titred'émir el moumenine (1167).

En Espagne, Ferdinand, roi de Léon, avait reprisBadajoz et le roi de Portugal avait étendu ses fron-tières sur les terres musulmanes '. Le khalife appelales Arabes d'Ifrikïa à la guerre sainte et quand ils luieurent fourni 20.000 cavaliers, il les envoya en Es-

pagne sous le commandement du cheikh Abou Hafs

(1170). Badajoz fut reprise, puis les deux frères dukhalife ayant amené de nouveaux contingents, le sou-

1. Le comté de Porto ou Portai celle, d'où Portugal, «vait étédonné en 1095 par Alphonse VI de Caitllle t son gendre Henri deBourgogne ; le file de ce dernier, Alphonse I" fut proclamé roi enIU9 et son Indépendance confirmée en lltt.

8

lit U1ST0IBE DU MAGHREB

verain vint à Seville en prendre le commandement et,en 1171, dirigea lui-même l'offensive musulmane. Il

reprit Yalence h Ibn Merdenicho qui alla mourir auxBaléares tandis que son fils et ses parents faisaientleur soumission au khalife malgré les efforts du roi

d'Aragon pour les en empêcher (1172). Les Almohades

complétèrent ce brillant succès en s'emparant d'Aï-cantara et en faisant un immonso butin.

En Egypte, le khalife fatimile Ad had craignant dene pouvoir résister aux entreprises du roi do Jérusa-lem et dos croisés, avait appelé à son aide des Turcs

qui restèrent dans le pays. Quand Adhad mourut, en

U71,Saladin général de Noureddine,prit l'autorité onmain, a titre de vassal des Abbassides, co qui mit finau règne des Palimites. Il repoussa une puissante ex-

pédition dirigée par Guillaume II de Sicile contre

Alexandrie, l'obligea à lover le siège et lui infligeade grandes pertes.

Le khalife Abou Yakoub rentra à Marrakech en

1175, après cinq années passées en Espagno. Le Ma-

ghreb était alors ravagé par la peste dont périrentdeux de ses frères, ainsi que le cheikh Abou Hafs Omar

qui rentrait d'Espagne et mourut a Salé où il fut en-terré (1176). Ce sont ses fils qui devaient plus tardfonder la dynastie des Hafsides. Le khalife rappelad'Espagne ses doux frères pour remplacer ceux quiavaient perdu la vie et envoya dans la Péninsule deuxde ses neveux. Peu de tomps après, mourait le princeSid Abou Hafs.

Vers 1177, une flotte sicilienne fit une descente àTunis et posséda la ville durant quelques jours ; deleur coté, Pisans et Génois vinrent piller Mehdia. D'au-tre part, Ali bon Motazz de la famille des Béni Djamaqui s'appuyait sur les Arabes, avait réussi à souleverGafsa. Abou Yakoub marcha contre lui à la tête do

LES ALM0HADE8 115

son armée et reçut la soumission des chefs Hiah sur

lesquels comptait le rebelle. Celui-ci d'ailleurs ne tarda

pas a être capturé et le khalife secontenta de l'interneren Maghreb avec sa famille. Il reprit ensuite Gafsa ettrouva à Mohdia un envoyé de Guillaume II de Sicileavec qui il signa une trêve dedix ans, puis il retournaau Maghreb suivi de nombreux guerriers arabes.

Les princes chrétiens d'Espagne en lutte constanteavec les Musulmans, avaient réalisé des progrès asses

marqués pour que le khalife se décidât à prendre en

personne la direction de la guerre sainte. A cet effetil expédia de Foi, en 1183, un premier corps de trou*

pes fournies par les Hintata et autres tribus raasraou-diènes de Tin Mellal et partit à son tour avec les con-

tingents arabes venus d'Ifrikîa, pendant que la flotteallait à Gibraltar pour assurer le ravitaillement.L'armée ayant été réunie à Sévillo. marcha surSantarom qu'elle assiégea, tandis qu'une partie dela flotte tenait l'embouchure du Tage et du Douro.Les assiégés opposeront une énergique résistance etils étaiont sur le point de succomber lorsqu'un ordremal interprété compromit le succès. Le khalife avait

prescrit à son fils Abou Ishak de marcher sur Lis-

bonne; l'armée fatiguéo par la longueur du siègepensa que le signal du départ était donné et au matinle khalife se trouva seul avec sa garde noire. Les as-

siégés en profitèrent pour faire une vigoureuse sortieet attaquer lo camp. Abou Yakoub entouré de sa gardequi fut décimée, Se' défendit avec courage et reçutplusieurs blessures. Quelques troupes ralliées parleurs chefs revinront alors suf Jours pas et réussi-rent à le dégager des mains des Cfrf&iens. Le princeAbou Youssef Yakoub rallia l'armée débandée, maisle khalife mourut de ses blessures un peu avant d'ar-river à Algésiras, en juillet 1181. Il fut enterré à

116 HISTOIRE DU MAGHREB

Tin Mellal près de son père et eut pour successeurAbou Youssef Yakoub qui fut proclamé à Séville. Ce

prince mérita plus tard le surnom d'El Mansour (levictorieux) et c'est à lui que l'on fait remonter l'u-

sage conservé & ce jour en Maghreb de mettre la for-mulo c Louanges & Dieu seul t en tête do tous lesécrits. Il reprit la campagne avec l'aide d'Abou Mo-

hammed Abdolouahad petit-fils du cheikh Abou Hafs

et ne rentra à Marrakech qu'après avoir essayé de

venger son père en reprenant quelques places fortes.

Une révolte d'Ali Ibn Ghània demeuré aux Baléa-

res le champion do la cause almoravide, éclata au

moment où il se disposait à entreprendre quelquesréformes qu'il projetait d'introduiro on Maghreb et

l'empêcha de reprendre la guerre en Espagne. Quandils apprirent la mort du khalife almohade, les fils

d'Ishak Ibn Ghania emprisonnèrent le général Ibn Zo-

bortelr chargé de los surveiller et donnèrent le pouvoirà leur frère Ali, homme énergique, et ambitieux, qui

projetait de relever le prestige des Almoravides. Lais-

sant lo commandement des Baléares à son oncle Abou

ZobeTr, Ali partit pour l'Afrique avec trente-doux navi-

res, emmenant plusieurs mombres de sa famille et

une bande d'aventuriers. En mai 1185, cetto petiteflotte enleva par surprise la villo do Bougie dont le

gouverneur Abou Rabïa, petit-fils d'Abdelmoumen,était dans l'intérieur du pays et la livra au pillage.Le gouverneur d'IfrikYa Abou Moussa qui se rendait

en Maghrob pour le paiement do l'impôt et ignoraitlui-même la présence des Almoravides, vint se jeterentre leurs mains. Le commandant de la Kalaa des

Boni Hammad et Abou Rabïa s'étant rejoints, se por-tèrent en hâte sur Bougie avec les troupes dont ils

disposaient, mais Ali Ibn Ghania les battit, prit leur

camp et appela à lui les Arabes pour ravager le pays

LES ALMOHADKS 117i

intérieur. Les Riah, Djochem et Atbbedj violèrent leur

pacte avec les Almohades pour le suivre, tandis quoles Zoghba s'unirent aux zénètes Toudjino, Rached et

Abdelouad, pour défendre le Maghreb central contre

les aventuriers almoravides.

Ali laissa Bougie au commandement de son frèro

Yahya et alla prendre Alger où il nomma comme gou-verneur son noveu Yahya ibn Akhi Talha. 11s'emparaensuite do Miliana, mais n'osant s'aventurer plus loin,il revint vers l'Est et enleva la Kalaa. A co moment,des Arabes en grand nombre le rejoignirent dans les

plaines de Sétifavec leurs familles et leurs troupeauxet il les mena, tout en dévastant le pays, faire le siègedeConstantine. Pendant qu'il entreprenait le blocus do

cette place forto, le khalife nommait son cousin AbouZeïd gouverneur du Maghreb central et faisait partirune flotte pour l'appuyer par mer. Abou Zeïd annonça hl'avance l'octroi de l'amnistie générale ; il reprit Mi-

liana dont le gouverneur fut mis à mort et reçut la

soumission des habitants d'Alger qui lui livrèrent

les chefs almoravides. C'est alors que la flotte ayantparu dovant Bougie, les habitants chassèrent YahyaIbn Ghania et délivrèrent Abou Moussa qui ouvrit les

portes do la ville à son cousin Abou Zeïd. Us se portè-rent tous deux au secours do Constantine réduite à la

dernière extrémité, mais les assiégeants s'enfuirent a

leur approche et ils les poursuivirent jusqu'à Negaous.Ali Ibn Ghania réduit a guorroyer dansle Sahara, vint

assiéger Tozeur sans succès, mais réussit à prendreGafsa. Il appela alors co qui restait au Maghreb de

Lemtouna et do Mcssoufa, puis s'allia avec quelquesfractions des Soleïm et alla tenter la fortune vers Tri-

poli. Il y rencontra deux lieutenants de Saladin en-

voyés par ce général pour prendro des places fortes de-vant lui servir de point d'appui en cas de nécessité. L'un

118 HISTOIRE OU MAGHREB

d'eux était le célèbre aventurier kurde Karakache El

Ghozzi, l'autre se nommait Ibrahim ben Karatikine

El Moaddami. Ils étaient restés dans le pays malgréle rappel de leur chef, avaient pris le Fezzan aux rois

berbères Houara des Béni El Rhattab et y avaient pro-clamé l'autorité de Saladin. Ayant ensuite accueilliles pires brigands et s'étant alliés aux Arabes Debbab

de la fraction des Solelm, ils attaquèrent les tribusberbères ayant quelques richesses et vinrent s'éta-

blir à Tripoli, après avoir dévasté les montagnes de

Nefoussa et autres lieux. Une alliance fut conclue en-tre ces chefs auxquels les Arabes Riab, Djochem et So-

lelm de l'Est vinrent offrir leurs services. Les alliés

s'emparèrent de Nefta, Gabès, Tozeur et autres villes,si bien qu'Ali Ibn Ghania eut un territoire assez étendu

pour proclamer la restauration almoravide et faire

hommage de sa conquête au khalife abbasside qui lui

envoya un diplôme d'investiture et invita Saladin à

lui prêter son appui.Dans le même temps se produisit une nouvelle révolte

aux Baléares; Ibn Zobertelr en profita pour sortir de sa

prison et put s'enfuir avec Mohammed l'atné des fils

d'Ishak Ibn Ghania déposé au profit de son frère Ali.

Us arrivèrent à Marrakech au moment où le khalife

s'apprêtait & partir pour l'Ifrikla. Ali Ibn Ghania, de

son côté, fit partir la flotte de Tripoli pour Majorqueavec son frère Abdallah qui réussit h reprendre les

Baléares.

Le khalife quitta Fez et Taza avec son armée en

1187 et partit pour Tunis ; en route il fut rejoint parles Arabes Zoghba et les Athbedj demeurés fidèles.

De Tunis dont il fit son quartier général, il onvoyaune armée contre l'ennemi ; les Almoravides mar-

chèrent à sa rencontre et, au lieu dit Ghomeit, la^mirent en pleine déroute,' tuant les chefs et rejetant"

I.K8 ALMOHADES 110

les soldats sur Tunis. Le khalife prit alors la tête deses troupes, se porta directement sur Kairouan, puisalla occuper la position d'El Hamma dans le Djerid.Les deux armées se rencontrèrent de nouveau et

l'avantage resta aux Almohades, malgré l'ardeur dé-

ployée par les Almoravides dont les chefs Ali Ibn Gha-

nia et Karakache ne conservèrent la vie qu'en pre-nant la fuite. Dès le lendemain le khalife entra à

Gabès où se trouvaient la famille d'Ali Ibn Ghania etses richesses et enleva Gafsa où s'étaient réfugiés les

Kurdes d'Ibrahim ben Karatikine. Ce chef fut mis è

mort et la ville de Tripoli elle-même retomba aux

mains des Almohades (1187).Saladin acheva, dans le courant de la même année,

de détruire à son profit le royaume des Croisés deJérusalem.

Abou Youssef poursuivit avec la dernière rigueur lesArabes Djochem, Acom et Riah qui avaient aidé lesAlmoravides et, comme il ne leur accordait aucune

confiance, il décida do les transporter en Maghreb. Illes conduisit lui-même en 1188 par les routes du sudet plaça dans le canton du Hebet, au sud de Tetouane,les Riah sauf la fraction des Douaouida restée en Tu-nisie et dans le Tamesna les Djochem et les Acem.

Ali Ibn Ghania qui avait repris avec Karakache sesdévastations dans lo sud de l'Ifrikïa, fut tué au coursd'un combat contre les Nefzaoua, dans le Djerid ; sonfrère Yahya lo remplaça à la tête du parti almoravide.

A son arrivée à Marrakech, le khalife fit mettre àmort ses deux frères Abou Yahya el Omar, ainsi queson cousin Abou Rabïa qui avaient profité do son ab-sence pour comploter. Pendant le même temps, lesChrétiens d'Espagne avaient repris l'offensive tandis

que les échecs éprouvés par ceux de Terre sainteavaient occasionné une. nouvelle croisade. Le roi do

120 HISTOIRE OU MAGHREB

Portugal profita du passage des croisés anglais et danois

pour reprendre Silves où un grand nombre de Mu-

sulmans furent massacrés, ainsi que Beja et Evora.

Abou Youssef envoya quelques renforts au gouverneurde Cordoueen 1191, en attendant l'armée qu'il se pré-

parait à conduire en personne dans la capitale.En Ifrikla, une scission s'était produite entre Yahya

Ibn Ghania et Karakache; celui-ci, après avoir ravagéGabès, avait attiré à lui quatre-vingts cheikhs des

Kaoub pour les dépouiller et les avait fait mettre à

mort, obligeant ces tribus à se réfugier dans le pays de

Barka. Il s'était ensuite emparé de Tripoli puis s'était

reconcilié avec Yahya. Tous deux allèrent alors repren-dre le Djerid, mais une nouvelle scission ayant éclatéentre les deux chefs, Yahya s'allia aux Kaoub impa-tients de venger leurs cheikhs. Ils poursuivirent Kara-

kache jusque au sud de Morzouk dans le Fezzan, l'as-

siégèrent dans la ville de Ouaddane le prirent et le

mirent à mort. Yahya Ibn Ghania alla ensuite à Tripolipoursuivre les partisans de Karakache, s'empara de

la ville et enleva Gabès.

En 119$, le khalife Abou Youssef résolut de se porteren Ifrikïa contre les rebelles, mais arrivé à Meknès àla tôte de troupes fournies par les tribus alliées, il reçut

d'Espagne des nouvelles qui l'obligèrent à passer dansla Péninsule. Au mois de juin 1196, il arrivait à Sé-

ville avec une armée comprenant des contingents de

toutes les tribus berbères du Maghreb, y compris les

Abdelouad, Toudjine et Merine, ainsi que ceux des

Arabes Zoghba et autres, récemment amenés d'Ifrikïa.

A la tête de ces forces imposantes, il se disposait à

répondre à la récente provocation d'Alphonse IX roi

de Castille qui s'était avancé jusqu'à Algésiras pourlo menacer. L'armée chrétienne avait pris position prèsde la forteresse d'Alarcos entre Cordoue et Calâtrava.

( LES ALMOHADES 121

Arrivant par la vallée du Guadalquivir, le khalife

disposa son armée en trois corps dont le premier quidevait soutenir l'attaque ennemie était sous le comman-

dement d'Abou Yahya petit fils d'Abou Hafs et se com-

posait de milices andalouses, d'archers kurdes et des

troupes almohades; le second, placé en arrière, com-

prenait les auxiliaires berbères et arabes et le troi-

sième était constitué par le souverain entouré de sa

garde noire.

Les chevaliers chrétiens s'élancèrent sur le premieréchelon de l'armée musulmane avec impétuosité, mais

elle résista et ils durent revenir & l'attaque plusieursfois. Quand ils eurent réussi à la rompre et à tuer son

commandant Abou Yahya, ils étaient complètement

épuisés et la cavalerie du deuxième échelon n'eut pasde peine à les envelopper et à les massacrer, eux

et ceux qui vinrent à leur secours. Le roi Alphonsese disposait à intervenir avec sa réserve, lorsque le

khalife entouré de sa garde et de sa musique, s'avan-

çant calme et en bon ordre, mit la panique parmi les

Chrétiens qui s'enfuirent de tous côtés, poursuivis parla cavalerie des Almohades. Les Musulmans s'empa-reront d'Alarcos abandonnée par lo roi Alphonse et yfirent 20.000 captifs que le khalife rendit à la liberté

après avoir détruit la ville (1196). C'est cette victoire

qui valut à Abou Youssef l'épithète d'El Mansour (levictorieux). Il ravagea ensuite le territoire de Tolède,brûla Salamanquc, traita avec les rois de Navarre et

de Léon qui se reconnaissaient ses vassaux et conclut

une trêve avec Ferdinand de Castille (1197).Mais de graves événements venaient de se pro-

duire en Ifrikïa qui rappelèrent le khalife au Magh-reb. Tombé gravement malade dès son arrivée, il

désigna son fils Abou Abdallah Mohammed comme

héritier présomptif et mourut en janvier 11991

122 HISTOIRE DU MAGHREB

Abou Youssef Yakoub fut un grand prince qui, aucours de son règne glorieux, fit construire les monu-ments les plus remarquables de Séville comme le

minaret de la grande mosquée appelée la Giralda etl'Alcazar. Il fonda la ville de Rabat et y fit construirela tour Hassan sur le modèle de la Giralda et par lemême architecte ; enfin pour perpétuer le souvenirde la victoire d'Alarcos, il bâtit la mosquée de Mar-

rakech appoléo El Kelbïa (Koutoubia).Le nouveau khalife surnommé Ennasscr prit commo

premier ministre Abou Mohammed petit fils du cheikhAbou Hafs et nomma comme gouverneur à Tunis Sid

Abou Zeïd et à Bougie Sid Aboul Hassan. Puis il dirigeacontre les Baléares, dans le but d'atteindre plus sû-rement les Almoravides, uno flotte aux ordres de sononcle Sid Aboul Ala et d'un petit fils du cheikh Abou

Hafs nommé Abou Saïd. Les lies furent facilement

enlevées, par ces deux généraux au chef almoravide

Abdallah Ibn Ghania qui put s'enfuir.A Tunis, lo commandant d'un corps franc nommé

Mohammed Regragui, qui avait obtenu quelques suc-

cès sur les Alraoravidos et les Arabes, ayant été gra-vement indisposé par le gouverneur Abou Saïd le haf-

cide, se mit en état de révolte. Il enleva Mehdia k

Younes le propre frère d'Abou Saïd, en 1199, au mo-

ment même où arrivait le nouveau gouverneur Sid

Abou Zeïd. Celui-ci crut devoir lui opposer Yahya Ibn

Ghania par terre et envoya une flottille tunisienne parmer contre le rebelle qui dut capituler; mais malgréla parole donnée, Yahya le fil assassiner (1200-1).

Maltro de Mehdia, de Tripoli et du Djerid, le chef

almoravide avait saccagé Béja et battu près do Cons*

tantine, le gouverneur almohade de Bougie. Marchant

ensuite contre fiiskra, il l'enleva d'assaut, et s'emparade Tebcssaet rie Kairouan. Encouragé par ces succès,

LES ALMOHADES 123ï

il réunit des contingents arabes et marcha hardiment

sur Tunis qu'il réduisit après quatre mois de siège, obli-

geant le gouvernour Abou Zeïd à capituler (1203). Il

frappa d'une forto contribution de guerre les villes de

Tunis, Sicca-Yenerea, Bizerte et Bône, exerçant sur

toute l'Ifrikïa, avec la collaboration des Arabes, la

plus intolérable tyrannie. Il proclama ensuite la sou-

veraineté des Abassides.

Le khalife Ennasser, devant cette situation, convo-

qua son conseil pour arrêter les mesures à prendre.Tous les conseillers proposèrent d'abandonner ses

conquêtes à Yahya Ibn Ghania; seul Abou Mohammed

petit-fils du cheikh Abou Hafs, indigné, affirma la né-

cessité de lutter à outrance et le khalife partageantcette opinion, une expédition fut décidée. Pendant

que le flotte se dirigeait vers l'EsC, Ennasser à la tête

do l'armée quittait le Maghreb en 1204.

Yahya Ibn Ghania transporta immédiatement ses tré-

sors à Mehdia, alla raser la ville de Tripoli qui s'étaitrévoltée et vint attendre l'armée almohade près de

Gabès. La flotte et l'armée arrivèrent ensemble à Tunisoù Ennasser fit mettre à mort tous les partisans de

l'almoravide. Il alla ensuite mettre le siège devantMehdia et envoya un corps de 4.800 Almohades com-

mandés par lo hafcide Abou Mohammed contre les Ara-bes qui tenaient la campagne. Abou Mohammed rem-

porta sur eux une grande victoire et rentra à Mehdiaamenant avec lui un butin considérable et le princeAbou Zeïd qu'il avait délivré. Le gouverneur de Mehdia

apprenant co succès rendit la place et le khalife rega-gna Tunis après avoir chargé son frère Abou Ishakavec Abou Mohammed de poursuivre Yahya. Ces deuxchefs furent assez heureux pour reprendre le paysconquis par l'almoravide qu'ils pourchassèrent jusqu'àfiarka et repoussèrent aux extrémités du Sahara.

124 HISTOIRE DU MAGHREB

En 1207 cette expédition étant terminée, le khalife

regagna lo Maghreb, laissant comme gouverneur àTunis le hafcide Abou Mohammed avec, pleins pouvoirs,car il avait dans ses talents la plus entière confiance.

Yahya Ibn Ghania reparut aussitôt avec des contin-

gents arabes des Riah; Abou Mohammed lui opposa destribus 8oleïmidos à qui il avait concédé des terres enTunisie. A Chebrou près de Tebessa où se rencontrè-rent les deux armées, Yahya reçut des blessures etson camp fut pris. Le rebolle traversa alors le Magh-reb par le désert, jusqu'à Sidjilmassa qu'il pilla de fonden comble et d'où il rapporta un énorme butin. Ap-

pelé à Tiaret par des zénètes en lutte avec les Abdc-

louad, il mit cette place au pillage, mais en revenant

vers l'Est il se heurta à l'armée d'Abou Mohammed quilui infligea une sanglante défaite, lui enleva son bu-

tin et l'obligea à se réfugier dans lo désert. C'est alors

que Sir, frère d'Yahya Ibn Ghania, décida de faire sa

soumission au khalife dont il fut bien accueilli.

Après avoir réuni do nombreux contingents des

tribus soleïmides, jalouses des avantages dont jouis-saient leurs frères en Tunisie, Ibn Ghania se portavers le nord. Auprès du Djebel Nefoussa, il rencon-

tra l'armée almohade qui lui infligea une sanglantedéfaito et s'ampara du camp des partisans arabes ve-

nus au combat avec leurs familles; les Hilaliens et par-ticulièrement les Riah furent exterminés. Ibn Ghania

dut encore se réfugier dans le désert et les Nefoussa

révoltés massacrèrent ses deux fils restés avec eux.

Abou Mohammed châtia sévèrement les Arabes parti-sans de l'almoravide et récompensa généreusementceux qui avaient marché sous sa bannière (1210).

Alphonse IX de Caslille rompant la trêve, avait pé-nétré en 1209 en territoire musulman et son fils Fer-

dinand avait fait dn mémo, ce qui obligeait Ennasser

( LES ALMOHADES 125

à envoyer sans cesse des contingents pour les conto-nir. En 1211, le khalife réunit à Sévillo la plus fortearmée que les Musulmans aient conduite en Espagne.De son coté, Alphonse demandait au pape Innocent IIIde publier la croisade contre les Musulmans d'Espa-gne et de nombreux chevaliers chrétiens étaient venusde Prance, d'Allemagne et d'Italie se mettre à ses or-

dres; les rois de Léon et d'Aragon avaient amenéeux-mêmes leurs troupes et l'infant de Portugal avaitfourni l'élite de ses chevaliers.

L'armée chrétienne partie de Tolède alla enlever laforteresse de Calatrava sur le Guadiana, mais lescroisés se débandèrent et reprirent, sous la directionde leurs évêques le chemin du nord, ravageant le

pays qu'ils devaient défendre et abandonnant les Es-

pagnols à leurs propres forces. Les trois rois conti-nuèrent cependant leur marche à travers la SierraMorena et se portèrent en avant de la forteresse diteHisn El Okab (le fort do l'Aigle), sur le plateau deLas Navas de Tolosa.

L'armée musulmane déployait en avant son in-fanterie et avait ses deux ailes constituées par descavaliers en majeure partie arabes ; la cavalerie anda-louse venait ensuite comme réserve et en arrière,sur une hauteur, était le camp du sultan et sa gardenoire. Le combat engagé au centre, s'étendit rapide-ment aux ailes. Les miliciens de Castille ayant plié,le roi crut la bataille compromise; il se lança impé-tueusement dans la mêlée et parvint jusqu'au front,suivi do sa réserve. Sa présence réveilla l'ardeurdes soldats chrétiens qui, à leur tour, firent plierlos soldats musulmans; mais la cavalerie anda-

louse, au lieu de leur porter secours, tourna brideet laissa les Almohades seuls en face 4es Chrétiens.Démoralisés par cette défection, les soldats rausul-

126 HISTOIRE DU MAGHREB

mans ne tardèrent pas à tomber sous les coups deleurs ennemis et au moment où ceux-ci arrivaient au

camp du khalife, un arabe sauva Ennasser en luiamenant un cheval avec lequel il put gagner Jaen.Les Chrétiens obéissant aux ordres de leurs chefs, nefirent aucun quartier et quand les Musulmans eurententièrement disparu, ils recueillirent un butin consi-dérable ; la tente et l'étendard d'Ennasser furent en-

voyés au pape (juillet 1212).Rentré à Séville, le khalife fit rallier les débris de

l'armée el regagna Marrakech où il désigna pour luisuccéder son fils Abou Yakoub Youssef. Il aban-donna dès lors la direction des affaires à son vizirIbn Djaraa et mourut en décembre 1213, d'une façonmystérieuse qui a donné lieu à différentes versions.Son fils Abou Yakoub fut proclamé sous le nom d'El

Mostancer, mais il fut tenu à l'écart par Ibn Djamaqui s'entoura de cheikhs almohados ot accapara ladirection des affaires.

À la suite de leur succès à Las Navas de Tolosa, lesChrétiens avaient ravagé l'Andalousie et imposé unetrêve aux Almohades. A Tunis le hafeide Abou Mo-hammed déjà indépendant, ne restait attaché à la dy-nastie qu'en souvenir de son aïeul ; enfin l'attitudedes Zénèles du Maghreb central contribuait, d'autre

part, à compromettre la puissance almohade. Ces Zé-nèles Béni Ûuassino chassés du sud constantinois parl'invasion arabe, s'étaient cantonnés dans le Saharaoranais d'abord et dispersés ensuite en plusieursgroupes: les Toudjine avaient remplacé les Meghra-oua entre Tiaret et l'Ouencheris ; les Abdelouad alliésaux Arabes Zoghba de la vallée du Chélif, atteignaientles hauts plateaux au sud de Tlemcen, tandis que lesBéni Merine remontant du Sahara dans la vallée dela Molouïa jusqu'au territoire de Taza, s'y étaient

LES ALMOHADES 127i

alliés aux débris des tribus Miknassa. Les Almohadesavaient recompensé les services des Abdelouad en leurconcédant le territoire des Iloumen et des Oueman-nou dans le Maghreb central et ils avaient reconnuceux des Boni Merine en Espagne, en leur attribuantle territoire usurpé dans la Molouïa.

Quant au chef auquel obéissaient alors les Béni Me-

rine, Abdelhak ben Mahiou, c'était un homme à lafois énergique, intrépide et ambitieux. 'Sous sa con-duite ils avaient réussi, en 1216, à occuper lo ter-ritoire de Fez et de là s'étaient avancés jusque dansle Riff. Leurs progrès devenant inquiétants, le géné-ral Ibn Ouanoudine fut envoyé contre eux à la têted'un corps de troupes qui devait se joindre aux for-ces du gouverneur de Pez, Abou Ibrahim, pour s'oppo-ser à leur marche. Les deux armées se rencontrèrent

près de l'Oued Nokour et la victoire resta aux BéniMerine. Les vainqueurs pillèrent les bagages des Al-mohades et firent de nombreux prisonniers, parmilesquols Abou Ibrahim, qu'ils renvoyèrent chez euxentièrement nus. Ils enlevèrent ensuite Taza, mais,la discorde les ayant divisés, un parti d'entre eux se

sépara d'Abdelhak et s'allia contre lui aux ArabesRiah du Hebet ; dans le combat qu'ils se livrèrent,périrent Abdelhak et son fils Idris. Un autre fils del'emir mérinide nommé Othmane Aderghal (le bor-

gne) fut élu chef, il vengea la mort do son père surles Riah et obligea ces Arabes à lui payer un tributannuel (1217-1218). Ce succès attira dans les rangsdes Béni Merine de nombreux aventuriers avec les-

quels ils répandirent la désolation et l'anarchie dansles provinces orientales de l'empire et réussirent à

développer rapidement leur puissance.Le cheikh Abou Mohammed ben Abou Hafs étant

mort à Tunis, El Mostancer nomma à sa place le prince

128 HISTOIRE DU MAGHREB

Aboul Ala revenu d'Espagne. Yahya Ibn Ghania repa-rut aussitôt dans le Djerid, mais Aboul Ala envoyacontre lui deux corps de troupes aux ordres de son filsAbou Zeïd qui le pourchassèrent jusqu'à Ghadames etOuaddane, sans pouvoir l'atteindre. Ibn Ghania revintà la charge avec des aventuriers et des Arabes et

reprit Biskra d'où il fut encore chassé dans le Sahara.Il reparut et s'avança audacieusement jusqu'auprèsde Tunis, mais battu de nouveau il dut abandonnerses bagages et son camp et Abou Zeïd se disposait àle poursuivre sans rel&che, lorsque la mort de son

père le rappela à Tunis (1224).El Mostancer qui, depuis son avènement n'avait

jamais quitté Marrakech, mourut en janvier 1224,tué par un des taureaux qu'il faisait venir d'Andalou-sie pour son agrément. Il ne laissait point d'héri-tier direct et le vizir Ibn Djama, avec l'assentimentdes cheikhs, fit proclamer Abou Mohammed Abdel-ouahad surnommé El Makhlou (le déposé), frère d'ElMansour. En Espagne était proclamé en même temps,sous le nom d'El Adel, un fils d'El Mansour nomméAbou Mohammed Abdallah. Une sédition provoquéepar les partisans do ce dernier, obligea le khalifeAbdelouahvd à abdiquer après huit mois de règne ;treize jour* après sa déposition il fut étranglé etton palais mis au pillago et incendié. Quant au vizirIbn Djama, il fut mis à mort chez les Hintata où ils'était réfugié (1224).

En 1230, Alphonse de Léon mourut sans laisserd'autre enfant que Ferdinand III, roi de Caslille depuis1217 ; ce jeune prince hardi et ambitieux qui allaitréunir dans ses mains les deux royaumes de Castillcet de Léon, devait être un adversaire redoutablo pourla domination musulmane. Mohammed El Baïaci doJaen, un des plus puissants émirs d'Espagne, offrit

LES ALMOHADES 129i

son alliance à' Ferdinand et battit l'armée almohade

envoyée contre lui.-C'est alors qu'El Adel partit pourMarrakech, chargeant son frère Aboul Ala de rétablirl'ordre en Andalousie. En passant à Ceula il nomma

Abbou, fils du hafcide Abou Mohammed, au gouverne-ment de l'Ifrikïa en remplacement d'Abou Zeïd.

Le khalife trouva Marrakech en proie à l'anar-chie occasionnée par les intrigues des cheikhsMasmouda et des Arabes Sofiane et Khlot; ceux-ci

alliés aux Berbères Heskoura ravageaient la campa-

pagne autour de la capitale. Les troupes envoyéescontre eux furent battues et les rebelles marchant sur

Marrakech pénétrèrent dans le palais d'El Adel ; ne

pouvant obtenir son abdication, ils le mirent à mort

(1227).A la même époque, le hafcide Abbou vint en Ifrikïa

prendre la direction de son commandement dont il

avait chargé son frère Abou Zakaria et son cousin AbouAmrane. Yahya Ibn Ghania voyant les Hafcides repren-dro le pouvoir en Ifrikïa, préféra s'éloigner et alla exer-

cer ses déprédations on Maghreb central. Après avoir

attaqué les Toudjine, il se porta dans la vallée du Ché-

lif contre les Meghraoua de l'emir Mendil ben Abdcr-

rahmano. Ayant battu les Meghraoua et tué leur chef,il alla s'emparer d'Alger et de Dellys, traversa le

pays des Zouaoua et prit Bougie, commettant par-tout les pires excès. Abbou lui reprit Bougie et Miliana

et le poursuivit jusque vers Sidjilmassa, mais ne pou-vant l'atteindre il regagna Tunis (1227), Ibn Ghania

après avoir poussé une pointe sur Sidjilmassa, rentra

en Tripolitaine par le Sahara, mais son prestige était

considérablement diminué et son armée réduite à

quelques aventuriers n'était plus qu'une bande de

brigands.Quand ils apprirent la mort d'El Adel, les Almoha-

130 HISTOIRE DU MAOHRËB

des prodamèrent le jeune Yahya fils d'Ennassersous le non d'El Motassem Billah, pendant qu'en Es-

pagne Aboud Ala îdris frère d'El Adel était reconnukhalife sous le nom d'El Mamoun. Les Arabes Khlotet Sofiane du Maghreb extrême so prononcèrent pource dernier et bénirent les troupes envoyées contro

eux; quant à Yahya, les progrès do son rival le dé-cidèrent à se réfugier à Tin Mellal où il apprit quoles gouverneurs des provinces du nord s'étaient déta-chés de son parti. L'ffrikïa lui restait fidèle, mais ElMamoun. la lui enleva en nommant, comme gouver-neur, le commandant de Gabès Abou Zakaria, en rem-

placement de son frère Abbou. Celui-ci fut expédiéchargé de fers au khalife, tandis qu'Abou Zakariafaisait une entrée solennelle à Tunis et y proclamaitl'autorité d'El Mamoun.

Le khalife toujours en Espagne, était débarrassé

de son ennemi Mohammed ElBaïaci qui avait péri as-

sassiné, mais en même temps, Mohammed ben YoussefIbn Houd se faisait proclamer khalifo à Murcie et

s'emparait en peu de temps de l'Espagne orientale.Devant ce nouveau danger, El Mamoun que d'autres

affaires importantes appelaient en Maghreb, traita de

la paix avec le roi de Castille à qui il abandonnaitdix places fortes et dont il recevait un corps de 12.000

cavaliers chrétiens. Arrivé en Maghreb, il battit l'ar-

mée de Yahya composée de Hintata et autres tribus

de Tin Mellal ainsi que d'Arabes Sofiane, grâce à la

valeur de sa cavalerie chrétienne et entra à Marra-

kech en février 1230.Il maudit publiquement en chaire la mémoire du

Mehdi qui se prétendait impeccable et, pour diminuer

l'influence des cheikhs almohades dont il voulait s'af-

franchir, il défendit que le nom du Mehdi leur ancê-

tre soit prononcé dans la prière ; il abolit certaines

i LES ALMOHADES îdi

fondations qui devaient rappeler son souvenir et ren-dit même la forme ronde aux pièces de monnaie.

Ayant ensuite réuni certains de ces cheikhs, il leur

reprocha l'assassinat de plusieurs khalifes el les fitmettre à mort, en invoquant la loi du talion.

A Tlemcen, Sid Abou Saïd frère d'El Mamoun étaitentièrement dominé par Ibn Habboun cheïkh des Kou-mïa et ennemi des Abdelouad. Sur ses conseils, il miten prison plusieurs cheikhs abdelouad venus en dé-

putation et sou lova par cet acte un grave mouvement

populaire. Un chof almoravide au service des Almoha-

des, nommé Ibn Allano, prit la tête de ce mouvement,tua Ibn Habboun, emprisonna Abou Saïd, délivra lescheikhs abdelouad et appola à lui Yahya Ibn Ghania.

Un cheïkh des Abdelouad nommé Djaber ben Youssefdes Alt Kassem, fidèle à El Mamoun, rétablit son au-

torité après avoir tué Ibn Allane. Lo khalife lo récom-

pensa en lui envoyant un diplôme et en lui confiantle gouvernement do la ville où il devait être la sou-che de la dynastie des Abdelouadites.

En Ifrikïa, Abou Zakaria réprouvait les actes dukhalife et ses réformes ; il répudia son autorité et se

proclama vassal de Yahya. Il pritConstantine et Bou-

gie après avoir battu les troupes envoyées contre luiet jouit, par la suite, d'une indépendance telle que l'on

fait remonter à cette époque la fondation de l'empirehafcide.

En 1229, les Baléares furent arrachées aux Musul-mans par le roi d'Aragon Jayme Ier, tandis que dansla partie occidentale de la Péninsule, Sancho II de

Portugal leur avait enlevé un grand nombre de placesfortes. D'autre part, Ibn Houd étendait sa puissanceau détriment d'El Mamoun toujours retenu en Afriquepar ses luttes avec Yahya. Après avoir battu les par-tisans de ce dernier à Sidjilmassa, il avait dégagé

132 HISTOIRE DU MAOUItEB

Meknès, bloquée par les Berbères du Fazaz et de Mek-

lata alliés aux Béni Merine ,puis était venu assiégerCeuta que son frère sid Abou Moussa, partisan d'ibn

Houd, défendit énergiquement. Il dut lever lo siège de

cette place et revenir à marches forcées, en apprenant

que Yahya était entré par surprise à Marrakech; mais

arrivé dans la vallée de l'Oued Oum Errebia il mou-

rut subitement en octobre 1232. Son fils Abdclouahad

âgé de quatorze ans fut élu à sa place sous le nom de

Rachid, par les soins de sa mère aidée des chefs de l'ar-

mée Kanoun ben Djermoun des Arabes Sofîane, Omar

ben Aoukarit des Berbères Heskoura et Francil com-

mandant la cavalerie chrétienne. Pendant ce temps,Sid Abou Moussa avait offert la ville de Ceuta à son

allié Ibn Houd et était allé le rejoindre on Espagne.Le. nouveau khalife proclama une amnistie géné-

rale; son premier soin, après cela, fut de rétablir les

usages institués par le Mehdi et de réhabiliter sa mé-

moire. Les cheîkhs almohades des Hintata et de Tin

Mellal vinrent alors lui faire leur soumission, mais ils

furent massacrés en cours de route dans une embus-

cade tenduo par lo cheïkh des Heskoura Omar ben

Aoukarit et ses complices les cheikhs des Arabes

Khlot. Rachid usant de ruse à son tour, attira chez lui

les cheikhs arabes et l'oncle d'ibn Aoukarit et les fit

assassiner dans la salle où ils étaient réunis. Les Ara-

bes, à la suite de ces événements, demeurèrent en état

de rébellion contre le khalife.

Dans le même temps mourut dans l'oubli Yahya Ibn

Ghania qui, pendant cinquante, ans avait énergique-ment tenu la campagne ; il ne laissait aucune postéritémâle et avec lui s'éteignait le nom almoravide.

Abou Zakaria ne cessait de consolider sa puissanceen Ifrikïa ; c'est ainsi qu'en une seule campagne en-

treprise en 1234-35, il réussit à entrer à Bougie, re-

LES ALMOHADES 133

çut l'hommage de la ville d'Alger et du pays habité

par les Senhadja, réduisit la principauté des MeghraouaOulad Mendil s'étendant de Ténès a Mazouna, s'emparad'Abdelkaoui chef des Béni Toudjine qui dominaient

de Médéa jusqu'à Alger et leur fit reconnaître sa su-zeraineté.

Les Khlot révoltés s'étaient alliés au prétendant

Yahya pour venir tenter le siège de Marrakech; dansune sortie, la garnison essuya une défaito et la milicechrétienne fut décimée. Rachid marcha sur Sidjilmassacentre de la puissance de son rival, mais Yahya pénétraune seconde fois dans Marrakech et y prit la place du

khalife, pendant que ses soldats livraient la ville au

pillage (1235-36). Rachid, après ses succès dans le sud,marcha avec ses alliés les Sofiane contre l'armée de

Yahya qu'il rencontra sur les tords do l'Oum Errebia.Il la mit en complète déroute, la tailla en pièces et ren-

tra dans Marrakech. Yahya se réfugia chez des Ara-bes Makil de la région do Taza qui le mirent à mortet envoyèrent sa tète à Rachid. Celui-ci châtia ensuite

les Khlot et les pourchassa jusqu'à Fez où il entra en

vainqueur.

Djaber l'Abrfelouadite qui gouvernait Tlemcen aunom du khalife, ayant été tué d'un coup de flèche à

Ncdroma en 1231, son fils El Hassan lui succéda, maisil abandonna le gouvernement à son oncle Olhmane

qui indisposa la population par ses violences et fut ex-

pulsé. Son cousin Zegdane fils de Ziane ben Tabet fut

chargé du commandement qu'il exerça jusqu'en 1235-

1236, époque où il péril dans une rencontre avec lesArabes Bcni Mathar. Il fut remplacé par son frère

Yaghmoracene ben Ziane, avec l'approbation des tri-bus abdelouadites, des villes du Maghreb central et du

gouvernement almohade. Cet hommo rude el sans ins-

truction, mais plein d'intelligence et d'énergie, est

134 HISTOIRK DU MAGHREB

considéré comme le fondateur de la dynastie abdeloua-dite ou zianite.

Omar ben Aoukarit qui n'avait pas désarmé, vinten 1236 devant Salé avec des navires envoyés d'Es-

pagne par Ibn Houd ; mais une (lotte venant de Gênes,ville alliée du khalife, la mit en fuite. Cet insuccèsdétacha Ceuta d'ibn Houd, ainsi que Sévi Ile qui envoyaune députatiou offrir sa soumission au khalife. L'an-née suivante, Omar ben Aoukarit arrêté en Espagne,fut envoyé à Rachid qui le fit exécuter publiquementavec les chefs des Khlot.

Les Béni Merine remportaient à celte époque de nou-veaux succès en Maghreb et augmentaient considéra-blement leur autorité ; leur chef Othmane Aderghalsoumit successivement les Chaouia, Houara, Behloulaet Mediouna ; Fez, Taia et le Ksar Ketama durent lui

payer le tribut. H mourut assassiné en 1239*40 et fut

remplacé par son frère Mohammed.

Lorsque Ferdinand III avait hérité des royaumes de .Castille et de Léon, le territoire musulman se divisaitentre deux, rivaux, Ibn Houd, vassal des Abbassides

qui tenait lo pays entre Murcie et Malaga et Moham-med Ibn El Ahmer qui commandait à Grenado, Jaen,Cadix et Baëza. Yers 1236, une troupe chrétienne réus-sit à pénétrer par surprise dans un faubourg de Cor-

doue el des renforts envoyés par le roi de Castille ai-

dèrent à en achever la conquête. Les Musulmans

^migrèrent pour la plupart et Cordoue devint une des

grandes métropoles chrétiennes de l'Espagne. Ibn

Houd qui marchait au secours de l'émir de Yalence

attaqué par le roi d'Aragon, perdit la vie en passantà AlmêVia et Ibn El Ahmer qui recueillit son héritage,s'établit à Grenade (1238).

La chute de l'ancienne capitale des Ommiades fut

profondément ressentie par les Musulmans d'Espagne;'

. LES ALMOHADES 135

ceux qui ne faisaient pas partie lu royaume de Gre-

nade, firent acte de vassalité au hafcide Abou Zaka-ria en sollicitant son appui et Ibn El Abmer offrit sa

soumission au khalife Rachid. Abou Zakaria accueillit

favorablement la députalion envoyée d'Espagne poursolliciter un secours en faveur de Valence pressée

par le roi d'Aragon et sur le point de succomber.

Mais la flotte qu'il envoya ne put aborder et alla se

réfugior à Dénia. En octobre 1238, Yalence capitula;50.000 musulmans émigrèrent et leur chef Ziane ben

Merdeniçhe retiré à Dénia, décida les habitants do

Murcie à se soumettre au sultan hafcide (1239-1240).

Yaghmoracene, par ses talents, avait fait de Tlem-cen une métropole florissanto qui recueillit les émigrésd Espagne et devint un contre de commerce importantet de brillante culture intellectuelle; enfin il y installaun corps de mercenaires chrétiens et toute unecolonio

chrétienne qui bénéficiait de sa protection. Cette pros-

périté inquiétait Abou Zakaria qui saisit le premier

prétexte pour rompre avec les Abdelouadiles. Parti en

1241 pour Tlemcen il emmenait avec lui une nom-

breuse armée composée des troupes hafcides avec des

contingents Toudjine et Oulad Mendil, ainsi que des

Zoghba, Soueïd et Amer jusque là alliés des Almoha-

des. Il s'empara de Tlemcen que Yaghmoracene dut

abandonner, mais accueillit la soumission du princeabdelouadite qui se reconnut son vassal (1242).

Le 4 décembre de cotte môme année, Rachid mou-rait noyé, dit-on, dans une citerne du palais. Son frère

Aboul Hassan Ali Essaîd fut proclamé à sa place. La si-

tuation que recueillait le nouveau khalife était lourde:

les Béni Merine occupaient, avec Meknès, le centre du

pays ; Sidjilmassa avait reconnu la souveraineté haf-

cide, les possessions d'Espagne étaient attaquées de

tous les côtés à la fois, par Jayrao d'Aragon, Ferdidand

136 HISTOIRE DU MAGHREB

de Castille et Sancho II de Portugal ; les Musulmans

voyant l'impuissance des Almohades à leur porter se-

cours, s'adressaient au sultan hafcide, tandis quo Se-

villo où commandait un prince de la famille d'Abdel*

moumen, était assiégée par Ferdinand de Castille et

n'obtenait aucun secours du Maghreb. Enfin les Abde-

louaditos, depuis l'expédition d'Abou Zakaria, mar-

quaient aux Almohades une grande froidour.

Essatd réduisit d'abord Sidjilmassa, puis il s'atta-

cha les Arabes deKanoun ben Djermoun dont il fit son

premier ministro et alla écraser les Boni Merine entre

Fex elTata. Leur chef Mohammed ben Abdelhak ayantété tué par un officier de la milice chrétienno, ils le

remplacèrent par son frère Abou Yahya et gagnèrentle Sahara après avoir fait hommage de soumission au

sultan hafcide. Sur ces ontrefaites, Kanoun ben Djer-moun faisait alliance avec les Boni Merine (1244).Essald marcha contre ce rebello qui avait pris Axem-

mour, le châtia énergiquement, mais ne put poursui-vre la campagne qu'il avait projetée contre les Béni

Merine. Ceux-ci en profitèrent pour faire proclamerl'autorité d'Abou Zakaria à Meknès, à Tanger et à

Ceuta.

Devant le danger que présentait la situation pour la

puissance almohade, le khalife rallia à son opinionses conseillers et ses généraux ; il s'agissait de réduire

d'abord les Béni Merine et Yaghmoracene ensuite, puisde reprendre l'Ifrikïa aux Hafcides et enfin d'aller on

Espagne combattre Ibn Houd et Ibn El Ahmer. A cet

effet, le khalife quitta Marrakech en avril 1248,.avecune armée de troupes almohades et chrétiennes et de

contingents arabes parmi lesquels Kanoun ben Djer-moun revenu à l'alliance almohade.

Meknès ayant été reprise sans coup férir par le kha-

life Eesaïd, les Béni Merine évitèrent de rencontrer sa

LKS ALMOHADES 137

nombreuse armée, offrirent de se soumettre et même

de fournir des forces pour combattre les Abdelouadi-

tes. Le khalifo peu confiant, engagea 500 de leurs

guerriers seulement et marcha do Tasa sur Tlem-

cen* Yaghmoracene avoc toutes ses forces so porta sur

la fortoresso de Tamezdekt dans les montagues voisi-

nes d'Oudjda ot onvoya son visir fairo des offres de

soumission au khalifo. Coluici les repoussa et marcha

sur Tamezdekt qu'il investit et dont il ordonna l'assaut.

Au moment où l'action s'engageait, une querelledes Khlot et des Sofiane affaiblit l'attaque des assail-

lants, co que voyant, le khalife so jota en avant avec

impétuosité, mais il se trouva tout à coup entouré

d'ennemis et percé d'un coup de lance dont il mourut,au camp d'Yaghmoracene où on l'avait transporté(juin 1248). A cette nouvelle, les éléments de désordre

que renfermait l'armée almohade se prirent de que-rello et, sourds à la voix de leurs chefs, se mirent à

piller. Les assiégés en profitèrent pour les tailler en

pièces el enlover les richesses quo renfermait le campdu khalife. Yaghmoracene fit inhumer EssaTd en

grande pompe au cimetière d'El Abbad, près deTlemcen.

Abdallah fils d'Essaïd avait été élu par l'armée al-mohade qui battait en retraite sur Marrakech; maisles guerriers mérinidcs rejoignirent leur émir Abou

Yahya qui s'était tenu dans les montagnes des BenîIznassen et qui se transporta à Guercif, pour sur-

prendre l'armée almohado au passage. Il l'attaqua à

l'improvisto el lui enleva tout ce qui avait échappéau désastre do Tamezdekt ; le prince Abdallah fut tuédans lo combat et la milice chrétienne ainsi que lesarchers kurdes passèrent au service des Mérinides.

Rompant le traité conclu après la chute de Yalence,le roi d'Aragon avait assiégé Dénia et Xativa en 1238

138 HISTOIRE DU MAGHREB

et s'en était emparé malgré une longue et énergiquedéfense ; dans ces conditions, les habitants de Murcie

et d'Alicanto avaient préféré renoncer à la protectiond'ibn El Ahmer pour so déclarer les vassaux du roiFerdinand. Quant au royaume de Grenude, il était,

par traité, placé sous la suzeraineté du roi do Castille

qui en assurait la possession à Ibn El Ahmer et s'en-

gageait à lo défendro contre ses ennemis moyennantun tribut important et la remise de Jaen (1216). Les

succès des Chrétiens so poursuivaient en Espagno, car

lo khalife almohade retenu en Afrique, ne pouvait in-

tervenir non plus qu'Abou Zakaria sollicité en vain

contre le roi Ferdinand qui avait entrepris lo siègo do

Sévillo. Celle placo, bien qu'abandonnée à elle même,fut défendue par l'Almohade Aboul Hassan avec la plus

grande énergio; Ferdinand de Caslille dut faire appelà tous les Chrétiens pour hâter la fiu de co long siège,et Ibn El Ahmer commo vassal dut y contribuer. Lo

manque de vivres finit par avoir raison das assiégés ;Aboul Hassan obtint uno capitulation honorable aux

termes de laquelle les Musulmans qui voudraient de-

meurer à Sévillo conserveraient leurs biens avec le

droit d'exercer librement leur culte (1248). La plupartd'entre eux se réfugièrent dans lo royaume de Grenade,les autres passèrent en Afrique. Ferdinand appelé lo

grand et le saint s'établit dans l'Alcazar et fut en-

terré à sa mort, en 1252, dans la grande mosquée con-

vertie en cathédrale.

L'empereur d'Allemagne Frédéric II avait épouséYolande l'héritière du royaume de Jérusalem et pro-

jetait une croisade qui lo rendrait maître do l'Orient.

Dans ce but il entretenait de bonnes relations avec les

princes africains et avail conclu avec eux des traités

d'alliance et de commerce. Il avait vaincu les Musul-

mans d'Italie et ceux do Sicile et avait interné ces der-

LE* ALMOHADES 139

nicrs à Lucera, en leur accordant des avantages, tan-dis que leurs guerriers lui fournissaient un corpsimportant de mercenaire** (1226). Il dut renoncer à sacroisade et en 1231 il conclut avec Abou Zakaria unetrêve de dix ans aux termes de laquelle le prince mu-sulman lui paierait un tribut en argent pour être pro-tégé contre les corsaires siciliens et avoir le droit decommercer librement.

Après la mort d'Essaïd et celle de son fib et succes-seur Abdallah, les cheikhs almohades élurent AbouHafs Omar qui se trouvait à Salé, sous le nom d'ElMorladha. Co khalifo renouvela l'alliance avec lesArabes Sofia no et Béni Djaber alors les seuls soutiensdes Almohades et prit comme ministre un de ses pa-rents nommé Abou Ishak qui le domina complète-ment. Dans le même temps, la ville de Fez non secou-rue, capitula el tomba aux mains d'Abou Yahya leMérinide à qui les habitants prêtèrent serment (1218).Peu après Taza, Meknès, Salé, Rabat et le pays qui s'é-tend de là à l'Oued Oum Errebia, reconnurent son au-torité sous la suzeraineté hafcide. Ces événements

marquent les commencements de l'empire des BéniMerine et du royaume fondé par leurs cousins les Ab-delouad à Tlemcen.

En 1219, Abou Zakaria mourut laissant l'empirehafcide qu'il avait fondé, dans la situation la plusprospère et son fils Abdallah qui lui succéda sous lenom d'El Mostancer, à peino âgé de vingt ans, avaittoutes les qualités nécessaires pour continuer son oeu-vre. Mais la mort d'Abou Zakaria avait détaehé desHafcides leurs clients d'Espagne et au Maghreb,Tanger el Ceuta s'étaient soumises à El Mortadha. '

L'émir des Béni Merine, dans le dessein de pour-suivre l'anéantissement de la puissance almohade, s'é-tait porté vers le Fasaz qu'il avait cerné. Le khalife

140 HISTOIRK DU MAOHRBB

marchait contro lui, maison routo, ses troupes l'ayantabandonné, il dut rontrer à Marrakech, Pendant co

temps, les habitants do Foz se révoltèrent, massacrè-rent leur gouverneur et proclamèrent l'autorité d'ElMortadha. Lo khalife appela les Abdelouadites au se-cours do la ville et Yaghmoracene suivi des tribuszénètes, partit pour Foz. L'émir Abou Yahya y laissaune partie de sos troupes et accourut, avec lo reste,

pour barrer la routo aux Abdelouadites. Il les rencon-tra dans l'Oued Isly près d'Oudjda et, après un com-bat sanglant où périrent nombre do chefs, il les miton dérouto elles rejeta sur Tlemcen. Quant aux habi-tants do Fez, désespérant d'être secourus, ils capitu-lèrent moyennant uno contribution de cent mille

pièces d'or. En septembre 1250, l'émir Abou Yahyafit uneentréo solennelle dans la ville et les principauxpersonnages compromis dans la révolte furent mis àmort.

Après l'échec d'Isly, la discorde éclata entre Abde-louadites et autres Zénata et Yaghmoracene dut mar-cher par deux fois, en 1251et en 1252, contre les Tou-

djinoavec lesquols il finit par traiter. Au retour doceltede'uxièmo expédition, il fut l'objet d'une tentatived'assassinat par le chef do la milico chrétienne, pen-dant une revuo. Les Chrétiens de Tlemcen furent mas-sacrés et pendant quelques années, les Abdelouaditesrenoncèrent aux auxiliaires chrétiens.

Cependant El Mortadha cherchait à arrêter les pro-grès des Mérinidcs el se préparait & engager la lutteavec eux. Il avait pu leur reprendre la ville de Salé,mais ses projets étaient contrariés par des révoltes as-sez graves, comme celle du -Sous où un agitateurnommé Ali ben Yedder avait rallié des Arabes Makiltels que les Béni Ilassane et Chebanatte et s'était dé-claré indépendant. Malgré cela, l'émir mérinide crut!

i LKS ALMOHADES M

devoir envoyer une ambassade au sultan El Mostancer

pour lui demander son appui. Mais le souverain haf-cido luttait alors contre son frèro Abou Ishak qui,avec ses partisans arabes Béni Soloïm et Douaouida,avait occupé Biskra. Le rebelle avait même obtenu lasoumission du soigneur du pays El Fadhel ben Mozni;l'arméo d'El Moslancor put rétablir l'ordre et obli-

gea Abou Ishak et Ibn Mozni à se réfugier en Espa-gne; quant aux partisans du rebelle ils furont sôvè-romonl châtiés.

Le khalifo El Mortadha ayant réuni une importantearméo composée d'Almohades et d'Arabes alliés, mar-cha contre Fez, on 1255, et rencontra près de la ville,à Bahloula, l'armée mérinido conduite par Abou

Yahya. Après uno bataillo acharnéo, les Mérinides l'em-

portèrent et le khalifo entouré de quelques serviteursseulement, s'enfuit laissant aux mains de l'ennemises tentes et ses bagages. Abou Yahya alla dans lesud poursuivre sos succès et obtint, malgré le kha-lifo, la soumission do Sidjilmassa et du Dra. Dans cettedernière province, il plaça son propre fils Abou Hadidcomme gouverneur. Enfin, Ali ben Yedder lui-même

qui tenait la campagne dans le Sous, battit l'arméealmohade envoyée contre lui. En 1257, Abou Yahyabattit oncore Yaghmoracene à l'Oued Selit et à Sidjil-massa et rentra à Fez où il mourut l'année sui-vante.

A cette même époque la dynastie abbasside étaitanéantie par les Mongols d'Houlagou. Or, depuis lamort do Saladin qui avait exercé la suprématie surles villes saintes, la discorde avait éclaté entre sesdescendants et ses affranchis et le chérif do la Mecquecherchant à s'appuyer sur une puissanco temporelleautre que celle qui avait renversé les Abbassides, sedécida à reconnaître l'autorité du sultan hafcide El

112 HISTOIRE DU MAGHREB

Mostancer. Il envoya, à Tunis, une ambassade chargéede lui remettre un diplôme par lequel il lo reconnais-sait comme l'héritier des khalifes. En même tempsque l'ambassade de la Mecque, qui fut l'objet d'une ré-

ception magnifique, se trouvaient à Tunis des envoyésmérinides et une députation du roi nègre du Bornou,

apportant des présents au prince hafcide. El Mostan-cor prit h cette occasion lo titre d'émir el moume-nine.

Après la mort du prince mérinide Abou Yahya, sonfils Omar voulut exercer le commandement, mais il futcontraint d'y renoncer en faveur de son oncle AbouYoussef Yakoub ben Abdelhak (1259). A celte époque,la puissanco des Béni Morino s'étendait de la Molouîaà l'Oued Oum Errebia et de Sidjilmassa à Ksar Ke-

tama; la cour do leurs princes, à Fez, rivalisaitd'éclat avec celles de Tlemcen et do Marrakech et les

réfugiés d'Espagne contribuaient à y faire briller lacivilisation andalouso.

Yaghmoracene fit une nouvelle lentative contre lesBéni Merine et pénétra avec des contingents Toudjine,Oulad Mendil et Arabes Zoghba, jusqu'à Taza où il futencore battu par les troupes mérinidos qui l'obligè-rent à se rejeter sur Tlemcen. Abou Youssef, dans

l'impossibilité de le poursuivre, décida de conclureune trôvo avec lui. Yoici, en effet, ce qui lo retenait :son neveu Yakoub ben Abdallah gouverneur de Salé,de connivence avec des Génois ou des Pisans ses alliéscommerciaux, avait fomenté une révolte dans la ville.Mais ces Chrétiens réunis en grand nombre dans le

port, profitèrent des fêtes de la fin du jeune pour se je-ter dans la cité, la piller, massacrer les hommes et

s'emparer des femmes et des richesses. Il fallut à l'é-mir Abou Youssef quatorze jours de siège pour délivrer,la place. Il fit relever les fortifications détruites par

LES ALMOHADES 148t

les Chrétiens et chargea son fils Abou Malek de réduireYakoub ben Abdallah qui était allé dans les monta-

gnes desGhomra faire de l'agitation. Il rentra ensuiteà Fes et envoya à Yaghmoracene une ambassade quisigna avec ce prince un traité d'alliance et d'amitiéà Sidi Zaher près des Béni Iznassen (1260).

El Mortadha employait co qui lui restait de troupesà réduiro le rebelle Ali ben Yedder, mais les luttesincessantes quo so livraient enlre eux ses alliés ara-bes Khlot el Sofiane, ne faisaient qu'augmenter l'anar-chie. Dans lo Sous, les troupes almohades perdirentleur chef qu'EI Mortadha remplaça par Abou Zeïd ben

Iguite avec une nouvelle arméo et un corps chrétiencommandé par don Lopoz. La discorde éclata enlroces deux chefs et paralysa les efforts de leurs troupes;sur la plainte d'Abou Zeïd. lo khalifo fit périr le chefchrétien. Dans le même temps, des restes de deuxtribus kurdes chassées d'Orient par les Tartares se ré-

fugièrent à Marrakech où le khalife leur fil le meil-leur accueil et les enrôla comme archers.

En 1261. l'émir des Boni Merine décida de marcheravec do grandes forces contre les Almohades et vintà Gueliz où il prit position pour faire le siège de Mar-rakech . Un descendant d'Abdel Moumen du nom d'AboulAla Idris, surnommé Abou Debbous, prit la tête desforces almohades et se jeta avec ardeur sur le campmérinide. Au cours d'un combat long et acharné, lefils de l'émir Abou Youssef ayant été tué, son arméese débanda et prit la fuite. El Mortadha, cependant,fit des avances à l'émir do Fez et s'engagea à lui

payer un tribut annuel. L'armée mérinide regagnaitla capitale, lorsqu'elle fut attaquée dans la vallée del'Oum Errebia par une troupe almohade aux ordresde Yahya ben Ouanoudine venu au secours de Marra-kech. Les Mérinide* furent vainqueurs et obligé-

144 HISTOIRE DU NAOHREB

rent leurs ennemis à so retirer en désordre (1261).Pendant ce temps, Yaghmoraceno soumettait les

Meghraoua Oulad Mendil du BasChélif et allait pren-dre possession do Sidjilmassa enlovée par ses alliés

arabes les Monebbatto au gouverneur mérinide qu'il

remplaça par son fils Yahya.A Marrakech, Abou Debbous victimo des basses in-

trigues auxquelles se livraient les Almohades, so ré-

fugia auprès du prince mérinide et lui domanda sonalliance contre El Mortadha. Le prince de Fez lui pro-mit la moitié des territoires qu'il soumettrait ot lui

fournit des subsides pour entrer en campagne. Abou

Debbous réunit les Khlot et les Heskoura partisans des

Mérinides, ainsi quo des transfuges almohades et vit ses

rangs se grossir des Arabes Sofiane dont El Mortadha

avait fait massacrer les chefs qui lui paraissaient sus-

pects. A la tête do ces forces et appuyé d'un corps de

5.000 réguliers mérinides, Abou Debbous partit dans

l'été do 1266 contre Marrakech. A Aghroat, il culbuta

l'armée du vizir Abou Zeïd ben Iguito et arriva sousles murs de la capitale almohade. Il surprit la placesans défenseurs et y pénétra sans coup férir, pendant

quo le khalife s'acquittait de la prière du vendredi.El Mortadha s'enfuit à Azemmour, mais le gouverneurIbn Attoucbe, son propre gendre, gagné par Abou

Debbous, l'envoya à Marrakech chargé do fers. Il fut

décapité en roulo et sa tête seule fut apportée à Mar-

rakech (1266).Abou Debbous s'empara du pouvoir en se donnant

le titre d'El Ouatek Billah et marcha sans retard vers

le Sous, avec Yahya ben Ouanoudine, contre Ali Ibn

Yedder. Il rallia des contingents Guozzoula, Lemta,

Guenfissa, Zenaga et autres, atteignit Taroudant et

obligea Ibn Yedder à se rendre (1266-1267).À la favour de la paix qu'il faisait régner dans ses

t LES ALMOHADES U&

États, le khalife hafcide El Mostancer avait pu embeU

lir Tunis et en faire uno brillante capitale. Il eut

cependant à réduire une révolte des Arabes Douaouida

Oulad Riah fomentée par un de ses cousins Aboul

Kassem ben Abou Zeïd. Il défit ces rebelles et les

poursuivit jusqu'à Negaous. Ayant ensuite réussi à

attirer leur chefs et à les faire massacrer, il les pour-chassa do nouveau jusquo dans le Sahara et rentra à

Tunis chargé de leurs dépouilles (1267-1268). Aprèsco châtiment sévère, les débris des Douaouida allèrent

so mottro sous la protection des Abdolouaditos. Quantà Aboul Kassem, il passa on Espagne.

Après son retour du Sous, Abou Debbous refusa

avec hauteur d'exécuter lo traité par lequel il devaitremettre la moitié des territoires conquis à l'émir

de Fez Abou Youssef Yakoub. Le prince mérinide

s'étant alors mis en marche sur Marrakech, Abou

Debbous demandée Yahya gouverneur do Sidjilmassa,

d'engager son pèro Yaghmoracene à venir prendreles Mérinides à revers. Quand Abou Youssef appritl'entrée d'Yaghmoraceno dans ses États, il leva le

siôgo de Marrakech, réunit de nouvolles troupes à Fex

avec lesquelles il poursuivit les Abdelouadites et les

rejoignit à Telagh à l'est de Tlemcen. Il prit les plushabiles dispositions de combat et leur infligea une san-

glante défaite : Yaghmoracene perdit son fils et héri-tier présomptif Abou Hafs Omar et son camp ainsi quesa famille tombèrent aux mains des Mérinides.

Un mois après ce succès, Abou Youssef quitta Fezdo nouveau pour marcher contre les Almohades. Ilse contenta d'abord de châtier les Arabes Khlot pourleur mauvaiso foi et de soumettre les Berbères Sen-

hadja et autres populations fidèles au khalife de Mar-rakech. Il fit ensuite ravager le pays par ses troupes,afin d'attirer les Almohades en rase campagne. Les

10

H6 HISTOIRE DU MAGHREB

Arabes Sofiane et des fractions Khlot dont lo territoireétait ravagé par les Mérinides, s'étaient réfugiés sousles murs de Marrakech et pressaient Abou Debbousd'intervenir, tandis que les Almohades insistaient deleur coté pour marcher contre l'ennemi. Abou Deb-bous contraint par la pression de l'opinion, dut sortirde Marrakech, à la tête de troupes nombreuses et plei-nes d'ardeur. Abou Youssef feignit de se retirer de-vant l'ennemi et réussit à l'attirer sur un terrain deson choix, au bord de l'Oued Aghfaou. Là, il fit fairedemi-tour à son armée et cette manoeuvre habile

jeta le trouble parmi les Almohades qui se débandè-rent et s'enfuirent dans toutes les directions ; leurschefs impuissants à les rallier furent entraînés dansla défaite et Abou Debbous lui même regagna Marra-

kech, poursuivi par les Mérinides. Il fut renversé deson cheval par un coup de lance, ceux qui l'entou-raient se firent tuer avec lui et sa tète fut apportéeau sultan mérinide.

Dès que le désastre de l'armée et l'approche del'ennemi furent connus à Marrakech, les Almohades seretirèrent àTin Mellal et y proclamèrent comme khalifeIshak frère d'El Mortadha. Le reste des habitants deMarrakech avec les hauts fonctionnaires, envoyèrentune députation présenter l'hommage de leur dévoue-

ment aux vainqueurs et, parmi les Kurdes, la majo-rité passèrent aux Mérinides, tandis que les autres se

divisèrent au service du roi de Tlemcen et du khalifehafcide.

Quelque temps après cette victoire, le 8 septem-bre 1269, Abou Youssef Yakoub ben Abdelhak, faisaitune entrée triomphale à Marrakech.

Tandis quo le Maghreb était le théâtre de ces lutteset de ces compétitions, des événements de même na-

ture, qui devaient avoir de graves conséquences, Se

LES ALMOHADES 147

déroulaient chez les nations chrétiennes de la Médi-terranée. En effet, vers 1253, les Musulmans de Ya*lence s'étant révoltés, Jayme d'Aragon décida de leschasser de ses états et de les remplacer par des Chré-tiens, comme il l'avait déjà fait aux Baléares. Aunombre de 200.000, ces Musulmans se réfugièrent tantdans le royaume de Grenade qu'en Afrique; les autress'étant révoltés à nouveau furent dispersés et massa-crés. D'autre part, Jayme avait des difficultés avec leroi de France qui portait le titre de comte de Barcelonetandis que lui-même avait des droits sur la Provence.Un traité réglant ces questions fut conclu avec Saint-Louis et scellé par le mariage de Philippe, fils du roi de

France, avec la fille du roi d'Aragon. En même tempscelui-ci mariait son fils Pedro avec la fille de Manfredroi de Sicile et nommait son autre fils Jayme roi de

Majorque. En 1266 il enlevait Murcie au roi do Castille

Alphonse X qui, beaucoup moins heureux, voyait di-minuer sa puissance et mit huit années à réduire unerévolte de sessujets musulmans secrètement soutenus

par Ibn El Ahmer.

Malgré l'intervention de Saint-Louis, l'empereurd'Allemagne Frédéric II, était en lutte avec le pape etse disposait même à faire appel aux Musulmans d'A-

frique, lorsqu'il mourut en 1250. Le pape en profilapour offrir les Deux-Siciles à Charles d'Anjou frère duroi de France. Parmi les héritiers de Frédéric II,Manfred resté seul maître du pouvoir, continuait àlutter contre' le saint-siège et était allié au roi d'Ara-

gon par le mariage de sa fille avec le fils de Jayme.Clément TV, successeur du pape Urbain, avait fait ap-pel à Charles d'Anjou contre Manfred et celui-ci avait

perdu la vie au combat de Bénévent (1266). Le frère duroi de France, par suite, recueillait à la fois l'héritagede la maison de Souabe et celui des rois normands.

148 HISTOIRE DU MAGHREB

Liste chronologique des Souverains Almoravides.

Abou Bekr ben Omar 1055-1061Youssef ben Tachefine . 1061-1106

Ali ben Youssef 1106-1142

Tachefine ben Ali 1142-1146

Ibrahim ben Tachefine 1146-1147

Ishak ben Ali 1147-

Liste chronologique des Princes Zirites '.

Bologguine fils de Ziri ben Mennad. . . 972- 984

fil Mansour . 98£» 996

Badis 996-1016

ElMoëzz 1016-1062

Temim. . 1062-1107

Yahya. 1107-1116

Ali 1116-1121

El Hassan 1121-1148

Liste chronologique des Princes Hammadites *.

Hammad fils de Bologguine Ibn Ziri. . . 1014-1028El Kaid 10281054Mahcené 1054-1055

1. D'après E, Mercier, loe. cit., V. S, p. 97.2. D'après E. Mercier, lot. cit. V. S. p. SS.

LES ALMOHADES 149

Bologguine fils de Mohammed 1055-1062Ennasser 1062-1088

El Mansour . 1088-1104

Badis 1104-1105El Azix 1105-1121

Yahya 1121-1153

Liste chronologique des Khalifes Almohadesf.

Abelmoumen ben AU 1130-1163Abou Yakoub Youssef Iers 1163-1184Abou Youssef Yakoub El Mansour J . . . 1184-1199Abou Abdallah Mohammed Ennasser . . 1199-1213Abou Yakoub Youssef H El Mostancer . . 1213-1224Abou Mohammed Abdelouahad El Makh-

lou 1224-1224

Abou Mohammed Abdallah fil Adel . . . 1224-1227Aboul Ala Idris El Mamoun 1227-1232

Abou Mohammed Abdelouahad Rachid . 1232-1242Aboul Hassan Ali Essaïd 1242-1248Abou Hafs Omar ben Ibrahim El Mortadha. 1248-1266

Aboul Ala Idris El Ouatek (Abou Debbous). 1266-1269

i. D'après la chronique des Almohades et des Hafcides attribuéeà Zerkeehi. Trad. E. Fagnan, A. Abraham. Constantine 1895,p. 268 et s.

S. Est enterré & Rabat, d'après Zerkeehi.3. A construit la maison de commandement ou château-fort dit

Ribalh el Feth dont le nom est passé plus tard à la tille de Rabat.Ce château qui domine l'embouchure du Bon Regreg et dont la

porte monumentale est toujours debout, a reçu, dans la suite. lenom de casba des Oudaya.

ANNEXE AU CHAPITRE Iil

Tableau synohroniqne des fait» principauxdepuis la fondation do le dynastie almohade jusqu'à l'avènement des Mérinides.

SSSSESSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSSBSSSSSaSSSSSSSSSS^

D.VTES MAGHREB EXTRÊME MAGHREB CETTRAL IFRttUA ESPAGNE ILES DE LA MÉDtTEIUUKEE ORIENT

1150 Abdelmoumen au ................. Le général almohadelieu de passer en Abou Amrane. «a*Espagne, prend Bo»:< lève Xeres. Tarifa.gle et la Kalaa au Mgéslras et Séville,dernierhammadlto. Les Almoravides

s'aillent aux Chré*tiens et les antresmusulmans appel-lent Abdelmoumen.

1156-57 .« > Les Almohades enlo* Etablissement des Almora*vent Grenade aux vides Oenl Ghania aux Ba*Benl Ghania qui se léares.réfugient aux Baléa*res et Almérla auxChrétiens.

1158-59 A l'appel des Musul- Après la mort demaua d'Ifrlkïa, Ab* Roger II, les ha-delmoumen part bltant»de l'Ifr 1-avec des forées con- kla tyranniséssldérables. il prond appellent Abdel-Tunis, Souue, Meh- moumen.dia, Gabes, Tripoli,etc.

1162 Abdelmoumen prendle titre d'émir elmoumenine, consti-tue une flotte et unegarde particulière.

V•

1163-65 Abdelmoumen meurt ibn Merdeniçhe alliéaprès avoir recom- des rois d'Aragonmandé à son AU est battu et se sou*Abou Yakoub de met.transporter les Ara -bea d'IfrlkU enMaghreb et en Es-pagne.

1171-72 Abon Yakoub conduit Le khalife Adhadla guerre sainte en appelle les TaresEspagne; il bat les contre le roi dearmées chrétiennes Jérusalem ; Sa-et Ibn Merdenicho. ladln prend l'au-

torité commevassal des Ab*bassldes. Fin durègne des Fati*mites.

1175*77 Betour d'Abou Ya Attaque de Tuniskoubà Marrakech; par des Sloi-mort du cheikh Abou liens, de MehdiaHafs Omar. par Génois et Pi*

sans. Le khalifesigne une trêvede 10 ans avecGuillaume II deSicile.

1183*85 Abon Youssef âlsd'A* Ail Ibn Ghania sac Abou Yakoub attaque Les fils d'ibn Ghania se ré-bou Yakoub est pro- cage Bougie en* les princes chré* voltent aux Baléares; AUclamé a Séville. traîne les Arabes tiens en lutte avec va aveo 30 navires débar*

dans son parti, en* les Musulman a. quer 4 Bougie.lève Alger, Mlllaas, Battu a Santaremet la Kalaa; 11 est il meurt de ses blés*repoussé dans le Sa- sures (1184).hara (1185).

ANNEXE AU CHAPITRE UI (suite).

DATES MAGHREB EXTREME MAGHREB CENTRAL IFR1XU ESPAGNE ILES DB LA MEDITERRANEE ORIENT

ltS7-88 Le khalife quitte Fez Ibn Ghania allié

pacifie rifrik.a, dis- au kurde Kara*

perse les Almoravl. kache, se tailledes et transporte une principautéleurs cillés arabes & Tripoli. Il estau Maghreb oxtréme tué et remplacé

par son frèreYahya.

1195*99 Abou Youssef meurt • Abou Youssef rem- Les Almohades reprennenta son retour d'Es* porte la victoire les Baléares aux Almora-

pagne; son fils En* d'Alarcos qui lui vides,nasser lui succède. vaut le surnom d'El

(1199). Mansour (1196).

1200-19 Ennasser avec une Ibn Ghania pro* Alphonse III rompt laarmée et une flotte clame les Abbas* trêve; le khalife estrétablit l'ordre en aides en Ifrikïa battu à Las NavasIfrtWa. (1202). Ennassor de Tolosa (1212).

le repousse etlaisse & Tunis leHafcide AbouMohammed 1207.

1213 Mort d'Ennasser. sonfils El Mostancer luisuccède.

1216-24 Abdelhak émir des Aboul Ala IdrisBéni Merine occupe successeur d'A*Jie territoire, de Fez bon Mohammedau Rtff. Son fils Oth* rejetto Ibn Gha*mane Aderghal nia dans le dé*étend sa puissance sert (1SS4).dans les provincesorientales.

D é.: -1224*30 El Adel remplace El ibn Ghania ravage le Abou Zeïd succède Ferdinand III réunit Jayme I" d'Aragon enlève

^

Mostancer; il est Maghreb central, a Aboul Ala; El les royaumes d« les Baléares aux Musul-massacré par les Abbou le rejette vers Adel le remplace Léon et de Castille. mans(1229).Maaraouda et les Sidjilmassa (1227). par Abbou. Abou L'emlr El Baïacl deArabes (I22ô). El El Mamoun donne Zakaria le ren* Jaen s'aille û luiMamoun lai succède Tlemcen & Djaber verse, so déclare contre les Almoha*et traite avec le roi souche de la dynas* indépendant et des.de Castille (1230). tle abdelouadite. fonde la dyuaa*

tie hafcide.

1232-36 Rachid succède a son Yaghmoracene ben Prise de Cordoue parpère El Mamoun ; Ziane commande à les Chrétiens (1236).il triomphe de son Tlemcen et fonderi val Yahya et entre la dynastie abde-a Fez. louadlte.

1239-42 Othmane Aderghal Abou Zakaria prend Ibn El Ahmer se aou-meurt après avoir Tlemcen ; Yaghmo* met aux Almohadessoumis Fez et Taza. racene reconnaît (1238). Lee autres

son autorité ainsi musulmans recou*que les Béni Merine. naissent le hafcide

(1242). Abou Zakaria.

1248-49 Essaïd successeur de Les Abdelouadites Abou Zakaria Le roi FerdinandRachid est battu et appelés par les Al. laisse & son fils aidé de son vassaltué par les Abde* mohadessont battus El Mostancer un Ibn El Ahmer en*louadites & Tamez- a Oudjda par le Mé* empire prospère lève Séville aux Al*dekt. Le Mérinide rinlde Abou Yahya. (1249). mohades (1248).Abou Yahya étendson autorité de Feza l'ûum Errebla.

1250-58 L'emir Abou Yahya Jayme d'Aragon ex* La dynastie ab-fait son entrée a Fez puise de Valence basslde est(1230); Il bat le kha* 200.000 Musulmans anéantie par lesUfe El Mortadha & révoltés qui se ré- Mongols d'Hou-Behloula. Abou fuglent dans le lagou (1258).Yahya meurt après royaume de Grenadeavoir battu Yagh- et en Afrique (1255).moracene a l'OuedSellt.

i

ANNEXE AU CHAPITRE III (suite)

DATES MAGHREB EXTRÊME MAGHREB CENTRAL IFRIEIA ESPAGNE ILES DB LA. MEDITERRANEE ORIENT

1258*60 Abou Youssef Yakoubben Abdelhak rem-place Abou Yahya;il signe un traitéavec Yaghmoracene(1260).

1261-67 Echec d'Abou Yous* , Charles d'Anjou frère duaef devant Marra* A roi de France, reçoit dukech. Le gouvcr* pape le royaume des Deux*nour almohade Slcllei («66).Abou Debbous s'allieaux Mérinides et en-lève la place ; ElMorthadha est tnéet décapité (1266);Abou Debbous sefait proclamer sousle nom d'El Ouatekut pacifie le Sous(B67).

1269 Abou Youssef Yakoubbat et tue le rebelleAbou Debbous et faitson entrée a Marra*kech. Fin de la dy-nastie almohade.

CHAPITRE IV

Les Béni Merine.

Les Béni Merine (xtn* siècle). — Succès en Espagne et construc-tion de Fez Djedid. — Traités de commerce avec les nationseuropéennes. — Luttes contre les Abdelouadites de Tlemcen etles Hafcides de Tunis. — Conquête du Maghreb central et dei'Ifrikîa (1347). — Décadence des Mérinides à la fin du xiv» siè-cle. — Anarchie des tribus an Maroc pendant tout le xv* siècle.— Les Maures chassés d'Espagne. — Espagnols et Portugais anMaroe (xvi* siècle).

C'est par des moyens purement militaires et sansaucun appui sur une idée religieuse, que les BéniMerine ont renversé les Almohades et se sont substi-tués à eux dans le gouvernement du Maghreb ; leurs

premiers princes ont régné comme sultans et noncomme émirs el moumenine.

Sous la dynastie mérinide. l'Afrique septentrionaledevient un champ clos où s'opposent les émirs abde-louadites de Tlemcen, les souverains hafcides de Tuniset les sultans de Pez, dans des conflits sans cesse

renaissants, auxquels se mêlent activement les Arabeshilaliens.

Dans la seconde moitié du xive siècle, la puissancemérinide s'efface en Espagne où les succès des Chré-tiens se poursuivent jusqu'à la prise de Grenade (1492).Cessuccès, suivis de l'expulsion des Juifs et de celle des

Morisques que les Espagnols et les Portugais poursui-

feèKife#i*fNf^«§j£0.

156 HISTOIRE DU MAGHREB

vent jusque sur les côtes d'Afrique, ont, dans tout le

Maghreb de profondes répercussions. Les Mérinidesdéclinent et leur effacement s'entoure d'obscurités nonencore dissipées.

Dans le môme temps où les Béni Merine, en Ma-

ghreb, achevaient de détruire la puissance élevée

par les Almohades, en Orient les successeurs de Sala-din avaient porté les plus rudes coups aux Chrétiensde la Palestine dont l'invasion des Tartares aggravaitencore la situation. Le roi de France Louis IX se ren-dit en mars 1270 à Aiguës-Mortes, dans lo dessein defaire la croisade en faveur des Chrétiens d'Orient. Uneflotte venue de Gênes devait transporter les croisés enTerre-Sainte, mais Charles d'Anjou manoeuvra habi-lement pour diriger l'expédition contre le khalifehafcide El Mostancer qui, depuis la mort de Manfred,avait cessé de payer le tribut et la flotte se dirigeavers Carthage. Quant à Saint-Louis, il poursuivait unautre but qui était, dit-on, celui de convertir El Mos-

tancer, avec qui il entretenait des relations cordiales.D'autre part, des commerçants provençaux avaient

d'importantes créances sur un richo habitant deMehdia dont ils ne pouvaient obtenir le paiement etils s'en étaient plaints à Louis IX qui se flattait de

régler du même coup cette affaire.El Mostancer prit toutes ses mesures et convoqua à

la guerre sainte les tribus de l'Ifrikïa et du Maghrebcentral; il envoya cependant à Louis IX une députa-lion pour lui rappeler leurs bonnes relations anté-rieures et lui offrir une rançon de 80.000 pièces d'or.Le roi refusa ces offres et alla se retrancher dansles ruines de Carthage avec son armée composéede 36.000 hommes, dont 6.000 cavaliers. Le khalifoavait disposé son immense armée dans un camp prèsde Tunis, d'où il dirigeait la défense avec l'assistance

4SP

LES BENI MERINE 157i

du prince Frédéric de Castille alors à son service etdes notables de la villo. Saint-Louis, attendant le roide Sicile son frère qui ne venait pas, restait inactif,tandis que le sultan du Caire envoyait à Tunis,comme renfort, des troupes stationnées à Barka. Cetteinaction des Chrétiens, les rigueurs de l'été, le man-

que d'eau et de vivres, commençaient à jeter le dé-

couragement parmi eux, lorsque la peste se déclaradans leurs rangs avec violence. Le roi, son fils de

Nevers, plusieurs princes de sa famille, des officierset des dignitaires religieux en furent atteints etLouis IX mourut le 25 août. Charles d'Anjou arrivésur ces entrefaites, prit le commandement de l'armée

et, avec Philippe héritier du trône de France, il obtint

quelques succès sur les Musulmans qui, eux-mêmes,avaient beaucoup souffert.

Sur les propositions d'El Mostancer, un traité fut

signé par lequel une trêve de quinze ans était conclue ;les croisés devaient quitter le pays sans délai, moyen-nant une indemnité de guerre de 210.000 onces d'or

payée par El Mostancer ; les prisonniers seraient ren-

dus, les prêtres chrétiens pourraient s'établir dansles États du khalife et l'arriéré du tribut serait payéau roi de Sicile. Cetraité fut signé le 22 novembre 1270et les Chrétiens reprirent la mer en grand désordre,abandonnant quantité de matériel. Après leur départ,le khalife fit renverser tout ce qui restait debout desmurs et monuments de Carthage.

A Marrakech, Abou Youssef Yakoub avait substituéson autorité à celle des Almohades, puis il avait paci-fié la province du Sous et était allé en personnesoumettre celle du Dra où les Arabes vivaient indépen-dants. En 1271, il laissa le commandement de Marra-kech au général Mohammed ben Ali et se rendit à Rabatoù il fit reconnaître son GisAbou Malek comme héri-

158 HISTOIRE DU MAGHREB

lier présomptif. A la fin de la même année, il partità la tête d'une nombreuse armée contre les Abdeloua-dites qui avaient envahi ses États pendant qu'il assié-

geait Marrakech et reçut en route une députation deMohammed Ier Ibn El Ahmer qui l'appelait en Espagnepour faire cesser les malheurs des Musulmans. Abou-Youssef fit proposer la paix au roi de Tlemcen, mais

Yaghmoracene qui s'était préparé à la guerre, refusaces propositions et se porta sur l'Isly. Le sultan méri-nide détruisit Oudjda, mais dut renoncer à s'emparerde Tlemcen, et en août 1272, il repartit pour Fez.

Quelques temps après mourut de maladie son fils et

héritier présomptif Abou Malek.

Dans le commencement de l'année 1273, Abou Yous-

sef réussit à soumettre Tanger et Ceuta, puis il marcha

contre Sidjilmassa qui obéissait toujours aux Abde-

louadites, avec une nombreuse armée et des machinesde guerre ou madjanik lançant des pierres et des

projectiles de fer et d'acier. Le siège ne dura pasmoins d'un an et quand la place fut prise, ses défen-seurs Abdelouadites et Arabes Monebbatte, furent tousmis à mort (1274). Pendant ce temps, Yaghmoracenebattait les Toudjine alliés des Mérinides et enlevait laville de Ténès aux Oulad Mendil. De son côté, El Mos-tancer reprenait, en 1275, Alger qui s'était déclarée

indépendante.. En Espagne, Alphonse X de Castille avait mis huit

ans à réprimer la révolte de ses sujets musulmans se-crètement aidés par son vassal Ibn El Ahmer et s'enétait vengé en soutenant les émirs qui se déclaraient

indépendants du roi de Grenade. Ibn El Ahmer recher-

cha alors l'aide des souverains du Maghreb contre

Alphonse et les Musulmans alliés des Chrétiens. 11mourut dans le temps où il quittait sa capitale pourse mettre en campagne et eut pour successeur son fils

LES BENI MERINE 159

Mohammed II surnommé Al Fakih (1273). Ce jeuneprince alla faire hommage de fidélité au roi Alphonseet s'engagea à lui payer un tribut annuel. Or pendant

que le roi de Castille poursuivait la reconnaissance deses droits à la couronne impériale qu'il revendiquait

depuis la mort de Frédéric II empereur d'AUemage,Mohammed Ibn El Ahmer manoeuvrait auprès du sul-tan Abou Youssef pour l'amener en Espagne. Celui-ci

promit d'intervenir mais à condition que les princi-

pales forteresses du détroit de Gibraltar lui seraientremises. Dès le mois d'avril 1275, il se transporta à

Tanger et fit partir une armée commandée par son fils

Mendil. Cette armée ayant remporté un succès dès son

arrivée, Abou Youssef prit ses mesures pour passer en

personne lo détroit. Il conclut, à cet effet, une trêveavec Yaghmoracene et obtint de lui qu'il se joindraità l'expédition; il fit ensuite appel aux Zenala, Mas-

mouda, Senhadja, Ghomra et Arabes avec lesquels il

aborda en juillet 1275 à Tarifa. Il prit possession de

cette place et de celle d'Algésiras que le roi de Gre-nade lui abandonnait. Marchant ensuite sur le terri-toire de Séville, il battit une armée de Castillanscommandés par le duc de Lara qui périt dans la ren-contre. Abou Youssef rapporta un énorme butin à

Algésiras, tandis qu'Ibn El Ahmer attaquait l'émir deJaën son ennemi et battait l'armée chrétienne venue

à son secours ; l'archevêque do Tolède qui la comman-

dait fut pris et massacré. A la nouvelle de ces événe-

ments, Alphonse X envoya son fils Sancho organiserla défense des provinces.

En janvier 1276, Abou Youssef rentra en Maghrebaprès avoir accepté les propositions de paix de Sanchoet signé avec le roi chrétien une trêve de deux ans.A son retour il apprit que ses troupes conduites à Tin

Mellal par le général Abou Ali El Miliani avaient pris

160 HISTOIRE DU MAGHREB

la place d'assaut et massacré les derniers cheïkhsalmohades ainsi que leur khalife. C'est alors qu'AbouYoussef s'occupa d'embellir sa capitale et qu'il fit

construire, près de Fez, sur les bords de la rivière,des palais qui ont été l'origine de la ville neuve ouFez Djedid.

Le 16 mai 1277, mourait à Tunis le souverainhafcide El Mostancer. Par son habileté il avait su con-tinuer l'oeuvre de son père Abou Zakaria en portant au

plus haut degré la puissance du royaume. En effet,son autorité s'étendait sur toute l'Ifrikïa, sur une

partie du Maghreb central et sur les régions saharien-

nes; de plus, sa suzeraineté s'exerçait sur les villessaintes. 11 avait embelli des plus beaux monumentsTunis sa capitale, qui était le rendez-vous des savantset où les fugitifs d'Aragon et de Castille, bien accueil-

lis, avaient importé les arts et la civilisation de leur

pays. Abou Zakaria Yahya fils d'El Mostancer fut

proclamé khalife sous le nom d'El Ouatek.Les successeurs des Almohades ne changèrent rien

aux relations commerciales qui existaient avec lesÉtals européens et renouvelèrent avec eux les ancienstraités. Ces traités fixaient un droit de douano de dix

pour cent, déterminaient, en cas de naufrage, de fail-lite ou autre événement, les droits de chacun et indi-

quaient los juridictions auxquelles ressortissaient les

parties, le demandeur entraînant presque toujours ledéfendeur devant les juges de sa nation; ils précisaientles règles d'après lesquelles devaient s'exercer lesfonctions de consul et les droits des Chrétiens dans lesfondouks. Car chaque nation ayant un traité, possédaitdans les villes de commerce un fondouk renfermantles industries et comptoirs de ses nationaux et proté-gés, une chapelle et un cimetière. Le consul exerçaitun droit de juridiction sur les personnes et un droit

LES BENI MERINE 161

d'administration sur le fondouk où il logeait, avait ses

bureaux, ses interprètes et une force publique. Le fon-douk était un terrain neutre où s'accomplissaient tousles actes de la vie publique et religieuse des nationaux.

Pendant tout le xm* siècle, Génois, Pisans, Marseillais,Vénitiens, Florentins, Catalans, Majorquins, Arago-nais, Roussi lion nais et habitants du comté de Mont-

pellier eurent avec l'Afrique des relations de com-merce garanties par des traités établis sur ces bases '.

En 1277, Abou Youssef profita de la fin de la trêveconclue avec le roi de Castille pour passer en Espagneoù il ravagea le territoire chrétien puis revint à Al-

gésiras chargé do butin. Do son côté, son fils Abou Ziane

prit possession de Malaga qui lui avait été cédée parIbn Chekilola. Rentré en Maghreb en 1278, Abou Yous-sef alla châtier les Sofiane du Tamesna pour les excès

qu'ils avaient commis pendant son absence.Ibn El Ahmer jaloux des succès du prince mérinide

et inquiété par ses progrès en Espagne, demanda unetrêvo au roi chrétien, lui offrant son aide pour réduireles Mérinides, puis il écrivit à Yaghmoracene lui de-mandant de manoeuvrer de façon à inquiéter Abou

Youssef et l'empêcher de passer en Espagne. Malagafut reprise par les troupes de Grenade et l'infant donPedro vint assiéger Algésiras, pendant qu'une flottechrétienne la bloquait par mer (1278). Une nouvelle

révolte des Sofiane empêcha le sultan mérinide de

passer le détroit; il les châtia avec une oxtréme ri-

gueur et extermina une de leurs fractions les Ha-

reth (1279). D'autre part, les Abdelouadites inquiétantses frontières, Abou Youssef se borna à envoyer sonfils au secours d'Algésiras, avec une flotte et des trou*

1. V. a ce sujet, de Mas-Latrie. Relations et commerce de l'Afriqueseptentrionale eue les nations chrétiennes au Mot/engage. Parts. Pir*min-Didot. 13*6.

11

162 HISTOIRE DU MAGHREB

pes. Ibn El Ahmer revenu à d'autres sentiments, pensaalors devoir envoyer du secours à Algésiras où ses

. vaisseaux arrivèrent en même temps que ceux des

Mérinides, en juillet 1279. Les marins de la flotte

chrétienne, décimés par la maladie, découragés parla longueur du siège, n'opposèrent aucune résistance;leurs vaisseaux furent en partie incendiés et avec lesautres ils reprirent le large, ce que voyant, don Pedroleva le siège.

Le .hafcide Abou Ishak qui, après sa révolte contreEl Mostancer était passé en Espagne, auprès du roi

d'Aragon, revint en Afrique poursuivre ses projetsambitieux. Bien reçu par Yaghmoracene, il put s'em-

parer de Bougie et marcha sur Tunis soulevant par-tout l'enthousiasme (1279). Pendant ce temps, soncousin le khalife El Ouatek, incapable d'organiser la

résistance, dut renoncer au pouvoir et, le 13 juil-let 1279V il abdiqua en faveur d'Abou Ishak.

Le souverain du Maghreb, dans l'intention de son-der Yaghmoracene, lui proposa d'accepter un nouveautraité" d'alliance où de s'expliquer sur ses projets. Lerot de Tlemcen Jui répondit qu'il était lié par des con-ventions avec Ibn El Ahmer et fit connaître qu'il se

proposait d'envahir les provinces mérinides. AbouYoussef partit de Fez avec son fils Abou Yakoub au

printemps de 1281 et marcha sur Tlemcen. Yaghmo-racene vint à sa rencontre avec des contingents zénè-

ies et des Arabes Zoghba suivis de leurs familles et de

leurs troupeaux. La rencontre eut lieu aux bords de

la Tafna ; vers la fin de la journée, les Mérinides pliè-rent et le sultan dut se jeter dans la mêlée avec sa

garde pour ranimer l'ardeur des troupes. Les Abdel-

ouadites épuisés, préférèrent décamper pendant la

nuit et éviter de poursuivre lo combat. Le sultanmérinide partit sur leurs traces et, rejoint par* Mo-

LES BENI MERINE 168

hammed ben Abdelkaoui chef des Toudjine, il atteignitTlemcen qu'ils investirent sans pouvoir la réduire.

À Tunis, le khalife déposé El-Ouatek complotaitcontre son rival Abou Ishak ; celui-ci pour s'en débar-

rasser, le fit assassiner ainsi que ses trois fils (1280).Ce fut ensuite Ibn Ouazir, déjà gouverneur de Cons-

tàntine sous le précédent règne, qui se mit en révolteet prit le titre de sultan. Ce rebelle ayant réuni unearmée de 3.000 hommes comptant de nombreux mer-

cenaires chrétiens et autres, demanda l'aide du roi

Pierre III d'Aragon à qui il offrait la suzeraineté desa province. Or à cette époque, Charles d'Anjou, parses abus d'autorité, s'était rendu odieux à ses sujetsdes Deux-Siciles et avait complètement rompu avec le

pape. Le roi d'Aragon qui projetait la conquête des

Deux-Siciles et voulait profiter des circonstances, ac-

cepta les offres faites par le gouverneur deConstantineet propres à contribuer au succès de ses projets. Il

réunit donc son armée et sa flotte et enrôla quantitéde Musulmans demeurés dans ses États. Mais pendantces préparatifs, Abou Fares fils d'Abou Ishak partit de

Bougie et prit d'assaut la place de Constantine, malgré

l'énergique défense d'ibn Ouazir qui fut tué (juin 1282).

Quelques jours avant la chute de Constantine, la flottechrétienne quittait la Catalogne et arrivait le 28 Juindevant Collo. Pendant que son armée se livrait à descourses fructueuses dans lo pays environnant, le roi

d'Aragon avisait le saint-siège de sa présence. Le

pape l'invita à intervenir en Sicile où Charles d'Anjouassiégeait Messine à la suite du massacre dit des vê-

pres siciliennes qui, le 30 mars 1282, avait coûté la vieà 4.000 Français. Le roi d'Aragon mit aussitôt à lavoile et vint dégager Messine. Du même coup il enle-vait la Sicile à la maison d'Anjou.

Yaghmoracene, durant ce temps avait repris Tenes

164 HISTOIRE DU MAGHREB

et Miliana à Tabet le chef de.; Oulad Mendil et avait

resserré plus étroitement son alliance avec les Hafci-

des, en obtenant la main d'une princesse de cettefamille pour son fils Othmane.

Mais des événements graves se préparaient en Ifri-kïa où un agitateur nommé Ahmed ben Merzoug benAbou Amara réussit à se faire passer, aux yeux desArabes Debbab et Soleim de Tripoli, pour El Fadhel undes fils d'El Ouatek massacré avec son père. Cet aven-turier s'empara des principales villes de l'Ifrikïa etAbou Ishak so sentant menacé dans sa capitale, pritla fuite en octobre 1282. Pendant qu'Abou Amara sefaisait proclamer khalife à Tunis, Abou Pares le filsd'Abou Ishak se faisait proclamer de son côté à Bougie.Peu après, ils se rencontraient à Mermadjenna prèsde Kalaat Sinane; l'armée d'Abou Fares fut battue etlui-même fut tué, tandis que ses frères, tombés aux'mains d'Abou Amara, étaient massacrés. Seul Abou

Hafs, oncle d'Abou Fares, réussit à s'échapper et se

réfugia chez des montagnards llouara. Quant à Abou

Ishak, parti de Bougie pour se mettre sous la protec-tion de son gendre à Tlemcen, il fut arrêté en routo,ramené à Bougie et oxécuté. Son fils Abou Zakaria

réussit à s'échapper (juin 1283).

Yaghmoracene mourut en mars 1283, au cours d'une

expédition dans la vallée du Chélif et son fils Othmane

fut proclamé à Tlemcen. En même temps y arrivaitle prince hafcide Abou Zakaria qui reçut le meilleuraccueil du nouveau roi son beau-frère.

En 1282, Alphonse X avait proposé une alliance ausultan mérinide Abou Youssef, afin de réduire son filsSancho qui s'était mis en état do rébellion contre luiet avait envahi la Castille avec ses nouveaux alliés lesrois de Grenade et de Portugal. Abou Youssef débar-

qua en Espagne en août 1282 et marcha avec Te roi

LES BENI MERINE 165t

chrétien contre Cordoue où se trouvait la famille de

Sancho. Ce prince défendit la place dont lo siègo dut

êlre entrepris par Alphonse et Abou Youssef, mais ilsle lovèrent en apprenant qu'lbn El Ahmer arrivaitavec une armée de secours. Quelques mois après, enavril 1283, Abou Youssef était devant Malaga ap-partenant à Ibn El Ahmer. Celui-ci fit intervenir le

prince Abou Yakoub auprès do son père pour obtenir

une réconciliation qui fut acceptée du sultan mérinideet à la suite de laquelle les deux souverains musul-mans ravagèrent les terres chrétiennes. Enfin en oc-tobre 1283, Abou Youssef laissant les affaires d'Espa-gne à son petit-fils Aïssa, regagna Fez. Le roi Alphonsemourut en avril 1284 et son fils Sancho IV qui lui suc-

céda, reçut du roi de Grenade et du souverain méri-

nide, des ambassadeurs apportant leurs complimentset des offres de paix ; Sancho ne leur répondit que pardes menaces.

Le prince hafcide Abou Hafs qui s'était réfugié chezles Houara, à Kalaat Sinane, après le combat de

Mermadjenna, y fut rejoint par des partisans de sa

famille. Des Arabes, exaspérés par la tyrannie quefaisait régner l'usurpateur, vinrent lui offrir leurconcours et ce mouvement, en sa faveur, prit de telles

proportions qu'Abou Amara en conçut do l'inquiétude.Il réunit des troupes pour marcher à la rencontred'Abou Hafs, mais son impopularité était telle qu'ildut revenir sur ses pas et établir un camp retranché.

En juillet 1281. Abou Hafs entra à Tunis où l'usur-

pateur fut retrouvé dissimulé parmi le peuple et sup-plicié. Le nouveau khalifo proclamé sous le nom d'ElMostancer Billah, récompensa généreusement les Ara-bes qui l'avaient aidé, en leur donnant des terres dansle sud tunisien et en les comblant d'honneurs.

L'émir Othmane envoya son adhésion à Abou Hafs,

166 HISTOIRE DU MAGHREB

mais le prince Abou Zakaria qui s'était réfugié à

Tlemcen où il avait été rejoint par quelques partisans,

quitta cotte ville avec eux pour aller tenter la fortune.

Aidé des Arabes Douaouida et des Berbères Sedouikech

qui le reconnurent comme khalifo il alla s'emparerde Constantine (1284). Bougie, Dellyset Alger lui offri-

rent leur soumission et il prit sans tarder le titre d'El

Montakhab, avec la résolution d'achever la reprisedu royaume de son père.

Après l'accueil fait par Sancho IV à ses propositionsdo paix, Abou Youssef s'était activement préparé à la

guerre el en avril 1285, il débarquait à Tarifa. Il ra-

vagea les territoires de Séville, Xères et Carmona,soutenu par des renforts berbères et arabes el parl'arrivée de l'héritier présomptif Abou Yakoub quilui amenait une armée de 20.000 Masmouda. Dans le

même temps, le prince abdelouadito Othmano désirant

porter ses efforts sur le Maghreb central, vint en per-sonne demander la paix au sultan mérinide qui l'ac-

cueillit d'autant mieux qu'il souhaitait, de son côté,avoir toute liberté d'agir en Espagne. Cependant aprèsdes attaques sans résultats décisifs, do part et d'au-

tre, Sancho se décida à négocier avec le sultan. Aux

termes du traité qui fut signé, les Musulmans pou-vaient habiter les territoires chrétiens ot y exercer

leurs industries; Sancho remettait au prince mé-rinide do nombreux ouvrages arabes recueillis lors

de la chute des métropoles musulmanes ot, en rotour,Abou Youssef lui avançait un subside de deux millionsde maravédis. De retour à Algésiras, Abou Youssof ymourut de maladio en mars 1286, après un règno do

vingt-neuf ans. Abou Yakoub Youssef son fils, accou-rut du Maghreb el se fit proclamer sous le nom d'En-nasser Lidinallah.

A l'époque où le prince abdelouadito Othmane avait

LES BENI MERINE 167

fait la paix avec lo prince mérinide, les Toudjineavaient étendu leur autorité dans lo Maghreb cen-

tral, aux dépens dos Arabes Taalba du Titeri. Ces Ara-bes avaiont dû so réfugier dans la Mitidja où ilss'étaient alliés aux Berbères senhadja Béni Mollikeche,tandis que la ville de Médéa où persistaient d'autres

Senhadja, les Bcni Lomdïa, était tombéo au pouvoirde l'émir des Toudjine Mohammed ben Abdelkaoui.

Enfin, d'autres Berbères toudjino avaient onlové la

forteresse de Taoughczzout dans la haute Mina. Oth-mane reprit Ténès et, par l'Ouencheris, pénétra dansle territoire des Toudjine qu'il ravagea.

En mémo temps Abou Zakaria qui poursuivait ses

projets ambitieux, quittait Bougie pour marcher surTunis (1286). Repoussé en avant do cette villo, il alla

prendre Gabès où les Arabes Soleïm de la Tripolitainevinrent se joindre à lui ; Othmane sollicité par sonallié Abou Hafs, fit une démonstration devant Bougie

qui permit au prince Abou Hafs de reprendre cette

place (1287).

Après avoir renouvelé les traités avec le roi de Cas-tillo el Ibn El Ahmer, Abou Yakoub revint en Magh-reb où, grâco à son énergie il put ramoner la paix et,en 1288, il était de retour & Fez. II y trouva une am-bassade d'ibn El Ahmor qui lui conduisait une do ses

parentes à qui il était fiancé et lui demandait la re-mise de Cadix. Abou Yakoub répondit favorablementaux désirs du roi de Grenade.

Dan3 lo Maghreb central, Othmane avait enlevé Ma-

zouna aux Toudjine el obtenu la reddition do la forte-resse de Taferguinto dans l'Ouoncheris. Mohammedben Abdelkaoui étant mort, Olhmano en profita pourréduire les tribus toudjinites et anéantir leur puissance.Il leur imposa un tribut après avoir enlevé Médéa etdonné le commandement du pays à la famille toudji-

168 HISTOIRE DU MAGHREB

nite des Hechem qui paraissait la plus digne de con-

fiance.

Lorsque Charles d'Anjou so vit enlever la Sicile parPierre III d'Aragon, il suscita contre lui son nevou

Philippe III le hardi, roi de France. Celui-ci éprouvaun désastre dans les Pyrénées cl mourut à Perpi-

gnan (1285). Peu après mouraient & leur tour Pierre III

et Charles d'Anjou. A Pierre III succéda son fils atné

Alphonso III, comme roi d'Aragon, de Catalogne et do

Valonce el comme suzerain de Majorque et du Rous-

si lion ; son second fils Jayme, reçut la Sicilo et les

possessions d'Italie. Les rois d'Aragon cl de Sicile

avaient alors à leur service l'amiral Roger Doria, hardi

marin qui, entre les années 1284 el 1289, avait enlevé

l'Ile do Djerba au cheikh des Kharedjiles Nekkariens

en révolte contre l'autorité hafcide. Il s'en fit une

principauté sous la suzeraineté du pape el y édifia un

château-fort pourvu d'une garnison.Abou Hafs qui, en 1285, s'était engagé a payer à

l'Aragon le tribut annuel plus uno indemnité pourl'arriéré, profita do la mort de Pierre III pour s'abs-

tenir, ce qui ne manqua pas de rallumer la guerre.Les flottes d'Aragon et de Sicile vinrent brûler La Caljoet emmcnèronl les habitants en captivité.

Othmane fils do l'almohado Abou Debbous qui s'était

réfugié à la cour du roi d'Aragon, reçut de ce princeen 1289, quelques navires pour attaquer Tripoli. La

ville résistant avec succès, Othmane fut débarqué et

la flotte alla faire un richo butin à Mehdia.

Abou Amer fils du sultan mérinide Abou Yakoub

s'était fait proclamor à Marrakech, mais il ne put op-

poser de résistance à son père et se réfugia avec ses

trésors à Tlemcen, en compagnie de son vizir. Rentréà Fez, le souverain pardonna à son fils mais no puisefaire livrer le vizir par le roi abdelouadito Othmane. Il

LES BENI MERINE 169t

s'en suivit uno rupture et Abou Yakoub abandonna la

campagne contre les Toudjine pour marcher sur Tlem-cen à la tête d'une importante arméo comprenant des

troupos régulières, les milices chrétienne et kurde otdes contingents berbères et arabes. Il dut cependantrenoncer à prendro la ville et se contenta de ravagerles territoires environnants avec les Meghraoua OuladMendil du Chélif, accourus à son appel.

Il apprit alors que son allié Sancho de Castille avaitconsenti à rcnouvelor son traité avec Ibn El Ahmer,alors que celui-ci lui avait enlevé Malaga par surprise.Pour se venger de la trahison de ces deux princes, il

envoya contre eux un premier corps do troupes, mais

Jayme II d'Aragon avait fourni à Sancho des galèresqui bloquèrent lo détroit et ce n'est qu'après plusieursmois qu'Aboii Yakoub put passer dans la péninsuleavec ses troupes (1290). Celte campagne fui sans ré-sultats ot le sultan dut rentrer au Maghreb sans avoiratteint son but. Aussitôt Sancho assiégea Tarifa avecl'aide d'ibn El Ahmer à qui il devait l'abandonner. Ils'en empara, mais la garda, ne donnant au roi de Gre-nade que des forteresses sans importance. C'est alors

que don Juan, en révolte contre son frère Sancho, vintà Fez offrir son aide au sultan mérinide ot qu'lbn ElAhmer mécontent fit la même démarche. Il ne purentroprendro Tarifa malgré les secours fournis par AbouYakoub et don Juan resta à la cour du roi do Grenade

qui, en récompense, reçut du sultan mérinide la placed'Algésiras. Peu après Sancho mourait laissant lo

royaume de Castille à son fils Ferdinand IV âgé deneuf ans (1295),

Dans le courant de celtomérae année, mourait à Tu*nis le sultan Abou Hafs, tandis quo son neveu AbouZakaria roi de Bougie, avait réussi à ranger Biskra etlo territoire environnant sous sa suzo?aineté. L'héri-

170 HISTOIRE DU MAGHREB

lier présomptif, petit-fils d'El Ouatck, nommé AbouAcida, fut proclamé par les troupes et les cheikhs al-mohades.

L'Abdelouadite Othmano avait châtié avec rigueurles Meghraoua pour l'aide qu'ils avaient apportée àleurs alliés mérinides, lors du dernier siège de Tlem-cen et, à la suite de ce châtiment, le chef meghraouicnTabet ben Mendil avait dû chercher un refuge auprèsd'Abou Yakoub. Il lui demanda de le réconcilier avecle sultan abdelouadito, mais celui-ci opposa, à toutesles demandes, dos refus hautains et humiliants. Exas-

péré par celto attitude, le sultan jura d'exterminerla puissance des Béni Ziane. En 1295 il atteignit Taou-rirt sur lo Za qu'il fortifia solidemont, puis so relira.En 1296, il rasa les fortifications d'Oudjda et investitNédroma pendant quarante jours, sans succès. Il ren-tra à Fez après uno nouvelle incursion sur le territoireennemi et célébra son mariage avec uno petite fille deTabet ben Mendil.

L'année suivante Abou Yakoub roprit la campagnecontre Tlemcen; cette fois encore il dut battre enretraite devant l'attitude énergique des habitants etleurs solides défenses. Othmane en profita pour allerdo nouveau châtier les Toudjine et atteignit la Milidjaoù il soumit les Senhadja Béni Millikeche et les ArabesTaalba. Les troupes mérinides réussirent pendant ce

temps à prendre Nedroma et Taount et Abou Yakoubrésolut alors de réunir tous les moyens nécessaires enhommes et en matériel, pour s'emparor de Tlemcen.Au mois d'avril 1299, il se mit en route cl Othmanen'eut quo le temps de regagner sa capitale avant l'ar-rivée des Mérinides. Alors commença co siège mémo-rable, qui devait durer huit ans et so terminer par unéchec pour les assiégeants.

La ville ontière fut entourée d'un mur en dedans

LES BENI MERINE 171i

duquel était creusé un fossé très profond; des postesdo soldats mérinides occupaient les portes ainsi queles autres ouvertures de ces défenses. A l'ouest doTlemcen, dans une vaste enceinte fortifiée, le sultanAbou Yakoub fit élover un palais avec ses dépendan-ces. Quant aux assiégés, pourvus d'armes ot d'appro-visionnements, ils se disposèrent à une énergique dé-fense. Le camp des Mérinides devint petit à petit unevéritable ville fortifiée qui reçut le nom do Mansoura;au centre était lo palais du sultan et la mosquée; on

y voyait aussi des bains publics, des caravansérails,un hôpital, un quartier des marchands et lo logementdos officiers et des soldats. Dans les attaques dirigéesjournellement contro la ville, les assiégeants em-

ployaient un important matériel dans lequel figuraientde nombreuses machines de guerre.

En 1304, dans la cinquième année du siège, Othmanemourut subitement ot ce fut son fils atné Abou ZianeMohammed qui fut élu, de préférence à son fils cadetAbou Hammou Moussa. Cet événement ne suscita au-cun trouble dans la cité investie qui continua do so dé-fendre énergiquement.

Les rois de Bougie et do Tunis s'étaient réconciliéset envoyèrent chacun une ambassade chargée de faire

hommage de fidélité au sultan mérinide. En 1305, cefut un fils du grand Chérif de la Mecque qui vint au

camp d'Abou Yakoub, solliciter son amitié; puis enfinlo souverain d'Egypte qui lui envoya de magnifiquesprésents. Toutes cos députations furent reçues et con-

gédiées avec les plus grands honneurs.En Espagne, Mohammed II do Grenade était mort

en 1303 et avait eu pour successeur son fils Moham-med III. Celui-ci renouvela l'alliance avec les Méri-nides et fournit même un corps de fantassins andalouset d'archers qui se joignirent à l'armée d'investisse-

172 HISTOIRE DU MAGHREB

ment de Tlemcen. Mais peu après, Ibn El Ahmer quin'avait plus les moyens do lutter contre Ferdinand de

Castille, se reconnut son vassal. A cotte nouvelle, AbouYakoub renvoya les archors andalous en Espagne en

promettant de se venger de cette défection. Ibn ElAhmer n'attendit pas l'exécution de cette menace et

réussit à s'emparer de Ceuta. Un prince mérinidenommé Othmane ben Aboul Ala voulut profiter de cescirconstances pour s'emparer du pouvoir; de Ceuta ilse porta chez les Ghomra du Riff qu'il souleva à son

profit. Abou Salem Mansour fils du Sultan Abou Yakoub

envoyé contre lui, essuya une défaite el ramena lesdébris de son armée à Mansoura, tandis qu'Othmanoben Aboul Ala étendait son autorité de Ceuta jusqu'àTaza.

Tlemcen toujours investie était enfin réduite à la

dernière extrémité ; la famine était telle, que les habi-tants ayant épuisé les animaux immondes avaient

recours à la chair des morts pour ne pas mourir de

faim. Le sultan Abou Ziane et son frère Abou Hammouétaient décidés a faire égorger leurs femmes et leursenfants pour éviter la honte de les laisser tombor aux

mains des ennemis et se disposaient à affronter la mort

dans uno sortie à la tête des troupes, lorsque lo 13 mai

1307, parvint la nouvelle de la mort du sultan méri-

nide. En effet, un eunuque, par vengeance, avait as-

sassiné Abou Yakoub et les principaux chefs mérinides

avaient proclamé son petit-fils Abou Tabet Amer. Or

Abou Salom Mansour fils cadet du sultan défunt s'était,de son côté, fait reconnaître pour son successeur. Abou

Tabet n'hésita pas à envoyer un message à l'émir ab-

delouadito pour lui demander aide et assistance dans la

lutte qu'il allait soutenir contre son rival, offrant en

retour de lever le siège el de restituer le territoire

conquis par les Mérinides. Abou Ziane accepta celte

LES BENI MERINE 173

offre et dépêcha à Mansoura son frère Abou Hammou

pour ratifier le traité proposé.Abou Salem qui était maître de Mansoura, vit, dans

une sortie contre Abou Tabet, ses partisans passerdans le camp adverse et dut rentrer à l'abri de ses

murailles. Mais il ne put s'y tenir et s'enfuit vers Ne-droma où il fut rejoint et massacré. Rentré à Mansoura,Abou Tabet y reçut le serment de fidélité de toute la

population et fit mettre à mort son parent Abou Yahyadont il redoutait l'influence. Plusieurs membres de sa

famille, effrayés par cette exécution, se réfugièrent au-

près d'Othmane ben Aboul Ala chez les Ghomra. En-

fin, dans les premiers jours de juin, Abou Tabet ayantrappelé ses troupes qui occupaient les places abdelou-

adites, retourna dans ses États.Aboul Baka avait succédé & son pèro Abou Zaka-

ria à Bougie et s'était réconcilié avec son parent AbouAcida le souverain de Tunis; mais une rupture avaitéclaté entre eux en 1305, à propos d'une révolte du

gouverneur de Constantine qui avait proclamé la su-

prématie d'Abou Acida. L'année suivante, un réforma-teur sonnite nommé Saada, des Riah. qui s'était fait des

partisans dans la région, essaya à deux reprises de

s'emparer do Biskra; il fut pris et mis à'mort parles troupes du gouverneur Ibn Mozni. Enfin, dans lamême année 1306, lo prince Abou Yahia Zakaria

tenta, sans succès, d'arracher à Roger Doria sa prin-cipauté de Djerba.

