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APPELS D’AIR Jean-Christophe Cambier LES IMPRESSIONS NOUVELLES

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Extrait du récit de Jean-Christophe Cambier intitulé "Appels d'air", paru en avril 2013 aux Impressions Nouvelles

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Page 1: Extrait de "Appels d'air"

AppelS d’Air

Jean-Christophe Cambier

LES I M P R E S S I O N S N O U V E L L E S

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Jean-Christophe Cambier

Appels d’Air

LES IMPRESSIONS NOUVELLES

Page 3: Extrait de "Appels d'air"

EXTRAIT

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Le don d’écrire

Non soupçonnée de moi, prenant au dépourvu, sans point de comparaison, une nouvelle vie commençait, dont le changement de direction modifiait la person-nalité sans ostentation, avec la plus grande délicatesse implicite, désirant de lier un autre caractère, dont la simplicité raffinait tour à tour les états successifs, selon l’idée qu’on s’était faite depuis peu d’une disponibilité permanente qui pouvait surprendre, ou bien d’une autre cause phénoménale faite de discrétion, possédant un don particulier sans en faire étalage, le besoin de changement altérant les modes aux relations mises en œuvre, leur adaptant l’instinct et le désir, voire l’industrie de mes ambitions, sous la forme étonnée d’un principe de raison, qui permettait au mieux la critique.

Un ensemble de façons qui forçait à l’impassibi-lité de la réputation sans la mettre en garde sinon la garantir, la situerait dans une communauté d’esprit, même avare de mots, recherché au-dedans des sympa-thies, loin de sembler déplaisante du point de vue des qualités intellectuelles ou de la sensibilité au temps par pli de considération, immédiatement située au nom des opinions négatives qui devaient la rendre suspecte,

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imbue d’esprit suranné, prudent et réservé, ce genre d’intelligence offrant un répertoire intégral des formes spéciales de langage à faire la différence d’un autre genre d’esprit, résumées et traduites dans un discours de classe, un protocole d’expressions dont l’habitude était d’être recherchée dans le cercle des intimes, hors la simplicité nulle, vide, frivole, où chacun se plaçait pour avouer ses manières, leurs prédilections singulières.

Je reconnaissais l’écriture quand elle faisait partie de ses fonctions, telles que je les avais prescrites, ces vastes espaces réservés, ce qui la concernait en soi, et par conséquent aussi en son dehors, si exacte, si répandue à trouver des réponses gardées en souvenir qu’elles me permettaient de revenir à des projets littéraires, désireux et capable d’écrire enfin quelques pages liminaires, d’en déployer la grâce inespérée ; le prestige que j’attachais à elles me rendait si vivant, attendant de leur jeu des révélations qu’elles attiraient autant de considération, d’indépendance, de garde à mon art, qu’à en juger la diction, à faire le départ entre un texte que je connaissais autrement d’avance, faisant corps avec lui, ayant quelque scrupule devant ces découvertes précieuses, traduisant des prouesses d’inspiration fabriquées exprès pour lui dont, probablement signifiante, je laissais accueillir l’âme, sans jamais vouloir s’en distraire ou s’en départir.

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Les mots contre lesquels hésitait mon indécision restaient invisibles, confrontés à l’idée comme à leur simulation, finissant par s’obscurcir dans mon esprit, sans visage ni nom qui n’aient été subrepticement substitués, don stimulé par l’effervescence de la création, s’attachant à l’extrême par la qualité intrinsèque des matériaux, pour moi transparents, pleins de clarté, survivant à la surprise de leur apparition, s’inscrivant en caractères différents, leur ajoutant un sur-entendu ; la représentation, la per-ception de ces vérités, dont l’acquisition une fois faite ne pouvait s’annuler, même par compensation, relevaient des incidents apparemment insignifiants, voire même oiseux, leur prêtant un aspect nouveau, illuminé au fond de l’esprit, à la redresse des formes invisibles, fixant l’écrit sur des images inconcevables.

