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L'e cès Magazine PHOTO EVA KURT Edition n° 01 | Juin 2013

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Edition n° 01 | Juin 2013

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Eva, j’ai une idée dingue et j’aimerais bien la réaliser… mais pour ça j’ai besoin d’aide et je pense que tu corresponds au genre de personne qu’il faut pour un projet pareil.

J’aime beaucoup écrire des textes, des articles pour le journal. Sauf que ça ne me suffit pas ! Il me faut plus… Je sais que tu aimes la musique autant que moi et tu adores prendre des photos ! Si on lançait notre propre magazine ? On ferait avec les moyens du bord et on demanderai de l’aide à notre entourage… ? !

Vas-y !

T’as le don de toujours me proposer des plans fous. Mais ça me va ! Reste près de ton téléphone, je t’appelle dans cinq minutes pour qu’on en parle !

Pour comprendre : il y a une année…

édito21 h 10

21 h 12

21 h 21

21 h 19

Un peu après cette conversation, nous avons appris que le canton du Jura mettait au concours une somme d’argent pour les jeunes qui voulaient concrétiser un projet. Ça ne pouvait pas mieux tomber ; nous avons décidé de tenter notre chance mais en attirant l’atten-tion du jury de façon originale. Le projet que nous avons envoyé était sous forme de court-métrage d’une dizaine de minutes (vous pouvez consulter la vidéo sur le site www.jura.ch/Carrousel/Prix-Jeu-nesse-2012.html) et c’est ce dernier qui nous a permis de remporter le prix jeunesse 2012 !

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L’Excès I Juin 2013 I 03

sommaireArtistes internationaux

Artistes de chez nous

Agenda

Overgrown

Remerciements

Zoom sur Alejandro Reyes

Statut Ajouter des photos/vidéos

Page 04

Page 10

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Comment allez-vous ?

Dramatic Sex foundation

The Clive

Essex Groove

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04 I Juin 2013 I L’Excès

Jef Martens, connu sous le nom de Basto ! est un disc-jockey et producteur belge. Son père était déjà aux platines et c’est ainsi que Jef et son frère ont baigné dans la musique. Ses références naviguent de Bach à Beyoncé en passant par U2 ou Miles Davis, Jef s’inspire de différents genres. Il a créé le sien dans l’electro-house. C’est avec ses tubes Gregory’s Theme, et Again and Again, que Basto ! s’est fait connaître sur la scène internationale. L’artiste a fait bou-ger des milliers de personnes au célèbre festival belge Tommorrowland (où le clip Again and Again a été tourné). Là-bas, il a fait le show grâce à un instrument étrange dans les mains d’un DJ, un véritable piano à queue. Basto ! se régale d’en jouer. Et ça se ressent dans sa musique : on en retient la mélodie avant les beats. L’artiste nous en parle.

La mélodie d’abord « Chaque titre, je le commence derrière le piano ou la guitare, parce que la mélodie doit être assez forte pour te toucher, avant d’y mettre tous les effets électroniques en studio. Les gens, lorsqu’ils chantent une chanson, ce n’est jamais le beat mais toujours la mélodie qu’ils fredonnent », explique-t-il. Une préoccupation qui n’est pas prioritaire dans la démarche d’autres DJ. Basto ! partage son art dans des lieux variés. Il n’a pas de préférence entre les petites scènes et les grandes : « Parce que

la variation, c’est toujours très intéressant. Après dix shows dans des petits clubs, tu en as assez. De grandes foules tout le temps, ce n’est pas très intéressant non plus. C’est énorme, mais on n’a pas le contact person-nel avec l’audience. Dans un petit club, on est beaucoup plus proche des gens. C’est tout à fait différent », apprécie Basto !