Eu 1307, Aboul Baka n'ayant pu rétablir son auto-rité à Alger, fit des ouvertures de paix à Abou Acida.Celui-ci les accueillit et envoya à Bougie une députa-tion qui signa une convention stipulant que la paixserait conclue et que l'empire hafcide en entier, pas-serait aux mains du survivant. En Tripolitaine, lesArabes Soleïm avaient reconnu, comme khalife,

174 HISTOIRE DU MAOHREB

Othmane fils d'Abou Debbous amené en Afrique parune flotte espagnole. En 1308, ces rebelles qui avaient

osé assiéger Tunis, furent réduits, après une

campagne qui ne demanda pas moins d'un an et

au cours de laquello leurs chefs furent capturés.Après la levée du siège de Tlemcen, Abouziane Ier

alla rétablir son autorité dans lo Maghreb central où

il laissa son affranchi Messamah comme gouverneuret il rentra à Tlemcen après une campagne de neufmois au cours de laquelle il avait châtié avec rigueurles Arabes Zoghba, Soueid et Dialem. Il mourut peuaprès, en avril 1308 et eut pour successeur son frèro

Abou Hammou Ier.

Do son côté, Abou Tabet en arrivant à Fez envoyauno armée réduire la révolte soulevée à Marrakech

par son cousin et représentant Youssef ben Bouaiad.

Malgré le grand nombre de ses adhérents, le rebelle futbattu et le chef des Heskoura chez qui il s'était réfu-

gié, le renvoya avec ses principaux partisans à Marra-

kech où le sultan le fit mettre à mort. Abou Tabet alla

ensuite châtier sévèrement les Arabes robe 11os à toute

autorité qui se livraient sans frein au brigandage et

principalement les Riah de l'Azghar ot du Hebet.

Othmane ben Aboul Ala avait recueilli les mem-bres mécontents de la famille royale et étendu soninfluence dans tout le Riff. Abou Tabet qui attendait

depuis longtemps l'occasion de le réduire, envoya con-

tre lui une armée qui subit plusieurs défaites graves.Le sultan prit alors le commandement de toutes lesforces disponibles ot obligea les rebelles à évacuer les

places nouvellement conquises; Othmane lui-mémo,dut se réfugier dorrière les murs do Ceuta qui appar-tenait à Ibn El Ahmer. Abou Tabet occupa Tanger et

alla faire le siège de Ceuta, mais la résistance parais-sant devoir être longue il fit bâtir un camp avec lo-

LES BENI MERINE 175

gements et magasins à quelque distance de la place,en un point appelé Tittaouino qui est l'actuelle Te-

touane. Peu après, le 23 juillet 1307, Abou Tabet mou-

rut à la suite d'une courto maladie et fut enterréà Chella près de son aïeul Abou Youssef Yakoub.

Aussitôt son oncle Ibn Roziga et son frère Abou Ra-bia Solcïmane so poseront en prétendants et entrèrenten lutte. Abou Rabia triompha d'ibn Reziga le jeta en

prison et lova le siège de Ceuta pour aller se faire

reconnaître à Fez. Othmane le poursuivit mais il fut

complètement battu ; son fils et ses principaux officiers

ayant été tués, il rentra en Espagne.L'émir zianile Abou Hammou Ier renouvela, avec

Abou Rabia, les traités do paix conclus par les Méri-

nides avec ses prédécesseurs. Il rétablit ensuite l'au-

torité zianitodans le Maghreb central, réorganisa l'ad-ministration et les services et donna tous les soins à'

l'embellissement de sa capitale et à l'extension de ses

relations commerciales.Abou Rabia apprenant quo les habitants do Ceuta

souhaitaient rentrer sous son autorité, obtint par traité,de Jayme d'Aragon, 50 navires et 1.000 cavaliers. Il

enleva Ceuta avec leur aide et les garda à son service

(1309). Peu après Mohammed III de Grenade envoyaità Fez uno ambassade demander aide et assistancecontre les Chrétiens. Car Ferdinand IV de Castilleet Jaymo II d'Aragon s'étaient réconciliés et avaient

scellé lo traité do paix par le mariage de leurs enfants.Ce rapprochement devait, d'autre part, permettre aux

Templiers .d'Espagne d'échapper a la condamnation

génératode leur ordre, à la condition de combattre lesinfidèles. Les secours qu'Abou Rabia envoya en Espa-gne arrivèrent trop tard et Ibn El Ahmer, pour sau-ver Algésiras, dut traiter avec le roi Ferdinand quiobtint, en retour, doux autres places et exigea la re-

176 HISTOIRE DU MAGHREB

mise des prisonniers chrétiens. A la suite de cet échec,les Musulmans d'Espagne déposèrent Mohammed IIIet le remplacèrent par scn frèro Ennasser (1309).

A Fez éclata, contre le sultan, une révolte suscitée

par les principaux chefs, dont Gonzalve commandant

de la milice chrétienne, dans lo but déporter au pou-voir Abdelhak ben Othmane polit-fils de Mohammedben Abdelhak. Le groupe des robollos et celui do leurs

partisans s'étant réunis à Taza, Abou Rabia marcha

contre eux en personne, les surprit et los mil en fuito.Les plus compromis se réfugièrent à Tlemcen où le

princo abdelouadito refusa de les accueillir, mais leur

facilita les moyens de passer en Espagne. Le sultan

ayant châtié les partisans du princo rebelle, mourutalors qu'il se disposait à rentrer à Fez. Il fut enterré

à Taza (nov, 1310). L'oncto du défunt, Othmane fils du

sultan Abou Yakoub chercha à s'emparer du pouvoir,mais les troupes et les tribus prêteront serment au

prince Abou Saïd Othmano.

Lo khalifo hafcido Abou Acida étant mort en 1309,Aboul Baka quitta Bougie pour aller prendro posses-sion do Tunis, en vertu du traité signé avec lo défunt

et, malgré la résistance que lui opposaient les cheikhs

almohades, il se fit proclamer sous lo nom d'EnnasserLidinallah. Mais ses excès soulèveront contre lui la

population et lui aliénèrent ses partisans. Il eutd'abord à lutter contro son frèro Abou Yahya Abou Bëkr

qui s'était fait proclamer à Constantine et avait entre-

pris le siège do Bougio. Ce jeuno princo éprouva unedéfaite et dut fuir en abandonnant son camp. Puis cefut un petits-fils d'Abou Hafc nommé Abou Yahya Za-karia Ibn El Lihiani qui, passant par Tripoli au retourdu pèlerinage, so constitua dans cette ville un partid'aventuriers arabes avec lesquels il tonta la conquêtedu pouvoir. Aboul Baka envoya contro lui l'armée qui

LES BENI MERINE 177

pressait Abou Yahya Abou Bekr à Béja. Celui-ci d'ail-leurs on profita pour marcher sur Bougie, après avoir

fait assassiner lo mezouar Ibn Khellouf chof de la mi*

licosenhadjienno de la villo. Do son côté, Abou YahyaZakaria battait les troupes do Tunis, entrait dans la

ville et faisait mourir Aboul Baka (1312].A celto môme époque, Doria en butte à des révoltes

qu'il no pouvait réduiro, cédait l'ilo do Djerba au roido Sicilo qui lui donna comme gouverneur Ramon Mon-

tanor (1311)-L'Emir Abou Hammou de Tlemcon av- 't, dans le

mémo tomps, fait une campagne hourouso dans lo Ma-

ghreb central et son affranchi Messamah avait réussi,en 1312, à réduire Alger et à s'emparer do Dellys. Les

troupes abdelouadites (iront uno tentativo contre Bou-

gie, mais durent lover le siègo do cette place énergi-

quomont défendue. A son rotour à Tlemcon, Abou Ham-mou apprit la prochaine attaquo du sultan mérinide

qui voulait se venger des facilités données au préten-dant Abdelhak ben Othmane pour passer en Espagne;l'arméo d'Abou Saïd se contenta do ravager lo paysenvironnant Tlemcen ot dut s'en retourner sans pou-voir réduiro la villo. Arrivé à Taza, lo sultan méri-

nido envoya on avant ses deux fils Abor* Hassan etAbou Ali ; mais, arrivé à Foz, Abou Ali J héritier pré-somptif, lova l'étendard de la révolte à l'instigationdo son entourage, so fit proclamer souverain et pro-nonça la déchéance de son pèro. Lo sultan marchacontro son fils rebelle et le rencontra & Mekarmeda;mais sos troupos furent battues et il dut les ramenersur Taza où il fut rejoint par son autre fils Aboul Has-

san. Abou Ali, cependant, vint bloquer étroitementTaza et Abou Saïd n'eut bientôt plus d'autre ressourco

que d'abdiquer en faveur de son fils qui lui laissait lo

commandement do Taza et de son territoire. Abou Ali12

178 HISTOIRE DU MAGHREB

rentra à Fez où il fut proclamé par les troupes ot la

population; or, peu do temps après, il tomba grave-ment malade ot ceux qui l'avaient aidé et soutenu lo

voyant en dangor de mort, accoururent à Taza fairo

hommago do fidélité a son pèro. Abou Saïd marchasur Fez avec ses nouveaux adhérents, accompagné deson fils Aboul Hassan désigné commo héritier pré-somptif. Abou Ali rétabli mais n'ayant plus avec lui

quo la milice chrétienne, sollicita son pardon ot obtintle gouvernement do Sidjilmassa où il alla s'installer,tandis qu'Abou Saïd rouirait à Foz (1315*16).

Au cours d'une nouvollo campagno d'Abou Hammoucontre Bougio, Mohammed ben Youssef gouverneurdo Miliana ayant été dossorvi par ses ennemis auprèsd'Abou Hammou, fut disgracié ; mais le princo AbouTachefine resté à Tlemcen n'osa pas l'omprisonnor.Mohammed en profita pour aller à Médéa soulever les

Toudjino el quand il out réuni uno troupo assoz nom-

breuse, il alla battro Abou Hammou ontro lo Chélif etMazouna. Le princo abdolouadito roparut avec unonouvollo armée, roprit ses places fortes ot réussit à re-

jeter l'agitalour dans losud. Mais, dès lo départ d'AbouHammou pour Tlemcen, Mohammed bon Youssof réta-blit son autorité dans lo Maghreb contrai ot fit hom-

mago do soumission au roi de Bougio Abou Yahya AbouBekr.

Co princo qui avait l'ambition do dovonir lo seulmattro do l'empiro hafcide, s'était avancé vers l'Estau-delà do Constantino et avait romporté quolquessuccès. Ibn El Lihiani ponsa lui opposor une barrièresérieuso en accordant à Hamza ben Aboul Leïl locommandement des arabes Sotoïm, ù chargo do les te-nir on respoct. Les Arabes en abusèrent pour redou-bler leurs désordres et leurs brigandages et semerl'anarchie. Ibn El Lihiani déjà avancé en âge, préféra,

LES BENI MERINE 179

devant uno pareille situation, se retirer do la lutte et

so transporta avec ses richesses à Gabès, laissant à

Tunis commo gouverneur Aboul Hassan ben (fuanou-

dino (1317).Abou Yahya Abou Bekr était alors à Constantine

réunissant une nouvollo annéo, grâce aux renforts et

à l'argent qu'il recevait do son vizir Ibn Ghamer; ce-

lui-ci, do son côté, résistait victorieusement à Bougiocontro l'assaut des Abdelouadites. Abou Yahya vain-

queur à Bôja marchait sur Tunis et Ibn El Lihiani invité

à venir défendro la capitale, so contenta d'envoyer do

l'argent avec l'autorisation do tirer do prison son fils

Mohammed Abou Darba pour lo remplacer. Ce prince

opposa uno résistance tollo qu'Abou Yahya dut so re-

plier sur Constantine. Abou Darba so fit alors procla-mer khalifo à Tunis sous lo nom d'El Mostancer IV.

Mais il eut de vives discussions avec ses alliés arabes

qui réclamaient des sommes énormes pour prix do

leurs services.

L'annéo suivanto, Abou Yahya roprit la campagnecontro Tunis; Abou Darba vint au dovant do lui à

Béjà, mais se3 contingents arabes mécontents do la fa-

çon dont leurs services antérieurs avaient été payéss'enfuiront l'entraînant avec oux. Il dut so réfugierchez los Houaraoù il fut poursuivi et défait et où il per-dit ses meilleurs guerriers, les Almohades hafcides. Il

réussit à grand peine à rejoindre son pèro à Tripoli ;

quant à Abou Yahya, il entra à Tunis où il se fit pro*clamor khalife. Abou Darba, avec uno nouvollo arméo

arabo, so porta sur Kairouan, mais il éprouva encore

uno défaite à la suito do laquelle il so réfugia à Meh-

dia. Ibn El Lihiani en apprenant ce nouveau désastroso réfugia, sur des navires chrétiens de Djerba, à

Aloxandrio où il acheva son existence. Abou Yahyafut proclamé sous lo nom d'El Motaouekkel (1318).

180 HISTOIRE DU MAGHREB

Après avoir repris Médéa ot rejeté dans le sud le ro-bollo Mohammed ben Youssef, Abou Hammou rentraà Tlemcon ot désigna son cousin Messaoud benBerhoum commo héritier présomptif, do préférence àson fils Abou Tachofino. Co dernier on conçut uno vivo

jalousie et, do connivence avec la famille des Ben Mol-lah qui détonait la charge de chambellan ot l'aido dossorviteurschrétionsau iniliou desquels il avait grandi,il fit assassiner son pèro et Messaoud bon Berhoum

(juillet 1318). Lo chef do l'armée, lo kurdo Moussa, fitaussitôt reconnattro Abou Tachefine par les troupeset lo peuple. Co princo envoya on Espagno les mem-bres dosa famillo dont il pouvait redouter l'ambitionet prit commo chambollan son affranchi Hilal.

En 1319, il alla combattro lo rebello Mohammed benYoussef qui lui fut livré par lo chef des Tighorino del'Ouencheris et qu'il fit mettro à mort. Abou Tachefinedonna à co chef nommé Omar bon Othmano lo com-mandement do l'Ouencheris et celui do Médéa à un doses affranchis, puis il atteignit les Arabes Riah du

Djebel Dira qu'il châtia rigoureusement, traversa lo

pays de Hamza ot alla, par l'Oued Sahol, investir

Bougio. Il dut au bout do trois jours renoncer à ré-duiro la placo et rentra à Tlemcon.

En Ifrikïa, la situation était, en 1320, la suivante :les jeunes princes Abou Abdallah ot Abou Zakariaavaient reçu l'un lo commandement do Constanlino etl'autre celui do Bougio et lo chambellan Ibn Kaloumétait chargé do les guider tous les doux. Abou Darbaétait indépendant à Mohdia et la Tripolilaino restaitlivrée aux Arabes.

En 1309, Mohammed III avait été déposé ot rem-

placé par son frère Ennasser ; Ferdinand IV en avait

profilé, son allié no régnant plus, pour envahir lo ter-ritoire musulman et Ennasser avait obtenu du sultan

LES BENI MERINE 18t

mérinide des renforts avec lesquels il avait pu résis-ter. Cependant, son général Othmano ben Aboul Ala

ayant pordu la placo d'Alcaudcto, malgré sa valeur,Ennasser dut faire la paix. Peu après Ferdinand IVmourait laissant un héritier âgé d'un an seule-

ment (1312). C'était uno trôvo pour les Musulmans,mais cela n'empêcha pas la guorro civile do déchirerle royaumo de Grenade. Ennasser n'obtenant aucuuoaido du régent don Pedro do Castillo, abdiquaen 1314. Lo nouveau roi Ismaïl Ier Ibn El Ahmer es-

saya sans succès do roprondro Gibraltar aux Chrétieus

et cette rupture dos traités conduisit lo régent don Pe-dro à envahir lo royaumo de Grenado. Ismaïl appolalo sultan mérinide à la guorro sainto, mais Abou Saïd

domanda, avant tout l'éloignomont do son ancien com-

pétiteur Othmane bon Aboul Ala. Ismaïl ayant refusédoso séparer de cet habilo général, lutta avoc ses pro-pros forces et réussit à infliger à ses onnomis uno dé-

lai to dans laquelle don Pedro et son frèro furonttués (1319). Co fut la reinb Maria, grand-mère du

jeune roi, qui prit la régence.Eu 1320, lo princo mérinide Abou Ali gouverneur de

Sidjilmassa avait étendu son autorité sur les Berbères

et les Arabes du Sous, do l'Oued Dra et dos régionssahariennes qui on dépendont cl s'était do uouvoau

mis en étal do révolte contre son père Abou Saïd.

En 1332, ayant réuni une forto armée, il s'empara doMarrakech par surprise, la mit au pillage et massacrale gouverneur et la garnison. Abou Saïd ut son fils

Aboul Hassan marchèrent contro lui, chacun à laléto d'une armée. Us le battirent et le rejetèrent dansles montagnes de l'Atlas d'où ils lo contraignirent à

rogagner Sidjilmassa presque soûl et à pied. Abou Saïd

alla l'y assiéger et Abou Ali, sans moyens pour ré-

sister, obtint encore sou pardon do la fuiblcsso du

183 HISTOIRE DU MAGHREB

sultan. L'émir do Tlemcon Abcu Tachefino secrète-ment allié au fils rebelle, l'avait soutenu en attaquantles provinces mérinides.

A Tunis un chof almohado nommé Mohammed bonAbou Amrano, entraîné par Hamza bon Omar desKaoub, alla lo rojoindro on Tripolitaino et tous deux,

après avoir réuni dos partisans, marchèrent sur Tunis.Us furent battus uno première fois et refoulés dans losud avec Mohammed Ibn Mozni do Biskra qui s'était

joint à eux (1322). Les chefs arabes compromis ayantété capturés et mis à mort, leurs tribus jurèrent do les

venger. Abou Yahya en effet, surpris par leur retour,dut quitter Tunis où il no rentra quo plusieurs mois

après (1323).Pendant lo mémo temps, l'émir do Tlemcen Abou

Tachefino avait continué ses opérations contro lesEtats hafcides. En 1321 el 1322, son général, lo kurdeMoussa avait fait deux tentatives sans résultat contro

Bougie et avait dû so contenter de construire à Tiklatune forteresse qui marquait la limilooriontalodespro-vincosabdolouaditos.En 1321, l'arabo Hamza ben Omardo Tripoli et Abou Darba do Medhia so rendiront àTlemcen et obtinrent do l'émir zianite qu'il so joindraità eux contre Tunis. Moussa lo kurdo réunit à sos trou-

pos les Rached, les Toudjino et les,Arabes do l'Ifrikïaet rencontra lo sultan hafcide à Ghcris près do Mor-

madjonna. Los deux ailes de l'arméo do Tunis fléchi-rent pendant le combat, mais lo centre résista vigou-reusement ot onleva la vicloiro; lo camp dos Zonala otleurs familles restèrent aux mains desHafcides. Moussalo kurdo regagna Tlemcen avec Abou Darba qui ymourut peu après (1321). Quant à Abou Yahya, il ren-tra à Tunis malgré un retour offonsif des Arabes.

En 1325, les Abdolouaditcs sollicités do nouveau parles Arabes vinrent attaquer Constantino, mais Abou

LES BENI MERINE 183

Yahya obligea le kurde Moussa à regagnor Tlemcen.

L'amée suivante co général entreprit uno nouvelle

campagne contre les Hafcides en prenant la forteresse

do Tiklat comme baso d'opération. Il pul conserver

cette forteresse mais dut so retiror nous sans avoirtué les principaux officiers do l'arméo hafcido et parmieux Dafer El Kebir chef des affranchis chrétiens doTunis. A son retour à Tlemcon, Moussa étant en ri-valité avec l'affranchi Hilal proinior ministro d'Abou

Tachefine, alla so réfugior chez les Douaouida. Il fut

remplacé dans lo commandement dos troupes par

Yahya bon Moussa dos Boni Senous,

Lo chef des Soloïm, Hamza ben Omar, vint avecd'autres cheikhs à Tlemcen pour inviter lo princo ab-

delouadito à les soutonir dans uno tentative contro lesHafcides. Abou Tachofino accepta ot leur fit reconnaî-

tre commo khalife hafcido Mohammed bon Abou Am-rano qui vivait à sa cour depuis plusiours années.En 1329, co prétendant avec tous ses adhérents aux-

quels so joignirent les Arabes Kaoub, infligeait uno

sanglante défaito aux troupes hafcides, près do Mor-

madjonna. Abou Yahya blossé, échappa à grand peineà ses ennomis et se réfugia à Bônc, puis à Bougio, tan-dis quo les Abdelouadites s'installaient à Tunis. Abou

Yahya envoya alors son fils Abou Zakaria sollicitorl'assistanco du sultan mérinido, en souvenir des re-lations amicales qu'avaient entretenues leurs familles.Abou Saïd promit d'aller attaquer Tlemcen el s'avança

jusqu'à la Molouïa. Pendant ce temps, Abou Yahyaquittait Bougio, réunissait des troupes à Constantineet marchait sur Tunis dont il put reprendre possession,Mohammed beu Abou Amrano l'ayant évacuée sanscombat (1330).

En apprenant co succès, Abou Saïd congédia AbouZakaria avec des présents cl lo fil accompagner d'uno

184 HISTOIRE DU MAGHREB

ambassade chargée de demander en mariage uno prin-cosso hafcido pour son fils Aboul Hassan. La fiancéovenait d'arrivor à Fez, lorsqu'Abou Saïd mourut;Aboul Hassan fut proclamé sultan et célébra son ma-

riago après les funérailles do son père. Il s'assura on-

sutte des dispositions do son frèro Abou Ali et onvoyauno ambassade à Tlemcen pour sommer Abou Tache-

fine de lever lesiègo de Bougio et de rondro la provincodo Dellys aux Hafcides. Cetto ambassado fut très mal

reçue et eut même à subir do mauvais traitements.

Lo sultan mérinide, à la nouvollo do col outrago,

partit en 1332 pour Tlemcen avec une nombrouse ar-

mée; n'ayant pu surprendre cetto placo, il s'avança

jusqu'à Tessala et envoya par mer uno troupo pour

dégager Bougio quo les Abdelouadites bloquaient parleurs forteresses de Tiklat ot d'El Yakouta. Cetto troupojointo à l'arméo onvoyéo de Tunis par Abou Yayharéussit à chassor los Abdelouadites et co princo puten 1332, rentror dans sa capitale, après avoir châtié

les Douaouida do Msila qui avaiont soutenu les Abdel-

ouadites. Aboul Hassan qui était toujours à Tossala,lova lo camp en apprenant que son frèro Abou Ali, sur

l'instigation de l'émir Abou Tachefine, s'était révolté

à Sidjilmassa. H laissa son fils à l'Oued Za avoc unoarmée et alla assiéger Sidjilmassa. De son côté, Abou

Tachefino pour soutenir son allié Abou Ali, envoyaitsur los terres mérinides des troupes qui furent bat-

tues par l'arméo do l'Ouod Za. Sidjilmassa finit parsuccomber et ses défonsours furent massacrés ainsi

quo le princo robello Abou Ali (1332-1333).En 1322, la régonto do Castille était morto ot son

fils AlphonsoXI, malgré son jouno àgo, prit l'autorité

en mains dès l'année 1325. A Grenade, Ismaïl était

mort assassiné ot son fils Mohammed IV qui lui avait

succédé avait attaqué les Chrétiens ot avait été battu

LES BENI MERINE 185

par l'infant don Manuol en 1329. Quant au jeune roi

Alphonso, il était occupé à réduiro los révoltes do ses

propres parents unis aux Musulmans et n'y était par-vonu qu'on 1330. C'est alors qu'il tira vengeance dos

attaquos du roi de Gronado qui so reconnut son vassal

ot s'engagea à lui payer le tribut. Mohammed IV ob-

tint du sultan mérinido l'envoi on Espagne d'uno ar-

méo do 5.000 hommes commandéo par son fils Abou

Malok. Cetto arméo s'empara do Gibraltar ot Alphonseno pouvant l'en chasser, signa uno trêvo do quatreans avec lo roi do Grenado qui s'engageait à lui payorun tribut. Mohammed IV fut mis à mort peu do temps

après par des Mérinides ot son frèro Youssef lui suc-

céda (1333).En 1335 Aboul Hassan, à la tête d'uno armée consi-

dérable, marcha do nouveau contro les Abdelouadites;

après s'ôtro emparé d'Oudjda et do Nedroma, il vint

issiôger Tlemcon qu'il bloqua étroitomont et dont il

iattit les murs avec ses machines do guorro. Pendant

m temps, des troupes disponiblos opéraient dans les

provinces abdolouadites et s'emparaiont d'Oran, Ténès,Mliana, Alger ot Médéa. Au cours d'uno sortio des as-

siégés, lo sultan Aboul Hassan surpris tandis qu'il visi-

tai les avant-postes, faillit être enlevé. Tous les guer-

riers mérinides accoururent au secours de leur maltro

et l s'en suivit une grande bataille au cours de la-

queJo périront de nombroux chefs abdolouadites et oùse dslinguèront par leur valeur los deux fils du sultan

mérhido, Abou Abderrahmano ot Abou Malok. Enfin undornor assaut livré par los assiégeants lo 1er mai 1337,leur Ivra la ville do Tlemcen qui résistait depuis deuxans. kbou Tachefino Ier fut blessé et fait prisonnier,après avoir vu tomber autour do lui ses fils, ses no-voux il ses principaux officiers; sur l'ordre du princoAbou lbderrahmane, il eut la tête tranchée.

18C HISTOIRE DU MAOHREB

Aboul Hassan fit une entrée solennelle à Tlemcen,

puis il ordonna aux troupes do sortir do la ville dontles monuments furent ainsi présorvés et lui-même ro-tourna à son camp établi dans les ruines do Mansoura.Il alla ensuite roconnaitro los provinces enlevées aux

Abdolouadites et atteignit Alger où il devait so rencon-

trer avec son beau-frèro lo hafcide Abou Yahya. Ce-

lui-ci, pensant pouvoir désormais so passer des

Mérinides, no vint pas au rendez-vous. Sur ces entre-faites Aboul Hassan ayant été gravement malade, ses

doux fils mal conseillés lovèrent l'étendard do la ré-

volta. Lo sultan rétabli les fit chargor do fors ainsi queleurs complices ot regagna Fez (1338).

Pendant co temps, lo khalifo Abou Yahya avait

réussi à rétablir son autorité on Ifrikïa. Il avait, en

effet, soumis Gafsa ainsi que les villes du Djerid et du

Zab et s'était emparé do Touggourt. Il soutint la ré-

volta dos habitants do l'Ile do Djerba qui avaient à se

plaindre dos oxactions do lours gouvornours chrétiens

cl ses soldats so rendirent maîtres do la placo gràco à

l'appui des flottes do Gênes et do Naplos qui empochè-rent les Siciliens de secourir les assiégés (1338-1339)

Aboul Hassan jugeant alors los circonstances favori-blés pour reprondro la guerro sainte en Espagno, so nil

on mesuro do réunir une armée importante. Aussitôtles rois d'Aragon et do Castille onvoyèronl des navi'essurveiller lo détroit (1339). Lo prince Abou Abderrih-

mano avait été mis à mort à la suite d'uno nouvelle

tontalive do révolta; son frère Abou Malek resté fidblo,

reçut lo commandement do l'arméo et alla rejoitdrolo roi de Gronado avec qui il onvahit lo terri'oiro

chrétien. Abou Malek s'étant imprudemment av/ncé,fut surpris la nuit et tué avec tous ses soldats (1340).Aboul Hassan réunit alors sa flotta à laquello s) joi-

gnirent des navires hafcides; il infligea une grave*

LES BENI MERINE 187

défaite à la flotta chrétienne et alla avec le roi doGrcnado fairo lo siège do Tarifa. Lo roi Alphonse obtintdo Gênes dos vaisseaux qui vinrent croiser dans lo dé-

troit mais qu'uno tempêta dispersa ; il s'avança alorsavec uno arméo do 20.000 hommos, accompagné duroi do Portugal dont la flotta avec collo d'Aragon de-vait gagner Tarifa. Los Musulmans abandonnèrent

cetto place où ils s'étaient déponsés sans succès et vin-

rent s'établir sur un plateau au pied duquel coule lo

Rio Salado. Les Chrétiens prirent leurs dispositions,lo roi do Portugal devant combattre lo princo do Gro-

nado ot Alphonse lo sultan mérinide.

Lo 30 août 1310, l'infant don Juan Manuel quicommandait l'avant gardo dos Castillans commença

l'attaquo do faco, tandis quo la garnison do Tarifa

renforcéo des équipages do la flotte, prenait les Mu-

sulmans à revers ot que lo roi do Portugal attaquaitles Grenadins. Cette attaquo combinéo des forces

chrétiennes, enleva aux Musulmans les avantages du

nombre; les Grenadins so retireront en assoz bonordro,mais les Mérinides so débanderont abandonnant lo sul-

tan qui, ayant ou un do ses fils fait prisonnior et ses

meilleurs guorriers tués autour do lui, s'onfuit près-

quo seul. Les Chrétions pénétrèrent dans son camp et

massacrèrent plusieurs des fommes qui s'y trouvaient

parmi lesquelles son épouso, la fille du khalifo hafcido.

Aboul Hassan rontra en Maghreb après co désastre

et so vit contraint par les circonstances de renoncer

à poursuivre la guerro sainto. H se consacra alors à

l'organisation do l'empire, parcourut les provinces,

s'enquil do lours besoins et s'occupa activement d'yassurer uno bonno administration. Il envoya une

ambassade au souverain d'Egypte, afin d'obtonir des

facilités do passage aux caravanes do pèlorins du

Maghreb et fil parvenir de riches offrandes aux villes

188 HISTOIRE DU MAGHREB

saintos du Hedjaz. Entre temps, le roi du Malli, Monsa-

Moussa, lui avait envoyé son hommage accompagédo cadeaux; Aboul Hassan chargea uno ambassado

do porter ses compliments et ses présents au sultan

nègre, dans sa capitale mémo.

En Ifrikïa, la pruvinco de Tripoli vivait dans l'indé-

pendanco ainsi quo Gafsa ot Gabès. Lo cheïkh des

Kaoub, Hamza ben Omar, était demeuré fidèle au

souverain Abou Yahya; mais après sa mort, ses filsso révoltèrent, battirent les troupes envoyées controeux ot vinrent menacer Tunis. La discorde s'étantmiso dans leurs rangs au bout do quelques jours,Abou Yahya en profita pour les rejeter dans lo désort.En 1314, tout lo sud tunisien était soumis et gouverné

par Aboul Abbas fils et héritier présomptif d'Abou

Yahya.

Depuis le mois de juillet 1312, Algésiras était inves-

tie par Alphonso do Castillo qui avait fait appel à tous

les Chrétiens pour réduiro cetto place ; il finit par s'en

rendre maître en mars 1341. Un traité fut signé entrolo sultan mérinido el Ibn El Ahmer d'uno part ot lo

roi de Castillo d'autro part, stipulant une trêve do

quinzo ans. Les filles du sultan mérinido prisonnières

depuis la bataille du Rio Salado, furent rendues sans

rançon et l'émir do Grenade so reconnut vassal duroi do Castillo, s'engageant à lui payer un tribut

do 12.000 pièces d'or.

Dans l'été de 1346, Aboul Hassan épousa uno

autro fille d'Abou Yahya qui fut conduite à Fez parson frère El Fadhcl gouvornour de Bôno. Pou après,Abou Yahya étant mort subitement, son fils Abou

Hafs Omar s'empara du pouvoir au détriment do sonfrèro Aboul Abbas héritier présomptif. Celui-ci accou-rut du Sud avec des troupes et fut rejoint par son

autre frère Abou Fares. Le vizir Ibn Tafraguine qui

LES BENI MERINE 189

redoutait lo nouveau maltro do Tunis, s'enfuit au

Maghreb. Abou Hafs battu uno première fois so réfu-

gia à Beja, mais ayant réussi à ontror secrètement

dans la capitale, il prit lo princo légitimo dans un

guet-apens et lo mit à mort, co qui entraîna la popu-lation au massacro des chefs arabos vonus du Sudavec Aboul Abbas. Les princes Abou Fares ot Aboul

Baka faits prisonniers, furent égalemont mis à mortet Abou Hafs resta, après ces exécutions, lo soûl

maître du pouvoir.Aboul Hassan lorsqu'il apprit ces événements,

promit à El Fadhol do l'aider à détrôner l'usurpateur.Do leur côté Khalod bon Hamza lo chef dos Kaoub etAbou Abdallah gouverneur do Bougio mécontents,vinrent à Foz domandor au princo mérinide d'intor-vonir. En mars 1347, Aboul Hassan était à Mansourado Tlemcen où il avait convoqué ses contingents etoù il refusa do recevoir uno ambassado qui lui appor-tait los hommages d'Abou Hafs. Laissant à Tlemconson fils Abou Inano pour lo remplacer, (o souverainmérinido so mit on marche ot trouva, à Oran, Ibn Yom-loul chef do Gafsa, Ibn El Mokki chef do Gabès, plu-sieurs cheikhs du Djerid et un envoyé do Mohammedbon Tabet, émir de Tripoli, dont los hommages furentbien accueillis, ot qui furent invités à convoquer leurs

contingents. Enfin, près do Bougie il reçut les homma-

ges do Mansour ben Mozni émir do Biskra et du chefdes Arabes Douaouida.

Abou Adballah fils d'Abou Zakaria et gouverneurde Bougio, abandonné par los habitants qui étaiontfavorables aux Mérinides, so rendit au camp d'AboulHassan. Co souverain l'interna au nord do Tlemcenchez les Koumïa, plaça un gouvorneur à Bougie, puisgagna Constantine où il reçut l'hommage des petit-filsdu khalife Abou Yahya qui on avaient lo commande-

190 HISTOIRE DU MAOHREB

ment et donna le gouvernement de la ville à El Abbas

ben Omar. Abou Hafs avait quitté Tunis pour s'enfon-

cer dans le Sud, n'ayant plus que les Arabes Mohelhelcomme partisans. Les troupes mérinides envoyéescontre lui avec les Arabes Oulad Bellil, l'atteignirentet le mirent à mort. Aboul Hassan fit alors son entréesolennelle à Tunis, avec un brillant cortège où figu-raient les chefs des différents fiefs hafcides et le vizirIbn Tafraguine redevenu ministre. El Fadhel no reçut

que le gouvernement de Bône et Aboul Hassan s'at-tribua le pouvoir souverain à Tunis.

Mais les Arabes Hilaliens conspiraient contre AboulHassan et co prince averti, fit emprisonner leurschefs. Les Arabes se groupèrent alors sous le comman-

dement d'un fils de l'almohade Othmane ben AbouDebbous nommé Ahmed et marchèrent vers Kairouan,au devant de l'armée mérinide qui comprenait des con-

tingents abdelouadites, meghraoua ot toudjine. Mais

pendant l'action, ces éléments depuis longtemps hos-

tiles aux Mérinides, passèrent du côté des Arabes et

obligèrent Aboul Hassan à se réfugier à Kairouan

en abandonnant son camp el une partie do sa famille.Les Arabes vinrent mettre le siège devant cette villeet l'ex-vizir Ibn Tafraguine sortit de la place pouroffrir ses services à Ahmed ben Abou Debbous qui

l'envoya à la tête des Meghraoua faire le siège de

Tunis. Soutenu par la population, l'ancien vizir pé-nétra dans la ville, mais ne put s'emparer de la forte-

resse où s'était réfugiée la famille royale. On appritalors qu'Aboul Hassan sorti do Kairouan, s'était

embarqué à Sousso et gagnait Tunis. A cette nouvelle

Ibn Tafraguine alla se réfugier à Alexandrie et le dé-

sordre se mit dans l'armée assiégeante. Les Abde-

louadites so donnèrent alors comme émir le princoAboud Saïd Othmane descendant d5Yaghmoracene; de

LES BENI MERINE 191s

leur côté, les Moghraoua reconnurent pour chef Alifils de Rached ben Mendil ot ces deux groupes ayantfait une alliance offensive ot défensive, regagnèrentleur pays.

Lorsqu'Aboul Hassan eut pris possession de Tunis,les chefs arabes compromis lui livreront Ahmed ben

Othmane ben Abous Debbous. Pendant le même temps,El Fadhel s'était fait reconnaître comme khalife par les

habitants de Bône et de Constantine. Mais la retentis-sante défaite des Mérinides à Kairouan avait eu égale-ment de graves conséquences dans le Maghreb central.Abou Inane qui gouvernait à Tlemcen au nom de son

père Aboul Hassan, se fit proclamer sultan dans le moisde juin 1348 et envoya des troupes aux ordres de sonvizir El Hassan ben Slimane et comprenant des Arabes

Amer, contre celles de son père commandées par le

zoghbien Ouenzemmar ben Arif et composées d'ArabesSoueïd ennemis déclarés des Amer et des zénètes. Lechef zoghbien fut battu et obligé do fuir en abandon-

nant son camp. Abou Inane laissa le gouvernementde Tlemcen à son conseiller intime l'abdelouadite

Othmane ben Djerrar et partit pour le Maghrebextrême. Près de Taza il culbuta l'armée de son neveuEl Mansour, émir de Fez puis, ayant pénétré dans cette

capitale, il fit mourir El Mansour et toutes les pro-vinces le reconnurent (juillet 1348).

A leur retour do Tunis, les Abdelouadites et les

Meghraoua reprirent Ténès, Mazouna, Miliana et Cher-che! ; le prince Abou Saïd Othmane et son frère AbouTabet gagnèrent Tlemcen où ils réussirent à entrer. Le

prince Abou Saïd Othmane releva le trône des Abdeloua-dites renversé depuis douze ans et confia la directiondes affaires à son frère Abou Tabet. Mais il pensa de-voir s'allier aux Mérinides et conclut avec Abou Inane

une alliance défensive contre Aboul Hassan. Enconsé-

192 HISTOIRE DU MAGHREB

quence, le prince mérinido offrit aux princes hafcidesAbou Abdallah Mohammed ancien gouverneur de Bou-

gie et Abou Zeïd Abderrahmane ancien commandantde Constantine, internés au Maghreb par Aboul Has-

san, de les aider à reprendre leurs commandements.Ennasser fils d'Aboul Hassan tenta, avec des con-

tingents arabes Douaouida, Altaf, Dialem, Soueïd et

autres, une marche offensive contre les Etats de Fozet de Tlemcen. Mais il fut défait dans la vallée du

Chélif et contraint à la fuite par les troupes d'Abou

Tabet qui, après celte victoire, alla reprendre Oran

(mars 1349).A Bône le prince El Fadhel recevait l'hommage des

Arabes qui le pressaient de marcher sur Tunis. 11

suivit leurs conseils, battit Ennasser et réussit à en-

trer en vainqueur dans la capitale (février 1350).Avant son arrivée, Aboul Hassan se voyant aban-

donné do tous, 3'éluit embarqué pour le Maghreb.Le navire qui lo portail faillit naufrager cri route,au cours d'une tempête, mais il fut bien accueilli

des Arabes Taalba et des Béni Mcllikcche, à Algeroù il fut rejoint par son fils Ennasser. Adi ben Yous-

sef des Toudjine de Médéa, vint lui offrir ses services,ainsi que Ouenzemmar ben Arif suivi des Soueïd,Houaret et Hosseïn et do l'émir des Meghraoua Ali

ben Rached. Avec ces partisans grossis d'aventuriers

senhadja, zénata et arabes, il enleva Médéa et Mi-

liana. Il rencontra à Chediouïa, dans la valléo du

Chélif, l'arméo d'Abou Tabet et engagea avec elle

un combat acharné qui coûta la vie à de nombreux

guerriers valeureux, entre autres le prince Ennasser.

La défaite d'Aboul Hassan fut complète; il abandonna

son camp et ses bagages cl alla so réfugier dans les

montagnes de l'Ouencheris.En lfrikïa, les Arabes continuaient à jeter le trouble

LES BENI MERINE 193

et l'agitation dans lo pays par leur ingérence crois-sante dans les affaires. C'est ainsi qu'un fils deHamza ben Omar ayant ramené du pèlorinage l'ancien

vizir Ibn Tafraguine, so concerta avec lui et deuxde ses frères, pour renverser El Fadhel. Us sommè-rent ce princo de remplacer son vizir Ibn Ottou, chef

des Almohades, par Ibn Tafraguine et sur son refus,investirent Tunis. Ayant réussi à attirer El Fadheldans leur camp, par la ruse, les rebelles le mirent àmort et proclamèrent à sa place Abou Ishak Ibrahim

jeune fils d'Abou Yahya Abou Bekr. Ibn Tafraguinefit périr le vizir Ibn Ottou, puis il prit lo titre de

régent et fit prêter le serment de fidélité au souve-rain mineur (juillet 1350).

Aboul Hassan vaincu s'était porté do l'Ouencherisau djebel Amour, puis à Sidjilmassa, accompagné duchef arabo Oucnzemmar et des Soueïd. II ne put em-

pêcher son fils Abou Inane de pénétrer dans la placeet s'enfuit à Marrakech d'où il fut encore chassé.

Réfugié dans les montagnes des Hintata il y fut

poursuivi par son fils qui l'obligea à renoncer au pou-voir. Peu après son abdication, Aboul Hassan mourait

mystérieusement (juin 1351).Pendant le même temps, Abou Tabet s'était porté

dans le Maghreb central et avait rétabli l'autoritéabdelouadito à Médéa, Chcrchel et Alger. Enfin il avaitréussi à arracher Ténésaux Meghraoua et avait obligéles Taalba et Bcni Mellikeche d'Alger, ainsi que lesHosseïne de Titeri à reconnaître la suzeraineté dusouverain de Tlemcen.

Dans le sud de l'empire hafcide, quelques chefs du

Djerid n'avaient pas reconnu Abou Ishak II ; ces chefs

jo:nts aux Arabes Mohclhel el Ilakim, proposèrent au

prince Abou Zeïd gouverneur de Constantine de ren-verser le souverain. Ce prince accepta et leur donna

13

194 HISTOIRE DU MAGHREB

un corps do troupes avec lequel lo choïkh de GabèsIbn El Mekki marcha contro l'armée du sultan com-mandée par l'Arabo Aboul Lcil. Co dernier fut tué etson armée mise on dérouta (1351). L'année suivante,l'armée do Tunis commandée par Abou Ishak en per-sonne, rencontra les troupes d'ibn El Mekki à Mer-

madjenna. Los soldats tunisiens furent taillés en

pièces et Abou Ishak rentra à Tunis, tandis qu'Abou-Zeïd manquant de moyens pour poursuivre le siège dola capitale, se retira dans le Sud. Peu après, il rega-gna Constantine, laissant son frèro Aboul Abbas à latête de ses partisans du Djerid.

Abou Inane devenu le maître de l'empire mérinide,nourrissait l'ambition do lui rendro ses ancienneslimites el se disposait, dans co but, à porter la guerresur le territoire do Tlemcen. Il réunit à Foz unearmée considérable comprenant des Béni Merine,des Masmouda, des Arabes Makiï, la milice chré-tienne ot nombre d'aventuriers. Les Abdelouadites

prévenus des projets du sultan mérinide, s'étaient

préparés et à l'approche de son armée, ils avaientdivisé leurs troupes en deux corps aux ordres d'AbouSaïd Othmane et d'Abou Tabet et les avaient portésprès d'Oudjda. Dès que les ennemis apparurent, les

Abdelouadites les attaquèrent brusquement et les sur-

prirent au moment où ils campaient. Les Mérinides

pris de panique s'enfuirent de tous côtés, taudis queles Arabes Makil pillaient le camp. C'en était fait de

l'armée mérinide, sans l'énergie d'Abou Inane quiramena les fuyards au combat et les entraîna avec

vigueur. Les Abdelouadites qui croyaient la victoire

certaine, furent surpris à leur tour et mis en complètedéroute; leur camp fut enlevé et l'émir Aboud Saïdfait prisonnier par les Mérinides (juin 1332). Le

prince Abou Tabet ayant pu s'échapper, regagna.

LES BENI MERINE 195

Tlemcen à la hâto et alla avec la famille royale so

réfugier dans le Maghreb central.

Abou Inane entra à Tlemcen après avoir châtié les

Arabes makiliens Je leur défection et fit mettre à

mort son prisonnier l'émir Aboud Saïd. Une armée

qu'il plaça sous les ordres de son vizir Fares ben

Oudrar, battit les troupes d'Abou Tabet, dans la

vallée du Chélif, grâce à la valeur déployée par Ouen-

zemmar et ses Arabes. Le prince abdelouadito fut

capturé avec d'autres membres de sa famille et livré

à Abou Inane ; seul le prince Abou Hammou put

s'échapper avec quelques officiers et se réfugia à

Tunis. La dynastie zianite était renvorsée pour la

deuxième fois.

Tandis qu'_ 3on vizir Fares reprenait Alger, le sultan

avait gagné Médéa où il reçut des députalions de Dou-

aouida du Zab et du Hodna et des Béni Mozni de Biskra. Il

accueillit leur hommage de soumission et récompensaOuenzemmar en lui donnant la prééminence sur lesArabes et en attribuant aux Zoghba ses contribulesle territoire du Scrsou et le pays des Toudjine qui luifait suite. Il obligea ensuite Abou Abdallah à lui li-

vrer Bougie et lui promit en retour le gouvernement-dc Meknès, mais cette promesse ne fut pas tenue. Deretour à Tlemcen, Abou Inane fit mettre à mort les

princes abdelouadites prisonniers.A la suite d'une révolte provoquée par les Senhadja

contre le gouverneur mérinide de Bougie, Abou Inanedonna le commandement d'une troupe à son cham-

bellan Mohammed bon Abou Amer qui mil en fuite les

Senhadja, entra à Bougie et nomma son lieutenantMoussa El Irniani au commandement de l'importantetribu berbère des Sedouikeche. Il regagna le Maghreben 1353, après avoir reçu les hommages des Arabesdu Sud, mais Abou Inane occupé par une révolte de

196 HISTOIRE DU MAGHREB

son frère Aboul Fadhel dans le Sous, renvoya IbnAbou Amer à Bougie. En arrivant dans cotte place,le chambellan apprit qu'Abou Zeïd le gouverneurhafcide de Constantine harcelé par les Sedouikecho,avait fait proclamer comme souverain un fils d'AboulHassan nommé Abou Omar Tachefine retenu pri-sonnier après le départ de son père. Ibn Abou Amerbattit les troupes do Constantine et exerça de tels

ravages dans le pays, qu'Abou Zeïd lui livra AbouOmar Tachefine. Co princo fut amené à Abou Inaneen môme temps quo son autre frère rebelle AboulFadhel.

Aboul Àbbas laissé par son frère Abou Zeïd à latête de ses partisans dans le Sud, fit une tentativecontre Abou Ishak II à Tunis, avec l'aide des ArabesMohclhel. Celte tentative ayant échoué, il envoyason frère Abou Yahya faire hommage de fidélité ausultan mérinido et solliciter son appui (1354).

Abou Zeïd bloqué dans Constantine par les troupesde Bougie, rappela du Sud son frère Aboul Abbas. La

place ayant été dégagée, Abou Zeïd marcha sur Tunis,mais pendant ce temps, son frère Aboul Abbas se fai-sait proclamor dans Constantine avec lo titre do roi.Au commencement de l'année 1355, Mohammed benAbou Amer mourut et fut remplacé par Abdallah benSaïd qui alla poursuivre le siège de Constantine avecles Douaouida et les Sedouikecho, mais il n'obtint aucunsuccès. Do son côté, Abou Zeïd désespérant de réduireTunis et no pouvant rentrer dans Constantine tenue

par son frère, se soumit au vizir Ibn Tafraguine quilui confia une haute charge à Tunis. Abdallah revinten 1356 sous les murs de Constantine ; il allait réduirela place lorsque ses troupes se débandèrent en appre-nant la fausse nouvelle de la mort d'Abou Inano et ildut rentrer à Bougie. Sespartisans sedouikeche ayant

LES BENI MERINE 197i

alors offert leurs sorviecs à Aboul Abbas, celui-ci en-

voya avec eux un corps do troupes commandé par sonfrèro Abou Yahya Zakaria qui remporta une victoiresur les troupes mérinides de Bougie.

Abou Inane, en apprenant ces nouvelles, résolutd'envahir l'Ifrikïa ; il rassembla, dans co but, unenombreuse armée sous les murs do Fez et remplaça le

gouverneur de Bougio par Yahya ben Mimoun. Enmars 1357, un corps de troupes important commandé

par le vizir Fares ben Oudrar, so mit en marche etarriva à Bougio avant qu'Aboul Abbas, qui avait de-mandé du secours à Abou Ishak II, ait eu le temps derecevoir sa réponse. Après s'être grossie de nouveauxauxiliaires, cette troupe vint mettre le siège devantConstantine; lorsque les habitants virent arriverAbou Inane à la tête de son armée, ils lui offrirontleur soumission et Aboul Abbas dut traiter avec lesultan mérinide qui l'interna à Ceuta. Bône tomba àson tour et le sultan y reçut la soumission des Ara-bes Douaouida ; Ibn Mozni qui les accompagnait futnommé vizir. Co furent ensuite les chefs du Djerid,Ibn El Mekki seigneur dcGabcs el les chefs des ArabesMohelhel qui vinrent lui faire hommage de soumission.Aussitôt Abou Inane envoya ces chefs contre Tunisavec l'appui d'uno armée commandée par Yahya benRahho, pendant qu'une flotte allait attaquer la capi-tale par mer. Abou Ishak el Ibn Tafraguine ne pou-vant décider les habitants à la résistance, se réfu-

gièrent à Mehdia; l'année mérinide entra aussitôt àTunis.

Peu après s'élevait à Constantine un grave con-flit entre les Arabes Douaouida et Abou Inane: il

repoussait leurs exigences, leur réclamait des otagescl voulait leur supprimer le droit do khefara (protec-tion) qu'ils s'arrogeaient sur 1rs sédentaires. Les

198 HISTOIRE DU MAGHREB

Arabes s'étant mis en état de révolte, Abou Inane les

poursuivit jusqu'à Tolga, mais ne put les atteindre.D'autre part, Abou Ishak II avait do nombreux adhé-rents arabes avec lesquels il so préparait à attaquerTunis. Abou Inano résolut de marcher contre lui tan-dis que son général, partant do Tunis, le prondrait àrovers. Mais lo troisième jour après son départ, AbouInane apprit que les soldats mérinides, mécontents,avaient décampé dans la nuit et s'en retournaient au

Maghreb. C'était là lo résultat d'un complot auquelavaient pris part le vizir Fares ben Oudrar et d'autreschefs qui se proposaient de remplacer Abou Inane par10 princo Idris Aboul Ala. Abou Inano se retira surConstantine cl aussitôt Ibn Tafraguine, laissant le

prince Abou Yahya commo gouverneur à Mehdia,vint reprendre possession de Tunis et Abou Ishakremonta sur lo trône.

Rentré à Fez en 1357, Abou Inane fit mourir son

vizir Fores qui l'avait trahi et prit ses mesures pourtirer vengeance des Arabes Douaouida. 11 donna le

commandement d'une armée à Soleïmane ben Daoudson représentant en Espagne, nommé vizir ot qui, aidéde Youssef ben Mozni, remplit sa mission avec succès.11ramena à Fez Ahmed le fils do Youssef, avec des

députalions de toutes les tribus sahariennes.Peu après, Abou Inane gravement malade, désignait

comme héritier présomptif son fils Abou Ziane qui ne

plaisait pas aux cheikhs de l'empire. Cependant la mala-die d'Abou Inane se prolongeait et les cheikhs étaient

impatients dedonuer le pouvoir au prétendant de leur

choix, le prince Saïd, autre fils dusultan, âgé seulementde cinq ans. Ils le proclamèrent lo 30 novembre 1358,

après avoir massacré deux vizirs qui s'opposaient à leur

projet, puis ils mirent à mort le prince Abou Ziane.

Mais la population attendait les obsèques d'Abou Inane

LES BENI MERINE 199

dont la mort avait été annoncée, ce quo voyant, lo

vizir El Hassan ben Omar l'étrangla lo 3 décembre

1358 et prit la direction des affaires, comme régent.Pendant que ces événements se passaient à Fez, les

Douaouida avec les Amer et les Zoghba fidèles aux

Abdelouadites, décidaient d'en profiler pour relever le

trône des Béni Ziane et en 1358, leurs cheikhs allè-

rent à Tunis faire leurs offres à Abou Hammou. Ce

jeuno prince, neveu d'Abou Saïd, avait pu so réfugierà Tunis après le désastre d'Abou Tabet dans la valléedu Chélif et avait été bien accueilli par Ibn Tafra-

guine. C'était un jeune homme instruit et raffiné quiavait reçu une brillanto éducation à Grenade. Il sui-vit les chefs arabes à travers le désert ot, parvenudans lo sud de Tlemcen, il reçut la soumission des Ara-

bes Makil. De leur côté, les Arabes Soueïd, partisansdes Mérinides, s'avançaient sous les ordres de Ouen-zemmar l'émir des nomades de l'Ouest. Les Soueïdfurent battus et Abou Hammou put s'avancer jusqu'àTlemcen. En janvier 1359, Mohammed El Mehdi, unfils du sultan qui commandait celte place y vit arri-ver à son secours uno armée mérinide aux ordres de

Saïd ben Moussa. Mais Abou Hammou qui avait pourlui les habitants de Tlemcen y pénétra facilement et

releva le trône des Bcni Ziane renversé depuis septans. Mohammed El Mehdi el Saïd ben Moussa purent

échapper au massacre des Mérinides el regagner lo

Maghreb.Le régent de l'empire Kl Hassan rétablit l'ordre à

Marrakech troublé par El Motamid un des fils d'Abou

Inane et envoya à Tlemcen une armée aux ordres du

général Messaoud ben Rahho à qui il adjoignit, pourn'en débarrasser, un arrière petit-fils de Yacoub benAbdelhak nommé El Mansour qui prétendait au pou-voir el avait des partisans. A leur approche, Abou

200 HISTOIRE DU MAGHREB

Hammou quitta Tlemcen et so réfugia dans le Sud

avec ses alliés Djaouna, Ghossel, Metarfa, Othmane et

Hedjadj à qui il avait donné des terres. Il remonta

un pou plus tard avec oux dans la plaine d'Oudjdaoù il baltil l'armée d'ibn Rahho envoyée contre lui.

La population de Fez se mit alors on révolte contre

le régent El Hassan et se déclara en faveur du princemérinide Yaïcho ben Ali. Mais le vizir Ibn Rahho pro-clama lo prétendant El Mansour qui partit vers l'Ouest,battit les Arabes à Oudjda et vint dans la vallée

du Sebou menacer Fez. Abou Hammou en profita pour

reprendre Tlemcen. Le régont El Hassan se retira

avec le jeune roi dans Fez Djcdid, tandis que le pré-tondant et Ibn Rahho s'installaient à Koudiat El Araïs

et commençaient le siège. Des partisans accoururent

auprès du prétendant et le général Slimane ben

Daoudqui opérait chez les Hintata contro lo princo El

Motamid vint lui même so mettro à sa disposition.El Mansour se trouva ainsi en mesure de diriger les

affaires de l'Etat et il fit mettre en liberté le princehafcido Aboul Abbas intorné à Ceuta par Abou Inane.

Mais en Espagne vivait un frère d'Abou Inanenommé Abou Salem, qui partit pour le Maghreb dansle but de succéder à son frère. Il so fit dans la régionmaritime de nombreux partisans avec lesquels il s'em-

para de Tanger cl do Ceuta et reçut même des ren-

forts envoyés par les Mérinides d'Espagne. Deux frè-res d'El Mansour nommés Aïssa et Talha, marchèrentcontro lui, lo battirent àKsar Kelama cl le rejetèrentdans les montagnes. Mais El Hassan lui offrit de l'ai-der à s'emparer de Fez Djedid el Ibn Rahho lui-même,mécontenté par El Mansour, alla grossir lo parti d'A-bou Salem. Enfin le prétendant El Mansour s'enfuit àBades chez les Ghomra el ses troupes passèrent à sonrival. Abou Salem se présenta devant Fez en juillet

LES BENI MERINE 201<

1359 et El Hassan l'introduisit dans la place. Le nou-

veau sultan s'attacha les officiers qui servaient sous

ses prédécesseurs et prit comme secrétairo le célè-

bre écrivain Ibn Khaldoun. El Hassan reçut le gou-vernement de Marrakech, El Mansour et son fils

furent mis à mort et les autres princos mérinides en-

voyés en Espagne, à Ronda; l'un doux, Abou Ziano

Mohammed put s'évader, les autres furent noyés enmer. Enfin dans le courant do l'année 1360, l'ex-ré-

gent El Hassan, s'étant mis en révolte à Marrakech,fut capturé et envoyé au supplice.

En Ifrikïa, le calme était revenu; cependant, les

villes de Bougie, Oran, Miliana et Alger se détachaientdes Mérinides. Abou Hammou H qui avait rclové lo

trône abdelouadito attirait les Arabes dans ses Etatscl avait placé les Doui Obeïd Allah sur sa frontièreoccidentale pour se garder contre les Mérinides. D'au-tre part, un gouverneur du Dra pour Abou Inane,nommé Abou Moslem, lui amena des Arabes makiliensDoui Hosseino qui entrèrent à son service.

En Espagne, le roi de Castille Pierre Ier dit le

Cruel, régnait en despote féroce. Blanche de Bourbon

qu'il avait épousée ayant été maltraitée, puis empri-sonnée et empoisonnée, lo peuple prit parti pour elle etse révolta (1354). Le pape mit en interdit le roi deCastille et la guerre qui éclata ensuite entre Pierre I"et l'Aragon, dura plusieurs années pendant lesquellesles Musulmans ourent quelque répit.

A Grenade, l'émir Aboul Hadjadj Mohammed IVavait été assassiné en 1354 et remplacé par son filsAbou Abdallah Mohammed Y. Le vizir Redouane quidirigeait les affaires, ne pouvant compter sur les Mé-

rinides, s'appuyait sur le roi de Castille el avait dû,on 1359 lui fournir des vaisseaux qui prirent partavec des navires portugais et castillans, à la bataille

202 HISTOIRE DU MAGHREB

navale de Barcelone gagnée par les Aragonais. Aumois d'août de la même année, Mohammed Y fut déposéà la suite d'une révolte fomentée par son frère Ismaïl

qui lui succéda. Le prince détrôné ne pouvant obtenirl'aido do Pierre Ier so réfugia au Maghreb à la cour deson ami Abou Salem qui l'accueillit généreusement.

Le souverain mérinide ne pouvait pardonner à AbouHammou II l'accueil qu'il avait fait à Abou Moslcmancien gouverneur du Dra. Il décida d'entreprendreune campagne contre Tlemcen et partit en 1360 avecde nombreux contingents; Abou Hammou s'étant aus-

sitôt réfugié chez ses partisans Zoghba et Makil, lesultan Abou Salem entra à Tlemcen sans difficultés.Mais Abou Hammou réussit à l'on faire sortir en atta-

quant les provinces mérinides jusqu'à Guercif. En effet,Abou Salem étant parti à sa rencontre, le prince zia-

nite regagna aussitôt Tlemcen d'où il chassa le gou-verneur mérinide Abou Ziane El Gobbi. Il alla ensuite

avec ses partisans arabes reprendre Oran, Miliana,Médéa et Alger. En même temps le khalife hafcide

Abou Ishak II, prenait Bougie aux Mérinides à qui il

no restait plus que Constantine. Abou Salem y envoyale hafcide Aboul Abbas et chargea le prince Abou Ab-

dallah de reprendre Bougie. Aboul Abbas fut accueilli

avec enthousiasme, mais Abou Abdallah échoua el so

retira chez les Douaouida de Msila, d'où il entrepritplusieurs tentatives sur Bougie.

Abou Salem s'était réconcilié avec Abou Hammou

et cela lui avait laissé les moyens de consolider sa

puissance à l'intérieur et de la faire rayonner à l'ex-

térieur d'où lui vinrent des ambassades chargées de

lui apporter des hommages de soumission. Mais un

personnage nommé Abou Abdallah ben Mcrzouk de-vait bientôt, par ses agissements, amener la chuted'Abou Salem. Cet homme avait été le favori du sultan

LES BENI MERINE 203

Aboul Hassan et avait reçu de co prince la gérance do

la mosquée qu'il avait fait construire à El Abbad nonloin do Tlemcen, sur lo tombeau do Sidi Bou Medine.Exilé en Espagne après le désastre do son maître,Abou Abdallah ben Morzouk s'y était lié d'amitié

avec Abou Salem exilé lui-mêmo par son frère AbouInano. Devenu souverain du Maghreb, Abou Salem lui

accorda à sa cour une haute situation dont il abusaau point de soulever, contre le sultan et contre lui-

même, une conspiration organisée par le ministreOmar ben Abdallah, avec la complicité do Garcia lochef de la milice chrétienne. Dans le courant du moisde septembre 1361, les conjurés proclamèrent, dansFez Djedid, Abou Omar Tachefino frère du sultan ré-

gnant qui avait été déjà proclamé auparavant à Cons-tantine. Le trésor fut enlevé et distribué aux soldats

qui pillèrent la ville et la banlieue. Abou Salem dutso réfugier à Koudiat El A raïs, mais il fut abandonné

par ses soldats d'abord, puis par ses vizirs Messaoudbon Rahho et Slimane ben Daoud. Demeuré seul, il fut

capturé et massacré.Omar ben Abdallah exerça le pouvoir au nom do

l'incapable Abou Omar Tachefine, mais la discordono tarda pas à éclater entre lui et ses complices. Ilfit mettre à mort lo chef chrétien Garcia et la miliceretranchée dans le camp du mcllah, lui opposa unevive résistance. C'est alors que les révoltés appelè-rent à leur aide un neveu d'Aboul Hassan nommé

Abdelhalim, qu'Abou Hammou avait fait reconnaîtreà Tlemcen comme sultan mérinide. Le siège de Fezfut poussé par les troupes de ce princo unies à cellesde Yahya ben Rahho, mais une sortie du vizir avec

les archers et hallcbardiers chrétiens, dégagea la

place; Abdelhalim se retira à Taza et Yahya benRahho à Marrakech.

204 HISTOIRE DV MAGHREB

Le vizir Omar so retourna alors vers lo princeAbou Ziano Mohammed fils de l'émir Abou Abder-

rahmane, le seul membre de la famille d'Abou Salem

internée à Ronda qui avait pu échappor à la mort. Co

prince fut accueilli à Ceuta avec enthousiasme et lovizir Omar lui envoya les insignes do la royauté avocuno escorte d'honneur, après avoir déposé AbouOmar Tachefino. Abou Ziano fut proclamé dans Fez etOmar garda la direction des affaires.

Quant à Abdelhalim, il fit une nouvollo tentative

contro Foz, mais battu à Meknès, il appela à son aidelo sultan Abou Hammou qui l'avait fait proclamer àTlemcen. Il dut se contenter do l'assistance quo ce

princo lui prêta pour s'emparer do Sidjilmassa, dontlo gouvernement lui fut confirmé par traité do paixconclu avec le souverain mérinide. Peu après, sonfrère Abdelmoumen aidé par les Arabes Makil, l'ayantcontraint d'abdiquer à son profit, Abdelhalim partitpour l'Orient (1362). Poursuivi à son tour par los

Mérinides, Abdelmoumen, en apprenant l'arrivée du

général Messaoud ben Rahho, abandonna Sidjilmassa

pour so réfugier auprès de Amer ben Mohammed lo

chef des Hintata, où il devint le centre de la réaction

qui s'exerçait contre la puissance du vizir Omar. Il

marcha sur Fez et roncontra les troupes mérinides

commandées par le sultan en personne, à l'Oued Nadja

près do Meknès. Abdelmoumen battu alla so réfugierchoz les Berbères Ingassen, tandis quo son autro frèro

Abderrahmano so retirait à Tlemcen.

Pour rétablir son crédit, le vizir Omar proclamal'amnistie, puis, sur les instances d'Ouenzemmar chef

des Souoïd du parti mérinide, le prince abdelouadito

Abou Ziane El Gobbi fut élu émir et une campagne fut

décidéo contre Tlemcen. Abou Hammou II leur opposason vizir Ibn Moslem qui obtint quelques succès sur

LES BENI MERINE 205

les troupes mérinides, los repoussa jusqu'à Msila, mais

mourut de la peste pondant qu'il les bloquait dans cette

place. Abou Ziano El Gobbi tonta sans succès le siègedo Tlemcen et dut so retirer en Maghreb (1364).

En Ifrikïa, Abou Ishak II aidé de son vizir Ibn

Tafraguino, défendait Bougie contre le princo Abou

Abdallah qui finit par en reprendre possession et en-

leva Dollys aux Abdelouadites. Constantine était aux

mains d'Aboul Abbas qui avait pu s'emparer do Bône.

Sur ces entrefaites, Ibn Tafraguine était mort à

Tunis; son fils Abou Abdallah avait hérité de sa

charge, mais ayant des soupçons sur la façon dont

son pèro était mort, il s'enfuit à Constantine où Aboul

Abbas lui fit bon accueil.

Abou Abdallah souverain do Bougie, occupé à lutter

avec son cousin Aboul Abbas, avait dû rendro Dollysaux Abdelouadites et la paix avait été scellée par le

mariage de sa fille avec Abou Hammou II. Il suc-

comba cependant dans la lutte engagée contre son

cousin qui le battit près d'Akbpu, le poursuivit et le

tua. Aboul Abbas entra à Bougie on mai (1366).Irrité par la nouvelle do la mort do son beau-père,

Abou Hammou II, après avoir conclu un traité do paixavec lo gouverneur de Foz, réunit une armée consi-

dérable d'Arabes et de Zénètes et vint s'établir prèsdo Bougie. Mais le prince Abou Ziane réfugié à Tunis,

reçut de Constantine un corps de troupes envoyé parAboul Abbas, avec lequel il devait attaquer do flanc

l'arméo abdelouadito. Pris entre cette armée et la gar-nison de Bougie qui fit une sortio vigoureuse, Abou Ham-

mou subit uno déroute complète et fut contraint de re-

gagner Tlomcen en abandonnant à l'onnemi son camp,ses bagages ot sa famille. Abou Ziane poursuivit ses

succès et alla, avec l'aide des Arabes zoghba et autres,

s'emparer do Médéa, Miliana, Alger et la Mitidja.

206 HISTOIRE DU MAGHREB

Dans le Maghreb extrême, Amer ben Mohammedcheikh des Hintata, gouvernait à Marrakech, malgréles efforts tentés par lo visir Omar pour lo réduiro.Celui-ci dut rentrer à Foz où il accapara la directiondes affaires, contro le gré du sultan Abou Ziane qui dé-cida do le faire mourir. Omar mis au courant du com-

plot, fit jetor le princo dans uno citerne et répanditle bruit qu'il s'y était noyé accidentellement (1366).Il tira do prison Abdolaziz fils d'Aboul Hassan, pourle remplacer et continua à gérer seul los affaires de

l'empiro; mais le caractère énergique d'Abdolaziz

l'inquiétait et il résolut do lo remplacer par un fils

d'Abou Inane dont il avait épousé la soeur. Abdelaziz

ayant reçu l'ordre d'Omar de quittor lo palais pouraller habiter la citadelle, fit massacrer lo vizir ainsi

que ses partisans et prit la direction des affaires avecdo nouveaux conseillers (1367).

A Marrakech, le princo Aboul Fadhel qui régnaitsous la tutelle d'Amer ben Mohammed, essaya do fairo

mourir ce choïkh; celui-ci averti prit la fuite et Aboul

Fadhel so contenta do mettre à mort Abdelmoumen

ancien seigneur de Sidjilmassa, son rival. Ainsi dé-

barrassé do ces deux personnages, il s'associa l'émir

Ibrahim ben Atia des Khlot avec quelques autres chefs

et se déclara indépendant. Abdelaziz l'attaqua avec

l'aide du choïkh Amor des Hintata et détacha de sa

cause les Arabes Sofiane. Aboul Fadhel se réfugiachez les Zenaga de la montagne, mais leur chef le li-

vra à Abdelaziz el celui-ci le fit étrangler (1368).Dans le courant do l'année 1367, Abou Hammou II

avait entrepris une campagne pour se venger de son

rival Abou Ziane aux mains de qui étaient restés son

camp ot sa famille el il n'avait réussi qu'à reprendreMiliana. L'année suivante, soutenu par les Douaouidadu Hodna, il marcha sur Médéa; attaqué par des for-

LES BENI MERINE 207

ces supérieures, il vit ses auxiliaires lâcher pied et

regagna Tlemcen poursuivi par los vainqueurs jusqu'àSirat. En 1369 il détruisit la forteresse de Kalaat Ibn

Salama quartier général d'Arif et des Arabes Soueïd

dont il avait à so plaindre et ces dorniors allèrent de-

mander contro lui l'appui du sultan de Foz.

En 1369, Abdelaziz réussit ù réduire dans ses

montagnes le cheikh Amer des Hintata qui lui fut li-

vré, ainsi que lo prince Abou Omar Tachefine ; aprèsles avoir fait mettre à mort, il donna lo commande-ment du pays des Hintata au général Fares.

Dans le courant do la môme annéo mourut lo haf-cide Abou Ishak II. Son fils Aboul Baka encore enfant,fut proclamé par lo vizir Ahmed bon El-Balki et l'af-

franchi Mansour Sariha qui prirent tous deux la di-

rection des affaires. Mais ils s'aliénèrent, par leurs

abus, les populations et les chefs arabos. Aboul Abbassollicité par l'un d'entre eux, Mansour bon Hamza des

Kaoub, et soutenu par le général Abdallah ben Tafra-

guine, marcha sur Tunis où il entra en vainqueur en

Septembre 1370. U s'efforça d'y effacer, par une bonne

administration, les traces des excès commis par ses

prédécesseurs.En Espagne, Ismaïl II vassal de Pierre de Castille,

avait détrôné Mohammed V de Grenado et celui-ciavait obtenu à Foz, du sultan Abou Salem, une arméeavoc laquelle il était passé en Espagne. Le souverainmérinide ayant été tué sur ces entrefaites, Moham-med Y s'était réfugié auprès du roi Piorro qui luiavait fait bon accueil. Le roi chrétien suscita alorsune révolte contre son allié Ismaïl qui perdit la vieet fut remplacé au pouvoir par son frèro Abou Abdal-lah. Celui-ci ayant envoyé son hommago au roi d'A-

ragon, Pierre donna une arraéo de Castillans à Mo-hammed Y pour aller combattre Abou Abdallah. Ce

208 HISTOIRE DU MAGHREB

prince se rendit sous promesse do la vie sauve, maisPierre le Cruel le tua do sa main (1362).

A cette époque, l'Aragon était allié au roi deFrance qui voulait venger la mort de la reine Blancheet avait fait reconnaître don Enrique comme roi deCastillo. Pierre, allié au prince Noir d'Angleterre, en-tra en lutte avec ces deux Etats et le souverain doGrenade y prit part eu fournissant des contingents àson suzerain le roi de Castille (1365). Le roi de Gre-nade, de son côté, avait pu reprendre Algésiras auxMérinides.

Après sa campagne dans les montagnes des Hintata,Abdelaziz reçut à Fez uno députation des chefs ara-bes Soueïd qui venaient lui proposer leur concoursainsi que celui des Makil et des habitants d'Alger, s'ilvoulait entreprendre uno campagne contre les Abde-louadites de Tlemcen. Abdelaziz accepta ces offres quirépondaient à ses propres sentiments et dans l'été do1370, il quitta sa capitale. Ai JUHammou convoqua sesalliés Zénètes et Arabes Auer, mais devant la défec-tion des Makil gagnés par les chefs Soueïd, il abandonnala lutte et se réfugia choz les Amer ses alliés. Lo

général mérinide Abou Bokr Ibn Razi nommé gouver-neur de Tlemcen, lo poursuivit jusque dans les Zibanet le Mzab, d'où il l'obligea à se réfugier dans lesksours des Arbaouat el de Bou Scmgboun appar-tenant comme fiefs aux Amer. Le Maghreb central

jusqu'à Algor, était dès lors replacé sous l'autoritémérinide, mais il no tarda pas à être troublé par lesrévoltes des Meghraoua et des chefs arabes qui s'ap-puyaient, los uns sur Abou Hammou, les autres surson rival lo prince Abou Ziane (1371). Ibn Razi le gou-verneur de Tlemcen, réussit à pacifier le pays ; AbouHammou mis en déroute, abandonna son camp et safamille aux mains du vainqueur et dut se réfugier

LES BENI MERINE 209i

presque seul à Tigourarino dans le Sahara. Le campdes Meghraoua fut enlevé et leur chef oxécuté; do soncôté, Abou Ziane chassé de Titeri, gagna Ouargla(1372).

En octobre de la même année, Abdelaziz mourutde maladie ot son fils Saïd, encore enfant, fut proclamépar Ibn Razi qui crut nécessaire d'évacuer Tlemcenet de gagner Fez, par crainte des entreprises d'autres

prétendants. Il fit reconnaître le jeuno prince sous lenom de Saïd II et prit en mains la direction des affai-res. Abou Hammou et Abou Ziane en profitèrent pourréunir leurs partisans et se mettre en campagne.Abou Ziane consentit & renoncer à ses droits, moyen-nant uno somme d'argent et se retira chez ses alliésles Riah, tandis qu'Abou Hammou rentrait à Tlemcenoù il relevait pour la troisième fois le trône abdoloua-dite. Il plaça comme gouverneur à Alger son fils as-sisté de Salem ben Ibrahim, cheïkh desTaalba el donnale commandement de Médéa à un autre de ses fils

(1373).Le roi de Grenade Mohammed Y, à la suite d'une

rupture avec la cour de Fez, projetait de faire dispa-raître l'influenco mérinide en Espagne et il résolut de

profiter de la minorité de Saïd. C'est ainsi qu'il lui op-posa deux prétendants : l'un lo prince Abderrabmaneben Ifelloussen qui s'était fait de nombreux partisanschez les Berbères du Riff et avait établi son quartiergénéral dans leur pays ; l'autre, le prince Aboul AbbasAhmed fils d'Abou Salem, interné à Tanger. Gagnépar le roi de Grenade, le cousin d'ibn Razi nomméMohammed ben Othmane qui gouvernait Ceuta, mit le

prisonnier en liberté et lo proclama sultan. En même

temps, Mohammed Y obtenait la remiso de Gibraltar,seule place conservée en Espagne par les Mérinides.Ibn Razi échoua devant Taza où était le prétendantAbderrahmane. Quant à Mohammed ben Othmane, il

14

210 HISTOIRE DU MAGHREB

avait, avec Aboul Abbas et ses partisans, gagnéZerhounoù il battit l'armée d'ibn RBZÎ qui abandonnason camp el alla s'enfermer dans Fez Djedid. Abder-rahmano obéissant aux ordres du roi de Grenado, so

joignit à Aboul Abba? et 'ous deux, après deux moisde siège, obtinrent la reddition d'ibn Razi qui recon-nut Aboul Abbas commo souverain. En Juin 1374,Aboul Abbas entra à Fez et Abderrahmano obtint, enretour do ses services, le gouvernement indépendantde Marrakech, la villo d'Azemmour marquant la li-mite des deux Etats. Aboul Abbas prit Mohammed benOthmano commo vizir et envoya au roi de Grenado le

jeune Saïd détrôné ot les princes de sa famille.L'Ifrikïa était troubléo par les Arabes qui se préva-

laient do leurs sorvices pour so montrer d'une exi-

gence et d'une arrogance oxcessives ; le reste du pays,do Gafsa à Tripoli, était divisé on petites principautésqui s'efforçaient d'échapper au pouvoir central. LesArabes mécontents, se concertèrent avec les chefs doces principautés, offrant de les aider à obtenir leur

indépendance. Lo khalife Aboul Abbas assura la tran-

quillité dans l'ouest do ses Etals on plaçant l'un de sosfils Abou Abdallah à Bougio ot l'autre Abou Ishak àConstantine, puis ilso disposa à combattre la coalitiondes Arabes et dos chefs du Djerid. Il parcourut lo paysavec succès, rejotant les rebollos dans le Zab d'où ils

implorèrent l'assistance d'Abou Hammou et n'obtin-rent quo des promesses. Dans uno deuxième campagneaussi heureuse que la première, Aboul Abbas entra àGabes ot, par sa vigueur obtint l'hommage d'obéis-sance de tous les chefs, y compris ceux des Arabes

(1380).De son côté, Abou Hammou avait eu à lutter contre

les Arabes Zoghba, dans le Maghreb central. Cesrebel-les qui s'étaient adressés aux Mérinides sans succès..

t LES BENI MERINE 21i

mirent à leur tête le prince Abou Ziane resté chez les

Douaouida. Les troupes d'Abou Hammou en eurentraison et son fils Abou Tachefino los extermina àKalaat Houara. Une nouvelle révolte ayant éclaté à

Alger, à l'instigation des Zoghba alliés aux Taalba dela Mitidja qui avaient proclamé sultan le princo Abou-

Ziane, Abou Hammou II marcha contre eux en por-sonno et obtint la soumission do tous les rebelles

(1378). De retour à Tlemcen, il donna à ses fib lecommandement des principales villes do l'empiro'etdésigna l'atné Abou Tachefine comme son successeur.

Dans le Maghreb exlrèmo, lo sultan mérinido Aboul

Abbas, on conflit avec Abderrahmano sultan do Mar-

rakech, eut à maîtriser uno révolte do l'ancien vizirIbn Razi interné dans le Riff, qui avait gagné à sacause les Makil Ahlaf. Aboul Abbas s'avança contrelui jusqu'à Taza le fit prisonnier et l'expédia à Fez. Il

pénétra ensuito dans la valléo de la Molouïa et obtintd'Abou Hammou terrifié à son approche, un hommagede soumission; do retour à Foz il fit exécuter IbnRazi et signa un traité avec Abderrahmano de Mar-rakech (1378). Mais celui-ci, l'annéo suivante, pritprétexta d'une incursion du gouverneur d'Azemmourdans ses Etats pour rallumer la guerro; Aboul Abbaslo poursuivit jusqu'à Marrakech sans pouvoir l'attein-dre. Il revint l'année suivante, assiégea celte placesans succès pendant deux mois et signa une nouvelle

trêve avec Abderrahmauo. Co prince réclama plustard la valléo de l'Oum Errebia commelimite des deux

Etats et sur lo refus du sultan de Fez, il s'emparad'Azemmour et d'An fa. Aboul Abbas à la tête d'uno

nombreuse armée alla assiéger Marrakech; lo blocusdurait depuis cinq mois et la ville allait succomber,

lorsque sur l'intervention du roi do Grenade, Aboul

Abbas rentra à Fez. Dès lors Abderrahmano vit

212 HISTOIRE DU MAGHREB

ses partisans abandonner sa causo, malgré ses efforts

pour les retenir et le sultan de Fez en profita pourinvestir de nouveau Marrakech où il entra sans peine(1382). Mais il fallait fairo lo siège do la citadelle oùAbderrahmano s'était réfugié et il durait depuis plu-sieurs mois, lorsque le roi de Marrakech fit appel auxAbdelouadites. Abou Hammou et son fils Abou Tache-

fine, avec des Arabes makiliens, entrèrent en campa-gne en dévastant la valléo do la Molouïa jusqu'à Tazaet

*Meknès qu'ils assiégèrent. Uno armée onvoyée

contro eux par lo gouverneur do Foz, los obligea ce-

pendant à levor le siège de ces deux places. A Marra-

kech, le siègo durait toujours el Aboul Abbas recevaitdes renforts de toutes parts, tandis qu'Abdorrahmaneétait abandonné do ses derniers adhérents qui déses-

péraient de sa cause. Quand l'arméo d'Aboul Abbas

pénétra dans la citadolle dégarnie do ses défenseurs,elle n'y trouva qu'Abderrahmano et ses deux fils quise firent tuer les armes à la main (1382).

Dèsson retour à Fez, Aboul Abbas, sans tenir comptede l'intervention du roi de Grenade, marcha contreAbou Hammou. Le prince abdelouadito, malgré l'in-sistance des habitants de Tlemcen, renonça à défondrela ville et l'abandonna aux Mérinides. Il alla s'enfer-mer dans la forteresse do Tadjahmoumt près du Ché-lif et son fils Abou Ziane gouverneur de Miliana, lui

envoya des secours pour se défendre. Aboul Abbas fitrenverser les murs de Tlemcen el détruire les palaisédifiés par les Abdelouadites.

Lorsque le roi de Grenado apprit la chuta de Tlem-

cen, il résolut de se venger d'Aboul Abbas Ahmed enlui suscitant un rival au trône. A cet effet il envoya à

Ceuta, gagnée à sa cause, Moussa fils du sultan Abou

Inane, avec le vizir Messaoud ben Rahho El Messaï.Le prétendant marcha sur la capitale et le gouver-

LES BENI MERINE 213

neur Mohammed ben Hassane dans l'impossibilité de

lutter, livra Fez Djedid où Moussa entra en mai 1384

et reçut l'adhésion des populations du Maghreb. Aboul

Abbas Ahmed qui so disposait à relancer Abou Ham-

mou dans sa retraite, marcha sur Fez, mais arrivé à

Rnkn, il fut abandonné par ses partisans qui passè-rent du côté do Moussa ; son camp fut pilB et brûlé

par les soldats rebelles et il ne vit d'autro alternative

quo de so rendre à son rival. Moussa l'envoya à Moham-med Y qui lui assigna un palais à Grenade. Ses parti-sans recherchés et persécutés se dispersèrent et levizir Mohammed ben Othmano livré par ies Arabes

Monebbatte, fut supplicié. Quant à Messaoud El Mes-

saï, il devint grand vizir.

Abou Hammou, profitant de ces événements, reprit

pour la quatrièmo fois possession de Tlomcen qu'iltrouva en ruines. Il fut dès lors en butte à l'ambitionde son fils Abou Tachefine qui lui arracha la promessede ne pas le dépouiller do ses droits, comme héritier

présomptif, en faveur do ses frères. Mais l'impatienced'Abou Tachefine devenant inquiétante, Abou Ham-

mou chercha à lui échappor en s'éloignant do la capi-tale; Abou Tachefino lo fit arrêter et interner dansla citadelle d'Oran, puis il donna l'ordre d'égorgertous les parents du vieux roi qui, à Tlemcen, parai"saient suspects. Abou Hammou lui-même qui avait pu

regagner sa capitale, fut capturé en 1387. Il fut con-traint d'abdiquer en faveur de son fils Abou Tachefineet embarqué pour l'Orient, en vuo du pèlerinage aux

villes saintes.En Ifrikïa, le sultan Aboul Abbas avait toujours à

lutter contre les chefs du sud, mais par sa vigueur el'la sage administration do ses fils, il les maintenaitdans l'obéissance. Abou Abdallah étant mort, lo sul-tan lo remplaça au commandement do Bougie par son

3U HISTOIRE DU MAGHREB

fils Aboul Abbas Ahmed et s'attacha dès lors à ruinerl'influence des Arabes et à limiter lour puissance.

En juillet 1381, le sultan Moussa fils d'Abou Inanomourut à Fez, après quelques jours de maladio. Lovizir Messaoud El Messal écrivit aussitôt au roi deGrenade de lui envoyer ElOuatek fils d'Aboul Fadhel et

petit-fils d'Aboul Hassan, dont il devint lo ministretout puissant. Il en vint biontôt à réclamer avec in-sistance au roi de Grenado la place do Ceuta et, no

l'ayant pas obtenue, il n'hésita pas à aller s'en empa-rer avec uno arméo. Irrité contro lui, Mohammed Y

envoya en Maghreb lo prince Aboul Abbas Ahmed à

qui il rendait lo trône mérinide. Débarqué à Ceutaon 1387, Aboul Abbas fut bien accueilli des habitantsel vit même un certain nombro do soldats du vizir se

ranger sous sa bannière. Il alla assiéger Tanger et

s'empara d'Arzila, mais El Mcssaï à la tête d'une

nombreuse armée le rejeta dans lo Riff, au sud do

Tétouane. Pendant co temps, Youssef ben Ghanem chefdes Arabes Makil qui avait appris son arrivée à Ceutase portait avec ses contingents près de Foz, tandis

qu'Abou Faros fils d'Aboul Abbas amenait Ouenzem-mar ben Arif au secours do son père. Tous deux firentreconnaître Aboul Abbas à Taza et allèrent so joindreaux Arabes makiliens qui inquiétaient les troupesd'El Ouatek entre Foz et Meknès. Enfin, dans l'Oued

Ouergha, un partisan d'Aboul Abbas faisait pour lui

une active propagande, tandis quo lo cheïkh des Hes-

koura, Ali ben Zakaria, lo faisait proclamer à Mar-rakech.

En apprenant ces événements, les soldats de Mes-

saoud El Mcssaï l'abandonnèrent pour regagner Foz.Aboul Abbas so porta immédiatement sur Meknès où.il entra en vainqueur, pendant quo son fils Abou Fa-'

res qui venait à sa rencontre, bousculait les restes de

LES BENI MERINE 915

l'armée du vizir et contraignait celui-ci à rentrer

presque seul à Fez. Arrivé dans la capitale, AboulAbbas apprit la chute do Marrakech ; il y envoya sonfils El Montassar commo gouverneur et invita ses

partisans Heskoura et autres à se porter sous lesmurs de Fez pour réduire cotto place. Lo siègo durait

depuis trois mois, lorsqu'El Messaï fit des offres de

soumission, demandant la vio sauve pour El Oualekel pour lui, avec l'autorisation de passer en Espagne.Aboul Abbas Ahmed entra à Fez en septembre 1387

ot, malgré la parolo donnée, il expédia El Ouatek à la

prison do Tanger où il fut mis à mort, tandis quo le

vizir, ses parents et ses partisans mouraient dans les

supplices. Lo nouveau sultan mérinido prit pour vizirlo général Mohammed ben Allai.

Au lieu do continuer son voyage vers l'Arabio, lesultan Abou Hammou II avait réussi à so faire dé-

barquor à Bougie où les Hafcides lui avaient fait lo

meilleur accueil. Lo cheikh ot les habitants d'Algers'étant déclarés pour lui, il envoya son fils Abou Zianodans les montagnes du Chélif cl so porta, do sa per-sonne, par le sud de Tlemcen, jusqu'à Oudjda où ilrallia des partisans, parmi les Arabes nomades. Or les

troupes d'Abou Tachefine furent battues par son frèrodans la vallée du Chélif et par son père près d'Oud-

jda; ce doublo échec lui ayant aliéné les officiers etla population, Abou Tachefine gagna le Sahara avecses partisans Soueïd. Pour la cinquième fois AbouHammou rentra dans sa capitale et remonta sur son

trône (1388).Abou Tachefine était allé à Fez cl avait obtenu du

sultan mérinide et do son fils Abou Fares la pro-messe de le soutenir contro son père, à la condition

qu'il so déclarorait vassal des Mérinides en cas dosuccès. Do son côté Abou Hammou demandait au roi

210 HISTOIRE DU MAGHREB

de Grenade d'intervenir auprès du sultan de Fez.Celui-ci éluda les demandes de Mohammed Y et, dansl'été de 1389, Abou Tachefine marchait contro Tlem-cen avec uno armée mérinide commandée par AbouFares et le vizir Ibn Allai, Abou Hammou succombasous le nombre ; entraîné dans la défaite, il fut percéde coups par les Mérinides et son fils Omaïr capturémourut dans les supplices. Abou Hammou était âgéde soixante-huit ans et en avait régné trente. Quantà son fils Abou Ziane, resté dans le Maghreb central,il fut abandonné par ses adhérents alors qu'il se dis-

posait & venger son père et alla se réfugier à la courde Fez.

En Ifrikïa, Aboul Abbas luttait toujours avec suc-cès contre les Arabes Douaouida qui no cessaient de

réclamer comme un droit les privilèges qu'ils s'étaient

arrogés sur les populations, tels que la fournituredes vivres, des cadeaux annuels et autres redovances.

L'ordre et la paix régnaient à peu près dans les Etats

hafcides, grâce à la vigilance du sultan et de ses

fils, mais le commerce de la Méditerranée était pro-fondément troublé par les expéditions des corsairesmusulmans et chrétiens. La République de Gênes quiavait à s'en plaindre, obtint en 1383, par traité avec

Aboul Abbas, le renouvellement de ses prévilèges et

l'engagement de faire cesser la piraterie. Cepen-dant les villes participant à la courso étaient celles

qui échappaient lo plus facilement, à l'autorité du

sultan; c'es». pourquoi, les Génois se concertèrenten 1388 avec la reine de Sicilo pour entreprendre une

expédie n à laquelle Yénitiens et Pisans furent invitésà participer. Djerba fut réoccupée par les Siciliens etla flotte rentra avec du butin. En 1390, les Génois dé-cidèrent une nouvelle expédition à laquelle prirentpart les Aragonais et les Français. Le roi Charles YI

LES BENI MERINE 217

confia au duc de Bourbon une flotte qui vint assiégerMehdia. Après un blocus sévère do deux mois qui ré-

duisait la place à la dernière extrémité, Aboul Abbas

envoya une armée de secours. Les Génois traitant iso-lément avec lo sultan, obligèrent les Français à seretirer ot les hostilités se terminèrent par de nou-veaux traités avec les diverses puissances intéressées.

Aboul Abbas mourut dans le courant de l'année

1394, après avoir désigné son frère Zakaria commehéritier présomptif. Ses fils décidèrent do donner le

pouvoir à l'un d'entre eux Abou Fares Azzous et,s'étant emparés par surprise de leur oncle, ils l'em-

prisonnèrent. Aussitôt les princes el les notables prê-tèrent le serment de fidélité à Abou Fares qui arrivaitau pouvoir avec les qualités nécessaires pour mainte-nir l'unité do l'empire hafcide réalisée par son pèreet développer sa prospérité. Il renouvela les traités

signés avec les Génois en 1391 et avec les Vénitiensen 1393. Quant aux Siciliens, ils firent une tentativosans succès contre Tripoli en 1393 et, en peu d'an-

nées, ils perdirent Djerba leur dernière possessiondans le golfe de Gabès.

Un conflit avait éclaté en 1393 entre Abou Tache-fine el le sultan mérinido ; celui-ci envoya à Tlemcenune arméo qui devait donner lo pouvoir au princeabdelouadite Abou Ziane. En arrivant à Taza, ce pré-tondant apprit la mort do son frère Abou Tachefineet la proclamation do son jeune fils Abou Tabet Yous-sef. Mais un autre fils d'Abou Hammou qui gouvernaità Alger, nommé Aboul Hadjadj Youssef, vint s'empa-rer du pouvoir à Tlemcen et envoya son neveu enexil. Aussitôt qu'il apprit ces événements, le sultanAboul Abbas Ahmed vint à Taza, renvoya Abou Zianeà Fez et donna le commandement des troupes à sonfils Abou Fares. Co prince ontra à Tlemcen qu'Aboul

218 HISTOIRE DU MAGHREB

Hadjadj avait abandonnée pour se réfugier dans laforlcresso de Tadjahmoumt. Abou Fares alla ensuite

occuper Miliana, Alger, Dellys et mettre le siège de-vant Tadjahmoumt. Cependant le sultan Aboul AbbasAhmed étant mort à Taza en novembre 1393, AbouFares revint à Tlemcen se faire proclamer sultan etnomma Abou Ziane au gouvernement de la ville,comme roi vassal. Quant à son neveu Abou Tabet

Youssof, il fut capturé et mis à mort par les Arabesdu Maghreb central.

En Espagne, Mohammed Y régnait en paix à Gre-nade et pouvait, grâce à une administration sage et

vigilante et aux traités de paix qu'il avait su renou-veler avec les princes chrétiens, donner tous ses soinsaux embellissements de sa capitale. Durant ce temps,les rois chrétiens se déchiraient dans des luttes où se

dépensaient toutes leurs forces. En 1379, Enrique deCastille était mort, après un règne de dix ans troublé

par des guerres avec l'Aragon, le Portugal et la Na-varro. Son fils Juan Ier qui lui succéda, mourut acci-

dentellement en 1390 et fut remplacé par Enrique IIIencore enfant et surnommé « l'infirme ». L'année

suivante, Mohammed Y mourait à son tour, et son fils

Youssef II, en lui succédant, renouvela les traités do

paix avec les Chrétiens.A l'époque où nous sommes parvenus, les Arabes

hilaliens ont acquis en Afrique septentrionale, par le

rôle qu'ils ont joué, dans l'ordre politique, militaireet social, une prépondérance telle que les destinées du

pays sont entre leurs mains. Us imposent leurs volon-tés aux souverains berbères et ils se rendent odieuxaux populations par leur insolence et leurs excès.Leurs abus enfin sont tels que les Docteurs de la loirendent des décisions déclarant la guerre sainte di-

rigée contre eux plus nécessaire que celle dirigée

' LES BENI MERINE 319

contre les 1idolâtres. Mais en même temps, ils se sont

mêlés, en différentes régions, aux populations berbè-

res qui les ont absorbés en leur empruntant leur lan-

gue et leurs usages. Ces faits se vérifient surtoutdans les plaines et dans les grandes cités.

Il résulte de cet état de choses un affaiblissementde la puissance des dynasties berbères qui n'ont plusla force de maintenir l'unité de leurs empires. En

effet, les villes du pays intérieur vivent dans l'indé-

pendance et s'administrent elles-mêmes; elles sonten rivalité entre elles et les habitants des cités ma-ritimes s'adonnent à la course sur mer. De leur côté,les puissances maritimes chrétiennes se livrent à desactes de piraterie et les captifs font l'objet d'échangesou de rachat, entre Musulmans et Chrétiens.

Quand le sultan de Fez Abou Fares eut réussi à

ranger les deux Maghreb sous sa loi, son ambition futde rétablir en Espagne l'influence mérinide détruito

par le roi de Grenade Mohammed Y. Le successeur dece prince Youssef II ayant attaqué le territoire chré-

tien, le grand maître de l'ordre militaire et religieuxd'Alcantara, fit envahir ses états par 1300 Castillans,

malgré l'avis contraire du roi de Castille. Youssef IIles extermina et le roi Enrique n'en renouvela pasmoins les traités de paix avec l'émir do Grenade

(1391-95). Youssef mourut peu après, empoisonné,dit-on, par un envoyé du sultan Abou Fares ; son filsaine devait lui succéder, mais son second fils lo jetaen prison cl s'empara du pouvoir. Il fut proclamé en1395 sous le nom de Mohammed YI.

Abou Ziane le sultan abdelouadite, vassal fidèle dusultan mérinide, régna paisiblement à Tlomcen jus-qu'en 1399, époque à laquelle éclata un conflit entreles deux princes. Abou Fares suscita à Abou Ziane unrival dans la personne de son frère Abou Mohammed

220 HISTOIRE DU MAGHREB

Abdallah qui le fit mettre à mort et monta sur letrône à sa place. C'était un prince remarquable, admi-nistrant sagement le royaume mais qui, au bout dotrois ans, se brouilla avec son suzerain. Celui-ci en-

voya contre lui Abou Abdallah, autre fils d'AbouHammou qui, à la tête d'uno arméo mérinide, lochassa de Tlemcen et s'empara du pouvoir. Aban-donné de tous, le prince détrôné mourut obscurément

(1401-2). Le nouvel émir était, lui aussi, un princehabile; il régna paisiblement jusqu'en 1410, ne laissant

qu'un fils en bas âge. Ce jeune prince, au bout dedeux mois de règne, dut abandonner le pouvoir à sononcle paternel Moulay Saïd évadé dc3 prisons de Fez.

Le khalife hafcido Abou Fares Azzouz gouvernaitavec énergie et sagesse; non seulement il s'efforçaitdo contenir les Arabes el de maintenir les villes de

l'intérieur dans l'obéissance, mais encore il dotait sa

capitale de nouveaux édifices et entretenait de cordia-les relations avec les cours du Caire, de Fez et do

Grenade.Les corsaires africains se livraient alors à do fré-

quentes incursions sur les côtes de l'Andalousie et les

déprédations qu'ils y commettaient décidèrent le roi

de Castille Enrique III à les attaquer dans leur pays.En 1399, il envoya contre Tctouane une flotte qui

captura tous les habitants et les transporta en Espa-

gne. La ville resta dépeuplée depuis lors et ne fut

réoccupéc qu'un siècle plus tard par les fugitifs de

Grenade. Enrique III mourut en décembre 1406 alors

que la guerre avait recommencé entre lui el l'émir de

Grenade. Il eut pour successeur Juan II encore enfant;co prince régna sous la tutelle de sa mère et do son

oncle Ferdinand. La guerre se poursuivit avec l'émi-

rat de Grenade et donna lieu, en 1407, à une sorte de

croisade à laquelle prirent pari des chevaliers chré*

, LES BENI MERINE 221

tiens venus de divers pays. En 1408, Mohammed YImourut et fut remplacé par son frèro Youssef quicontinua la guerre avec la Castille. En 1410, mourutà son tour le roi d'Aragon ne laissant aucun héritier

direct; ce n'est qu'en 1412, que le trône fut adjugépar sentence arbitrale rendue en concile, au régentdo Castillo Ferdinand.

A cette époque, le f orlugal était dans une périodede progrès; or le développement de sa marine commel'extension do son commerce, avaient à souffrir desactes de piraterie sur mer auxquels se livraient lesAfricains. Le roi Jean I" résolut d'attaquer les piratesdans leut* pays même; à cet effet, il arma une flotte

qu'il dirigea en 1415 contre Ceuta. Le sultan AbouSaïd Othmane Ben Aboul Abbas régnait alors à Fez;c'était un prince dissolu qui se désintéressait desaffaires do l'Etat. La place de Ceuta fui énergiquementdéfendue et les Portugais ayant à leur téta les troisfils du roi, durent combattre pied à pied dans les rues

pour s'emparer de la ville. Le capitaine Pedro deMeneses fut chargé do l'occuper avec un fort contin-

gent de troupes (1415). Trois ans après, Abou Saïdavec l'aide du roi de Grenade, essaya sans succès de

reprendro Ceuta, puis une rupture ayant éclaté entreces deux princes, Saïd frère du sultan de Fez dut serendro à Gibraltar pour défendre cette place contreYoussef III Ibn El Ahmer. C'est alors quo la ville,,deFez soulevée contre son souverain Abou Saïd, le mità mort (1418). Saïd accourut d'Espagne pour disputerle pouvoir à son frère Yakoub, mais Abdallah fils

d'Abou Saïd, ayant été acclamé par lo peuple, sesdeux oncles durent le reconnaître (1423).

Les Mérinides mécontents des prodigalités auxquel-les se livrait leur vassal Moulay Saïd, émir de Tlem-

cen, lui opposèrent son frèro Abou Malek Abdelouahad

222 HISTOIRE DU MAGHREB

qui entra dans Tlemcen, obligeant Moulay Saïd às'enfuir (1411). Mais le nouvel émir était un princehardi et énergique; la tutelle des Mérinides lui était

insupportable et il profita de l'abaissement de la puis-sance des sultans de Fez, pour leur déclarer la guerre.Il pénétra dans le Maghreb extrême, s'empara de Fezet imposa comme sultan un petit fils d'Abou Inanonommé Mohammed. C'est alors qu'un fils d'Abou Tache-fino II nommé Abou Abdallah Mohammed, sollicita dukhalife hafcide une aide pour faire valoir ses droits autrône do son père. Abou Fares lui fournit des troupeset de l'argent et le prétendant marcha avec une telle

hâte, qu'il surprit Tlemcen sans défense et y fut pro-clamé en avril 1424. Abou Malek dépossédé n'hésita

pas à envoyer son fils El-Montassar demander l'ap-

pui du même sultan de Tunis. Cet envoyé rapportades lettres d'Abou Fares pleines de promesses, mais

capturé lors do son retour de Tunis, il fut livré à soncousin Abou Abdallah Mohammed et mis à mort àTlemcen.

Le khalife hafcide irrité du traitement infligé à son

émissaire, fournit à Abou Malek une nombreuse ar-

mée avec laquelle ce prince reprit Tlemcen en 1428et en chassa Abou Abdallah Mohammed qui se réfugiadans la vallée du Chélif. Mais ce dernier, deux ans

après, put reprendre la campagne et attaquer Abou

Malek avec des forces supérieures. Ayant réussi à lebattre et à le faire prisonnier, il lui fit trancher la

tête. Le règne d'Abou Malek qui avait duré quatorzeannées, avait été particulièrement brillant.

Abou Fares Azzouz se décida à marcher lui-mêmecontre le rebelle à la tête de 50.000 hommes; Moham-

med, à son approche, so réfugia dans les montagnes desBéni Iznassen et le sultan hafcide entra à Tlemcen oùil fut salué p:;r le peuple (1430). L'année suivante il

; LES BENI MERINE 233

réussit à capturer Abou Abdallah Mohammed ot l'ayantfait mettre à mort il donna le gouvernement de Tlem-cen à un des derniers fils d'Abou Hammou nommé

Aboul Abbas Ahmed, puis regagna Tunis.Abou Fares mourut en 1434 après un règne brillant

de quarante et un ans, pendant lequel la puissancehafcide fut portée au plus haut point. Il eut poursuccesseur son petit-fils Moulay Abou Abdallah quimourut après avoir régné un an et fut remplacé parson frère Abou Omar Othmane. Ce princo embellit sa

capitale do nouvelles constructions telles que mos-

quées, écoles et autres établissements publics; commeson aïeul, il maintint la paix dans ses Etats en dé-

ployant à l'égard des Arabes une rigoureuse vigilance.Aboul Abbas sultan de Tlemcen était en rivalité

avec plusieurs de ses frères dont l'un, Abou Yahya,occupait Oran. D'autre part, un prince abdelouadito,Abou Ziane Mohammed fils d'Abou Tabet, fixé à Tunis,s'était emparé d'Alger avec le concours des Oulad Bel-lil du Hamza, des Senhadja Mellikeche, des Béni

Amer ben Moussa, des Zoghba Hosseïne et des Taalba,

puis avait soumis Médéa, Miliana et Tencs. Mais parses excès de pouvoir, il indisposa la population qui se

révolta et le mit à mort; son fils Abou Abdallah resta

indépendant à Tenes (1438). Quant à Aboul Abbas, il

ne pouvait rien contre ces empiétements et dans sa

capitale même, il dut se défendre contre les séditions;il entoura son palais de défenses, en faisant une vé-ritable forteresse aujourd'hui encore debout el appelée« le mechouar ».

Au Maghreb extrême, l'anarchie était telle quel'empire mérinide s'était divisé en trois principautésindépendantes: Fez, Marrakech et Sidjilmassa. Les

Portugais qui déjà tenaient Ceuta, résolurent de profi-ter des circonstances pour s'emparer de Tanger. Le

224 HISTOIRE DU MAGHREB

roi Edouard I" successeur de Jean Ier, de concert avecles infants don Henri et don Ferdinand grands maîtresdes ordres du Christ et d'Aviz, décida de diriger une

expédition contre Tanger et, grâce à ce moyen, obtinldu pape l'autorisation de se procurer, par des quêtes,les ressources nécessaires pour organiser l'expédition.Une armée de 1400 hommes fut réunie, mais la flottemise en route pour Ceuta en août 1437, ne put en

embarquer quo la moitié. De Ceuta celte armée se

porta sur Tanger, une partie par mer, l'autre partiepar terre, sous le commandant do don Henri. La villeétait défendue par le caïd Salah avec 7.000 hommes;mais quantité do cavaliers et do fantassins venus del'intérieur assaillirent les Portugais qui apprirentbientôt que les sultans de Fez, Marrakech et Sidjil-massa s'avançaient en préchant la guerre sainte.Huit assauts furent menés contre les retranchementsdes Portugais, les contraignant à une retraite désas-treuse. Un traité fut conclu aux termes duquel lesChrétiens pourraient reprendre la mer après avoirlivré leurs armes et restitué Ceuta; l'infant donFerdinand devait rester en otage. Le gouvernementportugais n'ayant pas ratifié le traité, conserva Ceutaet le prince don Ferdinand resté en otage, mourut auMaroc en 1443.

En Espagne Juan II régnait sur la Castille, tandis

qu'Alphonse Y avait remplacé son père Ferdinand Iersur le trône d'Aragon. L'émir Youssef de Grenade morten 1423, fut remplacé par son fils Mohammed YIIIbn el Ahmer dit El Aïsari. Renversé par son cou-sin Mohammed VIII dit Es Saghir, Mohammed YII se

réfugia à Tunis et obtint l'appui du roi do Castillo

pour reprendre le pouvoir. Il rentra dans sa capitale,grâce au concours du roi Juan II dont il devint levassal (1428). Quatre ans après, Juan 11en personne

LES BENI MERINE 325

envahit le royaume de Grenade avec l'aide d'un pré-tendant nommé Youssef. Cette expédition n'eut d'au-tre résultat que de porter ce prétendant sur le trônede Grenade. Mais il mourut au bout de six mois, ce

qui permit à Mohammed YII de remonter sur le trône,comme vassal de la Castille.

En 1445, Juan épousa en secondes noces Isabelledo Portugal, femme énergique et intelligente, dont ileut une fillo qui devint célèbre sous le nom d'Isabollela Catholique. L'année suivante, Mohammed fut ren-versé par un deses neveuxnomméOthmanc. Un autre

prince de la famille nommé Ismaïl, obtint de Juan II,des troupes chrétiennes pour conquérir lo trône, maisOthmane soutenu par les rois d'Aragon et de Navarre,envahit la Castille et conserva le pouvoir jusqu'en1454, époque à laquelle Ismaïl s'empara du trône deGrenade et se déclara vassal de Juan II. Le roi de Cas-tille mourut la même année, après un règne de qua-rante-huit ans. Son successeur Enrique, prince faiblede corps et d'esprit, surnommé a l'impuissant », réus-

sit, après plusieurs tentatives infructueuses, à péné-trer dans le royaume de Grenade et à obliger l'émirà lui payer un tribut élevé.

Quant au roi d'Aragon Alphonse V, il se consacraità la conquête du royaume des Deux Siciles et avaitréussi en 1442, à s'emparer de Naples défendue parRené d'Anjou. Il mourut en 1458 laissant l'Aragon àson frèro Jean, roi de Navarre et les Deux-Siciles àson fils Ferdinand.

Dans le même temps, les Turcs ottomans un instantarrêtés par l'invasion desTartares, reprennent le coursde leur succès, s'emparent de Constantinople et ren-versent le dernier empereur d'Orient (1453). Leur puis-sance allait dès lors s'étendre en Europe et se faire sen-tir plus tard dans tout le bassin de la Méditerranée.

15

236 HISTOIRE DU MAGHREB

En 1458, les Portugais avaient préparé une flottenombreuse et une armée de 17.000 hommes, en vued'une croisade contre les Turcs qui ne put avoir lieu.Il fut décidé alors quo l'expédition serait dirigéecontre le port du Maroc appelé El Ksar Es Saghir. Mal-

gré l'énergique défense des habitants, uno brèche futouverte dans les murs de la place qui capitula. DonJuan deMeneses en fut nommé gouverneur et repoussaplusieurs assauts des Berbères ainsi qu'une attaqueconduite par le sultan do Fez en personne. En 1464,le roi Alphonse Y de Portugal était à El Ksar Es Saghird'où il fit contre Tanger une tentative infructueuse;peu après il envoya le prince Ferdinand avec une flottede 50 voiles portant 10.000 hommes faire une descenteà Anfa dont les pirates désolaient les côtes des Etats

européens de l'Atlantique; la ville fut entièrementruinée et ses habitants dispersés.

En 1471, l'anarchie régnait au Maroc où la dynas-tie des Mérinides proprement dite était renversée, tan-dis qu'une branche de la même famille, celle des Béni

Oualtas, accaparait le pouvoir qu'cllo devait conser-vor jusqu'en 1549. Les Portugais profitèrent de cescirconstances pour débarquer 30.000 hommes qui s'em-

parèrent d'Arzila. Mohammed Cheïkh, premier sultande la branche des Bcni Oualtas, avait refusé de re-connaître le chérif idrissile Mohammed ben Ali benAmranc et l'assiégeait dans Fez, lorsqu'il connut la

prise d'Arzila et de Tanger par les Portugais. II se

porta à El Ksar El Kebir, mais n'ayant pu secourirArzita cl pressé do retourner au siège de Fez, il signaavec les Portugais un traité aux termes duquel il re-connaissait la suzeraineté du Portugal sur les villesde Ceuta, El Ksar Es Saghir, Arzila et Tanger et obte-nait une trêve de vingt années. Il chassa ensuite deFez le chérif et y fut proclamé roi en 1472. Quant aux

LES BENI MERINE 227

Musulmans de Tanger, effrayés de se voir isolés au mi-

lieu des Chrétiens, ils l'abandonnèrent en partie et Jean

do Bragance fils du roi, en fut nommé gouverneur.Dans le Maghreb central, Abou Abdallah avait érigé

Téncs en royauté indépendante, en prenant, le sur-

nom d'El-Motaouekkel, tandis qu'Aboul Abbas régnaità Tlemcen où il se confinait dans une austère dévotion.

El Motaouekkel à la tête d'une forte armée, s'emparasans peine doMostaganom, de Mazagran, de la régionde Tiaret et d'Oran. De là il alla assiéger Tlemcen et

l'enleva, après un siège de trois jours, à Aboul Abbas

qui fui exilé en Espagne. Ce prince tenta de reconqué-rir son trône, mais il fut défait et tué. Motaouekkel

resté maître de l'empire abdelouadite, mourut en 1475

et fut remplacé par son fils Mohammed.

Le sultan hafcido Abou Omar était en butte aux en-

treprises audacieuses des Arabes qu'il maintenait dif-

ficilement dans l'obéissance; les plus remuants d'en-

tre eux, les Oulad Bellil, l'avaient même assiégé dans

sa capitale dont il avait eu quelque peine à les éloi-

gner. Il mourut en 1488 ayant toujours témoigné de la

sympathie aux Chrétiens qu'il attirait dans ses Etatset dont il favorisait lo commerce. Son petit-fils Abou

Zakaria lui succéda ot eut à réprimer des révoltes

arabes qui s'étendirent à Bône, Gabès et Sfax. Ce

prince mourut de la peste après six ans de règne et

fut remplacé par son cousin Abou Abdallah Mohammed.

La prise de Constantinople par les Turcs et leurs

succès, avaient eu un retentissement considérabledans les pays musulmans et particulièrement en Es-

pagnooù les princes de Grenade étaient en lutte cons-tante avec le roi Enrique de Castille. C'est ainsi qu'Is-mail Ibn El Ahmer avait rompu le traité qui lesoumettait aux Chrétiens et ne payait plus le tribut.

Après trois années de guerre, il fut contraint de si-

228 HISTOIRE DU MAGHREB

gner un nouveau traité avec son suzerain, mais il nel'observa pas et ce n'est qu'en 1462 qu'il dut s'y déci-

der, après avoir perdu Gibraltar ot Àrchidona. A sa

mort, en 1466, son fils Aboul Hassan monta sur le

trône de Grenade.La Castille est alors on pleine révolte; Alphonse

frère d'Enriquc est proclamé par les rebelles, mais ilmeurt et ses partisans s'adressent à sa soeur Isabelle

qui refuse de se liguer avec eux contre le roi Enrique.Celui-ci fut cependant replacé sur lo trône, mais dutreconnaître Isabelle commo héritière au détriment desa fille surnommée la Bertraneja, dont la paternitéétait attribuée à un seigneur de la cour nommé Ber-

tran de la Cueva (1468). L'année suivante eut lieu le

mariage d'Isabelle de Castille avec Ferdinand fils deJuan II d'Aragon. Quand Enrique mourut en 1474, Isa-

belle monta sur le trône et Alphonse Y de Portugal se

fiança avec la Bertraneja fille d'Enriquc dont il pritle parti, dans l'intention de la placer sur le trône de

Castille. Complètement battu après une guerre de deux

années, Alphonse Y renonça à la lutte et sa fiancée

entra dans un couvent (1476).

Lorsque Jean II roi de Navarre et d'Aragon mourut

on 1478, son fils Ferdinand époux d'Isabelle de Cas-tille lui succéda et le couple royal réunit en ses mains.

les trois couronnes de l'Espagne chrétienne. Ce fait

qui mettait fin aux luttes intestines des Chrétiens cl

plaçait les destinées du pays en des mains habiles et

énergiques, inaugurait un règne particulièrement re-

marquable. C'est en effet sous « les rois catholiques, »

ainsi que furent appelés Ferdinand Y et Isabelle, que

l'organisation intérieure du gouvernement espagnolfut réalisée, quo le royaume de Grenade fut conquis el

qu'eut lieu la découverte du nouveau monde.