Le texte que je distinguais clairement et dont je comprenais la relation avec le livre à faire, venait chercher l’impression fragile et précieuse, me donnait la réplique, distinguée dans sa diction, en préparatif de durée pour chaque mot, gagnait l’intensité de mon intention, descendant pour pouvoir l’approfondir, tâchait de se découvrir ou de s’adresser sous une forme impérieuse, impénétrable au regard qui n’en pénétrait les signaux que par effraction, sans qu’il pût se voir tant qu’il verrait l’écriture, interrompue par l’inquiétude tendant les sens,

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arrêtant, immobilisant chaque expression à ma façon de considérer plus absolue encore, mon propre corps au-delà de l’acoustique ou du graphique, comme le symbole de toute perception se sentant le centre de la scène de l’écrit, distinguant tous les mots, les entendant enfin sans protester, submergé par le silence, lui marquant toute sa reconnaissance, tantôt passionnée, tantôt ironique, à force d’agilité mentale, lui ressemblant davantage encore à en saisir la signification.

Ce qui restait curieux, c’était le désappointement d’un temps que j’avais taché d’imaginer, délire d’écrire en vaste expérience où se retrouver rarement, dont je n’avais pas négligé l’effet, où se trouvaient confondus en oppositions tranchées certains aperçus transcendants que j’avais le besoin de prolonger, marquant un départ pour l’exil intérieur, dont je n’acquérais la connaissance qu’à l’approfondir, l’impression qu’elle avait produite sur vous s’étant mise à reproduire le don d’écrire, n’en ôtant plus le désir, même quand ils tombaient tous deux à faux, se donnaient absolument raison, conduisant tout soudain d’une plume alerte, sans plus contrarier le devoir.

J’écrivais franchement, cherchant à remplacer les mots qui manquaient, captivés par les expressions toutes

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faites qui se déplaçaient, leur attribuant des vertus flot-tantes, relatives, conseillant de souscrire au revenu de tel ou tel titre de valeur, le moment venu pour exécuter sa partie à la cote en bourse d’un critère esthésique et mystérieux ; mon sentiment sur ce que je faisais avec exal-tation se donnait sans perdre des mots, en détachant les actions et leur cours avec une netteté silencieuse, désaveu de l’incompréhensible ; l’imprévu des phrases répliquait, tâchant de provoquer à déclarer, au moment voulu, une formidable avance sur la pensée, que j’avais pu extraire du jeu cristallin de la spéculation, dans une atmosphère toujours renouvelée, apportant dans le choix ce qu’on espère d’une vérité parfaite qu’on réussirait à extraire et communiquer au mépris de l’indulgence aveugle.

L’espérance littéraire, dépassant et dépossédant la tradition, fort pratiquée, se rendait compte de l’effet qu’elle produisait, détaillé et prononcé, soulignant à merveille toutes ses intentions ; ce que je manquais de faire, témoignant d’autant mieux d’une manière transparente, initiée du premier mot jusqu’au dernier, suivait docilement les inspirations trouvées à mon goût, excellant à émailler le texte d’innovations, de trouvailles, sur un ton digne de créance par affinités d’un double jeu qui se montrait complet à cet égard dans l’au-delà des

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citations, maîtrisant l’émotion mise en relief, éveillant l’intérêt par la nouveauté de ses périodes lapidaires.

Hors d’œuvre

Je restais couché la plupart du temps, dormant tout le temps que je voulais, rêvant d’une façon incommode, me grisant de souvenirs immédiats, de simples jeux de lumière prodiguant dans l’obscurité une clarté imma-térielle, vision avant que d’avoir vu, le regard devancé par quelques émanations sonores de l’extérieur, plus rapides et plus pénétrantes, la réalité dès lors complè-tement prévisible, même nécessaire, faisant le détail exact de l’inconnu, découvrant l’explication d’un dehors qui eût un rapport précis à lui, d’un caractère presque sacré, même si banal, évoqué par comparaison, sorte de douceur native me délivrant du sommeil qui pourtant apparaissait inévitable, parlant en moi tel un message intermittent.

