efficacité du pasireotide dans une forme psychiatrique de maladie de cushing : à propos d’un...

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304 SFE Toulouse 2012 / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) 281–305 À l’examen clinique, on retrouve une baisse de l’acuité visuelle de l’œil droit, des signes cliniques de déficit corticothyréotrope et un syndrome polyuro-polydipsique. Le bilan hormonal met en évidence une insuffisance anté- hypophysaire associée à une hyperprolactinémie de déconnexion et à un diabète insipide. L’IRM cérébrale retrouve de multiples lésions de la région sus- et sous-tentorielle, dont la plus volumineuse siège au niveau de la région hypothalamo-hypophysaire à centre nécrosé, rehaussées par le produit de contraste, fortement évocatrices de tuberculomes. Vu les antécédents de la patiente, le contexte clinique et l’aspect radiologique, le diagnostic de tuberculose cérébrale fut retenu et la patiente mise sous traitement antituberculeux après substitution hormonale, ce qui a entraîné une amélioration de l’état clinique et de l’acuité visuelle de la patiente. Conclusion.– La tuberculose hypophysaire doit être évoquée devant toute masse sellaire surtout quand le contexte clinique est évocateur car le traitement antitu- berculeux améliore considérablement le pronostic du patient. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.236 P089 Adénomes thyréotropes : étude rétrospective à propos de 20 cas M.-D. Guillaume Le Nay Caruelle a , F. Albarel b , T. Brue b , F. Castinetti b , I. Morange b a Hopital Saint-Joseph, Marseille, France b CHU La Timone, Marseille, France Introduction.– Les adénomes thyréotropes sont les plus rares des adénomes hypophysaires sécrétants. Leurs diagnostics ont été facilités par les méthodes de détection ultrasensible de la TSH et les progrès de l’imagerie. Objectifs.– Évaluation rétrospective du mode de révélation, du diagnostic hormonal, radiologique, histologique et du traitement d’une série de 20 cas d’adénome thyréotrope diagnostiqués entre 1991 et 2010. Résultats.– Treize femmes et 7 hommes âgés de 13 à 73 ans. Signes au diagnostic : thyrotoxicose (n = 10), goitre (n = 3), syndrome tumoral (n = 13), insuffisance hypophysaire (n = 2), cosécrétion hormonale (n = 8). Le délai moyen de diagnostic avant 2000 était de 66,3 mois et de 20 mois après. Treize cas avaient une hyperthyroïdie biologique dont 4 avant 2000 et 9 après. La TSH était augmentée dans 3 cas. Une cosécrétion (GH/PRL) est retrouvée dans 8 cas (40 %). À l’histologie 16 cas sont des adénomes mixtes à GH (n = 8), à prolactine (n = 4), à gonadotrophines (n = 4). Dix-neuf patients ont bénéficié d’un traite- ment chirurgical initial dont 1 cas après préparation médicale par analogues de la somatostatine. Un cas non opéré de microadénome est surveillé. Quatorze cas de rémission après chirurgie, 4 cas avant 2000 et 10 cas après 2000. Six patients ont bénéficié en complément de la chirurgie d’une radiothérapie conventionnelle (n = 5) ou par gamma-knife (n = 1) sur le résidu et 4 patients ont été traités par analogues de la somatostatine en postopératoire avec 3 cas de bon contrôle de la thyrotoxicose. Conclusion.– Le dosage systématique de la TSH US a permis la réduction du délai de diagnostic des adénomes thyréotropes ce qui contribue à améliorer le taux de guérison chirurgicale. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.237 P090 Efficacité du pasireotide dans une forme psychiatrique de maladie de Cushing : à propos d’un cas F. Castinetti , I. Morange , F. Albarel , B. Conte-Devolx , T. Brue Service d’endocrinologie, hôpital de la Timone, Aix Marseille université, Assistance publique–Hôpitaux de Marseille, Marseille, France Auteur correspondant. Une patiente âgée de 56 ans porteuse d’une maladie de Cushing présentait au diagnostic une atteinte psychiatrique sévère, une obésité, une mélanodermie, une hyperandrogénie, une HTA mal contrôlée par bithérapie anti-hypertensive et un diabète (bien équilibré par metformine). Le CLU était à 2 fois la normale. La patiente ayant refusé la chirurgie, un traitement anticortisolique a été instauré : le ketoconazole puis la cabergoline ont été mal tolérés, avec une efficacité clinique mineure. Un traitement par pasireotide 600 microgrammes sous-cutané a été instauré. Un mois après l’instauration, le CLU était normalisé. La patiente ne présentait plus de symptomatologie psychiatrique. L’HTA était parfaitement contrôlée. Une perte de 4 kg avait été observée. Un déséquilibre glycémique important (glycémies en moyenne entre 2 et 2,5 g/L) a nécessité l’ajout d’un sulfamide et d’un analogue du GLP1. Deux mois après le début du traitement, une perte de 11 kg a été observée. La patiente ne présentait plus de mélanodermie ni d’hyperandrogénie. Six mois après le début du traitement, le poids est désor- mais stabilisé (13 kgs). La patiente a présenté des hypoglycémies non liées à un déficit corticotrope, et la dose de sulfamide a été baissée. Le CLU est tou- jours normalisé, et la patiente va très bien et ne présente aucun signe fonctionnel en dehors d’une mucite minime. Ce cas illustre l’efficacité du pasireotide dans la maladie de Cushing. En cas d’hypersécrétion modérée, ou après une chirur- gie partiellement efficace, même en présence d’une symptomatologie bruyante, le pasireotide peut représenter une alternative thérapeutique sous surveillance glycémique. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.238 P091 Les adénomes hypophysaires : étude anatomoclinique et immunohistochimique de 12 cas I. Slim a , N. Bhouri a,, C. Souki b , K. Ach a , M. Kacem a , M. Chaieb a , A. Maaroufi a , T. Yacoubi b , L. Chaieb a a Département d’endocrinologie et diabétologie, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie b Département d’anatomopathologie, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie Auteur correspondant. Introduction.– Les adénomes hypophysaires représentent environ 90 % des tumeurs intrasellaires. La plupart étant bénins ; une minorité peut être enva- hissante. L’association histologique de l’index Ki-67 et du p53 semble être en corrélation avec le degré d’envahissement tumoral. Notre objectif est de décrire les caractéristiques anatomocliniques et immuno- histochimiques d’une série de 12 cas d’adénome hypophysaire. Matériels et méthodes.– Douze adénomes hypophysaires opérés ont été sélec- tionnés à partir de la base de données des départements d’anatomopathologie et d’endocrinologie de l’hôpital Farhat Hached (2006–2012). En plus des caracté- risqtiques clinicopathologiques, les tissus tumoraux ont été étudiés moyennant une immunocoloration par des anticorps spécifiques des hormones hypophy- saires et des antigènes Ki67 et p53. Résultats.– Les adénomes hypophysaires étaient non sécrétants dans 5 cas, dans les autres cas, l’association d’une hypersécrétion de prolactine, GH et/ou une d’ACTH a été observée. Dans 84 % des cas, ils étaient des macroadénomes, parmi eux, 8ont envahi le sinus caverneux et/ou le sinus sphénoïde, la base du crâne ou le troisième ventricule. Parmi ces 8 patients, une surexpression de l’antigène p53 a été notée dans 4 cas et un seul adénome avait un indice de prolifération supérieur à 3 %. Aucune récidive postopératoire n’a été détectée dans les tumeurs totalement excisées. Conclusion.– Il n’y a pas de corrélation entre le degré invasif des adénomes hypophysaires et l’indice de prolifération ainsi que le p53 mettant ainsi le doute sur leur pertinence en tant que marqueurs de routine de l’agressivité et facteur prédictif de comportement tumoral à moyen terme. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.239 P092 Retentissement hypophysaire des traumatismes crâniens et des hémorragies sous-arachnoïdiennes M. Hugo a,, M.-L. Nunes a , J.-M. Mazaux a , X. Debaillex b , G. Le Masson a , O. Richer a , E. Cuny a , A. Tabarin a a CHU de Bordeaux, Bordeaux, France b Tour de Gassies, Bordeaux, France Auteur correspondant.