Cependant les débuts du règne ne furent pas exempts

LES BENI MERINE 22'J

d'embarras ; le roi de Grenade Aboul Hassan en pro-fila pour refuser de payer le tribut et répondit avec,

arrogance à la reine Isabelle qui le sommait de s'exé-

cuter. Il envahit même la Castille, mais se voyantdans l'impossibilité de résister à Ferdinand qui avait

franchi sa frontière avec 20.000 hommes, il fit appelaux Mérinides. Isabelle empêcha tout envoi d'Afriqued'arriver en Espagne, en faisant bloquer le détroit

par une flotte. Sur ces entrefaites, une révolte éclata

contre Aboul Hassan dans sa capitale même, sa femme

Zoraya lui opposant son fils Abou Abdallah qu'elle avait

fait évader de prison. Le roi réfugié dans l'Alhambra

et contraint d'abandonner Grenade, se retira auprèsde son frère Mohammed gouverneur de Malaga, sur-

nommé le Brave. Celui-ci ayant obtenu quelques suc-

cès contre les Chrétiens, Abou Abdallah, à l'instigationde sa mère, voulut rivaliser avec lui pour soutenir

son crédit, mais il fut battu et fait prisonnier. Sa

mère offrit une forte rançon pour le racheter; les

rois catholiques préférèrent lui rendre la liberté, lui

imposant comme conditions d'ouvrir les portos do ses

villes à première réquisition, de fournir des contin-

gents de troupes et de se comporter en vassal soumis.Abou Abballah rentra à Grenade où son père occu-

pait l'Alhambra et reprit la lutte contro lui. Lo roi

ayant abdiqué en faveur de son frère Mohammed lo

Brave, celui-ci accourut dans la ville haute deGrenade

dont il s'empara et fit mourir Aboul Hassan, puis la

guerre civile se poursuivit entre lui et son neveu AbouAbdallah qui était maître de la ville basse. Cependantles rois catholiques avaient repris la campagne cl ob-tenu la capitulation do Ronda en 1485, co qui dé-cida les princes musulmans à se réconcilier. AbouAbdallah se consacra à la défense de Loja, mais il dutrendre cette place au roi Ferdinand qui le fil prison-

230 HISTOIRE DU MAGHREB

nier de nouveau et le laissa libre, à condition de luilivrer Grenade, dès que les autres places seraient

conquises. Mohammed le Brave luttait de son côté

contre les Chrétiens et obtenait plus de succès queson neveu.

En 1487, Ferdinand, à la tête d'une importante ar-

mée, vint assiéger Yeloz que défendit énergiquementMohammed ; la place fut enlevée et les Chrétiens avec

une armée de 100.000 hommes soutenue par la flotte,vinrent bloquer Malaga qui résista pendant trois mois et

se rendit à merci, en août 1487. L'année suivante,une tentative de Ferdinand contre Almeria n'eut au-

cun succès, mais en 1489, Baëza succomba après un

siège assez long. Lo gouverneur de celte place Sid

Yahya fut chargé par les rois catholiques d'entrer en

pourparlers, en leur nom, avec Mohammed. Ce princeconsentit à abandonner Almeria, Cadix et autres pla-ces fortes qu'il no pouvait défendre plus longtemps.Il reçut en retour le titre de roi vassal avec un do-

maine dans les Alpujarras, mais ne tarda pas à ven-

dre ses droits à ses suzerains et à émigrer en

Maghreb.Abou Abdallah était toujours à Grenado qu'il refu-

sait de livrer comme il s'y était engagé, lorsqu'unerévolte de Musulmans éclata dans les places nouvel-

lement conquises par les Chrétiens. Ferdinand la ré-

prima par des mesures énergiques à la suite desquellesde nombreux Musulmans de Cadix, d'Almeria et Baëza

émigrèrent vers les villes maritimes du Maghreb cl

contribuèrent à repeupler Telouano. Enfin, en 1491,Ferdinand vint avec une armée de 50.000 hommes

faire le siège de Grenade. Ce n'est qu'après une éner-

gique défense de six mois qu'Abou Abdallah déposa les

armes et, le 25 novembre, un traité fut signé par le-

quel l'émir s'engageait à livrer la ville si, dans un dé-

LES BENI MERINE 231i

lai de deux mois, il n'avait reçu aucun secours exté-rieur. Les biens des habitants seraient respectés et

pendant trois ans ils seraient exemptés d'impôts, sauf

ensuite à payer ceux qu'ils acquittaient antérieure-

ment; les Musulmans conserveraient la liberté de leurculte et de leurs usages el les prisonniers chrétiens se-raient remis en liberté; enfin l'émir recevrait unterritoire dans les Alpujarras et cinq cents otages se-raient remis en garantie de l'exécution du traité.

Les habitants de Grenade indignés par la rigueurde ces conditions, insistèrent énergiquement mais en

vain, auprès d'Abou Abdallah, pour continuer la ré-

sistance. Leurs efforts n'eurent d'autre effet sur l'émir

que do lui faire devancer l'époque de la reddition ; afindo sortir d'une situation qui lui était devenue inloléra-

blo, Abou Abdallah remit sa capitale aux rois catholi-

ques dans les premiers jours de janvier 1492. Isabelleet Ferdinand firent une entrée solennelle à Grenade,arborèrent les étendards de Castille et de Léon sur lesmonuments et placèrent des croix sur le haut des mos-

quées. Abou Abdallah après avoir été au devant des

vainqueurs, se retira dans son domaine, suivi de quel-ques personnes, puis il vendit ses droits à ses suze-rains et se retira à Oran (1493). Il se rendit ensuite àla cour du roi de Tlemcen et mourut dans cette villeen mai 1494.

C'est à celte époque que les rois catholiques organisè-rent, en Espagne, l'Inquisition dont le but était dorechercher les non-catholiques el de déférer ceux d'en-tre eux qui ne voulaient pas se convertir, à un tribu-nal appelé le Saint-office. Celte juridiction qui suppri-mait touto liberté de conscience et s'appliquaitégalement aux faits d'apostasie et de sorcellerie, était

caractérisée par une information judiciaire menéedans le secret le plus absolu ; ses sentences sans appel,

233 HISTOIRE DU MAGHREB

condamnaient à la torture, aux supplices et à la con-

fiscation des biens. Les horreurs de l'Inquisition furent

dirigées tout d'abord contre les Juifs qui étaient très

nombreux dans les villes d'Espagne. Celte malheureuse

population avait résisté énergiqueftent durant des

années sans se convertir et sans disparaître, mais

dans l'année même de la chute de Grenade, l'Inquisi-tion décida le bannissement des Juifs, par un édit du

3 mars 1492. Il était donné à ceux qui refusaient de

se convertir, un délai de trois mois pour quitter la

Péninsulo. On évalue à 2 ou 300.000, ceux d'entre eux

qui réalisèrent leurs biens à la hâte et quittèrent l'Es-

pagne h l'expiration de ce délai. Us durent payer un

droit de passage au roi de Portugal qui en retint un

certain nombre comme esclaves; les autres se ré-

pandirent dans les villes du littoral africain et princi-

palement au Maroc ; beaucoup gagnèrent Fez où ils

avaient de nombreux coreligionnaires.Les mômes rigueurs étaient réservées aux Musul-

mans; en effet, le cardinal Xiraenes, devenu premierministre, violant le traité qui leur laissait la libre pra-

tique de leur religion et de leurs usages, se rendit à

Grenade et s'efforça sans succès de les amener à la

conversion. Il réunit alors les livres et les manuscrits

arabes de la viUe et y mit le feu de sa main, soulevant

une vive indignation suivie d'une révolte répriméedans le sang (1499). Beaucoup de Grenadins épou-vantés se convertirent et en 1500, Ferdinand vint di-

riger lui-même la campagne, suivi de missionnaires

qui devaient recevoir la conversion des malheureux

échappés aux armes de ses soldats. Les Musulmans

ayant refusé le baptême se retranchèrent dans la

région montagneuse située entre Ronda, Cadix et

Gibraltar, d'où ils partaient pour ravager le pays en-

vironnant, massacrant tous les Chrétiens qu'ils ren-

LES BENI MERINE 233

contraient. En 1501, à la bataille du Rio Verde, ils

remportèrent un succès sur les troupes chrétiennes,mais Ferdinand marcha contre eux alors qu'ils avaient

épuisé leurs dernières ressources dans les précédentesluttes. Un certain nombre d'entre eux se soumirent au

baptême, les autres émigrèrent en Afrique.En 1502, un nouvel exode vers l'Afriquo fut provo-

qué par un décret ordonnant que tous les enfants audessousde quatorze ans, non encore baptisés, devraient

quitter lo royaume dans un délai de deux mois. Parmiles Musulmans qui avaient accepté le baptême, la plu-part pratiquaient secrètement la religion musulmane,

portaient leur ancien costume et conservaient l'usagede la langue arabe ; ils furent persécutés et expulséssous ces différents prétextes.

Les atteintes portées à la liberté de conscience desMusulmans et leur expulsion de la Péninsule ne pou-vaient manquer de soulever chez eux un âpre désir de

vengeance. Contraints de passer le détroit et de se ré-

fugier dans les ports d'Afrique, ils se livrèrent avecardeur à la course sur mer contre les Chrétiens de laPéninsule ibérique, étendant le cercle de leurs opéra-tions à d'autres États de l'Europe, au fur et à mesurede leurs succès et de leurs progrès. De leur côté, lesChrétiens s'organisèrent pour se défendre contre lescorsaires musulmans, en employant les mêmes moyens.Cespratiques apportèrent dans les relations commer-ciales qui existaient entre les Chrétiens de la Méditer-ranée ot l'Afrique, un certain trouble aggravé par les

guerres de conquête des Portugais et des Espagnols. Iln'en est pas moins vrai que les relations commercialessubsisteront dans des conditions nouvelles el qu'ellesse poursuivirent avec des fortunes diverses jusque sousles Turcs d'Alger. .

A Tanger et à Ceuta, les Portugais entourés par les

234 HISTOIRE DU MAGHREB

Berbères, en étaient réduits à profiter des luttes quidivisaient ces indigènes, pour faire sur leur territoirodes courses plus ou moins fructueuses. La résistancedes Musulmans contre les Chrétiens s'établit alors àTétouane qu'administrait un caïd indépendant ; cetteville était la base d'opération des pirates musulmanset lo magasin où ils s'approvisionnaient. Plus loin vors

l'Est, ils avaient uno autre base d'opération à Mélillael ils no cessaient de porter la dévastation sur les ri-

vages européens.En 1496, sur l'ordre d'Isabelle et de Ferdinand, le

duc de Medina-Sidonia alla attaquer Melilk. Les habi-tants ne recevant pas de secours du sultan de Fez,abandonnèrent la place dont le duc releva les rem-

parts.En 1302, à l'expiration delà trêve d'Arzila, le sultan

de Fez attaqua Tanger sans succès et, l'année suivanteJuan de Meneses échoua à son tour devant El Ksar ElKébir. Le Portugal, à cetto époque, évacua Vêles (Ba-des), dont il ramena la garnison à Coûta.

Après la prise de Mélilla, le Comte de Tendella avait

proposé aux rois catholiques qui ne l'acceptèrent pas,un plan do conquête du pays compris entre ce port et

Alger ; la reine Isabelle étant morte en 1504, les pro-jets militaires contre l'Afrique furent ajournés. Cepen-dant, l'audace croissante des pirates s'exerçant parti-culièrement sur l'Espagne, le cardinal Ximenes obtintdu roi d'Aragon des troupes pour reprendre la guerrecontre les Musulmans. Il fut décidé qu'une expéditionserait dirigée sur Merselkebir par le marquis de Coma-

res, la flotte étan taux ordres deRamon de Cardona. Le2 septembre 1506, l'armée débarqua secrètement au

capFalcon et malgré les Indigènes, elle se porta en vuede la place qui capitula après un siège de trois jours,son chef ayant été tué. La garnison obtint de se rc-

i LES BENI MERINE 235

tirer avec armes et bagages et le général espagnols'établit dans la forteresse. Le gouverneur marquis deComares en restaura les défenses el y réunit des appro-visionnements importants.

En apprenant ces événements, l'émir de TlemcenAbou Abdallah Mohammed ben Abou Tabet qui avaitsuccédé à son père en 1505, crut devoir renforcer la

garnison d'Oran et prendro toutes ses précautions con-tre les Espagnols. En effet, en 1507, le marquis de Co-mares laissa lo gouvernement deMerselkebir à Martindo Argote et alla demander à la reino Jeanne de Cas-tille les forces nécessaires pour s'emparer d'Oran parsurprise. Il obtint un important contingent de troupesavec lequel il passa la mer, mais avant d'attaquer la

ville, il alla entreprendre contre les indigènes de la

plaine de Misserghino une course d'où il rapporta un

gros butin. Au retour, les Espagnols furent attaqués parde nombreux indigènes qui les obligèrent à abandon-ner leurs prises et à se jetor dans les montagnes. Une

troupe nombreuse partie d'Oran vint à leur rencon-tre, les surprit dans les ravins escarpés où ils étaient

engagés et les extermina jusqu'à la nuit. Le généralpresque seul regagna Merselkebir avec les plus gran-des difficultés. Tous les Espagnols ayant échappéà la mort furent faits prisonniers et parmi ceux-ciétait lo général Martin de Argote. Lo gouverneurd'Oran, après ce succès, fit une tentative contre Mer-selkebir où venait d'arriver des renforts d'Espagtto et

qui résista victorieusement.En 1508, l'amiral Pierre Navarro fut chargé d'occu-

per le Penon de Yelez abandonné par les Portugais. Il

y construisit un fort avec lequel il put résister aux at-

taques des Riffains soutenus par des renforts du sultan

comprenant de l'artillerie. L'année suivante, il fut

chargé de conduire contre Oran une expédition dont

230 HISTOIRE DU MAGHREB

le cardinal Ximenes prit le commandement en chef.La flotte so porta rapidement sur Merselkebir et, dèsleur débarquement, les troupes furent dirigées surOran. On dit que des traîtres introduisirent dans la

place des soldats espagnols qui allèrent ouvrir les por-tes à leurs compagnons. L'armée pénétra dans la villocl massacra ses défenseurs. Des dissentiments s'étantensuite élevés entre lo cardinal et Pierre Navarro et,d'autre part, le roi ayant manifesté le désir de menerà son grêles affaires du royaume, le cardinal Ximenesdécida de se confiner dans la retraite et de se consa-crer à l'enseignement. 11laissa le gouvernement des

possessions d'Afrique à Pierre Navarre et rentra en Es-

pagne (novembre 1509). La reine de Castille et lo roi

d'Aragon nommèrent ensuite le marquis de Cornarcs

capitaine général d'Oran et de Merselkebir et du

royaume de Tlemcen ; six cents familles furent en-

voyées d'Espagne à Oran, avec obligation pour les hom-mes de fournir le service militaire. Le nouveau gou-verneur so mit en relations avec les tribus do l'intérieuret conclut avec elles des traités d'alliance.

A cette époque Bougie était devenue un centre im-

portant de corsaires et dépendait du prince hafcideAbdelaziz de Constantino. Pierre Navarro réunit uneflotte portant une armée de plus de 5.000 hommes et

parut le 5 janvier 1510 devant Bougie. L'assaut futdonné par les Espagnols et Abdolaziz obligé d'évacuerla ville, l'abandonna aux Chrétiens qui s'y installèrentet en relevèrent les fortifications (mai 1510). Cessuccèsdes armes espagnoles eurent un grand retentissementdans les régions maritines du Maghreb ; les habitants

d'Alger firent immédiatement hommage de soumissionà Pierre Navarro et ceux deDellys les imitèrent. Algers'engageait par un traité signé le 31 janvier 1510 àreconnaître la suzeraineté du roi catholique, à respec-

LES BENI MERINE 237i

ter ses alliés et à libérer les esclaves chrétiens. Maisen outre, Pierre Navarro vint prendro possession d'unilôt du port d'Alger el y construisit le fort appelé Penon

d'Argel, d'où les Espagnols pourraient en imposer auxhabitants et assurer lo paiement du tribut stipulé dansle traité. Ténès qui s'administrait elle-même avait déjàfait sa soumission aux Espagnols et en 1512, Tlemcen

envoya à Oran un ambassadeur chargé de porter en

Espagne son hommage de vassalité. D'autre part il futconvenu que le Penon do Vêlez marquerait, sur la côte

d'Afrique, la limite séparant les possessions espagnolesdes possessions portugaises.

Enfin, dans le courant do l'année 1510, Pierre Na-varre avait quitté Bougie pour aller s'emparer de Tri-

poli. Les habitants se défendirent vigoureusement et6.000 d'entre eux périrent dans la lutte ; la ville fut

placée par les Espagnols sous le commandement do

Diego de Yera. En 1511 celte place fut rattachée à laSicile et reçut comme gouverneur Guillem de Moncade.

A cette époquo, un corsaire turc nommé Baba Aroudjfaisait la course contre les Chrétiens et avait remportéquelques succès dans la Méditerranée. Son frère KhaïrEddine s'étant joint à lui, ils obtinrent du khalife haf-cide Abou Abdallah Mohammed, l'autorisation de fairede Tunis leur centre d'opération, s'engageanl à respec-ter les alliés des Hafcides et à remettre au khalife le

cinquième du butin. Les deux frères créèrent une au-tre base d'opération dans l'Ile de Djerba et se mirent àécumer la Méditerranée et à dévaster les rivages chré-tiens. En 1514Baba Aroudj attaqua Djidjelli et, aidé dosBerbères du voisinage, il enleva cette ville aux Génois.Grâce à ce port qui leur appartenait en propre, lesdeux corsaires allaient pouvoir librement diriger leurs

entreprises contre les pays voisins sans avoir à parta-ger leur butin. Cependant la première tentative qu'ils

938 HISTOIRE DU MAGHREB

dirigèrent contro Bougie, à la demande des indigènesdu pays, ne fut pas heureuse et ils durent regagnerDjidjelli par terre, après avoir incendié leurs navires

qu'ils n'avaient pu mener en haute mer.Do leur côté, les Portugais poursuivaient leurs con-

quêtes dans le Maghreb extrême. Le roi Emmanuelavait fondé la villo de Mazagan en 1506 et l'année sui-vante il imposait son autorité à la ville de Safi. Unchef indigène nommé Yahya ben Tafout devenu l'alliédes Portugais, combattit pour leur compte le sultando Foz ainsi que les chefs indépendants du Sous et con-

traignit la province de Doukkala, une partie de cellede Marrakech et des Haha à leur payer le tribut. Danslo courant de l'annéo 1508, J. de Meneses vint faire le

siège d'Azemmour qu'un prince mérinide devait lui

livrer; la résistance des habitants l'obligea à se reti-rer. Dans le même temps, le sultan de Fez Moham-med le Portugais qui avait succédé à son père Moham-med Cheïkh, vint à la tête d'uno armée considérable

assiéger Arzila. Il s'empara de la ville, mais les 400défenseurs de la place se réfugièrent dans la citadelleet soutinrent la résistanco, grâce au secours envoyépar J. de Meneses. EnGn une flotte espagnole en-

voyée par le roi Ferdinand sous le commandementde P. Navarro, obligea les Mérinides à lever le

siège.Le roi Emmanuel organisa en 1513 une importante

expédition contre Azemmour, sous le commandementdu duc de Bragance ; elle comprenait 400 navires quidébarquèrent à Mazagan 8 000 hommes de troupes et400 chevaux. La flotte alla ensuite bloquer l'embou-chure do l'Oum Errebia et débarquer l'artillerie. Cette

expédition eut un plein succès et Azemmour fut facile-ment enlevée. Les Portugais se trouvaient dès lors lesmaîtres d'un groupe de possessions sur le littoral atlan-

LES BENI MERINE 239

tique du Maghreb leur permettant d'étendre leur in-fluence dans le pays intérieur, d'en tirer des revenus

importants et de nouer des relations avec les Indigènes

qui leur fournissaient des auxiliaires. Do leur côté, les

Espagnols maîtres d'Oran, avaient soumis les plainesde l'intérieur ; ils tenaient Alger en respect, grâceaux canons du Penon d'Argel ot ils commandaient Bou-

gie et Tripoli.

Liste chronologique des Souverains mérénides f.

Abou saïd Othmane Ier Adetfghal ben

Abdelhak. 1217-1240Mohammed ben Abdelhak ....... 1240-1244Abou Yahya Abou Bekr ben Abdelhak. . 1244-1258Abou Youssef Yakoub ben Abdelhak '. . 1259-1286Abou Yakoub Youssef Nasser * . . . . 1286-1307Abou Tabet Amer ben Abdallah ben %us-

sef« 1307-1308Abou Rabia Soleïmane . 1308-1310Abou saïd Othmane II ben Yakoub *. . 1310-1331Aboul Hassan Ali ben Othmane *. . . 1331-1348Abou Inane ben Aboul Hassan Ali. . . 1348-1358Saïd BiUah Ier ben Abou Inane 1358-1359Abou Salem Ibrahim 13591361Abou Omar Tachefine ben Aboul Hassan . 1361-1361Abou Ziane Mohammed. #61-1366Abdelaziz ben Aboul Hassan t £6-1372

1. D'après le Kirtas de Mohammed ben Abdelhalim aut graphieà Fez et E. Mercier toc. cit. roi. III, p. 88 et s.

S. Enterré dans la mosquée de Ghella aux enrirons de t&lbat.3. Enterré à Tlemt in et transporté à Ghella.4. Enterrés à Ghella. Voir pour ces sépultures Henri Bas ?et et

E. Lévi-Prorençal, CheUa: une nécropole mérinide, dans Hesfitris,tome II. 1923,1" et 2* trim.

2*0 HISTOIRE DU MAGHREB

Saïd Billaft II Mohammed ben Abdelaziz. 1372-1374Aboul Abbas Ahmed ben Abou Salem

(l"fois) 1374-1384Moussa ben Abou Inane 1384*1384Elouatek Billah Abou Ziane Mohammed . 1381-1387Aboul Abbas Ahmed bon Abou Salem

(2« fois). 1387-1393Abou Pures ben Abou} Abbas Ahmed . . 1393-1411Mohammed , ?

Abou Saïd Olhmane III ben Aboul Abbas. 1414-1418Saïd et Yakoub frères du précédent. . . 1421-1423

Abdallah ben Abou Saïd 14231464Le chérif îdrissite Mohammed fcen Ali ben

Ararane ... 1464-1465

Branche des Béni Ouattas '.

Mohammed Cheïkh 1472-1501

Mohammed El Bortougali (le Portugais) . 1501-1526

Ali Abou Hassoun ben Mohammed Cheïkh

(l'*fois) 1526-1526

Aboul Abbas Ahmed ben Mohammed

(lw fois) 1526-1545

Mohammed El Caceri ben Ahmed.... 1545-1547

Aboul Abbas Ahmed ben Mohammed

(2* fois) 1547-1549Mohammed Cheikh lo Saadien 1549-1554Ali Abou Hassoun ben Mohammed (2* fois). 1554

1. D'après le lieatenant-colonel H. de Castries. Les sources inédi-tes de l'Histoire du Maroc* Archives et bibliothèques d'Espagne.Tome I»p. m.

r.KS BENI MKR1NK 241

liste chronologique des sultans Abdelouadiiesou Zianites K

Me de ftThfwt.

Yaghraoracene ben Ziane 1235Olhmane Iw, fils du précédent. . . Mars 1283Abou Ziane Ier Mohammed, fils du

précédent 1304Abou Hammou I" Moussa, frère du

précédent Avril 1308Abou TacheCne Ier, fils du précédent Juillet 1318

Sa mort/et première occupation mé-

rinide Mai 1337

Abou Saïd Othmane • . Septembre 1348

Abou Tabot Juin 1352

Deuxième occupation raérinide. . . Juillet 1352

Abou Hammou II Janvier 1359

Est renversé en 1360, remonte sur

le trône la même année.. . . .1360— — 1370 1372— — 1383 1384— — 1387 Décembre 1387

Abou TacheGne II fils du précédent. Novembre 1389

Abou Tabet Youssef fils du précé-dent, règne 40 jours

' 1393

Aboul Hadjadj, oncle du précédent,règne 10 mois en. 1393

Abou Ziane, frère du précédent. . Novembre 1393

Abou Mohammed Abdallah, frère

du précédent 1398

1. D'après E. Mercier, toc. cit. toi. III, p. 90-91.16

242 HISTOIRE DU MAGHREB

Abou Abdallah dit El-Ouatek, frèredu précédent 14011402

Moulay Saïd, frère du précédent. . 1411Abou Malek Abdelouahad, frère du

précédent Novembre 1411Abou Abdallah Mohammed, fils

d'Abou Tachefine II 1424

Abou Malek (2* fois) 1428

Abou Abdallah Mohammed (2« fois). 1430Aboul Abbas Ahmed, fih d'Abou

Hammou II 1431

El-Motaouekkel ben Abou Ziane .. 1461

Abou Tabet Mohammed 1475

Abou Abdallah Mohammed, fils du

précédent. 1505

11 devient vassal de l'Espagne.. . 1512

Abou Ziane, frère du précédent. . 1516

Abou Hammou III, oncle du précé-dent 1516

Aroudj s'empare de Tlemcen et ré-

tablit Abou Ziane...... Pin 1517

Abou Hammou III rétabli par les

Espagnols • . 1518

Moulay Mohammed Abou Adallah

dit Abou Serhane 1528

Moulay Abou Ziane Ahmed (1" fois). Fin 1512

Moulay Abou Abdallah Mars 1543

Moulay Abou Ziane Ahmed (2e fois). Juin 1543

Occupation turque . 1550

Moulay El-Hassanese réfugie à Oran

vers 1554

ANNEXE AU CHAPITRE IV

Tableau aynohronique des faits principaux, depuis l'avènement des Mérinides

jusqu'à la fondation de la dynastie saadienne.

DATES KAOHAEB EXTRÊME MAGHREB CENTRAL. IFKIKIA E8PAGKE

1970-72 Abou Youssofsoumet le Sont LODU IX entreprend U croi-et le Dra, bat lee Abde- aade de Tunle. U meart «tlouadltea »ur l'isly, a« l'armée 10 rôtir* apro«peut enlever Tlemoen et avoir traité avec El Moi*rentra t Fox (1272) tancer (1270).

1273*76 Abou Youssof soumet Tan- El Mostancor reprond Alg«r Révolta des sujets musul-gor Coûta «t Sldjllmaasa qui allait déclarée iodé* mans d'Alphonse X pout*(1274); passé en Espagne, pendant*. aie par Ibn El Abmcr.il bat le duo de Lara et Celui-ci appelle le couve-

l'archevêque de Tolède, râla mérlalde.

pula ligue une trêve dedeux ana avec Alpbonee X

(1270). Construction de» .

palaia qui furent l'originede Fez DJedid.

127? La trêve unie, Abou Youa- Mort d'El Moitanoor; «on Ibn El Abmerdemande uniaef vapaese en Espagne; file El Ouatok le remplace, trêve aux chrétiens etaon nia prend Malaga. «'allie aux Abdolouadltet

contre les Mériuidea.

1278-80 Le sultan châtie les Soflaae Ibn Ouazlr gouverneur de Lo bafcldo Abou lahak ré- Siège d'Algéalraa par donrévoltée et envola aon fila Constantin*, ae aoumet à fuglé auprès du roi d'Ara- Pedro. Ibn El Ahmer «tavec un© flotta et daa Pierre III d'Aragon. gon oblige El Ouatek a lea Mérinides alliés lui

troupes à Algéairaa. abdiquer (1279). font lever la alége (1279).]

ANNEXE AU CHAPITRE IV (suite)

ss-sssssasssssssssssassasasrsssasssssE*^^

DATES MAGHREB EXTRÊME MAGIIREB CENTRAL IFR1KIA ESPAGNE

1231-83 . Abou Youssef marche con- Yaghmoracene marie aon Abou Ishak est battu et tué Alliance d'Abou Youssef ettre les Abdelouadltea al- fila Othmane h une prin- par un aventurier ainsi d'Alphonse X contre aonliés d'Ibn El Abmer, 11 cesse bafcide (1282). que aon fils Abou Faree. fils Sancho et Ibn El Ah-échoue devant Tlemoen. Son frère Abou Hafs et son mer.

fila Abou Zakarla «'échap-pent (1263).

(284-89 Abou Youssef fait la paix Rupture d'Otbmane avec les Abou ifafs est proclamé ; Mort d'Alphonse ; Sanchoaveo l'abdelouadlte Otb- Mérinides qui échouont aon cousin Abou Zakarla lui auccêdo; Abou Yakoubmane, passe an Espagne devant Tlomcen. ae constitua une prlnci- le Mérlnlde, renouvelleet traite avec Sancho. Il pauté k Bougie. Roger les traitée avec lui etmeurt & Algésiraa (1280). Oorla prend l'Ile do Djer- Ibn El Ahmer.

bu (128449).

1290-98 Abou Yakoub donne la place Rupture avec lea Abdoloua-Mort d'Abou Bafs, Abou Ligue de Sancho de Castllled'Algéslraa k Ibn El Ah- dites, Abou Yakoub rase Aclda lui succède (1295). «t d'Ibn El Abmer contremer aprèa réconciliation Oudjda et échoue devant Abou Yakoub qui passe(1295). Nedroma (1296). «n Eapagna eaue auocèi

(1290).1299 Abou Yakoub entreprend le

alège de Tlomcen qui du-rera 8 ans.

1804-8 Abou Yakoub reçoit l'bom- Mort d'Otbmane, aon fils Mohammed lie de Grenademage de fidélité des rois Abou Ziane lui succèdo abandonne les Mérinides,de Tunis et de Bougie ; (1804). ae eoumet k Ferdinand deambassades des souve- Castllle «t prend Coûta.raina d'Egypte et du Chê-rlf de la Meoque auprèsdu aultan Abou Yakoub

(1308).

1307-8 Abou Tabot succède a Abou Abou Ziane chltio lea Ara- Aboul Baka roi do BougieYakoub; il traite avoc bosot meurt en 1308; son signe la paix avec sonl'abdelouadlte et lève lo frère Abou Hamou I" lui parent Abou Aclda roi desiège do Tlomcen. Il succède. Tunis,meurt on 1308.

1308-12 Abou Rabia renouvelle les..... Dorla cède Djorba A la Si-Ferdinand iv d'Aragon ettraitée avec les Abdoloua- elle ; Ramon Montaner Jayme de Caatille c'a!-dites. U meurt & Taxa en est nommé gouverneur lient par le mariage deréprimant la révolto des (1311). leurs enfants, Ibn El Ah-chofs; Abou Saïd lui suc- Mort d'Abou Aclda ; Abou- mer échoue A Algésiraa ;cède (1310). Zakarla lui succède après il est déposé et remplacé

avoir tué Aboul Baka par aon frère Ennasser(1312). (1309).

Mortde Ferdinand IV (1312).

1314-18 Révolte d'Abou AU lits d'A- Mohammed boa Youusefgou- Abou Yabya bat Abou Oarba; Abdication d'Ennasser; i«-bou Saïd ; il obtient son vorneur de Mlliana se 11 est proclamé k Tunis mail lo remplace. (1314).pardon et reçoit In gou< soumet & Abou Yahya roi sous le nom de Motaouek-vornemont de Sidjllmassa de Bouglo (1318). kel (1318).(1315). Abou Tacbouno remplace ù

Tlomcen aon père AbouHammou (1318).

1319-23 Le priaco Abou Ali a étendu Abou Tacheflue étend sa L'almobade l'.vbammod bon isinaïl n'obtient pas pas d<son influence de Sidjil- puissance jusqu'à Bougie Abou Amrano marche sur socours du hofclde Aboumaata au Sahara; il « mais no peut a'en ompa- Tunis avec le chef dos Yahya; cependant il batrévolte avec l'aide d'Abou rer (1319). . Kaoub et Ibn Moznt de et tue le régent don PedroTachvfine de Tlomcen. Rc- Blskra. lia sont battus de Castllle.jeté dans l'Atlas, il obtient par Abou Yabya (1323).son pardon (1322).

ANNEXE AU màmBÈVr~<suite)

DATES MAGHREB EXTREME MAGHREB CENTRAL 1FBIKIA ESPACEE

1324-30 Abou Saïd appelé par Abou Echec de Moussa lo kurde Bataille. de Ghérls ; Abou Alphonse XI gouverne aprèsZakarla au secours do son devant Constantlae. U Yahya bat les Arabes do la mort de la régento etfrère Abou Yahya marche conserve Tlklat et tno les Tripoli, Abou Darba de réduit los révoltes do se*sur Tlemoen (1320). Abou principaux officiera haf- Mehdla et Abou Toohoflne pareuU unis aux Musul-Saïd marie son fils Aboul cidee (1325). Sollicité par de Tlemoen, ligués oontro mans (1325-1330). Moham*Hassan & une princesse 1" Arabes, Abou Tache- lui (1324). Abou Yahya se- xned IV attaque les Chré-hafcldo. Une fait reconnaître Abou condé par le sultan mé- tiens; 11est battu par don

Amrano comme khalife rlnlde reprend Tunis au Manuol et devient vassalhafoldo. prétendant Abou Amrane d'Alphonse (1330).

(1320-30).

1331-33 Aboul Hassan somme Abou Une armée mérlniâo dégage Mohammed IV aidé du sul-Tacheflne de lever le aie- Bougie bloquéo par les tan mérlnido s'empare dego de Bougie ; ses en- Abdclouaditea do Tlklat Gibraltar. Alphonse signevoyés «ont maltraités. U et Yacouta. Aboul Hassan avec lui une trêve do 4 an*réduit Sldjllmaasa; aon va réprimer la révolte (1333).frère Abou AU est tué de son frère Abou Ali.(1333).

1335-39 Aboul Hassan réunit une Prise deNédr orna etd'Oudjda Abou Yahya rétablit sonarmée pour reprendre la par Aboul Hassan ; siège autorité et prend Toug-guerre sainte on Espagne de Tlomcen et mort d'A- gourt ; 11aide les Musul-(1339). bou Taohoflno (1337), mans de Djerba & chasser

les Chrétiens (1339).1340-46 Aboul Hassan renonce a la Abou Yahya soumet les Abou Malek fila d'Aboul Has-

guerre aainte et organise Arabos du Sud Tunisien, «un envahit le territoirel'empire. Il reçoit une et leur donne comme gou- chrétien ; 11est surpris etambassade de Monia- vorneur son frère Aboul tué (1340). Echec d'AboulMoussa sultan de Mail! et Abbaa (1344). Mort d'Abou Hassan & la batalllo deon envoie une au aouvo- Yahya. Son fils Abou Hafs Rio Salado (1340).rain d'Egypte (1340). U Omar s'empare du pou- Prise d'Algéslras par Al-épouse une autre fille du voir et fait mourir «es phoeso de Castllle ; 11 si-bafolde Abou Yahya (1346). frères (1346). gno une trêve de quinze

ans aveo le mérlnido etIbn El Ahmerdevlont sonvassal.

1347-48 Appelé par les Arabos d'ifri- Le prince El Fadhelao fait Désastre d'Aboul Hassan Ikïa, Aboul Hassan atteint proclamer khalife 4 Bône battu près do KairouanTunis; mort d'Abou Hafs, et & Constantino. Abou par Ahmed flls d'Abou Dob-entrée du sultan mérl- Inane flls d'Aboul Has- . bous et les Abdolouadites.nide a Tunis'; Abou Inane «an ae fait proclamer Les vainqueurs envolentmarohe sur Fez ot y est sultan a Tlemoen (1348). Ibn Tafruguino prendrereconnu par les provinces Le prince abdelouadite Abou Tunis. Aboul Hassan l'en

(134$) saïd relève le trôna zla- chasse. Abou Debbous estnite (1348); il s'allie a ml* a mort. Abou SaïdAbou inaue contre Aboul regagne Tlemoen aveo aonHassan qui ost battu & frère Abou Tabet.Chediouïa par Abou Tabet.

1350-52 Aboul Hassan aveo Ouen- Abou Tabet est chassé de Ibn Tafraguine fait périrzemmar des Souoïd gagne Tlomcon par Abou Inane El Fadhol ot Abou Ishak

Sidjllmossa et Marrakooh qui soumet le Maghreb «»t proclamé (1350).où il meurt après avoir central jusqu'à Bougie etabdiqué en faveur d'Abou Blskra (1352).Inane (1351).

1353-57 Abou Inane met a mort Abou Zcïd de Constantino Aboul Abbas frère d'Abou Mohammed IV roi de Gre-son frère Aboul Fadhel fait proclamer Abou Omar Zoïd éohoue a Tunis oon- naae eat assassiné etrévolté dans le sud et son Tacheflne fils d'Aboul Has- tre Abou Ishak et so rend remplacé par son fila Abouautre frèro Abou Tache- aan. Aboul Abbas se fait au sultan mérlnido (1354), Abdallah Mohammed V.fine proclamé 0 Coatitan- proclamer & Constantino ; Abou Zoïd échoue devantttae. Il part pour rifrikïa son frère Abou Yahya bat Tunis et se soumet a Ibnavec une armée comman- les Mérinides de Bougie Tafraguine. Entrée dedue par lo vizir Fares (1350). l'armée mérlnide a Tunis,ben Oudrar. Conflit entre Abou Inane

ot les chefs arabes; 11abandonne Tunis et ren-tre en Maghreb.

ANNEXE AU CHAPITRE IV (suite)

BS—BSB liU-mU III II IMM—BSS=aa^a«^SBB=Ba^SCBSBBSBBSBS: li il ill saaK^sBsaBsss^ssasssss^ I I i ——L

DATES MAGHREB FXTREME MAGHREB CENTRAL^ TOQUA ESPAGNE

1 i

1388-59 Abou Inane désigne comme Abou Hammou U a relevé Abou Salem frère d'Abousuccesseur son flls Abou le trône zianlte et attire Inane quitte l'EspagneZiane; les cheikhs procla- des Arabes dans ses Etats, pour lui succéder. Mo-ment le jeune Easaïd. Le y compris des Makll ame- bammed V renversé parvizir El Hassan ben Omar nés par Abou Moslem gou- ton frèro Ismaïl se réfu-étrangle Abou Inane et verneur du D/a. gie auprès d'Abou Salemprend la régence. Siège (1359).de Fez Djedid par El Man-sour autre prétendant ;Abou Salem bat ses ad-versaires et entre a Fez(1359)

1360-68 Abou Salem enlève Tlemoen Abou Hammou reprend Le prinoe [hafcide Abou Ab- Le prince mérinlde Abou& Abou Hammou puis se Tlomcen, Oran, Mlllana, dallah roi de Bougie en- Ziane Mohammed seulréconcilie avoo lui. Cons- Médéa et Alger. Le hafcide lève Dellys aux Abdoloua- aurvivant de sa famillepiration du vizir Omar ; Ishak II enlève Bougie dites. Aboul Abbas eat Internée par Abou SalemAbou Salem est massacré aux Mérinides. Abou Ham- maître de Constantino et A Ronde, passe au Magh-(1301). Omar repousse Ab- mou fait proclamer Abdel- de Bône. Abou Ishak II reb appelé par le vizirdelhallm, dépose Abou halim comme sultan mé- reatï* k Tunis. Mort Omar ben Abdallah (1361-Omar Tacheflne et fait rinlde.AbouZianoElGob- d'Ibn Tafraguine (1364). 62).proclamer Abou Ziane Mo- bi est élu émir dos Abdo- La guerre éclata entrebammed. Abdelhallm, et louadltes parle mérinlde, Pierre I» de Castllle etaon frère Abdelmoumen mala Abou Hammou le re- Pierre IV d'Aragon,sont repousses (1362). pousse (1364). Abou Abdal- Mohammed V détrôné par

Le vizir Omar fait périr le lah do Bougie rend Dellys Ismaïl ost tué (1362).aultan Abou Ziane et le aux Abdelouadltes et ma- Le roi de Grenade reprondremplace par Abdelazlz rie sa fille à-Abou Ham- Algésiraa aux Mérinides(1366). mou; Il est tué par Aboul (1365).

Abbaa qui entre & Bougie](1366).

1367-69 Le sultan Abdelazlz fait Abou Hammou marche sans Mort d'Abou Ishak II ; sonmassacrer le vizir Omar, auccèa contre l'abdeloua- fila Aboul Baka encore en-Le prince Aboul Fadhel dite Abou Ziane Moham- fant est proclamé (1369).asaocléa l'émir dee Khlot med (1867).se déclare Indépendant è U ost battu k Médéa (1363)Marrakech, Il est livré A mais détruit Kalaat IbnAbdelazizqullefaltétran- Selama aux Soueïd (1369).gler (1368). -

1870-74 Sollicité par les Soueïd et L'armée d'Abdelazlz replace Aboul Abbaa roi de Constau- Mohammed V rompt avec"4W '*

u, habitants d'Alger, Ab- le Maghreb central sous une. sollicité par les Ara-£•«»£"•! {Lf"?*

deiazlz envole une armée l'autorité mérinlde. Abou bea et le fila d'Ibn Tafra- Gibraltar et fait pro-contrôle aultan abdo- Hammou défait, se réfugie gaine, marche sur Tunis

^*m«/ï?*lflJbJ?ffl ^û:louadite de Tlemoen. k Tigourarine et Abou- ot y entra en vainqueur med fila d'Abou Salem t

o^'AMaMiTll» Bat! xianedoMédéaAOuargla (iSfO). ÏLJÙTJtoi^tiïcgouverneur do Tlemcen (1372). Abou Hammou re- «avoyô en Espagne avec

rient à Fez proclamer son lève pour la troisième lea princes de sa faxntll.

fils Essaïd (1372). fois le trône zianlte et ,J »;rVw-.—— /.<» .*.».»Aboïl Abba.

1Alîmed fil. reprend Médéa et Alger

Vffi?UdiSid'Abou Salem aoutenu par (1373). JxlJtSlmu&riSâluSLIbn El Ahmer est pro- placedeaMérinidoa (1374).clamé aultan (1374); le pré-tondant Abderrahmaneobtient la gouverne-ment Indépendant de Mar-rakech.

1375.83 Aboul Abbaa obtient la sou-Révolte des Arabea Zoghba Le hafcide Aboul Abba a Leiroidejîr«*J« £fft*

pa*«75-85^^JJÏ.JgySiS,*;. ,t du prince abdelouadite triompha d'une coalition

«*«••««•««d**ifftî?AbderrahmaMPrévoit"est Abou Ziane. Il est battu a dea Arabea et lea contraint

fusettecomme prétea-

assiéîn Marïîkech par Kalaat Houara par le. k la soumleelon (1380).t^\^SjfliSiAboul Abbaa en 1378 et troupe. d'Abou Hammou Sflii;,i,fB

1379. (1475). Celui-ci réprime &?J^i,K«U U E

Une trêve est .ignée; Aboul une révolte dea Arabea A Mesux (iswa).Abbaa entre à Marrakech Alger (1378).et Abderrahmane eat tué Prise et destruction de(1382). Tlemcen par lea Mérini-v '

doa. Fuite d'Abou Ham-mou (1383).

ANNEXE AU CHAPITRE IV (suite)

DATES MAGHREB EXTRÊME MAGHREB CENTRAL IFRUUA ESPAGNE

13J4-S9 Entrée do Moussa bon Abou Abou Hammou roprond Le hafcide Aboul Abbaa con- Ibn El Ahmer k qui ElInane & Fez ; Aboul Ab- Tlemcen pour la qua- tlnue k ruiner l'tnfiuenco Measaï a enlevé Coûta,bas ost envoyé & Ibn El trlèmo fol»; «on flls Abou de. Arabe, ot & limiter renvoie le mérinlde AboulAhmer. Mort de Moussa ; Tacheflne l'oblige 4 abdl- leur puissance. Abba. au Maghreb (1386).le vizir El Mcaaï fait quer et l'envoie en Orientvenir de Grenado El Ou t- (1387). Retour d'Abou Ham-tek petit-fils d'Aboul Has* mou II avec «on flls Abou*san (1384). Arrivée d'A- Ziane ; 11 remonte aur leboni Abbas et aon flls trône pour la cinquièmeAbou Faros en Maghreb ; fois (1383). Il est tué parils occupent la capitale lea Mérinides (1389).(1387).

1390-94 Mort du sultan mérinlde Rupture entre Abou Tache- La course sur mer des Mu- Mort de Juan I" flls de En-

Aboul Abbas; son fils Abou Une de Tlemcen et les Mo- sulmans et des Chrétien, rlque de Castllle; Enri-

Fare* est proclamé (1393). rlnlde». Aboul Abbaa et compromet le commorce ; que III dit l'infirme lui

son fils Abou Fares mar- Génois, Siciliens, Plsan. succède (1390).chent sur Tlomcen (1393) et Français attaquent Mort de Mohammed V. SonAbou Fares occupe Mi- DJerba et Mehdia ; des fils Youssef II lui succède

llana, Alger et Delly. puis traités sont .ignés (1390). et renouvelle le. traité»

«omrne l'abdelouadlte Mort d'Aboul Abbaa; «on aveo les roi. chrétiensAbou Ziane comme roi flls Abou Fares Azzouz qui (I39t).

! vaasal à Tlemcen (1394). lui succède, renouvellel < lea traités aveo Gêne, et

Venise. Les Siciliens per-dent Djerba.

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&ssaw* S»3gss-Sftjari S5K:clamé(1432). rtiidaVÏntîa^àPrtïtlm. gouvernement * Aboul héritiers (1410) ; une>.on-

nose comme sultan Mo- Abba. Ahmed fil. d'Abou tence arbitrale adjuge son

oe^5tltS.d"«iHammou(1430-1431). JSS~^SSïï(««»?

11434-46 Division de l'empire en Rivalité d'Aboul Abbas et de Mort d'Abou Fares; son pe-^^"^ Ï^VADIOÏ

i ^sjsn^jst KSS^SS1 s»^ «SfSJbAsns^ &*&$£ «SSS» sSêEKfai^ra^iô: «rSS «~:" Sfe&«!RftSclament la guerre sainte kol

reste,iadépendant è

troupes chrétiennes deet leur infligent un dé«a*- Tenô« (1438). Aboul Abba» juaall pour conquérir letre. L'infant dont Ferdi- fortifia le mechouar pour trônV; mais Othmaue sou-nand est lal.se en otage se défendre dans Tlemcen.

unuparlesroiïï'Aragon(1437). 0t do Navarro garda le

pouvoir.

ANNEXE AU CHAPITRE IY (suite)

DATES MAGHREB EXTREME MAGHREB CENTRAL IFRIKIA ESPAGNE

1452-64 Les Portugaia s'emparentd'El Kcar E. Saghir (1458) ;le roi Alphonse V do Por-tugal s'y rend en 1464 etse porte contre Tanger«ans succès.

Descente & Anfa du princeFerdinand qui détruit laville.

1471-73 Prise d'Arzlla par les Por- Aboul Abbaa règne k Tlem- Abou-Omar est assiégé à Tu- Ismaïl Ibn El Ahmer rompttugals; Mohammed Cheïkh ceo ; Abou Abdallah, lndé- nls par lei Arabea Oulad le traité et lutte avoo En-

premier sultan Ouattas- pendant a Tonès, s'empare Bailli ; il meurt en 1488. rlque de Castllle jusqu'enaide reconnaît leur auze- de Mostaganem, Mazagran Son flls Abou Zakarla rô- 1462. U est contraint auraineté «ur Coûta, El Ksar, et de. région, de Tlaret gne «ix an. et meurt de tribut et perd ArchldonaArzila et Tanger et obtlont et d'Oran, il enlève Tlem- la peste; son cou.ln Abou et Gibraltar;.on fil. Aboulune trêve de vingt an., cen k Aboul Abba. qui est Abdallah lui auccède. Hassan lui succède (1466)Jean de Bragance fila du expédié en Espagne. Abou Earlquo reconnaît sasoeurroi eat nommé gouver- Abdallah meurt en 1475; Isabelle comme héritièreneur de Tanger. con fila Mohammed lui de Castllle (1468). Mariage

auccède. de Ferdinand d'Aragonavec I.abolie qui monteaur le trône de Caatllle en1474.

. ...Uort de Juan II d'Aragonjl..-ooo

*'"et de Navarre; son ûlsFer-jl1479-89 —...5lQând i?mx d'isabellelréunit les trois couronne. I

de l'E.pagne chrétienne(1478). Abou Abdallah dé-

trône son père Aboul Has-san mais doit se recon-naître vassal dos rois

I chrétiens. o .Ferdinand enlève Ronda

(1485). Loia. Volez et Ma-

Almeria, Cadix «te. L

Musulmane de cea places 1

émlgrent en Maghreb eti

vont repeupler Tétouane. I

Iprise

de Grenade par lo»rola catholiquea; Abou

Abdallah .e rend et signetux traité de paix. Enjeu-vler 1492, U remet la ville

aux roi. chrétien..

1...

Le. roi. catholique» éta-

La course sur mer o.t éta-"u?nH'iSaSj*V£n!°ït

bile au Maghreb, en re- tre lea«oMto*t}Jg

*

uréaalllea des persécu- rendent le 8 mars «w»"

tionîdennqttUltTlon;elle édlt d'expuU on contre

.«Ani-hiMi d'onératlon les Juifs rebelloe & la con-

\X&!ffiâXMZ melon ; 300.000 juif, éml-

de Melilla par le duo de grent.Médlua-Sldonla (1496).

^ ^ Mu,ulmâni d,

uftft Grenade contre las vio-lw* •••

lence. du cardinal Xlme-t ne..

ANNEXE AU CHAPITRE IV (suite)

gBgBssBspgg=BBS5assggBgegsaBmBBMSB3HBagaaauBS«ga^ .. ,,

DATES MAGHREB EXTRÊME MAGHREB CENTRAL IFRIKLV ESPAGNE

1501-4 A l'expiration delà trêve. Poursuite dirigée contred'Arzila, le aultan Moham- les Musulmans réfugiésmed le Portugais attaque dan. lo paya entre Ronda,Tanger «ans succès. Eu Cadix et Gibraltar ; les1503, de Mene.es échoue Chrétiens sont battus audevant El Ksar El Kéblr. combat do Rio VerdeLe Portugal évacue Vêlez (1501). Nouvel exode des(Bades). Musulman, vers le Ma-

ghreb.Mort d'Isabelle (1504).

1506* 9 Le roi Emmanuel fonde la Prise do Merselkéblr par leville de Mazagan (1506). Marquia de Comares; 11En 1507 U s'empare do marcho contre OranSafl. Le chef Yahya ben qu'Abou Abdallah Moham-Tafout allié dea Portugais med a fortifiée ; 11éprouvecombat le sultan de Fez un désastre et regagneet contraint les provinces Merselkéblr.de Marrakech et de Douk-kala è payer le tribut auPortugal. Echec de Me-noies devant Azemmour Le Cardinal Xlmene. en per-

il508).Mohammed le Por- sonne s'empare d'Oran

ugais échoue devant Ar- qu'il laisse au commande-zila. ment de P. Navarro (1509).

L'amiral Pierre Navarrooccupe le Peflon de Volezabandonné par le. Portu-gais (1508).

Portugal. <iow;. devient un centre de cor- au roi de Sicile et reçoit

saire. ; elle est enlevée commo gouverneur Guti-

par P* Navarro qulobtint lera de Moncade Le cor-

la aonmiMion d'Alger et salre turc Baba Aroudj

de DÏnvs. U en profite obtient du khalife hafcide

pour édifier le Penon Abou Abdallah Moham-

d?Arael. med l'autorisation d'éta-

Tlemcen. aprôa Tenès, se bllr an centre d'opéra-soumet aVEspagne. tlon a Tunis et en crée

un autre k Djerba.

IM1 Aroudj onlèvo Bjldjelli aux,ox*

Génois; 11 échoue k Bon-gle.

CHAPITRE V

Renaissance de l'Islam.

Renaissance de llalam. — Apparition des ehérifs. — ehérifs saa-diens (1510). — Fin dea Mérinides. — Rivalité dea ehérifs et desTurcs (1551). — Aboul Abbas El Mansour, victoire d'El Ksar ElKebir. — Conquête du Sénégal et prise de Tombouetou. —

Création du Makbzen sur le modèle des Turcs.

La décadence des royautés musulmanes, après lachute de Grenade, se poursuit en Afrique ; les Méri-nides n'ont conservé d'autorité que dans certaines vil-

les de l'intérieur ; le roi de Tlemcen est allé à Burgosfaire hommage de soumission au roi chrétien et celuide Tunis a fait de même. Les Arabes de la conquête,diminués par leurs rivalités séculaires, noyés dans

l'élément berbère, ont perdu toute puissance politi-

que ; les Arabes hilaliens qui n'ont jamais eu qu'uneinfluence dissolvante, se sont dispersés au service des

dynasties indigènes et les Berbères eux-mêmes ont dé-

pensé leurs forces dans l'exercice du pouvoir et achè-

vent de les épuiser dans les compétitions et l'anarchie

qui en est la conséquence.Le développement de la puissance chrétienne sur le

littoral africain et l'affaiblissement des dynasties mu-sulmanes amènent insensiblement un nouvel état dechoses qui se traduit par le morcellement des popu-lations indigènes en petites principautés, en groupes

17

258 HISTOIRE DU MAGHREB

autonomes et rivaux formés souvent d'éléments divers

n'ayant d'autre lien entre eux que le souci de la dé-fense contre des voisins plus puissants. Lo peuple des

campagnes que l'anarchie générale contraint de re-chercher des protecteurs, s'attacho aux marabouts,seuls personnages aptes encore à les défendro et à les

guider. Ces personnages fondent des centres politico-religieux dont quelques-uns prendront une réelle im-

portance et contribueront parfois à maintenir un or-

dre relatif et à entretenir la culture intellectuelle àun certain niveau.

Ce mouvement politico-religieux eut en effet pour

conséquence de conserver, à travers maintes vicissi-

tudes, la culture des sciences islamiques qui avait eudes foyers très actifs, tant en Espagne qu'en Afrique.Les réfugiés d'Andalousie avaient apporté avec eux le

patrimoine littéraire et scientifique amassé par leurs

ancêtres et propagé dans lo pays leurs connaissanceset leur goût pour l'étude. C'est ainsi que les grandesécoles disparues avec les dynasties qui les avaientcréées et entretenues, furent remplacées par de nom-

breuses écoles de moindre importance dans les villes

secondaires, chez les montagnards et dans les bour-

gades de l'intérieur, ju3quo dans le Sahara et le

Soudan. Tout le pays, sauf de rares exceptions, fut

unifié dans la doctrine orthodoxe de Malek, en même

temps que les pratiques des spiritualisles soujls et les

livres de leur doctrine se propageaient chez la ma-

jeure partie des populations arabo-berbères, multi-

pliant les confréries religieuses sous le patronage des

grands saints de l'islam.

Au début du xvie siècle, en un mot, l'Afrique du

nord est en proie à l'anarchie; l'autorité des gouver-nants s'affaiblit et s'émielte, occasionnant un mouve-

ment do dissociation des populations qui perdent toute

RENAISSANCE DE L'ISLAM 359

unité et toute force en se fractionnant à l'excès. C'estdans ces conditions qu'apparaissent les Turcs dans la

partie orientale de la Berbèrie et les ehérifs dans lesud du Maghreb extrême.

Le sultan hafcide Abou Abdallah régnait encore à

Tunis, mais n'avait plus aucune influence en dehorsde sa capitale; un prince de sa famillo avait érigé en

principauté indépendante lo territoire comprenantConstantino Bôno et Collo; l'intérieur du pays étaitaux Arabes dans les plaines et aux Berbères dansles montagnes, les uns et les autres obéissant à leurschefs naturels.

La ville d'Alger est devenue indépendante sousl'autorité des Arabes Taalba qui avaient à leur tête lecheïkh Salem Toumi; Ténès, administrée par Mou-

lay Abdallah des Oulad Mendil, est tributaire de l'Es-

pagne. L'émir de Tlemcen Abou Abdallah Mohammed,un des derniers rois abdelouadites qui mourra en 1516,est vassal du roi catholique.. A Fez, le sultan mérinidedes Béni Ouattas ne pouvait empêcher les progrès desChrétiens dans son royaume et avait dû céder la pro-vince de Marrakech à un tributaire des Hintata nommé

Moulay Ennasser Bou Chcntouf. Il ne lui restait plusque sa capitale, car le sud du royaume obéissait auxehérifs hassaniens et saadiens.

Les ancêtres de ces ehérifs avaient été amenés deYambo vers la fin du xiu' siècle, par des pèlerins du

Maghreb. El Hassan ben Kassem, qui se fixa à Sidjil-massa ou Tafilalt, est l'ancêtre des ehérifs hassa-niens ou filalions; un autre fixé dans la vallée del'Oued Dra, fut la souche des saadiens.

Au commencement du xvi* siècle, les ehérifs saa-diens avaient pour chef Abou Abdallah Mohammedsurnommé El Kaïm Biamrallah. Au cours d'un pèleri-nage à la Mecque, il s'était lié avec des savants et à

260 HISTOIRE DU MAGHREB

son retour, avait acquis une certaine notoriété dansle Maghreb. Les gens du Sous qui avaient à se plaindredu voisinage des Portugais, se rendirent auprès de luidans l'Oued Dra, vers l'année 1509 et l'amenèrent chez

eux avec ses deux fils Aboul Abbas Ahmed El Aredj etMohammed Cheïkh El Mabdi. U y reçut la soumis-sion des Masmouda du Haut Atlas et, en 1511, toutesles populations du Sous lui prêtèrent le serment defidélité à Taroudant. Suivi de ces partisans, il mar-

cha contre les Portugais et obtint dans plusieurs com-

bats des succès retentissants qui lui gagnèrent d'au-tres populations. En 1512, il retourna dans le Dra,mais laissa à Taroudant son fils Aboul Abbas El Aredjqui multiplia les attaques contre les Chrétiens de Safiet d'Azemmour. Les gouverneurs de ces.deux villesFernand d'Altaïde et Pedro de Souza, aidés des chefs

indigènes Yahya et Mimoune, résistèrent avec avan-

tage à ces attaques.A l'appel des Haha et Cbiadma, Abou Abdallah

Mohammed quitta une seconde fois son pays et serendit à Afoughal chez ses nouveaux partisans, avecson fils atné, laissant son second fils Mohammed ElMahdi pour le représenter dans le Sous où il pritTaroudant pour capitale, en 1515.

Quand Ferdinand le Catholique mourut en 1516, lesMusulmans d'Afrique en furent vivement impression-nés et la plupart songèrent à s'affranchir de leurs en-

gagements vis-à-vis des Chrétiens. Les habitants d'Al-

ger que la présence des Espagnols humiliaient, tandis

que les canons du Penon leur interdisaient la courseet ses profits, décidèrent le cheïkh Salem Toumi quiles commandait à envoyer une députation demander

l'appui des corsaires turcs de Djidjelli, Aroudj et KhaïrEddine. Aroudj réunit aussitôt ses navires et ses com-

pagnons et prescrivit à son allié Ahmed ben El Kadi

, RENAISSANCE DE L'ISLAM 261

cheïkh de Koukou, dans le Djurdjura, de partir avec

ses contingents. Aroudj se porta d'abord sur Cherchel,

port peuplé de fugitifs de Grenade et de Valence, où

l'un de ses anciens lieutenants nommé Kara Hassan,s'était installé pour faire la course. Aroudj le fit met-

tre à mort, laissa une garnison dans la place et par-tit pour Alger. U fit pointer sans retard ses canons

contre le Penon, mais n'eut aucun succès. Cela n'em-

pêcha pas le corsaire de traiter le cheïkh de la ville

avec le plus profond mépris et ses compagnons d'exas-

pérer les habitants par leur insolence et leurs ex-

cès. Reconnaissant leur faute, les Algériens se retour-

nèrent du côté des Chrétiens pour se débarrasser des

Turcs; mais Aroudj, instruit de ces dispositions, étran-

gla le cheïkh de ses propres mains et se fit proclamerroi d'Alger par ses corsaires eu armes. Les Algériensse concertèrent avec les Espagnols du Penon et les Ara-

bes Taalba de la plaine, pour chasser les Turcs; Aroudjarrêta les principaux personnages dans la mosquée et

les fit décapiter. Enfin une répression énergique courba

les Algériens sous l'autorité d'Aroudj qui se trouva

maître d'Alger, Cherchel, Djidjelli et Djerba.Le fils du cheikh Salem Toumi alla en Espagne

demander l'aide des Chrétiens pour venger son père ;de leur côté les cheikhs de Ténès et de Mostaganem se

firent appuyer par le gouverneur d'Oran auprès du

cardinal Ximenes pour obtenir une aide contre les

Turcs qui, d'ailleurs, mettaient la garnison du Penon

dans une situation des plus critiques. En septembre1516, une flotte de 35 navires sous lo commandementde Diego de Yera, vint débarquer 3.000 hommes à Bab-

Kl-Oued. Une violente tempête fut fatale aux Espa-gnols ; tandis qu'ils regagnaient leurs navires, Aroudjles attaqua d'un côté et les Arabes de la plaine les

prirent à revers. Plus de la moitié des navires furent

262 HISTOIRE DU MAGHREB

coulés par la tempête et 1.500 prisonniers restèrentaux mains des Musulmans. Après ce succès, Aroudjalla s'emparer de Ténès et du pays compris entre cetteville et Alger.

A Tlemcen la situation était restée très troublée

après la mort de l'émir Abou Abdallah Mohammedsurvenue en 1516 et les habitants firent appel à Aroudj.Ils reprochaient au nouvel émir Abou Hammou III sontraité avec le gouvernement de Castille, par lequel il

s'engageait, pour obtenir la protection du gouverneurd'Oran, à payer à Charles-Quint un tribut de 1.200 du-cats. Aroudj répondit à cet appel et partit avec unearmée comprenant 1.600 arquebusiers et janissaireslevantins ou andalous et des volontaires indigènes. Il

occupa, en passant, la Kalaa des Béni Rached aunord-est do Mascara et la laissa à la garde de sonfrère atné Ishak. Abou Hammou s'enfuit de Tlemcenet les habitants mirent en liberté son neveu Abou

Ziane qu'il avait emprisonné. Les Turcs firent sans

tarder sentir aux habitants de la cité leur brutalitéet leurs exigences; Abou Ziane ayant voulu faire

des observations, il fut arrêté et pendu ainsi que ses

fils. Aroudj fit saisir ensuite tous les membres de la

famille royale au nombre do 70 personnes et les fit

noyer dans le grand bassin.

Abou Hammou III réfugié à Oran, obtint du mar-

quis de Comares l'envoi do 10.000 hommes qui, sous

lo commandement de Martin de Argote, attaquèrentla Kalaa défendue par Ishak et son lieutenant Iskan-

der. Les Arabes du pays se joignirent aux Espagnolset les Turcs furent tués jusqu'au dernier. En même

temps, le marquis de Comares partait d'Oran avec ses

troupes et les auxiliaires arabes commandés par Abou

Hammou et venait assiéger Tlemcen. Les Turcs,du-rent se retirer dans le mechouar, mais les habitants

RENAISSANCE DE L'ISLAM 263

pour se venger en ouvrirent les portes aux Espagnols.Lo chef turc put s'enfuir avec quelques-uns de ses

hommes et tous les autres furent massacrés. Pour-

suivi jusque dans les montagnes des Boni Iznasson,

Aroudj et les siens périrent les armes à la main ;Abou Hammou reprit ensuite sa capitale commo vas-sal des Espagnols (1518).

Après la mort de ses deux frères, Khaïr Eddino vit

l'Afrique se retourner contre lui; le roi de Tunis le

somma de le reconnaître comme suzerain, Ahmed benEl Kadi souleva la Kabylie contre lui, les chefs de Té-nès et de Cherchel se mirent en état de rébellion et leshabitants d'Alger eux-mêmes lui manifestèrent do

l'hostilité; en même temps il apprit qu'uno expédition

espagnole était en préparation. Or à ce moment, lo sul-tan des Turcs, Solim I", avait conquis la Syrie et l'Ara-

bie, il était entré à Jérusalem en maître et avait misfin à l'empire des Mamluks d'Egypte, en s'emparantdu Caire (avril 1517). Dans ces circonstances, Khaïr

fiddine offrit la suzeraineté de sa conquête au sultanSclim qui s'empressa de l'accepter, Je nomma bey ou

pacha, avec le droit do battre monnaie et lui envoya4.000 volontaires levantins.

Lo roi d'Espagno comprenant l'importance de ces

événements, prescrivit à Hugo de Moncade, vice-roide Sicile, de réunir une flotte importante et d'aller

attaquer les corsaires turcs. Moncado débarqua sonarméo à Oran vers la fin do 1518 et se livra à "?enom-breuses courses dans l'intérieur pour approvisionnerles troupes. Mais les Espagnols, par leurs procédés,s'aliénèrent les Indigènes alliés ou non alliés et le roide Tlemcen éprouva les plus grandes difficultés à réu-nir ses contingents. A la suite de cet échec, la flotte

portant 5.000 hommes leva l'ancre et dans dans lo cou-rant de l'été 1519, vint abordor au fond de la baio

264 HISTOIRE DU MAGHREB

d'Alger ; le 18 août, l'armée occupait la position ap-pelée aujourd'hui le fort l'Empereur. Khaïr Eddine

envoya une petite troupo menacer d'incendie le campet les barques qui roliaient l'arméo chrétienne à saflotte. Les Espagnols trompés par co simulacre, aban-donnèrent les hauteurs qu'ils occupaient pour défen-dre leur camp ; Khaïr Eddine en profita pour les atta-

quer avec toutes ses forces. Les Chrétiens qui purentéchopper à la surprise allaient se rembarquer, lors-

qu'une forte tempête s'éleva et jeta vingt-six navires àla côte ; ces navires furent pillés et les soldats restésà terre massacrés.

Ahmed ben El Kadi, avait fait appel au roi de Tuniscontre les Turcs, mais avant l'arrivée de tout se-

cours, un lieutenant do Khaïr Eddino pénétra en

Kabylie et en chassa Ahmed ben El Kadi qui allase réfugier à Donc. Ayant enfin reçu les troupes tu-nisiennes, Ahmed ben El Kadi regagna son pays,appela tous los Kabyles aux armes et marcha sur

Alger. Khaïr Eddine en se portant à sa rencontre,s'avança imprudemment dans les montagnes où se dis-simulait l'armée tunisienne; il subit un désastre com-

plet et se dirigea sur Djidjelli qu'il atteignit après avoircouru les plus grands dangers (1520). Pendant co

temps, Ahmed ben El Kadi avec tous ses Kabyles, avait

ravagé la Milidja et occupé Alger, tandis que Cher-chel et Ténes avaiont également secoué le joug desTurcs. Charles-Quint ne pouvait profiter de ces cir-constances pour intervenir en Afrique, parce que dansle même temps, il était absorbé par les révoltes quiagitaient son propre pays.

A Djidjelli, Khaïr Eddino avait repris la mer ets'était allié à Abdelaziz chef de la Kalaa des Béni Ab-bas et rival de Ben El Kadi. D'autro part il s'était misen relations avec les habitants d'Alger qui avaientàse

RENAISSANCE DE L'ISLAM 265

plaindre de la rudesse des Kabyles et de leur rapacité.En 1525, Khaïr Eddine se dirigea sur Alger avec les

contingents d'Abdelaziz et battit le chef des Kabylesdans uno première rencontre. Malgré cet échec, BenEl Kadi tenta de lui barrer la route au col des BcniAîcha. U fut battu et capturé et sa tête fut apportée& Khaïr Eddine qui put rentrer en maître à Alger (1527).Un frère du chef kabyle lutta encore pendant deux ans,

puis finit par se soumettre aux Turcs.En 1526, le sultan hafcide Moulay Mohammed était

mort et son plus jeune fils Moulay El Hassane avaitété porté au pouvoir par sa mère, au détriment deses frères. A l'instigation de cette princesse, il fit pé-rir deux de ses frères, mais le troisième put s'échapperot so réfugia sous la protection turque.

Khaïr Eddine sentant lo besoin impérieux de créerà Alger un abri sûr pour sa flotte, décida de so débar-rasser d'abord dos Espagnols du Penon commandés parMartin de Vargas. Malgré leur héroïque résistance,les Espagnols furent battus et presque tous périrent.Leur chef ayant été capturé mourut sous le bâton

(mai 1529). Lo port fut immédiatement construit; il

consistait en uno sorte do môle établi sur les Ilots quifurent reliés entre eux. Cet événement ne fit qu'ajou-ter au prestige des Turcs, aussi Moulay MohammedAbou Abdallah qui .avait succédé à son frère AbouHammou III mort à Tlemcen en 1528, s'empressa-t-ilde faire hommage de vassalité à Khaïr Eddino.

Pour obtenir sa liberté, François Ier prisonnier de

Charles-Quint lui avait abandonné ses possessionsd'ilalie, mais s'était allié au sultan Soliman qui avait

déjà ravagé la Hongrie. Avec 100.000 hommes le sultana tenté sans succès le siège de Vienne et préparc une

nouvelle attaque contro cette capitale. C'est alors queCharles-Quint maître de l'Italie, se fait sacrer empe-

266 HISTOIRE DU MAGHREB

reur à Bologne et retourne en Allemagne pour re-

prendre la lutte contre les Turcs et les Luthériens

(février 1530). Tandis qu'il est occupé à conclure avecces derniers la convention d'Augsbourg, il apprendles succès de Khaïr Eddine et prescrit à l'amiral An-dré Doria de marcher contre les Algériens. L'amiralva avec 1.500 hommes, occuper Cherchel où il délivreun millier de captifs chrétiens ; mais les Turcs réfu-

giés dans la citadelle so jettent sur les soldats chré-tiens occupés à piller la ville et les oxterminent (1531).L'année suivante a lieu la deuxième tentative de So-liman contre Vienne ; l'empereur marche contre luien personne, à la tête des Catholiques et des Luthé-riens réconciliés et obligo l'armée du sultan à battreen retraite.

Après cette défaite, Soliman songea à Khaïr Eddinedont il avait apprécié les talents, et l'appela à Cons-

tantinople comme grand amiral avec le litre de capi-tan-pacha. En mai 1533, Khaïr Eddine partit pourl'Orient avec une flotte, laissant Alger à la garde de sonlieutenant le renégat sarde Hassan-Agha. Il reçut dusultan 80 galères et 8.000 soldats avec lesquels il de-

vait, avant d'enlever à l'amiral génois André Doriales points de refuge ou de ravitaillement qu'il avait en

Afrique, chasser de Tunis le dernier prince hafcide.En Juin 1534, cette flotte alla occuper Bizerte et de là,se dirigea sur Tunis où elle débarqua 6.000 hommes.L'émir Moulay El Hassane s'enfuit chez les Arabesde l'intérieur, et malgré l'héroïque défense des habi-

tants, la ville fut enlevée et saccagée par les Turcs.Khaïr Eddino proclama la déchéance de la dynastiehafcide et accorda une amnistie générale. Tunis futfortifiée du côté de la mer cl une garnison turquo fut

envoyée à Kairouan, en même temps que 900 hommes

partaient pour Constantino où l'on supposait que Mou-

, RENAISSANCE DE L'ISLAM 267

lay El Hassano s'était réfugié. Peu après, les villes dela Tunisie envoyaient leur soumission aux Turcs.

Moulay El Hassano s'était réfugié auprès de Char-

les-Quint sollicitant sa protection, et l'empereur, ren-

seigné sur les forces des Turcs, organisa une vérita-ble croisade contre Tunis. Il constitua à Barceloneune flotte de 400 voiles dont 90 galères, portant unearmée de débarquement de 30.000 hommes. Le sul-tan ne pouvant lui envoyer aucun secours, Khaïr Ed->dine prit ses mesures pour la défense, avec les seulesforces dont il disposait. Il fortifia le passage de la Gou-lette en y établissant une muraille garnie de canons,en avant de laquelle était creusé un largo fossé etdouze des meilleures galères furent laissées au mouil-

lage de la Goulette, les autres restant abritées dans lecanal du lac. Les troupes de Khaïr Eddine se compo-saient de 5.000 Turcs tant levantins que renégats etde 2.000 Tunisiens; il avait comme lieutenants lo juifSinane Raïs, Ali dit Caccia Diavolo et Hassan Aghad'Alger. Enfin les habitants avaient été préparés à larésistance contre les infidèles par leurs prédicateurs.Une colonie de Mozarabes ou chrétiens islamisés habi-taient un des faubourgs do la ville et dans les prisonsétaient 10.000 captifs chrétiens.

Réunie lo 15 juin 1535 dans la baie de Cagliari, laflotte chrétienne aborda lo lendemain à Carthagect l'at-

taque des défenses do la Goulctto fut entreprise aussi-tôt. Moulay El Hassano ne put amener que 150 do ses

partisans et les Turcs, après quelques sorties heureu-sesde jour et de nuit, duront rester à l'abri do leurs ou-

vrages. Mais l'artillorie espagnole obligea Khaïr Ed-dine à évacuer la Goulette et à se replier sur la ville,mouvement qui lui coûta des pertes élevées. Ce succèsdonnait aux Espagnols 87 vaisseaux turcs portant300 canons, sans compter 140 canons trouvés dans la

268 HISTOIRE DU MAGHREB

redoute, et leur permettait de marcher sur Tunis. LesTurcs les attendaient à six kilomètres de la ville àKherbet El Kelekh, en un point où les Espagnols purentse déployer facilement et attaquer dans les meilleuresconditions possibles. Pendant ce temps, les esclaveschrétiens et les Mozarabes s'emparaient de la casbaet tournaient contre les Turcs leurs propres canons,tandis que les Arabes venus de l'intérieur, se dispo-saient à les attaquer. Dans ces conditions, Khaïr Ed-dine dut décamper la nuit avec ses soldats, laissantdans la casba sa famille et ses richesses. Après avoirété accueilli par un chef du djebel Ressas, il s'éloignavers l'Ouest.

Le lendemain, les habitants de Tunis envoyèrentune députation accompagnée do captifs chrétiensremettre les clefs de la ville à l'empereur. Charles-

Quint fit son entrée dans la ville le 21 juillet et pen-dant trois jours ses soldats se livrèrent à tous les ex-cès ; des gens furent massacrés dans les mosquées oùils s'étaient réfugiés et de nombreux habitants, pour-suivis par les vainqueurs jusqu'à Zaghouan, furent cap-turés par les Arabes qui, faute de rançons assez fortes,les livrèrent aux Chrétiens. Moulay El Hassane replacésur le trône comme vassal de l'empereur, s'engageaà rembourser les frais de la guerre, à payer une rede-vance de 12.000 ducats d'or, à abandonner le com-merce du corail, à mettre les captifs chrétiens en li-

berté, à ne prêter aucune aido aux corsaires, à ne pasrecevoir les Musulmans de Valence et Grenade nou-vellement convertis et demeurés en Espagne, à recon-naître les conquêtes des Espagnols en Afrique et à leurcéder Bône, Mehdia, la Goulette et la plage de Car-

tilage avec le droit pour leurs flottes d'y séjourner etde s'y ravitailler. Charles-Quint s'embarqua ensuite

pour la Sicile après avoir laissé h Moulay El Hassane

RENAISSANCE DE L'ISLAM 269t

un corps de 200 hommes et don Bernardino Mendoza

pour commander le fort de la Goulette.

Quant à Khaïr Eddine, il envoya Hassan Agha à Cons-

tantino avec 1.200 Turcs et alla retrouver ses navires

à Bône d'où il gagna Alger. Peu après, lo marquis de

Mondejar réussissait à reprendre Bône qu'il laissait au

commandement de don Alvar Gomez de Bazan. Cet of-

ficier, dans la suite, fut constamment harcelé par lesArabes de l'intérieur et les Turcs de Constantino. Dès

qu'il eut reconstitué sa flotte, Khaïr Eddine se pré-senta devant Port-Mahon avec les couleurs chrétien-

nes ; les habitants trompés par ce stratagème l'accueil-

lirent avec enthousiasme, mais les Turcs mirent la

ville au pillage et rentrèrent à Alger avec 6.000 cap-tifs et un riche butin. C'est alors que le sultan rappeladéfinitivement à Constantinople le capitan-pacha qu'ilvoulait opposer à André Doria et aux Vénitiens. Has-san Agha lui succédait à Alger (1535).

Moulay Mohammed Abou Abdallah surnommé AbouSerhane El Messaoudi, avait succédé en 1528 à AbouHammou III sur le trône de Tlemcen. Mohammed lefils du nouvel émir, opposé à son père, était secrète-

ment protégé par les Espagnols, tandis qu'un autre

prince zianile, Abderrahmane ben Redouane, était à

Oran l'allié des Chrétiens. En Tunisie les populationsétaient très divisées ; les Turcs avaient des partisansdans la capitale même et plusieurs villes faisaient de

l'opposition à l'émir hafcide. Moulay El Hassane im-

puissant à rétablir l'ordre, s'adressa à l'empereur, de-

mandant, faute d'un envoi de troupes, à être trans-

porté en Espagne; Mendoza appuyait cette requêteen réclamant des navires et 1.500 hommes. L'année

suivante, en 1537, l'empereur envoya des vaisseauxcontre Sousse,' mais cette expédition que Moulay ElHassane soutenait par terre, se termina par un échec.

270 HISTOIRE DU MAGHREB

En 1539, A . Doria réussit à soumettre les villes d'Ik-

libïa, de Soussc, Monastir cl Sfax ; Moulay El Hassane

marcha ensuite contre Kairouan avec les Chrélions do

Monastir. Les habitants vinrent surprendre son campla nuit et ses contingents arabes ayant fait cause com-

mune avec eux, il abandonna ses bagages et ne dut la

vie qu'à son énergie et à celle des soldats chrétiens.Cet échec rejeta dans la révolte les villes de Soussc,

Monastir, Sfax et Iklibïa qui acceptèrent la protectiondu corsaire turc Dragut Pacha renégat grec.

En 1511, la plupart des ports du littoral algérien ettunisien sont tributaires do l'empire de Charles-Quint;le roi de Tunis et celui de Tlemcen sont ses vassaux.Mais avec do tels avantages, il manque une solido or-

ganisation des possessions d'Afrique qui sont sans liensentre elles ; leurs occupants abandonnés à lours pro-pres forces, sont tenus do se procurer des ressourcessur place et de lutter contre les habitants du pays in-lér'sur rebelles à toute autorité. C'est ainsi qu'en1522 les Espagnols perdaient le Penon de Yclez dontla garnison surprise par les. Indigènes avait été mas-

sacrée, tandis qu'en 1534 les soldats chrétiens du portde Ghessassa le livraient aux Riffains et so faisaientmusulmans. A cotte époque en effet, l'empereur est tou-

jours en lutte avec lo roi do France allié du sultan So-liman et fait face aux révoltes qui éclatent dans sonimmense empiro; il est occupé d'autre part à réduireles protestants d'Allemagno et enfin l'organisationdo ses états du Nouveau-Monde réclame tous sessoins. U en résultera, dans les années qui vont sui-

vre, un déclin marqué de la puissance espagnole en

Afrique.Ce n'est qu'au mois de septembre 15H, quo Charles-

Quint se rendit aux appels de ses généraux d'Afriqueet décida l'expédition d'Alger projetée depuis cinq ans

RENAISSANCE DE L'ISLAM 271

et qu'il voulait conduire en personne Or les Turcs

d'Alger avaient mis lo temps à profit ot pris leurs me-sures pour organiser la résistance. Le corps expédi-tionnaire réuni à Mahon, se composait de 24.000hommes plus 12.000 marins et 2.000 chevaux avec un

important matériel. Parmi les grands chefs qui com-

mandaient, figuraient Pernand Cortcz le conquérantdu Mexique et les meilleurs officiors do l'ordro des che-valiers do Malte qui avaient amoné 500 hommes. Le23 octobre, l'armée débarqua au fond du golfe et

campa sur le rivage, d'où l'empereur envoya une som-mation à Hassan Agha, le menaçant do passer l'hiveren Afrique, si besoin était. Hassan y répondit avechauteur cl cependant il n'avait que 1.500 janissaires,5 ou 6.000 musulmans andalous récemment amenés

d'Espagne et les habitants de la ville. L'empereur semit en marche avec l'armée lo 24 et, malgré les vi-ves attaques des Arabes sur son flanc gauche, alla oc-

cuper le mamelon appelé KoudialEssaboun où se trouveactuellement le fort l'Emporcur. Il y installa son quar-tier général, le resto de ses troupes étant échelonné surles pentes, jusqu'au rivage, où l'arrièro-garde formaitl'extrême droite.

Le soir même, une violente tempête jeta les navi-res à la côte et inonda les soldats surpris sans abriet à jeun, les vivres étant restés à bord. Au point du

jour, Hassan Agha fit une sorlio avec ses janissaireset rejeta les Italiens en désordre sur le centre ; leschevaliers do Malte, par leur attitude, rétablirent

l'ordre; les Italiens se reformèrent et firent plier les

janissaires, les obligeant à regagner la ville. Mais la

tempête redoublant de violence, A. Doria alla se met-tre à l'abri derrière le cap Matifou et le 25, l'empe-reur se décida à le rejoindre, après avoir fait abattre

(es chovaux pour nourrir les soldats dénués de vivres.

272 HISTOIRE DU MAGHREB

Cette marche fut une véritable retraite; l'armée as-saillie par des nuées d'indigènes venus do tous côtés,arriva le 29 à Matifou épuisée et démoralisée. Leschefs se réuniront en conseil de guerre et décidèrent,sauf Fcrnand Cortez et le comte d'Alcaudele, de re-noncer à l'expédition. L'embarquement des troupesfut ordonné et commença le premier novembre, lesnavires étant mis en route aussitôt chargés. Deux d'en-tre eux ayant été jetés à la côte, les hommes échappésau naufrage furent massacrés par les indigènes. Los

opérations furent enfin terminées le 3 et l'empereurpartit à son tour; mais obligé de fuir la tempête, il se

réfugia à Bougie avant de regagner Carlhagène oùl'on croyait qu'il avait péri.

Les pertes de Charles-Quint devant Alger étaient

considérables; elles se chiffraient par environ 12.000hommes noyés, massacrés ou faits prisonniers, par200 pièces de canon et un important matériel, plusun grand nombre de navires jetés à la côte. Co désas-tre eut un grand retentissement en Europo et donnalieu à des réjouissances publiques en Afrique où des

poëmes d'actions do grâces furent composés par la po-

pulation juive elle-même, heureuse d'échapper au jougdes Espagnols. Hassan Agha adressa un compte rendudétaillé do l'expédition au sultan qui le combla de pré-sents et lui conféra le titre de pacha. Hassan alla en-

suite attaquer, dans son pays même, le seigneur de

Koukou, Ahmed ben El Kadi qui s'était montré favo-rable à Charles-Quint; il le contraignit au tribut et

passa ensuite dans le Hodnaoù il rétablit l'ordre, ainsi

qu'à Biskra.Dans le même temps, Moulay El Hassano alla en

Italie demander des secours à l'empereur cl recruta

200 aventuriers qu'il amena à Tunis pour combat-tre son fils Ahmed Soltano qui avait profilé de son

RENAISSANCE DE L'ISLAM 278

absence pour usurper le pouvoir. Ahmed Soltano sou-tenu par Dragut Pacha lo mattre de Mehdia, battit son

père, le captura et lui fit crever les yeux. Il réussit às'attacher les mercenaires espagnols ramenés d'Italieet leur chef Juan devint le véritable maître de Tunisoù il fit régner une sanguinaire tyrannie. AhmedSoltano constitua un corps de 3.000 cavaliers destinéà combattre les Arabes qu'il traita avec la plus granderigueur, afin de les tenir en respect.

Le roi de Tlemcon Moulay Mohammed, s'appuyaittantôt sur les Espagnols, tantôt sur les Turcs. Aprèsl'échec do Charles-Quint dovant Alger, il tenta do se

rapprocher de Hassan Pacha qui, à son retour de Ka-

bylie, organisait contre Tlemcen une forte expéditioncomposée do mousquetaires turcs, de cavaliers etde fantassins arabes et kabyles, avec dix canons. Quandcette armée arriva à Tlemcen, les deux fils du roiétaient en révolte contre leur pèro; l'un d'eux, Abou

Abdallah, s'était rendu mattre de la ville et en ou-vrit les portes à Hassan Pacha; mais ce fut l'autre,Abou Ziano, l'allié des Turcs, que Hassan mit sur lotrône. U lui laissa 700 Turcs et au retour, s'arrêta à

Mostaganem où il plaça un de ses lieutenants (1542).Les Espagnols d'Oran, pour venger cet affront, en-

voyèrent à Tlemcen un corps de 100 soldats réguliersavec 400 cavaliers arabes sous le commandement deMartinci de Agulo. Cette troupe fut enveloppée parla cavalerie que commandait Abou Ziane en personneet exterminée avec son chef, au lieu dit Chabet ElLoham (Janvier 1513). Le comte d'Atcaudete demandaaussitôt des renforts et partit à son tour pour Tlem-

cen avec 1100 fantassins, 500 cavaliers cl des contin-

gents arabes. Au passage de Tisser, celte armée ren-contra celle d'Abou Ziane et rcmpcrla une victoire

complète. Poursuivant sa marche, l'armée espagnole18

274 HISTOIRE DU MAGHREB

battit une seconde fois Abou Ziane sous les murs de

Tlemcen, le refoula avec ses 400 Turcs dans la plained'Angade et replaça Abou Abdallah sur le trône. A

son retour, Alcaudete marcha sur Mostaganem, mais

cette ville était dans un tel état de défense, qu'il dutrenoncer à l'attaquer. Abou Ziane, cependant, étaitrevenu avec des partisans et Abou Abdallah l'avait

battu et pourchassé assez loin. Au retour il trouva

que les habitants avaient rappolé Abou Ziane et ferméles portes de la villo. Capturé par les partisans de son

- frère, Abou Abdallah eut la tête tranchée.A Alger, Hassan Pacha avait été remplacé on 1513

par un officier turc nommé El Hadj Bachir. Khaïr Ed-dine qui avait remporté de grands succès sur les cô-tes de France et d'Italie avoc les flottes combinées

des Français et do Soliman, obtint du sultan la no-

mination de son fils Hassan Pacha au gouvernementd'Alger (juin 1514).

Dans les premiers jours do l'année 1547, Alcaudete

rontré d'Espagne avec des renforts, marcha sur

Tlemcen; à Aïn Temouchent, il dut faire face à

Hassan Pacha qui arrivait avec de nombreuses trou-

pes ot des auxiliaires. Les deux armées allaient envenir aux mains lorsque Hassan apprit la mort de

son pèro et décida de rentrer à Alger. Les Espa-gnols ta poursuivirent, puis allèrent canonaer Mos-

taganem sans succès. Us durent battre en retraite,harcelés par dos nuées d'Arabes et ne regagnèrentOran qu'au prix dos plus grandes difficultés (septem-bre 1517). En arrivant à Alger, Hassan reçut la con-firmation de la mort de son père.

Dans le Maghreb extrêmo, les Portugais tenaient

toujours Ceuta et Tanger et divers ports de l'Atlanti-

que, mais comme la puissance métropolitaine décli-

nait, les possessions africaines se trouvaient délais-

RENAISSANCE DE L'ISLAM 275

séos et sans moyens pour assurer la protection de

leurs tributaires. En même temps, les ehérifs saadiens

s'étaient acquis une certaine notoriété en combattant

avec succès les Chrétiens établis sur le littoral du

Sous. Us avaient, de la sorto, réussi à se constituer,dans le Dra et lo Sous, un royaume indépendant dos

Bcni Merino. Lo fondateur do la dynastie, Abou Abdallah

dit El Kaïm Biamrallah était mort à Afoughal on 1517

laissant deux fils Aboul Abbas Ahmed El Aredj qui lui

succéda ot son frèro cadet Abou Abdallah Mohammed

Choïkh El Mahdi qui conserva le commandement du

Sous méridional. Tous deux se consacrèrent à la

guerre contro les Portugais; Fernandoz d'Altaïdo fut

tué ot le capitaine Lope Barriga fait prisonnier, tan-

dis que leur allié Yahya bon Tafout était assassiné.Ces succès valurent aux ehérifs la soumission des Ilin-

tata qui livrèrent la ville do Marrakech à Ahmed El

Aredj (1520). Les deux frères, do lour côté, auraientfait leur soumission à Mohammed lo Portugais sultan

de Fez, mais, dans la suite se seraient dispensés de lui

payer lo tribut.

Résolu dès lors à châtier l'usurpateur, lo sultan mé-rinido marcha contre lui à la tête d'une nombreusearméo. Ahmed El Aredj se renferma dans Marrakech

quo le sultan investit pendant plusieurs mois. L'ar-rivée de renforts amenés par Mohammed Cheïkh El

Mahdi et la nouvelle d'une révolto fomontéo à Fez

par ses parents, obligèrent Mohammed le Portugais à

regagner sa capitale. Il fut poursuivi par les deux

ehérifs qui firent au retour uno expédition heureuse

contre les Portugais doSafi. En 1528, le sultan marchade nouveau contre Ahmed El Aredj qui avait soumisle pays jusqu'au Tadla ; une rencontre sans résultateut lieu à Enmaï et fut suivie d'uno trêve.

Le sultan Mohammed lo Portugais mourut en 1526

376 HISTOIRE DU MAGHREB

et fut remplacé par son fils Aboul Abbas Ahmed; ce

prince marcha à son tour contre les ehérifs mais fut

battu à Bou Agba sur un affluent do l'Oued El Abid.

C'est alors quo les savants et les légistes intervinrent

pour fairo cesser ces luttes inutiles et sans résultatset uno paix fut conclue par laquelle le chérif AhmedEl Aredj était reconnu souverain de toute la régionsud, jusqu'au Tadla, lo sultan conservant son royaumedepuis cette dernière provinco jusqu'aux frontières du

Maghreb central.Dans lo Sous, lo chérif Mohammed Cheïkh El Mahdi

avait embelli sa capitalo, Taroudant, d'importantesconstructions ot favorisé la plantation de la canneà sucre dont la culture s'était répandue dans toute la

province. Un port lui étant nécessaire pour lo com-

merce du sucro, il alla faire lo siègo de Santa-Cruz du

cap d'Aguer qu'il onleva aux Portugais et où, avec

l'aide d'esclaves chrétiens, il installa des raffineriesde sucre (1511). U y trouva quantité d'armes et demunitions et épousa la fillo du gouvornour Guttierozde Monroy, fait prisonnior avec sa famille. En 1539 ilavait assiégé Sa fi sans succès pondant six mois; mais

don Juan do Portugal ayant fait évacuor cetto place

trop difficilo à défondro, il y était revenu ot en avait

pris possession.C'est alors qu'Ahmed El Aredj qui avait rompu avoc

son frère depuis doux ans vint l'attaquor. MohammedCheïkh El Mahdi lo battit ot l'ayant fait prisonnier,

l'envoya à Taroudant. Peu après ils signaient un traitéaux termes duquel Mohammed Cheïkh El Mahdi con-serverait les provinces de Taroudant, du Dra ot lo paysdos Zenaga à l'ouest, tandis qu'Ahmed El Aredj au-rait Marrakoch, le Tafilalt, lt Tadla et les Hoskoura.U était stipulé en outre quo l'héritier présomptif se-rait Mohammed El Harrane fils atné de Mohammed

RENAISSANCE DU MAGHREB 877

Cheïkh El Mahdi et après lui Moulay Zeidano (ils ained'Ahmed El Aredj, Celui-ci entra do nouveau on lutteavec son frèro on 1512 et tint longtemps la campa-gne, mais il fut encore vaincu et dut proudro lafuite. Moulay Abdolkador fils do Mohammed CheïkhEl Mahdi, alla avec4.0O0 hommes s'emparer do Mar-rakech et du palais de son oncle et Mohammed CheïkhEl Mahdi y fit aussitôt uno entréo solennelle Aprèscet échec, Ahmed El Aredj envoya sans succès sos deuxfils solliciter l'appui du sultan mérinido et, en 1514,il consentit à so retirer au Tafilalt.

Dès qu'il fut seul mattre du pouvoir, Mohammed

Cheikh El Mahdi prit ses dispositions pour combattreles Mérinides. Les deux armées so rencontrèrent à Pi-chtala non loin do l'Oued El Abid où le sultan AboulAbbas Ahmed fut blessé ot fait prisonnier (1515). Mo-

hammed Cheïkh El Mahdi exigea la cession de Meknes

contre la liberté du sultan mérinido, mais l'oncle do

celui-ci, Ali Abou Hassoun s'était emparé du pouvoir et

défendit la ville. Mohammed Cheïkh El Mahdi rentraalors à Marrakocli avec son prisonnier (1517) Deux

ans après il envoya son fils Mohammed El Hnrrane,avoc uno arméo importante soutenue par les Arabes

d'Azghar, inquiéter les abords do Foz; Moknès fut li-

vréo à Mohammed Cheïkh El Mahdi qui mit son pri-sonnier en liberté et signa avec lui une trêvo do cinqans. Ayant appris un mois après que lo prince méri-

nido se préparait à l'attaquer avec l'appui des Chré-

tiens, Mohammed Cheïkh El Mahdi vint à la têto do

30.000 hommes mettre le siège devant Fez quo défen-

dait Ali Abou Hassoun. La cité résista vigoureuse-ment, mais après plusieurs combats, lo chérif resserralo blocus et la famine se fit sentir assez durement

pour que les habitants fissent des offres d'accommo-dement. Les assiégeants repoussèrent ces offres, et

278 HISTOIRE PU MAGHREB

l'hivor qui survint fut tellement rigoureux quo Mo-

hammed Cheïkh El Mahdi songea à la nécessité dolover lo siège. U so ravisa cepondant et fit construiredo véritables maisons pour abriter son armée, ce quevoyant les habitants désespérèrent du salut. Ali Abou

Hassoun, no pouvant contraindro son neveu AboulAbbas Ahmed à tenter uno sortie, gagna furtivement

Bados où il s'embarqua pour l'Espagne. Après son dé-

part, une députation alla apporter au chérif la sou-mission de la ville, tandis quo Aboul Abbas Ahmed ve-

nait à son camp imploror sa grâco. Lo 15 Février

1550, le chérif Mohammed Choïkh El Mahdi fit son en-

trée à Fez.

Quant aux Espagnols, ils avaient perdu Volez de la

Gomera et on 1531 les soldats chrétiens du port do

Ghossassa l'avaient livré aux Riflains et s'étaient faitsmusulmans.

Les habitants de Tlemcon ayant à so plaindre au-

tant des Turcs que dos Espagnols, (iront appel au ché-rif de Fez dont ils venaient d'apprendre les succès et

qui leur répondit favorablement. Mais le pacha d'Al-

ger tenta de l'en détourner en l'invitant à roarchoravec lui contre les Espagnols d'Oran. Dans ce but, il

donna au renégat Hassan Corso le commandement

d'une armée do 5.000 mousquetaires et 1.000 spahis

plus 8.000 Kabyles amonés par Abdelaziz réconciliéavec les Turcs ot l'envoya sur Mostaganem. Pendantco temps, Mohammed Choïkh El Mahdi mandait ses fils

Mohammed El Harrano gouverneur de Taroudant et

Abdolkador gouverneur do Marrakech qui lui ame-

naient 21.000 cavaliers auxquols il adjoignit 10.000fantassins parmi lesquels 5.000 renégats armés do

mousquets. Mohammed El Harrano pénétra en juin1551 dans Tlemcen quo l'émir Abou Ziane quitta fur-

tivement pour se réfugier à Oran. Lo fils du chérif

RENAISSANCE DE L'ISLAM 379

envoya ensuite ses troupes soumettre les tribus des

plaines de l'Oranio, non tributaires des Espagnols, et

rentra à Fez où il mourut do maladie. Or un groupe deBéni Amor poursuivis par les Marocains, étaient venus

au camp dos Turcs demander leur assistance; Hassan

Corso s'avança dans la vallée du Chélif où opérait le

général chérifien, lo poursuivit, lo battit et lo tua.Lo commandant do Tlemcen demanda du secours à

Foz et lo chérif lui envoya ses trois fils Moulay Ab-

dolkador de Marrakech, Moulay Abdallah et MoulayAbderrahmane avoc 20.000 lanciers. Moulay Abdol-kador lança ses troupes contro les Turcs, mais ceux-ci,armés do mousquets les décimèrent et les mirent on

dérouto ; tandis qu'il essayait do les rallier, MoulayAbdolkador fut tué et les Algériens lui tranchèrent la

této. Lo lendemain Moulay Abdallah ayant commandéla retraite, fut poursuivi jusqu'à la Molouïa. Hassan

Corso rovonu à Tlemcen y laissa lo caïd Seffah avec 500

janissaires et rentra à Alger omportant la têto duchérif.

En 1551, don Juando Yoga vice-roideSicilefutchargédo s'emparer de Mohdia d'où lo corsaire Dragut Pacha

dirigeait des courses sur les navires espagnols et al-lait infester les côtes d'Italie et des Iles. Dragut se

trouvant à Tripoli, no put rentrer assez vite pour dé-fendro la placo que de Ycga enleva do vive forco ot

dont il réduisit les habitants en esclavage. Il y laissason fils don Alvar avec 1.500 hommes. Cet échecmotiva le rappel en Orient do Hassan fils de Khaïr Ed-dino. Peu de temps auparavant, Sinanc Pacha aveclo concours de Dragut et d'un autro corsairo nomméMourad Agha, avait enlevé Tripoli aux Chrétiens; unotentative do repriso de celte place par Doria n'eut au-cun succès.

En avril 1552, l'Egyptien Salah Raïs fut onvoyé

380 HISTOIRE DU MAGHREB

comme beylerbeg à Alger. U alla immédiatement sou-

mottro les Ben Djeltab sultans de Touggourt et les ha-

bitants d'Ouargla qu'il contraignit au tribut et rap-

porta do cette campagne un énorme butin dont lo

partage occasionna uno rupturo avec Abdelaziz lo roi

dos Boni Abbas. Deux expéditions dirigées contre

lui, dans les montagnes kabylos, furent désastreuses

pour les Turcs.

Salah Raïs fit voilo sur Majorque en juin 1553, tan-

dis que Dragut, devenu pacha do Tripoli, devait avec

des vaisseaux fournis par lo roi do France, bloquer la

flotte du duc d'Albe pour l'empêcher d'intervenir.Cette expédition n'ayant donné aucun résultat, Salah

Raïs alla sur les côtes d'Espagne poursuivre uno flotte

portugaise qui ramonait en Maghreb lo mérinido Ali

Abou Hassouu. Co princo était allé en Allemagne où il

avait, sans succès, sollicité l'appui do Charles-Quint,mais il avait obtenu 300 soldats do don Juan et putdécider le Beylerbeg à faire une expédition contro Mo-

hammed Cheikh El Mahdi do Fez. L'année précédonto,le chérif avait fait mettre à mort tous les membres

de la famille mérinido qu'il accusait d'avoir fomentéuno révolto des Berbères do l'Atlas et il était occupéà réduiro cotto révolto, lorsqu'il apprit la prochaineattaque des Turcs. Salah Raïs avait réuni une armée

composée do 600 mousquotaires, 1.000 spahis plus un

contingent do 4.000 cavaliors fournis par Ahmed ben

El Kadi do Koukou qui s'était réconcilié avec les Turcsot 80 captifs chrétiens chargés du service de l'artil-

lerio. U so mit on marche à la tête do cette arméo en

septembre 1553, emmenant avec lui lo mérinide Ali

Abou Hassoun, pondant qu'uno flotte do 22 navires

parlait pour le port marocain de Ghessassa. Do son

côté, lo chérif apprenant quo les Turcs s'étaient arrê-tés à Tlemcen, vint établir son quartier général à

RENAISSANCE DE L'ISLAM 281<

Taza avec 30.000 cavaliors, 10.000 fantassins et 20

canons.Salah Raïs passa la frontièro, arriva lo 5 décembro

en vuo du camp marocain près do Taxa et décida do

l'attaquer de nuit. Los 1.500 hommes chargés do cette

opération s'on acquittèrent parfaitement ; la colonne

d'attaque achova la dérouto dos Arabes qu'eflrayaiontlos détonations do l'artillerie et lo chérif alla se re-tiror sur une hauteur en arrièro do Taza, Dès lo Ion-

domain il se mit en retraito en so faisant couvrir parsa cavalerio et rentra le 16 décombro à Fez. Alt

Abou Hassoun avait amené aux Turcs un renfort de

600 hommes do Yolez ; Salah Raïs so porta avec toutesses forces sur l'Oued Sobou à 6 kilomètres de Fez oùil arriva le 3 janvier 1551. Après plusiours opéra-tions houreuses des Turcs, Mohammed Choïkh El

Mahdi quitta do nuit sa capitale, se retirant sur Mar-

rakech et au point du jour Salah Raïs faisait sou en-

trée à Fez avec Ali Abou Hassoun. Mait Turcs ot

renégats pillèrent la ville ot s'y livreront à tant d'ex-

cès, quo Ali Abou Hassoun prit ses mesures pour

payer aux Turcs l'indemnité promiso et so débarras-

ser do ces hôtes qui so rendaiont odieux par lour in-

solonco et leurs abus. Salah Raïs onvoya uno troupooccuper Yolez et, en mai 1554, quand il reçut l'indem-

nité, il partit emportant un gros butin et les richessos

trouvées dans lo palais du chérif. U rontra à Alger aprèsavoir stationné à Tlemcon, à Mostaganom ot à Ténès.

Ali Abou Hassoun s'ompressa, dès lors, do réunirses partisans ot les membres do sa famillo et do s'ar-

mer pour la lutte avec lo chérif. Mohammed Cheïkh El

Mahdi qui assiégeait Taillait où était toujours interné

Ahmed El Aredj, envoya son fils Moulay Abdallah

contro Ali Abou Hassoun. Celui-ci réussit à surprendrele jouno chérif dans son camp et à motlro ses trou-

283 HISTOIRE DU MAGHREB

pes en pleine déroute.. Pendant ce temps, MohammodCheïkh El Mahdi s'était emparé de Tafilalt et avait

envoyé sous escorte son frèro Ahmed El Aredj à Mar-rakech. U rejoignit ensuite son fils Moulay Abdallahet le 1" août, son arméo so rencontra avec colled'Ali Abou Hassoun. Le prince mérinido fut tué aucours du combat et ses fils se réfugièrent à Meknes,

puis allèront à Larache s'embarquer pour l'Espagno ;ils furent assaillis en mer par un naviro chrétien et

perdirent la vie en se défendant. Us étaiont les der-niets représentants de la dynastie mérinido. Lo 25août 1554, Mohammed Cheïkh El Mahdi fit son en-

trée dans la ville de Fez, mais il lui donna son fils

Moulay Abdallah comme gouverneur et éleva au rangde capitale Marrakech où il se rendit pour soumettreles Berbères do l'Atlas toujours en état do révolte.

Les possessions espagnoles d'Afriquo étaient alors

de plus en plus abandonnées de la métropole, car lo

grand empereur maludo et aigri préparait son abdica-

tion et son gouvernement se désintéressait des petits

ports de la côte africaine. Cet état de choses favorisait

les desseins de Salah Raïs qui, on rentrant à Algor,décida une expédition contre Bougie ot réunit uno

forto armée avec laquelle, en juin 1555, il s'avançavers l'Est par la vallée de l'Ouod Sahel. Grossie des

contingents kabylos d'Ahmed ben El Kadi, l'armée de

Salah Raïs s'approcha do Bougie, taudis quo la flotte

pénétrait dans la rivière et débarquait le matériel

d'artillerie sur les berges. L'attaque, commoncée lo15 septembre, rencontra uno résistance énergique quine fut brisée qu'après quatorze jours d'efforts. La gar-nison capitula le 28 septembre 1555 et Salah rentra à

Alger après avoir laissé le commandement de la placeà Ali Sardou avec 400 hommes.

Lo fils do Salah Raïs chargé do porter les trophées

RENAISSANCE DE L'ISLAM 283

de Bougie à Constantinople, avait mission d'obtenirdos renforts pour oxpulsor d'Oran les Espagnols, Ilramona 40 galènes et 6.000 hommes, apportant l'or-dro du sultan do prendre Oran, puis d'aller au Maroc

punir le chérif qui s'était accordé avec le gouverneur

espagnol pour coopérer avoc lui à une attaque contre

Alger et en chasser les Turcs. Salah Raïs avait réuni

4.000 Turcs et 30 galèros, lorsqu'il mourut de la poste,âgé de 70 ans (1556). Lo khalifa Hassan Corso partitsans attendre les ordres du sultan, alla rotrouver la

flotte à Mostaganom, puis marcha sur Oran, tandis quoles navires allaiont débarquor l'artillerie à Aïn El

Turk à l'ouest d'Oran. Cette artillerie descendit les

pentes du Santon, en avant do Ras el Aïn et deux bat-

teries furont installées au sud et à l'ouest de la place.En liaison avec ces deux batteries, l'armée, arrivée

par terre, commença par s'emparer du fort des Saints

qui domine la ville. A ce moment, le renégat EuldjAli apporta l'ordro do renvoyer les galères en Orient

pour être employées contro Doria. Uassan Corso dutbattre en retraite, harcolé par les Espagnols qui lui

enlevèrent uno partie do son artillerie.

Le turc Mohammed Tekelerli nommé beylarbeg, ar-riva en septembre 1556 avec huit galères, mais les

jannissairos de Hassan Corso jurèrent do ne pas lo re-

cevoir. Quand il so présenta dovant Bône, Tekelerli

fut reçu à coups do canon par les Turcs et trouva lemême accueil à Bougie ot à Malifou. Les raïs do

la marine, jaloux des janissaires, l'introduisirent do

nuit dans la ville où il fit périr dans les supplicesHassan Corso et Ali Sardou commandant do Bougie.Peu de temps après, en avril 1557, lo boylarbog étantdans la banlieue d'Alger, fut surpris dans son camppar des janissaires sous la conduite du caïd Youssef

renégat calabrais commandant de Tlemcon, qui vou-

281 HISTOIRE DU MAGHREB

lait venger son chef Hassan Corso. Poursuivi jusqu'àAlger, Tekelerli fut massacré ainsi que ses serviteurs,

presque tous chrétiens convertis. Youssef étant mortsur ces entrefaites, les révoltés donnèrent l'autorité

au caïd Yahya. En apprenant ces graves nouvelles»le sultan jugea quo seul Hassan lo fils de Khaïr Ed-

dine était capable do ramener l'ordro à Alger et il l'y

envoya avec vingt navires.

Dans lo courant do juin 1557, Mohammed Cheikh

El Mahdi décida d'oxécutor son projot d'atlaquo con-

tre Tlemcen avec lo concours des Espagnols d'Oran.Mais les contingents espagnols sur lesquols on comp-tait ne vinrent pas et l'armée du chérif commandée

par lo caïd Mausour, no put s'omparer du mechouar

où lecaïd Seffah s'était retranché avec sos 400 Turcs.

L'armée chérifieune so retira, laissant à Tlemcen

Mansour et quelquos troupes.C'est alors qifo Hassan Pacha reçut do la Porto l'or-

dre* do so débarrasser du chérif à qui l'on reprochaitson aliianco avec los Chrétiens. U confia cotte mission

à un de ses officiers nommé Salah Kahia; à la tôle d'un

groupe de cavaliers turcs, cet officier so rendit auprèsdo Mohammed Choikh El Mahdi, en se donnant comme

déserteur d'Alger et capta sa confiance. Au cours d'uuo

campagne contre les Berbères do l'Atlas, Salah Kahia

réussit à tuor lo chérif d'un coup do lance et puts'enfuir avec ses Turcs vers le cap d'Aguer où il comp-tait trouver des navires pour regagner Alger. N'eu

ayant pas trouvé, il marcha sur Taroudant quo les

soldats chérifiens lui livrèrent. Lo prince Moulay Ab-

delmoumen, en apprenant la mort do son pôro, quittaMarrakech et atteignit les Turcs do Salah qui avaient

quitté Taroudant ot se dirigeaient sur lo Tafilalt. Il

les attaqua, les battit malgré leur résistance et lesextermina jusqu'au dernier. A son retour à Marrakoch,

RENAISSANCE DE L'ISLAM 285

il trouva son frère Abou Mohammed Abdallah venu deFez pour prendro la succession do son père. Le nou-veau sultan qui avait pris lo surnom do El Ghaleb

Billah, nomma Moulay Abdolmoumen gouvornour deFoz et partagea les autres commandements ontre sesfrères et ses neveux.

Mohammod Cheikh El Mahdi, qui fut le véritable fon-dateur de la dynastie des ehérifs saadiens, joignait le

courage ot la ténacité à uno grando souplosso d'esprit.U avait lo sons do l'organisation et pour se procurorles ressources nécessaires à la réalisation do ses pro-jets, il reconstitua lo systèmo des impôts qui avait

périclité sous les derniers Mérinides, supprima les

exemptions et frappa d'un impôt foncior toutos les ter-res productives. U révisa le tarif dos impositions, lo

fit appliquor également à tous et supprima les faveurs

accordéos aux marabouts. Enfin, il fit exécuter de

grands travaux d'utilité publiquo tels quo le portd'Agadir et l'endiguement do l'Oum Errebia ot créa

uno sourco de gros rovonus par l'extension qu'il donna

à l'industrio du sucre dans lo Sous.Dans lo courant du mois de février 1558, Hassan

Pacha fit uno tontativo contre lo nouveau chérif AbouMohammed Abdallah allié des Espagnols d'Oran, mais

n'eut aucun succès. Après s'étro avancé vers Fez jus-

qu'à l'Oued El Leben, il dut so rotirer et gagner Ghes-

sassa où l'attendaiont ses vaisseaux. Lo comte d'Aï-caudeto était allé en Espagne pour obtenir des troupesafin de soutenir son allié lo chérif de Foz et avaitattendu jusqu'après l'assassinat de Mohammed Choïkh

El Mahdi, avant do recevoir 6.500 hommes. Il les

amena à Oran dans l'été de 1558 et so concerta aveclo caïd Mansour de Tlemcen pour enlever d'abord Mos-

taganem et marcher ensuite sur Alger. En août, l'ar-

mée espagnole forte do 10.000 hommes avec de Par-

286 HISTOIRE DU MAGHREB

tillerie, plus les cavaliers du caïd Mansour, alla enlever

Mazagran; mais pendant co temps, les raïs d'Algerenlevèrent quatre navires apportant d'Oran des vivres

et dos munitions. Privée do ces ressources, l'arméed'Alcaudete hésita à prendro Mostaganem de vive force

et en commença le siège. Le général espagnol appre-nant alors la prochaino arrivéo du boylarbog Hassan

avec 5 ou 6.000 hommes de troupos régulières et de

nombreux auxiliaires, tenta un assaut qui fut repousséavec l'aide des Algériens; les Espagnols durent se mot-tro en retraito la nuit même en grand désordre. Alcau-

dete fut tué tandis qu'il cherchait à rallier les fuyards;les malades ot les blessés furont massacrés; les autres,

poursuivis d'un côté par les Turcs de Mostaganom et

de l'autre par les cavaliors arabes, vouaient se jetorcontre les Turcs do Tlemcen commandés par EuldjAli. Quolques hommes d'entre eux, seulemont, purent

regagner Oran, les autres furent tués ou faits prison-niers ; don Martin le fils d'Alcaudeto était parmi ces

derniers (9 soptembro 1558). La placo d'Oran resta dès

lors constamment bloquée par les indigènes et l'in-

fluence espagnole dans l'intérieur du pays disparutentièrement.

Hassan Pacha qui avait épousé la fille du roi deKou-

kou se concerta avec lui pour détruire la puissanced'Abdelaziz roi de la Kalaa dont los dispositions hosti-

les contre Bougie étaient connuos. Us so mirent en

campagne on septembre 1559 et Hassan, afin de tenirles Kabyles en respect et d'établir les communications

avec Constantino, relova la forteresse de Modjana, créa

celle de Zemmora et les pourvut de troupes turques.Mais dès que Hassan fut do retour à Alger, Abdelaziz

tailla en pièces lo corps d'observation qu'il avait laissé

et démantela lo fort de Medjana. Les Turcs vinrent

assaillir dans la Kalaa môme le chef des Béni Abbas

RENAISSANCE DE L'ISLAM 287

qui y avait concentré toutes ses forcos. Abdelaziz futtué les armes à la nr.ain et remplacé par son frère

Amokrane; quant aux Turcs, malgré le concoursd'Ahmed bon El Kadi, ils ne purent établir les com-

munications avec Con stantine.

Lo chérif Abou Mohammed Abdallah était peuaimé en raison do son manquo do courage et do sa

cruauté; par contro, ses frères et neveux pourvus de

commandomonls, jouissaiont d'uno grando popularitédont il prit ombrage ot il los fit mottroà mort. Mou-

lay Abdelmoumon son frèro, qu'il avait placé à Foz,so sentant monacé du mémo sort, so réfugia à Algor,

renseigna le boylarteg sur l'état du Maroc et lui de-

manda aido et protection. Hassan lui fit bon accueil,lo maria à l'uno do jes filles et lui donna le gouver-nomont do Tlomcen. Abou Mohammed Abdallah ap-

prenant ces événements, entra en pourparlers avecle roi d'Espagne en vue d'uno action combinée contreles Turcs, offrant comme gage le port de Bades.

Philippo II no donna pas suite à ces projets, parce quepressé par les représentations des Corlès et les plain-tes qu'il recevait, il préparait une expédition con-

tre Tripoli.Cette placo était dovonuo lo quartier général do

Dragut et ce corsaire inquiétait les chovaliorj do Malte

grâco à l'Ile do Gozzo dont il s'était emparé. Avec l'ap-pui du pape, Philippe II organisa uno véritable croi-

sade contre Tripoli. Juan do la Corda duc do Médina-Celi et vice-roi do Sicile, fut désigné pour commanderl'arméo expéditionnaire forte do 50 galères ot do 60vaisseaux transportant 14.000 hommes do bonnes

troupes. Le flotte so mit en route en octobre 1559;une tempéto la dispersa et l'obligea à rolâchor à

Malte et à Syracuse. Ce ne fut qu'en février 1560

qu'elle put aborder à Djerba, mais l'armée était démo*

288 HISTOIRE DU MAGHREB

ralisée autant par les maladies que par ce mauvaisdébut. Dragut avait mis à profit les lenteurs de Me-dina-Celi et avait reçu des renforts du sultan ; aussi,

quand la flotte chrétienno sortit de Djerba, il l'attaquavigoureusement, coula 19 galères et 14 transports quin'avaient pu appareiller et fit 5.000 prisonniers(mars 1560). Medina-Celi rallia à Malte les débris du

corps expéditionnaire pendant que l'officier Alvar de

Sande, laissé à Djerba avec quelques troupes, périssaitles armes à la main, ainsi que ses hommes, après avoirfait une résistance désespérée.

Le beylarbeg toujours inquiété par l'alliance duchérif avec les Espagnols, préparait activement une

expédition contre le Maroc. Il fit la paix avec Amok-rane le chef des Béni Abbas qu'il reconnut comme roi

tributaire, mais décida de laisser à Alger les renégatsespagnols, par crainte d'agissements des janissairespendant son absence et forma un corps de KabylesZouaoua. Les janissaires, que ces mesures avaient ir-

rités, s'emparèrent par surprise de la personne du bey-lerbaget l'envoyèrent sous escorte au sultan en l'accu-sant de viser à l'indépendance. Hassan commandantdes janissaires, qui avait organisé le complot, resta

mattre du pouvoir. Le sultan envoya à Alger Ahmed

Pacha pour rétablir l'ordre, mais il fut empoisonnétrois mois après et le sultan Soliman renvoya à Algerle beylarbeg Hassan Pacha fils de Khaïr Eddine quin'avait pas eu de peine à se disculper. Hassan Pacha

revint à Alger pour la troisième fois en août 1561, avec

18 galères. Il s'occupa immédiatement d'organiser une

grande expédition contre Oran où commandaient deux

fils de l'ancien gouverneur, don Martin de Cordoba &

Merselkébir et don Alonzo d'Alcaudete à Oran. Quel-

que temps auparavant, le chérif Moulay Abdelmoumen

qui gouvernait Tlemcen avait été assassiné en pleine

'RENAISSANCE DE L'ISLAM 289

mosquée par un émissaire de son neveu gouverneurde Fez.