J’arrangeais des pages entières écrites autrefois, m’épargnant ainsi des souffrances, me procurant le calme et l’apaisement pourtant inquiets de me laisser seul en face d’œuvrer, jetant l’une après l’autre quelques pages,

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les plus apparentes peut-être, mais les moins essen-tielles, projet que j’avais cessé de me reprocher, laissant consister la vertu dans la décision du style qui arrivait à prendre de peur d’être influencé par des habitudes d’ordre dont j’avais la notion, se retrouvant partout où on ne l’y attendait pas, finissant par se plier hautement mais franchement, tel qu’il fallait le faire, par le double effet d’un refus de l’imitation, édifiant et libérateur, qu’il fallait deviner, préférant paraître l’approuver, cet écrit seul apparaissant plus dur.

J’accordais telle grâce à l’œuvre que je tentais de faire disparaître la bêtise d’écrire, invoquée mal à propos telle qu’elle s’est illustrée à se donner sans être défendue, à chaque moment renouvelée ; je le faisais formellement, rien n’était moins sûr pour la distraire que de la rendre présentement, inconsciemment, agréable à signifier ce que je trouvais mal écrit, présentant un ordre fatal à chercher de prévenir, défense d’entrer faite aux citations de l’habitude, même si j’en rattrapais le désir, démêlant la raison de ce que je ressentais sous le vernis de la trans-position.

Quand je prends un livre, comme préparé d’avance à mon insu, espérant en toute vérité qu’il sera capable

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de me tranquilliser, sinon de me porter au ravissement, c’est l’étrange impression d’une création qui ne peut se rendre compte des choses que par elle-même, les phé-nomènes extérieurs à la suite d’une émotion touchant l’âme, la sensualité, certaines manières de parler, d’écrire qui laissent supposer, dans un état d’excitation terrible, même s’il y a l’incertitude de ce qu’il provoque, une partie de cache-cache avec les affirmations et représentations réglant la partie qu’il fallait exorciser à toute force des hallucinations investigatrices qui s’employaient à faire.

Par substitution de personne en terme de probabilité, je rêvais au possible sans même y penser, ouvrant en ce temps spécial un monde de contingences, instrument surnaturel, faculté développée manquant de disparaître malgré la vertu des associations d’idées, immédiate-ment accessibles, créant écarts ou variations inconnues à l’endroit où opère la recherche qui aide à deviner au hasard rencontré des réflexions, velléités à la gomme effaçant un moment mon état de débilité pour surveiller l’habitude, au lieu même d’une apparition intermittente où je me reconnais, jouissant en imagination de toutes les inspirations de la volonté, tournant d’elles-mêmes les pages identiques que je me fais à les mettre en projet.

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L’imagination même devait se déplacer, car il était impossible d’imaginer sans l’angoisse d’une séparation ou d’une distraction atroce dans l’âme, les yeux de l’esprit adoptant d’un autre point de vue dans leur façon de jouir : cette sorte de manie, tenue toute entière sous ma surveillance et dont je pressentais le néant, venait à l’esprit par un acte libre faisant obstacle à la cause, identique, impérative, telle une initiative spirituelle, dépassant l’état de maladie intermittente sans plus admettre de dérogation qu’une fréquence, état où on ne peut jamais savoir, chose plaisantée mais qui ennuie sans en avoir l’air, dans l’espoir avoué qu’à la plaisanter on ne la tiendra plus pour vraie, décrivant un horizon lointain que je n’étais plus capable d’atteindre.

Trouver pour caractère un langage unique, à l’inten-tion déterminée, passablement lettrée, pourvu (chose rare) d’une signification spéciale, vous laissant agrémen-ter par les qualités qu’elle recèle, développée au milieu des entraves du goût, naturellement difficiles malgré l’atmosphère qu’elle dégage, qui vous envahit, faisant place à un vif intérêt, un décor langagier, remplaçable à volonté, qui pense à la réalité poétique, intelligente, où ne doit subsister aucun vague dans la description, aussi individuellement fixée sur ses devoirs qu’une œuvre d’art,

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langue d’autrefois à la grâce du temps présent, si pure qu’elle efface l’affectation comme le vernis mondain.