Etre DJ, c’était plus dur avantA l’époque de son père, être DJ était un art tout à fait différent. Lors de réceptions, les gens venaient principalement pour man-ger, discuter ; c’était donc un challenge de les faire danser. « Aujourd’hui quand je joue, tout le monde vient pour bouger et avoir du plaisir », constate l’artiste. Doré-navant donc, les danseurs viennent d’eux-mêmes sur la piste, ce qui ne remet pas en questions les performances des DJ, eux qui sont devenus des pop stars. En effet, les artistes aux platines ne jouent pas ce qui est à la mode, puisque leurs fans désirent des titres originaux. « Maintenant le but d’un dj-producteur c’est de faire un show comme les chanteurs et les chanteuses font un show », explique Basto !

Mais alors, c’est quoi la recette de son succès ?« Le succès je pense que c’est travailler beaucoup. Parfois tu fais des choses qui marchent très bien, parfois d’autres qui ne marchent pas et chaque fois tu dois

recommencer à nouveau et travailler plus que d’autres, ça c’est la recette », confie l’artiste.Concernant les projets de Basto ! il y a un album en cours. Mais en dehors de ses travaux solos, Basto ! collabore égale-ment avec son frère dans le concept Lazy Jay. C’est d’ailleurs eux qui ont travaillé avec Will.i.am et Britney Spears sur le titre Scream and shout, et pour tout vous dévoiler, un prochain titre entre Lazy Jay et Will.i.am se prépare pour les mois à venir, restez attentifs !

Aline Fragnoli

Dj Basto !électro

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L’Excès I Juin 2013 I 05

Le groupe s’est formé sur une occasion assez amusante : c’était une commande d’une boîte de prod’, pour une musique de film porno-graphique des années 30’. « On n’était pas acteurs, on était juste musiciens », tient à préciser l’un des membres. C’est donc dans un éclat de rire que commence l’interview.

Un genre de musique encore méconnuCaravan Palace se classait tout d’abord dans le swing manouche par sa formation de groupe traditionnel – c’est à dire guitare, violon et contrebasse. Mais à côté, le groupe était attiré par la musique électronique : tous les membres en faisaient, chacun dans leur coin, devant un ordinateur. « C’était natu-rel pour nous de mélanger les deux à un moment. On ne savait pas ce que ça allait donner, on s’est un peu laissé faire et après le film porno

justement, il y a eu une prise de conscience. Il y avait peut-être quelque chose à créer et on s’est donné le moyens », expliquent-ils. Sauf que pour se situer dans le monde de la musique, il n’y avait pas de référence et cela était problématique. En effet, du point de vue de la production il y a un besoin de classifier afin de comparer et d’estimer les réactions du public. Quelques groupes, quelques titres se classaient dans le genre electro-swing mais uniquement un petit nombre. « Pourtant de plus en plus on sent que l’électro swing est un mouvement qui intéresse les gens. Un peu dans tous les pays étonnamment », commente un musicien. On s’accorde donc à dire que Caravan palace a contribué à populariser ce genre. Pourtant le groupe reste humble « On n’était pas tout seul, loin s’en faut », dit l’un des membres.

La composition de la musiqueLes quatre compositeurs sont également producteurs de musique électronique et ils possèdent chacun un studio. C’est sans dire qu’ils travaillent un, deux, trois, plusieurs morceaux. Pour autant que le son plaise à tout le monde, ils se mettent alors à bos-ser dessus. Le chant vient vraiment à la fin, quand le morceau est fini, limite quand il est structuré. C’est là qu’intervient Zoé qui écrit des textes et des mélodies. « En échantillon-nant des bouts de voix à droite à gauche, on arrive à créer des couplets de voix et cela simplement en piochant des minis bouts de

voix que tu passes dans des samplers (ins-trument de musique électronique capable d’enregistrer, d’échantillonner des sons) et que tu tripatouilles dans tous les sens. C’est un exercice qui nous amuse bien ! C’est un peu de la composition de laborantin, c’est expérimental ! », s’exclament-ils. On comprend donc que cela leur prenne du temps. « C’est bien aussi de disparaître, tu ne vas pas revenir tous les ans. Parce qu’au bout d’un moment si les gens nous voient trop ils en ont marre. Je pense qu’on pourrait très certainement faire plus vite mais c’est bien de se faire désirer aussi, pour mieux revenir. Je suis contre le fait de sortir un album tous les ans, ce n’est pas le but si on veut durer. Il faut temporiser », conclue le groupe.