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304 SFE Toulouse 2012 / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) 281–305

À l’examen clinique, on retrouve une baisse de l’acuité visuelle de l’œildroit, des signes cliniques de déficit corticothyréotrope et un syndromepolyuro-polydipsique. Le bilan hormonal met en évidence une insuffisance anté-hypophysaire associée à une hyperprolactinémie de déconnexion et à un diabèteinsipide.L’IRM cérébrale retrouve de multiples lésions de la région sus- etsous-tentorielle, dont la plus volumineuse siège au niveau de la régionhypothalamo-hypophysaire à centre nécrosé, rehaussées par le produit decontraste, fortement évocatrices de tuberculomes.Vu les antécédents de la patiente, le contexte clinique et l’aspect radiologique, lediagnostic de tuberculose cérébrale fut retenu et la patiente mise sous traitementantituberculeux après substitution hormonale, ce qui a entraîné une améliorationde l’état clinique et de l’acuité visuelle de la patiente.Conclusion.– La tuberculose hypophysaire doit être évoquée devant toute massesellaire surtout quand le contexte clinique est évocateur car le traitement antitu-berculeux améliore considérablement le pronostic du patient.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.236

P089

Adénomes thyréotropes : étude rétrospective à propos de20 casM.-D. Guillaume Le Nay Caruelle a, F. Albarel b, T. Brue b, F. Castinetti b,I. Morange b

a Hopital Saint-Joseph, Marseille, Franceb CHU La Timone, Marseille, France

Introduction.– Les adénomes thyréotropes sont les plus rares des adénomeshypophysaires sécrétants. Leurs diagnostics ont été facilités par les méthodes dedétection ultrasensible de la TSH et les progrès de l’imagerie.Objectifs.– Évaluation rétrospective du mode de révélation, du diagnostichormonal, radiologique, histologique et du traitement d’une série de 20 casd’adénome thyréotrope diagnostiqués entre 1991 et 2010.Résultats.– Treize femmes et 7 hommes âgés de 13 à 73 ans. Signes audiagnostic : thyrotoxicose (n = 10), goitre (n = 3), syndrome tumoral (n = 13),insuffisance hypophysaire (n = 2), cosécrétion hormonale (n = 8). Le délai moyende diagnostic avant 2000 était de 66,3 mois et de 20 mois après. Treize casavaient une hyperthyroïdie biologique dont 4 avant 2000 et 9 après. La TSHétait augmentée dans 3 cas. Une cosécrétion (GH/PRL) est retrouvée dans 8 cas(40 %). À l’histologie 16 cas sont des adénomes mixtes à GH (n = 8), à prolactine(n = 4), à gonadotrophines (n = 4). Dix-neuf patients ont bénéficié d’un traite-ment chirurgical initial dont 1 cas après préparation médicale par analogues dela somatostatine. Un cas non opéré de microadénome est surveillé. Quatorze casde rémission après chirurgie, 4 cas avant 2000 et 10 cas après 2000. Six patientsont bénéficié en complément de la chirurgie d’une radiothérapie conventionnelle(n = 5) ou par gamma-knife (n = 1) sur le résidu et 4 patients ont été traités paranalogues de la somatostatine en postopératoire avec 3 cas de bon contrôle dela thyrotoxicose.Conclusion.– Le dosage systématique de la TSH US a permis la réduction dudélai de diagnostic des adénomes thyréotropes ce qui contribue à améliorer letaux de guérison chirurgicale.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.237

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Efficacité du pasireotide dans une forme psychiatrique demaladie de Cushing : à propos d’un casF. Castinetti ∗, I. Morange , F. Albarel , B. Conte-Devolx , T. BrueService d’endocrinologie, hôpital de la Timone, Aix Marseille université,Assistance publique–Hôpitaux de Marseille, Marseille, France∗Auteur correspondant.