Je n’avais pas le temps de prolonger indéfiniment ces mots dans la simple qualification, à la fois inutiles et réfractaires, dans la docilité s’appliquait à prononcer une expression indulgente pour la palinodie et l’amphi-gouri éventuels, pour l’exaltation intellectuelle pensant à approfondir ce qui restait dicté par l’imitation, l’esprit surmené ; ces mots, jusqu’à en reconnaître la sanction, prétendaient être au-dessus de l’échec, se faisant assez valoir par associations d’idées pour rester obscurs, com-prenant rétrospectivement pourquoi ce serait autre chose, éprouvant avec agacement un désir de résister, ou le répétant tel qu’on vous l’a dit, extraordinaire jusqu’à comprendre.

L’agencement des mots

La vacance de l’emploi, le saut dans l’inconnu me laissaient extrêmement fort sans rien présager, ce qui devait me contrarier l’instant d’après, sans vouloir com-mettre d’indiscrétion, plus ou moins conscient d’être, la démarche esquissée, sentant qu’il y aurait trop de résis-

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tances à vivre, agissant à ma guise, indéniable, sachant alors à quoi m’en tenir, éprouvant autant de surprise que de dépaysement, à vouloir voir, par coïncidence, la réalité, faisant sa scène continuelle.

Je n’avais pas tort de souhaiter me retrouver dans ce que j’écrivais, parmi des traits particuliers au sens spi-rituel, sans renoncer à la sorte d’idéal, à son ambition, inventant la scène de la représentation en énonçant les mots d’eux-mêmes, avec la même précision dans la réa-lisation ; le détail imaginaire se trouvait interdit, tenant tellement à ces mots, même à ceux qu’on voudrait cor-riger, les plus en vue, l’effet souhaité pouvant bien avoir lieu quand on est plus là pour en jouir, le travail de la causalité, d’une douceur intime, finissant par produire, hors le sacrifice de la situation, tous les effets possibles, dans une empyrée littérale, où la mythologie personnelle contracte sa propre expérience.

Ma propre intelligence des doutes, donnait volon-tiers à entendre l’échelle de mon admiration : certaine forme de livres particulièrement appréciée qui se deman-dait l’urgence d’agencer des mots, même alambiqués, jamais enfumés ni restreints, passés maîtres dans l’art d’aligner le style, se souciant d’en posséder la superficie,

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paraissant valorisée par le contre-ordre du fond (la base à discuter la base), laissant le droit de se demander si ces mérites sont de pure forme, accommodée aux analyses perpétuelles, conscientes ou non, déliquescentes, d’une envolée cynique, en véritables morceaux d’anthologie.

Je ne pouvais dissimuler l’émotion en effusion de reconnaissance, le geste à calculer exactement mes des-seins à l’échelle des paroles où apparaissaient la promesse de les seconder ; les parties accessoires du discours éclai-raient les proportions inattendues de mes attitudes ; la distraction comme la présence d’esprit pénétraient dans la conscience où venaient s’échanger les impressions que ne dissimulaient ni quelque expression d’hésitation, ni quelque pensée différente (verticale et oblique), ni quelque faute suspecte, ni quelque visée antérieure.

Un message, même transmis prodigieusement, indisposait de ces idées fabuleuses, les voyant à nouveau telles qu’elles étaient apparues, non représentées qu’en les repensant, réduites, induites, séduites, conduites, pro-duites, leur ajoutant l’acte de foi à rendre compte d’une satisfaction déterminée, finie, qui les renouvelait entiè-rement, conçues dans leurs termes, et mérites d’exemple, survivant au néant, même rassuré, dont l’intelligence

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parasite menait leur force d’idées quand elle venait à manquer au sein de notre esprit ; je me demandais si mon désir d’écrire, encore intact, au seuil de ma vie, serait assez différent de ce qui précédait, pour considérer mon existence d’un jour à l’autre, toujours débutante, me faisant disparaître moi-même dans le temps.