Aline Fragnoli

gswingCaravan Palace

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DESSIN FIONA RIAT

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06 I Juin 2013 I L’Excès

De son prénom Aurélien et de sa passion pour les mangas, on contracte « orel » et « san » – suffixe qu’on ajoute à la fin d’un nom afin de montrer le respect. L’artiste s’est fait entendre par des titres cash, mais aussi par la chanson « La terre est ronde ». C’est dans les backstages que nous avons la chance de rencontrer l’artiste. L’émerveille-ment est là. De part et d’autres, des loges portant le nom d’artistes renommés ; l’envie de frapper à la porte pour les voir est à son comble ! Mais concentrons-nous, une inter-view nous attend.

En tant que femme, on s’offusque lorsqu’on entend un titre comme « Saint-Valentin » ; en tant qu’homme, on rit. De la provocation gratuite ? « Saint-Valentin était un texte muri, mais comme ce sont des blagues de cul ça ne donne pas l’impression que c’est réfléchi », explique l’artiste. En résumé, aucun reproche fait aux femmes : « Les relations de couples sont relous. Et puis il faut dire que j’ai 30 ans maintenant, mon premier album racontait les 15-25 ans. A cet âge tu fais n’importe quoi. Mais non, ce n’est pas du tout un avis sur les femmes. C’est stupide, je ne parle pas des gens en terme de groupe », répond Orelsan.

Le rap, un bon moyen d’expression ?« Pour qu’on comprenne bien les paroles et tout, il faut quand même que la musique soit épurée, ait un certain genre de rythmique.

J’ai des chansons qui touchent presque à la fusion, par exemple est presque du métal. Mais je fais du rap et je n’ai pas envie de tout mélanger. Par exemple j’aime bien Lana del Rey et Amy Winehouse mais je n’en jouerai pas. Je trouve que c’est important de faire de la musique qui reflète quelque chose, pour justement mettre ça en avant. C’est-à-dire que j’aime beaucoup la soul, mais je ne rappe pas là-dessus car ça ne me ressemble pas », raconte l’artiste.

Tes textes sont-ils tous tirés de vécu ? « Il y a des chansons qui sont purement de la fiction ; par exemple

, c’est une histoire que j’ai inventée parce que j’ai vu des documentaires et que j’aime bien la Chine. Il y a aussi des chansons comme , où je parle de choses que je n’ai pas forcément faites. Mais c’est vrai que dans cet album il y avait une grosse part de vérité qui s’inspire quand même beaucoup de moi et de ce qui se passe autour de moi. C’est le rap qui est comme ça, déjà. Mais après, pour moi, une chanson c’est une œuvre, une fiction qui se pose dans le temps », explique le jeune homme.

Un rapport entre Sale pute et Finir mal ?« C’est marrant, il y a des gens qui ont remarqué ça », commence Orelsan. « C’était peut-être une façon de raconter la même

chose sous un autre angle. Ce sont des chan-sons de rup-ture, sale pute c’est l’histoire d’un gars qui a été trompé par sa copine. Et ça représente, si ça se trouve, cinq minutes de haine. Finir mal ce n’est pas vraiment de la haine ; c’est plus le fait de se dégoûter soi-même. Mais c’est vrai qu’il y a des mots entre les deux titres qui se répondent :

en fait ça répond direct à

. C’est la même chose mais de l’autre point de vue », raconte le rappeur.

Orelsan envisage son projet album solo d’ici une année voire une année et demie. Et peut-être nous offrira-t-il du rnb… selon les rumeurs ! Allez, on sort des backstages à regret, toute bonne chose à une fin.

Aline Fragnoli

ose sous un tre angle. Cent des chan-ns de rup-re, sale pute est l’histoireun gars qui a

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L’Excès I Juin 2013 I 07

Il faut déjà compter trois albums et un live au compteur du groupe français. Danakil, c’est tout d’abord une bande de copains qui formée sur les bancs du lycée et depuis l’an 2000, ils jouent ensemble à leurs heures perdues. En entrant dans leur loge, c’est à Mathieu Dassieu, saxophon-iste, et Thomas Souil, trompettiste qu’on a à faire. Tous deux sont décontractés et c’est dans une bonne ambiance que l’interview commence.