Hassan réunit 15.000 mousquetaires turcs ou rené-

gats, 1.000 spahis et environ 10.000 Kabyles Zouaouaet Béni Abbas avec lesquels il gagna Mostaganem. U

y retrouva sa flotte, envoya quelques navires bloquerMerselkéblr et alla par terre occuper les hauteurs quidominent cette place (avril 1563). Les Espagnols oppo-sèrent aux forces turques une résistance héroïque ; la

place était sur le point de succomber, lorsque des ren-forts venus d'Espagne ranimèrent le courage des as-

siégés. Malgré tous ses efforts, le beylarbeg dut se

résigner à la retraite. Cesuccès eut un grand reten-tissement en Espagne; les ouvrages d'Oran et de Mer-selkéblr furent restaurés et la flotte, avant de rentreren Espagne, s'empara du Penon de Yelez et alla atta-

quer les pirates de Tétouaneà qui elle coula des navires

chargés de pierres qui interceptaient l'entrée de la ri-vière.

Les Musulmans de leur côté, avaient été sensiblesà l'échec de leurs armes devant Oran et le sultan dé-cida qu'il fallait d'abord attaquer les chevaliers deMalte, tandis que Dragut et Euldj Ali étaient favora-bles à un plan d'attaque de l'ouest à l'est. Les pachasd'Alge- et de Tripoli firent partie de l'expédition com-mandée par Mustapha Piali Pacha et comprenant180 galères, 45.000 hommes et 62 pièces de siège. Le18 mai 1565, cette armée se présentait devant Maltedont le commandant P. de la Yalette dirigeait la dé-fense avec 700 chevaliers, et 8.50O hommes de troupes.Le fort Saint-Elme fui enlevé par les Turcs et Dragutfut tué dans cette première opération. Le siège se pour-suivit avec des péripéties diverses, les Musulmans

ayant à vaincre une résistance acharnée, tandis quela peste faisait des ravages dans leurs rangs. C'est

10

290 HISTOIRE DU MAGHREB

dans ces conditions qu'un renfort do 12.000 hommes

amenés par le vice-roi de Sicile, vint enlever aux

Turcs toute chance do réussite. Lo chef de l'armée

musulmane ordonna de lever le siègo et refusa au

beylarbeg Hassan et à Euldj Ali l'autorisation qu'ilsdemandaient de rester dans l'Ile et d'y continuer les

opérations pour leur compte.Le sultan Soliman II se proposait de reprendre

lui-même l'expédition, mais il mourut le 6 septem-bre 1566, au cours d'une nouvelle campagne contre la

Hongrie, âgé do 68 ans. Son fils Sélim II lui succéda

et, peu après son avènement, il appela le beylarbegHassan comme capitan-pacha, à Conslantinople, en

remplacement de Piali Pacha qui venait de mourir.Hassan quitta Alger au début de l'année 1567 et fut

remplacé par Mohammed Pacha fils de Salah Raïs.

Le nouveau beylarbeg s'attacha à réprimer l'anarchie

qui régnait à Alger, à réconcilier les marins et les

soldats et à ramener l'ordre à Constantino troublée

par des dissensions intestines. Il y laissa comme gou-verneur RamdhaneBcy dit Tchoulak (1568).

Mais à son retour, il apprit qu'il était remplacé par

Euldj Ali qui, en mars 1568, arrivait pour prendre

possession de son commandement. Renégat italien

pris très jeune par les Musulmans, Euldj Ali s'étaitélevé par ses talents et son courage. En arrivant à

Alger, il résolut do combattre les Espagnols à outrance

et d'attaquer Oran pendant que les Maures de Grenade

se soulèveraient en masse. U avait déjà envoyé des

troupes vers Mostaganem et des navires vers Alméria,

lorsque la découverte do la conjuration de Grenade

l'obligea à ajourner ses projets.Il tourna alors ses regards vers la Tunisie où ré-

gnait le hafcide Homeïda dit Ahmed Soltano. U le bat-

tit à deux reprises, entra sans coup férir à Tunis et

RENAISSANCE DE L'ISLAM 291

y laissa le caïd Ramdhano Pacha avec 1.000 Turcs et1.000 Zouaoua (1569). Quant à Ahmed Soltane, aprèsavoir réuni sa famille et sa fortune, il passa en Espa-gne où il sollicita l'aide de Philippe II pour remontersur le trône.

Les Musulmans restés en Espagne après la chute du

royaume de Grenade, avaient obtenu le libre oxerciccde leur culte; mais dans la suite, l'intoléranco espa-gnole les avait mis en demeure d'accepter le christia-

nisme, ce qui occasionna un nouvel exode vers l'Afri-

que. Ceux qui ne voulurent pas abandonner leurs bienset leur patrie, se convertirent pour la forme, maisconservèrent leurs moeurs et pratiquèrent secrètementlo culte islamique. En 1526, sous Charles-Quint, desmesures restrictives prises contre les Musulmans du

royaume de Yalence, avaient soulevé une insurrectionet provoqué une émigration, tant en Afrique quo dansla province do Grenade où la liberté des usages et de»coutumes avait été conservée à prix d'or. Sous Phi-

lippe II, en 1560, les Cortès obtinrent un édit royaldéfendant aux Musulmans de porter des armes eten 1566, après une enquête du grand-inquisiteur, onleur défendit do parler l'arabe, de porter leur costumeet de fréquenter lesbains-étuves; puis on les obligeaà remettre leurs livres pour être brûlés et enfin on les

contraignit à tenir les portes de leurs maisons ouver*

tes, afin de les mieux surveiller.Ces dernières rigueurs soulevèrent la révolte gé-

nérale que les Turcs d'Alger devaient soutenir en 1568et qui fut ajournée jusqu'au commencement de l'an-née 1569. Les insurgés qui s'étaient donné comme chefun descendant des Ommiades, furent poursuivis dansles régions les plus abruptes des Alpujarras et mas-

sacrés; puis, quand il ne resta plus que 4 ou 500 com-

battants, un décret ordonna l'expulsion totale des

292 HISTOIRE DU MAGHREB

Morisques et la confiscation de tous leurs biens. Lesrestes de culte population furent chassés do leurs terreset répartis dans les hauls-plateaux do la Caslille, dol'Eslramaduro et do la Galice, où elle dovait résisterencore et être l'objet de nouvelles mesures de rigueur.

A Alger, Euldj Ali secondé par un renégat nomméMami Corso, chef des rais (capitaines marins), avait

organisé uno flotte avec laquelle il fit contre les Chré-tiens de la Méditerranée des courses fructueuses. Cessuccès permirent aux rais de former une puissantecorporation nommée la Tatffe, qui prit la prépondé-rance sur les Janissaires. C'est alors que lo beylar-beg reçut du sultan l'ordre d'amener toutes ses forces

pour combattre la croisade proclamée à Rome enmai 1570, par l'alliance des Chrétiens d'Espagne,d'Italie et d'Allemagne conlro les Turcs. Les forcesconsidérables mises en présence, se rencontrèrentle 9 octobre en face de Lépante. La flotte chrétiennecommandée par don Juan d'Autriche, se composait do200 galères de combat et de 100 vaisseaux portant80.000 hommes ; la flotte turque commandée par AliPacha, comptait 250 galères montées par 100.000 hom-mes. Dans ce grand duel où l'héroïsme fut égal de

part et d'autre, Euldj Ali avec l'escadre algérienne,déploya la plus grande valeur et put sauver 40 galè-res. Le reste de la flotte turquo fut coulé, pris oubrûlé. L'amiral turc Ali Pacha perdit la vie et eut

pour successeur Euldj Ali qui restait beylarbeg d'Afri-

que et était chargé de reconstituer la flotte. U envoyaà Alger son lieutenant nommé Arab Ahmed.

En 1573, don Juan d'Aulricho prit le commande-ment d'une nouvelle expédition que l'Espagno prépa-rait contre les possessions turques do l'Afrique et par-lit pour Tunis avec 138 navires portant 27.000 hommes.Ramdhane Pacha ayant évacué la ville, les Chrétiens y

t RENAISSANCE DE L'ISLAM 293

pénétrèrent sans difficultés. Ils mirent sur le trône le

hafcide Moulay Mohammed commo roi tributaire etlaissèrent lo commandement de la ville au comte de

Serbclloni avec 8.000 Espagnols ou Italiens pour re-

construire lo fort do la Goulette et la forteresso de BabEl Bahar. Quant aux Turcs qui étaient encore sous lo

coup du désastre de Lépante, ils décidèrent de réunir

toutes leurs forces pour reprendre Tunis aux Chré-

tiens. Dans l'été do 1574, lo pacha de Tripoli amena4.000 hommes qu'il réunit aux 5.000 cavaliers turcsou arabes de Kairouan et aux 2.000 hommes de Bône

et de Constantino. Pendant que ces contingents blo-

quaient Tunis par lo sud, la flotte d'Orient comman-

dée par Euldj Ali, débarquait l'armée aux ordres deSinane Pacha près de Carthage et Arab Ahmed arri-

vait d'Alger par mer, avec un corps de troupes impor-tant.

Les Espagnols, do leur côté, avaient organisé la dé-

fense et résistèrent énergiquement du 17 juillet au13 septembre. Moulay Mohammed cl Serbelloni faits

prisonniers, furent dirigés sur Constantinoplccnmême

temps que les canons pris aux Chrétiens. Haïdar Pa-cha fut laissé à Tunis avec des forces importantes et

chargé d'y organiser l'administration turque; quantà Arab Ahmed, il rentra en Orient et le caïd Ramdhanele remplaça à Alger.

Depuis 1561, les Espagnols possédaient do nouveauYelcz qu'ils avaient enlevé aux Turcs et qu'ils conser-vèrent depuis lors.

Abou Mohammed Abdallah le roi de Fez et l'alliédes Espagnols contre les Turcs, maintint lo royaumedans l'obéissance par son énergie el sa vigilance. Ildota sa capitale d'un hôpital, d'écoles el de mosquées,étendit ses jardins, ajouta de nouvelles constructionsà ses palais et assigna à la population juive un quar-

294 HISTOIRE DU MAGHREB

lier spécial ou mellah. Il passait pour se livrer à laboisson et aux pratiques de l'alchimie et mourutd'une maladie chronique en 1574. Son fils Abou Ab-dallah Mohammed qui lui succéda reçut plus tard lesurnom d'El Masloukh (l'écorché); dès son avène-

ment, il fit mettre à mort l'un de ses frères et un

autre, encore très jeune, fut jeté en prison. Ses deuxoncles Moulay Abdelmalek et Aboul Abbas Ahmed

qui étaient à Sidjilmassa, prirent la fuite et se réfu-

gièrent auprès des Turcs à Alger. Moulay Abdelma-lek alla jusqu'à Constantiuople et obtint du sultanun ordre prescrivant au beylarbeg d'organiser une

expédition en Maghreb pour le rétablir sur letrône.

En vertu de cet ordre, le pacha Ramdhane constituaune armée de 4.000 arquebusiers turcs avec des auxi-liaires et se mit en roule au commencement de l'an-née 1575. Arrivé à la frontière, Moulay Abdelmalek

qui avait prévenu ses nombreux partisans, prit lesdevants avec une petite troupe de réguliers otd'auxiliaires et rencontra l'armée de son frère AbouAbdallah Mohammed chez les Béni Ouarthine, à l'en-droit appelé Rokn. Mais lo corps andalou qui avait

reçu l'ordre de commencer l'attaque, étant passé avecson chef du côté d'Abdelmalek, Abou Abdallah Moham-med renonça à la lutte et se retira du côté de Marra-kech.

Moulay Abdelmalok fut proclamé à Fez en mars 1576,sous le nom d'El Motassem Billah. Il s'occupa ensuitede payer les services des Turcs et, les ayant comblésde présents, il les accompagna jusqu'à l'Oued Sebou.Cela fait, il marcha contre Abou Abdallah Mohammedet le rencontra à Khandek Rihane, dans l'oued Cher-rate près de Rabat. Battu, Abou Abdallah se retira à

Marrakech, mais Moulay Abdelmalek envoya contre

RENAISSANCE DE L'ISLAM 295

lui son frère Aboul Abbas Ahmed qui l'obligea à se

réfugier dans les montagnes do l'Atlas. Poursuivi par

Moulay Abdelmalek, Abou Abdallah Mohammed s'en-

fuit dans le Sous, puis, vint par surpriso attaquerMarrakech qu'Aboul Abbas Ahmed avait quittée pour

prendre lo commandement de Fez. Abdolmalck eutraison do son neveu et lança contre lui son frère Aboul

Abbas qui le rejeta dans l'Atlas puis l'obligea à la

fuite. Abou Abdallah Mohammed gagna en effet la

côte, puis l'Espagne où il espérait obtonir l'aide desChrétiens. Ayant échoué auprès de Philippe H, il

s'adressa à don Sébastien roi de Portugal; co princelui promit son appui, à la condition do céder le litto-ral du Maroc au Portugal et de gouverner le pays in-

térieur comme roi tributaire. Abou Abdallah Moham-med accepta ces conditions et le jeune et bouillant don

Sébastien, alors âgé soulement de vingt-trois ans,réunit ses forces avec une ardeur extrême, appela auxarmes tous les chevaliers et reçut de Philippe II un

corps de troupes espagnoles. Pondant ce temps, AbouAbdallah Mohammed réunissait sos adhérents et ou-vrait le port d'Arzila aux Portugais. Dans l'été de 1578,l'armée chrétienne vint y aborder et y retrouva AbouAbdallah Mohammed. Le chérif proposait de prendred'abord El Ksar El Kébir et Laracho pour y constituerde solides points d'appui ; mais cet avis fut rejeté pardon Sébastien qui brûlait d'ardeur et porta sans tar-der son armée sur Taheddart.

Moulay Abdelmalek el Aboul Abbas Ahmed ayantréuni leurs contingents, se portèrent chacun de leurcôté vers le Nord, à la rencontre des Chrétiens. Don Se-

bastien, à leur approche, fit franchir l'Oued el Mckha-zen à son armée el vint se poster à El Ksar El Kébir.

Tandis que le combat s'engageait, Moulay Abdelma-lek envoya des troupes détruire le seul pont qui oXis-

296 HISTOIRE DU MAGHREB

tait sur le fleuve. C'est alors quo le sultan, maladeet porté en litière mourut; le renégat Redouano quine le quittait pas, cacha sa mort, faisant avancer lalilièro et transmettant les ordres, comme si son maî-tre vivait encore. Aboul Abbas Ahmed so distinguapar sa valeur, enfonça les lignes de l'armée chré-tienne et la rejeta on désordre sur l'Oued El Mekha-zen. La panique se mit dans les rangs des soldatschrétiens qui no retrouvaient plus le pont sur lequelils avaient passé le fleuve; presque tous périrent mas-sacrés ou noyés et don Sébastien était parmi les morts.

Quant à Abou Abdallah Mohammed, il se noya dansl'Oued Loukkos. Son corps ayant été retrouvé, il fut

écorché, bourré de paille et promené à travers lo pays.Le cardinal don Henri de Portugal qui prit la direc-

tion des affaires après la mort de son neveu don Sébas-

tien, fit la paix avec le sultan et lui envoya de fortessommes pour racheter les prisonniers.

Après la victoire d'El Ksar El Kébir appelée aussi labataille des trois rois, Aboul Abbas Ahmed fut pro-clamé sultan el surnommé El Mansour (le victorieux).C'était un prince instruit, alors âgé de trente ans etdont les connaissances s'étaient étendues au cours deses voyages d'où il avait rapporté le costume ainsi quocertains usages des Turcs. Par ses talents il porta au

plus haut point la gloire de la dynastie saadienne, aidéen cela par sa mère la princesse Messaouda qui mou-rut en odeur de sainteté on 1590, après avoir doté le

royaume de constructions d'utilité publique.A cette époque, Philippe II so désintéressa des pos-

sessions d'Afrique qui occasionnaient de fortes dépen-ses, pour so consacrer à la guerre dans le nord de

l'Europe. En 1577, don Diego de Cordova, troisième

marquis de Comares, était capitaine général dos

royaumes de Tlemcen et doTcnes, gouverneur d'Oran

RENAISSANCE DE L'ISLAM 297

et de Mersolkébir. Dans lo courant de la même année,un renégat nommé Hassan Yeneziano vint à Algor

remplacer Ramdhane Pacha envoyé à Tunis. Le nou-

veau beylarbeg était un homme très énergique qui

parvint à maîtriser les janissaires et les rais et à les

maintenir dans l'obéissance. Désormais les Turcs res-

tent les maîtres do l'Ifrikïa et du Maghreb central et

les ehérifs saadiens ceux du Maghreb extrême.

Aboul Abbas Ahmed El Mansour, s'appliqua, dès son

retour à Marrakech, à organiser l'administration du

royaume el, après une dangereuse maladie dont il

faillit mourir, il proclama comme héritier présomptifson fils El Mamoun Mohammed Cheïkh gouvorneur de

Fez (1583).A Alger, Hassan Yénéziano ancien esclave de Dra-

gut et élève d'Euldj Ali, gouvernait avec une extrême

rigueur, soulevant par sa cruauté les Arabes et les

Berbères auxquels se joignirent les citadins d'Algereux-mêmes. Il fut rappelé en Orient et remplacé parle pacha Djafer qui ramena le calme et fit mourir les

janissaires les plus compromis. Peu après Euldj Ali

arrivait à Alger avec 50 galères ot l'autorisation du

sultan Mourad d'organiser uno expédition contre le

Maghreb où les ehérifs fondaient un empire indépen-dant du gouvernement ottoman. Tout en faisant ses

préparatifs, Aboul Abbas Ahmed envoya en Orient une

ambassade chargée do présents pour le sultan. Celle

ambassade réussit dans sa mission et Mourad rappela

Euldj Ali qui partit d'Alger avec Djafer nommé à un

autre poste (1582).Aboul Abbas Ahmed ayant assuré la défense de ses

frontièrs orientales contre les Turcs d'Alger, tourna les

yeux vers les oasis sahariennes du Touat el de Tigou*rine qui, depuis l'abaissement des derniers Mérinides,ne payaient plus le tribut. Son armée atteignit les

298 HISTOIRE DU MAGHREB

oasis en soixante-dix étapes et dut les enlever d'as-saut l'une après l'autre, les habitants opposant uno

vigoureuse résistance. La supériorité des armes à feuout raison de leur énergie et à la fin de l'année 1581,la victoire était complèto.

A la suite do ce succès, El Mansour réorganisa son

armée; un choix judicieux parmi les renégats, les

affranchis et les levantins lui permit de se constituerune garde particulière et lui fournil des commandantsd'armée et mêmes des ministres. Les Maures andalousformés à la discipline espagnole, lui donnèrent d'ex-

cellents archers et arquebusiers el la cavalerie arabefut utilisée pour éclairer et flanquer les colonnes ex-

péditionnaires ou escorter les convois. Le sultan en

campagne marchait au milieu de son état-major, pré-cédé par le parasol quo des cavaliers portaient au-

dessus de sa tête.A Alger, Ramdhane Pacha avait succédé à Djafer

et s'appliquait à ramener l'ordre troublé par les ra'is

depuis le départ d'Euldj Ali. Mais leur chef, Mami Ar-

naute ayant pris la tête de la résistance, Ramdhane

quitta Alger et Hassan Yénéziano s'empressa d'accourir

et do s'emparer de l'autorité (1582). Ramdhane gagna

Tripoli où il était chargé de rétablir l'ordre; quantaux corsaires Mami Arnaute, Mourad et autres, ils se

mirent à écumer la Méditerranée et à faire des prisessur terre et sur mer. Le pacha Hassan lui-même, pre-nait part à ces courses au cours desquelles il fit une

descente à Barcelone et en ramena 10.000 Morisques.En 1587, Euldj Ali étant mort, le sultan supprima sa

fonction et institua à Alger les pachas triennaux

nommés pour trois ans; le premier d'entre eux fut

Dali Ahmed.

Après la défaite de don Sébastien à El Ksar El Ké-

bir, le Portugal passa sous la dépendance de Philippe II

{ RENAISSANCE DE L'ISLAM 299

et les Espagnols occupèrent les postes chrétiens du

Maghreb. Mais ils ne surent pas les défendre ; c'est

ainsi qu'en 1588, Ceuta faillit leur être enlevée par

surpriso et que l'année suivante ils durent évacuer

Arzila. Le sultan qui rentrait ainsi en possession do

points restés longtemps aux mains de3 Portugais, fit

bâtir deux forteresses près de Laracho afin de conser-

ver ses avantages. Mais lo succès de ses armes dans

lo Sahara lui avait fait concevoir le projet de rangersous sa loi lo royaume musulman du Soudan où ré-

gnait la dynastie nègre des Askia. El Mansour somma

par lettre Ishak Askia de le reconnaître comme imam

ot de lui servir une redevance d'un mitkal d'or par

charge de sel extraite des mines de Taghaza. Ishak

Askia ayant refusé d'obtempérer à cette sommation,le sultan El Mansour, malgré les observations de ses

ministres, organisa contre le roi nègre une forte ar-

mée qu'il confia au pacha Djouder et qui partit pourle Soudan eu octobre 1590. Après une marche de qua-tre mois et demi, cette armée se trouva, en mars 1591,en présence de l'armée d'Ishak forte de 140.000 hom-

mes, non loin de Tombouctou.

L'armée noire fut facilement mise en déroute et

dispersée ; Ishak se réfugia dans son autre capitale de

Gaghou située à 400 kilomètres vers l'Est et l'armée

chérifienno entra à Tombouctou qu'elle saccagea ainsi

que les cités voisines.. Lo savant célèbre Ahmed Baba

fut fait prisonnier et assista au pillage de sa biblio-

thèque de 1.600 volumes. Uno caravane portant100.000 mitskal d'or et une grande quantité d'objets

précieux fut expédiée avec 200 esclaves au sultan

El Mansour. Le pacha Djouder alla assiéger Ishak As-kia à Gaghou et le roi nègre ayant fait des offres de

soumission, elles furent transmises au sultan. Cepen-dant la réponse tardait à venir elles troupes chérifien-

300 HISTOIRE DU MAGHREB .

nés étaient fatiguées et décimées par la maladie, ce

qui décida Djouder à lever le siège el à regagner Tom-bouctou. En apprenant ces nouvelles, El Mansourlo destitua et le remplaça par lo pacha Mahmoud.Celui-ci alla reprendre le siège do Gaghou el Ishak dé-

sespérant du salut, s'enfuit vers Koukia son autro ca-

pitale; il fut poursuivi par l'année chérifienne, atteint

et tué. Dès lors le Soudan occidental, y compris lo Bor-

nou, appartint au sultan du Maroc.

Le pacha Mahmoud organisa lo pays où il restacomme gouverneur et expédia lo savant Ahmed Baba

à Marrakech (1593). Il envoya régulièrement au sul-

tan des caravanes chargées des produits du Soudan,ceux de ses mines d'or eu particulier el de nombreux

esclaves. L'or devint par la suite si abondant en

Maghreb, qu'El Mansour fut surnommé Eddehbi (doré).Grâce à ces richesses qui affluaient de sa nouvello

conquête, le sultan put orner sa capitale et y fit éle-

ver, entre autres monuments, la Bahia encore debout.

Ramdhane Pacha avait trouvé Tripoli en pleineanarchie el ayait perdu la vie on cherchant à rétablir

l'ordro. Dali Ahmed fut chargé d'y restaurer l'autorité

turque et y trouva 50 galères amenées par le capilan-

pacha Hassan. Ils reprirent la ville, mais les révoltés

tenaient la campagne et Hassan retourna on Orient

laissant à Dali Ahmed le soin do les réduire. Le chef

des rebelles fut tué et Dali Ahmed perdit lui-même

la vie dans une rencontre (1589). Ce fut Kheder Pacha

qui alla le remplacer à Alger.En Tunisie il fallut l'énergie du dey Olhmane pour

réduire une révolto des janissaires qui dura de 1591

à 1593. U remil l'ordre dans l'intérieur du pays et

réorganisa le gouvernement, soumit à son influence le

dican composé des capitaines des janissaires et insti-tua un bey commandant de l'armée et un kaplane

RENAISSANCE DE L'ISLAM 301

commandant de la marine qui étaient ses principauxauxiliaires. La Turquie continua à envoyer un pachaà Tunis, mais le dey no lui laissait quo certains hon-

nours et gardait l'autorité.

Lo pacha Khcder avait été remplacé à Alger par le

pacha Chabano qui, commo ses prédécesseurs, s'appli-

qua à développer la course sur mer. En 1595 Chabano

ayant accompli sa période triennale, Khcder revint

de nouveau à Alger; mais son administration tyranni-

quo occasionna de vives protestations et il fut rappelé.Son successeur le pacha Mustapha arrivé en septem-bre 1596, fut impuissant à rétablir l'ordre; l'anarchio

s'était étendue au point quo les Kabyles en armes,

pillaient les campagnes et bloquèrent Alger pondantonze jours. Dali Hassan remplaça Mustapha en 1599,mais il ne pul obtenir de la Taijfe lo respect du pavil-lon français ordonné parla Porto, sur les réclamations

énergiques des représentants de la Franco. Il fut d'ail-

leurs rappelé à la demando de l'ambassadeur françaisà Constantinoplc et remplacé par le renégat vénitien

Slimane. Celui-ci trouva le pays toujours livré aux dé-

prédations des Kabyles et marcha contre eux en 1600.Ils le refouleront dans sa capitalo et l'année suivante,

ayant pénétré dans le Djurdjura jusqu'à Djama Saliridj,il fut repoussé de nouveau,

En 1601, l'Espagne envoya contre Alger l'amiral

Doria avec 70 navires et 100.000 hommes; des ventscontraires et des dissensions entre les chefs des dif-

férents corps, empêchèrent cette expédition de réussir.En 1604, Khcder vint pour la troisième fois prendrele commandement d'Alger.

Au Maroc, l'héritier présomptif El Mamoun se livrait

à la débaucho et contrevenait aux ordres du sultanAboul Abbas Ahmed El Mansour, en s'entourantd'Arabes qu'il comblait de faveurs pour s'en faire

802 HISTOIRE DU MAGHREB

des alliés. Menacé par son père, El Mamoun préparason départ pour Tlemcen avec ses partisans, dansl'intention d'en ramener les Turcs. Le sultan inquiétépar ce projet, offrit à son fils le gouvernement des

provinces de Sidjilmassa et du Dra avec la libre dis-

position des impôts. El Mamoun partit pour le sud, maisse ravisant, il rentra à Fez (1602). Le sultan crut de-voir prondre alors les dispositions suivantes : il char-

gea son fils Zeïdano qui commandait lo Tadla de faire

gardor la route de Tekbalet par 100 cavaliers, confiala surveillance de la route de Salé à l'affranchi Mes-saoud et, laissant son autro fils Abou Fares à Marra-kech, il marcha sur Fez avec 12.000 cavaliers (1602).Surpris par la nouvelle de l'arrivée du sultan à Mek-nès. El Mamoun se réfugia avec ses partisans à Fich-

tala, dans la vallée de l'Oued Ouergha. Aboul AbbasAhmed El Mansour envoya contre lui le pacha Djouderqui le battit et lo lui amena. Il fut emprisonné à Mck-nès et les légistes dépêchés auprès de lui pour con-naître son état d'esprit, le trouvèrent dans des dispo-sitions déplorables et déclarèrent qu'il méritait lamort. Mais le sultan le laissa en prison et confiant lecommandement de Fez à son fils Zeïdane, il regagnaMarrakoch où la peste faisait alors des ravages. At-teint lui-même par l'épidémie, Aboul Abbas AhmedEl Mansour mourut le 30 octobre 1603.

Au cours de son rlgno de vingt-cinq années, il dé-

ploya dans la direction des affaires et l'organisationdo l'empire une intelligence et une habileté qui le font

regarder comme un des plus grands princes de la

dynastie saadienne. Il sut se défendre contre les entre-

prises des Turcs d'Alger et se soustraire à la dépen-dance politique el religieuse du sultan des Ottomans;il adapta judicieusement à l'armée marocaine et à sa

cour, des usages empruntés à la Turquie au cours de

RENAISSANCE DE L'ISLAM 308

ses voyages et la conquête du Soudan qu'il tenta har-

diment lui procura des ressources considérables. Il

s'en servit utilement pour édifier des ouvrages de dé •

fenso sur le littoral comme sur ses frontières et pourembellir sa capitale et développer les industries du

pays.L'héritier présomptif El Mamoun ayant été, empri-

sonné à la suite de sa rébellion, les notables de Fez

élurent son frère Zeïdane, tandis qu'à Marrakech on

proclamait son autre frère Abdallah Abou Fares gou-verneur do la ville. Avant do marcher sur Marrakech,Zeïdane redoutant son frère El Mamoun, l'envoyachercher à Meknès par le pacha Djouder, mais celui-ci

le livra à Abou Fares qui le remit en prison. Abou Fa-

res envoya ensuite contre Zeïdane son fils Abdema-

lek accompagné du pacha Djouder. Sos partisans lui

ayant conseillé de délivrer El Mamoun qui étaitaimé des soldats de Zeïdane el de lui donner un com-

mandement, il lui confia 900 cavaliers choisis, aprèslui avoir fait jurer qu'il ne chercherait pas à accapa-rer le pouvoir. El Mamoun rencontra l'armée de Zeï-

dane à Mouata près de l'Oum Errebia et la mit en dé-

route. Abou Fares avait prescrit à ses partisans de

s'assurer de la personne d'El Mamoun en cas de suc-

cès; ils ne l'osèrent pas et so contentèrent de so

séparer de lui lorsqu'il gagna Fez à la poursuite de Zeï-dane. Celui-ci essaya d'organiser la défense, mais laville ayant acclamé El Mamoun, il s'enfuit avec safamille et ses richesses à Oudjda, d'où il gagna Sidjil-massa.

El Mamoun resté maltro du pouvoir exerça, malgréson serment, des représailles contre les légistes quiavaient autrefois condamné sa conduite et dont l'avis

avait motivé son emprisonnement. Pour se procurerdes ressources, il frappa de confiscation les biens de

804 HISTOIRE DU MAGHREB

ses adversaires otse fit faire des avances considérables

par les riches commerçants. Grâce à ces moyens, il

put constituer une armée de 3.000 hommes choisis qu'ilfit partir sous le commandement de son fils Abdallahcontre Marrakech. Abdallah battit son oncle Abou Fa-res à Aguelmim, le rejeta sur lo pays des Mesfioua etentra à Marrakech où il donna à ses soldats l'exemplodes pires excès. Il était débauché comme son père, solivrait ouvertement à la boisson et ne pratiquait pasle jeûne de ramadhan (1607).

De graves événements s'étaient déroulés à Alger età Tunis, durant ce temps. En effet, Kheder Pacha avait

indisposé la France en s'emparant do 9.000 sequinsdestinés par la Porto à indemniser des négociants fran-

çais victimes des corsaires. U alla même jusqu'à diri-

ger une flotte contre l'établissement du Bastion àpFrance qui fut pillé et dont les habitants furent mas-sacrés ou réduits en osclavage. Le roi Henri IY de-manda des réparations et le sultan envoya à AlgerMohammed Koussa avec ordre de mettre Kheder àmort et do prendre le commandement do la ville. Maisles janissaires s'opposèrent à ce que satisfaction fûtdonnée à l'ambassadeur français, au sujet des événe-ments du Bastion.

A Tunis, l'ambassadeur de Franco avec l'aide doKoussa Mustapha envoyé de la F- rte, obtint au prix des

plus grandes difficultés, du divan et du dey Othmane,l'exécution du traité conclu * ; tre Henri IY et le sultanAhmed 1" âgé de quatorze ai-. qui venait de succéderà son père Mahomet III mort en 1603. Ce traité stipu-lait l'échange des prisonniers ainsi que le règlementd'indemnités dues pour actes do piraterie. L'ambassa-deur se rendit ensuite à Alger avec Koussa Mustapha,mais il n'eurent pas le même succès et durent se re-tirer devant les menaces des janissaires ; lo pacha qui

RENAISSANCE DE L'ISLAM 805

voulait leur résister fut jeté on prison où il mourut.Les Algériens finirent par accepter une transaction ré-

glant l'échange des prisonniers, mais réservant l'af-faire du Bastion de France, L'ambassadeur rentra enFranco et Koussa Mustapha resta au commandement

d'Alger.Le dey Othmano, par une suite de campagnes dans

l'intérieur et jusque dans le Sahara, avait su ramener

quelque tranquillité en Tunisie. U avait en outredonné uno certaine extension à la course dirigée prin-cipalement contra les chevaliers do Malte et les Sici-liens qui, de leur côté, faisaient sur son territoire desdescentes plus ou moins heureuses. Vers 1607, lesToscans réussirent à débarquer 2.000 hommes à Bôneavec lesquels ils occupèrent la ville, sauf la casba, et

purent emporter un butin considérable.Dans l'ouest du Maghreb central, les Espagnols

s'adonnaient à la course déprédatoire contre les Indi-

gènes de l'intérieur qui ne leur étaient pas soumis.En 1607, ils avaient réalisé, en dix-sept courses, unbutin important et ramené 4.900 prisonniers. Les In-

digènes, pour se venger, décidèrent d'appeler lesTurcs à leur aide. Mustapha partit pour l'Ouest avecses forces disponibles, mais le gouverneur d'Oran l'at-

taqua à quelques lieues delà ville avec de l'infanterie,de la cavalerie, du canon et les auxiliaires Béni Amer.Il battit complètement l'armée turque et regagna Oransans avoir éprouvé do grosses pertes (1606). De retourà Alger, Mustapha tourna son activité contre la Ka-

bylie et obtint la faculté de placer une garnison à

Djama Sahridj pour commander la route de l'Est. Il

disparut ensuite et l'autorité fut exercée à Alger parRedouane Pacha, de 1607 à 1610.

. Bien qu'ils aiont été répartis dans les hauts-plateauxdu centre de la Péninsule et noyés au milieu d'une

20

300 HISTOIRE DU MAGHREB

population hostile, les Musulmans d'Espagno s'accom-modèrent do la rigueur du climat el redovinrent nom-breux, riches ot puissants, grâce à leur industrie, àleur travail et à leur économie. A la haine religieusequi divisait désormais les deux peuples, s'ajoutaitmaintenant une rivalité d'ordro économique : les Mau-res produisaient à meilleur compto que les Chrétienset fournissaient uno main d'oeuvre moins chère. Cettenouvelle cause d'antagonisme rendait la situation desMusulmans tellement intolérable, qu'ils recherchèrentà plusieurs reprises l'appui des Turcs d'Alger. Do leurcôté les Espagnols, au commencement du xvu* siècle,réclamaient dopuis dix ans leur expulsion, par la voixd'un parti quo dirigeait Ribora l'archevêque deYalenco.

Après s'être adressés sans succès au chérif du Ma-

roc, les Maures entrèrent en relations avec l'ennemi de

l'Espagne, le roi do Franco Henri IY. En 1602, ils luiavaient offert un contingent de 100.000 hommes, etdans les années 1603 et 1604, quelques-uns d'entre euxou de leurs délégués se rendirent en France pour ré-

gler les conditions do l'accord. U fut entendu quo laflotte d'Alger barrerait la route aux secours venantd'Italie ou des Iles ; que l'armée française trouveraità Dénia 80.000 Maures à qui elle fournirait des armeset qu'en retour de fortes sommes soraient versées auchâteau de Pau, avant toute opération contre le

royaume do Gronado. Henri IY fut assassiné sur cosentrefaites et Philippe III ayant appris son projet dosoutenir la révolto d'Espagne, rendit, en septembre1609, un édit accordant trois jours pour le bannisse-ment des Maures du royaume de Yalenco. Ils furent

jetés sur des navires dans le court délai fixé et débar-

qués sur plusieurs points de la côto d'Afrique. Beau-

coup d'entre eux qui abordèrent on Tunisie et à Bône,furont bien accueillis secourus et installés; d'autres

RENAISSANCE DE L'ISLAM S07

réfugiés en France, y trouvèrent les moyens de gagner

l'Afrique.En décembre de la mémo année, les Maures d'An*

dalousio et de Murcie furent à leur tour l'objet d'un

arrêt d'expulsion et enfin, l'édit du mois d'avril 1610

s'apliquant à l'Aragon et à la Catalogne, expulsait les

derniers Maures d'Espagne *.

A Marrakech, la population excédée par les abus

d'Abdallah fils du sultan El Mamoun, so décida à ap-

peler à son aide le prince Zcïdanoqui accourut du Sous

et fut introduit secrètement dans la ville. Abdallah

assiégé et énergiquement combattu vit tomber le com-

mandant de ses troupes et ses principaux partisans;

obligé de s'enfuir presque seul, il alla se réfugior à

Fez auprès de son père. U y trouva nombre d'habitants

qui brûlaient du désir de venger leurs frères massa*

crés à Marrakech et partit avec eux à la tête d'un ef-

fectif important. De son côte, Mostafa général de

Zeïdano avait quitté Marrakech à la tête do nombreuses

troupes et les deux armées se rencontrèrent à l'Oued

Tafelfet sur la route de Salé. Dans le combat qu'ellesse livrèrent, Mostafa fut battu et perdit 6.000 hom-

mes. Abdallah continua sa marche, battit uno autre

armée forte do 39.000 hommes, venue également de

Marrakech, et entra dans la ville tandis que Zeïdanela quittait pour se réfugier sur les sommets de

l'Atlas.Pondant qu'Abdallah infligeait un rigoureux trai-

tement aux habitants de Marrakech, un groupe im-

portant d'entre eux réfugiés à Gueliz, élurent un

I. A partir de l'an 1528, environ, les Musulman» d'Espagne con-vertis par les Chrétiens cessèrent d'être appelés du nom de Mauresynonyme de musulman;dans les actes législatifs.on les nommaittoujours Chrétiens nouveaux on Morisques. V. de Circourl, Histoiredes Maures mudegares et des Morisques. Paris. G. A. Dentn, 1848,vol. II, p. StO.

808 HISTOIRE DU MAGHREB

petit-fils de Mohammod Cheikh El Mahdi nommé Mou-

lay Mohammed avec qui ils entrèrent dans la ville

après en avoir chassé Abdallah (février 1608). MaisZeïdane revint et, avec l'aide de ses partisans, obligea

Moulay Mohammed à évacuer la capitale. Il apprit àce moment qu'El Mamoun avait pu rallier les troupesde 8on fils Abdallah et que celui-ci arrivait à leur tête.

Il marcha contre lui do nouveau et le battit sur l'OuedBou Regreg, puis il prit à son service {es troupes deFez et les envoya contre cctto ville sous les ordres du

général Mostafa. Co chef reçut la soumission des ha-bitants el fit rechercher El Mamoun, son fils Abdallah,ainsi qu'Abou Fares et son fils Abdelmalek, tous ré-

fugiés à El Ksar El Kébir. El Mamoun eut lo temps do

s'embarquer à Larache avec sa mère et ses officiers,tandis qu'Abdallah et Abou Fares, dont les partisansavaient rejoint Zeïdane, s'enfuyaient dans l'intérieur.Zeïdano s'étanl alors porté sur Marrakech où avaitéclaté uno révolte, son frère Abdallah et Abou Fa-res son oncle en profitèrent pour marcher sur Fezbattirent l'armée de Mostafa, tuèrent ce général etentrèrent dans la ville (1609).

Après être passé en Espagne, El Mamoun avaitobtenu l'appui do Philippe III en acceptant d'étro sonvassal ot de lui remettre Larache. U débarqua à Badesavec ses auxiliaires chrétiens, mais lorsque les condi-tions qu'il avait souscrites à l'Espagne furent connues,les légistes do Fez et l'armée s'opposèrent à la remisede Larache qui no put s'effectuer qu'après un combat

sanglant (1610). Indignés par sa conduite el par lesexcès des aventuriers qui l'entouraient et l'avaientaidé à dévaster le Fa lis et à prendre Tétouano, les

habitants du pays obéissant à la voix d'un mokaddemdo cette ville, décidèrent do le tuer. Capturé à Fedj El

Fers dans une embuscado tendue par un autre môkad-

t RENAISSANCE DE L'ISLAM 809

dem nommé Mohammed Aboul Lif, El Maràoun fut mis

à mort avec un de ses fils et les gens de son

escorte (1613).Ces événements de Tétouano et les circonstances de

la mort d'El Mamoun, appellent l'attention sur l'acti-

vité que les confréries religieuses vont déployer dé-

sormais dans toute l'Afrique du nord. L'impuissance des

princes temporels à lutter contre l'étranger ou leurs

compromissions avec les princes chrétiens, comme

ce fut le cas d'El Mamoun, détermineront les confré-

ries roligieuses à intervenir directement dans la poli-

tique du pays et dans la direction des affaires. Leur

intervention qui deviendra de plus en plus effective,avec les circonstances, contribuera au maintien rela-

tif de l'ordro intérieur, tendra à réprimer les abus et

à rétablir les pratiques de l'islam dans leur pureté,en propageant les doctrines spiritualistes du soujlsme.Du même coup, elles feront pénétrer les principes

islamiques dans les régions les plus reculées du paysberbère et y développeront la culture intellectuelle.

Quand ce régime sera établi à peu près partout, les.confréries seront des sortes do sociétés d'aide mu-

tuelle et do protection jouant un rôle politique et de-

viendront les véritables dirigeants do nombreuses po-pulations abandonnées à elles-mêmes, après la chutedes dynasties locales.

Un des adoptes du soufisme les plus fameux, au

temps d'El Mamoun, se nommait Aboul Abbas Ahmedben Abdallah dit Aboul Mahalli, né vers 1661 à Sidjil-inassa. 11 avait étudié à Fez et suivi los leçons que le

célèbre Ahmed Baba donnait dans celte ville pendantsa captivité. Auteur de plusieurs ouvrages et contro-versislo habile, il attira à lui, par sa sainteté et sa

science, un grand nombre do gens vonus de tous les

points du Maghreb. Retourné dans son pays, il pénétra

810 HISTOIRE DU MAGHREB

jusque dans la vallée de la Saoura où il se proclamale mehdi appelé à régénérer les pratiques de la vraie

roligion. Au moment même où la remise de Laracheaux Chrétiens et l'expulsion des Musulmans de cette

ville avaient lieu, il proclama la déchéance des filsd'El Mamoun et lança un appol à la guerre sainte. U

réussit, ayec 4 ou 500 partisans à enlever Sidjilmassaau gouverneur El Hadj El Mir et s'installa en mattredans ces oasis où de nombreuses députations vinrent

le féliciter (1611-1612).

Cependant Abdallah prenait des dispositions pourenlever Larache aux Chrétiens; Zeïdane en profita

pour marcher sur Fez. U battit son neveu et livra la

capitale à ses soldats qui la pillèrent ; mais les nota-

bles étant venus se soumettre à lui, Zeïdane arrêta lesac de la ville et vint s'établir sur l'Oued Fez, tandis

qu'Abdallah campait à Ras El Ma. Zeïdane alla atta-

quer son neveu fut battu par lui et rentra à Marra-

kech décidé à ne conserver que les provinces méri-

dionales. Il lui fallait, à cet effet, détruire la puissancenaissante du marabout Aboul Mahalli. Il envoya contrelui son frère Abdallah dit Ezzobdi qui fut battu et

perdit 3.000 hommes. Co succès accrut le prestiged'Aboul Mahalli et le laissa maître de Sidjilmassa etdu Dra.

C'est alors que le caïd Younes ayant à se plaindre de

Zeïdane, passa sous la bannière d'Aboul Mahalli et

l'engagea à marcher sur Marrakech. Le maraboutsuivit son conseil et entra en triomphateur dans la

ville, tandis que Zeïdane se réfugiait à Safi. Pour re-

prendro le pouvoir à son rival, Zeïdane rechercha otobtint le concours d'un autre marabout, Yahya ben

Abdelmonaïm Daoudi, dont la zaouïa fondée dans le

Haut Atlas par son aïeul, étendait son influence; jus-qu'au Sous. Les armées des deux marabouts so rencon-

RENAISSANCE DE L'ISLAM 811

trèrent à Guéliz près de Marrakech, mais dans l'ac-

tion, Aboul Mahalli fut tué d'une balle à la gorge etson armée se débanda. Yahya entra dans la ville,s'installa dans lo palais des sultans et quand Zeïdaneeut repris l'autorité, il s'en retourna dans le Sous oùil demeura son allié.

A Fez une révolte avait éclaté en 1611, occasionnée

par les excès des Arabes Cheraga, tandis qu'Abdallahétait à Salé. Au cours de cette révolte conduito par unnommé Slimane Zerhouni, un grand nombre de Che-

raga et des gens originaires de Tlemcen furent mas-sacrés. Abdallah accourut, mais les habitants le firent

prisonnier et l'intornèrent dans Foz Djedid. C'est alors

qu'arriva la nouvelle du massacre d'El Mamoun et

aussitôt, Abdallah, dans lo but do so faire éliro à sa

place, demanda leur appui à Slimane Zerhouni et au

légiste El Merbou chef du quartier des Lamtiino. Leshabitants réunis à la mosquée do Karaouiino, décidè-

rent qu'ils ne voulaient pas comme sultan le fils de

celui qui avait vendu Larache aux Chrétiens, désa-

voueront Slimano et El Merbou et les remplacèrent pard'autres chefs. Fez vécut dans l'anarchio et fut désolée

par une affreuse, famine qui so prolongea du prin-

temps 1613 à Pété 1614.

Au commencement do 1617, Slimano réussit à repren-dre le pouvoir, mais il fut assassiné par El Morbouquiconserva Fez El Bali. Les parents do Slimano tentèrentdo le prendro pour lo tuer; il prit la fuite et revintl'année suivante avec un prétendant de son choix

nommé Abderrahmane ben El Khennoud de ZorhoUn.

Abdallah toujours mattre de Foz Djedid fit massacrerce prétendant; ce qui décida les habitants do Fez ElBali à lui envoyer leur soumission. El Merbou livré à

Abdallah par lo cheïkh des Béni Hassen, fut remis en

liberté par ce prince (1617).

312 HISTOIRE DU MAGHREB

En 1614, à la faveur de l'anarchie qui régnait à Fez,les Espagnols avaient équipé uno flotte aux ordres de

don Luis Fajardo, qui s'empara de Mamoura, aujour-d'hui El Mehdia, où des Anglais avaient établi un

dépôt et entretenaient des relations avec les commer-

çants indigènes.Une rupture avait eu lieu, vers 1610, entre la

France et les Turcs d'Alger et de Tunis. Or cette rup-ture occasionna une reprise de la course par les Mu-

sulmans qui avaient porté un tort considérable au com-

merce de Marseille. Celte ville s'efforçait, vers 1617,

de faire la paix avec Youssef, dey de Tunis, qui acceptade conclure un traité stipulant la mise en liberté des

captifs des deux pays et envoya à Marseille des plé-

nipotentiaires pour sceller ce traité. De son côté Hos-

tfein Choïkh, pacha d'Alger, aidait au rapprochementavec la France, mais il manquait d'autorité pourréussir et son remplaçant Koussa Mustapha arrivé à

Alger en 1617, pour la troisième fois, n'y resta quo

quelques mois. Slimane Katania qui lui succéda, ren-

contra une énergique opposition de la part des raïs et

de la milice et la Porte dut renvoyer Hussein Cheïkh

avec des instructions spéciales. Aidé du consul de

France, il décida les Algériens à demander la paix.Deux ambassadeurs vinrent à Tours se présenter au

roi et le 21 mars 1619, le traité fut signé, les am-

bassadeurs s'en revinrent à Marseille comblés de pré-sents, pour y attendre l'arrivée do tous les Turcs dé-

tenus dans les différents ports du Midi, qui devaient

leur être livrés. Ils s'y trouvaient encore dans le cou-

rant do février 1620, lorsque le corsaire Redjeb Raïs

d'Alger attaqua un bateau de Marseille qui naviguait de

confiance, se croyant protégé par le traité, et massa-

cra son équipage. L'indignation à Marseille fut telle

que la population se précipita vers l'immeuble ou se

RENAISSANCE DE L'ISLAM 313

trouvaient les ambassadeurs et les Algériens libérés.

Malgré les efforts de l'autorité pour les protéger,48 musulmans furent massacrés et 12 de leurs com-

pagnons seulement furent sauvés. Le parlement d'Aix

condamna à la peine de mort, le 21 mai 1620, quatorzohabitants de Marseille coupables d'avoir massacré les

Musulmans. Cet acte de justice, pas plus que l'ar-

gument tiré do la trahison du corsaire Redjeb Rats,

origine de tous les troubles, ne purent calmer la co-lère des Algériens qui maltraitèrent les Français d'Al-

ger taudis que les rais capturaient en mer un grandnombre de vaisseaux français naviguant sur la foi des

traités. Mais dans leurs courses, ils n'épargnaientaucune nation, c'est pourquoi une escadre anglaisecommandéo par l'amiral Mansel fut envoyée, en 1620,

par Jacques 1" dans la Méditerranée. Elle n'obtintrien du pacha Kheder et, plus tard, en 1624, uneflotte hollandaise no réussit à obtenir que la libertédo quolques nationaux prisonniers et la restitution des

cargaisons enlevées à la marine hollandaise.*

A Fez, les Lamtiine, sous la direction de leur chefEl Merbou, ne cessaient do faire de l'opposition àAbdallah. En 1619, ce chef ayant été tué, Abdallah

imposa aux Lamtiine une amende de 80.000 piècesd'or. Dans le mémo temps, les habitants du Hebetréunis par un nommé El Hassan Raïssouni au tombeaudo Sidi Abdesselam ben Mechiche, proclamaient sul-tan un frère d'Abdallah nommé Mohammed Zeghouda.Co prétendant défit les troupes d'Abdallah et entravictorieusement à Fez en juillet 1619. Une nouvellerencontre eut lieu à Meknes le mois suivant, maiscette fois Abdallah l'emporta et rentra à Fez. Enmars 1620, la paix ayant été conclue entro les diffé-rents quartiers do la ville, Abdallah marcha de nou-

'

veau contre son frère Mohammed, le battit sur l'Oued

314 HISTOIRE DU MAGHREB

Beht et le mit en fuite. Resté seul mattre de Fez, Abdal-lah continua sa vie de débauche et mourut par suitode ses excès en mai 1624. U fut romplacé par sonfrère Abdelmalek qui avait les même défauts.

Cependant l'influence des marabouts continuait de

s'étendre, à la faveur des luttes où se dépensaient lesfils d'Aboul Abbas Ahmed El Mansour Eddehbi et.del'anarchie profonde qui en résultait. A Marrakech,Zeïdane avait particulièrement à lutter contre ces

marabouts qui, d'ailleurs, so signalaient aux popula-tions par leurs succès dans la guerre sainte contre lesChrétiens. L'un d'entro eux, Sid Mohammed El Ava-chi de Salé, disciple du saint Sidi Abdallah ben Has-soun Selassi, avait été nomro', caïd d'Azemmour parZeïdane et ne cessait de harceler les Espagnols deMamoura et les Chrétiens établis depuis 1614 à MersEl Halk près de Larache. U s'était acquis de la sorte

une certaino notoriété et avait obtenu des chefs et ca-

dis de Taza ot du Tamesna, un diplôme l'invitant à

diriger la guerre sainte. D'autre part,* la zaouïa deDila était devenue un centre d'études très fréquentéoù enseignait le marabout Sidi Mohammed bon Abou

Bekr ben Amor de la tribu senhadjicnne des Mejjat.Ses anciens disciples, confiants dans sa sagesse ot sa

science, venaient de loin le consulter et il jouissaitd'une certaine notoriété que ses fils cherchèrent plustard à exploiter. Enfin, le marabout Yahya ben Abd-elmonaïra dont la zaouïa était dans l'Atlas, avait

réussi à occuper Taroudant et à étendre son influencedans le Sous, au détriment de son rival Sidi AboulHassan Ali Semlali à qui il avait enlevé cette ville.

Le chérif El Hassan ben Kasscm qui s'était autre-fois fixé à Sidjilmassa, avait eu une postérité nom-

breuse et prospère. L'un de ses descendants nommé

Moulay Ali, s'était signalé dan» les guerres contre les

_ RENAISSANCE DE L'ISLAM 315

Chrétiens et l'un de ses arrières petits-fils, MoulayChérif était, au commencement du xvu* siècle, chefde la zaouïa et le marabout le plus puissant du pays.Son fils Moulay Mohammed le secondait parfaitementet il avait, dans le Sous, l'appui du marabout AboulHassan Ali Semlali dit Abou Hassoun.

Abdelmalek mourut à Fez en 1627; Zeïdane mourait

quelques jours après, en soptembre 1627 à Marrakech,laissant plusieurs enfants dont El Oualid, Aboul Abbas

Ahmed, Mohammed Cheïkh et lo jeune Abdelmalek,héritier présomptif qui se fit reconnaître, Ses frèresMohammed Cheïkh et El Oualid, révoltés contre luifurent battus; quant à Aboul Abbas Ahmed, il se ren-dit maître de Fez et y fut proclamé sultan. U fit ar-rêter son cousin Mohammed Zeghouda et le mit àmort ; mais il fut arrêté à son tour et emprisonné dansla casba de Fez Djedid (1628).

Au temps où Zeïdane vivait encore à Marrakech,M. de Razilly fut envoyé par le roi de France pour ob-tenir le règlement de certaines revendications ; maisà son arrivée à Marrakech, il fut emprisonné et ne

put obtenir aucune satisfaction. U revint à l'époquetroublée qui suivit la mort de Zeïdane, en 1629, et cen'est quo l'annéo suivante qu'il obtint le règlement desaffaires en suspens et un traité favorable à la France.

Des renégats ayant eu à so plaindre d'Abdel-

malek, l'assassinèrent le 10 mars 1631. Son frère ElOualid so fit aussitôt reconnaître par la population deMarrakech et mit à mort ses frères, neveux et cousinsdont il prenait ombrage, n'épargnant que son frèreMohammed Choïkh qui fut emprisonné. El Oualid en-tièrement adonné aux plaisirs, fut lui aussi assassiné

par des renégats qui réclamaient en vain leur solde

(16 février 1631). Les habitants de Marrakech tirerontde prison Mohammed Cheïkh et le proclamèrent suc-

316 HISTOIRE DU MAGHREB

cesseur de son frère. Il héritait d'un empiro limité àla capitale et sa banlieue, trouvait un trésor entière-ment vide et n'avait pas d'armée. Tout le reste du paysétait aux marabouts qui se disputaient les provinceset la prépondérance. Le plus puissant d'entre eux étaitMohammed ben Abou Bekr ben Amor, chef de la zaouïade Dila qui mourut âgé de 80 ans en 1636. Son fils atné

Mohammed El Hadj lui succéda; il était instruit et

énergique, mais disposé par son ambition à oublier lesconseils de son pèro lui recommandant de rester endehors des luttes politiques. Malgré les efforts du sul-tan pour amener le nouveau chef de la zaouïa de Dilaà imiter la conduite de son père, Mohammed El Hadjs'empara de Fez, de Meknes et du Tadla et reçut la

soumission des Berbères de la Molouïa. Mohammed

Cheïkh marcha contre lui et les deux armées se ren-

contrèrent à Bou Agba dans l'Oued El Abid. Battu, le

chérif rentra à Marrakech abandonnant Fez et lés

provinces du nord à son rival (1640).Quant au marabout El Ayachi, il n'avait cessé de

harceler les Espagnols de Larache, de Tanger et d'El

Halk El Kobra. Ayant attiré la garnison de cette der-

nière place au dehors et l'ayant massacrée, il demanda

l'aide des réfugiés andalous de Salé pour escalader

les murs d'El Halk. Les Andalous ayant fait manquerl'opération par leur retard, El Ayachi les dénonçaaux légistes comme traîtres et obtint d'eux une déci-

sion l'autorisant à les punir de mort. U se rendit à

Salé et, pendant trois jours, ses partisans massacrè-rent la colonie de S à 6.000 Andalous réfugiés dans

cette ville. Parmi ceux qui échappèrent au massacre,les uns se réfugièrent chez les Chrétiens et jusqu'àMarrakech et même à Alger, d'autres enfin à Fez oùils en appelèrent au marabout de Dila. Mohammed El

Hadj partit avec ses contingents contre El Ayachi

RENAISSANCE DE L'ISLAM 317i

qui le battit, gagna à sa cause les Arabes soumis aux

Espagnols et marcha avec eux contre Tanger. Il re-venait .de cette campagne, lorsque sur les confinsdu pays d'Azghar, les marabouts de Dila avec leurs

contingents berbères lui infligèrent une sanglantedéfaite. El Ayachi se réfugia chez les Arabes Khlot,mais ils l'assassinèrent et envoyèrent sa tête à Salé

(1641).Le marabout Moulay Chérif de Sidjilmassa avait

réussi à étendre son influence jusque dans les régionssahariennes, sans avoir pu gagner à sa cause l'oasisfortifiée de Tabouassaml dont les habitants étaient in-féodés aux marabouts de Dila. Moulay Chérif appela con-tre eux son allié du Sous, Aboul Hassan Ali Semlali ditAbou Hassoun, mais une réconciliation eut lieu entreles contingents des deux partis, grâce à une lettre deMohammed El Hadj de Dila les conjurant d'éviter desluttes fratricides (1633). Les habitants de Tabouassamlse mirent alors sous la protection d'Abou Hassoun quiétait le véritable mattre du pays, en se déclarant sesserviteurs religieux. Peu de temps après, Moulay Mo-hammed fils de Moulay Chérif, réussit une nuit à sur-

prendre, avec 200 hommes, le village de Tabouassamldont nombre d'habitants furent massacrés ou dépouillésde leurs biens. Abou Hassoun prévenu, conseilla aux

gens de l'oasis de se saisir de la personno de MoulayChérif. U fut capturé par ruse et envoyé à Abou Has-soun qui l'interna dans une forteresse (1637-1638).

Ayant obtenu sa liberté peu après, moyennant uneforte rançon, Moulay Chérif revint à Sidjilmassa d'oùson fils réussit à chasser les gens d'Abou Hassoun.

Moulay Mohammed fut alors reconnu comme chef parles habitants et forma une armée avec laquelle il

s'empara des oasis à l'est de Sidjilmassa (1610).Vers le même temps, le trône de Portugal était re-

818 HISTOIRE DU MAGHREB

levé par le duc de Bragance proclamé roi à Lisbonne

sous le nom de Jean IY et cette révolution avait poureffet, au Maghreb, de substituer des garnisons portu-

gaises aux garnisons espagnoles.Le chérif Moulay Mohammed obtint quelques succès

dans ses luttes contro lo marabout Abou Hassoun et

put lui enlever la province du Dra; mais il fut moins

heureux avec les marabouts de Dila. En effet, Moham-

med El Hadj le battit complètement dans lo Garet en

1646, le pourchassa jusqu'à la lisière du Sahara et

entra à Sidjilmassa que saccagèrent ses partisans ber-

bères. Le chérif conclut avec le vainqueur un traité

aux termes duquel les régions méridionales, jus-

qu'au Djebel Béni Ayache, seraient reconnues comme

appartenant à Moulay Mohammed, étant entendu que

cinq groupes marabouliques de ce territoire conti-

nueraient à reconnaître l'autorité de la zaouïa de

Dila; de leur côté, les marabouts avaient le reste

du pays avec Fez comme capitale.

Moulay Mohammed tourna ensuite ses regards vers

l'Est et pénétra on 1647 dans la Haute Molouïa où il

reçut la soumission des Arabes Makil, Ahlaf et autres,

puis entra à Oudjda dont il fit sa base d'opération poursoumettre les tribus de celte province à son autorité.

Il amena à Oudjda, à la suite de ces expéditions, des

prisonniers et un important butin et poussa ses opé-rations jusque dans la banlieue de Tlemcen où il battit

les habitants de cette ville appuyés par les Turcs de

la garnison. Après avoir passé l'hiver à Oudjda, Mou-

lay Mohammed s'avança avec ses partisans jusquedans le pays des Harar, au sud de Tiaret, où il reçutla soumission des Hamïane, des Mehaïa cl autres, quilui fournirent de nombreux cavaliers avec lesquels il

envahit le Tell oranais. U refoula vers le Djebel Ra-

ched, les Soueïd, Houaret, Hechem et Hosseïne, puis

RENAISSANCE DE L'ISLAM 319

atteignit Aïn Madhi et Laghouat, soumettant le paysà son autorité.

Les Turcs de Mascara et de Mazouna organisèrentla défense avec les moyens dont ils disposaient et de-mandèrent des secours à Alger. Le pacha dépêchades troupes avec des canons vers l'Ouest, mais le ché-rif se dirigea sur Oudjda par le Sud et regagna Sidjil-massa, donnant rendez-vous à ses alliés dans la plainedes Angade, près d'Oudjda, pour lo printemps suivant.L'armée turque après avoir atteint Tlemcen, s'en re-tourna sans avoir rencontré les Indigènes du paysqui s'étaient réfugiés dans les montagnes et rentra à

Alger, sans avoir pu profiter de son passage pour re-couvrer les impôts. Le pacha d'Alger décida alors

d'envoyer deux ambassadeurs pour conclure la paixavec le chérif. Après de grandes difficultés, les pour-parlers aboutirent à un traité aux termes duquelMoulay Mohammed s'engageait à no plus franchir laTafna considérée comme la frontière du territoireturc.

Au commencement de l'année 1649, les habitantsdo Fez El Bali que les succès du chérif avaient exaltés,se révoltèrent contre le gouverneur Abou Bekr Tamali

représentant les marabouts de Dila. Celui-ci se réfu-

gia à Fez Djedid et résista assez énergiquement pourque ses adversaires fassent appel au chérif. MoulayMohammed accourut et s'empara du gouverneur qu'ilemprisonna, mais Mohammed El Hadj convoqua aus-sitôt ses partisans qui, sous les murs de Fez, battirentles troupes du chérif (juillet 1649). Moulay Moham-med se sentant diminué par cet échec aux yeux deshabitants de Fez El Bali, reprit le chemin de Sidjil-massa. Les Andalous, sous la conduite de leur chef Ab-

delkerim, essayèrent de lutter encore contre l'ancien

gouverneur et finirent par se soumettre à Mohammed

320 HISTOIRE DU MAGHREB

El Hadj qui donna le commandement de Fez el Balià son fils Ahmed.

Mohammed Cheïkh fils de Zeïdane mourut à Marra-kech en 1654, après avoir vécu effacé et fut remplacépar son fils Moulay Ahmed El Abbas. Les chefs desArabes Chebanatte, ses oncles maternels, ayant essayéde lui disputer ce qui constituait son petit royaume,il se transporta chez eux pour tenter de les ramenerà l'obéissance, mais ils le tuèrent par surprise et ayantélu comme chef un des leurs nommé Kerroum ben AbouBekr, allèrent occuper Marrakech (1659). Avec MoulayAhmed El Abbas s'éteignit la dynastie des ehérifssaadiens qui avait duré cent quarante ans.

En 1661, les Anglais prirent possession de Tangerdans les circonstances suivantes : la veuve de Jean IYde Portugal, régente du royaume pour son fils Al-

phonse YI, désirant mettre fin aux luttes que soutenaitle Portugal contre l'Espagne, contracta avec le roi

d'Angleterre Charles II, un traité aux termes duquelelle lui donnait sa fille en mariage ot lui cédait Bom-

bay en Inde et Tanger en Afrique, avec liberté com-merciale et droit de résidence pour les sujets anglais.L'amiral comte de Sandwich se heurta à la résistancedes Portugais de Tanger, mais les Indigènes de labanlieue, sous la conduite d'un andalou nommé Ghaï-lane, ayant attiré et tué dans une embuscade le gou-verneur el la majeure partie de ses hommes, l'ami-ral anglais put s'y installer en août 1661 et y laissaun gouverneur avec des troupes d'infanterie et de ca-valerie. L'Angleterre ayant accordé à la ville les

avantages d'un port franc, le commerce s'y développarapidement. Enfin, en 1668, le Portugal cédait partraité Ceuta à l'Espagne.

En même temps que Moulay Ahmed El Abbas le saa-dien perdait la vie chez les Chebanatte, Moulay Ché-

RENAISSANCE DE L'ISLAM 321

rif le filalien s'éteignait à Sidjilmassa. Un des fils dece dernier, Rachid, pour échapper aux intentions hos-tiles de son frère Moulay Mhammed, alla recruterdes partisans à Demnat, mais il échoua et se réfugiaà la zaouïa de Dila. Ahmed le fils du chef de cettezaouïa étant mort à Fez, l'andalou Ghaïlane de Salé

qui précédemment avait surpris et tué le gouverneurportugais de Tanger, en profita pour attaquer et dé-

pouiller les Arabes Cheraga installés à l'est de la ca-

pitale (1559-1560). Mohammed El Hadj vint l'année sui-vante tirer vengeance de cette attaque en refoulant,vers la province du Gharb, Ghaïlane et ses partisansqui se réfugièrent dans lo Fahs, au tombeau de CheïkhAbou Selham. Après le retour de Mohammed El Hadj à

Dila, en 1662, un nommé Doreïdi chef des Arabes Do-

reïd, s'empara, avec sesgens, de Fez El Bali. Abdallah,fils de Mohammed El Hadj, essaya sans succès de lesen chasser.

En 1663, Moulay Mhammed frère de Moulay Rachid

quitta Sidjilmassa et alla s'établir au nord de Fez chezles Hiaïna dont il dévasta les récoltes. Un des mara-bouts de Dila, Mohammed ben Ali, vint prendre lecommandement des contingents Hiaïna, mais ne putatteindre le chérif qui gagna le faubourg de Fez ap-pelé Azrou. Les notables et les légistes le reconnurentcomme souverain et au printemps de 1664, il s'en re-tourna à Sidjilmassa. Doreïdi reparut à Fez et entre-

prit, contre Meknes, une série d'opérations auxquellesil associa les gens de Fez. Dans le même temps, l'an-dalou Ghaïlane s'emparait d'El Ksar El Kcbir d'où il

dirigeait une guerre de surprises contre les Portugaiset les Anglais.

Le chérif Rachid, après être demeuré un certain

temps à Dila, s'était d'abord transporté à Azrou et à

Fez, puis à Taza, dans l'espoir de s'y créer des parti-21

822 HISTOIRE DU MAGHREB

sans. N'ayant pas réussi, il se rendit auprès des Makilde la plaine des Angade et de leurs alliés Béni Iznas-sen et entra à Oudjda, après s'être fait reconnaître pareux comme sultan. U s'empara ensuite de la maisonfortifiée du juif Ibn Mechal, près de Taza et distribuaà ses alliés les richesses qu'il y trouva.

Moulay Mhammed en apprenant ces succès, quittaSidjilmassa avec ses partisans arabes et berbères etmarcha contre son frère Rachid. Les deux armées serencontrèrent le 3 août 1664 dans la plaine des An-

gade; Moulay Mhammed ayant été tué au premierengagement, sesadhérents passèrent au service de Ra-chid. Celui-ci fit enterrer son frère en grande pompeà Dar Ibn Mechal et c'est au milieu de nombreux

partisans qu'il fut investi du pouvoir à Oudjda et y re-

çut le serment de fidélité. A celle époque, Fez était en

pleine anarchie et divisée en trois quartiers rivaux

ayant chacun leur chef : Ibn Salah était maître du

quartier des Andalous, Ibn Saghïer maître du quar-tier des Lamtiine et Doreïdi commandait Fez Djedid.Ces chefs décidèrent cependant de s'allier contre Ra-chid, et les Hiaïna, ainsi que les gens du Houz, se joi-gnirent à eux pour le repousser. Le chérif quitta alorsle pays et regagna Sidjilmassa afin de combattre sonneveu Mohammed fils de Moulay Mhammed qui s'était

emparé du pouvoir. Il réussit à le réduire après un

siège de neuf mois (1665).

t RENAISSANCE DE L'ISLAM 328

Liste chronologique des souverains hafcides.

Abou Mohammed Abdelouahad ben AbouHafs Omar 1206-1221

Abou Zakaria Yahya 1229-1249Abou Abdallah Mohammed El-Mostancer. 1249-1276Abou Zakaria Yahya El-Oualek ben Mo-

hammed - 1276-1279Abou Ishak Jer Ibrahim ben Yahya . . . 1279-1282Abou Hafs Omar ben Abou Zakaria Yahya

El Mostancer Billah 1284-1294Abou Abdallah Mohammed dit AbouAcida. 1294-1309Abou Yahya AbouBekr 1309-130CAboul Baka I" Khaled ben Abou Zakaria

dit Ennasser . . . 1309-1311Abou Yahya Zakaria ben Aboul Abbas El

Lihiani 1311-1317Mohammed Abou Barba ben El Lihiani dit

El Mostancer IV 1317-1318Abou Yahya Abou Bekr ben Abou Zakaria. 1318-1346Abou Hafs Omar ben Abou Yahya . . . 13S6-1347Le Mérinidc Aboul Hassan ben Abou Saïd. 1347-1350Aboul Abbas El-Fadhel ben Abou Yahya. 1350-1350Abou Ishak II Ibrahim ben Abou Yahya . 1350-1369Aboul Baka II Khaled ben Ibrahim . . . 1369-1370Aboul Abbas Ahmed ben Abou Abdallah . 1370-1394Abou Fares Abdelaziz ben Aboul Abbas . 1394-1434Abou Abdallah Mohammed El-Montassir . 1431-1435

Abou Omar Othmane ben Abou Abdallah . 1435-1488

Abou Zakaria Yahya ben Abou Omar . . 1488-1494

Moulay Mohammed 1494-1526

Moulay El Hassane (1" fois) 1526-1534

Première occupation turque. ..... 1534-1535

824 HISTOIRE DU MAGHREB

Moulay El Hassane (2e fois) 1535-1512

Ahmed Soltano 1512-1569

Deuxième occupation turque. ..... 1569-1573

Moulay Mohammed tributaire de l'Espagne. 1573-1574

Etablissement de la domination turque . 1574

Liste chronologique des Sultans Saadiens.

Aboul Abbas Afimed El Aredj à Marra-

kech 1520-1514

Abou Abdallah Mohammed Cheïkh El

Mahdi à Marrakech 1514-1557

Abou Mohammed Abdallah El Ghaleb Bil-

lah 1557-1573Abou Abdallah Mohammed dit El Mes-

loukh 1573-1576

Abou Merouane Abdelmalek 1576-1578

Aboul Abbas Ahmed El Mansour Eddehbi. 1578-1603

Zeïdane fils d'El Mansour à Fez . . . . 1603-1604

Abou Abdallah Abou Fares à Marrakech. 1601-1607

Mohammed Cheïkh El Mamoun à Fez. . 1603-1612

Abdallah fils d'El Mamoun à Marrakech. 1607-1608

Le même à Fez 1612-1624Zeïdane fils d'El Mansour à Marrakech . 1608-1627Abdelmalek fils d'El Mamoun à Fez. . . 1621-1627Abdelmalek fils de Zeïdane à Marrakech. 1627-1631Aboul Abbas Ahmed fils de Zeïdane à Fez. 1627-1628El Oualid fils de Zeïdane à Marrakech. . 1631-1636Mohammed Cheïkh fils de Zeïdane à Mar-

rakech 1636-1654

Moulay Ahmed El Abbas à Marrakech. . 1654-1659

ANNEXE AU CHAPITRE V

Tableau synohroniquo des événements importants du temps des ohérlfs saadiens,

jusqu'à l'expulsion des derniers Musulmans d'Espagne.

DATES MAROC RÉGENCE D'ALGER TUNISIE ESPAGNE ORIENT

1509-16 Appela par les gens du Sous Salem Tonmi cheikh d'Ai-le chérit saadlen Abou Ab* ger appelle Aroudj controdallah obtient des succès les Espagnols. Le corsairecontro les Portugais et enlevé Cherche! et échouesoumet la province (1511). devant le Penon d'Argel.A Tarou<1ant son uls El Brutalisés par les Turcs,Aredj lutte avec succès les Algériens se joignentcontre F. Alta.de de San aux Espagnols. Aroudjet P. de Souza d'Azom- étrangle le cheikh Salemmour quo soutiennent los dont le ûls va demanderchefs Indigènes Yahya et du secours à l'Espagne.Mimoun. Le cardinal Ximonos on.

En 1515 le chérif donne vole une Sotte qui eat cou*comme capitale & son Als lée devant Alger par laEl Mahdi la place do Ta* tempête (1516).roudant.

1516*18 Mort d'Abou Abdallah ton* Aroudj prend Ténes et ap* Mort du roi Ferdi- Solim I«* a conquisdateur de la dynastie aaa- pelé par les gens de Tlem* nand le Catholique; la Syrie et l'Arabledienne (1516); son flls El cen contro Abou Ham- Char les-Quint lui et enlevé le Caire

Aredj lui succède, l'autre mou III qui paie le tribut succède (1516). aux Mamelouks.Mohammed Cheikh El a Charles-Quint, il pénètre Khaïr Eddine frèreMahdi gouverne le Sous dans la place ( 1517). Fuite d'Aroudj lui offre laméridional. d'Abou Hammou; son ne* souveraineté de sa

veu Abou Ziane est pendu conquête et obtientavec ses flls par les Turcs. le titre de pachaMassacre des Turcs de (1518).Kalaat Béni Rached com-mandés par Ishak frèred'Aroudj (1518). Le marquisde Comares chaste loiTurcs de Tlemcen ; massa*cre d'Aroudj par lea Espa*gnols près d'Oudjda (1518).

ANNEXE AU CHAPITRE V (suite)

DATES MAROC REGENCE D'ALGER TUNISIE ESPAGNE ORIENT

1519*24 Guerre dea deux ehérifs Echec de Hugo de Moncadecontre les Portugais. F. devant Alger (1519).Altaïde est tué. Lopo Bar* Echec de Khaïr Eddine dans

riga fait prisonnier et les montagnes de KabylieYahya bon Tafout aisas- contre Bel Kadi qui occupeslné. El Aredj occupe Mar- Alger (1520). Alliance durakech (1520) Ech«c de Mo- pacha avec Abdelazlz de lahammed le Portugais Sultan Kalaa.de F«z devant Marrakech.Le Pefion de Vêlez* est en-levé aux Espagnols (1522).

1525-86 Le Sultan mérinido marche Khaïr Eddine bat Ben El Mort du Hafcide Mo* Persécution reli-François 1*» aban-

contre les ehérifs; combat Kadi et lo fait mourir ; les hammed; son flls gieuse contro les donne a Charles-

d^uma. sans résultat ; Turcs rentrent a Alger Moulay El Hassane Musulmans de Va* Quint ses posses<

un» trêve est conclue (152?) Khaïr Eddine bat et lui succède ot l'un lenco qui s'insur* slons d'Italie et t'ai

(1528). tue Martin de Vargas corn- de ses frères se réfu gent. Battus lisse Ho aux Turcs. Lt

Lea soldats chrétiens do mandant le Peûon d'Argel. gle auprès do Khaïr réfugient dans le Sultan Soliman avec

Ghesaassa livrent U place L'émir de Tlemcen Abou Kddine (1526). royaume de Grenade 100.000 hommes «

aux Riffalna et se font mu- Mohammed Abdallah lui Prise de Tunis par et on Afrique (1526). tenté sans succès 1<

sulmans (1534). Nouvelle fait hommage de vassalité Khaïr Eddine ot Un Charles* Quint près* slègo de Vienne et

défaite des Mérinides a (1528). de la dynastie haf- criti l'Amiral Doria prépare une non-

Bou Agba ; traité attrl* Khaïr Eddine construit le cide(1534). de marcher contre voile attaque. Il

buant aux ehérifs la sou- port d'Alger (1529). Croisade de Charles- les Turcs; l'amiral éprouve tin deu-

veraineté sur le sud jus- Quint qui enlève Tu- est battu a Cherchel xièmo échec en 15SS

qu'au Tadla (1:36). nis et replace Mou* (1531). et nomme Khaïr Ed-

Mohammed El Mahdi orga* lay El Hassane sur Moulay El Hassane de dîne capitan*pachiniso la culturo de la canne le trône ; celui-ci Tunis se réfugie au* avec mission de dé'

a sucre dans le Sous; il nepeut rétablir l'or- près de Charles- truire les ports de

enlève aux Portugais dre et demande des Quint (1534). refuge de Doria el

Santa-Cruz d'Aguer secours a l'empe- de chasser les Hafci«

reur(1536). des de Tunis (1535).

1537*42 ttu;.ture entre El Aredj et Mohammed flls d'Abou Ham* Echec d'une expédl*so t frère El Mahdi (153?) ; mou III ost l'allié des Es* tlon contre Soussecoiui-ci reprend Sali (1530), i>agaoU. Expédition de soutenue par Mou*El Aredj attaque El Mubdi ; Charlcs-Quint contre Alger lay El Hassane (1537).il est battu. Traité par le- terminée par un désastre Succès d'André Do«quoi El Mahdi conserve l (1541). Hassan Agha soumet riaa Sousso. Monas*Sud avec Taroudant et El Ahmed ben El Kadt parti* tir et Sfax. DeuxièmeAredj obtient Marrakech sun de Charles-Quiut. Ap* échec de Moulay ElloTaûlaUetleTadia(1539}. pelé a Tlemcen, il place Hassane; les villes

Abou Ziane sur le trOne de Sousse, Sfax, Ikli*(t3.-). bïaacceptent la pro-

tection de DragutPacha (1540). AhmedSoltane s'allie a Dra*gut, fait périr sonpère Moulay El Has*sane et accapare lepouvoir (1542).

1543-4? Nouvelle attaque d'El Aredj ; Abou Zlaao extermine la co-11 est battu et El Mahdi lonnede Martinezde Agulooccupe Marrakech (1543). à Chabot El Leham prèsEn 1544, El Aredj ne peut d'Oran ; il est battu par leobtenir l'aide du sultan Comte d'Alcaudete sous lesmérinido et se retire au murs de Tlemcen. mais il

'

Taillait. tu<~<aon frère Abou Abdal-Combat de Fichtala ; le sul- lah allié d'Alcaudete (1543).tan Aboul Abbas Ahmed de Hassan llls de Khaïr EddineFez est battu, fait prison- obtient le gouvernement

KMI*. SSS&i&S."•**"<«">•

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ANNEXE AU CHAPITRE V (suite)

DATES MAROC REGENCE D'ALGER TUNISIE ESPAGNE ORIENT

1549-50 Occupation de Meknès parEl Mahdi ; mise en libertédu sultan mérinido et con-clusion d'une trêve de cinqans (1549). El Mahdi assiègeFez défendue par Ali AbouHassoun oncle du sultanmérinido et s'empare dela ville (1550).

1581*54 Hassan Corso d'Alger, cou- Les habitants de Tlemcen Les corsaires Slnane Salah Raïs attaquevie le chérif de Fez à mar- appellent le chérif contre Pacha, Dragut et Majorque (1558). Il

cher avec lui contre les les Turcs ot les Espagnols. Mourad Agha enlè- échoue, mais pour-

Espagnols d'Oran. Moham* Mohammed El Harrane en* vent Tripoli aux suit une flotte por*med El Harrane gouver- tre & Tlemcen et en chasse Chrétiens. Don Juan tugaise qui rame*

neur de Taroudant et Mou* Moulay Abou Ziane qui se de Vega vice*roi de naît le mérinlde

lay Abdelkader gouverneur réfugie a Oran (1551). Le Sicile enlève Mendia AU Abou Hassoun

do Marrakech marchent chérif soumet les plaines au corsaire Dragut avec 300 soldats a

vers lo Maghreb central, de l'Oranio et rentre a Fez. Pacha. lui fournis par DonEchec de Moulay Abdelkader Juan.dans la vallée du Chéltf ;Hassan Corso lui tranchela tète et laisse k Tlemcenle Caïd Seffah avec 500 ja*nissairea.

1554-57 Salah Raïs bat l'armée du Salah Raïs nommé k Alger , Le flls d« Salah Raïschérif près de Taza et soumetTouggourtetOuar

'"MSIS<iîrS.!ï?

poursuit sa marche avec gla. U marche ensuite sur SSSS£SSSSiAbou Hassoun jusque sur Tlemcen avec le mérinlde ïï»W»5ï!n.ÏÏ?ï!l'Oued Sebou près de Fez. Abou Hassoun.

"1WMUU'}• W?.dro,

0r« •*

Il pénètre dans la capitale Prise de Boïgie par Salah îtS^Hï ïtîSSeu Janvier 1554; Abou Has* Raïs (1555).

PKïï lî^SÏÏÏÏS

soun pâte l'Indemnité pro- Mort 'do Salah Raïs ; aon VùtÀ coSrTlllmise aux Turcs qui ren- lieutenant Hassan Corso Trircs d'îî?«trent à Alger. Abou Has- marche sur Oran. mais il

Turc* a Alger*

soun battu par le chérif est rappelé a Alger; lesgagne l'Espagne et meurt Espagnols le poursuiventen mer (1554); El Mahdi ot lui enlèvent son artlile*rentre a Fez où il laisse rie (1556).aon flls Moulay Abdallah ot Tentative sans succès duprend Marrakech comme chérif contre Tlemcencapitale. Salah Kahia avec (1557).des soldats turcs assassinele chérif allié des Espa-gnols et va occuper Tarou-dant. U est exterminé avecses hommes auTafllalt parAbdelmoumen flls d'ElMahdi.

Abou Mohammed Abdallah , L(l*„,»„_,««-«MU..lui succède ot Abdelmou* SS^iSS^H^mon est nommé gouver* î*l^îlV.îîff,#iSneur de Fez (1557). IXïïXffgSiSl

I I(«57).

ANNEXE AU CHAPITRE V (suite)

DATES MAROC REGENCED'ALGER TUNISIE ESPAGNE ORIENT

1558*66 Hassan Agha marche contre Echec d'Alcaudete d'Oran ot Edlt de Philippe H Dragut maître d«le nouveau chérif allié des du caïd Mansour de Tlem- interdisais aux Mu* Tripoli combatEspagnols ; il atteint sans con devant Mostaganom ; sulmans de porter les chevaliers desuccès l'Oued El Leben.Ab* retraite désastreuse sur des armes(1S60).Dé- Malte; Philippe IIdelmoumen frère du chérif Oran. Hassan Pacha a fense leur ost faite organise une croi-Abou Abdallah se réfugio épousé la fllle du roi de de parler l'arabe «t sodé contre Tripolia Alger ot épouse la flll« Koukou et marche avec lui do porter leur «os- (1859). Dragut bat lade Hassan Agha; Il obtient contre Abdelazlz roi de la tume ; leurs livras flotte chrétiennele gouvernement de Tlem- Kalaa qui est tué (1559). sont brûles (1566). (1560). Soliman «n«cen. Expédition de Hassan Pu. voie Piali Pacha

Abou Abdallah appelle le cha, U échoue k Mostaga* contre Malte. Mortroi d'Espagno ; U est assas- nem et à Merselkéblr (1503). de Dragut «t échecslné a Tlemoon (1561). de l'armé* mutul*

mane (1868)."

1568*75 Moulay Abdallah fait exécu* Euldj AU ae concerte avoc Les projets d'Euldj Le hafcide Ahmed Une croisade est pro-ter des travaux d'utilité les Maures de Grenade qui AU oontr* Oran Soltano chassé de clamée kBorne «ntrapublique et crée le mellab se soulèveront pendant étant découverts, il Tunis par Euldj AU Espagnols, Italiensde Fez. U meurt en 1574; qu'il attaquera Oran, ** tourne contre le va demander l'aide «t Allemands; donson flls Abou Abdallah Mo* hafcide Ahmed Sol* de Philippe II (1969). Juan d'Autriche batbnmmed le remplace; ses tane, le bat «t entre Les persécutions k Lépante ta flottefrères Aboul Abbas Ahmed & Tunis où 11 laisse poussent les Maures musulmane d'Aliet Abdelmalek «• réfugient le caïd Ramdhane a la révolto; ils sont Pacha (4570).auprès des Turcs ; ce der* (4569).PrlsedeTunis refoulés sur les pla-nter va k Constantlnoplo par Don Juan d'Au* teaux de «allée «tet ramène une armée triche qui mot Mo* d'Estramadure «taveo laquelle U bat son hammed lo hnfclde loursbienssontcon*

„ frère iRokn et se fait pro- sur le trône (1573). flsqués (1569).clamor k Fez (1575). Les Turcs ronron-

nont Tunis (1574).

1578*81ILe prince Abou Abdallah Mo*|Conquét« aes oasis au TOUS,oïl I--»-»-»-»-»-»-»-»-»-»-t-t-»«MH«™

hammed obtient l'aide du Por- du Gourara par les armées dutugal et passe au Maroo avec sultan aaadlen Aboul Abbasdon Sébastien. Le aultan «t Ahmed (1582;.son frèro Aboul Abbat mar- Hassan Vonoilano succède kohent contre eux. Bataille Alger au pacha Ramdhane quid'El Ksar El Kébir ou des trois passe a Tripoli (1582). Le pa-rois; défaite et mort de don cha Hassan organise la courseSébastion. Mohammed se noie ot ramène 10.000 musulmansdans l'Oued Lekkous (1578) ; de Barcelone.Abdelmalek mort pendant lecombat est remplacé par AboulAbbas Ahmed surnommé ElMansour.

1588-96 Le Portugal passe aux mains Dali Ahmed tué 4 Tripoli ost Ramdhane Pacha essaie de ro-de Philippe U et les Espagnols remplacé a Alger par Kheder tabUr l'autorité turque à Tri-occupent les ports chrétiens Pacha (1589). poli; 11perd la vie, ainsi quedu Maghreb; Us pordont Ar- Alger e«t en plein» anarchie ; son successeur Dali Ahmedzlla (1589). Le pacha Djouder les Kabyles ravagent les cam* (1589).bat le sultan noir Askia prés pagnes et bloquent Alger peu- Révolte des Janissaires à Tunisde Tombouctou (1591). Siège dant onze jours (1596). (1589*93); la dey Otbmane ré-de Gaghou par le pacha Mah- tabllt l'ordre «t organise lemoud, conquête du Soudan y paya intérieur,compris leBornou. El Mansourroçoit le surnom de Eddehbi.

1600-10 L'héritier présomptif El Mu-Le pacha Slimane est battu par Le dey Othmane organise la Los Musulmans d'Espagne s«moun. avoo ses alliée arabes, les Kabyles dans le Djurdjura course contro les chevaliers sont reconstitués; l'archevé.tente d'amener les Turcs do (1600). de Malt* et Us Siciliens qui que Riben do Valence 4e-Tlomcon au Maroo. U est cap* L'amiral Doria opérant pour font de fréquentes descentes mande leur expulsion* Lesturé par lo pacha Djouder l'Espagne échouo devant Al- sur les côtes tunisiennes. Maures n'obtenant rien du

(1602). Mort du sultan El gor (1601). chérif du Maroc» s'adressentMansour (1603). El Mamoun Kheder Pacha revenu pour la k Henri IV ennemi de l'Espa-bat ses frères Zeïdane et Abou ^troisième fols k Alger (1604) gne. Il est assassiné et leFaros et se fait proclamer a refuse les réparations accor- complot découvert ; on oditFez (1603); son AU Abdallah dées par la Porte au roi royal accorde trois jour s pourenlève Marrakech que lui dis* Henri IV pour le pillage du le bannissement des Maure*

SutentZeïdane et Moulay Mo* Bastion de France ; U ost sou* de Valence (septembre 1609).

ammed(i607);sucoèsdeZeï- tenu par les Janissaires. PU- Deuxième edlt d'expulsiondane et fuite d'El Mamoun en lages des Espagnols dans U contre les Meures d'Andalon-

Espagne. Abdallah fait mourir Maghreb central dont Us «le et de Mnrcic (Déoenvson onole Abou Fares et oc- habitants appellent les Turcs. bre 1609).cupe Fes (1609). El Mamoun Echec de Mustapha près d'Oran Troisième édit contre les Mu-revient aveo des troupes four- (1606). Redouane Paoba U sulmans d'Aragon et de estâ-mes par Philippe III dont 11 remplace (1607). logne,qui expulse lesdernier*est vassal et à qui il livre Maures d'fispsgae (1610).Larache, après un combatncfoaniô (leïty , j.. ..

ANNEXE AU CHAPITRE V (suite)Ttbleau •ynçhronlqno des événement* importants du temps

des ohérilt sudion*, depuis 1* conquête do Tunis ot do Tripoli PATlot Turc*.

DATES MAROC ftCOBSOB D'ALGER ET DETVSIS; EOBOPf

.—•MaH***---*. i il i. in 11 i. I . i in. .- i u i i n i m ,

16111* Les haMUnU de Tétouano et du Fahssoulevés paru» mokaddem, mettentEl Mamoun t mort (1IIS).

Anarchie i Fti ; les habitants se ré* Ivoilent contre Abdallah dont lepère a vendu Larache aux Espa-gnols. Les marabouts se substituentaux princes Impuissants contre lesétrangers; Aboul Mahalli se pro-clame mehdl au Tafllalt (1612).

Abdallah bat son oncle Zeïdane k Fez,Aboul Mahalli enlève Marrakech;Yahya ben Abdslmonalm allié deZeïdane, bat Aboul Mahalli qui esttué.

L'amiral espagnol Fajardo s'emparede Mamoura (Mendia) en 1614.

1617-84 Abdallah obtient la soumission de Hosseln Pacha au nom de la Porte,Fez (1617); il lutte contre son frère signe un traité avec la FranceMohammed Zegfaouda et meurt en (1619). Le corsaire Redjeb Raïs alla-1624 ; son frère Abdelmalek le rem- que uo vaisseau marseillais malgréplace. le traité. Représailles contre les,

Le marabout El Ayachi de Salé orga- Turcs réunis k Marseille qui sontnise la guerre sainte; Sidi Moham- massicrés (1620). Les Algériens ré-med ben Abou Bekr des Mejjat est pondent en s'attaquent k tous le*chef de la zaouïa de Dila. Chrétiens. Une escadre anglaise In-

Moulay Chérif chef de zaouïa au Tafi- terrien! k Alger sans succès (1620);lait, s'allie au marabout du Sous une escadre hollandaise obtientAboul Hassan AU Semlall. quelques satisfactions (1624).

1627-31 Mort d'Abdelmalek k Fez et de Z*ï*dane A Marrakech; de Rasilly ob-tient un règlement des affaires deFrance et un traité favorable (1630);Abdelmalek flls de Zeïdane est assas-siné ; son frère Oualid est assassinék son tour et c'est teur frère Mo-hammed Cheïkh qui est proclamé kMarrakech (1636).

163641 Mohammed El Hadj marabout de Dilaprend Fei, Mekoes et Tadla ; Moham-Cheikh bat à Bon Agba le maraboutqui se retire k Marrakech (1640).Mohammed flls de Moulay Chérif Le duc de Bragance relève le trônetriomphe i Sidjilmassa du roara* du Portugal (164041).bout Semlall et reste maître detoutes les oasis (1610).

Des garnisons portugaises sont sub-stituées au Maghreb aux garnisons ^

espagnoles (1640).Le marabout El Ayachi massacre les

Andalous de Salé ; 11est battu et tuépar les marabouts de Dila (1641).

\ i i jPATIS | MAROC &ÊGE»oe$D,ALGERETDBTl/3I$;BV*0PI

1613-60 Battu par Mohammed El Hadj au Ca- Une armée turque expédiée d'Algerret, le chérif traite aveo lui ; il ne peut atteindre le chérif qui re-garde le sud jusqu'au Djebel Béni gagne Sidjilmassa par le Sud. Le*Ayache et le marabout le reste du Turcs traitent avec lui et II s'en-pays avec Fes. Le chérif s'aille aux gage k ne plus traverser U TafnaArabes de la haute Molouïa. prend (1647).Oudjda, bat les gens de Tlemcen,pénètre Jusqu'à Tiaret et Ain Madhlen refoulant les Arabes (1647). Ré*volte de Fes contre Abou Bekr Ta*mail gouverneur pour lea mara-bouts de Dila ; la ville appelle lechérif Moulay Mohammed qui estbattu et se retire au Tafllalt.

Mohammed Cheikh flls de Zeïdanemeurt i Marrakech; son fils MoulayAhmed El Abbas le remplace (16541;Il est tué par ses oncles materne»les Arabes Chebanatte dont U chefKerroum occupe Marrakech (1659).

Avec Moulay Ahmed II Abbas finit la

dynastie saadlenne. Mort de MoulayChérif i Sidjilmassa; son flls Rachidpour échapper k son frère Moham-med, se réfugie! la Zaouïa de Dila.Ghaïlane de Salé dépouille les Ara*bes cheraga voisins de le capitale(1660).

1661*64 Cession de Tanger i l'Angleterre parla Régente de Portugal (1661). Do-reïdi dea Arabes Doretd enlève FesEl Bail au DilaT (1662). Le chérif

Moulay Mohammed vient de Sldjll-massa se faire reconnaître k Fes

(1663).Le prince Rachid quitte la saoula de

Dila et va occuper Oudjda avec sespartisans Angade et Benl Isoassen.Il s'empare de la forteresse du juifIbn Mechal de Taxa; son frèreMohammed marche contre lui, maisIl est tué en août 1664 dans la plained'Angade et Rachid est Investi dupouvoir t Oudjda.

CHAPITRE VI

Lot Chérit! Filalioni.

Les ehérifs Maliens ou hassanlens. — Moulay Rachid au Tafllalt,puis à Fes. - Moulay Ismaïl (1672-1727). — Les Abid Bokhari.— Sidi Mohammed ben Abdallah (1757-1790). — Moulay Slimane

(1792*1822). - Moulay Aderrahmane (1822-1839).

Le chérif Rachid après avoir soumis Sidjilmassa à

qui sa dynastie a donné le nom de TaGlalt, se portaen 1665 vers Taza que les gens de Fez étaient venusdéfendre. U s'en empara et poursuivit ses défenseurs

jusqu'à l'Oued Sebou. U refusa d'entrer en pourparlersavec eux et investit Fez ; mais au bout de trois jours*ayant été légèrement blessé, il alla dans le Riff com-battre un agitateur qui lui faisait de l'opposition et

s'empara de sa personne. U reprit ensuite le siège dela capitale et ce n'est qu'après une lutte énergiqued'un mois entier qu'il pénétra dans Fez Djedid évacuéen même temps par Doreïdi (24 mai 1667). Le lende-main il attaqua Fez El Bali où Ibn Saghïer chef des

Lamta, alla avec son fils se réfugier dans le bastion deBab Guissa, pour prendre ensuite le large, tandis quele chef des Andalous, Ibn Salah, s'enfuyait de son côté.Rachid lès fît rechercher et mettre à mort, ainsi queleurs principaux partisans et reçut le serment de fidé-lité des habitants. U restait à réduire, dans le nord,le chef Ghaïlane qui était mattre de la province du

336 HISTOIRE DU MAGHREB

Gharb et l'allié du gouverneur anglais de Tanger.Ghaïlane chassé d'El Ksar El Kébir par le chérif, ga-gna Arzila et alla ensuite so réfugior auprès desTurcs à Alger.

Rachid porta alors ses efforts contre les Berbèresde Dila; il enleva du butin aux Aït Ouallal et s'en re-vint à Fez. Mohammed El Hadj le poursuivit jusqu'àBou Mezoura près de Fez, mais après une lutto detrois jours, il dut fuir devant les forces du chérif.Rachid se porta ensuite sur Taza contro les Béni Zo-roual et marcha sur Tétouane. U fit arrêter le chefde cetto ville Aboul Abbas Neksis et quolques notables

qu'il ramena avec lui et emprisonna à Fez. Après celale sultan alla attaquer la zaouia môme de Dila. Lesmarabouts, sous la conduite du fils do Mohammed El

Hadj, se portèrent résolument à sa rencontre jusqu'àBotn Errommane dans le Fazaz où ils furent entière-ment défaits. Le vainqueur poursuivit sa marche, pé-nétra dans la zaouia lo 24 juin 1668 et la détruisit defond en comble, ainsi que les nombreuses constructions

qui l'entouraient; quant aux habitants, ils eurent lavie sauve et ne subirent aucun dommage. MohammedEl Hadj et ses parents s-.uls furent arrêtés et envoyésà Fez pour être ensuite exilés à Tlemcen.

La ville de Marrakech était alors commandée par lechef des Chebanatte, Abou Bekr, qui avait succédé àson père Kerroum. Quand il apprit que Moulay Rachidmarchait contre lui, il gagna les hautes montagnes del'Atlas. Lo sultan entra à Marrakech sans coup férir,fit mettre à mort tous les Chebanatte qui s'y trouvaientet infligea le même sort à Abou Bekr et ses principauxpartisans dont il avait pu se saisir. U rétablit l'ordredans la ville, en réorganisa l'administration et rentraà Fez. Vers la fin do la même année 1669, Rachid allasoumettre les Chaouïa cantonnés sur la rive droite de

LES GHÊRIPS FILÂLIKMS 337

l'Oum Errebia et les Sendhaja Ait Ayache qui se li-vraient à toutes sortes de déprédations, puis il rentraen suivant la vallée do la Molouïa et fut atteint enroute d'une maladie dont il faillit mourir.

Dès son retour à Fez, il lit construire quatre archesau pont de l'Oued Sebou, près do la ville et fit restau-rer lo pont du Ressif sur l'oued Foz ; enfin il fit frapperdes monnaies qu'on appela rachidiennes et, dans lecourant de l'année 1670, il donna des fêtes somptueu-sesà l'occasion du mariage de son frère Moulay Ismaïlavec uno princesse d'origine saadienne.

Abou Hassoun Semlali était resté lo mattre incontestédu Sous jusqu'à sa mort ot avait eu pour successeurson fils Abou Abdallah Mohammed. A la fin de l'an-née 1670, Rachid marcha contro lui et commença parexterminer les Berbères Hechtouka et ceux du Sahel.Il alla ensuite s'emparer de la forteresso d'Uigh, rési-dence d'Abou Hassoun et rentra à Fez où il fit cons-truire la médersa Cherrathine.

On apprit alors que lo neveu du sultan, Ahmed ben

Mohammed, s'était révolté à Marrakech. Rachid par-tit avec des troupes, mais lo rebelle lui fut livré enroute et il l'envoya au Taillait. Après son entrée àMarrakech, les habitants du Sous lui envoyèrent une

dépulation offrant leur soumission. U resta dans cetteville jusqu'au printemps de 1672 et prit part à lafête des sacrifices. Au cours des réjouissances, il ga-lopait à cheval dans une allée plantée d'orangers,lorsqu'il fut violemment atteint à la tête par unebranche et mourut de sa blessure U avait quarante-deux ans.

Grâce à son activité intelligente, Moulay Rachidavait su, en peu d'années, assurer l'établissement dela dynastio des ehérifs hassanis filalis. U s'était avan-

tageusement fait connaître au dehors et alors qu'il22

3iS UISTOIRK DU MAGUREB

n'était encore mattre que du Tafilalt, il avait reçu,en 1666, la visite de Roland Fréjus, délégué des com-

merçants de Marseille, à qui il avait remis une lettre

pour le roi Louis XIV, accordant des privilèges com-

merciaux et l'autorisation de fonder un comptoir à

Alhucema8.

Lorsque Moulay Rachid était devenu le mattre du

Maghreb, il avait accepté la soumission de tribus di-

tes Churaga parce qu'elles provenaient de la fron-

tière orientale du pays, c'est-à-dire du territoire des

Angade, où elles étaient les alliées des Turcs. Parmi

ces tribus, les unes Sedjaa et Béni Amer étaient ara-

bos, les autres: Houara, Mediouna et Béni Senous

étaient berbères. Rachid leur donna en fief les ter*rains do Sadina et de Fichtala entre le Sebou et

l'Ouergha et les réunit en une seule tribu où l'on ne

distingue plus aujourd'hui les Berbères des Arabes.

Dès que la mort de Moulay Rachid fut connue à Mek-

nes, son frère Moulay Ismaïl qui était son lieutenant

pour le gouvernement de la province du Gharb, fut

élu par la population ainsi que par les notables, les

savants et les ehérifs ; il n'y eut que Marrakech et ses

dépendances qui s'abstinrent d'envoyer des députa-tions. Le nouveau sultan, alors âgé de vingt-six ans,

prit aussitôt en mains les rênes du pouvoir et adoptaMeknes comme capitale. Au Tafilalt, son neveu MoulayAboul Abbas Ahmed ben Mahrez avait gagné à sacause les Arabes du Sous et s'était transporté à Marra-

kech dont les habitants, par attachement à son parti,s'étaient abstenus d'envoyer une députation reconnaî-

tre Moulay Ismaïl. Le sultan marcha contre Ben Mah-

rez, le mit en fuite après avoir culbuté son armée et

entra de vive force à Marrakech. A peine de retour à

Meknes, Moulay Ismaïl apprit que les habitants de Fez

s'étaient révoltés, avaient tué leur gouverneur et ap-

LES CHÉRIFS FILALIEHS 339

pelé Ben Mahrez pour lui offrir le pouvoir. Tandis quece prétendant annonçait son arrivée à Debdou, uncourrier venant de Fei apportait la nouvelle que l'an-dalou El Khadir Ghaïlane parti d'Alger, avait débar-

qué à Tétouane où la famille de Neksis avait embrasséson parti. Moulay Ismaïl marcha d'abord contre BenMahrez jusqu'à Taza, l'assiégea pendant des mois et le

contraignit à fuir dans lo Sahara. U se transporta en-suite dans le Hebet où il atteignit Ghaïlane et le tua,

puis Vint attaquer Fez qui fit sa soumission après un

siège de plusieurs mois (octobre 1673).De retour dans la ville de Meknes pour laquelle il

'avait une prédilection marquée, Moulay Ismaïl y en-

treprit des constructions importantes de palais et au-tres édifices. Il élargit l'enceinte de la ville du côtéouest el en fit abattre la partie orientale pour agran-

'

dir l'ancienne casba et en dégager les abords. Il fit édi-fier ensuite un vaste palais et la grande mosquée quiavoisine le Ksar Ennasser bâti par lui alors qu'il était

gouverneur. Tandis qu'il s'occupait de ces travaux, il

apprit que Ben Mahrez s'était emparé de Marrakech.Il partit aussitôt, traversa le Tadla et rencontra l'ar-mée rebelle à Bou Agba, dans l'Oued El Abid. Ben Mah-rez fut vaincu et perdit le commandant de ses troupes.Moulay Ismaïl le poursuivit à Marrakech, investitla ville et l'enleva de vive force (1674). Tandis queBen Mahrez s'était réfugié dans la province du Dra, le

sultan dirigeait une série d'opérations militaires pourramener dans l'ordre les tribus Chaouïa, Haha et

Chebanatte, après quoi il allait de nouveau assiégerson neveu qui avait reparu à Marrakech. II investit laville en 1675, mais y rencontra une énergique résis-lanco qui dura jusqu'au mois de juin de l'année 1677.

Moulay Ismaïl entré à Marrakech pour la troisièmefois livra la ville au pillage et fit mettre à mort

340 HISTOIRE DU MAGHREB

ou emprisonner les habitants les plus compromis.Pendant qu'il investissait Marrakech, le sultan ap-

prit qu'un descendant des marabouts de Dila, Ahmedben Abdallah, revenant du pèlerinage, se proposait,avec l'appui de la Porte et des Turcs d'Alger, de re-

constituer la zaouia do ses ancêtres. U avait même

battu deux armées chérifiennes envoyées contre lui et

ravageait le Tadla avec ses adhérents et les contin-

gents berbères Son hadj a gagnés à sa cause. MoulayIsmaïl quitta Marrakech soumise à son autorité ettrouva au Tadla son frère Moulay El Harrane venantdu Tafilalt lui demander aide contre son autre frère

Moulay Hammada. Le sultan repoussa les avancesd'El Harrane et remporta sur les marabouts de Dila

une victoire qui fut suivie de terribles représailles. El

Harrane effrayé s'enfuit dans le Tafilalt, mais il fut

poursuivi et ramené au sultan. Moulay Ismaïl lui par-donna et le renvoya dans le Sahara avec l'obligationde n'en pas sortir. .

Rentré à Meknes, Moulay Ismaïl reprit les embel-

lissements de sa capitale, y fit édifier la mosquéeDjama El Akhedar et armer sa casba de canons do

bronze et de mortiers, dont une batterie circulaire

pouvant tirer dans toutes les directions. U fit cons-

truire aussi d'immenses écuries pour 12.000 chevaux,de vastes greniers à provisions, un bâtiment en

forme de dôme avec arcs et portiques, réservé aux

armes et harnachements de la cavalerie et au-dessus

duquel était un palais de vingt pavillons appelé el

mansour. Une pièce d'eau sur laquelle pouvaient évo-luer des embarcations et un grand jardin plantéd'oliviers et d'arbres fruitiers, complétaient les dé-

pendances de la casba impériale de Meknes.

C'est alors que Moulay Ismaïl s'avisa de créer desmilices dévouées à sa personne et qui, judicieusement

k LES CHÉRIFS FILALIBNS 341

réparties dans le pays pour surveiller les populationsindigènes, devaient les empêcher de grouper leursforces et de se jeter dans la rébellion. U organisad'abord le guich dit des Oudaya comprenant trois

corps: celui du Sous, celui des Meghafra et celui des

Oudaya proprement dit. Les gens du Sous étaient lesOulad Djerrar, les Oulad Motha, les Zirara et les Che-

banatte, tous des Arabes Makil, autrefois au servicedes Saadiens. Us furent installés dans la plaino d'Az-

ghar ou du Gharb, pour surveiller les Arabes Khlot etSofiaoe qui avaient soutenu les Béni Merine auxquelsils étaient alliés et n'avaient pas voulu reconnaître

les Saadiens. Les Meghafra et les Oudaya chassés du

Sahara par la disette, avaient traversé le Sous et at-

teint la banlieue de Marrakech où ils furent recrutés

par Moulay Ismaïl, lorsqu'il enleva pour la deuxième

fois la ville à Ben Mahrez, puis envoyés avec leursfamilles à Meknes et installés près de la casba. D'autres

groupes vinrent les rejoindre et le sultan leur adjoignitles Chebanatte et les Zirara fixés à Fez avec Doreïdi.

Ce fut ensuite le guich des abid bokhari que Mou-

lay Ismaïl constitua avec des nègres libres ou escla-ves et des harathine recrutés dans toutes les provinces;des négresses furent achetées pour être données en

mariage aux célibataires et expédiées à Meknes. Le

sultan arma ces nègres au nombre de 3.000, leur

nomma des caïds et les envoya à Mechra Erremla dansla banlieue de Salé. Le rccrutemont des nègres et

négresses fut poursuivi, moyennant lo paiement doleur valeur aux maîtres do ceux qui n'étaient pas de

condition libre et un second groupe de 3.000 nègresfut installé à El Mahalla; 4.000 abid provenant duTaraesna et des Doukkala furent placés d'abord à -

Meknes et plus tard répartis entre la casba d'Adekh-sane et la zaouïa de Dila.

342 HISTOIRE i>U MAGHREB

Enl • . Moulay Ismaïl ayant fait vers l'année 1677une expédition dans le Sous, s'avança jusqu'à Akka etTassint et atteignit même Chinguiti sur les confins duSoudan. Il y reçut la soumission des Arabes Makil du

pays: Oulad Delim, Berabiche, Meghafra, Oudaya,Motha et Djerrar. Us étaient commandés par Bekkarcheïkh des Meghafra qui donna en mariago sa filleKhenatsa au sultan. Moulay Ismaïl ramena de cette

expédition 2.000 harathine avec leurs enfants et les

envoya à El Mahalla. L'armée noire ainsi constituée

comptait alors 14.000 hommes, dont les chefs furentréunis et prêtèrent le serment de fidélité sur le re-cueil de la la loi traditionnelle appelé Sahih El Bch

khari; c'est pourquoi le nom à'abid bokhari et debouakher leur est resté. Ces miliciens bénéficiaient de

grands avantages, mais leurs enfants appartenaient àl'Etat qui, par une éducation spéciale, préparait les

garçons pour l'armée ou les différents corps de métierset les filles pour les services intérieurs du palais.

A Alger, une révolution a encore modifié les liens

qui unissaient le pays à la Porte; le pacha, en effet,n'exerce plus le pouvoir exécutif passé aux mains d'un

dey choisi dans leurs rangs, par les raïs de la Taïffe.Car la marine a pris la prépondérance, grâce au déve-

loppement considérable donné par les Algériens à lacourse sur mer ; mais cet état de choses a occasionnédo multiples réclamations européennes qui, en 1672,amenèrent une rupture avec la France. En 1678, uneescadre anglaise commandée par lord Narboroughvint canonner la ville et l'année suivante, ce fut l'ami-ral français Tourville qui se présenta au nom du roide France et obtint des satisfactions restées par lasuite sans résultats. Quant à la Hollande, après des in-succès répétés dans la Méditerranée, elle s'engageapar traité à fournir aux raïs, malgré les protestations

, LES GHÉIUFS FILALIENS 313

des autres puissances européennes, non seulement des

agrès et des cordages, mais encore de la poudre et descanons. En 1680 eut lieu f'eipédition de Duquesnechargé d'obtenir la restitution réciproque des escla-ves et en 1681, les Anglais ayant subi d'énormes per-tes, signèrent 1a paix avec Alger, aux mêmes condi-tions que les Hollandais.

En 1679, Moulay Ismaïl se porta dans les hauts pla-teaux à l'est de la Molouïa où il reçut des députationsdes Doui Menia, Dekhissa, Hamiane, Mehaïa, Amour,Oulad Djerir, Segouna, Béni Amer et Hochem avec

lesquels il s'avança jusqu'aux sources du Chélif dansle Djebel Amour. Ils y rencontrèrent une armée turqueavec des canons qui les attaqua pendant la uuit. LesArabes effrayés par les détonations, s'enfuirent aban-donnant le sultan qui, le lendemain matin, se trouvaseul avec ses troupes régulières. U accepta d'entreren pourparlers avec les Turcs et de renouveler le traité

par lequel Moulay Rachid avait accepté la Tafnacomme limite entre le territoire turc et le territoiremarocain.

Moulay Ismaïl rentra donc dans ses Etats très irrité

par l'inconstance des Arabes et décidé à les punir deleur défection. Arrivé à Fez, il apprit que trois de sesfrères El Harrane, Hachem et Ahmed, aidés de leurs

parents, s'étaient révoltés dans le sud avec l'appui desBerbères AU Atta et autres. U partit aussitôt pour leTafilalt et atteignit les robelles au Djebel Saghrou où illeur infligea uno sanglante défaite et les obligea às'enfuir dans le désert. Au retour, l'armée du sultanfut décimée par une violente tempête de neige au pas-sage de l'Atlas, dans le col d'El Glaoui.

Dans les premiers mois de l'année 1679, Moulay Is-maïl prit ses dispositions pour châtier les Béni Iznas-sen qui étaient partisans des Turcs et pour réprimer en

344 HISTOIRE DU MAGHREB

même temps les acte* d'indiscipline des Arabes Cheba-natte et Zirara cantonnés dans le Houz. Il transportaces-Arabes à Oudjda et leur donna un caïd avec missionde harceler les Béni Iznassen et de les empêcher decultiver la plaine des Trifa. A cet effet, il fit construiretrois forteresses autour du massif montagneux desBéni Iznassen, Tune sur le littoral à Rakkada, l'autreà Aioun Sidi Mellouk et une troisième sur les bords dela Molouïa. L'année suivante, le sultan pénétra en

personne dans ces montagnes, ravagea les jardins etles cultures des Béni Iznassen et les ayant amenés à

composition, leur imposa de dures conditions, entreautres, la remise de leurs chevaux et de leurs armes.Revenu dans la plaine, il infligea le même traitementaux Arabes Ahlaf, Segouna, Mehaïa et Hamiane. Pen-dant son retour, il fit restaurer la casba de Taourirtsur l'Oued Za où il laissa 500 abid avec leurs familles;à Messoun il en laissa une centaine dans une casba

qu'il fit édifier par eux et en plaça 2.500 à Taza avecun caïd investi du commandement de toute la par-tie orientale du pays. Les Arabes et Berbères Cheragaqu'il ramenait de cette expédition/ furent installésdans une casba de Fez. Enfin il fit édifier une casba àEl Mehdouma et une autre à El Djedida près de Mek-nes. Lea abid de toutes ces casbas étaient chargés dela garde des routes et leurs chefs recevaient, pour leurentretien, les impôts zekat et achour payés par lestribus du pays environnant; ces tribus étaient res-

ponsables dejous les événements qui se produisaientsur leur territoire.

En 1679, Moulay Ismaïl avait prescrit à Amor benHaddou caïd d'El Ksar El Kebir, d'entreprendre le

siège de Mamoura toujours occupée par les Espagnols.U se disposait, au printemps de l'année 1681, à

partir pour le Sous où son neveu Ben Mahrez s'était

. LES GHÉRIFS FILALIENS 346

de nouveau révolté, lorsque le caïd Amor ben Haddoul'invita à venir assister à la chute imminente deMamoura. L'assaut fut donné le 3 mai en pré-sence du sultan qui rendit la liberté aux 208 défen-seurs chrétiens faits prisonniers avec leur chef.L'année suivante, Moulay Ismaïl envoya à Versaillesun ambassadeur chargé de conclure avec la Francoun traité dont les bases avaient été arrêtées précé-demment, à la suite du blocus de Salé par une esca-dre française. L'ambassadeur El Hadj Temim eut

plein succès et le traité fut signé le 29 janvier 1682à Saint-Germain.

Quelques mois après, le sultan alla enlever leurs

troupeaux aux Béni Amer d'Oran et il était à peinode retour, qu'il apprit l'arrivée d'une colonne turqueopérant chez les Béni Iznassen, de connivence avecBen Mahrez. Il prescrivit au gouverneur de Marrakechde prendre toutes mesures nécessaires contre le re-belle et s'avança jusqu'à Oudjda où il apprit que lesTurcs avaient été rappelés à Alger par l'attaque del'escadre française de Duquesne (16^2). Tranquille dece côté, Moulay Ismaïl partit pour Marrakech et le Sousoù ses troupes rencontrèrent celles de Ben Mahrez.

Après un combat très meurtrier qui dura vingt-cinqjours, Ben Mahrez se retira dans la place de Tarou-dant. Le sultan l'y assiégea et un nouveau combateut lieu qui coûta la vie à un grand nombre de sol-dats et au cours duquel le sultan et son neveu furentblessés. Les hostilités se continuèrent encore pendantdeux mois et se terminèrent par un traité de paix.

Dans le courant de l'année 1683, Moulay Ismaïl se

transporta en force dans les montagnes de Fazaz poursoumettre les Senhadja Ait Idrassen qui se livraientà toutes sortes de déprédations dans la plaine de Sais.A son approche, ils s'enfuirent vers la Molouïa et il

346 HISTOIRE DU MAGHREB

profita de leur éloignement pour faire bâtir deuxforts au pied de leur montagne, l'un à Aïn Ellouhavec 500 cavaliors, l'autre à Azrou avec 2.500 cava-liers. Bloqués dans lo haut pays et privés de leursterrains de culture, les Aït Idrassen demandèrent la

paix qu'ils obtinrent, à la condition de livrer armes etchevaux et de ne plus s'occuper que de leurs terreset de leurs troupeaux.