Une patiente âgée de 56 ans porteuse d’une maladie de Cushing présentait audiagnostic une atteinte psychiatrique sévère, une obésité, une mélanodermie, unehyperandrogénie, une HTA mal contrôlée par bithérapie anti-hypertensive et undiabète (bien équilibré par metformine). Le CLU était à 2 fois la normale. Lapatiente ayant refusé la chirurgie, un traitement anticortisolique a été instauré : le

ketoconazole puis la cabergoline ont été mal tolérés, avec une efficacité cliniquemineure.Un traitement par pasireotide 600 microgrammes sous-cutané a été instauré.Un mois après l’instauration, le CLU était normalisé. La patiente ne présentaitplus de symptomatologie psychiatrique. L’HTA était parfaitement contrôlée.Une perte de 4 kg avait été observée. Un déséquilibre glycémique important(glycémies en moyenne entre 2 et 2,5 g/L) a nécessité l’ajout d’un sulfamideet d’un analogue du GLP1. Deux mois après le début du traitement, une pertede 11 kg a été observée. La patiente ne présentait plus de mélanodermie nid’hyperandrogénie. Six mois après le début du traitement, le poids est désor-mais stabilisé (−13 kgs). La patiente a présenté des hypoglycémies non liées àun déficit corticotrope, et la dose de sulfamide a été baissée. Le CLU est tou-jours normalisé, et la patiente va très bien et ne présente aucun signe fonctionnelen dehors d’une mucite minime. Ce cas illustre l’efficacité du pasireotide dansla maladie de Cushing. En cas d’hypersécrétion modérée, ou après une chirur-gie partiellement efficace, même en présence d’une symptomatologie bruyante,le pasireotide peut représenter une alternative thérapeutique sous surveillanceglycémique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.238

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Les adénomes hypophysaires : étude anatomoclinique etimmunohistochimique de 12 casI. Slim a, N. Bhouri a,∗, C. Souki b, K. Ach a, M. Kacem a, M. Chaieb a,A. Maaroufi a, T. Yacoubi b, L. Chaieb a

a Département d’endocrinologie et diabétologie, CHU Farhat Hached, Sousse,Tunisieb Département d’anatomopathologie, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie∗Auteur correspondant.

Introduction.– Les adénomes hypophysaires représentent environ 90 % destumeurs intrasellaires. La plupart étant bénins ; une minorité peut être enva-hissante. L’association histologique de l’index Ki-67 et du p53 semble être encorrélation avec le degré d’envahissement tumoral.Notre objectif est de décrire les caractéristiques anatomocliniques et immuno-histochimiques d’une série de 12 cas d’adénome hypophysaire.Matériels et méthodes.– Douze adénomes hypophysaires opérés ont été sélec-tionnés à partir de la base de données des départements d’anatomopathologie etd’endocrinologie de l’hôpital Farhat Hached (2006–2012). En plus des caracté-risqtiques clinicopathologiques, les tissus tumoraux ont été étudiés moyennantune immunocoloration par des anticorps spécifiques des hormones hypophy-saires et des antigènes Ki67 et p53.Résultats.– Les adénomes hypophysaires étaient non sécrétants dans 5 cas, dansles autres cas, l’association d’une hypersécrétion de prolactine, GH et/ou uned’ACTH a été observée. Dans 84 % des cas, ils étaient des macroadénomes,parmi eux, 8 ont envahi le sinus caverneux et/ou le sinus sphénoïde, la basedu crâne ou le troisième ventricule. Parmi ces 8 patients, une surexpression del’antigène p53 a été notée dans 4 cas et un seul adénome avait un indice deprolifération supérieur à 3 %. Aucune récidive postopératoire n’a été détectéedans les tumeurs totalement excisées.Conclusion.– Il n’y a pas de corrélation entre le degré invasif des adénomeshypophysaires et l’indice de prolifération ainsi que le p53 mettant ainsi le doutesur leur pertinence en tant que marqueurs de routine de l’agressivité et facteurprédictif de comportement tumoral à moyen terme.

http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.239

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Retentissement hypophysaire des traumatismes crâniens etdes hémorragies sous-arachnoïdiennesM. Hugo a,∗, M.-L. Nunes a, J.-M. Mazaux a, X. Debaillex b, G. Le Masson a,O. Richer a, E. Cuny a, A. Tabarin a

a CHU de Bordeaux, Bordeaux, Franceb Tour de Gassies, Bordeaux, France∗Auteur correspondant.