Nombreux sont les messages délivrés dans les trois albums. Les thématiques se retrouvent autant dans le domaine écologique que politique où les réflexions tournent autour des inégalités sans trop entrer dans les clichés. Il s’agit de la dif-férence entre les riches et les pauvres, les blancs et les personnes de couleur, mais aussi des divergences entre les généra-tions. Dans le dernier album, Danakil a énormément élargi les réflexions pour par-ler de thématiques beaucoup plus globales qui touchent un public plus large. On peut citer à titre d’exemple le fait de prendre de l’âge, de voir le temps passer. Mathieu ajoute : « A chaque fin d’album, on se dit :

On a la sensation d’avoir tout écrit ; et puis il se passe 2-3 ans, on rencontre des gens, on fait des voyages, puis au final on se rend compte qu’on a plein d’autres choses à dire ».

Le titre qu’on retientL’hommage à Bob Marley. Thomas com-mente : « C’est notre chanteur qui a lu la biographie de Robert Nesta Marley. Il a eu envie d’écrire cette chanson. A la base c’était sur un beat hip hop, pas du tout reggae. Alors on l’a réadapté. On n’était pas du tout fan du truc à la base, on se disait :

. On a vraiment hésité ! Et voilà on l’a jouée, et c’est un peu devenu notre tube. On a bien fait ! ».

Une relation avec le publicA l’occasion d’un concert, le groupe a offert un album à chaque personne du public : « C’était l’idée d’un distributeur et l’envie que les jeunes d’aujourd’hui, redécouvrent le CD », explique Thomas. Mathieu ajoute : « C’était également l’occasion pour nous de remercier tous les gens qui sont venus soutenir le groupe en live. » Danakil s’est « auto-produit », mais régulièrement le groupe a fait appel à leurs fans pour ce qui était de la promotion : distribuer des fly-ers, faire parler d’eux. Pourtant, aidé d’un producteur, cela n’aurait pris que deux ans pour acquérir une renommée sur plusieurs années. Ce sont ces nombreuses années qui ont permis à Danakil d’entretenir sa relation avec son public : « On adore aller discuter avec eux, rencontrer les gens, passer un moment en leur présence, leur

donner tout ce qu’on a lorsqu’on est sur scène pour les remercier d’être là, pour nous donner l’envie de revenir et de kiffer la musique », dit Thomas.

« On essaie de faire en sorte qu’il n’y ait pas de barrière. Même sur internet, face-book et les autres réseaux sociaux. C’est devenu un vrai métier quand tu y penses ! Quand il y a une question on essaie d’y répondre, quand il y a un petit débat, de donner notre avis. C’est important qu’il y ait un échange parce que ça casse le côté tu sais un peu... inaccessible des groupes », dit Mathieu.

Selon le manager, il reste deux minutes d’interview. On se hâte donc de demande ce qu’on peut leur souhaiter pour la suite. « Que ça continue et qu’on n’ait pas de baisse de régime ! », disent-ils en cœur. C’est ce qu’on leur souhaite. Ah ! On dis-tribue encore des ragusas. Cette fois, on a rien oublié.

Aline Fragnoli

reggaeDanakil

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10 I Juin 2013 I L’Excès

zoom surAlejandro Reyes

Ce soir-là à la salle de Saint-Imier, la plupart du public faisait partie de la gente féminine ; toutes ces femmes attendaient Bastian Baker. Cependant, une première par-tie a lieu et bien que toutes semblent impatientes de craquer sous le charme de BB, de sa belle gueule et de ses riffs, un autre jeune homme surprend tout le monde. Il arrive accompagné du trac. Le stress le rend un peu maladroit, mais il a l’attention de toute la salle. Enfin, le jeune chilien se présente. Il s’assied sur son tabouret, nous fait part de ta tension, et après quelques mises au point de sa guitare et du micro, commence à jouer. Sa musique est un délice, l’artiste s’appelle Alejandro Reyes. Sur scène, il intrigue les spectateurs qui le voient pour la première fois. Ce, parce qu’il joue merveilleusement bien, malgré l’absence de main gauche.