Depuis la rupture de la France avec les Turcs

d'Alger, il avait été décidé qu'un bombardement decelte ville serait entrepris. A cet effet, l'amiral Du-

quesne partit de Toulon le 12 juillet 1682 avec uneflotte comprenant cinq galiotes à bombes. Le bom-bardement commença le 26 août et occasionna dansla ville des dégâts importants; les Algériens sedéfendirent avec énergie et le 12 septembre, aux

approches de l'équinoxe, Duquesne remit à la voile,

n'ayant obtenu aucun résultat appréciable, au re-

gard des efforts dépensés pendant cette campagne.U revint l'année suivante avec des moyens d'atta-

que perfectionnés, grâce à l'expérience acquise, maissa politique n'eut d'autre résultat que le massacrede tous les Français résidant à Alger, y compris le

père Le Vacher qui, depuis longtemps, y remplis-sait avec honneur les fonctions de consul. Duquesnequitta Alger à l'automne, sans plus do succès quel'année précédente. Enfin, en avril 1684, l'amiralTourville fut chargé de venir traiter avec les Algé-riens et la paix fut conclue aux conditions suivantes :il serait procédé à un règlement des revendicationsde chaque Etat et les captifs seraient rendus de partet d'autre ; il était stipulé, en outre, que les consulsne seraient plus rendus responsables des dettes deleurs nationaux. Hadj Djafer Agha alla en France

porter au roi les excuses des Algériens et affirmer

, LES GHÉRIFS FILALIBNS 347

leur désir d'entretenir de bonnes relations avec laFrance.

A cette époque l'anarchie régnait à Tripoli et lesconsuls français y étaient fort maltraités. Louis XIV

chargea le maréchal d'Estrées d'aller tirer vengeancedes Tripolilains. Dès que la flotte française parutdevant la ville, en juin 1685, les habitants se mirenten révolte contre le dey et ses officiers, auteurs res-

ponsables des événements. L'amiral n'en fit pas moinsouvrir le feu contre Tripoli qu'il détruisit entièrement,après quoi il reçut à son bord le nouveau dey ve-nant se soumettre à ses conditions. D'Estrées imposaune amende de 500.000 livres, la remise en liberté des

captifs chrétiens de toutes nationalités et une remise

d'otages. Au retour, il passa par Tunis et y signa untraité par lequel la régence s'engageait à payer uneindemnité de 600.000 écus au commerce français.

La paix entre Alger et la France fut de nouveau

rompue par des événements graves au cours desquelsle consul de France Piolle et 312 de ses nationauxfurent battus et enchaînés. Le 26 juin 1688, le maré-chal d'Estrées se présentait devant Alger qu'il bom-barda pendant seize jours, ne laissant aucun édificeintact. Les Algériens y répondirent en attachant les

Français à la bouche des canons ; les Français trai-tèrent de même les Algériens qu'ils avaient à bord etle maréchal se retira sans rien avoir obtenu du deyHosseïn Mezzo-Morto, opposé à tout accommodement.Mais devant la colère des janissaires qui, en rentrant

d'expédition, trouvèrent Alger en ruines, le dey par-tit pour Constantinople où il fut nommé capitan-pa-cha. Son successeur envoya un ambassadeur auprèsdu roi de France pour conclure la paix. Le traité

signé en septembre 1689, confirmait les privilèges detoutes les capitulations antérieures.

348 HISTOIRE DU MAGHREB

Au Maroc, lo caïd Ben Haddou n'avait cessé de har-celer la garnison anglaise de Tanger, au point que leParlement, fatigué de la situation précaire do celte

place, résolut de ne plus lui envoyer de subsides etdécida même son évacuation, malgré les protestationset les offres des Espagnols et des Portugais. En 1684,une escadre détruisit le môle et les fortifications, coin*bla.le port et embarqua la garnison. Moulay Ismaïl

repeupla aussitôt la ville avec des gens du Riff et filrelover les mosquées et autres édifices. Peu do tempsaprès, i) se transporta dans la hauto Molouïa afin doramener dans l'ordre les tribus berbères Aït Youssi,Aït Seghrouchen, Mediouna et autres qui, à son

approche, se réfugièrent sur les hauts sommets du

djebel El Ayachi. U fit construire des casbas à Alil surl'oued Guigou, sur l'oued Sekoura, sur l'oued Ta-

chouakt, puis à Dar Eltema, à Ksar Béni Mtir, El

Kçabi et autres lieux et y plaça des cavaliers abidavec leurs familles. Les Berbères vinrent faire leursoumission et durent remettre leurs armes et leurschevaux pour obtenir le pardon du sultan.

A peine de retour de cette campagne, Moulay Ismaïl

partit en expédition contre son nevou Ben Mahrez etson frère El Harrane qui s'étaient mis en état de ré-volte à Taroudant. Un parti d'Arabes Zirara rencon-trant Ben Mahrez qui allait a un pèlerinage, suivi de

quelques esclaves, ne le reconnurent pas et lo tuèrent.El Harrane poursuivit seul la résistance, mais undernier assaut livré en avril 1687, ouvrit la place au

général du sultan. Les habitants furent massacréset Moulay Ismaïl repeupla la cité avec des Riffains éta-blis à Fez.

En 1688-1689, une nouvelle expédition fut menéecontre les Berbères de Fazaz. Les Zommour et lesBoni Hakim furent les premiers à se soumettre. Leur

LES GHÉRIFS FILALIENS 349

cheïkh Baba IchouEl Kobli fut confirmé dans son com-mandement par le sultan dont il devint un auxiliaire

précieux. Moulay Ismaïl resta un an à Adekhsane, yreçut les chevaux et les armes livrés par Baba Ichouet fit reconstruire la casba édifiée autrefois par Yous-sef ben Tachefinc. Il y établit 2.500 cavaliers desabid de Doukkala, tandis qu'il en plaçait un nombre

égal à Zaouïet Dila avec mission do bloquer les Berbè-res et de leur défendre l'accès de la plaine.

Ben Haddou harcelait sans trêve les Espagnols de

Larache; il finit par pénétrer dans la place qui serendit sur l'initiative de religieux el de quelques offi-ciers. Ils obtinrent, en retour, leur mise en liberté,tandis quo les autres habitants chrétiens au nombrede 1.800 à 2.000, furent réduits en esclavage et sefirent musulmans pour la plupart. Larache fut repeu-plée avec des Riffains et ses édifices furent reconstruits

par Ben Haddou (octobre 1689). U ne restait plus surle littoral atlantique comme établissement chrétien

que celui d'Arzila qui disparut à son tour en 1691 ;dans la Méditerranée les Espagnols n'occupaient plusque Ceuta, Melilla et Oran.

Les habitants des hauts sommets de l'Atlas ne ces-saient d'inquiéter le sultan; c'étaient principalementceux do Fazaz : Aït Yafelman, Aït Oumalou et Aït Isri

qui restaient à soumettre. Moulay Ismaïl décidé à mar-cher contre ces tribus, laissa à Fez Djedid son fils aîné

Moulay Aboul Ala Mahrez, à Meknes son autre fils

Moulay Mohammed surnommé Zeïdane et un troisième

Moulay El Mamoun à Marrakech. Mais avant de par-tir, en mai 1692, il envoya, sur le territoire turc, une

importante armée commandée par son fils Zeïdane.Cette armée ayant été battue à un gué de la Molouïa

par les Turcs, le sultan envoya à Alger une ambas-sade pour conclure la paix.

350 HISTOIRE DU MAGHREB

A celte époque Baba Ichou était mort et son fils Ali

qui lui avait succédé dans le commandement des Zera-mour et Béni Hakim, apporta au sultan une aide effi-cace pour obtenir la soumission des autres tribus del'Atlas. Moulay Ismaïl disposait, d'autre part, d'unenombreuse armée munie de canons et do mortiers,

qu'il divisa entre les principaux chefs, assignant sa

place à chaque corps. Il décida quo chacun d'eux tien-drait son artillerie en action de l'entrée de la nuit

jusqu'au jour, afin de terrifier l'adversaire. Les Ber-bères épouvantés par les roulements de l'artillerie et

par les lueurs dont elle perçait les ténèbres, décampè-rent en toute hâte, mais se heurtèrent partout aucercle que les troupes du sultan avaient formé autourd'eux. Après uno terrible lutte, les Berbères se disper-sèrent dans les ravins ou se réfugièrent dans lescavernes et pendant trois jours l'armée impériale lesmassacra et les dépouilla de ce qu'ils possédaient. Leschefs apportèrent à Adekhsane, où se tenait le sul-tan, 12.000 têtes, 10.000 chevaux et 30.000 fusils. AUben Ichou reçut 1.000 cavaliers zemmour, inscrits surles registres, pour occuper les forteresses de Tigallincommandant le pays des Aït Oumalou. Il n'y avait

plus dans le Maroc à posséder des chevaux et des ar-mes, que les abid, les Oudaya, les Zemmour et lesRiffains chargés de reprendre Coûta.

En 1693, Moulay Ismaïl alla en personne enleverdu butin aux Béni Amer d'Oran et donner l'assaut àcette ville. Après deux tentatives infructueuses, ildut battre en retraite. A la suite de ces événements,le sultan de Constantinople envoya une ambassadeinviter Moulay Ismaïl à faire la paix avec les Algé-riens et à respecter leur territoire; le sultan duMaroc se soumit à cette invitation. U essaya, dans lecourant de la même année, d'enlever Ceuta aux Espa-

LES ÇHÉRIFS FILALIENS 351

gnob, mais la résistance fut telle qu'il dut se con-tenter de laisser des troupes dans un camp retran-ché pour continuer le blocus de la .ville. Il repriten 1694 le siège de Melilla qu'il avait dû abandonneren 1687 et les opérations se poursuivirent contre cetto

place jusqu'en 1700, sans amoner aucun résultat.A cette époquo Mourad, bey de Tunis, qui avait eu

des difficultés avec le dey d'Alger, obtint du sultandu Maroc la promesse do le soutenir en envahissantl'Oranie. En effet, dès le printemps de 1701, MoulayIsmaïl à la tète d'une armée considérable, s'avançajusque dans la vallée du Chélif. De son côté, le deyEl Hadj Mustapha quitta Alger avec une armée ré-

gulière et une nombreuse cavalerie arabe. Les deuxarmées se rencontrèrent sur la Chediouïà, affluent duChélif, et le combat commencé à midi, se terminaavant la nuit. Le sultan blessé, faillit tomber auxmains des Turcs et s'en retourna au Maroc avec lesdébris de son armée taillée en pièces, tandis que le

dey ramenait à Alger 3.000 têtes de soldats et 50 tê-tes de chefs marocains.

Le bey de l'ouest quitta à cette époque sa résidencede Mazouna pour s'établir à Mascara d'où il pouvaitmieux surveiller l'intérieur du pays. La cour d'Espa-gne approuva un accord conclu entre le dey d'Alger,le bey de l'Ouest et les Espagnols d'Oran contre les

attaques du sultan marocain.

Moulay Ismaïl après avoir déjà essayé un rapproche-ment avec le roi de France, lui envoya comme ambas-

sadeur, en 1699, le caïd de Salé Abdallah ben Aïssa.U obtint un grand succès, conclut un traité d'allianceet d'amitié avec la France et revint enthousiasmé del'accueil qu'il avait reçu à Versailles. Encouragé parce succès, le sultan renvoya Ben Aïssa en France pourdemander la main de la princesse de Conti, fille nalu-

353 HISTOIRE DU MAGHREB

relie de Louis XIV, avec promesse de l'entourer duluxe et des égards auxquels elle était habituée et dela laisser libre de pratiquer sa religion. Ce projetd'union n'eut pas de suite, mais les relations de laFrance avec le Maroc restèrent très cordiales et très

avantageuses pour le commerce français. Cependantcette situation privilégiée fut fortement contreba-lancée par la prise de Gibraltar que les Anglais en-levèrent aux Espagnols en 1704.

C'est quelques années auparavant, en 1700, queMoulay Ismaïl avait partagé les principaux comman-dements de l'empire entre quelques-uns de ses fils.

Moulay Aboul Abbas Ahmed l'héritier présomptif, reçutle Tadla avec un corps de 3.000 abid, Mohammed ditEl Alem le Sous avec 3.000 abid et Taroudant comme

résidence; l'atné, El Mamoun, eut le gouvernementdu Tafilalt avec résidence à Tizimi et une garnisonde 500 nègres. Enfin, Zeïdane, eut la province orientale

conligué* au territoire turc.Mais les fils du sultan ne tardèrent pas à se jalouser

et à entrer en lutte; c'est ainsi que Moulay Abdelma-lek et Bennasser se disputèrent la province du Dra et

qu'Abdelmalek vaincu vint se réfugier à Zerhounau tombeau de Moulay Idris (1702-1703). Le sultan

envoya son autre fils Moulay Chérif rétablir l'ordredans le Dra. A son tour, Mohammed El Alem se miten révolte, quitta le Sous, entra dans Marrakech et yfit mourir un grand nombre de personnages et d'ha-

bitants, avant de regagner Taroudant (mars 1704).Zeïdane envoyé contre lui entra dans Marrakech etalla faire le siège de Taroudant qui dura trois ans.

Le 4 juin 1706, Zeïdane entra dans la ville, fit massa-

crer tous ses défenseurs et envoya son frère Moham-med El Alem au sultan qui ordonna de lui couperune main d'un côté et un pied de l'autre. U mourut

LES GHÊRIFS FILALIENS 353

de ses blessures et l'année suivante Zeïdane fut assas-

siné à Taroudant.

Depuis plusieurs années, le bey de Mascara Moham-

med Bouchelaghem faisait de fréquentes incursionscontre les Espagnols d'Oran; en 1705, il réussit àresserrer le blocus de cette place qui devint completen 1706. Dans l'été de 1707, Mohammed Bektache le

nouveau dey d'Alger confia un corps de troupes à sonlieutenant Ozen Hassan; celui-ci se dirigea sur Oran et

fut rejoint en route par de nombreux contingents indi-

gènes. Le siège fut long et difficile; les forts extérieurs

furent enlevés l'un après l'autre, leurs défenseurs

massacrés ou réduits en esclavage et, en janvier 1708,le Bordj El Ahmar ou château-neuf, tombait à son

tour. Maîtres d'Oran, les Musulmans allèrent ensuite

attaquer Merselkébir où de nombreux Espagnolss'étaient réfugiés. La résistance, là encore, fut très

énergique, mais la place succomba le 6 avril et sesdéfenseurs furent réduits en esclavage. A la suitede ces événements, le bey Bouchelaghem transportale siège de son beylik de Mascara à Oran. Le lieute-nant du dey ramena à Alger 2.000 captifs chrétiens

parmi lesquels 200 officiers ou personnages de marque.Vers l'année 1711, la Porte renonça, sur les instan-

ces du dey Ali Chaouch, à'envoyer à Alger un pachaqui, depuis longtemps, n'avait plus aucune autorité ;

l'Algérie et la Tunisie, tout en restant tributaires dela Turquie, jouissaient désormais de leur autonomie.Mais l'hérédité du pouvoir donnait à Tunis aux beysde la famille de Hosseïn, une puissance à laquelle les

deys d'Alger nommés à l'élection ne pouvaient at-teindre.

En 1721, le roi d'Espagno Philippe V, décidé à dé-

bloquer Ceuta que les Musulmans ne cessaient d'in-

quiéter, y envoya une armée et quelques vaisseaux23

354 HISTOIRE DU MAGHREB

sous le commandement du marquis de Levés. Ce gé-néral ne craignit pas de diriger de vigoureuses atta-

ques contre le camp retranché des Musulmans et

réussit à y pénétrer, à enlever ses approvisionnementset même à en ramener 27 canons et quatre drapeaux.Le siège étant levé, l'armée rentra en Espagne, mais

los Arabes revinrent inquiéter la place.Lo 22 mars 1727, Moulay Ismaïl mourut à Meknes

âgé do 80 ans. U avait au cours d'un long règne de

57 ans, fait preuve d'une réelle intelligence des

nécessités de son empire et déployé une énergiesoutenue dans la réalisation de ses vues pour l'or-

ganiser. Le succès couronna ses efforts puisqu'il ob-

tint la soumission des populations berbères les mieux

défendues par la nature et les plus indépendantes,ainsi que celle des tribus arabes les plus turbulentes.Par l'ine'itution des abid bokhari et du guich des

Oudaya, \\ créa une force qu'il employa habilement à

maintenir l'ordre dans toutes les provinces. On a pudire avec raison que sous son règne, « un Juif ou

une femme seule aurait pu traverser le Maroc d'Oud-

jda à l'oued Noun sans être inquiété ». La police étaiten effet assurée par les tribus rendues responsablesdes étrangers qui traversaient leur territoire et tenues

d'arrêter ceux qui y commettaient un crime ou un

délit. Elles étaient, elles-mêmes, surveillées de prèspar les postes fortifiés qu'occupaient les abid bokhari.Les principes de cette solide organisation n'ont pasentièrement disparu du Maroc, mais pour maintenirintacte l'oeuvre créée par la ténacité de Moulay Ismaïl,il fallait des qualités qui manquèrent à ses succes-seurs immédiats.

Son fils Moulay Aboul Abbas Ahmed, surnommé

Dehbi à cause de sa grande libéralité, fut proclamésultan sur une décision prise par les chefs de la, mi-

I.KS GHHRIFS FILALIENS 355

lice des abid bokhari et à laquelle se soumirent lescaïds des Oudaya, les hauts fonctionnaires, les secré-

taires et cadis du gouvernement. Les habitants deFez mirent à mort leur gouverneur le caïd Bou AliErroussi et envoyèrent des notables porter leur ser-ment de fidélité à Meknes. Ils furent bien reçus

par le nouveau sultan qui ne leur marqua aucun res-

sentiment pour leur acte et. leur donna un nouveau

gouverneur nommé Mahdjoub El Euldj. Ahmed Dehbi

inaugura son administration en faisant mettre à mortles gouverneurs de son père tels que : Ali ben Ichou El

Kebli, le chef de la province du Hcbet, Ahmed ben Ali,le pacha Ben El Àchker et Mordjane El Kebir le caïd

des nègres du palais. Il paraît que lo nouveau sultanobéissait en cela aux abid bokhari dont il subissaitl'ascendant dans la plupart des affaires. U leur fit des

largesses, ainsi qu'aux caïds du guich des Oudaya,aux savants, aux ehérifs et aux étudiants et se renditainsi populaire, dès son avènement.

Cependant les chefs qu'il avait fait mettre à mort

n'étaient plus là pour contenir les Berbères et les Ara-bes ; tous en profitèrent pour se procurer des armeset des chevaux el reprirent le cours de leurs dépréda-tions, tandis que les abid et les Oudaya, de leur côté,se livraient à toutes sortes d'excès. A Fez, les Oudayaayant pillé le marché et les magasins, leur chef

Mohammed ben Ichou souleva une révolte en mettanten prison les notables envoyés au sultan pour deman-der justice. Abou Fares fils d'Ahmed Dehbi parvintà rétablir l'ordre, mais, dès son départ, les Oudayalancèrent des bombes sur la ville et l'anarchie re-

commença. C'est alors que les abid de Mechra Er-remla proposèrent aux habitants de Foz de renverserAhmed Dehbi et de le remplacer par Moulay Abdel-malek son frère. L'accord entre eux étant complet,

356 HISTOIRE DU MAGHREB

des cavaliers furent envoyés à Abdelmalek qui se mitaussitôt en roule. Les abid s'emparèrent de la per-sonne d'Ahmed Dehbi, dès son arrivée à l'Oued Beht etl'internèrent dans la maison qu'il habitait avant sonavènement. Abdelmalek fut acclamé à son entréedans Meknes et envoya au Tafilalt Ahmed Dehbi quiavait régné un an (avril 1728).

Le nouveau sultan, cependant, mécontenta par sonavarice les abid habitués aux largesses de ses prédé-cesseurs. Ils entrèrent en armes à Meknes et mirentla ville au pillage, pendant que Moulay Abdelmalekse réfugiait à Fez avec sa famille el sesserviteurs.

Ahmed Dehbi rappelé du Tafilalt par les abid,reprit l'autorité à Meknes et y reçut l'adhésiondes grandes villes, sauf Fez et les régions du nord

qui restaient fidèles à Abdelmalek. Les envoyés queAhmed Dehbi leur envoya pour demander que sonfrère lui soit livré, furent impitoyablement massacréset les Oudaya subirent de cruelles représailles. Aussi,en août 1728, Ahmed Dehbi vint assiéger Fez qu'ilbombarda et détruisit en partie. Après une résistancede cinq mois, les habitants pressés par la disette, se

rendirent; Abdelmalek livré sous condition delà viesauve, fut emprisonné à Meknes en attendant soninternement au Tafilalt. Mais sur ces entrefaites,Ahmed Dehbi tomba gravement malade et ordonna

d'étrangler Abdelmalek qui fut exécuté dans sa pri-son. Ahmed Dehbi mourut des suites de sa maladietrois jours après son frère, le 5 mars 1729.

Moulay Abdallah, fils de Moulay Ismaïl ot de Khe-natsa la fille du Cheïkh Bekkar des Meghafra, avait

toujours vécu auprès de son frère Moulay Abdelma-lek au Sous et l'avait suivi à Meknes, lors de sonavènement. Après la fuite d'Abdelmalek à Fez, Mou-

lay Abdallah s'était retiré au Tafilalt et il y résidait

LES GUÉRIFS FILALIENS 357

encore lorsque les personnages de l'empire, les abid,les Oudaya et les caïds, s'accordèrent pour l'élire àla place d'Ahmed Dehbi, avec l'adhésion des gensde Fez. Moulay Abdallah se porta rapidement dansle nord et vint s'établir à Dar Mahrez près de cetteville où il fit lo meilleur accueil à la députation ve-nue le saluer. U entra à Fez Djedid et, après avoir

reçu le serment de fidélité de la population, il luidemanda 500 archers avec lesquels il partit pour Mek-nes où l'investiture lui fut renouvelée le 30 avril 1729.Le règne du sultan Moulay Abdallah appelé six foisau pouvoir, fut une ère de troubles profonds qui déso-lèrent le pays jusqu'à sa mort en 1757. Le récit desévénements de ce règne n'est qu'une suite monotonede luttes pour le pouvoir, de discordes, de massacres,de pillages et de représailles. Les abid et les Oudaya,à l'instar des milices prétoriennes, ont accaparé le

pouvoir, élisent et déposent les sultans au gré de leurs

passions et de leurs intérêts. Cette période de sombreanarchie ne sera close que par l'arrivée au trôned'un homme capable de rétablir sur ses bases la puis-sance fondée par Moulay Ismaïl, c'est-à-dire son petit-fils Moulay Mohammed ben Abdallah.

Peu après son investiture, lo sultan invita les habi-tants de Fez à lui livrer les forts pour y placer des

garnisons; sur leur refus, les Oudaya se reprirent àles molester, si bien qu'une nouvelle révolte éclata.En mai 1729, Moulay Abdallah vint assiéger la cité

qui fut bombardée et dont les jardins furent ravagés.Les opérations du siège étaient dirigées par lo baronde Riperda aventurier né en Hollande, de parentsespagnols. Il avait été premier ministre en Espagnede 1725 à 1726 et s'était réfugié au Maroc, après sachute et son évasion de prison. Les assiégés résistè-rent énergiquement, mais la famine les contraignit

358 HISTOIRE DU MAGHREB

enfin à demander la paix qu'ils obtinrent sous laseule condition que des soldats occuperaient les pointsimportants de la ville.

Le sultan alla ensuite ramener dans l'ordre les Aït

Yemmour, Aït Oumalou et Aït Isri qu'il battit surl'Oued El Abid et à qui il infligea des pertes sensibles.

Après cette victoire, il rentra par le Tadla et fit mas-sacrer des otages fournis par la ville de Fez, tandis

que Hamdoun Erroussi le gouverneur de cette villedémantelait ses fortifications, faisait démolir les prin-cipales portes et abattre une partie du mur d'en-ceinte (1732). L'année suivante, Moulay Abdallahrevenant d'une expédition dans le Sous, ordonna ladestruction de Medinet Erriadh près de Meknes. Cettecité magnifique renfermait les palais et les habitationsdes gouverneurs, des caïds et hauts-fonctionnairesde la cour de Moulay Ismaïl; il s'y trouvait des cons-tructions immenses et des édifices somptueux, la mos-

quée du sultan Moulay Ismaïl, son collège, ses bains,ses hôtelleries et ses marchés, dont il avait fait desbiens inaliénables. En dix jours, Medinet Erriadh nefut plus qu'un monceau de ruines ; les propres onclesdu sultan qui l'habitaient se réfugièrent dans Mekneset les Oudaya qui y étaient établis rejoignirent leurscontribules à Fez.

Moulay Abdallah nourrissait un vif ressentimentcontre les habitants de Fez qu'il accusait de mépriserl'autorité royale et attribuait cet orgueil à leurs tropgrandes richesses. C'est pourquoi il avait prescrit au

gouverneur Mohammed ben Ali ben Ichou de les dé-

pouiller, de bétonner les récalcitrants et de les empri-ner ou, en cas de fuite, d'emprisonner leurs femmesou leurs frères. Ces actes de tyrannie rapportè-rent des sommes énormes au sultan, mais occasion-nèrent l'exode d'une partie des habitants vers les

t LES GHÉRIFS FILALIENS 359

campagnes lointaines; certains d'entre eux allèrent

jusqu'au Soudan, en Tunisie, en Egypto et même en

Syrie (1734).En Espagne, la perte d'Oran était toujours regret-

tée et le roi Philippe V attendait des circonstancesfavorables pour organiser une expédition militairecontre l'Afrique et y rétablir les positions perdues.C'est en 1731 seulemont qu'ayant signé la paix avecses adversaires en Europe, il put constituer une arméeformidable. 11obtint, à cet effet, une bulle du papel'autorisant à recourir aux richesses du clergé. Uréunit 30.000 hommes comprenant de l'infanterie,de la cavalerie et de l'artillerie bien pourvue enbouches à feu, projectiles et matériel de siège qu'ilconfia au comte de Montemar. Le 6 juin 1732, le roiadressa un manifeste au peuple rappelant la ported'Oran en 1708, les sacrifices faits par le pays en

Afrique, le danger pour l'Espagne du voisinage des

populations maritimes africaines et la nécessité de

venger la nation et de soutenir les intérêts de la reli-

gion. Lo boy d'Oran Bouchelaghem faisait, de son côté,des préparatifs; mais la ville étant démantelée, il

appela sous ses murs de nombreux contingents detribus et obtint l'aide d'un corps marocain commandé

pa. le baron de Riperda.Le 28 juin 1732, toute la flotte espagi oïo mouillait

dans la baie du cap Falcon et le débarquement des

troupes commençait dès le lendemain matin. De nom-breux cavaliers indigènes apparurent sur les mame-lons et vinrent escarmoucher avec les soldats occupésà la construction d'un retranchement ; le 30 seule-ment les Espagnols commencèrent une action géné-rale pour enlever les hauteurs. Le bey Bouchelaghemétait au premier rang entraînant les Musulmans,tandis que le corps marocain de Riperda infligeait des

360 HISTOIRE DU MAGHREB

pertes sensibles aux Espagnols. Cependant, dès la finde la journée, les crêtes de la montagne du Santon

qui domine le fort de Merselkébir étaient occupéesparles Espagnols et les Musulmans étaient rejetésen arrière.

Le 1erjuillet au matin, le comte de Montemar fai-sait commencer une route pour transporter l'artilleriedu rivage au sommet du Santon, tandis que les trou-

pes se couvraient par des retranchements provisoiresafin de résister à l'attaque des Indigènes. Vers le mi-lieu de la journée, un émissaire du consul de Francevint annoncer que cette attaque ne se produirait pas,les Musulmans ayant quitté Oran. En effet, les auxi-liaires indigènes, à la suite du combat de la veille,avaient jugé la résistance impossible et s'étaient en-

fuis, se croyant poursuivis par les Chrétiens. L'armée

régulière entraînée par eux les avait suivis et leshabitants persuadés du succès des Espagnols étaient

partis à leur tour. Le Bey Bouchelaghem se voyantainsi abandonné, avait été contraint de se réfugier à

Mostaganem. Montemar s'empressa de mettre sonarmée en marche sur Oran où il entra le soir mêmeavec l'avant-garde, après avoir pris possession des

ouvrages de défense. La garnison du fort de Mersel-kébir, forte d'une centaine de soldats turcs, so renditle lendemain aux Espagnols.

Ce succès eut un grand retentissement en Espagno,mais après le départ de l'armée expéditionnaire, la

position d'Oran ne pouvait être que très précaire. A

Alger, d'ailleurs, l'émotion avait été vive et des ren-forts furent envoyés à Bouchelaghem. U prit l'offen-sive dès le mois de septembre et vint s'établir en facedes forts Saint-Philippe et Saint-André. Les Espagnolsavaient fait plusieurs sorties avec des fortunes diverses,

lorsque la discorde s'étant mise parmi les chefs des

LES GHÉRIFS FILALIENS 361t

assiégeants, le bey Bouchelaghem regagna Mostaga-nem et les Algériens furent rappelés, ce qui mit finau blocus d'Oran (juin 1733).

Au début de l'année 1735, Moulay Abdallah envoyacontre les Aït Oumalou 15.000 abid commandés parle pacha Kassem bon Raïssoun avec 3.000 Oudaya auxordres du caïd Abdelmalek ben Bou Chefra. Ceshommes s'étant laissé attirer dans les montagnes, lesBerbères les y enfermèrent et les dépouillèrent de toutce qu'ils possédaient. Les fuyards revinrent à Meknesà pied, complètement nus et regagnèrent MechraErremla très irrités contre le sultan. Moulay Abdal-lah acheva de s'aliéner les abid en so vengeant sureux de l'assassinat de son frère Moulay Abdelmalek

étranglé par ordre d'Ahmed Dehbi. Il en fit ainsimourir 10.000, si bien que les abid décidèrent dele déposer et do le tuer. Informé de ce projet, Mou-

lay Abdallah s'enfuit chez les Aït Idrassen et de là

gagna le Sous où il se fixa chez ses oncles maternelsles Meghafra, avec ses deux fils Moulay Ahmed et

Moulay Mohammed encore enfant, qui devait régnerplus tard. De son côté, le gouverneur de Fez Moham-med ben Ali ben Ichou, alla se réfugier dans le Zer-houn.

Les abid s'accordèrent aussitôt pour donner le pou-voir à Moulay Ali ben Ismaïl surnommé El Aredj,amené du Tafilalt à Meknes (1735). Pour donnerde l'argent aux abid qui l'avaient fait proclamer, ilchercha à en obtenir, par la torture, de Khenatsa lamère de son frèro et, à la suite du meurtre d'El HadjAhmed Boudi chef des Lamtiine, une révolte éclata àFez. Le sultan y envoya son frère Moulay El Mohladi,mais la ville resta en état do rébellion. En mai 1736,El Aredj apprenant que son frère Moulay Abdallaharrivait au Tadla avec uno armée, quitta Meknes.

362 HISTOIRE DU MAGHREB

Moulay Abdallah y entrait aussitôt et était proclamépar'les abid; mais il soulevait une révolte en faisantmettre à mort les notables délégués auprès de lui parla ville de Fez et en refusant d'entrer en relationsavec les habitants de Meknes. Les Oudaya de Fez Dje-did infestèrent les routes et les campagnes, se livrantaux pires actes de brigandage. La population de Fezdont ils avaient enlevé les troupoaux et bêtes de

somme, décida, avec l'adhésion des abid do McchraErremla, de déposer Moulay Abdallah et de le rem-

placer par son frère Moulay Mohammod ben Arbïa.Co nouveau sultan fut proclamé en octobre 1736 et

largement pourvu en chevaux, armes et objets néces-saires à la guerre. En apprenant son succès, MoulayAbdallah alla aussitôt s'établir chez les Berbères dol'Atlas. Moulay Mohammed ben Arbïa avait distribuéaux abid tout ce qu'il possédait, mais leur aviditén'étant pas satisfaite, il leur permit do piller les biensdes populations ; lui-même fit enlever tout ce que lesmaisons do Meknes contenaient do grains et confis-

quer ceux quo les caravanes amonaienl à la ville.L'insécurité devint générale, les routes furent inter-

ceptées et le brigandage se répandit partout.Moulay Abdallah lui-même, quitta uno nuit les

montagnes et vint avec ses gens massacrer les abiddes écuries do Meknes et incendier leurs habitations.Le sultan envoya uno armée A1abid contre lui à El

lladjeb, mais à leur approche, il s'enfuit vers la

Molouia, abandonnant son camp et ses bagages.Au rotour, les abid se virent barrer la route parles Berbères ot furent entièrement dépouillés pareux. Le sultan, pour la circonstance, fit massa-crer des habitants de la région de Sefroû et envoyaleurs têtes à Fez, les donnant comme celles des Ber-bères partisans de son frère. En même temps il y

; LES CHÉRIFS FILALIENS 363

envoyait son autre frère Moulay El Oualid dont lamission était d'extorquer de l'argent aux habitants.Les moyens les plus violents furent employés pour enobtenir et certains personnages récalcitrants furentmis à mort; personne ne fut épargné, ni les ehérifsni les gens de zaouïa et pareil traitement fut infligéaux habitants de Meknes. A tous ces maux s'ajou-taient la famine, l'insécurité générale et l'audacedes voleurs.

Cet état de choses était dû en grande partie aux

intrigues des abid qui avaient accaparé la directiondes affaires et à l'attitude du sultan qui ne faisait rien

pour y apporter remède. Le pays supporta ainsi les

plus dures épreuves jusqu'on 1738, époque où les abidarrêtèrent le sultan et ses principaux adhérents et

envoyèrent chercher au Tafilalt Moulay El Mostadhi.Ce prince reçut à Sefrou la députation des ehérifset des savants de Fez et après s'être roposé à Fez

Djedid, il se rendit à Meknes où il reçut le sermontde fidélité des abid ainsi que les députations desvilles et des tribus. U fit emprisonner son frère MoulayMohammed ben Arbïa au Tafilalt ot donner la baston-nade à son autre frère Zeine el Abidine qui fut ensuiteconduit par les abid dans une tribu de l'intérieur. Ala suilo d'autres cruautés ordonnées par le sultan,les abid indignés le déposèrent et rappelèrent MoulayAbdallah établi dans lo Riff. Les habitants de Fez

envoyèrent une députation le chercher, pendant queMoulay El Mostadhi quittait Meknes en toute hâte,abandonnant même sa famille (1740).

Dèsson arrivée à Meknes, Moulay Abdallah exerçade terribles vengeances, ce qui acheva de livrer le

pays aux désordres les plus graves, jusqu'en 1745.Les abid décidés à se débarrasser de lui. projetèrentdo le tuer et de le remplacer par Zeïne cl Abidine. Le

364 HISTOIRE DU MAGHREB

sultan, à cette nouvelle, alla se mettre sous la protec-tion des gens de Fez et des Oudaya ; mais quand il

apprit l'arrivée de Zeïne el Abidine, il se retira chez

les Berbères do l'Atlas, abandonnant ses partisans de

Fez à ses ennemis. Zcïne el Abidine vint faire le siègedo cette ville; la discorde a'étant élevée entre les

abid, l'armée regagna Meknos et Moulay Abdallah

rentra à Fez. U fut bien accueilli et apprit, peu après,quo les abid l'avaient proclamé de nouveau à Mechra

Erremla. Il prit, pour la quatrième fois, le pouvoir

qu'il garda doux mois et dut abandonner, sous la

pression des abid, à Moulay El Mostadhi ramené de

Marrakech.En janvier 1746, El Mostadhi vint assiéger Fez tan-

dis que Moulay Abdallah quittait Dar Debibagh pouraller recruter des partisans chez les Aït Idrassen,Zemmour, Aït Oumalou et Guerouane. Suivi de ces

contingents, il obligea son frère à lever le siège de

Fez et à regagner Meknes. Mais en janvier 1747, Mou-

lay El Mostadhi revenait, soutenu par des contingents

que le pacha Ahmed Riffi amenait du nord. MoulayAbdallah marcha contre lui avec de nouveaux adhé-

rents berbères, écrasa la cavalerie du pacha Ahmed,

s'empara du camp d'El Mostadhi, de ses canons, de

ses vivres et de ses munitions.

Le pacha Ahmed réfugié à Tanger, jura de so vengerde cet échec ot réunit ses forces à El Ksar El Kcbir,tandis qu'à Mechra Erremla, Moulay El Mostadhi ob-

tenait 10.000 cavaliers Bcni Hassen qui so joignirentaux abid. Pendant que Moulay Abdallah attendait ses

alliés borbères sur les bords du Sebou, El Mostadhi

entrait par surprise à Meknes dont ses troupes com-

mençaient lo pillage. Les habitants résistèrent et

réussirent à le repousser, pendant que l'armée du

pacha Ahmed composée de Khlot, Teligue. Bedaoua et

LES CHÉRIFS PILALIENS 3<*5t

gens du Fahs, était battue sur le Loukkos par colle de

Moulay Abdallah, dans un combat où le pacha Ahmedfut tué. Le vainqueur gagna ensuite Tanger qu'ilquitta après un séjour do plus d'un mois pour revenir

à Fez. Il rencontra en routo l'armée d'El Mostadhi

qu'il battit complètement, obligeant son frère à so

réfugier chez ses partisans Boni Hassen.

Après co succès, Moulay Abdallah alla so faire pro-clamer à Meknes et partit ensuite avoc ses contingentset les abid contre les Béni Hassen qui furent écrasés.

Moulay El Mostadhi s'enfuit chez les Doukkala puisgagna le pays des Mesfioua; les habitants de ces ré-

gions, après avoir subi, à cause de lui, les horreursde la guerre, firent leur soumission et El Mostadhi

obligé de fuir, so réfugia dans la banlieue do Tanger.

Moulay Abdallah mit deux ans pour réunir l'auto-rité dans ses mains, et cependant, dès sa rentrée à

Meknes, il ne tarda pas à se livrer à ses cruautéshabituelles sur ses amis comme sur ses ennemis.

Ayant sévi de la sorto contre les Aït Idrassen quil'avaient longtemps soutenu, ces Berbères l'attaquè-rent et lui tuèrent 300 abid l'obligeant à se réfugieravec sa famille et ses trésors à Dar Debibagh (1747).Les abid restèrent maîtres de Moknes, pendant queles Aït Idrassen ravageaient la banlieue do Fez etfaisaient refuser par les habitants l'accès de la ville à

Moulay Abdallah.Le sultan, après avoir guerroyé contre les gens du

Gharb réfugiés à El Ksar et saccagé cette ville, put ren-trer à Meknes (juin 1748). Quanta Moulay El Mostadhi,

expulsé du Riff, il gagna le Tafilalt. Mais à Meknes,

Moulay Abdallah restait étroitement bloqué par les

Berbères; les abid fatigués par la durée do cet étal de

guerre, résolurent de le déposer. Il s'enfuit de nouveauà Dar Debibagh, pendant, que son fils Moulay Mo-

366 HISTOIRE DU MAGHREB

hammed, gouverneur de Marrakech, était proclamésultan à Meknes. Ce prince refusa de prendre le pou-voir au détriment de son père et Moulay Abdallah seréconcilia avec les gens de Fez au cours d'une cérémo-

nie qui eut lieu au tombeau de Moulay Idris (1748).Mais les abid refusèrent de s'associer à cette réconci-

liation, no voulant reconnaître d'autre sultan que

Moulay Mohammed leur dernier élu. Cette résistance

même des abid amena un rapprochement entre le

cheikh des Aït Idrassen Mohammed ou Aziz et Mou-

lay Abdallah (1749). L'année suivante, malgré les

horreurs de la peste et do la famine qui désolaient le

pays, eut lieu une certaine détente, grâce à l'inter-vention de Moulay Mohammed. Ce prince vint à Mek-

nes rétablir l'autorité de son père, puis amena à Fez

une députation des abid et des tribus du sud et, dans

une entrevue solennelle, obtint de Moulay Abdallah

le pardon absolu pour tous les rebelles.

Vers l'année 1745, le sultan avait placé son fils

atné Moulay Ahmed à Rabat pour l'y représenter et

administrer les tribus Chaouïa et Béni Hassen, ainsi

que les populations intermédiaires. D'autre part, il

avait placé son jeune fils Moulay Mohammed comme

gouverneur à Marrakech. C'est depuis lors queRabat et Marrakech ont été reconnues comme villes

impériales.Au cours de l'année 1752-1753, les Etats généraux

de Hollande conclurent avec le sultan Moulay Abdal-lah un traité en vingt-deux articles stipulant, entreautres objets, l'état de paix et de sécurité entre lesdeux pays, la faculté pour les Pays-Bas d'établir au

Maroc, là où ils le jugeraient convenable, des consuls

ayant pouvoir de délivrer des passe-ports aux na-vires marocains se rendant dans leurs ports, avec ré-

ciprocité des mêmes avantages.

LES GUÉRIFS FILALIENS 367

Moulay Abdallah avait repris lo pouvoir pour la

sixième fois en 1750; il gouverna dès lors avec plus de

sagesse, grâce à l'influenco bienfaisante de son fils

Moulay Mohammed et au caractère ferme et pondéréde ce prince qui, en 1756, retourna à Marrakech

comme lieutenant de son père. Il réussit à ramener

le calme dans les provinces du sud-ouest de l'empireet constitua une solide armée comptant 4.000 cava-

liers bien disciplinés.Le sultan Moulay Abdallah mourut dans |ie mois

d'octobre 1757 et son fils Moulay Mohammed fut pro-clamé avec enthousiasme à Marrakech comme dans

les provinces du nord. Pendant qu'il était khalifa de

son père, il s'était révélé comme un habile politique,un prince énergique et intelligent et les populations

comptaient unanimement sur lui pour voir la fin de

leurs épreuves.Le nouveau sultan alla à Meknes s'assurer de la

soumission complète des abid à qui il fit de riches

présents, puis à Fez où la population lui fit un cha-

leureux accueil et enfin à Dar Debibagh pour recueil-

lir les richesses qu'y avait laissées son père. Il s'appli-

qua dès lors à choisir les gouverneurs des provinces,à réparer les places de guerre et à les approvision-ner. Il entreprit une expédition dans le Riff où un

marabout créait de l'agitation et l'ayant fait mettre à

mort, il alla reconnaître les défenses espagnoles de

Coûta, visita Tétouane, Tanger, Rabat et Salé, établis-sant partout l'administration et organisant les forces

militaires.

En septembre 1758, il était à Marrakech réglant un

différend entre Aït Idrassen et Guerouane, auquel étaientmêlés des Oudaya coupables de rébellion et il rentraità Meknes en 1760. Peu après il expulsait ces Oudaya deFez Djedid et faisait rechercher parmi eux les fau-

368 HISTOIRE D\J MAGHREB

leurs de désordres qui furent conduits à Meknes et

placés dans une caserne où on les forma au métierdes armes et à la discipline. Pendant les années 1762,1763 et 1764, le sultan parcourut avec une forte ar-mée les régions éloignées ou d'accès difficile, en par-ticulier le pays des Ghiata, où il contraignit les Hiaïnaà la soumission. En 1764-1765, il se rendit à Mogadorou Souira, comprenant alors une simple bourgade etun abri protégé par deux Ilots. U traça le plan do laville actuelle, fortifia et arma les deux Ilots et, afinde la peupler et d'y créer un courant commercial, il

déclara qu'elle serait port franc.

Moulay Mohammed s'efforça de renouer, avec les

puissances européennes, les relations amicales que les

troubles du précédent règne avaient fait cesser. Il

conclut des traités, avec lo Danemark à qui il confé-

rait le monopole du commerce de Safi et de Salé en

1757, avec l'Angleterre en 1760 et 1765, la Suède en

1763 et Venise en 1765. U obtint de ces puissances de

véritables redevances, moyennant l'engagement do

faire respecter leurs navires. Il fit, d'autre part, des

avances à l'Espagne et à la France et envoya un né-

gociateur auprès du duc de Choiseul. Celui-ci char-

gea, en avril 1766, un délégué nommé Salva de po-ser les bases d'un traité. Une escadre commandée

par du Chaffaut, qui devait l'appuyer et hâter les né-

gociations, alla d'abord bombarder Rabat et Salé en

représailles d'actes de piraterie, puis Larache. Dans

ce dernier port, l'escadre française éprouva un échec

et pordit 230 hommes dont 30 officiers. Cet échec, na-

turellement, arrêta les négociations qui ne furent re-

prises que l'année suivante. En 1767, en effet, le comte

Breugnon signa à Marrakech où il fut reçu en grande

pompe, un traité d'amitié et d'alliance très favorable

à la France et il laissa Chénier comme consul, en ré-

LES GHÉRIFS FILALIENS 369

sidence à Salé. En 1766, le sultan avait envoyé au

roi d'Espagne Charles III un ambassadeur qui rap-porta les bases d'un traité ratifié en 1767. Enfin, dans

le cours de cette dernière année, Mustapha III le sul-

tan ottoman et le sultan du Maroc, échangèrent deriches présents.

En. 1768, Moulay Mohammed qui était en relationsavec le Chérif de la Mecque appelé le sultan Serour,

envoya son fils Moulay Ali effectuer le pèlerinage desvilles saintes. Ceprince, en même temps, conduisait enArabie une de ses soeurs accordée en mariage au Ché-rif de la Mecque et emportait do riches présents pourle sultan Serour et les principaux personnages du

Hedjaz el de l'Yemen. Cet événement produisit unevive impression en Orient et valut un grand prestigeau sultan du Maroc.

Les Portugais avaient conservé sur le littoral at-

lantique le petit port d'El Bridja qui devint plus tard

Mazagan. Le sultan n'ayant pu traiter avec le Portu-

gal au sujet de co port, décida de le lui enlever par lesarmes et vint l'assiéger en 1769, avec une armée con-sidérable et de l'artillerie. La place opposa une vive

résistance, mais le gouverneur ayant reçu de Lis-bonne l'ordre d'évacuer, obtint une capitulation ho-

norable lui permettant d'emporter ses armes et ses

canons et d'embarquer la population. Moulay Moham-

med prit possession de la ville dont il détruisit les for-

tifications.En dépit de la paix signée avec l'Espagne en 1767, le

sultan avait résolu de chasser les Espagnols de Melilla.

Dans ce but, il réunit vers 1773, une armée de 30.000hommes avec tout un matériel de siège. Le roi d'Es-

pagne envoya des renforts et la place put résister

victorieusement au coup de force préparé par le sul-tan. Charles III, d'autre part, lui rappelant le traité

24

370 HISTOIRE DU MAGHREB

do 1767, Moulay Mohammed décida de se retirer, mal

gré les sacrifices consentis pour cette expédition. Enmars 1775, un nouveau traité fut signé entre le Ma-roc et l'Espagne.

Dans les premiers mois do cette même année 1775,

l'Espagne, sans qu'il y ait eu rupture ni déclarationde guerre, faisait les préparatifs d'une importanteexpédition contro Alger et le dey, mis au courant deces dispositions, complétait les défenses de sa capitale.L'armée espagnole comptant près de 25.000 hommeset une flotte de 400 voiles, était placée sous le com-mandement suprême d'O'Reilly, brave soldat d'origineirlandaise et vétéran des guerres d'Italie et d'Alle-

magne. A Alger, le dey avait fait appel aux contin-

gents des trois beyliks de l'intérieur dont la cavalerie

garnissait les hauteurs et avait réparti l'armée régu-lière de façon à s'opposer au débarquement des Espa-

. gnols sur la plage, par les feux croisés des batteries etdes forts; il disposait ainsi d'environ 35.000 hommes.

La flotte espagnole se trouva réunie dans la baie

d'Alger le 1" juillet 1775 ; mais à la suite de contre-

temps dûs à des divergences de vues entre les chefset à l'étal de la mer, lo débarquement ne commençaque le 8 au matin. L'action engagée par les Espa-gnols dans des conditions défavorables, tourna àleur désavantage, el un conseil de guorro réuni le

jour même, décida lo rembarquement de l'armée

qui fut terminé le 9 au matin. L'Espagne perdait,dans celle expédition dont elle attendait les plusgrands résultats, en tués 27 officiers el 501 soldatset en blessés 191 officiers et 2.088 soldats, plus dessommes considérables en matériel et en argent. Cetéchec retentissant attira sur O'Reilly la réprobationdo toute l'Espagne et le roi dut lui retirer le com-mandement de Madrid.

LES GHÉRIFS FILALIENS 371

Dans lo temps où avaient lieu ces événements, une

grave révolto des abid éclatait au Maroc. Le sultanavait envoyé de Marrakech un de ses officiers pourréunir mille familles des abid de Meknes et les trans-férer à Tanger. Or il leur déplaisait particulièrementd'aller habiter Tanger à demeure; l'arrogance insul-tante du caïd chargé de les réunir et les commanderacheva de les exaspérer el les poussa à la révolte. Lesultan envoya son fils Moulay El Yazid pour rétablirl'ordre, mais l'opposition des abid ne fit quo s'aggra-ver, car ils déposèrent le sultan et proclamèrent Mou-

lay El Yazid. Ce prince so prêta à leurs agissements,leur distribua l'argent du trésor public, leur remitles armes et les munitions des magasins el vit aussi-tôt les tribus arabes et berbères entrer dans son

parti, sauf les Oudaya, les Aït Idrassen et Guerouane

qui restaient fidèles à Moulay Mohammed. Le préten-dant marcha contre les Oudaya, mais les abid éprou-vèrent de grosses pertes et quand le sultan arrivaavec les abid restés fidèles, Moulay El Yazid se réfu-

gia à la zaouïa do Zerhoun. Le sultan l'y suivit el là,les ehérifs et les marabouts lui amenèrent son fils etobtinrent son pardon. Les abid de Meknes ayant àleur tour fait amende honorable, le sultan les éta-blit à Larache, à Tanger et à Rabat. Les gens les pluscompromis, seuls, furent exilés. Mais en 1776, unonouvelle révolte eut lieu à Tanger où les abid voulu-rent mettre à mort leur gouverneur et lo caïd des Rif-fains. Le sultan écrivit de Meknes des lettres mena-çant leurs notables et les décida à lui envoyer les

principaux meneurs de la révolte. U leur fit couperune main et un pied alternés et le calme revint à

Tanger.Moulay Mohammed se rendit ensuite à Marrakech,

emmenant avoc lui les abid rebelles de Meknes ; il

372 HISTOIRE DU MAGHREB

laissa les plus compromis à Mansouria dans l'ouedNefifikh et conduisit les autres à Marrakech. Quantà leurs caïds qui avaient pris part à la révolte, il lesdestitua ot les remplaça par des chefs pris en dehorsdes abid. Cela fait, le sultan alla à Rabat et réunit àSouk El Arba tous les abid des ports coupables d'actesde brigandage contre les habitants et les distribua,par familles, comme esclaves, aux tribus de la ré-

gion toiles que Sofiane, Béni Hassen, Béni Malek,Khlot, Teligue, etc.

Après l'année 1776, le Maroc eut à souffrir de la

sécheresse, de la famine, d'invasions de sauterelleset d'épidémies ; le sultan s'offorça de porter romèdo àtous ces maux en dégrevant les populations des im-

positions et en leur faisant distribuer des provisionsvenant d'Europe. Dans le courant de l'annéo 1777, ilrenouvela avec la Hollande le traité de paix de 1752,mettant fin à l'état de guerre qui durait avec cette

puissance, depuis cinq ans.En 1783 et 1784, les Espagnols vinrent bombarder

Alger, mais la deuxième expédition, en particulier,n'eut aucun succès ot le gouvernement espagnol ré-solut d'entamer despourparlers de paix. Un traité dé-finitif fut ratifié en juin 1786, dans lequel était stipulal'abandon d'Oran où l'Espagne s'était imposé tant desacrifices.

Les ehérifs du Tafilalt étaient fort maltraités parMoulay El Hassane, le propro oncle du sultan, aidéde ses partisans berbères Aït Alla et Aït Yafelmaneet ils avaient adressé au sultan force plaintes à ce

sujet. Moulay Mohammed résolut d'aller en personneramener l'ordre au Tafilalt; mais, pou confiant dansson fils Moulay El Yazid dont il connaissait les visées

ambitieuses, il l'envoya faire le pèlerinage de la Mec-

que. Cependant, afin d'éviter ses intrigues, il décida

LES GHÊRIFS FILALIENS 378

qu'il précéderait la caravane des pèlerins et voyage*rail seul avec un intendant chargé de ses dépenses et

quelques serviteurs. Ainsi rassuré, le sultan partitpour le Tafilalt où il expulsa les Aït Atta et Aït Yafel-mane de leurs villages et les envoya dans le Sahara.

Ayant de la sorte isolé son oncle, il lui offrit d'allerhabiter Meknes avec une pension, ce que Moulay ElHassane accepta. Le sultan plaça alors ses trais fils

Moulay Slimane, Moulay Hassane et Moulay Hosseïneau Tafilalt, avec des canons et des mortiers servis pardes renégats allemands et dos canonniors pris dans les

ports. Pendant qu'il achevait do rétablir l'ordre dansle Tafilalt, le sultan apprit la mort de son fils aîné

Moulay Ali gouverneur de Fez, qui s'était révélé commeun des princes les plus marquants de la dynastie (1783).

Quant à Moulay El Yazid, il attendait à la Mecquel'arrivée do la caravane du Maghreb. Dès qu'ellefut installée, il s'introduisit clandestinement dansl'habitation de l'envoyé de son père et s'empara descadeaux destinés aux ehérifs du Yemen, les autres

ayant été déjà remis à leurs destinataires. Il fallutrecourir à l'intervention du gouverneur du Hedjas,pour lui faire rostituer uno partie des objets qu'ilavait ainsi détournés. Co fut en Orient un grand scan-dale dont le sultan Moulay Mohammed fut profondé-ment affecté. U renia ce fils sans honneur, dans unmanifesto que l'on publia dans tout lo Maroc et dansles villes saintes de l'Orient. Puis il écrivit au sultanottoman d'expulser Moulay El Yazid., En 1788, ce

prince n'osant revenir au Maroc", s'arrêta chez Debbahle chef des Douaouida du sud constantinois dont il

épousa la fille. Il s'arrêta ensuite chez lo bey do Mas-cara, puis, craignant la colère du sultan, il alla so

réfugier au tombeau de Sidi Abdessolam ben Mechiche.

Moulay Mohammed lui envoya son pardon à plusieurs

374 HISTOIRE DU MAGHREB

reprises, mais il porsista dans son attiludo hostilo etdes troupes furent envoyées pour lo bloquor, sansl'amener à composition. Devant son obstination, lesultan résolut do so rendre lui-même auprès de luidans l'espoir do le rassurer et do le ramoner. MoulayMohammed quitta Marrakech légèrement malade,mais en roule, sa maladie empira rapidement ot ilmourut aux environs do Rabat lo 9 avril 1790, âgédo 80 ans.

Lo sultan Moulay Mohammed passe, à juste titre,pour un dos plus grands princes do sa dynastîo,Arrivé au pouvoir, il s'entoura de savants et cultivaavec eux des branches do la science et de la littéra-ture qu'il n'avait pas étudiées dans sa jounesso et ap-porta des réformes judicieuses dans les méthodes do

l'ensoignemont. U savait apprécier la valeur deshommes ot il les omployait selon leurs talents; sa

générosité avait franchi los limites de son ompire et

quant à son courage personnel, il so manifesta fré-

quemment au cours do sos expéditions militaires qu'ilaimait dirigeron personne, s'efforçant,dansla guerro,à toujours suivre une politique de douceur.

En différents lioux du Maroc, il a attaché son nomà de nombreux monuments dont les uns furent édifiés

par lui, d'autres simplement réparés ou reconstruits.Son arméo était forte et bion organisée ot il disposaitd'uno flotte bion pourvue d'artillerio. Enfin il sut, parune politique amicale, vivro on paix avec les nations

européennes, sauf avec la Russie qui combattait lo sul-tan ottoman, son allié.

Lo roi d'Espagno cherchait à renouer des relationscommerciales avec l'Afriquo et c'est dans le but d'y par-venir plus facilement quo, dans lo traité signé par luiavec les Musulmans en 1786, il prévoyait l'évacuationd'Oran. Mais ectto évacuation très impopulaire en Es-

LES CUÈKIFS F1LALIKNS 375

pagne avait été éludée par lo roi Charlos III jusqu'àsa mort» en 1788, et quand son fils Charlos IV lo rem-

plaça» l'attention de l'Europe était accaparéo parles événements de la révolution française. Lo boyMohammed, pendant cetomps, se préparait à attaquerOran» lorsque le tremblement do terro qui détruisit cotlo

villo vint servir ses projets ot hâter leur exécution.Dans lo courant du mois d'août 1790. uno vingtainedo violentes secousses de tremblement do terre» so sue*

cédant à intervalles très rapprochés» ronversèrent les

édificos de la villo, ensevelissant souslos décombres la

plus grande partie dos habitants. Dès quo la catas-

trophe fut connue dans lo pays, do nombreux indigè-nes accoururent do tous côtés et en quelques jours50.000 Musulmans furont réunis autour de la ville en

ruinos. Mais lo boy Mohammed so heurta à uno résis-

tance acharnéo et, des renforts étant venus d'Kspa-gno, il dut entreprendre un siègo en règlo. Après do

longs efforts do part et d'autro, une susponsion d'ar-

mes fut décidée et Charlos IV engagea des pourparlersavec lo doy d'Alger pour régler l'évacuation d'Oran

pnr un accord. Il fut stipulé quo les fortifications dola villo seraient laissées intactes, mais quo l'Ëspagnon'aurait pas à payer l'indemnité do guerre quo récla-

mait lo bey de Mascara ; un délai do six mois pourévacuer la villo était laissé aux Espagnols. Co traitéfut ratifié par lo roi d'Espagno lo 9 décembre 1791 ot

lo bey Mohammed qui avait reçu lo surnom d'El Kebir,fut félicité et nommé boy d'Oran.

Aussitôt quo la mort du sultan Moulay Mohammedfut connue, son fils Moulay El Yazid fut proclamédans lo djebel El Alom, près du tombeau do Sidi Ab-desselam ben Mcchicho, pat les chérifs habitant lo

pays, ainsi quo par ks a t ici Q\ les robellesqui l'y avaientsuivi. Il so rendit aussitôt à Tanger où il reçut la dé-

876 HIST01UK PU MAGI4HEB

putation do Fez, puis à Laracho où il trouva l'arméede son père avec son matériel, ses bagages et son tré-sor, ainsi que les hauts fonctionnaires à qui il fit descadeaux et qui l'accompagnèrent jusqu'au djebolZerhoun. Il y fut salué par son frère Moulay Slimanovenu du Taillait avec des tribus arabes et berbè-res du Sahara. Arrivé h Meknes, Moulay El Yazid

reçut les tribus arabos et berbères du Gharb ot les AUOumalou rebelles, conduits par leur chef appelé le cfed-

Jal Amhaoucho, qui obtinrent le pardon et reçurentdes cadeaux; puis co furent les tribus du Houz et cel-les do Marrakech qui vinrent prêter le serment dofidélité.

Cepondant, dès qu'il fut mattro du pouvoir, MoulayEl Yaiid rappela, par ses capricos sanguinaires ot ledéchatnement de ses passions, ce qu'il avait été pré-cédemment ; le Maroc se vit alors désolé par l'anar-chio et la violence, comme il l'avait été sous le règnedo son grand père. En septembre 1790, il se rendit à

Tanger où il fit arrêter les consuls do Mogador et de

Larache, ainsi quo des religieux espagnols et mit lo

siège dovant Coûta, en représailles do l'enlèvementde doux navires corsaires opéré par des frégates espa-gnoles. Des pourparlers s'engagèrent sur ces ontro-faites pour la conclusion de la paix (janviei 1791). Loroi Charles IV rendit les doux navires corsaires, maislo sultan continua les hostilités, ce qui amena l'Espa-gne & bombarder Tanger le 24 août 1791.

La tyrannie d'El Yazid no tarda pas à soulover dosrévoltes dans tout lo Maroc; les tribus de Marrakechdu HOUEet de Doukkala, proclamèrent Moulay Hicham,

pendant quo Moulay Abderrahmano proclamé à Tarou-

dant, soulevait le sud et s'emparait du Tafilalt. En ap-prenant ces événements, Moulay El Yazid abandonnale siège do Ceuta après avoir fait massacrer ses pri-

hm CUÊHIFS F1LAL1KNS 377

sonniers espagnols et envoya à Charles IV un ambas-

sadeur pour conclure la paix. 11se porta ensuite sur

Marrakech où il pénétra de vive force, pilla la ville,

martyrisa plusieurs do ses habitants et marcha contre

son frère qu'il battit et poursuivit l'épéo dans les reins.

Blessé d'une balle à la joue, il arrêta la poursuite et

rentra a Marrakoch; mais sa blessure s'étant aggra-vée, il mourut lo 15 février 1793.

Moulay Hicham restait maître des provinces méri-

dionales, mais à Fez» les chefs desaold et des Oudayaet coux des Arabes ot des Berbères réunis aveo les no-

tables de la ville, proclamèrent Moulay Slimano, tan-

dis que les marabouts de Sidi Abdesselam ben Mechi-

che proclamaient Moulay Moslama frère utérin du

dernier sultan et son khalifa pour la région du ITebet

et du Djebel. Mais quand ils apprirent l'élévation do

Moulay Slimane, ils chassèrent Moulay Moslama qui

gagna le littoral et s'embarqua pour l'Orient. MoulaySlimane resta ainsi le seul maître des provinces du

nord où son frère Moulay Taïeb l'aida loyalement à

établir son autorité. Il l'envoya avec 10.000 cavaliers

et quelques caïds du guich pour soumettro les Chaouïa

qui, avec les tribus du Ilouz, étaient partisans do

Moulay Hicham. Les caïds du guich se disputant le

droit au commandement, firent échouer cotto campa-

gne; les troupes do Moulay Taîob furent battues etabandonnèrent leurs tontes et leurs bagages aux Cha-

ouïa. Dans la région du nord, la mauvaise adminis-

tration d'un caïd du sultan avait occasionné une ré-

volta des Akhmas, Béni Iddor et autres tribus du Fahs;

Moulay Slimane désigna, pour les commander, son frère

Moulay Taïeb avec résidence à Tanger et mission do

surveiller les ports do Totouane ot de Larache. Ce

prince réussit à ramener l'ordre dans cette région.Dans les provinces du sud, Moulay Hicham avait

378 IIISTOIHK DU MAOIinKB

fortement établi son autorité en s'appuyant sur deux

puissants caïds, legouvernour do Safi et celui do Douk-kala. Mais les Rehamna l'accusèrent do la mort delour chef et proclamèrent sonfrèro Moulay Hossoïno.Ils marcheront avec lui sur Marrakech d'où ils chas-

sèrent Moulay Hicham et obligèrent les gens do la villeà reconnaître le rebelle qui vida le palais impérial de

toutes ses richesses. Los habitants du Houz se divisè-

rent alors en partisans dos deux princes et so firentuno guerre acharnéo au cours do laquello périront

plus do 20.000 personnes. Quant à Moulay Slimano il

attendait h Fez la fin do ces événomonls pour inter-venir. Or, dans le courant do l'annéo 1795, un groupedo notables Rehamna vinrent lui prêter lo sorment dofidélité et l'invitèrent à vonir so faire proclamer dans

leur pays. Il leur promit do s'y rendre après avoir

ramoné l'ordro chez les Chaouïa ot l'annéo suivante,en effet, il alla s'emparer des villes d'Azommour et do

Tit, puis entra a Marrakech où il installa un corpsdo 1.000 abid. Les gouverneurs do Safi cl do Douk-

kala'lui firent acto de soumission et il pardonna a son

frèro Moulay Hicham. Au cours do la mémo annéo, lu

sultan invita lo boy d'Oran Mohammed Pacha à aban-

donner Oudjda ot l'administration des tribus do la ré-

gion, dont les Turcs s'élaiont emparés pendant l'inter-

règne. Lo boy ne fit aucune difficulté pour rononcer

à toute prétention sur cotlo province.La pesto éclata au Maroc pondant l'annéo 1796-1797

et causa des ravages considérables dans les villes cl

les campagnes. Lo sultan qui so trouvait à Marrakech,

y laissa comme gouverneur son frèro Moulay Taïeb et

rentra a Meknos. Peu après son rolour, il apprit coupsur coup la mort do ses quatre frères Moulay Taïeb,

Moulay Hicham, Moulay El Hossoïno et Moulay Abdor-

ralunane, victimes de l'épidémie.

LES OUÊUIFS FlL.\LiKNS 379

Le consulat de Franco établi & Salé fut, pour des

raisons d'ordre économique, transféré à Tanger en 1800

et les relations du Maroc avec la Franco restèrent

amicales, malgré les efforts de la Turquie pour amener

Moulay Slimano à uno rupture. Pondant la même an-

née, le sultan avait conclu un traité do paix avec unambassadour vonu d'Espagne à cet effet.

En 1801, le sultan oxpédia, contro les Aït Oumalou,une armée commandéo par lo caïd El Hakmaoui. Les

caïds qui accompagnaient co chef Payant trahi par

jalousie, il fut cerné par les Berbères qui lo batliront,lo firont prisonnier et, peu après, lo renvoyèrent sain

et sauf au sultan.

L'année suivante, Moulay Slimane envoya dans la

province du Dra, uno arméo pour reprendre les villa-

ges fortifiés enlovés par les Arabes et los Berbères. Cettearmée achova sa mission on faisant rentrer les som-

mes duos au Trésor ot pacifia complètement les régionsdu Sous, d'El Faïdja ot du Dra. Uno autre armée sousles ordres do son frèro Moulay Abdolkador alla dans le

Riff fairo rentrer les impôts dûs par les habitants,

principalement les Guelaïa et los Kebdana; de sa

porsonno, Moulay Slimano infligea uno sévèro leçonaux Aït Idrassen qui so livraient au pillage dos cara-

vanes dans la Haute Molouïa. Il gagna ensuito Taza

pour fairo rontrer los impôts arriérés do la région

d'Oudjda et onvoya uno armée opéror les mômes re-

couvrements d'impôts dans les oasis de Tigourarine(1808). Grâce à cclto activité ot a la formoté qu'il dé-

ployait, Moulay Slimano put rétablir l'unité do l'em-

pire et y fairo régner l'ordre.

Copcndant, vers Vannée 1811, éclata une ré-

volte des Berbères qui s'étendit à toutes les provin-ces oricntalos du Maroc et eut los conséquences los

plu* graves. Kilo débuta par la guerre quo les Aït

380 HISTOIBE PU MAGHREB

Idrassen et Guerouane entreprirent contre leurs enne-

mis les Aït Oumalou du djebel Fazaz. Mais les Gue-

rouane ayant abandonné leurs alliés pour se joindreau parti adverse, les Aït Idrassen furent vaincus, dé-

pouillés et passés au fil do l'épée; seuls les cavaliers

purent s'échapper avec leurs chefs et allèrent se plain-dre au sultan. Irrité du traitement infligé à ses alliés,

Moulay Slimane envoya contre les Guerouane et Aït

Oumalou une première armée qui fut battue. Co succès

resserra les rangs des Berbères; tous s'unirent pourcombattre les Aït Idrassen, en haine du gouverneurMohammed Auoziz que le sultan leur imposait. Us pré-vinrent leur dedjal Amhaouche, personnage jouissant

parmi eux d'un grand prestige comme thaumaturge,

qui se mit à leur tête pour se livrer au brigandagoet molester les populations. Us vinrent à Sefrou cerner

une armée chérifienno envoyée contre eux et pillèrentson camp ; les pays circonvoisins furent ravagés et les

routes interceptées. Lo sultan envoyait do Meknes des

corps do troupes contre les rebelles, mais ils étaient

battus par los Berbèros dont l'audaco no faisait quocroître. Moulay Slimane décida do leur opposor lo

caïd Ayad bon Bou Chofra, et so rendit à Marrakech,

comptant sur co chof pour réduire les Berbères. Mais

le caïd Ayad pensa les amener & composition on les

traitant avec douceur et en les comblant de bienfaits.

Or cette politique, mal appliquée, n'eut d'autre résul-

tat que d'exalter l'insolenco des rebelles.

Le sultan décida alors.do réunir à Marrakech uno

armée considérablo formée dos contingents do toutes

les provinces, Arabes et Berbères restés fidèles, puis, a

la tête de ces forces, il marcha contre les Guerouano

qui, à Azrou. lui infligèrent une sanglante défaite. Lo

lendemain, il attaqua les Aït Youssi et leurs alliés Aït

Oumalou, mais làencnro, ses troupes furent battues ot

LES GHÊRIFà PILAMBN'S S8i

dépouillées et ne durent leur salut qu'à la protectiondes Aït Idrassen fidèles à Moulay Slimano, Les Arabes,

jaloux du service rendu par ces Berbères, arrêtaient

et tuaient impitoyablement tous ceux d'entre oux qui

approchaient do leur camp, sous prétexto qu'à leurs

yeux tous les Borbères étaient des rebelles. Les Aït

Idrassen s'en étant plaints amèremont au sultan, ce

prince jugea prudent de battro en retraite avant de

prendre des sanctions.

C'est à peu près vers la même époque que le bey de

Tunis, Haminouda Pacha, onvoya auprès du sultan

Moulay Slimano un ambassadeur porteur de présents et

chargé do lui domandor des vivres pour remédier à la

famine dont souffrait alors la Tunisie. Cet ambassadeur

fut l'objet d'un accueil favorable et reçut les approvi-sionnements qu'il demandait. Dans le même tomps, soit

vers 1811-1812, arriva à Fez une missive adressée au

sultan par lo fondateur de la secte ouahabite, Abdal-

lah ben Saoud du Nedjed qui s'était emparé dos deux

villes saintes et y prêchait sa doctrine. Moulay Slimanelui fit porter sa réponse par son fils Moulay Abou Ishak

Ibrahim qu'accompagnait la caravane des pèlerins.Les Ouahabites sont partisans d'une vie simple sans

éc'at ot sans ornements et condamnent lo culte exa-

géré des saints. Lo sultan Moulay Slimano partageaitd'aillours la mémo opinion sur l'importance accordée

par le peuplo aux saints locaux, comme dispensateursde bienfaits que Dieu seul peut accorder et il avait abolice qu'il appelait l'hérésie dos moussems. Il a exposéses vues, à ce sujet, dans uno lettre de conseils auxMusulmans où il est question, on particulier, des ascètesde l'époque.

Dans lo cours des années 1812 et 1813, le sultan

éprouva quolques difficultés à empêcher les habitantsdu Riff de fournir los pays chrétiens de grains et de

383 HISTOIRE DU MAGHREB

bestiaux ; il dut prendre part en personne à une des

expéditions dirigées contre le Riff, pour triompher deses habitants. Mais ces événements no l'empêchèrentpas d'entretenir de bonnes rotations avec les nations

européennes et en particulier avec la France; c'est ainsi

qu'en 1807, il avait envoyé un ambassadeur à Napo-léon, pour lo féliciter à l'occasion de son avènement.

Depuis un certain temps, los nations européennesavaient eu h souffrir de fréquentes violations du droitdos gens, do la part des Algériens. En juin 1815, lesEtats-Unis avaient envoyé contre eux une Botte avecmission d'exiger certaines satisfactions, d'une part,et d'obtenir la miso en liborté des prisonniers, la sup-pression du tribut et celle du droit do visite, d'autre

part. Le célèbre raïs Hamidou, commandant de la ma-rine algérienne, ayant été tué au cours de la rencontredes deux flottes, les conditions des Américains furentratifiées par un traité signé lo 7 juillet. Mais une nou-velle violation du droit des gons amena les puissances& se réunir à Vienne dans un congrès

'* fut décidé

quo les corsaires barbaresques devaient être mis dans

l'impossibilité de continuer ù pratiquer l'esclavagechrétien. L'Angleterre se chargea d'exécuter cette dé-cision et confia à Lord Exmouth la mission d'aller avecune flotte réclamer la libération de ses ressortissantsretenus commo esclaves par les Etats barbaresques.Lord Exmouth reçut satisfaction à Alger, à Tunis otù Tripoli, sauf pour la cessation de la courso et do laréduction des Chrétiens en esclavage.

Les puissances européennes mécontentes des résul-tats insuffisants dont s'était contenté l'amiral, invi-tèrent l'Angloterre à s'acquitter de touto la mission

qu'elle avait assumée. Lord Exmouth, de nouveau,

partit pour Alger le 28 juillet 1816 ; arrivé le 9 aoûtà Gibraltar, il y rencontra une escadre hollandaise qu'il

LES CHÈR1PS FII.AMENS 383

uulorisi à sejoindroà. la siouuo et lo 26, il arrivaiten vue d'Alger. L'attaque commença lo lendemainmême et dura jusqu'à la nuit ; les Algériens se défen-dirent énorgiquement et habilement, mais lo bombar-dement intense qu'ils subirent leur coûtait 7.000 hom-mes tués ou hors de combat; leur flolto était incondiéeou coulée et leurs batteries étaient détruites. Aussi, lesconditions proposées le lendemain par Lord Exmouthfurent-elles acceptées et le traité signé le 30 août.11 comportait l'abolition de l'esclavage chrétien,la remise immédiate des esclaves do toute nationalité,détenus à Alger, le remboursement des rançons payéesdepuis lo commencement de l'année, la réparationdes pertes éprouvées par le consul anglais et enfinles oxcuses publiques du dey. La flotte alliée avait

remporté un succès marqué et la libération des os-claves chrétiens obtenue par Lord Exmouth, au coursde ses deux expéditions, portait uno grave atteinte àla puissance turque. Encouragées par l'exemple de

l'Angleterre, les puissances européennes envoyèrentleurs flottes dans la Méditerranée pour traiter aveclos Etats barbaresques. En novembre 1816, lo cheva-lier do Pinto signa un traité de paixot d'allianco pourle Portugal; en avril 1817, une escadre hollandaiseet uno escadro espagnole vinrent renouveler à Tunisles accords antérieurs, enfin, une frégate anglaise vintintimer l'ordre aux corsaires tunisiens de cesser leurscroisières dans l'Atlantique.

Cependant le congrès de Vienne n'avait pas régléla suppression do la course ; en conséquence, de nou-velles conférences furent tenues & Aix la Chapollo etlo 18 novembre 1818, les nations européennes signerontun protocole où il était dit que toute atteinte portéeau commerce de l'une des contractantes entraîneraituno répression immédiate de la part des puissances

*84 HISTOIRE DU MAGHREB

coalisées. L'Angleterre et la France ayant été chargéesdo notifier cette décision, uno flotte anglo*françaisevint à Alger le & septembro 1819 et invita le dey Hos-

seïne à souscrire à l'abolition de l'esclavage et à la

suppression de la course. Les délégués durent s'en re-

tourner sans avoir obtenu aucun résultat, mais à Tu-

nis et à Tripoli, ils reçurent satisfaction.

Quant au sultan du Maroc Moulay Slimane, il s'était

engagé vis-à-vis du roi Louis XVIII à faire cesser la

piraterie dans son empire ot même à remettre en li-

berté les naufragés chrétiens recueillis sur le littoral

marocain. Non seulement il observa fidèlement ces en-

gagements, mais il supprima en 1817 sa marine de

guerre. Enfin, en 1818, il favorisa l'exportation des

blés pour conjurer la disette qui régnait en France.

C'est pourquoi les puissances européennes représentéesaux deux congrès de Vienne et d'Aix-la-Chapellen'avaient pas eu à intervenir au Maroc au sujet de la

course ot de l'esclavage.En 1818, la peste apparut au Maroc, apportée croit-

on par les pèlerins de la Mecque débarqués à Tanger.Lo fléau se répandit dans les régions de l'intérieur,faisant de nombreuses victimes, au moment mémo où

lo sultan organisait à Marrakech uno expédition contreles Aït Oumalou. Il prescrivit à son fils Moulay Ibrahim,khalifa à Fez, de la rejoindre au Tadla avoc les Ara-bes du Houz, los abid de Meknes, le guich des Oudayaet des Cherarda, les Arabes du Gharb, les Berbères etles soldats des ports. Lo sultan ignorait que ces popu-lations, décimées par l'épidémie, ne partaient qu'à con-

tre coeur et son fils ne l'on prévint pas. Tous les con-

tingents convoqués au Tadla, formèrent autour de

Moulay Slimano une armée do 60.000 hommes. Au

cours de cette campagne, des jalousies entre Borbèrcs

et Arabes amenèrent la défection des Zemmour ; les

LES GHÉRIFS Fil.ALlENS 385

Arabes enveloppés par des forces berbères supérieures,furent tués et dépouillés. Le camp du sultan n'étant

plus défendu que par les aWd, fut attaqué violemmentet Moulay Slimane dut la vie à un jeune berbère quil'emmena dans son douar, puis à la casba d'Agouraïd'où il gagna Meknes. Moulay Ibrahim grièvementblessé, mourut peu après à Fez.

Cet échec augmenta l'audace des Berbères dont les

brigandages redoublèrent. Connaissant leur avidité,le sultan les attira par des cadeaux, et un jour quo700 do leurs notables étaient venus le saluer, il lesfit arrêter et emprisonner. Au lieu de calmer lesBerbères, celte répression no fit qu'aggraver leur ré-

volte; ils so coalisèrent contre tous ceux qui parlaientla langue arabo et, sous la conduite de leur dedjalAmhaoucho, vinrent cerner le sultan dans Meknes,afin de venger leurs frères emprisonnés. Us obtinrentleur mise en liborté sous la promosso do so soumettre,mais ils violèrent leur parole et continuèrent à se li-vrer au brigandage Bientôt les Arabes les imitèrentet la situation généralo devint assez gravo pour affai-blir le prestige du sultan et étoudre l'insubordinationau guich des abtd. Amhaoucho et tos partisans s'em-

parèrent de Fez où des luttes intestines avaient éclaté;le sultan, après y avoir envoyé son fils Moulay Ali,

s'y transporta do sa personne et fut harcelé parles Berbères durant tout le trajet. Arrivé à Fez,lo sultan très irrité, ordonna le pillage do toutesles maisons appartenant à des Borbèros ou à des

gens ayant des attaches avec eux. Cette mesure nofit qu'aviver la rancune des révoltés et aggravor lostroubles dont Fez et sa banlieue étaient le théâtro.

Moulay Slimane, cependant, quitta cette villo au mi-lieu de l'annéo 1820 pour pacifier la région du Hobet,d'Elkçar El Kobir et de Rabat ; il fit emprisonner 500

26

386 HISTOIRE DU MAGHREB

personnes des Zaër et gagna Marrakech. Pendant ce

temps, les aJbidde Meknes se partageaient les bagagesdu sultan, tandis qu'à Fez, les Oudaya se livraientaux pires excès.

C'est alors que les habitants de cette malheureuse

cité, ne pouvant plus compter être secourus par Mou-

lay Slimane, éliront son neveu et gendre MoulayIbrahim bon El Yazid. Ce prétendant qui avait ob-tenu lo concours du chérif d'Ouazzano fut reconnu

par les habitants du Gharb, jusqu'à Tanger, et parTetouane; mais il mourut dans cette dernière villeet oes partisans le remplaceront par son frère MoulaySaïd (1822).

Pendant les dernières années de son règne, le Sul-tan Moulay Slimane désespéré de ne pouvoir délivrer

l'empire de l'anarchie qui le désolait et fatigué parles longues luttes qu'il avait eu à soutenir, aspirait au

repos et i uhaitait abandonner le pouvoir. Il avaitchoisi pour lui succéder, à l'exclusion de ses fils, sonneveu Moulay Abderrahmane ben Hicham et lui avait

légué le pouvoir par testament, lorsqu'il mourut le28 novembre 1822.

Bien que les débuts et la fin du règne de Moulay Sli-mane aient été marqués par des troubles profonds, ils'est montré à ses contemporains comme un princed'une haute intelligence, dont l'administration etla politique s'appuyaient à la fois sur les sentimentsde l'équité et de la clémence. A la guerre, il dirigeaitses généraux, veillant à l'ensemble des opérations mi-

litaires, montrant en toutes circonstances un courageet une ténacité inébranlables. Il avait l'esprit très cul-tivé et aimait à s'entretenir avec les savants sur lessciences théologiques, sur la littérature et l'histoire.11a attaché son nom à de nombreux monuments, lesuns élevés par lui, les autres simplement relevés ou

LES CHÉRIES FILAUENS 387

reconstruits ; on cite des mosquées, des écoles, palais,ouvrages de défense et portes monumentales dans

presque toutes les villes du Maroc et des ponts sur les

principaux fleuves.

ANNEXE AU CHAPITRE VI

Tableau des principaux événements du règne des chértts nlallens

jusqu'à la conquête de l'Algérie par les Français.

DATES MAROC RÊGE1CES D'ALGER ET DE TUNIS ET EUROPE

16GS-72 Le chérif Rachid s'empare de Taxa défendue par lea habl«tant» d« Fex (1666). Prise de Fez et mise a mort deschefs de quartier rebelle* (1667). Expulsion d'El KsarEl Kebir du corsaire Ghaïlane qui se réfugie a Alger.Prise de Tétouano et capture de son chef Aboul AbbasNekais. Le sultan bat l'armée des marabouts de Dila aBotn Erromnaane, prend et détruit leur zaouïa ; Moham-med £1 Hadj ot ses parents «ont exilés a Tlemcen. Prisede Marrakech et massacre des Arabes Chebanatte (1669)

Défaite des Berbères Hcchtouka, prise d'Illigh résidencede Mohammed fils du marabout Semlali.

Révolte d'Ahmed ben Mohammed neveu du sultan a Mar-rakech ; 11 est ©xtlé au Taûlalt ; soumission des habi-tants du Sous. Mort du sultan Rachid a Marrakech(1672).

1672-77 Moula? Ismaïl gouverneur du Gharb et frère du sultan A Alger le pacha nommé par la Porte n'exerce plut le

est élu ; 11prend Meknes pour capitale. Marrakech s'est pouvoir exécutif passé aux main* du dey nommé par les

déclarée pour le neveu du sultan, Aboul Abbas Ahmed marina dunt l'Influence a grandi avec le développementben Mahrez. Moula; Ismaïl le bat et entre & Marrakech ; de 1A course. Il en résulte une rupture avec la France11 le chasso ensuite de Taxa et inflige une défaite a (1672).Ghaïlaoe revenu d'Alger et allié des Neksls de Tétouane.Mort de GhaUane.

Prise de Fex qui a appelé Ben Mahrez ; elle est enlevéeaprès un alège de plusieurs mois (1673).

Nouvelle expédition contre Ben Mahrez ; il est battu aBou Agba et Marrakech est enlevée (1674).

Marrakech est reprise une troisième fois ; mise a mortdea habitants lea plus compromis (1615-77).

«1677-79 Ahmed ben Abdallah de Dila appuyé par la Porte et les Expédition contre Alger de Lord Narborough (1678).

Turca d'Alger se propose de reconsUtuer la zaouïa. Il L'amiral français Tourville l'attaque sans résultatbat deux armées chériflennes et ravage le Tadla ; 11 est (1679).défait.

Création du guich des Arabes Oudaya anciens serviteursdessaadlena; ils. sont opposés aux Arabes Soflane etKhlot de l'Azguar partisane des Benl Merine. GréaUondu guich dea abid Bokharl installés a Mechra Erreml »,A El Mehella. a Kasbet Adekhsane ot a Dila. Expéditiondu Sultan a Akka et Tasslnt et vers les conûns du Soudon; soumission dea Arabes Makll de ces régions0677-78).

1679-83 Défaite au djebel Saghrou dea frères du sultan : Et-Har- Par la haute Molouïa, le sultan pénètre avec les Arabesrane. Ahmed et Bachem révoltés. Au retour, l'armée du pays jusqu'aux sources du Chéllf ; 11 est battu parimpériale est décimée au col du Glaouï par une tem- une armée turque et renouvelle le traité de Rachidpète de neige. acceptant la Tafna comme limite dea Turcs (1679).

Transport & Oudjda des Arabes Zlrara et Chebanatte du Traité par lequel la Hollande s'engage à fournir agrès.Bous pour les opposer aux Benl Isnassen partisans des cordages, poudre et canons aux Algériens (1680).Turcs, et construction de plusieurs casbas autour du Expédition de Duquesne pour obtenir 1» restitution réci-massif montagneux dea Benl Iznassen. Confiscation des proque des esclaves (1681).armes et dea chevaux dans cos mômes réglons. Le sut- Les Anglais signent la paix avec Alger aux mêmes condi-tan y laisse des abid et en ramène des Arabes et Berbè- tlons que les Hollandais (1681).res "heraga (1680). Construction de oasbas près de Moulay Ismaïl dirige une attaque contre lea Benl AmerMoknis. d'Oran et leur enlève leurs troupeaux (1682).

Le Caïd Haddou d'El Ksar El Kebir enlève Mamoura aux Bombardement, sans résultats. d'Aller par DuquesneEspagnols (1681). Ambassade d'El HadjTemlm auprès du on 1682 et 1683; lea Français d'Alger sont massacrés,roi de France, a la suite du blocus de Salé ; il signe untraité (1682).

A son retour d'Oran le sultan marche sur Oudjda contreune colonne turque qui attaque lea Benl Isnassen deconcert avec Ben Mahrez ; lea Turcs sont rappelés aAlger ù la suite de l'attaque de Duquesne (t682). Losultan poursuit son neveu Ben Mahrez. l'acNiège dansTaroudant et signe la paix avec lui (1682).

1683-84 Expédition contre lea Senhadja de Fazaz AU Idrassen qui Traité de paix conclu avec les Algériens par l'amiralravagent la plaino do Saïs ; le sultan bâtit deux forte- Tourville (1684).resses a Aï a Kllouh et a Azrou st accorde la paix aux Anarchie à Tripoli, les Français y sont maltraités; l'ami-rebeUes qui doivent livrer armes et chevaux (1683). rai d'Eatréee détruit la ville et le dey signe la paix.

Le Régence de Tunis accorde satisfaction à d*Bstrées(1684).

^

ANNEXE AU CHAPITRE VI (suite)

DAT» MAROC WÊGE1CSSD'ALGER ET DE TOUS ET EUROPE

1684-91 Evacuation de Tanger par les Anglais ; eUe est repeupléeaveo dea Rlflalna (1684). Expédition contre Att-Youssl,AU Seghrouchen, Mcâiouna ; conatructlon de caabaa aAmlil. Oued Sekoura. Oued Tachouakt, Dar Ettemâ, KsarBenl Mtlr et El Kçabi. qu! reçoivent des abid ; sou-mission des rebelles, ils remettent armée et chevaux.Campagne contre Ben Mahrez et El Barrane a Tarou-dant ; Ben Mahrez est tué et la place enlevée (1687).

Le siège de Melllla est entrepris puis abondonné (1687).Soumission des Zemmour et Benl Bakim ; leur cheikh Mise à mort à Alger du consul de France Piolle et deBaba Ichou El Kebli remet les armes et les chevaux. 712 Français ; bombardement de la ville par d'KstréesDee abid sont ensuite placés à la casbat Youssef ben ^688). La paix est signée en 1689.Tacheflne et i Dila. pour défendre l'accèa de la plaineaux Berbères (1688-89).

Le caïd Ahmed ben Haddou enlevé Larache aux Espagnole(1689). Prise d'Arzila (1691); il ne reste a l'Espagne queCeuta, Melllla et Orau.

1692-1701 Une armée chériflenne commandée par Zeïdane fila du Mourad. bey de Tunis, a des difficultés avec le dey d'Algersultan est battue par les Turcs sur la Molouïa (1692). et 8*alUe contre lui au aultan du Maroc. Moulay IsmaïlDéfaite des Berbères de Fazaz : Aït Yafelmano, Aït Ou- s'avance avec une forte armée dans la vallée du Chôlif ;malou, Aït Isrl ; le sultan reçoit A Adekhsano 12.000 te- il est battu et blessé an combat de Chedlouïa et bat entes de rebelles. 10.000 chevaux et 30.000 fusils. AU ben retraite (1701).Ichou reçoit 1.000 cavalière a Tigallin poste comman- Le bey de l'Ouest quitte Mazouna et occupe Mascara.dant le paya Aït Oumalou (1692). Traité d'alliance du dey d'Alger et du bey de l'Ouest avec

Assauts infructueux du sultan contre Oran ; sur inter- les Espagnole d'Oran contre lea attaques de Moulayvention de la Porte, il a'engage a respecter le territoire Ismaïl (1701).dea Algériens (1693). Ambassade du caïd de Salé Abdallahben Aïssa qui aigne a Versailles un traité de paix avecla France (1699). Reprise, sans succès, du siège de M'lilla (1700). Moulay Ismaïl partage le commandementdea provinces entre quatre de ses fils (1700). s

1702-27 Luttes entre les fils du sultan ; Mohammed El Alem entre Prise d'Oran par Bouchelagbem bey de Mascara, aveca Marrakech et massacre les habitants; Zoïdune l'as- l'aide de troupes envoyées d'Alger, ainsi que de Mersel*siège pendant trois ans a Taroudant et l'envoie au kéblr; le bey transporte sa résidence à Oran (1705.3).sultan qui le fait mourir. Zeïdane est assassiné a Ta* La Porte renonce & envoyer un pacha à Alger; le deyroudant ( 1706). nommé a l'élection reate tributaire de la Porte ; les

Expédition du Marquis de Levés qui réussit a faire lever beya de Tunis conservent l'hérédité du pouvoir (1711).le siège de Ceuta (1721).

Mort du sultan Moulay Ismaïl (mars 1727); son fils Ah-med Dehbl est proclamé a sa place.

172.7-29 Le nouveau sultan fait périr les gouverneurs de son père; Philippe V obtient l'autorisation papale pour r«. ourlrBerbères et Arabes achètent armes et chevaux et déso- aux richesses du clergé et tenter la reprise d'Or '. Enlent le pays. Les abid renversent Ahmed Dehbl et juin 1732, une Importante armée commandée <.»r leproclament son frère AbdelmaUk (1728). comte de Montemar débarque au cap Falcon. Los indl-

Retour d'Ahmed Dehbl. bombardement de Fez, mise A gènes battent en retraite et le bey se retire & Mosta-mort d'Abdelmalek (août 1723); Mort d'Ahmed Dehbi ganem.(mars 1729); leur frère Moulay Abdallah est proclamé. OccupaUon d'Oran et de Merselkéblr.

1729-35 Siège et bombardement de Fez ; défaite des Aït Temmour. Le bey Bouchelagbem avec des renforts d'Alger tenteAït Oumalou et Aït isrl sur l'oued El Abid ; massacre sans succès de bloquer Oran (1733).des otages de Fez (1732). Destruction de Medlnet Erriadhprès de Mekuès (1733); les riches habitants de Fez vie*tlmes des exactions du sultan s'expatrient (1734). Dé-sastre d'une armée d'abid et d'ûudaya cernée dans lesmoutafcnes berbères (1735). Moulay Abdallah fait massa*crer io.aOO abid ; mon. ce de mort il s'enfuit et les abidproclament Moulay Ali El-Aredj.

ANNEXE AU CHAPITRE VI (suite)

DATES MAROC REGENCES D'ALGER ET DE TUNIS ET EUROPE

173646 Moulay Abdallah se fait proclamer A son tour par lesabid (1736); il est déposé et remplacé par son frèreMohammed bon Arbïa. Soua ce prince le vol et le bri-gandage se répandent, l'anarchie est générale Lea abidle remplacent par son frère Moulay El Moatadhi ; sescruautés indignent les abid qui rappellent Moulay Ab-dallah (1740).

Les terribles vengeancea qu'il exerce livrent le paya aux

plus graves désordres jusqu'en 1745. Zelne El Abldineest élu sultan, mais Moulay Abdallah eat rappelé pourla quatrième fols ; deux mois après les abid le rempla-cent par Moulay El Moatadhi qui assiège Fez (1746).

1747-56 Moulay Abdallah triomphe de son frère El Moatadhi ; 11 Traité entre lea Etats-généraux de Hollande et Moulayeat proclamé 4 Meknes (1747). Les Aït Idrassen qui l'ont Abdallah, réglant les droits des consuls des Pays-Bas au

soutenu, se vengent de ses cruautéa en le bloquant dans Maroc (1152-53).Meknes et en ravagent la banlieue. Fatigués, les abidle déposent et proclament son fila Moulay Mohammed ;il s'enfuit et se réconcilie A Moulay Idrls avec leshabitante de Fez (1748). En 1750 Moulay Mohammed ré-tablit l'autorité de son père et obtient le pardon detous lea rebellée ; en 1756. ce prince se rend A Marra-kech et ramène l'ordre dana le sud-ouest de l'empire.

1757-69 Mort de Moulay Abdallah, son fila Moulay Mohammed est Traité avec le Danemark lui conférant le monopole "duproclamé (octobre 1757). Il réorganise l'administration commerce de Safi et Salé (1757).et lea forces militaires dans le Nord qu'il parcourt ; 11 Par traités avec l'Angleterre en 1760 et 1765. avec lase porte ensuite A Marrakech (1758). pula rentre A Mek- Suède (1763) ot Venise (1765), le sultan obtient de cesnés (1760). Expulsion des Oudaya de Fez Ojedid rempia- puissances le paiement de redevances, contre l'engage-ces par des abid. ment de faire respecter leurs na vires. Le duc de Choi-

Expéditions exécutées en 1762.63 et 64 chez les Ghiata et seul envole un négociateur au Maroc; il est appuyé parlea Hiaïna. Le sultan trace le plan de Mogador qu'il la flotte de du Chafiaut qui bombarde Rabat et Salé'4fortifie et déclare port franc (1764-65). Moulay Moham- la auite d'actes de piraterie ; cette flotte éprouve unmed entre en relations avec le sultan Serour, Chérif de échec A Larache (1766).la Mecque et lut donne une de ses soeurs en mariage Le comte de Breugnon signe A Marrakech un traité d'aï-(1768). liance et d'amitié au nom de la France; 11 laisse Cho-

Le peut port d'El Brtdja (Mazagan) sur l'Atlantique est nier comme consul A Salé (1767).enlevé aux Portugais (1769). Traité avec Charles III d'Espagne (1767).

Echange de présents entre le sultan ottoman Mustapha IIIet le sultan du Mar^c (1767).

1773-91 Echec contre Melllla (1773). nouveau traité avec l'Espa- L'Espagne envoie O'Reilly contre Alger ; cette expéditiongne (1775). se termine par un désastre (1775).

Révolte des abid de Meknes ; le sultan leur pardonne et Bombardements d'Alger, par lea Espagnols (1783-84). ilslea disperse A Larache Tanger et Rabat (1775). Epi- n'ont aucun succès; un traité de paix ratifié en 1786.demie et famine de 1776 ; dea vivres venus d'Europe sont stipule l'abandon d'Oran. La vUIe n'avait pas oncoredistribués. Renouvellement du traité de 1752 aveo la été évacuée en 1790 lorsqu'elle fut détruite par un trem-Hollande (1777). blement de terre; le bey de Mascara l'investit et, en

Révolte des Berbères AU. Atta *t Aït Yafelman dirigés par 1791, le roi Charles III signa un traité et fit évacuerMoulay El Hassane oncle du sultan ; elle est réprimée Oran. Le bey Mohammed y installa le siège do sonet le sultan place au Taillait trois de ses fils aveo de commandement,l'artillerie (1783).

ANNEXE AU CHAPITRE VI (suite)

DATES MAROC RÉGENCES D'ALGER ET DE TUNIS ET EUROPE

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1790-iSOû Mort du Moulay Mohammed (avril 1790) ; Moulay El Yazid Lo bey d'Oran consent A abandonner au Maroc Oudjda etest proclamé. Les troublée et l'anarchie reparaissent, les tribus de la région dont lea Turcs s'étalent empa-Deux navires corsaires sont enlevés; par représailles rés (1796).les consuls espagnols de Mogador et de Larache sont Traité de paix signé avec un ambassadeur venu d'Espa-arrêtés et Ceuta assiégée. Les Espagnols bombardent gne (1800).Tanger (août 1791). Lo sultan quitte Ceuta et va répri-mer une révolte de ses frères & Marrakech ; blessé d'uneballo il meurt en février 1792.

Moulay Slimane proclamé, organise les provinces du nordavec l'aide de son frère Moulay Taïeb.

Entrée du nouveau sultan A Marrakech (1796).Quatre frères du sultan meurent victimes O *a pesto

(1796-97).Transfert du consulat français de Salé a Tan»*r (1800).

1301-12 Echec du caïd El Hakmaoui et des abid cornés dans les Envol d'un ambassadeur marocain chargé de félicitermontagnes par lea Aït Oumalou (1801). Napoléon A l'occasion de son avènement (1807).

Pacification du Sous et du Dra et recouvrement des lm- Le bey de Tunis obtient du sultan des approvisionnementspots arriérés (1802). pour remédier A une famine qui désolait la Tunisie

Pacification du Rlff et recouvrement des impôts arriérés (1811-12).(1802). Echange de présents entre le sultan et Abdallah ben

Los Aït Idrassen pilleurs de caravano*, sont châtiés par le saoud du Nedjed, fondateur de la secte ouahablte etsultan ; 11pacifie Taza et Oudjda et envoie une armé- maître des deux villes saintes.recouvrer les impôts arriérés A Figuig et au Gourara(1808). Luttes intestines des Berbères; le sultan estappelé par ses alliés Aït Idrassen ; les Guerouane et AïtOumallou battent une armée impériale. Le dedjalAmhaouche prend la tète des Berbères rebelles ; lesultan est battu A Azrou par les Guerouane. Aït Youssiet Aït Oumalou et se retire ((311-1812).

1815*22 Lo sultan supprime sa marino de guerre et a'engage Une flotte des Etats-Unis réclame aux Algériens la libéra-envers la France A faire cesser la piraterie (1817). Le tion des prisonniers et la suppression du tribut ; unsultan favorise l'envol de blés en France où régnait traité est signé (juillet 1815).

» laJ,?.l5.otte <1818)' . Congrès de Vienne : les puissances décident de supprimerExpédition contre les Aït Ocmalou ; dissensslons entre l'esclavage chrétien par les corsaires barbaresques.

Arabes et Berbères de l'armée impériale. Attaque du Lord Exmouth chargé d'obtenir satisfaction échoue (1816).camp ; Moulay Slimane est sauvé par un jeune berbère Dcuxièmo mission de Lord Exmouth, bombardement d'Al*qui l'emmène A Agouraï. ger et Incendie de la flotte algérienne ; un traité est

Les riguours du sultan exaspèrent les Berbères ; ils se signé le 30 août 1816. D'autres flottes européennes vien-coalisent contre ceux qui parient arabe, cernent le nent devant Alger : du Portugal on novembre 1816. desultan A Meknes ot conduits par leur dedjal vont pren* la Hollande en 1817.

, ÛTiftf; „ ., àV ... VfJ, . En 1819. une flotte anglo-française invite le dey HosseineInsubordination des Arabes ot des abid; le sultan, par sa A abolir la course ; il refuse,

répression avive la rancuno des Berbères, l'anarchie Les nations européennes signent A Aix-la-Chapelle un pro-DAff8*»**^ « v * * ^ » v w,oaAl tocole d!,*nt «M t0ttte atteinte portée au commercePacification du Hebet et de Rabat (1820). de l'uue d'elles sera suivie d'une répression des puis-Pillage de Meknes par les abid. et de Fez par les Oudaya sances coalisées.

(1820)Mort du sultan qui avait désigné son neveu Moulay Ab-

derrahmane pour lui succéder (1822).

CHAPITRE VII

ta France an Algérie.

Le Maroc pendant la période d'installation do la Franea en Al*gérie. — Son rôle islamique. — La guerre arec la France (ba-taille d'Isly le 14 août 1844). - Sldi Mohammed (1859-1873).— Moulay El Hassane (1873-1894), s& politique extérieure. —Convention de Madrid (MO).

Moulay Abderrahmaneben Hicham fut unanimement

proclamé à Fez et y reçut le serment de fidélité dotoutes les autres villes. Les Berbères eux-mêmes quis'étaient coalisés contre Moulay Slimano et contre tousceux qui parlaient la langue afabe au Maroc, renon-cèrent & persister dans leur révolte; tous, Alt Idras-

sen, Guerouane et Zemmour apportèrent leurs présentsà Moulay Abderrahmane et lui prêtèrent le serment dofidélité. Co prince s'occupa, dès lors, de consolider sonautorité dans les parties éloignées de l'empire; maisil fallait avant tout porter remède aux conséquencesde l'anarchie qui avait troublé le pays et y avait tariles sources de richesse, pendant le précédent règne.C'est ainsi qu'à Meknes, le sultan trouva un trésorvide et des abid extrêmement réduits comme nombre,

qui avaient dû vendre leurs armes et leurs chevaux

pour ne pas mourir de faim.

Moulay Abderrahmane alla rétablir Tordre dans le

pays des Chaouia puis à Marrakech où il nommacomme gouverneur son frère Moulay El Maraoun. A

898 HISTOIRE OU MAGHREB

Fez'

avait placé son neveu Sidi Mohammed ben Taïeb,mais il l'en retira pour lui confier lo commandementdes tribus de Tamesna cl de Doukkala avec pleinspouvoirs. Sidi Mohammed était, pour les révoltés, d'uno

rigueur impitoyable et terrorisait les populations parde sanglantes réprossions qu'il exerçait souvent do sa

propre main. C'est do la sorte qu'il pacifia les deux

provinces de Tamesna et Doukkala, après quoi il allarelever les murs et les édifices de Mazagan, ancienneEl Bridja, à qui il donna le nom de El Djedida. 11se

porta ensuite dans le Sahara où il recouvra les impôtsarriérés. Quand Tordre fut à peu près rétabli partout,le sultan s'installa à Marrakech où il créa l'immense

parc de TAguedal. Il y fit planter toutes sortes d'arbresfruitiers dont quelques-uns furent importés de l'étran-

ger, creuser des canaux et des pièces d'eau, puis yédifia des moulins et des kiosques de plaisance.

Vers Tannée 1825, Moulay Abderrahmane conclutavec la Sardaigne un traité établissant la paix entreles deux Etats et réglant leurs relations commercialeset autres.

Dans les premiers jours de l'année 1828, il confia lecommandement d'Oudjda et de sa région qu'il consi-dérait comme un poste des plus importants, à causedu voisinage du territoire turc, à un homme de grandtalent Aboul Ala Idris ben Hommane El Djerrari. 11l'autorisa à correspondre directement avec lui et luidonna la prééminence sur le gouverneur de Tazacheikh Bouziane ben Chaoui, des Ahlaf.

Lors de son premier voyage à Marrakech, MoulayAbderrahmane avait pardonné aux Cherarda leurs dé-sordres sous le précédent règne et leur avait témoignéla plus grande bienveillance. Mais plus tard, lorsqu'ilnomma au commandement de la province son frère

Moulay El Mamoun, ils montrèrent peu de sympathie

LA FRANCE EN ALGÉRIE 399

à ce prince et leur chef El Mahdi ben Mohammed se

plaignit au sultan, reprochant au gouverneur de leur

avoir imposé plusieurs chefs au lieu d'un seul et de

leur avoir fait payer les impôts canoniques contraire-

ment aux règles de la loi. Les Cherarda n'attendirent

même pas la réponse du sultan et, sous la conduito

d'El Mahdi, emprisonnèrent lours caïds et se livrèrent

à toutes sortes d'attentats dans le pays. Devant les

nombreuses plaintes qui affluaient jusqu'à lui, le sul-

tan convoqua les contingents des provinces, marcha

en personne contre les révoltés et alla surprendre lazaouïet Cherradi sur laquelle il arbora ses étendards.

Le combat s'engagea immédiatement et dura sept jours.El Mahdi désespérant alors du succès, abandonna ses

partisans et se retira dans le Sous, suivi do quelquesporsonnes. Les Cherarda implorèrent aussitôt leur par-don du sultan qui le leur accorda et les transportadans TAzghar.

De graves difficultés s'étaient élevées entre Alger et

le gouvernement français au sujet d'une créance pourfournitures de blé à la France, effectuées entre les an-nées 1794 et 1796. Ces fournitures avaient été faites

par deux israëlites algériens Bacri et Busnach; lechiffre de leur créance avait été formellement reconnuet arrêté, mais différentes circonstances en avaient

empêché le paiement. Les familles des intéressésavaient alors obtenu du dey Hadj Ali qu'il s'entremet-trait pour elles, le gouvernement de la Régence pré-tendant d'ailleurs avoir droit à une part de la somme.

En 1819, lo solde de cette créance fut, par conven-

tion, arrêté à la somme de sept millions et le paie-ment en fut autorisé par la Chambre des députés le24 juillet 1820. Mais, en raison de certaines oppositions,Bacri et Busnach ne reçurent que 4.500.000 francs, le

reste soit 2.500.000 francs ayant été déposé à la caisse

400 HISTOIRE DU MAGHREB

des dépôts et consignations» en attendant les main*levées nécessaires. Cependant, Bacri et Busnach aprèsavoir reçu la somme de 4.500.000 francs, s'abstinrentdo retourner à Alger et lo dey Hosseine, déjà irrité parla retenue opérée sur la créance, accusa le consul deFrance Deval de s'être concerté avec les créanciers

pour le frustrer et réclama au roi de France, entérines

comminatoires, l'extradition doses sujets Bacri et Bus-nach. Il ne fut pas répondu à cette lettre, en raisonde sa forme et, le 27 avril 1827, au cours de la visitehabituelle du corps consulaire au dey, à l'occasion dela fête de la rupture du jeûne, le consul Deval fut vio-lemment pris à partie par Hosseïne Dey qui lui portaun coup de son chasse-mouches, après lui avoir re-

proché de s'entendre avec Busnach et Bacri et de luicacher la réponse du roi à sa lettre. Cette injure faiteà la France dans la personne de son consul, devait êtrela cause déterminante de l'envoi d'un corps expédition-naire à Alger et de la conquête de l'Algérie.

A partir de cette époque, en effet, des flotilles vinrent

bloquer les côtes algériennes et faire la chasse auxcorsaires. Au printemps de 1829, deux envoyés de laPorte vinrent à Alger avec mission de décider Hosseïne

Dey à une transaction avec la France, mais leurs effortséchouèrent devant la résistance aveugle du dey et ilsdurent quitter Alger sans avoir pu le fléchir. De soncôté, le gouvernement de Charles X, déçu par les ré-sultats du blocus, chargea l'amiral do la Bretonnièrede faire une dernière tentative d'arrangement. Or le3 août 1829, son vaisseau c La Provence », couvert parle pavillon parlementaire, fut canonné au mépris des

règles du droit des gens ; l'amiral put empêcher leshommes de son équipage de répondre à cette agressionet fut assez heureux pour n'en perdre aucun. .

La guerre contre Alger fut résolue en France par le

LA FRANCE EN ALGERIE 401

Conseil des Ministres le 31 janvier 1830 et le 14 juinsuivant, l'armée expéditionnaire commandée par le

général de Bourmont, débarquait à Sidi Forrucb.Le 19, elle remportait une grande victoire au pla«teau de Staoueli et le 1er JuilHt, le fort l'Empereurtombait aux mains des Franç&u. Devant ces succès

répétés, les auxiliaires indigènes s'enfuirent de tousles côtés, les soldats turcs démoralisés ne se défendi-rent plus et les habitants d'Alger, pour éviter le sacde leur ville, décidèrent de se rendre. Ils obligèrent,par leur attitude, le dey à envoyer son secrétaire of-frir au général de Bourmont les satisfactions qu'ilexigerait ; le général répondit qu'il ne traiterait quedans la ville et le 5 juillet 1830, lo dey signait la ca-

pitulation.Dans les premiers mois de Tannée 1830 et à la suite

d'un conflit sur mer, Moulay Abderrahmane conclutla paix avec l'Autriche et renonça à la course suppri-mée par son prédécesseur et qu'il avait voulu rétablir.Il s'apercevait, en effet, que les forces navales des puis-sances européennes avaient acquis un développementremarquable et quo les rencontres sur mer en deve-nant plus fréquentes et plus graves, risquaient de

rompre les traités et de compromettre les relationsde l'empire marocain avec les nations étrangères.Enfin la priso d'Alger par les Français, qui avait pro-duit une vive impression, ne pouvait que donner plusde poids à ces considérations.

En effet, Moulay Abderrahmane ayant appris à Mar-rakech la chute d'Alger, s'empressa de gagner Mek-nes où, peu après son retour, il reçut une députationdes habitants de Tlemcen qui demandaient à se mettresous sa protection. Le sultan les accueillit favorable-ment et les renvoya avec son cousin et beau-frère

Moulay Ali ben Slimane nommé gouverneur de Tlem-25

403 HISTOIRE OU MAGUilEB

cen, à qui il fournit 500 hommes des Oudaya et desabtdt plus 5QQ cavaliers, 500 fantassins et des ar-

tilleurs,Dèsson arrivée à Tlemcen, Moulay Ali fut accueilli

avec enthousiasme par les Arabes de la ville, mai» ilavait à vaincre la résistance des Koulouglis et destribus arabes Douair ot Zemala inféodées aux Turcs,Lesuilan, pour remédier à ces difficultés, ne négligeaaucun effort ; il envoya à Tlomcen des troupes do ren-fort, des armes, dea munitions et de Tarlillorie et,utilisant le prestige dont jouissait la maison d'Ouazzane

auprès de certaines populations du pays, il chargealo chérif El Hadj El Arbi ben Ali do se rendre auprèsd'elles pour les amener à Tobéasanco. Do son côté, lecaïd Idris Ben llommano. suivi du guich mis à sa dis-

position, parcourait la région pour contraindre à lasoumission les tribus réfracta ires au sultan.

Mais sur ces entrefaites, de violentes rivalités écla-tèrent parmi les caïds du guich et occasionnèrent de

graves désordres ; les biens des Koulouglis et ceuxdes Douaïr et Zenaula furont pillés par les gens du

guich. Les Arabes du pays abandonnèrent alors le

parti du sultan pouf se rapprocher des Français quivenaient d'occupor Oran (4 janvier 1832). Moulay Ab-derrahmane, tenu au courant do ces événements, ju-gea opportun de rappeler ses troupes sur lesquelles ilne pouvait compter et fit arrêter le caïd Idris benHommane El Djerrari qui avait participé au pillagedes biens des Koulouglis et des Douaïr et Zemala ets'était refusé à les restituer.

Deson côté, le duc de Rovigo successeur du maréchalClause! à Alger, confiait à M. de Marnay la missionde faire des représentations au sultan au sujet de ses

troupes qui avaient occupé Tlemcen et s'étaient mêmeavancées jusqu'à Miliana et Médéa. A la date du

'LA FRANCE EN ALGÉRIE 403

4 avril 1832, M. de Marnay informait, de Meknes, leduc de Rovigo, que le sultan Moulay Abderrahmane

s'engageait à no plus intervenir dans les démêlés dola France et des pays voisins dépendant de l'ancienne

régence d'Alger,Les chefs et notables des Oudaya, envoyés à Tlem-

cen avec Moulay Ali» y avaient pris uno largo part au

pillage, dont ils avaient été les instigateurs. Ces per-sonnages, d'ailleurs, manifestaient depuis un certain

temps de l'hostilité au sultan parce qu'il no leur tolé-rait pas la familiarité avec laquelle ils traitaient

Moulay Slimane. Lors de leur retour, ils s'étaient

juré, avec les abid, de s'unir contre quiconque ten-terait de leur porter atteinte. Or, à leur arrivée àOnk ol djemel, près de Fez, ils trouvèrent un envoyédu sultan qui so disposait à les arrêter et à confisquerles richesses provenant du pillage qu'ils transportaientavec leurs bagages. Co fut le signal d'une violente ré-bellion dirigée contre le palais mémo du sultan. Maisla division ayant éclaté parmi los rebelles, les abids'enfuirent à Dar Debibagh, pendant quo les Oudayaattaquaient le palais. Moulay Abderrahmane so réfu-

gia à Foz El Bali avec les abid fidèles et abandonnaFez Djedid aux révoltés. Peu après, les abid do Meknesétant venus le rejoindre, le sultan partit avec eux

pour cette dernière ville; mais en cours do route, les

Oudaya les attaquèrent et pillèrent les bagages de

Moulay Abderrahmane. Parvenu sain et sauf à Moknes,lo souverain convoqua les tribus des provinces avec

lesquelles il alla assiéger les Oudaya de Foz Djedidqui avaient proclamé le prince Sidi Mohammed benTaïeb. Après un siège de quarante jours, les Oudayaincapables de résister plus longtemps, firent leur sou-mission qui fut acceptée à la condition qu'ils quitte-raient Fez Djedid. Les chefs des Oudaya furent mis

404 HISTOIRE DU MAGHUEB

immédiatement dans l'impossibilité de nuire et enfévrier de Tannée 1833, le corps des Meghafra fut

transporté à Marrakech, colui des Oudaya à Lara-cho et celui des gens du Sous à la casba de Temara

près do Rabat. Tous ces corps furent rayés des contrô-les du guich et n'y furent réintégrés que plus tard,en 1845.

Après l'occupation d'Oran par les Français et le re-

trait des troupes marocaines de Tlemcen, les popula-tions restèrent abandonnées à elles-mêmes et les luttesintestines recommencèrent entre Koulouglis et Arabes.

Quant aux tribus de l'intérieur, elles se coalisèrentcontre les Français et prirent comme chef El Hadj Ab-delkader ben Mahieddino. A la tête de ses partisans,le jeune chef vint à plusieurs reprises harceler la

place d'Oran et réussit par son audace à accroître son

prestige. En apprenant ses premiers succès, une par-tie des habitants do Tlemcen lui envoyèrent une dépu-tation pour lui demander de les admettre dans son

parti, bien qu'ils eussent déjà prêté serment d'obéis-sance au sultan Moulay Abderrahmane Abdelkaderaccueillit favorablement les députés de la ville deTlemcen à qui il donna comme gouverneur son lioute-tenant Mohammed El Bou Hamidi. Il écrivit ensuiteausullan du Maroc pour se mettre sous sa dépendanceet ordonnait en même tomps de préconiser co souve-rain dans les mosquées do Tlemcon et autres lieux.

Moulay Abdorrahmane accepta l'acte de vassalité du

joune chef et, à plusieurs reprises, lui fournit des se-

cours en chevaux, en armes et en argent.En 1836-1837, Abdelkader demanda aux légistes do

Fez, une décision juridique sur le traitement qu'ilétait licite d'appliquer aux Musulmans qui aidaientles Français dans leur oeuvro de conquête et leur enfournissaient les moyens. Le sultan lui fit répondre

, LA FRANCK EN ALGÉRIE 405

par un des savants les plus réputés de Fex et continua

à le soutenir par des envois d'armes, de chevaux et de

subsides, en vue de la guerre sainte.

