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Madame la ministre

Madame la présidente du conseil scientifique,

Monsieur Riel Miller, grand témoin de nos journées,

Mesdames et messieurs,

Je suis très heureuse de pouvoir vous accueillir aux 8è Journées de la prévention.

Je souhaite particulièrement remercier madame la ministre de sa présence, une présence qui marque son attachement aux questions de santé publique et de prévention, et à laquelle nous sommes très sensibles.

Que l’Etat fasse de la prévention et de l’éducation pour la santé l’une de ses missions privilégiées, c’est à la fois, pour lui, prendre acte de la charge qui lui incombe, en même temps que d’une prérogative qui l’honore.

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Education et santé forment un tandem indissoluble dans l’action qui est la nôtre.

Vous le savez, les Journées de la prévention sont devenues un rendez-vous majeur de réflexion et d’échange des acteurs de santé publique.

Année après année, la diversité des thèmes abordés, la qualité des intervenants, ainsi que la richesse des expériences de terrain, ont fait de ces Journées un moment qui compte.

Le transfert de ces connaissances et la sensibilisation des publics concernés s’intègrent dans une dynamique qui contient, en même temps qu’elle la dépasse, les questions de santé : il s’agit d’ouvrir le chemin d’une autonomie responsable, pour qu’advienne, en chacun, tout autant le souci de soi que le souci de l’autre.

C’est ce pourquoi toute l’équipe et tous les partenaires de l’Inpes se mobilisent. Je veux les remercier pour leur travail et leur

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professionnalisme qui nous permettent de vous offrir un programme aussi riche.

Pour notre première journée, nous avons décidé de mettre l’accent sur la prévention et la promotion de la santé chez les jeunes. Ce sujet est majeur, puisqu’il aborde un des moments les plus importants dans la construction de la personnalité.

La journée de demain sera, elle, riche de thématiques, telles que la prévention de la consommation d’alcool pendant la grossesse, les bienfaits de l’activité physique, les actions favorisant le bien vieillir à l’échelle des territoires ou encore les hôpitaux promoteurs de santé.

Enfin, vendredi, se tiendra notre 2è colloque scientifique international sur l’économie de la prévention. Une question qui prend un relief tout à fait particulier en ces temps de crise économique. Une question qui montrera toute la validité de notre approche qui, même en des temps difficiles, doit rester éthique et maintenir la personne au centre des dispositifs.

Pour compléter et répondre à vos besoins, nous avons choisi cette année de monter des ateliers à visée opérationnelle.

En effet, la prévention ne doit jamais s’égarer dans des visions trop abstraites, qui ne feraient pas assez place à la complexité humaine, à la pluralité des situations que vivent les gens, que nous vivons tous.

Bien sûr, l’urgence est de soigner le mieux possible les malades d’aujourd’hui.

Mais en appelant à une refonte de la relation qu’entretient la société avec son système de soins, et en affirmant la volonté de l’Etat de rééquilibrer le curseur des dépenses entre prévention et soins, c’est aussi à nous, la communauté de ceux qui œuvrent pour la prévention et la promotion de la santé, que le premier ministre a fait appel le 8

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février à Grenoble. C’est, je crois, le sens profond de la prochaine stratégie nationale de santé.

A nous de démontrer que ce changement de paradigme est possible; en privilégiant les approches transversales et locales, en affirmant la prééminence des politiques efficientes, et en construisant des synergies d’acteurs, pour permettre à toute personne de vivre en meilleure santé possible, à tous les âges de sa vie.

La prévention, rappelons-le, n’est ni un hygiénisme normatif de noire mémoire, ni une prescription autoritaire qui confondrait prévention et prédication, ni un discours de culpabilité qui infantilise toujours plus qu’il ne responsabilise.

C’est la raison pour laquelle notre action, si elle nécessite une vaste diffusion de l’information à l’intention du public, doit toujours veiller à cheminer de pair avec une adresse spécifique à chaque individu, grâce aux acteurs de proximité.

Les professionnels de terrain, comme nos rapports d’études, sont là pour nous rappeler, qu’il ne suffit pas, hélas, de pointer la dangerosité des pratiques à risques pour les voir disparaître, et pour convaincre celui qui s’y livre d’y renoncer.

L’être humain, les sciences humaines nous l’ont appris, ne se réduit pas à un être de raison. Il est également traversé de désirs, de fantasmes, de symptômes, de déni. Ses conduites à risques sont également des expériences vécues, prises dans des réalités subjectives qui constituent son histoire.

Notre conception de la prévention et de l’éducation pour la santé doit, au contraire, continuer de battre au rythme d’un fondement éthique qui rappelle à tous, hommes et femmes, parents, enfants et adolescents, que leur santé est la leur, qu’ils en sont tout autant les dépositaires que les garants.

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Ainsi pourrons nous nous attaquer, ensemble et avec force, aux comportements à risques comme aux déterminations aliénantes qui les génèrent, les stimulent et les entretiennent.

Construire des environnements et des politiques publiques favorables à la santé, améliorer l’offre de prévention là où vit la personne, permettre aux personnes au quotidien de faire leurs propres choix pour leur bonne santé, réduire les inégalités sociales de santé, voilà notre feuille de route.

Les enjeux sont de taille : l’opinion publique est désormais digitalisée, instantanée et critique. Les émetteurs de messages en santé sont légion et leur parole résonne tout autant que la nôtre, tout particulièrement sur le web. Nous ne pouvons pas négliger cette mutation qui bouleverse nos acquis et nos façons de faire.

Comment aujourd’hui initier son prochain à l’art de la prudence, comme à une éthique de la responsabilité l’amenant vers les forces de la vie : voilà, en substance, le fondement et l’enjeu de notre conception de la prévention et de l’éducation pour la santé.

Il nous faut donc innover et nous remobiliser en permanence.

Les Journées sont là pour nous y aider.

A présent, j’ai le très grand honneur de laisser la parole à Madame la ministre.