1. Exprience de Milgram 2. Psychologue social amricain du XXme sicle exprience qui dtermine lobissance dun individu aux ordres dune autorit quil accepte mais qui est en contradiction avec ses valeurs morales 1974 publication de l'ouvrage La soumission lautorit pour dtudier la raction dun individu plac au centre dun conflit entre sa conscience et lautorit. 3. DEROULEMENT DE LEXPERIENCE 600 hommes sont recruts par annonce dans le journal local de la ville de New Heaven. Ils sont convoqus un par un l'Universit de Yale pensant participer une exprience sur le rle de la sanction dans l'apprentissage. Parmi les sujets se trouvent : Un lve : devant mmoriser des listes de mots, qui reoit une dcharge lectrique de plus en plus importante en cas derreur. Un enseignant : dicte les mots llve puis vrifie ses rponses en dclenchant ou non une dcharge en consquence de la rponse vrai ou fausse. Un exprimentateur : prsent pour reprsenter officiellement lautorit, il est vtu dune blouse et semble sur de lui. En ralit, lexp rimentateur et l l ve sont tout deux des comp res, des acteurs, lenseignant est na f, il na aucune vritable connaissance du but de lexprience. Le participant se trouve toujours tre lenseignant d un tirage au sort truqu. 4. Le sujet na f se trouve dans une salle diffrente du compre et devant lui se trouvent 30 manettes allant de 15 volts (choc lger) 450 volts (choc mortel). En ralit, les chocs sont fictifs et le sujet ne re oit qu'un feed-back (retour d'information) provenant de sa victime dans la salle cot. L'exprience comporte 40 essais et le compre se trompe volontairement 30 fois et ragit aux chocs lectriques fictifs en fonction de leur intensit : 75 volts : le sujet gmit. 120 volts, il crie que les chocs sont douloureux. 150 volts : il annonce qu'il refuse de continuer. ce stade, l'exprimentateur demande au sujet de continuer quand mme. 180 volts : il crie qu'il ne peut plus supporter a. 270 volts : il crie d'agonie. 300 volts, il rle et ne rponds plus. 5. Lorsqu'au cours de l'exprience, le sujet na f hsite poursuivre ou tente de s'arrter, l'exprimentateur reprsentant lautorit ragit par quatre injonctions qui vont augmenter en terme de pression sociale : Continuez s'il vous plait, je vous prie de continuer . L'exprience exige que vous continuiez. Il est absolument indispensable que vous continuiez. Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer. Si le sujet na f refuse la quatrime injonction, l'exprience prend fin. 6. Milgram ralise 18 variantes de son exprience : Dans lexprience de base , le sujet est place dans une pice diffrente et spare par une fine cloison. 7. RESULTATS DE LEXPERIENCE 636 sujets ont particip au total aux 18 variantes de lexprience de Stanley Milgram avec 35 personnes par expriences environ. Dans la majorit des cas, plus de 50% des sujets obissent totalement et acceptent daffliger jusqu' 450 Volts, la dcharge MAXIMALE de punition llve. 8. ANALYSE DE LEXPERIENCE De ltat autonome tat argentique : Etat autonome:tatpsychologiquedanslequel lindividusesentresponsabledesesactesetagit seulementavecsaconscience. Etat argentique :dresponsabilisationdusujet. Lesujetneseconsidrepluscommelauteurde sescomportements,ildevientexcutantdactes quirelventdeladcisionduneautorit.Ilest doncunsimplelmentdunestructure hirarchiquelaquelleilobit. Lindividunesertplusdesaconsciencemaisde celledelautorit! 9. Lindividu est contraint de rest dans ltat argentique, expliqu par plusieurs facteurs : Lacontinuitdelaction,silsarrteilseprouvelui-mmequil aeutortdarriverjusquici. Lesobligationsmorales:unrefusdobissanceuneautorit peutentrainerunehonte,gneoudtriorationdeLimage personnelle. Lanxit:denombreusesmanifestationsmotionnellessont observeschezlessujets,ilenvisagedeserebellermaisnelefait pascartropanxieux. Il y a une tension interne chez lindividu, il est partag entre plusieurs sentiments, une partie de lui veut arrter mais lautre veut continuer. Les lments qui amnent le sujet arrter lexprience sont : les cris, les valeurs morales (torture dun inconnu), et les menaces implicites du tortur (le sujet ne veut pas se retrouv dans sa position plus tard) Il y a dsobissance lorsque le taux de tension est plus important que les facteurs de maintenance. 10. DANS LA CULTURE POPULAIRE Dans son ouvrage Eichmann Jerusalem , Hannah Arendt va dfinir la banalit du mal au travers dAdolphe Eichmann, criminel de guerre nazi. Cet homme dcrit comme un monstre sanguinaire ne serait quun bureaucrate banal qui ne fait quexcuter les ordres btement. Pour Hannah Arendt, lautorit et plus particulirement le totalitarisme le pouvoir dagir sur le discernement des personnes grce la propagande, lidologie et la rpression. Les SS persuads que le juif tait lennemi de lAllemagne et que si on ne le dtruisait pas, cest lAllemagne qui serait anantie. 11. Autre exemple : La troisime vague, tude exprimentale du fascisme mene par le professeur dhistoire Ron Jones pour expliquer sa classe de premire lobissance des citoyens allemands face au rgime nazi. Le but tant de crer une idologie ventant les mrites de la discipline de lesprit et du corps qui visait la destruction de la dmocratie. Les lves sont facilement manipuls, ceci montre donc la facilit dune soumission face une autorit. 12. Cette exprience demeure une rfrence. D'aprs une tude ralise en 200213, Milgram est le 12e psychologue le plus cit dans l'introduction des livres de psychologie du xx. Cette recherche de Milgram est d'ailleurs une rfrence dans des domaines aussi diffrents que celui de la psychologie du travail14, la finance comportementale15, ou en sociologie politique16 par exemple. 13. Une rcente mission de tlralit Zone extrme reproduit lxperience de Milgram pour montrer que de nombreux individus acceptent de torturer plut t que de dsobir et de se rebeller contre lautorit.