Mais cette guerre sainte ne donn&it pas les résul-

tats sur lesquels comptait le sultan; Abdelkader ne

parvenait qu'à tuer des Chrétiens ot à piller leurs ri-

chesses, tandis que les Français étendaient progressi-vement leurs conquêtes. C'est ainsi quo vers Tan-

née 1843, ils étaient maîtres de tout le territoire du

Maghreb central, pendant que Témir Abdelkader, re-

foulé sur les confins du pays, passait alternativement

du Sahara chez les Béni Iznassen et d'Oudjda dansles montagnes du Riff, suivi d'un certain in mbre de

sujets ou de soldats du sultan. Cela constituait une

rupture de la trêve conclue par la France avec le

Maroc sous le règne de Moulay Mohammed ben

Abdallah, d'autant plus que Moulay Abderrahmane

avait cru dovoir envoyer à Oudjda des troupes régu-lières commandées par son cousin Moulay El Mamoun

ben Chérif qu'accompagnait Sid Aboul Hassane ben

Ali Bolguenaoui de Rabat. En même temps, il prescri-vait aux habitants des ports do se tenir prêts à toute

éventualité et convoquait les contingents des tribus

pour la guerre sainte.Arrivé à Oudjda, Moulay El Mamoun voulut, malgré

los observations do Belgu:naoui, se porter vers lo

camp français do Lalla Marnia, mais ne put, dès

qu'ils furent on vue de co camp, maîtriser ses troupeset les empêcher de l'attaquer (30 mai 1844). Dès qu'il

apprit ces événements, lo maréchal Bugeaud, gouver-neur de l'Algérie, accourut sur les lieux et jugeantla situation assez grave, ordonna la concentration des

troupes à Tlemcen, tandis quo le prince de Joinville

recevait Tordre de quitter Toulon pour entreprendreune croisière sur les côtes du Maroc. Lo 15 juin, uno

405 HISTOIRE DU MAGHREB

autre agression des troupes marocaines se produisitau raomont même où le général Bedeau et lo déléguédu sultan, Belguenaoui» étaient on conférence pa-cifique. Le général demandait au nom do la Franco

qu'Abdelkader fut expulsé du territoire marocain ou

contraint d'y vivre en simple particulier et que les

troupes régulières marocaines soient employées à ré-

tablir Tordro et à éloigner l'émir. Mais la conditionréclamée par l'ambassadeur marocain de limiter le

territoire algérien à la Tafna, devait empêcher la

conférence d'aboutir, la Molouïa ayant toujours été la

limite des deux pays.La nouvelle attaque des Marocains décida le maré-

chal Bugeaud, par mesure de représailles, à entrer

dans Oudjda d'où il ramena à Marnia, après un sé-

jour do vingt-quatre heures, deux cents familles de

Tlemcen qu'Abdelkader y avait transportées de forco.

Enfin, le 3 juillet, dans la haute Molouïa, so produi-sait, contre une colonne française, une nouvelle atta-

que des troupes marocaines à laquello assistait Abdel*kador. Le 15, le maréchal apprit que le fils atné du

sultan arrivait avec des forces considérables et prittoutes les mesures pour fairo face à cetto armée. Pro-

voqué le lendemain par une nouvelle.attaque, le ma-

réchal culbuta les Marocains et les poursuivit à trois

journées au delà d'Oudjda. Dans lo même temps, lo

prince de Joinville venait à Tanger et prenait à son

bord le consul de France et les Français de la ville

qu'il transportait à Cadix, pendant quo le c Yeloco »

allait recueillir les Français établis à Laracho, Rabat,Casablanca, Safi, Mazagan et Tétouane.

Des pourparlers engagés depuis longtemps avec lesultan n'ayant donné aucun résultat et les troublesde la frontière algérienne s'aggravant de plus en pjus,en raison de la pression exercée sur les populations

LA FRANCE EN ALGÉRIE 407i

par l'émir Abdelkader et Sidi Mohammed fils du sul-

tan» le prince do Joinvillo se présenta le 0 août avecson escadre devant Tanger et bombarda la ville dontles batteries furent démantelées en une heure. Lo15 août, la flotte bombardait Mogador et des troupes

débarquées occupèrent Tlle en attendant les répa-rations exigées du sultan. Cependant, de nouveaux

pourparlers se poursuivaient sans résultats ot l'ar-mée de Sidi Mohammed installée près d'Oudjda, sur

l'Oued Isly, ne cessait do se grossir do nouveaux

contingents appelés à la guerre sainte. Dans ces con-

ditions, la reprise des hostilités ne pouvait larder etlo maréchal Bugeaud prenait ses dispositions en

conséquence.En offot, le 10 août, un millier de cavaliers maro-

cains vinrent reconnaître le camp français et incen-

dièrent les habitations qu'ils rencontrèrent entre le

camp et Oudjda. Le 13, le maréchal simula un mou-

vement en avant, mais ce n'est que la nuit suivanto

qu'il mit toute sa colonne en marche, traversa TIslysans opposition et occupa, à huit heures du matin, lescollines de Djorf el Akhdar où des cavaliers maro-cains vinrent disputer un second passage de TIsly. Le

combat s'engagea à co moment et se poursuivit avecdiverses péripéties, pour se terminer à midi par la dé*

route complète de l'armée marocaine. Le fils du sul-tan laissait aux mains do l'armée de Bugeaud, son

camp avec ce qu'il contenait do trophées, do matérielet d'approvisionnements.

Pendant que ces événements so déroulaient dans la

province d'Oudjda, lo sultan se rendait de Marrakechà Fez. En arrivant à Rabat, il apprit en même tempsle désastre d'Isly, lo bombardement do Tanger cl celuide Mogador où les Chiadma avaient profité de l'occu-

pation de Tlle par les Français pour piller la ville.

408 HISTOIRE HV MAGHREB

Moulay Abderrahmane se décida à conclure avec les

Français un traité en huit articles dont Tun stipulait

que l'émir Abdelkader serait expulsé du Maroc où sa

présence ne pouvait amener que des conflits entre les

deux gouvernements. En même temps, le sultan re-

nonça aux subventions que lui servaient le Danemark

et la Suèdo et celles que lui payaiont d'autres gouver-nements.

Encouragé par la défaite des Marocains à Isly, Ab-

delkader essaya do tonter la fortune au Maroc et réus-

sit à pénétrer avec ses partisans Hechem ot Boni-

Amer, jusqu'à El Kaada El Hamra entre les Tsoul et

les Branea. Lo sultan envoya contre eux une armée

bien commandée, mais qui no parvint à les réduire

qu'après un combat acharné et un corps à corps à

l'arme blanche. Désirant en finir avec les Algériens,le sultan envoya contre Abdelkader qui s'était retiré

vers Oudjda, une importante armée commandéo par le

caïd Mohammed ben Abdelkerim Chergui, sous les or-

dres du khalifa. Au cours d'une nuit très obscure,Abdelkader, avec ses meilleurs soldats, attaqua Tar-

méo du khalifa Sidi Mohammed divisée en deux grou-

pes, Tun commandé par lui, l'autre par son frère

Moulay Ahmed. Arrêté entre les deux camps, Abdel-

kader dirigea Je tir de ses hommes sur les troupes du

khalifa qui répondirent de leur mieux. Mais l'émir s'é-

tant retiré, les coups atteignirent le groupe de Mou-

lay Ahmed qui riposta, croyant tirer sur Tennomi et

au jour, les deux camps marocains constatèrent qu'ilss'étaient tué beaucoup de monde. Quant à Abdelkader

qui, de son côté, avait éprouvé de fortes pertes, il

prit la fuite, emportant la plupart de ses morts. Le

khalifa ordonna de le poursuivre et une nouvelle ren-

contre eut lieu près de l'embouchure de la Molouïa,au cours de laquelle Abdelkader essuya une défaite

LA FRANCE EN ALGÉRIE 409

et abandonna son camp. Pressé par les deux armées

marocaines, l'émir se vit encerclé vers l'embouchurede la Molouïa, entre la rive gauche de cette rivière et

la mer. Il fit passer avec les plus grandes difficultés

sa famille et colles de ses partisans en territoire fran-

çais, au delà de la rivière et se retira chez une frac-

tion des Béni Iznassen restés fidèles à sa cause. Il se

disposait à gagner le Sahara, mais les troupes du

général do Lamoricière qui gardaient les passages»lui on enlevèrent la possibilité. C'est alors que l'émir

envoya sa soumission au général, demandant au gou-vernement français l'autorisation d'aller vivre en

Orient avec sa famille et quelques-uns de ses plusfidèles lieutenants (23 décembre 1847).

Moulay Abderrahmane eut souvent à réprimer les

désordres des tribus arabes Amer des environs de

Salé et Zaêr de la banlieue de Rabat. C'est ainsi queces tribus dont l'audace était sans bornes, assiégèrentSalé et Rabat en 1818-1849 et y commirent toutes sor-

tes d'oxcôs. Le gouverneur de Fez envoyé contre eux

leur infligea une terrible défaite et les mit pour long-

temps hors d'état de nuire.

Dans les derniors jours de Tannée 1851, deux navi-res français chargés de blé, vinrent mouiller dans le

port de Rabat-Salé, alors que le pays souffrait de la

disette. Ces deux navires s'étant échoués sur le rivagedo Salé, la populace les pilla de fond en comble, enle-

vant même les bois et les agrès qui furent partagés.Les propriétaires des navires se plaignirent au gouver-nement français et des explications furent demandées ausultarr. Trompé par les dénégations du gouverneur deSalé qui espérait ainsi sauver ses concitoyens, MoulayAbderrahmane ne donna aucune satisfaction au gou-vernement français ot cinq navires furent envoyés auMaroc pour bombarder Salé. La population essaya de

410 HISTOIRE DU MAGHREB

résister, mais après huit heures de bombardement, laville marocaine avait subi d'énormes dégâts et son ar-tillerie était contrainte au silence. Les Français ayantalors épuisé leurs munitions, mirent à la voile ot seretirèrent.

L'année suivante, le sultan prescrivit à son fils etkhalifa Sidi Mohammed, do quitter Marrakech et d'al-ler au Tadla punir les Béni Moussa qui avaient tuéleur gouverneur. Le prince infligea à ces rebelles unchâtiment exemplaire, pondant que le sultan, do soncôté, quittait Meknes et allait châtier vigoureusementles Zemmour qui s'étaient mis en état de rébellion ou-verte. Moulay Abderrahmane gagna ensuite Marra-kech, pendant que son fils se rendait à Fez. Dès lors lesultan et son khalifa allèrent chaque année ravagerde concert, les Zemmour. Épuisées, ces tribus finirent

par se soumettre et rentrer dans le devoir.Au printemps do Tannée 1854, se produisirent dans

le sud du Taillait de graves événements provoqués parles Aït Atta. Le sahara du Tafilalt était alors divisé endeux partis dont le plus fort, celui des Aït Atta, mal-menait les chérifs du pays, tandis que l'autre, de beau-

coup plus faible, celui des Aït Yafolmane, prenait leurdéfense. Sous la conduite d'Ibrahim Izemmour El Iz-

degui, les Aït Yafclmano réussirent à infliger une dé-faite aux Aït Atta et co succès valut, è leur chef Ibra-him, l'amitié des chérifs et une popularité quo sesmérites portèrent au plus haut point. L'écho lui enétant parvenu, Moulay Abderrahmane lui confia le

gouvernement de la contréo; mais Ibrahim gagnépar l'ambition» tenta de se rendre indépendant et enarriva, par degrés, à méconnattre lesordresdu sultan.Il fallut bientôt envoyor conlro lui des troupes pour lomettre à la raison, mais la tranquillité ne revintdans le Sahara qu'à la suite de l'assassinat du chef re-

LA FRANCE EN ALGÉRIE 411*

belle dont la tête fut apportée et exposéeà Marrakech.Dans le courant de Tannée 1857» le sultan conclut

avec les Anglais un traité en deux parties, Tune de

quinze articles, réglant les relations de commerceet fixant les droits d'importation ot d'exportation,l'autre en trente-huit articles» stipulant uno trêveet lo respect réciproquo des sujets des deux nations,on tous lieux.

Moulay Abderrahmane fut atteint par la maladiodont il devait mourir, alors qu'il était en campagnecontre les Zemmour, dans lo courant du moisd'août 1859. Il rentra aussitôt à Meknes où il mourutle 30 août et où il fut enterré dans le mausolée. de

Moulay Ismaïl.Sidi Mohammed fils et khalifa de Moulay Abderrah-

mane apprit à Marrakech la mort de son père. Il ac-courut à Meknes où il fut proclamé sultan ot s'en re-tourna ensuite à Marrakech en passant par Salé.

C'est alors qu'eut lieu la rupture do la paix avecles Espagnols, à la suito d'un différend qui avaitéclaté entre les Chrétiens de Ceuta et les habitants de

TAndjera. Les Espagnols, contrairement aux habitu-des, avaient remplacé les cabanes en bois établies

pour la surveillance de leur frontière, par une maisonen maçonnerie portant le drapeau espagnol. Les pro-testations des gens de TAndjera n'ayant reçu aucunesatisfaction, ils démolirent la maison après avoir tué

quelques-uns do ses occupants et souillèrent le dra-

peau d'immondices. Ils no s'en tinrent pas là et har-celèrent les gens de Ceuta qui se plaignirent au

représentant do leur pays à Tanger. Celui-ci en référaau représentant du sultan qui accepta de livrer aux

Espagnols douze individus désignés parmi les Andjera.Mais ceux-ci s'adressèrent au chérif Sid El Iladj Ab-desselam ben El Arbi El Ouazzani, pour que lo sultan

413 HISTOIRE DU MAGHREB

Sidi Mohammed, qui venait de monter sur le trône,fut informé de la vérité et prit leur défense.

Sidi Mohammed décida, avec son conseil, de no paslivrer ses sujets et de déclarer plutôt la guerre aux

Espagnols. Ceux-ci, à celte nouvelle, quittèrent Tan-

ger, pendant quo le sultan donnait des ordres danstous les ports, invitant les habitants à so préparer àla guerre sainte. Un premier corps de 500 fantassinset 100 cavaliers, aux ordres du caïd El Mamoun Zi-ràri, partit pour Tétouane où il établit son camp endehors de la ville, dans la direction do Ceuta, tandis

qu'une armée espagnole de 20.000 hommes venait

camper sur la frontière (septembre 1859). Aussitôt5.000 hommes de TAndjera se portèrent contre lesChrétiens et les combattirent pendant une quinzainode jours, sans résultats décisifs. Le sultan envoya alorsun renfort do 500 cavaliers commandés par son frère

Moulay El Abb?s qui alla s'établir d'abord dans TAnd-

jera au village d'El Boyout, puis, après plusieurs joursde lutte avec l'ennemi, à Bou Keddane. L'armée espa-gnole commandée par O'Donnol ayant sous ses ordresle général Prim, se décida alors à faire une sortieavec toutes ses forces, contro les Musulmans; maiscette opération n'ayant pas réussi, le général espagnoltransporta par mer ses troupes pendant la nuit etétablit son camp à El Fenidek, près do la côte et sousla protection des bateaux de guerre. Moulay El Abbas

éloigna le sien pour évitor toute surprise et pendantplusieurs jours ses troupes allèrent attaquer les Espa-gnols à El Fenidek.

C'est alors quo le général O'Donnol ayant décidé demarcher sur Tétouane, les habitants de cette ville

envoyèrent une députation auprès du sultan à Mek-nes, pour réclamer son appui. Pendant leur marchosur Tétouane, les Espagnols furent poursuivis par

LA FRANCE EN ALGÉRIE 413

les Musulmans qui les harcelèrent sans résultats dé*cisifs, jusqu'à leur arrivée en un point appelé Asmir.Un violent ouragan souleva alors la mer et grossitsubitement les rivières autour du camp des Espa-gnols. Ils restèrent, par suite, bloqués pendant trois

jours, dans une situation des plus critiques, ne pou-vant recevoir de vivres ni par terre ni par mer. LesMusulmans ne profitèrent pas de ces circonstances et,

quand lo calme fut revenu, Moulay El Abbas se repliasur un point rapproché de Tétouane. L'armée espa-gnole, de son côté, marchait sur la ville où son. ap-proche causa la plus vive émotion. Les habitants etl'armée lui opposèrent une énergique résistance, mais

après une journée d'un combat acharné, l'avantageresta aux Espagnols. Ils en profitèrent pour enleverla douane et le bordj Martil qui Tavoisiue, pour s'yfortifier et y installer de l'artillerie, tandis que leursnavires circulaient librement et leur apportaientronforts et approvisionnements (février 1860).

Lorsque les Espagnols se furent décidés à attaquerla place, ils se mirent en mouvement, avançant len-tement, pendant que leur artillerie canonnait l'ar-mée marocaine et que leur cavalerie déployée enve-

loppait les troupes amenées par Moulay Ahmed filsdu sultan. Ces troupes se sentant cernées, prirent lafuite abandonnant leurs tentes et leurs bagages. Mou-

lay El Abbas se retira, laissant la ville entre lui etl'armée espagnole et autorisa les habitants à trans-

porter leurs meubles et leurs objets précieux dans les

villages de la montagne. Mais cette opération occa-sionna des troubles graves dans la ville où les mal-faiteurs se livrèrent au pillage des maisons et des ma-

gasins ; ces désordres devinrent tels, que les habitants

envoyèrent une députalion au général O'Donnel pourl'inviter à venir y mettre un terme. Le 5 février 1860

414 HISTOIRE DU MAGHREB

le général espagnol entrait dans la ville sans coupférir et l'apparition de son drapeau hissé sur la casba,suffit pour mettre en fuite les pillards de la cité.

Dès que le calme fut rétabli, O'Donnel restaura les

fortifications, organisa l'administration de la ville etentama des pourparlers de paix aveo Moulay El Ab-bas. Les propositions soumises au sultan à ce sujet,n'ayant pas été ratifiées, les Musulmans en profi-tèrent pour aller la nuit surprendre le camp des

Espagnols établi hors la ville. Dix jours plus tard,O'Donnel partit avec ses troupes et rencontra les Mu-sulmans à fiou Sefi ha. Attaqués vigoureusement, les

Espagnols eurent de nombreux tués et blessés, mais

malgré ce succès, Moulay El Abbas qui ne se trou-vait pas sur le lieu du combat, fut d'avis que la paixserait plus profitable que la continuation de la guerre.Les pourparlers furent repris par lui avec O'Donnelet la paix fut signée au cours d'une conférence, en'mars 1860. Aux termes de ce traité, le sultan devait

payer vingt millions de douros aux Espagnols quiévacueraient Tétouane et le territoire occupé de-

puis Ceuta, sauf une bande de terrain élargissantleur frontière.

Les Espagnols continuèrent à occuper Tétouane et

reçurent dix millions au bout d'un an ; pour le reste,il fut convenu que des commissaires espagnols s'ins-talleraient dans les ports et percevraient la moitiédes revenus des douanes, jusqu'à paiement intégral.C'est alors que les Espagnols évacuèrent Tétouane

après y avoir séjourné deux ans et trois mois (mai 1862).A la suite de celto guerre qui avait révélé les

défauts de l'armée opposée aux Espagnols et portéune grave atteinte au prestige marocain, le sultan

s'occupa activement de créer une infanterie régulière.Pour se procurer les ressources nécessaires à cette

i LA FRANCE EN ALGÉRIE 415

oeuvre, il institua les droits de portes ou impôt frap-pant les marchandises à l'entrée des villes, auquelles Chrétiens n'étaient pas soumis.

A cette époque, un berger des Arabes Sofiane deKourt, dans le Gharb, nommé Djilali Rougui (desRouaga), réussit à en imposer au peuple par des pra-tiques de sorcellerie et, ayant attiré autour de lui unefoule de gens sans aveu armés de frondes et de bâ-tons, il les conduisit au pillage, leur promettant Tim-

punilé et un riche butin. La séduction extraordinaire

que ce personnage exerçait sur la populace, occasionnadans le pays des excès épouvantables et les plus gravesdésordres. Le sultan envoya contre lui son frère MoulayRachid qui, parvenu à Souk elArba des Sofiane, s'em-

para des principaux partisans du rebelle et les en-

voya au sultan à Rabat. Djilali Rougui so sentant

compromis par l'insuccès de ses prédictions, alla se

réfugier dans le sanctuaire do Moulay Idris à Zer-houn. Un chérif idrissite l'en expulsa et le mit à mort;sa tête et ses mains furent envoyées au sultan et

exposées à Marrakech (février 1862).Tranquille de ce côté, le sultan se mit en route

pour Marrakech où les Arabes Rehamna s'étaientrévoltés. Alors que la guerre de Tétouane avec les Es-

pagnols n'était pas encore terminée, ils avaient blo-

qué la cité, coupé les arbres avoisinant ses murs, dé-vasté les récoltes et les jardins des environs et réduitles habitants à la famine. Us se portèrent tous en-semble à la rencontre du sultan pour lui barrer laroule de Marrakech, mais ne purent résister à la

poussée énergique de ses troupes. Presque tous furent

capturés et emprisonnés. Peu après, le sultan leurrendit la liberté, mais leur enleva leurs terres les

plus fertiles.

Après la guerre avec l'Espagne de 1859-1860, la

416 - HISTOIRE DU MAGHREB

protection étrangère avait été très recherchée, prin-cipalement par les Israélites qui, en 1863, firent in-tervenir auprès du sultan un des Rothschild d'An-

gleterre, afin d'obtenir les avantages dont jouissaientleurs coreligionnaires d'Egypte. Le sultan envoya unocirculaire rappelant les Musulmans do son empire àla stricte observation des lois qui garantissent contre

l'injustice et l'oppression.L'annéo suivante, fut terminé le vaste palais cons-

truit par Sidi Mohammed dans TAguedal de Rabat,auprès du tombeau de son aïeul Moulay Mohammedben Abdallah.

A la fin de juillet 1865, le sultan envoya en ambas-sade auprès do Napoléon III, son oncle le caïd Mo*hammed Chergui, chef du guich, accompagné du gou-verneur de Salé. Ces envoyés reçurent l'accueil le

plus flatteur et revinrent après avoir accompli leurmission qui consistait à renouer des rapports d'ami-tié entre les deux gouvernements, à régler des ques-tions politiques touchant aux intérêts des deux payset à obtenir quo les agents français se conforment aux

traités, dans leurs rapports avec les Marocains.Sidi Mohammed mourut à Marrakech où il s'était

rendu pour ramener le calme dans le pays, en sep-tembre 1873. H est cité comme un prince énergiqueet animé d'aspirations élevées, comme un habile

politique et un zélé musulman. Dans la deuxième

partie de son règne, le Maroc jouit d'une sécurité pres-que complète, grâce à l'abaissement do la puissancedes tribus arabes, dont les brigandages ccssèrpnt com-

plètement. La fortune publique gagna à ce nouvelétat do choses et la prospérité devint générale dans

l'empire. Sidi Mohammed a attaché son nom à des oeu-vres d'art, d'utilité publique ou d'agrément, les unesremontant au temps où il était khalifa de son père à

LA FRANCE EN ALGÉRIE 417t

Marrakech, les autres postérieures à son avènementau trône.

L'accord fut unanime pour proclamer son fils et kha-lifa Moulay El Hassane qui se trouvait alors chez les

llaha. Il vint à Marrakech recevoir lo serment defidélité en septembre 1873. Le mois suivant, il partitpour Fez en passant par Rabat et Meknes où il s'ar-rêta afin de châtier les Berbères Béni Mtir, Béni Me-

guild, Mejjat et Aït Youssi révoltés. Il fit ensuite uneentrée triomphale à Fez et reçut les députations en-

voyées par les villes et les tribus.

Moulay El Hassane poursuivit sans retard l'oeuvrecommencée par son père, pour doter l'empire d'unearmée solide et principalement d'une infanterie nom-breuse et forte; il imposa, dans co but, un contingentà chaque ville, sauf Marrakech, et ne tarda pu3 à uti-liser ces nouvelles troupes. Un personnage de la pro-vince d'Oudjda, nommé Bou Azza El Habri, originairedes Habra ou Arabes Soueïd, se livrait à des pratiquesde sorcellerie par lesquelles il attira autour de lui nom-bre d'individus sans aveu qui jetèrent le trouble dansle pays. Moulay El Hassane marcha contre lui avecson armée et quitta Fez à la fin d'août 1874. Bou AzzaEl Habri et Saïd ben Ahmed Seghroucheni vinrent l'at-

taquer à son entrée dans le pays des Aït Seghrouchen.11 leur infligea une sanglante défaite et marcha en-suite contre les Béni Sadden et Aït Seghrouchen, leur

infligeant un châtiment exemplaire, ravageant leurscultures et les refoulant chez les Béni Ouaraïne leursalliés. Cestrois tribus, incapables de résister plus long-temps firent amende honorable et obtinrent le par-don du sultan, moyennant le versement d'une fortecontribution. Moulay El Hassane so rendit à Taza oùil reçut les cadeaux et le serment de fidélité des tri-bus de cette région. Bou Azza El Habri lui fut livré

27

418 HISTOIRE DU MAGHREB

dans cette ville et il le fit emprisonner à Fez, aprèsl'avoir donné en spectacle, monté sur un chameau, àtout son camp. Le sultan poursuivit sa route passantpar Selouane et chez les Béni Iznassen dont le chef,El Hadj Mohammed El Bachir ben Messaoud reçut lecommandement de toutes les tribus du pays.

De retour h Fez, le sultan commença la construc-tion de son pavillon et de son palais sur l'emplace-ment du parc d'Amina à Fez El Djedid. Il fit venir de

l'étranger certains des matériaux avec lesquels furentélevées ces élégantes constructions et consacra dessommes importantes à Tachât en Europe des matièresnécessaires pour les meubler luxueusement.

Sur ces entrefaites, lo caïd El Hadj Mohammed ElBachir ayant montré des velléités d'indépendance, lesultan envoya contre lui, à la tête d'une armée, sonfrère Moulay Ali accompagné du caïd Abou ZeïdZerari gouverneur de Taza et ennemi personnel d'ElBachir. Celui-ci qui ne voulait pas attaquer le frèredu sultan, infligea une défaite aux troupes du gouver-neur mais ne put empêcher ses partisans de pillerle camp chérifien. Le sultan cependant ajourna le

règlement des affaires d'Oudjda, car il était sollicitéd'intervenir dans le sud de Marrakech où des trou-bles venaient de se produire.

A cette époque vivait, au sommet du djebel Tin-mellal où il s'était construit une forteresse, Abou Ab-dallah Mohammed El Gountafi qui payait régulière-ment ses redevances au Makhzon, mais refusaitd'entrer en relations directes avec le caïd du sultan.Un nouveau gouverneur nommé Ahmed ben Malek,esclave de Moulay El Hassane, s'élant montré plusexigeant que son prédécesseur, El Gountafi lui tinttête, tout en affirmant publiquement sa soumissionau sultan. Mais le gouverneur l'accusa d'être sorti de

LA FRANCE EN ALGÉRIE 419

l'obéissance et des agitateurs répandirent le bruit

qu'il voulait se rendre indépendant, comme l'avaient

été ses ancêtres pendant sept siècles. Avec l'autorisa-

tion du souverain, le caïd Ahmed ben Malek envoyacontre lui deux corps de troupes. El Gountafi les bat-

tit tous les deux, rendit la liberté aux réguliers du

sultan, pour marquer sa soumission et fit mettre à

mort ceux de ses prisonniers qui appartenaient aux

tribus du pays environnant. Il envoya ensuite son fils

auprès du sultan pour pr& <*.<*erses explications avec

ses excuses et exposer que l'oppression d'AJimed ben

Malek l'avait mis en état de légitime d<rense. MoulayEl Hassane fit bon accueil au fils d'El Gountafi et

ajourna sa décision.

Le sultan quitta Fez en octobre 1875, s'arrêta à Ra-

bat, continua ensuite sur Marrakech et châtia, à

Zaouïel ben Sassi, les Rehamna coupables de rébel-

lion. Dès son arrivée à Marrakcck il punit les Oulad

Bcsseba qui s'étaient révoltés contre lo gouverneuret avaient attaqué lo caïd Omar El Mtougui. L'ordre

étant rétabli, le sultan poursuivit la constitution de

son infanterie et reçut la visite de Mohammed El

Gountafi à qui il accorda le pardon.\ Au cours de son voyage do retour, Moulay El Has-

sane visita Mazagan, examina le port et ses défenses

cl fit faire des exercices de lir au canon. Il passa en-

suite par Azcmmour où il fit réparer un fort et alla

faire un séjour à Casablanca, visita la ville et prescri-vit de restaurer le môle afin de faciliter le transit des

marchandises. C'est dans le même temps qu'il envoyades ambassadeurs porteurs de riches présents, auprèsdes gouvernements de la France, de l'Angleterre, do

l'Italie et delà Belgique, dans le but de nouer des rela-

tions amicales avec ces pays. Les ambassadeurs revin-

rent après avoir accompli leur mission à souhait et

420 HISTOIRE DU MAGHREB

l'un d'entre eux rédigea une notice relatant les choses

curieuses et remarquables, telles que les installations

industrielles et les constructions mécaniques, qu'ilavait vues en Europe.

De Casablanca, le sultan suivi de son armée et de

nombreux contingents des tribus, se rendit à Rabat et

Salé, gagna Meknes en traversant le territoire des

Zemmour qui lui apportèrent leurs présents et rentra

à Fez où il ne demeura que quelques jours. Enfin, après

y avoir concentré ses troupes, il partit pour la région

d'Oudjda que commandait toujours El Hadj Mohammed

El Bachir. En passant par Taza, il dirigea ses coupscontre les Ghiata qui, défendus par leurs montagnesinaccessibles, en profitaient pour manifestor des vel-

léités d'indépendance et opprimer les habitants do

Taza. H pénétra sur leur territoire avec ses troupes et

son artillerie, incendia les habitations, s'empara des

récoltes et infligea une déroute aux guerriers de la

tribu. Mais son armée s'étant avancée dans le coeur di»

pays, so trouva aux prises avec les difficultés d'un ter-

rain accidonté, dont les habitants avaient habilement

organisé la défense. Les troupes impériales disporséeset décimées, furent particulièrement maltraitées parles Ghiata; ces Berbères atteignirent les personnes do

l'entourage même du sultan, parmi lesquelles son

frère Moulay Arafa qui reçut des blessures. L'armée

en fuite se jeta dans un précipice que lui cachait la

poussière et la fumée; hommes, chevaux et bagages s'yentassèrent et le sultan dut mettre pied à terro, poursortir des précipices où il était engagé. Les Ghiata

se retirèrent ensuite sur les hauts sommets, abandon-

nant lours villages et leurs récoltes que saccagèrentles troupes impériales.

L'armée se rendit ensuite à Oudjda; les Béni Iznassen

vinrent implorer le pardon du sultan qui se montra

' LA FRANCE EN ALGÉRIE 421

clément à leur égard mais fit emprisonner leur caïd

El Hadj Mohammed El Bachir, à Fez. Il leur imposa une

forte amende et, après leur avoir donné de nouveaux

chefs, regagna sa capitale (octobre 1876).En 1877, Moulay El Hassano obtint du gouverne-

ment français une mission militaire chargée d'orga-niser son artillerie. Fixée d'abord à Oudjda, celtemission se transporta plus tard à Fez et accompagnale sultan dans la plupart de ses expéditions militaires.

Dans le courant de la mémo année, Moulay El Has-

sane réunit une nombreuse armée et partit pour Mar-

rakech en passant par Meknes, Rabat et le Tadla. Il

ramena Tordro sur son passage et reçut les témoigna-

ges de soumission des populations. Son séjour à Mar-

rakech so prolongea jusqu'en mai 1879; à son retour,il traversa lo territoire des Aït Attab, des Béni Moussa

et des Boni Mlir qu'il châtia énergiquement à causo

des désordres auxquels ils s'étaient livrés. Les Béni

Mtir, en particulier, avaient attaqué les Arabes De-

khissa et Oulad Nosseïr à qui le sultan avait donné,dans le Saïs, les terres des Mejjat. De retour à Moknès,lo sultan y séjourna jusqu'au début de Tannée 1880,

époque à laquelle il rentra à Fez.

La situation créée par des événements antérieurs à

son règne, avait conduit Moulay El Hassane à adopter,vis-à-vis des Etats étrangers, une politique destinée à

mettre obstacle à la pénétration du Maroc par les Euro-

péens. Cette politique consistait à se montrer conciliantou intraitable, selon lo cas, pour s'efforcer do mainte-nir la slatu-quo dans l'empire chérifien. Les deux élé-

ments sur lesquels se fondait la nécessité de cette poli-

tique, étaient les relations commerciales du pays avec

les étrangers et lo régime de la protection.La convention de 1767 conclue par lo roi Louis XV

avec le sultan Moulay Mohammed ben Abdallah, avait

422 HISTOIRE DU MAGHREB

avantageusement fixé les bases de la juridiction consu-

laire, précédemment énoncées par la Franco, dans plu-sieurs traités par chapitres ou capitulations, afin de

soustraire ses nationaux aux risques de la course sur

mor. Il s'agissait, en effot, de garantir les navires et

les côtes contre le pillage, ce qui fut réalisé moyen-nant lo paiement de redevances annuelles. Ces re-

devances acquittées par l'Etat chrétien intéressé,

remplaçaient le tribut individuel dû par les non-

musulmans et que ne payaient pas ses nationaux.Lo gouvernement marocain traita avec l'Angleterre

en 1856, avec l'Espagne en 1860 et avec la France

en 1863, pour réglementer les pouvoirs des consuls.Les capitulations autorisèrent la formation de groupe-ments étrangers par nationalités, ayant à leur tête leconsul et jouissant, au point de vue civil, commercial

et criminel, du privilège d'exterritorialité. Elles exoné-

raient les résidents étrangers de toute contribution et

plaçaient sous la juridiction consulaire les Marocains

employés des consuls ou associés des commerçants.La politique extérieure du gouvernement marocain

se proposait d'opposer les uns aux autres les gouver-nements étrangers poursuivant des intérêts au Marocet c'est en s'inspirant de cclto politique que le sultan

Moulay El Hassano appela douze puissances à la con-

férence do Madrid. La convention signée à cette confé-rence le 3 juillet 1880, a repris les points visés dansles traités de 1767 et de 1863 signés par la France. Ellea réglé, en particulier, les conditions de la protectionétrangère exercée sur un sujet marocain. Celui-ci est

soustrait à la juridiction chérifienne et relève du

consul de la nation protectrice qui le couvre avec safamille, Les associés agricoles des résidents européensconstituent une seconde catégorie de protégés sous-

traits, eux aussi, à la juridiction chérifienne, mais

! LA FRANGE EN ALGÉRIE 423

seulement pour les intérêts qu'ils ont en commun avec

Un Européen.Ce droit de protection peut être exercé, par chaque

puissance, sur un maximum de douze sujets maro-

cains, parmi ceux qui lui ont rendu des services ; les

divers représentants de ces puissances ont droit cha-

cun à quatre protégés à titre d'employés et chaquenégociant peut avoir deux censaux. Enfin la conven-

tion accorde aux résidents étrangers, le droit d'ac-

quérir des immeubles au Maroc.Les avantages notoires accordés par la convention

aux nations étrangères, devaient créer de nouveaux

embarras au gouvernement marocain. Le sultan, en

effet, était désormais en face d'un groupe de nationsreconnaissant unanimement sa souveraineté, mais

étroitement unies pour soutenir leurs demandes et en-

tourées du prestige d'une puissance militaire et indus-

trielle grandissante et sans contre-poids du côté maro-

cain.Dans le milieu de Tannée 1880, Moulay El Hassane

partit de Meknes à la tête d'une nombreuse armée

et gagna Marrakech. Arrivé dans cette ville, il

prit ses dispositions pour diriger uno campagne dans

l'extrêmo Sous et, à cet effet, il fit expédier des appro-visionnements à ses troupes, do Mazagan et de Casa-

blanca. Cette expédition était motivée par les Espa-

gnols à qui le traité de 1860 avait concédé un portde la côte méridionale du Maroc. En prévision de la

prise de possession de co port, ils envoyaient sur la

côte des navires de guerre et de commerce pour nouer

des relations avec les habitants; or ceux-ci s'arro-

geaient le droit de procéder à l'exécution de la clause

du traité de 1860 et témoignaient, par surcroît, d'unecortaine indépendance vis-à-vis du sultan.

Moulay El Hassane commença par pacifier la région

424 HISTOIRE DU MAGHREB

de l'oued Noun où il établit, à Assaka, dans le paysdes Tekna et Aït Baamrane, un port pour le commerce

d'importation et d'exportation. Il nomma ensuite uncaïd avec résidence à la casba de Tiznit, à qui il donnaautorité sur les caïds institués par lui dans le Sous,

depuis le fieuve jusqu'à Goulimim.En décembre 1884, les commissaires espagnols éta-

blis dans les ports du Maroc, depuis vingt ans, pourrecueillir, sur la moitié du produit des douanes, lesdix millions de douros restant à payer à la suite dutraité de 1860, regagnèrent l'Espagne, leur missionétant terminée.

Dans le courant de Tannée 1885, Moulay El Has-sane partit de Marrakech pour so rendre dans l'ex-trême Sous, chez les Arabes Makil et autres tribusdu Sahara qui s'étaient révoltés contre leurs gouver-neurs. Il avait appris, d'autre part, que des négociantsanglais débarqués dans un port de la côte nommé

Tarfaïa, avaient noué des relations commercialesavec les habitants et se disposaient à élever des cons-tructions. Enfin il se proposait de constater si le portd'Assaka répondait au but qu'il poursuivait et s'il

pouvait l'ouvrir au commerce.Il s'avança jusqu'à Goulimim choz les Arabes Makil

qui n'avaient jamais vu de sultan dans leur pays et

qui lui firent un accueil enthousiaste. Il reçut leurs

nommages et envoya une partie du guich détruireles constructions élevées à Tarfaïa par les Anglais.Ceux-ci regagnèrent leurs vaisseaux et le port d'As-saka fut ouvert au commerce d'exportation et d'im-

portation, on même temps qu'un service était établi

pour la garde et la défense de la côte depuis Aga-dir jusqu'à Goulimim. Le gouvernement anglaisobtint, pour ses sujets do Tarfaïa, des indemnitésen argent fixées à l'amiable. Lo sultan remonta

, LA FRANCE EN ALGÉRIE 425

ensuite vers le Nord et châtia en passant la tribu Idou Tanane.

Dans lo mois de décembre de celte même an-née 1885, lo sultan abolit le droit prélevé sur tous lesanimaux chargés de marchandises, à l'entrée commeà la sortie des villes et des bourgades et appelé droitde ha/er ou droit des portes.

Au mois do mai 1888, Moulay El Hassane quittaMeknes pour aller sévir contre les Berbères de FazazAït ou Malou qui se subdivisent en Zaïano, Béni Me-

guild, Ichkern, Aït Chokhmane, Aït Isri et autres.Ces tribus firent toutes leur soumission, mais les AïtChokhmane attirèrent traîtreusement les hommes du

guich commandé par le chérif Moulay Serour cousindu sultan, dans une embuscade et les massacrè-reat jusqu'au dernier. Cette trahison dont l'auteurétait Ali ben El Mekki, un des derniers survivants dela famille Amhaoucho, fut suivie do représailles tor-ribles qui s'exercèrent sur les Aït Chokhmane, leurs

villages et leurs cultures.L'année suivante, en juin 1889, le sultan se porta

dans le Riff, visita Tétouane et Tanger, puis vint àLarache et rentra à Fez. Il repartit en campagnecontre les Aït Chokhmane, mais ne put les châ-tier pour leur trahison, autant qu'il aurait voulu. 11se rendit ensuito à Marrakech où de grandes fêtes fu-rent données à l'occasion du mariage de plusieurs deses fils et de ses filles.

En 1892, Moulay El Hassane quittait Fez de nouveauet allait rétablir la paix troublée par les tribus saha-riennes du Tafîlalt. Il visita les Aït Moussa, les Béni

Meguild, les Aït Izdeg, les Aït Morghad et atteignitTadghoust la capitale de cette derrière tribu. Il s'enretourna à Marrakech, pendant le mois de novem-bre 1893, en passant par la route d'El Faïdja, mais la

426 HISTOIRE DU MAGHREB

traversée du col du djebel El Glaoui fut des plus péni-bles pour les troupes et pour le sultan lui-même, enraison de l'abondance des neiges et des rigueurs excep-tionnelles de la température.

Pendant cette expédition, la guerre avait éclaté en-tre les gens du Riff et les Espagnols de Melilla, à lasuite des événements suivants : les Espagnols avaientobtenu une extension de leur frontière qui la reportaiten une zone proche du tombeau de Sidi Ouriache, pa-tron du pays. Us avaient construit leurs nouveaux

postes de garde sur un point dominant d'assez près lemausolée objet des pèlerinages de la population et leshabitants avaient en vain demandé aux Espagnolsd'élever leurs constructions sur un autre point. Irrités,les Riffains prirent les armes et ouvrirent les hostilitéscontre les Espagnols. Ceux-ci, dès qu'ils apprirent leretour du sultan à Marrakech, lui envoyèrent uneambassade pour se plaindre des Riffains. Moulay ElHassane accorda une indemnité de quatre millions dedouros pour prix du sang des Espagnols tués par les

Indigènes et la paix fut conclue.

Moulay El Hassane quitta Marrakech le 6 mai 1894,se proposant d'aller à nouveau châtier les Aït Cho-khmane qui avaient assassiné son cousin. Arrivéà l'Oued El Abid, dans le Tadla, il succomba le 7 juinaux suites d'une maladie dont il avait été atteint pen-dant sa campagno au Tafilalt. Il fut transporté et en-terré à Rabat, par les soins du vizir Baahmed benMoussa.

ANNEXE AU CHAPITRE VU

Principaux événements du régne des chérifs hassanie&s pendant la période d'installation de U France en Algérie.

DATES MAROC ALGÉRIE, TUNISIE ET EUROPE

i$22«30 Moulay Abderrahmane rétablit l'ordre dans 1* pays ; son Traita do paix réglant les relations commercial** avec la

. frère Moulay Mohammed ben Taïeb padûe lo Tamesna Sardaigne (1825). Mécontentement du dey Hosseïne rela-

et le Doukkala. relevé la ville de Mazagan qui prend le tivemeut au regl<*mont de U créance Busnach et Bacri

nom d'El Djoilda et recouvre les Impôts arriérés dans sur l'Etat français. Lettre comminatoire du dey au roi

le Sahara. de Franco ; U ne lut est pas répondu.Le sultan s'installe a Marrakech et y place comme gou» Lo dey Irrité lnwulte te consul de France Deval au couri

verneur son frère Moulay El Mamoun ; lo commande- d'une cérémonie publique (27 avril 1827).ment d'Oudjda est confié a Idris ben Hommane. Recrudescence de la course ; la Porte Invite U dey *

Le* Cherarda sa révoltent contre le gouverneur do Mar- transiger avec la France ; Il s'y refuse énerglquementraktch; 11* sont battus et transportés dans le Gharb. (1829).Le sultan, apprenant la chute d'Alger, quitte Marra- Mission de la Bretonnioro a Alger ; son vaisseau est ca«

kcch et gagne Meknes. 11 accueille une députation de noûné par les Algériens (S août 1820) ; la France décide

Tlemcen a qui 11 douue comme gouverneur son cousin la guerre.Moulay AU ben Slimane. Débarquement des troupes françaises 14 juin (1830).

Capitulation d'Alger (5 juillet 1830).

183244 Le sultan envole a son cousin, à Tlemcen, renforts, armes Le duc de Rovigo charge M. de Marnay de faire des obser*

et munition*. Mission du chérlf d'Ouaxzane El Hadj El vaUon» au sultan marocain dont ks troupes ont péné*

Arbl chargé de gagner lea Koulouglis et les Arabes tré jusqu'à Médéa (avril 1832). M. de Marnay obtient

Douaïr et Zemala iuféodés aux Turcs. Pillage par le* l'engagement du sultan do u* plus Intervenir dans lea

Maroeaiusdes biens des Arabes et Koulouglis ; ceux-ci so »•ffalre» d'Algérie,

rapprochent de* Français d'Oran (janvier 1832). L'emlr Abdelkader prend la tête des tribus algérienne*

Rappel des troupes marocaines et arrestation du caïd ethnrcelle la place d'Oran. U répond aux ouvertures d*

. idrla qui refuae de restituer lea biens des Arabes, certains habitante do Tlemcen ?n y plaçant son lleute<

Rébellion des Oudaya revenant de Tlemcen ; Us obllgont nant El Bou Haraidi comme gouverneur.

U sultan a quitter Fes et v proclament Moulay Moham* L'emlr se met tous la proteotton de Moulay Abderrah-

med ben Taïeb. Le sultan les assiège pendant quarante mane et le fait préconiser en chaire.

jours et le* soumet ; il* sont dispersés a Marrakech. Le aultan lui fournit des secours en armes et en argent.'' Larache et Témara (1832). L'emlr Abdelkader pénètre en territoire marocain et y

Le aultan envole des troupes régulières i Oudjda avec recrute des partisane sujets du sultan, ce qui rompt la

son cousin Moulay El Mamoun et appelle lea tribus a trêve aveo la France

la guerre sainte. Attaque du camp français de Lalla Marnia par les Mare»

Croislero du prlaoe de Jolnville sur les côte* marocaines, calas (30 mal 1844).Deuxième attaque dea troupes marocaines (10 juin 1844). ConoentraUon dea troupes françaises par Bugeaud I

Entrée du général Bugeaud à Oudjda. Tlemcen.

AVVKVR ATT r.irAPITHK VÎT ta,M*\

DATES MAROCALG&RIS, TUNISIE ET EUROPE•awa_^_aMa- m i i I.II i i

i—————

|L1832-54 Nouvelle* attaques des Marocains et d'Abdelkader (3 Juil-let 1844).Le prince de Jolnvllle embarque le* Français des portsmarocains ; U bombarde Tanger et Mogador (6-15 août1844).Qatallle d'ialy et déroute du fils du sultan (14 août). Le soltan renonce aux subvention* de la Suéde. 4a Ban»Moulay Abderrahmane *lgne la paix aveo la France et mark et autre* gouvernement*,•'engage a expulser l'emlr Abdelkader du Maroc

18U-30 Combat prés d'Oudjda entre Abdelkader et les troupe* Traité aveo l'Angleterre réglementant les pouvoirs deimarocaines; l'emlr s'enfuit; poursuivi et battu. U ** consuls *t plaçant sous leur juridiction les Maroealmretire chez les Benl Izossaen. Encerclé par le troupe* associés des commerçants et employés Aê* consulat*françai***. il se rend (23 décembre 1847). Les Amer et (1838).Zafir assiègent Rabat et Salé ; 11*sont battus et sévère-ment châtié* (1848-49).

Pillage de deux navires français chargés de blé A Salé(1831).Bombardement de Salé par les Français.Rébellion d'Ibrahim chef dos Aït Atta au Taillait ; 11 est Traité avec los Anglais réglant 1*-* relation* de commerce

tué.«•ntro le* deux pays et le respect réciproque de leur*

Mort de Moulay Abderrahmano A tteknè* (30 août 1859) ; mtlonaux (1887).son fils Sidi Mohammed est proclamé.

I la'moitiésera Myéo sur les revenus des douanes maro- consulats (1800).I Evaïûa'fiiï". Tétouane par les E.ppgnot. (mai 1802). Mcme traité avec la France (1863).I •

Réorganisation do l'armée marocaine et création du droitdea portos pour en faire les frais.

Révolte dans le Charb de Djilali Rougui ; »*"«*»• *•»•»•se réfugie A Zorhoun où U est mis A nertMtt).

Révolte des Rehamna et siège de Marrakech ; II* sont bat-tus et leurs terres

«onfiMulea.M t cU 1# ctU Mohammed CberguiHassane est proclamé unanimement (septembre 1873). rapporte d'amitié;

4RM.77 Moulay El Uassane reprend l'oeuvro de son pèro et con*.. 1873-77 Mouiayj

*«ombreuse et forte en imposant

un contingent A chaque ville, sauf ttrnkeeh. BonAxxa Et Habri thaumaturge qui agite laprovinced'oudjdaf»t battu ainsi que le* Aït Seghrouchen, le* Benl Sad-den et Benl Oaaraïae ; le sultan donne l*'commind».ment de* Benl Ixnasscn A leur chef Mohammed El

CeBchïf tente de se rendre Indépendant. Moulay Ail frèredu sultan marche contre lui sans obtenir de réaultate.

Révolte du caïd El CounUfl de Tlainellat contre le gou-verïeur de Marrakech ; le rebelle bat deux armées

Lo\uitan marche sur Marrakech ; Ilrjta>rlme ion^•oulève- amtaliidwrg msrocetos remettent de riches présent!SîftSSaSîSSSîS ,H&p«uwfMasOEtn

mise en faite. Le sultan rav.^o le pays, gagne Oudjdaet capture» Hadj El Bachir chef des Benl Isnassen_*JI ....i.. MIUMIIUII A PAZ / 48761.

ANNEXE AU CHAPITRE VU (suite)

^M-aaaMBBBmSMsnBnSMSUlBBBBUBHBVS^^

BATES MAROC ALGERIE,TUNISIEET EUROPE I

1877*88 Moulay El Hassane gagne Marrakech et y reste jusqu'en Le sultan Moulay %\ Hassane provoque la réunion de doux*mal 1870; au retour U châtie los AU Attab, Alt Moussa puissances A Madrid où une convention a réglementéet Benl Mtir pour leur* désordres et s'arrête A Meknèi, la protection étrangère des anjets marocains (3 Joli.

Après son retour A Fex en 1880, le sultan te rend dan* let jgtO).lo sud de l'empire pour rétablir l'ordre troublé par Le» Eepagnols envoient sur la cote sud du Maroe dailes relation* do navires espagnols avec les habitants ; navire» de guerre et de commerce pour la recherche doU pacifie l'oued Mono, place un caïd A Tixnlt et établit port concédé par le traité de 1860; les habitants a'arre-

A Assaka un port «d'exportation et d'importation. gent de droit le régler la question en dehors du aul-tan (1880).

Expédition dans le Sons contre les Arabes Makil rebelle* Départ des commissaires espognols établis dans les sortiA leurs gouverneurs *t contre les Anglais de Tarfaïa. depuis 1860 pour recueillir sur te produit des douanei

Le aultan ramène l'ordre, les Anglais quittent la cote la moitié de l'Indemnité de guerre (décembre 1884).marocaine et reçoivent des Indemnité* (1885). De* négociant* angle!» s'installent A Tarfaïa, petit port

Abolition du droit des portes (déeembre Wt). du Su<t, «t y nouent des relations commerciales avec* le* habituât* (1884).

1883-08 Expédition contre le* Berbères de Fazaz. Ils font nom- Guerre avec les Espagnols de Melllla ; une ambassade

magf d>obéi*aànce, mais les Aït Chokhmane conduit* envoyée an sultan A Marrakech, obtient nue indemnité

par AllbeoEI M#k)^dela famille Ambnouche trahissent de quatre millto-s de douros et signe la paix (1898).le guich do Moulay Serour cousin du aultan et le mas-sacrent avec tous «ê* homme*. De terrible* représaillessont exercées (1888).

Campagne dans le Riff. A Tanger, Tétouane et Larache.Lé lultan v.i rétablir l'ordre dans le Taillait et atteintTadghottst chez les Aït Morghad. Au retour, le aultanet son armée sont durement éprouvés par le froid enpsssant l'Atlas (1802).

Moulay El Hassanequitte Marrakech pour aller châtier IAït Chokhmane assassins de son cousin ; Il meurt dan* Ile Tadla (7 Juin 1804). g

CHAPITRE VIII

AMeUtla.

£n 1891,Abdelaxis Agéde 14 eut eat proclamé sullan. — Régencedo Baahmed jusqu'en 1900. — Politique d'équilibre entre le*tribus à l'intérieur, entre lea Chrétiens é l'extérieur. — Insur-rection du Uogui Bou Hamara, faux chérif et faux MoulayMohammed. — Assassinat de Charbonnier en 1906,de Mauchampen 1901.— Occupation de Casablanca en 1907-1908tt campagnedes Benl Isnassen en 1908.— Campagne du Sud-Oranais (BonDeaib). - En 1908,Moulay Abdelbafld est proclamé à Marrakechpuis dans tout la Maroc. — Abdelaxis abdique.

Au cours de sa campagne dans le Tafilalt, MoulayBl Hassane mécontent de son 61s atnô Moulay Moham-med qui était son khalifa, avait désigné pour lui suc-céder son Bis cadet Moulay Abdelaiiz. Ce jeuno princeà peine âgé de quatorxe ans» fut élu a sa place et

commença son règne sous la régence du grand vixirBaahmed ben Moussa. Celui-ci s'occupa immédiate-ment de réduire une conspiration ourdie à Marra-kech par Moulay Mohammed le borgne, frère atné du

jeune sultan et Moulay Omar son oncle, avec des

partisans Rehamna et la complicité des vizirs. Lesdeux princes furent arrêtés et emprisonnés et le ré-

gent s'ingénia à rendre Abdelazis populaire» en abais-sant les visirs et en opposant les unes aux autres les

puissances européennes. L'état de faiblesse du gou-vernement marocain ne lui permettait d'ailleurs

qu'une politique de bascule entre les tribus à Tinté-

4.33 HISTOIRE DU MAGURKB

rieur et entre les puissances étrangères à l'extérieur.Cette politique avait pour objet de faire obstacle aux

empiétements européens sur le territoire marocain»d'entraver l'amélioration des voies de communica-tion» d'interdire l'exportation de certains produits, enun mot d'opposer l'inertie aux tentatives européennes.

Tels furent les procédés du gouvernement d'Abdel*

atii, que lo vizir Baahmed maintint énergiquement et

par lesquels il sut maîtriser les compétitions étrangères.Personnalité fortement trempée, le ministre agissait

seul, no s'en rapportant qu'à lui-même et n'avait

prévu personne pour le remplacer un jour, auprès du

jeune prince. En effet, lorsque Baahmed mourut en

1900, le jeune sultan laissé à lui-même, se vit en-touré do conseillers européens qui le poussèrent à do

malencontreuses réformes. Telles sont l'introductiondu tertib comme nouvelle assiette des impôts et au-tres atteintes aux lois et aux traditions islamiques,qui lui aliénèrent l'opinion publiquo, tandis que son

goût oxagéré pour les choses d'Europo blessaient lesMusulmans intransigeants.

La réprobation contre le sultan so répandit dans le

pays ot y occasionna une réaction soulevée par DjilalibenAbdesselamZerhouni dit Bou Hamaract surnomméle Rogui, qui sedonnait comme Moulay Mohammed lefrère atné du sultan. Cet agitateur souleva le Marocoriental de Taza à Oudjda et d'AToun Sidi Mellouk, oùsa tenait son allié Bou Amamu, jusqu'à Selouane. Uentretint des troubles dans cette région pondant plu-sieurs années» infligeant quelques défaites aux troupesdu sultan et en 1903, il occupa Oudjda abandonnée parles agents du makhzen. Cesagents furent ramenés un

peu plus tard par une colonne venue du Maroc occi-dental et débarquée à Nemours.

L'état anarchique des conGns algéro-marocains,

ABDKLAZIZ 493

devait amener la France à intervenir» rosis elle ne

pouvait le faire sans un accord avec les grandespuissances européennes intéressées au rétablissementde l'ordre, comme l'Espagne, l'Angleterre et l'Italie.Des réclamations adressées au préalable au gouver-nement marocain, furent suivies du protocole signéle 20 juillet 1901. Cet acte place sous l'autorité de laFranco certaines tribus du sud des confins, décidel'établissement dans toute la zone frontière de postesdo garde et de douane marocains et français, et pré-voit toutes mesures propres à consolider les liens d'a-mitié existant entre les deux pays et à développerleurs bons rapports, tout en respectant l'intégrité de

l'empire chérifion et en maintenant les dispositions dutraité de 1845 non visées. L'application de co proto-cole donna lieu aux accords des 20 avril et 7 mai 1902

qui inauguraient entre les deux pays une politique decollaboration portant sur la police, lo commerce etles douanes des régions frontières.

La France obtint ensuite que la prééminence deson influence au Maroc soit reconnue des puissances.L'Italie, à qui les mains libres étaient laissées pourses projets en Tripolitaine, y consentit par l'accord do1902. L'Angleterre signa, le 8 avril 1904, une décla-ration réglant ses rapports avec la France, en ce quiconcerne le Maroc et l'Egypte. Elle accordait qu'il ap-partient à la France d'assurer la tranquillité au Ma-

roc, de l'aider à réorganiser son administration, sesfinances et son armée, mais cela sans rien changer àson état politique et en y observant le principe de laliberté économique. Les deux gouvernements recon-

naissaient, d'autre part, les droits de l'Espagne auMaroc et la France, au cas d'entente avec le gouver-nement espagnol, s'engageait à communiquer le textede son accord à l'Angleterre.

28

434 HISTOIRE DU MAGHREB

Le traité franco-espagnol fut signé le 3 octobre1904 ; il reconnaît une zone d'influence espagnole au

Maroc, réserve lo centre et le littoral atlantique à laFrance et garantit l'intégrité politique du Maroc sousla souveraineté du sultan, ainsi que la liberté écono-

mique.Dans le courant de juin 1904, Moulay Abdelatis

avait obtenu de la France un emprunt de 62 millions

garanti par les douanes chériflennes et l'on pensa quele programme français de réformes marocaines serait,dans ces conditions, bien accueilli du sultan ; or iln'en fut rien. L'Allemagne irritée des accords conclussans elle, prescrivait alors à ses agents de veiller àce que ses intérêts économiques au Maroc ne soient

pas lésés et c'est le 30 mars 1905 que Guillaume II, en

débarquant à Tanger, au cours d'une croisière, ten-tait de faire échec aux réformes présentées par laFrance à Moulay Abdelaziz. Dès Ion», le gouvernementallemand fait observer aux puissances que la Francos'est abstenue de lui communiquer les accords concer-nant le Maroc et propose la réunion d'une conférenceinternationale pour régler la question marocaine.

Telle est l'origine de la conférence d'Algésiras à

laquelle furent conviées les puissances signataires dela convention de Madrid et qui dura du 15 janvier au25 février 1906. L'acte général signé le 7 avril 1906,

organisait, par voie internationale, la police hors dela région frontière, la répression de la contrebande,la réforme financière de l'empire chérifien, la créa-tion d'une banque d'Etat et imposait le principe de

l'adjudication en matière de travaux publics.Mais l'Allemagne s'efforçait d'exciter le gouverne-

ment marocain, contre la France qu'elle représentaitcomme décidée à conquérir le pays. L'écho de cesbruits tendancieux créait dans les tribus un état d'es-

ABDKLAZ1Z 435

prit hostile à tous les Européens; il se manifesta en

différents points par des troubles et des attentats plusou moins graves» que le makhzen était impuissant à

prévonirou à réprimer. C'est ainsi que Ratssouni per-sonnage de la banlieue do Tanger jouissant d'une cer-

taine influence, avait réuni des partisans avec les-

quels il terrorisait la ville. En mai 1906, le FrançaisCharbonnier y fut assassiné en pleine rue par des Ka-

byles Andjera. La vie et les biens des Européens sontaussi gravement exposés dans la banlieue de Casa-

blanca et à Marrakech; i 19 mars 1907, en effet, ledocteur Mauchamp est assassiné» dans cette dernière

ville, par la populace.Le makhzen étant incapable d'accorder réparation

pour ces attentats, le général Lyautey commandantla division d'Oran reçut l'ordre d'occuper Oudjda. Le

gouvernement français dut, en outre, intervenir à l'au-tre extrémité de l'empire chérifien, à Casablanca où,le 30 juillet 1907, neuf ouvriers européens de l'entre-

prise française du port étaient massacrés. Les Indigè-nes de la Chaouia, auteurs de ces massacres, étaientsurexcités par l'arrivée des fonctionnaires français

chargés du contrôle des douanes stipulé pair l'accorddo 1904 et par la création d'un chemin de fer à voieétroite destiné au transport des matériaux du port ;les populations, d'autre part, avaient été fanatisées

par Maélalnine Chinguiti venu de Mauritanie avecses hommes bleus. Ce personnage religieux était de-

puis longtemps en relations suivies de commerce et

d'échanges avec Marrakech où il avait rencontré lesultan Moulay El Hassane et s'était lié avec lui. MoulayAbdelaziz qui, à son tour, le comblait de présents etde prévenances, avait prescrit aux notables et aux po-pulations de lui fournir des armes et des approvision-nements pour combattre les Chrétiens du Sénégal. Or

436 HISTOIRE DU MAGHREB

les hommes bleus et leur chef se livrèrent à toutessortes de vexations, contre les Européens en particu-lier, jusqu'à leur embarquement pour regagner leur

pays, qui eut lieu le 17 novembre 1906 au cap

Juby.A la suito des massacres de Casablanca, le croiseur

Galilée bombarda la ville le 5 août 1907 et sa compa-gnie de débarquement occupa le consulat de France

pour y assurer la protection des Européens. Le

7 août arriva un corps d'occupation, aux ordres du gé-néral Drude» qui chassa les fauteurs de troubles de

Casablanca et les poursuivit dans la Chaouïa. En jan-vier 1908, le général d'Amade succéda au généralDrude et s'avança dans l'arrière pays pour en assurerla pacification.

L'état du Maroc oriental, troublé par le Rogui et parla propagande antifrançaiso menée à la suite de l'oc-

cupation d'Oudjda, avait occasionné de nombreuses

agressions des Béni Iznassen, qu'il devenait nécessaire»de réprimer énergique mon t. Le général Lyautoy or-

ganisa ses forces en deux colonnes avec lesquelles il

se proposait d'isoler lo massif montagneux des Béni

Ixnasson. Les premières opérations militaires com-

mencées en décembre 1907, se poursuivirent par un

mouvement enveloppant et se terminèrent par la con-

centration des colonmes, au col de Tafoughalt, le 23du même mois. Biles furent reprises, par des mouve-ments de troupes dirigés en tous sens à travers lemassif des Boni Iznassen ot achevées le 30 décembro.Le 1" janvier 1908, le sommet du djebel Afoughal quidomino le massif entier était couronné par les colon-nes du général Lyauley. Les Béni Iznassen obtinrentla paix moyennant livraison des fusils, le paiementd'une amende de 100 francs par feu et le libre, accèsde leur pays laissé aux Français.

ÀBDBLA'ZIZ 437

Dans le courant de l'année 1908, do gros rassemble-

ments formés au Ta Glait, 'attaquèrent les troupesfrançaises à El Mengoub et à Menabha. Il devenait

urgent de couvrir la ligne d'étapes do la Zousfanacontre les entreprises des Marocains. A cet effet, unecolonne commandée par le général Yigy se porta surlo Haut-Guir et se trouva, à Ouzion, en présence d'une

troupe ennemie de 6000 hommes. Après un combat

acharné, lo général alla attaquer le ksar de Bou Deniboù les Marocains s'étaient retranchés. Us so défendi-

rent énergiquement, mais durent évacuer la place en

abandonnant matériel et approvisionnements. A la

suite do ces événements, il fut décidé quo Bou Anano

serait occupé et que Bou Donib recevrait une garni-son do 1.500 hommes répartis dans une redoute bâtiesur la rive gaucho du Guir à 1.500 mètres au nord-

ouest du ksar et dans un blokhauss construit à égaiedistance et au sud-ouest du ksar, sur l'autre rivedu Guir.

Le 1er soptembre 1908,25.000 marocains vinrent at-

taquer le blokhaus qui n'était défendu que par 75

hommes, mais qui fut soutenu par l'artillerie delà re-

doute à laquelle il était rolié par lo télégraphe optique.Après de violentes attaques, les 1eret 2 septorobre, les

Marocains se retirèrent, n'ayant obtenu aucun succès.

La colonne du général Alix arrivéo le 5 septembre,alla le 7 attaquer l'ennemi groupé dans la plaino de

Djorf et lui infligea une sanglante défaite. Cet échec

mit fin aux grands rassemblements des Berbères quiso bornèrent, dès lors, à de simples coups do main.

C'est dans le sud de l'empiru chérifien, c'est-à-direà Marrakech, quo la réprobation contre les goûts eu-

ropéens d'Abdelaziz revêtit lo caractère lo plus graveet le sultan n'avait pas les moyens do lutter contre

l'esprit de séparatisme dont cette partie importante du

433 HISTOIRE DU MAGHREB

pays donnait les signes les plus marquants. Cestainsi que le 24 août 1907, à la suite d'une réuniondes notables de Marrakech, Moulay Abdelhafid frèrede Moulay Abdolaxiz et gouverneur de la région sud,fut proclamé sultan. La propagande faite en son nomse répandit rapidement et» le 3 septembre, il était re-connu à Safi.

Le prétendant» avec les partisans, quitta aussitôtMarrakech et vint en Chaouïa prêcher la guerrosainte et entraîner dans son parti quelques tribus quiavaient donné des gages d'attachement à la cause

française.A la nouvelle de ces événements, Moulay Abdelaziz

quitta Fez pour gagner Marrakech; il arriva à Rabatle 23 septembre 1907 et y resta près de dix moisavant de prendre un parti. Pendant ce temps une ré-volution était suscitée à Fez par le chérif Sid Moham-med ben El Kébir El Kettani qui tentait une restaura-tion idrissite. U proclamait la nécessité d'empêcherl'exécution des mesures contenues dans l'acte d'Algé-siras et dirigea la réaction à Fez»jusqu'à l'arrivée de

Moulay Abdelhafid. Enfin, le U juillet 1908, MoulayAbdelaziz quitta Rabat et se dirigea sur Marrakechavec 2.500 hommes et dix canons ; il était suivi de

quelques Européens dont plusieurs membres de lamission militaire française et du chérif du Tadla. Il

apprit en route la défaite infligée aux troupes de

Moulay Abdelhafid par les forces du catd El Mtouguiet pensa, par suite, entrer facilement à Marrakech.Hais avant d'y arriver, sa colonne fut attaquée parles rebelles et mise en complète déroute par un ren-fort de cavaliers Rehamna. Moulay Abdelaziz se réfu-

gia avec 300 hommes à Settat, sous la protection fran-çaise et déclara qu'il renonçait à la lutte. *

La conséquence de ces événements fut la proclama-

1ABDELAZIZ 439

tion de Moulay Abdelhafid dans toutes les villes duMaroc. En effet, le 2 janvier 1908, les notables de Fezavaient proclamé solennellement la déchéance de

Moulay Abdelaziz en s'appuyant sur la dilapidationdu trésor public, l'institution du tertib et de la ban-

que d'Etat, sur le goût prononcé du sultan pour lesinventions européennes, sur l'institution du corpsde la police des ports et enfin sur l'occupation, parles Français, du Touat, de Figuig, d'Oudjda, de Casa-blanca et de la Chaouïa.

Les puissances, après s'être concertées, décidèrentle 5 janvier 1909 de reconnaître le nouveau sultan

Moulay Abdelhafid et lui envoyèrent des ambassadesà Fez, pour lui exposer les conditions qu'elles met-taient à cette reconnaissance. Les négociations seheurtèrent' aux résistances et au mauvais vouloir dusultan dont la situation à Fez devenait difficile.

En effet le chérif Mohammed ben El-Kébir El-Ket-tani qui avait fait quelque agitation dans la ville, la

quittait subrepticement dans le courant de mars 1909avec sa famille et se rendait à l'Oued El Atchane oùl'attendaient 500 partisans armés. Prévenu aussitôt,Abdelhafid envoya des troupe à sa poursuite le fitramener à Fez où il l'emprisonna ainsi que tous lessiens et le traita avec la plus grande rigueur, avantde le faire mettre à mort.

Mais ce qui occasionnait le plus d'inquiétude au

sultan, c'était les grands caïds du Sud, Sid El MadaniEl Glaoui grand vizir, Sid Aïssa ben Omar ministredes Affaires Etrangères ot Sid Abdel Malek El Mtou-

gui, qui s'obstinaient à demeurer à Marrakech auprèsdu prince Moulay El Kébir. Ils finirent par se rendreà Fez, sur les instances réitérées du sultan, mais

Moulay El Kébir ne jugea pas à propos de les accom-

pagner.

440 HISTOIRE DU MAGHREB

Dans le même temps, le Rogui Bou Hamara aban-donné par les Riffains, avait dû se réfugier chez lesHiaïna où trois colonnes impériales vinrent le cerneret lui infliger une défaite. U passa chez les Béni Ou*

riaghel avec 200 cavaliers, dans l'intention de gagnerla montagne; mais capturé par les soldats dumakhzen le 22 août 1909 et mené à Fez, il fut enfermédans une cage et donné au public en spectacle. Les

supplices affreux qui lui furent infligés, ainsi qu'à ses

compagnons, occasionnèrent, une protestation du

corps diplomatique do Tanger. On apprit, sur ces en-

trefaites, que le Rogui avait été fusille et son cadavrelivré aux flammes.

Durant l'année 1910, le gouvernement do MoulayAbdelhafid fut très occupé à aplanir de nombreusesdifficultés survenues à Melilla, Ceuta et Larache, àl'occasion do l'application dans la zone espagnole des

dispositions de l'acte d'Algésiras; l'occupation de la

région orano-marocaine et de la Chaouïa par les Fran-

çais, était une autre sourco d'embarras pour le makh-zen. Par un accord du 4 mars 1910, le gouvernementmarocain légitimait l'occupation par la France de laChaouïa et son intervention dans l'administration dola région contigue à l'Algério. Par un autro accorddu 16 novembre suivant, il reconnaissait à l'Espagnoles territoires occupés par ses troupes et enfin, en 1911,il donnait à la France la direction des douanes etadmettait le contrôle de ses agents sur les travaux

publics.Or Moulay Abdelhafid qui avait été proclamé par

le peuple marocain surtout en vue de réagir contreles tentatives de main mise de l'Europe sur le pays,n'arrivait à se maintenir au pouvoir qu'en traitantavec les gouvernements chrétiens et en leur faisantdes concessions. Les Musulmans intransigeants ne

t ABDELAZIZ 441

pouvaient, dès lors, que le renier et, de fait, ils se dé-tachèrent de lui et furent imités par le peuple toutentier.

Cette situation devint inquiétante dans les premiersmois de l'année 1911 ; à Meknes, les gens des tribus

saccagèrent la ville et proclamèrent le prince MoulayZino, pendant quo Fez était investie par les rebelles.Lo 26 avril, la France envoyait au secours des Euro-

péens de Fez, une colonne aux ordres du comman-dant Brémond do la mission militaire française, afinde dégager les abords de la ville. Mais le danger de-venant pour sa capitale de plus en plus pressant,

Moulay Abdelhafid se décida à faire appel aux forces

françaises et le 21 avril 1911, la colonne du généralMoinier partie de Casablanca, arrivait à Fez. Peu après,le grand vizir Sid El Madani El Glaoui était remplacépar Sid El Hadj Mohammed El Mokri.

Lo iu juillet, l'Allemagne protesta contre l'inter-vention française et envoya à Agadir le bateau de

guerre « Panthor » avec une compagnie de débarque-ment de 200 hommes, prétextant une demande de

protection adressée par ses nationaux, en raison del'état alarmant du pays. Cet incident occasionna de

longues et difficiles négociations entro l'Allemagne etla France. Elles se terminèrent par l'accord du 4 no-vembre 1911 aux termes duquel la France cédait une

partie du Congo française l'Allemagne qui, en retour,lui laissait sa liberté d'action au Maroc, à condition

d'y respecter le principe de l'égalité des nations au

point do vue économique. L'Allemagne s'engageaitd'autre part, à ne fairo aucune opposition à la Francesi elle jugeait à propos de se charger du protectoratdu Maroc.

Quant à l'Espagne qui avait été laissée de côtédans les pourparlers entre l'Allemagne et la France,

443 HISTOIRE DU MAGHREB

elle ne se désintéressait pas des événements dont leMaroc était le théâtre. Le 8 juin, elle avait débarquédes troupes à El Ksar et Arzila et en plusieurs pointsdu littoral de la Méditerranée, faisant connaître auxPuissances que son intervention, purement temporaire,n'avait d'autre but que la protection de ses natio-naux. Biais quelques incidents éclatèrent à Larache,sur les points de contact des deux zones occupées. Cesincidents nécessitèrent, entre les deux gouvernements,des négociations qui aboutirent à un accord signéle 27 novembre 1911, déterminant nettement les par-ties du Maroc soumises à l'influence espagnole, àl'exclusion de Tanger à qui un régime internationaldevait être incessamment appliqué. Un khalifa dusultan était préposé à la zone espagnole pour assureravec le gouvernement les réformes administratives,économiques, financières, judiciaires et militaires

précisées par la déclaration franco-anglaise du8 avril 1904 et par la déclaration franco-allemandedu 4 novembre 1911. Un haut commissaire espagnol,chargé de cette mission, devait être l'unique intermé-diaire entre le khalifa du sultan et les agents offi-ciels étrangers.

La France, de son côté, cherchait à obtenir l'adhé-sion du sultan à l'accord franco-allemand du 4 no-vembre 1911, ce qui était lui demander d'accepter le

protectorat français. A cet effet, M. Regnault minis-tre de France se rendait à Fez le 24 mars 1912, maisle sultan répondit à ses propositions qu'il abdique-rait plutôt que d'accepter le protectorat» Cependant,le 30 mars 1912, le traité établissant le protectoratde la France et de l'Espagne au Maroc était signé.

Maiscela ne se réalisa pas sans effusion de sang;le 17 avril 1912, les soldats marocains se révoltèrentà Fez contre les Européens et les habitants firent

( ABDELAZIZ 443

cause commune avec eux. Ce jour là et pendant lesdeux jours qui suivirent, il y eu quatre vingts victi-mes. Les troupes françaises campées à Bar Debibagh,accoururent au nombre de 400 hommes et pénétrè-rent dans la ville, après avoir soutenu un co nbatmeurtrier. Le 19, d'autres forces militaires venuesde Meknes bombardèrent la ville et obligèrent lesrebelles à se rendre.

Le 7 Juin 1912, Moulay Abdelhafid quittait Fez

pour se rendre à Rabat, après avoir remis le pouvoirà son frère Moulay Toussef.

444 HISTOIRE DU MAGHREB

Liste des sultans /italiens ou hassaniens.

MOULÂT RACHID , 1667-1672

MOULÂT ISMAÏL 1672-1727

MOULÂT ABOUL ABBAS AHMED DEHBI (ire fois). 1727-1728

MOULÂT ABDELMALEK 1728-1728

MOULÂT ABOUL ABBAS AHMED DEHBI (2e fois). 1728-1729

MOULÂT ABDALLAH (1" fois) 1729-1735

MOULÂT ALI EL ABEDJ 1735-1736

MOULÂT ABDALLAH (2~ fois) 1736-1736

MOULÂT MOHAMMED ben ARBIA -. 1736-1738

MOULÂT EL MOSTADHI (1K fois) 1738-1740

MOULÂT ABDALLAH (3** fois) 1740-1745

ZEIMÏ EL ABFOLXE 1745-1745

Mr>\ LAT ABDALLAH (4"* fois) 1745-1746

MOULÂT EL MOSTADHI (2"" fois) 1746-1747

MOULÂT ABDALLAH (5"* fois). ....... 1747-1748

MOULÂT MOHAMMED (1W fois) 1748-1750

MOULÂT ABDALLAH (6"" fois) 1750-1757

MOULÂT MOHAMMED (2"» fois) 1757-1790

MOULÂT EL YAZID 1790-1792

MOULÂT SLtMAtiR 1792-1822

MOULÂT ABDERRAHMANE ben HICHAM 1822-1859

SIDI MOHAMMED 1859-1873

MOULÂT EL HASSANE 1873-1894

MOULÂT ABDELAZIZ 1891-1908

MOULAY ABDELHAFID 1908-1912

MOULÂT YOUSSET > 1912

ANNEXE AU CHAPITRE VIII

Résumé des prinoipacuc événements depuis la mort dulaltan MouUy El Hassane jusqu'à rétablissement du

protectorat français au Maroc.

MOULÂT ABDBLAZIZ âgé de 14 ans, désigné par son père,est proclamé et gouverne.sous la tutelle du grand vizir BA-

AHMID BBCCMOUSSA(1894).

Arrestation des princes MOULÂT MOHAMMID frère du Sot-

tan et 1- on oncle MOULÂT OMAR qui conspirent à Marra-

kech.

Mort du Ministre BAAHM;D (1900).

Les réformes do jeune sultan et la nouvelle assiette d'im-

pôts dite cetertio » lui aliènent le peuple; ses goûts pourles choses d'Europe lui aliènent les Musulmans intransi-

geants.

Révolte d'ABDSssiLAM ZEBHOONI dit Bou HAMABA et RO-

GUI, qui se donne comme MOULÂT MOHAMMED et soulève la

province d'Oudjda. Il occupe cette ville et bat les troupeschérifiennes (1903).

L'état anarchique des confins algéro-marocains amène

l'intervention de la France; protocole du 20 juillet 1901.

Accords des 20 avril et 7 mai 1902 réglementant la po-

lice, le commerce et les douanes des régions frontières.

L'Italie reeonnatt la prééminence de rinflaeoee française

au Maroc en 1902 et l'Angleterre le 8 avril 1904 ; cette

446 HISTOIRE DO MAGHREB

dernière puissance reconnaît en outre les droits de l'Espa-

gne au Maroc.

Emprunt de 62 millions à la France, garanti par les

douanes chériflennes (juin 1904).

Traité franco-espagnol reconnaissant une zone d'influenceà l'Espagne (octobre 1904).

Débarquement de GUILLAUME II à Tanger (30 mars 1905).

La France n'ayant pas communiqué les accords concer-

nant le Maroc à l'Allemagne, eette puissance provoquela conférence d'Algésiras (15 janvier-25 février 1906).L'acte d'Algésiras organise au Maroc, par voie internatio-

nale, la police, la répression de la contrebande, la réforme

financière, la création d'une banque d'Etat et le régime

d'adjudication des travaux publics.

Agissements de l'Allemagne qui représente la France

comme décidée à conquérir le Maroc et crée dans le paysun état d'esprit hostile à tous les Européens, contre lequelle makhzen est impuissant.

Assassinat de CHARBONNIERà Tanger (mal 1906).

Assassinat du docteur MAUCHAMPà Marrakech (mars 1907).

Occupation d'Oudjda par le général LTÀUTBT.

Massacre des ouvriers de l'entreprise française du portde Casablanca (30 juillet 1907).

Le croiseur « Galilée » bombarde la ville ; sa compagniede débarquement occupe le consulat français (5 août 1907).

Arrivée du corps de débarquement du général DRUDB

(7 août).

Campagne du général LTAUTBT contre les Benl Iznassen

(décembre 1907-janvier 1908).

Le général d'AMADt remplace le général DBODEà Casa-

blanca et pacifie l'arrière pays (janvier 1908).

, ANNEXE AU CHAPITRE VIII 447

Attaque des postes français d'El Mengoub et de Menabha

par des contingents marocains rassemblés au Taillait (1908).

Combat d'Ouzien entre la colonne Vigy et 6.000 Maro-

cains; le général attaque le ksar de Bou Denib d'où il

déloge l'ennemi.

Occupation de Bou Anane; Bou Denib reçoit une garni-son de 1.500 hommes.

Attaque du blokhaus de Bou Denib par 25.000 Marocains;la colonne ALIX les bat dans la plaine de Djorf (7 septem-

bre).

La réprobation contre le sultan MOULÂT ABDBLAIIZ s'est

traduite par la proclamation à Marrakech de son frère

MOULÂT ABDELHAFID (24 août 1907); le 23 septembre sui-

vant, ABDELAZIZ ayant quitté Fez arrivait à Rabat, où il

restait dix mois, pendant que son frère prêchait la guerresainte en Chaouïa.

Déchéance d'ABDBLAZiz et proclamation d'ABDSLHArib à

Fez (2 janvier 1908).

Tentative de restauration idrissite à Fez, par le chérif

Sid MOHAMMBDEL KEBIR EL KBTTANI.

ABDELAZIZ quitte Rabat et se dirige sur Marrakech

(11 juillet 1908).

Le caïd EL MTOOOOI inflige une défaite aux troupes de

MOULÂT ABDBLHArio.

ABDELAZIZ battu par ABDBLHArio se réfugie en Chaouïa

sous la protection française et renonce à la latte.

ABDBLHArio fait arrêter et emprisonner le chérif EL KBT-

TANI.

Le rogui Bou HAMABA est capturé et promené dans une

cage, à Fez; il est torturé et fusillé ensuite (août 1909).

Accord par lequel le Maroc légitime l'occupation de la

448 HISTOIRE DU MAGHREB

Chaouïa par la France ainsi que son intervention dans les

confins algéro-marocains (4 mars 1910).

Le makhzen reconnaît à l'Espagne les territoires occupés

par ses troupes (16 novembre 1910).

Le makhzen donne l'administration des douanes à la

France et admet le contrôle de ses agents sur les travaux

publics.

Le peuple marocain se détache de MOULÂT ABDELHAFID

qui a traité avec les Chrétiens ; Meknes est saccagée et

MOULÂTZINE proclamé; les rebelles investissent Fez (1911).

La colonne BRBMONDreçoit l'ordre de dégager les abords

de la ville.

Appel de MOULÂT ABDELHAFID aux forces françaises ;arrivée à Fez de la colonne MOINIEB (21 avril 1911).

Débarquement des troupes espagnoles à El Ksar et sur

plusieurs points, en Méditerranée (8 juin 1911;.

L'Allemagne proteste contre l'intervention française, en

envoyant le bâtiment de guerre Panther à Agadir (1" juil-let 1911).

Accord du 4 novembre 1911 par lequel la France cède

une partie du Congo français à l'Allemagne pour obtenir sa

liberté d'action au Maroc.

Accord du 27 novembre 1911 déterminant les parties du

Maroc soumises à l'influence espagnole, Tanger formant

une zone internationale.

Le ministre de France demande au sultan d'adhérer à

l'accord franco-allemand du 4 novembre 1911 et d'accepterle protectorat français ; le sultan s'y refuse.

Signature du traité établissant le protectorat de la France

et de l'Espagne au Maroc (30 mars 1912).

Révolte des soldats marocains et d'une partie des habi-

tants de Fez, contre les Européens qui sont massacrés au

nombre de quatre vingts (17,18,19 avril 1912).

, ANNEXE AU CHAPITRE VIII 449

Les troupes françaises de Dar Debibagh pénètrent dans

la ville.

Bombardement de Fez par les troupes de Meknes ; les re-

belles se rendent (4912).

MOULÂTABDELHAFID remet le pouvoir à son frère MOULÂT

YOUSSBFet quitte Fez (7 juin 1912).

29

INDEX DES NOMS

A

Abbad (Béni). SI, 62.Abbad (El), banlieue de Tlemcen,

137, 203.

Abbas, oncle de Mahomet, 4.Abbas (Béni), tribu berbère au

S. de Bougie, 288,289.Abbas ben Ahmed ben Touloun

(El), 20.Abbas ben Omar (El), gén. méri-

nide, 199.Abbas Ibn Khazer (El), 85.Abbassia (El). V. El Ksar El Ke-

dim.

Abtftssides, 4, S, 21, 26, 56, 114,123, 134, 141.

Abbou, fils du hafeide AbouMohammed, 129, 130.

Abdallah de Grenade, 86, 87.Abdallah ben Abdallah, SI.Abdallah ben Abou Bekr, gén.

almoravide, 98.Abdallah ben Abon Saïd Olhmane,

sultan mérlnlde, 221, 240.Abdallah ben Afssa, 351.Abdallah ben Hassoun Selassi

(sidi), 314.Abdallah ben Ibrahim ben Et

Aghleb, V. Aboul Abbas Abdal-lah,

Abdallah ben Ibrahim benMoussa, 70.

Abdallah ben Mohammed, Khalife

d'Espagne, 23,28, 71.Abdallah ben Saïd, 196.Abdallah ben Saoud, 381.Abdallah ben Tafraguine. V. Ibn

Tafraguine.Abdallah Exzobdi, prince saa-

dien, 310.

Abdallah, fila d'Abdetmoumen,107, 108.

Abdallah, fils d'Abderrahmane 1*'

d'Espagne, 11.

Abdallah, fils d'Abderrahmane II

d'Espagne, 17.

Abdallah, fils d'El Moëzz, 60, 61.Abdallah, fils de l'almohade Es*

saïd, 137,139.Abdallah, fils d'Idris II, 15.

Abdallah, fils de Cheikh El Ma-moun le saadien, 304, 307, 308,310, 311, 313, 314, 324.

Abdallah, fils de Mohammed El

Hadj de Dila, 321.Abdallah Ibn Ghanla, fils dlshak,

118,122.Abdallah Ibn Yassîne, 79,80.Abdelaziz ben Aboul Hassane,

sultan mérlnlde, 206 à 20», 239.

Abdelaziz, hafeide de Constan*

Une, 236.

452 INDEX DES NOMS

Abdelaziz, ommiade de Valence,62.

Abdelaziz, seigneur des Béni Ab-

bas, 264, 265, 278, 280, 286, 287.

Abdelaziz, sultan filalien, V. Mou-

lay Abdelaziz.Abdelhafid, sultan filalien. V.

Moulay Abdelhafid.Abdelhak ben Mahiou le mérinide,

127.Abdelhak ben MeneghfaJ, 97.

Abdelhak ben Othmane, 176, 177.

Abdelhalim, prince mérinide, 203,206.

Abdelkader, prince saadien. V.

Moulay Abdelkader.Abdelkader (l'émir). Y. Hadj Ab-

delkader (El).Abdelkaoui, chef des Toudjine,

133.Abdelkerim de Fj», 319.Abdelmalek ben Bou Ghefra, 361.

Abdelmalek El Modaffer. 52,53,54.Abdelmalek El Mtougui. V. Mtou-

gui.Abdelmalek, fils d'Abou Pares le

saadien, 303.Abdelmalek, fils d'El Mamoun le

saadien, 314, 315, 324.

Abdelmalek. fils de Zeïdane le

saadien, 315, 324.

Abdetmatek, sultan filalien. V.

Moulay Abdelmalek.Abdelmonmen, prince mérinide

de Sidjilmassa, 294, 206.Abdelmoumen ben AH, Khalife

almohade,92, 94 â 99, 105 à 113,116, 136.113, 1(9.

Ab leloua J (Boni), tribu berbère,9.66, 92,95, 96, 97, 109,117, 120,121, 1£6, 127, 131, 139.

Abdetouadites (dynastie des), 67,131, 135, 136, 137, 140, 145, 155,153, 161. 16i, 179, 132, 183, 184,133, 186, 190, 191, 194,199, 205,208, 212,241.

Abdelouahab ben Abderrahmaneben Rostem, 5,13, 14.

Abderrahmane, mérinide de Sid-

jilmassa, 201, 211, 212.Abderrahmane dit Sanchol, 54.Abderrahmane I" ben Moaouîa

d'Espagne, 6, 11, 71.Abderrahmane II, 14, 16, 17, 71.Abderrahmane III, Ennasser, 28,

30, 33, 36, 39, 40, 41, 42, 84, 57,71.

Abderrahmane IV El Mortadha,57.

Abderrahmane V. El Mostadhlr,58.

Abderrahmane ben Ifelloussen,prinee mérinide, 209, 210.

Abderrahmane ben El Khennoud,311.

Abderrahmane ben Moldjem, 2.Abderrahmane ben Redouane.

269.Abderrezzak le Kharedjite, 19.Abdesselam ben Mechiehe (sidi),

313, 373, 375, 377.Abid Bokhari ou Bouakher, 335.Abid (oued El), affluent degauehe

de rOum Errebia, 276, 316, 339,358, 426.

Abou Abdallah l'abdelouadite,273, 274.

Abou Abdallah, hafeide de Bougie,189, 192. 195, 202, 205.

Abou Abdallah, hafeide de Cons-

tantine, 180.Abou Abdallah, prinee abdelotia-

dite, V. Et Motaouekkel.AIM>U Abdallah de Grenade. V.

Mohammed V.Abou Abdallah Abou Fares, sul-

tan saadien, V. Abou Fares.Abou Abdallah ben Aboul Abbas,

gourerneur de Bougie, 210,213.

Abou Abdallah ben Merzouk, 202,203.

INDEX DES NOMS 453

Abou Abdallah ben Tafraguine,205.

Abou Abdallah El Hosseïne (ledai), 21, 22, 25 à 28.

Abou Abdallah El Montasslr,khaUfe hafeide. V. Moulay Ab-dallah.

Abou Abdallah El ouatek, filsd'Abou Uammou II, 220, 242.

Abou Abdallah Ibn El Ahmer

(Boabdil). 229, 230, 231.Abou Abdallah Mohammed. V.

Aboul Gharanik.Abou Abdallah Mohammed ben

Abou Tabet sultan abdelouadi te,235. 242, 239, 262.

Abou Abdallah Mohammed benAbou Zakaria, khalife hafeide,

V. El Mostaneer I*'.Abou Abdallah Mohammed Cheikh

El Mahdi le saadien, 240, 260,275 i 278,280, 281, 282, 284, 285,308, 324.

Abou Abdallah Mohammed ElGountafi, 418, 419.

Abou Abdallah Mohammed ElKaîm, ehérif saadien, 259, 260,275.

Abou Abdallah Mohammed El

Mesloukh, sultan saadien, 294,295, 296, 324.

Abou Abdallah Mohammed En.

nasser, khalife almohade, 121 A124, 126, 130,149.

Abou Abdallah Mohammed Fe-

redj de Grenade, 207.Abou Abdallah Mohammed, fils

d'Abdelmoumen, 108,112.Abou Abdallah Mohammed, fils

d'Abou Taehefine H, £22, 223,242,

Abou Abdallah Mohammed, filsd'Abou Zakaria le hafeide, 227,237.323.

Abou Abdallah Mohammed Kha-life hafeide, 259.

Abou Abdallah Mohammed Sera-

Iali, 337.Abou Abderrahmane, fils du méri-

nide Aboul Hassane I* 185,186.Abou Aeida (Abou Abdallah

Mohammed dit), prince hafeide,170,173, 176, 323.

Abou Ali, prince mérinide, 177,178,181,184.

Abou Ail El Hassane, prince al-

mohade, 113.

Abou AU El Miliani, général mé-

rinide, 159.Abou Amara. Y. Ahmed ben Mer-

zoug.Abou Amer, fils du sultan méri-

nide Abou Yakoub, 168.Abou Amrane, général almohade,

106.Abou Amrane El Fassi, 79.Abou Amrane Moussa le hafeide,

129.Abou Bekr, premier khalife, 1.Abou Bekr, chef des Chebanatte,

336.Abou Bekr ben Omar des Lem-

touna, 80, 81, 148.Abou Bekr El Messoufi, général

almoravide, S4.

Abou Bekr Ibn Razi, généralmérinide, 208 à 211.

Abou Bekr Tamali, 319.

Abou Darba. Y. Mohammed AbouDarba.

Abou Debbous. Y. Aboul Ala Idris.Abou Eîkal El Aghleb dit Khazer.

15.16,69.Abou Eîkal, fils d'Aboul Ghara-

nik. 18.Abou Fares, prince filalien, 355.Abou Fares (Abou Abdallah)

prince saadien, 302, 303, 304,303, 324.

Abou Fares Azzouz ben AboulAbbas, khalife hafeide, 217,220,222,223,323.

454 INDEX DES NOMS

Abou Fares, fils d'Abou Ishak I*'le harcide, 163, 164.

Abou Fares, fils d'Aboul AbbasAhmed le mérinide, 214 à 219,240.

Abou Fares, fils du hafeide Abou

Yahya, 188, 189.Abou HadtJ, fils d'Abou yahya

le mérinide, 141.Abou Hafs (sid), fils d'Abdelmou-

men, 108,113,114.Abou Hafs Omar, chef des Ber-

ghouata, 80.Abou Hafs Omar, cheikh des Mas-

mouda, 93, 91, 96, 97, 98, 103,113, 114,116, 121.

Abou Hafs Omar ben Ibrahim ElMortadha, Khalife almohade,139, 110. 141, 143, 144, 146, 149.

Abou Hafs Omar El Mostaneerfiillah I**, khalife hafeide, 164,165, 167,168, 169, 176, 323.

Abou Hafs Omar, fils d'Abou

Yahya, khalife hafeide, 188 à190,323.

Abou Hafs Omar, fils d'Yaghmo-raeene, 145.

Abou Hammou I*' Moussa, émirabdelouadite. 171 & 175,177,173,180, 241.

Abou Hammou II, 193,199 i 206,SOSà 213, 213,216,217, 241.

Abou Hammou III, 242, 262,S63, 263,269.

Abou Hassoun, V. Aboul HassanAli Semlali.

Abou Hassoun, sultan mérinide,V. Ali Abou Hassoun.

Abou Ibrahim Ahmed El Agbleb.17, 69.

Abou Ibrahim, gouverneur al.mohade de Fez, 127.

Abou Inane ben Aboul Hassane,sultan mérinide, 189,191, 193 4

198,200,201,203,206,239.Abou Ishak, prince almohade, 13t.

Abou Ishak I" le hafeide, 141,162, 163,164. 323.

Abou Ishak ben Aboul Abbas de

Constantine, 210.Abou Ishak El Aghleb, frère

d'Aboul Gharanik, 18.Abou Ishak, fils de l'almohade

Abou Yakonb, 115.Abou Ishak, frère de l'aimohade

Ennasser, 123.Abou Ishak II Ibrahim, khalife

hafeide, 193, 194. 196, 197, 198,202, 205, 207, 323.

Abou Khaled El Yazid, 12.Aboul Abbas Abdallah I**. fils

d'Ibrahim l'aghlabite, 13, 14,68.

Aboul Abbas Abdallah II, filsdlbrahim II, 20, 23, 25, 69.

Aboul Abbas Ahmed ben AbouSalem, sultan mérinide, 209 â

215,217,218,240.Aboul Abbas Ahmed hen Moham-

med, sultan onaltasside, 240.Aboul Abbas Ahmed El Aredj,

prince saadien, 260, 275, 276,277, 281, 282, 324.

Aboul Abbas Ahmed El MansourEddehbi, sultan saadien, 257,291 à 302, 314, 324.

Aboul Abbas Ahmed, fils d'AbouAbdallah de Bougie, 214.

Aboul Abbas Ahmed, fils d'AbouHammou II, sultan abdeloua-

dite, 223, 227, 242.Aboul Abbas Ahmed, fils de

Mohammed le Portugais, sultan

Onaltasside, 276, 277, 273.Aboul Abbas Ahmed, fils de Zeï-

dane, sultan saadien, 315,324.Aboul Abbas Ahmed, frère d'Abou

Zeïd, khalife hafeide, 194, 196.197. 200. 202, 203, 207, 210, 213,216, 217, 323.

Aboul Abbas ben Abou, Yahya,prince hafeide, 188,189.

INDEX DES NOMS 455

Aboul Abbas El Fadhel, khalifehafeide, Y. El Fadhel.

Aboul Abbas EsseOah, khalifeabbasside, 4.

Aboul Abbas, frère du dal AbouAbdallah, 26, 27.

Aboul Abbas Mohammed, filsd'Abou Eîkal, 17, 69.

Aboul Abbas Mohammed, fils deZiadet Allah II, 22.

Aboul Abbas Neksis,336.Aboul Alehe Ahmed ben El Kas-

sem dit El Fadhel, prince idris-site, 39. 40, 41, 70.

Aboul Ala Idris ben HommaneEl Djerrari, 393, 402.

Abou Ala Idris, onde du khalifealmohade Ennasser, 122, 128.

Aboul Ala Idris El Mamoun,frère d'El Adel, khalife al-mohade, 129, 130, 131, 149.

Aboul Ala Idris, dit El ouatek

Billah, dit Abou Debbous, princealmohade, 143 A 146. 149,168.

Aboul Bahar le senhadjien, 48,50,52.

Aboul Baka, fils d'Abou Zakaria,prinee hafeide, 189.

Aboul Baka I« khaled dit Ennas-ser, khalife hafeide, 173, 176,177» 323.

Aboul Baka II, 207, 323.Abou Lefla Ishak, chef des Aou-

raba, 12.Aboul Fadhel, fils du sultan mé-

rinide Aboul Hassan, 196, 214.Aboul Fadhel, fils du sultan mé-

rinide Abou salem, 206,Aboul Fahem ben Nasraouîa, 49,

50.Aboul Gharanik (Abou Abdallah

Mohammed dit). 13,69.Aboul Hadjadj. Y. Mohammed IV.Aboul Hadjadj, fils d'Abou Ham-

mou II, 117, 218,241.

Aboul Hassan (sid), prinee al-mohade, 122.

Aboul Hassan, général almohade,138.

Aboul Hassan Alt ben Abou SaïdOthmane, sultan mérlnlde, 177,178, 181,184 à 193, 203. 214, 239,323.

Aboul Hassan Ali Essald, khalifealmohade, 135,136,137.139,149.

Aboul Hassan Ail Semlali (sidi)dit Abou Hassoun, 314,315,317,318, 337.

Aboul Hassan ben Ali Belguenaoui(sid), 405, 406.

Aboul Hassan ben Ismaïl, émirde Grenade, 228, 229.

Aboul Hassan ben Ouanoudine,générale hafeide, 17t.

Aboul Hassan (sid), fils du khalifeAbdelmoumen, 108.

Aboul Kassem, émir de Sieile, 48.Aboul Kassem ben Abou Zeïd,

prinee hafeide, 145.Abou] Kassem Mohammed El Kaîm

BiamraUah, khalife fatimite, 26,29, 30, 31, 34, 35, 36,38, 69.

Aboul Leil, chef arabe, 194.Aboul Mahalli (Aboul Abbas Ah-

med ben Abdallah dit), 309 4311.

Abou Malek Abdelouahad, émir

abdelouadite, 221,222, 242.Abou Malek, fils d'Abou Youssef

le mérinide, 143, 157,158.Abou Malek, fils du mérinide

Aboul Hassan I", 185,186,Abou Mennad Nasser Eddoula.

Y. Badis ben Mansour.Abou Merouane Abdelmalek, sul-

tan saadien. Y. Moulay Abdel-malek.

Abou Mohammed Abdallah, filsd'Abou Hammou II. 219,241.

Abou Mohammed Abdallah, kha-life almohade. Y. El Adel.

456 INDEX DES NOMS

Abou Mohammed Abdallah ElGhaleb Billah, prinee saadien,279, 281, 282, 285, 287, 293, 324.

Abou Mohammed Abdelouahad,

petit-fils du Cheikh Abou Hafs

Omar, 116, 122, 123, 124, 126,127,323,

Abou Mohammed Abdelouahaddit El Makhloa, khalife al-

mohade, 128,149.Abou Mohammed Abdelouahad

Rachid, khalife almohade, 132à 135,149.

Abou Mohammed ben Abou Hafs,111.

Abou Mohammed El Motaz le ml*drarite, 47.

Abou Mohammed (sid), fils d'Ab-

delmoumen, 108.Abou Moslem, 4.Abou Moslem, officier mérinide,

.201, 202.Abou Moussa, frère du khalife

almohade El Mamoun, 13t.Abou Moussa, gouverneur al-

mohade dlirikia, 116,117.Abou Omar Othmane ben Abou

Abdallah, khalife hafeide, 223,

227,323.Abou Omar Taehefine ben Aboul

. Hassan, sultan mérinide, 196,203, 204, 207, 239.

Abou Rabla, petit-fils d'Abdel-

moumen. 116/Abou Rabla, eouslnde l'almohade

Abou Youssef, 119,Abou Rabla Soleîmaoe, sultan

mérinide,' 175,176,239.Abou Satd (sid), fils d'Abdelmou*

men, 108,109,112,113.Abou Satd le hafeide, 112.Abou Saïd, petit-fils du Cheikh

Abou Hafs Omar, 122.Abou Satd, frère de l'almohade

El Mamoun, 131.Abou Satd Othmane II ben Ya-

koub, sultan mérinide 176 4 178,181,183, 184, 239.

Abou Saïd Othmane I* Aderghalben Abdelhak, sultan mérinide,127, 134, 239.

Abou Saïd Othmane, émir abde-

louadite, 190,191, 194,195, 199,241.

Abou Saïd Othmane III ben AboulAbbas, bultan mérinide, 221,240.

Abou Salem Ibrahim, sultan mé-

rinide, 200, 202, 203, 204, 207,239.Abou Salem Mansour, prinee mé-

rinide, 172, 173.Abou Tabet Amer ben Abdallah

ben xoussef, sultan mérinide172 à 173, 239.

Abou Tabet Mohammed, émir

abdelouadite, 191 & 195,199,241.Abou Tabet Youssef, fils d'Abou

Taehefine II l'abdelouadite, 217,

218» 241.Abou Taehefine I**, émir abdeloua-

dite, 178, 180, 182 A 185, 241.

Abou Taehefine II, 211, 212, 213,215, 216, 217, 241.

Abou Tahar Ismaïl El Mansour,khalife fatimife, 38,39,6».

Abou Temim Maad, Y. El Moëzz.Abou Yahya Abou Bekr ben Abou

Zakaria, khalife hafeide 176 à

179, 182,183, 184, 186, 188, 189,193,323.

Abou Yahya Abou Bekr ben Ab-

delhak, émir mérinide 136,137,139 à 142, 239.

Abou Yahya ben Metrouh, 99.Abou Yahya, pelit-nls du cheikh

Abou Hafs, 121.Abou Yahya, prince abdelouadite,

223.Abou Yahya, prinee almohade.

Ut.Abou Yahya, prinee mérlaide/173.

INDEX DES NOMS 457

Abou Yahya Zakaria ben Abouzeîd le hafeide, 199 & 198.

Abou Yahya Zakaria Ibn El Lihi-

ani, prinee hafeide, 176à 179,323.Abou Yahya Zakaria, prince haf-

eide, 173.Abou Yakoub Youssef I" El Man-

sour, khalife almohade, 66,111à 114,119,120, 128,149.

Abou Yakoub Youssef II El Mos-taneer, khalife almohade, 126,127,128, 149.

Abou Yakoub Youssef Nasser, sul-tan mérinide, 162,163 à 172,239.

Abou Yazid ben Mokhalled, ditl'homme à l'Ane, 36» 37, 38, 43.

Abou Yekni, 83.Abou Youssef Yakoub ben Abdel-

\hak, sultan mérinide, 142,143,145,146,157 à 162,164, 165, 166,175, 239.

Abou Youssef Yakoub El Man-sour, khalife almohade, 105,115,116,122,149.

Abou Zakaria de Bougie, 180,183.Abou Zakaria Yahya El Monta-

khab, fils d'Abou Ishak, khalifehafeide, 164,166, 167,169,173.

Abou Zakaria Yahya El Ouatek,fils d'El Mostaneer, khalife haf-eide, 160, 162, 163, 164, 170, 323.

Abou Zakaria Yahya, petit-filsd'Abou Omar, khalife hafeide,227,323.

Abou Zakaria YahyaI«filsd'AbouMohammed, khalife hafeide, 129A132,135,136,138,139,160, 323.'

Abou Zeîd, prince almohade, 117.Abou Zefd (sid), prince almohade,

122,123.Abou Zeîd fils du prinee almohade

Aboul Ala Idris, 128, 129.Abou Zeîd Abderrahmane deCons-

tantine, 192, 193, 194,196.Abou Zeîd ben Iguite chef al-

mohade, 143,141.

Abou Zeîd Zerari (caïd) 418.Abou Ziane El Gobbi, prinee ab-

delouadite, 202, 204, 205.Abou Ziane, fils d'Abou Ham-

mou II, 212, 215 A 219, 241.Abou Ziane, fils d'Abou Inane le

mérinide, 198.Abou Ziane, fils d'Abou Saïd,

prinee abdelouadite, 205, 206,208, 209, 211.

Abou Ziane, fils d'Abou Tabet/sultan abdelouadite, 242.

Abou Ziane, fils d'Abou Youssefle mérinide, 161.

Abou Ziane, fils de MoulayMohammed, prinee abdeloua-dite, 273. 274, 278.

Abou Ziane Mohammed ben Ab-derrahmane, sultan mérinide,201, 204, 206, 239.

Abou Ziane Mohammed El Mo*-»tara Billah, émir, abdelouadite,223.

Abou Ziane Mohammed I", émirabdelouadite, 171,172,174,241.

Abou Ziane, neveu d'Abou Ham-mou III l'abdelouadlfe, 262.

Abou Zobeîr Ibn Ghania, chef al*moravtde des Baléares, 116.

Aeem, tribu arabe, 119,Aeharifes (secte des), 92,Aehir, 33,44, 43,43,53,56, 81,89.Adl ben Youssef, chef des Toud-

jine, 192.Adel (Abou Mohammed Abdallah

dit El), khalife almohade, 128,129, 149.

Adekhsane (easba, d'), aux sour-ces de l'oum Errebia, 341, 349,350.

Adhad, khalife fatimile, 114,

Adjana (tribu de») 22,

Adjissa, tribu berbère, 8.Adouane, tribu arabe, 68.

Afoughal (djebel), chez les Benl

Iznassen, 436.

453 INDEX DES NOMS

Afoughal,ehezlesHaha-Chiadma,près Tazegdalt, 260,275.

Africa, nom antique de Mehdia

(Tunisie), 29.Africains (les), 37, 221.

Afrique, 2, 3, 6, U, 13, 25, 26, 27,39, 40, 42, 46, 48, 49, 55. 60, 62,65, 67, 84, 85, 86, 88, 90, 91,100,111, 112, 113, 116, 131, 138, 147,155, 156, 161. 162, 174, 213, 229,233, 234, 236, 237, 237, 258, 263.261, 266, 268, 270. 271, 272, 282,291, 292, 296, 306, 307, 309, 320,359 374.

A fias (Béni El) 62.

Agadir, auN.de l'embouchure duSous, 285, 424,441.

Aghfaou (oued), prorince de Mar-rakech, 146.

Aghlabites (les), 12,14,22,23, 24,29.

Aghmat, ville au S. E. de Marra-kech, 15,80, 88,144.

Agouraf (easbad'), au S. E. de

Meknes, 385.

Aguedal (pare d*), A Marrakech,398.

Aguer (eap d') sur l'Atlantique,276,284.

Aguelmim ou Mers Rem ad, 304.Ahlaf, tribu arabe, 68, 211, 313,

344, 398.Ahmed (Abou Ibrahim) l'agftla-

bite, 1*.Ahmed Baba, 299,300,309.Ahmed ben Abdallah, marabout de

Dila, 3(0.Ahmed ben Ali, 355.Ahmed ben El Balki, 207.Ahmed ben El Kadî, roi de Kou-

kou, 260, 263, 264, 265.Ahmed ben El Kadi, parent et

successeur du précédent 272,230. 282,287,

Ahmed ben Korbob, chef aghlabilede Sicile, 29, 30.

Ahmed ben Malek, 418, 419.Ahmed ben Merzoug ben Abou

Amara, 164,165.Ahmed ben Mohammed, prinee

filalien, 337.Ahmed ben Touloun, 20,22.Ahmed ben Youssef Ibn Mozni,

198.Ahmed Dehbi, sultan filalien. Y.

Aboul Abbas Ahmed Dehbi.Ahmed El Akhal, fils de Youssef

El Kelbi, 60,61.Ahmed El Aredj, Y. Aboul Abbas

Ahmed El Aredj, le saadien.Ahmed, fils de Hassan El Kelbi,

42,43.Ahmed, fils de Mohammed El

Hadj de Dila, 320, 321.

Ahmed, fils d'Othmane ben AbouDebbous l'almohade, 190,191.

Ahmed Pacha, 283.Ahmed l", sultan ottoman, 301.Ahmed Rlffi (pacha), 364. 365.Ahmed Soliane (Homeïda dit),

sotlan hafeide, 272,273,290,291,324.

Ahmed, prinee filalien, 313.Aîeha (eol des Benl) A l'E. d'Al-

ger, 265.

Aiguës-Mortes, 156.Àîlana, tribu berbère, 9.Ain Elloub, au S. de Meknes, 346.Aîn El Turk, A l'O. d'Oran, 283.Aï» Madhf, tille saharienne, S.

O. de Laghouat, 319.Aïn Temouchent, 274.Aloun sidi Mellouk, S. O.

d'Oudjda, 344, 432.Aïssa ben Omar (sid), 439.

Afssa, fils d'Idris H, 15,16.AÏ3Sa. petit-fils du sultan mérinide

Abou Youssef, 165.

Aïssa, prinee mérinide, 200.

Aix-la-Chapelle, congrès d', 383,384.

Alx en Provence, 313/

INDEX DES NOMS 459

Akbou (Constantine), 205.Akka, ville dans le S. E. du Sous,

342.Akhdar (djebel El), 35:Akhmas, tribu du N. O. du Ma-

roc. 377.Alam (djebel El), chez les Benl

Arous dans le Uobet, 375.

Alarcos(bataille d) 105,120,121,122.

Ait a (due d'), 280.

Aleantara (Espagne), 114, ordremilitaire d', 219.

Aleaudete (Espagne), 181.Aleaudete (comte d'j, 272,273,274,

285,286.Aleaudete (don Alonzo d*), 288.Aleaudete (don Martin d*), 286.Aleazar de Sérille, 122,138.Aledo (Espagne), 87.Alexandrie (Egypte), 14, 30, 33,

44,46,92.114,179,190.

Alger, 35, 61, 65, 81, 89, 91,100,107, 117, 129, 133, 158, 166, 173,177, 185, 186, 192, 193, 195, 201,202, 205. 208, 209, 211, 2(5, 217,213, 223, 233, 234, 236, 237, 239,259 A 266, 269 A 274, 278 A 294,297, 293, 300, 301, 3)2, 304, 305,306, 312, 316, 319, 336, 339. 310,342, 343, 345, 346, 347, 349, 331,353, 360, 370, 372, 375, 382, 383,384 399, A 403.

Algérie, 353,397, 400,405, 440,

Algériens, tél. 266, 279, 286, 305,312, 313, 342, 346, 347, 350, 361,382, 383, 408.

Algésiras, 52, 56, 85, 86,106, 115,120, 159, 161, 162, 166, 169, 175,188, 203, 434, 438, 440.

Alhambra (1'), 229.

Aihueemas, El Mezemma et Had-

jeret Nokour des Indigènes,dans le RIO, 338.

Ali, cousin de Mahomet et qua-trième khalife. I A S, 21.

Ali Abou Hassoun ben Moham-med Cheïkb, sultan onaltasside,240, 277. 278. 280, 281, 282.

Ali ben Ahmed ben Khorassane,110.

Ali ben El Mekki ben Amhaouehe,4*5.

Ali ben Hammoud l'idrissite, 56,57.

AU ben Iehou El Kebli, 350, 355.Ali ben Omar l'idrissite, 19, 70.Ali ben Mohammed ben Idris, 16,

19,69.Ali ben Motaz des Benl Djama,

114.Ali ben Raehed b» Mendil, 191,

192.AU ben Yedder, 140,141,143,144.Ali ben Youssef ben Taehefine,

kbaUfe almoravide, 90, 91, 94,95, 148.

Ali ben Zakaria, ehef des Hes-

koura, 214.Ali dit Caeeia-Dlavolo, 267.

Alieante, 138.Ali Chaoueb, dey d'Alger, 353.

Alides (les), 4, 5.

Ali, fils d'Yfthya ben Temim le

zirite, 90, '.48.

AU, fils d'Voussef El Kelbi, 59.

Ali, fils du zirite Temim, 83.AU Ibn Ghanla, fils d'Ishak, ehef

almoravide des Baléares, 116 A119.

AU Ibn Ghania, filsd'Yahya, ehefalmoravide de Cordoue, 109.

Alil (easba d1), sur l'Oued Gui-

gou, 348.AU Pacha, grand amiral turc,

292.AU Sardou, 282, 283.

Alix (général), 437,

Allane (Ibn), général almoravide,431.

Allemagne, 125,266, 270, 280, 292,

370,434, 441.

460 INDEX DES NOMS

Allemands, 48.

Almeria, 40, 62, 85, 88, 106, 109,134, 230, 290.

Almohades ou Moahhidoun, 67,79, 93, 95 A 99, 105 A 109, 114,117. 119, 121, 123, 125, 126, 127,129, 131, 135, 136, 139, 141, 143 A

146,148, 149, 155, 154, 157. 160,179. 192.

Almoravides, 65,71, 79,80, 81,82,85 A 91, 95 A 99, 106, 107, 116,117,118, 119, 122.

Almufieear (Espagne), 109.

Alphonse VI, roi de Castille, 83 A

88,91.

Alphonse VII.106.

Alphonse VIII, 107.

Alphonse IX de Castille, 120, 121,124, 125.

Alphonse IX, roi de Léon, 128.

Alphonse X de Castille, 147,158,159, 164, 165.

Alphonse XI, 184,185,187,188.

Alphonse, prinee de Castille, 228.

Alphonse III d'Aragon, 168,

Alphonse I** le batailleur d'Ara-

gon, 94.

Alphonse Y d'Aragon, 224,225.

Alphonse I«de Portugal, lit.

Alphonse V de Portugal, 226,228.Alphonse VI de Portugal, 320.

Alphonse II, roi des As tu ries, 14.

Alptijarras (monts), province de

Grenade, 230, 231,291.AltaTde (Fernand d'), 260.Altaîde (Fernande! d'), 275.Amade (général d'), 436.Amalfi (Italie). 24, 61, 84.Amer ben Mohammed, cheikh des

Ilintala, 204, 206, 207.Amer ben Moussa (Béni), tribu

arabe, 223.

Américains, 382.Amer (Béni), tribu arabe, 67,68,

83, 135, 191, 199, 208, 279, 303,338, 313, 343, 380, 403, 469.

Amhaouehe (le dedjal), ehef desAU Oumalou, 876, 380, 385.

Amina (pare d') A Fez, 418.Amirîtes (les), vizirs espagnols et

leurs partisans, 55.

Amokrane, seigneur de la KalaAdes Benl Abbas, 287, 288.

Amar ben Haddou, caïd d'El KsarEl Kebir, 344, 345, 348, 349.

Amour, ehalne de montagne et

population arabe, 67,83,193 343.Amrane, général, 13.

Andalous, 57,86, 316, de Fez, 335.Andalous (quartier des) A Fez, 12,

13, 19, 32, 319, 322.

Andalousie, 85, 94, 126, 128, 129,220, 258, 307.

Andjafa, tribu berbère, 8.

Andjera, province entre Tétouaneet Tanger, 411,412, 435.

Anfa (Casablanca ou Eddar El

Beîdha),2ll,226.Anfassa, tribu berbère, 8.

Anfis, sur l'oued Nefis, au S. de

Marrakeeb, 15.

Angade, tribu arabe et plaine présd'Ondjda, 274, 319, 322, 333.

Anglais, 312, 320,321,343,352,411,424.

Angleterre, 320, 368, 382, 383/384,416,419, 422, 433,

Anjou (René d'), 225.

Aoudaghost, ville A l'O. de Tom-bouelou, 30.