Le jeune homme a 20 ans. Il vient de Lausanne et ceux qui savent lire entre les lignes découvriront qu’au travers de ses partitions, Alejandro est un artiste exceptionnel. Tout commence lorsqu’un ami et lui jouent ensemble de la guitare un après-midi ; le jeune chilien est tellement passionné par l’instrument que le lendemain, son ami décide de lui en faire cadeau. La guitare n’était pas une gibson, nous confie l’artiste, mais le geste restait excep-

tionnel. De souvenirs, l’enfance d’Alejandro n’était pas de tout repos : il a grandi en Amérique du sud, avant de s’installer au Canada. Lorsqu’il fête ses 7 ans, lui et sa famille reviennent dans le pays qui l’a vu naître. Fina-lement, trois ans plus tard la famille s’envole pour la Suisse. C’est sa scolarité qui en a subi les conséquences : le lausannois fait remarquer que son éducation vient plus de sa famille que des établissements scolaires. Une famille envers qui il est reconnaissant, ce, pour toutes les normes morales qu’elle lui a enseignées, pour tout le soutien et l’amour prodigués.

Sa première scène« Ma plus grande scène a été la rue », confie Alejandro. C’est à Ouchy, à Lausanne, qu’il a commencé à jouer. Pendant environs 6-7 mois, le jeune auteur-compositeur a joué en boucle deux chansons. Puis un jour, une dame lui a déposé 2.– en le remerciant pour sa musique ! Alors, le déclic. Il a trouvé cela étrange qu’on lui offre de l’argent, puis il s’est dit que c’était tant mieux, car il gagnait un peu d’argent de poche et apprenait de nouvelles chan-sons pour peut-être ravir les passants. Ensuite, le lausannois a joué dans des clubs de sa ville : au VO au Broadway, au Docks mais aussi au Point virgule à

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12 I Juin 2013 I L’Excès

Vevey. C’était principalement des évènements qu’il créait sur facebook. Puis du jour au lendemain, Bastian Baker avec qui il avait déjà eu contact, lui a proposé de faire sa première partie à Saint-Imier. « J’ai la chance de dire que je n’ai jamais gratté pour en être là où j’en suis », remercie Alejandro. En effet, car c’est également par hasard qu’il est tombé sur Arthur, l’ami qui est devenu son agent à l’époque. C’était un mercredi après-midi, se souviennent tout deux avec précision, une amie com-mune les avait présenté l’un à l’autre ; Alejandro joue sa première chanson intitulé et pour Arthur, c’est le coup de foudre.

« Je n’avais pas remarqué qu’il n’avait pas de main gauche ! C’était incroyable. C’est Alejandro qui nous a expliqué comment il s’y prenait avec la poche de son natel pour jouer. Ensuite, je lui ai demandé de jouer une autre chanson. J’étais tellement… impressionné. Alors je lui ai demandé ce qu’il comptait faire de sa musique et après réponse, on est parti sur un petit projet d’enregis-trer toutes ses compositions avec les moyens du bord. De ses 9 titres, on a essayé de faire une maquette. »

Ça faisait alors moins de 2 ans qu’Alejandro jouait véri-tablement de la guitare. Un instrument qu’il a appris de lui-même, en auto-didacte. L’été 2012, les deux amis ont parcouru la Suisse pour une petite tournée. Le jeune lausannois n’a jamais été complexé à jouer dans la rue. C’est pourquoi Arthur lui a proposé de se faire connaître dans un maximum d’endroits possibles ; ils n’avaient rien à perdre, c’était pour s’amuser. Un risque qui a payé, puisque le public a demandé à le revoir. Cet enthou-siasme a boosté Alejandro et l’envie de faire un album est née. « Là, on s’est dit qu’il fallait qu’on fasse quelque

chose de bien, quelque chose de concret. J’étais encore en études. Mais c’est là qu’on a rencontré des personnes avec qui j’ai travaillé un moment, un petit label. » Après une courte collaboration, l’artiste a finalement signé avec Escudero-records.