Ce temps, je le connaissais, m’avertissait à temps, sensation et pressentiment promettant que ce jour unique et précaire au moindre péril serait anéanti à en faire moi-même un jour différent des autres, à raison de passer au répondant d’un monde nouveau, laissant une chance intacte à refaire le passé, causant l’avenir à faire autrement connaissance, en renouvelant un univers insatisfait, chargé d’avance, le présent mort sans dire un seul mot, rendant hommage (sous couvert) à une vérité sans rechange, l’accordant non sans être impressionné par la justesse du sentiment, d’un art, vrai du reste, capable ou désireux de voiler de mystère les explications avec un air de simplicité qui avouait ses désirs, en parlant enfin avec équité.

La nuit étant venue, enveloppée d’un même rêve, je pensais à faire ma nuit dès le crépuscule finissant en le confiant à mon désir, l’interférant dans la confusion de

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l’existence, le bonheur de dormir venant se poser sur ce qu’il avait réclamé, laissant apparaître les troubles bien connus à seule fin de se le représenter dans l’imagina-tion alternative, me rappelant tel ou tel corps et visage, me donnant une impression de beauté, d’une matière anxieuse, rendant l’attention assez fixe pour qu’on puisse en obtenir une image nette, telle un modèle photogra-phique, privant même de les voir autrement qu’exacts et de caractères irrécusables, décrivant dans le même plan leur surface invisible, quelque effort que je fisse à tout oublier.

Un matin, l’étourdissement coordonné au réveil por-tait le malaise constant et intestin qui pouvait signifier la maladie à condition que les symptômes ne se masquent ou ne la retardent, sans plus détourner mon esprit, répon-dant à l’indifférence, entendant en moi tant de choses, que je n’avais pas tort de craindre, rappels d’images si parlantes qu’elles me donnaient une sorte de félicité dont je me rendais compte ensuite que j’aurais eu tort de m’alarmer, que, finissant de m’expliquer, je commençais à faire attention à chacune, me rappelant brusquement telle image, cachée par un autre objet que celui qu’elle avouait, sans me laisser la voir ni la reconnaître, malgré le plaisir évoqué et consistant, que je pouvais étayer, délicieux, incertain, et passager.

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[…]

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Index

Le principe de raison (7) – La communauté d’esprit (7) – La sensibilité au temps (7) – Les prouesses d’inspiration (8) – L’effervescence de la création (9) – Le symbole de la perception (10) – La scène de l’écrit (10) – L’exil intérieur (10) – Le double jeu (11) – Le détail exact de l’inconnu (12) – La décision du style (13) – Le vernis de la transposition (13) – Le monde des contingences (14) – Les inspirations de la volonté (14) – L’initiative spirituelle (15) – Le langage unique (15) – Le saut dans l’inconnu (16) – Le travail de la causalité (17) – L’empyrée littérale (17) – La conscience verticale (18) – Les malaises intestins (20) – La beauté invisible (21) – Les promesses de la séduction (22) – Le sentiment d’inquisition (22) – Le pouvoir de rêver (24) – L’escalier de la conscience (24) – L’avenir prévu (26) – La faveur de vie (27) – Le désir arbitraire (31) – L’amour destiné (32) – Le flux lyrique (33) – Les mouvements de l’inconscient (34) – La division de la passion (34) – L’existence des possibles (35) – Le masque de l’auteur (38) – L’amnésie présumée (40) – Le bon sens glacial (41) – Le surmenage quotidien (42) – La promesse de beauté (42) – La tendresse passionnée (43) – La réalité insoupçonnable (46) – Le discours