Aouf (oulad), tribu arabe, 63.

Aoitraba, tribu berbère,8,10, II,M, 16, 19.

Aottrigb?, tribu berbère, 8,Arab Ahmed, 292, 293.Arabes (les), 3. 18, 22,23, 24.62 A

67.83,91,108,109,111 A 114,116.117. 122. 123. 124, 132, 14», 155,157, 159, 165, 178, 180, 131, 182,190, 192, 195, 193, 200, 201, 203,210, 212, 214, 213, 218, 220, 223,

227, 237, 239, 282, 266, »3, 269,

INDEX DES NOMS 461

271, 2&, 274, 281, 297, 301, 317,

338. 343, 344, 354, 355, 377, 379.

380, 381.384, 385, 402. 404.

Arabie, 3, 4,10,25,43, 63,66,215,263, 269.

Aragon, 94, 113, lli.125, 131, 134,135, 137, 147, 160, 162, 168, 186,

187, 201, 207, 208, 218, 221, 224,225, 234, 236, 307.

Aragonais, 161, 202, 216.Aralehe (El). Y. Laraehe.Arbaouat (sud-oranais). 208.Arehidona (Espagne), 228.

Aredj (El). V. Aboul Abbas Ah-med le saadien.

Aredj (El). V. Moulay Ali ben

Ismaïl, sultan filalien.Arif ben Yahya, émir des Souefd,

207.

Aroudj (Baba) ou Barberoussel",237, 260 A 263.

Arzila, Assila des Indigènes, 15,31, 33, 40,52, 214, 226, 234, 238,295, 299, 336, 349, 442.

Asie, 43.

Askeladja, 49.Askla (dynasUe nègre des), 299.

Asmir, 413.

Assaden, tribu berbère, 9.

Assaka, ville marocaine sur

l'océan, 424.Asf uries (Espagne), 14.Atehane (oued El). 439.

Athbedj, tribus arabes, 64,65,67,81, 83, 107. 113,117,118.

Atia ben Khazer, 48.

Atlantique (océan), 6,226,274,383,Atlas, 12, 15, 47, 66, 67, 80, 92 A

95, 181, 260, 282, 295, 307, 310,314, 336,313, 3(9, 350, 362, 364.

Alla (Aft), tribu berbère, 343,372,373, 410.

AtUb(Att), tribu berbère, 421,

AtUf, tribu arabe, 68, 192.Attouehe (Ibn), général almohade,

144.

Augsbourg (convention d'), 266.Au res (djebel), 20, 36, 38, 64.Autriche, 401.Aviz (ordre d'), 224.

Ayache (Alt), tribu berbère, 337,

Ayaehe (djebel Béni) ou Ayachi,318, 348.

Ayaehl (El), marabout de Salé, Y.sid Mohammed.

Ayad ben Bou Chefra (eald), 380.

Ayadh (le eadi), 106.

Ayoub, fils du zirite Temim, 83,84.Azdadja, tribu berbère, 8, 27, 51.

Azemmour, port marocain sur

l'Oum Errebia, 15,136,144,210,211, 238. 260. 314, 378, 419.

Azghar, canton au N. du Sebou,aetueUement le Gharb, 174,277,317, 341, 399.

Azhar (Université d'El), 44.Aziz (El) fils d'El Mansour le

hammadite, 90, 92,149.Aziz (El) Nlzar, khaUfe fatimlle,

47,48,49,51,63.Azrou, faubourg de Fez, 321.

Azrôu, easba au pied de l'Atlas,S. E, de Meknes, 346,380.

B

Baahmed ben Moussa, 426, 431,432.

Baamrane(att), tribu berbère, 424.

Baba Aroudj ou Barberousse I*»,Y. Aroudj.

Bab Aghmat, porte de Marrakeeh,98.

Baba lehouEl Kebli, cheikh ber-

bère, 349, 350.Bab El Bahar (fort de), A Tunis,

293.

Bab El Oued (Alger), 261.

BabGuissa(Fez),335.Baehlr (Abou Mohammed El) de

l'Oueneheris, 93,94.Baehlr (El). Y. El Hadj Moham-

462 INDEX DES NOMS

med El Baehlr ben Messaoud.

Baeri, 399,400.

Badajoz, 62,82, 85, 86, 88, 91, 111,113.

Bades. Yelez de laGomera des

Espagnols, port du Riff, 200,278, 287. 308.

Badine (Béni), tribu berbère, 9.Badls ben Habbous, senhadjien

de Grenade, 62.Badis ben Mansour (Abou Men-

nad Naeer Eddoula), le zirite,51 454,56,148.

Badis, fils d'El Mansour le ham-

madite, 90,149.Baëza (Espagne), 134, 230.

Baghaia. au S. d'Ain Beîda (Cons-tanline), 53.

Baghdad, 23, 43. 89, 92.Bahia (la), palais A Marrakech,

300.Bahloula, près de Fez, 1(1.Baléares (Iles), 91, 94, 109, 114,

116, 118, 122, 131,147.Barcelone, 54, comte de, 55,147,

202,267,298.Bar! (Italie), 24, 84.Barka (CyrénaTque), 20,30,53,63,

64, 120, 123, 157.Basile I*, empereur d'Orient, 18,

19.Basile II, 60.

Basile, capitaine bysantin, 42.Basra du Maroc, A l'O. d'Ouaz-

zane, 41.Bastion de France (Constantine),

304, 305.Batheha (El), vallée de la Mina

(Oran), 111.

Bedaoua (tribu des), 364.Bedeau (général), 406,

BedjaTa (les Berbères), 83.

Behloula, tribu berbère, 82, 134.Beht (oued), affluent de gauche du

Sebou, 314,356,Beja (Portugal), 120.

Beja (Tunisie), 20, 36, 37, 56,122,177,179,189.

Bekkar. Y. Cheikh Bekkar.Belbar le hammadtte, 88.

Belgique, 419.

Belguenaoui. Y. sid Aboul Hassanben Ali).

Bellezma, canton du déparlementde Constantine, 22.

Beltil (oulad), tribu arabe, 68,190,

223,227.Ben Aïssa. Y. Abdallah ben Aïssa.Ben Djellab (famille des), 280.Ben El Aehker, 355.

Ben El Kadi. Y. Ahmed ben El

Kadl.Bénévent (combat de), 147.

Ben Haddou. Y. Amar ben Had-dou.

Ben Mahrez. Y. Moulay Aboul

Abbas Ahmed, prince filalien

Bennasser. prinee filalien, 352.

Benoit VIII (le pape), 60.Ben Sassi (zaoulet), au N, de Mar-

rakech, 419,

Berabiehe, tribu arabe, 342,Berbères (les). 11, 12,16,17,18,21,

22, 23, 28, 52, 54, 55, chrétiens,56, 57, 59, 61, 64, 65, 66, 79, 83,132, du Sous, 181, 226, 234, 237,257, 259, de l'Atlas, 280,282,284,297, 316, 333, 3(8, 349, 350, 355,361, 362, 364, 365, 377, 379, 380,381,384, 385, 397,420, 437.

Berbèrie, 65, 259.

Berghouata, tribus berbères, 6,8, 47, 48, 58, 59, 80, 31, 93,105.

Bernes, ancêtre berbère, 8.

Bertrafieja (la), fille d'Enrique IVde Castille, 228.

Bertran de la Cueva 228.

Berzal (Béni), tribu berbère 9,51.Besseba (oulad), tribu arabe, 419.

Biskra, 18, 43, 64, 122, 128, 141,

169, 173,182,272.Bîzerle ou Benzert, 123,266.

INDEX DES NOMS 463

Blanche (la reine). V. Bourbon.

Bologgulne, fils de Zirl ben Men-nad des senhadja, 45 A 43, 50,148.

Bologgulne, neveu d'El Kald lehammadite, 64,81, 149.

Bologne, 266.

Bombay, 320.

Bdae, 60, 107, 103, 123, 183, 188,190, 191, 192, 197, 205, 227. 259,264, 268,269, 283, 305, 306.

Bordj El Ahmer (El) ou château-neuf (Oran) 353.

Bornou, royaume du Soudan, 142,300.

Botn Errommane, dans le Fazaz,336.

Botouïa, tribu berbère, 8, 95.Botr (les Berbères), 7.Bou Agba (meehra), au S. du con-

fluent de 10. El Abid et del'Oum Errebia, 276,316, 339.

Bou AU Erroussi (caïd), 355.Bou Amama, 432.Bou Anane(Ksar de), entre Zous-

fana et Oued Guir, 437.Bou Azza £1 Habri, 417,

Bouehelaghem (le bey ). Y. Moham-med.

Bou Denib (Ksar de), vallée del'Oued Guir, 431, 437.

Bougie, BedjaTa des Berbères, 83,88, 89, 92, 96, 99, 100. 107, 108,110, 116, 117, 122, 129, 131, 132,

162, 163, 164, 166, 169, 171, 173,176 A180,182 A 184, 189,192,195,196, 197, 201, 202, 20$, 2(0, 215,236 A 239, 27*. 282,283, 286.

Bou Hamldi. Y. Mohammed (El).Bouides (les), 43,Bouira (El) ou Tebouirf, tribu

berbère, 8,35.Bou Keddane (combats de), dans

l'Andjera, 412.Bou Mezoura, près de Fez, 336.Bourbon (due de), 217.

Bourbon (la reine Blanche de),201, 208.

Bou Regreg (oued), 308.Bourmont (général de), 401.Bou Sefiha, région de Tétouane,

414.Bou Semghoune, sud-ôranals, 208.Bouziane ben Chaoul (cheikh) des

Ahlaf, 398.

Boyout (El), village de l'Andjera,412.

Braganee (Jean de), 227.

Braganee (due de), 233,318.Branes, tribu berbère, 8, 408.Braz, tribu arabe, 67.Brémond (commandant), 441.Bretonniére (amiral de la), 400,

Breugnon (comte), 368.

Bridja (El). Y. Mazagan.'

Bugeaud (le maréchal), 405, 406,407.

Bulgares, 30.

Burgos, 42,257.

Busnach, 399, 400.

Bysanee, 42, 60.

Bysantins. 24, 25, 41, 42, 43, 51,60, 61, 84.

C

Cadix, 97,134. 167, 230, 232, 406.

Cagliari (bâte de), 267,Caire (le nouveau) ou El Kahira

El Moèzzta, 44,46,157,220,263.Calabre, 24, 25, 30.Calatrava (Espagne), 120,123.Capoue, 24, 60.Cardona (Ramon de), 234.Carmales (les), 43, 45,63, 66.Carmona (Espagne), 62, 88, III,

166.

Carlhage, 156, 157, 267, 268, 293.

Carlhagéne, 272,Casablanca (ancienne Anfa), 406,

419, 420, 423, 431, 435, 436, 439,441.

46i INDEX DES NOMS

CastiUe, 54,113,120, 125,128,130,134, 138, 160, 161, 164, 169, 184,186, 188, 201, 219, 221, 224, 225,223, 229,231. 236, 262, 292.

Castillans, 54, 55, 159, 187, 207.219.

Castrogiovanni (SieUe), 17, '18.Catalans, 55,161.

Catalogne, 163,168,307.Catholiques 266.Celto-Romains de Cordoue, 12.

Ceuta, 15,33,39,40, 43, 48, 57,82,85,86, 95, 98, 105, 107, 108. 113,129, 132, 134, 136, 139, 158, 172,174, 175, 197, 200, 204, 209, 212,214, 221, 223, 224, 226, 233, 234,274, 299, 320, 3(9, 350, 353, 367,376, 411, 412, 414, 440.

Chabane*(le pacha) d'Alger, 301.Chabet El Leham (combat de) A

l'O. d'Oran, 273.Chaflaut (du), 363.

Chaouia, tribu berbère et nom

actuel d'une partie du Tamesna,

134, 336, 339, 366, 377, 378, 397,

435,436,438,439,440.Charbonnier, 431, 435,Charles d'Anjou, frère de Saint-

Louis, 147, 156,157, 163, 168.

Charles II d'Angleterre, 320.

Charles VI de Franee, 216.

Charles X de Franee, 400.

Charles IH d'Espagne, 369, 375.

Charles IV d'Espagne, 375, 376,377.

Charles-Quint ou Charles V, 262,

264, 265, 267, 268. 270, 272, 273,280,291.

Charlemagne, 14,103,112.Chebanatte, tribu arabe, 68,140,

320, 336, 339, 341, 3(4.

Chebrou, rivière et cité A l'O. de

Tebessa, 124.ChediouTa (oued), en Algérie, 192,

331.Cheikh Abou Selham, 321.

Cheikh Bekkar, ehef des Megha-fra, 342, 356.

Chekilola (Ibn), seigneur de Ma-laga,161.

Chelif, 13, 15, 53, 56, 66, 126, 129,1((, 164, 169,178, 192, 195, 199,215, 222, 279, 343, 351.

Chella (Châtia des Indigènes),viUe en mines prés de Rabat,10, 59,175.

Chénier, 368.

Cheraga, tribus berbères et ara-bes de la région d'Oudjda, 311,321, 338, 344.

Cherarda, tribu arabe, 384, 398,399.

Cherche), 99, 191, 193, 261. 263,264, 266.

Chérif de la Mecque, 171, 369.Chérifs hassaniens ou filaliens,

335.Chérifs saadiens, 257,341.Cherradi (zaouîet), au N. O. de

Marrakech, sur le Tensift, 399.Cherrat (oued), région de Rabat,

294.Cherratine (medersa des) A Fez,

337.ChevaUers de Malte (ordre de

Saint-Jean de Jérusalem), 305.

Chiadma, tribu berbère, 260, 407.

Chiites, 3,21, 25,36, 58,62.

Chinguiti, ville de l'Adrar mauri-

tanien, 342.Choiseul (due de), 368.Chokhmane (AU), tribu berbère,

425, 426,Chrétiens (les). 22, 23, 24, 39, 42,

46, 55. 56, 60, 61, 86, 87, 91, 99,100, 109 A 112, 115, d'Espagne,119,121,125,126,138de Tlemcen.

140, 1(2, 143, 147, d'Espagne,155, 137, 158, 160. 175, 181, 184.

187,188, 218,219, 224, 227 A 230,232, 233, 234, 236, 237, 239, 260,

261, 264, 268,269, 270, 275, 277,

INDEX DES NOMS 465

279. 234, 292, 293, 295, 306, 310,311, 314, 315, 316. 360, 382. 403,

411,412,415,431.Christ (ordre du), 224.Cid Campeador. V. Rodrigue de

Bivar.Clause! (le maréchal), 402.Clémeut IV, (le pape), 147.

Gollo (Constantine), 163, 259.Comares (marquis de), 234, 235,

239, 262.

Congo français, 441,

Constantine, 37, 56, 63, 64.81,83,33, 100, 107, 108, 117, 122, 131,

163, 166, 173, 176, 178, 179, 182,

183, 189, 191, 192, 194, 196, 197,198, 202, 203, 205, 210, 259, 266,269, 286, 287, 290, 293.

Constantinople, 225, 227, 266, 269,283, 290, 293, 294, 301, 3(7, 350.

Constantin Porphyrogénéte, 39,41.

Conti (prineesse de), 351.Coran (le), 1,2.Cordoba (don Diego de), marquis

de Comares, 296,Cordoba (don Martin de), 288.Cordouan3 (les), 54, 58,61,106.Cordoue, 6, 10, 13, 23, 42. 45, 54

A &7, 81, 85, 88, 92, 94, 106, 111,120, 134, 165.

Corse, 34.Cortes (les) ou gouvernement es-

pagnol, 287,291.Cortez (Fernand), 271.272.Cosenza (Deux-Sieiles), 25, 59.Coufa (Irak arabi), 2,4.Coutances (Normandie), 60.Croisés (les), de Jérusalem, 119.

D

Dafer El Kebir, affranchi hafeide,133.

Dali Ahmed, pacha d'Alger, 298,300.

Dali Hassan, 301.

Damas, 4, 44, 45.

Danemark, 363,348.Daôud ben llatem, 5.Daoud, fils d'Idris II, 15.Dar Debibugh, banlieue de Fez,

36(. 365,367, 403, 413.Dar Ettema (easba de), rive gau-

che de la Molouïa, dans le Fa-

zaz, 3(8.Dar Ibn Meehal. V. Me chai.

Dar Mahrez, prés de Fez, 357.

Debbab, tribu arabe, 63, 118,164.

Debbab, ehef des Douaouida, 373,

Debdou, ville au S. O. d'Oujda,339.

Dekhissa, tribu arabe, 3(3, 421.Delim (oulad), tribu arabe, 342.

Dellys, 129,166,177, 184, 205, 218,236.

Demer (Béni), tribu berbère, 9,

Demnat, aneienne Askoura, A l'E.de Marrakech, 321.

Denhadja, tribu berbère, 8.

Dénia (Espagne), 88, 91, 94, 135,137. 306.

Deux-Sieiles (royaume des), 147,163,225.

Deval, Consul de France, 400.Dhinnoun (Benl), 62.

Dialem, tribu arabe, 174,192.Dila (zaoola de) dans le Fazaz,

prés des sources de l'Oued El

Abid, 314,316 A 319,321, Berbé;res de, 336, 340,341,349.

Dira (djebel), prés d'Aumale (Al-gérie). 180.

Djaad (Béni), tribu berbère, 8.

Djaber (Béni) tribu arabe, 67,139.

Djaber ben Youssef, chef des Ab-delouad, 131.133.

Djaber, fils d'Aboul Kassem, émirde Sicile, 49,51.

Djafer ben AbdaUab, émir de Si-

cile, 31.

39

466 INDEX DES NOMS

Djafer ben Hamdoun El Djodamlfil Andalossl, 41,44 A 49,53.

Djafer ben Fellah le ketamien,44, 45.

Djafer fils d'youssef El Kelbi, 59.

Djafer (le pacha), 297, 298.

Djahonar (famille des Béni), 61.

Djaïch le toulounide, 22.

Djama El Akhdar, mosquée A

Meknes, 340.

Djama (famille des Benl), 114.

Djama (Ibn), général almoravide,97.

Djama (Ibn) vizir almohade, 126,128.

Djama Sahridj (grande kabylie),301, 305.

Djana, aneètre berbère, 9.

Djaouna, tribu arabe, 68,200.

Djebel (le», canton au S. de Tétou-

ane, 37i.

Djedida (El Casba El), prés de

Meknes, 344.

Djedida (El). V. Mazagan.

Djelal (oulad), tribu arabe, 67.

Djendel, tribu arabe, 68.

Djeraoua, tribu berbère et monta-

gne, région de Melilla, 9, 31.

Djerba (II* de), 99, 168, 173, 177,179,186, 216, 217, 237, 261, 287,283.

Djerid(sud tunisien), 119.120,122,128,186, 139, 193, 194. 197, 210.

Djerir (oulad). tribu arabe, 67,343.

Djerrar (oulad), tribu arabe, 341,3(2.

Djezalr Benl Mezghenna, anciennom d'Alger, 35,39.

Djeziret El Far (Tunisie), 29.

Djidjelli, 99, 237, 238, 260,261, 261.

Djilali Rougui, 415.

Djochem, tribu arabe, 63, 67,107,117,113,119,

Djorf El Akhdar, prés d'Oudjda,407.

Djorf (plaine du), région de Bon

Denib, 437.

Djouab, tribu arabe, 68.

Djouchen, fils d'El Aziz le ham-

madite, 107.

Djouder (le pacha), général saa-

dien, 299, 300, 302, 303.

Djouber. générât fatimite, 41, 43,44,43.

Djoutha, tribu arabe, 68.

Djurdjura (monts du) ou grandeKabylie, 22, 261,301.

Doreïd, tribu arabe, 67, 321.

Doreïdf, chef des Doreïd de Fez,321, 322. 335, 341.

Doria, amiral espagnol, 301.Doria (André), amiral génois, 266,

269, 270, 271.279, 283.Doria (Roger), amiral génois, 168,

173, 177.

Douaïr, tribu arabe, 402.

Douaouida, tribu arabe, 67, 119,1(1,1(5, 166, 133, 134, 189, 192,195 A 199, 20i, 206, 211,216, 373,

Douas ben soulat, chef ketamien,

27,28.Doui Hassane, tribu arabe, 68.

Doui Hosseïne, tribu arabe, 201.

Doui Menia, tribu berbère, 343.

Doui Obeïd Allah, tribu arabe,68, 201.

Doui ziane, tribu arabe, 63.

Doukkala, tribu berbère, 9, 105,

23$, 341,349,365, 376, 378, 398.Donnas ben Hamama, 71.Douro (le;, 115.Dra (oued), sud marocain, 80,95,

141, 157, 181, 201, 202, 239, 260,

275, 276, 302, 310, 318 339, 352,379.

Dragut Pacha, eorsaire turc, 270,273, 279, 280, 287, 288, 289, 297.

Drogon, chef normand, 61.Drude (général), 436.

Duquesne (amiral), 343, 345, 346.

INDEX DES NOMS 467

E

Eddehbi, V. Aboul Abbas AhmedEl Mansour le saadien.

Edouard I" de Portugal, 224.

Egypte, I, 3,10, 13,20, 22, 26, 29,31. 35, 43, 44. 45, 49, 53, 63, 69,114, 171, 187. 263, 359, 416, 433.

Egyptiens, 44.El Mansour. Y. Aboul Abbas Ah-

med El Mansour le saadien.

Elyas des Berghouata, 47.Emir (1*). V. El Hadj Abdelkader

ben Mahieddine.

Emmanuel, roi de Portugal, 238.Enmal ou AnlmmaT, A l'fi. de la

rivière d'Aghmat, 275.Ennasser. V. Abderrahmane III.Ennasser ben Alennas, roi ham-

madlte, 81,83, 88,149.Ennasser, fils du sultan mérinide

Aboul Hassan, 192.Ennasser Ibn El Ahmer, émir de

Grenade, 176,180, 181.

Ennasser, khalife almohade. Y.Abou Abdallah Mohammed.

Ennasser Lidinallah, sultan haf-eide, V. Aboul Baka I".

Ennasser Lidinallah, sultan méri-nide. V. Abou Yakoub Youssef.

Enrique II de Castille, 208, 218.

Enrique III, dit l'infirme, 218,

219, 220.

Enrique IV, dit l'impuissant, 225,227,228.

Ermengaud, comte d'Urgel, 55,

Espagne, 1,3, 5, 6, 16, 17, 13,19,23,28, 30, 32, 33, 40, 45, 46, 47,49, 51, 53, 54, 57, 58, 61, 62, 65,66, 71, 79, 81, 85 A 91, 94, 95,105,106, 107, 109, 112 A 116,120,125, 127, 128, 130, 132, 134, 133,136, 138, 139, 141, 142, 145, 155,158, 159, 161, 162, 164, 165, 166,171, 172, 175, 176, 177, 180, 185,

186, 198, 200, 201, 203, 207, 209,215, 218 A 221. 221, 227, 228, 229,231, 232, 234 A 237.243, 258, 259,261, 263, 268, 269. 271, 274. 278,280, 282, 285, 287, 289, 291. 292,295, 301, 306, 30S, 320, 324, 351,353, 35t. 357. 359, 360, 363, 369,370, 372, 374, 375, 376, 3?J, 415.422, 424, 433, 4(0, 441, 4(2.

Espagnols (les), 125,155,233, 235.236. 237, 239, 2(2, 260 A 265, 267A270, 272, 273, 274, 278, 279, 283,d'Oran. 234. 285. 286, 288, 289,290, 293, 299, 305, 3C6, 312, 314,316, 317, 344,3(8 A 353, 359, 360,369,370, Â72, 375, 411 A 415, 423,426.

Essald, Khalife almohade. Y.Aboul Hassan Ali.

Estramadure (l'), 292.Estrées (maréchal d';, 3(7.

. Etals barbaresques, 382,383.Etats-Unis d'Amérique, 382,Etna, 19.

Euldj AU, 283, 286. 189, 290, 292,293, 297, 298.

Eupbrate (1*), 4.

Europe, 225,233, 272,296, 359,372,375,418,420,432,440.

Européens, 23, 421, 435, 436, 438,441, 442.

Evora (Portugal), 120.Exmouth (lord), 382, 383.

P

Fadhel (Aboul Abbas El) benAbou Yahya, khalife hafeide,188 A 193, 323.

Fadhel ben Moznl (El), 141.Fadhel (El), fils du khalife hafeide

El Ouatek, 164.Fadhel (El) l'idrissite. Y. Aboul

Aïehe.Fahs (le) ou banlieue de Tanger,

308,321, 363, 377.

408 INDEX DES NOMS

Faïdja (canton d'El), dans le sudmarocain. 379.

Faïdja (route d'El), dans l'Atlas,425.

Fajardo (Louis), 312.Faleon (cap.), A l'O. d'Oran» 234,

359.Fares ben Oudrar, vizir et géné-

ral mérinide, 195, 197. 198, 207.Faten (Béni), tribu berbère 7, 92.Falimites (dynastie des), I, 26,

28, 3) à 41, 44, (6, 49, 56, 62, 69,90, 114.

Fazaz, canton du Moyen-Atlas,entre Tadla et Sefrou, 81, 82,132, 139, 336, 315, 3(8, 349, 330,425.

Fedj El Fers (col de), ehez lesBéni Aroos, S. de Tétouane,308,

Fekh (bat lille de), en Arabie, 5,6,21.

Feffoul ben khazroun des Megh>raoua, 52, 53,55, 53.

Fellassa (Ifelloussen), tribu ber-

bère, 8.Fendelaoua, tribu berbère, 82.

Fenidek, 412,Ferdinand d'Aragon (le roi catho-

lique), 223, 228 A 234, 238, 260.Ferdinand de Castille, 121.Ferdinand de Léon fils d'Al-

phonse VIII. 113.Ferdinand de Portugal (infant

don), 224, 226.Ferdinand fil» d'Alphonse IX de

Castille, 124.Ferdinand I" de Castille et Léon,

82, 84, 83.Ferdinand III de Castille et Léon,

128, 129. 134, 136, 138.Ferdinand IV de Castille, 169,

172, 175,180,131.Ferdinand I", régent de Castille,

puis roi d'Aragon, 220,221,224.Fetouh ben Donnas (El), 71,

Fez, I, 12 A 16,19, 26, 31. 32, 34,40, 41, 46 A 54,58, 59, 67. 70, 71,81.82, 93, 97, 93, 108, 115, 118,127, 133,134, 136,139 à 1(5,155,153,160,165,167 A 170.174 A 178,18(, 186,188, 189, 192, 194, 197 A200, 203 A 217, 219 A 22(. 226. 232,231, 238, 259, 275.277 A 232, 285,287, 289. 293, 294, 295, 297, 302.303, 307 A 316, 318 A 322, 324, 335A 339, 341, 343, 3(4, 318. 3(9. 355,336, 357, 353, 361 A 367. 376, 377.378, 381, 334, 385, 396, 397, 398,403, 404, (05, 407, 409. 410, 417A 421, 425, 438 A 443.

Fez (oued), 310, 337.Fezzan, région saharienne ad S.

de la Tripolilaine, 113,120.Fichtala, tribu berbère, 8.Fiehtala du Tadla, au S. de l'Oued

Derna, 277.Fichtala, entre Oueds Sebou et

Ouergha, 302. 333.

Figuig, villages berbères (confinsorano-marocains), 439.

Flitfa, tribu arabe, 68.Florentins (les), 161.Fort l'Empereur (Bordj Moulay

Hassan) prés d'Alger, 264, 271,401.

Foughat (Béni), tribu berbère, 7.

Franee, 90, 125, 147,157, 208,270,274, 280, 301, 304 A 307, 312, 315,3(2, 345, 346, 347, 351, 352, 360,368. 379, 333, 384, 397, 399, 400,403, 405, 406, 419. 422, 433, 434,436, 4(0, 441. 4(2,

Français (les), 216, 217, 274, 313,3(6, 3(7. 401, 402, 404 A 408, 410,436, 439,440.

Franeil, général chrétien. 132.

François I», roi de France, 265.

Francs, roi des, 112.Fraxinet (Var), 32, 47.Frédéric de Castille (prinee),

157.

INDEX DES NOMS 469

Frédérle II, empereur d'Allema-

gne, 138, 147, 159.

Fréjus (Roland), 338.

O

Gabes, 58, 63,64,90, 111,118, 119,120, 123, 130, 167, 179, 188, 210,217,227.

Gacle (Italie), 24.Gafsa, 111, 114, 115, 117, 119, 186,

188,210.

Gaghou ou Gao, capitale des rois

nègres Askia, 299,300.Galice, 36, 292,Galilée (croiseur français), 436.Garcia, chefde la milicechrélienne

mérinide, 203.Garcia, frère d'Alphonse VI de

Castille, 85.

Garcia, roi de Navarre, 107.Garet, province dans la Basse-

Molouïa, 318.Gènes, 34,84,13i, 156,186,187,216.Génois (les), 114,142,161, 216, 217,

237.

Georges d'Antioehe, amiral sici-lien, 99, 100.

Ghadames, 123.Ghaïiane (l'andalou El Khadir). de

Salé, 320, 321, 335, 336, 339.Chaleh (l'affranchi), 40, 46,49.Chaîner (Ibn), vizir hafeide,

179.Gharb, anciennement Azghar, pro-

vince du Bas-Scbou, 321, 336,333, 365, 376,334, 386, (15.

Ghariane, tribu berbère, 8,

Ghazzali(EI),83.Gheris, canton au N. de Tebessa,

182.Ghessassa ou Ighessassen, tribu

berbère et ancien port A l'O. deMelilla, 7,270. 273.280, 283.

Ghiata, tribu berbère, 10,15, 368,420.

Ghamert (combat de) en Tunisie,118.

Ghomra, tribu berbère, 6, 8, 10,15, 41, 82, 95, 113, 143, 159, 172,173, 200.

Ghossel, tribu arabe, 68, 200.

Ghozz, archers kurdes, 109.

Gibraltar, 111, 115, 159, 181, 185,209, 221, 228,232, 352, 382.

Giralda (la), mosquée de Sèville,105, 122.

Girgeoti (Sicile), 84.Glaoui (col du djebel), 343,426.Gomez de Bazan (don Alvar), 269.Gonzal ve, chefde miliee chrétienne

A Fez, 176.Gouletle (la). A Tunis, 267, 268,

269,293.Goulimim, Extréme-Sous, 424.Gountafi. V. Abou Abdallah

Mohammed El/Gozzo (Ile de), prés de Malte, 287.Grèce. 60, 84.Grecs (les), 19, 43, 60.

Grégoire VIII (le pape). 56,Grenade, 56, 57, 62,85,87, 94,106.

109, 134, 135, 133, 147, 155, 158,159, 161, 164, 167, 169, 175, 181,184 A 188,199, 201. 208,210 A 214,216, 218, 220, 221, 225, 227 A 232,237,261,290,291,306.

Grenadins (les), 187, 232.

Guadalquivir, 121.

Guadiana, 125.Guedala, tribu berbère, 8, 80.

Guedjal, prés de Sétif, 21,22.Guedmioua, tribu berbère. S, 93.

Gitelaïa, tribu berbère, 379.

Gueliz, mamelon rocheux, près deMarrakech, 143,307, 311,

Guenfissa, tribu berbère, 8,93,144.Guercif, A l'E. de Taza, 85, 137,

202.

Guerouane, tribu berbère, 364,

367,371, 330, 397.

Gueznafa, tribu berbère, 7.

470 INDEX DES NOMS

Gaeizoula, tribu berbère, 8, 79,83.95.144.

Guigou (oued), affluent de gauchedu Uaut-Sebou, 3(8.

Guillaume Bras-de«Fer, princenormand, 61,

Guillaume de Provence, 47.Guillaume II, empereur d'Allema-

gne, 434.Guillaume I«' de Sicile 109.Guillaume II de Sicile, 114, 1(5.Guir (oued), rivièe saharienne,

437.Guttierez de Monroy, 276.

H

Habboune (Ibn) des Koumïa, 131.

Habbous, neveu de Zaouisenhad*

jien de Grenade 57, 62.Habra, rivière algérienne et tribu

arabe, 68, 96, 417.Hachem. prinee filalien 3(3,

Hadj Abdelkader ben Mabieddine(émir El), 404 A 408.

Hadj Abdesselam ben fil Arbl ElOuazzani (chérif sid El), 411.

Hadj Ahmed Boudi (El). 361.

Hadj Ali. dey d'Alger. 399.

Hadjar Ennesser. A 20 K. N. O.d'Ouaziane ', 33, 34, 33, 40, 46.

Hadj Djafer Agha, 346.

Hadjeb (El), poste au S. E. deMeknes, 362.

Hadj El Arbl ben AU (El), chérifd'Ouazzano, 402.

Hadj El Baehlr (El), pacha d'Al-ger, 274.

Hadj El Mir (El). 810.

Hadj Mohammed El Bachir benMossaoud (Et), 418, 420, 421.

Hadj Mohammed El Mokri, V,Mokri.

Hadj Mustapha (le dey El), 331.Hadj Temim (El). 3(5.Hafcides (dynastie des), 114,129,

136, 139. 155, 164, 182, 183, 181,215, 237.

Haha, tribu berbère, 9, 233. 260,339, 417.

Haïdarane (combat de), près deGabes, 64.

Haïdar Pacha, 29?.Iiakem Blamrallah (El), Khalife

fatimite. 51, 59.Hakem I«(E1), Khalife Ommiade

d'Espagne. 11. 14, 71.Hakem II (Et), 42, 45, (6.71.Hakim (Béni), tribu berbère, 3(8,

350.

Hakim, tribu arabe, 193.Hakmaoui (caïd El). 379.Halk El Kobra (El), au N. de La*

rache,316.Hatnama le megbraouien, 58, 59,

71.Uamdane, chef espagnol, 106.Hamdouoe Erroussi, 358.Hamed ben Yazel, 53.

Hamïane, tribu arabe, 68,318,3(3,344.

Hamidou (le raïs), 382.Hamma (El), oasis du Sud-Tuni-

sien, 119.Hammad fils de Bologguino Ibn

Ziri,5l. 53.53,35,56.53.59,1(8.Hammadites, (les), 64, 82, 88, 90,

107, 143.

1. Cette autre capitale des Idrissites est aussi appelée Hadjerat En-nesser El Gorfetia et Hadjar ehorfa. On a recherché, jusque dans loRiff, son emplacement que l'on fixe aujourd'hui dans le djebel El Alam,chez les Soumata. Ibn Khaldoun l'Indique auprès de Basra, ancienneville idrissite aujourd'hui ruinée, A l'O. d'Ouazzane. V. Hist. de* Ber-Mrw, vol. I, p. 299.

INDEX DES NOMS Wi

Hammams, petit-fils de Yeddouben Yala l'ifrenite, 51.

Hammouda Pacha, bey de Tunis,331.

Hamza ben Aboul Leïl, 178.Hamza ben Omar, 132, 183, 183,

193.Hamza fils d'Idris II, 15.Hamza (le) ou région de Bouira

(Algérie), 35. 39, 53. 81, 180,223.

Hananeha, 67.Harar, tribu arabe, 318.Haroth (El), fil* d'El Aziz le ham-

madlte, 107.

Hareth, tribu arabe, 67, 161, 192,318.

Hariz, tribu arabe, 68.

Haroun, khalifa abbasslde, 5.Ilarrane. V. Moulay El Harrano.Hassan, agba puis pacha succès-

seur de Kbaïr Eddine A Alger,260. 267, 269, 271 A 21(.

Hassan, agha des janissaires d'Al-

ger 288.Hassan ben Ahmed Selmi, 49, 50.Hassan ben Ali El Kelbi, 39,40.Hassan ben Aroar le Ketamien, 51.Hassan ben Guennoun (El) l'idris-

site, 41,45,46.49.70.

HassanbenKassemdeSidjilmassa(lo chérif Et) 259, 314.

Hassan ben Koleïb, 27.Hassan ben Omar (El), régent de

l'empire mérinide. 199, 200,201.Hassan ben Serhane, 63.Hassan ben slimane (El), Vizir

mérinide, 191.Hassan, cap!tan-Pacha, 300.Hassan Corso, 278, 279, 233, 284.Hassan (El), cousin de l'idrissite

El Kassem Guennoun, 35.Hassan de Baghaïa, 59.Hassan El Haddjam l'idrissite,

31, 32, 33,70.Hassan (El), fils d'Ali ben Yahya

le Zirite, 90, 99, 100, 107, 110.111, 148.

Hassan (El), fils de Djaber l'abde*louadite, 133,

Hassan, fils du Khalife AU, 3.Hassan le second, pet it-filsd'Ali. 5.

Hassan (la tour) à Rabat, 105.122,Hassan (El), prince hammadite,

107.Hassan Pacha, fils do Khair Ed-

dine, 274, 279, 284 A 290.

Hassan Raissounl (El), 313,

Hassane (les), tribu arabe, 140.

Hassan Vénéziano (le pacha), 297,298.

Hassen (Béni), tribu arabe, 311,

364, 365, 366, 372.Hassassna, tribu arabe, 68.

Ila-Jting, chef des Normands, 18.

Hebet (le), canton entre Tétouaneet Larache, 119. 174, 313, 339,355,377,385.

Hechem, tribu berbère toudjinite,163, 318, 3(3, 408.

Hechtouka, tribu berbère 337.

Hedadj. tribu arabe, 200.

Hedjaz (Arabie), 3, 183, 369, 373.Hemarna, tribu arabe, 68.Henri II, empereur d'AUemagne,

60.Henri de Portugal (infant don),

224.Henri do Portugal (cardinal don),

296.Henri IV, roi de France, 304,306

Heragha, tribu berbère, 8.

Hergha, tribu berbère, 8, 82, 92,93.

Heskuura, tribu berbère, 9, 129,132,144.174, 214,215,276.

Hiaïna, tribu berbère. 321, 322'

363, 440.

Hicham, Khalife Ommiado

d'Orient. 4.Hicham I", Khalife Ommiado

d'Espagne, 10, 11,71.

473 INDEX DES NOMS

Hicham II d'Espagne, 46, 48, (9,31,53 457,71.

Hicham III, 58,61,71.Hicham, petit-fils d'Abderruh.

manelll, 54.Hilal, affranchi abdelouadite, 180,

183.Hilal (Béni), tribus arabes. 62 A

68, 95. 124.Hilalieos. V. Boni Hilal.Hintala, tribu berbère. 8,93,115,

128, 130, 132, 193, 200. 207, £08,259, 273.

Hlsn El Okab (fort d« l'aigle), en

Espagne, 125.Hobacba, chef ketamien, 30.Hodnu, canton du Sud-eonslanti*

nois, 18, 91. 199, 206, 272.Hollandais, 3(3.

Hollande, 343. 357, 336, 372.Homeïda. V. Ahmed Soltaoe.Homeïd ben Isliten, 33, (0.

Hongrie, 265, 290.Homme A l'Ane (V). V. Abou Ya-

zid.HosseTn Cheikh, pacha d'Alger,

312.

Hosseïo, dey d'Alger, V. Mezzo-morto.

Hosseïn (famille de), bey de Tu-nis, 353.

Hosseïne, dey d'Alger, 384, 400.Hosseïno, fils du Khalife Ali. 3, 4.HosKeïne, petit-fils de Hassane le

second, 5.

Hosseïne, tribu arabe, 68,193,193,223,318.

Houara, tribu berbère, 8, 13, 15,18, 20, 28,38,63,91,105,117. 134,164. 165,179, 338.

Houd (Boni), 62. 106.Houd (Ibn), de Salé, dit El Hadl,

105.Houd (Ibn). V. Mohammed ben

Youssef.

Honlagou, chef des Mongols, 141.

Houz (le), banlieue de Marrakech,322, 314, 376. 377.378. 384.

Huelva (Espagne, 106.

Hugo de Moncade, 263.

I

Ibn Abou Amer. V. Mohammedben Abou Amer.

Ibn Allai. V. Mohammed ben Al.lai.

Ibn Aoukarit. V. Omar bon Aou-karit.

Ibn El Ahmer, dynastie de Gre-nade, V. Mohammed, Ismaïl etYoussef,

Ibn El Lihiani. V. Abou YahyaZakaria, prince hafeide et AbouDarba.

Ibn Korbob, général aghlabite.V. Mohammed.

Ibn Mimouo, amiral almoravide.V. Mohammed.

Ibn Ottou, vizir hafeide, 493.Ibn Rahho. V. Messaoud ben

Rahho.Ibn Razi. V. Abou Bekr.Ibn Rostem. V. Abdelouahab.Ibn Saghïer, chef des Lamta de

Fez, 322,335.Ibn Salab, chef des Andalous do

Fez, 323, 335.Ibn Taehefine. V. Youssef ben

Taehefine.Ibn Tafraguine, vizir hafeide,

190, 196. 197, 198.Ibn Toumert. Y. Mohammed ben

Abdallah.Ibn Yasstno. V. Abdallah.Ibrahim ben Atïa, émir des Khlot.

206.Ibrahim I" ben El Aghleb, 11.

13, 19, 68.Ibrahim II, frère d'Aboul Gha*a-

nik, 13, 19, 20, 22, 23, 24, 15,69.

INDEX DES NOMS 478

Ibrahim ben Kariatlne El Moad-dami 118. 119.

Ibrahim ben Moussa, 70.Ibrahim, fils de Mohammed ben

El Kassem l'idrissite, 33, 34.

Ibrahim, fils de Taehefine. khalife

almoravide, 96, 97,1(3.Ibrahim Izemmour El Izdegui,

410.

Ichkern. tribu berbère, 377.Idder (Béni), tribu berbère, 377.Id ou Tanano, tribu berb§ro, 425.Idrassen (Ait), tribu berbère, 3(5,

346, 361, 364 A 367, 371, 379,330,331, 397.

Idris Aboul Ala, prince mérinide,198.

Idris ben Uommane. V. AboulAla.

Idris I*' ben Abdallah, 5,6,10, U,46, 49, 69.

Idris II, 11, 12,14, 15, 16, 69.Idris, fils d'Abdolhak ben Mahiou

le mérinido 127.Idris l'idrissite, 37.Idrissites (les), 1,14, 16 30,32, 33,

du Rlff, 34, 33, 39, 40, 41. 43, 46,47, 57, 62, Hammouditcs, 82, 81,86.

Ifkane, aujourd'hui Aïu Fokan,au S. O. de Maseara, (0, 4t.

Ifrene (Béni), Iribu berbère, 6,9,10, 12, 13. 26, 36, 37. 38, 39. 41,(5, (7 A 51, 58. 59, 80, 81, 85.

Ifrikïa, 11,14,16, 26,33,41, 44, 45,49.53,53,63, 65, 66,107,109. 111,112, 113,115, 116, 118 A 121,123,129 A 132, 136, 155, 156.160, 164,180, 186, 188, 192, 197, 201, 205,210, 213, 216, 297.

Igli ou Arghane, chez les Ilergha(atlas marocain), 92.

Ikhchld (Mohammed ben ToghdjEl), 35,43.

Ikhehidites(Ies), 43, 44.Iklibîa, port tuoisien, 270.

lient ou Béni Lent, tribu ber-bère, 9.

Iligh (forteresse d'), chez les Hech»touka, dans lo Sous, 337.

IUyrio (!'), 60.Iloumen et Iloumi, arabisé en

Benl Louma, tribu berbère, 9,47, 95, 96, 187.

Imamïa (les chiites), 21.Inde (f), 320.

Ingassen (Béni), tribu berbère,96.201.

Innocent III (le pape), 125.

Inquisition (1'). 231. 33*.Irak (l'), 3. 4, 11,13,31.Irniane (Béni), tribu berbère, 9.Isabelle de. Portugal, 225.Isabelle la catholique, reino do

Castille, 223, 228, 2:9, 231, 234.Ishak Askia, roi nègre, 299, 300.

Ishak, fils d'Ali ben Youssef, kha-life almoravide 97, 98, 1(8.

Ishak, frère des Barberousse, 262.

Ishak, frère du khalife almohadeEl Mortadba, 146.

Ishak Ibn Ghanla, fils de Moham-med ben Ali ben Youssef le mes-so fien, 116.

Iskander, officier turc, 262.Isliten (Benl), tribu berbère, 7.

Isly (oued), A l'O. d'Oudjda, KO,158, bataillo d', 397 et (07, 408.

Ismaïl El Mansour, khalife fatl-mite. V. Abou Tahar.

Ismaïl I" Ibn El Ahmer do Gre-

nade, 181, 184.Ismaïl II. 202,207.Ismaïl Ibn El Ahmer, 235,227.

Ismaïl, septième et dernier imamdes chiites Ismaéliens, 21.

Ismaïlia ou chiites Ismaéliens, 21.

Israélites du Maroc, 416.Isrl (Alt), tribu berbère, 349, 358,

425.User (oued) A l'E. de Tlemcen,

273.

474 INDEX DES NOMS

Italie, 24, 25. 48,60,61. 8i. 90,125.Musulmans d', 138, 163, £65,272,373, 274, S79, 292, 306, 370. 419,433.

Italiens. 84, 271, 293.Itnaachrïa ou chiites duodôcé*

mains, 21,Itoucft le senbadjlen, (8,50,51,52.Izdeg (Aït), tribu berbère, (25.Iznassen ou Souassen (Béni),

tribu berbère, 8,85. 93,131,143.232, montagnes des, 263, 322,3(3, 344. 345. 405, 409, 418, 420,431. (36.

J

Jacques IM d'Angleterre. 313.Jacn (Espagne), 107.111. 126,128,

134, 138. 159.Janissaires (les), milice turque

d'Alger 292.

Jayino I" d'Aragon, 131,135,1(7.

Jayme II d'Aragon, 169,175.

Jayme, fils de Jayme I»»d'Aragon,roi do Majorque, 147.

Jayme fils de Pierre III d'Aragon,168.

Jean II de Navarre et d'Aragon,235, 223.

Jeanno de Castille (la reine) 235.Jean I*' de Portugal, 221, 224.Jean IV de Portugal, 318. 320.

Jorusalem, roi de, 114, 119,royaume de, 138, 263.

Joinville (prince de) (05, 406, 407.Juan, chef des auxiliaires espa-

gnols & Tunis, 273.Juan d'Autriche (don), 293.Juan do Castille (don), 169.Juan de la Cerda. V. Mcdina-Celi.Juan I» de Castille, 218.Juan II de Castille, 220, 221, 223.Juan de Portugal (don). 276. 280.

Juby (cap), dans le sud du Maroc,436.

Juifs (les), 155, 239.

K

Kaada El Hamra (El), région deTaza. 408.

Kabyles (les), population berbère,264, 265. 278. 286, 288. 301.

Kabylie (Algérie), 263, 264, 273.303.

Kaci (Ibn). 106.Kadi (Ben El). V. Ahmed ben El

Kadi.Kafour (l'affranchi), 43, 44.

Kaïcer, affranchi fatimite, 41, 43.Kaïd (El), fils de Hammad, 56, 59,

62. 61. 107.1(8.Kaïm (El). V. Aboul Kassem

Mohammed.

Kairouan, 5, U. 13, 14,15, 17. 18,20. 22. 25, 26, 28, 29. 31, 36, 37,38. 50, 51. 57, 61, 63, 61, 79, 119.!:?. 119. 190. 191, 266. 270. 293.

KairouanitesouKaraouiino.quar-lier de Fez, 12.

Kaïsites ou parti des MaadI-

tes. 3.Kalaa des Ben \bbas, au douar

Bounl (Constantine), 264, 286.

Kulaa des Béni Hammad, com-mune de Takitount (Conetan-line), 53, 56, 59, 63, 83, 89. 107.116, 117.

Kalaatliouara ou Kalaa des BéniItached, au N. E. de Mascara,211, 262.

Kalaat Ibn Salama, moderno

Tioughozzout à 3 kil. S. K. do

Frenda (Oran), 207.Kalaat Sinane, A l'E. de Teinta,

en Tunisie, 164, 165.Kaloum (Ibn), vizir hafeide, 180.Kanoun ben Djermoun, 132, 136.

Kaoub, tribu arabe, 68, 120, 183.Kara Hassan, lieutenant d'Aroudj,

261.

INDEX DES NOMS 475

Karakaehe El Gbozzl. 118.119,120.Karaouiint (mosquée d'El), A Fez,

19, 311.Karna, prés de Béja (Tunisie), SO.Kassem (Aït), tribu berbère, 131.Kassem ben Hammoud l'idrissite,

56, 51, 6t.Kassem ben Idris, dit Guennoun,

31. 35. 38, 39, 70.Kassem ben Mohammed ben Abi-

lafia. 70, 82.Kassem ben Raïssouni (pacha),

361.Kassem (El), fils d'IdrisII. 15,16.

Kastilya, province tunisienne, 36,81.

Kçabl (Ei). forteresse dans le

Moyen-Atlas, 3(3.Kebdanaou Ikebdanen, tribu ber-

bère 379.Kelbites (les)ou parti Yéménite, 3.Kemlano (Béni), tribu berbère,

3,33.Kenza, mère d'Idris II, 10, 11, 15.Kerbela, 4.Kerkenna (Iles) en Tunisie, 99.Kerroum ben Abou Bekr, 320, 336.

Ketama, tribu berbère, 8, 21, 2i,27 A 31,44, 49. 50. 51.

Khacbna, tribu arabe, 68.

KhadirGhaïlano(Ël).V.GhaïIane.Kh'aïr Kddino ou Barberousse II,

237. 260, 263 à 269. 274.Khaldoun (Ibn). 6, 13, 35, 201.Khaled ben Hamza, chef des

Kaoub, 189.Khalifa, fils d'Ouerrou ben Khaz-

roun, 58, 59.Khalil ben Ouard, 35. 39.Khandok Rihane, dans l'Oued

Cherrat (Rabat), 294.

Kharedjisme (le), 5, 6,12.

Kharedjites (les), 2, 3, 5,6, K, 16,20,27,37.

Khazer (Béni), tribu berbère, 31,32, 47, 49, 51.

Khazer (Ibn) ehef des Megbraoua,.31,33,36,44,83.

Kbazroun bea Felfoul, prince des

Meghraoua, 47.Kbazroun (Béni), tribu berbère,

48, 52. 53. 58. 99.Kueder Pacha, 300, 301, 304.Khcder (le pacha), 313.Kheïrane le Slave, 57,Kheïr (El) ben Mohammed ben El

Kheïr, 45.Kbeir (El) ben Mohammed ben

Khazer, 36, 48.Khelil (Béni), tribu berbère, 8.Kuellouf (Ibn), le mezouar, 117.Kheuatsa, fille de Cheïkh Bekkar,

3(3, 356,361.Kherbet El Kelekh, banlieue de

Tunis, 268.

Khettab(Beni El), dynastie houa-

rite, 118.

Khlot, tribu arabe, 67, 129, 130,132,133, 134, 137. 113 A 146, 317,

3(1, 364, 372.

Khorassan, province de la Perse,

(, 11. 13.Khorassane (Béni), 110.Khorassane (Ibn), 83, 90.

Korifia, chez les 2aSr (région de

Rabat), 81.Korra (Béni), tribu arabe, 33, 63.

Koudiat El Araïs, près de Fez,200,203.

Koudiat Essaboun, emplacementdu fort l'Empereur (Alger), 27».

Koufl (Béni), tribu berbère, 7.Koukia capitale des rois Askia

du Niger. 300.

Koukou, ancienne capitale de la

Grande Kabylie (Alger), 261.

272, roi do, 286.

Koulouglis (les), 402, 404.

Koumïa, tribu berbère, 7, 95,112,

131, 189. *Kourt, dans le Gharb, 415.Kou'ia Mustapha, 304, 305. 312.

470 INDEX DES NOMS

Koutoubïa ou Ketbïa, mosquée A

Marrakech, 105. 132.Ksar Béni Mtir, château-fort

dans lo Moyen>Atlas, 34$.Ksar El Kebir (Kl), ancien Ksar

Keluma, sur le Loukkos, 131,112. *>Q, 220, 231, 257. 295, 296,233, 308, 321. 336, 3(4, 361. 365,335. 442.

Ksar El Kedim (El) ou El Abbas-

sia, au S- O. de Kuirouuu, 11.13. 13.

Ksar Ennasser, A Meknes, 339.Ksar Essaghir(Kl), port marocain,

ancien Ksar Masmouda, 226.Ksar Ketama. V. El Ksar El Ke*

bir.

Kurdes, peuplade du Kurdistan,119, 146.

L

La Galle, port A l'E. do Bone (Al-gérie). 41,168.

Lagbouat, ville saharienne ettribu berbère, 9, 319.

Lalla Marnia, villo A l'O. de Tlom*cen, 405, 406.

Lamoricièro (général de), 409.

Lamta, tribu berbère, 8, 13, 80,9S, 144.

Lamta ou Leptis par va (Tunisio).30.

Lrniiliinoou Lamta f'iuarlierde»),A Fez, 311, 313, 322, 335, 361.

Lara (duc de), 1C9.

Laracho, El Araïcho des Inligù-tics 15. 282. 295. 299, 308, 310.311. 314, 316, Espagnols de, 319,36S, 371, 376, 377. 401, 406. 425,4(0, 4(2.

La Valette (Jean Parisot de). 289.Loben (oued El), affluent du So-

bou, au N. de V;.T. 285.Lobida, ancien.<; Leptis Magna,

A l'E. de Tripoli, 20.

Ledjaïa, tribu berbère, 8,Lehissa, tribu berbère, 23.Leinata, tribu berbère, 7, $7, 83.Lcindïa (Béni), tribu berbère, 35,

ville de, 39,83, 167.

Lemtouna, tribu berbère, 8, 79,fcO,81. U7.

Léon (Espagne). 17,33.36, 54,107,121,123,123,134,331. /

Léon IX (le pape), 61.

Lépante (bataille de), 292. 293.Le Vacher (le père), 3(6.Loves (marquu de), 334.

Libye. 66.

Lisbonne, 91, 115, 369.

Lodwig, empereur, 24.

Loja (Andalousie), 229.

Lombardie, 32.

Lope Barriga, 215.

Lopez, général chrétien, 143.

Louata, tribu berbère, 7, 10, 20,27, 23, 63, 83. 91.

Louis IX de France ou Saint-

Louis, 147. 156. 157.Louis XIV, 333, 347, 352.Louis XV, 421.Louis XV11I, 38(.Loukkos. Lekkous des Indigènes,

fleuve du Maroc atlantique. 296.365.

Lucera (Italie). 139.Luthériens (les), 266.

Lyautey (lo général), (35, 436.

H

Maudites ou Kaïsitcs (les), 3, 23.M.idani fil Glaoui (sid Kl), (39,

(41.

MadKhis El Abter, ancélro ber-

bère, 7, 9.

Madrid, 370, Convention de, 397 et

(22, 434.Maëlaïnine Chinguiti, 435.

Maghila, tribu berbère. 7, 10, 82.

Maghreb (le), 1,5,6. Il, 12, 11, 16,

INDEX DES NOMS 477

18 A 21. 25. 26,28, 30 A 36, 33 A41, 43 A 5(. 57. 63. 63, 66. 67, 69,83, 85. 86. S7, 89 à 92. 91. 95, 96.99. 105. 107. 111, 113, 1t4 A 117,119, 120, 121, 113, 121. 126. 127,129, 1», 133. 131, 136. 139, 1(6,155, 156. 153 A 163, 166. 167, 169,174. 473, 177, 173, 187, 1*9. 191,192. 193, 195, 198, 199, 200, 202,203, 205, 206, 203, 310, 211. 213.214, 21 ï, 2(8. 219, 222, 323, 227,230, 230. 238. 239. 259, 260, 27(,276. 2&0, 29(, 297, 299, 300, 305,309. 348, 339, 373, (05.

Mahalla (El), prés de Fez, 3(1,342.

Mahcene, prince hammadite, 1(3.Mahdi ben Mohammed (El), 399.Mahdi (El). Khalife abbasside, 4.Mahdjoub Kl Kuldj, 335.Mahmoud (lo pacha), 300.Mahomet (le prophoto), 1, 3, (.Mahomet III, sultan ottoman,

304.Mahon, V. Port-Mahon ot Baléa-

res.

MahrezbenZia1.H0.Majorque t llo de). 97,118.168, 280.

Majarquins, 161.Makhoukh. chef des Béni Oue-

mannou, 89, 90.Makhzen (le) ou gouvernement

marocain 237, 418.Makil, tribus arabes, 61, 65, 67,

68, 83.92. 133. KO. 194, 199. 202,204. 208. 313. 322. 311, 313, (24.

Maksen le senhadjion, 52, 53.

Malaga. 53. 62, 87, 106, 131, 161.. 165. 169, 229, 230.Malek (Boni), tribu arabe, 372.Malek, docteur do la loi, 58, 258.Malli, royaume du Soudan, 183.Malte, 18, chovaliers de, 271 ot

287, 288, 289.Mami Arnaute, ehef des raïs d'Al-

ger, 298.

Mami Corso, 293.Mamluks d'Egypte. 263.Mamoun (El). V. Aboul Ala Idris.

khalife almohade.Mamoun (El). Khalife abbasside,

K.Mamoun (Et), V. Mohammed

Cheikh, sultan saadien.Mamoun (Kl), prince filalien, 353.Mamoun Zirarl (caïd K.,v (12.Mamoura ou El Mehdia, dans l'es-

tuaire du Sebou, 312, 314, 3(4,343.

Manfred, roi de Sicile 1(7. 156.Mansel (amiral), 313.Mansoura prés de Tlemcen, 171,

172. 173. 186. 189.Mansour (El). V. Aboul Abbas

Ahmed, prince saadien.Mansour (El), arriére petit-fils

d'Yakoub ben Abdelhak le mé-rlnlde. 199. 200, 201.

Mansour ben Abou Amir (El) ouAlmanzor, vizir espagnol, 48 A65.

Mansour ben Hamza, 207.Mansour ben Mozni, émir de Bis-

kra,189.Mansour (c*ïd), général saadien,

281, 285, 286.Mansour (El), émir mérinide de

Foz, 191.Mansour (RI), fils de Bologgulne

lo zirite, 48, 50.51.1(8.Mansour (Kl), fils d'Ennasser le

hammadito, 88, 89, 90, 1(9.Mansouria (casba de), région do

Rabat. 372.Mansour (El), khalife abbasside,

11.Mansour Sariha, 207.Manuel (infant don Juan), 183,187.Manuel Phocas, 42.Maria (dona), régente de Castille,

181.

Marnay (de), 402, 403.

478 INDEX DES NOMS

Mirnla, V. Lalla Marnia.

Maroc (le), 1.34, 67,153, 224. 226,232. 283. 237. 288. 295, 300, 301.306. 3(3, 350, 351, 353. 354. 351,366, 369 A 374. 376. 373. 319, 334.387. 397, (04, 405. 403, 409, 416,421 A (21,431 A 434,436,439, 441,4(2.

Marocains (los), 279. 406, (08, (16,422, 437.

Marrakech, 67, 82. 85. 87. 83, 93,94, 96, 97. 98, 105. 107. 108. 109.111 A 114. 116. 118, 119. 122. 126.138, 129, 130, 133, 133. 136. 137.140,143 A 1(6, 157,158, 169,174,181. 193, 199. 201. 203. 206. 210.211, 212. 214, 215. 223, 224, 233.259. 275 A 279. 281. 282, 281, 291.295, 297, 300, 302, 303. 30(. 307,303,310, 311, 3(4, 315, 316, 320,324, 336 A 341, 3(5. 3(9, 352. 30»,366,367, 363,371, 372, 37(, 376,377. 378, 380, 38(. 386. 397. 398,401,404, 407,410. (Il, (15 A 419,421, 423 A 426, 431, 435, 437, 438,439.

Marsellai* (tes) 161.Marseille. 312. 313, 338.Martll (bordj). à Tétouane, 413.Martin de Argote, 233, 262.Martin do Vargas, 265.Martinoz do Agulo, 273.Mascara, 6. 10, 40, 263, 319, 351,

353, 313, 375.

Masmouda, tribus berbères, 8, 9,12, 15, 47, 80, 81, 82, 92,93,94,103, 112, 113, 129, M. 106, 191.260.

Massât, rivière et forteresse, auS. de l'oued Sous, 80,105.

Mathar (Benl), tribu arabe. 133.Malifou (cap), Tamentafoust des

Berbères, 271,272, 283.Matmata tribu berbère, 7, 27.

Mauchamp (le docteur), 431, 435.Maures, 155, 298, 306, 307.

Mauritanie sénégalaise, entre leeahara marocain et lo Sénégal,435.

Mazagan, ancienne El Bridja, au-

jourd'hui El Djedida des Indi-

gènes, 233, 369, 398, (06. 419,423.

Mazagran, Tamezoghrant des

Berbères, banlieue do Mostaga-nem. 377,286.

Mazara (Sicile), 43.Mazouna, ville A l'E. de Mosta»

ganem, 133. 167. 478, 191, 319,331.

Mochal (dar Ibn), forteresse prèsde Taza, 322.

Mechal (Ibn), 322.Mechcddala, tribu berbère, 7.Mechhed AH, A Cou fa, 2.Mechra Erremla, banlieuo de

Salé, 341. 355, 361, 362, 364.

Mocquo (la), 4. 5, 79,141, 1(2, 259,372, 373, 38(.

Meddinc, (ils do Moussa bon Abl*

lafla, 36.Médèa, Lemdîa dos Berbères, 33,

83, 92,133, 167, 173,180,185,192,

193, 193. 202, 205, 206, 209, 223,(02.

Medina-Coli (Juan de la Cerdaduc de), 287, 288.

Médina Sldonia (duc de), 234.Médino (Arabie), 4, 5.

Medlnet Erriadh, faubourg de

Meknes, 358.

Mediouna, tribu berbère, 7,19,32,82, 134,333.3(8.

Méditerranée. 18,19,1(7, 216.225.233, 237, 298, 313, 342, 3(9, 383,4(2.

Medjaher, tribu arabe, 68.

Mcdjana (plaine de la) région do

Bordj Bou Aréridj, 36, 286.

Meghafra, tribu arabe, 3(1, 3(2,356, 361, 404.

Meghraoua, tribus berbères, 6, 9,

INDEX DES NOMS 479

10,12, 13. 26, 28. 31. 32, 35, 40,41,43.(1,43.47 A 50, 52. 33. 58.59. 80. 82, 83, 85, 126. 129, 133,1((, 469,170, 190 A 193, 203, 209.

Meguild (Béni), tribu berbère,417. (23.

Mehaïa, tribu arabe, 67, 313, 343,311.

Mehdia (El), port du Maroc atlan-

tique, 313.Mohdia, port tunlslon.29,31.36,37,

33, 43, 64, 81. 81. 90, 93, 100, 110,111, 114, 115, 122, 113, 159, 163,179, «0, 132, 197, 198, 217. 208,273, 279.

Mohdi Billah (Mohammed El)prince Ommiado d'Kspagne, 54,53, 71.

Mohdi des Almohades (lo). V.Mohammed bon Abdallah, ditIbn Tourner!.

Mehdi des Chiites fatimites (le).V. Oboid Allah.

Mohdouma (casba d'El). dans la

plaine de Sais, chez los BenlMtir, 3(4.

Meïssour, général fatlmite, 34,36.Mejjat, tribu berbère. 314.417,421.Mekarmeda, 23 kil. A l'E. do Fez,

177.

Mekhadma, tribu arabe... 67.Mekhazon (oued El), affluent du

Loukkos, 295, 296.Mekki (Ibn El), seigneur de Ga-

bes et do Tripoli 189, 194, 197.Meklata, tribu berbéro, 7, '132.Meknes ou Miknasset Ezzcttouno,

10, 33, 93, 9(, 106. 120. 132, 135,136, 139, 195, 204, 212, 214. 277,242, 302, 303, 313, 316, 321, 338 A

311, 344, 349,354 A 358, 361 A 368,371, 373, 316, 378, 330, 38(, 383,386, 397, (01, 403, 4(0, 411, 412,417, 420, 421. 423, 423, 441, 443.

Mellla, tribu borbére, 8.Melllla (prononcez Metllîa), port

marocain du Riff, 32, 33,85,234,3(9, 351. 369, 426, 410.

Mollah (famitlo dos Ben), chambel-lans abdelouadites, 180.

Mellala, village près do Bougie,92.

Mellikeche (Béni), tribu berbère,7. 161, 170, 192, 193. 223.

Melouana. tribu berbère, 8.

Monabha, dans lo sud des confins

algero-marocains, 437,Monakcha, tribu arabe, 67.Mendil ben Abderrahmane (émir),

129.

Mondil, fils d'Abou Youssef le

mérinide, 159.Mondil (oulad), tribu berbère, 9,

133, 135, 142, 144. 158, 164,169.

Mcndoza (don Bemardino de),269.

Meneses (don Juan de), 226, 23(,233.

Moneses (Pedro do), 221.

Mengoub (Kl), sud des confins al-

gero-marocains, 437.McnsaMoussa, roi nègre du

Malli, 188.Merbou (El), chef des Lamtiine de

Fez, 311, 313.Merdenicho (Ibn), seigneur do Va-

lence, 111 A 1(4.

Merendjissa, tribu berbère, 9.Merida (Espagne), 100.Mérlne (Benl), tribus berbères, 9,

93, 95, 97, 109,120, 126, t27, 133,134, 135, 136, 139, 143, 1(3, 155,156, 194, 215, 341.

Mérinldes (dynastio des), 131, KO,

141, 143 A 1(6, 13?, 156, 158, 161,162, 170, 171, 172, 175, 185, 186,187, 189, '190. 191, 19(, 199 A 202.204. 208, 209, 210, 212, 215, 216,221, 222, 226, 229, 238, 257, 277,285, 297.

Mermadjenna, ancienne ville au

480 INDEX DES NOMS

N. de Tebessa, 21, 36, 164.166,183, 183, 194.

Mernissa, tribu berbère, 7.Mers El llalk, prés de Larache,

314.Mersclkébir, prés d'Oran, 234,

235, 236, 238, 289, 297, 353, 360.

Mertola (Espagne) 106.

Mesfiouu, tribu borbére, 9.93.304.365.

Mesguon (Béni), tiibu berbère, 8,27.

Meskour, tribu berbère, 7.

Mésopotamie, El Djazirades Ara-

bes, 2.Mesrata, tribu borbére, 8.

Messaï (El), V. Messaoud ben

Rahho.Messala ben Habbous, émir des

Miknassa do Tiaret, 20, 23, 30.

31. 33.

Messamah, affranchi abdeloua-dite, 174, 177.

Messaouda, princesso saadioniie,302.

Messaoud, affranchi saadien, 302.

Messaoud ben Borhoum, 180.

Messaoud ben Ouanoudino, 80.Messaoud bon Rahho El Messaï,

vizir mérinido, 199, 200. 203,204, 212 A 215.

Messine, 42, 163.Messoufa, tribu borbére, 8,80, 81,

117.

Messoune (casba de), au N. E. deTaza, 33, 344.

Metahen (oued El), entre Fez et

Taza, 32.Metalsa ou Botalsa, tribu bor-

bére, 7.Metarfa, tribu arabe, 67, 200.

Metghara, tribu berbère, 7.Metrouh (Boni) de Tripoli, 99.

Mettoussa, tribu berbère, 7, 8.

Mexique, 271.

Mezdeli, général almoravide, 90.

Mezghenna, tribu berbère, 8.Meziata, tribu berbère, 8.Mezzo-Morto (llosseïn), dey d'Al-

ger 347.Mhamld. tribu arabe, 68,Midrar (Boni), tribu berbère, 6,

26. 32.Miknassa. tribu berbère, 1, 6, 7,

10, 13, 26, 28, 30, 31. 32, 33, 40,47.51,82, 127.

Miknasset Ezzeïtoun, V. Meknes.Mita (Constantine), 50,Millana, 35, 39, 81, 117. 129. 164,

178, 185. 191. 192. 201, 202, 205,

206,212,218,223,402.Mimoun (Boni) de Dénia (Espa-

gne)^!.Mimoun, cheikh marocain aiiié

des Espagnols 260.Mimoun (oulad), tribu arabe, 63.

Mina, rivière de l'Oranie, 96, lit,167.

Mlndas, dans la valiéo do la Mina,96.

Mlsserghinc, au s. O. d'Oran,235.

Mitidja, plaine au S. E. d'Alger.167.170, 205, 211, 264.

Moaouïa ben Abou Sofiane, 1, 2,3,4.

Modaffer, affranchi fatlmlte, 41,43.

Modor, tribu arabe. 62.

Moczz, fils do Badis lo senhadjienzirite, 56 A 60, 62, 63, 64,81,148.

Moëzz fils do ziri ben Alla, 53, 54,58. 71.

Moëzz Lidinallah (Abou TemimMaad El), Khalife fatimite, I.39 A 43, 45. 46. 47. 49, 69.

Mofcrredj ben Salem, 24.

Mogador, Souira des Indigènes,368, 370, 407.

Mohammed, sultan mérinide, 240Mohammed Abou Darba Ibn El

Lihiani dit El Mostancer IV,

INDEX DES NOMS 481

Khalife hafcl lo, 179, ISO,* 182,323,

Mohammed Aboul Lif 309,Mohammed Abou Tabet, fils d'El

Molaouekkcl, émir abdeloua-dite, 337, 2(2.

Mohammed Bektache.deyd'Alger.353.

Mohammed ben Abbad de Seville,61.

Mohammed bon Abdallah dit IbnToumort le mehdi 79, 92, 93.91,130, 132.

Mohammed ben Abdallah lo mik-nassien, 70.

Mohammed bon Abdallah, sultanfilalien, V. Sidi Mohammed.

Mohammed ben Abdelhak, émirmérinide, 134, 136,176. 239.

Mohammed ben Abdetkaoui, émirdes Toudjine, 163, 167.

Mohammed ben Abdelkerim Cher-

gui (caïd), 408.Mohammed ben Abou Amer, gé-

néral mérinlnide, 195,196.Mohammed ben Abou Amrano,

général almohade, 182,183.Mohammed ben Abou Bekr ben

Amor (sidi) marabout de Dila,314, 316.

Mohammed ben Ali ben Amrano,chérif idrissito, 226, 2(0.

Mohammed ben Ali, général mé-rinide, 157.

Mohammed ben AU ben Ichou,358. 361.

Mohammed bon Ali de Dila, 311.Mohammed ben Allai, 215,216.Mohammed ben El Feth, 40.Mohammed bon El Kebir El Ket-

tani (chérif sid), 438, 439.-Mohammed ben El Kr> rfr, 44, 45.Mohammed ben Hassane, 213.Mohammed ben Ichou, 355.Mohammed ben Khazer, chef des

Meghraoua, 26, 28, 39, 40, 41.

Mohammed ben Othmane, 209,819.Mohammed ben Tabet, 189,Mohammed ben Tait* (sidi),

prince filalien, 393, 403.Mohammed ben Tinamer. 86,69.Mohammed bon Youssef, général

abdelouadit». 118,180.Mohammed ben Youtstf Ibn

Houd, 130, 131. 133, 134, 136.Mohammed Bouchelaghem, 353,

359, 360, 361.Mohammed Cheikh El Mahdi, V.

Abou Abdallah, chérif saadien.Mohammed Choïkh El Mamoun,

sultan saadien, 297, 301, tôt,303,307 A 311, 324.

Mohammed Cheikh, filsde zeïdane,sultan saadien, 315, 316, 320,324.

Mohammed Cheikh, premier sul-tan des Benl Oualla*. 226, 238,240.

Mohammed Cbergui (caïd), princefilalien, 416.

Mohammed dit El Aient, prineefilalien, 352.

Mohammed dit Ibn El Hanafla, 4.Mohammed El Ayacbi, marabout

de salé, 314. 316, 317.Mohammed El Balacl, émir de

Jaèn, 128, 130.Mohammed El Bou Hamldi, 404.Mohammed El Caeerl ben Ahmed,

sultan des Benl Ouattas, 240.Mohammed El Habib, imàra caché

des Chiites, 21, 25.Mohammed El Hadj, ehef de la

Zaouïa de Dila, 316 A 321, 336.Mohammed El Ilarraue, prlnco

saadien. 276, 277, 278.Mohammed El Kebir (le bey), 375,

378.Mohammed El Mehdl, prinee mé-

rinide, 199.Mohammed El Mehdl, prinee om-

miado, V. El Mehdi Blllab.

31

483 INDEX DES NOMS

Mohammed, fils d'Abder rahame II

d'Espagne, 17, 71.Mohammed, fils du chérif filalien

Moulay Mhammed, 322.

Mohammed, fils d'Idris II, 15, 10.69.

Mohammed, filsd'Ishak Ibn Gba-nia, fis.

Mohammed, fils de Soleïmano

l'idrissite, 13.Mohammed, fil3 de zeïno El Abi-

dine, 4.Mohammed 1" Ibn El Ahmer. roi

de Grenade, 134, 135. 136. 138.147. 153.

Mohammed II. dit El Fakih. 159.161. 162. 165, 167, 169, 171*

Mohammed III, 171, 172, 174, 175,176. 180.

Mohammed IV (Aboul Hadjadj).184. 18?, 201.

Mohammed V (Abou Abdallah),201. 202, 207, 209, 213, 214. 216,218, 219.

Mohammed VI, 219, 221.Mohammed VII, dit El Aïsari,

224, 225.Mohammed VIII, dit Es saghir,

224.Mohammed Ibn Ghania, fils d'Ali

bon Youssef le messoufien, 94,97.

Mohammed Ibn Korhob, généralaghlabite, 20.

Mohammed Ibn Mimoun (l'ami-ral), 96, 97, 106,109, 110.

Mohammed Ibn Mozni, seigneurde Biskra, 182.

Mohammed Koussa, 30(.Mohammed le Brave, prince de

Grenade, 229, 230,Mohammed le Portugais (El Bor-

tougali), sultan des Benl Ouat-tas, 233,2(0, 275.

Mohammed ou Aziz (le cheikh),366, 380.

Mohammed ou Medjoun. 86.Mohammed Pacha, beylarbeg

d'Alger, 290.

Mohammed, petit-fils d'Abderrah-mano III. V. El Mehdi Billah.

Mohammed, petit-flts du sultanmérinido Abou Inano, 233.

Mohammed Regragui, 122.Mohammed ToUelerli, 283, 28(.Mohammed Zeghouda, prince saa-

dien, 313, 315.Mohelhel (Boni), tribu arabo, 68,

190. 193, 496, 197.Moinier (général), 4(1.Mokhoddeb (El), chef des Béni

Merino, 97.Mokri (sid El Hadj Mohammed

El), 441.Moktadir, Khalife abbasside, 30,

35.Moktafa (Ei), prince ommiade,

58.Molouïa (oued), 6, 15, 31, 33, 47,

4*. 58, 67, 82, 92. 93, 126, 127,1(2, 183, 211, 312, 279. 316, 318,337, 3(3, 344, 3(5, 348, 3(9, 362,379, 406, 403, 409.

Monastir (Tunisie), 270.Moucade (Guillem de), 237.

Mondejar (marquis de), 269.Mondhir, gouverneur de Sara-

gosse, 57.Mondhir, Khalife d'Espagno, 23,

71.

Monebbatte, tribu arabe, 144,158,213.

Mongols (les), 141.

Montakhab, V. Abou Zakaria

Yahya fils d'Abou Ishak.Montanor (Ramon), gouverneur

sicilien de Djerba, 177.Montassar ben Kbazroun (El), de

Tripoli, 64.Montassar (El), fils d'Abou Malek

l'abdelouadite, 222.Montassar (El), fils da sultan mé-

1INDEX DES NOMS 489

rinide Aboul Abbas Ahmed,213.

Montassar (El), surnommé Mi-drar. 16.

Montomar (comte de) 359,360.Montpellier (comté de), 161.

Mordjane El Kebir, 335.

Morghad (Aït), tribu berbère, 423.

Morisques (tes), 155, 292, 29$.Moron (Espagne), 62.Mortadha (El), Khalife almohade,

V.AbcuHafsOmarbenlbrahim.Morzouk, capitale du Fezzan, 120.Moslem (Ibn), vizir abdelouadito.

204.Mostadhnr Biamrallah, Khalife

abbasside, 89.Mostadhi (Et), Y. Moulay El Mos-

tadhi, sultan filalien.Mostafà, général saadien, 307,

308.

Mostaganem. 227, 261, 273, 271,276, 231, 283, 285, 286, 289, 290,360, 361.

Mostaïn Billah (soleîmane El),Khalife d'Espagne, 54 A 57, 71.

Mostaïn Ibn Houd, 9t.Mostancer (El), Khalife almohade,

V. Abou Yakoub Youssef II.Mostancer (fil). Khalife fatimite,

63.Mostancer I" (Abou Abdallah

Mohammed El), Khalife hafeide,139, 141, 143, 143, 136, 157, 158,

160, 162, 323.Mostaucerll, Y. Abou Hafs Omar,Mostancer IV, V. Mohammed

Abou Darba.Motadbad ben Abbad (El), roi de

Sévltte, 81, 84, 85.Motadbad, Khalife abbasside, 23.Motamid ben Abbad (El), 85 A 88.Motamid, fils du mérinide Abou

Inane, 199, 200.

Motaouekkel, Y. Abou YahyaAbou Bekr le hafeide.

Motaouekkel de Badajoz, 36, 88.Motaouekkel (Abou Abdallah

MohammedEl)flls d'Abou Zianel'abdelouadile, 223, 227, 2(2.

Motassem BUlah. khalife al-mohade, V. Yahya fils d'Ennas-ser.

Motassem ù'Almeriu, 86, 83.Motha (oulid). tribu arabe, 67,

341, 3(2.Mouata, entre l'Oued El Abid et

Marrakech, 303,

Moulay Abdallah des Oulad Men-dil. 259.

Moulay Abdallah, prinee saadien.V. Abou Mohammed AbdallahEl Gbaleb Billah.

Moulay Abdallah, sultan filalien,356, 357. 358, 361 A 367, 4(4.

Moulay Abdelaziz. sulan filalien,431. 432, 434, 435, 437, 438. 439,444.

Moulay Abdelhafid, sultan filalien,431, 438 A 441, 4(3, 444.

Moulay Abdelkader, fils deMohammed Cheïkh El Mahdi lesaadien, 277 A 279.

Moulay Abdelkader, prince fila*lien,"379.

Moulay Abdelmalek (Abou Merou-

ane) dit El Motassem Billab,sultan saadien, 291, 295,324.

Moulay Abdelmalek, sultan fila-lien, 352,355, 356, 361, 444.

Moulay Abdelmoumen, prineesaadien, 284,285, 287,288.

Moulay Abderrahmane ben Hi-cham, sultan filalien, 335, 386,397, 398, 401 A 405, 408 A 411,444.

Moulay Abderrahmane, prineefilalien, 376,378.

Moulay Abderrahmane, princesaadien, 279.

Moulay Abou Abdallah El Mon-

tasslr, khalife hafeide, 223, 323.

484 INDEX DES NOMS

Moulay Abou Abdallah, sultanabdelouadite, 242.

Moulay Abou Ishak Ibrahim,prince filalien, 381.

Moulay Aboul Abbas Ahmed ben

Mahrez, prince filalien, 338,339,341, 344, 3(5, 3(8.

Moulay Aboul Abbas Ahmed

Dehbi, sultan filalien, 332, 354 A

357, 361, 444.

Moulay Aboul Ala Mahrez, princefilalien, 349.

Moulay Abou Ziane Ahmed, sul-tan abdelouadite, 242.

Moulay Ahmed El Abbas, fils deZeïdane le saadien, 330, 324.

Moulay Ahmed, fils du sultan fi-lalien Moulay Abdallah, 361,366.

Moulay Ahmed, fils du sultan fi-lalien Moulay Abderrahmane,408.

Moulay Ahmed, fils du sultan fi-lalien Sidi Mohammed, 413.

Moulay AH ben Ismaïl, dit El

Aredj sultan filalien, 361, 344.

Moulay AU ben Moulay Slimane,

prince filalien, 385,401, 402,403.

Moulay Ali, chérif de sidjilmassa,314.

Moulay Ali, fils du sultan filalien

Moulay Mohammed, 369, 373.

Moulay Ali, fils du sultan filalienSidi Mohammed, 413,

Mottlay Arafa, prince filalien, 420.

Moulay Chérif, marabout de Sid-

jilmassa, 315, 317, 320.

Moulay Chérif, prince filalien, 352.

Moulay El Abbas, prince filalien,412, 413, 414.

Moulay El Harrane, prince fila-

lien, 3(0, 313,348.

Moulay El Hassane, fils du sul-tan filalien Moulay Mohammed,373.

Moulay El Hassane, oncle du sul-

tan filalien Sidi Mohammed, 372,373.

Moulay El Hassane, sultan abde-louadite, 242.

Moulay El Hassane, sultan fila-

lien, 397, 417, 418,419, 421 A 426,431, 435, 441.

Moulay El Hassane, sultan haf-

eide, 265 A 270, 272, 323, 324.

Moulay El Kebir, prince filalien,439.

Moulay El Mamoun ben Chérif,cousin du sultan filalien MoulayAbderrahmane, 397,398, 405.

Moulay El Mamoun, prince fila-

lien, 349.

Moulay El Mohtadhi ben Ismaïl,prince filalien 361.

Moulay El Mosthadi ben Ismaïlsultan filalien, 363,364, 365, 4(4.

Moulay El Oualid, prince filalien,362.

Moulay El Yazid, sultan filalien,371, 372, 373, 373, 376, 444.

Moulay Ennasser Bou Chentouf,émir de Marrakech, 259.

Moulay Hammada, prince filalien,310.

Moulay Hicham, prince filalien,376 â 378.

Moulay Hosseïne, prince filalien,373, 378.

Moulay Ibrahim ben El Yazid,prinee filalien, 386.

Moulay Ibrahim fils du sultan fi-lalien Moulay Slimane, 384,385.

Moulay Idris (tombeau de), au

djebel Zerhoun, 352, 366, 415.

Moulay Ismaïl, sultan filalien,67, 335, 337 A 345, 3(3 A 352, 354,356 A 358, 411, 444.

Moulay Mhammed, fils du princefilalien Moulay Chérif, 321, 322.

Moulay Mohammed ben Abou Ab-

dallah, dit Abou Serhane, sol-

INDEX DES NOMS 485

tan abdelouadite, 242, 265, 269,273.

Moulay Mohammed ben Abdallah,sultan filalien, 357, 361, 365 A375,405,416, 421,444.

Moulay Mohammed ben Arbïa,sultan filalien, 362, 363, 444.

Moulay Mohammed ben MoulayEl Hassane, prince filalien, 431,432.

Moulay Mohammed, dit Zeïdane,prince filalien, 3(9, 352, 353.

Moulay Mohammed, fils de Mou-

lay Chérif de Sidjilmassa, 315,317, 318, 319.

Moulay Mohammed, prince saa-dien, 303.

Moulay Mohammed, roi de Tunis,265, 293, 323, 324.

Moulay Moslama, prince filalien,377.

Moulay Omar, prince filalien, 431.

Moulay Rachid, fils de MoulayChérif, sultan filalien, 321, 322.335 A 338. 343, 444.

Moulay Rachid, frère du sultanfilalien sidi Mohammed, 415.

Moulay Saïd, prince filalien, 386.

Moulay Saïd, sultan abdelouadite,220 A 222, 2(2.

Moulay Serour, prince filalien, 425.

Moulay Slimane, sultan filalien,335, 373, 376 A 331,334 A 386, 397,(03, 444.

Moulay Taïeb, prince filalien, 377,373.

Moulay Youssef, sultan filalien,4(3, 4(4.

Moulay Zeïdane, prince saadien,277.

Moulay Zinc, prince filalien, 441.Mounes ben Yahya, chef des Riah,

63, 64.Mounes (l'eunuque), 30, 31.Mourad Agha, 279.

Mourad, bey de Tunis, 331.

Mourad, sultan ottoman, 297.Moussa (Aït), tribu berbère, 425.Moussa b n Abou Inane, sultan

mérinide, 212 A 214,240.Moussa ben Abilafia, prince mik-

nassien, 31 A 36, 33, 40, 47, 70.Moussa (Béni), tribu arabe, 68,

410, 421.Moussa IL roi de Sara gosse, 17.Moussa El Irniani, officier méri-

nide, 195.Moussa le Kurde, général abde-

louadite, 180,182,183.Mozarabes, tributaires chrétiens

d'Espagne islamisés ou arabi-

sés, 94, 267, 268.Mozni (Béni), princes de Biskra,

195.Mozni (Ibn), seigneur de Biskra,

173, 197.Msila (Constantine), 32,35, 41,44,

45, 53, 56,64. 18i, 202, 205.Mialsa ou Btalsa, tribu berbère,

7,95.Mtir (Béni), tribu berbère, 417,

421.

Mtougui (caïd Abdelmalek El),438 439.

Murcie, 87, 88, 106, 130, 134, 133,

138,147, 307.

Mustapha Pacha, 305.

Mustapha, pacha d'Alger, 301.

Mustapha, Piali Pacha, 289, 290.

Mustapha III, sultan ottoman,3G9.

Musulmans (les), 2, 3, 13, 15,17,

18, 19, 24, 27, 39, 41, 42, 51, 60,

61, 81. 83,84, 86, 87, 90, 106,115,121, 125,126, 131, 134, 136, 138,

147, 157, 158, 163, 166, 176, 181,135, 137, 201, 219, 227, 230 A 234,

260, 262, 263, 289 A 291, 306, 310,312, 313, 353, 354, 359, 360, 374,315, 381, 404, 412, 413, 414, 416,(32, 4(0.

Mzab (Benl), tribu berbère et oa-

486 INDEX DES NOMS

sis du Sahara algérien, 9, 27,91. 208.

N

Nadja (oued), prés de Meknes,201.

Nahraouane (bataille de), sur le

Tigre, 2.Naïl (Béni), tribu arabe, 68.Naplcs,.17, 24, 41, 186, 225.

Napoléon I", 382.

Napoléon III, 416.

Narborough (amiral), 3(2.Navarre, 43, 54,107,121.218, 225.Navarro (Pierre), 235 A 238.Navas de Tolosa (Las), 125, 126.Nedjed (Arabie), 3, 381.Nedroma, 133,170, 173,183.Neflfikh (oued), entre Casablanca

et Rabat, 372,

Nefis(oued), affluent du Tensifl,12, 94.

Nefoussa, tribu berbère et mon-

tagne de Tripolitaine, 7, 20, 22,111,118, 124.

Nef ta (sud tunisien), 118.Nefza, tribu berbère, 10.Nefzaoua, tribu berbère, 5, 7, 91,

119.

Negaous(Constanline),8l,ll7,145.Nekkarla ou Nekkarient (Khared-

jites), 36, 163.Neksls (les), famille de Tétouane,

339.Nemours (Algérie), 432.Nevers (prinee de), 157.

Nieéphore II, empereur d'Orient,42, 43.

Nieéphore Phocas, général bysan-tin 24.

Kleetos (amiral), 42.Niebla (Espagne), 106.Niger, 79, 91.Nil, 63, 66.Nokour, viUe sur l'Oued Nokour

Riff), 6,18, 30, 33, 34,52,85,127.Normands (les), 18, 60, 61, 84, 90,

411.Nosseïr (oulad), tribu arabe, 421.Noueïri (l'historien), 20.Noun (oued), au N. du Cap Noun

(Maroc), 354, 424.Noureddine Mahmoud, sultan

d'Egypte et de Syrie, 114.Nouveau-Monde (le), 270.Ntifa, tribu berbère, 9. ,

O

Obeïd Allah le mehdi des Fatimi-

tes, 21, 25, 26, 28 A 34, 36, 69.Occident (i'), 5, 25.Océan atlantique, 16,41, 47,91.O'Donnel (général), 412, 413,414.Omaïr, fils d'Abou Hammou II,

216.Omar ben Abdallah, vizir méri-

nide, 203, 204, 206.Omar ben Abdelaziz, 5.Omar ben Aoukarit des Heskoura,

132, 134.Omar ben El Khattab, deuxième

Khalife, 1.Omar ben Hafeoun, 23,Omar ben Othmane, ehef des Benl

Tighrine, 180.Omar El Mtougui (caïd), 419.Omar fils d'Abou Yahya ben Ab-

delhak le mérinide, 142,

Omar, fils d'Idris II, 15, 16.

Omar, prinee almohade, 119.Ommiadea d'Espagne, 1, 24, 26,

27, 32, 33, 34, 36, 33 A 41, 43, 44,46, 43 A 50, 52, 62, 71, 134, 291.

Ommiades d'Orient, 2, 3, 63.Onk El Djemel prés de Fez, (03.

Oporto, 91.Oran, 27, 34, 40, 50, 53, 89, 96, 97,

108, 185, 189, 192, 201, 202, 213,223, 227, 231, 235, 236, 237, 239,242, 261, 262, 263, 269, 213, 274,

INDEX DES NOMS 487

278, 283, 285, 286, 288, 289, 290,296, 305, 349, 350, 331, 333, 359,360, 361, 372, 374, 375, 378, 402,404, 435.

Oranfe (1'), 27,279, 351.Orbos (El), ancienne Laribus, 36,

111.Ordofio I", roi de Léon 17.

OrdofioIII, 41.Ordofio IV, 42.

O'Reilly. amiral espagnol, 370.Orient, 3, 5, 19, 24, 25, 29, 30, 35,

43,58,87, 133. 143, 156, 204, 213,223, 266, 279, 283, 293, 297, 300,369, 373, 317, 409.

Othmane (le dey), 300, 30(, 305.Othmane, tribu arabe, 200.Othmane Aderghal, V. Abou Saïd

Othmane I".Othmane ben Aboul Ala, prince

mérinide, 172 A 175,181.Othmane ben Djerrar, chef abde-

louadite, 191.Othmane, cheïkh abdelouadite,

133,Othmane, fils d'Abou Debbous

l'almohade, 168,174.Othmane, fils du sultan mérinide

Abou Yakoub, 176.Othmane Ibn El Ahmer, prince

de Grenade, 225.Olhmane I*' fils d'Yaghmoracéne,

émir abdelouadite, 164 A 169,171, 2(1.

Othmane, troisième khalife, 1, 2.Othon II, empereur d'Allemagne,

48.

Otrante, 42.Ottomans (les), 302.Ouadah (général), 51 A 55.Ouaddane, ville du désert libyen,

120,128.Ouaggag des Lamta, 79.Ouahabites (secte des), 331.Oualid (El), fils du sultan saadien

Zeïdane, 315, 324.

Ouallal (Alt), tribu berbère, 336.Ouanoudine (famille des Béni), 83,

80, 82.Ouanoudine (Ibn). général al-

mohade, 96.Ouanoudine (Ibn), général al-

mohade, 127,Ouanoudine ben Khazroun, ehef

zenalien, 48, 54, 58.Ouaraïne (Béni), tribu berbère,

417.

Ouargla, tribu berbère et oasissaharienne, 9, 91, 209,280.

Ouargou(Beni), tribu berére, 9,36,Ouarlhine (Béni), tribu berbère,

294.Ouassine (Béni), tribu berbère, 9,

47, 64, 91,95, 126.Ouassoul (Béni), tribu berbère, 7,

15, 16, 40.Ouatek Billah (Abou Ziane

Mohammed ben Aboul, Fadhel

El) sultan mérinide, 214, 215,2(0.

Ouatek (El), fils du Khalife haf-eide Mostancer, V. Abou Zaka-ria Yahya.

Ouattas (Béni), branche des Mé-rf nides, 226, 2(0,259.

Oua;ir (Abou Bekr ben Moussadit Ibn), 163.

Ouazzane, ville et zaouîa du Ma-roc occidental, 386, (02.

Oudaya, tribu arabe, 3(1,3(2,350,354 A 358, 361, 362, 364, 367, 371,377, 384, 386, 402 A 404.

Oudjda.51, 39, 71, 85,137, 140,158,170, 185, 19(, 200, 215, 303, 318.

319, 322, 3(4, 345, 354, 378, 379,393, 405 A 403, 417, 418, 420, 421,432, 435, 436,439.

Ouemannou (Benl), tribu berbère,9, 47, 83 A 90, 93, 96,127.

Ouencheris (monts), dan3 le Ma-

ghreb central, 50, 92, 94, 126167, 180,192,193,

488 INDEX DES NOMS

Ouennongha, iribu berbère, 8.Ouenzemmar bon Arif, ehef arabe,

191 A 193, 195, 199, 204. 214.

Ouergha, tribu berbère et rivièredu Maroc 8, 15, 214, 302, 338.

Ouerrou ben Khazrouo, 55, 58.

Onighlane le harnmadite, 88.Oulhassa, tribu berbère 7.Ouliliou Ksar Faraoune, capitale

de Faraoune chef des Aourabaet nom berbère do Volubilis, 10,11,12, 15.

Oumalou (Alt), Iribu berbère, 349,330, 358, 361, 36(, 376, 379, 380,38(, 425.

Oum Errebia (oued), 132,133, 139,142, 143, 211, 238, 285, 303, 337.

Ounifen, tribu berbère 8.Ounnifa, tribu berbère, 7.Ourae (Béni Ouragb), tribu ber-

bère, 9.Ourelfen, tribu berbère, 96.

Ourfeddjouma tribu berbère, 7,Ourghemma, tribu berbère, 9.Ouriache (sidi). 426.

Ouriaghel (Benl), tribu berbère,7, de Bougie, 92, 440.

Ourika, tribu berbère, 9.Ournid (Béni), tribu berbère, 9.Outat (Béni), tribu berbère, 9.

Ouzdadja, tribu berbère, 20.Ouzien, vallée du Haut-Guir, 437.Ozen Hassan, 333.

P

Paterme, 35,39, 63, 84, 99,Palestine, 3,156.

Pamptlune, 34.Panther (le), bateau de guerre al-

lemand, 441.

Pape (le), 24.Pau (château de), 306.

Pays-Bas (les), 366.Pedro (don). Infant de Castille,

i6i, iêf.

Pedro (don), régent de Castille,181.

Pedro, fils de Jayme I" d'Aragon,147.

Peloriade (monts), en Sicile, 19.Péninsule ibérique, 18, 91, 114,

131, 232, 233, 305.Pefion d'Argel, 237, 239. 260,261,

265.Pefion de Vêlez, 235, 237, 210.289.

Perpignan, 168.Perse (la), 2, 43.

Philippe, général sicilien, 108.

Philippe II d'Espagne, 287, 291,295, 296, 298.

Philippe III d'Espagne, 306, 3C8.

Philippe V d'Espagne, 353, 359.

Philippe III le Hardi, fils deSaint-Louis, 147,157, 168.

Piali Pacha, V. Mustapha.Pierre (l'eunuque), amiral sici-

lien, 110.Pierre I" le cruel, roi de CastiKo,

201,202,207,208.Pierre III d'Aragon, 163,168.Pinto (le chevalier de) 383.

Piolle, consul de France, 3(7.Pisans (les), 114,142,161, 216.

Pise,84.Pô (le), 24.Porte (la) ou gouvernement otto-

man, 284, 301, 304, 312, 340,342,353, 400.

Port-Mahon (Baléares), 269, 271.

Portugais (les), 155, 221, 223,224,226, 233,235,238, 260, 274 A 276,

275, 299, 320, 321, 348, 369.

Portugal, 113, 120, 123. 164, 187,

218, 221, 226, 232, 234, 295, 298,

317, 320, 369, 383.Poullle (la), 24, 51. 61.

Prim, général espagnol, 412.

Prince noir (le), 208.

Provence (la), 32, 147,

Provence (La), vaisseau français,100.

INDEX DES NOMS 489

Pyrénées (les), 14,168.

RRabat, en arabe Ribat El Feth,

105. 122, 139, 157, 291, 366, 367,368, 371. 372, 374, 385, 404 A 407.409, (16, 417, 419. 420, (21, 426,438, 4(3.

Raceada, château-fort A 4 millesde Kairouao, 18, 26, 29, 30, 36,37.

Rached (Béni), tribu berbère, 9,92,97, 117,182.

Rached (l'affranchi), 10, 11,12.Rached (le mont), ancien nom du

djebel Amour (Oran), 47, 65,83,91, 92, 318.

Raehegoun, Arehegouldes Berbè-res, Ilôt au N. de Tlemcen, 92.

Rachid, Y. Abou Mohammed Ab-delouahad, khalife almohade.

Rachid, V. Moulay Rachid, sul-tan filalien.

Radbi ben Abbad, 88.Radhi Billah, khalife Abbasside,

35.Rafa bon Kamal, 90.Raïssouni, 435.Rakkada, ancienne forteresse ma-

ritime au N. d'Oudjda, 344.Ramdhane Bey dif Tchoulak,

290.Ramdhane Pacha (le caïd), 291 A

204, 297, 298,300.Ramelta (Sicile), (2.Ramla (Palestine). 44.Ras El Ain (Oran), 283.Ras El Ma, A 14 kil. O. de Fez,

310.

Raymond, comte de Barcelone,55, 57.

Razilly (de), 315.

Redjeb Raïs, corsaire d'Alger,3*2.313.

Redouane, pacha d'Alger, 305.Redouane (le renégat), 296.

Redouane, vizir du roi de Gre-nade, 201.

Régence d'Alger, 399.

Regglo (Italie), 39, 42.

Reghioua, tribu berbère, 8.

Regnault, 4(2.

Regraga, tribu berbère, 9, 105.Rehamna, tribu arabe, 378, 415,

419, 431, 438.Rend (Benl), 81.Ressas (djebel), banlieue de Tu-

nis, 263.Ressif (pont du) A Fez, 337.

Reziga (Ibn), prince mérinide,175.

Riah, tribu arabe, 63, 64, 67, 81,83, 107, 110, 112, 113, 115, 117 A

119, 124, 127, 1(5, 173, 174, 180.209.

Ribadh. faubourg de Cordoue, 12,13, K.

Ribera, archevêque de Valence,306.

Riff, contrée montagneuse duMaroc méditerranéen, 15,16,19,41, 43, 45, 46. 70, 82, 85, 95,113,127, 172, 174, 209, 211, 214, 335,348, 363, 365, 367, 371. 379, 381,382, 405, 425, 426.

Riffains (les), 235, 270, 278, 318,349, 350, 426, 440.

Righ (oued), sud Constantinois,27.

Rigba, tribu berbère, 9.

Rio Salado (bataille du) A l'O. de

Tarifa, 187, 188.Rio verdo (bataille du), entre Gi-

braltar et Cadiz, 233.

Riperda (baron de), 357, 359.

Robert Guiscard,61, 82,84.

Rodrigue de Bivar (le Cid Cam-

peador), 87,90.Roger I*', roi de Sicile, 82, 83,

84.

Roger II, 90,99, 100,108, 109.

Rogui Bou Hamara (Djilali ben

490 INDEX DES NOMS

Abdesselam Zerhouni, dit), 432,436, 440.

Rokaïtat, tribu arabe, 68.

Rokn, prés de Bez, chez les Béni

Ouarthine,213,294.Rome, 24,292.Ronda (Espagne), 62, 88,201, 201,

229, 232.

Rostcm, V. Abderrahmane (bon).Rostemites (les), dynastie kha-

redjito de Tiaret, 10, 13, 17, 18,27.

Rothschild, 416.Rouh ben Hatem, 5,Roussillon (le). 168.Roussillonnais (les), 161.

Rovigo(due de), général français,402,403.

Russie (la), 374.

8

Saada des Riah, 173.Saadiens (les), V. chérifs saa-

diens.

Sabra, faubourg de Kairouan, 39.

Sadden (Béni), tribu berbère, 417.

Sadina, tribu berbère, 7, 82, 338.

Safi, Assafi des Indigènes, portmarocain, 238,260, 275,276,310,363, 378, 406, 433.

Salir (oued), prés do Fez, 82.

Saghrou (djebel), au S. du Haut-

Allas, entre oued Ziz et Dades,343.

Sahara, (7. 65, 66, 67, 79, 80, 31,91, 97, 117, 123, 126. 128, 129,136, 145, 209, 215, 253, 299, 305.

313, 339, 310, 3(1, 373, 376, 393,40',, 409, 410, (21.

Sahari, tribu arabe, 68,Sahel (oued), en Algérie, 180,282.Sahel, région cotiére, entre le Dra

et le Sous, 337.Sahih Kl Bokhari, recueil de

traditions mahoméfancs, 3(2.

Saïd ben Aboul Abbas, prineemérinide, 221,240.

Saïd ben Ahmed Seghrouehni, 417.

Saïd ben Assad, 30.Saïd ben Khazroun, 50.Saïd ben Moussa, 119.Saïd Billah I" ben Abou Inane,

sultan mérinide, 198,239.Saïd Billah II Mohammed ben

Abdelaziz. 209. 210,239.Saïd des Benl Salah de Nokour,

30.Saïd (Béni Bou), tribu berbère, 9.

Saint-André (fort) A Oran, 360.

Saint-Elme (fort) A Malte, 289.Saint-Germain (Seine*et-Oise,3(5.Saint-Louis, V. Louis IX.Saint-office (tribunal du), 231.

Saint-Philippe (fort), A Oran, 360.

Saint-Siège (le), 88.Saints (fort des), A Oran, 283.

Sais, en berbère Asaïs, plaineentre Meknes et l'Atlas, 345,421.

Saladin, sultan d'Egypte et de

Syrie, 114,117,118.119,141,156.Salah (Béni) de Nokour, 30,

Salah ben Mansour, fondateur de

Nokour, 6.

Salah, caïd mérinide, 224.

Salah, fils de Saïd de Nokour, 30.

Salah Ibn Tarif, prophète des

Berghouata, 80.Salah Kabia, officier turc d'A.'jcr,

284.Salah Raïs. 279 A 283, 290.

Salamanque, 121.

Saldae, nom romain de la mo-derne Bougie, 83.

Salé. 15, 51. 58, 04, 98, 105. Ib7,

112, 114, 134, 139, 140, 1(2, '«02,307, 311, 314, 316, 317, 341, 3(3,351, 367, 368, 369, 379, 409,411,416, 420.

Salem ben Ibrahim, eheïkh des

Taalba, 209.

INDEX DES NOMS 491'

Salemïa, viUe de Syrie, 21,25.Salem Touml, cheikh des Taalba,

259,260,261.Salerne, 59, 60.

Salva, 368.Sancho de Castille, 54,Saneho de Léon, 41, 42.Sancho II de Portugal, 131, 136.Sancho, frère d'Alphonse VI de

Castille, 85.Sancho IV, fils d'Alphonse X de

Castille, 159,164 A 167, 169.Sandal (le nègre), 31.Sande (don Alvar de). 288.Sandwich (comte de), amiral an-

glais, 320.Santa Crus du cap d'Aguer, 276.

Santarem, 91, 115.Santon (plateau et montagne du)

A Oran, 283, 360.Saoura (oued), rivière saharienne,

310.

Saragosse, 18,57, 62, 82, 85, 91.

Sardaigne, 34, 61, 393.Seba ben Meneghfad, chef des

Ghomra, 113.Sébastien (don), roi de Portugal,

295, 296, 293.Scbiba, au S. O. de Kairouan, 83,Sebou (oued), 12, 200, 231, 291,

335, 337, 333, 364.

Sedjaa, tribu arabe, 333.Scdouikeche, tribu berbère, 8,

166, 195, 196.Sedrata, tribu berbère, 7,10,82.Seffah (caïd), 279,284.Sefrou, au S. E. de Fez, 32, 58,

362, 363,380.Seghrouchen (Aït), tribu berbère,

348, 417.

Segouna, tribu arabe, 3(3, 3(4.Seïf Eddoula des Benl Houd, 166.Sekoura (oued), dans le Fazaz,

348.Seksioua, tribu berbère, 8.Sélim !•*, snllan ottoman, 263.

Séllm II, 290.Sellt (Benl) oulsliten, tribu ber-

bère, 8.Selit (oued) dans la Maroc orien-

tal, 141.Selouane (easba de), au S. de Me-

lllla, 418. 433.

Sénégal (le), 79, 91, 257,435.Senhadja, tribus berbères, 8, 22,

35, 37, 40, 43, 44, 45, 49, 52, 56,58, 59, 64, 79, 83, 133, 145. 159,167,195, 337, 340, 345.

Senous (Béni), tribu berbère, 338.Serbelloni (comte de), 293.Serour (sultan) ou eherif de la

Mecque, 369.Sersou (plateau du) en Algérie,

195.

Sétif, 21,50,108,117.Settat, village de la Chaouia

(Maroc), 438.Séville, 23, 61, 81, 84, 85, 86, 88,

94, 106, 111, 114, 115, 116, 120,122, 125, 126, 134, 136, 138, 159,166.

Sfax, 30,83, 100, 111, 227, 270.Si<.'ea-Venereji ou le Kef (Tuni-

sie), 123.

Sicile (la), 15, 17, 18, 19, 22,23,24,26, 27, 29,30, 34, 38, 39 A 43,(8, 51, 58, 59, 60, 82, 83, 84, 90.99, 100, 108, 110, 111, 138, 157,163, 168, 177, 216, 237, 263, 268,219,287,290.

Siciliens (les), 17,99,110,186,216,217, 305.

Sidda, ville antique et emplace-ment de la moderne Meknes,33.

Sidi Bou Medine (mausolée de) AEl Abbad prés Tlemcen, 203.

Sidi Ferruch, en arabe Sidi Fa-

rad), A l'O. d'Alger, 401.Sidi Mohammed, sultan filalien,

335, 397, 407, 408, 410, 411, 412,416, 414.

490 INDEX DES NOMS

Sidi Yahya, gouverneur de Baëza,230.

Sidi Zaher, entre Tlemcen et

Oudjda, 143.

Sidjilmassa, ancienne ville duTafilalt, 6, 15, 16. 26, 27, 31,32,40, 41, 45, 47, 43, 52, 53, 54, 58,79, 80, 82, 97, 105, 184, 129, 131,133, 135, 136, 1(1, 142, 144, 1(5,158, 178, 181, 134, 193, 204, 206,223, 22(, 259. 294, 302, 3u3, 309,310, 314, 317, 318, 319, 321, 322,335.

Sierra Morena, 125.Silves (Portugal), 120.Simsam le Kelbite, 61.Sinane Raïs ou Sinane Pacha,

267,279, 293.Sir, fils d'Ishak l'almoravide, 124.

Sir, général almoravide, 88, 91.Sirat (plaine de), en Oran le, 96,

207.Slaves (les), 56,57. 62.Slimane ben Daoud, général mé-

rinide, 200, 203.Slimane Katania, pacha d'Alger,

312.Slimane, pacha d'Alger, 301.Slimane Zerhouni, 311.Sobeïh, tribu arabe, 68.Sofiane, tribu arabe, 67, 129, 130,

132, 133, 137, 139, 143, i(i, 1(6.161,206,3(1,372,415.

Sofrites (Kharedjite*), 6.Sôloïrn (Benl), tribus arabe*, 62,

64,63,117, 113, 141, !6(, 167, 173,173, 183.

Solcïmane ben Daoud, 198.Solcïmane ben Horeiz, dit Chem*

makh, 10.Solcïmane El Moslaïn, khalife

ommiade, V. El Mostaïn.Soleïmane filsd'Abderrahmane I"

d'Espagne, 11.Soleïmane, frère d'Idris I», 10, il,

33.

Soliman II le Magnifique, sultanottoman, 265, 266, 270, 274, 288,290.

Sonna (la), 2.Sonnites (les), 3.Souabe (maison de), 147.

Soueïd, tribu arabe, 68, 135, 174.

191, 192,193, 199, 204, 207, 208,215, 318, 417.

Soudan (le), 19, 258, 299, 300, 303,3(2, 359.Souf Djimar, nom berbère del'oued Remel (Constantine), 21.

Souk El Arba des Sofiane ou du

Gharb, 372, 415.

Soumata, tribu berbère, 7.Sous (le), province méridionale

du Maroc, 15, 67, 80, 93, 105,KO, 1(1, 143, 144, 1(5, 157, 181,196, 238, 260, 275, 216, 285, 295,307, 310, 311, 314, 315, 317, 337,338, 3(1, 3(2, 3(4. 345, 352, 356,358, 361, 379, 399, 404, (23, 424,

Sousse (Tunisie), 17, 37, 38, 83,100, 110,190, 269, 270.

Souza (Pedro de), gouverneurd'Azemmour, 260.

Staouëli (plateau de), prés d'Al-

ger, 401.Suéde, 368, (08.

Suisse, 32.

Syracuse, 19,84, 287.

Syrie (la), 1,13, 20, 21, 25, 43, 44,45, 63, 66, 263, 359.

Syriens (les), 1.

Syrie (golfe de la grande), 22.

T

Taalba, tribu arabe, 63, 83, 92,

167, 170, 192, 193, 211, 223, 259,261.

Tabarea ou Tabarka (Tunisie),41.

Tabari de Sicile (famille), 39.Tabet ben Mendil, 161, 170.

INDEX DES NOMS 493

Tabouassamt, village fortifié surle Ziz (Tafilalt), 317.

Taehefine ben Ali, khalife almo-

ravide, 94 A 97,148.Taehefine ben Tinamer, 89, 90.Tachouakt (casba de l'oued) dans

le Fazaz, 348.

Tadjahmoumt. forteresse dansla vallée du Chélif, 212, 218.

Tadghoust, village des Aït Mor-

ghad, 425.Tadla (province et casba du), rive

droite de l'Oum Errebia, 10, 51,80, 95, 275, 276,302,316, 339, 340,352, 358, 361, 384, 410, 421, 426,438.

Tafelfet (oued), S. E. de Rabat,aujourd'hui Tiflet, 307.

Taferguinte, forteresse dansl'Ouencheris, 167.

Tafilalt, 276, 277, 281, 282, 234,335, 337, 333, 3(0, 343, 352, 356,361, 363, 365, 372, 373, 376, 410,425, 426, 431, 437.

Tafna, rivière au N. de Tlemcen,162,319,343,406.

Tafoughalt (col de), chez les BenlIznassen, 436.

Tafraguine (Ibn), vizir hafeide,188, 193, 199,205,207.

Tage, 115.

Taghaza, mines de sel en Mauri-tanie sénégalaise, 299.

Tagrart, faubourg de Tlemcen,97.

Tahar ben Kebbab, 96.Taheddart (oued), au S. de Tan-

ger, 295.Taïef (Arabie), 4.Taïffe des raïs (la) ou marine

turque d'Alger, 292, 301, 3(2.Takious (sud-tunisien), 36.Talha, prince mérinide, 200.Tamesna, province entre Salé et

Casablanca, 10, 13, 80, 103,119,314, 3(1, 393.

Tamezdekt (province' d'Oudjda),137.

Tancréde de Hiuleville, 60,61.

Tanger, 10, 15, 28, 39, 40, 52, 56,57, 62. 82, 85, 136, 139,158,159,174, 200, 209, 214, 215, 223, 224,226, 233, 234, 274, 316, 317, 320,321, 336, 348, 364, 365, 367. 371,373, 376, 377, 379, 384, 386, 406,407, 411, 412, 425, 434, 435, 440,442.

Taormina, au S.-O. de Messine

(Sicile), 19, 23, 84.

Taoughezzout ou Kalaat Ibn Sa-

lama, prés de Frenda (Oran),163.

Taount au S.-E.de Nemours, 170.Taourirt (casba de) au S.-O.

d'Oudjda, 170,344.Ta rente, 24.

Tarfaïa, port du Sou3, 424.

Targa, tribu berbère, 8.

Tarifa, au S.-E. de Cadix, 83,106,159, 1G6, 169, 187.

Taroudant, capitale du Sous, 80,144, 260, 276, 278, 284, 314, 345,348, 352, 353, 376.

Tartares ou Tatars (tes), 143,156,225.

Tassint, village sur un affluentdu Dra, 342.

Taza, 15, 26, 32,118, 126, 127,133,134, 136, 137, 139, 142, 172, 176,177, 173, 191, 203, 209, 211, 212,214, 217, 218, 281, 314, 321, 322.333, 336, 339, 344, 379, 393, 417,413, 420, 432.

Tebessa, 21, 36, 53, 108, 122, 124.

Tehouda, au N.-E. de Biskra,13.

Tekbalet, dans le Tadla, 302.Tekclcrli, V. Mohammed.Teklata, tribu berbère, 8.

Tekna, tribu berbère, 424.

Telagb, S.-E. de Tlemcen, 143.

Teligue, tribu arabe, 364, 372.

494 INDEX DES NOMS

Tell, région agricole, entre la meret les steppes d'Algérie, 318.

Temara (casba de), A 8 kil. S.-E.de Rabat, 404.

Temim ben Yala l'ifrénite, 58,59, 71.

Temim de Malaga, 86.

Temim, fils d'El Moèzz le Zirite,81,83,84, 88, 90,148.

Temim, fils d'Youssef ben Tache-fine, 91.

Templiers (ordre des), d'Espagne,175.

Tendella (comte de), officier es-

pagnol, 234.Tenes, port A l'O. d'Alger, 53, 89,

133, 158, 163, 167, 185, 191, 193,223. 227, 237, 259, 261 A 264. 281,296.

Tensift (oued), 82.Terre sainte ou Palestine, 59,

119,156.Tessala, A 50 kil. S. d'Oran, 89,184.Tétouane, Tittaouinc des Berbè-

res, S. de Ceuta, A 4 kil. de lacôte, 15, 119, 175, 211, 220, 230,234, 289, 303, 309, 336, 339, 367,377,386,406, 412 A 415, 425.

Thrace (la), 60.

Tiarct, 5,10, 13,17, 27, 28, 30, 31,33, 34, 39, 40, 41, (5, (3, 50 A 53,56, 64, 83, 124, 126, 227,318.

Tigallin (forts de), chez les Aït

Oumalou, 350.

Tigherine (Benl), tribu berbère :180.

Tigourarine (arabisée enGouara),Oasis sahariennes, 209, 297,379.

Tigre (le), 2.

Tiklat, fortin dans l'O. Sahel, auS. de Bougie, 182 A 184.

Tin Mellal, ville berbère dans leHaut Oued Ne fis, 12, 94, 95,97,112, 115, 116, 130, 132, 146, 159,418.

TU, au S. de Mazagan, prés du

Cap. Blanc, 378.

Tittaouine, V. Tétouane.Titeri (le), ou djebel El Akhdar,

prés de Médéa, 167, 193, 209.Tizimi, région au N. du Tafilalt,

352.Tiznit (casba de), S. E. d'Aglou,

dans le sud-marocain, 424.

Tlemcen, 6, 10 A ,13, 26, 33, 35,40, 45, 48, 51, 53, 53, 64, 67, 85,88, 89, 90.92,93, 96, 97, 108, 126,131, 133, 135, 137. 139, KO, 1(2,1(5, 116, 155. 153. 162, 163, 164,166, 168 A 172, 174, 176 A 178,180, 182 A.186, 189, 191 A 195,199. 200, 202 A 205, 207, 208, 209,211, 212, 213, 215 A 220, 222, 223,227, 231, 235, 237, 257, 262, 263,265,269, 270, 273, 274, 278 A 231,283 A 288, 296, 302, 311, 318, 319,336, 401 A 406.

Tobna, prés de Barika (Constan-tine), 18,35, 45, 50,52, 53, 56, 64.