Sa musiqueSes titres sont très personnels. Le coup de cœur. Poor man. Un soir à l’approche d’un Noël, Alejandro a croisé un homme seul, démuni. Il a pris conscience de sa chance d’être au chaud, d’être entouré. La musique est belle, les paroles aussi. D’ailleurs, c’est étonnant de consta-ter comme l’artiste peut être inspiré et possède cette envie de partager : « Quand tu partages, tu espères qu’on apprécie ce que tu fais; si ce n’est pas le cas, tu es tout de suite moins bien mais tu prends quand même plaisir à l’avoir partagé parce que c’est le fruit de ton imagination, parce que ça vient de toi », raconte Alejandro. « Je mise vraiment tout sur la musique. Je mets tout, tout, tout mon cœur là-dedans », termine-t-il.

Le single est sorti en juillet dernier. Un titre entraînant qu’on ne se lasse pas de fredonner. Quant à ses prochains projets, Alejandro prévois de sortir son album cette année ! Le magazine vous le fera savoir par via sa page facebook, bien évidemment. Mais d’ici là, n’hésitez pas à aimer la page d’Alejandro Reyes, vous risquez d’être divinement surpris !

Aline Fragnoliwww.alejandroreyes.ch

– 6 juillet Festi’flon à Lausanne– 15 août Rock’Oz à Avanches– 20 juillet Montreux Jazz

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L’Excès I Juin 2013 I 13

artistesde chez nous

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14 I Juin 2013 I L’Excès

Membres Ismaël, ChantRaff, Guitare, chœursMicha, Guitares, chœursDavid, BasseMik, Batterie

Année de création 2010

Style musical Rock

Quelques scènes Braderie Prévôtoise, Bar 48 de Bienne, Fête du Village de Corgémont

Au départ, ils étaient au nombre de trois. C’est lorsque Raff et Ismaël ont rejoint le groupe que ce dernier a définitivement pu naître. Originaire de Moutier, le groupe a eu l’opportunité de se produire à la Braderie, ainsi qu’à Bienne ou encore dans de petites manifes-tations à plusieurs reprises. La formation prévôtoise a également produit un album, de manière autonome, il y a de ça un an. Les membres nous en parlent : « Le but était de sortir un CD assez complet, on a donc essayé de faire un album concept ; on a adapté les paroles pour que le résultat final soit cohérent du début à la fin. L’histoire parle d’un pauvre hère, malmené par la vie, balloté par ses sentiments et qui vit de déconvenues en déconvenues. Ce n’est pas une anecdote très drôle, mais traitée de manière humoristique. Cette histoire comporte plusieurs degrés. On a tenté de théâtraliser la

Qui ? Dramatic Sex Foundation

chose à l’aide de bruitages et d’entractes qui n’étaient pas vraiment musicaux, mais qui contribuaient à l’his-toire, ainsi qu’au concept de notre album. On a éga-lement raconté cette dernière sur le livret de l’album ; ce qui permet au public de posséder tous les éléments pour comprendre celle-ci ». Tale of a Poor Wretch est composé de neuf morceaux. Les textes, quant à eux, s’inspirent du nom du groupe ; on y retrouve des femmes, du sexe et de l’alcool.

Pourquoi on aime ?Parce qu’il s’agit d’un groupe rock, composé de membres qui accordent une place importante à la musique et cela depuis longtemps. Parce qu’au tra-vers de leurs chansons, on ressent la maîtrise de leurs instruments. C’est le genre de son qu’on classe typique-ment dans la musique qu’on aime : de bons rythmes à l’oreille ! Une chanson coup de cœur ? Eudoxia !