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étudié (46) – Le bonheur d’écriture (47) – Les raisons secrètes (48) – La tout autre dialectique (48) – Le détail des émotions (48) – Les anxiétés vaines (49) – Le reflet surréel (51) – L’attrait de la nouveauté (52) – L’intensité de la contemplation (52) – La stratégie du néant (53) – La feinte d’indifférence (55) – L’esprit angélique (57) – Le scrupule du sacrifice (58) – La tare du sens (60) – Le charme allégorique (62) – Les états d’euphorie (63) – L’essence fortuite (65) – Le flegme perpétuel (65) – Le sens exquis (67) – L’envers du désir (67) – Le commentaire infini (68) – Le principe d’autorité (69) – L’âme insolente (72) – L’illusion de la possession (72) – La puissance de découverte (75) – La preuve d’art (76) – Le songe saisissable (81) – Le don d’improvisation (82) – La part d’irréel (82) – L’appât du divertissement (84) – La transposition nécessaire (85) – Les procédures imaginatives (86) – Le cœur assassin (87) – La bienveillance détachée (89) – La dignité d’emprunt (90) – Les causes imaginaires (91) – L’humeur spirituelle (95) – Le supplément de mondanité (96) – La franchise séduisante (97) – Le miroir intérieur (98) – La liaison imaginaire (99) – L’intention des scenari (100) – Le bluff d’une vie secrète (100) – Le mirage télépathique (100) – L’intellection et l’inflexion (102) – Le mirage de l’expérience (103) – L’activité vertigineuse (104) – La fugacité de l’humeur (105) – Les enjeux libres de

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hasard (106) – Le parallélisme des ouvrages (107) – La curiosité esthétique (108) – La variation du style (109) – L’armature sentimentale (111) – Le profil intellectuel (111) – L’idôlatrie des formes (115) – La signature indélébile (117) – Les suggestions du délire (119) – La théorie des pressentiments (120) – La froideur de la lecture (121) – L’idéal physique (123) – L’effet du sacrifice (125) – La présence diffuse (126) – La folie d’écrire (126) – La connaissance ascétique (127) – Le lien maudit (128) – L’espoir de se retrouver (131) – Le charme de la divination (132) – Les circonstances factices (134) – Les analogies profondes (136) – L’amour dédoublé (137) – L’habitude superstitieuse (141) – Les confidences volontaires (142) – Les reliques inaliénables (144) – Le langage inconnu (145) – La raison d’un charme (146) – La piété philosophique (147) – Le symbole d’incarnation (147) – L’excès d’intensité (149) – La notion du vide (150) – L’équilibre de la conversation (150) – Le sous-entendu de l’intellect (151) – Les mobiles de l’écriture (151) – Les anomalies apparentes (155) – L’unique accord (153).

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AUX IMPRESSIONS NOUVELLESds.df : Le Jeu de Paume

Les Maîtres MotsI. Temps mortII. Appels d’air

III. Fin mot (à paraître)Hors sujet (journal d’une auto-analyse)

AUX PRESSES DU RéELAbstracts, préface de Michel Gauthier

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Appels d’air fait le pari d’un récit atypique qui mettrait en œuvre l’identité en crise, entreprise de l’absolu à l’impossible. À la fois réflexive et spéculative, l’écriture évolue librement, expression sin-gulière inscrite dans la contrainte d’une autographie (résolument proustienne comme dans toute la trilogie Les Maîtres-Mots).

Sont ainsi traités l’énigme levée de l’œuvre (les prodiges d’inspi-rations, l’effervescence de la création, la scène de l’écrit, le masque de l’auteur), la conscience (le détail de l’inconnu, le monde des contingences, la puissance de découverte), l’intime (la bienveillance détachée, l’humeur spirituelle, le miroir intérieur), le désir (les liaisons imaginaires, l’idéal physique, les confidences volontaires), l’amour (le cœur assassin, l’exil intérieur, l’amour dédoublé, l’accord unique), le délire (la présence diffuse, les suggestions du délire, la folie d’écrire), etc., interprétés en forme de rhapsodie, non plus fuguée (comme dans Temps Mort) mais creusée en cavatines, avec le spectre d’une clarté d’évidence sur fond d’abîme, à discrétion.

Il y a là, plutôt qu’une simple jouissance de soi, une condensation maximale du récit (à la signature en surplomb) inscrit dans le dialogue quasi hypnotique entre l’intelligence et la sensibilité, transgressif au grand jour, tel une vaste ellipse, de la métamorphose de la réalité à la traversée des apparences, relevée en paradoxe d’expérience, libérant un espace à se jouer de tous les temps, à maudire tous les clichés.

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JeAN-CHrisTOpHe CAMBier

APPELS D’AIRAVRIL 2013

Diffusion / Distribution : Harmonia MundiEAN 9782874491641ISBN 978-2-87449-164-1160 pages – 15 €