Tolède, 17, 54, 55, 62, 82, 85, 86,91, 121, 125, 159.

Tolga, oasis A l'O. de Biskra,193.

Tombouclou, 257, 299, 300.Toscans (les), 305.

Touat, groupe d'oasis saharien-

nes, 297, 439.

Toudjine, tribus berbères, 9, 56,91, 95, 96, 117, 120, 126, 129, 133,135, KO, 1(2,158, 167, 169, 170,178,182. 192, 195.

Touggourt, chef-lieu des Oasisde l'Oued Righ (Constantine),186, 280.

Toulon, 3(6,405.Tours, 312.Tourville (amiral de), 342, 3(6.

Tozeur, oasis tunisienne, 36, 117.118.

Trajana (Sicile), 83.

Trapani (Sicile), 23,84:

!INDEX DES NOMS 495

Trifa (plaine des), N. d'Oudjda,344,

Tripoli de Barbarie, 13, 14, 17,20, 22, 29, 48, 53, 55, 58, 59, 63,64, 92, 99, 111. 117 A 120. 122,123, 164, 168, 176, 179, 182, 188,210, 217, 237, 239, 279, 280, 287,289, 293, 298, 300, 3(7, 382, 334.

Tripolitaine, 23, 59, 64, 66, 91,129,167, 173, 180, 182, 433,

Tripolitains, 347.Troud, tribu arabe, 63.Tsouls, tribu berbère, 15, 26, 34,

408.Tudéle (Espagne), 18.Tunis, 22, 23, 37, 38, 81, 83, 90,

110, 114, 118, 119, 122, 123, 124,126 A 130, 142, 145, 155, 156, 157,160, 162 A 165. 167.169. 171, 173,174. 175, 177, 179, 182, 183, 184,133 A 199, 205. 207, 222, 223, 224,237, 257, 239, 263, 264, 266, 267,268, 270, 272, 273, 290, 292, 293,297, 301, 304, 312, 347, 351, 353,381 A 384.

Tunisie, 63, 64, 83, 91, 109, 119,124, 267, 269, 290, 300, 305, 306,353, 359, 331.

Tunisiens, 267.

Turcs, 144, 225, 226, 227, 233,257,259, 261 A 269, 271, 273, 274, 278A 281, 283, 286, 287, 289 A 291,296, 297, 302, 305, 306, 312, 318,319, 336, 338, 310, 343, 345, 346,349, 351, 378, 402.

Turquie (empire ottoman), 301,302, 353, 379.

U

Urbain IV (te pape), 147. •

Urgel (comte d'), 55.

V

Valence (Espagne), 62, 87, 90,94,

106, 114, 131, 135, 137, 147, 168,261,291,306.

Var (le), 47.

Vega (don Alvar de), 279.

Vega (don Juan de), 279.

Vêlez, A l'E. de Malaga, 230.Vêlez de la Gomera ou Bades des

Ghomra, port marocain, 234,278, 281, 293.

Véloce (vaisseau français le), 406.Yenise, 24, 368.Vénitiens (les), 161, 216, 217, 269.Yera (Diego de), amiral espagnol,

237, 261.Versailles, 345, 351.Vienno (Autriche), 265, 266, con-

grès de, 382, 383,334.Vieux-Caire ou Misr,30, 44, 46.

Vigy (lo général), 437.Volubilis (Oulili des Berbères),

au N. de Meknes, 10.

X

Xaliva .(Espagne), 88,137.Xeres, 106, 166.

Ximenes (cardinal), 232, 234, 236,261.

Y

Yafelman (Aït), Iribu berbère,349, 372, 373, 410.

Yagbmor(Ibnj général almohade,96.

Yaghmoracene ben Ziane, émirabdelouadite, 133,135, 136, 137,140 A 145, 158,159,161 A 164,190,241.

Yahya ben Abdelmonaïm Daoudi,310, 311, 314.

Yahya ben AU bon Hamdoun El

Djodami El Andalossi, 45, 46,'47,53.

Yahya ben Ibrahim, eheikh desLemtouna, 79.

490 INDEX DES NOMS

Yahya IV ben Idris ben Omarl'idrissite, 19, 26,31, 70.

Yahya ben Mimoum, 197.

Yahya 1" ben Mohammed l'idris-

site, 19, 70.

Yahya bon Mohammed Todjibi, 46.

Yahya ben Moussa, 183.

Yahya ben Omar, eheïkh des Lem-

touna, 80.

Yahya ben Ouanoudine, généralalmohade, 143, 144.

Yahya ben Rahho, général Mé-rinide, 197, 203.

Yahya ben Sahraoui, 97, 106.

Yahya ben Tafout, chef de Safi,238,260,275.

Yayha II ben Yahya l'idrissite,19, 70.

Yahya (caïd), 284.

Yahya dit El Motassem Billah,fils du khalife almohade Ennas-

ser, 130 A 133.

Yahya, fils d'Ali ben Hammoud

l'idrissite, 57, 53, 61.

Yahya, fils d'El Aziz le hamma-

dile, 90,96,100, 107, 1(9.

Yahya, fils dïdris II, 15.

Yahya III, fils de Kassem ben

Idris, 19,70.

Yahya, fils de Temim lo Zirite,90, 143.

Yahya, fils d'Yaghmoraceno, 144,145.

Yahya Ibn Akhi Talba, chef al-

moravide, 117.

Yahya Ibn Ghania, fils d'Ali le

messoufien, 106.

Yahya Ibn Ghania fils d'Ishak,chef almoravide, 117, 119, 120,122, 123, 124, 123, 1.9, 131. 132.

Yaïche ben Ali, prince mérinide,200,

Yakoub ben Abdallah, princemérinide, 142, 143.

Yakoub bon Aboul Abbas, princemérinide, 221, 240.

Yakouta (El), forteresse prés de

Bougie, 184.Yala (Béni) de Tlemcen, 64.Yala bon Mohammed, 39, 40, 41,

48.Yambo (Arable), 259.Yazid ben Hatem (El), 5,13.Yazid (El), V. Moulay.Yeddcr beu Lokman, chef des

Toudjine, 56.Yeddou ben Yala l'ifrénite, 49.50,

51,58.Yemen ou Arabie heureuse, 369,

373.Yéménites ou Kelbitcs (parti des),

3,23.Yemboul (Ibn), prince de Gafsa,

139.Ycmmour (Aït), tribu berbère,

358.

Yolande, femme de l'empereurallemand Frédéric II, 138.

Younes(caïd), 310.Younes, fils d'Elyas des Ber-

ghouata, 47.Younes, frère d'Abou Saïd, prince

hafeide, 122.Youssef ben Bouaîad, prince mé-

rinide, 174.Youssef ben Ghanem, 214.Youssef ben Mozni, 193.

Youssef ben Ouanoudine, généralalmoravide, 97.

Youssef ben Taehefine, Khalife

almoravlde,79,81,82, 85, 86, 87,89, 90, 91, 148, 349.

Youssef (caïd), 283,284.Youssef, dey de Tunis, 312.Youssef El Kelbi, 59.Youssef I" Ibn El Ahmer de Gre-

nade, 185, 188.Youssef II, 218,219.Youssef III, 221, 224.

Youssef IV, 225.Youssi (Ail), tribu berbère, 348,

380, 417.

INDEX DES NOMS 497

Z

Za (Oued), affluent de la Molouïa.170, 184, 344.

Zab (au pluriel Ziban), oasis dusud-constantinols, 13,18,32,56,64, 65, 83, 91, 95, 107, 186, 195,208, 210.

Zaër, tribu arabe, 386, 409.

Zaghouan (Tunisie), 268.Zaïane ou Izaïane, tribu berbère,

425.Zaïd, fils de Zeine El Abidine

l'alide, 4.

Zakaria, frère du Khalife hafcidoAboul Abbas Ahmed, 217.

Zallaka (bataille de) ou sacra-

lias, prés de Badajoz, 86.Zaouïet Ben Sassi. V. Ben Sassi.Zaouïet Dila. V. Dila.Zaoui, le senhad jien, 52,54,56, 57.Zatima, tribu berbère, 7.

Zegdane, fils de Ziane ben Tabet,cheikh Abdelouadite, 133.

Zeïdane, fils d'El Mansour, princesaadien, 302, 303, 307, 308, 310,311, 314, 315, 324.

Zeïdane (l'affranchi), 33.Zeïdane, V. Moulay Mohammed

dit, prince filalien.

Zeïneb, femme du chef d'Aghmat,80,81.

Zeïne El Abidine, prince alide, 4.Zeïne El Abidine, sultan filalien,

363, 364, 444.Zeraala (les), tribus arabes, 402.Zemmora, forteresse turque au

N. de Sétif, 286.Zemmour (les), tribu berbère, 7,

348, 350, 36(, 384, 397, 410, 411,420.

Zenaga, tribu berbère, 144,206,276.Zenata ou Zénétes, tribus ber-

bères, 9, 13, 31, 82, 83, 96, 140,159,182.

Zénétes ou Zénata, tribus berbè-

res, 38,45, 56, 58, 59, 64, 66, 67,88,91,109,126,205,208.

Zerdal (Béni), tribu berbère, 9.Zerhoun (djebel), entre Fez et

Meknes, 10, 210, 311, 352, 361,371, 376.

Zeroual (Béni et Béni Ou), tribuberbère, 8, 336.

Ziadet Allah I*' l'aghlabite. 14,15, 16, 68.

Ziadet Allah II, 17, 18,69.Ziadet Allah III, 25, 69.Ziane (dynastie des Béni), Zianites

ou Abdelouadites, 17C, 199,241.Ziane ben Merdenicbe, seigneur

de Valence, 135.Ziane ben Tabet, cheikh abde-

louadite, 133.Ziban, V. Zab.Zirara, tribu arabe, 341, 314, 3(8.Ziri ben Atia.chef des Meghraoua,

49 A 53, 58,71, 81.Ziri ben Mennad, chef des Sen-

hadja, 3, 37, 41,44, 45, 143.Zirites (les), dynastie senhad-

jien ne. 62, 81, 82, 100, 1(3.Zoborteïr, premier général chré-

tien des Almoravides, 96. ,Zoborteïr (Ibn), second général

chrétien des Almoravides, 116,118.

Zoë, impératrice d'Orient, 30.Zoghba, tribus arabes, 63, 66,68,

81, 83,107,112,113,117, 118, 120,126, 135, 1(2, 162, 195, 199, 202,205, 2(0, 211.

Zoheïr le slave, 62.

Zoraya, princesse de Grenade, 229,

Zouagha, tribu berbère, 7, 10,12,82.Zouaoua, tribu berbère, 7,22,129,

288, 289, 291.

Zouila, faubourg de Mehdia (Tu-nisie), 29, 37, 110.

Zousfana (oued), rivière saha-rienne, 437.

32

TABLE DES MATIÈRES

ArAttr-raoro* vBlBUOCRArHU. , VU

CHAPITRE PREMIER. - Lea Idriuitea 1

Fondation de Fer. — Dissensions et lattes des Idrissiteset des Miknassa. — Petites dynasties au Maroc. — las

gouverneurs aghlabites. — Fondation de la dynastie chiitedes Fatimites; elle étend sa puissance au Maghreb extrêmeet entre en lutte avec les Omroiades d'Espagne. — Révolte

kbaredjite de « l'homme à l'Ane » (934-917). — Le khalifefatimile El Moêzx transporte le siège de l'empire en Egypte(972). — Puissance de Ziri beo Atia chef des Megbraoua;sa rupture avec les Ommiades. — Fractionnement de l'em-

pire musulman en Espagne. — Invasion hilalieane daxi* siècle. — Mélange et juxtaposition des races.

Liste des principales Iribus arabes hilaliennes 07

Liste chronologique des gouverneurs aghlabites 68

Liste chronologique des Fatimites d'Afrique 69

Liste chronologique des premiers souverains du Maghrebextrême 69

Liste chronologique des khalifes ommiades d'Espagne.. 71

Annexe au chapitre premier 72

CHAPITRE II. - Lea Almoravides 79

Les Almoravides (»• siècle); Youssef ben Taehefine. —

Conquête de l'Espagne. — Désagrégation de l'empire des

500 TABLE DES MATIÈRES

Almoravides. — Apparition 4'Ibn Tournert; il fonde l'em-

pire atmenadt.

Annexe au chapitre II ; 101

CHAPITRE IH. ~ Les Almohades...... 105

Les Almohades. — Révoltes en Maghreb; succès en Espa-gne. — Abdelmoamen comparé a Cbarlemagne. — Yakoub81 Mansour (1184-1199). — Victoire d'Alarcos en Etpagao.— Monuments remarquables : la Giralda de Séville, la Kou-toubla de Marrakech; fondation de Rabat; la tour Hassan.— Décadence des Almohades.

Liste chronologique des souverains almoravides 148

Liste chronologique des princes zirides 148Liste chronologique des princes hamnudités 148Liste chronologique des khalifes almohades 149

Annexe au chapitre III 150

CHAPITRE IV. -Lea Boni Merlst 155

Les Béni Merine (xiit» siècle). — Succès en Espagne etconstruction de Fex Djedid. — Traités de commerce avecles nations européennes. —•Luttes contre les Abdelouaditesde Tlemcen et les Hafcides de Tunis. — Conquête du Ma-

ghreb central et de l'Ifrikla (1347). — Décadence des Méri-nides à la fin du xiv» siècle. -— Anarchie des tribus auMaroc pendant tout le xv« siècle. — Les Maures chassés

d'Espagne. — Espagnols et Portugais au Maroc (xvt*siècle).Liste chronologique des souverains roérinides 239

Liste chronologique des sultans abdelouadites ou zianites. 2-11

Annexe au chapitre IV 243

CHAPITRE V. - Renaissance de l'Islam 257

Renaissance de l'Islam. — Apparition des chérifs. —Chérifs saadiens (1540). — Fin des Mérinides. — Rivalitédes chérifs et des Turcs (1551). — Aboul Abbas El Mansour,victoire d'Bl Ksar El Kebir. — Conquête du Sénégal et duBornou. — Prise de Tombouelou. — Création du Makhzensur le modèle des Turcs. >,

Liste chronologique des souverains hafcides 323

I \ TABLE DES MATIERES 501

Liste chronologique des sultans saadiens. 324Annexe eu enapitre V., 925

CHAPITRE VI. ~ Lea Chérifs FUalIeiis 335Les chérifs (Italiens ou bassaaiens.— Moulay Rachid au

Tafilalt, puis a Fex. — Moulay Ismaïl (1672-1727). — LesAbid Bokbari. — Moulay Mohammed ben Abdallah (1757-1790). - Moulay Slimane (1792-1822). — Moulay Abder-rahmane (1822-1859).

Annexe au chapitre VI 388

CRAPITRE VII. - I* France en Algérie 397

Le Msroc pendant la période d'installation de la Franceen Algérie. — Son rôle islamique. — La guerre avec laFrance (bataille d'Isly le 14 août 1814). — Sidi Moham-med (1859-1873).— Moulay El Hassane(1873-1894),sa po-litique extérieure. — Convention de Madrid (1880).

Annexe au chapitre VII 427

CHAPITRE VIII. - Abdelaxis 431

En 1894Abdelaziz âgé de 14 ans est proclamé sultan. —

Régencede Baahmedjusqu'en 1900. —Politique d'équilibreentre les tribus a l'intérieur, entre les Chrétiens à l'exté-rieur. — Insurrection du Rogui Bou Hamara, faux chérif etfaux Moulay Mohammed. — Assassinat de Charbonnier en1900, de Maucharopen 1907. — Occupation de Casablancaen 1907-1908 et campagne des Béni Iznassen en 1908. —

Campagnedu Sud-Oranais(Bou Denib). — En 1908, MoulayAbdelhafid est proclamé à Marrakech puis dans tout leMaroc. — Abdelaziz abdique. ^-.—-^

Liste des sultans (Maliens ou hassaniens^'.yi\y. ''.. t.,.. 444Annexe au chapitre VIII /.» s'. /i> 445

lieDBXDESNOMS lu.,.i.K.3 f,\ 451

Impriment Giairtle de CbiUlloa-snr-Sebie. — Etnriuito-PicaAv.

INDEX DES NOMSA

Abbad (Beni).Abbad (El), banlieu de Tiemcen,Abbas, oncle de Mahomet,Abbas (Beni), tribu berbère au S. de Bougie,Abbas ben Ahmed ben Touloun (El),Abbas ben Omar (El), gén. mérinide,Abbas Ibn Khazer (El),Abbassia (El). V. El Ksar El Kedim.Abbassides,Abbou, fils du hafcide Abou Mohammed,Abdallah de Grenade,Abdallah ben Abdallah,Abdallah ben Abou Bekr, gén. almoravide,Abdallah ben Abou Saïd Othmane, sultan mérinide,Abdallah ben Aïssa,Abdallah ben Hassoun Selassi (sidi),Abdallah ben Ibrahim ben El Aghleb, V. Aboul Abbas Abdallah,Abdallah ben Ibrahim ben Moussa,Abdallah ben Mohammed, Khalife d'Espagne,Abdallah ben Saïd,Abdallah ben Saoud,Abdallah ben Tafraguine. V. Ibn Tafraguine.Abdallah Ezzobdf, prince saadien,Abdallah, fils d'Abdelmoumen,Abdallah, fils d'Abderrahmane 1er d'Espagne,Abdallah, fils d'Abderrahmane II d'Espagne,Abdallah, fils d'El Moëzz,Abdallah, fils de l'almohade Essaïd,Abdallah, fils d'Idris II,Abdallah, fils de Cheïkh El Mamoun le saadien,Abdallah, fils de Mohammed El Hadj de Dila,Abdallah Ibn Ghania, fils d'Ishak,Abdallah Ibn Yassine,Abdelaziz ben Aboul Hassane, sultan mérinide,Abdelaziz, hafcide de Constantine,Abdelaziz, ommiade de Valence,Abdelaziz, seigneur des Beni Abbas,Abdelaziz, sultan filalien, V. Moulay Abdelaziz.Abdelhafid, sultan filalien. V. Moulay Abdelhafid.Abdelhak ben Mahiou le mérinide,Abdelhak ben Meneghfad,Abdelhak ben Othmane,Abdelhalim, prince mérinide,Abdelkader, prince saadien. V. Moulay Abdelkader.Abdelkader (l'émir). V. Hadj Abdelkader (El).Abdelkaoui, chef des Toudjine,Abdelkerim de F z,Abdelmalek ben Bou Chefra,Abdelmalek El Modaffer,Abdelmalek El Mtougui. V. Mtougui.Abdelmalek, fils d'Abou Fares le saadien,Abdelmalek, fils d'El Mamoun le saadien,Abdelmalek, fils de Zeïdane le saadien,Abdelmalek, sultan filalien. V. Moulay Abdelmalek.Abdelmoumen, prince mérinide de Sidjilmassa,Abdelmoumen ben Ali, Khalife almohade,Abdelouad (Beni), tribu berbère,Abdelouadites (dynastie des),Abdelouahab ben Abderrahmane ben Rostem,Abderrahmane, mérinide de Sidjilmassa,Abderrahmane dit Sanchol,Abderrahmane Ier ben Moaouïa d'Espagne,Abderrahmane II,Abderrahmane III, Ennasser,Abderrahmane IV El Mortadha,Abderrahmane V. El Mostadhir,Abderrahmane ben Ifelloussen, prince mérinide,Abderrahmane ben El Khennoud,Abderrahmane ben Moldjem,Abderrahmane ben Redouane.Abderrezzak le Kharedjite,Abdesselam ben Mechiche (sidi),Abid Bokhari ou Bouakher,Abid (oued El), affluent de gauche de l'Oum Errebia,Abou Abdallah l'abdelouadite,Abou Abdallah, hafcide de Bougie,Abou Abdallah, hafcide de Constantine,Abou Abdallah, prince abdelouadite, V. El Motaouekkel.Abou Abdallah de Grenade. V. Mohammed V.Abou Abdallah Abou Fares, sultan saadien, V. Abou Fares.Abou Abdallah ben Aboul Abbas, gouverneur de Bougie,Abou Abdallah ben Merzouk,Abou Abdallah ben Tafraguine,Abou Abdallah El Hosseïne (le dai),Abou Abdallah El Montassir, khalife hafcide. V. Moulay Abdallah.Abou Abdallah El ouatek, fils d'Abou Hammou II,Abou Abdallah Ibn El Ahmer (Boabdil),Abou Abdallah Mohammed. V. Aboul Gharanik.Abou Abdallah Mohammed ben Abou Tabet sultan abdelouadite,Abou Abdallah Mohammed benAbou Zakaria, khalife hafcide, V. El Mostancer I er .Abou Abdallah Mohammed Cheïkh El Mahdi le saadien,Abou Abdallah Mohammed El Gountafi,Abou Abdallah Mohammed El Kaïm, chérif saadien,Abou Abdallah Mohammed El Mesloukh, sultan saadien,Abou Abdallah Mohammed Ennasser, khalife almohade,Abou Abdallah Mohammed Feredj de Grenade,Abou Abdallah Mohammed, fils d'Abdelmoumen,Abou Abdallah Mohammed, fils d'Abou Tachefine II,Abou Abdallah Mohammed, fils d'Abou Zakaria le hafcide,Abou Abdallah Mohammed Khalife hafcide,Abou Abdallah Mohammed Semlali,Abou Abderrahmane, fils du mérinide Aboul Hassane Ier

Abou Acida (Abou Abdallah Mohammed dit), prince hafcide,Abou Ali, prince mérinide,

Abou Ali El Hassane, prince almohade,Abou Ali El Miliani, général mérinide,Abou Amara. V. Ahmed ben Merzoug.Abou Amer, fils du sultan mérinide Abou Yakoub,Abou Amrane, général almohade,Abou Amrane El Fassi,Abou Amrane Moussa le hafcide,Abou Bekr, premier khalife,Abou Bekr, chef des Chebanatte,Abou Bekr ben Omar des Lemtouna,Abou Bekr El Messoufi, général almoravide,Abou Bekr Ibn Razi, général mérinide,Abou Bekr Tamali,Abou Darba. V. Mohammed Abou Darba.Abou Debbous. V. Aboul Ala Idris.Abou Eïkal Ei Aghleb dit Khazer.Abou Eïkal, fils d'Aboul Gharanik,Abou Fares, prince filalien,Abou Fares (Abou Abdallah) prince saadien,Abou Fares Azzouz ben Aboul Abbas, khalife hafcide,Abou Fares, fils d'Abou Ishak Ier le hafcide,Abou Fares, fils d'Aboul Abbas Ahmed le mérinide,Abou Fares, fils du hafcide Abou Yahya,Abou Hadil, fils d'Abou yahya le mérinide,Abou Hafs (sid), fils d'Abdelmoumen,Abou Hafs Omar, chef des Berghouata,Abou Hafs Omar, cheikh des Masmouda,Abou Hafs Omar ben Ibrahim El Mortadha, Khalife almohade,Abou Hafs Omar El Mostancer Billah Ier, khalife hafcide,Abou Hafs Omar, fils d'Abou Yahya, khalife hafcide,Abou Hafs Omar, fils d'Yaghmoracene,Abou Hammou Ier Moussa, émir abdelouadite,Abou Hammou II,Abou Hammon III,Abou Hassoun. V. Aboul Hassan Ali Semlali.Abou Hassoun, sultan mérinide, V. Ali Abou Hassoun.Abou Ibrahim Ahmed El Aghleb,Abou Ibrahim, gouverneur almohade de Fez,Abou Inane ben Aboul Hassane, sultan mérinide,Abou Ishak, prince almohade,Abou Ishak Ier le hafcide,Abou Ishak ben Aboul Abbas de Constantine,Abou Ishak El Aghleb, frère d'Aboul Gharanik,Abou Ishak, fils de l'almohade Abou Yakoub,Abou Ishak, frère de l'aimohade Ennasser,Abou Ishak II Ibrahim, khalife hafcide,Abou Khaled El Yazid,Aboul Abbas Abdallah Ier, fils d'Ibrahim l'aghlabite,Aboul Abbas Abdallah II, fils d'Ibrahim II,Aboul Abbas Ahmed ben Abou Sal m, sultan mérinide,Aboul Abbas Ahmed hen Mohammed, sultan ouattasside,Aboul Abbas Ahmed El Aredj, prince saadien,Aboul Abbas Ahmed El Mansour Eddehbi, sultan saadien,Aboul Abbas Ahmed, fils d'Abou Abdallah de Bougie,Aboul Abbas Ahmed, fils d'Abou Hammou II, sultan abdelouadite,Aboul Abbas Ahmed, fils de Mohammed le Portugais, sultan Ouattasside,Aboul Abbas Ahmed, fils de Zeïdane, sultan saadien,Aboul Abbas Ahmed, frère d'Abou Zeïd, khalife hafcide,Aboul Abbas ben Abou Yahya, prince hafcide,Aboul Abbas El Fadhel, khalife hafcide, V. El Fadhel.Aboul Abbas Esseffah, khalife abbasside,Aboul Abbas, frère du daï Abou Abdallah,Aboul Abbas Mohammed, fils d'Abou Eikal,Aboul Abbas Mohammed, fils de Ziadet Allah II,Aboul Abbas Neksis,Aboul Aïche Ahmed ben El Kassem dit El Fadhel, prince idrissite,Aboul Ala Idris ben Hommane El Djerrari,Abou Ala Idris, oncle du khalife almohade Ennasser,Aboul Ala Idris El Mamoun, frère d'El Adel, khalife almohade,Aboul Ala Idris, dit El ouatek Billah, dit Abou Debbous, prince almohade,Aboul Bahar le senhadjien,Aboul Baka, fils d'Abou Zakaria, prince hafcide,Aboul Baka Ier Khaled dit Ennasser, khalife hafcide,Aboul Baka II,Abou Leïla Ishak, chef des Aouraba,Aboul Fadhel, fils du sultan mérinide Aboul Hassan,Aboul Fadhel, fils du sultan mérinide Abou salem,Aboul Fahem ben Nasraouïa,Aboul Gharanik (Abou Abdallah Mohammed dit),Aboul Hadjadj. V. Mohammed IV.Aboul Hadjadj, fils d'Abou Hammou II,Aboul Hassan (sid), prince almohade,Aboul Hassan, général almohade,Aboul Hassan Ali ben Abou Saïd Othmane, sultan mérinide,Aboul Hassan Ali Essaïd, khalife almohade,Aboul Hassan Ali Semlali (sidi) dit Abou Hassoun,Aboul Hassan ben Ali Belguenaoui (sid).Aboul Hassan ben Ismaïl, émir de Grrenade,Aboul Hassan ben Ouanoudine, générale hafcide,Aboul Hassan (sid), fils du khalife Abdelmoumen,Aboul Kassem, émir de Sicile,Aboul Kassem ben Abou Zeïd, prince hafcide,Aboul Kassem Mohammed El Kaïm Biamrallah, khalife fatimite,Aboul Leïl, chef arabe,Aboul Mahalli (Aboul Abbas Ahmed ben Abdallah dit),Abou Malek Abdelouahad, émir abdelouadite,Abou Malek, fils d'Abou Youssef le mérinide,Abou Malek, fils du mérinide Aboul Hassan Ier,Abou Mennad Nasser Eddoula. V. Badis ben Mansour.Abou Merouane Abdelmalek, sultan saadien. V. Moulay Abdelmalek.Abou Mohammed Abdallah, fils d'Abou Hammou II,Abou Mohammed Abdallah, khalife almohade. V. El Adel.Abou Mohammed Abdallah El Ghaleb Billah, prince saadien,Abou Mohammed Abdelouahad, petit-fils du Cheïkh Abou Hafs Omar,Abou Mohammed Abdelouahad dit El Makhlou, khalife almohade,Abou Mohammed Abdelouahad Rachid, khalife almohade,Abou Mohammed ben Abou Hafs,

Abou Mohammed El Motaz le midrarite,Abou Mohammed (sid), fils d'Abdelmoumen,Abou Moslem,Abou Moslem, officier mérinide,Abou Moussa, frère du khalife almohade El Mamoun,Abou Moussa, gouverneur almohade d'Ifrikia,Abou Omar Othmane ben Abou Abdallah, khalife hafcide,Abou Omar Tachefine ben Aboul Hassan, sultan mérinide,Abou Rabia, petit-fils d'Abdelmoumen,Abou Rabia, cousin de l'almohade Abou Youssef,Abou Rabia Soleïmane, sultan mérinide,Abou Saïd (sid), fils d'Abdelmoumen,Abou Saïd le hafcide,Abou Saïd, petit-fils du Cheïkh Abou Hafs Omar,Abou Saïd, frère de l'almohade El Mamoun,Abou Saïd Othmane II ben Yakoub, sultan mérinideAbou Saïd Othmane Ier Aderghal ben Abdelhak, sultan mérinide,Abou Saïd Othmane, émir abdelouadite,Abou Saïd Othmane III ben Aboul Abbas, sultan mérinide,Abou Salem Ibrahim, sultan mérinide,Abou Salem Mansour, prince mérinide,Abou Tabet Amer ben Abdallah ben Youssef, sultan mérinideAbou Tabet Mohammed, émir abdelouadite,Abou Tabet Youssef, fils d'Abou Tachefine II l'abdelouadite,Abou Tachefine Ier, émir abdelouadite,Abou Tachefine II,Abou Tahar Ismaïl El Mansour, khalife fatimite,Abou Temim Maad, V. El Moëzz.Abou Yahya Abou Bekr ben Abou Zakaria, khalife hafcideAbou Yahya Abou Bekr ben Abdelhak, émir mérinideAbou Yahya ben Metrouh,Abou Yahya, petit-fils du cheïkh Abou Hafs,Abou Yahya, prince abdelouadite,Abou Yahya, prince almohade,Abou Yahya, prince mérinide,Abou Yahya Zakaria ben Abou zeïd le hascide,Abou Yahya Zakaria Ibn El Lihiani, prince hascide,Abou Yahya Zakaria, prince hascide,Abou Yakoub Youssef Ier El Mansour, khalife almohade,Abou Yakoub Youssef II El Mostancer, khalife almohade,Abou Yakoub Youssef Nasser, sultan mérinide,Abou Yazid ben Mokhalled, dit l'homme à l'âne,Abou Yekni,Abou Youssef Yakoub ben Abdelhak, sultan mérinide,Abou Youssef Yakoub El Mansour, khalife almohade,Abou Zakaria de Bougie,Abou Zakaria Yahya El Montakhab, fils d'Abou Ishak, khalife hascide,Abou Zakaria Yahya El Ouatek, fils d'El Mostancer, khalife hascide,Abou Zakaria Yahya, petit-fils d'Abou Omar, khalife hascide,Abou Zakaria Yahya Ier fils d'Abou Mohammed, khalife hascide,Abou Zeïd, prince almohade,Abou Zeïd (sid), prince almohade,Abou Zeïd fils du prince almohade Aboul Ala Idris,Abou Zeïd Abderrahmane de Constantine,Abou Zeïd ben Iguite chef almohade,Abou Zeïd Zerari (caïd)Abou Ziane El Gobbi, prince abdelouadite,Abou Ziane, fils d'Abou Hammou II,Abou Ziane, fils d'Abou Inane le mérinide,Abou Ziane, fils d'Abou Saïd, prince abdelouadite,Abou Ziane, fils d'Abou Tabet, sultan abdelouadite,Abou Ziane, fils d'Abou Youssef le mérinide,Abou Ziane, fils de Moulay Mohammed, prince abdelouadite,Abou Ziane Mohammed ben Abderrahmane, sultan mérinide,Abou Ziane Mohammed El Mostain Billah, émir, abdelouadite,Abou Ziane Mohammed Ier, émir abdelouadite,Abou Ziane, neveu d'Abou Hammou III l'abdelouadite,Abou Zobeïr Ibn Ghania, chef almoravide des Baléares,Acem, tribu arabe,Acharites (secte des),Achir,Adi ben Youssef, chef des Toudjine,Adel (Abou Mohammed Abdallah dit El), khalife almohade,Adekhsane (casba, d'), aux sources de l'oum Errebia,Adhad, khalife fatimite,Adjana (tribu des)Adjissa, tribu berbère,Adouane, tribu arabe,Afoughal (djebel), chez les Beni Iznassen,Afoughal, chez les Haha-Chiadma, près Tazegdalt,Africa, nom antique de Mehdia (Tunisie),Africains (les),Afrique,Aftas (Beni El)Agadir, au N. de l'embouchure du Seus,Aghfaou (oued), province de Marrakech,Aghlabites (les),Aghmat, ville au S. E. de Marrakech,Agouraï (casbad'), au S. E. de Meknes,Aguedal (parc d'), à Marrakech,Aguer (cap d') sur l'Atlantique,Aguehnim ou Mers Remad,Ahlaf, tribu arabe,Ahmed (Abon Ibrahim) l'aghlabite,Ahmed Baba,Ahmed ben Abdallah, marabout de Dila,Ahmed ben Ali,Ahmed ben El Balki,Ahmed ben El Kadi, roi de Koukou,Ahmed ben El Kadi, parent et successeur du précédentAhmed ben Korhob, chef aghlabite de Sicile,Ahmed ben Malek,Ahmed ben Merzoug ben Abou Amara,Ahmed ben Mohammed, prince filalien,Ahmed ben Touloun,Ahmed ben Youssef Ibn Mozni,Ahmed Dehbi, sultan filalien. V. Aboul Abbas Ahmed Dehbi.

Ahmed El Akhal, fils de Youssef El Kelbi,Ahmed El Aredj. V. Aboul Abbas Ahmed El Aredj, le saadien.Ahmed, fils de Hassan El Kelbi,Ahmed, fils de Mohammed El Hadj de Dila,Ahmed, fils d'Othmane ben Abou Debbous l'almohade,Ahmed Pacha,Ahmed Ier, sultan ottoman,Ahmed Riffi (pacha),Ahmed Soltane (Homeïda dit), suttan hafcide,Ahmed, prince filalien,Aïcha (col des Beni) à l'E. d'Alger,Aigues-Mortes,Aïlana, tribu berbère,Aïn Ellouh, au S. de Meknes,Aïn El Turk, à l'O. d'Oran,Aïn Madhi, ville saharienne, S. O. de Laghouat,Aïn Temouchent,Aïoun sidi Mellouk, S. O. d'Oudjda,Aïssa ben Omar (sid),Aïssa, fils d'Idris II,Aïssa, petit-fils du sultan mérinide Abou Youssef,Aïssa, prince mérinide,Aix-la-Chapelle, congrès d',Aix en Provence,Akbou (Constantine),Akka, ville dans le S. E. du Sous,Akhdar (djebel El),Akhmas, tribu du N. O. du Maroc.Alam (djebel El), chez les Beni Arous dans le Hebet,Alarcos (bataille d')Albe (duc d'),Alcantara (Espagne),Alcantara (Espagne), ordre militaire d',Alcaudete (Espagne),Alcaudete (comte d'),Alcaudete (don Alonzo d'),Alcaudete (don Martin d'),Alcazar de Séville,Aledo (Espagne),Alexandre (Egypte),Alger,Algérie,Algériens,Algé,Alhambra (l'),Alhucemas, El Mezemma et Hadjeret Nokour des Indigènes, dans le Riff,Ali, cousin de Mahomet et quatrième khalife,Ali Abou Hassoun ben Mohammed Cheïkh, sultan ouattasside,Ali ben Ahmed ben Khorassane,Ali ben El Mekki ben Amhaouche,Ali ben Hammoud l'idrissite,Ali ben Ichon El Kebli,Ali ben Omar l'idrissite,Ali ben Mohammed ben Idris,Ali ben Motaz des Beni Djama,Ali ben Rached ben Mendil,Ali ben Yedder,Ali ben Youssef ben Tachefine, khalife almoravide,Ali ben Zakaria, chef des Heskoura,Ali dit Caccia-Diavolo,Alicante,Ali Chaouch, dey d'Alger,Alides (les),Ali, fils d'Yahya ben Temim le zirite,Ali, fils d'Youssef El Kelbi,Ali, fils du zirite Temim,Ali Ibn Ghania, fils d'Ishak, chef almoravide des Baléares,Ali Ibn Ghania, fils d'Yahya, chef almoravide de Cordoue,Alil (casba d'), sur l'Oued Guigou,Ali Pacha, grand amiral turc,Ali Sardou,Alix (général),Aliane (Ibn), général almoravide,Allemagne,Allemands,Almeria,Almohades ou Moahhidoun,Almoravides,Almunecar (Espagne),Alphonse VI, roi de Castille,Alphonse VII,Alphonse VIII,Alphonse IX de Castille,Alphonse IX, roi de Léon,Alphonse X de Castille,Alphonse XI,Alphonse, prince de Castille,Alphonse III d'Aragon,Alphonse Ier le batailleur d'Aragon,Alphonse V d'Aragon,Alphonse Ier de Portugal,Alphonse V de Portugal,Alphonse VI de Portugal,Alphonse II, roi des Asturies,Alpujarras (monts), province de Grenade,Altaïde (Fernand d'),Altaïde (Fernandez d'),Amade (général d'),Amalfi (Italie),Amer ben Mohammed, cheïkh des Hintata,Amer ben Moussa (Beni), tribu arabe,Américains,Amer (Beni), tribu arabe,Amhaouche (le dedjal), chef des Alt Oumalou,Amina (parc d') à Fez,Amirites (les), vizirs espagnols et leurs partisans,Amokrane, seigneur de la Kalaâ des Beni Abbas,

Amar ben Haddou, caïd d'El Ksar El Kebir,Amour, chaine de montagne et population arabe,Amrane, général,Andalous,Andalous, de Fez,Andalous (quartier des) à Fez,Andalousie,Andjafa, tribu berbère,Andjera, province entre Tetouane et Tanger,Anfa (Casablanca ou Eddar El Beïdha),Anfassa, tribu berbére,Anfis, sur l'oued Nefis, au S. de Marrakech,Angade, tribu arabe et plaine près d'Oudjda,Anglais,Angleterre,Anjou (René d'),Aoudaghost, ville à l'O. de Tombouctou,Aouf (oulad), tribu arabe,Aouraba, tribu berbère,Aourigha, tribu berbère,Arab Ahmed,Arabes (les),Arabie,Aragon,Aragonais,Araïche (El), V. Larache.Arbaouat (sud-oranais),Archidona (Espagne),Aredj (El). V. Aboul Abbas Ahmed le saadien.Aredj (El). V. Moulay Ali ben Ismaïl, sultan filalien.Arif ben Yahya, émir des Soueïd,Aroudj (Baba) ou Barberousse Ier,Arzila, Assila des Indigènes,Asie,Askeladja,Askia (dynastie nègre des),Asmir,Assaden, tribu berbère,Assaka, ville marocaine sur l'océan,Asturies (Espagne),Atchane (oued El).Athbedj, tribus arabes,Atia ben Khazer,Atlantique (océan),Atlas,Atta (Aït), tribu berbère,Attab (Aït), tribu berbère,Attaf, tribu arabe,Attouche (Ibn), général almohade,Augsbourg (convention d'),Aures (djebel),Autriche,Aviz (ordre d'),Ayache (Aït), tribu berbère,Ayache (djebel Beni) ou Ayachi,Ayachi (El), marabout de Salé, V. sid Mohammed.Ayad ben Bou Chefra (caïd),Ayadh (le cadi),Ayoub, fils du zirite Temim,Azdadja, tribu berbère,Azemmour, port marocain sur l'Oum Errebia,Azghar, canton au N. du Sebou, actuellement le Gharb,Azhar (Université d'El),Aziz (El) fils d'El Mansour le hammadite,Aziz (El) Nizar, khalife fatimite,Azrou, faubourg de Fez,Azrou, casba au pied de l'Atlas, S. E. de Meknes,

BBaahmed ben Moussa,Baamrane (aït), tribu berbère,Baba Aroudj ou Barberousse I er , V. Aroudj.Bab Aghmat, porte de Marrakech,Baba Ichou El Kebli, cheikh berbère,Bab El Bahar (fort de), à Tunis,Bab El Oued (Alger),Bab Guissa (Fez),Bachir (Abou Mohammed El) de l'Ouencheris,Bachir (El). V. El Hadj Mohammed El Bachir ben Messaoud.Bacri,Badajoz,Bades, Velez de la Gomera des Espagnols, port du Riff,Badine (Beni), tribu berbére,Badis ben Habbous, senhadjien de Grenade,Badis ben Mansour (Abou Mennad Nacer Eddoula), le zirite,Badis, fils d'El Mansour le hammadite,Baëza (Espagne),Baghaia, au S. d'Aïn Beïda (Constantine),Baghdad,Bahia (la), palais à Marrakech,Bahloula, près de Fez,Baléares (Iles),Barcelone,Barcelone, comte de,Bari (Italie),Barka (Cyrénaïque),Basile Ier, empereur d'Orient,Basile II,Basile, capitaine bysantin,Basra du Maroc, à l'O. d'Ouazzane,Bastion de France (Constantine),Batheha (El), vallée de la Mina (Oran),Bedaoua (tribu des),Bedeau (général),Bedja a (les Berbères),Behloula, tribu berbère,Beht (oued), affluent de gauche du Sebou,Beja (Portugal),

Beja (Tunisie),Bekkar. V. Cheïkh Bekkar.Belbar le hammadite,Belgique,Belguenaoui. V. sid Aboul Hassan ben Ali).Bellezma, canton du département de Constantine,Bellil (oulad), tribu arabe,Ben Aïssa. V. Abdallah ben Aïssa.Ben Djellab (famille des),Ben El Achker,Ben El Kadi. V. Ahmed ben El Kadi.Bénévent (combat de),Ben Haddou. V. Amar ben Haddou.Ben Mahrez. V. Moulay Aboul Abbas Ahmed, prince filalienBennasser, prince filalien,Benoit VIII (le pape),Ben Sassi (zaouïet), au N. de Marrakech,Berabiche, tribu arabe,Berbéres (les),Berbéres (les), chrétiens,Berbéres (les), du Sous,Berbéres (les), de l'Atlas,Berbérie,Berghouata, tribus berbères,Bernes, ancêtre berbère,Bertra eja (la), fille d'Enrique IV de Castille,Bertran de la CuevaBerzal (Beni), tribu berbèreBesseba (oulad), tribu arabe,Biskra,Bizerte ou Benzert,Blanche (la reine). V. Bourbon.Bologguine, fils de Ziri ben Mennad des senhadja,Bologguine, neveu d'El Kaïd le hammadite,Bologne,Bombay,Bône,Bordj El Ahmer (El) ou château-neuf (Oran)Bornou, royaume du Soudan,Botn Errommane, dans le Fazaz,Botouïa, tribu berbère,Botr (les Berbères),Bou Agba (mechra), au S. du confluent de l'O. El Abid et de l'Oum Errebia,Bou Ali Erroussi (caïd),Bou Amama,Bou Anane (Ksar de), entre Zousfana et Oued Guir,Bou Azza El Habri,Bouchelaghem (le bey). V. Mohammed.Bou Denib (Ksar de), vallée de l'Oued Guir,Bougie, Bedjaïa des Berbères,Bou Hamidi. V. Mohammed (El).Bouides (les),Bouira (El) ou Tebouirt, tribu berbère,Bou Keddane (combats de), dans l'Andjera,Bou Mezoura, près de Fez,Bourbon (duc de),Bourbon (la reine Blanche de),Bou Regreg (oued),Bourmont (général de),Bou Sefiha, région de Tetouane,Bou Semghoune, sud-oranais,Bouziane ben Chaoui (cheïkh) des Ahlaf,Boyout (El), village de l'Andjera,Bragance (Jean de),Bragance (duc de),Branes, tribu berbère,Braz, tribu arabe,Brémond (commandant),Bretonnière (amiral de la),Breugnon (comte),Bridja (El). V. Mazagan.Bugeaud (le maréchal),Bulgares,Burgos,Busnach,Bysance,Bysantins,

CCadix,Cagliari (baîe de),Caire (le nouveau) ou El Kahira El Moëzzia,Calabre,Calatrava (Espagne),Capoue,Cardona (Ramon de),Carmates (les),Carmona (Espagne),Carthage,Carthagène,Casablanca (ancienne Anfa),Castille,Castillans,Castrogiovanni (Sicile),Catalans,Catalogne,CatholiquesCelto-Romains de Cordone,Ceuta,Chabane (le pacha) d'Alger,Chabet El Leham (combat de) à l'O. d'Oran,Chaffaut (du),Chaouia, tribu berbère et nom actuel d'une partie du Tamesna,Charbonnier,Charles d'Anjou, frère de Saint-Louis,Charles II d'Angleterre,Charles VI de France,Charles X de France,

Charles III d'Espagne,Charles IV d'Espagne,Charles-Quint ou Charles V,Charlemagne,Chebanatte, tribu arabe,Chebrou, rivière et cité à l'O. de Tebessa,Chediouia (oued), en Algérie,Cheikh Abou Selham,Cheïkh Bekkar, chef des Meghafra,Chekilola (Ibn), seigneur de Malaga,Chelif,Chella (Challa des Indigènes), ville en ruines près de Rabat,Chénier,Cheraga, tribus berbères et arabes de la région d'Oudjda,Cherarda, tribu arabe,Cherchel,Chérif de la Mecque,Chérifs hassaniens ou filaliens,Chérifs saadiens,Cherradi (zaouïet), au N. O. de Marrakech, sur le Tensift,Cherrat (oued), région de Rabat,Cherratine (medersa des) à Fez,Chevaliers de Malte (ordre de Saint-Jean de Jérusalem),Chiadma, tribu berbère,Chiites,Chinguiti, ville de l'Adrar mauritanien,Choiseul (duc de),Chokhmane (Aït), tribu berbère,Chrétiens (les),Chrétiens (les), d'Espagne,Chrétiens (les), de Tlemcen,Chrétiens (les), d'Espagne,Christ (ordre du),Cid Campeador. V. Rodrigue de Bivar.Clausel (le maréchal),Clément IV, (le pape),Collo (Constantine),Comares (marquis de),Congo français,Constantine,Constantinople,Constantin Porphyrogénète,Conti (princesse de),Coran (le),Cordoba (don Diego de), marquis de Comares,Cordoba (don Martin de),Cordouans (les),Cordoue,Corse,Cortes (les) ou gouvernement espagnol,Cortez (Fernand),Cosenza (Deux-Siciles),Cousa (Irak arabi),Coutances (Normandie),Croisés (les), de Jérusalem,

DDaser El Kebir, affranchi hascide,Dali Ahmed, pacha d'Alger,Dali Hassan,Damas,Danemark,Daoud ben Hatem,Daoud, fils d'Idris II,Dar Debibagh, banlieue de Fez,Dar Ettema (casba de), rive gauche de la Molouïa, dans le Fazaz,Dar Ibn Mechal. V. Mechal.Dar Mahrez, près de Fez,Debbab, tribu arabe,Debbah, chef des Douaouida,Debdou, ville au S. O. d'Oujda,Dekhissa, tribu arabe,Delim (oulad), tribu arabe,Dellys,Demer (Beni), tribu berbère,Demnat, ancienne Askoura, à l'E. de Marrakech,Denhadja, tribu berbère,Denia (Espagne),Deux-Siciles (royaume des),Deval, Consul de France,Dhinnoun (Beni),Dialem, tribu arabe,Dila (zaouïa de) dans le Fazaz, près des sources de l'Oued El Abid,Berbères de,Dira (djebel), près d'Aumale (Algérie),Djaad (Beni), tribu berbére,Djaber (Beni) tribu arabe,Djaber ben Youssef, chef des Abdelouad,Djaber, fils d'Aboul Kassem, émir de Sicile,Djafer ben Abdallah, émir de Sicile,Djafer ben Hamdoun El Djodami El Andalossi,Djafer ben Fellah le ketamien,Djafer fils d'youssef El Kelbi,Djafer (le pacha),Djahouar (famille des Beni),Djaïch le toulounide,Djama El Akhdar, mosquée à Meknes,Djama (famille des Beni),Djama (Ibn), général almoravide,Djama (Ibn) vizir almohade,Djama Sahridj (grande kabylie),Djana, ancêtre berbère,Djaouna, tribu arabe,Djebel (le), canton au S. de Tetouane,Djedida (El Casba El), près de Meknes,Djedida (El). V. Mazagan.Djelal (oulad), tribu arabe,Djendel, tribu arabe,

Djeraoua, tribu berbère et montagne, région de Melilla,Djerba (ile de),Djerid (sud tunisien),Djerir (oulad), tribu arabe,Djerrar (oulad), tribu arabe,Djezaïr Beni Mezghenna, ancien nom d'Alger,Djeziret El Far (Tunisie),Djidjelli,Djilali Rougui,Djochem, tribu arabe,Djorf El Akhdar, près d'Oudjda,Djorf (plaine du), région de Bou Denib,Djouab, tribu arabe,Djouchen, fils d'El Aziz le hammadite,Djouder (le pacha), général saadien,Djouher, général fatimite,Djoutha, tribu arabe,Djurdjura (monts du) ou grande Kabylie,Doreïd, tribu arabe,Doreïdi, chef des Doreïd de Fez,Doria, amiral espagnol,Doria (André), amiral génois,Doria (Roger), amiral génois,Douaïr, tribu arabe,Douaouida, tribu arabe,Douas ben soulat, chef ketamien,Doui Hassane, tribu arabe,Doui Hosseïne, tribu arabe,Doui Menia, tribu berbère,Doui Obeïd Allah, tribu arabe,Doui ziane, tribu arabe,Doukkala, tribu berbère,Dounas ben Hamama,Douro (le),Dra (oued), sud marocain,Dragut Pacha, corsaire turc,Drogon, chef normand,Drude (général),Duquesne (amiral),

EEddehbi. V. Aboul Abbas Ahmed El Mansour le saadien.Edouard Ier de Portugal,Egypte,Egyptiens,El Mansour. V. Aboul Abbas Ahmed El Mansour le saadien.Elyas des Berghouata,Emir (l'). V. El Hadj Abdelkader ben Mahieddine.Emmanuel, roi de Portugal,Enmaï ou Animmaï, à l'E. de la rivière d'Aghmat,Ennasser. V. Abderrahmane III.Ennasser ben Alennas, roi hammadite,Ennasser, fils du sultan mérinide Aboul Hassan,Ennasser Ibn El Ahmer, émir de Grenade,Ennasser, khalife almohade. V. Abou Abdallah Mohammed.Ennasser Lidinallah, sultan hafcide, V. Aboul Baka I er .Ennasser Lidinallah, sultan mérinide. V. Abou Yakoub Youssef.Enrique II de Castille,Enrique III, dit l'infirme,Enrique IV, dit l'impuissant,Ermengaud, comte d'Urgel,Espagne,Espagnols (les),Espagnols (les), d'Oran,Essaïd, Khalife almohade. V. Aboul Hassan Ali.Estramadure (l'),Estrées (maréchal d'),Etats barbaresques,Etats-Unis d'Amérique,Etna,Euldj Ali,Euphrate (l'),Europe,Européens,Evora (Portugal),Exmouth (lord),

FFadhel (Aboul Abbas El) ben Abou Yahya, khalife hafcide,Fadhel ben Mozni (El),Fadhel (El), fils du khalife hafcide El Ouatek,Fadhel (El) l'idrissite. V. Aboul Aïche.Fahs (le) ou banlieue de Tanger,Faïdja (canton d'El), dans le sud marocain,Faïdja (route d'El), dans l'Atlas,Fajardo (Louis),Falcon (cap.), à l'O. d'Oran,Fares ben Oudrar, vizir et général mérinide,Faten (Beni), tribu berbèreFatimites (dynastie des),Fazaz, canton du Moyen-Atlas, entre Tadla et Sefrou,Fedj El Fers (col de), chez les Beni Arous, S. de Tétouane,Fekh (bataille de), en Arabie,Felfoul ben khazroun des Meghraoua,Fellassa (Ifelloussen), tribu berbère,Fendelaoua, tribu berbère,Fenidek,Ferdinand d'Aragon (le roi catholique),Ferdinand de Castille,Ferdinand de Léon fils d'Alphonse VIII,Ferdinand de Portugal (infant don),Ferdinand fils d'Alphonse IX de Castille,Ferdinand Ier de Castille et Léon,Ferdinand III de Castille et Léon,Ferdinand IV de Castille,Ferdinand Ier, régent de Castille, puis roi d'Aragon,Fetouh ben Dounas (El),Fez,Fez (oued),

Fezzan, région saharienne au S. de la Tripolitaine,Fichtala, tribu berbère,Fichtala du Tadla, au S. de l'Oued Derna,Fichtala, entre Oueds Sebou et Ouergha,Figuig, villages berbères (confins orano-marocains),Flitta, tribu arabe,Florentins (les),Fort l'Empereur (Bordj Moulay Hassan) près d'Alger,Foughal (Beni), tribu berbère,France,Francais (les),Francil, général chrétien,François Ier, roi de France,Francs, roi des,Fraxinet (Var),Frédéric de Castille (prince),Frédéric II, empereur d'Allemagne,Fréjus (Roland),

GGabes,Gaële (Italie),Gafsa,Gaghou ou Gao, capitale des rois nègres Askia,Galice,Galilée (croiseur français),Garcia, chef de la milice chrétienne mérinide,Garcia, frère d'Alphonse VI de Castille,Garcia, roi de Navarre,Garet, province dans la Basse-Molouïa,Gênes,Génois (les),Georges d'Antioche, amiral sicilien,Ghadames,Ghaïlane (l'andalou El Khadir), de Salé,Ghaleb (l'affranchi),Ghamer (Ibn), vizir hafcide,Gharb, anciennement Azghar, province du Bas-Sebou,Ghariane, tribu berbère,Ghazzali (El),Gheris, canton au N. de Tebessa,Ghessassa ou Ighessassen, tribu berbère et ancien port à l'O. de Melilla,Ghiata, tribu berbère,Ghamert (combat de) en Tunisie,Ghomra, tribu berbère,Ghossel, tribu arabe,Ghozz, archers kurdes,Gibraltar,Giralda (la), mosquée de Séville,Girgenti (Sicile),Glaoui (col du djebel),Gomez de Bazan (don Alvar),Gonzalve, chef de milice chrétienne à Fez,Goulette (la), à Tunis,Goulimim, Extrême-Sous,Gountafi. V. Abou Abdallah Mohammed El.Gozzo (ile de), près de Malte,Grêce,Grecs (les),Grégoire VIII (le pape),Grenade,Grenadins (les),Guadalquivir,Guadiana,Guedala, tribu berbère,Guedjal, près de Sétif,Guedmioua, tribu berbère,Guelaïa, tribu berbère,Gucliz, mamelon rocheux, près de Marrakech,Guenfissa, tribu berbère,Guercif, à l'E. de Taza,Guerouane, tribu berbère,Gueznaïa, tribu berbère,Guezzoula, tribu berbère,Guigou (oued), affluent de gauche du Haut-Sebou,Guillaume Bras-de-Fer, prince normand,Guillaume de Provence,Guillaume II, empereur d'Allemagne,Guillaume Ier de SicileGuillaume II de Sicile,Guir (oued), rivière saharienne,Guttierez de Monroy,

HHabboune (Ibn) des Koumïa,Habbous, neveu de Zaoui senhadjien de GrenadeHabra, rivière algérienne et tribu arabe,Hachem. prince filalienHadj Abdelkader ben Mahieddine (émir El),Hadj Abdesselam ben El Arbi El Ouazzani (chérif sid El),Hadj Ahmed Boudi (El),Hadj Ali, dey d'Alger,Hadjar Ennesser, à 20 K. N. O. d'Ouazzane ,Hadj Djafer Agha,Hadjeb (El), poste au S. E. de Meknes,Hadj El Arbi ben Ali (El), chérif d'Ouazzane,Hadj El Bachir (El), pacha d'Alger,Hadj El Mir (El),Hadj Mohammed El Bachir ben Messaoud (El),Hadj Mohammed El Mokri, V. Mokri.Hadj Mustapha (le dey El),Hadj Temim (El),Hafcides (dynastie des),Haha, tribu berbère,Haïdarane (combat de), près de Gabes,Haïdar Pacha,Hakem Blamrallah (El), Khalife fatimite,Hakem Ier (El), Khalife Ommiade d'Espagne,Hakem II (El),

Hakim (Beni), tribu berbère,Hakim, tribu arabe,Hakmaoui (caïd El),Halk El Kobra (El), au N. de Larache,Hamama le meghraouien,Hamdane, chef espagnol,Hamdoune Erroussi,Hamed ben Yazel,Hamïane, tribu arabe,Hamidou (le raïs),Hamma (El), oasis du Sud-Tunisien,Hammad fils de Bologguine Ibn Ziri,Hammadites, (les),Hammama, petit-fils de Yeddou ben Yala l'ifrenite,Hammouda Pacha, bey de Tunis,Hamza ben Aboul Leïl,Hamza ben Omar,Hamza fils d'Idris II,Hamza (le) ou région de Bouira (Algérie),Hanancha,Harar, tribu arabe,Hareth (El), fils d'El Aziz le hammadite,Hareth, tribu arabe,Hariz, tribu arabe,Haroun, khalife abbasside,Harrane. V. Moulay El Harrane,Hassan, agha puis pacha successeur de Khaïr Eddine à Alger,Hassan, agha des janissaires d'AlgerHassan ben Ahmed Selmi,Hassan ben Ali El Kelbi,Hassan ben Amar le Ketamien,Hassan ben Guennoun (El) l'idrissite,Hassan ben Kassem de Sidjilmassa (le chérif El)Hassan ben Koleïb,Hassan ben Omar (El), régent de l'empire mérinide,Hassan ben Serhane,Hassan ben slimane (El), Vizir mérinide,Hassan, capitan-Pacha,Hassan Corso,Hassan (El), cousin de l'idrissite El Kassem Guennoun,Hassan de Baghaïa,Hassan El Haddjam l'idrissite,Hassan (El), fils d'Ali ben Yahya le Zirite,Hassan (El), fils de Djaber l'abdelouadite,Hassan, fils du Khalife Ali,Hassan le second, petit-fils d'Ali,Hassan (la tour) à Rabat,Hassan (El), prince hammadite,Hassan Pacha, fils de Khair Eddine,Hassan Raissouni (El),Hassane (les), tribu arabe,Hassan Vénéziano (le pacha),Hassen (Beni), tribu arabe,Hassassna, tribu arabe,Hasting, chef des Normands,Hebet (le), canton entre Tétouane et Larache,Hechem, tribu berbère toudjinite,Hechtouka, tribu berbéreHedadj, tribu arabe,Hedjaz (Arabie),Hemarna, tribu arabe,Henri II, empereur d'Allemagne,Henri de Portugal (infant dou),Henri de Portugal (cardinal don),Henri IV, roi de France,Heragha, tribu berbère,Hergha, tribu berbère,Heskoura, tribu berbère,Hiaïna, tribu berbère.Hicham, Khalife Ommiade d'Orient,Hicham Ier, Khalife Ommiade d'Espagne,Hicham II d'Espagne,Hicham III,Hicham, petit-fils d'Abderrahmane III,Hilal, affranchi abdelouadite,Hilal (Beni), tribus arabes.Hilaliens, V. Beni Hilal.Hintata, tribu berbère,Hisn El Okab (fort de l'aigle), en Espagne,Hobacha, chef ketamien,Hodna, canton du Sud-constantinois,Hollandais,Hollande,Homeïda. V. Ahmed Soltane.Homeïd ben Isliten,Hongrie,Homme à l'âne (l'). V. Abou Yazid.Hosseïn Cheïkh, pacha d'Alger,Hosseïn, dey d'Alger, V. Mezzomorto.Hosseïn (famille de), bey de Tunis,Hosseïne, dey d'Alger,Hosseïne, fils du Khalife Ali,Hosseïne, petit-fils de Hassane le second,Hosseïne, tribu arabe,Houara, tribu berbère,Houd (Beni),Houd (Ibn), de Salé. dit El Hadi,Houd (Ibn). V. Mohammed ben Youssef.Houlagou, chef des Mongols,Houz (le), banlieue de Marrakech,Huelva (Espagne,Hugo de Moncade,

IIbn Abou Amer. V. Mohammed ben Abou Amer.Ibn Allal. V. Mohammed ben Allal.Ibn Aoukarit. V. Omar ben Aoukarit.Ibn El Ahmer, dynastie de Grenade. V. Mohammed, Ismaïl et Youssef.

Ibn El Lihiani. V. Abou Yahya Zakaria, prince hafcide et Abou Darba.Ibn Korhob, général aghlabite. V. Mohammed.Ibn Mimoun, amiral almoravide, V. Mohammed.Ibn Ottou, vizir hafcide,Ibn Rahho. V. Messaoud ben Rahho.Ibn Razi. V. Abou Bekr.Ibn Rostem. V. Abdelouahab.Ibn Saghïer, chef des Lamta de Fez,Ibn Salah, chef des Andalous de Fez,Ibn Tachefine. V. Youssef ben Tachefine.Ibn Tafraguine, vizir hafcide,Ibn Toumert. V. Mohammed ben Abdallah.Ibn Yassine. V. Abdallah.Ibrahim ben Atïa, émir des Khlot.Ibrahim Ier ben El Aghleb,Ibrahim II, frère d'Aboul Ghavanik,Ibrahim ben Kariatine El MoaddamiIbrahim ben Moussa,Ibrahim, fils de Mohammed ben El Kassem l'idrissite,Ibrahim, fils de Tachefine, khalife almoravide,Ibrahim Izemmour El Izdegui,Ichkern, tribu berbère,Idder (Beni), tribu berbère,Id ou Tanane, tribu berbère,Idrassen (Aït), tribu berbère,Idris Aboul Ala, prince mérinide,Idris ben Hommane. V. Aboul Ala.Idris Ier ben Abdallah,Idris II,Idris, fils d'Abdelhak ben Mahiou le mérinideIdris l'idrissite,Idrissites (les),Idrissites du Riff,Idrissites Hammoudites,Ifkane, aujourd'hui Aïn Fekan, au S.O. de Maseara,Ifrene (Beni), tribu berbère,Ifrikïa,Igli ou Arghane, chez les Hergha (atlas marocain),Ikhchid (Mohammed ben Toghdj El),Ikhchidites (les),Iklibïa, port tunisien,Ilent ou Beni Lent, tribu berbère,Iligh (forteresse d'), chez les Hechtouka, dans le Sous,Illyrie (l'),Iloumen et Iloumi, arabisé en Beni Louma, tribu berbère,Imamïa (les chiites),Inde (l'),Ingassen (Beni), tribu berbère,Innocent III (le pape),Inquisition (l'),Irak (l'),Irniane (Beni), tribu berbère,Isabelle de Portugal,Isabelle la catholique, reine de Castille,Ishak Askia, roi nègre,Ishak, fils d'Ali ben Youssef, khalife almoravideIshak, frère des Barberousse,Ishak, frère du khalife almohade El Mortadha,Ishak Ibn Ghania, fils de Mohammed ben Ali ben Youssef le messo flen,Iskander, officier turc,Isliten (Beni), tribu berbère,Isly (oued), à l'O. d'Oudjda,Isly bataille d',Ismaïl El Mansour, khalife fatimite. V. Abou Tahar.Ismaïl Ier Ibn El Ahmer de Grenade,Ismaïl II,Ismaïl Ibn El Ahmer,Ismaïl, septième et dernier imam des chiites Ismaëliens,Ismaïlia ou chiites ismaëliens,Israëlites du Maroc,Isri (Aït), tribu berbère,Isser (oued) à l'E. de Tlemcen,Italie,Italie, Musulmans d',Italiens,Itnaachrïa ou chiltes duodécémains,Itoueft le senhadjten,Izdeg (Aït), tribu berbère,Iznassen ou Senassen (Beni), tribu berbère,Iznassen ou Senassen (Beni), montagnes des,

JJacques Ier d'Angleterre,Jaën (Espagne),Janissaires (les), milice turque d'AlgerJayme Ier d'Aragon,Jayme II d'Aragon,Jayme, fils de Jayme Ier d'Aragon, roi de Majorque,Jayme fils de Pierre III d'Aragon,Jean II de Navarre et d'Aragon,Jeanne de Castille (la reine)Jean Ier de Portugal,Jean IV de Portugal,Jerusalem, roi de,royaume de,Joinville (prince de)Juan, chef des auxilliaires espagnols à Tunis,Juan d'Autriche (don),Juan de Castille (don),Juan de la Cerda. V. Medina-Celi.Juan Ier de Castille,Juan II de Castille,Juan de Portugal (don),Juby (cap), dans le sud du Maroc,Juifs (les),

KKaada El Hamra (El), région de Taza,Kabyles (les), population berbère,

Kabylie (Algérie),Kaci (Ibn),Kadi (Ben El). V. Ahmed ben El Kadi.Kafour (l'affranchi),Kaïcer, affranchi fatimite,Kaïd (El), fils de Hammad,Kaïm (El), V. Aboul Kassem Mohammed.Kairouan,Kairouanites ou Karaouline, quartier de Fez,Kaïsites ou parti des Maadites,Kalaa des Ben Abbas, au douar Bouni (Constantine),Kalaa des Beni Hammad, commune de Takitount (Constantine),Kalaat Houara ou Kalaa des Beni Rached, au N. E. de Mascara,Kalaat Ibn Salama, moderno Taoughezzout à 3 kil. S. E. de Frenda (Oran),Kalaat Sinane, à l'E. de Tebessa, en Tunisie,Kaloum (Ibn), vizir hafcide,Kanoun ben Djermoun,Kaoub, tribu arabe,Kara Hassan, lieutenant d'Aroudj,Karakache El Ghozzi.Karaouline (mosquée d'El), à Fez,Karna, près de Béja (Tunisie),Kassem (Aït), tribu berbère,Kassem ben Hammoud l'idrissite,Kassem ben Idris, dit Guennoun,Kassem ben Mohammed ben Abllafia,Kassem ben Raïssouni (pacha),Kassem (El), fils d'Idris II,Kastilya, province tunisienne,Kçabi (El), forteresse dans le Moyen-Atlas,Kebdana ou Ikebdanen, tribu berbèreKelbites (les) ou parti Yéménite,Kemlane (Beni), tribu berbère,Kenza, mère d'Idris II,Kerbela,Kerkenna (Iles) en Tunisie,Kerroum ben Abou Bekr,Ketama, tribu berbére,Khachna, tribu arabe,Khadir Ghaïlane (El). V. Ghaïlane.Khaïr Eddine ou Barberousse II,Khaldoun (Ibn),Khaled ben Hamza, chef des Kaoub,Khalifa, fils d'Ouerrou ben Khazroun,Khalil ben Ouard,Khandek Rihane, dans l'Oued Cherrat (Rabat),Kharedjisme (le),Kharedjites (les),Khazer (Beni), tribu berbère,Khazer (Ibn) chef des Meghraoua,Khazroun ben Felfoul, prince des Meghraoua,Khazroun (Beni), tribu berbère,Kheder Pacha,Kheder (le pacha),Kheïrane le Slave,Kheïr (El) ben Mohammed ben El Kheïr,Kheir (El) ben Mohammed ben Khazer,Khelil (Beni), tribu berbère,Khellouf (Ibn), le mezouar,Khenatsa, fille de Cheïkh Bekkar,Kherbet El Kelekh, banlieue de Tunis,Khettab (Beni El), dynastie houarite,Khlot, tribu arabe,Khorassan, province de la Perse,Khorassane (Beni),Khorassane (Ibn),Korifla, chez les Zaër (région de Rabat),Korra (Beni), tribu arabe,Koudiat El Araïs, près de Fez,Koudiat Essaboun, emplacement du fort l'Empereur (Alger),Koufi (Beni), tribu berbère,Koukia capitale des rois Askia du Niger.Koukou, ancienne capitale de la Grande Kabylle (Alger),Koukou, roi de,Koulouglis (les),Koumïa, tribu berbère,Kourt, dans le Gharb,Kou sa Mustapha,Koutoubïa ou Ketbïa, mosquée à Marrakech,Ksar Beni M r, château-fort dans le Moyen-Atlas,Ksar El Kebir (El), ancien Ksar Ketama, sur le Loukkos,Ksar El Kedim (El) ou El Abbassia, au S. O. de Kairouan,Ksar Ennasser, à Meknes,Ksar Essaghir (El), port marocain, ancien Ksar Masmouda,Ksar Ketama. V. El Ksar El Kebir.Kurdes, peuplade du Kurdistan,

LLa Calle, port à l'E. de B ne (Algérie),Laghouat, ville saharienne et tribu berbère,Lalla Marnia, ville à l'O. de Tlemcen,Lamoricière (général de),Lamta, tribu berbère,Lamta ou Leptis parva (Tunisie),Lam ou Lamta (quartier des), à Fez,Lara (duc de),Larache, El Araïche des Indigènes,Larache, Espagnols de,La Valette (Jean Parisot de),Leben (oued El), affluent du Sebou, au N. de Lebida, ancien Leptis Magna, à l'E. de Tripoli,Ledjaïa, tribu berbère,Lehissa, tribu berbère,Lemaia, tribu berbère,Lemdïa (Beni), tribu berbère,Lemdïa (Beni), ville de,Lemtouna, tribu berbère,Léon (Espagne),

Léon IX (le pape),Lépante (bataille de),Le Vacher (le père),Leves (marquis de),Libye,Lisbonne,Lodwig, empereur,Loja (Andalousie),Lombardie,Lope Barriga,Lopez, général chrétien,Louata, tribu berbère,Louis IX de France ou Saint-Louis,Louis XIV,Louis XV,Louis XVIII,Loukkos, Lekkous des Indigènes, fleuve du Maroc atlantique,Lucera (Italie),Luthériens (les),Lyautey (le général),

MMaadites ou Kaïsites (les),Madani El Glaoui (sid El),Madghis Et Abter, ancêtre berbère,Madrid,Convention de,Maëlaïnine Chinguiti,Maghila, tribu berbère,Maghreb (le),Mahalla (El), près de Fez,Mahcene, prince hammadite,Mahdi ben Mohammed (El),Mahdi (El). Khalife abbasside,Mahdjoub El Euldj,Mahmoud (le pacha),Mahomet (le prophète),Mahomet III, sultan ottoman,Mahon, V. Port-Mahon et Baléares.Mahrez ben Zial,Majorque (ile de),Majarquins,Makhoukh, chef des Beni Ouemannou,Makhzen (le) ou gouvernement marocainMakil, tribus arabes,Maksen le senhadjten,Malaga,Malek (Beni), tribu arabe,Malek, docteur de la loi,Malli, royaume du Soudan,Malte, 18, chevaliers de,Mami Arnaute, chef des raïs d'Alger,Mami Corso,Mamluks d'Egypte,Mamoun (El). V. Aboul Ala Idris, khalife almohade.Mamoun (El), Khalife abbasside,Mamoun (El), V. Mohammed Cheïkh, sultan saadien.Mamoun (El), prince filalien,Mamoun Zirari (caïd El)Mamoura ou El Mehdia, dans l'estuaire du Sebou,Manfred, roi de SicileMansel (amiral),Mansoura près de Tlemcen,Mansour (El), V. Aboul Abbas Ahmed, prince saadien.Mansour (El), arrière petit-fils d'Yakoub ben Abdelhak le mérinide,Mansour ben Abou Amir (El) ou Almanzor, vizir espagnol,Mansour ben Hamza,Mansour ben Mozni, émir de Biskra,Mansour (caïd), général saadien,Mansour (El), émir mérinide de Fez,Mansour (El), fils de Bologguine le zirite,Mansour (El), fils d'Ennasser le hammadite,Mansouria (casba de), région de Rabat,Mansour (El), khalife abbasside,Mansour Sariha,Manuel (infant don Juan),Manuel Phocas,Maria (dona), régente de Castille,Marnay (de),Marnia, V. Lalla Marnia.Maroc (le),Marocains (les),Marrakech,Marsellais (les)Marseille,Martil (bordj). à Tétouane,Martin de Argote,Martin de Vargas,Martinez de Agulo,Mascara,Masmouda, tribus berbéres, , Massat, rivière et forteresse, au S. de l'oued Sous,Mathar (Beni), tribu arabe,Malifou (cap), Tamentafoust des Berbères,Matmata tribu berbère,Mauchamp (le docteur),Maures,Mauritanie sénégalaise, entre le sahara marocain et le Sénégal,Mazagan, ancienne El Bridja, aujourd'hui El Djedida des Indigènes,Mazagran, Tamezeghrant des Berbères, banlieue de Mostaganem,Mazara (sicile),Mazouna, ville à l'E. de Mostaganem,Mechal (dar Ibn), forteresse près de Taza,Mechal (Ibn),Mecheddala, tribu berbère,Mechhed All, à Coufa,Mechra Erremla, banlieue de Salé,Mecque (la),

Meddine, fils de Moussa ben Abilafia,Médéa, Lemdïa des Berbéres,Medina-Celi (Juan de la Cerda duc de),Medina Sidonia (duc de),Médine (Arabie),Medinet Erriadh, faubourg de Meknes,Mediouna, tribu berbère,Méditerranée,Medjaher, tribu arabe,Medjana (plaine de la) région de Bordj Bou Aréridj,Meghafra, tribu arabe,Meghraoua, tribus berbères,Meguild (Beni), tribu berbère,Mehaïa, tribu arabe,Mehdia (El), port du Maroc atlantique,Mehdia, port tunisien,Mehdi Billah (Mohammed El) prince Ommiade d'Espagne,Mehdi des Almohades (le). V. Mohammed ben Abdallah, dit Ibn Toumert.Mehdi des Chiites fatimites (le). V. Obeid Allah.Mehdouma (casba d'El), dans la plaine de Saïs, chez les Beni Mtir,Meïssour, général fatimite,Mejjat, tribu berbère,Mekarmeda,Mekarmeda, kil. à l'E. de Fez,Mekhadma, tribu arabeMekhazen (oued El), affluent du Loukkos,Mekki (Ibn El), seigneur de Gabes et de TripoliMeklata, tribu berbère,Meknes ou Miknasset Ezzeïtoune,Melila, tribu berbère,Metilla (prononcez Melilïa), port marocain du Riff,Mellah (famille des Ben), chambellans abdelouadites,Mellala, village près de Bougie,Mellikeche (Beni), tribu berbère,Melouana, tribu berbère,Menabha, dans le sud des confins algero-marocains,Menakcha, tribu arabe,Mendil ben Abderrahmane (émir),Mendil, fils d'Abou Youssef le mérinide,Mendil (oulad), tribu berbère,Mendoza (don Bernardino de),Meneses (don Juan de),Meneses (Pedro de),Mengoub (El), sud des confins algéro-marocains,Mensa-Moussa, roi nègre du Malli,Merbou (El), chef des Lamtiine de Fez,Merdeniche (Ibn), seigneur de Valence,Merendjissa, tribu berbère,Merida (Espagne),Mérine (Beni), tribus berbères,Mérinides (dynastie des),Mermadjenna, ancienne ville au N. de Tebessa,Mernissa, tribu berbère,Mers El Halk, près de Larache,Merselkébir, près d'Oran,Mertora (Espagne)Mesfloua, tribu berbère,Mesguen (Beni), tribu berbère,Meskour, tribu berbère,Mésopotamie, El Djazira des Arabes,Mesrata, tribu berbère,Messaï (El). V. Messaoud ben Rahho.Messala ben Habbous, émir des Miknassa de Tiaret,Messamah, affranchi abdelouadite,Messaouda, princesse saadienne,Messaoud, affranchi saadien,Messaoud ben Berhoum,Messaoud ben Ouanoudine,Messaoud ben Rahho El Messaï, vizir mérinide,Messine,Messoufa, tribu berbère,Messoune (casba de), au N. E. de Taza,Metahen (oued El), entre Fez et Taza,Metalsa ou Betalsa, tribu berbère,Metarfa, tribu arabe,Metghara, tribu berbère,Metrouh (Beni) de Tripoli,Mettoussa, tribu berbère,Mexique,Mezdeli, général almoravide,Mezghenna, tribu berbère,Meziata, tribu berbère,Mezzo-Morto (Hosseïn), dey d'AlgerMhamid, tribu arabe,Midrar (Beni), tribu berbère,Miknassa, tribu berbére,Miknasset Ezzeïtoun, V. Meknes.Mila (Constantine),Miliana,Mimoun (Beni) de Denia (Espagne),Mimoun, cheikh marocain allié des EspagnolsMimoun (oulad), tribu arabe,Mina, rivière de l'Oranie,Mindas, dans la vallée de la Mina,Misserghine, au S. O. d'Oran,Mitidja, plaine au S. E. d'Alger.Moaouïa ben Abou Soflane,Modaffer, affranchi fatimite,Moder, tribu arabe,Moëzz, fils de Badis le senhadjlen zirite,Moëzz fils de ziri ben Atia,Moëzz Lidinallah (Abou Temim Maad El), Khalife fatimite,Moferredj ben Salem,Mogador, Souira des Indigènes,Mohammed, sultan mérinide,Mohammed Abou Darba Ibn El Lihiani dit El Mostancer IV,Khalife hafeldo,

Mohammed Aboul LifMohammed Abou Tabet, fils d'El Motaouekkel, émir abdelouadite,Mohammed Bektache, dey d'Alger,Mohammed ben Abbad de Séville,Mohammed ben Abdallah dit Ibn Toumert le mehdiMohammed ben Abdallah le miknassien,Mohammed ben Abdallah, sultan filalien, V. Sidi Mohammed.Mohammed ben Abdelhak, émir mérinide,Mohammed ben Abdelkaoui, émir des Toudjine,Mohammed ben Abdelkerim Chergui (caïd),Mohammed ben Abou Amer, général mérininide,Mohammed ben Abou Amrano, général almohade,Mohammed ben Abou Bekr ben Amor (sidi) marabout de Dila,Mohammed ben Ali ben Amrane, chérif Idrissite,Mohammed ben Ali, général mérinide,Mohammed ben Ali ben Ichou,Mohammed ben Ali de Dila,Mohammed ben Allal,Mohammed ben El Feth,Mohammed ben El Kebir El Kettani (chérif sid),Mohammed ben El K ïr,Mohammed ben Hassane,Mohammed ben Ichou,Mohammed ben Khazer, chef des Meghraoua, , Mohammed ben Othmane,Mohammed ben Tabet,Mohammed ben Taï b (sidi), prince filalien,Mohammed ben Tinamer,Mohammed ben Youssef, général abdelouadite,Mohammed ben Youssef Ibn Houd,Mohammed Bouchelaghem,Mohammed Cheïkh El Mahdi, V. Abou Abdallah, chérif saadien.Mohammed Cheïkh El Mamoun, sultan saadien,Mohammed Cheïkh, fils de zeïdane, sultan saadien,Mohammed Cheïkh, premier sultan des Beni Ouattas,Mohammed Chergui (caïd), prince filalien,Mohammed dit El Alem, prince filalien,Mohammed dit Ibn El Hanafia,Mohammed El Ayachi, marabout de salé,Mohammed El Baïacl, émir de Jaën,Mohammed El Bou Hamidi,Mohammed El Caceri ben Ahmed, sultan des Beni Ouattas,Mohammed El Habib, imàm caché des Chiltes,Mohammed El Hadj, chef de la Zaouïa de Dila,Mohammed El Harrane, prince saadien,Mohammed El Kebir (le boy),Mohammed El Mehdi, prince mérinide,Mohammed El Mehdi, prince ommiade, V. El Mehdi Billah.Mohammed, fils d'Abderrhame II d'Espagne,Mohammed, fils du chérif filalien Moulay Mhammed,Mohammed, fils d'Idris II,Mohammed, fils d'Ishak Ibn Ghania,Mohammed, fils de Soleïmano l'idrissite,Mohammed, fils de zeïne El Abidine,Mohammed 1er Ibn El Ahmer, roi de Grenade,Mohammed II. dit El Fakih,Mohammed III,Mohammed IV (Aboul Hadjadj),Mohammed V (Abou Abdallah),Mohammed VI,Mohammed VII, dit El Aïsari,Mohammed VIII, dit Es saghir,Mohammed Ibn Ghania, fils d'Ali ben Youssef le messouflen,Mohammed Ibn Korhob, général aghlabite,Mohammed Ibn Mimoun (l'amiral),Mohammed Ibn Mozni, seigneur de Biskra,Mohammed Koussa,Mohammed le Brave, prince de Grenade,Mohammed le Portugais (El Bortougali), sultan des Beni Ouattas,Mohammed ou Aziz (le cheïkh),Mohammed ou Medjoun,Mohammed Pacha, beylarbeg d'Alger,Mohammed, petit-fils d'Abderrahmane III, V. El Mehdi Billah.Mohammed, petit-fils du sultan mérinide Abou Inane,Mohammed Regragui,Mohammed Tekelerli,Mohammed Zeghouda, prince saadien,Mohelhel (Beni), tribu arabe,Moinier (général),Mokheddeb (El), chef des Beni Merine,Mokri (sid El Hadj Mohammed El),Moktadir, Khalife abbasside,Moktafa (El), prince ommiade,Molouïa (oued),Monastir (Tunisie),Moncade (Guillem de),Mondejar (marquis de),Mondhir, gouverneur de Saragosse,Mondhir, Khalife d'Espagne,Monebbatte, tribu arabe,Mongols (les),Montakhab, V. Abou Zakaria Yahya fils d'Abou Ishak.Montaner (Ramon), gouverneur sicilien de Djerba,Montassar ben Khazroun (El), de Tripoli,Montassar (El), fils d'Abou Malek l'abdelouadite,Montassar (El), fils du sultan mérinide Aboul Abbas Ahmed,Montassar (El), surnommé Midrar,Montemar (comte de)Montpellier (comté de),Mordjane El Kebir,Morghad (Aït), tribu berbère,Morisques (les),Moron (Espagne),Mortadha (El). Khalife almohade, V. Abou Hafs Omar ben Ibrahim.Morzouk, capitale du Fezzan,Moslem (Ibn), vizir abdelouadito.Mostadher Biamraltah, Khalife abbasside,

Mostadhi (El), V. Moulay El Mostadhi, sultan filalien.Mostafa, général saadien,Mostaganem,Mostaïn Billah (soleïmane El), Khalife d'Espagne,Mostaïn Ibn Houd,Mostancer (El), Khalife almohade, V. Abou Yakoub Youssef II.Mostancer (El). Khalife fatimite,Mostancer Ier (Abou Abdallah Mohammed El), Khalife hascide,Mostancer II, V. Abou Hafs Omar,Mostancer IV, V. Mohammed Abou Darba.Motadhad ben Abbad (El), roi de Séville,Motadhad, Khalife abbasside,Motamid ben Abbad (El),Motamid, fils du mérinide Abou Inane,Motaouekkel, V. Abou Yahya Abou Bekr le hafcide.Motaouekkel de Badajoz,Motaouekkel (Abou Abdallah Mohammed El) fils d'Abou Ziane l'abdelouadite,Motassem Billah, khalife almohade, V. Yahya fils d'Ennasser.Motassem d'Almeria,Motha (oulad), tribu arabe,Mouata, entre l'Oued El Abid et Marrakech,Moulay Abdallah des Oulad Mendil,Moulay Abdallah, prince saadien. V. Abou Mohammed Abdallah El Ghaleb Billah.Moulay Abdallah, sultan filalien,Moulay Abdelaziz, sulan filalien,Moulay Abdelhafid, sultan filalien,Moulay Abdelkader, fils de Mohammed Cheïkh El Mahdi le saadien,Moulay Abdelkader, prince filalien,Moulay Abdelmalek (Abou Merouane) dit El Motassem Billah, sultan saadien,Moulay Abdelmalek, sultan filalien,Moulay Abdelmoumen, prince saadien,Moulay Abderrahmane ben Hicham, sultan filalien,Moulay Abderrahmane, prince filalien,Moulay Abderrahmane, prince saadien,Moulay Abou Abdallah El Montassir, khalife hafcide,Moulay Abou Abdallah, sultan abdelouadite,Moulay Abou Ishak Ibrahim, prince filalien,Moulay Aboul Abbas Ahmed ben Mahrez, prince filalien,Moulay Aboul Abbas Ahmed Dehbi, sultan filalien,Moulay Aboul Ala Mahrez, prince filalien,Moulay Abou Ziane Ahmed, sultan abdelouadite,Moulay Ahmed El Abbas, fils de Zeïdane le saadien,Moulay Ahmed, fils du sultan filalien Moulay Abdallah,Moulay Ahmed, fils du sultan filalien Moulay Abderrahmane,Moulay Ahmed, fils du sultan filalien Sidi Mohammed,Moulay Ali ben Ismaïl, dit El Aredj sultan filalien,Moulay Ali ben Moulay Slimane, prince filalien,Moulay Ali, chérif de sidjilmassa,Moulay Ali, fils du sultan filalien Moulay Mohammed,Moulay Ali, fils du sultan filalien Sidi Mohammed,Moulay Arafa, prince filalien,Moulay Cherif, marabout de Sidjilmassa,Moulay Cherif, prince filalien,Moulay El Abbas, prince filalien,Moulay El Harrane, prince filalien,Moulay El Hassane, fils du sultan filalien Moulay Mohammed,Moulay El Hassane, oncle du sultan filalien Sidi Mohammed,Moulay El Hassane, sultan abdelouadite,Moulay El Hassane, sultan filalien,Moulay El Hassane, sultan hafcide,Moulay El Kebir, prince filalien,Moulay El Mamoun ben Cherif, cousin du sultan filalien Moulay Abderrahmane,Moulay El Mamoun, prince filalien,Moulay El Mohtadhi ben Ismaïl, prince filalienMoulay El Mosthadi ben Ismaïl sultan filalien,Moulay El Oualid, prince filalien,Moulay El Yazid, sultan filalien,Moulay Ennasser Bou Chentouf, émir de Marrakech,Moulay Hammada, prince filalien,Moulay Hicham, prince filalien,Moulay Hosseïne, prince filalien,Moulay Ibrahim ben El Yazid, prince filalien,Moulay Ibrahim fils du sultan filalien Moulay Slimane,Moulay Idris (tombeau de), au djebel Zerhoun,Moulay Ismaïl, sultan filalien,Moulay Mhammed, fils du prince filalien Moulay Cherif,Moulay Mohammed ben Abou Abdallah, dit Abou Serhane, sultan abdelouadite,Moulay Mohammed ben Abdallah, sultan filalien,Moulay Mohammed ben Arbïa, sultan filalien,Moulay Mohammed ben Moulay El Hassane, prince filalien,Moulay Mohammed, dit Zeidane, prince filalien,Moulay Mohammed, fils de Moulay Chérif de Sidjilmassa,Moulay Mohammed, prince saadien,Moulay Mohammed, roi de Tunis,Moulay Moslama, prince filalien,Moulay Omar, prince filalien,Moulay Rachid, fils de Moulay Cherif, sultan filalien,Moulay Rachid, frère du sultan filalien sidi Mohammed,Moulay Saïd, prince filalien,Moulay Saïd, sultan abdelouadite,Moulay Serour, prince filalien,Moulay Slimane, sultan filalien,Moulay Taïeb, prince filalien,Moulay Youssef, sultan filalien,Moulay Zeïdane, prince saadien,Moulay Zine, prince filalien,Mounes ben Yahya, chef des Riah,Mounes (l'eunuque),Mourad Agha,Mourad, bey de Tunis,Mourad, sultan ottoman,Moussa (Aït), tribu berbère,Moussa b Abou Inane, sultan mérinide,Moussa ben Abilafia, prince miknassien,Moussa (Beni), tribu arabe,Moussa II. roi de Saragosse,Moussa El Irniani, officier mérinide,

Moussa le Kurde, général abdelouadite,Mozarabes, tributaires chrétiens d'Espagne islamisés ou arabisés,Mozni (Beni), princes de Biskra,Mozni (Ibn), seigneur de Biskra,Msila (Constantine),Mtalsa ou Btalsa, tribu berbère,Mtir (Beni), tribu berbère,Mtougui (caïd Abdelmalek El),Murcie,Mustapha Pacha,Mustapha, pacha d'Alger,Mustapha, Piali Pacha,Mustapha III, sultan ottoman,Musulmans (les),Mzab (Beni), tribu berbère et oasis du Sahara algérien,

NNadja (oued), près de Meknes,Nahraouane (bataille de), sur le Tigre,Nail (Beni), tribu arabe,Naples,Napoléon Ier,Napoléon III,Narborough (amiral),Navarre,Navarro (Pierre),Navas de Tolosa (Las),Nedjed (Arabie),Nedroma,Nefifikh (oued), entre Casablanca et Rabat,Nefis (oued), affluent du Tensift,Nefoussa, tribu berbère et montagne de Tripolitaine,Nefta (sud tunisien),Nefza, tribu berbère,Nefzaoua, tribu berbère,Negaous (Constantine),Nekkaria ou Nekkariens (Kharedjites),Neksis (les), famille de Tétouane,Nemours (Algérie),Nevers (prince de),Nicéphore II, empereur d'Orient,Nicéphore Phocas, général bysantinNicetos (amiral),Niebla (Espagne),Niger,Nil,Nokour, ville sur l'Oued Nokour Riff),Normands (les),Nosseïr (oulad), tribu arabe,Noueïri (l'historien),Noun (oued), au N. du Cap Noun (Maroc),Noureddine Mahmoud, sultan d'Egypte et de Syrie,Nouveau-Monde (le),Ntifa, tribu berbère,

OObeïd Allah le mehdi des Fatimites,Occident (l'),Océan atlantique,O'Donnel (général),Omaïr, fils d'Abou Hammou II,Omar ben Abdallah, vizir mérinide,Omar ben Abdelaziz,Omar ben Aoukarit des Heskoura,Omar ben El Khattab, deuxième Khalife,Omar ben Hafsoun,Omar ben Othmane, chef des Beni Tighrine,Omar El Mtougui (caïd),Omar fils d'Abou Yahya ben Abdelhak le mérinide,Omar, fils d'Idris II,Omar, prince almohade,Ommiades d'Espagne,Ommiades d'Orient,Onk El Djemel près de Fez,Oporto,Oran,Oranie (l'),Orbos (El), ancienne Laribus,Ordo o Ier, roi de LéonOrdo o III,Ordo o IV,O'Reilly, amiral espagnol,Orient,Othmane (le dey),Othmane, tribu arabe,Othmane Aderghal, V. Abou Saïd Othmane I er .Othmane ben Aboul Ala, prince mérinide,Othmane ben Djerrar, chef abdelouadite,Othmane, cheïkh abdelouadite,Othmane, fils d'Abou Debbous l'almohade,Othmane, fils du sultan mérinide Abou Yakoub,Othmane Ibn El Ahmer, prince de Grenade,Othmane Ier fils d'Yaghmoracène, émir abdelouadite,Othmane, troisième khalise,Othon II, empereur d'Allemagne,Otrante,Ottomans (les),Ouadah (général),Ouaddane, ville du désert libyen,Ouaggag des Lamta,Ouahabites (secte des),Oualid (El), fils du sultan saadien Zeïdane,Ouallal (Aït), tribu berbère,Ouanoudine (famille des Beni),Ouanoudine (Ibn), général almohade,Ouanoudine (Ibn), général almohade,Ouanoudine ben Khazroun, chef zenatien,Ouaraïne (Beni), tribu berbère,Ouargla, tribu berbère et oasis saharienne,

Ouargou (Beni), tribu berère,Ouarthine (Beni), tribu berbère,Ouassine (Beni), tribu berbère,Ouassoul (Beni), tribu berbère,Ouatek Billah (Abou Ziane Mohammed ben Aboul, Fadhel El) sultan mérinide,Ouatek (El), fils du Khalife hafcide Mostancer, V. Abou Zakaria Yahya.Ouattas (Beni), branche des Mérinides,Ouazir (Abou Bekr ben Moussa dit Ibn),Ouazzane, ville et zaouïa du Maroc occidental,Oudaya, tribu arabe,Oudjda,Ouemannou (Beni), tribu berbère,Ouencheris (monts), dans le Maghreb central,Ouennougha, tribu berbère,Ouenzemmar ben Arif, chef arabe,Ouergha, tribu berbère et rivière du Maroc,Ouerrou ben Khazroun,Ouighlane le hammadite,Oulhassa, tribu berbèreOulili ou Ksar Faraoune, capitale de Faraoune chef des Aouraba et nom berbère de Volubilis,Oumalou (Aït), tribu berbère,Oum Errebia (oued),Ounifen, tribu berbèreOunnifa, tribu berbère,Ourac (Beni Ouragh), tribu berbère,Ourcifen, tribu berbère,Ourfeddjouma tribu berbère,Ourghemma, tribu berbère,Ouriache (sidi),Ouriaghel (Beni), tribu berbère,Ouriaghel (Beni), de Bougie,Ourika, tribu berbère,Ournid (Beni), tribu berbère,Outat (Beni), tribu berbère,Ouzdadja, tribu berbère,Ouzien, vallée du Haut-Guir,Ozen Hassan,

PPalerme,Palestine,Pampelune,Panther (le), bateau de guerre allemand,Pape (le),Pau (château de),Pays-Bas (les),Pedro (don), infant de Castille,Pedro (don), régent de Castille,Pedro, fils de Jayme Ier d'Aragon,Peloriade (monts), en Sicile,Péninsule ibérique,Pe on d'Argol,Penon de Velez,Perpignan,Perse (la),Philippe, général sicilien,Philippe II d'Espagne,Philippe III d'Espagne,Philippe V d'Espagne,Philippe III le Hardi, fils de Saint-Louis,Piali Pacha, V. Mustapha.Pierre (l'eunuque), amiral sicilien,Pierre Ier le cruel, roi de Castille,Pierre III d'Aragon,Pinto (le chevalier de)Piolle, consul de France,Pisans (les),Pise,Pô (le),Porte (la) ou gouvernement ottoman,Port-Mahon (Baléares),Portugais (les),Portugal,Pouille (la),Prim, général espagnol,Prince noir (le),Provence (la),Provence (La), vaisseau français,Pyrénées (les),

RRabat, en arabe Ribat El Feth,Raccada, château-fort à 4 milles de Kairouan,Rached (Beni), tribu berbère,Rached (l'affranchi),Rached (le mont), ancien nom du djebel Amour (Oran),Rachegoun, Archegoul des Berbères, ilôt au N. de Tlemcen,Rachid, V. Abou Mohammed Abdelouahad, khalife almohade.Rachid, V. Moulay Rachid, sultan filalien.Radhi ben Abbad,Radhi Billah, khalife Abbasside,Rafa ben Kamal,Raïssouni,Rakkada, ancienne forteresse maritime au N. d'Oudjda,Ramdhane Bey de Tchoulak,Ramdhane Pacha (le caïd),Ramelta (Sicile),Ramla (Palestine).Ras El Aïn (Oran),Ras El Ma, à 14 kil. O. de Fez,Raymond, comte de Barcelone,Razilly (de),Redjeb Raïs, corsaire d'Alger,Redouane, pacha d'Alger,Redouane (le rénégal),Redouane, vizir du roi de Grenade,Régence d'Alger,Reggio (Italie),Reghioua, tribu berbère,

Regnault,Regraga, tribu berbère,Rehamna, tribu arabe,Rend (Beni),Ressas (djebel), banlieue de Tunis,Ressif (pont du) à Fez,Reziga (Ibn), prince mérinide,Riah, tribu arabe,Ribadh, faubourg de Cordoue,Ribera, archevêque de Valence,Riff, contrée montagneuse du Maroc méditerranéen,Riffains (les),Righ (oued), sud Constantinois,Righa, tribu berbère,Rio Salado (bataille du) à l'O. de Tarifa,Rio verde (bataille du), entre Gibraltar et Cadix,Riperda (baron de),Robert Guiscard,Rodrigue de Bivar (le Cid Campeador),Roger Ier, roi de Sicile,Roger II,Rogul Bou Hamara (Djilali ben Abdesselam Zerhouni, dit),Rokaïtat, tribu arabe,Rokn, près de Fez, chez les Beni Ouarthine,Rome,Ronda (Espagne),Rostem, V. Abderrahmane (ben).Rostemites (les), dynastie kharedjite de Tiaret,Rothschild,Rouh ben Hatem,Roussillon (le),Roussillonnais (les),Rovigo (duc de), général français,Russie (la),

SSaada des Riah,Saadiens (les), V. chérifs saadiens,Sabra, faubourg de Kairouan,Sadden (Beni), tribu berbère,Sadina, tribu berbère,Safi, Assafi des Indigènes, port marocain,Safir (oued), près de Fez,Saghrou (djebel), au S. du Haut-Atlas, entre oued Ziz et Dades,Sahara,Sahari, tribu arabe,Sahel (oued), en Algérie,Sahel, région côtière, entre le Dra et le Sous,Sahih El Bokhari, recueil de traditions mahométanes,Saïd ben Aboul Abbas, prince mérinide,Saïd ben Ahmed Seghrouchni,Saïd ben Assad,Saïd ben Khazroun,Saïd ben Moussa,Saïd Billah Ier ben Abou Inane, sultan mérinide,Saïd Billah II Mohammed ben Abdelaziz,Saïd des Beni Salah de Nokour,Saïd (Beni Bou), tribu berbère,Saint-André (fort) à Oran,Saint-Elme (fort) à Malte,Saint-Germain (Seine-et-Oise,Saint-Louis, V. Louis IX.Saint-office (tribunal du),Saint-Philippe (fort), à Oran,Saint-Siège (le),Saints (fort des), à Oran,Saïs, en berbère Asaïs, plaine entre Meknes et l'Atlas,Saladin, sultan d'Egypte et de Syrie,Salah (Beni) de Nokour,Salah ben Mansour, fondateur de Nokour,Salah, caïd mérinide,Salah, fils de Saïd de Nokour,Salah Ibn Tarif, prophète des Berghouata,Salah Kahia, officier turc d'Alger.Salah Rais,Salamanque,Saldae, nom romain de la moderne Bougie,Salé,Salem ben Ibrahim, cheïkh des Taalba,Salemïa, ville de Syrie,Salem Toumi, cheïkh des Taalba,Salerne,Salva,Sancho de Castille,Sancho de Léon,Sancho II de Portugal,Sancho, frère d'Alphonse VI de Castille,Sancho IV, fils d'Alphonse X de Castille,Sandal (le nègre),Sande (don Alvar de).Sandwich (comte de), amiral anglais,Santa Cruz du cap d'Aguer,Santarem,Santon (plateau et montagne du) à Oran,Saoura (oued), rivière saharienne,Saragosse,Sardaigne,Seba ben Meneghfad, chef des Ghomra,Sébastien (don), roi de Portugal,Sebiba, au S. O. de Kairouan,Sebou (oued),Sedjaa, tribu arabe,Sedouikeche, tribu berbère,Sedrata, tribu berbère,Seffah (caïd),Sefrou, au S. E. de Fez,Seghrouchen (Aït), tribu berbère,Segouna, tribu arabe,

Seïf Eddoula des Beni Houd,Sekoura (oued), dans le Fazaz,Seksioua, tribu berbère,Sélim Ier, sultan ottoman,Sélim II,Selit (Beni) ou Isliten, tribu berbère,Selit (oued) dans la Maroc oriental,Selouane (casba de), au S. de Melilla,Sénégal (le),Senhadja, tribus berbères,Senous (Beni), tribu berbère,Serbelloni (comte de),Serour (sultan) ou cherif de la Mecque,Serson (plateau du) en Algérie,Sétif,Settat, village de la Chaouia (Maroc),Séville,Sfax,Si ca-Venere ou le Kef (Tunisie),Sicile (la),Siciliens (les),Sidda, ville antique et emplacement de la moderne Meknes,Sidi Bou Medine (mausolée de) à El Abbad près Tlemcen,Sidi Ferruch, en arabe Sidi Faradj, à l'O. d'Alger,Sidi Mohammed, sultan filalien, , .Sidi Yahya, gouverneur de Baëza,Sidi Zaher, entre Tlemcen et Oudjda,Sidjilmassa, ancienne ville du Tafilait,Sierra Morena,Silves (Portugal),Simsam le Kelbite,Sinane Raïs ou Sinane Pacha,Sir, fils d'Ishak l'almoravide,Sir, général almoravide,Sirat (plaine de), en Oranie,Slaves (les),Slimane ben Daoud, général mérinide,Slimane Katania, pacha d'Alger,Slimane, pacha d'Alger,Slimane Zerhouni,Sobeïh, tribu arabe,Sofiane, tribu arabe,Sofrites (Kharedjites),Soleim (Beni), tribus arabes,Soleïmane ben Daoud,Soleïmane ben Horeiz, dit Chemmakh,Soleïmane El Mostaïn, khalife ommiade, V. El Mostaïn.Soleïmane fils d'Abderrahmane Ier d'Espagne,Soleïmane, frère d'Idris Ier,Soliman II le Magnifique, sultan ottoman,Sonna (la),Sonnites (les),Souabe (maison de),Soueïd, tribu arabe,Soudan (le),Souf Djimar, nom berbère de l'oued Remel (Constantine),Souk El Arba des Sofiane ou du Gharb,Soumata, tribu berbère,Sous (le), province méridionale du Maroc,Sousse (Tunisie),Souza (Pedro de), gouverneur d'Azemmour,Staouëli (plateau de), près d'Alger,Suède,Suisse,Syracuse,Syrie (la),Syriens (les),Syrie (golfe de la grande),

TTaalba, tribu arabe,Tabarca ou Tabarka (Tunisie),Tabari de Sicile (famille),Tabet ben Mendil,Tabouassamt, village fortifié sur le Ziz (Ta filalt),Tachefine ben Ali, khalife almoravide,Tachefine ben Tinamer,Tachouakt (casba de l'oued) dans le Fazaz,Tadjahmoumt, forteresse dans la vallée du Chélif,Tadghoust, village des Aït Morghad,Tadla (province et casba du), rive droite de l'Oum Errebia,Tafelfet (oued), S. E. de Rabat, aujourd'hui Tiflet,Taferguinte, forteresse dans l'Ouencheris,Tafilalt,Tafna, rivière au N. de Tlemcen,Tafoughalt (col de), chez les Beni Iznassen,Tafraguine (Ibn), vizir hafcide,Tage,Taghaza, mines de sel en Mauritanie sénégalaise,Tagrart, faubourg de Tlemcen,Tahar ben Kebbab,Taheddart (oued), au S. de Tanger,Taïef (Arabie),Taïffe des raïs (la) ou marine turque d'Alger,Takious (sud-tunisien),Talha, prince mérinide,Tamesna, province entre Salé et Casablanca,Tamezdekt (province d'Oudjda),Tancrède de Hauteville,Tanger,Taormina, au S.-O. de Messine (Sicile),Taoughezzout ou Kalaat Ibn Salama, près de Frenda (Oran),Taount au S.-E. de Nemours,Taourirt (casba de) au S.-O. d'Oudjda,Tarente,Tarfaïa, port du Sous,Targa, tribu berbére,Tarifa, au S.-E. de Cadix,

Taroudant, capitale du Sous,Tartares ou Tatars (les),Tassint, village sur un affluent du Dra,Taza,Tebessa,Tehouda, au N.-E. de Biskra,Tekbalet, dans le Tadla,Tekelerli, V. Mohammed.Teklata, tribu berbère,Tekna, tribu berbère,Telagh, S.-E. de Tlemcen,Teligue, tribu arabe,Tell, région agricole, entre la mer et les steppes d'Algérie,Temara (casba de), à 8 kil. S.-E. de Rabat,Temim ben Yala l'ifrénite,Temim de Malaga,Temim, fils d'El Moëzz le Zirite,Temim, fils d'Youssef ben Tachefine,Templiers (ordre des), d'Espagne,Tendella (comte de), officier espagnol,Tenes, port à l'O. d'Alger,Tensift (oued),Terre sainte ou Palestine,Tessala, à 50 kil. S. d'Oran,Tétouane, Tittaouine des Berbères, S. de Ceuta, à 4 kil. de la côte,Thrace (la),Tiaret,Tigallin (forts de), chez les Aït Oumalou,Tigherine (Beni), tribu berbère:Tigourarine (arabisée en Gouara), Oasis sahariennes,Tigre (le),Tiklat, fortin dans l'O. Sahel, au S. de Bougie,Tin Mellal, ville berbère dans le Haut Oued Nefis,Tit, au S. de Mazagan, près du Cap. Blanc,Tittaouine, V. Tétouane.Titeri (le), ou djebel El Akhdar, près de Médéa,Tizimi, région au N. du Tafilalt,Tiznit (casba de), S. E. d'Aglou, dans le sud-marocain,Tlemcen,Tobna, près de Barika (Constantine),Toléde,Tolga, oasis à l'O. de Biskra,Tombouctou,Toscans (les),Touat, groupe d'oasis sahariennes,Toudjine, tribus berbères,Touggourt, chef-lieu des Oasis de l'Oued Righ (Constantine),Toulon,Tours,Tourville (amiral de),Tozeur, oasis tunisienne,Trajana (Sicile),Trapani (Sicile),Trifa (plaine des), N. d'Oudjda,Tripoli de Barbarie,Tripolitaine,Tripolitains,Troud, tribu arabe,Tsouls, tribu berbère,Tudéle (Espagne),Tunis,Tunisie,Tunisiens,Turcs,Turquie (empire ottoman),

UUrbain IV (le pape),Urgel (comte d'),

VValence (Espagne),Var (le),Vega (don Alvar de),Vega (don Juan de),Velez, à l'E. de Malaga,Velez de la Gomera ou Bades des Ghomra, port marocain,Véloce (vaisseau français le),Venise,Vénitiens (les),Vera (Diego de), amiral espagnol,Versailles,Vienne (Autriche),Vienne (Autriche), congrès de,Vieux-Caire ou Misr,Vigy (le général),Volubilis (Oulili des Berbères), au N. de Meknes,

XXativa (Espagne),Xeres,Ximenes (cardinal),

YYafelman (Aït), tribu berbère,Yaghmor (Ibn) général almohade,Yaghmoracene ben Ziane, émir abdelouadite,Yahya ben Abdelmonaim Daoudi,Yahya ben Ali ben Hamdoun El Djodami El Andalossi,Yahya ben Ibrahim, cheikh des Lemtouna,Yahya IV ben Idris ben Omar l'idrissite,Yahya ben Mimoum,Yahya 1er ben Mohammed l'idrissite,Yahya ben Mohammed Todjibi,Yahya ben Moussa,Yahya ben Omar, cheïkh des Lemtouna,Yahya ben Ouanoudine, général almohade,Yahya ben Rahho, général Mérinide,Yahya ben Sahraoui,Yahya ben Tafout, chef de Safi,Yayha II ben Yahya l'idrissite,

Yahya (caïd),Yahya dit El Motassem Biliah, fils du khalife almohade Ennasser,Yahya, fils d'Ali ben Hammoud l'idrissite,Yahya, fils d'El Aziz le hammadite,Yahya, fils d'Idris II,Yahya III, fils de Kassem ben Idris,Yahya, fils de Temim le Zirite,Yahya, fils d'Yaghmoracene,Yahya Ibn Akhi Talha, chef almoravide,Yahya Ibn Ghania, fils d'Ali le messoufien,Yahya Ibn Ghania fils d'Ishak, chef almoravide, , Yaïche ben Ali, prince mérinide,Yakoub ben Abdallah, prince mérinide,Yakoub ben Aboul Abbas, prince mérinide,Yakouta (El), forteresse près de Bougie,Yala (Beni) de Tlemcen,Yala ben Mohammed,Yambo (Arabie),Yazid ben Hatem (El),Yazid (El), V. Moulay.Yedder ben Lokman, chef des Toudjine,Yeddou ben Yala l'ifrénite,Yemen ou Arabie heureuse,Yemenites ou Kelbites (parti des),Yemboul (Ibn), prince de Gaisa,Yemmour (Aït), tribu berbère,Yolande, femme de l'empereur allemand Frédéric II,Younes (caïd),Younes, fils d'Elyas des Berghouata,Younes, frère d'Abou Saïd, prince hafcide,Youssef ben Bouaïad, prince mérinide,Youssef ben Ghanem,Youssef ben Mozni,Youssef ben Ouanoudine, général almoravide,Youssef ben Tachefine, Khalife almoravide,Youssef (caïd),Youssef, dey de Tunis,Youssef El Kelbi,Youssef Ier Ibn El Ahmer de Grenade,Youssef II,Youssef III,Youssef IV,Youssi (Aït), tribu berbère,

ZZa (Oued), affluent de la Molouïa.Zab (au pluriel Ziban), oasis du sud-constantinois,Zaër, tribu arabe,Zaghouan (Tunisie),Zaïane ou Izaïane, tribu berbère,Zaïd, fils de Zeine El Abidine l'alide,Zakaria, frère du Khalife hafcide Aboul Abbas Ahmed,Zallaka (bataille de) ou sacralias, près de Badajoz,Zaouïet Ben Sassi. V. Ben Sassi.Zaouïet Dila. V. Dila.Zaoui, le senhadjien,Zatima, tribu berbère,Zegdane, fils de Ziane ben Tabet, cheïkh Abdelouadite,Zeïdane, fils d'El Mansour, prince saadien,Zeidane (l'affranchi),Zeïdane, V. Moulay Mohammed dit, prince filalien.Zeïneb, femme du chef d'Aghmat,Zeïne El Abidine, prince alide,Zeïne El Abidine, sultan filalien,Zemala (les), tribus arabes,Zemmora, forteresse turque au N. de Sétif,Zemmour (les), tribu berbère,Zenaga, tribu berbère,Zenata ou Zénétes, tribus berbères,Zénétes ou Zénata, tribus berbères,Zerdal (Beni), tribu berbère,Zerhoun (djebel), entre Fez et Meknes,Zeroual (Beni et Beni Ou), tribu berbère,Ziadet Allah Ier l'aghlabite,Ziadet Allah II,Ziadet Allah III,Ziane (dynastie des Beni), Zianites ou Abdelouadites,Ziane ben Merdeniche, seigneur de Valence,Ziane ben Tabet, cheïkh abdelouadite,Ziban, V. Zab.Zirara, tribu arabe,Ziri ben Atia, chef des Meghraoua,Ziri ben Mennad, chef des Senhadja,Zirites (les), dynastie senhadjienne,Zoborteïr, premier général chrétien des Almoravides,Zoborteïr (ibn), second général chrétien des Almoravides,Zoë, impératrice d'Orient,Zoghba, tribus arabes,Zoheïr le slave,Zoraya, princesse de Grenade,Zouagha, tribu berbère,Zouaoua, tribu berbère,Zouila, faubourg de Mehdia (Tunisie),Zousfana (oued), rivière saharienne,

TABLE DES MATIERESAVANT-PROPOSBIBLIOGRAPHIECHAPITRE PREMIER. - Les IdrissitesFondation de Fez. - Dissensions et luttes des Idrissites et des Miknassa. - Petites dynasties au Maroc. - Les gouverneurs aghlabites. - Fondation de la dynastie chiite desFatimites; elle étend sa puissance au Maghreb extrême et entre en lutte avec les Ommiades d'Espagne. - Révolte kharedjite de "l'homme à l'âne" (934-947). - Le khalife(972). fatimite El Moëzz transporte le siège de l'empire en Egypte - Puissance de Ziri ben Atia chef des Meghraoua; sa rupture avec les Ommiades. - Fractionnement del'empire musulman en Espagne. - Invasion hilalienne du XIe siècle. - Mélange et juxtaposition des races.Liste des principales tribus arabes hilaliennesListe chronologique des gouverneurs aghlabitesListe chronologique des Fatimites d'AfriqueListe chronologique des premiers souverains du Maghreb extrêmeListe chronologique des khalifes ommiades d'EspagneAnnexe au chapitre premier

CHAPITRE II. - Les AlmoravidesLes Almoravides (XIe siècle); Youssef ben Tachefine. - Conquête de l'Espagne. - Désagrégation de l'empire des Almoravides. - Apparition d'Ibn Toumert; il fonde l'empirealmohade.Annexe au chapitre IICHAPITRE III. - Les AlmohadesLes Almohades. - Révoltes en Maghreb; succès en Espagne. - Abdelmoumen comparé à Charlemagne. - Yakoub El Mensour (1184-1199). - Victoire d'Alarcos enEspagne. - Monuments remarquables: la Giralda de Séville, la Koutoubia de Marrakech; fondation de Rabat; la tour Hassan. - Décadence des Almohades.Liste chronologique des souverains almoravidesListe chronologique des princes ziridesListe chronologique des princes hammaditesListe chronologique des khalifes almohadesAnnexe au chapitre IIICHAPITRE IV. - Les Beni MerineLes Beni Merine (XIIIe siècle). - Succès en Espagne et construction de Fez Djedid. - Traités de commerce avec les nations européennes. - Luttes contre les Abdelouaditesde Tlemcen et les Hafcides de Tunis. - Conquête du Maghreb central et de l'Ifrikïa (1347). - Décadence des Mérinides à la fin du XIVe siècle. - Anarchie des tribus auMaroc pendant tout le XVe siècle. - Les Maures chassés d'Espagne. - Espagnols et Portugais au Maroc (XVIe siècle)Liste chronologique des souverains mérinidesListe chronologique des sultans abdelouadites ou zianitesAnnexe au chapitre IVCHAPITRE V. - Renaissance de l'IslamRenaissance de l'Islam. - Apparition des chérifs. - Chérifs saadiens (1540). - Fin des Mérinides. - Rivalité des chérifs et des Turcs (1551). - Aboul Abbas El Mansour,victoire d'El Ksar El Kebir. - Conquête du Sénégal et du Bornou. - Prise de Tombouctou. - Création du Makhzen sur le modèle des Turcs.Liste chronologique des souverains hafcidesListe chronologique des sultans saadiensAnnexe au chapitre V.CHAPITRE VI. - Les Chérifs FilaliensLes chérifs filaliens ou bassaniens. - Moulay Rachid au Tafilalt, puis à Fez. - Moulay Ismaïl (1672-1727). - Les Abid Bokhari. - Moulay Mohammed ben Abdallah (1757-1790). - Moulay Slimane (1792-1822). - Moulay Abderrahmane (1822-1859).Annexe au chapitre VICHAPITRE VII. - La France en AlgérieLe Maroc pendant la période d'installation de la France en Algérie. - Son rôle islamique. - La guerre avec la France (bataille d'Isly le 14 août 1844). - Sidi Mohammed(1859-1873). - Moulay El Hassane (1873-1894), sa politique extérieure. - Convention de Madrid (1880)Annexe au chapitre VIICHAPITRE VIII. - AbdelazizEn 1894 Abdelaziz âgé de 14 ans est proclamé sultan. - Régence de Baahmed jusqu'en 1900. - Politique d'équilibre entre les tribus à l'intérieur, entre les Chrétiens àl'extérieur. - Insurrection du Rogui Bou Hamara, faux chérif et faux Moulay Mohammed. - Assassinat de Charbonnier en 1906, de Mauchamp en 1907. - Occupation deCasablanca en 1907-1908 et campagne des Beni Iznassen en 1908. - Campagne du Sud-Oranais (Bou Denib). - En 1908, Moulay Abdelhafid est proclamé à Marrakechpuis dans tout le Maroc. - Abdelaziz abdique.Liste des sultans filaliens ou hassaniensAnnexe au chapitre VIIIINDEX DES NOMS