Eva Kurt

Web : www.myspace.com/dramaticsexfoundationE-mail : [email protected]

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L’Excès I Juin 2013 I 15

Membres Malik, Chant Gilles, Guitare Bastien, Guitare Julien, Basse Benjamin, Batterie

Année de création 2010

Style musical Rock

Des tremplins Rock’air festival, Rock’Altitude, Artiphys, Morgins

« Deux guitares agressives et complémentaires et une basse qui aime passer de lignes discrètes à des riffs puissants et aiguisés, mélangez ça avec un bon vieux whisky anglais et vous obtiendrez le son de The Clive », résume si bien leur site web.

Le groupe, originaire de Bienne, a commencé à gagner la reconnaissance du public en 2012. Depuis, les tremplins s’enchaînent, les victoires surtout. C’est cela qui leur permet de gagner en notoriété et donc, en concerts. Et tant mieux ! Les membres s’expriment sur le fait qu’il faut s’entendre avant de pouvoir jouer ; suite à quoi ils décrivent leur excellente compréhen-sion sur scène. Ça se voit, en un regard, en une frac-tion de seconde, tous entrent en même temps dans un délire.

Leurs projets sur court terme sont donc leurs concerts dont toutes les dates sont disponibles sur leur site. Sur long terme, peut-être que le groupe nous fera le plaisir de sortir un CD, qui sait ? Mais d’ici là, on ne doute pas un seul instant qu’on entendra parler du groupe aux influences so british !

Pourquoi on aime ?Parce que dès la première seconde de leur scène, ils déchirent. L’énergie du groupe est bonne, mieux même, contagieuse ! Autant grâce au chanteur qui vous demande de participer au concert, de vous rapprocher de la scène, de taper dans les mains et de chanter, qu’aux musiciens. Ceux-ci n’hésitent pas à rouler par terre, à faire passer avec technique la guitare à l’arrière de leur tête, à des-cendre de scène et à jouer juste à côté de vous. Les riffs sont à tomber par terre et l’ambiance est délicieusement rock n roll, que demander de plus ?

Aline Fragnoli

8 juin 2013, faun'ic festival, à Saignelégier

Web : www.mx3.ch/artist/thecliveE-mail : [email protected]

Qui ?The Clive

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16 I Juin 2013 I L’Excès

Membres Fausto, DJ R3, DJ Valv, effets visuels

Année de création 2003

Style musical Funk, trip hop, électro

Quelques scènes Sideshow Kuts au SAS de Delémont, Festival Chant du Gros (8 fois !), Bikini Test, Festival Frisson de Fribourg

Ils se connaissent depuis toujours, mixent ensemble depuis 10 ans et ont créé Essex Groove en 2003 : Fausto et R3 sont les ambassadeurs jurassiens du Trip Hop et précurseurs DJ dans le canton avec la fonda-tion de l’AKDJ. Ce qui fait leur originalité c’est cette multitude de styles qu’ils entremêlent à des bases Hip Hop et une concentration aux platines qui aboutit à une « écoute » du public, une prise en considération du public qui danse ou- au contraire- ne bouge pas assez. En bref, ils s’adaptent, mixent des multitudes de sons, scratchent à foison et emballe absolument tout le monde dans la salle. Fausto s’est mis à la production (comprendre la création de ses propres sons) il y a un an et Valv s’est greffé aux deux DJ’s pour amener un effet visuel supplémentaire. Au niveau de leurs mixes, ils sont membres du collectif Sideshow Kuts qui prône le remix Hip Hop du Funk : c’est ainsi qu’ils ont mis sur pied le festival du même nom. La seconde édition se

déroulera au SAS le 22 juin : inutile de préciser qu’il est de haute importance de s’y rendre.

Pourquoi on aime ?Parce qu’ils sont simples, emplis de talents et de sym-pathie qu’on n’attribue qu’aux artistes modestes. Fausto et R3 se connaissent depuis toujours, des « vrais de vrais », convaincus encore par le doux son du Scratch et par le mouvement perpétuel du vinyle sacré. Pour cou-ronner le tout, ils innovent dans leur domaine et font en sorte que les jurassiens aient accès aux artistes mon-dialement connus par le Sideshow Kuts par exemple. En somme, ils sont de véritables exemples de travail acharné, de passion et ils revendiquent la pureté de leur musique : ils ne mixent que pour la beauté du son, ni pour l’argent ni pour la gloire, et rien ne vaut une telle passion.

Pauline Rais

Web : www.essexgroove.comE-mail : [email protected]

Qui ?Essex Groove

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caribana festival, Cran-sur-Céligny

Monde des couleurs à Porrentruy

trash night au sasr.o dubstep (be)n’ox & dadballs emeute (ch)the alchemyst dubstep (ch)franz karl visuels (ch)

Faun’IC Festival, Saignelégier

hip-hop au sashippocampe fou kitscho, trip-hop-electro dubstepo, abyssale (fr)murmures barbares aka idal, hook, no games, dj wark (ch)

rock au sasølten – vernissage post-hardcorecrown seaholder

Fête de la musique, Saignelégier

Fête du soleil, Saignelégier

Fête de la musique, Delémont

Lucelle Sonore

5-9 juin

6-9 juin

7 juin

7-8 juin

8 juin

14 juin

21 juin

22 et 23 juin

22 juin

28 et 29 juin

4Juin

3Juin

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agenda

5Juin

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Overgrown

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L’Excès I Juin 2013 I 19

L’Excès magazine, c’est promouvoir les artistes régio-naux en les cherchant, en les trouvant, en allant les écouter, en les rencontrant et en les soutenant. C’est partager des textes ainsi que des photos, ce qui équi-vaut à une partie de nous, avec nos lecteurs. C’est aussi l’occasion d’extérioriser sa créativité au maxi-mum, de laisser libre cours à son imagination et de rencontrer tout un monde !

Dire que ce que vous avez entre les mains résulte d’une envie d’un soir : celle de créer un magazine. Cela nous semble complètement dingue. La vie nous offre sans aucun doute des opportunités et nous sommes persuadées que lorsque nous savons les saisir, une existence peut soudain paraître bien trop courte. Ou en tout cas, bien comblée. Ça n’a pas été facile, ça nous a demandé énormément de temps mais cette expé-rience a été très enrichissante et… nous y sommes parvenues ! Tout ce que nous espérons c’est que vous prendrez autant de plaisir à parcourir, relire, encore et encore ces pages que nous de les avoir rédigées !

Ce magazine nous tient énormément à cœur. Plus que ça même. C’est un rêve, pas des plus fous, pas des plus grands mais un rêve quand même, qui se réalise en format A4. Si deux jeunes filles de moins de 20 ans ont réussi à sortir un magazine papier, sachez alors que vous êtes capables de concrétiser vos envies aussi.

A côté de l’Excès magazine, nous avons également la vie devant nous et d’autres projets d’avenir. Aline partira à l’étranger un moment à partir d’août et Eva

sera là pour superviser de manière globale le projet, mais comme nous voulons vous le faire comprendre, notre volonté première est de partager ! C’est avec joie que nous avons recruté une équipe motivée et parfaite pour nous soutenir ! Cependant, nous espérons qu’elle continuera de grandir. Alors, si les interviews et la rédaction te tentent, si la photographie te fascine, si tu aimes dessiner, si le design et la mise en page t’attirent, que la musique t’intéresses, que tu aimerais t’investir d’une manière ou d’une autre pour notre projet fou, prend contact avec nous ! E-mail : [email protected]

Pour terminer, nous souhaitons remercier le service de l’action sociale qui a cru en nous dès le départ, le Can-ton du Jura tout naturellement, ainsi que nos proches, familles et amis qui nous ont beaucoup soutenues. Un grand merci également à tous les artistes que nous avons rencontrés qui, d’une manière ou d’une autre, nous ont permis d’apprendre davantage et d’évoluer. Merci encore à chaque personne qui a participé à ce projet, l’a rendu possible par une parole ou un geste. Enfin, un immense merci à toi de lire ces lignes.

Aline Fragnoli et Eva Kurt

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remerciements

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Vivons dans l'excès !

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